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Bilan : 2017 à la Une

L'année de Trump et de toutes les intolérances…

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Drame de la solitude

Vivre, souffrir et mourir seul…

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Actualités Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Wahid Megherbi, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quinze ans, c’est… • 316 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une soixantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 132 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 15 millions de visiteurs depuis 2003

2017 à la Une

L'année de Trump et de toutes les intolérances… L'attentat contre la mosquée de Québec, durant les premiers jours de l’année qui s’achève, a largement dominé l'actualité de l'année 2017, mais c'est aussi l'événement le plus médiatisé depuis le début des années 2000 dans la province, d'après les données d'Influence communication, qui vient de publier son bilan annuel. Selon l'organisation qui analyse la couverture média au Québec, au Canada et dans le monde, l'attentat du 29 janvier a occupé 57,99 % des nouvelles dans la province pendant la période de pointe, ce qui dépasse les inondations printanières du mois de mai, qui représentaient à leur sommet 46 % de l'actualité. Ces données montrent que l'attentat de Québec dépasse largement la couverture de la tragédie ferroviaire de LacMégantic en 2013, et les attentats de Paris en 2015. L'élection présidentielle de Donald Trump arrive en cinquième place des événements médiatiques les plus importants depuis qu'Influence communication a commencé à étudier les médias, en 2001. La tragédie dans la mosquée de Québec, qui a coûté la vie à six personnes, a aussi fait parler davantage du Québec dans les médias internationaux, selon le bilan d'Influence communication. L'organisation note une augmentation de 45 % de l'attention médiatique internationale sur les faits divers provenant du Québec. Influence communication relève que le drame a aussi influencé indirectement la couverture des médias, qui se sont intéressés davantage aux mouvements d'extrême droite dont serait issu l'auteur présumé de l'attentat, Alexandre Bissonnette. « C'est venu teinter l'ensemble de l'actualité. Si 2016, pour nous, avait été l'année de la peur qui était le principal vecteur d'intérêt

d'une importante proportion de l'actualité, pour nous, l'intolérance est probablement le thème récurrent très important qui a dominé l'actualité chez nous, au Québec, en 2017 », a indiqué en entrevue JeanFrançois Dumas, président d'Influence communication.

Selon l'analyse, cette année, il y a eu une hausse de plus de 597 % de la couverture des groupes d'extrême droite par rapport à 2016. Le bilan d'Influence communication regorge d'observations sur l'actualité au Québec et dans le monde. Voici quelques thèmes abordés: Donald Trump, roi de l'actualité Le controversé président américain domine les palmarès des personnalités les plus présentes dans les médias au Québec, au Canada et dans le monde. Au Québec, où l'information internationale suscite généralement peu d'intérêt dans les médias, elle a connu un regain de popularité largement attribuable à M. Trump. « 95 % des nouvelles internationales ont mentionné, traité ou porté sur Donald Trump! », a souligné M. Dumas. Au Québec, Donald Trump à lui seul a occupé plus de couverture médiatique que les premiers ministres Justin Trudeau et Philippe Couillard réunis. Dans le classement international des personnalités, M. Trump est placé loin devant celui qui est en deuxième place, l'ancien président américain Barack Obama. Le hockey encore et toujours Le Canada génère 35 % des nouvelles sur la Ligue nationale de hockey (LNH), alors que la production médiatique des ÉtatsUnis est 32 fois plus importante que son voisin du Nord, a fait remarquer l'organisation. De plus, le Canadien de

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Montréal, malgré ses revers de la dernière saison, a pris la troisième place des équipes les plus médiatisées de toute la LNH, derrière les Pingouins de Pittsburgh et les Prédateurs de Nashville.

Les personnalités issues du hockey québécois et canadien sont également plus présentes dans le palmarès d'Influence communication. Au Québec, dans le top 50 des personnalités médiatiques, 30 proviennent du milieu du hockey, alors que 20 sont issues du milieu politique. Les femmes en demi-teinte Influence communication s'attendait à ce que dans la foulée du mouvement «Metoo/. Moiaussi», les femmes soient plus présentes dans le palmarès des personnalités les plus populaires dans les médias. Or, les analystes ont plutôt observé une diminution. Dans leur top 50 québécois des personnalités médiatiques, on retrouve seulement deux femmes : la candidate malheureuse à l'élection présidentielle américaine Hillary Clinton, qui est au 28e rang, et la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui apparaît au 41e rang. « C'est une déception de notre part. Avec tout le processus de dénonciation contre le harcèlement et les agressions sexuels, on se disait que la cause des femmes allait progresser dans les médias », a mentionné M. Dumas. En 2016, huit femmes étaient dans le palmarès du Québec, ce qui représentait environ 16 %. Cette année, les femmes représentent environ 4 % des personnalités les plus médiatisées dans la province. Influence communication a remarqué que la renégociation de l'Accord de libre-échange nordaméricain était plus présente dans l'actualité au Canada qu'aux États-Unis cette année.

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« Bien que la production médiatique canadienne soit 17 fois moins volumineuse que celle des États-Unis, la proportion de la couverture accordée par le Canada à l'ALENA dépasse de 6 % celle produite par les médias américains! », souligne-t-on. Le rapport soulève également des différences dans le choix de sujets liés à ce dossier, selon le pays où l'on se trouve. Aux États-Unis, il a été plus question des règles d'origine des produits et du déficit commercial américain. Au Canada, les règles d'origine et le chapitre 19 sur le règlement des différends ont davantage été abordés. On remarque aussi une particularité au Québec : c'est dans la province que les nouvelles liées à l'ALENA ont le plus porté sur la gestion de l'offre. La couverture des Autochtones en hausse, mais... Influence communication a observé une légère augmentation des nouvelles portant sur la pauvreté et les Autochtones, deux enjeux généralement très peu populaires dans le paysage médiatique du Québec. La couverture médiatique des Autochtones avait crû de façon importante en 2016, mais la hausse observée en 2017 est plus modeste. « On est plus sensibles à l'égard de la réalité de différents groupes minoritaires ou culturels, mais les Autochtones ne réussissent pas encore à se trouver une place dans l'actualité. Le corpus médiatique associé aux Autochtones occupe encore moins de place que l'horticulture, par exemple », a souligné M. Dumas. Sur la pauvreté, l'organisation note une augmentation de plus de 33 % en 2017, mais ce sujet représentait malgré tout seulement 0,16 % de l'actualité, loin derrière la cuisine, la circulation et l'automobile.


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Société

Drame de la solitude

Vivre, souffrir et mourir seul… Il y a une semaine de cela, un drame a secoué la communauté québécoise des originaires du Maroc – et plus généralement les originaire de l’immigration - : la dépouille d’un homme âgé de 68 ans était retrouvée, deux semaines après sa mort, dans l’appartement où il vivait seul, à Longueuil, rive sud de Montréal. Feu Abdallah Tannich était venu, à 18 ans, suivre des études universitaires. Il n’avait depuis plus entretenu aucun

contact avec sa famille. Il est devenu résidant permanent au Canada le 7 mars 1972 mais on ne sait rien de sa vie depuis. Tout au plus, durant les dernières années, quelques voisins le savaient seul et malade. Mobilisation La triste nouvelle de son décès s’est néanmoins répandue comme une trainée de poudre. Et aussitôt, une vaste mobilisation s’est opérée afin que le défunt puisse avoir une digne sépulture.

Un appel lancé sur les réseaux sociaux par Atlas Media a tout d’abord permis de retrouver la famille de feu Abdallah Tannich en France et au Maroc. Grâce aux associations religieuses, dont l'association musulman de Montréal Nord, de la région métropolitaine, avec la collaboration du service de police de Longueuil qui a facilité son identification, les rites funéraires ont pu être accomplis. Une «salat al janaza» a ainsi eu lieu à la mosquée Annour a Montréal Nord le samedi 9 décembre. Enfin, à la diligence du Consulat général du Royaume et du Ministère chargé des marocains résidant à l'étranger et des affaires de la migration le rapatriement de la dépouille a été effectué au Maroc - aux bons soins de Magnus Poirier et de la compagnie Royal Air Maroc - où a eu lieu l’inhumation, dans un cimetière de la ville natale du défunt, Kénitra. Un drame de la solitude Ce nouveau drame de la solitude, on en connait régulièrement depuis quelques années avec le vieillissement de la première génération d’immigrants originaires du Maroc, donne à réfléchir. Il est certain cependant que tous ceux qui se sont mobilisés suite au décès de feu Abdallah Tannich se préoccupent maintenant d’éviter de trop fréquentes répétitions des situations ou des gens vivent, souffrent et meurent seuls. À quand cependant une action collective en ce sens?

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Hiver

La première tempête de neige vient de passer

À vos pelles; Prêts? Partez! Une importante tempête de neige a balayé le sud-est de l'Ontario et le Québec entre le 11 et le 13 décembre 2017 et a laissé jusqu'à 40 centimètres de neige par endroits. Accompagnée de forts vents, la neige abondante a rendu la circulation difficile. La Sûreté du Québec a rapporté de nombreuses sorties de route dans la région de Montréal. Le système dépressionnaire en provenance des Grands Lacs se déplaçait lentement d'ouest en est. De la sorte, au Québec, toutes les régions du sud et du centre de la province ont été balayées par la tempête, qui a également touché le Nouveau-Brunswick avant d'obliquer plein nord vers le Labrador, selon les modèles météorologiques. L'Abitibi-Témiscamingue et toutes les régions situées dans le nord-ouest du Québec ont cependant été épargnées par la neige. À Montréal, on a eu droit à 20 centimètres de neige au cours de la journée de mardi. Quelques centimètres se sont ajoutés mercredi. Dès l'arrivée des premiers flocons, dans la nuit de lundi à mardi, les autorités municipales ont déclenché la première opération de déneigement de l'année de façon à déblayer les grands axes en prévision de l'heure de pointe matinale. Il s'agissait de la première opération de déneigement supervisée par la nouvelle administration municipale de la mairesse Valérie Plante. «La première tempête reste toujours un événement. Aujourd’hui, les opérations seront surveillées pour voir si la nouvelle administration est en contrôle de la situation, et ce sera le cas» a déclaré à cet effet JeanFrançois Parenteau, respon-

sable des services aux citoyens au Comité exécutif de la Ville de Montréal Rappelons qu'à Montréal, chaque arrondissement est responsable du déneigement de ses rues, mais celui des rues principales demeure la responsabilité de l'administration centrale. Nombreuses sorties de routes sur le réseau autoroutier Selon la Sûreté du Québec, des dizaines de sorties de routes et d'accrochages ont été rapportés sur le réseau autoroutier de la région de Montréal.

L'autoroute 10 a aussi dû être fermée un temps en direction est à la hauteur de Brossard à la suite d'un accident impliquant une dizaine de véhicules et un poids lourd. La voie a été rouverte graduellement et la circulation rétablie en début d'après-midi. La Sûreté du Québec n’a cependant rapporté aucun accident grave ou perte de vie sur les voies rapides de la région métropolitaine. Les vents sous surveillance À Montréal, les rafales de vent ont parfois atteint 40 km/h. Les vents se sont fait de plus en plus violents dans les régions situées à l'est de la métropole. À l'ouest de Montréal, il fallait compter 2h30 pour se rendre de Vaudreuil à l'autoroute Décarie. La prudence s’imposait donc partout sur les routes du Québec tout au long de la journée, notamment lors du retour à la maison, en une fin de journée particulièrement enneigé. En Mauricie, où la tempête a été particulièrement intense près du fleuve Saint-Laurent, la poudrerie rendait la visibilité presque nulle sur l'autoroute 40, notamment à l'approche de Trois-Rivières

et du pont Laviolette. Plus au nord, la commission scolaire de l'Énergie, qui dessert les secteurs de Shawinigan jusqu'à La Tuque, a fermé tous ses établissements pour la journée. En Ontario, la tempête a déjà laissé une douzaine de centimètres de neige dans la région de Toronto, où l'autoroute 401 est particulièrement congestionnée en

raison du vent et de la poudrerie, qui ont provoqué de nombreuses sorties de routes et quelques mises en portefeuille de camions. Les pneus d'hiver sont dorénavant de mise De plus, certains véhicules n’était pas encore munis de pneus d'hiver, la date limite au Québec pour les faire installer est le 15 décembre et passera au 1er décembre à

compter de l'année prochaine. Des vols annulés à Montréal et à Toronto À l’aéroport MontréalTrudeau, une trentaine de départs ont été annulés et quelques-uns retardés. À Toronto, plus d'une centaine de vols ont été annulés et plusieurs dizaines d’autres ont été retardés par les intempéries.

Premiers effets Autoroutes fermées… Les autoroutes 640 Est, 15 Nord et 40 Ouest ont connu des fermetures partielles. La côte du boulevard Robert-Bourassa, au centre-ville de Montréal, est impraticable en montée parce que trop glissante. Des autobus et des autos sont bloqués, créant un bouchon. … et écoles en vacances de neige De nombreuses écoles ont été fermées dans plusieurs secteurs : - Lanaudière : . La commission scolaire des Samares qui regroupe pas moins de 90 établissements. . Le collège Champagneur de Rawdon. . L’académie Antoine-Manseau à Joliette. - Mauricie : . La commission scolaire de l'Énergie à Shawinigan. - Chaudière-Appalaches : . Le collège Dina-Bélanger à Saint-Michel-de-Bellechasse . La commission scolaire de la Côte-du-Sud à Saint-Anselme. - Bas-Saint-Laurent : . Le collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière à La Pocatière. La Police de Montréal, quant à elle, a invité les citoyens dont les voitures n’ont pas encore été équipés de pneus d’hiver, à utiliser les transports en commun.

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Hiver

Dégâts liés à une tempête de neige

Comment s’en prémunir Lors d’une tempête de neige, les précipitations tombent sous forme solide en raison des basses températures. Dans certaines régions du pays, ces tempêtes ne se limitent pas qu’à l’hiver et peuvent survenir en automne et au printemps. Les vents forts qui soulèvent la neige du sol et causent la poudrerie peuvent réduire la visibilité. Une tempête hivernale peut durer plusieurs jours et s’accompagner de vents violents et de températures polaires entraînant la formation de glace. Les dangers que posent ces conditions extrêmes ne sont pas à négliger et il est important d’en être pleinement informé. En effet, ces tempêtes peuvent faire des ravages dans certaines régions, causant des accidents de la route et des pannes d’électricité. Si un avertissement de tempête est émis, nous vous recommandons de mettre en branle rapidement votre plan de sécurité afin de demeurer, vous et votre famille, bien au chaud et en sécurité. Voici des conseils de survie hivernale à suivre afin de mieux vous protéger, ou votre véhicule et votre résidence contre les intempéries survenant pendant l’hiver. Trousse d'urgence À inclure: Eau potable (pour 3 jours) Nourriture (pour 3 jours, aliments non périssables, faciles à préparer) Ouvre-boîte manuel Lampe de poche à manivelle Radio à pile ou à manivelle Piles de rechange Trousse de premiers soins

Médicaments (pour 3 jours) Outil multifonctionnel Articles d’hygiène personnelle Copies de documents personnels importants (liste de médicaments et renseignements médicaux pertinents, preuve de résidence, bail ou acte d’achat, passeport, acte de naissance, polices d’assurance) Cellulaire (et chargeurs) Coordonnées de la famille et des personnes avec qui communiquer en cas d’urgence Argent comptant Fournitures pour bébés (biberons, lait maternisé, nourriture, couches) Fournitures pour les animaux (collier avec plaque d’identification, laisse, nourriture, cage de transport, bol) Sable, sel, litière pour chat ou tout autre abrasif rendant les allées et les marches d’escaliers moins glissants Manteaux, gants, mitaines, chapeaux, bottes, couvertures additionnelles et vêtements chauds pour tous les membres de la famille Protégez-vous Avant de vous déplacer, écoutez toujours votre radio locale pour connaître les prévisions à court et à long terme. Évitez de vous déplacer lorsqu’un avertissement météorologique est émis. Si vous devez prendre la route, informez un ami ou un parent de votre trajet et prévoyez une trousse d’urgence pour la voiture. Protégez-vous contre les engelures et l’hypothermie en portant plusieurs couches de vêtements chauds, légers et amples. Méfiez-vous du facteur de refroidissement éolien.

Ménagez vos efforts lorsque vous travaillez à l’extérieur. Emportez un téléphone cellulaire Surveillez les parents et voisins qui sont particulièrement vulnérables par temps froid : les enfants, les personnes âgées et celles qui souffrent d’une maladie chronique. Si vous avez des animaux, gardez-les à l’intérieur. Si ce n’est pas possible, prévoyez un abri au chaud et changez l’eau afin d’éviter qu’elle ne gèle. Ayez un téléphone cellulaire sous la main. Protégez votre famille Conservez les appareils de cuisson conçus pour l’extérieur, les réchauds de camping et les génératrices à l’extérieur de la maison, du sous-sol et du garage. Installez les génératrices à au moins 6 m (20 pieds) de

la maison. Évacuez la maison immédiatement et composez le 911 si l’alarme du détecteur de monoxyde de carbone retentit ou si vous éprouvez des maux de tête, des nausées, des étourdissements ou si quelqu’un perd connaissance. Si vous vous retrouvez coincé dans votre véhicule Restez dans votre voiture, sauf si vous avez repéré un lieu sécuritaire à moins de 90 m. Gardez vos bras et vos jambes en mouvement pour vous réchauffer. Demeurez visible en fixant une pièce de tissu de couleur vive sur l’antenne, allumez l’éclairage intérieur de la voiture (lorsque le moteur est en marche) et levez le capot de la voiture si la neige a cessé de tomber.

Assurez-vous que le tuyau d’échappement n’est pas bloqué. Faites tourner le moteur et allumez le chauffage seulement 10 minutes par heure. Laissez une fenêtre ouverte (indirectement exposée au vent). Attendez que la tempête soit terminée avant de quitter votre véhicule. L’information contenue dans cette page web vous est fournie à titre informatif uniquement. belairdirect ne fait aucune représentation ou n’émet aucune garantie à l’effet que l'utilisation de cette information vous permettra d’éviter des dommages. Votre contrat d'assurance prévaut en tout temps; veuillez le consulter pour un exposé complet des protections et exclusions. Source: belairdirect.com

À découvrir par temps de neige

Le Montréal souterrain Il y a 50 ans, le plus important passage souterrain au monde est inauguré au centre-ville de Montréal. Désormais, la capitale québécoise sera qualifiée de ville souterraine. Mais qu'est-ce que ce Montréal souterrain qui fascine tant les touristes? Portrait.

Daté du 6 décembre 1967, un film de nouvelles silencieux montre la cérémonie d’inauguration du passage Bonaventure. C’est précisément à ce moment que le réseau souterrain de Montréal devient le plus long au monde, atteignant 4,8 km. « Nous ne for-

mons plus qu’un », peut-on lire sur une affiche lors de la cérémonie. L’ouverture de ce tunnel permet en effet de relier la PlaceBonaventure, la Place-VilleMarie et la gare Centrale. Le Montréal souterrain compte alors 10 immeubles de bureaux, 240 boutiques, 36 restaurants et 4 salles de cinéma.

Le réseau souterrain au centreville de Montréal a été pensé comme solution à un grand problème de la vie moderne : la circulation automobile. C’est ce qu’explique le narrateur Pierre

Tisseyre en 1968 dans un documentaire de l’émission Canada Magazine , qui visait à faire connaître le Canada à l’étranger. «C’est ainsi qu’à Montréal, Vincent Ponte et ses collaborateurs ont trouvé une solution. Ils ont bâti un ensemble de rues et de galeries souterraines climatisé qui laissent loin derrière lui tout ce qui a été fait dans le monde jusqu’à présent» affirmait Pierre Tisseyre. L’urbaniste Vincent Ponte, déclarait s’inspirer d’une idée de

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Léonard de Vinci consistant à placer les véhicules et les piétons à des niveaux différents. Montréal connaît alors un véritable boom dans son développement urbain. La Place-VilleMarie, la Place des Arts, l’Expo 67, Habitat 67 sont autant de travaux entrepris au fil de la décennie 1960. En 1962, la tour Place-VilleMarie a permis à la ville souterrain de prendre forme. Construite entre 1966 et 1967, la PlaceBonaventure sera officiellement

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inaugurée le 8 avril 1968. Puis, en 1992, c’est la tour du 1000 de la Gauchetière qui complétera ce quadrilatère, ajoutant même une patinoire intérieure au réseau souterrain. En fin de compte, l’attrait du Montréal souterrain se trouve ainsi peut-être dans la pensée derrière ce grand projet, dans le souffle de l’époque qui l’a vu naître et dans ses édifices devenus emblèmes de la métropole.


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Évasion

Du 1er janvier au 31 mai 2018

Destination Afrique À l’aune d’une transformation mondiale touchant tous les domaines, de métamorphoses socioéconomiques et de foisonnements technologiques. Un continent émergeant et dont le ricochet de développement est en cours d’atteindre le monde entier. L’Afrique, une terre fertile de ressources naturelles et humaines. Des synergies qui agencent leurs compétences avec les avancées internationales dans les secteurs les plus en vue. Le continent est convoité par des investisseurs qui ont vu juste dans ce déploiement d’ailes à l’africaine. Ces attraits touristiques attirent les plus passionnés de découvertes historiques et de dépaysement apaisant qui les plongent dans l’authenticité et la découverte de l’essence même de la vie. Le Maroc, un pays niché géo stratégiquement au nord du continent et une porte d’entrée de l’Afrique, par excellence. Un pays

qui s’est engagé, motivé par une fervente volonté de se mettre au diapason des pays les plus ouverts sur le monde culturellement et économiquement pour permettre l’accès facilement à différents pays africains. Pour ce faire, des entreprises marocaines d’envergure proposent des prestations pertinentes à cet effet. La compagnie aérienne, royal air Maroc, n’est pas en laisse et se positionne en pole position des organismes qui offrent des services permettant de tisser des ponts entre le monde et l’Afrique. Le 7 décembre 2017, la compagnie lance une promotion difficilement concurrençable sous l’énoncé « À bord vers l’Afrique », en partance de Montréal vers : Dakar, Ouagadougou, Abidjan, Conakry, Bamako, Nouakchott, Accra, Lagos et Nairobi via Casablanca à partir de 1150$ CAD TTC et Vers Douala, Yaoundé, Cotonou, Brazzaville, Pointe Noire, Libreville et Lomé à partir de 1250$ CAD TTC.

L’offre est valable du 7 au 21 décembre 2017 et la période pour bénéficier de cette promotion est du 1er janvier au 31 mai 2018. Le séjour, quant à lui, est valable jusqu’à six mois. Sur les réseaux sociaux et les principales plateformes médiatiques canadiennes, cette offre a connu un grand engouement et les

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feedbacks sont des plus optimaux. Une stratégie marketing bien pensée de la part de la RAM qui ne ménage pas d’efforts depuis quelques temps pour rendre son approche pro-clients et démocratiser l’accès à des destinations qui étaient assez dispendieuses auparavant.

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Les ailes du Maroc se déploient pour servir de trait d’union entre le Canada et l’Afrique, terre de commencement, terre à partir de laquelle le monde a pris ses couleurs. Selma Régragui


Tendances

Triste année 2016!

Québec : Les crimes haineux en hausse de 20%...

Voies de fait, menaces, harcèlement; Les crimes haineux ont augmenté de plus de 20 % au Québec en 2016, selon Statistique Canada. Et tout indique que la tendance à la hausse se poursuivra cette année, alors que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) rapporte que le nombre de plaintes a pratiquement doublé depuis le début de 2017. Statistique Canada a compilé les plus récentes données sur les crimes haineux déclarés par les corps policiers. Ceux-ci ont connu en 2016 une légère progression de 3 % à l'échelle du pays par rapport à l'année précédente, 1409 cas ayant été signalés. La hausse est toutefois nettement plus marquée au Québec, où les policiers ont enregistré 327 crimes haineux. C'est 21 % de plus qu'en 2015. Cette augmentation dans la province s'explique principalement par un nombre plus élevé de cas ciblant les Arabes (ou Asiatiques de l'Ouest) ou la population juive, ainsi que pour des raisons d'orientation sexuelle, selon les données de Statistique Canada. Montréal : la hausse se poursuit en 2017 La vague observée en 2016 ne semble pas vouloir s'estomper à Montréal, où le SPVM rapporte que le nombre de cas a continué à augmenter. Le corps policier montréalais dit avoir enregistré 215 crimes haineux de janvier à octobre 2017. C'est pratiquement le double par rapport à l'année précédente. À pareille date en 2016, les

policiers montréalais en avaient comptabilisé 112. « Montréal est encore très sécuritaire. Ce n'est pas nécessairement parce qu'il y a plus de crimes haineux, mais parce qu'il y a plus de dénonciations », nuance Line Lemay, lieutenantedétective à la section de la prévention et sécurité urbaine. Le SPVM a en effet entrepris de mieux encadrer les crimes haineux. Depuis mai 2016, le corps policier a mis en place un module spécifiquement consacré aux crimes et incidents haineux. Les agents montréalais reçoivent d'ailleurs une formation pour bien traiter ces plaintes. ... et à Québec aussi Les statistiques révèlent une hausse marquée des crimes haineux dans la région de Québec en 2016. Les 57 cas qui y ont été recensés l'an dernier représentent le double par rapport à l'année précédente. Notons toutefois que 50 cas avaient été signalés en 2015. La capitale québécoise affiche ainsi 7,1 cas de crimes haineux par 100 000 habitants. C'est davantage que Montréal, qui affiche un taux de 4,7 cas par 100 000 habitants.

Des crimes plus violents Phénomène particulièrement inquiétant, Statistique Canada note que les crimes haineux perpétrés dans l'ensemble du pays sont de plus en plus violents. Ainsi, les cas impliquant des voies de fait, des menaces ou du harcèlement criminel ont augmenté de 15 % en 2016. De tous les crimes haineux, 43 % impliquaient de la violence, contre 38 %

l'année précédente. À noter, les gens ciblés en raison de leur orientation sexuelle sont les plus susceptibles de subir de la violence, 71 % de ces crimes impliquant des voies de fait ou des menaces. Malgré cette augmentation marquée, le directeur du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, Herman Deparice-Okomba, estime qu'« il n'y a pas lieu de s'alarmer. C'est peut-être simplement un signe que les gens sont davantage conscients qu'il faut dénoncer ». Il dit d'ailleurs sentir une préoccupation croissante envers ces enjeux, surtout depuis l'attentat de la mosquée de Québec, en janvier dernier. Alors que 70 % des appels concernaient la radicalisation religieuse en 2016, 60 % touchent aujourd'hui les extrêmes droite et gauche, selon M. DepariceOkomba. Selon lui, il importe donc de comptabiliser aussi les incidents

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haineux - soit ce qui n'est pas criminel - afin d'avoir un meilleur portrait du phénomène. Réseaux sociaux et politique La popularité des réseaux sociaux pourrait également être en cause dans la hausse des crimes haineux. Le SPVM dit recevoir de nombreuses dénonciations en lien avec des propos tenus sur l'internet. « On voit beaucoup de dénonciations pour des propos sur les réseaux sociaux, ce qu'on voyait beaucoup moins avant », note la lieutenante-détective Line Lemay. Le climat politique tendu sur la scène internationale pourrait aussi jouer pour beaucoup, avance pour sa part Herman Deparice-Okomba. « Le contexte politique est un facteur déterminant. Avec l'élection de Donald Trump, on a vu une augmentation lorsqu'on a commencé à dire qu'il fallait interdire certaines nationalités. Comme on dit sou-

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vent, quand les États-Unis ont un rhume, ici, on éternue. » Il cite aussi le cas du groupe armé État islamique. Il dit également avoir observé une hausse d'appels lors des crises, comme les attentats. Ailleurs au Canada La Colombie-Britannique connaît aussi une hausse marquée des crimes haineux. À cette extrémité du pays, ce sont toutefois les Asiatiques qui sont la principale cible. D'autres provinces ont quant à elles enregistré une baisse des crimes haineux. C'est le cas notamment en Alberta, où l'on note une diminution de 28 %. Province la plus populeuse au pays, l'Ontario a recensé le plus grand nombre de crimes haineux, mais ceux-ci sont néanmoins en légère baisse. Ce sont les personnes noires ainsi que les populations juives qui y subissent le plus grand nombre de crimes haineux.


Tendances

Le gouvernement ayant fait machine arrière…

Une consultation citoyenne sur le racisme systémique

Insatisfaite du changement d'orientation pris par le gouvernement, la Table de concertation contre le racisme systémique (TCRS) lance sa propre consultation afin d'aborder de front la question du racisme systémique. La consultation abordera les différentes déclinaisons sociales du phénomène comme la santé, l'éducation, la sécurité publique, le logement et la culture.

La TCRS déplore le changement de cap du gouvernement, qui s’était pourtant engagé à tenir une consultation sur le racisme systémique. Le gouvernement a toutefois ramené l’exercice à un forum d’une journée uniquement axé sur l’emploi, une décision réductrice et électoraliste, selon la TCRS. La question de l’emploi sera tout de même abordée par la consultation citoyenne de la TCRS, « mais il ne faut pas se limiter uniquement à l’emploi », précise Mme Chebbi. L’approche retenue par le gouvernement ne touche que les immigrants, selon la porte-parole de la table Safa Chebbi qui précise que toutes les personnes québécoises racisées, notamment les autochtones, sont ainsi laissées de côté. « La Table de concertation contre le racisme systémique s’engage à travailler à long terme pour des changements tangibles

en mettant sur pied une démarche sérieuse, indépendante, qui ne sera pas soumise au calcul électoraliste et partisan », a ajouté Mme Chebbi.

La démarche, qui accueillira également les questions des genres et des Autochtones, reposera sur la recension de témoignages de personnes racisées au sujet de leur expérience et des conséquences du racisme systémique dans leur vie. La TCRS demande à tous les organismes intéressés à participer à l’exercice de la contacter. Les mémoires individuels seront éventuellement recueillis, mais la forme que prendra cette partie de la consultation n’a pas encore été définie. L'emploi, oui, mais aussi la culture, l'identité,... « Le forum sur la valorisation de la diversité et lutte contre la discrimination du gouvernement est uniquement centrée sur l’emploi et [il] exclut des thèmes névralgiques comme l’éducation, la santé, le logement, la sécurité publique, la culture », déplore une membre du conseil d’administration de la Ligue des droits et libertés du Québec, Alexandra Pierre, dont l’organisme appuie l’initiative de la TCRS. «Toute la démarche assujettit les droits des per-

sonnes racisées aux intérêts économiques du Québec, ce qui est inacceptable» déclare Alexandra Pierre. Un autre organisme qui appuie la démarche citoyenne proposée par la TCRS, Diversité artistique Montréal (DAM), déplore également l’aspect réducteur du thème retenu par le gouvernement. Le directeur général de l’organisme, Jérôme Pruneau, souligne que le thème choisi par le gouvernement ne touche pas la culture. « La culture est essentielle à toute société parce qu’elle permet une représentation de soi dans l’espace et l’imaginaire public, avance M. Pruneau. Quand on se voit représenté, on crée un sentiment d’appartenance, un senti-

ment d’identité, et ensuite on participe de façon citoyenne et on sait que cette participation citoyenne est la clé de toute dynamique sociale. » Selon lui : «Si on veut progresser en tant que société, il faut d’abord reconnaître cette situation de racisme systémique pour ensuite la traiter en profondeur. M. Pruneau déplore que les personnes racisées soient sous-représentées dans les milieux culturel et médiatique québécois. « Cette sous-représentation est directement liée à la question du racisme systémique qui est largement implanté depuis longtemps dans les institutions culturelles, dans les organisations artistiques, mais aussi dans les institutions médiatiques. »

Éducation populaire contre racisme systémique Le gouvernement a décidé de renoncer à une consultation sur le racisme systémique pour éviter d’aviver les tensions sociales. Mme Chebbi estime que c’est une erreur et elle propose une démarche d’éducation populaire. « Il faudrait démocratiser le terme racisme systémique et c’est là qu’on propose toute une démarche d’éducation populaire, parce que le terme reflète parfaitement la réalité des personnes racisées. » Rappelons que la consultation sur le racisme systémique proposée par le gouvernement avait été dénoncée par le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ).

Avis de demande de dissolution Avis est par les présente donné, l’association des jeunes algériens du Québec aillant son siège social Au 6542 Michel-bouvier, Montréal demande aux registraire des entreprises du Quebec la permission de se dissoudre. Signé à Montréal le 29/11/17 11

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Tendances

Ce qu’est devenue la démarche gouvernementale en matière de lutte contre les discriminations

Une déclaration d’intentions… Le forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination s’est finalement tenu à Québec le 5 décembre 2017. Le déroulement du forum s'appuyait sur trois séances plénières portant sur quatre thèmes, soit l'emploi, la formation, la francisation et la lutte contre la discrimination. Lors de chaque séance, des conférenciers présentaient des bonnes pratiques pouvant être adaptées aux réalités de chaque région du Québec. Ces présentations étaient suivies de périodes de questions de la part des membres de la table principale, formée d'une quarantaine de personnes et présidée par le ministre David Heurtel. Bien qu’il ait mobilisé près de 200 personnes provenant de divers horizons, il est passé presque inaperçu du public. Le Gouvernement du Québec n’en a pas moins annoncé à son issue cinq axes d'intervention et plusieurs actions concrètes qui seront déployées dans chacun d'entre eux. Certaines de ces actions seront déployées dès aujourd'hui et au cours des prochains

mois avec un investissement de 15 millions de dollars. L'objectif est d'arrimer les besoins pressants en main-d'œuvre et l'accès à l'emploi des personnes immigrantes, et ce, dans toutes les régions du Québec, autour de cinq axes qui se déclinent de la façon suivante : Redéploiement du MIDI - Le déploiement du ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion (MIDI) en région par la mise en place d'une nouvelle stratégie d'intervention territoriale afin d'offrir un service de proximité axé sur l'accompagnement de la clientèle par : la présence accrue du MIDI par l'entremise des bureaux de Services Québec; l'accompagnement à travers les différents programmes disponibles des gouvernements du Québec et du Canada et de leurs exigences administratives; l'accompagnement dans leurs efforts d'intégration dans une perspective de service à la clientèle.

Accompagnement des entreprises - L'accompagnement des entreprises afin de répondre à leurs besoins de main-d'œuvre comblés par l'immigration en s'assurant que les différents services offerts répondent à leurs attentes, notamment par : la bonification du programme Reconnaissance

des compétences et accès aux ordres professionnels, qui facilite et accélère la reconnaissance des compétences dans des domaines en demande tels que le génie, la comptabilité et le travail social, en plus de soutenir les immigrants pendant la reconnaissance de leurs compétences; la concrétisation du projet Interconnexion de la Chambre de commerce du

Montréal métropolitain, qui aide les Québécois récemment arrivés à se trouver un premier emploi dans leur domaine et la déclinaison de ce projet dans d'autres régions, tels que Québec International et la Chambre de commerce de Laval, par exemple; la réalisation de projets

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Points de vue Philippe Couillard, Premier ministre du Québec « Pour le Gouvernement du Québec, l'intégration des personnes immigrantes et la réponse aux besoins de maind'œuvre dans les régions du Québec sont des priorités. Les annonces que nous avons faites aujourd'hui permettront de moderniser la manière dont le Québec accueille et intègre les personnes immigrantes, afin

qu'elle soit plus en phase avec les besoins réels et actuels du marché du travail et des régions. Cela passe par une présence accrue sur le terrain, un meilleur accompagnement, des services de francisation plus adaptés et une meilleure concertation des acteurs concernés. » David Heurtel, ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion et député de Viau

« La valorisation et l'épanouissement de la population, de toutes origines, passent par l'emploi. Un consensus se dégage maintenant : l'immigration est une des solutions afin de répondre aux besoins de main-d'œuvre de plusieurs régions du Québec. L'annonce d'aujourd'hui répond aux réalités exprimées par les différents intervenants rencontrés à travers le Québec. Ces

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mesures contribueront au plein essor économique du Québec. C'est la société québécoise en entier, ainsi que les prochaines générations, qui bénéficieront de cet investissement. » François Blais, ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale « La situation économique du Québec est très favorable et cela

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suscite de nouveaux défis en matière de besoins de maind'œuvre. Les témoignages entendus aujourd'hui sont inspirants pour les travaux en cours d'élaboration de la Stratégie nationale sur la main-d'œuvre. Cette stratégie devra s'adresser à tous les travailleurs, autant la main-d'œuvre future, la maind'œuvre actuelle que les travailleurs expérimentés et bien sûr les travailleurs issus de l'immigration. »


Tendances

Ce qu’est devenue la démarche gouvernementale en matière de lutte contre les discriminations

Une déclaration d’intentions…

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pilotes de recrutement d'abord virtuels, ciblés à l'international dans certains secteurs ou régions, par exemple auprès des travailleurs étrangers temporaires pour le secteur minier; la révision de la pondération de la grille de sélection afin de refléter les besoins concrets des différentes régions du Québec en emploi. Soutien aux organismes dédiés à l’immigration - Le soutien aux organismes qui œuvrent auprès des personnes immigrantes et issues de la diversité afin de favoriser une meilleure concertation des acteurs du milieu par la mise en place d'un projet de Concertation pour l'immigration et l'intégration afin d'assurer le développement des régions au moyen de hubs socio-économiques regrou-

pant toutes les forces concentrées sur ce thème et la bonification du financement des organismes chargés de l'intégration en région sur une base triennale. Accompagnement amélioré des nouveaux arrivants - L'amélioration de l'accompagnement des nouveaux arrivants afin d'inciter les immigrants à s'installer en région par : la mise en place d'un programme Place à l'immigration en région en partenariat avec l'organisme Place aux jeunes; la création d'un nouveau programme pour entrepreneurs immigrants; la mise en place d'un projet innovant entre la Ville de Victoriaville et les Offices jeunesse internationaux du Québec; la bonification de l'offre de services en francisation par

l'ajout d'un quatrième cours de français à temps complet, adapté aux besoins concrets des entreprises tout en mettant en place un suivi systématique des élèves et un mécanisme de contrôlequalité pour apporter un meilleur soutien péda-

gogique, tout au long de leur apprentissage. Valorisation des apports de l’immigration - La valorisation de l'apport de l'immigration pour le développement économique du Québec par la mise en place d'un

Le tabou de la discrimination… Le gouvernement Couillard a donc tenu son Forum sur la valorisation de la diversité et la lutte contre la discrimination. L’exercice s’est soldé par l’énoncé de mesures, décidées d’avance, visant à favoriser l’embauche d’immigrants en région. Le résultat est mince. Et surtout, il n’a pas été question de discrimination, ou à peine, comme si le mot était devenu tabou.

La scène avait quelque chose de surréaliste. Lors de la séance réservée au deuxième thème du forum, soit la lutte contre la discrimination (les deux autres thèmes portaient sur l’emploi et sur la formation et la francisation), il n’a pas été question de discrimination. Seule immigrée parmi les trois personnes invitées à faire part de leur témoignage dans ce segment, Merling Sapene, une directrice d’origine vénézuélienne chez Bombardier, a parlé de son intégration réussie que la discrimination n’avait manifestement pas assombrie. L’ensemble du forum était à

l’avenant : des intervenants issus de chambres de commerce, de MRC et d’entreprises en manque de main-d’oeuvre, des dirigeants d’organismes chargés de faire le lien entre les entreprises et les immigrants à la recherche d’un emploi sont venus décrire les efforts qu’ils déployaient et les succès qu’ils obtenaient. Bref, que du positif et de la bonne volonté. Lors des périodes de questions, quelques rares participants dans la salle ont regimbé ; une représentante du Conseil canadien des femmes musulmanes s’est ainsi indignée qu’on ne parlât pas de « l’éléphant dans la pièce », c’est-à-dire la discrimination et le racisme. Surtout éviter «un débat toxique»… Dans son allocution d’ouverture, le premier ministre Philippe Couillard avait mis la table en affirmant qu’il était « difficile », au Québec comme ailleurs, de traiter des enjeux de l’immigration sans susciter un « débat toxique ». Il valait

mieux chercher des solutions concrètes, essentiellement économiques, selon le principe que l’intégration des immigrants passe par l’emploi.

du Québec. Le forum débouche, selon ses termes, sur un « engagement historique » en faveur de l’établissement en région des immigrants.

Il faut dire que le forum, organisé à la va-vite par le nouveau ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, David Heurtel, remplaçait la Commission sur la discrimination systémique et le racisme qui se présentait comme un exercice d’autoflagellation.

Certes, le gouvernement Couillard reconnaît implicitement que ce fut une erreur de fermer les bureaux du MIDI en région, une conséquence de la vague de compressions imposées au début de son mandat. Déjà arrêtées avant même la tenue du forum, les mesures annoncées visent à « accompagner » la clientèle, c’est-à-dire les entreprises en région, à trouver les employés qui leur manquent à même ce bassin d’immigrants qui, pour les quatre cinquièmes d’entre eux, choisissent de s’établir dans la grande région de Montréal.

Avec le forum, le gouvernement Couillard a pris les rênes d’une consultation dont l’organisation connaissait des ratés et qui risquait d’exacerber les tensions plutôt que de les atténuer. Contrairement à cette commission qui menaçait d’aller dans tous les sens, le forum fut un exercice hautement contrôlé dont la portée s’avère limitée. Dans le communiqué diffusé au terme de la rencontre, le gouvernement ne traite essentiellement que des pénuries de maind’oeuvre affectant les régions

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Le MIDI révisera sa grille de sélection afin de favoriser les candidats prêts à remplir les besoins de main-d’oeuvre des régions. En clair, cela signifie que les autres critères, que sont la connaissance de la langue française et les qualifications professionnelles, pèseront

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volet régional de la campagne Ensemble, nous sommes le Québec et de la mise en place de la campagne J'ai ma place en région afin d'arrimer l'apport de l'immigration au développement socioéconomique et culturel des régions.

moins lourd. D’ailleurs, le patronat fait valoir que les entreprises ont certes besoin de main-d’oeuvre qualifiée, mais aussi de travailleurs non qualifiés. Grâce au bon soldat Heurtel qui a repris les choses en main, le forum est devenu la chose du gouvernement. La consultation devait traiter de la lutte contre la discrimination, mais le mot « discrimination » ne figure même pas dans le communiqué final, hormis dans le titre du forum. On n’a pas abordé non plus la sous-représentation des minorités visibles dans l’administration publique. Ni des mesures à envisager pour inciter la grande entreprise à embaucher des immigrants. Or ce n’est pas parce qu’on a décidé de ne pas en parler que la discrimination dont sont victimes les nouveaux arrivants n’existe pas. En cette période préélectorale, le gouvernement Couillard a choisi de contrôler le message au lieu de procéder à un examen franc et approfondi de cet enjeu.


Tendances

Lutte contre les discriminations

Montréal entre en scène

Valérie Plante crée un groupe de travail Pour répondre aux critiques concernant le manque de diversité au sein de son administration, la mairesse de Montréal Valérie Plante annonce son intention de mettre en place un groupe composé d’une quinzaine de personnes qui se penchera sur la question des discriminations en général et de la diversité dans les instances dirigeantes de la Ville en particulier. La Ville veut aussi trouver par ce biais des solutions pour aider les membres des communautés culturelles à Montréal dans l’accès au logement. La « Table de réflexion sur la diversité et la lutte aux discriminations à la Ville » de Montréal formulera d’ici un an des recommandations pour voir s’il faut améliorer la représentativité des minorités visibles dans les instances décisionnelles et la fonction publique municipale. Le groupe sera notamment présidé par un membre du Cabinet de la mairesse et un membre du comité exécutif.

Les recommandations du groupe seront adressées directement à la mairesse d’ici décembre 2018, et celle-ci s’engage à les mettre en place avant la fin de son mandat. L'opposition pas convaincue Le chef de l’opposition, Lionel Perez, estime que la mise en place de ce groupe est inutile, car il existe déjà un conseil interculturel qui a émis des recommandations pour améliorer la diversité et lutter contre les discriminations dans la métropole. « Il y a déjà un conseil interculturel qui relève du conseil municipal et qui a déjà émis plusieurs avis sur les difficultés, plusieurs recommandations », a dit M. Perez. «Il est temps d’agir, ce n’est pas le temps d’avoir plus de discussions encore» a-t-il conclu. Un comité en réaction aux critiques Projet Montréal a été critiqué par plusieurs, car le parti compte peu d’élus issus des communautés culturelles. Un ex-candidat du parti de Mme Plante, Balarama Holness, s'en est pris avec véhémence à Projet Montréal. Il a accusé le parti de « racisme systémique » et il a

indiqué qu’il comptait déposer une plainte devant le Tribunal des droits de la personne et la Cour supérieure du Québec. Une compilation de Radio-Canada en 2016 indiquait que 6 % des employés de la Ville de Montréal étaient issus des minorités visibles.

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De son côté, Projet Montréal avait rejeté ces accusations. Joint par téléphone, M. Holness indique ne pas avoir été contacté par l’entourage de la mairesse pour faire partie de la table de réflexion. Qui sera invité à y participer? Ni le mandat, ni la liste des membres du groupe de réflexion n’ont

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été rendus publics. On sait cependant que si des groupes dénoncent régulièrement le profilage racial dont ferait preuve le Service de police de la Ville de Montréal, cet enjeu ne fait pas partie de ceux qui seront abordés en priorité par la table de réflexion municipale.


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Démographie

Ces Québécois qui migrent… La saignée de Québécois qui déménagent vers les autres provinces s’accentue sans cesse, le Québec peinant de plus en plus à retenir les francophones et les jeunes, selon les données de Statistique Canada. «Le Québec devrait s’inquiéter de ces départs qui empirent, car c’est certainement une tendance problématique, analyse Jack Jedwab, chercheur et vice-président de l’Association d’études canadiennes (AEC). La réalité est que les Québécois sont de plus en plus attirés par l’Ontario et l’Ouest canadien, mais que les Canadiens sont de moins en moins attirés par le Québec.» 93 320 départs!... Entre 2011 et 2016, 92 320 Québécois ont quitté la province pour aller vivre ailleurs au pays, alors que seulement 55 365 ont fait le chemin inverse. Le Québec a donc ce qu’on appelle un solde migratoire de - 36 955, surclassé seulement par l’Ontario (- 37 580), qui compte tout même 5 millions de citoyens de plus. Pire encore : le phénomène s’accentue depuis des années. La

perte de population du Québec au profit des autres provinces a triplé depuis 10 ans. Entre 2001 et 2006, le solde migratoire était de - 11 650 personnes. Selon M. Jedwab, ce sont surtout des raisons économiques qui poussent les Québécois à quitter en plus grand nombre la province pour aller dans l’ouest dans l’espoir de dénicher un meilleur emploi ou d’y fonder une entreprise plus facilement. Soulignons toutefois que la population totale du Québec a continué à croître depuis 2001, surtout grâce à l’immigration internationale. Si ce sont surtout des allophones et des anglophones qui quittent le Québec pour d’autres contrées canadiennes, le solde migratoire des francophones s’est quand même renversé de façon inquiétante depuis le début du siècle. Entre 2001 et 2006, le Québec avait réussi à attirer 5000 francophones de l’extérieur de la province de plus qu’il en avait perdu. Or, cette tendance s’est renversée

10 ans plus tard. Entre 2011 et 2016, 30 550 Québécois francophones ont quitté la province pour s’installer ailleurs au Canada, contre 21 325 Franco-Canadiens qui sont allés vivre au Québec. «Philippe Couillard avait promis de ramener les francophones au Québec. Or, cette tâche s’annonce

nettement plus difficile qu’il le pense, parce que le Québec n’est clairement pas très attirant», analyse M. Jedwab. Ce sont surtout les jeunes qui partent… Toujours selon les données de Statistique Canada, ce sont principalement des jeunes de 25 à 34 ans

qui fuient la province. Ceux-ci représentent près du tiers du déficit migratoire entre 2011 et 2016. «On remarque que c’est une fuite des cerveaux qui se fait au Québec. Les personnes plus âgées ou retraitées restent, mais les jeunes quittent plus rapidement qu’ils arrivent», analyse M. Jedwab.

L’Ontario recrute…

… au Maroc et en Algérie L’Ontario qui s’est fixé une cible de 5 % d’immigration francophone est bien en peine d’atteindre cet objectif. Pour y parvenir, il vient de lancer un programme «Destination Ontario» au Maroc et en Algérie qui se développera tout au long de l’année 2018. L’annonce du programme par la ministre des Affaires civiques et de l’Immigration, Laura Albanese, est certes un pas en avant. «Le marché du Maghreb est intéressant. Le Maroc a par exemple un bon réseau d’éducation, une population jeune qui souhaite pour certains travailler et partir au Canada. Le travail au Canada représente un pouvoir d’attraction dans ces pays-là.» Grosso modo, la délégation ontarienne devrait se rendre au Maroc et en Algérie, et tenir des

séances d’informations sur une durée de quelques jours, à raison d’une ville par journée. Pour M. Belkhodja, directeur de l’École des affaires publiques et communautaires de l’Université Concordia, l’idée ne réglera pas tout. Loin de là. «L’ambassade du Canada a déjà d’autres mécanismes de promotions dans ces pays. À l’année longue, beaucoup d’activités sont déjà organisées. Mais Destination Ontario est une stratégie promotionnelle de deux ou trois jours dans les pays cités. C’est un moment parmi une stratégie qui doit être plus globale. C’est quand même utile pour bien présenter, les gens viennent avec beaucoup de questions.» Résidences permanentes en hausse pour le Maroc et

l’Algérie Toujours est-il que ce Destination Ontario révélé la semaine dernière dans le cadre de la nouvelle entente Canada-Ontario est plutôt bien vue dans la communauté marocaine de l’Ontario. Mais les défis demeurent. «On voit que les demandes ont augmenté ces dernières années», explique Faouzi Metouilli, président de l’Association marocaine de Toronto (AMDT). «L’Ontario est en meilleure santé économique que le Québec. Mais la langue est bien souvent le premier défi. Pour les Marocains qui parlent le français, il faut alors apprendre l’anglais une fois établis ici.» En Ontario, un total de 75 résidences permanentes ont été accordées à des citoyens marocains d’expression française,

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pour l’année 2016. L’équivalent du chiffre le plus haut depuis 2010, et qui positionne le Maroc à environ 4 % de la proportion d’immigration francophone dans la province. Le chiffre est un peu plus bas pour les Algériens. Un nombre de 50 ont choisi d’obtenir leur résidence permanente dans la province, l’année dernière. Des données qui pourraient même être revues à la hausse, avec le jeu des migrations interprovinciales. «Dans ce contexte, l’Ontario a beaucoup reçu d’immigrants», estime M. Belkhodja Un «Destination Ontario français» toujours souhaité Mais tout n’est pas fait une fois sur place, poursuit l’expert. «Vendre une destination, c’est

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quelque chose qui a toujours été fait (…) Il faut penser à l’étape 2 qui est l’accueil et l’intégration économique des immigrants. Il faut sensibiliser les employeurs, impliquer les différentes municipalités.» Malgré le pas en avant, le Destination Ontario au Maroc et en Algérie n’est pas en encore le Destination Acadie mis en place en 2011. Depuis plusieurs mois, l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) en tête et d’autres militants demandent la mise en place d’un «Destination Ontario français». Mme Albanese a fait savoir qu’une annexe francophone plus spécifique sur l’immigration devrait être dévoilée dans les prochaines semaines.


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Démographie

Immigrer et vivre en Ontario

Les défis à relever Le Québec, une destination de choix pour les immigrants marocains? Si environ 80 % choisissent la Belle Province pour s’établir au Canada, d’autres optent pour l’Ontario. Un pari risqué, souvent gagnant, pour ces immigrants pour lesquels la langue française n’est finalement jamais loin. Mustapha Radi, 35 ans, est l’un d’eux. Établi en Ontario depuis six ans, le jeune homme avait coché Toronto avant même son départ depuis Agadir pour le Canada. «Je travaille aujourd’hui pour une grande entreprise à Ottawa, mais je suis arrivé en premier à Toronto. J’étais venu au Canada pour acquérir de l’expérience et travailler de préférence en anglais. Je me suis aperçu, une fois sur place, que le français était ma force.» Le cas de M. Radi n’est pas isolé. Les Marocains représentent dès lors un peu moins de 4 % de toutes les admissions de résidents permanents «d’expression française» (2 380) accordées en 2016, d’après les données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Le Bien inférieurs au voisin Québécois, où l’on estime le nombre de nouveaux arrivants marocains à environ 3 000 chaque

année, ces chiffes placent tout de même «le pays du couchant lointain» dans le «top 10» des pourvoyeurs d’immigrants francophones en Ontario. Sans compter que l’apport des migrations interprovinciales pourrait faire gonfler ces données. «Ce n’est plus à la mode d’aller au Québec», croît Faouzi Metouilli, président de l’Association marocaine de Toronto (AMDT). «L’Ontario a une meilleure économie, c’est un avantage important.» Des obstacles à l’intégration Malgré ce tableau favorable, les obstacles sont nombreux sur la route des immigrants, une fois sur place. «La plupart des Marocains parlent français, mais il faut alors apprendre pour eux l’anglais. Ça peut prendre du temps.» Un défi auquel s’ajoute parfois celui de la reconnaissance des diplômes marocains. «C’est un problème que l’on voit moins ces deux dernières années, mais il a longtemps été crucial», estime M. Metouilli. «Beaucoup de Marocains ne savaient pas quoi faire pour obtenir une équivalence de diplôme, et ainsi travailler. Lorsqu’on immigre, on ne pense pas toujours à apporter les relevés de note. Il faut alors trouver un organisme pour valider

l’équivalence, c’est beaucoup de paperasse, et parfois l’équivalence obtenue s’accompagne quand même d’un retour aux études d’un ou deux ans.» L’Ambassade du Royaume du Maroc au Canada minimise l’enjeu. «Il s’agit en fait d’une formalité administrative auprès des universités d’enseignements supérieurs», fait-on savoir du côté du bureau de l’ambassadeur. Si la «plupart des demandes reçoivent satisfaction», la représentation diplomatique marocaine ne donne pas de chiffres précis. Autre enjeu commun à presque tous les immigrants: l’adaptation culturelle. «Nous avons une culture basée sur la famille, les amis, un mode de vie très méditerranéen. Ça change donc du Canada!», lance M. Metouilli. Changement et adaptation à un nouveau pays d’origine, ce fut aussi le défi Soukaina Boutiyeb, originaire de Casablanca, et arrivée au Canada à l’âge de 14 ans. Pour elle, aujourd’hui directrice générale de l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC), et très impliquée dans communauté franco-ontarienne, les racines marocaines ne sont jamais loin.

«Mon premier contact avec la communauté franco-ontarienne a été à l’École Omer-Deslauriers. Je me considère franco-ontarienne et marocaine à la fois. Je ne considère pas l’identité comme quelque chose d’unique.» Un héritage linguistique à transmettre Point commun entre le Canada et le Maroc: les deux pays partagent deux langues officielles. Pour le second, on parle de l’arabe et du berbère comme les deux langues spécifiquement désignées comme telles. Le français, qui ne possède pas ce statut, reste tout de même la deuxième langue la plus parlée du Royaume. C’est particulièrement vrai dans les domaines de l’administration et du commerce.

continu des Franco-Ontariens. Ça m’a touchée et interpellée», estime Mme Boutiyeb. Désireux de fonder une famille, M. Radi s’interroge déjà sur la transmission de la langue à ses futurs enfants. «Pour nous, les Marocains établis en Ontario, il y a non seulement la volonté de transmettre la langue française, mais aussi la langue arabe, le tout dans un univers anglophone.» Mais pas question pour lui de traverser la «frontière» pour vivre au Québec. «J’ai une préférence pour l’Ontario, car ici l’intégration se fait naturellement. Mon but est de toute manière d’embrasser une nouvelle culture, tout en restant moi-même.»

«J’ai rapidement vu le combat

Conseil de la coopération de l’Ontario

Faouzi Metouilli lauréat d’excellence collective 2017 Deux acteurs clés du mouvement des entreprises collectives de l’Ontario ont été récompensés par un Lauréat d’excellence collective institutionnel et un Lauréat d’excellence collective individuel du Conseil de la coopération de l’Ontario (CCO). Les Centres Desjardins Entreprises (CDE) ont reçu le Lauréat d’excellence collective institutionnel, lequel est remis à une coopérative ou une entreprise sociale pour souligner la contribution au rayonnement de l’économie sociale et solidaire en Ontario. Les CDE sont des outils d’intercoopération que les caisses populaires Desjardins de l’Ontario se sont données afin de combiner leurs ressources et d’offrir à leurs membres entreprises toute l’expertise nécessaire pour les appuyer dans leurs activités. Les CDE contribuent au ray-

onnement du plus grand réseau financier coopératif au Canada, et ils ont soutenu plus de 10 projets pour un financement total de 436 200 $ depuis le début de la livraison du programme Entreprise sociale Ontario en partenariat avec le CCO et L’Alliance des caisses populaires de l’Ontario.

Une «Contribution exceptionnelle» Faouzi Metouilli a reçu le Lauréat d’excellence collective individuel. Ce Lauréat reconnaît solennellement la contribution exceptionnelle d’un individu dans sa coopérative, son entreprise sociale ou sa communauté par le dévouement exceptionnel, l’implication et la promotion du développement socioéconomique par le biais de la coopération. Faouzi Metouilli démontre un engagement exceptionnel envers

la francophonie et sa communauté. Il est un membre de l’exécutif de la radio communautaire CHOQ-FM et de l’Association marocaine de Toronto et ex-délégué du Congrès des Marocains du Canada. Il est engagé en faveur de l’inclusion et du développement de l’appartenance en

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organisant plusieurs événements et séminaires pour la communauté francophone et marocaine. Par exemple, il a joué un rôle de leader dans les journées marocaines à Toronto, plusieurs séminaires financiers et une rencontre d’entrepreneurs.

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Les Lauréats ont été dévoilés lors de l’Assemblée générale annuelle du CCO à la Cité collégiale le 27 octobre dans le cadre du Congrès de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario.


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Solidarité

Le Québec continue de s’enrichir; mais la pauvreté ne régresse toujours pas…

Y a-t-il une volonté politique de partage de la richesse? La dernière mise à jour économique présentée par le ministre des finances faisait place à un certain nombre de mesures entrant dans le cadre du plan d’action gouvernemental en matière de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale. Ce fait faisait sans doute suite à l’aveu public, quelques mois plus tôt, du ministre responsable de la question qui avait affirmé que les démarches entreprises au cours des dernières années s’étaient soldées par un échec puisqu’elles n’avaient pas permis au Québec d’atteindre l’objectif de devenir l’une des nations industrialisées comptant le moins de personnes vivant en situation de pauvreté. De fait, les statistiques démontrent à l’envie que la pauvreté n’a pas reculé au Québec depuis l’adoption de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale en 2002. Depuis un certain nombre d’organismes se sont livrés à une réflexion au terme de laquelle un certain nombre de recommandations ont été émises. Des mesures incontournables

Au-delà des intentions, les mesures mises en place par un tel plan doivent mener à une amélioration significative des revenus et des conditions de vie des personnes les plus pauvres. Sur ce point, l’amélioration de notre filet de sécurité sociale est le premier des incontournables. Rappelons-nous que les protections publiques actuelles (comme l’aide sociale, le Régime de rentes du Québec, l’aide financière aux études) ne permettent pas aux personnes sans emploi ou à très faible revenu d’avoir un revenu suffisant pour couvrir leurs besoins de base et vivre en santé.

De la même manière, le gouvernement du Québec ne peut ignorer le phénomène des travailleurs et des travailleuses pauvres, ceux et celles qui gagnent des salaires trop bas pour pouvoir sortir de la pauvreté, même en travaillant à temps plein. Rappelons-nous que le quart des personnes en emploi se retrouvent avec un salaire de moins de 15 $ l’heure, le minimum pour sortir de la pauvreté si on vit seul. Il faut aussi considérer que les emplois près du salaire

minimum sont souvent précaires ou atypiques (à temps partiel, temporaires, etc.).

Enfin, dernier incontournable, on ne peut s’empêcher de parler de l’accès aux services publics. Si l’amélioration du revenu des plus pauvres (emploi, programmes sociaux et transferts fiscaux) est la pierre d’assise de la lutte à la pauvreté, les services publics sont eux aussi un rempart contre l’appauvrissement et l’accroissement des inégalités sociales. Un logement social, de l’aide aux devoirs, la gratuité des médicaments, de bas tarifs d’électricité sont autant de mesures qui peuvent faire une grande différence pour les personnes en situation de pauvreté. De nombreux enjeux Au-delà de ces grands axes, un grand nombre d’autres enjeux doivent être considérés dans le prochain plan de lutte à la pauvreté. En voici deux : la reconnaissance du milieu communautaire et le soutien à l’action locale. D’abord, si le gouvernement

reconnaît l’importance de l’action communautaire en matière de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale, encore faut-il que cela paraisse sur le terrain par un meilleur financement à la mission des groupes communautaires. Ces acteurs agissent aux niveaux local, régional et national pour représenter la parole et le vécu des personnes en situation de pauvreté ainsi que pour offrir un ensemble de services alternatifs à la population, que ce soit en matière d’aide alimentaire, d’alphabétisation, de défense des droits, d’égalité femmes-hommes, d’éducation populaire, de formation en emploi, etc. Ensuite, bien que l’action locale ne puisse aucunement remplacer des mesures gouvernementales structurantes, force est de constater que c’est sur le plan local que se génèrent plusieurs projets pertinents et porteurs pour les communautés, issus de la concertation entre organismes communautaires et acteurs publics. On n’a qu’à penser à des initiatives telles que les coopératives d’habitation, la création de marchés publics de quartier, le

développement de transports collectifs, etc. Certaines de ces initiatives auraient difficilement pu voir le jour sans l’apport d’un financement territorial provenant de l’État québécois. «Peut mieux faire!» Rappelons finalement que la lutte aux préjugés, souvent menée par ces mêmes organismes communautaires sous-financés, doit aussi représenter une préoccupation centrale parce qu’ils sont un frein majeur à la lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale. Personne ne choisit d’être pauvre. Il faut cesser de casser du sucre sur le dos des plus pauvres et s’attaquer à la racine des problèmes. Contrairement à ce qu’on entend régulièrement dans les médias, le Québec est une société riche. Et la richesse n’a cessé d’augmenter depuis l’adoption de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Pour lutter efficacement contre la pauvreté, il n’y a rien de sorcier : il faut mieux partager cette richesse. Pour cela, il faut de la volonté politique.

Montréal: Le dénuement gagne du terrain partout! Il y a 20 ans, la pauvreté était cantonnée dans certains quartiers de Montréal, elle formait un L, partant de Verdun, puis passant par la rue SaintLaurent pour aboutir à Montréal-Nord.

alimentaire NDG, Daniel Rotman, a vu la population du quartier se transformer, notamment avec l'augmentation du nombre de familles monoparentales, qui représentent 34 % de la population.

Mais en 2017, cette pauvreté n'est plus cantonnée à certains secteurs. On la retrouve dans des quartiers que l'on ne soupçonnait pas, comme le quartier Notre-Dame-de-Grâce dans l'ouest de Montréal.

« L'année dernière, 5000 personnes sont venues. Tout le monde : nouveaux arrivants, personnes seules, personnes qui travaillent », explique-t-il.

Si, dans ce quartier, le secteur des gens aisés est connu, celui des démunis l'est moins. Pourtant ces derniers représentent le tiers de la population. « Cette pauvreté est due en grande partie à l'arrivée des immigrants ces vingt dernières années », selon le vice-président au développement social de l'organisme Centraide, Mario Régis. Le directeur général de Dépôt

« La pauvreté se répand dans différents quartiers. Elle se fractionne comme des taches de léopard », ajoute Mario Régis de Centraide. Dans Westmount et dans Hampstead, par exemple, une population de personnes âgées et isolées est aux prises avec une grande insécurité alimentaire. De plus, 40 % des démunis travaillent. Et cette situation n'est pas unique à Montréal.

« Toutes les villes canadiennes sont touchées. Le nombre de personnes qui travaillent et qui sont pauvres augmente partout dans le monde », explique le chercheur Xavier Leloup de Institut national de la recherche scientifique.

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Pour l'économiste François Delorme, de l'Université de Sherbrooke, la guignolée est un beau geste, mais il faut penser aux autres jours de l'année pour sortir les gens de la pauvreté. Selon lui, augmenter le salaire minimum, actuellement à 11,25

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$ au Québec, ou même assurer un revenu garanti, ce n'est pas suffisant pour sortir les gens de la pauvreté. « Il faut revoir la fiscalité afin que les gens à faible revenu ne soient pas pénalisés dès que leur salaire augmente », précise-t-il.


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Solidarité

Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale

«La volonté d'agir, la force de réussir »

En réaction aux différentes critiques formulée à l’encontre de ses politiques, le gouvernement n’a pas manqué de rappeler que «sa préoccupation première est d'améliorer les conditions de vie des plus pauvres, de favoriser leur autonomie et de bâtir un Québec meilleur où chaque personne a sa place, peut mener une vie digne et participer, selon ses capacités, à la vie sociale et au progrès collectif» Pour cela, est-il officiellement rappelé « dans la continuité de l'ensemble des gestes posés par le gouvernement

depuis 1994 pour lutter contre la pauvreté dans le cadre d'une démarche plus large visant le développement social de l'ensemble du Québec», une Stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, résultat d’une vaste consultation ayant fait« appel à toutes les forces vives qui désirent que le Québec poursuive sa marche vers une société plus équitable où toutes les citoyennes et tous les citoyens pourront vivre dignement et participer pleinement au développement social et

économique du Québec de demain».

jours, échelonnés du 1er octobre au 19 novembre 2002;

toutes les régions du Québec;

La consultation À ce titre, depuis l’automne 2001, des représentantes et des représentants du gouvernement du Québec :

ont rencontré, dans chacune des 17 régions du Québec, des groupes qui étaient appelés à réagir et à valider le document d’orientation intitulé « Ne laisser personne de côté! » et à s’en inspirer pour identifier leurs priorités régionales en matière de lutte contre la pauvreté. Ces rencontres locales et régionales ont permis de recueillir les propos de représentantes et de représentants de plus de 1000 organismes de

ont participé à sept séances de discussion qui ont regroupé près de 50 organismes nationaux.

ont participé à une commission parlementaire où près de 135 personnes, groupes ou organismes ont été entendus. Également, 166 mémoires ont été déposés relativement au projet de loi. La consultation publique a duré 17

Un groupe conseil, regroupant des partenaires qui proviennent de tous les horizons de la société, est venu soutenir les efforts de validation. De plus, des travaux de recherche-action ont permis de documenter les pistes d'action les plus prometteuses pour l'élaboration de la stratégie.

Budget 2017-2018

«Des mesures pour aider ceux qui en ont besoin»… « La santé économique et financière retrouvée nous permet de prendre des initiatives concrètes au bénéfice direct de tous les Québécois en réduisant leurs impôts et en améliorant le soutien aux plus vulnérables. Aujourd'hui, ce sont plus de 4 millions de Québécois qui verront une différence lorsqu'ils feront leur déclaration de revenus. Je suis fier de nos actions qui, depuis 2015, totalisent près de 7 milliards de dollars d'allègements fiscaux. Enfin, l'amélioration du revenu disponible sera au cœur de l'approche retenue dans le troisième plan d'action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Nous nous sommes redonné les moyens d'aller encore plus loin dans le soutien aux personnes plus vulnérables» a ainsi déclaré Carlos J. Leitão, ministre des Finances du Québec en présentant sa dernière mise à jour économique en date.

Un allègement fiscal de plus de 1 milliard de dollars par année À l'abolition complète de la contribution santé, survenue le 1er janvier 2017, s'ajoute un remboursement de la cotisation payée en 2016 pour près de 4,3 millions de contribuables. Également, dès cette année, tous les contribuables auront droit à une baisse générale grâce à l'augmentation, à 14 890 $, du montant des revenus exempts d'impôt. Avec les nouvelles mesures annoncées, un couple ayant deux revenus de travail égaux de 45 000 $ bénéficiera d'une réduction d'impôt annuelle de 510 $ à compter de 2017. Au total, l'élimination de la taxe santé, jumelée à une baisse d'impôt générale dès cette année, permettra de retourner de manière permanente plus de 1 milliard de dollars dans les poches des contribuables annuellement. L'ensemble des

mesures d'allègement annoncées depuis 2015 représente donc une réduction du fardeau fiscal des Québécois de près de 7 milliards de dollars sur six ans. Des mesures pour aider ceux qui en ont besoin Le soutien des collectivités et plus particulièrement des personnes plus vulnérables est essentiel. Ainsi, le Plan économique du Québec prévoit des investissements de près de 590 millions de dollars pour : lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, en construisant notamment 3 000 nouveaux logements sociaux, en encourageant l'implication sociale des jeunes en situation de vulnérabilité et en agissant contre l'itinérance; appuyer les communautés autochtones, en soutenant leur développement économique, social et communautaire et en mettant en œuvre le Plan d'action gouvernemental en

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matière d'action sociale autochtone; contrer la maltraitance envers les personnes aînées, en embauchant des travailleurs de milieu, en bonifiant l'offre de services de la ligne téléphonique Aide Abus Aînés et en favorisant la mise en place de visites d'amitié.

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Le Plan économique de mars 2017 prévoit aussi des sommes additionnelles pour agir pour l'égalité entre les hommes et les femmes, lutter contre l'intimidation et assurer aux victimes d'actes criminels un meilleur accès à la justice et à l'indemnisation.


Solidarité

Le cas des réfugiés

Pauvres et endettés… Plusieurs réfugiés doivent des milliers de dollars au gouvernement avant même d'avoir mis les pieds au pays à cause des coûts de leur voyage. Ottawa considère de nouvelles mesures pour faciliter le remboursement.

Les billets d'avion, les services administratifs gouvernementaux et les documents officiels ne sont pas tous fournis gratuitement aux réfugiés dont le dossier a été accepté par le Canada. En fait, 90 % des réfugiés doivent rembourser partiellement ou totalement ces frais une fois arrivés au Canada, souvent avec intérêts. Le prêt moyen accordé est de 3090 $, mais peut atteindre 10 000 $. Le Canada et les États-Unis sont les deux seuls pays à prêter plutôt qu'offrir les fonds nécessaires pour faire venir les réfugiés qu'ils accueillent. Seul le Canada impose des intérêts sur ces prêts. John Nyembo, un résidant de Laval originaire du Congo, avait une dette de 1800 $ lorsqu'il est arrivé au Canada, il y a deux ans. Il a réussi à en rembourser la moitié, et uniquement parce qu'Immigration Canada a saisi tous les crédits et remboursements d'impôt auxquels il aurait normalement eu droit. Pourtant, le gouvernement calcule qu'il devrait déjà avoir terminé et commence à lui facturer des intérêts. Immigration Canada a commencé à lui demander des paiements quelques mois après son arrivée, alors qu'il enchaînait les emplois précaires au salaire minimum. « Je payais le loyer et je me retrouvais même pas capable de faire une économie de 20 $. Et là, en plus, j'avais une dette à payer », se remémore

John. À cela s'ajoutait une panoplie de factures qui l'ont rapidement plongé dans la spirale de l'endettement. Quatre mois après son arrivée, il était déjà devant la Cour des petites créances après avoir reçu une facture de 800 $ de son fournisseur de service téléphonique, alors qu'il croyait avoir signé un contrat de 80 $ par mois. Il devait aussi commencer à rembourser une partie de l'assistance sociale qu'il a reçue. Certains programmes d'aide financière - comme l'aide à la réinstallation et les allocations familiales auxquelles certains réfugiés ont droit - prennent davantage de temps à se mettre en place.

En attendant, c'est le fonds d'assistance sociale qui avance l'argent nécessaire pour les besoins immédiats. L'aide financière perçue plus tard doit ensuite servir à rembourser l'assistance sociale. La pression était telle que John a craqué : « Je sentais que je ne raisonnais plus. La police est venue chez moi et ils m'ont emmené à l'hôpital », raconte-t-il. Il a été hospitalisé pendant trois semaines. Gros sacrifices Aujourd'hui, John occupe un emploi stable et mieux payé chez un sous-traitant de Volkswagen. Il a ouvert un compte-épargne et il espère pouvoir bientôt en finir avec ses dettes, même si cela signifie qu'il doit continuer à se

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démener pour garder la tête hors de l'eau. « Je me prive de beaucoup de choses. Je ne peux pas sortir, je ne peux pas aller en vacances... même au niveau des habits, des habitudes alimentaires, il y a beaucoup de sacrifices, confie-t-il. Je reste beaucoup de temps enfermé à la maison pour ne pas dépenser. » John estime que « c'est très normal » de devoir rembourser son billet d'avion et il ne demande pas que sa dette soit annulée. Par contre, il digère mal les façons de faire du Ministère, qu'il trouve impersonnelles et arbitraires. En ajoutant à cela la collecte des intérêts, il admet que c'est difficile de ne pas se sentir

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exploité. Et d’ajouter : «C'est un business, ce qui se passe ici. Si c'était vraiment de l'aide, on n'aurait pas à subir autant de pression» À l'école sans lunch Adis Simidzija avait 9 ans lorsque lui et sa famille ont fui la guerre civile en Bosnie pour s'installer à TroisRivières en 1998. Le peu d'argent qu'ils avaient réussi à amasser en vendant leur appartement à Mostar avait été entièrement écoulé dans les démarches administratives pour être acceptés comme réfugiés au Canada. Avant même de sortir de l'aéroport, ils devaient environ 3600 $ au gouvernement pour couvrir les frais de transport et les frais médicaux. Ils avaient trois ans pour rembourser


Cultures

Génération Taragalte

Un bilan positif pour le projet interculturel entre le Canada et le Maroc

sans intérêts. Le premier paiement était attendu à la fin du mois.

C'était une somme énorme pour une mère de famille monoparentale de deux garçons, qui ne parlait aucune des deux langues officielles et qui n'avait pas un sou à son nom, explique Adis. Sa famille tenait coûte que coûte à rembourser dans le délai prescrit et à éviter les intérêts, mais dénicher 1200 $ par an alors que le revenu familial était en dessous de 8000 $ n'a pas été une mince affaire. «Maintenant, je réalise pourquoi j'allais à l'école sans lunch, pourquoi je ne pouvais pas me permettre de payer la cantine ou tous ces trucs que les autres enfants se payaient. Ça faisait partie des raisons », confie celui qui a fondé l'organisme Des livres et des réfugiés dans sa ville d'adoption, Trois-Rivières. Intégration ralentie Les cas comme ceux d'Adis et de John sont nombreux, déplore la présidente du Conseil canadien pour les réfugiés (CCR), Janet Dench. « Le fardeau pour les nouveaux arrivants est terrible, dénonce-t-elle. C'est mauvais pour eux, mais c'est aussi mauvais pour la société canadienne, parce qu'on les empêche de s'intégrer comme il faut. » Selon elle, la pression d'obtenir un emploi le plus rapidement possible est tellement forte qu'elle pousse les réfugiés à sauter les cours de langue et à se détourner des études supérieures. À long terme, cela signifie que « leur contribution est moindre que s'ils avaient pu commencer

leur vie au Canada du bon pied », croit-elle. Un rapport gouvernemental de 2015 constate d'ailleurs que certains réfugiés « ont de la difficulté à tirer pleinement avantage des services d'établissement, en particulier la formation linguistique » en raison de leurs efforts pour rembourser le prêt. Des modifications à venir? Mais le Programme de prêts aux immigrants (PPI) pourrait bientôt connaître la plus grosse modification de son histoire. Le directeur général des Affaires des réfugiés du Canada, Jean-Marc Gionet, propose d'éliminer les intérêts, de reporter le début des paiements à un an après l'arrivée, de prolonger de deux ans la durée allouée à tous les remboursements,

ainsi que de hausser le plafond des dépenses pour le programme. «Avec une procédure de remboursement plus facile, les réfugiés pourraient se concentrer sur l'apprentissage des langues et l'utilisation des services qui les aident à intégrer la société canadienne plus vite» déclare Béatrice Fénelon, porte-parole au ministère de l'Immigration du Canada. Le Ministère recueille actuellement tous les commentaires au sujet de ces modifications, puis il décidera si elles seront mises en oeuvre. Elles devraient entrer en vigueur à l'hiver ou au printemps prochain. Pour le CCR, ça reste trop peu. « Au moins, le gouverne-

ment a finalement fait quelque chose, admet Janet Dench. Mais c'est sûr que ça ne va pas aussi loin qu'on l'espérait. Les réfugiés vont continuer à souffrir. » Même son de cloche au Centre social d'aide aux immigrants (CSAI) à Montréal et au Service d'aide aux nouveaux arrivants de Trois-Rivières (SANA). « Le problème reste pareil : la personne doit rembourser et elle n'a pas d'argent pour le faire », estime Lida Aghasi, directrice générale du CSAI. Elle appelle le Canada à « faire comme les autres » et à débourser le coût de déplacement des réfugiés qu'il accepte. La Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées ou immigrantes, qui regroupe une centaine d'organisations,

plaide également en ce sens. Mme Fénelon assure que le Ministère est conscient des revendications du milieu communautaire, mais elle rappelle que le Canada s'est engagé à accueillir un grand nombre de réfugiés dans les prochaines années. « Des engagements financiers sont liés à cette initiative et nous devons faire des choix difficiles », a-t-elle indiqué à La Presse. Elle maintient que le Canada n'a pas à rougir de la comparaison avec les autres pays, puisqu'il offre d'autres services gratuits, notamment pour aider les réfugiés à profiter pleinement des services publics et communautaires.

Les prêts aux réfugiés par les chiffres 46 640 $

Nombre de réfugiés accueillis au Canada en 2016. Le gouvernement projette d'en accueillir 25 000 en 2017. À titre de comparaison, ce chiffre a oscillé entre 10 000 et 13 500 par an sous le gouvernement précédent.

48 400 000 $

Somme à recevoir des prêts (excluant les intérêts) au 31 mars 2017.

13 000 000 $

Somme moyenne prêtée chaque année dans le cadre du Programme de prêts aux immi-

grants (PPI). La somme perçue en remboursements est à peu près égal. En d'autres mots, le programme ne fait pas de profits significatifs et ne coûte rien non plus, si ce n'est des coûts administratifs.

700 000 $

Les prêts jugés irrécouvrables

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par le Ministère sont radiés, ce qui signifie que le gouvernement se résout à les compter comme des pertes, mais conserve le droit d'exiger le remboursement un jour. Cette procédure est surtout utilisée parce que la personne est morte ou introuvable, parce que la somme due est minime (moins

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de 25 $) ou parce que le Ministère conclut que la personne est incapable de payer après avoir épuisé tous les recours possibles. Ce somme correspond « plus ou moins » à la somme des intérêts collectés par le gouvernement, selon l'évaluation du Ministère


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Santé

Hôpital cherche patients… L'Hôpital Notre-Dame est à nouveau fonctionnel, 10 jours après le déménagement de la majorité de ses patients dans les nouveaux bâtiments du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM). Mais depuis qu'il a quitté le giron du CHUM et commencé sa nouvelle vocation d'hôpital de soins généraux, plusieurs personnes pensent que l'Hôpital Notre-Dame est fermé. Résultat : des lits disponibles et peu de temps d'attente. La salle d'urgence de l’Hôpital Notre-Dame, son unité de soins intensifs et ses salles de bloc opératoire sont désormais prêtes à servir la population. Plus de 600 nouveaux employés ont intégré l'hôpital Notre-Dame, désormais géré par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal. «L'hôpital Notre-Dame reste ouvert et transforme sa vocation pour redevenir un hôpital communautaire de soins généraux avec l'ensemble des services offerts pour la population environnante» précise Julie Lajeunesse, directrice des services professionnels au CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-

de-Montréal

Peu de patients, peu d’attente Pour le moment, le taux d’occupation de l’urgence est de 26 patients pour 35 lits, alors qu’il y avait, jeudi, une dizaine d’urgences qui débordaient à Montréal. Depuis le déménagement, le 27 novembre dernier, plusieurs personnes ignorent que l’Hôpital Notre-Dame est redevenu un établissement de soins généraux, comme c’était le cas il y a 20 ans. À l'unité de soins intensifs, les infirmières attendent les patients. Il n'y a présentement que 74 patients hospitalisés sur une capacité de 172 lits. Les blocs opératoires fonctionnent à 30 % seulement de leur capacité. C’est aussi tranquille aux services de prélèvements et à l’imagerie médicale. L’hôpital profite de cette accalmie pour intégrer ses 600 nouveaux employés. Plus de services qu’avant En redevenant un établissement général, l’hôpital Notre-Dame offre à nouveau une large panoplie de soins.

C’est le retour notamment de la cardiologie, de l'urologie, de la pédiatrie et même de l'obstétrique. Le service d'imagerie médicale, échographie et radiographie est disponible, et le centre de prélèvement est ouvert. Et il y aura de nouveau des accouchements à Notre-Dame, d'ici 2019. On espère également, d'ici un an, avoir construit une unité d'obstétrique déclare Julie Lajeunesse.

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« On a les autorisations, poursuitelle, c'est déjà en planification, et on pourra retrouver l'obstétrique et des services pédiatriques à l'hôpital Notre-Dame. » « Dès la semaine prochaine, on va ouvrir d’autres salles d’opération », explique de son côté la présidente-directrice générale du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Îlede-Montréal, Sonia Belanger. « Au fur et à mesure qu’on s’installe, qu’on prend possession de l’environnement, nos équipes aussi terminent leur formation »,

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ajoute-t-elle. L’hôpital s’est aussi adapté aux besoins d'une population urbaine, en offrants des soins palliatifs, des soins pour le traitement des dépendances, des soins en santé mentale, ainsi que des soins pour les Premières nations avec le docteur Stanley Vollant. « Docteur Vollant est chirurgien. Il a déjà commencé à opérer. Il a fait ses premières chirurgies ici, indique Julie Lajeunesse. Il porte un projet de plus pour la santé des Autochtones. »


Vie Municipale

Valérie Plante à la conquête du monde… Chicago, Paris, Lyon et Bruxelles au menu

Rencontre privée avec Barack Obama, entretiens avec les maires de Chicago, Washington, San Francisco, Paris et Mexico, soirée à l'Institut d'art de Chicago et entrevue à la radio publique américaine : la première visite diplomatique de Valérie Plante à l'étranger aura été très payante pour la mairesse fraîchement élue et s'est déroulée sans anicroche... ou presque. Premier arrêt à son a arrivée dans la troisième ville des États-Unis : la radio publique NPR. L’animateur Jerome Mcdonnell, à la fois charmé et surpris par le style non protocolaire et chaleureux de la mairesse de Montréal, veut savoir comment elle a réussi à porter au pouvoir un parti « fondé par des environnementalistes », résume-t-il.

« Cette nouvelle génération de politiciens dont vous faites partie peut-elle réellement faire une différence pour la lutte contre les changements climatiques? », demande l’animateur. « Oui », répond Valérie Plante avec assurance. La journée avance vite. C’est déjà l’heure d’un tête-à-tête avec le maire de Chicago. Il sera court. Rahm Emanuel est très occupé. La ville est l’hôte du Sommet nord-américain sur le climat qui réunit les villes membres du C40, dont Montréal. Pendant que journalistes et attachés de presse patientent dans les couloirs, une relationniste de la Ville de Chicago nous confie que l’organisation est bien fâchée d’une fuite dans les médias qui vient de survenir… Elle confirme la rumeur qui circulait depuis quelques jours, la présence de Barack Obama à la clôture du sommet mardi. S’ensuit une table ronde sur l’impact des changements climatiques. Alors que Valérie

Plante parle des violentes inondations survenues à Montréal ce printemps, l’animateur et chroniqueur du New York Times , Thomas Friedman, fait une petite erreur en soulignant que la mairesse n’est élue que depuis « 9 jours ». « Un mois ! », rectifie spontanément Valérie Plante, dont le rire charismatique est contagieux jusqu’au fond de la salle.

Pour cette première visite internationale, la mairesse est accompagnée de quatre précieux conseillers. Son directeur des communications, Marc-André Viau, l’un des architectes de sa victoire électorale, tout comme sa chef de cabinet Marie-Ève Gagnon. Deux hauts fonctionnaires sont également du nombre : le directeur des relations internationales, Henri-Paul Normandin, pour la conseiller sur le plan diplomatique et Roger Lachance, le directeur du service de l’Environnement sur les questions liées à la lutte aux changements climatiques. L’équipe a à peine le temps de se changer que commence, en soirée, une réception privée au prestigieux Institut d’art de Chicago. C’est la fin de cette première journée réussie. Mardi matin 8 h 30. Ouverture officielle du Sommet nordaméricain sur le climat. Dans une courte vidéo, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, encourage, lui aussi, les villes à poursuivre leur combat contre le réchauffement de la planète. Mais derrière les discours officiels, deux étages plus bas à l’hôtel Grand Sheraton de Chicago, des discussions se trament et des liens diplomatiques se nouent entre maires. Valérie Plante et Anne Hidalgo déjà « alliées » C’est la première fois que Valérie Plante s’entretient officiellement comme mairesse avec son homologue de Paris, Anne Hidalgo, qui est aussi présidente de C40.

Dans cette organisation des villes pour le climat (qui comptait à l’origine 40 villes), les femmes sont largement minoritaires au sein de l’organisation, soit 17 sur 92 maires. La rencontre dure plus longtemps que prévu. À leur sortie, les deux femmes semblent enchantées. « On partage une expérience de femmes venues de la société civile vers une fonction politique et je pense que ça va nous permettre de coopérer beaucoup plus (…) Je suis ravie de retrouver Valérie dans toutes ces rencontres internationales de maires où l’on apprend les uns des autres. Nous avons beaucoup d’énergie, voilà. Je pense que ça fait du bien », s’exclame Anne Hidalgo. Rôle pour Montréal dans les « héroïnes du climat » de C40? Quelques minutes plus tard, le directeur des communications de C40, Hervé Marro, croit que Valérie Plante pourrait permettre à Montréal de s’impliquer davantage dans l’initiative « héroïnes du climat » ou « Women4Climate » une initiative internationale de C40

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visant à « donner aux femmes les moyens de leurs ambitions », explique-t-il. « On en a parlé avec la mairesse de Montréal parce que c’est une initiative qui l’intéresse et on va continuer à travailler avec elle autour de ce programme » 10 h 25. La mairesse monte sur la grande scène et signe la Charte de Chicago pour le climat à l’instar d’une cinquantaine d’autres maires de partout dans le monde. Le rire de la mairesse, même dans cette salle où se trouvent des centaines de personnes, est perceptible.Un petit retard qui irrite Seul bémol, un retard de Valérie Plante en après-midi à la conférence de C40 pour annoncer la participation de plusieurs métropoles, dont Montréal, au programme « Réinventer les villes » a obligé l’organisation à recommencer la prise de photos, créant une certaine irritation chez le maire de Chicago qui s’apprêtait à amorcer son discours lorsque Valérie Plante est finalement arrivée. Par ailleurs, Montréal s’est engagée au cours de cette con-

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férence de presse à offrir un terrain en bordure de l’autoroute Bonaventure qui servira à accueillir un « projet carboneutre » pour lequel un appel d’offres international sera lancé sous peu. Le site, situé sur le terrain d’une ancienne cour de voirie, est présentement sous-utilisé, selon la ville. À Paris, ce projet a notamment permis de donner naissance à un espace « agri-urbain » la ferme du rail. Outre ce bon coup de Montréal, la mairesse a eu la chance de rencontrer en privé l'ancien président américain Barack Obama, quelques minutes avant son plaidoyer en faveur d'un leadership fort des villes nord-américaines pour lutter contre les changements climatiques et faire contrepoids à la décision de l’administration Trump d’abandonner l’Accord de Paris ratifié sous sa présidence en 2015. La mission de la mairesse à l’étranger se poursuit cette semaine en Europe où elle effectue des visites à caractère économique à Paris, Lyon et Bruxelles.


Vie Municipale

Opposition : Équipe Coderre devient Mouvement Montréal Orphelin depuis le départ de Denis Coderre, le parti formant l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville de Montréal change de nom et adopte celui de Mouvement Montréal.

Ce changement de nom a été annoncé lundi 11 décembre 2017 en fin de matinée, avant la réunion du conseil municipal qui débute à 13 h. La formation politique abandonne ainsi son ancien nom, « Équipe Denis Coderre pour Montréal ». L'ex-maire de Montréal a laissé son parti orphelin le soir de sa défaite lors des élections du 5 novembre. Il avait alors annoncé qu'il quittait la politique municipale . Le conseiller Lionel Perez a été nommé chef par intérim quelques jours plus tard. Il s'est aussi engagé à ne pas briguer la succession de Denis Coderre.

M. Perez avait anticipé, lors de son assermentation , que l'Équipe Coderre changerait

de nom « d'ici la fin de l'année ». L'opposition officielle a rem-

porté 25 des 65 sièges du conseil municipal aux élections municipales de novembre. Le maire de

l'arrondissement de Verdun, Jean-François Parenteau, a toutefois quitté le parti pour siéger au comité exécutif .

Le salaire des élus montréalais sera gelé en 2018 L'administration Plante-Dorais prévoit un gel des salaires des élus de la Ville de Montréal en 2018.

Cette décision a été adoptée par le comité exécutif mercredi matin. Elle sera soumise ultérieurement au conseil municipal. L'administration veut maintenir les

salaires en vigueur en 2017. Elle aurait toutefois pu les augmenter, voire supprimer les plafonds salariaux, en vertu de la nouvelle Loi sur l’autonomie des municipalités , issue de l'adoption par l'Assemblée nationale du projet de loi 122 , juste avant les élections municipales de novembre.

Le salaire de la mairesse est ainsi fixé à 168 029 $, soit la même rémunération que son prédécesseur Denis Coderre. La rémunération maximum des autres élus, fixée à 151 226 $ en 2017, a aussi été renouvelée. Rares toutefois sont les élus mon-

tréalais à gagner un salaire aussi important. Certains conseillers d'arrondissement, par exemple, n'ont empoché que 30 000 $ l'an dernier.

Dès 2019, cependant, les salaires maximums de tous les élus seront indexés en fonction de l’inflation.

D'autres ont encaissé beaucoup plus, en siégeant au comité exécutif, au conseil d'agglomération ou à différentes commissions.

Les élus montréalais disposent tous par ailleurs d'une allocation de dépenses, qui variait l'an dernier entre 15 000 $ et 17 000 $.

Montréal : les pitbulls de retour… L'administration de la mairesse Valérie Plante entame une réforme du règlement sur le contrôle animalier, qui interdit l'acquisition de chiens de type pitbull à Montréal. Elle donne ainsi suite à l'une des promesses faites par Projet Montréal au cours de la campagne électorale.

lières prévues au règlement sur le contrôle animalier pour le contrôle des chiens dangereux, peu importe la race, sont maintenues dans leur intégralité pour assurer la sécurité du public » et que « la nouvelle mouture du règlement animalier sera présentée au cours de l’année 2018 ».

« Cette refonte permettra d’offrir une ville plus accueillante aux propriétaires d’animaux tout en assurant la sécurité des résidents », écrit-elle dans un communiqué transmis aux médias vendredi après-midi.

Il est toutefois acquis que la Ville de Montréal n’émettra plus qu’un seul type de permis de garde de chien.

La décision devrait être entérinée par le comité exécutif lors de sa réunion du mercredi 20 décembre, précise-ton. Le règlement controversé vise « une race précise de chien, un chien issu d’un croisement avec cette race ou un chien présentant des traits morphologiques caractéristiques de la race initialement visée par le règlement adopté par la précédente administration », déplore Craig Sauvé, responsable du dossier au comité exécutif. Le conseiller municipal précise toutefois que « les dispositions particu-

L'opposition dénonce «la précipitation» de Plante La mairesse de Montréal, Valérie Plante, accuse l'opposition officielle de mener une campagne de peur à propos de la réforme annoncée du règlement sur le contrôle animalier. Ce règlement adopté par l'administration précédente interdit l'acquisition de chiens de type pitbull à Montréal. Le chef de Mouvement Montréal, Lionel Perez, estime que l'abrogation d'une partie du règlement animalier sur les pitbulls menace la sécurité de la population. « Il n'y a aucun doute que la sécurité des Montréalais sera affectée. Clairement l’impact est immédiat à

partir du 20 décembre. Une personne qui autrefois avait un casier judiciaire ne pouvait pas se procurer un chien de type pitbull, ce n’est plus le cas. Un chien de type pitbull n’aura plus à avoir une muselière à l’extérieur », dit-il. Mais la mairesse Valérie Plante lui répond que l'ensemble des chiens doivent être visés par le règlement. « Je pense que monsieur Perez essaie de faire peur aux gens et c’est vraiment ce qui qualifiait l’administration précédente, a-t-elle répliqué. Ce que cela a créé, c’est un faux sentiment de sécurité en ciblant particulièrement les pitbulls. Le règlement qui touche les chiens dangereux est conservé. La seule différence c’est qu’on ne cible pas spécifiquement les chiens pitbulls. Parce que d’autres types de chiens sont également dangereux. Alors nous c’est une vision globale et non pas une gestion à la pièce » Les modifications au règlement devraient être entérinées par le comité exécutif lors de sa réunion du 20 décembre. Lionel Perez s'étonne de

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l'empressement de l'administration Plante, compte tenu du fait que Québec a déposé, en avril dernier, un projet de loi qui oblige municipalités et vétérinaires à signaler les chiens dangereux. Lors du dépôt de ce projet, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, avait d'ailleurs ajouté que dès l'adoption de la loi, un décret interdirait les chiens de type pitbull.

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« Ce qui est préoccupant, s'interroge le chef de Mouvement Montréal, c’est le fait que d’ici quelques mois l'administration Plante va devoir se raviser pour mettre en application une loi québécoise qui reprend essentiellement notre règlement. Pourquoi aller de l’avant pour quelque mois? » La nouvelle version du règlement animalier de Montréal doit être présentée au cours de 2018.


Vie Municipale

Laval hausse les taxes de 1,4 %

Changement dans la tarification du déneigement le déneigement Le cinquième budget de l'ère Demers prévoit une hausse de taxes pour les secteurs résidentiel et non résidentiel de 1,4 %, « ce qui est en deçà de l'inflation projetée par les économistes », souligne la Ville de Laval. La Municipalité apportera toutefois d'importants changements à sa façon de tarifer le déneigement, ce qui aura un impact à la hausse sur les avis d'imposition de la moitié des résidents lavallois, tandis que l'autre moitié profitera d'une légère réduction. « Cette opération était tarifée, mais pas uniformément entre les propriétaires résidentiels, explique la Ville par communiqué. Le présent budget corrige donc cette iniquité. » La nouvelle tarification sera basée sur la valeur foncière des priorités. Mais « afin d’atténuer l’effet pour ceux qui auront une augmentation, l’administration propose de procéder à une intégration progressive sur deux années plutôt qu’une », précise la Municipalité. Ainsi, le propriétaire d'une maison unifamiliale de 336 549 $ – la valeur moyenne établie pour 2018 – verra son avis d'imposition augmenter de 100 $, soit une augmentation totale de 3,5 %, tandis que le propriétaire d'un condominium d'une valeur moy-

enne de 248 947 $ verra le sien grimper de 64 $, soit 2,9 %. « Oui, il y a des citoyens qui vont subir une hausse de taxe, a admis le maire Demers. Mais si ces citoyens-là subissent une hausse de taxes, c'est que pendant des années, ils ont eu le privilège de payer moins cher. » Selon la Ville, 45 % des propriétaires lavallois – soit 47 542 propriétaires d'unités résidentielles unifamiliales et 2925 propriétaires de condos – n'étaient pas tarifés pour la « disposition de la neige ». À l'inverse, 42 691 propriétaires d'unifamiliales et 18 867 propriétaires de condos l'étaient déjà et verront leur avis d'imposition diminuer. En moyenne, cette baisse sera de 123 $ (4 %) pour les premiers et de 50 $ (2,2 %) pour les seconds. Réélu le 5 novembre pour un second mandat, le maire Demers a présenté lundi 12 décembre 2017 un budget de 836 millions de dollars. La sécurité publique (police et pompiers), l'administration de la Ville et les transports collectifs représentent encore une fois les trois principaux postes budgétaires, qui accaparent à eux seuls plus de 40 % des dépenses. La contribution de Laval à l'Autorité

régionale de transport métropolitain (ARTM) est évaluée à elle seule à 80,3 millions de dollars, une hausse de 6,6 % par rapport à 2017. Le maire Demers souhaite par ailleurs profiter de la prochaine année pour ajouter ou améliorer certains services aux citoyens. Par exemple, la collecte des matières organiques passera de 38 000 à 84 000 foyers l'an prochain, selon ses prévisions. De même, le programme de soutien à domicile des personnes âgées sera bonifié de 50 %. Un plan triennal d'immobilisations (PTI) de 1,08 milliard de dollars a également été présenté lundi. Il prévoit notamment un virage numérique de 57 millions sur trois ans. Les principaux projets de ce plan demeurent cependant la construction d'une usine de biométhanisation et de compostage, pour laquelle on a prévu quelque 200 millions, et la réhabilitation des égouts et des aqueducs de la municipalité, au coût de 105 millions. Une hausse de taxes « injustifiée », selon l'opposition Le Parti Laval, qui forme l'opposition officielle à l'Hôtel de Ville, a amorcé son étude du budget en dénonçant « une quatrième hausse de taxes consécutive en quatre ans »

par voie de communiqué. « Depuis trois ans, Marc Demers double les taxes par rapport au taux d’inflation », a déploré son chef, Michel Trottier, calculant que, pendant cette période, le maire avait « dégagé 22,6 millions de dollars provenant directement de la surtaxation des contribuables ». Concernant le changement de la taxation du déneigement, M. Trottier l'a qualifiée de « surprise [...] marquant une absence de transparence ». « Je pense que l’ensemble des contribuables lavallois aurait

souhaité être avisé des orientations de cette modification fiscale avant les élections du 5 novembre », écrit-il. Le budget 2018 et le PTI de Laval seront soumis au conseil municipal lors de la réunion du 19 décembre au soir. Le Mouvement lavallois Équipe Marc Demers étant largement majoritaire au conseil, l'issue du vote fait peu de doutes. Le Parti Laval a toutefois promis de proposer « une série d'amendements ».

Longueuil : premier budget Parent

Les contribuables ménagés La nouvelle mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, a présenté vendredi un premier budget équilibré, qui ne prévoit presque aucune hausse de taxes. Dans le secteur résidentiel de 1 à 5 logements, seuls les propriétaires de l'arrondissement du Vieux-Longueuil verront leur impôt foncier grimper. Et encore, cette augmentation ne sera que de 0,05 %, soit 1,36 $ pour une maison unifamiliale de 273 000 $ – l'évaluation moyenne établie pour 2018. Les propriétaires d'immeubles à revenus de six logements et plus dans l'arrondissement du VieuxLongueuil devront aussi composer avec une légère hausse de leur impôt foncier, soit 0,51 %, ce qui ne sera pas le cas dans les autres

arrondissements de la municipalité. Les variations globales des secteurs industriel, commercial et agricole resteront aussi sous la barre du 1 %, il en va de même pour les propriétaires de terrains vagues. Le budget 2018 de la Ville de Longueuil s’élève à 412 millions de dollars, soit une hausse de 2,6 % par rapport à l’an dernier. Cette augmentation est principalement due à des investissements additionnels dans l’embellissement, la voirie et la mise en place du Bureau d’inspection contractuelle (BIC). Près du double d’investissements en matière de verdissement

Parmi les mesures d’embellissement, l'administration Parent souhaite apporter une importance particulière au verdissement de la ville et à l’amélioration de la qualité de vie dans les quartiers en investissant près de 20 millions de dollars dans les parcs et les espaces verts, soit près du double par rapport à 2017. L’opposition estime qu’il s’agit d’une « bonne nouvelle pour les contribuables », rappelant que les résidents ont vu leur avis d'imposition augmenter en moyenne de 24 % au cours des huit dernières années. Le budget de l’agglomération de Longueuil s’élève quant à lui à 354 millions de dollars, une augmentation de 12,5 millions de

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dollars par rapport à 2017. La hausse s’explique principalement par une contribution supplémentaire de l’agglomération de 8,2 millions de dollars pour le trans-

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port en commun, notamment en raison de la nouvelle gouvernance de l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).


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Sports

Impact Montréal

Laurent Ciman s’en va au Los Angeles FC En retour Montréal récupère Jukka Raitala et Raheem Edwards L'Impact de Montréal a fait l'acquisition du défenseur finlandais Jukka Raitala et du milieu de terrain canadien Raheem Edwards, sélectionnés par le Los Angeles FC lors du repêchage d'expansion mardi 12 décembre 2017, en retour du défenseur Laurent Ciman.

pointe de vitesse et il crée plusieurs problèmes à l'adversaire dans le dernier tiers du terrain. Nous en profitons pour remercier Laurent pour ses efforts et son engagement envers le club au cours des trois dernières années. Nous lui souhaitons le meilleur pour la suite. »

« Nous avons évalué les joueurs disponibles lors du repêchage d'expansion et nous avons décidé de mettre la main sur deux joueurs qui aideront à améliorer les qualités globales de l'équipe, a dit le directeur technique de l'Impact, Adam Braz. Jukka a démontré qu'il est capable de rejoindre un nouvel environnement et d'y contribuer immédiatement. Avec le départ probable d'Ambroise Oyongo, il était important pour nous d'ajouter à l'effectif un latéral gauche expérimenté. Raheem, de son côté, est un jeune joueur international canadien rapide et excitant qui s'intègrera facilement au groupe. Il a une bonne

« Après avoir analysé le jeu défensif de l'équipe la saison passée et en m'appuyant également sur le bilan dressé en interne, il m'a semblé important d'apporter des modifications, a pour sa part mentionné l'entraîneur-chef et le directeur du personnel des joueurs de l'Impact, Rémi Garde. C'est un premier changement au niveau des départs, mais de nouveaux joueurs vont s'ajouter à l'effectif dans les prochaines semaines. » Jukka Raitala, sélectionné par le LAFC lors du repêchage d'expansion, a disputé sa première saison en MLS en 2017 avec le Columbus Crew SC. Il a

joué 28 matchs, titularisé 20 fois, pour un total de 1 920 minutes, et a cumulé deux passes décisives. Le natif de Helsinki de 29 ans cumule de l'expérience dans plusieurs premières divisions européennes grâce à des passages au 1899 Hoffenheim, en Bundesliga, à Osasuna, équipe de La Liga, ou au SC Heerenveen, en Eredivisie, entre autres. Le défenseur latéral gauche a également porté les couleurs de la Finlande à 39 reprises, effectuant ses débuts à Tokyo lors d'un match amical contre le Japon, en février 2009. Raheem Edwards, 22 ans, a également été acquis plus tôt aujourd'hui par le Los Angeles FC par le repêchage d'expansion. Il a joué 21 matchs pour le Toronto FC en 2017, incluant 10 départs, pour une fiche d'un but et six passes décisives en 1 058 minutes. Il avait auparavant disputé 41 rencontres avec le TFC II en 2015 et en 2016, marquant

huit buts, avant d'être promu en équipe première en 2016. Au niveau international, il a représenté le Canada à deux reprises, faisant ses débuts en équipe nationale senior à Montréal, lors de la visite du Curaçao au Stade Saputo, le 13 juin 2017.

Laurent Ciman, 32 ans, a rejoint l'Impact le 22 janvier 2015 en provenance du Standard de Liège. Le défenseur central a joué 85 matchs de MLS sous le maillot bleu-blanc-noir, tous des départs, passant 7 589 minutes sur le terrain. Il a récolté deux buts et a ajouté trois passes en trois saisons à Montréal.

Talents

Comment Mehdi Benatia est en train de s’imposer dans les rangs de la Juventus… Critiquée par l'ensemble des médias italiens pour sa fragilité défensive depuis le début de saison, la Juventus n'a plus encaissé le moindre but lors de ses cinq dernières rencontres en Serie A et en Champions League. Un retour aux sources, qui coïncide parfaitement avec le retour en forme d'un certain Mehdi Benatia. Passé par Marseille, l’AS Roma, la Juventus ou encore le Bayern Munich, Mehdi Benatia possède à 30 ans un CV qui ferait pâlir d’envie n’importe quel gamin rêvant de percer un jour dans le football. Mais le natif de Courcouronnes traine aussi depuis ses débuts cette triste étiquette de joueur fragile, capable de se blesser à plusieurs reprises et à tout moment de la saison. Pourtant, lorsque l’international marocain est épargné de tous pépins physiques, il peut facilement se placer au niveau des meilleurs défenseurs de la planète. Et ça, l’ancien pilier de l’AS Roma avait à coeur de le rappeler. Meilleur joueur du mois de

novembre Il aura fallu attendre ce match de Champions League contre Barcelone pour se rendre compte de la nouvelle dimension acquise par le joueur marocain. Un match au cours duquel Benatia revient de blessure et réintègre une défense bianconera alors en difficulté, qui avait notamment grandement souffert quelques jours auparavant chez la Sampdoria. Mais c’est justement face à Messi, Iniesta & co que le miracle va se produire, car le Marocain va tout simplement réaliser un match parfait. Constamment sur le dos d’un Suarez qui en fait encore des cauchemars, le numéro 4 turinois finit homme du match, et les stats parlent d’elles mêmes : une dizaine de ballons écartés, 8 interceptions décisives et 97 % de passes réussies, soit quasiment un record cette saison en Europe. Depuis, le capitaine du Maroc ne s’arrête plus, et comme par magie, la défense de la Vielle Dame est redevenue infranchissable. C’est simple, sur les 4 matchs qui ont suivi l’opposition face au Barca, la Juventus n’a pas

encaissé le moindre but, et Benatia a toujours joué. Parmi ces rencontres, il y a notamment ces chocs face au Napoli et l’Inter, et, ce match, contre Crotone, ou le Maghrébin trouve même le chemins des filets et finit une nouvelle fois homme du match. Des performances plus qu’abouties, qui ont fait de Benatia le MVP du mois de novembre, soit le meilleur joueur bianconero du mois. Un garçon sur un nuage Pour expliquer ce regain de forme chez l’ancien du Bayern, il faut peut être se focaliser sur les dernières semaines du défenseur au sein de sa sélection, dont il est le capitaine, car la récente qualification du Maroc pour le Mondial a laissé place à un homme heureux et vidé de ses problèmes. « Aller au Mondial avec le Maroc ? C’est la plus grande joie de ma carrière, je suis très heureux en ce moment. De nombreux coéquipiers comme Buffon m’ont félicité, même les dirigeants ! Ces choseslà te font comprendre que nous formons une grande famille »déclarait même récemment le

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joueur. Une famille dénommée Juventus, qui compte donc pleinement sur son international marocain pour la suite de la saison, à l’image de Max Allegri, qui était ravi de l’état de son défenseur : « Mehdi est un très grand défenseur, il fait progresser l’équipe, et pour nous il est fondamental qu’il devienne une référence à ce poste ». Au final, après des mois à tester dif-

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férentes charnières en défense, Allegri semble enfin avoir trouvé le parfait compagnon de Chiellini. Et tant pis pour Rugani qui poireaute toujours autant sur le banc. Mais avec Benatia et Chiellini en forme internationale, et un Barzagli toujours aussi affuté, la Juventus a peut être prouvé que la BBC était toujours présente cette année à Turin !


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