Revue de presse n°16 (Dec12)

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Revue de presse de l’ANEPF 2012 - N ° 16

Dans ce numéro :

Edito

Décembre 2012

Édito 1

25° journée de 2 l’Ordre, discours de I. ADENOT

Bonjour à tous, L’actualité de ce mois de décembre est très riche et annonce également beaucoup de choses à suivre pour le début de l’année 2013.

Gros point d’actualité, la vente de médicaments sur internet fait l’objet d’un article complet en pages 7 et 8. En dernière page, la rubrique «infos en vrac» fait le point sur les n é g o c i a t i o n s c o n ve n t i o n n e l l e s d e cette fin d’année et parle également de la LFSS.

Pas de temps à perdre 3 donc, cette Revue de 25° journée de l’Ordre, discours de Presse vous permettra M. TOURAINE de vous tenir au courant pendant la trêve des fêtes de fin d’année. 4-5 Génériques, toujours au coeur de la polémique ?

La Revue de Presse revient tout d’abord sur la 25° journée de l’Ordre, poursuivant par un focus sur les Découverte d’un 6 g é n é r i q u e s q u i o n t organisme : La CIOPF récemment fait l’objet d’une nouvelle polémique. Elle vous Génération 7 - 8 permettra aussi de découvrir un organisme rassemblant les ordres de internet ? pharmaciens francophones : la CIOPF. Infos en Vrac

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J’espère que vous prendrez plaisir à lire ce numéro et que la Revue suscitera votre curiosité pour l’actualité professionnelle. J’en p r o fi t e p o u r v o u s souhaiter de bonnes fêtes de fin d’année. Bonne lecture, Anne CATHALIFAUD VP - Relations professionnelles de l’ANEPF

Astuce :

Pensez à cliquer sur les liens en fin d’articles pour consulter les sources ou appronfondir les sujets.

25° journée de l’ordre L e 2 6 N o v e m b r e dernier, avait lieu à la Maison de la chimie à Paris la 25° journée de l'Ordre. La journée fut ouverte par un discours de l’académicien Erik Orsenna, apportant un r e g a r d e x t é r i e u r e t b i e n v e i l l a n t s u r l a p r o f e s s i o n . C e f u t e n s u i t e a u t o u r

d ’ I s a b e l l e A D E N O T , president du Conseil National de l’Ordre des P h a r m a c i e n s d e s ’ a d r e s s e r à l a profession, mais aussi d’interpeller dans son d i s c o u r s M a r i s o l TOURAINE, Ministre de la Santé et des affaires sociales. C’est en effet lors de la journée de

l’Ordre que le Ministre s’est adressé pour la première fois depuis sa prise de fonction à la profession, son discours était donc très attendu. L’ANEPF était présente à ces journées de l’ordre et vous fait le retour de cet échange entre la p r o f e s s i o n e t l e gouvernement.


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25° journée de l’Ordre

“Notre système de santé est un trésor national appuyé sur des structures, des entreprises et des professionnels de santé. Et comme tout les trésors, il est précieux. Mais il est aussi fragile.” I. ADENOT

I. ADENOT a tout d’abord rappelé le contexte d’une crise économique mondiale, mettant en difSiculté les sociétés, “leur santé publique aussi”, insistant “que si la logique comptable est vitale économiquement, la mission de santé publique est vitale humainement”. Dans le contexte actuel d’économie sur la santé, notamment avec le PLFSS qui n’épargne pas le secteur du médicament, elle rappelle que “notre secteur doit prendre sa part du fardeau commun. Sa part, toute sa part, mais rien que sa part. Le devoir est collectif. Le secteur du médicament et de la biologie ne sauraient ê t r e u n e i m m u a b l e v a r i a b l e d’ajustement.”.

Le discours de la présidente aborde toutes les facettes du métier de pharmacien, de l’industrie à la biologie, en passant par l’ofSicine ou la répartition, rappellant l’importance d’un maillage territorial performant. EnSin, son discours rappelle que la profession est en attente de beaucoup de réponses de la part du gouvernement: “L’Ordre n’écrit pas le droit. Pour pouvoir remplir notre mission, nous attendons des réponses”, insistant au sujet de l’inscription des SPF-­‐PL pour la biologie et l’ofSicine, sur la préparation des doses a administrer, la vente de médicaments sur internet… pour conclure son discours de la façon suivante : “A qui ne sait où il va, il n’y a pas de vent favorable, disait Sénèque. Ne

I. ADENOT dénonce dans son discours la communication désastreuse dont est victime le médicament, en citant plusieurs contre-­‐vérités profondément ancrées dans la population, que bien souvent seuls les pharmaciens essaient de contrecarrer.

donnez pas seulement à la profession des caps à franchir. Les pharmaciens ont besoin d’horizon.”

Sources : Quotipharm, Discours de I.ADENOT

Isabelle ADENOT aborde dans son discours les études de pharmacie : “Comment ressusciter les vocations, quand le secteur du médicament est ainsi rabaissé ? Attendrons-nous qu’il n’y ait plus de vocations de pharmaciens pour nous apercevoir à quel point ils sont indispensables à la société ? Aujourd’hui, les jeunes sont de moins en moins attirés par les études de pharmacie, alors même que le secteur a besoin d’excellence, que les pharmaciens sont moins nombreux et que leur moyenne d'âge s’élève année après année. Le nombre d’inscrits au concours de pharmacie dans le

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cadre du nouveau cursus santé « PACES », suffit à peine, dans plusieurs facultés, à couvrir le numerus clausus attribué au concours de sélection. Pire, le recensement 2012 montre que 26 % des jeunes diplômés en pharmacie se détournent du métier qu’ils avaient choisi, et embrassent délibérément une autre carrière! Il est vrai que s’engager dans un secteur vilipendé ne fait pas rêver. Et s’investir dans un secteur qui doit gérer sa décroissance, en volume et en prix, n’est guère stimulant.

Pour que le secteur de la pharmacie redevienne attractif, mais aussi et surtout reste vivant, voyons plutôt le médicament comme une chance. Les remèdes sont là pour tuer la maladie, pas le patient! Reconnaissons l’excellence de nos entreprises de santé. Elles sont des entreprises de la vie, pas de la mort. Reconnaissons la contribution des pharmaciens aux progrès thérapeutiques et à la sécurité des soins. Ils ont toujours accompagné le progrès des sciences comme celui des droits humains.”


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25° journée de l’Ordre De son côté, M. TOURAINE répond aux pharmaciens : « La diversité de vos métiers repose sur un socle commun, celui d e s e x i g e n c e s i n h é r e n t e s à v o s professions. La première, c’est la sécurité des Français. La deuxième, c’est votre combat au quotidien pour l’accès aux soins. » Félicitant la profession pour ses e n g a g e m e n t s d e t e r r a i n , e l l e a notamment cité « la généralisation du tiers payant dans les ofJicines », et « la conJiance des patients avec 4,5 millions de passages chaque jour. » Notant que les pharmaciens « contribuent à créer du lien social dans les territoires isolés », elle salue « leurs nouvelles missions de santé publique » conSiées par la loi, comme le suivi des patients chroniques. Marisol Touraine s’est également réjouie du succès rencontré par le Dossier Pharmaceutique, qui a dépassé le cap des 23 millions. Dans son intervention, Marisol Touraine a notamment annoncé qu’un nouveau texte sur la biologie sera présenté au Parlement en janvier prochain. Elle a rappelé le bien-­‐fondé d’un honoraire de dispensation qui viendrait compléter le d i s p o s i t i f d e s m a r g e s p o u r l e s pharmaciens d’ofSicine.

EnSin, elle compte sur les pharmaciens pour « réinstaurer la conJiance entre les Français et leurs médicaments. » Son action passera par quatre priorités : soutenir l’innovation, lutter contre les ruptures d’approvisionnement, étudier la question des ventes de médicaments sur Internet et renforcer le dispositif d’information sur le médicament par la création d’un site web dédié. Concernant la vente de médicaments sur internet, le Ministre anonce aux pharmaciens: “La vente de médicaments sur internet est au cœur de mes préoccupations. Il nous faut examiner rapidement les enjeux liés à cette question et réJléchir à ce qui doit être encadré, en complément du droit européen, aJin que ne soit pas remis en cause le rôle de conseil essentiel des pharmaciens.” Elle ne répondra cependant pas aux interrogations concernant les SPF-­‐PL ou les préparations de doses à administrer pourtant soulevées par I.ADENOT. Elle n’abordera pas non plus le problème d’attractivité de la Silière ni les problématiques de nos études. Sources : Quotipharm, Discours de M.TOURAINE

Conclusion du discours de M. TOURAINE : «Mesdames, Messieurs, Vos professions doivent affronter des boulversements majeurs. Toutefois, vous avez un rôle essentiel à jouer pour enrichir la qualité des soins. Pour favoriser les coopérations entre professionnels. Pour lutter contre les inégalités de santé. Pour inventer les médicaments de demain. Pour assurer la sécurité des patients. Ce n’est qu’ensemble que nous atteindrons ces objectifs et que nous travaillerons efficacement au service de la santé des français.»

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Générique, toujours au coeur de la polémique ? Cette Sin d’année a été marqué par la relance dans la presse grand public d’une polémique sur les génériques. Dans le même temps, le groupe PHR a récemment fait part d’une étude réalisée au mois de S e p t e m b r e , f a i s a n t a p p a r e m e n t é t a t d ’ u n e nouvelle baisse de conSiance, m o n t r a n t q u e 6 1 % d e s personnes, contre 71% en 2 0 1 1 , p e n s e n t q u e l e s génériques sont aussi sûrs que les princeps. 72% qu’ils sont a u s s i e f S i c a c e s q u e l e s princeps, contre 77% en 2011. Ils restent considérés comme plus économiques, à 82%. 9 0 % d e s p e r s o n n e s interrogées ont connaissance de la mesure tiers-­‐payant contre générique (TPCG), approuvée par seulement 54% qui la considère comme un effort de solidarité nationale. L’objectif de l’enquête étant cependant davantage de noter un impact négatif sur l’opinion publique de la mesure TPCG plutôt que de jeter le discrédit sur la qualité des génériques. Le GEMME (Générique Même Médicament) réagit vivement à la nouvelle polémique, déplorant que des messages erronés soient très largement diffusés, alors que « depuis plus de 10 ans, la qualité et l’efJicacité du médicament générique en France n’ont jamais été remises en cause par les autorités de santé. La France peut ainsi se féliciter d ’ a v o i r u n m o d è l e d e développement du médicament générique particulièrement sûr, modèle qui s’est toujours appuyé sur des critères de santé publique. […] Le GEMME REVUE DE PRESSE DE L’ANEPF

souhaite rappeler que 95% des m é d i c a m e n t s g é n é r i q u e s dispensés en France sont fabriqués en Europe et 55% en France. Les obligations et les niveaux de contrôle sont les m ê m e s p o u r t o u s l e s laboratoires quel que soit le médicament, générique ou princeps.” Le CNGPO (Comité National d e s G r o u p e m e n t s d e P h a r m a c i e n s d ’ O f S i c i n e ) emboîte également le pas du G E M M E e n s o r t a n t u n c o m m u n i q u é d e p r e s s e . “depuis leur arrivée sur le marché en 1999, aucun signal de pharmacovigilance n’a mis en doute cette sécurité.”, c o n c l u a n t q u e “ L a communication autour de ce sondage entretient un doute totalement injustiJié. Il est fondamental de restaurer la c o n J i a n c e à l ’ é g a r d d e s g é n é r i q u e s a u x y e u x d e l’opinion publique. Le CNGPO demande à la Ministre de la Santé de rendre effectifs les engagements pris par la CNAM ( C a i s s e N a t i o n a l e d e l ’ A s s u r a n c e M a l a d i e ) e n matière de communication sur les médicaments génériques, au moment de la Convention P h a r m a c e u t i q u e e n a v r i l 2012” . Las d’attendre une campagne des pouvoirs publics pour couper court aux différentes polémiques médiatiques dont les génériques sont souvent la cible, le GEMME annonce que “ Cette nouvelle manifestation d’une crise de conSiance sur le médicament générique justiSie pleinement la très puissante campagne de communication

qui sera lancée par le GEMME début 2013.” I. ADENOT, présidente du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens, s’était déjà indignée des contre-­‐vérités sur les médicaments lors de son discours à la 25° journée d e l ’ o r d r e , n o t a m m e n t concernant les génériques : “Les médicaments génériques ne sont pas de qualité puisqu’ils viennent de l’étranger ! Faux ! C’est ignorer, ou feindre d ’ i g n o r e r , q u e 8 0 % d e s matières premières utilisées p o u r l a f a b r i c a t i o n d e s médicaments dispensés dans l ’ U n i o n E u r o p é e n n e proviennent d’ailleurs, que ces médicaments soient princeps ou génériques. Colporter cette idée, c’est donc in Jine jeter le doute sur tous les types de médicaments !” I l a s o u v e n t é t é f a i t l a remarque à l’ANSM de ne pas sufSisament réagir à ces polémiques. D. Maraninchi, d i r e c t e u r d e l ’ A N S M récemment reconduit, répond qu’il ne s’agit pas là du rôle de l’agence : “Nous allons publier un rapport sur le sujet, mais il y a une chose que nous ne ferons pas : faire de la publicité pour des marques où des groupes. L’information doit être équitable. Une campagne pour consommer plus de génériques de nous concerne pas : je ne m’engage q u e s u r l a s é c u r i t é d e s génériques commercialisés. La légitimité de notre agence, n o u s l a d e v o n s à l a transparence de l’information que nous émettons”. Sources : Quotipharm, lepharmacien.fr, GEMME


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Quelques chiffres • Du côté de l’Assurance Maladie, on rappelle que le générique permet au patient d'être soigné avec le même principe actif qu'avec le médicament de marque. Toutefois, comme le médicament n'est plus protégé par un brevet, cela permet de se soigner avec la même molécule par un prix inférieur : 1 % de générique en plus représente 15 M€ d'économie par l'assurance maladie. • Rappellons que la mesure Tiers Payant contre générique appliquée depuis cet été, a permi un bond du taux de substitution, ayant atteint 82,5% au mois d’octobre. • Actu indus : Hervé Gisserot, vice président de GSK, a été élu président du LEEM

• Marisol Touraine, Ministre de la Santé et des affaires sociales, reconnait la place prépondérante du pharmacien dans l’usage du médicament générique : “Grâce à la mise en œuvre de la substitution, c’est vous qui permettez, au q u o t i d i e n , l e d é v e l o p p e m e n t d u médicament générique.”. • Les génériques représentent 25% des médicaments remboursables en France, tandis que dans d’autres pays européens ( A l l e m a g n e , P a y s -­‐ B a s , P o l o g n e , Danemark…), la pénétration des génériques est bien plus importante, dépassant les 50% , laissant entrevoir l’évolution encore possible pour la France.

Rapport de l’IGAS EnSin, pour clôturer l’actualité du générique pour cette année, l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) à publié le 17 décembre un rapport sur ”l’Evaluation de la politique française des médicaments génériques”, notant des “freins structurels” ayant pour conséquence la limitation des économies potentielles engendrées par les génériques, tels que la primo-­‐prescription hospitalière favorable aux princeps, les prises de positions hostiles concernant les génériques où les stratégies de contournement des médicaments princeps. Le rapport note que des marges de manoeuvres importantes existent pour redynamiser le développement des génériques, dont le marché s’essoufSle depuis 2008 (notons que le rapport, rendu au mois de Septembre, est en décalage par rapport à la situation actuelle du marché du générique, puisqu’il ne prend pas du tout en compte l’importante réaugmentation du taux de substitution au deuxième semestre de l’année grâce l’application de la mesure tiers-­‐payant contre générique). L’IGAS dresse une liste de 16 recommandations afSirmant que “des leviers existent pour redynamiser la politique du médicament générique.” Parmi ces recommandations, l’IGAS consacre toute une partie à la sécurité de la chaine et aux contrôles, ainsi qu’à l’étude d’une possible stratégie de relocalisation de la production des matières premières des médicaments. Elle recommande aussi de “Mentionner sur le conditionnement de tous les médicaments (princeps et génériques) le nom en DCI en plus gros caractères que le nom de marque et en première position.”, ou encore la conception et la mise en place par le Ministère de la Santé d’une “campagne de promotion du médicament générique auprès des professionnels de santé et du grand public.”. Sources : Quotipharm, IGAS

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DÉCOUVERTE D’UN ORGANISME

La CIOPF, Conférence Internationale des Ordres de Pharmaciens Francophones Le bureau de l’ANEPF a eu la chance d’être invité à assister à une réunion de la CIOPF à la Jin du mois de Novembre dernier et vous fait partager la découverte de cet organisme.

Membres de la CIOPF : Algérie Belgique Bénin Burkina-faso Burundi Cambodge Cameroum Centrafrique Comores Congo Côte d’Ivoire France Gabon Guinée Haïti Liban Luxembourg Madagascar Mali Maroc Mauritanie Monaco Niger Nouvelle-Calédonie Polynésie Française Québec Sénégal Suisse Syrie Togo Tchad Tunisie Vietnam

La CIOPF a été crée en 1994 avec 25 pays représentés, suite à une première réunion de différents ordres francophones en 1993 qui rassemblait déjà 11 pays, qui ont eu la volonté de perpétuer l’expérience. Aujourd’hui, la CIOPF rassemble une trentaine de pays. I. ADENOT, présidente du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens français, est l’actuelle présidente de la CIOPF (jusqu’en 2015). La CIOPF poursuit des objectifs tels que faciliter les contacts professionnels entre tous les pharmaciens francophones, quelle que soit la branche d’activité concernée ou le lieu d’exercice, dans le respect de la déontologie professionnelles pour promouvoir le rôle des pharmaciens dans la société. Elle vise à développer le rayonnement de la culture francophone et professionnelle, de collaborer avec toute organisation ayant la même éthique, et dans le seul souci de la défense de la Santé Publique. La CIOPF permet l’enrichissement mutuel des participants grâce à des échanges permettant une meilleure connaissance des conditions d’exercice et d’éthique profesionnelle en vigueur dans chaque pays ainsi que la confrontation de problématiques et de résultats de campagnes effectués dans les divers pays membres (VIH, Sida, toxicomanie, endémie, vaccination…). Une des grandes préoccupations de la CIOPF est la lutte contre les médicaments falsiSiés. La CIOPF permet par exemple aux ordres des pays membres d’échanger sur des problématiques de droit ordinal, de voir la façon dont chaque pays s’organise pour répondre à ses problématiques et d’en tirer des idées pour faire évoluer le droit ordinal dans leur propre pays. Les rassemblements de la CIOPF sont aussi des moments privilégies pour comprendre les problématiques que peuvent rencontrer les pharmaciens dans les autres pays (pénétration large des médicaments falSisiés en Afrique, difSicultés rencontrées dans la lutte contre les marchés illicites du médicament et moyens mis en œuvre), et d’avoir l’appui et le soutien d’un réseau ordinal à l’échelle mondiale. Sources : site du CIOPF

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GÉNÉRATION INTERNET ? Fin Novembre dernier, la nouvelle se répand : une pharmacie de Caen ose un fait sans précédent : mettre des médicaments non soumis à prescription en vente sur son site internet. Ainsi, il propose à qui le veut de recevoir du Doliprane® ou du Fervex® d’un simple clic sur internet, livré à son domicile. D’accord, le code de la santé ne fait mention nulle part d’internet, laissant comme un trou juridique sur la question. Mais, éléments parmi d’autres, la réglementation sur le portage à domicile aux patients, sur l’obligation de conseil lors de la dispensation (surtout lorsqu’il s’agit d’un médicament non soumis à prescription) existe bel et bien et paraît plus que difSicilement compatible à la vente de médicaments sur internet. Dans ce cadre, comment justiSier la légitimité dans notre système de santé français de la vente de médicaments sur internet ? Comment y voir autre chose que le développement d’une activité purement commerciale, ne répondant à aucun critère d’amélioration valable, en regard du reste, d e l ’ a c c è s d e l a p o p u l a t i o n a u x médicaments ? L a p o s i t i o n e s t d o n c f a c i l e e s t unanime depuis longtemps, l’ANEPF s’étant toujours positionnée contre la vente de médicament sur internet lorsqu’il en était publiquement débattu. Elle l’a fait encore cette fois-­‐ci, peut-­‐être pour la dernière fois.

- Contexte

En effet, c’était sans compter un dernier élément du tableau : l’Europe, qui rend légitime la légalisation de la vente de médicaments sur internet, en l’afSirmant comme mesure essentielle de la lutte contre la pénétration des médicaments falsiSiés sur les marchés des Etats membres. Ceci est acté par une directive européenne datant du printemps 2011. Les médicaments falsiSiés représentent, au niveau international, un problème de santé publique important, et sont présents même dans les pays les plus évolués, bien souvent par le biais d’internet. La directive préconise ainsi des mesures au niveau de l’industrie et de la distribution en gros des médicaments, mais aussi concernant la vente de médicaments sur internet. Si la directive laisse les états libres sur la question des médicaments soumis à prescription obligatoire, ce n’est pas le cas pour les médicaments non soumis à p r e s c r i p t i o n . L à , l ’ E u r o p e e s t p l u s catégorique : il faut l’encadrer. Le délai d’application de la directive européenne arrive à son terme à la Sin de l’année 2012 et doit se faire par voie d’ordonnance … On comprendra donc que la mise en ligne de médicaments en cette Sin d’année n’était certainement pas anodine. La profession a toujours vivement plaidée contre la légalisation de la vente de médicaments sur internet.

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GÉNÉRATION INTERNET ?

L’ordonnance d’application de la directive européenne légalisant la vente de médicament sur internet a Sinalement bel et bien été publiée au JO du 21 décembre dernier. L’article concerné est l’article 7. Il limiterait cette vente aux médicaments disponibles en accès direct dans les ofSicines, réservant les sites aux pharmaciens titulaires d’une licence d’ofSicine, dans la limite d’un seul site par ofEicine physique. Elle soumet l’ouverture du site à l’information du Conseil de l’Ordre et à l’autorisation de l’ARS concernés. L’ordonnance impliquerait également la possibilité pour les autres Etats membres respectant ces dispositions de pouvoir vendre des médicaments sur internet à destination de la France. L’ordonnance précise que les modalités d’application de cet article seront déterminées par décret en Conseil d’État.

C’est ainsi que l’ANEPF prend acte après le conseil des Ministres du 19 décembre dernier de la publication au journal ofSiciel du 21 décembre 2012 de l’ Ordonnance no 2012-­‐1427 du 19 décembre 2012 relative au renforcement de la sécurité de la chaîne d’approvisionnement des médicaments, à l’encadrement de la vente de médicaments sur internet et à la lutte contre la falsiSication de médicaments. L’ANEPF avait déjà fait part d’une opposition ferme à cette légalisation et regrette désormais, qu’en dépit de l’opposition de la profession même, le gouvernement ait pris cette ordonnance dans la précipitation. L’ANEPF déplore que le gouvernement applique la directive européenne à la lettre, sans faire valoir le caractère particulier du médicament déjà reconnu par l’Europe qui concède “qu’il appartenait aux États membres de décider du niveau auquel ils entendent assurer la protection de la santé publique et la manière dont ce niveau doit être atteint.” La protection de l’intérêt de la santé publique prévaut sur celui du simple commerce. Le médicament n’est pas une simple marchandise. Nous regrettons que la légalisation de la vente de médicaments sur internet prive le patient d’un contact direct avec un professionnel de santé lors de la dispensation. L’ANEPF rappelle également que les études de pharmacie n’ont pas pour but de former de simples logisticiens de sites internet sécurisés, mais bien de véritables professionnels de santé et de proximité, au contact de la population, garants de la sécurité de la délivrance des médicaments et de l’accompagnement des patients. Nous déplorons de devenir malgré nous la génération internet.

Sources à lire : - CdP de l’ordre - Le texte de l’ordonnance - Le CdP sorti par l’ANEPF le 10 décembre - Quotipharm

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Infos en vrac

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Avenant pour l’accompagnement des patients sous antivitaminiques K : sortie imminente Le 19 décembre dernier, les 3 syndicats représentatifs de la profession (FSPF, USPO, UNPF) et l’UNCAM (Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie) ont achevé les négociations portant sur le suivi des patients sous anti-­‐coagulants oraux. La signature dé8initive devrait avoir lieu tout début Janvier, le temps que chaque instance valide le texte. Ce sera l’occasion d’approfondir le sujet dans la prochaine Revue de Presse. L’année 2013 marquera ainsi le tout début des entretiens pharmaceutique, avec la première mesure d’accompagnement des patients prévue par la convention à être mise en place, marquant l’évolution du métier de pharmacien d’of8icine.

Report des négociations concernant la rémunération à l’honoraire L’avenant concernant la mise en place de la rémunération à l’honoraire pour les pharmaciens d’of8icine devait être signé avant la 8in de l’année 2012. Les négociations ont cependant été reportées au premier trimestre 2013 par l’Assurance Maladie, entrainant la vive réaction de la FSPF (premier syndicat représentatif de la profession), qui dénonce «la rupture unilatérale d’un engagement conventionnel» , pointant que ce retard risque de pénaliser certaines of8icines, surtout dans le contexte d’économies lourdes sur le médicament prévues par la LFSS 2013. L’USPO (second syndicat représentatif de la profession) de son côté af8irme que les conditions économiques de négociations n’étaient pas remplies, demandant toujours que l’Etat 8ixe une enveloppe à allouer à la profession. Source : Quotipharm

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Publication de la LFSS au Journal Officiel La Loi de Financement de la Sécurité Sociale a été adoptée et publiée au Journal Of8iciel du 18 décembre dernier. Elle prévoit de lourdes économies sur le secteur d u m é d i c a m e n t . L a dernière Revue de Presse y a v a i t c o n s a c r é u n article complet. Des mesures telles que la s u p r e s s i o n d e l’expérimentation de la f o r f a i t i s a t i o n d u médicament en EHPAD, le remboursement de l’IVG à 100%, la prise en charge intégrale de la contraception pour les 15-­‐17 ans sont toujours présentes dans la version 8inale. Sources : Quotipharm Note explicative du NILE Texte de la LFSS

Seule organisation représentative des étudiants en pharmacie, l’ANEPF (Association Nationale des Étudiants en Pharmacie) a pour objectif de :

Adresse postale : ANEPF 4 avenue Ruysdaël 75008 PARIS

• Représenter les 82 000 étudiants en pharmacie d’une voie unique, apartisane et asyndicale auprès des instances universitaires et des organismes de tutelle. • Promouvoir des liens entre les étudiants aSin de créer une unité nationale.

relationsprofession@anepf.org

• Favoriser les échanges internationaux, notamment par le biais des associations EPSA (European Pharmaceutical Student Association) et IPSF (International Pharmaceutical Student Federation).

Retrouvez - nous en ligne sur www.anepf-online.com

Pour plus d’informations, contactez-­‐nous à : info@anepf.org

Responsable de la publication : Anne CATHALIFAUD

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L’ANEPF vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année


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