Nobelz'années

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Nobelz’ années MAI 2013

Nobel vit, nos belles vies Le handicap au lycée Benjamin Stora à Nobel! Darina Al-Joundi : une femme libre Hip-hop, light painting

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Nos belles évasions  

Il faut écrire, pour mieux vivre! Le sucre du printemps...

Nobel langues, nos belles langues   

Nobel speaks English Nobel parla italiano Nobel spricht deutsch

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SOMMAIRE Nobel vit, nos belles vies 4 5 6 8 11 12

Le handicap au lycée, portrait de Maryline Enquête sur un métier passionnant : AVS Un atelier Hip-hop à Nobel Happening de hip-hop à la récré Light painting au lycée Mémoires de la guerre d’Algérie, l’historien Benjamin Stora à Nobel 14 Rencontre avec une femme libre : Darina Al-Joundi au lycée Nobel s’évasions / Nobel se cultive 15

Des jeunes Parisiens interprètent le centenaire du Sacre du Printemps 15 Il faut écrire, pour mieux vivre! Nobel langues, nos belles langues Speak English? 16 Artificial intelligence 17 Mauritania and human rights Parla italiano? 21 Vizi privati e pubbliche virtù di Silvio Berlusconi Spricht Deutsh? 22 Auf nach Berlin!

Merci à l’équipe de rédaction : Aminétou, Angélique, Karim, Maryline, Sakina Mme Pancrate, Mme Aissaoui, Agnès Ceccaldi, Amanda Castillo, Photos : M. Lhôpital et les élèves de l’atelier photo

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NOBEL VIT, NOS BELLES VIES Le handicap au lycée : portrait de Maryline, élève de 1ES Maryline a intégré il y a deux ans le lycée Nobel. Son arrivée a initié de profonds changements dans l’établissement qui n’avait jamais accueilli d’élèves avec son handicap. Pourtant, elle s’est sentie bien accueillie et semble enthousiaste quant à la poursuite de sa scolarité dans nos locaux.

Salut, moi c'est Marilyne, j'ai 17ans et je suis en 1ère ES. J'aime bien les chiens, regarder la télé, surfer sur Internet, sortir... En dehors du temps scolaire (surtout pendant les vacances), je vois mes amis, pars au Portugal, vais au cinéma ou fais les boutiques. Je ne sais pas encore ce que je veux faire plus tard, on verra bien, c'est déjà bien si je réussis mon bac ! Je ne fais pas attention au regard des autres, je pense qu'ils me regardent par curiosité, je suis différente, mais non cela ne me dérange pas plus. Dans ce lycée, les élèves sont ouverts à la différence, j'ai eu deux classes vraiment géniales qui ont su m'intégrer et m'accepter telle que je suis. Malgré le fait que je parle très difficilement, on échange et rigole bien avec des élèves du lycée. Le lycée est bien adapté au handicap, j'ai accès à tous les cours, je peux me déplacer seule. J'en profite pour remercier tout le monde : la direction de bien m'avoir acceptée et de faire en sorte que je réussisse, les professeurs de faire leur maximum pour moi, et enfin mon AVS qui m'aide tous les jours. Mon coup de cœur : J'ai découvert un film qui s'intitule "Le monde de Charlie" sorti début 2013. D'abord, il m'a intéressé parce que l'actrice Nina Dobrev (de Vampire Diaries dont je suis fan) y jouait. Puis, c'est une histoire touchante, on passe du rire aux larmes. C'est l'histoire de Charlie, un ado, qui arrive dans son nouveau lycée. Gros, timide, il reste dans son coin, jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir un nouveau monde. Je vous le conseille ! Maryline, 1ES

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Enquête sur un métier passionnant : AVS Sakina est partie à la rencontre d’Angélique, une des AVS de Nobel. Une Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS) est une personne s'occupant de l'accompagnement, de la socialisation, de la sécurité et de la scolarisation d'enfants en situation de handicap ou ayant un trouble de santé invalidant. Angélique est une AVS ayant une fonction individuelle, c'est-à-dire quelle est orientée vers l’aide à l’accueil et à l’intégration individualisées d’élèves handicapés.

Sakina B. : « Bonjour Angélique, j'aimerais savoir quel est ton rôle auprès de Maryline ? Angélique : « Bonjour Sakina, alors mon rôle consiste à accompagner Marilyne dans sa scolarité, c'est à dire plus précisément en cours. Je m'installe comme vous "élèves" et prends toutes les notes ou tous les cours en classe. Je veille aussi à ce que tout se passe bien pour elle au sein du lycée. » Sakina B. : « Au début de l'année tu as du être questionné sur ton rôle, qui est tu? Que fais-tu ? etc... » Angélique : « Oh oui !!! Au début beaucoup d'élèves pensaient que j'étais sa mère, sa sœur ou bien de sa famille... Finalement, ils ont très vite compris, surtout pour les élèves qui étaient dans notre classe, mais c'est vrai que pour ceux qui n'y étaient pas, oui, beaucoup se sont De gauche à droite : demandés qui j'étais. D'ailleurs mêSakina, Maryline et Angélique me certains professeurs n'ont pas compris qui j'étais ! (Rires) Une nouvelle élève? Non seulement l' A.V.S.I de Marilyne "A.V.S.I, c'est-à-dire Auxiliaire de vie scolaire individualisée " pour faire plus simple " une secrétaire personnelle ". » Sakina B. : « Depuis quand l'accompagnes-tu maintenant ? » Angélique : « Bientôt 1 an. » ... 5


S.B. : « J'aimerais savoir comment s'est passé cette première rencontre il y a un an ? » A. : « Cette première rencontre.... Alors il faut savoir que je connaissais le handicap avant d'avoir rencontré Marilyne, mais c'est vrai que comme vous et -j'en suis sure- je me suis demandée comment j’allais communiquer avec elle. Puis le jour J, le contact est passé tout seul, car Marilyne est très souriante, puis quand je lui ai posé des questions je me suis rendue compte que malgré son manque de communication, je pouvais trouver des réponses dans son regard et beaucoup d'entre vous le savent … puis j'ai aussi fait en sorte de formuler mes questions de façon à ce qu'elle me réponde par oui ou par non... » S. : « Marilyne est en classe de 1ère ES, donc pour elle comme pour beaucoup le bac approche, penses-tu qu'elle l'aura? Et peux-tu m'expliquer comment Marilyne procède lors de la rédaction de

A. : « Je tiens déjà à dire que Marilyne n'a passé que 4 mois en seconde, nous avions envisagé du fait de ce retard qu'elle redoublerait certainement sa seconde, mais non en 4 mois elle a fait ses preuves et est passée haut la main, grâce à ses bons résultats. Aura t-elle son Bac ? J'espère, je lui souhaite et pense que c’est sur la bonne voie, mais je ne peux pas trop m'avancer. La rédaction ? Très bonne question... Cette question d'ailleurs, on me l'a déjà posée à plusieurs reprises mais je vais essayer de t'expliquer cela. Alors tout d'abord pour elle, la rédaction est quelque chose de très long. Ne pouvant pas écrire, Marilyne rédige grâce à un logiciel, un boîtier branché à un ordinateur lui permet de rédiger, un clavier visuel s'affiche sur l'écran de l'ordinateur, puis grâce à sa nuque elle va chercher lettre par lettre et clique sur une souris placée au dessus de son genou. C'est très long et cela demande beaucoup d'efforts. Un exemple, si 2h peuvent vous suffire pour un commentaire de français, elle mettra en revanche entre 4h à 6h. » S.B : « 4h à 6h, cela doit être dur pour elle, non ? » A. : « Oui, mais elle se bat chaque jour et redouble d'efforts pour obtenir son baccalauréat. Marilyne est persévérante et très déterminée. Elle sait la chance qu'elle a d'avoir été accueillie par le lycée, car beaucoup d'enfants handicapés restent non scolarisés. Pour eux la démarche est très longue et très coûteuse, malheureusement... » S.B : « En parlant du lycée, penses-tu que Marilyne s'y plait ? » A. : « Oh oui !!! Et elle s'y est très bien adaptée, les premières prises de contact avec les autres élèves ont commencé par des questions qui

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m'ont été posées, car au début certains élèves n'ont pas osé, ne connaissant pas son handicap, puis après avoir répondu à certaines de leurs questions les élèves allaient vers elle puis y retournaient. Il faut savoir que Marilyne communique aussi avec certains élèves sur Facebook, par sms, e-mail etc.» S.B : « Certains n'osent toujours pas ? » A. : « Oui, je pense mais un jour peut être. » S.B : « Au sein de la classe, les élèves l'aident aussi ? » A. : « Oui, cette classe comme celle de l'année dernière l'ont très bien accueillie et l'aident aussi... Les élèves savent que quand je suis absente Marilyne ne peut pas se rendre en cours et bien souvent à mon retour certains élèves lui ont envoyé ses cours et ses devoirs par mail. Goundo, Vanina, etc. or ils ne sont pas obligés de le faire donc au passage merci à eux !!! » S.B : « La suivras-tu jusqu'au bac ? » A. : « Bien sûr! En tous cas, je l’espère... » S.B : « Merci Angélique pour toutes ces réponses. » A. : Avec plaisir Sakina ! Propos recueillis par Sakina Bahri, 1L

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Un Atelier Hip-Hop à Nobel Dans le cadre d'une sortie scolaire à la fin du printemps 2012, plusieurs élèves de Nobel assistent à « un parcours du spectateur » à la Villette autour du hip hop. D'abord spectateurs, ils deviennent ensuite acteurs du projet. Ceci fait naitre de nouvelles vocations au sein des élèves. Parmi eux, Zaïdou, Faissoil, Sarah et Chérif, anciens élèves de seconde, manifestent le désir de créer au sein du lycée leur propre atelier. Je suis allée à la découverte d'un atelier Hip-Hop, entièrement pensé, créé et dirigé par des élèves. Le Lycée Alfred Nobel danse !

«C'est elle qui nous a encouragée à aller jus- du lycée Alfred Nobel en associant les élèves, le qu'au bout». Affirment les élèves. personnel ainsi que des danseuses du lycée Louis-Lumière. Les vainqueurs remporteraient Chaque Vendredi soir de 17h30 à 19h00, des genouillères et des bonnets « Head Spin ». six élèves se rejoignent pour pratiquer leur danse : le Hip Hop. Contrairement à ce que certains Enfin, à la fin de l'année, ils espèrent parvepeuvent penser ce ne sont pas que des garçons, nir à monter un spectacle à l'espace 93 de Cliil y a bien une fille parmi eux : Sarah Le Brun, chy-sous-Bois, accompagné par Jackson, leur élève en 1èreES qui «a intégré le groupe au dé- intervenant qui est un danseur professionnel du but de l'année à la demande des garçons», a elle groupe phase T. une formation de danse moderne jazz. Les garçons eux, pratiquent le hip hop au centre social Les séances se décomposent en trois parintercommunal de la Dhuys à Clichy-sous-Bois ties distinctes. D'abord l'échauffement, puis une avec Gounedi Traore qui interviendra au sein de partie souplesse ainsi que le renforcement musleur atelier. culaire. En attendant l'intervenant Gounedi Traoré, les garçons mettent de la musique et transLorsque Zaidou, Faissoil, Sarah, Lorenzi et mettent leurs connaissances concernant le hip Cherif ont participé à une sortie en rapport avec hop. Par la suite, Sarah partage ses idées pour la danse au parc de la Villette, ils ont toute suite la chorégraphie et ses notions de danse moderété plongés dans l’univers du hip hop. ne street jazz. Motivés à la fois par l'idée de monter un groupe et de pouvoir partager leur passion, les élèves L'atelier est ouvert jusqu'à 30 élèves. Le remplis d'ambition sont allés à la rencontre d’A- groupe accepte les personnes qui n'ont jamais gnès Ceccaldi, médiatrice culturelle au lycée, qui pratiqué le hip hop mais qui font preuve de volonles avait elle même accompagnés à ce stage de té. Ils tiennent donc à partager leur expérience danse. Les élèves se sentant soutenus par pour permettre aux volontaires de pratiquer la Agnès, lui ont tout de suite parlé de leur envie de danse et de progresser dans ce milieu. Ils invitent créer un atelier au sein du Lycée. C'est donc d'autres élèves à les rejoindre et comptent un avec elle que le projet a été bâti, «C'est elle qui peu sur mon article pour diffuser l'information, nous a encouragés à aller jusqu'au bout» affirment-ils. Cet atelier donne vie au lycée, c'est une véEnfin, les élèves ont présenté le projet au Conseil ritable opportunité pour les élèves de se relaxer, d'Administration en juillet 2012 afin de concréti- de se détendre et de s'épanouir autrement, à l’inser leur envie. térieur même de l'établissement... A eux six, ils préparent une chorégraphie qu'ils aimeraient dans un premier temps interpréSakina Bahri, 1L ter dans la cour de récré afin de donner envie aux autres élèves de s'inscrire à l'atelier. Puis, ils souhaiteraient un vendredi soir de 17 h30 à 19h organiser deux battles dans le hall 8


- 3 Questions à Cherif : 1)- Comment appréhendais-tu les débuts de l'atelier? Au début, je n'ai pas eu peur car je savais que notre projet était unique dans notre lycée et de ce fait il allait être accepté et même encouragé par l'administration. 2)- Es tu content que vous puissiez participer à ce genre de projet ? Évidemment, je suis content de pouvoir participer à ce projet car non seulement ça me permet d'avoir plus de temps pour la danse, mais à présent nous pouvons également transmettre notre passion aux gens qui se sont inscrits à l'atelier. 3)- Que représente pour toi cet atelier? Et qu'est ce que ça te fait de danser ? Cet atelier représente un projet hip-hop, c'est à dire qu'il consiste à apprendre aux élèves du lycée « Notre hip-hop » et ainsi leur permettre de laisser libre court à leur imagination. Quant à moi, moi, la danse me permet de me "défouler". Je ne suis pas très fort, mais ce que je sais faire me suffit pour dire que je sais danser ! Propos recueillis par Sakina Bahri, 1L

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Happening de hip-hop dans la cour du lycée Au lycée, les élèves de l’atelier ont plusieurs fois animé l’ambiance cette année! En dehors des ateliers du vendredi soir et du lundi soir, ils ont pu se donner en spectacle à diverses occasions. Retour sur une petite surprise dansée qui a eu lieu cet hiver.

Ce matin-là à l’heure de la récréation, on a pu voir deux garçons ondulant et tapant du pied pour séduire des filles, un garçon tourner sur la tête les jambes en l’air, d’autres sautillants à l’unisson, et même un début de bagarre collective… Tout ça en musique et en chorégraphie, dans la cour du lycée Alfred-Nobel de Clichy-sous-Bois , à l’occasion d’un « happening » de break dance. Ce Quatre des huit lycéens danseurs en pleine action, durant le spectacle spectacle impromptu était concocté par un groupe d’élèves danseurs, créateurs d’un atelier de hip hop hebdomadaire au sein de l’établissement. Seules les équipes de direction et de vie scolaire connaissaient le déroulement de cet événement à l’avance. L’effet de surprise était donc totalement réussi. À peine sortis de leurs salles de classe après la sonnerie, plusieurs centaines d’élèves ont tout de suite aperçu les haut-parleurs et le grand tapis de lino posé au sol en guise d’espace scénique et de protection contre le béton. Telle une nuée d’abeilles, ils sont venus butiner du regard cette prestation de 10 minutes top chrono, bien rythmée entre des moments de danse collective, des solos ou des mini « battles » en duo ou en trio. Beaucoup ont filmé leurs copains avec leurs portables, tandis que les autres se chargeaient de scander ou d’applaudir la démonstration. Surprendre et donner envie aux autres lycéens de pratiquer la danse, tels étaient les objectifs des membres de cet atelier hip hop des plus dynamique. Le groupe occupe une salle, dans le coin des ateliers professionnels du lycée, pour danser tous les vendredis soirs, de 17h30 à 19 h. Après avoir déposé un projet « Culture en acte » auprès de la Région Île-de-France, l’atelier a reçu une subvention de 1 850 euros, grâce à laquelle il bénéficiera de 10 cours donnés par un danseur professionnel admiré des jeunes, Jackson Ntcham du collectif Phase T. Le lycée est également partenaire et soutien du projet, en finançant plusieurs sorties qui permettront aux élèves de nourrir leur passion. Au programme : quelques-uns des événements hip hop les plus attendus de la saison, tels que Chelles Battle Pro, le festival Hautes tensions au Parc de la Villette et la nouvelle création de la compagnie Pockémon Crew, au théâtre de Chelles. Agnès Ceccaldi 10


Light painting

En 1935, c’est Man Ray lui-même qui aurait pu le mieux initier des lycéens au Light Painting. Cette année, c’est Jadikan qui vient transmettre cet art aux jeunes de l’atelier photo du lycée Alfred-Nobel (Clichy-sous-Bois). Si Ray fut le pionnier de ce que l’on pourrait traduire par « la peinture de lumière », Jadikan fait partie de la génération d’artistes qui contribue aujourd’hui à faire évoluer cette esthétique, à la fois dans ses techniques, ses sources d’inspiration et ses supports d’expression (photo, vidéo, cinéma d’animation, musique…). Les deux professeurs de l’atelier photo du lycée ont découvert ce jeune talent français par le biais d’un ouvrage consacré à son travail, Jadikan Lightning Project. Immédiatement séduits, ils ont eu envie de le contacter pour lui proposer d’accompagner leurs élèves dans la découverte du Light Painting. Au fil de leurs échanges, un projet en forme de parcours s’est élaboré. Il se déroulera sur plusieurs mois, au fil de séances alternant la théorie, la pratique et la composition d’images, puis par le biais de différentes expositions des créations réalisées, au lycée et dans d’autres lieux de la ville.

Jadikan se rendait pour la première fois au lycée Alfred-Nobel, le lundi 10 décembre, lors de la séance hebdomadaire du club photo, baptisé « Nobel’s images ». Une rencontre durant laquelle il a présenté aux élèves un historique vidéo-projeté du Light Painting, avant de se prêter au jeu de la démonstration. Plongeant la salle dans le noir, il s’est mis à inscrire des courbes dans l’air avec sa source lumineuse pour réaliser, sous le regard médusé des élèves, des images en temps réel et sans aucune retouche (cf. photos). En attendant la prochaine intervention de l’artiste, dans un peu plus d’un mois, les jeunes photographes ont voulu essayer d’en faire autant… Dès le lundi suivant, ils ont effectué des prises de vue dans plusieurs endroits du lycée, munis de lampes de poche, de néons recouverts de gélatine colorée et de trépieds. Leurs images, très réussies, ont été imprimées, plastifiées et affichées dans le hall de l’établissement, sur un mur dédié qui permettra désormais de suivre l’évolution du projet. Rendez-vous est maintenant pris avec Jadikan, pour une séance de pratique en extérieur, à la fin d’une après-midi de février. Les membres de « Nobel’s images » partiront avec l’artiste, à travers les rues de la ville et dans une forêt proche, pour tenter de faire danser la lumière devant leurs objectifs entre chiens et loups… Agnès Ceccaldi

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Mémoires de la guerre d’Algérie, l’historien Benjamin Stora à Nobel Ce mercredi 10 avril, dans le cadre d’un projet sur les mémoires et le patrimoine mené par deux classes de Terminale générale et professionnelle du lycée Alfred Nobel de Clichy- SousBois, M.STORA est intervenu sur la question des mémoires de la guerre d’Algérie, question fort sensible, encore enjeu de débats comme ce fut le cas ce jour. Dans un amphithéâtre d’une centaine d’élèves, dont le silence démontrait encore l’intérêt et l’actualité de cette question, Benjamin Stora évoque d’abord un conflit aux appellations plurielles : guerre « sans nom » côté français, et « guerre de libération » de l’autre côté de la Méditerranée. Puis, il aborde les réactions des sociétés française et algérienne par rapport à cette guerre de décolonisation, ses enjeux mémoriels : pour l’ancienne métropole, la perte de l’Algérie achève une histoire longue de près d’un siècle et demi qu’il faudra oublier alors que pour le jeune Etat-nation, cette guerre marque le début d’une histoire marquée par l’hypermnésie qu’il faudra sans cesse légitimer. M. Stora énumère ensuite les groupes mémoriels que constituent les cinq à six millions de personnes concernées par cette histoire. Il conclut sur le constat de la difficile réconciliation de ces groupes, qui confine au cloisonnement mémoriel. La parole est donnée aux élèves.

Un amphi plein à craquer et des élèves que le sujet passionne (ici Anthony KODE, TES)

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La première question interroge le devenir des lois dites « mémorielles » de 2005 sur le rôle positif de la colonisation. M. Stora précise que sous la pression des historiens, l’article 4 sur l’enseignement du rôle positif de la colonisation a été abrogé en 2006. En revanche, il insiste sur le fait que certains éléments de cette loi, comme celui concernant le traitement des anciens membres de l’OAS, ont été maintenus alors qu’ils auraient dû nourrir davantage le débat. Lydia, 1ère S, demande assez spontanément ce qu’il en est des Harkis. Benjamin Stora rappelle le rôle de ce groupe pendant la guerre et les raisons, davantage sociologiques et économiques qui ont conduit à leur engagement dans les forces françaises supplétives. Certaines questions ont porté sur la spécificité du statut colonial de l’Algérie et de son indépendance par rapport aux autres colonies, comme les protectorats du Maroc, du Sénégal… B. Stora associe la situation particulière de l’Algérie à son statut administratif de département, relevant de l’autorité du ministère de l’Intérieur : « c’est une prolongation du territoire français », insiste t-il, caractérisée par une colonisation de peuplement avec un million de pieds noirs, dont le poids numérique n’a pas d’équivalent dans les autres colonies. Il s’attarde aussi sur la société inégalitaire générée par la colonisation de l’Algérie, alors que les algériens n’ont reçu que très tardivement le droit de vote. Pour finir, une élève de TS, Aminetou, interpelle M. Stora sur les relations entre la France et l’Algérie depuis la décolonisation, elle s’étonne qu’à l’instar de l’amitié franco-allemande, celles –ci ne soient pas marquées par davantage de résilience. Par ailleurs, elle se demande si l’absence de relations diplomatiques ne résulte pas d’une volonté politique d’un maintien de l’impérialisme français. M. Stora insiste sur la différence d’appréhension du pardon ou de la repentance. En effet, les termes n'ont pas le même sens des deux côtés de la Méditerranée pour des raisons culturelles et religieuses. L’ensemble des personnes présentes à la conférence furent ravies de ce moment partagé avec Benjamin Stora, autour d’un thème que les élèves de Nobel ne se résignent pas à voir ronger par la « gangrène et l’oubli »… Mme Pancrate, professeur d’histoire et géographie Mme AISSAOUI, professeur de lettres-histoire

Ci contre, après la conférence, M. Stora se prête à une séance de dédicaces de livres prêtés par le CDI sur le thème de la guerre d’Algérie et accepte de poser avec quelques élèves, ici Sakina Rammi (TL) et Inès Mehadji (TES)

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Rencontre avec une femme libre : Darina Al-Joundi au lycée Alfred Nobel de Clichy-sous-Bois

Le jour où Nina Simone a cessé de chanter est un roman d’auto-fiction, un récit choc dans lequel la comédienne et auteure libanaise nous livre sans merci et sans pudeur son enfance et son adolescence passées sous les bombes d’une guerre qu’elle a traversée pendant 17 ans. Une trentaine d’élèves de seconde et de terminale du lycée Alfred Nobel ont lu ce roman sélectionné pour le prix littéraire du lycée, et ont pu en rencontrer l’auteure, Darina Al-Joundi, qui a fait volontiers le déplacement jusqu’à l’établissement pour livrer avec beaucoup de générosité l’envers du décor de son récit. Ainsi, elle a expliqué comment l’écriture de cette histoire était pour elle un besoin, une urgence vitale. Elle a pu également répondre aux questions des élèves qui, bousculés par les excès relatés, se demandaient quelle était sa position quant à la religion ou à l’éducation, quelles valeurs elle avait envie de transmettre aux jeunes générations. Dans la plus grande authenticité, Darina s’est exposée telle qu’elle est : femme libre, athée, exilée, comédienne, artiste, et depuis quelques années, française.

Ci-dessus: Darina Al-Joundi au lycée Alfred Nobel de Clichy-sous-Bois

Pour ces jeunes lectrices et lecteurs, cette rencontre bouleversante a très certainement permis de découvrir des horizons inconnus, des manières d’être au monde qu’ils semblaient ne pas envisager.

La Maison des écrivains et de la Littérature coordonne le dispositif « l’ami littéraire », qui a permis d’organiser cet évènement. Elle propose également des rencontres avec des auteurs en librairie, et organise le Prix littéraire des lycéens et apprentis en Ile-de-France pour la Région. Amanda Castillo INFO : REMISE DU PRIX LITTERAIRE LYCEEN de la Ville de Clichy-sous-bois « J ‘ai lu, j’élis! » Le mercredi 3 juillet 2013 au lycée

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NOBEL S’EVADE Des jeunes Parisiens interprètent le centenaire du Sacre du Printemps Une compagnie de jeunes danseurs ont joué un ballet datant de 1913 le 6 et 7 mars 2013 au Théâtre National de Chaillot. La musique du Sacre du printemps a été composée en 1913 par Igor Stravinsky et chorégraphiée par Vaslav Nijinski. Elle a été présentée pour la première fois au théâtre des Champs-Elysées à Paris le 29 mai 1913. Cette première présentation avait provoqué un scandale à cause de la musique assez violente; c'est suite à cela que le compositeur ouvre la voie à de nouvelles formes musicales. En 2009, une chorégraphe et une plasticienne décident de réinterpréter le Sacre du Printemps à leur manière. Le nom de la pièce traditionnelle a été modifié pour devenir le Sucre du Printemps. Une compagnie de jeunes danseurs toulousains l'ont réécrite et jouée. Ces danseurs ont participé pour la première fois à une réécriture de pièce collective, eux qui pratiquaient les danses actuelles de façon individuelle. Après Toulouse c'est avec un autre groupe à Düsseldorf en Allemagne que l’aventure aura lieu. C'est lors de mon année de fin du collège que j'ai décidé de participer à un projet de classe danse : c'était pour moi une occasion de découvrir ce monde car auparavant je n'avais jamais pratiqué de danse. C'est en milieu d'année que la chorégraphe du Sucre du Printemps est passée dans notre collège pour faire une présentation et nous inciter à passer les auditions. Quelques temps après les auditions j'ai reçu ma réponse positive. Après les jeunes danseurs (entre 10 et 20 ans) de Toulouse et de Düsseldorf, ce fut au tour des jeunes Parisiens de danser cette réécriture, en mars 2013 au Théâtre National de Chaillot.

Karim

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Il faut écrire, pour mieux vivre! Écrire, ce n'est pas seulement prendre un stylo et enchaîner les phrases. C'est un acte qui permet de se libérer, de s'évader, de rêver d'un monde meilleur... C'est un remède !

Écrire c'est se sentir mieux, C'est se sentir libéré du poids de ses pensées, de ses doutes, de ses angoisses. Je me sens totalement libre lorsque j'écris. Pourquoi ? Parce que je peux choisir d'aborder un sujet puis finalement je change d'idée, je passe d'un endroit à un autre, je saute de personnage en personnage. Mais surtout d'une anecdote à une autre sans avoir à me justifier. Je garde ce que je souhaite, je supprime les choses les moins importantes ou ce que je ne m'autorise pas à écrire... Et justement, le secret n'est pas décelé puisqu'on ne peut différencier le vrai du faux. Qu'est-ce qui est inventé ? Qu'est-ce qui est réel ? Qu'est ce qui, dans mes écrits relève du fictif ou de mon expérience propre ? Personne ne le sait... J'écris pour expérimenter. Je vis diverses situations en écrivant, je me mets à la place des autres même si je ne pourrais jamais réellement y arriver... Ce qui est bien en écriture c'est principalement cette liberté de parler, de s'exprimer sans forcément être entendu, sans être jugé aussi. Comme le disait Marguerite Duras : «Écrire c'est aussi ne pas parler, c'est se taire, c'est hurler sans bruits.» Pour moi, écrire c'est quelque chose de personnel mais qu'on doit s'autoriser à partager par moment. Je crois que j'ai commencé à écrire il y a environ deux ans, enfin l'écriture est réellement entrée dans ma vie à cette période-là... La première fois ? Des pages se sont remplies peu à peu, mon stylo n'avait plus d'encre, parce que mes pensées avaient pris le dessus, je ne pouvais pas les retenir... Il ne me restait que l'écriture pour me livrer, mon cœur chavirait, je me vidais, je m'évadais. Je n'y croyais pas au début, je pensais que ce n'était qu'un jeu, qu'un simple passe temps comme les autres... Mais c'est peut-être quelque chose de plus profond maintenant que j'y pense... En fait, c'est assez simple, j'ai juste besoin d'être seule pour déballer mon sac, je ne peux pas écrire lorsque je suis entourée, j'ai besoin de calme, de cette solitude... L'écriture est une passion. Je peux écrire durant des heures, c'est un véritable besoin qui m'aide à me défouler. Je balance tout et n'importe quoi sur ma feuille lorsque je ressens ce besoin de me libérer.... J'écris car je ne sais pas parler, non je sais le faire, mais je le fais mal. Alors je préfère écrire. Un jour on m'a dit : « Toi, tu ne parles pas, tu écris ! » et depuis je me caractérise comme tel. Je crois qu'écrire c'est oublier, oui oublier tout le reste, se plonger dans quelque chose d'irréel où l'écriture prend le pas sur la réalité. SAKINA BAHRI, 1L 16


NOBEL EST POLYGLOTE NOBEL SPEAKS ENGLISH !!

Artificial Intelligence, when the future takes shape Robots versus humans… This a topic that fed a lot of science fiction novels and movies. For scientists, this is the field of artificial intelligence; let’s travel to the future with Tripescia, from TS.

According to me, computer science is the study of how computer works, its programming, its designing etc. To study computer science, you first have to be passionate on it, because it’s first and foremost a passion. Artificial Intelligence is a branch of cognitive science. In that discipline you study the intelligence of machines and robots and thus you aim at creating it ! As John McCarthy defines, artificial intelligence is “the science and engineering of making intelligent machines”. As I already said, you have to be passionate on it to do studies. I will just talk about the different things that I LOVE about this honorable discipline. First of all, since my childhood I love playing on the computer as every child… and more precisely videogames! In my opinion nowadays boys know better than me J Artificial intelligence intervenes also in video games and games like chess, etc. You know when you play alone with a person called “computer”, it’s from the artificial intelligence, because it’s a computer which was programmed by a human who plays with you! And not a human! Tripescia Fernandez, TS

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Mauritania and Human Rights

When some people in the world have a decent life, others are povertystricken. This is inequality. But somewhere, in Africa, more precisely in Mauritania, a population is composed by slaves, they don’t have any rights, any freedom. In fact, slavery perpetuates itself nowadays in Mauritania.

About Mauritania … Mauritania is a country in Western Africa, between Senegal (in the South), Mali (in the East), Algeria (in the North-East), Western Sahara (in the North) and the Atlantic Ocean on the West coast. The Sahara and the Sahel are spread across Mauritania. Historically, Mauritania was composed ( at first) of Black farmers. During the 1st century B.C., Berber nomads arrived in the region. Those two communities lived together in relative peace. Arabs entered in Mauritania during the 12th century and islamized populations. Arabs and Berbers have made an alliance. They both took part in the slave trade with Europeans during the triangular trade. At this time, they began practicing slavery in their own territory and for their own interests. In 1858-1860, France began occupying the country. In 1960, Mauritania became independent. Mauritania is a multicultural country : Haratine (minimum 45% of the population) are originally Negro-africans. They are victims of slavery practiced by Moor ( Arabs and Berbers). That’s why they have the Arab-berbers’ culture. Negro-mauritanians (30 % of the population) are composed by different ethnic groups ( Peulhs, Halpulaars, Wolofs, Soninkés, Bambaras) and are victims of racism. Berbers (20% of the population) and Arabs (5% of population) composed the Moors. They practice slavery and exploit and marginalize Haratine and Negro-mauritanians.

Focus on slavery... Today, in Mauritania, slavery and racism exist anywhere ( in Moorish and NegroMauritanian communities ). In this day and age, slavery represents the cornerstone of Mauritanian society. Haratine is the social group in which the Moorish's slaves come from. This slavery is a primary slavery comparable to slavery which was abolished by the laws of 1848 in France. Slaves are borned slaves because of heredity link status or because they have been owned after an abduction, a conflict, a theft…. They work without any wages. They are owned by their master who can rent, share, lend... them. The master has the right of sexual harassment on women and the right of life and death over all of his slaves. Haratine have a narrow access to education. It’s a marginalized community.

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Concerning Moorish slavery, there are 5 types of slavery enunciated by Mohamed Yahya Ould Ciré ( in http://www.haratine.com/article0.htm ) : Domestic slavery. Slaves work in their master's fields, they cook, they wash their master's clothes, they take care of cattle ... Administrative slavery. Moors dislike laborious jobs. So, Blacks take on those jobs which can be sweepers, office boy, errand boy … They have to be “good negro” and respect the orders of their masters. Haratine don’t receive their salaries. The master take it. Political slavery. Haratine are not considered as citizens. But during, for example, an election, the master gives them an order and they go vote for their master's support. We can find many other examples. Modern slavery. This kind of slavery concerns freed-slaves and Negro-mauritanians. The fact is that Moors can use Blacks’ workforce but do not pay them. If the Black man (or woman) protests, he (or she) will be arrested. He (she) will never get his (her) wages. Neo-slavery. The freed-slave continues to serve his masters despite his freeing. He has to provide food, invite him to his house, he provides services such as transportation, troubleshooting. He must be continuously available. The advantage for the master is that all these services are free. So, the relationship of domination between the former master and the freed-slave continues after the freeing. This relation is a legacy. It corresponds to an indirect slavery. It is a matter of ideology : the Haratine, although free, are still kept on a lead by the Moorish feudalism. And it is true by moral arguments which justify the domination of the Moors. These are the forms of slavery in Mauritania. Nevertheless, some Moors reproduce their slavery practices abroad. Thus, the Moorish immigrants abroad come with their slaves. You can find testimonies of slavery on the website www.haratine.com. The former ambassador of Mauritania in Canada is an example . Why does it still exist? The fact that slavery still exists today is outrageous. However, the situation is due to several factors, the main setting is the slaves’ ignorance : Slaves have access neither to the Koranic school, nor to the modern school . Indeed, we know that in all societies where there have been slavery, only instruction allowed emancipation. But in Mauritania, Haratine generally have little access to school and when they do, their progress is slowed down. Then, two other major factors justify the existence of slavery today. The first is a religious factor. If, Islam encourages the freeing of the slaves, and especially those who are Muslim, the Koran justifies the relationship of domination of one human over another and legalizes slavery. The logic of the slavery in Mauritania is based on that. The second factor is political. Indeed, the political power is held by the Moorish feudalism since the independence. It is therefore clear that the policy of the country is for the Moors' interests . The Moorish feudalism held all the command posts and has a grip on all sectors of the country (political, economical, military powers). The Mauritanian government, under international pressure has repeatedly legislated in favor of the abolition of slavery in Mauritania ( ordinances of 1981, Act 2007, the current bill ). But these juridical texts are not applied: they serve to mislead international public opinion. So, slavery continues because no political will and no government have actually worked to abolish slavery. We can add that the politicians and the State continue to deny the existence of slavery in Mauritania by hammering out that there are only some aftereffects. Likewise, we can notice other reasons. We can also raise the responsibility of the international community, especially France. Indeed, the former colonial power in Mauritania cannot deny that it was aware of slavery. The French colonial administration applied, at the beginning, the texts of abolitions of 1848 and 12th De19


cember in 1905. But the armed resistance of Moors during the colonization brought it to soften its position, even to give up fighting against slavery. It is even probable that it has reached a kind of deal with the Moors: the latter accept the French domination, and so, they can keep their slaves. In other words, France would fail to apply principles which had become the pillars of her republic in exchange for the cooperation of the Moors. However, France is a signatory of all international conventions against slavery. Therefore, in 1960, France left Mauritania, leaving slavery persist. Thus, France was an accomplice in feudal practices. In addition to this, the international community does not exercise any pressure on Mauritania. Nothing is done to protect, release, educate,... the slaves Another factor prevents Mauritania from moving forward, from progressing: corruption. The corruption prevents Mauritania, as all the countries of the South, from developing. This problem is always present in Mauritania and expresses itself in all the domains. This is the way certain anti-slave activists changed their ideas and quit fighting for example. Corruption has become the solution for the state and for the Moors to silence the few people who try to denounce the injustice and the regression that is slavery. Despite the diplomas they received, Blacks are unable to access to high posts. We should notice that some of them are ministers, secretaries of state ... and this for two main reasons: either they are manipulated by the authorities, or they chose to have a good life and don't denounce inequalities. We call these people (pejoratively) of "niggers service". How can we fight slavery in Mauritania ? Two options are available for Mauritania: fighting slavery peacefully such as Martin Luther King and Mandela did or choose Malcolm X and the Black Panthers' violent method. We can therefore choose to weaken Moorish feudalism and the State through actions which are coordinated. The problem of this coordination arises: it is necessary to throw a major campaign of awareness and organize gatherings which would address not only to the slaves, not only Haratine but the entire Mauritanian population , to all those who are in love with freedom, equality and justice. We can also choose to act by strength. The problem in Mauritania is that a compromise would be difficult to find. Slavery and corruption, as we have indicated, are the major financial windfalls of Moorish feudalism. Also, Moors consider that Haratine and themselves belong to the same community. It allows Moors to have a strong majority in the country. Even if violence is not preferred, anti-slavery activists are afraid that it might be necessary to come to this. Some associations fight against slavery in Mauritania : A.H.M.E. (in French Association des Haratine de Mauritanie en Europe). A.H.M.E. raises important questions around the issue of slavery and imposes a debate in Mauritanian society. Its president (Mohamed Yahya Ould CirĂŠ) is an important figure in the fight against slavery in his country. The activity of this association allowed to raise awareness about slavery in Mauritania internationally and especially in France and to put pressure on the Mauritanian government since its inception. It is the only anti-slavery organization to have a firm stance against the Mauritanian government. It is also the only one to have means of information: a website (www.haratine.com) which is currently the only one in the world to deal with slavery in Mauritania, a forum, a newspaper (Le Cri du Hartani ). El Hor which a Mauritanian organisation created in 1974. The initiator was Mohamed Yahya Ould CirĂŠ. Since its creation, members of El hor wanted to stop slavery in Maurtiania. El Hor was the first anti-slavery organisation in Mauritania. SOS-Esclaves is another important Mauritanian organisation. The main leader Boubacar Ould Messaoud. SOS-Esclaves is known for denouncing slavery, founding and liberating slaves and attacking masters in justice. 20


The Negro-mauritanian society... Slavery also exists in the Mauritanian community. But is is a taboo. The Negro-Mauritanian society is ruled by a caste system. Thus, there is the Negro-Mauritanian feudalism on top of the social ladder and slaves at the bottom of it ( we note that slaves and masters belong to the same community). Negro-mauritanians are not victims of slavery from Moors. But they are victims of the racism practised by the Moorish feudalism and the Mauritanian State because of their skin color. 15 Avril 2013 Aminetou CirÊ Elève de TS1

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NOBEL PARLA ITALIANO Vizi privati e pubbliche virtù di Silvio Berlusconi Nato il 29 settembre 1936 a Milano. Silvio Berlusconi, figlio di un banchiere, si lancia negli affari all’inizio degli anni 1960. Classificato all'ottavo posto tra le fortune d’Europa, è anche la 118° fortuna del mondo. Berlusconi è il fondatore di uno dei più grandi gruppi italiani che investono nella stampa (Mondadori) ; inoltre egli possiede 3 canali televisivi in Italia ( Mediaset), è proprietario del club di calcio A.C. Milan, possiede anche un' impresa di pubblicità ed è il principale distributore di film in Italia (Medusa). E’ considerato come il DSK italiano perchè è stato accusato di prossenetismo. Berlusconi è stato perseguito per quasi 10 affari giudiziari di corruzione e di frode fiscale. E’ stato condannato molte volte ma è stato sempre assolto grazie alla prescrizione e all’immunità (in seguito alla sua rielezione nel 2008 Berlusconi fa votare una legge sull’immunità giudiziaria). Nonostante le sue scappatelle resta amato dalla popolazione italiana ma detestato dal mondo politico europeo. A causa dei suoi antecedenti, il Presidente della Repubblica italiana, Giorgio Napolitano, gli chiede le dimissioni, il 12 novembre 2011, per affidare il governo a Mario Monti fino alle prossime elezioni, il 24-25 febbraio 2013. Contrariamente a Berlusconi, Monti è apprezzato da tutti perchè grazie ai suoi sforzi l’Italia ha ottenuto dei risultati spettacolari in un anno. L’Italia ha conosciuto un risanamento duraturo della sua economia e una ricostruzione insperata delle sue finanze grazie a riforme di fondo come la soppressione di molte province. « Il caimano » è stato 3 volte capo di governo italiano e vuole ritornare in politica per un quarto mandato, cosa che provoca le dimissioni di Mario Monti. Tutta la stampa nazionale ed internazionale ironizza sul ritorno in politica dell'ex capo di governo italiano Silvio Berlusconi, ma si preoccupa anche per l'Italia e l'Europa. Le prossime elezioni politiche in

Traduction: Vices privés et vertus publiques de Silvio Berlusconi Né le 29 Septembre 1936 à Milan. Silvio Berlusconi, fils d’un banquier, se lance dans les affaires au début des années 1960. Classé 8ème fortune d’Europe, il est aussi la 118ème fortune du monde. Berlusconi est le fondateur de l’un des plus grands groupes italiens qui investit dans la presse (Mondadori) ; en outre il possède 3 chaînes de télévision en Italie (Mediaset), il est le propriétaire du club de football AC Milan, il possède aussi une entreprise de publicité et il est le principal distributeur de films en Italie (Medusa). On le considère comme le DSK italien car il a été accusé de proxénétisme. Berlusconi a été poursuivi pour près de 10 affaires judiciaires de corruption et de fraudes fiscales. Il a été plusieurs fois condamné mais il a toujours été acquitté grâce à la prescription et à l’immunité (suite à sa réélection en 2008 il fait voter une loi sur l’immunité judiciaire). Mais malgré ses frasques, il reste aimé de la population italienne mais détesté du monde politique européen. A cause de ces antécédents, le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, lui demande sa démission, le 12 novembre 2011, pour confier le gouvernement à Mario Monti jusqu’aux prochaines élections, le 24-25 février 2013. Contrairement à Berlusconi, Monti est apprécié de tous car grâce à ses efforts l’Italie a obtenu des résultats spectaculaires en un an. L’Italie a observé un assainissement durable de son économie et un redressement inespéré de ses finances grâce aux réformes de fonds, comme la suppression de nombreuses provinces. « Le caïman » a été 3 fois chef du gouvernement italien et souhaite, depuis peu, revenir en politique pour un 4ème mandat, ce qui provoque la démission de Mario Monti. Toute la presse nationale et internationale ironise sur le retour en politique de l’ex–chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, mais

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NOBEL PARLA ITALIANO

Italia si terranno il 24-25 febbraio 2013. Meno di 2 mesi per conoscere il futuro dell'Italia e del suo « caimano ».

s’inquiète aussi pour l’Italie et l’Europe. Les prochaines élections politiques en Italie se tiendront le 24-25 février 2013. Moins de 2 mois pour connaître le futur de l’Italie et de son « caïman ».

2nde 1 : CREMAS Julia, DEC Sabina, MARTINS Tania, MEZIANE Ines, MILORADOVIC Andjela, MIRI Adil, ROUNI BELHADJ Mohamed, SILVA Noémie, THIRUSITTAMPALAM Ashan 2nde 2 : ALLA Houyam, AYCIL Emine, BENHAMMOU Saliha, DE LIMA Caroline, MOUAOUKA Malek Avec l’aide de Monsieur FERRARA, professeur d’italien

Mario Monti (à gauche) et Silvio Berlusconi (à droite) Photo du quotidien La Republicca, novembre 2012.

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NOBEL SPRICHT DEUTSCH !!

Auf nach Berlin! Im April 2012 sind wir auf eine Reise nach Deutschland gegangen. Diese Reise wurde von unserer Deutschlehrerin organisiert. Wir haben ein gemeinsames Theaterprojekt mit einem Berliner Gymnasium gemacht. Alle Schüler haben sich gefreut, an diesem Projekt teilzunehmen und kostenlos nach Berlin fahren zu können. Berlin ist die Hauptstadt von Deutschland. Bevor wir losgeflogen sind, haben wir am Alfred Nobel-Gymnasium mit unseren Lehrern und einem Theaterregisseur Szenen aus dem Theaterstück Der Gott des Gemetzels von Yasmina Reza erarbeitet. Dann sind im März 2012 die deutschen Schüler nach Clichy-sous-Bois gekommen und wir haben das Theaterstück zusammen geprobt. Die Berliner mussten auf Französisch Theater spielen und wir auf Deutsch, das war gar nicht so einfach! Wir haben das Theaterstück im März in Clichy-sous-Bois aufgeführt. Ende April sind wir Franzosen dann nach Berlin gereist, wo wir das Stück noch einmal inszeniert haben. Dieses Projekt ist sehr interessant, weil man neue Leute kennen lernt und auch ihr Land und ihre Kultur sieht. Auβerdem macht das Theaterspielen Spaβ und es erlaubt uns gleichzeitig, die fremde Sprache zu sprechen und uns zu verbessern. Eben deshalb lade ich die deutschen und französischen Schüler ein, an diesem Projekt teilzunehmen und dabei groβartige Momente zu erleben sowie Erfolg mit dem Theaterstück zu haben! Fatos Erkan

Lotfi Ben Maamar, Inès Nebzry, Busra Alic et Seydi Sarigul en 1ère S et ES au moment de la pièce, en Terminale aujourd'hui 24


NOBEL SPRICHT DEUTSCH !!

Ebru Cuban, Julie Delormeau, Kévin Akato Traduction: Tous à Berlin ! En avril 2012 nous avons effectué un voyage en Allemagne, organisé par notre professeure d’allemand. Avec un lycée berlinois, nous avons monté ensemble un projet théâtral. Tous les élèves ont été contents d’y participer et de pouvoir partir à Berlin sans dépenser un euro. En route donc pour Berlin, la capitale de l’Allemagne. Mais avant de prendre notre avion, nous avons travaillé au lycée Alfred Nobel, sous la direction de nos professeures et d’un metteur en scène, des scènes extraites du Dieu du Carnage, une pièce de Yasmina Reza. Puis, en mars 2012, ce fut au tour des élèves allemands de venir à Clichy-sousBois. Pour la première fois, nous avons pu répéter ensemble. Les Berlinois devaient jouer en français et nous en allemand, ce qui ne va pas de soi ! Une première représentation a eu lieu à Clichysous-Bois en mars. Fin avril, nous autres les Français sommes donc allés à Berlin où nous avons à nouveau donné le spectacle. Ce projet aura été très intéressant parce qu’on a fait la connaissance de nouvelles personnes mais aussi découvert leur pays et leur culture. Et puis on a pris beaucoup de plaisir à jouer tout en nous améliorant à parler une langue étrangère. Pour toutes ces (bonnes) raisons, je recommande vivement aux élèves français et allemands de se lancer dans ce type de projet s’ils le peuvent. On vit des moments super et on connaît la gloire sur scène grâce à la magie du théâtre ! Nous remercions l'Union Européenne (Programme Comenius) et l'Office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) 25


« Nobel z’années » n°1 (mai 2013) - Consultation Lycée polyvalent Alfred Nobel 20 allée de Gagny 93390 Clichy-sous-Bois Responsable de la publication : Mme Manciaux, proviseure La rédaction : Sakina Bahri, Karim Ouabdellah , Amanda Castillo, Agnès Ceccaldi, Aminétou Ciré, Fatos Erkan, Maryline Ferreira Les italophones : Houyam ALLA , Emine AYCIL, Saliha BENHAMMOU , Caroline DE LIMA , Malek MOUAOUKA, Julia CREMAS, Sabina DEC, Tania MARTINS, Inès MEZIANE, Andjela MILORADOVIC, Adil MIRI, Mohamed ROUNI BELHADJ, Noémie SILVA, Ashan THIRUSITTAMPALAM Crédits photos : M. Lhopital, Mme Salligault et les élèves de l’atelier photo Nobel Remerciements : Angélique, Sakina Bahri, Maryline Ferreira, Chérif Kassouri, Mme Pancrate, Mme Streble, Mme Ceccaldi, M. Lhopital, M. Ferrara, M. Romerio, M. Rondole, M. Pouchain.

Envie d’écrire dans le prochain numéro? Pour apporter vos idées, vos envies, vos coups de cœur... Écrire sur la musique, le sport, la culture, la vie du lycée, la vie à Clichy, etc : c’est possible! Faîtes-vous connaître auprès de la médiatrice culturelle (Amanda Castillo) ou écrivez à la rédaction par email : nobelzannees@gmail.com

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