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Selon CAA-Québec

Les pétrolières abusent les automobilistes Page 11

Transports : Devant la flambée du transport illégal

Les taxis veulent plus d’action

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Argent : Swissleaks

180 milliards d’Euro à l’abri de l’impôt Page 15

Après 18 années de lutte

Abdelkader Belaouni obtient la citoyenneté canadienne

Projet de loi sur la neutralité religieuse

Rendez-vous à l’automne 2015

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Québec investit dans le Maintien des bâtiments scolaires

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Immigration & Inclusion

Une nouvelle politique et une stratégie d’action

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La population continue de vieillir… … et la main d’œuvre de se raréfier

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Enjeux

Conception et Réalisation Graphique : Atlas Média Atlas.Mtl est un produit du. GROUPE ATLAS MEDIA Inc Editeur de. * La Voix des Marocains à Montréal et du site web: www.atlasmedias.com

(514) 962-8527 (514) 994-9582 Courriel: admin@atlasmedias. com Site web: www.atlasmedias.com https://www.facebook.com/Nachid. Najahi?ref=hl

Depuis 2002 Groupe Atlas Media Douze ans, c’est… • 244 numéros du bimensuel Atlas.Mtl, soit plus de 6120 articles exprimant la sensibilité maghrébine et valorisant la dimension maghrébine de la société dans laquelle nous vivons; • Une cinquantaine d'événements identitaires, artistiques, culturels et politiques; • De nombreux débats, colloques, séminaires et conférences, • 84 reportages sur la communauté pour les chaînes de télévision 2M, AlMaghribia, Ai Aoula, Arrayadia; • 365 émissions radio (de 2002 a 2009); • Un site web ayant accueilli plus de 6.9 millions de visiteurs depuis 2003 et qui dans sa nouvelle version (mise en ligne début 2012) et qui reçoit en moyenne 1400 visiteurs par jour.

Media et religions

Éditorial

Editeur : Abdelghani Dades. Directeur Général Rachid Najahi. Rédaction : Hassan Boutabssil, Narjisse El-Bakkali, Zahira Ellahgui, Mona Doutabaa, Said Chayane, Reda Benkoula Publicité : Agence Odyssée

Neutralité, objectivité, honnêteté Trois morts de plus; trois jeunes étudiants, dont deux femmes, froidement abattus par un homme qui se réclame de l’athéisme et de l’hostilité à toute religion, mais qui très certainement éprouve une répulsion particulière pour une confession en particulier. Et face à cela, une indifférence troublante, celle des médias, notamment ceux des médias qui se mobilisent toutes affaires cessantes, dans d’autres drames de même inspiration. Quelques lignes dans la presse écrite, quelques secondes dans un journal télévisé, quelques signes typographiques dans les bandes défilantes au bas de l’écran TV; et on passe à autre chose… C’était le cas aussi pour un incident, heureusement sans victimes, survenu quelques heures plus tôt à Montréal : des coups de feu visant une école, c’est-à-dire des enfants, Et c’est pareil tous les jours, avec des agressions, délictuelles comme des paroles blessantes, ou criminelles comme un crachat à la face d’une femme parce qu’elle a décidé de se voiler la tête. Le poids des mots L’indifférence ne se manifeste cependant pas seulement dans la place faite à l’information lorsqu’elle met en scène la diversité religieuse. Elle est également ailleurs : dans le traitement de cette information. Nous avons tous été choqué par le sort abject réservé à Moad Kassasbeh, pilote jordanien, par l’organisation terroriste EI. Le choc s’est prolongé dans la lecture des journaux et l’audition des téléjournaux : presque jamais les mots «meurtre» ou «exécution» n’ont été utilisés; on a en revanche eu droit, jusqu’à la nausée, à «la mort d’un pilote jordanien». Quand à la réaction de la Jordanie, le renforcement de ses opérations militaires en Syrie, il ne s’est jamais agi d’une intensification de ses efforts de lutte au terrorisme, mais toujours d’une «vengeance», fondée sur «la loi du talion», pratique tribale arriérée et usage barbare, présentée ainsi, implicitement, comme l’expression d’une culture (ou d’une religion) exotique, étrange et étrangère, dangereuse et dont, en conséquence, il faut à tout le moins se méfier, mais qu’il faut surtout combattre. Et c’est bien de cette manière, qu’au vu de la tendance qui semble se développer, ailleurs mais également pour ce qui nous intéresse, au Canada et au Québec et tout particulièrement dans un certain groupe de presse, que le segment musulman de la population perçoit cette situation. Les messages hostiles se multiplient; ils ne vont pas jusqu’à prôner la haine, mais par le biais de certains «chroniqueurs» (c’est-à-dire des journalistes qui ont la particularité de ne pas engager la responsabilité légale du medium qui recours à leurs services), s’évertuent depuis plusieurs

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années et avec beaucoup plus d’acharnement depuis quelques semaines, à forger tout un vocabulaire, tout un discours, qui a les apparences du raisonnable et qui passe d’autant plus facilement qu’il se fait sous le couvert générique de «la préservation des valeurs et la protection de l’identité». Simple et donc redoutablement efficace, ce message n’hésite pas à utiliser des amalgames douteux. Il peut cependant de ce fait produire des conséquences pernicieuses sur la population, dans la mesure ou, d’une part, il peut amener ne serait qu’une personne – le tueur de Chapel Hill en Caroline du Nord ou le tireur de Montréal, à passer à l’action – ou, sous la pression du ressenti public, à amener la classe politiques à réclamer «des mesures» le législateur, dans une urgence forcément mauvaise conseillère, à prendre des mesures ou adopter des lois qui peuvent produire des effets pervers.

Raison garder… On en a un parfait exemple dans l’actualité québécoise avec la remise sur rails du projet de charte de la laïcité, cheval de bataille du PQ, auquel la CAQ vient de se rallier à sa manière et par souci de realpolitik. Et avec la pression exercée sur le gouvernement pour qu’il s’engage au plus vite sur la question de la neutralité religieuse de l’État. La bonne c’est que le gouvernement ne veut tomber dans le piège de la précipitation. Il estime, avec raison, que ce type d’action doit respecter deux conditions : être exempt de tout amalgame, par exemple ne pas mêler sécurité et neutralité religieuse, problèmes de sécurité et prévention – lutte au terrorisme; se dérouler dans le calme, sinon la sérénité, ce qui, avec les dramatiques événements parisiens du mois de janvier 2015, est loin d’être le cas. Il fallait s’y attendre : ce sain souci du Premier ministre et de son gouvernement ne pouvait pas ne pas provoquer une réaction. Et ce fut le cas lors M. Couillard à été «accusé» d’avoir développé une «certaine sensibilité» aux thèses islamistes lors de son séjour en Arabie Saoudite. Cette question est peut-être risible, mais ne rions pas trop : depuis, un certain nombre de nos confrères, parmi les plus sérieux, enquêtent sur la possibilité d’existence à Québec, de «ministres sous influence» (entendez religieuse). Et quand Kathleen Weil déclare qu’elle serait disposée à travailler avec un intégriste en autant que cette collaboration ne soit entachée d’aucune menace pour la sécurité du public, gageons que cela, même si le propos est empreint d’élémentaire sagesse, ne manquera pas de provoquer quelques nouveaux grincements de dents… Après les mots, les actes… En menant un tel raisonnement, nous savons ce qui va suivre : «voilà encore un exemple

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de ce délire qu’est la théorie du complot». Sauf qu’en l’occurrence, il n’y a pas que des mots. Il y a aussi des actes. Personne n’en a fait état à date. Mais quelques semaines après la diffusion, le 27 novembre 2014, par Radio Canada du reportage de son service Enquêtes, «Montée de l'intégrisme: lever le voile» dans lequel Johanne Faucher et Nadia Zouaoui tentaient de répondre à la question «Sommes-nous réellement menacés par l'intégrisme religieux», une plainte a été déposée auprès de l’ombudsman de la chaine par une poignée de confrère d’un certain autre groupe media – ceux-là mêmes que nous citons plus haut – au prétexte que, parce qu’elles avaient remis les choses dans leur juste perspective, elles «diffusaient de fausses informations» et induisaient le public en erreur». Dès lors que les «plaignants» ont été déboutés, on a assisté à une floraison d’articles et de reportages, dont celui du Journal de Montréal, pour raviver les craintes vis-à- non seulement de l’islamisme, mais de toute une communauté adepte de l’Islam. «Théorie du complot» ?, islamophobie ?, manœuvre politique ?, à vous de juger… Liberté de la presse Tour cela évidemment se passe sous le couvert de la liberté d’opinion, de la liberté d’expression et de la liberté de la presse; autant de valeurs que nous défendrons toujours becs et ongles. Mais la liberté de la presse ne se défend pas en brimant – ou en tentant de brimer – les droits d’une consœur ou d’un confrère d’une part; elle ne se défend pas, d’autre part, en donnant primauté aux convictions personnelles sur la déontologie et dans la négation d’une des missions du journaliste : informer sans réserve, mais avec honnêteté sinon objectivité et ne jamais perdre de vue le souci de contribuer à l’édification du lecteur, du développement de son sens critique, sur des phénomènes toujours complexes. Était-il nécessaire de rappeler ces faits? Oui, sans aucun doute; car en juin prochain s’ouvrira le feuilleton de la neutralité de l’État. Et si d’ici là, nous ne sommes pas tous revenus à une saine mesure, ce que nous risquons tous, québécois également préoccupés de cohésion sociale, c’est de rater une nouvelle occasion de mener à bien un débat nécessaire et utile et de gâcher une nouvelle fois une chance d’avancer vers la construction d’une modèle de coexistence citoyenne exemplaire, digne du Québec de nos vœux et de espoirs. Et cela, ce n’est pas seulement l’affaire des journalistes et des chroniqueurs…

Abdelghani Dades


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À la Une

Rentrée parlementaire

Le budget et quatre autres projets de lois à l’ordre du jour La session parlementaire s’est ouverte ce mardi 10 février 2015. Dans l’entourage du premier ministre, on indique que la pièce maîtresse de la présente session sera la présentation, par le ministre des Finances, Carlos Leitão, d’un premier budget du Québec en équilibre depuis 2009. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, restera toutefois à l’avant-scène avec la commission parlementaire sur le projet de loi 20, projet de loi qui force les médecins à voir davantage de patients par l’introduction d’une formule de quotas, assortie de pénalités financières. Budget Dans son prochain budget, Carlos Leitão imposera d’autres mesures fiscales. Le ministre vient de recevoir le rapport de la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, présidé par Luc Godbout. Ce rapport ne sera vraisemblablement rendu public qu’au moment du dépôt du budget, a-t-on indiqué, puisque le ministre tiendra compte, dans son budget, de certaines de ses recom-

mandations. Carlos Leitão déposera son budget avant celui du ministre fédéral des Finances, Joe Oliver, qui a décidé de reporter cet exercice en avril. L’étude des crédits, qui suivra, risque de nourrir les partis d’opposition, car elle pourrait révéler des détails sur les compressions effectuées par le gouvernement Couillard. Projet de loi 20 En qui a trait au projet de loi 20, les partis d’opposition exigeront qu’il soit scindé en deux puisqu’il porte sur deux sujets distincts : les quotas imposés aux médecins et l’abandon de la gratuité pour la procréation assistée. Après l’adoption sous le bâillon du projet de loi 10 sur la réorganisation du système de santé, la menace d’un autre bâillon pour le projet de loi 20 plane. Au cabinet du ministre, on indique que Gaétan Barrette n’a pas l’intention d’imposer cet autre bâillon. Les consultations particulières sur le projet de loi 20 n’ont pas encore débuté ; elles devraient

s’amorcer à la fin de la semaine prochaine. On sait déjà que les fédérations de médecins ont l’intention de livrer une dure bataille contre ce qu’ils qualifient de « mesures coercitives et choquantes ».Par ailleurs, le ministère travaille sur les règlements qui encadreront l’implantation de supercliniques privées. La voie réglementaire plutôt que législative est actuellement envisagée. 3 autres projets de loi Le gouvernement cherchera à faire adopter trois autres projets de loi déposés à l’automne : le projet de loi 28, ce mini-mammouth présenté par le ministre des Finances, le projet de loi sur les places fantômes dans les services de garde, que défend la ministre de la Famille, Francine Charbonneau, et le projet de loi 26 déposé par la ministre de la Justice et visant la récupération des sommes que des entreprises de construction et des firmes d’ingénierie ont frauduleusement encaissées.

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Projet de loi sur la neutralité religieuse Rendez-vous à l’automne 2015 Malgré toutes les pressions des partis d’opposition - la CAQ qui semble commencer à s’intéresser à la question, le PQ dont c’est le cheval de bataille – et les campagnes de medias dont les intentions restent à décrypter, sur la question de la neutralité religieuse, le gouvernement maintien ses Stéphanie Vallée positions : il ne décidera rien dans un climat de tension ou sous l’empire de l’actualité. On apprend ainsi que la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, ne déposera pas le projet de loi sur la neutralité religieuse de l’État annoncé il y a plusieurs mois, durant la présente session parlementaire. Pas avant le mois de juin 2015, en espérant que d’ici là, le Québec aura retrouvé la sérénité suffisante pour faire la part des choses entre la nécessaire lutte contre le terrorisme et le piège de la stigmatisation et de la marginalisation d’une partie de sa population. De ce fait les consultations en commission parlementaire sur ledit projet, ne devraient débuter qu’au début de la prochaine session, à l’automne. «Philippe Couillard, pourra ainsi manifester sa volonté d’agir sur cet enjeu qu’il juge délicat, tout en remettant à plus tard un débat public qui risque de susciter la polémique», expliquent à ce sujet les médias en poste sur la colline parlementaire.

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Immigration & Inclusion

Une nouvelle politique et une stratégie d’action

annoncées pour l’automne prochain par Kathleen Weil La Commission des relations avec les citoyens sur une nouvelle politique en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion a terminé ses auditions publiques le 10 février 2015 après avoir reçu 60 mémoires et tenu des rencontres avec 49 personnes et organisations. « Le projet de politique que nous avons soumis à la consultation a été bien reçu parce qu’il est le fruit d’une réflexion nourrie par les nombreuses discussions que nous avons menées pendant sa rédaction. Nous retournons à notre table de travail avec une base solide et de bonnes suggestions pour l’enrichir. Comme l’a déjà souligné le premier ministre, le défi du siècle sera de conjuguer l’identité de la société québécoise et sa diversité grandissante. Cela explique le besoin actuel d’une politique qui nous ressemble et qui nous rassemble. Ensemble, nous formons le Québec et nous partageons la même responsabilité : poursuivre la construction d’une société francophone, inclusive et fière de sa diversité », a déclaré la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Mme Kathleen Weil. L’insertion en emploi : une urgence Mme Weil a relevé quelques points saillants des échanges qui se sont déroulés en commission. Ainsi, le modèle que le Québec a su bâtir graduellement, l’interculturalisme, mérite qu’on l’explique et le précise dans une politique et qu’on lui confère un caractère plus officiel. La nécessité d’améliorer l’adéquation entre la sélection des personnes immigrantes et les besoins du marché du travail est un point qui a fait consensus, de

même que l’urgence de lever les obstacles à l’insertion en emploi et à la reconnaissance des compétences des personnes immigrantes. Le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion et ses partenaires ont consacré de nombreux efforts dans ce domaine, mais beaucoup reste encore à faire. L’ouverture à la diversité et la mobilisation des employeurs sont nécessaires; ces derniers sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à reconnaître que l’immigration et la diversité sont une source de dynamisme et d’innovation. Des efforts conjugués des employeurs et des acteurs sociaux doivent être déployés en ce sens dans toutes les régions du Québec.

Nos valeurs humanistes doivent se refléter dans l’engagement à lutter contre la discrimination et le racisme à l’endroit de certains de nos concitoyens et certaines de nos concitoyennes qui se manifestent, entre autres, par un accès plus difficile à l’emploi et une sousreprésentation dans l’espace public. C’est particulièrement inquiétant parce que ces difficultés touchent aussi des jeunes, nés au Québec, issus de minorités racisées. Un espace public plus représentatif La société québécoise doit être plus représentative des personnes qui la composent, notamment dans ce qui est projeté sur la place publique et dans les lieux de pouvoir. C’est un point qui a été soulevé à plusieurs reprises en commission et qui doit être pris en compte, notamment dans la fonction publique municipale et provinciale, chez les élus, dans les entreprises ainsi que dans les médias.

Kathleen Weil La complémentarité de l’ouverture à la diversité et de l’affirmation de l’identité québécoise mérite aussi d’être précisée dans la politique. Ces deux aspirations sont bien présentes dans la société québécoise et se nourrissent l’une l’autre lorsque leur interrelation s’appuie sur un dialogue ouvert et constant. Un des objectifs de la politique en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion est d’assurer la pérennité des fondements de la nation québécoise, de son identité distincte en Amérique du Nord et du français, langue commune, langue d’intégration et de cohésion sociale. Ces fondements s’expriment, notamment, par notre attachement aux droits et libertés de la personne et aux grandes valeurs démocratiques d’égalité, dont l’égalité entre les femmes et les hommes, des principes structurants de notre vie collective.

Une «stratégie d’action» à l’appui « Nous avons entendu plusieurs observations et elles seront prises en compte. Tous les échanges ont démontré la pertinence de doter le Québec, dès que possible, d’une nouvelle politique en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion. Notre objectif est de la présenter au cours du printemps, accompagnée de sa stratégie d’action, afin de nous assurer que ce projet collectif se réalise dans toutes les sphères et mobilise tous les acteurs de la société québécoise », a souligné la ministre. Mme Kathleen Weil a tenu à remercier les personnes et les représentants et représentantes des organisations qui ont pris part aux travaux de la commission. Elle a également remercié les membres de la commission tout en soulignant la qualité des échanges et le travail constructif accompli.

Prochaines étapes

Une révision «en profondeur» de la Loi sur L’immigration Mme Weil a également identifié les principales actions qui seront entreprises en 2015 par le Ministère. Outre l’adoption, au cours du printemps, de la politique en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion et de sa stratégie d’action, la ministre proposera une modalité qui permettra à la fois de définir et de formaliser l’interculturalisme en tant que modèle québécois d’aménagement de la diversité ethnoculturelle.

Par ailleurs, la nouvelle politique en matière d’immigration, de diversité et d’inclusion servira d’appui aux orientations de la prochaine planification pluriannuelle de l’immigration qui fera l’objet d’une consultation publique tôt à l’automne. Cette planification permettra d’établir les objectifs annuels d’immigration qui seront déposés à

l’Assemblée nationale au plus tard le 1er novembre.

Pour «un système d’immigration moderne et concurrentiel» Enfin, au début de 2016 on verra l’aboutissement du travail effectué afin de moderniser la Loi sur l’immigration du Québec. Adoptée en 1968, cette loi a connu plusieurs modifications, mais n’a jamais été revue en profondeur. Sa modernisation permettra au Ministère de poursuivre et parachever les travaux visant à doter le Québec d’un système d’immigration moderne et concurrentiel et de mettre en œuvre des actions auxquelles ont adhéré plusieurs participants lors des auditions sur la nouvelle politique. Parmi les effets qui en découleront, notons l’implantation de la déclaration d’intérêt, qui permettra de sélectionner en continu les candida-

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tures recherchées en fonction du marché du travail, et l’amélioration des processus d’immigration, qui permettra aux personnes sélectionnées d’arriver plus rapidement au Québec. Kathleen Weil travaillerait avec un intégriste QUÉBEC — La ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, travaillerait volontiers avec un intégriste dans son cabinet.

S'il est rigoriste mais ne fait pas de mal à personne, elle n'a pas d'objection à le côtoyer, comme elle l'a fait savoir mercredi avant d'entrer à la réunion des députés du gouvernement. La question délicate de l'intégrisme et sa définition hantent le gouvernement libéral depuis des semaines. Le premier ministre Philippe Couillard a déjà fait

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savoir que l'intégrisme religieux était un choix personnel, une déclaration qui avait suscité la controverse. Il avait alors distingué l'intégrisme, une pratique religieuse privée rigoriste, du radicalisme. Kathleen Weil a marché dans les mêmes traces mercredi. Elle a soutenu qu'elle serait ouverte à côtoyer des intégristes religieux rigoristes dans son cabinet, mais cela dépend jusqu'où. Elle a ajouté qu'elle n'a pas de jugement à porter sur cette personne en autant que la sécurité publique n'est pas compromise. Elle a soutenu que l'intégrisme en soi n'est pas dangereux et qu'elle ne connaît pas de pays qui ont des plans d'action contre l'intégrisme.


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Sécurité

Coups de feu contre une école musulmane

Lutte au terrorisme

Le SCRS gagne en force Le projet de loi antiterrorisme déposé par le gouvernement donnera au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) davantage de pouvoirs pour contrer les projets de voyage de présumés extrémistes, interrompre des transactions bancaires et intervenir secrètement sur des sites Web radicaux.

On a appris tard lundi 9 février 2015, qu’une école secondaire musulmane (Écoles Musulmanes de Montréal) a été victime d’un acte de vandalisme par armes à air comprimé. L’incident n’a pas fait de victimes.

Les conservateurs se sont appuyés sur une révision interne des attaques qui ont coûté la vie à deux soldats canadiens, en octobre, pour élaborer ce projet de loi. Comme prévu, la loi permettrait également à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d'obtenir plus facilement un engagement à ne pas troubler l'ordre public afin de restreindre les déplacements d'un suspect. Elle allonge aussi la période permise pour les arrestations préventives et la détention. La loi élargirait la portée des interdictions de vol pour les appliquer également aux individus qui pren-

nent l'avion pour participer à des activités terroristes. Ces interdictions ne s'appliquent actuellement que lorsqu'il y a un risque immédiat dans l'avion. Le projet de loi propose par ailleurs de permettre à la GRC de demander à un juge une ordonnance l'autorisant à supprimer la propagande terroriste trouvée sur Internet.

Cette information passée inaperçue intervient suite à un ensemble d’articles et de couvertures médiatiques sur les écoles musulmanes et les centres communautaires durant les dernières semaines, les stigmatisant et diabolisant. Ainsi, des dossiers entiers dans les quotidiens, de Quebecor en particulier, relayés dans les journaux télévisés de ce même groupe, ont été consacrés aux affaires de la communauté musulmane du Québec et leurs institutions.

Points de vue

À propos du projet de Loi C-51 Entre Terrorisme et terrorismes…

Par Denis Duchêne *

Le terrorisme, prenant une ampleur considérable dans les pays occidentaux depuis le 11 septembre 2001, a obligé les gouvernements à adopter des mesures législatives qui ont déjà eu un impact sur nos libertés. Près de dix ans après qu’un Sommet des Nations Unies se soit penché sur la question du terrorisme sans que l’ensemble des pays puisse en venir à un consensus au plan sémantique, une réflexion doit reprendre rapidement ici comme ailleurs afin de pouvoir être en mesure de n’oublier personne qui pourrait faire l’apologie du terrorisme au cœur du nouveau projet de loi du gouvernement canadien. Pour bien comprendre ce qu’est le terrorisme au delà de la vision et définition occidentalisée il faut pouvoir équilibrer celle-ci avec la position de nombres de pays Musulmans, latinoaméricains, asiatiques ou africains qui ont subi à différents moments de leur histoire le terrorisme colonial occidental. À ce titre, «un individu, un groupe d’individus, un État ou un ensemble d’États qui sème la terreur auprès de populations civiles» apparaît relever de la définition la plus juste d’autant plus qu’elle nous permet de ne pas nous affranchir de la dimension historique et géopolitique tout autant que religieuse

du terrorisme. Le terrorisme remonte aussi loin que le premier siècle de l’ère chrétienne avec les Zélotes, organisation juive qui semait la terreur dans les marchés publics contre les collaborateurs de l’Empire romain occupant le Moyen-Orient. Dès l’aube des sociétés organisées, l’usage de la terreur a fait son apparition comme facteur de dissuasion et de répression. Le terrorisme a été de toujours la forme la plus violente de la guerre psychologique. Marc Lépine ou l’islamophobe Norvégien Anders Brejvik, un groupe d’individus comme al-Quaida ou la milice juive Irgoun hier et aujourd’hui en prenant pour cible des populations civiles ont marqué l’imaginaire dans l’histoire du terrorisme. Un État comme le régime irakien de Saddam Hussein hier, des Khmers rouges au Cambodge ou le régime Pinochet au Chili avant-hier ont tous semé à différents degrés la terreur auprès de populations civiles. Un groupe d’État alliés bombardant la ville de Dresde en Allemagne pendant le deuxième conflit mondial ou autres groupes d’État comme l’OTAN responsable de la mort de milliers de civils en Afghanistan doivent impérativement faire partie de cette définition. Aujourd’hui l’ensemble des médias généralistes canadiens et québécois se font trop souvent les haut-parleurs

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d’une forme d’unanimisme parlementaire ou vice-versa à l’effet qu’un attentat terroriste aurait comme origine obligatoirement la dimension religieuse pour ne pas dire «musulmane». Alors qu’on sait fort bien que dans un passé pas si lointain la tuerie de l’école polytechnique sans lien aucun avec la religion demeure l’attentat terroriste le plus important commis au Québec dans l’ère contemporaine sans qu’aucun parlementaire ou médias puissent le nommer ainsi. Idem pour l’attentat d’Air India davantage à caractère politique que religieux ou encore la terreur engendrée au collège Dawson ou celle de Justin Bourque au Nouveau Brunswick sans lien aucun avec la dimension religieuse. Les groupes de motard criminalisés ont déjà semé la terreur auprès de populations civiles dans des lieux publics pour éliminer un membre d’une bande rivale, des attentats à caractère islamiste ont été déjoués ces dernières années, ce qui nous ramène à des groupes organisés. Mais des Institutions canadiennes comme l’armée a tout autant contribué à encourager et perpétrer des actes terroristes dans l’histoire récente comme les tortures subies par des civils somaliens dans les années 90, l’assassinat

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d’un chauffeur de taxi afghan en 2006 demeuré impunie, la terreur commise dans certains villages afghans en pleine nuit en s’incrustant violemment dans les maisons sans distinction aucune, armes lourdes au poing à la recherche de Talibans ou de collaborateurs de ceux-ci. Stephen Harper aurait-il fait l’apologie du terrorisme lorsqu’il donnait son appui inconditionnel à l’État israélien en 2006 devant les crimes de guerres -la littérature est abondante dans ce cas- ci-commis par Tsahal au Liban en 2006 ou encore dans la Bande de Gaza en 2014 ? Combien de civils ont été victimes des bombardements aériens canadiens en Irak dans le cadre de l’opération des pays alliés contre le groupe terroriste Daesh ? On ne sait guère rien à ce sujet. L’apologie ou la pratique du terrorisme sous toutes ses dimensions, géopolitique ou religieuse qu’il soit individuel, collectif ou étatique doivent être surveillées et jugées si c’est le cas en respect avec nos Chartes des droits et libertés en y appliquant une définition globale afin que la justice ne soit pas perçue comme le relais parlementaire d’un impérialisme occidental en guerre contre une autre civilisation. *Politologue


Perspectives

La population continue de vieillir… … et la main d’œuvre de se raréfier

Le Québec va-t-il manquer de maind’œuvre à mesure que ses baby-boomers quittent le monde du travail? Les 15 prochaines années vont voir la province grisonner à vitesse accélérée tandis que les hommes et femmes en âge de travailler vont se raréfier. Certes les Québécoises sont davantage fécondes depuis quelques années, mais pas de quoi enclencher une nouvelle revanche des berceaux qui serait salutaire pour le marché de l’emploi. Depuis «revanche des berceaux»… Près d’un siècle après que le père Louis Lalande eut vanté dans L’Action française «cette grande force religieuse et nationale : notre fécondité» et eut béni cette « revanche des berceaux », les prévisions du jésuite apparaissent plus que jamais erronées. Encouragé par la vigueur des naissances des Canadiens français, qui étaient trois millions à la fin de la Première Guerre mondiale, Lalande pariait alors que le Québec franchirait la barre des 10 millions au tournant du XXe siècle. Les démographes officiels du Québec jugent plutôt désormais que ce palier ne sera atteint qu’en 2061 au plus tôt, tant la croissance de la population de la province marque le pas. «Au cours des 15 prochaines années, nous allons assister à un gros vieillissement de la population, puis à une stabilisation», résume Frédéric Payeur, de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Entre 2011 et 2031, le nombre de 20-64 ans, les personnes en âge de travailler, va reculer de 250 000 alors que dans le même temps la catégorie des 65 ans et + devrait avoir augmenté de plus d’un million de têtes. Les jeunes, entre 0 et 19 ans, seront eux 26 000 de plus par rapport à 2011. Il y aura donc moins de travailleurs et davantage de retraités, soit d’autant plus de services sociaux à assurer avec des cotisations sociales en baisse. Plus de retraités que de travailleurs Selon le Conference Board du Canada, en 2030, le Québec ne comptera plus que 2,1 travailleurs pour une personne de 65 ans et +, contre 7,8 pour un en 1971, dans la foulée de la Révolution tranquille. «Ce changement dramatique aura un impact important sur la croissance

économique potentielle du Québec, et les choix socioéconomiques devront en tenir compte», a averti le Think Tank conservateur dans son rapport «Pour un contrat social durable» publié en mai dernier. Le cas du Québec n’a toutefois rien d’exceptionnel: le vieillissement des populations frappe la plupart des pays occidentaux depuis quelques décennies déjà. «L’Espagne, l’Allemagne, le Japon et l’Italie sont bien pires. Ce sont des pays où la sous-fécondité est bien plus prononcée», relativise Frédéric Payeur, qui dirige la mise à jour démographique du gouvernement québécois. Les enjeux régionaux et sectoriels L’une des inconnues réside dans l’impact sur les régions qu’aura ce grisonnement accéléré.

«La Gaspésie est à ce titre la région du Québec où l'on s'attend à observer les indicateurs de vieillissement (et de "rareté" de main-d’œuvre) les plus prononcés, tandis que Montréal resterait plus jeune», observe M. Payeur. Les forces vives, les cohortes de travailleurs, risquent de se faire toujours plus rares dans les campagnes, plombant la vitalité économique de ces dernières. Professeur de démographie à l’Université de Montréal, Yves Carrière ne partage pas toutes les prévisions de son collègue de l’ISQ. «Des pénuries de main d’œuvre, il y en a toujours eu par secteurs et par régions», remarque-t-il. D'ailleurs, si la province manquait effectivement ces jours-ci de travailleurs, les salaires dans les domaines concernés auraient été augmentés en conséquence, afin d’attirer les personnes qualifiées. «C’est ce qu’on a vu en Alberta ces dernières années», mais pas ici, soulignet-il, ajoutant que d’ici 2030 «le risque de pénuries sectorielles sera plus élevé qu’il ne l’était en période de forte croissance démographique, mais on ne peut parler d’une pénurie généralisée». De fait, le taux de chômage au Québec était de 7,5% en décembre, contre 6,6% à l’échelle canadienne. Ces deux chiffres feraient rêver nombre d’États européens, tant le plein emploi semble proche, mais cachent bien des disparités, avertissent les spécialistes.

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Les secteurs de pointe liés aux nouvelles technologies éprouvent déjà de la difficulté «à trouver des gens qui ont de l’expérience», relève Luc Hédou, président de N-SPRO, une société québécoise de conceptions de logiciels et de solutions en ligne pour faciliter la gestion des ressources humaines en entreprise. De France, des États-Unis, ou du Danemark, l’entreprise de M. Hédou a recruté ces dernières années à l’étranger des employés expérimentés afin de compenser le manque d’expérience des jeunes Québécois embauchés dès la fin de leurs études. «On avait besoin de seniors», souligne l’entrepreneur. Les prévisions démographiques des prochaines années sont bien connues: la baisse attendue du nombre de personnes en âge de travailler «va rendre les choses compliquées pour le reste des employeurs du Québec», souligne Luc Hédou. «On peut difficilement imaginer que la rareté va diminuer», résume Frédéric Payeur, de l’Institut de la statistique du Québec. Responsables des ressources humaines, dirigeants d’entreprises et dirigeants politiques l’ont bien saisi: le coût de la main-d’œuvre qualifiée, surtout celle spécialisée dans les secteurs d’innovations liées aux nouvelles technologies, n’a pas fini d’augmenter sous l’effet de la rareté et de la concurrence. À commencer par la concurrence américaine: la force du dollar américain, par rapport au dollar canadien, « va offrir des opportunités aux jeunes Québécois d’aller chercher des opportunités » au

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sud de la frontière, estime M. Hédou. «Il y a clairement de moins en moins de personnes pour nous et toujours plus de concurrence.» Relance de la fécondité … Dans ce contexte, les baby-boomers risquent d’être appelés à palier le manque de main-d’œuvre, d’autant que l’espérance de vie n’a de cesse de s’accroître. «ll sera de plus en plus important pour les employeurs d’adopter des politiques de rétention et d’attraction des travailleurs âgés qui, pour plusieurs et de plus en plus, voudront ou devront reporter leur retraite», prédit Yves Carrière, de l’Université de Montréal. … et immigration dynamique et qualifiée Dans ce portrait grisonnant, le Québec n’est pas démuni pour lutter contre le vieillissement de sa population et la baisse de sa main d’œuvre. La province reçoit une immigration dynamique et formée, qui devrait «assurer un surplus de population» dans les années à venir, remarque M. Carrière. Également, les Québécoises sont à nouveau plus fécondes que les Canadiennes depuis 2006 (1,69 enfant par femme, contre 1,61 selon les statistiques de 2011), après quatre décennies de retard par rapport à la moyenne nationale. Les effets de ce basculement ne se feront pas sentir sur le marché du travail avant les années 2030, quand les caisses de retraite risquent d’avoir été pour de bon vidées. Source : Huffington Post


Ressources

Pétrole

La guerre des prix du baril se poursuit et provoque une hausse de la demande L' OPEP pense qu'elle va être confrontée en 2015 à une demande de pétrole plus élevée que prévu jusqu'à présent, sa décision stratégique de laisser les cours s'effondrer pour nuire aux autres producteurs commençant à porter ses fruits.

Dans son rapport mensuel publié début février, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévoit que la demande qui lui sera adressée en 2015 s'élèvera en moyenne à 29,21 millions de barils par jour (bpj), soit 430.000 bpj de plus que dans sa précédente estimation. Cela porterait la demande pour le pétrole de l'OPEP au-dessus du niveau constaté en 2014. Le cartel a en outre réduit d'un tiers sa prévision de croissance de la production en dehors de l'OPEP en raison du ralentissement du développement du schiste aux États-Unis et d'une réduction générale des investissements pétroliers au niveau mondial. Il s'attend désormais à une hausse de la production nonOPEP de 850.000 bpj, soit 420.000 de

moins que dans son bulletin mensuel de janvier.

"(La baisse des livraisons de pétrole non- OPEP est) surtout le fait de la diminution des investissements annoncée pour 2015 par les grandes compagnies internationales ainsi que de la réduction du nombre de puits de forage en activité aux États-Unis et au Canada", souligne l'OPEP. En novembre, les 12 pays membres de l'OPEP ont décidé de laisser leur production inchangée malgré l'effondrement des cours. L'objectif était notamment de freiner le développement du pétrole de schiste aux États-Unis, dont l'extraction, plus coûteuse que celle du pétrole traditionnel, était favorisée par un baril à quasiment 110 dollars en moyenne sur la période 20112013. Depuis, le baril de Brent a touché le 13 janvier un creux à 45,19 dollars, un plus bas depuis 2009, et le nombre de puits de forage aux États-Unis a diminué.

L'OPEP a ainsi réduit de 170.000 bpj sa prévision de production aux États-Unis par rapport à sa précédente estimation du mois de janvier et de 70.000 bpj

aussi bien pour la Russie que pour les pays du Proche-Orient non-membres du cartel.

Un «prix plancher»? Presque 10 dollars en une semaine ? Le pétrole s'offre un remarquable rebond de 11% sur cinq séances. Le baril de Brent repasse ainsi au-dessus des 49 dollars pour se fixer à 58 dollars. Cette hausse surprend après près de sept mois de baisse quasi-ininterrompue où le brut a perdu plus de 55% de sa valeur. Pour les analystes, ce rebond ne repose sur aucune raison fondamentale. D'ailleurs, ils restent convaincus que la tendance reste baissière. "Il n'y a pas eu d'actualité justifiant un rebond des cours du pétrole, cette hausse des cours devrait dont être traitée avec précaution", notaient les ana-

lystes du courtier PVM, cités par l'AFP. "Il y a un énorme excédent d'offre et une grosse proportion de la production est stockée, comme le montre la hausse des stocks américains de pétrole", renchérissaient les analystes de PVM. Avec ce coup d'arrêt à sept mois de chute des cours le pétrole a-t-il touché un niveau plancher? Chez Saxo Bank, on prétexte la forte volatilité de la matière première pour tenter d'expliquer cet épisode haussier mais personne ne se risque à aller plus loin, dans la mesure personne n'a vrai-

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ment su apporter de réponse sur la baisse de ces derniers mois. "C'est une indication claire du bras de fer entre les fondamentaux négatifs et positifs, et l'attrait des investisseurs qui considèrent que les cours pourraient avoir touché le fond", explique Ole Hansen analyste chez Saxo Bank, interrogé par l'AFP. "Les problèmes en Libye et la baisse du nombre de plateformes en activité aux États-Unis apportent du soutien (aux investisseurs pariant sur une hausse des cours), tandis que la hausse record des inventaires de pétrole aux États-Unis et la produc-

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tion robuste de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) est un facteur baissier", continuait M. Hansen. Les analystes de Commerzbank parient également sur un effet de marché plutôt que sur un changement de paradigme. "Beaucoup d'investisseurs considèrent les prix comme bas et anticipent la hausse des cours ainsi que les profits que cela pourrait leur apporter", soulignent-ils. Source : Agence France Presse


Marchés

Selon CAA-Québec

Les pétrolières abusent les automobilistes

Les automobilistes ne sont pas tous égaux devant la fluctuation des prix de l’essence à la pompe et c’est à Montréal que les hausses ont été les plus démesurées et injustifiées, constate CAA-Québec.

«Augmentations injustifiées» Dévoilé début février, son bilan de l’essence 2014 note entre autres que des augmentations non justifiées pouvant atteindre 8 ¢ le litre à l’aube des congés - comme la Fête nationale et la fête du Travail ont été observées dans la grande région métropolitaine. Sur 18 hausses survenues un vendredi, au moins six ont été jugées injustifiées par l’organisme de défense des automobilistes, ce qui inquiète son porte-parole, Philippe St-Pierre, qui s’explique mal cette situation. « C’est carrément profiter d’une situation, a-t-il dénoncé au cours d’un entretien téléphonique. On concède qu’il y a une certaine concurrence à Montréal, mais en voyant des situations comme cela, il s’agit de hausses injustifiées. » L’organisme souligne qu’une hausse la veille d’un congé permet à l’industrie de générer des marges de profit plus importantes, plus longtemps. De plus, les détaillants ont ajusté le tir chaque fois en revenant à des marges plus respectables quelques jours plus tard. CAA-Québec signale également que la marge prélevée au détail a connu une hausse de 9,2 % à Montréal par rapport à 2013. Le prix moyen du litre d’essence a été de 1,38 $ en 2014 soit une hausse de 0,3 % par rapport à l’année précédente. M. St-Pierre a rappelé que l’organisme de défense des automobilistes a toujours fait preuve de prudence concernant le « mythe des hausses » avant les longs congés, mais qu’après huit analyses, il faut reconnaître que le phénomène existe bel et bien. De son côté, le vice-président de l’Association canadienne des carburants, Carol Montreuil, a réfuté cet argument, affirmant que la chute des prix du brut avait profité à l’ensemble des automobilistes montréalais. « Après un sommet de 1,44 $ le litre en avril 2013, on a terminé l’année à 1,06 $ le litre. Les consommateurs ont bénéficié d’une baisse extrêmement importante […] reliée au prix du pétrole durant toutes les vacances. » Depuis l’été dernier, le cours du pétrole a retraité de façon spectaculaire, passant d’environ 100 $US le baril à environ 50 $US le baril. Économies à Québec

Le bilan note cependant que les automobilistes des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches ont réalisé des économies grâce à une baisse significative de la marge prélevée au détail, qui a fléchi de 22,5 %. Du côté de la Vieille Capitale, cette situation s’explique en grande partie par l’arrivée d’un nouveau joueur depuis un an et demi ce qui contribue à rendre la concurrence plus féroce. « Cela a changé la donne, analyse M. St-Pierre. Les augmentations sont plus modérées et le retour à des prix plus justes se fait plus rapidement. » « Depuis le 26 janvier, l’industrie composait avec des marges oscillant entre 1 et 2 ¢ le litre, ajoute-t-il. Ce n’est pas quelque chose que l’on a vu souvent. La marge au détail a diminué à Québec de 2013 à 2014. » Au total, le prix moyen du litre d’essence a reculé de 1,6 % entre 2013 et 2014 à Québec pour se situer à 1,33 $. Pendant ce temps, les automobilistes de Sherbrooke ont dû encore composer avec de trop nombreuses péri-

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odes de stabilité, conduisant à des prix de l’essence trop élevés, une situation que s’explique difficilement M. St-Pierre. « À quatre reprises, nous avons observé quatre périodes de stabilité des prix de plus de 33 jours. On ne peut pas avoir un marché équilibré dans ces circonstances. Pourtant, les indicateurs sur les marchés bougent quotidiennement. » Mauvaise surprise CAA-Québec conclut son étude en constatant que jusqu’ici en 2015, la chute des indicateurs pétroliers et du prix à la pompe s’est poursuivie, mais qu’il est difficile de prédire combien de temps ce répit à la pompe durera. Au moment ou CAA-Québec rendait publique cette étude, les automobilistes de la région montréalaise ont eu une mauvaise surprise à leur réveil: entre leur retour à la maison la veille et leur départ pour le boulot le matin, le prix de l’essence s’était «apprécié» d’environ 12 ¢, les stations-service affichant l’essence régulière à 116.9 ¢ le litre.

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Énergies

Les exportateurs canadiens jubilent L’Europe accepte désormais le pétrole de sables bitumineux L'Union européenne va désormais considérer le pétrole des sables bitumineux comme les autres types d'or noir provenant d'ailleurs dans le monde. Les exportateurs de pétrole issu des sables bitumineux avaient remporté une victoire serrée lors d'un vote tenu au Parlement européen en décembre. Finalement, ce gain a été confirmé par l’Union sans qu'il y ait d'amendements. Dans la première mouture de la Directive sur la qualité des carburants (DQC), le pétrole des sables bitumineux était ciblé sous prétexte que sa production générait davantage d'émissions de gaz à effet de serre que celle des autres carburants. La DQC a été au cœur d'une intense campagne de lobbyisme qui a duré plus de deux ans. Le ministre canadien des Ressources naturelles, Greg Rickford, a indiqué que le dénouement de ce dossier montre que le Canada est perçu globalement comme un fournisseur responsable d'énergie. De son côté, le président de l'Association canadienne des producteurs pétroliers, Tim McMillan, a soutenu que ce nouveau développement signifie que

le pétrole des sables bitumineux ne sera plus boudé en Europe, un nouveau marché potentiel d'exportation. L'entreprise TransCanada propose de

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mettre en place un oléoduc, baptisé Énergie Est, qui permettrait le transport de plus d'un million de barils d'or noir vers l'est du Canada sur une base quotidienne.

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S'il va de l'avant, ce projet pourrait éventuellement conduire à l'exportation de pétrole canadien de l'autre côté de l'Atlantique.


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Transports

Devant la flambée du transport illégal

Les taxis veulent plus d’action

Les propriétaires de taxi de Montréal n’en peuvent plus d’attendre et demandent au gouvernement du Québec et à la Ville de Montréal de sévir contre le transport illégal.

Denis Coderre, ont tous deux qualifié ces transporteurs comme illégaux, les chauffeurs de taxi se demandent pourquoi plusieurs circulent toujours à Montréal.

En conférence de presse, le Regroupement des propriétaires de taxi de Montréal (RPTM), a affirmé que ses membres ont perdu plus de 50% de leur revenu régulier en un an, en raison de la présence de nombreux transporteurs illégaux dans la métropole.

«Il faut que les autorités s’engagent vraiment à arrêter ces gens. Le Bureau du taxi n’a aucun problème à nous intercepter, les chauffeurs réguliers. Et ces illégaux, ils travaillent sans contrainte», a insisté Dallaire Rolland, vice-président du RPTM qui demande plus d’actions policières.

UberX fait partie de leurs préoccupations ainsi que plusieurs autres qui font leurs affaires sur des sites comme Kijiji, disent-ils. «Nous avons rencontré les décideurs de tous les paliers de gouvernement et ça traine encore depuis 2 ans. Nous soufrons de cette inertie», a affirmé MaxLouis Rosalbert, président du RPTM. 15 000 familles en péril À Montréal, il y a plus de 11 000 chauffeurs de taxis, ainsi que 4000 propriétaires de taxis, indique le RPTM, donc «près de 15 000 familles qui vivent directement de cette industrie». Alors que le ministre des Transports, Robert Poëti et le maire de Montréal,

Le RPTM souhaite notamment que le gouvernement augmente les amendes pour ces transporteurs illégaux, qui se situent actuellement entre 350$ et 1500$. «Parce que, de toute façon, ces transporteurs ont beaucoup de moyens, ils paient tout simplement l’amende et continuent d’offrir leur service», a fait valoir M. Rolland. Le regroupement de chauffeurs estime que la Ville de Montréal devrait faire plus de publicités pour dissuader les transporteurs illégaux d’offrir leurs services «Pour que les nouvelles personnes qui

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veulent travailler dans l’illégalité sachent qu’ils sont sujets à se faire saisir leur voiture et à recevoir une pénalité», explique M. Rosalbert. La Ville de Montréal a présenté l’été dernier sa politique sur l’industrie du taxi dans laquelle elle dit vouloir «accentuer par différents moyens la lutte au transport illégal». Le plan d’action pour la mise en application de cette politique doit suivre.

l’augmentation du pouvoir de saisie du Bureau de Taxi de Montréal seront considérées», confirme-t-on.

Au cabinet du ministre des Transports, on indique que le ministre pourrait déposer un projet de loi dans les prochains mois. «Des dispositions concernant le haussement des amendes et

«Mais ça fait 2 ans qu’on l’attend [la nouvelle loi], ça ne devrait pas prendre autant de temps. Ce n’est pas nouveau le transport illégal», a soupiré M. Rosalbert.

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Actuellement, la saisie des véhicules faisant du transport illégal est faite par les inspecteurs du Bureau du taxi, mais pour ce faire, ils doivent contacter les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), ce qui ralentit les procédures.


Argent

Swissleaks

180 milliards d’Euro à l’abri de l’impôt C’est un énorme scandale financier qui a été mis à jour, dimanche 8 février 2015, par le quotidien français Le Monde et des médias de 47 pays, dont Radio-Canada. On parle d’une fraude fiscale estimée à 180 milliards d’euros et impliquant des dizaines de milliers de clients de la banque HSBC à travers le monde, dont quelques centaines de Canadiens et de Québécois. Les faits rapportés ne sont pas nouveaux et sont connus des gouvernements concernés depuis plusieurs années. En 2007, l’informaticien Hervé Falciani avait volé les fichiers clients de la filiale suisse de la division banque privée de la banque HSBC, la plus grande banque du Royaume-Uni et la deuxième au monde en termes d’actif. Falciani fuit alors vers la France, et ses documents tombent dans les mains du fisc français. En 2010, Christine Lagarde, l’actuelle présidente du Fonds monétaire international (FMI) et, à l’époque, ministre de l’Économie dans son pays, prépare une liste des clients qui auraient dissimulé leurs avoirs par l’entremise des combines orchestrées par la HSBC et la partage avec ses collègues des pays qui sont également touchés. 352 canadiens sur les listes Voilà pourquoi les personnes épinglées ont eu, depuis quatre ans, l’occasion de régulariser leur situation. Radio-Canada nous apprend que l’Agence de revenu du Canada a récupéré 28,4 millions de dollars auprès de 264 contribuables et Revenu Québec, 34,4 millions, provenant de 88 personnes. Aucune accusation d’évasion fiscale ou de fraude fiscale n’a été portée dans cette affaire. Si les faits ne sont pas nouveaux pour les gouvernements, ils le sont pour le

grand public, mieux à même de comprendre les mécanismes permettant à des individus de se soustraire à l’impôt, d’identifier quelques bénéficiaires de ces combines et de montrer du doigt la banque HSBC, très souvent associée, ces dernières années, à des transactions louches (sinon frauduleuses). Commençons donc avec le stratagème identifié dans l’enquête. Il appert que la banque invitait certains de ses clients fortunés et désireux d’échapper au fisc à ouvrir un compte à numéro dans sa filiale suisse et, même, de lui créer une société bidon enregistrée aux îles Vierges britanniques ou à Panama pour rendre le secret bancaire plus opaque. La banque invitait carrément ses clients à frauder l’impôt. La stratégie a manifestement bien marché, puisque la filiale suisse a gagné 120 000 nouveaux comptes pendant les années 2006 et 2007, dont 20 000 provenant de société offshore. Des gens célèbres et des inconnus Qui étaient ces gens ? Des gens peu connus, dont les noms n’ont pas été divulgués par le consortium de médias internationaux réunis autour du Monde — mais aussi des marchands d’armes, des altesses royales et des princes, ainsi que des célébrités comme David Bowie, Tina Turner, Gab Elmaleh, John Malkovitch, Elle Macpherson ou Joan Collins. Il y a, dans ces 180 milliards d’euros, de l’argent sale, mais aussi de l’argent gagné de façon honnête et soustrait au regard du fisc. HSBC en première ligne Pour la HSBC, voilà une nouvelle catastrophe en termes d’image publique. La banque jure aujourd’hui que les faits relatés sont anciens et que ses pratiques ont changé, mais voilà un autre scandale qui s’ajoute à une liste qui devient décidément très longue.

En 2010, le Sénat américain critique la HSBC pour ses pratiques suspectes en Angola. En 2012, elle doit payer une amende deux milliards de dollars après avoir fermé les yeux devant les cartels de drogue mexicains — qui se sont servis de la banque pour blanchir d’importantes sommes d’argent — et fait transiter de l’argent sale, venu du trafic de drogue et à destination de pays tels que l’Iran ou la Syrie, pourtant sous l’emprise d’un embargo américain. Il s’en est fallu de peu pour que la HSBC ne perde sa licence aux États-Unis. En 2013, une filiale de la banque spécialisée dans le crédit immobilier à risque est accusée d’avoir trompé ses clients sur la qualité de ses actifs. Dès lors, elle est condamnée à verser aux 11 000 plaignants américains 1,5 milliard de dollars d’amende et près d’un mil-

liard en intérêts. Toujours en 2013, HSBC et quatre autres banques sont impliquées dans une affaire de manipulation des marchés et doivent payer des amendes de 3,4 milliards d’euros aux autorités suisses, britanniques et américaines. En 2014, la Commission européenne accuse la HSBC, JP Morgan et le Crédit Agricole, une banque française, d’avoir participé à un mécanisme de collusion ayant pour but de manipuler les taux de référence de produits financiers liés à l’euro. Ce sont les scandales du Libor et de l’Euribor. HSBC est aussi impliquée, avec d’autres banques britanniques, dans un vaste scandale de vente de produits d’assurance destinés aux PME. Source : Presse Canadienne

Services financiers

Coopération Maroc-Canada Un protocole d’accord vient d’être signé entre les deux places Finance Montréal et Casablanca City Authority, visant le développement des services financiers et des nouvelles activités qui permettront de générer des opportunités d’affaires mutuellement bénéfiques.

Il s’agit du partage d’expertise en matière de produits dérivés, de gestion des retraites, de financement de projets d’infrastructures et de gestion des risques financiers, outre l’échange d’expériences, l’organisation

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d’événements et la facilitation des relations entre les organismes institutionnels régissant le secteur financier dans les deux places. Il s’agit, également, de la facilitation des échanges universitaires pour les

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étudiants en finance, ainsi que la promotion de la finance francophone et des centres financiers de Casablanca et de Montréal.


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Emploi

Pour un monde de l’emploi inclusif

L’Événement Carrières 2015

Pour une troisième année, le CAMO pour personnes handicapées et L’Événement Carrières s’associent afin de présenter un autre grand salon de l’emploi inclusif les 8 et 9 avril 2015 au Palais des congrès de Montréal. Avec plus de 160 exposants et 2 000 postes offerts, L’Événement Carrières est le leader dans l’organisation de salons carrières à Montréal depuis 12 ans.

sont cinq salons qui sont proposés dans un même espace :

Les objectifs de cette collaboration sont de :

- Salon Carrières en technologie et Salon Carrières des ingénieurs

- permettre aux employeurs de rencontrer et tirer profit d’une maind’œuvre qualifiée et diversifiée représentée par les personnes en situation de handicap; - permettre aux personnes en situation de handicap de signaler leurs compétences en ayant accès à un grand nombre d’employeurs de choix ainsi qu’à une grande diversité de secteurs d’emploi et de postes, le tout en leur assurant un salon inclusif offrant les mesures d’accommodement pouvant leur être nécessaires. 5 salons sous un même toit Dans le cadre de cet événement, ce

- Salon Carrières et développement professionnel - Salon Carrières en banque, finance, assurance - Salon Emploi de la santé et des services sociaux

- Salon formation / Éducation aux adultes 6 pavillons thématiques Les salons se présentent en 6 pavillons thématiques : -

Aide à l’emploi

- Immigration

- PME

- Régions

L’événement aura lieu le Mercredi 8 avril de midi à 19 h et le Jeudi 9 avril de 10 h à 18 h, au Palais des congrès de Montréal (station de métro Placed’Armes)

- Entrepreneuriat -

Électrique et Électronique

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Les chercheurs d’emploi en situation de handicap devront s’inscrire au www.camo.qc.ca (avant le 2 avril à midi pour les demandes de mesures d’accommodement)


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Droits

Après 18 années de lutte

Abdelkader Belaouni obtient la citoyenneté canadienne

Le 5 février 2015, Abdelkader Belaouni a obtenu sa citoyenneté canadienne après 12 ans de lutte, dont presque quatre en sanctuaire dans une église à Montréal.

Le 3 janvier 2006, Abdelkader (Kader) Belaouni, avait déclaré : "Je ne me cache pas d'Immigration Canada, mais je veux leur dire clairement que je ne me présenterai pas pour ma déportation. J'ai été capable de trouver l'autonomie et la dignité ici à Montréal, et je ne veux pas perdre ça. Ma famille, c'est mes amis ici. Je suis ici pour me défendre; je suis ici pour défendre la justice." Il faisait cette déclaration alors qu'il s'était réfugié en sanctuaire à l'église St-Gabriel trois jours plus tôt. Quatre années de réclusion Kader a passé près de quatre ans de sa vie confiné en sanctuaire à l'église St-Gabriel dans son quartier de Pointe-St-Charles avant d'obtenir la résidence permanente en 2009. Il obtient sa citoyenneté neuf ans après être entré à l'église où il s'était réfugié, 12 ans après être arrivé au Canada et 18 ans après avoir quitté l'Algérie. La lutte a été longue et ardue pour trouver une forme de stabilité, d'équité, de justice et de dignité. Comme demandeur d'asile originaire d'un quartier populaire en Algérie et comme personne aveugle, Kader a du se battre contre des barrières liées à la fois à son statut de migrant et de personne vivant dans la pauvreté et avec une incapacité. La discrimination des politiques d'Immigration Canada et de la société canadienne sur la base de l'incapacité a été révélée au grand jour à travers l'attitude des multiples fonctionnaires qui, refusant de considérer la réalité de son incapacité, ont rejeté sa demande de résidence permanente à plusieurs reprises. De plus, le discours d'Immigration Canada et le portrait dominant la couverture médiatique au début de la campagne pour

l'obtention de son statut était celui d'une personne qui représente un "poids pour la société".

"Depuis l'obtention de sa résidence permanente, Kader travaille au Centre des Travailleurs et Travailleuses Immigrants dans le quartier de Côte-des-Neiges, où il apporte son expérience vécue et participe à la lutte pour la justice pour les travailleurs migrants. Il est également bénévole au YMCA de son quartier à Pointe-St-Charles. Sa détermination et sa résilience malgré les multiples discriminations subies sont un pied de nez à la rhétorique qui a été utilisée contre lui et beaucoup d'autres", a affirmé Jill Hanley du Centre des Travailleurs et Travailleuses Immigrants. 52 déportations par jour Au moment où Kader et ses ami-e-s et supporteurs célèbrent cette victoire, le gouvernement canadien multiplie les déportations, les détentions, l'exploitation et la discrimination envers les personnes migrantes. "En 2013, il y avait une moyenne de 52 déportations par jour, et nous assistons à une explosion du nombre de personnes sans statut forcées à vivre dans des situations d'extrême vulnérabilité", a dit Freda Guttman, une amie de Kader et membre du Comité de Soutien pour Abdelkader Belaouni. La récente Loi visant à protéger le système d’immigration du Canada (plus justement appelée "Loi pour l'exclusion des réfugiés") a établi un système à deux vitesses fondamentalement discriminatoire, niant des droits et protections essentiels à certains réfugiés seulement sur la base de leur nationalité. Certains demandeurs d'asile sont maintenant mis sous la désignation "arrivées irrégulières" et sont soumis à l'arrestation et la détention obligatoires. Au fil des années, la campagne de soutien à Kader a reçu de forts appuis de centaines d'individus et d'organisations, notamment des syn-

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Abdelkader Belaouni dicats, des groupes religieux, des organismes pour la défense des personnes vivant avec une incapacité, des associations étudiantes, des collectifs féministes et pour la justice envers les migrants et des organismes communautaires. Ce soutien s'est étendu de son quartier de Pointe-StCharles au reste du pays et internationalement. Obtenir sa citoyenneté canadienne marque une victoire importante pas seulement pour Kader et celles et

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ceux qui luttent pour un statut et contre le capacitisme, mais aussi pour le mouvement pour la justice envers les personnes migrantes, un mouvement qui s'attaque à des politiques migratoires et de contrôle des frontières violentes, et dont la vision est celle d'un monde sans frontières, où toutes et tous peuvent vivre librement et dans la dignité. Source: le Comité de Soutien pour Abdelkader Belaouni


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Santé

Grippe saisonnière

Questions sur l’efficacité du vaccin Le taux d'efficacité du vaccin contre la grippe administré au Québec et ailleurs au Canada est de 0 % depuis le début de la saison. Le ministre de la Santé, Gaétan Barette, a déclaré que cette situation est « exceptionnelle » et qu'elle ne devrait pas décourager les gens à se faire vacciner.

« La nature a déjoué la science et c'est toujours possible », a dit le ministre Barette. Selon lui, les risques qu'un tel échec se reproduise l'an prochain sont à peu près nuls. Normalement, le vaccin contre la grippe saisonnière a un taux d'efficacité qui se situe autour de 50 % à 70 %. Or, seul le virus H3N2 a circulé jusqu'ici au Québec et ailleurs au pays, alors que le vaccin protège uniquement contre les souches B et H1N1 de l'influenza. Le médecin épidémiologiste à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), Gaston De Serres,

admet que ses résultats décevants peuvent avoir une incidence sur les campagnes de vaccination à l'avenir.

« C'est certain qu'une nouvelle comme ça, c'est un peu démotivant pour les gens qui viennent se faire vacciner. Mais je pense que ce serait une erreur de dire, comme ç'a été 0 % cette année, ce sera 0 % l'année prochaine », soutient le spécialiste. Le ministre de la Santé, Gaétan Barette, abonde dans le même sens. Il a tenu à lancer un message ce matin. « Il y a toujours des gens qui sont prêts à faire de la polémique pour prendre des décisions contraires au bon sens. [...] Le vaccin il faut continuer à le prendre annuellement pour la grippe, c'est essentiel », a dit le ministre. Le médecin épidémiologiste Gaston De Serres précise qu'il n'est pas simple de concevoir le vaccin contre la grippe. Sa composition est déterminée presque un an à l'avance.

Un comité de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se réunit au mois de février pour déterminer quelles sont les souches de la grippe les plus susceptibles de circuler pendant la saison prochaine. Le virus a donc le temps d'évoluer et c'est ce qui s'est probablement produit cette année. Le Dr Gaston De Serres croit donc qu'il faut changer les façons de faire pour éviter ces résultats variables d'une année à l'autre. « Je pense que ces résultats c'est le signal pour dire qu'il faut absolument faire les efforts de recherche pour développer un vaccin qui soit absolument plus efficace avec des résultats plus prévisibles », dit-il. Aux États-Unis, le taux d'efficacité du vaccin tourne autour de 23 % depuis le début de la saison. Source : Presse Canadienne

Prévention Écoutez votre cœur !

Les maladies du cœur touchent plus de 1,4 million de Canadiens. Mais connaissez-vous les dix facteurs de risque associés aux maladies du cœur ?

Saviez-vous qu’il était possible de réduire la plupart de ces risques en adoptant un mode de vie sain? Pour obtenir plus d’information et quelques conseils, consultez l’adresse suivante : http://www.canadiensensante.gc.ca/health-sante/diseasemaladie/heart-disease-fra.php Soyez attentif! La plupart des signes et des symptômes d'une crise cardiaque sont les mêmes pour les hommes et les femmes. Soyez à l’écoute des signaux que votre corps vous envoi. Obtenez la liste des signes et des symptômes à cette adresse : https://www.pinterest.com/pin/436567757 600804044/ Ou sur : www.santecanada.gc.ca / www. aspc.gc.ca

Combien d’heures devriez-vous dormir ? Une question d’importance, car dormir est aussi vital pour l’humain que manger, boire et respirer. Mais nombreux sont ceux prêts à couper dans leurs besoins essentiels en sommeil pour consacrer du temps à d’autres activités. Quand passer une bonne nuit et se sentir pleinement reposé devient l’exception…

10 heures par jour

Aux États-Unis, la Fondation nationale du sommeil a réuni 18 scientifiques et chercheurs pour tenter de débroussailler la question de la durée du sommeil. Deux ans durant, les panélistes - parmi lesquels six spécialistes du sommeil - ont passé au crible 312 études publiées dans des revues scientifiques entre 2004 et 2014, pour en arriver aux recommandations suivantes (par tranche d’âge) :

- Adultes âgés (65 ans et plus) : entre 7 et 8 heures par jour

- Nouveau-nés (0-3 mois) : entre 14 et 17 heures par jour - Nourrissons (4-11 mois) : entre 12 et 15 heures par jour - Tout-petits (1-2 ans) : entre 11 et 14 heures par jour - Jeunes enfants (3-5 ans) : entre 10 et 13 heures par jour - Enfants (6-13 ans) : entre 9 et 11 heures par jour - Adolescents (14-17 ans) : entre 8 et

- Jeunes adultes (18-25 ans) : entre 7 et 9 heures par jour - Adultes (26-64 ans) : entre 7 et 9 heures par jour

Le nombre exact d’heures de sommeil nécessaire dépend du style de vie et des besoins individuels de chacun, dit l’étude. Certains seront productifs et heureux avec sept heures de sommeil au compteur, alors que d’autres s’appuieront sur la caféine pour passer à travers la journée lorsqu’ils n’ont pas au moins neuf heures de dodo derrière eux. D’autant que certains facteurs extérieurs, tels que les boissons énergisantes et les lumières extérieures — dont celle des dispositifs électroniques —, peuvent influer sur le rythme circadien. À ceux qui seraient tentés de mieux réguler leur temps de sommeil, Max Hirshkowitz, président de la

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Fondation nationale du sommeil, suggère une petite expérience : prenez la fourchette d’heures de sommeil correspondant à votre tranche d’âge, trouvez le juste milieu, notez comment vous vous sentez au réveil, pendant la journée et en fin de soirée, puis ajustez à la hausse ou à la baisse le nombre d’heures initial. Pour Sciences et Avenir, Arnaud Rabat, chef de projet dans l’Unité

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fatigue et vigilance de l’Institut de recherche biomédicale des Armées, propose une autre expérience. « Le plus simple est de tenir un agenda du sommeil pendant une période sans (ou avec peu) de contraintes professionnelles et familiales. Idéalement, la deuxième semaine de vos vacances. L’absence de contraintes va vous permettre de dormir le temps qui correspond le mieux à vos besoins physiologiques ! ».


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Mémoires

Mois de l’histoire des noirs

Édouard Glissant et l’identité plurielle Par Réda Benkoula

Glissant.

C’est sous le thème de «Défends tes convictions » que se déroule tout au long du mois de février le « Mois de l’histoire des noirs » qui célèbre cette année sa 24ème édition.

Pour Mme Odonnat, cet homme illustre et originaire de la Martinique a créé le concept de la créolisation : « il nous a fait savoir que les martiniquais sont un mélange de cultures européenne, africaine, amérindienne et asiatique…les artistes se sont rendus religieusement à la bibliothèque pour se familiariser avec les œuvres de l’auteur…ils se sont laissés touchés par une œuvre en particulier pour avoir l’inspiration qui viendrait les aider à produire leurs œuvres ».

Le Président de la table ronde du Mois de l’histoire des noirs Monsieur Michael P. Farkas qui présentait la liste des lauréats de cette nouvelle éditions, invitait les montréalais découvrir les 150 activités culturelles qui sont proposés. Au menu théâtre, danse, spectacles, littérature, conférences ainsi que des expositions à l’image de celle « d’Édouard Glissant et l’identité plurielle » qui se déroule l'Espace Mushagalusa à Montréal. Le directeur de la galerie Guy Mushagalusa Chigoho confiait pour l’occasion être très heureux de faire partie de la programmation dans la mesure où cet espace fait en sorte que les cultures se juxtaposent, se rencontrent et vivent ensemble. En effet, Natacha Odonnat commissaire de l’exposition, a réussi à réunir une dizaine d’artistes en arts visuels venus d’horizons diverses pour présenter des tableaux qui s’inspirent des œuvres de l’écrivain Édouard

En ce jour de vernissage un volet littéraire est proposé par Isabelle Fruleux, Natasha Kanapé Fontaine, Louisa Lafable et Sabine Monpierre qui ont interprété des textes inspirés des lectures qui sont réalisées sur le thème de l’identité plurielle. Dans une ambiance festive où s’entremêlent musique et dégustations finement préparées par Kathia St-Victor, on découvre les tableaux de Veronikah, Julie Turconi, Jean Yves Metellus, Sovi Ngau, Freddy Bamba dit Yama, Geraldine Entiope, Natacha Odonnat, Sandrine Icheck, Pierre Sotier ou encore Karine Solis. Félicité Mvioki alias Fitabella a peint

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pour la circonstance « L’imaginaire des cultures ». La toile reflète la sensibilité de l’artiste qui s’inspire des couleurs chaudes de l’Afrique pour créer une toile où « cohabitent les peuples et les civilisations sans règles et sans préjugés », dixit Fitabella. Annie Sène peint « Semence éclose » avec en toile de fond le visage d’Édouard Glissant qui est entouré de deux silhouettes : celle d’un homme et celle d’une femme : « Tous les deux se rejoignent pour intégrer le message d’espoir de l’auteur…c’est une nouvelle naissance, vers un

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monde de joie et de bonheur ». Le Marocain Omar Gammaoui qui se rendra prochainement en France pour présenter ses travaux, a peint « Déraciné ». Il nous fait découvrir une œuvre qui est faite de matériaux récupérés pour exprimer le déracinement : « lorsque l’on veut embrasser d’autres cultures, on subit sans le savoir un certain déracinement…il y a un coté de nous que nous laissons de côté pour aller chercher d’autres cultures et d’autres origines ».


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Sciences & Technologies

Grandeurs et servitudes de la recherche du savoi

Personne n’avait vu venir la pire épidémie d’Ebola de l’histoire, mais, pendant ce temps, un petit robot s’est posé sur une lointaine comète après avoir voyagé 10 ans dans l’espace. Entre échecs et splendeurs, une revue des histoires de science qui ont marqué 2014 et de celles qui s’annoncent en 2015.

Exploration spatiale Le magazine Science a décrété « réalisation scientifique de l’année 2014 » la mise en orbite de la sonde Rosetta autour de la comète 67P/ChuryumovGerasimenko (« Tchouri » pour les intimes) et l’atterrissage, en novembre, du robot Philae à sa surface. Le couple sonde-robot avait parcouru l’espace pendant 10 ans avant d’arriver à destination ! Même si ce dernier, qui a échoué dans un cratère trop sombre pour utiliser ses panneaux solaires, a épuisé sa réserve énergétique en quelques heures. Qu’à cela ne tienne : les données de Philae pourraient être récupérées et les scientifiques espèrent sa résurrection en 2015, alors que la comète s’approchera du Soleil. De plus, en orbitant à parfois moins de 10 km de la surface glacée de la comète, Rosetta aussi enverra de précieuses informations à la Terre. La mission doit nous renseigner sur les origines de notre système solaire… Rien de moins ! L’année 2015 s’annonce excitante pour d’autres raisons également pour les passionnés de l’espace. À compter de mars prochain, deux astronautes amorceront un séjour d’un an à bord de la Station spatiale internationale — une première. Le robot Curiosity continuera à arpenter la surface martienne. La résolution pour 2015 d’Ellen Stofan, scientifique en chef à la NASA ? S’approcher de l’objectif visant à envoyer une mission habitée sur la planète rouge d’ici 2030, rapporte Nature en entrevue. Environnement Elles ont marqué 2014 et revêtiront une importance capitale en 2015 : les négociations en vue d’un accord sur la lutte contre les changements climatiques s’accélèrent, mais aboutiront-elles ? Le sommet de Paris, sous l’égide de l’ONU, aura lieu en décembre 2015. À Lima, en décembre dernier, 195 États ont convenu de présenter leurs propositions d’ici mars prochain. Ils doivent présenter un plan assez ambitieux pour limiter le réchauffement planétaire moyen à 2 degrés

Celsius, ce qui requiert une réduction mondiale des émissions de GES de 40 à 70 % d’ici 2050. Selon l’Agence océanographique et atmosphérique des États-Unis (NOAA), l’année 2014 devrait être la plus chaude jamais enregistrée depuis que des données sont compilées. Médecine Avec 18 000 malades et près de 7000 morts, 2014 aura été l’année de la pire épidémie d’Ebola dans l’histoire. Le magazine Science en fait son « échec » scientifique de l’année. Après un premier cas déclaré dans le village guinéen de Meliandou en décembre 2013, les autorités de santé publique ont pris plus de trois mois avant de comprendre qu’une épidémie était en cours. Le 31 mars, Médecins sans frontières déclarait que le monde affrontait une épidémie sans précédent. La communauté internationale a aussi été lente à réagir, ne mettant réellement le pied sur l’accélérateur que cet automne, alors que le virus pénétrait avec fracas dans des pays occidentaux. La Guinée, le Liberia et la Sierra Leone sont toujours sévèrement touchés. Le virus sera-t-il vaincu en 2015 ?, demande la revue Nature. « Un usage accru des mesures de santé publique réputées efficaces, comme la détection rapide et l’isolement des malades, sera nécessaire », avertit le média scientifique. Les résultats des essais cliniques de plusieurs vaccins expérimentaux devraient nous arriver d’ici juin. Un traitement à base d’anticorps de personnes ayant survécu au virus est également à l’essai et pourrait être déployé rapidement s’il s’avérait concluant. La publication médicale The Lancet fait aussi de 2014 l’année où la résistance aux antibiotiques a enfin été prise un peu plus au sérieux. D’ici 2050, cette plaie pourrait faire 300 millions de morts, avertissait en décembre le rapport intitulé Review on Antimicrobial Resistance. La Grande-Bretagne a annoncé un vaste partenariat scientifique pour contrer le phénomène, alors que le président américain, Barack Obama, a lancé une stratégie nationale ainsi qu’un concours pour le développement de tests diagnostiques rapides visant à détecter les infections causées par des bactéries résistantes. « La menace est encore plus grande que celle posée par Ebola », a

averti Richard Smith, de la London School of Hygiene and Tropical Medecine, à Londres, en entrevue avec Scientific American. Physique Il dort depuis deux ans. Mais, en mars 2015, le Grand Collisionneur d’hadrons (LHC) devrait reprendre, enfin, du service. Il y a quelques semaines, le Conseil du CERN a annoncé que le plus puissant accélérateur de particules au monde, situé à Genève, en Suisse, était presque prêt à reprendre sa mission principale : repousser les frontières de la physique. La température de l’accélérateur sera abaissée à -271,3 degrés Celsius, un mercure encore plus froid que dans les profondeurs de l’espace. Cette remise en marche doit donner le coup d’envoi à une période d’exploitation de trois ans pendant laquelle le LHC fonctionnera à une énergie près de deux fois supérieure à celle qui prévalait lors des expériences précédentes. « C’est pratiquement une nouvelle machine », de s’enthousiasmer le directeur des accélérateurs et de la technologie du CERN, Frédérick Bordy. Après avoir détecté la présence du mystérieux boson de Higgs lors de sa période d’exploitation 20102012, que nous réserve ce LHC revampé ? Ce n’est rien de moins que le modèle standard de la physique qui risque d’être mis en doute si l’accélérateur ne détecte pas les particules élémentaires sur lesquelles la théorie repose.

Attention, on vous écoute!

Les télévisions intelligentes de Samsung accusées d'écouter leurs utilisateurs Le mode d'emploi des appareils conseille aux téléspectateurs de ne pas discuter «de choses personnelles ou sensibles» devant leur écran afin d'éviter leur enregistrement. Samsung en a trop dit. Jeudi, des internautes sur la plateforme Reddit s'inquiétaient du contenu des conditions d'utilisation des télévisions intelligentes produites par l'entreprise sudcoréenne. Dans un passage consacré à la reconnaissance vocale, utilisée pour contrôler l'appareil, Samsung conseille à ses utilisateurs de ne pas parler de choses trop intimes devant leur écran. «Certaines de vos commandes peuvent être transmises à un service tierce afin de convertir une parole en texte», peut-

on lire sur le site anglais de l'entreprise. «Si vous discutez d'informations personnelles ou sensibles, elles pourront être enregistrées et transmises grâce à la reconnaissance vocale.» En France, le site de Samsung ne livre pas autant de détails. Il précise néanmoins que «certaines fonctionnalités [de la télévision connectée] peuvent ne pas être disponibles sans un consentement exprès à la collecte et à l'utilisation des données personnelles.»

sées par le service de reconnaissance vocale. «Les seules informations qui sont analysées consistent en des ordres relatifs à la télévision ou des mots clés de recherche.» D'après Samsung, les utilisateurs peuvent désactiver l'option en question et choisir de déconnecter leur téléviseur d'Internet s'ils le souhaitent. D'autres données seront néanmoins toujours collectées et analysées, comme les recherches effectuées à l'aide du clavier.

Contacté par le site Tom's Guide, Samsung a voulu couper court aux craintes d'espionnage. «Nous prenons la vie privée de nos consommateurs très au sérieux», a affirmé l'entreprise, qui précise chiffrer les données utili-

LG accusé d'espionner ses clients Samsung a répondu rapidement pour éviter la polémique. Il n'est pas le premier constructeur à devoir répondre à des accusations d'espionnage. En novembre 2013, un blogueur anglais

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avait accusé LG d'espionner ses utilisateurs de télévisions connectées. D'après lui, son appareil enregistrait à son insu sa consommation de vidéos et de programmes télévisées afin de lui proposer des publicités ciblées. Face aux critiques, LG avait finalement autorisé la désactivation de cette collecte de données. Le même blogueur a néanmoins de nouveau attaqué la marque en mai 2014. Il l'accusait cette fois-ci de l'empêcher d'accéder aux fonctionnalités connectées de sa télévision, comme Skype, s'il n'en acceptait pas ses nouvelles conditions d'utilisation, qui prévoyaient justement la collecte de données personnelles. Lefigaro.fr


Cultures

Programme de mentorat du MAI

Des centaines d’artistes soutenus en 10 ans

En 2005, le programme de mentorat du MAI (Montréal, arts interculturels) était lancé grâce à la signature de l’Entente sur le développement culturel de Montréal réalisé avec le Ministère de la Culture et des Communications et la Ville de Montréal. Dix ans plus tard, le MAI commémore une décennie de leadership dans la prestation de services de mentorat pour les artistes de la diversité dans leur cheminement de carrière. Au fil des ans, des centaines d’artistes de toutes générations, de toutes disciplines ont bénéficié de ce programme qui demeure à ce jour unique et inégalé au Canada au plan de la portée, de l’accessibilité et des services offerts. Un service personnalisé qui permet à ces artistes de déterminer leur propre voie, leur propre plan d’action. Le programme a donc fourni une occasion incroyable pour le développement de leurs compétences professionnelles et pour leur croissance artistique. Ce programme a permis également à des artistes établis d’endosser le rôle de mentor et de partager leur expertise et leur perspicacité. Un «agent facilitateur» Ils viennent des quatre coins du monde, de La Havane, de Jérusalem, de Mexico ou de Kinshasa. Elles sont originaires du Caire, de Damas, de Port-au-Prince ou proviennent des communautés autochtones. Artiste irakien, ou performeuse japonaise pour un groupe de rock, interprète et chorégraphe, comédien-conteur, artiste visuel ou socialement

engagé qui s’établissent dans la métropole la tête pleine d’idées, des projets prometteurs et du talent à revendre. Tous et toutes se distinguent pour la pertinence de leur cheminement artistique ou encore pour la richesse de leur démarche interculturelle — des artistes émergents, à mi-carrière, en provenance des autres provinces et issus de l’immigration.

Artistes émergents ou notoires, mentors et mentorés Bon nombre d’artistes ayant bénéficié d’un mentorat du MAI connaissent aujourd’hui une notoriété internationale. De même que plusieurs artistes mentorés ont eu la chance de profiter d’un encadrement d’un artiste réputé, mentionnons notamment les Karen Tam, Manuel Mathieu, Nadia Myre, Lara Kramer, Dana Michel, Sasha Kleinplatz, Roger Sinha, Mélanie Demers, Jeremy Taylor, Marie Brassard, Tomomi Morimoto, David Pressault, Yann Perreau, Queen KA, Geeta, Martin Rodriguez, Ismaël Mouaraki, Lynne Cooper, Mohsen El Gharbi, Ally Ntumba, Akua Carson, Fabrice Koffy, Meena Murugenson, Daina Asbee, et Mireille Tawfik à titre de mentors ou d’artistes mentorés. La qualité du mentorat dû à l’expertise sans pareille des artistes professionnels qui ont jalonné le parcours de nos artistes accompagnés a été tout simplement extraordinaire. À vrai dire, il manquerait de qualificatifs pour décrire chaque collaboration : passionnée,

dévouée et enthousiaste. Le MAI est assurément redevable pour leur précieuse contribution à son programme d’accompagnement.

Nouveauté 2015 : « L’autre relève » En 2014, le Programme d’accompagnement - créativité et développement de carrière a mis l’accent sur les artistes âgés de 55 ans et plus. L’objectif de cette initiative est d’encourager la production d’artistes qui, malgré ce que l’on suppose souvent, ne connaissent pas le succès escompté et ont besoin de soutien comme n’importe quel autre artiste de la relève. À une époque où la population est vieillissante et où le monde de l’art contemporain est sans cesse à la recherche de nouveauté et de jeunesse, non seulement le soutien aux artistes plus âgés est inexistant, mais aucune politique et aucun programme n’a même été envisagé à ce chapitre. Fruit d’un partenariat entre le Conseil des arts de Montréal (CAM) et le MAI, le Programme d’accompagnement a obtenu une bonification destinée aux chorégraphes de la diversité. À l’occasion de son accompagnement, un chorégraphe pourra désormais profiter d’une résidence de création dans les studios du CAM, d’une rémunération d’un conseiller artistique et d’une bourse à la production. De plus, l’œuvre

Forum montréalais la Citoyenneté Culturelle des Jeunes

Pour que tous les jeunes montréalais : • aient accès aux arts et à la culture; • participent activement aux arts et à la culture; • acquièrent une culture artistique. Les inscriptions sont ouvertes. Détails : culturemontreal.ca.

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créée sera intégrée dans la programmation du MAI. La lauréate à ce nouveau programme est Andréa de Keijzer pour son projet intitulé Our Last Picture. 22 créateurs au menu 2014-2015 Pour cette saison, 22 brillants créateurs montréalais rejoignent la cohorte d’artistes du Programme d’accompagnement — créativité et développement de carrière : Beatriz Alejandra, Leo Argüello, Mireya Bayancela, Fodé Bamba Camara, Gabriel Dharmoo, Andréa de Keijzer, Entr'Âmes, Stanley Février, Ila Firouzabadi, Geeta, Dima Karout, Nathalie Lemoine, Victoria VIcVersa Mackenzie, Mafane, Ralph Auguste Maingrette, Graziella Malagoni, Anna J. McIntyre, Payam Mofidi, Christine Rodriguez, Nathalie Sansig, Naghmeh Sharifi, et Jacqueline van de Geer. Renseignements Programme d’accompagnement - créativité et développement de carrière : m-a-i. qc.ca


Cultures

Vue sur la Relève a 20 ans

… un anniversaire qui sera célébré en grand du 7 au 21 avril 2015

S’il existe un festival qui vieillit bien, c’est sans contredit Vue sur la Relève qui célébrera son 20e anniversaire du 7 au 21 avril 2015 au Lion d’Or, au Théâtre Plaza, à la Cinquième Salle, au Gesù et à la Sala Rossa. Et pour souligner cet événement, il a choisi cette année pour porte-paroles Ève Landry et … Marc-André Coallier qui fut dans ce rôle déjà en 1996 pour la toute première édition et auquel succéderont, au fil des ans Geneviève Brouillette, Jean-Louis Millette, Normand Chouinard, Janine Sutto, Monique Mercure, Jean-Pierre Perreault, Rémy Girard, Gildor Roy, Luck Mervil, Thomàs Jensen, Valérie Blais, Isabelle Blais, Évelyne de la Chenelière, Alex Nevsky et Pascale Bussières. Tous ces artistes ont porté fièrement l’étendard du Festival pour l’amener là où il est aujourd’hui.

Une campagne de socio financement Mûr, affirmé et bien ancré dans le paysage culturel francophone du Québec, le Festival reste à l’image de ses artistes : jeune, passionné, fougueux, amoureux des arts et animé d’une énergie revitalisante. Il vient de lancer sa première campagne de socio financement pour développer certaines activités qui viendront en aide aux artistes de la programmation. Une 20e édition distinctive La sélection des spectacles qui constitueront la 20e édition du Festival Vue sur la Relève s’est terminée en décembre 2014. En tout, 44 spectacles seront présentés entre le 7 et le 18 avril 2015, dont 15 spectacles en danse, 7 en théâtre, 1 en cirque, 1 en conte, 17 en chanson et musique instrumentale et 3 spectacles multidisciplinaires. La programmation officielle et toutes les

activités entourant le 20e anniversaire du Festival seront dévoilées le 10 mars 2015.

Porté depuis 1996 par Créations Etc…, le Festival Vue sur la Relève constitue un tremplin inestimable pour les jeunes créateurs professionnels âgés de moins de 35 ans provenant du Québec, de la francophonie canadienne et internationale. Le Festival propose une programmation dans toutes les disciplines des arts vivants, constituée des premiers spectacles d’artistes en début de carrière. Vue sur la Relève s’adresse au grand public, principalement celui des 25-35 ans. Il défend et soutient d’abord et avant tout la jeune création. Vue sur la Relève n’est pas un concours. Il n’y a aucun gagnant. C’est un événement de diffusion qui s’inscrit dans une perspective de faire connaître au public et aux professionnels du milieu du spectacle les jeunes créateurs professionnels.

Luck Mervil

Au fil des ans… Plusieurs artistes ont bénéficié du Festival à leurs débuts. Qu’il suffise de mentionner - En chanson et musique : Daniel Boucher, Yann Perreau, Ève Cournoyer, Martin Léon, Vincent Vallières, Pierre Lapointe, Amélie Veille, DobaCaracol (Carole Facal et Doriane Fabreg), Tomás Jensen, La Volée d’Castors, Mes Aïeux, Jessica Vigneault, Stéphane Côté, Misteur Valaire, Orange Orange, Francis d’Octobre, Damien Robitaille, Karkwa, La Patère Rose (Fanny Bloom), Alex Nevsky, Lisa LeBlanc, Klô Pelgag, Sarah Toussaint-Léveillé; - En musique : Frédéric Alarie, Karine Chapdelaine, le Trio Jérôme

Pierre Lapointe Beaulieu, Rachel Therrien, l’Ensemble TrioSphère; en danse : Emmanuel Jouthe, Rubberbandance Group, Estelle Clareton, Les Sœurs Schmutt, Pierre Lecours, Manon Oligny, Mélanie Demers, Virginie Brunelle, Andrew Turner, Marie Béland, Manuel Roque; -

de la Chenelière, Stéphane E. Roy, Fred Pellerin, Fabien Cloutier, Simon Boulerice, Justin Laramée (Théâtre Qui va là), le Théâtre Chaliwaté, Nuages en pantalon et tant d’autres. Source : Créations Etc…

En théâtre et en conte : Évelyne

Appel à candidatures

4e édition de l’Université d’été sur la francophonie des Amériques

La période des candidatures pour la participation à la 4e édition de l’Université d’été sur la francophonie des Amériques, présentée en collaboration avec l'Université d'Ottawa, en Ontario, est ouverte. Cette formation de haut niveau, d’une durée de sept (7) jours, regrou-

pera 40 participants provenant des quatre coins du continent. Sous le thème « l'Économie des échanges : espace de rencontre et de développement », la programmation pluridisciplinaire sera constituée de conférences, d'ateliers et de visites de terrain qui permettront de poser un regard renouvelé sur les multiples dimen-

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sions de la francophonie des Amériques. Elle aura lieu du du 13 au 19 juin 2015 à Ottawa (Ontario)

La date limite de dépôt est fixée au 15 février 2015 à 23h59 (heure de l'Est). Les étudiants/professionnels intéres-

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sés doivent se rendre sur le site Internet du Centre et suivre les procédures. www.francophoniedesameriques. com/universitedete


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Éducation

Maintien des bâtiments scolaires

Québec investit…

pour faire de l’école un milieu sain et sécuritaire des Érables

- Saint-Bernardin - Sainte-Lucie - Saint-Mathieu - Saint-Noël-Chabanel, pavillon des Bâtisseurs et pavillon des Découvreurs -

David Heurtel

Le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et député de Viau, M. David Heurtel, a annoncé le 5 février 2015, au nom du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, M. Yves Bolduc, qu’une aide financière de 9 510 000 $ permettra de réaliser d’importantes rénovations dans 17 établissements d’enseignement de deux commissions scolaires de la circonscription de Viau.

- Léonard-De Vinci, pavillon préscolaire et 1er cycle et pavillon 2e et 3e cycles - Louis-Joseph-Papineau

Les divers travaux envisagés sont : Installation de dispositifs antirefoulement, mise aux normes de moyens d’issue, remplacement de fenêtres, rénovation de salles de toilettes, réfection de finis intérieurs, réfection de murs extérieurs, remplacement de système d’intercommunication et d’alarme incendie, réfection de systèmes de chauffage et de ventilation, réfection de murs de fondation, remplacement d’entrée d’eau, réfection de vide sanitaire, remplacement du système d’alarme anti-intrusion et d’alarme incendie, réfection de système électrique. Créer un milieu de vie sain et sécuritaire

- Marie-Rivier, pavillon Legendre et pavillon Louvain - Montcalm -

Complexe John F. Kennedy

Saint-Barthélémy, pavillon

« L’avenir du Québec se bâtit tous les jours dans nos écoles de St-Michel. Nous avons la responsabilité d’en faire des milieux de vie sains et sécuritaires non seulement

Ce soutien financier sera réparti comme suit : - 9 079 000 $ à la Commission scolaire de Montréal - 431 000 $ à la Commission scolaire English-Montréal Établissement et travaux planifiés Le programme concerne pratiquement l’ensemble de établissement scolaires de la circonscription de Viau, qui englobe notamment le district de Saint Michel. Ces établissements sont les suivants : - Bienville Installation de dispositifs antirefoulement - Centre Gabrielle-Roy Installation de dispositifs antirefoulement - Joseph-François-Perrault et annexe Joseph-François-Perrault

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pour les élèves, mais également pour tout le personnel qui les accompagne dans leurs apprentissages, a déclaré le ministre Heurtel. Cette annonce reflète la préoccupation du gouvernement à cet égard.» 394,6 millions de dollars disponibles Pour l’année 2014-2015, sur l’ensemble du Québec, c’est une enveloppe de 394,6 millions de dollars qui est disponible pour les projets s’inscrivant dans le cadre de la mesure Maintien des bâtiments. Divers travaux, tels que la réfection de toitures, la mise aux normes de bâtiments, le remplacement de portes et de fenêtres, l’amélioration de systèmes de chauffage et la rénovation d’installations sanitaires, pourront ainsi être réalisés dans l’ensemble des commissions scolaires du Québec. Le tout entre dans «une démarche structurée qui permet à l’État de se recentrer sur ses missions premières et de dégager une marge de manœuvre pour mieux investir. Les investissements que nous réalisons dans les infrastructures scolaires reflètent le souci de rigueur qui nous anime », a déclaré le ministre Bolduc au sujet de cette démarche.


Sports

Ski alpin

Les frères Lamhamedi trois fois sur le podium dans le circuit universitaire de la FIS

Les jeunes skieurs maroco-canadiens, Adam (19 ans) et Sami Lamhamedi (17 ans), se sont brillamment illustrés lors de deux compétitions de slalom, samedi et dimanche à Québec, en remportant trois médailles (1 en or, 1 en argent et 1 en bronze). Ces deux compétitions, qui se sont déroulées au centre de ski "Owl’s Head", situé à 300 kilomètres de la capitale québécoise, s’inscrivent dans le cadre du circuit universitaire d’Amérique du Nord de la Fédération internationale de ski alpin (FIS).

Lors de la première journée de compétition, Sami Lamhamedi a remporté une médaille de bronze dans la catégorie des seniors alors que son frère Adam est sorti à la fin du tracé de la première manche du slalom. Au cours du 2ème slalom disputé dimanche, les deux jeunes skieurs Sami et Adam ont réalisé un doublé marocain historique, en remportant respectivement les médailles d’or et d’argent dans la catégorie des seniors. Sami Lamhamedi a remporté la 1ère manche en 50sec 73/100è, et réalisé le 2ème meilleur temps de la 2ème manche (49sec 27/100è), soit un chrono cumulatif de 1min 40sec. Quant à Adam, il a enregistré le 3ème meilleur temps de la 1ère manche (51 sec 29/100è) et s'est imposé dans la 2ème manche en 49 sec 11/100è, pour un chrono de 1min 40sec 40/100è, soit 40 centièmes de retard au final sur Sami. Le Canadien Gabriel Lafontaine a complété le podium et décroché la troisième place avec un chrono final

de 1min 41sec 15/100è.

50 adversaires de haut niveau Les deux jeunes skieurs maroco-canadiens se sont imposés grâce à leurs habiletés techniques exceptionnelles en slalom devant 50 skieurs représentant le Canada, les États-Unis, la Grande Bretagne et la Suède. Lors de ces deux compétitions, qui se sont déroulées à des températures glaciales variant entre -25 C et -32 C, Sami Lamhamedi a également amélioré ses points FIS de slalom de façon exceptionnelle en obtenant 32,02 points FIS (le champion du monde à zéro point FIS). Quant à Adam, il a actuellement 27,32 points FIS en slalom et il Adam et Sami Lamhamedi est classé 2ème meilleur skieur parmi les skieurs de haut niveau En effet, durant la période au Canada appartenant à sa catégo2011-février 2015, Adam et Sami rie d'âge (U-21). ont respectivement raflé 38 et 33 médailles, soit un total de 71 podiSur le circuit de la FIS, chaque athums et également décroché plusieurs lète commence sa carrière de skieur distinctions honorifiques et titres avec 999,99 points FIS et il reste au prestigieux en Amérique du Nord. skieur de baisser ses points FIS, avec le temps, selon ses performanc- Champion olympique et médaillé es et les efforts consentis. d'or des JO d'hiver de la Jeunesse Contactés par la MAP, les jeunes (Innsbruck, Autriche en 2012), skieurs Adam et Sami se sont dits Adam Lamhamedi a été décoré par "extrêmement heureux" de le Roi Mohammed VI, lors de la fête représenter honorablement le Maroc du Trône en 2012, du Ouissam de la ainsi que de leurs performances récompense nationale (Al-Moukafaâ même s'il reste beaucoup de travail al-wataniya) de l'ordre d'officier. à faire. En juin 2014, il a été couronné par Les deux frères Lamhamedi se disle plus grand Musée Olympique de tinguent par leurs palmarès sportifs la Fédération Internationale de Ski et leurs distinctions honorifiques au monde pour son exploit histoexceptionnels. rique aux JOJ d'Innsbruck, tandis que son frère Sami était sacré vice-

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champion junior du circuit de la Super Série Sports Experts 2014 en ski alpin en Amérique du nord, athlète de l'année 2014 du programme sports-études de "Cardinal-Roy" qui regroupe les sportifs de haut niveau inscrits dans plus de 30 programmes sports-études. Pour l'année 2014-2015, en raison de leurs excellents résultats sportifs, les deux jeunes skieurs ont été sélectionnés et ont rejoint le programme de sport d'excellence de l'Université Laval Rouge et Or de Ski Alpin depuis le début de la saison de ski 2014-15, soit le 1e juillet 2014. Ils sont également inscrits au programme de l'Alliance Sports-Etudes de haut niveau de l'enseignement supérieur (Québec, Canada).


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Société

Miss Afrique Montréal 2014

Shanaz : une couronne et des projets

C’est la candidate algérienne Shanaz Abdellaoui qui a décroché le titre de Miss Afrique Montréal lors de la cinquième édition du concours qui s’est tenu au théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, le 7 février 2015, à Montréal. Émue aux larmes lors de la remise de la couronne, la jeune femme s’était présentée au concours avec sa soeur Lynda pour porter haut les couleurs de l’Algérie.

La candidate guinéenne, Raby, s’est quant à elle placée à la seconde place, remportant l’écharpe de la première dauphine. L’année dernière c’est Ary Sibidé, l’une de ses compatriotes, qui avait remporté la couronne de Miss Afrique Montréal. À la troisième place, une situation inédite s’est produite. Deux candidates se sont classées ex-aequo à savoir la Rwandaise Naïma et la Malgache Mirana. Pour sa première participation au concours, Madagascar a réussi à décrocher une

place sur le podium.

Malgré un petit accident vestimentaire à quelques minutes de l’annonce des résultats, la candidate de la grande île de l’océan Indien a néanmoins gardé le sourire. Une Afrique unie Pas moins de douze pays du continent africain étaient représentés lors de la compétition. «Une Afrique unie», «des femmes fortes et indépendantes»; tels étaient les leitmotivs de la majorité des 18 aspirantes à la couronne de Miss Afrique Montréal qui avait pour thème cette année «l’Afro-futurisme». Musique, danses, numéros humoristiques… Les candidates ont fait appel à leur créativité et à leur talent lors de la soirée dans l’espoir de décrocher le titre. Le sketch de la candidate guinéenne dénonçant l’intolérance a enthousiasmé le public (elle a même eu droit à une «standing ovation»).

«Voyons nos voisins africains comme des frères et non comme des ennemis», avait-elle clamé en conclusion, avant de recevoir une salve d’applaudissements. C’était très certainement l’un des moments forts de la soirée.

Shanaz Abdellaoui. Credit Photo- Manoucheka LaCherie

La gagnante du concours, Shanaz Abdellaoui, grande amatrice de soccer, a quant à elle charmé le public et le jury grâce à un sketch dans lequel elle présentait un match de la «Dream Team» africaine qui comptait dans ses rangs Mandela, Senghor, Sankara, Lumumba, Sankara et d’autres grands hommes qui ont forgé l’histoire du continent.

titre, Ary Sibidé, la Miss Afrique Montréal de 2014, a souligné que ce concours est une aventure qui lui a permis de mettre sur pied un bon nombre de projets. Gageons que 2015 sera de très bon augure pour la lauréate de cette année. Souhaitons-lui bonne chance! Source: Touki Montréal

Questionnée avant de remettre son

Rencontre Interculturelle des Familles de l’Estrie Prochaine CauseRIFE : «Honneur, déshonneur, fierté : des sens multiples et différents» La prochaine causerie organisée par les Rencontres Interculturelles de l’Estrie (RIFE) aura lieu le l21 février 2015 à 14:00h au Parc Jacques-Cartier (Salle 103 de l'édifice Armand-Nadeau, 220 Rue Marchant, Sherbrooke QC, J1J 3V2). Elle aura pour sujet les questions d’honneur, de déshonneur, de fierté , qui seront débattues en fonctions des expériences, milieux, traditions familiales, générations, parcours, appartenances communautaires, cul-

tures, religion et convictions des participants. Cette CauseRIFE est organisée en partenariat avec le comité femmes de la Fédération des communautés culturelles de l’Estrie et le Service d’Aide aux Néo-Canadiens. Les CauseRIFEs sont des rencontres conviviales et intergénérationnelles de dialogue, d’échange, d’information et de partage sur des sujets qui intéressent les familles de l’Estrie quelle que soit leur origine mais aussi les professionnels et intervenants qui y travaillent.

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Un comité des membres du Conseil d’Administration du RIFE organise chaque rencontre et apporte des informations, des questions et des activités qui ouvrent sur un dialogue constructif et intéressant pour toutes et tous. Afin de préparer la rencontre, les personnes intéressées par le thème, sont invitées à écrire un court texte (un paragraphe) disant ce qui fait honneur ou déshonneur ou encore citant une anecdote. Ces textes seront lus de

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façon anonyme et enrichiront la discussion avec les participants. Ils devront être envoyés à Caroline Duteau ( courriel : Caroline.Duteau@USherbrooke. ca), membre du CA du RIFE et du comité de préparation. RIFE invite toutes et tous les lectrices et lecteurs, de différentes générations, origines, religions à participer à cette rencontre d’échange et à faire circuler cette information et cette invitation. L’entrée est gratuite.


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Voyages

Où vont les bagages perdus ?

Le bâtiment ressemble à n'importe quel édifice public américain. À l'entrée, arbustes et drapeaux font office de décorations, face au parking où une centaine de véhicules peuvent se garer. Pourtant, les murs de pierres grises cachent un lieu unique au monde. Un lieu où il est possible, entre autres, d'acheter une guitare, un fauteuil roulant, des vêtements ou encore une réplique d'armure du Moyen Âge. Bienvenue au «Unclaimed baggage Center»( le centre des bagages non réclamés). Située dans la petite ville de Scottsboro, au nord de l'Alabama (États-Unis), cette entreprise familiale rachète, depuis plus de 35 ans, les bagages perdus par les passagers auprès des compagnies aériennes. Mais, loin d'être une usine de recyclage pour valises orphelines, c'est avant tout un centre commercial de 4600 m². Son concept: vous ne savez jamais ce que vous trouverez.

7000 objets par jour Cela dépend des valises récupérées. Plus de 7000 nouveaux objets sont, chaque jour, acheminés et triés dans une pièce réservée, au point que le centre est devenu la plus grande laverie de l'État avec presque 20.000 vêtements nettoyés chaque jour. La majeure partie finit dans les rayons du magasin et le reste est détruit ou distribué à des associations partenaires. Achetés une bouchée de pain, ces objets sont ensuite mis en vente à des prix entre 20 et 80% inférieurs à ceux du marché. Une offre attractive pour les chercheurs de trésors et les curieux de passage, à la recherche de la bonne affaire. Et ces derniers sont nombreux semble-t-il, puisque le centre est aujourd'hui une des principales attractions touristiques de l'Alabama, avec presque un million de visiteurs par an. Une caméra de la Nasa Parmi les 1% de bagages qui restent orphelins, les trouvailles sont nombreuses. Comme ce système de guid-

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age de missiles avec sa petite plaque préventive: «À transporter avec la plus extrême vigilance. Je vaux mon poids en or». Retrouvé par un des salariés, il a très vite été retourné à son propriétaire distrait: l'armée américaine! De même, une caméra de la Nasa, destinée à équiper un satellite, a été perdue dans un aéroport et envoyée par erreur au centre. L'agence spatiale a pu également récupérer sans dommage son appareil. Dans la liste des objets insolites, les cendres d'une personne décédée ont aussi été retrouvées dans un bagage. Elles n'ont pas été réclamées, ni mises en vente. Une affaire de famille Les origines de cette entreprise remontent aux années 70. Doyle Owens, un commerçant dans l'âme, emprunte 300 dollars à la banque et un pickup pour vendre le premier chargement de valises perdues, racheté à un transporteur de la région. Le succès est immédiat. Conforté dans son projet, il étend ses connexions avec des compagnies aéri-

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ennes, trop heureuses de se débarrasser de ces encombrants objets. Avec l'aide de sa femme, Sue, et de ses deux enfants, l'entreprise va continuer à croître pendant des années et ouvrir son approvisionnement à d'autres sociétés de transports comme le train ou le bus. Après la mort de Doyle Owens, ses enfants ont repris le flambeau avec toujours autant de succès. Pour s'y rendre Unclaimed baggage center: 509 West Willow Street, Scottsboro, Alabama, États-Unis. Tel: +1 256 259 1525 www.unclaimedbaggage.com Ouverture tous les jours de l’année, du lundi au vendredi de 9h à 18h et le samedi de 8h à 19h. Fermé le dimanche, pour Thanksgiving et le 25 décembre. Source : lefigaro.fr


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