GR20 2012 recit de Thierry

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MARSEILLE TRAIL CLUB GR20 2012 L'équipe, Agathe


Jean Pierre


Alex


Edward


Patrice,

Thierry

Le parcours,


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Lundi 9 juillet Le départ Réveil 4h, 30 min plus tard me voilà parti à pieds pour la gare St Charles de Marseille direction Toulon. Agathe, Edward et Patrice sont là, le compte est bon on y va. Arrivés à Toulon, la météo est bonne, la mer calme, on embarque et c'est parti. On s'installe sur des chaises longues autour de la piscine du Corsica Ferries et on glande jusqu'à Ile Rousse.

A Ile Rousse, on monte dans un petit train à pétrole qui ressemble à un semi remorque direction Calvi. Il fait super beau, le train longe le bord de mer de la Balagne, c'est mieux que le RER A. Arrivés à Calvi, petit bain de mer à la plage, une balade dans la citadelle et une Pietra sur le Port. A 19h15 direction le gite de Calenzana pour déguster un savoureux diner que nous avons préparé. Très tôt nous rejoignons nos lits respectifs et voilà qu'une douce mélodie commence à jaillir de certaines cages thoraciques.


Mardi 10 juillet Calenzana – Carozzu Réveil à 5h, Je suis réveillé depuis 4h, ca doit être la pression. On se prépare rapidos, petit dej et à 5h30 tout le monde est prêt, c'est parti. Il fait 25° ce matin là, ca m'inquiète un peu car je ne supporte pas bien la chaleur. On quitte le gite, nous voilà partis, on traverse le village de Calenzana pour trouver le départ du GR. Toute la petite équipe semble décidée à en découdre avec ce sentier et sa réputation. A la sortie du village, ca grimpe déjà, on part sur un bon rythme dans la poussière. On arrive plutôt vite au refuge d’Ortu di u Piobbu, on se pose café et canistrelli. La vue sur la baie de Calvi est très belle, la Corse est belle, c'est L'Ile de Beauté. Ca repart de bon rythme devant, les garçons semblent affutés et c'est le JP qui mène l'allure. Connaissant la Corse, la Balagne et la Montagne Corse, je préfère rester à l’arrière. Un peu plus tard dans la journée, on croise quelques randonneurs notamment un couple dont la femme est couverte de piqures de punaises. - "Faites attention le refuge de Carozzu est rempli de punaises" nous dit elle. Trop contents nous poursuivons notre journée. La chaleur est là aujourd’hui, on a bien fait de remplir de l'eau à la source d’Ortu. Agathe a le Camel percé, il va falloir faire autrement. Le groupe est bon, on s'entend bien, les niveaux sont différents mais tout le monde s'attend et c'est le principal. On se fait un petit plaisir dans la descente vers Carozzu, on se lâche un peu le refuge approche. Patrice chute plusieurs fois dans la descente et sa coté semble cassée.


Cette journée aura durée 9h avec plus de 2000 m de D+ et environ 20 km. On doit tous récupérer, il faut rester à l'ombre, tout le monde comprend qu'on est sur le GR20... Reste à savoir, qui va dormir avec les punaises, ca sera les ronfleurs soit Patrice et moi .... Ben Ok alors.... même pas peur !!!! On commande nos Pietra quotidiennes suivies par un repas de pates Bofffff. Carozzu sans plus hormis ce coucher de soleil.


Mercredi 11 juillet Carozzu – Tighettu Réveil 4h30 et départ de Carozzu à 5h15. Je me rends compte rapidement que ma chaussure gauche à un problème de semelle, surement à cause de la descente d'hier sur Carozzu. Après quelques km le problème empire, la semelle se décolle. Je commence à me poser des questions sur la suite, je ne me vois pas aller au bout comme ca... On attaque par une montée de 800 m à la fraiche puis redescente vers la station d'ASCO. A Asco nous croisons Jean Luc de Haute Savoie en tenue officielle MTC, en vacances avec sa femme. La descente est belle c'est bon pour nos quadriceps j'essaie de préserver mes chaussures le plus possible, ca a l'air d'aller. Petit café de rigueur, rechargements des iphones puis ca repart pour 600 de d+ vers le Cirque de la Solitude. Durant la montée nous croisons quelques personnes qui sont contentes d'en avoir fini avec ce passage. On verra bien. Tout le monde arrive au sommet de l'ascension, on se repose un peu et se ravitaille.


Tout le monde est prêt c'est parti pour le cirque. Il n'y a pas trop de monde la descente, Agathe et Patrice en profitent pour faire du facebook dans la parroie pendant nous descendons tranquillement les 600 m de dénivelé. Dans le cirque, il y a deux passages un peu délicats, ils sont aménagés avec des chaines et une échelle. Le premier est au début de la descente, le second est au début de la remonté. C'est un environnement tres rocailleux, il n'y a ni flore ni faune et le passage par temps de pluie avec un gros sac peut être dangereux. On est sur une base de -600 m et +600m. On le passe sans problème, puis redescente dans les blocs vers Tighettu.


Tighettu est un refuge magnifique dans un environnement sauvage. Il y a des belles bacines d'eau près du refuge et la douche est chaude. Le gardien du refuge me donne gentiment du fil de fer pour ma semelle et un randonneur Corse a pitié de moi et me donne de la colle néoprène. Avec Patrice on procède au collage mais on est tous septique sur la solidité. Un peu plus tard, Charly le gardien du refuge nous sert des délicieuses pates pour le diner et vu qu'on lui a fait honneur, il a porté du rab au plus grand bonheur d'Edward. La soirée se terminera sur la terrasse du refuge avec Alex et Edward à écouter les chants Corse du gardien et de son ami le Directeur du Parc Naturel Petit homme tout maigre à longs cheveux et longue barbe blanche et à la voix portante. Ils ont poussé la chansonnette pendant plusieurs heures aidés par une liqueur de myrte maison. 8h40 de marche pour environ 11km.

Jeudi 12 juillet Tighettu – Manganu Réveil à 4h30 pour un départ à 5h15 Alex n'est pas très bien, il se plaint d'avoir dormi qu'une heure.


On attaque par une descente de 600 m à la frontale toute l'équipe reprend son rythme habituel mais des que la chaleur de la journée arrive, Alex reste derrière avec moi ce n'est pas normal. Dans cette descente on croisera une ancienne MTC du Beausset dont je ne me souviens pas le prénom. Les randonneurs nous posent pleins de questions sur nos tenues et sur le club, c'est sur qu'en orange, nous ne sommes pas passés inaperçus. La montée vers le Lac de Ninu se fait tout doucement à cause de la chaleur. Au lac, on se photographie avec les chevaux c'est incroyable de trouver cet espace vert avec des chevaux sauvages et des pozzines alors que nous marchons sur les pierres pratiquement depuis notre départ.

On s'arrête en aval pour la baignade dans une bacine chaude. Que ca fait du bien avec cette chaleur, tout le monde apprécie sauf les truites qui nous regardent de travers. A cet endroit, on fera la connaissance de deux jeunes Triathlètes bien chargés qui doublaient eux aussi les étapes. Finalement on arrive à la Bergerie de Vaccaghja avant Manganu, on commande des bières, Alex prend sa douche et tout à coup, on se rend compte qu'on s'est trompé de refuge, on est attendu à Mandranu. Rien de grave, on reboira une autre bière à Mandranu. La soirée se passe bien jusqu'au coucher du soleil lorsqu'Alex nous dit au revoir, il ne prendra pas le départ demain. Snif !!!


Vendredi 13 juillet Manganu – L’Onda Levés 4h30 pour départ 5h30 On attaque cette journée tranquillement tout le monde est à demi endormi, jusqu’à la brèche de Capitelu (2200 m point le plus haut du GR). Durant cette journée, nous avons surplombé la Vallée de la Restonica avec ses splendides Lacs de Capitello et Melo.



La vue est splendide d'en haut, on s'arrête pour se photographier et on bascule tranquillement vers la descente vers le Refuge de Pietra Piana, ca descend pas mal, je pense à mes Merrel mais pour le moment ca tient. A Pietra Piana, on se ravitaille en canistrelis, en pain, boites thon et de salade, le gardien de refuge est un peu space mais on s'en fou. Une heure plus tard, sur les bons conseils de Pierre, on repart direction la variante alpine qui doit nous mener au refuge de l'Onda. L'évolution sur la variante est très lente, le terrain est escarpé, il faut être prudent mais qu'est qu'on bien la haut, seul le vent est là depuis ce matin pour nous ennuyer. C’est pour moi une des plus belles étapes du GR. La fatigue commence à se faire sentir mais nous arrivons au refuge de l'Onda à 14h idéal pour se reposer. Ca tombe bien car j’ai très mal à la tête probablement une insolation.

L’Onda est le seul endroit ou les touristes sont dans un enclos et les animaux en liberté. Bref c’est la Corse. Cette nuit nous dormons dans la tente plutôt bien après un très bon repas au refuge.


Samedi 14 juillet L’Onda – Capanell Levés 4h30 pour départ 5h15 Le petit dej pas terrible, on n'a pas tardé, la journée commence par une longue montée au levé du jour suivi par une descente de plus de 1000m vers Vizzavona.

Dans la descente, on a profité des bacines d'eau situées en amont de la cascade des Anglais pour tremper nos pieds, quel bonheur surtout pour JP, qui a des ampoules. L'eau est propre c'est magnifique, quelques canistrellis plus tard, on reprend notre descente vers le village. Le village de Vizzavona est la moitié du GR, nombreux randonneurs commencent ou terminent le trek d'ici. C'est aussi un accès qui permet aux randonneurs venus à la journée de profiter de la rivière. Quant à nous, on se pose au resto du refuge, on se ravitaille lasagne et escalope de veau frites. Le gardien du refuge est très sympa, il nous a préparé le repas à 10h du matin. On retrouve Jean Luc qui attend son train car Vizzavona c'est la grande gare de la Corse.


Il nous prend en photo pour la montrer à Lulu qu'il doit rejoindre. Ben il faut repartir, c'est une longue montée et un long faut plat descendant qui nous attend avec la chaleur. La distance ca va mais j'ai sommeil sur la fin. L’arrivée à Capanell nous redonne le sourire, on dort dans le gite privé eau chaude et super repas l’idéal pour se retaper. étape de 10h

Dimanche 15 juillet Capanell – Usciolu Il a été voté à l'unanimité une grasse mat c'est à dire un levé à 5h15 pour départ 6h. On appréhende tous la dernière étape de 56 Km du coup on prend des précautions. C'est une journée sympa pour moi, je m'économise. Je n'ai plus grand chose à manger, il me reste un sachet de bananes et raisins secs acheté à vizzavona mais ca devrait suffire.


La première partie en sous bois le matin est magnifique, la suite est plus ventée sur les crêtes. Le paysage est splendide, on voit la cote est. Notre groupe est toujours très soudé grâce à notre coach Agathe qui donne le rythme. On parle de tout et de rien c’est sympa. Au 2/3 du parcours, on rencontre un jeune homme couché sous couverture de survie, il est accompagné de deux jeunes filles, ils attendent les secours. Rien de grave, il n'a pas chuté. Plus tard, on apprendra qu'il a eu un coup de chaud plus la fatigue générale et n'était pas alimenté, erreur de jeunesse. C'est la mule du refuge qui le ramènera accompagnée du gardien. A l'arrivée, on s'achète un bon pain de campagne, du saucisson et de la bière pour se retaper. La journée aura durée 9h..


Lundi 16 juillet L'ultima Usciolu - Conca Levé 4h15 pou départ 5h15. ca devient de plus en plus difficile de se lever, la fatigue est là. Aujourd’hui c'est la longue étape avec 1000 m de D+ et 3000 de D- et 56 km, on triple. La journée commence par une grosse montée de 1000 en direction de la croix d'Alcudine 2134m, j'ai des bonnes jambes ca fait plaisir.


La vue est gÊniale au sommet, on domine tout le sud de la Corse, on surplombe les aiguilles de Bavella c'est M A G N I F I Q U E. On se finira le saucisson au sommet, pour se donner du baume au cœur et c'est reparti pour 600 m de Den direction de la variante alpine de Bavella.


Pendant la traversée des aiguilles, je suis très concentré car un de mes anciens collègues de travail y est resté. Ce n’est pas très dangereux hormis 30 m équipés de chaines, on croise quelques touristes en tennis inconscients dans la descente.


L'arrivée sur le col de Bavella est moins sympa il y a un car de touristes, des voitures de tous les cotés, ca nous perturbe. Vivement qu'on se casse de là !!! On boit un Orangina, on remplit les camels et nous voilà repartis. Ca devient bon c'est la dernière étape (7h sur le livre) que de la descente. On se perd un peu au départ de Bavella mais rapidement on se retrouve sur le faux plat descendant. La descente se passe bien, je suis très heureux, j'ai des bonnes sensations, je prends quelques photos et films. Je pense à ma famille et je remercie la vie de vivre des expériences comme celle là ou on se retrouve face à soi-même. Je sens qu'on approche, le groupe prend une petite foulée derrière notre championne. Arrivés sur Conca, quel bonheur, on se congratule, on est content et fiers d'être venus au bout des 180 km du GR20. Patrice immortalise l'événement avec l'Iphone et direct sur facebook. L’étape aura duré 14 h avec 1800 de D+ tout de même. Toute l’équipe se joint à moi pour remercier tous les amis du club MTC et autres pour leurs messages de soutiens, Pierre Kaftandjian le Président de nous avoir organisé cette superbe aventure en Corse que je recommande. Bravo à l’équipe.


Amitiés … Thierry

Thierry


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