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nº 305 du 15 au 28 juin 2017

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L’Humain : une histoire à ré-imaginer; une identité à remodeler

Et pour 100 000 ans de plus… Page 5

Forum des Compétences Canado-Marocaines

À la rencontre de l'Autre : un Ramadan inclusif

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Un Parti Québécois plus Vert et plus ouvert?

Poussée de haine au Canada

L’islamophobie explose (+61%) mais ce n’est pas au Québec que la situation est la plus alarmante

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Jean-François Lisée souhaite que le parti présente 16% de candidats issus de la diversité aux législatives 2018

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«Québécois, c'est notre façon d'être Canadiens» Ce qu’il faut savoir sur la «politique d’affirmation nationale» du Premier ministre Philippe Couillard

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14ème Iftar du Dialogue et de l’Intégration

Une communauté canadienne ouverte et inclusive…

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Focus Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Pub Smart

L’Humain : une histoire à ré imaginer; une identité à remodeler

Et pour 100 000 ans de plus…

d’années et Lucy en Éthiopie, l’australopithèque de 3,2 millions d’années. Des expéditions scientifiques et touristiques ont commencé à être organisées vers le Maroc. Les plus explorateurs et dans un but ultime de se rendre, in situ, pour s’imprégner des lieux de la grande découverte comptent y trouver les réponses adéquates à leurs questionnements.

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quinze ans, c’est… • 304 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une soixantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 129 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 14 millions de visiteurs depuis 2003 • Réseaux sociaux : + 60 000 Fans

Les archéologues avaient identifiés, jadis, les fossiles de cette région du Maroc comme appartenant à la période Neandertal de l’Afrique du nord.

Par Selma Regragui Une découverte révolutionnaire, des Homo sapiens au Maroc détrônant ainsi les plus vieux sites connus mondialement, avant l’exploration du site de Jebel Irhoud situé entre les villes de Marrakech et de Safi. Cette dernière découverte est l’aboutissement d’un travail colossal de fouilles archéologiques d’une équipe de scientifiques chevronnés, dirigée par Jean-Jacques Hublin de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig et Collège de France.

Des investigations et fouilles plus approfondies ont révélées des éléments assez intéressants qui indiqueraient que l’Homo sapiens qui a vécu dans cette

Il était une fois au Maroc; il y a 315 000 ans… C’est à travers la technique de la thermoluminescence utilisée sur des morceaux de silex que la méthode de datation a été établie. Les chercheurs ont eu également recours, pour soutenir leurs trouvailles, à l’utilisation de la résonnance électronique de spin, confirmant concrètement que l’homme a bien vécu au Maroc il y a 315 000 ans. Nous serions tous panafricains d’origine, toute une histoire à ré imaginer ! Une identité à remodeler suscitant des réflexions sur les tendances génétiques et leur relation avec la terre de commencement. L’Afrique représente le Middle

Le Professeur Hublin aurait déclaré lors de la conférence tenue à Paris le 6 juin 2017 : « Bien malin qui pourrait donner un point d’origine ». Toutefois, des découvertes de ce calibre ne sont pas anodines pour un continent africain foisonnant de ressources historiques. L’Afrique a prouvé sa primeur sur les découvertes des origines du monde, n’en citant que les plus marquants, nous retrouvons l’Orrorin, découvert au Kenya il y a 6 millions

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région il y a plus de 300 000 ans, maitrisait le feu et utilisait les ressources que son environnement lui offrait.

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Stone Age, désormais, le site de Jebel Irhoud au Maroc dévoile les secrets de nos origines, en attendant une nouvelle avancée archéologique !


Actes

14ème Iftar du Dialogue et de l’Intégration

Une communauté canadienne ouverte et inclusive…

Dans une ambiance chaleureuse et fraternelle, quelque 400 invités des différentes communautés ethnoculturelles et confessionnelles représentant la diversité de la société québécoise et canadienne, ont prit part, vendredi 2 juin 2017 à Montréal, à un Iftar organisé à l’initiative du Groupe “Atlas Media”, à l’occasion de l’avènement du mois sacré de Ramadan. Ces personnalités, issues de divers horizons, nationalités et origines, ont ainsi partagé, le temps d’une soirée, le repas de la rupture du jeûne dans le cadre du 14ème “Iftar du dialogue”, devenu une tradition annuelle qui se veut, selon ses initiateurs, un espace privilégié de rapprochement et de dialogue interreligieux et interculturel, afin de consacrer les nobles valeurs d’ouverture sur l’Autre et de grande solidarité, de promouvoir la diversité et de fortifier le vivre-ensemble harmonieux entre les différentes composantes de la société cosmopolite montréalaise, québécoise et canadienne. Cette initiative se veut aussi une occasion distinguée pour perpétuer la culture de partage, de promotion de la tolérance et de l’acceptation de l’Autre en vue de jeter des passerelles d’échanges et d’oeuvrer dans un esprit d’entente, de complémentarité et de concorde à cimenter le socle de la société canadienne, tout en y incluant et en valorisant, comme il se doit, les différentes composantes humaines, culturelles et religieuses d’un Canada riche et fort de sa diversité. Un message de Justin Trudeau “Notre diversité ethnique et culturelle fait partie de notre identité canadienne”, a ainsi affirmé le Premier ministre canadien Justin Trudeau dans un message adressé à cette occasion aux organisateurs, ce qui nous permet à

tous de prospérer au sein d’une communauté ouverte et inclusive. Cette soirée ramadanesque, agrémentée de morceaux de musique puisée dans le riche répertoire marocain, s’est déroulée en présence notamment du chargé d’affaires à l’ambassade du Maroc à Ottawa, M. Abdollah Lkahya, de la Consule générale du Royaume à Montréal, Mme Habiba Zemmouri, du Maire de la ville, Denis Coderre, de membres des Forces armées canadiennes, ainsi que de dignitaires, dont des ministres québécois, des députés canadiens et québécois, outre des responsables politiques et municipaux montréalais, venus tous

Nicolas Di iorio, député fédéral de Saint Léonard – Saint Michel donnant lecture du message du Premier ministre Justin Trudeau à l’assistance

Le général Luis de Sousa, Président du 14ème Iftar du dialogue remettant la médaille du Royal 22ème à MM. Dades et Najahi partager, dans un formidable élan de fraternité, des moments de communion et de convivialité, sous le signe de l’amitié, de la compassion, de l’entraide et du respect mutuel en ce mois de généreuses rétributions.

Cette réception, à laquelle ont été aussi conviés plusieurs représentants d’associations marocaines musulmanes et juives et de diverses autres communautés établis au Canada, outre des personnalités issues des milieux universitaire, académique, de la culture, des médias et des affaires, a été

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également l’occasion de mieux se connaître, d’échanger et de passer ensemble des heures réjouissantes et livrer, par la même, un beau message de solidarité et de fraternité entre les différentes communautés afin d’oeuvrer à déconstruire toute forme d’intolérance et de discrimination et à

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favoriser les valeurs d’amour de l’Autre, d’ouverture, d’entraide et du mieux vivre-ensemble, le ciment de l’unité de toute société plurielle, inclusive et solidaire. Lors de ce traditionnel Iftar

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14ème Iftar du Dialogue et de l’Intégration

Une communauté canadienne ouverte et inclusive… Suite de la page 6

“à la marocaine”, les différents intervenants ont vivement salué cette belle initiative qui contribue à promouvoir le dialogue et le partage, et qui se veut un moment d’échange authentique, où les valeurs universelles d’ouverture, de fraternité, d’inclusion et de respect sont mises en avant, ainsi qu’une excellente tribune pour favoriser la participation de tous, toutes confessions et origines confondues, à l’enrichissement et à l’épanouissement de la société canadienne. Ils ont, dans la même veine, soutenu que cette formidable rencontre interculturelle annuelle représente un événement harmonieux et rassembleur qui a su se confirmer au fil des années grâce aux nobles valeurs qu’il incarne pour consacrer une fraternité durable et un meilleur vivre-ensemble, qui font partie des valeurs les plus enracinées de la société québécoise et canadienne. Au cours de cet événement grandiose, un hommage appuyé a été, en outre, rendu à des personnalités montréalaises, québécoises et canadiennes qui se sont indéniablement distinguées au cours de l’année écoulée par leur fort engagement social et politique ou par leurs grandes contributions culturelles ou économiques au développement et au rayonnement de la société d’accueil, à l’intégration de leur communauté ou au développement des relations canado-maghrébines. Avec les informations de Maghreb Arabe Presse

M. Nicola di Iorio, député Féderal de Saint-Léonard-Saint-Michel et Mme Alexandra Mendez, députée Féderal de Brossard - Saint-Lambert remettant son prix à M. Jérémie Tapiero. (Absents sur la photo : M. Rony Sanon, attaché politique représentant M. Emmanuel Dubourg, député Féderal de Bourassa et M. Ismail Harakat attaché politique représentant M. Mario Beaulieu, Président du Bloc Québécois)

Mme Kathleen Weil, Ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Rita De Santis, Ministre responsable de l’Accès à l’information et de la Réforme des institutions démocratiques, Mme Marie Montpetit, Députée de Crémazie, Mme Manon Massé, Députée de Sainte-Marie - Saint-Jacques, M Saul Polo, Député de Laval-desRapides et M. Jean Habel, Député Sainte-Rose lors de la remise de prix à Mme Ilham Sbihi (absentes sur la photo : Mme Évelyne Abitbol, conseillère spéciale à la diversité représentant M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle et Mme Sarah Doyon cheffe du bureau de comté représentant M. David Heurtel, Ministre du Développement durable de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques)

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Actes

14ème Iftar du Dialogue et de l’Intégration

Diversité, dialogue et inclusion Par Reda Benkoula

nal Atlas Montréal.

En cette soirée du 2 juin 2017, il est 20h15 et les invités affluent dans la grande salle du Château Classique pour célébrer le 14 ème Iftar du Dialogue et de l’Intégration, organisé par le Groupe Atlas Média. Cet évènement est une occasion pour le groupe de célébrer autour d’un souper la diversité et l’inclusion avec les membres de la communauté et les Montréalais de toutes origines.

Il est 21H30, deux jeunes filles Habiba et Marwa qui représentent la relève de la génération immigrante, portent élégamment des vêtements traditionnels marocains et présentent le déroulement de la soirée qui est placée sous le thème du vivre ensemble, un message qui est repris par le Maire de Montréal Monsieur Denis Coderre qui soulignait l’importance de cet évènement qui coïncide avec la célébration du 375e anniversaire de la Métropole.

Il est bientôt 20h35, les derniers convives entrent et le Mouaddine annonce que c’est le moment de rompre le jeûne et qu’une salle est mise à la disposition de celles et ceux qui souhaitent faire la prière. L’ambiance Ramadanesque du Iftar marque la présence des anonymes, des gens d’affaires, des personnalités politiques des trois paliers électoraux (municipal, provincial et fédéral), ainsi que des membres du corps diplomatique Marocain avec à leur tête Madame Habiba Zemmouri Consule générale du Royaume du Maroc à Montréal. Le souper est servi lors de ce rendez-vous annuel qui est organisé sous la présidence effective du Brigadier-général L.A.B de Soussa, O.M.M., C.D des forces armées canadiennes. L’officier de Soussa qui compte plus de 32 années de services, soulignait la richesse de l’armée canadienne à travers le bagage d’expérience de celles et ceux qui font de ce corps armée une organisation qui prône les valeurs du respect, de l’éthiques et des religions : « Le Canada est un pays d’accueil et les forces armées canadiennes s’assurent d’avoir les meilleurs représentations dans ses rangs. Ce soir nous fêtons l’ensemble des valeurs, et nous nous joignons moi et mon épouse pour partager les valeurs du mois de Ramadan ». Le Brigadier-général aux origines portugaises profitait de cette occasion pour remettre symboliquement une médaille aux honneurs de bataille, à Messieurs Abdelghani Dades et Rachid Najahi respectivement Éditeur et Directeur du jour-

En effet, le groupe Atlas Média profitait de cette occasion pour rendre hommage à : « des personnalités montréalaises, québécoises et canadiennes qui se sont distinguées au cours de l’année écoulée par leur engagement social et politique ou par leurs contributions culturelles ou économiques, au développement et au rayonnement de la société d’accueil, à l’intégration de la communauté ou au développement des relations bilatérales canado-maghrebine ». Ce soir-là, cinq personnalités ont été récompensé : Christine Black (Mairesse de l’arrondissement Montréal-Nord), Ilham Sbihi (Femme d’affaire dans le domaine de la santé), Mahsen Mohammed Zakaria (Directeur Royal Air Maroc au Canada), Rachid Kharouji (Directeur de la Banque Marocaine du Commerce Extérieure au Canada), Jérémie Tapiero (Gestionnaire, Affaires gouvernementales (Québec) chez Postes Canada).

M. Denis Coderre, Maire de Montréal, Mme Anie Samson, Maire de l’arrondissement Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Mme Christine Black, Mairesse de MontrealNord et Mme Mary Deros, conseillère associée au Maire de Montréal et conseillère de Parc-Extension; lors de la remise de prix à M. Rachid Kharoudji.

Autour de Mme Habiba Zemmouri, Consule Générale du Royaume du Maroc à Montréal, les présidents des associations à référentiel marocain, remettant son prix à Mme Christine Black, mairesse de Montréal Nord (Absent sur la photo : M. Abdollah LKAHYA, Chargé d’Affaires a.i. Ambassade du Royaume du Maroc au Canada)

L’ambiance était propice pour profiter de la soirée qui était animée par une troupe traditionnelle marocaine qui a repris des pièces du patrimoine, ainsi que par la chanteuse Habiba Zahid qui a enchanté le public en reprenant plusieurs succès dont : Ya Hawa de Fayrouz, Alach de Latifah Raafet et le fameux titre Ya Bent bladi. Cet évènement était aussi une occasion pour rencontrer les élus politiques, qui ont marqué leur présence par des discours de paix dans un décor où les drapeaux du Canada, du Québec et du Maroc ornaient la scène.

Le Général Luis de Sousa remettant le prix décerné à Royal air Maroc à Mme Malika Kawkabi, représentant M. Zakaria Mahssen, directeur Canada de la compagnie.

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Actes

Forum des Compétences Canado-Marocaines

À la rencontre de l'Autre : un Ramadan inclusif «Dans le cadre de l'activité ramadanesque du Forum des compétences Canadomarocaines et en tant que Québécoise de confession musulmane, j'étais heureuse de recevoir chez moi le temps d'un Iftar deux québécois non-musulmanes qui ont expérimenté le jeûne et sa sensation toute la journée.

Pour moi C'était l'occasion ultime de faire découvrir à deux non musulmans ce qu'est réellement le Ramadan pour un musulman et ce qu'est l'Islam ! Cette belle religion de paix, de fraternité et de simplicité .... Rien d'autre. J'en ai profité également pour les faire plonger dans la culture marocaine, expliquer le rituel qui accompagne la préparation des mets d'un Iftar et la rupture du jeûne. Je tiens à remercier mes deux invités pour leur ouverture d'esprit d'avoir

accepté l'invitation du FCCM, je les félicite pour leur courage et d'avoir jeûner toute la journée hier pour bien vivre et sentir cette expérience qu'est le jeûne. C'était un pur plaisir de les recevoir et échanger avec eux.» C’est en ces termes que Mme Nafissa Aberbache, présidente du Forum des Compétence Canadomarocaines a annoncé le lancement de l’opération "À la rencontre de l'autre, Un Ramadan inclusif " organisée en ce mois de jeûne par le Forum.

À l’occasion du Ramadan 2017 (1438 du calendrier de l’Hégire), cette activité propose d’ouvrir les portes de votre salle à manger afin de recevoir un-e nonmusulman-e à l’occasion d’un ftour ou de partager un ftour en compagnie de musulman-es. Cette activité offre également la possibili-

Les membres du conseil d'administration du Forum des Compétence Canado-Marocaines lors du 13 ème Iftar Atlas Media té de se réunir quelques minutes ou quelques heures avant la rupture du jeûne afin de cuisiner, ensemble, les plats typiques préparés lors du mois sacré. L’objectif de cette activité est de permettre un vivreensemble, de s’ouvrir à l’autre, de discuter de nos croyances et de nos percep-

tions respectives, dans le cadre d’un repas particulièrement important pour les musulman-es. Cette rencontre permettra de discuter du pourquoi le jeûne est pratiqué, d’en apprendre plus sur les mœurs et cultures musulmanes et sera l’occasion de contribuer à une société plus compréhensive et plus ouverte,

dans un idéal d’inclusion et de cohabitation. Pour participer à cette opération, il suffit de remplir le formulaire prévu à cet effet en allant à l’adresse : https://goo.gl/forms/ NeuGCnFvNAvcBzGS2

6e édition de la campagne nationale Donnez/Give 30

L’esprit du Ramadan…

…pour lutter contre la faim à travers le pays La 6e édition de la campagne nationale Donnez/Give 30 au profit des banques alimentaires à travers le Canada dont le réseau des Banques alimentaires du Québec, se déroule jusqu’au 5 septembre prochain. Donnez/Give 30 a été fondé en 2012 afin de soulager la faim à travers le pays. L’idée de Donnez/Give 30 est que chacun, indépendamment de sa foi, puisse faire un don à des banques alimentaires au Canada pendant le mois de Ramadan sur le site www. give30.org afin de lutter contre la faim dans leur communauté. « Donnez/Give 30 a été créé pour motiver les gens qui jeunent durant le Ramadan à donner une portion de l’argent qu’ils économisent en sautant des repas durant ce mois. Les gens qui ne jeunent pas peuvent également participer. » a déclaré le fondateur de Donnez/Give 30, M. Ziyaad Mia en précisant que les dons peuvent

provenir de tout le monde, peu importe leur croyances et leurs valeurs. “Donnez la valeur économisée en apportant votre lunch pour unmois ou encore

« Chaque geste compte pour nous aider à nourrir plus de 400 000 personnes par mois dont 150 000 enfants au Québec qui parfois

Le réseau des Banques alimentaires du Québec

Depuis près de 30 ans, le réseau des Banques alimentaires du Québec soutient et représente à travers le Québec 19 membres Moisson (centre de tri, de distribution et d’entreposage), 11 membres Associé (régions éloignées où il n’y a pas de Moisson) et près de 1200 organismes communautaires desservant plus de 400 000 personnes qui ont faim au Québec dont 150 000 enfants. Les Banques alimentaires du Québec veille au partage équitable des denrées à travers le Québec, s’assure de mettre en commun des ressources, de l'expertise et des informations afin que ses membres puissent répondre de façon plus efficace aux Québécois en situation de pauvreté. www.banquesalimentaires.org l’équivalent de 30 jours de l’argent alloué à votre café. Peu importe le geste, ça peut faire ladifférence dans la vie de ceux qui n’ont pas assez à manger » explique M. Mia.

n’ont pas le choix de sauter un repas. Chaque 1 $ de don au réseau des Banques alimentaires du Québec permet de donner 3 repas à ceux dans le besoin. La campagne Donnez/Give 30

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s’inscrit bien dans l’esprit de partage de notre réseau et peut faire une réelle différence dans les communautés. » a déclaré Annie Gauvin, directrice générale du réseau des Banques alimentaires du Québec. « Ce mouvement populaire remporte plus de succès que nous l’avions jamais imaginé » ajoute M. Mia. L’avocat de Toronto qui est très engagé dans des causes sociales attribue la forte croissance de la campagne à la simplicité de

Donnez / Give 30

l’idée et au pouvoir des médias sociaux. « Le Ramadan est une bonne occasion de donner au suivant, bâtir des communautés et comprendre les défis liés à la faim. Tous peuvent participer à cette campagne dans l’esprit du Ramadan. La faim touche toute sorte de personnes et c’est pourquoi il est important de participer à Donnez/Give 30. » conclu M. Mia.

Depuis près de 30 ans, le réseau des Banques alimentaires du Give 30 opère à Toronto, Edmonton, Calgary, dans la province de Québec, Mississauga, Ottawa, Vancouver, Winnipeg, Regina, Kingston, la région de Waterloo, Thunder Bay/NO Ontario et dans la ville de New York. Le Ramadan a lieu du 27 mai au 24 juin 2017. La champagne Give30 2017 se poursuit jusqu’au 5 septembre 2017. W: GIVE30.org FB: /GIVE30 T: @GIVE_30 Compassion. Dignité. Unité.

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Société

Selon Statistique Canada

Poussée de haine au Canada

L’islamophobie explose (+61%) mais ce n’est pas au Québec que la situation est la plus alarmante

Pour une seconde année consécutive, les crimes à caractère haineux, perpétrés au motif de la race ou de la religion de l’autre, sont en hausse au Canada. Mais malgré un certain discours dépeignant le Québec comme une terre hostile à la diversité, la province fait relativement bonne figure au palmarès de l’intolérance, aucune de ses villes ne faisant partie des dix où le taux d’incidents rapportés par la police est le plus élevé.

Selon Statistique Canada, le nombre de crimes haineux perpétrés au Canada et qualifiés comme tels par la police a augmenté de 5 % en 2015 par rapport à 2014, ou de 17 % par rapport à 2013, avec 1362 affaires criminelles contre 1295 en 2014 et 1167 l’année précédente. Il faut remonter à 2012 pour retrouver un total supérieur (1414 cas). Ce constat général cache cependant des nuances importantes : entre 2014 et 2015, les crimes motivés par la haine de l’orientation sexuelle ont diminué (-9 %), tandis que ceux motivés par la détestation de la religion ont augmenté (+9 %), et ceux visant une religion en particulier, l’islam, ont explosé (+61 %). Flambée islamophobe et accalmie judéophobe Il y a ainsi eu 159 incidents impliquant des musulmans en 2015 contre 99 en 2014, 65 en 2013 et 45 l’année d’avant. Inversement, les Juifs, qui ont longtemps fait les frais de cette vindicte gratuite, profitent d’une mini-accalmie alors que les cas les visant sont passés de 213 à 178 en 2015 (-16 %).. Cette tendance à l’ostracisation du musulman se répercute dans les crimes à caractère ethnique. Certes, ce sont encore les Noirs qui font l’objet, en

chiffres absolus, du plus grand nombre de crimes haineux fondés sur l’ethnie (224 cas en 2015, en légère baisse par rapport à l’année précédente). Mais les Arabes ou les ressortissants de l’Asie de l’Ouest ont subi une hausse importante d’infractions les visant : 92 cas contre 69 en 2014 (+33 %) et 48 en 2013 (+92 %).

7 villes ontariennes en têt e du palmarès de la haine Statistique Canada classe par ailleurs les 33 régions métropolitaines canadiennes comptant au moins 100 000 habitants en fonction de leur taux de crimes déclarés par la police. Sept des dix premières sont ontariennes, avec Thunder Bay en première place (taux de 22,3 crimes haineux par 100 000 habitants), Ottawa en cinquième (taux de 7,3) et Toronto en septième (taux de 4,9). Montréal, la première région métropolitaine québécoise du palmarès, arrive au onzième rang (taux de 4,2), tout juste devant Sherbrooke (taux de 4). La ville de Québec arrive en seizième place avec un taux de 3,5 crimes haineux par 100 000 habitants tandis que Gatineau, la ville soeur d’Ottawa, arrive au 19e rang avec un taux de 2,4. Il s’agit néanmoins d’une détérioration de la situation pour plusieurs villes québécoises dont les taux de crimes haineux étaient inférieurs en 2013 (Montréal était à 3, Québec à 2,4 et Gatineau à 1,5).

les crimes haineux rapportés à la police que la police accepte de qualifier de crimes haineux. Or notre expérience démontre que ce n’est pas toujours clair ou évident, aux yeux de la police, qu’il s’agit d’un crime haineux », dit Mme Elghawaby. Elle soutient à titre d’exemple que la police n’avait pas qualifié comme tel le fait que quelqu’un avait déposé une tête de cochon ensanglantée devant le Centre culturel islamique de Québec en plein ramadan en juin 2016. Le Service de police de la Ville de Québec indique plutôt qu’aucun suspect n’a été appréhendé et que l’affaire a été classée. « Il n’y a pas assez d’éducation des policiers de première ligne pour bien comprendre ce qu’est un crime haineux. »

La porte-parole du Conseil canadien des femmes musulmanes (CCFM), Amira Elghawaby, met en garde contre la tentation de lire dans ces statistiques la preuve que les choses se portent mieux au Québec qu’ailleurs. L’analyse de Statistique Canada repose sur les crimes haineux déclarés par la police. « Ces chiffres représentent

Une situation encore insuffisamment mesurée… Inversement, il ne faut pas toujours considérer comme négatif le fait que les cas rapportés par la police soient en augmentation, reconnaît la porte-parole du CCFM. Thunder Bay est un cas type en la matière, elle qui trône en tête de palmarès depuis 2013. Oui,

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cette ville connaît un grand nombre de cas, qui visent les autochtones en particulier. « Mais il y a eu une campagne de sensibilisation publique [en 2012 et 2013] pour inciter les gens à dénoncer les crimes haineux, rappelle-t-elle. Alors, ce n’est pas nécessairement mauvais que le chiffre soit élevé, car il ne signifie pas nécessairement que cette ville est la pire. » Mme Elghawaby, comme des représentants des communautés autochtones, noires et juives, ont demandé en conférence de presse que les forces policières soient obligées non seulement de transmettre leurs données à Statistique Canada, mais de les rendre publiques dans les communautés qu’elles desservent, et ce, rapidement, afin de préserver le lien de confiance. « À Toronto, les données de 2016 sont déjà publiées ! » illustre-t-elle. Pour sa part, Khalid Elgazzar, avocat pour le Conseil national des musulmans canadiens, estime que « ces chiffres n’indiquent qu’une fraction de ce qui se passe dans nos quartiers, nos lieux de travail, nos écoles et nos lieux de culte ». Selon lui, « 2015 a été

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une année difficile pour les musulmans canadiens parce qu’ils ont été les premiers à souffrir de la sinistre rhétorique politique de la campagne électorale qui a dépeint les musulmans comme des terroristes ou des sympathisants et comme étant anti-femmes », a-t-il dit, faisant référence au débat entourant le port du voile intégral aux cérémonies de citoyenneté. Chelby Daigle, l’auteure d’un livre sur le racisme visant les Noirs à Ottawa, estime que les Canadiens sont encore dans un déni de la réalité, préférant se bercer de l’illusion que l’intolérance est un phénomène américain alimenté par l’élection de Donald Trump. « Nous devons prendre la responsabilité de cette situation. […] C’est natif d’ici. Ce n’est pas quelque chose dont on peut faire porter la responsabilité aux États-Unis. Cela est lié à notre propre rhétorique politique. » Elle souligne que beaucoup de responsables de ces crimes haineux sont jeunes. « Nous devons regarder chez nous pour trouver les causes de cela. »


Politique

Un Parti Québécois plus Vert et plus ouvert?

Jean-François Lisée souhaite que le parti présente 16% de candidats issus de la diversité aux législatives 2018 Le Parti québécois s’affaire à recruter en grand nombre des Québécois issus de la diversité culturelle qui partagent à la fois ses « valeurs », ses « propositions » et son « objectif indépendantiste » a affirmé Jean-François Lisée, chef du parti, ce 11 juin 2017 devant les membres du parti réuni à Drummondville. Jean-François Lisée, s’est ainsi fixé l’« objectif » de présenter au moins 20 candidats issus des communautés culturelles sur 125 aux prochaines élections générales afin d’assurer une « juste représentation » de la diversité de la population québécoise à l’Assemblée nationale. « On travaille là-dessus, bien sûr », a-t-il affirmé en marge d’un conseil national spécial « post-convergence » à Drummondville. Un «objectif»; pas un «quota»… M. Lisée se refuse toutefois de fixer un nombre déterminé de personnes issues de la diversité (16 % de la population québécoise) qui brigueront les suffrages sous la bannière du PQ en septembre 2018. « Je ne dirais pas qu’il y aura un quota », a-t-il précisé. « C’est un souhait. C’est un objectif. » Mais, chose certaine, ces candidats ne seront pas tous dépêchés dans des circonscriptions imprenables, a promis le chef péquiste. « On a fait en sorte d’une part de mobiliser les membres de la diversité québécoise qui était déjà dans le parti pour qu’ils soient plus présents dans les délégations, dans les discussions, dans les prises de décisions, et on a ouvert [le parti], tendu la main [à des personnes issues des communautés culturelles] », a expliqué M. Lisée, en compagnie de la responsable de l’« opération diversité », Carole Poirier.

Durant son « discours sur l’état du Parti québécois », M. Lisée a invité les membres du comité provisoire sur la diversité à se lever dans la salle de conférence. Les autres participants au Conseil national les ont salués par des applaudissements vifs. « Ils viennent de toutes les régions du Québec et je vais vous dire quel pays ils représentent. Je regarde mes notes. Ils représentent leur pays, le Québec », a déclaré le chef péquiste dimanche aprèsmidi. 80 000 membres et une «énergie nouvelle» À près de 15 mois du prochain scrutin, le PQ, qui compte 80 000 membres, est « en renouvellement profond », a répété M. Lisée comme un mantra. Pour preuve, le nombre de membres âgés de moins de 40 ans a bondi de 33 % depuis le début de l’année, a-t-il fait remarquer. « Ensuite, le renouvellement de nos exécutifs locaux et régionaux ces derniers mois a permis un nouvel équilibre intergénérationnel, où les moins de 40 ans occupent au moins le tiers des sièges, le tiers des présidences, 40 % des présidences régionales et plus de 40 % des délégués au prochain congrès », a-t-il déclaré dans un impromptu de presse. « Nous avons réussi, ensemble, la régénération du Parti Québécois. » Ces statistiques démantèlent les préjugés selon lesquels « le PQ est le parti d’une seule génération » et « l’indépendance n’intéresse pas les jeunes », estime l’auteur du rapport final de la tournée Osez repenser le PQ, Paul St-Pierre-Plamondon. Les délégués de la formation politique se sont prononcés sur 21 des 156 propositions du conseiller spécial de M. Lisée. Ils ont

Jean-François Lisée, chef du Parti Québecois notamment donné leur bénédiction à l’organisation d’un « Off congrès » de non-délégués et de non-membres en marge des prochains congrès nationaux du PQ. Ils ont toutefois rejeté massivement l’idée d’obliger « tous les membres du conseil exécutif doivent demeurer neutre lors de l’élection au poste de chef ou lors de l’organisation et de la tenue d’une assemblée d’investiture » proposée par M. St-PierrePlamondon. Les délégués avaient été convoqués à Drummondville afin d’entériner la feuille de route d’accession vers l’indépendance avalisée par tous les membres de la table de concertation des Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec). Mais, entre-temps, Québec solidaire a renié sa signature au bas de l’entente de principe. Le PQ s’adapte à cette « nouvelle conjoncture politique », a souligné le président sortant du PQ, Raymond Archambault avant de donner le coup d’envoi du premier Conseil national « post-con-

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vergence ». À signaler que M. Archambault, a choisi en février dernier de céder sa place à la présidence du PQ après avoir côtoyé, au fil des six dernières années, trois des neuf chefs du PQ : Pauline Marois, Pierre Karl Péladeau et JeanFrançois Lisée. Pour l’heure, une seule personne est sur les rangs afin de lui succéder. Il s’agit de l’ex-candidate péquiste à l’élection partielle de 2015 dans la circonscription de Saint-HenriSaint-Anne, Gabrielle Lemieux. Elle est âgée de 31 ans. Le PQ passe au Vert Après avoir fait « l’état du Parti québécois », M. Lisée s’en est pris aux « trois amigos du pipeline Énergie Est », c’est-à-dire le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, à Ottawa et les chefs libéral Philippe Couillard et caquiste François Legault, à Québec. « Philippe Couillard l’a dit : il est normal que le pétrole coule d’ouest en est. François Legault l’a dit : combien ça paye ? Si les Albertains lui donnent un

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chèque, il applaudira le passage du pétrole le plus polluant au monde à travers 860 de nos rivières. […] Le PLQ et la CAQ, qu’on va appeler, pour faire court, le PL-CAQ, sont prêts à contribuer à rendre irréversible le réchauffement climatique », a-t-il dénoncé, confiant à son équipe « le mandat de faire un inventaire exhaustif de toutes les mesures qui seront à notre disposition pour faire en sorte qu’avec le Parti Québécois au pouvoir, Énergie Est ne voie jamais le jour ». Un gouvernement péquiste s’affairera également à « renvoyer au Moyen Âge » la loi 106, qui octroie un droit d’expropriation aux sociétés pétrolières. Le PQ s’imposera comme le « gardien […] d’une des plus grandes réserves d’eau douce au monde », a promis M. Lisée. « Nous sommes le parti de la relève entrepreneuriale, nous sommes le parti de la relève verte, nous sommes le parti de la nation verte. »


Politique

«Québécois, c'est notre façon d'être Canadiens»

Ce qu’il faut savoir sur la «politique d’affirmation nationale» du Premier ministre Philippe Couillard Le premier ministre Philippe Couillard vient de relancer le débat constitutionnel en présentant avec solennité ce que les media n’ont pas tardé à appeler une «toute première politique d'affirmation du Québec et des relations canadiennes».

tre a décidé de sortir en grande pompe la carte de l'espoir. Nous, on pense que ça va être un espoir déçu», a-t-il dit, en ajoutant que l'opinion canadienne était probablement plus disposée à donner une place aux Autochtones qu'aux Québécois.

Intitulée «Québécois, c'est notre façon d'être Canadiens» cette politique propose essentiellement d'ouvrir le dialogue avec tous les Canadiens afin de créer les conditions favorables à la reprise d'éventuelles négociations constitutionnelles.

La Coalition avenir Québec (CAQ) a quant à elle critiqué la «timidité» de la proposition Couillard et son manque d'objectifs à court terme. «C'est toujours bon de dialoguer, mais (...) il faut que vous demandiez des choses», a déclaré le député caquiste Simon Jolin-Barrette.

Si dans un an les Canadiensanglais sont toujours réfractaires à reconnaître la nation québécoise dans la Constitution, la politique du premier ministre sera rien de moins qu'un «échec», a déclaré le chef du PQ, Jean-François Lisée. «Il s'est mis sur les épaules le fardeau de la preuve, et on pense que c'est sain pour lui et pour ceux qui croient encore à ce pays imaginaire que serait un Canada respectueux de la différence québécoise, qu'il y aille, qu'il change l'opinion canadienne, et on lui donne à peu près un an jusqu'à l'élection pour qu'il montre des progrès», a-t-il dit. Le «printemps de la discussion» Le chef du PQ a affirmé que le «printemps de la discussion» commençait bien mal, car la «main tendue» de M. Couillard «avait eu comme réponse une gifle, du mépris, de la désinvolture» de la part du premier ministre Justin Trudeau. «Aujourd'hui, le premier minis-

La Nation québécoise «Nous formons une nation et la conscience que nous avons d'être une nation est antérieure à 1867», avait déclaré M. Couillard plus tôt en Chambre. Le débat constitutionnel a ainsi repris sa place à l'Assemblée nationale jeudi matin après une longue absence. En ce 150e anniversaire de la Confédération, le gouvernement Couillard veut en effet relancer les pourparlers, selon un document de 200 pages remis au gouvernement fédéral. Questionné à ce propos par M. Lisée, le premier ministre a tenu à inscrire la démarche de son gouvernement dans l'Histoire et à justifier aux Québécois la relance du dialogue. Il a rappelé avec un air de solennité qu'une communauté spécifique de langue française existait bien avant 1867. «Je dis aux Québécois aujourd'hui qu'avec ce document nous faisons une déclaration d'affirmation du peuple québécois et voulons enclencher une démarche», a-t-il

Philippe Couillard, premier ministre du Québec affirmé. «C'est que nous formons une nation et que la conscience que nous avons d'être une nation, en fait, est antérieure à 1867. Tous les événements de types gouvernementaux ou quasi constitutionnels qui se sont déroulés après la conquête britannique de 1759 ont eu, comme point central, l'existence d'une communauté spécifique différente de langue française en Amérique du Nord. Donc, ça existait avant la fédération canadienne.» S'adressant à l'opposition, il a dit espérer que sur un sujet semblable «nous serons capables de faire l'unité ici, dans cette Chambre», sauf évidemment sur l'objectif ultime de l'avenir constitutionnel du Québec. En conférence de presse en matinée, M. Lisée a tenu à féliciter pour une rare fois le premier ministre Philippe Couillard parce qu'il aborde ainsi le «problème structurel de la fédération» en voulant relancer le débat consti-

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tutionnel. «C'est le retour à la lucidité» du Parti libéral, a-t-il déclaré, après des années d'aveuglement et d'échecs dans les doléances auprès d'Ottawa, que ce soit sur les transferts fédéraux en santé, la Banque fédérale d'infrastructures, la nomination des juges à la Cour supérieure, l'aide à Bombardier, etc.

d'affirmation du Québec et de relations canadiennes» préconise que le Québec occupe toutes les tribunes au pays pour reprendre le dialogue et faire accepter ses revendications traditionnelles, jusqu'à leur enchâssement dans la Constitution, une condition pour que le Québec redevienne membre de la fédération canadienne.

Les cinq revendications traditionnelles du Québec Et comme le gouvernement Couillard reconnaît dans son document qu'il faut poser un geste pour que «les Québécois ne se (sentent) plus exilés au sein de leur propre pays», le chef péquiste a dit qu'il partage au moins ce constat, soit de dire «à tous les Québécois et à tous les fédéralistes: le Canada est brisé et vous êtes des exilés dans votre propre pays tant que ce n'est pas réparé. Ça, c'est important».

Le gouvernement y reprend également à son compte toutes les revendications traditionnelles du Québec et s'approprie, en les actualisant, les fameuses cinq conditions préalables fixées par le gouvernement de Robert Bourassa en 1986: la reconnaissance du Québec comme société distincte, des limites au pouvoir fédéral de dépenser, une garantie d'une représentation québécoise à la Cour suprême, un droit de veto sur les modifications constitutionnelles et des pouvoirs accrus en matière d'immigration.

Rappelons que le document «Québécois, notre façon d'être Canadiens - Politique

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Célébration

150ème anniversaire de la Confédération

Trois jours de fête pour le 1er juillet

Trois jours de fête pour le 1er juillet La Fête nationale dans la région d'Ottawa et de Gatineau durera exceptionnellement trois jours, soit du 30 juin au 2 juillet, pour souligner le 150e anniversaire de la Confédération du Canada. « Habituellement, on a une journée de célébration avec deux spectacles sur la colline, et l'animation du parc Major's Hill ainsi que le musée, cette année, c'est trois jours de célébration qu'on va avoir », a précisé le directeur général des événements majeurs et expérience de la capitale à Patrimoine Canada, Denis Racine. « Alors on va commencer le 30 juin avec des activités en soirée, ça va se poursuivre durant la journée du 1er juillet, et également du 2 juillet ». Pour la journée du 2 juillet, on n'a jamais vu ça, ça va commencer à 9 h le matin et ça va aller non-stop jusqu'à 23 h. a déclaré Denis Racine, directeur général à Patrimoine Canada

Marie-Mai, Louis-Jean Cormier, Lisa Leblanc, Laurence Nerbonne et le Cirque du Soleil sont attendus pour les traditionnels spectacles musicaux présentés le 1er juillet sur

la colline du Parlement à midi et en soirée. Du côté des artistes anglophones, les spectateurs pourront voir ou revoir Alessia Cara, Patrick Watson,

Dean Brody, Serena Ryder, Kelly Bado, Walk Off The Earth, Kinnie Starr, Gordon Lightfoot, Mike Tompkins et Buffy Sainte-Marie. Cette programmation d'envergure

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pour les organisateurs se déroulera sur trois sites officiels : la colline du Parlement, le Musée canadien de l'histoire à Gatineau et le parc Major's Hill à Ottawa.

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Une journée UNIS Canada se déroulera le 2 juillet. Les festivités vont se conclure par un feu d'artifice de plus de 20 minutes.


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Leadership

Chaymae Chraibi, 18 ans et passionnée de robotique

parmi les 20 étudiants canadiens récompensés cette année pour leur engagement et leur implication sociale

Cadeau inespéré pour la Trifluvienne Chaymae Chraibi qui voit ses études à la Polytechnique de Montréal entièrement payées. Celle qui vient tout juste de terminer ses cours au Cégep de TroisRivières n'aura pas à s'endetter pour les quatre prochaines années, alors que le Groupe Banque TD a décidé de la prendre sous son aile. Elle fait partie des 20 étudiants canadiens récompensés cette année par l'institution financière pour leur leadership communautaire. Chacun d'eux recevra une bourse d'études équivalant à leurs droits de scolarité et à leurs frais de subsistance pendant quatre ans, ce qui peut représenter jusqu'à 70 000$.

Par ces bourses, TD veut souligner les réalisations d'étudiants qui améliorent les choses autour d'eux. Et c'est précisément ce que fait Chaymae depuis quelques années en s'impliquant bénévolement auprès de jeunes, notamment dans un club de robotique qu'elle a créé de toutes pièces.

Tout a commencé alors qu'elle était en secondaire 5. Cette annéelà, avec un groupe de son école (Keranna), elle participe au concours international Robotique FIRST. Jamais elle n'aurait pensé que cela allait autant changer sa vie, voire modeler la personne qu'elle est aujourd'hui. «J'ai alors pris beaucoup de confiance en moi, tout comme plusieurs autres participants. Des passions sont nées autour de moi. Ça m'a marquée.» C'est alors le déclic. «Je me suis dit qu’il fallait absolument que d'autres jeunes vivent ça, qu'ils découvrent la robotique et tout ce qui l'entoure afin qu'ils développent, eux aussi, leur potentiel. J'ai alors décidé de démarrer une équipe de robotique au primaire.» C'est à l'école Vision qu'elle concrétise son projet. Une première cohorte, formée d'élèves de 4e et 5e année, voit le jour en 2015. S'implante avec elle le programme

parascolaire de robotique, donné une fois par semaine. Chaymae est présente à toutes les rencontres du groupe, appuyée par deux autres camarades issus de la même cuvée de FIRST. En parallèle, la jeune femme de 18 ans agit comme mentor pour l'équipe de Keranna. À travers ces implications, elle assiste à de belles métamorphoses; la preuve qu'elle avait visé juste avec son projet et qu'elle avait raison de croire en la robotique comme outil de développement.

«Les jeunes vont former notre société de demain. Il faut leur donner certains outils pour leur permettre de se découvrir et de développer une passion. Une fois qu'ils réalisent le potentiel qui sommeille en eux, qu'ils savent de quoi ils sont capables, ils vont inévitablement poursuivre leur développement.» Même si la jeune femme quittera

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Chaymae Chraibi sous peu la région pour poursuivre ses études, elle entend poursuivre son implication quelque temps à Trois-Rivières, malgré la distance, afin de bien passer le flambeau. Elle étudiera en génie industriel à la Polytechnique dans le but d'occuper un emploi qui lui permettra de développer des technologies innovantes et aux retombées positives sur l'environnement et la santé. Elle poursuivra sans doute

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également les actions qu’elle `mène en matière d’aide aux devoirs en francisation (SANA) et d’assistance aux personnes atteintes d'Alzheimer (Carpe Diem) Source: http://www.lhebdojournal.com/


Initiatives

Une politique de développement social pour la métropole

Le «Montréal de tous les possibles»

Le maire de Montréal, M. Denis Coderre, accompagné de la responsable du développement social et communautaire ainsi que de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal, Mme Monique Vallée, a dévoilé le 7 juin 2017 sa toute première politique de développement social intitulée Montréal de tous les possibles! L’annonce a eu lieu en présence des partenaires des milieux institutionnel, communautaire et municipal qui ont contribué à établir les grandes orientations pour améliorer la qualité de vie de la population montréalaise. Une politique sociale cohérente et inclusive « Pour sa première politique de développement social, Montréal veut exercer pleinement son leadership, s’assurer que ses grandes orientations soient au cœur de l’évolution durable de la métropole et demeurer le gardien d’une action montréalaise concertée au chapitre du développement social. Nous voulons donc que Montréal soit une ville de tous les possibles avec une qualité de vie exceptionnelle, et pour atteindre cet objectif, nous devions nous donner une politique de développement social à la fois cohérente et inclusive », a déclaré le maire de Montréal, M. Denis Coderre. La Politique de développement social de la métropole souhaite relever plusieurs défis, notamment ceux de la pauvreté (logement, alimentation, itinérance), les changements démographiques (vieillissement, intégrations des immigrants, etc.), la réussite éduca-

tive et l’emploi (formation, insertion, réussite scolaire, etc.), la transformation des quartiers ainsi que le vivreensemble et la lutte contre l’exclusion, l’isolement et la discrimination. L’occasion est belle pour Montréal de réaffirmer son engagement ferme pour une métropole où il fait bon habiter, vivre et construire ensemble l’avenir. Montréal se dote d’une politique afin que les principes d’inclusion, de flexibilité, d’accessibilité, d’écoute et de soutien puissent se conjuguer avec les réalités sociales. Les actions concertées qui découleront des buts et de la vision globale de la politique repositionnent l’humain au centre des préoccupations, et ce dans les différents arrondissements. Les six principes de base Les grands principes qui guident la Politique de développement social sont : - L’inclusion (reconnaissance et valorisation des différences entre les personnes - La flexibilité des approches et des moyens (Capacité d’adaptation selon les réalités des personnes et des

communautés - L’accessibilité (géographique, économique, physique) - Une meilleure réponse aux besoins des citoyens et des organismes. - Un soutien accru aux personnes et aux communautés vulnérables (meilleure qualité de vie) - Une politique qui reflète la réflexion du milieu La toute première politique de développement social de la Ville de Montréal est le fruit de plus d’un an de travail réalisé en collaboration avec différents partenaires externes dont le Forum régional de développement social de l’île de Montréal ainsi que plusieurs arrondissements et services centraux de la Ville de Montréal. Une consultation publique a également été menée par la Commission permanente sur le développement social et la diversité montréalaise. Cinquante-sept mémoires ont déposés et plus de 1 330 personnes ont répondu au sondage en ligne durant la consultation. La commission a rendu publiques ses recommandations en mars 2017. Un plan d’action sera élaboré avec la collabora-

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tion des citoyens et citoyennes, des groupes communautaires, des institutions, les arrondissements et les villes liées. « Par notre Politique de développement social, nous voulons que le développement social soit intégré à toutes les étapes de décision et de mise en œuvre des diverses activités municipales et où le vivreensemble sera véritablement incarné dans l’espace public et au quotidien. Nous croyons que le dynamisme d’une grande métropole passe par le développement d’une ville à échelle humaine », a indiqué Mme Monique Vallée. Politiques, plans d’action et stratégies complémentaires La politique de développement social s’accorde avec d’autres politiques, plans d’action et stratégies de la Ville de Montréal tels que la Politique de l’enfant, la nomination d’un commissaire à l’enfance, la Politique municipale d’accessibilité universelle, la politique Pour une participation égalitaire des femmes et des hommes à la vie montréalaise, le Plan d’action montréalais en itinérance, la nomination d’un

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protecteur pour les personnes en situation d’itinérance, le plan Montréal durable 20162020, le Partenariat en économie sociale pour un développement solidaire et durable ainsi que la création du Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM) et du Bureau de la résilience. « En cette année de célébrations du 375e anniversaire de Montréal, le souhait de bâtir un Montréal de tous les possibles est plus fort que jamais et le geste que nous posons aujourd’hui conduira Montréal à sa prospérité humaine et économique dans un esprit d’inclusion et d’ouverture aux autres», a conclu le maire de Montréal. Source : Cabinet du maire et du comité exécutif Pour consulter le texte intégral de «La Politique de développement social Montréal de tous les possibles!», aller à l’adresse web suivante : ville. montreal.qc.ca/diversite.


Leadership

Prix Charles-Biddle 2017

Lancement de l'appel à candidatures La ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, ainsi que la présidentedirectrice générale de l’organisme Culture pour tous, Mme Louise Sicuro, ont annoncé début juin 2017 l’ouverture de la période de mise en candidature du prix Charles-Biddle, qui prendra fin le 18 août prochain. Ce prix, décerné par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion pendant la Semaine québécoise des rencontres interculturelles, vise à souligner l’apport exceptionnel d’une personne ayant immigré au Québec et dont l’engagement personnel ou professionnel contribue ou a contribué au développement culturel et artistique du Québec sur les scènes locale, nationale ou internationale.

« Mettre en lumière le travail des artistes québécois immigrants et les encourager à faire rayonner le Québec par leur apport unique est primordial, et c’est ce que le prix CharlesBiddle permet de faire concrètement. Nous souhaitons, par ce prix, illustrer entres autres combien la diversité culturelle est bien présente et enrichit les collectivités partout au Québec », a déclaré la ministre Kathleen Weil. « Dans le contexte pluraliste actuel, l’apport des artistes et travailleurs culturels issus de l’immigration est au cœur de notre destin commun. Ce prix rejoint nos aspirations, soit de faire reconnaître l’importance de l’art et de la culture pour le mieux vivre-ensemble », a de son côté souligné Mme Louise Sicuro. Processus de mise en candi-

dature Les candidates et candidats doivent œuvrer dans le secteur des arts et de la culture et avoir contribué de façon notable au développement culturel et artistique du Québec. Ils doivent aussi avoir immigré au Québec, y résider et y avoir réalisé la majeure partie de leur carrière. La lauréate ou le lauréat du prix Charles-Biddle sera sélectionné par un jury composé de personnalités provenant du milieu des arts et de la culture ainsi que d’un représentant du Ministère. En plus de cette reconnaissance, la personne sélectionnée recevra une bourse de 3 000 $ ainsi qu’une sculpture de bronze et de granit, œuvre de l’artiste québécoise Danielle Thibeault. Cette sculpture représente un groupe de personnages en mouvement, symbole de l’importance des

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liens qui se créent entre les citoyennes et citoyens du Québec. Une personne peut soumettre sa propre candidature ou celle d’une autre personne. Le dossier de candidature complet doit être transmis au plus tard le 18 août 2017, à minuit, à : Culture pour tous, Prix Charles-Biddle, 4750, avenue Henri-Julien, Montréal (Québec) H2T 2C8

Kathleen Weil, ministre de l'Immigration, de la diversité et de l'Inclusion

Le formulaire de présentation du dossier de candidature ainsi que l’information sur le prix Charles-Biddle sont disponibles dans le site de l’organisme Culture pour tous au www.culturepourtous.ca/ professionnels-de-la-culture/ prix-charles-biddle.

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Le prix Charles-Biddle 2016 avait été décerné à l’auteurecompositrice-interprète d’origine algérienne Lynda Thalie pour reconnaître tant ses talents de musicienne et d’auteure pour enfants que son engagement humanitaire.


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Leadership

Fondation Club Avenir

Appel de candidatures pour des bourses de la Fondation

La Fondation Club Avenir (FCA) offrira cette année deux bourses à de jeunes maghrébins qui souhaitent étudier la communauté algérienne. L’objectif de ces bourses est de mieux connaître cette communauté et de révéler des caractéristiques qui pourraient servir d’input aux politiques gouvernementales québécoises et canadiennes. Bourse portrait de la communauté

En utilisant les données statistiques disponibles et des interviews ciblées, cette bourse doit permettre de réaliser un portrait socio-professionnel de la communauté des personnes d’origine algérienne. En particulier, on doit identifier : - Les caractéristiques démographiques directes et croisées de la communauté (importance, croissance, âge, genre, éducation, expérience, emploi, revenus, etc.) - La nature des actions entrepreneuriales des individus de la communauté; - Les déterminants de la réussite professionnelle - Les déterminants de la réussite entrepreneuriale - La place des femmes (emploi, éducation, leadership)

- La réussite des jeunes (éducation, emploi)

Bourse leadership de la communauté Cette bourse vise à identifier les leaders de la communauté algérienne dans tous les secteurs et fournir leur profil et un résumé de leurs contributions à leur communauté d’origine et à la communauté d’accueil. Cette étude comporte deux aspects : Les caractéristiques du leadership dans la communauté (qui sont les leaders et quelles sont leurs caractéristiques, quelles sont leurs motivations, quelles sont leurs contributions générales ?). Ce travail serait un travail d’identification essentiellement documentaire, complété par des interviews de leaders. Les domaines principaux qui doivent figurer sur les résultats de l’étude sont : - Les entreprises économiques - Les organismes communautaires - L’éducation primaire et secondaire - L’éducation post-secondaire et universitaire - Le secteur d’État

(administration et entreprises d’État) - La politique - Le sport - Les arts - Quelques portraits de leaders dans chacun de ces secteurs.

recherche autonome. Une préférence sera donnée aux étudiants des second et troisième cycles universitaires, qui sont particulièrement encouragés à faire acte de candidature.

Conditions et éligibilité Ces bourses sont réservées à des jeunes des communautés maghrébines.

Le rapport d’étude doit être soumis dans un délai de 6 à 9 mois à partir de l’attribution de la bourse. Un rapport d’étape doit être présenté à la soirée de la FCA.

Les candidats doivent avoir au moins un DEC et démontrer une capacité à conduire une

La date limite de réception des candidatures est fixée au 31 mai 2017.

Les candidat(e)s doivent soumettre avant le 31 mai 2017 une demande indiquant le choix de la bourse considérée, leur motivation et démontrer qu’ils (elles) satisfont aux conditions ci-dessus. Un CV est requis en pièce jointe. Les demandes devront être adressées à: Taïeb Hafsi, HECMontréal, 3000 Côte SteCatherine, Montréal, QC, H3T 2A7. Par courriel à: bourses@ clubavenir.com.

Prix d’excellence 2017 Les candidatures seront reçues jusqu’au 1er septembre prochain La Fondation Club Avenir lance l’édition 2017 de son concours annuel des Prix d'Excellence. Vous avez jusqu'au 1er septembre pour soumettre des candidatures. La Fondation Club Avenir offre chaque année sept prix ou reconnaissances à des membres de la communauté algérienne, qui se sont distingués par leurs réalisations, leurs innovations, leur entrepreneuriat. Les prix sont : Prix Excellence

- Le Palme d’Or - Le Grand Prix Jeune Potentiel - Le prix spécial entrepreneuriat au féminin Prix Distinction - Reconnaissance d’une réussite professionnelle hors du commun - Reconnaissance d’une contribution artistique hors du commun - Reconnaissance d’une contribution sportive hors du commun - Reconnaissance d’un

service communautaire hors du commun De plus, le Conseil d’administration de la FCA remet une reconnaissance particulière à une Personnalité exceptionnelle, qui peut venir soit des communautés concernées, soit de la communauté d’accueil. La saison des candidatures est ouverte du 1er Mai au 1er Septembre

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Les prix seront remis lors du gala annuel de la FCA, programmé pour le 4 novembre 2017. Vous pouvez présenter votre candidature ou inciter une personne méritante à le faire, en remplissant le formulaire de candidature auquel vous pouvez accéder ci-dessous. Les formulaires sont reçus par le Comité de Nomination et de Sélection, qui est cette année composée de 8 personnes, dont deux anciens lauréats.

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Dépôt de candidature Par email, par courrier ou par fax : Télécharger le formulaire d’inscription en format pdf ou docx. Le remplir et nous le faire parvenir par courriel à prix@clubavenir.com ou par fax au 514-765-8475. En ligne, remplir le formulaire de mise en candidature qui vous permet de soumettre votre candidature ou en tant que soumissionnaire celle de quelqu'un d'autre.


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Santé

Qu’est-ce que le Dossier Santé Québec …

… et que change-t-il pour les patients? Connaissez-vous le Dossier Santé Québec? Savez-vous ce que contient votre DSQ? Bien des informations qui vous concernent. Notamment, les médicaments que vous prenez, les tests d’imagerie (avec leurs rapports) et les résultats de laboratoire. C’est une mine d’or pour vous soigner mieux, disponible depuis quelques années au Québec. Les médecins, notamment les urgentistes, utilisent le DSQ quotidiennement afin d’avoir accès en tout temps à cette information, qui souvent n’est pas disponible directement ou que le patient n’a pas en votre possession. Par exemple, l’accès à l’imagerie permet de voir la plupart des examens radiologiques passés dans d’autres établissements, ce qui évite souvent de dupliquer les examens et me permet d’obtenir de l’information complémentaire. C’est non seulement cliniquement fort utile, mais cela permet aussi d’accélérer les soins et d’éviter de vous irradier pour rien. Constater qu’un SCAN cérébral récent était anormal ou encore qu’une radiographie pulmonaire ne montrait pas de pneumonie quelques jours plus tôt est toujours pertinent. Tous les jours, on trouve une information similaire, qui change la conduite proposée aux patients. En ce qui a trait aux tests de laboratoires, le DSQ fournit les résultats des prélèvements variés, ce qui permet de dresser un portrait des problèmes déjà été diagnostiqués dans le passé (comme de l’anémie, troubles thyroïdiens, insuffisance rénale, suivi du diabète, etc.) et d’éviter des prises de sang inutiles. On peut même pour certains résultats réaliser des graphiques permettant d’illustrer, par exemple, l’évolution du fonctionnement de vos reins ces dernières années. Quant à l’accès au dossier de la pharmacie, il fournit souvent

plus de précisions sur la médication, présente ou passée, surtout si le patient n’a pas votre liste avec lui, notamment lors d’une visite non prévue — ce qui est souvent le cas à l’urgence. Même si les pharmaciens jugent qu’il manque parfois certaines informations, comme lors d’un ajustement de dose donné verbalement, la vaste majorité de l’information correspond à ce qui vous est prescrit. Comparons : avant le DSQ, il fallait envoyer un fax aux archives d’un autre hôpital, et attendre patiemment que l’information nous revienne… ce qui pouvait prendre des heures, sinon ne jamais arriver. Ou encore, en cas d’urgence, appeler un collègue et lui demander de trouver le dossier… ce qui pouvait aussi prendre du temps. Bref, ce n’était pas évident. Bien que l’information peut alors être plus complète, comprenant par exemple les notes des médecins. Trouver de l’information Mais pourquoi ne pas tout simplement vous demander quels tests ont été pratiqués? Vous serez peut-être surpris, mais beaucoup d’entre vous ne gardent qu’un souvenir bien vague des examens réalisés, surtout s’ils sont nombreux, et encore moins des résultats. Ce que l’on peut obtenir du questionnaire est donc plutôt limité. Il est arrivé souvent aux médecins de constater qu’un patient avait consulté dans 4-5 hôpitaux et avait passé des dizaines d’examens, dont il ne gardait à peu près aucun souvenir précis. Si certains d’entre vous conservent une copie des résultats, ce qui souvent utile, la majorité ne le font pas, et comme, en tout cas à Montréal, les patients consultent dans plusieurs hôpitaux, il est parfois très difficile de se faire une idée juste des épisodes de soins… ce qui pose un problème sérieux quant à la continuité. Le DSQ vient pallier en partie à ce problème, puisqu’il permet de rétablir un certain

continuum dans tout cela. Vous êtes d’ailleurs souvent étonnés que l’on puisse avoir ainsi accès aux examens passés ailleurs. En général, vous en êtes bien contents, sauf pour les rares patients qui préfèrent ne pas tout mentionner, pour subir de nouveau certains tests. Il est parfois curieux de trouver des dizaines de SCANs récents dans un dossier, alors que le patient n’en avait jamais glissé mot malgré les questions du médecin. Le DSQ n’a que des effets positifs pour les liens avec d’autres professionnels. Par exemple, pour les infirmières qui ont de la difficulté à rejoindre une pharmacie pour accéder aux médicaments, parce que souvent, on se fait faxer la liste, mais elle n’est pas toujours ouverte. On peut aussi aisément savoir qui est votre médecin traitant ou quel consultant vous suit pour tel ou tel problème, puisque sur les requêtes d’imagerie, on voit le nom du médecin demandeur. Je peux également identifier dans quel hôpital vous êtes suivi, ce qui aide à mieux diriger les requêtes. Comme urgentologue, même si on ne coordonne pas les soins à l’extérieur comme votre médecin de famille, il est tout de même fort utile de disposer d’une vision plus large des choses et des événements cliniques. Pour le médecin de famille, le DSQ est une manne, puisqu’il peut accéder à toute cette information médicale qui souvent ne lui est pas envoyée, facilitant grandement son rôle intégrateur des soins. L’information n’était pas disponible avant. Il était extrêmement difficile, par exemple, d’obtenir un rapport d’imagerie. On pouvait le faire faxer, ça prenait quelques heures. Donc, souvent, on ne le faisait pas ou on reçevait rien. Alors que là… oui, la dynamique a complètement changé.

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Délais et difficultés Bien sûr, tout n’a pas été parfait à propos du DSQ. D’abord, les délais d’installation, depuis le début des années 2000, suite à la création d’Inforoute Canada, qui finançait notamment des projets d’infrastructures en santé. Il s’agissait alors d’établir les bases du système, de donner les grandes orientations et de jeter les bases techniques qui permettraient de recevoir toute cette information. C’est bien plus tard, le 23 avril 2008, que l’on décide au gouvernement «la mise en œuvre de ce projet expérimental» que constitue le DSQ, voué à être étendu à tout le Québec ensuite. Outre les délais, on ne peut pas dire que le tout s’est effectué sans problème. Au début, il y a quelques années, l’accès était plutôt laborieux, voire instable, et bien souvent il était impossible de s’y brancher, ce qui est problématique quand on compte sur ces données. Et ce qui décourageait un peu les médecins de l’utiliser. Mais le tout est corrigé maintenant, de sorte que les branchements sont plutôt fiables. Le deuxième c’est le mode

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d’accès, sécurisé, qui fonctionne avec une clef USB, suivie d’un mot de passe pour l’identification. Après quoi il faut rentrer le numéro d’assurance-maladie du patient, pour enfin arriver aux données cliniques. C’est parfois laborieux… surtout si on oublie sa clé quelque part, ce qui ne m’arrive plus depuis que je l’ai accrochée à ma carte d’identité. Par contre, il est impossible d’accéder aux renseignements seulement avec la clé, sans le mot de passe. L’avenir du DSQ Il manque tout de même encore beaucoup d’informations dans le DSQ. Par exemple, certains examens complexes, comprenant des images mobiles, comme les coronarographies (artères cardiaques) ou les échocardiographies n’y sont pas encore. Manquent aussi les électrocardiogrammes (décidément les cardiologues sont mal représentés!) parce que peu d’hôpitaux ont des systèmes d’archivage électronique des électrocardiogrammes, permettant de transformer les lignes graphiques en données. Demeure également un vaste défi d’intégration des données disponibles vers les dossiers

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Initiatives

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… et que change-t-il pour les patients? Suite de la page 31 médicaux électroniques des hôpitaux et des cliniques. Notez qu’il ne faut pas confondre le DSQ, le système global décrit plus haut, et les dossiers médicaux électroniques, qui contient vos dossiers, retrouvés de plus en pus sous forme numérisée et non en «papier» dans les établissements. Il faudrait par exemple que le DSQ puisse «nourrir» nos systèmes de pharmacie à l’hôpital, en envoyant les informations touchant les médicaments, et vice-versa. Le DSQ pourrait aussi nourrir les systèmes d’urgence, pour que les médicaments soient automatiquement liés dès l’arrivée au triage, ce qui actuellement n’est pas le cas. Par ailleurs, l’accès que permet le DSQ est limité aux seuls trois champs définis plus haut, et non à votre dossier médical

(d’une clinique ou d’un hôpital). D’après le site du MSSS, on prévoit toutefois accroître les données disponibles au cours des prochaines années, afin d’inclure : - les médicaments prescrits en établissement de santé du Québec; - les résultats des analyses de laboratoire effectuées dans un laboratoire privé du Québec; - les résultats des examens d’imagerie médicale (radiographie, tomodensitométrie [scan], IRM, etc.) effectués dans une clinique privée de radiologie du Québec; - les vaccins reçus au Québec; - les sommaires d’hospitalisation ainsi que des renseignements sur les allergies et intolérances. Quant à l’intégration, la seule que j’ai pu constater chez nous concerne l’imagerie. Lorsqu’on effectue un examen, notre propre visualisateur de radiographies (tout cela se fait

pas ordinateur et sur écran maintenant) va chercher les films radiologiques similaires par le DSQ, et pousse les images directement dans notre système. Cela permet, par exemple, de comparer directement la radiographie avec une autre réalisée dans un autre hôpital quelques semaines plus tôt. Or, en imagerie, la comparaison des images est fondamentale. Idéalement, l’objectif devrait être d’en arriver à intégrer toutes vos informations (celles du DSQ et des hôpitaux) et à les rendre accessibles de partout. Fusionner le dossier médical et le DSQ permettrait de disposer, pour tout le monde, d’un seul dossier pour chacun d’entre vous. Cela demanderait des modifications de lois, puisqu’actuellement, il est encore difficile de partager de l’information clinique hors

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d’un établissement pour des raisons de confidentialité. Les méga-fusions, de ce côté, devraient au moins permettre un certain accès dans chaque région sans trop de problèmes. Même si le système est imparfait et à coûté cher, le DSQ a grandement contribué à l’amélioration des soins et à la continuité des services durant ces dernières années, ce qui est

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clairement une avancée importante, tant pour les soignants que pour vous, les patients. D’autant plus que, selon les souhaits du ministre Gaétan Barrette, vous devriez vousmêmes y avoir accès dès cette année!


Éducation

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Un bond de 24 % du nombre d'élèves en difficulté d’apprentissage 13 910 en 2015-2016; 17 255 en 2016-2017… En 2016-2017, on dénombrait 17 255 élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA), comparativement à 13 910 l’année précédente, nous indiquent des données du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. En tenant compte du nombre d’étudiants inscrits au collégial au début de l’année scolaire, près d’un élève sur dix se trouvait donc en difficulté. Les sommes accordées pour soutenir ces étudiants se sont établies à 35,8 millions de dollars, soit une hausse de 12,4 % par rapport à l’année précédente. Pour le porte-parole du Parti québécois en matière d’enseignement supérieur, Alexandre Cloutier, la situation est devenue « hors de contrôle ». Il déplore l’insuffisance constante des budgets. Déjà en 2015, la

Commission des droits de la personne avait sonné l’alarme sur la nécessité d’offrir les services appropriés. Et maintenant, avec pas assez d’argent, on en demande encore plus aux institutions. Alexandre Cloutier, porte-parole du Parti québécois en matière d’enseignement supérieur En janvier, la Fédération des cégeps appelait le gouvernement québécois à l’aide en vue du budget provincial. Comme quoi la situation ne fait que se détériorer, elle écrivait dans un mémoire prébudgétaire avoir « vu croître de façon fulgurante » les effectifs étudiants en difficulté, soit un bond de 5000 à 12 000 de 2010 à 2014. Pour relever les nombreux défis, la Fédération estimait les besoins financiers des

cégeps à 185 millions de dollars. Dans le budget, le gouvernement lui a seulement octroyé 41 millions de dollars supplémentaires pour cette année. Les sommes additionnelles doivent toutefois augmenter d’ici 2022 pour un total de 746 millions.

chambre sur « l'explosion du nombre d'étudiants en difficulté », la ministre de l'Enseignement supérieur, Hélène David, a répondu que des progrès ont récemment été réalisés « Il a tout à fait raison, mais s'il y a une chose qui a explosé, ce sont les budgets. »

En réponse à une question d'Alexandre Cloutier en

Passage difficile du secondaire au cégep

Les enseignants dans les collèges semblent également noter une baisse généralisée des acquis des élèves qui arrivent de l’école secondaire. Selon un récent mémoire intitulé « Des priorités à revoir », la Fédération des enseignant(e)s de cégep évoquait la nécessité de

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Dépôt de la pétition « Ça va pas la tête » Conjointement, les députés Alexandre Cloutier et Manon Massé de Québec solidaire ont déposé à l’Assemblée

nationale une pétition réclamant une hausse du financement pour les élèves ayant des besoins particuliers.

« Le taux de décrochage chez les élèves en difficulté est de 47 %, a rappelé Mme Massé.

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Ces étudiants, on est supposé les aimer et les soutenir, mais ils décrochent parce que le

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système scolaire ne sait pas les adapter. »


Éducation

CÉGEP

Un bond de 24 % du nombre d'élèves en difficulté d’apprentissage 13 910 en 2015-2016; 17 255 en 2016-2017… Suite de la page 33 favoriser l’offre de cours de mise à niveau. Compte tenu de l’hétérogénéité croissante de la population étudiante, nous avons en effet pu constater que les nouveaux admis arrivent au cégep avec des niveaux très variables et parfois même insuffisants. Extrait du mémoire « Des priorités à revoir » de la Fédération des enseignant(e)s de cégep Le Cégep de Sainte-Foy, par exemple, documente les difficultés des nouveaux élèves sur certaines

notions mathématiques. L’idée est de pouvoir mettre en place les mesures appropriées par la suite. Les raisons derrière ce problème doivent encore être éclaircies. De nombreux experts estiment cependant que le phénomène s’explique par l’insuffisance, au primaire et au secondaire, des services spécialisés (orthophonie, psychoéducation, etc.). Près de deux étudiants sur trois obtiennent leur diplôme Le taux de diplomation d’études collégiales demeure toujours très stable dans la province.

Selon les dernières informations disponibles, 36 % des étudiants inscrits pour la première fois en 2012 étaient parvenus à obtenir

leur diplôme dans les délais prévus, soit deux ans pour la formation préuniversitaire et trois ans pour la formation technique. Le taux grimpe à seulement 64

% pour les étudiants inscrits pour la première fois en 2010 et ayant terminé leur cégep deux ans après les délais prévus.

Connaît-on vraiment l'ampleur des besoins? Alors que le nombre d'élèves en difficulté d'apprentissage est à la hausse dans les écoles, la Coalition avenir Québec (CAQ) s'indigne du fait que le ministère de l'Éducation n'ait pas un portrait détaillé des besoins dans la province. À une demande d’accès à l’information destinée à permettre l'obtention des listes des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (HDAA) en attente de services, le ministère répond que les documents demandés sont inexistants. Il suggère ensuite de faire cette requête aux commissions sco-

laires.

La CAQ a donc fait la même demande aux 72 commissions scolaires du Québec. Parmi les 45 commissions ayant fourni une réponse jusqu’ici, 22, dont la Commission scolaire de la Capitale à Québec, ont indiqué ne détenir aucune liste d’élèves HDAA en attente de services. Quant à la Commission scolaire de Montréal, elle ne fait que répertorier les élèves en attente de services en psychologie. «C’est un fouillis total. Pendant que les élèves attendent des ser-

vices et que les parents prient chaque soir dans l’espoir d’un orthophoniste ou d’un orthopédagogue pour s’occuper de leur enfant, les commissions scolaires improvisent totalement» estime Jean-François Roberge, porteparole de la CAQ en matière d'éducation Jean-François Roberge, s’explique mal comment le ministre Sébastien Proulx peut promettre l’ajout à la rentrée de 1500 nouvelles personnes en services directs aux élèves de maternelle et de première année en n’ayant « aucune idée des besoins ». En réaction à ces informations, le

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cabinet du ministre de l’Éducation précise qu’il appartient aux commissions scolaires, en vertu de la loi, d’adapter les services éducatifs aux élèves en difficulté. Les commissions scolaires prônent l’autonomie Pour expliquer l’absence d’une telle liste, la Commission scolaire des Patriotes en Montérégie écrit par exemple que « chaque école priorise les services à offrir à ses élèves, en tenant compte de leurs besoins, de façon autonome ». À la Fédération des commissions scolaires du Québec, l’attachée de

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presse Caroline Lemieux reconnaît qu’un portrait détaillé de la situation n’existe pas. Elle indique toutefois que les commissions scolaires investissent en fonction des évaluations faites par les enseignants en début d’année, voire « davantage que les subventions du gouvernement destinées aux élèves HDAA ». Le manque de ressources demeure toujours un enjeu préoccupant, ajoute Caroline Lemieux, qui souligne que les 1500 personnes additionnelles en septembre seront les bienvenues.


Environnement

Trump contre la planète… … ou comment détruire la Terre pour protéger l’Amérique Dans un geste qui pourrait être lourd de conséquences pour le climat de la planète, le président américain, Donald Trump, a décidé que les États-Unis allaient se retirer de l’Accord de Paris sur le climat. Il a du même coup affirmé qu’il était prêt à négocier une nouvelle entente « équitable » pour les Américains, une option qui n’est pourtant pas envisageable. « Afin de remplir mon devoir solennel de protection de l’Amérique et de ses citoyens, les États-Unis se retireront de l’Accord de Paris sur le climat », a annoncé Donald Trump sous les applaudissements de membres de son gouvernement. « Je ne veux rien qui puisse se mettre en travers de notre chemin pour redresser l’économie américaine », a poursuivi le président. Or, a-t-il soutenu, l’accord signé à Paris en 2015 est nuisible « aux travailleurs, aux consommateurs, à l’industrie et à l’économie américains ». Il a du même coup réaffirmé son intention de soutenir l’industrie énergétique, dont celle du charbon, la pire source d’énergie fossile. « Cet accord est moins à propos du climat que pour permettre à d’autres pays d’avoir un avantage sur les Américains », a-t-il ajouté, avant d’affirmer que « la Chine pourra continuer de polluer pendant des années » en vertu de cette entente climatique internationale. Qui plus est, la décision de quitter l’Accord de Paris « n’aura pas beaucoup d’impact » sur le climat de la planète, selon le président Trump. Les États-Unis sont tout de même le deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre, avec près de 15 % des émissions mondiales.

Renégocier l’Accord Donald Trump a par ailleurs indiqué que les ÉtatsUnis seraient prêts à « négocier un nouvel accord » qui serait « équitable » pour l’économie américaine. Une décision saluée par la suite par Scott Pruitt, qui est à la tête de l’Agence de protection de l’environnement des ÉtatsUnis. Quelques minutes après l’annonce du président, le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques a toutefois fermé clairement la porte à cette option. Dans un communiqué, l’organisme a fait savoir qu’un tel accord « historique », fruit de négociations menées par 195 États, ne peut être renégocié à la demande d’un seul État. 147 États l’ont déjà ratifié, c’est-à-dire qu’ils s’engagent à le mettre en oeuvre sur leur territoire. Les États-Unis comptent donc renier leur signature de l’Accord de Paris, conclu en décembre 2015, même si Washington avait ratifié l’entente. Pour se retirer de l’Accord, un pays doit le notifier au secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, mais il ne peut le faire que trois ans après l’entrée en vigueur du texte, effective depuis le 4 novembre 2016. Ensuite, il y a un préavis d’un an avant d’être réellement « sorti » de l’Accord. Cela signifie que la décision de Donald Trump ne devrait pas intervenir avant 2020, soit en pleine campagne présidentielle américaine.

Climatosceptique Ouvertement climatosceptique, Donald Trump avait affirmé dès sa campagne électorale qu’il entendait rejeter le plus ambitieux plan de lutte contre les changements climatiques de l’histoire. Arrivé à la Maison-Blanche, il avait également annoncé son intention de mettre un terme à la réglementation environnementale, qu’il juge nuisible pour l’économie américaine. Une promesse qu’il a réitérée jeudi. Malgré les intentions du gouvernement en place à Washington, la Chine a souligné son intention de poursuivre la mise en oeuvre de l’Accord de Paris.

Les responsables de l’Union européenne ont pour leur part soutenu jeudi que le retrait des États-Unis est carrément inacceptable. Une dénonciation reprise par plusieurs dirigeants politiques, mais aussi par les groupes environnemen-

Barack Obama. « Mais même en l’absence de leadership américain, même si ce gouvernement se joint à une petite poignée de pays qui rejettent l’avenir, je suis certain que nos États, nos villes et nos entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures. » « Nous sommes profondément déçus d’apprendre que le gouvernement fédéral américain a décidé de se retirer de l’Accord de Paris », a commenté le premier ministre canadien, Justin Trudeau. Mauvaise nouvelle « Ce n’est pas une bonne nouvelle, a fait valoir Hugo Séguin, spécialiste des négociations climatiques internationales et professeur à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Mais il ne faut pas oublier que le gouvernement fédéral américain n’a jamais été très proactif. »

Selon ce que prévoit le gouvernement chinois, le premier émetteur de gaz à effet de serre de la planète doit plafonner ses émissions d’ici 2030.

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taux et certains représentants du monde des affaires. « J’estime que les ÉtatsUnis devraient se trouver à l’avant-garde », a déclaré pour sa part, dans un communiqué, l’ancien président

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Selon lui, les États américains vont poursuivre leurs plans climatiques, comme ils le font déjà, malgré les intentions affichées par le pouvoir en place à Washington. C’est le cas de la Californie, qui a promis de poursuivre son programme de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.

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Environnement

Trump contre la planète… … ou comment détruire la Terre pour protéger l’Amérique Suite de la page 35 M. Séguin redoute par ailleurs les impacts financiers de la décision américaine, puisque le pays devait participer au financement du fonds annuel de 100 milliards de dollars promis aux pays en développement, pour leur permettre de s’adapter aux changements climatiques et d’effectuer une transition énergétique. Au moment d’annoncer le retrait, jeudi, Donald Trump a d’ailleurs affirmé que ce fonds aurait coûté « des milliards de dollars » aux contribuables américains. « Le retrait des États-Unis signifie en outre qu’on réduit les engagements pris en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre », a souligné M.

Séguin. Une situation dont les impacts climatiques pourraient être importants, surtout dans un contexte où l’ambition des États est déjà insuffisante. Accord ambitieux Le retrait américain risque en effet de compliquer les choses pour l’atteinte des objectifs de l’Accord, signé par 195 pays et ratifié par près de 150 d’entre eux, dont le Canada. Parmi les éléments cruciaux de cette entente, on fixe en effet un défi majeur : maintenir l’augmentation prévisible de la température « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », tout en promettant de « poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ». Une demande chère aux pays les plus vulnérables aux impacts des

changements climatiques. Mais quelle que soit la cible qui serait respectée, les efforts pour y parvenir seront colossaux. Il faudrait

réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 à 70 % d’ici 2050 (et les faire disparaître en 2100) pour espérer rester sous 2 °C et les baisser de

Message du Pape à l’occasion du mois de Ramadan

Le Vatican appelle chrétiens et musulmans à défendre la planète Le message traditionnel d'amitié et de solidarité du Vatican avec l'islam s'est aligné sur l'actualité, avec le retrait américain de l'Accord de Paris. Alors que Donald Trump fait l'objet de toutes les critiques, après avoir décidé du retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris, le Vatican appelle chrétiens et musulmans à défendre l'environnement et la planète, "notre maison commune", dans un message adressé vendredi au monde islamique à l'occasion du ramadan."Personne, aucune nation ou peuple, ne peut imposer exclusivement sa compréhension de la planète", indique le message, signé du cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, en écho à l'actualité américaine.

Un appel à une "profonde conversion intérieure" Par la voix du cardinal, le Vatican assure également les musulmans de la "solidarité" du monde catholique pendant le mois de ramadan. Il invite aussi les fidèles des deux religions, et au-delà toute l'humanité, à entamer un "nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l'avenir de la planète". "La crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure", ajoute-t-il, une semaine après la rencontre entre Donald Trump et le pape François. Le Vatican adresse chaque année depuis 1967 un message d'amitié et de solidarité avec l'islam, à l'occasion du mois du ramadan, temps de jeûne pour les musulmans.

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70 à 95 % pour rester sous 1,5 °C, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat.


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