#3 Christine Barbe - Tout peut basculer dans l’instant

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Christine BARBE “Tout peut basculer dans l’instant”



Christine BARBE “Tout peut basculer dans l’instant”


EDITO

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Photographie Série « En eaux troubles » - « Sans titre» Argentique sur Alu-Dibond Tirage 5 Ex. + 2 E.P. , 90 x 60cm - 2012


EDITO Evelyne & Jacques DERET Fondateurs d' Art[ ]Collector et collectionneurs

Art [ ] Collector : des collectionneurs invitent un artiste. Nous avons lancé fin 2011 Art[ ]Collector et aurons présenté en 2012 trois artistes : Iris Levasseur en juin 2012, Jérémy Liron du 17 au 27 septembre, et Christine Barbe du 12 au 22 novembre 2012. Il s’agit pour nous de proposer une façon nouvelle de promouvoir des artistes français d’art contemporain en associant le temps d’un événement un artiste, ses collectionneurs et sa galerie à une présentation de ses travaux. Les collectionneurs prêtent des œuvres emblématiques qu’ils ont achetées, tandis que l’artiste présente ses travaux récents au cours d’une exposition de dix jours. Les collectionneurs participent ainsi à la promotion d’artistes français et à une large valorisation de leur travail. La mise en perspective du travail de l’artiste dans sa globalité et dans son évolution ainsi que le soutien affiché de collectionneurs reconnus favorisent les acquisitions de nouveaux amateurs. L’exposition se tient dans un lieu privatisé de 300 m2, le temps de l’événement : le Studio, du Patio Art Opéra dans le 9ème arrondissement à Paris. Différentes manifestations sont organisées à cette occasion : vernissage, visites, accueil de groupes, soirées privatives pour des entreprises … afin de toucher un large public. Un catalogue est spécialement édité pour l’événement Le comité de sélection d’Art[ ]Collector qui réunit des personnalités reconnues du monde de l’art (collectionneurs, critiques, curateurs, directeurs d’institutions…) a élu le 16 octobre 2012 les trois lauréats 2013 : Karine Rougier (galerie Bertrand Baraudou), Julien Crépieux (galerie Jérôme Poggi) et Clément Bagot (galerie Eric Dupont). Christine Barbe est la troisième artiste à bénéficier en 2012 d’une exposition personnelle dans le cadre du projet « Art[ ]Collector // Des collectionneurs invitent un artiste ». Son travail est nourri par ses nombreux voyages et sa grande expérience de toutes les pratiques plastiques qu’elle utilise : du monotype au dessin, de la peinture et de la photographie à la vidéo. Elle met en scène une « dialectique des contraires » : le beau/le laid, le vrai/le faux, l’attractif/le repoussant... Les décalages, les contradictions, les paradoxes et les frontières d’un monde où « tout peut basculer dans l’instant » ouvrent ainsi la voie à d’autres perceptions. Christine Barbe est représentée à Paris par Inception Gallery et à Los Angeles par Left Coast Gallery. Elle a bénéficié de nombreuses expositions en Europe et aux Etats-Unis.

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LES COLLECTIONNEURS

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Série "Paysages-Mutations". « Retour Framboisière». Photographie. Tirage Fine Art sous Diasec , 90X120 cm - 2010 Tiré à 5 exemplaires + 2 EP Collection Francis Brun-Buisson


J’entre dans l’univers des œuvres de Christine Barbe comme dans un manteau de haute couture artistique, dont la vertu magique serait de lancer son occupant dans un voyage fabuleux. Son talent multiforme lui permet d’évoluer avec aisance entre divers modes d’expression.

LES COLLECTIONNEURS

Francis Brun-Buisson

Parmi ses séries récentes (« road-photies » américaines, « symboliques » barbizoniennes, « gastronomiques » parisiennes…), celle des « paysage-mutation » est des plus saisissantes. On y repère ce sublime « Retour Framboisière », un fruit pictural mélancoliquement acidulé, exaltant un naturalisme libéré de toute discipline scholastique ou anecdotique. L’artiste semble y suivre une ligne musicale des années 60, pour nous faire visualiser une composition très contrastée entre des volumes - nuages et bosquets - qui figurent, dans leur densité, l’éternité patiente de la nature et des durées dont la trace suggère, par sa fugacité - sur le ruban de lumière froide qui coupe l’image -, le mouvement imperceptiblement intense de la vie humaine. Une émotion profonde se dégage de l’architecture d’un tableau construit autour d’une asymétrie radicale entre ses parties supérieure et inférieure. En une différenciation toute relative, que souligne un reflet non réciproque, elles partagent une vérité dont la représentation varie au-delà et en deçà de la ligne de séparation du ciel et de la terre. Transgression et transcendance se rejoignent alors dans une traversée du miroir où se dévoile la réfraction de la réalité par les sens et la pensée. La vie trace sa voie dans les arcanes de la création comme la lumière dans les ombres qui la reflètent, où le noir est plus d’argent que de plomb et le bois plus vif que mort. La luminosité des cieux éclaire un voyage qui passera entre ombres et lumières, dont le port est l’espérance et non l’angoisse et dont la route en est ouverte au spectateur sans qu’aucun véhicule ne lui soit imposé... L’œuvre exprime une vision de la vie, mélancolique plutôt que généreuse, une réalité éternelle du monde, moins menaçante que nostalgique et un état d’âme plus confiant que morfondu. Je trouve dans le travail de Christine Barbe cette sorte de « géométrisme lyrique » que louait Kandinsky car, puisant sa force dans une solide structuration cérébrale, il laisse pourtant s’exprimer, dans toute la fraîcheur de sa spontanéité, la spiritualité, la sensibilité et l’émotivité de l’artiste. J’aime la composition formelle du « Retour Framboisière », dont l’harmonie paradoxale comme la réalité - résulte d’une combinaison de ruptures où se perdent et renaissent des lumières et crée un environnement fabuleux, à partir d’un décor naturel et paisible comme la Touraine… Cette œuvre est à mes yeux l’expression achevée d’une authenticité artistique profonde et souriante, où l’on sent frémir à l’unisson les voix intérieures de l’artiste, du monde et de l’univers. Est-ce l’écho d’une âme inquiète apaisée par l’espérance ? Si le beau n’était vrai, le faux ne serait-il pas réel ?

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LES COLLECTIONNEURS

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Série "Paysages-Mutations". « Sans titre ». Photographie. Tirage Fine Art sous Diasec, 90x120 cm - 2010 Tiré à 5 exemplaires + 2 EP Collection Jacques L. Deret


LES COLLECTIONNEURS

Jacques L. Deret Mon intérêt pour l’architecture, le construit, les bâtiments dans les paysages urbains m’ont amené à regarder avec intérêt la série « Paysages-Mutations » de Christine Barbe. Ses photos m’ont d’emblée intrigué par leurs mises en scènes très graphiques et puissantes. Je vois beaucoup de photographies dans le jury du prix Arcimboldo de la création numérique, souvent très conceptuelles et narratives. Celle qui a retenu mon attention est d’une grande force du fait du choix intriguant de cette couleur verte qui transforme un bâtiment industriel en un objet décalé, dé-naturé et en final, en une image abstraite et graphique. Mystère, déplacement de sens, revalorisation et création d’espaces inconnus … autant de mouvements qui m’attirent dans les travaux de Christine Barbe et qui accompagnent pour moi une réflexion sur les traces des hommes dans nos univers de vie quotidiens, urbains, modernes. L’idée d’en faire autre chose et de les replacer ailleurs, leur donne une autre dimension ambivalente, presque sur-naturelle. C’est un peu cela le monde de Christine Barbe : des Instants qui changent nos visions immédiates pour les mener vers des espaces nouveaux. Rien ne change mais tout change ? LE MONDE BOUGE ET NOUS AVEC ? MERCI DE CE BOUT DE VOYAGE. C’est donc une belle rencontre pour moi avec une artiste plasticienne, dont le parcours varié me donne à voir le monde et ses aspérités limpides, dangereuses ou mystérieuses à travers des œuvres qui peuvent surprendre, émouvoir, ou bien encore nous déranger. Je trouve de cela dans le travail de Christine Barbe, surtout dans ses œuvres de photographie et de vidéo. Ses séjours à l’étranger, en particulier aux USA lui ont donné une belle ouverture de regards, une capacité de captations d’images décalées, transformées, différentes. Cette Œuvre s’inscrit bien dans mes choix de collectionneur, où l’abstraction géométrique, les constructions architecturales, la lumière et les vibrations de la couleur prédominent.

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LES COLLECTIONNEURS

[08] Installation. « Tressage d'une mémoire ». Émulsion photo sur pavés de paris. Pavés 15 X 15 cm Ancienne collection de la Fondation d’entreprise COPRIM - 1995

Dominique Dutreix Nous avons exposé « Les Pavés » de Christine Barbe en 1998, à la Fondation Coprim pour la promotion de l’Art Contemporain, lors de l’exposition « L’éveil artistique et ses enjeux : Propos d’artistes III ». Cette exposition était un événement phare de notre Fondation, pour laquelle nous avions reçu le Prix du Mécénat décerné par l’Admical. Tous les artistes participants à cette exposition étaient impliqués dans la transmission de l’art aux enfants. Les émulsions photographiques sur ces pavés de Paris « Tressage d’une mémoire » est une œuvre que je trouve poétique et mystérieuse. Jour après jour, j’y découvre des visages différents. Elle s’inscrit dans une démarche de pérennité. Je l’ai acquise sur un véritable coup de cœur et j’ai pensé qu’elle s’intégrerait parfaitement à la collection que nous avions déjà commencé à constituer. L’œuvre a été installée au sein de notre collection à Boulogne-Billancourt qui comptait également des œuvres de Robert Combas, Jean-Pierre Pincemin, François Boisrond… Lorsque notre Fondation soutenait un artiste, elle le faisait fidèlement et durablement. Ainsi, nous défendions depuis quelques années le travail de Christine Barbe, et cet achat était une façon de marquer et de consolider notre appui envers cette artiste.


LES COLLECTIONNEURS Dessin. « Sans titre ». Techniques mixtes. Œuvre extraite du livre « Plat de résistance » paru aux Éditions 1973. Octobre 2012 Collection Éditions 1973

Elise Milicevic 2006-2012… 7 années de partage scellées par une belle collaboration. D’abord collectionneuse avec un tableau incroyablement jaune qui semblait se détacher des autres toiles de son tout petit atelier parisien. Un autoportrait aux canards, vibrant de l’énergie des grands espaces, à contre-pied de ses œuvres urbaines. Une grande toile qui semblait faite pour un lieu précis, une maison de famille dans le Berry qui venait d’être refaite. De collectionneuse je suis passée au rang d’amie. Avec le privilège d’être parfois plongée au cœur le la création. J’ai vu la série « Glamfood » naître sous mes yeux ! Avec ce travail de Christine sur l’attraction-répulsion nos sphères privées et professionnelles allaient enfin pouvoir se croiser. Je dirige les éditions 1973 dont la principale collection, le roman-cuisine, traite de façon artistique et intellectuelle le roman et la gastronomie. Quand le texte de « Plat de résistance » est arrivé sur mon bureau, j’ai tout de suite pensé à Christine. C’est elle qui a décidé d’interpréter la partie roman avec des dessins inspirés de l’histoire qui se déroule en 2042. Elle a su mettre en images l’esprit et les enjeux qui se dégagent des treize chapitres dans lesquels la résistance contre les interdits culinaires s’organise. Le résultat est savoureux.

À lire, « Plat de résistance », édition 1973. Octobre 2012

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LE CRITIQUE

Apprendre à regarder par la fenêtre « On dit qu’un homme est né à l’instant où ce qui n’était au fond du corps maternel qu’un visible virtuel se fait à la fois visible pour nous et pour soi. La vision du peintre est une naissance continuée ». N’est-ce pas cette «philosophie figurée» de l’art selon Merleau-Ponty qui emporte, supporte, l’œuvre de Christine Barbe ? Car de Grenoble à Paris en passant par Asilah, Los Angeles et New York, cette artiste nomade n’en peut plus de vivre les cultures des paradoxes pour interroger dans sa pratique contemporaine, les apparences du monde. A Grenoble où elle excelle dans la gravure, elle meurtrit pourtant le dessin. A Asilah foudroyée par le soleil comme les plus grands, Delacroix ou Matisse, elle hurle avec ses couleurs. Aux Etats-Unis, la plasticienne se confronte encore aux fureurs d’une nouvelle vie. La déconstruction suit tout naturellement l’urbanité. À chaque destination, Christine Barbe s’adapte. À une nouvelle réalité. Une nouvelle société. Une nouvelle identité. Son travail peu à peu trouve son destin, sa force et son questionnement. Et elle commence à manipuler ses œuvres comme elle fabriquait, enfant, ses poupées dont elle inventait l’univers. Dans l’immense atelier de Tribeca naît désormais et pour toujours l’interrogation existentielle d’aujourd’hui. Qui suis-je ? Qui est l’autre ? Comment manipuler la mémoire ? Qu’elles sont nos « Vies rêvées, vies réelles » ? Paul Klee disait : « le peintre doit

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être transpercé par l’univers et non vouloir le transpercer… j’attends d’être intérieurement submergée, ensevelie. Je peins peut-être pour surgir ». Telle est la quête de Christine Barbe. « Détruire » dit-elle, rappelle toujours avec lancinance Marguerite Duras. Faire et défaire. Christine Barbe ou son œuvre, c’est la même chose. La même lutte, la même épreuve. Celle de l’identité et de l’altérité de la société contemporaine. Elle ne sait que cela, que cette phénoménologie plastique née de la modernité. Et crée pour le désencombrement des images que l’on porte en soi et malgré tout. La multiplicité des médias lui permet de jouer et jongler avec le spectateur. Aussi bien avec le monotype, le dessin, la peinture, la photographie ou la vidéo. Pièges de l’œil et de l’esprit. Tout commence toujours par la délectation et la jouissance, la porte ouverte au bonheur. Puis l’artiste commence la destruction. La violence monte alors puis s’acharne sur les supports, sur les médiums. Son aquarelle prend des coups de crayon, des griffures de plumes, avale encore des rasades de solvants en tous genre, quand l’artiste ne la laisse aller à ses propres dérives, ses propres crevasses. Puis elle traque à nouveau les auréoles, rattrape une bavure, entremêle le dessus et le dessous pour mieux se jeter dans l’inconnu. Apocalypse. Des batailles et des naufrages, des remous, de la désobéissance et de la sauvagerie, soulève évidemment ses grandes toiles où elle pratique le même refus. A la Jackson Pollock, ça bascule et se bouscule, ça gicle et éclabousse, dans ses acryliques comme dans ses dessins qu’elle affronte directement et où l’improvisation et l’alchimie alimentée par la résine, la poudre graphite et le métal. Pire encore l’artiste poursuit sa destruction par un lavage au jet qui se termine enfin dans l’extrême douceur d’un ponçage.


Ici, nulle image « cristalline » imaginée par Gilles Deleuze. Ni visages fantastiques d’une Nancy

LE CRITIQUE

Ces « allers-retours », en permanence, se retrouvent bien entendu dans ses photographies. Burson. Là, Christine Barbe malmène encore la technique où elle multiplie les snapshots qu’elle superpose, enchevêtre, monte et colle numériquement pour livrer un puzzle photographique lisse et parfait. L’expressionnisme du geste se cache derrière l’entremêlement savant des images. Ses vidéos apparaissent tout aussi logiquement comme des épreuves de vérité. Ici, une voix monochrome accompagne un visage qui ne cesse d’apparaître et de disparaître entre la naissance et la mort. Ailleurs une musique affolante et affolée, discordante, accompagne le film « How are you feeling today ». Christine Barbe appréhende ainsi les choses et le monde. Comme pour mieux toucher, comprendre, « la condition humaine ». Ainsi, des corps « En eaux troubles », des « Paysages mutations », des « Déplacés » qui livrent des images de rêves éveillés. Il y va du bonheur, de la beauté évidente, de la séduction dans ses représentations du monde. Mais plus le regard fouille l’œuvre quelle qu’elle soit, plus le malaise, la fêlure, la dérision surprennent le spectateur. Une ligne brisée par les blessures de la ville naît au cœur d’un paysage féerique. Des fumées d’usines apparaissent, subtiles, dans un ciel binaire presque trop merveilleux… Quand ce ne sont de fascinants animaux, singes ou lions, qui surgissent brutalement dans l’inquiétude d’une route déserte. Dans la contrariété, tout fait cependant incroyablement corps. Mais tout fait encore plus corps dans sa série « En eaux troubles », thème terriblement séduisant qui pourtant dit le spasme et la défaite des chairs. Chairs qui s’écrasent dans un tourbillon de mosaiques infinies, de jeux dimensionnels, d’illusions de textures. Et toutes ces figures de rester anonymes, car l’anonyme loge ailleurs. « Il est l’anonymat des violences personnelles qui modèle le corps quel qu’il soit, habillé ou nu, homme ou femme », écrit Marc Le Bot à propos de Francis Bacon. Nul doute, les figures de Christine Barbe elles aussi se lisent comme des concrétions éphémères des violences qui traversent tous les espaces et tous les corps. Mais ces mêmes violences, ces coupures et ces répétitions ne rappellent t’elles pas aussi l’obsession des reflets qui hante la peinture ? En effet, Christine Barbe réitère la « métaphore du miroir » dont l’enjeu demeure toujours l’ambigu, le contradictoire, les redoublements du visible même, et qui pourrait se dire de toute l’oeuvre de l’artiste dont les axes renversent la réalité. N’y a-t-il pas encore ce même inversement dans l’ombre et la lumière ? L’éclat des blancs ou des couleurs intenses n’illumine t-il pas les sombres grandioses ? Comme parfois à la lumière des lampes, l’image de la nuit ? Ainsi toute l’œuvre de Christine Barbe reste totalement unie dans ses contradictions. Unie par ses contradictions. Parce qu’au faite de la modernité, dans le tourbillon du XXIème siècle elle conjugue tradition et subversion pour capter les « états multiples de l’être » selon René Guénon ou les « sentiments à l’état naissant » d’après Nathalie Sarraute dans Le Portrait d’un inconnu ». Pour peut-être enfin trouver son déferlement d’anges. Dans le basculement de l’instant.

Anne Kerner, commissaire de l’exposition.

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LA GALERIE

Vue de l’exposition Christine barbe « Corps et Paysages-Mutations » A INCEPTION GALLERY. Paris Avril 2012

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J’aimerai pouvoir définir l’œuvre de Christine, décrire ses références et ses contours créatifs mais cela me semble être hors définition. La création pourrait donner lieu à un événement originel rythmé par le temps d’exécution et dénué de l’obligation des supports. La rencontre de cet espace subtil se lit telle une note de musique sur les multiples choix de matérialisation de l’expression de Christine Barbe. Notre rencontre a été un moment de bien-être pendant lequel mon esprit se nourrissait d’une multitude de formes créatrices n’exprimant aucune limite ni réserve. J’étais face à une artiste en harmonie avec le temps et non son temps. De la gravure au dessin, de la peinture à l’objet conceptuel, de la photographie à la vidéo, son Œuvre vaste, véhicule une forme d’altérité et de réponse à la fois. Une aisance de transition où l’on retrouve sur chaque technique la présence de la gravure qui est elle-même objet à mutation et démonstration de cette altérité. Cette part d’écoute à l’autre s’épanouit dans sa photographie et sa vidéo, recomposant le message de soi et de l’autre. Cette agilité s’exprime en force dans ces deux pratiques dans lesquelles elle lie toute la fraîcheur de l’outil à l’acquis des autres moyens d’expression. L’œuvre complète de Christine Barbe est presque intemporelle, elle se remet en question à chaque étape de sa création et devance son futur avec disponibilité et maturité. Corinne Timsit, directrice Inception Gallery


Myriam Boutoulle

ÉVELYNE ET JACQUES DERET : COLLECTIONNER, PARTAGER

Novembre 2012 Hors des cercles habituels du monde de l’art, Évelyne et Jacques Deret créaient il y a un an Art Collector. Une initiative originale, qui consiste à exposer dans un lieu privé des œuvres d’un artiste prêtées par des collectionneurs et d’autres proposées par sa galerie.

TÉMOIGNAGES ET MEDIAS

CONNAISANCE DES ARTS

“Collectionneurs nous-mêmes, nous voulions être actifs en soutenant des artistes français émergents ou en milieu de carrière”, souligne le couple. Après avoir exposé Iris Levasseur en juin et Jérémy Liron en septembre dernier, Évelyne et Jacques Deret présentent ce mois-ci les œuvres de Christine Barbe dans le Studio du restaurant Le Patio Art Opéra, en partenariat avec Inception Gallery. Ancienne psychothérapeute, Évelyne Deret collectionne les œuvres marquées par l’enfance, la folie et la dimension féminine : celle de Valérie Favre, Chiharu Shiota et Pat Andrea. Ancien président de la division France du groupe Sara Lee Corporation, Jacques Deret s’intéresse aux œuvres géométriques et cinétiques, réunissant depuis plusieurs années des pièces de François Morellet, Éric Michel, Carlos Cruz Diez ou Kees Visser. “Christine Barbe”, Studio du Patio Art Opéra, 5, rue Meyerbeer, 01 40 98 00 92, du 12 au 22 novembre.

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ALEXANDRA FAU

Critique d’art, à propos de la série «En eaux troubles » de Christine Barbe à l’occasion du parrainage prix Arcimboldo.

Février 2012 Bien que les clichés de la Série «En eaux troubles » semblent avoir été pris sur le vif, ils sont obtenus en réalité à partir d'images retravaillées en diptyque ou en triptyque pour former une seule entité. L’artiste concilie dans ce travail le jaillissement très spontané du motif, l’effet « bougé » du réseau de lignes formées par les mosaïques de la piscine, à un contrôle permanent de l’image. Grâce à cette manipulation insidieuse, elle transforme un environnement lié au plaisir et à la détente, en carcan volontaire dont le corps ne saurait ni même ne voudrait se défaire. S’il semble entravé dans ses déplacements par la force de l’eau, l’éclairage blafard en dilue les chairs jusqu’à le confondre dans cet environnement aquatique. Au-delà des clichés, faut-il y voir le corps humain aux prises avec des obstacles invisibles ou encore non définis imposés par le monde contemporain aussi lisse que virtuel ? Et par extension, ce à quoi ces corps en apparence libres et vaporeux sacrifient leur liberté ?


TÉMOIGNAGES ET MEDIAS

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Vue d’exposition Left-Coast Gallery, Studio City, Los Angeles, CA, USA.


Écrit critique d'Isabelle Des LignerisFo n d a t r i c e d e l a C o l l e c t i o n M a d a m e L , é d i t r i c e .

TÉMOIGNAGES ET MEDIAS

ISABELLE DE LIGNERIS OCTOBRE 2012

Une rencontre est un rendez vous… J’avais rendez vous avec Christine Barbe, un soir ordinaire, lors d’un passage à Paris… Il y a trois ans déjà, quatre peut être. Mon regard n’était pas encore concerné par les cimaises des galeries d’art contemporain, ni par les fouillis émouvants toujours des ateliers… des peintres… des photographes… des cinéastes… La térébenthine n’était qu’un vieux souvenir d’encaustique replié dans mes mémoires. Un soir donc, je suis assise aux côtés de Christine. Je franchissais pour la première fois le seuil de « la Closerie des Lilas » ! Christine parla de ses projets, de ce doute toujours un peu installé à l’écart de ses pensées, tel un flottement d’espérance… Un acte de foi presque ! Ecouter, étonnée, la passion d’un artiste, son parcours, ses stations en France à New York à Paris alors. Le désir, vite, de découvrir tout « ça »… Christine, l’artiste, la femme, l’atelier, les œuvres, les empreintes de ses années de travail. Et me voici là, Boulevard Saint-Germain, devant la porte, les idées un peu intimidées, comme enroulées autour d’un mouchoir que l’on tortille face à l’inattendu.. Un tableau, glissé parmi les œuvres, Ô combien enveloppées de soin, de prudence, de respect… un tableau donc, jaune, revient toujours à moi.. Je parcours avec intérêt, surprise, essoufflement, les peintures, les photographies.. Celui là, Je le veux ! La nécessité, urgente de vivre avec lui ! « Sur l’Oudon », scène de tranquillité, complice d’un instant privilégié. Vouloir être embarquée dans ce rafiot, au fil de l’eau.. le désir de soi, le souvenir d’un autre ?… peu importe l’envie est là… se glisser dans une mémoire, la faire sienne !! Le tableau est accroché sur mes murs.. sa présence accompagne le nomadisme de mes pensées… Depuis, j’ai créé une collection, « la collection de madame L » En complicité avec une conseillère, je rencontre des artistes… du temps passé avec Lui, avec Elle, sculpteur, peintre, cinéaste..de l’huile, de l’acrylique, de l’aquarelle, de la céramique, du bois… Ce temps tricoté ensemble sera le support de la création.. piocher alors dans mes dires, mes attitudes, des éléments pour échafauder le projet. Il s’agit d’une commande, déclinée en trois ou quatre variations.« La collection de madame L » produit l’œuvre. L’œuvre est alors proposée lors de salons nomades, chez l’un chez l’autre. Christine Barbe avait débroussaillé pour moi le chemin. Merci

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EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

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Photographie Série « En eaux troubles » - « Rêve éveillé » Argentique sur Alu-Dibond Tirage 5 Ex. + 2 E.P. , 120 x 60cm - 2012


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EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

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Photographie Série « En eaux troubles » - « Barcelone » Impression Fineart sous Diasec Tirage 5 Ex. + 2 E.P. , 120 x 90cm - 2011


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

[ 19 ] Dessin Série « En eaux troubles » - « Sans titre » Techniques mixtes sur papier , 65 x 45cm - 2011


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

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Série « En eaux troubles » - « Jeux d'eau Verde » Acrylique sur toile et résine , 50 x 70cm - 2011


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

[ 21 ]

Dessin Série « En eaux troubles » - « Sans titre » Techniques mixtes sur papier , 65 x 45cm - 2011


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

[22]

Photographie Série « Paysages-Mutations » - « Métropole » Impression Fineart sous Diasec Tirage 5 Ex. + 2 E.P. , 90 x 120cm - 2012 Collection Lauriac


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

[ 23 ]

Dessin « Ciel CO2 » Techniques mixtes sur papier, 48 x 29,5cm - 2012 Réalisé pour « Plat de résistance », edition 1973


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

[ 24 ]

Photographie Série « Les Déplacés » - « What the heck a` Estepona » Impression Fineart sous Diasec Tirage 3 Ex. + 2 E.P. , 120 x 90cm - 2012


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

[25] Dessin. Série « Les Déplacés » Techniques mixtes sur papier, 48 x 29,5cm - 2012


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

[26]

Photographie Série « Les Déplacés » - « L’heure bleue » Impression Fineart sous Diasec Tirage 3 Ex. + 2 E.P. , 120 x 90cm - 2012


EXPOSITION “TOUT PEUT BASCULER DANS L’INSTANT”

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Photographie Série « Les Déplacés » - « Loup à Casteldefelds » Impression Fineart sous Diasec Tirage 3 Ex. + 2 E.P. , 120 x 90cm - 2012


BIOGRAPHIE, PARCOURS, PUBLICATIONS

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1. Vidéo. « Une peinture japonaise » 2012

2. Vidéo. « De la lumière » 2012

3. Vidéo « En eaux troubles »2102

4. Vidéo « Paris-L.A. ». 2008

5. Vidéo « le corps porte-parole » 2012

6. Vidéo « Attraction-répulsion » Tryptique. 2005

7. Vidéo « How are you today ? » 2012

8. vidéo »Euphorie » 2008


BIOGRAPHIE, PARCOURS, PUBLICATIONS

[ 29 ] Née en 1955 à Grenoble EXPOSITIONS PERSONNELLES 2012 Tout peut basculer dans l’instant, Art[ ]Collector, Studio le Patio, Paris. Commissariat Anne Kerner Paysages et corps Mutations, Inception Gallery, Paris. 2011 Glam’food, Galerie LABWORDLS. Commissariat S. Badet. Festival international de la photographie culinaire, Paris.

2009 2008 2006 2003 2002 2000 1999

1996 1992

Paysages-Mutations, Galerie Rue Chomel. Commissariat Sylvie Besse, Paris. Série récentes , Photographies. Zombrart consulting, Paris. Urban pulse, Left Coast Gallery, Los Angeles - USA. Summertime hues, Left Coast Gallery, Los Angeles - USA. Left Coast gallery Annex Hollywood, Los Angeles - USA. Left Coast Gallery, Los Angeles - USA. Centre Culturel Canadien, Paris Silver Fine Art, Londres. Syntaxe Urbaine, Les années New-Yorkaises, Espace CPP, Paris. Le corps porte-parole, Galerie Janos, Paris. Centre d’Art Le temple du goût. Nantes Création mise en scène, décors, costumes pour « It’s for today », Opéra en 2 actes, création mise en scène, décors, costumes, Beurs van Lagen. Amsterdam, Hollande Dérives de l’art, Fondation Clews, Cannes-Mandelieu. Galerie Pierre Nouvion, Monaco. Galerie The Genest, New York, USA


BIOGRAPHIE, PARCOURS, PUBLICATIONS

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1991 1990

1989 1988 1987

Les années 80, Fondation Deutsch, Lausanne. Galerie Lavigne-Bastille, Paris Galerie Japan Art, Tokyo, Japon Musée d’Art Moderne de Tokyo, Japon Foire d’Art contemporain de Tokyo, Japon New York California series, Monotypes, Galerie Lavau, France Galerie Francis Wehren, Suisse New York California serie, Galerie K, Paris Urban espace, Galerie 30, San Francisco, USA Social comment, Galerie 30, San Francisco, USA

EXPOSITIONS COLLECTIVES 2012 FOTOFEVER. Foire de photographie contemporaine, Bruxelles. Inception Gallery.

2011

2010

Circuito. Vidéo « Le corps porte-parole », Nuit des galeries. Parcours Nomade de la Mairie du 3ème, Paris. Vidéo du concert « Concert pour un escargot, bien dans sa folie », Cité des arts, Paris. Vidéo « The Wake/La veglia/ La veille. Invitation Romina De Novellis », at Pia MYrvoLD FLOW, Biennale de Venise. Vidéo « The Wake/La veglia/ La veille. Invitation Romina De Novellis », chez Marc Lenot /lunettes rouges. Paris. Festival international de la photographie culinaire, Espace Mobalpa, Paris. Prix Champagne Vranken/FIPC, La Coupole, Paris. Bercy Village, Paris. Ho ! Haaa, Palais de la Bourse, CCI Marseille Provence, France. Galerie Briobox. « Une œuvre, une artiste », Paris France. Festival film & vidéo one minute, Aarau, Suisse.

Foire CHIC ART FAIR, Zombrart consulting, Paris Exposition « Ouvrir » prix Vachette, Galerie Sévigné, Paris. Catalogue. « International film & video festival », vidéo « How are you today » Aarau, Suisse. Catalogue. Foire « CHIC DESSIN », Cherry Gallery, Paris. « 100 artistes pour l’Angélus», Barbizon, Catalogue.

2008

2007 2001 2000

Foire ARTPARIS à AbuDhabi, Emirats Arabes, Galerie Marion Meyer (Paris). Left coast Gallery, Los Angeles, USA. « One minute film & video festival », Finaliste, Aarau, Suisse. Left Coast gallery Annex, Hollywood, USA. Couvent des Cordeliers, centre d’art, Paris.

« Le portrait revisité », Galerie Courant d’Art, Paris. « Ateliers au féminin », Fondation Coprim, Paris. « Racines », Saint-Etienne, Catalogue, France. « Propos d’artiste III », Fondation l’Abbaye de l’Epau, Le Mans. La collection Novotel d’Art contemporain, Espace Ricard, Paris. « La collection ». La collection de la Fondation Coprim. Paris.


1985 1983

1982 1981

« Propos d’artistes III », Musée de Millau, France. « Mais que le jaune est beau», Espace Ricard, Paris. Sculptures dans le Parc, Château de Vascœuil, France. « Paysage de la mémoire », Fondation Coprim, Catalogue, Paris. Galerie Pierre Nouvion, Catalogue, Monaco. Foire d’Art contemporain de Tokyo, Japon. Galerie Kouros, New York, USA. Musée d’Art moderne, Tokyo, Japon. Galerie 30, San Francisco, USA. Galerie Clint Lee, New York, USA. Whitney Museum, biennale department monotypes. Galerie Chronocide, New York, USA. Galerie BMZ Fine Art, New York, USA. Musée d’Art Contemporain, San José, USA. Galerie Im Fontana, Berlin, Allemagne Musée d’Art contemporain, San Francisco, USA. Fondation d’Ukerman, Grenoble. Galerie Im Fontana, Berlin, Allemagne. « Toute la peinture ou presque », Musée d’Art Moderne de Grenoble, Catalogue, Grenoble. Musée d’Art Moderne et Centre Berriat, Catalogue, Grenoble. Musée de Digne, Biennale de la gravure, Catalogue, France. Galerie Briance, Paris. Fondation d’Ukerman, Grenoble. Musée d’Art Moderne de Grenoble.

FORMATION Christine Barbe est formée à la Faculté d’Art plastiques de St-Charles et à l’institut d’Art et d’Archéologie de l’université Paris I Panthéon Sorbonne, à Paris où elle a passé simultanément une licence en Arts Plastiques et Sciences de l’art et une licence en Études Cinématographiques de l’université Paris I Panthéon Sorbonne.

PARCOURS Son travail de peintre a bénéficié de nombreuses aides à la création (bourse Art Concil de Santa Clara en Californie, centre Wannsee à Berlin, bourse d’orientation des Arts plastiques de Grenoble, moussem d’Asilah au Maroc) et de plusieurs prix pour ses dessins. Dans les années 80 Christine Barbe a voyagé en Europe du sud et du Nord, aux Antilles et en Afrique du Nord. Elle se fixe quelques années aux États-Unis, en Californie puis à New York. Elle réside à nouveaux en Europe depuis 1990. Les œuvres de Christine Barbe figurent dans de nombreuses collections privées aux USA, au Japon, en Europe, ainsi que dans les collections permanentes de Musées et Fondations notamment au Musée d’Art Moderne de Grenoble, au Musée d’Art Moderne de Tokyo, au Musée d’art contemporain de San José au États-Unis, à la fondation Coprim à Paris, à la collection Novotel d’art contemporain, à la fondation Deutsch à Lausanne, au fond d’art contemporain d’Asilah au Maroc.

BIOGRAPHIE, PARCOURS, PUBLICATIONS

1999 1998 1997 1996 1994 1991 1992 1991 1989 1988 1987 1986

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Direction et conception éditoriale Evelyne et Jacques DERET Conception graphique Antonin BONNET / Happyfactoryparis.com Reproduction des œuvres, PHOTOS Chirstine BARBE Impression L’agence Modeste - modeste@lagencemodeste.com Art[ ]Collector www.art-collector.fr Contacts presse Virginie BURNET-BOGATY et Laurence HERBIN - Agence L'art en plus- 105 rue de la Pompe, 75116 Paris Mail : v.burnet@lartenplus.com et l.herbin@lartenplus.com - Web : www.lartenplus.com

Inception Gallery Web : www.inceptiongallery.com - Mail : ctimsit@inceptiongallery.com

Cet ouvrage a été publié par Art[ ]Collector à l’occasion de l’exposition consacrée en novembre 2012 à Christine Barbe. Elle s’est tenue au Studio le Patio à Paris et était organisée par Art[ ]Collector.

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Remerciements : Aux collectionneurs qui ont confié leurs œuvres pour l’exposition Aux membres du comité de parrainage qui ont accompagné la création et la mise en œuvre d’Art[ ]Collector Aux membres du comité de sélection d’Art[ ]Collector qui ont participé à la sélection des artistes retenus pour 2012 À tous les partenaires qui soutiennent la manifestation À Inception gallery À Valérie Saas-Lovichi, directrice du Patio-Opéra À Anne Kerner, critique d’art, fondatrice du site d’art contemporain www.ouvretesyeux.fr

Cet ouvrage a été imprimé en France par l’agence Modeste (Le Mans) pour le compte de JD&Com (45, rue Paul Déroulède - 92270 Bois-Colombes) en novembre 2012 Dépôt légal : novembre 2012 - Imprimé en France



www.art-collector.fr

ISBN : 979-10-92037-00-5 Prix net : 15,00 â‚Ź


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