Art, culte et culture

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ABRUZZES ITALIE

Art, culte et culture

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Les Abruzzes, une région attentive à la sauvegarde de son patrimoine Les vestiges du passé Les anciens bourgs des Abruzzes Les Châteaux des Abruzzes L’architecture religieuse Les ermitages des Abruzzes Le Tourisme religieux Le patrimoine artistique et les Musées L’artisanat artistique Le folklore et les traditions

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La région des Abruzzes est attentive à la sauvegarde de son patrimoine est l’affirmation qui synthétise au mieux l’esprit et le caractère de cette terre. L’impression principale qui se dégage de la découverte de son extraordinaire paysage naturel en parcourant les villes anciennes et élégantes et les bourgades millénaires accrochées aux sommets est celle d’une région qui a réussi à sauvegarder de nombreuses caractéristiques originaires où un environnement intact et la présence très ancienne de l’homme démontrent que la voie vers un équilibre respectueux et réciproque a su être trouvée.

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Les Abruzzes enchantent avant tout par l’équilibre entre la nature qui domine encore le paysage et les traces de la présence de l’homme: on découvre ainsi la suite de petites bourgades qui constellent le territoire, la puissance architectonique des églises, des châteaux, des palais, l’aspect précieux des œuvres d’art, les nombreuses expressions de l’artisanat artistique et les traditions paysannes et pastorales millénaires. Tout invite le visiteur attentif et

passionné à explorer le territoire des Abruzzes à la recherche de ces aspects caractéristiques qui en font une région splendide et sous certains aspects unique. La nature est avant tout dans les Abruzzes une ressource protégée. Avec un tiers de son territoire destiné à des parcs, la région montre une primauté culturelle et civile de la protection de l’environnement et se distingue comme la plus grande zone naturelle d’Europe, véritable cœur vert de la Méditerranée.

de son patrimoine Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


Les Abruzzes, une anthologie du paysage méditerranéen Si l’on veut synthétiser les caractéristiques de la région, la définition certainement la plus correcte est celle d’une anthologie du paysage européen et méditerranéen car elle accueille dans ses limites une variété de paysages naturels qui ne peut être comparée à aucune autre sur un territoire aussi limité: une côte méditerranéenne aux habitats les plus variés (côte basse et côte haute, plage avec dunes, paludes, pinède, maquis côtier, falaise, îlots rocheux, côtes basses rocheuses), une bande collinaire qui présente tous les stades de peuplement humain, des zones humides de valeur (telles que les oasis fluviales et lacustres) et des accidents géologiques très intéressants; une très vaste zone montagneuse, souvent intacte du point de vue naturaliste, présentant également les environnements les plus variés (forêts, prairies, lacs montagneux, énormes hauts plateaux karstiques, canyons, cascades, grottes, sommets et paysages de montagne de caractère franchement alpin, glaciers, vulcanismes). Cette variété surprenante d’environnements, non contaminés et souvent sauvages, conserve des espèces rares et précieuses que les Parcs des Abruzzes protègent jalousement, faisant de la région un extraordinaire laboratoire biologique pour la sauvegarde de la nature et des écosystèmes, à l’avant-garde aujourd’hui dans le monde par le courage et par la détermination de ses choix. La région des Abruzzes a su dépenser cette capacité à la protection de l’environnement, bien visible en ce qui concerne les paysages naturels, dans les zones internes en particulier et au bénéfice de tous ses patrimoines: villes et villages, paysage agraire, monuments, biens artistiques et culturels, traditions. L’un des plus intenses interprètes de l’identité nationale, Ignazio Silone, a écrit que: «les Abruzzains sont restés liés en une communauté au destin singulier, caractérisée par une fidélité tenace à leurs formes économiques et sociales, qui va au-delà de toute utilité pratique, ce qui serait inexplicable si l’on ne tenait compte du fait que le facteur constant de leur existence est justement l’élément le plus primitif et le plus stable: la Nature». Quelques paroles extraordinaires, riches en concepts, qui expliquent que cette «capacité à sauvegarder» prend naissance d’une confrontation plurimillénaire à un environnement difficile, capable de passer rapidement de la douceur à la cruauté, tout en évitant de l’appauvrir par une exploitation excessive. C’est au fond tout le secret de cette région. Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


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Les Abruzzes, un grand musée permanent en plein air. Cette grande faculté de conservation des environnements et des paysages, aussi bien naturels que formés par l’homme donne au territoire abruzzain (et à l’ensemble des biens culturels et paysagers qu’il abrite) le caractère qui apparaîtra évident au touriste qui le traverse, d’un véritable musée diffus, d’une «exposition permanente en plein air» aux thèmes les plus variés: écologie, géologie et géomorphologie, histoire des aspects du peuplement humain, de l’urbanisme dans l’antiquité et de l’architecture spontanée, histoire de l’agriculture et du paysage, histoire de l’architecture militaire et défensive, de l’architecture religieuse, des établissements monastiques, du pastoralisme. Les différents types de monuments, d’émergences en somme, que ce soient des châteaux ou d’anciennes bourgades, des centres historiques ou des constructions isolées, des églises ou des monastères, des ermitages ou des habitats de bergers, des paysages agraires ou liés au pastoralisme, des monuments naturels ou des biotopes, ne sont pas seulement nombreux, variés et bien conservés, mais surtout encore répandus et intégrés dans leur environnement d’origine, c’est-à-dire dans le contexte – préservé également – dans lequel ils sont apparus. Il s’agit d’une caractéristique rare et assez particulière car chaque émergence permet de comprendre par un simple coup d’œil les relations qui se sont formées entre celle-ci et son environnement: l’église de campagne et son tratturo, le château dominant et le territoire qu’il contrôle, l’habitat de berger et la zone de pâturage, la tour de guet et son col, le palais féodal et sa bourgade, les habitats agricoles et leur territoire, etc., dans un jeu de lecture intégrée du paysage dont l’évidence est à la fois déroutante et spectaculaire. Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


LES VESTIGES Le solennel Guerrier de Capestrano, la statue funéraire énigmatique d’un prince italique qui a vécu il y a 2500 ans (aujourd’hui conservée au Museo Archeologico Nazionale d’Abruzzo de Chieti) est le véritable symbole de l’antiquité des Abruzzes. Ce n’est toutefois pas le seul témoignage des plus de 500.000 ans de présence stable et permanente de l’homme dans cette région. Des premiers groupes de chasseurs qui à l’âge plus reculé de la pierre vivaient déjà sur ces terres aux grandes tribus italiques puis à la grande saison de Rome, l’ancienne région des Abruzzes a été un carrefour de peuples, de races et de cultures différentes. Ce constant brassage humain a laissé des traces importantes étudiées aujourd’hui avec attention par l’archéologie, qui offre ces témoignages au visiteur grâce à de riches musées et à des dizaines de sites en plein air. Les plus anciens témoignages proviennent d’emplacements et de fouilles dont les pièces sont en grande partie conservées dans les nombreux musées archéologiques de la région, le plus important étant le Museo Archeologico Nazionale d’Abruzzo, à Chieti. La vallée Giumentina, sur la Majella, un ancien lac qui abritait au paléolithique

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du passé l’un des premiers établissements de l’homme dans les Abruzzes est encore aujourd’hui un site particulièrement captivant. Les grottes utilisées par les hommes préhistoriques comme refuges ou comme lieux de sépulture et de cérémonies sacrées sont nombreuses: celles de la Majella (la visite est possible à la très belle Grotta dei Piccioni, dans les gorges de l’Orta près de Bolognagno, et à la Grotta del Colle près de Rapino), du Fucino dont la plus belle est celle d’Ortucchio, et la Grotta a Male d’Asssergi. C’est cependant durant l’âge des métaux (âge du Bronze et du Fer), lors du passage inévitable de la préhistoire à la protohistoire que l’on situe les origines ethniques et culturelles des Abruzzes; avec l’arrivée des peuples indo-européens apparait ce groupe de bergersagriculteurs de tempérament guerrier duquel descendront les tribus Italiques qui se répandront sur le territoire des Abruzzes. Une économie mixte agricole et pastorale s’impose donc. Elle se fortifiera durant les siècles successifs, conditionnée par la nature montagneuse du territoire et marquée par la transhumance. Si le Guerrier de Capestrano est le symbole le plus spectaculaire et révélateur de leur

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orgueil de tribus indomptables qui tinrent tête à Rome, les témoignages les plus extraordinaires et intéressants proviennent de leurs nombreuses nécropoles, qui ont livré des biens funéraires magnifiques et très importants. La nécropole protohistorique de Campovalano nous a restitué des objets extraordinaires que l’on peut admirer au musée de Campli; de nouvelles fouilles mettent de nos jours en lumière des sites extraordinairement bien conservés comme le palafitte et sa nécropole préhistorique de Paludi di Celano, ou la nécropole de Fossa (Aquila): les chambres funéraires d’époque hellénistique contenaient des objets précieux, des lits funéraires recouverts de décorations en os intacts, mais les sépultures plus anciennes, encore parfaitement délimitées par des cercles et signalées par des files de pierres, remontent au IX siècle av. J.-C.! Campovalano, Fossa, Amplero, Comino, Celano (pour ne citer que ceux-ci) constituent désormais des fondements pour l’étude et la compréhension des coutumes de nos orgueilleux et belliqueux ancêtres, et leurs objets magnifiques sont superbement exposés dans leurs musées respectifs. Leurs villages entourés de murs impressionnants faits de rochers énormes sont à visiter: Pallanum, dans la moyenne Val di Sangro près de Tornareccio est le plus spectaculaire, mais les enceintes italiques de

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Colle Mitra, Alfedena, Castel di Sangro et Colle del Vento sont impressionnantes également. Les Italiques furent les premiers, les plus fiers et les plus dangereux antagonistes des Romains auxquels ils s’opposèrent vaillamment en constituant la Ligue Italique qui avait pour capitale Corfinio (près de Sulmona). C’est dans les Abruzzes qu’ils jetèrent les premières bases de l’identité nationale en créant le nom même d’Italie, l’astre naissant de Rome se révéla toutefois pour eux également impossible à contraster. Durant la domination de Rome, de superbes villes se développèrent en se superposant souvent aux centres italiques préexistants, tels que les forums monumentaux, les thermes, les temples, les théâtres et les amphithéâtres dont il est encore possible d’admirer les vestiges. Alba Fucens, près d’Avezzano, Juvanum, près de Torricella Peligna et Peltuinum et Amiternum aux alentours de l’Aquila comptent parmi les ruines les plus suggestives. A la fin de l’Empire de nombreuses villes furent détruites et abandonnées, mais sur certaines des plus importantes structures urbaines romaines se disposèrent les futures implantations médiévales qui nous sont parvenues vitales et importantes: c’est ainsi que sont apparues des villes comme Chieti, Lanciano, Atri, Penne, Teramo, Sulmona, Vasto.

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Les mille bourgs des Abruzzes: de petits villages aux maisons en pierres et en briques, adossées les unes aux autres, de minuscules ruelles qui montent et qui descendent, les portes en bois solide aux architraves historiées d’armoiries et de dates qui nous entraînent loin dans le passé, aux marches usées par des siècles de retours à la maison, aux arcades et aux passages en voûte, les plafonds noircis par la fumée. Des bourgades comme de petites familles de maisons, habitées pendant des siècles par des parents et des amis dont l’amitié dure d’une génération à l’autre; où chaque famille porte un surnom ironique et souvent mordant, dont les descendants héritent jusqu’à en oublier la raison pour laquelle il fut affublé au grand-père du grand-père. Presque tous ces villages internes des Abruzzes, fermés et perchés sur les sommets sont nés vers le Moyen-Age, nombre de ceux-ci sont cependant plus anciens et remontent à la période italique et romaine. De nombreux préfixes toponymiques abruzzains révèlent ces origines plus anciennes, comme Pesco (hauteur fortifiée), Castro (habitat fortifié), Villa (bourgade agricole), Civita (ville), ou encore l’origine lombarde, comme Fara (fief) ou Scerne (risière, champ irrigué par submersion); dans de nombreux cas le toponyme met en

Les anciens bourgs des Abruzzes Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


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évidence la nature défensive de l’habitat et sa position perchée, au sommet: Rocca, Castel, Penna, Pizzo, Colle. Les Abruzzes que nous connaissons ont donc eu leur période de formation durant le Moyen-Age: c’est en effet durant les siècles de «la période du milieu» que la région assume cet aspect si unique et particulier qu’elle a su conserver pratiquement inchangé jusqu’à nos jours et qui rend son paysage aussi caractéristique, comme suspendu dans le temps. Construits entièrement en pierre de taille et en mortier, sans bois apparent, les anciens bourgs de la montagne et des zones internes montrent comment l’attachement à la pierre est lié à notre civilisation méditerranéenne du bâtiment. Le résultat est souvent impressionnant: la fusion parfaite entre la pierre nue des montagnes et les pays qui s’y sont accrochés les mimétise totalement; la communion entre nature et communauté humaine s’exprime physiquement, matériellement. Les maisons en pierre de taille des villages, accolées les unes aux autres pour former une grande muraille de protection, telle une forteresse habitée, nommées donc case-mura (maisons-muraille) également témoignent des continuels, impératifs et constants besoins de se défendre qui caractérisent le très long moyen-âge des Abruzzes (qui pour des raisons historiques particulières et locales se prolongea en fait jusqu’à la fin du XVIIIe siècle); on les reconnaît facilement car elles ont peu de fenêtres donnant sur l’extérieur, elles sont minuscules et toujours situées aux étages les plus élevés. Ils ont tous la même structure urbaine: le château occupe généralement le sommet, puis la place, tout près l’église principale, l’église paroissiale; tout autour et en descendant vers la vallée se succèdent les maisons, accolées pour tenter de se protéger, chacune étant construite en utilisant les parois de celles se trouvant en amont. Le village et son groupe de maisons et de rues étroites ne formaient qu’un avec le château en cas d’attaque ennemie. Si dans les zones de l’intérieur triomphe la pierre, en se déplaçant vers la côte et en explorant la bande de belles collines à vocation agricole qui accompagne la descente vers la mer, on rencontre des

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bourgs où les maisons en pierres cèdent petit à petit la place à des maisons en briques. Les bourgs de l’arrière-pays collinaire ainsi que ceux qui donnent en balcons sur la mer sont également d’origine médiévale quand ils ne sont pas d’origine romane ou italique mais leur évolution a été plus marquée et visible que celle des villages de l’arrière-pays. La côte a favorisé les échanges et le commerce et la renaissance s’y est développée en influençant l’architecture et l’urbanisme de manière plus importante; elle s’est développée toutefois avec une grâce et une harmonie qui ont conservé l’âme traditionnelle de ces lieux. Les murs et les portes protègent de délicieux bourgs auxquels la couleur chaude des briques anciennes donne un aspect caractéristique. De beaux petits palais nobiliaires, des églises et des maisons se succèdent sans interruption pour déboucher sur des places, amples et bruyantes ou minuscules et serrées autour d’une fontaine. Visiter aujourd’hui les anciens bourgs des Abruzzes donne l’impression d’entrer dans un monde qui s’est arrêté, où l’on prend conscience du temps qui passe grâce aux coups donnés par l’horloge du clocher, où lorsque l’on cherche quelqu’un il suffit de demander à la personne que l’on rencontre dans la rue ou frapper à n’importe quelle porte, celles-ci ont toutes la clef dans la serrure, où tutoyer est immédiat et direct et où le caractère concret des gens arrive immédiatement au fait, sans byzantinismes et sans formalités inutiles,

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où le rythme de la vie locale porte à redécouvrir des plaisirs que l’on croyait disparus, où la cuisine et les produits typiques locaux seront une surprise inoubliable. Un monde «à taille humaine» aux rythmes séculaires, sans hâte, réchauffé – même durant les nuits d’hiver gelées parfumées par le bois qui brûle dans les cheminées – par une chaleur humaine désormais presque introuvable et qui en fait un monde inestimable. Visiter un bourg des Abruzzes est une expérience qui permet de regarder la vie d’une façon différente, de sortir du rythme des villes et de recouvrer son propre temps, de redécouvrir des sensations oubliées comme celle de se promener dans les ruelles enveloppées par le parfum du bois qui brûle, du ragoût qui cuit sur le feu, du pain encore chaud, des fleurs sur les balcons. De s’arrêter pour parler avec une personne inconnue et d’être invités à boire un café, à goûter au gâteau fait à la maison, et pourquoi pas à un repas. De pouvoir s’asseoir sur la pierre sur la place au soleil chaud du printemps pour converser avec les anciens, s’immerger dans les agréables discussions du village et se sentir rapidement un membre de la communauté. Et puis le goût: la possibilité de goûter aux plats traditionnels à base de produits locaux, qui au village font part des repas quotidiens. L’artisanat n’est pas en reste avec les petits ateliers des maîtres qui offrent des objets faits main selon des traditions et des fabrications qui se perpétuent depuis des siècles et qui sont nées dans ces maisons.

Anversa degli Abruzzi Bugnara Castel del Monte Castelli Città Sant’Angelo Civitella del Tronto Guardiagrele Introdacqua Navelli Pacentro Pescocostanzo Pettorano sul Gizio Pietracamela Rocca San Giovanni S. Stefano di Sessanio Scanno Tagliacozzo Villalago

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Les Châteaux Ce n’est pas un hasard si la région des Abruzzes est l’une des rares régions italiennes qui ait été habitée de façon permanente depuis au moins 300.000 ans. Région accueillante et bienveillante si l’on s’en tient aux ressources toujours offertes pour survivre, mais défendue de manière naturelle et difficile à traverser de par sa nature montagneuse forte et complexe, elle représente donc un exemple d’installation permanente de l’homme auquel elle a offert les deux éléments essentiels à sa survie à long terme: nourriture et abri, ressources et protection. Dès la préhistoire en effet, attiré probablement par les ressources

que ces terres offraient, l’homme a fait des Abruzzes un des théâtres d’élection de son existence qui lui offrait un climat aux saisons variées grâce à ses hauts sommets, de nombreux cours d’eau, de grandes forêts à la faune riche, des vallées étroites protégées, de vastes hauts plateaux intra-montagneux, des terrains fertiles avec lacs et plaines. La nature maternelle et protectrice du territoire a donc favorisé la sédentarité des communautés humaines qui dès l’antiquité se sont organisées en centres habités stables, bien fortifiés et défendus. Les nombreuses enceintes de défense d’époque italique,

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des Abruzzes

telle Pallanum qui domine la vallée du Sangro ou le Colle del Vento près de Piano Vomano en sont un témoignage convaincant. La chute de l’empire romain et les longs siècles de pax romana qui avait calmé et étouffé le caractère belliqueux des peuples Italiques laissèrent la place à une nouvelle et très longue période d’instabilité politique et militaire qui a eu pour effet l’apparition d’une myriade de châteaux et de bourgs fortifiés qui permettaient à la population des campagnes et des villages de se réfugier en cas d’attaque ou de danger. C’est la raison pour laquelle un château veillera toujours gentiment sur le voyageur, quelle que soit la route

qu’il parcourra aujourd’hui dans les Abruzzes. Qu’il en reste des ruines romantiques ou qu’ils aient été restaurés et transformés en musées, ceux-ci représentent l’une des offres culturelles les plus fascinantes de la région et sont l’occasion d’un itinéraire à thème sur n’importe quel parcours. Ils montrent des formes et des types variés et constituent un véritable «musée en plein air» d’architecture militaire aux aspects différents: des plus simples et archaïques tours de guet isolées aux plus importantes et «récentes» forteresses des dix-huitième et dix-neuvième siècles en passant par les tours avec enceinte, les tours urbaines, les

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châteaux de toute forme et situation, les bourgs fortifiés, les refuges, les enceintes de protection, les murs urbains, les forteresses, les palais, couvents et fermes fortifiées, les tours côtières, les forts, les citadelles. Tous les types, toutes les phases et l’évolution historique de l’architecture militaire défensive sont représentés dans les Abruzzes par des exemplaires de bon niveau quand ils ne sont pas exceptionnels. Il existe de véritables raretés, telle que la forteresse côtière d’Ortucchio, et sa darse fortifiée sur les rives de ce qui fut le lac Fucino; les tours triangulaires (quasiment uniques) de Polegra, près de Bussi, et de Montegualtieri dans la zone de Teramo; les enceintes de défense de San Pio delle Camere et Roccacasale dont la position en pente et la base triangulaire sont rares, avec un donjon qui au sommet guide les murs s’avançant vers la vallée pour fermer la zone protégée, et enfin l’un des plus beaux châteaux d’Europe aussi bien par sa forme (parfaite, une véritable “icone”) que par son emplacement (il est isolé comme un nid d’aigle au sommet d’un mont qui domine un territoire très vaste et spectaculaire): la Rocca di Calascio. Que ce soient des ruines à la suggestive atmosphère romantique ou des structures restaurées et fonctionnelles, le point fort d’une grande partie des monuments des Abruzzes réside dans leur parfaite intégration au paysage. On peut avancer que les châteaux des Abruzzes et leurs murs conservent également le contexte qui les accueille, leur environnement originaire: cette prérogative révélatrice permet de comprendre le rapport entre la structure défensive et le territoire militaire qu’elle contrôle, mettant ainsi en évidence de façon intuitive sa fonction historique, son sens.

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La région des Abruzzes fut l’une des premières régions italiennes à faire l’expérience stimulante de la christianisation et immédiatement après l’expérience révolutionnaire du monachisme bénédictin. Dans le cadre sévère de ses montagnes et des conditions de vie difficiles qu’elles imposaient, le christianisme a été essentiel pour modeler le profil culturel et spirituel des Abruzzes. La priorité décisive que cette culture a eu dès le Moyen-Age par rapport à la culture laïque et civile dans le tracement de l’identité régionale n’a pas été seulement due à la Nature forte et primitive des Abruzzes (qui a depuis toujours contraint ses habitants à se confronter avec le mystère de la transcendance) mais aussi et surtout au manque de cours seigneuriales importantes dans la région, et à l’aspect politique

L’architecture religieuse Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


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marginal que le territoire prit par rapport aux centres du pouvoir du Règne de Naples. Les feudataires qui s’affairaient dans ses châteaux étaient presque toujours étrangers et bien souvent n’y résidaient pas, ils eurent donc une influence limitée sur la vie civile de la région; les réels centres propulseurs de l’histoire des Abruzzes furent donc les couvents et les abbayes et non leurs demeures. C’est la raison pour laquelle l’architecture religieuse dans les Abruzzes l’emporte nettement sur l’architecture civile: il s’agit d’une supériorité au niveau de la quantité en particulier, car le nombre d’édifices religieux de tout type, urbains et ruraux, est énorme et sans comparaison avec celui des édifices civils (surtout urbains); cette supériorité se remarque également dans la qualité car ce fut

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de nouveau le christianisme à introduire et développer avec originalité au niveau local les nouveaux langages et les nouvelles expériences de l’architecture européenne “Du couvent de San Liberatore de la Majella, dès les années entre 1007 et 1019, des artisans bénédictins sortirent et diffusèrent dans la contrée un type d’architecture où l’on retrouve assemblés avec simplicité et originalité des éléments latins et lombards; au XIIe siècle les moines Valvense diffusèrent l’architecture romane; venus de France, les cistersiens introduirent plus tard les formes gothiques de la Bougogne; au XIIIe siècle fleurirent de nombreuses écoles qui rivalisaient du point de vue artistique, grâce à l’action des confréries d’Atri, de Teramo, de Chieti, de L’Aquila, de Sulmona, de Lanciano et de la Marsica, qui au-delà de leur richesse et de leur diversité ou du style éclectique et de leur manque d’individualités exceptionnelles, nous révèlent encore aujourd’hui un goût commun élevé, un amour évident de la sobriété, de la clarté, de la force.” (Ignazio Silone) Cette suprématie se retrouve dans de nombreux monuments religieux de grande importance et de toute beauté, souvent connus au niveau international, distribués aussi bien dans les centres habités plus importants que dans les bourgs plus petits et perdus, lorsqu’ils ne sont pas isolés et enchâssés dans le paysage comme de véritables joyaux de l’esprit. Ces monuments présentent des aspects et des caractères différents: ils peuvent êtres d’orgueilleuses cathédrales urbaines intégrées dans des centres historiques importants ou de petites églises de village, des églises sur le parcours des tratturi ou rurales isolées et harmonieusement insérées dans le paysage, des oratoires montagneux ascétiques ou de sévères monastères fortifiés. Chacun d’eux est un écrin de vie spirituelle et de trésors artistiques. Ce patrimoine prend son origine au Moyen-Age, il est dû aux richesses croissantes dont l’église et la Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


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bourgeoisie locales disposaient grâce à la plus importante activité productive de la région: le Pastoralisme. Les grandes églises urbaines Les églises urbaines ont été pour chaque communauté l’instrument de choix leur permettant d’exprimer l’horizon de leurs valeurs: foi, culture, richesse, cohésion sociale, mémoire collective. Le zèle pour les rendre magnifiques et importantes est évident. Elles ont en outre constitué dans les Abruzzes les fondements pour l’organisation et l’articulation des tissus urbains, plus que les palais seigneuriaux et les édifices publics, jouant ainsi un rôle urbanistique de premier ordre qui a engendré les aménagements et les orientations. La ville de l’Aquila représente un cas emblématique non seulement au niveau local. Fondée et construite en quelques dizaines d’années dans la première moitié du XIIIe siècle elle s’est développée autour des nombreuses places et des églises, aussi nombreuses que les châteaux (villages) qui se sont confédérés pour lui donner vie. Les églises “extra moenia” Les églises extra moenia (c’est-à-dire «hors des murs» ou bien à l’extérieur de l’agglomération: et donc avant tout les couvents mais aussi les églises rurales, les chapelles qui longeaient les tratturi, les oratoires isolés) dont le nombre et la qualité sont une des particularités des Abruzzes: dans une terre de bergers dont la vie était rythmée par la transhumance, habitués à parcourir le territoire dans toutes les directions, les églises isolées disséminées qui longeaient les voies de communication n’étaient pas seulement une aide et une consolation, mais un instrument de vie et de travail. Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


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Les ermitages

des Abruzzo

Le phénomène de l’ermitage, la vocation ascétique particulière du christianisme abruzzain fut un aspect et un élément caractéristique de la religiosité dans les Abruzzes du Moyen-Age, époque de formation des Abruzzes. Il s’agit d’un courant de comportement spirituel qui du cadre de la chrétienté remonte très loin aux millénaires qui se rapportent aux époques les plus lointaines et aux cultes les plus ancestraux. L’environnement difficile des Abruzzes a en effet depuis toujours contraint ses habitants à se confronter avec le mystère de la transcendance. Durant des milliers d’années, dépenser son existence d’une génération à l’autre sous la dépendance constante du facteur conditionnant de cette région le plus primitif et le plus stable, sa Nature forte et redoutable, a provoqué l’enracinement dans les anciennes populations abruzzaines d’un rapport de subordination religieuse et filiale à son égard. Le théâtre d’élection de ces cultes était représenté

par les grottes, les utérus symboliques de la Terre Mère. A partir du haut Moyen-Age (lorsque la région des Abruzzes fut christianisée), ses grottes, théâtre préhistorique de rites ancestraux et ensuite ses grands sanctuaires italiques et romains ont vu se succéder dans les mêmes lieux les premières communautés de moines et d’ermites, dessinant ainsi un cadre vraiment unique de continuité de la sacralité de ces lieux. S’esquisse ainsi un réseau très dense d’ermitages, sanctuaires et lieux solitaires extrêmement suggestifs dont l’accès est souvent encore aujourd’hui difficile. Enfouis dans la nature, les ermitages sont des destinations de visite qui laisseront dans votre mémoire une marque indélébile. Retirés dans le silence de la nature la plus intacte, ils surgissent soudainement de l’immensité de leur territoire montagneux, se présentant aux yeux du visiteur en images d’une parfaite et ascétique sérénité.

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L’ERMITAGE DE SAN BARTOLOMEO IN LEGIO

Sur les pentes septentrionales de la Majella, accroché aux roches du vallon de Santo Spirito comme un pueblo mexicain, dans le territoire de Roccamorice, se trouve le plus spectaculaire ermitage des Abruzzes, San Bartolomeo in Legio. Le parcours qui porte au vallon et à son ermitage est marqué par d’anciennes croix de fer. Après la troisième croix, on accède à l’ermitage à travers un grand trou dans la roche, où les gradins sont sculptés dans la pierre nue. A l’abri d’une arête compacte apparaîtra alors avec un effet puissant et surprenant, la façade de la petite chapelle, enchâssée dans la vire qui coupe la paroi rocheuse comme une terrasse. Deux grands escaliers raides portent à la grève en dessous, érosion elle aussi de la roche. L’histoire de cet ermitage est étroitement liée à la figure célèbre de Pierre, l’ermite de la Majella monté en 1294 sur le trône de St Pierre sous le nom de Célestin V, qui dans la deuxième moitié du XIIIe siècle monta plusieurs fois à ces rochers pour s’y retirer en prière avec ses disciples. A l’intérieur, la petite église est presque entièrement creusée dans la roche, seule la paroi externe est en maçonnerie. Dans

une niche au-dessus de l’autel du seizième siècle se trouve la statue en bois peint de St Bartholomé, un œuvre modeste du dix-neuvième siècle, cependant objet d’une grande vénération, non seulement de la part de fidèles locaux.Tous les ans, le matin du 25 août des centaines de fidèles ses rendent à la petite église et après avoir assisté à la messe, ils portent en procession la statue du saint jusqu’à l’église paroissiale de Roccamorice où elle fait l’objet de grandes fêtes. Les dévots s’adressent à St Bartholomé à d’autres moments de l’année, en prenant en prêt son couteau et en l’utilisant pour conjurer les maladies et en demandant l’intercession du saint. Le culte populaire toutefois est lié également aux pouvoirs curatifs et miraculeux supposés de l’eau qui jaillit de la source au fond du vallon. Par une petite porte près de l’autel on accède à une petite pièce utilisée comme sacristie et autrefois employée en tant qu’abri par les ermites. En sortant derrière on surplombe la suggestive corniche des terrassements du vallon. A proximité, sous un autre abri semblable à celui de l’ermitage, des fouilles archéologiques ont mis au jour un village de l’age de la pierre qui remonte à la période Néolithique.

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A la découverte des ermitages des Abruzzes L’ermitage le plus célèbre est celui de Santo Spirito a Majella, à proximité de Roccamorice; il s’agit d’un monument national de rare beauté par l’intégration parfaite entre architecture et nature. Il fut fondé vers 1244 et constitue la première installation stable de Célestin sur la Majella. Il fut agrandi durant les époques successives, il est entièrement construit en mettant à profit la structure de la paroi rocheuse vertigineuse qui le surmonte: ses structures en blocs de pierre se fondent parfaitement avec le relief naturel en utilisant les renfoncements et les saillies. L’ermitage ne fait donc qu’un avec la montagne et symbolise la fusion idéale entre divinité et nature. La belle façade permet l’accès à la petite église et aux pièces annexes alors qu’un tunnel sur la droite porte au reste de l’ensemble, distribué sur différents niveaux et qui culmine dans certaines pièces appelées «maison du Prince» et dans une chapelle située à la fin de la Scala Santa. A proximité, en contrebas dans le même vallon

se trouve l’ermitage de San Bartolomeo in Legio, minuscule et obtenu à l’intérieur d’une longue vire rocheuse. L’accès lui-même est spectaculaire car il se fait par un grand escalier creusé dans la pierre qui troue le toit rocheux de la vire. Vu du versant opposé, sa ressemblance extraordinaire avec les villages rupestres des Pueblo américains est frappante. Sant’Onofrio al Morrone est l’ermitage célestinien plus connu grâce à sa position spectaculaire, accroché au flanc du Morrone, un véritable nid d’aigle plongeant sur la Valle Peligna. On y arrive en une demi-heure de montée en suivant le pratique grand escalier creusé dans la roche qui débute au sanctuaire italique et romain d’Ercole Curino. Dans le grand ensemble il faut voir l’oratoire et ses fresques de 1300 dont la plus connue qui se trouve sur la paroi gauche représente le portrait de Célestin, la cellule et la grotte du Saint qui s’ouvrent en dessous de l’église et la terrasse d’où la vue embrasse le Gran Sasso et le Sirente. Il y a naturellement dans les Abruzzes de nombreux autres ermitages

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aussi remarquables et intéressants; tous ne sont pas liés aux évènements qui concernent le Pape Célestin. Celui de Sant’Onofrio, au-dessus de Serramonacesca, dépendait certainement de la proche abbaye bénédictine de San Liberatore et fut construit entre le XIe et le XIVe siècle. La petite église solitaire s’élève au sommet de l’inaccessible vallon de Sant’Onofrio, elle est protégée par un énorme rocher qui la couvre presque comme un toit se dégageant de la végétation. Les ermitages de San Giovanni and Sant'Onofrio all’Orfento sont les plus isolés et ceux auxquels on arrive de la façon la plus émotionnante. De nombreux ermitages dans toute la région sont dédiés au culte de Saint Michel Archange, entre autres l’ermitage très intéressant de la Grotta Sant'Angelo, à Palombaro, qui se trouve à quelques kilomètres du village et facilement accessible en voiture, immergés dans le paysage remarquable du vallon de Palombaro. Dans les monts de la Laga, les gorges du fleuve Salinello séparent la montagne des Fiori de

celle de Campli et sur les parois raides de l’étroite gorge s’ouvrent de nombreuses grottes habitées autrefois par les ermites, dont la plus célèbre est celle de Sant'Angelo, de Ripe di Civitella del Tronto. Sur les flancs du Gran Sasso se trouvent quelques ermitages liés à Fra Nicola, dont les plus connus sont Santa Maria a Pagliara et Santa Colomba, au-dessus d’Isola del Gran Sasso. Le culte des eaux rapproche les ermitages de la Sorgente di San Franco, au-dessus d’Assergi et celui de San Michele à Bominaco. Le grand ermitage de San Venanzio, près de Raiano, mérite une citation à part, il est suspendu comme un pont entre les étroites parois de la gorge du meme nom, le long du cours du fleuve Aterno. Quelques légendes sacrées intéressantes donnent de l’animation depuis des siècles à la fréquentation d’ermitages comme San Domenico, à Villalago, donnant sur le beau lac artificiel du même nom, et de Sant'Angelo, aux pieds de Liscia, dans la zone de Vasto, où l’on pratique encore de façon suivie un culte des eaux et des roches.

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Les VOIES de la FOI De nombreux visiteurs arrivent dans les Abruzzes poussés par l’envie de connaître ses lieux de foi. Aux sanctuaires connus, le Miracolo Eucaristico de Lanciano, le Volto Santo de Manoppello, San Gabriele d’Isola del Gran Sasso, la Madonna dei Miracoli de Casalbordino, la Madonna della Libera de Pratola Peligna, s’ajoutent des dizaines d’autres sanctuaires et lieux de culte mineurs qui constellent un territoire où la Nature puissante et primitive a depuis toujours amené les habitants à se confronter avec le mystère de la transcendance. Lors de la christianisation du territoire des Abruzzes, ses grottes, théâtres préhistoriques de rites ancestraux, sont supplantées par les premières communautés de moines et d’ermites, alors que sur ses grands sanctuaires italiques et romains sont édifiées quelques-unes des plus importantes abbayes de la région, telles que San Giovanni in Venere, San Clemente a Casauria, San Liberatore a Maiella et Santa Maria Arabona. Ce cadre unique de continuité de la sacralité des lieux s’ébauche ainsi et caractérise cette région si attachée à ses traditions, même les plus lointaines et les plus anciennes. Tous les centres des Abruzzes proposent un riche calendrier de fêtes patronales et religieuses. Les célébrations de la Settimana Santa à Chieti sont particulièrement suggestives, ainsi que celles de Pâque à Sulmona, les célébrations en l’honneur de San Pietro Celestino à la basilique de Santa Maria di Collemaggio lors de la Perdonanza à L’Aquila. Les rites en l’honneur de Sant’Antonio Abate et de San Domenico évoquent des atmosphères particulières et sont encore très vivants dans de nombreuses agglomérations de la montagne. Les animaux sont bénis en l’honneur du premier et des feux de tout type sont allumés, entre autres les très célèbres «farchie» (colonnes de cannes); à Cocullo et dans d’autres agglomérations se déroulent les anciens rites des «serpari» (charmeurs de serpents) pour célébrer le deuxième. Il s’agit de manifestations de la religiosité populaire qui invitent aussi bien les fidèles que les visiteurs laïcs à se confronter aux traditions et à l’histoire. Des dizaines de milliers de jeunes se réunissent à Isola del Gran Sasso pour prier sur la tombe de San Gabriele dell’Addolorata, protecteur des jeunes

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LA PORTE SAINTE À L’AQUILA La Perdonanza est le premier Jubilée de la chrétienté établi par une Bulle du Pape Célestin V un mois après son couronnement à L’Aquila, dans la basilique de Collemaggio, le 29 août 1294. Le Pape voulut absoudre de toute peine et de toute faute ceux qui, vraiment repentis et confessés, auraient visité l’église de S. Maria di Collemaggio des vêpres du 28 aux vêpres du 29 août, lors de l’anniversaire de la Décollation de S. Giovanni Battista (saint Jean-Baptiste). Elle débute chaque année par l’ouverture de la «Porta Santa» (la seule en dehors de Rome!) de la Basilique de Collemaggio par un Cardinal désigné par le Saint Siège. L’ouverture de la Porta Santa le soir du 28 août est précédée par un long cortège historique (environ 1.000 figurants en costume d’époque comprenant le groupe historique de la commune de

L’Aquila, des groupes d’autres villes italiennes ainsi que des représentants d’administrations et du représentant du Gouvernement) qui, au début de l’après-midi, défile du Palazzo Comunale vers Collemaggio. Il est curieux que cet événement religieux soit dès l’origine – il y a plus de sept siècles – ouvert chaque année par le maire de L’Aquila plutôt que par l’archevêque. Cela est du au fait que, depuis sa promulgation le 29 septembre 1294, la Bulle de la Perdonanza est jalousement gardée par l’autorité civile. Les personnages les plus importants du cortège sont la Dama della Bolla qui porte l’étui dans lequel la Bulle du Pardon était conservée jusqu’en 1997 (après sa restauration par l’Istituto Centrale del Libro de Rome en 1997, le document papal est porté séparément à la basilique de Collemaggio, sur les conseils des restaurateurs), et le Giovin Signore qui porte la branche d’olivier avec laquelle le Cardinal frappe trois fois la Porta Santa pour ordonner son ouverture. La branche, ainsi que la Bulle et les clés de la Porta Santa de la basilique de Collemaggio (l’église appartient à la Commune), sont conservés dans le coffrefort de la Torre Civica.

LE SAINT ESCALIER DE CAMPLI

Campli est aujourd’hui un bourg tranquille aux pieds des Monts Gemelli, les premières hauteurs de la Laga, mais il était un des villages les plus importants de la zone à la limite entre Teramo et Ascoli Piceno, entre le Royaume Bourbonien et l’Etat Pontifical. Ville nantie et prospère, siège de riches confraternités d’artisans et de commerçants, et grâce à sa position détentrice de privilèges ecclésiastiques tel que l’évêché, Campli a un passé qui a laissé d’importants témoignages de ses splendeurs, comme le Saint Escalier. Le Saint Escalier se trouve au bord de la place principale, derrière le Palais Farnèse. Il se compose de 28 marches de bois de chêne que l’on se doit de gravir à genoux, les femmes ayant la tête couverte, en priant et en demandant pardon pour ses propres péchés. La récompense pour les fidèles

est l’absolution et certains jours l’Indulgence Plénière qui a la même valeur que celle obtenue en priant sur le plus célèbre Escalier Saint de Rome, dans la basilique de Saint-Jean du Latran. Le monument est très riche en symboles qui motivent chaque élément. Devoir gravir à genoux, observés par les personnages de six tableaux exceptionnels, trois à droite et trois à gauche de l’Escalier, qui racontent des évènements saillants de la Passion du Christ, amène le fidèle à parcourir les étapes de Jésus vers la croix et à en revivre symboliquement la souffrance. La dernière marche conduit au Sancta Sanctorum où se trouve l’autel du Sauveur, le Christ Salvator Mundi, en grade de libérer le pêcheur de son fardeau. Après avoir rendu hommage au pape Clément et à Sainte Hélène, que les splendides couleurs des portraits de grandeur naturelle rendent presque royaux, le croyant à l’âme purifiée descend vers la lumière du jour, debout cette fois-ci, accompagné par les scènes joyeuses de la Résurrection et observé par des angelots souriants qui se penchent du toit. Bien qu’il soit le moins connu, le Saint Escalier de Campli est l’un des escaliers les mieux conservés de ceux qui existent en Italie.

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Catholiques, saint qui consacra sa vie à l’Eglise avec un dévouement et une sérénité tels qu’il devint le Saint de la joie et du sourire. A quelques kilomètres se trouve Campli et sa «Scala Santa» (escalier saint). L’Aquila, ville d’art aux 99 églises et 99 fontaines, compte entre autres la splendide Basilique de Collemaggio qui tire son nom de l’une des personnalités les plus importantes de l’histoire de l’église et de la religiosité abruzzaine: l’ermite Pietro da Morrone couronné pape en 1294 sous le nom de Celestino V. La nature non contaminée de la Valle Roveto à Balsorano abrite l’un des plus célèbres sanctuaires en grotte, la Grotta di Sant’Angelo, utilisée comme lieu de culte dès l’époque impériale romaine alors que les premiers témoignages de son utilisation par les chrétiens remontent au XIe siècle. De Sulmona au Mont Morrone dans la vallée Peligna, des attestations de continuité ininterrompue de la sacralité des lieux du moyen-âge à nos jours sont visibles. Sulmona, ville de l’illustre poète latin Ovidio et du Pape Innocent VII, abrite de nombreux lieux de culte, dont l’ensemble de la S.S. Annunziata de 1320 et l’Abbazia Morronese ou Badia di Santo Spirito edifiée par le Pape Célestin V en 1259 comme base de l’ordre monastique des Célestins. Sur le versant «peligno» du Mont Morrone se trouvent l’ermitage de Sant’Onofrio enchâssé comme un nid d’aigle sur la paroi rocheuse, construit par Pietro del Morrone en 1241, et à quelques kilomètres la belle «via crucis» avec 15 stations réalisée en l’honneur du Beato Mariano da Roccacasale, indiqué par le Pape Jean-Paul II comme symbole de l’accueil et de l’hospitalité aux pèlerins. Le long de l’un des tratturi (larges voies herbeuses) qui portent de L’Aquila à Foggia se trouve l’Abbaye de San Clemente a Casauria, édifiée en 871 par l’Empereur Ludovic II. A Manopello on peut admirer le voile saint de Véronique, image achéiropoiète, qui n’a pas été peinte par la main de l’homme. On peut y visiter le Sanctuaire et l’Abbaye de Santa Maria d’Arabona, joyau de l’architecture cistercienne.

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LA SAINTE FACE DE MANOPPELLO Aux pieds du versant septentrional de la Majella, près de la bourgade historique de Manoppello, se trouve le sanctuaire du Volto Santo, fréquenté par des fidèles toute l’année, et but de pèlerinage la deuxième semaine de mai. Construit entre 1617 et 1638 et rénové en grande partie au vingtième siècle, il conserve un voile très fin qui représente l’image d’un visage masculin aux cheveux longs et à la barbe divisée en mèches, considéré comme celui du Christ. Cette image (qui a entre autre la caractéristique unique au monde d’être visible de façon identique des deux côtés du voile) s’appelle «le Voile de Véronique» (de «vraie icône»). Selon la tradition, elle aurait été remise par un ange ayant l’aspect d’un pèlerin au scientifique Giacomo Antonio Leonelli de Manoppello, en 1506. En fait, l’image miraculeusement apparue aux pieds de la Majella avait déjà été décrite en Terre Sainte par des chroniqueurs du Moyen Age, elle avait ensuite été exposée dans la Basilique de San Pietro l’Année Sainte 1300, au point que Dante lui-même en parle dans le chant XXXI du Paradis (versets 103-111): elle se trouvait dans une chapelle, détruite en 1608, événement durant lequel on la vola en brisant la vitre du reliquaire. Selon les recherches récentes du prof. H. Pfeiffer cette relique serait avec le Linceul de Turin le seul exemple connu d’image « acheiropoïète” du Christ, c’est-à-dire non faite à main d’homme, et considérée avec le Saint Suaire l’un des deux visages originaux du Christ.

LE MIRACLE EUCHARISTIQUE À LANCIANO Dans le village de Lanciano (l’ancienne Anxanum), l’église de St François, construite en 1258 en style roman-bourguignon et transformée en style baroque vers la moitié du dix-huitième siècle conserve le témoignage du plus ancien Miracolo Eucaristico du monde catholique. Vers l’an 700, dans l’église de San Legonzio, un moine basilien manifesta des doutes quant à la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. Durant la messe cependant, l’hostie et le vin consacrés se transformèrent réellement en chair et en sang. Conservées d’abord par des Basiliens, puis par des Bénédictins et enfin par des Frères Conventuels Mineurs, les deux reliques sont aujourd’hui conservées l’une dans un ostensoir d’école napolitaine (1713) et l’autre dans un calice de cristal. Aujourd’hui comme dans le passé les reliques contiennent cinq gouttes de sang coagulé et une mince membrane de chair résultant de la transformation de l’hostie. Les examens histologiques effectués en 1971 et en 1981 à l’hôpital d’Arezzo ont démontré qu’il s’agit de sang et de tissu cardiaque humain qui n’on jamais été traités pour être conservés. Le sanctuaire du Miracolo Eucaristico voit défiler des dizaines de milliers de fidèles tous les ans.

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San Camillo De Lellis, né à Bucchianico, est l’objet d’une grande dévotion populaire. Il consacra sa vie à assister et réconforter les malades, révolutionnant le monde de l’assistance qui leur est donnée. Fondateur de l’Ordre des Camilliens, San Camillo est avec San Giovanni di Dio (saint Jean de Dieu) le patron universel des malades et des hôpitaux. Les Talami (Tableaux Vivants) qui représentent des scènes bibliques en l’honneur de la Madonna Nera ou del Rifugio sont donnés à Orsogna le mardi de Pâque et le 15 août. Dans cette ville se trouve également le Couvent de la S.S. Annunziata qui remonte à 1148. L’église de San Francesco à Lanciano conserve le premier Miracle Eucharistique de l’histoire de la chrétienté, qui s’est manifesté au VIIIe siècle. Le parcours archéologique souterrain qui relie le Ponte di Diocleziano – sur lequel s’appuie la Cathédrale dédiée à la Madone du Pont – à l’ensemble de San Legonziano et à l’église de San Francesco est également très beau. A signaler le Museo Diocesano qui conserve d’importants témoignages d’art sacré. A Casalbordino le Santuario della Madonna dei Miracoli dont les origines sont liées à la miraculeuse apparition de la Vierge le jour de la Pentecôte en 1576, accueille chaque année des milliers de pèlerins provenant de tout le pays. Vasto a une très forte dévotion pour la Madonna Incoronata qui trouve son origine dans un épisode miraculeux survenu en 1738. Une relique précieuse est conservée dans l’église de Santa Maria Maggiore: il s’agit d’une épine de la couronne du Christ que Pie IV a donnée à Alfonso d’Avalos qui se couvre de duvet blanc le jour du Vendredi Saint. Cet important patrimoine culturel et religieux bénéficie depuis quelques années, grâce à la coordination entre région, province, communes et archidiocèses des territoires concernés, d’une promotion et d’une organisation accrues.

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LE CHEMIN DE L’APOTRE TOMMASO (Thomas) Durant des siècles les Abruzzes ont joué un rôle historique et géographique essentiel dans les rapports entre l’Europe et la Méditerranée: en position centrale dans la péninsule, à proximité de Rome, parcours obligé entre les régions du centre et du sud, les Abruzzes ont eu un rôle fondamental dans le processus d’évangélisation. Les témoignages historiques du passage des pèlerins et des croisés sur les voies romaines et sur les anciens «tratturi» permettent de tracer le premier parcours abruzzain du réseau continental des «Chemins d’Europe», un grand circuit touristique international sur les traces des pèlerins à la recherche des racines historiques de l’Europe moderne. Le Chemin de Thomas, né suite à la présence dans les Abruzzes des dépouilles sacrées de l’apôtre Thomas conservées depuis 1258 dans la Cathédrale d’Ortona, est caractérisé par la spiritualité des lieux et des personnages que l’on rencontre lors du parcours et permet de connaître la région par un itinéraire à parcourir en voiture mais aussi, sur certains tronçons, à pied ou à bicyclette, comme cela se produit depuis des siècles pour le Chemin de Santiago. Il se base sur le besoin de comprendre la valeur du lieu en

s’arrêtant et en observant, pour reprendre ensuite le chemin. Le Chemin abruzzain traverse le paysage magnifique de la région en croisant les plus importantes émergences de la foi et de la culture. Il est caractérisé par le thème du doute: le doute de Thomas devant la résurrection de Jésus, le doute du moine basiliano sur la transsubstantiation eucharistique et qui voit l’hostie sacrée se transformer en chair et le vin en sang (Miracle Eucharistique de Lanciano). Le Chemin permet également d’apprécier la profondeur de la spiritualité ascétique et contemplative de Célestin V qui trouva dans les Abruzzes l’environnement idéal à son développement, et d’être entouré par les plus grands mystères de la chrétienté, comme le Volto Santo, image qui n’a pas été peinte par la main de l’homme, et l’apparition de la Sainte Vierge. Le Chemin permet également de parcourir une voie de la dévotion appréciée en visitant les sanctuaires mariaux et les sanctuaires dédiés à San Gabriele dell’Addolorata et San Camillo de Lellis. Le Chemin de Thomas offre un voyage à la découverte du territoire et se transforme en une expérience inoubliable où la nature, la spiritualité et la foi invitent au recueillement et à la méditation.

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Sa longue histoire a laissé en hérédité aux Abruzzes une myriade de trésors artistiques et cette région, peut-être plus que toute autre, a su conserver ce patrimoine exceptionnel, grâce au caractère obstiné et tenace des abruzzains, à la conformation particulière du territoire et au long isolement dont elle a bénéficié pendant des siècles. Nombre de ces trésors sont des monuments, des églises, des palais et des sites archéologiques qui parsèment le territoire, les bourgs et les agglomérations plus importantes; une grande partie est constituée par des objets d’art tels que tableaux, statues, bijoux, instruments d’usage quotidien, décorations, exposés à profusion dans les nombreux musées de la région. Des structures musées spécialisées consacrées à des aspects particuliers du territoire tels que les aspects naturalistes, ou bien celles spécialisées dans des types spécifiques d’artisanat, des grands personnages, des fabrications alimentaires typiques. En ce qui concerne les musées également, les Abruzzes offrent l’embarras du choix. Musées d'Art Les plus classiques sont sans doute les musées d’art et en particulier d’art sacré, qui dans la région offre un catalogue d’objets précieux presque infini. L’offre de musées est importante et bien distribuée, avec des structures d’exposition qui ont

souvent été aménagées dans des monuments qui sont euxmêmes des éléments d’attraction. Le plus célèbre est le Museo Nazionale d'Abruzzo, qui se trouve dans l’imposant Château du Seizième siècle appelé également Forte Spagnolo, au centre de L'Aquila. Sont importants également le Museo Capitolare d’Atri, le Museo Nazionale d’Arte Sacra della Marsica de Celano, les Musées Civiques de Sulmona, de Penne, de Lanciano, de Vasto. Musées de la Céramique de Castelli Les musées consacrés exclusivement à la céramique e Castelli sont remarquables, ils exposent des centaines de chefs-d’œuvre en majolique artistique produites dans le petit bourg montagneux à partir de 1500. Deux structures d’exposition se trouvent à Castelli, où l’on peut visiter le riche Museo della Ceramica qui offre des pièces extraordinaires dont le plafond original de la Cona di San Donato, aménagé dans le magnifique ex couvent des Franciscains, et la Collection Internationale de Céramique d’Art Contemporaine dans les locaux de l’Istituto Statale d’Arte qui offre de nombreuses œuvres d’art en céramique moderne. A Chieti se trouve le Musée d’Art «Costantino Barbella» qui offre une collection intéressante de majoliques abruzzaines ainsi que de tableaux et de bronzes. A Loreto Aprutino il est possible de

Le patrimoine artistique Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


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visiter la Raccolta Acerbo delle Ceramiche Storiche Abruzzesi, une collection privée extraordinaire rassemblée par le baron Giacomo Acerbe qui comprend plus de 600 objets historiques en céramique de Castelli. A Pescara, enfin, est exposée dans les belles pièces de Villa Urania la collection civique Collezione Paparella Treccia-Devlet, qui rassemble de nombreuses pièces en majolique de Castelli de grande valeur. Musées d’Art moderne Toujours dans le domaine de l’art, les Abruzzes offrent de nombreux musées consacrés à l’art moderne et contemporain, tels

que la Pinacoteca Comunale "Vincenzo Bindi" et le Museo dello Splendore de Giulianova, la Pinacoteca "Michele e Basilio Cascella" d’Ortona, le Museo della Casa Natale di Gabriele D'Annunzio à Pescara, le Museo Civico "Basilio Cascella" toujours à Pescara, la Pinacoteca Civica “Costantino Barbella” de Chieti. Musées archéologiques Les musées archéologiques sont une autre qualité de l’offre de musées dans les Abruzzes; ils sont nombreux, répandus sur tout le territoire et incroyablement riches en objets extraordinaires, en particulier italiques et romains qui proviennent des dizaines de

et les Musées Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


grandes nécropoles de la région et des fouilles des nombreuses cités romaines. Le plus célèbre est sans doute le Museo Archeologico Nazionale d'Abruzzo de Chieti. Le Guerrier de Capestrano se trouve au Museo Archeologico della Civitella. Dans le bourg de Campli on visite le riche Museo Nazionale Archeologico où sont exposés des centaines d’objets de l’immense nécropole italique de la proche Campovalano. A Crecchio est aménagé le Museo dell'Abruzzo Bizantino ed Alto Medievale. A Teramo le Museo Civico Archeologico mérite une visite. A Vasto enfin le Palais d’Avalos historique abrite le Museo Civico avec une importante Section Archéologique. Musées ethnographiques Le plus célèbre et le plus intéressant est sans aucun doute le Museo delle Genti d'Abruzzo, qui se trouve dans le centre historique de Pescara, dans les grandes pièces de l’ex Bagno Penale Borbonico. Il possède également une section archéologique, mais son intérêt réside dans la richesse des

matériaux exposés et dans le grand caractère didactique, qui offrent un cadre efficace et complet de l’histoire socioéconomique et culturelle de la région des origines à nos jours. Le Museo delle Tradizioni e Arti Contadine de Picciano offre un parcours intéressant à la découverte des objets et des métiers de la civilisation rurale des Abruzzes. D’autres musées ethnographiques spécifiques à visiter: le Centre de documentation permanente sur les maisons en terre crue de Casalincontrada, le Museo Civico Diffuso de Castel del Monte offrant cinq maisons anciennes où des environnements consacrés à la vie du village et au travail agricole et pastoral ont été reconstruits, le petit mais riche Museo delle Tradizioni Popolari de Fano Adriano; le Museo della Lana de Scanno, le Museo delle Tradizioni Artigiane de Tossicia. Musées naturalistes Une nature riche et protégée comme celle des Abruzzes et son paysage si varié et remarquable sont racontés et expliqués aux touristes dans les nombreux musées à caractère naturaliste.

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Nombre d’entre eux font partie de parcs et de réserves naturelles pour lesquels ils servent également de centres d’accueil et d’information pour fournir au visiteur toutes les informations nécessaires pour profiter pleinement des merveilles naturelles que l’on s’apprête à admirer. D’autres musées sont au contraire spécialisés sur certains thèmes et consacrés par conséquent à des aspects particuliers de la nature des Abruzzes. Les ensembles muséaux des trois Parcs Nationaux abruzzains en particulier sont très célèbres et visités: le Museo Naturalistico “Paolo Barrasso” de Caramanico Terme, le grand Museo Naturalistico Archeologico “Maurizio Locati” de Lama dei Peligni, le Museo Naturaliste-anthropologique de la Réserve Naturelle Zompo lo Schioppo de Morino et le Museo Naturalistico “Nicola De Leone”, centre d’accueil et d’information de l’Oasis de Penne. Musées thématiques Les Abruzzes offrent en outre la possibilité de visiter d’autres musées dont le type ne rentre pas dans les schémas classiques,

et qui sont par conséquent curieux et surprenants. C’est le cas de Chieti avec son Museo di storia delle scienze biomediche (musée d’histoire des sciences biomédicales), ou de L’Aquila avec son Museo di Speleologia “V. Rivera”, Civitella del Tronto et son Museo Storico delle Armi e delle Mappe della Fortezza (musée historique des armes et des plans de la forteresse), Loreto Aprutino avec ses deux musées consacrés à l’huile d’olive, Ortona avec le Museo Musicale d'Abruzzo, et le Museo della Battaglia, qui évoque la terrible bataille de la Seconde Guerre Mondiale qui fit de la ville «la Stalingrad d’Italie» selon Churchill. A Pescina on trouve le Centro Studi “Ignazio Silone” et le Museo Mazzarino, dédié au cardinal qui fut Premier Ministre de France. Sulmona abrite le curieux Museo dell’arte e della Tecnologia Confettiera (Musée de l’art et de la technologie des dragées) et un beau Museo dell’Immagine. Le Museo di Scienze Naturali e Umane di San Giuliano à l’Aquila est intéressant par la variété des objets exposés.

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La capacité de conserver la mémoire et les traditions du passé et la propension à faire et savoir faire font des Abruzzes une région originale et intéressante en ce qui concerne l’artisanat artistique également, qui est important et florissant et a des traditions d’excellence même au niveau international. C’est le cas par exemple des majoliques de Castelli qui à la Renaisssance puis à la période baroque décorent les salles de banquet et les salons de représentation des cours princières de toute l’Europe et sont aujourd’hui exposées dans les plus importants musées d’art du monde, du British Museum à l’Ermitage; c’est le cas de la bijouterie également dans laquelle les ancêtres Italiques excellaient déjà, comme le démontrent les splendides accessoires funéraires de leurs nécropoles et comme l’exprima le génial Nicola da Guardiagrele, qui avec Benvenuto Cellini a été le plus important artisan italien de la métallurgie artistique.

Les longs siècles d’isolement, enfermé entre ses montagnes, ont fait en outre des Abruzzes un acteur silencieux mais original d’un développement expressif particulier dans le domaine des arts appliqués et populaires, donnant lieu à des formes et des modèles décoratifs originaux, autochtones, qui doivent peu aux traditions des territoires voisins, mais qui se rattachent souvent à des motifs décoratifs puisés dans son antiquité, en récupérant des formes et des décors ancestraux qui n’ont jamais été oubliés. Aujourd’hui encore l’artisanat de qualité de la région, commun à toutes ses productions, se distingue par le fait d’être dans son ensemble veiné d’une évidente apparence d’ethnicité, d’originalité locale, aborigène. Comme pour la complexe tradition italienne, tous les matériaux et les technologies traditionnelles sont représentés par le panorama de l’artisanat artistique et de qualité des Abruzzes: céramique, fer, bois, pierre, cuivre, métaux précieux, peau, tissus et fils.

L’artisanat artistique Abruzzo Promozione Turismo - Corso V. Emanuele II, 301 - 65122 Pescara - Email info@abruzzoturismo.it


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La céramique L’art de la céramique est pratiqué dans les Abruzzes dès son invention. C’est cependant à partir de la Renaissance qu’un petit bourg pittoresque sur les pentes du Gran Sasso, Castelli, a fait la célébrité de notre région en développant une des productions de majoliques les plus raffinées et cultivées d’Italie, donnant lieu à une série de genres formels et décoratifs spécifiques de ses fours et de ses artisans (comme les Pompéi) et qui sont aujourd’hui exposées dans les plus importants musées du monde. La tradition et l’art de la majolique ne s’est jamais interrompue à Castelli pendant tous ces siècles: elle est aujourd’hui plus vive que jamais et transmise grace à une variété infinie de formes et de décorations. Castelli n’a pas été le seul centre de production de la céramique dans les Abruzzes: d’excellents produits sortaient des fours d’Anversa degli Abruzzi, Tagliacozzo, Lanciano, Bussi, Torre de’ Passeri, Atri, L’Aquila, Rapino, Palena. Une bonne production est conservée aujourd’hui à Rapino, sur les pentes de la Majella, où l’on trouve un beau musée et quelques ateliers d’artisans. L’or et l’argent A la renaissance l’art de l’orfèvrerie atteignit dans les Abruzzes des sommets très élevés grace à la personnalité extraordinaire de Nicola da Guardiagrele et aux importants ateliers de Sulmona et de l’Aquila. L’épanouissement le plus important a été cependant celui de la bijouterie et des bijoux populaires, qui a produit des objets à la richesse extraordinaire, originaux et beaux, dans une compétition symbolique entre les ateliers de Pescocostanzo, Guardiagrele, Orsogna, Scanno, Sulmono, L’Aquila et Casoli. Les fabrications plus typiques sont le filigrane utilisé pour fabriquer des broches, des boucles d’oreilles, des médaillons, des pendentifs;

mais aussi la feuille en repoussé en ronde-bosse servant à réaliser les vaghi (grains) de colliers importants et de colliers ras le cou. Les bijoux les plus typiques sont les orgueilleuses Sciacquajje, de grandes boucles d’oreille à demi-lune, finement ciselées et enrichies de pendants, la Presentosa, le grand mais léger médaillon symbole d’amour, en filigrane et feuille repoussée, avec des cœurs entrelacés, la cannatora, collier ras du cou aux vaghi (grains) en filigrane ou en feuille repoussée en ronde bosse. L’orfèvrerie est aujourd’hui la forme d’artisanat artistique la plus florissante et répandue sur le territoire, et offre des productions excellentes à: Pescocostanzo, Scanno, Guardiagrele, Orsogna, Castel di Sangro, L’Aquila, Sulmona, Pescara et Francavilla. Cuivre et fer forgé Le travail du fer et du cuivre forgés est dans les Abruzzes une tradition ancienne et pratiquée dans toute la région de façon homogène. Le fer forgé sert à fabriquer: têtes de lit, lampadaires, balustrades, portails, grilles, enseignes, chenets et d’autres ustensiles servant à l’arrangement du foyer, des cadres et des glaces, des chandeliers et des objets de décoration. Le cuivre forgé sert à fabriquer avant tout des casseroles et des poêles, des louches et des chaudrons, mais surtout les classiques conche que les femmes utilisaient autrefois pour prendre l’eau à la fontaine et qu’elles transportaient en les tenant en équilibre sur la tête. Guardiagrele est la capitale de l’artisanat du cuivre et du fer forgés. C’est une petite ville médiévale aux pieds de la Majella. Des productions de grande tradition et qualité proviennent également de Pescocostanzo, Lanciano, Ortona, Vasto, Tossicìa, Scanno.

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La pierre Le calcaire blanc de la Majella est connu pour les tons chauds que la patine du temps lui donne, son rôle de protagoniste est absolu dans bon nombre de belles et anciennes architectures des Abruzzes. Aujourd’hui comme il y a mille ans les carriers et les tailleurs de pierre ont encore un rôle important dans l’économie de certaines localités se trouvant aux pieds de la « montagne mère » des Abruzzes, et en particulier à Lettomanoppello, Pretoro, Pennapiedimonte et Pacentro. Plus tendre et plus facile à travailler, le grès des Monts de la Laga a permis également le développement d’un artisanat intéressant qui produit des cheminées, des montants et intrados, des chapiteaux, des carrelages et des pavés, ainsi que des éléments et des objets de décoration. Les tissus La laine, depuis toujours disponible en abondance dans les Abruzzes, a permis au tissage d’avoir un rôle important dans l’économie artisanale de la région. Les tarante, les couvertures en laine très colorées fabriquées à Taranta Peligna sont célèbres dans toute l’Italie et sont encore aujourd’hui réalisées selon d’anciens dessins. Parmi les produits les plus répandus et connus de l’artisanat textile on trouve les très élégantes dentelles aux fuseaux de Pescocostanzo et de Scanno qui sont encore produites à l’Aquila, à Bucchianico, à Canzano. Les instruments de musique Outre certains luthiers qui travaillent encore dans la région, l’un des instruments traditionnels le plus connu est sans doute l’accordéon (au nom dialectal de ‘ddu ‘bbotte, littéralement “deux

coups”, pour indiquer le continuel mouvement de va et vient que l’on exerce sur le soufflet pour y jouer), le petit accordéon fabriqué en particulier dans la zone de Teramo et qui est largement utilisé pour égayer toutes les fêtes populaires de la région. Le bois La richesse en matières premières offerte par l’immensité des bois de la région a permis le développement d’une importante tradition du travail du bois: pétrins, coffres, chaises, tables, chiffonniers, mais aussi mortiers et assiettes, louches et cuillers, grandes fourchettes et rouleaux à pâtisserie, ainsi que la très célèbre chitarra utilisée pour couper en spaghetti la pâte faite maison, sont encore communs dans de nombreuses maisons, souvent décorés de dessins et de motifs tirés du lointain passé et de la tradition des bergers. Pretoro ed Arischia sont deux localités où cet art est encore vivant aujourd’hui, mais l’artisanat typique en bois se retrouve un peu dans tous les bourgs abruzzains de montagne. Peau et cuir Terre d’élevage dès l’aube de l’histoire, la région des Abruzzes conserve naturellement un important artisanat dans ce secteur également.Des mains expertes des maîtres la matière première se transforme en sacs, ceintures et portefeuilles, qui sont fabriqués dans de nombreuses agglomérations de la région. La tradition de la sellerie de l’Aquila est caractéristique, ses selliers sont les fournisseurs réguliers de la famille régnante anglaise.

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Le folklore et les traditions La caractéristique abruzzaine de terre qui sait sauvegarder, habitée par des populations qui n’oublient pas, qui sont attachées à leurs traditions «au-delà même de toute utilité pratique» comme le remarqua magistralement Ignazio Silone, se note dans les manifestations de son folklore qui mélange sans cesse des éléments rituels des formes de religiosité pré-chrétienne les plus ancestrales avec la plus sincère dévotion chrétienne. Cette tendance du christianisme abruzzain au syncrétisme total est non seulement caractéristique du sentiment populaire général, mais particulier à ces terres qui pendant des millénaires ont vécu la subordination à un élément très fort, la Nature; élément qui a vite fini par être considéré par la majorité des abruzzains comme la plus évidente et la plus quotidienne manifestation de Dieu. L’histoire plurimillénaire des Abruzzes et la variété extraordinaire de son territoire ont fait en sorte qu’au cours des siècles les usages et les traditions se sont élaborés, se sont ajoutés, se sont enrichis d’éléments externes, en se différentiant d’un lieu à l’autre et en donnant vie à des rites absolument originaux et suggestifs. Rites qui – nés dans la nuit des

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LES FARCHIE DE FARA FILIORUM PETRI

Fara Filiorum Petri, centre historique d’origine lombarde dont de nombreux édifices antiques sont encore intacts doit sa renommée à la fête traditionnelle des farchie qui se déroule en janvier le jour de l’anniversaire de St Antoine Abbé dont le culte est très répandu dans les pays abruzzains car il est lié à la bonne santé des animaux. Les habitants de Fara fêtent donc St Antoine en allumant les farchie, d’énormes colonnes de cannes qui ont plus d’un mètre et demi de circonférence et quelquefois plus de dix mètres de hauteur. Leur nom a pour origine la parole arabe afaca, c’est-à-dire torches. L’utilisation du feu en tant qu’élément symbolique dans les rites liés au culte de St Antoine Abbé est commun dans toute la zone de la Méditerranée, les farchie de Fara se distinguent toutefois par les constructions imposantes, par la grande participation de la population qui accourt pour assister à la manifestation et par leur nombre, correspondant à celui des douze quartiers du village. Cette tradition prend racine dans les rituels agricoles pré chrétiens et probablement dans le culte du feu sacré, rite de purification et de renaissance, célébré par les populations rurales des Abruzzes de l’antiquité, qui s’est enrichi d’un événement historique dont la tradition populaire s’est appropriée. Tout a eu lieu entre 1798 et 1799 : les armées françaises, arrivées en Italie dans le sillage de la Révolution, avancent à grands pas dans la péninsule. Vers le mois de décembre 1798 elles sont aux portes des Abruzzes, et plus précisément dans le territoire de Civitella del Tronto

(Teramo). Les troupes françaises ne craignent pas l’armée bourbonienne qui tente de résister et sans grande difficulté avancent vers le sud. Elles entrent à Chieti à la veille de Noël. L’arrière-pays de la province de Chieti organise une résistance qui se terminera par le massacre de Guardiagrele, sur la route duquel se trouve Fara Filiorum Petri et où les habitants attendent, barricadés dans leurs maisons, l’invasion des ennemis. Le soir du 16 janvier 1799 se produit le miracle : la forêt qui encercle le pays de Fara, alors fief des princes Colonna, prend feu, et les plantes qui brûlent au coucher du soleil ressemblent à d’énormes guerriers. Voyant ce spectacle, les Français préfèrent éviter le village et se diriger vers d’autres centres alors que les habitants de Fara attribuent ce prodige à l’intercession de St Antoine Abbé. Ce moment fut ensuite symboliquement recréé tous les 16 janvier par les habitants des douze quartiers par l’incendie des farchie. Quelques jours avant la fête chaque quartier commence à construire sa farchia. La tradition veut que les cannes soient volées, c’est pourquoi dès les premiers jours de janvier les jeunes du pays se procurent la matière première dans les campagnes environnantes de Pretoro, de Roccamontepiano, de Casacanditella, de San Martino sulla Marrucina, de Bucchianico alors que d’autres se chargent de leur garde. Durant les froides soirées de janvier on se retrouve pour construire les géants. Au début de l’après-midi du 16 janvier, les quartiers commencent à transporter les farchie devant la petite église dédiée à St Antoine. Elles étaient auparavant transportées sur des chariots alors que l’on utilise aujourd’hui des tracteurs, mais l’atmosphère de fête est toujours la même, en grade de captiver petits et grands. De nombreux joueurs d’accordéon qui chantent les oraisons de St Antoine accompagnent la phase préparatoire de la fête. Les farchie sont élevées à l’aide de câbles et l’on y donne le feu alors qu’explosent les pétards qui y ont été insérés. Lorsque le soir tombe, les tours de cannes allumées offrent un spectacle inoubliable. La soirée se déroule entre les chants, les bals et les moments de joie, durant lesquels on déguste du vin et des biscuits. Lorsque le feu a consumé presque toutes les cannes, la fête continue dans chaque quartier, où les habitants se regroupent autour des restes de leur farchia et en récoltent les tisons éteints pour les conserver en tant que reliques.

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temps, en particulier lorsque s’accomplit l’extraordinaire révolution culturelle de la naissance de l’agriculture, et donc le développement du formidable corpus cultuel lié à la fertilité de la terre (mère) et à l’écoulement régulier des saisons – ont convergé naturellement vers le cadre cultuel du Christianisme en associant aux pratiques liturgiques et à ses commémorations sacrées les éléments symboliques les plus forts et celles auxquelles on ne pouvait renoncer de cette tradition plus ancienne. Prennent alors vie les feux sacrés de l’hiver, qui entre décembre et janvier accompagnent les principales commémorations religieuses, et qui évoquent les anciens rites du solstice augurant le retour du soleil et de la belle saison; les symboles de fertilité qui accompagnent les rites de Pâques, lors de la prériode de «renaissance» de la terre et de ses cycles agricoles: des gâteaux symboliques comme la pupa di Pasqua (une pizza sucrée de forme féminine avec un œuf dans le ventre!), le serpent et les oiseaux (cannolo farcis, symboles phalliques évidents aussi bien par leur forme que par leur nom), les pani di Sant’Agata (en forme de mamelles!), la pizza dolce di Pasqua (un pain rituel farci de fruits secs et de graines qui symbolise l’aliment qui porte

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en son sein la capacité de se reproduire); voici les cultes lustraux et souterrains des eaux et des roches, typiquement régénérateurs, conservés dans les innombrables ermitages et sanctuaires dédiés à San Michele Arcangelo (héritier direct de l’Hercule pré-chrétien vénéré dans les mêmes lieux); voici les serpents, souvenirs des cultes ophidiens des Marsi (“dominateurs des serpents”, “immunisés contre le venin” selon les anciens Romains), réapparaître emmêlés sur la statue de San Domenico à Cocullo le jour de sa procession; voici le rite agricole ancestral de la génuflexion du bœuf (qui rappelle la conquête de sa domestication) lors de la fête rurale de San Zopito à Loreto Aprutino. Durant toute l’année, les évènements liés au folklore le plus originaire, surprenant, émotionnant et merveilleusement simple et essentiel par les pulsions fondamentales qu’il exprime sont innombrables; nombre d’entre eux sont vraiment spectaculaires, comme les serpari di San Domenico à Cocullo, les farchie de Fara Filiorum Petri, il lupo de Pretoro, le bue di San Zopito de Loreto Aprutino, la Perdonanza Celestiniana de l’Aquila, la Madonna che scappa in piazza de Sulmona.

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LES BUREAUX D’INFORMATION TOURISTIQUE DANS LES ABRUZZES

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PESCARA CENTRO PESCARA AEROPORTO PESCASSEROLI (AQ) PESCOCOSTANZO (AQ) PINETO (TE) RIVISONDOLI (AQ) ROCCAMORICE (PE) ROCCARASO (AQ) ROSETO DEGLI ABRUZZI (TE) SAN SALVO (CH) SCANNO (AQ) SILVI MARINA (TE) SULMONA (AQ) TAGLIACOZZO (AQ) TERAMO TORTORETO (TE) VASTO (CH)

085.4225462 085.4322120 0863.910461-910097 0864.641440 085.9491745-9491341 0864.69351 085.8572614 0864.62210 085.8991157 0873.345550 0864.74317 085.930343 0864.53276 0863.610318 0861.244222 0861.787726 0873.367312

iat.pescaracentro@abruzzoturismo.it iat.aeroporto@abruzzoturismo.it presidio.pescasseroli@abruzzoturismo.it iat.pescocostanzo@abruzzoturismo.it iat.pineto@abruzzoturismo.it iat.rivisondoli@abruzzoturismo.it iat.roccamorice@abruzzoturismo.it iat.roccaraso@abruzzoturismo.it iat.roseto@abruzzoturismo.it iat.sansalvo@abruzzoturismo.it iat.scanno@abruzzoturismo.it iat.silvi@abruzzoturismo.it iat.sulmona@abruzzoturismo.it iat.tagliacozzo@abruzzoturismo.it presidio.teramo@abruzzoturismo.it iat.tortoreto@abruzzoturismo.it iat.vasto@abruzzoturismo.it

Réalisation éditoriale et textes : CARSA spa. © Abruzzes Promotion Tourisme, 2007. Tous droits réservés. Photographies : archives Editions Carsa et archives APTR Abruzzo (A. Angelozzi, M. Anselmi, S. Ardito, V. Battista, C. Carella, G. Cocco, M. Congeduti, S. D’Ambrosio, L. D’Angelo, L. Del MOnaco, M. Di Martino, G. Di Paolo, F. Fontemaggi, A. Gandolfi, V. Giannella, P. Jammarrone, G. Lattanzi, J. Martinet, E. Micati, M. Minoliti, R. Monasterio, R. Naar, Mr. Pellegrini, Ms. Pellegrini, P. Raschiatore, S. Servili, G. Tavano, M. Vitale); archives Parco Sirente-Velino. Imprimeur: Lit. BRANDOLINI - Sambuceto (CH)

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