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nº 313 du 19 octobre au 1 novembre 2017

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Élections municipales 2017

Montréal: 298 candidatures pour 103 postes à pourvoir

Avez-vous fait vos choix?

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Voici pourquoi…

Atlas Media soutient Équipe Denis Coderre

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quinze ans, c’est… • 313 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une soixantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 129 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 15 millions de visiteurs depuis 2003

Voici pourquoi

Atlas Media soutient Équipe Denis Coderre Le dragon Mitch Garber, par ailleurs président du conseil du Cirque du Soleil, ne votera pas pour Denis Coderre. Mais pour la seule et bonne raison qu’il n'habite pas Montréal. Mais cela ne l’empêche pas d’appuyer le maire sortant de Montréal dans sa quête d'un second mandat.

Cet aspect bilan plait à bien du monde, qui en prend raison pour exprimer un appui presque sans limite à celui qui a su se montrer, en quatre ans, aussi bon édile qu’il a été député et ministre pendant un quart de siècle.

Édito

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Wahid Megherbi, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média

Un bilan Et c‘est cela qui nous a donné à réfléchir.

Pourquoi? D’abord parce que son favori «a redonné de la valeur à la ‘’ marque de commerce’’ de la ville», un accomplissement qu’il salue en ces termes : « (il) difficile de ne pas saluer le travail réalisé par Denis Coderre. Quand on pense à l'image de Montréal il y a quatre ans, ça prend vraiment une bonne raison pour le remplacer. »

Dans le scrutin du 5 novembre prochain en effet, comme nous le faisons depuis 2003, quels que soient les choix et avis personnels des membres de notre équipe, notre premier réflexe a été de faire campagne auprès de nos lecteurs pour qu’ils exercent leur droits citoyens (s’inscrire sur les listes électorales puis aller voter le moment venu) et les éclairer dans leurs choix ultérieurs en assurant une couverture honnête et équilibrée des campagnes électorales de tous les partis municipaux en lice.

Mitch Garber, en bon homme d’affaires, multiplie les arguments économiques pour étayer son choix. Ainsi constate-t-il que «l'économie et le sentiment de confiance à Montréal (…) sont à des niveaux très élevés (et on même atteint) un sommet depuis 40 ans ! ».

Cette fois, nous allons afficher notre choix : Nous allons soutenir Équipe Denis Coderre.

Il remarque que « ça bouge beaucoup » en appuyant sa remarque sur « le nombre de grues au centre-ville et la hausse des investissements de l'extérieur; l'ouverture des bureaux de Facebook et autres ». Sans compter, ajoutet-il, que l'on observe les « meilleurs  taux d'emploi et de satisfaction des PME depuis très longtemps».

Et pour bien d’autres raisons encore que celles – certes fondées – qu’a si bien exposé Mitch Garber. Revenons au mois de novembre 2013. Dans sa campagne, Denis Coderre s’engageait à mettre en place 176 mesures, touchant 9 grands enjeux.

« On a des élections qui s'en viennent. Ce sera difficile de faire concurrence à des (équipes) qui connaissent de très bons chiffres» conclue-t-il.

Quatre années plus tard, qu’en est-il? 108 des 176 mesures annoncées ont été soit réalisées soit en cours de

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réalisation.

Une analyse plus fine permet également de constater que les 67 mesures promises et non réalisées ne l’ont pas été parce que, en l’état du cadre normatif régissant l’action municipale, elles ne pouvaient pas l’être. Fin politicien, Denis Coderre - on s’en rend compte en relisant ses discours de la campagne 2013 - en avait d’ailleurs annoncé une réalisation différée, subordonnée à des changements de nature législative notamment. Et c’est pourquoi on les retrouve inscrite aujourd’hui au programme de son quadriennat à venir, soulignées par le slogan «Ensemble, continuons le travail». Un second souffle Car désormais, les retombées de la relance économique, celles du «blitz» de travaux de ces deux dernières années qui réduit des contraintes sévères à l’action municipale, les progrès enregistrés en matière de gouvernance et de transparence, le statut de Métropole et la latitude d’action élargie qu’il accorde à la Ville; ceci joint au fait que toute administration, quelle qu’elle soit, est généralement plus performante dans un second que dans un premier mandat; tout cela fait que - Nous sommes convaincus que la dynamique engagée va se poursuivre sinon se renforcer, - Nous sommes désormais en mesure, comme citoyens,

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d’avoir non plus des attentes mais des exigences ; que face à nos élus nous pouvons demander plus, placer la barre plus haut, ne plus revendiquer seulement la maintenance d’une infrastructure vieillissante, mais des réalisations nouvelles, - Exiger aussi que la Ville se comporte en leader dans des questions sociales complexes telles que la promotion de l’emploi, la lutte contre l’exclusion et la discrimination, l’éducation et la santé etc. Pour une opposition efficiente Il ne faut cependant pas prendre cet engagement pour un blanc-seing. C’est bien plus un mandat à la réalisation duquel Atlas Media sera d’autant plus attentif que sa confiance aujourd’hui est grande. Profitons-en aussi pour dire que cette confiance ne signifie pas une quelconque défiance où de manque de respect à l’encontre des adversaires d’Équipe Denis Coderre. Projet Montréal et sa cheffe Valérie Plante, Coalition Montréal et Jean Fortier (qui vient de se ranger derrière Mme Plante, comme il s’était rangé derrière Mme Joly en 2013), tout comme Vrai Changement pour Montréal et Justine McIntyre ont droit à toute notre estime et sont nos partenaires en citoyenneté et seront à l’occasion – s’ils acceptent - nos partenaires en exigence vis-à-vis de la Ville.

Abdelghani Dades


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Élections municipales

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Journal de campagne

298 candidats aux 103 postes à pourvoir

Quelque 298 candidatures ont été déposées pendant la période de mise en candidature, qui s'est déroulée entre le 22 septembre et le 6 octobre, pour un total de 103 postes à pourvoir. C'est bien moins qu'il y a quatre ans, alors qu'Élection Montréal avait reçu pas moins de 485 candidatures. Cette baisse s'explique peut-être par le fait qu'on assiste cette année bien plus à un duel qu'à une lutte à quatre, comme en 2013, alors que Coalition Montréal, dirigé à l'époque par feu Marcel Côté, et Vrai changement pour Montréal, dirigé par Mélanie Joly, avaient présenté des candidats dans presque tous les arrondissements, ce qui n'est pas le cas cette année. Seuls deux sondages sur les intentions de vote ont été réalisés depuis le mois de juin. Les deux suggèrent que les Montréalais hésitent entre le maire sortant, Denis Coderre, et la chef de Projet Montréal, Valérie Plante. Six autres candidats sont néanmoins engagés dans la course à la mairie, dont Jean Fortier, de Coalition Montréal. À mi-campagne, seul le maire sortant avait dévoilé sa plateforme électorale; celle de Projet Montréal était attendue d'un jour à l'autre. Les deux partis doivent également divulguer leur cadre financier. Denis Coderre s'est engagé à limiter les hausses de taxes foncières à l'inflation, tandis que Valérie Plante a promis, lorsqu'elle a lancé sa campagne, de baisser les taxes des familles, sans donner plus de détails. Jean Fortier prétend pour sa part pouvoir baisser les taxes de 10,5 % au cours des quatre prochaines années. Grands projets vs qualité de vie Si Denis Coderre mise surtout sur la continuité dans sa plateforme électorale, son adversaire de Projet Montréal a critiqué son bilan à de nombreuses reprises durant les dernières semaines. Elle lui reproche notamment de

s'être engagé dans plusieurs projets colossaux sans que les citoyens en retirent quoi que ce soit, citant par exemple le championnat de formule E, disputé dans les rues du centre-ville cet été. « Le "bling bling", je vais laisser ça à mon adversaire », a-t-elle résumé le soir de son lancement de campagne. Valérie Plante, qui dit vouloir se concentrer sur la qualité de vie des Montréalais, demande notamment plus de transparence des organismes responsables des grands événements. Elle réclame aussi qu'aucune somme ne soit consentie au retour du baseball majeur sans que les Montréalais ne soient consultés – un souhait partagé par le parti provincial Québec solidaire, qui a tenté sans succès de faire adopter une motion en ce sens à l'Assemblée nationale. À l'inverse, Denis Coderre maintient que la présence de Montréal sur la scène internationale est d'une importance capitale. Il plaide par exemple pour que l'Agence mondiale antidopage reste à Montréal et songe à permettre certains accommodements pour convaincre Amazon d'établir son deuxième siège social dans la métropole. Le maire sortant rappelle aussi dans presque tous ses points de presse les avantages de la loi sur le statut de métropole, adoptée la veille du déclenchement de la campagne, qui permettra à la Ville de réaliser sans l'autorisation de Québec de grands projets commerciaux, industriels ou résidentiels hors du centre des affaires. Le projet de ligne rose, que Valérie Plante défendait déjà lors de la course à la direction de Projet Montréal, a également fait couler beaucoup d'encre. Le coût de construction de cette cinquième ligne de métro, qui relierait Montréal-Nord à Lachine en passant par le centre-ville, est estimé par la formation politique à un peu moins de 6 milliards de dollars et serait terminée pour

2028. Cette promesse semble d'ailleurs avoir inspiré Jean Fortier, qui propose quant à lui une nouvelle « ligne du savoir », qui relierait la station Côte-desNeiges à l'École de technologie supérieure (ETS) par l'intermédiaire d'un tunnel sous le mont Royal. « Est-ce que quelqu'un d'autre veut improviser une nouvelle ligne de métro, payée par Québec, durant cette campagne? », a ironisé sur Twitter le maire sortant de l'arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Damede-Grâce, Russell Copeman, le 4 octobre. Son chef, Denis Coderre souhaite plutôt donner la priorité aux projets en cours, soit le prolongement de la ligne bleue jusqu'à Anjou et le Réseau de transport métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et placement du Québec, dont le projet de loi a été adopté dans les jours qui ont suivi le déclenchement de la campagne. De nouveaux visages Russell Copeman fait partie de ces recrues qui, comme Richard Bergeron, Réal Ménard, Elsie Lefebvre, Marc-André Gadouryet Érika Duchesne, ont rejoint l'Équipe Coderre après avoir été élus sous une autre bannière en 2013. Ces ajouts sont souvent mentionnés par le maire sortant, qui aime s'afficher comme un rassembleur. Denis Coderre a également enrôlé un certain nombre de « candidats vedettes », comme Cathy Wong, Hadrien Parizeau ou Marc-Antoine Audette, des Justiciers masqués – de nouveaux venus qu'il n'hésite pas à mettre en valeur. De son côté, Valérie Plante rappelle souvent que Projet Montréal dirige deux arrondissements de plus qu'en 2013, puisque le maire du Sud-Ouest, Benoit Dorais, et celui de L'Île-Bizard–SainteGeneviève, Normand Marinacci, ont rallié sa formation dans la dernière année. Parmi ses nouvelles prises les plus notables, on compte aussi l'ex-journaliste Sue

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Montgomery, qui brigue la mairie de Côte-des-Neiges–NotreDame-de-Grâce, et l'ancien joueur de football Balarama Holness, qui vise celle de Montréal-Nord. Il fait d'ailleurs équipe avec Mathieu Léonard, dont le parcours peut étonner. L'attention accordée à ces candidats est révélatrice d'un certain nombre de batailles à surveiller dans les arrondissements : celle dans Lachine, par exemple, où Denis Coderre s'est rendu au moins deux fois depuis le 22 septembre, ou celle dans AhuntsicCartierville, où Valérie Plante s'est déplacée dès la première semaine de campagne pour dévoiler son plan en ce qui a trait au développement de l'ancienne fourrière municipale. Les personnes âgées semblent aussi être un électorat des plus convoités par les chefs des deux partis, qui ont fait campagne le même jour dans des résidences pour personnes autonomes et semi-autonomes. Dans Verdun, Denis Coderre s'est engagé à créer un conseil des aînés, alors que dans Outremont, Valérie Plante a promis de rendre toutes les stations du métro universellement accessibles d'ici 2030. Reconnaissant un certain déficit de notoriété, la chef de Projet Montréal a lancé, juste avant le déclenchement des élections, une campagne publicitaire indiquant

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qu'elle était « l'homme de la situation ». Elle multiplie depuis les entrevues dans les grands médias, apparaissant sur le plateau des Francs-tireurs et, dimanche prochain, de Tout le monde en parle. Valérie Plante souhaite du même coup défendre sa formation contre certaines perceptions selon lesquelles Projet Montréal est un parti idéaliste qui ne représente que les quartiers centraux de la ville. Des promesses, des promesses... Une campagne électorale ne serait pas une campagne électorale sans ses demi-vérités. L'équipe de La Vérif de Radio-Canada en a d'ailleurs débusqué quelquesunes depuis le début de la campagne. Elle a notamment permis d'établir que Valérie Plante se trompe en affirmant que Montréal paie son asphalte deux fois plus cher que Toronto, alors que les coûts sont tout à fait similaires. Projet Montréal a également publié des informations erronées en laissant entendre que l'administration Coderre souhaitait n'acheter que 38 autobus au cours des quatre prochaines années, faisant fi des 100 autobus hybrides que la STM entend acquérir en 2018. De son côté, le maire sortant n'a pas ajouté toutes les voies réservées aux autobus promises

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Élections municipales

Montréal 2017

Journal de campagne

298 candidats aux 103 postes à pourvoir Suite de la page 5 lors de la campagne de 2013; il n'a atteint que 46 % de son objectif. Denis Coderre s'était déjà fait taper sur les doigts par Élection Montréal au premier jour de sa campagne, son parti ayant installé des affiches électorales place Vauquelin et ailleurs dans le Vieux-Montréal – un site patrimonial –, ce qui est strictement interdit par la loi électorale. Le soir même, le principal intéressé attribuait cet impair à « un surplus d'enthousiasme des bénévoles ». On l'a aussi cherché dans le

métro, que le maire sortant disait avoir pris deux semaines avant le déclenchement de la campagne électorale, ajoutant que les Montréalais avaient été nombreux à se prendre en photo avec lui. Alors que de nombreux journalistes fouillaient en vain les réseaux sociaux à la recherche desdites photos, M. Coderre s'est rendu dans le métro le 27 septembre en prenant bien soin de prendre un égoportrait en compagnie d'Aref Salem, son responsable des transports. Des enjeux qui n'en sont pas Enfin, plusieurs sujets controversés ayant fait les manchettes au cours des quatre dernières années ont été ignorés ou presque depuis

le début de la campagne, à commencer par les régimes de retraite des employés municipaux, qui se sont pour la plupart entendus avec la Ville au cours des derniers mois, l'Assemblée nationale ayant décrété que les déficits passés seraient refinancés à parts égales entre les syndicats et les municipalités. Il a été peu question, en outre, de l'interdiction d'acquérir de nouveaux chiens de type pitbull à Montréal, et ce, même si l'avocate Anne-France Goldwater et la lutteuse olympique Dorothy Yeats, qui militent activement contre le nouveau règlement de la Ville, ont apporté leur soutien à Projet

Montréal. L'avenir des calèches dans le Vieux-Montréal, les inondations printanières et la commission Chamberland sur la protection

des sources journalistiques font aussi partie des thèmes passés sous silence ces trois dernières semaines. Il en reste trois autres pour en débattre d'ici le 5 novembre.

Le Petit Maghreb à l’heure de la campagne

Diversité et objectifs communs Par Wahid Megherbi Samedi 7 Octobre 2017, le Maire de Montréal Denis Coderre est en visite dans le quartier du Petit Maghreb, haut lieu de l’arrondissement de Saint Michel –Villeray-Parc Extension, en compagnie de la candidate à la mairie d’arrondissement, Mme Anie Samson qui se représente pour la 4ème fois à la tête de la municipalité Michelois. La visite commence au café Safir avec, comme il se doit, une ambiance conviviale et un certain nombre d’apartés et de «selfies» sans protocole aucun. Le candidat Coderre et son équipe ont ensuite poursuivi leur visite en prenant le temps de serrer la main d’un très grand nombre de passants qui, on s’en doute, n’ont pas manqué l’occasion de l’interpeller sur différentes questions de l’actualité montréalaise. La visite de plusieurs des commerces et espaces de rencontre sis au Petit Maghreb s’est poursuivie, malgré une pluie abondante, une bonne partie de la journée. Le maire sortant en a profité pour inviter les citoyens à s’inscrire sur les listes électora-

les et les appeler à se rendre aux urnes le 5 novembre prochain. «On fait tous partie de la solution» Dans ses réponses aux questions des citoyens rencontrés, le Maire Coderre a tenu à rappeler ses appels réitérés à la promotion du vivre ensemble. «On peut être égaux et différents en même temps. On peut avoir une magnifique diversité et travailler pour un objectif commun, celui de participer à l’essor et la transformation de la ville de Montréal. On fait tous partie de la solution » a-t-il répété à un certain nombre de reprises. «Je suis très fier de me retrouver avec les membres de la communauté maghrébine de Montréal. Non seulement je les connais bien mais je connais leurs besoins. Je suis là pour leur dire qu’ils font partie de cette grande communauté montréalaise » a souligné le maire lorsqu’ on a voulu connaitre son appréciation sur la communauté maghrébine de notre métropole, Montréal. Au sujet des inégalités de chance face à l’emploi le maire a rappelé les mesures prises par son administration. « On a

mis en place un bureau d’intégration des nouveaux arrivants. On doit combattre les inégalités. Il y a un problème de la reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger » a affirmé M.Coderre. « On doit s’assurer que lorsqu’on prend des mesures économiques que cela soit inclusif. Tout le monde doit contribuer à l’essor commun de notre ville mais il faut, surtout, avoir une égalité des chances au niveau de

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l’emploi» a-t- il poursuivi. Un Montréal redevenu pertinent « Comment on définissait Montréal il y a 4 ans? Regardez comment Montréal est devenu pertinent, incontournable sur les scènes locale, provinciale, fédérale et internationale. On ne veut pas bâtir des murs, on veut bâtir des ponts » a affirmé Monsieur Coderre avec un enthousiasme et une détermination apparents.

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« Aidez-nous à vous aider. Allez voter. On a besoin du vote de la communauté. Vous nous connaissez, vous savez ce qu’on a fait pour la communauté. On a besoin des votes de toutes les communautés. On a besoin de toutes et de tous pour assumer pleinement ce vivre-ensemble » a conclu le candidat à la mairie de Montréal.


Élections municipales

Profils des candidats

Moins nombreux, plus jeunes et plus éduqués…

Les candidats issus des minorités visibles demeurent une denrée rare… Voilà une caractéristique bien Montréalaise de ce scrutin municipal 2017 : une certaine baisse du nombre des candidatures, mais également relevé, un net rajeunissement avec une présence significative des 45 ans et moins. Ce groupe d’âge constitue en effet 44 % des candidatures reçues, soit pas loin de la moitié. Cette tendance est plus marquée chez les femmes, alors que 46 % des candidates sont âgées de 45 ans et moins, contre 42 % des candidats. Dans l’ensemble des groupes d’âge, 44 % des postes sont convoités par des femmes (130 candidates), contre 56 % d’hommes (168 candidats).

Les candidats aux élections montréalaises sont généralement éduqués : près des trois quarts de ceux ayant répondu à la question d’Élection Montréal sur leur niveau de scolarité ont indiqué avoir terminé des études de premier ou de deuxième cycle universitaire. La représentation des personnes issues de minorités visibles ou ethniques reste relativement faible. Seuls 43 répondants du sondage mené par Élection Montréal auprès des 298 candidats ont indiqué appartenir à une minorité visible; un nombre identique a affirmé être issu d'une minorité ethnique. Moins d'intéressés pour autant d'élus

La diminution générale du nombre de candidatures aux élections municipales à Montréal, qui s'explique en partie par la présence de seulement deux partis présentant des candidats dans les 103 districts électoraux, se confirme à tous les niveaux par rapport à 2013. Ainsi, il y a 115 candidats aux postes de conseillers d'arrondissement (contre 182 en 2013) et 128 aux postes de conseillers de ville (214 en 2013). Il y a 47 candidats aux postes de maire d'arrondissement (78 en 2013) et 8 aspirants maires de Montréal (12 en

2013). Aux partis Vrai Changement pour Montréal (20 candidats dans 6 arrondissements) et Coalition Montréal (16 candidats dans 7 arrondissements, en plus du candidat à

la mairie Jean Fortier), s'ajoutent des candidats de partis locaux dans les arrondissements d'Anjou, de Lachine, de LaSalle et du Plateau-Mont-Royal et 30 candidats indépendants.

Les femmes plus nombreuses

Un candidat sur trois est une candidate… La proportion de candidatures féminines aux élections municipales a progressé lentement, mais sûrement cette année, par rapport au dernier scrutin, passant de 28,8 % en 2013 à 31,3 % en 2017. Plus de 4000 femmes briguent un poste de préfet, de maire, ou de conseiller au niveau municipal pour les élections du 5 novembre, selon les chiffres préliminaires dévoilés récemment par le ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire (MAMOT). En 2013, les femmes candidates étaient plus de 3800. C'est en regardant les élections précédant 2013 que l'on remarque une plus grande progression des candidatures féminines. En 2005,

elles formaient à peine 25 % des candidatures, et leur nombre a augmenté à un peu plus de 26 % quatre ans plus tard.

jeunes. Dans la catégorie des 18 à 34 ans, 39,7 % des candidats sont des femmes. Chez les 34 à 44 ans, ce chiffre grimpe à 40,9 %.

D'ailleurs, les politiciennes représentent une proportion importante des élus les plus

Leur pourcentage décline ensuite graduellement à partir de 45 ans. Dans les candidats âgés de 65 ans

et plus, elles représentent moins de 20 pour cent des candidatures. Une tendance similaire avait été observée en 2013. Les jeunes moins nombreux S'il y a une augmentation con-

Denis Coderre promet : «Au moins 40 % de femmes dans les instances décisionnelles de la Ville»

Le maire sortant de Montréal, Denis Coderre, s'engage s'il est réélu à ce que la proportion de femmes dans les instances décisionnelles de la Ville atteigne la « zone paritaire ». Le chef d'Équipe Coderre, qui était entouré d'une vingtaine de candidates, s'était déjà engagé à nommer autant de femmes que d'hommes au comité exécutif, au début du mois de septembre. Il s'engage maintenant à ce qu'elles représentent au moins 40 % des élus « dans toutes les commissions et instances décisionnelles municipales ». Avec un total de 46 candidates, Équipe Coderre se situe déjà dans la « zone paritaire ».

stante des femmes à travers le temps, les candidatures jeunes, elles, sont en légère baisse. Le pourcentage de candidatures des 18 à 34 ans est passé de 9 % en 2013 à 8,7 % cette année. On ne dénombre que 1125 jeunes de 18 à 34 ans sur le total de 12 965 candidats. Ce sont les 55 à 64 ans qui représentent la plus grande proportion des candidats, avec un pourcentage de 31,2 %. Les groupes de 45 à 54 ans et de 65 ans et plus représentent chacun un peu plus de 21 % des candidatures. L'âge moyen, qui était de 53 ans en 2013, a augmenté à 54 ans cette année.

À Montréal, au Québec et au Canada

Voter, c’est exister!

On votera le 5 novembre; ne manquez pas le rendez-vous! (Vote anticipé : les 27, 29, 30, 31 0ctobre et le 1 novembre) 7

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Élections municipales

Denis Coderre a-t-il tenu ses promesses de 2013?

«Cette administration a livré beaucoup» affirme une enseignante universitaire en gestion municipale Qu'est-il advenu des promesses électorales de la campagne municipales 2013? Dans sa première course à l’édilité suprême dans la ville, le candidat Denis Coderre promettait 176 mesures, articulées autour de 9 grands enjeux. Le maire de Montréal est-il passé de la parole aux actes? Beaucoup pensent que oui. « Cette administration a livré beaucoup », tranche Danielle Pilette, professeure associée en gestion municipale à l’UQAM. La promesse phare? La création du Bureau de l’inspecteur général, disposant d'un pouvoir de contrainte et d'enquête à la Ville, est devenue réalité en 2014. « C’est la pointe visible de ce qui a été fait en matière d’éthique », juge la politologue. « Ça fait même de l'ombre à plusieurs autres mesures », avance-t-elle. Montréal inspire à nouveau confiance « On a repositionné Montréal comme une administration publique en laquelle on peut avoir confiance, c’est indéniable », reconnaît Rémi Trudel, professeur invité à l’École nationale d’administration publique (ENAP) et ancien ministre des Affaires municipales. « Ça a permis de rétablir une confiance et un optimisme qui font que les gens mettent en place des initiatives », affirme Michel Leblanc président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. « Quand les gens disent que ce n’est pas de la respon-

sabilité de la Ville, je réponds que ça ne se produisait pas avant. » La Ville a pourtant raté ses objectifs de transparence, estime M. Trudel, parce qu'elle a échoué à « exposer les résultats publiquement dans une forme compréhensible pour les contribuables. Ce serait plus exact de dire qu’ils ont livré ''de'' la marchandise ». Une « cohérence centralisatrice » La Ville a uniformisé des pratiques de la ville centrale et des arrondissements, et a rendu leur arrimage plus cohérent. Un processus par moments « assez laborieux », commente Danielle Pilette. « Les arrondissements ont perdu certains pouvoirs, mais au profit d’une efficacité plus grande », ajoute Rémi Trudel, qui évoque une « cohérence centralisa-

trice ». Influencée par l’obtention du statut de capitale nationale par Québec, en 2016, Montréal « a présenté davantage de demandes » au gouvernement provincial qui lui a accordé, le mois derni-

er, le statut de métropole, rappelle Danielle Pilette. Elle est « allée plus loin » que ne le promettait Denis Coderre, puisque ce statut ne semblait pas dans les cartes en 2013, dit-elle. «L’équipe Tremblay promet-

Le bilan du premier mandat de Denis Coderre Promesses faites: 176 Promesses respectées : 66 Promesses en cours de réalisation : 19 Promesses difficiles à évaluer : 24 Promesses non (encore?) tenues : 67 Dans la vie d’une cité, les chiffres ne veulent pas toujours tout dire. Ainsi en est-il de ce «bilan» de réalisation des promesses faites en cours de campagne 2013 par celui qui allait devenir Maire de Montréal, Denis Coderre. On se souvient qu’il avait pris 176 engagements touchant 9 grands enjeux. Combien de ses engagements ont-ils été réalisés? Les chiffres ci-après confirment le jugement des universitaires : «Cette administration a livré beaucoup». Quantitativement, c’est vrai; qualitativement c’est vrai aussi. Mais les chiffres ne le disent pas et ne sauraient le dire. Comment en effet pourrait-on quantifier l’effet sur la métropole du rayonnement international que lui a donné (ou redonné) son Maire? Comment mesurer la fierté retrouvée d’être montréalais ressentie par nos concitoyens?

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tait toujours le statu quo afin d’éviter le mécontentement et le départ des anciennes banlieues. L’esprit était d’accommoder les arrondissements. Le maire Coderre fait l’inverse : il fait comme si les arrondissements étaient au service de la ville centrale» relève Danielle Pilette. Le 375e à l'honneur Cité mémoire, dans le Vieux-Port, illumination du pont Jacques-Cartier, spectacle Aura à la basilique Notre-Dame, concert de trois orchestres symphoniques, les activités du 375e anniversaire se sont multipliées dans le centre, mais aussi dans les arrondissements. « Plusieurs des legs du 375e sont de grande envergure et s’adressent largement à la métropole et à ses espaces centraux », ajoute Danielle Pilette, qui note cependant

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Élections municipales

Denis Coderre a-t-il tenu ses promesses de 2013?

«Cette administration a livré beaucoup» affirme une enseignante universitaire en gestion municipale Suite de la page 9

des « retombées dans les arrondissements ». Tout ne s'est cependant pas déroulé selon les échéanciers. Des irrégularités dans les contrats ont par exemple forcé le report du projet d'amphithéâtre du parc JeanDrapeau de deux ans. Denis Coderre promettait d'ajouter 50 km par an au réseau cyclable montréalais, alors étendu sur 650 km. Selon le bilan officiel, les voies cyclables totalisaient, en juin 2017, 788 km, auxquels devaient s'ajouter 58 km d'ici la fin de l'année. L'objectif global de 200 km supplémentaires en quatre ans aura presque été atteint, mais la cible a été ratée en 2014, alors que seuls 33 km se sont ajoutés.

mais la qualité et les endroits sélectionnés », nuance cependant la PDG de l'organisme, Suzanne Lareau.

Montréal gagne en intelligence Trente-quatre des 68 stations de métro, surtout au centre, sont branchées au réseau mobile. Plusieurs promesses favorisent d'ailleurs le territoire central, spécifie Danielle Pilette. Dans les autobus, les progrès tardent. Quelques bus de la ligne 747 offrent le wi-fi, mais la Société de transport de Montréal (STM) ne projette pas de brancher d’autres lignes de bus. Dans l'ensemble, les avancées en matière de ville intelligente restent limitées, estime Danielle Pilette.

Ces chiffres englobent l'agglomération, mais généralement, ce type de promesses ne vise pas uniquement la ville, convient Vélo Québec.

La Ville accusait un important retard, rétorque Hafedh Mili, professeur en informatique à l'UQAM et directeur du Laboratoire de recherche sur les technologies du commerce électronique (LATECE).

« Ce n’est pas la quantité de voies cyclables qui compte,

«Vu l’ampleur du chantier que l’administration Coderre

s’est proposé de mettre sur pied [...] et les progrès réalisés jusqu’ici, on peut dire que l’administration Coderre a, grosso modo, fait toutes les bonnes choses et évité les principaux écueils» dit-il. La Ville a créé un Bureau de la ville intelligente et numérique et s’est aussi dotée d’une stratégie numérique ainsi que d'une politique de données ouvertes, illustre-t-il.

Plusieurs engagements difficiles à évaluer Très peu de promesses étaient chiffrées. « Plusieurs points sont suffisamment vagues, souvent écrits dans un jargon politico-bureaucratique, pour rendre une évaluation subséquente difficile », analyse Mario Polèse, professeur émérite au Centre Urbanisation Culture Société de l'INRS. Après l’élection, l’équipe du maire aurait dû produire un plan d’action détaillé de ses engagements pour permettre aux citoyens de porter un jugement, soutient Rémi Trudel. Plusieurs objectifs, comme celui de revoir la politique

du transport de matières dangereuses, ne sont pas du ressort de la Ville, relève Danielle Pilette. « Les mesures promises pour y arriver sont plus nuancées, observe la politologue : on s'engage à « “exiger” et “faire pression”, parce que les leviers législatifs sont » à Québec ou à Ottawa.

Plusieurs engagements étaient déjà en cours, ajoutet-elle. « C’est comme si toutes les résolutions prises avant 2013 avaient été recensées et qu’on s’était dit “on va les annoncer”. »

Justine McIntyre, cheffe de «Vrai Changement pour Montréal»

«On est toujours là!» Deux ans après l'élection de sa fondatrice Mélanie Joly à la Chambre des communes, le parti Vrai Changement pour Montréal existe toujours, même s'il n'a pas les mêmes ambitions. Sa chef actuelle, Justine McIntyre, dit regretter parfois de ne pas s'être présentée comme candidate à la mairie de la Ville, elle qui sollicite plutôt la confiance des électeurs pour diriger l'arrondissement de Pierrefonds-Roxboro. «On est toujours là!» « Il y a des jours où je suis bien tentée de dire que ça aurait été vraiment le fun de me présenter à la mairie de Montréal, quand je vois la campagne, mais on a décidé, il y a six mois, de miser sur nos équipes locales, donc je fais combat à côté de mes soldats, ici en arrondissement », explique la conseillère de ville sortante du district Bois-de-Liesse. Avec des promesses de nouvelles lignes ou prolongement de métro pour Valérie Plante, de Projet

Montréal, et son désormais allié Jean Fortier, de Coalition Montréal, de nouveaux complexes sportifs et du retour de la course de formule électrique pour le maire sortant Denis Coderre, Justine McIntyre se demande si les électeurs ont vraiment un bon choix à la mairie de Montréal.

« Je trouve un peu désolant de ne pas avoir quelqu'un qui représente une voix de raison qui va arriver et qui va dire : je ne vais juste pas gaspiller votre argent, je vais proposer de compléter les projets déjà sur la planche, par rapport au métro par exemple. On a de beaux projets qui doivent être complétés avant de rêver à autre chose », dit-elle. Vrai Changement pour Montréal a une vingtaine de candidats répartis surtout dans les arrondissements de l'ouest de l'île. Le parti a recruté, par exemple, Bernard Blanchet, qui a déjà présidé le caucus des élus d’Union Montréal, à titre de candidat à la

mairie de l’arrondissement de Lachine, où il affrontera notamment Claude Dauphin, le maire sortant, un autre ex-élu d’Union. Pertes et profits La formation a cependant perdu quelques élus au profit d’autres partis depuis 2013. Par exemple, Lorraine Pagé, qui était devenue indépendante en décembre 2015, a finalement rejoint l’Équipe Coderre. Dans L’Île-BizardSainte-Geneviève, le maire d’arrondissement sortant, Normand Marinacci, et les conseillers Christian Larocque et Jean-Dominique Lévesque-René ont accepté l’invitation de Projet Montréal et de sa chef Valérie Plante, en juin dernier. L'arrondissement de PierrefondsRoxboro est dirigé depuis 2013 par Jim Beis, d'Équipe Coderre, qui est de nouveau candidat. Justine McIntyre affirme toutefois que les électeurs ont été déçus par Denis Coderre. « Ils ne sont pas

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contents de ce qui a été fait ici depuis quatre ans, ils ne sont pas contents de comment on a traité les inondations, par exemple, ils ne sont pas contents avec le développement de L'Anse-àl'Orme. Et le fait que le maire vienne ici

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avec ses bottes de pluie pour dire que tout va bien, quand tout le monde est encore sous l'eau, ce n'est pas drôle, c'est une gifle. Et que le maire vienne ici pour faire du marteau-piqueur sur le béton de Postes Canada, c'est tout ce qu'on a vu du maire », résume-telle.


Élections municipales

Entretien avec Abdelhaq Sari, candidat Conseiller de Ville

«Une seule phrase, un seul message : Allez voter!» Par Wahid MEGHERBI Wahid Megherbi : Vous êtes candidat comme conseiller de Ville .Pouvez vous nous parler de vous ? Abdelhaq Sari : Je tiens tout d' abord à remercier la page LES ALGÉRIENS DE MONTRÉAL pour cette invitation . Je suis natif de la ville de Rabat , capitale du Maroc .Je suis installé à Montréal depuis 2002 J' ai un background en technologie de l'information .J' ai travaillé dans le secteur privé et dans le secteur public et parapublic . J' ai surtout eu une expérience à la ville de Montréal notamment au service de police de la ville de Montréal plus précisément dans le bureau des projets. Je suis enseignant à l' école des sciences de la gestion de l' UQAM .Je suis également président de l'association Soleil des Orphelins qui s'active à venir en aide aux orphelins du Maroc et de Tunisie .

notre ville une représentativité conséquente des citoyens d'origine maghrébine au niveau de la gouvernance de la ville . J' aimerais aussi encourager les jeunes à commence à s’intéresser à la politique. L'avenir de notre cité doit faire partie de leurs préoccupations et objectifs de vie Vous insistez souvent sur la nécessite d' inciter les citoyens à aller exercer leur droit , celui de voter ? Notre équipe souhaiterais avoir une bonne participation au vote chez les montréalais d'origine maghrébine. Voter c' est un droit mais c' est surtout un devoir .Je les incite fortement à participer à la vie politique , à faire du bénévolat . Exercer notre droit de vote , c' est d avoir une force politique . Cela nous permettra de marquer notre présence Pourquoi Monsieur Sari avoir choisi de vous joindre à l’équipe de Denis Coderre , le Maire actuel ?

Venir en aide aux personnes dans le besoin a été toujours parmi vos préoccupations , pouvez vous nous en dire davantage ?

Je ne suis pas le seul montréalais d' origine maghrébine à avoir rejoins l’équipe Denis Coderre , il y a deux autres candidats.

L' association "Soleil des orphelins" existe depuis 2005 que j' ai rejoins en 2014 . Aider les orphelins est un sujet qui me tient beaucoup à cœur .Je dois dire aussi que les citoyens canadiens et québécois d' origine maghrébine sont très sensibles à cela et s’intéressent au devenir de ces enfants .

J' ai été recommandé par des citoyens d' origine algérienne , marocaine et tunisienne qui ont cru en ma capacité de relever le défi .J' ai un profil de quelqu' un qui connait un peu le système de gouvernance au sein de la ville de Montréal .J' ai travaillé à la ville de Montréal .J' ai cette volonté et cet enthousiasme de participer à la vie politique .

Si je suis élu comme conseille de ville , je continuerai à m'impliquer dans toute action visant à apporter de l' aide aux orphelins . Quels sont les objectifs de M. Abdelhaq Sari ? Les objectifs viennent avec les raisons pour lesquelles je me suis lancé dans la politique . J' ai réussi ma vie professionnelle mais à un moment donné les gens me disent pourquoi tu t' en va en politique ? Je voudrais voir dans

Vous souhaitez qu' il y ait une meilleure participation à la vie politique des citoyens d' origine maghrébine .C' est pour vous un objectif et pas des moindres ? L' état actuel des choses est désastreux . Le taux de participation au vote des montréalais d' origine maghrébine ne dépasse pas la barre des 10 % au palier municipal. Le désintérêt des gens au monde politique peut en être une des causes . Pourquoi les gens doivent

s’intéresser à la politique municipale .En quoi le vote au prochain scrutin du 05 Novembre 2017 est important .Eh bien parce que le palier municipal nous concerne au plus haut point puisque la ville gère des secteurs d’activités qui fournissent des services de premier ordre dont chaque citoyen ne peut s' en passer. Quels sont vos points forts qui vous permettront , une fois élu, de gérer une ville comme Montréal ? La ville de Montréal a obtenu récemment le statut de Métropole .Ce qui lui confère un peu plus de pouvoir .Par exemple , la ville de Montréal a dorénavant plus de moyens pour solutionner les problèmes liés à l'habitat insalubre . Mais je voudrais rappeler , surtout, que je vais travailler en équipe; donc je ne serai , une fois élu, qu' un maillon d' un groupe de travail qui a envie de voir Montréal avancer sur plusieurs domaines . J' ai aussi des compétences en gestion de projets , ce qui m' aidera beaucoup à travailler efficacement pour apporter les solutions appropriées . La représentativité est un concept qui fait partie de vos priorités .Comment monsieur Sari la conceptualise dans l'édifice montréalais ? Je voudrais représenter tous les citoyens de Montréal dans distinction aucune.J' aiderai et soutiendrai toutes les personnes de toutes origines . Je suis dans la bonne équipe ; je m' aligne dans l'équipe de Denis Coderre . Je suis convaincu du bon choix que j' ai fais .Je vais m'atteler à faire bouger les choses notamment en ce qui concerne les particularités et les défis auxquelles font face les citoyens d' origine maghrébine . Ayant travaillé dans les associations maghrébines , je suis sensible à la problématique du chômage élevé au sein de la communauté maghrébine .J ai apporté ma contribution à solutionner certains cas épineux de chômage .

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Je suis très conscient des défis auxquels font faces les familles maghrébines car j' ai été présent sur le terrain à l'écoute des gens . J' espère pouvoir changer les choses . J' espère pouvoir apporter mon grain de sel. La ville de Montréal a mis en place un bureau d' intégration des nouveaux arrivants.Qu' en est- il au juste ? La métropole de Montréal reçoit 100 nouveaux arrivants par jour . Le bureau d'intégration va les aider au niveau de la francisation , et à trouver des stages rémunérés au niveau de la ville . Les canadiens d'origine maghrébine ont un excellent niveau de français mais il se trouve qu' ils rencontrent les plus grandes difficultés à trouver un emploi ? Les Canadiens d' origine maghrébine ont un très bon niveau de diplomation, un très bon niveau de français mais ils vivent un taux élevé de chômage .Monsieur Denis Coderre est au courant de cela .Il est sensible à cela et on va travailler tous ensemble pour améliorer sensiblement cette situation. Quels sont les mécanismes que votre équipe mettra en place pour les questions sus-citées ne soient plus des questions mais deviennet des realites concretes ?

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Je voudrais être capable d' envoyer un message clair pour que ces questions ne dorment pas dans un tiroir . Je serais un homme de terrain mais qui agira aussi au niveau de la gouvernance . Je suis capable de transmettre le message approprié aux décideurs . Ma compréhension et mon expérience sur le terrain m' aideront beaucoup . Allez vous tenir vos promesses une fois élu ? Je suis quelqu' un de terrain .Je suis très opérationnel .J' ai réalisé beaucoup de projets .J' ai une bonne connaissance de la gestion des projets Je suis capable de changer les choses et c' est pour cela que je suis ici . Je ne suis pas là pour faire des promesses ; je suis la pour réaliser . Je susi la pour la pour vous entendre et ecouter tout le mond sanbs distinction aucune . J' invite tous les citoyens à aller voter .Il faut exercer notre droit de vote . Continuons le travail avec une équipe qui est capable , continuons le travail avec une équipe qui a de l' expertise , une équipe diversifiée , une équipe qui respecte la parité Hommes-Femmes L' équipe Denis Coderre est une équipe de la gouvernance participative pour le bien de tous les citoyenne et citoyens montréalais .


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Élections municipales

Laval : Marc Demers se démarque… Les chefs des cinq partis municipaux en lice à l’élection du 5 novembre ont participé lundi 16 octobre 2017 à un débat à la Chambre de commerce et d’industrie de Laval. Dans ce débat, nous dit un communiqué « Le maire de Laval, Marc Demers, s’est nettement démarqué par son assurance et sa connaissance des dossiers». « Ceux qui ont assisté aux débats d’aujourd’hui n’ont pas manqué de remarquer à quel point nos adversaires sont brouillons et connaissent mal les enjeux lavallois », a d’ailleurs tenu à souligner le maire Demers au sortir du débat. Selon lui, les partis adverses alignent des promesses irréalistes et souvent irresponsables. « Un gel de taxe accompagné d’une augmen-

tation des services ne tient pas la route » a souligné M. Demers en rappelant que Laval dépense moins par habitant, que son taux de taxation est plus faible et qu’elle compte moins d’employés que les dix villes comparables du Québec, selon le Palmarès municipal 2016 publié par HEC-Montréal. « Il faut savoir de quoi on parle lorsqu’on s’engage envers les citoyens. Quatre ans à la tête de Laval ont donné à notre équipe une fine connaissance des enjeux qui nous permet aujourd’hui de prendre des engagements crédibles et de poursuivre le mouvement entrepris » a ajouté Marc Demers. Un programme équilibré « Notre approche est équilibrée. Comme toutes les

grandes villes, nous allons créer un centreville dynamique tout en développant des communautés fortes dans les différents quartiers de Laval. Nous allons favoriser les entrepreneurs tout en étant bienveillants envers les jeunes défavorisés, les aînés et les citoyens vulnérables. Nous allons créer à Laval une urbanité vibrante en valorisant ses trésors naturels », a déclaré le chef du Mouvement lavallois. « Je suis très heureux d’avoir pu démontrer que mon équipe a rempli ses promesses durant le mandat qui s’achève et qu’elle a prouvé sa valeur », a-t-il complété. Selon Marc Demers, l’enjeu de l’élection du 5 novembre consiste à choisir entre l’expérience d’une équipe solide dont le

bilan est éloquent ou l’inconnu inquiétant que proposent les partis d’opposition. Le chef du Mouvement lavallois a profité des échanges pour dévoiler quelques-uns des principaux pans de la plateforme électorale de son parti. Ainsi, il a

Marc Demers : «Nous avons mis fin au désordre» Par Wahid MEGHERBI Maire sortant de Laval, Marc Demers est sur tous les fronts en cette seconde moitié de campagne. Wahid Megherbi l’a brièvement rencontré et interrogé lors d’une activité communautaire de la diversité lavalloise. Wahid Megherbi : Si vous deviez résumer vos appels à la population de Laval à un seul message, quel serait-il? Marc Demers : C’est une décision importante pour la population que de déterminer la direction de l’administration municipale pendant les quatre prochaines années.

La population a en effet le choix entre des équipes totalement inconnues et une équipe, la nôtre, qui est à l’Hôtel de Ville et qui y travaille d’arrache-pied depuis quatre ans. Pour ce qui nous concerne, nous avons promis en 2013 de mettre fin au désordre et nous l’avons fait. Nous avons remis Laval dans la voie du développement et remis l’administration municipale au service de la population et nous voulons poursuivre dans le domaine… Quels sont vos projets pour les quatre prochaines années ?

Nous comptons réaliser un développement équilibré entre une vie de quartier paisible et un centre-ville dynamique. Nous comptons pour cela - investir beaucoup dans le transport en commun et dans le transport électrique - poursuivre dans la voie de la stimulation de l’économie, - poursuivre l’effort de mise à niveau de nos infrastructures, installations sportives et services municipaux, - Et enfin, nous avons l’ambition d’ouvrir des plages ce qui passe par le rétablissement de la santé de notre rivière.

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pu rappeler aux électeurs son engagement à améliorer la sécurité et l’entretien des rues, à redonner aux grandes rivières leur santé, à électrifier les transports, à favoriser l’entreprenariat et la nouvelle économie et d’être encore plus sensible au sort des citoyens vulnérables.


Politique provinciale

Philippe Couillard remanie son équipe

30 ministres dont cinq nouveaux venus

Le premier ministre Philippe Couillard a procédé la semaine dernière à un remaniement majeur de son Conseil des ministres, le premier de cette ampleur depuis l’élection des libéraux. Depuis 2014, M. Couillard cherche à projeter l’image d’un gouvernement soucieux d’exercer une gestion serrée des finances publiques, ce qui ne l’a pas empêché de faire passer le nombre de ministres de 25 à 30 . Avec ce jeu de chaises musicales, M. Couillard cherchait aussi à donner une image de «renouveau» à son gouvernement, à un an des prochaines élections.

Le cabinet compte cinq nouvelles figures (Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, Marie Montpetit, à la Culture, André Fortin, aux Transports, Véronyque Tremblay, ministre déléguée aux Transports, et Stéphane Billette, responsable des Petites et Moyennes Entreprises), mais il comporte aussi neuf ministres qui étaient déjà dans le gouvernement Charest. La surprise majeure : une recrue de 35 ans, André Fortin. Le député de Pontiac hérite d’un des plus gros ministères et d’un des plus difficiles à gérer. Autre surprise, l’ex-ministre Robert Poëti, chassé du cabinet en 2016, revient dans de nouvelles fonctions de ministre de l’Intégrité des marchés publics. «Il faut que la population se reconnaisse dans les hommes et les femmes qui portent ses projets», a indiqué M. Couillard. Dominique Anglade reste ministre de l’Économie, titre auquel elle ajoute celui, symbolique, de vice-première ministre, en remplacement de Lise Thériault. Cette dernière subit une rétrogradation, responsable désormais de la Protection des consommateurs et de l’Habitation. Plusieurs ministres changent de portefeuille, mais le cœur de l'activité gouvernementale demeure entre les mains de Carlos

Leitão aux Finances, de Gaétan Barrette à la Santé et de Sébastien Proulx à l’Éducation. Jean-Marc Fournier demeure leader du gouvernement, responsable des Relations canadiennes. Stéphanie Vallée reste à la Justice. Martin Coiteux continuera à cumuler les Affaires municipales et la Sécurité publique. Il reste également responsable de la région de Montréal. Pierre Moreau passe du Conseil du trésor aux Ressources naturelles et Pierre Arcand des Ressources naturelles au Conseil du trésor. À l’Immigration, Kathleen Weil est remplacée par David Heurtel. Mme Weil prend le relais de Rita de Santis à l’Accès à l’information et à la Réforme des institutions démocratiques elle hérite aussi du nouveau Secrétariat aux anglophones. Mme de Santis redevient simple députée. Laurent Lessard perd les Transports, mais conserve l’Agriculture.

Les partis d'opposition critiquent le nouveau conseil des ministres Sans surprise, le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) ont tous deux déploré, la sousreprésentation des femmes au sein du conseil des ministres du nouveau gouvernement libéral. La Coalition avenir Québec (CAQ) a pour sa part mis en doute la capacité des nouveaux ministres « économiques » de livrer la marchandise en période d'austérité. En nommant seulement huit femmes parmi les 26 membres du cabinet — un peu plus de 30 % — le premier ministre Philippe Couillard a brisé son engagement d'atteindre une « zone de parité » de 40 %, a soulevé le chef parlementaire par intérim du PQ, Stéphane Bédard. Selon lui, M. Couillard avait tous les éléments en main pour remplir son engagement malgré le nombre limité de députées libérales. Seulement 18 femmes ont été

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élues au scrutin du 7 avril parmi les 70 libéraux qui ont fait leur entrée à l'Assemblée nationale. Le déséquilibre hommes-femmes au conseil des ministres est déplorable, mais il était fort prévisible, a estimé, de son côté, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David. La députée de Gouin reproche au PLQ d'avoir offert à ses candidates trop peu de « comtés gagnables ». Les trois partis d'opposition ont aussi fait part de leurs inquiétudes quant aux orientations économiques du nouveau gouvernement Couillard. Le premier ministre a livré un discours axé sur l'austérité en omettant d'aborder le thème de la création d'emplois, a relevé le chef péquiste. « Ce qu'on lui demande, c'est d'allier la rigueur budgétaire comme on l'a fait [dans le précédent gouvernement péquiste] avec des mesures de création d'emplois

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pour stimuler la croissance économique. Malheureusement, cette partie du discours n'était pas au rendezvous. Il y aura d'autres occasions, mais c'est névralgique, car sinon, cela peut entraîner une perte de confiance des consommateurs et une perte de confiance chez les investisseurs », a déclaré M. Bédard en point de presse. Son vis-à-vis de la CAQ, François Legault, s'est demandé si les ministres Jacques Daoust de l'Économie et Carlos Leitao des Finances seront à la hauteur de la tâche qui les attend. Compte tenu de la nécessité d'assainir les finances publiques et de relancer l'investissement, une « grande partie de l'avenir du Québec » repose entre les mains des deux recrues, a noté le chef caquiste. Quant à Québec solidaire, sa porte-parole aurait préféré que M. Couillard «désigne aux ministères économiques des personnes qui présentent une vision reflétant les défis du 21ème siècle ».


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Immigration

Le gouvernement fédéral se prépare à dévoiler son plan 2018

Le niveau d’immigration demeurera inchangé Le gouvernement libéral est en train de finaliser son plan d'immigration 2018, qui «vise à trouver un juste équilibre dans un contexte de crise migratoire mondiale, de recrudescence des migrants qui traversent la frontière de façon irrégulière et des déficits de main-d'œuvre à travers le pays» déclare-t-on à Ottawa..

Le ministre de l'Immigration, Ahmed Hussen, a à cette fin, récemment terminé des consultations pancanadiennes et se prépare à déposer à la Chambre des communes les niveaux d'immigration annuels, avant la date butoir du 1er novembre. L'objectif du gouvernement est d'attirer les meilleurs talents sur un marché mondial compétitif, tout en réunissant les familles et en offrant un refuge aux personnes déplacées par les catastrophes et les conflits. « Le système d'immigration du Canada continue d'être fondé sur la compassion, l'efficacité et les possibilités économiques pour tous, tout en protégeant la santé et la sécurité des Canadiens », lit-on dans un échange de M. Hussen avec les media. « Le système d'immigration du Canada est reconnu à l'échelle internationale pour son approche réfléchie et responsable, qui prend en compte notre besoin d'un plus grand nombre d'immigrants, tout en équilibrant l’ensemble de nos responsabilités, notamment fiscales. » « Changement extrême de contexte » Selon la porte-parole conservatrice en matière d'immigration, Michelle Rempel, le gouvernement n'a pas réussi à élaborer une stratégie solide pour s'assurer que les immigrants aident à combler les besoins de main-d'œuvre dans certains secteurs et dans les régions éloignées et moins peuplées du pays. « Il y a des questions plus vastes sur la façon dont le gouvernement incite les gens, dans les régions où le taux de chômage est élevé, à s'aligner sur le travail disponible. Aussi, sur la façon dont le gouvernement cherchera à attirer les nouveaux arrivants, non pas dans de petites poches dans les grands centres urbains, mais, peut-être, de voir comment ces arrivées pourraient être utili-

sées pour répondre aux besoins dans des régions à forte demande, là où les gens ne s'installent pas », a-t-elle déclaré à CBC.

Selon Mme Rempel, le plan d'immigration du Canada pour 2018 doit s'adapter à un « changement extrême de contexte », avec une recrudescence des demandeurs d'asile et une escalade de la crise migratoire mondiale. Elle dit que le gouvernement doit en faire plus pour s'assurer que les réfugiés sont bien intégrés et deviennent des membres de la population active. Les demandeurs d'asile qui sont entrés au Canada en dehors des points frontaliers ne sont pas inclus dans le plan des niveaux, selon le bureau du ministre Hussen. Le plan d'immigration de 2017 prévoyait l’accueil de 300 000 immigrants. Il augmentait le nombre de personnes dans la catégorie « économique », qui comprend des travailleurs qualifiés, des gens d'affaires et du personnel soignant, ainsi qu'une augmentation de la catégorie famille pour les conjoints parrainés, les époux, les enfants, les parents et les grands-parents. Résoudre les problèmes de main-d’œuvre La porte-parole du Nouveau parti démocratique en matière d'immigration, Jenny Kwan, a pour sa part appelé le gouvernement à être plus ambitieux avec son plan de 2018, insistant sur le fait que l'immigration est le meilleur moyen de compenser le vieillissement de la population et de combler les importants besoins de main-d’œuvre. La politique fédérale doit se concentrer sur une « gamme équilibrée et diversifiée » d'immigrants. On ne devrait pas attribuer la résidence permanente qu’aux seuls travailleurs hautement qualifiés, et ne laisser aux travailleurs étrangers que des petits emplois qui ne demandent pas de compétences particulières. «Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser notre système d'immigration pour combler cette pénurie de main-d’œuvre? Nos besoins complets, pas seulement dans un secteur de l'économie. Nous avons besoin de toutes les compétences requises au Canada, et nous devrions

mettre en place une politique d'immigration qui reflète cela» a affirmé à cet effet Mme Jenny Kwan. Mme Kwan a également déclaré qu'en cette époque de migrations de masse et de déplacements de population, le Canada devrait relever le plafond des réfugiés parrainés par le secteur privé et en faire venir davantage soutenus par le gouvernement. Accueillir davantage Le Canada pourrait facilement accueillir 20 000 réfugiés chaque année, affirme Janet Dench, directrice générale du Conseil canadien pour les réfugiés. En 2017, l'objectif a été fixé à 7500. « C’est très peu. Il y a plus d’un million de réfugiés ayant besoin d’être accueillis selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Que le Canada n’en accueille que 7500, c’est vraiment très loin des besoins, et vraiment très loin de nos capacités, comme on l’a démontré en 2016 avec les réfugiés syriens », a-t-elle dit. « Nous savons que nous avons la capacité. » Mme Dench a laissé entendre que l'effort du gouvernement libéral envers les réfugiés syriens était une façon de « cocher la case » pour les réfugiés au lieu de prendre un engagement ferme et soutenu. Vieillissement de la population, faible taux de natalité Le Conseil consultatif en matière de croissance économique du gouvernement a recommandé que le Canada augmente ses niveaux d'immigration à 450 000 d'ici 2021 pour stimuler

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l'économie et s'attaquer au vieillissement de la population et au faible taux de natalité. Patrick Snider, directeur des politiques de compétences et d'immigration au sein de la Chambre de commerce du Canada, a déclaré que des niveaux d'immigration plus élevés offriraient des occasions d'affaires pour les entreprises et renforceraient la compétitivité du Canada, mais que ces succès dépendraient de la façon de faire. Le gouvernement doit cibler les nouveaux arrivants possédant les compétences requises pour les professions en demande, dit M. Snider. Le système de classement actuel se concentre sur l’éducation et des spécifications techniques au lieu d'avoir la flexibilité requise pour sélectionner ceux qui ont de l'intelligence, du dynamisme et des aptitudes à la formation. «Il y a des gens hautement qualifiés qui ont acquis leurs connaissances par des expériences d'emploi qui sont en demande au Canada. Il se peut qu’ils n’aient pas des diplômes techniques, mais ils ont des compétences qui sont nécessaires pour les entreprises canadiennes» rappelle Patrick Snider. Des règles adaptées pourraient permettre de recruter des personnes autodidactes dans les domaines de la haute technologie, de la programmation ou du design graphique, par exemple, même si elles n'ont pas suivi un programme universitaire, mais qu’elles ont les compétences dont les employeurs ont besoin.

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En ce qui concerne les chiffres, M. Snider a dit qu'ils devaient refléter ce que le Canada peut se permettre, ainsi que les avantages directs pour l'économie. Les libéraux ont lancé la Stratégie en matière de compétences mondiale pour attirer les meilleurs talents dans un marché international de plus en plus concurrentiel. M. Snider dit que la réputation d'accueil du Canada lui donne un avantage pour attirer les travailleurs hautement qualifiés à la recherche d'un endroit où s’installer. Amélioration critique de l'intégration Selon un rapport récent du Conference Board du Canada, le rehaussement des niveaux bénéficiera à l'économie seulement si l’intégration des nouveaux arrivants d’un point de vue social et économique est accrue. Le fait d'augmenter l’accueil sans s’intéresser suffisamment à ces questions pourrait entraîner des coûts économiques et diminuer le soutien du public à l'immigration, a-t-il averti. Il faut aussi disposer des ressources nécessaires pour traiter les dossiers, alors qu'il y a déjà des retards, a déclaré Dory Jade, président de l'Association canadienne des conseillers professionnels en immigration. Il voudrait que la cible de 2018 dépasse 350 000, mais il s'attend à ce que le gouvernement maintienne le chiffre entre 300 000 et 305 000 en raison de ressources insuffisantes.


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Compétences

Reconnaissance des diplômes des professionnels immigrants

Un guichet unique pour que cessent les tragédies humaines

En ce moment, obtenir un permis d’exercice semble inaccessible pour, par exemple, un dentiste et chirurgien maxillo-facial venu de Colombie. Il aura beau consacrer temps et énergie à des études et formations, les examens professionnels seront sans pitié : des échecs – réitérés – en bout de ligne, une barrière infranchissable entre l’immigrant qualifié et la réussite. Les cas sont nombreux. On estime ainsi - ce chiffre résulte des données compilées par le ministère de la justice - que parmi les demandeurs d'une reconnaissance d'équivalence, seuls 45 % finissent par obtenir un permis d'exercice. La situation n’a par ailleurs guère évolué depuis des décennies. Ainsi, selon l’ordre professionnel compétent, l’intégration des infirmières formées hors Canada est devenue aussi plus difficile, passant de 95 % en 2011-2012 à

65 % en 2015-2016, souligne l’ordre professionnel dans un communiqué.

« Plus de 1000 d'entre elles sont en attente d'une place pour réaliser leur programme d'intégration professionnelle, alors que le réseau de la santé a des besoins urgents en matière de maind'oeuvre », a déclaré Lucie Tremblay, présidente de l'Ordre des infirmières (OIIQ). «Tragédies humaines» Devant cette situation, le Premier ministre Philippe Couillard n’a pas caché son émotion. « Trop souvent, les professionnels formés à l'étranger qui s'installent dans la province deviennent des “tragédies humaines » a-t-il déclaré. Avant, au terme d’une grande rencontre avec cinq de ses ministres et les représentants de 46 ordres professionnels, de

poursuivre « On ne peut pas se permettre de laisser des talents de côté. C'est un enjeu de la plus haute importance pour le Québec. » Guichet unique Pour faciliter la reconnaissance des compétences acquises à l’étranger, ordres professionnels et gouvernement ont convenu de

- créer un guichet unique pour mieux guider les candidats dans leurs démarches, - identifier les emplois de transition qui permettront aux demandeurs d’équivalence de maintenir leurs connaissances. - renforcer la francisation technique et l’accompagnement académique, - partager les meilleures pratiques dans l'évaluation des

demandes d'admission` - sensibiliser les employeurs pour améliorer leur appréciation des candidatures de personnes immigrantes. « Aujourd'hui, c'est un premier pas qui est non négligeable, a

Chronologie des mesures gouvernementales pour la reconnaissance des compétences • 2014 : mise sur pied d’un comité interministériel sur la reconnaissance des compétences des personnes immigrantes; • Février 2017 : création du Rendez-vous national sur la main-d'oeuvre; • Mars 2017 : octroi de 179 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir l’intégration des personnes immigrantes sur le marché du travail; • Juin 2017 : adoption de la loi 89 pour simplifier la mise à jour des compétences professionnelles, en revoyant la gouvernance des ordres professionnels et les règles d'admission aux différentes professions.

Obtenir un permis d’exercice en chiffres • 3 ans : délais pour un professionnel agréé; • 5 ans : délais pour les candidats avec une formation connexe ou qui n’est pas sur la liste agréée; • 1 sur 2 : proportion des candidats qui obtiennent une reconnaissance partielle d’équivalence et qui abandonnent le processus en cours de route. Source : gouvernement du Québec, Conseil interprofessionnel du Québec

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indiqué la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée. C'est la première fois qu'on avait autour d'une même table tous les acteurs qui ont un rôle à jouer dans la reconnaissance des compétences des professionnels. »


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Société

Profilage systémique?

La GRC suspend l’utilisation d’un questionnaire pour demandeurs d’asile, jugé «inapproprié»… Un questionnaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), adressé aux demandeurs d'asile musulmans, a été jugé « inapproprié et non conforme aux politiques du gouvernement » par un porte-parole du ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale. Il a été utilisé à la frontière québécoise, dans la région d'Hemmingford, un endroit qui a connu cet été un afflux de milliers de demandeurs d'asile provenant des ÉtatsUnis. La version du questionnaire qui a été retirée demandait notamment de révéler des opinions sur la liberté de culte, le voile porté par certaines femmes musulmanes, les groupes terroristes islamistes, ou encore sur le fait d’avoir une femme comme patron. Les musulmans, en particulier, semblent avoir été ciblés par le questionnaire, qui ne fait mention d’aucune autre religion. Le porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Scott Bardsley, indique que la GRC a suspendu l'utilisation de cette version du questionnaire. « À partir du moment où nous avons été mis au courant de ce guide d'entrevue, nous avons immédiatement exprimé nos craintes et contacté la GRC », explique M. Bardsley dans un courriel. «La GRC a comme engagement de protéger la sécurité des Canadiens et de garder nos frontières sécuritaires. En même temps, les demandeurs d'asile au Canada doivent être traités avec respect et compassion, et se voir accorder une procédure

régulière en vertu de la loi» a précisé M. Bardsley. La porte-parole de la GRC, Annie Delisle, indique dans un courriel que le guide a été créé par une division québécoise de la GRC pour répondre à un « volume élevé de migrants » qui tentaient de franchir la frontière de manière illégale. Mme Delisle dit que l’information obtenue à l’aide du questionnaire lors d’une évaluation préliminaire est conservée dans une base de données de la GRC et partagée avec l’Agence des services frontaliers du Canada et d’autres partenaires « conformément à la législation canadienne. » Elle n’a pas spécifié de quelle législation il s’agit. Des questions « non pertinentes », selon un avocat L'existence du questionnaire de la GRC a d'abord été rapportée par le Toronto Star. L'avocat torontois Clifford McCarten a obtenu une copie du document après qu'il eut été remis par erreur à un de ses clients. Il estime qu'il est « totalement approprié » de la part de l’Agence des services frontaliers du Canada de poser des questions sur la criminalité et de demander si un migrant est associé à un groupe extrémiste. Toutefois, il dit « ne jamais avoir vu quelqu'un demander à une personne si elle pratiquait sa religion régulièrement, ou de donner son opinion sur le fait d’avoir une femme comme patron ». « La raison pour laquelle je n’ai jamais vu cela, dit-il, c’est parce que c’est complètement sans importance, non pertinent, d’un point de

vue juridique, dans le processus de traitement d’une demande d’asile. » M. McCarten dit avoir été « sous le choc d’apprendre qu’il n’y avait aucune supervision fédérale » sur le processus d’enquête des demandeurs d’asile à l’un des postes frontaliers les plus fréquentés du pays. Il poursuit : «[Le document] pose des questions qui sont discriminatoires, qui reflètent un certain biais institutionnel et une ignorance institutionnelle de la GRC sur la nature du risque». M. McCarten affirme que de demander à un musulman son opinion sur des foulards couvrant la tête est « absurde » et revient à « demander à une personne juive son opinion sur les hommes qui ne portent pas la kippa. » Un meilleur leadership réclamé Clifford McCarten a fait valoir que l'existence du document soulève des questions sur la compétence du gouvernement fédéral à gérer l'afflux soudain de demandeurs d'asile en provenance des États-Unis.

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« Si, en effet, il s'agit d'une décision d'une division locale - ce que j'ai un peu de difficulté à croire - alors il est profondément inquiétant que l'un des secteurs les plus problématiques, sinon le plus problématique, pour les politiques sur les réfugiés et l'immigration canadienne en ce moment [...] n'ait pas de stratégie fédérale sur la manière de faire les contrôles », souligne l'avocat. Les néo-démocrates soutiennent que le gouvernement se doit de démontrer un meilleur leadership dans la gestion de l'arrivée massive de demandeurs d'asile. Le porte-parole du Nouveau parti démocratique (NPD) en matière de Sécurité publique et de protection civile, Matthew Dubé, dit que le questionnaire soulève des « drapeaux rouges » à savoir si le profilage racial est une pratique répandue à la GRC. Il demande au ministre Goodale de lancer une enquête pour obtenir des réponses et justifie sa demande en déclarant par voix de communiqué que

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«Les Canadiens doivent avoir l'assurance que des mesures de sécurité sont en place, mais cela ressemble davantage à du profilage religieux». « De deux choses l'une : le ministre était au courant de cette pratique et n'a rien fait, ou encore il n'a pas de contrôle sur les pratiques qui sont utilisées », ajoute M. Dubé. La porte-parole du NPD en matière d'immigration et de réfugiés, Jenny Kwan, demande au gouvernement de fournir des détails sur l'utilisation du questionnaire. « Le nombre de fois que quelqu'un prie ne devrait avoir aucune incidence sur son statut de réfugié. Cela ne reflète pas qui nous sommes », estime Mme Kwan. Quant au député conservateur Pierre Paul-Hus, il dit que son parti appuie les efforts de la GRC pour garder les Canadiens en sécurité, mais qu’il est « contre la discrimination injuste envers quiconque en raison de leur religion. »


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Société

Loi antiterroriste

Deux poids, deux mesures?... Il y a une quinzaine de jours, la Couronne confirmait que les accusations étaient complètes en vue du procès d’Alexandre Bissonnette, qui fait face à 12 chefs d’accusation, dont six de meurtre prémédité. «Les accusations portées sont le fruit de la preuve disponible et de l’état actuel du droit au Canada», avait soulevé le procureur, écartant du même coup la possibilité d’une accusation de terrorisme.

«Ils n’ont pas pu coller les preuves exactement sur la définition de terrorisme, d’après ce qui nous a été expliqué», mentionne Boufeldja Benabdallah, vice-président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ). «Il nous semble que la loi n’a pas les verrous suffisants. On ne veut plus laisser quiconque passer entre ses mailles, donc on demande au législateur de réviser la loi», soutient-il, parlant au nom du CCIQ et de quatre autres

organismes de la communauté musulmane, qui font une sortie conjointe.

Deux poids, deux mesures Cette dernière déplore qu’il y ait deux poids, deux mesures en matière de condamnation pour terrorisme au pays, soit qu'il soit plus facile d'accuser de terrorisme un individu - souvent musulman lié au djihadisme qu'un loup solitaire comme Bissonnette, qui cible une communauté. Selon Stéphane Leman-Langlois, professeur de criminologie à l’Université Laval, elle n’a pas tort, bien au contraire. «C’est tout pensé en fonction du terrorisme islamiste [la Loi antiterroriste]», souligne celui qui est également directeur de l’Observatoire sur la radicalisation et l’extrémisme violent. Ce dernier rappelle que la Couronne doit être capable de prouver hors de tout doute raisonnable l'intention « terroriste » de

l’accusé pour mener à une condamnation, une tâche qui est loin d’être facile, précise-t-il, surtout lorsqu'il s'agit d'un individu comme Bissonnette, qui n'était pas sous le radar des autorités. Selon M. Leman-Langlois, la

solution serait plutôt d’enlever carrément l’accusation de terrorisme du Code criminel. «Ça n’ajoute vraiment rien, les peines sont déjà au maximum quand c’est un meurtre. Tout ce que ça fait, c’est encore faire une distinction qui va s’appliquer de façon beaucoup plus facile aux

CauseRIFE-Réflexion

Comment agir pour contrer les discriminations et le racisme ?

À Sherbrooke, comme ailleurs au Québec, des préjugés, des attitudes rejetantes, des méconnaissances, des fausses nouvelles, des propos et des actes xénophobes, discriminatoires et-ou racistes, existent et se multiplient sans qu’on ne sache comment réagir ni comment les prévenir. Plus encore il est très difficile d’aborder le sujet : une partie de la population le vit comme une insulte ou un jugement de valeur à priori sur l’ensemble des sherbrookois. Tabou et divisions Le tabou autour de ces questions divise les citoyen-ne-s et les place parfois en situation de tensions voire de conflits. Les questions liées au racisme et aux discriminations sont aussi prises en otage et détournées

par les débats politiques et institutionnels. La mise en œuvre de comités, se réunissant à dates fixes et comportant des membres institués, se révèle le plus souvent inefficace et peu adaptée tant à cette division citoyenne qu’à des situations imprévues et pour lesquelles il faut réagir rapidement et souvent aussi en lien avec les médias. En fait, pour faire face à ces enjeux de l’heure, il est important que des collaborations et des processus soient initiés par les membres de la société civile sherbrookoise, citoyen-ne-s, organismes communautaires, groupes divers, ensemble, pour prévenir, dénoncer et lutter contre tous les types de discriminations et de racisme ici, dans notre région! Car c’est nous toutes et

tous qui avons à y gagner come citoyen-ne-s sherbrookois-e-s.

Comment agir? Plutôt que de s’interroger sur qui sont les agresseurs et qui sont les victimes, la CauseRIFE Réflexion vise à nous propulser vers le Comment… Comment collaborer, comment agir et réagir? Avec quelles ressources médiatiques? Avec quels processus pour favoriser le Vivre ensemble plutôt que les conflits et les divisions? Toutes les personnes, groupes et organismes intéressés par le Vivre ensemble et la lutte contre le racisme et les discriminations à Sherbrooke, sont ainsi interpellés pour réfléchir ensemble et proposer des pistes pour un processus citoyen sher-

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brookois visant à contrer ensemble discriminations et racisme qui affaiblissent et empoisonnent notre communauté comme tant d’autres au Québec et dans le monde. Un rapport de la rencontre sera ensuite produit et médiatisé. Cette initiative entre dans le cadre de la Semaine Québécoise et Sherbrookoise des Rencontres Interculturelles. Elle est organisée par le RIFE, Rencontre Interculturelle des Familles de l’Estrie, et aura lieu 26 octobre de 17h30 à 19h30 au Local du Parc André-Viger (3275, rue Richard; Sherbrooke; J1L 2R9).

terroristes qui sont rattachés à l’islam qu’aux autres, donc ça envoie un message tout croche dans la société», expose-t-il. Le ministère canadien de la Justice a refusé de commenter, la cause étant devant les tribunaux.

Manifestation pour la tolérance et contre les suprémacistes blancs à Toronto Des centaines de personnes se sont rassemblées devant l'Assemblée législative de l'Ontario à Toronto dimanche 15 octobre 2017 pour ensuite entamer un marche pour la tolérance dans les rues de la Ville Reine. L'objectif était de montrer que le message de tolérance est porté par plus de monde que les messages discriminatoires. Les manifestants voulaient particulièrement dénoncer le mouvement des suprémacistes blancs qui a attiré l'attention au cours des dernières semaines avec notamment plusieurs manifestations organisées un peu partout au Canada.

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Emploi & salaires

La Ville de Montréal et ses policiers signent la nouvelle convention collective

Des civils et des cadets pour alléger les tâches des agents

La nouvelle convention collective des policiers de Montréal, dont la signature vient d’être annoncée, prévoit que des cadets-policiers pourront gérer la circulation aux abords des chantiers de construction et prévoit aussi l'ajout d'employés civils, des mesures qui permettront à la Ville de faire des économies. Des cadets pourront ainsi être appelés à faire cette tâche pour les trois quarts des heures disponibles, alors que le 25 % restant sera assumé par des agents en heures supplémentaires. La Ville affirme qu’elle sauvera jusqu’à 6,2 millions de dollars par année avec cette mesure.

De plus, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pourra employer jusqu’à 115 civils pour effectuer des tâches qui ne sont pas de nature policière. Cela entraînera des économies annuelles supplémentaires de 5,8 millions de dollars. Comme l'avait révélé RadioCanada en août dernier, la convention comprend une nouvelle clause qui écarte la possibilité de suspendre un agent sans salaire, quelle que soit la nature de l'enquête dont il fera l'objet. Cela est considéré comme un gain important réalisé par la partie syndicale.

Sur le plan salarial, la nouvelle convention prévoit des augmenta-

tions de base totalisant 12,25 % sur une période de 7 ans, auxquelles s'ajoutent une « prime de métropole » de 3,5 % sur la même période et une « prime de niveau de service » de 5 % du salaire cotisable pour l’ensemble des policiers.

Le nouveau partage des coûts du régime de retraite fera presque doubler la cotisation salariale des policiers d'ici le 1er janvier 2020, qui passera de 7 % à 13,75 %. La cotisation de la Ville de Montréal passera de 21 % à 13,75 %. Dans les deux cas, cela comprend les coûts d'un fonds de stabilisation pour partager les risques liés à la

La campagne pour un salaire minimum à 15 $ retourne dans la rue Les militants en faveur d'un salaire minimum à 15 $/l'heure sont de retour dans la rue, dimanche 15 octobre 2017, à Montréal. Ils ont amorcé leur procession dans la métropole à 10 h à la station de métro Lionel-Groulx et devaient se rendre en après-midi jusqu'au parc Jarry. La marche symbolique de 15 kilomètres devait passer notamment par la Place Émilie-Gamelin et le parc Laurier. Il s'agissait là du point culminant des journées d'action pour un salaire minimum à 15 $, qui devaient se poursuivre jusqu'à mardi 17 octobre. Les organisations militantes estiment que le Québec doit imiter l'Alberta, l'Ontario et la Colombie-Britannique, qui vont hausser leur salaire minimum à 15 $/l'heure dans les prochaines années. Au Québec, le salaire minimum est actuellement à 11,25$/l'heure. En 2016, 219 000 personnes travaillaient au salaire minimum dans la province.

gestion du régime de retraite. La convention collective, d’une durée de sept ans, est en vigueur du 1er janvier 2015 au 31 décem-

bre 2021. Le SPVM compte quelque 4500 policiers syndiqués.

Taxis Les chauffeurs toujours mobilisés contre Uber…

Des dizaines de chauffeurs de taxi n'ont pas voulu perdre de temps pour se faire voir et entendre du nouveau ministre des Transports du Québec, André Fortin, en manifestant devant son bureau du centre-ville de Montréal, mercredi 11 octobre. Ces chauffeurs s’inquiètent de la possibilité d’une entente de dernière minute qui verrait Uber poursuivre ses activités au Québec. L’entreprise de transport rémunéré avait annoncé il y a deux semaines qu’elle quitterait la province le 14 octobre, un an après le début du projet pilote permettant ses opérations, si le gouvernement n’assouplit pas les nouvelles exigences qui lui sont imposées. Québec hausse notamment à 35 heures la durée de formation des chauffeurs, en plus de resserrer le processus de vérification des antécédents judiciaires par la police et de requérir une inspection mécanique tous les 12 mois.

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« Nous sommes ici pour dire au gouvernement de se tenir debout et de ne pas plier devant Uber », a déclaré un porte-parole du syndicat Regroupement des travailleurs autonomes Métallos, Wilson Jean Paul. Des manifestants affirment que rien n’a changé depuis l’annonce du gouvernement et que rien n’arrivera à la date limite de samedi. « C’est seulement de la publicité gratuite pour Uber », a soutenu un chauffeur, Hassan Kattoul. Celui-ci affirme que si le gouvernement ne met pas fin au projet pilote, les chauffeurs de taxi devraient obtenir compensation pour leurs pertes de revenu et la valeur diminuée de leurs permis. La Cour supérieure a récemment rejeté une requête de chauffeurs de taxi qui visait à faire déclarer illégaux les services d’Uber.

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Entreprise

PME Les impôts ramenés à 9% Le taux d'imposition des petites et moyennes entreprises (PME) sera réduit à neuf pour cent, une mesure que le gouvernement libéral avait promise, puis abandonnée. Justin Trudeau s'est ainsi ravisé et il instaurera cette baisse d'impôts en deux temps. Le taux d'imposition des PME passera à 10 pour cent dès le 1er janvier prochain, puis à neuf pour cent en janvier 2019. Le premier ministre en a fait l'annonce, peu après midi, lundi, à Stouffville, en Ontario. La mesure doit servir à dorer la pilule de la réforme fiscale, mal accueillie par plusieurs. En annonçant la baisse d'impôts pour les PME, le gouvernement a également fait savoir que sa réforme sera rajustée. Dans le communiqué de presse expliquant les changements, on dit «simplifier la proposition». Le gouvernement entend toujours limiter la possibilité pour les propriétaires de sociétés privées de réduire leurs impôts en versant une partie de leur revenu à des membres de leur famille qui ne contribuent pas aux activités de leur entreprise. Mais dorénavant, on détaille clairement quels critères «raisonnables» seront utilisés pour évaluer si les membres de la famille contribuent ou pas à l'entreprise.

On offre quatre principes de base: les apports en main-d'oeuvre, les apports en capitaux, la participation aux risques financiers et les apports antérieurs relativement à la main-d'oeuvre, aux capitaux et aux risques. De plus, le gouvernement abandonne complètement son intention de restreindre l'accès à l'exonération cumulative des gains en capital. M. Trudeau et son ministre des Finances, Bill Morneau, se sont rendus aux arguments de ceux qui craignaient que pareille restriction ne nuise aux transferts intergénérationnels d'une entreprise familiale comme une ferme. «Aucune mère, ni aucun père, ou grand-mère, ou grand-père ne devrait avoir à choisir entre prendre leur retraite dans la dignité ou garder l'entreprise dans la famille. C'est pour cette raison que nous ne modifierons pas les règles relatives à l'exonération cumulative des gains en capital», a expliqué M. Trudeau en entamant sa conférence de presse. Et avant de répondre aux questions de journalistes, il a voulu répondre aux critiques de sa réforme. «Nos adversaires politiques nous accusent de monter les gens les uns contre les autres lorsque nous adoptons des réformes dont le pays a grandement besoin, a-t-il

rappelé. Alors, permettez-moi d'être très clair: le problème, ce n'est pas les gens, c'est le système. Le système que nous avons en ce moment est injuste. Le système que nous avons en ce moment encourage les riches à payer moins d'impôts et réclame plus d'impôts de la classe moyenne.» Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il aura attendu trois ans avant de livrer sa promesse de baisse d'impôts aux PME à neuf pour cent, il a répondu qu'il lui fallait d'abord s'assurer que les contribuables les plus riches et qui se prétendaient, faussement, à la tête d'une PME ne profitent d'une autre baisse d'impôts qui ne devrait pas leur revenir. Au départ, le plan de réforme fiscale du gouvernement Trudeau citait les cas d'avocats et de médecins qui saupoudraient une partie de leurs revenus aux membres de leurs familles, même si ceux-ci ne travaillaient pas pour eux, afin de payer moins d'impôts. Avant d'aller à Stouffvile, M. Trudeau avait réuni son caucus au parlement pour mettre les élusau parfum. En arrivant à la réunion, certains critiques de la réforme ne semblaient pas prêts à se laisser convaincre. «Il y a des clarifications qui doivent quand même être apportées sur ce qui va être dit», a dit Nicola

Di Iorio. Le député montréalais savait d'avance ce que son premier ministre et son ministre des Finances se préparaient à présenter à l'ensemble des députés. «On va avoir des énoncés somme toute assez généraux encore ce matin. Étant donné que c'est une loi fiscale, faut voir comment ça va se transposer au niveau des textes», a insisté M. Di Iorio. À sa sortie de réunion, le député était plus conciliant. «Je pense que les Canadiens et Canadiennes vont être contents d'apprendre ce que le gouvernement va faire», a-t-il déclaré. Le député Di Iorio a révélé qu'en plus de l'annonce de lundi, son gouvernement annoncera d'autres mesures mercredi et d'autres encore jeudi afin de «répondre aux préoccupations que les gens ont exprimées». Son collègue Wayne Long est de ceux qui se sont exprimés le plus bruyamment. En votant contre son gouvernement pour une motion conservatrice qui réclamait plus de consultation sur la réforme fiscale, le député du NouveauBrunswick a été puni. À sa sortie de la réunion de lundi

matin, il se disait «très, très prudemment optimiste», d'un «optimisme que je n'ai pas eu depuis longtemps». «Les choses vont s'arranger», a encore assuré M. Long. Plus emballé, le député manitobain Dan Vandal a promis «une semaine extraordinaire». Annoncée à la mi-juillet, la réforme fiscale se proposait de faire disparaître certaines échappatoires. Les détracteurs de la réforme estimaient que les changements proposés nuiraient injustement aux fermiers et aux propriétaires de PME. «Le problème qu'il y avait avec le plan, c'est qu'il n'y avait pas de nuances. C'était un filet qui était lancé. Et tout ce qui tombait dans le filet, on le ramassait», a illustré le député Di Iorio, qui semble croire que maintenant, ces nuances ont été apportées.

Initiatives

IVème édition du Forum du développement économique de Saint-Michel Le vendredi 1er décembre 2017 Pour sa quatrième édition, le Forum du développement économique de Saint-Michel vise à encourager l’émergence de nouveaux projets entrepreneuriaux et socioéconomiques avec un potentiel de création d’emplois dans le quartier. Sur le thème Dans l’œil de Saint-Michel, l’événement veut servir d’accélérateur de projets innovants et créatifs en permettant aux futurs entrepreneurs et organismes de réunir toutes les conditions de succès de leur projet. Lors de l’événement, les participants pourront assister à la conférence d’un entrepreneur reconnu internationalement, connaître six projets d’entreprise prometteurs pour le développement du quartier, prendre part à des ateliers thématiques et établir des relations d’affaires entre eux. Dans l’œil de Saint-Michel vise à donner un coup de pouce au démarrage d’entreprises génératri-

ces d’emplois en leur permettant de bénéficier de l’expertise de gens d’affaires qui ont fait leur marque et en offrant 20 000 $ en bourses pour soutenir le démarrage et l’implantation de projets. Le Forum du développement économique de Saint-Michel aura lieu le vendredi 1er décembre 2017, de 8 h à 12 h, à la TOHU, située au 2345, rue Jarry Est. L’événement est une initiative des élus de Saint-Michel aux niveaux local, provincial et fédéral et est réalisé en collaboration avec PMEMontréal Centre-Est. Appel de projets innovants et créatifs L’appel de projets s’adresse aux regroupements de personnes, de citoyens ou d’organismes à but non lucratif (OBNL) et aux entreprises qui ont un projet entrepre-

neurial ou socioéconomique présentant un potentiel de création d’emplois dans Saint-Michel. Ces derniers peuvent présenter leur projet dans l’une ou l’autre des catégories suivantes : - Catégorie « Démarrage d’entreprise » : s’adresse aux projets d’affaires et aux entreprises ayant moins de 3 années d’activité dans le quartier de Saint-Michel - Catégorie « Implantation d’entreprise » : s’adresse aux entreprises souhaitant s’implanter dans le quartier de Saint-Miche. Critères de sélection Trois projets dans chacune des catégories seront retenus pour le Forum en raison de leur potentiel de création d’emplois, de la pérennité et de la viabilité du projet, de l’expertise des promoteurs, des retombées anticipées pour le quartier et de leur caractère inno-

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vateur. Les projets soumis seront évalués par un comité de sélection formé de représentants de l’arrondissement de Villeray– Saint-Michel–Parc-Extension, de PME MTL Centre-Est, de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal et de Filaction. Les initiateurs des projets retenus devront être disponibles pour participer à une séance de préparation dans la semaine du 17 novembre 2017 en prévision de la présentation de leur projet d’entreprise lors du Forum. Ils auront à présenter leur idée d’entreprise à l’ensemble des participants et devant un jury composé d’experts en affaires. Le jury sélectionnera un lauréat par catégorie qui recevra une bourse de 10 000 $ et bénéficiera d’un accompagnement pour le développement de l’entreprise. Le Service d'aide à l'exportation de la Chambre de commerce de l'Est de

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Montréal offrira par ailleurs un forfait d'accompagnement d'une valeur de 299 $ à l'entreprise finaliste au meilleur potentiel d'exportation. Comment participer? Pour présenter un projet, les promoteurs doivent soumettre leur dossier de candidature incluant : - la fiche d’inscription à l’appel de projets; - le plan d’affaires et les prévisions budgétaires ou le bilan financier de l’entreprise (modèles fournis à titre indicatif dans la boîte à outils); - le curriculum vitae des promoteurs. Les dossiers de candidature doivent être soumis au plus tard le 31 octobre 2017, à 23 h 59, à l’adresse de courriel suivante : mariana.perez-levesque@ville. montreal.qc.ca.


Technologies & innovation

Une journée dédiée à l'innovation à Radio-Canada

C’est quoi le virage numérique? Certains des plus grands noms associés à l'innovation se sont réunis dans les locaux de Radio-Canada pour discuter d'avancées technologiques et de leur influence future ou actuelle sur nos vies. Intelligence artificielle, éthique des objets connectés, avenir des médias, connaissance fine des auditoires, voici quelquesuns des sujets abordés dans le cadre de cette journée baptisée « Regards sur l’innovation » et animée par Annie Desrochers, au studio 43 de la Maison de Radio-Canada, à Montréal. C’est le chercheur en intelligence artificielle Yoshua Bengio, titulaire au Département d'informatique et recherche opérationnelle de l'Université de Montréal, qui a ouvert le bal. L’éminent spécialiste a expliqué les enjeux actuels entourant le développement de l'intelligence artifici-

elle. Il a ensuite répondu aux questions de Jean-René Dufort et à celles des internautes qui suivaient la diffusion en direct sur Facebook. «On essaie de construire des ordinateurs qui sont un peu moins stupides, parce qu'ils sont très, très stupides aujourd'hui, a lancé Yoshua Bengio d'entrée de jeu. On est encore très loin d'avoir des ordinateurs qui ont atteint le niveau d'intelligence des humains» a-t-il notamment affirmé. Les objets connectés ont ensuite été au cœur d'une discussion entre l’animatrice Isabelle Richer et Nicolas Merveille, professeur à l’École polytechnique et au Département stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l'ESG UQAM. Pour le Pr Merveille «Une donnée, ce n'est pas une

information. Une donnée, ça peut être une couleur, une émotion, une interaction, une note, une lettre. Et c'est à partir de l'assemblage de ces données qu'on va produire une information. De la même manière qu'on peut faire dire ce que vous voulez à un montage d'images, vous pouvez faire dire ce que vous voulez à une quantité de données». La journée s’est conclu par une conférence donnée par JeanFrançois Gagné, cofondateur et président-directeur général d’Element AI. Le virage numérique Pour Radio-Canada, cette journée était un bon moyen d’exposer concrètement au grand public les efforts qu’elle déploie pour se moderniser, à une ère de transformations de l’industrie des médias. « Il y a des exemples concrets, et il est même difficile de ne pas tous

les nommer, explique Maxime St-Pierre, directeur général des médias numériques à RadioCanada. Il y a le robot conversationnel de Radio-Canada Info, sur Facebook, qui propose chaque jour des faits saillants en information, ou encore l'assistant vocal de Google, sur les appareils Home, qui peut lancer ICI Première ou ICI Musique en quelques mots. » D’un point de vue moins public, M. St-Pierre indique que Radio-Canada accueille aussi des innovateurs grâce à un programme d’incubateur d’idées qui donne la chance à des jeunes pousses et à des étudiants de donner vie à des projets qui vont répondre à des besoins

de l’industrie des médias. Un partenariat récent entre la société d’État et Element AI a d’ailleurs mené un jeune chercheur à s’installer dans les locaux de Radio-Canada à Montréal pour concevoir une application qui pourrait servir à détecter les fausses nouvelles. Les employés de Radio-Canada sont aussi encouragés à réfléchir à des solutions innovantes à des problèmes rencontrés dans le contexte de leur travail par le biais du programme l'Accélérateur d’idées, qui peut les mener à décrocher une bourse pour réaliser leur projet, ajoute Maxime St-Pierre.

Sécurité : les attaques sur mobile explosent

La Ville met en garde les Montréalais contre des tentatives d'hameçonnage par texto

Si les pirates continuent de s'attaquer aux ordinateurs fixes, les smartphones deviennent une cible de choix. Les failles, notamment dans les applications mobiles, sont nombreuses et les utilisateurs n'ont pas encore pris l'habitude de faire les mises à jour de sécurité pour leur appareil ou pour les applications qu'ils utilisent. Résultat : les smartphones sont vulnérables.

Faux constat d’infraction et vraie arnaque…

Des fraudeurs tentent d'arnaquer des Montréalais par texto, prévient la Ville de Montréal, qui invite la population à être vigilante et à dénoncer ces tentatives d'hameçonnage. Depuis quelques temps, plusieurs propriétaires de téléphone portable reçoivent des messages textes les informant que la Ville de Montréal leur a versé un remboursement à la suite d'un constat d'infraction. Ces messages sont accompagnés d'un lien vers un site similaire à celui d'Interac.

C’est la vulnérabilité des téléphones portables mais également les données qu'ils contiennent, notamment bancaires, pousse les pirates à augmenter leurs attaques contre ces appareils.

« Ne cliquez pas sur ces liens, sous aucun prétexte », écrit la Ville sur Twitter. « Si vous recevez un message similaire, contactez sans tarder le Centre antifraude du Canada au 1 888-495-8501 », ajoute-t-elle, invitant les internautes à partager la mise en garde.

1,7 million d'attaques par mois La dernière étude d'Avast, spécialiste de la sécurité informatique, dévoilée le 11 septembre 2017 à l'occasion du Mobile World Congress Americas, révèle que le nombre d'attaques contre les smartphones a fortement augmenté au deuxième trimestre 2017 par rapport à la même période de 2016. Avast a identifié 1,7 million d'attaques par mois entre avril et juin 2017, contre 1,2 million par mois en 2016.

La Ville de Montréal a indiqué par courriel que ces tentatives d'hameçonnage sont indépendantes de ses serveurs. « Il n’y a aucune faille de sécurité des services informatiques de la Ville de Montréal », affirme son porte-parole, Frédéric Amiand. L'administration municipale n'est pas la seule institution à servir de prétexte pour les fraudeurs. Plusieurs messages similaires circulent actuellement au nom d'Hydro-Québec et d'Apple, par exemple.

Cette augmentation, d'environ 40 % sur un an, vise essentiellement à obtenir des informations confidentielles comme le signale Gagan Smith, directeur général de la section mobile et IoT d'Avast. Il souligne également que « les stratégies des hackers deviennent de plus en plus agiles et dangereuses ». Les utilisateurs de smartphones se doivent donc de redoubler de vigilance et d'installer une solution de sécurité

Ces messages rappellent aussi ceux reçus par une Sherbrookoise, flouée de 2000 $ en février dernier par un fraudeur ayant utilisé le nom de Bell Mobilité pour arriver à ses fins. Les fonds promis – 28,97 $ – ont bien été déposés dans son compte de banque. Toutefois, ce que la victime ne savait pas, c'est que les fraudeurs avaient maintenant accès à toutes ses informations bancaires et qu'ils pouvaient se servir allégrement.

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spécifique pour leurs appareils. Les principales menaces pour les mobiles Les hackers ont deux méthodes principales pour capter les informations personnelles et bancaires des utilisateurs : les Rooters et les Downloaders, selon l'étude d'Avast, qui représentent à eux seuls 45,56 % des attaques identifiées. 22,80 % des attaques se font par Rooter : le logiciel malveillant essaye d'obtenir un accès aux paramètres root du smartphone. Une fois obtenu, il peut tranquillement voler les informations ciblées. 22,76 % des attaques sont des Downloaders ou Droppers : le but est d'utiliser l'ingénierie sociale pour piéger les utilisateurs et leur faire télécharger des logiciels malveillants. Les Droppers ont en plus la capacité d'afficher, en plein écran, des publicités permettant aux pirates de gagner de l'argent et rendant souvent l'utilisation du smartphone impossible. Moins fréquentes, les attaques par le biais de fausses applications ne représentent que 6,97 % des cyberattaques identifiées par Avast. Ces fausses applications sont généralement bloquées par les plateformes de téléchargement avant qu'elles ne puissent sévir, mais si elles sont installées, elles affichent des publicités indésirables et peuvent télécharger d'autres logiciels malveillants sur l'appareil.

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Environnement & Santé

Festival «Zéro» déchet de Montréal La première édition du Festival Zéro déchet de Montréal, récemment organisée au Marché Bonsecours a connu un succès inattendu. Plus de 6700 personnes ont en effet participé à l'événement, plus du double de ce qui avait été prévu. Selon les organisateurs, la popularité de l'événement – le premier du genre en Amérique du Nord – trahit l'intérêt grandissant des Québécois pour un mode de vie plus écoresponsable et une manière de consommer qui entraîne moins de gaspillage. Les organisateurs avaient prévu 20 conférences et 25 ateliers pratiques pour sensibiliser les participants aux pratiques zéro déchet et leur donner des trucs pour éviter le gaspillage alimentaire, recycler et réutiliser davantage. L’objectif des membres fondateurs de ce festival était de faire découvrir le mode de vie zéro déchet. «La devise du festival est "inspir-

er, outiller, agir". Inspirer par le biais de conférences et d’ateliers pratiques. Outiller en visitant la foire aux exposants. Et puis agir à la maison pour s’engager dans une démarche de réduction des déchets» a affirmé Cynthia Bouchard-Gosselin, membres du comité organisateur du Festival. Dans la section foire du festival, 55 exposants présentaient leurs initiatives zéro déchet. Certains proposaient des cours pour apprendre à fabriquer soi-même du savon, du dentifrice ou encore de la crème hydratante. D’autres proposaient des couches et des lingettes lavables, des bouteilles ou d'autres contenants réutilisables ou encore des vêtements recyclés. Plusieurs épiceries et groupes d’achat zéro déchet étaient aussi présents. Parmi ceux-ci, figure le groupe d’achat NousRire, qui propose à ses membres d’acheter leurs aliments en vrac en apportant leurs pots de verre ou autres contenants pour contrer le surem-

ballage de la nourriture.

Selon son cofondateur, Adam Taschereau, le mouvement zéro déchet est en plein essor : «C’est extraordinaire! Il y a plein d’épiceries biologiques en vrac qui ouvrent un peu partout au Québec. On sent une grande réceptivité et une grande curiosité des gens envers le mode de vie zéro déchet» a-t-il déclaré. Marie Gaucher, la coordonnatrice de La Transformerie, explique pour sa part comment son entreprise s’inscrit dans le mouvement zéro déchet en luttant contre le gaspillage alimentaire : « On récupère des fruits et légumes invendus chez les petits commerces en alimentation et les épiceries avant de les transformer en différentes recettes de tartinades salées et sucrées. » Le mouvement zéro déchet interpelle de plus en plus de Québécois parce qu'il propose des actions simples et positives, selon Cynthia

Bouchard Gosselin : « On apporte des solutions au lieu de parler des problèmes par rapport aux changements climatiques par exemple. Les gens viennent ici et repartent avec les outils qui leur conviennent. » Et pour conclure, laissons la parole à une participante au festival : «Je trouve important qu'on diminue nos déchets pour la planète. C'est une réalité qu'on ne

peut pas cacher. Si chacun commence à faire ses petites affaires, tranquillement, on va peut-être en arriver à une solution prometteuse». Les organisateurs du premier Festival zéro déchet espèrent que le festival servira de tremplin pour propulser de nouvelles initiatives écoresponsables au Québec.

Si vous avez soif…

La meilleure eau municipale du Québec est à Sherbrooke Les villes de Montréal et de Sherbrooke ont remporté le prix de la meilleure eau municipale de la province lors du Symposium sur la gestion d'eau, qui avait lieu au Centre des congrès de Lévis. Pour une quatrième année, les municipalités étaient invitées à participer au concours durant l’événement organisé par le Réseau environnement, un organisme à but non lucratif. Plus de 350 participants devaient donner une note de 1 à 10 pour déterminer dans quelle ville l’eau est la meilleure à boire. Quinze échantillons d’eau potable provenant de neuf municipalités étaient en lice : Québec, Montréal, Saint-Eustache, Rosemère, Sherbrooke, Gatineau, Laval, Saint-Zotique et SaintJean-sur-Richelieu.

«Il y a certaines petites différences, mais elles sont toutes très bonnes» a cependant tenu à relativiser Yanick Fortier, surintendant du Service des eaux de la Ville de Saint-Eustache. Sherbrooke a reçu le prix du jury, composé d’experts en eau potable et d’un sommelier. Les membres devaient évaluer le goût, la clarté et l’odeur. La municipalité pourra donc participer à la compétition nordaméricaine de l’American Water Works Association, qui aura lieu à Las Vegas en juin 2018. Montréal a été récompensée par le public, constitué des participants du symposium. Ils devaient choisir à l’aveugle leur eau favorite.

« Un peu comme le vin, si tu aimes ou tu n’aimes pas, comme on n’a pas de formation ou quoi que ce soit. On y va vraiment avec notre goût personnel », a expliqué le surintendant du Service des eaux de la Ville de Saint-Eustache, Yanick Fortier.

goûter l’eau alors qu’on a l’impression que l’eau n’a pas de goût» a-t-il dit.

Le goût de l’eau Jean Lacroix, le présidentdirecteur général de Réseau environnement, a indiqué que l’eau a des goûts variables, comme le vin.

Les villes de Bécancour, L’Assomption, Laval, Montréal, Québec, Rivière-du-Loup, Rouyn-Noranda et Victoriaville devancent de trois fois les critères du Règlement sur la qualité de l’eau potable.

« On essaie de démontrer [...] qu’il y a une variabilité parce que même quand on est habitués comme spécialistes, on découvre lorsqu’on fait les 15 stations que chaque station a ses particularités. Quand on retourne chez soi, on ne perçoit plus l’eau de la même façon. On se met à essayer de

Vingt-six municipalités ont été aussi récompensées puisque la qualité de leur eau potable dépasse les critères du gouvernement.

Les stations de traitement de Beauharnois, Gatineau, Montréal, la Régie d’aqueduc intermunicipale des Moulins, Rosemère, Saint-Eustache, Saint-Henri, Saint-Jean-sur-Richelieu, SaintZotique et Trois-Rivières ont atteint des critères de qualité de

l’eau deux fois supérieurs. Les enjeux Le symposium permet chaque année d’échanger sur la gestion de l’eau potable. « La gestion de l’eau, c’est le cycle de l’eau complet. On regarde autant à partir de la captation de l’eau, sa consommation, son économie d’eau, et son traitement lorsqu’on la retourne dans la rivière », a expliqué le PDG de Réseau environnement, Jean Lacroix. Selon lui, le financement de l'eau potable et son économie figurent parmi les principaux défis des municipalités en 2017. « On a l’impression que l’eau ne coûte rien, mais elle a un coût important. Il va y avoir un grand débat dans la prochaine année sur le coût de l’eau », a-t-il souligné.

83 millions $ pour le réseau d'eau potable de Montréal La Ville de Montréal recevra un maximum de 83 millions $ des gouvernements fédéral et provincial pour les travaux de réfection de son réseau d'égouts et d'aqueducs.

Le comité exécutif a entériné mercredi une nouvelle entente à cet effet avec le ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire. L'entente établit que la

Ville aura accès à des subventions pour des travaux atteignant au maximum 100 M$ par le biais du Fonds pour l'eau potable et le traitement des eaux usées (FEPTEU).

Le FEPTEU est un fonds initié par le gouvernement fédéral. Les travaux sont financés à 50% par Ottawa et 33% par Québec, le reste étant à la charge des municipalités. La subvention maximale de

Montréal sera donc de 83 M$ et la Ville paiera 17 M$. La responsable de l'eau au comité exécutif, Chantal Rouleau, s'est réjouie de cette entente.

«Cette entente permettra la réhabilitation et la réfection du réseau secondaire d'aqueducs et d'égouts sur environ 300 tronçons. Elle nous permettra d'augmenter le nombre

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de travaux à faire pour mettre à niveau notre réseau», affirme Mme Rouleau.

Les imprévus aux contrats financés par le FEPTEU sont entièrement à la charge des municipalités. Dans les documents soumis aux élus, les fonctionnaires soulignent donc que la facture pour la Ville pourrait dépasser 17 millions $.

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Rappelons que Montréal met les bouchées doubles depuis plusieurs années pour refaire et remettre aux normes ses installations d'eau potable. Des travaux importants ont cours ou sont prévus sur une grande partie du réseau, ainsi que dans les stations de pompage, les réservoirs et la station d'épuration JR-Marcotte.


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Actes

Les Infusions culturelles d’AIME-Québec et Dar al Maghrib

Six thés pour une cité… Nous avions dès octobre 2013 décelé le potentiel de la naissante organisation, mais AIME-Québec nous surprend encore! À l’occasion de ses 4 ans elle a organisé avec le CCM au Collège Letendre à Laval une après-midi riche en couleurs…et en saveurs! Le plaisir était plus grand encore, puisque cette 2ème édition d’ « Infusion culturelle » a mis le Maroc à l’honneur. Dans le droit fil de sa mission, à savoir le rapprochement des personnes de toutes les cultures du Grand Montréal, AIME-Québec a invité plusieurs pays à participer : Japon, Chine, Thaïlande, Inde, Sénégal, Tunisie, Égypte, Palestine et, bien sûr, le Maroc. Et au coeur du programme, le thé; en fait les thés, puisque : Japon, Chine, Thaïlande, Inde,

(Hammams), livres étaient proposés à l’assistance. Sénégal et Maroc étaient invités à nous faire partager leurs cérémoniaux, usages et traditions entourant ce breuvage. Thé, « sanThé » et « diversiThé » étaient au rendezvous…sans oublier que le public a été « gâThé » par des pâtisseries de la plupart des

pays participants! Toutes les personnes présentes ont loué la qualité du travail accompli par AIME-Québec que ce soit dans l’esthétique des décors, l’affabilité de l’accueil ou la variété des stands. Produits de détente, livres, produits d’artisanat, différents thés et infusions, spas marocains

Thé et gâteaux ont été offerts généreusement par les participants. Il y a eu également une boulangerie qui faisait déguster différents pains avec de l’huile d’olive. L’ambiance était festive et plusieurs dizaines de lots ont été tirés.

Plusieurs personnalités étaient présentes : le Maire de Laval, le député du comté, des élus municipaux. Des confrères des Webmédias et des radios étaient là également. Bravo AIM E-Québec et CCM, merci à Khadija Erbib, présidente de l’Association et M. Jaâfar Debbarh, directeur du CCM pour cette belle fête.

1ère édition du Colloque Social de l’Association Racines

Familles immigrantes : Identifier des approches, relever des défis… Organisé par l’association Racines, le Colloque Social, tenu le 6 octobre 2017, s’est déroulé dans une ambiance stimulante. Cet événement a rassemblé 200 personnes dont des professionnels, des chercheurs, des intervenants sociocommunautaires, des étudiants et des enseignants qui s’intéressent de près aux enjeux et défis des familles d’origine maghrébine au Québec.

L’objectif du Colloque Social était d’identifier les meilleures approches pour les familles maghrébines et de formuler des recommandations communes à des professionnels dans le but de répondre aux défis de ces familles immigrantes au Québec. Conférenciers et animateurs ont su capter l’attention du public sur ces enjeux fondamentaux. Le colloque était aussi une occasion privilégiée de discuter des diffi-

cultés rencontrées par les nouveaux arrivants, mais surtout d’identifier les pratiques permettant de mieux accompagner les familles dans leur cheminement au sein de la société québécoise.

d’un document synthèse qui sera effectué par l’Institut de recherche sur l’intégration professionnelle des immigrants (IRIPI) afin d’apporter leurs expertises à sa réalisation.

Afin de donner suite aux échanges nombreux et stimulants de la journée, la récupération des informations diffusées au cours de la journée-informations fera l’objet

Racines tient à remercier tous les participants, les conférenciers, les partenaires et les bénévoles qui ont contribué à la réussite de cet événement. À souligner la

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présence de Madame Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion et de Madame Habiba Zemmouri, Consule général de la Royaume du Maroc au Canada. Un remerciement particulier au Centre culturel Marocain à Montréal et à la Confédération des Organismes Familiaux du Québec (COFAQ), partenaires officiels de ce premier colloque social.

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Racines est une association qui a pour but de favoriser le développement socioculturel des familles d’origines maghrébines pour qu’elles puissent s’épanouir dans la société québécoise. Source: www.associationracines. ca président@associationracines. ca


Cultures

‘’Mohammed V, le Sultan’’

Le livre de Guillaume Jobin présenté au Centre culturel Dar al Maghrib Guillaume Jobin, qui vit à Rabat depuis plusieurs années et dirige au Maroc l'École supérieure de journalisme, présentait en ce mois d’octobre à Montréal son ouvrage ‘’Mohamed V, le Sultan’’. Deux rencontres avec le public ont été consacrées à cette activité dans le cadre du cycle de conférences du Centre culturel Dar Al Maghrib. Feu Mohammed V et les marocains juifs Le premier évènement s’est tenu le mardi 17 octobre à 20h à la Congrégation sépharade Or Hahayim. C’est avec cette dernière et la Communauté sépharade unifiée du Québec que le Centre culturel a organisé cette première rencontre avec Guillaume Jobin. Le conférencier lors de ce meeting retracait l’histoire dorée de Feu Mohammed V et les marocains juifs. Ce fut l’occasion de se remémorer comment Feu Mohammed V avait protégé 250 000 Juifs du royaume, des nazis et des forces d’occupation françaises de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale. En effet en 1941, alors que le Maroc était encore sous protectorat français contrôlé par un gouvernement pro-Vichy, le roi Mohammed V avait refusé d’appliquer les lois discriminatoires aux juifs du royaume du Maroc. « Il n’y a pas de juifs au Maroc, seulement des sujets », aurait-il déclaré. Ce sont des faits qu’aiment à se rappeler les communautés juives où qu’elles se trouvent. La conférence qui sera animée par Guillaume Jobin sera

l’occasion encore une fois dans le cercle de la communauté sépharade de Montréal, de rendre hommage au regretté monarque maintes fois distingué à titre posthume pour sa politique courageuse. La vie et l’œuvre du 98ème et dernier Sultan Une deuxième conférence réunissait le public et Guillaume Jobin le 18 octobre à 18 heures dans les locaux du Centre culturel et offrait l’occasion de revisiter l’histoire de feu Mohammed V, figure emblématique et essentielle de la vie politique et sociale du Maroc. Guillaume Jobin plongeait au cours de cette rencontre, le public dans le récit de la vie de Mohammed V, 98ème et dernier sultan du Maroc. L’auteu ra narré comment après la révolution marocaine de 1956, Feu Mohammed V a pris le titre de roi et comment il s’est opposé à la présence française au Maroc, sous la forme d’un protectorat depuis 1912. Entre ‘’mythes de la période 1925-1945’’ et réalités, Guillaume Jobin a raconté l’expérience du monarque alaouite considéré par son peuple comme le père de la nation marocaine. Il a exposé aussi lors de son récit, les dimensions politiques, économiques et les enjeux de l’époque au Maroc. Plus qu’un simple rappel de l’histoire, ces deux conférences ont permis de méditer sur les leçons de cette partie de l’histoire du Maroc.

Trilogie A noter que, Guillaume Jobin qui animait ces deux conférences, est docteur en médecine et

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diplômé d’HEC. Président de l’Ecole supérieure de journalisme de Paris, il a publié deux livres d’histoire "Lyautey, le Résident" en 2014 et "Mohamed V, le Sultan" en 2015 ainsi qu’un roman

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d’espionnage "Route des Zaërs" en 2015 suivi de ‘’Anfa supérieure’’ en 2016. Le troisième tome de sa trilogie historique ‘’Hassan II, Le Prince’’ est prévu pour fin 2017.


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Sports

Soccer - Football : En attendant la CAN 2019

Le Maroc accueille le CHAN 2018

La candidature du royaume a finalement été retenue pour abriter l’édition 2018 du Championnat d’Afrique des nations, après le retrait de l’organisation au Kenya. Un tour de chauffe pour le Maroc, qui a l’ambition d’organiser la prochaine CAN et le Mondial 2026.

Fin du suspens ! Le Maroc est désormais le pays hôte du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2018. C’est ce qu’a finalement décidé, à l’unanimité, le Comité d’urgence de la Confédération africaine de football (CAF) réuni à Lagos le samedi 14 octobre. Trois semaines auparavant, la Confédération africaine avait retiré au Kenya l’organisation de cette compétition, réservée exclusivement aux joueurs évoluant dans les champion-

nats nationaux, « au regard des retards accumulés et de différents rapports de missions d’inspection conduites dans le pays. »

Entre temps, le Maroc et la Guinée équatoriale avait présenté leur candidature pour abriter ce championnat, tandis que l’Éthiopie avait présenté un dossier non complet. « La Fédération éthiopienne a envoyé une manifestation d’intérêt sans une garantie gouvernementale », a précisé Ahmad Ahmad, le président de la CAF pour justifier la mise à l’écart de la candidature de l’Éthiopie. Du 12 janvier au 4 février Ainsi du 12 janvier au 4 février 2018, les stades de Casablanca, Tanger, Marrakech et Agadir vibreront au rythme du football africain, lors de cette

5ème édition du CHAN. « C’est une compétition qui prend de plus en plus d’ampleur et commence à attirer public et sponsors, nous confie une source fédérale. Mais surtout, c’est l’occasion pour le Maroc de confirmer sa capacité d’organiser des grands événements footballistiques. »

Le CHAN 2018 n’est, en fait, qu’un tour de chauffe pour le royaume. Le Maroc lorgne en effet avec insistance sur l’organisation de l’édition 2019 de la compétition continentale majeure : la Coupe d’Afrique des nations (CAN). La CAF, qui a décidé de porter le nombre de participants de 16 à 24 pays pour cette CAN, formule encore des doutes quant à la capacité du Cameroun d’abriter l’événement.

L’ultime challenge Le Maroc, qui avait renoncé à l’organisation de la CAN 2015, en raison du risque de propagation du virus de l’Ebola, se retrouverait en pole position si la CAF venait à estimer que les infrastructures camerounaises ne sont pas suffisantes.

Le royaume est, par ailleurs, candidat à l’organisation de la Coupe du monde 2026 et enchaîner des manifestations continentales servirait à renforcer son dossier et lui permettrait de rivaliser avec la candidature des pays d’Amérique du Nord : ÉtatsUnis, Canada et Mexique.

Judo : Mortada Bakhouche En route pour l’Open Québec 2017… Par Wahid Megherbi " Je tiens à garder mon entourage propre, cela me conférera des règles de vie qui resteront pour moi des digues d'amarrage lors de mon long parcours de vie " affirme d’emblée Mortada Bakhouche. Le propos est ferme; mais il révèle combien la timidité évidente de Mortada cache mal son enthousiasme à exprimer son ardent désir de s’octroyer les atouts appropriés pour continuer son épopée, celle d’évoluer dans le monde du sport des Arts martiaux et d’y marquer son empreinte avec l'obtention de titres et graduations de renommée. Mortada Bakhouche a 20 ans

dont 15 années de pratique du Judo, sport qu'il a découvert à l'âge de 5 ans dans sa ville natale Oran , deuxième ville d' Algérie . " J'ai débuté en compétition à l'âge de 10 ans, ce qui m'a mis très tôt, devant mes premiers défis de vie .Je devais être le meilleur et m'imposer dans un environnement où la sélection est très rude " " À 15 ans, mon but était de monter sur les podiums pour être sélectionné dans l’équipe nationale algérienne de Judo .J' ai travaillé dur sous la supervision de mes coachs qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour que je sois récipiendaire de médailles " a affirmé Mortada.

Il est vrai aussi que d'autres challenges allaient attendre ce jeune athlète qui pense que le moral et le respect de soi et le respect d'autrui sont des socles essentiels pour toute personne désirant évoluer dans le monde des Arts Martiaux et dans le Sport en général. Mortada a participé à de nombreuses compétitions au Canada. Il a décroché, ainsi, la médaille d'or dans la catégorie des - 81 kgs lors de la coupe de Montréal en 2014. Il fut également 5ème lors de l'Open du Québec en 2016. Il pense avancer dans le classement du podium lors de sa prochaine participation à l'Open du

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Québec qui se tiendra en Novembre 2017 à Montréal. "J'ai beaucoup appris sur la pratique du Judo au Québec et au Canada. J'ai eu le privilège de côtoyer d'éminents coachs qui n'ont pas tari d'enseignements et de conseils à mon égard .Je les en remercie infiniment et j'espère ne pas les décevoir" m'a

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affirmé notre jeune champion avec un air décidé à toujours avancer vers le meilleur. Persévérance, témérité et respect seront pour Mortada Bakhouche des valeurs et outils qui le mèneront vers les meilleures places des podiums au Canada. Il s'en est fait une promesse.


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