Agriculture du Maghreb, n°53 Juillet/Août 2011

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Agriculture du Maghreb

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EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Beauséjour Hay Hassani - 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 Fax : 212 (0) 522 25 20 94 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Gérard COUVREUR

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Soumia EL MAHDAOUI Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Prof. M’hamed Hmimina Prof. Brahim SOUDI Prof. Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI Germaine Brun Elhousseine Zaoui SERRAR Mohamed, CHADLI Ahmed FERJI Zahra EL BOUCHTAOUI Med cherif MEKTIT Nadia Bniaiche El Amine, Dina Ibrahim Oumkaltoum KRIMI BENCHEQROUN Dris KARIA Stefanie Sohm AFOUD Layla

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Conception Graphique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito

Edito

Douloureux rappels Isolés, quelques articles parus au fils des mois dans nos journaux nationaux et dont la lecture à dose homéopathique n’inquiète plus personne, prennent soudain lorsqu’on les réunit, l’allure inquiétante d’un danger global, découvert … trop tard ? La désertification frappe le Maroc de plein fouet, mais le pays ne semble pas en prendre suffisamment conscience. Une ampleur qui se traduit par la dégradation des sols, du couvert forestier et végétal ainsi que du potentiel d’irrigation. L’article soulignait que les sols affectés couvraient quand même une superficie de 29 millions d’hectares. Destruction des terres agricoles : il est question ici de l’extension non maitrisée des villes qui se fait au détriment des terres agricoles de bonne qualité. Selon le Ministère de l’agriculture, 4.000 ha seraient grignotés chaque année par les différentes formes d’urbanisation. Au Maroc, le problème qui par ailleurs alerte la FAO se pose avec gravité mais ne semble pas occuper sa place dans le débat national. Le danger d’une trop lente reconversion au goutte à goutte : le journal cette fois souligne le manque d’adhésion des agriculteurs au plan national d’économie d’eau, et qui risque d’hypothéquer la réussite du PMV. Cela résulte principalement du manque de formation et du taux d’analphabétisation en milieu rural.

année alors qu’il faudrait en reboiser 84.000 ha. L’eucalyptus trop gourmand en eau n’est plus remplacé. Et chaque année 3.000 ha sont détruits par le feu. Menace des ressources en eau Situation alarmante, concernant les limites de la ressource hydrique par la surexploitation des nappes phréatiques, dont certaines non renouvelables. Il s’agit aussi du développement anarchique du pompage privé dans le Souss Massa où il est question de 17.000 points, dont seulement 2.000 sont autorisés. Pesticides dans les assiettes L’article parle du contrôle strict des fruits et légumes à l’export, mais pas sur le marché intérieur. Et si l’on considère que la menthe à l’export accapare 50% des alertes émises par l’UE, il y a de quoi s’inquiéter à propos des 85.000 t de menthe consommés sur le marché local. Intoxication alimentaires : en cause la négligence en restauration et les vendeurs ambulants dans une sécurité sanitaire défaillante. L’article parle de centaines de cas d’intoxication chaque jours : produits périmés, absence de froid pour la conservation. Pourtant les contrôles sont évidents,… mais le manque de moyens aussi. S’il n’est jamais trop tard pour bien faire, la lutte pour la résolution des problèmes est au quotidien.

Forêt : on ne reboise que 8% chaque année alors qu’il faudrait en reboiser 15% Depuis 2005, seuls 45.000 ha sont reboisés chaque

Gérard Couvreur

Directeur de publication

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Sommaire Sommaire Nos annonceurs AGQ 29 AGRIMATCO 81 AGROSEM 70 AGRO-CHALLENGE 46 ALFACHIMIE 41 AMPP 43 ATLANTICA AGRICOLA 50 BADRA 63 BASF 49 BASF SCHWEIS 45 BAYER ES 13 BAYER ES 33 BAYER ES 103 BEILLARD 58 BioCompost Brahim Zniber 85 BODOR 69 CMGP 15 CNH 108 Crédit Agricole Maroc 2 Dimatit 73 Evidence Communication 39 GAUTIER Semences 64 GAUTIER Semences 67 Groupe Les Domaines 11 HERCULANO 59 HIBAGRICOLE 77 HORTISUD 76 INTERMAS 58 IRRISYS 17 MAMDA 97 NUNHEMS 61 OTECH 35 RICO SUEVIA 105 RODA MAROC 25 SAER 75 Salon AgroExpo Alger 87 Salon de l’eau SIEITA 19 SCPC SAPEL 51 SHAL 23 SIBERLINE 37 SIFEL Agadir 7 SILOS 34 SIMOX 82 SIPCAM INAGRA 83 SIPP 79 TECNIDEX 57 TIMAC 107 UNIMAGEC 4 UNITEC 58 VILMORIN 66 VIVEROS ELPINAR 47 YARA 65

Cahier

Arabe

Crédit Agricole du Maroc MAMDA AGRIMATCO

Concours INNOFEL 2011

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Actualités

8

Céréales

32

Qualité des sols et des eaux en zones irriguées

36

Nutrition azotée de la fraise

44

Pommier

48

Utilisation des pièges à phéromones

52

La cerise de Ain Leuh

54

Campagne agrumicole à Béni Mellal

56

Courgette - haricot vert

60

Pompage de l’eau

72

Désinfection du sol

78

Plante toxique pour le bétail

86

Bour et solutions alternatives

88

Lutte contre la désertification dans l’Oriental

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Centre de Formation en Mécanisation Agricole de l’IAV Hassan II

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L’Ail et le savon ‘Beldi’

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Egypte

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Météo et commercialisation, le cauchemar permanent des agriculteurs Appréciation des impacts des pratiques et mesures de gestion Méthode de pilotage

Traitements pour garantir une bonne qualité Quelques écueils à éviter

un produit de terroir à promouvoir

Déroulement de la campagne 2010/11 Quel système d’entraînement ?

Evolution des pratiques dans le Souss

deux biopesticides potentiels pour la protection des cultures Nulle part ailleurs

Olivier

100

Elevage

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Diversification du profil variétal dans l’Oriental

Un centre d’excellence maroco-allemand Le cheptel bovin au Maroc : Evolutions récentes et défis futurs

Petites annonces 106 Agriculture du Maghreb

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Depuis maintenant six années consécutives, à l’occasion du SIFEL Agadir, le Grand prix INNOFEL récompense les meilleures innovations dans toutes les composantes de la filière fruits et légumes. Organisé par la revue Agriculture du Maghreb en collaboration avec le SIFEL Agadir, les trophées de l’innovation en Fruits et Légumes INNOFEL marquent bien l’importance de la recherche et innovation dans un secteur où la production et la protection des cultures, font appel à des technologies de plus en plus avancées. C’est un fait que le changement climatique dans les prochaines années, engendrera probablement des difficultés et que la diminution des réserves en eau et l’évolution inévitable des maladies, compliqueront le travail des producteurs. C’est d’ailleurs le double objectif des trophées INNOFEL, non seulement valoriser la recherche et l’in

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novation, mais aussi attirer l’attention de tous sur la vigilance permanente dont nous devons faire preuve. Fort heureusement, cette évolution n’est pas seulement orientée sur les difficultés, mais aussi sur les bienfaits de la technologie : nouvelles machines, molécules innovantes de protection des cultures, variétés performantes,… et autres produits utiles au développement de la filière. Ainsi, comme chaque année, un jury composé de producteurs-exportateurs, ingénieurs, enseignants et chercheurs, devra déterminer les innovations les plus marquantes parmi les candidatures de cette année. Les résultats seront annoncés au cours d’un cocktail convivial organisé n°53

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pendant le SIFEL. Afin de donner à ce Grand Prix INNOFEL la dimension qu’il mérite, Agriculture du Maghreb et SIFEL Agadir, mettront en valeur les produits lauréats sur un espace prévu à cet effet pendant toute la durée du salon. Chaque produit lauréat disposera d’un panneau explicatif et un document de présentation des produits participants au concours sera mis à la disposition du public. L’objectif étant de faire de cette manifestation l’un des moments phares du salon, tout en valorisant au mieux les innovations.


Afin de donner à tous le temps de réflexion et de concertation nécessaire, les dossiers devront être remis au plus tard le 30 octobre 2011. Contact : Tél. : 0522-23-62-12 - Fax : 0522-25-20-94 agriculturemaghreb@yahoo.fr

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ACTUALITÉ SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Réflexion sur la question alimentaire Les causes à l’insécurité alimentaire grandissante sont fonction de différents paramètres : réchauffement climatique, baisse de niveau des nappes phréatiques, érosion des sols, croissance démographique (chaque matin il y a un peu plus de 200.000 nouveaux convives à la table de la famille mondiale). L’accès aux produits alimentaires est devenu la question la plus importante, à un moment où le monde passe de l’ère des excédents alimentaires à celle des pénuries. De nombreuses études ont été réalisées sur la consommation alimentaire parmi les populations les plus démunies dans le monde. Les résultats tendent à prouver un certain manque de

rationalité de comportements dans un cadre purement alimentaire, avec des recherches de produits complémentaires, comme l’alcool et le tabac. Il s’agit toutefois de considérer que ces compléments font partie de certaines nécessités de plaisir et cela pour les riches comme pour les très pauvres de même que la télévision. Il suffit de voir le nombre de paraboles installées sur les toits des bidonvilles. Les conclusions semblent ainsi s’orienter sur le fait que beaucoup de pauvres n’ont pas suffisamment faim pour saisir n’importe quelle occasion de manger plus. Alors y a-t-il vraiment un milliard de personnes qui souffrent de la faim dans le monde ? Car sur le sujet, les constats d’ex

perts se contredisent. Les uns parlent du « cercle vicieux de la pauvreté » qui fait que les pauvres s’appauvrissent encore davantage parce que l’insuffisance de l’aide ne leur permet pas de s’en sortir et de régler les vrais problèmes. Les autres font valoir que l’aide fait plus de mal que de bien, n’encourageant pas les gens à rechercher leurs propres solutions. Quoi qu’il en soit, les réalités visiblement se rejoignent dans ce qui semble correspondre au piège de la pauvreté et qui impose un vrai constat : le combat contre la faim ne suffit pas. L’aide alimentaire ne suffit pas à lutter contre le cercle vicieux qui fait que malgré toutes les aides, les pauvres continuent de s’appauvrir … et les riches de s’enrichir. Eradiquer l’extrême pauvreté, bien que ce soit évidemment nécessaire, ne peut venir uniquement d’une lutte contre la faim. Car elle permet seulement de survivre, pas de s’engager dans un échange productif. Sans une amélioration sur le fond, le monde est condamné à favoriser une aide permanente, définitive et surtout en augmentation continuelle. De plus, et bien au-delà des

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cauchemars logistiques auxquels sont parfois confrontés les organisations pour acheminer la nourriture - en Inde, on estime que la moitié du blé et 1/3 du riz acheminés se perdent en route - la question se pose aussi de savoir si l’on ne se préoccupe pas davantage de la quantité que de la qualité et notamment en ce qui concerne le contenu nutritif d’une ration, qui devrait permettre, non seulement de rester en vie mais surtout de se développer. Il semble en fait que les organisations, y compris la FAO, s’en tiennent à des considérations purement techniques et dans un cadre clairement établi de l’aide alimentaire. Cela pourrait correspondre en fait à considérer la quantité nécessaire de carburant pour parcourir 100 km, plutôt que du temps pour les parcourir ou encore les différents chemins à emprunter. Force est de constater que cette dimension nourricière qui dépend essentiellement des actions de la FAO, n’est pas suffisante pour diminuer l’actuelle pauvreté dans le monde. On peut même s’étonner que le constat des failles (disons plutôt de l’insuffisance) de cette démarche d’aide alimentaire telle qu’elle est pratiquée depuis des décennies, n’ait pas entraîné sinon une modification ou au moins une grande réflexion sur une orientation différente ou complémentaire de cette aide. Car de toute évidence, pour faire progresser les résultats et modifier la situation des très pauvres, il est peut être temps de découvrir que la seule aide alimentaire ne suffira pas à enrayer la faim dans le monde. Seule une véritable aide aux populations concernées qui devrait consister en des encouragements sous différentes formes pourrait amener de véritables changements, mais c’est sans doute davantage le rôle des états que de la FAO. Et le Plan Maroc Vert au Maroc n’a pas d’autre choix avec les très petits agriculteurs (agrégation, aides, conseils) que de les sortir de la précarité et parvenir à la réussite du PMV. Mais il est évident que le Maroc n’est pas le Sahel, et qu’il y a des situations dans le monde qui imposent des aides alimentaires d’urgen-

ce et quasiment permanentes. En fait, et plus globalement, on ne peut se satisfaire de la seule considération de quantités alimentaires à fournir, sans avoir déterminé auprès des populations les moyens de les réguler. Sinon on est condamné à une aide sans fin et sans progrès. Il apparaît ainsi clairement, que pour une part des populations les plus démunies, cette régulation pourrait consister à leur apporter une aide qui leur permette une considération nouvelle de la situation et qui les oriente vers un début de prise en charge individuelle. A l’instar d’ailleurs du célèbre slogan du commerce équitable : « trade but not aid ». Et là encore au Maroc, l’un des meilleurs exemples à ce sujet est la mise en place du micro-crédit qui donne des résultats satisfaisant. Bien entendu, cela ne remet pas en cause la nécessité globale de l’aide alimentaire, sanitaire et médicale. A l’exemple du Kenya où des enfants qui ont été vermifugés, ont pu mieux profiter de leur alimentation et gagner plus rapidement en capacité scolaire. En Tanzanie, où les enfants mis au monde par des mères qui avaient consommé suffisamment d’iode durant leur grossesse, ont pu être plus rapidement scolarisés. Ainsi pour faire progresser les résultats de toutes ces démarches et modifier la situation des très pauvres, il s’agit de convenir que l’aide alimentaire seule, ne suffit pas pour enrayer la faim dans le monde et encore moins le sous développement. La nourriture ne s’arrête pas au simple fait de manger, elle est un symbole de quelque chose de plus grand : la liberté, la justice, la sécurité. Finalement c’est bien plus que de simple pain qu’il s’agit. Cet article est issu de la synthèse d’un document sur la question alimentaire paru dans la revue F.P édition francophone disponible au Maroc dans les librairies Médi édition.


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ACTUALITÉ INTERNATIONAL

Le chocolat amer Tout commence en 2002, lorsque le journaliste néerlandais Teun van de Keuken découvre dans son quotidien favori un petit article, parlant d’enfants vendus dans des marchés aux esclaves pour récolter les fèves de cacao, essentiellement en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec 40% du total (1,4 millions de tonnes). Plusieurs études et rapports dénoncent l’exploitation des enfants : - The International Institute of Tropical Agriculture : 284 000 enfants (dont 34% vont à l’école), de moins de 14 ans, travaillant dans les fermes de cacao de l’Afrique de l’ouest (cueillette des cabosses, l’extraction des graines à l’aide de la machette, le déplacement de charges très lourdes et l’application de pesticides). - En 1998, l’UNICEF : résurgence du travail des enfants dans le filière cacao ivoirienne. - En 2000 l’US State Department : 15 000 enfants de 9 à 12 ans enlevés et obligés de travailler

dans le coton, le café et le cacao en Côte d’Ivoire. - En 2001, l’OIT : Plus de 200 000 enfants et adolescents (15-17 ans) sont concernés, incluant l’Afrique centrale. Durant des années, l’industrie du chocolat a prétendu cyniquement n’être pas responsable de la situation des travailleurs du cacao - sauf qu’elle paye leur production à vil prix ! – et en 2001, elle signe le protocole Harking-Engel (resté lettre morte) qui vise, entre autres, à créer une certification indépendante, assurant aux consommateurs que le cacao utilisé ne provient pas du travail des enfants.

commerciaux, quelques semences ayant pu se trouver par hasard dans un conteneur ou dans des sacs de produits agricoles. Elle se répand au Proche-Orient empruntant des voies diverses, notamment les camions ou les animaux de transport ou encore dans des sacs de semences de grains n’ayant pas fait l’objet d’un contrôle de qualité. En Syrie, plus de 60% des terres cultivées et plantées principalement de blé et de cotonniers sont aujourd’hui infestées. La morelle jaune infeste aussi les oliveraies et risque de s’étendre prochainement à d’autres terres. Dans le nord-ouest de l’Irak, on signale une infestation massive similaire tandis qu’au Liban et en Jordanie, la morelle jaune, appa-

rue en plusieurs endroits, pourrait se répandre si rien n’est entrepris dans de brefs délais.

Tony entre dans le business

En conséquence, il s’est lancé dans la commercialisation de chocolat “slave free” (sans esclave), sous la marque de Tony’s chocolonely. Les 500 premières tablettes sont parties en une journée, se vantet-il. Nous sommes au XXIème siècle. L’esclavage est archaïque !” Avec ses arguments juridiques qui semblent pertinents, le trublion agitateur pourrait bien devenir une épine dans le pied de la puissante industrie du chocolat. Mondialisation.ca

Pour faire bouger les choses, le

La morelle jaune (Solanum elaeagnifolium) est une espèce végétale de la famille des Solanaceae. Originaire du continent nord-américain, cette plante herbacée pérenne à fleurs violettes ou mauves a colonisé tous les continents.

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explique-t-il. Le parquet rejette la compétence des tribunaux, jugeant que van de Keuken n’a aucun lien direct avec ce secteur.

Consommateur complice d’esclavage

La morelle jaune arrive au Proche Orient

Elle fait l’objet de campagnes de surveillance et d’éradication aussi bien en Europe, en Afrique du Nord, en Australie et en Afrique du Sud, et dans certaines régions des États-Unis. Cette plante, dont les baies sont un véritable poison pour le bétail, est toxique, possède des épines qui rendent son extraction à la main assez problématique pour les paysans, et constitue un réservoir à organismes ravageurs. Autre inconvénient de cette plante invasive, la réduction de la biodiversité dans les zones infestées. Pour Gualbert Gbèhounou, expert en mauvaises herbes de la FAO : « Ce type particulier de mauvaise herbe livre aux cultures une concur-

journaliste néerlandais a une idée : se faire condamner par la justice, en tant que consommateur de chocolat, pour complicité d’esclavage ! L’article 46 du code pénal des Pays-Bas stipule en effet qu’acheter un bien dont on sait qu’il est issu d’une activité criminelle est passible de 4 ans de prison, et l’esclavage est criminel. En mars 2004, en s’accusant lui-même, il saisit le parquet néerlandais. “Si je suis jugé coupable de ce crime, tout consommateur de chocolat pourra ensuite être poursuivi. J’espère que les gens arrêteront alors d’acheter du chocolat, ce qui affectera les ventes des grandes entreprises et les obligera à faire quelque chose à propos de ce problème“,

rence farouche en s’accaparant les nutriments, tandis que ses racines profondes retirent au sol toute son humidité ». Alors que dans son habitat natif d’Amérique subtropicale, cet adventice a de nombreux ennemis naturels, il n’en va pas de même dans les régions qu’elle a envahies au Proche-Orient.

La mauvaise herbe de la mondialisation L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) apporte son aide à l’Irak et à la Syrie pour lutter contre la morelle jaune, probablement arrivée au Proche-Orient à la faveur de la mondialisation des échanges

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Empêcher son extension A la demande des gouvernements concernés, la FAO met en oeuvre un projet qui aide les agriculteurs à gérer la situation afin d’empêcher la morelle jaune de se répandre davantage dans les quatre pays précités. « Nous voulons introduire une approche de gestion intégrée, c’est-à-dire une méthode qui ne se focalise pas sur les herbicides bien que nous puissions y avoir recours le cas échéant. Nous testons plutôt des moyens de gestion alternative durable et les agriculteurs sont encouragés à effectuer des rotations de cultures en plantant notamment une culture de fourrage, l’alfalfa. Celle-ci couvre bien le sol et fait concurrence à la morelle jaune. Cette méthode de lutte empêche la mauvaise herbe de produire de nouvelles semences tout en réduisant les concentrations de ses semences déjà présentes dans le sol », précise M. Gbèhounou.


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ACTUALITÉ SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Destruction des terres agricoles De grandes ponctions sont faites par des promoteurs immobiliers sur des surfaces irriguées auxquelles l’État a consenti beaucoup d’argent. Le Maroc possède peu de terres fertiles. En effet, la surface agricole propre à l’agriculture est relativement réduite et représente 12% (8,7 millions d’ha) seulement de la superficie totale du pays (71 millions d’ha). Parmi ces terres agricoles cultivables, 13% seulement sont mises en valeur sous irrigation, le reste (soit 87% du potentiel) est exploité en «bour» (non irrigué) et soumis à une dégradation par l’érosion hydrique ou éolienne, l’ensablement, la salinisation et d’autres phénomènes de désertification. De plus, une course sans précédent de destruction des terres à haut potentiel agricole est menée par les promoteurs immobiliers. Pire, ces ponctions s’opèrent sur des terres agricoles irriguées auxquelles l’État avait consenti beaucoup d’argent. Pour illustrer ce qui se passe, il suffit de traverser la route nationale reliant Rabat à Ké-

nitra. Sur cet axe, toutes les anciennes fermes, qui dans le passé ravitaillaient les villes en production maraîchère ont été rasées. Pourtant, il existe une loi 12.90, relative à l’urbanisme qui, rappelons-le, préconise «le principe de la préservation des terres agricoles à haute productivité de l’urbanisation et des usages autres qu’agricoles. Actuellement, il existe une initiative pour remplacer cette loi par une autre intitulée «Code de l’urbanisme». Cette offensive contre les terres agricoles se déroule à un moment où l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’alarme. Selon elle, l’agriculture des pays en développement nécessite des investissements nets de l’ordre de 83 milliards de dollars par an pour être en mesure de nourrir 9,1 milliards de personnes en 2050. Toujours selon la FAO, à cette échéance,

Afrique

Développer l’agriculture pour survivre d’ici 2050 D’après l’Agence Française de Développement (AFD), le continent noir comptera d’ici 2050, 1 milliard d’habitants, dont 60% dans les villes, ce qui causerait d’énormes problèmes de survie si des mesures adéquates et un plan d’action ne sont pas établis au plus vite. En abordant le sujet, le président de l’AFD, Dov Zeriah, a estimé que cela pose un défi colossal en termes de sécurité alimentaire, sachant que le continent importe déjà 10% de ses besoins. Des chiffres

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et estimations qui ne laissent personne indifférent. Une des clés pour faire face à cette éventuelle situation serait de développer le secteur agricole africain. L’un des véritables obstacles au développement agricole sur le continent reste le phénomène de l’exode rural, qui dépeuple les milieux ruraux, des centaines de milliers de jeunes qui migrent vers les villes à la recherche d’un bonheur hypothétique. Résultat, l’agriculture

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les besoins alimentaires seront le double de ce qu’ils sont aujourd’hui. Au Maroc, le problème des terres agricoles se pose avec gravité, mais il ne semble pas encore occuper sa place dans le débat national, a indiqué Mohamed Wakrim, ingénieur agronome et acteur associatif. «Nous souhaitons que ce débat puisse prendre la même importance que l’eau pour aboutir le plus vite possible à une décision sur la sécurisation du patrimoine foncier agricole productif. Le développement agricole et la sécurité alimentaire ont besoin de leurs deux ressources essentielles : l’eau et la terre. Ce sont les deux jambes sur lesquelles notre agriculture doit avancer», a conclu M. Wakrim.

Urbanisation non maîtrisée L’extension non maîtrisée des villes se fait aux dépens des terres agricoles de bonne qua-

est laissée à l’abandon, et avec des moyens vétustes et archaïques le peu de personnes qui s’y adonnent ne produisent que très peu. Même si les dirigeants africains

importent des tonnes de produits asiatiques pour nourrir la population,

lité. En 2004, selon le ministère de l’Agriculture, sur 63 projets d’extension urbaine autour des villes qui avaient prévu 65.518 ha, 36.264 ha de terres agricoles (dont une bonne partie est équipée pour l’irrigation dans les zones d’action des Offices régionaux de la mise en valeur du Tadla, de la Moulouya et du Gharb) et de forêts ont été incluses comme espace urbanisable. Au Maroc, les chiffres officiels indiquent que, sur une superficie totale de 71,085 millions d’ha, moins de 40 millions d’ha représentent des terres à vocations agricole, pastorale et forestière. La Superficie agricole utile (SAU) couvre 8,7 millions d’ha, les forêts 5,8 millions, les nappes alfatières 3,2 millions et les parcours aménageables 21 millions. Le Matin

cela n’est pas une politique de développement viable à long terme. Le secteur agricole africain doit subir une révolution, à l’image de la révolution industrielle européenne qui est issue avant tout d’une révolution agricole. Les chefs d’Etat africains doivent prendre conscience de l’urgence de la situation, afin que la modernisation et la mécanisation de l’agriculture soient désormais au cœur de leur politique de développement. Afrique Sept


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ACTUALITÉ ENVIRONNEMENT

L’acidification des océans aussi grave que le réchauffement climatique D’ici à 2050, il ne restera sûrement que quelques petites grappes de coraux tandis que la grande majorité aura disparu, ainsi que des millions d’espèces qui vivent dans leur environnement. Les côtes de la Sicile reçoivent chaque jour plusieurs tonnes de dioxyde de carbone de son volcan, comme les océans qui engloutissent quotidiennement des tonnes de CO2, un ennemi invisible qui imprègne l’eau et la rend de plus en plus acide. Face à cette menace mondiale, des millions d’espèces marines sont menacées d’extinction

sont absorbés par les océans où ils se transforment en acide carbonique. Une acidification qui tue les récifs coralliens et les coquillages, mais qui menace aussi les poissons, dont très peu peuvent vivre dans une eau trop acide». Les scientifiques se sont tournés vers les volcans qui font bouillonner les fonds marins :

coralliens (qui perdent également leur couleur à cause de la hausse des températures des eaux et finissent par mourir), la baisse notable des populations des ptéropodes - minuscules crustacés qui constituent l’aliment de base de poissons, de baleines et d’oiseaux marins. La directrice de l’US National Oceanic and Atmospheric

et les récifs coralliens qui protègent les zones côtières commencent à s’éroder. L’acidification des océans, due à l’activité humaine (installations industrielles, maisons, centrales électriques, voitures, avions...) est l’une des menaces les plus inquiétantes pour la planète, affirment les biologistes marins.

«Leurs ouvertures vers les fonds marins et l’acide carbonique qu’ils produisent nous apportent beaucoup d’informations sur l’impact du dioxyde de carbone sur les océans et la vie marine» ajoute Jason HallSpencer. Les scientifiques estiment que les océans absorbent environ un million de tonnes de dioxyde de carbone par heure et on sait déjà que les mers sont 30% plus acides qu’elles ne l’étaient au siècle dernier. Cette hausse de l’acidité fait des ravages sur les niveaux de carbonate de calcium, à la base de la formation des coquilles et des squelettes de nombreuses créatures marines.

Administration, le Dr Jane Lubchenco, a décrit l’acidification des océans comme le jumeau du réchauffement climatique, et dont les effets seront tout aussi catastrophiques.

Mort annoncée Le Dr Jason Hall-Spencer, biologiste marin à l’Université de Plymouth, explique : «Parmi les milliards de tonnes de dioxyde de carbone que nous émettons chaque année, environ 30%

Acidification Parmi les signes les plus visibles, le blanchissement des récifs 14

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Changement trop rapide Les Caraïbes ont déjà perdu environ 80% de leurs récifs coralliens suite à leur blanchissement et à cause de la surpêche qui élimine des espèces aidant à la croissance des coraux. L’acidification risque bien d’avoir le même impact à un niveau mondial. «D’ici 2050, il n’y aura probablement que quelques petites poches de coraux. Des millions d’espèces de poissons, de crustacés et de micro-organismes seront anéantis». L’acidification des océans a déjà sévi par le passé, mais jamais avec une telle rapidité, expli-

que le Dr Jerry Blackford du Plymouth Marine Laboratory. «Il faut environ 500 ans pour faire circuler les eaux du monde. «Si le dioxyde de carbone avait une progression plus lente, en termes de milliers d’années, la nature parviendrait à contrer l’acide carbonique, mais ici, ce n’est pas le cas, les niveaux de dioxyde de carbone augmentent beaucoup plus rapidement aujourd’hui. À la fin du siècle, l’eau de mer de surface sera 150% plus acide qu’elle ne l’était en 1800». «Il n’y a tout simplement pas assez de temps pour que l’impact puisse être contré par la nature elle-même» ajoute Blackford. «L’accumulation de l’acide est particulièrement importante dans les zones supérieures des océans, c’est-à-dire celles qui

ont la plus grande importance pour les êtres humains.»

Sans vie Sur la côte orientale de la baie principale de l’Etna, en Sicile, on trouve une longue étendue de sable noir. Près des côtes, à environ un mètre de profondeur, le flux de dioxyde de carbone produit des petites bulles comme dans un immense jacuzzi, l’acidité est particulièrement élevée et il n’y a plus de vie marine autour, même pas des algues. «Ici, l’acidité est beaucoup plus grande que dans le pire des scénarios pour les océans «, a déclaré le Dr Marco Milazzo, de l’Université de Palerme. Une chose est sûre : «Quand l’eau est peu acide, la flore est riche, explique Milazzo. Avec l’acidification, l’habitat devient de moins en moins varié».


Favoriser la nutrition minérale des plantes Pascale Mollier, INRA France

Des chercheurs de l’Inra, du CNRS et de l’Université Paul Sabatier de Toulouse, ont identifié des facteurs nécessaires à la mise en place des symbioses entre les plantes et des champignons du sol. Ces symbioses assurent à la plante une nourriture optimale en eau et en sels minéraux. L’application potentielle de cette découverte : limiter l’apport d’engrais en grandes cultures. Les plantes ne vivent pas seules. Pour optimiser leur nutrition en eau, phosphate et sels minéraux, la plupart d’entre elles s’associent avec des champignons qui leur assurent une prospection efficace du sol pour puiser l’eau et les minéraux. En échange, la plante fournit à ses partenaires de l’énergie et des composés carbonés issus de la photosynthèse. Les chercheurs toulousains viennent d’isoler les facteurs émis par les champignons, appelés Myc, qui déclenchent la mise en place de ces symbioses. Pour cela, ils se sont appuyés sur leur connaissance d’un autre type de symbiose, associant légumineuses et bactéries fixatrices d’azote (1), dont ils ont isolé les facteurs clés il y a une vingtaine d’années.

formation des symbioses chez les plantes cultivées, optimisant ainsi leur nutrition minérale et permettant de réduire l’usage des engrais chimiques. De plus, les facteurs Myc sont susceptibles d’agir sur de nombreuses plantes cultivées, dont les céréales, car la symbiose avec les champignons existe chez une majorité de plantes. Alors que la symbiose avec les bactéries fixatrices d’azote, pour intéressante qu’elle soit (elle permet de se passer de la fertilisation azotée qui représente environ 50% du coût énergétique des cultures) ne concerne que les plantes de la famille des légumineuses comme le pois, la luzerne ou le soja.

Faciliter les symbioses L’isolement des facteurs Myc ouvre la voie vers des applications agronomiques intéressantes. Ils pourraient en effet être utilisés pour stimuler la

Anatomie des symbioses C’est au niveau de ses racines que la plante interagit avec ses partenaires, bactéries fixatrices d’azote ou champignons endomycorhiziens. Les légumineuses développent des « nodosités », excroissances racinaires, dans lesquelles s’installent les bactéries fixatrices d’azote. L’association avec les champignons endomy-

corhiziens se fait au niveau des racines secondaires les plus fines, dans lesquelles s’insinuent les filaments du champignon, en une structure mixte appelée endomycorhize. Le réseau racinaire se trouve ainsi prolongé par le chevelu mycélien qui permet à la plante une exploration plus large et plus efficace du sol pour trouver de l’eau et des sels minéraux.

(1) Ces bactéries transforment l’azote sous forme atmosphérique (N2) dissout dans le sol en ammoniac NH3 assimilable par les plantes. Agriculture du Maghreb

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ACTUALITÉ INSTITUTIONNEL

Réhabilitation financière des petits agriculteurs Le Crédit Agricole du Maroc lance son programme de réhabilitation financière des agriculteurs et des petits fellahs en particulier. En exécution des hautes instructions royales, l’opération qui s’articule autour de 4 principaux axes : allégement, rééchelonnement, financement, refinancement, doit donner une forte impulsion aux objectifs du Plan Maroc Vert. En ouverture de la 4ème édition des Assises de l’Agriculture le 26 avril à Meknès, sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé aux participants une lettre royale par laquelle, il donne ses hautes instructions en vue de traiter l’endettement des petits agriculteurs : « Alléger et rééchelonner les créances des petits agriculteurs auprès du Crédit Agricole

du Maroc, et ce suivant des critères objectifs et équitables, tenant compte en particulier des préjudices qu’ils ont subis en raison des effets pervers induits par les changements climatiques » « Laisser à ces petits agriculteurs la latitude de contracter de nouveaux crédits. »

Un grand appui aux éleveurs Le secteur de l’élevage au Maroc a connu un développement fulgurant pendant cette dernière décennie. Des capitaux énormes ont été investis dans le cadre du Plan Maroc Vert. Grace au développement des techniques de gestion des unités et l’importation des génisses de haut potentiel, les revenus de l’élevage ont par ailleurs augmenté. Cependant, beaucoup d’alea peuvent toucher la bonne marche d’un élevage bovin, et la mortalité des animaux reste le premier risque inévitable en élevage. C’est ainsi que la mamda protège les éleveurs contre ce risque, et leur propose l’ASSURANCE MORTALITE DU BETAIL, qui couvre la mortalité des aniAgriculture du Maghreb

ayant bénéficié d’abandon de créance depuis 2005. Le coût global de l’opération d’allégement de l’endettement des petits agriculteurs est estimé à 765 millions de dirhams, supporté à parts égales entre l’Etat et le Crédit Agricole du Maroc.

Objectif et bénéficiaires de l’opération de réhabilitation financière Cette opération, par le biais de l’allègement de l’endettement et le rééchelonnement de créances et le financement d’un grand nombre de petits agriculteurs, permettra leur réintégration dans les systèmes de financement en vue de les aider à dégager des capacités d’investissement et de jouer pleinement leur rôle dans cette dynamique générale que connaît le secteur agricole.

Mme Fatiha Berrima, directrice du pôle vert du CAM, lors de la conférence de presse organisée le 22 juin à Casablanca.

Conformément aux Hautes

L’Assurance Mortalité du Betail de la MAMDA

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Instructions de sa Majesté le Roi Mohammed VI, et en conformité avec son engagement et sa solidarité vis-à-vis des petits agriculteurs en terme d’accompagnement des projets initiés dans le cadre du plan Maroc vert, le Crédit Agricole du Maroc a mis en place une opération de réhabilitation financière des agriculteurs axée sur : - L’allégement des créances des petits agriculteurs, - Le rééchelonnement des créances - Le financement des agriculteurs - Le refinancement des agriculteurs clients du CAM

maux suite à la majorité des risques rencontrés en élevage.

Garanties Les garanties de ce produit couvrent les risques suivants : 1- Mort de l’animal assuré, résultant de l’un des faits suivants: - mort de l’animal assuré résultant de la maladie (déplacement de caillette, météorisations, vêlages dystociques…) - accident, saillie, gestation, mise

bas, électrocution et noyade; - abattage autorisé soit par la Direction de la mutuelle soit par les autorités sanitaires; - abattage d’urgence sur décision d’un vétérinaire ; - décès en cas d’opération faite d’urgence en vue de conserver l’animal. 2- Mort accidentelle de l’animal assuré, survenue au cours de transport par route ou chemin de fer à moins de 50Km du lieu de garantie; 3- Séjour des animaux assurés dans les foires et marchés situés à moins de 50 Km du lieu de l’exploitation et pendant un séjour d’une durée maximale de sept jours

Conditions d’admission à l’assurance - Bovins de race pure ou animaux croisée. - Animaux bouclés. - Age d’admission entre 8 mois jusqu’à 12 ans. - État de santé de l’animal: Certificat récent délivré par un vétérinaire n°53

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Salon International de l’eau et de l’irrigation Béni Mellal, du 19 au 22 octobre 2011 L’EAU ET L’IRRIGATION, AU COEUR DES ENJEUX DU MAROC Le Maroc dispose de ressources en eau relativement importantes, toutefois le Royaume possède aussi toutes les caractéristiques des climats méditerranéens, et fait face à une sécheresse structurelle, ainsi qu’à une croissance soutenue de la demande en eau - croissance démographique, développement de l’irrigation, expansion du tourisme, industrialisation, ... Ces contraintes requièrent une rationalisation de la ressource en eau. Dans cette optique, le Royaume du Maroc a mis en place une stratégie nationale d’économie et de gestion durable de l’eau à l’horizon 2020. SIEITA, premier Salon International de l’Eau et de l’Irrigation de la région Tadla-Azilal, s’inscrit en droite ligne de cette politique audacieuse. Rendez-vous incontournable pour tous les professionnels de l’eau et de l’irrigation, le salon rassemblera pendant 4 jours les équipements, les techniques et les services capables de répondre aux enjeux de la bonne gestion et de la préservation des ressources en eau au Maroc. Organisé sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime, et en concertation étroite avec les autorités liées à l’eau et à l’irrigation, SIEITA réunira du 19 au 22 octobre 2011 à Béni Mellal, 100 exposants qui présenteront une offre internationale et diversifiée à 5 000 visiteurs professionnels issus de l’agriculture, des collectivités locales, de l’industrie et du secteur tertiaire.

Objectifs du salon - Faire du salon une vitrine des techniques, technologies et services de

l’eau et de l’irrigation - Permettre aux agriculteurs d’optimiser leurs choix pour l’équipement de leurs parcelles - Promouvoir l’utilisation efficiente de l’eau d’irrigation et la dimension de développement durable - Accompagner les projets du Plan Maroc Vert - Favoriser de nouvelles synergies économiques et industrielles entre les acteurs marocains et internationaux - Faire de la région TadlaAzilal une référence nationale en terme de gestion des ressources en eau.

- l’information sur les politiques conduites par le Maroc et sur les projets en cours dans les domaines de l’eau et de l’irrigation, - un apport technologique sur tous les sujets essentiels pour le Maroc via ses partenaires experts, organismes professionnels ou entreprises. - des échanges et des débats portant sur les expériences diverses, les modèles de partenariats à créer, ... Le salon SIEITA accueillera les décideurs et prescripteurs publics et privés qui sont aux commandes de la politique de l’eau et de l’irrigation, en terme d’investissement public, de travaux, de distribution des équipements et technologies, de réduction de l’impact des rejets industriels… et tous les agriculteurs directement concernés par l’adoption de techniques d’irrigation économes en eau. Contacts

Programme de conférences

ASIEITA Tél.: +212 (0)5 23 43 50 23/35/48 Fax: +212 (0)5 23 43 50 22/18 E-mail : asieita2011@yahoo.fr www.sieita.ma

SIEITA 2011 accueillera un programme riche de conférences et ateliers techniques permettant :

Forum7 Tél. : +212 (0)5 22 36 06 04 / 71 Fax. : +212 (0)5 22 36 06 21 E-mail : forumsept@gmail.com Agriculture du Maghreb

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ACTUALITÉ CONFÉRENCE

Conférence internationale Gestion intégrée des ressources en eaux

L’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II d’Agadir a organisé en collaboration avec l’Union Européenne une conférence Internationale sur la gestion intégrée des ressources en eau dans la région Méditerranéenne, du 19 au 22 juin 2011 à Agadir. « Einstein disait que lorsqu’un problème nous résiste malgré tous les efforts, il faut alors accepter de remettre en cause ses fondements premiers. Face à l’ampleur du défi de l’eau, ne sommes-nous pas contraints à l’innovation conceptuelle ? L’enjeu consiste tout simplement en une révolution culturelle pour arriver à des changements significatifs de nos comportements visà-vis de cette ressource» explique le Dr ChoukrAllah organisateur de la conférence. Si historiquement la tradition méditerranéenne avait un rapport particulièrement respectueux à l’eau, cette tradition a littéralement volé en éclats avec les phénomènes de la croissance de la population, de l’urbanisation et de l’élévation du niveau de

vie. Mais que l’on ne s’y trompe pas, ce changement est plutôt perçu comme une avancée et une réduction des écarts avec les références dominantes occidentales. Il est temps que le public, les opérateurs économiques, les gestionnaires et des décideurs, soient sensibilisé sur l’importance des pertes et des gaspillages

d’eau, à la fois en termes économiques et en volume d’eau, et de réveiller le sens des responsabilités parmi les usagers en vue d’une meilleure gestion de la demande en eau. Une stratégie de gestion intégrée des ressources en eaux doit de ce fait toucher tous les champs de la vie sociale et nécessite des innovations non seulement sur les plans économiques et techniques, mais aussi en matière d’ingénierie sociale.

Cet atelier, qui a connu la présence de près de 200 participants internationaux et d’une cinquantaine d’orateurs et d’experts, a justement rassemblé scientifiques, ingénieurs, décideurs politiques, usagers, organismes internationaux intergouvernementaux et bureaux de consulting, pour débattre de plusieurs thématiques d’actualité : • Approches pratiques et outils à développer pour améliorer la gouvernance de l’eau. • Gestion des ressources en eaux partagées et prévention des conflits. • Réutilisation des eaux non conventionnelles (eaux usées traitées, et salines) : défis et perspectives

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Dr Choukr-Allah organisateur de la conférence

• Adaptation au changement climatique et gestion effective des ressources en eau • Sécurité hydrique et alimentaire des pays arides de la méditerranée : outils et options • Qualité de l’eau, aussi bien pour l’homme que pour les écosystèmes • Aspects sociaux, économiques et environnementaux liés à la gestion des ressources en eaux • Valeur et prix de l’eau et rôle de la réglementation • Politiques liées à l’eau dans les pays méditerranéens

La tenue de la conférence avait pour objectif : - la discussion élargie entre les différents opérateurs impliqués dans la politique de l’eau à propos des différentes recommandations des experts, - la promotion du dialogue entre les pays méditerranéens sur les programmes nationaux définis par la gestion intégrée des ressources en eau qui concernent la gouvernance effective de l’eau, la gestion de la demande en eau et le financement du secteur de l’eau avec l’intégration du secteur privé. De nombreuses tables rondes ont été animées par d’éminentes personnalités du secteur de l’eau.


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ACTUALITÉ ENTREPRISE

Les lâchers du Nesidiocoris en pépinière :

Les avantages et les inconvénients ELAINI Rachid, IPM Department Manager, Omnium Agricole du Souss

Depuis l’intrusion de Tuta absoluta au Maroc, le souci d’assurer une installation rapide de l’auxiliaire Nesidiocoris tenuis dans la culture de la tomate gagne de l’importance. Des essais ont montré l’intérêt de faire des lâchers en pépinière. En effet, cette technique est une option qui peut être adoptée surtout pendant les périodes de basses températures (Novembre-Decembre-Janvier). Elle présente l’avantage d’assurer une installation rapide de l’auxiliaire Nesidiocoris tenuis dans ces conditions, mais elle a aussi plusieurs inconvénients dont les plus importants sont: • Multitude d’intervenants (fournisseur de l’auxiliaire, pépiniériste, agriculteur) ce qui rend la

définition des responsabilités de chaque partie délicate. • Problèmes de logistique : l’expérience des deux dernières années a montré que malgré la fixation de la date de lâchers, la réalisation de l’opération connaît souvent des reports à cause d’un retard de développement des plants ou des conditions climatiques qui ne sont pas favorables aux auxiliaires. Dans ce cas, on se retrouve avec deux situations : les auxiliaires subissent un stockage

Plant Sciences, Inc. (PSI) Nouvelle variété de framboise Brilliance

Plant Sciences, Inc. lance sa nouvelle variété de framboise primocane Brilliance, sous licence non exclusive pour un nombre sélectionné de producteurs de fruits d’Espagne, du Portugal et d’Afrique du nord. Créée en 1985 par Richard D. Nelson, l’entreprise est spécialisée depuis plus de 25 ans dans la recherche et le développement de variétés de fraises, de framboises et de mûres. Elle est considérée comme leader mondial dans cette science botanique. En effet, à travers l’exécution de systèmes complexes et innovants dans la recherche agricole et botanique, Plant Sciences, Inc offre une gamme exclusive de variétés de grande qualité. Grâce à ses champs d’essais partout dans le monde, la société peut observer et identifier les variétés s’adaptant 20

le mieux aux différentes zones géographiques. L’objectif principal de son programme est de découvrir et de perfectionner les variétés de

baies, en combinant saveur traditionnelle et arôme exceptionnel avec des récoltes abondantes. Ces variétés sont

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supplémentaire ce qui affecte automatiquement leur qualité, ou alors ils sont carrément détruits, ce qui pénalise le fournisseur et affecte par conséquent sa relation avec l’agriculteur. • Sur le plan phytosanitaire, la réalisation des lâchers en pépinière limite le recours aux produits phytosanitaire pour résoudre des problèmes qui peuvent avoir lieu juste après plantation. En effet, il est recommandé d’arrêter de faire des applications chimiques au moins une semaine après plantations pour laisser la chance à l’auxiliaire d’assurer un maximum de ponte dans le tissu végétal. Mais si on a des attaques de ravageurs tels que la mouche blanche (Bemisia tabaci) combinée à une variété de tomate sensible au virus TYLC ou encore des attaques de l’acariose bronzée Aculops lycopersici, combinée à des conditions chaudes et sèches, le recours aux traitements chimiques est obligatoire, avec des produits et des fréquences qui peuvent compromettre la réussite du programme de lutte intégrée.

également résistantes aux ravageurs et aux maladies de manière naturelle, devenant ainsi en exemple de durabilité pour le producteur et, par-dessus tout, pour le consommateur. Les entreprises ayant conservé les droits de production de Brilliance ces six dernières années, Surexport (à Almonte, Huelva, Espagne) et SanLucar Fruit (à Valencia, Espagne), continuent à la cultiver et à la commercialiser. Plant Sciences travaille en étroite collaboration avec son plus important partenaire Vivero El Pinar pour

• Risque d’attaques sur les jeunes plantes : sur une jeune culture, supposée être indemne de tout ravageur ou maladie, l’auxiliaire ne trouvera pas une source de nourriture autre que la plante. Ceci risque d’engendrer des dégâts sur les plantules. Enfin, le recours aux lâchers de Nesidiocoris tenuis dans la pépinière doit être fait dans une vision de lutte intégrée qui doit prendre en considération tous les aspects qui permettent la réussite du programme.

licencier et distribuer Brilliance. Daniel Nelson, directeur de Plant Sciences affirme: “Plant Sciences se réjouit de mettre sa variété primocane Brilliance, qui connaît déjà un grand succès commerciale, à la disposition des producteurs du sud de l’Europe et du nord de l’Afrique. En effet, ces dernières années, Brilliance a gagné une excellente réputation sur le marché grâce à son goût exceptionnel et sa production adaptée aux différentes zones de culture. Actuellement Plant Sciences souhaite proposer Brilliance à ses partenaires européens et nord-africains”.


Case IH,

cible les marchés d’Afrique du Nord

Les évolutions du secteur agricole en Afrique du Nord sont telles que Case IH s’est positionné sur ces marchés, proposant matériels et services. La marque mondiale de matériel agricole a instauré, dans le cadre de sa stratégie de développement et pour soutenir la mécanisation, de nouveaux partenariats en Algérie et en Tunisie. Le secteur agricole en Afrique du Nord traverse une période d’importants changements, bénéficiant de soutiens et d’une augmentation des investissements gouvernementaux. Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie totalisent environ 80 % du marché du machinisme agricole en Afrique du Nord. Cette évolution crée une demande croissante de qualité, de matériels robustes et de supports techniques professionnels. Considérant ce potentiel, Case IH a décidé d’intégrer les marchés algériens et tunisiens, trouvant à cette occasion les partenaires idéaux : les sociétés ROUIBA pour l’Algérie et AGRIMATCO TUNISIE pour la Tunisie. Dans ces pays, le secteur agricole est principalement composé de

petites exploitations, souvent distantes les unes des autres. Les agriculteurs recherchent de petits tracteurs, maniables et très polyvalents, pouvant être utilisés pour la préparation du sol avec des outils, ou pour tracter des remorques d’une parcelle à l’autre. Case IH dispose des tracteurs idéaux adaptés à cette situation : les gammes JX et JXT. Toutes deux proposent des modèles polyvalents et fiables avec des puissances de 55 à 98 CV. Les ramasseuses presses SB à petites balles carrées, appréciées pour leur résistance saison après saison et leur rendement, sont particulièrement dévolues à ces marchés. En plus du matériel adéquat, les

Pastèque

Des ‘’explosions’’ en série En Chine

Des centaines de pastèques ont explosé dans des champs de l’est de la Chine, quand les fermiers leur ont administré des surdoses d’un agent de croissance par temps pluvieux. En effet, la hausse des prix de vente a incité beaucoup de fermiers à se lancer dans la culture des pastèques. Ceux dont les fruits ont explosé en étaient

apparemment à leur première expérience et n’avaient jamais utilisé auparavant l’agent de croissance forchlorfenuron. Un expert a expliqué que ce produit est à la fois sur et efficace quand il est utilisé correctement. Toutefois, il semblerait que le produit ait été utilisé trop tard dans la saison et que les pluies abondantes avaient augmenté le risque de voir le fruit se fendre. De plus, la variété de pastèques cultivée est caractérisée par une peau très mince, ce qui a accentué davantage les risques d’éclatement. A noter que même les fruits qui n’ont pas éclaté

agriculteurs algériens et tunisiens trouveront dès maintenant le soutien de deux distributeurs importants, experts dans les pratiques agricoles avancées et véritables professionnels de la vente de matériel agricole et du suivi technique.

En Algérie ROUIBA est un distributeur spécialiste de la vente de matériel agricole. L’extension de son offre aux équipements de Case IH entre naturellement dans la logique de l’entreprise, considérant que la demande de ses clients pour des tracteurs polyvalents et de qualité connaît une forte croissance. Désormais étendu aux propriétaires d’équipements Case IH, le service « pièces détachées » ROUIBA est particulièrement performant.

En Tunisie AGRIMATCO TUNISIE est une jointventure entre COTUGRAIN et AGRIMATCO, deux sociétés particulièrement reconnues dans le monde agricole. COTUGRAIN, premier distributeur de semences en Tunisie, apporte la compétence de

son important réseau de vente et a d’ores et déjà intégré les équipements Case IH à l’offre de 6 de ses points de vente. AGRIMATCO a mis en place une équipe expérimentée pour apporter conseils, service et pièces détachées. Les agriculteurs pourront également profiter de l’expertise en agronomie de la société sœur de COTUGRAIN, expertconsultant et de sa connaissance des marchés agricoles du pays. En offrant un matériel adapté, robuste et polyvalent qui correspond aux attentes spécifiques de l’agriculture de la région et en s’appuyant sur deux partenaires forts que sont ROUIBA et AGRIMATCO TUNISIE, Case IH s’est assuré en Afrique du Nord un début très prometteur.

étaient souvent déformés et fibreux, avec des pépins blancs.

Dans le Souss

La culture de la pastèque est cultivée chaque année dans le Souss, sur une superficie de l’ordre de 2800 ha. Dans M. Shimou Abdelaziz, Casem l’ensemble, 95% de la superficie est greffée car En effet, les dernières pluies (+ les sols fatigués présentent de 90 mm) ont considérabledes risques phytopatologiques ment abaissée la salinité du sol pour les plantations en franc. par le lessivage des fertilisants. Les cultures précoces sont En plus, les producteurs ont réalisées entre décembre et cessé de fertiliser pendant une janvier, et les tardives entre période importante du cycle, ce février et mars. Cette campagne qui a induit une perturbation la production a connu deux de la physiologie de la plante. problèmes d’ordre climatique : Résultat : éclatement des fruits la grêle et la pluie qui ont en début de maturité. indirectement engendré un La grêle peut accentuer le problème d’éclatement des phénomène en rendant la coupastèques, notamment pour che superficielle très sensible au les cultures précoces dont les point d’impact sur le fruit. A nofruits de la première vague, ter que le melon, tout comme la en plein grossissement, ont pastèque, présente également coïncidé avec les perturbations un grand risque d’éclatement. climatiques. Agriculture du Maghreb

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ACTUALITÉ ENTREPRISE

BASF Maroc L’ innovation BASF en arboriculture fruitière : Bellis ® BASF Maroc a organisé le 26 Mai dernier, une journée d’information pour présenter l’une de ses solutions innovantes récemment mise sur le marché de l’arboriculture fruitière, à savoir le fongicide Bellis ® (25,2% Boscalid + 12,8% Pyraclostrobine). Organisé dans la ville d’Imouzzer-Kandar, cet évènement a été l’occasion pour BASF Maroc, à travers son responsable de la région Nord, M. Abderrahim Laasmi, de présenter à une centaine d’arboriculteurs et de professionnels, les différentes caractéristiques techniques de ce nouveau produit. L’occasion également de leur fournir des indications précises sur les mesures à prendre pour protéger efficacement leurs vergers contre les principales maladies fongiques (Tavelure et Oïdium), et de maximiser la récolte commercialisable, tout en préservant la qualité des fruits. Les producteurs des fruits à pépins et noyaux (principalement, pommier, poirier et pêcher) font face en permanence à différentes contraintes: aléas climatiques, pressions des maladies, attaques des ravageurs, rendant ainsi leurs vergers plus vulnérables et réduisant leur productivité et la qualité de leurs récoltes. Les solutions mises sur le marché sont souvent insuffisantes: champ d’activité restreint contre les champignons parasites, apparition de résistances, niveaux d’efficacité parfois

BODOR

Catalogue produit 2011/2012 A l’aube de la nouvelle campagne 2011/2012, la société Bodor met à la disposition de ses clients son tout nou-

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moyens et lessivage du produit en conditions sévères. Sans oublier, les traitements de postrécolte qui doivent tenir compte des LMR, de l’existence de phytotoxicité, du coût, etc. C’est la raison pour laquelle BASF multiplie les recherches pour développer des solutions adaptées aux besoins de l’agriculteur, en prenant en considération les aspects économiques,

environnementaux et sociaux, relatifs à leur application. Ainsi, son nouveau fongicide innovant Bellis® est doté d’une double action contre les maladies fongiques, une formulation WG sans poussière, un large champ d’activité en période de production contre les redoutables maladies cryptogamiques des pommes et des poires et contre les maladies de conservation (Phytophthora sp, Penicillium sp, Botrytis, etc.)

veau catalogue qui présente les trois gammes, maraîchères, grandes cultures et compléments nutritionnels mises sur le marché par l’entreprise. À l’intérieur du catalogue, vous pourrez en apprendre davantage sur l’historique de la société et

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tout en ayant un haut niveau d’efficacité. Il permet également une protection à l’abri du lessivage par les pluies et une meilleure gestion du risque de résistance.

Une double action

Bellis® associe deux substances actives aux propriétés complémentaires : • La pyraclostrobine : appartenant à la famille des strobilurines. Elle est adsorbée sur la surface des feuilles, traverse la cuticule (effet translaminaire) et diffuse

progressivement entre les cellules (locosystémie) ce qui assure une excellente résistance au lessivage. En préventif elle inhibe la germination et la pénétration des spores. En curatif elle bloque le développement du mycélium. • Le boscalid : appartenant à la famille des carboxamides, il présente également une action translaminaire, puis il est en partie repris par le flux de sève pour être véhiculé (systémie

ascendante) vers les organes en croissance. Boscalid est principalement préventif en inhibant la germination des spores, la croissance du tube germinatif et en bloquant la formation des appressoria. Sur certains champignons, il arrête la croissance mycélienne et la formation des spores.

Un large champ d’activité • La pyraclostobine est active contre les ascomycètes (tavelure, oïdium, …), oomycètes (Phytophthora spp, …), basidiomycètes (rouilles, …) et deutéromycètes (Monilia spp, Gloeosporium spp, Botrytis spp, …). Elle agit rapidement et présente une longue persistance d’action. • Le boscalid est actif contre les ascomycètes (tavelure, oïdium, …), basidiomycètes et deutéromycètes (Monilia spp, Gloeosporium spp, Botrytis spp, …). La conjonction des effets de ces deux molécules assure, avec régularité, une protection de haut niveau contre un large éventail de maladies. En l’absence de résistance croisée, cette association est intéressante pour prévenir l’installation de souches de champignons résistants. sur les différents produits qu’elle distribue au Maroc. Si vous n’avez toujours pas eu votre exemplaire, veuillez en faire la demande via le site Internet www.bodor. ma. Une version électronique est également disponible sur le site.


Les navets Shalgreb Le navet est une culture très économique, rustique et peu exigeante. Comme tous les légumes à développement racinaire, il nécessite des sols bien préparés. Les semailles se réalisent de préférence, et selon les climats, entre juillet et octobre pour des récoltes automnales et hivernales (5 à 6 kg de graines par hectare). Semé en mars/avril, il pourra être récolté dès le début de l’été avec un rendement qui oscille entre 20 et 30 tonnes par hectare. Les navets produits dans certaines zones d’Espagne ont une très bonne réputation et bénéficient de plusieurs facteurs : climat, sols, altitude, santé végétale et expérience des techniciens et des agriculteurs. Ce sont d’ailleurs des conditions qui concernent également de nombreuses régions du Maroc où cette culture pourrait être développée davantage. SHAL a sélectionné des variétés souches pour leurs caractéristiques telles qu’une bonne digestibilité, une meilleure texture et une meilleure teneur en vitamines et en minéraux. Les variétés les plus appréciées sont Vertus Marteau, Collet Violet, De Croissy et Boule d’Or. Ces variétés sont produites dans des zones de qualité

Producteur de semences

sanitaire excellente, qui bénéficient d’hivers très rudes (ce qui élimine naturellement beaucoup de parasites et de maladies) et d’étés très secs. De plus, les techniciens et producteurs du semencier ont accumulé une grande expérience et obtiennent des rendements importants. Du point de vue sélection, Shal privilégie les variétés les plus digestes, riches en vitamines et en minéraux. Ces variétés sont désormais disponibles dans tout le Maroc. Les résultats sont excellents et la demande est grandissante chaque année. A noter que le navet contribue au contrôle des nématodes et des mauvaises herbes. Sa culture est de ce fait parfaite sur le plan environnemental puisque son utilisation dans la rotation des cultures permet d’économiser herbicides et insecticides.

Potagères

Tomates, petits pois, courgettes, oignons, navets, etc.

Florales

Gazon

SOMBRAGRASS, RUSTIGRASS, COSTAGRASS, etc. Mélanges pour toutes les situations SEMILLAS E HIDROSIEMBRAS ALAVESAS, S.L. (SHAL) Av. de los Olmos, 1 Ed.B Pab.5 (Inbisa) Pol.Ind. Gamarra 01013 Vitoria-Gasteiz (Álava) Espagne Tél. +34 945.122.725 - Fax. +34 945.122.708 - www.shal.es Agriculture du Maghreb

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ACTUALITÉ ENTREPRISE

ZOUHIR IMAD Directeur Général de la SOCOPIM Le 02 juin 2011 M. Zouhir IMAD a été nommé Directeur Général de la SOCOPIM, l’un des plus importants distributeurs de matériel Agricole, golf et espaces verts et filiale du Groupe PREMIUM. M. IMAD supervisera le développement stratégique de la SOCOPIM avec pour objectif l’optimisation de la satisfaction client dans un contexte économique plutôt difficile caractérisé par le ralentissement du marché du machinisme agricole. M. IMAD a été jusqu’à tout récemment directeur général

adjoint de FIRST MATERIEL JCB, un des distributeurs de matériels professionnels au Maroc où il a contribué au lancement de nouvelles activités, notamment dans le domaine agricole. Auparavant, M. IMAD avait occupé le poste de Directeur du Pôle Agricole chez STOKVIS négociant des alliances stratégiques et réalisant des plans marketing ayant permis de relancer les activités de l’entreprise dans ce domaine. Il a également passé 15 années, comme directeur commercial puis DGA de MAGIDEUTZ.

Bio compost Brahim Zniber

Entretien avec Hilaire SANOU, responsable recherche et développement Le bio-compost Brahim Zniber 100% d’origine végétale, est issu des sous produits de nos unités de productions agricoles et/ou agroalimentaires : - Bois de taille d’origine arboricole et viticole ; - Marc de raisin ; - Grignon d’olive Le bio-compost Brahim zniber est obtenu à partir d’un process sans amendement chimique, qui s’effectue dans des conditions biologiques. Au départ, ce compost était destiné à la satisfaction des besoins en interne des Domaines Brahim Zniber. Mais, suite à l’intérêt agronomique constaté, nous avons décidé d’en faire bénéficier d’autres producteurs. Nos essais préliminaires réalisés à Agadir en 2009 pour tester l’effet nématicide du bio-compost. Ayant

donné des résultats satisfaisants, nous avons reconduit les évaluations grandeur nature dans différentes unités maraîchères pour la campagne en cours. Le choix de la région du Souss vient du fait que les sols y sont légers et soumis à une agriculture intensive, conditions propices à la prolifération des nématodes à galles (Meloidogyne spp). Ces ravageurs engendrent des coûts importants au niveau de la production. En effet, au cours des campagnes à températures élevées, les producteurs procèdent effectivement à au moins 2 injections nématicides, auxquelles il faut ajouter les produits de désinfection avant plantation. Nous avons déjà constaté l’intérêt de ce compost qui par sa biodégradation libère des substances

Comptant sur son approche marketing, son orientation client et son expérience éprouvée du terrain, au fil de 24 ans, M. IMAD aura comme mission principale d’assurer le développement de la SOCOPIM via l’amélioration du service en phase avec les attentes des clients marocains et partenaires internationaux notamment John Deere. Zouhir IMAD possède un DECS de l’université de Lyon en Finance et Comptabilité et d’un DUT en Gestion et Administration des entreprises de l’Université de Mulhouse. Rappelons que la Socopim est une société spécialisée dans le machinisme agricole (tracteurs, matériel de récolte, de traitement, d’accompagnement,

toxiques pour les nématodes (polyphénols issus du marc de raisin et des grignons d’olive). Il faut ajouter à cela le fait que le compost, en boostant la croissance du plant, lui permet de mieux résister aux attaques des nématodes. Courant juillet, en période d’arrachage dans les serres, nous allons donc une fois encore évaluer les indices de galle afin de confirmer l’effet nématicides du compost. Mais je peux dire qu’au regard de l’engouement manifesté à travers les demandes importantes formulées émanant de la région du Souss, les pionniers qui ont utilisé le bio-compost Brahim Zniber cette année, ont confirmé son double intérêt de fertilisant et de gestion des nématodes à galles.

Informations techniques Le compostage est un procédé biologique naturel par lequel des micro-organismes en présence d’oxygène, transforment la matière organique en un produit stable proche de l’humus, appelé « com-

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d’irrigation), dont l’ambition est d’apporter à l’ensemble de ses clients des solutions clés en main incorporant le conseil, la formation, les équipements et la maintenance. Pour plus d’information: www.groupe-premium.com

post ». De nombreux travaux de recherche scientifique ont mis en évidence divers rôles du compost, notamment : - La stimulation de la croissance des plantes (richesse en éléments fertilisants) et atténuation du choc de transplantation des jeunes plants. - Amélioration des caractéristiques physico-chimmiques du sol : structure, activité microbienne, capacité de rétention en eau, capacité d’échange ionique ; - Lutte contre les nématodes à galles ; La compostière qui produit le biocompost Brahim Zniber dispose des atouts (personnel doté d’un savoir-faire avéré, infrastructures à la pointe de la technologie, disponibilité des matières premières) qui permettent de produire annuellement 10.000 tonnes de produit avec des formulations diversifiées. Conforme aux exigences d’une agriculture saine et durable, le bio-compost Brahim Zniber se distingue par les avantages suivants : - Une parfaite maturité et un faible taux d’humidité ; - Une richesse en éléments fertilisants multiples et à teneur connue, facilitant ainsi l’établissement d’un plan de fertilisation. - Une absence de métaux lourds - Une granulométrie adaptée à divers usages.


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ACTUALITÉ ENTREPRISE

RODA Maroc : 1971-2011 40 ans au service du conditionnement des fruits et légumes Boostées par Le Plan Maroc Vert , lancé par le Ministère de l’agriculture afin de relancer l’économie du secteur agricole, les agrumiculteurs ont investi davantage dans de nouvelles plantations. Ce qui a entraîné un besoin d’équipement de stations de conditionnement dans toutes les régions productrices de fruits et légumes. Roda Maroc, spécialisée dans les machines de conditionnement d’agrumes et primeurs, créée en 1971, fête aujourd’hui ses 40 ans d’existence et de réussite.

Roda Maroc, dont le siège et les ateliers de fabrication se trouvent à Casablanca, met à la disposition de ses clients à Agadir, Berkane, Moulay Bouselham et Marrakech des agences avec techniciens et ingénieurs électromécaniciens pour assurer le service après vente et accompagner le client. Roda Maroc est affiliée au Groupe MAF RODA, spécialisé dans la conception et la fabrication des systèmes de calibrage, de conditionnement, de palettisation et de manutention des fruits et légumes frais. MAF RODA possède un savoir-faire de plus de 50 ans, elle a des implanta-

tions dans le monde entier, une force d’action de plus de 900 personnes au service des clients et une maîtrise intégrale des installations. Jusqu’a aujourd’hui, Roda Maroc a équipé 22 lignes de conditionnement avec calibreurs électroniques et 23 lignes avec calibreurs mécaniques, elle a aussi équipé 16 lignes pour tomate avec des calibreurs électroniques. « Trois nouveaux contrats pour l’équipement de trois stations de conditionnement pour agrumes notamment à Berkane et au centre ainsi qu’une station de Tomate dans le Souss viennent d’être signés ». Au Maroc, la société fabrique dans ses ateliers toutes les parties mécaniques de la ligne de conditionnement et importe

Films de couverture

Importance des stabilisants lumière HALS Pour résister à la fois aux rayons UV et aux produits agrochimiques, les films de couverture doivent être stabilisés de manière adéquate. BASF propose une large gamme de stabilisants lumière efficaces destinés aux films agricoles, notamment le Tinuvin® XT 200 et le Tinuvin® NOR™ 371. Fondés sur une nouvelle technologie, ces deux stabilisants désormais disponibles sur le marché marocain, ont été spécialement conçus pour les couvertures de serres exposées à des conditions critiques et sévères. 26

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les parties électroniques, calibreurs, palettiseurs et toutes autres machines électroniques. Actuellement, Roda Maroc propose une gamme de calibreurs électroniques en mode optique, couleur et diamètre de type HIGHWAY ainsi que des calibreurs électroniques pour fruit optique, couleur, poids et diamètre de type POMONE. Les calibreurs sont équipés d’un système de vision optique permettant le tri couleur dit OPTISCAN dont la dernière génération est optimisée pour des défauts sur le fruit (qualité et couleur) avec GLOBALSCAN V. C’est un système développé par le service de recherche de MAF RODA international. Dans la gamme de matériel de dernière génération, le Groupe MAF RODA a également développé une machine de mise en caisse automatique la SPEED PACKER avec doubles bras et en multicouches d’une capacité de 1.400 caisses de 2,3 kg à l’heure. C’est une machine des plus compétitives du marché de par son rendement et sa précision de remplissage. Les Ateliers de Casablanca viennent de développer un Tunnel de séchage pour fruit ainsi qu’un Drencher permettant la désinfection des fruits de dernière génération dans le cadre de l’économie d’énergie et d’environnement. RODA MAROC est aussi le distributeur exclusif de SINCLAIR, leader mondial de

E plus de à conférer une lumière optimale aux cultures, ces additifs dotent les films de meilleures performances et notamment en les protégeant d’une dégradation trop rapide, rallongeant ainsi leur durée de vie. Il faut savoir que sans l’ajout de stabilisants lumière, les films agricoles ne dureraient que quelques mois seulement. En effet, riches en énergie, les rayons ultraviolets entraînent progressivement, la dégradation de la matière plastique. Par ailleurs, les nouvelles approches,

l’étiquetage sur fruit,de NEWTEC, leader dans le dossier du pesage associatif pour mise en barquettes ou en filet. En plus de la fabrication des machines, RODA MAROC équipe les frigos en système de déverdissage automatique en collaboration avec DECCO INTERNATIONAL, qui est le partenaire privilégié de Roda Maroc depuis 40 ans en matière de fourniture des cires de conservation et de brillance pour agrumes, ainsi que des fongicides comme l’OPP et le Deccotanil en post-récolte des agrumes. Roda Maroc commerciale également les produits de JANSSEN PHARMACEUTICA, il s’agit de la gamme Fungaflor à base d’imazalil (500 EC et 75 SP), du Philabuster à base d’Imazalil et de Pyriméthanil , du Tecto à base de 50% de TBZ et du Kenopel à base de la Guazatine en post-récolte des agrumes au niveau du Drencher. RODA MAROC, pour la partie traitement en post récolte, propose à ses clients un suivi technique personnalisé, des conseils ainsi que l’organisation des symposiums et des formations sur site et à l’étranger. RODA MAROC est en cour de certification « ISO 9001 version 2008 » pour être en phase avec ses clients et ses fournisseurs.

telles que la production intégrée et la lutte intégrée contre les maladies et ravageurs des cultures, se traduisent par le recours à différents types de traitements qui comprennent le soufre élémentaire et des produits contenant des halogènes tels que le chlore, qui peuvent également affecter les performances du film. A noter que les substances acides provenant des supports en bois ou en métal utilisés dans les serres favorisent également la dégradation du film.


Pour toutes ces raisons, le stabilisant lumière et thermique utilisé dans la fabrication des films de couverture doit être sélectionné avec soin, adapté et soumis à des tests rigoureux, y compris à des essais étendus sur le terrain.

Résistance aux conditions critiques Au Maroc, comme dans toutes les régions présentant un niveau élevé de rayonnement UV et dans lesquelles les produits agrochimiques, le soufre élémentaire (poudre, mouillable et brûlé) et le chlore sont utilisés en grandes quantités sous serre, les films

de couverture nécessitent des stabilisants lumière de grande qualité. Dans ce sens, les additifs Tinuvin® NOR™ 371 et Tinuvin® XT 200 sont mondialement reconnus comme étant les plus adaptés aux conditions difficiles. Ainsi, ils permettent de prolonger la durée de vie des films plastic de 2 à 3 ans dans les régions soumises à un important rayonnement solaire, telles que la zone méditerranéenne, comme par exemple au Maroc. Par ailleurs, ils présentent l’avantage de d’assurer une excellente protection contre la chaleur qui s’accumule dans les supports des serres, en contact direct avec le film.

Etablissement K. Slaoui Pour une fertilisation efficace

L’Etablissement K. Slaoui a organisé deux journées de vulgarisation et de sensibilisation des agriculteurs des régions de Saïs et du Souss-Massa sur l’introduction d’une nouvelle gamme de fertilisants sous forme de pâte : Amcopast. Pour rendre la journée profitable aux gérants de domaines présents, l’occasion leur a été donnée de poser des questions sur des problématiques de fertilisation qu’ils rencontrent sur le terrain à un expert dans le domaine, venu spécialement de Jordanie, le Docteur Ismail Zahran qui a présenté plusieurs produits de la gamme qui répondent aux spécificités des productions et des différents types de sols. AMCOPAST est une gamme d’engrais sous forme de pâte hautement soluble dans l’eau et dont l’efficacité productive est bien supérieure à celle des engrais en poudre soluble. Grâce à sa forte homogénéité et sa forte concentration en éléments majeurs, il augmente la production et diminue les charges. De plus, Amcopast étant caractérisé par son acidité, il permet l’ajustement du pH du sol et la libération des éléments fixés dans le sol pendant les saisons précé-

dentes et empêche également le développement des algues et l’accumulation du calcium au niveau des goutteurs. Cette gamme d’engrais à haute homogénéité naturelle est disponible en 4 formulations : - AMCOPAST 20-50-10 : concentré en phosphore qui est stimulant du développement radiculaire des plantes, ce qui implique une surface d’absorption plus élevée - AMCOPAST 5-50-30 : augmente le volume de la fleur et assure la nouaison - AMCOPAST 20-20-20 : équilibré, il corrige tout déséquilibre ou carence d’éléments majeurs dans la plante. Il est efficace surtout au milieu du cycle de

Testés et disponibles au Maroc Afin de garantir la qualité de ses additifs, BASF a abondamment testé les couvertures de serres contenant ses stabilisants lumière haute performance, aussi bien dans ses propres installations, qu’en conditions réelles, y compris dans des exploitations agricoles au Maroc. A noter qu’à la fin de leur durée de vie prévue, les films présentaient encore de très bonnes propriétés. Largement utilisées dans de nombreux pays, les technologies de BASF sont également disponibles sur le marché marocain du film agricole.

développement de la plante - AMCOPAST 15-20-50 : riche en potasse essentielle pendant le stade grossissement des fruits. S’il est utilisé continuellement en fin de cycle, il permet d’augmenter la production et favorise l’équilibre de la plante. Il augmente également le calibre et améliore la qualité du fruit par l’augmentation du taux de sucres et des vitamines. La gamme Amcopast présente également de nombreux avantages : - Très grande compatibilité avec les pesticides. - Ne contient ni chlore ni sodium. - Très grande solubilité. - ne laisse pas de résidus dans les systèmes d’irrigation goutte à goutte. - une forte assimilation par les plantes due au mécanisme de la molécule, ce qui se traduit par un rendement élevé. Les essais menés chez les producteurs de tomate du Souss, ont montré que les plantes fertilisées par l’AMCOPAST présentent une distance inférieure entre les nœuds par rapport aux plants fertilisés par les engrais

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Agadir

Meknès

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Docteur Ismail Zahran conventionnels et une nouaison précoce. Ce qui se traduit par un rendement nettement supérieur. Pour les producteurs d’agrumes, les arbres fertilisés par AMCOPAST ont manifesté une maturité plus précoce, ce qui est un atout de taille pour bénéficier de prix de vente plus intéressants que ce soit sur le marché local ou à l’export. Enfin, cette journée a été l’occasion pour l’Etablissement Slaoui de présenter le fluorimètre qui est un outil rapide de mesure au champ (30 minutes seulement), capable de détecter les carences de plusieurs éléments avant que les symptômes visuels n’apparaissent et permet ainsi la prise de décisions de fertilisation adaptées.

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ACTUALITÉ ENTREPRISE

Vivero El Pinar

Technologie et innovation Viveros El Pinar est une pépinière spécialisée dans la production de plants de fraises et de framboises. Située à Segovia (Espagne), la société possède une Master License pour les programmes d’obtention de fruits rouges de Berry Genetics et de Plant Sciences. Connaissant très bien la filière, la pépinière possède une équipe importante et une technologie très avancée, ce qui lui permet de mettre les meilleures variétés et techniques à la disposition des agriculteurs, leur permettant d’être leaders de leurs marchés. Splendor est la variété phare de Viveros El Pinar, qui a concerné lors de la campagne 2010/2011 plus de 1800 ha en Espagne et 250 ha au Maroc. Les prévisions pour la campagne 2011/2012 s’élèvent à plus de 2300 ha en

Epagne et plus de 500 ha au Maroc. En plus d’être très appréciée des

marchés et des consommateurs les plus exigeants, Splendor est une variété rentable et sûre pour l’agriculteur. Très précoce, elle permet une production constante pendant toute la campagne, notamment grâce à sa vigueur naturelle et son système racinaire puissant. Grâce à ces caractéristiques, cette variété est très résistante aux maladies

DIMATIT, Pour une

gestion optimale de l’eau L’évolution de la production suit naturellement celle des marchés agricoles, par une recherche constante des services et de produits adaptés. C’est ainsi que DIMATIT est actif dans le secteur agricole et notamment l’irrigation et plus précisément le goutte à goutte avec la création de 2 goutteurs l’un turbulent « ECOTUB », l’autre autorégulant « ECOREG ».

GOUTTEUR A ECOULEMENT TURBULENT « ECOTUB » Les distributeurs avec goutteurs à écoulement turbulent Ecotub, sont le résultat de longues années de recherche.

Ils présentent de multiples avantages… - 4 orifices d’écoulement à 28

chaque goutteur, - possibilité d’installer des lignes avec de plus grands espacements, - le goutteur est pourvu d’un petit filtre d’entrée qui limite le risque d’obturation,

… et de nombreux domaines d’application - en culture maraîchère, serre et plein champ, - terrain plat ou pente douce, - condition d’irrigation fertilisante, - installation avec mise en place mécanisée.

GOUTTEUR A ECOULEMENT AUTOREGULANT « ECOREG » Les tubes avec goutteurs Ecoreg présentent d’excellentes

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telles que l’Anthracnose et le Phytophthora (aucun plant ne dépéri pendant la campagne). Splendor s’adapte exceptionnellement bien à la culture en motte grâce à la petite taille de la plante, le bon système racinaire et la vigueur naturelle. Elle donne de bons résultats en production précoce, avec un rendement important en milieu et en fin de campagne, tout en conservant la taille et les bonnes caractéristiques du fruit (aspect extérieur et degrés Brix). Depuis la dernière campagne, Viveros El Pinar commercialise Splendor en Mini-mottes. L’objectif étant de réduire les coûts du plant et du transport,

propriétés d’autorégulation et de débit, idéales pour des installations sur des terrains à forte pente.

Ils présentent de multiples avantages : - dosage parfait des fertilisants employés, - excellente précision dans la distribution de l’eau, - utilisation de pressions de service de 1,0 à 4,0 bars, - un filtre d’entrée réduit considérablement le risque d’obturation, - installation simple et rapide.

et de produire Splendor de manière plus constante tout au long de la campagne. Les résultats sont pour le moment très prometteurs. Quant aux variétés de framboises, Viveros El Pinar et Plant Sciences viennent de lancer une variété de grande qualité : Birilliance. Ces dernières années, cette variété était produite en exclusivité par des agriculteurs en Espagne, en Angleterre, au Mexique et aux Etats-Unis. Aujourd’hui, Brilliance est mise à la disposition d’une sélection d’agriculteurs au Maroc et dans d’autres pays du monde. Les agriculteurs intéressés par Brilliance peuvent contacter Viveros El Pinar.

La société DIMATIT est également active dans les domaines des films de paillage et de couverture développés pour répondre aux conditions spécifiques de productions sous serre ou de plein champ. Quant aux films agricoles, ils sont composés de stabilisants anti-UV permettant de résister aux conditions d’utilisation les plus durs. A noter également les films d’emballage agroalimentaires qui se composent de trois produits distincts : thermo rétractables tricouches, étirables tricouches, film gaine et Housses.


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Spécialistes en sécurité Alimentaire (Analyse des résidus de pesticides)

Reconnu par les supermarchés européens et américains Des analyses accréditées par tous les systèmes de management qualité

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Nous avons des centres technologiques en Espagne, Chili et Pérou, Ainsi qu’un vaste réseau de succursales et de centres à travers le monde EUROPE Espagne, Portugal, France, Angleterre, Allemagne, Italie.

AFRIQUE Maroc, Tunis, Egypte.

d’un nouveau Laboratoire au Maroc

AMERIQUE Chili, Argentine, Pérou, Guatemala, EE.UU, Equateur, Colombie, Méxique

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Adresse : Zone Industrielle Sud Ouest, N° 152, 4ème étage. Mohammedia –Maroc - +212 (0) 523 314 926 - +212 (0) 66 171 1201 Email : thasni@agq.com.es


ACTUALITÉ ENTREPRISE

Participe à un Tournoi de Rugby de bienfaisance au Maroc A Valencia, TECNIDEX est l’un des leaders mondiaux du secteur de la post-récolte depuis plus de 30 ans. Dès 2008, dans le cadre de son expansion internationale, TECNIDEX implantait sa filiale marocaine : TECNIDEX MARFRUIT, S.a.r.l. L’une des valeurs

fondamentales de TECNIDEX est son engagement pour la société dans laquelle l’entreprise évolue : son programme de Responsabilité Sociale et Corporative prévoit le parrainage et le soutien à différentes activités culturelles, sportives et

HERCULANO

Un parcours remarquable La société HERCULANO est située dans l’un des pôles industriels les plus importants du nord du Portugal, à 40 km de Porto. Depuis le début du 20ème siècle, l’entreprise fabrique du petit matériel agricole. Avec les exigences du marché et la modernisation de l’agriculture, son atelier évolue et sort en 1969 sa première remorque agricole, qui devient le produit phare de l’entreprise. Poursuivant une forte croissance, Herculano exporte pour la première fois en 1982; et depuis 1986, l’entreprise est officiellement reconnue comme

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leader de la fabrication de semiremorques agricoles au Portugal. Leadership conservé jusqu’à ce jour. En mai 1997, la société a intégré le groupe FERPINTA et la Holding FERPINTA SGPS, qui détenait alors 80% du capital. Avec son expérience de la production et de la vente d’acier, le groupe FERPINTA a apporté une nouvelle dynamique à la fois sur les plans financier et stratégique. Les résultats de cette union sont : PROFESSIONNALISME, QUALITE DE PRODUITS, QUALITE DE SERVICE ET INNOVATION, qui ont

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environnementales. Le 11 juin dernier, Tecnidex a œuvré activement au bénéfice de l’Association «Les Enfants de l’Ovalie», avec la participation au 4ème Tournoi International des Vétérans du Rugby de : Rabat, Paris, Montpellier et Valencia. L’entreprise a également apporté une quantité importante de matériel scolaire et sportif. TECNIDEX souhaite remercier la société marocaine, l’équipement

et le Comité Directeur de l’Association des Vétérans pour la promotion du Rugby au Maroc (AVPR) et l’excellente organisation de cet évènement. TECNIDEX voue à la pratique d’une activité sportive amateur comme le rugby une passion sans limite et félicite les organisateurs pour la gestion de ce projet social : grâce a leur aide, plus de 300 enfants sont scolarisés et pratiquent ce sport..

rapidement donné leurs fruits. En 1998, HERCULANO est la première entreprise portugaise à recevoir le label qualité de «l’Institut Portugais de la Qualité » pour ses chargeurs frontaux. En décembre 2005, FERPINTA SGPS, qui détient aujourd’hui 100% des actions, poursuit la consolidation de l’entreprise et les projets d’expansion en portant le capital à 310 millions d’euros. Grâce aux synergies avec les autres entreprises du groupe FERPINTA, HERCULANO a développé ses activités dans plusieurs pays d’Europe, notamment en Espagne et en France, et d’Afrique en Angola et au Mozambique, pays qui représentent ses principaux marchés à l’exportation. Ce développement à l’international a

permis à Herculano de maintenir sa position de leader jusqu’à ce jour. En 2006, HERCULANO a investit plus de 9 millions d’euros dans l’extension et la restructuration de ses installations, pour les adapter aux contraintes de production et à sa dynamique de développement. Le réaménagement complet de l’usine réalisé en tenant compte des contraintes de production permet d’intégrer facilement de nouvelles fabrications. HERCULANO, grâce à cet investissement, a acquis une nouvelle dimension, avec une capacité de production de plus de 2.500 remorques agricoles (2 à 24 tonnes), 750 chargeurs frontaux, 500 herses à disques, 800 fraises rotatives… et autres matériels agricoles. HERCULANO est actuellement l’un des plus importants constructeurs d’équipement agricole, avec une superficie totale de 48 000 m² dont 31 000 m² couverts, 210 employés et 15 millions d’euros de chiffre d’affaires.


AGQ Labs, Un nouveau laboratoire agroalimentaire au Maroc

Un centre technologique international spécialisé en sécurité alimentaire et en nutrition végétale.

Conseil en Fertigation AGQ est une référence mondiale en matière de suivi nutritionnel des cultures. Avec une procédure d’évaluation et de contrôle développée en interne, il assure le suivi d’environ 500.000 hectares de cultures intensives à travers le monde. « L’objectif est d’adapter les apports en eau et en nutriments aux besoins réels de la plante, à chaque moment de son cycle ». Ce service est assuré par M. Ludovic Ferrer, Directeur Technique d’AGQ Maroc. « Nos clients nous apprécient parce que nous leur offrons une forme de pilotage des cultures absolument nouvelle, qui permet d’obtenir une meilleure qualité des fruits, une économie de dé-

penses, de meilleures productions et un contrôle de l’impact environnemental. En définitive, nous les aidons à produire plus, mieux et de manière durable. Ce dernier volet est d’ailleurs exigé par les grands supermarchés» explique M. Ferrer.

Sécurité alimentaire

Une analyse des résidus de pesticides En ce qui concerne la sécurité alimentaire, AGQ Labs offre toutes les analyses nécessaires pour l’exportation et l’obtention des standards de qualité les plus exigeants (Globalgap, BRC, IFS, Nature Choice, etc..). « Nous utilisons une technologie de pointe pour les analyses des résidus de pesticides, métaux lourds, mycotoxines, etc. De

Univers Horticole La lutte intégrée pour une agriculture durable La société Univers Horticole a organisé, en partenariat avec la société Rivale France, une journée d’information à Agadir sous le thème « Stratégie de lutte intégrée pour une agriculture durable ». Les principales solutions proposées sont : - OZOR PRO comme alternative pour mieux gérer la lutte contre les nématodes. M. Jacques Bridet de la Firme IF TECH, a expliqué qu’il s’agit d’une solution 100% naturelle, innovante et durable contre les nématodes. Ce concentré de mycorhizes est basé sur une formulation en

poudre soluble, avec trois formes de propagules : spore, vésicule et mycélium, qui assurent une activité instantanée des mycorhizes. L’OZOR PRO permet de développer dans le sol un réseau dense et fin de mycélium qui augmente le volume d’absorption du système racinaire. Ceci permet à la plante de trouver plus facilement les éléments minéraux et l’eau dont elle a besoin pour se développer. - La lutte biologique contre Tuta absoluta par Chrysoperla lucasina. Selon M. Bridet, il s’agit d’une espèce très différente de ce qui existe actuellement sur le marché.

plus, l’accréditation internationale donne une valeur ajoutée incontestable à nos analyses, commente Tarik Hasni, Country manager d’AGQ au Maroc.»En plus de cet avantage technologique, nous disposons d’une grande expérience dans les programmes de contrôle fournisseurs des supermarchés espagnols, français, allemands et américains, ce qui nous permet de connaître le niveau d’exigence des acheteurs des fruits et légumes et quelles sont les tendances pour le court et le moyen terme’’.

AGQ au Maroc Après plusieurs années de présence au Maroc, durant lesquelles les échantillons étaient envoyés en Espagne, AGQ a décidé d’installer son laboratoire dans le pays,

et plus précisément à Mohammedia, avec des délégations techniques dans les régions de Larache, Marrakech et Agadir. Le laboratoire, qui a nécessité un investissement de plus de 1 million d’Euros, aura une capacité d’analyse annuelle d’environ 60.000 échantillons pour les analyses agronomiques (sols, eaux, foliaires, etc..) et 20.000 échantillons pour les résidus de pesticides et autres polluants.

Les larves de chrysope sont en effet prédatrices de nombreux ravageurs : pucerons, thrips, acariens, cochenilles, teignes, aleurodes. Les chrysopes sont placées au stade œuf à raison de 2-3 larves/m²/apport, soit 100 à 120 milles œufs/ Ha /apport. Ces apports peuvent être modulés en fonction du nombre de ravageurs ou du niveau d’infestation. M. Ataoui a ensuite présenté les nouveaux produits de la société Univers Horticole, à savoir : Nissorum (acaricide), Agroil (insecticide), Rubah (herbicide) en plus des

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fongicides King 250, Bionatrol-M, Oxicron 50WP et Cuprosate, ainsi que de nouvelles solutions biologiques en développement. Cette journée était aussi l’occasion pour l’équipe Univers Horticole de partager avec la profession son expérience pour améliorer la lutte contre la bactériose grâce à son programme de traitement basé sur l’utilisation des produits: Sergomil PM, Sergomil L60, Bacom et le nouveau produit Recover RX, qui est un engrais foliaire à base d’acide salicylique.

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CÉRÉALICULTURE

Céréales

Météo et commercialisation,

le cauchemar permanent des agriculteurs Abdelmoumen Guennouni

Habitués à subir les aléas climatiques et plus spécialement la sécheresse, les agriculteurs marocains sont confrontés depuis quelques années aux excès de précipitations auxquels ils ne sont habitués ni eux, ni leur matériel agricole, ni les infrastructures. Par ailleurs, chaque année, ils se retrouvent coincés entre le marteau des prix des intrants et des coûts de production et l’enclume des difficultés de commercialisation de leur produit. Et cette campagne ne fait pas exception. Côté météo, les intempéries des mois d’avril-mai ont causé des dégâts, localement importants et variables selon les régions : - repousse des mauvaises herbes, avec les problèmes que ça peut engendrer : nécessité d’un nouveau traitement herbicide ou d’un dés-

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herbage manuel ou de retarder les moissons (solutions toutes difficiles à mettre en œuvre) - germination sur épi, essentiellement certaines variétés et dans les régions les plus arrosées - difficulté d’accès aux champs dans les sols lourds et pour des périodes variables et à répétition - taux d’humidité élevé du grain (le blé moissonné nécessite un séchage) - faible poids spécifique - dans les champs moissonnés la paille est plus ou moins détériorée (pourriture, noircissement, …) Côté commercialisation, cette année a connu (à l’heure où nous mettons sous presse, mi-juin) une perturbation inégalée depuis que l’état intervient dans la fixation du prix du blé tendre. En effet, le ministre de l’agriculture a annoncé un prix de référence de 290 dh/quintal, soit 10 dh (3,5%) de plus que la campagne précédente. Cependant, les agriculteurs se sont heurtés à une demande quasi inexistante et une chute importante des prix qui ont atteint des niveaux jamais égalés depuis des dizaines d’années. Les acquéreurs habituels n’ont pas joué le jeu pour lequel ils ont été agréés. Ainsi, les minotiers disposant de stocks pléthoriques (40 Mqx soit + 45% par rapport à fin avril 2010) suite aux importations massives

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qui ont précédé l’instauration des taxes record (135%) mises en place cette année, ne sont pas pressés d’acquérir la production nationale. De leur côté, les coopératives n’ont pas encore commencé à intervenir dans la campagne de collecte pour des raisons inconnues. Restent les commerçants qui, étant seuls sur le marché, profitent de la situation pour tirer les prix vers le bas invoquant les effets des facteurs climatiques indiqués plus haut. Même les agriculteurs participant à l’opération d’agrégation ne sont pas mieux lotis : les agrégateurs leur demandent de livrer leur production avec promesse qu’ils seront payés plus tard à un prix qui sera déterminé ultérieurement. Ainsi, les prix pratiqués sur le marché local varient entre 170 et 220 dh/ql de blé tendre, selon les régions et la qualité de la production, sachant que les problèmes de commercialisation touchent le pays en entier sous prétexte de problèmes de qualité. Il faut rappeler que le ministre de l’agriculture a déclaré à tous vents que les dernières précipitations ont eu un effet limité sur la production et que le taux de grains germés n’était pas important. Et la victime principale dans l’opération est le petit producteur, puisque les autres, disposant de plus de moyens, peuvent se permettre de stocker et de voir venir en espérant une intervention urgente et nécessaire des autorités.

Inquiétudes sur les semences de la prochaine campagne D’après les agriculteurs contractuels avec la SONACOS, le fournisseur national émet des réserves quant au respect, par la production de cette campagne, des normes habituellement retenues pour des semences certifiées. Sont pointés du doigt : - Les problèmes liés à la germination sur épi (perte du potentiel de germination) - Le taux d’humidité qui ne doit pas dépasser 14% - Le poids spécifique faible, affec-


K-Obiol CE 25 PB

La protection raisonnée à portée de main La protection des céréales stockées, une nécessité économique

La présence d’insectes dans une récolte non protégée peut entraîner des pertes quantitatives importantes (jusqu’à 30%) et une dévalorisation de la qualité du grain. L’obligation de commercialiser des grains sains, loyaux et marchands nécessite également une absence de tout insecte vivant dans les stocks.

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K-Obiol® EC25 PB contient 25g/L de Deltaméthrine synergisée par 225 g/l de Pipéronyl Butoxyde. Un traitement après la moisson en début de stockage permet : - Une protection à large spectre contre les ravageurs des grains stockés : Charançons, Silvain, Capucins, Tribolium... - Une protection longue durée jusqu’à 12 mois pour une commercialisation optimale des grains.

Un matériel d’application adapté

Pour assurer une efficacité optimale contre les ravageurs associée à un faible niveau de résidus sur les grains, il est indispensable de réaliser un traitement homogène des céréales stockées. Prenez contact avec votre fournisseur pour définir le matériel d’application adapté à vos silos de stockage.

Une tracabilité de la ferme à l’organisme stockeur

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Le devenir de la Deltaméthrine et du Pipéronyl Butoxyde a été étudié dans les principales filières de transformation des céréales : pain, pâte et bière. Les niveaux de résidus sont systématiquement très inférieurs aux TMR définies pour la filière pain et inférieurs aux limites de détection pour les filières pâte et bière.

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CÉRÉALICULTURE mences certifiées > PS entre 75 et 77 kgs : semences communes > PS égal ou inférieur à 75 kgs : minoterie ou aviculteurs (autorisés cette année pour la première fois à intervenir dans la collecte). En supposant que les réticences de la SONACOS soient avérées, les céréaliculteurs s’inquiètent déjà pour les semences de la campagne prochaine. Les fournisseurs nationaux de semences sélectionnées serontil en mesure de satisfaire une demande de plus en plus grande ? Les rumeurs circulent déjà sur l’éventualité d’importation de semences de variétés inscrites au catalogue officiel et sur les difficultés qu’une telle opération risque de rencontrer (sécheresse en France, prix sur le marché international, …)

Questions sans réponses tant le ‘‘poids des 1.000 graines’’, critère important pour le calcul du nombre de pieds au m² et de la dose de semis A signaler que d’après les normes en vigueur, la destinée des semences collectées auprès des multiplicateurs dépend de ces facteurs et d’après le poids spécifique elle sont classées comme suit : > PS supérieur ou égal à 77kgs : se-

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De nombreuses questions se posent et auxquelles nul, à ce jour, ne peut répondre : - Les producteurs se demandent pourquoi les intervenants achètent à prix réduit du blé tendre qu’ils qualifient ‘’de mauvaise qualité’’ s’il n’est pas bon pour l’écrasement ? - Comment se justifie le différentiel entre le prix d’achat au producteur (170 à 220 dh le quintal)

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et le prix de livraison aux minoteries (290 dh) ? - Avec cette baisse des prix du BT de près du 1/3 le prix du pain va-t-il baisser pour autant ? - Si, comme l’affirme le ministre, le marché est libre, alors pourquoi fixer un prix de référence ? - Le gouvernement a demandé de patienter mais comment tenir au moment où l’agriculteur doit faire face aux dettes qu’il a contracté auprès des fournisseurs et autres, qui attendent difficilement la période des moissons ? - Le gouvernement ne fausse-t-il pas le marché par le jeu des subventions, puisque certains bénéficient d’un double subventionnement (les importation subventionnées étant comptabilisées comme production nationale) par manque de moyens de contrôle ou de volonté ?

Inquiétude mondiale Aujourd’hui, toutes les organisations internationales tirent la sonnette d’alarme et prévoient que la production mondiale de céréales 2011 sera insuffisante pour nourrir toute l’humanité en raison des spéculations et insistent sur la volatilité des prix sur le marché mondial. Comme mesure d’urgence, la FAO recommande que les pays importateurs doivent commencer par pro-


terrain favorable à leur activité et que rien n’a été fait pour les en empêcher. Jusqu’à quand cette situation va perdurer et qui va s’inquiéter de notre sécurité alimentaire ? Les agriculteurs sont au bord de la révolte, avec un moral dépassant la cote d’alerte, et le remue ménage autour de la réforme de la constitution paraît bien loin de leurs préoccupations. téger leur propre production et ont tout intérêt à adopter une politique commerciale adéquate. Malgré tout cela nos agriculteurs continuent d’être traités comme les dindons de la farce, le gouvernement de répondre par sa langue de bois habituelle et les associations de producteurs de briller par leur absence et leur silence assourdissant. Tous les observateurs reconnaissent que si les spéculateurs ont pu spéculer en toute tranquillité c’est qu’ils ont trouvé un

Effet de déplacement Les producteurs céréaliers n’arrivent pas à écouler leur production et stockent en attendant des décisions gouvernementales, et ceux qui sont obligés emmènent au souk de petites quantités qu’ils écoulent à moins de 200 dh (170200) le quintal. Certains d’entre eux, pour des problèmes urgents de trésorerie, se sont rabattus sur la vente des légumineuses. Ainsi, les pois chiches, après des prix de 1.600-1.700 dh/ql (à la mi-juin)

les intermédiaires, voyant que les agriculteurs font de la rétention, ont fait chuter les cours en une semaine à 1.200 dh, soit une baisse de 25%. En même temps, le quintal de féverole est passé de 760 à 450 dh soit une baisse dépassant 40%. La paille aussi trouve difficilement preneur entre 5 et 7 dh la botte alors que la campagne précédente à la même période elle était à 12 dh.

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Agro-environnement FERTILISATION IRRIGATION

Qualité des sols et des eaux en zones irriguées Appréciation des impacts des pratiques et mesures de gestion agro-environnementale Prof. Brahim SOUDI1

Au Maroc, la disponibilité en eau, jusqu’à présent très limitée, risquerait de diminuer davantage à long terme en raison de la croissance démographique, des changements climatiques et de la diminution des apports d’eau de surface de 15 à 20% enregistrée durant ces 30 dernières années. Selon les prévisions, le volume disponible actuellement, estimé à environ 730 m3 par habitant et par an, largement en deçà du seuil de 1000 m³/hab/an, tendra vers 400 m3 en 2020. Il s’agit d’une situation de «Stress hydrique chronique». 1 Professeur à l’IAV Hassan II, Département des Ressources Naturelles et de l’Environnement

A

côté de ce déficit quantitatif croissant, on assiste un processus croissant de détérioration de la qualité des ressources en eau souterraines et de surface. Ce phénomène constitue une menace aussi importante que celle liée à l’accentuation du déficit hydrique. Les sols, ressources non renouvelables à l’échelle d’une génération humaine, sont à leur tour soumis à divers processus de dégradation intenses. La superficie agricole cultivable estimée à environ 9 millions d’hectares n’est pas extensible. La superficie de sol productif disponible par tête d’habitant baissera naturellement avec la croissance démographique et cette baisse s’accentuera par la dégradation de la qualité de ces ressources, synonyme

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d’une réduction significative de leur productivité. L’agriculture intensive et l’horticulture en zones irriguées, caractérisées par l’absence d’un modèle de gestion agro-environnementale et par le non adoption des bonnes pratiques, sont en grande partie responsables de divers processus de détérioration de la qualité de ces ressources. En effet, l’objectif de la maximation de la production l’emportait sur celui de la préservation de ces ressources, composantes clés de l’environnement. Cette tendance est en désaccord avec le concept d’agriculture durable qui doit concilier, entre la dimension socio-économique à travers l’amélioration de la valeur ajoutée des produits et la dimension environnementale à travers la préservation de l’environnement.

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La présente note tente donc de : - présenter les principaux processus de dégradation des ressources en eau et sols dans les systèmes de production horticole et d’agriculture intensive - recommander des actions urgentes pour la mise en place de mesures d’atténuation des impacts négatifs et des systèmes de surveillance de la qualité des sols et des eaux.

1- Principaux impacts des pratiques agricoles et mesures2 techniques d’atténuation Salinisation et sodification des sols La salinisation constitue un impact majeur de l’agriculture sur la qualité des sols et particulièrement en zones irriguées. La superficie des sols salés est estimée actuellement à environ 500 000 ha alors qu’elle était beaucoup plus faible et très localisée dans des osais avant la mise en place des grands périmètres irrigués. Il s’agit là de ce qu’on appelle une salinisation secondaire qui résulte essentiellement d’un déséquilibre du bilan de masse des sels : la quantité apportée et accumulée dans la zone racinaire devient supérieure à celle évacuée par drainage et infiltration profonde. Ce phénomène concerne plusieurs zones : Doukkala, Tadla, Gharb, Souss Massa, Moulouya, etc. Un rappel évident consiste à dire que la vulnérabilité à la salinisation dans nos 2 Les mesures techniques sont présentées de manière assez générique


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Qualité des sols et des eaux en zones irriguées FERTILISATION hydrique. De manière approximative, cette fraction de lessivage LR (ou lavage requis) est calculé comme suit : LR = (CEps/CEi) x 1/2. Volume supplémentaire (V sup) à appliquer : Vsup = V(besoin global) x LR Pour la correction de la sodicité, des amendements à base de gypse sont recommandés pour déplacer l’excès de sodium adsorbé sur le complexe du sol vers la solution du sol et le lessiver par la suite. Un calcul physico-chimique est nécessaire. On estime en moyenne un besoin de 2 tonnes/ha de CaSO4 pour éliminer 1 méq de Sodium/100g) sur une épaisseur de sol de 20 cm.

1. Pomme de terre en conditions désertiques

2. Champ de pommes de terre après 7 ans de culture (deux récoltes par an)

Problème de salinisation émergent à surveiller en irrigation localisée L’irrigation localisée de type goutteà-goutte est en développement au Maroc étant donnée l’économie de l’eau qu’elle génère. Toutefois, il est vivement recommandé de bien gérer le phénomène d’accumulation des sels dans la zone racinaire qui peut accompagner cette pratique et tout particulièrement sous climat aride à fort pouvoir évaporateur. Des essais de suivi et de surveillance méritent d’être conduits dans ce type de régions et notamment en arboriculture fruitière.

régions est grande étant donné que pour la plupart des cas, l’évaporation et/ou évapotranspiration est supérieure aux apports d’eau par irrigation ou par précipitations. Dans certaines zones agricoles à proximité de la mer, la surexploitation des nappes crée un cône d’appel aux eaux marines (intrusion marine). Les zones susceptibles d’être touchées par ce phénomène sont Bir Jdid et Souk Tnine à El Jadida et la zone de Souss Massa. En ce qui concerne la sodification des sols, elle consiste en une accumulation du sodium (échangeable) dans les sols. Ceci provoque une détérioration sérieuse de la structure et réduit de manière significative le taux d’infiltration de l’eau. Plusieurs zones manifestent ce phénomène de sodicité notamment dans le Tadla le Tafilalet. Ces phénomènes peuvent causer une diminution très significative de la productivité des sols, de son activité biologqiue et des rendements des cultures de manière proportionnelle aux concentrations salines dans le sol et 38

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dans l’eau d’irrigation. A noter que ces phénomènes sont à la fois des causes et des effets de la désertification.

Conseils Pour remédier à l’accumulation des sels, il est recommandé de procéder à un lessivage périodique. Un calcul adéquat de la fraction d’eau à appliquer est nécessaire. Elle se base sur : la conductivité électrique du sol (CEps), celle de l’eau (CEi) et le bilan

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Les pertes en matière organique du sol Les conditions hydriques et thermiques en zones irriguées et particulièrement dans les conditions sous abriserre sont très favorables à la minéralisation de la matière organique. Ainsi, en cas de non compensation de cette perte annuelle qui peut dépasser les 3%, on assiste à une déperdition de la matière humique du sol considéré, malgré sa faible proportion, com-


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Qualité des sols et des eaux en zones irriguées FERTILISATION

l’excès en phosphore lorsqu’il se couple à celui de l’azote peuvent engendrer des risques d’eutrophisation des eaux de surface

Un constat majeur caractérise les systèmes de production horticole et d’agriculture irriguée de manière générale au Maroc, il réside dans l’usage excessif des engrais en termes de doses et de fréquences.

me le pilier de la fertilité physique, chimique et biologique du sol. Dans certains agro-systèmes caractérisés par la polyculture – élevage, l’usage des restes de cultures (le cas le plus fréquent en périodes de sécheresse est celui des collets et feuilles de betterave sucrière) pour l’alimentation animale sans s’assurer d’un retour équivalent sous forme de fumier par exemple. Dans certaines régions, on a estimé à travers plusieurs investigations menées à l’IAV Hassan II que la perte en matière organique peut dépasser les 20% sur une période de dix années. Les conséquences de la déperdition de la matière organique sont désastreuses : diminution de la fertilité du sol, déclenchement de l’érosion, diminution de l’activité biologique et apparition de certains agents phytopathogènes suite à la réduction de l’activité de certains saprophytes.

Conseils - Restitution des résidus des cultures au sol dans le cas des grandes cultures - Promouvoir la pratique d’amendement organique des sols pour compenser les pertes par minéralisation assez prononcées dans le contexte de notre climat - Eviter de brûler les restes de cultures - Promouvoir le compostage des déchets organiques de diverses natures car un compost répondant aux normes de qualité est plus bénéfique que le fumier grâce à sa

Les ressources en eau et en sols sont soumises à des processus de dégradation de leur qualité. Leur préservation constitue un défi majeur pour garantir une agriculture durable 40

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valeur organique et au fait qu’il est indemne de pathogènes et de graines de plantes adventices. Les grands gisements de déchets produits dans les systèmes de production horticole peuvent être cocompostés avec le fumier. Dans le Souss Massa, on estime à plus de 500 000 tonnes les déchets organiques qui peuvent être valorisés.

Impacts de dégradation physique : détérioration de la structure du sol, compaction et érosion La compaction des sols se manifeste essentiellement dans les sols ayant une teneur en argile qui dépasse les 40% en général et lorsque des passages répétés d’engins lourds ont lieu à un état d’humidité relativement élevée. Les conséquences négatives de la compaction sont illustrées par le réseau d’impacts directs et indirects . En de dehors des méga - phénomènes d’érosion hydrique dans les régions du nord et de l’érosion éolienne dans les régions du sud et les oasis (non considérés dans cette note), on oublie souvent qu’une érosion superficielle peut être parfois significative, notamment dans des zones irriguées (Doukkala, Tadla, Moulouya, etc.). Ce phénomène est déclenché par la détérioration de la structure et de la stabilité des agrégats du sol en surface suite aux travaux superficiels répétés, à la perte en matière organique et à la dispersion physico-chimique par l’excès de sodium dans les eaux d’irrigation. Aussi, parfois, la fraction

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des sables dominante en surface est transportée par les vents.

Conseils - Eviter le passage d’engins lourds sur des sols argileux lorsque la teneur en eau de ces sols est élevée (au moins égale à l’humidité à la capacité au champ) - Pratiquer des amendements organiques des sols (à bien mélanger au sol) - Casser périodiquement les zones compactées par un travail de sol profond

La pollution par les engrais Un constat majeur caractérise les systèmes de production horticole et d’agriculture irriguée de manière générale au Maroc, il réside dans l’usage excessif des engrais en termes de doses et de fréquences. Les bilans de masse d’azote établis dans les périmètres du Souss Massa, de Mnasra (Gharb) et du Loukkos ont permis d’évaluer une quantité d’azote potentiellement lixiviable vers la nappe variant en moyenne de 30 à plus de 150 kg d’azote nitrique par hectare selon les cultures. Le tonnage annuel livré à la nappe a été évalué en équivalent - engrais à plus de 10 Millions de Dirhams dans la zone côtière de Mnasra. A côté de cette perte économique en matière d’engrais et de déperditions énergétiques investis dans leur fabrication, la nappe devient de plus en plus polluée. La concentration en nitrates dépasse les 160 mg/l dans plus de 30% des puits


Concept du modèle Ecobilan

Les recommandations pour maîtriser ce phénomène de pollution causé par les engrais sont les suivantes :

(selon plusieurs investigations récentes). Aussi, malgré la teneur élevée en nitrates dans ces eaux, rares sont les agriculteurs qui les comptabilisent dans leur plan de fertigation. L’azote fourni par les produits d’amendement organique comme le fumier n’est pas non plus comptabilisé. A côté de la pollution nitrique des

eaux souterraines qui commence à s’exprimer dans plusieurs nappes (Triffa, Mnasra, Rmel, etc.), l’excès en phosphore lorsqu’il se couple à celui de l’azote peuvent engendrer des risques d’eutrophisation des eaux de surface dans les zones agricoles situées à l’amont topographique des retenues de barrage.

- Mise en œuvre des actions de rationalisation de l’utilisation des engrais à travers les essais de démonstration et l’éco-conseil. - La promotion du modèle Ecobilan permettant une gestion de flux d’éléments nutritifs dans l’exploitation agricole et son environnement. Cet outil a été déjà validé dans des exploitations agricoles de Tadla. Il peut être aussi utilisé pour la gestion de l’eau et des flux d’énergie. La figure plus haut montre les différents transferts entre « compartiments » qui sont quantifiés par des équations de flux.

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Qualité des sols et des eaux en zones irriguées FERTILISATION Impacts potentiels des pesticides

ne est indispensable.

L’usage des pesticides est en forte extension et particulièrement pour les cultures de fruits et légumes et l’arboriculture fruitière (agrumes et rosacées). Une panoplie de produits est utilisée parfois pour une seule culture. A titre d’exemple, on compte plus de 12 traitements pour la culture de fraise dans la région de Loukkos. Si les doses appliquées ne sont pas maîtrisées, les impacts sur la qualité des sols et des eaux et les risques sanitaires potentiels peuvent être significatifs. En effet, des excès de pesticides dans le sol inhibent son activité biologique. En fonction du type de sol et de la nature des pesticides, le risque potentiel de lessivage vers la nappe est variable. Dans tous les cas ; et à l’instar des observations effectuées dans d’autres pays, si de bonnes pratiques d’utilisation de ces produits agrochimiques ne sont pas urgemment adoptées, on risque de porter atteinte à nos ressources en sols et en eau et de porter préjudice à la qualité de nos produits agricoles. Soulignons, que contrairement aux engrais, les recherches sur l’usage des pesticides et leurs impacts au Maroc sont très rudimentaires. Le renforcement de la recherche dans ce domai-

Conseils - Renforcer le système d’encadrement des agriculteurs en matière d’écoconseils relatifs à l’usage des pesticides - Améliorer les modalités d’application des pesticides (forme, dose, technique d’application, fréquence, précautions de l’opérateur, modalités de stockage et de transport, devenir des emballages, …) - Renforcer l’application des règlements en vigueur - Etablir, en adoptant l’outil SIG, des cartes de zones à risques sur la base des données d’enquêtes sur l’utilisation des pesticides, les caractéristiques des pesticides conditionnant leur risque de lessivage (temps de demi – vie, coefficient d’adsorption (Koc) et solubilité) les types de sol, la vulnérabilité de la nappe).

Mesures et outils transversaux de management agroenvironnemental des zones irriguées Les éléments importants à considérer pour une gestion durable des systèmes de production horticoles et agricoles, notamment en zones irriguées, sont illustrés par la figure 1.

Bonnes pratiques agricoles

Contrairement aux engrais, les recherches sur l’usage des pesticides et leurs impacts au Maroc sont très rudimentaires. il est recommandé de mettre en place un code de bonnes pratiques d’utilisation des sols et de sa protection, et de préservation de la qualité des eaux souterraines et de surface

En dehors des bonnes pratiques inhérentes à certains systèmes de certifications, il est recommandé de mettre en place un code de bonnes pratiques d’utilisation des sols et de sa protection, et de préservation de la qualité des eaux souterraines et de surface et surtout de veiller à son application. Ce code de bonnes pratiques ne devra pas être importé et doit faire l’objet d’obligations: son élaboration se basera sur la connaissance de nos ressources, de leur vulnérabilité, des processus de dégradation actuels et émergents et des pratiques agricoles.

Réglementation et normalisation Il est recommandé de construire le Code de bonnes pratiques agricoles sur la base des éléments cités plus haut mais aussi sur la base des instruments juridiques comme ceux relatifs à l’homologation des intrants et à tout ce qui est en développement

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par l’ONSSA. Aussi, une mise en relation avec les autres lois est nécessaire pour que le secteur agricole demeure en conformité avec les principes de protection de l’environnement définis par des lois : loi sur l’eau 10 – 95, loi 12 – 03 relative aux études d’impact sur l’environnement, loi sur les déchets 28 – 00 et Loi n° 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l’environnement. Un projet de loi sur la protection des sols est en pipeline. Le processus de normalisation dans ce domaine présente beaucoup de lacunes : absence de normes de qualité de composts en diversification dans le marché marocain, absence de textes permettant l’homologation de transformation d’un déchet (boues des stations d’épuration, fientes de volailles, etc.) en un produit d’amendement organique (le passage d’une logique déchet à une logique produit), absence de normes de qualité des sols en dehors de quelques paramètres physiques très élémentaires, etc.

Suivi et surveillance Il est devenu nécessaire de mettre en place des systèmes de suivi et de surveillance de la qualité des sols et des eaux. Cinq principes directeurs président à la construction de ce système : - La connaissance et la quantification des processus de détérioration de la qualité des ressources en eaux et en sols qui s’opèrent dans la zone en question - L’optimisation du système de suivi de manière à le rendre efficace et moins coûteux - La représentativité de l’entièreté de la zone - L’identification d’une ou des zones de “référence” qui n’ont pas été irriguées - La capitalisation des données de suivi antérieurs. Un système de suivi des paramètres de qualité des eaux et des sols consiste en un ensemble d’étapes successives et interdépendantes comme le montre la figure 2. L’efficacité d’un système de suivi repose sur la réalisation de toutes ces étapes avec rigueur. En effet, quelque soit le degré de sophistication du laboratoire d’analyses, un échantillonnage inadéquat rend les données de suivi superflues. Aussi, une bonne gestion de données de suivi exige des outils clés comme la base des données, leur traitement et leur représentation sous formes de courbe d’évolution et de


Figure 1

cartes de spatialisation. En effet, ces outils permettent d’ériger des rapports de suivi qui faciliteront la formulation des actions à entreprendre pour l’atténuation des processus de dégradation. Le système de suivi concerne le sol, les eaux souterraines et les eaux de surface. Les paramètres de suivi concerneront notamment : - Pour le sol : la salinité, la sodicité (ESP), le taux d’infiltration, la stabilité des agrégats, la matière organique, la densité apparente, etc. - Pour les eaux souterraines : salinité, nitrate, pesticides, etc. - Pour les eaux de surface : ma-

tières en suspension, salinité, SAR, DBO5, DCO, etc. Pour plus de détail, il est recommandé de consulter les références suivantes : - B. Soudi et al. 2000. Eléments méthodologiques de mise en place d’un système de suivi et de surveillance de la qualité des eaux et des sols dans les périmètres irrigués - Soudi, B. 2001. Case study on soil and water quality evaluation and monitoring system in irrigated areas. Land and Plant Nutrition Management Service (AGLL), FAO, Rome. A souligner l’expérience assez prometteuse dans ce domaine qui est en vigueur dans le périmètre irrigué de Tadla. Toutefois, une des leçons à tirer consiste à dire que le système de suivi n’est pas une fin en soi : les résultats devront être valorisés en vue d’apporter des réajustements en matière de pratiques agricoles.

Association Marocaine de protection des Plantes

Association Française de Protection des Plantesv

L’ AMPP organise en collaboration avec l’ AFPP un stage de formation sur le thème :

Expérimentation des pesticides à usage agricole 19 - 23 septembre 2011 ALTADIS MAROC - Centre d’estivage Marrakech

Contexte L’AMPP envisage d’organiser en collaboration avec l’AFPP un stage de formation sur ce thème. Cette initiative est l’une des recommandations de l’atelier de réflexion, tenue le 13 janvier 2011, sur les perspectives de l’externalisation de la mission de réalisation des expérimentations dans le cadre de l’homologation des pesticides au Maroc. L’animation de ce stage sera assurée par des experts français et marocains.

Objectifs de la formation ► Mettre à niveau les connaissances dans le domaine de l’expérimentation des pesticides à usage agricole dans le cadre du processus d’homologation ► Développer les Bonnes Pratiques de l’Expérimentation (BPE) des pesticides à usage ► Informer et sensibiliser sur la législation en vigueur relative à l’homologation des pesticides à usage agricole

Thèmes proposés Place de l’expérimentation dans le processus de l’homologation des pesticides à usage agricole (cas du Maroc et de la France / l’UE) Sécurité des consommateurs et de l’environnement Métrologie Technique d’application des pesticides à usage agricole Les Bonnes Pratiques de l’Expérimentation (BPE) Dispositifs expérimentaux (protocoles, installation, relevé des observations, etc.) Collecte des données et analyses statistiques Rédaction du rapport et présentation des résultats

Public cible Cadres et techniciens (secteur public et privé) concernés par l’expérimentation des pesticides. Seules les 25 premières inscriptions reçues seront retenues pour y participer.

Figure 2

AMPP – BP 6475 – Rabat – Instituts – Maroc – www.amppmaroc.org AFPP - 42, rue Raymond Jaccard 94140 Alfortville France – du www.afpp.net Agriculture Maghreb n°53 Juillet/Août 2011 43


Fertilisation

Nutrition azotée de la fraise Méthode de pilotage Germaine Brun et Elhousseine Zaoui, Burreau d’étude Agro-challenge

Le cycle de développement du fraisier peut être subdivisé en deux phases importantes. Une phase de croissance végétative et une phase de floraison-fructification. La nutrition en azote joue un rôle clé dans le bon déroulement de ces deux phases et par conséquent dans la qualité et le potentiel de la production.

P

endant la phase de développement végétatif, un manque d’azote limite la formation des cœurs et donc le nombre des sites d’initiation florale, diminuant par conséquent le potentiel de production. A l’opposé, un excès d’azote pendant cette période peut conduire à un retard dans l’induction florale, induire des déséquilibres végétatifs (déséquilibre entre la biomasse foliaire et racinaire), accroître la sensibilité aux

ravageurs (puceron), aux maladies cryptogamiques (botrytis) et physiologiques (tip burn). Pendant la phase de floraisonfructification les besoins en azote sont faibles. L’excès d’azote pendant cette période nuit à la tenue du fruit, conduit à des défauts de conservation et à l’augmentation de l’acidité. Disposer d’un outil de raisonnement des apports en azote est donc une nécessité afin d’optimiser la production. C’est dans cette

logique que les chercheurs ont développé un test nitrates pétiolaire avec une grille de décision pour mettre à la disposition de l’agriculteur un outil de prise de décision pour le raisonnement et le pilotage de la fertilisation azotée. La méthode comporte deux outils : - Bilan azote simplifié avant culture : permet d’assurer à la plante la juste quantité d’azote nécessaire à son démarrage. - Test nitrate pétiolaire en cours de culture : permet d’ajuster la fertilisation en tenant compte des besoins réels de la plante.

Application de la méthode 1 : Bilan azote simplifié Il est destiné à assurer à la plante une quantité d’azote suffisante pour assurer la phase de développement végétatif, estimée à 60kg/ ha. Pour cela, on procède à un dosage de l’azote nitrique dans le sol. C’est le reliquat, auquel on ajoute l’azote qui sera fourni par la minéralisation de la matière organique ou par les fertilisants organiques durant la période de croissance végétative. Le total constitue la fourniture du sol. Le bilan s’écrit de la manière suivante : 44

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Fertilisation Azote nécessaire en kg/ha = 60 (besoins phase végétative) – fourniture du sol

2 : Test nitrate pétiolaire

Grille de décision Camarosa durant la phase floraisonfructification :

Grille de décision pendant la phase végétative ( extrait de gestion pratique de l’azote, CTIFL 2005)

Grille de décision durant la phase floraison-fructification (cas de la Gariguette, plant frigo planté début juillet) :

- Durant la phase végétative, il permet de vérifier que la plante dispose d’une quantité suffisante d’azote et que les estimations du bilan, notamment la minéralisation de la matière organique ou la fourniture d’azote par les fertilisants organiques, sont exactes. Les résultats obtenus durant cette phase permettront de mieux connaitre le fonctionnement du sol dans une situation culturale donnée et d’affiner le bilan azote simplifié pour les campagnes à venir. - Durant la phase floraison-fructification, ce test est un outil d’aide à la décision, il permet de déterminer de façon hebdomadaire la quantité d’azote à apporter pour assurer une alimentation suffisante sans excès.

Modalité d’échantillonnage et préparation de l’échantillon pour analyse : Les feuilles sont prélevées en début de matinée, à raison de 30 à 50 feuilles par parcelle homogène (1 seule feuille par plant). L’échantillon doit être traité immédiatement ou conservé dans une glacière jusqu’à l’analyse. Les pétioles sont séparés des folioles. Ces derniers peuvent être conservés pour une analyse foliaire complète et transmis au laboratoire. Les pétioles sont coupés en mor-

Extrait de gestion pratique de l’azote, CTIFL 2005)

Agro-challenge Etude des sols, assisatance technique et formation en fertilisation et gestion de la fertilité des sols

ceau et pressés ou passés au mortier pour extraire le jus pétiolaire sur lequel sera dosé l’azote nitrique sur le champ.

Dosage des nitrates dans le jus pétiolaire : Le dosage est réalisé directement à l’aide d’un appareil d’analyse rapide. Parmi les appareils les plus utilisé il y’a : - Nitrachek®, le plus répandu, qui mesure spécifiquement les nitrates - le Rqflex® qui permet le dosage de la plupart des éléments minéraux majeurs indispensables aux plantes. - le Nutrichek®, qui est plus complet au niveau des éléments qu’il peut doser. A noter que le Nitrachek® et le Rqflex® fonctionnent avec des bandelettes et le Nutrichek® fonctionne avec des tubes. Dans le cas du Nitrachek, le jus pétiolaire est dilué au 1/10° : 1 volume de jus + 9 volumes d’eau distillée, ensuite la bandelette (Nitratest) est trompée dans le jus pendant 2 seconde, avant d’être insérée dans l’appareil (Nitarchek®) pour la lecture. La bandelette prend une couleur de plus en plus foncée en fonction de la teneur du jus en nitrate et

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Adapté de « strawberry tissue analysis », ( N.C.D.A & CS, Etat Unis d’Amérique), 2009.

l’appareil traduit cette couleur en concentration exprimée en mg/l.

Fréquence des mesures Les mesures sont réalisées chaque semaine à partir de début floraison jusqu’au début de la récolte soit 9 à 12 semaines selon les variétés.

Interprétation des mesures Il faut noter que les normes d’inter-

Plants de et

fraise

framboise - Plant

en Motte et M i n i M o t t e

Compromis ave c l e s u c c è s des Agriculteurs

prétation sont fonction de la phase du cycle phrénologique et de la variété. - Phase végétative : une seule grille de décision est utilisée pour l’ensemble des variétés. - Phase floraison-fructification : plusieurs grilles de décision sont disponibles avec des variations im-

portantes en fonction des variétés. Il est donc indispensable de connaître la variété et d’utiliser la grille correspondante. A titre d’exemple sont données ( page 46) les grilles correspondant à Camarosa qui est une variété répandue au Maroc et à la Gariguette en guise de comparaison.

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Pommier Traitements pour garantir une bonne qualité

Pour obtenir une production de grande qualité, synonyme d’une meilleure rentabilité, les producteurs doivent procéder à certains traitements aussi bien dans les vergers qu’au niveau des stations et des lieux de stockage.

A

u niveau du verger, les pré­cautions à prendre reposent principalement sur le res­pect des bonnes pratiques agricoles qui commencent par le choix d’un matériel végétal sain et qui vont jusqu’à la commercialisation des pommes. Le choix d’un plant sain est aussi primor­ dial pour l’authenticité variétale que pour les maladies qu’il peut disséminer. Aujourd’hui, la me­nace de certaines maladies de quarantaine au Maroc ne doit en aucun cas être prise à la légère (feu bactérien…). Le meilleur moyen de faire face aux ma­ladies véhiculées par les plants, est l’utilisation de plants certifiés et le suivi rigoureux par des prospections régulières. Au cours de leur conservation, les pommes sont le siège de différentes altérations. Les attaques parasitaires 48

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sont principalement représentées par les agents des pourritures molles. La maladie débute à partir d’une blessure de l’épiderme ou d’une porte d’entrée naturelle. Notons que la plupart de ces maladies doivent faire l’objet d’un contrôle au verger et au cours de la conservation par l’adoption d’un calendrier de traitements appropriés tout en veillant à alterner les produits de traitement pour éviter tout risque de résistance.

Maîtrise de la maturité Afin d’éviter des applications inutiles en post récolte, il est in­dispensable de bien apprécier la maturité des fruits. Une récolte trop précoce entraîne des pro­blèmes d’échaudures superfi­ cielles et de brunissement dus à l’oxydation d’un composé vo­latile

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natu­rel, au niveau de l’écorce du fruit, stimulé par la présence de l’éthylène. Ce désordre peut représenter une perte économique impor­tante chez certaines variétés comme la Granny Smith, la Golden Delicious, la Newtown, la Melorose, la Rome Beauty et la Spartan. L’échaudure précoce apparaît généralement après 2 à 3 mois en conservation et aussi après le transfert du fruit à tempéra­ture ambiante. Le traitement par des antioxydants, est efficace dans le contrôle l’échaudure. A noter que certains an­tioxydants donnent de bons ré­sultats sur certaines variétés, mais peut en endommager d’autres. Par ailleurs, l’efficacité des antioxydants est meilleure s’ils sont appliqués quelques jours avant le refroidissement et la conservation. Généralement, il est recommandé d’attendre 12 à 16 heures après applications du produit avant la mise des fruits au froid. Pour de nom­breuses variétés, les conditions d’atmosphère contrôlée et parti­culièrement des valeurs faibles en oxygène assurent un contrôle efficace de ce désordre physiologique. Récemment, l’application d’un inhibiteur de l’action de l’éthylène a été jugée très efficace dans la réduction voire le contrôle de nombreux désordres physiolo­giques de post-récolte des pommes. Les autres variétés qualifiées de moins sensibles ne sont pas à l’abri du risque, car les


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Pommier dégâts apparaissant en gé­néral plus tardivement. A noter que dans le cas d’une récolte trop tar­dive, les fruits peuvent présen­ter des symptômes d’échaudure de surmaturité et deviennent vulnérables aux attaques des pathogènes.

Lutte contre le Bitter pit

d’une période d’une se­maine à température ambiante.

Maladies de conservation

Les traitements appliqués au cours de la conservation des fruits visent principalement à ré­ duire les maladies fongiques. La pourriture en post-récolte des pommes est causée par deux agents pathogènes : - le Botrytis cinerea : responsa­ble de la moisissure grise. - le Penicillium expansum : res­

Le bitter pit (taches amères) est lié à une faible teneur en calcium ou un rapport (potas­sium+Magnesium)/ Calcium trop élevé. Des masses brunes spongieuses situées le plus souvent sous l’épiderme, appa­ raissent au verger et principa­lement à la station dans les se­maines qui suivent la récolte. La sensibilité des fruits à la ca­ rence en calcium est accentuée pour les arbres jeunes ou fai­ blement chargés dans le cas d’une alimentation Lavage des fruits à la station irrégulière en eau et une date de récolte trop précoce. Pour lutter contre cette maladie physiologique, deux solu­tions s’offrent aux ponsable de la moisissure bleue producteurs: - en pré-récolte : si le verger souffre qui est plus dommageable que la d’un faible taux de Cal­cium, il est moisissure grise. préférable de traiter les arbres par Le penicillium reste le problème une application foliaire d’engrais majeur dans les stations de conditionnement. Il attaque riche en cal­cium chélaté. - en post récolte : un traitement les fruits blessés lors de la par infiltration de nitrate de cal­ cueillette ou la mani­pulation cium ou autre peut être effectué. en post-récolte. Il appa­raît « La difficulté avec le calcium généralement moins de 7 jours réside dans sa très lente ab­ après l’infection à température sorption et translocation au ni­ am­biante. L’utilisation de certains antifongiques par veau de différentes parties de produits l’arbre. En effet, surtout quand le bassinage ou trempage réduit pH est basique, le calcium absorbé le ris­que de développement de n’est pas libéré dans le sol. Le ces moisissures. En général, les producteur doit donc remédier producteurs recherchent des par une acidification du sol pour produits abordables, mais offrant aug­menter la teneur en calcium un large spectre d’efficacité au niveau des arbres. Par ailleurs, contre les pathogè­nes. dans le cas d’une conservation longue en atmosphère contrôlée, le pourcentage final de bitter Autres difficultés pit est souvent plus faible de conservation comparativement à un court D’autres maladies communé­ séjour en froid normal suivi ment connues sous le terme 50

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chilling injury (dégâts de froid) peuvent apparaître au cours de la conservation à cause des températures trop basses. Les variétés précoces sont les plus sensi­bles lorsqu’elles sont mainte­nues à des températures pro­ches de 0°C. Il faut savoir que le choix de la température de conservation dépend de la tolérance de la va­ riété, de son stade de maturité et de la durée de conservation. Pour réussir cette opération, il est important de réduire le temps d’attente et d’exposition des fruits à des températures élevées avant le stockage. Parfois, le recours à la prérefri­ gération dès l’arrivée à la station est important afin d’enlever la chaleur cumulée au verger et par conséquent stabiliser l’activité métabolique du fruit. Le contrôle de cette activité est le facteur clé de la réussite de

l’opération qui se mesure par la réduction des pertes et le main­ tien d’une qualité proche du moment d’entrée au frigo. Les producteurs peuvent être également confrontés à des maladies évoluant rarement en surface. C’est le cas de la pour­ riture du cœur des pommes, provoquée par plusieurs fac­ teurs notamment une mauvaise ventilation entraînant une ac­ cumulation de CO2 et donc un noircissement de l’intérieur du fruit. L’hétérogénéité de la matu­rité des fruits et le mauvais contrôle de la température peu­ vent accentuer ce phénomène, non décelable avant la consommation et qui peut avoir des incidences économiques dramatiques.

Importance du calcium

Le calcium est généralement peu abondant dans les fruits, même s’il peut atteindre des niveaux élevés dans les organes ligneux et les feuilles. En effet, la compétition entre feuilles et fruits pour le calcium est en faveur des feuilles qui ne libèrent que de petites quantités de cet élément vers les fruits. Pour les pommes destinées au stockage, on se base sur le dosage du calcium dans le fruit et dans les feuilles. Le calcium apparaît comme un régulateur du métabolisme des fruits. Présent en quantité suffisante, il ralentit la respiration des pommes, qui reste stable quand la concentration de Ca dans la pulpe dépasse 110 ppm, mais s’accélère quand le Ca descend à 90 ppm. En excès, le Ca retarde non seulement la crise respiratoire, mais aussi la perte de la fermeté, le changement de couleur des fruits, c’est à dire l’ensemble des phénomènes qui accompagnent la maturation. La déficience en Ca peut entraîner la désorganisation des cellules du fruit. On recommande de pratiquer sur les arbres des pulvérisations foliaires avec de préférence le chlorure de calcium qui se montre moins phytotoxique et plus efficace que le nitrate de calcium. Le trempage des fruits après récolte dans une solution contenant du chlorure de calcium à 2% permet d’élever la concentration du calcium dans les fruits. En cours de stockage, le fruit continue à absorber le calcium qui est déposé à sa surface, si les conditions d’humidité sont correctes: 90 à 95%.

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Arboriculture

Utilisation des pièges à phéromones Quelques écueils à éviter Prof. M’hamed Hmimina, IAV Hassan II

L’évaluation des niveaux de population des ravageurs est une étape décisive dans la mise en œuvre d’une lutte intégrée. Pour répondre à cet objectif, diverses techniques permettant d’estimer leurs populations ont été développées et détaillées dans la littérature spécialisée. L’utilisation des pièges sexuels, procédé commode et peu contraignant, est l’une de ces méthodes la plus populaire. Elle repose sur des phéromones qui sont des substances chimiques sécrétées par divers insectes pour communiquer entre membres d’une même espèce. Ces substances, généralement produites par les femelles, ont été découvertes vers les années 60. Depuis, divers travaux approfondis nous ont fait pénétrer dans l’intimité des insectes, particulièrement les lépidoptères, et ont permis de fabriquer par synthèse diverses phéromones à usage agricole. Celles-ci confinées dans des capsules ou diffuseurs en caoutchouc déposés dans un piège englué allèchent les mâles. Leurrés, ces derniers périssent poissés et l’effectif capturé annonce le risque encouru par la culture.

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Piège à Carpocapse

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Si le piège sexuel est un outil d’aide précieux, il ne faut surtout pas s’en servir de façon cavalière et irrécusable. Le producteur qui ne compte que sur cette technique pour débrouiller son programme de lutte, pourrait mettre ses productions en péril. La campagne de piégeage bat son plein, et afin de sauvegarder l’intérêt de la technique, nous présentons quelques instructions et conseils pratiques permettant d’accéder pleinement aux avantages de la méthode.

que ravageur visé. Les pièges étiquetés et numérotés seront fixés au moyen des attaches fournies avec, et stabilisés de façon qu’ils n’oscillent pas avec les vents. La codification des pièges aide l’observateur à avoir des vues précises et circonscrites sur le vol du déprédateur dans son champ et à mieux cerner l’origine du risque. Dans la pratique, il est préférable d’utiliser des pièges distincts pour chaque ravageur, et aussi fortement déconseillé de faire porter plus d’un type d’appât par leurre, en raison des causes citées supra.

Stockage et maniement Remplacement des capsules Les phéromones sont des pro- des capsules duits périssables. A l’acquisition, les capsules doivent être conservées dans leur emballage fermé au réfrigérateur jusqu’au moment de leur utilisation. Les phéromones sont spécifiques à chaque espèce, et les insectes sont sensibles à d’infimes quantités de composants, tout mélange peut corrompre cette spécificité. Par précaution, la manipulation des capsules nécessite le port de gants ou l’usage de pinces jetables pour éviter toute contamination croisée avec d’autres produits. Même pour manier un seul type d’appât, ces précautions demeurent de règle, sans quoi la phéromone peut être détérioré et se révéler à l’usage moins active que prévu, ou attirant des espèces inattendues ou sans intérêt.

Disposition dans le champ

Les pièges doivent être fixés avant la pose des capsules. Si dans une même parcelle on est amené à surveiller plus d’un ravageur, la distance requise entre pièges est d’au moins 40 mètres d’écart les uns des autres. Le nombre de pièges par culture dépend de sa superficie. Généralement, 3 à 5 pièges bien distribués dans le verger ou le vignoble suffisent pour cha-

La longévité des appâts peut différer d’un ravageur à l’autre ou d’un produit commercial à l’autre. Si le délai de renouvellement n’est pas signalé sur le sachet, il faut présumer qu’il s’agit de quatre à cinq semaines environ d’attraction. Une règle simple : connaissant la durée du cycle du ravageur dont on tente d’évaluer la population, il faut remplacer les appâts entre les générations. Avant le renouvellement des capsules, il est adéquat de dégager les appâts de leur emballage un jour ou deux avant leur montage au champ car ils ont tendance à émettre de fortes effluves au moment où le paquet est défait pour la première fois. Il en résulte alors des captures anormalement élevées de mâles, rendant malaisée l’interprétation des résultats. Après quelques jours de fonctionnement, les plaques engluées des pièges se couvrent de débris d’insectes, de moustiques, de mouches, de poussières, des fragments de végétaux, etc. S’il est possible de les nettoyer sans atténuer les propriétés adhésives de leur surface, il faut le faire. Autrement, il est impératif de les changer par d’autres fraîches ou de les rénover en y ajoutant une couche de glu.

Surveillance des pièges

La vérification des pièges s’accomplit trois fois par semaine, en conservant toujours les mêmes jours de visite. Elle consiste à compter les insectes fixés et les racler avec les autres pris inopportunément au moyen d’une spatule. L’agent responsable de la ronde doit être en mesure d’identifier le ravageur ciblé et de consigner immédiatement les résultats des captures. Il faut éviter de se fier à


Normes d’installation des pièges de quelques ravageurs souvent contrôlés Ravageur

Nombre pièges

Distance

Hauteur

Disposition

40 m

1.2 à 1.5 m

En priorité dans les parcelles où il y a eu des dommages par le passé

Carpocapse Tordeuse orientale du pêcher

5

40 m

1.2-1.5 m

Du bord vers l’intérieur

Heliothis

3à5

40 m

1.2-1.5 m

Sur tout le champ et aux abords des tunnels

Sesamia

3à5

40 m

1.2-1.5 m

Sur tout le champ

sa mémoire. Même si les phéromones sont spécifiques, les pièges attrapent à l’occasion des individus d’autres insectes soit accidentellement, soit activement, en raison d’une grande similarité entre phéromones de certaines espèces systématiquement proches. Ce qui importe, c’est de dénombrer seulement les ravageurs visés, qui sont généralement les déprédateurs clés de la culture. En notant assidûment leurs captures et en les portant sur un graphique, le producteur visualise mieux ce qu’ils apportent comme avertissements et indications pour la lutte.

Analyse et interprétation des résultats

Les prises par les pièges fournissent de précieuses indications sur les ravageurs, mais ce n’est jamais assez. Ils ne révèlent rien sur les autres stades, particulièrement larvaires, responsables de dégâts, l’origine des insectes pris, le moment du premier vol qui peut être pris comme repère pour le développement de modèles (biofix). En reportant sur une courbe les individus capturés par piège, on peut suivre l’évolution numérique des prises et fixer approximativement le meilleur moment d’intervention. En effet, les captures ne fournissent pas tout ce qu’il faut savoir sur la pression exercée par le ravageur et sur ce qui devrait être considéré comme seuil d’intervention. Le meilleur moment de traitement est déterminé plus exactement lorsque les données du piégeage sont colligées à partir de plusieurs sites de suivi des populations et associées à d’autres observations portant sur les dégâts, la présence des pontes, l’âge des larves, etc.

A cet égard, nous saisissons tout l’intérêt des programmes de surveillance régionale et le bénéfice de la collaboration entre riverains. Le producteur qui n’est pas sûr de bien interpréter ces données devrait sans se gêner solliciter le concours des spécialistes proches de sa zone. Une autre évocation est la crainte qui accompagne la continuité des captures dans les pièges après traitement. Pour les lépidoptères, la pulvérisation vise les jeunes larves à leur éclosion. Ces captures posttraitement ne prouvent absolument pas que l’intervention ait été moins efficace ou efficace. Le traitement n’arrête pas le vol car à tout moment des papillons surgiront des chrysalides fraîchement métamorphosées ou viendront d’autres endroits et que les pièges attireront sans interruption.

Piégeage et Confusion sexuelle

La technique de confusion sexuelle, en développement timidement dans nos vergers, nous force à faire un commentaire spécial à l’intention des usagers de cette pratique. En verger, protégé par ce procédé, les pièges ont un rôle bien ambigu. Théoriquement ils ne doivent rien capturer dans la zone couverte par la confusion sauf éventuellement quelques prises à la périphérie du champ. La pulvérisation de phéromones ou les émissions des diffuseurs tubulaires accrochés aux arbres saturent le verger de phéromones, ce qui doit détourner indubitablement les mâles de rencontrer les femelles, et aussi les appâts. On peut penser à appliquer quand même les pièges pour éprouver l’efficacité de la confusion sexuelle. Mais il est difficile de se fier à leurs prises pour témoigner

Piège à Sésamie

de la bonne marche du procédé. Nous n’insisterons jamais assez sur cet aspect. Les pièges peuvent capturer les mâles, mais ils ne donnent aucun renseignement sur la quantité de femelles accoupléespour ne pas dire déjà assouvies et gravides- qui peuvent venir de n’importe où, préoccupées par la seule nécessité de trouver un site de ponte. Seules des vérifications régulières et soignées à la recherche de dégâts en verger demeurent probantes. Il existe d’autres moyens

d’apprécier l’efficacité de la technique, mais peu accessibles aux producteurs : piégeage par femelles vierges attachées, suivi de la rémanence des diffuseurs, emploi de capsules fortement concentrées en codlemone de manière à les rendre plus attractives pour les mâles, usage d’ester de poire comme attractif pour les mâles et les femelles, etc. Cette remarque s>adresse autant à ceux qui utilisent la confusion que le simple piégeage sexuels.

En conclusion

En prenant comme exemple les quatre ennemis du tableau précédent, voici comment les captures effectuées par les pièges peuvent servir à préciser le moment opportun de traitement : - Carpocapse : les pièges sont installés habituellement dans le verger aux alentours de la chute des pétales. Le premier traitement de la saison a lieu trois à six jours selon la température après le vol le plus fourni. Pour les premiers vols de printemps, en raison de la fraîcheur crépusculaire et les averses orageuses, le bon moment serait dans les six jours qui suivent le seuil de 5 papillons/semaine. En revanche, trois jours maximum pour les vols de juin et au-delà. - Sésamie : la première génération se déroule sur céréales et ne provoque généralement pas de dommages sauf aux endroits qui ont connu de graves infestations. Sur maïs, le premier traitement insecticide pour la deuxième génération de la noctuelle doit être effectué 5 à 7 jours après la première hausse importante des captures dans les pièges. - Heliothis, le piégeage sexuel est peu performant, particulièrement sous tunnel en plastique. Pour ce ravageur, les pièges à phéromones sont surtout utilisés pour repérage (absence-présence du ravageur). Cette noctuelle, polyphage, opportuniste et migrante, peut prendre-pied sur les cultures à tout moment. Il est judicieux de combiner les pièges et les observations directes des œufs et des jeunes larves encore peu voraces. - Tordeuse orientale du pêcher : pour ce ravageur en extension, la première pulvérisation est effectuée au printemps au moment où les larves se nourrissent des pousses apicales. Les traitements ultérieurs s’effectuent juste avant que n’éclosent les premiers œufs. Le piégeage donne de bonnes indications sur l’activité du ravageur et les menaces qu’il peut perpétrer.

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ARBORICULTURE

La cerise de Ain Leuh un produit de terroir à promouvoir SERRAR Mohamed, CHADLI Ahmed, AFOUD Layla

La situation géographique, les disponibilités en eau de surface, la fertilité des sols et le type du climat font de la région de Ain Leuh un terroir très propice à la culture du cerisier, qui est une espèce d’altitude avec des besoins en froid élevés par rapport aux autres rosacées fruitiers. Au Maroc, la culture du cerisier occupe une superficie de 1.400 ha, soit 1% de la superficie occupée par les rosacées fruitières, pour une production de 5.000 tonnes, représentant 2% de la production nationale des rosacées fruitières à noyaux.

A l’origine, le cerisier a été introduit par les colons français qui l’avaient planté dans leurs jardins. L’aspect des arbres, des fleurs et des fruits ainsi que le goût délicieux des cerises ont incité les populations rurales à créer des plantations familiales, puis de petits vergers au cours des années 30 et 40 du siècle dernier, dans les régions de Tofsalt, Ain Leuh centre et Bouharch. La production était principalement destinée à l’autoconsommation. La commercialisation n’a commencé que vers les années 60 par l’arrivée de certains intermédiaires du nord du Maroc qui achetaient la production à des prix dérisoires. Au début des années 80, la superficie plantée dans le terroir de Ain Leuh ne dépassait pas les 100ha mais, vu l’adaptation de l’espèce aux conditions édaphoclimatiques du terroir, en plus des opérations d’entretien moins fréquentes par rapport à d’autres espèces de rosacées, les agriculteurs ont été encouragés à planter davantage le cerisier. Ces dernières années, cette culture a

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connu un progrès remarquable dans la zone de Ain Leuh grâce aux efforts déployés par l’Etat en matière de vulgarisation pour l’intensification de la culture, l’amélioration de la qualité et la commercialisation de la production, la distribution des plants (100.000 plants distribués entre 1997 et 1999) dans le cadre des deux projets : - projet de Mise en Valeur en Bour (PMVB) - projet de développement des zones forestières et péri-forestières de la province d’Ifrane, en plus de l’aménagement de la plupart des canaux d’irrigation. A noter qu’au cours de ces deux dernières années, les attaques du feu bactérien dans les vergers de poirier et de cognassier ont poussé les agriculteurs à la reconversion vers les rosacées à noyau, entre autres, le cerisier dans les terrains à sol léger et sans risque de stagnation d’eau.

Situation actuelle

Au Maroc, la culture du cerisier occupe une superficie de 1.400 ha, soit 1% de la superficie occupée par les rosacées fruitières, pour une production de 5.000 tonnes, représentant 2% de la production nationale des rosacées fruitières à noyaux. Au niveau de la province d’Ifrane, qui est une zone à vocation arboricole, le cerisier occupe une superficie de 670 ha, soit presque la moitié de la superficie nationale occupée par cette culture. Le terroir de Ain Leuh abrite à lui seul près de 440ha, soit 65% de la superficie de cette culture à l’échelle provinciale et 31% à l’échelle nationale. La superficie qui n’est pas encore entrée en production est estimée à 60 ha, alors que la superficie productive est de l’ordre de 380ha. Le rendement annuel varie entre 6 et 10 tonnes/ha, en fonction des conditions climatiques et des techniques de production, soit une produc-

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tion annuelle oscillant entre 2.280 et 3.800 tonnes. Ainsi, selon les années, Ain Leuh fournit entre 46 et 76% de la production nationale de cerise. Cette activité permet la création d’emplois pour la main d’œuvre locale lors des opérations d’entretien et surtout au moment de la récolte. Le nombre annuel de journées de travail est estimé à 115.000, à raison de 260 JT/ha.

Les variétés cultivées

Les variétés introduites à Ain Leuh et cultivées jusqu’à la fin des années 60 étaient : Cerisette, Cœur de pigeon, Napoléon et Bingue. Ces variétés de qualité moyenne, constituant les vielles plantations, ont une maturité regroupée et donc une période de récolte ne dépassant pas un mois. Etant donné le caractère périssable du fruit qui supporte mal le transport, il a fallu élargir la gamme variétale pour échelonner la récolte. Et suite aux efforts déployés par l’INRA et la DPA d’Ifrane en matière d’encadrement des pépiniéristes et par le CT de Ain Leuh pour l’encadrement des agriculteurs, la gamme variétale a connu une certaine diversification, ce qui a permis l’étalement de la récolte sur une période de 3 mois. Les principales variétés utilisées actuellement sont comme suit : - Les variétés précoces : précoce de Bernard, Cerisette et Bingue. - Les variétés demi-précoces : Van, Burlat et cœur de pigeon. - Les variétés tardives : Sunburst, Napoléon, Hedelfengen, Hardy giant et summit. Le profil est dominé par les variétés Burlat et van, appelée localement respectivement: Bigarreau et Hajjari, vu le calibre et la fermeté du fruit. La variété Napoléon est utilisée essentiellement comme pollinisateur quoiqu’elle produise des fruits de qualité assez bonne. Concernant les porte-greffes utilisés,


les pépiniéristes d’Azrou ont opté pour le saint Lucie 64 et le merisier commun en raison de leur facilité de multiplication par graine et par bouture en plus des rejets pour le merisier, leur affinité avec les variétés et l’induction d’une mise à fruit rapide.

Atouts et contraintes

Le terroir de Ain Leuh présente des atouts importants pour le développement de la culture du cerisier : - La situation géographique : Des terrains d’altitude (entre 1.300 et 1.500m), en pente ce qui facilite le drainage, à exposition Nord Ouest constituant un certain abri contre des vents violents tels que le chergui. - Climat favorable à la satisfaction des besoins en froid pour la fructification et des températures modérées pour la maturité. - Disponibilité en eau de surface qui coule par gravité - Fertilité des sols compte tenu de la nature de la roche mère basaltique ou calcaire et la proximité des forets de cèdre de l’Atlas et du chêne vert. - Disponibilité de la main d’œuvre ayant acquis une expérience considérable en la matière - Création d’une association de producteurs de cerises à Ain Leuh en 2010 appelée Anarouz pour défendre les intérêts des agriculteurs à tous les niveaux. - Création d’une coopérative féminine pour la production de la confiture de cerise dénommée Ajaabou à Tofsalt qui produit 1 à 2 tonnes de confiture en valorisant les fruits les moins chers de la seule variété Napoléon (4 à 6 dhs le Kg). - Organisation de la 3e rencontre dédiée à la cerise entre le 3 et 5 juin 2011. Ce festival est devenu une occasion annuelle de réflexion, d’action et de célébration afin de faire de la production de cerise un levier pour le développement local.

En dépit de ces atouts incontestables, certaines contraintes entravent le développement de ce produit: - Risque de dégâts de gel en pleine floraison et de grêle en pleine production. - Risque d’éclatement des fruits en cas d’abondance des pluies printanières. - Coût élevé d’achat des plants. - Dominance du système d’irrigation gravitaire. - Problèmes phytosanitaires et notamment le capnode. - Problèmes de commercialisation (vente sur pied aux intermédiaires à bas prix). - Manque d’unités d’emballage et de transformation du produit au niveau local ou régional.

Pistes d’amélioration

La cerise de Ain Leuh est un produit de terroir prometteur qui peut être considéré comme un levier du développement durable local et de l’agriculture de montagne. Ce produit de haute valeur ajoutée mérite d’être promu et préservé. Il conviendrait donc de : Sur le plan technique - Généraliser l’utilisation des filets et renforcer les stations anti-grêles. - Encourager la création de pépinières spécialisées en cerisier par l’installation de parc à bois constitué de variétés performantes et la production de plants certifiés. - Introduire des ruches au moment de la floraison pour améliorer la pollinisation. - Inciter les producteurs à adhérer aux organisations professionnelles et appuyer

l’association existante. - Renforcer la formation continue des techniciens agricoles et des fils d’agriculteurs. - Intensifier l’encadrement des producteurs de cerises pour bien maîtriser les techniques de production et donner une importance particulière à l’état sanitaire des vergers. Sur le plan commercial ü Valoriser les cerises par la création d’unités d’emballage et de conditionnement. ü Installer une unité de transformation (confiture, sirop, cerise au vinaigre…). ü Etudier la possibilité de mettre en place une démarche de labellisation pour la cerise d’Ain Leuh de type indication géographique, conform é ment à la loi 2100. ü M e t t r e en place une stratégie marketing pour commercialiser ce produit sur de nouveaux marchés. - Réfléchir aux possibilités de commercialisation de la cerise de Ain Leuh sur les sites et circuits touristiques. Sur le plan environnemental - Aménager le réseau hydraulique pour l’adapter à l’irrigation localisée en profitant des subventions de l’état et permettre une économie d’eau. - Inclure l’aménagement des versants pour lutter contre l’érosion. - Encourager la production de la cerise BIO.

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La cerise de Ain Leuh est un produit de terroir prometteur qui peut être considéré comme un levier du développement durable local et de l’agriculture de montagne.


AGRUMICULTURE

FERTILISATION IRRIGATION

Campagne agrumicole à Béni Mellal Abdelmoumen Guennouni

Avec environs 130 à 150.000 hectares irrigués, la zone de Béni Mellal est l’une des régions les plus anciennes et traditionnellement agricoles du Maroc, connue pour ses productions d’agrumes, d’olives, de betterave sucrière, maraîchage, en plus des céréales et de l’élevage laitier.

L

’agrumiculture, pour sa part, assure une production étalée sur toute l’année et occupe une superficie d’environs 14.000 ha, toutes variétés confondues, répartis approximativement comme suit : - 40% : Maroc Late, produisant entre mars et juin pour l’export et jusqu’à septembre (entrée en production des clémentines précoces) pour le marché local - 30% : clémentines (précoces, nor-

males, tardives) produisant entre septembre et mars - 20% : Oranges (Navels) précoces, mi-saison, tardives - 10% : Salustiana, Sanguines

Nouvelles plantations D’après M. Abdelkébir Berhil, technicien responsable régional de l’ASPAM, la région de Tadla-Azillal a connu ces derniers temps un engouement des producteurs pour la plantation d’agrumes, essentiel-

lement les petits fruits et la Navel Late. En conséquence, les superficies nouvellement plantées cette année ont dépassé les dotations prévues pour la région dans le cadre du PMV, et ont atteint cette campagne environ 700 ha, avec des augmentations chaque mois. Les plantations ont été réalisées par des plants greffés sur Macrophylla et Citrange Troyer, provenant essentiellement de pépinières de la région d’Agadir. L’utilisation de ces dernières combinaisons de greffage est récente et les premières observations ont monté une bonne adaptation de Macrophylla dans la région et une mauvaise affinité entre Citrange Troyer et petits fruits.

Bilan mitigé Selon M. Berhil, au cours de la campagne 2010-11, la région a bénéficié d’un bon climat avec des précipitations bien réparties sur le cycle, sans avoir subi les grandes chaleurs estivales habituelles. Ce climat a favorisé une production meilleure que celle de 2009-10 (+30%), mais, revers de la médaille, présentant un fort taux de petit calibre. Sur le marché local, les prix de vente producteurs ont été légèrement inférieurs (-10%) à la campagne précédente dont la production, moindre que cette année, a tiré les cours 56

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AGRUMICULTURE Notre façon de prendre soin de vos

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vers le haut. Malgré cela, ils se sont avérés incitatifs pour les agrumiculteurs qui ont donc opté pour une commercialisation locale, ce qui a entraîné une concurrence pour l’export. Côté calendrier, les producteurs misent sur la Maroc Late pour couvrir la période allant jusqu’à l’été et le mois du ramadan pour éventuellement rattraper le manque à gagner causé par le petit calibre.

Conditionnement sur place Tous les professionnels sont unanimes et regrettent que 220.000 t soient produites dans la région et que pas une seule station de conditionnement n’existe sur place. Deux stations existaient bien à Béni Mellal, mais elles ont cessé leurs activités suite aux réticences des producteurs et à des problèmes de gestion. Par ailleurs, plusieurs tentatives ont été menées par l’ASPAM pour regrouper les producteurs en coopératives ou autres formes, à l’instar des autres régions, mais elles n’ont pas abouti aux résultats escomptés. De son côté, le PMV a prévu 10

stations (agrégateurs) à l’horizon 2020 et une première tentative d’agrégation est actuellement entreprise par Le Groupe des Domaines. Pour cela, le groupe doit rassembler un minimum de 48 agrumiculteurs et une superficie de 300 ha afin de toucher essentiellement les petits producteurs. Avec la promesse de mise en place d’une station de conditionnement localement (une autre existe déjà à casa) dans 3-4 ans (entrée en production des nouvelles plantations), si le tonnage est bien sur suffisant

Comment s’annonce la prochaine campagne ? La campagne 2011-12 démarre déjà avec des précipitations


intenses (même tardives) qui ont favorisé une bonne croissance. Le climat plus froid que d’habitude, a entraîné une floraison faible et tardive (voir encadré) et certaines zones ont même connu des chutes de grêle qui ont affecté essentiellement les jeunes pousses. Même s’il est prématuré de parler de prévisions, la conséquence de ces conditions météorologiques particulières pourrait être une baisse probable de la production. Cependant, cette baisse est généralement accompagnée d’une amélioration du calibre et de la qualité et, par conséquent, de meilleurs prix

de vente pour le producteur (le gros calibre étant mieux payé)

GEL TARDIF En arboriculture, les effets des conditions climatiques d’une campagne n’apparaissent le plus souvent que la campagne suivante. Ainsi, suite au gel de cet hiver 2011, la production 2011-12 risque d’être faible et la campagne peu prometteuse. En effet, la région de Beni Mellal a connu en cet hiver deux vagues de froid gélif qui ont coïncidé avec le débourrement et les premières sorties de pousse (période de l’initiation florale). En cette phase de reprise végétale, toutes les nouvelles sorties ont été détériorées par la gelée. - La première, plus longue en durée et en intensité, s’étalant de 02 au 11 Février avec des pics de -3° C. - La seconde plus aiguë survenue entre 02 et 03 mars avec un pic de -4° C. La majorité des inflorescences portant des fleurs ont été grillées et ont été remplacées par un départ végétatif d’une intensité très élevée et d’une faible floraison localisée sur vieux bois à l’intérieur des arbres marquée par une tardiveté et échelonnement. Agriculture du Maghreb

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Courgette - haricot vert Déroulement de la campagne 2010/11 Hind Elouafi

A en juger par les volumes exportés, le haricot vert et la courgette figurent parmi les produits phares exportés par le Maroc. Sur les 73.184 tonnes exportées (mi-juin), le haricot plat, type «helda», y contribue à hauteur de 83%. Ce légume est quasi-exclusivement destiné au marché espagnol. D’ailleurs, il est principalement produit par des opérateurs ibériques installés dans la région du Souss ou liés par des partenariats avec des producteurs locaux. Quant à la courgette, 41.843 tonnes ont été exportées cette année, en augmentation de 23 % par rapport à la campagne précédente. 60

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L

e haricot vert et la courgette sont parmi les cultures les plus sensibles : - aux conditions climatiques : fortes chaleurs, faible hygrométrie, intensité lumineuse - à la nature du sol : qui doit être meuble et de bonne texture - à l’eau d’irrigation : qui doit être de bonne qualité et avec une faible teneur en chlore et en sodium. Soulignons que les recherches ne sont pas encore très avancées et qu’il n’existe pas de banque de données comme c’est le cas pour la tomate, le poivron et le melon.


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Courgette - haricot vert

FERTILISATION IRRIGATION

Haricot vert

Cette campagne a connu un climat très perturbé avec des mois d’octobre et de novembre très chauds, et une alternance de périodes chaudes et de pluies au mois de mai, ce qui a affecté la qualité des gousses à ces périodes. Dans certaines situations, les fortes chaleurs et la fréquence du chergui ont même mis en péril la quasi-totalité de la production du haricot plat et du haricot bobby. Par ailleurs, le haricot vert filet est généralement cultivé sous des abris serres peu adaptés à cette culture, ou en plein champ ou encore sous tunnels nantais, ce qui aggrave davantage la situation par la dégradation qualitative et quantitative de la production. Commercialement, cette campagne peut être qualifiée de très moyenne, les prix étant fortement dépendants de la demande. Vers la mi-décembre les prix ont chuté pendant environ un mois. Ils se sont légèrement redressés durant les mois de février et mars, avant de chuter à nouveau en avril et

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mai (prix catastrophiques). Les variétés dominantes sont pratiquement les mêmes que la campagne précédente : - Haricot plat type helda: Estefania, Oriente, Donna, Sacha, Bilma, Eva. Ce type de haricot est cultivé selon deux dates de semis: septembreoctobre et février-mars avec une densité de 13.000 plants/Ha en moyenne. La production est destinée principalement au marché espagnol. - Haricot filet nain: Paulista (30%), Venda (30%), Theresa, Concessa, Lexy, Tanya, Konza, Pongo. Deux dates de semis en général: septoct et janv-fév avec une densité de 80.000 à 100.000 plants/Ha. Le marché local absorbe plus de 50% de la production. - Haricot filet palissé (grimpant): le

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marché est dominé par les deux variétés Salamanca et Goya.

Courgette

Pour la courgette, le climat était un peu plus chaud au départ avec un hiver qui est arrivé très tard, ce qui a eu pour conséquence une production importante. Cette année, la superficie totale consacrée à la courgette noire a été estimée à 2700 ha, soit une augmentation de 30% par rapport à l’an dernier, répartie entre les variétés : Naxos (Syngenta Seeds-Casem), Milenio (Semillas Fito-CAS), Consul (Asgrow-Agrimatco) et autres variétés (20%). Les plantations ont été échelonnées à partir du mois de septembre jusqu’au mois de décembre. Au niveau production, il n’y a pas eu de problèmes techniques au départ car la plupart des producteurs de courgette ont pris conscience de l’importance de l’utilisation du filet thermique P17 pour les cultures de plein champ. En effet, la toile P17 est utilisée en période automnale pour préserver la culture contre les attaques des pucerons vecteurs de virus et en période froide pour gagner quelques degrés en température (2-3°c par rapport aux champs non couverts) et donc en précocité. Les traitements phytosanitaires se font au dessus de la toile qui n’est retirée qu’à partir du début de la récolte. Ainsi la période critique


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Courgette - haricot vert

IRRIGATION FERTILISATION

de la culture (45 à 50 jours) est assurée sans problèmes de virus. « A vrai dire cette année nous crai-

gnions un peu l’effondrement des prix car les espagnols ont eux aussi augmenté leurs surfaces en courgette, surtout en précoce (800 à 1000 hectares de plus à Alméria). Fort heureusement, la campagne s’est très bien passée pour le Maroc jusqu’à la mi-décembre », explique M. Imad Jaouhari jeune producteur dans la région. Commercialement, entre octobre et le 20 décembre les producteurs de la courgette noire précoce ont bénéficié de prix intéressants à l’export, qui ont oscillé

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de 0,8 à 1,2 euros/Kg. Mais à partir de fin décembre-début janvier, les prix ont chuté jusqu’à 0,50-0,60 euros le kilogramme, principalement à cause : - de la baisse de la consommation de la courgette au niveau du marché européen pendant la période des fêtes de fin d’année et du froid qui a sévi en Europe - de l’entrée en production abondante des plantations marocaines et espagnoles.

Problème de la main d’oeuvre « Le haricot et la courgette sont des cultures très gourmandes en main d’œuvre, surtout au moment de la récolte, qui devient une tâche de

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plus en plus compliquée et chère.», explique M. Lhaimeur de la société Emporio Verde, société Espagnole spécialisée dans la production du haricot plat et de melon Piel di sapo dans le Souss. Ainsi, la principale contrainte entravant aujourd’hui la production et l’exportation du haricot vert au Maroc est la main d’œuvre (pour 1 kg de haricot plat il faut récolter entre 50 et 70 gousses). Force est de constater que la disponibilité de la main d’œuvre,


qui était un atout que le Maroc exploitait efficacement pour prendre avantage sur ses concurrents, devient aujourd’hui un facteur limitant pour ce type de culture. Pourtant, il y a quelques années seulement, grâce à sa proximité géographique avec l’Europe, un coût avantageux de main d’œuvre et une solide détermination des professionnels, le Maroc avait réussi à se placer premier exportateur de haricot vert filet en Afrique, un marché longtemps acquis à certains pays d’Afrique Sub-saharienne: Kenya, Sénégal, etc. A noter que le Maroc avait également profité du recul de la culture du haricot plat en Espagne (grand concurrent), dû au manque du foncier, à l’insuffisance de main d’œuvre, sans oublier dans certaines régions, une problématique phytosanitaire. Tous ces aléas avaient poussé certains opérateurs espagnols à investir avec succès dans la culture du haricot dans le Souss. Cette année, l’Aïd el Kabîr (mi no-

vembre) a coïncidé avec le pic de production de l’haricot vert dans la région du Souss. Pendant cette période, les fermes se sont littéralement vidées de leurs ouvriers pendant des semaines, ce qui a grandement handicapé la production. Certains producteurs lucides avaient anticipé en planifiant les plantations de manière à ce que les cultures entrent en production après l’Aïd. Malheureusement, les conditions climatiques chaudes ont conduit à une entrée précoce en production juste après l’Aïd, alors que les ouvriers étaient encore absents. Face à cette situation, une grosse partie de la production a été jetée avec des pertes énormes pour les producteurs. A noter que pour fidéliser les ouvriers

pendant cette période et les inciter à rester travailler, certains producteurs leur offrent généralement un mouton. Par ailleurs, souvent après le printemps, beaucoup d’ouvriers retournent dans leurs villages au moment des moissons. D’autres préfèrent délaisser l’agriculture pour travailler comme ouvriers de constructions immobilières plus rémunératrices actuellement.

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Courgette - haricot vert

FERTILISATION IRRIGATION

Face à cette situation visiblement sans issus, la plupart des groupes exportateurs ont réduit les surfaces ou carrément abandonné la culture du haricot vert. D’après M. Benachir de la société Agrimatco, les surfaces du haricot filet nain bobby (plein champ et sous serre), ont connu jusqu’à 50% de réduction à cause des problèmes de la main d’œuvre. En effet, les ouvriers préfèrent travailler à la tâche pour réduire la durée du travail, mais ceci affecte la qualité de la gousse (blessures, botrytis…) et diminue le rendement exportable surtout pour les marchés français et anglais qui sont très exigeants. D’où l’orientation des producteurs vers le haricot filet palissé (bobby grimpant) qui offre un tonnage plus important (18-20 T/Ha) du fait que son cycle de production est plus long et que la culture est conduite sous abri serre. A noter que quand les prix du marché sont faibles, il arrive que le coût de la récolte dépasse le prix de vente, et dans ce cas l’unique solution est l’arrachage. Le haricot est une culture très spéculative qui devient aujourd’hui une affaire de 66

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spécialistes (Quality Bean, Guernikako, Somaresa, Emporio Verde, Periroc…).

Cycle d’hiver, cycle d’été Pour le haricot plat, le premier cycle coïncide avec l’hiver, période où les prix sont intéressants, les tonnages importants et la qualité au rendez-vous. Un rendement de 35 tonnes par hectare est atteint à l’export pendant cette période aussi bien par les producteurs professionnels que non professionnels. Le deuxième cycle coïncide avec l’été et seuls les spécialistes de cette culture continuent la production. Le tonnage exporté en cette période est généralement de 17 à 22 tonnes par hectare. C’est sans doute la raison pour laquelle certaines sociétés ont préféré limiter leur production à la période hivernale, explique M. Chakir de Sofprim. A noter que la société EMPORIO VERDE leader mondial dans la production et la commercialisation de haricot plat, a mis à la disposition de ses apporteurs une serre d’essais, c’est ainsi que l’entreprise a pu sélectionner deux nouvelles variétés : une pour l’été et


l’autre pour l’hiver. La société BODOR développe actuellement un nouveau produit, le Nodulator® qui est un stimulateur des nodosités des légumineuses. « Ce produit naturel à base de Rhizobacteries s’applique au moment du semis et agit au niveau des racines durant le cycle des plantes, permettant d’accroître leur productivité » explique M. Arnaud de Certaine de la société Bodor.

Protection de la culture La courgette et le haricot vert étant parmi les cultures les plus sensibles aux nématodes à galles, une bonne désinfection du sol s’impose. Ensuite, la protection phytosanitaire doit être soutenue depuis le début jusqu’à la fin de la culture. A noter que grâce à une prise de conscience généralisée, le recours aux pesticides devient de plus en plus rare afin de préserver l’environnement et d’offrir aux consommateurs un produit sain indemne de résidus.

Haricot

Le haricot est une culture exposée à de sérieux problèmes phytosanitaires, notamment les maladies virales. A titre d’exemple le virus SBMV qui a été introduit au Maroc en 2004. Le TYLCV, qui concernait plus particulièrement la tomate, est apparu sur haricot vert en 2006 et a également fait beaucoup de dé-

gâts cette année allant jusqu’à l’arrachage complet de plusieurs plantations. « De nombreux producteurs manquent encore d’équipements appropriés pour mieux gérer ces problèmes (filet anti thrips…)», explique M. Sridi de Hi Tech. Aux problèmes de virus s’ajoutent également d’autres fléaux comme les nématodes, les insectes et les champignons. Il peut être la cible

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Courgette - haricot vert

FERTILISATION IRRIGATION

Courgette Mieux vaut prévenir

de fortes attaques de mineuses, d’acariens mais aussi de pucerons et de mouches blanches. Concernant le haricot de plein champ, cette année il y a eu moins de ventes de semences. Certains producteurs jugeant le coût de la semence relativement élevé, ils se contentent de les multiplier dans leurs exploitations. Cette multiplication non maîtrisée amène inévitablement une mauvaise qualité, une hétérogénéité des gousses ainsi qu’une sensibilité aux maladies et des mauvais rendements.

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Le début de culture est la période où les plants sont les plus sensibles, en particulier vis-à-vis des virus et leurs vecteurs pucerons et mouches blanches. Il est vrai que la plupart des variétés de courgette sont déclarées hautement résistantes ou dotées d’une résistance intermédiaire à certains virus : le CMV, le ZYMV…mais dans la région du Souss Massa, il n’y a aucune variété résistante au WMV souche marocaine, ce virus très virulent constitue toujours un problème dans la zone. En fait, les attaques virales sont d’autant plus graves qu’elles interviennent précocement. C’est pourquoi, il est recommandé de recourir aux moyens préventifs permettant de retarder les contaminations: - il faut veiller à utiliser des plants et des semences garanties sans virus pour limiter leur transmission et empêcher les épidémies préco­ces. - les outils de taille et de récolte doivent être désinfectés pour éviter la transmission des virus. - avant la plantation il est conseillé de désherber les abords des parcelles pour éliminer les sour­ ces de virus et les pucerons

( v e c teurs). Il faut savoir qu’une plantation voisine de courgette âgée in­ fectée peut être une source de virus. - le paillage plastique, en réfléchissant la lumière, a un effet répulsif sur les pucerons car il les empêche de distinguer les plantes. A noter qu’en milieu de cycle de culture de la courgette, les dégâts de certaines maladies fongiques (oïdium en particulier) peuvent devenir incontrôlables

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La rouille du haricot Les producteurs marocains de haricot ont atteint un haut niveau de technicité dans la gestion de la culture. En plus des autres résistances, le producteur demandent également des variétés résistantes à la rouille qui leur pose un grand problème. Cette maladie n’est pas totalement maîtrisée par les produits phytosanitaires autorisés. L’agent causal, le champignon (Uromyces appendiculatus) peut se maintenir sous forme d’urédospores pendant toutes les saisons, surtout quand le haricot est cultivé toute l’année. La rouille est facilement reconnaissable par les pustules brunâtres à la face inférieure des feuilles avec des tâches chlorotiques à la face supérieure. Le champignon peut également s’attaquer aux gousses et entraîner une dépréciation de la qualité. A souligner que les pustules sur gousses sont souvent confondues avec le symptôme de « pitting » engendré par un froid excessif en stockage dans les chambres frigorifiques. La lutte contre la rouille repose principalement sur: - Le choix de variétés résistantes - l’arrachage des restes des cultures précédentes, - la bonne aération des serres en périodes de forte hygrométrie, - éviter les fortes densités de plantations, - un suivi efficace de la culture pour détecter les foyers précoces des maladies.


Semencier

Gautier

Variété

Type

Courgette Blanche

Satelite

Ronde vert foncé

Fruits ronds de coloration vert foncé brillant. Poids moyen élevé et excellente conservation. Plante bien équilibrée, de vigueur moyenne, assez précoce et productive. Pour cultures sous abris et de plein champ.

Courgette blanche

Couleur vert clair, forme régulière cylindrique, haut potentiel de rendement.

Haricot nain filet

Floridor

Ronde jaune

Géode

Ronde Vert clair

Cassiopée

Ladida

Courgette

cycle printemps été, rendement export élevé, production échelonnée et grande qualité de gousses. résistances : HR : BCMV

SACHA BILMA Donna

Haricot Plat à rames

EVA GULLIVER F1 UNHIVER F1 IMANE F1

cycle automne hiver, qualité de gousse exceptionnelle, HR : BCMV variété précoce et productive, rendements à tous moments, gousse de grande qualité et de couleur verte foncée, adaptée pour toute l>année, RI : BMCV

AGREMBAL

NUNHEMS Maroc v Division de Bayer Maghreb

cycle automne hiver, variété précoce et vigoureuse, gousse de grande qualité d>une longueur de 17-20 cm et largeur de 16-18 mm, RI : BCMV

KYLIE

GENOVIVA

Distributeur

Amalthée

Pongo

Semences

NUNHEMS

Caractéristiques Gousse vert foncé, brillante, charnue et résistante aux manipulations. Calibre très fin (7-8mm), longueur (15-17cm). Plante à port dressé, feuillage résistant bien à la chaleur. Cultures de plein champ en toutes saisons et abris de printemps. Résist: (HR) CI (Anthracnose) / BCMV (Virus1) Fruit rond jaune vif, d’excellente présentation. Plante vigoureuse, bien équilibrée. Récolte aisée. Floridor est un complément très attractif de Géode et Satelite. Pour cultures sous abri et de plein champ. A éviter en périodes de fortes chaleurs. Très joli fruit de couleur vert clair. Plante vigoureuse à entre-noeuds moyens. Allie la présentation d’une Ronde de Nice aux atouts d’un hybride : vigueur de plante, précocité, uniformité et productivité. Pour cultures sous abri et de plein champ. Port dressé, entre nœuds courts. Bonne vigueur, cycle long et rendement élevé. Fruits de couleur vert moyen, très uniformes et de très bonne qualité de conservation. Pour culture sous abris et de plein champ. Résist: (IR) ZYMV / oïdium Variété très précoce et productive. Fruit vert clair, cylindrique, de bonne tenue après récolte. Pour cultures sous abris et de plein champ.

haricot plat

courgette noire courgette ronde

Variété productive, excellente qualité de fruit tout au long de la récolte, gousse charnue de 18 à 22cm. BCMV, Anthracnose Variété adaptée pour les cultures de plein champ. Plante forte et productive. ZYMV, CMV, Oïdium Variété adaptée pour les cultures sous serre. Très bonne présentation de fruit, fruit foncé, brillant et excellente conservation. ZYMV, SLCV, Oïdium Variété adaptée pour les cultures de plein champ. Fruit rond, homogène, adapté pour le marché local et export.

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BODOR


Courgette - haricot vert Semencier

Variété

Type

Caractéristiques

AMBRA

Courgette noire

Culture de plein champ. Rendement excellent. Taille de fruit: longue. Conservation excellente. Récolte facile (pédoncule fin). Résistance intermédiaire: WMV (Mosaïque de la pastèque).

BAJATI Nouveauté

Courgette blanche

De forte vigueur, la plante est bien adaptée au froid avec une excellente productivité et une très bonne qualité de fruit sa forme bien cylindrique, sans facettes ainsi que sa couleur vert clair très attractive en font une excellente variété aussi bien pour le marché local qu’à l’export.

MARZOUKA Nouveauté

Courgette blanche

Résistances intermédiaires: WMV (Mosaïque de la pastèque)/ ZYMV (Mosaïque jaune de la pastèque).

RS 5309 Nouveauté

HARICOT VERT GRIMPANT

Plante de bonne vigueur ayant un feuillage modéré ne nécessitant pas beaucoup d’opérations d’effeuillage. La gousse est d’une longueur de 13 à 15 cm, bien rectiligne et avec une couleur vert foncé très attrayante. De diamètre 8-9 mm dominant, elle peut être aussi récoltée en fin 6-7mm. Très haut potentiel de production. Résistances : BCMV/Cl

SALAMANCA

HARICOT VERT GRIMPANT

Plante vigoureuse avec un système radiculaire très développé supportant bien l’hiver. Port ouvert, adaptée à la culture sous serres plastiques. Haut niveau de production. Gousse cylindrique, uniforme et très rectiligne, ferme, résistant bien au transport et de couleur verte très attractive. Longueur moyenne de la gousse : 13 à 15 cm, diamètre de 6 à 7 mm récoltée en fin ou de 8 à 8,5 mm en boby. Cycle semisrécoltes de 75 jours. SALAMANCA est plus tardive que Paulista. Résistances : BCMV, Cl.

RIVERGARO Nouveauté

Type bobby

Paulista

Type bobby

MONSANTO SEMINIS

Tanya

S&G

Teresa

Type fin

KONZA

Haricot Filet déterminé

SERENGETI NAXOS

Courgette noire

OTTO

Courgette blanche

LEXI

Haricot Bobby

Pure Line Seeds

MONSANTO SEMINIS

Type fin

SKHIRIA

Haricot fin

MALAGA

Courgette blanche

CONSUL

Courgette Vert foncé

VIGOR TOUAREG

Distributeur

Haricot vert très résistant aux conditions de stress. Atteint une hauteur de 45 cm et la maturation des gousses est uniforme 15-17 cm de long de 7 à 8,5 mm d>épaisseur. La couleur de la gousse est verte foncé brillant intense. Rivergaro a une haute résistance au virus de la mosaïque. La qualité de la gousse permet de répondre aux exigences du marché de frais et d’industrie. Résistances : BCMV/Cl/Psp:2 Plante rustique et bien déterminée à allure droite. Production très concentrée dans la partie haute de la plante. Gousses vertes, moyennement foncées et brillantes, longues de 13/14 cm, à section ronde, bien droites. Le calibre Moyen à maturité est en majorité de 7 / 8.5 mm. Adaptabilité aux conditions pédoclimatiques particulièrement stressantes et très bonne conservation en post-récolte. Résistances : BCMV, Cl, PSP: 2. Résistance intermédiaire : Beet curly top virus. Nouvelle introduction, dans le type Xera, légèrement plus précoce. Plante très dressée à récolte groupée. Gousses au calibre légèrement plus fin que celle de Xera, de couleur verte très foncée, 11 à 13 cm de longueur bien droites. Variété tolérant la coulure florale pendant les périodes chaudes. Indiquée pour le marché de frais avec bonne conservation en post-récolte, également recommandée pour la surgélation où ses caractéristiques de calibre et longueur sont acceptées. Résistances: BCMV /Cl. Résistance intermédiaire: PSP: 2

AGROSEM

La nouveauté, qui combine les meilleurs atouts d’un haricot: gousse vert foncé et longueur de 13-14 cm. Résistances : BCMV(Mosaïque commune)/Cl (Anthracnose) /Ua:38 (Rouille). RI : Ua:90 (Rouille). Variété résistante à la rouilles, potentiel de rendement élevé , bon comportement face aux maladies , Variété de calibre très fin avec des gousses uniformes et attractives. Resistances hautes : CI:1 /BCMV /Ua(Ur5). Plante vigoureuse et végétative, potentiel de rendement élevé, bonne conservation après récolte Variété de calibre très fin avec de belles gousses . Resistances hautes : CI:1/BCMV / Ua (Ur4+5) Plante de bonne vigueur, peu épineuse, feuilles larges. Entre nœuds assez courts, port semi dressé. Fruits cylindriques de couleur vert fonçé très brillants. Résistance intermédiaire CMV, ZYMV, WMV et oïdium. Présente une proportion importante de fleurs males. Plante vigoureuse, assez compacte avec des entre nœuds courts. Fruits cylindriques de couleur vert clair brillant. Résistance intermédiaire au ZYMV et oïdium. Plante déterminée à port dressé atteignant 50cm de hauteur en plein champ. La gousse est à section circulaire, bien droite, longueur 14-15cm, couleur verte attractive. Calibre moyen à maturité : 7-9mm. Récolte : groupée et facile avec une très bonne conservation après récolte et supporte bien le transport. Cycle : 60 jours en moyenne du semi à la récolte Résistance/Tolérance : BCMV / Souches BV1, NY15 et western / BCTV.

CASEM

BADRA

Plante : robuste, dressée à port déterminé. Gousse : 11-12cm de longueur, fine, vert sombre brillant. Cycle végétatif : 50 jours. Récolte facile avec une très bonne conservation. Résistance/Tolérance : Anthracnose, BCMV, Halo Blight.

Courgette blanche Courgette Vert foncé

Vigoureuse, adaptée à la culture sous serre et plein champ. Très productive, fruit long et cylindrique vert clair. Pour marché local et export. Variété de courgette de couleur verte pour des cultures d’hiver sous abri. Plante vigoureuse et rustique. Qualité de fruit et conservation reconnu par tous les intervenants de la filière. Culture de plein champ. Bon rendement. Taille de fruit: moyenne. Bonne conservation. Excellent rendement. Taille de fruit: longue. Excellente conservation. Culture sous serre.

Courgette verte foncée Courgette vert clair Courgette vert clair Haricot nain Haricot plat à rame

Variété mi – précoce à port ouvert, offrant un rendement important, avec bon niveau de tolérance aux maladies, IR : CMV, ZYMV, Oidium, WMV2. Adaptée pour l’export avec sa coloration intense et sa forme cylindrique. Type Eskanderani avec une forte tolérance aux virus. Excellente nouaison. Productive avec une récolte facile. IR : CMV, ZYMV, Oïdium, WMV2 Plante à port dressé, très vigoureuse et bien équilibrée, avec une bonne tolérance oïdium. IR : CMV, ZYMV, Oïdium. Entre nœud court, fruit uniforme avec une coloration attractive. Productive. Résistant ROUILLE. Plante à port dressé facilitant la récolte. Belles gousses rondes avec une coloration vert foncé intense et brillante, uniformes et rectilignes, avec une longueur de 12-13 cm. Calibre fin à très fin. Belle qualité de chair sans fil et sans parchemin. HR à la rouille & BCMV. Variété précoce & rustique adaptée pour l’export. Très bonne qualité de gousse avec une homogénéité, une rectitude, une longueur de gousse (25 à 26 cm) et une largeur de gousse de 2 cm. Bonne conservation post récolte.

AGRIMATCO

BOSTON Fidela F1 Nevira F1 VILMORIN

Jetta F1 SORIA MISTICA

VILMORIN ATLAS

Une réponse à chacune de vos attentes ! TANYA TYPE FIN

RIVERGARO TYPE BOBBY FIN

u vea Nou

u vea Nou

RS 5309

TERESA

type grimpant 70

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TYPE FIN


Semencier

Variété

POP VRIENDS

LOMAMI INFINITY

GSI GRAINES VOLTZ

CLAUSE

HARRIS MORAN

SAKATA Seeds

Nouveauté

Courgette vert foncé

VENDA

Haricot nain

BLITZ

Courgette vert foncé

SINATRA

Courgette

BASILICA

Courgette

Arte

Courgette Blanche

Wildcat

Courgette Verte

Boone

HARICOT NAIN

Concesa

Haricot nain

CANDELA

Courgette Verte

SUHA

ORIENTE HI TECH SEEDS

Variété assurant une production précoce et régulière. Plante vigoureuse et rustique. Fruits cylindriques avec une belle présentation commerciale. Couleur vert foncé brillant. Excellente conservation après récolte. Variété semi-tardive, type très fin, très productive. Plante à port dressé, très rustique, adaptée à toutes les conditions climatiques. Gousses régulières, couleur vert très foncé. Résistances : Anthracnose, Mosaïque commune. Variété précoce adaptée aux conditions de jours courts et basses températures. Très bonne nouaison. Fruit long vert foncé. Très bonne conservation, marché export. Adaptée aux cultures sous serre et plein champ. Possède une bonne vigueur et une plante productive. Ses fruits sont droits, cylindriques, de bonne couleur et d’excellente conservation. Rendement pour les plus froids. Courgette noire. Variété Productive. Fruits qualité export. Très bonne conservation Plante ouverte de couleur vert foncé. Bonne vigueur. Entrenœuds courts. Adaptée aux cultures du plein champ de printemps, d’été et d’automne. Très productive avec des récoltes échelonnées. Fruits très cylindriques et très uniformes. Couleur vert clair très uniforme. Petit attache pistillaire. Très légèrement aristés. Pédoncule de longueur moyenne. IR: PRSV , ZYMV Plante vigoureuse. Entre nœuds courts et le port érigé. Fruit : très cylindrique, vert moyen a foncé, brillant, récolte manuelle facile, bon niveau de conservation pour l’exportation. RI : ZYMV et WMV2 et haute tolérance oïdium. plante ouverte, vigoureuse à port dressé, Position des gousses: mi-haut. Gousses droites, rondes et lisses, Couleur vert-foncé uniforme très attractive. Longueur des gousses: 13-14 cm. Faciles à récolter. Cycle végétatif: à partir de 58 jours du semis à la récolte. Récolte : Groupée et facile, très bonne conservation après récolte. HR à : Psp, Pss, Xap, Rouille, BCMV 1, BCTV Pour marché local et export. Plante vigoureuse, rustique adaptée pour la conduite sous serre et plein champs. HR: Rouille et BCMV1 et BCTV. Gousse lisse, sans fibre, couleur verte foncée brillante. Rectiligne: 14 à 15cm de long, de 7 à 8 mm de diamètre Variété productive, fruit allongé de couleur vert foncé, très brillant, plante ouverte, fruit très uniforme avec un très bon shelf life, Résistance: ZYMV. courgette cylindrique, facile a récolter et avec une très bonne tolérance aux virus (PRSV, ZYMV et WMV). Plante très équilibrée et présentant un rendement uniforme et régulier. Fruit très attractif avec une couleur vert clair brillante.

Courgette

Marché local, variété d’excellente vigueur, bonne productivité

REVERA

Courgette Type blanc

Fruit de couleur vert clair et medium long. Résistances intermédiaires: WMV et ZYMV.

ALEX ROSA F1

RIJK ZWAAN

FASILI

ENZA ZADEN

NATURA

Courgette Vert clair brillant Courgette Vert foncé Courgette Blanche Haricot à rame Courgette verte

Précoce et production regroupée

VILMORIN ATLAS

SOCAPRAG

HI TECH SEEDS Maroc

Marché local et export. Culture en sous abri et plein air

Fruit cylindrique et de couleur vert clair brillant. Longueur de fruit 25 cm. Assez précoce et donne un très bon rendement. Courgette très productive en plein champ et sous abris. Plante vigoureuse à port érigé et aéré facilitant la récolte. Fruit uniforme cylindrique, allongé, de couleur vert clair très attractive. Excellente tolérance à la manipulation et le transport Très productive. Cultures de plein champ et sous abris. Plante vigoureuse à entre-nœuds courts. Port aéré facilitant la récolte. Fruit vert foncé uniforme et cylindrique. Excellente tolérance à la manipulation et au transport. R.I: ZMV, WMV2, Oidium Plante vigoureuse, les fruits sont droits d’une couleur vert clair, à haut rendement convenable pour la culture en serre et plein champs Résistances : PRSV, WMV et ZYMV Vigoureuse, très productive, cycle long. Pour cultures précoces et moyennes d’automne et pour toute la culture de printemps. Les gousses vert brillant sont longues, étroites, très uniformes et très charnues. Résistante BCMV. Plante Vigoureuse et bien aérée. Fruit couleur vert foncé, droit, cylindrique et brillant. Résistance Intermédiaire IR: Sf. Recommandée pour les plantations à partir de Septembre. Plante équilibrée et très vigoureuse. Une cueillette facile. Haute tolérance à la pourriture. Fruit Long, droit, forme cylindrique et couleur vert foncé. Perd la fleur apicale facilement, cicatrisation rapide. Chair blanche et ferme, longue conservation. Variété précoce et productive adaptée à la culture sous-serre et en plein champ, climats froids. Vigoureuse et très compacte à port ouvert bien aéré. Grande facilité de nouaison. Variété adaptée aux cultures de saisons froides sous abris. Fruits droits et cylindriques. Précoces, de couleurs vert obscure très brillants. Très bonne tenue à la conservation.

MILENIO

Courgette noire

BERULA

Courgette noire

CANDELA

Courgette noire

Vigueur moyenne et feuillage obscur. Nouaison facile par temps chaud. Variété très précoce à fruits cylindrique et droits. Fruits de couleur vert foncé brillant et de grande capacité de conservation. Variété très adaptée aux semis par temps chaud.

FALCON

Courgette blanche

Variété de courgette blanche très vigoureuse adaptée aux conditions difficile aussi bien en plein champ que sous abris. Très productive. Feuillage ouvert et équilibré. Fruits demi Long, cylindrique légèrement globuleux. Couleur vert clair à mouchetures très fines. Très brillant. Adaptée aux plantations de plein champs et sous abris.

SAADA

Courgette blanche

Variété de courgette blanche à port semi-érigé et à feuillage ouvert très aéré. Facile à récolter. Variété très productive adaptée aux cultures précoces de plein champ et sous abris. Fruit cylindrique de couleur vert clair, légèrement tacheté. Les premiers fruits sont récoltés environ 40 jours après plantation.

Filet à rame

Très vigoureuse, entre-noeuds courts et feuillage équilibré. Très précoce, très productive. Gousses droites, cylindriques, étroites, et uniformes, récolte facile. Longueur des gousses: 14 à 15cm. Couleur : vert foncé. Bonne tolérance au froid. Variété hâtive, adaptée à la culture sous serre d’automne et printemps. HR : BCMV.

GOYA

SEMAPRO

Variété adaptée pour l’automne, le printemps et l’été. Haute qualité de la production sans fil ni graines apparentes. Charnue et facilité de cueillette. Sous abri ou plein champs avec brise-vent

GILEAD

SKANDIA

SEMILLAS FITO

Type boby, Avec une bonne tolérance a la rouille

LIRON

LEEN

DIAMOND Seed

Haricot plat

Distributeur

Variété adaptée pour une production fin automne, hiver (avec utilisation d’une double paroi en hiver sous abri). Bonne vigueur, production sans fil, ni graines apparentes

JOLANDA

MONSANTO

Courgette Blanche

Caractéristiques

Haricot plat Haricot plat Courgette

ESTEFANIA

MONSANTO

Type Haricot nain

PAULISTA TYPE BOBBY

42 Rue D’Anizy 20300 - Casablanca Maroc - Tél. : + 212 522 24 24 11 Fax : + 212 522 24 24 13 E-mail : agrosem@agrosem.ma

SALAMANCA TYPE GRIMPANT

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PROGRAINES

AGRIN Maroc

Agri Massa King Client

ENZA ZADEN

Comptoir Agricole du Souss


IRRIGATION

Pompage de l’eau

Quel système d’entraînement ? Bniaiche El Amine, ITSMAERB Bouknadel

Le choix des équipements de pompage est tributaire des caractéristiques hydrauliques requises pour satisfaire les besoins en eau des réseaux d’irrigation ou de consommation en eau potable. Le mode d’entraînement de la pompe adopté pour fonctionner dans les conditions optimales, dépend souvent de la source d’énergie disponible, de la nature des ressources en eau (superficielle ou souterraine) ainsi que des charges d’acquisition et de fonctionnement.

F

réquemment, le constructeur offre dans son catalogue, pour les petites pompes tout au moins, des groupes motopompes complets, équipés soit de moteurs électriques soit de moteurs thermiques. Cependant, pour des pompes d’importance moyenne, le moteur n’est généralement plus offert dans le catalogue du constructeur de pompes, et il y a lieu : soit de lui demander une offre, ce qui permet d’assurer une concordance parfaite entre le moteur de la pompe, soit d’écquérir séparément le moteur. Dans ce dernier

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cas, l’installateur devra donc déterminer lui-même les caractéristiques de ce moteur et la source d’énergie. Très souvent, les sujets évoqués sur le pompage de l’eau s’attèlent à la description des différents types de pompes utilisées, ainsi que leur choix et conditions d’utilisation, sans pour autant aborder les systèmes d’entraînement de ces machines hydrauliques. Aussi, c’est pour aider à apporter les éléments de réflexion utiles permettant de mieux cerner les paramètres intervenants lors du choix de l’adapta-

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tion moteur-pompe et de manière générale le choix adéquat des systèmes d’entraînement, que cet article a été élaboré.

Adaptation moteur/pompe

Choix de la puissance : Les pompes les plus couramment utilisées dans les installations de pompage des eaux d’irrigation et de l’eau potable appartiennent à la famille des pompes roto dynamiques. Elles peuvent être : - de surface (hors d’eau) à axe horizontal ou vertical, - immergées de forage (la pompe et le moteur sont noyés) Lors du choix du moteur, c’est la puissance absorbée par la pompe qui détermine la puissance délivrée par le moteur. Il faut donc prendre garde à ce que le moteur ait une puissance suffisante pour satisfaire toutes les situations de fonctionnement de l’installation. Prenons le cas d’une pompe ayant une puissance absorbée de 8.5 kW. Le moteur électrique fournira ces 8.5 kW, indépendamment du fait qu’il soit conçu pour 7 kW ou 10 kW. Un moteur de 7 kW, devant fonctionner à 40°C, serait donc toujours surchargé de 21,5 %. La conséquence divrecte d’une surcharge du moteur est une augmentation de la température du bobinage. Lorsqu’elle dépasse la température limite prévue selon la classe d’isolation choisie correspondant à une durée de vie acceptable (30 000 h), la durée de vie de l’isolation diminue. Un dépassement de la température limite de 8-10°C, diminue la durée de vie de l’isolation d’environ 50%. Des dépassements de 20°C signifient un raccourcissement de 75 %. Pour une meilleure adaptation, il y’a lieu de déterminer, en affectant la puissance absorbée par la pompe d’une majoration nécessaire, à cause de l’augmentation possible de la puissance absorbée. Cette majoration sera d’au moins : - 30 % pour une puissance absorbée inférieure à 5 kW, - 20 % pour une puissance absorbée comprise entre 5 et 25 kW - 10% pour une puissance absorbée supérieure à 25 kW De même, le moteur doit avoir un couple de démarrage supérieur au couple de démarrage résistant de la pompe. Il faut donc consulter le constructeur de la pompe quand le moteur n’est pas fourni par lui. Si la pompe est entraînée


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Pompage de l’eau siques, normalisés ou du commerce. Cependant, il impose : - un encombrement plus important surtout dans le cas de groupes horizontaux, - une réalisation soignée du massif de génie civil, - une très grande attention au moment du montage (sur la mise à niveau entre le châssis support et le massif béton ainsi que la mise en ligne de la ligne d’arbres pompe-moteur.

L’entraînement des moteurs par l’énergie thermique demeure la solution prépondérante en milieu rural quand le branchement au réseau électrique national fait défaut.

par un moteur électrique, il est recommandé de choisir pour celui-ci le mode de démarrage (direct, étoile-triangle) et sa protection. Ces choix se font en fonction de divers critères : - La nature du courant disponible : courant monophasé (la puissance disponible est limitée), courant triphasé (plus utilisé, c’est la tension entre phase qui alimente le moteur) - La vitesse nécessaire à la pompe et la puissance à prévoir.

Accouplement moteur/pompe Accouplement semi-élastique entre pompe et moteur : manchon Ce point concerne spécialement les groupes horizontaux de surface et les groupes verticaux à ligne d’arbre dans lesquels la liaison entre bout d’arbre pompe et bout d’arbre moteur, est réalisée au moyen d’un organe d’accouplement. Il permet une grande liberté de choix pour le moteur électrique, notamment l’utilisation de modèles clas74

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Accouplement rigide Cette liaison est assurée par manchons rigides, le fabricant du groupe prenant dès lors toutes les précautions pour assurer la fiabilité du matériel, en particulier pour la garniture mécanique d’étanchéité. Ce montage est utilisé dans les dispositions monobloc. Il permet une faible emprise au sol (surtout les groupes horizontaux), la suppression de la phase d’alignement d’où l’annulation de tout risque de désalignement entre pompe et moteur, et des massifs réduits. Cependant, il nécessite l’utilisation des moteurs fournis exclusivement par le fabricant et ne permet pas un entraînement de secours par un moteur thermique.

Choix de systeme d’entrainement

Indubitablement, l’objectif escompté à tout système d’entraînement de pompes se mesure à travers les avantages

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et les inconvénients qu’il offre, ainsi que son impact sur le coût de revient du m3 pompé.

Moyens de pompage 1- Système thermique L’entraînement des moteurs par l’énergie thermique demeure la solution prépondérante en milieu rural quand le branchement au réseau électrique national fait défaut. Comparés aux moteurs à essence, les moteurs thermiques à combustion interne diesel restent les plus utilisés étant donné leur rendement élevé (40 %) et leur coût de fonctionnement faible. Le moteur à choisir dépend surtout de la puissance requise par la pompe et le système de transmission, ainsi que de la vitesse de rotation nécessaire. Les moteurs à grand régime sont moins chers et moins encombrants, cependant leur durée de vie est faible, c’est pourquoi ils sont plus conseillés pour des fonctionnements de durée limitée. Le pompage thermique est obtenu : - par entraînement direct de la pompe par un moteur thermique diesel : la pompe peut être de surface ou immergée à axe vertical, située dans le forage ou le puits. L’entraînement se fait au moyen d’un système de transmission (courroie, arbre, etc.) - par une électropompe de surface ou immergée dont l’alimentation est assurée par un groupe électrogène, lui-même entraîné par un moteur thermique. Le moteur immergé est livré avec son liquide de lubrification et ne requiert qu’un contrôle du niveau de remplissage au moment de l’installation. Avantages : Groupe électrogène et pompe électrique : intéressant quand le site n’est pas électrifié par le réseau national (l’énergie électrique peut être utilisée pour d’autres usages au niveau de l’exploitation), débits pompés pratiquement illimités, entretien limité surtout au moteur du groupe électrogène, automatisation possible, profondeur importante Pompe de surface ou à axe vertical et moteur thermique : débits pratiquement illimités, groupe moins cher et bien adapté aux puits. Inconvénients : Groupe électrogène et pompe immergée : plus cher et charges élevées de fonctionnement. Pompe de surface ou à axe vertical et


moteur thermique : dans le cas de pompe immergée ce groupe nécessite un forage parfaitement vertical et les pertes par transmission deviennent inacceptables à partir d’une certaine profondeur. Dans les 2 cas, le moteur thermique nécessite des entretiens journaliers et périodiques. Le groupe est bruyant et polluant.

2- Système électrique : Le pompage électrique est possible si le réseau électrique est situé à proximité de l’exploitation agricole. Le branchement au réseau de la station de pompage se fait généralement par l’intermédiaire d’un transformateur dont la puissance est liée à la puissance du groupe de pompage. Lorsque le branchement au réseau n’est pas trop onéreux, il convient de privilégier l’installation d’électropompes car : - elles offrent la meilleure souplesse de fonctionnement - elles permettent d’obtenir un meilleur rendement global - elles sont plus économiques que les pompes à moteur thermique aussi bien en investissement qu’en exploitation - leur équipement est plus adéquat pour des profondeurs importantes (forages) - leur technologie étant maintenant bien maîtrisée, elles nécessitent peu de maintenance. Pour le pompage de l’eau, on utilise spécialement le moteur asynchrone que ce soit avec la pompe de surface ou celle immergée. Le coffret électrique de commande doit disposer le plus souvent des instruments permettant de contrôler le bon fonctionnement du moteur : la marche à sec ou les surcharges,

la surtension, les relais de niveau pour la régulation automatique, le défaut de phase, etc. Avantages : débits pratiquement illimités, profondeur importantes, meilleur rendement global, plus économique que l’énergie thermique, peu d’entretien, silencieux, automatisation facile. Inconvénients : limité aux zones situées à proximité du réseau national, le branchement au réseau peut être onéreux si le forage est éloigné, en cas de panne nécessité de réparation par des spécialistes, risque de coupure électrique.

3- Système solaire L’ensoleillement au Maroc est relativement important, principalement dans les régions du Sud Est où il dépasse 6 kWh/m2. Sur la plus grande partie du pays l’ensoleillement est compris entre 5 et 6 kWh/m2. Il est minimum dans le Nord Ouest du pays où il est inférieur à 4,7 kWh/m2. Le pompage de l’eau est l’une des applications les plus répandues de l’énergie solaire dans le secteur agricole. Les installations de pompage fonctionnant avec l’énergie solaire peuvent être conçues pour être transportables lorsque les besoins ou les disponibilités saisonnières de l’eau imposent des changements occasionnels d’emplacement. Dans le cas où le réseau électrique n’est pas facilement accessible ou pas toujours fiable ou en se substituant à un générateur à combustible fossile, la technologie produisant de l’eau d’origine

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Pompage de l’eau puissance crête requise au niveau du générateur est calculée en fonction du débit d’eau demandé, de la hauteur manométrique totale de l’installation et de l’ensoleillement du site. Par exemple, un ensoleillement Ir de 6 kWh/m2/j (énergie solaire incidente), un débit Q de 30 m3/j, sous une hauteur totale HMT de 40 m, nécessiterait une installation de Pc = (10/Ir)*Q*HMT= 2000 w crête. L’onduleur convertit le courant continu généré par les modules en courant alternatif triphasé qui alimente le moteur électrique immergé de la pompe.

solaire réduit le coût du combustible, tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre et les risques de déversement de combustible. L’installation typique est composée : Du générateur qui est constitué de modules photovoltaïques assemblés en panneaux qui convertissent directement le rayonnement solaire en courant continu. L’estimation de la

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Avantages : énergie gratuite, entretien réduit qui consiste au nettoyage des cellules pour enlever la poussière qui s’y dépose et gène le bon fonctionnement, silencieux et propre, stockage possible de l’énergie dans des accumulateurs et garantie d’un développement durable par réduction des gaz à effet de serre. L’énergie électrique peut également être utilisée pour d’autres usages au niveau de l’exploitation (électrification, pompe doseuse, etc.). Inconvénients : investissement important pour une durée de vie relative-

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ment brève de certains composants, nécessité des réparations coûteuses lors d’une panne, entièrement dépendant de l’ensoleillement, débits limités et très variable d’un jour à l’autre nécessitant optimisation du stockage et pièces détachées peu disponibles.

Comparaison des technologies Mis à part les aspects techniques qu’offrent chacun des systèmes décrits ci-dessus, l’analyse des différentes technologies du point de vue rentabilité semble tout aussi importante. Des études comparatives du coût du m3 pompé relatives à l’utilisation de 4 systèmes d’entraînement : Thermique ; électrique (réseau ONE), électrique (groupe électrogène) et solaire, ont été réalisées en prenant comme base commune de calculs : le débit, la charge hydraulique, la consommation journalière d’eau, le temps horaire journalier de pompage, les prix unitaires du gasoil et de l’énergie électrique. En considérant les coûts d’investissement de chaque système ainsi que les charges d’amortissement, l’analyse


Panneaux solaires sur le toit dune étable élevage bovin comparative a montré que le choix le plus économique pour minimiser le coût de pompage de l’eau correspond à l’utilisation du réseau électrique national. Le pompage thermique occupe la seconde place à moins que la charge hydraulique à développer prenne des valeurs importantes. Les groupes électrogènes viennent en troisième option comme source d’énergie pour les stations de pompage. Enfin, l’énergie d’origine solaire reste peu économique à cause de son prix d’acquisition et de ses possibilités limitées en débit et en charge hydraulique fournie. Une autre étude comparative menée par le Centre de Développement des Energies Renouvelables (CDER) a démontré que le seuil de compétitivité du pompage solaire photovoltaïque par rapport au pompage diesel se situe entre 1200 à 1500 m3 par jour. Concrètement, ce seuil correspond à une population de 1000 habitants qui consomme 40 l/j/habitant et une hauteur de refoulement de 30 à 50 m. Par ailleurs, des prospections sur le terrain au niveau de certaines exploitations agricoles des régions du sud du pays ont montré que l’option du système d’entraînement thermique dit « transformé » l’emporte dans certaines conditions sur le branchement au réseau électrique national. En effet, ces dernières années, des agriculteurs ont trouvé la parade en utilisant le gaz bu-

tane pou réduire le coût de l’irrigation. Ces agriculteurs, principalement maraîchers, ont muni leurs moteurs diesel du système d’alimentation en gaz. Ainsi, il suffit seulement de changer une petite pièce mécanique qui coûte 400dh pour «convertir» un moteur diesel en moteur alimenté en gaz butane. Elle est généralement «importée» d’Europe, principalement d’Italie. Mais, la durée de vie des moteurs ainsi équipés ne dépasse guère les deux années. Cependant, tout en ayant le temps d’amortir son investissement et de s’assurer de grandes marges bénéficiaires comparées à l’utilisation de l’électricité et du gasoil (dans la région de Settat les coûts d’irrigation sont réduits de 40% en utilisant le gaz), l’agriculteur prend de sérieux risques en gardant son «stock» de bonbonnes de gaz butane tout près du moteur. Celles-ci peuvent effectivement subir des avaries et exploser à tout moment. Le gaz butane est subventionné par l’Etat uniquement pour un usage domestique. Et comme il n’y a pas un texte précis réglementant cette activité et qu’aucune loi ne stipule, en effet, qu’il est interdit de vendre du gaz butane en grande quantité à des particuliers, agriculteurs ou autres, les moteurs à gaz continuent à se développer tant que l’intérêt est de mise.

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Phytosanitaire

Désinfection du sol

Evolution des pratiques dans le Souss Hind Elouafi, en concertation avec l’APEFEL

Parmi les problèmes telluriques majeurs qui affectent la culture de la tomate, c’est incontestablement l’infestation par les nématodes qui occasionne le plus de dégâts. Ce problème est aggravé par les températures élevées sous serre et la texture sablonneuse des sols dans la région (chauds, perméables), très propices au développement rapide et à la mobilité des nématodes.

A

Avant l’élimination du Bromure de Méthyle, les producteurs avaient principalement recours à ce biocide total qui assure une excellente efficacité contre tous les problèmes telluriques. Cependant, il était également considéré comme un produit fortement destructeur de la couche d’ozone

vant l’élimination du Bromure de Méthyle, les producteurs avaient principalement recours à ce biocide total qui assure une excellente efficacité contre tous les problèmes telluriques et même contre les mauvaises herbes. Cependant, ce fumigant à large spectre d’action était également considéré comme un produit fortement destructeur de la couche d’ozone (gaz à effet serre). Il entraîne par ailleurs un déséquilibre total au niveau du sol et, par conséquent, les risques de réinfestation dangereuse faute de présence d’agents antagonistes de ces nématodes. Ce produit était donc voué à la disparition. Les initiatives privées d’utilisation d’alternatives au bromure de méthyle étaient concluantes et avaient coïncidé avec l’offre de l’ONUDI (Organisation des Nations Unis pour le Développement Industriel), d’un soutien pour l’élimination avant terme du BrMe. Le secteur de la tomate au Maroc était donc bien conscient de la possibilité de production sans bromure de mé-

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thyle vu les différentes solutions alternatives disponibles. D’autant plus qu’une fois le bromure de méthyle éliminé en Europe et ailleurs, son utilisation aurait été considérée comme une concurrence déloyale et les producteurs marocains comme des pollueurs et des destructeurs de la couche d’ozone, d’où l’acceptation du projet d’élimination du BrMe. Rappelons que ce projet avait été géré par un comité de pilotage formé conjointement par l’ONUDI, l’ONSSA, représentant le ministère de l’agriculture, et l’APEFEL. A noter que dans le cadre de ce projet, un Centre de Transfert de Technologie a été édifié dans la région d’Agadir pour être au service de la profession, par l’expérimentation d’alternatives techniquement viables et économiquement justifiables.

développé du porte-greffe permet au plant de surmonter la période hivernale. L’utilisation de produits enracineurs permet également d’ améliorer encore plus cette capacité d’enracinement. Malheureusement, les portegreffes actuellement disponibles ont un gène de résistance aux nématodes qui est ‘’cassé’’ à des températures élevées. De ce fait, les dates de plantation coïncidant avec une période de fortes chaleurs, on ne peut pas compter uniquement sur le greffage. - la solarisation (un mois à l’avance) : elle consiste à utiliser un paillage transparent généralisé après une irrigation copieuse par aspersion dans le but d’augmenter la température du sol. - L’utilisation de fumigants : comme le Métam sodium, le 1,3Dichloropropène, la combinaison Dichloropropène+Chloropicrine et la Phenamiphos juste après la plantation. - En cours de culture : les traitements étaient effectués essentiellement avec deux molécules actives qui ont prouvé leur efficacité : l’Oxamyl et le Cadusafos non systémique.

Après l’élimination du BrMe

Et aujourd’hui ?

Les alternatives utilisées en début de culture (mi-juillet) sont principalement : - le greffage : le système racinaire très

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Actuellement, pour les producteurs de tomate, le choix est de plus en plus restreint puisque certaines molécules ont été retirées et d’autres seraient


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Désinfection du sol nuer à développer la biofumigation parce que la décomposition de fumier permet à la fois une élévation de la température du sol (réaction exothermique) et le dégagement de gaz ayant un effet similaire à celui du Métam sodium ou du Dichloropropène. Reste à définir les doses optimales à apporter pour un meilleur résultat. D’ailleurs au Centre de Transfert de Technologie (CTT), l’usage de fumier brut ou élaboré à des doses de 60 à 80 tonnes par hectare, a permis d’éviter une éventuelle infestation du sol comme c’est le cas dans plusieurs exploitations. Dégâts des nématodes sur des racines de tomate

en cours d’élimination du marché. La problématique des nématodes risque de devenir un facteur limitant pour la production de tomate au Maroc dans les années à venir. Rappelons que le secteur maraîcher, et principalement la tomate, revêt une importance particulière au Maroc vu les emplois et les revenus qu’il procure aux différents opérateurs de la filière. A noter qu’un nouveau produit à base d’Iodure de méthyle a été récemment homologué au Maroc, garantissant une efficacité de 70%. C’est sa première année d’utilisation, mais les producteurs de tomate trouvent que le traitement est coûteux. En cours de culture, les producteurs traitent toujours avec l’Oxamyl qui présente un DAR de 21 jours. Quant au Cadusafos, il a été retiré de l’annexe 1 en Europe, et donc les exportateurs marocains évitent tout simplement son utilisation pour mieux satisfaire aux exigences du référentiel GlobalGap.

Autres alternatives En attendant de nouvelles alternatives qui tardent à venir, les producteurs mettent toutes les chances de leur coté en combinant les différentes techniques disponibles. La profession compte également exploiter certaines voies prometteuses :

La matière organique Selon les professionnels, il faut conti-

La culture hors sol Cette technique commence à se développer, principalement le bac tranché et la fibre de coco : - Le bac tranché consiste à creuser des sillons, qui sont ensuite tapissé de film plastique, avant d’être remplis de trois couches successives de gravettes grossières, de gravettes fines et de sable. Ce type d’hors sol permet de cultiver sur un substrat sain, de récupérer une partie de l’eau d’irrigation, et en plus il a l’avantage d’être adapté à la structure des serres dominante dans le Souss. - La fibre de coco a également donné des résultats assez encourageants, même dans les structures existantes. Cependant, son utilisation serait plus adaptée aux structures modernes. Malheureusement, l’investissement en hors sol reste important. Il impose également une haute technicité et des structures de serres plus modernes avec un contrôle d’appoint de la température ambiante et celle du substrat, d’où l’intérêt de considérer sérieusement l’option de l’amélioration des conditions de production par le changement des structures de serres existantes.

Nouvelles structures de serres Vu le coût élevé de ces investissements, il serait très difficile, voir impossible de changer tout le parc de serres. Mais une chose est sûre, ces serres modernes vont permettre :

La culture hors sol présente de nombreux avantages. Malheureusement, l’investissement reste important. Il impose également une haute technicité et des structures de serres plus modernes

Les dates de plantation coïncidant avec une période de fortes chaleurs, on ne peut pas compter uniquement sur le greffage.

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- le contrôle du climat sous serre, notamment la température et l’humidité relative, ce qui signifie moins de problèmes phytosanitaires et par conséquent moins de traitements. - de répondre aux exigences de plus en plus accrues des marchés d’importation - l’augmentation de la productivité avec une amélioration nette de la qualité et la réduction du taux d’écart - éventuellement la récupération des eaux pluviales (jusqu’à 30% des besoins en eau de la culture de tomate) - contrôle de la production : une offre régulière même pendant la période hivernale où les marchés sont demandeurs et rémunérateurs. - éviter les pics de production dus à des élévations de température incontrôlables à l’intérieur des serres - permettre un chauffage d’appoint en étant étanche - permettre l’utilisation de la technique de l’hors sol, technique incontournable pour démarrer la culture avec un substrat sain et contourner le besoin de traitement du sol - permettre une meilleure gestion de la lutte intégrée Les pouvoirs publics doivent absolument se pencher sur la problématique de financement de ces nouvelles structures de serres métalliques par la mise en place de plusieurs systèmes, à savoir : une aide ou subvention combinée à la facilité d’accès à des crédits garantis et à des taux préférentiels surtout que les conditions de production dans les serres actuelles sont subies et ne permettent pas une bonne productivité avec des problèmes de qualité qui conduisent à la réduction des tonnages exportés. Toutes ces contraintes à la production réduisent les marges de compétitivité du Maroc à l’international. Au Maroc, ce secteur de fruits et légumes est source de devise, pourvoyeur d’emploi et participe à la sécurité alimentaire. Des décisions courageuses sont à prendre pour venir en aide à ce secteur vital de l’économie agricole marocaine, il y va de sa survie.


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Désinfection du sol

Culture Hors sol

Mme FERJI Zahra

Contamination par les nématodes Mme FERJI Zahra, EL BOUCHTAOUI Med cherif et MEKTIT Nadia

La technique de l’hors sol est introduite pour éviter certains problèmes telluriques, surtout ceux liés aux nématodes. Malheureusement, il s’avère que même les cultures hors sol peuvent être infestées par ces agents pathogènes.

EL BOUCHTAOUI Med cherif

todes est favorisé par la circulation continue de la solution nutritive.

Quelles solutions ?

Différents cas favorisant l’infestation du substrat par les nématodes.

A

u Maroc, la tomate cultivée en hors sol est sujette à de nombreuses sources de contamination par les nématodes à galles Meloidogyne spp: - Le substrat utilisé comme support (sable et gravier) peut contenir des masses gélatineuses, formes de conservation des nématodes à galles - Les supports de substrat (canalettes en plastique ou boudins) peuvent être endommagée en cours de culture ouvrant une brèche de contact avec le sol infesté. - Les racines passant à travers le support de substrat se trouvent directement en contact avec le sol infesté. - Une autre contamination peut résulter de l’inattention des ouvriers qui, lors des différentes opérations

culturales, peuvent souiller le substrat. - Le manque d’étanchéité des parties terminales des canalettes peut être à l’origine du passage des nématodes vers le circuit fermé de fertigation. - Les nématodes peuvent passer du sol infesté vers les cannalettes lorsque le bord de ces dernières est au niveau de la surface du sol. Dans le cas de la contamination par l’une ou l’autre des sources précitées le développement des nématodes prend une allure vertigineuse en raison des conditions favorables présentes dans les circuits fermés de fertigation. En effet, aussi bien la texture que la structure du substrat favorisent largement la pullulation de ce ravageur, accélérée par l’absence d’un certains nombre d’antagonistes. Dans un tel système (fermé) le risque de propagation rapide des néma-

DESINFECTION DES SOLS PAR LA VAPEUR

Pour pallier les différentes sources de contamination, il est impératif de prendre les mesures de précautions adéquates. Lors d’une étude prospective réalisée dans la région du Souss Massa et qui a duré une année dans les domaines produisant la tomate en hors sol, les résultats des analyses de l’eau du circuit fermé ont révélé que plus de 40 % des échantillons étaient contaminés par les Meloidogyne. Les prélèvements des échantillons d’eau ont été réalisés au niveau de tous les points accessibles du circuit. La densité des nématodes détectés dans l’eau varie d’un échantillon à un autre passant de 0 à 1600 larves par 500 ml d’eau selon l’âge de la culture. Devant une telle situation, il serait hasardeux d’envisager une culture de tomate ou autres en hors sol sans une désinfection préalable. Il est à signaler que la quantité des nématicides engagée pour la désinfection en hors sol est de moitié comparée à celle utilisée dans le système conventionnel (billon).

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Vos avantages d’une désinfection des sols par la vapeur d’eau surchauffée : Principe : porter le sol à une température suffisamment élevée pour détruire le maximum de parasites, tout en respectant la vie des microorganismes utiles (maxi 90°C).

► Désherbage à 100%, sans produits chimiques ! ► Pas de résidus toxiques ni dans les terres, ni dans les produits récoltés ► Possibilité de mise en culture dès la fin de l’opération de désinfection vapeur

► Destruction complète des insectes, larves, et germes pathogènes des maladies cryptogamiques

► Action favorable à l’équilibre et à la santé des plantes

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57 ans d’expérience dans la désinfection et le désherbage des sols à la vapeur


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Désinfection du sol

Désinfection par la vapeur des sols et des terreaux Avant l’arrivée des fumigants chimiques au milieu des années 70, la technique de la désinfection par la vapeur était déjà très répandue. Avec l’élimination de nombreuses molécules chimiques, on constate un regain d’intérêt pour cette technique dans plusieurs pays. Pour lever certaines ambiguïtés qui ont toujours accompagné cette technique, nous nous sommes adressés à M. Bernard Sylvestre Baron de la société SIMOX,spécialisée dans le développement de solution de désinfection par la vapeur. La vapeur d’eau injectée dans le sol cuit les racines et les graines des adventices et supprime ainsi totalement le désherbage. De ce fait, dans une exploitation, un générateur de vapeur s’amortit déjà rien que par la suppression des coûts de désherbage. Le procédé permet également la ­destruction complète des insectes, des larves et des germes des maladies cryptogamiques qui sont les ennemis les plus redoutables dans les régions de cultures intensives. A noter que l’action de la

chaleur libérée par la vapeur se montre extrêmement polyvalente, contrairement aux produits chimiques qui sont très sélectifs.

A­ ction de la chaleur sur les sols - Un sol plus riche en éléments assimilables que le même sol non chauffé. Lorsqu’elles sont soumises à des températures comprises entre 50° et 100°C, les sols subissent des transformations : la matière organique devient plus facilement attaquable par les

bactéries, de sorte que les éléments fertilisants sont solubilisés. L’azote, le phosphore et la potasse disponibles pour les plantes augmentent en quantité. - Le chauffage a aussi une action sur les êtres vivants de la terre. Toute l’activité bactérienne est anéantie à partir de 127°C. Mais vu que la désinfection à la vapeur ne dépasse pas 90°C, seuls certains groupes de micro-organismes sont détruits et, précisément, ceux qui mettent les cultures en danger. ­

Effets sur la culture

- Les effets du traitement (chaleur+humidité) se manifestent par une accélération de la germination et des levées. Au minimum 15 jours d’avance par rapport aux cultures en terre non traitée. - Système radiculaire beaucoup plus développé - Teneur supérieure en chlorophylle - Régularité et luxuriance de la végétation.

Coût et durée du traitement ? Il est fonction de l’action recherchée : traitement herbicide ou traitement de maladies, dont dépendent la température et la profondeur. Ce traitement va aussi dépendre des conditions de température du sol et atmosphérique. Le traitement le plus fréquent pour les plantes notamment légumières (racine peu profonde) se fait à une température de 80-90° et une profondeur de 10-12 cm. En France la durée est de 5 à 6 min en moyenne, mais en été elle descend à 4 à 5 min. Au Maroc, cette moyenne de temps est bon84

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ne pour le maraîchage. Sur la base de 5 min de traitement à la cloche, ont arrive à des consommations moyenne de 3750 litres/ha. La durée de traitement dépend de la taille de la machine choisie (11 tailles de générateurs de vapeur) : - si on prend un générateur de 400 kG/vap/h (le plus vendu aux exploitations maraîchères en France), avec une surface 5000 m² à 2 ha, la durée du traitement est de 104,2 heures (96 m²/h). - avec 800 KG/Vap/H, la durée du traitement est de 216 m²/ h, soit 46,3 heures. Pour les cultures avec des racines plus profondes, le traitement peut aller jusqu’à 40 cm de profondeur. Pour réduire les coûts énergétiques, plusieurs solutions sont mise en œuvre. Par exemple, au Kenya, on rajoute 20% de paraffine dans gasoil et en France, on utilise des brûleurs mixtes pouvant tourner avec des huiles végétales.

Recommandations - Pour favoriser la rapidité de traitement, il est conseillé de procéder à un léger arrosage avant la désinfection. - Les sols doivent être préparé pour la mise en culture avant le traitement. Dès que le sol a refroidi, il est prêt pour la plantation (quelques heures). La durée du traitement dépend de la taille de la machine, de la profondeur, du travail à la cloche où a la bâche…. - A la fin du traitement, il n’y a pas une accumulation, mais plutôt une remontée de sels. Mais on peut y remédier par un simple arrosage.


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Un compost de qualité pour une nature saine et fertile

Parfaite maturité et faible taux d’humidité

Proche de l’humus, le compost joue un rôle primordial dans la fertilité du sol. Les recherches sont, en effet, unanimes sur les retombées bénéfiques de l’utilisation du compost sur l’agriculture et l’environnement: - stimulation de la croissance des plantes - amélioration des caractéristiques physico-chimiques du sol - bioprotection contre les nématodes et les maladies telluriques - réduction de la pollution environnementale par le recyclage des déchets agricoles et des sous produits agro-industriels.

criblage du compost

Un process bien maîtrisé Prenant conscience du rôle capital du compost, le Groupe Brahim Zniber, a installé depuis 2004, une unité de compostage qui se caractérise par : - des infrastructures modernes et en perpétuelle amélioration - un personnel doté d’un capital technique permettant d’obtenir un produit fini conforme aux normes internationales - des matières premières diversifiées issues de nos différentes unités de production (arboricoles, vitivinicoles et oléicole) - un process de production bien maîtrisé et conforme aux recommandations internationales - des analyses physico-chimiques et biologiques régulières assurées par notre laboratoire et des établissements autonomes et accrédités, avant, pendant et après le compostage

Machine retournant un andain

Des avantages indéniables Tous ces atouts permettent à la Compostière Brahim Zniber de produire anSuivi des nuellement 10.000 tonnes de biocompost avec des formulations diversifiées. paramètres au cours Conforme aux exigences d’une agriculture biologique, ce biocompost se du compostage démarque nettement des produits concurrents par : - sa parfaite maturité et son faible taux d’humidité - sa richesse en éléments fertilisants multiples et à teneur connue, Broyage de la matière première facilitant ainsi l’établissement de votre plan de fertilisation - l’absence de métaux lourds - sa granulométrie adaptable selon les usages

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Questions des lecteurs

Plante toxique pour le bétail Question posée par M. Samdi, éleveur de la région d’Oulad Saïd (Jemaat Oulad Abbou), province de Settat à propos d’une plante qui provoque des problèmes cutanés sur les parties claires de la peau des bovins et des ovins. Pour les parties sombres de la peau, il n’y a aucun problème. Les éleveurs de la région qui en souffrent sérieusement, sont obligés de labourer après moisson (au lieu de profiter du pâturage). Ils signalent aussi que le problème devient de plus en plus sérieux chaque année. A l’instar des autres éleveurs, El Haj Maachi nous a indiqué, lors d’une visite sur place, qu’au cours de sa longue vie de plus de 80 ans, cette plante n’a jamais existé dans la région. Elle a fait son apparition il y a deux ans et cause des lésions aux bêtes qui l’apprécient beaucoup surtout au stade floraison, d’autant plus qu’elle fait son apparition juste avant les moissons et continue son développement tout l’été et jusqu’à l’automne. En plus des problèmes de peau (prurit, blessures, plaies) les bêtes, qui la consomment en grande quantité, deviennent comme folles et n’arrêtent pas de se tordre sous l’effet des traumatismes et démangeaisons. D’après les agriculteurs de la région, cette plante pousse dans les jachères et champs de blé, reste (à l’état frais) après les moissons et constitue un problème sérieux pour la région. Consommée plus tôt (en printemps, avant floraison) elle ne cause aucun problème. Au stade végétatif, la plante ne cause aucun problème pour les bovins, les ovins, les équidés et les ânes. Au stade floraison, les équidés et les ânes qui consomment les plantes fleuries restent en bonne santé, alors que les bovins et les ovins sont très sensibles et présentent les symptômes cités plus hauts.

Détermination de la plante toxique L’espèce en question a été déterminée par les professeurs Saïd Allali et Zaid Zouagui (Médecine et chirurgie des ruminants, IAV Hassan II) comme étant le millepertuis (Hypericum). Le Dr Abbès Tanji confirme qu’il s’agit de Hypericum tomentosum L. (le millepertuis tomenteux, masloukh ou rbiaat jarba en arabe), une des 17 espèces signalées au Maroc (cf. Flore Pratique du Maroc, Institut Scientifique, Rabat). C’est une dicotylédone herbacée vivace appartenant à la famille des Hypéricacées ou Guttiférées. Les glandes noires situées au bord des sépales seraient remplies d’une substance toxique appelée « hypéricine ». C’est pour cette raison que les plantes fleuries sont toxiques. Les plantes fleuries mais sèches seraient probablement non toxiques. D’après Prs. El Hassane Abdenbi et Driss Lamnaouer (Eléments de toxicologie vétérinaire) l’espèce se rencontre dans les cultures et les pâturages des terrains ouverts rocheux et sableux secs et l’intoxication a été souvent décrite chez les ovins, bovins, chevaux, ainsi qu’on a signalé des empoisonnements avec du foin.

Signes cliniques et lésions ‘‘Je pense qu’il s’agit de la photosensibilisation (dermatite solaire), signale le professeur Saïd Allali. Très probablement, l’ingestion de Hypericum (le millepertuis) en serait la cause. Nous avons d’ailleurs reçu, le mois dernier (Avril 2011), au Centre Hospitalier Vétérinaire de l’IAV Hassan II, des ovins atteints de cette maladie.’’ Ce diagnostic est confirmé par le prof. Zaid Souagui qui ajoute : ‘‘le millepertuis, Hypericum, provoque, via une substance photodynamique « l’hypéricine», une dermatite solaire par l’action des rayons ultra-violets en présence de ladite substance. Il s’agit de brûlures de premier ou second degré selon la durée et l’intensité de l’exposition au soleil. Les zones blanches, n’étant pas pigmentées par

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la mélanine, sont de ce fait celles qui réagissent à l’action des rayons ultra violets. On a assisté au cours des trois dernières années à une recrudescence des atteintes par cette plante, notamment chez les ovins, dans les régions de la Chaouia et Abda bien qu’on la retrouve également dans d’autres régions du pays.’’ L’ingestion de quantités importantes de la plante entraîne une rougeur de la peau, des démangeaisons, un gonflement au niveau de la face, des oreilles et toutes les régions dépigmentées. Les parties malades peuvent se couvrir de sueur plus ou moins abondante et s’infecter. On peut également observer des troubles nerveux avec des convulsions. La mort peut survenir chez les animaux épuisés.

Traitement ‘‘Le traitement spécifique est inexistant, lit-on dans l’ouvrage « Eléments de toxicologie vétérinaire ». Il faut mettre les animaux à l’ombre pendant plusieurs jours, jusqu’à élimination complète de l’agent photosensibilisant. Localement nettoyer les plaies et appliquer des aérosols contenant des antibiotiques et des pommades cicatrisantes. En cas d’atteinte grave, administrer des antihistaminiques et le sérum salé et glucosé.’’ La seule solution, confirment les professeurs Allali et Zouagui, est le retrait des animaux des parcours contenant cette plante, les nourrir à l’abri du soleil et poursuivre le traitement symptomatique des cas malades (soins locaux, hépatoprotecteurs, ...), puis envisager l’éradication des plantes pendant les campagnes prochaines.

El Haj Maachi

Moyens de lutte Deux moyens peuvent être utilisés, d’après le Dr Abbès Tanji : - Prélever les plantes manuellement ou avec la sape, les ramasser et les brûler avant la floraison et la production de semences pour éviter la dissémination des semences. Cette solution est préférable quand c’est possible (sur de petites parcelles faiblement à moyennement infestées). - Procéder à des traitements herbicides, dirigés uniquement sur les plantes de millepertuis, avec un pulvérisateur à dos équipé d’une seule buse, avec le 2,4-D butylglycol ester (et non le 2,4-D amine ou diméthylamine) à raison de 200 g matière active / hl (exemple : Elafrit, Elghoul, Guenfoud etc... qui coûtent environ 70 Dh/l). Le traitement généralisé de toute la parcelle risque d’éliminer toutes les autres plantes susceptibles d’être pâturées au moment où les troupeaux en ont besoin. Pour réussir l’opération, il est préférable de traiter le soir, car ce n’est qu’après 18 h que les températures sont fraîches et autour de 20 C. Bien mouiller les plantes de millepertuis en évitant de traiter les cultures avoisinantes. ‘‘Au cas où le phénomène serait très important, conclue le prof. Zouagui, les pouvoirs publics (essentiellement les vétérinaires de l’ONSSA) devraient apporter leur aide. Il faudra penser à la meilleure manière pour sensibiliser et aider les éleveurs qui paient chaque année un lourd tribut en mortalité et mauvaise croissance à cause de ce type de problèmes, somme toute évitables.’’


6e AGRO EXPO- FILAHA 2010

Un salon tonique au coeur de la dynamique des filières agro végétales, du machinisme et de l’équipement agricole

L

a 6e édition du salon International de l’Agriculture, AGRO EXPOFILAHA, a fermé ses portes le 25 novembre 2010 sur un bilan très positif après 4 jours de salon marqués par des échanges de grande qualité entre les 175 exposants et les visiteurs. Malgré un contexte difficile pour certaines filières, en l’occurrence la filière lait et oléicole, AGRO EXPO-FILAHA, a réalisé sa première meilleure affluence depuis sa création avec 15 000 visiteurs (contre 7000 l’édition précédente). Beaucoup d’exposants se sont déclarés satisfaisants de la qualité du salon et des contacts qu’ils ont pu nouer et des perspectives d’investissement qu’ils ont pu identifier par leur participation. Le 6e AGRO EXPO-FILAHA a ainsi conforté son rôle de catalyseur des énergies des différents maillons du secteur et de créateur d’une dynamique partagée entre les exposants, les visiteurs et tous les responsables impliqués dans les filières agro végétales, du machinisme et de l’équipement agricole au niveau national et international. Les 4 Forums destinés aux professionnels ont fait de AGRO EXPO-FILAHA un lieu d’intenses débats, de confrontation et de

dialogues sur tous les sujets relatifs au secteur de l’agriculture resté longtemps en hibernation, alors que le pays recèle des potentialités insoupçonnées en terres agricoles fertiles. La conférence-débat animée par le Dr Rachid BENAISSA, ministre de l’agriculture et du

développement rural a été très attendue et a suscité un vif intérêt auprès des professionnels réunis. La participation étrangère en nette croissance cette année en provenance de 14 pays est passée de 72 exposants en 2009, à 86

avec un fort pourcentage pour le pavillon espagnol (28), suivi de la France et de la Chine. La délégation ibérique, issue de la région de Murcie, était venue exposer son savoir-faire dans différents domaines. La présence du Ministre de la région de Murcie a permis un échange de vues sur les

Priorités de l’agriculture intensive et la Technologie Agricole dans la Région de Murcie qui a rendu possible le développement d’une agriculture moderne et durable. Murcie s’est imposée comme référence mondiale

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dans le domaine de la technologie agricole, grâce à sa stratégie de développement fondée sur la détermination de ses agriculteurs, des centres de recherche, l’administration, et des entreprises dédiées à la fabrication de technologies. Par ailleurs, les entreprises françaises au nombre de 8, encadrées par UBIFRANCE, sont venues à la recherche de partenaires algériens dans les domaines suivants : Automatisation électricité et informatique dans le secteur agricole, pulvérisateurs pour l’arboriculture, production de fruits et légumes, chambres froides, stockage de fruits et légumes, machines agricoles pour la viticulture et l’oléiculture. La visite officielle du Ministre de l’agriculture, de son secrétaire général, du Ministre du commerce et du Ministre des ressources en eau a marqué la reconnaissance par l’Etat de l’importance de l’agriculture dans l’économie algérienne et de son rôle dans l’équilibre alimentaire mondial. Cela signifie, aussi que l’impérieuse nécessité de promouvoir les exportations hors hydrocarbures incite les responsables à tous les niveaux de travailler inlassablement pour favoriser la mécanisation de l’agriculture et l’amélioration de la production.

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Forum Tech-Agro

FERTILISATION IRRIGATION

Bour et solutions alternatives Arrangement : Abdelmoumen Guennouni

La discussion, retenue ce mois-ci sur le forum Tech Agro, s’est engagée sur un constat de cherté des aliments de bétail au Maroc, qui se reflète sur le prix de la viande dans les boucheries marocaines. Elle portait sur la rentabilité de l’élevage bovin, le coût des intrants importés et la difficulté d’assurer (par une production locale) une alimentation bovine équilibrée et moins chère. Le bour est-il à même d’assurer l’alimentation du bétail et des hommes ? Ne faut-il pas trouver des solutions alternatives pour améliorer l’exploitation des sols, les revenus des petits agriculteurs, la sécurité alimentaire de notre pays, … ? L’objectif de ces discussions n’est pas de donner des solutions miracles, mais elles ont l’avantage de mettre le doigt là où ça fait mal et d’inciter à la réflexion. Et c’est là leur grand et méritoire apport. NDLR : A remarquer que le prix de la viande (halal) importée est largement inférieur au prix sur le marché local. Ainsi, pour les besoins des FAR, l’OCE importe annuellement autour de 6.000 t de viande bovine congelée de différentes origines (Amérique latine, Australie, Europe) entre 33 et 38 dh/kg (moitié du prix local).

Coût élevé de la production marocaine de viande Avis 1 Je me pose la question : si on importe les génisses, les veaux, les tourteaux, le maïs, l’orge et on manque de savoir faire pour la conduite des élevages, ne vaudrait-il pas mieux importer directement la viande ? L’approvisionnement à l’étranger devrait revenir moins cher que d’importer des vivants. Il faut seulement s’assurer que c’est du Halal. Avis 2 En ce qui concerne l’alimentation humaine et l’équilibre protéique de la ration alimentaire, je pense que les produits alimentaires importés

ou cultivés pour l’alimentation du bétail seraient mieux valorisés s’ils étaient directement consommés par l’homme .

Le bour, potentialités et limites Avis 3 L’alternative qui me parait très plausible et qui peut contribuer à résoudre cette problématique réside dans les cultures en bour, notamment les oléagineuses, en particuliers le tournesol dans les régions favorables (Gharb, Loukos, partie du Saïs) et le colza, de Tanger jusqu’à Oum Rabiî. Environ 300.000 ha de ces cultures pourraient nous assurer notre autosuffisance en huile et la sécurité

Combinaison céréales olivier

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alimentaire des élevages en tourteaux. La production de foin de légumineuse en bour est également une source de protéine à moindre coût. Le tout nous fait un système de culture cohérent avec la production des céréales. Il est temps de savoir que l’intensification des céréales ne se fera pas non plus avec l’usage à outrance d’intrants engrais et des pesticides. Je vois que ni les oléagineuses ni les cultures fourragères pluviales ne figurent dans le PMV et ses filières, alors que ça doit être un pilier stratégique pour un équilibre stable et durable. Avis 4 D’accord, c’est bien beau les cultures en bour, le grand avantage en effet c’est que ça coûte à l’agriculteur Zéro Dirham de frais d’irrigation. Oui, par définition ! Mais pourquoi alors ce Plan Maroc Vert ? En fait, le bour c’est très bien en bonne année pluviale comme c’est le cas ces 2 dernières années. Espérons que ça dure ! Mais demandez l’avis d’un agriculteur qui a subi une sécheresse durant, par exemple, 2 années de suite!! Dans un cas concret, 2 années de sécheresse consécutives ça signifie 4 campagnes agricoles déficientes et de très lourdes pertes pour ne pas dire une faillite : - 1re année : Blé tendre remplacé par tournesol= Zéro - 2ème année : BT remplacé par tournesol = Zéro ou presque! Je vous laisse imaginer la FACTURE !!

Culture après moisson

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Quelle alternative ? Avis 5 C’est vrai que le bour est aléatoire, particulièrement quand on se rapproche du semi-aride. Le Haouz, le Tadla par exemple sont des zones à risques. La question est : quelle est l’alternative ? - Irriguer ? Les nappes sont déjà dangereusement surexploitées. - Abandonner ces zones ? Du point de vue environnemental ce serait l’idéal. Mais socialement, on ne peut pas envisager cette solution. La pression de la pauvreté l’interdit. - Cultures de substitution ? Cactus par exemple ? Peut-être ... - Continuer vaille que vaille à cultiver, en essayant de limiter les dégâts ? Je crois que c’est l’option la plus réaliste. Nos 2 ou 3 millions d’hectares bour dit «défavorable» devraient être la priorité de la recherche agronomique, dont je salue au passage les pionniers qui s’investissent dans ce domaine. Avis 6 Tout d’abord il me semble qu’on est sur les mêmes longueurs d’onde. Ensuite, je veux préciser que malheureusement dans l’exemple dramatique que j’ai cité plus haut, il s’agissait du bour favorable à savoir la région du Saïss. En réalité, en année de sécheresse, il n’y a plus de bour favorable. Ca devient tout simplement une aberration de langage. Ma conclusion : - Il faut aider les petits agriculteurs à se reconvertir dans des cultures

de substitution : Cactus, olivier, arganier, caroubier, voire arbres forestier. Et bien sûr il faut trouver des moyens d’accompagnement... - Il faut encourager et encadrer le goutte à goutte. - Nos grands agriculteurs doivent assurer notre sécurité alimentaire. Avis 7 Je pense tout de même que l’irrigation, malgré les techniques économiques telles que le goutte à goutte est limitée par la disponibilité en eau. Nous sommes un pays proche du stress hydrique et la situation va en s’aggravant. Les grands agriculteurs ne se détourneront pas des cultures de rente. Même si on les «obligeait», par exemple en remplaçant le maraîchage par les céréales irriguées, les surfaces concernées ne seraient pas significatives. L’idée de base (et à mon avis on ne la retrouve pas dans le Plan Maroc Vert) est que le bour contribue à la sécurité alimentaire nationale et à la richesse nationale et qu’on peut significativement en augmenter la production. De manière inégale, il est vrai, suivant les années et les régions (Merchouch n’est pas Midelt ou Ben Guerir), mais tout de même significative. Je vous rejoins tout à fait au sujet de la reconversion des petits agriculteurs de la céréaliculture bour vers l’arboriculture bour avec les espèces fruitières que vous mentionnez. De plus, 100 arbres à l’hectare, soit une plantation en 10x10 permet-

tent une céréaliculture intercalaire mécanisée. Imaginons un objectif de 8 à 25 qx de céréales/ha ajoutés à 100 kg d’amandes ou 200 à 500 kg d’olives ou 200 à 1000 kg de caroubes ... Avis 8 Je suis partisan des cultures intercalaires, céréales ou maraîchage façon oasis. Le but est de valoriser l’eau , de profiter de l’ombre et de l’effet brise-vent , et surtout de laisser le maximum de résidus au sol (pailles, fanes etc) vu que le fumier est rare , cher , et peut introduire des graines de cuscute , liseron , sorgho d’Alep, Cyperus ... Les plantes aromatiques peuvent être très intéressantes soit pour les exploiter soit pour leur effet répulsif sur certains insectes (absinthe, ail, raifort, tanaisie ...). A défaut de cultures intercalaires, on peut utiliser les adventices pour pailler. Je l’ai pratiqué plusieurs années sur des agrumes conduits en goutte-à-goutte. Il suffit d’une ou deux fauches manuelles par an : l’ouvrier déplace les tuyaux, fauche en déposant l’andain puis repose le tuyau sur l’andain, soit deux journées de travail par hectare par fauche. On obtient ainsi tous les avantages du paillage : limitation de l’évaporation, de la pousse d’herbes au niveau du bulbe d’irrigation, apport de matière organique, et une extraordinaire amélioration de la structure du sol.

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L’irrigation, malgré les techniques économiques telles que le goutte à goutte est limitée par la disponibilité en eau. Nous sommes un pays proche du stress hydrique et la situation va en s’aggravant.

Environ 300.000 ha de tournesol et de colza pourraient nous assurer notre autosuffisance en huile et la sécurité alimentaire des élevages en tourteaux.


VALORISATION ELEVAGE

Lutte contre la désertification dans l’Oriental Dans de nombreuses régions du monde, l’invention d’un agronome italien, Venanzio Vallerani, aide les populations qui luttent au quotidien contre la désertification de leurs terres. Le système Vallerani (s.v.), favorise la reforestation naturelle rapide et la lutte contre la désertification et les changements climatiques, dans le respect de la biodiversité locale. Il serait donc tout à fait possible d’affirmer que la dégradation des écosystèmes peut être inversée ou ralentie, à condition d’intervenir sur les facteurs limitants, tels que la réserve en eau et les conditions du lit de semis au moment de la germination.

Le système consiste en deux outils complémentaires de travail du sol DELFINO et TRENO, attelés à un puissant tracteur.

Au Maroc, la désertification est visible dans la quasi-totalité des zones arides et semi arides, en particulier dans les écosystèmes steppiques de l’Oriental. Les conséquences directes de ce phénomène sur l’environnement se trouvent amplifiées par la pression exercée sur les ressources, à priori peu productives et fragiles, par une population à majorité de pasteurs pauvres et/ou vulnérables. En effet, les éleveurs, autrefois nomades, pratiquent de plus en plus la mise en culture des céréales en procédant aux défrichements des terrains de parcours et se sédentarisent ou limitent le rayon de leurs déplacements, exerçant ainsi une pression de pâturage accrue. Ces pratiques ont pour conséquence une dégradation plus poussée des terres, y compris par l’accélération des processus de l’érosion

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hydrique et éolienne. Ce constat a poussé le Maroc à solliciter la contribution du Fonds Mondial pour l’Environnement (FEM) pour mettre en œuvre un projet intégré de lutte contre la désertification, de protection de l’environnement et de réduction de la pauvreté. Ainsi, dans le cadre du Programme d’Action National (PAN) de lutte contre la désertification, il a été identifié un projet de lutte participative contre la désertification et réduction de la pauvreté dans les écosystème arides et semi arides des hauts plateaux de l’oriental, endossé par les autorités marocaines compétentes, cofinancé par le FEM. Ce projet d’une durée d’exécution de 6 ans (2009-2014) concerne trois provinces englobant 11 communes rurales couvrant une superficie avoisinant les 3,8 millions

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d’hectares dont 95% sont couverts de parcours et de steppes d’alfa.

Un système ingénieux Le système consiste en deux outils complémentaires de travail du sol DELFINO et TRENO, spécialement conçus par M. Venanzio Vallerani, attelés à un puissant tracteur New Holland. L’approche consiste à labourer mécaniquement des terres dégradées au moyen de la charrue Delfino. Grâce à un mouvement oscillatoire continu à la verticale du coutre, cette charrue est en mesure de creuser des demi-lunes d’un volume d’environ mille litres (sorte de petits barrages), aptes à recueillir et maintenir les eaux de pluie et de ruissellement pendant et après la saison des pluies. Les labours sont effectués perpendiculairement à la pente (direction du ruissellement) avec un écartement variant de 3 à 6 m entre chaque ligne de demilunes en fonction de la pluviosité, de la pente et de la fertilité du sol. Le système permet de fendre et remuer fortement le terrain grâce à la vitesse du tracteur (5–8 km/h), à la construction particulière des charrues et à leur forme, Les graines des espèces ligneuses sont semées avant la saison des pluies directement dans les demilunes creusées par la charrue sans aucun labour ultérieur.

Résultats : - Recueil et infiltration rapide de la totalité de l’eau de pluie qui tombe dans les demi-lunes (DELFINO) ou dans les sillons divisés (TRENO), entraînant une forte diminution de


l’évaporation/transpiration et, par conséquent, la recharge des nappes phréatiques ainsi que la réduction de l’érosion des terres. - la multiplication par 2 à 4 fois de l’eau disponible pour les cultures, les pâturages et les plantes, entraîne la multiplication des productions agricoles, animales et forestières, qu’on peut alors réaliser là où on pensait que c’était impossible. - Dans les lignes cultivées, la collecte importante de la pluie (qui tombe dans les interlignes), des graines et des pailles transportées par le vent, entraînant une amélioration continue de la fertilité et des productions. - une augmentation significative des rendements moyens en biomasse herbacée et une amélioration de la diversité floristique, avec une disponibilité fourragère accrue, mais aussi de meilleure qualité. - Gestion durable des terres (faire face à la pauvreté, promouvoir l’éco tourisme) - Maintien et accroissement de la biodiversité végétale et animale, fortement favorisée par l’amélioration des conditions agronomiques de vie dans les terres. - Réutilisation des terres dures, compactes, avec une certaine ossature, abandonnées parce qu’impossibles à cultiver à la main. A noter que ce sont les populations locales qui choisissent elles-mêmes, en fonction de leurs besoins, les surfaces dégradées à récupérer et les espèces ligneuses à introduire, qui récoltent les graines des espèces locales (Atriplex,

La participation active de la population locale constitue d’ailleurs un facteur clé pour le succès à long terme de la récupération des terres dégradées.

reboisement…) et les déjections des animaux domestiques et qui exécutent les semis. La participation active de la population locale constitue d’ailleurs un facteur clé pour le succès à long terme de la récupération des terres dégradées. Nous avons noté un intérêt accru des populations pour la récupération des terres dégradées dans le respect des traditions locales, comme le pâturage libre. En effet, la possibilité de pâturer les surfaces labourées dès le départ accroît l’intérêt des villageois pour cette approche. La restauration d’une couverture génère une augmentation des ressources alimentaires et fourragères, l’amélioration des conditions hydriques et structurelles du sol, la protection contre l’érosion éolienne et hydrique et la création d’habitats pour la petite faune. A noter que le système Vallerani présente l’avantage d’une vitesse d’intervention élevée (au moins 2 ha/heure) et d’un coût modéré de 30 à 100 euros/ha, selon l’importance de l’intervention et la distance entre les lignes de travail. Le temps machine nécessaire pour ce programme varie de manière importante en fonction notamment des distances à parcourir par le tracteur depuis son dépôt, de sa puissance et de son état d’usure, de l’expérience du tractoriste, du type de sol et du degré de dégradation des surfaces à labourer (en particulier la présence de pierres en surface) et de la longueur des champs (réduction des manœuvres à vide du tracteur lorsqu’il est pos-

sible de travailler sur la longueur). L’homme peut ainsi se consacrer à des tâches plus utiles pour l’environnement : récolte des semences, pré-germination, taille des plants, sarclage, etc. Il faut souligner que les avantages et les bénéfices particuliers résultant de l’utilisation du S.V. peuvent être obtenus dans toutes les zones arides de la planète, à condition: - que le travail soit effectué dans les règles de l’art - qu’on utilise des semences d’espèces naturelles autochtones - que les semences aient un bon pouvoir de germination - que les jeunes plants soient protégés du pâturage des animaux dans les 2-4 premières années de leur existence.

Partenaires du projet :

Agences d’exécution de mise en œuvre : Organisation des nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) en collaboration avec le Haut Commissariat aux Eaux et Forets et à la lutte contre la Désertification (HCEFLCD) et le Fond International de Développement de l’Agriculture (FIDA).

Autres partenaires : * Ministère de l’Agriculture, du Développement Rurale et des Pêches Maritimes * Ministère de l’Intérieur * Secrétariat de l’Etat Chargé de l’Eau et de l’environnement * L’Agence de Développement des provinces de l’Oriental * Les coopératives pastorales et leurs groupements ainsi que la société civile.

Les demi lunes permettent de stocker jusquà mille litres d eau Agriculture du Maghreb

Exemple de récupération de terres aride au Burkina Fa n°53

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MACHINISME

Centre de Formation en Mécanisation Agricole de l’IAV Hassan II Un centre de formation, d’expertise et de conseil en mécanisation agricole au service de l’agriculture et de l’industrie dépêchés par la JICA en cas de besoin. Le CFMA fait appel également à d’autres compétences de l’IAV Hassan II ou extérieures des secteurs public et privé.

Matériels Le CFMA dispose d’un hall d’essais des machines, d’un atelier de fabrication mécanique, de plusieurs laboratoires équipés de plateformes de travaux pratiques et d’essais, d’un centre informatique et de sites de démonstration.

De part sa finalité visant le petit et moyen agriculteur, le CFMA a le plus souvent formé des vulgarisateurs relevant des directions centrales DEFR et DPV et DRH.

Partenaires

Objectifs Le Centre de Formation en Mécanisation CFMA, créé en septembre 2000 au sein de l ‘Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II avec l’appui de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA), a pour objectif de promouvoir la mécanisation agricole sous toutes ses formes (manuelle ou motorisée) au niveau national et international. Il vise essentiellement : - Le perfectionnement des ressources humaines, - La contribution à la vulgarisation des techniques agricoles auprès des agriculteurs, - La contribution à la promotion du secteur du machinisme agricole

Moyens

Le CFMA entretient des relations de partenariat avec plusieurs structures au niveau national, notamment : la DEFR, la DDF, la DRH, les ORMVA, les DRA et les associations professionnelles. Par ailleurs, un conseil de coordination institué pour l’évaluation et le suivi des activités du centre, se réunit une fois par an pour arrêter le plan d’opération et le budget du centre.

Domaines d’action Le CFMA opère dans un champ assez vaste et varié, lui permettant de répondre aux besoins de formation des cadres nationaux en matière de mécanisation agricole. Cependant, ses activités ne se limitent pas uniquement à la formation, mais

Humains Le CFMA fort de 6 enseignants-chercheurs et 7 techniciens spécialisés en machinisme agricole. Des experts japonais de courte durée peuvent être

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Agriculture du Maghreb

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Juillet/Août 2011

concernent également d’autres activités en relation avec la promotion de la mécanisation agricole. A noter qu’à ce jour le CFMA a contribué à la formation de plus de 500 cadres et vulgarisateurs issus de différentes régions du Maroc dans les trois modules suivants :

Module 1 : Utilisation et Management des Machines Agricoles

Objectifs : • Connaître les caractéristiques technologiques des équipements agricoles, • Maîtriser leurs réglages et opérations de maintenance, • Maîtriser leur gestion et leur mise en œuvre dans les conditions locales

Thèmes des formations

Cours de base - Moyens de traction en agriculture - Matériel d’installation des cultures - Matériel d’entretien et de protection des plantes - Matériel de récolte et post-Récolte - Management des Machines Agricoles.

Cours spéciaux : - Matériel d’irrigation - Projet d’irrigation localisée - Matériel d’élevage - Réglage des machines agricoles - Animation de journées de vulgarisation (guides). Module 2 : Essai et Evaluation des Machines Agricoles

Objectifs : • Renforcer l’expertise nationale en matière de conduite d’essai et d’évaluation des équipements agricoles. • Etablir des standards régionaux en matière de performances des équipements agricoles.

Thèmes des formations : • Récolte des céréales : Pertes à la


Cours International « Utilisation et Maintenance des Machines Agricoles » 2009-2011

Estimation des pertes de récolte

récolte, performances des moissonneuses batteuses et des batteuses à poste fixe • Installation des cultures : Performances des charrue à disque et à soc, des semoirs et épandeurs d’engrais, contrôle de l’état du tracteur.

Module 3 : Amélioration et Adaptation des Machines Agricoles

Objectifs : • Renforcer les capacités et les connaissances des participants en matière de conception et d’amélioration des performances des machines et des équipements agricoles. • Identifier les besoins d’adaptation de machines et élaborer des prototypes.

Thèmes des Formations - Cours de base : Eléments relatifs à l’adaptation et l’amélioration des machines agricoles (Diagnostic, adaptation et amélioration) - Cours Spécial : Contrôle des systèmes hydrauliques sur équipements agricoles A noter qu’en réponse aux attentes de ses partenaires, le CFMA développe de nouveaux modules traitant notamment la filière oléicole et les équipements fonctionnant aux énergies renouvelables.

Autres activités Les activités du CFMA vont au delà de la formation par un suivi de ses stagiaires sur le terrain. Ainsi, plusieurs journées de démonstrations ont été animées par des vulgarisateurs au profit des agriculteurs et permettant ainsi aux membres du

CFMA d’évaluer les formations dispensées et d’effectuer les améliorations nécessaires. Le CFMA constitue également un centre d’information sur la mécanisation agricole et un partenaire dans toutes les manifestations organisées autour de la mécanisation agricole (séminaires, foires, journées d’information, comité national de mécanisation, etc.).

Dimension internationale En partenariat avec le Japon (JICA), le Maroc (CFMA) a reçu des participants irakiens (financement ONUDI et FAO) et de l’Afrique de l’Ouest (financement Banque Mondiale). Ainsi, entre 2009 et 2011, trois groupes de participants de l’Afrique de l’Ouest et de Madagascar ont suivi au CFMA, un cours international sur le thème « Utilisation et Maintenance des Machines Agricoles » d’une durée de 8 semaines dans le cadre de la coopération tripartite Maroc-Japon-Pays tiers.

1. Objectifs du cours - Comprendre quelques expériences de mécanisation agricole et leur contribution au développement agricole, - Echanger les expériences de planification de la mécanisation agricole à partir des cas présentés par les participants, relatifs à leurs pays, - Maîtriser les règles générales d’utilisation et de maintenance des principaux agroéquipements utilisés ou qui seront utilisés dans les pays d’origine des participants, - Améliorer les thèmes et contenus des outils d’encadrement et de vulgarisation ainsi que les méthodes pédagogiques dans le domaine des bonnes pratiques en mécanisation agricole. 2. Contenu du cours Le programme s’étalera sur huit sessions d’une semaine chacune, et portera essentiellement sur l’utilisation et la maintenance des machines agricoles. Les principaux thèmes de ce programme traitent de l’utilisation, la sécurité et la maintenance des catégories d’agroéquipements suivants (voir Fig. 1) : - Moyens de traction en agriculture - Equipements d’installation des cultures - Equipements de protection des cultures - Matériel et techniques d’irrigation - Matériel de récolte des grains et racines - Technologie de post récolte - Matériel d’élevage - Gestion des machines agricoles Les aspects choix et management des machines agricoles seront également abordés.

Nos références De part sa finalité visant le petit et moyen agriculteur, le CFMA a le plus souvent formé des vulgarisateurs relevant des directions centrales DEFR et DPV et DRH. D’autres structures et organismes ont également fait confiance au CFMA, notamment : - COSUMAR (hydraulique des machines) - OFPPT (perfectionnement des formateurs) - CID (irrigation localisée) - ONUDI/FAO (participants iraqiens) - Banque Mondiale (participants africains)

Signature de la convention entre le Maroc et le Japon

Pays participants : Benin, Burkina Faso, eroun, Cap Vert, CongoKinshasa (RDC), Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Conakry, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali, Mauritanie, Sénégal et Niger.

Contact CENTRE DE FORMATION EN MECANISATION AGRICOLE Département Energie et Agroéquipements – Filière de Formation en Génie Rural Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II B.P 6202. 10112 Rabat/Maroc Tél & Fax : (+212) (0) 537 68 04 55 Agriculture du Maghreb n°53 Juillet/Août 2011 93 E-mail : e.baali@iav.ac.ma, l.elamine@iav.ac.ma, s.cfma@iav.ac.ma


Agriculture biologique

L’Ail et le savon ‘Beldi’

deux biopesticides potentiels pour la protection des cultures Prof. Abdelmalek BOUTALEB JOUTEI, ENA Meknès - Boutaleb10@yahoo.fr

La protection du consommateur marocain doit nécessairement passer par l’utilisation rationnelle des pesticides en protection des cultures, le choix de pesticides efficaces ayant un faible impact sur les différentes composantes de l’environnement y compris la santé humaine, ainsi que le recours aux biopesticides d’origine animale et végétale comme alternative à la lutte chimique. La recherche de produits de substitution aux pesticides devient en effet une nécessité pour le développement d’une agriculture durable et respectueuse de l’environnement.

L

Composition chimique et mécanisme d’action - L’Ail : est caractérisé par sa capacité de produire des composés secondaires soufrés provoquant la mort des insectes soit par un dysfonctionnement mitochondrial conduisant à une forte diminution de la production d’ATP et de ce

Circonstances d’expérimentation

Les essais ont été menés depuis 2005 dans plusieurs régions du Maroc (Saïs et Moyen Atlas, Gharb et Midelt) et sur plusieurs cultures aussi bien annuelles comme le poivron, que pérennes comme les agrumes, la vigne, le pommier et le pêcher. Dans les différents essais conduits, nous avons comparé les biopesticides (seuls ou en association avec d’autres produits: poivre, alcool), avec certains produits chimiques parmi les plus utilisés par les agriculteurs (Tableau 1.).

Résultats et discussion

Le savon noir s’avère être un redoutable pesticide

fait, à une perte de l’influx nerveux, soit en agissant dans la nature par des phénomènes d’anti-appétence, de répulsion et de toxicité. D’autres composés soufrés de l’ail peuvent agir également en inhibant la libération de neurotransmetteurs chez le ravageur ou en jouant un rôle dans les systèmes de défense

La comparaison de l’efficacité des deux produits (chimique et biopesticide) a été évaluée chaque fois grâce à une analyse du niveau de la population du ravageur sur les parties observées de la plante selon les trois traitements: chimique, biopesticide et témoin.

1- Poivron

Niveau de population du puceron vert du pêcher L’analyse des résultats de la figure1 montre que durant la période allant du Photos Boutaleb JA 2011

es biopesticides d’origine végétale ou pesticides botaniques sont modérément toxiques, mais ont une très courte durée de vie, ce qui diminue leur impact sur l’environnement. Ils peuvent donc constituer une des clés de l’avenir pour diminuer la dépendance du secteur agricole marocain envers les pesticides de synthèse et protéger la santé du consommateur. Parmi les différents produits testés à l’Unité de Zoologie Agricole du Département de Protection des Plantes et de l’Environnement de l’Ecole Nationale d’Agriculture, l’Ail (Allium sativum L.) de la famille botanique des Alliacées et le savon ‘Beldi’ (savon noir ou savon potassique,) pâte d’origine végétale se sont montrés efficaces contre plusieurs ravageurs de cultures, seuls ou en association avec d’autres biopesticides d’origine végétale.

indirects de la plante par l’attraction d’agents de lutte naturels tels que les parasitoïdes. - Le savon potassique : il agit par contact et les sels d’acides gras qu’il contient pénètrent la cuticule (enveloppe externe) de l’organisme ciblé et interfèrent avec la structure et la perméabilité des membranes cellulaires. Le contenu cellulaire s’échappe, entraînant la déshydratation puis la mort rapide du ravageur. L’utilisation de ces biopesticides d’origine végétale seuls ou en association avec d’autres biopesticides peut constituer une solution aux problèmes actuels de la contamination de l’environnement par les résidus des pesticides de synthèse, au phénomène de résistance des insectes à ces produits et aux effets nocifs sur les auxiliaires et les organismes non visés, y compris l’homme.

Femelle de Tetranychus urticae sur feuille

Femelle de Panonychus citri sur feuille

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Agriculture du Maghreb

Individus de puceron vert de pêcher sur feuille

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Colonie de puceron cendré sur feuille de pommier


Tableau 1: Les produits (chimiques et biopesticides) utilisés et les ravageurs cibles Année

Culture

2005

Poivron

2006

Agrumes

2006

Agrumes

2007

Pêcher

2007

Vigne

2008

Pommier

2008

Pommier

Ravageur cible Puceron vert du pêcher (Myzus per sicae Sulzer.) Acariens (Tetranychus urticae Koch) et (Panonychus citri Koch) Pou de Californie (Aonidiella aurantii Maskell) Puceron vert du pêcher (Myzus persicae Sulzer.) Cochenille farineuse (Pseudococcus ficus Signoret) Puceron cendré du pommier Dysaphis plantaginea Pass Acariens (Panonychus ulmi Koch)

Produit utilisé

Nature du produit

25% de Méthomyl Savon noir Dicofol

chimique biopesticide chimique

Ail + Alcool Méthidation Savon noir + poivre Thiacloprid Ail +Alcool Méthidathion Savon noir + poivre Thiacloprid Ail +Alcool Acequinocyl Savon noir + poivre

biopesticide chimique biopesticide chimique biopesticide chimique biopesticide chimique biopesticide chimique biopesticide

entraîne l’apparition de souches d’acariens résistantes aux acaricides. L’utilisation du jus d’ail et d’alcool peut remplacer les produits chimiques pour lutter contre les tétranyques sur agrumes, sachant que ce biopesticide (Jus d’ail et alcool) est envisageable du point de vue technique et économique. Figure 1: Evolution de l’infestation des feuilles de poivron par M.persicae selon les 3 traitements (chimique, biopesticide et témoin) en 2005

02/08/05 au 16/08/05 (dates qui précédent le traitement réalisé le 19 août 2005), le niveau de population présent sur la culture évolue uniformément et à la même vitesse. Après traitement, la comparaison multiple des moyennes a révélé deux groupes homogènes : - le traitement chimique et biopesticide - le témoin. Ceci atteste de l’efficacité d’un produit naturel tel le savon noir contre un ravageur qui occasionne de très grands dégâts sur cette culture. Un tel résultat permet de justifier son utilisation comme substitut à la lutte chimique, et par conséquent, son intégration dans un programme de lutte intégrée.

2- Agrumes

Niveau de population des acariens dans le Gharb L’analyse du nombre de formes mobiles d’acariens trouvés sur feuilles après traitement, montre que ce soit pour T.urticae ou pour P.citri, la présence de trois groupes de traitements avec une efficacité supérieure du traitement chimique suivi du traitement biopesticide puis du témoin. D’après ces résultats, il paraît que le Dicofol assure une grande efficacité vis-àvis des tétranyques. Cependant, d’après des études antérieures réalisées au niveau de l’Unité de Zoologie Agricole (ENA-Meknès), son utilisation abusive

3- Agrumes

Niveau de la population du Pou de Californie L’analyse du nombre moyen d’individus du Pou de Californie sur des échantillons de 40 feuilles a montré une importante différence du niveau de populations du ravageur entre les trois traitements, à partir du 06 juillet 2006 (date du traitement) jusqu’à la fin des observations (fin juillet 2006). Après traitement, la comparaison multiple des moyennes a révélé deux groupes homogènes : - le traitement chimique (Méditathion) et le traitement biopesticide (savon noir+poivre) - le témoin. Le Savon noir et le poivre, sont des produits naturels conseillés pour le contrôle des populations du Pou de Californie et d’autres insectes ravageurs. Du point de vue technique, ils sont accessibles pour tous les agrumiculteurs. Du point de vue économique et écologique, le traitement est beaucoup moins cher que le traitement chimique. De ce fait, la substitution des produits chimiques par ces produits biopesticides est envisageable, puisqu’il s’agit de biopesticides efficaces et surtout autorisés par le cahier de charges de l’agrumiculture biologique, filière à développer dans la région du Gharb.

4- Pêcher

Lutte contre le puceron vert dans la région de Meknès L’observation du nombre d’individus de M.persicae sur des échantillons de 8 feuilles de pêcher dans un verger de

Meknès en 2007, a montré clairement la présence de trois groupes, à partir du 12 mai (3 jours après traitement) jusqu’au 9 juin (28 jours après traitement), avec une efficacité fulgurante du produit chimique. Cependant, ce produit a également des effets néfastes sur la faune auxiliaire, les pollinisateurs et probablement d’autres composantes de l’environnement. L’utilisation du biopesticide (Ail+alcool) a causé la mortalité de 70% des différents stades du puceron, notamment chez les larves. C’est la raison pour laquelle une intervention précoce est conseillée surtout que les colonies de pucerons sont fortement dominées par ces stades. Cependant, l’efficacité de ce biopesticide diminue au fil du temps d’où la nécessité de la réalisation de 2 ou 3 applications espacées pour détruire les individus échappant aux traitements précédents. Par conséquent, cette solution peut être intégrée dans un programme de gestion de la résistance du puceron vert. Un tel choix, doit se faire en tenant compte des autres éléments de la lutte intégrée dont le plus important est l’innocuité de ces matières actives vis-à-vis des ennemis naturels et des pollinisateurs.

5- Vigne

Niveau de population de la cochenille farineuse L’application des traitements chimique, biopesticide et témoin a été réalisée le 22 juin 2007. La figure 2 donne l’évolution de la population de la cochenille pour les trois traitements.

La diminution des populations de la cochenille pour le traitement chimique et le traitement biopesticide est dûe à l’effet de choc immédiat du méthidation et du savon noir. Ces deux produits sont jugés efficaces, et agissent d’une façon spectaculaire contre ce ravageur qui occasionne des dégâts au niveau des grappes et des feuilles. L’augmentation de la population de la cochenille pour le traitement témoin

Agriculture du Maghreb

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Figure. 2 :

Evolution de la population de la cochenille au niveau des trois traitements en 2007 Date de Traitement (Essai) Traitement de la parcelle avec Méthidation.


Savon noir en suspension dans l’eau

Pou de Californie sur orange

Individus aptères du puceron vert du pêcher

Cochenille farineuse sur bois de vigne

Individus d’acariens rouges sur feuille de pommier

Figure 4. Evolution des effectifs d’acariens sur un échantillon de 60 feuilles du pommier selon les trois traitements chimique, biopesticide et témoin en 2008

Figure 3. Evolution des effectifs moyens de pucerons vivants sur pommier selon les trois traitements: chimique, biopesticide et témoin en 2008

peut être expliquée par le fait que le décorticage sans traitement a accéléré l’envahissement des parties végétatives par la cochenille. Celle-ci est montée vers les rameaux en cherchant des abris au niveau des bourgeons basales et la base du pétiole. Ceci a poussé l’agriculteur à faire un traitement avec le méthidation pour réduire le niveau de population de ce ravageur. Soulignons que l’utilisation du savon noir + poivre a permis de réduire le taux d’infestation de la cochenille à des niveaux très faibles en comparaison avec le témoin. L’importante efficacité de cette association de biopesticides pour le contrôle de la cochenille farineuse est observée sur tous les stades larvaires et les femelles qui prennent un aspect jaune desséché après traitement. Le mélange savon noir et poivre est parfaitement envisageable du point de vue technique et économique pour contrôler les populations de P. ficus sur vigne tout en préservant l’équilibre biologique de la culture.

6- Pommier

Lutte contre le puceron cendré à Midelt

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7- Pommier

Niveau de population des acariens L’analyse a révélé une très grande différence du niveau des populations d’acariens entre les trois traitements

(Chimique, biopesticide et témoin), entre le 23 juin et le 5 juillet 2008. La comparaison a permis de différencier : - le 23 juin : on distingue deux groupes homogènes, le premier est constitué des traitements chimique et biopesticide, et le 2e du traitement témoin. - entre le 26 juin et le 5 juillet : on distingue trois groupes, avec une nette supériorité du traitement chimique. Ce résultat est dû au fait que dans la majorité des cas, la persistance d’action du savon noir n’est que de 7 à 10 jours en plus de son mode d’action qui est de contact. Probablement, le savon noir n’a pas d’effet sur les œufs, et par conséquent, les nouvelles éclosions pourraient échapper à l’action du produit ce qui est à l’origine de cette différence constatée entre le traitement chimique et le biopesticide. Il est nécessaire de bien mouiller le feuillage, afin que le traitement puisse atteindre les formes mobiles d’acariens cachées sous le feuillage.

CONCLUSION

D’après la figure 3, les effectifs moyens des pucerons vivants ont diminué considérablement dans les parcelles

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ayant subi le traitement chimique par Thiacloprid le 29 avril, et ce au cours des 15 jours qui ont suivi le traitement. Concernant le traitement biopesticide à base de Macérât d’ail+Alcool, les effectifs ont connu une diminution relativement faible pendant 3 et 7 jours après l’application du biopesticide. Cependant, l’observation, 15 jours après traitement, montre une légère augmentation qui pourrait être expliqué par l’efficacité limitée sur les pucerons protégés dans les feuilles et une rémanence courte du biopesticide, d’où l’intérêt d’une intervention précoce au moment où les effectifs de pucerons sont encore faibles et avant l’enroulement des feuilles. Par contre, les effectifs au niveau des parcelles témoins ont connu une forte progression.

Au Maroc, l’utilisation du savon noir et de l’ail, seuls ou en association avec le poivre ou l’alcool, comme produits de lutte, est un moyen envisageable du point de vue : - technique : produits de base disponibles sur le marché local. En plus, ces biopesticides peuvent être préparés par les agriculteurs eux-mêmes, - économique : produits à moindre coût par rapport aux pesticides - réglementaire : en cas de conversion des agriculteurs conventionnels vers l’agriculture biologique (puisque ce sont des produits naturels autorisés par le cahier de charges relatif à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques). Ces biopesticides d’origine végétale peuvent également être insérés dans des programmes de lutte intégrée pour diminuer la pression chimique que connaissent actuellement les vergers marocains, voir même par la suite, constituer des substituts pour certains produits chimiques très nocifs pour l’environnement.

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Photos Boutaleb JA 2011

Oeufs de Tetranychus urticae


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INTERNATIONAL

Egypte

bariya est que c’est une région aride, ce qui rend la mission de ses paysans plus ardue. Dans cette zone du Delta, l’Etat avait octroyé des parcelles de terre dans le cadre d’un projet pour jeunes diplômés, afin de cultiver les terrains agricoles.

de tort à nos cultures », poursuit-il. Son voisin partage son avis. Il n’hésite pas à aller chercher un sac de jute rempli de grains verdâtres que les paysans achètent à 120 L.E. les 5 kilos. En plus des frais, ce qui chagrine ce paysan c’est qu’au moment de la moisson, seul un tiers de la culture est consommable : tout le reste est bon à jeter. Que ce soit à Noubariya ou ailleurs, de plus en plus de paysans ont du mal à subvenir à leurs besoins. Au lieu de préparer leurs galettes de pain à la maison, ils sont obligés d’en acheter ou de se procurer de la farine à 3,5 L.E. le kilo et du riz à 4 L.E. pour nourrir leurs familles. Non loin de Hassan, penché sur sa parcelle, Khadra, mère de 4 enfants, se plaint de la cherté de la vie. Pour cette pauvre paysanne, il faut au moins 40

Lorsque Abdel-Qader a eu son diplôme, l’Etat lui a attribué 5 feddans. Il a été l’un des premiers à s’installer à Noubariya alors qu’il est originaire de Béheira, au Delta. Tous ces jeunes diplômés ont dû s’installer dans cette ville parfois avec leurs parents pour les aider à cultiver leurs parcelles de terre. Si aujourd’hui l’annonce de la création d’un syndicat pour les paysans donne une lueur d’espoir, elle ne semble pas leur faire oublier les jours amers. L’ancien régime — surtout à l’époque de l’ancien ministre de l’Agriculture Youssef Wali — a joué un rôleclé dans la dégradation de l’agriculture en Egypte. « Ce vieux renard a suivi l’expérience israélienne, néfaste pour la santé des citoyens », dit Hassan, un paysan, en levant les deux mains vers le ciel pour implorer Dieu de punir ces responsables qui ont mis en faillite l’agriculture en Egypte. « Insecticides, engrais chimiques et grains avariés ont causé beaucoup

L.E. par jour pour acheter le minimum de ses besoins en produits alimentaires. Elle jette un regard triste vers la seule pièce de 50 m2 qu’occupe toute sa famille. Son mari ne possède qu’un demi-feddan. Il y cultive des oignons et de l’ail qui lui rapportent très peu d’argent. Khadra aurait préféré cultiver du blé, mais cela n’a pas été possible sous le gouvernement d’Ahmad Nazif. « Bien que le blé soit un produit essentiel, l’ex-gouvernement a consacré la partie la plus importante du budget pour la culture des bananes », affirme l’ingénieur en agriculture Mohamad Abbass à la ville de Noubariya. En plus du budget modeste consacré à l’agriculture, d’autres problèmes rendent la vie plus dure aux paysans égyptiens. Hadj Mohamad Al-Ghali trouve que les prix des engrais chimiques sont excessivement chers. « Le prix d’un kilo peut atteindre 140 L.E. J’espère que l’on appliquera de nouveau l’ancien système qui permettait à chaque pay-

Nulle part ailleurs

Dina Ibrahim / Al-Ahram/hebdo

Pour la première fois en Egypte, un syndicat pour défendre les droits des paysans voit le jour. Une lueur d’espoir pour cette tranche longtemps marginalisée. Reportage. Les paysans aspirent à ce que le président du syndicat parvienne à créer des centres de recherche agricoles dans les zones rurales et non pas dans la capitale où personne n’est concerné, ce qui était le cas auparavant.

Une vie à refaire

Pour la première fois dans l’histoire du pays, un syndicat des Paysans se met en place. C’est Mohamad AbdelQader, 43 ans, qui en est le président. C’est un paysan qui a toujours été préoccupé par l’avenir de l’agriculture en Egypte et a toujours rêvé de défendre les droits de cette tranche de la population. « Enfin, nous avons eu droit à un syndicat des Paysans. Cette tranche, qui à mon avis est un trésor national, a longtemps été négligée par l’ancien régime », affirme Abdel-Qader. Il espère atteindre son objectif prochainement, celui d’être le porte-parole de tous les paysans d’Egypte. Elu pour 5 ans, il ne cache pas son inquiétude face à l’avenir de l’agriculture. Pratique, il travaille en chemise et pantalon au lieu de porter sa djellaba, la tenue traditionnelle. Il se déplace dans les villages des alentours de la ville de Noubariya avec un dossier à la main renfermant tous les documents concernant les problèmes des paysans égyptiens version électronique. Le conseil d’administration de ce nouveau syndicat est composé de 7 paysans, issus de divers gouvernorats du Delta en attendant que d’autres membres de la Haute-Egypte y adhérent. Beaucoup de problèmes entravent la vie des paysans à Noubariya tout comme dans plusieurs régions rurales en Egypte. Mais la particularité de Nou-

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san d’avoir un quota fixe en engrais », confie Al-Ghali. Ce vieux paysan se demande pourquoi le gouvernement privilégie les grands investisseurs au détriment des petits paysans. Une question que le nouveau président du syndicat des Paysans considère comme étant une priorité. « Le recyclage des ordures est une bonne source pour obtenir des engrais naturels. Cela va réduire l’utilisation d’insecticides et permettre en même temps de nettoyer l’Egypte de ces ordures qui encombrent les rues », précise AbdelQader qui a l’intention de présenter ce projet au ministère de l’Environnement comme premier pas pour améliorer la situation des paysans. Ici, les paysans aspirent à ce que le président du syndicat parvienne à créer des centres de recherche agricoles dans les zones rurales et non pas dans

d’électricité. « Nous voulons que justice soit faite et ne payer que 80 L.E. par an pour le feddan comme les grands propriétaires agricoles », revendique Al-Atfy, un paysan. Manque d’eau pour irriguer les terres à l’exemple de Ménoufiya et de Daqahliya, terres salines à Al-WadiAl-Guédid, sans oublier l’injustice dont font l’objet des paysans quant à la distribution des engrais, la liste des soucis des paysans est longue. Ils évoquent encore les catastrophes naturelles qui les empêchent de faire une bonne moisson. « Une fois, en plein mois d’avril, il est tombé de la grêle, ce qui a abîmé les fruits, comme le raisin et la pêche. Nous voulons que l’on mette à notre disposition un fonds de dédommagement pour les catastrophes naturelles », revendique Mahmoud, un autre paysan. Abdel-Qader propose

la capitale où personne n’est concerné, ce qui était le cas auparavant. « Nous étions obligés d’attendre longtemps afin qu’un responsable puisse nous recevoir et nous écouter. On n’a pas de véritable centre de recherche qui puisse rendre service à la fois à l’agriculteur et à l’agriculture », explique Abdel-Qader. Pour la première fois, Abdel-Qader a assisté à une réunion avec le premier ministre Essam Charaf et lui a fait part des tracas des paysans égyptiens. Une réunion qui a porté ses fruits et qui a été suivie par un grand nombre de décisions importantes en faveur des paysans. A Noubariya, les terres sablonneuses nécessitent un arrosage continu suivant la technique du goutte à goutte. Hadj Al-Ghali a dû payer tout seul les frais de réparation d’une pompe à eau, et cela lui a coûté 4 000 L.E. car si ses plantes ne sont pas arrosées durant 2 jours, elles risquent de mourir. Et ce, sans compter les factures exorbitantes

que le gouvernement crée un fonds de solidarité tout en sensibilisant les hommes d’affaires à ce sujet.

Laissés-pour-compte La mission de ce premier président du syndicat va être ardue. Il doit non seulement se concentrer sur les problèmes de terrain mais aussi sur les conditions de vie des paysans. Longtemps victimes de négligence, cette tranche de la population aspire à ce que le nouveau gouvernement se penche sur leurs problèmes quotidiens. « Ma fille a mis au monde son fils dans un tok-tok car l’hôpital est distant de 40 km de Noubariya. Pour faire ce trajet, il faut au moins une heure et demie de route », explique Oum Kawsar. Sa voisine Oum Ahmad s’entretient avec le pharmacien, dans la seule pharmacie à Noubariya, pour lui donner des médicaments. « Je remercie Dieu car cette pharmacie est proche de chez nous », lance-t-elle tout en pré-

cisant que les écoles préparatoire et secondaire se trouvent dans la ville de Noubariya, loin de son hameau. Une raison pour laquelle beaucoup de familles préfèrent envoyer leurs enfants travailler dans les champs au lieu d’aller à l’école. Si l’Etat a consacré un terrain pour construire un hôpital et une école, pas une brique n’a été posée pour ce but afin de faciliter la vie à ces citoyens. Une négligence qui a poussé les paysans à devenir plus exigeants vis-à-vis de leurs représentants au Parlement. « Celui qui va nous représenter ne doit être ni un officier ni un conseiller mais un paysan comme nous. N’importe qui possédant un terrain agricole pouvait présenter sa candidature en tant que paysan alors qu’il ignorait tous nos problèmes », affirme AbdelQader qui confie n’avoir jamais vu un député rendre service aux cultivateurs. Ces députés considéraient les problèmes des paysans comme un casse-tête et ne voulaient jamais leur prêter l’oreille. Aujourd’hui, les rêves de ce président du syndicat sont sans limites. Il tente, avec l’aide du ministère de l’Agriculture, de former chaque année 50 paysans de chaque gouvernorat pour les mettre au courant des dernières techniques en matière d’agriculture et de commercialisation de leurs produits agricoles. Il arrive en effet souvent que la moisson soit bonne, mais les paysans éprouvent des difficultés à l’écouler. « Nous voulons des points de vente dans tous les gouvernorats pour alléger le fardeau du transport », commente Hamdi, membre du conseil d’administration du syndicat des Paysans. « L’agriculture est notre seule ressource, on pourrait être plus qualifiés que les hommes d’affaires qui monopolisent l’exportation afin de servir leurs propres intérêts et non pas ceux de la population », conclut Mohamad, le regard plein d’espoir.

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Les paysans se demandent pourquoi le gouvernement privilégie les grands investisseurs au détriment des petits paysans. Une question que le nouveau président du syndicat des Paysans considère comme étant une priorité.


OLÉICULTURE

Olivier

Diversification du profil variétal dans l’Oriental Mme Oumkaltoum KRIMI BENCHEQROUN - chercheur I.N.R.A de Meknès oumkaltoumkrimi@yahoo.fr Dris KARIA: Technicien à l’I.N.R.A Meknès. kariadris@hotmail.com

Au cœur du grand débat relatif au choix de variétés d’olivier pour les différentes zones oléicoles du pays, ce travail de recherche s’effectue dans le cadre de la convention de Recherche Développement établie entre l’INRA Meknès et la DPA de Boulemane. Cette étude s’était fixée comme objectif, depuis l’étape du diagnostic effectué dans cette zone, de diversifier le profil variétal dans la commune rurale de Tissaf et dans les zones dont les conditions pédoclimatiques sont semblables. La proposition de certaines variétés doit être fondée sur le test des performances de ces dernières dans des conditions de culture bien déterminées.

A

insi, huit variétés d’olivier de trois origines différentes, notamment l’Espagne, la France et le Maroc, sont objets d’essais in situ dans les trois périmètres irrigués de la commune rurale de Tissaf : Mellaha Charquia, Jorf Lahmar et Tissaf centre. La diffusion à plus grande échelle des deux variétés obtenues par l’INRA Haouzia et Menara, en plus d’autres variétés d’autres origines capables d’apporter une valeur ajoutée à l’oléiculture de cette région, doit être basée sur des résultats d’expérimentation étudiant le comportement et évaluant les performances de ces variétés dans les conditions pédoclimatiques de cette zone. Depuis l’installation de ces trois essais comparatifs dans la commune de Tissaf au printemps 2009, nous avons pu tirer quelques résultats préliminaires qui doivent être précisés et confirmés dans les années à venir pour que l’évaluation de toutes ces ressources génétiques dans les conditions des trois essais soit fondée et objective. Je dois préciser que le choix de ces huit variétés est basé sur certains résultats de travaux antérieurs réalisés dans d’autres régions du Maroc (Krimi Bencheqroun et Hadiddou, 2002; Krimi Bencheqroun et al 2002 et Krimi Bencheqroun, 2010). Le Tableau 1 donne la liste des variétés étudiées dans le cadre de ce projet de Recherche Développement ainsi que leurs origines respectives. Résultats préliminaires : Durant ce premier stade de suivi et 100

d’observation des trois essais, certains caractères relatifs à la croissance végétative et à la tolérance aux maladies et aux ravageurs des variétés étudiées ont été observés. De même, l’observation de certains stades phénologiques chez ces variétés a notamment porté sur l’entrée en production et la précocité de la floraison. Les premières mesures et observations de la longueur des rameaux et du nombre de ramifications ont dévoilé que les variétés Picholine du Languedoc, Manzanille, Picholine marocaine, Haouzia et Menara ont respectivement montré les taux de croissance les plus élevés. Ces résultats ont d’ailleurs été confirmés aux niveaux des trois périmètres irrigués de la commune de Tissaf. Au printemps 2010 (une année après de la plantation), l’entrée en production a été observée pour les 5 variétés étrangères

Tableau 1 : Variétés d’olivier étudiées et leurs origines respectives. VARIETE Haouzia Menara Picholine marocaine Picholine du Languedoc Arbequine Arbosana Manzanille Picual

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englobées par les trois essais : Arbequine, Arbosana, Manzanille, Picholine du Languedoc et Picual. A noter que la précocité et l’intensité de la floraison sont différentes selon les variétés et ce au niveau des trois essais comparatifs. En effet, au mois de Mai 2010, les variétés Arbequine, Arbosana et Manzanille étaient au stade nouaison alors que les variétés Picual et Picholine du Languedoc étaient au stade pleine floraison, puisque la majorité des fleurs que portaient ces jeunes plants étaient ouvertes. Par contre, aucune floraison n’a été observée chez les trois variétés marocaines faisant partie du matériel végétal testé dans les conditions pédoclimatiques de la commune de Tissaf : la Picholine marocaine, Haouzia et Menara. En effet, l’entrée en production des deux obtentions de l’I.N.R.A à savoir Haouzia et Menara est observée à la 3e année, d’après l’obtenteur de ces dernières (Boulouha, 1993). Le Tableau 2 donne les stades de floraison, observés aux mois de Mars et de Mai 2010, pour les cinq variétés étrangères, qui sont entrées en production à la première année, dans les trois essais de comportement variétal. Soulignons que le nombre de fruits produits par les cinq variétés qui sont entrées en production à la première année est très réduit étant donné leur jeune âge et donc la petite taille des arbres. Concernant la tolérance aux maladies et aux ravageurs, il y a lieu de signaler que le seul problème phytosanitaire soulevé jusqu’à présent, pour l’ensemble des variétés étudiées, est l’existence d’un insecte

redoutable dans le périmètre irrigué de Tissaf centre. Observé au mois de Mai 2010, ce ravageur engendre des dégâts très importants aux niveaux des feuilles. Il s’agit de l’othiorrhynque (Othiorrhynchus cribricollis Gyllenhall) qui est un insecte nuisible et très actif pendant la nuit où il dévore les feuilles de l’olivier. Le seul moyen de lutte pratiqué par les propriétaires du verger en question se limite à mettre de la laine autour des petits troncs d’olivier pour empêcher l’insecte de remonter vers les feuilles. Ce travail de recherche mériterait amplement d’être approfondi, dans le but de préciser au mieux les observations effectuées durant cette première année d’étude. En effet, l’avenir de l’oléiculture dans la région de l’Oriental impose une grande rigueur par rapport au choix des variétés d’olivier les plus adaptées. Ce constat concerne d’ailleurs l’ensemble des zones oléicoles du territoire national. L’erreur dans ce domaine n’est plus admise, étant donné le manque à gagner qu’elle pourrait coûter à l’économie de notre pays.

Mme Oumkaltoum KRIMI BENCHEQROUN , en compagnie d’oléiculteurs de la région

Tableau 2: Stades de floraison observés en Mars et en Mai 2010 chez les cinq variétés d’origines différentes (Espagne et France).

ORIGINE Maroc Maroc Maroc France Espagne Espagne Espagne Espagne

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Variété Picholine du Languedoc Arbequine

Stade en Mars

stade en Mai

Formation des boutons floraux

pleine floraison

Ouverture de quelques fleurs

Nouaison

Arbosana

Ouverture de quelques fleurs

Nouaison

Manzanille

Boutons floraux en stade croix

Nouaison

Picual

Formation des boutons floraux

pleine floraison


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