Agriculture du Maghreb, n°69 Juillet/Août 2013

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Agriculture du Maghreb N掳 69 Juillet/Ao没t 2013

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Agriculture du Maghreb N掳 69 Juillet/Ao没t 2013


EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 Groupe DERHEM - PUECH 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Quartier Berger 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Gérard COUVREUR

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. Ezzahouani Abdelaziz, Pr. K. Houmy Prof. HMIMINA M’hamed

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Conception Graphique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr

Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito Pensez global

Consommez local ! Les années se suivent et se ressemblent en ce qui concerne notre balance alimentaire intégrée dans notre déficit commercial global qui poursuit depuis 2007, sa pente décroissante. Et malgré un léger allègement récemment, ce déficit atteignait fin 2012 plus de 197 MMDH, soit près de 25% du PIB. En cause la faiblesse de notre offre exportable, son manque de diversité, et la prédominance de produits à basse technologie et à forte intensité de ressources naturelles. Ainsi, malgré les performances de son agriculture, le Maroc importe beaucoup pour se nourrir. Et malgré une légère hausse de 4,8% de nos exportations alimentaires, la balance est déficitaire. D’où cette interrogation récurrente : le déséquilibre de la balance alimentaire (et commerciale en général) est-il causé par la faiblesse de nos exportations et notamment certains besoins alimentaires que les produits locaux ne peuvent assurer, ou bien (mais sûrement « et aussi ») l’importance grandissante des importations ? A l’exemple comme le soulignait récemment un journal national, des importations en 2011 de plus de 560 MDH de dattes et 270 millions de pommes de terre (tout aussi incompréhensible), 312 millions de conserves de légumes, et bien d’autres produits encore. Il y aurait ainsi 30 à 35% de

produits importés dont il faudrait s’interroger sur la pertinence. Car si l’on peut se réjouir du développement de nos exportations agricoles et notamment les fruits et légumes frais, il n’en est pas de même du secteur agroindustriel. Le fait que le pays importe des conserves de légumes et de fruits, mais aussi de confitures et autres préparations alimentaires, indique bien que ce secteur est en difficulté. Alors, si réduire la facture alimentaire passe en partie par l’amélioration des performances de nos industries agroalimentaires, cela passe aussi par une reconsidération de la consommation locale, qui implique évidemment de produire davantage, plus diversifié, mais surtout beaucoup mieux. Une étude du Ministère des finances ne révélait-elle pas la nécessité d’améliorer la qualité de nos produits ! Car plus que sur la forme, le fond reste de consommer ce que nous produisons. Penser global, mais consommer local !

Gérard Couvreur

Directeur de publication Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

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Sommaire Sommaire Nos annonceurs AGRI-EXPO LARACHE 27 AGRIMATCO 85/87 AGROSEM 64 AGROSEM 82 ATLANTICA AGRICOLA 15 ATOMAG AGRI 81 ATOMAG AGRI 83 BADRA 63 BASF 55 BAYER ES 43 BEILLARD 52 BIOIBERICA 56 BODOR 51 CAMPAGNOLA 79 CHARAF CORP. 39 CMGP 2 CNH 30 CNH 92 EXAFAN 89 FERTIMA 39 FLORAGARD 19 FLORAGARD 69 FOOD MAGAZINE 12 FRIOTEX 49 GAUTIER Semences 65 GRIMME 17 INFACO 75 IRRISYS 11 IRRITEC 9 ISOLCELL 50 ITHEC 57 MAMDA 5 NOVA FRIGO 53 NOVAKOR 22 OTECH 41 PELLENC 77 PGS GROUPE 16 PROMAGRI 44 PROMAGRI 59 PROMAGRI 73 RCY 10 RECOLT CONCEPT 78 RIJK ZWAAN 61 SIFEL Salon 7 SILOS CORDOBA 45 SIPCAM 23 SIPCAM 66 SMURFIT KAPPA 20 SONAMIA 40 SYNGENTA 21 SYNGENTA 67 TIMAC 91 YARA 58

Encart Arabe CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC MAMDA Agrimatco

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Actualités Céréales : - Une campagne très comme les autres

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Contraintes de production et difficultés de commercialisation - Raisonner l’opération de stockage

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Ecole Recherche-Ingénierie Ecologique

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Perpignan

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Conservation des pommes

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Commercialisation des agrumes

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Haricot vert - courgette

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Pépinière maraîchère Base de la réussite d’une bonne production

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Spiruline

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Antagonistes microbiens des nématodes phytoparasites des cotations stratégiques mais pas assez représentatives

Organiser le marché local pour l’intérêt de tous Campagne export 2012/13

Alicament de demain ?

Bananier 72 Désinfection du sol et optimisation de la production Récolte moderne des olives

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Les pulvérisateurs dans les vergers d’agrumes

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Pourquoi Tuta absoluta est sans écho ?

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Elevage

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Petites annonces

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Vers une huile de meilleure qualité

C’en est-il fait de ses menaces ? - Le secteur avicole au Maroc


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Actu Actu Environnement

Culture continue du maïs

pourquoi une baisse des rendements ? Le maïs est la céréale la plus largement produite aux Etats-Unis, dont plus de 40% de la récolte est utilisée pour la production de biocarburants, 30% pour nourrir le bétail, et 20% pour l’exportation vers d’autres pays. Le reste de la production, environ 10%, est réservé à la fabrication de produits alimentaires et industriels tels que l’amidon, les édulcorants, l’huile de maïs, ou les boissons. Près de 32 millions d’hectares de terres agricoles aux Etats-Unis sont réservés pour les cultures de maïs. Cependant, depuis les années 2010 et malgré l’augmentation de la superficie, une baisse des rendements a été constatée. Une équipe de l’université de l’Illinois a analysé ce phénomène afin de déterminer les principales causes de cette diminution. Les caractéristiques de la production de maïs La production de maïs sur le territoire américain se concentre dans les régions de l’Illinois, de l’Iowa, de l’Indiana, l’est du Dakota du Sud et du Nebraska, l’ouest du Kentucky et de l’Ohio, et les deuxtiers nord du Missouri. En 1930, la superficie de culture était de 46 millions d’hectares. Elle n’était plus que de 36 millions d’hectares en 1990 puis a augmenté légèrement et continuellement jusqu’en 2012 avec près de 40 millions d’hectares. Le maïs est habituellement cultivé selon un système de rotation annuelle qui alterne culture de maïs et de soja. L’inflation des prix du boisseau de maïs (1 boisseau = 25kg) (2 dollars le boisseau en 2005 à plus de 7 dollars en 2013 et la demande croissante liée à la production de biocarburants ont amené les agriculteurs, depuis les années 2000, à passer de la rotation des cultures à la culture continue du maïs. La principale recommandation suivie par les agriculteurs pour la gestion d’une culture continue, en vue de compenser la perte plus rapide d’azote dans les sols, était d’enrichir les terres (jusqu’à 50 kilogrammes d’azote par ha). Plusieurs études ont montré que le rendement d’une culture continue de maïs diminuait de 2 à 30% par rapport à celui d’une culture rotative maïssoja sur les mêmes périodes. Cependant, entre les années 1990 et 2010, le Service de Recherche Economique de l’USDA (ERS/USDA) a observé globalement une augmentation

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du rendement des cultures de maïs, suivi néanmoins d’une chute jusqu’en 2012. En conclusion, la superficie de culture augmente pour atteindre 40 millions d’hectares en 2012, suite à une augmentation de la demande en maïs, mais le rendement tend,

culture continue et un champ de culture en rotation avec du maïs et du soja. L’analyse des données a permis à l’équipe d’identifier trois paramètres permettant de déterminer le rendement d’une culture en continue de maïs : - la culture continue de maïs

à diminuer depuis ces deux dernières années (-20%). Généralement, les facteurs influençant les rendements sont principalement la zone de culture (localisation géographique), les conditions météorologiques, le type de sol (riche, sablonneux, ...), les fertilisants et l’irrigation. Il reste à déterminer quels peuvent être les facteurs les plus impactants ?

engendre une diminution de la quantité d’azote disponible dans le sol pour les cultures suivantes ; - Dégradation de l’état des sols : le mode de culture continue crée une accumulation de résidus - suite à la dégradation de la canne de maïs laissée sur les champs - qui engendre des effets physiques, biologiques et chimiques - avec la réduction de la température au niveau local et l’augmentation de l’humidité du sol, la diminution de l’azote disponible - influençant négativement la croissance et le développement des cultures futures ; - Conditions météorologiques : Il

Comprendre la baisse du rendement Une étude a été réalisée sur la période 2005-2010 dans la région centre-est de l’Illinois, sur les différences entre un champ de

s’agit d’un paramètre important lors du semis des graines de maïs (la température doit être comprise entre 10 et 18°C) et également durant la phase initiale de croissance du plant de maïs. En conclusion de cette étude, sachant que deux paramètres ne sont pas directement maîtrisables par l’agriculteur - les conditions météorologiques et le taux d’azote, qui ne peut être déterminé qu’après la récolte - la collecte de la canne de maïs, restant sur les champs suite à la récolte, serait le seul paramètre modifiable et qui aurait une incidence sur le rendement de la production. La même équipe, ayant réalisé cette première étude, devrait débuter des travaux en vue d’analyser l’effet du retrait de la canne de maïs des terres agricoles sur le rendement de la récolte suivante. Un rapport publié en 2012, relatif aux effets sur la fertilité du sol d’une culture continue de maïs menée durant 50 ans, a montré que le rendement en maïs a globalement cru de 100% en 50 ans lors d’une culture continue mais principalement en raison des améliorations des semences de maïs génétiquement modifiées. A l’université de l’Iowa, une équipe a réalisé une analyse sur l’impact du Strip Till, technique de labourage qui consiste à travailler une bande de terre de 15 à 20 cm de large à l’endroit où va évoluer le semoir, sur la culture continue de maïs. Les résultats ont montré une augmentation du rendement des cultures lors de l’utilisation du Strip Till (+12% par rapport à d’autres méthodes de labourage telles que Disk Chisel). Des études approfondies sur d’autres champs de culture et dans d’autres régions seront nécessaires pour confirmer ces premières données. Une autre étude de l’université du Minnesota a étudié l’impact d’un traitement du sol avec un engrais de démarrage liquide (polyphosphate d’ammonium, nitrate, sulfure) sur le rendement des cultures continues de maïs. Les résultats ont cependant démontré que l’engrais n’avait pas d’impact significatif sur les rendements. Source : bulletins-électroniques


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Actu Actu Ressources

Journée mondiale de l’eau : Les chiffres étonnants de l’or bleu À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, célébrée le 22 mars dans le monde entier, les responsables politiques se sont réunis à La Haye, pour discuter du thème de la coopération. Le but est de sensibiliser, tant au niveau local que national, à la nécessité de faciliter le dialogue entre les différents acteurs. Retour sur les chiffres clés autour de l’eau douce.

3.800 km3 d’eau douce sont consommés par an dans le monde. Près de 70 % sont utilisés pour l’agriculture. Cette exploitation conséquente s’explique par l’élevage et l’irrigation massive. Dans la plupart des pays en voie de développement, 90 % de l’eau douce sert à arroser les terres. L’Asie représente plus des deux tiers des terres irriguées dans le monde, et la culture du riz s’y est intensifiée pour faire face à l’augmentation de la population. L’industrie contribue pour 20 % de la consommation annuelle d’eau douce : elle l’utilise pour laver, chauffer ou refroidir. L’eau permet aussi la réalisation de réactions chimiques et le transport par canalisation. Enfin, les 10 % restants concernent l’utilisation domestique. 1,6 milliard d’Hommes vivent dans les pays en pénurie d’eau. Un pays est considéré en pénurie d’eau lorsque la demande en eau excède les

réserves dont il dispose. Au cours du XXe siècle, la consommation d’eau a 8

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augmenté deux fois plus rapidement que la population. Pourtant, la quantité d’eau douce disponible actuellement est encore insuffisante pour alimenter la population mondiale. Le problème réside dans la répartition géographique inégale de cet or bleu. L’Afrique subsaharienne est la région qui abrite le plus de pays en stress hydrique. L’Asie du Sud accuse également un sérieux déficit d’eau. Les prévisions indiquent que d’ici 2030, 47 % de la population mondiale vivra dans des zones en pénurie d’eau. Deux millions de tonnes d’eaux usées sont déchargées dans les cours d’eau naturels chaque année. Les eaux usées sont les eaux d’égout, ou issues des déchets industriels et agricoles. Leur traitement est le premier enjeu de santé publique : plus de 4.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour en raison de diarrhées liées au non-traitement des eaux usées. En France, 82 % des logements sont raccordés au réseau de collecte et de traitement collectif. Toutefois, il existe encore quelque 1,1 million de logements qui rejettent leurs effluents dans la nature sans aucun traitement.

En France, plus de 100 µg/l de résidus médicamenteux se retrouvent dans les effluents et les eaux résiduaires. La France est le quatrième consommateur de médicaments au monde : sur le marché hexagonal, il en existe plus de 3.000 pour humains et 300 pour animaux. Quand l’Homme consomme un médicament, il le rejette dans les eaux usées, par le biais de ses déjections. La concentration de médicaments dans l’eau potable est de l’ordre du nanogramme par litre en France. Si l’on ne mesure pas encore bien les risques de la présence de médicaments dans l’eau potable, des effets sur les poissons de rivière ont déjà été rapportés. Ainsi, les œstrogènes féminiseraient les poissons, et les anxiolytiques les rendraient agressifs. La mer d’Aral a perdu 75 % de sa superficie initiale. Dans les années 1960, la mer d’Aral était le quatrième plus grand lac au monde, avec une superficie de 68.000 km2. L’assèchement de cette mer a été planifié en 1918 par la Russie. Or, c’est seulement au début des années 1960 qu’il est devenu effectif, quand les autorités soviétiques ont décidé d’intensifier la culture du coton en Ouzbékistan et au Kazakhstan. Les fleuves alimentant la mer d’Aral, l’Amou-Daria et le Syr-Daria, ont été détournés pour irriguer les champs. La salinité de l’eau a donc grimpé, et la biodiversité a complètement disparu. Toutefois, en 1989, la mer d’Aral est séparée en deux parties. La plus septentrionale étant gérée par le Kazakhstan, qui a lancé un projet de remplissage en 2005. Si bien qu’en 2008, le niveau de l’eau avait augmenté de 24 m ! Aujourd’hui, dans cette partie, l’eau est moins salée et la biodiversité reprend des couleurs.


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Actu Actu Ressources

Eaux souterraines et irrigation, chiffres-clés Nonobstant les incertitudes notables qui affectent les statistiques dans beaucoup de pays : - Les prélèvements globaux d’eau souterraine utilisée pour l’irrigation doivent approcher à présent 900 km3/an dont la moitié en Asie, surtout en Inde (plus de 200 km3/an, record mondial), puis en Chine et au Bangladesh. - Ces prélèvements ont été fortement croissants au cours des cinquante dernières années. Estimés à 100 à 150 km3/an en 1950, ils ont depuis doublé 3 fois. Tandis qu’aux USA, ils ont presque triplé de1950 à 1975 (passant de 28 à 80 km3/an), puis se sont stabilisés et ont légèrement décru (74 km3/an en 2005), leur croissance s’est

accélérée en Asie, surtout en Inde, depuis 1970. - Ils forment au moins les ¾ des quantités d’eau souterraine prélevées dans le monde et près de 25 % des quantités d’eau totales consacrées à l’irrigation. - Une fraction mineure (environ 30 km3/an), mais concentrée en quelques pays en zone aride, en Arabie Saoudite principalement, correspond à l’exploitation minière d’eau « fossile » non enouvelable, donc à une source d’approvisionnement en eau non durable. - Sur un total mondial de 301 millions d’ha irrigués, 113 millions d’ha le sont par eau souterraine, dont 80 millions d’ha en Asie selon les dernières statistiques de la FAO. TROIS COMMENTAIRES - En quasi-totalité, les eaux souterraines utilisées pour l’irrigation ne sont pas marchandes. Leurs exploitations, surtout individuelles par des millions de fermiers, sont souvent largement subventionnées, notamment par la tarification des sources d’énergie pour le pompage (fuel, électricité). - L’eau souterraine est utilisée pour l’irrigation généralement de manière

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plus économe et plus efficiente que l’eau de surface, comme l’ont remarqué la FAO (J. Burke, 2003) et l’IWMI (T. Sha, 2004). La comparaison globale des volumes d’eau utilisée et des surfaces irriguées respectives à présent le confirme, en semblant indiquer qu’en moyenne pour irriguer 1 ha on utiliserait deux fois moins d’eau souterraine que d’eau de surface. Par exemple, en Inde les irrigations par eau souterraine utilisent en moyenne 8 500 m3/an par ha, tandis qu’en Egypte (Vallée du Nil) et en Iraq (Vallées de l’Euphrate et du Tigre) les irrigations par eau de surface très prédominante utilisent en moyenne au moins 15 000 m3/an par ha. Quant à l’efficience socio-économique (valeur de production et emplois créés par

m3d’eau utilisée), elle serait 3 à 10 fois plus élevée en irrigation par eau souterraine qu’en irrigation par eau de surface. - Le développement de l’irrigation utilisant l’eau souterraine a entraîné en plusieurs régions du monde des surexploitations caractérisées et croissantes, en particulier en Inde, en Chine, aux Etats-Unis, où des effondrements de niveau de nappe souterraine de plusieurs dizaines de m ont été provoqués. Ainsi, en Inde, au Rajasthan, Punjab et Haryana (cas le plus patent), la surexploitation d’eau souterraine était évaluée en 2006 à 13,2 km3/an; entre 2002 et 2008 la diminution de réserve a été chiffrée à 109 km3 et elle serait actuellement de l’ordre de 18 km3/an.

POUR CONCLURE Le problème majeur de la gestion des eaux souterraines, notamment quand elles sont exploitées et utilisées principalement pour l’irrigation, est que les ressources sont nécessairement collectives alors que leur accès et leur exploitation sont individuels : leur structure dont devrait dépendre la définition d’unités de gestion, est encore ignorée ou mal perçue par les exploitants qui confondent ressource et productivité locale des puits ou forages et n’ont pas d’objectif de gestion de ressource à leur niveau... Cette gestion relève nécessairement de la communauté des exploitants.

Jean Margat Source : Anafide

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Actu Actu Environnement

La sélection naturelle dans des écosystèmes modifiés par l’homme

La théorie de la sélection naturelle est restée longtemps étrangère à l’agronomie car le temps évolutif apparaissait trop éloigné de celui qui rythme les activités agricoles. On réalise maintenant que l’Évolution court vite dans les milieux agricoles soumis à d’intenses modifications environnementales et dans les milieux naturels lorsqu’ils subissent des perturbations rapides. Les changements évolutifs qui s’y produisent sont alors étudiés « en temps réel ». Darwin pensait que la sélection naturelle résultait d’une part d’aléatoire, avec l’apparition de variantes héréditaires, et d’une part de nécessité, liée à la survie des individus les mieux adaptés à leur environnement. Cet environnement recouvre d’une part, l’environnement physique, sol, climat, polluants…, et d’autre part, l’environnement biotique, c’est-à-dire tout le reste du monde vivant. Quand l’environnement est modifié drastiquement et que les effectifs de l’espèce concernée sont importants, l’évolution peut être rapide, par exemple chez des adventices des cultures après l’application à grande échelle d’herbicides ou chez certains organismes invertébrés aquatiques après une pollution. Les invasions biologiques fournissent aussi de nombreux exemples d’évolution accélérée puisque les individus doivent réussir à s’adapter hors de leur aire d’origine pour survivre. Embrassant des échelles de temps et d’observation plus longues, l’exemple des forêts souligne comment des données fossiles et moléculaires permettent d’apprécier la capacité des forêts à évoluer face aux changements climatiques. 12

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L’adaptation des adventices aux herbicides L’apparition d’adventices résistants aux herbicides est un cas d’école d’adaptation rapide à de nouvelles pressions de l’environnement. Le phénomène est loin d’être marginal : il est apparu chez plus de 190 espèces adventices à travers le monde. La plupart des herbicides agissent en bloquant sélectivement une enzyme vitale du métabolisme des adventices ciblés. Utilisés de manière répétée sur de vastes surfaces, ils exercent une pression de sélection énorme sur des effectifs immenses. Des mutants résistants aux herbicides apparaissent continuellement dans les espèces adventices, en fréquence faible : un pour 100 000 à 1 million d’individus. De tels effectifs peuvent néanmoins être atteints dans un seul champ. Les individus résistants sont capables de survivre et de se reproduire en présence d’herbicides: ils possèdent donc un avantage sélectif énorme. Leur fréquence s’accroît donc rapidement sous l’effet des traitements, jusqu’à constituer des populations ne pouvant plus être contrôlées par les herbicides. Des travaux menés à l’Inra de Dijon ont permis de mieux compren-

Vulpin des champs

dre les modalités de la sélection et de l’évolution des résistances aux herbicides chez des espèces très préjudiciables en Europe, comme le Vulpin des champs (Alopecurus myosuroides), graminée adventice des céréales d’hiver. Ces recherches visent à proposer des pratiques agricoles pour enrayer ces résistances, tout en contribuant à appréhender les mécanismes de la réponse darwinienne à une pression de sélection. Les travaux de l’Inra sur le Vulpin en font la plante dont les déterminants et les modalités d’évolution de la résistance sont les mieux connus au niveau international. Deux types de mécanismes de résistance ont été mis à jour. Le premier consiste en des mutations dans la cible de l’herbicide, chacune apparue plusieurs fois indépendamment dans différentes populations de Vulpin (évolution redondante de la résistance). Toutes ne présentent pas le même « coût génétique » : certaines affectent la capacité de la plante à se développer et à se reproduire, d’autres non. Le second type est nettement plus complexe et fait intervenir une variété de mécanismes qui préviennent l’effet létal de l’herbicide. Il concerne probablement un nombre élevé de gènes, dont aucun

n’est encore connu. Vraisemblablement plus « facile » à sélectionner qu’une résistance de cible, la résistance non-cible touche toutes les populations de Vulpin où la résistance a évolué. La résistance évolue différemment entre parcelles, en fonction des traitements herbicides réalisés (sélection en mosaïque). De plus, en se croisant entre elles dans une parcelle, les plantes résistantes peuvent produire des combinaisons de gènes de résistance plus efficaces et ayant un moindre « coût génétique » (résistance « à la carte »). Enfin, l’Inra a montré que les différences d’utilisation des herbicides entre pays influent sur le type de résistance sélectionné. La France, où des herbicides ayant tous la même cible sont utilisés seuls et de façon répétée, possède des populations de Vulpin « riches » en résistances de cible, alors que l’Allemagne, où les programmes herbicides sont plus diversifiés et moins intenses, présente des populations de Vulpin moins résistantes, mais par résistance non cible. Pour les chercheurs, la prochaine étape est d’élucider la nature des gènes gouvernant la résistance non-cible. Source : INRA FRANCE


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Actu Actu BIO

Amabio

Assemblée générale ordinaire

Présidée par M. Bouamar Bouamar (Président), l’assemblée générale ordinaire de l’AMABIO (Association Marocaine de la filière des produits biologiques) s’est tenue à Casablanca le 23 mai dernier avec la participation de ses membres venus des différentes régions du royaume. Conformément à l’ordre du jour prévu, les travaux ont commencé par la présentation du rapport moral par le Pr Lahcen Kenny (SG de l’association). Deux groupes d’activités ont été présentées, dont les détails peuvent être consultés sur le site de l’association :

Activités administratives : Parmi ces activités se sont tenues des réunions du conseil d’administration et du bureau, des réunions avec le ministère et des réunions pour la création d’une organisation interprofessionnelle.

Activités professionnelles : Elles ont consisté en la réalisation de plusieurs actions : - Création de sections régionales : Souss Massa Drâa, El Haouz, Oriental, MeknèsTafilalet + Fès-Boulemane - Participation aux foires nationales et internationales - Partenariats nationaux et internationaux Les travaux de l’AGO se sont poursuivis par la présentation par M. Allal Chibane (MAPM) de l’état d’avancement des actions prévues dans le cadre du contrat programme de la filière biologique, puis par le rapport

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financier présenté par Mme Rajae Alami (trésorière). Dans le cadre de la discussion des rapports présentés, plusieurs témoignages et interventions pertinents ont été apportés par les participants : - Plusieurs actions font du tort au secteur des productions biologiques : ainsi, cette année on a remarqué (année pluvieuse) une grande agressivité et organisation des distributeurs de produits phyto, ce qui a été mal vécu par les producteurs de bio. De même, nombre de professeurs et chercheurs travaillent en collaboration avec les boites phytosanitaires. En plus, les établissements crédits financent les produits chimiques, dont certains sont jugés toxiques et des émissions radio et télé banalisent l’utilisation des pesticides - Formation des petits producteurs : nécessité de formation spécifique qui ne peut être assurée que par

un encadrement technique approprié. - Certification : œuvrer pour un financement à 100% pour les petits producteurs sinon ils ne pourront pas adhérer à la production biologique - La participation cette année pour la première fois à Biofach a été une réussite, mais pour la prochaine édition il va falloir être plus actifs et plus agressifs. Par exemple, il faut procéder très tôt pour la réservation d’un stand bien situé et assurer une bonne animation (à l’instar des autres pays concurrents) - Afin d’appuyer la production biologique et au lieu de recourir aux hybrides il faudrait encourager la production de semences locales ‘’rustiques’’ (en cours de disparition). Ce n’est pas un choix mais une nécessité et une niche qui pourrait être exploitée par les petits producteurs - Commercialisation, subventions, etc.

certains membres du conseil d’administration (CA) n’assistent même pas aux activités. Pour sa part, M. Kenny, secrétaire général de l’Amabio  a indiqué que les besoins d’encadrement sont très importants, même si les documents et outils pédagogiques (brochures, films, …) existent déjà. Les chercheurs publient leurs travaux dans des revues internationales, mais les besoins se situent auprès des agriculteurs. Autre point à l’ordre du jour, l’amendement des statuts a été discuté. L’objectif était de modifier certains articles des anciens statuts afin d’améliorer le fonctionnement de l’association et d’inclure les ONG et les représentants des consommateurs comme nouveaux membres. Modifier la constitution du conseil d’administration pour revoir la représentation des différentes constituantes du CA.

Elections En réponse à ces remarques, M. Bouamar a répété à plusieurs reprises que l’association actuellement n’a pas de problème d’argent, c’est surtout le facteur humain qui pose problème, l’équipe étant constituée de volontaires qui ne peuvent pas tout faire. En outre,

Le nouveau conseil d’administration est constitué de 30 membres dont 13 membres du bureau : - BOUAMAR Bouamar, Président - KABBAJ Slim, Vice-président (zone CENTRE) - JAMILI My Driss, Viceprésident (zone SUD) - LAHMER Mohamed , Viceprésident ( Zone NORD) - KENNY Lahcen, Secrétaire Général - ATTAOUI El Houssin, Secrétaire Général Adjoint - Mme BENKIRANE ALAMI Rajae, Trésorier - FAGOURI Said, Trésorier adjoint - Assesseurs : ABOULKASSIM Abdelhamid, BOUGUIRI Hassan, El KHAMIS Mohamed, LAMRINI Noureddine, MADKOURI Yasser


Filière biologique : évolution et perspectives Durant les dix dernières années, les surfaces agricoles mondiales cultivées en bio et le nombre de fermes bio ont augmenté à des rythmes plus ou moins rapides suivant les zones. Ainsi, selon l’institut de recherche de l’agriculture biologique (FiBL) et la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (IFOAM), la surface mondiale cultivée en production biologique a été estimée à plus de 37,3 millions d’hectares à fin 2010. Elle représente 0,9% de l’ensemble du territoire agricole de 160 pays. Parallèlement, au niveau du marché local, l’agriculture biologique prend de plus en plus d’ampleur. Selon l’association marocaine de la filière des productions biologiques (AMABIO), les superficies cultivées en produits Bio sont passées de 3 500 ha en 2008/2009 à près de 5 000 ha en 2011/2012, soit une progression de 43%. Ainsi, la production réalisée au titre la campagne 2011/2012 a atteint 50 000 tonnes tous produits confondus. Une superficie supplémentaire est disponible de 600 000 ha dont 400 000 ha de forêts d’arganier et 200 000 ha des plantes aromatiques et médicinales, de cactus et d’autres plantes spontanées.

Exportations des produits Bio La majorité des produits concernés par ce mode de production sont destinés à l’exportation, en l’occurrence les fruits et légumes frais, les huiles d’argan et d’olives ainsi que les plantes aromatiques et médicinales et leurs huiles essentielles. Selon le Ministère de l’Agriculture, les exportations ont connu un accroissement soutenu au cours des dix dernières années passant ainsi de 1 000 tonne en 1997/98 à 6 500 tonnes en 2005/2006 pour atteindre 12 500 tonnes actuellement : agrumes 10%, tomate 11%, courgette 20%, concombre 13%,

poivron 8% et autres (38%). Par ailleurs, il est à noter que la demande sur le marché international des produits transformés connait ces dernières années une évolution remarquable. Les exportations marocaines sont passées de 1500 tonnes en 2009/2010 à 4 600 tonnes en 2011/2012, soit une progression de 67%. Elles concernent spécialement le jus d’orange congelé, l’huile d’argan, les conserves d’haricots verts, des fraises et de câpres. La cartographie des exportations par marchés met en évidence l’Union Européenne comme principale destination, représentée notamment par la France, l’Espagne, la Grande Bretagne et l’Allemagne.

Cadre réglementaire de la filière Pour réglementer la filière et lui conférer un cadre juridique conforme aux normes internationales, la filière dispose d’une loi 39-12 relative à la production biologique des produits agricoles et aquatiques. Ladite loi définit les règles de production, de préparation et de commercialisation des produits biologiques pour les booster sur le marché national et international. Elle vise également d’améliorer des revenus des producteurs et garantir au consommateur une production biologique de qualité en conformité avec la nouvelle charte de l’environnement. Aussi, des arrêtés sont en cours de validation par les ministères concernés et les professionnels. Ils portent essentiellement sur les cahiers des charges et les conditions d’agrément des organismes de certification et de contrôle. Source : MAPM/AMABIO

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Actu Actu Produit

Pomme de terre

Avancées grâce au déchiffrage du code génétique En purée, en cubes, en frites... la pomme de terre est très populaire dans nos assiettes et facile à préparer... Mais pour les généticiens qui voulaient décoder son ADN, la recette n’était pas simple! En effet, ce tubercule extrêmement commun possède 39.000 gènes et quatre exemplaires de chacun de ses chromosomes, sans compter les nombreuses variations de chacun d’entre eux. Quatrième aliment le plus consommé au monde après le riz, le blé et le maïs, le tubercule joue un rôle majeur dans la sécurité alimentaire mondiale. D’où l’importance d’une telle découverte. Il aura quand même fallu le travail conjoint de 26 instituts de recherches à travers le monde, regroupés au sein du Potato Genome Sequencing Consortium, pour arriver à bout de la patate. L’accès à la séquence du génome de la pomme de terre aidera les scientifiques à l’amélioration du rendement, de la qualité et de la valeur nutritionnelle. L’objectif de ces travaux est également de trouver un moyen de protéger la pomme de terre des nuisibles et des maladies qui ravagent les récoltes. 16

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Et pour cela, le séquençage du génome s’avère être un excellent point de départ. Les chercheurs en ont identifié 800 gènes qui détiennent un rôle dans la résistance de maladies, donnant des pistes pour la protection des récoltes. La décodification de la séquence complète du génome de La pomme de terre (membre de la famille des Solanaceas, et proche parente de la tomate, du poivron, de l’aubergine…), pourrait révolutionner tant les programmes d’amélioration génétique que la manière d’exploiter et d’utiliser la biodiversité du Pérou (origine de cette espèce). De plus, la séquence du génome de ce tubercule permettra de réduire la dizaine d’années actuellement nécessaire à l’obtention de nouvelles variétés.

Bulletins-électroniques


Mécanisation de la filière Dans les différentes régions de pro­duction, la non disponibilité et le coût de la main-d’œuvre en période de forte demande pèse de plus en plus lourd sur la rentabilité des exploitations. D’où l’engouement de certains producteurs pour la mécanisation des différentes opérations culturales : préparation du sol, semis et récolte. Grâce à la réduction des charges et au renforcement de la compétitivité, la mécanisation permet également d’améliorer la productivité et la qualité et donc du revenu des agriculteurs. Cependant, pour que le producteur puisse profiter de ces avantages, il est impératif d’accompagner cette mécanisation par l’adoption et la maîtrise des techniques modernes de travail du sol, d’irrigation, de fertilisation et de traitement des maladies. Comme une bonne récolte se prépare dès la mise en place de la culture, la plantation doit se faire dans un bon alignement, à faible profondeur et avec un bon buttage ultérieur en évitant la formation des mottes. Ces différents paramètres sont parfaitement contrôlables grâce à la mécanisation de la plantation des tubercules qui nécessite seulement trois ouvriers. En maintenant une distance régulière entre les tubercules, la planteuse permet d’augmenter la densité, ce qui garantit un bon développement et des calibres homogènes. Dans les exploitations traditionnelles, la cueillette mobilise un nombre important d’ouvriers pour les opérations d’arrachage et de ramassage. L’arrachage mécanisé des tubercules peut se faire par des arracheuses simples ou par des machines combinées,

réglables. Elles peuvent aussi être automotrices. La mécanisation de la

récolte assure une grande rapidité d’arrachage et une réduction considérable de la main-d’œuvre. Le

rendement est également augmenté du fait qu’aucun tubercule n’échappe à cette machine.

« Les machines GRIMME et ASA Lift sont spécialisées dans la mécanisation de la pomme de terre et des cultures légumières. Pour votre profit, elles assurent une grande économie de main d’œuvre, de temps de travail et une réduction considérable des coûts de revient. »

Elles assurent une grande économie de main d’œuvre, de temps de travail et une réduction considérable des coûts de revient. AL BASSIR Représentant de la Société GRIMME : Hay Ezzahar 159-169 - Avenue Hassan Ibnou Tabit 26100 Berrechid Tél.: +212 5 22 32 80 28 - Fax : +212 5 22 32 80 44 - Email : rbassir@albassir.com

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Tomate

La segmentation monte en gamme «Tous les goûts sont dans la nature », l’adage caractérise une différenciation horizontale où, à prix égal, certains consommateurs préfèrent acheter un type de produits et d’autres un autre type (en opposition à la différenciation verticale où tous les acheteurs achètent le même). C’est le cas du marché de la tomate. Mais aujourd’hui, outre les tomates classiques et grappes, les « autres tomates » qui incarnent la segmentation représentent 20 % des volumes et 30 % du chiffre d’affaires de la tomate française. Et les « tomates anciennes » séduisent près de la moitié des consommateurs. Toutefois, il serait simpliste d’associer segmentation et valorisation, tant le risque de perte d’indentification et de fiabilité est important. D’autant que la segmentation doit aussi prendre en compte une dimension organisationnelle et une coordination entre les acteurs de la filière indispensables pour prévenir des « imitations » et des risques de « cannibalisme » entre segments. Après la « tomate ronde uniform color » des années 1980, puis l’arrivée de la « tomate grappe » dans les années 1990, il existe désormais d’autres tomates. Différents types de tomates, variables par leur taille, leur forme et leur couleur font tous valoir leur typicité. Cette évolution qui témoigne de la dynamique du marché de premier légume consommé en Europe, trouve sa source dans la « biodiversité » de la tomate, remarquable par la profondeur et la largeur de gamme. Aussi, selon les données européennes portant sur la production 2008-2011 et des estimations 2012, l’Italie se place comme leader incontesté de la diversification en consacrant 70 % de sa production à des tomates autres que la ronde et la grappe. Dans ce pays, toutes les formes, 18

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toutes les couleurs, toutes les présentations et usages culinaires paraissent possibles. La France, plus modestement, consacrerait 32 % à ce segment, 10 % pour les Pays-Bas, 2 % pour la Belgique. Ces données montrent également que 25 % de la production marocaine est aujourd’hui concernée par ces « autres tomates ». Même ci cellesci sont essentiellement composées de tomates cerise et cocktail, la stratégie marocaine passe par sa présence dans ce segment de marché.

Des niches, pas un chenil De manière plus précise, le panel Kantar Worldpanel 2011 montre qu’en France la segmentation représente 20 % des quantités de tomates achetées et 30 % des sommes dépensées.

Dans cet ensemble, la tomate cerise représente, en valeur, plus de 40 % des achats, suivie de la tomate allongée environ 20 %. La même source donne le profil des acheteurs par segment. Pour ce qui est des tomates cerise et cocktail, il s’agit d’une famille avec enfant de la région parisienne. Pour les côtelées, c’est un couple de seniors parisiens ou vivants dans le Sud-est. Les différences de formes et de couleurs des tomates sont des exemples de différenciation horizontale. C’est-à-dire que, vendu au même prix, certains consommateurs préfèrent acheter un produit alors que d’autres en choisissent un autre. Dans le cas d’une différenciation verticale, au même prix, tous les acheteurs préfèrent acheter uniquement une des deux variantes. La segmentation a

ainsi permis, sur ce marché mature, d’apporter de la valeur ajoutée. « Offrir un produit unique à prix unique est source de manque à gagner. Plusieurs variantes d’un produit à des prix différents permettent à la fois de capter les consommateurs qui ne sont pas prêts à payer un prix demandé trop élevé et créent de la valeur auprès de consommateurs prêts à payer plus », mentionne un chercheur. Les tomates cerises en sont l’exemple. Elles sont un produit « vagabond » pour certains, « convivial » pour d’autres ou « amusant » pour les plus jeunes consommateurs. Les tomates cocktail en grappe, s’appuient sur un subtil mélange d’une assurance gustative et d’un design attrayant, facilement identifiable par les acheteurs. Les tomates anciennes, aujourd’hui en


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Actu Actu Produit

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plein essor, constituent une offre qui répond à la recherche d’un produit fondant. « Chez les distributeurs, la segmentation conduit à l’application de techniques de marchandising amenant le chef de rayon à favoriser ces produits qui apportent chiffre d’affaires et marges au détriment des rondes ou des grappes, au tonnage bien plus conséquent, mais dont le prix au kilo pénalise le rayon », révèle une enquête sur les enjeux et défis de la tomate réalisée lors du Medfel 2012. Pourtant, l’acheteur d’un filet premier prix peut aussi « s’offrir » une barquette de tomates cerises bigarrées, quelques tomates grappe cocktail ou tomates anciennes. « Mais attention à ce que trop de niches ne créent pas un chenil », image un analyste en ayant observé dans un supermarché parisien 17 références de tomate. Un constat qui va à l’encontre de nombreux distributeurs souhaitant rationaliser leur assortiment en réduisant le nombre de références et de marques par segment.

Avantage concurrentiel, au début pour celui qui la déployait, une partie de cette segmentation se banalise en confortant différentes origines, comme pour la tomate cerise ou en étant victime de sa réussite comme la tomate grappe. « Forts du succès initial de la tomate grappe, les sélectionneurs ont alors créé des variétés avec une plus longue conservation au détriment de la qualité gustative. La caractéristique tomate grappes a alors perdu de sa pertinence pour le consommateur comme indicateur de qualité gustative.A moins qu’il existe une relation stable entre aspect visuel et qualité gustative quel que soit l’offreur, l’aspect visuel du produit ne peut être considéré comme un indicateur fiable des caractères d’expérience comme la saveur ou la texture reconnues après l’achat au moment de la consommation», explique un opérateur. Source : Réussir Fruits et légumes n° 322


Tomate

Un test ADN pour confirmer l’origine ! Une équipe de chercheurs du Département d’Agronomie de l’université Federico II de Naples (Italie) a permis de confirmer, grâce à un test ADN, que les tomates saisies par les gendarmes de Salerne en mars dernier n’étaient pas de la variété San Marzano. La fraude de produits issus de l’agriculture est estimée à 60 milliards d’euro, et à l’étranger on estime que deux produits «italiens» sur trois sont en réalité falsifiés.

Tomate San Marzano

Cette innovation pourra être appliquée à d’autres produits, permettant ainsi d’éviter d’introduire sur le marché des produits contrefaits. «Nous avons commencé à développer cette technique il y a des années, et quand on nous a demandé de la mettre en pratique, nous avons obtenu de très bons résultats», raconte Paolo Masi, directeur du Département d’Agronomie. «Les produits ont un code génétique spécifique qui permet de connaitre leur origine : un peu comme les empreintes digitales d’une personne, une fois identifiées, elles sont archivées. Maintenant nous devons nous atteler à mettre en place une base de données». Bien que les coûts de recherche se soient élevés à des millions d’euro sur plusieurs années, le prix d’une analyse revient entre 10 et 50 euros. Cette technique du Département d’Agronomie permet de répondre à une directive récente de la Commission Européenne dans le cadre d’un plan de contrôle des produits de la filière agroalimentaire. Source : bulletins-electroniques Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

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Espagne

La saison des fraises prolongée Pour sauver une saison qualifiée de désastreuse par les responsables de l’association Freshuelva, les producteurs ont décidé de prolonger la saison au mois de juin. La fraise de Huelva est donc restée disponible plus longtemps sur les marchés, avec cependant un risque de confrontation aux productions locale en France, en Italie, aux Pays-Bas et en Belgique. Rappelons qu’une fin d’hiver

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et un printemps pluvieux ont entrainé une perte de 25% de la production. Ensuite, la consommation européenne a baissé, en particulier en Allemagne, le 1er client de la fraise espagnole avec 1/3 des achats en moins. Dernier revers, les prix sont environ 20% en dessous de la moyenne par rapport à la saison dernière. Source : Andalucia El Diario

Etats Unis Croissance de 500% pour le marché mondial ! Le marché mondial des myrtilles peut dépasser 500% de croissance, si la Chine, l’Amérique du sud et l’Europe atteignent le même niveau de consommation que les Etats-Unis. Selon le dernier rapport de DGC Asset Management, au sujet du marché mondial des myrtilles, la demande est importante, mais peut devenir phénoménale. Actuellement, environ 80% de la production mondiale est consommée en Amérique du nord, mais d’autres pays ont

un potentiel énorme. Ainsi la demande chinoise devrait faire tripler le marché mondial d’ici 10 ans. Cependant, en dépit de la demande croissante, la production mondiale de myrtilles ne devrait augmenter que de 10% par an, selon les prévisions du North America Blueberry Council. Les spécialistes prédisent que l’écart entre l’offre et la demande va entrainer les prix vers les sommets.   Source : Foodbev.com


Maïs ensilage

Problème dans la région du souss Dans la région du Souss, le maïs ensilage est produit en deux cycles, printemps et fin d’été, en utilisant une dizaine de variétés. Chaque cycle concerne une superficie de l’ordre de 10000 Ha, localisée en grande partie à Taroudant. Certains producteurs atteignent des rendements de l’ordre de 95 tonnes/ha avec une bonne qualité nutritionnelle.

Déroulement du cycle en cours Du point de vue climatique, un décalage des précipitations a été observé avec des chutes tardives coïncidant avec le démarrage de la culture, ce qui a eu pour conséquence une asphyxie racinaire des plantes. Par la suite une infection par le pytium et le fusarium a été

observée avec une pourriture du collet et une destruction des racines.

Dégâts observés fin Mai Une tournée dans toute la région a révélé les constats suivants :

- taille réduite des plants - blocage et jaunissement des feuilles - système racinaire détruit

Répercussions sur le secteur de l’élevage - la hausse du prix du maïs ensilage va augmenter les charges de production du lait - pour le deuxième cycle, le producteur doit lutter contre les maladies du sol

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Actu Actu Produit

Moussem de l’Oignon Meknès : une première édition bien réussie Dans le cadre de ses activités d’appui au développement agricole au titre de l’exercice 2013, la Chambre d’Agriculture Meknès-Tafilalet a organisé, en partenariat avec l’association Al Mihrate pour l’Agriculture et le Développement Rural les 7 et 8 Juin 2013 à la commune rurale de Sidi Slimane Moul Kifane, la première édition du Moussem de l’oignon. Cette manifestation agricole s’est donné comme objectif de : - Mettre en valeur les potentialités agricoles en particulier les productions maraichères de la zone, et notamment celles des bulbes d’oignon ; - Informer et sensibiliser les producteurs maraichers de l’oignon sur les dernières techniques de production économiques et performantes ; - Traiter et débattre de certaines problématiques techniques et organisationnelles du secteur de l’oignon ; - Coordonner les actions des différents intervenants pour mieux organiser la filière ;

- Créer un espace de rencontre et d’échange entre les différents intervenants dans ce domaine.

Rencontres scientifiques Dans le cadre du Moussem, des ateliers techniques ont été organisés sur la filière de l’oignon au niveau de la région. Ces ateliers ont permis de traiter les différents points suivants : 1- Etat des lieux de la filière régionale - Superficie régionale : 6000 ha ; - Rendement moyen de plus de 30 T/ha, et une production moyenne de

l’ordre de 200.000 T/an (soit la moitié de la production nationale). Le rendement à l’hectare varie en fonction des zones de production et des techniques adoptées ; - L’oignon représente plus 21% de la superficie consacrée aux cultures maraichères - Stockage traditionnel dans des silos avec utilisation de pierres, paille et film plastique de couleur jaune.

2- Aides financières de l’Etat Dans le cadre du FDA, les subventions suivantes peuvent être octroyées à la filière oignon : - L’équipement des exploitations en matériel agricole (taux de la subvention : 30% dans le régime des aides universelles, et 40% dans le régime des aides aux projets d’agrégation) ; - Les projets d’irrigation localisée (taux de la subvention : 100% pour les agriculteurs ayant moins de 5ha et de 80% pour les agriculteurs ayant plus de 5

ha) ; - Projets d’agrégation des cultures maraichères autour d’une unité de valorisation (taux de la subvention : 10%, plafond de la subvention : 2.240.000 Dh). 3- Le Plan Agricole Régional de Meknès-Tafilalet Il accorde une place de choix pour les cultures maraichères, notamment l’oignon. C’est dans ce contexte que la Direction Provinciale de l’Agriculture d’El Hajeb prépare un projet de mise en place d’une unité moderne de stockage des bulbes d’oignon, permettant le contrôle des paramètres climatiques dans le but de diminuer les pertes au cours du stockage.

4- Itinéraire technique Dans cette partie, l’accent a été mis sur les points suivants : - Les variétés utilisées ; - La phase pépinière pour la préparation des plants d’oignon ; - La dose de semis préconisée ; - La préparation du sol ; - Le repiquage des plants ;

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Un espace a été consacré à l’exposition des intrants et du matériel agricole utilisés dans la filière oignon, en plus de quelques acteurs institutionnels.

- La fertilisation et les doses préconisées ; - L’intérêt des analyses de sol pour une fertilisation raisonnée ; - L’irrigation de l’oignon et le rôle du système goutte à goutte dans l’économie de l’eau et la réalisation de rendements importants (120 T/ha chez certains agriculteurs) ; - Le coût de production de la culture (allant de 45.000 Dh/ ha à 50.000 Dh/ha). A noter que la main d’œuvre à elle seule représente 60 à 65% du coût de production ; - La récolte et le séchage de l’oignon. A signaler que l’utilisation de certains éléments (Mg, Ca, Br, S, K) contribue à l’amélioration de la qualité des bulbes durant la phase de stockage ; - La confection des silos pour le stockage.

5- Lutte phytosanitaire contre les ennemis de l’oignon Cette partie a traité les principaux ennemis de l’oignon (maladies et ravageurs), ainsi que les moyens de lutte préconisés : - Mildiou de l’oignon (Peronospora destructor)  - Botrytis squamosa - Botrytis alii - Fusarium oxysporum - Alternaria - Thrips Tabaci

- Nématodes de l’oignon

6- Contraintes de la filière oignon au niveau de la région - Le faible niveau de technicité ; - L’absence d’une organisation professionnelle de la filière oignon, et plus généralement pour la filière maraichère de la région, ce qui laisse la place aux intermédiaires pour tirer profit de la plus-value dégagée de la production ; - Le stockage traditionnel de l’oignon qui engendre des pertes très importantes pouvant aller jusqu’à 40% de la production ; - Problème de commercialisation.

Principales recommandations Ces différents ateliers, animés par des spécialistes relevant de la DRA-MT, la DPA de Meknès et d’El Hajeb, et de l’ONSSA, ont donné lieu à un débat très riche, qui s’est soldé

par les recommandations suivantes : - Intérêt de l’organisation des producteurs d’oignon dans le cadre d’organisations professionnelles agricoles (associations, coopératives, GIE), ou leur adhésion à des projets d’agrégation pour remédier, entre autre, aux problèmes de stockage et de commercialisation ; - Assurer le contrôle des produits phytosanitaires commercialisés d’une façon non réglementaire au niveau des souks ; - Assurer un encadrement de proximité au profit des producteurs d’oignon de la région. Intervenant à cette occasion, le Directeur de la Chambre d’Agriculture MeknèsTafilalet a souligné le rôle joué par cette institution

en matière d’information et de sensibilisation des agriculteurs, et plus précisément les maraichers. De son côté, le représentant de l’Office National du Conseil Agricole a mis en évidence le rôle de cette nouvelle structure dans le conseil agricole, à travers notamment la mise en place d’une série d’écoles aux champs (FFS) destinées à l’encadrement de proximité des agriculteurs , et son appui à ce genre de manifestations agricoles. A la fin de ces ateliers, des trophées ont été remis aux meilleurs producteurs et stockeurs de l’oignon au niveau des provinces de Meknès et d’El Hajeb. La première édition du Moussem de l’oignon à Meknès a constitué un espace d’échange et de partage de l’information et de l’expérience entre les producteurs de l’oignon et les professionnels de la filière, dans le but d’améliorer leurs pratiques agricoles et développer leurs productions. L’occasion aussi de débattre des différentes contraintes de la filière, et de réfléchir ensemble aux solutions optimales pour y remédier.

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Actu Actu Entreprise

le salon du macfrut revient du 25 au 27 septembre

La vocation internationale du Salon Macfrut 2013 croît grâce aux contacts et aux missions dans le Bassin Méditerranéen, en Amérique du Sud, en Europe de l’Est et en Chine L’édition 2013 du Macfrut, le Salon International de la culture fruitière et maraîchère de Cesena Fiera, l’un des événements de référence du secteur pour le bassin méditerranéen, aura lieu du mercredi 25 au vendredi 27 septembre 2013. Fort de plus de 800 exposants et 22.000 visiteurs professionnels de l’édition précédente, Macfrut se propose d’être un lieu de rencontres et d’affaires pour la filière

fruitière et maraîchère et

Communiqué

Nunhems complète sa gamme de Perona avec la nouvelle variété Rique. Nunhems continue de révolutionner les marchés en commercialisant un nouveau haricot plat de type Perona : Rique. Variété de grande qualité avec une excellente conservation et une saveur indéniable, elle est adaptée pour l’export. Venant compléter la gamme au côté de la variété Kylie (pour le cycle automne-hiver), Rique se plante du 20 août à fin septembre puis du 15 janvier à fin avril pour le cycle printemps –été. Rique est peu sensible à la déformation des

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gousses provoquée par les changements de température (« crochets » du haricot), et pouvant entraîner une baisse de qualité de la production et donc une perte considérable pour le producteur. Ce type de haricot est de couleur plus sombre, plus épais et surtout bénéficie d’une bonne conservation des gousses après récolte comparé à des variétés traditionnelles dont les gousses s’oxydent et jaunissent plus

Variété Rique de Nunhems

un moment de réflexion sur les perspectives du secteur, grâce à sa riche gamme de conférences prévues. Cette année encore, le Sommet International ouvrira le salon. L’occasion pour les producteurs, operateurs de la Grande Distribution et experts de faire le point sur la situation du kiwi, l’un des fruits protagonistes du marché global des dernières années. Il s’agit d’une première de la manifestation qui souligne la vocation internationale croissante du Macfrut. C’est justement à ce propos qu’en vue de la prochaine édition,

rapidement. Rique apporte donc une souplesse de culture en conditions froides, une amélioration du produit final et une augmentation notable de la production de par la réduction des écarts.  De plus, grâce à sa meilleure conservation et à sa saveur plus traditionnelle, typique du haricot plat, Rique ouvre les portes des marchés demandeurs à l’export. Les autres variétés de haricots plats Nunhems Dans le type Helda, Nunhems commercialise Sacha pour le printemps et l’été, Bilma et Donna pour l’automne et l’hiver. Ces variétés ont des gousses de 24 à 26 centimètres de long et 21 à 23 millimètres de large. Dans le type Perona, on retrouve Kylie avec une gousse plus courte et plus fine : 18 à 20 centimètres de long et 16-18 millimètres de large, adaptée au cycle automne-hiver.

le Bureau des Affaires Etrangères de Cesena Fiera est en train d’effectuer plusieurs transferts dans les pays de la Méditerranée (Malte, Chypre, Turquie, Maroc et Algérie), de l’Amérique du Sud (Brésil et Argentine) et de l’Europe de l’Est (Russie, Pologne, Ukraine) et en Chine. L’édition 2013 propose encore l’Oscar Macfrut, le prix consacré aux meilleures innovations dans la filière fruitière et maraîchère. Rendez-vous est pris du 25 au 27 octobre à Cesena (Italie).

Grâce une gamme élargie, Nunhems vise à répondre aux attentes et besoins des marchés actuels et à se positionner comme leader sur le marché du haricot plat type Perona. Contact: Service Clients Nunhems Maroc +212 522 95 48 25 houda.bziz@bayer.com


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Actu Actu Entreprise

Le « P-Film » de Photofuel

Un film de couverture rose pour augmenter la productivité ! La société PhotoFuel propose aux maraîchers et horticulteurs un film de couverture de serre innovant de par sa couleur et surtout sa technologie. Baptisé «PFilm», ce film de couleur

rose modifie le spectre de la lumière et permet d’optimiser le rayonnement à l’intérieur de la serre en améliorant le processus de photosynthèse. Ceci se traduirait directement par

une meilleure productivité des cultures, avec des gains allant de +10% à +30% selon le type de cultures et les conditions testées. La société PhotoFuel affirme que le résultat global du film de couverture de serre «P-Film» est significatif à l’échelle de l’exploitation et permet aux producteurs d’augmenter leurs récoltes et leurs revenus. De fabrication française, le Pfilm est un film tricouches en polyéthylène, 200 microns d’épaisseur, thermique, diffusant ou non diffusant,

Groupe Lallemand

étend l’usage des probiotiques au domaine de la production végétale Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé. Ils aident à la digestion des fibres, stimulent le système immunitaire et préviennent ou traitent les maladies gastro-intestinales. Ces microorganismes sont déjà utilisés comme complément alimentaire

Arbre taillé avant traitement 28

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dans l’alimentation humaine et animale. Le groupe Lallemand, l’un des leaders mondiaux de la production des microorganismes étend, via sa filiale ITHEC, l’usage des probiotiques aux domaines de la production végétale. Après un long travail de sélection des meilleures souches, de développement des procédés de fabrication

Arbre après traitement

et de l’adaptation de la présentation à l’usage agricole, la société ITHEC, dispose actuellement de toute une gamme de produits destinés aux secteurs de la production végétale. Rhizocell®, ou Cilus® en Espagne, est l’un des produits phare de cette gamme. Les applications de Rhizocell® dans différents

Arbre 3 mois après traitement

et garanti 4 saisons. Les technologies utilisées sont issues de plusieurs années de développement en partenariat avec des laboratoires, des agronomes et des exploitants. Avec le P-Film, les cultures reçoivent un rayonnement plus adapté à leurs besoins de croissance et le fabricant vise notamment les producteurs biologiques qui ne bénéficient pas en général des mêmes leviers de productivité que les exploitants traditionnels ».

pays d’Europe, d’Afrique et d’Amérique montrent des effets positifs et hautement significatifs sur le développement des plantes, même dans des sols fatigués et en présence d’agents pathogènes type pythium, rhizoctonia, phytophtora, fusarium et verticilium. Les produits ITHEC ont connu un réel succès en Europe et en Amérique du Nord et sont actuellement en développement au Maroc, en partenariat avec la société BrunZaoui Altér-éco.

Exemple de résultat d’application de Celius en Espagne (cas de récupération d’un arbre d’agrume fortement attaqué par le phytophtora.


Bodor

Agriconferences

Journée pastèque Afin de promouvoir ses deux variétés de pastèque : VENIZIA dans le type jubilée et CERRATO dans le type crimson, la société Bodor a organisé une journée à Agadir au profit d’une centaine de professionnels venus de différentes régions du Maroc, pour la plupart des pépiniéristes de la région d’Agadir, des producteurs et des revendeurs (Marrakech, Fès, Sidi Kacem, Boufekrane ...), pour qu’ils puissent constater l’évolution de ces variétés dans des conditions différentes des leurs.

POTATO MAROC 2013 Variétés, techniques culturales et post récolte

A la demande de l’ASPEM et de la plupart des acteurs de la profession, la conférence POTATO MAROC 2013 a été reportée jusqu’à l’automne prochain pour permettre une plus grande participation des acteurs de cette filière clé de l’agriculture nationale. Agriconferences mettra l’accent sur le secteur de la pomme de terre. vDes professionnels, de la pomme de terre, du Maroc et d’ailleurs, seront réunis pour  nouer des contacts et discuter de leurs problèmes techniques et commerciaux. Potato Maroc 2013 mettra l’accent sur les variétés, ​​la production, la protection, les emballages, la conservation, la filière industrielle, la production de plants, les questions commerciales, etc. Ce sera également l’occasion pour les producteurs d’apporter leurs témoignages.

Objectif de l’événement Créer un débat en vue d’une relance de la filière pomme de terre au Maroc.

Programme Après une visite des champs de pastèque, une deuxième visite des essais screening (environ 50 différentes variétés de pastèque) a été programmée. L’objectif étant de pouvoir sélectionner quelques variétés intéressantes qui pourront être commercialisées dans l’avenir au Maroc. VENIZIA est une variété productive et précoce, caractérisée par une chair rouge et très sucrée, un calibre uniforme et un poids entre 12 et 14 Kg. Quant à CERRATO, elle se distingue par sa qualité gustative et sa productivité, son cycle demi-précoce et ses fruits de 14 à 17 Kg et plus. « Le processus de développement de ces deux variétés est presque clos aujourd’hui. Elles ont

été testées plusieurs années consécutives, selon plusieurs dates de semis et dans plusieurs biotopes depuis Zagora jusqu’au nord du Maroc. Nous sommes confiants par rapport aux variétés CERRATO et VENIZIA, qui présentent de nombreux avantages en termes de précocité, de calibre, de couleur de la chair, de fermeté et de résistance au transport et à certaines maladies, ce qui leur permettra de gagner de grandes parts de marché », explique M. Khalil EL KHATTAR de Bodor. A noter que d’autres journées comme celle-ci ont été organisées dans les principaux terroirs de production de la pastèque au Maroc, notamment Agadir, Zagora et la région nord (Tifelt et Larache).

Session I : Techniques culturales pour plus de productivité - Variétés, quel choix ? - Les techniques de pré-germination - Vers une bonne maitrise sanitaire - Un système d’avertissement pour contrôler le mildiou : exemples en Belgique et en Chine - Techniques culturales et mécanisation Session II : Post – récolte et commercialisation - Le conditionnement et packaging pour une meilleure valorisation - La conservation, un point critique pour la filière - Mise en marché

Contact : Siham Zahidi contact@greensmile.ma 0699282306

Session III : Enjeux futurs - La production de plants et perspectives qualitatives - La filière industrielle : quelles évolutions ? - La relance des exportations

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New Holland Agriculture

La Technologie au service de l’Agriculture pour un Avenir Durable

L

a technologie peut nous aider à faire bon usage des ressources rares grâce à la planification et à la mise en œuvre de la mécanisation et grâce à des pratiques agricoles durables. Elle permet aussi à l’agriculture de jouer un rôle décisif dans le développement des sources d’énergies renouvelables. C’est la raison d’être de la stratégie “Clean Energy Leader” de New Holland : trouver des moyens pratiques et accessibles pour tendre vers une agriculture durable économe en ressource et à faible teneur en carbone. En tant que fabricant d’équipements agricoles leader au niveau mondial, New Holland Agriculture pense avoir un rôle à jouer en guidant le monde agricole vers le développement durable tout en protégeant les ressources naturelles pour les générations futures. New Holland fournit des solutions qui augmentent l’efficacité et la productivité agricole en mettant en oeuvre des technologies accessibles, en proposant aux agriculteurs et aux éleveurs, aux entrepreneurs, aux viticulteurs et aux professionnels des espaces verts le plus grand choix de tracteurs, de moissonneuses, de presses à balles, de matériels de manutention et de semences, avec plus de 100 lignes de machines et 400 modèles. Son réseau de proximité et ses distributeurs professionnels garantissent non seulement une assistance complète, un service technique et pièces de rechange, mais aussi conseil et expertise saison après saison.

La vision à long terme d’une croissance durable Cependant, en encourageant le développement de l’agriculture mécanisée, l’objectif de New Holland vise, au-delà de la productivité et de l’efficacité, l’impact des techniques agricoles sur l’environnement. New Holland a travaillé sur des projets agricoles partout dans le monde pour encourager la mécanisation d’une agriculture durable intégrant les innovations et les bonnes pratiques qui optimisent l’utilisation des ressources et augmentent la productivité tout en réduisant les coûts, la consommation de carburant et les émissions. 30

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Lorsque l’agriculture est abordée avec la vision à long terme d’une croissance durable dont le but est de se protéger des effets néfastes des pratiques agricoles inappropriées, telles que la désertification et la dégradation des sols, le résultat est une agriculture saine qui utilise efficacement les ressources naturelles, plus rentable et plus productive. C’est alors l’agriculture qui contribue à la préservation des ressources naturelles et qui se prépare aux développements futurs.

La mise en place d’une mécanisation planifiée est la clé de la réussite La mise en oeuvre et la planification de la mécanisation est la clé de la réussite pour le développement durable de l’agriculture. Il s’agit de choisir les bonnes machines pour le travail et les conditions locales. Il s’agit de les utiliser correctement. Et il s’agit d’adopter les bonnes pratiques agricoles pour tirer le maximum des ressources non renouvelables, en optimisant l’utilisation des terres, de l’eau et des fertilisants. La mécanisation permet aux agriculteurs d’effectuer leur récolte lorsque la culture est optimale sur les plans quantitatif et qualitatif et que la récolte donnera son meilleur rendement. La mécanisation peut être encore plus rentable grâce à un équipement conçu pour économiser du carburant et du temps, qui utilise de nouvelles techniques de production et qui se conforme aux dernières normes environnementales. Ce sont des machines telles que

le nouveau tracteur New Holland TD5 équipé du nouveau et puissant moteur Tier 3 qui développe un maximum de performances tout en économisant du carburant et en réduisant les émissions de gaz. New Holland a encouragé avec succès le passage d’une récolte manuelle vers une récolte mécanisée avec ses équipements et ses conseils dans de nombreux pays à travers le monde. La réduction spectaculaire des pertes de grain est l’un des avantages de l’utilisation des équipements de récolte New Holland . La récolte manuelle du grain engendre généralement une perte d’environ 15% ; avec des machines anciennes, la perte est de 6%; avec l’une des moissonneuses-batteuses New Holland actuelles, elle est en moyenne de 3% et peut encore être réduite grâce à la formation de l’opérateur. Cela signifie que si un agriculteur ayant de la main d’œuvre pour récolter 9 Ha de terre par jour passait à une récolte mécanisée, il engrangerait environ 23 tonnes de grains, soit pratiquement 2800 kg de grains en plus comparé à la récolte manuelle sur un jour. Une transition durable vers la mécanisation nécessite également l’implication d’experts dans des domaines complémentaires, comme l’irrigation et les techniques de culture. En encourageant la mécanisation agricole dans le monde entier, New Holland a dépêché dans de nombreux cas des experts spécialistes. Par exemple, pour de nombreux projets en Afrique, New Holland a facilité l’inter-


vention de spécialistes en techniques de rétention d’eau pour lutter contre le problème de la désertification.

La mécanisation et l’environnement: Clean Energy Leader Les équipements agricoles sont aujourd’hui conçus et fabriqués pour favoriser le développement d’une agriculture durable et des énergies renouvelables. Ils sont équipés de moteurs à faibles émissions et consommant moins de carburant – y compris les carburants alternatifs que ces machines elles-mêmes permettent de produire. C’est ici que la stratégie Clean Energy Leader de New Holland entre en action. Lancée en 2006, sont but est de trouver des moyens pratiques et accessibles réconciliant les besoins des agriculteurs avec la demande pressante d‘actions pour la sauvegarde de l’environnement. Les piliers de la stratégie Clean Energy Leader sont le biodiesel, les solutions ECOBlue™ pour de faibles émissions, la biomasse, le tracteur à hydrogène NH2™, le concept de la Ferme Indépendante en Energie, la réduction de l’empreinte carbone et une agriculture de conservation. La réduction des émissions est devenue une grande priorité dans le monde,

alors que les gouvernements s’efforcent d’atteindre les objectifs de réduction de l’empreinte carbone. La technologie du moteur ECOBlue™ de New Holland est une solution unique pour réduire de façon spectaculaire les émissions tout en augmentant la productivité et en réduisant la consommation de carburant. New Holland propose également une grande expertise et une vaste gamme d’équipements pour cultiver, récolter et transporter les cultures sources d’énergie renouvelables. Sa gamme complète de machines et outils pour la production de biomasse comprend des ensileuses automotrices ainsi qu’une offre complète de têtes de récolte, de grandes presses à balles carrées, de moissonneusesbatteuses, de tracteurs et de chargeurs télescopiques. Très impliqué dans le volet des énergies renouvelables, New Holland pilote le concept de la Ferme Indépendante en Energie à « la Ferme La Bellota » en Italie. Le but de ce projet est de créer l’équilibre parfait entre production et consommation d’énergie. Ce projet intègre l’utilisation du seul tracteur à hydrogène zéro émission sur le marché mondial : le tracteur NH2™. Autre solution proposée dans le cadre de la stratégie Clean Energy Leader, l’application Web qui calcule l’empreinte carbone des matériels New Holland. Elle fournit toutes les informations pour aider les agriculteurs à prendre les bonnes décisions pour réduire leur empreinte carbone.

www.newholland.com

L’agriculture de conservation est le dernier pilier de la stratégie Clean Energy Leader de New Holland. Il s’agit de pratiquer un minimum d’intervention mécanique sur le sol pour maintenir les éléments minéraux, stopper l’érosion et prévenir la perte en eau. Cela implique une bonne gestion des résidus pour améliorer la conservation des sols et leur productivité, une diversification des cultures pour réduire les maladies, une bonne gestion des intrants pour augmenter leur efficacité et réduire les surapplications pour davantage de rentabilité. La multitude de solutions «Precision Land Management » de New Holland permet d’améliorer encore davantage l’efficacité des pratiques de l’agriculture de conservation – par exemple, le système de guidage intégré « IntelliSteer », idéal pour une agriculture de précision, ou encore le contrôleur de section IntelliRate qui réduit les zones de chevauchement et assure une pulvérisation précise. L’agriculture de conservation n’est pas un rêve ni une solution réservée à quelques privilégiés : c’est une réalité qui fait rapidement son chemin à travers le monde à raison d’environ 6 millions d’hectares par an, au fur et à mesure que ses avantages deviennent évidents et sont plus largement acceptés par les agriculteurs.

Une agriculture pour un avenir durable Une agriculture saine qui optimise l’utilisation des ressources rares tout en les préservant pour les générations futures, qui préserve la fertilité des sols et réduit les pertes, qui est rentable et productive tout en optimisant l’utilisation de l’énergie et en réduisant l’empreinte carbone: cela est possible avec les bons équipements et les bonnes pratiques agricoles. C’est une agriculture qui offre un avenir durable

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Actu Actu Entreprise

AGRO SPRAY TECHNIC Ouverture de l’Agence du Sud

sur les techniques agricoles modernes et l’ouverture sur la lutte intégrée. Espérant ainsi apporter

encore plus de satisfaction, Agro Spray Technic vous souhaite la bienvenue dans ses nouveaux locaux.

Communiqué Agro Spray Technic a le plaisir de vous informer qu’elle dispose désormais d’une représentation dans le sud du Maroc grâce à la création de son « Agence du Sud », basée dans la zone industrielle d’Aït Melloul. Cette création a pour objectif de mieux répondre aux attentes de notre clientèle et de toutes nos parties prenantes en

privilégiant la proximité, en mettant à leur disposition toute notre équipe, constamment à l’écoute, et en assurant un meilleur support à tous les niveaux de la chaine logistique. Par ailleurs, elle ambitionne de contribuer à l’amélioration continue du monde agricole par l’organisation périodique de formations pratiques

ORTIFLOR GROUP Créée en 1997 et spécialisée dans la préparation des sols en horticulture, floriculture et pépinières, la société ORTIFLOR GROUP opère dans 78 pays à travers le monde. La société italienne est spécialisée dans la fabrication d’enfouisseurs de pierres et de machines pour la préparation du lit de semences, d’une largeur de travail variant de 1 à 6 mètres. Sur ces équipements, il est possible de faire tous les réglages souhaités par

le client. Par exemple, il est possible en un seul passage de réaliser 7 à 8 travaux à la fois : les machines préparent le sol, le lit de semence, positionnent les systèmes d’irrigation, distribuent les engrais, positionnent le film plastique, etc. Au fil des années, l’entreprise

Photo du TSA 120 pose du film plastique et du système d’irrigation goutte à goutte pendant le passage.

a acquis une usine de plusieurs milliers de mètres carrés, divisée en 3 unités : menuiserie, assemblage et peinture. Ceci lui permet de garantir une livraison rapide et précise. ORTIFLOR GROUP teste également ses matériels dans ses champs adjacents à la propriété. Au-delà de la fourniture de matériels d’excellente qualité dont l’efficacité a été éprouvée dans de nombreux pays, ORTIFLOR GROUP offre également un très bon 32

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service après-vente ainsi qu’un rapport qualité/prix très compétitif. Pour le marché d’Afrique du Nord, la société commercialise des machines version préparateur de lit de semences avec mise en place de film plastique et irrigation goutte à goutte. Il s’agit d’un matériel spécialisé pour les producteurs de fraises, tomates, melons et tous légumes. info@ortiflorgroup.it


EXAFAN

Systèmes d’automatisation pour l’industrie de la volaille Aujourd’hui, EXAFAN se positionne en tant que leader mondial dans le développement de systèmes d’automatisation pour l’industrie de la volaille. L’objectif de la société est de créer des conditions optimales à la fois pour le logement des animaux et pour la gestion des exploitations agricoles. Cet état obtenu combine un excellent contrôle du climat, l’automatisation de l’alimentation et d’autres paramètres influents dans le développement de l’activité de l’exploitation. Une partie importante est à souligner : la collecte et l’enregistrement de toutes les données relatives à l’élevage des animaux, ce qui permet d’obtenir une information précieuse et de prendre les décisions les plus appropriées. Les projets produits et installés par EXAFAN intègrent une technologie très avancée, permettant à ses clients d’obtenir un

taux de production élevé dans leurs exploitations. Les moindres détails sont pris en compte pour offrir aux animaux un habitat proche, voire meilleure que leur habitat naturel. EXAFAN travaille avec ses clients de manière collaborative. La société se base sur leurs besoins et suggestions, source d’inspiration et d’amélioration, ce qui génère une forte relation bilatérale qui aboutira à la réalisation du projet. EXAFAN laisse le contrôle du projet à ses clients, et propose une solution globale à leurs besoins. Le climat, un système d’alimentation intelligent, une observation précise du comportement des animaux, ainsi que le confort approprié, créent une synergie permettant aux éleveurs d’obtenir des animaux plus sains, donc un plus fort rendement. La politique

d’amélioration continue de cette société espagnole, ainsi que la recherche et

l’obtention de produits et de solutions s’adaptant le mieux possible aux nouveaux besoins des marchés, exige des efforts continus de la part d’EXAFAN en R&D, base de son esprit d’innovation. Tous ces facteurs ont permis EXAFAN de devenir l’un des leaders sur le marché mondial, avec plus de 10.000 clients et une présence dans plus de 76 pays.

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Actu Actu Entreprise

Le Groupe PGS

Des solutions sur mesure Le Groupe PGS (Palettes Gestion Services), créé en 1993, est spécialisé dans la gestion de flux palettes, la fabrication, le reconditionnement et le recyclage de palettes en bois, métal, bois moulé… En 20 ans, le Groupe a réussi à s’imposer comme le leader français de la fabrication et du reconditionnement de palettes bois. PGS, c’est aussi une large gamme de produits et services

complémentaires pour proposer des solutions sur mesure, en parfaite adéquation avec les problématiques logistiques de ses clients. Palettes EUR, Big Bag pommes de terre ou autres légumes, caisses-palettes, palox… Le Groupe PGS est à même de livrer ses clients partout dans le monde. Pour plus d’informations : pgs@groupepgs.com

Matériels pour l’élagage et la récolte des olives

génération de gaules électromécaniques ALICE. Ce système permet une récolte plus rapide, sans toucher les branches, ni les fruits et les feuilles ne tombent pas.

CAMPAGNOLA est une société italienne, basée à Bologne. Créée en 1958, elle est spécialisée dans la fabrication de matériels pneumatiques pour l’élagage et la récolte des olives. L’entreprise s’est récemment diversifiée avec la fabrication de moulins à huile sur commande et de systèmes électroniques aussi bien pour la récolte que pour la taille. CAMPAGNOLA occupe aujourd’hui une position dominante sur le marché international, grâce à ses

Pour plus d’informations : www.campagnola.it

CAMPAGNOLA

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innovations technologiques au service du monde agricole. Grâce à cela, elle a su consolider un rapport de confiance et de crédibilité avec sa clientèle dans le monde entier. Dans sa stratégie tournée vers l’export et l’innovation,  CAMPAGNOLA a réalisé de grands objectifs, tels que la certification ISO 9001:2008 et la création de deux usines destinées aux nouvelles lignes de production. Parmi les matériels proposés par CAMPAGNOLA, on distingue la nouvelle


Actu Actu Entreprise

Syngenta

My Crop Academy for protected vegetables

Syngenta a organisé les journées “ My Crop Academy for protected vegetables”  à Agadir, du 27 au 30 mai. Depuis 2011, Syngenta s’est engagée dans une nouvelle stratégie qui place les producteurs et leurs cultures au cœur de ses préoccupations. Dans le cadre de « My crop Academy » organisée pour la première fois au Maroc, voire en Afrique, les intervenants producteurs, experts et cadres de Syngenta se sont intéressés aux défis de la production maraichères

Lindsay

20 ans de présence au Maroc Lindsay est une société spécialisée dans la commercialisation et la fabrication d’une gamme complète de pivots et rampes frontales Zimmatic ainsi que des enrouleurs Perrot à travers toute l’Europe, le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. Au Maroc, Lindsay est présente depuis plus de 20 ans et actuellement on trouve ses installations dans les principales régions agricoles du pays, notamment : Beni Mellal, Douiet, Marrakech, le Gharb… L’un des plus grands projets en cours actuellement est basé dans la région de Sidi Kassem, 200ha irrigués aujourd’hui et 400ha à terme. Pour commencer, 3 pivots (50ha, 35ha et 30ha) ont été mis en place pour irriguer de la betterave sucrière (irrigation d’appoint de l’ordre de 6 à 7mm/j) qui a déjà été récoltée, suivie d’un maïs d’été en cycle court irrigué de bout en bout et puis un blé d’hiver. Un 4e pivot va être prochainement installé. L’entreprise a opté des pivots Zimmatic équipés de busages à très basse pression. L’objectif est d’avoir une répartition parfaite de la dose d’irrigation programmée et avec une consommation d’énergie minimale. Les arroseurs ne demandent pas plus d’1 bar de pression avec une

pluviométrie « en parapluie » très proche de la pluie naturelle. L’intensité pluviométrique est faible ce qui est indispensable sur les sols lourds et argileux de Sidi Kassem. A souligner que ces machines fonctionnent entièrement automatiquement ce qui permet de pouvoir les solliciter à leur plus haut rendement. Nos pivots peuvent arroser n’importe quel type de culture, la dose est très précise. On apporte juste ce qu’il faut, là où il faut et sans impact sur la structure du sol. Un potentiel d’irrigation de plus de 10mm/jour permet de réagir rapidement même en cas de « coup de chergui ». Les machines Lindsay sont entièrement automatiques et d’une utilisation très simple. Il suffit de choisir la dose d’irrigation ou la vitesse de rotation de la machine. Le besoin en surveillance est très limité et l’entretien se limite à un graissage annuel et une vidange des réducteurs.

sous serres considérant les stades critiques avant, pendant et après l’exploitation. L’objectif de ce séminaire est à la fois d’approfondir les connaissances agricoles et sujets d’actualité avec des experts de l’Université de Wageningen aux Pays-Bas, une des universités les plus renom-

mées au monde en cultures maraichères, mais également d’échanger entre professionnels du secteur (Syngenta, producteurs, distributeurs etc.), les expériences, les besoins et comment chacun peut contribuer au développement du futur de la production sous serre à l’export.

Les pivots Lindsay présentent également de nombreux avantages environnementaux. La pression en sortie de station de pompage étant d’à peine 4,5 bars, les consommations d’énergie sont très faibles et même inférieures à celles du goutte à goutte. De plus, les arroseurs placés juste au-dessus de la culture fonctionnent avec une eau brute et n’ont besoin d’aucune filtration. L’efficience est proche de 95% ce qui est remarquable. Il est donc possible de gérer l’irrigation avec très peu d’énergie et sans gaspillage.

Gestion à distance

Enfin, l’un des points forts des pivots Lindsay est leur durée de vie supérieure à 20 ans, avec des eaux peu agressives.

Il est possible d’équiper les pivots Lindsay d’un système de télégestion à distance qui s’appelle FieldNET. Ainsi, depuis n’importe quel ordinateur ou smartphone, l’agriculteur peut contrôler et piloter ses pivots à partir d’un portail Internet très convivial. Cela procure un grand confort d’utilisation et évite des déplacements aux champs grâce au retour d’information en temps réel. Il est également possible de recevoir les informations fournies par les sondes d’humidité dans le sol pour un pilotage optimal de l’irrigation. D’ailleurs, un pivot de Sidi Kassem sera équipé avec FieldNET. Une première au Maroc. www.lindsay-europe.com

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Actu Actu Entreprise

TECNIDEX MAR FRUIT LA MEILLEURE SOLUTION POUR LE DÉVERDISSAGE ET LA MATURATION ACCÉLÉRÉE

Afin de répondre aux exigences de leurs clients, TECNIDEX MAR FRUIT et TECNIDEX ont développé une gamme très large et efficace d’équipements de contrôle de l’atmosphère en chambres de déverdissagematuration et de conservation des fruits. Les solutions proposées par TECNIDEX MAR FRUIT pour le contrôle de l’atmosphère en chambre de déverdissagematuration et de conservation des fruits dans les stations horticoles, s’appuient sur les 33 années d’expérience de TECNIDEX dans la fabrication et l’installation de ces systèmes, aussi bien pour les agrumes que pour d’autres fruits, plaçant cette société comme leader de ce marché. Cette gamme de solutions permet de retarder le vieillissement du fruit, de réduire l’apparition de mauvais goûts, d’améliorer la fraîcheur du fruit et de diminuer la perte de poids sans retarder le processus de déverdissagematuration, améliorant pardessus tout la qualité des fruits de ses clients. De plus, ces solutions alternatives permettent de réaliser d’importantes économies d’énergie électrique pour les équipements de froidchaleur et de ventilation, ainsi que l’augmentation de la durée de vie de ces derniers, une économie de consommation d’éthylène et également une réduction des coûts de main d’œuvre, le tout entrainant une augmentation de la rentabilité du projet d’entreprise. Pour cela, TECNIDEX MAR FRUIT dispose d’une très large gamme de solutions CONTROLTEC® CAM, parmi lesquelles se distinguent : CONTROL-TEC® CAM H: Technologie d’humidification. Il s’agit d’un nouveau système automatique d’humidification par ultrasons produisant une brume ultrafine avec 36

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des gouttelettes d’une taille inférieure à 4 microns, pour les chambres de déverdissage, de maturation et de conservation ainsi que pour l’humidification de tout type d’environnements grâce à une vapeur d’eau à 100%. L’équipement permet de maintenir des humidités relatives très élevées, sans pour autant tremper les fruits et légumes. Ce procédé les maintient plus brillants et résistants aux attaques de microorganismes, tout en réduisant leur déshydratation et leur vieillissement. CONTROL-TEC® CAM D: Chambre de déverdissage, maturation et conservation. Equipement de contrôle de l’atmosphère en chambre de déverdissage des agrumes, composé d’aérothermes générateurs de chaleur et d’humidité relative et d’un panneau de contrôle permettant de régler efficacement ces éléments. CONTROL-TEC® CAM C+E: Technologie de déverdissage. Equipement de mesure et de contrôle automatique de la concentration en dioxyde de carbone (CO2) et en éthylène dans les chambres de déverdissage et de conservation frigorifique. CONTROL-TEC® CAM KAKI : Technologie pour l’élimination de l’astringence et la conservation des kakis. Ce système innovant d’atmosphère contrôlée permet l’élimination de l’astringence du kaki en moins de 48 heures, sans provoquer de tâches sur les fruits grâce au contrôle

de l’oxygène, du dioxyde de carbone et à la réduction de l’éthylène dans les conditions fixées de température et d’humidité relative. Cette opération est réalisée dans une atmosphère sans alcools, par conséquent sans risques d’explosion, comme cela arrive avec d’autres techniques. Cet équipement, combiné avec un équipement adéquat de maturation (CONTROL-TEC® CAM D) et de conservation frigorifique, permet de contrôler et de réguler le processus de maturation et de conservation du kaki. CONTROL-TEC® CAM SOFT: Système informatique de contrôle. Système de contrôle et de visualisation informatique de tous les paramètres : humidité, température, CO2 et éthylène de la chambre de déverdissage, maturation, désastringence et conservation. CONTROL-TEC® CAM Research: Technologie pour l’expérimentation. Equipements pour l’analyse et le contrôle des conditions environnementales en cabines d’expérimentation sur les fruits, légumes et autres aliments. Ils permettent de combiner les différentes variables intervenant dans le processus des fruits et légumes (concentrations gazeuses, température, humidité, etc.) avec une surveillance visuelle et l’enregistrement de tous les paramètres. Cette technologie est déjà présente dans les Centres de Recherche et les Universités. L’objectif de TECNIDEX MAR FRUIT est de permettre à ses clients d’améliorer la qualité de leurs fruits et légumes et d’en augmenter la rentabilité. C’est donc pour cette raison que l’entreprise apporte de nouvelles solutions pour maintenir les fruits sains avec une sécurité alimentaire maximale sur tous les marchés. TECNIDEX et TECNIDEX MAR FRUIT, toujours avec toi. Publi-reportage


TECNIDEX MAR FRUIT reçue par le Prince d’Espagne dans le Palais de Zarzuela Communiqué Maroc, le 10 juin 2013 – Le Prince d’Espagne, D. Felipe de Borbón, a reçu l’équipe dirigeante de l’entreprise marocaine TECNIDEX MAR FRUIT dans son Palais de Zarzuela (Madrid-Espagne). Mohammed CHEKRAD, Directeur la société, Waïl HOUDALI, Responsable Export et le Dr. Sawsen SDIRI, Responsable du Développement Technique, ont fait partie de la délégation de TECNIDEX, reçue en audience par Son Altesse Royale. Une partie de l’équipe de TECNIDEX Espagne, notamment le président de la société, Manuel GARCIA-PORTILLO faisait également partie de la délégation. Cette rencontre fut l’occasion pour l’équipe TECNIDEX de présenter au Prince des Asturies le savoirfaire de l’entreprise à travers chacune de ses filiales, aussi bien en Espagne qu’au Maroc et de la situer en tant que société spécialisée dans la santé des fruits et légumes post-récolte. Selon Mohammed CHEKRAD, « A travers son projet d’internationalisation et

d’ouverture sur les marchés extérieurs, TECNIDEX a toujours

donné la priorité à ses voisins Méditerranéens et aux pays très proches, comme au Maroc, avec l’implantation de sa filiale TECNIDEX MAR FRUIT. » D’autre part, dans son intervention, le Président de TECNIDEX, Manuel GARCIAPORTILLO a souligné que

l’entreprise se basait sur 4 piliers fondamentaux : Recherche + Développement ; Technologies Ad-hoc pour les clients ; Internationalisation et Formation ; Société Civile et RSE. Actuellement, TECNIDEX est présente dans plus de 25 pays.

La délégation au complet des sociétés de TECNIDEX avec le Prince d’Espagne. Casa de S.M. el Rey / Borja Fotógrafos

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LAMA EKO L.U., rendement maximal, consommation minimale Début 2013, le fabricant de filtres LAMA, mondialement connu pour la qualité et la performance de ses matériels, a mis sur le marché le modèle LAMA EKO L.U. Il s’agit d’une évolution du très connu LAMA EKO, qui se caractérise par son fort rendement. Il s’agit d’un filtre à tamis autonettoyant grâce à son système hydraulique. Cet exemple de technologie en filtration intègre en plus un préfiltre, ce qui évite le passage de grosses particules dans la zone de filtration, où l’eau est filtrée à grande vitesse et avec un minimum de perte de

La direction de TECNIDEX MAR FRUIT à l’audience de S.A.R. le Prince d’Espagne, D. Felipe de Borbón. © Casa de S.M. el Rey / Borja Fotógrafos

charge. De plus, le processus de nettoyage n’intègre pas la filtration, et se réalise avec très peu d’eau ce qui contribue également à préservation des ressources naturelles. Grâce à la large gamme de mailles disponibles, avec des mailles larges de 0,02 à 1 mm, le LAMA EKO L.U. est capable de s’adapter à tout type d’eaux. Des performances remarquables ont été réalisées, grâce à un système simple avec peu de composants, ce qui permet un entretien quasi inexistant, facile et économique. Une autre nouveauté

remarquable de ce matériel est son « cerveau », chargé de contrôler tout le système : il s’agit d’un programmateur digital MiniOne (alimenté uniquement avec des piles internes), la dernière génération de contrôleurs intelligents LAMA.

LAMA EKO L.U. est donc le choix parfait pour les agriculteurs recherchant un système de filtration à fort rendement avec un minimum de consommation en ressources. www.lama.es

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Campagne

Céréales

Une campagne très comme les autres

Contraintes de production et difficultés de commercialisation Abdelmoumen Guennouni Les campagnes agricoles se suivent et ne se ressemblent pas, quoi que ... En effet, après une campagne sèche, les producteurs ont connu, en 2012-13 dans la plupart des zones bour favorable, des précipitations exceptionnelles ayant entravé le déroulement du processus de production céréalière. En plus, et nous l’avons prévu dans notre précédent numéro, la baisse du prix référentiel fixé par le gouvernement était une autorisation implicite à un nivellement par le bas, avec des prix pratiqués de15 à 20% inférieurs au prix de référence.

et seule la coopérative de Sidi Kacem a commencé à fonctionner, mais a vite rencontré des difficultés d’agréage. En effet, la production était refusée à la réception car le PS constaté chez les producteurs était très faible soit 72-73 kg/hl. A rappeler que les normes fixées par les circulaires du ministère fixent le seuil minimal de tolérance à 75 (voir encadré). Par ailleurs, les minotiers et les organismes stockeurs ne voulaient pas entamer les achats aux producteurs en raison des réticences bancaires et du retard de paiement par l’Etat des arriérés de la campagne écoulée, faisant la part belle aux intermédiaires. Confirmant ce nivellement par le bas, le prix retenu pour le BT destiné à la farine nationale, livré minoterie, a été fixé (voir circulaires, site Onicl) à 258,80 dh tous frais compris pour une qualité standard (voir encadré). Partant de là, à quel prix l’adjudicataire de l’appel d’offre va-t-il payer le producteur ? Pour ces derniers, avec des rendements aussi faibles et des prix aussi bas, le calcul est vite fait et, dans le meilleur des cas, ils pourront récupérer leurs dépenses et au pire se retrouveront avec des dettes à ajouter à celles de la campagne précédente.

Des régions sinistrées

«

La catastrophe attendue par les producteurs du Gharb s’est entièrement confirmée, aussi bien en rendement qu’en qualité. Les champs qui étaient estimés comme potentiellement moyens se sont avérés médiocres et, dans la région, les rendements ne dépasseront probablement pas 50% de ceux de la campagne précédente et atteindront une moyenne entre 15 et 18 qx/ha au mieux » à en croire M Krafess Wadiî, producteur de la région de Had Kourt. En cause, des précipitations qui ont atteint 1.033 mm, soit plus du double de la moyenne annuelle (450 mm) et 3 fois le chiffre enregistré la campagne écou38

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lée (340 mm), et qui ont été accentuées par le lâcher des eaux du barrage pour toutes les parcelles situées en aval. Cet excès d’eau (inondations) s’est traduit par des asphyxies racinaires, des pourrissements sur pieds, etc.

Des prix tirés vers le bas A ces difficultés de production, se sont greffés des problèmes de commercialisation. D’une part, les prix ne dépassent pas 220 dh/ql et 240 pour la meilleure qualité. D’autre part, et vu la situation, les SCAM de Belksiri et Souk Larbâa, contrairement à celles de Fès et de Meknès, n’ont pas ouvert leurs portes

Confirmant l’état de catastrophe naturelle, les producteurs signalent qu’à ce jour, deux communes (Sidi Azzouz et Moulay Abdelkader) soit, 4.000 à 4.500 ha, ont été déclarées sinistrées après la tournée de la commission d’évaluation de la Mamda et les remboursements sont prévus pour bientôt. A signaler que d’autres régions (bour défavorable) ont souffert au contraire du retard des précipitations en novembre-décembre ayant conduit à la perte totale des champs, livrés au pâturage dès le mois de janvier. Les conséquences négatives de cet excès de précipitations ont aussi été enregistrées dans d’autres régions bien qu’à des degrés différents. Ainsi, à Ouled Ziane (région de la Chaouia), Haj Abdelilah El Amile signale une différence significative selon la précocité des semis. Pour les semis tardifs, les terrains ont bénéficié de travaux de préparation du sol qui leur ont permis de réduire l’effet des fortes précipitations automnales. Les rendements sont généralement satisfaisants. Au contraire, les semis précoces ont en général souffert des fortes quantités de pluies, surtout en sol ‘‘tirs’’ à forte


Tanmia Al Filahia

Amélioration des rendements et de la qualité du blé Lancé à l’occasion des deuxièmes Assises de l’Agriculture à Meknès, le 21 avril 2009, le Groupement d’Intérêt Economique Tanmia Al Filahia (Charaf – Fertima – Les Moulins du Maghreb) a signé un ambitieux contrat programme d’agrégation avec l’Agence de Développement Agricole pour agréger, à l’horizon 2020, 10 000 agriculteurs sur 150.000 hectares afin de produire chaque année 6 millions de quintaux de blé.

L

’objectif de ce programme qui adhère parfaitement à la logique du Plan Maroc Vert est de mettre en adéquation la qualité de blé produit avec les besoins industriels des minotiers pour fabriquer de la farine adaptée aux besoins des consommateurs marocains. Le GIE apporte aux agriculteurs l’assistance technique, les intrants nécessaires, les prestations liées aux travaux du sol, les couvertures assurances contre les aléas climatiques (multirisques) et l’incendie ainsi que des journées de formation thématique. Les engrais fabriqués sur mesure sont issus de la Recherche et Développement du groupe Charaf-Fertima. Ils sont fournis à des prix préférentiels, permettant l’amélioration du rendement et du revenu de l’agriculteur. Les semences sélectionnées font également l’objet d’essais au préalable et de nouvelles variétés sont à chaque fois testées. Ainsi, cette année a connu l’utilisation de deux variétés de semence à haut potentiel, Gades et Siena, qui ont été testées à petite échelle lors de la précédente campagne, ce qui a permis d’atteindre le plus grand rendement, environ 70 qx/ha au niveau du Nucleus Farm et un PS de 82. Une dizaine de tests sont également effectués pour sélectionner les herbicides et fongicides

les mieux adaptés à l’itinéraire technique mis en place. Ainsi, cette campagne a été caractérisée par l’intégration de la nouvelle solution fongicide NATIVO, commercialisée par CHARAF Corporation et qui a donné une haute satisfaction auprès des agrégés. Il est à préciser que le préfinancement de l’ensemble des agriculteurs est assuré par les membres du GIE. A noter également que le Plan Maroc Vert prévoit l’amélioration de la productivité de 50% sur une superficie de près d’un million de ha, sur laquelle Tanmia Filahia représente potentiellement 15%. D’année en année, la superficie et le nombre d’agrégés vont en grandissant. Lors de la campagne 2009 2010, le projet pilote d’agrégation de la céréaliculture qui comptait près de 103 agriculteurs sur 2854 hectares dans la région de la Chaouia Ouardigha et qui sera porté à terme à 10.000 ha, rien que pour le périmètre de Chaouia, a été une grande réussite. De plus, grâce au groupement Tanmia Filahia, le rendement est passé de 16 quintaux à l’hectare à 30 et même beaucoup plus chez certains agriculteurs, avec un PS jamais égalé au Maroc pouvant atteindre 82. La réussite de cette expérience a encouragé sa réitération lors de la campagne 2012/13 dans les régions du Grand Casablanca et de Chaouia Ouardigha.

Le tableau ci-dessous contient quelques précisions  concernant cette nouvelle campagne :   Superficie Nbre d’agrégés Rend max Rend min Rend moy Poids spécifique PS

Grand Casablanca

Chaouia Ouardigha

991 45 51 (68 nucleus Farm) 35 42,3 77

2062 59 62 28 41,8 79

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capacité de rétention, qui ont causé des pourritures et asphyxies racinaires dans les zones d’accumulation d’eau et l’apparition précoce de maladies cryptogamiques. Il faut rappeler que l’accès aux parcelles a été rendu difficile sinon impossible pendant de longues périodes empêchant les agriculteurs de procéder aux opérations d’entretien (engrais de couverture, désherbage, traitements fongicides). Ces parcelles ont aussi souffert du manque d’azote dont les quantités apportées et la formulation utilisée (ammonitrate, très soluble) se sont révélés insuffisants devant les précipitations inattendues. Là où les traitements fongicides n’ont pas été effectués à temps ou tardivement (même à plusieurs reprises), les rendements sont très fortement impactés, de

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même que la qualité de la production de grain (grains échaudés, maigres, faible poids spécifique, …) et de paille. A signaler que, d’après les relevés effectués par les producteurs, à Ouled Ziane, 70 mm ont été enregistrés en une seule nuit et 300 mm en un mois (Novembre), le total annuel s’élevant à 600 mm soit moins du double de la moyenne annuelle.

Manque d’informations sur les variétés

La plupart des variétés utilisées par les agriculteurs ont mal supporté les attaques des maladies cryptogamiques très fortes en année humide, soit par manque de résistance ou de tolérance ou par manque d’information des pro-

ducteurs sur leurs caractéristiques et celles des propriétés des produits de traitement utilisés. A signaler que les traitements fongicides des céréales au Maroc ne dépassent pas 6 % des superficies emblavées. Une seule variété, de plus en plus utilisée depuis quelques années, s’est mieux comportée dans les conditions de la Chaouia. Quand à la production dans la Chaouia, elle dépend des travaux du sol effectués, de la précocité des semis, du précédent cultural, des apports d’azote, des traitements fongicides, etc. Les rendements varient par conséquent dans une fourchette importante tout en restant inférieurs aux bonnes campagnes des années écoulées. Ainsi, on a enregistré dans les meilleures exploitations, des rendements moyens variant entre


Caractéristiques du blé tendre standard

40 et 55 qx/ha là où on dépassait allègrement les 60 quintaux. Dans d’autres champs, essentiellement à précédent céréale, les chiffres enregistrés ne dépassaient pas 30 qx/ha dans le meilleur des cas. De même, la qualité n’était pas toujours au rendez-vous. Côté commercialisation, la situation dans la Chaouia, à l’instar des autres régions du royaume, ne pousse pas à l’optimisme. En effet, les prix les plus fréquents varient entre 240 et 250 dh/ql. Même les producteurs adhérant aux projets d’agrégation n’échappent pas à la règle. Quand ont accepte de réceptionner leur blé, ils sont payés au mieux 260 à 270 dh/ql, selon qu’ils se chargent du transport ou non. Les multiplicateurs, contractuels avec

la Sonacos pour leur part, tout en étant mieux lotis que les autres (meilleure maitrise de l’itinéraire technique), sont dans l’incertitude totale puisqu’aucun prix n’est fixé à l’avance. Pour eux une somme de 200 dh/ql est avancée en attendant les résultats des analyses pour recevoir le reliquat. La livraison se fait par le multiplicateur qui doit prendre rendez-vous avec le centre Sonacos dont il dépend. Il faut rappeler que, habituellement, le prix de vente est indexé sur le prix de référence auquel on ajoute 10% et une prime de multiplication variable selon les années, sachant que le paiement concerne un quintal dont on déduit les chutes résultant de l’opération nettoyage.

Tel qu’établi par circulaire du ministère de tutelle, reprise par l’Onicl, le prix référentiel a été fixé à 280 dh/ql de BT de qualité standard, avec un poids spécifique de 77 kg/hl, un taux d’impuretés de 1% et autres entre 1 et 2,5% (selon les caractères considérés). En outre, sont prévues des bonifications pour les blés présentant un PS supérieur au standard et des réfactions (diminutions) si des caractères de qualité sont inférieurs au standard, allant de 0,63 à 2,80 dh par point des différents caractères. De même, un seuil minimal de tolérance est fixé (pour la farine nationale) et la production n’est pas réceptionnée pour moins de 75 kg/hl de PS et des impuretés ou autres, dépassant 3 ou 6% selon les caractères retenus.

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CONSERVATION

Céréales,

Raisonner l’opération de stockage Abdelmoumen Guennouni En général l’opération récolte se déroule dans des conditions d’urgence et d’improvisation (disponibilité des machines, peur d’incendies, isolement suite à la libération des champs voisins, chute de grains après surmaturité, etc.). Ainsi, vu la cadence des travaux de moisson et de transport interne à l’exploitation, l’agriculteur ne peut s’occuper en même temps de la commercialisation, d’où la nécessité de stocker pour une courte période (1 – 15 jours) pour organiser des différentes opérations. En plus la gestion de la main d’œuvre s’avère plus difficile avec la pénurie en période de forte production. Le stockage à la ferme permet aussi à l’agriculteur de rationaliser les travaux et d’écouler son produit dans de relatives bonnes conditions (pression des intermédiaires).

La récolte comme préalable à la conservation Les grains stockés peuvent subir une dégradation de leurs qualités (fermentation, dégâts causés par les insectes, les rongeurs, micro-organismes, ...) si les conditions minimales d’un bon stockage ne sont pas assurées. La bonne conservation des céréales est étroitement dépendante de la qualité initiale du produit (aptitude au stockage), résultant d’une récolte bien effectuée. Cette bonne qualité (voir encadré) peut être obtenue facilement par un bon réglage de la moissonneuse. Cependant, l’amélioration de la propreté du grain lors des moissons s’accompagne d’une perte de poids (grains échaudés, maigres, brisés, à faible PS, …) et les producteurs sont attentifs à tout grain rejeté par la moissonneuse pour réduire

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les pertes, même négligeables, au détriment de la propreté Si les céréales contiennent encore des impuretés, des débris végétaux (pouvant contenir des spores de champignons), des semences d’adventices, etc. le préstockage doit commencer par une opération de nettoyage du lot avant de le mettre en lieu de stockage.

Stockage à la ferme : Le problème du stockage du grain se pose dès lors que la production n’est pas destinée à la vente directe. Ainsi, au Maroc le stockage de blé tendre à la ferme est en constante régression depuis que le prix de vente, stabilisé dès la moisson, varie très peu en cours de campagne, d’autant plus si la campagne est bonne impliquant des quantités importantes dépassant les capacités individuelles de stockage. Ainsi, contrairement au blé dur et à l’orge dont les prix sont libres et

varient selon la loi du marché, l’essentiel de la production de blé tendre est écoulé par les agriculteurs juste après les moissons. Ainsi, et vu le surcoût (souvent injustifié) que l’opération de stockage entraîne, seule une partie de la production est gardée par les céréaliculteurs pour servir de semences pour la campagne suivante, pour l’autoconsommation ou pour d’autres utilisations très limitées. Le stockage dans ce cas est transféré vers les professionnels (commerçants, minotiers, organismes stockeurs). Il faut rappeler, à ce propos, que dans la tradition paysanne, jusqu’au siècle dernier, on ne liquidait le reliquat de la production d’une année que lorsqu’on est relativement sûr que la production de l’année suivante est en bonne voie (peur des sécheresses, famines, réserve d’argent, etc.).

Eviter le stockage à la ferme L’opération moisson au Maroc s’effectue essentiellement à l’aide de moissonneuses batteuses ensacheuses, plus adaptées aux moyens et méthodes de travail de la plupart des agriculteurs. Ainsi, vu les prix de vente de moissonneuses batteuses neuves, les producteurs ont recours à l’importation de machines d’occasion à partir de l’Europe. Les machines ensacheuses n’étant plus utilisées dans ces pays, on importe des machines à trémie qu’on modifie chez des ‘‘artisans ‘’ (installés à Berrichid ou ailleurs) qui suppriment la trémie et la remplaçaient par un système d’ensachage. Aujourd’hui, avec le développement de la commercialisation directe du champ (des grandes fermes) aux organismes acheteurs ou à la Sonacos pour les multiplicateurs, les moissonneuses batteuses à trémie sont de plus en plus utilisées. Le grain récolté est déversé dans des camions à benne appartenant à l’acheteur ou loués à des transporteurs privés et livré directement à l’acheteur, équipé pour la pesée (pont bascule) et la réception en vrac. L’opération nécessite une coordination entre tous les intervenants et évite les contraintes de main


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CE 25 PB

La protection raisonnée à portée de main La protection des céréales stockées, une nécessité économique

La présence d’insectes dans une récolte non protégée peut entraîner des pertes quantitatives importantes (jusqu’à 30%) et une dévalorisation de la qualité du grain. L’obligation de commercialiser des grains sains, loyaux et marchands nécessite également une absence de tout insecte vivant dans les stocks.

K-Obiol® EC25 PB pour une protection raisonnée des grains stockés à la ferme

K-Obiol® EC25 PB contient 25g/L de Deltaméthrine synergisée par 225 g/l de Pipéronyl Butoxyde. Un traitement après la moisson en début de stockage permet : - Une protection à large spectre contre les ravageurs des grains stockés : Charançons, Silvain, Capucins, Tribolium... - Une protection longue durée jusqu’à 12 mois pour une commercialisation optimale des grains.

Un matériel d’application adapté

Pour assurer une efficacité optimale contre les ravageurs associée à un faible niveau de résidus sur les grains, il est indispensable de réaliser un traitement homogène des céréales stockées. Prenez contact avec votre fournisseur pour définir le matériel d’application adapté à vos silos de stockage.

Une tracabilité de la ferme orté Distribué au Maroc Importé par Distribué:au Maroc par : à l’organisme stockeur

La teneur maximale en résidus (TMR) pour la deltaméthrine est fixée à 2 mg/kg de céréales traitées. Cette limite est 4 fois supérieure à la pleine dose d’application du K-Obiol® EC25 PB qui apporte 0.5mg/kg. Cela permet de protéger les céréales stockées sans risque de dépassement de la T.M.R. Pour un suivi optimal des protocoles de protection des denrées de la ferme aux organismes stockeurs (O.S.), il est indispensable de préciser aux O.S. à la livraison la spécialité et la dose d’application utilisée lors du traitement à la ferme. Km 9,5 Bd Chefchaouni

Ain Sebâa – Casablanca Tél : 05 22 34 01 47 Fax : 05 22 35 22 95 mail : agrichim@menara.ma

Un haut niveau de sécurité pour le consommateur

Le devenir de la Deltaméthrine et du Pipéronyl Butoxyde a été étudié dans les principales filières de transformation des céréales : pain, pâte et bière. Les niveaux de résidus sont systématiquement très inférieurs aux TMR définies pour la filière pain et inférieurs aux limites de détection pour les filières pâte et bière.

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ement. K-Obiol® EC25 PB : Avant Homologué au Maroc sous toute le numéro D01-1-006 ; utilisation, deltamethrine 25g/L, piperonyl butoxide 225g/L. lire Classements attentivement : Xn, nocif ; N, dangereux pour l’environnement. Avant toute utilisation, lire attentivement l’étiquette. Respecter les conditions d’emploi. ® marque déposée Bayer.

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CONSERVATION d’œuvre, de manipulations multiples, de surcoûts de sacherie, etc.

Différentes structures de stockage Le stockage souterrain en ‘‘matmora’’ Profonde de 3 à 4 m, c’est une ‘‘fosse à grain’’ à embouchure rétrécie (moins de 60 cm) creusée dans le sol, utilisée depuis des temps immémoriaux par les paysans marocains et destinée à un stockage à moyen ou long termes (de quelques mois à une ou plusieurs années) de grains destinés à la consommation, aux semences, ou à une commercialisation ultérieure. Elle est bien adaptée au cli-

mat marocain (sec et chaud) et constitue le mode le moins coûteux et le plus approprié pour un stockage confiné à long terme. Le choix du type de sol et de l’emplacement est primordial. On préfère un sol dur à faible capacité de rétention et un emplacement surélevé, identique à celui chois par les ruraux pour construire leur logement. A noter que différentes améliorations peuvent être apportées aux matmoras pour améliorer leur étanchéité et éviter les infiltrations d’eau. On rencontre encore les ‘‘matmoras’’ dans de nombreuses régions céréalières marocaines (Chaouia, Abda, Zaer, …) en raison de son faible coût aussi bien de mise en

place que d’entretien. On y a recours surtout en année de forte production, avec une capacité pouvant aller à quelques centaines de quintaux par unité et à près de 10 Mqx pour tout le pays.

Stockage en hangars, magasins, entrepôts Ce genre d’entreposage peut s’effectuer en vrac ou en sacs, aussi bien à la ferme que chez les professionnels du stockage (coopératives, commerçants, minoteries). Dans ce type de stockage des pertes ou dégradations plus ou moins importantes peuvent se produire. Elles peuvent être dues entre autres aux facteurs suivants :

Aspects qualitatifs  Les qualités recherchées sont variables selon les utilisations auxquelles les différents grains sont destinés. Des méthodes appropriées sont utilisées pour apprécier les qualités des produits, et des normes sont établies pour chacune d’elles. Certaines qualités sont communes à tous les produits, d’autres sont spécifiques à chaque utilisation. - Pureté et propreté : Diverses impuretés peuvent être mélangées aux grains. Un pourcentage maximal est toléré dans chaque cas. Parmi les impuretés on peut noter des matières inertes (débris végétaux, ...), des graines étrangères, des grains cassés, échaudés, parasités ou germés, ... La propreté dépend de la méthode de récolte et peut être améliorée par des appareils adéquats. - Pureté variétale et facultés germinatives pour les grains destinés à être utilisés comme semences. -Poids spécifique (poids de l’hectolitre de grain) : Il est d’autant plus élevé que l’albumen est mieux rempli et que le grain est plus propre. Des grains bien nourris fournissent plus de farine et moins de son. - Qualités nutritionnelles : Absence de résidus de pesticides, valeur énergétique, richesse en protéines, vitamines et minéraux. - Valeur boulangère des blés : caractéristiques physiques des pâtes, aptitude à fermenter, qualités du pain. Valeur des blés durs pour l’obtention de semoule destinée à la fabrication des pâtes alimentaires. - Qualités du maïs pour l’extraction d’amidon. - Qualités de l’orge de brasserie, destiné à subir une fermentation en vue de transformer l’amidon et les sucres en alcool. 44

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- stockage de grains insuffisamment secs - lieu de stockage mal ventilé - humidité de l’air trop élevée - chaleur dans la zone de stockage due à la mauvaise isolation ou à l’activité du grain - mauvaise protection contre les rongeurs ou insectes - stockage de grains cassés, éraflés ou mêlés à des impuretés

Conservation en silos  Le terme de ‘‘silo’’ désigne en céréaliculture des installations de grande capacité composées de structures métalliques ou

Typologie et capacité des organismes stockeurs (Onicl 2010) : Il s’agit des commerçants en céréales ainsi que des coopératives agricoles marocaines et leur union à l’exclusion des minoteries. La capacité de stockage chez les commerçants de céréales et les coopératives a augmenté de plus de 10 pourcent par rapport à 2009 pour atteindre 41,8 millions de quintaux. Sur cette capacité, les commerçants détiennent pratiquement 89 pourcent, soit 37,2 Mqx,

en béton armé (en batterie) et destinées à un stockage mécanisé de quantités importantes de grains dans un minimum de place et dans de bonnes conditions. Quand on parle de silos pour céréales, on pense généralement aux silos verticaux. Ces silos sont toujours équipés des installations nécessaires pour la pesée, la manutention, le nettoyage, le séchage, la ventilation et la supervision, ce qui permet la gestion de grandes quantités de grains par des équipes très réduites. La gestion de pareilles unités nécessite de grandes compétences et expérience pour la réception et la répartition des lots et pour faire face à toutes sortes de situations habituelles et nouvelles. Vu leur

coût et leur complexité, ces installations sont réservés au ‘‘stockage commercial’’ à grande échelle, par des organismes spécialisés (ports, coopératives, minoteries, etc.) alors que chez les particuliers on peut trouver ces ‘‘cellules’’ métalliques de capacités adaptées aux besoins. Dans ces silos notamment, la lutte contre les ravageurs s’avère généralement plus facile. Les conditions régnant à l’intérieur ne sont pas très favorables à la plupart des ravageurs en raison du manque d’oxygène et du taux de gaz carbonique élevé. Une bonne gestion de la ventilation est aussi très efficace pour limiter le développement des organismes nuisibles

le reste (4,6 Mqx) étant détenu par les coopératives. Ces capacités de stockage ont augmenté de façon conséquente puisque en 1999 elles n’étaient que de 17,7 Mqx et en 11 ans elles ont atteint 41,8 soit une + 136%, sachant que L’augmentation de la capacité constatée en 2010 est due essentiellement aux investissements des commerçants privés. Par mode de stockage les capacités nationales (41,81 Mqx) se répartissent entre magasins essentiellement avec 28,52 Mqx, soit 68% et silos avec 13,28 soit 32% du total.

Le tiers de la capacité de stockage dont dispose le Maroc, minoteries et ports exclus, est sous forme de silos et cette part est en nette progression (32% en 2010 contre 18% en 1999). Plusieurs opérateurs continuent à utiliser les magasins aussi bien pour les céréales que pour les autres denrées agricoles. Cependant, plusieurs commerçants sont en train d’investir dans des équipements spécialisés pour le stockage et la manutention des céréales, notamment dans la perspective de la libéralisation du marché de commercialisation des céréales.

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Recherche

Ecole Recherche-Ingénierie Ecologique Antagonistes microbiens des nématodes phytoparasites La première Ecole Recherche-Ingénierie Ecologique s’est tenue à la Faculté des Sciences (Université Ibn Zohr) d’Agadir du 3 au 6 juin 2013 sur le thème « Antagonistes microbiens des nématodes phytoparasites : diversité, écologie, production, et applications en culture légumière ». 1 Unité Mixte de Recherche Centre de Biologie pour la Gestion des Populations INRA Montpellier. 2 Unité Mixte de Recherche Institut Méditerranéen de Biodiversité et D’Ecologie Marine et Continentale imbe. 3 www.campusfrance. org/fr/volubilis 4 Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Formation des Cadres 5 Ministère des Affaires Etrangères

C

e thème se justifiait par la perte économique agricole que représentent les nématodes phytoparasites, et particulièrement les nématodes à galles du genre Meloidogyne, qui affectent la production légumière dans le bassin du SoussMassa au Maroc. En effet, les nématodes phytoparasites sont des parasites majeurs des cultures à l’échelle mondiale. Ils colonisent tous les types de sols et parasitent une large gamme d’espèces végétales cultivées en causant d’énormes pertes (5 à 20% selon la culture). La lutte chimique est la méthode la plus usitée pour contrôler leur développement, mais elle est aujourd’hui confrontée à l’interdiction de plusieurs molécules à l’échelle internationale, parce qu’elle pose de

graves problèmes de pollution environnementale et de santé publique. En conséquence, les préoccupations actuelles s’orientent vers la recherche de méthodes complémentaires et/ou alternatives permettant le contrôle biologique durable des nématodes phytoparasites, par l’utilisation d’organismes microbiens parasites tels que les champignons nématophages ou les bactéries parasites. L’école a ainsi eu pour objectif de fournir un état de l’art pluridisciplinaire sur les nématodes phytoparasites, sur la diversité de leurs micro-organismes antagonistes, et sur les biotechnologies de production d’agents de lutte biologique qui peuvent être développées. Elle a eu également l’ambition de créer des synergies entre chercheurs, enseignants, étudiants, développeurs, et utilisateurs de ces antagonistes. Cette école a été organisée par le Laboratoire de Biotechnologie et Valorisation des Ressources Naturelles dirigé par le Pr. A. El Mousadik de la Faculté des Sciences de l’Université Ibn Zohr d’Agadir, en partenariat avec le Complexe Horticole d’Agadir de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV-CHA), l’Institut de Recherche pour

le Développement (IRD) de Montpellier (UMR CBGP1) et de Marseille (UMR IMBE2), et l’Université Aix-Marseille. Elle a reçu le soutien du programme VOLUBILIS3 co-financé par le MESRSFC4 (Maroc) et le MAE5 (programme Hubert Curien, France), des sociétés Syngenta et Idyl, et de la revue Agriculture du Maghreb. Cette école s’est adressée aux enseignants-chercheurs, chercheurs, ingénieurs, doctorants et masters des institutions d’enseignement supérieur dans les domaines des sciences agronomiques, écologiques, microbiologiques et biotechnologiques, aux personnels cadres des sociétés de production légumière,et aux personnels cadres de l’industrie/commercialisation d’agents microbiens de lutte biologique. Elle a accueilli une soixantaine de participants. Deux journées ont été consacrées aux composantes biologiques des pathosystèmes microbiens mettant en jeu les parasites et leurs antagonistes naturels, et aux mécanismes d’antiboise. Elles ont été animées par les Professeurs Z. Ferji (IAV-CHA) et H. Boubaker (UIZ-FSA), par Dr. T. Mateille (Directeur de Recherche IRD), et par M. Aït Hamza (doctorant de l’UIZ-FSA). Une troisième journée animée par le Pr. H. Lakhtar (UIZ-FSA) et Dr. S. Roussos (Directeur de Recherche IRD) a été consacrée aux biotechnologies microbiennes, avec un focus particulier sur les méthodes de production par fermentation sur milieu solide. Enfin, la dernière journée, animée par la Société Syngenta, a été dédiée à une visite de serre de production de semences de poivron et à une séance de travaux pratiques sur les nématodes à galles et les screenings de résistance. L’ e x c e l l e n t e appréciation donnée par les participants permet d’envisager de faire de cette première expérience un événement récurrent de formation régionale piloté par la Faculté des Sciences et l’IAV à Agadir. Rendez-vous est pris en 2014.

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Perpignan

des cotations stratégiques mais pas assez représentatives

Thierry Seguin

Chaque jour, une cotation des produits du Maroc est effectuée par le Réseau des Nouvelles des Marchés de Perpignan. C’est la plus consultée après celle de Rungis. En effet, c’est l’une des seules bases de comparaison pour vérifier si les paiements reçus sont en phase avec le marché. C’est donc un point de repère pour les producteurs qui délèguent la fonction commerciale. Les relevés de prix sont effectués quotidiennement par un fonctionnaire du ministère de l’agriculture. Les entreprises sont interrogées, le plus souvent par téléphone, à partir de 11 h. Sur la trentaine d’opérateurs qui sont actifs dans la vente des fruits et légumes importés du Maroc, une dizaine sont appelés chaque jour. Pour qu’un produit soit coté, il faut qu’il soit commercialisé par au moins trois entreprises. La plupart acceptent de collaborer, mais certaines y sont plus réticentes. Lorsque le panel est trop faible, cela freine la réactualisation des cotations. Surtout celles de produits très conjoncturels, comme le melon, dont les prix peuvent évoluer brutalement, surtout en début de saison. Certains pensent qu’il serait plus fiable de collecter ces informations par écrit. Toutefois, dans un cas comme dans l’autre, l’agent du RNM n’a pas la possibilité de vérifier les factures. L’objectif est de déterminer un prix « départ Perpignan ». Par conséquent, la collecte des informations se cantonne au périmètre des entreprises implantées dans le site de Saint Charles, qui est privé, ou à proximité. C’est toujours le point de dédouanement de près des deux tiers des légumes du Maroc exportés vers l’Europe. Toutefois, seule une partie fait l’objet de transactions sur site, une part croissante subit seulement un traitement logistique.

De la norme à la marque En fin d’après midi, la synthèse des prix est mise en ligne sur le site du RNM et du MISC, le Marché International de Saint Charles. Un

droit de diffusion a été négocié directement avec le SNM local. Marc Jordan, directeur du MISC, précise qu’il n’existe plus de commission professionnelle des cotations depuis plus de dix ans. Un estimatif des tonnages des produit qui transitent par Perpignan est également publié en même temps que la mercuriale. Il est transmis par l’administration des douanes. La cotation de référence est une moyenne entre un prix minimum et un prix maximum. Elle concerne systématiquement les produits dits de catégorie 1. Cette définition est souvent devenue caduque. En effet, depuis 2009, la plupart des produits ne relèvent plus de normes : il n’est alors plus possible d’identifier un produit de catégorie 1. Ce facteur peut peser sur la cotation des produits fragiles qui font pourtant la richesse de l’offre du Maroc. Ainsi, lors de la dernière saison, suite aux conditions climatiques, une bonne partie de l’offre des courgettes ou des haricots a été vendue en second choix, souvent baptisé par défaut ‘catégorie 2’. Dans un marché dépressif, la cotation a donc ponctuellement pu être influencée par cette dérive qualitative. En fin de saison, une comparaison sommaire entre les cotations de Saint Charles et celles des marchés de gros montre des incohérences. Ainsi, le 28 avril, le haricot vert fin cat 1 est coté 1,15 départ Perpignan. La moyenne des neuf prix relevés sur les marchés de gros de France et d’Allemagne des 28 et 29 avril est de 3 euros! Or la marge moyenne des grossistes n’est que de 25 %. Cependant, elle plafon-

ne à 35 % pour ce type de produit soumis à des taux de perte, surtout si les attaques de rouille apparaissent plusieurs jours aptès la récolte. L’écart s’explique aussi en partie par le fait que les grossistes vendent surtout des produits haut de gamme ! De fait, en dehors des fruits d’été, les produits vendus sous marque ne font pas l’objet de cotation spécifique. Par conséquent, les entreprises qui valorisent le mieux leurs produits sont plus ou moins écartées de certaines cotations. Par le passé, le SNM, ancêtre du RNM, avait tenté de coter les haricots sous marque mais le panel était alors insuffisant. Or, de plus en plus de gros producteurs marocains investissent dans des politiques de qualité ambitieuses. Ce fut aussi la politique suivie par les Espagnols. Pour certaines gammes de produits, comme les fruits d’été, les produits sous marque sont devenus dominants. Ils affichent pourtant des prix nettement plus élevés que ceux du reste de la gamme. Ils font depuis longtemps l’objet d’une cotation spécifique qui est, au fil du temps, devenue parfois la seule, le bas de gamme n’étant plus assez représentatif. Par ailleurs, les cotations du RNM servent de base d’indemnisation en cas de litige qualitatif ou d’avarie vis à vis des assurances. Si elles ne sont pas réactualisées, cela complique les procédures. Elles entrent aussi dans le calcul de la VFI pour la détermination des prix d’entrée du concombre, de la courgette et, bien sur, la tomate. Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

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CONSERVATION

Conservation des pommes Pr. Ezzahouani Abdelaziz, IAV.Hassan II- a.ezzahouani@iav.ac.ma

La pomme fait partie des produits horticoles qui évoluent inévitablement après leur récolte et ne survivent que pendant une durée limitée, variable selon leur nature. Ce sont généralement des organes riches en eau qui se déshydratent rapidement et qui sont facilement attaqués par les champignons et les bactéries. Ils peuvent de ce fait devenir plus ou moins rapidement impropres à la consommation ou à la commercialisation.

L

a pomme est un fruit climactérique qui se caractérise par une intensité respiratoire qui passe par un minimum (minimum

climactérique) à la fin de la croissance, pour augmenter ensuite quand la maturation s’engage (crise climactérique). L’intensité respiratoire est maximale quand le fruit est mûr, puis elle diminue au cours de la sénescence. La crise climactérique ou respiratoire est accompagnée d’une libération importante de l’éthylène qui initie les différentes évolutions biochimiques caractéristiques de la maturation. Les fruits climactériques (pommes, poires, bananes, etc.) ont la possibilité de pouvoir mûrir après leur cueillette : - s’ils sont récoltés trop tôt (avant le minimum climactérique), leur maturation est souvent difficile et incomplète. - s’ils sont cueillis trop tardivement

Composition de la pomme (en %) Eau

Glucides

Eléments minéraux

Lipides

Protéines

Acide ascorbique (vitamine C)

84

14

0,3

0,3

0,3

0,02

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Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

(après le minimum climactérique), leur dégradation (phase de surmaturité) est déjà engagée et leur durée de survie est réduite. Le stade de développement à la récol-


Agriculture du Maghreb N掳 69 Juillet/Ao没t 2013

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Conservation des pommes leur qualité initiale. D’où la nécessité

sévère au départ. On conseille notam-

de ne conserver que les produits de

ment de :

bonne qualité en effectuant un triage

- n’entreposer que des fruits sains, ex-

Manifestations intéressant le produit (entreposage et conservation, CTIFL) Facteurs physiques externes

Echanges de substances entre l’air et le fruit

Evolution interne Transpiration- perte d’eau (perte de poids)

te est donc décisif pour la destination du produit. Pour les pommes desti-

Température Hygrométrie Vitesse de l’air Lumière

nées à la conservation, elles doivent être cueillies juste avant le pic climactérique car toutes les opérations

Température de conservation des pommes en chambre froide Variétés

de post-récolte (réfrigération, atmosphère contrôlée) ont pour objectif de retarder cette crise climactérique qui coïncide avec la pleine maturité. Cependant, il faut signaler que ces techniques ne vont pas améliorer la qualité des pommes au cours de la conservation, mais plutôt maintenir

Respiration Evolution interne (changement de coloration, Ramollissement, maladies physiologiques…)

Perte d’eau Emission de CO2 Absorption d’O2 Formation de H2O Emission de produits volatils (éthylène, odeurs)

Golden delicious Starking delicious Granny Smith Richared Mac Intosh Reinette de Canada Belle de Boskoop Jonathan

Température (en °C)

Durée conservation (mois)

0 à +1° 0 à +2° 0 à +1° 0° 0 à +1° 7° 5° 3 à 4°

7 5 7 6 5 2 3 4

Recommandations pour le stockage des pommes en chambre froide et en atmosphère contrôlée (cité dans Arbo. Fruit., 1979) Variétés Gala Golden deliciuos Mac Intosh Red délicious

Chambre froide Limite de Température °C stockage 0 à 1,5° février 1,5 à 2° janvier 3,5 à 4° mi décembre 0 à 1° janvier

Atmosphère contrôlée Température

CO2 %

O2 %

Limite de stockage

3,5 à 4° 1,5 à 3,5° 3,5 à 4° 0 à 1°

<1 5 <1 5

2 3 2 3

mai avril mi-mars mars

L’humidité relative de la chambre de stockage doit être comprise entre 90 et 96%

50

Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013


Le but principal de la conservation par le froid est de ralentir ou même de stopper la maturation des fruits pour assurer un grand étalement des ventes.

empts de meurtrissures - effectuer un triage et si possible un pré-calibrage avant la mise au froid. Généralement,

La conservation frigorifique des pommes Une fois récoltée, la pomme est

on ne conserve que les fruits

privée des flux de sève brute et

de taille moyenne car les gros

élaborée, et sa survie dépend

fruits mûrissent rapidement

de ses réserves et des facteurs

et sont sensibles aux maladies

physiques externes. Le but

physiologiques.

principal de la conservation

- réduire autant que possible

par le froid est de ralentir ou

la période cueillette-mise au

même de stopper la matura-

froid qui impacte la qualité

tion des fruits pour assurer un

des pommes conservées en

grand étalement des ventes.

général, et leur fermeté en

La peau de la pomme est con-

particulier. A titre d’exemple,

stituée d’une couche mono-

un retard de un jour à 21 °C

cellulaire, couche de cellules

avant la mise au froid

des

épidermiques recouvertes par

pommes peut être à l’origine

la cuticule cireuse interrompue

d’une perte de 7 à 10 jours sur

par de nombreuses lenticelles

la durée de conservation des

plus ou moins développées

pom-

permettant des échanges avec

mes ‘Mc Intoch’.

le milieu environnant. La température idéale de conservation d’un produit horticole donné correspond

Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

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Conservation des pommes Importance du calcium Importance du calcium

Photo Arbor

Le calcium est généralement peu abondant dans les fruits, même s’il peut atteindre des niveaux élevés dans les organes ligneux et les feuilles. En effet, la compétition entre feuilles et fruits pour le calcium est en faveur des feuilles qui ne libèrent que de petites quantités de cet élément vers les fruits. Pour les pommes destinées au stockage, on se base sur le dosage du calcium dans le fruit et dans les feuilles. Le rapport ‘’Ca feuille/Ca fruit’’ doit être inférieur à 20. Le calcium apparaît comme un régulateur du métabolisme des fruits. Présent en quantité suffisante, il ralentit la respiration des pommes, qui reste stable quand la concentration de Ca dans la pulpe dépasse 110 ppm, mais s’accélère quand le Ca descend à 90 ppm. En Le froid ralentit considérablement l’activité des enzymes et les réactions chimiques correspondantes.

à celle située juste en dessus de sa

par exemple. D’autres effets indirects

servation avec réfrigération où le taux

température de congélation, cepen-

peuvent être obtenus en diminuant

d’O2 et celui de CO2 sont maintenus à

dant la température optimale de con-

la température, tels que la diminution

un niveau déterminé. Généralement,

servation reste liée à la tolérance du

de la vitesse de développement de la

le taux de CO2 est augmenté à environ

produit/variété au froid. Le froid ral-

flore microbienne, car si la tempéra-

10%, alors que celui d’O2 est diminué à

entit considérablement l’activité des

ture est suffisamment basse, plusieurs

environ 5%, grâce à des installations

enzymes et les réactions chimiques

spores ne vont

pas germer. Deux

automatiques permettant la réalisa-

correspondantes. Ainsi, Une réduction

grandes catégories de fruits peuvent

tion et le maintien sous contrôle de la

de température va entraîner une ré-

être distinguées :

composition gazeuse désirée.

- les variétés d’origine américaine ou

La diminution du taux d’O2 ne doit

assimilée (Golden Delicious rouge,

pas excéder un certain seuil pouvant

Granny-Smith…) qui supportent un

causer l’apparition d’une respiration

froid proche de 0 °C

anaérobie. La réduction de la concen-

- les variétés dites européennes

tration en O2, nécessaire pour ralentir

(Reinette, Canada, Boskoop, Cox) que

la respiration, dépend de la tempéra-

l’on conseille d’entreposer au dessus

ture du stockage. Le seuil critique à

de 4 °C à cause de leur sensibilité au

partir duquel on a fermentation est

froid qui se manifeste par des troubles

par conséquent très important quand

physiologiques.

les températures sont élevées.

duction des vitesses de changement de tous les paramètres tels que la respiration et le changement de texture

La conservation en atmosphère contrôlée

52

excès, le Ca retarde non seulement la crise respiratoire, mais aussi la perte de la fermeté, le changement de couleur des fruits, c’est à dire l’ensemble des phénomènes qui accompagnent la maturation. La déficience en Ca peut entraîner la désorganisation des cellules du fruit. On recommande de pratiquer sur les arbres des pulvérisations foliaires avec de préférence le chlorure de calcium qui se montre moins phytotoxique et plus efficace que le nitrate de calcium. Le trempage des fruits après récolte dans une solution contenant du chlorure de calcium à 2% permet d’élever la concentration du calcium dans les fruits. En cours de stockage, le fruit continue à absorber le calcium qui est déposé à sa surface, si les conditions d’humidité sont correctes: 90 à 95%.

Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

La principale utilisation commerciale de l’atmosphère contrôlée en conservation a lieu dans le cas des pommes et des poires. Elle est particulièrement

L’air contient 21% d’oxygène (O2), 79%

avantageuse pour les variétés Mc In-

d’azote et des traces de gaz carbonique

tosh, Jonathan, et Yellow Newton, qui

(CO2). La technique de l’atmosphère

à cause de leur sensibilité au froid ne

contrôlée est une technique de con-

peuvent pas être stockés à 1 ou 0 °C


Agriculture du Maghreb N掳 69 Juillet/Ao没t 2013

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Conservation des pommes reste plus élevée en atmosphère con-

ou d’une porte d’entrée naturelle: len-

trôlée qu’en chambre froide ordinaire.

ticelles, œil du fruit, pédoncule et log-

Les pommes Golden conservées en

es carpellaires. Notons que la plupart

atmosphère contrôlée gardent plus

de ces maladies doivent faire l’objet

longtemps une certaine acidité. En général, il y a moins de perte de poids en atmosphère contrôlée qu’en chambre froide. L’atmosphère contrôlée a aussi un

(température standard pour la plupart des variétés). Ainsi avec un taux d’O2 de 2 à 3% et un taux de CO2 de 1 à 8% en fonction des variétés et une tem-

d’un contrôle au verger et au cours de la conservation par l’adoption d’un calendrier de traitements appropriés tout en veillant à alterner les produits

effet sur certains organismes respon-

de traitement pour éviter tout risque

sables de la pourriture dont l’activité

de résistance. Généralement, le suc-

peut être réduite par une atmosphère

cès de l’opération de conservation

contenant 10% de CO2 ou plus, si le

commence au niveau du verger.

produit ne risque pas d’être affecté

Les altérations non parasitaires (phys-

par de telles concentrations.

iologiques) expriment des troubles

La conservation en atmosphère con-

de fonctionnement cellulaire au cours

trôlée nécessite la prise de précautions

de la conservation, notamment :

importantes de la part des opérateurs car l’atmosphère à l’intérieur des

- l’échaudure de sénescence liée à la sénescence naturelle du fruit,

pérature de 2,2 à 4,4 °C, on aboutit à

chambres peut entrainer l’asphyxie.

une conservation de plus longue duréduite de 30 à 60%. Ainsi, en atmo-

Maladies et troubles liés à la conservation

sphère contrôlée, on peut relever la

Au cours de leur conservation, les

température pour réduire les risques

pommes sont le siège de différentes

alimentation insuffisante de l’arbre

de trouble imputables aux basses

altérations. Les attaques parasitaires

en calcium,

températures.

sont principalement représentées par

- le brunissement de la chair interne

L’atmosphère contrôlée permet de

les agents des pourritures molles : les

dû au froid,

prolonger la conservation des fruits

Penicillium, le Rhizopus, le Botrytis et

- le bitter-pit lié à un trouble nutri-

à pépins, mais elle risque de modi-

ceux des pourritures sèches (Monilia,

tionnel du fruit en calcium.

fier leur composition chimique. D’une

Phytophtora). La maladie débute à

manière générale la dureté des fruits

Les contaminations ont lieu au

partir d’une blessure de l’épiderme,

verger, à la récolte et au cours du

rée pour ces variétés. La respiration est

- le flétrissement qui résulte d’une perte d’eau en atmosphère trop sèche, - le ramollissement précoce lié à une

conditionnement, voire à l’intérieur des chambres froides. Le développement de la maladie est rapide et le fruit pourrit dans les premiers mois de stockage. Dans un but de prophylaxie, il est conseillé de nettoyer et désinfecter les chambres frigorifiques, le matériel (caisses, palox, calibreuses…), changer régulièrement l’eau des bains de lavage, réduire les risques de blessures et meurtrissures lors de la cueillette et lors du conditionnement, éliminer les fruits blessés avant l’entrée en station, contrôler régulièrement les fruits stockés et enlever les fruits abîmés. 54

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Agriculture du Maghreb N掳 69 Juillet/Ao没t 2013

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Agrumiculture

Commercialisation des agrumes Organiser le marché local pour l’intérêt de tous Abdelmoumen Guennouni

Sous l’égide du MAPM et en collaboration avec Maroc Citrus et l’ASPAM, l’ASCAM (Association des conditionneurs d’agrumes au Maroc) a organisé le 2 Juillet 2013 un séminaire sur l’organisation du marché intérieur des agrumes.

P

our situer cette problématique, lancée dans le cadre d’une réflexion initiée par l’interprofession, M. Ahmed Derrab (SG de Maroc Citrus) a fourni les données indiquant l’évolution de la production des agrumes au Maroc et de ses débouchés, les difficultés de commercialisation, la qualité des agrumes commercialisés au Maroc et la quasi absence de transformation à même de valoriser la production nationale. De même, il a indiqué les axes de réflexion pour le lancement d’un début d’organisation du marché local  et les conditions pour réussir ce projet. Ainsi, en 2010-13 la production nationale d’agrumes a enregistré une moyenne de 1.684.000 t contre : 1.198.000 (2001-2004) dont l’export a

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Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

représenté 426.000 t (27%) contre 450.000 (37%). Le marché intérieur pour sa part a atteint 1.173.000 (69%), alors qu’en 2001-04, il n’était que de723.000 (60%) et la transformation était de 45.000 (4%), contre 25.000 (3%). A partir de ces chiffres, M. Derrab constate la prédominance de la consommation intérieure, l’insuffisance et la baisse du tonnage export et le tonnage insuffisant de la transformation (quasi nulle). De même, il a souligné les insuffisances du système de commercialisation du marché local résidant dans la multiplicité des intermédiaires, l’inorganisation des circuits de distribution et rappelé l’échec de plusieurs tentatives d’organisation entreprises par différents opérateurs (OCE, ASPAM, …).

En conclusion de ces constatations, M. Derrab a pointé du doigt la sous valorisation des 2/3 de la production nationale faisant que l’essentiel de la plus value est pompé par les nombreux intervenants au détriment des producteurs et des consommateurs. Un appel pressant est par conséquent lancé par tous les intervenants dans la filière aux autorités responsables, pour organiser le marché local et les circuits de distribution tout en étant conscients des difficultés de la tâche. Parmi les plus importantes, M. Derrab a cité l’importance des tonnages vendus directement ‘‘avec feuilles’’ et difficulté de contrôle, les disparités des prix entre régions en fonction de l’offre et


de la demande pour chaque région, la problématique des marchés de gros. A cela il faut ajouter l’aspect social du commerce de détail des fruits et légumes au Maroc, l’opacité des échanges réglés essentiellement en liquide, la qualité très hétérogène des agrumes vendus localement, la difficulté pour mettre en place une normalisation, la traçabilité non encore généralisée, la cherté de l’emballage, même économique, et d’un conditionnement même sommaire. Pour faire le point sur le contrat programme signé entre les autorités de tutelle et l’interprofession, l’intervention du MAPM a été axée sur l’évolution et les tendances de la production d’agrumes, ainsi que la stratégie d’accompagnement. Mme Khadija Chakiri, ingénieur chargée du dossier agrumes à la direction de développement des filières, a rappelé les dispositions du contrat programme agrumicole et dressé un bilan d’étape faisant le point de l’état d’avancement de sa mise en œuvre. De son côté, l’ONSSA, représenté par Mme Chaoui Assia, a exposé les dispositions légales relatives à la sécurité alimentaire des denrées alimentaires. Elle a aussi présenté le projet d’arrêté du MAPM portant obligation de la tenue du registre d’entretien et de gestion des produits primaires d’origine végétale. D’autres points ont été abordés dont le guide des bonnes pratiques sanitaires (GBPS) etc.

Marchés de gros : En plus de l’obligation pour les fruits et légumes de passer par les marchés de gros, les produits paient des taxes sans contrepartie pour le producteur, contrairement aux marchés internationaux qui fournissent toutes sortes de services. En plus, tous les intervenants sur cet aspect ont souligné que les marchés de gros au Maroc, ne présentent même pas le minimum de conditions pour porter cette appellation. Dans ce cadre, le représentant du ministère du commerce a présenté le projet de réforme des marchés de gros dans le cadre de la stratégie Rawaj du commerce et de la distribution. Il reconnait les nombreux dysfonctionnements que connaissent les marchés de gros au Maroc tels les infrastructures rudimentaires, l’absence de services associés, les conditions sanitaires non satisfaisantes entrainant la détérioration des pro-

duits, etc. Il a rappelé, cependant, que le modèle de gestion des marchés de gros est hérité d’un cadre réglementaire ancien devenant aujourd’hui inadapté et pénalisant l’attractivité et le bon fonctionnement de ces marchés. Face à ces dysfonctionnements, une réforme nationale des marchés de gros des fruits et légumes prévoit l’op-

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Journée nationale sur les agrumes Marché hebdomadaire

Les écarts de triage des stations sont écoulés sur le marché local.

timisation du schéma d’implantation, une modernisation et un dimensionnement adéquats des infrastructures et un modèle de gestion plus efficace.

Avis des consommateurs Les consommateurs aussi étaient présents via l’UNICONSO qui a intervenu pour rappeler les droits du consommateur et le rôle du mouvement consumériste, regroupant 70 associations et qui a vu le jour dans les années 90. Les droits des associations de consommateur ont été renforcés par la loi 31-08 par des dispositions allant jusqu’à la

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Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

Rayon frais d’une grande surface

possibilité d’ester en justice. La grande distribution, chainon essentiel dans l’organisation du marché intérieur, était représentée par le groupe Labelvie qui a abordé plusieurs aspects observés par cette filière. Ainsi, dans sa présentation on découvre les tendances du consommateur marocain et la migration des habitudes des clients de la grande distribution, la part des agrumes dans la GMS, la segmentation de l’offre (produits bio, 4ème gamme, etc.), ainsi que la plate-forme Labelvie de Kénitra, répondant aux normes européennes.

Les interventions des autres professionnels présents à cette journée ont insisté sur certains aspects impactant le développement de la commercialisation des agrumes sur le marché local en vue de valoriser la production, l’amélioration des revenus des producteurs et offrir au consommateur un produit répondant à ses exigences de plus en plus marquées. Les professionnels de l’emballage bois et carton ont aussi intervenu dans le débat par l’exposé des avantages de leurs systèmes dans la valorisation du produit, la souplesse d’utilisation


qu’ils apportent et de la sécurité sanitaire qu’ils permettent, sachant que l’une des conditions de l’amélioration de l’offre est le conditionnement. Ce dernier reste cependant handicapé par les frais de douane et la TVA payés sur le marché intérieur contrairement aux exportations. Ces charges supplémentaires rendent quasi impossible de fournir un emballage ‘‘économique’’ quels que soient les efforts fournis par les opérateurs. ‘‘Le Maroc est riche d’expériences aussi bien dans le domaine de l’export que de la production. Il est riche aussi par les problèmes auxquels nous faisons face. Il faudrait capitaliser ces expériences et résoudre les problèmes par la concertation, le parler franc et le sérieux’’ a appelé un assistant. Une autre inquiétude, exprimée par de nombreux intervenants, se rapporte à l’avenir de la filière face aux prévisions d’augmentation importante de la production due aux nouvelles plantations qui vont entrer en production dans les prochaines années. D’autant plus que le choix du profil variétal de ces nouvelles plantations n’a pas été guidé par les responsables, d’où une orientation massive vers les petits fruits. Ainsi, cette production attendue va impacter la production et accentuer le problème de la commercialisation agrumicole.

tar du démantèlement de Frumat en 2004 pour cause de difficultés d’approvisionnement. Pourtant la consommation de jus (tous fruits confondus) et concentré au Maroc est en constante augmentation (+ 28% en 2008-09 et + 37% en 2009-10). Malheureusement, le Maroc importe 44% de ses besoins en jus de fruits pour satisfaire cette augmentation de la consommation. En cause, la concurrence du marché de bouche qui reste plus attractif pour les producteurs et les stations (écarts) et ce malgré l’augmentation

relative des prix offerts par l’industrie (Moyenne 1,50 dh/kg). Ainsi, les unités de transformation en activité (50.000 t) sont rares, l’importation en 2012 de concentré d’agrumes a atteint 4.000 t, équivalent à 45.000 t d’agrumes frais et la consommation des jus reste faible au Maroc avec 2litres/habitant/an (Tunisie 7, France 20, Allemagne 47). ‘‘Il est vital pour la filière de s’intéresser à ce secteur’’ a martelé M. Kacem Bennani Smires, DG du groupe Delassus dans son intervention.

Les recommandations de la journée n’étant pas encore prêtes, M. Derrab indique qu’elles iront dans le sens des interventions exprimées par les professionnels présents à ce séminaire. Elles recommanderont aux autorités compétentes de revoir les circuits de distribution sur le marché intérieur en permettant, entre autres, à ce que les producteurs aient le droit de commercialiser directement leur propre production sans avoir à passer par les différents intermédiaires du marché de gros qui augmentent le prix pour le consommateur sans que le producteur profite de la plus value générée par la commercialisation.

Transformation Malgré son importance capitale pour le développement de ce secteur, la transformation demeure le parent pauvre de la filière agrumicole, à l’insAgriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

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Export

Haricot vert Campagne 2012/13 Hind Elouafi

merciale pour le haricot était normale voire même défavorable à l’exception du cas de quelques producteurs qui ont eu de bons résultats grâce à une gestion raisonnée basée sur la réduction des charges de production, la réalisation de tonnages corrects, la qualité de la production », rajoute M. Omar Ouhadach.

Malgré un climat plutôt favorable au bon développement des cultures Difficultés de gestion avec un hiver doux, contrairement à la campagne précédente, la camet main d’œuvre pagne haricot vert 2012/2013 est qualifiée de médiocre par les profes- C’est bien connu, le haricot est une sionnels du secteur. culture très gourmande en main

«

Globalement,

la campagne 2012/2013 a connu deux phases : la première caractérisée par d’importants écarts thermiques en début de campagne (minimas entre 6 et 8°c) qui ont négativement impacté le cycle de production quantitativement et qualitativement (gousses courbées). La deuxième phase a été marquée en général par un climat normal et des températures favorables à la production, mais qui ont entrainé un regroupement de la production créant un certain déséquilibre entre l’offre et la demande. Ceci a eu pour conséquence de tirer les prix vers le bas et, vu l’importance de l’offre, les les acheteurs ont préféré la très bonne qualité au prix de leur choix » explique M. Omar Ouhadach Emporio Verde.

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Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

Commercialement, les prix étaient généralement acceptables en début de campagne du fait que peu de parcelles étaient rentrées en production. Par la suite, ils ont chuté considérablement en raison de l’importance de l’offre sur le marché. Cette offre s’explique par l’extension des superficies cultivées et la conversion des serres de certains producteurs de tomate qui ont subi des campagnes difficiles successives. « Les prix n’étaient pas intéressants avec un pic pendant le mois de septembre. Ensuite, ils sont devenus moyens entre octobre et février pour devenir catastrophiques à partir de la dernière semaine de février jusqu’à fin avril puis moyens durant les mois de mai et juin », explique M. Chakir de Sofprim. « Globalement, la conjoncture com-

d’œuvre. Le facteur humain peut donc contribuer grandement à la réussite ou à l’échec de la campagne. Ces dernières années, la disponibilité de la main d’œuvre est devenue de plus en plus réduite surtout entre décembre et avril du fait que la quasitotalité des cultures de la région sont en pleine production. Il faut signaler aussi l’extension des superficies occupées par les fruits rouges dans la région du Souss et qui nécessitent jusqu’à 25 ouvriers par hectare. « Le problème de la main d’œuvre est mieux géré par les petits agriculteurs que par les sociétés du fait que les petits agriculteurs peuvent payer des salaires journaliers nettement supérieurs au SMAG pour résoudre le problème, tandis que les sociétés ne peuvent pas le faire compte tenu de la masse


Agriculture du Maghreb N掳 69 Juillet/Ao没t 2013

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Export

ouvrière permanente », explique M. Chakir de Sofprim . « Les difficultés liées à la main d’œuvre sont majeures et structurelles. Aujourd’hui, et à l’exception de quelques grandes structures, qui n’échappent pas non plus à de contraintes liées à la gestion du personnel, la plupart des exploitants continue à gérer la main d’œuvre avec une logique de profit et non de partenariat. Or, il s’agit d’une vision qui favorise le profit immédiat et ne prend pas en considération le moyen et le long termes. Il est temps de reconnaitre leurs droits aux ouvriers agricoles », martèle M. Omar Ouhadach.

Haricot : quel avenir au Maroc?

Chaque campagne, on entend parler d’un délaissement de la culture de haricot vert par les producteurs au vu des difficultés, mais en réalité les superficies augmentent d’année en année. En fait, un certain nombre de sociétés espagnoles installées dans la région ont effectivement disparu, surtout celles qui ne faisaient pas ap-

pel aux compétences des ingénieurs et des techniciens marocains. A l’opposé, le nombre de producteurs marocains est en hausse. « Concernant l’avenir de cette culture, je pense que tant que les pays subsahariens n’arriveront pas à résoudre le problème de la logistique, nous serons toujours présents sur les marchés européens et spécialement le marché espagnol pour le type helda et le marché français pour le type bobie », ajoute M. Chakir. « Le producteur a de plus en plus de mal à réaliser ses objectifs du fait que la production des haricots est devenue au fil des années plus couteuse, explique Omar Ouhadach. Ceci est d’autant plus vrai pour les petites exploitations dont beaucoup ont abandonné cette culture pour les raisons suivantes : 1. L’émergence de nouvelles cultures à haute valeur ajoutée (framboise par exemple). 2. L’augmentation des charges de production relatives au prix du gasoil, engrais, plastique et aux frais de certification qui ne cessent d’augmenter eux aussi. 3. Les maladies virales 4. L’augmentation des charges liées à la main d’œuvre. 5. Absence de planification régionale ou nationale des quantités à produire en relation avec les besoins réels du marché. Chacun produit les quantités qu’il veut, quand il veut, ce qui influence négativement l’équilibre entre l’offre et la demande, contribuant ainsi à la chute des prix ».

Choix variétal

Chaque année pratiquement, les maisons grainières introduisent de nouvelles variétés. Mais, pour chaque segment de haricot vert (plat, helda, …), les variétés références continuent à être les plus adoptées par les producteurs. Il existe cependant des

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Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

variétés prometteuses en cours d’essai. Globalement les exigences variétales des producteurs marocains se résument comme suit : - Résistances aux maladies virales et aux nématodes - Adaptation aux conditions climatiques - Nécessitant moins d’intrants - Plantes moyennement végétatives pour économiser la main d’œuvre et tolérer les hautes densités - Facilité de germination pour réduire les frais de pépinière - Meilleurs rendements - Bonne qualité pour satisfaire le consommateur européen qui devient de plus en plus exigeant (gousses indemnes de maladies post-récolte, haute conservation, couleur…).

Exigence des consommateurs

Il est très difficile de cerner complètement les exigences des clients, celles-ci évoluant rapidement depuis quelques années. Cependant, on peut dire que généralement elles s’articulent autour des trois axes suivants : La qualité : depuis quelques années les consommateurs demandent la certification suivant des systèmes internationaux de qualité dont la plupart ont vu le jour depuis peu, l’un après l’autre dans une course qui ne s’arrête jamais. Or, nous avons constaté qu’il n’y a pas beaucoup de différences entre la plupart d’entre eux. Malgré ceci, chaque client demande un certificat précis et la conformité à son cahier des charges avant de commencer à acheter le produit. Ceci oblige le producteur à subir plusieurs audits chaque année, ce qui se traduit par une augmentation des charges et une réduction de la marge bénéficiaire du producteur. D’autres part la qualité du produit, sa présentation, sa durée de vie… sont indispensables à l’appui de la qualité du service et l’implantation des systèmes qualité. La sécurité : l’hygiène alimentaire et la sécurité sanitaire des produits fournis constituent de plus en plus un défi pour le producteur qui doit en même temps protéger sa production contre les maladies de tout gen-


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Export

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re tout en assurant un produit clean en matière de résidus de pesticides. Aujourd’hui, pour être compétitif sur le marché et pouvoir vendre son produit n’importe où dans le monde, il faut présenter un produit dont la sécurité alimentaire est garantie à 100% : • Respect de la liste des pesticides du pays d’origine (Maroc) • Respect de la liste des pesticides des pays de destination (UE, USA…) • Respect des cahiers de charges des clients en matière de pesticides (par exemple, les clients ont commencé à tolérer 50% seulement des LMR de l’UE) • Avoir un système de traçabilité bien planifié et bien appliqué. • Etre à l’écoute client tout le temps pour répondre rapidement à d’éventuelles réclamations, tests de traçabilité, procédures de retrait et de rappel … Le prix : ce qui intéresse le plus les distributeurs c’est leur marge sur les produits vendus, les remises…

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Segmentation, diversification

« Il existe certes des voies de diversification des débouchés pour le Maroc (surgélation, conserves ou même de la 4ème gamme), mais croyez-moi, pour ouvrir de vraies perspectives aux producteurs, il serait beaucoup plus intéressant de faire connaitre le produit ‘’Haricot plat’’ aux consommateurs marocains, expli-

que Omar Ouhadach. Car dans un pays de 40 millions de personnes et en supposant que le 1/10 seulement des marocains va consommer 1 kg/semaine, on atteint facilement en une année une consommation trois fois supérieure à la quantité exportée actuellement. Voilà ce que j’appelle un vrai débouché. Reste à trouver les moyens qui permettent d’atteindre ces objectifs ».

Conduite culturale

Les conseils d’un producteur  - Préparer et désinfecter le sol - Désinfecter la structure de la serre - S’informer sur la variété : période idéale de semis, résistances, sensibilités, techniques de conduite spéciales, ... - De préférence passer par une pépinière pour avoir une bonne homogénéité. - Augmenter les densités quand c’est possible - Raisonner la fertilsation - Apporter davantage de calcium pour éviter d’avoir des fruits déformés - Etre à jour en matière de palissage, récolte et effeuillage. « Je recommande aux producteurs d’accorder une attention particulière aux opérations de palissage et d’éclaircissage après la fermeture de la pergola pour que la culture bénéficie de plus de lumière surtout pendant les journées courtes », conseille M. Chakir de Sofprim.   - Essayer de respecter une rotation bien étudiée. - Fidéliser le personnel - Echelonner les plantations pour ceux qui ont des superficies importantes sauf en cas de programmes bien définis à respecter.


Courgette

Hausse des volumes exportés La courgette figure parmi les produits phares exportés par le Maroc. Les statistiques de l’EACCE arrêtées au 20 mai 2013 estiment à 34.800 tonnes le volume de courgettes exportées depuis le début de cette campagne, contre 32.000 t l’an dernier sur la même période, soit une hausse de 8%.

L

a campagne de courgette à l’export a été moyenne avec des prix de vente normaux à satisfaisants pendant les mois de novembre et décembre. Par contre, la production de janvier et février a été très mal payée du fait que, durant cette période, le marché de la courgette est toujours concurrentiel, entre la fin de la production française, avec des volumes toujours significatifs dans le sud de la France, et la montée en puissance de la production espagnole. Les cours à l’export ont évolué dans une fourchette réduite entre 0,65 € et 0,85 €, alors que sur le marché local, le prix a varié entre 3 et 4 Dh en moyenne. Au niveau de la production, les plantations précoces ont été touchées par des attaques de virus et la durée du cycle des cultures a été écourtée en conséquence. Le climat très

froid des mois de janvier et février a engendré des problèmes de nouaison et de faibles tonnages. Les pluies de fin janvier à mi février ont causé des attaques de champignons (mildiou et cladosporiose).

Choix variétal Cette année, la superficie totale consacrée à la courgette noire a été estimée à 2700 ha, répartie entre les variétés Naxos de Syngenta (45%) et Milenio de Fito Semillas, le reste étant partagé entre Consul de Seminis et Blitz de Semapro. A noter que les nouvelles exigences variétales des producteurs marocains tournent généralement autour des résistances aux différents virus (WMV, MWMV, CMV, ZYMV) avec une bonne conservation des fruits après récolte et un rendement export élevé. Les nouveaux axes de recher-

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Courgette che développés par les sociétés semencières aujourd’hui consistent à la recherche de nouvelles variétés de courgette avec des hauts niveaux de résistance et se préparer à introduire les variétés parthénocarpiques au cas où l’utilisation des hormones serait limitée voire interdite.

Conseils de conduite - Pour les plantations précoces, il faut cultiver sous serre pour éviter la pression élevée des attaques des virus. Le plein champ doit être réservé aux

cultures d’automne tardif et d’hiver. - Eviter la culture en septembre à cause des attaques des virus CMV et WMV souche marocaine, ce virus très virulent constitue toujours un problème dans la zone. Si c’est nécessaire utiliser le p17. En effet, la plupart des producteurs de courgette ont pris conscience de l’importance de l’utilisation du filet thermique P17 pour les cultures de plein champ. Il est utilisé en période automnale pour préserver la culture contre les attaques des pucerons vecteurs de virus et en période froide pour gagner quelques degrés

en température (2-3°C par rapport aux champs non couverts) et donc en précocité. Les traitements phytosanitaires se font au-dessus de la toile qui n’est retirée qu’à partir de la floraison. Ainsi la période critique de la culture (45 à 50 jours) est assurée sans problèmes de virus. - Vu le décalage du froid vers janvier à mi-mars, il est conseiller d’utiliser le p17 - Pour solutionner le problème de la nouaison, il est préconisé d’utiliser l’hormonage le matin de 9H à 13H dès la floraison et une fois les fleurs mâles sont peu nombreuses, il faut augmenter la dose. - Cultivés dans les sols argileux, les fruits présentent une bonne conservation à l’export. Dans le cas des sols légers, il est conseillé d’utiliser les acides fulviques.

Courgette blanche Marché local Dans les régions nord du Maroc, le type cultivé est la courgette du Liban de couleur vert pâle, appelée aussi courgette blanche, conduite en plein champs et destinée dans sa totalité au marché local.

Le déroulement de la campagne  Pour les productions dont les semis ont été réalisés à partir du mois de Février et jusqu’au au mois de Juin, les prix ont été très intéressants, culminant à 6 Dh/ 66

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de Seminis, JADIDA et Super JADIDA de Clause et Suha de SAKATA. Dans le segment des variétés résistantes aux virus, on trouve : Vigor, Marzouka et Revera de Seminis, Jamila de Clause et Otto de Syngenta.

kg avec un minimum de 3.5 Dh/kg. Les seules difficultés en relation avec le climat ont été rencontrées dans la zone du Gharb où les sols lourds et les fortes pluies de Février n’ont pas permis d’installer les productions précoces très intéressantes en termes de prix.

Profil variétal Dans le segment des variétés  non MVR (Multi Virus Résistance), on trouve : Bajaty, Boston, Leen, et Mayadah

Les producteurs exigent actuellement des variétés qui assurent une entrée rapide en production  (5 à 6 semaines après plantation), associée à un fort potentiel de rendement et une résistance intermédiaire aux différents virus qui attaquent la courgette spécialement en période de production estivale. Quant aux consommateurs ils exigent globalement une couleur attractive, une forme allongée et uniforme et l’homogénéité du calibre. L’oïdium est l’une des plus importantes maladies qui touchent la courgette blanche au Maroc de même que les maladies virales transmises par puceron (CMV, ZYMW, SLC, WMV). Les nouveaux axes de recherche développés par les maisons grainières sont le package de résistance complet et la sélec-

tion de variétés parthénocarpiques à fort rendement.

Conseils de culture Le facteur limitant pour la production de la courgette en plein champ reste la fertilisation. Les producteurs chevronnés recommandent de moduler la fertilisation selon la charge en fruits des plantes et choisir  les variétés en fonction du cycle de production adapté.

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Maraîchage

Pépinière maraîchère

Base de la réussite d’une bonne production L’utilisation des plateaux alvéolés en pépinière est une technique qui permet de sélectionner les meilleurs plants et d’assurer aux plantules un bon démarrage. Elle présente l’avantage de produire des plants en mottes qui offrent une meilleure reprise au champ.

Choix des plateaux

Le choix des plateaux doit être fait selon les exigences de la plante à produire. Les plateaux en plastique sont les plus utilisés actuellement et peuvent avoir un effet sur la croissance et le développement du plant selon leurs caractéristiques. A noter que les plateaux de couleur sombre absorbent mieux la chaleur, et les plants y poussent souvent plus vite que dans les plateaux de couleur claire. La grosseur et la dimension des alvéoles influent sur le comportement du plant en pépinière et lors du transfert au champ, en particulier sur la précocité. Les plateaux à alvéoles profondes où les plantules disposent chacune d’un plus grand volume de substrat, d’eau et d’éléments fertilisants, tendent à favori-

ser une croissance plus rapide sans risque d’étiolement ou de feutrage racinaire. Cependant, malgré une fréquence d’arrosage moins élevée comparativement aux alvéoles peu profondes, les besoins globaux en eau sont plus grands.

Substrat de culture

Tout en étant économique, un bon substrat de culture doit assurer une bonne rétention en eau, une meilleure porosité, un bon état sanitaire, une faible concentration saline et un pH compris entre 6 et 7. Les substrats à base de tourbe sont les plus utilisés et assurent aux plantes un meilleur drainage et une meilleure aération, ce qui favorise le développement des racines. Le remplissage du substrat humide dans les alvéoles préalablement

coût qui ne représente finalement qu’une infime partie du coût de la production. Les semences doivent être achetées en quantités égales aux besoins pour éviter leur stockage prolongé. Elles doivent être saines, traitées et présenter un taux de germination élevé de 90-100%.

Entretien des plants en pépinière

La première phase de développement des plants s’étend de la levée jusqu’au moment où commence l’endurcissement en vue du transfert au champ. Durant cette phase, les conditions d’environnement (température, ventilation, lumière), ainsi que les soins apportés (arrosage, fertilisation) influent sur la croissance et la qualité des plants.

Contrôle de la croissance des plants

Les différentes espèces légumières réagissent différemment à la température. Les légumes de saison chaude (tomates, poivrons, aubergines et cucurbitacées) peuvent subir un « coup de froid » lorsqu’ils sont exposés pendant une période assez longue à des températures situées entre le point de congélation et 10 oC. Il est important de limiter la hauteur des plants parce que des plants longs et grêles résistent moins bien aux stress une fois repiqués au champ. L’allongement excessif de la tige est causé par les fortes chaleurs, l’excès d’arrosage et de fertilisation, et l’éclairement insuffisant.

Arrosage des plants

nettoyées avec de l’eau de javel doit être effectué minutieusement pour garantir une bonne germination.

Choix de la semence

Il est recommandé de se procurer les semences des meilleures variétés indépendamment de leur

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La qualité de l’eau d’arrosage peut affecter le comportement des plants en pépinière. Il est conseillé de faire une analyse minérale de l’eau pour prendre des mesures correctives ou carrément faire venir de l’eau d’ailleurs si l’eau disponible sur place est de mauvaise qualité. La quantité et la fréquence de l’arrosage varient selon le type d’alvéoles, le substrat utilisé, la ventilation de la serre et les conditions atmosphériques.

Fertilisation

Les cultures légumières ne réagissent pas toutes de la même manière aux engrais; il est donc nécessaire d’adapter le programme de fertilisation aux besoins de chacune. Ce programme agit sur la qualité du plant fini et son aptitude à la reprise au champ. Un plant bien développé aura accumulé suffisamment de réserves nutritives pour assurer sa reprise rapide dans une large gamme de conditions de champ.

Traitements phytosanitaires

La prévention des maladies doit être une priorité des soins apportés aux plants en pépinière. Les mesures fondamentales de lutte contre les maladies chez les plants en pépinière sont l’hygiène et le maintien de conditions d’ambiance qui s’opposent à leur développement. La lutte culturale consiste au choix d’un emplacement sain, propre, protégé par un filet «insect-proof». Il faut également assurer un contrôle rigoureux de l’ouverture de la serre et une ventilation suffisante qui favorise le brassage de l’air autour des plants pour prévenir la plupart des maladies fongiques.

Transplantation

Du fait qu’elle conditionne la bonne reprise des plants et leur précocité, l’opération de transplantation de la pépinière à la serre est très délicate. Aussi doit-elle être menée avec le maximum de soins. L’âge optimal des plants est fonction de l’espèce cultivée mais aussi de la grosseur d’alvéole utilisée. L’endurcissement des plants est une étape importante, en particulier lorsque les conditions d’élevage des plants sont très différentes de celles du lieu de plantation (température, humidité). C’est une opération qui doit être pratiquée une semaine environ avant la plantation et consiste à habituer les plants à une température et une humidité plus basses que celles dans lesquelles ils ont été élevés. Ce qui permet de réduire le choc physiologique à la transplantation.


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Nutrition

Spiruline

Alicament de demain ? Avez-vous déjà entendu parler de la spiruline? Cette micro-algue bleu-vert qui doit son nom à sa forme en spirale et qui semble faire des miracles ? Riche de quelques  60 substances actives, dont 11 vitamines importantes et 21 minéraux essentiels, dans des proportions idéales, la spiruline connait un véritable engouement parmi les consommateurs à travers le monde. Ceci n’a pas échappé à la vigilance de quelques pionniers qui se sont lancés dans la production de cette algue au Maroc, profitant de conditions quasi-idéales pour sa culture.

L

a spiruline est une micro algue d’eau douce qui croît à l’état naturel dans des lacs des régions chaudes, mais qui peut aussi être cultivée dans des bassins sous serre dans des conditions bien spécifiques. En fait, la production commerciale de la spiruline remonte au début des années 1970, quand un producteur mexicain de carbonate et bicarbonate de soude eut à se débarrasser de cette algue qui prospérait dans son bassin d’évaporation et perturbait la production. C’est à ce moment que l’idée lui est venue de récolter cette algue à vocation alimentaire. Depuis, des fermes de production

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de spiruline sont apparues un peu partout dans le monde. D’abord au Japon puis dans le désert de l’Impérial Valley de Californie. Depuis, les choses ont évolué et la culture a pris une dimension industrielle et organisée. En Inde, en Birmanie, à Hawaii, en Equateur, en Thaïlande, au Chili, au Viet Nam, en Espagne, à Cuba et en Chine, des projets analogues se sont développés avec des investissement toujours plus importants.

Petite algue aux vertus insoupçonnées La spiruline renferme 60 à 70% de son poids en protéines, soit un tiers de

l’apport journalier d’un individu. Elle est également très riche en vitamines et en sels minéraux (fer, magnésium, manganèse, potassium, calcium, phosphore, zinc et même le sélénium), ce serait même l’aliment le plus riche en fer biodisponible à hauteur de 90%, comparativement avec le fer « pharmaceutique » qui n’atteint que 30 à 40 %. Cette richesse en fait d’ailleurs un excellent remède contre l’anémie. La spiruline est également très riche en vitamine B12, vitamine E, en acide gamma-linoléique et en bêta-carotène (que le corps transforme en vitamine A qui augmente la résistance et optimise l’état de la peau, des cheveux, des ongles et des yeux). Ceci en fait un allié de premier choix dans la recherche d’une condition physique optimale. Commercialisée comme complément alimentaire sous diverses formes : paillettes, poudre, gélules, comprimés..., on lui attribue plusieurs bienfaits, notamment : prévention du rhume, réduction de la pression artérielle et du mauvais cholestérol, diminution de la fatigue, amélioration de la digestion, élimination des toxines et renforcement du système immunitaire. D’ailleurs, en raison de cette richesse en nutriments beaucoup sont persuadés qu’elle pourrait contribuer à résoudre de nombreux problèmes de carences alimentaires dans le monde. La culture de la spiruline pourrait permettre une autonomie alimentaire locale et apporter à ces populations souffrant de


La spiruline, allié des sportifs En sport c’est un allié de premier choix dans la recherche d’une condition physique optimale. Par son apport en fer, en vitamine B12 et en beta-carotène, la spiruline est un complément alimentaire majeur pour les sportifs notamment pour prévenir et traiter les anémies et les risques de surentrainement. Elle est aussi d’un grand intérêt sur le plan de l’oxygénation des muscles et du bon fonctionnement du système immunitaire. malnutrition une solution réelle. Des essais cliniques ont démontré que l’absorption d’une dose quotidienne de 1 à 3 grammes de spiruline pendant 4 à 6 semaines suffit à guérir un enfant souffrant de malnutrition grave. Des projets villageois et à but humanitaire se sont ainsi multipliés à travers le monde de manière artisanale afin de venir en aide aux populations locales. A noter que même la NASA s’y intéresse de près comme complément alimentaire à bord de la station spatiale en orbite, en remplacement des fruits et légumes.

La Spiruline ‘’Made in Morocco’’ La spiruline est cultivée au Maroc depuis quelques années seulement et dans quelques exploitations basées majoritairement dans le sud (Dakhla, Marrakech, Agadir, Ouarzazate) et une seule dans le nord, aux alentours de Témara. Pour l’instant, il n’existe pas de statistiques fiables sur la spiruline dans notre pays, elle reste pour l’instant une production de niche qui ne dépasse pas quelques tonnes par an. « Aujourd’hui, l’on peut affirmer sans conteste que le Maroc produit une des meilleures spirulines au monde et c’est confirmé par des laboratoires d’analyse » affirme Jamal Iddakia, jeune entrepreneur belgo-marocain pour qui l’aventure a commencé il y a 5 ans et qui a choisi la région d’Agadir pour cultiver de la spiruline commercialisée sous la marque Vitalina. « Nécessitant des températures relativement élevées pour assurer une bonne productivité, la spiruline est cultivée dans des bassins d’eau saumâtre sous serres. Au départ il a fallu mettre en place un processus de culture, de récolte et de séchage dans les normes. Le procédé de culture en lui-même est assez simple, mais la plus grande difficulté réside

dans la sélection en continu de souches performantes et adaptées au climat qui offrent un produit de haute qualité, par une hybridation de souches ayant les caractères recherchés. La qualité dépense aussi de la maîtrise du milieu de culture pour obtenir une bonne pureté et des taux optimaux  de protéines et vitamines. Des analyses sont réalisées sur place après chaque récolte», ajoute M. Iddakia. A noter enfin que la spiruline ne doit subir aucune transformation, hormis le séchage à basse température de façon à ne pas détruire les valeurs nutritives du produit.

Commercialisation Export et marché local La spiruline est consommée traditionnellement en paillettes ou en granulés, mais elle est également présente sur le marché sous forme de gélules et de comprimés. La spiruline marocaine est déjà exportée, essentiellement vers l’Europe. Dans ce sens, le Maroc dispose d’atouts majeurs notamment un climat qui permet de produire toute l’année, contrairement à ses concurrents européens. Il y a aussi le côté environnemental puisque la production de la spiruline nécessite la consommation de CO2. D’ailleurs en Europe, certains cimentiers envisagent d’exploiter cette propriété pour capter une partie des émissions de ce gaz à effet de serre. Sur le marché national, la spiruline devient de plus en plus disponible en pharmacies et parapharmacies. La consommation est encore relativement faible mais les opérateurs sont confiants quant au développement de la filière dans les années à venir. Concernant les prix de vente en détail, ils tournent autour de 120-130 DH les 100 g pour les paillettes et la poudre, et entre 160 et 200 DH/100 g pour les comprimés et gélules. « Ces prix sont très en dessous de ceux pratiqués en Europe ou aux USA. Par ailleurs, si vous achetez un complément pour le fer, un pour la B12, un pour les protéines, un pour le magnésium et un pour le calcium, vous en avez pour plus de 600 dirhams, et les produits achetés seront bien souvent importés non-naturels. La spiruline reste donc très économique et sa consommation encourage l’économie et l’initiative marocaine » explique M. Iddakia. En plus de la consommation directe, le développement de produits dérivés de spiruline ne peut que booster sa consommation. Autant d’opportunités qui s’offrent aux opérateurs marocains :

- Alimentation: possibilité de développer des produits à base de spiruline permettant de toucher un plus large public : confiserie, biscuiterie, pâtes... Ces produits existent déjà sur le marché européen et permettent d’allier le plaisir du goût aux bienfaits d’une nutrition intelligente, - Agriculture : intégration dans des formules de biofertilisants, basés sur des produits locaux et permettant une fertilisation avec une approche « biologique». - Elevage: déjà utilisée comme complément alimentaire en aquaculture, la spiruline peut également s’étendre à d’autres types d’élevages. A titre d’exemple, utilisée dans la nutrition du veau à lait, la spiruline a permis de booster la croissance et de diminuer le taux de mortalité. Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

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Phyto-protection

Bananier

Désinfection du sol et optimisation de la production La rentabilité de plus en plus faible de la culture du bananier ainsi que l’impact catastrophique des vagues de froid qui sévissent périodiquement dans la région du Gharb, imposent aux producteurs d’améliorer le rendement et la qualité, tout en diminuant les frais engagés pendant la campagne.

J

usqu’à récemment, la méthode la plus répandue parmi les producteurs était l’arrachage de la totalité de la bananeraie au bout de 3 années de production, suivie d’une désinfection de l’ensemble de la surface sous serre avant de replanter à nouveau. « Le principal handicap de cette pratique est qu’elle impose d’attendre un peu plus d’une année avant d’entrer à nouveau en production. Une année pendant laquelle la parcelle ne génère pas de revenu » explique M. Ben Daif Bouselham, producteur et spécialiste horticole, installé dans la région de Mnasra, et qui a mis au

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point il y a quelques années un système de conduite innovant, qu’il a perfectionné avec le temps, en vue de réduire les coûts relatifs à la désinfection du sol tout en assurant la régularité de la production. En effet, afin d’assurer une production en continu, M. Bouselham recommande une plantation de 2200 plants/ha avec une alternance de lignes simples et de lignes doubles, espacées de 6 mètres. Après deux ans, au mois de juillet-aout, on procède à la désinfection du sol entre les lignes par le dichloropropène, puis en septembre, alors que les régimes sont pendants, mais pas encore à maturité (reste encore 3

mois), on procède à la plantation de nouvelles lignes simples et doubles dans cet espace, les jeunes plants n’ayant pas besoin de beaucoup de lumière. Ainsi, à partir de septembre, le producteur doit conduire deux cycles parallèlement: les jeunes plants et les bananiers avec un régime. Après 3 mois, les régimes sont récoltés et les anciennes lignes de bananiers sont arrachées, ce qui laisse suffisamment de lumière pour les jeunes plants dans l’espace intercalaire. On procède ensuite à la désinfection localisée du sol des anciennes lignes par le dichloropropène. De cette manière, le producteur gagne 3 mois et, en janvier, les jeunes plants ont déjà atteint une taille de 1 à 1,2m, ce qui les rend suffisamment robustes pour affronter le froid de l’hiver. Cette technique présente de nombreux avantages pour le producteur, notamment : - 50% d’économie en traitement du sol puisqu’une partie seulement de la serre est concernée. - éviter l’année blanche (sans revenu) tout en maintenant une haute densité de bananiers productifs - améliorer l’aération et l’ensoleillement ce qui se répercute positivement sur le rendement final.


Rappelons qu’au début, la désinfection était plutôt compliquée vu le mode de conduite du bananier sous serres, sur sol nu et avec un système d’irrigation à micro jets. Mais en 2004, une méthode alternative a été mise au point, reposant sur l’utilisation du 1,3 dichloropropène sous forme de concentré émulsionnable, applicable sous paillage plastique via l’installation de goutte à goutte. Cette méthode reste adaptée au bananier tant sur le plan technique qu’économique.

Fertilisation adaptée M. Bouselham a également développé les aspects liés à la nutrition hydrominérale. Ainsi, en plus de l’irrigation par des micro-asperseurs, M. Bouselham a opté pour une fertigation via goutte à goutte, à raison de deux gaines par ligne. Ce dispositif permet de subvenir quotidiennement aux besoins de la culture, alors qu’en général les producteurs procèdent à un épandage des engrais tous les 15 jours, ce qui entraine des variations importantes de la salinité et de la concentration des nutriments. De plus, la fertigation offre la possibilité d’utiliser des fertilisants hydrosolubles plus performants, des enracineurs et surtout des oligoéléments, dont le manque impacte négativement le rendement. Grâce à ces différentes mesures, on assiste à une importante augmentation du rendement de l’ordre de 15-20% (60-70kg/régime), en plus de l’amélioration de la qualité qui se traduit par des bananes plus longues et plus brillantes, très demandées par le marché. Par ailleurs, les bananiers résistent mieux aux périodes de stress, notamment les baisses de températures hivernales dans le Gharb. Afin de permettre aux autres producteurs de la région de profiter de son expérience, M. Bouselham organise régulièrement des visites de ses serres expérimentales à de petits groupes de visiteurs pour leur expliquer le fonctionnement du système. Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

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Oléiculture

Récolte moderne des olives

Vers une huile de meilleure qualité Dans la majorité des cas, le secteur oléicole au Maroc ne bénéficie pas encore de techniques culturales appropriées et les techniques de récolte, tout comme les processus d’extraction d’huile d’olive d’ailleurs, sont pour l’essentiel encore traditionnels. Les bonnes pratiques sont peu ou pas respectées, engendrant d’importantes pertes, tant sur le plan quantitatif que qualitatif.

G

râce aux efforts des industriels qui se sont équipés de nouvelles machines sophistiquées de trituration, la production nationale lampante a baissé ces dernières années. Mais, de l’avis des professionnels, les techniques modernes de récolte suivies d’une tritura-

tion rapide des olives, nous permettront d’améliorer encore davantage la qualité de notre huile d’olive. « La filière oléicole marocaine ne cesse de progresser en superficie et en notoriété et ce grâce aux grands efforts réalisés par les producteurs d’huile d’olive. Preuve en est les nombreux trophées récoltés par les

huiles marocaines dans toutes les grandes manifestations oléicoles internationales. Aujourd’hui, tous les ingrédients sont réunis pour produire des huiles d’une grande qualité, mais pour continuer à progresser, il faudra rester très vigilant sur la conduite des plantations car, avec l’âge, elles peuvent échapper à tout moment au contrôle. Pour cela il existe des conseillers, qui sont certes peu nombreux, mais dont il ne faudra pas hésiter à s’entourer pour maitriser les différents aspects liés à la taille, la fertilisation, l’irrigation, la protection mais surtout la récolte qui reste le point le plus important » explique M. Jean Claude Spuig, directeur de Pellenc Maroc.

Quel stade de maturité ? Le choix du moment propice de récolte est rendu difficile par le fait que toutes les olives ne mûrissent pas en même temps. Sur un même arbre, il n’est pas rare d’en trouver de totalement vertes et d’autres mûres au point de tomber au sol. « Il est déjà assez fastidieux de devoir trier les olives par calibre et par état sanitaire sans y rajouter un tri par couleur », commente un industriel. D’où l’importance d’un bon éclaircissement de l’arbre pendant la taille de fructification qui apporte 74

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Oléiculture relève du parcours du combattant. Et si les olives ne sont pas stockées de manière convenable, la pourriture ne tarde pas à s’installer. Important : le producteur doit prendre en considération qu’en laissant les olives plus longtemps pour une teneur en huile plus élevée, l’arbre continue à nourrir les fruits et ne dispose plus d’assez de temps pour se renforcer entre la récolte et la reprise de la floraison. Cela peut concourir selon les professionnels à une accentuation du phénomène de l’alternance.

Récolte

plusieurs avantages: - un meilleur ensoleillement de toutes les parties de l’arbre qui favorise l’élimination des parasites et maladies qui préfèrent une atmosphère humide et sombre. - une facilité de travail pour les traitements phytosanitaires et la récolte. - un impact direct sur le calibre et l’homogénéité des couleurs. La maturité détermine la facilité avec laquelle les olives vont se décrocher de l’arbre. « Le problème c’est que si le producteur attend trop longtemps, beaucoup d’olives seront tombées toutes seules et si le terrain n’a pas été préparé pour les recevoir (filets), ce sera autant de perte » explique un technicien. Cueillies à maturité, les olives produisent une huile douce, avec un goût de fruits murs, mais qui se conservera moins longtemps. Les 76

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huiles issues d’olives récoltées en début de campagne ont des caractéristiques olfactives et gustatives encore plus prononcées, mais les rendements en huiles sont plus bas. Une huile équilibrée est obtenue à partir d’olives au stade de maturité intermédiaire, c’est-àdire quand l’olive passe du vert au noir. En fait, ce sont plutôt les exigences des clients qui doivent orienter le choix. Certains clients sont à la recherche des premières olives de l’année et sont prêts à payer un peu plus cher. Il serait donc profitable d’anticiper la récolte des arbres les plus avancés, quitte à devoir passer un peu plus d’olives vertes à l’huile. De la même façon, les années de bonne récolte générale, il peut être avantageux d’être le premier sur le marché car les moulins sont débordés au point qu’obtenir un rendez-vous pour l’agriculteur

Chacun sait maintenant que la technique du gaulage qui prédomine dans les régions de production aggrave le phénomène d’alternance. De plus, elle occasionne des blessures sur les fruits, augmente la charge en impuretés et affecte donc directement la qualité de l’huile produite. La récolte rencontre par conséquent des difficultés quant à la qualité et aux délais de son déroulement. Le rendement journalier moyen d’un ouvrier travaillant manuellement est faible et, au cours des années de fortes productions, la campagne de cueillette s’allonge d’une manière excessive, surtout avec


la rareté de la main d’œuvre. Cela n’est pas sans conséquence sur la qualité des huiles produites et sur la croissance et les productions ultérieures des arbres. La mécanisation de la récolte s’avère la seule alternative à même de réduire les coûts de production, de pallier le manque de main-d’œuvre et de réduire les désagréments causés par des conditions climatiques adverses. D’ailleurs, dans tous les pays producteurs d’olives à huile ou d’olives de table, on attribue un rôle fondamental à la réduction des coûts de la récolte pour résoudre les difficultés économiques et permettre à l’oléiculture d’être compétitive et capable de satisfaire la demande des prochaines décennies. Plusieurs méthodes modernes de récolte ont fait récemment leur apparition dans les vergers marocains: - les peignes vibrants en plastique,

animés par un moteur thermique ou électrique. Cette technique est beaucoup plus rapide et moins fatigante que le gaulage. L’un des grands avantages des nouveaux modèles (portés) reste sans doute le poids réduit qui limite la fatigue de l’utilisateur ainsi que l’extensibilité du bras jusqu’à plusieurs mètres de hauteur et la tête orientable en plusieurs positions, ce qui facilite le travail de l’ouvrier et améliore considérablement la productivité sans endommager les oliviers. Plusieurs vitesses sont disponibles selon les variétés d’olives à recueillir. - les vibreurs de troncs pour les oliveraies de plus grande taille. - l’enjambeur est adapté aux plantations d’olivier en super intensif. En plus de la réduction du temps de récolte et des coûts de main d’œuvre, ces différentes méthodes

permettent de réduire le nombre de pousses abattues et donc la proportion d’impuretés responsables de la dépréciation de la qualité de l’huile (acidité élevée, couleur foncée). Dans le cadre

Récolte et fertilisation Afin d’assurer un bon rendement et rentabiliser l’opération de la récolte, il faut assurer une bonne ison par le biais d’une fertilisation adéquate. En plus des éléments principaux NPK, il ne faut pas oublier les oligoéléments adéquats notamment le bore qui doit être apporté au débourrement et à la nouaison. Cet élément a un effet bénéfique sur la maturité et la fertilité du pollen, d’où la garantie d’une fécondation réussie et d’une bonne nouaison des fruits.

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Oléiculture d’une démarche globale de qualité, faut-il encore rappeler qu’une récolte doit parvenir rapidement aux unités de trituration (dans la journée).

Organisation, rationalisation Au delà de l’utilisation d’équipements adéquats, il faut également réviser les schémas de plantation, en adaptant l’arbre à l’emploi des machines et en assurant une bonne organisation du chantier de récolte. Pour permettre la mécanisation, il convient également d’agir sur les facteurs agronomiques, en renforçant la productivité, en diffusant les variétés aptes à la récolte mécanisée et en optant pour des formes de conduite qui répondent à la transmission des vibrations et aux spécificités des machines. Pour des questions de prix, ces nouvelles technologies, peuvent paraître incompatibles avec la taille de la plupart de nos exploitations surtout que la faible densité ne permet pas de rentabiliser ce matériel. Mais les avantages qu’il procure devraient encourager beaucoup de producteurs à se regrouper en coopératives pour pouvoir en profiter. Des petites sociétés pourraient proposer des équipes de récolteurs-tailleurs formées pour assurer un service complet (récolte-taille). Une nouvelle forme de service que les producteurs, soulagés de pouvoir

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se débarrasser de cette lourde tache, seraient certainement enclins à utiliser.

Conseilsaprès récolte - les olives doivent être placées dans des caisses aérées. Or, dans la plupart des vergers on utilise plutôt les seaux en roseaux ou autres sacs et récipients non aérés, ce qui favorise le tassement et la fermentation des olives - il faut éviter le tassement des fruits. - les caisses ne doivent pas être laissées sous la pluie ou en plein soleil. - il faut porter les fruits rapidement à la trituration.

Utilisation des filets L’utilisation des filets empêche tout contact des olives avec le sol, facilite la mise en caisse et permet par conséquent de satisfaire aux exigences de qualité. Le filet présente de nombreux avantages :


Test rapide de qualité

- Il épouse parfaitement la forme du terrain et se pose facilement. - Il permet de filtrer la poussière et les petits débris - Il ne retient pas la pluie et les olives sèchent rapidement après une averse. - Il donne moins de prise au vent S’ils sont posés trop tard dans la saison, une grande partie de la récolte risque d’être perdue. Trop tôt en automne, les herbes vont pousser entre les mailles et, si l’on

ne prend pas la peine de les soulever de temps en temps, on risque de les déchirer lorsqu’il faudra les retirer. Ainsi, bien avant de poser les filets, le terrain doit être préparé soigneusement. En effet, les filets représentent un investissement conséquent et ils se déchireront facilement (même s’ils sont de bonne qualité) sur les ronces et les rejets qu’il faut donc couper au ras des racines dés le début de l’automne.

Le test rapide de qualité inventé par le professeur Ismaili Alaoui (IAV Hassan II) est un Kit monobloc permettant l’analyse instantanée par l’observation de la couleur obtenue après ajout du corps gras en question (huile d’olive, huile d’argan ou huile essentielle). Pour donner un exemple, le Kit permet de classer les huiles d’olive en fonction de leur degré d’acidité: huile extra vierge, huile vierge, huile courante et huile lampante. Il permet également de déterminer les gam mes des teneurs en phénols et polyphénols au sein des corps gras et essences.

Fabricant de matériel pour la récolte des olives Système Électromécanique CAMPAGNOLA propose aujourd’hui une nouvelle génération de gaules électromécaniques pour la récolte des olives, plus efficaces et performantes. Ce type de système offre à l’opérateur un maximum de sécurité, d’indépendance et de liberté de mouvement dans les zones difficiles d’accès ou en montagne et optimise la productivité dans le respect des plantes.

Système Pneumatique Le système pneumatique CAMPAGNOLA a été créé pour répondre aux exigences de ses clients, aussi bien pour la productivité que pour une sécurité maximale. Il comprend une vaste gamme de produits: gaules pour la récolte des olives et sécateurs, élagueurs et tronçonneuses d’élagage. Tous ces matériels peuvent être actionnés avec de l’air comprimé grâce aux nombreux modèles de compresseurs que propose Campagnola.

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Pulvérisation

Les pulvérisateurs dans les vergers d’agrumes Pr. K. Houmy, IAV Hassan II - Rabat

Le pulvérisateur agricole constitue l’un des appareils les plus employés dans les vergers d’agrumes au Maroc. Son utilisation ne se limite pas uniquement à l’application des pesticides, mais il est également utilisé pour l’application des engrais fo­liaires et d’autres produits li­quides. La réussite de ces opérations, qui exige généra­lement une bonne couverture sur tout le feuillage du verger avec moins de pertes, est dé­terminée en grande partie par la nature et l’état du matériel et par la technicité des opéra­teurs.

Pulvérisateurs à lances Traitements non maitrisés Plusieurs études menées au Maroc ont montré que le parc matériel de pulvérisation utilisé dans les pratiques culturales des agrumes se caractérise par la dominance des pulvérisateurs à lances. Ces pulvérisateurs sont, pour la plupart, 80

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consti­tués essentiellement d’une cuve en tôle galvanisée fabriquée lo­calement (1000 à 2000 litres), d’une pompe avec ses acces­soires et des lances qui sont généralement importées. Quant à leur assemblage, il se fait soit dans des unités de fabrication de matériel agricole, soit chez des artisans, soit

chez l’agriculteur. Malheureusement cette façon de faire pose des problèmes relatifs à la qualité et aux performances de ce maté­riel. Parmi ces problèmes on cite essentiellement : - l’inefficacité du système d’agitation qui se limite dans la plupart des cas à une buse fixée à l’inté-


rieur de la cuve. Ce sys­tème pose des problèmes d’homogénéisation de la bouil­lie, particulièrement lors de l’emploi des poudres mouilla­ bles, - l’absence parfois d’indicateur du niveau de la bouillie dans la cuve se traduit par un fonction­nement de la pompe à vide et par conséquent sa détérioration, - l’importance du volume de la tuyauterie induisant un volume important de la bouillie résiduelle et par conséquent des problè­mes d’entretien et de nettoyage.

que l’on tente de compenser par un surdosage et par conséquent une perte de produit par ruissellement. Ceci apparaît surtout au niveau des traitements contre certains rava­geurs tels que les cochenilles avec des volumes de bouillie qui peu­vent atteindre parfois les 60 li­tres par arbre. En plus de ces problèmes de dose et de quantités, il y a lieu d’ajouter la part de la main d’œuvre (au moins 3 ouvriers) ainsi que les autres coûts inhé­rents d’utilisation de ce type matériel.

L’utilisation des pulvérisateurs à lances reste grandement tributaire des opérateurs. En effet, l’application des pesticides est réalisée par des ouvriers qui traitent les arbres individuelle­ment. Ce mode de traitement pose des problèmes de réparti­tion qui reste généralement hé­térogène avec plus de produit au niveau bas qu’au niveau haut de l’arbre. Une mauvaise répartition

Les pulvérisateurs à pression liquide à jet porté Les pulvérisateurs à pression li­quide à jet porté, appelés éga­lement atomiseurs, constituent la deuxième catégorie de pul­vérisateurs utilisés au Maroc. Le courant d’air généré par le ven­tilateur et la finesse des goutte­lettes obtenues, permet

d’avoir une bonne pénétration et une bonne répartition du produit sur le feuillage. Par ailleurs les diffé­ rentes possibilités qu’offrent les déflecteurs (système d’orientation d’air) permettent à ce matériel de s’adapter à l’architecture des vergers. Quant à la main d’œuvre

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Pulvérisation

né­cessaire, elle se limite au chauffeur du tracteur. Ce type de matériel, en grande partie importé d’Europe, a connu ces dernières années un développement important en raison des subventions de l’Etat. Néanmoins leur généra­lisation reste confrontée à cer­taines contraintes parmi les­quelles il y a lieu de citer : - La densité du verger: Le passage du tracteur, géné­ralement de moyenne puis­sance, est rendu difficile par les grandes densités de plantation. Quant aux faibles densités, elles peuvent engendrer des pertes énormes de produit soit entre les arbres, soit au sein de la même ligne. La taille des ar­ bres joue également un rôle im­portant dans l’efficacité du ma­tériel. D’où l’importance du choix de la densité lors de l’installation d’un nouveau ver­ger et aussi de la conduite (taille). - La structure foncière des exploitations : La majorité des exploitations se caractérisent par la prédomi­nance des petites surfaces. Par conséquent, financièrement l’agriculteur ne peut justifier l’achat de 82

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ce type de matériel. D’où l’intérêt des regroupements profession­nels pour: - la répartition d’achat et d’utilisation de matériel - l’organisation et le regroupement de la production.

Réussir les traitements

La réussite des opérations de traitement ne dépend pas uni­quement des performances du matériel d’application, mais également de sa bonne utilisa­tion. D’où l’importance du ni­veau de technicité de l’opérateur et de son expé­rience. Par ailleurs, l’instauration ces dernières an­nées de certains référentiels telles que Global Gap, a permis à la profession et particulièrement aux exportateurs de prendre conscience de l’intérêt qui doit être donné à la bonne conduite des traitements phytosanitaires. En plus des aspects liés à la sécurité de l’opérateur et de l’environnement, un chantier de traitement doit inclure plusieurs opérations essentielles: - Contrôle avant saison: Cette opération consiste à s’assurer que tous les organes de l’appareil de traite-


pour les diffé­rentes pressions. - Réglages en fonction du vo­lume bouillie recommandé: Cette opération consiste à fixer les différents paramètres à sa­voir le débit des buses, la vi­tesse d’avancement et la lar­geur de travail (correspondant à l’écartement entre les arbres) pour obtenir le volume de bouil­lie nécessaire par hectare. Ce dernier est fonction du type de traitement et du volume de feuillage du verger. Des métho­des telles que le volume de frondaison par rang (VFR) sont d’une grande utilité. ment sont en bon état: absence de fuite, manomètre en marche et précis, les buses non usées, le comp­ teur du régime moteur du trac­teur fonctionnel… - Etalonnage du matériel: Il s’agit de connaître les rela­tions

qui existent entre la pres­sion et le débit des buses. Cette opération revêt un intérêt parti­culier au niveau des réglages. En plus des informations don­nées par le constructeur et qui figurent dans le manuel d’utilisation, l’opérateur est amené à mesurer le débit des buses disponibles

- Entretiens réguliers: Toutes ces opérations ont pour but d’éviter les risques de pan­nes et de bouchage des buses et aussi d’accroître la durée de vie du matériel. Elles différent selon les étapes des chantiers : des entretiens journaliers, à chaque changement de produits et en fin de saison.

Réussir le traitement de vos cultures : Choisir l’appareil qui correspond le mieux à vos plantations, optimiser son utilisation et s’assurer de son bon fonctionnement. La protection phytosanitaire conditionne largement la réussite d’une culture en termes de quantité, de qualité, et, c’est le but final, de rentabilité. Cette protection dépend de 3 facteurs essentiels : - les produits de traitement utilisés, - les matériels avec lesquels ils sont appliqués - la manière dont sont réglés et utilisés ces derniers. C’est pourquoi l’équipe d’ATOMAG AGRI, forte de 25 ans d’expérience dans le domaine de la protection des cultures, en général, et des vignes, des vergers et du maraichage, en particulier, vous apporte un service complet : - visite de vos plantations et prise en compte de leurs particularités ; - préconisation sur le choix des matériels convenant le mieux à celles-ci ; - si vous le souhaitez, démonstration dans vos parcelles et avec vos tracteurs ; - assistance à la mise en route (réglages, conseils d’utilisation et d’entretien) ; - formation des chauffeurs ; - visite de contrôle 6 à 10 semaines après la livraison ;

- assistance technique, et disponibilité immédiate des pièces de rechange de première urgence. Comme vous le voyez, ce que nous vous proposons va bien au-delà de la simple vente d’un pulvérisateur : c’est une chaîne complète d’expertise, de diagnostic, de conseil, de formation et d’assistance que vous trouverez chez ATOMAG AGRI. Et en fin de saison, quand vous ferez le bilan des tonnages vendus, des prix de vente obtenus grâce à une meilleure qualité des produits, et de la rentabilité globale de votre exploitation, vous saurez pourquoi vous avez choisi ATOMAG AGRI comme partenaire de confiance.

AGRI

P.A. OUKACHA 1 – Bât. N°57 AIN SEBÂA - CASABLANCA Tél 05 22 66 39 47 / Fax 05 22 66 39 37 / atomag.agri@menara.ma

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Phyto-protection

Pourquoi Tuta absoluta est sans écho ? C’en est-il fait de ses menaces ?

Prof. HMIMINA M’hamed, IAV Hassan II Rabat

Les cultures sont confrontées continuellement à des agresseurs allochtones (insectes, virus, bactéries, champignons, mauvaises herbes…) dont les voies de colonisation de nouvelles régions sont diverses : mondialisation des échanges, réchauffement climatique, introductions involontaires ou malveillantes, jardins privés, faiblesse de la surveillance de la part des organismes de contrôle….

C

es nouveaux arrivants déclenchent souvent des psychoses collectives chez les producteurs et provoquent des réactions disproportionnées face au risque encouru. Les médias, trop généralistes pour ce genre de question, parlent de ces espèces invasives en termes souvent imagés et sans commune mesure avec la réalité. Par leurs dérives sémantiques, ils transforment ces organismes en monstres potentiels incontrôlables. Des titres en une, tels que le « SIDA des cultures (pour la morelle) », le «  péril rouge pour l’acarien (Panonychus ulmi) », « la lèpre (pour le pou de San José) »,

« la pelade (pour Phyllocnistis) », etc. ont produit un effet anxiogène certain sur nos producteurs faiblement outillés contre de telles aberrances. Et combien même le message serait subjectif, les destinataires sont souvent victimes du pouvoir métaphorique des termes employés. Pis encore, on assiste à l’anthropomorphisation comportementale du nouvel occupant telle qu’il en résulte des phototypes enracinés dans notre système cognitif : l’envahisseur est décrit alors comme un être intentionné, intelligent aux pouvoirs maléfiques indéniables… Et c’est l’occasion de transformer l’envahisseur en un prétexte révélateur d’autres

problèmes, souvent plus pressants aux yeux des citoyens qu’une simple manifestation de biodiversité. L’espèce introduite mute en symbole d’un monde étranger qui fait irruption chez nous pour bouleverser notre équilibre. L’envahisseur n’est plus l’animal ou le végétal, mais le touriste mal intentionné -agro terroriste potentiel-, les pays riverains qui en veulent au succès de notre production, la pénalité à payer pour l’irrespect de la nature et son exploitation abusive, les gaspillages homériques des denrées données par Dieu, -allégorie du péché et survivance du chamanisme- et tant d’autres idées et expressions qui résonnent comme un glas funèbre. Le temps des batailles entre superstitions et sciences est révolu, voyons comment se présente l’écologie des espèces invasives.

Notion d’écozones De multiples travaux répondent à cette question et il est possible de résumer une partie de la littérature s’y rapportant en quelques éléments. Depuis les travaux de Wallace, les biogéographes ont vite remarqué que de vastes territoires du globe présentent soit de fortes similitudes, soit de fortes disparités floristiques et faunistiques. C’est ainsi qu’est apparu le concept d’écozones, divisant la terre en 7 grands espaces cohérents représentés par la carte ci-dessous. Un simple coup d’œil montre, qu’en raison des connexions terrestres naturelles entre écozones, les échanges tous azimuts d’espèces par les moyens dont elles disposent ellesmêmes ont toujours eu lieu et ne s’arrêteront pas. Les jonctions arti84

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Phyto-protection concept d’écozones, divisant la terre en 7 grands espaces cohérents.

Chrysalide

Piège à phéromone.

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ficielles produites par l’homme, du reste toujours en développement à l’heure de la mondialisation, (transport routier, ferroviaire, aérien, maritime…) soutiennent les propensions naturelles des espèces à étendre leur aire de répartition. Il est devenu plus facile de voyager plus et loin en quelques heures qu’autrefois pendant toute une vie. Lorsqu’une espèce arrive, volontairement ou non, dans un lieu qui ne correspond pas à son aire d’origine, elle doit franchir avant tout une barrière géographique, on parle alors d’espèce exotique. Pour se développer sur son nouveau territoire, il faut outrepasser la barrière environnementale locale, on parle d’espèce acclimatée. Si cette espèce s’affranchit, en plus, de la barrière reproductive et se maintient d’elle-même pendant plusieurs générations, sans interventions anthropiques, on peut alors la qualifier d’espèce naturalisée. Puis, si cette espèce naturalisée passe outre les barrières de dispersion et devient envahissante en générant de nouvelles populations viables, elle devient alors une espèce invasive. Toutes les espèces ne peuvent franchir les différentes barrières, ce qui a pour conséquence de limiter leur nombre. Sur la base de diverses observations entreprises dans de nombreux pays, Williamson (1996) a défini la «règle des 3 X 10», qui stipule, pour les espèces végétales, que le nombre de taxons invasifs est dix fois inférieur au nombre de taxons naturalisés étant lui-même dix fois inférieur au nombre de taxons exotiques fugaces qui correspondent au dixième des espèces introduites. Cela veut dire que sur 1000 plantes survenant sur une île, 100 parviennent à survivre, 10 parviennent à se reproduire et une seule devient invasive, c’est-à-dire induit un impact écologique. On peut supposer qu’il en est de même pour les espèces animales. Celles-ci ont plus de facilités de propagation. Lors des processus d’invasion des espèces, certains auteurs ont montré l’existence d’une phase de latence précédant l’expansion exponentielle

des populations invasives. Durant cette attente, l’effectif reste relativement faible pendant quelque temp, résultat d’une adaptation progressive aux nouvelles contraintes écologiques. Suit alors une phase d’amplification de l’espace occupé consécutive à la dynamique d’invasion du milieu par de nouvelles populations.

Cas de Tuta absoluta Après avoir succinctement récapitulé les principes de base des espèces invasives, revenons à Tuta absoluta dont les affolements suscités avaient connu des sommets entre 2008 et 2010 et les dégâts, même si ça gêne un peu pour le dire étaient une vraie serre d’argent pour les phytosanitaires, furent plus médiatisés que n’importe quel autre grand ravageur. A peu près au même moment apparaissent dans l’aire méditerranéenne des attaques alors que la protection de la tomate jusque là était dominée par des ravageurs classiques. Moimême, pour anecdote, cultivant modestement au jardin quelques pieds de la variété Cœur de bœuf, je n’en ai pas récolté un seul fruit sain. Et, malgré ma sagacité, je ne comprenais pas comment un confetti de quelques mètres carrés en plein espace urbain put être infesté si lourdement et spontanément ? T. absoluta, issu de l’écozone néotropicale, s’est retrouvé dans certains pays de l’écozone paléarctique nord méditerranéenne à la faveur des échanges commerciaux et de là dans notre pays, sans entrave, les accusés peuvent être multiples, selon peutêtre le même procédé. Cette irruption a provoqué d’énormes dégâts et une extension foudroyante dans nos zones de production dont il était difficile de gérer sans mal le branle-bas. Les producteurs qui ont su négocier une certaine maîtrise de la situation n’ont pu le faire qu’en combinant divers facteurs : la lutte chimique, le piégeage sexuel massif, les tunnels insectproof, le brûlage des débris des cultures infestées, etc. Tout cela était accompagné d’une mobilisation des professionnels, une réactivité des pouvoirs publics et une volonté des


entreprises engagées dans la protection. T. absoluta a été donc contrôlé par la force et les champs purifiés par l’obstination. L’issue de cette action fut le retour en arrière des populations, leur chute démographique et enfin leur effondrement. Mais ce n’est pas complet comme explication. Une interprétation complémentaire de nature écologique vient à l’esprit. Chez certaines espèces, la présence d’abondantes populations favorise une bonne survie, ou une bonne reproduction. L’inverse est aussi vrai : moins une population est nombreuse, moins elle se reproduit bien et moins elle survit longtemps. Elle devient alors encore moins abondante l’année suivante. Et moins l’effectif d’une population est important (parce qu’elle a été physiquement séparée en multiples sous-populations en l’absence d’un réservoir local), moins elle se reproduit et plus son effectif se resserre jusqu’à l’extinction. Ce processus de déclin en cercle vicieux à partir d’un certain seuil s’appelle l’effet Allee. Il affecte de nombreux animaux et plantes. Et si l’homme l’aide un peu en s’y ingérant, comme ce qui s’est passé pour T. absoluta, alors il peut mettre en branle un effet néfaste catastrophique, ici avantageux pour les producteurs. En résonnance avec d’autres ravageurs introduits récemment (Mouche blanche, Acarien rouge des agrumes, Mineuse des agrumes…), espèces exotiques parfaitement adaptées aux territoires où elles sont introduites, et se comportant exactement comme des espèces indigènes, la conclusion laisse penser que T. absoluta finira par leur ressembler et devenir un composant banal de notre faune, il a parfaitement le faciès du délit ! Restons toutefois prudents, avec les serres, T. absoluta est peu dépendant de la nature. Il n’est plus même totalement inséré dans les agrosystèmes comme le sont les autres espèces invasives. Il peut sévir effroyablement.

Espèces Caractéristiques

T. absoluta

A. floccosus

P. citri

P. citrella

Ecozone d’origine

Néotropicale

Néotropicale

Indo-malaise

Indo-malaise

Aire conquise

Méditerranéenne

Cosmopolite

Cosmopolite

Cosmopolite

Polyphagie

Tomate + (autres Solanacées)

Polyphage (préférence Citrus)

Citrus

Citrus Sexuée

Reproduction

Sexuée

Asexuée

Sexuée et asexuée

Fécondité

250

150

80

50

Voltinisme

> 12 générations

Toute l’année

> 15 générations

> 10 générations

18-30°C

18-30°C

18-30°C

18-30°C

2006

1966

1981

1993

2008

1972

1990

1994

Préférendum thermique Date d’arrivée voisinage Date d’arrivée Maroc

Insecticide Foliaire

‫ﻗﻮة اﳌﺒﻴﺪ اﳊﺸﺮي ﺿﺪ ﺗﻮﺗﺎ أﺑﺴﻮﻟﻴﺘﺎ‬ ‫و اﻟﺪود اﻟﻠﻴﻠﻲ ﻓﻲ زراﻋﺔ اﻟﻄﻤﺎﻃﻢ و اﻟﻔﻠﻔﻞ‬ ‫و اﻟﻜﺎرﺑﻮﻛﺎﺑﺲ ﻓﻲ زراﻋﺔ اﻟﺘﻔﺎح‬ La force insecticide contre Tuta absoluta et les noctuelles de la tomate et du poivron et le carpocapse du pommier

CORAGEN : suspension concentrée contenant 200 g/L de Chloarantraniliprole Dose d’utilisation : 15 cc/hl

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Elevage

Le secteur avicole au Maroc L’aviculture nationale, composée d’un secteur traditionnel fermier et un d’autre moderne et intensif, est en pleine croissance. En effet, la filière connaît un développement soutenu, notamment en ce qui concerne sa mise à niveau et spécialement avec l’avènement du Plan Maroc Vert. Avec un taux d’accroissement moyen durant les quatre dernières décennies d’environ 7,4% des productions de viandes de volailles et 5,7% des productions d’œufs de consommation, le secteur avicole constitue l’une des activités agricoles les plus dynamiques au Maroc. Compte tenu de leurs prix relativement bas par rapport aux autres denrées animales, les produits avicoles sont consommés par l’ensemble de la population et constituent le seul recours pour l’amélioration de la sécurité alimentaire de notre pays en termes de protéines d’origine animale. A noter que plus d’un tiers des protéines animales dans la ration alimentaire moyenne du consommateur marocain est

fourni par le secteur avicole. En 2012, le secteur a été caractérisé par une production de 510 000 tonnes de viandes de volailles et 4,3 milliards d’œufs de consommation. Ce secteur couvre actuellement : - 100% des besoins en viandes de volailles représentant 52% de la consommation totale toutes viandes confondues. - 100% des besoins en œufs de consommation. INFRASTRUCTURES DU SECETUR AVICOLE - 40 usines de fabrication d’aliments composés - 46 couvoirs de poussins de type chair - 4 couvoirs de poussins de type ponte - 3 couvoirs de dindonneaux - 6550 élevages de poulets de

chair autorisés - 582 élevages de dindes autorisés - 233 élevages de poules pondeuses autorisés - 23 abattoirs avicoles - 05 centres de conditionnement des œufs de consommation - 02 unités de transformation des œufs LE SECTEUR AVICOLE EN CHIFFRES (2012) En 2012, le secteur a fourni : - 440.000 tonnes de viande de poulet de chair - 70.000 tonnes de viande de dinde - 350 millions de poussins type chair - 9,4 million de dindonneaux locaux - 1,7 millions de dindonneaux importés - 15,0 millions de poussins type ponte - 4,3 milliards d’œufs de consommation - 2,8 millions de tonnes d’aliments composés pour volailles - Investissements cumulés: 9,80 milliards de dirhams - Chiffre d’affaires : 29,6 milliards de dirhams - Emplois: 115.000 emplois directs et 255.000 emplois indirects Commercialisation Malgré les efforts considérables de la Fisa, la commercialisation

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demeure le maillon faible de la filière. Le circuit de commercialisation est complexe du fait de l’intervention de plusieurs intermédiaires. Pour le poulet, le circuit dominant est le marché du vif (gros détail et tueries). A l’inverse, l’essentiel de la dinde passe par les abattoirs industriels. 5 opérateurs font l’essentiel du marché Une poignée de professionnels font l’essentiel de l’activité industrielle du secteur de l’aviculture (abattoirs) au Maroc : Sapak (Koutoubia), Eldin (groupe Zalagh) qui opère sous la marque Dindy, Foodis, Agadir Volailles et Qualavi… qui comptent parmi les plus grands. Ils opèrent à la fois sur l’abattage des animaux, la découpe des volailles et certains vont bien au-delà grâce notamment à leurs unités de transformation pour produire de la charcuterie. Selon l’Association nationale des abattoirs industriels avicoles (ANAVI), concernant la dinde, les trois premiers opérateurs cités plus haut doivent représenter plus de 85% des tonnages abattus. Pour le poulet, le créneau est plus atomisé, mais les cinq opérateurs doivent disposer de plus de 60% de parts de marché.


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Offres d’emploi

OFFRES D’EMPLOI Nous sommes la filiale marocaine d’un groupe multinational dont les activités regroupent les 4 métiers suivants :

Demande d’emploi Responsable commerciale et logistique

FERTILISANTS – NUTRITION ANIMALE HYGIENE – MARCHES INDUSTRIELS

Dans le cadre de notre développement, nous recherchons :

Très bonnes références en import-export

ATTACHES TECHNICO-COMMERCIAUX (PV)

(Production végétale) pour toutes les zones du Maroc (Référence ATCPV) De formation technicien Agricole, âgé de 27 à 35 ans, homme de terrain avec une expérience minimum de 3 ans dans la production et/ou la commercialisation d’intrants agricoles.

Connaissances : . système douanier BADR . tous systèmes informatiques . Arabe, français, anglais

ATTACHES TECHNICO-COMMERCIAUX (PA)

(PA/HYGIENE) pour toutes les zones du Maroc (Référence ATCPAH) Technicien ou aide vétérinaire spécialisé en production animale, une expérience de 2 à 3 ans est requise en production ou dans des cabinets vétérinaires. La connaissance des élevages est un plus.

DELEGUES REGIONAUX Toutes zones (Référence DR)

De formation ingénieur agronome ou équivalent, âgé de 30 à 40 ans, homme de terrain avec une expérience minimum de 5 ans dans la production et/ou la commercialisation d’intrants agricoles ainsi que l’encadrement d’une équipe commerciale. Vos atouts sont l’autonomie, la réactivité, le dynamisme et la rigueur

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22 bis, rue des Asphodèles, Résidence Zakia 20200 Casablanca - Maroc

Nom : ........................................................................................................................................................................................................................................................................... Société - Organisme : ...................................................................................................................................................................................................................................... Tél. : .............................................................. Fax : ................................................................................................................................................................................................. Rue : ............................................................................................................................................ N° : ...................................................................................................................... Ville : ............................................................................................................................................................................................................................................................................ Chèque ou virement au nom de la Société Editions Agricoles Abonnement 1 an / 10 Numéros Tél.: 05 22 23 62 12 / Fax : 05 22 25 20 94 Maroc : 300 dhs Pour l’étranger : 90 Euros, Règlement Uniquement par virement bancaire 90

Agriculture du Maghreb N° 69 Juillet/Août 2013

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74

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