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nº 301 du 20 avril au 3 mai 2017

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Qualité de vie

82% des montréalais satisfaits de leur sort…

La reconnaissance faciale débarque! Bientôt en service dans les aéroports canadiens

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De 2008 à 2016

Hydro-Québec a pris 1,4 milliard en trop dans nos poches

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Enjeux

Comment réduire les inégalités financières au Québec? Page 9 Déclarations d’impôts en retard

Ce que vous devrez payer

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Sports - Mondial 2026 de Soccer

Le match Canada – Maroc est commencé…

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Droits : Le «mariage est un acte de nature civile» … même lorsqu’il est célébré de manière religieuse

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Édito

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

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Depuis 2002 Groupe Atlas Media Quatorze ans, c’est… • 300 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plusieurs milliers d'articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 120 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 14 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 3500 visiteurs par jour.

Accommodements raisonnables

La baudruche se dégonfle…

Focus

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Abdelghani Dades, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Il y a quelques années de cela, c’était devenu la chose la plus importante du monde. Il fallait la régler d’urgence sinon le soleil allait arrêter de briller pour le Québec… Les péripéties - parfois mêmes les transes - qui ont entouré ce débat et qui ont eu pour principal effet de stigmatiser une partie de la population du Québec, étaient-ils aussi importants que certains politiciens on voulu nous le faire accroire en en faisant le point nodal de nos préoccupations politiques durant de longues et épuisantes semaines? Étaient-ils même nécessaires? Poser ces questions à l’époque faisait de vous un «ennemi du peuple»; Y compris lors de la résurgence de la question sous le nom de «Charte des valeurs»… Nous nous sommes fait proprement incendier lorsque nous avons minimisé la question. Et pour cause! Dire publiquement une telle vérité mettait à mal l’argumentaire «nationalisant» de certains aspirants au pouvoir provincial.

L’atmosphère est aujourd’hui suffisamment plus sereine pour que l’on puisse dire «voici ce que représentent réellement les accommodements raisonnables au Québec», sans que personne ne vous accuse de vouloir «envahir» la Belle Province et détruire sa culture et partant la civilisation occidentale. Prenons quand-même quelques petites précautions : l’article qui suit n’est pas notre œuvre, il résume en fait un document émanant de la Commission des droits de la personne. Un grand maximum de 20 demandes par année… Les demandes de conseils sur les accommodements raisonnables de type religieux sont en baisse depuis deux ans à la Commission des droits de la personne (CDPDJ) et sont désormais supplantées par les demandes faites par les personnes handicapées. Entre avril 2015 et mars 2016, le nombre de demandes de conseils reçus est passé à 20 et ce nombre s’est maintenu ces derniers mois. C’est la moitié de ce qu’on observait les années précédentes (40 demandes en moyenne).

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Depuis la Commission BouchardTaylor, la Commission offre un service-conseil en matière d’accommodements raisonnables de type religieux. Le service s’adresse aux employeurs et aux organismes donnant des services. Les conseils sont donnés à titre indicatif et ne sont, dès lors, pas décisionnels. La liste des demandes reçues révèle en outre que les congés religieux sont l’enjeu qui génère le plus de questions. Ainsi en 2015-2016, de nombreuses demandes provenaient d’entreprises privées et portaient sur la pratique du ramadan. Le président d’une compagnie de biocarburant, par exemple, s’inquiétait pour la sécurité parce qu’un de ses employés était affaibli par le jeûne. Chez un fabricant de vêtements de sport, on déplorait que trois employés de la même chaîne de montage aient réclamé des congés en même temps. Au total, huit demandes concernaient la période du ramadan et trois des congés liés à des célébrations juives comme celle du Nouvel An juif en septembre. Une minorité de demandes étaient toutefois plus complexes comme ce cas d’une étudiante de confession juive qui réclamait du matériel pédagogique non informatisé pour pouvoir se préparer à son examen final pendant le Sabbat. Un seul cas portait sur le port de signes religieux (le voile) et deux concernaient la tenue de prières musulmanes dans des institutions publiques ou des commerces. Enfin, un employeur a contacté le service à propos d’un employé qui exposait une photo de Jésus « de grande dimension » dans son lieu de travail. En vertu de la Charte, les accommodements sont un corollaire du droit à l’égalité et les organisations doivent chercher à en offrir à ceux qui le demandent. L’accommodement raisonnable est toutefois balisé par le concept de « contrainte excessive » qui protège l’organisation ou le milieu de travail. Deux fois plus de demandes motivées par le handicap que par la religion Cette baisse suggère que les organ-

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ismes s’en tirent plutôt bien avec ces questions, croit le professeur MarcAntoine Dilhac, un expert des enjeux d’inclusion rattaché à l’Université de Montréal. « C’est plutôt encourageant, dit-il. Il y a une forme de jurisprudence qui s’est imposée pour des affaires similaires. » François Rocher, de l’Université d’Ottawa, un spécialiste des enjeux d’immigration, souligne que même à 40 par an, ce sont de petits nombres et que contrairement à certaines perceptions, la « Commission n’est pas submergée de demandes ». « Mon hypothèse, c’est que les organisations publiques et les entreprises ont bien compris la notion d’accommodements et que la société civile réussit assez bien à s’organiser avec ce problème-là. » M. Dilhac constate en outre que les questionnements soulevés sont souvent les mêmes et qu’il est dès lors de plus en plus facile pour les employeurs de savoir quoi faire. Le record de demandes d’avis reçus sur les accommodements religieux a été établi en 2009-2010 avec 52 dossiers contre 29 pour les personnes avec un handicap qui normalement donnent lieu au plus grand nombre de questions. Cette tendance s’est depuis renversée. Ainsi en 2015-2016, le Service a reçu deux fois plus de demandes pour des accommodements raisonnables touchant des handicaps que pour des accommodements religieux (57 contre 20). La Charte des droits et libertés interdit 13 types de discriminations : les discriminations fondées sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l’orientation sexuelle, l’état civil, l’âge (sauf dans la limite prévue par la loi), la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap. En plus d’offrir des conseils au cas par cas, la Commission des droits de la personne a créé un guide fournissant aux employeurs une démarche par étapes pour encadrer le processus.

Abdelghani Dades


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Focus

Emploi

Des milliers de recrutements à temps plein en mars… … mais la croissance des salaires demeure faible

Le marché du travail canadien est resté actif le mois dernier, créant une nouvelle vague nette de 19 400 emplois, et la vaste majorité de ceux-ci était des emplois à temps plein, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Les résultats du mois de mars ont alimenté la croissance de l’emploi, qui se portait déjà bien, et offert une nouvelle indication de la santé de l’économie, qui prend un certain élan depuis des mois. Cependant, même si le rapport a été largement bien accueilli par les analystes, certains de ses détails ont montré des faiblesses bien ciblées. Un plus grand nombre de personnes en recherche d’emploi Le taux de chômage du pays a grimpé le mois dernier à 6,7 %, par rapport à 6,6 % en février, essentiellement parce qu’un plus grand nombre de personnes était à la recherche d’un emploi, a expliqué l’agence fédérale. En outre, le rapport a noté que 95

% des nouveaux postes — soit 18 400 emplois — ont été créés dans la catégorie du travail autonome, qui est généralement considéré comme plus précaire. Cette catégorie peut comprendre des personnes qui travaillent pour des entreprises familiales et qui ne sont pas nécessairement rémunérées.

Une faible croissance des salaires Les nouvelles données démontrent en outre une faiblesse soutenue en

ode, les prix à la consommation ont cependant augmenté d’environ 2,0 %.

La publication de ce rapport survient alors que la Banque du Canada se prépare à faire une annonce, mercredi, sur son taux d’intérêt directeur. La plupart des économistes s’attendent à ce que le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, laisse ce taux à 0,5 %. L’économiste en chef de la

18 400

Le nombre d’emplois créés qui sont dans la catégorie du travail autonome. C’est 95 % du total d’emplois créés en mars, et ceux-ci sont considérés comme plus précaires que les autres. ce qui a trait à la croissance des salaires. En moyenne, chaque employé canadien gagnait le mois dernier 1,1 % de plus qu’un an plus tôt. Pendant cette même péri-

Banque de Montréal, Doug Porter, a estimé que même si les nouvelles données étaient « généralement positives », elles contenaient divers éléments de faiblesse que

M. Poloz pourrait évoquer pour faire valoir que l’économie n’est pas encore en pleine santé. Taux de chômage : 6,7% « Il y a certainement quelques pépins avec ce rapport », a expliqué M. Porter, notant la faible croissance des salaires. « Mais je dirais que les éléments

positifs sont nettement plus importants que les négatifs — nous avons maintenant eu une croissance solide du nombre d’emplois dans sept des huit derniers mois. » Les économistes s’attendaient en moyenne à la création de 5000 emplois le mois dernier, et à un taux de chômage de 6,7 %, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Conjoncture

2017 : Prévisions de croissance stables pour le Canada Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à une croissance de l'économie canadienne cette année, mais croit que cette amélioration sera plus modeste que celle prédite la semaine dernière par la Banque du Canada en raison du renforcement inattendu de plusieurs secteurs.

L'agence installée à Washington croit toujours que le PIB canadien

s'engraissera de 1,9 % cette année, soit la même hausse que celle anticipée précédemment. En revanche, la Banque du Canada attend une amélioration de 2,6 % cette année, comparativement à la progression de 2,1 % prédite antérieurement.

mesure de maintenir la cadence établie au début de 2017.

La banque centrale a toutefois prévenu que l'économie canadienne ne sera peut-être pas en

La plus récente analyse du FMI souligne que le Canada pourrait profiter d'un renforcement du

La Banque du Canada a aussi abaissé sa prédiction de croissance à 1,9 % pour l'an prochain, comparativement à 2 % pour le FMI.

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cours des matières premières et d'une amélioration de l'économie américaine. Économie mondiale : +3,5% Le FMI s'attend à ce que l'économie mondiale avance de 3,5 % cette année et de 3,6 % en 2018, après avoir affiché une croissance de 3,1 % l'an dernier. Le FMI prédisait précédemment une croissance de 3,4 % pour

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cette année. L'agence croit que l'économie américaine progressera de 2,3 % cette année, contre 1,6 % l'an dernier. La zone euro devrait générer une croissance stable de 1,7 %, celle du Japon devrait passer de 1 % à 1,2 %, et celle de la Chine glisser de 6,7 % à 6,6 %.


Votre argent

Automobile : Acheter ou louer?

Quelques informations pour faire un choix éclairé

Le concessionnaire vous offre d’acheter un véhicule de 25 000 $ pour 520,83 $ par mois pendant quatre ans ou de le louer pour 200 $ de moins (320,83 $); Plus les intérêts, dans les deux cas. Tentant de louer, mais que se passera-t-il en 2021 ? Dans le premier cas, l’auto vous appartiendra, libre de dettes. À vous de décider de la garder ou de la vendre. Si vous la louez, vous aurez deux possibilités à la fin du bail : remettre l’auto, tout simplement, ou l’acheter. C’est là que l’économie mensuelle de départ de 200 $ vous rattrapera… Vous devrez débourser 9 600 $ pour acquérir l’auto : 25 000 $ – (320,83 $ x 48 mois). C’est ce qu’on appelle valeur résiduelle. Elle correspond souvent à la prévision de la valeur de l’auto à la fin du bail. Selon que vous aurez acheté ou loué, que se passera-til… … du côté du concessionnaire Le concessionnaire est un intermédiaire. Dans le cas d’un achat, il transfère le contrat à la société de crédit liée au constructeur de votre

auto ou, si vous en décidez ainsi, à l’institution financière avec laquelle vous négociez un prêt auto. Dans le cas d’une location, le contrat est transmis à la société de crédit liée au constructeur, qui devient le véritable locateur.

… avec les assurances Le créancier du prêt auto ou le locateur demeure propriétaires de la voiture jusqu’à la fin du contrat ; ils vous obligeront à vous procurer une assurance et à la payer. La loi impose l’assurance responsabilité ; le contrat de prêt ou de location oblige à assurer l’auto elle-même. … en cas de vol ou d’accident Le chèque de l’assureur sera émis au nom du prêteur ou du locateur et au vôtre. Vous devrez vous entendre sur le partage. Avant de négocier, consultez l’Association pour la protection des automobilistes. Vous serez mieux outillée, surtout si votre police d’assurance comporte une clause « valeur à neuf ». … en matière d’entretien Pendant la durée d’une location, vous ne pouvez apporter de modifications majeures

En conclusion

• Si vous avez les moyens et l’intention de conserver le véhicule longtemps, l’achat constitue le meilleur choix. À taux d’intérêt égal, étant remboursé sur une plus courte période, le véhicule revient moins cher. • Par contre, si de faibles

mensualités permettent de rembourser une autre dette plus coûteuse, il peut être rentable de louer. À la fin du bail, vous serez peut-être tentée de refuser l’option d’achat pour éviter les coûts de réparation d’une « vieille » voiture. Ce serait une erreur car ces coûts sont nettement

à la voiture, comme la peindre de couleur différente. Si vous remettez l’auto à la fin du bail, elle devra être en bonne condition ; le locateur assume la dégradation liée à l’usage normal. Faites faire une évaluation indépendante avant de la remettre. Les locateurs sont particulièrement exigeants pour les pneus et l’apparence de la voiture. L’Office de la protection du consommateur reçoit plusieurs plaintes concernant des exigences abusives des locateurs. Prudence ! … si vous roulez beaucoup Achetée ou louée, l’automobile qui roule beaucoup perd sa valeur plus rapidement. Si vous êtes propriétaire, vous le constaterez lors de la revente. Dans le cas d’une location, l’entreprise qui vous loue la voiture se prémunit contre ce manque à gagner. Voici comment cela fonctionne : • Vous pouvez opter pour l’un des programmes de base proposés par le concessionnaire (80 000 km, 100 000 km ou 120 000 km sur quatre ans, par exemple). Ils ne sont pas remboursables.

moins élevés que les mensualités d’une voiture neuve. La façon la plus économique d’utiliser un véhicule consiste à le garder longtemps et à bien l’entretenir. • Si vous changez souvent d’auto, la location représente généralement la meilleure

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• Si vous prévoyez dépasser cette limite, vous pouvez acheter des kilomètres supplémentaires. Ils seront généralement déduits de la valeur résiduelle à payer si vous exercez l’option d’achat ou remboursés si vous ne les utilisez pas et remettez l’automobile. • Vous payez pour les kilomètres supplémentaires seulement lors de la remise du véhicule. Cette formule est souvent la plus coûteuse. Il est préférable d’acheter les kilomètres à l’avance. … si vous voulez vous défaire de l’auto

option : la valeur résiduelle est garantie, même si le véhicule s’avère un citron ou a subi un accident, diminuant ainsi sa valeur de revente. Sachez toutefois que plus le bail est de courte durée, plus le coût de la location est élevé puisque l’auto se déprécie plus rapidement durant les

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Dans le cas d’un prêt auto, le créancier voudra s’assurer que vous rembourserez l’emprunt. Pour une location, vous pouvez briser le bail unilatéralement. Le locateur exigera alors la différence entre le solde dû au moment de la rupture du bail et la plus élevée des deux sommes suivantes : la valeur résiduelle ou le prix obtenu par le locateur à la vente de l’auto. Attention, rompre ainsi un bail entache le dossier de crédit. Autre option : sous-louer ou céder le bail. Le locateur ne peut refuser sans raison valable.

premières années. • Un conseil : surveillez l’annonce de taux d’intérêt spéciaux. Ils jouent beaucoup sur le coût d’une voiture.


Votre argent

De 2008 à 2016

Hydro-Québec a pris 1,4 milliard en trop dans nos poches

… et encore 350 $ par abonné en 2015!

Hydro-Québec a récemment admis avoir perçu 1,4 milliard de dollars en trop auprès de ses abonnés depuis 2008. Les Québécois ont ainsi contribué à équilibrer les finances du gouvernement.

Chaque année, la Régie de l'énergie évalue les demandes de hausses tarifaires de la société d’État, en fonction de ses prévisions de demande de consommation. Après l’étude, la Régie fixe les prix.

Selon les calculs de la Coalition avenir Québec (CAQ), les clients d’Hydro-Québec ont payé 63 millions de dollars de plus en 2015, ce qui représente environ 350 $ par abonné.

Maintenant que le déficit a été vaincu, Québec demande à sa société d'État de « mieux contrôler ses coûts », a commenté M. Arcand. Ce qui inquiète le porte-parole d’Option Consommateurs, Olivier Bourgeois, qui craint pour l’indépendance de la Régie de l’énergie. Celle-ci est censée avoir les coudées franches pour déterminer les tarifs, sans aucune pression de la part du gouvernement, rappelle-t-il.

Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Pierre Arcand, a aussi reconnu que la société d’État avait imposé des tarifs plus élevés pendant des années et que les « trop-perçus » accumulés avaient servi à combler le déficit. Le gouvernement était au courant depuis des années qu'Hydro-Québec amassait ces trop-perçus, qui se transformaient en précieux dividendes dans les coffres de l'État.

Plus le gouvernement s'immisce dans le processus menant à déterminer les tarifs et plus on peut croire que les tarifs ne sont pas fixés en fonction des coûts, mais en foncment que ses prévisions étaient réalisées de bonne foi, l’objectif n’étant pas de surfacturer les clients.

Pas de remboursements! Le gouvernement Couillard prévoit que les abonnés d'Hydro-Québec profiteront de tarifs plus bas au cours des prochaines années pour compenser la surfacturation.

«Ce n'est pas une mauvaise nouvelle. Au contraire, c'est une bonne nouvelle parce que cet argent-là retourne aux Québécois dans le dividende qu'on verse au gouvernement chaque année et qui sert à financer les services publics, les écoles, les hôpitaux», indique l’attaché de presse Marc-Antoine Pouliot. Il prétend que ces trop-perçus sont attribuables à la bonne performance de la société d’État. «Ça veut dire qu’on a offert le même service avec moins d’argent». Il rappelle qu’Hydro-Québec compte 3500 employés de moins depuis dix ans, alors que le nombre d’abonnés a bondi de 350 000.

La CAQ aurait plutôt souhaité que ces surplus soient rendus aux consommateurs sous forme de baisses de tarifs. « Ce qu’on souhaite, nous, c’est que l’impact soit bénéfique au niveau des tarifs pour les consommateurs », a pour sa part indiqué le ministre Pierre Arcand. Cependant, il n’est pas question de rembourser rétroactivement les abonnés. Les hausses de tarif d’électricité devront donc être très faibles à l’avenir, prévient le ministre. La décision à ce sujet remonte au budget 2014-2015, quand Québec, bien au fait de la situation, a choisi de mettre fin à la pratique consistant à transformer les trop-perçus en dividendes, mais seulement quand l'équilibre budgétaire serait atteint.

tion des besoins gouvernementaux du moment, croit M. Bourgeois. «Pas de surfacturation» continue de dire la société d’État Chez Hydro-Québec, on assure que les prévisions budgétaires ont été dans l’ensemble fort justes, malgré cet écart de 1,4 milliard de dollars entre les besoins et les revenus depuis

2008. La Société d’État affirme que l’écart de rendement représente moins de 1 % de ses prévisions budgétaires. Le budget total de distribution d’électricité représente annuellement environ 12 milliards de dollars, selon le porte-parole d’HydroQuébec, Louis-Olivier Batty. L’écart budgétaire est dû en

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partie à des gains d’efficience obtenus au cours de l’année au sein de l’entreprise, indique M. Batty, qui affirme que ces gains profitent aux abonnés. « On n’a pas surfacturé nos clients », a déclaré le porte-parole de la Société d’État en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne. La société d’État assure égale-

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Une nouvelle augmentation de 0,7% depuis le 1er avril 2017 Cette année, comme la précédente, le tarif d’électricité a augmenté de 0,7% le 1er avril, vous le constaterez sur votre prochaine facture d'électricité. Et c’est tout de même une augmentation, même si elle est moindre que le taux d’inflation.


Votre argent

Évasion fiscales

Comment récupérer 2 milliards de dollars en 38 mesures

Les membres de la Commission des finances publiques (CFP) veulent voir les Québécois se détourner des paradis fiscaux où ils mettent à l’abri du fisc des centaines de millions de dollars.

Dans une rare démonstration d’unité, les élus libéraux, péquistes, caquistes et solidaires ont pressé, début avril 2017, l’équipe de Philippe Couillard de mettre en oeuvre 38 mesures — qualifiées d’« ambitieuses » par le collectif Échec aux paradis fiscaux — visant à démanteler des stratégies d’évasion et d’évitement fiscaux qui privent bon an mal an l’État québécois de 0,8 à 2 milliards de dollars. Ils l’invitent tout d’abord à rayer de la liste des fournisseurs de produits et services de l’État les entreprises reconnues coupables d’avoir fait de « l’évitement fiscal abusif ou de l’évasion fiscale ou d’avoir eu recours aux paradis fiscaux » ainsi que celles jugées coupables d’avoir « aidé » leurs clients à mettre en place des mécanismes d’« évasion fiscale » ou d’« évitement fiscal abusif ». Poser des actions « Le Québec doit poser des actions qui visent à couper, à terme, ses propres relations d’affaires et celles de ses entreprises avec des entités qui font de l’évasion fiscale ou de l’évitement fiscal », peut-on lire dans leur Rapport sur le phénomène du recours aux paradis fiscaux, qui a été déposé à l’Assemblée nationale mercredi. Le document d’une soixantaine de pages est appuyé par toutes les formations politiques, y compris Québec solidaire. Il s’agit d’un tour de force puisque QS « est rarement satisfait du travail de ses collègues », a souligné Amir Khadir, avant d’esquisser un large sourire.

« Le problème [du recours aux paradis fiscaux] est aussi réel que menaçant. Ce n’est pas pour rien que d’aucuns le qualifient de cancer de l’économie mondiale », a déclaré le président de la CFP, Raymond Bernier, au terme de travaux de plus de deux ans durant lesquels plusieurs scandales ont éclaté : les Panama Papers, les Bahamas Leaks, l’affaire KPMG États-Unis, l’affaire KPMG Canada… L’élu libéral disait mercredi avoir bon espoir que ses confrères et consoeurs au Conseil des ministres mettent en oeuvre les 37 recommandations du Rapport d’ici la fin de la législature. « C’est pour ça qu’on le dépose 18 mois avant les élections », a-t-il dit, insistant sur l’attente du « public » de voir les élus de l’Assemblée nationale « agi[r] dans ce domaine-là ».

Des conventions fiscales à revoir Dans leur Rapport, les membres de la CFP demandent également au gouvernement québécois d’étudier sérieusement la possibilité de se soustraire à certaines conventions fiscales de non double imposition, comme celles conclues entre la Barbade et le Canada et le Luxembourg et le Canada « [La Barbade] compte 285 000 habi-

d’investissements canadiens [font là à part être blanchis] », a lancé l’élu caquiste André Spénard.

Les élus suggèrent aussi au ministère des Finances de modifier la politique de placement de la S’il souscrivait à l’« ambitieux Caisse de dépôt et placement du programme » élaboré par la CFP, Québec afin de la contraindre à « le Québec pourrait alors se targuer réduire progressivement » ses d’être « un chef de file en matière investissements dans « les entrede lutte contre les paradis fiscaux prises qui font de l’évitement fis», a fait valoir de son côté le coorcal abusif ou de l’évasion fiscale » ou encore à « exiger des entreprises dans lesquelles ses placements sont significatifs […] de - Priver de contrats ou de subventions les entreprises « reconnues cesser d’avoir recours aux paradis fiscaux ». coupables d’évitement fiscal abusif ».

Six idées à examiner

- Légiférer pour permettre l’imposition des transactions en ligne sur la base des cartes de crédit utilisées pour payer les achats - Adopter une loi visant à protéger et récompenser les lanceurs d’alerte - Mettre sur pied un centre du savoir-faire sur la lutte contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal abusif - Octroyer des crédits d’impôt pour la recherche et le développement strictement aux entreprises s’engageant à rester au Québec. - Créer un registre central public des entreprises du Québec pour forcer les individus derrière les « sociétés-écrans anonymes » à sortir de l’ombre.

donnateur du collectif Échec aux paradis fiscaux, Érik BouchardBoulianne.

tants […] puis le PIB y est de 6 milliards. Alors, expliquez-moi qu’est-ce que 80 milliards

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Par ailleurs, la CFP invite le gouvernement libéral à réfléchir à l’idée d’emboîter le pas au Royaume-Uni, à l’Australie et à la France, en établissant une taxe sur les profits détournés vers les « territoires à faible fiscalité ». Au moyen de cette mesure fiscale calquée sur la « Google tax », le Québec pourrait notamment « contrer » les « montages complexes qui permettent aux entreprises de réaliser des activités dans un pays sans y payer d’impôt ». « Le fait d’imposer par exemple une taxe sur les profits détournés, bien sûr, ça peut faire fuir certains

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contribuables — dont on ne souhaite peut-être pas la présence en passant — [mais] je pense que le Québec devrait devenir un exemple pour le reste du Canada et non pas craindre des effets comme celui-là », a affirmé le député péquiste Nicolas Marceau. Des pistes de solution Le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, a accueilli favorablement le rapport se disant convaincu d’y trouver des « pistes de solution intéressantes » pour endiguer le phénomène du recours aux paradis fiscaux. Le député de Mercier, Amir Khadir, promet de « maintenir la pression » sur le gouvernement libéral. Sinon, il n’avait rien à redire — ou presque — mercredi sur le contenu du rapport. « On est allés beaucoup plus loin que ce à quoi je m’étais attendu. […] Avec ce rapport-là, enfin, on vise là où le problème fait le plus mal à notre économie, c’est-à-dire l’ensemble des acteurs sociaux d’importance qui peuvent avoir recours à des stratagèmes pour ne pas payer d’impôt » et non seulement « la coiffeuse de sous-sol, les chauffeurs de taxi [et] les petits commerces de pizza ».


Votre argent

Enjeux

Comment réduire les inégalités financières au Québec?

Plaidoyer pour des politiques fiscales favorables à une meilleure répartition de la richesse

Défaire d’une main ce qu’il fait avec l’autre. Depuis les années 1980, le revenu du 1 % de la population la plus riche a augmenté, comme ailleurs sur la planète, mais l’a fait avec une amplitude moindre au Québec, entraînant par le fait même des inégalités financières moins criantes ici entre très riches et très pauvres, comparativement aux États-Unis, à l’Ontario ou à l’Alberta. Or, s’il est distinct dans sa gestion des inégalités, le Québec semble l’être aussi dans sa manière de laisser les fonds publics nourrir ce clivage entre le premier centile québécois (ce fameux 1 %) et les autres, et ce, par l’entremise, entre autres, d’aides gouvernementales qui finissent par gonfler les revenus élevés de dirigeants d’entreprise ou encore en versant des salaires démesurés à ses médecins, dont la grande majorité compose maintenant ce 1 %, estime le jeune économiste Nicolas Zorn. Dans un essai intitulé Le 1 % le plus riche, l’exception québécoise (Les Presses de l’Université de Montréal), à paraître à la fin du mois d’avril, le doctorant en science politique et analyste des politiques publiques à l’Institut du Nouveau Monde (INM) appelle même à enrayer ce paradoxe, au bénéfice de tous, et plus seulement d’une minorité. « Les politiques publiques font la différence en matière d’inégalités sociales et financières, résume l’essayiste. On le voit : le modèle québécois explique

en partie le fait que les revenus du 1 % le plus riche ont augmenté quatre fois plus rapidement que ceux des 99 % restants depuis 1985, certes, mais l’a fait de manière moins dramatique qu’aux ÉtatsUnis et ailleurs au Canada. Si ces politiques ont minimisé ce clivage, elles peuvent donc, dans la même logique, le réduire ou l’arrêter.»

Les écarts de revenus continuent de se creuser L’homme, qui vient de faire l’analyse serrée des attributs économiques du groupe des 68 166 personnes qui au Québec appartiennent à ce 1 % — un groupuscule qui capte 10 % de l’ensemble des revenus générés par les Québécois —, est catégorique. Les écarts de revenus grandissants entre les très riches et les autres sont à prendre très au sérieux, puisque cet « enjeu semble alimenter directement les frustrations, le cynisme, les populismes et parfois la xénophobie », écrit-il dans son essai tout en citant l’ex-économiste en chef de la Banque mondiale, Branko Milanovic. « Les gains à faire sont également très importants, ajoute-t-il à l’autre bout du fil. Moins d’inégalités, c’est aussi une croissance économique qui va mieux, une économie plus stable, une démocratie plus saine, une population plus en santé et donc plus productive. » Pour Nicolas Zorn, plusieurs mesures gagneraient du coup à être prises par Québec pour continuer à cultiver sa différence face à ce 1 %. Parmi elles ? L’ajustement de la fiscalité, et particulièrement l’augmentation du taux de

l’impôt marginal maximal sur la tranche la plus élevée des revenus, afin de puiser le plus de richesse chez les riches pour la redistribuer aux autres. Il juge nécessaire également une réglementation sur la rémunération des hauts dirigeants, des opérateurs financiers et des médecins, dit-il, s’étonnant de voir que l’aide financière gouvernementale accordée à la compagnie Bombardier — qui depuis quelques jours se retrouve sous un feu nourri de critiques en raison de l’augmentation envisagée du salaire de ses dirigeants — n’a pas été assujettie à des conditions sur ce point, comme l’avait fait pourtant le gouvernement américain lors du plan de sauvetage des banques américaines en 2009.

« Québec était dans un rapport de force favorable à ce genre de conditionnalité, fait-il remarquer, puisque Bombardier se disait au bord de la faillite. » En lieu et place, le 1,3 milliard de dollars injecté par Québec dans l’entreprise s’est plutôt accompagné quelques mois plus tard d’une augmentation de 48 % de la rémunération d’Alain Bellemare, chef de la direction de Bombardier. Notons que la colère populaire a remis en cause le geste et incité le conseil d’administration de l’entreprise à reporter de 2019 à 2020 près de 50 % de la rémunération prévue pour les dirigeants pour 2016. Dans le 1 %, dont le revenu d’entrée est de plus de 194 600 $, le grand patron de Bombardier se situe au sommet, dans le groupe des 0,01 % très riches de la population. Ils sont une soixantaine environ.

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Carlos Leitão, ministre des Finances du Québec « Les gouvernements ont créé en partie le 1 % et les inégalités qu’il incarne, résume l’économiste Pierre Fortin, qui signe la préface du livre de Nicolas Zorn. Or, il est difficile de s’en sortir puisqu’il y a une rétroaction simultanée vicieuse qui s’opère entre le politique et l’économique. Ce groupe, très riche, a une influence très grande sur les décisions prises et les législations qui pourraient avoir un impact sur lui. » Ce qu’il faut réparer Dans sa préface, M. Fortin parle de réparer les défauts de la gouvernance d’entreprise, de s’attaquer aux grands et petits monopoles, de combattre l’évasion et l’évitement fiscaux, mais aussi d’améliorer les assises du syndicalisme, dont la pression, selon lui, empêche les dirigeants d’entreprise de s’octroyer des avantages pécuniaires démesurés, et pas seulement lorsque l’argent a été puisé dans les coffres de l’État. Il réclame

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aussi la correction de cette « erreur tragique » qu’a été l’augmentation du revenu des médecins du Québec (+ 60 % pour les omnipraticiens et +72 % pour les spécialistes de 2007 à 2016), médecins désormais surreprésentés dans le 1 % des plus riches et jouissant d’un taux d’imposition favorable en ayant obtenu le droit à l’incorporation à titre d’entreprise. « Or, c’est par l’impôt que l’on réduit les inégalités, mais aussi, à l’inverse, qu’on les creuse », dit Nicolas Zorn. Et il ajoute : « Dans une société réellement égalitaire, les largesses de l’état doivent être mieux balisées », surtout si ces balises permettent d’enrayer les effets secondaires d’un traitement de faveur et les atterrissages forcés. «Le 1 % le plus riche. L’exception québécoise»; Nicolas Zorn Les Presses de l’Université de Montréal, 2017


Votre argent

Impôts en retard

Ce que vous devrez payer Tout le monde doit régler ses comptes avec les gouvernements provincial et fédéral. Cette année, vous avez un jour de plus pour le faire. Si vous ne le faites pas, voici ce que vous devrez payer.

En principe, les particuliers ont jusqu’au 30 avril 2017 à 23 h 59 pour produire leurs déclarations de revenus pour l’année 2016. Mais puisque le 30 avril est un dimanche, les particuliers ont jusqu'au lundi 1er mai à 23 h 59, pour produire leurs déclarations. Après cette date, les retardataires devront payer une pénalité de production tardive ainsi que des frais d'intérêt annuels. La pénalité de production tardive correspond à 5 % du montant impayé. Le gouvernement ajoutera à cela une pénalité additionnelle correspondant à 1 % du solde

impayé (jusqu'à concurrence de 12 mois). Cette règle s’applique tant au provincial qu'au fédéral.

Concrètement, cela signifie que si vous devez 1 000 $ et que vous acquittez ce montant à la mi-septembre, vous devrez payer une pénalité de 50 $ (5 % de 1 000 $). Ajoutons à cela une pénalité de 40 $ (1 % de 1 000 $ X quatre mois de retard), ce qui porte le total de la pénalité à 90 $. Mais ce n'est pas tout. Vous devez également ajouter des frais d'intérêt annuels de 6 % au provincial et 5 % au fédéral (ces taux sont révisés à tous les trois mois). Important: si vous devez déclarer des revenus de travailleur autonome ou d'entreprise, vous avez jusqu'au 15 juin 2017 pour déposer votre déclaration (si

Ce qu'il faut savoir Si vous avez suffisamment cotisé tout au long de l'année, mais vous avez raté la date d'échéance du 30 avril, vous pouvez déposer vos déclarations juste après et obtenir votre retour sans subir aucune pénalité.

Vous déposez votre déclaration de revenus en retard? Qu'arrive-t-il quand vous le faites, et quelles sont les pénalités? Voici ce que vous devez savoir. Dépôt tardif Si vous déposez en retard, vous devriez d'abord trier tous vos documents. Avez-vous toutes les feuilles et les formulaires dont vous aurez besoin? Sinon, commencez par contacter votre employeur (ou vos employeurs précédents) pour obtenir les feuilles T4 et tout

autre document que vous ou votre comptable pourriez avoir besoin pour déposer votre déclaration de revenus. Si vous ne savez pas tout ce qu'il vous faut, demandez à votre comptable de vous faire une liste. Plus vos sources de revenus sont variées, plus vous avez d'actifs et de personnes à charge, le cas échéant, plus tous ces éléments auront un impact sur la complexité de votre déclaration de revenus.

Vous aurez également besoin d'obtenir les formulaires corrects pour chaque année pour laquelle vous souhaitez déposer une déclaration, car les formulaires sont mis à jour chaque année. Intérêts et pénalités

vous avez un solde dû pour l'année 2016, vous devez tout de même le payer au plus tard le 1er mai 2017 sinon les intérêts seront calculés sur le solde à compter de cette date). Si vous ne pouvez pas payer

Si vous ne pouvez pas payer la totalité du montant dû, produisez tout de même votre déclaration à temps. Vous éviterez ainsi les pénalités de production tardive et vous n’aurez qu'à acquitter les frais d'intérêts annuels. Les contribuables qui n’ont pas les moyens de payer à temps peuvent également conclure une entente de paiement avec Revenu Québec et l’Agence du revenu du Canada. Pour vous aider à comprendre et à bien remplir vos déclarations de revenus, consultez les sites des

Vous devez payer des intérêts et des frais de pénalité seulement si vous devez une somme soit à votre province ou au gouvernement fédéral. Si vous avez suffisamment cotisé tout au long de l'année, mais vous avez raté la date d'échéance du 30 avril, vous pouvez déposer vos déclarations juste après et obtenir votre retour sans subir aucune pénalité. Si vous devez de l'argent Toutefois, si vous devez de l'argent à l'un des gouvernements, une pénalité sera ajoutée au montant payable, en plus d'intérêts pour chaque mois que vous êtes en retard. Les intérêts et les pénalités commencent le 1er mai, soit le lendemain de la date d'échéance.

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agences provinciale et fédérale. Au provincial, vous pouvez transmettre vos déclarations en ligne via le service Transmission d'une déclaration de revenus ou grâce aux fonctions de transmission intégrées dans les logiciels autorisés par Revenu Québec. Depuis l'an dernier,

Pour les sommes en souffrance depuis plus de 12 mois, le pourcentage des frais de pénalité peut augmenter en fonction de l'année. En retard, mais aucune somme payable Si vous ne recevez pas votre déclaration à temps, mais le gouvernement a besoin de vous rembourser, vous n'aurez pas à payer des intérêts et des pénalités. Cependant, vous devez savoir que le gouvernement ne vous payera jamais des intérêts. Si vous ne déposez pas à temps, vous ne recevrez pas votre retour en temps opportun. En outre, le gouvernement peut estimer votre revenu et le montant payable si vous n'avez pas déposé pour un certain nombre

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vous n'avez plus besoin du code d'accès ImpôtNet Québec puisqu’il est désormais intégré directement aux logiciels autorisés par Revenu Québec. Pour savoir comment transmettre vos déclarations en ligne au fédéral, consultez cette page de l'Agence du revenu du Canada.

d'années. Parfois, ce montant est incorrect, et parfois ils peuvent estimer que vous devez de l'argent lorsque cela n'est pas le cas. En déposant à temps, vous pouvez éviter que cela vous arrive. Prenez le contrôle de vos finances Prenez le contrôle de vos finances et assurez-vous de déposer vos déclarations à temps. Ne tardez pas, car cela peut vous causer plus de travail et devenir un fardeau à l'avenir. De plus, vous pourriez rater l'occasion d'acquérir des fonds supplémentaires dans le cas où vous avez surpayé.


Immigration

Projet de commission sur le racisme systémique

J.F. Lisée : «Ça n’aidera pas les membres des communautés culturelles à trouver un emploi et un logement» Le chef du PQ, JeanFrançois Lisée, presse le gouvernement de favoriser une action immédiate, plutôt que d'emprunter la voie d'une commission sur le racisme systémique, et appelle les Québécois à appuyer sa démarche par la voie d'une pétition.

Accompagné de plusieurs représentants des communautés culturelles québécoises, M. Lisée a indiqué qu’une telle commission ne servirait qu’à attiser les tensions sans apporter de solution à la problématique. Il ne faut pas aviver les tensions, il ne faut pas mettre de sel sur les plaies : il faut agir. « Nous demandons un rassemblement de tous les Québécois, quelles que soient leurs origines, plutôt que de diviser, plutôt que de séparer, plutôt que d’être dans une situation binaire : eux/nous… », a déclaré pour sa part le consultant en insertion socioprofessionnelle Ferid Chikhi. M. Lisée reconnaît le problème de la discrimination et du racisme envers les membres des communautés culturelles québécoises. « Ce n’est pas du négationnisme : au contraire, nous reconnaissons cette difficulté », a affirmé le chef de l’opposition officielle, répondant à l'attaque du premier ministre Couillard. Discrimination à l'emploi Après 15 ans de gouvernement libéral, c’est vrai que les choses ont empiré pour la diversité québécoise. Il y a

plus de chômage pour les Québécois d’adoption et encore plus pour les Québécois d’Afrique du Nord.

« Tout le monde parle de l’emploi, mais personne ne trouve les solutions appropriées », déplore le consultant en insertion socioprofessionnelle Ferid Chikhi. « Plutôt que de chercher les causes de l’incendie, le gouvernement devrait s’employer à l’éteindre », a-t-il dit. M. Chikhi rejette la notion de racisme systémique à l’emploi, préférant parler de « dysfonctionnement dans les procédures de recrutement ». « Conçues à une autre époque, les procédures de recrutement ne tiennent pas compte des qualifications des personnes immigrantes, poursuit M. Chikhi. Elles ne tiennent pas compte des expériences des personnes immigrantes, et quand on le fait, c’est sur du papier. » Le vice-président de la Ligue des Noirs du Québec, le juriste Gabriel Bazzin, abonde en ce sens, estimant que les institutions ont mené suffisamment de consultations sur le sujet sans arriver à des résultats concrets. « La Commission des droits de la personne a, depuis plus d’un quart de siècle, fait des recherches sur la discrimination systémique et le racisme, a-t-il indiqué. Nous croyons qu’il faut agir, et maintenant. Il y a bien sûr la

non-accessibilité à l’emploi et, ce qui est encore plus tragique, la discrimination en cours d’emploi. » Un projet de loi omnibus réclamé M. Lisée souligne qu’une commission n’aiderait pas les membres des communautés culturelles à trouver un emploi et un logement. Ce qu’il faut, dit-il, ce sont des mesures concrètes pour favoriser l’intégration les minorités ethnoculturelles.

« On veut juste des actions », a renchéri la vice-présidente de l'Association latinoaméricaine du Québec, Alexandra Regalado, estimant parler au nom de toutes les « femmes ethnoculturelles » du Québec. « Nous avons déposé, en février, 20 mesures dont l’application immédiate ferait beaucoup pour l’intégration en emploi et pour lutter contre la discrimination et le racisme », a poursuivi M. Lisée en déplorant le rejet de cette initiative par le gouvernement. Le PQ proposait notamment d’imposer des amendes prohibitives aux employeurs qui se livrent à de la discrimination à l’embauche, d’augmenter le nombre de membres des communautés culturelles dans la fonction publique et de favoriser la reconnaissance des diplômes et des expériences de travail obtenus à l’étranger. «Une commission électoraliste» selon le PQ M. Lisée accuse le gouver-

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J.F. Lisée, chef du PQ nement de tenir une commission afin de gagner du temps en prévision de l’échéancier électoral de 2018. Le chef du PQ accuse les libéraux de Philippe Couillard de poursuivre la « séquence d’inaction alors que l’action est possible ».

religieux qui font consensus à l’Assemblée nationale autour du rapport BouchardTaylor.

Il estime que la balle est dans le camp du gouvernement, qui a l’occasion de passer à l’action en adoptant un projet de loi omnibus avant la fin de la session parlementaire de juin prochain.

Le chef péquiste a avancé que les politiques libérales des 15 dernières années avaient mené à la présente situation alors que le premier ministre Couillard a ramené le projet de charte des valeurs sur le tapis de l’Assemblée nationale pour discréditer l’opposition. Le PQ a lancé une pétition pour demander au gouvernement de renoncer à la commission et de privilégier des actions immédiates.

M. Lisée propose au gouvernement d’adopter la série de mesures proposées par son parti pour favoriser l’intégration des immigrants. Il suggère d’y inclure une loi sur les accommodements raisonnables et les symboles

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Il estime que le premier ministre servirait à la fois ses intérêts politiques et le bien commun.


Immigration

Programme de l’expérience québécoise (PEQ)

Une enquête de l’UPAC sur les cours de français

Le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) permet aux étudiants internationaux qui ont obtenu un diplôme au Québec de s’y installer de manière permanente. Pour immigrer, ils doivent notamment démontrer un niveau de français intermédiaire. Pour cela, le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion offre plusieurs options au candidat, dont celle de suivre avec succès un cours de français offert par des établissements qui dépendent des commissions scolaires.

tions poussées, selon l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration.

Le ministère a ainsi fait passer des examens oraux à des dizaines de candidats qui ont déjà réussi le cours de français requis, selon l'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI).

En décembre dernier, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) avait ouvert une enquête visant les commissions scolaires Lester-B.Pearson et English-Montreal. Par courriel, le ministère de l’Immigration fait d’ailleurs le lien direct entre les vérifications de dossiers et l’enquête de l’UPAC, sans en dire davantage.

Or, les dossiers d’immigration de plusieurs centaines de candidats dont la plupart ont suivi le cours des commissions scolaires English-Montreal ou Lester-B.Pearson font l’objet de vérifica-

Le ministère de l’Immigration confirme avoir récemment identifié des pratiques douteuses, sans mettre en cause directement les deux commissions scolaires. Afin d'assurer l'intégrité de ses programmes d'immigration, le ministère procède en ce moment à la vérification de certains dossiers dans le cadre du Programme de l’expérience québécoise.

Par ailleurs, en novembre dernier, le ministre québécois de l’Éducation, Sébastien Proulx,

avait chargé une vérificatrice d'enquêter à la suite d’allégations faisant état de pratiques irrégulières en lien avec le cheminement scolaire, la diplomation et le financement associés à certains programmes de formation professionnelle des commissions scolaires Lester-B.-Pearson et English-Montréal. Des dizaines de dossiers rejetés Entre novembre 2016 et mars 2017, le ministère de l’Immigration a vérifié 585 dossiers de candidature pour le Programme de l’expérience québécoise; 320 ont été rejetés ou refusés pour l’instant. Un refus ou un rejet peut empêcher une personne de déposer toute nouvelle demande d’immigration au Québec pendant cinq ans.

«Peut-être qu’il y a une problématique avec les cours, avec la façon dont les cours sont administrés, la façon dont les examens sont administrés. Mais ça, c’est une problématique administrative entre le ministère de l’Immigration et

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Kathleen Weil les commissions scolaires» déclare à ce sujet Jean-Sébastien Boudreault, président de l'Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’Immigration Selon cette association, le ministère convoque le candidat à une entrevue lors de laquelle un fonctionnaire évalue oralement son niveau de français même si le candidat a auparavant réussi le

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cours de français demandé par le ministère. «Or, l’évaluation orale est particulièrement stressante pour les candidats, qui craignent de voir leur projet de vie compromis» ajoute Jean-Sébastien Boudreault. « Pour y avoir assisté en tant qu’avocat, c’est hyper stressant, imaginez-vous être mis sur la sell-

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Immigration

Programme de l’expérience québécoise (PEQ)

Une enquête de l’UPAC sur les cours de français Suite dela page 12

ette. C’est votre avenir qui est en jeu », explique M. Boudreault. L’entrevue orale handicape les candidats dont le niveau de français est meilleur à l’écrit, selon lui. L’examen final des cours de français dispensés par les commissions scolaires comme EnglishMontreal et Lester-B.-Pearson s’échelonne sur deux jours et comprend des épreuves écrites et orales. Des candidats rejetés en appellent aux tribunaux Ces faits sont-ils à l’origine de la démarche entreprise par quatre candidats qui ont vu leurs dossiers d’immigration rejetés et qui ont entamé des procédures judiciaires contre le ministère de l'Immigration devant la Cour supérieure. Ils demandent que la décision soit révisée. Les quatre candidats sont des étudiants étrangers qui sont venus étudier dans des programmes de

formations professionnelles offerts par les commissions scolaires anglophones Lester-B.-Pearson, New Frontier et English-Montreal. Les quatre étudiants ont aussi suivi le cours de français intermédiaire. Ce cours, une fois réussi, leur permettait de prouver au ministère qu’ils avaient le niveau suffisant pour déposer une demande d’immigration en vertu du Programme de l’expérience québécoise.

Le ministère de l'Immigration a dit par lettre aux candidats qu’il avait des « motifs de croire » que les candidats avaient fourni un document « faux » ou « trompeur » relativement à leur niveau de connaissance du français. Le ministère a demandé aux candidats de se présenter à une entrevue lors de laquelle leur niveau de français a été évalué oralement. Leur demande a été rejetée, l'évaluateur estimant que les candidats n’avaient pas le niveau de français adéquat. L’avocate Audrey Boctor estime

que ses quatre clients ont suivi le cours de français intermédiaire, car le ministère reconnaissait que la réussite de ce cours leur permettait de déposer un dossier en vertu du Programme de l'expérience québécoise. Rien n'indiquait, selon elle, qu'ils devaient ensuite se soumettre à un examen oral. «Ce n’est pas la faute des étudiants, et ce ne sont certainement pas des fausses représentations des étudiants. Ils ont simplement suivi le cours qui est reconnu par le ministère» déclare à ce sujet Audrey Boctor, avocate chez Irving Mitchell Kalichman Plusieurs autres candidats à l’immigration pensent à se tourner vers les tribunaux. English-Montreal n'est pas au courant que le cours qu’elle dispense pose problème. Angela Mancini, la présidente de la Commission scolaire EnglishMontreal, soutient que le cours de français est reconnu par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Elle

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rajoute que le cours de français apparaît dans la liste des cours reconnus par le ministère de l’Immigration, sur son site web.

forme au programme qui était établi par le Ministère et par le gouvernement », dit M. Cannavino.

Elle indique aussi que le cours enseigne la lecture, l’écriture et la compréhension orale aux étudiants. Mme Mancini demande une rencontre avec la ministre de l’Immigration, Kathleen Weil. Elle précise aussi que la vérificatrice, nommée par le ministre de l'Éducation il y a presque six mois, n'est toujours pas passée aux bureaux de la commission scolaire.

«Il y a quelque chose qui n’est pas correct quelque part et nous voudrions des réponses […] nous perdons de la crédibilité» s’interroge Julien Feldman, commissaire scolaire de l'opposition à la Commission scolaire EnglishMontreal

Audits du gouvernement et enquête de l’UPAC À la Commission scolaire English-Montreal, les commissaires scolaires de l’opposition, Agostino Cannavino et Julien Feldman, avaient écrit à l’UPAC pour demander une enquête en décembre 2016 concernant plusieurs irrégularités. Ils se sont dits toutefois surpris que le cours de français pose problème au MIDI. « Très surpris, car on était con-

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La Commission scolaire LesterB.-Pearson et la Commission scolaire New Frontier, dont le nom d’une de ses écoles affiliées apparaît dans la demande de révision judiciaire n’ont pas répondu aux questions des media sur le sujet. La ministre de l’Immigration, Kathleen Weil, a indiqué que les vérifications en cours allaient continuer. « Il y a des audits internes, des audits du gouvernement […] il y a aussi une enquête, une enquête de l’UPAC, donc je ne peux pas vous en parlez plus », a dit Mme Weil.


Intégration

La communauté financière du Québec s’engage pour le vivre ensemble et créée

Le fonds Inclusion

pour la promotion de l'ouverture, l'inclusion et de l'égalité Interpellée par les événements tragiques survenus récemment à Québec, la communauté financière du Québec s'unit pour créer Inclusion, un fonds philanthropique de plus de 3,5 millions de dollars qui fera la promotion des valeurs en lesquelles elle croit profondément : l'ouverture, l'inclusion et l'égalité. Les 21 sociétés financières qui appuient cette initiative ont la conviction que l'éducation est le meilleur rempart contre l'intolérance, la discrimination et l'intimidation. Au cours des cinq prochaines années, ce nouveau fonds appuiera notamment des programmes d'éducation et de sensibilisation dans les écoles. Ces programmes visent à bâtir des milieux de vie inclusifs et à favoriser une plus grande

ouverture des jeunes à la différence dans toutes ses expressions.

Dans un premier temps, le fonds Inclusion financera les

Les sociétés financières participant au fonds - Banque CIBC Banque de développement du Canada (BDC) - Banque Nationale - Banque Royale du Canada (RBC) - Banque Scotia - BMO Groupe financier - Caisse de dépôt et placement du Québec - Corporation financière Power - Desjardins - Financière Sun Life - Fondaction CSN - Fonds de solidarité FTQ - Great-West - Groupe Investor - Groupe Banque TD - iA Groupe financier - Intact Corporation financière - La Capitale groupe financier - Placements Mackenzie - Manuvie - SSQ Groupe financier Source : Caisse de dépôt et placement du Québec

organismes ENSEMBLE, Equitas et l'Institut Pacifique. Ces organismes agissent auprès des jeunes afin de bâtir un environnement sans discrimination ou intimidation. Les fonds alloués leur permettront, entre autres, d'étendre la portée de leurs programmes existants. D'autres

organismes pourront aussi être sélectionnés au fil des prochaines années. Le réseau des Centraide au Québec apportera son soutien en veillant à la bonne gouvernance de ces fonds.

Participation citoyenne

Appel à candidatures à l’intention des membres des communautés culturelles aux conseils d’administration des ordres professionnels et au rôle-conseil auprès d’instances décisionnelles en matière de justice La ministre de la Justice, Mme Stéphanie Vallée, la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, et le président de l’Office des professions du Québec, M. Jean Paul Dutrisac viennent d’adresser conjointement une invitation aux membres des communautés culturelles désireux de participer à la vie publique du Québec en diverses qualités. Voici le texte de cette invitation Les fonctions proposées Vous êtes citoyenne ou citoyen, membre d’une communauté culturelle, et souhaiteriez apporter votre con-

tribution au sein du conseil d’administration d’un ordre professionnel ou jouer un rôle-conseil auprès de certaines instances décisionnelles en matière de justice. L’Office des professions du Québec tient à jour une banque de candidatures aux fins de : - nommer des administrateurs externes au sein des conseils d’administration des 46 ordres professionnels, en application du Code des professions (loi-cadre du système professionnel québécois) ; - dresser une liste des personnes susceptibles de siéger à un comité de révision

en matière disciplinaire constitué au sein de chacun des ordres professionnels ; - désigner des personnes qui pourraient participer aux travaux des comités de sélection des candidats à la fonction de juge formés par la ministre de la Justice conformément au Règlement sur la procédure de sélection des candidats à la fonction de juge de la Cour du Québec, de juge d’une cour municipale et de juge de paix magistrat. Notez qu’il ne s’agit pas d’un emploi : les personnes contribuent, de façon ponctuelle ou récurrente selon les instances où elles sont nom-

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mées, soit à un conseil d’administration ou à un comité. Cependant, des allocations de présence sont versées et les frais de déplacement sont remboursés. Pour plus de renseignements, nous vous invitons à consulter la page web « Représentants du public » Conditions préalables à l’inscription - Être majeur ; - Être résident du Québec et de citoyenneté canadienne ou ayant le statut de résident permanent ; - Ne pas avoir été déclaré coupable d’un acte criminel ou d’une infraction

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criminelle ; - Être recommandé par une personne qui exerce une fonction de responsabilité au sein d’une institution ou d’un organisme socioéconomique. Soumission de candidature Pour soumettre votre candidature, vous devez remplir le formulaire d’inscription et le formulaire de recommandation qui se trouvent sur le site web de l’Office http://www. opq.gouv.qc.ca sous l’onglet « Représentants du public ». Renseignements : http://www. opq.gouv.qc.ca/fileadmin/ images/OPQw2.gif


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Sécurité

Bientôt en service dans les aéroports canadiens

La reconnaissance faciale débarque!

Le système de reconnaissance faciale sera mis en place dans les principaux aéroports canadiens à partir de ce printemps. Il fait partie du programme de contrôle des voyageurs élaboré par l'Agence des services frontaliers du Canada, selon ce qu'a appris CBC. Cette technologie sera utilisée dans de nouvelles bornes libreservice. Dans un communiqué, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) précise que « ces bornes amélioreront la sécurité aux frontières et contribueront à réduire les temps d'attente dans les aéroports les plus fréquentés du Canada ». À terme, elles finiront par remplacer les bornes actuelles, qui offrent une technologie plus limitée. Dans un premier temps, les nouvelles bornes seront installées à l'aéroport international d'Ottawa ce printemps, selon des sources de CBC. L'ASFC affirme que le déploiement se poursuivra en 2018 dans d'autres aéroports. En projet depuis 2015 Le programme du contrôle frontalier automatisé est dans les cartons depuis au moins 2015, et prévoit offrir « un traitement automatisé des risques des voyageurs », peut-on lire dans un appel d'offres de l'ASFC.

Le système de reconnaissance faciale semble être similaire à celui mis en place par le département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Il sert à comparer le visage d'un voyageur à l'image enregistrée sur son passeport électronique. Dans ce cas, les images ne sont pas conservées à moins qu'elles ne correspondent pas. Au Canada, cependant, on sait peu de choses sur la façon dont les nouvelles bornes vont fonctionner. L'ASFC a refusé de répondre à des questions précises sur le programme du contrôle frontalier automatisé. Elle a simplement dit que d'autres détails seront dévoilés avant le lancement officiel. Une annonce devrait être faite dans les prochaines semaines. Déploiement des bornes Les aéroports internationaux de Toronto, de Québec et d'Ottawa se préparent à installer les nou-

velles bornes. Des documents publics indiquent qu'ils ont lancé des appels d'offres. Pour sa part, l'aéroport international de Vancouver mettra au point ses propres bornes automatisées. Une entreprise portugaise, Vision-Box, installera 130 bornes à l'aéroport international Pearson de Toronto. Dans une entrevue accordée à CBC, Vision-Box donne un aperçu de la façon dont le nouveau programme va fonctionner. « En ce qui concerne l'ASFC, il s'agit essentiellement de la biométrie », a déclaré Jean-François Lennon, vice-président des ventes et du développement des affaires à Vision-Box. L'entreprise travaille depuis près de deux ans avec l'ASFC en recherche et développement et prévoit installer ses bornes à l'aéroport Pearson en mai. Selon M. Lennon, la mise en place du programme se décline en deux phases : la reconnaissance faciale et l'enregistrement des empreintes digitales. Les bornes permettront la reconnaissance de l'iris pour ceux qui voyagent dans le cadre du programme NEXUS. Technologies biométrique Même si l'ASFC n'a pas voulu parler des technologies de biométrie utilisées, une source au fait du dossier des bornes autom-

atisées a confirmé que la reconnaissance faciale fera partie de la première phase. La personne ne pouvait cependant pas confirmer si l'enregistrement des empreintes digitales fera partie de la deuxième phase. Les représentants des aéroports de Toronto, de Québec, d'Ottawa et de Vancouver ont transmis toutes les questions sur le programme du contrôle frontalier automatisé à l'ASFC. De son côté, la porte-parole de l'Administration aéroportuaire de Vancouver, Tess Messmer, a simplement affirmé que la technologie Borderxpress, qui est déjà utilisée dans certains aéroports du pays, répond aux exigences canadiennes. Des incidences sur la vie privée? Les spécialistes de la protection de la vie privée suivront attentivement la mise en place de ce programme pour s'assurer que la reconnaissance faciale sera utilisée comme prévu. Un avocat de la Clinique d'intérêt public et de politique d'Internet du Canada, Tamir Israël, craint que cette technologie, une fois instaurée, puisse être utilisée dans d'autres contextes. Il affirme par exemple qu'en 2011, la Société d'assurance

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automobile de la ColombieBritannique (ICBC) a offert à la police de Vancouver de lui donner accès à sa base de données de photos de permis de conduire, de façon à utiliser le logiciel de reconnaissance faciale pour identifier les personnes ayant participé à l'émeute de la Coupe Stanley. Bien que la police de Vancouver n'ait pas accepté l'offre de l'ICBC, le commissaire à l'information et à la protection de la vie privée de la ColombieBritannique a statué que ces renseignements ne pouvaient être fournis librement par un organisme public sans ordonnance d'un tribunal. Remplacer des agents Plusieurs s'attendent également à ce que les bornes diminuent le nombre d'entrevues avec les agents frontaliers lors d'un contrôle, puisque ce travail pourrait être confié aux nouvelles machines. Pour sa part, le président du Syndicat des douanes et de l'immigration, Jean-Pierre Fortin, craint que les nouvelles machines ne soient pas aussi efficaces que les agents pour contrôler les voyageurs. Le syndicat représente 10 000 agents de première ligne. Les machines ne devraient pas remplacer nos agents, mais être là pour complémenter leur tra-

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vail. Jean-Pierre Fortin, président du Syndicat des douanes et de l'immigration M. Fortin dit comprendre que le gouvernement veuille accélérer le processus de passage aux douanes, mais souligne qu'il y a une question de sécurité qui s'y rattache, et que tenter de supprimer l'entrevue avec un agent enlève une couche de sécurité et fait en sorte qu'on est vulnérable. « On s'expose à laisser entrer des gens qui ne devraient pas être au Canada », soutient-il. « Le but de l'exercice [de l'ACSF], c'est de diminuer l'interaction et accélérer le processus, alors que nous, on prône une augmentation des ressources pour pouvoir maintenir le niveau de sécurité », ajoute-t-il. Dans une rencontre avec la présidente de l'ASFC, Linda LizotteMacPherson, en août dernier, M. Fortin avait soulevé les préoccupations de sécurité de ses membres à l'égard de la mise en oeuvre de nouvelles technologies, dont les nouvelles bornes. Selon M. Fortin, « il y a un tas de choses pour lesquelles nous [les agents] sommes formés qu'une machine ne peut pas faire ».


Qualité de vie

82% des montréalais satisfaits…

… et La Ville de Montréal veut encore leur Simplifier la vie La Ville de Montréal a dévoilé le 12 avril 2017 les résultats d’un sondage de satisfaction effectué à l’automne 2016 auprès des citoyens et des entreprises montréalaises. Le président du comité exécutif de la Ville de Montréal, M. Pierre Desrochers, accompagné de M. Alain Marcoux, directeur général de la Ville de Montréal, a également présenté le plan d’action de l’administration municipale intitulé Simplifier la vie des Montréalais. Ce programme vise l’amélioration des services collectifs et individuels aux citoyens, ainsi que l’amélioration des services individuels aux entreprises. Sondage de satisfaction Rappelons que la Ville de Montréal, par l’entremise du Bureau de l’expérience client, évalue tous les deux ans le niveau de satisfaction des citoyens et des entreprises à l’égard des services municipaux collectifs et individuels. Une première vague de sondages de satisfaction a eu lieu à l’automne 2014. La seconde vague a eu lieu à l’automne 2016. Les objectifs de cet exercice sont les suivants: · Évaluer les indicateurs relatifs à la réputation de la Ville de Montréal; · Évaluer la satisfaction envers divers services collectifs; · Évaluer la satisfaction envers le service individuel; · Identifier les priorités d'action pour faire bouger l'aiguille de la satisfaction. Faits saillants Soulignons que les taux de satisfaction à l’égard de la Ville de Montréal sont en général stables depuis 2014. Ainsi, 82 % des Montréalais sont très et assez satisfaits de la Ville de Montréal, alors que ce taux est de 68 % chez les entreprises. Rappelons qu’en 2014, ce taux était de 80 % pour l’ensemble des Montréalais et de 66 % pour les gens d’affaires.

Les résultats du sondage démontrent que les Montréalais apprécient les efforts entrepris par la Ville pour répondre d’une saine gestion des fonds publics : les services reçus sont à la hauteur des taxes payées. Ainsi, le nombre de citoyens ayant le sentiment d’obtenir des services à la hauteur des taxes payées a progressé de 8 points de pourcentage par rapport au sondage réalisé en 2014. « Nous nous réjouissons que plus de Montréalais estiment en avoir davantage pour leur argent que par le passé, ce qui se traduit par une hausse de 8 points à 60 % quant à la perception des services reçus en contrepartie des taxes payées. Il reste beaucoup de chemin à faire, mais cette hausse est la preuve que notre Administration a eu raison de maintenir, budget après budget, le taux de taxation au niveau de l’inflation et de réduire ses

dépenses », a commenté M. Desrochers. Les entreprises montréalaises estiment être traitées avec un plus grand professionnalisme et de manière plus équitable, comme le démontre les progressions de 9 et de 10 points de pourcentage mesurées dans ce même sondage.

d’accès au service individuel, nombre de démarches à faire pour obtenir un service individuel.

« Les Montréalais savent désormais que la Ville travaille à leur service. Mais en même temps, ils estiment qu’ils méritent davantage et ils ont raison. Nous devons redoubler d’efforts pour offrir des services à la hauteur de leurs attentes », a déclaré le président du comité exécutif de la Ville de Montréal, M. Pierre Desrochers.

« Au cours des trois dernières années, la Ville de Montréal a entrepris un virage afin de devenir une organisation performante. Nous avons également investi des sommes importantes pour le maintien et le rehaussement de nos actifs et immobilisations. D’ailleurs, nous constatons déjà des résultats concrets et tangibles en ce sens. Mais il faut faire plus et mieux pour que les citoyens et les entreprises se déclarent très satisfaits des services municipaux montréalais », explique Pierre Desrochers.

Les irritants exprimés par les Montréalais et par les entreprises montréalaises visent les secteurs d’activités suivants : entretien du réseau routier, circulation et transport, déneigement, délai

« Nous avons déjà entrepris de simplifier la vie aux Montréalais. Nous accomplirons ce travail en menant ou en accélérant ces chantiers qui ont été identifiés comme prioritaires pour amélior-

er de façon significative les services aux citoyens et aux entreprises. Ces treize chantiers sont en lien direct avec les éléments d’insatisfaction les plus significatifs qui ont été identifiés dans le sondage », a précisé Pierre Desrochers. Un Plan d’action pour aller encore plus avant… Les 13 grandes priorités d’action mobiliseront l’ensemble des acteurs de l’administration municipale autour de 3 axes d’amélioration suivants : - (1) les services collectifs; - (2) les services individuels aux citoyens; - (3) les services individuels aux entreprises. Des initiatives sont déjà en cours dans certains secteurs d’activités nommés ci-haut.

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Le Plan d’action Simplifier la vie des Montréalais Le Plan d’action Simplifier la vie des Montréalais regroupe les 13 grandes priorités d’action suivantes : 1. Entretien du réseau routier 2. Circulation et transport

3. Déneigement 4. Simplification et harmonisation des parcours citoyen et processus associés 5. Simplification et harmonisation de certaines réglementations

6. Mise sur pied d’une centrale pour le 311 7. Améliorer le suivi des requêtes du 311 8. Offrir des heures d’ouverture des services conformes aux besoins et attentes

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9. Dossier citoyen intégré et carte accès virtuelle personnalisée

de la tarification

10. Fonds de parc : harmonisation de la réglementation

12. Émission des permis de construction : harmonisation et simplification

11. Occupation du domaine public : harmonisation des permis et

13. Formation des employés

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Le Bureau de l’expérience client est responsable de la mise en œuvre des 13 priorités d’action du programme Simplifier la vie des Montréalais, dont il est prévu de mesurer à nouveau les effets à l’automne 2018. Dans le cadre de son mandat, le Bureau collabore étroitement avec les arrondissements et les services centraux. « Ce qui est visé par notre administration n’est pas un petit changement, mais quelque chose de plus fondamental : le citoyen ne doit pas se sentir victime ou au service de nos systèmes administratifs, réglementaires ou normatifs. Le citoyen doit sentir que ceux-ci sont à son service et qu’il

peut y avoir accès de façon simple et efficace. Cela signifie que c’est à la Ville de s’adapter aux besoins de ses citoyens et non plus l’inverse », a conclu le président du comité exécutif de la Ville de Montréal, M. Pierre Desrochers. L’enquête de satisfaction Le sondage effectué auprès des citoyens a été réalisé du 6 au 20 octobre 2016 auprès des résidents des dix-neuf arrondissements de la Ville de Montréal, âgés de 18 ans et plus. L’échantillon est constitué de 400 répondants par arrondissement, pour un total de 7614 répondants. Les répondants ont été interrogés par téléphone par les représentants de la firme Léger. Quant au

sondage effectué auprès des entreprises, notons que 800 répondants ont été interrogés du 14 au 25 novembre 2016. Les répondants étaient des gestionnaires d’entreprises. Données ouvertes Afin de favoriser la transparence et la divulgation proactive des données, la Ville de Montréal déposera dans son portail de données ouvertes les résultats du sondage de satisfaction. Les données seront accessibles à l’adresse suivante: http://donnees.ville. montreal.qc.ca/ Source : Cabinet du maire et du comité exécutif

Pierre Desrochers

Loisirs

Comment les Montréalais comptent se réapproprier les berges du Saint Laurent

Le maire de Montréal, M. Denis Coderre, a annoncé le 12 avril 2017 lors de la séance hebdomadaire du comité exécutif de la Ville de Montréal l'octroi d'un soutien financier de 52 600 $ à 14 organismes à but non lucratif (OBNL) et de 8 000 $ à 3 arrondissements pour de nouvelles activités de plein air sécuritaires non motorisées sur l’eau, dans le cadre du Programme de soutien aux initiatives locales d'activités de plein air liées au Plan de l'eau. « Montréal est une île entourée d’eau et notre Administration cherche constamment des façons

innovantes pour permettre aux Montréalais de se réapproprier les berges en offrant une variété d’activités sportives et culturelles sécuritaires. Grâce à ce programme, des familles vont pouvoir découvrir la pêche urbaine, le kayak, participer à des événements et festivals, mais surtout, on a inclus un volet de prévention de la noyade avec la Société de sauvetage, visant à mieux outiller les organismes dans les aspects sécuritaires de leurs activités », a déclaré le maire Coderre. Le Programme de soutien aux initiatives locales

d'activités de plein air Le Programme encourage l’organisation d’événements et favorise la mise en place de nouvelles activités de plein air sécuritaires non motorisées sur l’eau afin de permettre aux Montréalais de se réapproprier les berges par la pratique d'activités physiques. Le Programme soutient les activités situées dans les bassins du Réseau bleu de la Ville de Montréal, lesquels sont le bassin du lac des Deux-Montagnes, le bassin de la rivière des Prairies, le bassin du fleuve SaintLaurent, le bassin de La Prairie et le bassin du Lac Saint-Louis.

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Le Programme permettra, en 2017, d’accorder un soutien financier à 5 projets sélectionnés, mais également de renouveler le soutien financier aux 15 projets récurrents sélectionnés en 2015 et 2016. Les projets retenus en 2017

elles · Tous au fleuve (Aventures urbaines) · MTL Sup&Surf Fest (Aventures urbaines) Activités de prévention · Évaluation de la sécurité des activités aquatiques/nautiques (Société de sauvetage)

Volet 1 - Activités de plein air · Expérience Nature 12-17 (GUEPE) · Jeunes pagayeurs pour la vie (Fédération québécoise de canoë-kayak d'eau vive)

Rappelons qu’en avril 2015, le comité exécutif a adopté le Programme de soutien aux initiatives locales d'activités de plein air liées au Plan de l'eau pour les années 2015-2019.

Volet 2 - Activités événementi-

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Justice

Du plomb dans l’eau!

Le gouvernement fédéral veut changer les normes pour réduire les risques sur la santé des citoyens Les nouvelles normes fédérales sur le plomb dans l'eau pourraient avoir un impact sur les villes de l'Atlantique Les nouvelles normes fédérales sur le plomb dans l'eau risquent de poser problème pour les villes de l'Atlantique Buvez-vous du plomb dans votre eau potable? Si oui, quelle quantité? Difficile de répondre à ces questions, surtout si vous habitez dans l'est du Canada, où les vieilles infrastructures s'accompagnent souvent de tuyauterie en plomb. Santé Canada souhaite agir dans ce dossier en réduisant de moitié la norme actuelle de plomb dans l'eau potable et en revoyant les méthodes d'analyse de l'eau. Selon Santé Canada, la présence de plomb dans le sang (appelée la plombémie) peut causer une diminution de la cognition, entraîner une élévation de la pression artérielle et avoir des effets négatifs sur le développement du cerveau des enfants. Et, selon l’Organisation mondiale de la santé, il n’existe pas de seuil sous lequel l’exposition au plomb serait sans danger.

Des changements urgents Santé Canada annonce son intention de réduire de moitié la concentration de plomb dans l’eau potable. La norme passerait de 10 microgrammes par litre à 5 microgrammes par litre. Selon Graham Gagnon, directeur de la Chaire de recherche sur la qualité et le traitement de l'eau de l'Université Dalhousie à Halifax, le Canada est en retard, contrairement à d'autres pays. Santé Canada souhaite aussi changer la façon de prendre les échantillons pour tester l’eau. Graham Gagnon note que les normes actuelles ne recommandent pas de tester l'eau à partir des robinets résidentiels. Les recommandations de Santé Canada proposent soit l’échantillonnage aléatoire (sans stagnation) ou l’échantillonnage après une période de stagnation (30 minutes) pour les sites résidentiels. L’agence vient de terminer une consultation publique et a demandé aux provinces quelles seraient les possibles répercussions pour elles si les recomman-

dations étaient mises en place. Selon les réponses fournies par les quatre provinces de l’est, les changements proposés pourraient avoir des répercussions substantielles. Mais les détails fournis par les quatre provinces sont très vagues. Un sentiment d’impuissance pour beaucoup de municipalités Si la Ville d'Halifax a les moyens de s'ajuster à de nouvelles normes, d'autres villes en Atlantique sont devant un défi de taille. C'est le cas de Bathurst, une petite municipalité dans le nord du Nouveau-Brunswick. La Ville doit jongler avec une décroissance et un vieillissement de la population. Elle est donc financièrement limitée. Selon le maire de Bathurst, Paolo Fongemie, le tiers du réseau public est fait de tuyaux de plomb. Et la Ville n’a pas de recensement des résidences pouvant avoir des conduites de plomb. Paolo Fongemie affirme que le fait de s’ajuster aux nouvelles

normes d’échantillonnages et de changer le plus rapidement les conduites en plomb dans la ville représente un défi financier de taille.

qui relâche des particules de plomb dans l’eau. La Ville doit donc ajouter un nombre de produits dans l’eau afin de contrôler la corrosion.

Le maire se sent impuissant et demande l’aide des gouvernements pour sa ville et pour aider les citoyens ayant du plomb dans leur plomberie.

De plus, en Atlantique, beaucoup de réseaux publics sont vieux et contiennent encore des conduites ou des raccords en plomb.

L'eau utilisée pour la consommation en Atlantique est particulièrement corrosive, un des défis propres aux provinces de l’est. Concrètement, l’eau que l’on retrouve dans les provinces de l’Atlantique contient moins de minéraux et dissout plus facilement les conduites de plomb. Ce

Aussi, peu de villes et de municipalités détiennent un inventaire des résidences qui ont des conduites de plomb. Les villes et les municipalités sont tenues de fournir de l’eau sans plomb de leurs réservoirs, mais n’ont aucune responsabilité quant aux résidences.

De la farine possiblement contaminée à l’E.coli Les produits suspects rappelés depuis le 28 mars De nouveaux produits s'ajoutent à la liste du rappel national de farine possiblement contaminée à la bactérie E. coli. L'Agence canadienne d'inspection des aliments a encore étendu le rappel initial lancé le 28 mars. Les produits visés par le rappel incluent maintenant d'autres farines de marque Robin Hood Premier choix, tout usage, non blanchie, instantanée ainsi que des mélanges pour pains et petits pains blancs. Une farine tout usage de marque Creative Baker est également ajoutée à

la liste de rappel. Les farines ont été vendues dans des emballages de formats variés, allant de 1,36 kilos à 10 kilos. Les produits proviennent de l'entreprise Ardent Mills. La meunerie a des installations au Québec, en Ontario et en Saskatchewan.

produit ont été signalés à divers endroits au pays, dont certains à TerreNeuve-et-Labrador. Un recours collectif a été entrepris au nom des personnes qui ont acheté la farine rappelée ou qui sont tombées malades.

L'agence conseille de jeter les produits visés par le rappel ou de les ramener au magasin où ils ont été achetés.

La bactérie E.coli peut occasionner des symptômes tels que des nausées, des vomissements, des crampes abdominales et une diarrhée aqueuse ou sanguinolente.

Des cas de maladie liée au

Toutes les informations liées

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au rappel peuvent être consultées sur le site de l'Agence canadienne d'inspection des

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aliments.


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Droits

Le «mariage est un acte de nature civile»

… même lorsqu’il est célébré de manière religieuse Un mariage religieux comporte bel et bien des conséquences juridiques, a plaidé le 14 avril 2017, la procureure générale du Québec (PGQ) devant la Cour d’appel. Une position consensuelle qui passerait inaperçue… si la PGQ n’avait pas plaidé précisément le contraire il y a un an dans la même cause. « C’est un revirement à 180 degrés, estime le professeur de droit Alain Roy, ex-président du comité consultatif sur le droit de la famille. Et c’est très particulier : Québec vient démonter en Cour d’appel l’argument qui lui avait permis de gagner devant la Cour supérieure… » Dans sa plaidoirie déposée relativement au jugement Alary - dont les conclusions avaient fait grand bruit - Québec renie en effet la position qu’il avait initialement défendue dans le dossier en cause. Après avoir plaidé que « le législateur n’a prévu aucune obligation pour les célébrants religieux de donner des effets civils aux célébrations religieuses », la PGQ revient à une interprétation plus familière du droit de la famille. Un acte civil Le représentant de la PGQ affirme ainsi aujourd’hui en Cour d’appel que le « mariage est un acte de nature civile, peu importe qu’il ait été célébré de manière religieuse ou non ». Il rappelle la portée des articles du Code civil du Québec qui encadrent la célébration des

mariages : notamment que tout mariage « produit des effets juridiques », et que tout célébrant est tenu de « transmettre sans délai la déclaration de mariage au directeur de l’état civil ». « Les effets juridiques prévus au Code civil » ont « pour but de baser la structure familiale sur des relations égalitaires entre époux et de préserver une certaine sécurité matérielle » entre eux, note-t-on aussi. Nulle trace dans ce plaidoyer, du concept des sous-mariages sans conséquences civiles — les fameuses « unions spirituelles » de la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée —, qui avaient fait les manchettes en 2016. « Québec revient à la compréhension que tous ont du Code civil », remarquait le constitutionnaliste Stéphane Beaulac. Protection Le jugement Alary avait laissé pantoise la communauté juridique québécoise l’an dernier. Cela parce qu’il concluait que « dans la mesure où des conjoints font appel à un ministre du culte pour célébrer un mariage uniquement religieux, le Tribunal ne voit pas pourquoi ce ministre devrait faire parvenir au Directeur de l’état civil la déclaration de mariage ». En ce sens, la juge Alary reprenait l’argumentaire développé dans ce procès par le procureur du gouvernement. Plusieurs observateurs avaient fait

remarquer que le jugement ouvrait la porte à la célébration de mariages religieux clandestins — sans protection pour le conjoint le plus vulnérable. La ministre de la Justice avait passé plusieurs jours à défendre la position du gouvernement dans un dossier enveloppé de confusion. Au milieu d’un débat sémantique sur le sens du mot « mariage », le premier ministre Couillard avait désavoué sa ministre en rappelant que « quand on se marie […], on se marie et on sait qu’on est marié. Si on décide de se marier, on se marie. Si on décide de ne pas se marier, on ne se marie pas ». L’opposition avait quant à elle imploré le gouvernement de modifier son argumentaire en Cour d’appel. « C’était la chose à faire, parce que la position défendue par la ministre l’an dernier était indéfendable sur les plans politique et juridique », pense Alain Roy. La lecture du plaidoyer ne l’a donc pas surpris. « La ministre avait posé des gestes qui montraient qu’on s’en allait vers ce changement de cap, rappelle-t-il. Tout ça démontre surtout à quel point ce dossier a été mal orienté dès le départ. » Rassurant Pour Stéphane Beaulac, les clarifi-

cations apportées par Québec sont « rassurantes ». « La manière dont ça avait été plaidé l’an dernier avait ajouté une couche de complexité inutile » à la compréhension que la société a des impacts du mariage, dit-il. Mais surtout : l’attention portée sur la question des conséquences juridiques du mariage religieux avait à son avis « occulté l’élément le plus important de ce dossier, soit les questions constitutionnelles ». Parce qu’au coeur de la cause à l’enjeu, on trouve un plaignant qui argue que les obligations juridiques rattachées au mariage religieux portent atteinte à la liberté de religion et au droit à l’égalité. Sur ces questions, le

débat reste entier. Alain Roy remarque pour sa part que le dossier présenté par la PGQ semble faire valoir qu’il y a une « supériorité » du mariage par rapport au régime de conjoints de fait. « Ça me semble très ironique et incohérent, dit-il. Québec s’est rendu en Cour suprême dans l’affaire Éric c. Lola pour défendre le principe du libre choix. Et voilà qu’on présente cette autonomie comme étant désavantageuse. » La ministre Vallée n’a pas souhaité commenter la situation. Son attachée de presse a indiqué que « le mémoire est fidèle au droit en vigueur ».

Les Forum du Rife

Les divorces ici et ailleurs… On parle beaucoup de divorces et séparations conjugales au Québec, les familles immigrantes en ont souvent peur! Toutes sortes de mythes, de préjugés et de stéréotypes circulent sur les séparations conjugales tant dans les différents pays et cultures qu’au Québec, pour les natifs et pour les immigrants. Le forum du 29 avril permettra, sur une journée, de déconstruire ces mythes et préjugés et d’échanger des informations justes sur le sujet : mariages et divorces dans plusieurs sociétés, pour les locaux et pour les immigrants, res-

sources et pistes pour une aide adaptée aux familles de toutes origines. Un guide pour les familles immigrantes en difficultés

La journée, organisée par Rencontre Interculturelle des Familles de l’Estrie, proposera des conférences et des panels de discussion ainsi que les résultats d’une recherche menée sur les « Divorces dans l’immigration ». Un lunch sera offert à midi. La journée permettra de nombreux échanges et

discussions et se terminera par le lancement du guide : « Accompagner les familles immigrantes en difficultés conjugales » … Ce forum aura lieu le samedi 29 avril de 10h à 16h30 au local de l’arrondissement Jacques Cartier Sherbrooke.

Le programme de la rencontre 10h Ouverture 10h15 Les divorces en chiffres et en lois d’ici. Présentation de Renée Dandurand.

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11h15 Les divorces de pays en pays : Côte d’Ivoire, Congo, Colombie, Espagne, Mali, Maroc, Tunisie, Algérie, Roumanie, Sénégal, Vietnam, Brésil. Animation par Javorka Sarenac Zivanovic. 12h45 Pause repas sur place. Lunch offert sur inscription préalable. 13h45 Les divorces dans l’immigration au Québec. Présentation d’Estelle Bernier, Michèle Vatz Laaroussi et Javorka Sarenac Zivanovic. 15h15 Expériences et

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pistes d’intervention. Présentation et animation de Magninin Koné. 16h15 Lancement du guide pour les intervenants et les organismes « Accompagner des familles immigrantes en difficultés conjugales » 16h30 Clôture du forum Des discussions avec le public seront animées tout au long de la rencontre! Inscriptions : https://www.facebook.com/rife1993/


Débats

Mémoires & Dialogues et Dar Al Maghrib présentent

Religions; point de vue de femmes Une conférence de la Dre Asmae Lamrabet Médecin et sociologue, Mme Asmae Lamrabet a exercé dans différents pays du monde. Dans ce parcours, qui lui vaut par ailleurs une renommée professionnelle certaine notamment sur le continent africain et en Europe, elle a commencé à s’intéresser à l’influence de la religion sur les comportements sociaux, avant de se passionner pour la théologie et notamment à la place de la femme dans la religion. Les connaissances ainsi acquises et les réflexions sur lesquelles elles ont débouché sur des réflexions et des points de vue qui font de Mme Lamrabet une référence sur le sujet. Des mérites remarqués d’ailleurs, puisque aujourd’hui elle est la Directrice du Centre des Études Féminines en Islam au sein de la Rabita Mohammadia des Oulémas du Maroc. C’est donc une invitée de marque que reçoivent ce jeudi 20 avril de 17h30 à 19h30, l'association Mémoires & Dialogues et le Centre Culturel Marocain Dar Al Maghrib, pour une conférence sobrement intitulée “Femmes et religions : point de vue des femmes du Maroc ». Mais que l’on ne s’y trompe pas : derrière ce titre, c’est tout un écheveau de traditions qui devra être démêlés, avant d’arriver à «lire» la spiritualité et la foi. Les gardiens des Temples et leur discours L’image, relativement dépréciative envers les femmes, est ancienne et profondément enracinée dans les sociétés humaines et ce quelle que soit la matrice culturelle d’origine. Les religions monothéistes, entre autres, se

sont greffées sur un terreau structurellement patriarcal et malgré les tentatives de réformes apportées par les prophètes de chaque voie spirituelle, ces religions se sont accommodées des codes sociaux et des coutumes traditionnelles dans lesquelles elles se sont projetées. C’est dans ce sens qu’il faudrait toujours savoir garder en tête les deux dimensions - spirituelle et institutionnelle - autour desquelles s’articulent le « religieux », même s’il est certes aujourd’hui difficile de faire la part des choses entre ces deux dimensions devenues forcément imbriquées avec le temps. Le recours intensif au seul versant juridico-religieux a finalement estompé le côté spirituel et a donné la belle part à l’institutionnel comme représentant officiel des « systèmes religieux ». Ces derniers, édifiés en institutions exclusivement masculines, comme l’Église et son clergé, les Rabbins, les Ulémas et Imams, les moines et gardiens des Temples, ont largement puisé dans les sources scripturaires, afin de construire un discours qui a établi officiellement une hiérarchisation des sexes en justifiant l’inégalité et la soumission des femmes au nom du religieux. Comment se réapproprier le féminin religieux? C’est ainsi que de nombreuses femmes appartenant aux différentes religions monothéistes ont depuis un certain nombre d’années maintenant, décider de se réapproprier le religieux et de déconstruire la lecture patriarcale qui les a marginalisées de l’histoire. Elles ont compris que ce n’était pas, à proprement dit, le message spirituel de leurs tra-

ditions religieuses respectives, qui les opprimaient, mais bien son instrumentalisation par les différents systèmes et institutions. Il s’avère donc que malgré les divergences concrètes dans le vécu, l’historique et les dogmes propres à chaque religion, la question des femmes constitue un point commun, récurrent et transcendant de façon implacable la diversité religieuse... Chaque système religieux s’est employé à travers l’histoire a relégué les femmes dans les bas-fonds d’une subordination de fait. Cette conception patriarcale universelle commune à toutes les lectures religieuses, doit en tant que femmes d’aujourd’hui, juives, chrétiennes et musulmanes, voire athées et agnostiques, nous

faire sortir de nos « particularismes » culturels et religieux. Des horizons spirituels infinis L’exemple aujourd’hui du travail effectué dans ce sens par le centre de paix et de l’interreligieux dirigé par une femme - au sein de la Rabita des Oulémas du Maroc est intéressant et porteur d’espoir. Il s’agit d’un centre affilié au sein d’une institution religieuse officielle et qui, conformément au grand projet de réforme du champ religieux initié par SM Le Roi Mohammed VI, ouvre la voie à une réflexion commune sur les valeurs éthiques qui nous unissent et dans le débat respectueux des divergences. Il s’agira donc de redécouvrir l’infinité des horizons spirituels qui nous unissent en tant que

femmes victimes éternelles d’une lecture patriarcale du religieux érigé en sacré immuable. Il s’agira aussi de repenser une spiritualité féminine universelle au sein d’une mondialisation dépouillée du « sens de la vie ». Une spiritualité universelle qui permettra aux femmes de chaque tradition religieuse de renforcer leurs luttes communes envers toutes les discriminations, à partir de leur propre référentiel culturel enrichi par l’apport de l’expérience spirituelle de l’Autre. La conférence aura lieu à la Maison du Maroc (515, rue Vigier Est, Montréal, à l'angle des rues Viger et Berri). Elle sera introduite et modérée par la Pre Denise Helly du CNRS.

Un quatrième aumônier musulman dans les armées canadiennes

Jalal Khaldoune, un homme «tolérant, simple et libre»

La quarantaine bien entamée, Jalal Khaldoune s’apprête à devenir l’un des quatre seuls aumôniers militaires musulmans du Canada. Egalement souvent chrétiens et juifs, ces officiers ont pour mission de répondre aux besoins spirituels et religieux des militaires et leurs familles. Et dans le cas de ce Marocain d’origine, «c’est un rêve qui se réalise», rapporte CBC Canada. Pourquoi Jalal khaldoune a-t-il choisie d’embrasser cette voie?

C’est après l’obtention d’un master en Suisse en 2001 que Khaldoune va s’installer à Québec pour poursuivre des études doctorales à l’Université Laval. Il occupe différentes fonctions scientifiques au sein de l’institution et pour le gouvernement fédéral, avant d’obtenir la citoyenneté canadienne en 2005. «Comblé» par sa vie au Canada, le scientifique spécialiste de l’environnement veut faire quelque chose qui soit à la fois prestigieux

et une façon de montrer sa gratitude envers ce pays. Il décide alors de devenir aumônier militaire afin de pourvoir «servir tout le monde».

Le chemin n’est pas facile pour celui qui s’enrôle à 40 ans, un âge considéré comme avancé pour l’entraînement de base. Mais Khaldoune ne renonce pas: «je me suis entraîné avec des jeunes, et j’ai réussi, (…) mieux que la moitié du peloton». Le Maroco-canadien est surtout motivé par sa volonté de

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briser les préjugés et les mauvaises idées reçues sur l’islam. «Pour moi, c’est une richesse, et je veux la partager avec les autres. Je veux leur montrer qu’un musulman, c’est quelqu’un d’ouvert, de tolérant, de simple, de libre comme eux», explique, confiant, celui à qui il reste deux semestres pour achever son master en théologie.

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Rencontres

Forum des Compétences Canado-Marocaines

«Fièrement Femmes ! Engagées, passionnées et épanouies» Par Mylène de RepentignyCorbeil Le Forum des compétences canado-marocaines a organisé, le samedi 15 avril dernier et pour une deuxième année consécutive, une journée à l’honneur des femmes marocaines. “Fièrement... femmes !”, c’est l’évènement de l’année où l’engagement et l’apport considérables des femmes issues de l’immigration à leurs communautés et à leur société d’accueil est mis en valeur. Cet évènement, occasion de rencontre, de dialogue et de rapprochement culturel, présentait cinq panélistes et deux jeunes femmes de la relève qui ont été invitées à discuter de leur parcours professionnel et de leur engagement communautaire. Mélanie Loisel animait ce panel. Cette journaliste, rédactrice et recherchiste, qui a couvert une variété de dossiers liés aux enjeux socio-économiques et politiques, fût une valeur inestimable lors de cet évènement. Plus d’une centaine de participants et participantes étaient présents. Des discours inspirants pour débuter l’événement La présidente du Forum des compétences canado-marocaines, nouvelle élue, a cassé la glace lors de cet après-midi. Elle a accueilli les participant-es et a remercié son conseil d’administration. Première femme présidente du FCCM, Nafissa Abarbach a indiqué les peurs toujours présentes des femmes lorsqu’elles prennent un poste de responsabilité. Le syndrome de l’imposteur est latent ; elle ne l’a cependant pas laissé l’emporter sur ses objectifs et projets, et a remercié grandement tous/toutes ceux/celles qui l’ont épaulé dans les dernières semaines. Marwa Rizqy a, par la suite, pris la parole. Docteur en droit fiscale, elle est également professeure à l’Université de Sherbrooke et s’est présenté à la candidature libérale dans la circonscription St-Laurent en 2017. Elle a de nouveau parlé de ce syndrome de l’imposteur et des défis auxquels elle a pu faire face en tant que femme racisée dans ses milieux de travail. Elle reste cependant optimiste ; de plus en plus de jeunes issus de la diversité sont présent-es dans ses classes de cours. “L’immigration, c’est une aventure” Les discussions ont débuté par l’intervention de Yasmine Chouakri, membre associée au Centre de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté de l’UQAM et responsable du volet

femmes à la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiée et immigrantes (TCRI). Elle a parlé des difficultés de compréhension du fonctionnement d’une nouvelle société, mais a souligné, tout de même, le privilège qu’elle a eu d’arriver dans une société de droit. Elle a mentionné l’importance d’utiliser notre potentialité et de la mettre en action. Les femmes immigrantes représentent plus de 50% de l’immigration et sont de plus en plus scolarisées. Le potentiel de qualification est donc de plus en plus grand, bien qu’elles soient davantage confrontées à l’enjeu de non-reconnaissance des acquis et compétences. Les enjeux propres aux femmes sont nombreux ; conciliation travail/famille, plus grande prise en charge de la vie familiale, etc. Selon elle, il n’est pas mauvais d’avoir peur, mais la peur ne doit pas nous bloquer dans la recherche de travail, de projets et de reconnaissance sociale et politique. Les aspects fondamentaux qui contribuent à une intégration réussie sont, selon elle, la maîtrise de la langue française, la participation citoyenne et la flexibilité. «Je veux y arriver; pour montrer à mes filles que c’est possible» Houda Rihani, comédienne d’origine marocaine, reconnue et prisée au Maroc, a débuté son allocution par sa prise de conscience tardive des difficultés de reconnaissance. Elle a réellement compris la signification du mot immigration à sa deuxième année en terres canadiennes. Elle a indiqué les changements de perceptions avant et après l’immigration.

Selon elle, il est nécessaire d’aller à la source de l’information et de ne pas hésiter à demander aux personnes clés. Cette expérience demande beaucoup d’humilité. Depuis son arrivée au Québec, elle a étudié en management culturel à HEC Montréal. Récemment, elle a débuté un stage chez Duceppe, offert aux artistes nouvellement arrivé-es. Elle termine en indiquant l’importance d’investir le monde culturel ; elle regrette le peu de Marocain-es en culture au Québec. « Oui, je suis féministe et je suis fière de le dire » Deux jeunes femmes composaient le panel, symbolisant la relève. La première, Imane Boudaa a brièvement parlé de son parcours et de l’importance de revendiquer des idées et convictions féministes dans le monde des affaires. Étudiante à HEC Montréal, elle est également fondatrice de Trône d’enfants, une fondation qui oeuvre au bien-être des enfants. Elle a indiqué que la différence est importante, puisque c’est dans la différence que nous pouvons nous unir. « Le premier facteur d’inclusion ou d’exclusion, c’est l’éducation des parents » La deuxième, Marwa Lamkinsi, est une jeune étudiante en droit à l’Université de Montréal pour qui la lutte contre la xénophobie est cheval de bataille. Elle a parlé de l’importance de la sensibilisation et d’axer nos discours sur le bon comportement. Selon elle, tout passe par l’éducation des parents qui doivent transmettre l’amour de la société d’accueil. Elle a réitéré l’importance de tendre la main

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vers les autres. « Le cheval de bataille, c’est l’éducation et le dialogue. » Rakia Laroui, professeure à l’Université du Québec à Rimouski en éducation, est également chevalière de l’Ordre du Québec. Invitée d’honneur de l’événement, sa prise de parole fût forte et rassembleuse. Elle a parlé de l’importance de l’éducation et a mentionné l’appartenance profonde des immigrant-es au peuple québécois, ainsi que de leur présence nécessaire et fondamentale. Elle a également mentionné l’importance de la lutte pour la déconstruction des stéréotypes et de militer pour que les femmes soient respectées dans leurs choix. La compétition est forte ; la position genrée et racisée des femmes immigrantes engendre de multiples défis. Cependant, la persévérance doit être de mise et le réseautage est, à ce niveau, un formidable atout. L’isolement est à proscrire. « Il faut qu’on soit actifs pour être des citoyens à part entière » Naïma Bentayeb est doctorante en analyse et management des politiques publiques. Boursière du CRSH, du CREVAJ et du CJMIU, elle est également chargée de cours à l’École nationale d’administration publique depuis 2011 et coordonnatrice scientifique au sein de la CREVAJ depuis janvier 2016. Les politiques publiques et sociales sont sa passion ; elle y met son cœur et son temps. Jeune femme racisée portant le hijab, elle indique que c’est à nous de faire la démonstration que nous sommes capables d’affronter les défis et embûches

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que nous affrontons et de montrer les compétences que nous avons. Elle a indiqué l’importance d’oser les nouveaux défis et d’accueillir les nouvelles opportunités. « On a des positions, mais on fait nos positions aussi » Notre dernière panéliste, Maha Berechid est conseillère en développement économique au Service de développement économique de la Ville de Montréal. Présidente de la section de Montréal de l’Association des économistes québécois, elle est également maître en sciences économiques de l’Université de Montréal. Lorsqu’elle a débuté son parcours à la chambre de commerce en tant que stagiaire, elle ne pensait jamais y rester pendant 10 ans. Elle a gravi les échelons et a traversé les embûches. Elle reste très optimiste ; elle perçoit de plus en plus de jeunes issu-es de la diversité dans les milieux de travail. Le Forum des compétences canado-marocaines remercie grandement les panélistes de l’évènement Fièrement...femmes ! Cette journée fût un franc succès ; ces femmes, de par leurs parcours des plus inspirants, ont contribué à transmettre conseils et recommandations, tout en discutant des diverses pistes futures de solution aux problématiques actuelles. Le FCCM remercie également ses partenaires, la Royal Air Maroc, le Centre culturel marocain Dar Al Maghrib, Atlas Montréal et Arbonne,Kyoto Fleurs, sans qui cet évènement n’aurait pas pu avoir lieu !


Rencontres

Forum des Compétences Canado-Marocaines

Sept panélistes inspirantes

Le Forum des Compétences Canado-Marocaines a organisé, le 15 avril 2017, son activité annuelle «Fièrement Femme!».

Avec un succès sans précédent puisque ce ne sont pas moins de cent personnes qui ont pris d’assaut la salle polyvalente du centre culturel marocain de Montréal Dar al Maghrib, qui abritait l’événement. Ce succès doit aussi beaucoup au savoir faire de l’association qui a su pour l’occasion réunir un aréopage de panélistes dont les voix comptent au Québec, avec une invitées d’honneur, en l’occurrence la Pre Rkia Laroui. Portraits Connues, ou en début de parcours, sept panélistes ont répondu à l’invitation du Forum des Compétences CanadoMarocaines. Il s’agit de Imane Boudraa, est une jeune femme d'origine marocaine et algérienne. Après avoir étudié dans une école secondaire internationale, elle a débuté un programme universitaire à HEC Montréal. Elle y est notamment vice-présidente finance de sa classe. À 16 ans, elle a tourné des capsules vidéos où elle récupérait des aliments que les marchands du marché JeanTalon jetaient après seulement quelques jours. Elle les cuisinait afin de montrer au public les solutions possibles au gaspillage. Elle est aujourd'hui cofondatrice de la Fondation Trône d'enfants qui a pour mission d'aider les enfants de partout dans le monde. Elle donne également plusieurs discours sur le rôle des femmes dans le monde des affaires, notamment lors d'une conférence organisée par un comité de McGill University dans le cadre d'un évènement prônant la paix dans le monde. Fière féministe, elle croit qu'ensemble, hommes et femmes, nous pouvons créer un monde plus juste et plus égalitaire. Ses aspirations, ses motivations et sa volonté viscérale de contribuer à une société plus juste, égalitaire et ouverte font d'Imane, une importante figure de la relève montréalaise Marwa Lamkinsi, Canadienne de 20 ans d’origine marocaine, est étudiante en première année à la faculté de Droit de l’Université de Montréal. Le cœur sur la main, elle a comme centre d’intérêt la philanthropie et dit puiser ses principes d’entraide et de générosité au sein de sa confession. Elle aimerait, entre autres, con-

scientiser la jeunesse à l’importance de la bonne conduite dans la lutte à la xénophobie. Ses paroles sont porteuses d'espoir : « Plutôt que de se confiner dans un statut de victime et de chercher à blâmer quiconque, il est de notre responsabilité, si nous trouvons que notre communauté est jugée à tort, de démentir ces préjugés par le biais de notre comportement. Il faut que nous, les jeunes, comprenions que nous ne mettrons jamais terme au racisme et à la xénophobie si nous répondons aux insultes par des insultes et que nous n’aurons jamais de crédibilité à parler de religion de paix si nos actes et nos paroles n’en témoignent pas. Nous devons être conscients que par le simple fait que nous portons des noms à consonance étrangère, nous projetons une image, et c’est en faisant d’elle la meilleure qu’il soit que nous inviterons à l’ouverture d’esprit. » Donner voix à Marwa lors de cet évènement est primordial. La jeunesse se mobilise, se solidarise et construit un environnement propice à la réussite, au partage et à l'inclusion ! Houda Rihani est actrice, interprète et travailleuse culturelle marocaine. Cette comédienne née a très vite dompté la scène en faisant ses débuts au théâtre avant de passer à la télévision et ensuite au cinéma. Actrice aux nombreuses facettes, elle a su, à travers les différents rôles qui lui ont été donnés de jouer, démontrer qu’elle était aussi à l’aise dans des rôles dramatiques (comme dans le rôle principal du téléfilm «Al Bourtoukala Al Morra» ou «L’orange amère»)

que dans des rôles comiques et composés, comme celui qu’elle a brillamment joué dans «Nhar Tzad Tfa Dou» ou «Alter Ego»). Houda Rihani est née à Casablanca. En 1998, elle décroche son premier diplôme et devient lauréate du prestigieux Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (à Rabat au Maroc), option «Interprétation». Elle tourne alors dans plusieurs films cinématographiques, séries, téléfilms et sitcoms avant de décider de reprendre ses études et de décrocher un DESS en gestion des organismes culturels à HEC Montréal. Actuellement, elle vit et travaille à Montréal, mais continue à tourner dans des productions dans son pays d’origine. Yasmina Chouakri, est responsable du volet femmes à la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) depuis août 2009 et chercheure associée à la Chaire de recherche sur l'immigration, l'ethnicité et la citoyenneté (CRIEC) de l’UQÀM jusqu’en 2015. Elle a été également présidente de l'Institut canadien de recherches sur les femmes (ICREF) (20102012). Elle est profondément impliquée dans le mouvement communautaire de l’immigration et de femmes québécois et canadien depuis plus de dix ans, comme militante, chargée de projets, chercheure et coordonnatrice. Elle a également été consultante en égalité entre les sexes, chargée de projet et responsable du Comité des femmes des communautés culturelles de la Fédération des femmes du

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Québec entre 2003 et 2008 et a occupé les postes d’agente de recherche à la Table des groupes de femmes de Montréal (20002002), de coordonnatrice du Centre de recherche sur l’immigration, l’ethnicité et la citoyenneté de l’UQÀM (20022003), d’experte en genre pour Oxfam-Québec (2004-2006), l’Institut d’administration publique du Canada (2008-2009) et ParlAmericas et NDI (20152016). Maha Berechid, est actuellement conseillère économique au service du développement économique de la Ville de Montréal où elle est responsable, entre autres, de l’élaboration de la démarche et du contenu en vue de la réalisation de la future stratégie de développement économique de la Ville de Montréal. Avant cela, elle occupait la fonction d’économiste, stratégie et politique à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain où elle était responsable de l’analyse économique de l’organisation. Maha Berechid est également la présidente de la section de Montréal de l’Association des économistes québécois. Naïma Bentayeb, est détentrice d’un baccalauréat en administration de l’ESG UQAM | École des sciences de la gestion, d’une maitrise en évaluation de programmes à l’ENAP - École Nationale d'Administration Publique de Montréal. et est sur le point de finir son doctorat en analyse et en management des politiques publiques. En parallèle à ses études, elle a travaillé pendant plusieurs années comme

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assistante d’enseignement et de recherche sur divers projets de recherche. Elle est chargée de cours à l’ENAP depuis 2011 et occupe le poste de coordonnatrice scientifique au sein de la CREVAJ depuis janvier 2016. Rakia Laroui, Professeure à l’université du Québec à Rimouski (UQAR) au campus de Lévis, Mme Laroui est détentrice d’un doctorat en sciences de l’éducation de l’université Laval et d’une maitrise en sciences de l’éducation de l’université de Sherbrooke. Elle est arrivée au Québec en 1980 avec une bourse d’excellence pour ses études à la maitrise et ensuite au doctorat. Elle revient en 1988 au Maroc pour enseigner à l’université de Casablanca, elle dirige le département des langues et littératures françaises, fait fonction de vice doyenne à la recherche et à l’international. Elle s’implique également au sein des associations féminines marocaines. Comme professeure invitée, elle décide de revenir au Québec, elle est engagée comme professeure titulaire à l’UQAR où elle travaille actuellement. Elle a occupé plusieurs postes de direction en enseignement et en recherche et à l’international. Elle a publié plusieurs chapitres d’ouvrages et des articles scientifiques. Engagée dans l’amélioration de la condition des femmes, elle est nommée membre du conseil du statut de la femme du gouvernement du Québec depuis 2005 et la viceprésidente du conseil depuis 2012. Elle est chevalière de l’Ordre national du Québec depuis juin 2016.


Actes

HEC Montréal à la découverte du Maroc

20 étudiants en immersion dans un pays situé entre tradition et modernité Du 2 au 16 mai prochain, 20 étudiants de HEC Montréal accompagneront le Pr Belgacem Rahmani pour participer à un campus au Maroc qui se déroulera dans cinq villes et visiteront plus d’une quinzaine d’entreprises marocaines et étrangères.

avec le Québec et le Canada (1,3 milliard de $), de la place de ces pays dans l’espace francophone et de la stratégie du Canada et du Québec en matière de diversification des échanges, ce cours devient important pour comprendre cette région.

Le groupe AKWA, les conserveries de Meknès (Aïcha), Tanger-Med, Renault Maroc, Dell Maroc, HPS, Bombardier et Addoha, sont parmi les entreprises à visiter.

Avec près de 100 millions d’habitants, le Maghreb est la plus importante région commerciale pour le Canada et le Québec en Afrique et au Moyen-Orient. Cinq villes seront au programme, Casablanca, la capitale économique, Rabat, la capitale politique, Fès la ville patrimoine mondial avec sa prestigieuse université Al Quaraouiyine, l’une des plus anciennes du monde et son industrie traditionnelle de tannage, Meknès, la capitale fondée par le Sultan Moulay Ismaïl, ville agricole et Tanger, la ville franche internationale avec son projet de Tanger Med et un hub.

L’idée d’organiser un campus au Maroc remonte à plusieurs années et c’est la quatrième fois qu’il se matérialise. Une immersion en affaires internationales Le Campus international est une immersion en affaires internationales de deux semaines permettant un accès privilégié à la réalité culturelle, politique et socio-économique d'un pays grâce à l'expertise et aux réseaux de professeurs expérimentés. Il permet aux étudiants participants d’avoir une juste lecture de l’environnement économique et des efforts que fait le Maroc pour son développement afin de s’inscrire durablement dans le registre des pays émergents. Le Campus international est aussi un cours intensif de trois crédits comprenant des formations pré-départ, le séjour à l'étranger et un bilan des apprentissages au retour. Sept pays sont au programme cette année. Outre le Maroc, l’Afrique du Sud (pour la 1ere fois), l’Allemagne, le Brésil, la Colombie, Singapour et la Malaisie. Pourquoi le Maghreb? En raison de la place qu’occupent les pays du Maghreb (Mauritanie - Maroc – Algérie – Tunisie – Libye) au sein de l’Afrique et du MoyenOrient dans leurs échanges

Ce campus dans l’un des pays du Maghreb, le Maroc, aura pour but d’amener les étudiants du BAA, de M.Sc. et de certificats à s’imprégner de la réalité des affaires et du contexte social et culturel maghrébin en visitant des entreprises de premier plan au Maroc, soit contrôlées par des nationaux, soit par des étrangers où des entreprises ayant délocalisées leurs activités. Nous aurons la possibilité de rencontrer des décideurs autant économiques que politiques. L’intérêt du campus L’objectif de ce campus est de susciter l’intérêt pour les affaires internationales et permettre d’acquérir une connaissance des meilleures pratiques de gestion internationales, par une expérience terrain à l’étranger. Pour atteindre ces objectifs, le campus se déroule en trois étapes. D’abord, une participation à une «autoformation» pré-départ qui v donnera une compréhension de base du

cadre économique et des réalités socioéconomiques du pays ou de la région à visiter. Ensuite, un séjour dans ce pays durant une période de deux semaines pour y vivre une expérience terrain concrète, en observant l’environnement d’affaires, en ayant des rencontres avec des travailleurs, des cadres dirigeants et des représentants d’organismes gouvernementaux et parapublics. À la fin du campus, une participation à une session d’intégration des acquis qui met en relief l’évolution de votre apprentissage tout au long des trois étapes du cours. Le programme de l’étape Maroc Pour traiter du thème « Les changements et les développements que l’économie marocaine a opéré ses dix dernières années et qui en font une terre d’opportunité», le campus 2017 suivra le programme ci-après : Mardi 2 mai : Arrivée à Casablanca : 1e pôle économique du Maroc Mercredi 3 mai : Avant-midi Visite de Maroc Export; Aprèsmidi AKWA Group (Visite d’une filiale du groupe AKWA : AFRIQUIA GAZ, oeuvrant

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dans le secteur du gaz butane Jeudi 4 mai : Rabat : capitale politique du Maroc; Avant-midi Visite de la SMIT; Après-midi, Réception à la résidence de l’Ambassadeur du Canada au Maroc; Tour de la Ville de Rabat – Visite de la Tour Hassan et du Mausolée Mohammed V.

Avant-midi Fès : Visite du laboratoire Ghassoul; Après-midi Meknès: Visite de la Conserve de Meknès (Les produits Aïcha)

Départ pour Tanger : 2e pôle économique du Maroc; Thématique : l’impartition et les IDE au coeur du développement

Mercredi 10 mai : Casablanca 1e pôle économique du Maroc – ville jumelée avec Montréal : Thèmes Casablanca – le poumon économique du Maroc. Avant-midi Visite de Bombardier Maroc ; Aprèsmidi Visite des installations de GALENICA – le secteur générique au Maroc

Vendredi 5 mai : Tanger; Avant-midi Visite de l’Usine Renault Maroc; Après-midi Visite des installations de Tanger Med

Jeudi 11 mai : Avant-midi Marsa Maroc - Port de Casablanca, Visite de la section voiturier du port de Casablanca; Après-midi Hôtel de ville de Casablanca

Lundi 8 mai Fès : Capitale spirituelle et culturelle du Royaume - Ville patrimoine mondiale (UNESCO) : sur les traces d’Averroès à Al Quaraouiyine, la plus ancienne université marocaine (l’an 877). Thématique : la culture et l’artisanal les leviers du développement. Avant-midi Visite du centre de formation artisanale de Fès; Après-midi Visite de la SADF : Artisan Dinandier de Fès

Vendredi 12 mai : Avant-midi HPS; Après-midi Visite des installations de DELL Maroc

Mardi 9 mai : Fès & Meknès.

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Lundi 15 mai : Avant-midi ESCA; Mardi 16 mai : Retour à Montréal Informations : http://www.hec. ca/etudiant_actuel/mon_programme/baa/campus_internationaux/campus_internationaux_BAA.html


Sports

Mondial 2026 de Soccer

Le match Canada – Maroc est commencé…

Le Canada s’allie aux États-Unis et au Mexique Le Canada, les États-Unis et le Mexique viennent d’annoncer à New York une candidature commune pour l'organisation de la Coupe du monde de 2026. Si elle est retenue par la FIFA, 60 matchs du tournoi seraient joués en sol américain. Le Canada et le Mexique en auraient 10 chacun.

Un «rêve américain» Le Mondial a été disputé la dernière fois en Amérique du Nord en 1994, quand le Brésil a décroché sa quatrième étoile aux États-Unis, dans une finale contre l’Italie. Les dirigeants du soccer canadien, américain et mexicain rêvent de le ramener sur leur continent depuis des années et de se le partager, a révélé Sunil Gulati, président de US Soccer. Cette attente a produit des conditions gagnantes pour une candidature commune, croient-ils. Avoir trois pays en lice rend notre candidature plus forte. À nous trois, nous avons une

cinquantaine de stades qui répondent aux critères de la FIFA, nous avons les infrastructures hôtelières (...) C'est aussi un symbole d'unité largement positif dans le monde dans lequel nous vivons.

seront au programme du tournoi. Dans le canevas de la candidature canado-américano-mexicaine, les trois quarts (60) seraient tenus aux États-Unis, dont tous les matchs éliminatoires à partir des quarts de finale.

Cette candidature inédite pourrait poser des problèmes d’ordre politique. Les relations entre les États-Unis et le Mexique se sont dégradées depuis l’arrivée de Donald Trump à la MaisonBlanche, à cause entre autres de son projet de mur à la frontière entre les deux pays et de la lutte qu’il entend mener à l’immigration clandestine.

Les villes canadiennes, américaines et mexicaines où se tiendraient les matchs n’ont pas été révélées.

« Le président Trump nous a fait part de son soutien total, il est particulièrement heureux que le Mexique participe à cette candidature avec nous », a cependant assuré Sunil Gulati. Le premier tournoi à 48 équipes Le Mondial 2026 sera le premier à être joué à 48 équipes, plutôt qu’à 32. Quatre-vingts matchs

Aucune autre candidature n’a été officiellement annoncée pour le Mondial 2026, qui sera attribué par la FIFA en mai 2020. Celle du Maroc, candidat malheureux à l'organisation des tournois de 1994, 1998, 2006 et 2010, est pressentie. Les candidatures d’Europe et d’Asie ne seront pas considérées pour 2026, pour respecter un principe d’alternance. Le tournoi sera tenu en Russie en 2018 en au Qatar en 2022. Le Mexique a déjà organisé deux fois le Mondial, en 1970 et en 1986, les États-Unis une seule fois, en 1994. Cette édition

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américaine a d'ailleurs été un vaste succès commercial avec un total de 3,5 millions de spectateurs aux matchs, en plus de servir de tremplin à l'expansion de la Major League Soccer (MLS). L’histoire «mondialiste» du Canada Le Canada est le seul pays du G8 qui n'a pas encore accueilli le Mondial, a souvent rappelé le président de Soccer Canada, Victor Montagliani, qui est aussi président de la CONCACAF et vice-président de la FIFA.

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Il a déjà organisé des tournois d’envergure de la FIFA, comme la Coupe du monde féminine en 2015 et la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2007. « Le Canada a déjà fait ses preuves en tant qu'hôte formidable pour le soccer », estime Victor Montagliani. L'équipe nationale canadienne s'est qualifiée une seule fois pour la phase finale du tournoi, en 1986. Au Mexique, elle avait perdu par jeu blanc ses trois matchs de groupe.


Actes

Mondial 2026 de Soccer

Le match Canada – Maroc est commencé…

Le Maroc se rapproche de l’Espagne et du Portugal Après l'officialisation de la candidature commune États-Unis, Canada et Mexique, le Maroc et l'Espagne s'activent. Les deux royaumes, décidés à ne pas se proposer en toute hâte, examinent les conditions qui permettront de s'accorder sur la direction qui sera imprimée à cette initiative. La FIFA, elle, cherche a restaurer son image pour postuler au Nobel.

Les États-Unis, le Canada et le Mexique sont candidats à l’organisation conjointe de la Coupe du monde 2026 de football, ont annoncé les fédérations de ces trois pays, lundi 10 avril, à New York. Al Massae, dans son édition du 14 avril, affirme que le Maroc et l’Espagne étudient la possibilité de déposer également une candidature commune pour accueillir la plus prestigieuse des compétitions. Deux Continents et trois pays… Le quotidien arabophone affirme

que les deux pays tardent de faire acte de candidature afin d’avoir le champ d’action le plus large possible, pour y exercer dans toute sa plénitude l’initiative qui leur appartient et d’introduire la mobilité dans ce qui exige le plus de suite, le plus d’implication et le plus de temps. Puisque la question s’était élevée, dit-on, elle mérite d’être étudiée. Si elle est réalisée, la candidature récolterait l'épaisseur de vote du monde arabe, des pays d'Afrique et d'Europe. Mais il faut signaler que ses premiers partisans sont à la FIFA. Deux pays (trois si le Portugal se joint à l’aventure), deux continents avec des traditions culturelles différentes est la meilleure façon de montrer l’aspect unificateur du football. Une candidature qui servira également à redorer l’image de la FIFA, si endommagée par les scandales de corruption, surtout que le crédit de l’institution n’est pas en progrès. Si le Maroc officialise sa proposition, « elle sera accueillie en

Espagne avec enthousiasme et non seulement pour les avantages économiques qu’elle présente » avaient affirmé des sources diplomatiques espagnoles. Le royaume tient aujourd’hui la parole qu’il s’est donné avec ardeur et autorité. Et si la déconsidération de la FIFA s’est établie par les spectacles de confusion et d’impuissance éthique qu’elle a offerts depuis de longues années, Assabah affirme que la grande institution semble se prêter à tout pour remporter le Prix Nobel de la paix.

… Pour un Mondial XXL Selon le portail mexicain SDPnoticias, cité par Assabah, la candidature maroco-espagnole « paraît comme une possibilité qui pourrait être plus attrayante que la proposition faite par les pays de la Concacaf ». Le Maroc a « tous les moyens nécessaires pour organiser une Coupe du monde, » a déclaré le président de la FIFA avant quelques semaines. La Fédération internationale de football commencera l'évaluation des demandes en 2019, et devra

désigner le, ou les, pays-hôte(s) du Mondial 2026 en mai 2020 par les 209 Fédérations nationales qui constituent le congrès de la FIFA. Il est à rappeler que le Mondial passera de 32 à 48 équipes à partir de l’édition 2026. Une réforme votée à l’unanimité, le

Séjour culturel au Maroc pour les enfants de la communauté Comme chaque année un séjour culturel au profit des enfants marocains âgés de 9 à 13 ans au Maroc (Bouznika) aura lieu cette année du 23 juillet au 5 aout 2017 Au programme : des activités artistiques, sportives ainsi que des visites touristiques. Conditions de participation - être âgés: de 9 à 13 ans

- Avoir un bon niveau scolaire - être apte physiquement - n'avoir jamais bénéficié de ce programme La date limite de dépôt des dossiers de candidature au consulat du Maroc à Montréal est fixée au 30 avril 2017 Information: www.fh2mre.ma ou info@consulatdumaroc.ca

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10 janvier, à Zurich, par le conseil de la FIFA par le conseil de la Fédération internationale. Ce Mondial XXL rapportera surtout d’importantes retombées financières à la déjà très opulente fédération, qui affiche une réserve d’environ 1,7 milliard d’euros.


Spectacles

Syli d'Or de la Musique du Monde 2017

La dernière ligne droite Les Productions Nuits d’Afrique sont fières de dévoiler viennent de rendre publics les noms des neuf demi-finalistes de la 11e édition des Syli d’Or de la Musique du Monde ! Après neuf semaines de concerts-vitrines durant lesquelles 36 groupes ont enflammé le Club Balattou au rythme de deux soirées par semaine, le palmarès ci-dessous dévoile les neuf groupes qui ont séduit le public et atteint l’étape des demi-finales ! Ils se sont démarqués par l’originalité de leur musique, leur talent et leur créativité. Parmi eux figurent ceux qui atteindront la finale qui aura lieu au Théâtre Fairmount le jeudi 27 avril 2017 prochain, à partir de 20 heures. Les neuf stars du dernier carré Daï Rutz (Haïti)- Né Philippe Muzac à Port-au-Prince, Daï Rutz grandit dans une famille de sept garçons, entourés d’oncles et de cousins tous musiciens, sauf lui. Mais il se réfugie toujours derrière le micro lors des séances de jam en prétextant qu’il est le chanteur de la famille. A 24 ans, il quitte le pays pour aller vivre au Québec. La musique nʼest pas du tout sur son chemin, il est devenu un père de famille qui nʼa pas trop de temps pour suivre sa passion. En 2008, il découvre les possibilités qui lʼentourent. Il se dit alors qu’il nʼest jamais trop tard pour apprendre. En fin trentaine la flamme se rallume. Il sʼinscrit dans une école de musique et cʼest à partir de ce moment là qu’il commence à se situer dans le domaine artistique. Il fait connaissance avec la scène et commence à parcourir quelques bars de Montréal afin de bien se familiariser avec la scène. En 2010, lʼartiste sort son premier clip et sa première chanson intitulée Whoʼs really free avec la collaboration dʼautres artistes. Increscendo ( Vénézuela)L’ensemble InCrescendo, créé en 2013 par Edward Maldonado (contrebassiste et directeur musical), vous offre de faire un voyage musical au Vénézuela à travers un canevas sonore illustrant des ambiances festives à

hautes doses d’énergie.

Cette aventure est agrémentée par des airs nostalgiques et langoureux, de la danse sensuelle et invitante, des chants sobres de travail et des textes ludiques, poétiques et romantiques. Le son d’InCrescendo s’inscrit dans un héritage fortement ancré en Amérique latine à l’heure actuelle, où le plus traditionnel cohabite avec le plus contemporain, profilant des nouvelles traditions. Ensemble Afrovibes (Haïti, Argentine, Allemagne, Québec)- Le groupe Ensemble Afrovibes fondé à l’automne 2014 par Emmanuel Delly (percussionniste haïtien) est composé de 8 musiciens de cultures et d’origines différentes. Le groupe propose un son unique et nouveau enraciné dans le vaudou haïtien dont les rythmes (Rara de Léogane, Ibo, Nago, Agbadja, Djoumba, Dahomey…) et les chants destinés aux divinités. Il puise aussi dans les racines du créateur de l'afrobeat Fela Anikulapo Kuti. C’est la première formation à proposer une fusion du Vaudoubeat et de l’Afrobeat sur la scène de Québec. Ensemble Afrovibes vous plonge dans un univers de sonorités et de rythmes issus du vaudou haïtien, de l'afrobeat, du Bel-Air de la Martinique et d’autres rythmes traditionnels d’Amérique latine. Cet univers éclectique reflète la diversité culturelle des membres du groupe et combine des atmosphères fusion tantôt soul, rock et jazz. Le groupe a une bonne expérience de la scène, amenant son public à partager à la fois une énergie positive, débordante et contagieuse et à vivre une expérience musicale entrainante, spirituelle et envoûtante. Havana Mambo (Cuba)- Formé par le percussionniste de renom Osmundo Calzado et réunissant sur une même scène les meilleurs musiciens cubains de Montréal, le groupe a pris son envol en 2003 après une prestation éclatante sur la grande scène Général Motors du Festival International de Jazz de

Montréal, devant une foule conquise de plus de 45 000 personnes. Depuis, nos musiciens passionnés ont fait vibrer et danser des milliers d’amoureux des rythmes latins à travers des centaines de prestations et une présence à plusieurs événements d’envergure de la scène québécoise et canadienne. Nominés aux récents Canadian Latin Awards dans la catégorie Grupo salsero del año HAVANA MAMBO fusionne de main de maître salsa, chachacha, timba, mambo et latin jazz à des rythmes plus actuels et contemporains. Leur musique se veut une vitrine de la musique cubaine telle qu’elle se joue de nos jours, avec une plus grande variété de styles musicaux et un répertoire qui laisse place à la découverte des instruments et au talent des musiciens. Bonsa (Burkina Faso)- Bonsa Toun’wanzè est né en 1978 au Burkina Faso. Sa famille part peu après s’établir au Ghana, où il passe toute son enfance. Vers l’âge de 15 ans, il quitte le Ghana et entreprend un long voyage qui le mène entre autres au Niger, au Togo, en Lybie, en Mauritanie, et le ramène finalement au Burkina Faso, son pays natal. La musique qu’il diffuse dans son salon de coiffure à Fada lui vaudra d’ailleurs le surnom de « R. Kelly ». Ce n’est toutefois qu’au début des années 2000 que Bonsa

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acquiert une certaine notoriété, lorsqu’il fonde le duo hip-hop, les « Negramers ». La rencontre du réputé Biri, maitre griot et cultivateur bissa du Boulgou, s’avère un point tournant dans son cheminement musical. Cette rencontre lui fait redécouvrir la musique de chez lui et lui donne l’occasion de perfectionner et de développer sa propre technique au koanni, guitare bissa traditionnelle percussive à deux cordes, qui deviendra par la suite sa marque de commerce. L’artiste choisit désormais de poursuivre ses recherches et sa création musicales dans la voie du « tradi-moderne » burkinabé, en enracinant ses compositions dans la tradition bissa tout en conservant les diverses influences contemporaines qui constituent son univers musical. Ramon Chicharron (Colombie)- La fusion des sons, des rythmes et des langues qui caractérise Ramon Chicharron lui vient de ses racines colombiennes, là où les rythmes afro-colombiens de cumbia et de champeta se mélangent à la salsa. Peu de temps après son arrivée à Montréal, il décide de partir son propre projet musical qu’il baptise Ramon y su son. Ce premier projet musical mélange la cumbia, le son cubano et le cha cha cha. En 2011, il enregistre son premier EP de 5 chansons,

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Pal’ Monte. Suite à cet album, il continu la recherche d’un son plus près de ses racines colombiennes et monte un petit studio dans son appartement. Il enregistre une dizaine de chansons qui composeront l’album Uepaje qu’il lancera en décembre 2015. Après réflexion, il laisse tomber le nom Ramon y su son et rebaptise son projet Ramon Chicharron. Célébrant les rythmes afro-colombiens ancestraux de cumbia, puya, bullerengue et tambora, auxquels il ajoute trombone, clarinette et guitare psychotropicale, il crée une fusion musicale qu’il nomme « cumbia chicharronica ». Avec des paroles inspirées de la pachamama (« Puya Amazonica ») et de la situation des immigrants (« El Tren », « Planeta Flotante »), Ramon Chicharron espère partager un message de conscience tout en préservant le folklore afrocolombien. En juillet 2016, le Festival Traditions du monde de Sherbrooke lui attribua le prix « Coup de Coeur ». Noubi Trio (Sénégal)- Noubi est un trio afro-acoustique aux sonorités chaudes qui ne se cantonne pas à un style musical. Inspiré de musiques traditionnelles de l’Afrique de l'Ouest, Noubi vous embarque dans un univers éclectique entre pop, reggae, funk et jazz.

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Spectacles

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Noubi, une voix mystique au cajon et à la guitare, Vincent Duhaime Perreault à la guitare et Carlo Birri à la basse, vous invitent à un voyage autour d'un répertoire afro-acoustique. Assis sur son cajon, guitare à la main, Noubi, auteur-compositeur, interprète ses inspirations puisées dans le quotidien de l’Afrique de l’Ouest, et nous embarque dans les rues du vieux continent. Ses premiers pas dans l’art furent posés à Saint-Louis avec le Ndiol’Or Folk. Son identité s'est nourrie de ses expériences scéniques, notamment aux côtés de Mino Cinelu (Festival de Jazz de Saint-Louis), de Daby Touré (Festival Afriqu'à Muret) et de Pape et Cheikh. L’alliance de sa guitare et de sa voix est l’essence de son style qu’il développe dans le groupe Noubi. Bombolessé (Brésil, Québec)Bombolessé est un groupe de 7 musiciens qui fait de la musique tropicale urbaine depuis 2003. Les chansons sont en français, portugais, espagnol et créole.

Le spectacle est explosif, la mise en scène est captivante, les costumes sont éblouissants et les musiciens sont polyvalents (multi-instrumentalistes, acrobates, danseurs, animateurs, etc.). La musique de Bombolessé prend racine à travers les musiques tropicales.

C’est une fusion des rythmes brésiliens comme le axé, samba, baiao, etc. avec des rythmes venus d’ailleurs comme le funk rock, reggae, ska, cumbia et même le coupé décalé. Abdel Kadiri (Maroc)- Né à Meknès (Maroc) en 1981, Abdel Kadiri est un auteur composit-

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eur qui a su se démarquer en adaptant des textes en «darija» (arabe parlé marocain) à des musiques house avec un talent indéniable. Ce talent il l’a développé très jeune. Cadet d’une famille de mélomanes, il a dès son enfance démontré des qualités que son frère Bader, musicien et instrumentiste con-

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firmé, n’a pas manqué de remarquer et d’aider à développer en mettant en vedette le tout jeune Abdel dans des prestations artistiques, lors de différentes fêtes et célébrations privées.


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Cinéma

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Les cœurs brûlés Par Noura Jatta

Ce samedi 15 avril, le public est venu très nombreux à Dar Al-Maghrib pour assister, dans une ambiance conviviale et bon enfant, à la projection du film marocain «Les cœurs brûlés» en présence de son réalisateur Ahmed El Maânouni, Prix de la Réalisation au Festival National du Film de Tanger 2017 avec son autre longmétrage «Fadma», qui a ouvert vendredi soir la 33ème édition du Festival international de cinéma «Vues d’Afrique» qui met cette année à l’honneur, le Maroc, en partenariat entre la Royal Air Maroc et le Centre culturel marocain de Montréal. Le film « Les cœurs brûlés » a participé à une quarantaine de festivals à travers le monde et continue toujours de séduire à travers d’autres manifestations cinématographiques internationales. Les principaux rôles sont campés par Hicham Bahloul, Mohamed Derhem, Khouloud, Amina Rachid, Ahmed Tayeb Laâlaj et Amal Setta. Une enfance marocaine Pour M. El Maânouni, « Les

coeurs brûlés » est un film autobiographique qui représente sa propre enfance. Concernant la présence de la musique tout au long du film, il a rappelé que dans toutes ses œuvres, « la musique joue un personnage très important », car celle-ci « fait partie de notre culture ».

Cette œuvre captivante de 84 minutes raconte l’histoire de Amine, un jeune architecte vivant en France qui revient précipitamment au Maroc et plus précisément à Fès, la ville où il a grandi, pour revoir son oncle, juste avant sa mort, pour une confrontation de la dernière chance avec l’homme qui l’a élevé suite au décès de sa mère et à qui il n’a plus adressé la parole depuis dix ans pour sa violence et son incompréhension. Amine se replonge malgré lui dans le souvenir de son enfance malheureuse car ses visites à l’hôpital ravivent ses plaies profondes, longtemps refoulées et exacerbées par les silences entourant la mort de sa mère. Son ami d’enfance, l’artisan menuisier Aziz, lui conseille de ne pas céder aux

vieux ressentiments. Amine rencontre alors Hourya, une jeune fille audacieuse et gaie, mais l’histoire d’amour qui vient de naître entre eux est vite contrariée. La mort de l’oncle n’apaise pas les tourments du jeune homme qui devra trouver en lui-même ses propres réponses. Ahmed El Maânouni et Martin Scorsese Natif de Casablanca, Ahmed El Maânouni a étudié l’économie, le théâtre et ensuite le cinéma à l’Insas de Bruxelles. Directeur de la photographie pour de nombreux films, il a également écrit pour le théâtre et la télévision. Il compte à son actif plusieurs réalisations, dont « Transes » (Al Hal) (1982), premier film choisi et présenté par Martin Scorsese pour inaugurer la « World Cinema Foundation », et le long métrage « Alyam Alyam » (1978), Grand prix du Festival de Mannheim en Allemagne. Indépendamment du film « Les cœurs brûlés », plusieurs autres productions marocaines primées au Festival de Tanger seront également diffusées

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pour la première fois en Amérique du Nord, comme « A mile in my shoes », de Saïd Khallaf, « Pluie de sueur » de Hakim Belabbes ainsi que le documentaire « Raja Bent El Mellah » d’Abdelilah Eljaouhary. Coproductions africaines en débat Et pour souligner l’importance de la cinématographie du Maroc, « Vues d’Afrique » et « Dar Al-Maghrib » organiseront un colloque ouvert à tous, sous le thème « La coproduction cinématographique en Afrique

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: le leadership du Maroc en matière de coproduction cinématographique». L’événement se tiendra le jeudi 20 avril de 9h45 à 13h00. Pour le comité d’organisation, « l’expérience riche du Maroc depuis plusieurs années, le positionne en leader qui s’est impliqué dans la coproduction africaine, permettant ainsi la transformation et l’évolution des pratiques cinématographiques dans le continent noir, avec une approche gagnant-gagnant ».


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Cinéma

Vues d’Afrique 2017

La Main de Fadma; La mère protectrice… Par Réda Benkoula Le 33e Festival International de cinéma Vues d’Afrique qui se tient du 14 au 23 avril 17 met le Maroc à l’honneur en partenariat avec le Centre culturel marocain à Montréal Dar Al Maghrib ainsi que la Royale Air Maroc. À cette occasion, près d’une dizaine de courts et longs métrages marocains sont parmi la sélection officielle de ce rendez-vous du cinéma qui présente cette année plus d’une centaine de films. En effet, lors de la soirée d’ouverture du festival qui s’est déroulée vendredi dernier à la Cinémathèque Québécoise, le public pouvait découvrir en avant-première le dernier longmétrage de Ahmed El Maanouni « La main de Fadma ». Le film dont la sortie nationale au Maroc est programmée pour le 26 avril prochain a déjà remporté le prix de la réalisation du festival de Tanger. Présent lors de la soirée, le producteur du film Monsieur Abdelfattah Arrom, confiait que le long-métrage est déjà sélectionné dans plusieurs festivals en Algérie, en Tunisie et au Maroc : Nous prévoyons une sortie européenne et probablement une sortie canadienne dans les mois à venir. Nous avons pris le temps d’écrire l’histoire parce que ce n’est pas facile de faire un scénario qui tient. Nous avons pris le temps pour le tournage et pour le montage. Il faut savoir que c’est mon premier long métrage marocain. Nous avons donc pris le temps pour faire de l’art et du cinéma ». Le réalisateur du film Ahmed El Maanouni était aussi présent à la projection du film. Le cinéaste qui a déjà reçu de nombreux prix pour ses réalisations confi-

ait qu’il est important pour un film d’être présent partout : « La visibilité du cinéma marocain et notre culture sont capitales pour deux raisons : La première pour favoriser l’échange avec les autres…on apporte quelque chose à échanger. La deuxième pour que nous-mêmes soyons en adéquation avec notre culture et ouverts aux autres… c’est d’une importance capitale et il faut augmenter notre présence et être là. Nous avons beaucoup de films, beaucoup de créateurs et beaucoup de talents…il faut qu’ils soient connus et qu’ils soient partagés ». L’histoire de Fadma Fadma (Fadila Benmoussa), travaille en tant que guide touristique à Marrakech. Elle qui a élevé seule ses deux enfants après le décès de son mari est torturée par des cauchemars qui la réveillent la nuit. Son fils Karim (Ouaabad Eko) vit avec elle au Maroc, alors que son aîné Ahmed (Hicham Bahloul) est installé en France. Fadma se rend en France pour avoir de ses nouvelles et passe un séjour auprès de sa bru (Boutaina El Fekkak) et de sa petite-fille Julie-Aïcha (Ines Arrom). L’acteur français Bernard Farcy (Taxi) fait aussi partie de la distribution dans cette histoire qui aborde la délocalisation, l’actualité et les problèmes générationnels entre Fadma, ses fils et sa petite-fille. La différence culturelle entre le Maroc et la France en particulier est abordée de manière drôle comme le confiait Ahmed El Maanouni : « Le sujet de Fadma est important et sérieux, car il porte sur la transmission de l’identité. J’ai voulu le traiter de façon légère un peu à la comédie populaire…une comédie familiale…parce que je suis persuadé que l’on peut transmettre des choses sérieuses sur un ton léger ».

Le film qui a pris cinq ans pour aboutir entre le moment de l’écriture du scénario et de la réalisation constitue donc un défi supplémentaire pour Ahmed El Maanouni qui a orchestré une cinquantaine de collaborateurs, de techniciens artistiques pour finaliser le film : « Un film c’est beaucoup d’argent, c’est de la logistique, de la technologie qui coute cher, mais en même temps c’est aussi de vouloir garder l’âme de ce que l’on veut transmettre au public.

Autour du film

Ce qui importe c’est

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d’émouvoir les spectateurs et de les faire rire ». Le titre « La main de Fadma » qui a fait polémique, a conduit le réalisateur à changer le titre en « Fadma » afin d’éviter les références légendaires et la «folklorisation» du titre (Selon le site Le360). D’ailleurs monsieur El Maanouni confiait avant la projection qu’au départ le titre a été choisi en tant que symbolique en référence à la main protectrice contre tous les malheurs du monde (khamsa). Pour le réalisateur : « Le personnage principal est une mère et la

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mère est protectrice. Elle protège l’enfant jusqu'à ce qu’il grandisse. Le personnage principal s’appelle d’ailleurs Fadma qui est aussi une femme active et qui travaille. C’est une femme qui a élevé seule ses enfants après la mort de son mari à la force du poignet ». À noter qu’à l’occasion de son passage à Montréal, Monsieur El Maanouni en a profité pour rencontrer le public au Centre Culturel Marocain, au cours d’une projection d’un autre de ses films « Les Cœurs brûlés » (2007).


Langues

103,5 M $ additionnels pour la francisation à temps complet et en milieu de travail Le gouvernement du Québec octroie un montant supplémentaire de 103,5 M$ pour renforcer la francisation en favorisant la participation à des cours de français à temps complet et en bonifiant l’appui à la francisation en milieu de travail. Cet investissement s’inscrit dans le Plan économique du Québec. La francisation, tout comme l’intégration en emploi et la reconnaissance des acquis et compétences, est au cœur du plan gouvernemental visant à soutenir l’intégration socioéconomique des personnes immigrantes. Par cette annonce, la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Capitale‑Nationale, M. François Blais, le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, M. Sébastien Proulx, ainsi que la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Mme Hélène David, réitèrent toute l’importance de l’apprentissage du français dans le parcours d’intégration des personnes immigrantes accueillies sur le territoire québécois. La langue, pierre angulaire de l'intégration « La francisation est la pierre angulaire d’une intégration sociale et professionnelle réussie pour les personnes immigrantes. Nous annonçons aujourd’hui des investissements totalisant des sommes record afin d’offrir des services de francisation toujours mieux adaptés et ainsi rejoindre le plus de gens possible. En misant ainsi sur la francisation, le gouvernement pose des gestes concrets pour faciliter l’intégration socioéconomique des personnes qui font le choix de s’établir au Québec. » a affirmé Mme Kathleen Weil, ministre de l’Immigration, de

la Diversité et de l’Inclusion « Lors du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre, les partenaires du marché du travail ont rappelé l’importance de fournir aux entreprises les ressources nécessaires pour favoriser l’intégration professionnelle des personnes immigrantes. Aujourd’hui, le gouvernement du Québec démontre qu’il a été à l’écoute de ses partenaires et qu’il s’engage notamment à soutenir davantage les entreprises du Québec dans leurs démarches de francisation des travailleuses et travailleurs immigrants. » a pour sa part tenu à rappeler M. François Blais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale Quant à M. Sébastien Proulx, ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et ministre de la Famille il estime que« La réussite éducative de tous est au cœur de nos priorités.

Il est important que les nouveaux arrivants aient accès rapidement aux classes de francisation et soient encouragés à y persévérer afin de bien s’intégrer. À cet égard, les commissions scolaires jouent un rôle de premier plan et l’annonce d’aujourd’hui permettra aux nombreux élèves de poursuivre leur cheminement dans les différents établissements d’enseignement. » « Le Québec compte de nombreux étudiants internationaux de partout au monde, grâce à la réputation d’excellence de ses cégeps et universités. Notre gouvernement souhaite non seulement attirer davantage d’étudiants internationaux mais aussi faciliter la tâche à ceux qui souhaitent immigrer au Québec à la fin de leurs études. Nous souhaitons que les étudiants internationaux et les nouveaux immigrants qui choisis-

sent le Québec jouissent des meilleures conditions possibles, qu’ils se sentent ici chez eux et qu’ils puissent y acquérir de nouvelles connaissances; c’est pourquoi nous annonçons aujourd’hui des investissements aussi importants en francisation. » déclare enfin Mme Hélène David, ministre de l’Enseignement supérieur Cours à temps complet et allocations bonifiées 93,5 M$ seront octroyés au ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI) pour les cinq prochaines années afin de favoriser l’accès et la participation des personnes immigrantes aux cours de français. Dès le mois d’août 2017, l’allocation de participation aux cours de français à temps complet sera bonifiée pour atteindre 140 $ par semaine. Cela représente une augmentation hebdomadaire de 25 $ pour les travailleurs qualifiés et de 110 $ pour les personnes issues du regroupement familial. Concrètement, ce sont donc des milliers de conjoints, très souvent des femmes, qui auront

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dorénavant plus de soutien dans leur apprentissage du français et qui pourront participer pleinement à la société québécoise. À compter de cette date, le MIDI deviendra également la porte d’entrée unique pour les personnes immigrantes admissibles à l’allocation de participation et aux cours à temps complet, qu’ils soient offerts par un partenaire du MIDI ou en commissions scolaire. Il s’agit d’une première étape vers la mise en place du guichet gouvernemental unique d’accès aux services de francisation annoncé dans le dernier budget. Ce guichet permettra d’offrir un accès équitable, convivial et efficace à l’ensemble des services gouvernementaux de francisation offerts par le MIDI, le MTESS et le MEES, de même qu’au soutien financier prévu dans les programmes gouvernementaux. Une étude de faisabilité sera d’ailleurs réalisée au cours de l’année. Le soutien financier versé par le ministère du Travail, de

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l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) pour la francisation en milieu de travail sera également bonifié de 10 M$ sur cinq ans. Ces sommes permettront de favoriser l’intégration et le maintien en emploi des immigrants et des personnes ne maîtrisant pas le français, en plus d’inciter davantage d’entreprises à recourir à ce service. Une première suite du Rendez-vous national sur la main-d’œuvre Cette annonce s’inscrit dans les suites du Rendez-vous national sur la main‑d’œuvre, qui s’est tenu à Québec les 16 et 17 février 2017. Cet événement, qui réunissait des membres du gouvernement du Québec, des représentants de ses partenaires – syndicats, milieux des affaires, de l’éducation et de la formation, organismes de la société civile – a permis d’échanger sur les meilleures façons de former la maind’œuvre et de la préparer à répondre aux besoins actuels et futurs du marché du travail, et ainsi favoriser la prospérité de toutes les régions du Québec.


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