Agriculture du Maghreb, n°68 Mai/Juin 2013

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Agriculture du Maghreb N째 68 Juin 2013


Agriculture du Maghreb N째 68 Juin 2013


EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 Groupe DERHEM - PUECH

Edito

22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Beauséjour Hay Hassani - 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Gérard COUVREUR

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr Hmimina M. Pr BOUTALEB JOUTEI Abdelmalek Dr El Hassan ACHBANI Dr Abdelkrim Aidi Dr Bouzoubaâ Zakia Abdellatif Benbouazza Abdelaziz Chergaoui Abdelhamid Hamal Mimouni A. Boujghagh M. Sedki M. Wifaya A. Azim K. Mme Z. Ferji Karra Youssef, GUNAOUI Fouad

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Conception Graphique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr

Agrumes, la renaissance Il est vrai que nous enregistrons cette année la pire campagne export agrumes depuis près de 50 ans. En cause, une situation climatt tique catastrophique, en raison de fortes chaleurs en début de nouaist son entre mai et juillet 2012, entraînt nant des chutes de 30 à 50%, selon les régions. C’est ainsi que nous parviendrons au mieux à 375.000 tonnes export, alors qu’au début des années 70, nous avions dépassé les 700 .000 tonnes toutes variétés confondues. En fait, cet écart, nous le savons, n’est pas dû aux seules conditions climatiques, puisque la précédente campagne bien que meilleure (ou moins mauvaise), n’a pas dépassé les 480.000 t export. Alors, il faut sans doute regarder du côté des exportations d’oranges qui ont considérablement baissé avec d’une part, le vieillissement des arbres mais aussi la forte augmentatt tion de la consommation intérieure. Mais voici que le changement est en route. Car, pendant que l’Egypte plantait de l’orange ces 10 dernières années – le pays exportait 300.000t il y a 10 ans et un million de tonnes actuellement – le Maroc lui, plantait les petits agrumes. C’est ainsi que le « contrat programme » prévoit 2,9 millions de tonnes en 2018, tandis que nous arriverons à presque 2 millions de tonnes d’ici 1 à 2 ans. Les producteurs ont beaucoup planté et l’Etat était au rendez-vous pour l’accompagnement financier. Pourtant, la question immédiate se situe au niveau du marché local qui absorbe les 2/3 des 1,5 millions de tonnes de la production nationale, en considérant évidement que ces 70% ne sont pas valorisés pour les

producteurs. En cause, le système de commercialisation sur le marché local et notamment la multiplicité des intermédiaires qui absorbent ainsi une forte partie des résultats économiques. Et ce n’est d’ailleurs pas seulement valable pour les agrumes. Alors bien entendu, il convient de réagir affirme Ahmed Derrab Sect crétaire général de l’ASPAM : « nous sommes en train de travailler au sein de notre Fédération Interprofessionnn nelle (Maroc-Citrus) sur cette problémn matique de la commercialisation des agrumes sur le marché intérieur, mais aussi à l’exportation, afin de mettre en place de nouvelles mesures ». C’est donc pour trouver une solution à ces différents problèmes, que sera organisé un séminaire de réflexion le 2 juillet à Casablanca avec pour thème « organisation du marché loct cal des agrumes ». Y seront présents les associations de consommateurs, le Ministère du Commerce, l’Agence nationale de la logistique, les assoct ciations professionnelles du secteur notamment Maroc-Citrus, l’ASPAM, l’ASCAM et les groupes exportatt teurs. Gageons que de cette réunt nion, il sortira des solutions… qu’il restera ensuite à faire appliquer.

Gérard Couvreur

Directeur de publication Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

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Sommaire Sommaire

Nos annonceurs AFEPASA 20 AGRI-EXPO Larache 61 AGRIMATCO 15 AGRIMATCO 85 AGRIMATCO 93 AGRIPHARMA 81 AGRIPHARMA 88 AGRIPHARMA 92 AGRISPA 64 ALFACHIMIE 89 ALMA 71 AMAROC 50 AMAROC 79 ATLANTICA AGRICOLA 19 BADRA 21 BASF 49 BAYER Cs 2 BAYER CS 25 BAYER CS 91 Beillard 20 BIOBEST 23 CHARAF Corp. 37 CNH 103 CMGP 116 Daily Fresh 75 Dunkerque Port 73 FERTIMA 37 FOOD MAGAZINE 9 GRIMME 27 Groupe Barniol 63 HERCULANO 57 HIPRA 107 HIPRA 112 IRRISYS 11 IRRITEC 53 LACOUR 67 MAGYS 80 MAMDA 7 Marquillanes 70 MONSANTO 58 - 60 OTECH 39 Rijk Zwaan 17 Saint Charles Primeurs 69 SAOAS 83 SIFEL salon 5 SILOS CORDOBA 38 SIMOX 78 SIPCAM 22 SIPP 77 SONAMIA 13 STAR EXPORT Pép. 51 SYNGENTA 55 TECNIDEX 87 TIMAC 115 TREFILADOS 20 TVH GROUP NV 26 VIVEROS CAMPINAS 18 YARA 84

Actualités

36 Céréaliculture Un record qu’on aurait pu gagner 40 SIAM 2013 La 8ème édition se tient autour du thème : «Commerce agricole» 48 La pomme en Europe Les variétés font leurs gammes

Carpocapse du pommier Mise au point sur le cycle Dossier spécial Marché Saint Charles Salon Medefel Edition orange Désinfection du sol sur culture de la tomate

CAM MAMDA AGRIMATCO

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62 72

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Journée Internationale sur 82 les agrumes Grande réussite de la 1ère édition

Cahier arabe

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Cochenille Principal ravageur en verger d’agrumes

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INRA et recherche sur les produits de terroir

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Le figuier une production biologique à valoriser

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Pour un bon usage des pesticides 102 Une reformulation des arguments en matière d’approvisionnement

106 Elevage Vaches néerlandaises Moins d’émissions de méthane !

Amélioration de la production de viande ovine par la sélection génétique Cas de la race Timahdite

Petites annonces

114


édition 11 Du 5 au 8 ème

Salon International Professionnel

décembre

de la Filière Fruits & Légumes

Lieu:

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Actu Actu Environnement

Lorsque la ville nourrit la ville Dans toutes les grandes villes des pays industrialisés, les jardins associatifs poussent comme des champignons. Paris en est un bon exemple : si en 2003 on comptait 5 jardins partagés, en 2013 on en compte déjà 80. Pourtant, les listes d’attente pour accéder à un lopin de terre s’allongent. Cet engouement pour le jardinage a pris de court les mairies, qui cherchent désespérément dans les interstices urbains ou sur les toits des bâtiments, des surfaces à transformer en potagers. Ce phénomène ne pouvait qu’intéresser les chercheurs de l’Inra. Mené par le laboratoire Sciences action développement : activités produits territoires (SAD-APT) de l’Inra Versailles-Grignon et le laboratoire Sols et environnement de Nancy1, le projet JASSUR (Jardins associatifs urbains, pratiques, fonctions et risques dans les villes durables) s’intéresse aux usages, aux modes de fonctionnement, ou encore,

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aux dangers potentiels de cette agriculture intraurbaine dans 7 grandes villes françaises et à Montréal.

Du jardinier du dimanche au producteur autosuffisant Mais quelles sont donc les motivations de ces citadinsagriculteurs ? « Le plaisir de produire soi-même ce que l’on va déguster - que l’on cherche ou pas à produire beaucoup - est l’une des premières raisons que mentionnent les jardiniers. Il y a ensuite le plaisir d’une activité de nature, le lien avec la terre, retrouver le rythme des saisons. Il y a aussi d’autres motivations comme celles d’une activité de loisir et la recherche d’un lien social avec les autres jardiniers », répond Christine Aubry, chercheuse du SADAPT. À la diversité de motivations s’ajoute une diversité de surfaces : si, par exemple, dans la petite couronne

parisienne, les parcelles typiques ont 70 à 150 m2, dans Paris intramuros, les jardiniers ne disposent que de 15 à 20 m2 à exploiter, parfois moins. Question savoir-faire, on trouve aussi de tout. Si certains jardiniers, notamment les retraités, ont eu dans leur enfance un lien fort avec la terre, et sont de ce fait plus compétents, d’autres, souvent les plus jeunes, doivent retrouver dans les livres ou sur Internet, les gestes ancestraux de l’agriculture. De ces diversités naît la disparité des productivités. Les chercheurs de l’Inra ont construit un gradient de la fonction alimentaire chez ces jardiniers. Ainsi, pour nombre d’entre eux, la parcelle ne leur permet que de « picorer » quelques fraises, souvent consommées sur place. À l’autre bout du gradient, certains jardiniers réussissent à être autosuffisants en légumes, et à mettre en conserve leurs surplus pour passer la mauvaise saison. La fonction alimentaire a aussi son importance du point de vue qualitatif, y compris pour les «picoreurs»: ces jardins permettent en

effet de cultiver des produits (myrtilles, framboises) que l’on ne s’offre pas forcément à cause de leur prix, ou encore, de produire des légumes de son pays d’origine (fèves algériennes, choux portugais…)

Quid de la pollution ? Voici la question que tous les jardiniers urbains se posent : le fait de cultiver dans un espace pollué a-til un impact sur la qualité du produit ? « On manque encore de données », admet Christine Aubry. Le projet JASSUR tente de déterminer si ces récoltes peuvent présenter un excès pour certains polluants, des métaux lourds par exemple, mais aussi quelle est la part du sol et quelle est la part de l’atmosphère dans ces éventuelles contaminations. Questions cruciales dont dépend peut-être que l’agriculture urbaine ne soit qu’une mode passagère ou bien une source d’alimentation saine et durable pour le futur.


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Actu Actu Environnement

Plantes aromatiques et médicinales : Une richesse du Maroc est-elle menacée par des plantes parasites?

El Hassan ACHBANI1, Abdellatif Benbouazza1, Abdelaziz Chergaoui2, Abdelhamid Hamal3 Le Maroc, de par son climat méditerranéen et ses caractéristiques géomorphologiques, bénéficie de conditions favorables pour le développement d’une flore riche et variée comprenant un important potentiel en plantes aromatiques et médicinales (PAM), souvent endémiques. Cette flore est constituée de 7000 espèces végétales dont 4200 espèces de plantes vasculaires. Parmi ces espèces répertoriées, 600 au moins sont réputées pour leur usage aromatique et médicinal, dont environ 150 à 200 sont modérément exploitées. Le Haut Atlas, l’Anti-Atlas, les plateaux de l’Oriental et le Rif sont les régions offrant un cadre naturel idoine et une gamme variée de bioclimats favorisant l’installation d’une flore riche à endémisme marqué. La production annuelle en plantes aromatiques et médicinales au Maroc avoisine les 33.000 tonnes, pour des recettes à l’export estimées à plus de 100 millions d’Euros, ce qui le positionne en 12ème exportateur mondial de ces plantes, bien loin derrière les leaders comme l’Inde, la Chine ou encore la France. Cette exportation concerne une dizaine de plantes aromatiques et médicinales sous forme sèche ou fraîche ou en poudre et est destinée aux marchés européen, asiatique et américain. Les espèces les plus importantes sur le plan économique sont le thym, la lavande, l’armoise, la verveine, la menthe, la menthe pouliot, la coriandre, la camomille et le romarin. A ces espèces, il faut ajouter plus d’une vingtaine d’autres, utilisées pour la production d’huiles essentielles ou d’autres extraits aromatiques destinés essentiellement à l’industrie de parfumerie et

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cosmétique ainsi que pour la préparation des produits d’hygiène et la formulation des arômes. Au niveau international, la filière des plantes aromatiques et médicinales a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 60 milliards de dollars en 2012 grâce à l’augmentation de la demande en produits à base de plantes, de composantes cosmétiques ou thérapeutiques et de compléments alimentaires. Des études récentes, dont certaines réalisées dans nos laboratoires à l’INRA de Meknès, ont montré que certains

constituants chimiques des huiles essentielles présentent un potentiel important en tant qu’agents antimicrobiens en raison de leurs propriétés bactéricides, levuricides et fongicides très intéressantes. Elles sont exploitées fortement dans plusieurs domaines industriels et médicaux. Le développement et la valorisation de la filière se heurte à plusieurs contraintes telles que l’exploitation excessive des PAM spontanées et le recours limité des agriculteurs et producteurs aux techniques modernes de production, de récolte, de transformation et de commercialisation des produits. A ceci s’ajoutent malheureusement d’autres problèmes d’ordre phytosanitaire qui pourraient impacter négativement ce secteur des PAM dans un futur proche. En effet, lors d’une prospection dans la région en altitude d’Adraj (province de Sefrou) en vue de repérer des espèces à intérêts en phytoprotection, une plante parasite du genre « Orobanche » a été observée sur deux espèces, le Ciste et le Romarin. Elle engendre des desséchements partiels des plantes au début avant la destruction totale. Le Ciste est infesté à 75% et le Romarin à

33%. D’après les premières analyses, il s’est avéré qu’il s’agit d’une nouvelle espèce d’orobanche au Maroc dénommée, l’orobanche grêle (Orobanche gracilis). C’est un parasite des fabacées, tel que le trèfle par exemple. Il peut se distinguer des autres orobanches par la couleur rouge vif des bractées. C’est une espèce de la famille des Orobanchaceae dont la floraison dure de Mai à Août et sur une altitude allant de 0 jusqu’à 1350 m. D’après nos investigations, c’est le premier signalement de cette espèce parasite au Maroc sur ces deux espèces de PAM : le ciste et le Romarin. Des recherches seront démarrées pour trouver des moyens de lutte biologique contre ce fléau. Nous y reviendrons prochainement pour plus de détails dans la suite de ce travail.

: Centre National de la Recherche Agronomique de Meknès ; URPP, Laboratoire de Phytobactériologie et de Lutte Biologique. 2 : Centre National de la Recherche Agronomique de Meknès, URRNSE, Laboratoire des PAM. 3 : Centre National de la Recherche Agronomique de Meknès ; URPP, Laboratoire de Malherbologie. 1


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Actu Algérie Actu

La figue de Barbarie En forte évolution Les participants à un colloque international sur la figue de Barbarie qui s’est tenu récemment à Souk Ahras (Algérie), ont souligné l’importance économique de cette plante pour un développement durable des zones arides et subarides.

L

’opuntia (figue de barbarie) peut ainsi constituer un riche aliment de bétail, ont assuré les intervenants au cours de cette rencontre qui réunit des cadres du Haut-commissariat pour le développement de la steppe (HCDS) et des experts nationaux et de dix pays dont le Mexique, le Maroc, le Venezuela, le Brésil, la Tunisie, l’Argentine, l’Italie, la Mauritanie et le Portugal. Le directeur du HCDS, M. Salah

Eddine Guellil, qui a donné le coup d’envoi de la rencontre a souligné que l’Algérie a planté, au cours de la dernière décennie, 400.000 hectares en opuntia qui a désormais son marché de gros implanté dans la commune de Ouenza (Tébessa). Il a également relevé que dans la seule wilaya de Souk Ahras, la surface plantée de figue de Barbarie a été multipliée par sept passant ainsi de 1.000 à 7.000 hectares.

Communiqué de presse Chambre d’Agriculture Meknès-Tafilalet appuie le développement de l’aviculture

Après la signature d’une convention avec l’Agropôle Olivvier Meknès pour le développement de l’oléiculture dans la région, la Chambre d’Agriculture Meknès Tafilalet et la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA) ont signé une convention de partenariat visant le dévelloppement du secteur avicole dans la région de Meknès Tafilalet, le 26 avril, en marge de la 8ème édition du SIAM. La convention a été signée en présence de M. Abdallah RHAOUTI le président de la Chambre d’Agriculture Meknès Tafilalet, M. Youssef EL ALAOUI le Président de la FISA, le Secrétaire général de la Wilaya de la Région Meknès Tafillalet et le Directeur Général de l’ADA, ainsi que d’autres personnalités. Cette convention a pour objectif de renforcer l’échange entre les deux parties, apporter une contribution au développement de cette filière, appuyer les activités génératrices de revenus et appuyer la recherche et les études dans 10

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le domaine. La coopération vise également l’organisation des journées d’information et de sensibilisation, de sessions de formation, de foires et de concours au profit des aviculteurs, ainsi que le suivi du secteur avicole dans la région

M.Guellil a estimé qu’il est devenu impératif d’accompagner cette évolution par la création d’activités de transformation, à l’exemple de l’extraction des huiles naturelles de cette plante dont le litre atteint jusqu’à 500 euros sur le marché international, la commercialisation de son jus ou encore son utilisation comme aliment de bétail. Il a également précisé que l’Algérie a adopté la politique de renouveau agricole et rural pour renforcer la sécurité alimentaire du pays au travers de programmes d’intensification et de soutien mobilisant au titre du plan quinquennal en cours 1000 milliards DA des dépenses publiques, soit près de 12,6 milliards dollars. Initié par la Chambre de l’agrict culture et la Direction des services agricoles de la wilaya de Souk Ahras, le colloque a été

marqué par plusieurs communt nication dont celle de l’universt sitaire marocain Abderahmane Aït Hamou qui a présenté l’expt périence des coopératives de son pays dans la transformation de l’opuntia en confiture, en jus et en semoule pour la préparatt tion de pain. la riche constitution de ce fruit en protéines, glucides, lipides et en vitamines, l’intervenant a insisté sur son importance pour l’alimentation de l’homme et éventuellement le bétail, ainsi que pour l’apiculture et l’indt dustrie cosmétique. Pour Jesus fuentes Rodrigues du Mexique, cette plante a une haute valeur nutritionnelle lorsqu’elle est utilisée comme aliment de bétt tail, tandis que Judith Ochoa, de l’université de Santiago (Argentine), a insisté sur le rôle des coopératives et associations locales pour le développement de la culture de la figue de Barbarie.

et l’amélioration des circuits de commercialisation des produits avicoles. La signature de cette convention de partenariat vient donc renforcer le rôle déterminant joué par la Chambre d’Agriculture en matière d’appui au développement agricole, en tant qu’institution représentant l’ensemble des agriculteurs et leurs groupements et approuve sa stratégie d’ouverture et de partenariat qu’elle vient d’instaurer après sa restructuration en 2009 et ce dans le cadre du Plan Maroc Vert.

Il est à rappeler que la FISA et le ministère de l’Agriculture ont signé un contrat programme pour la période 2011-2020, et dont les principaux objectifs portent sur la garantie de la sécurité alimentaire du pays en produits d’origine animale, en passant de 8g par habitant et par jour en 2010, à 13g par habitant et par jour en 2020. Dans la région Meknès Tafilalet, la production dans le secteur avicole devrait connaître une importante augmentation, passant de 74.320 Tonnes en 2013 à 112.000 Tonnes en 2020.


Matériaux innovants Un coton capable de capter l’humidité de l’air Une équipe de chercheur a mis au point un nouveau type de coton capable d’absorber l’eau présente dans l’air puis de la relâcher au-dessus d’une certtaine température. Cette propriété intéressante pourrait avoir de nombreusees applications, notamment face aux problèmes d’irrigation dans les milieux désertiques. Les chercheurs ont disposé une couche de polymère sur le coton. Ainsi traité, il présente, à l’échelle microscopique, une structure spongieuse hydrophile qui lui permt met d’absorber jusqu’à 340% de son propre poids en eau à partir de l’humidité de l’air (sans le polymère il

n’en retient que 18%). Lorsque la tempt pérature dépasse les 34°C, la structure spongieuse se transforme et le coton devient hydrophobe. L’eau préalablemt ment absorbée est alors relâchée par

la plante. Avec cette propriété partt ticulière, ce coton “amélioré” pourrait être particulièrement adapté à une culture en milieu désertique, sachant que dans la plupart des déserts un brouillard se forme pendant la nuit lorsque la température rafraichit. Disposer le coton sur le sol au niveau des champs pourrait ainsi constituer une méthode innt novante d’irrigation à partir d’un matériau peu onéreux (même après traitement). D’autres applications sont également envisagées, comme des tentes de camping avec un système de récupération d’eau ou des vêtements de sports permettant d’évacuer autt tomatiquement la sueur. Les chercheurs visent dést sormais à améliorer la qualité de ce nouveau matériau, notamment ses propriétés d’absorption d’eau ou en réduisant le seuil de température à partir duquel l’eau est relâchée.

Protection des ressources en eau : une mobilisation qui devient urgente Depuis trois ans, des progrès sont peu à peu réalisés dans la gestion de l’eau à différentes échelles, internationales et locales. En juillet 2010, l’Assemblée des Nations Unies déclarait que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement était un droit humain. En 2012 et suite au 6ème forum de l’eau qui s’est tenu en France, les engagements et les priot orités d’actions sont axés sur l’accès à une eau de qualité, l’assainissement de l’eau, et la prévention des risques sanitt taires. Par ailleurs, les projections sur les 3 prochaines décennies indiquent que la population mondiale devrait comptet er plus de 9 milliards de personnes en 2050. La demande alimentaire, et par conséquent la demande en eau,

va continuer d’augmenter - de plus de 50% pour les pays en développemt ment et de près de 18% pour les pays développés - ce qui amenuisera de façon plus rapide les ressources en eau. Actuellement, chaque année, on estime que 3.800.000.000 m3 d’eau douce sont utilisés sur la planète pour subvenir à tous nos besoins (agriculture, productt tion d’énergie, besoins humains, ...). Aux Etats-Unis, un habitant utilise en moyenne 2840m3 d’eau par an, contre 1875m3 en France, des progrès restent à faire. L’année 2013 a donc été proclamt mée année de la coopération internatt tionale dans le domaine de l’eau par les Nations Unies. Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Actu Actu Céréales

Atelier sur la planification d’urgence pour la gestion des rouilles du blé au Maroc L’atelier de travail sur la planification d’urgence pour la gestion des rouilles du blé au Maroc, organisé par l’INRA et la FAO, s’est déroulé à la salle des conférences de l’INRA Rabat les 16 et 17 avril 2013 sous la présidence de Messieurs Mohamed Badraoui Directeur de l’INRA, Ahmed Bentouhami, Directeur de l’ONSSA, Michael Hage, Représentant de la FAO au Maroc et Fazil Dusunceli, représentant de la FAO-Rome. La manifestation a connu une participation massive d’une centaine de chercheurs, enseignants-chercheurs et cadres du développement agricole et du secteur semencier. Le premier jour a été dédié aux interventions d’experts marocains et de la FAO qui ont dressé l’état des lieux en matière de lutte contre les rouilles des blés au Maroc et proposé les alternatives envisageables afin de mettre en œuvre une stratégie nationale durable et efficiente pour contrôler les maladies et en particulier les rouilles du blé. Les communications ont de même cherché à identifier les moyens de prévention et de lutte contre les rouilles du blé, proposer les principaux axes permettant de renforcer le programme national de prévention et de lutte et développer une coopération nationale et internationale dans le domaine. Les travaux du deuxième jour de cet atelier ont été réalisés dans le cadre des deux groupes de travail pluri-institutionnels : « Surveillance, Système

Rouilles jaune et brune 12

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d’alerte précoce et Gestion des maladies » et « Création variétale, catalogue, production de semences, vulgarisation et commercialisation ». Les principales recommandations qui en sont issues concernent : - La constitution d’un Comité de Pilotage du Plan d’Urgence pour la gestion des rouilles du blé au Maroc regroupant l’ensemble des intervenants de la filière céréalière.

- La mise en place de Comités Techniques Régionaux, œuvrant sous les auspices du Comité de Pilotage, chargés de la mise en œuvre et du suivi du plan d’urgence pour la gestion des rouilles du blé au Maroc. Rappelons que les céréales constituent une production stratégique pour l’agriculture marocaine. Cultivées sur 58% des terres agricoles (5 millions d’hectares), leur production moyenne est de 6 millions de tonnes ne répondant qu’à 62% de la demande intérieure. Le développement de cette culture conformément aux ambitieux objectifs du Plan Maroc Vert se heurte à plusieurs contraintes dont les rouilles (jaune et brune) et les septorioses qui occasionnent des pertes en rendement de l’ordre de 20% sur le blé tendre et de 10% sur le blé dur. Sur la base de la production

d’une année moyenne, le manque à gagner en contrôlant uniquement les maladies foliaires est de 9 millions quintaux de blé tendre et 1,8 millions quintaux de blé dur, soit une perte totale estimée à 3 milliards 150 millions de dirhams. La lutte contre ces maladies est confrontée notamment à l’évolution perpétuelle des agents pathogènes et au mode de dissémination des rouilles qui est assuré principt palement par le vent et sur de longues distances pouvt vant atteindre jusqu’à 2000 Km. Ce caractère régional et international de ce fléau est accentué par la rouille noire (ou rouille des tiges) qui présente un sérieux risque pour la production du blé suite à l’émergence dans certt tains pays de nouvelles races hautement virulentes. C’est le cas notamment de la race «Ug99» détectée en 1999 en Uganda et étendue depuis à plusieurs pays d’Afrique nott tamment. Le Maroc n’est pas à l’abri des menaces de cette nouvelle race, sachant que, d’après les travaux de l’INRA menés à Njoro (Kenya), la quasi-totalité de nos variétés de blé lui sont sensibles.


Céréaliculture

Annonce des prix de référence, Incompréhension et consternation des agriculteurs Abdelmoumen Guennouni Les céréaliculteurs qui attendaient avec impatience la fixation par les autorités de tutelle du prix référentiel d’écoulement du blé tendre, récolte 2013, ont subi un choc à l’annonce d’une baisse de 10 dh/ql (280 contre 290 l’année dernière). En effet, ils s’attendaient à une augmentation du prix de référence du blé tendre qui leur permettrait de profiter de la bonne campagne annoncée par le ministre de l’agriculture, en faisant face au renchérissement des intrants (l’ammonitrate a culminé cette campagne à 500 dh/ql contre 310-320 un an plus tôt) et éventuellement en remboursant une partie de leurs dettes de la mauvaise campagne précédente. Quelle

ne fut leur surprise de voir que c’est le contraire qui s’est produit ! Cette baisse est vécue comme une catastrophe à plus d’un titre : - en se basant sur les prévisions annoncées précédemment par M. Akhannouch, soit 25 qx/ha de blé tendre (52 Mqx divisés par 2 Mha), une baisse de 10 dh/quintal reviendrait à 250 dh/ha, soit l’équivalent du prix d’un quintal de perdu

- une baisse du prix de référence fixé par l’état va provoquer un effet de cascade dans la chaine d’intermédiaires, organismes stockeurs, minotiers, etc. qui en profiteront pour tirer les prix vers le bas profitant de l’annonce officielle d’une offre ‘‘pléthorique’’ de 97 Mqx - cette baisse affecte aussi les multiplicateurs dont le prix payé par la SONACOS est indexé sur le prix de référence (+15%) Ainsi, que la campagne soit bonne ou moins bonne, les céréaliculteurs se retrouvent chaque année comme les dindons de la farce, d’où l’incompréhension devant les véritables raisons justifiant cette

position du ministère de tutelle qui ne défend jamais le secteur dont il a la charge. D’autant plus que le coup de grâce vient non pas des marchés mais de l’Etat lui-même. Coincés éternellement entre le marteau des conditions climatiques et l’enclume des prix de vente, les agriculteurs se trouvent devant un dilemme Kafkaïen : continuer dans cette voie ou arrêter et déposer les armes. ‘‘ Ce sont deux solutions dont la meilleure est amère’’ comme dirait le poète arabe Al Moutanabbi.

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Actu Actu Produit

Tomate

Redonner du goût aux tomates grâce à la génétique

Les «tomates de la mafia» boycottées !

Selon une étude publiée aux Etats-Unis, il serait possible, grâce à un gène, de redonner du goût aux tomates industrielles. Celles-ci sont en effet davantage sélectionnées pour leur aspect que pour leur saveur.

Les tomates cerises Pachino, cultivées en Sicile, seraient contrôlées par la mafia, il faut les boycotter ! L’appel lancé lors d’une émission de consommation à la RAI (chaine italienne) n’a pas plu au gouvernement italien. Polémique. La tomate de Pachino jouit d’une «IGP», une «indication géographie protégée». Elle vient du sud de la province de Syracuse, de Pachino, une commune de 22 000 habitants dont l’économie repose essentiellement sur l’horticulture. Mais voilà, la mafia se serait emparée du marché de la tomate Pachino et ferait monter les prix. Les Italiens payeraient onze fois le prix versé au producteur. La ministre italienne de l’Environnement, Stefania Prestigiacomo, originaire de Syracuse, a demandé à la RAI

de retirer «cette accusation absurde et dommageable» pour les quelque 5000 producteurs de cette tomate. Un autre ministre, également sicilien, parle d’un boycott «effrayant». Alors vrai ou faux ? Plusieurs éléments indiquent que la mafia s’intéresse au marché des tomates et à l’agriculture, qui seraient liés au recrutement de main d’œuvre illégale en provenance d’Afrique et au trafic d’armes.

Le choix des cultivateurs de tomates porte généralement sur les fruits qui présentent une couleur initialement vert pâle et qui mûrissent simultanément. Ainsi, toutes les tomates deviennent rouges et sont récoltées en même temps. Le problème c’est que cette sélection génétique a neutralisé la protéine qui donne leur goût aux tomates, expliquent les chercheurs dont l’étude paraît dans la revue américaine Science. «Désormais, nous savons que certaines des qualités de la tomate très importantes pour les gens existent dans d’autres variétés non-industrielles, ce qui donne aux producteurs la possibilité de cultiver des fruits plus désirables tant par la couleur que par la saveur», indique Ann Powell, bio-chimiste à l’Université de Californie et comptant parmi les principaux auteurs de ces

travaux. «Cette découverte du gène responsable de la saveur dans des variétés de tomates sauvages et traditionnelles offre la possibilité de retrouver des caractéristiques qui ont été perdues sans le savoir», estime Mme Powell. Une étude menée durant deux été en Espagne a été nécessaire aux chercheurs pour découvrir les gènes qui jouent un rôle dans le développement des tomates et leur mûrissement. Mais grâce à une collaboration avec des scientifiques de l’Université Cornell (Etat de New York) et d’autres d’Espagne, les auteurs de l’étude ont découvert deux protéines (GLK1 et GLK2) qui contrôlent le développement des chloroplastes (cellules qui permettent la photosynthèse). Or, les chloroplastes qui convertissent l’énergie de la lumière solaire notamment en sucres influencent grandement la saveur et la couleur des tomates. Ainsi, en agissant sur les protéines, découvertes il serait possible de stimuler les processus des chloroplastes et par là même d’agir sur la qualité des tomates, estiment les chercheurs. Grâce à cette trouvaille, l’industrie américaine de la tomate pourrait donc être boostée alors qu’elle génère déjà deux milliards de dollars par an, pour une production de 15 millions de tonnes de ces fruits. Source: www.maxisciences.com

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Insecticide Foliaire

‫ﻗﻮة اﳌﺒﻴﺪ اﳊﺸﺮي ﺿﺪ ﺗﻮﺗﺎ أﺑﺴﻮﻟﻴﺘﺎ‬ ‫و اﻟﺪود اﻟﻠﻴﻠﻲ ﻓﻲ زراﻋﺔ اﻟﻄﻤﺎﻃﻢ و اﻟﻔﻠﻔﻞ‬ ‫و اﻟﻜﺎرﺑﻮﻛﺎﺑﺲ ﻓﻲ زراﻋﺔ اﻟﺘﻔﺎح‬ La force insecticide contre Tuta absoluta et les noctuelles de la tomate et du poivron et le carpocapse du pommier

CORAGEN : suspension concentrée contenant 200 g/L de Chloarantraniliprole Dose d’utilisation : 15 cc/hl

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Actu Actu Internationale

Le Maroc a la conquête du marché US

Besoin d’une stratégie promotionnelle Lors d’une conférence tenue sous le thème «Le marketing agricole à la conquête des marchés», en marge du Salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM), jeudi à Meknès, un expert américain en marketing agroalimentaire, Thom Stevenson, a mis en exergue le déséquilibre existant entre la production et les méthodes de marketing, dans la mesure où la production marocaine respecte souvent «les règles d’or» plus que les Etats-Unis qui accordent un intérêt particulier au marketing. Tout en signalant que le Maroc est «bien positionné» pour réussir sa conquête du marché américain, il a précisé que les exportateurs marocains doivent consentir leurs efforts afin de pouvoir s’adapter aux réalités du marché américain, qui se trouve, selon lui, « encombré » de produits et «ne doit pas être ciblé en tant que marché unique, mais

en tant que plusieurs marchés avec différentes exigences et habitudes de consommation». Dans le détail, il a expliqué que le consommateur américain est «trop exigeant» et cherche un produit «unique et attirant», ce qui ramène à dire que le produit commercialisé aux USA doit avoir une certaine notoriété. Une notoriété qui doit être mise en lumière afin de convaincre

Espagne La tomate détrônée Nouveau classement des meilleures ventes à l’exportation. Pour la 1ère fois depuis de nombreuses années, la tomate vient de perdre sa place en tête des exportations de la province d’Almería. En effet, les exportations enregistrées lors des 2 premiers mois de l’année 2013 donnent le classement suivant : - 1ère place : le poivron (156,8 millions € soit 24,1% du total des exportations), - 2ème place : la tomate (156,5 millions €), - 3ème place : le concombre avec 14,8%, - 4ème place : la courgette avec 6,7%

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- 5ème place : l’aubergine avec 4,6%. A noter que le volume des exportations pour les 2 premiers mois de l’année a atteint 498,2 millions €, en augmentation de 3,04% par rapport à l’an dernier, selon le Ministère de l’Agriculture. L’Allemagne est le 1er client avec 31,4% des achats, suivie par les PaysBas avec 13,8%, la France 12,9% et le Royaume-Uni 11,2%. Source : Abc de sevilla es

le consommateur américain sur la qualité du produit qu’on lui propose, notamment du fait qu’il s’interroge souvent sur les «composantes du produit», avant d’en demander le prix. Ce qui doit être bien déterminé dans le cadre d’une stratégie promotionnelle claire, selon ce chercheur qui a fait un exposé intitulé «Conquérir le marché nord-américain et au-delà! Comment le Maroc peut profiter de sa position exceptionnelle dans le marché mondial». M. Stevenson a précisé, dans cette perspective, que le consommateur américain est prêt à dépenser pour une bonne qualité des produits alimentaires et ce pour des

raisons de santé ou diététiques, appelant ainsi les Marocains à adapter leurs offres aux exigences du marché US afin de relever le défi d’établir des relations commerciales à long terme avec les Américains. Dans ce cas, le Maroc peut conquérir le marché américain par ses produits agricoles, étant donné qu’il dispose d’une base solide qui repose sur une bonne qualité des produits, un stock consistant, une production qui respecte les normes internationales et un climat d’affaires favorable, a conclu M. Stevenson.

Italie

italiens mangent des fruits et légumes 2 fois par jour (moyenne européenne 31%). Pour les fruits et légumes biologiques, les Italiens ont augmenté en 2012 leur consommation de 7,8% par rapport à l’année précédente. Ces bons résultats figurent dans la dernière enquête mondiale de l’institut Nielsen. L’Italie est donc le bon élève de l’Europe, grâce à sa longue tradition culinaire plutôt qu’aux directives de l’OMS.

En tête pour la consommation des fruits et légumes Les effets de la crise économique ne semblent pas influencer les achats alimentaires des italiens. L’Italie est toujours audessus de la moyenne européenne en ce qui concerne les achats de fruits et légumes. Dans ce pays, 23% de la population achète 4 à 6 fois par semaine des fruits et légumes (la moyenne européenne est de 19%) et 37% des

Source : www.Libe.ma

Source : fruitylife eu


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Actu Actu Internationale

Pêche export

Du fait que la pêche est une culture bien développée en Europe, l’exportation de la production marocaine n’est envisageable que par l’intermédiaire de variétés à matturité ‘’super précoce’’. C’est dans l’intention d’exploiter ce créneau que certains producteurs ont développé des vergers à base de variétés à très faibles besoins en froid, notamment dans les régions de Taroudant et de Marrakkech. Globalement, les producteurs de pêche export au Maroc peuvent être classés en deux catégories : - les spécialistes, dont la stratégt gie est totalement dédiée aux fruits à noyau et principalement aux pêches et nectarines. - les multispécialistes : il s’agit plutôt de producteurs de légumt mes, mais aussi d’agrumes, qui s’intéressent aux fruits à noyau. La plupart d’entre eux développt pe des vergers de fruits à noyau depuis quelques années dans les régions du Souss, Taroudant et Marrakech et cible le créneau de fin mars à mi-mai en prenant soin d’éviter la confrontation

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avec la production espagnole. Dans la gamme exportée, on trouve des variétés modernes de pêches jaunes et de nectart rines blanches ou jaunes. Ces entreprises misent tous sur la rapidité de la logistique camion pour expédier des fruits proct ches de maturité. Pour certains, l’objectif n’est pas de devenir un acteur majeur, mais de se positionner sur un marché haut de gamme avec un produit très gustatif. Cependant, les exportateurs marocains doivent faire face à une rude concurrence des pays méditerranéens mais aussi d’Amérique latine et à la limitatt

tion du calendrier d’exportation de fin mars à juin. Présent dès fin mars sur le marché europt péen, les pêches marocaines font face certaines années à une demande assez timide en Europe notamment à cause d’une météo assez fraîche. Ce qui oblige parfois les exportatt teurs marocains a limiter leurs envois vers la fin du mois de mai, le marché étant difficile et très concurrencé par la prodt duction espagnole. Certains exportateurs se préoccupent également de la concurrence montante de l’origine égyptiennt ne, notamment sur le marché britannique. Pour l’heure, le Maroc exploite la niche du précoce et de l’ultt tra-précoce mais se positionner à l’export dans le créneau des pêches tardives fait parti des objectifs du secteur.

Pêches Prévisions de récoltes 2013 Les prévisions de récoltes Eurt ropech dévoilées lors du salon

Medfel à Perpignan montrent une production européenne de pêches-nectarines en légt gère hausse et une production d’abricots en baisse. La production totale de pêchesnectarines est estimée à 3 012 487 tonnes, soit 4% de plus qu’en 2012. Légère baisse de production prévue en Italie 1 498 600 tonnes (-2%), en Grèce 301 200 tonnes (-3%) et en France 256 561 tonnes (-6%). Seule, l’Espagne prévoit une production en hausse avec 956 126 tonnes, soit +20% par rappt port à 2012. Source : Medfel


Espagne Fraise : les volumes commmercialisés en baisse Le mauvais temps du 1er trimestre a fait chuter le volume des fraises fraîches commercialisées. Freshuelva, l’Association des productt teurs et exportateurs de fraises de Huelva, a indiqué une baisse spectaculaire des fraises fraîches commerct cialisées. Ainsi, pour le 1er trimestre 2013, la baisse attt teint 24% sur le marché des fraises fraîches alors que les volumes dédiés à l’industrie ont augmenté de 30%. Selon Freshuelva, les baisses de volume se sont répétées en janvier (-18%) en février (16%) en mars (-40%). Jusqu’à la 3ème semaine d’avril, le solde était de -11%. Simultt tanément à cette baisse des volumes, les prix ont égalemt ment fléchi de 22% par rappt port à la même période de la campagne précédente. L’Asst sociation reconnait qu’il sera difficile d’égaler les volumes de 2012, même si la situation s’est redressée ces dernières semaines.

1er vinaigre à base de fraises fraîches Un nouveau débouché pour le secteur fraise avec l’élabt boration du 1er vinaigre à base de fraises fraîches. Des scientifiques de l’université de Sevilla avec ceux de Tarrt ragona ont développé le 1er vinaigre fabriqué à partir d’une purée de fraises fournt nie par la société Hudisa, spécialiste des purées de fruits. Ce vinaigre utilise une purée de fraises fraîches, élabt borée avec des fruits écartés à cause de défauts de forme ou de couleur (comme pour la production de jus ou de confitures). Les scientifiques rappellent que pour les vinaigres existt tants, les arômes de fraises, synthétiques pour la plupart, sont ajoutées à la fin du proct cessus. Ils assurent que ce nouveau produit conserve les qualités antioxydantes des fruits frais.

Source : la informacion com

Source : bolotin agrario com

Turquie

de citron sans pépins, commencée il y a 7-8 ans. Trois variétés de citrons sans pépin: « Mersin », « Uzun » et « G-lsen » ont été obtenues à partir de la variété « K-tdiken ». Dès que les procédures d’enregistrement seront terminées, les plants de ces nouvelles variétés devraient être disponibles fin 2014 pour les agriculteurs turcs. Les exportateurs d’agrumes turcs pensent que ces variétés seront accueillies favorablement en particulier sur les marchés anglais et polonais.

Aboutissement de la recherche pour de nouvelles variétés de citrons sans pépins La Station Agricole de Recherche Expérimentale d’Alata, dans le Sud de la Turquie, près de Mersin, a conclu avec succès sa recherche variétale

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Actu Actu Produit

Tomate,

fruit d’avenir Riche en vitamine C et antioxydante, la tomate est un fruit d’avenir pour les semenciers comme pour les consommatteurs. Le décryptage récent de son génome permet d’envvisager des nouvelles variétés plus riches, plus résistantes et plus rentables. Oui, la tomate est un fruit au sens botanique du terme, mais elle est communément utilisée en cuisine comme un légume. Ainsi comme tous les fruits, elle est riche en sucres, en vitamines, en métabolites secondaires (molécules) à activité antioxydante, en fibres et en eau. Elle se distingue par l’accumulation en grande quantité de composés appartenant à la famille des caroténoïdes et en particulier les lycopènes qui confèrent sa couleur rouge à la tomate. 14 kilos par an et par habitant Son autre particularité tient à son immense popularité. La consommation mondiale de tomates fraîches ou transformées dépasse ainsi 120 millions de tonnes par an, ce qui en fait le fruit le plus consommé au monde. Autant de données qui expliquent l’attention particulière que les chercheurs lui portent. Récemment un consortium mondial a livré ses secrets en décryptant le génome de la tomate domestique et de son parent sauvage, Solanum pimpinellifolium. Une petite révolution qui a notamment révélé les origines de la tomate. Elle se serait développée il y a 60 millions d’années tandis que les dinosaures et autres espèces disparaissaient. Quelques

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gènes ont subsisté jusqu’à aujourd’hui, et joueraient encore un rôle important dans l’accumulation de pigments et d’antioxydants au cours de la maturation du fruit. Un fruit aux 35 000 gènes Mais ce décryptage va surtout permettre de concevoir les tomates du futur. Car il fournit une connaissance précise des 35.000 gènes constitutifs du fruit. Une aide de taille aux yeux des scientifiques, pour comprendre comment l’interaction des facteurs génétiques et environnementaux détermine la santé et la viabilité des cultures. Ils pourront alors créer de nouvelles variétés plus résistantes aux maladies et au changement climatique, et correspondant aux goûts des consommateurs. Car, explique un chercheur, « les différentes études publiées sur ce sujet font ressortir que les consommateurs recherchent une grande diversité en terme d’aspect et de goût. Ils sont souvent lassés par les produits standardisés ». Les dernières découvertes sont donc une aubaine pour nos papilles, mais aussi pour les sociétés semencières. Déjà source d’importants bénéfices, la création de nouvelles variétés de tomates offre de belles perspectives financières.


Italie

World Processing Tomato Congress

Russie Augmentation de la consommation de fruits et légumes Les analystes ont enregistré une augmentation de fruits et légumes dans le panier des consommateurs russes en 2013. Ainsi, un large choix de fruits et légumes disponibles sur le marché russe ont rapporté aux

supermarchés un revenu d’environ 120 millions d’euros. Ces chiffres prouvent que les consommateurs commencent à reconnaître l’importance d’un mode de vie sain. Le pic de la demande pour les fruits et légumes a été enregistrée en Janvier 2013 (14%). En Avril 2013, la part de marché des fruits et légumes représentait 13% du panier des consommateurs.

Toute l’industrie de transformation de la tomate va se réunir pour le 11ème Congrès mondial. Sermione, ville située sur le lac de Garde, à michemin entre Milan et Venise, va accueillir les 8-9-10-11 juin 2013, le 11ème World Processing Tomato Congress et 13ème ISHS Symposium on the Processing Tomato. Sous le thème : «Du champ à l’assiette du consommateur : travailler ensemble pour façonner l’avenir des produits

à base de tomates». Les sujets seront nombreux et variés, des intervenants de renom vont aborder différents aspects comme la communication entre opérateurs, les futurs besoins des consommateurs, l’amélioration du savoirfaire de l’industrie, les dernières recherches sur la culture des tomates, sur la transformation et sur la nutrition.

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Actu Actu Produit

Le séquençage du génome : La clé pour améliorer la qualité des fruits C’est un consortium hors du commun en Espagne qui a conduit au séquençage du génome du melon. Lancé par la fondation Genoma España, le projet nommé Melonomics de 4

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millions d’euros a été géré depuis le Centre de Recerca Agrigenomica (CRAG) situé à l’Universitat Autonoma de Barcelona. Il a rassemblé des centres de recherche du CSIC et de plusieurs universités

espagnoles et compté sur l’appui financier de cinq entreprises (Semillas Fitó, Syngenta Seeds, Roche Diagnostics, Savia Biotech y Sistemas Genómicos) et de cinq communautés autonomes (Andalousie, Castilla LaMancha, Catalogne, Madrid et Murcia). Au final, se sont plus de 450 millions de paires de bases azotées de la molécule d’ADN de cette plante qui ont été lues, aboutissant à l’identification de 27 427 gènes. L’Espagne est le premier exportateur de melon au monde et le cinquième producteur mondial. Le séquençage du génome de cette espèce présentait donc un intérêt économique de premier plan pour l’ensemble des acteurs. Les chercheurs ont identifié 411 gènes pouvant avoir des répercussions sur les capacités de résistance aux maladies. 89 autres gènes seraient en rapport avec les qualités visuelles et gustatives du produit : couleur, taux de sucre, saveur. 21 de ces 89 gènes étaient identifiés pour la première fois. Jordi Garcia Mas, un des responsables du projet, rapporte que «la connaissance du génome et des gènes en rapport avec les caractéristiques d’intérêt agronomique permettra d’améliorer génétiquement cette espèce afin de produire des variétés plus résistantes et de meilleur qualité».


Maraîchage au Maroc

Une offre diversifiée Le maraîchage au Maroc est l’un des secteurs les plus importants de l’agriculture irriguée de par les emplois qu’il génère aussi bien dans la production, le conditionnement, ainsi que toutes les activités génératrices de revenus qui gravitent autour (petite industrie, services, …). Il est aussi connu par ses investissements élevés, la haute technicité des intervenants, l’agro-industrie, l’apport en devises, … Les principales cultures maraîchères sont les légumes fruits (tomate de différents types, les piments, aubergines, courgettes,

concombres, pois, fèves, …) les légumes tiges ou racines (asperges, pomme de terre, carotte, radis, …), les légumes feuilles (salades, choux, choux de Bruxelles, endives, épinard, oignon, …) et les légumes fleurs (chou-fleur). Dans la même catégorie sont considérés le melon, la fraise et fruits rouges, pastèques, etc. La production marocaine de primeurs est constamment à la recherche de la meilleure qualité, obéissant aux normes internationales les plus strictes et à une diversification permanente afin de satisfaire les exigences changeantes du

consommateur étranger. Le maraîchage de primeurs occupe une superficie de plus de 31 600 ha (dont 13 400 sous abris serres) et assure une production de 1,7 million de tonnes dont 731 000 t environ sont exportées. Les atouts naturels de la région du

Souss Massa Draa en font le principal pourvoyeur de produits de primeurs (tomate, poivron, courgette, …) puisqu’elle assure près de 70%, et avec la région Abda-Doukkala, plus des 3/4 de la production nationale.

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Actu Actu Produit

Pomme de terre

Protéger et étudier la diversité De nouveaux outils de biologie moléculaire et de culture cellulaire ont permis aux scientifiques de mieux comprendre comment les plants de pommes de terre se reproduisent, poussent et produisent leurs tubercules, comment ils interagisssent avec les parasites et les maladies, et comment ils s’adaptent au stress de l’environnement. Ces progrès ont ouvert de nouveaux débouchés pour l’industtrie de la pomme de terre en améliorant les rendements, la valeur nutritionnelle, et en ouvrant la voie à toute une gamme d’utilisations non alimentaires de la fécule de la pomme de terre, comme la production de polymères plastiques. Contrairement à d’autres grandes cultures de plein champ, les pommes de terre se reproduisent par voie végétative, comme des clones, ce qui garantit une multiplication stable et correspondant au type. Toutefois, les tubercules issus de plants malades transmettent également la maladie à leurs descendants. Pour éviter ce problème, le plant de pomme de terre doit être produit dans des

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conditions rigoureusement contrôlées, ce qui vient s’ajouter au coût du matériel de multiplication et limite par conséquent sa disponibilité pour les agriculteurs des pays en développement. La micropropagation ou propagation in vitro offre une solution économique au problème des pathogènes dans les pommes de terre de semence. Les plantules peuvent être multipliées à

l’infini, en les coupant en boutures uninodales pour ensuite les repiquer soit dans des conteneurs, où on provoque le développement de petits tubercules de pommes de terre, soit au champ, où elles poussent en donnant des plants indemnes de maladies et à faible coût. Cette technique est très répandue et utilisée couramment pour les cultures commerciales dans un certain nombre de pays

en développement et en transition. La pomme de terre détient la plus riche diversité génétt tique de toutes les plantes cultivées. Elle renferme une infinité de traits précieux, comme la résistance aux ravageurs et aux maladies, la valeur nutritionnelle, le goût et l’adaptation aux conditt tions climatiques extrêmes. Des efforts continus sont déployés pour les recueillir, les caractériser et les conservt ver dans des banques de gènes, tandis que certains de leurs traits ont été transférés par croisement aux lignées commerciales.

Obtenir des variétés améliorées La génétique et l’hérédité de la pomme de terre sont complexes, et la mise au point de variétés améliorées par les croisements traditionnels est difficile et prend du temps. La sélection assistée par marqueurs et autres techniques moléculaires est désormais très répandue pour compléter les approches traditionnelles. Les marqueurs moléculaires, en aidant à identifier les traits désirés, simplifient la sélection des variétés améliorées. Ces techniques sont actuellement appliquées dans un certain nombre de pays en développement et en transition, et des variétés commerciales devraient être mises sur le marché au cours des prochaines années.


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Actu Actu Conférence

Agriconferences 2013 POTATO MAROC Variétés, techniques culturales et post récolte

Pour la première fois en 2013, Agriconferences mettra l’accent sur le secteur de la pomme de terre. La conférence Potato Maroc se tiendra à El Jadida le 20 Juin prochain. Des professionnels, de la pomme de terre, du Maroc et d’ailleurs, seront réunis pour nouer des contacts et discuter de leurs problèmes techniques et commerciaux. Potato Maroc 2013 mettra l’accent sur les variétés, la ​​ production, la protection, les emballages, la conservation, la filière industrielle, la production de plants, les questions commerciales, etc. Ce sera également l’occasion pour les producteurs d’apporter leurs témoignages.

Le secteur de la pomme de terre au Maroc La pomme de terre est un des légumes les plus consommés au Maroc, 1,4 million de tonnes de pommes de terre sont produites chaque année, principalement pour le marché local. Les exportations de pommes de terre n’ont cessé de baisser depuis une dizaine d’années et oscillent autour de 10 à 30.000 Tonnes. Les exportations sont aujourd’hui marginales alors qu’elles furent importantes durant les années 80 et 90 et dépassaient fréquemment

les 100.000T. A l’inverse, les importations ne cessent d’augmenter (de 40 à 60 000T chaque année). Les producteurs marocains sont de plus en plus conscients de la nécessité d’améliorer leurs techniques de production, pour mieux répondre aux exigences du marché local et reprendre

leurs parts de marché à l’exportation.

Objectif de l’événement Créer un débat en vue d’une relance de la filière pomme de terre au Maroc.

Programme

mécanisation Session II : Post – récolte et commercialisation - Le conditionnement et packaging pour une meilleure valorisation - La conservation, un point critique pour la filière - Mise en marché

Session I : Techniques culturales pour plus de productivité - Variétés, quel choix ? - Les techniques de prégermination - Vers une bonne maitrise sanitaire

Session III : Enjeux futurs - La production de plants et perspectives qualitatives - La filière industrielle : quelles évolutions ? - La relance des exportations

- Un système d’avertissement pour contrôler le mildiou : exemples en Belgique et en Chine - Techniques culturales et

Contact : Siham Zahidi contact@greensmile.ma 0699282306

La pomme de terre marocaine en chiffres Consommation : - 1 légume consommé au Maroc devant les tomates, oignons, carottes : 35 à 40 kg / habitant/ an - fait partie du quotidien des familles populaires marocaines. - développement rapide de la consommation sous forme de frites, chips grâce à er

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l’accroissement du fast-food en milieu urbain. - légume bénéfique pour la santé : riche en fibres, vitamine C et B1, en protéines, en potassium et en antioxydants. Sa consommation n’entraine pas de prise de poids contrairement à une opinion fort répandue.


Importance économique :

douanes de décembre à fin avril.

- Consommation nationale : 1,5

Perspectives

millions de tonnes - Autour de 100 .000 ha de culture en irriguée - Grands bassine de culture :

Loukos, Doukkala, Chaouia, Abda, berkane, Tadla, Sais, moyen-Atlas. - Nombre de producteurs : 50 à 60.000, en majorité petits et moyens (0,5 à 3 ha) - Chiffre d’affaire généré par le secteur : 2 à 2, 5 milliards de dirhams, soit une ressource importante de revenu pour une grande partie de la population rurale - Nombre de jours d’emplois créés par cette activité : 20 millions de journées de travail - Production de semence : Semences certifiées : autour de 2.500 tonnes sur les 170.000 tonnes emblavées soit moins de 2% des besoins ! Importations de plants certifiés : 40 à 50.000 tonnes/ an, soit l’équivalent de 200 à 250 millions de dirhams en devises ! Le marché de l’importation de semences est très spéculatif et entraine souvent des distorsions de prix qui grèvent le revenu du producteur. -marché du phytosanitaire : la pomme de terre consomme bon an mal an 100 à 150 millions de dirhams en produits phytosanitaires. -Transformation industrielle : des unités existent, mais se heurtent souvent au problème de l’approvisionnement d’où le recours aux importations. - L’export régresse et n’arrive même plus au niveau de 10.000 tonnes alors que l’Union Européenne a octroyé au Maroc un contingent de 135.000 tonnes en exonération de droits de

Le secteur de la pomme de terre fait figure de parent pauvre du secteur agricole et n’a que peu bénéficié de mesures d’encouragements pour sa mise à niveau en tant que secteur primordial pour l’économie du monde rural. DU fait de la dominance de petits et moyens producteurs, il n’a pas pu développer des

actions de lobbying pur défendre ses intérêts. Pourtant c’est un secteur d’avenir appelé à connaitre de grands changements, à condition d’adopter les mesures suivantes : - Organiser la profession. - Créer une filière pomme de terre à l’instar des autres

grandes spéculations. - Développer une production nationale conséquente de plants certifiés afin d’améliorer les performances du secteur. - Relancer l’export vers l’Europe mais aussi vers les marchés émergents d’Afrique.

« Les machines GRIMME et ASA Lift sont spécialisées dans la mécanisation de la pomme de terre et des cultures légumières. Pour votre profit, elles assurent une grande économie de main d’œuvre, de temps de travail et une réduction considérable des coûts de revient. »

Elles assurent une grande économie de main d’œuvre, de temps de travail et une réduction considérable des coûts de revient. AL BASSIR Représentant de la Société GRIMME : Hay Ezzahar 159-169 - Avenue Hassan Ibnou Tabit 26100 Berrechid Tél.: +212 5 22 32 80 28 - Fax : +212 5 22 32 80 44 - Email : rbassir@albassir.com

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Actu Actu Entreprise

SYNGENTA

Campagne de sensibilisation Les précipitations abondantes qu’a connues cette camppagne sont certes bénéfiques pour notre agriculture, ceppendant l’excès de pluviométrie favorise la prolifération de certaines maladies fongiques. Consciente de cette probblématique, Syngenta Maroc a lancé sa campagne de senssibilisation des céréaliculteurs sur la maladie de la fusarriose avec une journée de formation très réussie à Meknès en collaboration avec l’Ecole Nationale de l’Agriculture (ENA). Pour l’animation de cette journée, Syngenta a fait appel à deux experts en la matière, Antonio Moritti (Institut des Sciences de la Production Alimentaire - ISPA) et Claudio Campagna (Syngenta Italie), dont les présentations ont concerné la fusariose en général et son impact sur ​la productivité. Ces interventions ont suscité un grand intérêt auprès des nombreux professionnels présents à cette journée. A noter que les données

cartographiques de l’université de Meknès et celles fournies par des responsables locaux ont révélé des niveaux élevés d’infestation par la fusariose dans toutes les principales régions productrices de céréales. La discussion animée à la fin de la réunion a clairement montré l’importance de cet atelier pour les agriculteurs qui attendent en permanence de plus amples informations sur ce sujet

Laboratoire Phytocontrol Un nouveau laboratoire d’analyses de contaminants à Casablanca Le Laboratoire Phytocontrol, leader français de l’analyse des résidus de pesticides effectue des recherches sur l’ensemble des contaminants phytosanitaires (résidus de pesticides, métaux lourds, mycotoxines, OGM …) dans les produits alimentaires (fruits, légumes, céréales, huiles), cosmétiques et pharmaceutiques. 28

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Phytocontrol est ainsi au service d’une clientèle variée : producteurs, exportateurs et importateurs, transformateurs, distributeurs, industriels de l’agro-alimentaire, laboratoires et formulateurs, chambres d’agriculture, organismes certificateurs... Fort de son succès en France,

ainsi que les homologations des nouvelles solutions de Syngenta : Celest Extra

et Celest Top, pour faire face à ce problème dès le traitement de la semence.

Projet Al Baraka

et avec grand succès au Kenya, sous le label « projet

Dans le but d’améliorer la productivité des petits exploitants agricoles, Syngenta a misé sur sa force de l’innovation en lançant une nouvelle gamme d’emballage originale et attractive. En effet, pour apporter plus de praticité aux petits agriculteurs, Syngenta lance de nouveaux emballages adaptés au pulvérisateur à dos, conçus selon le système : 1 emballage = 1 dose pour pulvérisateur à dos. Les produits concernés actuellement sont : Vertimec, Eforia, Prioritop, Comodor et Traxos. Rappelons que ce concept a été lancé initialement le Laboratoire Phytocontrol est capable de réaliser un diagnostic rapide (3 à 5 jours ouvrés maxi) et précis sur la présence des contaminants phytosanitaires dans toutes denrées alimentaires. De plus, Phytocontrol améliore constamment ses méthodes, répond aux demandes les plus difficiles et développe des méthodes « de niche » sur matrices complexes, d’où un niveau d’expertise affinée. Soucieux de répondre à une

Uwezo». Le Maroc et l’Egypte font partie des pays ayant très rapidement adopté le concept au niveau du monde arabe.

demande de sa clientèle marocaine, Phytocontrol a ouvert un bureau de représentation à Casablanca afin de se rapprocher des grands acteurs du secteur agroalimentaire du royaume. C’est donc maintenant au Maroc que Phytocontrol apporte un service analytique du meilleur niveau, accompagné de conseils techniques appropriés.


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Actu Actu Entreprise

Haj Mohamed ELOUAFI Prix du meilleur producteur du Souss Communiqué

‘’La meilleure unité de production agricole de la région du Souss-Massa Darâa’’, un titre qui a été décerné à Mr Mohamed ELOUAFI et remis par le Ministre de l’agriculture, Mr Aziz AKHENNOUCH lors de la cérémonie de remise des prix organisée en marge du SIAM 2013 et des 6ème Assises de l’agriculture à Meknès. Le PDG du très prestigieux groupe SAOAS qui est également un agriculteur chevronné de la région du Souss-Massa Darâa, s’est vu attribuer un nouveau prix, cette fois-ci pour

ses unités de production agricoles situées à Ouled Berhil, Ouled Driss et Talegjount dans la région de Taroudant, et spécialisée essentiellement dans la production d’agrumes. Une

SIMOX

Le spécialiste de la désinfection des sols SIMOX présente son nouveau semi automate de désinfection des sols, développé pour un maraicher français (culture de salades en plein champ). Ce semi automate permet une réduction des temps de cycle. L’effet recherché est le désherbt bage et donc une désinfection à 10-12 cm à une température de 80/90°C. Cette température à cette profondeur est atteinte, au mois d’avril en France en région parisienne, en 5 minutes les jours froids (4 à 8°C) et en 4 minutes les jours un peu plus chaud (18 à 22°C). La consommt mation de Fuel est alors entre 0.3 et 0.4 litres /m². Le maraîct cher a pu constater une nette amélioration de la qualité de sa production (taille, précocité). La

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préparation du sol doit être faite juste avant la désinfection pour améliorer la pénétration de la vapeur dans le sol. Simox possède une expérience de 60 ans dans la désinfection des sols à la vapeur et s’adresse à une clientèle mondiale que ce soit en maraîchage ou en hortict culture.

Principe de la désinfection des sols par la vapeur Il s’agit de porter le sol à une tempt pérature suffisamment élevée pour détruire le maximum de parasites, tout en respectant la vie des microorganismes utiles. Une chaudière mobile, basse pression, produit de la vapeur surchauffée. Cette vapeur

Mr Aziz AKHENNOUCH remet le prix à Mr Mohamed ELOUAFI,

exploitation également considérée comme étant des plus innovantes de la région avec l’introduction de nouvelles espèces (vigne, kaki, grenadier et rosacées fruitières). L’ensemble des activités de production emploie plus de 300 personnes, entre personnel technique, administratif et

main d’œuvre. Mr Mohamed ELOUAFI, patriote et grand passionné de terre et de nature, a créé ces unités de production dans les années 90, l’ajoutant ainsi à ses nombreux projets qui, sans aucun doute, sont source de valeur ajoutée pour le pays.

est canalisée dans des tuyaux caoutchouc flexibles jusqu’à des cloches équipées de diffuseurs ou sous des bâches plastique, posées sur le sol préalablement labouré et fraisé. La vapeur pénètre naturellemt ment dans le sol par saturation. La durée d’injection étant, en premier lieu, fonction de la tempt pérature à laquelle on veut désinft fecter, et, en second lieu, fonction de la profondeur de désinfection que l’on désire atteindre. Afin de préserver un maximum de micro-organismes utiles il ne faut néanmoins pas dépasser 95°C à la profondeur souhaitée.

totalement le désherbage. - Destruction complète des insectes, larves et surtout des germes des maladies cryptogamt miques - Méthode saine et naturelle, ne laissant aucun résidu toxique dans les terres ni dans les prodt duits récoltés, - Accélération de la germination - Action favorable sur l’équilibre et la santé des plantes (Système radiculaire plus développé, teneur supérieure en chloropt phyle…) - Un sol plus riche en éléments assimilables que le même sol, non chauffé. Lorsqu’elles sont soumises à des températures comprises entre 50° et 100°C, les terres subissent des transformatt tions. La matière organique devt vient plus facilement attaquable par les bactéries, de sorte que les éléments fertilisants sont solubilisés.

Principaux avantages de la désinfection des sols et des terreaux par la vapeur - Désherbage à 100% : la vapeur d’eau injectée dans le sol cuit les racines et les graines de mauvaises herbes et supprime

Semi automate SIMOX


Participe à la caravane OCP oliviers 2013

bénéficier des prestations du laboratoire mobile Comme annoncé précédemment, le Groupe OCP et la Fondation OCP ont procédé au lancement de la «Caravane d’analyse des sols qui offre OCP oliviers 2013», faisant suite à la «Caravane OCP Fruits aux agriculteurs la possibilité d’effectuer l’analyse de & Légumes 2013 » et à la « Caravane OCP Céréales 2012 leurs sols et de s’informer ». Organisée en partenariat avec le MAPM et l’Agropole autour des principales oliviers de Meknès ainsi que les principaux distributeurs locaux d’engrais OCP, cette caravane prévoit de visiter les caractéristiques de leurs terres via la «Carte de principales régions oléicoles du Maroc. fertilité des sols marocains». Les agriculteurs pourront Cette nouvelle caravane aux petits agriculteurs de également bénéficier des est organisée dans le cadre bénéficier des présentations explications sur les analyses de partenariat publicassurées par des experts foliaires. privé prôné par OCP et lors de chaque étape et de Le groupe a d’ores et déjà basé sur les « Contratss’initier à l’usage de la «Carte annoncé qu’après la clôture Package » liant le groupe de fertilité» et à l’utilisation de la « Caravane OCP OCP, la fondation OCP et raisonnée des engrais et Oliviers 2013 », une nouvelle les distributeurs d’engrais des éléments nutritifs, caravane dédiée aux céréales phosphatés intervenant y compris les nouvelles et aux légumineuses sera sur le marché local, qui formules adaptées aux sols organisée à l’occasion de la prochaine rentrée agricole. s’engagent à réaliser des et aux cultures oléicoles actions de développement marocaines. Pour sa part Timac Agro de l’agriculture nationale Maroc a choisi Oued Amlil à travers notamment Par ailleurs, diverses couvrant les régions de Taza, la formation des informations et Guerci, Taounat, … où les petits agriculteurs et recommandations agriculteurs, invités par les le développement de seront apportées au techniciens commerciaux de nouvelles solutions niveau des stands qui Timac, ont été ramenés par fertilisantes. leur sont dédiés au sein 5 autocars. En tout 350-400 L’objectif, selon les de l’espace «Caravane». personnes ont participé à responsables de cette Les agriculteurs auront cette journée qui avait pour caravane, est de permettre également l’opportunité de thème la ‘’fertilisation de l’olivier’’. Au cours de cette journée, animée par My Hachem Alaoui, les agriculteurs ont pu suivre les nombreuses présentations : - MAPM : présentation de la région, programmes de plantation du PMV - Dr Ouazzani (agropole) : importance de l’olivier, production mondiale et marocaine, perspectives au Maroc - Dr Bouabid (ENA) : fertilisation de l’olivier

- Dr Sekkat (ENA) : ravageurs de l’olivier - Dr Serghini (Consultant) : maladies cryptogamiques de l’olivier La société Timac a été représentée par M. Quarouach Abdelaziz (chef produits TIMAC) qui a commencé par présenter la société et ses produits spécifiques : Basifertil 35 : Protection du P contre la rétrogradation Azo pro : contient la nitrate réductase, facilitant l’assimilation de l’N sous forme NO3 KSC Sulfacid : réduction le pH et déblocage des éléments nutritifs en cas de blocage Engrais foliaires : avec antistress (glycine bétaïne) La société a aussi proposé aux producteurs un programme de fertilisation complet de l’olivier par utilisation des produits Timac. A la fin de la journée, 6 agriculteurs tirés au sort ont bénéficié de 500 kg chacun d’un produit Timac spécial olivier.

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Actu Actu Entreprise

BASF Maroc au SIAM 2013

Sa participation à la 8ème édition du SIAM était pour BASF Maroc l’occasion de dévoiler aux visiteurs ses dernières innovations en matière de protection des cultures, notamment : - Opera Max : fongicide céréales, - Cabrio Duo : fongicide antimildiou sur vigne, pomme de terre et tomate, - Regalis : nouveau produit contre le feu bactérien des rosacées, - Heat WG : herbicide total à mélanger avec le glyphosate (360 g/L) en arboriculture et en agrumiculture Il s’agit de produits à base

de matières actives innovt vantes qui garantissent aux agriculteurs une protection efficace de leurs cultures et une optimisation des rendt dements, dans le respect de l’environnement. Etaient également mis en valeur des produits lancés depuis 2-3 ans et qui ont rencontré un grand succès comme les fongicides Bellis WG sur arboriculture ou le Signum WG, anti-botrytis sur tomate, fraise, framboise, myrtille et laitue. Rappelons que la multinationale allemande investit chaque année près de 10 % de son chiffre d’afft faires dans la recherche et le

Eléphant Vert s’installe au Maroc

En marge de la 8ème édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM 2013), la société Eléphant Vert (relevant de fondation suisse Antenna Technologgies), spécialisée dans la production de bio-fertilisants et de bio-pesticides, a organisé une conférence pendant laquelle deux importantes conventions ont été signées pour la réussite de l’implantation du groupe au Maroc. En présence de M. Aziz Akhannt nouch, ministre de l’Agriculture et de M. Bertrand Louis, ambasst sadeur de Suisse au Maroc, une première convention dont l’objectif est de contribuer à la promotion d’une agriculture saine et durable au Maroc a été signée entre Eléphant Vert et le Groupe Crédit Agricole du Mart roc. Selon les termes de cette convention, la banque verte s’engage à accompagner à la fois Eléphant Vert Maroc pour ses propres besoins de financemt ment et ses clients. Quant à la société Eléphant Vert Maroc, elle s’engage à orienter sa cliet

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entèle vers le réseau du Groupe Crédit Agricole du Maroc et à mobiliser l’expertise technique au profit de la clientèle. Un mémorandum d’entente et de partenariat dans les domaines des engrais et des pesticides a également été signé par le Ministère et de l’Agriculture et la Fondation Antenna Technologies. Ce mémorandum a pour objectif de mettre en place un cadre de partenariat entre ces deux entités pour la mise en œuvre d’actions visant à l’amélioration de la fertilité des sols et à la rationalisation de l’utilisation

De gauche à droite: Ahmed Elhasni (Responsable zone Sud, Crop protection BASF Maroc), Xavier Verfaillie (Managing Director BASF Maroc, Algérie & Tunisie), Mohamed Chetouani (Regional Manager Crop Protection Maroc, Algérie & Tunisie) et Abderrahim Laasmi (Responsable zone Nord, Crop protection BASF Maroc)

développement pour l’agrict culture, BASF Maroc a également largement communiqué sur l’effet AgCelence (Agriculturt re + Excellence) de certains de ses produits afin que ses clients comprennent mieux ce concept et les avantages qui lui sont liés. Au-delà de la protection des cultures, AgCt Celence offre des avantages améliorant le rendement, la qualité, la santé, la vitalité et la tolérance au stress des plantes. Le stand BASF a été aussi visité par l’Ambassadeur Allt

lemand au Maroc Dr. Michael Witter, ainsi que le Secrétaire Général du Ministère fédéral allemand de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Prott tection des consommateurs, M. Bernd Udo Hahn. A travers sa participation aux grandes manifestations agrict coles, BASF Maroc multiplie les occasions pour confirmer encore une fois son engagemt ment en tant que partenaire responsable, fiable, et apportt teur de solutions pour une agriculture durable.

des engrais. Il doit aussi renft forcer les bonnes pratiques agricoles respectueuses de l’environnement. Eléphant Vert a choisi la ville de Meknès pour y implanter sa première usine au Maroc. Il s’agit d’un projet de grande envergure qui est en train de concrétt tiser au parc agroindustriel Agropolt lis, avec une usine de production de biofertilisants et de biopesticides, qui s’étend sur une surface totale de 10 ha y compris les champs d’essais. A noter que les biofertilisants et les biopesticides d’Eléphant Vert seront fabriqués à partir de matières premières dispt ponibles dans un rayon de moins de 100 km de l’usine et des micro-organismes

sélectionnés spécialement de la faune présente au Maroc. La production annuelle de bio-fertt tilisants sera proche de 60.000 tonnes. Ces deux unités de production généreront à terme, soit d’ici 2015, pas moins de 500 emplois.

Signature d’une convention entre Elephant Vert et le Crédit Agricole du Maroc

Signature d’une convention entre Elephant Vert et le Ministère de l’Agriculture


Essieux Bourgogne Développe ses ventes en Afrique du Nord Essieux Bourgogne propose des essieux agraires tous réceptionnés et homologués 25 km/h par le Cémagref (France) et 40 km/h par le TÜV (Export), organisme de certification neutre et indépendant qui certifie la sécurité et la qualité des matériels. L’entreprise cultive un savoir-faire de plus de 50 ans dans la fabrication de suspension et d’essieux simples non freinés et freinés

jusqu’au tandem et boggie à suspension (double essieu). « L’utilisation des essieux varie selon l’utilisation, précise Olivier Rottat, responsable du service commercial. Pour les petite remorques ou tonne à eau, des essieux simples (freiné ou non freiné) seront utilisés. S’il s’agit de matériel pour transporter la paille ou autre (plateau fourrager), il sera préférable de monter un tandem et ½ tandem à suspension (AR et AV). Avec un

bureau d’études performant et en perpétuelle recherche de nouvelles solutions, l’entreprise Essieux Bourgogne développe des matériels toujours plus performants qui répondent aux exigences du monde agricole. Une complémentarité de compétences entre les deux marques EB et AMB, depuis leur fusion en 2006, confère à notre gamme un très haut niveau de fiabilité ».

Le fabricant français exporte ses matériels en Europe et en Amérique du Nord et s’est fixé pour objectif de développer ses ventes en Afrique du Nord. Pour plus d’informations : www.essieux-bourgogne.net

Balancier

Tandem

Boggie

Sakata Seed Corporation célèbre son 100ème anniversaire en 2013 Communiqué Sakata a pour ambition de contribuer au développement de l’horticulture en s’appuyant sur ses valeurs essentielles que sont, la Qualité, la Fiabilité et le Service. En 1913, Takeo Sakata a fondé « Sakata Noen », prédécesseur de Sakata Seed Corporation. Grâce à un réseau mondial de Centres de Recherche, Sakata développe des variétés de haute valeur ajoutée répondant aux attentes de ses clients et partenaires. Sakata Seed s’est implanté en Amérique en 1977 ainsi qu’en Europe en 1990. Chez Sakata, nous sommes heureux de pouvoir nous appuyer sur une histoire de 100 ans dédiée à la

sélection et à l’innovation. Cette approche nous fournit une base solide pour nous développer et commercialiser nos produits dans de nombreux pays à travers le monde. Ce caractère innovant se retrouve chez tous nos sélectionneurs qui recherchent des variétés apportant une réelle amélioration des performances légumières à l’ensemble de la filière. S’agissant de production, notre fidélité est assumée

par un réseau mondial qui répond aux exigences de qualité attendues par les marchés. En cette année 2013, année de commémoration du 100ème anniversaire, nous adoptons un nouveau slogan pour notre société «passion in Seed». Avec passion, respectueux des lois, Sakata est déterminé à continuer ses efforts pour répondre aux besoins alimentaires des habitants de notre planète au cours des 100 prochaines années. « PASSION in Seed » a pour ambition de transmettre la passion des convictions de Sakata et d’affirmer les valeurs qui nous guident :

Personne Ambition Sincérité Sourire Innovation Optimisme Ne jamais abandonner La passion est la base de ce que nous faisons. Elle est au cœur de notre culture. Nous cherchons à innover et à proposer des produits uniques pour nos clients. Nous sommes engagés dans ce que nous faisons et sommes impatients de voir nos réalisations progresser partout dans le monde au cours des prochaines années. Web: .sakata-vegetables.eu Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Actu Actu Entreprise

AGRIPHARMA

SAF-T-SIDE pour les traitements insecticides Fruit de 30 ans d’expérience d’utilisation au champ, Saf-T-Side est formulé à partir de la toute première qualité d’huile paraffiniques dont le niveau de distillation très précis lui confère une viscosité optimale et un très haut niveau de résidus insulfonable. Ces caractéristiques assurent une efficacité maximum contre les ravageurs, une

durée d’action optimale et un risque minimum pour la culture (absence de phytotoxicité). Doté d’un indice de sulfonation de 92 % minimum, Saf-T-Side est adapté aux cultures arboricoles, agrumicoles et maraîchères, contre une large gamme de ravageurs : acariens, cochenille, mouche blanche et tout insecte à corps mou.

Pépinière Vivai Piante Battistini Utilisation des nouveaux filets photo-sélectifs anti-grêles Iridium ® Les filets photo-sélectifs anti-grêles Iridium ® (Agritenax Srl, Eboli, SA, Italie) modifient l’intensité et le spectre du flux lumineux tout en augmentant l’incidence en pourcentage de certaines bandes visibles, dont dépend leur couleur (rouge, jaune, bleu), ou en augmentant la quantité de lumière diffusée sans pour autant en changer le spectre (filet couleur perle). Des études internationales conduites pendant les quinze dernières années ont prouvé que des spectres

1. Tunnel d’acclimatation des plantules de Gisela® 5, couvert par des filets photo-sélectifs du Maghreb rouges, jaunes, bleus et perle. 34 Agriculture N° 68 Juin 2013

lumineux différents peuvent avoir un rôle important sur la physiologie de la plante, tout en agissant directement sur la photosynthèse ou sur les procédés photomorphogéniques comme l’élongation des entrenœuds, les ramifications ou la différentiation à fleur, aussi bien sur les espèces ornementales

2. Plantules de Gisela® 5 en acclimatation sous filet rouge, perle, jaune et bleu confrontées à un témoin (controllo) sans filet.

Les agriculteurs préfèrent les gouttelettes plus petites qui assurent une couverture uniforme. Avec une taille 14 fois inférieure à celle des produits classiques, les toutes petites gouttelettes de Saf-T-Side assurent l’application d’une pellicule

que sur les arbres fruitiers. Des essais expérimentaux coordonnés par le prof. Davide Neri du Département des Sciences de l’Environnement et des Productions Végétales de l’Université Polytechnique des Marche (Italie) ont étés conduits dans la pépinière Vivai Piante Battistini de Cesena (FC, Italie). Des filets photosélectifs Iridium ® ont été superposés au polyéthylène des tunnels d’acclimatation ex vitro des plantes portegreffes de cerisiers, var Colt et Gisela® 5 (photo 1). L’objectif de l’expérimentation était la possibilité d’associer la couleur des filets avec différents développements morphologiques. D’après les essais qui se sont succédés, on a pu remarquer l’existence d’une forte interaction entre la variété

3. Plantes de Gisela® 5 en ombrière de durcissement couvert par des filets rouge, perle, jaune et bleu confrontées à un témoin sans filet.

très fine et régulière sur la plante. Cet étalement uniforme rend le produit plus efficace. Saf-T-Side est compatible avec la plupart des insecticides et fongicides couramment utilisés. Il se dilue plus facilement que les huiles blanches classiques, même dans les eaux dures, et reste en mélange pendant plusieurs heures dans la cuve à bouillie. Saf-T-Side est un produit qui ne laisse pas de résidus (DAR=0).

acclimatée et le type de filet photo-sélectif. Sous le filet coloré on a, en général, des élongations et des augmentations du diamètre du tronc plus importants par rapport au témoin (photo 2). L’utilisation des filets photo-sélectifs peut être prolongée jusqu’à la phase de durcissement en ombrière (photo 3). Dans cette situation, les résultats acquis dans le tunnel d’acclimatation on été confirmés, les résultats montrent en effet, des développements plus rapides et en général une augmentation majeure du calibre par rapport au témoin. Article et images de M. Bravetti

4. Tunnel fermé couvert par des filets photo sélectifs Iridium ®


Groupe SAOAS-ALFACHIMIE MAXIMGOLD :

de plus gros fruits pour un rendement Maximum Prouvant encore une fois sa contribution dans le développement durable de l’agriculture marocaine, le groupe SAOAS-ALFACHIMIE élargit son éventail de produits et lance sa nouvelle solution MaximGold pour améliorer les rendements et augmenter les bénéfices générés par les vergers arboricoles. C’est à Agadir, le 14 Mai, que le groupe SAOAS et son partenaire belge AGRIPHAR ont dévoilé la spécialité MaximGold devant plus de 250 participants venant des différentes régions arboricoles du Maroc. La journée, initiée par le mot de M. El Ouafi Mohamed, PDG du Groupe SAOAS, a connu un grand succès de par la diversité du programme et la qualité des débats. La session des interventions a été entamée par la présentation du processus de production de MaximGold, par M. George Neumann, Directeur Général du Groupe AGRIPHAR. Ensuite M. Marc Bonnet, Directeur production

et Développement et M. Chauvet Vincent, Animateur commercial et Responsable du service Développement du groupe AGRIPHAR, ont décrit en long et en large le mode d’action du produit ainsi que la méthode et les précautions à prendre lors de son application sur agrumes et abricotier, respectivement. Quant à M. El Alaoui Mohamed Amin, Responsable Développement du Groupe SAOAS, il a renforcé les arguments exposés en présentant les résultats des essais scientifiques menés sur agrumes dans la région du Souss-Massa et sur abricotier à la région Marrakech-Haouz.

De droite à gauche : M. El Ouafi Mohamed et M. George Neumann.

MAXIMGOLD,

De nombreux avantages MAXIM® gold est une auxine synthétique qui augmente la taille et la qualité des agrumes et des fruits à noyau. Il agit sur l’élargissement des cellules et comme antagoniste des hormones de sénescence. L’augmentation de la

taille des fruits n’altère en rien leurs qualités organoleptiques. De plus, la qualité de la peau est améliorée, ce qui induit une diminution significative des problèmes sanitaires liés à la conservation des fruits après récolte.

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Céréaliculture

Forum Tech agro Céréaliculture : Un record qu’on aurait pu gagner Discussion arrangée par Abdelmoumen Guennouni

La discussion,objet de cet article,s’est engagée après l’annonce des prévisions de la production céréalière 2012-13, par le ministre de l’agriculture lors des assises de Meknès. Le chiffre de 97 M qx a été diversement accueilli par les membres du forum et j’estime que les réflexions de ces hommes et femmes de terrain sont pertinentes et méritent d’être relayés pour les lecteurs du magazine.

Chiffres contestés, doutes et optimisme

Avis 1 Soit on doit refaire les calculs, soit on a utilisé un autre système de mesures différent du système que je connais. Et si jamais on accepte les chiffres avancés pour le blé tendt dre, 52 millions de quintaux, cela fait un rendement national plus exceptionnel que l’on ne pense. Donc, que veut-on faire entendre par le biais de ces chiffres avancés? Avis 2 Chers amis, avec des «Si» on pourrt rait mettre Paris en bouteille, commt me dit le dicton français. Il y a eu un

excès de pluie dommageable pour les céréales précoces avec toutes les maladies qui s’en sont suivies, les repousses de mauvaises herbt bes, les difficultés pour apporter les soins correctifs, etc. Au point que je me demande réellt lement si nous allons atteindre les 9,7 millions de tonnes ? - Comment et à quelle date l’évalt luation de la future récolte a-t-elle été faite ? - A-t-on fait de nouvelles évaluatt tions de récoltes suite aux multiples conséquences de l’excès de pluie ? Si toutes les bonnes conditions techniques et scientifiques d’enqt quête et de traitement des donnt nées sont réunies pour aboutir aux

9,7 millions de tonnes, alors il n’y a plus rien à dire. Encore faut-il que nos céréales ne soient pas attaqt quées par des épisodes de chergui ! Malgré tout cela, nos agriculteurs sont des hommes et des femmes qui restent positifs jusqu’à la récolte, qui constitue le vrai moment de vért rité. Gardons l’espoir et prions pour qu’Allah entende notre ministre !

Le Maroc peut mieux faire Avis 3 Je suis choqué par l’annonce de ces chiffres : 97 Millions de quintaux de céréales pour une superficie cultivt vée de plus 5 millions d’hectare et une bonne année du point de vue pluviométrique, c’est à dire même pas 20 qx/ha de production. Où est le PMV ? Avis 4 Il est bien probable qu’on aurait pu aboutir à des rendements meilleurs en utilisant toutes les bonnes pratt tiques culturales existantes et intt trants, mais la question est à quel prix ? Et avec quelle certitude ? N’oublions pas que certaines décist sions concernant l’achat et l’utilisatt tion des intrants devraient se faire très tôt (au début de la campagne agricole). N’oublions pas non plus que nous opérons dans un milieu complètement aléatoire (climat, commerce, etc.). Il y a d’autres raist sons relatives au coût des intrants, disponibilité des fonds, crédits, asst surance, etc. Avis 5 Certains, y compris des productt teurs, soulèvent chaque année les mêmes réserves sur les chiffres. En fait, ils ne peuvent pas les contester tant qu’ils ignorent les méthodes et outils utilisés dans ces estimations. Je considère que le chiffre en luimême importe peu, le plus importt tant est plutôt le manque à gagner si dramatique en ces temps difficilt les. Admettons, nous avons une annt née exceptionnelle (9,7 millions de tonnes) mais : - Combien on aurait pu récolter avec les 400 à 800 mm de pluies

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Charaf-Fertima enchaînent les actions de sensibilisation

Dans le cadre du contrat package signé avec l’OCP et le partenariat avec le Ministtère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, le Groupe Charaf-Fertima a mené courant mai 6 journées de vulgarisation dont le déroulement s’est fait selon le callendrier détaillé dans les tableaux ci-dessous. A chacune de ces journées ont été conviés près de 150 agriculteurs de la région concernée qui ont suivi les interventions des responsabt bles techniques de Charaf et Fertima qui les ont sensibilist sés à la fertilisation raisonnée. Pour chacune des régions, cinq agriculteurs ont été sélt lectionnés, chez lesquels des essais sont menés sur une surface d’1 Ha chacun en moyenne. Pour ce faire, des prélèvements de sol ont été effectués pour analyse et intt terprétation. En conséquence, un plan de fumure adapté à chaque cas a été établi et les techniciens du Groupe l’ont suivi tout au long de la campt pagne. Ainsi, les observations effectuées lors de la campagt gne précédente ont montré jusqu’à 114 % d’amélioration des rendements. Durant les journées organist sées par le Groupe, les agrict culteurs sont sensibilisés à la fertilisation raisonnée et l’impt pact direct qu’elle a sur leurs revenus leur est clairement démontré. A noter que l’OCP a invité le Groupe Charaf-Fertima à partt

ticiper à 2 étapes de sa caravt vane autour de l’olivier. Cette participation a concerné les régions de : - Moulay Idriss Zerhoune, le 2 mai pour Fertima - Bir Tamtam, le 9 mai pour Charaf A chacune des étapes, une tombola a permis à 6 gagt gnants de repartir avec des lots de NPK 13 16 8, engrais de fond spécialement dévelt loppé pour l’olivier dans la région, suite à plusieurs essais menés durant 3 campagnes. Cette formule fait d’ailleurs partie du plan de fumure mis en place et qui a permis d’obst server jusqu’à 97% d’améliort ration de la productivité et une amélioration du revenu à l’hectare estimée à 8.797, 00 dh net. A signaler aussi que, dans un souci de proximité, 7 opératt tions Souk ont été réalisées dans les régions suivantes : - Issaguen - Ikaouen - Bab Taza - Tlat Bni Ahmed - Had Bni Rzin - Bab Barrad - Khmiss Madiaq

Journées Charaf Corporation : Région

Date

Culture

Formulation

Immouzer

11 mai

Pommier

NPK 6-18-21S

Midelt

13 mai

Pommier

NPK 6-18-21S

Journées Fertima : Région

Date

Culture

Formulation

Berrechid

20 mai

Pomme de terre

NPK 8-12-25S

Bouznika

21 mai

Raisin de table

NPK 11-5-25S

Ouazzane

22 mai

Olivier

NPK 11-16-22S NPK 18-0-25S

Sidi Kacem

23 mai

Agrumes

NPK 15-10-12S

Caravane Fertima my Driss Zerhoune

Caravane Charaf Bir TamTam

Opération Souk

Prélèvement d’échantillons pour analyse du sol Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Céréaliculture leur sensibilité excessive, des fongicides dont les agriculteurs et techniciens ignorent l’usage et l’efficacité... - Devrions-nous nous satisfaire de rendements aussi bas et de rect cords sans références ? Jusqu’à quand ce gâchis redondant ? Pour conclure, sans entrer dans la polémique des chiffres, je dirt rai simplement qu’en 2013 on est passé à côté d’une productt tion d’au moins 2 fois la récolte prévue. Un manque record qu’on aurait pu gagner facilement.

enregistrés cette campagne ? - Combien a-t-on perdu suite aux attaques de fusariose, piétin, rouilles, septoriose et adventices ? - Combien a-t-on perdu par le manqt que d’apport d’une trentaine unitt tés supplémentaires d’azote, etc ? - Je suis étonné que nos phytiatres et spécialistes en fertilité, assoct ciations professionnelles, passent sous silence ces pertes énormes. Ne voyaient-ils pas sur le terrain, du Nord au Sud, que des champs carencés, des variétés importées inscrites qui nous surprennent par

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Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

Avis 6 Des questions ressortent des réactions des membres du fort rum sur ce sujet, comme : pourqt quoi dit- on que c’est une année exceptionnelle ? Il faut savoir que le rendement en Ukraine par exemple est de 130 qx/ ha, avec des semences locales bien adaptées. Pensons positivement et restons optimistes et surtout donnt nons plus d’importance à nos cherct cheurs et à nos centres de recherct ches. Il y a beaucoup de résultats de recherche dans les archives qui ne demandent qu’à être exploitées. Avis 7 Je voudrai intervenir dans cette discussion sur 3 points :

1- Les prévisions céréalières annt noncées : depuis des années que je suis ces annonces, j’ai constaté qu’elles dépassent régulièrement d’au moins 20% mes propres prévt visions et celles de tous les professt sionnels de la filière céréalière ausst si bien nationaux qu’étrangers. On peut s’en convaincre par ailleurs en comparant avec les chiffres qu’on peut trouver sur le site de l’ONICL : les résultats des campagnes de collt lecte sont inférieurs aux prévisions d’une part et les importations sont élevées, même les années records (même si on prend en considératt tion les reports). 2- Le manque à gagner : tous les professionnels, même au ministère, savent qu’il y a des marges importt tantes pour faire évoluer notre cért réaliculture sans coût supplémentt taires pour la tutelle. L’utilisation à bon escient des intrants (engrais, insecticides, fongicides, …) ainsi que des soins lors des récoltes et stockage, … pourraient nous faire gagner plusieurs quintaux à l’hectt tare (à multiplier par 5 M ha), surtt tout les années où la pluviométrie n’est pas un grand frein. Les outils existent et on peut en discuter, ne serait-ce que la dernière campt pagne de traitement aérien qui a coûté cher sans résultats palpabt


céréaliculture suppose qu’on raist sonne de façon à considérer l’humt main et non pas uniquement des chiffres et des intérêts de lobbies divers (importateurs, stockeurs). L’agriculteur est aussi un citoyen qui a autant de droits que tous les marocains et a besoin de plus de protection face à un internationt nal qui bénéficie de toutes sortes d’avantages absents chez nous.

Quel avenir pour notre céréaliculture ? bles alors qu’on aurait pu procéder autrement. 3- la commercialisation : l’agricultt teur est en tout temps le dindon de la farce, que ce soit les bonne ou les mauvaises campagnes. Quand les récoltes sont bonne ça ne profite qu’aux organismes stockeurs qui réduisent pratiquent

les prix de 15 à 25% inférieurs aux prix de référence, aux minotiers qui usent de la même pratique et aux intermédiaires qui profitent de ce que les agriculteurs sont pris à la gorge (pour faire face à leurs dettes, …) pour acheter les céréales à bas prix et les revendre aux circuits plus rémunérateurs. Résoudre la problématique de la

Avis 8 Même avec le PMV, les pouvoirs public ciblent uniquement de séct curiser 70 millions de quintaux alors que les besoins avoisinent les 120. Il n’y a réellement aucun effort dédié à cette filière. Les blés françt çais, canadiens, etc. sont là pour nourrir une population hautement consommatrice des blés (quotas résultant des accords de libreéchange).

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SIAM 2013

La 8ème édition se tient autour du thème : «Commerce agricole» Abdelmoumen Guennouni

Contrairement à la 1re édition de 2006 du salon international de l’agriculture au Maroc (appelé alors SIAGRIM) préparée à l’arraché, en 3 mois, la version 2013 du SIAM, qui s’est tenue du 24 au 28 avril, a eu le temps de murir et d’acquérir ses lettres de noblesse. En effet, en 8 ans le salon de Meknès et au fil des éditions, est définitivement rentré dans l’agenda des professionnels, prodducteurs, fabricants de matériels et d’intrants, etc., nationaux et étrangers, comme l’un des plus grands salons agricoles internationaux et un rendez-vous à ne pas manquer. Il n’a cessé d’enreggistrer les succès que peu lui prédisaient au départ, après que les éditions successives aient largemment tenu leurs promesses.

A

insi, la superficie du salt lon a doublé en passant de 50 000 à 100 000 m² (dont 80 000 couverts), le nombre d’exposants aussi est passé de 400 dont 50 étrangt gers de 14 pays à 1060 dont 205 rept présentants de 51 pays. Organisé sur une durée de 5 jours (contre 8 pour la première édition) il a accueilli un nombre de visiteurs qui a été multt

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tiplié par plus de 5 fois puisque les 150 000 qui avaient fait le déplacemt ment lors de la première édition sont loin du record de 800 000 professionnt nels et grand public de cette édition. C’est ce que confirme M Jaouad Chami, commissaire du Salon, qui a affirmé que le «le SIAM affiche des chiffres éloquents et une croissance soutenue sur tous les registres, puisqt que depuis la première édition, le

Salon connaît un taux de croissance entre 10 et 13% chaque année, sur plusieurs plans». Les objectifs que le Siam s’était fixé initialement sont aujourd’hui largemt ment atteints puisqu’il est devenu le lieu incontournable de rencontres, de partenariats et accords de coopt pération visant le renforcement des contacts avec les pays européens, asiatiques, américains et de l’Afrique


subsaharienne. Il contribue ainsi au développement, à la modernisation, la mise à niveau de l’agriculture mart rocaine et à la mise en valeur de ses potentialités, en améliorant sa compt pétitivité, sa productivité, ses rendemt ments et les revenus des principaux concernés, les agriculteurs. Alors que la première édition était constituée de 6 pôles, aujourd’hui le salon s’articule, à l’instar des précédt dentes éditions, autour de neuf pôles thématiques, à savoir “Régions”, “Instt titutionnels et sponsors”, “Internationt nal”,“Produits”,“Agro-fournitures”,“Mact chinisme”,“Nature et Environnement”, “Produits du terroir” et “Elevage”.

Accords de partenariat, journées, conférences et remise de prix Pendant les cinq jours de la 8ème éditt tion du Salon International de l’Agrict culture à Meknès a été mis en place un programme riche en événements variés. Tels la signature d’accords, conventions, memoranda, … avec des pays comme la Belgique, pays à l’honneur, le Portugal, l’Allemagne, … ou avec des organisations internt nationales (FAO) par le ministère de l’agriculture. En outre, des accords

ont été signés entre des organismes étrangers et le CAM, l’ONSSA ainsi que entre régions marocaines et françaises. Ces accords portent sur le développt pement de la coopération, l’agricultt ture solidaire, créatrice d’emplois, la protection des produits alimentaires, l’innovation et la promotion de l’invt vestissement. Certains portaient aussi sur la valorisation des PAM, la gestion durable des ressources naturt relles, l’adaptation aux changements climatiques et les impératifs d’amélt lioration du niveau de vie des popult lations les plus vulnérables, la formatt tion continue et le transfert de technt niques en faveur des agriculteurs, le développement des capacités des coopératives marocaines, etc. Par ailleurs, des journées pays ont été organisées pour mettre en avant les potentialités d’échange avec le Maroc. Il s’agit de la Belgique, pays à l’honneur, de la Roumanie, du Gabt bon, FAO, etc. Parallèlement au déroulement du salon, une série de conférences, de tables rondes scientifiques et de rencontres d’information et de senst sibilisation ont été animées par des experts et des professionnels nationt naux et internationaux.

«Et c’est fidèle à l’accompagnement de cette stratégie que le thème retenu cette année pour cette 8ème édition est ‘‘le commerce agricole’’, avec au progn gramme, de nombreuses conférences, un riche programme scientifique, des signatures de convention, des concours de races, et une remise de trophées qui viendra clôturer cet évènement à portée nationale et internationale», a expliqué Jaouad Chami, commissaire du Salon. Ces conférences ont porté sur des sujets comme l’organisation et la modernisation des filières, La commt mercialisation des produits agricoles (circuits de vente et distribution), la sécurité alimentaire en méditerrant née, les marchés agricoles face à la volatilité des prix ainsi que d’autres tels les énergies renouvelables, la traçt çabilité, etc. Toutes ces activités ont été couronnt nées par la remise de trophées, de certificats ISO 22000, de prix et déct corations récompensant les agricultt teurs lors des concours d’élevage ainsi que la remise du Grand Prix Hassan II pour l’invention et la rect cherche dans le domaine agricole – Edition 2013.

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Pôle international

La Belgique,

Ce pôle n’a cessé depuis la première édition de susciter l’intérêt internationt nal avec une présence de plus en plus marquée de pays et entreprises étrangt gères. Ainsi en 8 ans la participation étrangère a été multipliée par 4 ce qui reflète les ambitions marocaines à l’intt ternational dans la voie de l’ouverture et du renforcement des partenariats et relations commerciales avec les Etats, les entreprises et organisations intervt venant dans le secteur de l’agriculture à l’échelle mondiale.

Pays à l’honneur cette année, la Belgiqt que succède au Canada (2012), l’Allemt magne (2011), La France (2010). Pour la Belgique, venue en force au Siam 2013, le Maroc est l’un des premiers partent naires de la ‘‘Coopération Belge’’ qui a contribué pendant une cinquantaine d’année au développement de l’agrict culture du royaume par le financement de projets dans les secteurs de l’eau pott table, de l’assainissement, le développt pement rural, du post récolte (transformt mation et commercialisation du safran et du palmier dattier au SMD), culture de l’amandier dans l’oriental, ... Le programme de la coopération pour la période 2010-2013 réserve une envt veloppe de 80 millions d’euros, soit le double de l’enveloppe allouée au progt gramme précédant. 84% de ce budget, soit 67 millions d’euros, est réservé aux projets agricoles et hydrauliques, selon l’ABD (Agence belge du développemt ment). En plus, au début de ce mois, le Maroc et la Belgique ont conclu deux conventions portant sur un don du gouvernement belge de 191 millions de dirhams (17,5 millions d’euros), destt tiné au financement de deux projets dans la région Souss-Massa-Draâ. Cette année, la Belgique a participé avec 3 pôles :

Ainsi, comme pour les éditions préct cédentes, de nombreuses entreprist ses sont venues spécialement des 5 continents et/ou de leurs représentt tants locaux. Désormais régulièrement présents en force au Siam, arrivent en tête de peloton les pays de l’UE avec la Belgique, pays à l’honneur, la France, l’Allemagne, l’Italie et Portugal. Etaient aussi présents les pays d’Europe de l’Est comme la Russie, Biélorussie, Hongt grie, Pologne, Serbie Tchéquie et pour la première fois la Roumanie. Les pays arabes étaient peu représentés avec la Tunisie et des entreprises de Palestine et d’Arabie saoudite. L’Algérie qui était présente lors des deux éditions préct cédente n’a pas fait le déplacement. L’Amérique était présente avec des espaces du canada, des USA, Argentine et Brésil. Sans oublier la Turquie, l’Austt tralie et la présence asiatique (Chine, Inde, Viet Nam, Indonésie, Thaïlande) et des 13pays d’Afrique subsahariennt ne (Sénégal, Bénin, Gabon, Togo, Côte d’ivoire, …). A signaler que plusieurs stands de certt tains de ces pays étaient installés dans d’autres pôles (élevage, machinisme, …).

Pays à l’honneur

- Coopération au développement avec la présence de l’Agence Belge de dévt veloppement et qui fournit des dons afin de développer l’agriculture locale. Il faut savoir que le programme de coopt pération belge pour 2010-2013 s’élève à 80 millions d’euros (889,85 MDH) dont 33,5 millions euros (372,12 MDH) sont réservés au secteur agricole. - Pôle fédéral avec des institutions fédt dérales comme l’Agence fédérale de la sécurité de la chaîne alimentaire qui vient de signer un accord-cadre avec

l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) . - Représentation commerciale belge avec une vingtaine de sociétés, soit cinq fois plus que lors de l’édition préct cédente sur plus d’espace. La Belgique, qui ne dispose pas de produits agricoles à exporter vise plutt tôt les produits de haute technologie qui peuvent être vulgarisés au Maroc comme les semences de bovins pour améliorer les races locales par insémint nation artificielle, les technologies haut de gamme pour les cultures sous serre, etc.

Roumanie 1ère participation Pour sa première participation au SIAM, une délégation Roumaine avec 12 soct ciétés, a fait le déplacement à Meknès avec pour objectif de se faire connaître sur le marché marocain. La Roumanie peut offrir au Maroc des produits agro-alimentaires Bio mais également tout ce qui concerne le rayon de la biscuiterie, pâtisserie industrielle, des machines agricoles et des équipemt ments comme les moteurs électriques, de la viande Halal, etc. Les responsables roumains ont fait part de l’ambition de leur pays de faire du Maroc un hub stratégique (tête de pont) pour le développement des entt treprises roumaines en Afrique La France pour sa part a renforcé enct core plus sa participation diversifiée au Siam 2013 avec une surface de 900 m2 et près de 60 entreprises (+ 20%) avec pour objectif de promouvoir les investissements français au Maroc, entre autres dans le domaine de la transformation des produits agrict coles. Ces entreprises interviennent dans tous les secteurs agricoles, nott tamment l’agroalimentaire, la génétiqt que (animaux vivants), l’arboriculture fruitière, les biotechnologies, l’agroindustrie, l’élevage, la filière laitière, le machinisme agricole, les oléagineux et les céréales.

La présence allemande au sein du pavillon international est de plus en plus importante, tant en termes de surface occupée 430m² (320 m² en 2012) que de nombre d’entreprises présentes 20 exposants (15 en 2012). Sous la tutelle du Ministère Fédéral de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Protection des Consommateurs et sous le label «Made in Germany», la participation allemande était, comme d’habitude, très bien organt 42

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nisée autour d’un stand d’exposition groupé où les entreprises allemandt des des secteurs du matériel agricolt le, de l’élevage, de la protection des cultures, des semences, de l’irrigatt tion, du conseil, etc, on eu l’occasion de valoriser leur savoir-faire auprès des professionnels marocains et prést senter leurs dernières innovations au service de l’agriculture.

Pôle machinisme : Toujours aussi attractif

Il rassemble les importateurs, fabrict cants et distributeurs de matériel agricole, nationaux et étrangers avec des stands animés et une ambt biance riche en décibels. Non seult lement tous les fournisseurs de mact chines se doivent d’être présents au Siam mais ils doivent apporter des promotions à même de convaincre les agriculteurs qui attendent, pour la plupart, cette occasion pour sautt ter le pas. «Le pôle du machinisme agricole continue, selon la tradition, de faire le record des chiffres d’affaires», confirme M. Jaouad Chami, commt missaire du salon. Décrit par M Imad Zouheir (DG Soct copim) habitué du Siam, comme une bonne occasion de rencontre entre vendeurs et agriculteurs dést sirant s’équiper en matériel, le salt lon permet la réalisation de 30% environ des ventes annuelles sous forme de prise de commandes. Cette année on a remarqué une baisse de 30% des ventes de tractt teurs au cours du 1er trimestre 2013 en comparaison avec la même date un an plus tôt d’où, entre autres raist sons, l’importance des promotions spéciales Siam destinées à donner un coup de fouet à ce secteur qui en a grandement besoin. ‘’La nouveauté de cette édition, souln ligne M Zouheir, est le financement des agriculteurs qui a donné un coup de pouce à la filière. En effet, suite à l’accord entre le Cam et l’Amima des conseillers financiers du crédit agricn cole sont présents sur les stands des sociétés afin de traiter les demandes de crédits à la mécanisation’’. Le matériel chinois pour sa part, prend une place de plus en plus grande dans le paysage agricole. ‘‘Contrairement aux idées reçues,

nous offrons un matériel de qualité, explique M. Adlouni Mohamed (dirt recteur commercial de Foton) et la preuve est que toutes les grandes marques sous traitent une partie de leur fabrication en Chine. Pour leur part, les agriculteurs ne sont plus aussi hésitants qu’ils l’étaient au débn but. Ils ont vu le matériel fonctionnn nant sur le terrain, ce qui a renforcé leur confiance’’. Par des actions de promotion (abattement sur les prix), facilité de paiement, amélioration des servict ces, tombolas, etc. la société cible la participation à la mécanisation des petits agriculteurs, à faible pouvoir d’achat, qui autrement, n’auraient jamais pu accéder à ce type de moyens de production. En effet non seulement les prix des tracteurs sont largement inférieurs (-30% par rapport à la concurrence) mais les services sont en constante amélioration, le réseau de distribt bution étoffé (26 points de vente avec magasins, stocks de pièces de rechange) assurant le service après vente par des revendeurs professt sionnels (ingénieurs, …) satisfaist sant à des obligations strictes dont l’exclusivité.

Caravane OCP :

et télédétection) est multiple : - Sensibiliser les agriculteurs à l’importance des analyses, avec démonstration, interprétation des résultats, recommandations et mise à leur disposition de plans de fumure adaptés aux différentt tes cultures. - Les visiteurs assistent aussi à une démonstration de la carte de fertilité des sols (www.fertimt map.ma) réalisée dans le cadre du SIG qui permet d’avoir des conseils de fertilisation en sélectt tionnant avec précision la localité de l’agriculteur (selon la culture, le rendement espéré, …). Le site web permet également d’obtent nir des recommandations et un plan de fumure personnalisés en saisissant, si elles sont dispont nibles, les données des analyses effectuées sur l’exploitation de l’agriculteur. - La caravane en profite pour distribuer un guide avec fiches techniques en arabe, représentt tant un support technique d’appt pui à l’agriculteur, - Fournir des réponses aux questt tions des agriculteurs, etc.

nouveau centre d’intérêt attirant les agriculteurs Installée dans le pôle machint nisme vu l’impact de ce pôle, il s’agit d’une initiative novatrice dont l’agriculture marocaine avait grandement besoin. Pour la première fois au Siam, c’est un laboratoire ambulant équipé pour effectuer les analyses du sol et autres pour permettre aux agriculteurs de bien assimiler les notions de base de la fertilisation de leurs cultures. Participent à ce colossal travail de fourmi l’ENAM, l’IAV Rabat, l’Inra Rabat et Settat en plus de la fondation OCP. L’objectif de la présence au salon, explique M Rachid Bouabid Proft fesseur à l’ENAM (chargé de gestt tion et conservation des sols, SIG Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Pôle élevage : en constante amélioration

Comme à chaque édition, le pôle élevage est le plus visité aussi bien par les professionnels que le grand public, il enregistre des records d’affluence et constitue le premier espace par lequel commence la vist site des agriculteurs venus des difft férentes régions du pays. La raison est qu’il expose un échantillon des meilleurs animaux (2.000 cette annt née) provenant des élevages maroct cains et étrangers les plus performt mants. On peut y voir des taureaux géniteurs, des vaches laitières pouvt vant produire jusqu’à 10.000 litres de lait par an, des veaux de plus de 1.600 kg, des moutons de plus de 300 kg ainsi que la vache qui a donné naissance à 5 taurillons, tous sélectionnés lors d’épreuves prélimt minaires. En plus des associations d’élevt veurs, sont également présentes les sociétés spécialisées dans la fabrication et la commercialisation des fournitures et du matériel utilt lisés dans cette activité, ainsi que d’autres spécialisées dans l’alimentt tation animale, les médicaments et activités vétérinaires. En outre, cette édition a enregistré une meilleure organisation et une nette amélioration essentiellement dans le confort et le repos des animt maux. Ainsi, l’orientation des chapitt teaux, l’installation de grillage à leur base ont amélioré l’aération, réduit la chaleur et la condensation. De même la conception du ring où se déroulent les compétitions, sa dispt position et son emplacement ont été améliorés. M Mohamed Kharoussi (ANEB) indt

dique que cette constante amélt lioration concerne aussi la qualité des animaux exposés. Ceci reflète la plus grande maitrise par les éleveurs de la conduite des difft férentes étapes du processus de production (viande, lait, …). Dans le même ordre d’idées, la compétt tition entre éleveurs pour présentt ter les meilleurs spécimens de leur ferme et leur fierté en exhibant les prix obtenus jouent un rôle stimult lateur. Pour les professionnels visitant le pôle élevage (agriculteurs, élevt veurs, laboratoires pharmaceutiqt ques, fournisseurs de tout matériel d’élevage, provendiers d’aliments de bétail, etc.) c’étai l’occasion de contacts, d’échanges d’expérience, de transactions d’animaux entre éleveurs. Des contacts avec des délégations étrangères aussi n’ont pas manqué à l’instar du pays à l’honneur, la Belgique (convention avec l’Association Wallone d’Elevt veurs), l’Autriche, l’Allemagne en plus des partenaires classiques, la France et l’Espagne. ‘‘Tous ces contacts, améliorations et échanges tirent le secteur vers le haut d’autant que le PMV commencn ce à donner ses fruits dans la filière animale, puisque les meilleures bêtn tes présentées proviennent d’unités d’élevages ayant bénéficié des aides et subventions publiques’’ conclue M Kharroussi. Pour sa part, M El Khouli Mustapha, agriculteur-éleveur et membre de l’ANPVR (Association Nationale des Producteurs de Viandes Rouges) souligne que les visiteurs veulent toucher les bêtes et prendre des

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photos (flash) en provoquant parft fois des mouvements de panique. Ils ne se contentent plus de voir, ils sont devenus plus connaisseurs, veulent tout savoir et posent des questions pertinentes sur les métt thodes utilisées pour l’alimentation et l’engraissement, ce qui aura sans aucun doute pour effet de tirer vers le haut le niveau de l’élevage au Maroc. En plus des élevages bovins laitier de viande, des ovins et caprins la cuniculture (lapins), l’apiculture (abeilles) étaient présentes ainsi que les élevages de dromadaires, chevaux, pigeons, etc. faisant de ce pôle un important espace pédagogt gique pour les enfants de tous âges. Sans oublier les concours pour primt mer les bêtes les plus performantt tes de différentes catégories et qui constituent un pôle d’attraction pour tous les visiteurs.

Pôle ‘’produits’’ et ‘‘agrofournitures’’ Le Pôle Produits réunit les PME, grands groupes et entreprises agrict coles ou agroalimentaires du royaumt me, proposant toute la diversité des produits frais tels que les fruits, légumt mes, produits laitiers et condiments, jusqu’aux produits transformés. On y trouve aussi des établissements dont l’activité est liée à l’agriculture, ayant pris conscience de l’intérêt du salon, sont venues pour soigner leur imagt ge et communiquer à travers leurs stands. A signaler que, chaque année, les participants à ce pôle font des efft forts particuliers pour donner à leurs espaces d’exposition d’une grande


originalité et qualité esthétique. Dans le pôle ‘‘agrofournitures’’ les fournisseurs proposent aux visiteurs venus à la découverte des nouveautt tés et technologies récentes, des prodt duits, semences, plants, outillages, intt trants nécessaires aux agriculteurs et industriels. On y trouve aussi les pett tits équipements, matériaux, serres et structures nécessaires en production végétale. La filière irrigation y est fortt tement représentée ainsi que tout le nécessaire pour le conditionnement et services divers aux exploitations agricoles. Les banques aussi sont de la partt tie pour soutenir le plan Maroc vert puisqu’elles se sont lancées aussi dans le financement de l’agriculture et l’agro-industrie avec des formules appropriées. ‘‘Ce pôle, qui concerne les engrais, les fertilisants et les systèmes d’irrigation, paraît porteur de grandes promesses. On me confirme que beaucoup de contacts ont été pris et que ce pôle se porte bien, en raison de la bonne campn pagne agricole qui s’annonce», a déct claré M Chami.

Energies renouvelables : Le pompage solaire sur les rails ‘’Il y a quelques années, explique M A. Sedki (DG Ae Photonics), le pompage solaire était limité par les faibles capn pacités de débit et par les prix élevés. Depuis trois ans, la société a adopté une nouvelle technologie (allemande) qui permet de dépasser ces handicaps. Aujourd’hui on peut aller jusqu’à plus de 300 m de profondeur et à des débits dépassant 200 m3/h, ce qui a permis à l’entreprise de peser autour de 50% du marché marocain avec plus de 500 systèmes de pompage installés en deux ans’’. Sur le plan des prix, les nouvelles dispt positions signées au cours du Siam 2013 assurent des subventions de 15.000dh/ha plafonnées à 75.000 dh (5 hectares) pour les installations intt tégrées, économes en eau (pompage + goutte à goutte), ce qui augure d’un avenir prometteur. M Sedki sigt gnale que Les agriculteurs marocains sont bien informés et ont été encore plus attirés après la signature de la convention. Le Maroc, avec ses conditions d’enst soleillement, s’est lancé dans une polt litique de production et de transport

vers l’Europe d’énergie d’origine solaire, ce qui impactera nécessairt rement le développement du pompt page solaire. Le PMV a inscrit parmi

Almojamii : Delassus se lance dans la géoloccalisation et le web Mapping de la production agrumicole. C’est un projet ambitieux lancé il y a bientôt un an par le groupe Delassus. Présenté à SM le Roi Mohamed 6 lors du SIAM, ce projet consiste à la mise en place, par une équipe marocaine, d’une solution de géolocalisation et Web Mapping des données des fermt mes relevant de l’agrégation. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision avec une représentation géographique

ses priorités l’électrification rurale et le pompage solaire et en 2050 le Mart roc sera parmi les grands pays dans ce domaine. des données techniques (apport en eau, engrais, insecticides, rendement). Le système permettra de répondre à la fois aux besoins du ministère de l’agriculture concernant la géoloct calisation et ceux des décideurs du groupe pour le suivi de la production des fermes agrégées avec des possibt bilités de visualisation et de compart raison pertinentes et intelligentes des données. A noter que le projet est réalisé par un groupement de jeunes sociétés marocaines à savoir Agridata Consulting, Terra Modus et Omni Network.

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Produits de terroir

Depuis plusieurs années les produits du terroir prennent de plus en plus d’importance dans le paysage natt tional. En effet, en plus des actions menées auprès des coopératives et groupements de producteurs, ces produits traditionnels bénéficient d’une présence accrue dans les mant

nifestations régionales, nationales et internationales. Ainsi un pôle leur est spécialement dédié au Siam depuis sa 4ème édition (2009) et leur présenct ce est incontournable dans les salons régionaux et expositions vente. Le pôle “Produits de terroir” n’a cessé de gagner en représentativité, diverst sité et attractivité pour les visiteurs avides de découvertes, avec pour objectif de promouvoir et valoriser les produits agricoles artisanaux et du terroir. Une large gamme de prodt duits, proposés cette année par des coopératives essentiellement fémint nines, comme les huiles essentielles, et herbes séchées de plantes médicint nales et aromatiques, l’huile d’argan alimentaire et cosmétique (dont bio) et produits dérivés (savon, amlou, …) et l’huile d’olive. On y trouve aussi différentes variétés de dattes, d’épict ces, du safran, des produits du rosier, du miel à partir de toutes plantes, des câpres dont le Maroc est le premt mier exportateur mondial (80% de la production mondiale), ainsi que des produits dérivés du figuier de barbt barie comme la confiture de fruits, huile des graines, filets de raquettes conservés au vinaigre, etc. Pour ces coopératives, annuellement «le Siam permet d’assurer 80% du chiffre d’afft faires», affirment les organisateurs du Salon. Pour illustrer l’affluence, M Jawad Chami, commissaire du salon a sigt gnalé que ‘‘parmi les 180 associations et coopératives présentes dans cette édition, beaucoup ont déjà épuisé au bout de trois jours les stocks qu’elles devaient épuiser jusqu’au dernier jour».

Maroc saharien, nouvelle forme d’organisation pour la production et la commerccialisation Créé il y a deux ans avec l’appui de l’APS (Agence des Provinces du Sud), le Groupement des Coopératives du Maroc saharien participe pour la première fois au Siam. Le groupemt ment, explique Sidi Brahim El Joumt mani (DG), est constitué de plus de 50 coopératives des provinces du Sud (Guelmim, Assa, Tata, Laayoun, Dakhla, Boujdour, …) et son siège est basé à Tan Tan. L’activité a commencé d’abord par le développement de la production. S’est posé alors le problème de commt 46

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mercialisation qui s’est concrétisé par la création d’une SARL de commerce solidaire dont le capital est détenu par les coopératives membres du groupement. Le groupement Maroc Saharien commercialise deux marqt ques : - Nedwiya : regroupant tous les prodt duits alimentaires du groupement labélisés avec IGP. Certains de ces produits sont bio dans l’optique d’arriver au tout biologique. Parmi ces produits : différents couscous, huiles d’olive et d’argan, miel, amlou, dattes (Bouyattou et Jihel), produits laitiers … - Alaya : produits cosmétiques

OCE-Maroc Taswiq : moderniser la commercialisation ‘‘Les produits du terroir représentent l’or vert du Maroc, dans le sens où des capacités de production considérabn bles existent déjà dans les 16 régions du royaume et n’ont pas besoin d’être créées. Il suffit alors de valoriser ce savn voir faire ancestral et de lui donner, ainsi qu’aux 14-15 millions de marocn cains actifs dans ce secteur, espoir et visibilité’’ indique M. Najib Mikou, DG de Maroc Taswiq. Des investigations sous forme d’étudt des régionales, ont permis d’inventort rier environ 200 produits de terroir capitalisés dans un catalogue nationt nal «produits du terroir du Maroc», illustrant les informations saillantes sur la typicité, les terroirs de productt tion, les usages …., édité en 2011. Ainsi, il fallait assurer le financement des producteurs, coopératives, organt niser la commercialisation comme facteur handicapant l’évolution de leurs structures et regrouper une offre très atomisée et peu valorisée. D’où la création de 4.000 coopért ratives en 5 ans (2007 et 2011), soit autant que depuis l’indépendance jusqu’en 2007, càd en 50 ans. Ces coopératives ont bénéficié de nombt breux acquis, assurés par Maroc Taswiq à l’exemple la certification internationale des produits, la mutt tualisation des achats d’emballages et accessoires de conditionnement, la collecte des produits à partir des lieux de production, ainsi que la logt gistique et la commercialisation tant au Maroc qu’à l’étranger. En outre la mise en place de magasins, de paiement sécurisé et de sites e-commt merce dédiés aux produits de l’écont


nomie solidaire et sociale, pour le Maroc (www.bladlkhir.com et www. solideal.com) et pour l’international (www.autenthicmaroc.com et www. cosmethicmaroc.com) sous la marqt que ‘‘AMURINOU’’ signifiant mon pays en amazigh. A signaler que, les circuits d’intermt médiaires étant bannis, les deux gagnants sont le producteur et le consommateur avec des prix équitabt bles pour le premier et justes pour le second.

Pôles ‘‘Régions’’, ‘‘institutionnels et sponsors’’

Premier des 9 pôles à accueillir le vist siteur, le pôle ‘‘Régions’’ regroupe les seize régions du Royaume, chacune présentant les activités relatives à l’agriculture de sa zone géographiqt que (potentialités, produits du terroir, particularités agricoles et atouts tourt ristiques, économiques et politique agricole). Ces expositions sont une véritable vitrine de chaque région permettant de valoriser la diversité de ses productions (filières de prodt duction, élevage, etc.) et ont connu un grand succès auprès des visiteurs par les produits exposés, les animatt tions folkloriques,... Le Pôle Institutionnels et sponsors est dédié aux institutions publiques et privées qui s’impliquent dans l’agrict culture du royaume et soutiennent le SIAM. Les premiers sont, en plus du MAPM, le CAM, l’OCP, la MAMDA, … alors que les seconds rassemblent les différentes agences (ADA, APP, …), les établissements d’enseignemt ment et de recherche…

Pôle environnement

Le pôle “Nature et Environnement” correspond aux loisirs plein air, tellt les que la pêche et la chasse, au jardt dinage, aux espaces verts, aux forêts mais aussi à l’éco-habitat et aux actt tivités environnementales. Ce pôle représente également un cadre de réflexion sur les problématiques envt vironnementales de l’heure ayant trait notamment aux énergies renouvt velables et au développement durabt ble. Sans oublier le rôle pédagogique

qu’il joue auprès de tous les visiteurs et essentiellement les enfants, dans leur initiation à la protection de l’envt vironnement.

On ne peut mieux résumer l’impresst sion générale qu’un agriculteur, vist sitant le salon pour la première fois, avec un groupe de ses confrères et venant de très loin, et qui exprimait son admiration en disant que «la vist site du salon montre combien nous sommes en retard dans nos méthodt des de production».

rales) qui visite pour la première fois le Siam, estime que le salon est bien réussi sur tous les plans, suite à une bonne organisation. De même, son attention a été attirée par le grand nombre de visiteurs de tous pays, la diversité de produits et par toutes les nouveautés apportées aux visitt teurs professionnels et qui atteindt dront certainement la Mauritanie. En tant qu’éleveur, il a été impressionné par des animaux qu’il n’a jamais vus en 60 ans d’âge. « Le Siam est d’un grand apport pour le Maghreb arabe et pour les investisseurs par le climat qu’il génère » a-t-il souligné.

Tunisie

Echos du salon

Témoignages de visiteurs :

M. Benguirat Sabri (DG pépinière arbt boricole Mabrouka, produisant 8 M plants en Tunisie, 1 M plants en Algt gérie et 500.000 plants en Lybie) est déjà venu au Maroc (Sifel-Agadir), mais visite le Siam pour la première fois. Il a l’impression d’un ‘‘salon très ciblé, technique et pragmatique’’. Il a pu rencontrer des exposants qu’il connaît déjà à l’occasion d’autres salons internationaux. Sa visite lui a aussi permis d’établir de nouveaux contacts avec les professionnels de la filière fruitière et de se faire une idée précise des attentes des producteurs en termes de production de plants arboricoles. Ces exigences portent essentiellement, en plus du rendemt ment, sur la période de production hors saison (production précoce ou tardive), le calibre, le goût, la présentt tation et la coloration (pêches), etc. Après les nombreuses visites du dirt recteur technique et le responsable du laboratoire in vitro aux éditions précédentes, M. Benguira est venu cette année pour engager les démarct ches nécessaires pour revenir lors de la 9ème édition en tant qu’exposant.

L’ensemble des habitants de Meknès sont plus ou moins touchés par les activités du salon et par les revenus supplémentaires que ça rapporte à la plupart des familles. Ainsi les agents de sécurité, les ouvriers dans différt rents secteurs, les hôtesses d’accueil, les restaurateurs, … accueillent avec bienveillance la survenue de cette manne annuelle. De même les commt merces de la ville, même ceux qui n’ont aucun rapport avec le déroult lement du salon, sont positivement impactés. Pour leur part, les chauffeurs de taxis, à l’instar de tous les usagers de la route, sont conscients de la gêne que leur occasionne cette semaine d’intense activité que connaît la capt pitale ismaélienne. Cependant ils ne s’en plaignent pas car ça leur fait des clients supplémentaires et une rotatt tion plus chargée de leurs tournées.

Mauritanie M. An Essalem Ould Ahmed El Haj, SG du GNASP (Groupement National des Associations Agro-Sylvo-Pastort Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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La pomme en Europe Les variétés font leurs gammes La création variétale, très active depuis 30 ans, reste toujours particulièrement soutenue avec l’activité d’une cinquantaine de programmes d’hybridation à travers le monde. L’avancée réalisée, en matière de stratégie commerciale et de communication performante avec les variétés mises en marché de façon concertée, a permis de dynamiser ce secteur pour arriver aujourd’hui à une offfre parfois jugée pléthorique. L’attente suscitée par les nouvelles variétés est cependant toujours d’actualité.

L 48

e choix variétal reste

ce choix initial. D’abord pour le

éclaircir, sensibilité aux bio-

lourd de conséquenct

chiffre d’affaires potentiel lié au

agresseurs, rusticité vis-à-vis

ces pour le productt

rendement et au prix par kilo

du climat, etc.) et enfin pour

teur. Le dynamisme

attendu, ensuite pour l’ensembt

toute l’organisation de la main-

de son exploitation

ble de l’itinéraire technique à

d’oeuvre selon l’étendue du

et sa rentabilité dépendent de

mettre en place (facilité pour

calendrier de production. La vart

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Pommier riété, de par ses caractéristiques intrinsèques, sera également un élément déterminant lors de choix stratégiques d’exploitatt tion, comme la production en agriculture biologique.

Variétés majeures en mutation Les variétés dites «classiques majeures» se maintiennent dans

la course de l’innovation grâce à leur mutation. Les principales variétés de pommes produites en France doivent le maintien de leur part de marché à l’arrt rivée régulière de mutations corrigeant quelques défauts initiaux ou devenus gênants suite au changement des attentt tes du marché. Les caractéristiqt ques techniques de ces grands groupes de variétés étant bien connues, seules les avancées en matière de disponibilités variétt tales sont proposées ici.

Golden Delicious et ses faces rosées Après une baisse au cours des années 2000, la production française de Golden Delicious s’est stabilisée autour d’un tiers du total des pommes. Le potentt tiel agronomique de la variété originelle a été régulièrement renforcé par l’arrivée d’évolutt tions naturelles qui ont porté sur le niveau d’expression de la rugosité et sur la présence de faces rosées. L’amélioration de ces critères a contribué au maintien d’une large aire de distribution de cette variété. Ce groupe variétal représente environ 24 % de la production européenne (EU 27 – Prognosft fruit 2012) et 18 % de celle des principaux pays producteurs de pomme (Wapa 2010, Chine exct clue). Dans les zones où le clone standard présente un niveau de rugosité rédhibitoire avec les exigences de commercialisatt tion, de nouvelles variétés permt mettent l’obtention d’un épidt derme conforme aux exigences de la normalisation. 50

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Gala prend de l’intensité de couleur Le groupe Gala s’est progressivement dévelt loppé depuis les années 1980 pour atteindre la deuxième place de la production française et européenne, ainsi qu’une position indiscutable sur la scène internationale: environ 14 % chez les principaux pays producteurs de pomme mondiaux (Wapa 2010, Chine exclue) et

L’innovation par la chair rouge On dynamise un marct ché par l’innovation et les fruits n’échappent pas à cette règle. Les variétés de pommes à chair rouge s’inscrivt vent dans une logique de recherche d’innovt vation dans laquelle de nombreux éditeurs se sont engouffrés. Et sur le sujet, le projet international d’Ifored, qui ambitionne de lancer une gamme de ce type de nouvelles variétés, sera certainemt ment observé de près par les professionnels. Ces variétés à chair rouge créées par des techniques d’hybridatt tion classiques sont

bien la nouveauté du moment qui montre que la pomme peut encore surprendre. Même s’il s’agit d’une piste innovante intért ressante, il reste beauct coup de réponses à trouver (production, qualité et conservatt tion) avant de passer à l’introduction massive en vergers commerct ciaux. Mais c’est en amenant de la nouvt veauté que l’on capte le consommateur afin de renouveler son intt térêt pour le produit. Et dixit de nombreux spécialistes, il ne faut pas croire que la coult leur de la chair soit un facteur suffisamment différenciant. Il faudt dra que ces variétés à chair rougt ge soient meilleures que les meilleures du segmt ment existt tant.

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Pommier Fuji ne s’en lave pas les stries

une part de presque 10 % de la production européenne (EU 27 –Prognosfruit 2012). La présentt tation des fruits de ce groupe a considérablement évolué au fil des décennies avec l’arrivée progressive de mutations toujt jours plus colorées en surface et en intensité.

Le groupe Fuji représente 4 % de la production française de pomme. Bien qu’en constante évolution, sa part européenne n’est que de 2 % (EU 27 – Progt gnosfruit 2012), pour une part de 7 % dans les principaux pays producteurs de pommes (Chine exclue). Les observations réalist sées montrent que les différenct ces de premier choix constatées se font essentiellement sur la surface de coloration. Ce groupt pe variétal n’est pas adapté en zone méridionale de plaine. Son aire de culture nécessite des latt titudes ou des altitudes élevées pour tirer pleinement partie des potentialités offertes par ce groupe variétal. Pour Fuji, les clones lavés offrent une présentt tation supérieure, notamment dans les sites et/ou les années peu favorables à la coloration.

Quelques mutants dans les rouges américaines Depuis leur découverte, les Delict cious rouges se sont largement

disséminées au point d’être restées longtemps le premier groupe variétal produit dans le monde (environ 17 %, Chine exclue, Wapa 2010). Leur place est maintenant contestée par Golden Delicious. Ce groupe représente 3 % de la productt tion française et 6 % de la prodt duction européenne. De très nombreux mutants d’un rouge de plus en plus intense se sont succédé. Bien que plusieurs dizt zaines de variétés soient répertt toriées dans l’inventaire des vergt gers, ce groupe variétal voit ses plantations recentrées autour de quelques mutants. Les types spurs ont une conduite moins aisée et nécessitent l’utilisation de porte-greffe plus vigoureux que les variétés standards.

Pas d’érosion de productt tion pour Granny Smith Ses consommateurs lui restant fidèles, cette variété de base ne connaît pas d’érosion tant au niveau de la production françt çaise (10 %) qu’européenne (3 % - EU27 – Prognosfruit 2012). Venue d’Australie, elle représt sente 6 % des surfaces mondialt les (Chine exclue). Source : revue Réussir Fruits et Légumes

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Arboriculture

Le carpocapse Mise au point sur le cycle de l’insecte Prof. Hmimina M’hamed, IAV Hassan II - Rabat Le développement des insectes et leurs déprédations sont sous la dépendance des conditions du milieu. Au-dessous d’un certain seuil de température, variable avec les espèces, ils deviennent inactifs. Ils reprennent leur activité quand ce seuil est franchi et leur dynamisme passe par un maximum, puis s’arrête quand le seuil supérieur est dépassé. Outre le facteur thermique, de très nombreux autres éléments environnnementaux conditionnent leur vie. Il en est ainsi du photopériodisme, c’est-à-dire l’ensemble des phénomènes liés à la succession du jour et de la nuit qui affecte leur développement et joue un rôle considérable dans leur cycle à travers une manifestattion remarquable : la diapause.

C

’est notamment le cas de certains gros ravageurs des rosacées : les Acariens rouges et jaunes et le Carpt pocapse qui nécessitent d’ores et déjà dans les conditions actuelles d’importantes mesures de lutte. Pour le cas précis du Carpocapse, insecte doté d’une diapause larvaire, induite par la combinaison photopért riode – température - alimentation, cet état, l’adaptant aux conditions hivt vernales, peut présenter d’importants dérèglements annuels lors de son indt duction et de sa rupture. Faut-il que nous en parlions ? Certainement, car, en d’autres termes, les changements climatiques aidant, cela signifie que le ravageur peut se reproduire mieux et plus longtemps. En conséquence, la lutte commencera plus tôt en saison et se poursuivra tardivement. Selon certt tains faits paraissant certains, c’est malht

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heureusement la tendance naissante. Les prémisses de cette évolution sont déjà perceptibles dans les populations du ravageur à Azrou où un suivi dépasst sant en durée une décennie est assidt dûment mis en pratique. Dans cette région, le cycle du carpocapse peutêtre schématiquement représenté par la figure 1. L’étalement de la première génération s’explique avant tout par les conditions climatiques, principalement les tempért ratures nocturnes, encore peu avantagt geuses au développement de l’insecte, et ensuite par l’échelonnement des émergences des papillons issus des nymphes, elles-mêmes dérivées de larvt ves en diapause dont le processus de développement est particulièrement lent et affecté d’une grande variabilité individuelle. Au risque de se répéter, à l’état de diapause, phénomène induit par des photopériodes inférieures ou

égales à 15 heures d’éclairement allt liées à la maturation des fruits, et dont le déterminisme est d’origine hormont nale sous contrôle du cerveau, les inst sectes ont une physiologie particulière les mettant à l’abri de difficiles conditt tions hivernales et leur permettant de passer sans coup férir la mauvaise saison. La rigueur de la mauvaise saist son n’étant plus ce qu’elle était et offre peu d’hostilité à l’insecte, celui-ci, avec toutes les précautions qui s’imposent, se trouve beaucoup mieux maintenant qu’avant. La deuxième génération, complète, s’étend sur le mois de juillet. La troist sième, toujours partielle, se compose de deux catégories de larves : celles à diapause, c’est-à-dire des chenilles au développement interrompu et qui demeureront dormantes jusqu’au printemps prochain, et celles à dévelt loppement continu, qui fourniront des papillons fondateurs d’une quatrième génération dont la descendance larvt vaire entrera entièrement en dormanct ce vers fin août - début septembre. La proportion de ces deux catégories larvt vaires est empreinte d’instabilité entrett tenue par le climat de l’année. En effet, bien que la longueur du jour soit le factt teur clé de l’induction de la diapause - très rapidement à la latitude d’Azrou (33°43) la durée du jour diminue de 25 minutes entre le 30 juillet (13h 50mn) et le 15 août (13h 25mn)-, la températt ture, facteur peu régulier, lorsqu’elle est élevée, ce qui est généralement le cas en cette période, attént nue la sensibilité des larvt ves à la photopériode d’une part, et par son influence sur la vitesse du développt pement des larves, elle raccourcit leur durée d’exposition à l’action inductrice de la photopériode, d’autre part. De la sorte, en années à étés chauds, une grande partt tie des chenilles termineront leur évolution avant la période critique d’induction de diapause et donnert ront une quatrième génération caust


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Arboriculture tante pour prévoir et quantifier son impt pact sur la production. Plus en détail, les limites des générations annuelles, définies par les captures aux pièges sexuels et résumées dans le tableau 1, renseignent sur l’irrégularité de cette quatrième génération qui colle avec le temps des récoltes, moment où les interventions sont suspendues.

Que nous réserve l’avenir ?

sant ainsi des dégâts tardifs. Pour des raisons inverses, sous un abaissement de longueur du jour accompagnée de températures nocturnes relativement fraiches et d’un régime alimentaire à base de fruits mûrissants, les individus composant la troisième génération, évoluant dans ces conditions fortemt ment inductrices de diapause, manift festeront massivement cet état (plus de 95%) rendant ainsi les possibilités de développement d’une quatrième génération complète faibles ou nullt les. De réelle et perceptible certaines années, la quatrième génération peut être somme toute floue et indifférenct ciée des individus trainards de la troist sième. La connaissance des causes de ce cart ractère, propre au ravageur, est importt

Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Moyenne 56

Fin vol G1 19 juin 16 juin 18 juin 20 juin 24 juin 19 juin 13 juin 14 juin 12 juin 23 juin 12 juin 17 juin

Fin vol G2

Fin vol G3

23 juillet 10 juillet 14 juillet 14 juillet 28 juillet 17 juillet 11 juillet 24 juillet 18 juillet 19 juillet 8 juillet

20 août 11 août 17 août 15 août 19 août 14 août 10 août 25 août 17 août 14 août 10 août 15 août

17 juillet

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Fin vol G4 11 septembre 9 septembre 5 septembre 5 septembre 8 septembre

Conformément à l’une des hypothèses relatives au réchauffement climatique, la température annuelle moyenne devrait augmenter de 1,2 à 3,7 C d’ici 2100. Le lecteur sait que cette tendt dance n’est pas partagée par l’ensembt ble des experts. Il faut bien admettre qu’il n’existe pas de consensus absolu sur les réponses à lui apporter. L’objet dont on parle est d’une redoutable complexité. Comment décrire exactemt ment l’évolution de la température ? Comment distinguer les fluctuations passagères et les tendances à long termt me ? Mais il n’en reste pas moins que, grâce à l’effet de serre, une foule de problèmes écologiques, économiques, et politiques urgents se pose sous nos yeux de façon pointue. Et il est même des situations dans lesquelles les enjt jeux sont tellement importants qu’il faut résolument donner la priorité au mauvais pronostic sur le bon. Si l’on considère la crainte comme objectivement fondée, la discussion devient assurément importante. Ce changement bouleversera la vie de beaucoup de vivants et exposera les productions agricoles à d’importantes perturbations (besoins en froid essentt tiellement) et davantage de pertes par les ravageurs. En protection des culturt res, de nouveaux déprédateurs, favorist sés par les nouvelles conditions, auront la possibilité de coloniser de nouvellt les aires et de s’y répandre. D’autres, dits endémiques, pourront s’accroître et prolonger leur période active rendt dant ainsi leur maîtrise malaisée à un moment où l’utilisation des pesticides est de plus en plus réglementée et contestée et que la lutte chimique est confrontée à l’apparition de souches résistantes aux pesticides. Pour le carpocapse, il est facile de soutent nir que si les modifications climatiques connues depuis quelques années perst sistent ou s’amplifient, les hivers et les printemps doux et les étés chauds entt tretiendront une première génération prématurée, à l’origine d’une seconde elle-même précoce et numériquement importante engendrant une troisième, peu diapausante, elle-même enfin

source d’une quatrième irrémédiablemt ment établie. Nous avons vécu cette nouvelle situation au cours de quatre années : 2007, 2008, 2011 et 2012. Un début de réponse nous est fourni par les données thermiques enregistrées dans le domaine. Elles témoignent de fins de printemps et d’étés excessivt vement chauds à l’origine de dégâts s’éloignant beaucoup des pertes renct contrées habituellement. Cela est tout à fait banal pour une bête qui fonctionnt ne presque à l’énergie solaire ! Pour prévenir cette situation, qui nécesst site un suivi très attentif, il est important pour les entomologistes de développer des stratégies de lutte durables adaptt tées aux scénarios du futur. La pression accrue du ravageur ne peut être résolue en traitant plus souvent avec les prodt duits phytosanitaires disponibles. Le dévt veloppement de produits phytosanitairt res basés sur de nouveaux mécanismes d’action serait certes envisageable mais les solutions recherchées aujourd’hui s’orientent davantage vers une combint naison et une optimisation idéales des différentes méthodes connues. Pour commencer, davantage d’exploitations fruitières doivent se convertir à la confust sion sexuelle, le filet et la lutte avec les auxiliaires et autres adversaires naturels des ravageurs. Le temps est venu de s’engager prestement à définir un autre style d’associations, à inventer une nouvt velle façon de voir la phytoprotection. La méthode de lutte par confusion se différencie des autres procédés par le fait qu’elle requiert une complicité entre producteurs pour leur regroupemt ment dans l’action. Il s’agit d’une défenst se solidaire, fédérative, communautaire, en quelque sorte une syndicalisation de la protection contre le ravageur. Sinon, individuellement, ils feront les frais de la colère des femelles gravides venues du voisinage. Au détour d’une phrase, on peut se demander, pourquoi les filets paragrêles, en grand développement maintenant, ne sont-ils pas «maillés» en filets insect-proof ? En conclusion, le problème est donc de dégager, le plus tôt possible, la sigt gnature climatique sur le ravageur en la séparant de la variabilité naturelle et des autres effets perturbateurs de son cycle. Pour réussir cette distinction nous n’avons pas d’autre choix que de suivre le ravageur comme nous l’avons fait jusqu’alors ; et, parallèlement de chercher comment étendre ce suivi spatialement et d’en sortir une syntt thèse pour les grandes régions de prodt duction.


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Reportage

Café tomate

Bilan de la campagne d’observation 2012/2013 En collaboration avec ses distributeurs au Maroc Agrimatco et Agrosem, Seminis a organisé le 17 avril dernier une journée portes ouvertes à Agadir afin de clôturer la saison d’expérimentation de ses nouvelles variétés de tomate et présenter les résultats des différents essais effectués. Plus de 250 producteurs et exportateurs ont participé à cet événement final « Café tomate » de la campagne 2012/2013 (événement récapitulatif des différents rendez-vous menssuels organisés depuis le mois de décembre), pour connaitre l’évolution et le comportement des différentes variétés et porte-greffes de la maison.

S

électionner des variétés qui s’adaptent aux conditions de culture au Maroc, et pour les différents segments de tomate, telle est la mission que s’est assigt gnée Monsanto au Maroc. Ainsi, grâce à sa station de recherche et d’expérimentation d’Agadir, spécialement dédiée à la sélectt tion de l’espèce tomate pour le Maghreb, Monsanto, à travers ses marques Seminis et De Ruiter, apporte aujourd’hui des solutt tions adaptées aux producteurs marocains.

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Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

La gamme Seminis couvre actuellement pas moins de 30 variétés représentant les principaux types de tomate cultivée au Maroc, aussi bien pour le marché local que celui de l’export, toutes destinations confondues. Ces variétés jouissent d’une notoriété et d’une fiabilité prouvées du fait que Seminis ne commercialise que des variétés testées et approuvées à travt vers de nombreux essais et sur plusieurs années. Cette campagne, les essais ont été réalisés sur 5 sites différents, notamment au Centt tre de Transfert de Technologies (CTT) de l’APEFEL, dans les stations expérimentales d’Agrimatco et d’Agrosem et chez deux producteurs (2 sites à Khmiss ait Amira, 2 à Belfaa et 1 à Tin Mansour) avec des dates de plantation entre le mois d’août et débt but octobre. Le choix du CTT pour mener une bonne partie de ces essais n’est pas fortuit, en effet :

le suivi des cultures et la réussite des événements ‘’Café Tomate’’, souligne M. Tabit Hatimi, Marketing Manager Maghreb, Monsanto.

• L’APEFEL est l’association de productt teurs exportateurs de Fruits et Légumes la plus représentative sur le territoire Marocain ; • Il s’agit d’un centre indépendant avec une collecte de données fiables et précist ses relatant les vraies performances des variétés Seminis comparativement aux témoins du marché ; • La qualité des essais menés au centre ainsi que la bonne réputation dont il jouit auprès des producteurs sont également un atout ; • La neutralité, l’objectivité et la proximt mité du CTT des producteurs de tomate, confirment la crédibilité des performanct ces des variétés expérimentées. • La volonté de participer au développemt ment technique pour aider au mieux les producteurs marocains. « Nous aimerions remercier vivement toute l’équipe du CTT ainsi que la Commission Agrotechnique de l’APEFEL, pour leur soutien et professionnalisme récurrent à travers les saisons. Leur aide est cruciale pour la collecte des données,

Après les visites des essais menés dans la serre du CTT, les professionnels présents à cette journée ont suivi avec grande attentt tion les exposés programmés. Dans son intervention, M. Wilko Kamerling, Responst sable Développement produit Tomate dans la région EMEA (Europe, MoyenOrient, Afrique) a présenté les avantages du greffage qui offre au producteur un meilleur retour sur investissement grâce à un rendement sécurisé, une bonne vigt gueur, de multiples tolérances (moins de nécrose apicale, meilleure qualité de fruit, moins de cracking, meilleure fécondation) et des résistances intermédiares aux ravagt geurs et maladies comme les nématodes, le fusarium et le verticilium. La nouvelle génération de porte-greffes se distingue par une amélioration du taux de germint nation et moins de multiplication des nématodes sur les racines grâce à la résistt tance apportée par la vigueur et le dévelt loppement racinaire, ainsi qu’un meilleur rendement. Le deuxième exposé présenté par M. Abdelfettah Chaouki, Responsable Technt

A noter qu’en parallèle avec la plateforme tomate au CTT, Seminis effectue un grand nombre d’essais chez des agriculteurs de différentes localités, afin d’offrir des solutt tions adaptées à leurs besoins. Ces essais ont pour objectif de vérifier la stabilité de performance des variétés dans différentt tes conditions de culture (sol, eau, managt gement, etc.), et de s’assurer de la valeur ajoutée de chaque variété avant son lanct cement commercial.

Exposés


nologie et Développement Maghreb de Seminis, a concerné les résultats des différt rents essais des nouvelles variétés de tomt mate dans la région du Souss Massa. Des variétés prometteuses sont en train de se frayer un chemin sur le marché marocain, c’est le cas notamment de :

SV7841TH Cette variété de tomate ronde vrac calibt bre 1 et 2 a montré en conditions froides une bonne capacité de nouaison et de remplissage des fruits, se traduisant par un taux d’écarts inférieur, surtout en fruits creux. Par ailleurs, les expéditions effectt tuées sur des marchés lointains comme la Russie ont été très concluantes en termes de conservation, de présentation, de calibt bre, de fermeté, etc. Ses principales caractt téristiques sont : • Plante vigoureuse présentant une résistt tance intermédiaire au TYLCV qui convient pour la conduite en lutte intégrée • Très bonne capacité de nouaison en pért riode froide qui sécurise la production en conditions défavorables • Fruit centré sur les calibres 1et 2, prést sentant une fermeté exceptionnelle gént nérant une excellente conservation adaptt tée à une logistique longue • Fruits de calibre uniforme pendant tout le cycle permettant un approvisionnemt ment régulier du marché de l’export avec un produit de qualité • Profil de résistances: HR ToMV:0-2/TSWV/Fol:0,1/For/Va:0/Vd:0 IR TYLCV/Ma/Mi/Mj

SV8098TH Il s’agit d’une variété de tomate ronde vrac calibre 2 et 3 dotée d’un bon compt portement en conditions froides et face au TYLCV, tout en assurant un approvist sionnement régulier du marché export avec des fruits fermes et attractifs. Cette variété offre de nombreux avantages, nott tamment : • Plante présentant une résistance intermt médiaire au TYLCV et qui convient pour la conduite en lutte intégrée • Fruits très fermes attractifs, avec une belle couleur rouge, une très bonne aptt titude à la conservation et adaptés aux circuits logistiques longs • Bonne capacité de nouaison assurant un approvisionnement régulier du marct ché export avec un produit sain et de qualité • Calibre de fruit très uniforme sur la grappe et pendant le cycle de productt tion • Rendement export élevé avec des fruits attractifs • Moins d’écart de triage, pas de fruits creux.

• Profil de résistances: HR ToMV:0-2/Fol:0,1/Va:0/Vd:0 IR TYLCV

La SV7895TH* C’est la nouveauté cette année dans ce segment. Des essais ont été lancés à grande échelle dans la région pour la campagne 2013/2014. C’est une variété avec une très bonne nouaison en hiver. Elle est en stade pré-commercial, en cours d’inscription. A souligner aussi que chaque variété de tomate expérimentée fait l’objet d’expédt ditions sur les principaux marchés export et ce sur une période de 3 ans avec des quantités croissantes, avant un éventuel lancement commercial. Ainsi, qu’il s’agisst se de la SV7841TH ou la SV8098TH, les résultats des essais d’expéditions menés cette campagne en partenariat avec les producteurs exportateurs, se sont avérés très probants, et les arrivages étaient de très bonne qualité. C’était d’ailleurs l’objet de l’interventt tion de M. Guillaume Lacarrière de Monsanto qui a d’abord présenté le marct ché de la tomate en Russie dont le Maroc est l’un des principaux fournisseurs (8%). Le Maroc fournit essentiellement des tomt mates rondes et cerises vrac à ce marché qui a des exigences particulières à savoir : la fermeté, l’uniformité du calibre, l’approvt visionnement régulier et la bonne conservt vation (17 jours dont 10 en bateau plus 7 jours de transit). Au vu du potentiel de ce marché, la Russie reste pour le Maroc un marché d’avenir. Une mission de prospectt tion menée par Monsanto en Russie a permis de : - comprendre le marché de la tomate à Moscou - rencontrer les principaux acteurs en impt portation de tomates et autres légumes et comprendre leurs attentes - vérifier que les variétés marocaines développées spécifiquement pour le grand export, comme la SV7841TH et la SV8098TH correspondent aux besoins du marché russe.

Une gamme diversifiée : Pour répondre aux différentes attentes, Seminis a développé des variétés dans chaque segment de la tomate : Tomate grappe : Trois variétés ont été mises sur le marct ché : - Ventero : résistance intermédiare au TYLCV, fruits de couleur rouge exceptt tionnelle valorisés à l’export, très bonne nouaison par temps froid, dominance apicale. Conseils de conduite: greffage sur

Seminis

Seminis est le plus grand dévelt loppeur et producteur de semences potagères dans le monde. Chaque semence est la promesse d’un pott tentiel de croissance exceptionnel. Nourrir le monde n’est pas une mince tâche, et chez Seminis, nous croyons que les hommes et les femmt mes qui le font méritent le meilleur de leur entreprise de semences pott tagères. En plein champ et en serre non chauffée, les producteurs font face au sein de leur environnement de production à des défis uniques et dans des conditions de culture spéct cifiques, c’est pourquoi la marque de légumes Seminis se consacre à fournir l’expertt tise spécifique à la culture dont vous avez besoin.

De Ruiter

De Ruiter est spécialisée dans la sélection, la production et la vente de semences hybrides pour les cultures sous serre de tomates, poivt vrons, concombres et aubergines. Pionnière des porte-greffes dans le secteur des semences potagèrt res, De Ruiter s’appuie sur son expt pertise et sa bonne connaissance de ce marché pour offrir un avantage concurrentiel aux producteurs. *Variété en cours d’inscription

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Reportage Beaufort, éclaircissage de manière précoct ce à 6 fruits pour un maximum de calibre 3. - Mayoral : résistante intermédiare au TYLC, double usage grappe et vrac avec une très bonne nouaison à froid, grappe très fraiche et régulière, dominance apict cale, maintien du calibre 3. Conseils de conduite : greffage sur Beaufort, éclaircisst sage à 5 fruits en hiver pour un remplisst sage adéquat. - Niaama : variété numéro 1 dans tous les essais au niveau production, bonne nouaist son à chaud et à froid, grappe fraiche et régulière. Conseils de conduite: greffage sur Beaufort et Maxifort, conduite légèremt ment en vigueur pour assurer une bonne sortie d’une grappe très régulière. SV 7886TH* : c’est la nouveauté en calibt bre 3, meilleur rendement en février. Cerise vrac SV0594TC* : variété avec rést sistance intermédiare au TYLCV, productt tive, avec une meilleure vigueur et une bonne nouaison, ne présentant pas de problème de cracking. Cerise allongée Santawest : très connue chez nos voisins espagnols, elle a un fort potentiel export, avec des fruits gustatifs et attractifs, de calibre régulier. Son pott tentiel s’exprime parfaitement dans les conditions de culture longue dans la régt gion d’Agadir grâce à son comportement face au froid et sa résistance intermédiaire

au TYLCV, vigueur importante, meilleure

tout au long de la saison d’export

capacité de nouaison en hiver et en été.

Cerise grappe Rubimar : variété avec résistance intermédiare au TYLCV, vigourt reuse avec des entre-noeuds courts, et une très bonne capacité de nouaison.

Cerise allongée SV1209TC* : nouvelle variété avec résistance intermédiare au TYLCV, productive avec un calibre régulier

Témoignages : M. Chouchna Mohamed, Technicien agricole, Domaine Sanama Fruits, « Nous sommes satisfaits du fait que durn rant tout le cycle, la variété SV7841TH maintient ses avantages : bonne vigueur, bonne nouaison en période froide, bonne fermeté, maintien des calibres 2 et 1, peu d’écarts, pas de fruits creux. Petit conseil : comme il s’agit d’une variété très sensible à l’excès de lumière, le chaulage s’avère indispensable dès le mois de février ».

M. Agnaou Ahmed, Responsable technique des domaines, Domaine Amcassou La variété SV7841TH répond à nos attentes en tant qu’exportateurs, à savt voir : qualité, fermeté, moins d’écarts de triage, etc. De plus elle présente le grand avantage de consommer moins d’eau par rapport aux autres variétés, ce qui la rend plus adaptée aux conditt tions de notre région. Nous avons d’ailleurs déjà passé commande pour la prochaine campagne.

Perspectives d’avenir Par ailleurs, Seminis offre des vart riétés adaptées à la lutte intégrée, minimisant le nombre d’intervt ventions chimiques et répondant aux exigences export en matière de sécurité. Ces variétés présentt tent également une fermeté exct ceptionnelle qui donne la possibt bilité aux producteurs marocains de toucher des marchés de plus en plus lointains.

Publi-reportage

Seminis ne compte pas s’arrêtter en si bon chemin et envissage, dès la saison prochaine, d’utiliser la plateforme CTT pour démontrer la possibilité d’atteindre un meilleur renddement et une meilleure quallité des fruits grâce à l’utilisattion de nouvelles techniques comme la culture Hors sol par exemple. 60

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*Variété en cours d’inscription


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Spécial Marché SAINT - CHARLES

MAROC / SAINT-CHARLES UN PARTENARIAT D’EXCEPTION GENERATEUR DE PERFORMANCES COMMERCIALES Depuis une cinquantaine d’années, le Maroc et Saint-Charles International ont noué un partenariat d’exception autour de la filière fruits et légumes. Représenttant près du tiers des produits commercialisés par Saint-Charles International, les fruits et légumes marocains profitent du très performant écosystème de la plateforme perpignanaise pour gagner des parts de marché au sein de l’Europe toute entière. Retour sur ce partenariat gagnant-gagnant !

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Le groupe Barniol France Sud Fruits

Plus de 60 ans de savoir-faire

Cultivons la différence Depuis plus d’un demi-siècle, le groupe Barniol œuvre sur le commerce des fruits et légummes frais. Producteur de père en fils, la transmisss sion du savoir a commencé à la products tion pour ensuite s’étendre à tous les maillons de la chaine. Installé au marché Saint Charles depuis 1978, Sud Fruits imps porte et exporte des fruits et légumes de toutes origines, Afrique, Europe, Hémisps phère Sud, Amérique du Sud. Le groupe commercialise pas moins de 75 000 tonnes de produits. L’origine Maroc qui occupait déjà une place importante chez Sud Fruits dans les années 80 avec plus de 10 000 tonnes de tomates et maraîcs chage a toujours fait l’objet d’une attents tion particulière. Conscient du développement de cette origine et du savoir-faire des producteurs Marocains en constante évolution, Alain Barniol, Président du Syndicat National des importateurs de Fruits et Légumes du

marché Saint Charles, a toujours œuvré pour que le Maroc occupe une place imps portante dans les relations avec la platefs forme internationale Saint Charles. En sa qualité de président du syndicat du marché international St Charles il a toujs jours œuvré pour une synergie efficiente et un partenariat constructif. Fort d’une réps putation bien ancrée auprès de la grande distribution européenne, Sud Fruits a su développer le Maroc dans toutes les enseigs gnes où cette origine est devenue inconts tournable, à travers notamment sa marque «Naturissime» garantissant une qualité et une traçabilité dans le cadre d’un partenars riat consolidé avec des producteurs Marocs cains en quête de marchés ciblés.

Un destin professionnel Engagé dans la profession depuis longts temps, Alain Barniol fut durant 30 ans avec son père l’un des fondateurs du BIK (Bureau Interprofessionnel Kiwi) dont il a assumé la présidence jusqu’à ces derns niers mois. Depuis deux mandats, il est

M.I. Saint-Charles Rue d’Almeria – BP 45430 - 66034 PERPIGNAN CEDEX Tél. +33 4 68 68 31 31 – Fax +33 4 68 68 31 14 www.groupe-barniol.fr

Président du Syndicat National des imps portateurs de Fruits et Légumes du marcs ché Saint Charles et a été récemment nommé Conseiller du commerce extérs rieur de la France par arrêté ministériel. Il y a deux ans, Sud Fruits a ouvert un département commercial en Russie et les premiers résultats sont prometteurs avec un export de 6 000 tonnes dont 60 % de produits Maroc.

GROUPE BARNIOL L’entrepôt de Sud Fruits couvre une surface de 9 000 mètres réfrigérés, 8 chambres froides dirigées avec une capacité de stockage de 3 000 palettes, Un service commercial de 8 vendeurs confirmés et polyglottes, Un service de contrôle qualité aux norms mes avec 2 opérateurs Un service entrepôt de 10 operateurs. Sud Fruits est signataire de la charte qualits té du marché international Saint Charles.

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Spécial Marché SAINT - CHARLES

AGRISPA

Interview Thierry Perpère

Thierry Perpère :

Stand AGRISPA au Medfel. Messieurs Jean Jacques et Thierry Perpère.

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Agriculture du Maghreb : L’origine Maroc prend de plus en plus d’importance dans votre activité d’importation. Quels enseignements tirez-vous de ces premières années de partenariat avec ce pays ?

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Depuis 6 ans, nous importons des produits du Maroc, une origine que nous avons développée d’une manière croissante et constante avec des partenaires qui ont compris la nécessité de toujours améliorer le niveau de qualité pour maintenir les marques et nous en sommes très satisfaits Notre produits phare la première année a été le haricot vert et le helda, puis nous avons progressivement intégré les autres petits légumes comme le petit pois, la fève, le piment vert et rouge pour arriver à un volume avoisinant les 2000 tonnes. Nous sommes aujourd’hui également représentatifs sur la

courgette noire avec environ 1000 tonnes pour la campagne 2012 /2013, mais notre gamme marocaine s’étend aussi aux fruits avec le melon charentais dont la qualité gustative n’est plus à prouver. Les producteurs marocains ont acquis un savoir faire qui les placent en interlocuteurs sérieux sur le marché européen avec un attrait de plus en plus important d’une clientèle en constante évolution.

AGRISPA - Agrispa 32 ans d’expérience - Structure 12 personnes - Entrepôt : 1200 m² réfrigérés - Service commercial polyglotte - Certification démarche qualité


Au sein de l’Union Européenne, la France est le passage naturel des flux en provenance du Sud. A Perpignan, le marché ‘’SaintCharles International’’ qui traite 1.5 millions de tonnes pour un chiffre d’affaires de 1.6 milliards d’euros s’est imposé comme le plus important centre européen de commercialisation, de transpt ports et de logistique de fruits et légumes. La plateforme perpt pignanaise se situe ainsi devant les marchés de Munich, Barendt drecht et Milan. Reconnue en 1997 plateforme d’intérêt europt péen, elle rassemble et fédère 120 importateurs/exportateurs et près de 80 transporteurs et logisticiens.

Une démarche Qualité qui fait référence Grâce à sa force de vente unique (500 vendeurs bi et trilingues), Saint-Charles International

commercialise les fruits et légumt mes des zones de production du Sud, sur la France et l’Europe entière. Cette force commerct ciale est liée à une puissante logistique amont et aval (routt tière, ferroviaire et maritime) qui permet d’acheminer ses produits jusque dans l’assiette des consommateurs dans des conditions optimales. Marché de référence le plus sensible et le plus important de l’Union Européenne, le marché ‘’SaintCharles International’’ commerct cialise donc aujourd’hui plus du 1/3 des exportations maroct caines, en assure le traitement et la répartition en des temps records. Il faut dire également que ce marché, leader de la distt tribution des fruits et légumes marocains, a mis en place un ensemble d’outils et de démarct ches mutualisés pour mieux valoriser la commercialisation

Locaux de la société MATYSHA au marché SAINT-CHARLES

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Spécial Marché SAINT - CHARLES de ses produits. « Dans ce cadre une démarche qualité, accréditn tée au plus haut niveau de l’Etat, permet de satisfaire par une traçn çabilité hors normes, les requêtes des clients et au final du consommn mateur. A travers toutes ses procn cédures, nous apportons de la crédibilité aux fruits et légumes marocains, des produits vivants et complexes » analyse Alain Barniol, président du Syndicat National des Importateurs/Expt portateurs de Fruits et Légumes (SNIFL). Ces atouts considérabt bles qui ont été développés au fil des années par la plateforme perpignanaise n’ont d’ailleurs pas échappé à la dizaine d’opért rateurs marocains présents sur Saint-Charles International !

LACOUR

Entretien avec M. Antonio Morales Abad «Je dirais tout d’abord que la société Lacour est spécialisée dans des produits issus du pourtour méditerranéen depuis près de 70 ans – Espagne, Portugal, Tunisie, Italie, France, Maroc… – alors que depuis un peu plus de 12 ans, le Maroc est devenu chez nous une origine stratégique et complémentaire : tomate toute gamme, poivron, piment, haricot, courgette, concombre et nous sommes en ce moment en pleine saison melon. La réussite de notre démarche est basée sur des partenariats étroits avec les producteurs. Nous participons au choix des variétés, aux dates de plantation, avec même des ingénieurs agronomes maison qui collaborent de façon permanente avec les producteurs. Il s’agit de parvenir aux meilleurs résultats possibles en production comme en commercialisation. Un exemple, cette saison nous avons fait 3000 t de courgette et 2000 t de 66

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concombres 100% en exclusivité avec un seul producteur marocain, production programmée et suivie par nos ingénieurs Agro. Nous sommes une interface extrêmement efficace entre les besoins des clients et les producteurs. J’ajouterais que nous avons développé avec les producteurs des origines avec lesquelles nous travaillons, y compris bien sûr avec les

La puissance du lobbying de Saint Charles International En termes de contrôles et de protocoles de qualité, SaintCharles International a égalemt ment une longueur d’avance sur l’ensemble des plateformes européennes. C’est un fait, l’avent nir de la filière repose plus que tout sur la sécurité du consommt mateur. Condition sine qua non d’un marché pérenne. Il s’agit là encore d’une caution et d’un producteurs marocains, une gamme de produits certifiée développement durable – ce référentiel contrôlé par ECOCERT ® nous appartient et intègre des impératifs d’éco responsabilité via une production respectueuse de l’environnement ainsi que des éléments sociaux (pacte mondial des Nations Unies) et ceci toujours dans une totale et permanente concertation. Je dirai en conclusion que sans abandonner l’idée de rentabilité, nous travaillons au profit du système le plus efficace et donc le plus durable pour tous nos partenaires nousmêmes et nos clients».


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Spécial Marché SAINT - CHARLES Si 60% des 400 000 tonnt nes de fruits et légumes marocains qui sont commerct cialisés par Saint-Charles sont distribués sur le marché français, 40% repartent vers l’Europe et l’Eurt rope de l’Est

En termes de contrôles et de protocoles de qualité, Saint-Charles International a également une longueur d’avance sur l’ensemble des plateformes européennes. C’est un fait, l’avenir de la filière repose plus que tout sur la sécurité du consommatt teur.

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Maroc/Saint-Charlles International en quelques chiffres 400 000 tonnes de produits marocains commercialisés 1/3 des exportations Maroc des fruits et légumes passent par Saint-Charles Internationt nal 60% des produits marocains distribués en France, 40% sont réexportés

investissement sur le futur, fruit d’une réflexion payante à long terme. Sans oublier la puissance de lobbying de Saint Charles tant au niveau communautaire, nott tamment à Bruxelles, que nationt nal. Cet entregent a ainsi permis dans le cadre de partenariats tissés avec les provinces de Berkt kane et celui en cours de signatt ture avec Souss-Massa-Drâa, avec l’Apefel et l’Etablissement Autonome de Contrôle, de déft fendre avec conviction les intért rêts marocains. « Le Maroc dispn pose aujourd’hui par exemple du statut d’invité permanent lors des comités d’expertise « produits ». Une reconnaissance appuyée par Saint-Charles Internationt nal ! » confie Henri Ribes, Vice-

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Président du Syndicat et Expert auprès de la Commission Europt péenne.

Les produits marocains très en vogue à l’export Si 60% des 400 000 tonnes de fruits et légumes marocains qui sont commercialisés par SaintCharles sont distribués sur le marché français, 40% repartent vers l’Europe et l’Europe de l’Est qui est particulièrement attirt rée par les produits marocains. La mise en place en 2007 d’un groupement à l’export, SaintCharles Export, regroupant des importateurs/exportateurs, des expéditeurs, des transporteurs/ logisticiens, dans le cadre de partenariats publics-privés, s’est

ainsi révélée être un véritable tremplin tout particulièrement en ce qui concerne les produits en provenance du Maroc. « Cettn te structure à l’export affiche des résultats tout à fait exceptionnels depuis sa création, avec une progn gression de 61.6 % des volumes exportés, et vient conforter le potn tentiel de Saint-Charles à l’internn national » affirme son directeur Cyril Gornes. Convaincus de la montée en puissance de l’Afriqt que, poche de croissance contint nue sur ces trente dernières annt nées, mais aussi de l’ambition affichée de faire du Maroc une place forte des fruits et légumes du bassin méditerranéen, SaintCharles International est honort ré de prêter son actif concours et son expertise autour d’un objectif : Renforcer les liens séct culiers entre le Maroc et SaintCharles International dans un partenariat générateur de perft formances commerciales. Alain Barniol, Président du Syndicat National des importateurs de Fruits et Légumes du marché Saint Charles


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Spécial Marché SAINT - CHARLES

MARQUILLANES

Entretien avec Anne Marie Colom Le Maroc est en expansion sur le plan de ses exportations en fruits et légumes et cette origine présente une vraie possibilité de développement sur tous les marchés européens.

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« La Société Marquillanes est présn sente sur le marché St Charles depuis la création de celui-ci sous l’impulsion de Monsieur Paul Marquillanes, c’est à dire depuis bientôt 40 ans et je peux dire que le produit Maroc y est clairement en augmentation. Je pense par exemple aux petits légumes qui se développent sérn rieusement depuis une bonne dizn zaine d’années, en raison notammn ment d’une gestion essentielle des coûts de production satisfaisn sants au Maroc. Et puis les variétés sont bien travn vaillées, comme le coco et le haricn cot vert, mais aussi parfaitement placés en qualité et en prix. Il est

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vrai que la demande européenne est en forte augmentation sur le petit légume. On peut parler également du pimn ment à propos duquel les productn teurs marocains en quelques annn nées, ont fait un excellent travail que d’autres origines ont mis 20 ans à réaliser. De plus, j’ajouterais que dans le cadre de ce développn pement, ces mêmes producteurs sont extrêmement attentifs à la demande clients et toujours prêts à adapter leur offre. Le Maroc est en expansion sur le plan de ses exportations en fruits et légumes et cette origine présente une vraie possibilité de développement sur tous les

marchés européens. Son atout majeur, par rapport aux pays de l’hémisphère sud, réside dans sa situation géographique, situé à la porte d’entrée de l’Europe, une Europe dont on peut dire que le Maroc fait partie à ce jour sur le plan commercial, car c’est la platn te-forme incontournable devant tous les autres pays du Bassin Méditerranéen».


Alma Transitaires SAS Spécialisée depuis 40 ans dans la logistique et le dédouanement de fruits et légumes, la société Alma Trans s’attache depuis près de 20 ans, à la bonne exécution des formalités de dédouanement des produits marocains. La plateforme de Saint Charles concentre l’ensemble des services – douanes, phytosanitaires, DGCCRF – avantage primordial dans la célérité de cette activité, afin d’éviter tout retard dommageable sur des denrées périssables. Le second pôle d’activité

de la société, concerne la manutention, l’entreposage et la préparation de commandes dans des entrepôts de 4.000 m2, sous température dirigée. La société Alma Trans travaille

à apporter sa modeste collaboration à la consolidation et au développement des échanges franco-marocains sur cette magnifique plateforme internationale de Perpignan.

La plateforme de Saint Charles concentre l’ensemble des services – douanes, phytosanitaires, DGCCRF– avantage primordial dans la célérité de cette activité.

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Salon

MEDFEL 2013 Edition Orange

Franc succès pour cette cinquième édition « orange » de Medfel à Perpignan, marquée par l’Egypte et les agrumes à l’honneur. Nette progression de 13% cette année du visitorat avec près de 5000 entrées, mais à noter surtout la présencce de 141 acheteurs internationaux en provenance de 40 pays ce qui marque bien le net intérêt de la distribution internnationale pour un salon qui contribue à la progression des échanges commerciaux de la zone euro-méditerranéenne. Organisé par Sud de France Développement et la Région Languedoc Roussillon, cette cinquième édition du Medfel, véritable vitrine ouverte sur le monde des fruits et légumes méditerranéens, a permis d’acct cueillir pour des rendez-vous B to B, près de 140 acheteurs internationaux marquant ainsi

nettement un intérêt grandt dissant pour les productions en fruits et légumes des pays du pourtour méditerranéen. A noter cette année, une forte présence d’acheteurs d’Eurt rope Centrale et Orientale et notamment, Russie, Pologne, Roumanie, Bulgarie,… Avec une participation de

plus en plus conséquente des producteurs et exportateurs, le Medfel consolide les partent nariats euro-méditerranéens autour des fruits et légumes, secteur de première importt tance pour l’agriculture et l’économie des pays de la zone concernée et notammt ment l’Espagne, la France,

Interview de Chantal Passat,

que nous avons une progression très importante d’acheteurs internationaux : Proche et Moyen Orient, pays de l’Est, Asie du Sud Est, le marché traditionnel Europe du Nord et bien sûr toute la grande distribution française. Le message de ce salon est clair car il s’agit d’un concept spécifique orienté essentiellement sur les acheteurs, d’où l’intérêt de se retrouver au Medfel pour faire progresser les échanges commerciaux».

Présidente du comité d’organisation «Nous fêtons cette année, le 5ème anniversaire de Medfel avec une forte progression en terme de visiteurs et de nouveaux exposants (et notamment Blue Whale, Prince de Bretagne, Val de Loire sans oublier le pourtour méditerranéen : Maroc, Egypte, Tunisie…) et j’ajouterai surtout, le fort développement des rencontres Be to Be qui confortent les échanges entre les opérateurs et la distribution. 72

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Par ailleurs, on peut voir sur le salon, de gros efforts de présentation des stands ce qui représente un signe de confiance des opérateurs présents. Bien entendu, nous attendons une participation plus active des opérateurs marocains, j’oserai dire dans l’intérêt même de leurs exportations. Car nous sommes là avec ce salon, au carrefour du grand marché européen. Je voudrais également préciser

l’Italie, la Turquie, l’Egypte, la Tunisie et bien entendu le Mart roc dont on pourrait souhaiter une plus forte présence en fonction de l’importance de ce salon dont l’intérêt commerct cial ne cesse de se développer. Les organisateurs espèrent parvenir à un accord qui permt mettrait une participation plus conséquente et parfaitement justifiée du Maroc, qui comptt tait cette année, la présence de Matysha, CMCP-Internatt tional Paper, Groupe Kantari, Soema et Suncrops. On peut même ajouter, selon les différt rents intervenants interrogés et en fonction de la demande des marchés, que le Maroc représente un bel avenir de développement sur le marché St Charles. En conclusion, il est clair que le Medfel contribue aux échangt ges commerciaux entre les différents acteurs de la filière mais aussi à ceux du transport et de la logistique, avec une orientation globale vers des acheteurs du monde entier.

Chantal Passat, Présidente du comité d’organisation


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Salon TUNISIE

M. Saad Faouzi - APIA

EGYPTE

Pays à l’honneur au Medfel « L’Egypte est présente cette année au Medfel en fonction de l’importance de notre production de fruits et légumes et notre détermination de favoriser la connaissance du bon rapport qualité/prix de la production égyptienne, » explique un opérateur égyptien. En ce qui concerne les agrumes en Egypte, notre progression a commencé il y a une dizaine d’année, grâce au travail de nos producteurs et à une forte détermination nationale. L’année dernière, nous avons exporté 1,5 millions de tonnes avec la Russie pour principal marché mais aussi l’Europe de l’Est, un peu l’Ukraine

et en fin l’Inde et la Chine. En ce qui concerne la clémentine, nous avons beaucoup planté depuis quelques années, et il est vrai que le Maroc est un très gros concurrent pour nous sur ce produit. Le développement de nos exportations depuis 10 ans a permis d’augmenter le PIB national et bien sûr notre réserve de devises. En ce qui concerne l’irrigation, et on nous pose souvent la question, je dirai que nous n’avons pas de problème d’eau. Par ailleurs il faut souligner que notre ministère de l’agriculture est toujours là pour soutenir le développement de notre agriculture ».

SLOVENIE

« En ce qui me concerne, confirme Matjaz Kolar chef de rayon d’un magasin Leclerc, il est clair que la qualité et les prix sont intéressants pour notre magasin. Mais nous importons également des produits de Pologne, Autriche, Italie, mais très peu de France car les prix sont trop chers pour nous ».

« Nous venons à ce salon évidemment pour rencontrer des producteurs, souligne l’importateur slovène Matej Gorican. Nous importons des tomates marocaines en Slovénie depuis plus de 10 ans et je peux dire que la qualité s’est constamment améliorée, d’autant que les prix sont adaptés à notre marché ».

de gauche à droite : Matej Gorican, importateur Slovène à Loznica et Matjaz Kolar, chef de rayon d’un magasin Leclerc également à Loznica.

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« La Tunisie est présente au Medfel depuis la première édition. C’est un salon importn tant pour nous en fonction de l’intérêt des acheteurs qui y sont présents. Nous avons une grande diversité de fruits et légumes et surtout une production importante d’huiln le d’olive. J’ajouterai aussi un produit typiquement tunisien « la Maltaise », une orange très appréciée en Europe. Autre point très fort en Tunisn sie dans la région de Gabes, la géothermie qui nous permet de gagner en précocn

cité dans la production sous serre. Seul inconvénient pour nous, la salinité de l’eau que nous traitons par osmose inverse. Enfin, j’ajouterai en rapport des problèmes politiques dont on nous parle beaucn coup, que l’agriculture fonctionne en Tunisie. Nous travaillons et la meilleure preuve est notre présence à ce salon ». APIA : Agence de Promotion des Investissements Agricoles Tunisie

DAILY FRESH LOGISTICS Entretien avec M.Bernard Clercin « Nous sommes présents sur le Medfel pour être proches de nos clients et marquer notre action au départ du Maroc et des pays tiers et bien sûr notre intérêt pour le marché de Perpignan. Ce salon est également l’occasion de prise de contact avec des opérateurs qui réfléchissent à l’intérêt de Dunkerque par rapport à des ports comme Rotterdam ou Anvers. Nous sommes également attentifs à l’avenir des lignes maritimes et leurs orientations à la prochaine campagne. Nous avons aussi fonctionné durant la précédente campagne avec des camions qui viennent du Maroc pour l’Angleterre et cela représente des volumes importants. Le grand avantage de la route, c’est la souplesse de fonctionnement par rapport au container et les impératifs de départ. Nous espérons que la ligne sur Dunkerque existera encore

l’année prochaine et nous restons persuadés qu’il va se produire un transfert de la route vers le container. J’ajouterai que Daily Fresh a une excellente capacité de service, nous l’avons déjà montré avec un taux de litige très faible et une vraie ponctualité au niveau des livraisons. Nous sommes prêts pour une excellente campagne 2014 ».

Bernard Clercin, Directeur logistique Daily Fresh Logistics


Port de Dunkerque Entretien :

Dominique Delaeter chargé de mission « Le trafic de fruits et légumes conteneurisés sur Dunkerque représente 70000 équivalent 20’/an. La logistique des produits sous température dirigée en provn venance d’Europe à destination de Grande Bretagne passe par Dunkerque et sa région (Calais, Tunnel). Majoritairement, les camions redescendent à vide sur le continent et un rechargement depuis Dunkerque permet l’optimn misation des retours et donc de bénéficier de couts de transport compétitifs sur toute l’Europe. Cette même compétitivité se retrouve au niveau des transferts depuis le terminal à conteneurs sur les 37000 m2 d’entrepôts situés en zone portuaire qui eux même pratiquent des prix largemn ment dans le marché. Pour cette campagne Maroc 2012 /13, Dunkerque a bénéficié

du soutien de CMA/CGM qui avec le service DUNKRUSS nous a mis à disposition une ligne directe performante reliant Casablanca / Agadir /Dunkerque/St Petersbn bourg. Pour cette campagne, ce sont 3500 conteneurs 40’ et 45’ qui ont été traités par Dunkerque. Cependant, sur cette quantité, la quote part de distribution depuis Dunkerque ne représente que 15% et ce malgré une offre compn pétitive aussi bien en terme de transit time que de coût. Les gains générés ainsi que la fiabilité des opérateurs de cette filière qui ne sont plus à prouver, devraient permettre à l’avenir de préserver ce vecteur complémentaire et de participer plus activement à la distribution des produits Marocn cains sur l’Europe du Nord depuis Dunkerque ».

MATYSHA

M. Taquie-Dine Cherradi « Matysha est présent depuis la première édition du Medfel qui est aujourd’hui pour le Maroc un salon incontournable en fonction de sa spécifité B to B. Après Fruit Logistica, c’est la dernière grande rencontre pour préparer la prochaine campagne. J’ai d’ailleurs rencontré grâce à ces rencontres B to B, une quinzaine de nouveaux acheteurs et retrouvé ici plus d’une vingtaine d’entreprise avec lesquelles nous travaillons déjà. Bref, Medfel est un salon de contacts

très important pour pouvoir préparer la campagne suivante. Matysha France Je confirme également notre présence à Perpignan au nivn veau de Matysha France, mais voudrais surtout ajouter en tant que Vice-président de l’intn terprofession FIFEL, combien ce salon est important pour les producteurs exportateurs marocains afin de conforter leur place en tant qu’opératn teurs sur le marché internatn tional des fruits et légumes frais ».

L’équipe International Paper, à droite M. Bas Hilferink, Directeur des ventes

CMCP – International Paper M. Bas Hilfernik « Nous sommes ici pour accompagner nos clients producteurs exportateurs. C’est également pour nous, l’occasion d’approcher les opérateurs internationaux dans un salon aussi spécifique que le Medfel. Cela fait partie de notre stratégie, à l’exemple du salon Agri-Expo de Berkane et sa prochaine édition à Larn rache. J’ajouterai que ce salon est aussi une occasion de contrôler l’efficacité de nos emballages sur le marché international. Nous avons par ailleurs rencontré ici des acheteurs russes ce qui nous permet d’aborder la question de l’emballage agrumes pour la prochaine campagne, en considérant le bon déroulemn

ment cette année de la campn pagne Afourer et le bon dévn veloppement de l’emballage carton sur ce secteur. Par ailleurs, nous sommes en train de développer des petits conditionnements très prisés par la distribution européenne et particulièrement la France. Nous avons également beaucn coup travaillé avec l’AMCOM (Association Marocaine des Conditionneurs Maraîchers) pour améliorer la qualité du plateau tomate 6 kg et notamment l’amélioration du verrouillage pour donner une meilleure stabilité à la palettisation. En synthèse, je peux dire que nous sommes globalement satisfais de cette campagne ».

de gauche à droite : Ahmed Monhem, Commissaire Général du salon, Taquie-Dine Cherradi, Président Matysha

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PHYTOSANITAIRE

Désinfection du sol en culture de la tomate Zahra Ferji, et El Hassan Mayad IAV Hassan II - Complexe Horticole Agadir

En système de production intensif, la monoculture d’une espèce conduit au bout d’un certain nombre d’années à l’apparition de problèmes liés aux agents pathogènes du sol notamment: des phénomènes de mauvaise reprise, baisse de vigueur, hétérogénéité, chute de rendements ... Les problèmes sanitaires montent en puissance avec le temps et les restrictions réglementaires et les cahiers des charges liés aux produits de désinfection.

P

armi les problèmes tellt luriques majeurs qui afft fectent la culture de la tomate dans la région du Souss, ce sont incontt testablement les nématodes qui occasionnent le plus de dégâts. Ce problème est aggravé par les tempt pératures élevées sous abri serre et la texture sablonneuse des sols dans la région, propice au dévelt

loppement rapide et à la mobilité des nématodes. La désinfection du sol ne doit pas se limiter à l’application des traitemt ments chimiques, mais doit repost ser sur la combinaison de plusieurs méthodes de luttes (solarisation, désinfection chimique et biofumt migation). Pour chaque méthode utilisée, un itinéraire technique est adopté pour :

- réduire les éclosions des œufs des nématodes, des insectes et la germination des formes de conservt vation des champignons et des semt mences adventices, - maintenir la conductivité thermt mique et favoriser la diffusion des produits pesticides dans le sol.

Pratiques culturales 1. Gestion de la fin de campagne Maintien de l’irrigation et prétraitement Le sol doit être maintenu humide pour faciliter l’arrachage, empêcher la solidification de la masse gélatint neuse formée par les nématodes et prévenir le desséchement des plantes. Une semt maine avant l’arrt rachage, une première dést sinfection du sol via le système goutte à goutte à l’aide d’un fumigant est souhaitabt ble. Cette premt mière désinfectt

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Désinfection du sol sectionnées à environ 30 cm du sol et mist ses dans des sacs en plastiqt que pour être évacuées hors de la serre. Les parties soutt terraines sont arrachées afin d’extraire du sol le maximt mum de racint nes ainsi que les patt

tion aura un effet considérable non seulement sur la diminution de la densité des larves du deuxième stade des Meloidogyne, mais aussi sur les masses d’œufs gélatineuses avant leur solidification. Arrachage du précédent cultural En fin de campagne, les plantes du précédent cultural sont élimint nées en coupant tout d’abord la partie aérienne et en arrachant par la suite la partie souterraine. Les parties aériennes des plantes sont

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thogt g è nt es q qui leurs sont associés, en particulier les galles de nématodt des. Les parties souterraines sont étalées sur le lieu d’où elles sont arrachées afin d’établir l’indice de galles servant à cartographier les zones infestées par les nématodes. Cette technique doit être réalisée avec beaucoup de sérieux par des agents qualifiés dans le domaine. Chaque exploitation peu adopter l’échelle d’indice de galles qui lui

convient (de 0 à 10% ou de 0 à 5%). La carte de zonage ainsi obtenue permettra le choix du produit à utiliser ainsi que la dose adéquate. Dans le cas de fortes infestations par les nématodes la classe 0 de l’échelle adoptée ne doit pas être prise en considération.

2. Variétés et porte-greffes résistants Variétés résistantes La résistance au Meloidogyne spp. est due au gène Mi (Smith, 1944). Toutefois, l’expression de cette rést sistance est sous l’influence d’un certain nombre de facteurs tels que la température du sol, les espt pèces, les populations de Meloidn dogyne et le nombre de copie du gène Mi dans la cellule végétale. Les cultivars de tomates utilisés au Maroc sont des hybrides résistants aux principaux pathogènes du sol en l’occurrence le Fusarium oxyspn porum f.sp. lycopersici, le Verticillium dahliae et certains le Myloidogyne Porte-greffes résistants Le porte-greffe offre une résistance aux champignons non contrôlés par la résistance de l’hôte, en l’occt currence le Fusarium oxysporum f.sp. lradicis-lycopersici et Pyrenocn chaeta lycopersici. De plus, il présentt te une meilleure tolérance au froid, ce qui lui permet de régénérer très rapidement, même en période hivt vernale, les racines attaquées par les autres pathogènes en particult lier les nématodes et le Pythium.


Une amélioration de la croissance et du rendement ainsi qu’une prolt longation du cycle de production sont également notées.

Désinfection du sol 1. Combinaison de la solarissation et de la désinfection chimique La solarisation C’est une méthode d’assainissemt ment des sols obtenue par l’élévatt tion des températures du sol humt mide en couvrant la surface du sol avec un film transparent qui piège les rayonnements solaires. Son effict cacité semble souvent insuffisante dans l’élimination des nématodes à galles et les champignons tellurt riques quand elle n’est pas combint née à d’autres techniques (chimiqt ques ou non chimiques). La période où cette technique est réalisée au Maroc en guise de prépt paration de la culture primeur de tomate est idéale. C’est une pért riode qui est très ensoleillée et très chaude, et qui peut être de 3 à 7 semt maines en commençant dès le débt but du mois de juin pour pouvoir planter au cours de la 3ème semaine du mois de juillet. Cependant, la réussite de cette technique réside dans la bonne préparation du sol, la quantité d’eau d’arrosage appt portée (250 à 300 m3 d’eau par hectt tare en sol sablonneux) ainsi que le choix du type du film plastique.

dans les 3 à 4 jours qui suivent la pose du paillage plastique. La plupt part des fumigants sont appliqués via le système d’irrigation goutte à goutte moyennant certains ajustt tements en fonction de la nature du produit. Mais il existe quelques produits qui sont injectés directemt ment dans le sol.

2. Combinaison de la solarissation et la biofumigation La biofumigation est définie commt me l’action des substances volatilt

les produites par la biodégration de la matière organique pour le contrôle des bioagresseurs du sol. Il est recommandé de combiner cette technique à la solarisation. La biofumigation permet non pas seulement la gestion des nématodt des et autres agents pathogènes, mais aussi l’amélioration de la fertt tilité du sol. Au Maroc, bien que cette technique ne soit pas développée dans le systt tème de cultures conventionnelles, elle commence à être pratiquée en culture biologique dans la région

La désinfection chimique Elle repose sur l’utilisation des fumt migants 1,3-dichloropropène, seul ou en mélange avec la chloropict crine, et le métam sodium. Leur combinaison avec la solarisation prend de plus en plus de l’ampt pleur. Le choix du produit à utilist ser doit être effectué en fonction des agents nuisibles (nématodes, champignons, mauvaises herbes, insectes et/ou bactéries), de l’efft ficacité, de la disponibilité, de la méthode d’application, du coût et de l’impact sur la santé et sur l’envt vironnement. L’injection du fumigant est réalisée Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Désinfection du sol

Solarisation

du Souss. La matière organique utilt lisée en biofumigation consiste à : - L’utilisation des plantes à effet nématicide Certaines plantes sont capables de tuer ou de repousser les ravageurs, de perturber leur cycle de développt pement ou de limiter leur pouvoir appétant. Ces propriétés sont la conséquence d’une interaction entt tre les nématodes phytoparasites et une multitude de molécules chimiqt

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ques dites allélochimiques, impliqt quées dans la survie de la plante et qui constituent les moyens de déft fense des végétaux, souvent issus du métabolisme secondaire. Ces plantes à effet nématicide sont introduites dans les rotations commt me précédent cultural, engrais vert nématicide ou en association avec la culture de tomate. Les plantes les plus exploitées sont la tagetes (Astéraceae) et le radis fourrager (Brassicaceae). Ces plantes élabort rent dans leurs tissus des compost sés soufrés (Thiophènes dans le cas des asteraceae et glucosinolatt tes pour les Brassicaceae) générant des molécules toxiques aux bactért ries, champignons et nématodes. L’enfouissement de leur biomasse à l’état frais dans le sol permet la libération d’autres substances pesticides obtenues par biodégradt dation lors du processus de biofumt migation. Cependant, la courte intersaison de 2 à 3 mois est une contrainte pour l’obtention d’une végétation suffisante pour leur utilisation comme engrais vert. En outre la concentration élevée des substances actives sur les agents pathogènes n’est souvent atteinte que vers le stade de la floraison. Amendements en matière organique Les amendements organiques apportés au sol peuvent agir sur les agents pathogènes par plust sieurs mécanismes : la libération des composés préexistants dans les biomateriaux utilisés comme amendement, la production de composés pesticides au cours de la

biodégradation de l’amendement, la stimulation des organismes antt tagonistes, la stimulation de la tolt lérance / résistance chez la plante hôte (les phytoalexines) et le changt gement de conditions physique du sol (EC, pH, structure…). L’efficacité d’un amendement organique pour la gestion des nématodes est fonctt tion du type de celui-ci, son rappt port C/N, son degré d’hydratation et le temps de décomposition. En production de tomates, différt rents types d’amendement sont utilisés: tourteaux, fumier, compt posts ou de broyats de végétaux. - Tourteaux Les tourteaux de Neem (Azadirachtn ta indica), et les tourteaux de Ricin (Ricinus communis) sous forme de résidus solides de la trituration, sont souvent utilisés pour leur action toxique sur les nématodes à galles. L’incorporation préalable à la plantt tation des tourteaux de ricin ou de neem est réalisée avec succès par certains producteurs de tomates à raison de 2500 Kg/Ha. Afin d’éviter toute phytotoxicité, un délai d’au moins 15 jours avant plantation est fortement recommandé. - Broyats de végétaux Plusieurs essais de recherche effectt tués par l’IAV Hassan II, Agadir, chez les producteurs de tomate ont montré l’effet du broyat du ricin (tige feuille et graines) dans la dimt minution significative des densités des nématodes à galles ainsi que l’amélioration du rendement de la tomate. Cependant, le problème d’approvisionnement en amendt dements constitue une contrainte majeure dans leur intégration à grande échelle dans le système de production.

3. Désinfection du sol en post plantation En cours de production, et pour maintenir la population de nématt todes en deçà du seuil nuisible, il est souvent indispensable de rect courir à des désinfections moyennt nant des nématicides. Cependant, plusieurs producteurs se basent sur l’observation des galles sur les


Les maisons semencières sont constamment à la recherche de porte-greffes toujours plus résistants aux problèmes telluriques.

racines pour intervenir. Or, il est souhaitable de détecter la présence des larves de nématodes avant qu’elles pénètrent dans les racines et forment des galles. Il faut donc suivre de près l’état sanitaire de la culture pour pouvoir intervenir en temps opportun. L’application de ces nématicides doit se faire d’une manière raisonnée. Le recours aux analyses des nématodes un mois après plantation informe sur la présence ou non de formes libres de nématodes et aide à mieux orienter les traitements pour chaque cas. Une gestt tion raisonnée permet de ce fait de diminuer les coûts de l’opération. Les producteurs ont recours à des nématicides de post plantation qui doivent être apportés à plusieurs rept prises pendant le cycle de culture. Il faut néanmoins veiller à respecter les DAR.

4. Epandage du compost en post plantation Trois à quatre mois après plantation, il est recommandé d’incorporer du compost dans les billons de plantation de tomate. Cela aboutie à l’amélioration de l’état des plants inft festés par les nématodes à galles. Cette incorporation doit être suivie d’une irrigation copieuse pour bien humidifier le compost. Il en résulte la libération : - de composés qui stimulent les antagonistes saprophytes du sol (aldéhydes, alcools, …) ou de composés volatiles (toxines allélopathiques) qui sont létaux pour les nématodt des, les mauvaises herbes et les champignons. - la régénération de plusieurs racines secondaires permettt tant à la plante l’absorption des éléments minéraux. La désinfection du sol par ces techniques individuellemment n’est pas suffisante. Par contre, en stratégies combbinées où on tient compte de leurs interactions avec le milieu et des conséquences pour les exploitations (callendrier de cultures, immobilisation du sol, etc.), les réssultats sont souvent satisfaisants. Bien évidemment, en raison d’un manque de connaissance et d’expertise rattionnelle de certaines techniques de désinfection dans le cadre d’un développement durable, leurs utilisations reste limités et loin des ambitions du Plan Maroc Vert. Les recherches dans ce domaine ont donc de l’avenir! Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Agrumiculture

Journée Internationale sur les agrumes Grande réussite de la 1ère édition

La première édition de la Journée Internationale sur les Agrumes, organisée par l’Association des Lauréats de l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès (ALENAM), en partenariat avec l’École Nationale d’Agricultture de Meknès, s’est tenue le 11 Avril 2013 sous le thème : «Opportunités de développement du secteur agrumicole : entre progrès techniques et enjeux commerciaux». Cette journée qui a connu un grand succès, à en juger par le nombre des participants, s’est distinguée par la qualité des intervenants originaires de plusieurs pays (Etats-Unis, Espagne, France et Maroc).

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Recherche variétale

ches entreprises sur les nouvt

Le Dr Mohammed El Guilli, Cherct cheur à l’INRA de Kenitra, a prést senté un historique des recherct

remplacement du bigaradier. Sur

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veaux porte-greffes agrumes en les 6.300.000 plants certifiés en

2011, on note une diminution des demandes en porte-greffes bigart radier et citrange (22%) au profit des porte-greffes C. Volkameriana et C. macrophylla (47%). - Le C. volkameriana, originaire de corse, en plus de sa tolérance à la tristeza, présente une meilleure tolérance au phytophthora que le C. volkameriana classique; - Le C. macrophylla, bien adapté aux sols calcaires, est tolérant au phytophthora, mais il se montre sensible à la tristeza. Ces deux porte-greffes confèrent à la variété une entrée en prodt duction rapide, des rendements supérieurs, mais avec une légère diminution du degré brix par rappt port aux porte-greffes classiques (bigaradier, citrange). Seuls les esst sais régionaux de 38 porte-grefft fes actuellement en cours permt mettront d’affiner ces résultats avec à l’appui la création d’une base de données élargie aux prodt ducteurs. Docteur Hamid BENYAHYA, Cherct cheur à l’INRA d’El MENZEH a présenté un inventaire des travt vaux de recherche effectués sur les porte-greffes et les variétés d’agrumes en cours de sélection au Maroc


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Agrumes

En ce qui concerne les porte-grefft fes, de nouvelles créations sont en cours à partir d’hybridation afin de conjuguer les performanct ces des deux parents. Mais il s’agit d’un travail de longue haleine qui

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nécessite de nombreuses années (17 ans au minimum). Pour les variétés, la création de nouveaux clones fait appel aux biotechnolt logies comme la culture in vitro, le screening ou la fusion de prott

toplastes qui ont donné naisst sance à de nouvelles mandarines comme les variétés Al Maamora, Al Mehdia, Al Marzana, Al Hamra avec une belle coloration rouge intense de l’épiderme et de la pulpt pe. Des variétés triploïdes, donc aspermes, sont en cours d’esst sais. Soulignons qu’entre 2000 et 2011, l’INRA a produit quelqt ques 195.000 baguettes greffons, soit équivalent de 20 millions de plants certifiés. Le Professeur Glenn C. WRIGHT de l’Université d’Arizona (U.S.A) a présenté la filière du citronnt nier qui totalise en Arizona prés de 80% des surfaces cultivées (18.300 Ha). Il a en particulier mis en évidence les similitudes climatt tiques des principales zones de productions du citron en Arizona avec les potentialités de développt pement de cette culture au Mart roc. Dans la vallée de San Joachin la production s’étale d’octobre à


avril (comme au Maroc) alors que dans la zone plus désertique la récolte à lieu de septembre à fin février. Les porte greffes les plus utilisés sont : C. volkameriana, C. macrophylla et le citrumelo swingle. Les principales variétés cultivées sont : Allen Eureka, Cort rona Foothills, Femminello Santa Teresa, Limonera fina 49, Fino 95, Messina ainsi que des variétés seedless (sans pépins).

Nutrition adaptée Mr Alain KLEIBER, Ingénieur Conseil en Nutrition et Physiologt gie Végétale LCA/Agro-reporter (France) a présenté les grands principes de raisonnement de la nutrition et de la fertilisation à appliquer aux agrumes. Les best soins des agrumes (arbres pérennt nes) doivent être appréciés sous deux aspects : - l’aspect annuel : en relation

avec l’équilibre N/K : - Besoin pour le fonctionnement végétatif de l’annt née (40% N / 10% K) ; - Valoriser le pott tentiel de prodt duction (15% N / 70% K) ; - Préparer l’annt née suivante (45% N / 20% K). - l’aspect plurriannuel : en relation étroite avec le développt pement racinaire régulé par des équilibres nutritt tifs : - Phase juvénile : augmentation des racines (N Mg Fe Mn) ; - Phase adolescente : légère augmt mentation des racines (N/K) ;

- Phase adulte : stagnation de l’évolution racinaire (N/K) ; - Phase de sénescence : diminutt tion du stock racinaire E/Ca/Zn. Le bon déroulement de ces quatt tre phases est en corrélation étroite avec les équilibres nutritifs mentionnés.

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Journée Internationale sur les agrumes

Protection des agrumes Le Professeur Glenn C.WRIGHT a également exposé l’incidence du Psylle asiatique des agrumes sur la propagation du Huanglongbing (HGB) responsable de la maladie du Greening (maladie bactériennt ne mortelle pour les agrumes) aux U.S.A. Après avoir donné des informations sur le cycle de dévelt loppement de l’insecte vecteur du Greening et des symptômes causés sur les arbres et les fruits,

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il a rappelé que son introduction en Floride en 2005 à partir de plants importés illégalement a eu pour conséquence la contaminatt tion de la plupart des verges de la région, puis des orangeraies de la Californie. Actuellement, la maladt die est présente en Asie, aux USA, au Mexique, en Amérique du sud, en Arabie, ainsi que dans l’ile de Madère et aux iles Canaries aux portes du Maroc. A noter qu’en Floride, entre 2008 et 2013, le coût de la lutte contre HGB a été estimée à 3,63 milliards de $ (perte de production, lutte phytosanitaire contre le psylle et arrachage des arbres). Au Brésil la lutte contre HGB par traitements insecticides contre le psylle a un coût estimé à 1000 $/Ha. Il recommande que le Maroc engt gage une surveillance particult lière afin de détecter rapidement toute apparition de la maladie. A son tour, Prof. Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI, responsable de l’Unité Zoologie Agricole à l’ENA de Meknès a traité des probt blèmes posés par les acariens au Maroc. Depuis une dizaine d’annt nées, on constate une résistance aux pesticides de l’ensemble des acariens phytophages sur agrumt

mes. Après avoir décrit les princt cipales espèces qui affectent les vergers agrumicoles du pays, il a insisté sur les modalités de lutte, à savoir : - Identifier les acariens, connaitt tre leur biologie et leur cycle de développement ; - Tenir compte des conditions environnementales du milieu, par exemple : - Certaines variétés sont plus affectées que d’autres ; - Influence des facteurs ambt biants (température, humidité et les techniques culturales). - Utilisation raisonnée des prodt duits chimiques (matière active, dose, fréquence, délai avant réct colte) ; - Utiliser autant que possible les bio-pesticides et la lutte biologt gique. En ce qui concerne les bio-pestict cides, les essais entrepris depuis 2002 semblent prometteurs commt me par exemple la solution ‘’ail + alcool’’ qui a donné des résultats encourageants en comparaison avec certaines spécialités chimiqt ques. Le Professeur Antonio Vicente du Centre de Protection Végétt tale et de Biotechnologie (IVIA) de Valence (Espagne) pour sa part, a présenté une stratégie de gestion des principales maladies des agrumes, notamment les malt ladies fongiques ayant une forte incidence économique : • Les gommoses à Phytophthort ra : seule l’utilisation de portegreffes résistants aux gommoses permet la prévention de cette maladie ainsi que le greffage à 20/30 cm au dessus du collet. Le C. macrophylla montre en Espagt gne une bonne résistance aux gommoses. • L’Alternaria : a fait son apparitt tion en Espagne en 1994 dans la région de Valence. En 2000, elle était présente sur la côte Est (région Huelva) distante de 650


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Journée Internationale sur les agrumes y créaient un microclimat favorabt ble. • Le Mal secco (Deutérophoma tracheiphylla) est peu présent en Espagne, mais il sévit sur citronnt nier en Italie (Sicile), en Turquie, en Algérie et en Corse.

Km de la côte Ouest méditerrant néenne. Ce sont principalement les pluies d’automne et de printt

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temps qui favorisent la germint nation des conidies, ainsi que les hautes densités de plantation qui

D’autres maladies sont à redouter, par exemple : • Le Citrus Black Spot (des points noirs sur les agrumes : clémentt tines, mandriner, citronnier) est présent en Afrique du Sud, au Brésil, en Floride, en Argentine et en Afrique Sub saharienne ; • Le Scab non présent en Méditerranée, touche les plantatt tions d’agrumes des pays subsaht hariens, l’Amérique du Sud et les USA ; • Le Post bloom Fruit-drop qui provoque la chute des fruits après floraison n’est pas présente en régt gion méditerranéenne.


Données sur le secteur Enfin le Professeur honoraire de l’IAV Hassan II, RAYMOND LOUSSt SERT, a donné un aperçu sur la prodt duction et la commercialisation des agrumes dans le monde ainsi que la place occupée par le Maroc. En 30 ans (1981-2011), la production mondiale est passée de 55 à 120 millions de tonnes. Pour le Maroc, elle est passée de 1 million de tonnt nes à près de 1,8 millions actuellemt ment. En ce qui concerne les petits fruits, en 2011, la production mondiale était de l’ordre de 26 millions de tonnes, dont près de 54% produits en Chine. Le Maroc arrive en 7ème post sition avec 716.000 tonnes. En 2011 les exportations mondiales ont été de 3,8 millions de tonnes, le Maroc occupant la 3ème position avec prés de 350.000 tonnes. Les principaux pays importateurs en 2011 étaient

l’UE (48%), la Russie, l’Europe centt trale et de l’Est (27%) et l’Asie (14%). Les principaux clients du Maroc étaient : la Russie (200.000 T), l’UE (90.500 T), le Canada (38.600 T) et les USA (16.200 T). Entre 2004 et 2011, une nette augmentation de la consommation a été enregistrée en Russie, plus modérée aux USA et une légère baisse en UE, probabt blement en raison de la crise financt cière. Pour ce qui est des oranges, en 2011, la production mondiale a attt teint 72,7 millions de tonnes avec la répartition suivante : Amérique du Sud (36%), Asie (20%), Région médt diterranéenne (17%) et Amérique du Nord (17%). Quant aux exportatt tions, elles ont été de 5,7 millions de tonnes avec l’Espagne (26%), l’Afriqt que du Sud (16%), l’Egypte (14,4 %) les USA (13.2%), la Grèce (6,7%), la Turquie (5,5%) et le Maroc 17.500 T (3%). Pour ce segment, les princt cipaux clients du Maroc sont : l’U.

E (prés de 100.000 T) et la Russie (70.000 T). Les prévisions pour la campagne 2012/2013, laissent présager pour le Maroc, comme pour la plupart des pays méditerranéens, une baisse de production due aux mauvaises conditions climatiques en particult lier dans le Souss avec des températt tures proches de 40 °C lors de la flort raison des arbres. À cela, il convient d’ajouter la crise financière qui touct che les pays Européens et qui aura des conséquences sur les volumes exportés vers ces pays. L’ensemble des communications présentées a suscité de riches débt bats compte tenu de l’intérêt des thèmes exposés. En clôture de cette journée, le président de l’Associatt tion des Lauréats de l’Ecole Nationt nale d’Agriculture, Mr Sadiq IDRISSI, a tenu à remercier l’assistance pour sa participation active, les sponsors, ainsi que l’ENA pour sa contribution à la réussite de cet événement.

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Phytoprotection

Cochenille

Principal ravageur en verger d’agrumes Les cochenilles ou « poux des cultu­res » sont des insectes homoptères regroupant de nombbreuses espèces réparties dans l’ensemble des régions agrumicoles du Maroc. Ce sont des insectes qui se dé­placent très peu, vivant le plus sou­vent fixés sur leur hôte végétal qu’ils piquent et dont ils sucent la sève.

P

lusieurs espèces de coct chenilles associées aux agrumes sont présentes dans les différentes régt gions agrumicoles du Mart roc avec une incidence économique plus ou moins importante selon les années: - Le pou de Californie (Aonidiella aurantn tii), est de loin le déprédateur le plus dangereux, présent un peu partout, néct cessitant souvent des interventions là où les infestations menacent la récolte pendante. - La cochenille virgule (Lepidosa­phes beckii), la cochenille serpette (Lepidosn saphes glowerii), le pou noir (Parlatoria ziziphi), sont des espè­ces parfois assoct

ciées dans des in­festations sur agrumt mes en zones humides (zones côtières, vallées de rivières, parcelles de basfonds). - Le pou gris (Parlatoria pergandii), est un déprédateur qui prend de l’extenst sion dans le Gharb. Il est parfois associé au pou de Californie dans des infestt tations mixtes sur toutes les variétés d’agrumes. - La cochenille australienne (Icerya purcn chasi), s’étend depuis une di­zaine d’annt née aux régions du Souss, du Haouz, et de Beni-Mellal. - La cochenille farineuse (Planococ­cus citri), est présente en zone cô­tière de Rabat, Azemmour, Larache et l’Oriental, mais également dans les orangeraies du Haouz.

Biologie Les cochenilles sont caractérisées par un dimorphisme sexuel : les mâles sont des insectes ailés et les femelles se fixent sur les différents organes végt gétatifs dont elles s’alimentent. Les coct chenilles fixées causent d’importants dégâts sur les plantes, du fait de leurs pièces buccales transformées en rostt tre piqueur leur permettant d’aspirer la sève. Généralement, le cycle évolutif des cochenilles comporte trois génératt tions annuelles dont le démarrage se caractérise par une émission massive de jeunes larves mobiles : - génération de printemps (à partir d’avril-mai), - génération d’été (juillet-août) - génération d’automne (septembreoctobre)

Dégâts En se fixant sur l’arbre, les femelles causent des dégâts sur les feuilles, les fruits, les jeunes rameaux et les branches. Mais ce sont surtout les dommages causés sur les fruits qui entraînent les plus grandes pertes économiques pour les producteurs (écarts de triage), d’autant plus que depuis quelques années peu de solutions innovantes sont à leur disposition. Pour certaines espèces, les dom­ mages apparents sur les cultures se manifestent par des incrustations sur feuilles rameaux et/ou fruits laissant parfois des plages chloroti­ques visibt bles dépréciant la produc­tion. Pour d’autres, l’excrétion d’un miellat abondt dant, constitué de dé­jections gluantes et sucrées, offre un support idéal pour le développe­ment de champignons saprophytes communément appelés fumagines, rendant les fruits impropt pres à la commercialisation. 90

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coccinelle Rodolia (Novius)

Cas du Pou de Californie Cette espèce évolue chaque année en trois générations, dont la succession dépend étroitement des températures du moment: - la pre­mière au printemps commence au mois d’avril prodt duisant un maximum de laves entre la mi-mai et début juin, - la deuxième en juil­let, elle est brève, limitée dans le temps par les fortes chaleurs esti­vales, - la troisième en au­tomne avec des sorties larvaires en septembt bre, mais qui peuvent se prolt longer en fin de saison jusqu’en décembre, provoquant de gros dégâts sur fruits à la récolte, plus particuliè­rement sur les variétés de demi-saison et les tardives. Après la nouaison, sur jeunes fruits, les premières larves (isst sues des femelles évoluant sur rameaux et feuilles) s’incrustt tent entre le fruit et le calice à l’abri des auxiliaires, pesticides, effets du climat, etc. A noter que le fruit devient réceptif pour le pou de Ca­lifornie à partir d’un diamètre d’environ 2cm, et sa surface se couvre de jeunes stades installés au fond de dépressions formés au niveau des points de pénétratt tion de l’appareil buccal de la cochenille. La 2e et la 3e généra­tion se dévt veloppe dans sa grande majoritt té sur fruits. Ainsi, à la véraison, la pré­sence du pou de Californt nie est bien visible sur fruit, et on peut déjà es­timer le taux de pertes du fait qu’un fruit avec juste quelques cochenilles est d’office considéré comme un «écart à l’export». A noter que dans les vergers sans protection phytosanitaire, de fortes infestt tations peuvent engendrer des 92

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chutes de feuilles et des dessèct chements de rameaux.

Conduite de la lutte La stratégie de lutte se base sur l’observation des niveaux des po­pulations mais aussi leur structure: Repérage des foyers lors de la récolte: Ces foyers doivent être signalés dans chaque parcelle du vergt ger, par les équipes de ré­colte en suspendant des bandelet­tes plastiques sur les groupes d’arbt bres infestés. Piégeage des mâles Les mâles du pou de Californt nie sont attirés par une phéro­ mone sexuelle élaborée par la fe­melle mure avant l’accoupt plement. Cette substance a été synthétisée au laboratoire et com­mercialisée à grande échelle, permet d’estimer les niveaux d’infestation en verger en tenant compte du niveau de captures des mâles. Les mâles piégés sont dé­nombrés chaque semaine et la phé­romone est renouvelée une fois par mois. Observations in situ: En parcourant les parcelles, le personnel technique repère les fixations de larves de pou de Californie sur jeunes fruits à par­tir de début mai et pendant toute la période printemps-été. Il pourra ainsi localiser de visu les foyers d’infestation et en estimer l’importance pour déct clencher un traitement. Comptage des stades sensibles: Les stades vul­nérables aux traitt tements chimiques sont les stadt des mâles, les stades larvaires et F1 premier stade femelle (jeunt nes femelles). Les comptages


Pou violet,infestation à l’intérieur de la frondaiso

démarrt r e n t d è s la pre­ mière s e mt maine de mai et les t ra i te­ ments s o n t déclenchés, sur des parcelles reconnt nues infestées par les techniques citt tées plus haut, lorsque le taux de stadt des sensibles dans une population de pou de Ca­lifornie atteint 70 à 80 %. En fait, l’usage de la phéromone seule ne peut suffire et la stratégie de lutte doit tenir compte de l’ensemble des éléments précités. Elle reste cependant d’un grand secours pour repérer les faibles infestations. Celles-ci étant par ailleurs difficilement localisables dans les vergers ne portant pas de produc­ tion pendante. A noter que la lutte biologique, permt met grâce à une panoplie d’auxiliaires autochto­nes ou introduits, de limiter les pul­lulations de la cochenille. Ainsi, la présence de l’auxiliaire Aphytis me­

linus, un parasitoide qui pond et se développe sur les deuxièmes stades et jeunes femelles du pou de Cali­fornie en détruisant ce dernier, per­met de ne plus recourir à la lutte chimique lorsqt que le niveau de para­sitisme atteint ou dépasse 60 à 70% sur ces stades réct ceptifs (ou 33% sur la population totale vivante de la co­chenille). Le traitement le plus adéquat contre le pou de Californie est celui du printemps, mais si pour une raison ou pour une autre les infestations n’ont pas été estimées à leur juste niveau (manque de suivi, d’encadrement technique), le re­cours à un traitement de rattrapage peut avoir lieu afin de réduire le ni­veau des populations et d’éviter d’être surpris par des pullulatt tions à la veille de la récolte. Ainsi les trai­tements de rattrapage peuvent être effectués aux coccicides classiques (seuls ou en association avec des huiles minérales légères), au plus tard vers fin juillet pour les variétés précoces, en septembre pour les variétés de demi saison et en octo­bre pour les variétés tardives. A noter que dans certains cas, le vent Chergui peut être un très bon allié des agrumiculteurs en éliminant complètement les jeunes stades du

pou de Californie pendant les mois de juillet et août.

Lutte contre la fumagine Avec la présence de certaines espt pèces comme la cochenille australt lienne ou farineuse, la fumagine devt vient préoccupante principalement durant le ou les deux mois qui préct cèdent la récolte car le fruit ayant pratiquement achevé sa croissance n’arrive plus à repousser la couche de fumagine qui le recouvre. La zone pédoncu­laire est particulièremt ment réceptive et capte fortement ce champignon qui devient difficile à extraire par brossage et lavage à la station de conditionnement. Selon le degré d’encrassement, on peut recourir aux techniques suivantes : - lavage à l’eau seule à forte pres­sion (légère présence du champi­gnon), - lavage à l’eau mélangée à un pro­ duit cuprique (à éviter en cas de fortt tes températures), - utilisation d’un produit à action fongicide et algicide, employé en zones côtières pour lutter contre les lichens et la fumagine.

Bonanza 450 EW Nouvelle formulation sans odeur à base Chlorpyriphos-éthyl contre les cochenilles des agrumes

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INRA et recherche sur les produits de terroir La stratégie de développement agricole et rural adoptée par la Région du Souss Massa Draa (RSMD) pour les zones moins favorables à l’agriculture intensive (montagne, oasis, pré-désertique…) mise sur le développement et la promotion des produits de terroirs et la valorisation des ressources naturelles locales. Le développement de ces spéculations vise en effet la promotion d’une agriculture alternative à forte valeur ajoutée et la valorisation des spécificités liées au terroir et/ ou à l’origine des produits. L’orientation choisie, va permettre des impacts positifs sur les conditions socio-économiques (création d’emplois, amélioration des revenus, réhabilitation des savoir-faire locaux…) et environnementales (protection des ressources naturelles…).

C

es orientations sont en concordance avec la stratégt gie nationale du Plan Maroc Vert (PMV) qui intègre les données et les impératifs de l’environnemt ment national et international ainsi que les diverses spécificités de l’agriculture marocaine. Ces demt mandes stratégiques interpellent la recherche agricole marocaine et

l’incitent à valoriser les acquis et à développer de nouveaux programmt mes pour cette culture. Ces progt grammes devraient couvrir toutes les étapes depuis la recherche de base jusqu’à la recherche finalisée et la valorisation en adoptant une approche participative. Conscient de ce contexte, l’INRA Agadir, en sa qualité d’établissemt

Cactus Mimouni A., Boujghagh M. Sedki M., Wifaya A., Azim K. Parmi les principales filières à développer en priorité suivant le plan stratégique de la RSMD, la culture du cactus. Des acquis importants ont été enregistrés, avec un programme d’amélioration génétique de cette culture, mené depuis 1999 au Centre Régional de la Recherche Agronomique d’Agadir. Une collection de 250 génnotypes de cactus marocain a été réalisée puis évaluée et caractérisée dans deux arboretums aux Domaines Expérimentaux Melk Zhar et Laâyoune de l’INRA.

A

près évaluation morphogt génétique et agronomiqt que des écotypes collectt tés, plus de 50 clones ont montré une supériorité remarquable par rapport aux autres et méritent d’être testés à grande échelle chez les agriculteurs dans des essais comparatifs multi locaux. Cependant, ces écotypes restent souvent instables d’un environnement à l’autre. Pour cela, cette évaluation morphogénétt tique et agronomique bien qu’elle soit intéressante, reste imparfaite pour gart rantir la qualité attendue du matériel à planter. 94

Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

Sur la base de la variabilité intra-spécift fique et inter-spécifique observée, un programme d’amélioration génétique a été initié depuis 2005. Des croisemt ments ont été effectués entre des “cultivt vars” de cactus collectés dans des sites très éloignés géographiquement. Ces croisements permettent d’engendrer des hybrides qui dépassent de loin leurs parents. En effet, du fait que les parents sont hétérozygotes, la ségrégt gation des caractères se produit dès la génération F1 au point où chaque plante F1 constitue un hybride potentt tiel. Les meilleurs d’entre eux, considt dérés comme des nouvelles variétés,

ment public chargé de conduire des recherches pour la création et la diffusion des technologies adaptt tées à l’agriculture marocaine, a toujours pris en considération ces trois dimensions tout en adoptant une approche participative aussi bien dans la programmation des recherches que dans la diffusion des résultats qui en sont issus.


seront multipliés végétativement.. De même, des graines hybrides récoltt tées sur des fruits mûrs ont été semées pour germination et transplantées au champ. Les plants obtenus à partir des graines issues des croisements effectt tués sont aujourd’hui âgés de quatre ans et après transplantation ils ont prést senté une très bonne vigueur et une très forte variabilité avec un nombre de cladodes formés variant entre 12 et 31. Une collection de 100 plants issus de semis de graines hybrides est plantée au Domaine Expérimental Melk Zhar à Agadir et constitue un matériel végétal en ségrégation soumis à la sélection. A noter qu’à l’échelle internationale, les

études sur la caractérisation molécult laire sont beaucoup plus avancées notamment au Mexique, Chili, Argentt tine, Italie. Au Maroc, ces études au sein de l’INRA sont encore à l’état embryonnt naire.

sur le nombre de jeunes raquettes émist ses. Ils ont également montré un effet positif sur l‘amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau du cactus qui a accumulé le maximum de matière fraîct che.

Acquis techniques

Fertilisation

Le renforcement de la recherche sur les aspects agronomiques a été enct couragé par les différents partenaires régionaux et nationaux. Les travaux de recherche menés par l’INRA Agadir sur les techniques culturales ont donné des résultats intéressants et promettt teurs pour l’amélioration de la productt tivité du cactus.

Plantation et densité Les recherches ont montré que l’utilt lisation des fragments de raquettes pour la plantation du cactus a permis de donner des résultats intéressants, similaires à ceux obtenus avec une raqt quette entière, notamment en matière de nombre de pousses et de fruits prodt duits. Concernant la densité de plantatt tion, les résultats obtenus ont montré que les faibles écartements favorisent l’émission des cladodes.

Taille Les recherches sur la taille de fructifict cation hors saison (Scozzolatura) de 40 génotypes de cactus âgés de plus de 5 ans ont démontré la possibilité d’obtent nir une seconde floraison hors saison sous nos conditions en appliquant cette technique.

Irrigation Différents régimes ont été étudiés sur des cladodes de figue de barbarie âgés d’un an et plantés dans des pots en plein champ. L’irrigation a un effet positif sur la précocité de la reprise et

La fertilisation en azote, phosphore et potassium du cactus a un effet positif sur la croissance, le développement (nombre de raquettes multiplié par environ trois après fertilisation) ainsi que sur la précocité de production des fruits. La fertilisation a montré aussi un effet positif sur le rendement et taux de sucre de quelques écotypes.

Stockage Le stockage à 5°c a montré un effet bént néfique sur les fruits du cactus meilleur qu’à 12°C. Il a permis de réduire la perte en poids et de gagner une durée de 10 jours de stockage. Il a également permt mis de préserver la teneur en sucres et de ralentir l’évolution de la coloration des fruits offrant ainsi une bonne qualt lité commerciale. Les résultats de recherche acquis au niveau du CRRA Agadir ont été valorisés en partenariat avec les agrriculteurs, les associations locales, les coopératives et les organismes de développement à travers des sesssions de formation, des journées de transfert de technologie, des foires et des publications dans des revues professionnelles nationales et internnationales, des quotidiens nationaaux et sur internet. D’autres aspects ont été traités dans d’autres centres de l’INRA à savoir la transformation agro-alimentaire du cactus par le CRRA Rabat et les aspects fourrageers par le CRRA Settat. Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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INRA et recherche sur les produits de terroir

Safran de Taliouine Amélioration de l’itinéraire technique Karra Youssef, Mimouni A. et Sedki M.

La stratégie du Plan Maroc Vert considère le safran comme un produit de terroir clé du développement de la région de Taliouine-Taznakht, une zone montagneuse défavorisée avec des superficies agricoles faibles, un climat rude et de faibles précipitations. En effet, le safran présente un double avantage, l’un concernant l’adaptation parfaite de la culture à l’aridité du climat vu son faible besoin en eau (et même en fertilisants), en plus de sa pratique ancestrale pouvant facilement faire l’objet de conversion en mode de producttion biologique plus valorisant. Le deuxième atout réside dans son importance économiqque et commerciale grâce à l’évolution considérable de son prix ces 5 dernières années.

I

l s’agit donc d’un produit qui permet de valoriser son terroir aride et marginal et par conséquent d’assurer une source de revenu suffisante au maintien sur place de de la popt pulation locale.

La densité et le poids des bulbes : facteurs déterminants du rendement en safran L’itinéraire technique adopté pas les agriculteurs montre des défaillances et un manque de maitrise, principalement au nivt veau du choix de la semence, le

mode de plantation, le raisonnemt ment des apports en eau et en fumier… Dans le but d’améliorer ces pratiques, l’INRA mène actuellt lement des essais de recherche & développement, notamment liés aux différentes densités de plantation des bulbes (100 ou 50 bulbes/m2, avec des bulbes de bon calibre) en comparaison avec la conduite traditionnelle (semis en poquet de plus de 150 bulbes/m2 et sans trier la semt mence). La densité optimale de plantt tation - en prenant en compte son évolution dans le temps vu

la pérennité de la culture - corrt respondra à celle qui va assurt rer un développement et une croissance favorables et une production adéquate de cormes de bonne taille sans accentuer la compétition entre eux. Le poids et le calibre des cormes sont deux paramètres qui traduisent le remplissage de ces organes et l’accumulation des réserves et qui vont déterminer la mise à fleur de l’année suivante. Les résultats préliminaires ont montré que la densité légère de 50 bulbes/m2 (10x20cm) a mieux favorisé la mise en place de nouvt veaux bulbes en 2ème année,

l ’ é v o tl lution étant estimée à 206% (3 fois l e n o m bt bre de départ). Par ailleurs, 65% des bulbes présentent un calibt bre ‘2cm, répondant par conséqt quent aux normes, d’où un poids total des bulbes par mètre carré significativement supérieur aux autres cas. Cette situation permt met de générer des bulbes de bonne taille et calibre en fin de cycle, ce qui va se répercuter post sitivement sur le rendement en safran. Dans le contexte local, l’intérêt du suivi de l’évolution des rhizomt mes au fil des années réside dans la possibilité d’optimiser la productivité en fonction du temps et de déterminer aussi le moment de déclin après lequel il faut renouveler la safranière. Dans la littérature, on recommt mande de planter de 50 à 70 bulbt bes/m2 pour une conduite sur 5 à 6 années, avant l’arrachage et la replantation des bulbes.

Fertilisation organiqq que du safran : outil de production durable La fertilisation se fait généralt lement au moyen d’apport de fumier d’animaux d’élevage, qui peut cependant causer des probt blèmes à la culture s’il n’est pas bien décomposé. Afin d’établir une stratégie de fertilisation biolt logique, propre et bien adaptée au contexte de fertilité des sols qui doivent supporter la culture du safran pendant plusieurs annt nées, l’INRA a testé l’effet de l’appt plication d’un bio-compost du commerce sur la productivité, notamment des bulbes fils. Les résultats à court terme ont montré qu’il n’y a pas de différt rence significative avec le fumier, mais l’avantage du bio compost, tient dans sa «propreté» et sa décomposition rapide dans le sol, ce qui facilitera l’accès des racines aux éléments nutritifs assimilable qu’il contient. Ceci va mieux valoriser le mode de

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production biologique du safran tout en permettant de gérer ratt tionnellement la fertilité du sol des safranières dans la zone. Contrôle de la qualité du safran La qualité physique du safran est définie essentiellement par le taux d’impuretés et de corps étrangers et par l’humidité des stigmates après séchage. Quant à la qualité organoleptique, elle dépend de trois principaux constituants biochimiques du métabolite secondaire : - Le safranal : responsable de l’arôme et l’odeur ; - La picrocrocine : donnant le goût piquant apprécié ; - La crocine : qui définit le pouvt voir colorant de l’épice. Diagnostic de la qualité du saft

fran au niveau de quelques coopt pératives de la région : • L’humidité du safran en filamt ment est significativement infért rieure à 12% assurant une bonne conservation. • Les teneurs en picrocrocine et en safranal sont satisfaisantt tes à tel point que le safran de Taliouine peut être classé en première catégorie, une qualité supérieure relative au goût, arômt me et odeur. • Le problème qui se pose enct core est autour du pouvoir colort rant, en effet, les concentrations en crocine ne sont pas satisfaist sante pour certains cas, le safran se trouve classé en 2ème ou 3ème catégorie, et c’est au niveau des opérations de post-récolte, nott tamment le séchage et le conditt tionnement, qu’il faut agir.

Bulbe Développement agronq nomique du safran : quels impacts ? • Retombées positives sur la prodt ductivité ainsi que sur la rentat abilité. • Maîtrise de la densité de plantt tation et mise en place de parct celles dédiées spécialment à la production de semences de qualité.

Rose à parfums de Kelaat M’gouna

Diagnostic et perspectives de développement KARRA Youssef

De Kelaat M’gouna à Boumalene Dadès, sur une vingtaine de kilomètres, s’étend la « vallée des roses » où la culture du rosier est exercée de père en fils. Cette espèce s’y épannouit grâce aux conditions climatiques douces de cette zone vu la présence des deux rivières : M’goun et Dadès. En tant que produit de terroir spécifique de cette région, la rose à parfum ouvre de grandes opportunités de dévelloppement local et d’amélioration du niveau de vie des agriculteurs. En effet, elle offre un énorme potentiel dans le domaine d’extraction des parfums, de l’huile essentiellle et de l’eau de rose. De ce fait, le Plan Agricole Régional de la zone de Souss Massa Drâa préconise l’extension, l’inttensification et la valorisation de cette culture à l’horizon de 2020. La rose à parfum s’étend actt tuellement sur 3200 kilomètt tres linéaires, soit environ 760 Ha, ce qui représente 7,6% de la surface cultivée dans la zone (ORMVAO, 2009 & 2010). Avec une production de l’ordre de 3200 tonnes de rose, notre pays est classé 4ème producteur mondial de rose après la Bulgarie, la Turqt

nant dans la zone se base sur la culture en étages, dont l’ossature reste l’arboriculturt re fruitière : amandier, figuier, olivier et très peu de rosacées comme le pommier et l’abrict

• Valorisation de ce système de culture basé sur la culture du safran comme étant un pilier d’une agriculture durable et de conservation à faibles intrants pour ces zones montagneuses et pauvres. • Limiter l’exode rural, l’abandon des terres et assuer la persistance de la population locale grâce à cette activité vitale, génératrice d’un revenu interessant.

cotier. Ces arbres ne sont pas plantés en vergers mais tout simplement en bordurt res ou dispersés. Les céréalt les d’automne, destinées à l’autoconsommation, constitt tuent l’étage suivant. La troist sième strate est formée par la luzerne qui représente l’actt tivité agricole principale et qui est conduite en parcelles bornées par les arbrisseaux du rosier. En effet, les agricultt teurs disposant de l’eau d’ir

quie et l’Iran. Les rendements peuvent varier énormément d’une année à l’autre selon la fréquence de survenue de la sécheresse et de la gelée printanière et leur impact sur la floraison.

Diagnostic du système de culture Le système agricole domint Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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INRA et recherche sur les produits de terroir les plus vigoureuses parmi les tiges de l’année (3 à 5 rameaux).

rigation par tour d’eau, cultivent la luzerne pour l’alimentation de leur cheptel (chèvres et vaches laitièrt res). Quant au maraîchage vivrier, à base de pomme de terre et de tomate, il est exercé en petites parct celles et là où l’eau d’irrigation est disponible. Au sein de ce système de culture, le rosier occupe une place secondt daire. Planté comme bordure ou le long des «Séguia», il sert à la délimt mitation des parcelles. Cependant, il présente une grande importance socio-économique car en année favt vorable, sa rentabilité peut dépasst ser celle de l’amandier (selon 70% de la population enquêtée).

Conduite traditionnelle : quelles défaillances ? • Absence d’un raisonnement agronomique, ce qui engendre des rendements encore faibles par rappt port au potentiel que peut exprimt mer la culture. • Irrigation à tour d’eau : la quantité d’eau introduite dans la parcelle dépend du nombre d’heures d’irrigt gation déterminé par la superficie dont dispose chaque agriculteur. Le débit est variable selon les saist sons. • Fertilisation insuffisante : le rosier ne bénéfice d’aucune fertilisation spéciale, il profite de la matière organique apportée au début de chaque campagne à la luzernière. Il s’agit d’un mélange de fumier des différents animaux de l’exploitatt tion et seuls 10% des agriculteurs recourent à l’achat de fumier. Les 98

Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

doses donc ne sont pas raisonnées en fonction des besoins, mais de la quantité disponible.

Conduite moderne en verger L’expérience de conduite du rosier en verger a été encouragée par l’ORMVA d’Ouarzazate et des unitt tés privées de transformation. Elle a été entamée par quelques agrict culteurs, il y a 5 ans, sur une superft ficie totale de 8 ha, présentant 1% de l’aire occupée par le rosier. Mais à l’heure actuelle, la non-maîtrise d’un itinéraire technique moderne et l’absence de suivi et d’encadremt ment bloquent le développement de cette culture.

Recommandations • La taille est une technique clé dans le cas du rosier. Son raisonnemt ment est primordial pour permettt tre à cet arbrisseau de conserver une forme bien éclairée, d’avoir une végétation équilibrée et surtt tout une floraison abondante. Sur chaque plant, on doit éliminer les vieilles tiges qui ont fleuri et garder

Unité d’extraction

• Pour le problème de l’envahisst sement par les mauvaises herbes que connaissent les plantations modernes, on peut adopter des désherbants homologués en culturt res florales et qui répondent au caht hier des charges de la certification Bio. Sinon, il vaut mieux opter pour la lutte mécanique par travail du sol. Pour le cas de la conduite tradt ditionnelle, le désherbage manuel ou le paillage organique semblent être efficaces et satisfaisants. • La pratique de la culture de la luzerne est conservatrice de ce systt tème fragile vu qu’elle enrichit le sol par la fixation de l'azote de l'air. • Veiller sur le bon déroulement du processus de post-récole des roses pour ne pas affecter leur qualt lité. • L’organisation de la filière (asst sistance technique, agrégation, transformation, commercialisatt tion), est nécessaire pour avoir des retombées positives sur les prix de vente qui vont inciter les agricultt teurs à intégrer ce processus de développement.

Rôle de la recherche agronomique : Amélioration de l’itinéraire techniqt que approprié d’installation et de conduite permettant l’extension et l’intensification moderne du rost sier ainsi que l’augmentation de sa productivité.

Impact sur le développement local : La rose à parfum reste une source importante de revenu pour les agriculteurs qui pratiqt quent surtout une agrict culture de subsistance. Outre ce rôle socio-écont nomique, la culture du rosier offre des avantages écologiques très intéresst sants en contribuant au maintien de la biodiverst sité, à la stabilité de l’écost système de cette vallée et à la conservation du sol.


La domestication de l’arganier, un grand pas vers sa préservation et sa durabilité Dr. Bouzoubaâ Zakia - INRA/CRRA/Agadir L’arganeraie s’est dégradée avec une vitesse alarmante : en moins d’un siècle, plus de la moitié de sa superficie a disparu et sa densité moyenne est passée de 100 à moins de 30 arbres/ha, soit une baisse dépassant les 2/3. La domestication de l’arganier peut aider à sa préservation et à sa conservation. Ceci nécessite la mise au point d’un itinéraire technique adapté à cette espèce en se basant sur ses exigences écologiques, sa diversité et la bonne connaissance de ses propriétés physiologiques. Vu la grande diversité de l’arganier et donc le grand nombre de caractères à prendre en considération, une approche globale doit être entreprise. Explorer, caractériser, analyser, préservt ver, conserver, développer et valoriser sont les balises de notre feuille de route de la recherche sur l’arganier à l’INRA et ce depuis 1994. Plusieurs réussites ont été enregistrées, notamment : - la régénération par graine et son étude, - la caractérisation des mécanismes de tolérance aux stress abiotiques de l’argt ganier, principalement stress hydrique et salin, - la réussite de la plantation de l’argant nier hors de son aire naturelle. Aujourd’hui, nous avons des graines de grande valeur, issues des écotypes de Laâyoun, région connue pour sa salinité excessive (EC= 8), son aridité et même ses sables mouvants. A Bouskt koura, dans les environs de Casablanca, caractérisée par sa salinité calcique, il y a actuellement 1860 plants d’argant

nier dont le taux de réussite lors de la plantation a varié entre 80 et 100%, et dont une grande partie est fructifère aujourd’hui. A Meknès, malgré le froid hivernal, l’arganier chez l’INRA a réussi depuis 2009. Après la réussite de ces trois expérienct ces, la possibilité de cultiver l’arganier hors de son aire naturelle est désormais devenue possible. Par conséquent, créer des vergers oléicoles est incontt tournable pour pouvoir atténuer la pression qui résulte des changements climatiques et qui porte préjudice à sa pérennité, mais aussi pour pouvoir répt pondre à une forte demande internatt tionale pour ce produit de qualité. C’est en grande partie la mission des praticiens et chercheurs marocains: contribuer au développent de cette esst sence et répondre à la demande grandt dissante pour ses produits. L’INRA s’est fixé comme mission de s’en occuper

et de permettre l’installation de vergt gers oléicoles partout dans le Maroc dans ses domaines expérimentaux, particulièrement Agadir où 2 ha d’argt ganier sont déjà conduits en verger, à Marrakech, à Errachidia et à Rabat, pour commencer. En effet l’équipe de chercheurs et de techniciens de l’INRA d’Agadir s’est renforcée par celles de Marrakech et de Rabat pour relever ce défi. Biotechnologie, culture in vitro, Valorisation, Amélioration, Agronomie, Phytopathologie et maladies (un axe qui n’est pas souvent abordé chez l’arganier), Agro-économie, Biologie et Physiologie végt gétale, sont là toutes les disciplines qui vont être impliquées dans l’axe de domestication de l’arganier. Ceci sans oublier nos autres partenaires à savoir les Eaux et Forêts, appelés préct cédemment les conservateurs de la Forêt, et qu’on qualifierait aujourd’hui également de ‘’développeurs’’ de la Fort rêt, vu la composante sociale en plus de la technicité qui caractérise leurs interventions régulières et permanentt tes sur le terrain. A ne pas oublier égalt lement les Instituts et Universités aussi bien nationaux qu’internationaux, mais aussi le réseau associatif et celui des Coopératives qui nécessite de la formation et de l’assistance.

L’arganier de Bouskoura, introduit par l’INRA d’Agadir en 2007.

Pourquoi domestiquer l’arganier? Pour plusieurs raisons, entre autres : - la possibilité d’avoir des vergers oléict coles, - la diminution de la pression sur l’argt ganeraie, - le développement de l’arganeraie et son fonctionnement régulier, - autonomie de la réserve de Biosphère Arganeraie et sa pérennité, - les considérations économiques. - la contribution à la réussite du second volet du Plan Maroc Vert Arganier de Meknès Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Arboriculture

Le figuier

une production biologique à valoriser Pr BOUTALEB JOUTEI Abdelmalek & GUNAOUI Fouad ENA de Meknès Boutaleb10@yahoo.fr

La figue est un fruit sacré cité dans le Coran « Sourate Attine » et très anciennement connu dans le monde. Probablement originaire du Moyen-orient, elle a été domestiquée dans plusieurs régions surtout celles du pourtour du bassin méditerranéen. La seule espèce cultivée, pour ses fruits comestibles est Ficus carica L. Ce qualitatif générique signifie « verrue » pour Ficus car le lait du figuier soigne la verrue et carica fait allusion à une région en Turquie.

L

a production mondiale de figues est presque un millt lion de tonnes, dont plus de 90% proviennent du bassin méditerranéen et du Moyen-orient. Dans ce secteur, l’Egypte arrive en tête avec environ 37% de la production mondiale. Comme dans les autres pays de la méditerranée, le figuier est aussi très ancien au Maroc, actt tuellement, sa culture occupe une superficie de 42.000 ha pour une production de 70 000 tonnes (FAOSTAT, 2010). Le figuier se place parmi les espèces fruitières ayant une importance économiqt que majeure, notamment dans les régions du nord: Taounate (22 230 ha), Chefchaouen (7 050 ha), Al Hoct ceima (5 000 ha), Ouezzane (3 150 ha), et Tétouan (2 000 ha). D’autres

Figure 1. : Les pays producteurs de la figue et leurs parts dans le marché mondial (FAOSTAT, 2010) du Maghreb 100 Agriculture N° 68 Juin 2013

plantations sont réparties entre Taza, Nador, Essaouira, El Jadida et Safi. La culture du figuier est en régt gression constante et dans certaines régions, plus de 50% des vergers ont été détruits

o u ont dépt péri suite à des fautes d’entretien. S’ajoute à ceci la non extension des superficies du figuier, ne portant que sur les

plantations traditionnelles des massifs montagneux. L’exploitatt tion commerciale de la figue reste également très limitée en raison du faible niveau de technicité et de la non maitrise des techniques culturales appropriées par les agrict culteurs y compris la maitrise des problèmes phytosanitaires avant et après la récolte.

Les ennemis du figuier Au niveau international, la culture du figuier est sujette à l’attaque de plusieurs ennemis : Les pourridiés des racines causés par plusieurs agents : Armillariella mellea Vahl., Rosellinia necatrix Prill, Rosellinia quercina Hartig. et Rosellinia aquila Fr. Le chancre du figuier causé par Diaporthe cinerascens Sacc., Fusarium lateritium Nees et Gibberella baccata Wallr. La mosaïque du figuier (Fig Mosaic Virus) une maladie virale transmise par un acarien. L’alternariose du figuier causée par Alternaria alternata, et Cladospn porium herbarum Pers. Le charbon du figuier causé par Aspergillus Niger van Tieghem, appelée aussi « Moisissure noire du figt guier ». ¯ Le dépt p é r i s s e mt ment des branches du figuier causé par Sclerotinia sclern rotiorum Lib. La rouille du figuier causée par Cerotelium Fici Butl. Les cochenilles dont Ceroplastes rusci L. et Lepidosaphes ulmi L. Le psylle du figt guier (Homotoma ficus L.) La teigne du figt guier (Eutromula nemorana Hbner.) La mouche

Figure 2. : Evolution de production de la figue au Maroc (FAOSTAT, 2010)


noire de figuier (Lonchaea aristella Bech) La cératite (Ceratitis capitata Wiedemann) Le thrips jaune du théier (Scirtothrips dorsalis H.) Le scolyte du figuier (Hypoborus ficus Erichson). Les Longicornes des figuiers dont Hesperophanes fasciculatus Faldermann et Hesperophanes griseus Fabricius Au Maroc, une étude a été réalisée en 2012 à différentes altitudes dans un verger de la région Bouhouda à Taounate et avait pour objectif de dresser un inventaire des espèces d’insectes associées à la culture de figuier en déterminant l’incidence et la sévérité des attaques de chact cune de ces espèces. L’étude a révélé la présence de 3 ravageurs avec une incidence de 100% dans l’ensemble des échantt tillons récoltés. Ces 3 ravageurs sont: La cochenille tortue (Ceroplastn tes rusci L.), le Thrips (identification en cours) et l’Eriophyde du figuier. La moyenne générale des observt vations des adultes de cet acarien est de l’ordre de 5,78 individus par feuille, ce qui est assez important compte tenu de la biologie de cet acarien ériophyde. En fait, l’accomplissement du cyct cle de ce ravageur s’effectue en moyenne au bout d’une semaine et plusieurs générations peuvent se trouver sur la culture au cours de l’année. L’abondance de cet acarien sur les feuilles dans les différentes altitudes peut être expliquée par le fait que le verger d’étude est conduit de façon traditionnelle comme c’est le cas de presque tous les vergers de la région et

reçoit, par conséquent, du fumier (forte concentration en azote) qui est un facteur favorable au dévelt loppement des populations de ce ravageur. Egalement, cet acarien est connu par sa capacité de transmt mettre le virus de la mosaïque du figuier et causer une large gamme de dégâts allant jusqu’aux bronzt zage et moucheture des feuilles et des fruits. Des symptômes de ce virt rus ont été trouvés à différentes altt titudes ce qui confirme la présence des populations de cet acarien aux différentes altitudes. Au cours des prospections sur le terrain, des dégâts de scolytes ont été également identifiés sur les figt guiers. En ce qui concerne le psylle du figuier, notre prospection a visé

l’identification des larves et des nymphes de cet homoptère, puisqt que les adultes sont ailés et s’envolt lent à la moindre alerte. L’examen de la totalité des feuilles a révélé une absence totale que ce soit des larves ou bien des nymphes, ceci peut être expliqué par l’opposition de la date de notre prospection et la date d’apparition des larves et des nymphes qui s’effectue au mois de Mai. Pour la teigne du figuier, ce lépidt doptère passe par deux génératt tions par an et ses premières chent nilles apparaissent vers fin Mai. Les feuilles échantillonnées ont révélé une absence totale des chenilles de ce ravageur. Un échantillon d’agriculteurs de la région d’étude a confirmé la présence d’un certain nombre de problèmes phytosanitaires. La totalité des agriculteurs pensent que leurs figueries sont atteintes

Figure 3. : par la virose de la mosaïque, chose qui peut être expliquée par la propt pagation des boutures prélevées des pieds-mères infectés et par la présence de l’acarien vecteur. Par ailleurs, la majorité des agriculteurs confirme la présence de la cochent nille du figuier dont le nom vernact culaire est le « Moune ». Un faible pourcentage des figuiculteurs (< à

50%) confirme la présence d’autres problèmes phytosanitaires à savt voir les mouches de figuier (50% des enquêtés), le scolyte du figuier (10% des enquêtés) et le chancre du figuier (10%).

Nombre moyen d’ériophydes par feuille dans chaque altitude

Figure 4. :

Symptômes de la Mosaïque virr rale sur figuier à Bouhouda 2012 (Taounr nate)

Selon l’ensemble des agriculteurs enquêtés, aucune protection chimique ou autre n’est réalisée contre ces ennemis alors que la fertt tilisation est assurée uniquement par du fumier. Ceci constitue un très grand avantage pour la figue fraiche de la région qui peut être facilement certifiée commercialt lisée comme production biologiqt que. L’utilisation des biopesticides d’origine végétale et/ou animale en verger et après la récolte peut constituer également une solution aux problèmes d’insectes rencontt trés actuellement sur la figue sèche dans les lieux de stockage. Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Phytosanitaire

Pour un bon usage des pesticides

Une reformulation des arguments en matière d’approvisionnement Prof. Hmimina M. IAV Hassan II Rabat Depuis quelque temps, certains consommateurs, les uns par mimétisme, d’autres selon la compréhension qu’ils ont de la protection des cultures, s’alarment de l’usage abusif des pestticides en agriculture. Avec une naïveté éloquente, la manie du plaid aidant, car sur cette question, les mauvais usages sont malheureusement légion, ils en ont forgé une image confuse, parfois rendue détestable par la lecture ou l’écoute des informations télévisées, raddiophoniques ou journalistiques mal assimilées. Le terme de pesticides leur donne un goût amer à la bouche, comme si la chimie, cette science qui a révolutionné la médecine, l’agricultture, l’industrie, etc. était subitement devenue un péril absolu pour la vie. Les moins exaltés et les moins ingrats regrettent une certaine période : l’avant pesticides.

C

ette répulsion est confortée par le foisonnement d’émisst sions radio convivialistes, plutt tôt passéistes, consacrées aux pathologies humaines, jouisst sant de certains scores d’audimat, où des docteurs House proposent de tout guérir par des infusions, des poudres, des décoctt tions… faites maison, à l’ancienne, et sans risque. Leur manière béatifique de voir procède de notre pharmacopée popult laire, à valoriser certainement en tant que bien de la diversité humaine destiné ni à être oublié, ni à être universalisé et d’un état d’esprit conservateur soutenu par un comportement charlatanesque exploitt tant la crédulité publique. Et, il est courant d’entendre décrier dans ces programmes radiophoniques les pesticides et les médt dicaments et ce d’autant plus fort que les critiques sont éloignés de l’agriculture et

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des professionnels de la santé. Avec des mots qui cherchent des inclinaisons, des angles et, qui une fois lancés, ne s’arrêtt tent pas, on dénonce avec effronterie des pratiques de lutte dont on ignore le plus souvent la raison d’être, tout en profitant allègrement des services qui en résultent au quotidien et dont on ne peut guère se passer. Et peu importe à leurs yeux le sens de ce qu’ils disent. Seuls comptent les rapprochements simplificateurs qui rendt dent les choses inexactes, les sonorités, les rythmes qui plaisent aux auditeurs et les références incroyablement singulièrt res ! Nos ancêtres disaient ! Nos ancêtres mangeaient ! Nos ancêtres ne mouraient que de la mort naturelle ! …. Cette roct cambolesque « bien-pensance » de ceux qui se veulent les dépositaires exclusifs des « bonnes méthodes, de la bonne médication, de la bonne nourriture… »,

ce discours de deuil toujours débité avec équanimité, nous renvoyant à un univers joyeusement absurde disparu, me parait tout bonnement une chienlit. Elle offusqt que vulgairement notre intelligence. Le thym, le romarin, le gingembre, la cannt nelle, le ras el hanout sont bienfaisants, mais ne peuvent constituer l’essence de nos vies et nous rendre durablement heureux. On en exagère grandement et les réconforts et les renforts ! Acceptons la sincérité de l’existence. A présent, revent nons à nos moutons, ou plutôt prenons un ton sérieux, car nous avons en vue des choses graves. Si l’on s’en tient à une attitude plus lucide, il est possible de protéger nos cultures selon des principes de discernement. La méthodologie existe. Des évaluations permettant de matérialiser l’impact de chaque produit en usage sont disponibt bles. Le projet de les adapter à nos vergers ne me paraît pas difficile. Dans cet article, qui fait suite à un autre paru récemment (voir numéro d’avril 2013), nous présentt tons la façon d’agir et la manière dont les pesticides peuvent garder une protection durable des cultures. Cela équivaut forct cément à préciser au préalable quelques bases avant d’esquisser des voies d’amélt lioration.

Protection durable des cultures D’abord, pour qui connait la science compt plexe de la protection des cultures, plus exactement la Phytiatrie, il est parfaitemt ment clair qu’elle ne se résume pas à la seule chimie. Celle-ci vient souvent au sect cours des productions mais elle n’est pas tout. Ensuite, la protection des cultures n’est pas un luxe mais une activité obligatt toire si l’on veut garantir la permanence de nos approvisionnements. Elle ne peut et ne doit en aucun cas viser la suppresst sion du parasitisme animal ou végétal, vivt vant aux dépens de l’organisme cultivé ou élevé qui l’abrite. Son objectif est de circonscrire de façt çon continuellement satisfaisante les dégâts quantitatt tifs et qualitatifs qu’il engendre pour les content nir en dessous du niveau où la durabilité économique des exploitatt tions serait compt promise. Autrement dit, la lutte chimique n’est pas la protection des cultures mais une protection


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économique dont on ne peut guère se passer. Souvent, elle peut se révéler sur le moment la réponse économiquement rationnelle unique au mal qui sévit. De ce fait le principe même de protection des cultures est indissociable des dimenst sions économiques et sociétales d’une agriculture durable. Les aléas de grande ampleur, parfaitement prévisibles, qui déct couleraient d’une absence de lutte visant à contenir les ravageurs clés se traduirt raient très vite pour le producteur par une impasse économique et la perte de son activité d’exploitant. Et pour le consommt mateur, des coûts alimentaires plus élevt vés, des crises de qualité alimentaire, voire la sécurité même de l’approvisionnement deviendrait vite manifeste et conduirait à des troubles. D’un point de vue écologique, toute actt tivité humaine a un impact sur l’environnt nement. Par le fait même de travailler le sol, de simplifier le milieu en semant des espèces précises sur une grande étendt due, de construire une ville, un barrage, une autoroute, d’éclairer des zones, de conduire une voiture… tout cela affecte les biocénoses et leur état antérieur d’équilibre relatif, la circulation des eaux, la dynamique des sols, la composition de l’air, le cycle de carbone… Certaines espt pèces vivantes s’en trouvent favorisées, d’autres défavorisées… Dans une optique de durabilité, il convient de s’assurer que ces effets involontaires et imposés par le développement ne soient pas préjudiciabt bles à l’environnement. En agriculture, le point de départ est assurt rément le débat des années 60 autour des insecticides organochlorés utilisés en prott tection des cultures contre des ravageurs naïvement perçus comme des entités économiques et non biologiques. La mise en évidence de leur potentiel d’accumulatt tion dans les chaines alimentaires a aboutt ti, d’une part à un arrêt motivé de leur utilisation irréfléchie, d’autre part, à jeter du Maghreb 104 Agriculture N° 68 Juin 2013

un doute sur l’enst semble des pesticides de synthèse qui perdure de nos jours dans les débats. Aujourd’hui, la situation est très différente de ce que fut la lutte contre les ravageurs à cette époque. De nombreuses initiatives sont déployées pour développer des méthodt des douces de protection y compris les mesures indirectes considérées quelqueft fois comme surannées. La mise en œuvre de certaines d’entre elles, et pour certaint nes productions plus que pour d’autres, demeure cependant incontournable si l’on veut éviter de faire reposer tout le poids de la protection sur les moyens dirt rects dont dispose l’agriculteur. D’ailleurs, la lutte culturale (assolements, jachères entre autres) est l’une des plus anciennt nes méthodes de gestion préventive des ravageurs. Mais elle est tributaire d’une planification que l’agriculture spéculative et productiviste ne tolère pas ou peu. En outre, nous avons une meilleure compréht hension des relations ravageurs-hôtes au sein des systèmes des cultures et une meilleure connaissance des pesticides. Au premier rang de celle-ci leurs dégâts collatéraux pour emprunter le langage guerrier. En matière de lutte, négliger les mesurt res indirectes tend à intensifier l’emploi de moyens directs contre une pression accrue de ravageurs, avec une augmentt tation des effets indésirables. Or dans sa forme actuelle et plus raffinée, la lutte est basée sur une approche systémique et est managée par des spécialistes qui fournisst sent des efforts pour utiliser les pesticides de manière plus efficace et économique et qui produisent des approches plus respt pectueuses ou tout au moins peu ou prou

moins perturbatrices de l’environnement. Cette approche n’est pas récente. Depuis plusieurs années et avec le développemt ment important en cours, les pesticides sont l’objet d’une attention poussée vist sant à réduire leur utilisation en raison des problèmes de sécurité alimentaire et de la sensibilisation à l’environnement. Diverses méthodes pour apprécier leur impact sur le milieu, la faune, la flore, la santé des travailleurs sont mises au point. En amont, les agront nomes portent déjà un intérêt particulier à la gestion intégt grée des probt blèmes phytt tosanitaires où les méthodes alternatives de lutte antiparasitt taire occupent une place de choix. Leur succès est manifeste principalement en milieu fort restier et dans les productions biologt giques où les insecticides de synthèse ne sont pas autorisés.

Mesurer l’impact environnemental Dans ce contexte, une des méthodes pour mesurer l’impact environnemental des pesticides est le Quotient d’Impact Environnemental (QIE). Il amoncèle les données toxicologiques des pesticides et les rend aisément consultables pour tout usage sur le terrain. Ce quotient aborde la majorité des préoccupations environnementales susceptibles d’être rencontrées dans les agrosystèmes : travailleurs, consommateurs, faune, eau, santé, sécurité, résidus dans le sol, toxicité aux poissons… de manière à ce que les usagers d’une molécule puisst sent très commodément connaître ses effets secondaires et s’approvisionner en conséquence. De même, les équipt pes impliquées dans les programmes de lutte intégrée peuvent pareillement mettre à profit les valeurs fournies par le QIE comme base de mesure des réperct cussions et de comparaison des bilans des protocoles de lutte les conduisant à abandonner définitivement les pestict cides méchants au profit d’une artillerie légère ! Pour autant qu’il embrasse tous les aspt pects des effets non intentionnels des pesticides, le QIE global est alimenté par des mesures sectorielles de grandes dispt parités, qui déjouent la face cachée des


produits et renseignent sur les risques que l’on espère contrôler (Tabl. 1). A titre d’exemple, mentionnons la propargite qui offre un QIE global de 68.7, jugé modéré sur une échelle de risque, mais une mesurt re sectorielle (177) des plus agressives. La

disponibilité de ces mesures sectorielles soutiendra certainement les utilisateurs dans l’élaboration de leurs stratégies indt dividuelles et selon les particularités propt pres à leur propriété (présence de cours d’eau, gibier, habitations….).

Tableau 1.Valeurs du QIE de quelques insecticides et acaricides d’usage fréquent en verger QIE partiel

Matières actives

Spécialité

QIE Total

(Poissons+Oiseaux+ Abeilles+Auxiliaires)

Abamectine Acequinoxyl Acétamipride Amitraze Azinphos methyl Azocyclotin Beta cyfluthrine Bifenthrine Buprofezine Chlorantranitiprole Chlorpyriphos Clofentezine Cyfluthrine Fenazaquin Metaldéhyde Spiridoclofène Tebufenpyrade Tétradifon Cyhexatin Déltamethrine Dicofol Diflubenzuron Endosulfan Esfenvalérate Fenbutatin oxyde Fenpropathrine Fenoxycarbe Flufenoxuron Fluvalinate Hexythiazox Imidachlopride Indoxacarbe Lambda cyhalothrine

Acamin Kanemite Mospilan Mitac Défi Peropal

34.7 11.3 28.7 25.2 46.1 41.8 31.6 44.4 29.5 18.3 26.9 21.1 39.6 38.6 11.7 17.2 26.6 18 24.2 28.4 29.9 25.3 38.6 39.6 24.5 25.3 14.2 27.8 35.8 33 36.7 31.2 44.2 23.8 8 32.7 22 33.4 26 29.3 32.1 32.8 16 68.7 26.3 27.8 14.4 35.3 23.9 25.3 31.3 33.3

86.4 26 72 46 135 101.7 85.4 111.4 70.9 41.7 72.6 53 108.4 97 20.2 42.2 62 38.3 62.3 65.2 74.7 65 83.2 108.4 61 68 27.5 65.5 97 77 92.9 84.2 108.4

Talstar Applaud Coragen Lorsban Apollo Baythroïde Pride Envidor Masaï Tédion Akabar Décis Kelthane Dimilin Thiodan Torque S Danitol Insegar Cascade Mavrick Cesar Confidor Avaunt Karaté

Malathion Methidathion Methomyl Methoxyfenozide Parathion methyl Permethrine Phosalone Phosmet Pirimicarbe Propargite Pyridabene Spinetoram Spinosade Spirotetramate Teflubenzuron Tefluthrine Thiachlopride Thiametoxan

Ultracide Lannate Runner Penncap M Ambush Zolone Imidan Pirimor Omite Nexter Tracer Movento Dart Force Calypso Actara

58 76.7 49 84.3 66.6 71 94 89.1 34 177 84.5 74 35.2 86.8 56.6 68 65 75.5

La première demande que suscitent les données de ce tableau est commt ment les interpréter. Comme éclaircisst sement, il est possible d’en ressortir schématiquement 5 classes de risque permettant d’aborder la protection avec des idées renouvelées (Tabl. 2). Tableau 2. Barème pratique d’interprétation du QIE QIE total Impact d’utilisation au champ < 25 Très faible < 50 Faible 50 à 100 Modéré > 100 Elevé > 150 Très élevé

En conclusion, que les arbort riculteurs adhèrent à cette vision, qu’ils se dégagent un peu du joug coût/pulvérisateur pour un meilleur argument et les voilà menés lentement à l’affranchissement d’une spiralt le sans fin aux effets aliénants. Graduellement, dans leur démt marche réparatrice, ils feront l’expérience d’une protection assurée durable parce qu’elle s’adosse à des techniques pért rennes dotées d’un a priori favt vorable. Ils provoqueront l’avènt nement des auxiliaires, leur reconnaissance, leur respect ou encore leur valorisation salt lutaire dans la lutte contre les acariens ravageurs. C’est surtt tout par rapport à cette dernt nière dimension que le QIE est pertinent. Et il l’est davantage dans la mesure où il permet de conquérir des parts de marché par la création d’une image post sitive (produits peu traités !), de motiver les travailleurs, de créer une culture d’entreprise, de dévt velopper ses qualités d’assertt tivité et d’inventivité. Ce sont autant d’éléments cruciaux d’une bonne stratégie managt gériale. Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Actu Actu Elevage

Vaches néerlandaises Moins d’émissions de méthane ! Le Top Institute Food and Nutrition vient de lancer un programme de recherche dont le but est de trouver de nouveaux moyens pour réduire significativement les émissions de méthane des vaches laitières. L’objectif du projet est de développer de nouveaux outils et de nouvelles stratégies pour réduire les émissions de méthane des vaches laitières néerlandaises de 30% en 2020. Le programme de recherche est piloté par le Top Institute Food and Nutrition et regroupe au total 27 partenaires publics et privés. Il impliquera un chef de projet, cinq doctorants et deux postdoctorants sur une période de quatre ans. Aux Pays-Bas, les vaches laitières produisent en moyenne jusqu’à 350 g de méthane quotidiennement. Le méthane est un gaz à effet de serre près de 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone en termes de réchauffement global. Il est principalement produit dans la panse de l’animal par la fermentation microbienne des composants alimentaires ingérés. Plus de la moitié des émissions totales de gaz à effet de serre d’une installation laitière sont dues au méthane rejeté par les vaches. Une industrie laitière durable passe donc par une diminution importante des émissions de gaz à effet de serre, et en particulier du méthane. Le programme de recherche est orienté selon quatre axes : [1] développer un indicateur du Maghreb 106 Agriculture N° 68 Juin 2013

d’émission de méthane par vache, [2] mieux comprendre le fonctionnement de la flore microbienne du système digestif de l’animal, [3] quantifier et exploiter les variations génétiques entre les vaches [4] améliorer la compréhension des interactions entre le génome de l’animal, sa flore microbienne et son alimentation. L’idée est de développer de nouvelles stratégies pour réduire les émissions par vache en étudiant le lien entre la production de méthane et d’autres caractéristiques comme la composition du lait ou la santé de l’animal. Au cours des dix dernières années, les émissions de méthane par kg de lait produit ont déjà chuté de 10%. Mais pour atteindre l’objectif fixé de 30% de réduction, la stratégie est d’adopter une approche globale de tous les chainons de la filière, des éleveurs jusqu’aux fabricants de produits alimentaires. “Avec cette approche globale de la filière, le secteur laitier, les éleveurs, les fournisseurs de technologie, les entreprises agroalimentaires, les détaillants et les scientifiques travaillent tous ensemble”, affirme Toine Timmermans du Top Institute Food and Nutrition. “Je suis profondément convaincu que l’investissement de tous les acteurs de la filière du lait est le meilleur moyen pour que l’industrie agroalimentaire prennent ses

responsabilité et développe des stratégies durables d’approvisionnement alimentaire au niveau mondial, aujourd’hui et dans le futur”.
Rappelons que Top Institute Food and Nutrition est l’un des instituts de recherche leader en Europe sur les questions d’alimentation et de nutrition. Par le biais de

Inde

Des vaches, des chèvres et des mules à 7000 m d’altitude ! Afin de satisfaire aux besoins en viande et en produits laitiers des soldats déployés en altitude (Etat de Jammu & Kashmir), le Defence Institute of High Altitude Research, dépendant du Defense Research and Development Organization, DRDO, a développé des variétés hybt brides d’animaux (vaches, chèvres et mules) pouvant supporter les températures très basses fréquentes dans les régions montagneuses comme le Ladakh et toute la zone Himalayenne. Jusqu’à maintenant les soldats se nourrissaient de produits laitiers et de viandes conditionnés, aujourd’hui la vache hybt bride (entre le yak de Ladt dakhi et les vaches Sahiwal des plaines) peut donner jusqu’à 25 litres de lait quotidien. De même, une nouvelle variété de chèvres

partenariats public-privé, il met en oeuvre des stratégies de recherche à long terme pour favoriser l’innovation dans les industries agroalimentaires et faire face aux défis majeurs des années à venir sur les questions de la santé, du goût, de la sécurité alimentaire et de moyens de production durables. résistante à -50°C permettt tra aux soldats de consommt mer de la viande fraîche. Grâce à ces nouvelles variétés, c’est plus de 25% de la viande et des produits laitiers consommés par les soldats qui pourront être produits sur place.
Les sciet entifiques du ministère de la défense ont aussi dévelot oppé des mules hybrides, poney Zanskar, qui peuvent porter des charges jusqu’à 7000 m d’altitude pour asst surer l’approvisionnement régulier en produit frais et objets de première nécesst sité. Ces hybrides intéresst sent également les populatt tions locales qui y voient une occasion d’améliorer leurs conditions de vie avec une source de revenu supplémentaire. Le dernier projet en date du DRDO est de créer des poulets dont la durée de vie en haute altitude et basses températt tures serait améliorée. Source : Bulletin électroniques


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Elevage

Amélioration de la production de viande ovine par la sélection génétique Dr Abdelkrim Aidi

Cas de la race Timahdite

Le taux de croissance galopant de l’humanité nécessite une augmentation similaire des besoins en protéines pour vivre sans carence, ni sous-alimentation, comme c’est le cas dans plusieurs pays sous-développés. Parmi les sources de protéines, on trouve la viande de mouton qui est très apprécciée par beaucoup de personnes. Plusieurs méthodes ont été pratiquées, ces dernières années, pour atteindre l’objectif principal qui est la satisfaction de la demande humaine en protéines animales.

L

e Maroc fait partie des pays qui donnent une grande importance au développement de ce secteur et pour cela les éleveurs et les chercheurs dépt ploient de grands efforts. Plusieurs méthodes ont été testées, notammt ment la sélection des individus qui répondent aux critères de productt tion élevée en matière de viande, lait, laine et peaux. Ces individus

sont choisis parmi les ovins élevés sur tout le territoire national. L’élevage ovin est pratiqué dans les différentes zones du Maroc puisqt que les animaux s’adaptent bien aux milieux où ils vivent (climat froid, aride, semi-aride, tempéré, haute altitude, altitude moyenne, vallées et Sahara). Il existe plusieurs types d’ovins au Maroc, classés en races (mêmes caractères phénott typiques) : Timahdite, Demmane,

Sardi, Bni Guil, Boujaad, Aknoul, Ayacha. D’autres races sont importt tées comme le Mérinos et Ile de France. Chacune de ces races est adaptée à un habitat spécifique, où sa production est optimale. Plust sieurs essais ont été réalisés pour étudier la possibilité d’adaptation des races dans des zones différentt tes de leur berceau. Les résultats sont favorables pour certaines races, mais défavorables pour les autres.

Race Timahdite C’est une race d’ovins vivant dans un climat froid, dans les hautes et moyennes altitudes et dans les plaines. Elle est conduite en extenst sif sur les parcours du Moyen Atlas et dans les plaines du Saîs et Zair. Ce type d’élevage, sans contrôle de l’accouplement au moment de lutte pour la reproduction, conduit au phénomène de la consanguint nité entre les individus de la même race : les gènes des parents sont mélangés avec ceux des descendt dants. Chose qui exerce un effet négt gatif sur les animaux et qui induit un effet régressif en affaiblissant leur pouvoir productif et adaptatif. Devant cet état de choses, une commission formée en 1979 du Dr Tampier, Dr Fournier, Mr Chaban Directeur de MSD, Dr Aidi Abdelkat arim et Mr Mohamed Baalla a pris du Maghreb 108 Agriculture N° 68 Juin 2013


l’initiative de suivre l’évolution de certains moutons appartenant à M. Oukidda Mohamed, Mouchtir Mohamed, Ouhadda Mimoun, tous éleveurs à Timahdite. La commisst sion a constaté que pendant trois ans de présélection, le résultat était satisfaisant pour améliorer la prodt ductivité des ovins élevés sur les hautes altitudes. C’est ainsi qu’est née l’idée de constituer une coopért rative nommée TARATE (Antenaise) en 1982 pour bien suivre les résultt tats obtenus. Elle a été suivie en 1983 par deux autres : la première portant le nom de TIKHSSI (Brebis) à Ain Leuh et la deuxième concernt ne les éleveurs de la région Ziar. Ces trois associations ont constitué le premier noyau de l’ANOC (Asst sociation Marocaine des éleveurs d’Ovins et Caprins). En 1987, fût créée l’association Soufa (Laine) à Ben Smime, puis en 2005 la coopérative Sidi Brahim à Tizguite. Ses adhérents ont rejoint l’ANOC, ce qui a porté le nombre d’adhérents à sept groupements, soit un peu plus de 600 éleveurs avec un effectif d’environ 120,000 têtes, tous soumis à un programme rigoureux de sélection.

Caractéristiques de la race Timahdite : C’est une race adaptée aux différt rents types de climats du Maroc (Moyen Atlas, Plaines de Sais, Zaer) et résistante au froid et à la chalt leur. Le berceau de cette race est le grand espace pastoral de Timahditt te (commune rurale de la province d’Ifrane), village à 30Km d’Azrou sur la route reliant Meknès à Erract chidia. Les principales caractéristiqt ques de cette race sont : - Grande taille des mâles et taille moyenne des femelles, - Présence des cornes chez les mâlt les mais pas chez les femelles, - Couleur marron foncé de la tête, de la face et du cou, chez les mâles comme chez les femelles, - Absence de fanon (peau descendt dante sous le cou, chez les deux sexes), - Aplombs droits et rectilignes de couleur blanche, sans taches noirt res,

- Très bon indice de transformatt tion d’aliment en viande et lait, - La prolificité (capacité de productt tion) des femelles est de 124%, - Croissance rapide des mâles (270g à 300g par jour), - bon indice pour la production de lait et de viande. Ces Indices sont acquis suite à des opérations de sélections menées par les éleveurs au sein de leurs troupeaux.

Sélection: La sélection est une opération qui consiste à définir certains facteurs favorables qui sont recherchés chez les animaux pour obtenir des sujets ayant les caractéristiques demandées et qui sont différents des autres animaux du même troupt peau. Pour réaliser cette opération, on utilise deux méthodes : 1- La sélection de masse : métt thode qui consiste à observer l’appt parition de caractères phénotypiqt ques de la race sur l’ensemble des agneaux nés d’un bélier reproductt teur choisi pour l’accouplement avec les mères reproductrices. Cette opération est réalisée par un technicien qui assiste l’éleveur propt priétaire du troupeau. 2- La sélection individuelle : méthode qui consiste à analyser la capacité des reproducteurs à transmettre les caractères génott

typiques à un nombre maximal d’agneaux de leur descendance durant une saison de reproduction en tenant compte de la vitesse de croisement, en pesant les agneaux en cinq périodes (jours 0 - 30 - 60 - 90 -120). Cette opération est ment née par le technicien responsable du suivi du troupeau et les donnt nées sont enregistrées dans un livre détenu par l’ANOC. Ceci dans le but de suivre l’évolution des perft formances du géniteur en ce qui concerne la fertilité, la fécondité, l’indice de transformation et la prodt duction de lait. Une commission de sélection composée d’un technicien d’élevt vage représentant les éleveurs et d’un représentant du Ministère de l’Agriculture tranche sur la fiabilt lité de transmission des caractères phénotypiques et génotypiques des pères et mères à leurs desct cendants et qui sont palpables sur l’animal. Une fois que la commisst sion décide de l’avenir de l’animal, qu’il soit mâle ou femelle, la destint nation est : - rejet des femelles et des mâles qui extériorisent les caractères hétérogt gènes de la race en recommandant l’abattage de ces sujets pour éviter la perturbation du processus de la sélection génétique, - acceptation des femelles et des Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Elevage

mâles qui manifestent les caractt tères homogènes de la race. Ces animaux sont conservés dans le troupeau initial ou sont vendus à d’autres éleveurs qui ont le même degré de sélection pour améliorer la production. Pour les mâles, la commission proct cède au classement des géniteurs selon cinq classes : 1- Classe extra : pour les béliers qui ne représentent aucune anomalie externe et qui ont une courbe de croissance ascendante pendant une durée de 12 mois et qui réalt lisent un gain de poids de 270g à 300g par jour, avec une carcasse de plus de 100kg de poids vif. 2- classe première : les béliers qui ne représentent pas de signes hétt térogènes et qui pèsent presque 90kg. Ces béliers sont conservés dans le troupeau pour permettre son amélioration, 3- classe deuxième : n’extériorist sent pas de signes hétérogènes mais leur courbe de croissance est moins accentuée que celle des bélt liers des classes précédentes. Leur poids est aux environs de 70kg. Ils peuvent être conservés dans le troupeau mais avec prudence vu le risque de régression. 4- classe troisième : les béliers du Maghreb 110 Agriculture N° 68 Juin 2013

moins conformes aux caractères demandés, avec une croissance médiocre et un poids inférieur à 60kg. Ce type de béliers doit quittt ter le troupeau initial. Ils sont utilist sés par les éleveurs qui commenct cent l’opération de sélection pour améliorer le troupeau mais doivent être remplacés annuellement par de nouveaux béliers.

Opérations avant la sélection : Avant de procéder à la sélection de masse ou individuelle, certaint

nes opérations sont nécessaires pour contrôler la descendance et avoir des données fiables en ce qui concerne la transmission des caractères héréditaires de la race objet de l’étude. Nous citons à titre d’exemple : • Identification des animaux dès la naissance par bouclage et tatt touage sur les oreilles selon leurs numéros de série, date de naissanct ce et numéro de l'éleveur dans le groupement d'appartenance, • Assurer l'appartenance des nouvt veaux nés aux mères correspondt dantes par la procédure de l'allaitemt ment, chose qui assure le rattachemt ment des agneaux, • Identification des pères, opératt tion délicate car les béliers s'accoupt plent avec plusieurs femelles, mais cette opération était pratiquée dans le cas de l’Insémination artifict cielle (I.A), ou dans le cas d'accoupt plement individuel (existence d'un seul bélier dans le troupeau), • La période de lutte c'est le mois de Mai, conseillé par les technict ciens de l’élevage responsables du suivi du troupeau. • État sanitaire de l'animal, pour déterminer la résistance aux maladt dies contagieuses et parasitaires, • séparer les béliers du troupeau et les garder loin des brebis jusqu’à la période de lutte, • suivre les variations de croissanct ce pour les femelles et les mâles de naissance simple, double et triple,


pour valoriser la production laitière de la mère, ainsi que sa fertilité, féct condité et prolificité.

Objectifs des éleveurs : Les éleveurs adhérant à l’ANOC cherchent à avoir des troupeaux homogènes qui rassemblent les caractéristiques héréditaires (phént notypiques et génotypiques) chez les brebis et chez les béliers reprodt ducteurs pour assurer une haute transmission à la descendance. Ainsi, les mâles demandés doivent: - Avoir le pouvoir de transmettre les caractères génétiques favorabt bles. - Avoir un rythme de croissance rapt pide pour produire de la viande en un temps record, - Former une race pure pendant une période de 5 à 6ans. - Ne pas extérioriser de signes hétt térogènes qui perturbent la pureté de la race.

Avantages : En procédant à la sélection des moutons, les éleveurs profitent de plusieurs avantages : • Avoir des brebis fertiles. • Avoir des brebis prolifiques. • Obligation de changer les béliers au moins tous les deux ans. • Amélioration du revenu de l'élevt veur. • Maintien des habitants dans leurs terres agricoles. • Associer les femmes dans les progt grammes de production de viande ovine. • Avoir un livre généalogique pour la race et pour chaque sujet.

de l'amélioration génétique si l'acct couplement des béliers avec leurs mères et sœurs dure pendant plust sieurs cycles sexuels. • Surveiller l’apparition de signes primitifs dans les troupeaux qui ne changent pas les béliers, ce qui engendre une perte de valeurs de croissance rapide.

Encouragements : 1- Les programmes de sélection ovine sont soutenus par l’État afin d’augmenter la production de viande et satisfaire la demande qui est toujours en augmentation, en quantité et en qualité, surtout que la viande des moutons sélectionnt nés est quasiment biologique (Bio) étant donné que l’élevage se fait sur les parcours naturels. L’État enct courage également par le biais de subventions de l’ordre de 850 dirt rhams par tête et par an pour chaqt que femelle et chaque mâle sélectt tionnés, à condition que l’éleveur conserve les animaux pendant une période de 5 ans, à l’exception des mâles qui peuvent être cédés à un autre éleveur dans le cadre de l’amélioration des troupeaux. 2- Participation au SIAM (salon international de l’agriculture de Meknès) : les éleveurs ayant les meilleurs sujets du point de vu caractères génétiques de la race,

sont choisi pour représenter les éleveurs de la râce Timahdite dans cette manifestation internationale. 3- Des prix d’encouragement sont accordés aux meilleurs éleveurs participant à cette foire par les autorités compétentes. 4- Les participants au SIAM reçoivt vent des attestations de mérite dans le domaine de l’élevage. 5- Participation aux foires Internatt tionales d’Agriculture en France et en Espagne.

Résultats de la sélection : Les objectifs de la sélection génétt tique sont : • Avoir des béliers conformes, au potentiel génétique élevé. • Avoir des brebis améliorées jusqt qu'à 99% de pur-sang de la race. • Produire le lait en abondance pour allaiter les agneaux et avoir une production élevée de viande (amélioration du poids vif ). • Avoir un troupeau homogène : des ovins de la même race. • Le Maroc possède actuellement des races ovines ayant la même rent nommée que celle des races sélectt tionnées des autres pays. Ceci favt vorisera l’exportation et l'échange dans le domaine de l'élevage avec les autres pays dans les années à venir.

Inconvénients : Les éleveurs peuvent être confrontt tés à des difficultés de choix de béliers pour améliorer les caractèrt res génétiques de leurs troupeaux, chose qui entrave et freine la chaîne d’amélioration. Il est recommt mandé de : • Créer des organismes spécialist sés dans la production des béliers sélectionnés pour chaque race et les mettre à la disposition des élevt veurs. • Eviter le risque de régressions Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013

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Elevage Compte rendu d’essais multifocaux de mise en place du vaccin STARTVAC® selon un nouveau protocole :

Données préliminaires

Ellen Schmitt – van de Leemput1, Benoit Callery1, Marie Genest1, Henry Gesche², Hervé Giron3

1. Clinique Vétérinaire Haute Mayenne, 2. Clinique Vétérinaire Lassay les Chateaux, 3. Clinique Vétérinaire Vibraye

Introduction

Le vaccin STARTVAC® a pour objectif d’améliorer la qualité du lait dans des élevages bovins laitiers. Cette vaccinatt tion induit la production d’anticorps orientés contre certains composants du biofilm des Staphylococcus aureus et contre le LPS, une toxine de la paroi des Escherichia coli. Cette double actt tion diminue d’une part les possibilités de transmission de S. aureus et d’autre part la sévérité des signes cliniques acct compagnant des infections à E. coli. Pour obtenir des taux d’anticorps sufft fisants, un protocole vaccinal avec trois injections autour du tarissement des vaches était proposé (RCP STARTt TVAC®). L’inconvénient de ce type de protocole est la nécessité de vacciner les animaux un par un, selon la date du

vêlage prévu. Il serait donc beaucoup plus pratique de vacciner tout le cheptt tel le même jour, avec des intervalles réguliers pour les rappels. Pour cette raison, nous avons testé dans une étude terrain un protocole vaccinal alternatif : tous les animaux d’un cheptel sont vaccinés le même jour, trois fois de suite, à J1, à J21 et à J111. Pour l’entretien de cette protectt tion, des rappels vaccinaux sont prévus tous les 3 mois, après les trois injections initiales.

Matériel et Méthode

Des élevages laitiers (n=10, entre 40 et 100 VL, niveau d’étable entre 8000 – 14000 kg, un total de 531 bovins en lactation) d’un bon niveau technique ont été inclus dans l’étude. Pour ces élevages, les installations de traite, les logements des animaux ainsi que les performances en qualité du lait l’année précédant l’étude sont indiqués en figt gure 1 et figure 2. Les vaches laitières et les génisses étaient vaccinées pour la première fois aux mois de mai – juin 2010, avec des rappels de vaccination 21 jours plus tard et 110 jours plus tard. Pour 3 élevagt ges sur 10, il n’était pas possible de vacct ciner les futures primipares en même temps que les vaches, ainsi leurs cycles de vaccination étaient commencés dès la rentrée à l’étable pour la préparation vêlage. En même temps que la première injectt tion du vaccin, des audits de qualité du lait étaient effectués afin d’identifier les facteurs de risques dans chaque élevage avant le début de l’étude. Les résultats de ces audits sont indiqués en Figure 3.

Résultats

Les vaccinations se sont bien passt sées et seulement 2 animaux (sur 531 bovins) ont montré une augmentation de température le jour suivant l’injectt tion. La vaccination n’a pas provoqué de douleur ni de lésion au site d’injectt tion et n’a pas pénalisé le niveau de du Maghreb 112 Agriculture N° 68 Juin 2013

production des animaux. Pour l’analyse finale de l’efficacité de la vaccination sur l’amélioration de la qualité du lait, les données d’élevage seront comparées entre l’année avant et l’année suivant la vaccination. Pour l’instant, seuls des résultats prélimint naires sont présentés sur une période post vaccinale plus courte. Pour évalt luer l’évolution post vaccinale des inft fections subcliniques, des CMT sur toutt tes les vaches ayant plus de 200.000 cellules/ml et des analyses bactériologt giques sur tous les quartiers infectés ont été effectués préalablement à la première vaccination (mai – juin 2010). Ceci a été répété fin janvier 2011 dans tous les élevages. Pour l’analyse prélt liminaire, les comptages cellulaires concernant les mois d’octobre 2010 à janvier 2011 ont été retenus et compt parés à ceux de la même période de l’année précédente. En octobre 2010, dans tous les élevages, la deuxième injection du STARTVAC® était faite, et pour 3 élevages la troisième injection également. L’évaluation préliminaire des infections cliniques est aussi basée sur la période octobre 2010 à janvier 2011 (4 mois). Mais cette fréquence est comparée à celle de l’année précédant la vaccination (12 mois). Les taux cellulaires de tank après vacct cination étaient au-dessous de 250.000 cellules/ml (seuil de pénalité dans nott tre région) dans 8 élevages sur 10, en comparaison de 4 sur 10 dans la même période avant vaccination (cf. Figure 4). Concernant les infections subcliniques, le pourcentage des vaches infectées par cheptel (vaches à > 200.000 cellult les/ml), ainsi que les nombres de quartt tiers infectés par vache ont diminué suite à la vaccination (cf. Figure 5). Des analyses bactériologiques des quartt tiers infectés montrent que S. aureus et S. Co ag Neg sont toujours présents dans les cheptels mais que leur présenct ce relative a diminué (cf. Figure 6). Concernant les infections cliniques, leur fréquence dans la période d’observatt tion est inférieure à l’année précédant


la vaccination, mais il est important de mentionner que la période d’observatt tion après vaccination ne concerne que 4 mois, et que la période avant vaccinatt tion concerne une période de 12 mois (Figure 7a). La majorité des mammites cliniques sont dues aux infections à S. uberis ; dans deux élevages, les mammt mites dues à Staphylococcus spp. sont dominantes. (Figure 7b)

Discussion et Conclusions

La vaccination avec STARTVAC® n’a pas eu d’effet secondaire néfaste sur les animaux. Dans 8 cheptels sur 10, la vacct cination a vite induit une diminution des comptages cellulaires de tank sous le seuil des 250.000 cellules/ml, même avant que la vaccination initiale (3 injt jections) ne soit finie (cf. Figure 4). Ceci est la conséquence d’une diminution du nombre de vaches infectées et des quartiers infectés par vache (cf. Figure 5). Apparemment, le vaccin, qui n’a pas de vocation curative, est tout de même capable d’augmenter la proportion d’animaux négatifs dans un cheptel, par une réduction de la transmission d’une vache à l’autre. Cette hypothèse est soutenue par l’observation de la fréquence des mammites cliniques à Staphylococcus spp. qui est faible (cf. Figure 7B). Il est trop tôt pour juger de l’efficacité du vaccin sur la fréquence des mammites cliniques. Les fréquenct ces observées sont plus faibles que l’année avant la vaccination (cf. Figure 7A), mais l’hiver n’est pas fini. Le protocole de notre étude ne permet pas de juger l’efficacité de la vaccinatt tion à diminuer les signes cliniques accompagnant les mammites colibact cillaires car on ne peut pas comparer la sévérité des cas de cette année ceux de l’année dernière. De plus, la fréquence des mammites colibacillaires dans les élevages inclus est très faible.

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Publi-reportage

En conclusion, sur ces données prélimminaires, la vaccination STARTVAC® a permis de baisser les comptages cellulaires de tank dans ces élevages et ce rapidement après sa mise en place. La vaccination a permis d’augmmenter le nombre de vaches saines dans les cheptels par une réduction de la transmission de Staphylococccus spp. d’une vache à l’autre.

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OffresOFFRES d’emploi

D’EMPLOI

Nous sommes la filiale marocaine d’un groupe multinational dont les activités regroupent les 4 métiers suivants :

FERTILISANTS – NUTRITION ANIMALE HYGIENE – MARCHES INDUSTRIELS

Dans le cadre de notre développement, nous recherchons :

ATTACHES TECHNICO-COMMERCIAUX (PV)

(Production végétale) pour toutes les zones du Maroc (Référence ATCPV) De formation technicien Agricole, âgé de 27 à 35 ans, homme de terrain avec une expérience minimum de 3 ans dans la production et/ou la commercialisation d’intrants agricoles.

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(PA/HYGIENE) pour toutes les zones du Maroc (Référence ATCPAH) Technicien ou aide vétérinaire spécialisé en production animale, une expérience de 2 à 3 ans est requise en production ou dans des cabinets vétérinaires. La connaissance des élevages est un plus.

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De formation ingénieur agronome ou équivalent, âgé de 30 à 40 ans, homme de terrain avec une expérience minimum de 5 ans dans la production et/ou la commercialisation d’intrants agricoles ainsi que l’encadrement d’une équipe commerciale. Vos atouts sont l’autonomie, la réactivité, le dynamisme et la rigueur * Nous vous garantissons : une formation permanente à nos produits - une rémunération motivante - une voiture de fonction Merci d’adresser votre candidature (CV + lettre de motivation + photo), en précisant la référence, à l’adresse électronique suivante : lboufaris@timacmaroc.com ou par fax au : + 212 5 22 25 99 95

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