Revue de presse expo Zucca (Paris)

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L'Occupation revisitée

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Polémique en couleurs

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Paris sous l'Occupation, exposition polémique

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La photo, la propagande et l'histoire

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La mairie de Paris rectifie de nouveau le tir sur l'exposition controversée...

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« Des » Parisiens sous l'Occupation.

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Expo sur Paris sous l'Occupation: Bockel critique un "regard biaisé"

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Exposition photo controversée: la mairie rectifie de nouveau le tir (PAPIER GENERAL)

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Davantage d'information pour l'exposition "Des Parisiens sous l'Occupation"

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Comment a échoué une exposition critique des photos de Paris occupé

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Révélations sur l'exposition " Les Parisiens sous l'Occupation "

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l'histoire; Malaise autour de l'exposition «Les Parisiens sous l'Occupation»

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photographie Paris au temps heureux de l'Occupation...

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Paris occupé, l’expo qui fait scandale

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Polémique;Delanoë favorable au maintien de l’exposition des clichés d’André Zucca.

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L'essentiel

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Non, l'Occupation n'était pas jolie.

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Polémique - Delanoë maintient l'expo scandale

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Delanoë veut clore la polémique sur « Les Parisiens sous l'Occupation »

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Une propagande qui ne dit pas son nom

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La mairie de Paris très préoccupée

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L'exposition qui embarrasse la mairie de Paris

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POLÉMIQUE La mairie de Paris stoppe l'affichage d'une exposition ...

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POLÉMIQUE. Vous ne verrez plus cette affiche

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Les derniers secrets de l'Occupation; Les derniers secrets de l'Occupation

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Des photographies de propagande nazie provoquent un malaise

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Paris très occupé

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Un avertissement pour arrondir les angles

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L’ambiguïté des images de Paris sous l’Occupation

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La boite à pixels

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Les Parisiens sous l'Occupation

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L'Occupation revisitée

L'Occupation revisitée Françoise Denoyelle Paris le 7 avril 2008 1,107 mots 3 mai 2008 L'Humanité 8 Français Copyright 2008 l'Humanité All Rights Reserved Dans le numéro 47 des Lettres françaises en date du 5 avril 2008, Clémentine Hougue conclut son article sur l'exposition de Zucca par : « "Les Parisiens sous l'Occupation" représente tout autant un voyage dans le temps qu'une invitation à penser le rapport que nous entretenons, individuellement et collectivement à notre histoire. » Il est navrant de lire une telle conclusion dans la publication fondée entre autres par Jacques Decour qui fut fusillé par les nazis. Une exposition de photographie est un dispositif conçu par un commissaire pour produire un discours, répondre ou tenter de répondre à une problématique, particulièrement lorsqu'elle est liée à l'histoire. Jean Baronnet, commissaire de l'exposition « Les Parisiens sous l'Occupation », nous pose-t-il la bonne question ? Son introduction dans le catalogue nous conduit à penser qu'il s'agit de présenter les photos d'un « promeneur-conteur ». Ainsi, au fil des quartiers, la scénographie, les panneaux muraux et les cartels (minimalistes) invitent le visiteur à ne retrouver que cette « déambulation créative », n'est-ce que cela ? Clémentine Hougue se laisse embarquer dans ce sillage et trouve que « l'usage de la couleur et le regard porté sur cette période sont agréablement déroutants ». En précisant que ces photos n'ont pas été publiées dans Signal, journal de propagande nazie auquel Zucca travailla comme correspondant français exclusif, le commissaire souligne qu'il ne faut pas les regarder comme des photos de propagande mais simplement comme l'expression esthétisante d'un photographe, individualiste, habile technicien qui a su utiliser cette pellicule Agfacolor peu sensible (16 ASA) et qui n'a souhaité faire entendre que sa « petite musique intérieure » en figeant le Paris qu'il a toujours aimé. Ce que la critique des Lettres françaises traduit par « La position idéologique d'André Zucca, dont le regard ne laisse transparaître aucune germanophobie, est certes ambiguë. » Pourtant, force est de constater qu'une grande partie de ces 270 photos font l'apologie de la propagande nazie sans aucune ambiguïté : - les panneaux faisant la publicité de l'exposition « Le bolchevisme contre l'Europe » présentée salle Wagram (angle de la rue de Tilsit et des Champs-Élysées en 1942...) - le cinéma allemand dont on vante la diffusion (cinéma Normandie, Le Président Kruge ; le cinéma Cameo, boulevard des Italiens, Faux Coupables ; affiche de la Ville dorée, boulevard de Clichy...) - les affiches de propagande, contre les bombardements alliés (bombardement de Rouen par les Anglais), contre le bolchevisme (au centre, affiche de propagande, Champs-Élysées), pour encourager le travail en Allemagne (publicité incitant à travailler en Allemagne ; au coin du boulevard des Italiens et de la rue Favart, office de placement pour l'Allemagne)... Signal présent dans le décor quotidien : - les défilés de l'armée allemande (relève de la garde, 1941 ; dimanche 2 juillet 1944, sur les Champs-Élysées 1942 et 1944)... De plus, l'accumulation de certaines photos vidées de toute présence allemande et de tout signe de l'Occupation (place de la Concorde et rue Royale, Saint-Germain-des-Prés, jardin du Luxembourg, Paris vu du pavillon de Flore, gare de Lyon, foire du Trône à la Nation...) nous renvoie étrangement aux rues vides des deux documentaires de propagande produits par La Continental, maison de production allemande installée sur les Champs-Élysées, De l'Étoile à la place Pigalle (de Rudolf Hornecker, 1941), Paris sur Seine (Robert Le Febvre, 1941). D'une manière générale, l'atmosphère qui ressort de cette exposition, le Paris des jolies femmes, nous rappelle les photos de Walter Dreizner, soldat allemand en garnison à Paris durant cette époque. Mais les explications ne viennent pas resituer les conditions dans lesquelles elles ont été réalisées.

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Rien de précis n'est dit sur le travail de Zucca pendant la guerre. Jean Baronnet justifie l'originalité de cette exposition par le caractère exceptionnel d'une vision en couleurs de Paris sous l'Occupation rendue possible grâce à la participation du photographe au magazine Signal. Heureux André Zucca qui, au moment où tous les autres photographes se plaignaient de la pénurie constante de pellicule, disposait à volonté de pellicules couleurs pour ses travaux personnels ! La consultation des archives nous apprend qu'à la Libération il déclare avoir reçu 16 000 francs par mois de salaire (Jean Mamy, comme rédacteur libre au Pilori touchait 1 500 francs par mois, avant la guerre un photographe très expérimenté recevait 2 000 francs par mois), et cela pour seulement 30 reportages entre novembre 1941 et août 1944 (Signal a été le plus souvent un bimensuel). Comme photographe illustrateur, il employait une secrétaire documentaliste, fonction occupée généralement par la femme du reporter. On a décidément de plus en plus de mal à suivre Jean Baronnet quand il nous affirme qu'il ne s'agissait pas de photos de propagande. Mais cette interrogation ne touche pas Clémentine Hougue pour qui « ces photographies, réalisées au gré de flâneries à travers la capitale, constituent un travail personnel ». Dernier élément discutable, rappeler que tous les photographes devaient obtenir une autorisation des Allemands pour pouvoir travailler, Zucca au même titre que les autres, dont certains se retrouveront dans le Comité des reporters photographes en 1944, c'est vouloir le disculper de tout reproche de propagandisme et banaliser son acte photographique. Mais où sont les clichés de files d'attente si abondantes devant le boucher, le boulanger, l'épicier (une seule photo, à l'angle de la rue La Fayette et de la rue Cadet, 1943) ; de queues des petites gens devant la distribution des repas du Secours populaire, de Parisiennes aux bras des Allemands, de foules agglutinées devant les Galeries Lafayette pour échanger de vieux chiffons contre des points textiles, de Juifs obligés dl'étoile jaune (2 photos présentées dont une où l'étoile est peu visible) que Zucca, muni de sa carte de photographe de Signal, avait tout loisir de photographier ? Le Paris de Zucca paraît fort peu bouleversé par l'Occupation. L'intérêt d'une exposition sur Paris occupé n'est pas à remettre en cause. Mais compte tenu de nos observations, on est donc en droit de se poser la question de la véritable fonction de ces photos et de l'objectif de cette exposition qui, qui plus est, s'intitule « Les Parisiens sous l'Occupation ». Le Cinéma français sous l'Occupation, de Jean-Pierre Bertin-Maghit et Françoise Denoyelle Paris, Orban, 1989, réédition augmentée Perrin, 2002. Les Documenteurs des années noires, de Jean-Pierre Bertin-Maghit et Françoise DenoyelleParis, Nouveau Monde édition, 2004. La photographie d'actualité et de propagande sous le régime de Vichy, de Françoise Denoyelle. Paris, CNRS éditions, 2003. 20080503-40 Document HUMAN00020080502e4530000y

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Polémique en couleurs

Art-expositions Polémique en couleurs Jean Pierrard 447 mots 1 mai 2008 Le Point 96 1859 Français Copyright 2008 Le Point Exposition de photos Des Parisiens à la fête en pleine Occupation. L'exposition des clichés couleur du photographe de Signal André Zucca n'en finissent pas de faire scandale. L'Occupation est un furoncle qui titille douloureusement la mémoire de la France. Exposées à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, les photos en couleurs montrant « les » Parisiens sous l'Occupation ont fini par faire scandale. L'adjoint au maire de Paris chargé des affaires culturelles, Christophe Girard, a parlé de « révisionnisme mondain » et de fermer l'exposition, ou au moins de l'écourter. André Zucca, l'auteur des clichés incriminés, exposés sans cartels explicatifs, est un vrai « collabo » puisqu'il travailla pour Signal, un hebdomadaire stipendié par la Propagandastaffel. Grâce à quoi il a bénéficié des premières pellicules couleur de la marque germanique Agfa. Le trouble jeté par cette exposition provient de ce qu'elle montre en bleus délicats et en verts à peine délavés une période noire. C'est l'Occupation à la belle saison. Ceux qui veulent à tout prix ajuster un filtre nuit et brouillard sur le Paris de l'époque en seront pour leurs frais. Pour un peu, les habiles cadrages de ce bon professionnel ressembleraient à ceux d'un catalogue d'un voyagiste de luxe vantant les charmes d'une capitale durant un été ensoleillé. L'occupant ? De délicates taches grises dans le paysage et quelques caractères gothiques sur des panneaux de signalisation. Officiers et soldats allemands vont à la messe à la Madeleine, sirotent leur apéro aux terrasses des grands cafés des Boulevards sans que personne s'en émeuve. A peine s'ils se livrent à quelques démonstrations de force en défilant autour de l'Etoile à l'occasion de la relève de la garde. « Les Parisiens », eux, résistent très bien aux rigueurs des temps. Cinémas et théâtres affichent complet. La vie continue et ne saurait se passer de la mode. Quelques plans bien ajustés signalent la vogue des semelles compensées : le cuir est rare et cher. Deux documents signalent, sans insister, des juifs portant l'étoile jaune, mais tout ce qui pourrait laisser deviner la tragédie d'un pays qui a perdu une partie de son honneur est soigneusement évité. En dépit de leur orientation, ces photographies, qui ne sauraient en aucun cas constituer une leçon d'histoire, n'en restent pas moins de formidables documents d'époque Jean Pierrard « Les Parisiens sous l'Occupation ». Photographies en couleurs d'André Zucca. Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Jusqu'au 1er juillet. Album publié par Gallimard/Paris Bibliothèques. Préface de Jean-Pierre Azéma. Notices de Jean Baronnet. 176 pages, 35 E. Document LPOINT0020080430e4510002r

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Paris sous l'Occupation, exposition polémique

Culture Paris sous l'Occupation, exposition polémique Luc Debraine, Paris 784 mots 29 avril 2008 Le Temps Français (c) 2008 Le Temps Homepage Address: . PHOTOGRAPHIE. Inédites, les images en couleur d'un reporter collaborateur suscitent malaise et controverse dans la capitale française. «Cette exposition est à gerber! Ne la visitez pas! C'est tout de même extraordinaire d'avoir affaire à un photographe atteint de cécité!» hurle un monsieur chauve à l'adresse des visiteurs innombrables qui se pressent autour des photos en couleur. Satisfait de son esclandre, le monsieur quitte ensuite prestement la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, dans le Marais. C'était dans l'après-midi de jeudi dernier. Un signe de plus que cette exposition-là fait problème. Ouverte le 20 mars dernier, Les Parisiens sous l'Occupation a d'abord eu peu d'écho. Elle présente 250photographies inédites d'un Paris sous l'Occupation allemande. Inédites et de surcroît en couleur, ce qui induit un étrange effet de rapprochement, comme si ce Paris-là avait moins que ses 60 ans. André Zucca, le reporter-photographe auteur des images, travaillait alors pour la Propaganda Staffel, en particulier pour le bimensuel Signal, magazine de la propagande nazie. A ce titre, André Zucca avait pu obtenir la récente pellicule couleur d'Agfa, qui appartenait alors à IG Farben. Comme son concurrent américain, le Kodacolor, l'Agfacolor était très peu sensible (environ 10 ASA). André Zucca a donc testé ses films par temps ensoleillé ou enneigé. Cette contrainte ajoute sa lumière aux choix de ses sujets: un Paris un peu désert mais paisible, des jeunes gens habillés à la dernière mode, des élégantes aux courses, des loisirs, des relèves de la garde, des vert-de-gris aimables, des blindés bien alignés devant la Kommandantur. Professionnel sans génie mais méticuleux, André Zucca s'intéresse au rouge des drapeaux à croix gammée, aux affiches bigarrées du cinéma collaborationniste, aux vitrines décorées, bref à tout ce qui pouvait impressionner au mieux sa pellicule inversible. Il a ainsi pris un millier de photos couleur, sans qu'elles soient jamais publiées (Signal réservait la couleur aux images de guerre). Inquiété à la Libération, puis planqué en province sous un faux nom, André Zucca a légué peu avant sa mort en 1973 à la Bibliothèque historique de Paris 6000 photos en noir et blanc qui couvrent l'ensemble de sa carrière, ainsi que ses diapositives de l'Occupation. Celles-ci auraient fourni la matière à une exposition intéressante si elles avaient été lestées par un dispositif critique digne de ce nom. Or, dans sa première mouture, Les Parisiens sous l'Occupation ne s'embarrassait pas de contexte: aucune mention de la couleur nazie de Signal, les légendes se résumaient aux lieux et aux dates, rien ou presque ne rappelait que ce Paris si candide était également celui des rafles, des dénonciations, des compromissions, des accommodements, de la Gestapo, mais aussi de l'armée des ombres. Les affiches de l'exposition n'ont pas tardé à susciter un malaise dans ce quartier, qui est aussi celui de la rue juive des Rosiers. Les journaux se sont étonnés de ce propos si peu historique dans une bibliothèque qui a pour vocation de l'être. Christophe Girard, responsable de la Culture à la Mairie de Paris, s'étonne de «l'ambiguïté» de l'accrochage. Dix jours après l'ouverture, un «avertissement» mollasson est placé à l'entrée de la salle, signalant la vraie nature de Signal et que Paris, tiens donc, était aussi à l'époque celui des files d'attente devant les magasins d'alimentation et des étoiles jaunes (de rares photos de Zucca montrent cette réalité). Le Monde trouve qu'une première exposition, plus critique, des diapositives du photographe avait été envisagée il y a quelques années, mais que la fille du collaborateur n'en aurait au final pas voulu. Dans le même temps, les affiches sont retirées, l'exposition est rebaptisée Des Parisiens sous l'Occupation et, après avoir envisagé de fermer la salle, la Mairie exige qu'un nouveau dispositif d'information, plus circonstancié et accompagné de débats, soit proposé aux visiteurs (mille par jour, deux fois la fréquentation habituelle des lieux). Ce dispositif sera mis en place cette semaine. Ce spectaculaire raté suggère que, malgré des efforts historiographiques récents, le travail de mémoire sur cette période noire de la France n'est pas achevé. Imagine-t-on aujourd'hui à Berlin, Amsterdam ou Milan une telle légèreté analytique pour une exposition sur la vie quotidienne dans ces villes pendant la Seconde Guerre mondiale? Impossible. Ou plutôt: plus possible. Des Parisiens sous l'Occupation, photographies d'André Zucca, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 22, rue Mahler, jusqu'au 1er juillet. Infos: http://www.paris.fr

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La photo, la propagande et l'histoire

ANA La photo, la propagande et l'histoire 1,142 mots 27 avril 2008 Le Monde 2 Français (c) Le Monde, 2008. Analyse Il y a longtemps qu'une exposition de photographie n'avait fait autant parler. Et comme souvent, quand l'événement sort de la sphère artistique, ce n'est pas pour en dire du bien. Il s'agit d'images en couleur qu'André Zucca (1897-1973) a prises dans Paris occupé par les Allemands. Cette exposition " Les Parisiens sous l'Occupation ", présentée jusqu'au 1er juillet à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), génère une critique lancinante : le public est invité à découvrir de " jolies " images colorées d'un Paris heureux, sans être vraiment informé du fait que Zucca travaillait pour la version française du magazine nazi Signal. La polémique est telle qu'elle cache un débat qui, depuis vingt-cinq ans, oppose deux façons d'exposer la photographie, surtout quand elle est liée à l'Histoire. Certains, et c'est le parti pris de l'exposition Zucca, estiment qu'il faut laisser parler les images, d'autres qu'il faut les décrypter. La position première s'inscrit dans une logique picturale, en voulant raccrocher la photographie au wagon des beaux-arts. Comme un tableau au mur, l'image doit conserver sa part de mystère et d'ambiguïté. Au public de " rentrer dans la photo ", comme dit Jean Dérens, le directeur de la BHVP, d'interpréter, de s'approprier la tension entre contenu et forme - l'exposition est d'ailleurs un succès, sans doute amplifié par la polémique, puisque 10000 personnes l'ont déjà vue en un mois et que le catalogue se vend très bien. Et tant mieux si les opinions divergent. Certains voient dans les photos de Zucca un " témoignage précieux et inédit " sur le Paris occupé. D'autres dénoncent d'insupportables images de propagande. Jean Baronnet, l'auteur de l'exposition, assimile les images de Zucca au genre littéraire du " promeneur-conteur ". D'autres ont pu dire que ces photos provoquent le malaise parce qu'elles montrent une frange de la bourgeoisie qui vivait bien sous l'Occupation, allait au restaurant, au cinéma, au spectacle, était attentive à la mode. Chaque visiteur peut regarder les images comme un miroir : comment me serais-je comporté à leur place ? Mais cette position contemplative est de plus en plus écartée par les historiens de la photographie et par les responsables d'expositions. Un ton nouveau, donné par l'historien Michel Frizot, beaucoup repris depuis, est apparu en 1997, avec l'exposition " Face à l'Histoire ", présentée au Centre Pompidou. Ce dernier montrait comment les photographes, célèbres ou anonymes, ont rendu compte des grands événements du XXe siècle. Le choix de Frizot était radical. Non pas accrocher des photos au mur mais montrer comment elles étaient présentées dans 400 magazines, livres et journaux illustrés. Et donc comment le public américain, français ou soviétique avait découvert ces images, comment ces dernières étaient orientées par la mise en page, un titre, une légende. La presse elle-même, depuis la guerre du Golfe, en 1990 et 1991, est beaucoup moins naïve devant les photos d'actualité qu'elle publie. Des événements, comme les attentats du 11-Septembre, la guerre en Irak, le tsunami en Asie, les photos d'humiliation ou de torture de prisonniers irakiens prises en numérique par des soldats américains dans la prison d'Abou Ghraib, ont donné lieu à une avalanche d'analyses avant d'être à leur tour décryptées dans des revues, des livres, des expositions. Ces démonstrations montrent combien les images sont complexes, orientées au gré des enjeux politiques, économiques et techniques. Elles prouvent qu'il est impossible de rester neutre ou passif devant des images qui ne le sont pas. Avec André Zucca, c'est flagrant. Les responsables de l'exposition ont beau jeu de répondre que ces photos en couleur n'ont pas été publiées. Donc pas besoin de montrer Signal... Mais le parti pris de la contemplation débouche sur des aberrations. Les images sont classées par quartier, sans légendes explicites, comme s'il s'agissait des photos que Doisneau a prises d'un après-guerre heureux. L'oeil est irrésistiblement attiré par les élégantes qui animent le cadre alors que beaucoup se joue en dehors du cadre mais aussi au second plan, riche en signes qui distillent un peu plus de propagande. Christophe Girard, adjoint (PS) à la culture au maire de Paris, a résumé l'affaire en disant que " Les Parisiens sous l'Occupation " est " une exposition light et glamour, bien dans l'air du temps ". C'est aussi un accrochage paresseux, sans travail scientifique sur les images et son auteur, et porté par un catalogue également " light ". Comment, dans ce contexte, ne pas voir dans cette exposition un

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exemple supplémentaire d'un pays qui refuse d'analyser toutes les facettes de la période d'Occupation et de collaboration ? L'exposition est d'autant plus contestable qu'elle est la première en France sur Zucca, mettant l'accent sur une production séduisante mais marginale d'une oeuvre méconnue qui est essentiellement en noir et blanc et qui court des années 1930 à 1970. Contestable encore quand on sait que deux personnes qui ont travaillé pendant de longues années sur Zucca, afin de montrer toutes les facettes, y compris les plus sombres, du personnage et de l'oeuvre, n'ont pu voir aboutir leur projet d'exposition. " Il y a eu des dysfonctionnements et nous allons y remédier ", dit Christophe Girard. Déjà, les affiches ont été retirées, l'exposition a été rebaptisée " Des Parisiens sous l'Occupation ", un nouvel avertissement est offert au public (traduit en anglais, allemand, espagnol et italien), les légendes vont être complétées, et des débats sont prévus, à parti de la mi-mai, avec des historiens pour pallier les non-dits de cet accrochage. Le dernier enseignement de cette polémique est le brutal retour de réalité, inhérent à la photographie, bien plus qu'à la peinture, que prennent dans la figure les organisateurs de l'exposition. L'histoire est riche en images qui ont donné lieu à des débats, scandales, procès, censures. Qui sont sorties de la sphère du musée ou du journal pour être au coeur du débat public. L'attitude des organisateurs de ce Zucca en couleurs est typique de ceux qui voient dans les photographies des formes belles et endormies. Alors que la photographie, par son étrange rapport au réel, est une chose aussi vivante qu'une grenade qui peut exploser à tout moment. Pour preuve, une exposition passionnante, à voir jusqu'au 1er juin au Musée de l'Elysée, à Lausanne, et un livre qui l'accompagne (Actes Sud) qui présentent 80 photographies du XIXe siècle à nos jours qui ont fait polémique. Son titre est " Controverses ". Les images d'André Zucca pourraient y figurer en bonne place. Michel Guerrin courriel : guerrin@lemonde.fr Service Culture 560126 Document LEMOND0020080426e44r00007

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La mairie de Paris rectifie de nouveau le tir sur l'exposition controversée...

GENERALES La mairie de Paris rectifie de nouveau le tir sur l'exposition controversée... 228 mots 26 avril 2008 L'Est Républicain 44 Français Copyright 2008 L'Est Républicain All Rights Reserved La mairie de Paris rectifie de nouveau le tir sur l'exposition controversée montrant la capitale occupée vue par un photographe travaillant pour un journal de propagande nazie, en y ajoutant une mise en perspective historique. L'exposition en 270 clichés, qui a attiré plus de 10.000 visiteurs à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, a été rebaptisée «Des Parisiens sous l'Occupation» au lieu de «Les Parisiens sous l'Occupation». Dans les clichés d'André Zucca qui travaillait pour le journal Signal, quasiment aucune place n'est accordée aux rafles de juifs ou aux files d'attente devant les magasins d'alimentation. Il donne à voir un Paris ensoleillé qu'exigeait la pellicule couleur, apparemment insouciant, alors que la capitale était sous la botte allemande. Le maire PS Bertrand Delanoë a reconnu en début de semaine que cette affaire avait été «très mal engagée». Après avoir stoppé la campagne d'affichage, il a décidé de maintenir l'exposition, alors que son adjoint à la Culture Christophe Girard en demandait l'arrêt. Mais les visiteurs seront dûment avertis. Ainsi, l'historien Jean-Pierre Azéma, spécialiste de la période, explique « le photographe a choisi de ne saisir rien ou presque des dures réalités quotidiennes vécues par la grande majorité des Parisiens». 1745562 Document ESTREP0020080426e44q000ib

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« Des » Parisiens sous l'Occupation.

« Des » Parisiens sous l'Occupation. 63 mots 26 avril 2008 Ouest France Français © Ouest France 2008. La mairie de Paris rectifie de nouveau le tir sur l'exposition controversée montrant la capitale occupée vue par André Zucca, photographe travaillant pour la propagande nazie. L'exposition visible à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, a été rebaptisée Des Parisiens sous l'Occupation au lieu de Les Parisiens sous l'Occupation. 2008-04-26473 Document OUESTF0020080426e44q000c0

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Expo sur Paris sous l'Occupation: Bockel critique un "regard biaisé"

Expo sur Paris sous l'Occupation: Bockel critique un "regard biaisé" TMO 222 mots 25 avril 2008 17:21 Agence France Presse Français Copyright Agence France-Presse, 2008 All reproduction and presentation rights reserved. PARIS, 25 avr 2008 (AFP) Le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants, Jean-Marie Bockel, a critiqué vendredi le "regard biaisé, souvent complaisant", de l'exposition controversée montrant "des Parisiens sous l'Occupation". "Toutes les précautions n'ont pas été prises au plan historique afin de mieux expliciter les conditions dans lesquelles ces clichés furent réalisés par le photographe collaborationniste André Zucca pour le compte du magazine allemand de propagande nazie Signal", regrette M. Bockel, dans un communiqué. Selon lui, "les travaux d'André Zucca exposés à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris offrent un regard biaisé, souvent complaisant vis-à-vis de l'Occupant et de la réalité des conditions de vie sous l'Occupation". "Contrairement aux apparences que laissent voir ces photographies, Paris, sous l'Occupation, ne fut pas une fête", souligne-t-il. "Le travail de mémoire sur la période de l'Occupation doit aujourd'hui pouvoir être effectué avec des supports pédagogiques adaptés, irréprochables au plan historique", afin d'enseigner "la pleine signification historique de cette période trouble de notre histoire", juge M. Bockel. Face à la controverse, la mairie de Paris a décidé de rectifier à nouveau le tir, en y ajoutant la semaine prochaine une mise en perspective historique. tmo/paj/df Document AFPFR00020080425e44p004if

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Exposition photo controversée: la mairie rectifie de nouveau le tir (PAPIER GENERAL)

Exposition photo controversée: la mairie rectifie de nouveau le tir (PAPIER GENERAL) JMG 482 mots 25 avril 2008 15:58 Agence France Presse Français Copyright Agence France-Presse, 2008 All reproduction and presentation rights reserved. PARIS, 25 avr 2008 (AFP) La mairie de Paris rectifie de nouveau le tir sur l'exposition controversée montrant la capitale occupée vue par un photographe travaillant pour un journal de propagande nazie, en y ajoutant une mise en perspective historique. L'exposition en 270 clichés, qui a attiré plus de 10.000 visiteurs à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, a été rebaptisée "Des Parisiens sous l'Occupation" au lieu de "Les Parisiens sous l'Occupation". L'information pour les visiteurs sera renforcée à partir de la semaine prochaine, a annoncé vendredi l'Hôtel de Ville. Dans les clichés d'André Zucca qui travaillait pour le journal Signal, quasiment aucune place n'est accordée aux rafles de juifs ou aux files d'attente devant les magasins d'alimentation. Il donne à voir un Paris ensoleillé qu'exigeait la pellicule couleur, apparemment insouciant, alors que la capitale était sous la botte allemande. Le maire PS Bertrand Delanoë a reconnu en début de semaine que cette affaire avait été "très mal engagée". Après avoir stoppé la campagne d'affichage, il a décidé de maintenir l'exposition, alors que son adjoint à la Culture Christophe Girard en demandait l'arrêt. Mais les visiteurs seront dûment avertis. L'historien Jean-Pierre Azéma, spécialiste de la période, explique dans un nouvel avertissement traduit en anglais, allemand, espagnol et italien qu'André Zucca "a choisi de ne saisir rien ou presque des dures réalités quotidiennes vécues par la grande majorité des Parisiens". "De ces images sont généralement bannis la souffrance, l'exclusion, le malheur. On n'y voit guère non plus les manifestations ou les traces de l'opposition à l'Occupant, de la répression, des rafles de Juifs". "Ce travail constitue un document significatif qui nous montre ce qui a retenu l'oeil de cet esthète germanophile: le portrait de celles et ceux qui se sont amplement accommodés de la présence de l'occupant, de ceux également qui, malgré la présence des Allemands, ont tenté de continuer à vivre". Une vingtaine de cartels accompagnant les photos seront complétés. André Zucca, arrêté en novembre 1944, laissé en liberté provisoire, quitta Paris en mai 1945 pour vivre sous un nom d'emprunt aux environs de Dreux. "A l'avenir, on sera plus vigilants", a expliqué à l'AFP la nouvelle adjointe (PS) au Patrimoine Colombe Brossel, même si "la responsabilité scientifique relevait du commissaire de l'exposition et du conservateur". Bertrand Delanoë a évoqué "une période d'abjection idéologique que certains traversaient avec une certaine décontraction". Des conférences-débats à la Bibliothèque historique et à l'Hôtel de Ville sont prévues en complément d'une rencontre sur le thème "La photographie est-elle un bon témoin de l'histoire ?" avec les historiens Pascal Ory, Jean-Pierre Azéma et Françoise Denoyelle. jmg/cgd/bw Document AFPFR00020080425e44p004fm

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Davantage d'information pour l'exposition "Des Parisiens sous l'Occupation"

Davantage d'information pour l'exposition "Des Parisiens sous l'Occupation" JMG 211 mots 25 avril 2008 13:00 Agence France Presse Français Copyright Agence France-Presse, 2008 All reproduction and presentation rights reserved. PARIS, 25 avr 2008 (AFP) La mairie de Paris va de nouveau rectifier le tir après "les réactions suscitées" par l'exposition photo controversée de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, en renforçant à partir de la semaine prochaine le dispositif d'information pour les visiteurs. Désormais dénommée "Des Parisiens sous l'Occupation" et non plus "Les Parisiens sous l'Occupation", cette exposition (20 mars-1er juillet) de 270 photos couleurs d'André Zucca qui travaillait pour le journal de propagande nazie Signal, sera assortie de précautions, comme l'a souhaité le maire PS de Paris Bertrand Delanoë. M. Delanoë a maintenu l'exposition, mais a déjà fait arrêter la campagne d'affichage. Pour replacer les photos dans leur contexte, la biographie du photographe André Zucca "esthète germanophile" sera précisée, sous l'autorité de l'historien Jean-Pierre Azéma, annonce vendredi la mairie de Paris. De même une vingtaine de cartels accompagnant les photos de l'exposition seront complétés et un nouvel avertissement de Jean-Pierre Azéma, plus précis sur André Zucca, traduit en anglais, allemand, espagnol et italien sera présenté aux visiteurs. Des débats sont également prévus à partir de la mi-mai. jmg/eb/bfr Document AFPFR00020080425e44p002mj

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Comment a échoué une exposition critique des photos de Paris occupé

ART Comment a échoué une exposition critique des photos de Paris occupé 856 mots 25 avril 2008 Le Monde 24 Français (c) Le Monde, 2008. Polémique Les images d'André Zucca montrées sans explications La polémique autour de l'exposition du photographe André Zucca (1897-1973), présentée à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP) jusqu'au 1er juillet sous le titre " Les Parisiens sous l'Occupation ", ne cesse de rebondir. Depuis quinze jours, plusieurs voix dénoncent un accrochage qui ne révèle que de jolies bluettes en couleurs et masque à la fois la réalité dramatique de l'époque et le fait qu'il s'agit de photos de propagande réalisées par un auteur au service du bimensuel allemand et nazi Signal. La municipalité vient de supprimer des rues les affiches sur une exposition que Christophe Girard, adjoint (PS) au maire de Paris chargé de la culture, qualifie d'" indécente " et apparente à du " révisionnisme mondain ". Pourtant, Le Monde peut aujourd'hui révéler qu'une exposition André Zucca d'une tout autre ambition, conçue au début des années 2000 au sein même de la BHVP, fruit d'un long travail sur les archives, et qui visait à montrer toutes les facettes du personnage, a été préparée avant d'être abandonnée. En 1986, le fonds Zucca - 22 000 négatifs dont 6 000 sur la période d'Occupation (1 058 en couleur) est acheté 500 000 francs par la BHVP. Pendant trois ans, Liza Daum, de la BHVP, réalise l'inventaire de l'oeuvre, qui court des années 1930 à 1970. Cette dernière s'associe ensuite à Evelyne Desbois, chercheuse au CNRS, pour travailler, pendant trois ans, à une exposition et à un livre sur Zucca à la demande de Nicole Zucca, fille du photographe. Mais au moment de finaliser, c'est le clash. " Nicole Zucca voulait minimiser la période de collaboration de son père ", dénonce Evelyne Desbois. Cette accusation est reprise par Sylvie Quesemand-Zucca, veuve du photographe et cinéaste Pierre Zucca (1943-1995), fils d'André. Liza Daum, pour sa part, a refusé de répondre à nos questions, par devoir de réserve. Nicole Zucca réfute l'accusation. Elle affirme que ce sont Liza Daum et Evelyne Desbois qui ont renoncé au livre et donc au projet. Elle dit même regretter le " minimalisme " de l'accrochage actuel et la " faiblesse " des légendes. Pourtant Nicole Zucca signe, dans le catalogue de l'exposition de la BHVP, une courte biographie de son père pour le moins complaisante. Jean Dérens, directeur de la BHVP - il part à la retraite le 27 avril -, dit que " Daum et Desbois ont arrêté le projet à la suite d'une mésentente familiale ". Le regard que porte Nicole Zucca sur son père semble loin de celui de son frère Pierre, si l'on en croit les films que ce dernier a réalisés, notamment Vincent mit l'âne dans un pré (1975), dédié " à tous les menteurs ". Son père est visé en priorité. " Pierre se posait beaucoup de questions, raconte Sylvie Zucca. Il disait que son père était mythomane et antisémite. " Elle ajoute qu'elle n'a été associée en rien à l'exposition. " Quand j'ai vu ces photos de propagande transformées en documentation de quartier, j'étais en colère. " Si l'exposition actuelle a provoqué une telle indignation, c'est qu'avant que ne soit ajoutée, récemment, une feuille d'explication à l'entrée, le contexte de propagande était minimisé : il n'était pas indiqué que Signal était un bimensuel allemand et nazi, pas un numéro de Signal ne figure dans l'exposition, et les légendes sont justes topographiques. " C'est la fascination de découvrir un Paris inédit et en couleurs qui est mise en avant ", expliquent Evelyne Desbois, Sylvie Zucca, mais aussi l'historienne Françoise Denoyelle, auteur de La Photographie d'actualité et de propagande sous le régime de Vichy (CNRS éditions, 2003). " L'exposition transforme Zucca en Doisneau de l'Occupation ", s'indigne cette dernière. Jean Dérens se justifie en expliquant que ces photos en couleurs n'ont pas été publiées dans Signal et suggère que Zucca a pu voler les pellicules couleur aux Allemands. Cette position indigne Sylvie Zucca, qui a appelé Jean Dérens au téléphone. " Il m'a raccroché au nez. " Françoise Denoyelle est également choquée : " On laisse entendre que Zucca pouvait se promener et photographier à sa guise. C'est une

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plaisanterie. " Elle ajoute : " Ce qu'ont fait les photographes français pendant l'Occupation reste tabou. " Cette exposition est réalisée par Jean Baronnet, un cinéaste qui n'est pas un spécialiste de la photo ni de la période de l'Occupation. " Baronnet a un oeil ", justifie Jean Dérens, qui ne " regrette rien ". Mais M. Baronnet, qui n'a consulté, pour son projet, ni Françoise Denoyelle ni les auteurs du premier projet Zucca, affirme que " surinformer les visiteurs, c'est les prendre pour des imbéciles ". L'historien Jean-Pierre Azéma, auteur d'une préface dans le livre, dit, très énervé, qu'il n'est " pour rien " dans cette exposition, et reproche trois choses à l'accrochage : trop de photos, des légendes " indigentes ", et un titre " qui aurait dû être "Des" Parisiens sous l'Occupation et non "Les" Parisiens ". Michel Guerrin 559946 Document LEMOND0020080424e44p00025

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Révélations sur l'exposition " Les Parisiens sous l'Occupation "

UNE Révélations sur l'exposition " Les Parisiens sous l'Occupation " 106 mots 25 avril 2008 Le Monde 1 Français (c) Le Monde, 2008. L'exposition " Les Parisiens sous l'Occupation ", à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), n'en finit plus de faire polémique : elle présente comme un innocent reportage des images réalisées par André Zucca, sans préciser que celui-ci travaillait pour la version française du journal allemand de propagande nazie Signal. D'après les informations du Monde, une première exposition sur ce sujet, d'une tout autre ambition, avait été préparée par la BHVP. Une présentation critique du travail de Zucca a finalement été abandonnée après un désaccord avec la fille du photographe. 2 Document LEMOND0020080424e44p00004

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l'histoire; Malaise autour de l'exposition «Les Parisiens sous l'Occupation»

Deux l'histoire; Malaise autour de l'exposition «Les Parisiens sous l'Occupation» 378 mots 24 avril 2008 La Charente Libre Toutes 2 Français Copyright 2008 La Charente Libre. All Rights Reserved. En pleine occupation nazie, des Parisiens déambulant paisiblement sur les Champs-Elysées, se pressant devant les cinémas ou s'amusant lors de courses de chevaux: une exposition de photos de Paris pendant la dernière guerre provoque malaise et controverse. Les 270 photos, exposées jusqu'au 1er juillet à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, ont été prises par d'André Zucca, qui travaillait pour Signal, un journal de propagande nazie. Ici, un grand drapeau avec une croix gammée accroché à un immeuble de la rue de Rivoli, plus bas, une affiche qui propose des places de théâtre. Là, des Parisiennes souriant à leurs soupirants, se maquillant les lèvres, ou encore portant des capelines aux courses à Longchamp, des officiers allemands en arrière-plan. Aucune mention des milliers de juifs raflés à Paris, pas de files d'attente devant les magasins d'alimentation. L'adjoint à la Culture de la mairie de Paris, Christophe Girard, a appelé dimanche à l'arrêt de l'exposition. Le maire socialiste de la capitale, Bertrand Delanoë, a décidé de supprimer la campagne d'affichage destinée à la promouvoir, mais s'est prononcé pour son maintien. Désormais, une feuille volante en français, anglais et espagnol, est distribuée aux visiteurs pour expliquer que Zucca «a choisi un regard qui ne montre rien, ou si peu, de la réalité de l'occupation et de ses aspects dramatiques». Ce «témoignage photographique n'en demeure pas moins précieux, par la qualité des vues, par sa rareté, par sa valeur historique», poursuit le texte. A l'époque, l'historien Gilles Perreault avait été photographié par Zucca qui le montre, âgé de 11 ans, poussant un petit bateau sur le plan d'eau du jardin du Luxembourg. Aujourd'hui, il pense que l'exposition présente une «image trompeuse de Paris» durant les quatre ans d'occupation. «Oui, j'ai été ce petit garçon paisible qui faisait aller son bateau sur le bassin du Luxembourg, mais j'étais un petit garçon apeuré, terrorisé, craignant chaque jour la catastrophe parce qu'on savait que nos parents étaient des résistants», explique-t-il. • photo AFP Malaise autour de l'exposition «Les Parisiens (624375) | Pays de Cognac | Nord | Sud Document CHARLI0020080424e44o0001u

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photographie Paris au temps heureux de l'Occupation...

Horizons photographie Paris au temps heureux de l'Occupation... 924 mots 24 avril 2008 L’Express-L’Impartial L'EXPRESS Français Copyright 2008 L'Express-L'Impartial. All Rights Reserved. En pleine occupation nazie, des Parisiens déambulent paisiblement sur les Champs-Elysées, se pressent devant les cinémas ou s'amusent lors de courses de chevaux... Une exposition de photos de Paris pendant la dernière guerre provoque malaise et controverse. paris carole landry Près de 300 photos sont exposées jusqu'au 1er juillet à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP). Elles ont été prises par André Zucca, qui travaillait pour «Signal», un journal de propagande nazie. Il s'agit de la seule grande collection de photographies en couleur sur l'occupation allemande de Paris, de 1940 à 1944. Ici, un grand drapeau avec une croix gammée accroché à un immeuble, et plus bas, une affiche qui propose des places de théâtre. Là, des Parisiennes souriant à leurs soupirants, se maquillant les lèvres ou encore portant des capelines aux courses à Longchamp, avec des officiers allemands en arrière-plan. Aucune mention des milliers de juifs raflés à Paris, pas de files d'attente devant les magasins d'alimentation. Seules deux photos d'une vieille femme et d'un homme portant l'étoile jaune rappellent la persécution nazie. Dimanche passé, l'adjoint à la Culture de la mairie de Paris, Christophe Girard, a appelé à l'arrêt de l'exposition, présentée comme «une vision de la vie parisienne pendant l'Occupation et la Libération», expliquant qu'elle l'avait mis fortement «mal à l'aise». Le maire socialiste de la capitale, Bertrand Delanoë, a décidé, lui, de supprimer la campagne d'affichage destinée à promouvoir l'exposition, mais il s'est prononcé pour son maintien. Il a néanmoins demandé à Jean-Pierre Azéma, un historien reconnu de cette période, d'«ajouter les avertissements nécessaires» pour bien replacer les photos dans leur contexte. Désormais, un tract en français, anglais et espagnol est distribué aux visiteurs et explique que Zucca «a choisi un regard qui ne montre rien, ou si peu, de la réalité de l'occupation et de ses aspects dramatiques». Ce «témoignage photographique n'en demeure pas moins précieux, par la qualité des vues, par sa rareté, par sa valeur historique», poursuit le texte. Pour Jean Derens, directeur de la BHVP, annuler l'exposition «relèverait de la censure». «Ces photographies sont très fortes», dit-il, rejetant les critiques lui reprochant de ne pas avoir suffisamment commenté les photos. «Comment commenter une photo? Je pense que la photo, il faut la situer - quand elle a été prise et comment, par qui - et c'est au visiteur de rentrer dans la photo.. A l'époque, le futur écrivain Gilles Perreault avait été photographié par Zucca qui le montre, alors âgé de 11 ans, poussant un petit bateau sur le plan d'eau du jardin du Luxembourg. Aujourd'hui, il pense que l'exposition présente une «image trompeuse de Paris» durant les quatre ans d'occupation. «Oui, j'ai été ce petit garçon paisible qui faisait aller son bateau sur le bassin du Luxembourg, mais j'étais un petit garçon apeuré, terrorisé, craignant chaque jour la catastrophe parce qu'on savait que nos parents étaient des résistants.», explique-t-il. Il dit craindre que «les jeunes gens qui n'ont pas connu l'Occupation» finissent pas penser, en ayant vu cette exposition: «Finalement, ce n'était pas si terrible.» «Les Parisiens sous l'Occupation» a déjà attiré plus de 10 000 visiteurs, dont une grande partie ces derniers jours, alors que la polémique enflait. /CLA-ats-afp Sur internet: www.paris.fr /culture /bibliothèques Carte de presse retirée Couleur Correspondant de guerre pour «France Soir» et pour «Paris Match» en septembre 1939, André Zucca (1898-1973) est requis par l'occupant en 1941 et participe alors au magazine de propagande «Signal», bimensuel diffusé dans les pays occupés. De toutes les photographies présentées dans l'exposition, pas une seule ne fut publiée dans ce magazine, qui réservait la couleur aux seules photos de guerre. A la Libération, André Zucca perd sa carte de presse et est écarté de la profession de journaliste. Boîtiers Sur le texte de présentation de l'exposition, on lit que «ces photographies relèvent d'une

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démarche très personnelle, fruits de longues promenades à travers Paris, que Zucca parcourt en tous sens. Il semble poursuivre la réalisation d'une œuvre, en utilisant une technique nouvelle, la couleur, et en donnant ainsi le sentiment de ne pas se préoccuper de ce que vivent par ailleurs les Parisiens. Il a probablement en permanence deux boîtiers sur lui, un pour le noir et blanc, son fidèle Rolleiflex 6/6 avec lequel il a déjà fait le tour du monde, et un pour la couleur, un 24 /36 Leica.» Retouches Toutes les photographies sont issues du fonds de la bibliothèque, soit près de 7000 clichés sur le Paris occupé. Les photographies présentées dans l'exposition «ont fait l'objet de corrections minutieuses, qui ont permis de restituer les couleurs avec exactitude». Lumière La pellicule couleur était encore à l'époque d'un maniement difficile pour les photos extérieures, nécessitant une lumière forte, ce qui contribue à l'impression dégagée par ces photographies d'un Paris constamment ensoleillé et coloré. /comm-réd

pavés En ce dimanche, il fait bon flâner le long de la rue de Belleville... Prise en 1944, cette photo fait partie de l'exposition «Les Parisiens sous l'Occupation». (andré zucca /BHVP /sp) mai 1942 Trois jeunes femmes à la mode au jardin du Luxembourg.

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(andré zucca/BHVP/sp) photographie Paris au temps heureux de l'Occu(1014598) Document EXPIMP0020080424e44o0000b

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Paris occupé, l’expo qui fait scandale

Culture Paris occupé, l’expo qui fait scandale Chiuch 459 mots 24 avril 2008 La Tribune de Genève 38 Français Copyright 2008 Edipresse. All Rights Reserved. Les photos d’André Zucca consacrées à 1940-44 sont belles. Trop belles? Rue Malher, dans le Marais, une foule de curieux assiègent la bibliothèque historique de la Ville de Paris. On rentre au compte-gouttes, l’âge moyen frôle la soixantaine. Une signature de Max Gallo? Non, une exposition de photographies montrant Paris sous l’occupation allemande. Deux cent cinquante clichés en couleur, pris par André Zucca, qui révèlent un Paris moins martyrisé que prévu, où les terrasses sont pleines et ces dames fort bien chaussées, les files d’attente presque inexistantes et le soldat allemand parfaitement intégré au paysage urbain. Insouciance Scandale. Des voix s’élèvent, dans la presse et les milieux historiques, pour déplorer le manque d’«explication», de mise en perspective. 1940. André Zucca sait ce qu’il fait. Photographe de presse, il est employé – réquisitionné, se défendra-t-il à la Libération – par le magazine de propagande nazie Signal. Il saisit la capitale avec une toute nouvelle pellicule couleur, fabriquée par la société allemande Agfa, qui donne à ses images un petit air cinématographique, presque hollywoodien. Son Paris est tout sauf outragé. On flirte dans les jardins du Luxembourg, on se montre à Longchamp, Montmartre grouille de monde. «Les photos de Zucca restituent une certaine ambiance des années 1940-1944, légère et insouciante, tandis que dans les zones d’ombre de ces mêmes rues et avenues, on crevait de faim et de froid, on raflait, on arrêtait, on torturait, on déportait», note Pierre Assouline dans son blog La République des livres, qui regrette l’absence presque totale de «contextualisation». La polémique enfle. Embarrassée, la mairie hésite, selon le quotidien Libération, à fermer l’exposition. Il n’empêche: Zucca choisit ses angles, esthétise à souhait, mais il n’invente rien. Pour une partie de la population, la vie continue, malgré – ou avec - l’occupant. Une vie plus ou moins imperméable à la souffrance des victimes des discriminations puis la terreur nazie. Difficile de ne pas penser, en contrepoint, au bouleversant journal d’Hélène Berr, publié récemment par les éditions Tallandier. La jeune femme, de confession juive, note le 17 octobre 1943: «Breynaert me raccompagne jusqu’au métro. Qu’il est loin de nous celui-là! Il revient de vacances, du lac d’Annecy. Je n’envie plus personne et je suis trop fière pour même vouloir leur faire sentir leur insensibilité (…) Il m’a dit: «Alors, cela ne vous manque pas de ne pas pouvoir sortir le soir?» Mon Dieu, il croit que nous n’en sommes qu’à ce stade-là!» Hélène Berr sera déportée en mars 1944; elle décédera un an plus tard, à 24 ans. Journal d’Hélène Berr. Editions Tallandier. mvbexpo.xml Document TRIBGN0020080424e44o0002m

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Polémique;Delanoë favorable au maintien de l’exposition des clichés d’André Zucca.

Culture Polémique;Delanoë favorable au maintien de l’exposition des clichés d’André Zucca. 112 mots 23 avril 2008 La Croix 38037 Français Copyright 2008 Bayard-Presse - La Croix “All Rights Reserved” Alors que son adjoint à la culture Christophe Girard s’était déclaré pour l’arrêt de cette exposition des clichés d’André Zucca (lire La Croix du 21 avril), Bertrand Delanoë est favorable à la poursuite de la manifestation. Le maire préfère « jouer totalement la transparence », d’autant que des précisions ont été ajoutées, mentionnant clairement que Zucca travaillait pour Signal, journal de propagande nazie. La campagne d’affichage a cependant été suspendue, sur demande de la mairie. L’exposition se tient jusqu’au 1er juillet à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris.

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L'essentiel

culture L'essentiel 259 mots 23 avril 2008 L'Humanité 20 Français Copyright 2008 l'Humanité All Rights Reserved Photo. Maintien de l'exposition « Les Parisiens sous l'occupation » Le maire de Paris décide de « ne pas ajouter une faute à des erreurs ». Suite à l'émotion provoquée par l'exposition, à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, des photos de propagande d'André Zucca (voir l'Humanité d'hier), Bertrand Delanoë s'est prononcé pour la poursuite de l'exposition : « Je vais veiller à ce que soient organisés des débats sur cette période et cette exposition, je préfère jouer totalement la transparence : que s'est-il passé à Paris pendant l'occupation nazie ? (...) Il aurait pu y avoir une vertu pédagogique à montrer que pendant cette période noire, avec la déportation des juifs, la souffrance du peuple de Paris, il y en avait aussi qui vivaient pas trop mal... » n Deux mille musées pour une Nuit Deux mille musées, dont la moitié en France, participeront à la quatrième édition de la Nuit européenne des musées, le samedi 17 mai. La manifestation permet de visiter les musées, gratuitement dans la plupart des cas, et à une heure insolite (de 19 heures à 1 heure du matin), avec le but « d'y attirer de nouveaux publics » grâce à une série d'événements culturels organisés pour l'occasion. n Des marionnettes au Français Petit événement à la Comédie-Française : la troupe s'essaye joyeusement à la marionnette avec l'entrée au répertoire d'une parodie baroque de Don Quichotte, signée Antonio José Da Silva (1705-1739) et mise en scène par Émilie Valantin. 20080423-59 Document HUMAN00020080422e44n00036

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Non, l'Occupation n'était pas jolie.

Non, l'Occupation n'était pas jolie. 269 mots 22 avril 2008 Ouest France Français © Ouest France 2008. Sous leurs chevelures crantées, leurs lunettes rondes teintées sourient au soleil. Paris est délicieux de charme rétro. Sauf que... c'est l'Occupation et que dans le même temps, il y a des files d'attente interminables devant les magasins. Sauf que sont organisées des rafles de Juifs, obligés de porter l'étoile jaune. Comme 250 autres clichés de Parisiens sous l'Occupation exposés depuis le 20 mars et jusqu'au 1er juillet par la Bibliothèque historique de la ville de Paris, cette image inédite suscite la polémique. Toutes sont signées André Zucca. À cette époque où les photographies étaient soumises à la censure, et les pellicules couleurs Agfacolor délivrées à un tout petit nombre de professionnels, il travaillait pour Signal, journal de propagande nazie. Sa vision presque essentiellement esthétisante de la capitale sous les années sombres souffre d'un déficit d'explications qui a poussé Christophe Girard, adjoint PS à la Culture du maire de Paris, à demander ce week-end son annulation. « Leur ambiguïté suscite un malaise, argumente-t-il. D'autant que, dans la foulée de l'exposition gratuite Paris en couleurs, récemment proposée à l'Hôtel de ville, les visiteurs sont nombreux. Bertrand Delanoë s'est finalement prononcé hier pour son maintien, expliquant qu'il préférait « jouer la transparence » et que des précisions historiques avaient été apportées. « L'absence de précautions a pu faire naître des malentendus », a-t-il reconnu, ajoutant que « des historiens et associatifs [lui] avaient conseillé de ne pas ajouter une faute à des erreurs. » Ça va mieux en le disant. 2008-04-22473 Document OUESTF0020080422e44m000bz

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Polémique - Delanoë maintient l'expo scandale

PARIS Polémique - Delanoë maintient l'expo scandale Sébastien Ramnoux 336 mots 22 avril 2008 Le Parisien 2 Français Copyright 2008 Le Parisien. All Rights Reserved. MALGRE la polémique, l'exposition de photos en cours à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP) consacrée à la vie des « Parisiens sous l'Occupation », ira bien jusqu'à son terme, le 1 e r juillet. Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, l'a annoncé hier lors de la séance du Conseil de Paris. Cette exposition, qui a démarré il y a un mois, est pourtant fortement contestée : elle présente des photographies en couleur d'André Zucca, qui n'avait pu réaliser ce travail qu'en collaborant avec l'occupant nazi et à son organe de propagande le journal « Signal ». On y voit un Paris ensoleillé où les habitants semblent bien vivre cette période, sans aucune image des rafles, des étoiles jaunes ou des files d'attente devant les commerces. « Je ne vais pas adopter des postures hypocrites » « Cette affaire a été mal engagée, c'est vrai, a reconnu hier Bertrand Delanoë. L'absence de précautions, notamment sur la campagne d'affichage annonçant l'exposition, a pu faire naître des malentendus. C'est moi personnellement, et non je ne sais quel élu, qui ai décidé de suspendre cet affichage. Mais l'arrêter complètement aurait posé problème car cette exposition a des vertus pédagogiques sur une autre réalité de l'Occupation, où certains vivaient très bien quand d'autres souffraient. » Bertrand Delanoë a donc demandé que des débats avec des historiens soient organisés sur la période et sur l'exposition elle-même pour préciser au public le contexte de ces photos. Une manière de répondre aussi aux critiques de certains élus de sa majorité, comme son adjoint (PS) à la culture, Christophe Girard, qui s'est prononcé dans la presse pour l'annulation de l'exposition. « Moi, je préfère assumer les erreurs, même si elles viennent des autres, a tranché hier le maire de Paris. Je ne vais pas adopter des postures hypocrites et me donner bonne conscience pour passer dans les médias. » 298453853 Document LEPARI0020080422e44m0001z

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Delanoë veut clore la polémique sur « Les Parisiens sous l'Occupation »

LE FIGARO ET VOUS Culture Delanoë veut clore la polémique sur « Les Parisiens sous l'Occupation » Françoise Dargent; fdargent@lefigaro.fr FRANÇOISE DARGENT 446 mots 22 avril 2008 Le Figaro A 29 19821 Français (c) Copyright 2008 Le Figaro. PHOTOGRAPHIE Le maire de Paris justifie le maintien de l'exposition contestée et épingle ses adjoints. « NE PAS ajouter une faute à des erreurs » , c'est en ces termes que Bertrand Delanoë, le maire de Paris, a expliqué, hier, sa décision de maintenir ouverte l'exposition « Les Parisiens sous l'Occupation » au coeur d'une polémique (voir nos éditions d'hier). L'exposition, organisée à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), a accueilli 11 000 visiteurs depuis le 20 mars dernier. Ils ont découvert 250 clichés en couleurs d'André Zucca, un photographe qui collabora au journal proallemand Signal . Ils montrent des Parisiens insouciants et paisibles. « Il aurait pu y avoir une vertu pédagogique à montrer que, pendant cette période noire, avec la déportation des Juifs, la souffrance du peuple de Paris, il y en avait aussi qui ne vivaient pas trop mal. L'absence de précaution a pu faire naître des malentendus » , a reconnu le maire de Paris. « Aucun de mes adjoints ne m'a fait de suggestion », a-t-il regretté, en précisant que c'est lui qui a pris l'initiative de faire ajouter un « avertissement nécessaire ». Ce week-end, Christophe Girard, son adjoint à la Culture, avait réagi tardivement, demandant la fermeture de l'exposition avant de se rétracter hier dans nos colonnes. Conservateur en chef de la BHVP et mis en cause par Christophe Girard, Jean Dérens reconnaissait, hier, que les panneaux d'information installés à l'inauguration « n'étaient pas assez informatifs » . « Le ton est désormais plus catégorique » , a-t-il souligné tout en défendant le point de vue de son institution. « Le rôle de la BHVP est de mettre à la disposition du public des documents sur l'histoire de Paris. Ces photos de Zucca étaient connues des historiens de l'Occupation (...) Nous ne sommes pas une institution pédagogique. Quand vous vendez L'Être et le Néant, vous ne vendez pas une notice avec . » Pour celui qui partira à la fin de la semaine à la retraite, il n'y avait aucun doute : « Zucca était un collaborateur avéré. Il a fourni de nombreuses images de propagande à Signal qui lui commandait des reportages, mais cela ne concernait que le noir et blanc. Les photos de Paris en couleur n'étaient pas destinées au journal. » De toutes ces questions, les spécialistes, les historiens et le public devraient pouvoir bientôt discuter. Bertrand Delanoë s'est en effet engagé à ce que soient organisés des débats sur cette période et cette exposition. 103.0.347706994 Document FIGARO0020080422e44m0004j

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Une propagande qui ne dit pas son nom

culture Une propagande qui ne dit pas son nom Magali Jauffret 967 mots 22 avril 2008 L'Humanité 22 Français Copyright 2008 l'Humanité All Rights Reserved Photographie . L'exposition, à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, des images d'André Zucca, « les Parisiens sous l'Occupation », provoque à juste titre la polémique. Comment en est-on arrivé là ? Comment Christophe Girard, adjoint (PS) à la culture du maire de Paris, en arrive-t-il à souhaiter la fermeture d'une exposition de photographies programmée jusqu'au 1er juillet à la Bibliothèque historique de la ville de Paris ? Comment expliquer que, quelques jours plus tôt, la mairie avait déjà décidé de supprimer la campagne d'affichage annonçant cette même exposition, après avoir fait distribuer au public un avertissement maladroit, qui n'a rien arrangé à l'affaire puisqu'il n'appelle toujours pas un chat, un chat ? Pourquoi autant de cafouillages montrés du doigt par la presse ? Pourquoi autant de débats sur le lieu même d'une exposition qui, du coup, ne désemplit pas, et transforme la rue Malher, dans ce quartier du 4eº arrondissement, haut lieu historique de la présence juive à Paris, en forum permanent ? L'objet de la polémique, ce sont les 270 images d'André Zucca (1897-1973), prises entre 1940 et 1944. Présentées comme un événement parce qu'elles sont inédites et font partie des très rares images en couleurs réalisées à l'époque par un photographe français (et pour cause, il fallait passer par les Allemands pour avoir le droit de faire des prises de vues et pour se procurer les seules pellicules en couleurs de marque Agfacolor, alors introuvables), elles appartiennent à un fonds de quelque 22 000 clichés cédés par les héritiers de Zucca à la Bibliothèque historique. Elles viennent d'être restaurées et sont exposées sous un titre, « les Parisiens sous l'Occupation », qui laisse présager une vision complexe de Paris occupé. Or, que voit-on sur ces clichés où le soleil surbrille dans un ciel éternellement bleu ? Un Paris de carte postale, un Paris de la joie de vivre, que l'occupation nazie ne vient guère troubler : les troupes nazies défilent, les drapeaux du Reich pavoisent rue de Rivoli, les portraits de Pétain apparaissent dans les vitrines, les affiches antibolcheviques fleurissent à tous les coins de rue, mais les terrasses de cafés sont pleines, les amoureux mangent des cerises dans les jardins, les cinémas font recette, on se fait bronzer sur les quais de la Seine, les marchés regorgent de fruits et légumes, l'élégance se perpétue sur les champs de courses... Face à tant d'insouciance, le malaise du spectateur, lui, gagne. Lorsque les troupes allemandes, si bienveillantes, si mêlées à la population sur ces images décidément très orientées, donnent l'impression de distraire les Parisiens en donnant un concert place de la République, lorsqu'on les voit chiner au marché aux puces comme de simples touristes, le doute n'est plus permis : on sait que l'on se trouve face à des images de propagande. Ce que vient nous confirmer avec éclat celle d'un couple en train de rire au jardin du Luxembourg avec, posé devant lui, le journal Signal, magazine allemand créé à l'initiative de Goebbels, et dont André Zucca, qui s'était mis au service des nazis, était devenu le correspondant français en 1941. Cet élément d'information est bien le seul qui soit donné dans l'exposition. Il permet d'ailleurs de comprendre pourquoi les quelques rares photos de la Libération dégagent une autre atmosphère, bien paradoxale : alors que, cette fois, la foule est vraiment en liesse, Zucca, lui, n'est pas à la fête, sa superbe a disparu, son esthétique s'en ressent, il contrôle moins son cadre, il s'éloigne des gens, le flou s'installe... Samedi dernier, alors que 800 personnes sont venues voir l'exposition dans la journée, le public était nombreux à attendre devant le livre d'or pour y exprimer son point de vue sur une exposition qui n'annonce pas clairement la couleur quant à ses buts idéologiques. Certains comptent le faible nombre d'étoiles jaunes dans l'exposition. D'autres dénoncent « des vues expurgées », d'autres « un révisionnisme historique ». Un « fils de déportés à Auschwitz » dit « désapprouver » une exposition dont l'avertissement n'est pas à la hauteur de ce qu'il aurait fallu exprimer. Un jeune conservateur s'emporte : « C'est une exposition qui me donne la nausée. En tant que conservateur, je trouve que c'est indigne de la profession ! » Un autre : « Cette exposition banalise l'occupation nazie. À quelques pas de ce que l'on voit, on parquait les gens à Drancy, qui était l'antichambre d'Auschwitz, et on torturait des résistants, rue des Saussaies ! » Un autre : « Ces photos sont magnifiques, trop belles pour une époque barbare. » Un autre : « Ce photographe n'a pas inventé ce qu'il a vu. Il ne l'a pas mis en scène. C'était ça, Paris sous

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l'Occupation, des gens qui continuaient à se goberger et à se compromettre avec Pétain ! » Et si c'était ce dernier courant de pensée, accréditant la thèse d'une France majoritairement pétainiste, qui avait prévalu pour nier ainsi le fait, entre irresponsabilité, indécence, désinvolture et désinformation, que cette exposition montre des images de propagande ? Quel gâchis ! Est-il encore temps de mener un travail nécessaire sur la propagande, la manipulation du spectateur, la responsabilité de l'artiste, le lien entre esthétisme et idéologie ? « Les Parisiens sous l'Occupation : photographies d'André Zucca », Bibliothèque historique de la ville de Paris, 22, rue Malher, 75004 Paris, ouvert de 11 heures à 19 heures tous les jours, sauf le lundi. Tél. : 01 44 59 29 60. Le catalogue, édité par Gallimard Paris Bibliothèques, contient un texte de Jean Baronnet et une préface de Jean-Pierre Azéma, 178 pages, 35 euros. 20080422-59 Document HUMAN00020080421e44m0001f

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La mairie de Paris très préoccupée

Culture La mairie de Paris très préoccupée Gérard Lefort 899 mots 21 avril 2008 Libération 028 8385 Français Libération. Une publication de SNPC - France. Tel: 33 (1) 42 76 17 89 . Polémique. L'adjoint à la Culture envisage l'arrêt de l'expo "Les Parisiens sous l'Occupation". L'exposition "Les Parisiens sous l'Occupation" est en train de faire monter la sauce d'une polémique complexe. Comme nous le relations dans ces colonnes (Libération du 8 avril), la présentation des photographies en couleurs réalisées par André Zucca dans les années 40, alors qu'il était salarié du magazine nazi Signal, souffre d'un fort déficit d'explications pédagogiques et à tout le moins historiques dans le cadre d'une bibliothèque de la ville de Paris qui se veut justement "historique". Pour des visiteurs peu au fait de la période, notamment les plus jeunes, l'exposition pourrait accréditer la vision monoculaire d'un gai Paris où les filles sont jolies avec leurs chaussures à talons compensés, où les cafés ne désemplissent pas sur les grands boulevards, et où surtout l'omniprésence des soldats allemands relève d'un pittoresque quasi d'opérette, accréditant la thèse propagandiste d'une armée d'occupation "très correcte". Malaise. Une sorte de "Tout va très bien Fraulein Marquise", tandis qu'au même moment la police française raflait les Juifs à tour de bras et qu'un début de résistance s'organisait. Interrogé, Jean Baronnet, commissaire de l'exposition, se déclarait surpris par ces réserves et défendait un parti pris esthétique : "Pour moi, André Zucca est un grand photographe. Quand il photographie Paris et les Parisiens à partir de 1940, c'est aussi du grand art avec une sûreté du cadrage extraordinaire." Un grand photographe payé par les nazis et disposant à ce titre de toutes les latitudes, aussi bien administratives (il était alors interdit de prendre des photos dans Paris) que techniques (ses photos sont fixées sur pellicule Agfacolor, offerte par les autorités occupantes). Christophe Girard, premier adjoint à la Culture à la mairie de Paris, nous faisait alors part d'un certain malaise : "J'ai été gêné par l'ambiguïté de cette exposition." Cette gêne provoqua la décision de distribuer à l'entrée de l'exposition un avertissement rappelant, entre autres, qu'André Zucca "a choisi un regard qui ne montre rien, ou si peu, de la réalité de l'Occupation et de ses aspects dramatiques". Ce week-end, le même Christophe Girard a décidé de d'enfoncer un peu plus le clou de sa gêne. Il réclame désormais l'interruption de l'exposition. "Je suis pour qu'on l'arrête, a-t-il déclaré hier à Libération, ou tout du moins qu'on écourte sa durée ("Les Parisiens sous l'Occupation" doit se poursuivre en principe jusqu'au 1er juillet, ndlr). En tant qu'élu du IVe arrondissement où a lieu l'exposition (au 22, rue Mahler, ndlr) je suis interpellé par des habitants qui vivent très mal les affiches et qu'on puisse les trouver jolies, qui plus est dans un quartier, celui de la rue des Rosiers, qui a particulièrement souffert des exactions nazies." Arrêter l'exposition, ce serait l'interdire. Girard reconnaît que la censure n'est pas le meilleur réflexe d'une mairie qui vient d'être reconduite sur un programme de gauche. "Mais, poursuit-il, on navigue dans un dilemme non exempt d'effets pervers. La publicité faite à cette exposition, notamment par les journaux qui, pour la plupart, ont posé les bonnes questions, fait que les visiteurs s'y pressent de plus en plus nombreux. Au nom de quelle curiosité ? Si l'exposition continue, j'espère que le débat aura lieu, accompagné d'un maximum d'autres informations sur la période pour que chacun puisse, comme on dit, se faire son idée. L'arrêter serait un acte d'autorité non pas sur le contenu mais sur la méthode de présentation. Il y a eu un défaut en amont et plus jamais la Mairie ne laissera faire une exposition de ce type dans de telles conditions, c'est-à-dire sur un sujet aussi grave, sans l'apport fondamental d'un comité d'experts. Quant à la censure, si elle avait lieu, elle donnerait du grain à moudre aux idéologues du politiquement incorrect." La décision finale appartient au maire de Paris, qui pencherait plutôt pour le maintien de l'exposition à condition qu'elle apporte la garantie d'explications supplémentaires. Air du temps. Cette mini-tempête devrait aussi être la bonne occasion de reposer quelques questions sur la politique des expositions organisées par la Ville de Paris, qui cèdent parfois à un air du temps privilégiant la logique événementielle et spectaculaire au détriment d'un travail de réflexion. Couleurs pour couleurs, l'exposition "Paris en couleurs", qui vient de se clore à la Mairie de Paris, misait presque tout sur la nostalgie et l'esthétisme. Quant au fond... Les photos de Zucca sont sidérantes en ce qu'elles induisent avec cette époque grise mine une proximité colorée inédite. Mais la sidération ne suffit pas. Elle aurait dû exciter un regard critique. Dernier point, et non des moindres : aucune exposition n'est objective. Avant d'être une présentation

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mise en scène, elle est précédée et soutenue par un discours, une idée. Dans le cas des "Parisiens sous l'Occupation", le moins qu'on puisse dire, c'est que le propos est trouble, et le discours, sous sa parure d'innocence plus ou moins inconsciente, contestable. LI20080421323.txt Document LBRT000020080421e44l0000n

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L'exposition qui embarrasse la mairie de Paris

LE FIGARO ET VOUS Une-FEV L'exposition qui embarrasse la mairie de Paris Françoise Dargent; fdargent@lefigaro.fr FRANÇOISE DARGENT 496 mots 21 avril 2008 Le Figaro A 29 19820 Français (c) Copyright 2008 Le Figaro. PHOTOGRAPHIE La Ville a décidé d'installer un texte d'avertissement à l'entrée de l'exposition des clichés d'André Zucca, qui collabora avec les Allemands. À LA BIBLIOTHÈQUE historique de la Ville de Paris (BHVP), on rencontre aujourd'hui deux catégories de visiteurs. Ceux qui viennent en toute innocence découvrir l'exposition de photographies en couleur « Les Parisiens sous l'Occupation » et ceux qui viennent voir la même exposition attirés par le parfum de scandale qu'elle dégage. Tous peuvent lire en arrivant un panneau en guise d'avertissement qui précise que ces photographies ont été prises par André Zucca, un photographe qui collabora avec les Allemands en travaillant pour la revue Signal , « organe allemand de propagande nazie » . Ce texte, également traduit en anglais et en espagnol, souligne « l'absence de la réalité de l'Occupation et de ses aspects dramatiques » sur ces clichés. Ces « précisions » très utiles à la compréhension de l'exposition sont apparues bien après que l'exposition ouvre au public. Elles ont été ajoutées à la demande de l'Hôtel de ville, dont dépend la BHVP, qui a été assailli de critiques de la part de visiteurs choqués. Ceux-ci ne mettaient en cause ni la qualité, ni l'intérêt de ces images qui montrent des scènes plutôt idylliques de la vie parisienne entre 1941 et 1945, mais leur présentation sans commentaire sur le fait qu'elles relevaient de la propagande. Aujourd'hui, si l'erreur est réparée, elle continue de faire des vagues. Pressée de toutes parts, la Mairie de Paris a été sommée de s'expliquer sur cette affaire embarrassante. Hier, dans Le Journal du dimanche , la fermeture de l'exposition était même évoquée par Christophe Girard, adjoint à la Culture de Bertrand Delanoë. Il nuance aujourd'hui sa position. « Arrêter l'exposition a été une option qui a été envisagée, mais ce n'est plus le cas , souligne-t-il. Les avertissements au public ont été apportés, le contexte est précisé. À partir du moment où les visiteurs sont avertis, elle continuera jusqu'à son terme. » Au-delà de l'exposition incriminée, se pose pourtant la question de la responsabilité des organisateurs et de leur tutelle. « Les élus ne se mêlent pas du contenu des expositions. Jean Dérens (le directeur de la Bibliothèque, NDLR), qui n'est pas des moindres travaille en toute indépendance. Il a fait néanmoins le choix d'une exposition esthétisante et esthétique, ce qui est une erreur. Ce raté me fait dire qu'il faudrait que l'Hôtel de ville soit plus sollicité sur les expositions » , reconnaît Christophe Girard. Quant à la campagne d'affichage, qui a fait venir de nombreux visiteurs, il était prévu qu'elle s'arrête ces jours-ci. Elle ne sera pas prolongée comme c'est souvent le cas pour les expositions à succès. 103.0.341666452 Document FIGARO0020080421e44l00037

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POLÉMIQUE La mairie de Paris stoppe l'affichage d'une exposition ...

POLÉMIQUE La mairie de Paris stoppe l'affichage d'une exposition ... 162 mots 20 avril 2008 Midi Libre CATALAN;LOZERE;RODEZ;MILLAU;CARCASSONNE;NARBONNE;BEZIERS;ALES;GARD RHODANIEN;UZEGE;SETE;LUNEL;LODEVE;MONTPELLIER;NIMES Français Copyright 2008 Midi Libre All Rights Reserved POLÉMIQUE La mairie de Paris stoppe l'affichage d'une exposition La mairie de Paris va supprimer la campagne d'affichage annonçant l'exposition "Les Parisiens sous l'occupation", présentée jusqu'au 1er juillet à la Bibliothèque historique de la Ville. Elle met en scène 250 photographies inédites en couleurs d'André Zucca qui travaillait à l'époque pour "Signal", un journal de propagande nazie. Certaines photos montrent des beautés parisiennes et des Parisiens déambulant paisiblement sur les Champs-Elysées ou aux courses à Longchamp. Très peu ou pas de place est accordée à la réalité de l'Occupation et de ses aspects dramatiques, comme les files d'attente devant les alimentations ou les rafles de Juifs. Il a été reproché aux organisateurs de l'exposition de ne pas remettre ces images dans leur contexte. L'affichage de cette exposition est supprimé en raison de son titre jugé inadéquat. 20080420-10402856 Document MIDLIB0020080421e44k0000j

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POLÉMIQUE. Vous ne verrez plus cette affiche

PARIS POLÉMIQUE. Vous ne verrez plus cette affiche Camille Neveux 553 mots 19 avril 2008 Le Parisien 1 Français Copyright 2008 Le Parisien. All Rights Reserved. La mairie de Paris vient d'annoncer la suppression de la campagne d'affichage présentant une exposition de 270 clichés réalisés sous l'occupation allemande. LA PHOTOGRAPHIE représente une poignée de Parisiennes souriantes et apprêtées, vêtues de robes cintrées et chaussées de hauts talons, en goguette dans les rues de Paris, au milieu des officiers de la Wehrmacht. Réalisée sous l'occupation allemande par le photographe français André Zucca - accrédité par le magazine de propagande nazie « Signal » - cette affiche illustrant l'exposition « les Parisiens sous l'Occupation », va progressivement disparaître des rues de la capitale. En pleine polémique sur la mise en scène de l'exposition, l'Hôtel de Ville a décidé, hier, de supprimer la campagne d'affichage annonçant les 270 photographies en couleur de Zucca, exposées jusqu'au 1 e r juillet à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris (BHVP), à deux pas de la rue des Rosiers. Une manière de couper court aux critiques, incriminant plus l'absence de commentaires historiques autour des photos que la mise au jour de ces documents, jamais dévoilés au public... « Derrière ces clichés si brillants, l'ignominie était en marche » « Le titre est mauvais, car l'exposition ne présente qu'une facette de Paris sous l'Occupation, reconnaît Christophe Girard, adjoint de Bertrand Delanoë chargé de la Culture et élu PS du IV e , qui souhaite également que « l'exposition s'arrête plus tôt que prévu ». Beaucoup d'habitants du Marais, choqués par cette vision joyeuse de la guerre, sont venus me manifester leur désapprobation. » Dans les allées de la bibliothèque, où les photos sont répertoriées par quartier - Bastille, Ménilmontant, les Grands Boulevards... - les commentaires vont effectivement bon train. « Ah, enfin une preuve de l'Occupation ! » grince ainsi Yves, 69 ans, en observant les deux seules photos où apparaît une étoile jaune, épinglée sur la poitrine d'une homme et d'une femme vêtus de noir. « Et pendant ce temps, 11 500 enfants et 76 000 déportés juifs de France partaient en fumée. Derrière ces clichés si brillants, l'ignominie était en marche », renchérit un autre visiteur sur le livre d'or, « dérangé » par ces photographies présentant un Paris joyeux, lumineux et tranquille, loin des scènes d'arrestation et des longues queues devant les épiceries en période de rationnement. Consciente du « manque de commentaires et de recul », la mairie avait déjà tenté de rectifier le tir il y a quinze jours, en modifiant les notes de certaines photos et en ajoutant un feuillet explicatif à l'entrée estampillé « Avertissement » - en français, en anglais et bientôt en espagnol - pour compléter la biographie du photographe et « contextualiser l'exposition ». « La pellicule couleur nécessitait une lumière forte, ce qui contribue à l'impression d'un Paris constamment ensoleillé et coloré », met en garde la notule, dont le quotidien britannique « The Times » se fait d'ailleurs l'écho. Paradoxe de cette polémique, les photographies de Zucca ont attiré, depuis le 20 mars, quelque 10 000 visiteurs... Un record pour la Bibliothèque historique. « Les Parisiens sous l'Occupation ». Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 22, rue Mahler (IV e , M° Saint-Paul). Ouvert du mardi au dimanche, de 11 à 19 heures. Entrée à 4 € . Renseignements : 01.44.59.29.60 ou www.paris.fr 298447494 Document LEPARI0020080419e44j0000k

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Les derniers secrets de l'Occupation; Les derniers secrets de l'Occupation

News; Couverture Les derniers secrets de l'Occupation; Les derniers secrets de l'Occupation Dufay François 289 mots 17 avril 2008 L´Express 38-39 2963 Français L’Express Copyright Groupe Express-Expansion All rights reserved L’Express – (date of publication and Author) Il fut un peu le Doisneau des années sombres, le Cartier-Bresson de l'Occupation. Armé d'un Leica et d'une pellicule couleur fournie par ses employeurs nazis du magazine Signal, le Français André Zucca a mitraillé sans relâche les rues de Paris entre 1941 et 1944. Un Paris plein d'élégantes à semelles de bois et de reîtres en goguette, d'affiches de films avec Edwige Feuillère et de publicités pour la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF). Exposés aujourd'hui à Paris, ses clichés suscitent malaise et polémique. Peut-être parce qu'ils auraient mérité d'être présentés avec plus de pincettes. Mais surtout parce qu'ils nous confrontent à une capitale ensoleillée, aux terrasses bondées, où les bourreaux vert-de-gris semblent faire partie d'un paysage à la Prévert. Que ce « gai Paris » ait coexisté avec les rafles et les fusillés du mont Valérien est l'un des derniers tabous de notre mémoire collective. La France occupée a fait surgir une noire élite qui s'est grisée de son éphémère triomphe. C'est ce que rappelle un essai dérangeant signé Patrick Buisson dont L'Express publie des extraits. Son auteur y lève le voile sur la fascination quasi érotique envers les vainqueurs, sur fond de bacchanale interlope. Enfoncée dans le déni et la honte, la France, après la guerre, aurait même stipendié Klaus Barbie, d'après les nouvelles révélations du général Aussaresses. Décidément, cette « France allemande » qui n'a dansé que quelques étés n'a pas fini de dégorger ses secrets. Ni, d'un siècle à l'autre, de se rappeler à notre bonne conscience... 026745R Document EXPRSS0020080416e44h0001x

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Des photographies de propagande nazie provoquent un malaise

ART Des photographies de propagande nazie provoquent un malaise 805 mots 12 avril 2008 Le Monde 21 Français (c) Le Monde, 2008. Polémique Exposition à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris U ne exposition de photographies, intitulée " Paris sous l'Occupation ", présentée jusqu'au 1er juillet à la salle d'exposition de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 22 rue Malher, dans le 4e arrondissement, provoque malaise et polémique. Il s'agit de deux cents images en couleur, qu'André Zucca (1897-1973) a prises dans les rues, les jardins et les gares du Paris occupé - certaines publiées dans le no 213 du Monde 2 (édition du samedi 15 mars). L'intérêt des images n'est pas en cause, mais leur présentation. Sans véritables commentaires, elles montrent un Paris idyllique : des enfants font voguer leurs bateaux sur le bassin du Luxembourg, les musiciens de la Wehrmacht régalent les Parisiens de concerts en plein air, les élégantes font du vélo. des affiches en couleurs enjoignent d'aller voir l'Exposition antibolchevique ou de rejoindre la Légion des volontaires français (LVF) engagée contre l'Armée rouge. Par hasard, Zucca photographie une femme en noir portant l'étoile jaune et, rue des Rosiers, un vieil homme au manteau duquel on aperçoit la tache jaune, à peine visible. Mais les rafles, les commerces juifs aux vitrines barrées d'inscriptions antisémites, les queues devant les magasins d'alimentation, les V tracés à la peinture blanche sur les murs en signe de résistance après la défaite des nazis à Stalingrad, il ne les voit pas. André Zucca travaillait au " service exclusif " du bimensuel allemand Signal, édité d'avril 1940 à mars 1945 par Deutscher Verlag, dédié à l'apologie de la Wehrmacht, publié en vingt langues, dont le français. En 1942 et 1943, le tirage de ce magazine de propagande nazie, non diffusé en Allemagne, atteint 2,5 millions d'exemplaires, dont 800 000 pour la France.Zucca a publié des dizaines de reportages en noir et blanc dans Signal, traitant de sujets faits pour satisfaire son employeur, notamment les bombardements aériens anglais et américains sur la France. Tout cela n'aurait-il pas mérité des cartels (courts textes sous les photos) qui ne se bornent pas à préciser lieux et dates ? Un avertissement est bien distribué aux visiteurs. Mais Pierre Assouline, sur son blog La République des livres (lemonde.fr), affirme qu'" il a fallu que des visiteurs s'en émeuvent pour que les organisateurs se fendent d'un avertissement d'un feuillet posé en pile au guichet ". Dans cet avertissement, sont mentionnés l'" embauche " de Zucca par Signal, " organe allemand de propagande nazie ", et l'absence de " la réalité de l'occupation et de ses aspects dramatiques ". Est-ce suffisant ? Jean Derens, directeur de la BHVP, le pense. Que Signal soit un journal de collaboration, " tout le monde le sait ", dit-il. " S'il se trouve un visiteur qui ignore ce qu'a été l'Occupation, c'est désolant, mais on ne peut pas à chaque fois tout réexpliquer. " M. Derens nie que ces images en couleur soient de propagande, parce qu'elles n'ont pas été publiées dans Signal. Pourquoi ? On ne sait. Mais les pellicules Agfacolor 36 poses, de marque allemande, que Zucca met dans son Leica et son Rolleiflex ne peuvent être obtenues qu'auprès des nazis. " Peut-être les avait-il volées ? ", se demande M. Derens, hypothèse peu vraisemblable. La préférence de Zucca pour les beaux jours ensoleillés s'expliquerait techniquement : lentes, les pellicules auraient exigé une forte lumière. " Ce qui est impressionnant, c'est la prouesse technique du photographe ", commente Jean Derens. Prouesse technique ou non, ces images peuvent vite devenir odieuses. Zucca est arrêté en octobre 1944. Son dossier classé, il se retire à Dreux et se fait photographe de mariages et de fêtes. Par une coïncidence heureuse, l'artiste Christian Boltanski, né en 1944, présente au même moment à Paris sa pièce nommée Signal, inconnue en France. Il ne l'a exposée qu'une fois, à Mönchengladbach, en Allemagne, et l'a publiée en livre en 2004 à Berlin. Le principe est simple : Boltanski a choisi dans vingt numéros du bimensuel nazi des pages telles que le face-à-face de deux photographies mette en évidence la confusion des nouvelles et les mensonges officiels, par exemple David, de Michel-Ange, face aux tombes des soldats morts, le casque de fer bien en évidence. Pas de collage, pas de montage : rien que la juxtaposition des images telles que la mise en page de chaque numéro les proposait. L'analyse que Boltanski obtient est d'une efficacité terrible. Signal a été montré pour la première fois en France à l'Ecole normale supérieure, à Paris, le 10 avril, le temps d'une soirée. Il faut souhaiter une présentation plus longue, car cette oeuvre à le pouvoir d'ouvrir les yeux.

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Philippe Dagen 558711 Document LEMOND0020080411e44c0002c

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Paris très occupé

CULTURE Paris très occupé Gérard Lefort 894 mots 8 avril 2008 Libération 1e EDITION 029 8374 Français Libération. Une publication de SNPC - France. Tel: 33 (1) 42 76 17 89 . Photo. Réalisés entre 1940 et 1944 par André Zucca, employé du magazine nazi "Signal", les 270 clichés en couleurs, exposés sans contrepoint pédagogique à la Bibliothèque historique de la ville, déclenchent une polémique. Les Parisiens sous l'Occupation photographies d'André Zucca, Bibliothèque historique de la ville de Paris, 22, rue Mahler, 75004. Mar-dim de 11 heures à 19 heures. Jusqu'au 1er juillet. Rens. : 01 44 59 29 60. Catalogue Gallimard/Paris Bibliothèques, 176 pp., 35 €. "Oh, une étoile jaune.", dit une dame d'un certain âge en se penchant sur un des 270 clichés actuellement exposés à la Bibliothèque historique de la ville de Paris sous le titre "les Parisiens sous l'Occupation". Cette exclamation a la valeur d'une surprise à double tranchant. De fait, si on voit tant que l'étoile est jaune sur le manteau d'un vieux monsieur saisi dans la rue des Rosiers, c'est parce que la photographie est en couleurs, alors que la plupart des images de Paris pendant la guerre sont en noir et blanc. De ce point de vue, l'exposition est saisissante, qui réunit les nombreuses photographies en couleurs prises par André Zucca entre 1940 et 1944. Le "choc" visuel est tout aussi puissant que celui qui nous frappa lorsque, il y a quelques années, réapparurent les premières archives filmées en couleurs du débarquement en Normandie, puis de la libération des camps de concentration. Soudain, la dernière guerre devenait familière et l'horreur, proche. Fanfare. L'exposition fait cet effet troublant d'actualité. On scrute d'autant plus les visages, les vêtements, les gestes et les attitudes. Tous ces civils qui pourraient être nos grands-parents deviennent des proches. Et Paris, qu'on reconnaît d'hier à aujourd'hui, à quelques détails près. Mais ce sont justement ces petits détails, scrutés de plus près, qui glissent des cailloux dans la chaussure du visiteur. "Les Parisiens sous l'Occupation", ce sont aussi les "touristes", tous ces soldats allemands omniprésents, qu'ils défilent aux Champs-Elysées, donnent de la fanfare sur les marches de la Madeleine, prennent le métro ou chinent aux Puces de Clignancourt. De ce point de vue, la couleur n'ajoute rien, sauf à vérifier que le drapeau nazi était bien rouge sang, que les auxiliaires féminines de l'armée allemande furent adéquatement surnommées "souris grises" puisque habillées de tailleurs gris, et que l'étoile jaune était donc bien d'un jaune vif pour les juifs contraints de la porter. D'autres questions surgissent. D'abord sur l'identité de cet André Zucca, qui avait toute latitude pour prendre des photos en ville alors que c'était interdit, et, qui plus est, en couleurs en ces périodes de pénurie de tout. La tâche ne lui fut pas bien compliquée puisque Zucca était employé par le magazine Signal, organe de propagande nazie vantant, entre autres, la légendaire "correction" de la Wehrmacht dans les pays qu'elle occupait. Vélo-taxis. Dès lors, la banalité des soldats nazis dans le décor parisien prend une autre tournure, ainsi que l'apparente bonhomie des Parisiens qui, en ces temps, c'est bien connu, n'aimaient rien moins que flâner sur les grands boulevards, boire un demi à la Madeleine, aller au cinéma, à la foire du Trône, aux courses à Longchamp ou vaquer gentiment au quotidien de leur travail. Bref, le gai Paris comme si de rien n'était, augmenté du pittoresque attaché aux vélo-taxis ou aux chaussures à semelles compensées au pied des élégantes. Le tout fixé sur pellicule Agfacolor gracieusement offerte par les autorités nazies. Et sous un beau ciel bleu, car cette pellicule et le temps d'exposition exigeaient le plein soleil. Certes, l'exposition rappelle de-ci de-là ces informations essentielles ; mais pas assez nettement, faut-il croire, puisqu'à l'entrée un avertissement imprimé sur feuille volante précise : "Il semble que ces photographies n'aient jamais été publiées, que son travail soit resté en marge de la commande faite par la Propaganda Staffel, bien que Zucca se soit interdit toute manifestation d'opposition à l'égard de l'occupant." Collabos. Reste qu'on se demande pourquoi les nazis auraient empêché des images aussi optimistes,

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qui confortent la propagande d'un Paris normalement "occupé". Dans une bibliothèque qui se veut "historique", un effort supplémentaire de pédagogie n'aurait pas été superflu en cette matière plus que délicate. Et plutôt que le contrepoint d'affiches de cinéma avec des vedettes françaises de l'époque (pour exprimer quoi ? Tous collabos ?), d'autres photos auraient été bienvenues, certes en noir et blanc, certes moins spectaculaires car le plus souvent "volées", qui évoquent, elles, sinon la minorité résistante (bien qu'on en connaisse d'excellentes sur l'armée des ombres parisienne), du moins le rationnement, la vie difficile, les arrestations et l'exécution des "francs-tireurs" (leurs noms étaient placardés dans les rues de la capitale), et surtout, à tout le moins, les rafles de femmes et d'enfants juifs à partir de l'été 1942. Alors, deux photos d'étoile jaune sur 270 photographies exposées, c'est ou trop (alibi ?) ou pas assez (remord ?). L'expo n'en demeure pas moins fréquentable : elle rend tangible, presque physique, la stupeur d'être occupé et instille, hier comme aujourd'hui, une envie de résister. Document LBRT000020080408e44800003

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Un avertissement pour arrondir les angles

CULTURE Un avertissement pour arrondir les angles Gérard Lefort 793 mots 8 avril 2008 Libération 1e EDITION 030 8374 Français Libération. Une publication de SNPC - France. Tel: 33 (1) 42 76 17 89 . Face aux critiques, la mairie fait distribuer depuis dimanche un imprimé à l'entrée du musée. Un certain malaise nimbe l'exposition "les Parisiens sous l'Occupation". Présentée à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, elle dépend de la direction des affaires culturelles de la mairie et donc du premier adjoint à la Culture, Christophe Girard. Qui, interrogé, n'y va pas par quatre chemins : "J'ai découvert cette exposition le jour de son inauguration et j'ai été gêné par son ambiguïté au point que je ne m'y suis pas attardé trop longtemps. D'abord en raison de son intitulé. J'aurais préféré "Des Parisiens sous l'Occupation" ou mieux encore, "Sous l'Occupation". Mais c'est la liberté absolue du conservateur de la Bibliothèque historique, Jean Dérens, de choisir un titre, un thème d'exposition et un commissaire pour superviser sa réalisation. Mais, encore une fois, je trouve cette exposition mal accompagnée." Pour remédier à ce défaut, la mairie de Paris a fait imprimer, depuis dimanche, un avertissement, donné avec chaque billet d'entrée, qui rappelle, entre autres, qu'André Zucca, auteur des photographies présentées, fut embauché par le magazine nazi Signal et qu'il a choisi "un regard qui ne montre rien, ou si peu, de la réalité de l'Occupation et de ses aspects dramatiques". Par ailleurs, un texte de l'historien Jean-Pierre Azéma, spécialiste de l'Occupation, qui, aux yeux de Christophe Girard, était un peu "relégué", sera désormais placé en ouverture de l'exposition. Jean Baronnet, commissaire général de ces "Parisiens sous l'Occupation", se dit, lui, un peu secoué et surpris par les réactions hostiles à son accrochage : "Pour moi, André Zucca est un grand photographe, ses photos de reportage réalisés avant la guerre, en Bosnie-Herzégovine ou en Orient, le prouvent amplement. Quand il photographie Paris et les Parisiens à partir de 1940, c'est aussi du grand art avec une sûreté du cadrage extraordinaire." Certes, mais ce reportage "esthétique" était payé par Signal, le magazine nazi. Jean Baronnet confirme : "Zucca a été embauchésur sa réputation de photo-reporter. Il fut le seul photographe français dans ce cas et il était très bien payé, à peu près au même niveau de salaire que celui qu'il touchait à Paris Match en 1939. Mais, à ma connaissance, aucune des photos montrées dans l'expo ne sont parues dans Signal. D'autres photographes et non des moindres ont travaillé pour les journaux français qui continuèrent à paraître sous l'Occupation. Par exemple René-Jacque, dont on a montré le travail, entre autres, à la Maison européenne de la photographie, a publié dans Je suis partout, la feuille collaborationniste. Zucca n'a donc pas été réquisitionné, il a travaillé de son plein gré pour Signal, c'était incontestablement un collabo." Ce qui n'est jamais mentionné aussi nettement dans le parcours de l'exposition. De même, aucune mention des reportages en noir et blanc effectués par Zucca pour Signal, consacrés à des sujets "futiles" : les musiciens, le Conservatoire, et, si, tout de même, une démonstration à Versailles de la LVF (Légion des Volontaires Français), bataillon pro-nazi qui, en juillet 1944, sera intégré à la Waffen- SS. On peut aussi trouver anecdotique qu'en contrepoint des images "heureuses" de Zucca, l'exposition présente des affiches de cinéma d'époque ou des reproductions de paquets de cigarettes, alors que d'autres photographies d'archives auraient pu rappeler une face nettement plus noire de l'occupation nazie. Jean Baronnet invoque l'exiguïté des locaux d'exposition, mais aussi un autre point de vue pédagogique : "Pendant la guerre, j'étais un jeune Parisien et je me souviens que des films comme l'Eternel Retour ou le Corbeau étaient, sans jeu de mots, le seul moyen d'évasion. Quant aux cigarettes, l'absence de tabac était une des préoccupation majeures des Français, ce qu'on voit sur les photos de Zucca, où pratiquement personne ne fume." On se demande évidemment si, en plus des deux photos (présentées dans l'expo), montrant des Parisiens porteurs de l'étoile jaune, il y en avait d'autres de cette sorte dans le fond des 22 000 clichés de Zucca cédés par ses héritiers à la Bibliothèque historique. "J'ai tout vu, explique Jean Baronnet. Il n'y a qu'une autre photo de juif parisien, en noir et blanc. Ce genre de réalité n'était pas son soucis majeur."

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André Zucca a été jugé et relaxé à la Libération. Il a ensuite ouvert à Dreux une boutique où il réalisa des photos de mariage, de communions et de chasses à courre. Il est mort à Paris en 1973. Document LBRT000020080408e44800001

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L’ambiguïté des images de Paris sous l’Occupation

Culture L’ambiguïté des images de Paris sous l’Occupation 589 mots 8 avril 2008 La Croix 38024 Français Copyright 2008 Bayard-Presse - La Croix “All Rights Reserved” André Zucca, payé par les nazis, renvoie de la capitale une image déconcertante qui gomme le tragique de la situation ANDRÉ ZUCCA, LES PARISIENS SOUS L’OCCUPATION À la Bibliothèque historique de la ville de Paris (1) Une promenade presque sereine et en couleurs à travers le Paris occupé. C’est ce que semble proposer la Bibliothèque historique de Paris avec les 250 clichés troublants d’un reporter de la revue nazie Signal. André Zucca (1897-1973), après avoir été correspondant de guerre au côté de Joseph Kessel pour Paris-Soir, est réquisitionné par le magazine de propagande jusqu’à l’été 1944. Aucun cliché du photographe ne sera cependant publié, la revue préférant les scènes de guerre aux balades urbaines. Le poste d’André Zucca lui permet de profiter de la technologie allemande. Il est le seul Français à disposer de pellicules Agfacolor et offre des images couleur de Paris occupé. Le spectateur suit pas à pas les déambulations du photographe à travers les rues aisées, du quartier de la Concorde aux quartiers populaires de Belleville. André Zucca ne s’arrête pas sur le rationnement et les queues interminables. Avec lui, Paris est heureux, s’amuse. Il photographie la mode, gros plans sur les semelles compensées des promeneuses, les loisirs, les sorties bondées des salles de cinéma. Les animations festives n’ont pas disparu et ces images de scènes oisives dérangent, dévoilant un aspect inattendu de l’Occupation. L’historien Jean-Pierre Azéma rappelle que Joseph Goebbels ordonna aux fonctionnaires de la « Propaganda Staffel » de relancer « à tout prix » l’animation de la ville (2). Mais cela suffit-il à expliquer les thèmes choisis par André Zucca ? Le photographe ne s’arrête pas à ce Paris flâneur mais dessine une œuvre propagandiste. Les drapeaux nazis, d’un rouge éclatant, flottent sur une profonde rue de Rivoli, quasiment vide. Dans le Marais, une femme marche le regard hagard et, au second plan, un homme barbu porte une étoile jaune… La couleur rehausse le caractère tragique du personnage. André Zucca, qui n’utilisait pas de zoom mais se rapprochait de ses sujets, capte ce détail. Mais cette photographie n’est qu’une exception, seulement deux clichés de l’auteur représentant des juifs sont connus. Une autre image montre un père de famille, accompagné de ses deux filles, tirant une charrette à la force de ses bras où s’entassent les vêtements et meubles qu’il a pu sauver. L’image n’a pas été prise au hasard : cet homme a subi le bombardement des Alliés, le 19 avril 1944. Plus ambiguë encore, cette photographie des Halles où des personnes âgées, habillées de noir, fouillent les poubelles. Le personnage ambivalent d’André Zucca déconcerte. Jean Baronnet, commissaire de l’exposition, prend sa défense et soutient qu’« à la différence d’un Robert Capa, il n’appartenait à aucun cercle politique ». Le photographe serait plutôt un individualiste forcené. Arrêté début octobre, inculpé de collaboration avec l’ennemi, il sera libéré grâce à l’intervention d’un adjoint du général de Lattre de Tassigny. Il s’est ensuite caché du côté de Dreux, où il ouvrira une boutique de photographie, sous un pseudonyme. Le passé d’André Zucca n’enlève cependant rien à son talent. Ses clichés demeurent un témoignage impressionnant, mais un témoignage bien incomplet. (1) Jusqu’au 1er juillet 2008.Rens. : 01.44.59.29.60.(2) Les Parisiens sous l’Occupation, Jean Baronnet, Gallimard, 175 p., 35 €. LC8923240.xml; 8923240 Document LACRX00020080408e44800006

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La boite à pixels

La boite à pixels Clémentine Hougue 504 mots 5 avril 2008 L'Humanité 13 Français Copyright 2008 l'Humanité All Rights Reserved L'Occupation sous l'objectif d'André Zucca Les Parisiens sous l'Occupation. Photographies en couleurs d'André Zucca, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, jusqu'au 1er juillet. Catalogue : Jean Baronnet, préface Jean-Pierre Azéma, coédition Paris bibliothèques-Gallimard, 176 pages, 35 euros. À l'occasion d'une exposition à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris paraît le très beau catalogue les Parisiens sous l'Occupation, dans lequel le cinéaste Jean Baronnet nous présente le travail en couleurs du photographe André Zucca. Il y aurait bien des choses à dire sur ces 200 clichés : il faudrait parler de Paris, bien sûr, des promenades que constituent ces photographies, du texte de Jean Baronnet, mêlant la grande histoire au souvenir d'enfance. Une exposition et un livre d'une grande richesse, où l'usage de la couleur et le regard porté sur cette période sont agréablement déroutants. André Zucca (1897-1973) parcourt le globe comme reporter-photographe depuis plusieurs années quand la France vaincue est occupée. De 1941 à 1944, il travaille pour la revue de propagande allemande Signal, ce qui lui permet d'obtenir une carte de presse et fait de lui le seul Français à avoir à sa disposition les pellicules Agfacolor, invention allemande grande concurrente de la Kodacolor américaine. Ces photographies, réalisées au gré de flâneries à travers la capitale, constituent un travail personnel, qui n'a pas été publié à l'époque. Zucca nous y montre le paisible quotidien de sa ville, où les uniformes de la Wehrmacht cohabitent sans tension avec des Parisiens sereins. Les files d'attente devant les cinémas, les extravagances vestimentaires de jeunes coquettes, les terrasses de café ensoleillées n'ont pas disparu alors que dans les rues fleurissent les croix gammées. Quant au rationnement, à la misère et aux étoiles jaunes, ils sont plus que discrets. La position idéologique d'André Zucca, dont le regard ne laisse transparaître aucune germanophobie, est certes ambiguë. Mais nous est offerte une vision qui, toute partiale et partielle qu'elle soit, rappelle que la vie a continué entre 1940 et 1944 et nous donne à redécouvrir toute la culture de l'époque : la mode, les acteurs en vogue, les loisirs des Parisiens ; autant de choses parfois oubliées, à l'instar du tandem-taxi ou des vendeurs de chansons. La couleur rend cette période si familière que s'en dégage paradoxalement un sentiment d'étrangeté. Dans ce bond de plus de soixante ans en arrière nous est dévoilé un Paris parfois presque vide, que nous connaissons sans vraiment le reconnaître. Et si le noir et blanc habituel des clichés de cette époque tend à rejeter la scène saisie dans un temps révolu et lointain, la couleur la réactualise avec force, la rapproche de nous, la rend à la réalité. Témoignage captivant, les Parisiens sous l'Occupation représente tout autant un voyage dans le temps qu'une invitation à penser le rapport que nous entretenons, individuellement et collectivement, à notre histoire. 20080405-34 Document HUMAN00020080404e4450000r

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Les Parisiens sous l'Occupation

LITTERAIRE La vie littéraire Les Parisiens sous l'Occupation Françoise Dargent; fdargent@lefigaro.fr 119 mots 27 mars 2008 Le Figaro A 2 19799 Français (c) Copyright 2008 Le Figaro. UNE PHOTO, UN LIVRE Avec les documents d'époque, l'image de Paris sous l'Occupation semblait définitivement fixée en noir et blanc. C'était sans compter sur André Zucca, photographe de presse qui se mit au service de la presse allemande, profitant ainsi des rares films couleur. Il a couvert la vie quotidienne entre 1941 et 1944, avec ses ambivalences, entre les badauds dénudés qui profitent des premiers rayons, les défilés militaires sur les Champs-Élysées ou, ci-dessus, une famille sinistrée sur le pont de la Tournelle. Les Parisiens sous l'Occupation, Gallimard/Paris bibliothèques,176 p., 35 eur. 103.0.172612065 Document FIGARO0020080327e43r0003y

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