Agriculture du maghreb n59

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Irrigation

L’eau en Méditerranée Gérer la demande plutôt que l’offre

Pendant longtemps, c’est en diversifiant et en augmentant l’offre que l’on s’est attaché à résoudre les difficiles questions liées à l’eau. Aujourd’hui, tous les scénarios montrent que sans modification de nos modes de consommation, les ressources hydriques disponibles ne suffiront pas dans les prochaines années à couvrir l’ensemble des besoins de nos populations.

Toujours moins d’eau Les demandes en eau en Méditerranée

du Maghreb 138 Agriculture N° 59 - Avril 2012

ont considérablement augmenté au cours des dernières années. Avec 63% de la demande totale, l’agriculture restte le premier secteur consommateur avec toutefois une répartition contrasttée entre le Nord et le Sud du bassin : pays de la rive nord moins de 50% et ceux du sud plus de 80%. Au cours des 20 prochaines années, la demande totale devrait s’accroître encore pour satisfaire une population en croissance continue ainsi que les 135 millions de touristes supplémentaires attendus dans la région d’ici 2025. Aujourd’hui, l’un des principaux enjeux est d’assurer une bonne répartition de l’eau entre ses différents usages, et de faire en sorte que l’eau soit utilisée de façon efficace. Actuellement, les perttes liées aux transports, aux fuites, à la mauvaise utilisation de l’eau sont trop importantes. C’est dire le formidable potentiel d’économie existant et les efforts à engager pour accroître l’efficcience de l’utilisation de l’eau.

Pour palier l’irrégularité des précipitattions, beaucoup de pays de la région ont opté pour la construction d’ouvragges d’amenée d’eau. Mais la mobilissation n’est pas toujours possible, car les ressources disponibles ne sont pas forcément exploitables par les techniqques hydrauliques. A titre d’exemple, en Egypte grâce à l’aménagement du lac Nasser, il est possible de mobiliser la quasi-totalité des eaux du Nil. Par contre, en France, en Turquie et en Esppagne ce n’est pas toujours le cas en raison de contraintes techniques (toppographie), environnementales (normmes empêchant des prélèvements exccessifs) ou géopolitiques (existence de pays en aval n’autorisant pas de trop grands prélèvements, à l’instar de la Turquie). Dans un contexte de forte tenssion, les pays du bassin méditerranéen font face à des débats plus ou moins vigoureux sur l’allocation des ressourcces en eau. Depuis 30 ans, la Turquie a construit de nombreux barrages sur le

Photo Hortisud

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ans sa globalité, le bassin méditerranéen ne souffre pas d’un manque d’eau. Mais du fait d’une mauvvaise répartition spatiale des précipitations, les rives Sud et Est font face à un déficit évident. Avec une disponibilité située entre 500 et 1000 m³/habitant/an certains pays comme le Maroc, l’Egypte et la Syrie sont en situation de tension. D’autres, avec moins de 500 m³/habitant/an, comme la Palestine, la Jordanie, la Tunisie et la Libye, sont déjà en situation de pénurrie. Par ailleurs, ce manque de ressourcces est souvent doublé d’une pollution des eaux souterraines et superficielles, ce qui réduit encore plus l’accès à une eau de bonne qualité. Très souvent, les populations rurales sont les moins lotties notamment en Tunisie, au Maroc et en Syrie.


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