Agriculture du Maghreb, n°51 Avril 2011

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Agriculture du Maghreb

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EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Beauséjour Hay Hassani - 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 Fax : 212 (0) 522 25 20 94 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Gérard COUVREUR

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Soumia EL MAHDAOUI Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Pr. M’hamed Hmimina Pr. El Houssain BAALI Pr. El Hassane BOURARACH Pr. BAMOUH Dr. Mohamed AABAD Pr. Ahmed BOUAZIZ, E. Zaoui et G. Brun Siham ZAHIDI A. Mimouni A. HAMZA Bouchaib SAHNOUNI

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Conception Graphique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr

Tous droits de reproduction

autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito

Edito

Chaque année, les ibères sont plus rudes ! On ne compte plus les articles publiés dans nos journaux en matière d’échanges agricoles, concernant l’attitude de l’Espagne à l’égard du Maroc et dont on comprend mal les attaques, puisque le niveau d’échange global entre nos deux pays est largement en faveur de l’Espagne. En 2009, elle a été le 2ème fournisseur du Maroc, en y vendant pour 32,4 milliards de dirhams de biens, alors que dans le même temps, nous n’y exportions que l’équivalent de 22 milliards de dirhams. Cela dit, s’il y a de quoi être choqué par cette agressivité espagnole - et l’agriculture n’est pas la seule en cause - on peut sans doute aussi au vu de ces chiffres, regretter le manque d’agressivité commerciale de nos exportateurs. Toujours est il, qu’un quarteron de députés européens, en majorité espagnols, ont récemment reproché à la commission européenne, de rester « les bras croisés » tandis que les importations ‘’illégales’’ de tomates marocaines mettaient à mal les exploitants agricoles européens et suivez mon regard, … bien au sud ! Cela dit, la tomate marocaine menace t-elle toute l’agriculture espagnole ou s’agit-il d’une simple concurrence internationale aux conditions d’un libre échange réclamé

autant par les marocains que par les européens eux-mêmes ? En fait, l’intention était bien de mettre en péril un accord de libéralisation du commerce agricole signé entre Bruxelles et Rabat, mais qui attend quand même l’examen en première lecture du parlement européen. De fait, aux termes du nouveau traité de Lisbonne, le parlement européen a désormais son mot à dire sur tous les accords internationaux, négociés par la commission européenne avec un pays tiers. Mais la commission européenne a rejeté l’existence d’irrégularité, et affirmé qu’elle n’introduira aucun changement dans le système d’importation des tomates marocaines. Et puis enfin à cette occasion, voici que les vieux démons resurgissent. Rappelant la situation qui prévaut actuellement au Maghreb, un député européen a souligné qu’il valait mieux importer des tomates marocaines que ceux qui les cueillent. Voila au moins une remarque qui a le mérite d’être claire. Et l’on comprend mieux ainsi ce qu’est un pays tiers pour un européen !

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Gérard Couvreur

Directeur de publication n°51

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Sommaire Sommaire Actualités

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Le jardin des saveurs à Marrakech

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Produit du terroir

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Céréales

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Huile d’olive

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- Région d’Ifrane 82 - Le Psylle du prunier est maintenant là ! 88 - Pommier : assurez une bonne pollinisation 90

Le doute plane sur la campagne

Poivron

- Innovations technologiques - Vers une production de niche - A la conquête de nouveaux marchés L’expérience américaine

Fertilisation foliaire potassique

Effet sur la production et la qualité du clémentinier “Cadoux”

Déroulement de la campagne

Cultures sous serres

L’indispensable évolution

60

70

Parcours

Boubker El Ouilani : Un pur produit du terroir

116

Efficience de la fertilisation 122

Pomme de terre

134

Amélioration de la gestion

Forum Tech Agro 94 Céréales : Production, 100

140

encadrement et consommation

La récolte des céréales

Maintenance des pulvérisateurs 106 Libre opinion

Irrigation localisée de la canne à sucre Nouveau défi pour l’agriculture moderne

Rosacées fruitières

Campagne melon à Marrakech

Agrumiculture

76

- Irrigation de l’arganier - Fertilisation du cactus - Stockage des figues de barbarie

Comment prévenir les pertes ?

112 Elevage 114

146

150

Le Plan Maroc Vert pour les Productions Animales

Petites annonces

154

Nos annonceurs AGRATOR AGREMBAL AGRIMATCO AGRIMATCO AGRIMATCO AGRIMATCO AGRIMATCO AGROMILLORA AGRONOR AGROSEM AGROSEM AGROSEM AL BASSIR ALTERECO AMAROC AMAROC ATLANTICA AGRICOLA BADRA BASF

139 103 2 25 27 41 109 55 131 42 74 108 135 131 15 23 59 107 91

BASF SCHWEIS BAYER CS BAYER CS BEILLARD BIOIBERICA BODOR CREDIT AGRICOL MAROC CANTECH CASTANG PÉP. CERIC CHARAF CORP. CMGP CNH CNH COOPAGRI CREA LINK CREA LINK CROPLIFE DIMATEQ

101 61 83 28 72 130 156 129 93 96 123 17 1 149 138 20 96 89 7

DUMONA EACCE ESCAND PÉP. ETB SLAOUI ETB SLAOUI EUROPE SERVICE FERTIMA FLORAGAD FRANQUET GASCON GRIMME HERCULANO HERMISAN HIBAGRICOLE HORTISUD IDICAM INTERMAS IRRIFRANCE IRRISYS JANAH ESSALAM

28 13 86 49 58 153 123 99 20 153 137 147 104 121 105 9 96 144 19 95

LAFOND PÉP. 87 LINDSAY 111 LORLAIT 151 MADERAS Y GONZALES 110 MAMDA 141 MASSO QUIMICA 65 MEDFEL 79 MFB 69 NADAR 136 ONSSA 47 OTECH 143 VALOIS DARNAUD PÉP. 84 PHYTOCONTROL 96 PIERALISI 53 PROMAGRI 98 PULVÉRISATIONS21-20 RAISAGRI 118 RINGOT 21

SAER SAOAS SCOTTS PROFESSIONAL SCPC SAPEL SETOP SHAL SEMILLAS SIAM SIBERLINE SIFEL SILOS SINCLAIR SINPEC SIPCAM INAGRA SOCAH MAGHREB SOCOPIM STAR EXPORT PÉP. SYNGENTA (ECART LIBRE ) TECNIDEX

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119 63

TECNIDEX

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TECNOMA

145

TESSENDERLO

29 75 44 97 11 117 77 142 64 45 71 48 113 85

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TIMAC

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TODOLIVO

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TORO AG IRRI.

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TREFILADOS URBANO

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UBIFRANCE

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UNIMAGEC

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UNITEC VERT ATTITUDE VLIMORIN YARA

92 120 43 133

ZNIBER PÉPINIÈRE 57 35

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ZNIBER COMPOST 125


ACTUALITÉ SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

La grande braderie mondiale des terres agricoles L’accaparement des terres agricoles par des gouvernements ou des investisseurs privés est devenu un investissement stratégique. Dans un monde déboussolé par la folie des marchés financiers inquiets pour leur sécurité alimentaire, la terre est devenue la valeur refuge. Selon l’Institute For Food Policy Research, basé à Washington, entre 15 et 20 millions d’hectares ont été achetés dans les pays pauvres depuis 2006. Soit l’équivalent des deux tiers du domaine agricole français. L’ONG Grain a sonné l’alarme avec un rapport au titre évocateur : « Main basse sur la terre ». Le rapporteur spécial des nations Unies pour le droit à l’alimentation, avait souhaité que la question de l’accaparement des terres soit inscrite à l’agenda du G8. Depuis, de nombreux contrats mirifiques ont été signés, à coté desquels la vente de la Louisiane par Bonaparte en 1803, fait presque figure de

transaction d’amateur. Alors dans cette bourse planétaire où des pays se vendent à la découpe, c’est une vraie bataille pour la terre qui a commencé. Coté acheteurs, les plus gros opérateurs sont des états. Quatre d’entre eux (Chine, Corée du Sud, Arabie Saoudite, Emirats Arabes unis), disposeraient déjà de 8 millions d’hectares hors de leur territoire national. Ils ont pour point commun d’avoir peu de terres arables disponibles et une population qui croit rapidement, engendrant de sérieuses inquiétudes pour la sécurité alimentaire à venir. Ainsi, en délocalisant leurs productions, ils assurent leur

La faim dans le monde

C’est aussi une question de politique La facture alimentaire de nombreux pays pauvres a été multipliée par 5 ou 6 depuis le début des années 90. En cause, la croissance démographique, mais aussi l’orientation sur une agriculture d’exportation, au détriment d’une production destinée à nourrir les populations locales et entrainant une vulnérabilité aux chocs des prix internationaux. A titre d’exemple, le Mozambique importe 60% de sa consommation de blé et l’Egypte 50% de ses besoins alimentaires. La hausse des prix affecte directement la capacité de ces pays à se nourrir à un coût acceptable. Une tendance qui doit être inversée. Il faut organiser les réserves alimentaires afin de constituer un moyen efficace pour lutter contre la spéculation des négociants. De même qu’en fonction

des risques d’une baisse soudaine des revenus d’exportation, il faut également aider les pays en développement à mettre en place des programmes solides de protection sociale. Par ailleurs, les pays qui souffrent de la faim sont souvent ceux qui dépendent directement d’une agriculture à petite échelle, ce qui implique de mettre en place une meilleure organisation. La création de coopératives dans ces pays peut

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approvisionnement et se prémunissent contre les risques du marché. Les adversaires d’un tel système en soulignent les dangers et les aberrations. Comme le fait de rapatrier vers les pays riches, des denrées agricoles produites dans des pays pauvres et qui reçoivent par ailleurs, une aide alimentaire massive de la communauté internationale. Ou encore de déloger des petits paysans locaux dont les cultures vivrières nourrissent une bonne partie de la population. « Si on veut éviter de grands malheurs, il faut mettre fin à ces pratiques » affirmait à l’époque un professeur d’agriculture comparée à Paris. En 2009, selon Jaques Diouf alors directeur général de la FAO, le monde était dans une situation potentielle de crise alimentaire, avec des stocks de céréales au plus bas depuis 30 ans. En fait, la terre tout comme l’eau, concentre les ingrédients de conflits très sérieux. La planète va passer de 6 à 9 milliards d’habitants à l’horizon 2050 et si on reste inerte, cela peut débou-

les aider à constituer un poids politique suffisant et s’impliquer dans les décisions prises à leur sujet. De toute évidence, il faut mieux protéger l’accès à la terre. Chaque année, des régions plus vastes que l’ensemble des terres agricoles françaises, sont cédées à des investisseurs ou des gouvernements étrangers. Et les gains obtenus par les productions agricoles bénéficient à ces pays et non aux communautés locales. « Enfin, il faut défendre le droit à

cher sur un mélange explosif. « Je n’ai aucune hostilité de principe aux investissements privés dans l’agriculture mondiale, souligne le DG de la FAO. Mais pour ne pas instituer un nouveau pacte colonial, il faut respecter les conditions d’un échange égal. Les expériences sont récentes, et il est encore un peu tôt pour tirer un vrai bilan. Il faut surveiller les risques d’abus, mais il y a aussi des retombés positives » En réalité, le phénomène n’est pas nouveau. Déjà au début du siècle dernier la compagnie américaine United Fruit Company, possédait le quart des terres cultivables du Honduras. Ces transactions internationales sur les terres devraient encore s’amplifier et il est illusoire d’imaginer les empêcher.

l’alimentation. Les populations ont faim non pas par manque de production de denrées alimentaires, mais parce que leurs droits sont violés en toute impunité » martèle le directeur général de la FAO. Ce qui porte à dire que la faim dans le monde n’est pas seulement une question technique mais aussi politique. Le système alimentaire mondial a besoin d’architectes capables de construire des modes de fonctionnement efficaces et capables de finaliser la transition vers une agriculture durable plus résistante au changement climatique et même de contribuer à le réduire.


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ACTUALITÉ SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Les mirages du Jatropha, biocarburant « miracle » La culture industrielle de cet arbuste, censé prospérer sur les terres arides inutilisées, multiplie les déconvenues. Il était une fois, dans les pays tropicaux, un arbuste nommé jatropha, utilisé par les paysans en guise de haie vive pour protéger leurs champs. Au milieu des années 2000, l’industrie des biocarburants décida d’en faire pousser des milliers d’hectares. Aujourd’hui, la culture de jatropha est accusée de provoquer les pires catastrophes dans les pays en développement, sans même procurer les revenus qui en étaient attendus. Les promesses étaient pourtant alléchantes. Voilà un arbuste qui devait permettre de faire couler à flot les agro-carburants sans entrer en compétition avec les cultures alimentaires. En effet, le jatropha est non comestible, toxique des feuilles à la racine et réputé s’épanouir sur terres arides, impropres aux autres cultures. En Asie, en Afrique en Amérique latine, les investisseurs se sont rués sur cet ‘’or vert‘’ promettant des taux de rentabilité

mirobolants, tout en vantant les mérites d’un placement éthique, susceptible de sortir le tiers monde de la pauvreté en faisant fructifier des terres jusqu’alors à l’abandon. De nombreux gouvernements se sont laissé séduire. En 2009, la plante couvrait un million d’hectare. Combien aujourd’hui ? Personne ne le sait avec certitude. Et les prospectus qui promettaient une production annuelle de 2 à 3 tonnes à l’hectare en atteignant péniblement le quart. Mais surtout

Plantation de Jatropha

Fruits

Graines

BIOCARBURANT

Un marché en forte croissance : Production : En 2009, la production mondiale de biocarburants s’est élevée à 1,1 millions de barils par jour, selon l’Agence internationale d’énergie (AIE). Ce chiffre inclut : - les éthanols à base de canne à sucre, de betterave, de maïs ou de blé (75% du marché) - les huiles extraites du

palmier à huile, du tournesol, du colza ou du jatropha (25% du marché). Répartition Les premiers producteurs sont les Etats Unis (45%), suivis du brésil (28%) et de la Chine (2,7%). En moyenne, les biocarburants n’ont alimenté que 3 % des transports routiers dans le

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monde en 2009. Seul le Brésil fait exception, avec 20% d’agro-carburants dans les réservoirs. Prévision : D’après l’AIE, la consommation mondiale de bio carburant pourrait atteindre 4,4 millions de barils par jour en 2035. Cet accroissement demandera un investissement cumulé en capacité de

l’adaptation du jatropha aux terres déshéritées s’est vite révélée un mirage. Comme n’importe quelle plante, le jatropha a besoin d’eau. Sur une terre aride, il survit mais ne produit rien. Pour un agronome du CIRAD France, cet arbuste a un réel intérêt « comme ressource locale, base d’un circuit économique vertueux pour le développement rural. Au Mali, à Madagascar, au Vietnam, l’huile le jatropha produite en culture d’appoint par des communautés de paysans, sert non seulement à fabriquer du savon et des bougies, mais aussi à apporter de l’électricité dans les campagnes en alimentant les groupes électrogènes en carburant propre ».

production de 335 milliards de dollars (239 milliards d’euros).


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ACTUALITÉ SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Obligation du permis de conduire Pas dans l’immédiat

l’agriculture, chambres d’agriculture, organisations professionnelles et syndicales), a ajouté M. Ghellab. Lors de cette rencontre tenue pour expliquer les dispositions de l’article 6 du code de la route, le ministre a assuré ses interlocuteurs que toutes les mesures seront prises pour tenir informés les organes de contrôle de la non obligation du permis pour les conducteurs des moissonneuses-batteuses et de tracteurs jusqu’à la publication au Bulletin officiel

du texte d’application de l’article 6 du code de la route. Rappelons que l’article 6, du dahir n°1-10-07 du 26 safar 1431 (11 février 2010) portant promulgation de la loi n°25-05 portant code de la route, stipule que «Nul ne peut conduire un véhicule agricole à moteur, un véhicule forestier à moteur, un engin de travaux publics ou un engin spécial à moteur, sur la voie publique, sans être titulaire d’un permis de conduire».

secteur coopératif en 2011.

L’économie sociale et solidaire constitue une opportunité réelle de développement pour le Maroc. Cependant, seulement 1% de la population active salariée y est employée. En effet, malgré l’impact positif de l’action des coopératives sur l’économie nationale, ce secteur emploie peu de population salariée, dont la contribution à la croissance reste limitée.

Maroc a élaboré une stratégie spécifique qui vise à doubler la contribution de ce secteur au PIB national à l’horizon 2020. Il s’agit de renforcer les capacités des acteurs à travers des mesures spécifiques d’accompagnement comme la création de formations en gestion et management, des mesures spécifiques

Le secteur coopératif draine pourtant un chiffre d’affaires de près de 7 millions de dirham, grâce à la contribution de plus de 7.000 coopératives et près de 400.000 adhérents. Présentes dans différents secteurs, les coopératives sont toutefois très concentrées à 64% dans l’agriculture, 15% dans l’habitat et 12% dans l’artisanat. Et ce sont les régions agricoles du Souss-Massa-Drâa, DoukkalaAbda, l’Oriental et MeknèsTafilalet qui regroupent près de

de marketing, labellisation, développement de l’innovation et marché des produits de cette économie sociale et solidaire, par l’organisation de salons au niveau régional et l’encouragement à la commercialisation régulière. Selon le directeur de l’Office de développement de la coopération M. El Alami, cet office œuvrera à renforcer les objectifs de plusieurs programmes nationaux, visant à développer le

L’obligation du permis pour les conducteurs des véhicules agricoles à moteur ne sera pas appliquée dans l’immédiat, a indiqué le ministre de l’équipement et du transport, Karim Ghellab. «L’obligation de permis pour les conducteurs des moissonneuses-batteuses et de tracteurs n’est pas de mise actuellement» a affirmé le ministre lors d’une réunion avec les représentants du syndicat national de cette catégorie professionnelle, consacrée à l’examen de certaines

dispositions du code de la route relatives aux véhicules et engins agricoles. Cette catégorie ne sera assujettie à cette obligation qu’après l’examen détaillé des différents aspects de cette question, et ce, en concertation avec les différentes parties concernées (ministère de

Economie sociale et Solidaire

10

40% des coopératives du pays. A noter que les coopératives exclusivement féminines deviennent de plus en plus importantes et représentent plus de 12% avec près de 20.000 adhérents, essentiellement dans le secteur agricole, l’artisanat et les produits de l’argan.

Nouvelles stratégie

Afin de contribuer à renforcer le secteur de l’économie sociale et solidaire et de valoriser toutes ses potentialités, le

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MAP

Objectifs de l’économie sociale

L’économie sociale peut être une réponse aux nouveaux défis posés par la mondialisation et l’économie de marché. Ce secteur est un véritable filet social pourvoyant des emplois et des revenus à des catégories défavorisées de la population. Il peut aussi être un facteur de développement humain à travers une meilleure distribution des richesses et un accès plus équitable aux ressources, aux opportunités économiques et aux services de base, notamment à la sécurité sociale des acteurs. L’économie sociale peut également s’avérer être un levier du développement local lorsqu’elle s’appuie sur les ressources et les potentialités des régions. Ainsi, les entreprises de l’économie sociale peuvent permettre la création d’emplois et de richesse dans des zones géographiques défavorisées, désindustrialisées ou non attrayantes pour l’investisseur traditionnel. De plus, elles participent au renforcement de la solidarité et de la cohésion sociale par l’insertion des groupes défavorisés ou exclus de la société (femmes, jeunes, handicapés).


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ACTUALITÉ PRODUIT DU TERROIR

Projet Arganier Résultats du programme de recherche

Un atelier de présentation des résultats du programme de recherche d’appui au « Projet Arganier» a été organisé le 30 mars par l’Association Agrotechnologies du Souss Massa Drâa (Agrotech SMD), en collaboration avec l’Agence de Développement social (Unité de Gestion du Projet Arganier), l’Union Européenne et le Conseil Régional Souss Massa Draa, à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Complexe Horticole d’Agadir (CHA). L’atelier a réuni les chercheurs et les principaux acteurs régionaux et nationaux impliqués dans la recherche sur l’arganier. Il a également connu la participation de professionnels du secteur, administrations concernées, collectivités locales, coopératives, associations, sociétés privées et groupements d’intérêt économique. Le programme de l’atelier s’est concentré sur les principaux résultats de recherche obtenus et une visite aux essais de transplantation et de multiplication situés au CHA d’Agadir. Les recherches menées sont, en effet, très prometteuses pour l’avenir de l’arganier, comme en témoignent les résultats suivants :

au concassage, - 34 clones performants pour le critère de rendement en huile seul - 27 clones performants pour le critère de rendement au concassage seul.

Porte-greffes Le processus de prospection et de sélection de portegreffes intéressants sur le plan du rendement et du pouvoir germinatif des graines, a permis de sélectionner 10 arbres considérés comme portegreffes potentiels. Les essais sur l’amélioration du taux de germination des graines, ont démontré qu’un traitement de levée de dormance tégumentaire (choc mécanique) permet à la germination d’atteindre des niveaux de 100%. Le taux de réussite du greffage de l’arganier varie entre 80 à 90% sous des conditions

Clones Les travaux de prospection, de suivi et d’analyse des facteurs de production des arbres sélectionnés dans toute la biosphère de l’arganier, ont permis de sélectionner : - 12 clones performants pour les critères du rendement en huile et

contrôlées (climat, irrigation, taille et autres technique de maintenance).

Bouturage Pour réussir le bouturage de l’arganier, il faut : • Eviter les rameaux qui portent une épine terminale et choisir plutôt les rameaux semi ligneux avec un bourgeon terminal • Prélever les rameaux sur des arbres non stressés • Avoir une longueur du rameau comprise entre 8 et 12 • Traiter les boutures avec des fongicides et de l’hypochlorite de sodium (eau de Javel) • Utiliser un substrat composé de terreau d’arganier, de sable de rivière et de tourbe à parts égales • Choisir un conteneur ayant une capacité minimale de 500 gr • Assurer des conditions

De gauche à droite : Prof. Mokhtari Mimoun, IAV Hassan II, Agadir. Prof. Bensmail My Chérif, IAV Hassan II, Agadir. Prof. Fallah Mohamed, Faculté des Sciences, Agadir. M. El Mousadik Abdelhamid (Université Ibnou Zohr). M. Abderrahman Hilali, Directeur de l’ORMVA.

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ROYAUME DU MAROC Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime EACCE

L'EACCE GARANT DU LABEL

Un contrôle de qualité internationalement reconnu

www.eacce.org.ma

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NM ISO 9001-2008


ACTUALITÉ PRODUIT DU TERROIR favorables : hygrométrie de travail comprise entre 80 et 90%, température de la partie aérienne de 20±1°C, celle du substrat de 25±1°C, intensité lumineuse de 2000±100 Lux et photopériode de 12h.

utile plus importante, ont besoin d’irrigations moins fréquentes à des doses assez suffisantes. A noter qu’un mauvais plant ne réussira pas, même s’il est mis dans les meilleures conditions de disponibilité en eau.

Protection des plantules

Fertilisation

La protection individuelle des plants assure une défense aux jeunes plants contre les ruminants (chèvres, moutons…etc.) à travers des abris circulaires qui les entourent. Cette protection permet aussi de réunir les conditions optimales favorisant une croissance trois fois plus rapide que les plants témoins.

Irrigation Les doses et les fréquences recommandées doivent respecter les propriétés de chaque sol. Ainsi, un sol caractérisé par une texture sablonneuse ayant une faible réserve utile a besoin d’irrigations fréquentes à faible dose. A l’opposé, les plants cultivés sur des sols ayant une texture sablo-limoneuse ou sabloargileuse, avec une réserve

Les amendements organiques et minéraux sont nécessaires pour les sols pauvres en éléments fertilisants. L’application du biocompost et d’un engrais NPK ont permis d’améliorer la croissance en hauteur et du diamètre du tronc des plants de 100 à 150 % par rapport au témoin.

Taille Les résultats obtenus soulignent la réaction positive de l’arganier à la taille de formation et à la fertilisation azotée. Pour maintenir la forme adaptée aux jeunes arbres, des interventions au sécateur répétées au moins une fois par an (en période de repos végétatif ) sont nécessaires. A noter que la fertilisation azotée améliore la croissance des rameaux, le volume de la frondaison, la nouaison des fruits, leurs calibres et la production en fruits.

Dr. Lahcen Kenny, Enseignant chercheur à l’ IAV Hassan II

Amélioration des performances Dans le processus d’obtention de plants de qualité issus de semis et pour l’optimisation de la technique de transplantation, l’utilisation de certains intrants s’avère très intéressante : - l’utilisation des enracineurs, pendant le séjour en pépinière, permet de doter les plants d’un système racinaire deux fois plus important par rapport au témoin. - l’utilisation des hydrorétenteurs, pendant la transplantation, combinée à des irrigations mensuelles permet d’avoir des taux de réussite des plantations qui varie entre 85% et 94%. - l’utilisation des Waterbox pour la régénération de l’arganier par semis direct est intéressante avec des taux de germination de 60%.

Vertus de l’huile d’argan Les recherches on montré que la consommation de l’huile d’argan permet d’améliorer le profil lipidique chez les patients dyslipidémiques en diminuant le taux de cholestérol total de 30%, des triglycérides de 17%, du LDL 14

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Dr. Mimouni, chercheur à l’INRA d’Agadir

(mauvais cholestérol) de 24% et en augmentant le taux de HDL (bon Cholestérol) de 46%. Le même constat a été démontré chez les patients diabétiques (Type 2). Désormais, il est possible de recommander l’huile d’argan dans le cadre de la prévention nutritionnelle contre les complications cardio-vasculaires. Par ailleurs, il a été démontré que l’application de l’huile d’argan cosmétique sur la peau des femmes ménopausées, permet d’améliorer d’une façon significative la teneur en eau de l’épiderme et la sécrétion du sébum. Elle permet aussi d’améliorer d’une façon très significative la perte insensible en eau de la peau et de réduire l’intensité des rides.


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ACTUALITÉ ENTREPRISE

Le bassin méditerranéen

Sous haute surveillance scientifique L’Union pour la Méditerrané est une réalité bien vivante.Il s’agit ici de la mobilisation des scientifiques des trois rives : européenne, africaine et proche-orientale du bassin méditerranéen pour un ambitieux programme de recherche sur l’avenir de cette région. Exemple unique au monde de collaboration transfrontalière et transdisciplinaire. Le 30 mars dernier, les 180 participants d’un colloque sur l’ile de Malte (France, Espagne, Italie, Grèce, mais aussi Algérie, Maroc, Malte, Tunisie, Israël, Palestine) ont fait la démonstration que la

science est un puissant levier de coopération. Objectif : mieux comprendre l’impact des changements globaux sur le pourtour méditerranéen assez pauvre en eau (moins de 1.000 m3/habitant). Le climat que connaitra le bassin méditerranéen

dans quelques décennies va préfigurer ce que sera le climat de l’Europe à la fin du siècle. Pour anticiper sur ce siècle à venir, il est essentiel de connaître le fonctionnement du système méditerranéen, mais aussi de comprendre comment les hommes, en aménageant leur milieu, exploitent les ressources et aussi les dégradent. D’autres menaces existent : crues dévastatrices, pollution industrielle et agricole des sols, de la mer et des cours d’eau, épuisement des stocks de poissons,… L’écosystème méditerranéen est aussi un « hot spot » de la biodiversité avec 250.000

Les réseaux d’eau anciens Ressuscitent en Méditerranée IRD, Institut de recherche pour le développement Des années de sécheresse avaient tari les réseaux d’eau anciens du pourtour Méditerranéen. Mais avec le retour de la pluie depuis 5 ans, le patrimoine hydraulique renaît. L’eau chante comme les noms des ouvrages dans lesquels elle coule à nouveau : khettaras au Maroc, foggaras en Algérie ou encore qanâts en Iran. Les galeries drainantes souterraines constituent l’exemple le plus caractéristique et le plus original de cette reconquête des installations ancestrales par les populations locales. Comme le montrent des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires, ces «mines d’eau » en plein désert, qui avaient été en majorité abandonnées, sont aujourd’hui réhabilitées par les habitants des oasis.

Ces derniers réinvestissent désormais dans la maintenance des khettaras et dans l’agriculture, en particulier les jeunes qui reviennent en milieu rural face au chômage auquel ils sont confrontés en ville.

Khettara

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A l’aval du système souterrain de la Khettara

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Un pari risqué face à l’incertitude climatique, mais assumé pour relancer l’action collective et se réapproprier les règles d’accès à l’eau, en vue justement d’une nouvelle pénurie possible dans les années à venir.

espèces végétales (10% des espèces répertoriées dans le monde), et quelques 1.350 espèces marines (17% des espèces dans le monde). Cette richesse est mise en péril par l’acidification des eaux et le développement d’espèces invasives introduites par le trafic maritime, les rejets urbains industriels et agricoles. Un état des lieux va être dressé sous forme de « livre blanc » de la méditerrané. Ces travaux devront trouver un relais politique et des financements au sein de l’Union Européenne : les besoins sont situés entre 500 millions et un milliard d’euros !

Une haute technicité pour ces ouvrages séculaires Comme leur nom l’indique, les galeries permettent de drainer l’eau de la nappe phréatique. Le principe de construction témoigne d’un savoir manifeste et relève d’une grande maîtrise technique. Il consiste à creuser dans un relief une galerie souterraine, jusqu’à intercepter une nappe d’eau peu profonde. Légèrement pentue vers l’aval, la conduite permet alors d’amener l’eau de l’aquifère par gravité jusqu’à la sortie au pied du relief, avec un débit à peu près constant. Depuis la surface du sol, seul l’alignement des petits cônes de terres caractéristiques sur plusieurs kilomètres témoigne de l’existence de tels ouvrages sous nos pieds : ce sont les puits successifs d’évacuation des déblais qui jalonnent la conduite, distants de 30 m environ, et servent ensuite d’accès pour l’entretien de cette dernière. Nous reviendrons plus en détails sur ces systèmes ingénieux dans notre prochaine édition.


Goutte à goutte Conduite et avenir Pour un agriculteur, l’installation d’une unité d’irrigation localisée (goutte à goutte) est une avancée importante vu les énormes avantages qu’elle apporte (économies d’eau, apports d’engrais, …). Cette méthode d’irrigation, bénéficie d’une subvention allant jusqu’à 100% pour une superficie de moins de 5 ha et de 80%

de fixer le volume d’eau à apporter selon des variables climatiques (humidité relative de l’air, température, vitesse du vent, rayonnement solaire, …). Pour les observateurs, le goutte à goutte au Maroc a atteint sa vitesse de croisière et la fabrication des composants (tuyaux PE et PVC, rampes avec

pour plus de 5 ha. Le coût d’un hectare peut varier, selon le système adopté, le type de culture, etc. entre moins de 10.000 dh pour une installation basique à plus de 30.000 dh pour une grande superficie avec une technologie plus avancée. Le pilotage de l’installation, essentiel pour la conduite des arrosages, peut se faire par des capteurs d’humidité dans le sol. La quantité d’eau dans le sol permet en effet de déterminer quand irriguer. Pour déterminer l’apport, plusieurs modèles de station météo sont proposés. Elles permettent

goutteurs intégrés, …) est effectuée localement à 80%. Cependant, l’avenir du goutte à goutte passe par la rationalisation de l’utilisation de l’eau. Deux principaux moyens permettront d’y arriver : - une étude technique permettant d’optimiser l’installation et d’effectuer un pompage sur mesure afin d’éviter les pertes d’eau - le recours aux moyens de pilotage de l’installation. Le coût de ces installations, élevé aujourd’hui, évoluera forcément à la baisse en cas d’une utilisation à grande échelle.

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ACTUALITÉ VALORISATION

Produits du terroir

Forme de valorisation du cactus

Développement et valorisation Dr. Bouzoubaâ Zakia : Maître de Recherche en Physiologie des plantes INRA/CRRA/Agadir

En 1994, Ricard a dit : « les produits de terroir se caractérisent par une réelle originalité liée au milieu local, comprenant les caractères physiques du terroir et des contraintes de fabrication importantes. Le produit est spécifique de l’aire géographique dont il est originaire et il apparaît impossible aux intervenants d’autres régions de fabriquer exactement le même produit ».

C

ertes, entre l’amandier du Sais et celui de Tafraout, l’arganier du Souss et celui Berkane, le bananier d’Aourir dans la province d’Agadir, le caroubier d’Azilal et de Larache, le cactus d’Ait Baâmrane et d’El Kalaâ, la citrouille de Doukkala, le figuier de Sais et de Ouazzane, les glands et les truffes de la Maamora, la clémentine de Berkane, le safran de Taliouine, le jihel et Boufegous de Draâ, le majhoul de

Tafilalet, le pommier d’Ounaîn, au pied du grand Atlas dans la province de Taroudant, le navet de Sidi Hmad ou Moussa dans la région de Tiznit, qui peut atteindre jusqu’à 10 kg, et pour joindre les senteurs aux saveurs, la menthe de Boufekrane, région de Meknès, le thym et les autres plantes aromatiques et médicinales de Taounate et d’Asgherkis dans les montagnes d’Ait Baha et la rose de Klaâ Magouna, ce n’est pas seulement le cœur, mais tous les sens qui balancent.

Des petites filles, contentes de présenter les PAM que leurs mères et grandes sœurs ont mis dans des sachets à Asgherkis.

Rôle de la recherche Consciente de toutes ces richesses locales, et pour contribuer au développement du second pilier du Plan Maroc Vert, la Recherche Agronomique œuvre pour la préservation, le développement et la valorisation de ces ressources à grande diversité génétique. Ceci à travers des programmes de recherche scientifiques et de développement intra ou interinstitutionnel. Ainsi, la caractérisation phytochimique de ces espèces, la détermination de leur richesse en substances clés pour la santé humaine tels les antioxydants, flavonoïdes et polyphénols dans le fruit du cactus (espèce miracle), ou encore les acides gras insaturés, l’acide linolénique dans l’huile d’argan (l’espèce providentielle de la plaine du Souss et le pilier culturel de cette région) et autres, sont devenues des pratiques quotidiennes pour rajouter une plus-value à nos produits de terroir. La recherche liée à l’amélioration des pratiques culturales via l’agriculture biologique (cas du Safran), et des conditions de conservation et le conditionnement adéquat de ces produits (cas du cactus et des dattes), permet, en effet, le développement de ces cultures, avec la préservation de leurs qualités. Elle contri-

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Chez une coopérative féminine de production d’huile d’argan à Tamanar . Au centre le Dr. Bouzoubaâ Zakia

bue de façon efficiente à une meilleure présentation et une meilleure commercialisation et donc à un revenu plus important pour la population rurale, qui va pouvoir mieux s’adapter aux changements climatiques, mieux combattre la pauvreté, mais aussi, mieux lutter contre la désertification et l’exode rurale. En effet, à travers des programmes de recherche et de recherche développement ciblés, à travers le renforcement des capacités des ressources humaines, organisation de la population en coopératives principalement féminines, pour permettre l’intégration de la femme rurale, maillon indispensable et incontournable dans ce processus de développement, l’agriculture solidaire ne pourra que s’épanouir. Adopter ces produits et les acheter, c’est augmenter son actif santé et apprécier l’originalité,…


L’ONSSA reçoit une délégation allemande Communiqué

D

ans le cadre de la coopération entre le Maroc et l’Allemagne dans le domaine de la sécurité sanitaire des produits alimentaires, le Directeur Général de l’Office National de A gauche, M. Benazzou Directeur Général de l’ONSSA . A droite , le Docteur Helmut Tschiersky-Schöneburg, Sécurité Sanitaire des Produits Allemagne en septembre 2010 et Alimentaires (ONSSA), a reçu début qui avait pour objectif de définir avril une délégation de l’Office les domaines prioritaires de Fédéral Allemand pour la Protection coopération. des Consommateurs et la Sécurité Les responsables de l’ONSSA et Sanitaire des Aliments (BVL). leurs homologues du BVL se sont Cette délégation, conduite par le donc réunis à nouveau, les 07 et Président du BVL, Docteur Helmut 08 avril 2011, en vue de définir les Tschiersky-Schöneburg, comprenait modalités et les conditions de la également le Président de l’Office de mise en œuvre du programme de la Protection des Consommateurs coopération, et d’arrêter un plan et la Sécurité Sanitaire des Aliments d’actions dans le cadre des projets de l’Etat de Basse-Saxonie et deux retenus, portant sur la mise à niveau autres responsables du BVL. des laboratoires, l’homologation des Cette visite s’inscrit dans le cadre produits phytopharmaceutiques de l’accord de coopération signé et le contrôle du matériel de le 29 avril 2010 à Meknès lors du pulvérisation des produits SIAM, entre l’ONSSA et le BVL, et phytosanitaires. fait suite à la mission effectuée par une délégation de l’ONSSA en www.onssa.gov.ma

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ACTUALITÉ PRODUIT

Campagne betteravière dans la Moulouya La betterave à sucre a été introduite dans le périmètre de la Moulouya au début des années 70. Selon l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de la Moulouya, cette culture occupe cette campagne une superficie de plus de 6172 ha, répartie entre la province de Nador (5119 Ha) et celle de Berkane (1053 ha). Plusieurs mesures ont été prises en début de campagne pour palier la prédominance des semis de saison et des semis tardifs, et aider les agriculteurs à réussir l’installation de la culture, notamment: - Prime de 300 DH/Ha pour les semis jusqu’au 10 octobre 2010. - Prime de 200 DH/Ha pour les semis entre le 11 et le 20 octobre 2010. - Prime de 300 DH/Ha pour

les semis mécaniques (6 lignes et 50 cm entre lignes). Une prime d’encouragement a égalvement été proposée pour inciter les agriculteurs à la mécanisation intégrale des parcelles plantées en semences monogermes. Rappelons que les monogermes présentent de nombreux avantages notamment la réduction des besoins en main d’œuvre, par la réduction de certaines opé-

rations (démariage) et offrent la possibilité de mécanisation de la récolte. Par ailleurs, la généralisation de la monogerme au Maroc est devenue une nécessité étant donné que toutes les recherches menées à l’échelle internationale se font sur la monogerme et qu’il existe maintenant des variétés monogermes tolérantes, notamment à la rhizomanie. Cependant, un itinéraire technique permettant une bonne préparation du sol, un semis précis et une meilleure protection de la culture, est un préalable à toute initiative de développement de la betterave monogerme. Ainsi il faut notamment assurer : - La maîtrise du labour, de la préparation du lit de semences

et du semis. Or, dans la région, la mécanisation reste peu adaptée pour l’opération de préparation du sol (voir encadré). - La maîtrise de la fertilisation - La disponibilité en eaux d’irrigation pour assurer des apports successifs. En effet, le développement de la monogerme nécessite d’assurer une préirrigation et 2-3 irrigations à faible dose, mais successives dans le temps pour éviter le problème de croûte de battance. Ce qui n’est pas toujours possible dans les zones qui souffrent d’un manque d’eau. - Les traitements herbicides et pesticides et la disponibilité du matériel d’application de ces produits. - La date et les procédés de récolte. A noter que la prédominance des petites parcelles betteravières constitue une contrainte majeure à l’introduction du gros matériel de récolte. La particularité cette année

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Semis mécanisé Récolte mécanisée

a été la mise en place, par le Comité Technique Régional du Sucre, d’un Fonds de Développement de la filière sucrière. Une partie de ce fonds a d’ailleurs été utilisée pour indemniser les agriculteurs qui ont eu un grand problème de levée. A noter également le démarrage cette année de conventions de partenariat, notamment pour la lutte contre le nématode à kystes. Rappelons qu’un plan régional de développement de la filière sucrière entre 2008 et 2013 a été mis en place avec deux objectifs pour le développement de la filière sucrière à savoir: l’amélioration de la productivité et de la qualité technologique de la betterave. Les grands axes de développement concernent l’amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau par l’introduction de

nouvelles techniques économes en eau et l’incitation des agriculteurs à l’utilisation des semences monogermes pour ensemencer 2.000 Ha à l’horizon 2013. L’encadrement rapproché des producteurs et le renforcement de la Recherche et Développement, devraient permettre de réaliser le plan de développement prévu à l’horizon 2013.

Récolte

Les prévisions de rendement font état de 55 Tonnes/Ha avec une superficie récoltable de 6 170 Ha et une richesse identique à l’année dernière. Rappelons que la production des betteraviers est sécurisée puisqu’ils travaillent sous contrat avec la sucrerie Sucrafor (Sucreries raffineries de l’Oriental) appartenant au groupe Cosu-

Au Maroc, malgré les efforts considérables déployés pendant 47 années de production, pour améliorer la rentabilité de la betterave à sucre, les rendements moyens en racines et en sucre extractible sont restés relativement bas par rapport aux potentiels. Les multiples recherches réalisées depuis les années 80 dans les différents périmètres de production, ont révélé mar, qui leur fournit les intrants et assure la commercialisation de leur production. Le démarrage de l’usinage est prévu début mai 2011. A noter que les années de forte production, l’usine est contrainte de rallonger la période de réception et de traitement des betteraves.

que les moyennes des peuplements pieds à la levée et à la récolte sont restées faibles: 40 à 60 000 pieds/ha. Ces études ont identifié les systèmes de préparation du sol et le semis, comme étant les principales composantes défaillantes dans l’installation du peuplement pieds à la levée et qui s’avère fortement corrélé au peuplement racines à la récolte. Durant la période de récolte de la betterave, plusieurs activités économiques se développent en parallèle. En plus des commerces, plus de 500 camionneurs sont sollicités pour le transport de la betterave des champs vers l’usine.

présent au Maroc depuis 1974, sélectionne sur place les variétés de Betteraves Sucrières les mieux adaptées aux zones de production marocaines.

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ACTUALITÉ TECHNOLOGIE

Les nouvelles technologies au service de l’agriculture Belle révolution pour l’agriculture dans le continent africain, est celle du succès croissant de l’utilisation des technologies de l’information et de communication (TIC). Il y a encore quelques années, les informations sur les marchés étaient difficilement accessibles et coûteuses. Elles assurent maintenant un flux rapide et plutôt bon marché d’informations sur l’agriculture et la pêche. Désormais, les systèmes d’information sur les marchés permettent de recueillir des données sur les prix et sur les volumes des produits agricoles les plus échangés et fournissent un marché bien plus vaste, y compris aux petits exploitants agricoles.

Une utilisation qui se généralise sur tout le continent Deux grandes initiatives ont vu le jour en Afrique de l’Est, à savoir, les SMS Sokini Au Kenya qui donnent des informations sur les produits agricoles (le projet est un partenariat entre la bourse kenyane des produits agricoles et l’opérateur de téléphonie mobile Safaricom). Et en Ouganda, le réseau des femmes de l’Ouganda a commencé à envoyer dès 2005, à 400 exploitants des SMS donnant les prix du marché. Des agents recueillent l’information sur les marchés et publient les données sur le site web de l’initiative de Busoga pour le développement et les logiciels libres en milieu rural. D’autres traduisent les informations en langues locales, et les diffusent ensuite par texto aux agriculteurs. Ceux-ci peuvent obtenir plus de détails en répondant aux SMS. En Afrique de l’Ouest, des initiatives gagnent aussi en importance, notamment «connais-ton marché» lancée au Sénégal. Depuis 2002, 22

que de vendre leurs récoltes au grossiste le plus proche. Mais la généralisation de l’utilisation des SMS et d’Internet, appelle aussi au renforcement des capacités voire même des programmes d’alphabétisation des agriculteurs.

elle fournit aux agriculteurs des informations sur leurs cultures et les cours des marchés habituels mais aussi pour des marchés plus éloignés.

Vers de réelle plateforme d’échange Les agriculteurs peuvent à présent accéder à des informations fiables grâce aux SMS, à des prix avantageux. Ce qui renforce leur marge de négociation alors qu’auparavant ils n’avaient guère d’autre choix

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«KariaNet» : Partage des connaissances L’accès et l’appropriation des nouveaux outils de communication et d’information et des outils de web dans les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MOAN), joue un rôle prépondérant dans la vulgarisation de l’information. Néanmoins, un grand écart est aujourd’hui enregistré entre les résultats des recherches publiés dans les divers domaines et le nombre d’utilisateurs profitant de cette

information. Le projet «KariaNet» encourage les agriculteurs, chercheurs et praticiens du développement à recourir aux outils du web et autres outils pour assurer l’équité dans l’accès et l’utilisation des informations et des connaissances. A cet effet, un atelier de démarrage de la 2e phase de ce projet, a été organisé à Agadir du 30 mars au 1er avril, en collaboration avec INRA et les acteurs régionaux impliqués (projet mené par le CRDI et le FIDA) Les pays bénéficiaires de ce projet sont au nombre de dix (Maroc, Algérie, Gaza, Egypte, Cisjordanie, Liban, Soudan, Tunisie, Yémen, Syrie). L’objectif principal de cette initiative étant de rendre la connaissance disponible et accessible aux pauvres ruraux ainsi qu’aux ONG nationales et régionales impliquées dans le développement rural.


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ACTUALITÉ ENTREPRISE

Café Tomate Bilan de la campagne d’observation

Dans le cadre de son programme Living Proof mené en Europe, au Maghreb et au Moyen-Orient, dans l’objectif de promouvoir l’échange d’expériences entre les professionnels de la filière, la société Monsanto a organisé une journée porte ouverte à Agadir, avec l´appui de ses distributeurs Agrimatco et Agrosem, pour clôturer la saison d’expérimentation de ses nouvelles variétés de tomate et présenter les résultats des différents essais effectués. Plus de 250 producteurs et exportateurs ont participé à cette dernière rencontre « Café Tomate » de la saison (rendez-vous bimensuel depuis janvier), pour suivre l´évolution de plus de 40 variétés de tomate et porte-greffe. Rappelons que ces essais ont été menés dans différents sites de la région notamment au Centre de Transfert de Technologie (CTT) de l’APEFEL, chez les producteurs et dans les stations expérimentales d’Agrimatco et d’Agrosem. La journée a débuté par des visites en groupes des essais menés dans la serre du CTT, avec la présentation de 4 ateliers : - le premier sur les porte-greffes, présenté par M. Thomas Sappe de Monsanto, - le 2e et 3e sur les variétés de tomate calibre 2 et 3 , présentés par M. Abdelfettah Chaouki et M. Omar Ben Baadi de Monsanto - le 4e atelier s’est intéressé aux spécialités en petits fruits de tomate, présenté par Mme Zoubida Erguiti,

généticienne chez Monsanto.

La tomate, fer de lance

Dans son allocution, M. Thierry Boyer, Vice Président EMEA de Monsanto, a expliqué que le Maroc figure parmi les 10 pays stratégiques où l’entreprise opère dans la zone. Il a également insisté sur le fait que la tomate est la principale espèce pour Monsanto, présentant 40% de l’ensemble de ses activités, avec 1 million de dirhams investis chaque jour dans la recherche. « Nous avons l’intention de nous développer davantage sur le marché marocain. Et des journées comme celle-ci sont très importantes dans la mesure où elles nous permettent de montrer aux professionnels marocains, nos efforts permanents en matière de recherche et d’innovation variétales. L’occasion également d’écouter et de comprendre leurs besoins qui vont orienter notre programme futur de sélection variétale, a expliqué M. Thierry Boyer. Nous disposons d’un réseau composé d’une vingtaine de sélectionneurs de haut niveau à travers le monde, qui

échangent leurs pools génétiques très riches et diversifiés (Western seeds, De Ruiter, Seminis …). Le tout est combiné pour développer des variétés parfaitement adaptées aux besoins de l’agriculture marocaine. De plus, notre station de recherche au Maroc sera modernisée et agrandie pour mieux répondre aux besoins des producteurs de tomate. Nous investissons également énormément dans le développement des techniques commerciales et promotionnelles. Nous sommes d’ailleurs en phase de recrutement d’une équipe pour renforcer la présence de Monsanto au Maroc et soutenir les efforts de nos distributeurs Agrimatco et Agrosem, pour les aider à promouvoir et développer nos produits », a-t-il ajouté.

Résultats des essais

M. Abdelfettah Chaouki, Responsable Technologie et Développement Maghreb Monsanto, a présenté le bilan des essais menés sur les nouvelles variétés dans la région Souss Massa. En tomate ronde calibre 2, considérée comme le ‘’cœur du marché’’, deux variétés se démarquent du lot et confirment leurs performances en rendement : - KEY LARGO : variété non TYLC, son rendement est le plus élevé, avec une nouaison régulière et maintien du calibre tout au long de la saison avec des proportions élevées de fruits pour le conditionnement en plateaux mono-rang. Conseils de conduite : greffage sur Beaufort et augmentation de la salinité pour les bouquets d’hiver car cette variété produit de gros fruits bien noués. - DRW 7808 : c’est la nouveauté de cette année qui offre résistance au TYLC, rendement élevé (213 T/Ha

à fin mars), calibre très régulier et proportion élevée de fruits pour le conditionnement en plateaux. Conseils de conduite : greffage sur Beaufort et Maxifort en culture précoce. En tomate ronde calibre 3, trois variétés se sont distinguées : - VENTERO : résistante (IR) au TYLC, fruits de couleur rouge exceptionnelle valorisés à l’export, très bonne nouaison par temps froid, dominance apicale. Conseils de conduite : greffage sur Beaufort, éclaircissage de manière précoce à 6 fruits pour un maximum de calibre 3. - MAYORAL : résistante (IR) au TYLC, double usage grappe et vrac avec une très bonne nouaison à froid, grappe très fraiche et régulière, dominance apicale, maintien du calibre 3. Conseils de conduite : greffage sur Beaufort, éclaircissage à 5 fruits en hiver pour avoir un remplissage adéquat. - NIAAMA : variété numéro 1 dans tous les essais au niveau production, bonne nouaison à chaud et à froid, grappe fraiche et régulière, à conseiller pour maîtriser le TYLC, variété assez souple en conduite. Conseils de conduite : greffage sur Beaufort et Maxifort, conduite légèrement en vigueur pour assurer la sortie d’une grappe régulière. A noter que le « Café Tomate » doit aussi son succès à la collaboration avec l´équipe du Centre de Transfert de Technologie de l´APEFEL, représentée par M. Khalid Saidi, Vice-Président de l’Apefel et Pt. de la Commission Agro-technique et M. Esserrhini LARAISSE, Coordinateur du projet ONUDI. M. Thierry Boyer, Vice Président EMEA de Monsanto

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ACTUALITÉ ENTREPRISE

CALIMAROC Se mobilise contre le feu bactérien Après une première journée de lancement du produit ‘’IODUS 2 Cultures Spécialisées’’, en Février 2010, la société CALIMAROC a organisé une deuxième

journée d’information à Midelt le 22 Février 2011. Cette manifestation, à laquelle a été conviée une centaine d’arboriculteurs de la région, a été l’occasion de leur présenter les avantages que procure ‘’IODUS 2 Cultures Spécialisées’’ contre le Feu Bactérien du pommier et du poirier. Le Service Régional de la Protection des Végétaux de M. Youssef Essaoudi, le Directeur Technique de CaliMaroc

Groupe OCP Participe au SIAM 2011

Pour la 6ème année consécutive, l’OCP est le Partenaire Officiel du Salon International de l’Agriculture au Maroc, rendez-vous incontournable du monde agricole. Le SIAM est le

reflet de l’excellence des différentes filières agricoles, dans un contexte économique mondial en mutation constante. Cette nouvelle édition est placée sous le thème de « l’agriculture solidaire », une thématique qui s’inscrit dans la continuité du plan « Maroc Vert ». L’OCP, partenaire privilégié de l’agriculture marocaine axe sa participation autour de la fertilisation raisonnée, qui s’articule autour de trois projets majeurs : - la mise en place de la carte

Univers Horticole Dévoile ses nouveautés Acaricide : NISSORUN® Faisant suite à l’accord entre Bayer CropScience et Nisso Chemical Europe GmbH, filiale Européenne de la multinationale japonaise Nippon Soda Co.Ltd., la société Univers Horticole 26

commercialisera à partir 2011 l’acaricide Cesar sous la nouvelle dénomination commerciale : NISSORUN®. Il s’agit d’un excellent acaricide sur arboriculture fruitière et agrumes, adapté aux conditions marocaines.

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Khenifra-Midelt a profité de cette journée pour améliorer les connaissances des producteurs sur cette maladie et les mesures prophylactiques recommandées pour en limiter l’expansion. Ensuite, un expert de la société GOEMAR a donné plus de précisons sur les bienfaits de l’utilisation de IODUS 2 Cultures Spécialisées. Dans un souci d’efficacité et afin de toucher le maximum de professionnels, M. Youssef de fertilité des sols, une base de données scientifique au service d’une agriculture raisonnée et productive - la dynamisation du secteur des engrais dont le but est d’optimiser la fertilisation pour de meilleurs rendements agricoles - la promotion du programme du Fonds d’investissement initié par OCP (OCP INNOVATION FUND FOR AGRICULTURE) qui a pour objectif de soutenir les projets les plus innovants. A cette occasion, des Herbicide : RUBAH Cet herbicide anti-graminées sur céréales a donné d’excellents résultats dans les zones de Meknès et du Gharb. Insecticide : AGROIL La spécialité Agroil est un insecticide à base d’Huile minérale Blanche paraffinique, compatible avec la production Biologique pour les cultures maraîchères, ainsi que

Essaoudi, le Directeur Technique de CaliMaroc, a fait un récapitulatif en arabe des principaux points traités lors des différentes interventions. Un débat a été ouvert sur les diverses questions qui préoccupent les producteurs, notamment celles relatives au moment opportun pour déclencher les traitements, la cadence des applications et la dose optimale. représentants d’OCP, accompagnés d’une sélection d’experts et de partenaires animeront des conférences-débats afin d’encourager la réflexion et l’échange autour de ces trois thèmes fondamentaux. Chercheurs, universitaires, professionnels et institutionnels sont vivement invités à participer au SIAM 2011 et à prendre part aux conférences initiées par OCP et ses différents partenaires. Pour plus d’informations : www.ocpgroup.ma pour les agrumes pour les traitements d’hiver et d’été.

Equipe renforcée Univers Horticole vient de renforcer son équipe commerciale par Mr. Abdennour El Makhtoum, ingénieur Phytiatre de formation, qui s’est vu attribuer la tâche de responsable développement dans les zones de Marrakech et Beni-Mellal.


3 Systèmes racinaires pour réussir dans toutes vos conditions BEAUFORT F1 Leader sur le marché du porte greffe Assure une bonne vigueur pour tous segments et toutes conditions Résistances actualisées: HR ToMV:0-2/Fol:0-1/For/PI/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

MAXIFORT F1 Assure une endurance pour les cultures longues avec des greffons de faible vigueur Résistances actualisées: HR ToMV:0-2/Fol:0-1/For/PI/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

MULTIFORT F1 Assure une endurace pour les cultures longue avec des greffons de faible vigueur Résistance aux nématodes amélirée Résistances actualisées: HR ToMV:0-2/Fol:0,2/For/Pl/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

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ACTUALITÉ ENTREPRISE

Gautier Semences

Journée d’information à Agadir Afin de renforcer les échanges avec les producteurs de la région du Souss et leur présenter ses nouveautés, la société Gautier Semences a organisé une journée d’information à Agadir, en partenariat avec son distributeur marocain exclusif la société Agrembal. M. Jacques Gautier, Directeur Général de Gautier Semences, a commencé par exposer les points importants qui illustrent la société semencière: - l’innovation : grâce à une multitude de partenariats scientifiques, - la présence à l’international : grâce à un réseau d’expérimentation et de recherche multi locale, - la qualité : grâce à aux

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certifications. Gautier Semences est, en effet, le premier semencier français accrédité GSPP à partir de juillet 2011. M. Gautier a également présenté les différentes solutions variétales, développées spécifiquement pour les producteurs marocains. « Notre rôle est d’apporter plus de valeur ajoutée à l’ensemble de la filière des fruits et légumes,

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Variété Pristyla

de la production jusqu’à la commercialisation. Ceci ne peut se réaliser que par une offre spécifique, une recherche focalisée sur les conditions du Maroc et une collaboration fructueuse avec notre distributeur au Maroc Agrembal ». Cette journée a également été l’occasion pour M. Michel Peter Schmitt du Cirad de faire un état des lieux de la recherche relative au problème du

TYLCV, notamment au Maroc. Il a mis les producteurs en garde contre le risque d’émergence de virus recombinants pour les plantes résistantes au TYLCV et que certaines résistances au TYLCV sont mises à rude épreuve quand la pression virale est forte. Sur le plan technique, des conseils ont été fournis sur la conduite de la tomate et les actions à entreprendre pendant les différentes


étapes de la culture, depuis l’installation jusqu’à la récolte.

Une gamme étoffée La dernière partie de la journée a été consacrée à l’offre variétale et les innovations en tomate de Gautier Semences qui étoffe sa gamme sur plusieurs calibres : - En calibre 1 : la variété B109 offrant une longue conservation. - En calibre 2 : *Calvi (conservation et rendement) *Brenda : meilleure coloration, résistance aux nématodes *Pristyla : résistance au TYLC *Brentyla : résistance au TSWV *Octydia : plus de durée de production *Retyna : meilleure coloration et plus de précocité - En calibre 3 : la variété V457 avec plus de

M. Jacques Gautier, Directeur Général de Gautier Semences

conservation et de rendement. - En calibre 4 : *Faustyno : meilleure conservation et meilleur rendement *G272 : plus de durée de production - En porte-greffes : Brigeor et PG76 offrant un très bon comportement face aux nématodes.

Fertilisants à libération contrôlée

Pour plus d’information, merci de contacter notre distributeur local:

« Nous cherchons en permanence à doter nos variétés de nouvelles performances et de nouveaux calibres, afin de mieux répondre aux besoins des producteurs en fonction des évolutions du marché », explique M. Jacques Gautier. Concernant la gamme courgette destinée au

Maroc, le semencier travaille sur plusieurs segments: - marché local : avec des variétés blanches allongées, notamment la variété Amalthée pour le plein champ - segment export : avec des variétés vert foncé pour la culture sous serre et plein champ, notamment Cassiopée, L1031 et L1017.

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ACTUALITÉ ENTREPRISE

Comicom-Dimateq Journée Gala au nouveau siège

A gauche, M. Youssef Bennani DG Groupe Comicom-Dimateq

Le groupe COMICOM-DIMATEQ représentant, avec ses marques Massey Ferguson et Landini, 40% du marché marocain de tracteurs neufs, a organisé début avril sa désormais traditionnelle journée annuelle de tirage au sort des gagnants de lots récompensant la fidélité de ses clients.

Venant de toutes les régions du pays, 1.500 invités en grande majorité des agriculteurs, ainsi que des officiels, des distributeurs régionaux du groupe, des responsables des marques étrangères que le groupe représente, etc. ont vécu une ambiance de fête, animée par le célèbre humoriste A. Fahid. La cérémonie a débuté par un speech inaugural du Directeur Général du Groupe, Mr Youssef Bennani qui a présenté aux invités les caractéristiques du nouveau siège du groupe et des offres promotionnelles, en attendant la participation au SIAM 2011.

M. Stuart Scott, directeur régional Afrique du Nord de AGCO (qui regroupe un grand nombre de marques, dont Massey Ferguson), après avoir adressé ses félicitations aux agents du groupe COMICOMDIMATEQ pour leur réussite et pour l’organisation de cet événement, a souligné que la conception du nouveau siège reflète clairement la vision à long terme du groupe et sa politique de proximité de l’agriculteur. L’objectif étant bien sur d’offrir des équipements modernes répondant aux besoins des clients et un service après vente à la hauteur.

Cette année encore, suite à un tirage au sort, la tombola a réservé des prix très intéressants aux clients ayant acheté un tracteur Massey Ferguson en 2010: - Un pick up Mazda (gros lot) - Un voyage en terre sainte (omra) - 12 outils de labour et épandage d’engrais Avis d’un agriculteur Habitué de la marque rouge depuis plusieurs générations, M. Khalid Benslimane, agriculteur de la région de Rommani (RabatZemmour-Zaer), estime que le groupe offre du matériel avec un rapport qualité-prix raisonnable et un bon service après vente. Il a également souligné qu’il a toujours bénéficié de la disponibilité des agents pour régler les problèmes rencontrés. « Aucune autre société de la place n’organise d’événement

de portée nationale aussi grandiose » souligne-t-il. Pou lui, l’agriculture marocaine a évolué et le producteur a besoin de matériel plus performant et fiable. « Les fournisseurs de matériel devraient accompagner cette évolution en diversifiant encore plus leurs gammes, pour permettre au client de faire son choix selon ses besoins et conditions d’exploitation » a-t-il précisé. A noter qu’une deuxième journée Gala a été organisée le 14 avril, par la société Dimateq avec sa marque emblématique Landini dans une ambiance tout aussi chaleureuse. Suite à un tirage au sort, les heureux gagnants ont eu droit à : un pick up Mzada, un voyage en terre sainte et des outils d’accompagnement.

Les heureux gagnants du tirage au sort en compagnie de la direction du Groupe

ISAGRI

L’informatique à portée de main Depuis plusieurs années, les structures agricoles se modernisent, et l’utilisation de l’outil informatique est désormais incontournable. Aujourd’hui, tous les gérants et techniciens d’exploitations utilisent 30

emails, traitements de texte, tableurs et moteurs de recherches sur Internet afin de gagner en efficacité dans leurs tâches quotidiennes. De plus en plus, les logiciels spécialisés en gestion agricole font également

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partie de ces outils informatiques indispensables. En élevage, les logiciels permettent par exemple de calculer automatiquement le coût de revient d’un litre de lait, d’identifier les animaux les moins

performants à réformer, de planifier les soins (vaccins, traitement) ou encore d’anticiper les événements de reproduction à venir (vêlage,


tarissement…). Pour les cultures, ils aident l’agriculteur à calculer des marges brutes ou nettes, à garder la traçabilité des opérations (GlobalGap), à gérer sa main d’œuvre et ses stocks, le tout en positionnant ses parcelles sur un outil de cartographie. Et pour encore plus de confort, les agriculteurs peuvent utiliser un PDA pour saisir ou consulter leurs interventions directement aux champs ou dans l’étable. Centralisation et archivage des données, pilotage des interventions pour le gérant, optimisation de

l’itinéraire cultural pour le technicien… les bénéfices des logiciels de gestion agricoles sont nombreux. Un constat que Jean-Marie Savalle, fondateur du Groupe ISAGRI, leader de l’informatique agricole en France, a fait depuis plus de 25 ans. « En créant ISAGRI en 1983, notre ambition était de mettre à disposition des agriculteurs les technologies qui leur permettraient de gérer finalement leur exploitation, comme de véritables chefs d’entreprise. » Dynamisées par le Plan Maroc Vert, de plus en plus d’exploitations marocaines se tournent désormais vers ces outils d’aide à la décision pour mieux gérer leurs exploitations agricoles. Et c’est précisément dans le but d’aider l’agriculture à progresser que le Groupe ISAGRI a décidé d’accentuer

HERCULANO HERCULANO, reconnu comme leader dans la fabrication de nombreux outils destinés à l’agriculture, n’a jamais oublié le rôle de la charrue au niveau du labour et de la préparation du sol. La gamme de charrues HERCULANO, matériel de grande qualité conçu pour répondre aux exigences du marché et dont la

fabrication fait appel aux dernières technologies, est disponible en deux versions : CHARRUES À SOCS - Modèles avec 1 ou 2

sa présence au Maghreb en proposant sa gamme de logiciels. Preuve de cet engouement, IsaVerger, le logiciel de gestion de parcelles proposé par ISAGRI, a été récompensé par un Trophée de l’Innovation lors du concours INNOFEL 2010, organisé par la revue Agriculture du Maghreb en marge du SIFEL Maroc. ISAGRI propose ses services dans toute l’Europe et au Canada et depuis un an, est présente au Maroc via son partenaire, la société DIMAG, basée à Marrakech. Comme l’explique Mounir El Bouamri, gérant associé de DIMAG : « le service de proximité est un élément déterminant pour aider l’agriculteur : nous le conseillons pour son niveau d’équipement, nous le formons au démarrage, et nous l’accompagnons dans sa progression. Et même les plus novices en informatique sont pris en main ! » Ainsi, l’utilisateur reçoit une mise à jour annuelle

socs - Tournant mécanique ou hydraulique - Versoirs de 8» à 16» - Largeur de travail de 25 cm à 81 cm - Profondeur de travail de 25 cm à 35 cm - Poids entre 170 Kg et 640 Kg - Pour tracteurs entre 20 CV et 85 CV CHARRUES À DISQUES - Modèles de 3 disques fixes - Diam. 26» ou 28» -

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de son logiciel, afin d’être toujours compatible avec son matériel informatique et de bénéficier des dernières technologies et fonctionnalités. Il bénéficie également de l’assistance téléphonique, disponible 6 jours sur 7, qui le dépanne et le conseille à distance. ISAGRI compte aujourd’hui plus de 100 000 utilisateurs dans le monde, dont de nombreux au Maghreb et particulièrement au Maroc. Les solutions logicielles proposées conviennent à tous les types d’agriculture, des exploitations familiales aux plus belles structures (les Domaines Agricoles, la Centrale Laitière, la COPAG, AGROPLUS, KABBAJ, AZURA...) : l’informatique s’invite dans toutes les fermes ! Pour tout renseignement, rendez-vous au Pôle International du SIAM 2011 à Meknès, ou contactez directement DIMAG (dimag. sarl@gmail.com - +212 661 34 22 58 / +212 661 46 79 76).

Largeur de travail de 95 cm à 99 cm - Profondeur de travail de 32 cm à 35 cm - Poids entre 380 Kg et 390 Kg - Pour tracteurs entre 45 CV et 70 CV Une charrue HERCULANO est synonyme de robustesse, technologie, garantie d’un bon travail... enfin, c’est la vraie qualité!

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Fengib

Une valeur sure Fengib® est un régulateur de croissance de la société Sipcam Inagra qui favorise la nouaison et la croissance des agrumes. Il s’agit d’un produit unique sur le marché, composé d’un dosage équilibré d’auxine et gibbérelline (Phénothiol + GA3), dont la commercialisation débuta en 1985, en Espagne. Depuis lors, Sipcam Inagra n’a cessé de cumuler de l’expérience concernant les dosages, mélanges, temps d’application et rendements. Mais malgré tous les objectifs atteints, l’entreprise est

consciente que la dynamique du marché impose de continuer d’investir dans le développement de Fengib® et son application dans d’autres conditions ou sur de nouvelles cultures. L’utilisation de Fengib® est en croissance constante, car il résout les problèmes de qualité des agrumes (nouaison, croissance, uniformité des calibres,…) et assure plus de stabilité et de rentabilité à la culture. L’effet technique du produit est le résultat de ses deux composants, l’acide

gibbérellique et le Phénothiol. Ces résultats sont nettement différents de ceux fournis seulement par des agents de nouaison (GA3) ou des régulateurs de croissance (2,4DP), dans la mesure où, avec Fengib®, tous les fruits fécondés présentent le même calibre, évitant ainsi les pertes. De plus, Fengib® est l’un des régulateurs de croissance les

plus sûrs du marché en ce qui concerne l’application. La flexibilité du moment de son application permet son utilisation dans le traitement insecticide le plus proche, sans aucun besoin de réaliser un traitement spécifique. A noter que dans l’avenir, les agriculteurs pourront toujours compter sur Fengib® puisque les matières actives qui le composent sont approuvées par la révision européenne.

Visitez www.agriculturedumaghreb.com pour accéder à l’article technique de Fengib®.

Fengib® est exclusivement distribué au Maroc par : Alfachimie Tel : 022 32 13 11

LINDSAY Europe Communiqué de presse Basés en France, nous sommes la filiale Européenne de Lindsay Corporation (EtatsUnis) leader mondial dans les systèmes d’irrigation par aspersion. Notre mission est la commercialisation et la fabri-

M. Ahmed KADIRI Responsable Commercial Export

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cation de la gamme complète des pivots et rampes frontales Zimmatic, ainsi que des enrouleurs Perrot à travers toute l’Europe, le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. La présence permanente d’un collaborateur expérimenté au Maroc nous rapproche de nos clients et nous permet d’être plus à l’écoute de leurs besoins. Grâce au Plan Maroc Vert, de nombreux projets pivots ont démarré, notamment

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dans les régions du Gharb et de Béni-Mellal où nous avons beaucoup de références. En Algérie, nous avons installés des pivots dans la région d’Adrar et nous commercialisons également des enrouleurs. Soucieux de couvrir

l’ensemble des régions du Maroc et du Maghreb en général, nous sommes à la recherche de nouveaux distributeurs. www.lindsay-europe.com


Stabilisants lumière de BASF Un atout pour les films agricoles

L’utilisation de film plastique dans l’agriculture contribue à améliorer le rendement et à réduire la consommation de ressources précieuses telles que l’eau. Pour résister aux rayons UV et aux produits agrochimiques, le plastique doit cependant être stabilisé de manière adéquate. BASF propose un large choix de stabilisants lumière efficaces destinés aux films agricoles. Fondés sur une nouvelle technologie, ils incluent le Tinuvin® XT 200 et le Tinuvin® NOR™ 371, conçus pour les couvertures de serres exposées à des conditions critiques et sévères. Les technologies BASF sont disponibles sur le marché marocain.

Les radiations solaires et les produits chimiques causent la dégradation du plastique Les rayons UV, la chaleur et des conditions météorologiques difficiles, combinés à l utilisation de produits agrochimiques, exercent sur le film agricole une action telle qu en l absence d une stabilisation appropriée, il ne résisterait que quelques mois. Les nouvelles approches, comme la production intégrée et la lutte intégrée contre les parasites, se traduisent par le recours à différents types de traitement qui comprennent le soufre élémentaire et des produits contenant des halogènes tels que le chlore, qui peuvent également affecter les performances du film. Les substances acides provenant des supports en bois ou en métal utilisés dans les serres favorisent également la dégradation du film. Pour permettre au film

agricole de résister à l ensemble des conditions agricoles changeantes, susceptibles d altérer ses performances et de restreindre sa durée de vie, le stabilisant lumière et thermique qu il contient doit être sélectionné avec soin, adapté et soumis à des tests rigoureux, y compris à des essais étendus sur le terrain.

Les nouveaux stabilisants BASF

Résistent aux conditions critiques et sévères Dans les régions présentant un niveau élevé de rayonnement UV et dans lesquelles les produits agrochimiques, le soufre élémentaire (poudre, mouillable et brûlé) et le chlore sont utilisés en grandes quantités, les films agricoles nécessitent des stabilisants lumière hautes performances. Tinuvin® NOR™ 371 et Tinuvin® XT 200 sont mondialement reconnus comme les additifs les mieux adaptés aux conditions les

plus rudes. Les films traités avec ces produits résistent aux conditions critiques et sévères imposées par les produits agrochimiques, le soufre élémentaire et le chlore. Ils prolongent en outre la durée de vie des couvertures de serres de 2 à 3 ans dans les régions soumises à un important rayonnement solaire, telles que la zone méditerranéenne, comme par exemple au Maroc. Ils fournissent une excellente protection contre la chaleur qui s’accumule sur les supports en bois et en métal des serres, qui sont au contact direct du film. De plus, ils contribuent à conférer aux cultures une lumière optimale.

lumière haute performance, non seulement dans ses propres installations, mais aussi en conditions réelles sur le terrain, y compris dans des exploitations agricoles au Maroc. À la fin de leur durée de vie prévue, les films présentaient encore de très bonnes propriétés. Les technologies de BASF sont déjà disponibles sur le marché marocain du film agricole et sont largement utilisées dans de nombreux autres pays. Aujourd’hui, les films agricoles, et notamment les couvertures de serres, les paillages, les films étirables d’ensilage, les bâches d’ensilage, les tuyaux de micro-irrigation, les rubans, les filets, les textiles non-tissés, les ficelles, les petits tunnels et les sacs hydroponiques, sont stabilisés avec des systèmes basés sur les stabilisants lumière de BASF.

Testés et disponibles au Maroc Étant donné le grand nombre de paramètres affectant la résistance d’un film agricole, BASF a abondamment testé les couvertures de serres contenant ses stabilisants Agriculture du Maghreb

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TECNIDEX Le THIABENDAZOLE Présent et Avenir pour la Santé Post Récolte

La post récolte des fruits comporte de multiples aspects avec pour objectif commun d’assurer santé et qualité des fruits, qualité organoleptique et sécurité alimentaire pour le consommateur et rentabilité pour le producteur. Dans la phase post récolte, et avant la consommation, la prévention du développement des maladies et des altérations est primordiale. Pour les professionnels, cette phase est désormais associée à un produit : THIABENDAZOLE. Depuis 40 ans, le THIABENDAZOLE est indispensable pour tous les fruits dont le traitement fongicide est autorisé, comme les agrumes, les pommes ou les poires. Inscrit aux USA depuis 1969 par Merck and Company Inc., il est le fongicide le plus utilisé aux USA, leader mondial de la production d’agrumes pour le marché du frais. Il s’agit d’un fongicide systé-

qualité pour le Maghreb

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D’une grande efficacité contre les pourritures pédonculaires, son application est recommandée durant le déverdissage et pendant la conservation frigorifique pendant laquelle Phomopsis spp. augmente son impact. De plus, le THIABENDAZOLE est un excellent anti-botrytis, pour toutes les variétés d’oranges du groupe Navel et Maroc Late. Il agit également contre les champignons comme Fusarium, Septoria, Cladosporium, Tricho-

derma, Trichotecium, etc… Le THIABENDAZOLE est le fongicide de post récolte le plus reconnu dans le monde. Son efficacité globale et la sécurité d’utilisation qui le caractérise en font un produit sûr pour les manipulateurs, les consommateurs et l’environnement.

mique, appartenant au groupe des benzimidazoles. Il agit en inhibant la polymérisation du tubuline, ce qui provoque une malformation des tubes germinatifs des champignons, en affectant directement le processus respiratoire. Il présente un large spectre d’activité dans le contrôle de pathogènes, en complétant les carences des autres fongicides post récolte plus spécifiques. Il permet un contrôle

Shal Semences de gazon de Le Maghreb possède un potentiel particulièrement intéressant pour l’implantation de gazon. Contrairement aux idées reçues quant aux contraintes du climat et de la qualité des sols, il existe une solution simple : choisir un gazon adéquat pour contribuer

de Penicillium digitatum, de Penicillium italicum, de Penicillium expansum, de Gloeosporium, ce Colletotrichum, gloeosporioides et d’Aspergillus spp.

au développement des espaces verts en milieu urbain. Les gazons de qualité ne sont pas réservés au nord de l’Europe, tandis que les zones arides doivent se contenter de jardins xérophiles. Au Maghreb, de nombreuses situations sont favorables à la mise en place de terrains engazonnés : hautes et moyennes montagnes, zones côtières, zones sahariennes et désertiques. Il suffit de sélectionner pour chacune d’entre elles le gazon le mieux adapté. Un engazonnement de qualité n’est pas forcément synonyme de « prix élevé ». Un beau gazon doit nous offrir 100% de ses qualités pour un coût raisonna-

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ble à la plantation et à l’entretien. Voici les 3 critères de base pour l’obtention d’un gazon équilibré, esthétique et durable pour un coût raisonnable : Tout d’abord, le choix du gazon doit être fait en fonction de l’usage : sportif, ornemental, mixte, privé, occasionnel, avec la présence éventuelle d’un animal familier …. en tenant toujours compte des particularités et du niveau d’exigence de chaque utilisateur. Ensuite, la disponibilité et la qualité de l’irrigation doit également être évaluée. Enfin, les coûts des différents produits sur le marché devront être comparés, en tenant compte de la durée de vie du gazon. Une différence de 1 € pour 100m2 de gazon n’aura que peu d’incidence (0.75 € tout au plus…). Mais c’est la qualité du gazon, son faible besoin en traitements et en heure de travail qui feront la véritable différence.

Choisir un gazon en mélan-

ge ou 100% espèce unique ? Il est souvent préférable de choisir un mélange de semences. En effet la présence de plusieurs espèces qui présentent des qualités complémentaires est intéressante. Par exemple, pour un mélange ray-grass/pâturin des prés/fétuque, la germination et la vigueur du gazon seront accrus. La germination de la fétuque seule serait moins bonne et la prolifération de mauvaises herbes plus importante.


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Ezzouhour-Scotts

Séminaire sur les engrais à libération contrôlée Afin de sensibiliser les agriculteurs du Souss à l’intérêt de l’utilisation des engrais à libération contrôlée, la société Ezzouhour et son partenaire Scotts ont organisé le 12 avril à Agadir un séminaire sur le concept novateur Scotts pour la nutrition des cultures. Cette journée a été l’occasion de présenter le mode de fonctionnement de ce genre de fertilisants, les types de produits disponibles, les résultats obtenus dans les conditions locales au Centre de

2008, pour deux raisons : - le prix de plus en plus cher des fertilisants, en fonction de la raréfaction des ressources en matières premières et du coût très élevé de l’énergie, oblige à revoir les pratiques et à

contrôlée. Au Maroc, les premiers résultats des essais que nous avons réalisés l’an passé au Centre de Transfert de Technologie de l’APEFEL ont été très concluants. Dans les mois qui viennent,

Philippe DAUBESSE, Export Manager MoyenOrient et Afrique, Scotts Professional, Pays Bas. Deux principaux produits ont été présentés lors de cette journée : - AGROBLEN : il s’agit d’un fertilisant de base à libération contrôlée, constitué de granulés NPK enrobés d’une couche perméable. Pour l’élaboration de ce produit, la société Scotts à fait appel à deux technologies brevetées: la résine et le poly-S. Le mode unique de fonctionnement

Une partie des équipes Scotts et Ezzouhour

Transfert de Technologie de l’APEFEL et, enfin, les recommandations pour une utilisation efficace de ces produits. La société Scotts propose, en effet, un concept global et unique de la nutrition des cultures qui consiste à recouvrir les fertilisants avec un enrobage « coating » à base de polymères. Cette membrane semi-perméable laisse diffuser l’eau, dissoudre les éléments fertilisants et les libérer quand la plante en a besoin, sur une période qui peut aller de 3-4 mois jusqu’à 16-18 mois. La société Ezzouhour, toujours à l’affût des innovations, s’est intéressée à cette technologie dès 36

rechercher de nouvelles technologies de la fertilisation. - la réduction de l’impact sur l’environnement de l’utilisation non raisonnée des fertilisants, notamment azotés (lessivage), surtout que beaucoup d’agriculteurs n’y sont pas encore assez sensibilisés. « Il s’agit d’un thème majeur qui a été abordé lors de la conférence de Copenhague en 2009. On estime, en effet, qu’un danger important est lié à l’impact de l’activité humaine sur le cycle de l’azote de façon générale par l’usage inadéquat des fertilisants. C’est pour cette raison que nous avons développé des engrais innovants à libération

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ces données seront prises en considération en vue d’une optimisation de l’usage de nos fertilisants dans les conditions locales, pour arriver à des recommandations très précises pour les producteurs de la région », explique M.

d’Agroblen lui permet de livrer les éléments nutritifs directement au système racinaire de la plante. - AGROLEAF POWER : puissant fertilisant foliaire pour booster la productivité des cultures, agissant à trois niveaux : * apporte un supplément d’énergie à chaque stade de développement de la culture * corrige rapidement les carences * agit contre le stress lié aux conditions climatiques, aux traitements des plantes et aux fortes productions. M. Philippe DAUBESSE, Export Manager Moyen-Orient et Afrique


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SOCOPIM JOHN DEERE

Atelier pour une meilleure rentabilité des tracteurs La société SOCOPIM tient sa réputation non seulement de la qualité et de la diversité des machines qu’elle propose, mais également de la qualité du service et du conseil fournit à sa clientèle. C’est justement dans ce cadre que SOCOPIM a organisé le 8 avril à Meknès, en collaboration avec son partenaire John Deere, un atelier de formationdémonstration au profit de ses grands clients.

tracteur plus puissant n’est pas toujours nécessaire. Souvent, un bon réglage permet de tirer le meilleur parti d’une machine, tout en évitant l’usure des éléments : - il faut assurer un bon ajustement des points d’attelage outil-tracteur. - Il faut assurer un bon réglage

primeur la nouvelle série 5025 qui sera commercialisée à partir de septembre et qui présente des atouts exceptionnels par rapport aux tracteurs actuellement disponibles sur le marché. Rappelons qu’en réponse à chaque besoin agricole, horticole, arboricole, viticole, la société Socopim

C

es dernières années, les ventes des machines agricoles en général et des tracteurs en particulier ont connu une grande évolution au Maroc. Cependant, la progression rapide des technologies utilisées par ces matériels et les impératifs d’amélioration constante du rendement, impliquent un accompagnement permanent des utilisateurs. Cette journée de formation qui a concerné une quarantaine de gérants de grands domaines agricoles, s’est donc articulée autour des avantages concurrentiels offerts par les tracteurs John Deere. L’occasion pour les équipes Socopim et John Deere de partager, à travers des démonstrations et des ateliers, leur expérience ainsi que toutes les bonnes pratiques nécessaires pour optimiser l’utilisation des tracteurs et des outils de travail du sol. Ceci dans le but d’aider les producteurs à mieux rentabiliser les machines en optimisant leur rendement et leur puissance. Dans ce sens, certains ajustements permettent d’augmenter le rendement du tracteur tout en diminuant la consommation en carburant, simplement par le réglage de la pression et des contrepoids. Par exemple, pour faire face au problème du patinage, les producteurs 38

Equipes SOCOPIM et JOHN DEERE qui ont animé cette journée

utilisent automatiquement les contrepoids, dont l’excès provoque le cabrage du tracteur. En fait, dans ce cas, la machine a surtout besoin du réglage de la pression des pneus, et des masses avant et arrière jusqu’à l’élimination du problème. Pour contrôler la pression des pneus, il faut observer la trace laissée sur le sol : - quand la pression est trop forte, le pneu est bombé et la trace étroite réduit le contact avec le sol. Mais il faut savoir que cette situation s’observe aussi lorsque les contrepoids ne sont pas assez lourds. - quand la trace est trop large, soit le pneu n’est pas suffisamment gonflé, soit il y a un excès de poids.

Optimisation de la puissance Pour la réalisation des différents travaux du sol, l’utilisation d’un

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et un bon alignement du matériel de travail (charrue, soc…). L’axe du matériel tracté doit être parallèle au sol. - Pour mieux contrôler la conduite, il ne faut pas trop serrer les stabilisateurs et conserver un petit jeu. - vérifier l’alignement des roues avant qui doivent être plus à l’intérieur que les roues arrière. Ce réglage diffère selon qu’il s’agit de 2 ou 4 roues motrices. - La plupart des utilisateurs injectent jusqu’à 70% d’eau dans les pneus, alors qu’il faut en mettre 30-40% au plus. Et souvent il n’y a même pas besoin de le faire, car cette pratique alourdit la machine, diminue son efficacité et augmente la consommation du carburant. Le plus efficace serait d’investir dans des masses. Cette journée a également été l’occasion de présenter en

propose des tracteurs adaptés, avec des puissances allant de 55 à 400 chevaux.

Service et pièces de rechanges Pour assurer un bon service après vente, Socopim a mis en place un système basé sur 13 techniciens et 12 voituresatelier (3.000 interventions en 2010). Afin d’améliorer le temps de réponse et la disponibilité en pièces de rechange, l’entreprise dispose dans ses nouveaux locaux à Casablanca, d’un espace de 2025m2 de stocks. Pour les utilisateurs de tracteurs, il est important de connaître la différence entre les pièces de rechange d’origine et les pièces adaptables dont on ignore souvent la provenance et qui entraînent une baisse de rendement et peuvent même endommager le moteur du tracteur.


BASF Maroc Essais fongicides sur céréales dans le Gharb

Pour la deuxième année consécutive, la société BASF Maroc a convié les professionnels à sa plate forme d’essais fongicides sur blé tendre dans la région de Sidi Kassem. En effet, les résultats de la précédente campagne ont servi d’ébauche pour d’autres essais, afin de confirmer les données obtenues et tester de nouveaux produits innovants et de nouvelles combinaisons.

L

es fongicides ont toujours été un segment où BASF a prouvé sa supériorité. D’ailleurs, l’entreprise offre actuellement la gamme la plus complète du marché, toujours avec le souci du respect de l’environnement et des utilisateurs. L’importance du recours aux fongicides n’est plus à démontrer et les producteurs sont conscients de leur intérêt pour assurer de bons rendements. Rappelons que dans les conditions de cette campagne (mois de janvier chaud qui a favorisé le développement de la septoriose), deux traitements ont été nécessaires, pour protéger efficacement les champs. Organisée début avril, cette plateforme rentre dans le cadre d’une convention entre BASF Maroc et le Prof. Ezzahiri (IAV Hassan II), spécialiste incontesté des maladies fongiques des céréales. Rappelons que le site a été choisi suite à une prospection dans différentes régions pour trouver une parcelle homogène et représentative. Pour profiter de la présence de l’inoculum, la culture a été reconduite sur la même parcelle pour la 2e année, afin de tester l’effica-

cité des fongicides dans des conditions de forte infestation. Et pour rendre les tests encore plus représentatifs, le choix s’est porté sur la variété Achtar, encore largement utilisée dans les régions céréalières malgré ses faiblesses bien connues. « Nous menons des essais sur l’efficacité, la sélectivité et la dose correcte des nouvelles molécules en développement dans les conditions réelles de production. L’objectif principal étant de constituer une base de données qui sera mise à la disposition des céréaliculteurs pour leur permettre d’optimiser le choix et les combinaisons de fongicides. On pourra ainsi répondre à certaines questions comme : quelle sont les associations les plus performantes dans le cas de 2 traitements? Et les produits les plus appropriés pour une bonne protection si l’on vise un seul traitement ?», a expliqué M. Chetouani Regional Manager BASF pour le Maghreb. Les visites ont ainsi permis à une soixantaine de professionnels de constater visuellement les résultats des différents produits expérimentés séparément (1 traitement) et en combinaisons. Dans le cas de 2 traitements, il y a eu soit une double appli-

De gauche à droite : Prof. Ezzahiri, IAV Hassan II et M. Chetouani Regional Manager BASF pour le Maghreb

cation de fongicides BASF, soit une combinaison de produits BASF avec d’autres références du marché en vue de tester les meilleures combinaisons. Selon le Prof. Ezzahiri, des observations et des prélèvements pour évaluer la sévérité des attaques ont été effectués à des intervalles réguliers. Mais ils doivent être complétés par l’évaluation des rendements, du poids des 1000 graines, etc. pour quantifier la valeur ajoutée de chaque traitement sur la productivité. A noter que dans le domaine de la lutte contre les champignons, rien ne remplace l’observation au champ, car les conditions sont différentes d’une campagne à l’autre. Les seuils de déclenchements des traitements fongicides doivent être bien connus des responsables de la protection au sein d’une exploitation, pour déclencher le premier traitement au moment opportun. En effet, le premier traitement est très important dans la mesure où il permet un gain de 40% en rendement par rapport à une parcelle non traitée. Le 2e traitement est également important pendant les campagnes pluvieuses, assurant un gain de 20% supplémentaires en rendement. La grande nouveauté cette

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année a été de tester la combinaison : traitement de semences + 1 seul traitement fongicide en cours de culture. Appliqués sur la semence et à la bonne dose, les traitements de semence permettent de venir à bout des maladies véhiculées par les graines ainsi que les fontes de semis présentes dans le sol. Elles assurent ainsi une bonne protection des premiers stades de développement de la plantes, ce qui permet de décaler le premier traitement fongicide. Si ces tests s’avèrent concluants, les céréaliers pourront désormais se passer d’un 2e traitement pendant les années à forte pluviométrie. Mais pour l’instant, ces essais sont encore au stade expérimental et il va également falloir évaluer le coût global de cette combinaison par rapport à celle impliquant deux traitements. A noter que les résultats de ces expérimentations profiteront également à d’autres pays, puisque le Maroc a été choisi par BASF comme plateforme de transfert de technologie vers l’Afrique du Nord. D’ailleurs une équipe composée de représentant de BASF Algérie, Tunisie, Egypte et Allemagne a déjà effectué une visite des parcelles une semaine auparavant pour faire des observations.

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PRODUIT

Le jardin des saveurs à Marrakech En extension de la société Soldive qui exporte chaque année plus de 3100 tonnes de fruits et légumes, la création du Marché des Saveurs s’est orientée depuis 2009 sur une offre directe aux particuliers, depuis le site de production dans la région de Marrakech.

«

Avec cette offre de produits frais, le bouche à oreilles a rapidement fonctionné, explique ravie l’initiatrice du projet, Aline Briel. Nous sommes partis du même principe que les AMAP (Association pour le Maintient d’une Agriculture Paysanne) en France, où les consommateurs privilégient les achats directs pour des raisons de fraîcheur, en favorisant aussi les produits locaux. Et ici, les gens ont vite compris la rigueur de production qu’impose l’export de fruits et légumes sur l’Europe. De plus, la certification dont dispose la ferme, la gestion raisonnée de

la culture et la rapidité de nos livraisons (commande le soir sur internet, livraison le lendemain), ont rejoint la garantie de qualité

recherchée par les consommateurs. Et le célèbre slogan «du champs à vos assiettes» prend ici tout son sens. C’est sans doute aussi pourquoi, les restaurateurs de Marrakech n’ont pas été longs à comprendre l’intérêt de nos « paniers fraîcheur » et qui complètent parfaitement leurs achats en épicerie. Nous envisageons d’ailleurs d’élargir notre offre sur tout le Maroc en commençant bien sûr par Rabat et Casablanca. J’ajouterai que les restaurateurs sont très exigeants dans leurs attentes de produits frais, mais les consommateurs ne le sont pas moins.

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Autre grand succès en ce moment, notre production de fraises avec des variétés introuvables au Maroc : Mara des bois, Gariguettes,… dont la fragilité ne supporte pas le temps d’exportation, mais dont la qualité gustative fait soudain redécouvrir ce qu’est une fraise. Je tiens d’ailleurs cette remarque de l’un de nos clients. C’est pourquoi nous avons mis en place une unité de surgélation de fraises et framboises haut de gamme, ainsi que des coulis et une gamme de confitures en tube. En plus, d’une gamme de jeunes pousses de salades : feuilles de chêne (blondes, rouges), laitue (rouge et verte), lollo rossa, frisée, batavia,… qui ont beaucoup de succès. Tout ceci bien sûr dans l’esprit d’une gamme de «produits du terroir», auxquels nous pouvons ajouter l’huile d’olive et d’argan, une gamme de glaces artisanales (de Chantal Percelier) et des poulets fermiers «Soquet». J’ajouterai enfin que nous nous adaptons continuellement à une demande régulièrement renouvelée, ce qui montre bien l’évolution de la consommation locale.


V

ariétés de tomate pour votre export assuré VENTE

M AY O

R F1

F1 Tomate TYLCV calibre 3

F1

O

AL

R

NI AA M A

La tomate grappe

Tomate Ronde Calibre 3

Coloration rouge brillante, ferme et haut potentiel de production centré sur du calibre 3, tolérante au virus du Tylcv (aucune attaque observée à ce jour)

Grappe avec une rafle épaisse, fraiche et des fruits très ferme centrés sur du calibre 3, tolérante au virus du Tylcv. Gène RIN.

HR ToMV:0-2/Fol:0,1/Va/Vd IR TYLCV/Ma/Mi/Mj

HR ToMV:0-2/TSWV/Fol:0,1/Va/Vd IR TYLCV/Ma/Mi/Mj

D UQ U E

Grappe de calibre 3 à haut potentiel de rendement. Fruits très centrés et attractifs. Résistances : Tests en cours de validation

CARME

PLUM C

Coloration rouge et haut potentiel de production Résistances: tests en cours de validation

TA F 1 CI

F1

R F1 HE

SA Tomate allongée Vrac

N

Tomate cerise vrac

Tomate Cerise Allongée Vrac Plante vigoureuse. Variété productive et présentant des fruits de calibre uniforme

Savoureuse, de calibre homogène résistante à la cladosporiose (5 races connues à ce jour) et au virus du Tylcv (aucune attaque observée à ce jour).

HR ToMV/Fol:0

HR ToMV:0-2/Ff:A-E/Fol:0,1/Va/Vd IR TYLCV

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PRODUIT

Campagne melon à Marrakech A ce stade de la campagne 2010-2011, nous avons interrogé M. Yves Andorin, directeur de la production Soldive, pour avoir son avis sur l’évolution de la production et de la commercialisation du melon charentais.

C

ette année à Marrakech, il y aurait une augmentation de 300ha en surface de melon par rapport à l’année dernière. Cependant, en considérant les 400 ha récemment détruits par la grêle, on devrait se retrouver pratiquement au même niveau de production de la précédente campagne. D’ailleurs, nous sommes à la recherche d’une assurance maraîchage qui puisse nous permettre de protéger nos cultures.

Difficultés climatiques En ce qui concerne le climat, il est vrai que nous avons eu cette année de gros problèmes d’accroche de fécondation, dus à des gelées fréquentes : deux 42

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fois en pleine floraison, puis une autre, exceptionnellement tardive, le 3 mars. Tout cela a entraîné des fécondations très hétérogènes, mais qui vont finalement peut-être éviter une situation de surproduction par rapport aux besoins du marché. Il y aura peut-être même un peu de retard sur le melon vert. Mais globalement, je pense que nous aurons une production qui portera jusqu’à fin mai.

Evolutions du marché A l’heure actuelle, le marché est plutôt porteur (mi-avril), car il fait beau en Europe et nous ne sommes pas en excès d’offre. Et comme il n’y a pas une offre de melon hors du Maroc en cette période sur le marché, les prix


sont plutôt bons. A noter que les tout premiers melons d’Espagne arrivent vers le 10 mai. Cela dit, les producteurs doivent quand même faire attention à la qualité des produits qu’ils mettent sur le marché.

Il existe actuellement à Marrakech une certaine hétérogénéité de producteurs qui ne sont pas tous concentrés de la même façon sur la qualité. Des commissionnaires intéressés uniquement par les résultats de production, arrivent de France avec des semences, mais sans se préoccuper du suivi technique et surtout avec des producteurs qui manquent d’expérience. Les risques sur le marché sont M. Yves Andorin, directeur de la production Soldive Agriculture du Maghreb

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Campagne melon à Marrakech

grands (mauvaise qualité et prix cassés), ce qui peut évidemment perturber les prix de l’ensemble

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de l’offre. Je pense que la campagne devrait s’écouler sans pic de pro-

duction, avec des tonnages moyens de 20 t à l’hectare, mais avec des risques de petits calibres, en raison toujours d’une accroche tardive, notamment pour le melon vert qui a un cycle encore plus long. Il faut dire que les difficultés climatiques ne facilitent pas le travail des melonniers à Marrakech. Nous avons eu 27°c en février et -3°c deux semaines plus tard. Mais malgré cela, il semble que la qualité du melon soit bonne. L’année dernière, nous avions trouvé un équilibre entre offre et demande. Mais comme les prix ont été bons, tous les producteurs ont augmenté leurs surfaces de production. Et avec la production que nous aurions


lon jaune ont augmenté, avec des producteurs pas toujours habitués à une production difficile, et une gestion de récolte et de mise en marché qui ne l’est pas moins.

eue cette année s’il n’avait pas grêlé, nous aurions certainement eu de sérieux problèmes de commercialisation. Finalement, c’est la nature qui a opéré une régulation. Seulement, mis à part cette équilibrage naturelle et un bon climat côté consommation en Europe, il n’y a aucune organisation du marché.On ne sait pas qui

produit, pour qui et à quel tonnage. Et pourtant, fait nouveau l’année dernière, nous avons constaté un revirement chez certains acheteurs dans les grandes centrales, avec une prise de conscience orientée sur le goût et sur le melon jaune. Alors évidemment, les surfaces en me-

Heureusement, il y a à Marrakech une catégorie de producteurs de melon traditionnel qui assurent une production de qualité. On devrait pouvoir s’orienter vers un regroupement de producteurs, comme une association qui valoriserait une politique de marques et de qualité. Ce serait une façon de différencier l’offre et de limiter les dégâts sur un marché pas très facile.

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CÉRÉALICULTURE

Céréales Le doute plane sur la campagne Le piétin : le SIDA céréalier Abdelmoumen Guennouni

La campagne, qui arrive à sa fin, a connu des conditions de production variables d’une région à l’autre et les professionnels de la filière céréalière hésitent à se prononcer sur le rendement à prévoir. En tout cas, et au vu du déroulement des travaux (désherbage insuffisant, faible fertilisation de fond et de couverture, traitements fongicides embryonnaires, …), il est à prévoir que la production nationale se situera cette année entre 60 et 65 Mqx. En plus, elle dépendra de l’évolution des parcelles au cours des quelques semaines qui nous séparent du début des moissons (extension du piétin dans les régions de production).

A

signaler que les superficies emblavées en céréales d’automne, d’après le ministère de l’agriculture sont de 4,93 Millions Ha (blés et orge) soit une augmentation de 3% par rapport à la campagne 2009-2010. Par espèce, la superficie du blé tendre a augmenté de 8% et celle du blé dur de 2%. En revanche, la superficie emblavée en orge a régressé de 3%.

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Les régions céréalières bien arrosées

La pluviométrie a été globalement favorable et relativement bien répartie dans les régions céréalières (Chaouia, Doukkala, Gharb, Saïss, Tadla, Zaer, …) et les pluies d’octobre ont permis un démarrage précoce de la mise en place des cultures. Ailleurs, dans l’oriental, Haouz, R h a m n a ,

Chichaoua, Sraghna, … les précipitations étaient insuffisantes et mal réparties causant stress hydrique et retard dans la végétation. L’état végétatif des semis précoces est bon, sauf exception, alors que les semis tardifs ont connu des difficultés dépendant des régions, sachant que la principale cause du retard pris dans les emblavements est, au dire des agriculteurs, celle de la non disponibilité des semences au moment de l’installation des cultures. Mais l’état végétatif n’est pas bon partout et dans certaines régions (Rhamna, Chichaoua, Sraghna, plateau des phosphates, …), la situation est médiocre, les champs irréguliers et risquent de ne pas tenir jusqu’à la fin du cycle.

Le Gharb

Jamais deux sans trois, le piétin Après avoir vécu deux années difficiles liées à l’excès de précipitations, un nouveau fléau vient de frapper plusieurs régions, essentiellement le Gharb (Had Kourt, …) dû à une attaque foudroyante de piétin-verse et piétinéchaudage (voir encadré) et qui, à ce jour a atteint 40-50% des superficies, avec le risque de s’accentuer d’ici les moissons (dessèchement


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Céréales, le doute plane sur la campagne

total). Aujourd’hui, un grand nombre de parcelles sont déjà complètement détruites et l’évolution de la maladie est très rapide, confirme M Krafess Wadiî, producteur de la région, indiquant que ces attaques peuvent survenir même à un stade avancé de la culture. Les céréaliers incriminent les semences SONACOS produites au Maroc et qui sont traités par les produits les moins chers sur le marché (mécanisme de l’appel d’offre), mais à efficacité limitée. Ils en veulent pour preuve que les semences importées ne sont pas concernés alors qu’elles sont cultivées dans les mêmes conditions (même précédent et date de semis, parcelles mitoyennes, itinéraire technique identique, …). L’explication viendrait des produits utilisés pour le traitement des semences contre le piétin, homologués en Europe et pas encore au Maroc (les fournisseurs ne demandent l’homologation que des produits commercialement prometteurs). Dans les autres régions aussi on constate l’apparition d’infestations localisées, mais qui risquent d’évoluer rapidement et de compromettre sérieusement les rendements. Les producteurs s’inquiètent pour l’avenir, sachant que les spores de ce champignon se maintiennent 3 ans (ou plus) dans le sol et les chaumes des cultures précédentes de céréales. A ce propos, de nombreux professionnels pensent que la stratégie de traitement des semences de la SO48

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NACOS doit être complètement revue.

Production potentielle

Dans les conditions climatiques de cette année, nombreux sont les professionnels qui estiment que la production nationale aurait pu battre tous les records si les facteurs de production étaient respectés. Divers opérateurs avancent des prévisions tout en insistant sur l’incertitude liée aux quelques semaines restant jusqu’aux moissons. En effet, certaines régions vivent un stress hydrique risquant de compromettre les rendements, en plus du risque de propagation rapide du piétin, du risque de repousse de mauvaises herbes, ... Les plus optimistes espèrent une production de 80 Mqx pour les quatre principales céréales alors que d’autres seraient étonnés qu’on puisse atteindre 60 Mqx. Ils invoquent la sous-utilisation des engrais, la sous-mécanisation et l’insuffisance de la lutte contre les adventices et les maladies fongiques qui restent les principales faiblesses de notre céréaliculture.

Les semences sélectionnées

Victimes de leur succès Prolongeant la politique adoptée depuis quelques années, les subventions ont fortement abaissé le prix des semences sélectionnées, les ramenant presque au prix du commun, encourageant ainsi les agriculteurs à s’approvisionner en semences


Etablissements k. Slaoui

Importation d’engrais & matériels agricoles

Matériel agricole performant sélectionnées et battant par la même occasion les records des ventes des années précédentes. A tel point que le disponible SONACOS (1,1 Mqx) n’a pas suffi à faire face à la demande et le fournisseur national a du s’approvisionner en bon à semer chez des producteurs. De même, la répartition régionale des différentes variétés a été fortement critiquée.

Engrais azotés

Forte spéculation Aux autres goulots d’étranglement s’ajoutent des problèmes techniques récurrents. Le premier de ces facteurs impactant l’état des cultures, c’est la faible utilisation des engrais de couverture en raison de la flambée habituelle des prix après les pluies. Ainsi, le prix de l’ammonitrate (33% d’azote) a dépassé 350 dh/ql contre 300 juste avant, et celui de l’urée (46% N) a augmenté à 430 dh (+23%). En conséquence, les petits producteurs (qui représentent la grande majorité des superficies céréalières) ne peuvent apporter les besoins nécessaires ou réduisent les quantités appliquées. Ce facteur est d’autant plus limitant que l’utilisation des engrais de fond est bridée par les craintes des producteurs qui ne savent pas comment seront les conditions climatiques de la campagne et comptent généralement se rattraper sur les engrais de couverture.

Le désherbage

Il est indéniable que le désherbage des céréales est une

opération capitale et inévitable pour l’obtention d’un bon rendement. Cependant, une grande partie des petits agriculteurs négligent cette intervention, soit par ignorance de ses effets, soit par manque de moyens financiers en plein milieu de la campagne. Cette campagne a donc connu plus de mauvaises herbes que d’habitude avec une levée échelonnée, ce qui a compliqué les traitements herbicides. D’où un risque de repousses en fin de cycle, surtout dans les champs mal traités. Selon M. Mohamed Mihi, directeur technique et développement de MARBAR, cette campagne il y a eu plus de superficies traitées par les anti-dicotylédones que d’habitude, surtout par rapport à l’année dernière (difficultés d’accès aux champs), soit environs 500.000 ha (y compris au 2.4 D) contre 300.000 ha habituellement. Concernant les graminées, comme l’année a été pluvieuse, la plupart de champs sont infestés de folle avoine, sauf pour les multiplicateurs, tenus à un respect strict de l’itinéraire technique. Ainsi, M. Mihi estime que les traitements anti-folle avoine ont concerné autour de 70.000 ha, contre 45-50.000 habituellement. A signaler que les superficies traitées en désherbants et en fongicides restent insignifiants par rapport aux 5 Millions d’ha cultivés annuellement et plus spécialement les blés (tendre et dur) représentant autour de 45%, alors que les orges ne sont généralement pas concernés.

Tym tracteur : Moteur perkins 27-100 HP

Tracteur fruitier : Moteur Mercedes BCS46-95 HP

Faucheuse lieuse 3 roues

Siège social : Bd. Dr. Mohamed Sijelmassi, angle Ain Oulmes Res Brahim Al Jarrah 2 - Appt 11 Bourgogne – Casablanca - Maroc Tel : 05 22 27 85 91/95 - fax: 05 22 27 86 21 E-mail: k.slaoui@menara.ma

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Céréales, le doute plane sur la campagne Photo BASF

respect de ce prix par les organismes stockeurs ? Même si, de l’avis de l’unanimité des professionnels, la qualité ne sera pas au rendez-vous.

Le piétin

le SIDA céréalier

M. Khalid Benslimane, producteur de la région Rommani (Rabat-Salé-Zemmour-Zaer) estime que la campagne actuelle est très moyenne car elle a été handicapée par une vague de gelées dans toutes les régions et une vague de chergui dernièrement. De même, on constate un stress hydrique actuellement dans certaines régions (Hmar, Rhamna,…). Il prévoit un rendement de 60 Mqx au mieux (et même moins, si le problème de piétin cause des dégâts importants). Il estime que, au Maroc, les semences sont bien subventionnées, mais seraient plus chères si elles étaient traitées avec des produits appropriés, ce qui ferait fuir les agriculteurs, qui voient en premier lieu le prix

Traitements fongicides

Concernant le piétin, mis à part le traitement des semences, il n’existe pas d’intervention directe efficace en cours de culture. Seules les pratiques culturales influencent le développement de la maladie

Très peu d’agriculteurs y ont recours, même si leur nombre augmente chaque année au vu de l’impact qu’ils constatent sur les rendements et sur le poids spécifique de la récolte. Encore plus rares sont ceux qui procèdent à un programme à deux traitements. Cependant, l’utilisation des fongicides reste embryonnaire, essentiellement en raison des coûts prohibitifs pour les petits producteurs (même s’ils sont facilement rentabilisés) et au manque de matériel de traitement. Ainsi, seuls 150.000 ha ont été concernés (dont 1/3 en 2 traitements), contre 70-80.000 habituellement (dont 40-50.000 en 2 applications). Par ailleurs, les spécialistes indiquent que les conditions climatiques de la 50

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campagne actuelle ont favorisé le développement des septorioses, mais peu de rouilles

Mécanisation Il est indéniable que la céréaliculture reste sous mécanisée, malgré les 2 MMdh injectés durant les trois dernières années par le Fonds de développement agricole (FDA) dans le machinisme. Les ventes de tracteurs, principal indicateur du taux de mécanisation, ont chuté de 44% entre 2009 (6.791) et 2010 (3.832), contre une hausse de 39% entre 2008 et 2009. Selon l’ensemble des opérateurs, la baisse de cette année serait expliquée par la refonte du système de subventions agricoles, qui s’est traduite par une baisse des taux pour les particuliers. En plus de cette baisse, les agriculteurs déploraient une procédure compliquée, constituant une entrave à l’acquisition de matériel neuf. Cette procédure a été simplifiée dernièrement, mais tardivement par rapport aux mois de forte demande, c’est-à-dire septembre à décembre.

Commercialisation

éternelle inquiétude des céréaliculteurs Au vu de la hausse des prix des intrants et du coût des importations des céréales, les agriculteurs commencent déjà à se poser des questions sur les conditions de commercialisation de la prochaine récolte. Quel sera le prix de référence cette année et quelles sont les mesures prévues pour assurer le

Le piétin-échaudage est une maladie tellurique importante affectant les racines du blé, dont l’agent causal est Gaeumannomyces gramini var. tritici. Elle est due à : - un retour fréquent de céréale sur céréale et surtout un précédent cultural de blé, - des précipitations abondantes - une densité élevée de semis Sa survenue est favorisée par un automne et un hiver doux et humides, suivis d’un printemps et d’un début d’été chauds, dans un sol humide, à pH supérieur à 7 et à température du sol de 12 à 20°C. Les symptômes les plus spectaculaires sont la maturation précoce, les épis blancs, desséchés et vides, les racines nécrosées et atrophiées, la base de la tige noire. Les plantes malades (groupés en plaques circulaires) peuvent être facilement arrachées et le tallage est réduit en cas d’attaque précoce Ce champignon se propage à travers les résidus des chaumes et des pailles, les repousses de céréales et les mauvaises herbes (chiendent). La transmission se fait par le mycélium qui pénètre dans le système racinaire et dans les vaisseaux des nouveaux semis. Confusion possible avec les colorations brunes sur tiges dues aux fusarioses, au rhizoctone ou à l’helminthosporiose. Mis à part le traitement des semences, il n’existe pas d’intervention directe efficace en cours de culture. Seules les pratiques culturales influencent le développement de la maladie soit en diminuant la quantité d’inoculum pathogène, soit en réduisant son potentiel infectieux : - éviter les blés sur blés ou réduire la part des céréales dans l’assolement - détruire rapidement les résidus de chaumes ou accélérer leur décomposition - éviter les semis précoces qui permettent au champignon de s’installer plus aisément - ne pas semer trop dense. Les spores du champignon étant peu mobiles, leur dispersion est favorisée. - choisir des variétés résistantes ou peu sensibles


Pavillon France P Ô L E I N T E R N AT I O N A L I 5 - P Ô L E E L E VA G E E 2 5

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Fabricant de serres verre et plastique Export génisses gestantes et semences de race Montbéliarde

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Certification biologique

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Logiciels, étiquettes, pancartage Installation d’usine clé en main, maintenance et pièces détachées Exportateur de reproducteurs de race pure

Promotion internationale des céréales françaises Promotion de la race bovine limousine à l’international

Métallerie - Bâtiments d’élevage Bâtiments industriels

Machines pour la culture des légumes

Transport et collecte de lait

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Prémixes - Concentrés Additifs - Formulation Export - Import Bétail et Viandes Fabricant de matériel d'irrigation

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Organisateur d'un salon agricole Sélection bovine

Hygiène et traitement de l'eau en élevage

Pépinières fruitières

Mélangeuse Lamineur Aplatisseur

Pépinières fruitiers

Pépinière fruitière, nouvelles variétés

Salon international de l’Elevage

Institution culturelle Plants fruitiers, porte-greffe, semences

Vente à l’exportation de plants de pépinière

Equipements d’irrigation Logiciels de gestion technico-économique pour l’agriculture

Stockage de céréales et manutention pneumatique déchets industriels

Transfert de gasoil et de fluides

Plants de vigne

PEPINIERISTES PRODUCTEURS DU COMTAT Pépinières viticoles

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Négoce de bovins à l’export n°51

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Systèmes de trituration Innovations technologiques

L’introduction de nouvelles technologies de trituration permet d’accélérer le rythme de transformation et à maximiser le taux d’extraction de l’huile tout en améliorant sa qualité. Une démarche qui commence visiblement à porter ses fruits, notamment dans la région de Meknès-Fès, où les industriels ont une capacité de trituration qui leur permettrait de traiter l’ensemble de la production nationale. Il faut également saluer les efforts des industriels marocains pour l’amélioration de la qualité qui ont permis de réduire la proportion d’huile lampante produite dans notre pays. Une étude sur les techniques de trit u r a t i o n les plus utilisées dans le mone, et notamment a a u Maroc, a révélé que la plupart des systèm e s d’extrac-

tion utilisés

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sont des systèmes à presse. D’où l’intérêt évident que montrent les grands fabricants de machines modernes de trituration envers le marché marocain. Vient ensuite le système à 3 phases qui génère des quantités importantes de margines puis le système à 2 phases qui assure le plus gros de la production mondiale d’huile d’olive. En effet, c’est le plus adopté en Espagne qui abrite la moitié de la surface mondiale consacrée à l’olivier. Car compte tenu de l’importance de sa production, ce pays ne peut envisager d’utiliser le système à 3 phases qui générerait des quantités de margines impossibles à traiter. Pour rappel, le système à 3 phases : - Génère 50 litres de margines par 100kg d’olives triturées. - Pose des problèmes de pollution et de traitement des margines

- L’injection d’eau lors de la trituration entraîne la réduction du taux de polyphénols. Cependant, ce procédé permet de produire un grignon sec qui peut être vendu comme combustible.

Système à 2 phases

Le système à 2 phases présente de nombreux avantages : - Meilleur rendement en huile. - Consomme moins d’énergie - Ne nécessite pas d’injection d’eau et ne génère pas de margines - Conserve les polyphénols dans l’huile. - le temps d’attente entre deux clients ou deux variétés différentes est plus réduit Cependant, il produit un grignon très humide (65%) qui ne peut être exploité sans séchage


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Via Don Battistoni, 1 - 60035 JESI (AN) - Italy - Tel. +39-0731-231.1 Fax +39-0731-231.239 - www.pieralisi.com - info@pieralisi.com

Les installations d’extraction Pieralisi assurent toujours une qualité impeccable de l’huile extraite. L’installation SPI 444 S allie qualité exceptionnelle, rendements excellents et capacités de production élevées.

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Systèmes de trituration, Innovations technologiques

Installation Pieralisi chez les Brasseries du Maroc à Meknès

L’ajout de l’eau dans la machine de trituration a un effet sur l’amertume. Ainsi, en variant les réglages, on arrive à produire des huiles avec plusieurs niveaux d’amertume.

(investissement lourd). Selon un fabricant de machines de trituration, dans les compétitions internationales, les huiles d’olive les mieux classées sont celles issues du système à 2 phases, car plus riches en polyphénols (valeur ajoutée). Lors du choix de leur système au départ, les producteurs marocains doivent donc prendre en considération que l’huile fabriquée par leurs concurrents actuels et émergeants est triturée par le système à deux phases. Cependant, il ne faut jamais perdre de vue que la qualité finale de l’huile d’olive commence dans le verger. D’où l’importance d’une conduite adéquate. Il semblerait que la maturité des olives ainsi que les techniques culturales influencent fortement le goût. Et ces critères peuvent en majorité être maîtrisés par l’oléiculteur. Jusqu’à récemment, les périodes de récolte étaient déterminées de manière approximative, indépendamment des variétés ou de la zone de culture. Mais actuellement, il existe des méthodes fiables pour déterminer la meilleure période de récolte pour l’obtention d’une huile présentant le profil organoleptique le plus avantageux. Il faut également accorder une grande importance au stockage des olives. Des expériences ont montré que si la température à la surface d’un tas d’olive est de 22°c, elle peut

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être de 32°c à une profondeur de 150 cm. Ceci peut aider à comprendre le processus de fermentation provoquant des variations d’acidité. Il ne faut pas non plus négliger les premières opérations : effeuillage, lavage, élimination des impuretés…

Une huile pour chaque palais

« Il existe une huile d’olive pour chaque palais, pour chaque plat et pour chaque occasion », précise un restaurateur. Il existe donc une multitude de manières de différencier la production pour une meilleure valorisation du produit final. Les qualités techniques des huiles d’olive étant de plus en plus maîtrisées, les producteurs d’huiles d’exception, cherchent à contrôler les facteurs qui influencent les propriétés organoleptiques de leurs huiles (amertu­me, ardence, fruité) de manière à mieux répondre au goût du consommateur. Par exemple, afin de permettre aux producteurs d’offrir une huile douce adaptée à certains marchés comme celui des Etats Unis, certains fabricants de machine de trituration proposent des procédés qui permettent d’adoucir l’huile en réduisant les polyphénols. Elle devient ainsi moins typée avec une couleur plus claire. Ce système est cependant déconseillé pour les variétés déjà pau-

vres en polyphénols, car il réduirait davantage leur teneur et leur longévité. D’autres systèmes permettent de produire une huile avec beaucoup de polyphénols, plus aromatisée avec une couleur foncée. A noter que l’ajout de l’eau dans la machine de trituration a un effet sur l’amertume. Ainsi, en variant les réglages, on arrive à produire des huiles avec plusieurs niveaux d’amertume. Par ailleurs, réduire le temps de malaxage, donne une huile plus parfumée. Certains vont même jusqu’à l’élimination de l’oxygène pour limiter l’oxydation et la perte de composés aromatiques. Il faut également savoir que le temps de broyage agit sur la qualité finale de l’huile. Si l’objectif est d’obtenir le plus de rendement, le temps de broyage est prolongé. Cependant, cette pratique a pour effet d’augmenter la température de la pâte et de diminuer la qualité. Si l’objectif est d’obtenir une meilleure qualité tout en tolérant une certaine réduction du rendement, il faut réduire le temps de broyage.

Huile d’olives dénoyautées

Il s’agit d’une huile quelque peu différente du point de vue gustatif, dont la production impose pour l’industriel l’investissement dans une machine de dénoyautage. Elle entraine aussi une réduction du rendement en huile: - perte de l’huile contenue dans les noyaux - réduction de la capacité de broyage, favorisée par les fragments des noyaux - réduction des polyphénols contenus dans les noyaux et donc de la durée de vie de l’huile. Selon un professionnel, cette huile aurait de meilleures qualités organoleptiques, mais pas assez remarquables pour la rendre distinguée. Il est donc difficile de justifier un prix plus élevé sur les marchés et sa production comporte de ce fait un risque commercial élevé.


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OLÉICULTURE

Huile d’olive

Vers une production de niche Les productions de niche d’huile d’olive, ne représentent qu’une faible proportion des huiles consommées dans le monde. Cependant, ces grands crus répondent à un marché très prometteur. Outre leur qualité irréprochable, ces huiles doivent se différencier des grosses productions espagnoles ou italiennes par un caractère, une typicité qui les rend uniques.

G il existe actuellement en Europe des restaurants qui présentent une carte des huiles pour accompagner les plats choisis.

énéralement issues d’oliveraies situées dans des zones abruptes, rocailleuses et montagneuses, ne se prêtant à aucune mécanisation, ces huiles sont souvent produites en petites quantités. « Par exemple, explique un acheteur, on a constaté que les huiles en provenance des régions situées aux confins de la zone oléicole méditerranéenne, issues de variétés d’olives qui se sont adaptées à des conditions climatiques défavorables (gel au Nord, sécheresse au Sud), présentent des caractéristiques particulières, recherchées par les amateurs. En partant de ce principe, de nombreuses régions du Maroc, de par leur 56

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situation géographique et la typicité de leurs terroirs, possèdent un fort potentiel pour la production d’huiles d’exception. De plus, l’essentiel de la production provient d’oliveraies anciennes qui ne sont pas adaptées à une quelconque mécanisation. A noter qu’en Europe, il existe encore quelques disparités entres les différents pays quant à la perception des huiles d’olives. Les consommateurs ne sont pas encore habitués aux différentes dénominations et ont du mal à se repérer parmi la myriade de produits de qualité très inégale qui leur sont proposés. A titre d’exemple, en Italie, certaines huiles sont vendues 120 dollars le litre, alors que les français, ne sont pas encore prêts à payer leur huile à de tels prix. Rappelons qu’en 1992, l’Union européenne a créé un système d’appellation d’origine protégée (AOP) qui permet aux producteurs respectant des cahiers des charges précis de labelliser et donc de valoriser leurs produits, en le reliant au terroir, qui constitue un argument commercial indéniable. Ces produits labellisés ont généralement leurs propres étals et ne sont pas disposé à coté des autres huiles d’olives produites intensément et industriellement

Huile haut de gamme

Contrairement aux huiles standards produites à grande échelle pour réduire le coût et assurer la compétitivité, les huiles haut de gamme se distinguent par une différenciation des usages culinaires (salade, poisson,…). D’ailleurs, il existe actuellement en Europe des restaurants qui présentent une carte des huiles pour accompagner les plats choisis. Ce sont en général des huiles qui possèdent un plus qui justifie leur prix élevé. En général, des bouteilles avec des formes attirantes et des étiquettes avec beaucoup d’informations ou même des photos de l’exploitation ou du producteur...

Analyse sensorielle La notion de la qualité de l’huile d’olive souvent interprétée en termes d’analyses chimiques (acidité, indice de peroxyde, etc) reste insuffisante pour évaluer les effets combinés de nombreuses composantes qui participent à former la complexité des arômes et des saveurs de l’huile d’olive. De nos jours, l’analyse sensorielle constitue un élément de différenciation majeur entre une myriade de produits proposés sur le marché et analytiquement peu différents entre eux.


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A la conquête de nouveaux marchés Partout à travers le monde, l’huile d’olive fait l’objet d’un engouement spectaculaire. En une dizaine d’années, sa consommation a décuplé aux États­-Unis, a triplé en France et l’intérêt que lui portent des pays comme l’Allema­gne, la Scandinavie ou le Royaume-Uni est sans cesse croissant. Cependant, elle ne représente que 4% de la consommation mondiale des huiles végétales. Il est donc évident qu’il reste un grand marché à conquérir pour ce produit aux vertus incontestables.

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es fluctuations considérables marquent la production oléicole. Elles sont généralement liées aux aléas climatiques tels que la sécheresse, les gels et l’alternance biologique, une caractéristique de l’olivier qui fait que les années de forte récolte sont généralement suivies de productions plus faibles. Fort heureusement, la consommation mondiale évolue de manière plus régulière dans le temps que la production. Les principaux pays consommateurs d’huile d’olive sont l’Union européenne, les ÉtatsUnis, la Syrie, la Tunisie et la Turquie, qui représentent 88% de la consommation mondiale. L’on observe également une tendance à l’augmentation des importations dans les pays non producteurs qui peut être attribuée dans une certaine mesure aux campagnes de promotion de l’huile d’olive : Australie, Brésil, Canada, Etats-Unis, Japon et les pays de l’UE. Mais, de l’avis des observateurs, les marchés du futur seront principalement l’Inde, la Russie et la Chine. L’évolution des modes de vie et le développement des échanges internationaux conduisent à la mise sur le marché de produits alimentaires de plus en plus variés et élaborés. Dans ce contexte fortement concurrentiel, seules les huiles d’olive de qualité et jouissant d’une bonne notoriété auront leur place. A noter que les exportations marocaines, ne représentent que près 2% des échanges mon-


diaux. Un volume qui reste bien en deçà des potentialités des industriels marocains. Pourtant de l’avis de tous les spécialistes, l’huile d’olive extravierge marocaine se place désormais dans la cour des meilleures huiles du monde. Preuve en est la multitude de prix obtenus dernièrement par plusieurs marques dans des compétitions internationales reconnues (New Millinium Award, COI, Guide Extravergine).

Stimuler la consommation

La promotion joue un rôle important dans la stimulation de la consommation notamment dans les pays producteurs. A titre d’exemple, les campagnes menées dans le nord de l’Italie ont nettement contribué à l’augmentation de la consommation. Idem en Grèce, où 2 Millions d’Euros ont été consacrés à la promotion de l’huile d’olive en 2007/08. « Il ne faut pas se contenter de produire de l’huile de bonne qualité, car avec la technologie actuellement disponible, c’est pratiquement à la portée de tout le monde. Il faut surtout observer la consommation, anticiper ses besoins et mettre sur le marché un produit à haute valeur ajoutée », explique un spécialiste italien.

Promotion à l’international

Il est heureux de constater que dans beaucoup de pays la demande est en constante augmentation, favorisée par les campagnes d’information et de promotion lancées par le conseil oléicole international. A

titre d’exemple, les actions menées en Inde se sont soldées par la création de l’association des importateurs d’huile d’olive et une réduction considérable des droits de douane. En Chine, certaines marques d’huile d’olive se vendent dans les supermarchés à 14-15€ le litre. Le Maroc doit être présent sur ces marchés émergents à fort potentiel notamment par la participation aux campagnes génériques de promotion. Ceci est d’autant plus important que beaucoup de pays consommateurs ne sont pas forcément chercheur d’information sur la disponibilité et la qualité, et cherchent davantage la proximité et les origines déjà connues. D’ailleurs, une étude menée dernièrement a révélé que la plupart des consommateurs interrogés de par le monde associent l’huile d’olive à l’Italie. C’est certainement la raison pour laquelle un grand groupe espagnol a racheté plusieurs grandes entreprises italiennes qui ont une longue histoire et une grande notoriété, afin de pouvoir écouler ses huiles sous leurs marques. Sur un autre registre, une étude du COI a révélé que le profil des consommateurs d’huile d’olive est plutôt âgé. L’alimentation des plus jeunes étant dominée par le fast food, il est essentiel de sensibiliser cette catégorie de consommateurs aux bienfaits de ce produit. Le conditionnement est également un excellent moyen de promotion, véhiculant des informations intéressantes sur la qualité, l’origine, le terroir, etc. Agriculture du Maghreb

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Agrumiculture L’expérience américaine

Maroc Fruit Board (MFB) a récemment organisé un voyage en Californie en faveur de ses actionnaires, dans l’objectif de faire un benchmarking sur l’organisation de la production et la commercialisation des agrumes. Ainsi, des experts de la profession agrumicole appartenant à MFB, Delassus et PrimAtlas ont fait le déplacement chez le groupe Sunkist, l’un des principaux partenaires de MFB aux USA, dans l’Etat de Californie, et nous ont livré leurs appréciations à ce propos. Nous tenons d’ailleurs à les remercier d’avoir accepté de livrer leur expérience sur l’exemple américain à l’ensemble de la profession agrumicole marocaine.

L

a mission qui a duré 5 jours, s’est articulée autour d’un programme aussi riche que diversifié, qui a concerné les différentes composantes de la filière agrumicole, de l’amont à l’aval : marché de gros, GMS, 60

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centres de recherche, universités, vergers, stations de conditionnement et usines de transformation. Considéré comme l’un des principaux producteurs d’agrumes aux USA, Sunkist représente 40% du marché agrumicole

américain avec plus de 32.000 ha et 32 stations de conditionnement affiliées, en plus d’une usine de transformation. 80 % de sa production est destinée au marché local, contre 20 % à l’exportation, essentiellement vers les marchés asiatiques :


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Agrumiculture, l’expérience américaine

Les fruits sont répartis sur tout l’arbre du haut en bas.

Mandarine Gold Nuget : peau très corsée et rugueuse excelent goût et bon rendement.

Chine, Japon, Malaisie, Corée et Singapour. Afin de fidéliser sa clientèle, le groupe Sunkist assure une présence permanente sur les étalages en oranges et en petits fruits, grâce à un approvisionnement pendant les périodes creuses d’Afrique du Sud, du Chili et du Maroc.

Marché américain des agrumes L’évolution de la consommation des agrumes aux Etats Unis de-

meure limitée, particulièrement à cause de la forte concurrence des autres fruits de meilleur goût (fruits rouges, pommes, raisin de table, fruits exotiques …). En effet, pour le consommateur américain, le goût reste le critère primordial de choix des fruits. Et sur les étalages, l’origine Maroc fait bonne référence par rapport aux produits d’Espagne et même de la Californie. Les petits fruits représentent 30% de la consommation globale d’agrumes aux USA. Mais l’augmentation de leur production en Californie laisse prédire une suroffre sur le marché américain dans les années à venir.

Vergers d’agrumes Les porte-greffes les plus utilisés en Californie sont le Carizo et le Trifoliata. Ce dernier se caractérise par une très bonne qualité des fruits, avec cependant un rendement relativement plus faible. Sur le verger visité, produisant principalement des oranges et 62

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des mandarines (Tango, Murcott, Gold Nuget), les parcelles sont maintenues très propres et les arbres sont très bien entretenus. La taille des arbres se fait mécaniquement et leur donne une forme cubique, ce qui impose une taille manuelle par la suite, afin de dégager l’intérieur de l’arbre et assurer une bonne aération. Les fruits sont répartis sur tout l’arbre du haut en bas. Quant aux problèmes phytosanitaires, ils se limitent à quelques attaques de poux, de nématodes et de tristeza. Le contrôle de la pépinisation de la variété Murcott se fait par l’utilisation généralisée du filet depuis la floraison jusqu’à la nouaison (mise à fruit), moyennant une machine spéciale. La récolte de la Murcott s’étale du 15 janvier jusqu’au mois de Mai (le climat étant sec en Californie, 250 mm de précipitations par an). Il existe une synergie complète entre le verger et la station de conditionnement. Le démarrage de la cueillette est programmé selon le planning commercial de la station et se déroule selon les directives précises des cahiers de charges. La station de conditionnement décide ainsi de la quantité à cueillir par jour, sinon les fruits sont laissés sur arbre. Les fruits ne sont jamais conservés au froid, même s’il y a risque de pluie. En effet, selon la culture américaine, l’arbre est le meilleur endroit de conservation des fruits. La récolte, étape très importante et qui conditionne la qualité du fruit, doit être faite avec beaucoup de soin. Elle est réalisée par des sociétés spécialisées, avec un personnel bien formé. Un système rémunérateur encourage les ouvriers à s’appliquer dans leurs taches : une rémunération fixe plus un


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Agrumiculture, l’expérience américaine

des fruits et prolonger la période de commercialisation.

Conditionnement Automatisation de toute la chaine

Le stockage des fruits avant conditionnement ne dépasse jamais 72 heures.

bonus variable selon les quantités cueillies. Autre pratique très répandue en Californie, l’application de l’acide Gibbérellique sur toutes les variétés de petits fruits et d’oranges, qui vise à retarder la maturité

Généralement, les stations de conditionnement se trouvent à proximité des vergers, et le transport entre le verger et la station se fait à température ambiante, dans des bins de 450 kg pour les oranges et 240 kg pour les petits fruits. Les fruits réceptionnés sont immédiatement pré-refroidis à une température de 10-12°C. Après le contrôle de l’inspecteur des services sanitaires (USDA) (dont les horaires de passage sont bien respectés), les fruits sont mis sur la ligne de conditionnement à une cadence de

traitement de 45t/h. La conservation de longue durée des fruits avant conditionnement est une pratique inenvisageable pour les américains. Ainsi, le stockage des fruits avant conditionnement ne dépasse jamais 72 heures. Sur la ligne, les fruits sont d’abord lavés à l’eau de Javel pour la désinfection, ensuite ils sont soumis à de puissants jets d’eau afin de se débarrasser des cochenilles et de la fumagine. Les fruits sont rincés par la suite avec de l’eau chaude de 27 à 32 °C pour une meilleure efficacité des traitements fongicides de post-récolte (Le fruit en sort avec une bonne qualité visuelle). A noter que toute l’eau utilisée durant les différentes étapes de conditionnement est recyclée.

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La main d’œuvre est faiblement présente dans le processus de conditionnement qui est opéré à 95% par des machines automatiques (à ventouses). Un 1er calibrage électronique permet la séparation des défauts de coloration, de qualité et de poids si nécessaire, et le cirage est fait au moyen d’une cire mélangée à un fongicide et de la silicone pour améliorer le séchage des fruits. Le poste de cirage contient 18 brosses et deux lignes applicatrices de cire séparées. Un seul séchoir est utilisé sur toute la chaine à une température de 52- 54 °C. Les postes cirage et séchage sont séparés des autres aires, afin de permettre une bonne aération, disposition des grands fûts de cire et pour ne pas chauffer les autres aires de la station. La palettisation des différentes

qualités et calibres est opérée par un seul collecteur de carton permettant à 4 opérateurs de palettiser toutes les marques et calibres. Les palettes confectionnées sont ensuite directement mises en froid à 6°C. Le temps moyen de toute l’opération du conditionnement (entre le versement et la mise à froid du produit fini) ne dépasse pas 15 min, ce qui assure aux fruits une bonne conservation.

Recherche et développement Point fort de la profession Université de Riverside L’unité de recherche sur agrumes de l’université est pilotée

par le Citrus Research Board (CRB). Il s’agit d’un programme de recherche créé par les professionnels en 1968 et financé par les producteurs d’agrumes de la Californie, moyennant un prélèvement sous forme de taxe (5 ct par bins de 240 kg).

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de puissants jets d’eau afin de se débarrasser des cochenilles et de la fumagine.


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- la résistance de certains portegreffes aux maladies telles que la phytophtora, la Tristeza et le Grenning. - les techniques d’irradiation et d’hybridation pour le développement de nouvelles variétés de petits fruits sans pépins. - l’effet de l’utilisation du filet sur la qualité et le rendement de la Murcott. A noter que plusieurs variétés de petits fruits tardifs ont été mises au point par l’université, notamment :

1 2

TDE : Mandarine - juteuse, - très sucrée - sans pépins DAISY : mandarine : - disponible entre la clémentine et la Murcott - présence occasionnelle de pépins - porte-greffe : Carrizo citange, C-35 citrange 1. Le processus de conditionnement est opéré à 95% par des machines. 2. Machine à ventouses

Le CRB évalue les besoins de recherches de la profession et valide les budgets, et le droit de vote au sein du CRB est réparti en fonction des superficies des producteurs. L’attribution des travaux de recherche se fait par voie d’appel d’offre. Les nouvelles obtentions variétales sont mises à la disposition exclusive des producteurs de la Californie pendant 3 ans, avant d’être soumises aux autres producteurs moyennant des Royalties.

Thèmes de recherches L’université Riverside a entrepris, en collaboration avec le CRB et L’USDA, des travaux de recherches sur : - la tolérance de certains portegreffes au calcaire. 66

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DAISY SL : mandarine irradiée - contenant très peu de pépins - difficile à peler - disponible entre Mi Janvier à Mi Février

Pixie : Mandarine - Disponible entre Novembre et Janvier - Bon goût et saveur. L’université Riverside dispose d’une large collection d’agrumes de 850 variétés (Cf site web : www.citrusresearch.org).

Centre de recherche technique de Sunkist Le groupe Sunkist dispose de son propre centre de recherche technique, qui entreprend de son coté différentes recherches visant la réduction des coûts et l’amélioration des processus de conditionnement au sein des 32 stations affiliées. La dernière innovation du centre, consiste au développement d’un système intégré permettant l’identification des défauts de présentations en addition aux fonctions classiques de sélection de calibres, de la coloration et du poids. Ce système est prouvé efficace pour le citron, et des travaux de recherches sont en cours pour l’adapter aux autres types d’agrumes. La détection automatique de la pourriture est également en cours d’expérimentation sur le citron. Des recherches sont


Que veut dire “PBX” ? L’idée est issue de la philosophie qui a toujours guidé Toro Ag Irrigation: innover pour continuer à être le leader sur le marché. Même si l’Aqua-Traxx est une référence des standards de qualité et de performances du marché, l’évolution continue et les recherches de nombreuses années ont permis la conception d’une gaine ayant un labyrinthe totalement nouveau qui optimise les caractéristiques d’uniformité de distribution. Le labyrinthe totalement redessiné permet d’obtenir une section transversale proportionnellement équilibrée (PBX) qui permet de : • augmenter la vitesse de l’eau • augmenter la turbulence de l’eau • optimiser la résistance à l’obstruction • augmenter la définition de la chicane • augmenter la gamme avec des débits bas et des écartements très courts entre les goutteurs. Aqua-Traxx grâce au labyrinthe PBX est, de nouveau, le nec plus ultra dans le domaine de la gaine goutte à goutte!

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Agrumiculture, l’expérience américaine

De gauche à droite : Ali Warit : MFB, Mustapha Maher : PrimAtlas, Ahmed Benhadou : MFB, Gerry Davidson: producteur et conseiller Sunkist, Khalid Bouejma: Delassus, MlleHakima Moustatia: Delasssus; Michael Nomoto: Directeur General Sunkist

aussi entamées sur un système de détection de pépins. Les producteurs bénéficient de toutes les innovations technologiques gracieusement (à leur demande). A noter que le centre a une représentation et un atelier de montage en Espagne (Valence et Murcia).

M. Khalid Bounejma : directeur Pack Souss Nous n’avons rien à envier aux américains sur le plan des techniques culturales, le manque à gagner de la profession marocaine reste sans doute organisationnel. Leur point fort réside dans la collaboration étroite entre opérateurs de tous les niveaux : la production est bien collée à la réalité commerciale et marketing, et coordonnent mutuellement avec un flux tiré. Je voudrais aussi insister sur le volet de la recherche et développement sur lequel le Maroc accuse un grand retard. L’exemple américain est une belle illustration d’une parfaite coopération fructueuse entre la recherche et la profession. Les recherches

Mlle Hakima Moustatia Responsable qualité Agrumes Delassus

Les palettes confectionnées sont ensuite directement mises en froid à 6°C.

Bonne présentation des fruits sur les étalages avec une dominance du pré-emballés

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Nous avons été particulièrement impressionnés par l’importance accordée à la recherche agronomique. L’université de Riverside dispose d’ailleurs d’un parc à bois de plus de 850 variétés d’agrumes. Les recherches qui y sont menées sont ajustées aux problèmes de la production et du conditionnement.A titre d’exemple,des recherches sont en cours pour réduire les niveaux de LMR, en réponse aux exigences du marché Japonais. En plus, les américains sont très disciplinés, et adoptent une démarche simple et efficace. Autre point qui a particulièrement retenu mon attention, le processus de conditionnement. Avec une logistique rapide simple et efficace, la chaine de froid est maintenue depuis la cueillette jusqu’à la livraison au client. On ne sent pratiquement pas de rupture de froid

conduites sont à la demande des professionnels et viennent en réponse à leurs problèmes. Et les programmes de recherches sont financées par les producteurs, et guidées par leurs soucis. La prochaine bataille de la profession marocaine doit sans doute, porter sur l’amélioration de la qualité gustative de nos agrumes. Bien qu’ils jouissent déjà d’une notoriété dans certains pays. Il est vrai qu’un produit bien présenté séduit le consommateur, mais un produit d’un bon goût, charme et rappelle ce même consommateur plusieurs fois. Le rêve américain peut très bien nous être accessible, il suffit d’une bonne organisation. (15 minutes au maximum lors du passage sur la chaine). Cependant, il faut savoir que nous avons des marchés différents et, par conséquent, des exigences différentes. Les clients du Maroc, essentiellement les marchés européens et le marché anglo-saxon ont des exigences particulières. En effet, alors que le consommateur américain place le goût à la tête de ses priorités, l’européen n’apprécie guère les fruits avec pépins. Au Maroc, nous avons toujours le problème handicapant des écarts de triage et la faiblesse du marché local qui ne peut absorber la surproduction. Par contre, grâce à une politique bien ciblée, la production américaine est bien valorisée, grâce notamment à un marché local rémunérateur en plus de l’industrie du jus. Pour la profession marocaine des pistes d’amélioration sont à définir, et nous sommes sur la bonne voie.


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FERTILSATION

Fertilisation foliaire potassique des agrumes Effet sur la production et la qualité du clémentinier “Cadoux” A. HAMZA (1), M. EL GUILLI (2), R. BOUABID (3), A. BAMOUH (4), A. ZOUAHRI (5) et R. LFADILI (6)

Le secteur des agrumes joue un rôle important dans l’agriculture marocaine. Cependant, force est de constater que le rendement moyen national, d’environ 17 T/ha, reste très faible en comparaison avec d’autres pays producteurs. Par ailleurs, devant les exigences du marché mondial en matière de qualité des fruits frais et l’émergence d’autres pays producteurs d’agrumes, notamment l’Egypte et la Turquie, notre pays est appelé à revoir sa stratégie de production afin d’améliorer la compétitivité des agrumes marocains. 1) Chercheur au CRRAKénitra, Laboratoire d’Agronomie et de Qualité; (2) Chercheur au CRRAKénitra, Laboratoire de Phytopathologie et de qualité en post-récolte; (3) Professeur à ENAMeknès, Département Sciences du sol; (4) Professeur à IAV Hassan II, Département Production, Protection et Biotechnologie Végétale; (5) Chercheur à UR d’Environnement et de ressources naturelles, INRA-Rabat; (6) Ingénieur agronome, Agrumiculteur à Bel Ksiri.

E

n effet, l’augmentation des exportations agrumicoles se heurte très souvent au manque de fruits répondant aux normes de qualité imposées par les marchés étrangers, c’est pourquoi nos stations de conditionnement enregistrent des taux d’écarts de triage très élevés dépassant dans certains cas 40%. Plusieurs facteurs sont à l’origine 70

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de ces écarts de triage: marbrures, dégâts de maladies et ravageurs, nutrition minérale, etc. Pour les clémentiniers et les mandariniers, c’est surtout le petit calibre qui est considéré comme étant la cause principale des écarts de triage. Pour remédier à ce problème, plusieurs techniques sont utilisées comme l’application d’hormones de croissance, la taille, etc. A noter que le calibre final du fruit dans

une campagne donnée dépend de plusieurs facteurs, notamment : la charge de l’arbre en fruits, les précipitations, le programme de fertilisation, la taille et la combinaison variété/porte-greffe. Mais de tous ces facteurs, les pratiques liées à la fertilisation sont probablement les plus faciles à ajuster. En outre, il est connu que la qualité du fruit est très sensible à la fertilisation potassique.


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Fertilisation potassique des agrumes Importance de la fertilisation potassique La qualité du fruit destiné au marché du frais est jugée, entre autres, sur le calibre du fruit, la grosseur et la texture de sa peau. Une carence en potassium engendre des fruits de petit calibre avec une peau mince, alors qu’un excès a pour conséquence la production de fruits de gros calibre avec une peau épaisse et une texture grossière. En ce qui concerne la qualité du jus, l’excès en potassium induit une acidité élevée. Il s’avère donc que la maîtrise de la fertilisation potassique est un facteur clé pour optimiser la qualité du fruit et du jus des agrumes. Jusqu’à récemment, les pratiques de fertilisation étaient essentiellement orientées vers l’obtention de rendements importants. Mais, de plus en plus, on s’intéresse aux effets positifs des apports minéraux sur la qualité des fruits, plus particulièrement dans le cas du phosphore et du potassium. A savoir que la fertilisation foliaire à base de potassium est l’une des pratiques culturales qui permettent aujourd’hui d’atteindre à la fois des rendements élevés et une production de qualité. Les résultats de recherche présentés dans cet article concernent l’amélioration de la production et de la qualité du fruit du clémentinier Cadoux en réponse à une fertilisation foliaire potassique, par l’application du nitrate (KNO3) ou du sulfate de potassium (K2SO4) à différentes doses et fréquences.

Site expérimental et mesures réalisées L’expérimentation a été menée en 2007 au domaine expérimental de l’INRA à Sidi Allal Tazi (Gharb) sur un sol argileux et la variété concernée est le clémentinier Cadoux greffé sur Citrange carrizo. Des arbres sains, âgés de 23 ans, homogènes, ne montrant aucun signe de carence minérale ont été choisis pour cette expérimentation. Les caractéristiques du sol de la parcelle d’essai indiquent que les différents horizons sont pourvus en matière organique (MO), en phosphore et en potasse. Les teneurs en ces éléments sont suffisantes pour une production de clémentinier.

Le dispositif expérimental Il reposait sur : - 3 densités de plantation : D1: 6 x 6; D2: 6 x 5 et D3: 6 x 3,5 m (grandes parcelles) - 9 traitements de fertilisation potassique foliaires (petites parcelles). Les traitements expérimentaux correspondent à une dose d’engrais et un nombre d’applications foliaires (2 ou 3 fois) pour une densité de plantation donnée (D1, D2 ou D3). Deux 72

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Une amélioration de la coloration de l’écorce des fruits a été observée pour tous les arbres ayant reçu une pulvérisation potassique foliaire.

sources de potassium (engrais minéraux solubles) sont testées: nitrate de potassium (KNO3) et sulfate de potassium (K2SO4). Les doses d’application des engrais foliaires testées sont : - 5% et 8% pour KNO3, - 2,5 % et 4 % pour K2SO4 - Le témoin est traité à l’eau seule. Les concentrations des applications de KNO3 correspondent à celles recommandées dans la littérature.

Les doses appliquées de K2SO4 correspondent à une teneur en potassium équivalente à celle contenue dans KNO3. Quant aux dates d’applications foliaires, elles étaient les suivantes: 16 Juillet 2007, 03 Août 2007 et 21 Août 2007. Les paramètres de production pris en compte dans cette étude sont : - le calibre du fruit, son poids et le rendement, - l’épaisseur de la peau, le taux de

jus, l’acidité, le degré Brix, l’indice de maturité, la fermeté et la couleur de l’écorce du fruit.

Résultats et recommandations Les différents traitements ont montré une augmentation des teneurs en potassium des feuilles deux semaines après les dernières applications foliaires potassiques, sauf chez les témoins où une dimi-

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L’augmentation de la concentration en potassium ainsi que le nombre d’applications foliaires ont induit une augmentation de la production en fruits.


Fertilisation potassique des agrumes nution a été remarquée. Ceci montre l’efficacité et la rapidité d’absorption du potassium par voie foliaire, comparée aux applications du potassium au niveau du sol dont l’absorption est relativement lente. Les teneurs des autres macroéléments (P, Mg et Ca) n’ont pas été affectées.

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Mesure de la fermeté du fruit

L’application foliaire de 8% KNO3 en 3 applications a induit les taux les plus élevés en calibres 1-3 (57-63 mm) et 4 (51-56 mm), et ce quelle que soit la densité de plantation. Pour les densités D1 (faible), D2 (moyenne) et D3 (forte), les taux en calibre 1-3 étaient de 73%, 63% et 57%, contre seulement 8%, 9% et 7% pour le témoin, respectivement. Par ailleurs, tous les traitements foliaires ont induit un taux en calibre 1-3 et 4 supérieurs au témoin.

2 ont enregistré les meilleurs Indices de Couleur (IC) respectivement de l’ordre de 6,30 et 6,36. - Pour la moyenne densité : c’est le traitement 8% KNO3 x 2 qui a amélioré le plus la coloration des fruits (IC= 5,45). Pour la même concentration en potassium et le même nombre d’applications foliaires, K2SO4 a induit un IC=4,49 seulement, soit une perte de 0,96 par rapport au traitement à base de KNO3.

Une amélioration de la coloration de l’écorce des fruits a été observée pour tous les arbres ayant reçu une pulvérisation potassique foliaire. - En faible densité : les traitements 5% KNO3 x 3 et K2SO4 x

- Pour la forte densité : c’est le traitement 5% KNO3 en 2 applications foliaires qui a induit l’IC= 4,60 le plus élevé. En général, ce sont les traitements KNO3 qui ont amélioré le plus l’IC des fruits.

Effet de la fertilisation potassique foliaire sur le calibre et la coloration des fruits.

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les traitements 5% KNO3, 8% KNO3, 4% K2SO4 en 3 applications foliaires, se sont avérés les plus efficaTémoin 8%-KNO3 X 3 ces pour l’amélioration de la production des arbres. Les productions enregistrées sont autour de 130 Kg/arbre, soit une amélioration de 18% La teneur en jus n’a pas été par rapport au témoin. affectée par les traitements, quelle que soit la source de potassium et le nombre d’applications foliaires. Pour tous les traitements, les taux de jus sont compris entre 44% et 41,6%. Les indices de maturité (TSS/A) des traitements à base de K2SO4 sont significativement supérieurs à ceux de KNO3. Ces écarts sont de 0,4 à 0,7 points. L’épaisseur de l’écorce du fruit augmente à la fois avec l’augmentation de la concentration du potassium dans l’engrais foliaire appliqué et avec le nombre d’applications foliaires. En terme de production, l’augmentation de la concentration en potassium ainsi que le nombre d’applications foliaires ont induit une augmentation de la production en fruits. - pour les densités D1 et D2, les traitements 8% KNO3 et 4% K2SO4 en 3 applications foliaires sont les plus efficaces et ont enregistré des productions respectives de 204 et 195 Kg/arbre, comparées au témoin à 160 Kg/arbre seulement, soit des augmentations respectives de 21,5 et 17,7%. - Pour la forte densité (D3),

En termes d’efficience d’engrais foliaire, c’est le traitement 4% K2SO4 qui a permis un gain maximal de l’ordre de 28 Kg de fruits par Kg d’engrais utilisé, en densité D1. Au terme de ce travail, on peut conclure que la fertilisation foliaire potassique par le nitrate de potassium ou le sulfate de potassium, sur le clémentinier Cadoux, a permis l’augmentation de la production de fruits et l’amélioration de leur qualité (calibre, coloration, épaisseur de l’écorce, teneur en jus, indice de maturité). En conséquence, cette pratique culturale permettra un retour d’argent intéressant pour l’agrumiculteur. A noter que les résultats de recherche rapportés dans cette étude concernent uniquement la variété de clémentinier “Cadoux”. Des essais ultérieurs sur la variété “Marisol” au Gharb indiquent que cette variété ne répond pas aussi favorablement à la fertilisation foliaire potassique que la variété “Cadoux”. Pour de plus amples détails, veuillez consulter le Bulletin de Transfert de Technologie en Agriculture N°189. Agriculture du Maghreb

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Produits de terroir Centre Régional de la Recherche Agronomique d’Agadir :

Difficulté de croissance racinaire dans un sol lourd

Un appuie aux recherches sur les produits de terroir

Irrigation de l’arganier Effet sur la reprise des jeunes plants

Dessèchement du plant après la mort de son système racinaire

WIFAYA Ahmed, INRA Agadir

Au Maroc, l’arganier est une essence forestière endémique, menacée par la dégradation sous la pression de multiples facteurs climatiques, entropiques et économiques. Les aires de répartition de cette espèce ne cessent de régresser d’une année à l’autre. Et malgré les efforts déployés par les différents intervenants pour la sauvegarde de la biosphère arganeraie, les résultats restent en deçà des attentes.

E

Plant d’arganier s’adapte à l’érosion éolienne

n effet, pour les nouvelles plantations, le taux de régénération reste généralement peu satisfaisant. De ce fait, les programmes de recherche sont appelés à explorer toutes les voies possibles pour l’amélioration de la régénération depuis l’élevage des plants jusqu’à la réalisation des plantations sur le terrain. Le présent travail de recherche s’inscrit dans le cadre du programme de Recherche d’Appui au Projet Arganier. Il a pour objectif de déterminer la dose et la fréquence d’irrigation adéquates pour une amélioration du taux de reprise des plants d’arganier après transplantation. Trois sites appartenant à des zones agroclimatiques différentes ont été choisis comme parcelles expérimentales: - Taksbite sur un plateau à climat océanique (182 m d’altitude), - Anzad sur un piémont de montagne à climat continental (324m d’altitude) - Tinzert à géographie et climat montagneux (571 m d’altitude). L’expérimentation consistait en l’application de trois régimes hydriques sur la base de la réserve utile du sol pour chaque site et des fréquences d’irrigation de 15 jours, 1, 2 et 3 mois. Le nombre de

plants par parcelle expérimentale était de 150 plants. Les paramètres dendrométriques mesurés concernaient principalement le nombre de rameaux, la taille de la tige, la longueur des entre-nœuds, le nombre de feuilles, le diamètre apical et basal de la tige.

Résultats

Les résultats de ce travail ont montré que : - sur le site de Taksbite : la dose de 16 litres/plant et la fréquence de 1 mois sont les plus recommandées. - sur le site d’Anzad : la dose de 36 L/plant et les deux fréquences 1 et 2 mois sont conseillées. - sur le site de Tinzert : la dose de 35 L/ plant et la fréquence de 2 mois se sont montrées les plus efficientes. De même, l’évolution moyenne des paramètres dendrométriques était variable entre 20 et 122% par rapport au témoin sous la fréquence 2 et la dose 2. Enfin, ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour la bonne gestion de l’irrigation après transplantation au terrain à condition d’utiliser des plants d’arganier de bonne qualité capables de survivre dans un environnement difficile.

Conclusion

La bonne gestion de l’irrigation est un facteur clé de la réussite de la reprise des jeunes plants d’arganier après transplantation au terrain. Néanmoins, un certain nombre de facteurs d’hétérogénéité en relation directe avec la qualité des plants et les conditions du milieu de transplantation sont à considérer. En d’autres termes, cette expérimentation doit être conduite en conditions contrôlées afin d’annuler toute source d’hétérogénéité et pour vérifier les résultats obtenus. 76

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Mesure du diamètre basal de la tige à l’aide d’un pied à coulisse électronique

Le matériel végétal reste le facteur le plus déterminant dans le succès de jeunes plantations d’arganier à côté de l’ensemble des facteurs de production. Sa caractérisation et multiplication doivent donc être initiées dans son aire écologique pour l’évaluer ensuite sur d’autres aires. La tolérance des jeunes plants d’arganier au stress est une voie prometteuse de recherche à suivre puisqu’il existe toujours des sujets résistants qui arrivent à s’adapter aux conditions limitantes du milieu. Enfin, toute technique permettant d’améliorer la capacité d’adaptation au stress des jeunes plants après transplantation aura une importance capitale dans la réussite de la reprise.

Financé par l’Agence de Développement Social et l’Union Européenne, le programme de recherche d’appui au ‘’Projet Arganier’’, est mis en œuvre et coordonné par l’association Agrotechnologies du Souss Massa Draa (Agrotech). L’Association collabore avec un consortium de chercheurs appartenant à plusieurs institutions nationales de recherche sur l’arganier : Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Complexe Horticole d’Agadir ; Faculté des SciencesUniversité IBN ZOHR d’Agadir, Institut National de Recherche Agronomique d’Agadir, la Faculté des Sciences BEN M’SIK de Casablanca-Université Hassan II, Mohammedia et la Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V de Rabat.


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Produits de terroir

Fertilisation du cactus Effet sur la croissance et le développement Mimouni A., Ait Lhaj A. And Ghazi M. INRA Maroc, CRRA Agadir mimouniabdelaziz@yahoo.fr

Dans beaucoup de pays, le cactus connaît actuellement un regain d’intérêt en raison de son rôle écologique et socio-économique : lutte contre l’érosion et la désertification, production de fruits, production d’aliment pour le bétail et utilisation industrielle dans le domaine agroalimentaire, cosmétique et médicinale. Au Maroc, et à l’exception des zones sahariennes et des montagnes, le figuier de barbarie est largement représenté dans le paysage rural marocain, en plantations plus au moins régulières, autour des villages, en haies limitant les parcelles de culture ou de vergers. Cependant, du point de vue fertilisation, force est de constater que les apports en engrais minéraux sont presque inexistants.

L

es recherches menées dans d’autres pays (Italie, Mexique…) montrent que les apports en éléments minéraux sont bénéfiques et dépendent des types de sol. Dans ce sens, des essais de fertilisation minérale ont été menés dans la station expérimentale Melk Zhar de l’INRA-Agadir sise à Had Belfaâ, en plein cœur du périmètre de Massa. Ces essais avaient pour objectifs la mise en exergue de l’effet de la ferti-

lisation sur le rendement et la qualité du cactus puis la détermination des doses optimales pour chaque élément en vue d’une domestication de cette culture. Ainsi, 14 écotypes productifs de fruits ont été choisis sur les 214 existant dans l’arboretum du domaine Melk Zhar. L’essai a été mené sur un sol sableux pauvre en matière organique et en éléments fertilisants. Le dispositif adopté est un bloc aléatoire complet avec 4

répétitions et trois traitements : - T0 : Traitement sans apport de fertilisants - T1 : 40 UN/ha, 20UP/ha, 80 UK/ha et 20 UMg/ha - T2 : 80 UN/ha, 40UP/ha, 120 UK/ha et 40 UMg/ha. Les paramètres pris en considération étaient : la croissance en hauteur des plants, la floraison (précocité et tardivité), le rendement, le poids des fruits, le taux de sucre, le nombre de fruits par plant, la reprise des jeunes plants et le nombre de raquette des jeunes plants.

Effet sur la croissance et le développement Les apports en azote, phosphore, potassium et magnésium ont eu un effet positif sur la croissance en hauteur et la formation des raquettes pour 8 écotypes parmi les 14 étudiés. La fertilisation a également eu un effet positif sur la formation des nouvelles raquettes pour 10 écotypes.

Précocité de fructification Pour les 14 écotypes, la fertilisation a un effet positif sur la précocité de production des fruits avec un gain dans la floraison allant de 5 à 15 jours.

Rendement La fertilisation a montré un effet important sur le rendement de 12 écotypes par rapport aux plants témoins.

Taux de sucre des fruits La fertilisation apportée aux plants de 10 écotypes de cactus a montré un effet significatif sur le taux de sucre (Brix) des fruits par rapport au témoin. A noter que pour les différents écotypes de cactus étudiés, le comportement en réponse à la fertilisation diffère d’un paramètre à l’autre. 78

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Produits de terroir

Stockage des figues de barbarie Effet de la température sur la conservation et la qualité SEDKI M., 1TAOUFIK A., 2EL MOUSADIK A. mesedki@yahoo.fr

1

Dans le sud-ouest marocain, le cactus est une composante essentielle du système de production agricole traditionnel. Couvrant 40 à 50.000 Ha, soit plus de 50% de la superficie nationale, cette culture y revêt une importance économique et sociale capitale pour le développement des populations rurales. Cependant, sa commercialisation est encore traditionnelle, réalisée par un réseau non organisé basé sur les intermédiaires, généralement sur des points mobiles et populaires, et sans aucune opération de préservation de la qualité, de l’hygiène ou de valorisation commerciale.

I

l faut savoir que seulement 56% de la quantité produite est commercialisée, tandis que 4% est autoconsommée dans les zones de production et 40% non récoltée et donc perdue à cause de l’importante production concentrée entre juillet et décembre et l’absence de centres de collecte des fruits et d’unités de valorisation agro-industrielles. De ce fait, la préservation de la qualité après récolte revêt une importance capitale pour ce secteur. L’objectif de notre étude est de tester

l’effet de deux températures de stockage en chambre froide sur la durée de conservation et la qualité des fruits de cactus en vue d’améliorer sa valeur ajoutée au niveau de la commercialisation.

Expérimentation Les fruits de cactus type Moussa ont été récoltés en début de maturité de la région d’Ait Baamrane et soumis durant 30 jours à l’effet de deux températures de stockage 5 et 12°C. A des intervalles de 10 jours, depuis l’entreposage dans les chambres froides, des échantillons de 18 fruits par traitement sont prélevés, mesurés et analysés au laboratoire juste à la sortie du froid et après 3 jours de séjour à température ambiante (25°C). Les observations et mesures sur les fruits ont porté sur plusieurs facteurs :

Perte en poids des fruits La température de stockage de 5°C a permis de ralentir l’évolution de la perte en poids des fruits en comparaison avec la température de 12°C. Les valeurs enregistrées après 30 jours de stockage ont atteint 8,46% pour les fruits stockés à 5°C contre 10,13% pour ceux stockés à 12°C.

Coloration des fruits Les résultats montrent que la coloration des fruits a évolué du vert à l’orange au cours de la maturation après la récolte suite à la sénescence du fruit qui augmente avec son âge. Cependant, aucune différence significative de la coloration des fruits n’a été 80

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montrée entre les deux températures de stockage.

Proportion en jus du fruit La proportion en jus du fruit, exprimée par la proportion de la pulpe, a connu une augmentation progressive durant la durée de stockage pour les deux températures. Cependant, la température de 5°C a relativement permis de maintenir la proportion en jus du fruit par rapport à 12°C. Cette différence peut être due à l’effet de la réduction de la perte en poids des fruits par la température froide. Les valeurs enregistrées pour les deux traitements semblent être supérieures à la norme de comestibilité de l’ordre de 39 à 48%.

Teneur en sucre des fruits Le stockage à 5°C a permis maintenir une certaine qualité gustative et une teneur en sucre plus importante en comparaison avec 12°C. A noter qu’après 20 jours de stockage, la teneur en sucre a rapidement régressée dans les fruits stockés à 12°C par rapport à ceux stockés à 5°C. Ce phénomène peut être expliqué par la perte de la faculté respiratoire et la sénescence des fruits, aboutissant à la dégradation beaucoup plus accentuée des sucres dans les fruits stockés à 12°C que ceux stockés à 5°C.

Conclusion Le stockage à 5°C s’est révélé bénéfique pour les fruits de cactus par rapport à 12°C jusqu’à une durée de 20 jours. Il a permis de maintenir une certaine fraîcheur et une qualité supérieure des fruits et de réduire la perte en poids qui constitue un grand manque à gagner de la production.

1-Unité de Recherche Agronomie et Qualité , Centre Régional de la Recherche Agronomique Agadir, INRA. 2-Laboratoire Biotechnologies & Valorisation des Ressources Naturelles Université Ibn Zohr Agadir


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Région d’Ifrane Terroir des rosacées fruitières

La situation géographique, les caractéristiques climatiques, la qualité des sols et les disponibilités hydriques font de la province d’Ifrane une zone particulièrement propice à l’arboriculture fruitière et à la production de plants en pépinières.

Située

allant des basses collines aux hauts sommets, et des précipitations particulièrement abondans le Moyen Atlas Central, la dantes. La combinaison de difprovince d’Ifrane est caractéri- férents facteurs (roches mères, sée par son relief montagneux, climat, pente, taux de matière avec un gradient d’altitude organique, âge géologique) y 82

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ont abouti à la formation d’une mosaïque de types des sols. La superficie agricole utile est estimée à 82.044 ha (Bour 58.485 ha et Irrigué 23.559 ha) avec plusieurs vallées et terroirs permettant la pratique des :


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Rosacées fruitières La filière arboricole

- grandes cultures : fourrages avec dominance de l’avoine et légumineuses alimentaires avec dominance de la fève et du pois chiches, - cultures maraîchères notamment la pomme de terre et l’oignon - arboriculture fruitière

De par ses atouts climatiques et édaphiques, la région d’Ifrane est un terroir privilégié des rosacées fruitières. S’étendant sur une superficie totale de 4.425 ha, dont 3.615 ha en production, la production est principalement destinée au marché local. Le pommier vient en tête des spéculations (2075 ha), avec un profil dominé par les variétés : Golden délicious (1030ha), Stark Délicious (620ha), Stark Rémson (275ha) et d’autres (150 ha), avec une maturité échelonnée entre Août et septembre. Les rendements situés en moyenne autour de 14 T/ha en irrigué, sont relativement bons, mais restent en deçà des potentialités de la zone. En effet, le pommier est une espèce extrêmement sensible aux erreurs de conduite, aux maladies et aux attaques des ravageurs. La réussite de sa culture nécessite donc une maîtrise de toutes les opérations techniques qui doivent être en adéquation avec le matériel choisi et les conditions du milieu. Il est suivi par le cerisier

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(670ha), le prunier (285ha) et le pêcher-nectarinier (250ha). Les superficies de poirier et de cognassier étant fortement attaquées par le feu bactérien, des dizaines d’arboriculteurs ont entamé l’opération d’arrachage de leurs vergers, en vue de les remplacer par d’autres espèces. Comme chaque année, lors de la dernière campagne, les producteurs ont du faire face à certaines difficultés liées aux

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Principaux atouts La province d’Ifrane présente des atouts majeurs pour le développement de l’arboriculture fruitière : - Climat favorable surtout aux rosacées fruitières (satisfaction des besoins en froid). Il serait même possible d’y introduire la culture de certaines espèces telles que les plants de fraisier et les semences de betterave sucrière. - L’importance des ressources en eaux aléas climatiques (gesuperficielles et souterlées, grêle, chergui dont raines permettent la vacertains sont survenus à lorisation du patrimoine des périodes critiques : agricole (château d’eau floraison, nouaison, madu Maroc). turité), aux maladies (Ta- La fertilité des sols pervelure, Oïdium, Moniliose, met la pratique de certaiCloque) et aux ravageurs nes spéculations rému(Capnode, Puceron, acanératrices (arboriculture, riens, carpocapse). pépinière, etc) Malheureusement, à cau- - La possibilité de dévese du manque de coopé- loppement de certaines ratives et d’associations activités agricoles telles locales, beaucoup de que l’apiculture. producteurs vendent leur - La situation géographiproduction sur pied, d’où que centrale de la proun important manque à vince en fait un carrefour gagner qui bénéficie aux des grands axes routiers intermédiaires. En effet, facilitant l’approvisionlors de la dernière cam- nement en intrants et la pagne, les prix de vente commercialisation des variaient entre 3,50 et 4 productions. dh/kg pour les pommes (à comparer avec les 20- Principales 25 dh/kg payés par le contraintes consommateur à Casa- En dépit de ces atouts, blanca), 4 à 5 dh/kg pour quelques contraintes enles poires et 4 et 6 dh/kg travent l’avancée du secpour les cerises. teur : Agriculture du Maghreb

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Rosacées fruitières triment des producteurs. - La faiblesse de l’esprit coopératif - Les difficultés d’accès à certaines exploitations

Pistes d’amélioration

- Fréquence de gelées, de grêles et de Chergui coïncidant avec les stades critiques des espèces fruitières - La non maîtrise des techniques culturales par une bonne partie des producteurs - La dominance de l’utilisation du système d’irrigation gravitaire - L’insuffisance voire, l’absence de l’organisation des circuits de la commercialisation, favorisant les intermédiaires au dé-

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SIAM de Meknès

du 27 avril au 1 mai

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Afin de remédier à cette situation, il s’avère nécessaire de : - Renforcer et aménager le réseau d’irrigation et le léguer à des AUEAS performantes (associations des usagers) - Généraliser l’irrigation localisée en profitant des subventions de l’Etat dans ce domaine. - Renforcer les stations antigrêles au niveau des zones non couvertes et assurer la permanence d’un technicien pour leur réparation. - Encourager les arboriculteurs à adhérer activement aux associations professionnelles et appuyer les organisations actives. - Renforcer la formation continue et l’encadrement des ar-

boriculteurs - Le désenclavement des douars et la création d’une plate forme commerciale au niveau de la zone - Orienter l’arboriculture vers des espèces moins consommatrices en eau et plus adaptées au conditions climatiques de la province comme l’olivier, l’amandier et le cerisier. - Valorisation des productions fruitières par la création d’unités de stockage, de transformation et de séchage. - Valorisation des produits de terroir - Généralisation et développement de la mécanisation.

L’indispensable organisation professionnelle Dans la région d’Ifrane, comme partout d’ailleurs, le secteur des rosacées fruitières souffre d’un manque d’organisation professionnelle, aussi bien en amont qu’on aval. Or,


l’organisation professionnelle et interprofessionnelle est le seul moyen pour défendre les intérêts des producteurs, faciliter la communication entre les différents acteurs dans la filière, améliorer la qualité de la production et sa valorisation, surtout avec l’insuffisance des unités de stockage frigorifique. Cependant, on constate tout de même un certain effort d’organisation qui mérite d’être soutenu. Il est matéria-

lisé par la présence de : - Associations des arboriculteurs - Union Provinciale des Producteurs des rosacées fruitières (3 Associations), ayant pour but : * Coordination des actions des associations * Amélioration de la qualité des produits dans la perspective de la normalisation. - Association des pépiniéristes (rosacées fruitières) dont l’objectif est de :

* Développer et défendre des intérêts des adhérents * Encourager l’utilisation et la multiplication de matériel végétal performant * Organiser les circuits de vente - Associations de lutte antigrêle : assurent la gestion des stations de lutte anti-grêle. - Coopératives : Approvisionnement en commun en intrants agricoles.

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Alerte !

Le Psylle du prunier est maintenant là ! Prof. M’hamed Hmimina

piégeage. L’observation consiste à placer des panneaux bleus englués à raison d’une dizaine/ha, situés à 1.5 m du sol dans les arbres.

Profitant du dépérissement du poirier, les plantations des vergers à noyau (pruniers, Répartition géographique abricotiers, cerisiers, pêchers, etc.) s’accroissent rapidement. Malheureusement, A l’heure actuelle, l’ESFY est une cette extension, tout à fait à ses débuts encore, s’accompagne déjà d’un problème des maladies qui causent le plus de dégâts sur les arbres fruitiers à phytosanitaire qui sans être du niveau de sévérité du feu bactérien n’en est pas moins noyau, en particulier l’abricotier et dommageable. Il s’agit du Psylle du prunier Cacopsylla pruni, inconnu jusqu’alors le pêcher. Elle est déjà décelée dans des pays européens. Sedans notre pays, et de la maladie ECA (Enroulement chlorotique de l’abricotier) lalonplupart les données de l’EPPO sur les dénommée également ESFY (European Stone Fruit Yellow) qu’il transmet. maladies de quarantaine. Les gran-

D

ès l’hiver 2009-2010, nous avons remarqué la présence du psylle et soupçonné des arbres isolés atteints d’ESFY, dans de jeunes plantations et presque exclusivement sur des pruniers japonais importés. Bien que les sujets malades aient été immédiatement détruits, en février 2011 nous avons identifié encore quelques sujets infestés de psylle. L’introduction du psylle dans nos vergers est donc bien évidente et c’est pour le moins tout aussi inquiétant que les phytoplasmes dont il est le vecteur sont rétifs à tout traitement curatif, même les antibiotiques actifs contre les bactéries demeurent sans grand effet sur eux. Le seul remède consiste à détruire le matériel végétal infecté.

Psylle

Cacopsylla pruni a été identifié comme vecteur de l’ESFY. Lorsqu’il se nourrit d’une plante atteinte, il peut ingurgiter des phytoplasmes et les propager sur des plantes saines. D’après des études européennes, il hiverne en tant qu’adulte ailé sur les conifères et s’installe à partir de mars sur les espèces de Prunus, ses hôtes principaux, pour s’y reproduire. En Europe, il développe une seule génération par année et c’est entre mars et mai que les adultes ailés disséminent des phytoplasmes dans les vergers. Les œufs et les larves qui se développent d’avril à mai sur ces plantes ne présentent pas de danger particulier à ce stade. Par ailleurs, les dégâts directs de C. pruni sur les Prunus, sont ceux décrits pour les psylles du poirier : développement de fumagine sur les arbres. S’il ne s’agissait que de cela on peut le considérer vraiment 88

comme inoffensif. C’est donc son rôle de vecteur de mycloplasmes qui le rend hautement indésirable.

Plantes hôtes, dégâts, sensibilité spécifique et méthode de piégeage Plantes hôtes Toutes les espèces de Prunus sont sensibles à l’ESFY, mais c’est sur l’abricotier (Prunus armeniaca), le prunier japonais (P. salicina), le pêcher et le nectarinier (P. persica), le mirabellier (P. domestica spp. syriaca) et l’amandier amère (P. amygdalus amara) qu’il cause le plus de dommages. Le prunier (P. domestica) est réputé tolérant et ne montre aucun symptôme, le cerisier (P. avium) est même considéré comme résistant. Mais toutes les espèces de Prunus, y compris celles qui ne manifestent aucun symptôme, peuvent servir

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de source d’infection et de propagation.

Dégâts et symptômes Selon la variété, le porte-greffe et les conditions de culture, les symptômes de l’enroulement chlorotique de l’abricotier (ESFY) montrent diverses formes. Les arbres atteints se distinguent par un départ végétatif prématuré et une floraison très précoce de tout ou partie de l’arbre (décembre-février). L’enroulement de feuilles chlorotiques en cornet à glace est aussi le symptôme le plus habituellement observé. Il est associé à la nécrose du phloème et une prolifération de bourgeons rudimentaires à l’extrémité des pousses. A mesure que la saison avance, les symptômes s’accentuent et peuvent conduire jusqu’au dessèchement et au dépérissement des branches ou de l’arbre entier. Les fruits sont chétifs, difformes, brunis, sans goût et chutent précocement.

Sensibilité Telle qu’elle est établie en Europe, l’échelle de résistance par ordre décroissant serait : Cerisier doux (P. avium); Bois de Ste Lucie (P. mahaleb); Cerisier à grappes (P. padus); Prunier (P. domestica); Amandier (P. amygdalus); Prunellier (P. spinosa); Mirabellier (P. insititia); GF 8-1 (P. marianna); Myrobolan (P. cerasifera); Prunier japonais (P. salicina); Pêcher (P. persica) et Abricotier (P. armeniaca).

Méthode de piégeage Outre le frappage, une des méthodes, moins contraignante, pour déceler la présence du psylle dans le verger et suivre sa migration est le n°51

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des régions productrices d’abricots de pays tels que l’Allemagne, la France, la Grèce, l’Italie, l’Autriche, la Roumanie, l’Espagne et l’ex-Yougoslavie sont particulièrement touchées par l’ESFY. Nous adjoignons à ces pays la Géorgie, l’Iran, la Norvège, la Suisse, la Suède, le Caucase, le Danemark, etc.

Conclusion

L’ESFY étant réfractaire à tout traitement, le seul moyen de lutte consiste à éviter la transmission par la propagation végétative avec du matériel infecté ou par le vecteur. Pour cela, il faut dépister les sujets malades et les détruire et les remplacer par des plants certifiés. A cause de son cycle biologique, la lutte contre le Psylle s’avère difficile. Mais la technique des filets paragrêles, actuellement en développement, devrait permettre de limiter les entrées du psylle en créant une barrière physique. Toutefois, le filet classique gagnerait à être remplacé par un filet à maille plus fine afin qu’elle soit mieux adaptée à la taille de l’insecte et qu’elle garantisse ainsi une meilleure protection contre l’insecte. Par ailleurs, il est indispensable de fermer le verger à protéger avant la floraison du prunier japonais pour limiter les attaques lors du retour des psylles hivernants sur la parcelle. Si ces règles de prudence sont systématiquement appliquées, nos cultures de Prunus devraient être à l’abri de l’ESFY.


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Pommier

Assurez une bonne pollinisation Le but poursuivi par l’arboriculture fruitière est aussi bien de nature quantitative que qualitative. Dans ce sens, les techniques agricoles modernes telles que la sélection variétale, la fertigation et la lutte intégrée sont autant d’atouts qui contribuent à l’augmentation et l’amélioration de la production. Pourtant, tous ces moyens sont vains si l’opération primordiale de la fécondation n’est pas réalisée correctement.

En

La qualité des pommes est biologiquement liée à une bonne fécondation des fleurs.

général, les arbres fruitiers ont une pollinisation entomophile, dépendant des sévices des insectes pollinisateurs. Cette dépendance est variable d’une espèce à l’autre. Le pommier, par exemple, est une espèce à très forte dépendance de la pollinisation entomophile et nécessite dans les conditions marocaines entre 6 et 8 ruches d’abeilles par hectare. En effet, pour gérer au mieux la pollinisation, les spécificités du pommier doivent être prises en compte. Cette espèce est auto-stérile et nécessite donc une pollinisation croisée. En effet, dans la plupart des cas, les fleurs de pommiers 90

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sont auto-incompatibles, ce qui signifie que le pollen d’une variété ne peut pas germer sur le stigmate de la même variété. Ce mécanisme contrôlé génétiquement est basé sur la reconnaissance et le rejet du pollen issu de la même variété ou d’une variété présentant la même combinaison d’allèles. La morphologie du grain de pollen le prédispose d’ailleurs à être véhiculé par les in-

sectes et l’abeille présente l’avantage de ne rien coûter au producteur. Le Maroc est l’un des pays les plus en avance en apicultures en Afrique du Nord, avec des ruches modernes, à meilleur rendement, implantée dans tout le pays. Avec plus de 70.000 ruches, les régions d u Gharb et du Loukos, restent des z o n e s de forte concentration

d’abeilles. Certains apiculteurs


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Rosacées fruitières ont même commencé à planifier dans leurs programme la vente ou la location des ruches pour la pollinisation des cultures sous serre et arboricoles. Cependant, force est de constater que le nombre des ruches allouées a la pollinisation reste faible : moins de 1% par rapport au nombre total des ruches.

Réussir la pollinisation

Pour la réussite d’un futur verger, l’arboriculteur doit dès le départ veiller à assurer une bonne gestion de la pollinisation, basée sur plusieurs éléments fondamentaux : - choix d’une ou de plusieurs variétés pollinisatrices, - détermination de leur nombre et leur positionnement dans l’espace Des changements peuvent bien sur être apportés, mais ils seront toujours plus coûteux qu’une bonne mise en place initiale lors de l’installation du verger.

Choix du pollinisateur

Le choix des variétés pollinisatrices revêt une importance primordiale. Elles doivent répondre à plusieurs critères spécifiques par rapport à la variété cultivée: - Synchronisation de floraison, - Faible sensibilité à l’alternance, - Sensibilité à l’éclaircissage chimique identique ou supérieure, - Similitude dans la protection phytosanitaire, - Choix de matériel sain : les viroses baissent le pouvoir germinatif. A noter que la date et l’étalement

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de la floraison varient selon les variétés et bien évidemment selon les conditions climatiques de l’année et du site de production.

L’abeille

Le meilleur allié des arboriculteurs La qualité de la pollinisation par les insectes affecte à la fois le rendement et la qualité des cultures. Des fruits irréguliers et de petite taille indiquent souvent une pollinisation insuffisante. Le nombre de ruches conseillé à l’hectare dépend de la densité de plantation et de la force des colonies. Plus la densité est forte, plus le nombre de ruches est grand. Il est préférable de les répartir de façon homogène dans les vergers en faisant attention aux agressions vis-a-vis des ouvriers. A noter que 80% des butineuses de nectar et de pollen travaillent toujours dans un rayon de 400 m autour de la ruche. Par ailleurs, les conditions climatiques au moment de la floraison ont un effet important sur la durée du butinage et donc sur l’activité pollinisatrice. Elles conditionnent également le gradient de pollinisation et donc la répartition des ruches au sein du verger. Plus le climat est potentiellement défavorable, plus la dispersion doit être grande. En général, les bourdons poursuivent le butinage avec des conditions moins clémentes que celles tolérées par les abeilles. D’ailleurs, en Europe, en situations climatiques


froides, il est possible d’apporter des ruches à bourdons qui assurent une durée plus importante de pollinisation. Dans la bibliographie, d’autres familles sont citées, comme les abeilles solitaires du genre Andrena et Osmia. Ce genre d’hyménoptères a un potentiel de pollinisation 75 fois supérieur à celui de l’abeille domestique, car plus rapide et ne cherche pas de nectar. La qualité des pommes est biologiquement liée à une bonne fécondation des fleurs. Des études ont montré qu’il fallait 50 grains de pollen par fleur pour assurer une bonne pollinisation. Le nombre de pépins joue de multiples rôles sur la qualité de la pomme : - calibre, forme, symétrie, - fermeté et jutosité, - rugosité, - teneur en sucre et en vitamine C, - potentiel de conservation et perte de poids au cours du stockage, - limitation de la chute avant récolte, De plus, l’uniformité du nombre de pépins par pomme évite des réponses erratiques à l’éclaircissage chimique. D’autres facteurs limitent également l’activité des abeilles et plus particulièrement l’emploi, durant la floraison, de substances phyto-

sanitaires. On veillera à recourir uniquement à des produits compatibles et à éviter de traiter tant qu’il y a des fleurs au verger. A souligner que certains produits peuvent avoir un effet répulsif sur les abeilles.

Préserver les abeilles

Pour diverses raisons, on assiste à une baisse du nombre d’abeilles à travers le monde. La menace la plus sérieuse à leur égard provient de l’utilisation des pesticides. Les herbicides, le pacage, ou la coupe de la végétation des terre-pleins des routes et autres destructions de plantes à fleurs éliminent les sources d’alimentation de ces insectes. La pratique des cultures intensives et la destruction des haies, réduit encore davantage l’habitat nécessaire à la nidification et l’hivernage des abeilles. Dans l’intérêt de tous, il est important de préserver la population d’abeilles et d’insectes pollinisateurs. En d’autres termes, il faut sensibiliser à la valeur de la pollinisation par les insectes, mettre un terme à l’utilisation non raisonnée des pesticides, et augmenter le butinage des abeilles en introduisant des ar-

bustes et des ar- res à nectar dans t tous les projets de plantation. Les arboriculteurs peuvent contribuer à la protection des abeilles et de leur habitat. Pour cela, ils doivent: • choisir et utiliser les pesticides avec grand soin, car la destruction des insectes pollinisateurs naturels entraîne une baisse future du rendement des cultures • ne jamais utiliser d'insecticides sur les fleurs ouvertes. Comme les insectes butineurs se posent sur les fleurs épanouies, le produit peut les tuer. • laisser les plantes sauvages fleurir dans les zones incultes car elles contribuent à la subsistance des populations d'insectes butineurs • rendre l'habitat plus propice à la nidification et à l'hivernage des insectes pollinisateurs.

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Le Maroc est l’un des pays les plus en avance en apicultures en Afrique du Nord, avec des ruches modernes, à meilleur rendement, implantée dans tout le pays

En Europe, en situations climatiques froides, il est possible d’apporter des ruches à bourdons qui assurent une durée plus importante de pollinisation.


Déroulement de la campagne Hind ELOUAFI

De l’avis des professionnels, cette année, les conditions climatiques étaient plutôt favorables au développement du poivron, avec une bonne qualité des fruits dès le démarrage de la campagne. On signale cependant des attaques de mouches blanches que certains expliquent par des problèmes liés au filet et d’autres par des mutations génétiques.

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vagues de chaleur de fin juillet d é b u t n°51

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août, qui ont coïncidé avec la période de plantation du poivron, ont affecté certaines exploitations de la région de Ta-

roudant- Ouled Taïma. Cependant, les producteurs qui ont bien géré les deux paramètres fondamentaux : l’irrigation et le chaulage des serres, n’en ont pas trop souffert. En fait, malgré la difficulté de la culture du poivron, beaucoup de producteurs excellent dans sa gestion, ce qui leur permet de répondre aux exigences des marchés. Commercialement pour les types de poivron La-


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Poivron

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muyo et doux italien, les prix à l’export et sur le marché local étaient plutôt bas en début de campagne (nov-déc), situés autour de 0,6 euros/ kg et ils ne se sont redressés qu’en janvier pour atteindre 0,9 à 1,6 euros/ kg. Cette hausse des prix s’expliVisite d’essais de poivron en plein champ que par l’efdes problèmes de synfet des traitements à l’Ethephon en dicalisme au niveau des Espagne pour accélérer exploitations. Par conséla maturation du poivron quent, il y avait un manqui ont entraîné des pro- que de production et les blèmes de résidus sur le prix de vente étaient très marché allemand. « Mal- intéressants que ce soit à heureusement, les prix ont l’export ou sur le marché de nouveau chuté à partir local: 1,5 à 2 euros/Kg et 9 de mi-mars. Or, pour que à 12 Dh/Kg. le producteur marocain ait une marge de bénéfice corProfil variétal recte, le prix de vente doit Cette année, chaque segatteindre 1,10 euros/kg », ment de poivron a été doexplique un exportateur. miné par un certain nomA noter que la demande bre de variétés : sur le marché local est de - type carré rouge : variéplus en plus importante, tés Ferrari (rouge) et Fiesta ce qui encourage les pro(jaune) d’Enza zaden, ducteurs à s’y intéresser, - type Lamuyo : variété surtout que le prix de gros Drago de Syngenta Seeds, du poivron est passé de 7 - type corne de bœuf (80% Dh à 13 Dh le kilo depuis du marché local) : variété le début du mois de janCoach de De Ruiter Seeds, vier. Concernant le type - type piment fort : variépoivron carré court, la tés Starter de Petoseed surface cultivée cette anet Sahem de Syngenta née a été réduite à cause


Seeds, - type hongrois : variétés Cyclone de ZKI suivie de Dimentio de Syngenta Seeds et Century de Rijk Zwaan, - type Kappy : variétés kappy de Rijk Zwaan, Karpia de Seminis et Awrar de Syngenta Seeds.

Périodes de semis On distingue trois types de semis pour la culture de poivron : - précoce en début du mois de juillet - semi-précoce en début du mois d’août - tardif vers fin aout-début septembre Mais en général, pour les professionnels, le semis précoce reste le meilleur du fait qu’il permet d’atteindre des tonnages élevés. Le poivron étant une culture qui aime la chaleur et les jours longs, le semis précoce permet au plant de bien se développer et de nouer avant l’arrivée de la période froide (entrée en production vers fin octobre-début novembre). A

l’opposé, plus le semis est tardif, plus les pertes sont importantes, pouvant atteindre 30% du tonnage.

Ecarts de température Le poivron est une culture très sensible aux variations brusques des températures qui ont un effet direct sur la chute des fleurs et même sur les fruits noués (mauvaise nouaison). Quant au problème de bouchon, dont se plaignent souvent les producteurs, il est principalement dû au froid et à la chaleur excessive.

Producteur de semences

Potagères

Tomates, petits pois, courgettes, oignons, navets, etc.

Pollinisation En période hivernale, il est conseillé d’introduire une à deux ruches de bourdons par hectare de poivron à partir du mois de septembre pour avoir un effet positif sur son poids et sa forme. . En effet, la maturité et le développement du poivron sont directement liés au nombre de graines à l’intérieur du fruit. Pour les serres à

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Poivron plaçant des ruches d’abeilles à proximité, qui sont attirées par les fleurs du poivron. A noter que plus la fleur est visitée, plus il y aura de graines dans le fruit, ce qui aura un effet positif sur son poids et sa forme (atout pour l’export).

Conseils de conduite De l’avis des experts, pour réussir une culture de poivron, les producteurs doivent :

étanchéité totale, des ruches de bourdons doivent être installées, avec la nécessité de procéder au chaulage (si le plastique

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est nouveau) pour diminuer l’ensoleillement. Pour les serres à ouvertures latérales et sans filet, la pollinisation se fait en

1- Choisir la bonne variété en tenant compte : - du site de production, - du type de sol, - de l’eau d’irrigation car le poivron est très sensible à la salinité, - du type de serre et de sa hauteur (multi chapelle ou cana-


rienne). Plus la serre est haute, meilleure est l’aération et la luminosité, - de l’objectif visé par le producteur : export ou marché local. 2- Choisir la bonne période de semis qui dépend de la destination de la production (export ou marché local). 3- Après la plantation, les ramifications du premier étage du plant commencent à se développer. Le plus important au stade premier étage est de bien stimuler le développement du système racinaire avant l’entrée en période froide. La première opération à faire avant le palissage est la taille d’entretien qui se fait par l’élimination de la première fleur du poivron au

stade fleur ouverte et l’effeuillage des premières feuilles jusqu’à la première ramification pour garder le plant solide. 4- le palissage est ensuite effectué en fonction des objectifs du producteur : - S’il vise le marché local (tonnage important 120 T/Ha), il doit opter pour le palissage à l’espagnole, en gardant les quatre ramifications du premier étage. - S’il vise l’export, il doit pratiquer le palissage hollandais (60 à 70 T/Ha), en gardant 2 à 3 bras, assurant une bonne qualité et homogénéité des fruits.

Protection phytosanitaire Le problème majeur de la culture de poivron cette année est la mouche blanche, malgré la bonne installation des auxiliaires. Les pucerons viennent en deuxième position surtout pendant la période de septembre-octobre.

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PLASTICULTURE

Cultures sous serres « Si nous n’agissons pas, il y va de notre survie» Khalid Saidi, producteur et président de la commission Agro technique de l’APEFEL

- Complexité de la construction - Obstacles nombreux - Faible étanchéité contre la pluie - Faible inertie thermique - Faible surface de ventilation - Possibilité d’intégration technologique minime - Risques dus à la main d’œuvre

Siham ZAHIDI, Cabinet Green Smile

2- La serre multichapelle

Agriconferences 2011 a permis de débattre d’une problématique importante qui se pose à la production marocaine : « Vers quel type de serre doit-on s’orienter et pour quelle raison ? ». Lors de cette journée d’étude organisée début mars à Agadir, nous avons eu l’occasion de faire un tour d’horizon des différents types de serres qui existent ainsi que leurs caractéristiques, avantages et inconvénients respectifs.

On distingue trois catégories de multichapelles : Hémicylindrique, Asymétrique et Gothique, dont les principales caractéristiques sont les suivantes : - Structures modulaires - Etanchéité importante - Grande inertie thermique et contrôle du climat - Possibilité d’intégration technologique importante - Translucidité

L

’objectif de la serre est de protéger la culture des aléas climatiques et d’améliorer son environnement par le contrôle de certaines variables telles que la température, l’humidité relative, le rayonnement incident et le CO2. L’abri serre présente également d’autres avantages : - Culture hors saison - Gain en précocité - Culture dans des zones à climat difficile et à des périodes où il n’est habituellement pas possible de produire - Plusieurs cycles de production - Augmentation de la productivité et de la qualité - Meilleure gestion des ressources naturelles

Serre canarienne marocaine

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Différentes structures

Dans son intervention, Mme Lopez Diaz a classifié les structures en deux types: la serre type Almeria et la serre multichapelle.

1- La serre type Almeria Appelée également Raspa y Amagado, elle se caractérise par : - Sa structure tendue - Sa résistance au vent - Sa grande adaptation à la géométrie du terrain - Son prix ​​concurrentiel - Son étanchéité moyenne ou faible, selon le type Mais elle présente également un certain nombre d’inconvénients:

Serre nouvelle génération

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Les inconvénients de cette structure résident dans : - Son prix élevé - La déchirure fréquente du film plastique Rappelons que les serres les plus adoptées actuellement au Maroc sont des abris canariens qui ont plus ou moins les mêmes caractéristiques que les serres type Alméria. Dans son intervention, M. Khalid Saidi, président de la commission Agrotechnique de l’APEFEL a fait une synthèse bien argumentée de la situation du parc serre au Maroc. Le constat de la profession est clair : la production de tomate fait face à des contraintes importantes. Outre le quota et le calendrier de production, ce sont les serres actuellement utilisées (abris passifs), qui font que le producteur subit un climat peu favorable et peu maîtrisable. Le contrôle du climat requière donc de revoir le type de structure. Par ailleurs, après l’équipement des abris en filets insect-proof pour les besoins de la protection contre la mouche blanche, la serre canarienne marocaine est devenue à climat confiné. « Etant donné la difficulté à faire circuler l’air dans ce type d’abris, nous sommes en droit de nous poser la question du niveau de CO2 à l’intérieur et son impact » a noté Khalid Saidi. Les difficultés diffèrent selon les périodes et induisent toutes des pertes quantitatives et qualitatives pouvant êtres résumées comme suit: - Chaulage non maîtrisé - Amplitudes thermiques subies - Pluviométrie : lorsqu’il pleut à l’extérieur, il pleut également l’intérieur des abris


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Cultures sous serres, l’indispensable évolution - Faiblesses racinaires… Globalement, les objectifs visés par l’amélioration de nos structures seraient : - L’amélioration de la productivité et donc de la compétitivité - Mieux répondre aux exigences des clients étrangers - La présence plus régulière sur les marchés - L’amélioration de la qualité par une gestion active du climat et la généralisation de la lutte intégrée

Guadalupe lopez diaz

Le changement des structures devra être graduel, mais ne pourra certainement pas se mettre en place sans une implication du ministère de tutelle au travers de subventions et des établissements de crédits qui devront permettre un accès facile au financement avec des taux préférentiels. En effet, vu l’importance de l’investissement, le producteur ne pourra prendre seul à sa charge une telle reconversion.

Khalid Saidi

Thierry Boulard

Apport des constructeurs de serres

Eric Colcombet

Esteban José Baeza Romero

Olivier d’Eaubonne

Parmi les constructeurs de serres présents à la conférence, la société Richel a brossé un tableau de ses principaux modèles et innovations en mettant l’accent sur la qualité de ses matériaux, sa capacité de fabrication ainsi que sa grande expérience dans le bassin méditerranéen. Ensuite, Olivier D’Eaubonne représentant de Richel a mis l’accent sur l’une des exclusivités du groupe à savoir le tube ovalisé de 90 qui permet de construire des chapelles de 12,80 m, optimisant l’impact de la lumière. A titre indicatif, Olivier d’Eaubonne a donné quelques exemples de rendements à l’hectare dans des zones de productions plus ou moins similaires aux nôtres telles que la Turquie où certains producteurs faisant usage de chauffage, d’injection de CO2 et de hors sol atteignent des rendements de 35 à

38kg/M² (sur une culture d’hiver). Au Mexique, qui bénéfice d’un meilleur ensoleillement, certains producteurs sont au dessus de 55 kg (sur une période de 11 mois). Mais cette performance n’est pas seulement due à la serre, a souligné M. d’Eaubonne, pour l’atteinte de tels rendements, il faut avoir recours à des équipements tels que le chauffage, les brasseurs d’air ainsi que l’enrichissement en CO2. C’est pour cette raison que les constructeurs tendent à proposer des solutions globales dites clés en main comprenant tous les équipements requis, et parfois même le transfert technologique nécessaire à leur utilisation efficace. La société Harnois, quant a elle, a présenté les résultats d’une étude économique réalisée au Maroc, sur une durée de 8 mois, pour évaluer l’enjeu de passer d’une serre canarienne vers une serre haute technologie de type multichapelle. M. Eric Colcombet de la société Harnois a ainsi présenté et comparé 4 modèles de serres : - Canarienne - Luminosa non chauffée (Luminosa est un type de serre proposé par harnois) - Luminosa avec chauffage (air pulsé) - Luminosa avec chauffage (eau chaude) A son tour, Esteban José Baeza Romero intervenant pour Hortisud, a décrit un nouveau prototype de serre qui permettrait : - L’augmentation de la production - L’amélioration de la qualité - La production toute l’année - L’amélioration de l’efficience dans la gestion de l’eau, de l’énergie et de la main d’œuvre Cette serre présente les caractéristiques suivantes : - Chapelles de 8 mètres - Plastique tendu - Hauteur au chéneau de 4,6 m

Serre assurant une importante luminosité 102

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- Hauteur sous faîtage de 6,9 m - Pente de 30 º - Maximisation de la ventilation - Fenêtres doubles de 1,9 m de largeur avec crémaillère de 1,5 m dans toutes les chapelles

Indications techniques et mécaniques

Les différents constructeurs ont également donné un aperçu technique des différentes évolutions au niveau de la construction des serres, en mettant l’accent sur plusieurs points importants pour l’optimisation de la culture: - Le volume d’air dans la serre - La lumière - La ventilation - La ventilation naturelle - La condensation Tous les constructeurs s’accordent à dire que plus le volume de l’air est important, moins la serre sera sensible aux variations de température. Par ailleurs, l’accent a été mis sur la nécessité d’un important volume pour l’installation des équipements et les écrans thermiques qui évitent de chauler et protègent en cas d’excès de luminosité. Il faut par ailleurs savoir que le premier facteur limitant au niveau de la production est la lumière. En effet, il est admis que 1% de lumière en plus = 1% de production en plus. Dans sa présentation, Olivier d’Eaubonne a fait référence à une étude élaborée par une société de substrat laine de roche qui montre que la pente du toit a une influence favorable sur la transmission de la lumière. Ainsi, une pente supérieure à 22° améliore la pénétration de la lumière de 0,4% par degré. Enfin, le gouttage est un frein à la pénétration de la lumière car les gouttelettes réfléchissent les infrarouges courts ce qui peut créer une inversion de température. La condensation réduit la transmission de la radiation


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Cultures sous serres, l’indispensable évolution jusqu’à 15% et augmente par ailleurs le risque de maladies. Dans ce sens, des pentes de couvertures à 25° et l’usage de film plastique anti-goutte, permettent d’évacuer l’eau de la couverture de la serre. Pour palier ce phénomène, Richel propose des serres gothiques avec une pente de 27 ° et une possibilité d’évacuation et de récupération des eaux de condensation. « Ceci permet en outre de réchauffer la serre plus rapidement le matin, car il est plus facile de chauffer de l’air sec que de l’air humide » affirme Olivier D’Eaubonne.

Pourquoi la ventilation naturelle est elle si importante ?

Cette question a été soulevée et traitée dans les interventions de Thierry Boulard de l’INRA France et d’Esteban José Baeza Romero représentant la société Hortisud. Les 2 experts ont mis l’accent sur le fait que la plante

reste le premier agent refroidissant naturel d’une serre. D’où l’importance de maintenir les plantes en bonne santé puisqu’à elles seules, elles peuvent diminuer jusqu’à 70% de l’excès de chaleur. En soirée, il est recommandé de ventiler pour prévenir les phénomènes d’inversions thermiques surtout par nuits claires, sans vent et aussi pour évacuer l’excès d’humidité. Dans le cas des serres chauffées par combustion directe, il est primordial de ventiler le matin afin d’éliminer les gaz potentiellement toxiques et nuisibles. La ventilation naturelle est également nécessaire après l’application d’un traitement phytosanitaire, avant de permettre au personnel d’y entrer. De plus, elle permet d’améliorer le confort thermique des ouvriers qui travaillent dans la serre. Dans le cas des serres de type Almeria, il existe 3 principales entraves à l’aération: - Surface d’ouvrant insuffisante - Ouvrants peu efficaces

Schémas tirés de la présentation Richel 104

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- Usage de filet insect-proof à faible perméabilité Or, les travaux de recherche exposés par Esteban José Baeza Romero, ont montré que : - Les ouvrants au toit favorisent la ventilation. - Il est nécessaire d’augmenter la surface des ouvrants pour compenser l’utilisation de filets insect-proof. - Les ouvertures latérales ont une influence importante sur la ventilation - La pente des chapelles influe directement sur la ventilation et la lumière. Le Dr Thierry Boulard, quant à lui, s’est intéressé à l’impact de l’orientation des ouvrants par rapport au vent sur l’aération des serres. Il a également insisté sur l’importance du nettoyage régulier du filet insect-proof, en soulignant la possibilité d’utilisation d’une nouvelle génération de filet appelé ultravent (ou similaire). Enfin, il a mis l’accent sur l’importance de l’orientation de la serre pour la maximisation de l’aération. D’après lui, les pignons de la serre doivent être disposés face au vent dominant pour favoriser sa pénétration. De même, pour faciliter la circulation de l’air à l’intérieur de la serre, les lignes de plan-

tation devraient être disposées parallèlement au vent. Pour répondre à la question de départ « vers quel type de serre doit-on s’orienter et pour quelle raison ? », nous pouvons déjà répondre que l’amélioration des structures facilitera une meilleure maîtrise du climat et donc une amélioration des rendements au m², ce qui va permettre une régularité de la production et une plus grande compétitivité au niveau des marchés à l’export. Concernant le type de serre adéquat, la question reste ouverte et relève du

besoin et potentiel de chaque producteur. Le choix entre la serre canarienne améliorée et la multichapelle sera certainement déterminé par la capacité des producteurs à lever des fonds et donc à sensibiliser l’Etat et les institutions financières quant à la gravité de la situation et au risque qu’encoure l’export marocain de fruits et légumes si cette question n’est pas résolue. Dans le prochain numéro nous nous intéresserons aux aspects relatifs aux propriétés du film plastique et à la culture hors-sol

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Maintenance des pulvérisateurs Bouchaib SAHNOUNI, Enseignant de machinisme à l’ITSMAER de Bouknadel

Afin de garder le matériel d’entretien des cultures en bon état de fonctionnement et augmenter sa longévité, une maintenance régulière s’impose pendant toute la période d’utilisation. Cette opération permet en effet: - d’obtenir des réglages précis et une répartition homogène de la bouillie - d’éviter les risques de bouchage et de panne - d’accroître la durée de vie du matériel. 106

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Entretien journalier Avant d’entamer le travail - Vérifier le niveau d’huile dans la pompe. - Graisser les pièces mobiles, notamment la pompe, la transmission et toute autre articulation - Serrage des boulons

En fin de journée: - Ne jamais laisser la bouillie dans l’appareil car, en l’absence d’agitation, certains produits se déposent au fond de la cuve et risquent de colmater les filtres et les buses. Il faut donc ajuster la quantité de

bouillie préparée en fonction des surfaces à traiter. - s’il reste un fond de cuve : il faut vider l’appareil et conserver la bouillie pour le lendemain dans des bidons fermés. - nettoyer la cuve et la tuyauterie pour éliminer les résidus des produits utilisés et les impuretés dans les filtres et les buses. Puis rincer à l’eau claire en faisant fonctionner le pulvérisateur. - vérifier les buses et les antigoutteux, les nettoyer et remplacer ceux qui sont usées. - Profiter de l’arrêt du pulvérisateur pour vérifier la tuyauterie flexible, les raccords et effectuer le rempla-


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Maintenance des pulvérisateurs cement des pièces défaillantes ou usées. - Lors du nettoyage, tout comme pendant la préparation de la bouillie, l’utilisateur doit porter des vêtements de protection.

Cas d’encrassement ou de colmatage (Pompe, filtres régulateurs, buses) • Utiliser un produit nettoyant (détergeant) approprié dilué dans l’eau. • Laisser tremper 10 minutes puis rincer abondamment toutes les conduites, avec les buses déposées. • Rincer à l’eau claire.

Buses : • Déboucher ou simplement nettoyer les buses, sans les abîmer. Il est recommandé de procéder par un brossage à l’eau, en utilisant une brosse douce (genre brosse à dents), éventuellement précédé d’un trempage dans un solvant. Ce nettoyage peut se faire avec de l’air comprimé, mais en aucun cas, il ne faut utiliser une pointe dure (fil de fer, aiguille, couteau) qui peut abîmer les buses et par conséquent, modifier leurs caractéristiques (débit, angle du jet et finesse des gouttelettes). • Il ne faut pas oublier de rincer les équipements de protection après leur emploi.

A chaque changement du produit : • En cas de changement du produit de traitement et en particulier, lors du passage d’un herbicide à un autre produit (insecticide ou fongicide), il est absolument 108

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Des photos prises des parcs des exploitations agricoles les plus mécanisées (région Marrakech et Agadir).

nécessaire après le rinçage à l’eau claire, de remplir à nouveau le réservoir d’eau propre et d’y ajouter un produit solvant, 100g de charbon actif pour 100 litres d’eau ou encore 10g de permanganate de potassium. Il faut laisser reposer le tout pendant la nuit avant de mettre le pulvérisateur en marche, après avoir enlevé les embouts des buses et les filtres. • Rincer ensuite l’ensemble à l’eau claire et laisser retomber la pression. Entretiens périodiques : • Vidanger l’huile de la pompe selon les indications du constructeur. Pour une pompe neuve, la première vidange s’impose au bout de 50 heures de fonctionne-


ment, puis une fois par an. • Pour les pompes à membranes, il faut vérifier et remplacer les membranes tous les deux ans, ou après 200 heures de travail. • Graissage de l’arbre à cardans et autres graisseurs (au moins une fois par semaine).

Remisage en fin de saison : • Nettoyage approfondi du circuit de pulvérisation, selon la procédure pour le changement de produit, en utilisant une solution détergente. • Mise hors gel.

Pulvérisateur mal entretenu (état extérieur)

res à la remise en état du matériel.

Remise en état d’un pulvérisateur

La remise en état d’un pulvérisateur qui est était mal entretenu ou acheté en occasion, nécessite une intervention d’entretien, de réparation et de changement des organes défectueux. Concrètement, il faut commencer par la rédaction

Pulvérisateur exposé au soleil

Mécanismes : • Décomprimer les ressorts du régulateur de pression • Dégonfler la cloche à air • Vérifier le serrage des boulons • Graisser les parties métalliques mobiles et particulièrement les dispositifs de réglage de hauteur et de stabilité des rampes • vérifier l’état du manomètre • Ouvrir le corps de la pompe, soulever les billes des clapets, essuyer l’intérieur de la pompe et les pièces susceptibles de rouiller.

Etat extérieur: • Nettoyer soigneusement l’extérieur du pulvérisateur en intégralité. • Enlever toute trace de rouille et protéger les parties métalliques à nu avec un produit adapté ou effectuer des retouches de peinture. • Sécher le matériel et le ranger dans un endroit à l’abri des risques: - de détérioration ou de casse - de pertes des différents organes de l’appareil (buses, manomètres, filtres…) - de détérioration par les intempéries (soleil, froid,…) IMPORTANT : Profiter de cette période d’hivernage pour effectuer les travaux d’entretien ou les réparations nécessaiAgriculture du Maghreb

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Maintenance des pulvérisateurs Appareil pour contrôler le débit des buses d’une rampe en fonction de la pression

Sur la même rampe, les buses sont de caractéristiques différentes (couleurs différentes, des buses neuves et des buses usées de marques différentes) et elles ne sont pas bien entretenues.

d’un constat sur le pulvérisateur en décrivant ses caractéristiques techniques, pour voir les organes défectueux et la disponibilité des pièces de rechange sur le marché. Cela impose le fonctionnement de l’appareil avec de l’eau pour observer les jets de pulvérisation, les fuites, l’état des organes… L’intervention sur la pompe est

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également nécessaire. Il faut la démonter de son socle, la sortir et l’ouvrir. La pompe à pistons et à pistons membranes se déculasse facilement et les différentes pièces empilées constituant le corps de la pompe se retirent ensuite. C’est surtout le joint qui doit être changé et pour ce faire, il faut enlever l’écrou frein et les rondelles de maintien et d’extension. Le remplacement des membranes toutes les deux années est très important. Parfois, le guide du piston nécessite aussi d’être remplacé ainsi que la boite à clapets (situés sur le dessus de la chemise). Si ce n’est pas nécessaire, il faut tout de même procéder à un nettoyage avec un dissolvant, suivi d’un rinçage de l’ensemble clapets, sièges de clapets….

Régulateur

Un contrôle de la pompe est préconisé toutes les 100 heures. De même, la cloche à air mérite un coup d’œil particulier pour vérifier que sa membrane est en bon état et la changer si nécessaire.

La membrane doit être changée et, si nécessaire, son guide aussi. Pour le pointeau, un nettoyage sans abrasif est recommandé en utilisant un chiffon et un dégrippant par exemple.

Manomètre Il doit être vérifié avec un MANOTEST pour contrôler sa mesure de la pression.

Bien qu’il soit protégé par des filtres, les impuretés y entrent et participent à l’usure des pièces en mouvement, soupape ou billes avec son siège, fatigue de ressorts. Il faut démonter l’ensemble des pièces et les nettoyer avec un dissolvant, mais si les pièces sont défectueuses, il faut procéder à leur changement.

Distributeur Si l’appareil possède des électrovannes pour l’ouverture et la fermeture des tronçons de la rampe, elles nécessitent un soin particulier. Au démontage, s’il y a présence de dépôts, un nettoyage avec un produit spécifique (pour ne pas abîmer le caoutchouc) permet d’y voir plus clair.

Cuve

Un bon nettoyage est de rigueur. Il est possible de descendre à l’intérieur de la cuve, en portant un masque, pour vérifier l’absence


de corps étrangers (capsule des bidons par exemple). A contrôler également : l’étanchéité de la cuve au niveau des organes d’aspiration, de mélange ou de vidange.

Filtres Les maillages doivent être respectés de façon à ce que la filtration joue pleinement son rôle. D’une façon générale, les filtres doivent être régulièrement nettoyés. Leur joint peut nécessiter un remplacement et si un filtre est percé, il doit impérativement être changé.

Rampe La rampe est sujette à plusieurs altérations : les chocs qui conduisent à des ruptures ou des pliures, l’engrais qui attaque la peinture et ronge le fer, la fatigue qui modifie la géométrie et les réglages. Elle doit donc souvent faire l’objet d’une minutieuse remise en état. Sans trop parler des soudures à réaliser, il est important de respecter l’équilibre d’une rampe. Les corniers et autres piquets de pâture rapportés sur la rampe pour réparer une casse, sont donc à prescrire. Une réparation en mécano-soudure, comme toute autre réparation

d’ailleurs, doit être réalisée dans le respect de la construction initiale. En cas de polyester, une réparation spéciale doit être faite. Au travail, plusieurs points sont à contrôler : • Voûtage de la rampe (vu de l’arrière) : Il se corrige grâce aux tirants de réglage. • Alignement de la rampe (vu de côté) : Si un bras intermédiaire forme un angle, les butées d’appui sont à régler. • Fouettement de la rampe : si la rampe admet trop de débattement (avant et arrière), elle doit être rigidifiée (câble à tendre).

Conduites Pour les conduites souples, le plus important est de contrôler l’absence de pincement. Des guides de passage sont normalement prévus pour les tuyaux. Au niveau de la rampe, les conduites rigides sont terminées par des bouchons. En les enlevant, l’ampleur du colmatage est souvent significative.

Buses et anti gouttes L’état des buses est primordial pour assurer une bonne pulvérisation. Il faut donc penser à les

changer quand cela s’impose. Pour vérifier leur débit, des sachets gradués sont disponibles. Dans les anti-gouttes, ce sont les membranes qui doivent être remplacées lorsqu’elles sont abîmées ou détendues.

Coup d’œil général et remisage Tout comme le matériel, plusieurs éléments sont à entretenir, tel l’arbre de transmission à graisser et le contrôle de son élément de protection. Pour les supports métalliques, une pulvérisation d’un mélange de gasoil et d’huile est nécessaire.

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La rampe est sujette à plusieurs altérations : les chocs qui conduisent à des ruptures ou des pliures, l’engrais qui attaque la peinture et ronge le fer, la fatigue qui modifie la géométrie et les réglages.


TECHNIQUE

Libre opinion Entretien avec M. El Amile Abdelilah et M. El Amile Haj Ahmed, producteurs de la région de la Chaouia. Ayant pris la relève de leurs parents respectifs, ces jeunes cousins sont considérés parmi les multiplicateurs céréaliers les plus en avance tant sur le plan technique que du suivi de tout ce qui peut faire avancer leur activité agricole. Propos recueillis par Abdelmoumen Guennouni

L

En Europe, à partir de 2011, le matériel agricole sera amené à utiliser le gasoil à 10% ppm tout comme les voitures (protection de l’environnement)

e sous-équipement de notre agriculture est flagrant et particulièrement, en céréaliculture, le matériel d’accompagnement tel les semoirs, rouleaux et pulvérisateurs qui sont les clés de la réussite d’une bonne production et qui manquent le plus dans le paysage agricole. En effet, il est connu que les pertes en rendement sont colossales du fait du manque d’utilisation de semoirs et de matériel de traitement herbicide et fongicide. Suite à une étude du ministère de l’agriculture du temps de Lahbib Malki, ces outils ont été subventionnés à 50 puis 60% avec un plafond de 100.000 dh chaque. De même, le tracteur bénéficiait d’une subvention de 60.000 dh et d’une prime d’équipement de 30.000 dh (soit 90.000 dh). Or, en mars 2010 les professionnels (agriculteurs, fournisseurs, …) ont été surpris par une baisse conséquente des plafonds (sauf pour les agrégés), décidée par le ministère sans consultation d’aucune sorte avec les premiers concernés. Les agriculteurs ne comprennent pas les raisons de ces baisses au moment où les besoins sont croissants, surtout que le Plan Maroc Vert encourage la mécanisation. De même, pour les installations d’irrigation pour céréales (enrouleurs, pivots) les nouvelles normes réduisent les aides de plus de 30%, en supprimant les groupes électrogènes, en abaissant la subvention pour le creusement de bassins avec géomembranes, en incluant la tuyauterie dans le montant global, etc. En contrepartie, l’aide a été renforcée pour d’autres secteurs (élevage, poulet de chair, goutte à goutte, …). Tous les secteurs de l’agriculture ont besoin d’aides, à l’instar de ce qui se fait partout dans le monde. Cependant, il ne faudrait pas que l’augmentation accordée à certaines filières se

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fasse au détriment des autres. Ainsi, les subventions sont restées élevées pour les agriculteurs bénéficiant de l’agrégation, alors qu’ils ne représentent qu’un faible pourcentage de la masse des céréaliculteurs. Or, tous les professionnels savent que la céréaliculture est une activité à faible revenu nécessitant, pour être rentable, de grandes superficies et des investissements élevés. Pour accéder à la mécanisation, les petits agriculteurs avaient recours au matériel d’occasion importé d’Europe qui, malgré ses inconvénients, était accessible à leurs moyens, surtout après la succession d’années difficiles. Les nouvelles normes fixant à ce genre de matériel à 5 ans d’âge maximum le rendent impossible à importer au vu de son prix déjà élevé au départ. Ce frein est d’autant plus préjudiciable pour les moissonneuses-batteuses dont le prix d’acquisition en neuf est inabordable (1.150.000 une MB montée au Brésil) avec une subvention de 20% plafonnée à 208.000 dh (30%, plafonnée à 312.000 pour les agrégés) Par ailleurs, les normes fixées pour les importations de matériel neuf handicapent les pays hors Europe (Inde, Chine, …) qui proposaient du matériel abordable pour les agriculteurs disposant de faibles superficies. Ainsi, par exemple, en Europe le matériel agricole est amené à partir de 2011 à utiliser le gasoil à 10% ppm comme les voitures (protection de environnement). De plus, la nouvelle procédure adoptée pour l’octroi des subventions, même si elle a été assouplie dernièrement, reste compliquée, floue et différemment appliquée entre les directions régionales (cacophonie) et la journée organisée à Skhirat dernièrement n’a pas fait avancer les choses. Ainsi, les retards et le manque de transparence dans le traitement des dossiers, ajoutés au manque d’interlocuteurs à même de résoudre les problèmes, représentent un frein à l’acquisition du matériel à temps et une source de frictions permanentes entre agents du ministère et les agriculteurs. A titre d’exemple, des dossiers de subvention pour le matériel d’irrigation et qui traînent auprès de certaines DPA depuis 2008 sont bloqués, car au lieu de bénéficier des taux appliqués à l’époque (plus avantageux), ils sont traités comme nouveaux dossiers avec les nouvelles normes et procédures.


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Notre réussite : la vôtre ! Avril 2011 113


Parcours

Boubker El Ouilani Un pur produit du terroir Son histoire avec Syngenta a commencé depuis qu’il était sur les bancs de l’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès. C’était exactement en 1969, à l’époque, on lui enseignait entre autres la phytopharmacie. Il était subjugué et fasciné par cette société qui a été à l’origine de la découverte et de la commercialisation du premier insecticide moderne au monde le dichlorodiphényltrichloroéthane.

C

Photo 1: prise pendant une réunion de CropLife à Casablanca. Photo 2: pendant une réunion de la profession à l‘IAV hassan II à Rabat

e produit, couramment appelé DDT, était développé au début de la seconde guerre mondiale. Il fut utilisé avec beaucoup de succès aussi bien militairement que civilement dans la lutte contre les moustiques transmettant le paludisme, le typhus, ainsi que d’autres insectes vecteurs de maladies, et également comme insecticide agricole. C’est un produit qui a sauvé des millions de vies à l’époque. Ce n’est que vers les années 70, après la découverte par les scientifiques que le produit avait des effets cancérigènes et empêchait la reproduction des oiseaux en amincissant la coquille de leurs oeufs, que le produit fut interdit d’utilisation dans de nombreux pays. De nos jours, son utilisation pour combattre

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des vecteurs de maladie est encore sujette à controverse. Depuis cette date, Mr El Ouilani n’avait qu’un seul rêve, travailler pour cette société et faire partie de son équipe. A sa sortie de l’Ecole Nationale d’Agriculture, il devait travailler pour l’administration où il a fait ses premières armes en tant que chef de service de la réforme agraire de Kenitra. C’était son premier contact d’affaires avec les petits agriculteurs et avec la réalité du terrain, où il a appris à ses dépens que les connaissances acquises sur le banc de l’école n’étaient pas suffisantes pour exercer et accomplir les taches qui lui ont été assignées. Il était même frustré devant le savoir et la générosité de ces petits agriculteurs auxquels il manquait juste un peu d’organisation. La première année, il prenait plus qu’il n’en don-

nait, et il a fallu attendre la deuxième année pour qu’il reprenne confiance en ses capacités et commencer à donner à son tour. Il était plus que motivé, il voulait payer, le plus rapidement possible, ses dettes envers ces petits agriculteurs coopérateurs, choses qu’il a réussi à faire durant quelques mois, mais très vite il a découvert qu’il ne pouvait pas faire long feu au sein de l’administration. Non pas qu’il dénigre cette dernière, mais certaines personnes travaillant en son sein, oui. Dans son subconscient la décision était déjà prise, il devait à tout prix rejoindre cette société et réaliser son rêve. C’est ainsi qu’a la fin de la deuxième année, il n’en pouvait plus et il a claqué les portes de l’administration. Fort de son expérience des deux années passées au sein de l’administration, il postula au poste d’ingénieur commercial à la société SOMACHIM, filiale, à l’époque de la marocanisation, de la société suisse Ciba-Geigy. Malheureusement, il n’était pas le seul, et le choix des responsables de la société s’est porté sur l’autre candidat. Boubker venait d’essuyer son premier échec dans sa vie professionnelle. Heureusement qu’il avait un fort caractère, avantage qu’il avait acquis en jouant au football, des années durant. Il a aussitôt tourné la page et il s’est mis à la recherche d’un nouveau travail. Chance ou destin, qui sait ? Ce qui est certain, c’est qu’un mois après avoir quitté l’administration, il était déjà admis à la SASMA, entant que chef de la délégation de l’Oriental, basée à Berkane. C’était une expérience fantastique et enrichissante. Une ré-


gion magnifique, des gens sympathiques et une agriculture riche et diversifiée. Toutes les conditions pour réussir étaient réunies, mais il fallait avant toute chose, réussir l’examen primordial de l’Oriental, celui d’être accepté par les habitants et de gagner la confiance des agriculteurs de la région. Ce fut chose faite, après 6 mois. Il a encore beaucoup de regrets pour la disparition de cette société qui a tant donné aux agrumiculteurs et aux maraîchers du Maroc entier. Il se souvient qu’il y avait en son sein des ingénieurs et des techniciens compétents qu’il a eu la chance de rencontrer et de côtoyer. Ensemble, ils ont réalisé un travail formidable, que ça soit en matière de fertilisation, d’irrigation, de conduite de la taille ou des traitements phytosanitaires. Le travail était tellement excitant et envoûtant, qu’il a même oublié son premier rêve. Mais le destin va décider autrement. A la fin de sa deuxième année à la Sasma, il reçoit la visite du chef de la division Agro de Somachim, celui-là même qui a rejeté sa candidature, deux années auparavant. Il était venu lui demander s’il était toujours intéressé de travailler avec Somachim. A ce moment précis et malgré les liens qu’il avait tissés avec les gens de la région, il s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas dire non, et il a tout simplement accepté. Le premier janvier 1978, marqua son début officiel avec Somachim en tant que responsable commercial de la région du Tadla, Saiss et l’Oriental. Il a tout de suite compris, que pour réus-

Plantation de jeunes arganiers dans les environs d’Agadir

sir dans ses nouvelles taches, il lui fallait apprendre les techniques de ventes, de négociations et de communications. Qu’à cela ne tienne, la société était là pour le supporter, dans ce sens. Formation après formation, il a réussi à se forger un caractère de technicien vendeur qui va se révéler être un atout majeur pour la suite des événements. Ses déplacements fréquents lui ont permis de rencontrer beaucoup de gens d’origines diverses et plus particulièrement des distributeurs et des revendeurs compétents et aimant leur travail, mais aussi des confrères, avec un sens des responsabilités et un civisme exemplaires. Après une année passée à visiter et à démarcher des clients, il a appris par la force des choses que les gens appartenaient à 3 catégories distinctes : ceux qui subissent, ceux qui réagissent et ceux qui anticipent. Il a en fait compris que s’il voulait faire carrière dans cette société, il fallait être de la troisième catégorie. Depuis ce jour, il a commencé à s’aventurer et à prendre des risques, que ce soit dans les affaires, dans les discussions ou dans les réunions de société ou avec des clients. La récompense n’a pas tardé à venir. A la fin de la deuxième année il a été désigné responsable commercial des semences, où il a lancé le premier maïs hybride à cycle court, longtemps apprécié par les agriculteurs « Blizzard». Deux ans plus tard, il fut nommé responsable de la section hygiène et santé animale, où il a contribué au développement fulgurant du produit anti-mouche, plus connu chez les agriculteurs sous le nom de Nuvan. Les performances se succèdent et le voila 6 ans après son arrivée à SOMACIM nommé chef Marketing de la division Agro. La première chose qu’il a faite c’était de s’entourer d’une équipe com-

pétente et dévouée, avec laquelle il a adopté un style de management participatif, qui s’est révélé être, à l’époque, un avantage compétitif. Il a ensuite identifié et sélectionné un réseau de distributeurs performants. Ensemble, ils vont marquer le marché phytosanitaire marocain par des actions avant-gardistes : lancement du premier fongicide systémique anti-mildiou, lancement du premier fongicide sur céréales, repositionnement du produit phare de la société, le chélate de fer, en tant que produit pour l’amélioration du calibre des fruits, etc. Des produits qui font encore les beaux jours de la société. Il a participé et contribué à des actions d’envergure, telles, l’investissement dans l’atelier de conditionnement et de formulation, le transfert des activités de la société au centre industriel d’Ain Sebaa. En 1994, il est nommé Directeur Général de la société, il a continué sur la lancée en scellant un partenariat gagnant-gagnant avec les distributeurs, il a mené à bien et à su gérer localement, l’acquisition de la Quinoléine, la fusion de Ciba et de Sandoz qui a donné naissance à la compagnie Novartis, le désinvestissement de la division santé animale, et la fusion entre les divisions agro des sociétés Astra-Zeneca et Novartis qui allait donner naissance à la Société Syngenta. C’était en l’an 2000, année ou il sera consacré Président Directeur Général de la nouvelle société. Le 28 novembre 2010, après donc, 33 ans de bons et loyaux services, passés au sein du secteur de l’agrochimie il a droit à un repos mérité. Mais qui parle de retraite ? il vient d’être plébiscité par ses pairs pour prendre la direction de l’association CropLife Maroc. Tous nos voeux de bonheur, de santé et de succès à ce mordu du travail. Agriculture du Maghreb

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Mr El Ouilani entouré de ses amis lors de la cérémonie d’hommage programmée pendant la célébration des 10 ans de Syngenta en mars dernier à Mohamedia.

En 1994, il est nommé Directeur Général de la société, il a continué sur la lancée en scellant un partenariat gagnant-gagnant avec les distributeurs, il a mené à bien et à su gérer localement, l’acquisition de la Quinoléine, la fusion de Ciba et de Sandoz qui a donné naissance à la compagnie Novartis, le désinvestissement de la division santé animale, et la fusion entre les divisions agro des sociétés Astra-Zeneca et Novartis qui allait donner naissance à la Société Syngenta.


TECHNIQUE

Irrigation localisée de la canne à sucre Dr. Mohamed AABAD, Centre Technique des Cultures Sucrières de l’ORMVA du Gharb. m_aabad@yahoo.fr Pr. Ahmed BOUAZIZ, IAV Hassan II-Rabat ahmedbouaziz55@gmail.com

La culture de la canne à sucre occupe actuellement une surface de près de 16000 ha à l’échelle nationale, dont 12.000 ha au périmètre du Gharb, où elle fut introduite depuis 1972. A coté de la betterave à sucre, la canne contribue pour près du tiers de la production marocaine en sucre. L’irrigation de cette culture est obligatoire sachant que plus de 70% de ses besoins en eau, estimés de 11 à 15.000 m³/ha/an, sont apportés entre avril et octobre. Il est par ailleurs connu que les modes d’irrigation gravitaire et par aspersion ont des efficiences hydriques plus faibles que le mode localisé en goutte à goutte.

D

ans le Gharb, les rendements en tiges usinables qui sont en moyenne de 65 t/ha/an avec une richesse de l’ordre de 11,5%, restent bien en deçà du potentiel régional estimé à plus de 100 t/ ha//an. D’ailleurs, comparée aux autres spéculations couramment pratiquées au Gharb, la canne se classe parmi les

espèces qui valorisent le moins l’eau d’irrigation. Son efficience en grande culture est de l’ordre de 0,7 à 0,8 kg de sucre/m3 contre, par exemple, plus de 1,3 kg de sucre/m3 pour la betterave sucrière. Ce qui actuellement met en cause la rentabilité de cette culture aux yeux des producteurs et des utilisateurs dans la région (Sucriers…). Dans cet article, nous publions les principaux résultats d’une expérimentation concernant l’irrigation de la canne à sucre par le système localisé (goutte à goutte) qui vise les objectifs suivants : - Evaluer la réponse de la canne à sucre à des doses d’eau croissantes en irrigation localisée - Déterminer les doses d’irrigation qui permettent d’améliorer la productivité et l’efficience d’utilisation de l’eau d’irrigation.

Méthodologie du travail L’étude a été réalisée entre 2006 et 2007 dans l’ex-station de recherche du Centre Technique des Cultures Su-

crières (CTCS) du Gharb à Souk Tlet sur une superficie de 1 ha et a concerné la variété CP70-321 pour laquelle cinq régimes d’irrigation bien contrastés ont été appliqués : 100, 67, 50, 33 et 17% ETM. L’estimation des besoins en eau de la culture ou Evapotranspiration Maximale (ETM) a été faite en se référant à la méthode du bilan climatique basée sur l’évaporation du bac classe A (Ebac) installé dans la station météorologique du CTCS. Les observations et les mesures réalisées ont concerné : - les rendements en tiges usinables et en sucre, - la hauteur des tiges, - le peuplement - la qualité technologique des cannes.

Résultat du bilan des apports d’eau d’irrigation Les apports totaux cumulés pour le régime d’eau d’irrigation témoin (100% ETM) ont été en moyenne pour les deux années d’expérimentation (2005/2006

Tableau 1. Apports d’eau effectués en première et deuxième repousse de canne. Années Apports d’eau (m³/ha) par régime hydrique (% ETM) 100% 67% 50% 33% Total 2005/2006 7100 5300 4400 3400 Total 2006/2007 6500 4700 3800 3000 Moyenne 6800 5000 4100 3200

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17% 2600 2200 2400


Syberline

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Irrigation localisée de la canne à sucre Tableau 2. Rendements en sucre et en tiges usinables (t/ha) réalisés en moyenne des deux campagnes 2005/2006 et 2006/2007. Rendements moyens Tiges usinables (t/ha) Sucre (t/ha) Dose eau Moyenne (m³/ha)

Régime eau d’irrigation (% ETM) 100% 67% 50% 33% 17% 140 137 110 90 80 22 21 17 15 13 6800 5000 4100 3200 2400

et 2006/2007) de l’ordre de 6800 m³/ha (Tableau 1). Pour les régimes 67% ETM et 50% ETM, qui ont abouti à des rendements en sucre et en tiges assez intéressants, ces apports d’eau ont été en moyenne de 5000 et 4100 m³/ha respectivement. Comparées aux doses actuelles d’irrigation apportées par les agriculteurs du Gharb, qui varient de 11 à 15000 m³/ha/année, l’irrigation localisée permet d’économiser plus de 50% d’eau. Ce qui permettrait une large extension des programmes de canne à sucre dans la région ou d’utiliser cet excédent d’eau pour irriguer d’autres cultures comme la betterave sucrière, les cultures maraîchères, arboricoles et fourragères, les céréales ou le riz.

Rendement en sucre et en tiges usinables Pour les repousses de canne, l’évolution des rendements en sucre et en tiges usinables paraît proportionnelle à celle des ratios d’irrigation de la canne à sucre (figure 1) et les résultats des deux repousses se confirment. C’est ainsi que les meilleurs ren-

dements sont obtenus par les régimes hydriques qui arrivent à satisfaire le plus les besoins en eau de la culture (100%ETM). Les traitements 100%, 67% et 50% ETM ont donné respectivement des rendements en tiges usinables de l’ordre de 140, 137 et 110 t/ha en moyenne des deux campagnes 2005/2006 et 2006/2007 contre 90 et 80 t/ha obtenus par les régimes hydriques 33% et 17% ETM (Tableau 2). Quant au taux de sucre, les rendements les plus élevés ont été également obtenus par les régimes 100% et 67% ETM, soient respectivement 22 et 21 t/ha en moyenne des deux campagnes (Tableau 2). Pour les autres traitements, ces rendements ont été plus faibles, moins de 18 t / ha. Ces niveaux de rendements sont très élevés par rapport à la moyenne réalisée en grande culture au Gharb qui est de l’ordre de 70 t/ha pour les cannes usinables et 6 à 8 t/ha pour le sucre. Ce qui montre clairement les écarts importants par rapport au potentiel de production qui peut être atteint en utilisant

Photo 2 : la différence de hauteurs des tiges en fonction des régimes hydriques

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le système d’irrigation localisée ou goutte à goutte comme nouvelle technique d’apport régulier de l’eau pour la culture.

tation, le régime d’irrigation a montré un effet significatif sur la hauteur des tiges (Tableau 3). Les hauteurs les plus importantes ont été observées pour les traitements qui ont reçu respectivement les quantités d’eau d’irrigation les plus élevées correspondant aux régimes 100%ETM

Qualité technologique L’analyse de la qualité technologique des tiges effectuée pour les deux repousses de canne a Variable d’Etat du couvert végétal Hauteur tiges (m) Peuplement (*1000 tiges.ha-1) Dose eau Moyenne (m³.ha-1)

Régime eau d’irrigation (% ETM) 230 150 6800

montré que la richesse en saccharose ou teneur en sucre (% sucre) varie entre 15 et 17%, sans aucune différence significative entre les traitements d’eau utilisés. Ces teneurs en sucre sont aussi d’un niveau relativement élevé par rapport à la moyenne du Gharb qui est de l’ordre de 11,5 %. Il paraît donc que l’eau d’irrigation, normalement apportée en été, loin de la phase de maturation de la canne, qui dans les conditions du Maroc coïncide avec la période pluvieuse, n’a pas d’effet significatif sur la richesse en sucre des tiges. D’autres résultats des expérimentations réalisées dans le Gharb, cités dans la littérature, n’ont également pas révélé d’effet significatif de l’irrigation sur la teneur en sucre de la canne à sucre.

Elongation et peuplement en tiges Tout comme le rendement en cannes usinables, au cours des deux campagnes d’expérimen-

67% 220 130 5000

50% 200 125 4100

33% 180 119 3200

17% 160 105 2400

(6800 m³/ha), 67%ETM (5000 m³/ha) et 50%ETM (4100 m³/ ha). A noter que cles différences entre les hauteurs des tiges ont eu des conséquences proportionnelles sur les rendements en tiges à la récolte. Pendant la période estivale (juillet-octobre) qui coïncide habituellement avec la phase active de la croissance, les besoins en eau dans les conditions de l’expérimentation ont été estimés en plein régime d’irrigation (100%ETM) à environ 4,5 mm/jour en moyenne (avec un minimum de 4,1 mm/jour observé en 2005 et un maximum de 4.8 mm/jour en 2006). Pour aboutir à des rendements en tiges dépassant la barrière de 100 t/ha, ces besoins doivent être accomplis par des arrosages réguliers de la canne durant toute la période sèche, souvent étalée entre mai et octobre de chaque campagne agricole. Un effet significatif des régimes d’irrigation sur l’établissement du peuplement ou nombre total de tiges/ha a été observé : - favorable pour les taux d’irrigation de plus de 50% ETM, c’est-à-dire au-delà de 4000 m³/ha - dépressif en deçà de ce ratio d’irrigation où la canne a été maintenue sous stress hydrique (2000 à 3000 m³/ha, 17% et 33%ETM) pendant les deux campagnes. Il paraît donc que, pendant la

Saer

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Irrigation localisée de la canne à sucre Tableau 4. Efficiences d’Utilisation de l’Eau d’Irrigation (EUEI) calculées en moyenne pour les deux repousses de canne à sucre. EUEI moyenne kg tige/m3 eau kg sucre/m3 eau Dose eau Moyenne (m³/ha)

Régime eau d’irrigation (% ETM) 100% 67% 50% 33% 17% 12 17 14,5 11 _ 1,9 2,8 2,5 1,6 _ 6800 5000 4100 3200 2400

première phase de croissance où l’établissement du peuplement est intense, un taux de satisfaction hydrique de l’ordre de 50%ETM (5000 m³/ha) pourrait être considéré comme seuil minimum d’irrigation de la canne au Gharb.

Efficience d’Utilisation de l’Eau d’Irrigation (EUEI) Le calcul de EUEI (kg de tige/ m³ et kg de sucre/m³) a été effectué en se référant au régime hydrique le plus déficitaire dans l’expérimentation (17%ETM, 2000 m³/ha) selon la formule suivante : EUEI = (Rendement X%ETM – Rendement 17%ETM) / (dose irrigation X%ETM – dose irrigation 17%ETM) Où : - EUEI : Efficience d’Utilisation de l’Eau d’Irrigation (kg/m 3) - X%ETM : régime hydrique d’irrigation (33, 50, 67 ou 100%ETM) Les résultats obtenus pendant les années d’expérimentation montrent, tout d’abord, une

amélioration nette de l’efficience de l’utilisation de l’eau d’irrigation (Tableau 4). Ceci, s’explique à la fois par les réductions substantielles des quantités d’eau apportées (Tableau 1) et aussi par les gains de rendements réalisés (Tableau 2). Ces résultats montrent aussi que, dans les conditions de l’expérimentation, le taux de satisfaction hydrique de 67%ETM (correspondant à une dose d’irrigation de 5000 m³/ha), a permis d’enregistrer les efficiences d’utilisation de l’eau les plus élevées, en terme de kg de sucre.m3 et de kg de tige/m3 (Figure 2). L’efficience maximale d’utilisation de l’eau d’irrigation serait dans notre cas de l’ordre de 17 kg tiges/m3 et 2,8 kg de sucre/m3 contre 6 à 7 kg tiges/m3 et 0.7 à 1 kg sucre/ m3 qui est la moyenne physique de EUEI (Rdt/eau irrig.) estimée dans le Gharb. Des doses d’eau de l’ordre de 5000 m³/ha permettraient de doubler largement l’efficience d’utilisation de l’eau d’irrigation en localisé par la canne à sucre dans la région du Gharb.

Journée de démonstration des résultats de l>expérimentation

120

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Photo 2, décrit la différence de hauteurs des tiges en fonction des régimes hydriques

En effet, la variation de la marge nette due aux augmentations des quantités d’eau apportées, montre qu’au delà de 5.000 m³/ ha (+/- 67%ETM), les bénéfices dégagés deviennent moins in-

Conclusion

Le système d’irrigation localisée mis en place constitue un moyen efficace qui pourrait être adopté pour gérer, à l’échelle de la parcelle, l’irrigation de la canne à sucre dans le périmètre du Gharb. En effet, ce système a permis de bien maîtriser les apports d’eau et l’application des traitements visés. Par rapport aux doses actuelles d’irrigation au Gharb, qui varient de 11 à 15.000 m³/ha/année, les résultats de cette expérimentation permettent d’économiser plus de 50% d’eau. Ce qui devrait encourager l’extension des programmes d’irrigation localisée de la canne à sucre dans la région et également la diversification des productions agricoles en utilisant l’excédent d’eau pour irriguer d’autres cultures comme la betterave sucrière, les cultures maraîchères, les cultures fourragères, l’arboriculture, les céréales d’automne et le riz. Le rendement en tiges usinables a été fortement amélioré pour passer de 65 t/ha réalisés en moyenne

téressants. La marge nette optimale réalisable serait de l’ordre de 23.000 DH/ha/an pour un gain marginal net optimum d’environ 4,7 DH/m3 d’eau d’irrigation.

en grande culture à 140 t/ha. Pour le sucre, le maximum de rendement a été également obtenu par les régimes hydriques 100 et 67 %ETM dont les résultats n’ont pas été significativement différents (22 et 21 t sucre/ha). Par conséquent, l’irrigation localisée avec des doses correspondant approximativement à 67% de l’ETM (environ 5000 m³/ ha) serait suffisante pour doubler et plus les rendements en tiges et en sucre et permettrait d’augmenter substantiellement la marge nette (23.000 DH/ha) et l’efficience d’utilisation de l’eau d’irrigation (EUEI, 17 Kg tige/m et 2.8 Kg sucre/ m3) de la canne à sucre dans le périmètre du Gharb. Nos remerciements les plus sincères aux responsables de L’ORMVAG, IAV Hassan II, Faculté de Gembloux, CIRAD_France et du Ministère de l’Enseignement supérieur pour leurs soutiens et appuis financiers. Nos reconnaissances également à tous les collègues et amis pour leur collaboration.

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FERTILISATION

Efficience de la fertilisation

Nouveau défi pour l’agriculture moderne E.Zaoui et G.Brun, bureau d’étude agro-challenge, brunzaoui@menara.ma

La fertilisation, qui consiste à apporter des fertilisants par épandage ou injection, ou encore par pulvérisation foliaire, est une pratique quotidienne de l’agriculteur. Il s’agit, d’un acte raisonné qui a pour objectif d’assurer une bonne nutrition des plantes et d’élever les rendements à un niveau potentiel. Les fondements et les concepts de cette pratique n’ont d’ailleurs cessé d’évoluer depuis que l’Homme a commencé à pratiquer l’agriculture.

L

’Homme a toujours cherché des moyens qui lui permettent de restituer aux sols épuisés leur fertilité, pour pourvoir exploiter les mêmes parcelles très longtemps. L’effet bénéfique de la matière organique était bien connu et l’Homme continuait à apporter du fumier par coutume sans comprendre son mode d’action sur les plantes, jusqu’à ce que les premières réflexions philosophiques qui ont débuté au temps des savants grecs conduisent au développement de la « théorie de l’humus ». Cette théorie, développée par Aristote, stipule que les plantes se nourrissent de l’humus et le rôle de la matière organique est d’en fournir. Cette théorie a dominé le raisonnement de la fertilisation jusqu’au début du 20e siècle quand l’allemand Liebig a développé la « théorie minérale ». Cette nouvelle théorie explique que les plantes se nourrissent d’éléments minéraux et que la matière organique ne sert qu’à fournir par minéralisation ces éléments indispensables à leur nutrition. 122

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Ainsi, depuis le développement de la théorie minérale, la pratique de la fertilisation n’a cessé de s’enrichir d’innovations au fur et à mesure de l’évolution des connaissances scientifiques dans plusieurs domaines (pédologie, physiologie, chimie,…). Cependant, des problèmes persistent toujours, et aujourd’hui, ils sont plutôt liés à l’assimilation des éléments nutritifs et à l’efficience de la fertilisation.

Place a l’efficience

Dans son sens le plus simple, la notion d’efficience de la fertilisation consiste à profiter au maximum de chaque unité fertilisante apportée. Elle peut être mesurée par le rapport rendement / unité fertilisante apportée. Tant que ce rapport est élevé, l’efficience est élevée de même que la rentabilité économique de la fertilisation. En plus de l’intérêt spécifique au producteur (éviter les dépenses inutiles et les mauvaises conséquences d’un déséquilibre de la nutrition), l’augmentation de l’efficience présente un intérêt pour le


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Efficience de la fertilisation, nouveau défi pour l’agriculture moderne

développement durable, notamment l’économie des ressources (énergie, ressource minière, eau) et la protection de l’environnement (eau, air, sol). A noter que l’émergence de cette notion a donné naissance à un nouveau défi pour l’agriculture. Actuellement, toutes les recherches et les innovations dans le domaine de la nutrition des cultures se focalisent sur l’augmentation de l’efficience des engrais. Ces innovations concernent aussi bien les produits que les techniques d’apport et les techniques de pilotage.

AZOTE

La nutrition azotée est un facteur clé du rendement des cultures. Les sources de l’azote pour les plantes sont, la matière organique du sol, l’air (après fixation de l’azote atmosphérique par les microorganismes) et les engrais apportés par la fertilisation (engrais naturels organiques ou minéraux et engrais minéraux de synthèse). Dans le sol, l’azote est présent sous forme organique ou minérale (forme nitrique majoritaire et forme ammoniacale). Les plantes absorbent l’azote sous forme minérale, essentiellement sous forme de ni-

Les différents types d’engrais azotés Teneur en azote

Forme de l’azote

16%

Organique, ammoniacal

Engrais naturels - Engrais organique Guano d’oiseaux Farine animale (sang, viande, plume, corne, etc.) Fiente

6 à 12 %

Organique

2à4%

Organique, ammoniacal

Tourteau végétaux (ricin, neem, etc.)

4 à 6%

Organique

15%

Nitrate

Sulfate d’ammoniaque

20,5%

Ammonium

Ammonitrate

33,5%

Ammonium/ Nitrate

- Engrais minéraux Salpêtre du chili

Engrais chimique de synthèse

Cyanamide calcique

21%

Nitrate de chaux

15,5%

Nitrate

Nitrate de chaux et de magnésie

13%

Nitrate

Nitrate de soude

16%

Nitrate

Urée

45%

Urée formol

40%

Phosphate monoammonique (MAP)

12%

Ammonium

Phosphate diammonique ( DAP)

21%

Ammonium

Nitrate de potasse

13%

Nitrate

Fig 1 : cycle de l’azote dans les sols agricoles

124

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N-Tester : analyses en temps réel

trate (NO3-). Cette forme peut provenir directement des engrais nitriques ou de la transformation des autres formes d’azote par l’activité des microorganismes. A noter qu’à l’inverse de la forme ammoniacale (NH4+), qui peut être fixée par le complexe adsorbant, la forme nitrique (NO3-) est libre et donc sujette au lessivage.

Les causes du manque d’efficience L’azote est un facteur important du rendement. Cependant, l’augmentation du rendement en fonction des doses apportées n’est pas linéaire. Au-delà d’une dose optimale tout apport supplémentaire est superflu et n’a plus aucun impact. Ainsi, en plus des pertes économiques liées aux dépenses inutiles, Il y a aussi le risque de pollution de l’environnement. La mauvaise efficience de la fertilisation azotée est liée aux pertes de l’azote par lessivage ou volatilisation, dont l’intensité dépend de plusieurs facteurs : - Forme d’apport : la forme ammoniacale est fixée sur le complexe adsorbant et ne subit pas de lessivage. - Période d’apport : la coïncidence entre le moment d’apport et les besoins de la plante permet de profiter au maximum de la dose apportée. - Condition du sol (activité biologique, pH, structure) : l’activité biologique contrôle la transformation de l’azote des formes pas ou peu assimilables (organique, ammoniacale) à la forme assimilable


Bio-compost Brahim ZNIBER

Un compost de qualité pour une nature saine et fertile

Parfaite maturité et faible taux d’humidité

Proche de l’humus, le compost joue un rôle primordial dans la fertilité du sol. Les recherches sont, en effet, unanimes sur les retombées bénéfiques de l’utilisation du compost sur l’agriculture et l’environnement: - stimulation de la croissance des plantes - amélioration des caractéristiques physico-chimiques du sol - bioprotection contre les nématodes et les maladies telluriques - réduction de la pollution environnementale par le recyclage des déchets agricoles et des sous produits agro-industriels.

criblage du compost

Un process bien maîtrisé Prenant conscience du rôle capital du compost, le Groupe Brahim Zniber, a installé depuis 2004, une unité de compostage qui se caractérise par : - des infrastructures modernes et en perpétuelle amélioration - un personnel doté d’un capital technique permettant d’obtenir un produit fini conforme aux normes internationales - des matières premières diversifiées issues de nos différentes unités de production (arboricoles, vitivinicoles et oléicole) - un process de production bien maîtrisé et conforme aux recommandations internationales - des analyses physico-chimiques et biologiques régulières assurées par notre laboratoire et des établissements autonomes et accrédités, avant, pendant et après le compostage

Machine retournant un andain

Des avantages indéniables Tous ces atouts permettent à la Compostière Brahim Zniber de produire anSuivi des nuellement 10.000 tonnes de biocompost avec des formulations diversiparamètres au cours fiées. Conforme aux exigences d’une agriculture biologique, ce biocomdu compostage post se démarque nettement des produits concurrents par : - sa parfaite maturité et son faible taux d’humidité - sa richesse en éléments fertilisants multiples et à teneur connue, Broyage de la matière première facilitant ainsi l’établissement de votre plan de fertilisation - l’absence de métaux lourds - sa granulométrie adaptable selon les usages

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Efficience de la fertilisation, nouveau défi pour l’agriculture moderne

bolisme de l’azote. Ces molécules n’apportent pas d’azote, mais permettent d’augmenter l’efficacité de la fertilisation azotée. Ce sont souvent des extraits de plantes ou des molécules d’acides humiques.

Amélioration du pilotage de la fertilisation azotée On assiste actuellement à l’émergence de plusieurs méthodes et outils qui permettent des analyses en temps réel et un apport d’azote à la juste dose. C’est le cas du Ntester ou Nitratest ou encore de la méthode PilAZO développée par le CTIFL.

Amélioration de la répartition des engrais Plusieurs fabricants proposent des semoirs munis de fertiliseurs qui permettent de semer et de fertiliser en même temps. Cette technique permet de localiser l’engrais au plus près des racines des plantes

(nitrique). Quant à la structure du sol et le pH, ils ont une influence sur l’activité biologique du sol et les pertes d’azote par volatilisation et lessivage. - Facteurs climatiques : la température du sol conditionne l’activité des racines ainsi que l’activité des microorganismes. L’apport d’azote sous forme organique ou ammoniacale sur des sols froids diminue l’efficience de la fertilisation azotée.

Innovations pour augmenter l’efficience

L’efficience de la fertilisation azotée est l’un des objectifs majeurs de l’agriculture moderne. Les innovations visent essentiellement: la protection de l’azote contre le lessivage et la volatilisation, l’augmentation de l’assimilation de l’azote par les plantes et le pilotage de la fertilisation azotée.

Protection contre le lessivage et la volatilisation : L’innovation majeure dans ce domaine peut être attribuée au concept d’engrais à libération lente, d’engrais à libération contrôlée ou d’engrais stabilisés. Ces engrais libèrent l’azote au fur et à mesure de son absorption par les plantes, limitant ainsi les pertes. Ils sont classés comme suit : 126

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- Engrais à libération lente ou libération contrôlée : * Formules à libération lente : ce sont des engrais à base de complexe organique (urée formaldéhyde, Isobutylidene diurée) ou de complexe métallique (phosphate d’ammonium et magnésium (MgNH4PO4). L’azote est libéré par solubilisation par voie biologique ou chimique. * Formules qui contrôlent la libération de l’azote par une barrière physique : ce sont des engrais sous forme de bille entourée par une membrane à base de polymère qui contrôle la diffusion de l’azote dans le sol. La vitesse de diffusion est fonction de la nature du polymère. Elle peut être continue dans le temps ou fonction de la température. On parle d’engrais enrobés. - Engrais à inhibition de la nitrification ou de l’uréase Se sont des engrais qui apportent l’azote sous forme uréique ou ammoniacale, auxquelles on ajoute des agents qui ralentissent la transformation de l’azote ammoniacal en azote nitrique ou de l’azote uréique en azote ammoniacal.

Plusieurs fabricants proposent des semoirs munis de fertiliseurs qui permettent de semer et de fertiliser en même temps. Cette technique permet de localiser l’engrais au plus près des racines des plantes. Soulignons que l’une des récentes innovations dans le domaine de l’amélioration de la répartition des engrais est le N-sensor développé par Yara. Cet équipement permet de moduler les apports en tenant compte de l’hétérogénéité à l’intérieur de la parcelle.

PHOSPHORE

La plante absorbe le phosphore à partir de la solution du sol essentiellement sous forme d’ions orthophosphate (H2PO4-) et éventuellement sous forme d’ions HPO42-. Le phosphore provient des réserves du sol, des engrais organiques ou minéraux apportés par la fertilisation. Dans le sol, le phosphore se trouve

Innovations pour augmenter l’assimilation Actuellement, les recherches sont orientées vers le développement de molécules qui permettent d’activer l’assimilation et le méta-

Engrais enrobés


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Efficience de la fertilisation, nouveau défi pour l’agriculture moderne

essentiellement sous forme de : - Phosphates de calcium sous trois formes : monocalcique (soluble dans l’eau), bicalcique (peu soluble dans l’eau) et tricalcique (insoluble dans l’eau). La forme tricalcique représente la forme la plus abondante dans les sols calcaires. - Phosphates d’alumine ou de fer : ils sont insolubles et se forment dans les sols acides. - Phosphates organiques : intégrés dans les molécules organiques, leur minéralisation par les micro-organismes du sol libère de l’acide phosphorique. - Ions ortho-Phosphates fixés par le complexe adsorbant par l’intermédiaire du calcium : Cette forme est la plus disponible pour les plantes. Les quantités adsorbées sont en équilibre avec celles libres dans la solution du sol. Les ions sont libérés dans la solution du sol au fur et à mesure que la plante y puise

les quantités nécessaires pour son alimentation. A noter que le phosphore peut être très abondant dans le sol, mais une faible proportion reste sous forme assimilable et disponible pour la plante. A l’inverse de l’azote qui est très mobile, le phosphore est peu mobile dans le sol et évolue régulièrement entre 3 réservoirs.

Les causes du manque d’efficience L’efficience de la fertilisation phosphatée est la plus problématique et fait l’objet de beaucoup de travaux scientifiques. En effet, la dynamique du phosphore dans le sol est très complexe et reste encore mal élucidée. Le manque d’efficience de la fertilisation phosphatée est lié à plusieurs facteurs : - Le phosphore est peu mobile

Les différents types d’engrais phosphatés : Teneur phosphore (P2O5)

Forme du phosphore

Engrais naturels - Engrais organique Guano d’oiseaux

20%

organique

6 à 12%

organique

16%

organique

32%

minérale

Superphosphate simple

16 à 18%

minérale

Superphosphate concentré

25 à 32%

minérale

Superphosphate triple

44 à 48%

minérale

60%

minérale

48 à 50%

minérale

Farine animale (poisson, viande, etc.) Farine d’os et arrête de poisson - Engrais minéraux Phosphate naturel

Engrais chimique de synthèse

Phosphate monoammonique (MAP) Phosphate diammonique ( DAP)

Fig 2 : cycle du phosphore dans les sols agricoles

128

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Epandeur d’engrais

dans le sol et pour être assimilé il ne doit pas être à plus de 2 mm des poils absorbants des racines. Quand le système racinaire est peu développé et que les engrais sont placés loin des racines, la proportion absorbée du phosphore apporté est très faible. - Comme expliqué dans le schéma, le phosphore a toujours tendance à passer des formes assimilables vers les formes non assimilables. Les ions phosphates apportés par les fertilisants vont dans un premier temps dans la solution du sol. S’ils ne sont pas absorbés par la plante, ils vont passer dans les compartiments plus ou moins disponibles (matière organique, complexe adsorbant, phosphates mono-calciques et bicalciques) ou précipiter sous forme non disponible (phosphates tricalciques, phosphates d’alumine et de fer). - Le pH du sol joue également un rôle important dans l’efficience de la fertilisation phosphatée. Le maximum de disponibilité du phosphore correspond au pH situé entre 6 et 7. A ces niveaux, les ions phosphates sont essentiellement sous forme H2PO4-, qui est plus absorbée par les plantes que la forme HPO42-. Quand le pH est alcalin, le phosphore précipite sous forme de phosphate tricalcique et, quand il est acide, il précipite sous formes de phosphate d’alumine ou de fer. Les pertes et le manque d’efficience de la fertilisation phosphatées sont donc essentiellement liés à la tendance qu’ont les ions phosphate à se fixer ou à précipiter sous forme peu ou pas disponible.


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Efficience de la fertilisation, nouveau défi pour l’agriculture moderne

Efficience de la fertilisation

Les innovations visent à remédier aux inconvénients liés à la faible mobilité du phosphore dans le sol et à sa tendance à la rétrogradation. Elles concernent principalement : les méthodes de raisonnement pour le calcul des doses, les méthodes de solubilisation des phosphates du sol et l’augmentation de son assimilation, ainsi que des méthodes pour limiter la rétrogradation du phosphore dans le sol.

Raisonnement des doses Lors de l’élaboration du plan de fertilisation, la détermination du phosphore assimilable est la méthode la plus utilisée pour calculer la dose des phosphores à apporter. Cependant, à cause de la dynamique complexe du phosphore, l’efficacité de cette méthode varie en fonction de la nature du sol. On assiste donc actuellement, à l’émergence de nouvelles méthodes basées sur la modélisation de la dynamique du phosphore dans le sol en fonction de ses caractéristiques physique et chimique.

Solubilisation des phosphates et l’augmentation de l’assimilation L’utilisation de mycorhizes devient une pratique courante en agriculture. Plusieurs spécialités commerciales sont proposées, avec comme objectif l’optimisation de la nutrition phosphatée. La mycorhize agit par solubilisation des phosphates et par augmentation de l’espace prospecté par les racines. D’autres spécialités commerciales à base de bactéries ou d’acides organiques sont proposées pour solubiliser les phosphates. 130

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En stimulant l’enracinement de la plante, les produits dits enracineurs aident à augmenter le volume de sol prospecté par les racines et à profiter au maximum du phosphore disponible.

Limiter la rétrogradation Le phosphore étant peu mobile dans le sol, la localisation de l’engrais au plus près des racines permet une nette augmentation de l’efficience. Les fabricants proposent actuellement des formules d’engrais Starter, liquides et en micro-granulés, à apporter par des semoirs munis de fertiliseurs adaptés. Cette technique permet d’utiliser des doses réduites d’engrais (20 à 60 kg/ha). Coté formulation, nous assistons, comme pour l’azote, à l’apparition des ‘’engrais retard’’ ou des engrais à base de phosphore complexé par des molécules organiques, type acides humiques. Ces formulations permettent une protection du phosphore contre la rétrogradation et sa libération progressive au fur et à mesure de son absorption par les racines. Enfin, nous assistons à l’apparition d’autres solutions qui visent à bloquer les sites de fixation du phosphore dans le sol et le maintenir dans la solution du sol le plus longtemps possible. C’est le cas du procédé Avail.


POTASSIUM

Contrairement à l’azote et au phosphore, le potassium se trouve toujours dans le sol sous forme minérale. Il y est sous forme de minéraux potassiques qui sont non assimilables ou sous forme d’ions K+ libres dans la solution du sol ou fixés sur le complexe adsorbant. Il est absorbé par la plante directement sous forme d’ions K+. Les ions potassium disponibles pour la plante sont répartis entre la solution du sol et le complexe adsorbant, qui sont en équilibre. En effet, le complexe adsorbant réalimente la solution du sol au fur et à mesure que la plante y puise les ions K+. Et quand le potassium n’est ni absorbé par la plante, ni adsorbé, il est exposé au lessivage. Le potassium adsorbé est dit « potassium échangeable » et son importance dépend de la capacité d’échange cationique CEC. Mais il peut également exister sous une autre forme dite « rétrogradée » qui est moins disponible pour les plantes, car retenue par les feuillets d’argile. L’importance de la rétrogradation dépend de la richesse du sol en argiles et de leur nature minéralogique.

Les causes du manque d’efficience La figure 3 montre que les sources de pertes de potassium sont essentiellement le lessivage et la rétrogradation. En effet, le potassium apporté en excès ou à des moments où la plante ne l’absorbe pas, est automatiquement perdu par le lessivage dans les sols sableux ou rétrogradé dans les sols argileux. L’importance de ces pertes est fonction de la capacité d’échange cationique du sol. Les autres facteurs qui peuvent diminuer l’efficience de la fertilisation potassique sont les interactions d’antagonisme qui peuvent exister entre le potassium et d’autres éléments comme le magnésium et le calcium.

Innovations pour l’efficience La fertilisation potassique n’est pas aussi complexe que la fertilisation azotée ou phosphorique. Les méthodes d’application et les formules classiques sont toujours d’usage et donnent des résultats satisfaisants. Les travaux pour l’amélioration de l’efficience de la fertilisation potassique concernent surtout l’adaptation des doses et leur fractionnement au type de sol et au type de culture. Ces

Les différents types d’engrais potassique Engrais naturel

Teneur potassium (K2O)

Forme de potassium

Engrais organique Vinasse de betterave

Sulfate de potassium

Engrais minéraux Patenkali

28 à 30%

Sulfate de potassium

Sylvinite

40%

Chlorure de potassium

Kainite

13 %

Chlorure de potassium

variable

variable

Cendre végétale

Engrais chimiques de synthèse Sulfate de potassium Chlorure de potassium Nitrate de potassium

48,5%

Sulfate de potassium

60%

Chlorure de potassium

44 à 46%

Nitrate de potassium

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Efficience de la fertilisation, nouveau défi pour l’agriculture moderne - Un apport excessif de Mg++ peut diminuer l’absorption du K+ et du Ca++. Une fertilisation déséquilibrée est aussi un facteur de manque d’efficience. Si un élément est apporté à des doses inférieures aux besoins, l’impact des autres éléments, même apportés à des doses adéquates, sur le rendement n’est pas optimal. « La nécessité d’économiser nos ressources en terre, en eau, en engrais minéraux nous impose plus d’efficience de chaque élément nutritif » UNIFA ( union des industries de la fertilisation )

travaux ont montré que la fertilisation foliaire permet d’augmenter de manière nette l’efficacité de la fertilisation sur des sols difficile (sol argileux, sol sablonneux, sol calcaire, sol salin). Cependant, on assiste actuellement à une remise en cause des normes d’interprétation des analyses du sol qui doivent être adaptées au type de sol et au type de culture. Au niveau formulation, on assiste à l’apparition d’engrais potassique dans lesquels le potassium est complexé par des molécules organiques type acides humiques. Ils sont à utiliser sur des sols dans des conditions favorables au lessivage et à la rétrogradation. Leur apport doit être limité à des moments du cycle de la culture où les besoins sont très élevés.

et Magnésium (Mg++) : - Un apport excessif de K+ peut diminuer l’absorption du Mg++ et du Ca++. - Un apport excessif de Ca++ peut diminuer l’absorption du K+ et du Mg++

L’efficience et l’interaction entre les éléments

Les relations de synergie ou d’antagonisme qui existent entre les éléments nutritifs, peuvent augmenter ou réduire l’efficience de la fertilisation. C’est le cas de l’antagonisme entre potassium (K+), Calcium (Ca++)

Cette illustration explique la loi du facteur limitant émise pour la première fois par Liebig à la fin du 19eme siècle. Le niveau d’eau dans le seau ne peut pas s’élever au dessus de la planche la moins haute. De même c’est l’élément fertilisant qui se trouve en moindre quantité qui détermine le niveau du rendement possible.

Figure3 : cycle du potassium dans le sol agricoles.

L’efficience de la fertilisation et la fertilité du sol

Les caractéristiques du sol agissent sur l’efficience de la fertilisation de plusieurs manières : - La structure du sol agit sur l’enracinement, la respiration et la pénétration de l’eau dans le sol. - L’activité biologique du sol agit sur la transformation des éléments nutritifs en formes assimilables. - La capacité d’échange cationique et le taux de matière organique agissent sur l’aptitude du sol à stocker les éléments et diminuer les pertes par lessivage et/ou volatilisation. - Le déséquilibre de la teneur du sol en éléments minéraux accentue les phénomènes d’antagonisme qui conduisent à une mauvaise efficience des engrais potassiques, calciques ou magnésien. - Le pH du sol conditionne les phénomènes de précipitation et de rétrogradation. Il influence ainsi l’assimilation de beaucoup d’éléments nutritifs. - La texture du sol et sa teneur en calcaire conditionnent les phénomènes de rétrogradation. Elles influencent ainsi, les quantités d’éléments nutritifs perdues par insolubilisations. - La teneur en matière organique du sol est un élément important. Un sol riche en matière organique donne plus de récolte avec moins d’engrais. La gestion de la fertilité des sols est donc une pratique essentielle pour l’augmentation de l’efficience de la fertilisation.

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Pomme de terre Amélioration de la gestion Par la diversité de ses utilisations, ses remarquables propriétés nutritives et son cycle végétatif relativement court, la pomme de terre se place au cinquième rang des productions mondiales, après le blé, le riz, le maïs et l’orge. A la fois potagère et industrielle, cette culture mérite une attention particulière parce qu’elle participe significativement au développement des populations rurales et à la lutte contre la faim. Elle constitue d’ailleurs l’un des sujets principaux de recherche scientifique.

D

e nouveaux outils de biologie moléculaire et de culture cellulaire ont permis aux scientifiques de mieux comprendre comment les plants de pommes de terre se reproduisent, poussent et produisent leurs tubercules, comment ils interagissent avec les parasites et les maladies, et comment ils s’adaptent au stress de l’environnement. Ces progrès ont ouvert de nouveaux débouchés pour l’industrie de la pomme de terre en améliorant les rendements, la valeur nutritionnelle, et en ouvrant la voie à toute une gamme d’utilisations non alimentaires de la fécule de la pomme de terre, comme 134

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la production de polymères plastiques biodégradables. Par ailleurs, la production de la pomme de terre exige actuellement une approche technico-économique de plus en plus complexe où le rendement maximal n’est plus le principal objectif à atteindre, mais plutôt un bon équilibre entre la quantité produite et la qualité des tubercules. Pour réussir ces objectifs, des principes de base de bonnes pratiques agricoles doivent être respectés.

Irrigation

Une irrigation bien conduite favorisant l’assimilation des engrais ainsi

que le transfert régulier des sucres du feuillage vers les tubercules est un facteur primordial de maîtrise de cette qualité. La pomme de terre est aussi sensible au manque qu’à l’excès d’eau. En effet, le système racinaire relativement superficiel limite la zone explorée à une profondeur qui se situe en général entre 30 à 40 cm. De plus, étant faible, il ne peut traverser les sols compactés. La préparation du lit de semence est donc de première importance. La période la plus sensible pour la plante se situe tôt en saison, 20 à 30 jours après la plantation. En effet, alors que les besoins de la culture s’accentuent (développement foliaire et initiation de la tubérisation), l’enracinement est encore peu profond. Avantages de l’irrigation - Augmentation de la proportion des moyens et gros calibres - Limitation des défauts physiologiques (repousse, crevasses)


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Mécanisation de la plantation - Grossissement des tubercules et maîtrise de l’accumulation de matière sèche - Amélioration des conditions de récolte en année sèche Inconvénients - Dans le cas de l’irrigation par aspersion, augmentation du risque de mildiou et des pourritures bactériennes. - Si elle est mal conduite, risque d’amplification des accidents physiologiques - Dans le cas d’irrigations tardives, risque de retard de maturation et de difficultés de récolte. Il faut arrêter l’irrigation 10 à 20 jours avant la récolte. A noter que dans certaines zones de production, les disponibilités hydriques de plus en plus limitées, conjuguée à une augmentation du taux de salinité ont des répercutions négatives sur la superficie et la productivité de la culture.

Fertilisation azotée

Approche raisonnée La dose optimale d’azote est celle qui conjugue rendement de la parcelle, qualité de la récolte et respect de l’environnement. L’objectif recherché consiste à apporter la dose optimale qui permet d’exprimer le maximum de rendement de la parcelle

dans le respect des critères qualitatifs de la récolte, mais aussi de l’environnement. La disponibilité de l’azote est déterminée par l’efficacité du système racinaire, qui est superficiel en culture de pomme de terre. De ce fait, la préparation du sol, la fréquence de retour de pomme de terre dans la rotation (problèmes phytosanitaires) et l’alimentation en eau de la culture, sont autant de facteurs qui interagissent directement sur l’absorption d’azote. Gare à l’excès! Les bienfaits de l’azote sont bien connus des agriculteurs. En favorisant le développement foliaire, l’azote permet de développer la capacité photosynthétique qui permet à la culture d’exploiter au maximum son potentiel de rendement. L’azote favorise également la proportion de gros calibres. Cependant, au-delà d’une certaine limite, l’excès d’azote peut induire des problèmes de qualité : - diminution du taux de matière sèche - diminution de la résistance de la peau - augmentation de la sensibilité aux coups (fractures) - augmentation de la teneur en nitrates des tubercules - augmentation des risques d’accidents physiologiques


(difformité, cœur creux, crevasses...) - augmentation des risques de repousse (rejumelage, vitrosité) lorsque les conditions météorologiques (sécheresse, chaleur) y sont favorables.

Apporter la juste dose L’ajustement de la fertilisation azotée, impose la mesure du reliquat d’azote minéral, réalisée au plus près de la plantation. Cette mesure permet de calculer, selon la méthode du bilan, la dose nécessaire à la satisfaction des besoins de la culture. En fait, il faut moduler les besoins globaux de la culture selon : - l’objectif poursuivi (production de gros calibre, teneur en matière sèche, arrachage tardif...), - la destination des pommes de terre, - les caractéristiques variétales (niveau de tubérisation, sensibilité...). Lorsque vous recevrez les résultats du laboratoire, vérifiez toujours que les « besoins globaux » pris en

compte dans le calcul du bilan correspondent bien à votre type de production.

Protection phytosanitaire Pour la production de pommes de terre, la création de variétés résistantes aux maladies est particulièrement importante. D’une part pour certaines maladies, il n’existe pas de moyens de lutte connus. D’autre part, les exigences en matière environnementale risquent de limiter l’arsenal de la lutte chimique dont on dispose actuellement. A cause de sa composition chimique, la pomme de terre doit faire face à l’action de nombreux parasites, responsables de grandes pertes. Cette culture est exposée aux infections naturelles pouvant conduire rapidement à la dégradation de la qualité sanitaire. Parmi les pathogènes les plus redoutables qui requièrent une attention particulière, le mildiou qui constitue une énorme contrainte pour la culture dans de nombreuses régions de production. Des

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Pomme de terre

Récolte manuelle mobilisant une main d’oeuvre importante

épisodes humides répétés et des températures moyennes d’une vingtaine de degrés constituent les conditions les plus propices au développement de cette maladie qui nécessite un programme intensif de protection. Les travaux de sélection ont permis des progrès appréciables dans la lutte contre le mildiou. Des sélectionneurs travaillent sur la ré-

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sistance à cette maladie et depuis quelques années une nette amélioration a été observée. Ce travail d’amélioration se fait en allant chercher des gènes de résistance dans des espèces sauvages qui ont des caractéristiques très éloignées des variétés actuellement cultivées. Mais il s’agit d’un travail de très longue haleine. Les progrès devraient s’accélérer grâce à la technique du marquage moléculaire, qui permet de détecter plus rapidement dans la descendance, lors des croisements de sélection, les variétés qui possèdent la résistance au mildiou.

Mécanisation de la plantation

Combinée à une bonne conduite, la mécanisation de la plantation permet une augmentation importante du rendement par rapport au mode traditionnel. La mécanisation de la plantation réduit le nombre d’ouvriers nécessaires et

facilite considérablement leur tâche. De plus, le travail est exécuté proprement et dans les délais, d’où une meilleure rentabilité à l’hectare. La planteuse permet d’assurer la plantation des tubercules, la confection des billons et même la mise en place du système d’irrigation goutte à goutte. La régularité des lignes est bien remarquable. Par ailleurs, la planteuse permet d’augmenter la densité tout en maintenant une distance régulière entre les tubercules, ce qui garantit un bon développement et des calibres homogènes. En fonction de la région et du choix du producteur, il est possible de régler aussi bien la distance entre les tubercules sur la ligne que l’espacement interligne.

Mécanisation de la récolte

Le cycle des variétés les plus cultivées au Maroc est de 3 à 4,5 mois environ. L’arrachage peut être pré-


coce pour un but commercial (exportation de pomme de terre de primeurs) ou pour la pomme de terre de semences avant les maladies virales envahissent la culture. En culture intensive on pratique le défanage (chimique ou mécanique) qui permet de limiter l’extension des maladies et facilite la récolte. L’arrachage doit se faire par temps sec, en évitant de laisser les tubercules trop longtemps exposés au soleil, afin d’éviter le développement des tâches noires et les attaques de teigne. Il existe des arracheuses performantes de pomme de terre. Tractées ou automotrices, elles assurent une grande rapidité d’arrachage et une réduction considérable de la main d’œuvre nécessaire. Le rendement est également amélioré puisque aucun tubercule n’échappe à cette machine et les pommes de terre ne sont pas endommagées. Pour assurer une bonne conser-

vation, seuls les tubercules non blessés sont à stocker. Puisque le tubercule est un fragment de tige vivant, il continue à vivre pendant la période de conservation. Afin de maintenir son processus de vie, il faut un bon contrôle de l’environnement (température et humidité relative). La génétique et l’hérédité de la pomme de terre sont complexes, et la mise au point de variétés améliorées par les croisements traditionnels est difficile et prend du temps. La sélection assistée par marqueurs et autres techniques moléculaires est désormais très répandue pour compléter les approches traditionnelles. En aidant à identifier les traits désirés, les marqueurs moléculaires simplifient la sélection des variétés améliorées. Ces techniques sont actuellement appliquées dans un certain nombre de pays en développement, et des varié-

tés commerciales devraient être mises sur le marché au cours des prochaines années. « Ce qu’il nous faut encore améliorer dans l’avenir, c’est l’aptitude à la conservation. Dans certains pays européens, l’évolution de la réglementation restreint l’usage des produits antigerminatifs. En conséquence, dans les frigos, la température a été baissée et cela aboutit à une dégradation du goût. Nous devons donc pour l’avenir trouver des variétés qui ne se dégraderont pas lors de conservation à basse température » explique le sélectionneur.

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Forum Tech Agro

Céréales

Production, encadrement et consommation Arrangement par Abdelmoumen Guennouni

Nous poursuivons la publication sur nos pages des débats instructifs engagés sur le forum Tech Agro par les membres de cet espace d’échanges et de partage, dont d’éminents spécialistes, femmes et hommes de terrain. Le débat que nous rapportons fait suite à la parution, dans la presse nationale, de données sur les importations et la consommation céréalière des marocains.

Améliorer la production, c’est possible ! Avis 1 Ces données montrent le grand dilemme de notre céréaliculture. D’un côté, le Maroc cultive 5 millions d’ha de blés et d’orge. D’un autre coté, il importe massivement (33.5 millions de qx en 6 mois !!). Et même cette 140

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année, malgré les précipitations suffisantes et généralisées, je présume que plus de la moitié des superficies cultivées en blé et orge ne sont pas dans un bon état (semis tardif, pas d’engrais ou faible quantité, absence ou retard de désherbage, pas de traitement fongicide, etc.). Le comble c’est que tout le monde est conscient de cette

situation, mais personne n’ose la changer. A quand un «Plan Maroc Céréales» visant l’autosuffisance en blés et en orge ? Voici quelques suggestions : - Généraliser les semis de novembre qui ne coûtent rien, ni à l’Etat ni aux agriculteurs. Mais une bonne vulgarisation doit accompagner cette action. - Subventionner les engrais et les pesticides à partir des milliards utilisés pour acheter le blé de l’étranger. - Bien travailler 3 ou 4 millions ha de céréales au lieu des 5 millions actuellement mal travaillés. - Ne pas cultiver le blé et l’orge dans les régions très arides à faible potentiel, exemple : Benguerir, Chichaoua, El Brouj, Oriental, etc. - La carte de vocation agricole pourrait aider à ne cultiver les céréales que dans les régions favorables et à fort potentiel. Avis 2 Je rajoute aux éléments précédents ce qui suit (issu de la base de données FAO STAT, pour l’année 2008) : dans les 10 premiers pays importateurs de blé, figurent l’Egypte (rang n° 1 avec 8.328.000 tonnes !), l’Algérie (rang n° 2 avec 6.914.000 tonnes) et le Maroc (rang n°10, 4.084.000 tonnes).


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Céréales, production, encadrement et consommation

Même quand ils possèdent les outils (semences, phyto, etc.), nos agriculteurs ontils la technicité suffisante pour réussir les différentes opérations?

Ainsi l’Afrique du Nord, avec moins de 2 % de la population mondiale, importe plus de 13,4% des volumes de blé sur les marchés mondiaux. On voit bien que la question de la dépendance alimentaire est plus que flagrante. Tout le reste n’est que verbiage inutile. Avis 3 Effectivement, lors des enquêtes menées au niveau des régions de Abda, Chaouia, Saïs, Gharb, et Tadla, j’ai pu constater : - le manque ou absence d’en-

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cadrement des agriculteurs - les agriculteurs sont très endettés (après les années de sécheresse pour Chaouia, Abda ou inondation pour le Gharb), ce qui entrave l’achat des intrants (semences sélectionnées, engrais, herbicides, fongicides). Ils sont alors, par ignorance, par manque de moyens, ou par peur des aléas climatiques, dans l’obligation de minimiser les charges. - Les agents des CT n’ont pas les moyens pour assurer l’encadrement - sauf de rares exceptions, les distributeurs d’intrants agricoles ne font que vendre. Pour donner un exemple, au niveau de la région Abda en 2008/09, l’année était excellente (500 mm, bien répartis le long du cycle), mais on a eu un rendement moyen de 35 qx/ha avec une médiocre qualité de grains (maladies et calibre faible). La cause : les agriculteurs avaient

l’habitude pendant les années de sécheresse de traiter avec un seul herbicide anti-dicotylédones, apporter une faible quantité d’engrais, ... alors qu’avec une très bonne pluviométrie de 500 mm, il fallait mettre tous les moyens et l’encadrement nécessaire pour atteindre 50 qx/ha : - semences sélectionnées et certifiées (utilisées à 10% seulement) - traitement herbicide anti monocotylédones (n’a pas été fait) - un ou deux traitements fongicides (n’ont pas été faits) - engrais adéquats et suffisants Avis 4 Je voudrai juste rajouter : combien a-t-on créé cette décennie de nouveautés en variétés de blé tendre, blé dur, orge, féverole, tournesol, etc. ? Même quand ils possèdent les outils (semences, phyto, etc.), nos agriculteurs ont-ils la technicité suffisante pour réussir les différentes opérations? Sans parler du manque de visibilité du marché et l’évolution de la courbe des prix des intrants entre le début de la campagne agricole et sa fin. Je crois qu’il y a un temps à cha-


Certaines entreprises spécialisées en intrants agricoles, s’investissent beaucoup plus que les autres dans l’encadrement technique des agriculteurs.

que chose et le temps et venu de penser à l’agriculture et au revenu de l’agriculteur avec responsabilité.

Encadrement : rôle et avenir Avis 5 : Tout ceci devait être, pour une grande part, le travail des C.T. (Centres de travaux) qui se devaient d’être l’accompagnateur, le «facilitateur», l’aide de l’agriculteur, ...

Avis 6 : La vulgarisation c’est l’investissement dans l’humain. L’exemple du Souss plaide en faveur de cet investissement, qui est le plus pertinent dans une optique de durabilité. Avis 7 : Les agents des CT n’ont pas les moyens (pas de véhicules, …) et ont eux même besoin (sauf exceptions) de formation continue et de MOTIVATION FINANCIERE. Les grandes entreprises

spécialisées en intrants agricoles qui gagnent des milliards doivent investir davantage dans l’encadrement technique des agriculteurs. En fait, c’est dans leur intérêt de montrer au client : - Comment reconnaitre les symptômes des maladies et les types de mauvaises herbes, - avec quel produit, quand et comment traiter, - les réglages des appareils de traitement, utilisation de mouillants acidifiants si nécessaire pour amé-

OTECH

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Céréales, production, encadrement et consommation des sujets comme le montage des projet et le management, pour de vieux techniciens qui ne cherchent qu’a terminer leurs carrière en paix.

Un article de presse a indiqué le chiffre de 322 kg de blé + orge + maïs par personne et par an, basé sur une enquête du Haut Commissariat au Plan

liorer l’efficacité, - points forts et faibles du produit, - utilisation en curatif ou/et préventif ? Etc. A mon avis, Il faut que les sociétés aillent davantage sur le terrain pour déterminer les vrais besoins de l’agriculteur et non pas organiser quelques journées à travers le pays, appeler un traiteur et dire que c’est du développement !!!! Avis 8 Je crois que les CT sont en voie de disparition car le peu de personnel qui reste est près de la retraite. En plus, avec les formations qui leurs ont été fournies, on ne fait que gaspiller des millions de DH avec

Avis 9 Je crois que dans un avenir très proche, on ne parlera plus de vulgarisation. Les termes clés seront désormais: conseil, conseillers, ingénieur en conseil, bureau d’études, consulting,... Avec le consulting nous pourrons peut être enfin passer de rendements de 35 à 70 qx/ha. Avis 10 On entend dire ces derniers temps que la vulgarisation agricole est un concept «dépassé» qui ne cadre pas avec les ambitions du Plan Maroc Vert. Est ce bien vrai ? Quel est le bilan de l’expérience marocaine en matière de vulgarisation agricole depuis l’indépendance ? Pourquoi ce concept ou plutôt ce service public «noble» (comme la santé publique ou l’enseignement) n’offre plus à ses clients la même qualité comme par le passé ? Qu’est ce que ce nouveau concept de «conseil agricole» apporte comme nouveauté ? Est-ce vraiment

une nouvelle approche pour pallier les insuffisances de la pratique de vulgarisation agricole ou s’agitil tout simplement d’un concept novateur comme l’agrégation ? Le débat est ouvert ! Avis 11 L’amélioration des capacités techniques de nos agriculteurs est nécessaire pour mobiliser une partie du potentiel non encore mobilisé. Mais elle n’est pas du tout suffisante. D’une part, l’agriculteur n’adopte pas toujours ce qu’il sait, et d’autre part, l’insuffisance en vulgarisation vient derrière une multitude de facteurs qui limitent l’adoption. Cela veut dire que même si vous disposez d’un système de vulgarisation (conseil) efficace, l’effet de votre conseil ne serait pas forcement déterminant. En fait, une étude récente a montré que le niveau de connaissances techniques de l’agriculteur est élevé, mais le niveau d’adoption est faible et des fois ce niveau ne dépend pas des capacités financières. Dans ce sens, demandez par exemple à un malherbologiste quel est le taux d’adoption des conseils qu’il a donnés sur le choix de la buse, le mode d’application des herbicides, ... Avis 12 Pour moi, fermer les CT et mettre sur le même pied d’égalité les gros producteurs super encadrés des grandes plaines et les producteurs des coins reculés et dépourvus de toute aide agricole, est totalement incompréhensible.

Consommation marocaine en céréales ? Avis 13 Malgré le fait que les marocains soient de grands mangeurs de pain, avec 200 kg de blé par an, ils sont classés loin derrière les 11 pays suivants : Danemark (782kg), République Tchèque (357kg), Turkménistan 144

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(330kg), Bulgarie (329), France (321), Kazakhstan (311), Irlande (301), Macédoine (298), Turquie (290), Slovaquie (288). (Classement des premiers pays pour la consommation de blé en kg par an et par habitant, selon le Secrétariat de la CNUCED). Avis 14 Il ne faut pas oublier que ces pays exportent des pâtes, des biscuits,… De plus, ils reçoivent beaucoup de touristes et connaissent l’organisation de beaucoup de festivités et de festins, dont ils jettent une bonne partie. Avis 15 Les marocains sont aussi de grands gaspilleurs de pain. D’ailleurs, le pain dur souvent jeté, est ramassé par certaines personnes pour être donné au bétail ou à la basse cours.

Avis 16 A ma connaissance, ce chiffre de 200 Kg de blé /personne/an date des années 1970, et plus précisément selon les résultats de l’enquête de consommation des ménages marocains. Il faudrait donc réviser ce chiffre. Peut être qu’une nouvelle enquête révèlera des chiffres beaucoup plus importants en raison des niveaux de vie d’une bonne partie de la population marocaine. Avis 17 Un article de presse a indiqué le chiffre de 322 kg de blé + orge + maïs par personne et par an, basé sur une enquête du Haut Commissariat au Plan et a d’ailleurs fait une bonne analyse des différents ingrédients de notre consommation quotidienne. En se basant sur ce chiffre, le Maroc doit produire 100 millions de qx/an pour éviter les importations.

Alors, utilisons ce chiffre et invitons (ou plutôt obligeons) notre Ministère de l’Agriculture à produire ce que nous consommons. Avis 18 La confusion vient du fait qu’on ne spécifie pas de quelle consommation on parle. Si c’est la consommation totale par habitant dans un pays, le calcul est simple : on divise le total des disponibilités par la population totale du pays. La quantité totale serait la somme de la production, plus l’importation et la variation du stock. Cette consommation comprend toutes les utilisations dont animales et mêmes les pertes. Si on parle de la consommation humaine de céréales, cela est obtenu par des enquêtes de consommation des ménages (enquête compliquée).

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Malgré le fait que les marocains soient de grands mangeurs de pain, avec 200 kg de blé par an, ils sont classés loin derrière les 11 pays


La récolte des céréales Comment prévenir les pertes ? Pr. El Houssain BAALI et Pr. El Hassane BOURARACH - CFMA - IAV Hassan II

On n’aura jamais trop conseillé nos agriculteurs sur l’ampleur des pertes en grains causées pendant la récolte mécanique des céréales. Après les articles publiés dans Agriculture du Maghreb en 2009 et en 2010, ce thème s’impose encore une fois, à l’approche de la nouvelle saison des moissons.

L

a campagne 2010-2011, qui s’annonce bonne, s’est caractérisée par des conditions climatiques favorables, essentiellement dans le nord du pays qui a bénéficié d’une pluviométrie excédentaire par rapport à la normale. Les superficies emblavées en céréales cette campagne seraient de l’ordre de 5 millions d’ha. La maîtrise des paramètres d’efficacité de la récolte reste un thème cher aux professionnels des machines agricoles, comme d’ailleurs pour l’ensemble des acteurs impliqués dans la production, l’encadrement, la recherche et l’enseignement. Ainsi, à l’aube de la nouvelle saison des moissons, 146

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cet article vise la sensibilisation des agriculteurs afin de les aider à optimiser le temps de travail et éviter les pertes de grains, surtout lors du moissonnage-battage mécanisé. D’après des essais conduits par le CFMA 1 de l’IAV Hassan II et l’ENA de Meknès2, les pertes totales en grains liées à diverses causes (état de la moissonneuse batteuse, réglages et utilisation), peut atteindre, voire dépasser 20% dans les conditions les plus défavorables, ce qui correspond à 400kg, pour un rendement moyen de 20 qx/ha, soit plus du double de la dose de semis généralement appliquée par nos agriculteurs.

Réduire les pertes

Les pertes ainsi générées peuvent se chiffrer à plusieurs milliards de dirhams par an. Une situation tout à fait inacceptable quand on sait

que tout cela peut être évité en apprenant au céréaliculteur à : raisonner la conduite de la culture, à choisir le moment opportun pour la moisson et à être exigeant visà-vis de la qualité du travail de la machine. Mécanisation des opérations Il s’agit d’un processus qu’il faut appliquer dès le début de l’itinéraire technique pour faciliter les opérations ultérieures. C’est ainsi qu’un lit de semence bien meuble et plat sans cailloux, suivi d’un semis régulier et un désherbage adéquat, sont des préalables à une récolte mécanique générant moins de pertes. Choix du moment idéal pour récolter Le moment de récolte des céréales peut être caractérisé par une humidité de 13-14%3, car en dessous de ce seuil, des pertes de post-maturité se manifestent. Mais l’agriculteur qui ne possède pas une moissonneuses batteuses4 a-t-il vraiment le choix ? Difficile à dire, surtout dans le cas d’une bonne année agricole


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La récolte des céréales , comment prévenir les pertes ? Sa formation dans le domaine et ses connaissances des procédures de réglage des machines sont déterminantes. Or, dans la plupart des cas, le conducteur a appris sur le tas, sans aucune formation spécifique assurée par des spécialistes.

Evaluation du travail et corrections

Figure 1 : Estimation rapide des pertes causées par la MB

où la demande est de loin supérieure à l’offre. Exiger un travail de qualité Pour le propriétaire de la moissonneuse, la satisfaction de ses clients est tributaire de la révision d’usage entre deux récoltes de manière à remettre la machine au point après chaque campagne agricole selon les consignes du constructeur. La vérification des réglages devient une nécessité à chaque fois que se manifestent des indices de pertes excessives, c’est-à-dire dépassant 2% de la récolte. A noter que les pertes directement liées à la machine proviennent essentiellement : - du rabatteur qui frappe les épis (dites aussi pertes par choc). - de la coupe qui survient lorsque les épis sont coupés et restent par terre. - du battage, secouage, nettoyage et par défaut d’étanchéité. D’une façon générale, les vieilles machines causent plus de pertes que les nouvelles. Mais, la part de responsabilité du conducteur de la machine est également grande.

Figure 2 : Observation qualité des grains

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En l’absence d’un cahier des charges définissant, de manière claire, les droits des deux parties, d’un contrat du travail à façon qu’est la récolte à la moissonneuse batteuse, l’agriculteur peut procéder à une évaluation grossière de la qualité du travail réalisé. C’est cette évaluation des pertes qui va orienter l’amélioration des réglages, qui concernent le plus souvent les pertes directement liées au passage de la machine :

- Au niveau de la coupe de la récolte Il faut veiller au réglage des positions correctes du rabatteur et du tablier : - Le tablier doit être placé le plus bas possible, d’où l’intérêt d’une surface du sol meuble et bien nivelée, - la vitesse de rotation du rabatteur doit être convenable : pas trop forte projetant les épis, ni trop lente poussant les épis en avant de la machine. Les doigts doivent être inclinés en position de griffes, proportionnellement au degré de verse.

- Au niveau du battage Il est courant de corriger en agissant sur le régime du batteur, les tensions des courroies ou en nettoyant le contre-batteur. Les battes et contre-batteurs ne doivent présenter aucune déformation, et il faut privilégier une vitesse de rotation du batteur élevée au lieu d’un serrage prononcé de l’écartement ‘’batteur contre-batteur’’ qui est souvent à l’origine d’une consommation excessive de carburant, d’une casse anormale des grains et

d’un broyage excessif de la paille, ce qui cause une surcharge des secoueurs et des bourrages répétitifs des grilles de nettoyage.

- Au niveau du nettoyage, vitesse et orientation du vent et choix et/ou degré d’ouverture des grilles Il vaut mieux adopter la stratégie qui consiste à minimiser les pertes en récupérant des grains légèrement échaudés et un peu d’impuretés, plutôt que le comportement le plus courant, qui consiste à récupérer un grain propre, mais avec beaucoup de pertes. Il convient aussi de refaire le contrôle après chaque série de réglages pour s’assurer de leurs effets. La vérification la plus simple et la plus rapide pour contrôler le travail d’une moissonneuse batteuse et orienter les réglages, consiste à procéder aux observations suivantes : - Importance des pertes en dehors de l’andain, après le passage de la machine (pertes dues à la coupe). L’objectif à ce niveau étant d’avoir déjà une idée sur les pertes naturelles (Fig. 1, 1). - Importance des pertes dans l’andain (Fig. 1, 2). - Qualité des grains dans le sac à grains ou dans la trémie (Fig. 2). Cette vérification du suivi-évaluation du travail exécuté par un prestataire (propriétaire de la moissonneuse batteuse) pour le compte d’un agriculteur mérite plus d’attention de la part de tous les acteurs impliqués dans cette opération et pourrait figurer parmi les tâches confiées aux conseillers agricoles dans le cadre de la nouvelle stratégie de vulgarisation agricole en cours de finalisation au Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime. Centre de Formation en Mécanisation Agricole Notamment ceux conduits par Alaoui et Boutahar 3 Le grain doit être craquant et farineux sous la pression des dents. 4 Actuellement, le nombre de MB dépasserait de peu les 4000 unités au niveau national 1 2


NEW HOLLAND

La moissonneuse-batteuse New Holland TC5040

Productivité assurée !

La gamme impressionnante de moissonneuses-batteuses New Holland offre le plus grand choix de toute l’industrie de la construction de matériel agricole ; les clients peuvent sélectionner le modèle qui leur convient en toute liberté de choix. La moissonneuse-batteuse TC5040 commercialisée au Maghreb, est un modèle 170 CV à quatre secoueurs, de la gamme TC5000. Depuis sa mise en marché, New Holland en a fourni plus de 40 000 exemplaires dans le monde. Issu de la technologie efficace et fiable qui a fait la réputation de la gamme, le modèle TC5040 a bénéficié de la maîtrise des nouvelles technologies en matière de motorisation et de productivité, d’où ses grandes performances à moindre coût.

Performance Le moteur 6.8 litre de New Holland a été conçu pour être plus puissant et moins bruyant tout en étant plus petit et plus léger. Ce moteur économique Tier III permet de réduire significativement la consommation de carburant et de lubrifiant. Ce moteur, disposant d’un régulateur mécanique est associé à une boîte à vitesses performante qui facilite les manœuvres dans les conditions les plus difficiles. Le batteur, de grand diamètre génère une inertie élevée pour traiter en souplesse les charges élevées. La TC5040 est capable de maintenir une vitesse d’avancement soutenue sur tout

type de récolte. Son rabatteur polyvalent et facilement réglable permet une grande vitesse de coupe et assure une bonne alimentation de la récolte vers le convoyeur. Enfin, un système de compensation et de contrôle de hauteur de la barre de coupe permet de maintenir la vitesse. Bien que la moissonneuse TC5040 soit le modèle d’entrée de gamme de New Holland, elle est représentative de l’engagement de la marque pour l’innovation et la performance.

Paille de première qualité La TC5040 convient aux opérations de collecte pour l’élevage : obtenir une paille de première qualité est alors très important. Le système de battage de la TC5040 allie efficacité et délicatesse. Le passage en douceur du batteur au tirepaille puis vers les secoueurs, garde à la paille toutes ses qualités.

Facilité de récolte Confort et sécurité sont les priorités des designers chez New Holland. La TC5040 est équipée d’une cabine moderne et spacieuse avec une visibilité à 191 degrés. Les opérations se déroulent dans le silence grâce aux performances des moteurs New Holland pour le confort de l’opérateur. De plus, un large choix de sièges à suspension pneumatique, de sièges passager, les rétroviseurs télé-

commandés, le contrôle à distance des barres de coupe et de battage complètent confort et ergonomie. Le Joystick multifonctionnel contrôle la vitesse d’avancement ainsi que les commandes de la barre de coupe ; les informations concernant le fonctionnement de la machine s’affichent sur la console placée à la droite du conducteur. Ce système efficace met l’opérateur en confiance, d’autant qu’un moteur électrique puissant, actionné depuis la cabine, permet en cas de blocage d’inverser le mouvement du convoyeur et de la barre de coupe. La TC 5040 reste performante même dans des conditions de récolte irrégulières et difficiles.

Une opération à bas prix La moissonneuse-batteuse TC5040 est un excellent investissement. Elle a été conçue par les ingénieurs de New Holland, animés par la volonté créer une moissonneuse-batteuse fiable et pratique pour un investissement modéré. Fiabilité à toute épreuve, construction de qualité et finitions parfaites assurent à la TC5040 de rester en parfait état au fil des saisons. Des coûts de maintenance et des frais d’entretien peu élevés, une excellente accessibilité au moteur, un tamis rotatif monté sur charnières et des points de graissage accessibles, tout cela réduit considérablement le temps d’entretien.

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ELEVAGE

Le Plan Maroc Vert pour les Productions Animales

« Etat des lieux et Implications pour l’Encadrement Technique et l’Accompagnement Scientifique », c’était le thème d’un séminaire organisé récemment par L’ANPA (Association Nationale pour la Production Animale). Voici une Synthèse des discussions et recommandations.

Les

intervenants ont mis l’accent sur les nouvelles visions imprimées au développement des filières lait et viandes rouges (VR) bovines dans le cadre du Plan Maroc Vert et les mesures d’accompagnement notamment celles liées aux incitations financières, le dispositif de financement des projets, l’encadrement et la recherche, le concept d’agrégation, et les conditions de réalisation des projets d’agrégation.

de façon raisonnée en préservant les acquis de la filière lait. 4- Préserver les ressources génétiques locales qui présentent un intérêt en termes de biodiversité. 5- Nécessité de clarifier davantage les projets d’agrégation pour les filières lait et VR ainsi que les modalités de mise en œuvre de ces projets

Un débat riche a permis de dégager les points saillants suivants : 1- Les objectifs de production fixés (lait et VR) sont ambitieux et méritent d’être suivis avec beaucoup d’attention. Mais les niveaux de consommation projetés risquent de ne pas suivre eu égard à l’évolution du revenu des populations. 2- L’articulation lait-viande rouge mérite d’être observée pour un équilibre entre les filières. 3- La filière VR qui a été jusqu’à présent le « parent pauvre » de la politique de développement doit bénéficier d’une politique d’incitation ciblée, d’une organisation de la filière et d’un encadrement appropriés. Le programme de croisement industriel chez les bovins doit être mené dans les zones appropriées

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dans le cadre des nouvelles dispositions incitatives. 6- En matière d’encadrement technique, il est nécessaire de développer des relations entre les instituts techniques et les établissements de formation professionnelle, le rôle des organisations professionnelles dans le recrutement, l’agré-


gation en tant qu’opportunité de création d’emplois, l’intérêt du projet de développement du métier du Conseiller Agricole en tant que solution probable d’encadrement des agriculteurs.

Plans Agricoles Régionaux (PAR)

Cas de la Filière Lait Dans les projections du PMV à l’horizon 2020, le Gharb est considéré comme la 1ère région de production de lait du Maroc. Deux témoignages ont abordé le cas d’une unité productiviste située au Loukkos et le cas du développement de la production laitière autour de l’agrégation. Ces interventions et les discussions qui ont suivi ont soulevé les points suivants :

Au niveau de l’amont - Taille des exploitations : domi-

nance des petites exploitations, avec apparition de nouvelles unités disposant d’importants effectifs et nécessitant une nouvelle ingénierie agricole et de nouvelles compétences, une formation adaptée au personnel et une nouvelle gestion de la relation entre ces fermes et la protection de l’environnement. - Ressources animales diversifiées constituées aussi bien de races laitières spécialisées que des locales et croisées. - Ressources alimentaires assez diversifiées, avec un effort consenti par l’Etat et les grandes unités pour le développement de l’ensilage. Plus d’efforts sont demandés pour une gestion rationnelle des ressources alimentaires, ce qui permettra d’améliorer la productivité et de réduire le coût de production du lait. - Les nouvelles grandes unités mises en place récemment imposent un

encadrement sanitaire spécifique pour juguler certaines maladies appelées de production (mammites, boiteries, infertilité,…) et nécessitent aussi la mise en place de règles strictes de biosécurité sanitaire. - Des performances laitières encore modestes, qui doivent être améliorées par un encadrement assuré par l’Etat (plus important encore par les agrégateurs) et une formation des ressources humaines intervenant dans le secteur. - En matière d’encadrement, la relation entre usines et éleveurs a commencé à changer depuis 2 ou 3 ans, aussi bien la formation des ressources humaines que le développement de programmes de financement d’activités, telles que la formation des éleveurs et l’amélioration génétique. - Le faible prix du lait à la ferme a été jugé un handicap au développement de la filière laitière.

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Le Plan Maroc Vert pour les Productions Animales

plus rapidement que la production.

Cas de la Filière Viande Bovine

Au niveau de l’aval : - La complexité et la diversité du système de collecte du lait, qui fait intervenir des opérateurs au statut ambigu et qui ne permet pas d’intervenir pour améliorer la qualité du lait (un des points noirs de la filière). Ont été préconisées la mise en place d’un labo interprofessionnel de la qualité du lait, des tests plus fréquents de dépistage de résidus d’antibiotiques (coût élevé et prohibitif ) - Irrégularité/saisonnalité de l’offre et conséquences sur le coût du transport et de la transformation du lait. - La consommation du lait et de produits laitiers semble augmenter 152

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La troisième session a porté sur un témoignage apporté sur un projet intégré de la Société d’Engraissement des Doukkala dont le promoteur veut s’inscrire dans le cadre de la vision du PMV qui associe intégration et agrégation des producteurs. Il envisage de développer un partenariat avec les professionnels de la filière (engraisseurs, chevillards, bouchers). Une telle intégration (poussée jusqu’à la restauration pour récupérer la part maximale de la plus value de la filière) est d’autant plus justifiée que seulement 25% de la plus-value revient au secteur amont de la filière, alors que 75% bénéficient aux opérateurs en aval. En ce qui concerne le Plan Agricole Régional DOUKKALA-ABDA, l’étude conduite au niveau de la région a identifié 16 projets dont l’enveloppe budgétaire est estimée à 200 millions DHS. L’objectif est l’accroissement de la production de 92% pour atteindre 32.100 tonnes à l’horizon 2020 contre 16.700 tonnes actuellement. La discussion a été focalisée sur la

nature et le type de relation entre agrégateur et agrégés : quels seraient les engagements des uns et des autres au niveau de la production, la transformation et la commercialisation des viandes ? L’engraisseur (agrégé) resterait propriétaire des animaux et de la carcasse, alors que l’agrégateur prendrait en charge l’opération d’abattage et de commercialisation moyennant un partage des plusvalues qui seraient dégagées. L’assistance a critiqué l’option de créer une multitude d’abattoirs de petite capacité qui risque de grever leur rentabilité, alors que la tendance actuelle est plutôt vers la concentration avec un investissement dans des abattoirs intercommunautaires pour bénéficier des économies d’échelle et réduire le coût des prestations de service.

Projets en production animale Encadrement technique et appui scientifique Cette session se rapportait aux futurs rôles que doivent jouer l’Etat, les nouvelles structures, l’ingénierie privée et les organisations professionnelles dans la mise en œuvre du PMV. Les principales recommandations peuvent être résumées comme suit : 1. Les systèmes d’incitations et aides financières nouvellement instaurés doivent inciter les professionnels à faire appel à un encadrement de qualité et à entamer de la recherche développement dans un cadre contractuel entre les interprofessions et les Institutions de recherche. 2. Développer la sous-traitance dans la formation des éleveurs ou fils d’éleveurs. 3. Rehausser le niveau d’encadrement des petits éleveurs (base de production du lait au Maroc) et des coopératives ou associations régionales d’éleveurs.


4. Exiger dans l e cadre de l’agrégation et du partenariat public privé de rendre obligatoire le rôle d’encadrement assuré par les agrégateurs qui doivent engager les compétences requises. Par ailleurs, les animateurs ainsi que l’assistance ont formulé un certain nombre de recommandations qui peuvent se résumer comme suit : - Tenir compte de la composante environnementale dans la conception des fermes productivistes et des projets d’agrégation. - Préparer un plan fourrager accompagnant le PMV pour couvrir les besoins réels en aliments grossiers et répondre ainsi au niveau de pro-

ductivité espéré et à la disponibilité d’eau d’irrigation pour produire des fourrages de qualité. - limiter la dépendance vis-à-vis des importations d’intrants pour la production de lait et viandes : bovins, semences de maïs, semences d’insémination artificielle, matériel d’ensilage et aliments de bétail. Il faut aller dans le sens d’une meilleure valorisation des ressources locales du pays (sous produits de cultures et de l’agro industrie) et réduire ainsi la dépendance vis-à-vis du marché étranger. - Réserver les génisses d’importation uniquement aux unités pépinières et aux grandes et moyennes fermes productivistes pour assurer le repeuplement et le peuplement des nouvelles unités et approvisionner les petits éleveurs en génisses sélectionnées produites localement par les grandes et moyennes unités avec instauration d’une subvention à leur acquisition, au même titre que celles importées.

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