l’arabe de Damas à la fin des années 1970
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des informateurs. Ont été écartées des paires dont l’un des deux éléments est en réalité une forme qui, moins ou mal connue de l’informateur—elle peut être simplement vieillie et/ou très dialectale—a été abusivement attribuée par lui à l’autre communauté que la sienne. De plus, il y a vraisemblablement des cas non repérés comparables à celui de fǝzʿān, à propos duquel une informatrice chrétienne explique que pour elle ce mot est moins fort que xāyef, c’est-à-dire des cas où un locuteur A n’utilisant pas un mot appartenant au lexique des locuteurs B (qui eux ont les deux), le ramène à un des siens et l’étiquette à tort comme son synonyme. Tableau 5. Quelques différences lexicales entre locuteurs musulmans et chrétiens sens
‘musulman’
‘chrétien’
artichaut
ʾanginār
ʾarḍišōki
caoutchouc
maṭṭāṭ
mǝġġēṭ
chausse-pieds*
sakaža
karata
cour intérieure d’une maison ʾarḍ ǝd-dyār traditionnelle (sol de la –)*
(ʾarḍ ǝ) d-dār
enceinte (femme)
ḥāmel
ḥǝmle
je pensais que tu …
ḥassabtak
fakkartak
le voilà
šaḥḥo
ʾaḥḥo
livres (plur.)
k ǝ t ǝb
kǝtob / kǝt ǝb
malade
marīḍ
ḍʿīf
médecin
daktōr
ḥakīm
n’est-ce pas
mu hēk ?
ma hēk ?
oreille*
ǝ
ʾǝd n
dēne
pauvre, à plaindre*
mǝskīn
ḥazīn
pétard
fǝttāš(e)
fǝttēš(e)
pisser
ṭaʾʾaš
kabban
pot de chambre
nūniyye
ʾarḍiyye
que Dieu bénisse (ces jours ʾǝṣʾaḷḷa heureux)
saʾalla
qui a peur*
xāyef
fǝzʿān
tuyau (souple)*
barbīš
narbīš
véranda
baranda
varanda
voiture (à cheval, …)
ʿarabāye
ʿarabiyye