Agriculture du Maghreb, n°50 Mars 2011

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Agriculture du Maghreb

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EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Beauséjour Hay Hassani - 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 Fax : 212 (0) 522 25 20 94 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Gérard COUVREUR

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Soumia EL MAHDAOUI Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Prof. M’hamed Hmimina Pr. Mohamed Abbassi Mr Youssef Chakir Dr Mohamed Sbaghi M’barek SRHIRI Mohamed Serrar

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Conception Graphique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr

Tous droits de reproduction

autorisés avec mention impérative et complète du journal.

Edito

Edito

Nous sommes sur la bonne voie Dites moi si je me trompe. L’annonce faite récemment par M. Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture, concernant une nouvelle stratégie agricole orientée sur la mise en place individuelle ou collective de structures de conseil et d’accompagnement des producteurs, destinées à favoriser la réalisation du Plan Maroc Vert, n’a-t-elle pas un certain goût de déjà vu ? Certes, on ne peut que se réjouir et tous les producteurs avec nous (puissent ces grandes décisions les aider à se développer, surtout les plus petits ) et reconnaître à notre Ministre, une magnifique capacité de réaction dès la perception des difficultés. Création de l’ADA, de l’ONSSA et dans le cas présent, le « Conseil Agricole » qui repose sur 3 axes principaux : - développement de cabinets de conseil agricole (belle opportunité pour les cadres qui ont quitté les offices avec des primes de départ), - mise en place de centres régionaux avec des conseillers formés aux nouvelles attentes (mais sont elles vraiment nouvelles ?), - encouragement aux chambres d’agriculture et associations interprofessionnelles pour encadrer les agriculteurs (n’a-t-on pas réduit de moitié le nombre de ces Chambres et l’interprofession tarde bien à se mettre en place).

« En agriculture, le producteur est un élément déterminant, mais aussi le maillon faible », souligne le Président de la Comader Ahmed Ouayach, dans une interview au journal Eco Plus. En fait, pour les mêmes raisons de soutien et d’accompagnement des producteurs, après 30 ans de bons et loyaux services (1969/1999), la SASMA s’est arrêtée non pas faute de combattants mais de moyens, abandonnant à leur sort les 150 employés, mais aussi les « maillons faibles », éléments pourtant essentiels du développement agricole. Et voici donc que 12 ans plus tard, on redécouvre que faute de conseils, de formation et d’encadrement, ce maillon faible met en péril la réussite du plan. Et nous voici orientés à nouveau vers le conseil agricole. Celà-dit, réjouissons-nous. Mieux vaut tard que jamais ! Et si l’on en croit Madame Susan Georges, Présidente d’honneur de l’Association ATTAC, dans une récente interview à l’un de nos quotidiens nationaux : « la paysannerie seule, peut créer la sécurité et même la souveraineté alimentaire ». Alors, effectivement, nous sommes sur la bonne voie !

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Gérard Couvreur

Directeur de publication n°50

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Sommaire Sommaire Nos annonceurs AGREMBAL 49 AGRIMATCO 55 AGRIMATCO 65 AGRIMATCO 79 AGRIMATCO 85 AGROSEM 62 BADRA 24 BASF 83 BASF Schweiz 74-53 BAYER CS 2 BAYER CS 81 BEILLARD 20 BODOR 75 CASTANG PÉPINIÈRE 22 CLAUSE 57 CMGP 9 ENA Formation 18` GAUTIER Semences 61 HERCULANO 15 HORTISUD 20 INTERNATIONAL NURSERY 63 IRRISYS 11 LAFOND PÉPINIÈRE 23 MAMDA 31 MASSO QUIMICA 19 MEDFEL 7 NUNHEMS 35 RAISAGRI 33 SAER 70 SAOAS 36 Scherneck 25 SCPC SAPEL 71 SIBERLINE 73 SIFEL 96 SILOS CORDOBA 16 SIPCAM INAGRA 69 SYNGENTA 1 SYNGENTA Seeds 59 SYNGENTA Seeds 67 TESSENDERLO 74 TIMAC 95 TREFILADOS URBANO 20 UBIFRANCE 37 UNIMAGEC 4 VERT ATTITUDE 8 VILMORIN 21 YARA 51

Encart Arabe AGRIMATCO CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC MAMDA

Editorial

3

Actualités

6

L’OCP,

38

Syngenta Maroc

40

Les acariens tétranyques de agrumes

44

2ème AGRI CONFERENCE

46

Portrait de femme

52

Tomate export

54

Forum Tech-Agro

68

Maïsadour

72

Journées Méditerranéennes de l’Olivier

76

Les principales maladies cryptogamiques de la vigne

78

les travailleurs face au danger des traitements phytosanitaires

86

Olivier : la cécidomyie de l’écorce

89

Algérie

90

Soutient la «Révolution verte» en Afrique Fête son 10e anniversaire

Une menace permanente pour les vergers Nouveaux types de serres

Siham Zahidi : directrice du cabinet Green Smile

Baisse de la production à partir de fin avril ? Dakhla, climat stable, pas de problèmes phytosanitaires Nouvelle certification G.S.P.P, une assurance contre la bactériose Tableaux des variétés tomate

choix des porte-greffes agrumes Leader du maïs doux au Maroc

Un danger pour les pépinières et les jeunes plantations Marché de fruits et légumes le diktat des mandataires

Le pistachier pour valoriser les zones arides 92 Petites annonces Agriculture Agriculture du Maghreb du Maghreb n°50

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ACTUALITÉ ENVIRONNEMENT

Volatilité des prix et crises alimentaires La tribune de Jacques Diouf, directeur général de la FAO L’histoire est-elle un éternel recommencement? Nous sommes, en effet, à la veille de ce qui pourrait être une nouvelle crise alimentaire majeure. L’indice FAO des prix des denrées alimentaires à la fin de l’année 2010 est revenu à son plus haut niveau. La sécheresse en Russie et les mesures restrictives à l’exportation adoptées par le gouvernement ainsi que les récoltes moins abondantes que prévu aux États-Unis et en Europe, puis en Australie et en Argentine, ont été les facteurs de déclenchement d’un processus de flambée des prix des produits agricoles sur les marchés internationaux. Certes, la situation actuelle est différente de celle de 2007-2008, bien que les phénomènes climatiques récents risquent de réduire sensiblement les productions agricoles de la saison prochaine. Les hausses des prix touchent surtout les secteurs du sucre et des oléagineux et moins celui des céréales qui constituent 46% de la consommation calorique au niveau mondial. Les stocks de céréales qui étaient de 428 millions de tonnes en 2007/08 s’élèvent actuellement à 525 millions de tonnes. Ils subissent, cependant, de forts prélèvements pour répondre à la demande. Cependant, la hausse et la volatilité des prix vont continuer dans les années à venir si on ne s’attaque pas aux causes structurelles du déséquilibre du système agricole international. Nous continuons toujours de réagir au niveau des facteurs conjoncturels et donc de faire de la gestion de crises. Si les tendances actuelles se maintiennent, l’objectif fixé

par les dirigeants de la planète de réduire de moitié le nombre des personnes qui ont faim dans le monde à l’horizon 2015 ne sera atteint qu’en 2150. Malgré les avertissements, il n y a pas eu de changement décisif de politique depuis 1996. Pourtant, aujourd’hui encore, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim dans le monde. Nous devons donc rappeler avec force les conditions d’un approvisionnement suffisant en produits alimentaires d’une population qui ne cesse de croître et qui va nécessiter, au cours des quarante prochaines années, une augmentation de 70% de la production agricole dans le monde et de 100 % dans les pays en développement. Il y a d’abord la question des investissements: la part de l’agriculture dans l’aide publique au développement (APD) est passée de 19% en 1980 à 3% en 2006, et se situe aujourd’hui aux alentours de 5%. Les investissements privés nationaux et étrangers, de l’ordre de 140 milliards de dollars par an, devraient être de 200 milliards de dollars. Ces chiffres sont à comparer avec les dépenses annuelles d’armement qui sont de 1 500 milliards de dollars. Il y a ensuite le commerce international des produits agricoles qui n’est ni libre ni équita-

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ble. Les pays de l’OCDE apportent un équivalent de soutien d’environ 365 milliards de dollars par an à leur agriculture, et les subventions ainsi que les protections tarifaires en faveur des biocarburants ont pour conséquence de détourner quelque 120 millions de tonnes de céréales de la consommation humaine vers le secteur des transports. Les mesures sanitaires et phytosanitaires unilatérales ainsi que les obstacles techniques au commerce constituent des freins aux exportations et singulièrement pour les pays en développement. Il y a enfin la spéculation exacerbée par les mesures de libéralisation des marchés à terme des produits agricoles dans un contexte de crise économique et financière. Ces nouvelles conditions ont permis de transformer des instruments d’arbitrage de risques en produits financiers spéculatifs qui se substituent à d’autres placements moins rentables. La solution au problème de la faim et de l’insécurité alimentaire dans le monde passe donc par la coordination efficace des décisions qui devraient porter à la fois sur l’investissement, le commerce agricole international et les marchés financiers. Dans un contexte climatique aléatoire marqué par des inondations et des sécheresses, il faut pouvoir financer les petits ouvrages de maîtrise de l’eau, les moyens de stockage au niveau local et les routes rurales, de même que les ports de pêche et les centres d’abattage des animaux, etc. Ainsi seulement, sera-t-il possible de sécuriser la production vivrière, d’améliorer la productivité et la compétitivité des petits

agriculteurs en vue de baisser les prix à la consommation et d’augmenter les revenus de populations rurales qui représentent 70% des pauvres dans le monde. En outre, il faut parvenir à un consensus dans les trop longues négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour mettre fin aux distorsions des marchés et aux mesures restrictives au commerce qui aggravent les déséquilibres entre l’offre et la demande. Enfin, l’introduction de nouvelles mesures de transparence et de régulation est urgente pour faire face à la spéculation sur les marchés à terme des produits agricoles. Gérer les crises est indispensable et c’est bien, mais les prévenir c’est mieux. Sans décisions de nature structurelle sur le long terme avec la volonté politique et les moyens financiers nécessaires à leur mise en oeuvre, l’insécurité alimentaire va persister avec une succession de crises aux conséquences graves sur les populations les plus démunies. Cela va engendrer l’instabilité politique des pays et menacer la paix ainsi que la sécurité du monde. Les discours et les promesses des grandes réunions internationales, s’ils ne sont pas suivis d’effets, ne font qu’accroître les frustrations et les révoltes. Le temps est venu d’adopter et de mettre en oeuvre des politiques qui permettent à tous les agriculteurs du monde, des pays en voie de développement comme des pays développés, d’avoir des revenus décents par des mécanismes qui ne créent pas des distorsions de marché. Source : Les Echos


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Comment l’export ?? Commentdévelopper développerson sonportefeuille portefeuille clients clients àà l’export C’est l’un desdes objectifs groupes C’est l’un objectifsmajeurs majeursdedelalasaison saison2011 2011pour pourlalamajorité majorité des des grands grands groupes internationaux enenfruits internationaux fruitsetetlégumes. légumes. PourPour Nathalie Thomas de de AGRUCORSE (France), l’une Nathalie Thomas AGRUCORSE (France), l’une des des solutions est de participer à des rendez-vous d’afsolutions est de participer à des rendez-vous d’affaires : « Bons contacts, paspas de perte de de temps, imporfaires : « Bons contacts, de perte temps, importanttant travail de suivi à faire. OnOn y rencontre la la grande travail de suivi à faire. y rencontre grande distribution (Leclerc, Carrefour, Auchan…) , des ré-rédistribution (Leclerc, Carrefour, Auchan…) , des de grossistes et aussi de nouveaux marchés seaux seaux de grossistes et aussi de nouveaux marchés comme la Hongrie. comme la Hongrie. PourPour Arnaud LeonLeon d’ARNOFRUT (Espagne), lesles rendezArnaud d’ARNOFRUT (Espagne), rendezvousvous pré-organisés donnent un bon rythme de travail pré-organisés donnent un bon rythme de travail en plus des des contacts spontanés. en plus contacts spontanés. La formule séduit de plus en en plus et même lesles entreLa formule séduit de plus plus et même entreprises des pays situés de l’autre côté de la Méditerranée. prises des pays situés de l’autre côté de la Méditerranée. Tamer Fahmi de la égyptienne JANA reconnaît Tamer Fahmi de société la société égyptienne JANA reconnaît que que les journées sontsont trèstrès bienbien remplies avec dede nomles journées remplies avec nombreux rendez-vous provenance Russie, Arabie breux rendez-vous en en provenance de de Russie, Arabie Saoudite, Espagne… Saoudite, Espagne… L’unique événement Europe à répondre à ce type L’unique événement en en Europe à répondre à ce type d’organisation le MEDFEL. d’organisation est est le MEDFEL. rencontrer plus importants Où Où rencontrer lesles plus importants acheteurs fruits & légumes monde acheteurs de de fruits & légumes dudu monde et de l’EuroMéditerranée ? et de l’EuroMéditerranée ? Medfel associe dans offre : salon, conférences Medfel associe dans sonson offre : salon, conférences et et aussi rendez-vous d’affaires. Les 4, 5 et 6 mai prochain, aussi rendez-vous d’affaires. Les 4, 5 et 6 mai prochain, va réunir de 150 acheteurs internationaux il vail réunir plusplus de 150 acheteurs VIPVIP internationaux représentant les 35 marchés les plus importants représentant les 35 marchés les plus importants et et or-organiser plus de 2 500 rendez-vous avec les opérateurs ganiser plus de 2 500 rendez-vous avec les opérateurs du marché Fruits et Légumes pays bassin du marché des des Fruits et Légumes desdes pays dudu bassin méditerranéen : production, négoce, commerce, importméditerranéen : production, négoce, commerce, importexport, expédition y compris filières biologique export, expédition y compris les les filières biologique et et oléïcole... et les fournisseurs du transport et de la oléïcole... et les fournisseurs du transport et de la lo-logistique du froid et du frais.C’est salon réservé gistique du froid et du frais.C’est unun salon réservé ex-exclusivement aux professionnels. clusivement aux professionnels. Des grands noms de la filière sont inscrits, notamment Des grands noms de la filière sont inscrits, notamment des Espagnols (FreshHuelva, Afrucat, Catalonia Qualitat des Espagnols (FreshHuelva, Afrucat, Catalonia Qualitat Anecoop), des Italiens (CSO), des Marocains (Agri Souss, Anecoop), des Italiens (CSO), des Marocains (Agri Souss, Atlas Saba, Geda…), des Israéliens (Agrexco, Mehadrin), Atlas Saba, Geda…), des Israéliens (Agrexco, Mehadrin), des Français (Alterbio Cardell Export, Cooperative La des Français (Alterbio Cardell Export, Cooperative La

MED MED

Provenance des acheteurs à rencontrer Provenance des à rencontrer suracheteurs Medfel 2011 sur Medfel 2011 Algérie Finlande Qatar Algérie Finlande Qatar Allemagne Grèce République Allemagne République Arabie Saoudite Grèce Hong Kong Tchèque Arabie Saoudite Hong Kong Tchèque Autriche Italie Roumanie Autriche Italie Roumanie Belgique Liban Royaume-Uni Belgique Liban Royaume-Uni Bulgarie Luxembourg Russie Bulgarie Luxembourg Russie Danemark Maroc Suède Danemark Maroc Suède Egypte Norvège Suisse Egypte Suisse Emirats Arabes Norvège Pays-Bas Tunisie Emirats Pays-Bas Tunisie UnisArabes Pologne Turquie UnisEspagne Pologne Turquie Portugal Espagne Portugal

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Melba, Melba,Dailyfresh, Dailyfresh,Dunfresh, Dunfresh, Escande Escande Plants Plants Sarl, Sarl, Interfel, Lacour Sas, Les Fruits Rouges Interfel, Lacour Sas, Les Fruits Rouges De De L’Aisne, L’Aisne, Pom’Alliance, Pom’Alliance,Prince PrinceDe DeBretagne, Bretagne, Saveurs Saveurs Des Des Clos, Clos, Transcosatal Transports, Prunidor Sas, Barniol Transcosatal Transports, Prunidor Sas, Barniol France, France, Top TopFruits, Fruits,Transports TransportsJhJhMesguen…). Mesguen…). un programme Avec conférencestrès trèsaxé axésur sur le le comcomAvec un programmededeconférences merce (RHD, Signes de qualité, etc.), le transport merce (RHD, Signes de qualité, etc.), le transport et et la la logistique, les produits (fraise, raisin de table), la polilogistique, les produits (fraise, raisin de table), la tique tiquededel’Euro-Méditerranée, l’Euro-Méditerranée,etetlalaprésentation présentation en en exclusivité des prévisions de récolte du Melon, de l’Abricot, clusivité des prévisions de récolte du Melon, de l’Abricot, dedelalaPêche/Nectarine, Pêche/Nectarine,leleMedfel Medfelest estun un véritable véritable lieu d’échanges et d’affaires. Il se positionne comme d’échanges et d’affaires. Il se positionne comme la la meilleure leuresolution solutionpour pourrencontrer rencontrerles lesacteurs acteurs majeurs majeurs de lalafilière. filière.

Tunis PaPays y s à àl ’l’h honneur o n n e u r : :l ala Tu n i s iie e

FoFocus c u s p pr r o odui d u i t t: :l ala f fraise raise La Tunisie, dont la France est l’un des partenaires privilégiés, La Tunisie, dont la France est l’un des partenaires privilégiés, a accepté d’être le pays à l’honneur de cette 3ème édition. a accepté d’être le pays à l’honneur deèrecette 3ème édition. La Turquie et l’Israël s’associent pour la 1 fois à l’événement La Turquie et l’Israël s’associent pour la 1ère fois à l’événement aux côtés de l’Egypte, du Liban, du Maroc, de l’Algérie, d’Italie, aux côtés de l’Egypte, du Liban, du Maroc, de l’Algérie, d’Italie, de la Grèce, d’Espagne qui sont déjà de fidèles participants. de la Grèce, d’Espagne qui sont déjà de fidèles participants.

L’avis de Rac hid Be lanes de l’APIA L’ a v i s d e R a c h i d B e l a n e s d e l ’ A P I A Après une 1ère participation tunisienne en 2009 qui Après 1ère3participation en 2009 qui avaitune réuni producteurstunisienne et 17 visiteurs, nous avait réuni 3 producteurs et 17 visiteurs, nous avons fédéré sur ce 2ème Medfel, 8 producteurs avons fédéré sur ce la 2ème Medfel, a8rencontré producteurs tunisiens. En 2 jours, délégation plus tunisiens. En 2 jours, la délégation a rencontré plus de 25 acheteurs en rendez-vous pré-programmés. deL’ouverture 25 acheteurs rendez-vous pré-programmés. de en la convention d’affaires à tous les L’ouverture convention d’affaires à tous les exposants de a la permis aux exportateurs et aux exposants a permis aux (Carrefour exportateurs et aux importateurs tunisiens Tunisie…) importateurs tunisiens (CarrefourtrèsTunisie…) d’établir des contacts commerciaux sérieux. d’établir des contacts commerciaux très sérieux.

MEDFEL, Salon International d’Affaires de la filière Fruits & Légumes MEDFEL, Salon International d’Affaires de la filière Fruits & Légumes de l’EuroMéditerranée de l’EuroMéditerranée 3ème édition : 4, 5, 6 mai 2011 - Perpignan - France ème 3 édition : 4, 5, 6 mai 2011 - Perpignan - France Tél. : +33 (0)1 41 86 49 52 - information@medfel.com www.medfel.com Agriculture- du Maghreb n°50 Mars 2011 Tél. : +33 (0)1 41 86 49 52 - information@medfel.com - www.medfel.com

des acheteurs acheteurs Extrait des Extrait VIP inscrits en2011 2011 VIP inscrits en Arabie Saoudite Saoud ite : :Abbar Abbar; ; Arabie Autrich e :: Achleitner AchleitnerBiohof, Biohof, Autriche Otto P. P. Kavkal Kavkal GmbH, GmbH,E&H E&H Otto Strobl GmbH GmbH ;; Strobl Grèce :: AB AB Vassilopoulos, Vassilopoulos, Grèce Fruit SA, SA, Greenfood Greenfood Nefeli Fruit Barba Stathis Stathis ;; Kon g :: Angliss AnglissHong Hong Hong Kong Food Service Service Limited, Limited, Kong Food Resources Limited Limited; ; Ceres Resources Royau me-Uni :: Burbank Burbank Royaume-Uni Produce Produce Ltd, Ltd, EPCO, EPCO,Lizcrest Lizcrest Fruit Importer, Importer, Fruco, Fruco,Sydney Sydney Hart Ltd, Ltd, Sharrocks Sharrocks Fresh Fresh Produce Produce ;; Pologne Polog ne :: Carrefour Carrefour Polska, Polska, Piotr ii Pawel Pawel SA, SA,Tajfun Tajfun Grzegorz Grzegorz Mularczyk Mularczyk ; ; Roumanie Rou manie :: Carrefour Carrefour Roumanie, Roumanie, Cora Cora Romania Romania Hypermarche Hypermarche ;; République République Tchèque Tchèque: : Cerozfrucht, Hortim, Cerozfrucht, Hortim,Zeo ZeoTrade Trade; ; Espagne Esp agne :: CMR CMR Fruits, Fruits, Hermanos Hermanos Gonzalez Gonzalez Pastoret, Pastoret, STC Greenfood STC Greenfood Export ExportIberica Iberica; ; Tunisie : Cofagros, Monoprix, Tu nisie : Cofagros, Monoprix, SMG SMG ;; Danemark : Europafrugt APSDanemark : Europafrugt APSfrugtring AS, Futura frugtring AS, Futura København, Peter Paris København, Peter Paris Kokkenes Kurer, Total Produce Kokkenes Kurer, Total Produce Nordic ; Nordic ; Portugal : Ferreira da Silva ; Portu gal : Ferreira da Silva ; Italie : Fogliati SNC ; Italie : Fogliati SNC ; Turquie : For Gida Ticaret Tu rquie : For Gida Ticaret Pazarlama ve. Nakliye ; Pazarlama ve. Nakliye ; Emira ts Arabes Unis : Fresh Emira ts Arabes Unis : Fresh Fruits Company, Fruit Line Fruits Company, Fruit Line Trading ; Trading Russie : ;Fruitcom Conmany Russie LTD, LLC: Fruitcom GorodskoyConmany LTD, LLC Gorodskoy Supermarket, Uralagroimport ; Supermarket, Uralagroimport ; Belgique : ISPC, Retail Belg ique :Scafruits ISPC, Retail solutions, ; solutions, AllemagneScafruits : Lührs ; Allemag ne Lührs ; Grosshandel: GmbH Grosshandel GmbH ; Svidas Bulgarie : Mercator-B, Bulgarie : Mercator-B, EOOD ; Finlande : Tuko Svidas EOOD ; Finlande : Tuko;… Logistics Osuuskunta Logistics Osuuskunta ;…


ACTUALITÉ ENVIRONNEMENT

Assez de terres cultivables pour nourrir l’humanité en 2050 Il y aurait suffisamment de terres cultivables non encore exploitée, à l’échelle mondiale, pour nourrir l’humanité à l’horizon de 2050. Telle est la première conclusion d’une étude présentée par Laurence Roudart, de l’Université libre de Bruxelles, au colloque organisé récemment par le Centre d’études et de prospective du ministère français de l’Agriculture.

Cependant, les disponibilités sont très inégalement réparties à la surface de la planète. L’Amérique du Sud pourrait ainsi multiplier par 3 sa surface cultivée en exploitant toutes ses terres, actuellement non cultivées présentant des rendements théoriques acceptables. Le tout sans empiéter sur la forêt et en réservant la surface nécessaire aux infrastructures à développer en lien avec la croissance démographique. A l’inverse, le Moyen-Orient aurait déjà atteint ses limites. Alors que le problème est mondial, seules des réponses nationales peuvent être apportées. Ce qui place les terres agricoles au coeur

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d’un enjeu géostratégique majeur. Un certain nombre d’imprécisions constatées dans les bases de données mondiales (FAO, IIASA) utilisées pour l’étude de Laurence Roudart entraînent des risques de mauvaise évaluation des surfaces actuellement cultivées et des terres cultivables. Mais même en tenant compte d’une surestimation de 15 % des terres cultivables et

d’une sous-estimation de 20 % des terres cultivées, l’étude démontre que les disponibilités en terre sont nettement supérieures aux besoins pour nourrir 9 milliards de personnes. « Les contraintes économiques et sociales, comme l’accès aux moyens de production (dont la terre) ou au marché, déterminent un espace cultivable beaucoup plus restreint que celui défini par les seules contraintes agroécologiques, conclut la chercheuse. Il y a une marge de manoeuvre, donc une responsabilité immense des politiques concernant la sécurité alimentaire ». Source : La France Agricole


Le Complexe Horticole d’Agadir,

évalue ses formations

Afin d’être en harmonie avec la loi 01-00 qui réglemente l’Enseignement Supérieur au Maroc, le Complexe Horticole d’Agadir I.A.V. Hassan II, a organisé le 24 février une journée dédiée à l’évaluation des formations en Horticulture et en Protection des Plantes. Cette loi stipule que les différentes filières de formation doivent répondre aux besoins du marché en mettant en œuvre les ressources et la culture de l’institution concernée. Ainsi, afin de s’assurer que les programmes de formations répondent bien aux objectifs fixés, chaque filière de spécialisation doit être sanctionnée par des évaluations régulières en interne (par le personnel enseignants et par les étudiants), mais aussi en externe en présence des partenaires socioéconomiques. Ont été conviés à cette journée des producteurs, des représentants d’unités de productions, des chefs d’entreprises agricoles, des banquiers, des représentants de l’INRA et du CNLA, ainsi que d’anciens lauréats du Complexe. En effet, la diversité des interlocuteurs permet de s’ouvrir davantage

sur les entreprises et de recueillir leurs remarques et critiques constructives en vue d’améliorer la qualité des formations assurées par le CHA. La journée a été couronnée de succès et les échanges ainsi que les ateliers de réflexions étaient d’un grand niveau et ont permis de ressortir des recommandations qui seront utiles pour valoriser davantage la qualité de la formation. En voici les principales : • Organiser, structurer et institutionnaliser les relations du CHA avec les professionnels, • Augmenter l’enveloppe budgétaire et renforcer les ressources humaines, • Introduire plus de flexibilité fiscale et financière au CHA, • Instaurer un système de management qualité, • Cultiver l’esprit d’excellence au sein du CHA. La journée a été clôturée par l’organisation d’une cérémonie pour rendre hommage au personnel récemment parti à la retraite dont deux enseignants chercheurs : Prof. Dr. Ahmed EL ALAMI et Mme Maria FAQUIR, un ingénieur : Mme Krassimira EL ALAMI, un administrateur : M. Lahcen AFROKH ainsi que 7 employés.

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ACTUALITÉ MAROC

Symposium international

Produire sans bromure de méthyle Un Symposium International sur les défis de l’après Bromure de Méthyle pour les productions intensives de fruits et légumes a été organisé par l’APEFEL, l’ONUDI et l’ONSSA, les 10 et 11 mars à Agadir, sous l’égide du Ministère de l’Agriculture. Objectif : profiter des expériences des autres pays, relever les problèmes rencontrés dans l’utilisation des différentes alternatives au bromure de méthyle et surtout dégager les voies d’alternatives porteuses de nature physique, chimique et biologique pour orienter les programmes futurs de recherche. En plus de nos experts marocains, ont participé à cet événement d’éminents chercheurs et professeurs d’université en provenance notamment du Canada, des USA, de la Chine, de l’Amérique latine et d’Europe. D’autres pays qui vivent la même situation que le Maroc ont également pu aussi profiter de cette rencontre : Irak, Syrie, Arabie Saoudite, Lybie, Egypte, Turquie et Mexique. Pour rappel, cela fait plus d’un demi siècle que le bromure de méthyle est utilisé de manière efficace dans la désinfection des sols, des structures et dans la protection des denrées alimentaires. Cependant, son effet néfaste sur la couche d’ozone a fortement interpelé la communauté internationale depuis 1997 (dans le cadre du Protocole de Montréal qui réuni 197 pays), à prendre toutes les mesures nécessaires et adéqua-

tes pour éliminer son usage. Ainsi, les pays industrialisés devaient l’éliminer en 2005 et les pays en voie de développement en 2015. Devant le développement important du secteur agricole au Maroc, les quantités utilisées ont rapidement évolué et se sont multipliées par 4 entre 1992 (333 T) et l’an 2000 (plus de 1400 T). Toutefois, conscients des enjeux à venir et afin de répondre aux exigences internationales, les producteurs marocains se sont engagés dans une démarche d’élimination du BrMe pour passer de 1400 T consommées en 2000 à 95 T en 2011. L’objectif étant d’éliminer cette substance bien avant la date prescrite fixée dans le cadre du protocole. Ces efforts n’auraient pas pu être concrétisés sans l’accompagnement du Fonds multilatéral mis en place par le Protocole de Montréal et

sans l’aide de l’ONUDI en tant qu’agence d’exécution. Dans ce cadre et en concertation avec les producteurs, le Maroc a pu bénéficier de quatre projets d’élimination de bromure de méthyle d’abord sur la culture du fraisier et ensuite la fleur coupée, le bananier et la tomate. Le Maroc a également réussi à bénéficier d’un autre projet, pour éliminer le bromure de méthyle sur les cultures des cucurbitacées et du haricot vert. Dans le cas de la tomate, le projet est exécuté par la profession. Sa particularité réside dans la mise en place d’un Centre de Transfert de Technologie qui est d’une importance capitale grâce au rôle qu’il joue dans l’expérimentation, la formation et la vulgarisation des techniques de production des cultures maraichères en général et le développement des techniques alternatives au bromure de méthyle en particulier.

Des échanges fructueux Dans leurs interventions, les panelistes ont développé les différentes alternatives utilisées au bromure de méthyle et les contraintes rencontrées dans leur pays, notamment l’utilisation de la matière organique et du compost comme solution naturelle et durable, le rôle des microorganismes du sol dans le contrôle des pathogènes 10

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telluriques, la culture hors sol, le recours aux nouvelles molécules chimiques, la lutte intégrée, la solarisation, la fumigation,… Ces exposés ont été suivis d’échanges fructueux avec la profession. Les producteurs ont pu aborder des questions qui les concernaient de près, notamment l’avenir des produits marocains devant l’interdiction prévue de certaines de ces alternatives en Europe et, point crucial, de la santé de l’homme et de son environnement. Les alternatives doivent de ce fait s’orienter de plus en plus vers des solutions biologiques et écologiques. Il a été aussi recommandé de mettre en place un réseau d’intérêt commun entre les organismes de recherche et la profession pour disséminer ce type de résultats et l’élaboration de nouvelles alternatives durables et accessibles. En effet, la problématique du remplacement du bromure de méthyle n’a pas été entièrement résolue (limites techniques de certaines alternatives, coûts élevés d’autres, apparition de nouvelles pathologies,...). Le symposium a été l’occasion de rendre un hommage particulier à M. Esserrhini Laraisse, Coordinateur du projet, pour le remercier au nom de l’ONUDI et de l’APEFEL pour sa contribution à ce grand succès.


ACTUALITÉ SALON

SIMA 2011

Baromètre mondial de la profession Paris, du 20 au 24 février

Unique salon au monde à présenter à la fois les équipements agricoles, l’élevage et l’énergie durable, le SIMA s’est donné pour vocation d’accompagner et aider les professionnels à anticiper des solutions d’avenir dans une optique d’agriculture performante et durable. Le SIMA 2011 était plus que jamais le lieu d’échanges entre les acteurs du monde agricole, que ce soit au niveau des exposants ou des visiteurs. Cette 74e édition s’est plutôt déroulée dans un climat d’enthousiasme. « Les 2 dernières années ont été particulièrement difficiles pour les équipementiers du monde agricole, explique Martine Dégremont, directrice du salon, et le succès du SIMA 2011 a, je pense, confirmé la reprise. Certains exposants ont même confié avoir réalisé des ventes importantes dès le 1er jour ».Propos confirmé par de nombreux exposants, notamment Damien FETIS, DG France de HDS, concepteur européen de systèmes de transmission de puissance innovants pour le machinisme agricole a révélé : « Le SIMA 2011 a été pour nous un très bon salon. Beaucoup de contacts ont été pris sur place, et nous avons réellement senti que l’activité était de nouveau sur des chemins positifs ». Patrick Lezer de la société Razol, spécialisée dans le travail du sol a confié quant à lui : «Après deux années très difficiles, nous abordions ce SIMA avec anxiété. Cependant, la qualité des contacts avec les agriculteurs, les commandes conclues sur le salon, et par ricochet les contrats signés chez nos concessionnaires venus en grand nombre sur notre stand, attestent d’une reprise générale dans le secteur. Enfin, de nombreux visiteurs étrangers (Maghreb, Pays de l’Est, Asie,…) sont venus jusqu’à nous, laissant présager de belles perspectives de développement dans ces pays».

Pologne, Chine, Ukraine, Roumanie, Etats-Unis). Le SIMAGENA (partie Elevage du SIMA) a également connu un franc succès (plus de 300 exposants éleveurs sélectionneurs européens). Les événements phares de l’édition 2011, Trophée Avenir Prim’Holstein, Opens-shows avec critères de sélection génétique et la densité du programme du Ring ont en effet attiré un grand nombre de visiteurs.

Innovation

« Il n’y aura pas de bataille de l’agriculture gagnée, s’il n’y a pas d’innovations, et d’innovations au service de l’environnement », c’est par ces mots que le Ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, inaugurait le SIMA le 20 février. « Plus de 40% des innovations présentées au SIMA sont des premières mondiales » confirmait un exposant. « Vous voyez ici les agroéquipements du futur, des solutions destinées à répondre aux défis des agriculteurs » ajoutait un autre. Parmi les innovations présentées, 33 ont été primées aux SIMA INNOVATION AWARDS, valorisant une avancée pour une agriculture performante et durable.

210.000 visiteurs

L’édition 2011 a connu la participation de 1300 exposants venus de 41 pays et représentant plus de 1550 marques. 50 % des entreprises présentes étaient des sociétés étrangères. Autant de chiffres qui témoignent de la dimension internationale de ce salon. Les visiteurs ont afflué en force du monde entier : près de 210.000 entrées ont été enregistrées sur les 5 jours. L’un des faits notables du SIMA 2011 a été l’augmentation significative des délégations étrangères. Le salon a été inauguré en présence de plusieurs ministres étrangers, et a accueilli plus de 300 délégations étrangères. Les échanges ont été particulièrement nombreux avec plus d’une cinquantaine d’ateliers, conférences et visites d’exploitations, etc. Les tables rondes ont permis de faire le point sur plusieurs pays (Inde, Agriculture du Maghreb

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ACTUALITÉ SALON

Dakar, Londres, Dubaï

Les exportations marocaines sur tous les fronts Après le SIAL à Paris, Fruit Logistica à Berlin et le World Food & vegetal Show à Londres, les exportations marocaines sont à nouveau sur tous les fronts avec une offre couvrant fruits et légumes frais ou transformés et autres produits agroalimentaires. C’est ainsi que les salons de Dakar, Londres et Dubaï ont à nouveau accueilli près de 70 opérateurs marocains.

Gulfood

l’agroalimentaire marocain à Dubai Opération réussie pour la première participation du Maroc au Salon International « Gulfood » à Dubai, où 19entreprises opérant dans le secteur agroalimentaire ont exposé sur un pavillon de 240 m2 organisé par Maroc Export. Belle opportunité pour notre pays de faire connaitre nos produits et éventuellement nouer des relations d’affaires avec des importateurs du Moyen Orient, voire des contrées plus éloignées, notamment du continent asiatique. Dubaï est d’ailleurs considéré comme un véritable hub commercial, qui en fait l’un des plus importants marchés ré-

exportateurs de denrées alimentaires au monde. 50% des produits alimentaires importés sont effectivement réexportés vers 160 pays dont les pays du Golf, l’Afrique de l’Est, l’Afrique du Nord et tout récemment l’Asie Centrale. Par ailleurs, l’Etat des Emirats Arabes Unis est le deuxième marché alimentaire au sein du conseil de coopération du Golf, juste derrière l’Arabie Saoudite. En raison d’une climatologie difficile et des ressources hydriques limitées, les Emirats importent 90% de leurs besoins alimentaires en matière première. Les importations de produits alimentaires de cet Etat s’élèvent à 3,64 milliards d’euros (19,6 milliards de dh), dont 1,36 milliards de produits transformés, 1,63 milliards de végétaux et 0,78 milliards de produits animaliers. A noter que le Maroc et les Emirats Arabes Unis sont liés

Gulfood

par un accord de libre échange qui a été signé le 25 juin 2001, pour entrer en vigueur en juillet 2003. Un accord qui a prévu l’exonération totale des droits de douane pour tous les produits échangés entre les deux pays. Les achats du Maroc en provenance des Emirats demeurent assez divers : produits céramiques, ouvrages aluminium, matière plastique, … et pour un montant global de 113 millions de dh. Quant aux exportations marocaines (produits textiles et agroalimentaires), elles enregistrent un fort déficit, représentant moins d’un cinquième des importations, soit à peine 21 millions de dh. Nous souhaitons à la vingtaine d’entreprises agroalimentaires qui étaient présentes à Gulfood, de relever ce pauvre résultat.

Foire de Dakar

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Foire Internationale de Dakar

Belle représentation marocaine Quelques 25 entreprises marocaines encadrées par Maroc Export ont pris part à la foire internationale de Dakar sur un stand de 800 m2. Parmi les différents secteurs, on note la présence conséquente de l’agroalimentaire. Objectif, dynamiser la coopération avec les Etats de l’Afrique subsaharienne. Cette manifestation organisée dans la capitale sénégalaise est effectivement une occasion pour les entreprises marocaines d’explorer les nouvelles opportunités d’affaires que peut représenter cette partie du continent africain. D’autant que


la notoriété de cette foire est aujourd’hui incontestable et le Sénégal demeure un marché à fort potentiel pour les exportateurs marocains. La dernière caravane de l’export organisé en Afrique de l’Ouest par Maroc Export, il y a à peine quelques semaines a d’ailleurs été marquée par la signature à Dakar d’un protocole d’accord et de coopération entre le centre marocain des exportations « Maroc Export » et l’agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex). Un accord qui doit permettre aux deux établissements de mutualiser leurs efforts pour une meilleure promotion de leurs échanges commerciaux. Ainsi, les opérateurs marocains sont-ils appelés à capitaliser sur cet accord et sur l’excellence des relations entre Rabat et Dakar pour justement profiter des opportunités qu’offre le marché sénégalais. Dakar demeure d’ailleurs une porte d’entrée privilégiée sur les 15 pays de l’union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). A ce titre, il faut rappeler que le Sénégal demeure un allié précieux qui défend énergiquement l’adhésion du Maroc à cette union. Une adhésion qui va conférer au royaume un statut privilégié avec les états membres de cet espace économique de plus de 80 millions de consommateurs. Et à juste titre, monsieur Saad Benabedallah, DG de Maroc Export, souligne « les nombreuses possibilités de coopération grâce notamment à la proximité culturelle, au réseau bancaire BMCE qui ne cesse de s’étendre dans la région, ainsi que le réseau aérien développé par Royal Air Maroc ». Des éléments très positifs qui devraient permettre de renforcer les échanges.

Salon international de l’alimentation IFE Londres 13- 16 mars

Le Maroc, invité d’honneur à cette édition du salon de Londres, était présent en force. 22 opérateurs marocains ont occupé un stand de près de 600 m2 préparé par Maroc Export, qui avait organisé pour la circonstance un show culinaire avec des séances de dégustation. Si l’on considère le marché britannique, dont le secteur de l’industrie alimentaire représente des milliards de dirhams, ce salon est une opportunité intéressante pour promouvoir nos produits. Et la 16ème place qu’occupe le Maroc sur la liste des exportateurs vers le Royaume-Uni laisse présager d’importants développements. « Depuis 2009, précise Saad Benabdellah, DG de Maroc Export, nous travaillons avec l’ambassade du Maroc en Grande Bretagne pour assurer une meilleure présence des opérateurs nationaux. Et la promotion des produits du terroir, comme l’huile d’olive, figure parmi les actions ciblées de notre département, mais aussi du Plan Maroc vert ». Il faut d’ailleurs noter les résultats très encourageants du secteur oléicole marocain qui, avec ses 680.000 ha d’oliveraies est le cinquième producteur sur le marché international, et prévoit de doubler sa surface d’exploitation d’ici 2020. Des efforts ont d’ailleurs été largement déployés pour améliorer la qualité de l’huile d’olive marocaine très proche des grands standards internationaux. Des démarches sont actuellement en cours,

précise Maroc Export, pour promouvoir les exportations marocaines auprès de grands distributeurs et de centrales d’achats comme Tesco et Selfridges. La Maroc n’occupe que la 28e place parmi les exportateurs d’huile d’olive vers le marché britannique et doit largement développer son potentiel, de même qu’avec les fruits et légumes ainsi que le poisson frais. Parmi les actions initiées par les organisateurs en matière de communication, le Maroc Agriculture du Maghreb

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n’était pas en reste sur son propre espace d’exposition. Le célèbre chef marocain Moha a fait déguster, pour le plus grand plaisir des visiteurs, des plats élaborés à base de produits et ingrédients marocains, avec l’huile d’olive nationale en vedette. Tout en préparant ses plats devant un public très attentif à ses présentations, Moha profitait de l’occasion pour vanter les bienfaits de l’huile d’olive marocaine pour la santé. Mars 2011 13


ACTUALITÉ MACHINISME

Mécanisation agricole Atelier national sur les aides de l’État Dans le cadre de la refonte du système de subventions agricoles, le ministère de l’agriculture et l’AMIMA ont organisé, le 2 mars dernier à Skhirat, une journée qui a regroupé près de 300 professionnels, dont les membres de l’AMIMA (agents, et distributeurs) et des responsables centraux, régionaux et provinciaux du MAPM (dont les responsables des guichets uniques). Cet atelier avait pour objectif ‘‘d’assurer une compréhension commune et homogène des nouvelles modalités d’octroi des aides de l’état entre les responsables du département de l’agriculture et les professionnels de la mécanisation agricole’’, ont indiqué les organisateurs. S’exprimant à l’ouverture des travaux de cette journée, M. Aziz Akhannouch a souligné l’importance accordée par l’Etat à la mécanisation de l’agriculture à travers le FDA (Fond de Développement de l’Agriculture) qui a mobilisé durant les trois dernières années, près de 2 MM (milliards) dh pour ces subventions. M. Akhannouch a ajouté que le ministère pense relever, à moyen terme, l’indice de mécanisation agricole qui passerait de 0,4 cv/ha à 1 cv/ha (soit une augmentation de 250% !!!). Il faut signaler à ce propos que les

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recommandations de la F.A.O. estiment à 0,5 cv/ha la norme minimale de cet indice. Pour sa part et intervenant au nom de l’AMIMA, son président M. Chakib Ben Elkhadir, a exposé l’historique de l‘Association Marocaine des Importateurs du Matériel Agricole, sa mission, ses principales réalisations, ainsi que les chantiers en cours … Il a présenté aussi des chiffres concernant l’association et le marché des tracteurs au Maroc. Créée en 1983, l’AMIMA regroupe actuellement les 6 plus grandes sociétés spécialisées dans le secteur représentant

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M. Aziz Akhannouch, Ministre de l’agriculture.

M. Chakib Ben Elkhadir, président de l’AMIMA

60 marques internationales et détenant 90% des parts du marché des ventes de tracteurs agricoles neufs au Maroc avec un chiffr e d’affaires total de plus de 2 MMdh en 2009. Ainsi, 60. 000 tracteurs neufs ont été écoulés au cours des 3 dernières décades. A la fin de son intervention, M. Ben Elkhadir a présenté des propositions concernant la durée de renouvellement du matériel, l’accès au financement bancaire, la concurrence du matériel d’occasion importé et la problématique de la pièce détachée, etc. Concernant la refonte du système des aides et subventions, M. Achabi (Direction Financière du ministère) a présenté une intervention hautement technique et exposé les principes de la refonte et l’apport partenarial Etat-Professionnels. De même, qu’il a dressé un bilan d’étape et apporté de nombreuses précisions répondant ainsi aux questions que se posaient les participants. Parmi ces précisions et éclaircissements : - Sur les 2MM dh d’aides de l’Etat le machinisme constitue la 1re rubrique avec 37% des subventions (dont les ¾ vont aux tracteurs) - Assouplissement des normes d’éligibilité pour les tracteurs, moissonneuses batteuses et enjambeurs - Régime spécial pour les prestataires de services - Normes, taux et plafonds des subventions accordées au machinisme et matériel d’élevage - La procédure de subvention du matériel (accord de principe et constitution du dossier, délai de traitement ramené à 5 jours ouvrables au lieu de 12, réali-

sation de l’investissement, puis demande de subvention). A signaler que cette procédure, qui constituait la pierre d’achoppement du système a été simplifiée à la demande des professionnels et des agriculteurs.

Témoignage : M. Adil EL FELLAH,

Directeur Commercial RAYAN EQUIPEMENTS « Cet atelier a été très intéressant à plus d’un titre puisqu’il a permis : - d’apporter de nombreux éclaircissements concernant les taux, les plafonds, les types de matériel, procédures de subvention (accord préalable, conditions d’éligibilité, …), etc. - de remédier à un manque de communication avec les DPA et les guichets uniques - aux distributeurs, concessionnaires et autres agents d’établir des contacts directs avec les DPA, les guichets uniques des différentes régions du pays afin d’uniformiser les approches - d’éclaircir les documents (titres fonciers, contrats de location, attestations) nécessaires pour les différents types de propriété (melk, guich, collectif, domaine) - d’homogénéiser l’application des procédures qui étaient comprises différemment d’une région à une autre - d’aplanir certaines différences d’interprétation entre l’administration centrale et les directions régionales du ministère Vu l’intérêt suscité par cette journée, il serait très utile d’en prévoir d’autres le plus souvent possible afin de lever les malentendus et pour mieux servir l’agriculteur.»


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ACTUALITÉ MAROC

Céréales

Bonnes pluies au bon moment Abdelmoumen Guennouni

En l’absence de données officielles, les chiffres recueillis auprès des agriculteurs indiquent des précipitations de mi-mars entre 70 et 80 mm selon les régions, avec un cumul dépassant 460 mm dans la Chaouia et 730 mm au Gharb, où les deux dernières années avaient atteint respectivement 950 et 880 mm. Ces précipitations ont eu un impact positif sur toutes les régions de production, même si certains céréaliculteurs du Gharb signalent un début de verse dans quelques champs semés début novembre suite à des précipitations sous forme d’averses. L’état végétatif des emblavements précoces et semi-précoces du mois de novembre est généralement bon et le stade végétatif dominant actuellement est la floraison. Quand aux semis tardifs effectués courant décembre (25-30% des superficies dans la Chaouia par exemple), leur état végétatif est médiocre, avec cependant un début d’amélioration suite au redoux et aux dernières pluies. A noter que les retards dans les semis sont dus à l’indisponibilité des semences puisque le dispo-

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nible SONACOS n’a pas suffi à faire face à la demande et le fournisseur national a du s’approvisionner en bon à semer chez des producteurs. Autre raison, les blés de bonne qualité ont été achetés en masse par des minoteries de l’Oriental et de Fès, ce qui a réduit les stocks des producteurs en semences communes. Ce retard, ajouté aux fortes précipitations juste après la levée, a empêché le développement d’un système racinaire normal et entraîné un faible tallage. Par ailleurs, les producteurs

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agrégés dans le cadre du Plan Maroc Vert ont connu des problèmes de désherbage en raison d’un approvisionnement tardif par les agrégateurs et d’une faible efficacité des produits qu’ils leur ont fournis. Certains agriculteurs ont même du refaire le désherbage avec des produits qu’ils ont eux-mêmes achetés.

Impact des intrants

Autre facteurs impactant l’état des cultures, la faible

utilisation des engrais de couverture en raison de la flambée habituelle des prix après les pluies. Ainsi, l’ammonitrate (33% N) a dépassé 350 dh/ql contre 300 dh juste avant (soit une hausse de 17%) et l’urée (46% N) a dépassé 430 dh/ql contre 350, (soit une hausse de 23%). En conséquence, les petits producteurs (qui


Petite révolution dans le monde agricole Le ministère de l’Agriculture et des Pêches Maritimes a récemment annoncé à Skhirat devant tout le gotha du secteur, la mise en place d’une nouvelle stratégie visant le renforcement du Plan Maroc Vert par le développement du conseil agricole. représentent la grande majorité des superficies céréalières) ne peuvent apporter les besoins nécessaires ou réduisent les quantités appliquées. Dans le meilleur des cas, ils hésitent trop longtemps et laissent passer le moment le plus adéquat pour réaliser l’apport. Quand aux traitements fongicides, très peu d’agriculteurs y ont recours, même si leur nombre augmente chaque année au vu de l’impact qu’ils constatent sur les rendements et sur le poids spécifique de la récolte. Encore plus rares sont ceux qui procèdent à un programme à deux traitements. Dans les deux cas, les pulvérisations ont été interrompues en raison des précipitations ayant compliqué l’accessibilité aux champs et reprendront

après ressuyage. Mais l’état végétatif n’est pas bon partout et dans certaines régions (Rhamna, Chichaoua, Sraghna, plateau des phosphates, …), il est même jugé médiocre. Les champs sont irréguliers avec un retard dans le stade végétatif (taille des cultures 30-40 cm). Concernant, l’élevage, le retard des précipitation a affecté les éleveurs de certaines régions qui étaient obligés (jusqu’à mi-mars) de recourir à l’aliment concentré en raison du manque de pâturage. Les prix ont donc considérablement grimpé en conséquence : la paille a dépassé 10 dh la botte et l’orge 350 dh/ql. Aujourd’hui ils espèrent la repousse des pâturages après les pluies bienfaitrices.

Commercialisation

Les producteurs s’inquiètent Au vu de la hausse des prix des intrants et du coût des importations en céréales, les agriculteurs commencent déjà à se poser des questions sur les conditions de commercialisation de la prochaine récolte. Quel sera le prix de référence cette année et quelles sont les mesures prévues pour assurer le respect de ce prix par les organismes stockeurs ? Certains pensent même réduire les livraisons en stockant une partie de leur production dans l’attente de la stabilisation des prix sur le marché, partant de l’idée que la demande internationale en céréales ne baissera pas et que les prix resteront aux mêmes niveaux de cette année.

Reconnaissance à mi-mot des insuffisances du système actuel, dont les faiblesses dépendraient d’une part de la limite des ressources financières, mais surtout des ressources humaines dont dispose la filière, en matière d’orientation et de conseil : « il s’agit d’une stratégie entrant dans le cadre des mesures d’accompagnement visant à concrétiser le Plan Vert » a souligné Aziz Akhannouch, le ministre de l’agriculture. Trois axes de développement ont été évoqués, afin de réorganiser l’encadrement et l’accompagnement des agriculteurs : - Le premier axe vise le développement du conseil agricole privé, sur les bases d’un cadre juridique régissant la profession de conseiller agricole. Il s’agit de favoriser l’émergence de cabinets privés et agrés afin d’améliorer la qualité des services offerts aux agriculteurs. C’est le Fond de Développement Agricole (FDA) qui se chargera de subventionner les prestations. - Le second axe porte sur la redynamisation des services de l’Etat, afin de restructurer le réseau actuel autour de 16 centres régionaux. Il est aussi question de développer une base de données agricoles afin de faciliter le partage des informations. - Le troisième axe a trait à la responsabilisation des instances représentatives des agriculteurs. Et dans le cadre de ce développement, les chambres d’agriculture et organisations

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M. Aziz Akhannouch, Ministre de l’agriculture marocaine.

professionnelles sont appelées à jouer un rôle de premier plan et de contribuer à la gestion de cette activité de conseil. En fait, l’axe essentiel de ce plan doit encourager et favoriser le partage des informations et des connaissances au profit des agriculteurs. « C’est une étape marquante sur la voie de la réalisation du plan vert » a insisté Aziz Akhannouch. Aux termes de cette approche, l’Etat devra donc renforcer son rôle, en mettant en place un réseau de structures locales, bien équipées et réparties de manière à couvrir tout le territoire. Enfin après le constat des difficultés liées au manque de connaissance d’un certain nombre d’agriculteurs et l’insuffisance des ressources humaines pour y subvenir, cette nouvelle stratégie ambitionne de marquer un tournant dans l’accompagnement à la production afin de favoriser la réalisation des grands objectifs fixés par le plan Maroc Vert.

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ACTUALITÉ MAROC

CONFERENCE INTERNATIONALE Gestion intégrée des ressources en eaux en région méditerranéenne : débat autour d’une nouvelle stratégie L’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II d’Agadir organise en collaboration avec l’Union Européenne une conférence Internationale sur la gestion intégrée des ressources en eaux dans la région Méditerranéenne, qui aura lieu du 20 au 22 juin 2011 à Agadir.

La tenue de la conférence a pour objectif : 1- la discussion élargie entre les différents opérateurs impliqués dans la politique de l’eau à propos des différentes recommandations des experts, 2- la promotion du dialogue entre les pays méditerra-

néens sur les programmes nationaux définis par IWRM qui concernent la gouvernance effective de l’eau, l’eau et le climat, la gestion de la demande en eau, le financement du secteur de l’eau avec l’intégration du secteur privé. La conférence est ouverte à tous les participants intéres-

sés par le secteur de l’eau. Sa vocation est d’offrir l’opportunité de rassembler les scientifiques, les ingénieurs, les décideurs politiques, les usagers, les organismes internationaux intergouvernementaux et les bureaux de consulting. Participeront aussi à cette conférence les 46 partenaires du projet MELIA représentant 17 pays européens. Nous estimons une participation active de tous les départements (Ministère de l’Agriculture secrétariat d’état, chargé de l’eau et de l’environnement, direction générale des régies, département de l’environnement, offices régionaux de mise en valeur agricole) utilisateurs ( associations des producteurs agricoles, associations des irrigants , …) et opérateurs dans le secteur de l’eau ( régies de distributions de l’eau, ONEP), ainsi que des institutions Internationales (ICARDA, IDB, AWC, ICID, CIHEAM, IDRC, SCIC, UNDP….) Cet atelier, qui anticipe la présence d’environ 200 participants et d’une cinquantaine d’orateurs et d’experts, traitera les thèmes suivants : • Approches pratiques et outils à développer pour améliorer la gouvernance de l’eau. • Gestion des ressources en eaux partagées, et la prévention des conflits. • Réutilisation des eaux usées traitées : défis et perspectives • Adaptation au changement climatique et gestion effective des ressources en eau • Sécurité hydrique et alimentaire des pays arides de la méditerranée : outils et options • Qualité de l’eau, aussi bien pour l’homme que pour les écosystèmes : espaces recommandés et besoin majeurs • Equilibre de la compétitivité de la demande de l’eau : aspects sociaux, économiques et environnementaux liés à la gestion des ressources en eaux • Valeur et prix de l’eau • Rôle de la réglementation • Politiques liées à l’eau dans les pays méditerranéens et leurs relations avec WFD • Qualité de l’eau, pour l’homme et pour les écosystèmes : espaces recommandés et besoin majeurs Pout plus d'information contacter IAV AGADIR Tel : 00212 661 203694, Fax 00212 528 243333 www.iavcha.ac ou www.meliaproject.eu

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ACTUALITÉ PRODUIT

AGRUMES

Des babouins découvrent une nouvelle variété En Afrique du Sud, une troupe de babouins a découvert un nouveau cultivar d’agrumes pour le plus grand bonheur d’un producteur du Cap. « Année après année, la ferme a été prise d’assaut par une troupe de babouins venus des montagnes avoisinantes, a expliqué l’agrumiculteur dont les vergers sont situés à 200km au nord de Cape Town, mais les babouins se sont toujours intéressés à un seul arbre parmi des milliers d’autres et dévoraient ses fruits avant même que la saison commence pour le reste du verger. En effectuant des analyses, il s’est avéré que le taux de sucre des fruits issus de cet arbre était bien plus

élevé que le reste du verger et qu’il offrait une précocité d’environ trois semaines ». Le producteur a ensuite greffé quelques branches issues de cet arbre sur des porte-greffes standard et en a livré à la Citrus Growers Association (CGA) à Uitenhage où les arbres sont en train d’être multipliés dans des serres tunnels. Ce processus va prendre 2 ans puis les arbustes seront testés dans les conditions réelles en verger dans tout le pays sur une période de 4

ans avant l’enregistrement officiel de la nouvelle variété. A noter que certaines régions d’Afrique du Sud sont déjà arrivées à 10 mois de production. Mais grâce à l’introduction de nouvelles variétés comme celle-ci, les producteurs vont peut être bientôt pouvoir produire toute l’année. « En quelque sorte, les babouins nous ont rendu un grand service en nous montrant cette nouvelle variété, guidés par leur sens accru de l’odorat. Il s’agit en fait d’un cas de mutation spontanée dans ce verger qui serait bien sur passée inaperçue sans le concours des babouins. Ils seront certainement récompensés quand nous produirons des vergers entiers de leurs fruits préférés » a expliqué le propriétaire du verger.

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ACTUALITÉ PRDUIT

Salade export Evolution de la production Au Maroc, la salade occupe une superficie estimée à 1.150 ha, encore dominée par la sucrine, suivie des autres laitues, en grande partie destinées à l’export. L’exportation de la salade est relativement récente avec un nombre limité d’opérateurs, mais certains y voient une culture à fort potentiel. Appréciée pour sa bonne aptitude à la conservation pendant le transport, la sucrine occupe actuellement une surface de 800ha et est entièrement destinée au marché local. Cependant, elle est en perte de vitesse, notamment en raison de l’évolution des exigences des consommateurs marocains vers plus de qualité. Les 350ha restant sont cultivés en différentes typologies de salade (ICEBERG, Feuille de chêne rouge et verte, Batavia, Romaine et Baby leaf ), principalement dans les régions de Marrakech (45ha), Agadir (115ha), Kénitra (25ha), Casablanca (15ha) et My Bouselham (150ha).

A la recherche de meilleures variétés

La salade export est généralement cultivée en plein champ, dominée par plusieurs variétés appartenant aux familles des laitues et des chicorées. Les premières récoltes se font dès le 15 décembre et pour les variétés les plus tardives, elles peuvent s’étaler jusqu’au 15 avril. D’ailleurs les exportateurs échelonnent le semis des différentes variétés en fonction de la date de récolte souhaitée. Cependant, la période qui assu20

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re les meilleurs prix s’étend du 15 décembre au 15 janvier. En fait, il n’existe pas de limite pour les exportations de salade, mais le facteur limitant c’est qu’au delà du mois d’avril, les producteurs n’arrivent pas a maintenir un produit de très bonne qualité. C’est pour cette

raison qu’ils recherchent des variétés plus adaptées à la production en été : résistant mieux aux températures élevées, se conservant bien pendant le transport, avec une bonne résistance au Brémia, aux pucerons et à la montaison. D’ailleurs cet aspect ne concerne pas que l’export, mais aussi le marché local. A titre d’exemple la chaîne McDONADL’s au Maroc passe des commandes importantes surtout en salade ICBERG. Mais quand les producteurs ne sont pas capables de


les satisfaire, surtout en période estivale, la chaîne est contrainte de recourir à l’import. Un responsable du rayon frais d’un super marché explique que les marocains ne sont pas de grands consommateurs de salades, cependant une forte demande commence à se faire sentir ces derniers temps. Tendance confirmée par un semencier qui prévoit un doublement du volume dans les quelques années qui viennent.

Export

Etant donné que le consommateur européen consomme de moins en moins la salade fraîche et se tourne plutôt vers les produits de 4e gamme, les exportateurs marocains cultuvent plutôt la salade industrielle, surtout dans la région de Marrakech. « Pour garantir une grande fraîcheur des feuilles, il faut compter pas plus de 2h entre la récolte et la mise au

frigo. Après cela, la chaîne de froid ne doit plus être interrompue et nous disposons de 4 à 5 jours pour faire parvenir la salade sur le marché européen », explique un exportateur. Cette activité exige d’ailleurs une bonne maîtrise de la logistique et le coût de transport représente une part importante du coût de revient. Concernant les débouchés, l’Europe reste le seul marché de la salade marocaine, essentiellement la France, l’Allemagne, l’Angleterre et la Suisse. Cependant, souvent l’écoulement de la salade sur ces marchés se heurte à la baisse des prix, comme ça a été le cas dernièrement. « C’est pour cette raison que nous avons donc décidé d’écouler une partie de notre production sur le marché local, en approvisionnant les marchés de gros, les grandes surfaces et les restaurants des principales villes » explique un exportateur.

Protection phytosanitaire

En ce qui concerne les principaux ennemis et maladies de la culture, il faut surveiller la présence des pucerons, de la sclérose, du Bremia et de l’oïdium. Cependant, la salade étant une culture mineure, une autre contrainte majeure persiste, selon un exportateur, c’est la limitation de la gamme de produits phytosanitaires homologués, ne couvrant pas tous les problèmes phytosanitaires et ne permettant pas, de ce fait, l’alternance des produits pour éviter la résistance. Agriculture du Maghreb

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ACTUALITÉ PRDUIT

Arboriculture fruitière Vers un profil plus adapté Le choix des variétés est une étape déterminante pour la réussite du verger. Ainsi, de plus en plus de producteurs recherchent une génétique et un matériel végétal performant qui leur donnent un avantage compétitif à la fois agronomique et commercial. Pour les pépinières spécialisées, cela passe par la production de plants de très haute qualité technique et sanitaire, mais aussi par la sélection et l’amélioration génétique constante des variétés.

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ependant, les performances variétales ne sont pas le seul point à prendre en considération pour garantir un bon démarrage, il faut également dès le départ assurer une bonne conception du verger, sans oublier la qualité de la gestion et du suivi technique. A commencer par le choix judicieux de la bonne densité de plantation et la mise en place d’un bon système de palissage. Pour les régions présentant un risque de grêle, les arboriculteurs doivent veiller à investir dans une structure de

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paragrêle, même si leur coût peut paraître important. Force est de constater que les orages et la grêle qui étaient occasionnels, deviennent aujourd’hui des phénomènes réguliers avec lesquels il faut composer chaque année. Et au vu des dégâts occasionnés par ce phénomène, s’il ne grêle qu’une seule fois pendant la campagne, l’investissement sera largement rentabilisé, notamment pour les vergers de pommiers.

Assurer une meilleure gestion

En fait, les arboriculteurs

doivent prendre conscience de l’importance de la présence d’un technicien expérimenté au niveau de l’exploitation pour la réalisation et l’optimisation d’une production moderne et performante : - assurer des irrigations adaptées aux besoins réels des arbres surtout que les précipitations ne coïncident pas avec les besoins en eau en arboriculture d’où des besoins élevés en irrigation liés à la demande climatique estivale. - assurer une conduite adaptée à chacune des variétés qui composent le verger. A noter aussi que l’assortiment variétal d’un verger doit permettre d’effectuer un chantier de cueillette le plus fluide possible, en évitant les périodes creuses ou surchargées qui désorganisent cette opération.


Un profil plus adapté

Du fait de leur présence au Maroc depuis de longues années déjà, beaucoup de pépinières européennes sont actuellement en mesure de proposer aux arboriculteurs les meilleures combinaisons variété/portegreffe possibles en fonction des zones de production. A titre d’exemple, des portegreffes mieux adaptés aux sols marocains souvent calcaires. Les programmes de recherche des pépinières pour les porte-greffes ont également pour objectif la productivité et la résistance aux diverses agressions parasitaires (insectes, Feu Bactérien, Phytophtora…). Quant aux variétés proposées, elles sont sélectionnées selon les régions en tenant compte des besoins en froid, mais aussi des tolérances aux fortes chaleurs et autres facteurs spécifiques (vent, humidité, gelées printanières, particularités locales). A titre d’exemple, l’essentiel de la récolte marocaine de pêches se fait avec les variétés de saison entre juin et juillet, d’où la chute

des prix. Cependant, actuellement, grâce aux efforts des pépiniéristes, il est tout à fait possible de trouver une gamme de variétés précoces et tardives qui permettent d’élargir la période de cueillette. Beaucoup d’autres variétés sont disponibles pour échelonner le calendrier

de production au mieux, durant toute la saison, tout en tenant compte des spécificités régionales. Pour certaines espèces comme la pêche, de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années pour améliorer le taux de sucre des variétés précoces pour

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une meilleure satisfaction des consommateurs. Les critères d’amélioration de la conservation des fruits font également partie des objectifs de sélection variétale, en particulier pour les pêches et nectarines tardives.

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BADRA Depuis 1963, grâce à l’implication de ses collaborateurs et le choix réussi de ses partenaires, BADRA a su se positionner comme pionnier dans le domaine de la fourniture agricole. Une large gamme de semences de qualité Fertilisants

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La plante : Plante déterminée à port dressé atteignant 50 cm de hauteur en plein champ La gousse : section circulaire, bien droite, d’une longeur de 14 à 15 cm, couleur verte attractive. le calibre moyen des gousses à maturité est de 7 à 9 mm. Post Harvest : très bonne conservation après récolte et supporte bien le transport. Cycle végétatif : 60 j. en moyenne du semis à la récolte.

ACTUALITÉ ELEVAGE

Bodor

introduit la première luzerne Hybride au Maroc! Forte de sa présence dans la distribution de semences fourragères, la société Bodor a introduit depuis le début du mois de Mars deux nouvelles variétés de luzerne pour le marché marocain : - Borac : est une luzerne de dormance 9 qui s’adapte à tous les milieux et reconnue par tous comme étant une variété pouvant durer 4 à 5 ans. - HybriForce-800 : est la toute

Récolte : très groupée et facile. Post Harvest : très bonne conservation après récolte et supporte bien le transport. Résistance / Tolérance : BCMV ( Bean common mosaie virus). BCTV ( Beet curly trop virus). Densité de semis : 60000 plants/Ha en plein champ, 40000 plants / Ha en sous serre.

En haut, variété témoin. En bas, un champ HybriForce800 présentant une couleur foncée et une excellent vigueur.

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première luzerne hybride non-dormante dans le monde! Toutes les expérimentations effectuées au Maroc sur cette variété ont montré des gains annuels en rendement de 15 à 20%. À noter que ces semences sont traitées à l’Apron XL-LS (fongicide de Syngenta) et pré-inoculées avec du Nitragin Gold (EMD Crop BioScience). Nous vous invitons à télécharger les fiches produits sur le site internet : www.bodor.ma

Domaine Morabit Journée de marquage/sélection Une journée de marquage/sélection des béliers élevés au Domaine Morabit a été organisée le 8 mars dernier dans le cadre du programme annuel de l’Association Nationale des Ovins et Caprins, en présence de nombreux professionnels. « Nous avons présenté 18 béliers de race pure ‘’Mérinos Précoce’’, et obtenu 8 béliers de catégorie «Super» et 10 de catégorie ‘’Premier’’ » explique M. Morabit, gérant du Domaine Morabit qui a commencé la sélection des béliers de race pure Ile de France et Mérinos précoce dès 1978. Rappelons que l’utilisation de béliers améliorateurs appartenant aux races ovines étrangères s’impose

aujourd’hui comme une solution face à la demande croissante en viandes rouges. Ces races sont choisies pour apporter leur croissance et leur conformation bouchère aux races locales.

Pour l’achat des béliers contacter: Mr Abdelkrim Aberchih GSM : 06 61 45 89 69


Domaine Kouacem Contribution soutenue à l’amélioration de l’élevage ovin

En collaboration avec l’Association Nationale des Ovins et Caprins et la CNSM (Commission Nationale de Sélection et de Marquage), le Domaine Kouacem a organisé le lundi 7 mars 2011 la journée nationale de sélection et de marquage des ovins de races pures (Ile de France, Merinos Précoce et Lacaune). Cette journée visait l’évaluation des performances de ces races ovines étrangères élevées dans le Domaine et le jugement de la conformité des antenaises et des antenais au standard de ces races. Le Domaine Agricole Kouacem est situé à Jamaa Ouled Abbou à 40 km de Berrechid, et son activité est axée principalement sur l’élevage d’ovins et de bovins (bovin laitier et notamment la race Montbéliarde), conduit en mode extensif avec un complément d’alimentation, distribué selon l’état des parcours et des animaux. Pour cela le domaine produit paille et ensilage et dispose d’une unité de fabrication d’aliments concentrés à base essentiellement de produits de la ferme.

du croisement industriel. Les agneaux résultant de ce croisement sont, en effet, plus vigoureux et dotés de performances supérieures à celles des agneaux de races locales. Il faut signaler que les performances des bêtes élevées dans le domaine Kouacem sont comparables à celles obtenues dans leur pays d’origine, ce qui reflète l’adaptation de ces races étrangères aux conditions du milieu de la région d’implantation du domaine. Toutefois, cette adaptation reste tributaire d’une conduite technique raisonnée et moderne que les techniciens du domaine maîtrisent parfaitement. Basé principalement sur les races paternelles, le croisement industriel permet d’améliorer les performances de nos élevages ovins afin

d’assurer l’autosatisfaction des besoins nationaux en viandes rouge et de répondre à la demande des consommateurs marocains. Cependant, l’approvisionnement au niveau national en béliers de ces races se fait par un nombre très limité d’unités (privées et étatique) spécialisées dans l’élevage en race pure.

Pour la reproduction, les brebis sont réparties en lots de 35 à 40, qui reçoivent chacun un bélier choisi en tenant compte de sa filiation avec les brebis, afin d’éviter la consanguinité au niveau du troupeau, pouvant affecter ses performances. Depuis longtemps, les races Ile de France, Merinos Précoce et Lacaune ont été choisies pour apporter leur croissance et leur conformation bouchère à nos races locales en offrant aux éleveurs la possibilité d’utiliser des béliers améliorateurs en croisement avec les brebis de races locales permettant l’intensification de la production des agneaux issus Agriculture du Maghreb

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ACTUALITÉ RECHERCHE

Symposium La protection intégrée des rosacées fruitières Situation et Perspectives L’Association Marocaine de Protection des Plantes (AMPP) a organisé le 23 Mars, à L’Ecole Nationale d’Agriculture de Meknès, un symposium sur la situation actuelle de la lutte intégrée dans les vergers des rosacées et les perspectives de développement. Devant une audience très attentive, plusieurs experts nationaux et internationaux (professeurs universitaires, chercheurs, responsables administratifs et représentants des sociétés phytosanitaires), ont axé leurs interventions sur la protection phytosanitaire dans le cadre

d’une agriculture durable, la lutte biologique, ainsi que sur les nouveaux défis à relever dans la pratique de la lutte intégrée. Compte tenu du nombre d’interventions, nous avons dû nous limiter à quelques unes, avec l’intention de revenir plus en détail sur les résultats de ce symposium dans notre prochaine édition. Le Professeur M’hamed Hmimina, enseignant-chercheur

à l’IAV Hassan II, a surtout mis l’accent sur le retard enregistré dans l’adoption de la lutte intégrée pour les productions destinées au marché local, notamment pour la petite agriculture. « Le seul moyen d’assurer l’envol d’une véritable protection intégrée et plus tard celui d’une production intégrée,

réside dans un effort soutenu de recherche et de développement, avec en priorité la formation des opérateurs de terrain. Sans quoi, faute de disposer de solutions suffisamment appropriées, l’application du concept de lutte intégrée se réduirait à une utilisation traditionnelle des biocides. Il est facile de favoriser l’apparition de ravageurs en modifiant l’environnement d’un insecte, auparavant

anodin. Comme c’est le cas, des acariens des arbres fruitiers qui, peu abondants avant les années 80, nécessitaient peu de traitements spécifiques. Mais leurs pullulations ont forcé les producteurs à les traiter spécifiquement avec des résultats qui se sont rapidement montrés décevants » a-t-il expliqué. Pour sa part, M. Boubker El Ouilani, Président de l’association CropLife, a tenu à souligner l’engagement des sociétés membres de l’association à respecter l’adoption d’une gestion avisée et responsable des produits phytopharmaceutiques depuis leur fabrication ou leur importation jusqu’à leur utilisation finale ou leur élimination, ainsi que l’encouragement permanant aux agriculteurs à adopter la lutte intégrée. « Nous considérons qu’à moyen terme, toutes les surperficies de tomates, poivrons et haricots seront conduites à 100% en mode de lutte intégrée. Toutefois, si pour les exportateurs maraichers, le principe est bien développé, ce n’est pas vraiment le cas des arboriculteurs, même ceux disposant de vergers structurés, où il n’est pas aisé de contrôler les lâchers des auxiliaires et où il faut parfois fédérer les producteurs d’une région pour améliorer l’efficience des lâchers. D’où la nécessité de multiplier et de conjuguer les efforts entre tous les intervenants pour aider ces arboriculteurs à adopter une telle stratégie. En prenant en considération bien sur que la lutte intégrée est un investissement à long terme ». M. Fatni de l’ONSSA, a expliqué la stratégie de l’Office, consistant à protéger la filière des rosacées fruitières contre tout risque phytosanitaire, en mettant en place des plans de surveillance et de contrôle des problèmes phytosanitaires émergents autour de trois

M. Hmimina Mhamed , Professeur chercheur IAV Hassan II - Rabat

M. Boubker El Ouilani, Président de l’association CropLife,

champs d’application : - importation : risque d’introduction - production : risque de multiplication - circulation : risque de dissémination Il a également présenté un exemple de contrôle et de surveillance des deux maladies qui menacent le plus la filière des rosacées à savoir le feu bactérien et la sharka. Les autres interventions portaient sur des sujets techniques spécifiques qui ont suscité un vif intérêt parmi les professionnels présents au symposium, notamment : les pucerons des rosacées à noyaux, la cératite des agrumes, les LMR sur la pêche et la nectarine, ainsi que la lutte biologique à base d’huiles essentielles contre le feu bactérien.

De gauche à droite messieurs : Mhamed Hmimina, Enseignant chercheur à l’IAV Hassan II, Mohammed Belkacemi, directeur des contrôles et de la protection des végétaux à l’ONSSA, Mohamed Boulif, directeur de l’ENA de Meknès, Mohamed Mihi, président de l’AMPP et Hicham Saoud, Directeur régionale de l’ONSSA de Meknès Tafilalet

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ACTUALITÉ ENTREPRISE

Agrimatco

et à l’équipe Agrimatco de mieux répondre à leurs interrogations.

Journée tomate à Agadir Grand fournisseur d’intrants agricoles au Maroc et dans le monde, la société Agrimatco accorde une place particulière aux semences maraichères. Une bonne connaissance des besoins des producteurs, permet à la société d’introduire des variétés adaptées dont plusieurs sont même devenues des références sur le marché. Très sélective vis-à-vis de ses partenaires, la société Agrimatco ne représente que des sociétés leader dans leur domaine, développant ainsi des produits adaptés aux conditions marocaines. Ainsi, dans un esprit de continuité aux rendez-vous « Café Tomate » organisés par le semencier Monsanto au Maroc, la société Agrimatco a organisé le 23 mars une journée d’information dans sa station expérimentale à Agadir. Objectif : inviter les producteurs maraichers à découvrir les résultats des essais et le comportement des nouvelles variétés de tomate Monsanto dans

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les conditions locales. « Les producteurs du Souss sont de fins connaisseurs et savent reconnaitre une bonne variété. De ce fait, l’organisation de visites sur le terrain reste le meilleur moyen de les convaincre de la qualité d’une variété, explique M. Maazaz, Directeur Général d’Agrimatco. En plus des essais effectués dans notre station, plusieurs essais ont parallèlement été installés

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chez des producteurs de la région, afin d’observer le comportement de ces nouvelles variétés dans différentes conditions agronomiques et pouvoir se rendre compte de façon pratique de leurs performances ». Dans un souci d’efficacité, les visites étaient organisées par petits groupes afin de permettre aux visiteurs de bien assimiler les explications sur les variétés

La nouvelle gamme Ainsi, les stars de cette journée étaient incontestablement les porte-greffes Beaufort, Maxifort et Multifort,

ainsi que les nouvelles variétés de tomate : Key Largo : il s’agit d’une variété de tomate ronde pour une production de qualité, continue et


Key Largo est dotée de nombreuses résistances : HR ToMV:0-2/TSWV/ Fol:0,1/Va/Vd/Ma/Mi/Mj Ventero : variété assurant une production importante, continue et homogène de calibre 3. Fruit très attractif avec très bonne tenue à l’export. Résistance intermédiaire au TYLCV. Résistances HR : ToMV: 02/Fol:0,1/Va/Vd ; IR TYLCV/ Ma/Mi/Mj

homogène de gros calibre 2. De présentation très attractive, les fruits se distinguent aussi par une bonne tenue à l’export. Destinée aussi bien aux marché local qu’à export,

Mayoral : c’est une variété TYLCV de calibre 3 homogène, avec une très bonne tenue à l’export. Résistances : HR ToMV:02/TSWV/Fol:0,1/Va/Vd et IR TYLCV/Ma/Mi/Mj Niaama : variété de tomate à double usage

M. Maazaz, Directeur Général d’Agrimatco.

M. Theo Schotte, généticien chez Monsanto

grappe et vrac, de calibre 3 homogène. Excellente productivité.

Porte-greffes Importance du bon choix

Après une visite riche en informations, les visiteurs ont eu droit à un exposé fort intéressant sur les porte-greffes. C’est ainsi que M. Theo Schotte, généticien chez Monsanto, a mis l’accent sur l’intérêt du greffage qui favorise, entre autres, la précocité et la robustesse des plants. Il a également expliqué aux producteurs

comment choisir le bon porte-greffe en se basant essentiellement sur des critères comme la durée du cycle de la culture, la vigueur du greffon, les conditions du sol et la salinité de l’eau. Par ailleurs, et devant la complexité croissante de la lutte contre les nématodes, M. Schotte a expliqué que les variétés de demain devront se doter d’une meilleure stabilité du niveau de résistance en conditions chaudes et par une résistance améliorée face aux souches standards de nématodes.

Une partie de l’équipe Agrimatco présente à la journée

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ACTUALITÉ Agro-Equipement

Le Groupe COMICOM - DIMATEQ inaugure son nouveau siège Abdelmoumen Guennouni

Pour ceux qui étaient habitués aux anciens locaux du Groupe (clients, distributeurs,…), près de l’ancien marché de gros de Casablanca, la visite du nouveau siège réserve des surprises de taille.

De gauche à droite : Mme Loubna Alismail, Chef de section marketing et qualité M. Khalid Moustati, Chef de section grands comptes (zone sud) M. Youssef Bennani, Directeur de Comicom et Dimateq M. Nour-dine Boukhatem, Chef de service commercial de Comicom M. Abdelouahab Jalal, Chef de département fabrication M. Mohamed Ghaddou, Chef de section réseau de Dimateq (zone nord)

Le nouveau siège, ayant nécessité un investissement de près de 110 Mdh (foncier, constructions et aménagements), est implanté sur un terrain d’une superficie totale de 33 206 m² (couverts à 71%), situé à la desserte des usines sur l’autoroute de Casablanca-Rabat. La première impression qui se dégage lors de la découverte de cette imposante construction, moderne et fonctionnelle, est qu’on est face au siège digne d’un groupe pesant 40% des ventes de tracteurs agricoles et de toute la gamme de ma-

tériel à même de satisfaire les besoins des agriculteurs les plus exigeants. Ainsi, dès le

Showroom Dimateq 30

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premier coup d’œil, le visiteur est accueilli par un éventail de tracteurs, moissonneuses, outils et autres machines, exposés en plein air. La découverte des nouveautés se poursuit à l’intérieur dans trois showrooms, bien aérés et éclairés, d’une superficie globale de 1888 m² dont deux de 512 m² chacun, dédiés aux marques de tracteurs Massey Ferguson et Landini. Le troisième showroom de 864 m² abrite les 34 marques de matériel d’accompagnement agricole représentées. Disposées en face des 2 comptoirs de pièces détachées (un pour chacune des marques), elles permettent à l’agriculteur venu s’approvisionner en pièces de rechange, de découvrir la gamme complète de tracteurs, machines et matériel d’accompagnement présentés. « Ces investissements visent la performance commerciale, la conquête de nouvelles parts de marché et surtout la satisfaction des clients et des concessionnaires à travers le royaume. C’est grâce à la confiance de ces derniers depuis des décennies que la réalisation du projet du nouveau siège a vu le jour, sa concrétisation est la meilleure manière de les remercier », a déclaré Monsieur Youssef Bennani, Directeur de Comicom et Dimateq. Le groupe COMICOM DIMATEQ, importateur exclusif pour l’ensemble du Royaume des marques de tracteurs Massey Ferguson et Landini a également veillé à se doter d’un siège répondant aux normes internationales actuelles en matière d’aménagement d’espace. Il se compose de différents locaux conçus suivant les dernières normes d’hygiène et de sécurité pour offrir à son personnel et ses techniciens les meilleures conditions de travail :

- Un service après vente qui s’étend sur une superficie de 1116 m², avec 18 postes de travail outillés, - Un atelier de montage d’une superficie de 1116m² avec 15 postes de travail pour l’assemblage du matériel importé - Un centre de formation pour assurer les formations commerciales et techniques et réaliser les démonstrations de matériel - Un magasin pièces de rechange d’une superficie de 1281 m² et d’une grande capacité de stockage (50.000 références et taux de satisfaction dépassant 85%) - 3 dépôts de stockage de tracteurs et de matériel d’accompagnement agricole d’une superficie totale de 14.218 m² et dont la capacité de stockage est de plus de 1200 tracteurs - Un restaurant qui permet de servir plus de 150 personnes et une infirmerie pour la réalisation des premiers soins - Des bureaux, salles de réunion, parkings pour personnel et visiteurs, etc.

Un service adapté Pour compléter l’offre aux agriculteurs, et en plus du financement par le Crédit Agricole du Maroc, conformément au contrat programme signé avec l’AMIMA lors de la cinquième édition du SIAM, le Groupe propose des possibilités de crédits pour leur faciliter l’acquisition du matériel dont ils ont besoin. Par ailleurs et afin de servir ses clients, le groupe dispose d’un effectif de 200 personnes en emplois directs (+ prestataires de services) et de 22 concessionnaires agréés dans presque toutes les régions du pays, dont certains depuis plus de 20 ans.

Showroom Comicom


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ACTUALITÉ ENTREPRISE

AgraQuest Des solutions innovantes

M. Marcus Meadows-Smith, Président de la société Agraquest

AgraQuest est une société de biotechnologie leader dans le développement de produits naturels de lutte antiparasitaire. Ses activités son axées sur la recherche, la fabrication et la mise en marché de produits naturels innovants pour lutter contre les parasites dans les domaines agricole, ornemental, domestique et de la sécurité alimentaire. Il s’agit d’un secteur en pleine émergence et l’entreprise possède déjà un vaste portefeuille de produits de contrôle des ennemis de cultures, à faible contenu chimique, reconnus comme étant plus sûrs pour les agriculteurs, le consommateur, la faune auxiliaire et l’environnement.

S

ur les marchés de l’ALENA, Agraquest dispose de sa propre force de vente pour ses produits. Dans les autres régions du monde, elle commercialise ses produits par l’intermédiaire d’un réseau de distributeurs et de partenaires. La division BioInnovations identifie ainsi les opportunités du marché qui pourraient bénéficier du savoir-faire d’Agraquest (phyto, traitement des semences, post-récolte…), tout en recherchant des sociétés leader dans leurs domaines d’activités pour assurer la commercialisation des solutions. C’est ainsi que l’entreprise américaine a établi des partenariats avec les plus grands spécialistes de la protection phytosainitaire comme BASF, Bayer CS, Monsanto, etc. Agraquest est en fait convaincue que ses recherches dans le domaine des alternatives biopesticides sont complémentaires avec les efforts réalisés par ces entreprises pour aider les agriculteurs à protéger efficacement et durablement leurs cultures. « L’Europe est un marché très

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important pour les fruits et légumes, de ce fait les normes qui y sont appliquées concernent également les pays qui exportent vers ce marché (suppression de molécules chimiques, sécurité alimentaire…). Il y a donc un besoin réel pour des solutions innovantes pour aider les exportateurs à répondre aux exigences des cahiers des charges, tout en s’assurant une bonne rentabilité », explique M. Thierry Merckling, Responsable de la zone EMEA d’Agraquest.

Un exemple d’innovation Le Serenade est l’un des produits phares d’Agraquest. Il s’agit d’un biofongicide foliaire à large spectre dérivé d’une bactérie naturelle du sol, homologué pour la lutte contre plusieurs maladies clés (pourriture grise, mildiou, oïdium, la pourriture sclérotique, maladies bactériennes), rencontrées

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sur un grand nombre de cultures fruitières et horticoles (exp : tomate, raisin, fraise en cours). Grâce à son large spectre et son mode d’action multisites, c’est un excellent produit de rotation pour aider à prolonger la vie des autres produits phytosanitaires en facilitant la gestion des résistances. Serenade sera introduit au Maroc en collaboration avec la société BASF et constituera une nouvelle option efficace favorisant le développement de produits frais plus sains que ce soit pour

M. Thierry Merckling, Responsable de la zone EMEA d’Agraquest

mateurs et des distributeurs (DAR zéro, délais de sécurité après traitement minimaux). Agraquest envisage également le lancement de deux nouveaux produits en 201314, il s’agit de : - Requiem : insecticide contre insectes piqueurs-suceurs sur cultures maraîchères, vigne et arboriculture. - Sonata : biofongicide avec un spectre d’action différent de celui de Serenade, sur Cucurbitacées, solanacées et vigne. -

les marchés locaux ou ceux de l’exportation en aidant les exportateurs à mieux répondre aux exigences des consom-

Serenade Soil : même application mais sur le sol pour combattre les maladies telluriques.


Syngenta Seeds Journée poivron à Taroudant Syngenta Semences a organisé le 8 mars dernier une journée portes ouvertes dans l’exploitation de M. Hamdi Abdelhay à Taroudant, zone qui connait souvent des périodes de stress et de froid, afin de présenter les avantages de sa variété de poivron Wassila, notamment sa résistance aux conditions difficiles. Adaptée aussi bien au marché local qu’à l’export, cette variété type ‘’Andalous’’ présente des atouts intéressants pour le producteur marocain. « Les essais menés sur wassila au cours des dernières années ont montré qu’elle répond à beaucoup de critères actuellement demandés par notre clientèle », explique M. El Houssaine Azzouz, responsable commercial à Syngenta. Spécialement sélectionnée dans les conditions marocaines pour

répondre aux exigences du producteur marocain, la variété Wassila présente l’avantage d’une plante forte et d’un système racinaire robuste. Elle offre également une excellente nouaison aussi bien en conditions chaudes que froides (beaucoup moins de problèmes de bouchons en hiver) ainsi qu’un bon rendement. « Le nombre de fruit par plante est important avec un poids moyen qui varie entre 250 et 300 grammes par fruit. En ce moment, elle offre un rendement supérieur d’environ 2 Kg par rapport aux variétés témoins », explique M. Anouar Benhamou, Responsable des essais à Syngenta. Mais le point fort de Wassila réside sans doute dans sa résistance aux virus TM3 et TSWV qui occasionnent aujourd’hui de gros dégâts sur la culture du poivron dans le Souss. Agriculture du Maghreb

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ACTUALITÉ Agro-Equipement

HERCULANO

Matériel du travail du sol HERCULANO est actuellement l’un des plus importants constructeurs d’équipement agricole en Europe. L’entreprise qui évolue constamment parallèlement aux exigences du marché et de la modernisation de l’agriculture, offre une large gamme de produits de qualité reconnue comme les remorques agricoles, les chargeurs

frontaux, etc. Mais grâce à une grande expertise dans la fabrication de l’acier, Herculano est aussi un grand fabricant de matériels de travail du sol.

Le Pulvériseur à disque lourd

Appelé herse à disques lourde ou encore Cover Crop, le

pulvériseur est un outil destiné à la préparation superficielle des terres et dont on se sert pour l’émottage et l’ameublissement du sol et pour détruire les mauvaises herbes. La coupe des résidus par les disques facilite le travail sur une profondeur de 5 à 15 cm. Le pulvériseur « déporté » (souvent appelé offset) dispose de 2 trains de

disques disposés en « V », ouvert latéralement. Le train avant est muni de disques crénelés facilitant l’attaque dans un sol primaire. Le pulvériseur en version déporté, plus lourd, convient à une grande variété de conditions de sol.

Cover Crop HRM

Il s’agit d’un pulvériseur porté

du catalogue JAVO mis à votre disposition. Nous vous fournirons tous les renseignements utiles sur les autres produits de notre gamme, à savoir :

Communiqué La société RAISAGRI a le plaisir de vous convier aux journées de démonstration des machines JAVO HOLLAND destinées aux pépinières, qui se dérouleront les 28 et 29 Avril à la pépinière BRAHIM ZNIBER située à Meknès. Les machines qui y seront présentées sont les suivantes :

- les substrats de culture tels que la tourbe, la fibre de coco, la vermiculite et la perlite. - les plateaux alvéolés et pots. - un semoir pneumatique de précision manuel pour les plateaux alvéolés sera également en démonstration.

- Une décompacteuse de Big Bale de tourbe - Une remplisseuse de plateaux alvéolés - Une remplisseuse de sacs et de pots - Les autres machines de la gamme JAVO vous seront également présentées au travers

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type «V», monté sur 3 points. Il se distingue par un train avec longueur réglable, des rasettes réglables, des paliers lubrifiables, un arbre de disques en acier traité (quadrat 28 mm), des disques unie/tailler avec un espacement de 230 mm entre les disques et un attelage

automatique. D’autres options sont disponibles : Timon fixe de traction, chaînes de traction et Kit hydraulique pour ouverture-fermeture des corps.

Cover Crop HVR

Ce pulvériseur lourd type V autoporteur se caractérise par : - Des disques lisses/crantés (6mm ou 8mm) - Un angle d’attaque à réglage hydrolique - Des paliers graissables à deux roulements - Des rasettes réglables - Un tirant avec double ressort réglable

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producteur peut également profiter d’autres dispositifs en option: - Réglage hydrolique du nivellement des trains de disques - Réglage hydrolique Timon - Rouleau (type cage) Rappelons enfin que HERCULANO a développé ses activités dans plusieurs pays en Europe (tels que le Portugal, l’Espagne, la France) ainsi qu’en Afrique (Angola, Mozambique) et dans d’autres pays qui constituent la majorité de ses exportations.

RAISAGRI propose également des solutions de production horssol pour les cultures maraîchères telles que la tomate, la fraise, le poivron, etc.

Une offre sur mesure

A l’approche de la nouvelle campagne 2011-12, vous pouvez nous adresser vos besoins en sacs de culture de fibre de coco, canal de culture et système de récupération du drainage. Une proposition technique et financière sur mesure, vous sera transmise dans les plus brefs délais. Enfin, nous sommes à votre disposition pour la réalisation d’études de faisabilité relatives à vos projets de traitement d’eau : - La désalinisation d’eaux saumâtres et d’eaux de mer :

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- Un charriot 2 roues avec butée de profondeur hydrolique - Un chassis en tube - Des arbres de disques carré de 40mm - Un espacement de 235 mm entre les disques - Eclairage électrique arrière. Mais le

dans le cadre d’une utilisation agricole. - La potabilisation des eaux de surfaces et souterraines. - Le traitement des eaux de lavage de fruits et légumes en station de conditionnement, des eaux usées et d’effluents agroindustriels.v

Pour plus d’informations contacter : M. Alain ABINADER +212.651.72.29.35


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ACTUALITÉ MAROC

L’Omnium Agricole du Souss Etoffe sa gamme de semences L’Omnium Agricole du Souss a convié une soixantaine de professionnels le 8 mars à la station expérimentale Chtouka où sont effectués des essais variétaux sur différents types de cultures maraichères. C’est ainsi qu’agriculteurs, revendeurs et pépiniéristes ont pu découvrir avec grand intérêt plusieurs nouveautés variétales du semencier TOP SEEDS, notamment :

ANISSA :

tomate ronde Il s’agit d’une variété à croissance indéterminée, de vigueur moyenne et qui allie une très bonne production à une haute résistance à la cladosporiose. Ses fruits de calibre 3 dominant sont fermes et présentent une bonne coloration tout au long du cycle de production. Anissa offre également de nombreuses résistances, à savoir : Tm, V, F2,

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Des producteurs attentifs aux explications de M. Felipe Ulpiano, responsable semences de SAOAS

C5, Oi (Lt)

l’Omnium Agricole du Souss en collaboration avec la maison grainière TOP SEEDS pour en améliorer la germination.

FORCE ONE :

BELLO :

Ce porte-greffe en est à sa troisième année de commercialisation. Il présente un très bon comportement en production et se distingue clairement sur les zones infestées en nématodes. Cette année, et afin de mieux satisfaire les producteurs et les pépiniéristes, un grand effort a été consenti par

Cette variété a été sélectionnée pour les nombreux avantages qui la distinguent :

porte-greffe tomate

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poivron carré rouge

Très bonne production et vigueur. Fruits à 4 loges tout au long du cycle, de calibre G et de couleur rouge vif. Plantes compactes

demandant peu de travail de palissage. Un grand avantage : la résistance au TSWV, nouveau virus qui fait actuellement des ravages en Espagne.

ALIA :

melon type galia Cette variété, conseillée pour des plantations précoces sous serre ou en plein-champ, assurera aux producteurs de très bons rendements. Elle offre des fruits bien brodés, a chair ferme et sucrée, d’un poids variant de 1,2 à 1,5 kg.


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CÉLÉBRATION

L’OCP

Faible utilisation en Afrique

, soutient la «Révolution verte» en Afrique

De l’avis de tous les observateurs, il est temps que le continent africain reconnaisse le rôle des engrais minéraux face à l’enjeu de nourrir une population à taux de croissance galopant. Afin d’explorer les différentes pistes susceptibles d’aider l’agriculture africaine à relever les défis qui l’attendent et y augmenter la circulation des engrais de façon durable, le Groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP) et FMB (Fertilizer Market Bulletin) ont organisé la 2e édition de la FMB Africa Conférence qui a réuni du 9 au 11 Mars producteurs d’engrais, négociants, distributeurs, scientifiques et représentants d’organismes de développement africains.

L De gauche à doite : M. Mostafa TERRAB Président Directeur Général - Groupe OCP M. Kevin HILL Directeur de FMB Group. M. Aziz AKHANNOUCH Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime Mme. Fabiana FELD de la Société Financière Internationale (I.F.C).

a ville de Marrakech a été choisie pour abriter cette manifestation qui intervient dans un contexte marqué par la flambée des cours des matières premières alimentaires et le retour en force de la question de la sécurité alimentaire. Cette situation est d’autant plus critique en Afrique qui connait la plus forte croissance de population au monde, et qui s’accompagne bien sur d’un accroissement de la demande ali­mentaire imposant une hausse importante de la production vivrière sur le continent (l’Afrique importe les trois quarts de ses besoins vivriers). Cette augmentation devra provenir en grande partie de l’intensification de l’agriculture. Par ailleurs, l’urbanisation réduisant sensiblement les terres arables et la main d’œuvre rurale, l’agri­culture devra également adopter de nouvelles formes de mécanisation et se tour­ner vers une exploitation intensive des terres, une meilleure efficacité d’utilisa-

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tion de toutes les ressources naturelles, et surtout un recours accru aux semences performantes et aux en­grais. En effet, les cultures prélèvent dans le sol les éléments dont elles ont besoin pour accomplir leur cycle de croissance. Et à défaut de remplacement de ces substances, les sols se dégradent, avec pour conséquence une baisse des rendements des cultures et de la rentabilité des exploitations. Par le passé, la rotation des cultures et les périodes régulières de jachère ainsi que l’épandage de fumier ani­mal permettaient à la terre de re­trouver une partie de sa fertilité. Aujour­d’hui, la principale méthode pour restituer au sol ses substances nu­tritives et accroître les rende­ments des cultures consiste à appli­quer des engrais synthétiques.

Tous les conférenciers ont souligné la faible utilisation des engrais en Afrique. En effet, alors qu’elle représente 18% des terres cultivées dans le monde, l’Afrique utilise moins de 1% du total des engrais consommés. Ainsi, la consommation africaine ne dépasse pas 8 kg/hectare, contre 120 kg en moyenne dans le monde. A titre d’exemple, l’agriculture africaine n’utilise que 5-10% des volumes d’engrais utilisés dans d’autres régions en développement comme l’Asie où la révolution verte a déjà donné ses fruits. L’agriculture continue donc de payer le recours insuffisant aux engrais par une baisse importante de sa productivité. Notre continent gagnerait donc à développer la consommation d’engrais pour ralentir la dégradation des sols, augmenter les rendements et éloigner le spectre de la crise alimentaire. Face à cette situation alarmante, l’OCP, leader mondial du marché des phosphates et produits dérivés, entend bien se positionner comme un acteur principal de la révolution verte en Afrique. Pour ce faire, et fort d’une grande connaissance du continent, le groupe a élaboré un plan basé sur quatre objectifs qui devront être réalisés dans les dix années à venir : - contribuer à créer un marché d’engrais stable et soutenu : aujourd’hui, on constate que la demande peut apparaître et disparaître, au fil des ans, au gré des subventions et des prix internationaux. - conquérir et conserver la place de premier fournisseur d’engrais phosphatés en Afrique. - être l’un des leaders de la coopération Sud-Sud, en favorisant une approche de partenariat ‘’Public-Privé’’, incluant,


à la fois, des décideurs officiels et des acteurs privés. - légitimer la position de l’OCP en Afrique, auprès des fondations de donateurs internationaux, des agriculteurs et des firmes agri-business, et, donc, des acteurs qui font le marché de l’agriculture du continent. Lors de son allocution à l’ouverture de la conférence, M. Mostapha Terrab, Président Directeur Général de l’OCP, a affirmé que l’Afrique dispose de tous les atouts nécessaires pour réussir sa révolution verte, à condition que les opérateurs concernés œuvrent ensemble pour garantir au continent tous les besoins techniques, humains et financiers nécessaires. Il a particulièrement insisté sur l’importance de : - la consécration de volumes importants d’engrais à l’Afrique, - l’offre d’engrais adaptés pour chaque sol - la création de conditions favorables au développement du marché. Pour M. Terrab l’Afrique a besoin d’une production d’engrais adaptée à ses besoins et bien sur à ses moyens techniques et financiers. D’où l’importance de développer certaines filiales de production plus sollicitées par les professionnels pour mieux répondre aux besoins du marché africain. Cela passe par la création des conditions favorables à l’utilisation des engrais, grâce à un cadre incitatif encourageant l’accès au marché sur le plan local, stimuler la croissance du secteur, promouvoir des partenariats avec les acteurs africains locaux et établir des partenariats public-privé. A noter que, malgré les difficultés actuelles, l’Afrique représente un fort potentiel à condition d’adopter la bonne stratégie dans ce continent où l’agriculture constitue la première source d’emploi pour 65% de la population. Rappelons qu’à l’instar d’autres pays africains, le niveau d’utilisation des fertilisants au Maroc est encore faible avec près de 850.000 tonnes/an d’engrais NPK. En rappelant que le plan Maroc Vert a placé l’utilisation des intrants au cœur de ses priorités, le ministre de l’Agriculture, M. Aziz Akhannouch, a souligné lors de son intervention que la fertilisation est l’un des leviers essentiels pour un développement agricole durable. A noter qu’en partenariat avec l’OCP, le ministère de l’Agriculture est en train de finaliser une carte de fertilité du Maroc qui permettra de cerner les potentialités et les besoins des sols de chaque région, afin de permettre une fertilisation optimisée et raisonnée.

De gauche à doite : M. Mostafa TERRAB Président Directeur Général - Groupe OCP

Optimiser les investissements

Mme Fabiana Feld, représentant la Société Financière Internationale (I.F.C), membre du Groupe de la Banque mondiale supervise l’usage des engrais en Afrique, en Amérique latine et aux Caraïbes. Elle se concentre, actuellement, sur la création et le développement de prêts et de participations au capital pour financer des projets dans le secteur des engrais et dans l’industrie chimique, notamment en Afrique. Son organisme a investi plusieurs milliards de dollars pour réduire les risques qu’affronte le secteur agricole africain. Pour Mme Feld, l’investissement doit être rationalisé et découler des besoins des industriels, agriculteurs et organismes concernés. « Notre stratégie repose sur la promotion d’une productivité à long terme de l’agriculture grâce à une meilleure utilisation des fertilisants adéquats, une modernisation des techniques d’irrigation et de protection des culture, une amélioration de l’accessibilité des marchés et bien sur un meilleur encadrement de l’agriculteur » a insisté Mme Feld. « Pour pérenniser l’industrie des engrais, il nous faudra veiller à l’application de prix raisonnables. L’encouragement de la consommation passe par la mise à la disposition des agri­culteurs d’engrais de qualité et à faible coût. Il est par conséquent important de réduire les coûts de fabrication. Or, le secteur des engrais a subi dernièrement une augmentation des prix de certaines matières premiè­res. Cette conjoncture internatio­nale a un effet préjudiciable non seulement sur les marges des pro­ducteurs mais également sur les prix des engrais, affectant ainsi aussi bien les industriels que les agriculteurs » a expliqué un industriel présent à la conférence. A cette situation s’ajoute la fai­blesse des infrastructures de distri­bution dans le continent noir. En effet, dans bon nombre de pays africains les routes rurales ainsi que les moyens de stockage

et de conditionnement font défaut. En Afrique, le transport des engrais, depuis un port jusqu’à une exploitation située à 100 km à l’intérieur des terres peut revenir plus cher que l’expédition de ces mêmes engrais depuis un autre continent. C’est pour cette raison que des petits agriculteurs africains paient parfois les engrais 2 à 4 fois plus cher. A cela s’ajoute bien sur l’insuffisance des connaissances agraires des agriculteurs. L’agriculture africaine reste à la traîne et souffre de la baisse de sa productivité. Le continent réclame une révision de fond en comble des politiques agricoles menées dans de nombreux pays. A noter cependant, que certains pays africains qui se sont engagés sur la voie de la modernisation de leur agriculture commencent à en récolter les fruits. Ainsi, le Ghana, 2e exportateur mondial de cacao, s’est lancé dans une politique de développement de l’utilisation des engrais et prévoit de doubler les superficies fertilisées, afin d’atteindre une production d’un million de tonnes de fèves de cacao à l’horizon 2013. Par ailleurs, au Mali, au Niger et au Ghana des politiques de création de coopératives ont entraîné une utilisation plus marquée et efficace des intrants agricoles, notamment les engrais. Cette démarche a notamment permis au Niger de passer du statut d’importateur de riz à l’autosuffisance.

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M. Aziz AKHANNOUCH Ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime


CÉLÉBRATION

Syngenta Maroc

Fête son 10e anniversaire Pour une entreprise, 10 ans d’existence est une occasion qui mérite d’être fêtée comme il se doit, puisque c’est l’âge de raison auquel on fait le point sur ce qui a été accompli et ce qui reste à réaliser.

A

l’image des 26.000 employés de la multinationale à travers le monde, Syngenta Maroc a fêté son dixième anniversaire. C’est ainsi que près de 200 professionnels, essentiellement des producteurs et distributeurs, ont été conviés pour célébrer cet évènement grandiose dans un palace de Mohamedia. L’occasion pour M. Anouar Alasri, Président

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Directeur Général de Syngenta Maroc, de mettre en relief les acquis de ces 10 années d’existence. « Nous pouvons être fiers de la croissance continue et du développement de nombreux produits innovants, ce qui nous permet d’ailleurs d’occuper une position de leader dans les secteurs de la protection des cultures et les semences » a-t-il expliqué. Preuve de l’importance de cet évènement, la présence de M.

Louis Bertrand, Ambassadeur de la Confédération suisse au Maroc, qui a précisé que Syngenta est le fleuron de l’industrie innovante suisse. Il a également tenu à saluer les efforts et les différents chantiers lancés dans le cadre du Plan Maroc Vert. A noter que la Suisse occupe le 5e rang des partenaires économiques du royaume. « Mais il reste de grandes potentialités à développer ensemble dans l’avenir » a souligné l’ambassadeur. Issue de la fusion en novembre 2000 des divisions agrochimiques des sociétés Astra Zeneca et Novartis, Syngenta bénéficie d’un savoir-faire avec les plantes qui remonte à des décennies et concentre son activité exclusivement sur la technologie agricole. « Partout dans le monde, l’importance de la demande en produits alimentaires de qualité se confirme. Mais, le monde végétal recèle de multiples potentialités et Syngenta aide la nature à les exprimer, a expliqué M. Anouar Alasri. Les équipes de Recherche et Développement de Syngenta œuvrent quotidiennement pour développer des solutions innovantes. Nous contribuons ainsi chaque jour à accroître les rendements et la rentabilité des cultures, à protéger l’environnement et à amé-


« Nous comprenons le langage des plantes, nous exprimons le potentiel des plantes », M. Anouar Alasri, PDG de Syngenta Maroc.

M. Patrick Mirbey, Directeur Afrique du Nord et de l’Ouest,

M. Louis Bertrand, Ambassadeur de la Confédération suisse au Maroc,

M. Anouar Alasri, Président Directeur Général de Syngenta Maroc,

liorer la santé et la qualité de vie ». Soulignons que grâce à la diversité et la complémentarité du portefeuille produit de Syngenta, la fusion des activités en 2011 s’est traduite par une offre complète destinée au producteur, intégrant produits phytosanitaires, semences sélectionnées et solutions de lutte intégrée. L’agriculteur bénéficie ainsi de solutions compatibles, de la semence à la récolte, incluant les diagnostics de pré-semis et le choix de variétés à forte valeur ajoutée, de façon à mieux rationaliser les traitements de post-levée. A noter que Syngenta Maroc, à travers sa Division de la Protection des Plantes (Syngenta Crop Protection) et sa Division des Semences (Syngenta Seeds), est très présente sur le marché marocain grâce à une large gamme de produits performants. « Depuis la création de Syngenta, nous avons développé un important réseau de distribution par le biais de partenariats à l’échelle nationale et régionale.En renforçant la proximité des producteurs, nos ingénieurs apportent au quotidien l’expertise technique adéquate et contribuent à vulgariser les solutions de prévention et de contrôle phytosanitaire des cultures » a rajouté le PDG de Syngenta Maroc. Selon M. Patrick Mirbey, Directeur Afrique du Nord et de l’Ouest, la présence de Syngenta en Afrique de-

puis 46 ans lui a valu une véritable connaissance des spécificités agricoles de ce continent. Sa démarche s’est toujours basée sur l’identification des problèmes et la recherche de solutions adaptées. « L’analyse des marchés a montré deux grandes catégories : l’agriculture à faible rendement et celle à rendement important. Dans ce sens, Syngenta partage entièrement la vision du Plan Maroc Vert sur la nécessité de développer ces deux segments » a réjouté M. Mirbey. Soulignons que dans le cadre du Plan Maroc Vert, des partenariats sont en cours d’étude avec de grands acteurs du développement agricole. Pour Syngenta, il s’agit d’accompagner cette politique ambitieuse par une protection

efficace des nouvelles plantations (investissements importants) et un bon soutien technique. M. Patrick Mirbey a également donné plusieurs exemples de l’engagement de Syngenta auprès des agriculteurs à travers le monde. Ainsi, en plus de la fourniture d’intrants de qualité, Syngenta les aide à améliorer leur quotidien en résolvant certaines difficultés liées à leur métier. A titre d’exemple, en Asie Syngenta a contribué à la vulgarisation d’une planteuse de riz qui permet une amélioration et une régularité des rendements, une économie et une réduction de la charge de travail. Idem en Amérique Latine grâce à l’introduction de planteuses de canne à sucre.

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Près de 200 professionnels, essentiellement des producteurs et distributeurs, ont été conviés pour célébrer cet évènement grandiose dans un palace de Mohamedia.


10e anniversaire Syngenta Maroc

Équipe Syngenta Maroc.

Cet évènement était également l’occasion de rendre un hommage particulier à M. Boubker El Ouilani (au centre), ancien PDG de Syngenta Maroc, qui après des années de bons et loyaux services, passés au sein du secteur de l’agrochimie, a droit à un repos bien mérité. Mais qui parle de retraite ? M. El Ouilani vient d’être plébiscité pour assurer la direction de l’association CropLife Maroc.

Une entreprise citoyenne Syngenta est également une entreprise qui cherche à améliorer les connaissances des agriculteurs dans les domaines du diagnostic des maladies et des ravageurs. C’est pour cette raison qu’elle a développé une série d’outils, notamment des guides de cultures ainsi que l’organisation de journées de vulgarisation dans les zones de pro-

duction, afin de les aider à raisonner les traitements et améliorer la qualité de leurs productions, à travers un diagnostic juste. « Les revendeurs ne sont pas en reste puisqu’ils bénéficient régulièrement d’un programme d’appui aux commerçants des produits phytosanitaires qui couvre aussi bien les aspects techniques que ceux lié à la vente et au marketing, sans oublier l’aspect crucial du diagnostic des maladies. Ce dernier

revêt une importance capitale du fait qu’il nous permet de proposer les bonnes solutions aux agriculteurs» explique un revendeur. Mais, pour Syngenta, innover c’est aussi garantir la sécurité des utilisateurs. Cela passe par le développement de nouvelles formulations qui limitent l’exposition de l’agriculteur lors des différentes phases de l’utilisation, la conception d’emballages innovants et d’équipements efficaces, ainsi que la mise en place d’actions pédagogiques de sensibilisation à la sécurité.

À quoi ressemblera Syngenta dans 10 ans? En abordant la question de l’avenir de Syngenta, M. Alasri a expliqué que face à une demande alimentaire sans cesse croissante et avec des ressources qui s’amenuisent, Syngenta a la ferme intention de continuer à aider le monde à faire face à ces défis, en faisant progresser considérablement la quantité et la qualité des productions agricoles, et toujours dans le respect total du consommateur et de l’environnement. 42

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Acariens tétranyques

Menace permanente sur agrumes Pr. Mohamed Abbassi, Faculté des Sciences Meknès

Cas de l’acarien rouge oriental Eutetranychus orientalis (Klein)

Dans la région méditerranéenne, les acariens tétranyques les plus dangereux sur agrumes englobent les espèces suivantes : - Tetranychus urticae (Koch.) : Acarien jaune (araignée jaune). - Tetranychus cinnabarinus (Boisd.) : Acarien jaune (araignée jaune). - Panonychus citri (Mc Gregor) : Acarien rouge (araignée rouge). - Eutetranychus orientalis (Klein) : Acarien rouge oriental - Eutetranychus banksi (Mc Gregor) : Acarien du Texas

L

es quatre premières espèces constituent depuis quelques années au Maroc une préoccupation permanente en vergers d’agrumes à partir de juin et jusqu’en automne, période de récolte où il devient difficile de maitriser leurs populations. L’Acarien rouge oriental E. orientalis est arrivé au Maroc au printemps 2008 dans les régions de Marrakech puis Béni-Mellal (voir Agriculture du Maghreb N° 35 2009). Facilement transporté par le vent à cause de ses longues pattes, cet acarien s’est étendu à partir de 2009 et 2010 à toutes les régions du Maroc, du Souss 44

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à Berkane en passant par le Gharb et Larache, nécessitant des interventions acaricides durant la période été-automne.

Caractéristiques de l’acarien rouge oriental (E. orientalis) :

Description L’adulte femelle mesure environ 0,5 mm de long avec une coloration variant du brun-vert au brun clair et parfois carrément vert foncé. Une confusion peut être faite parfois avec

la femelle de l’araignée jaune, mais chez les mâles la différence est nette. Dans le cas de l’acarien rouge oriental, le mâle de couleur orangée, dispose de pattes 1,5 fois plus longues que le corps (photo 1).

Biologie Les œufs sont déposés sur la partie supérieure de la feuille et en cas de très fortes infestations, sur la partie inférieure. Dans les conditions de fin de printemps, en juin, les œufs peuvent éclore au bout de 4 à 6 jours et le cycle de la jeune larve à l’adulte peut prendre entre 8 et 11 jours. Sous nos conditions, l’espèce prolifère durant la période allant de juin à octobre parfois même jusqu’en novembre et décembre lorsque le froid et les pluies arrivent tard en saison. C’est le cas notamment de l’automne 2010 où les infestations ont continué à sévir jusqu’à fin décembre dans toutes les régions.


Comportement

Exception faite pour la région d’Azemmour à climat particulier où on retrouve tous les stades tout au long de l’année, dans les zones intérieures l’acarien passe l’hiver généralement sous forme de pontes à l’état d’embryons (en état de vie ralentie) qui reprendront leur développement normal au début du printemps avec de grandes populations dès le mois de juin. Les œufs de l’acarien rouge oriental sont sensibles aux basses humidités relatives, tandis que les chutes de températures entre 5 et 0 degrés engendrent une forte mortalité de tous les stades de développement. E. orientalis demeure donc une espèce des pays chauds. Cet acarien occasionne des dégâts sur la face supérieure des feuilles d’agrumes entraînant des décolorations du parenchyme foliaire avec des ponctuations blanchâtres (photo 2). Les dommages sont particulièrement localisés sur feuilles, mais dans les cas de fortes infestations des dommages sur fruits sont constatés : coloration jaune-orange avec des ponctuations microscopiques noires après véraison du fruit (photo 2). Cependant, ces dégâts sur fruits sont moins prononcés que ceux causés par l’araignée rouge Panonychus citri (photo 3.

Lutte chimique et lavages sans pesticides

1- Les Dicofols se montrent encore (pour l’instant) efficaces sur les Eutetranychus, avec un effet dépressif sur les auxiliaires, mais avec des résultats bien moindres sur les autres espèces d’acariens. Les traitements aux huiles minérales en hiver comme en été réduisent fortement les populations et ont un effet dépressif sur les œufs. 2- Contre acarien rouge oriental, araignée jaune et araignée rouge: - jongler avec les produits homologués sur d’autres ravageurs (cochenilles, pucerons) pour ne pas avoir à faire deux interventions différées contre des espèces différentes. - produits testés: César, Pride, Envidor Omite : efficacité moyenne à bon-

Femelle

mâle

1

œufs

larve

2

3

Photo 1: Eutetranychus orientalis (Klein). Acarien rouge oriental stades de développement (cliché Garcia et al., 2004) Photo 2: - Eutetranychus orientalis (Klein) Acarien rouge oriental, dégâts - Dégâts de l’acarien rouge oriental sur feuille Photo 3: Panonychus citri Mc Gregor. Acarien rouge (araignée rouge), dégâts.

ne (liste non limitative, voir index AMPP). - lavage à l’eau+savon potassique (à répéter selon le niveau d’infestation) - lavage avec usage d’adjuvants

Perspectives

Comme toute nouvelle espèce, introduite dans un milieu nouveau, E. orientalis se propagera tant qu’un facteur limitant biotique (auxiliaires) ou abiotique (facteur climatique) ne vienne entraver sa progression et sa nuisibilité. Pour notre pays le mode d’extension du nouvel acarien rappelle les cas précédents de mouches blanches (Aleurothrixus floc-

comme le Tensotec (à répéter selon le niveau d’infestation). 3- A l’approche de la récolte - lavage à l’eau+savon potassique - lavage avec usage d’adjuvants. cosus Maskell, Parabemisia myricae Kuwana) et celui de la mineuse (Phyllocnistis citrellea Stainton) sur agrumes. Les essais acaricides autorisés, l’introduction d’auxiliaires et les tests de moyens alternatifs de lutte doivent être menés de pair avant que E. tetranychus ne commence à acquérir des résistances vis-à-vis moyens de lutte dont on dispose actuellement.

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FILIÈRE

Nouveaux types de serres techniques de productions adaptées La majorité des producteurs exportateurs de tomates, sont conscients de la nécessité d’améliorer l’outil de production, à savoir l’abri serre, et d’opter pour des structures permettant de mieux contrôler les paramètres climatiques. Le choix de l’installation nécessaire pour assurer le contrôle de ces paramètres reste à déterminer. Vers quel degré de sophistication doit–on aller en tenant compte des impératifs de coût et de rentabilité ? Cette seconde édition d’Agri-conférence tente d’y répondre. le rôle du Ministère de l’Agriculture dans la mise en place d’un soutien économique, orienté sur le renouvèlement de notre équipement en serre est souhaitable a souligné le président de l’APEFEL : « la serre canarienne est aujourd’hui à ses limites, et nous devons trouver de nouvelles solutions ».

Photo ci-dessous et de gauche à droite : Guadalupé Lopez Diaz, Khalid Saidi, Mohamed Ajana, Lahoucine Adardour, M. Laaouam et Olivier D’Eaubonne

L

a forte participation des producteurs (plus de 300) à cette seconde édition organisée par le cabinet GREEN SMILE avec le soutien de l’APEFEL , montre bien l’importance et la pertinence de cette réflexion. Ainsi, et pour permettre aux exposés d’être efficaces et pour mieux guider le choix des producteurs, les organisateurs avaient précédemment constitué un groupe de réflexion afin de réunir un ensemble de problématiques sur le fonctionnement et l’évolution possible de nos serres. Le déroulement des conférences développé en trois sessions, a permis d’aborder l’essentiel de la problématique. Mohamed Zahidi, directeur associé de Green Smile a ouvert la confé-

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rence en rappelant l’importance de la réflexion engagée pour le développement de nos exportations. Soulignant l’importance du travail et la qualité des intervenants, il a souhaité aux opérateurs présents le plus grand profit de cette conférence. Dans son introduction, M. Abderahmane Hillali, représentant le Ministère de l’Agriculture, a évoqué la place du secteur pour l’économie marocaine et rappelé les décisions importantes du ministère pour 2011 : - soutien des projets en développement - construction d’une usine de dessalement - Agropole en cours de réalisation Lahoucine Aderdour, président de L’APEFEL, a lui aussi rappelé la né-

cessité de protéger nos exportation et aussi le rôle du Ministère de l’Agriculture dans la mise en place d’un soutien économique, orienté vers le renouvèlement de notre équipement en serre « la serre canarienne est aujourd’hui à ses limites, a souligné le président, et nous devons trouver de nouvelles solutions » Mohamed Ajana, Président de la séance, a également souligné la participation nécessaire du ministère dans le soutien au développement de la région et de celui de nos exportations pour l’économie marocaine : « devant un marché devenant de plus en plus exigeant, nous devons trouver des solutions qui permettent de le satisfaire ». Ainsi, devant la richesse des exposés et le nombre des intervenants, nous avons choisi d’aborder cette conférence en deux parties et permettre, avant d’entrer dans le détail des interventions dans notre prochain numéro, de découvrir les perceptions de quelques opérateurs présents à la conférence. Ci-dessous M. Mohamed Zahidi, Société Green Smile organisateur de l’évenement

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Agri-conférence : nouveaux types de serres

Samir Jbali- HortiSud

Autre grande solution évoquée, la culture hors sol. L’expérience mise en place par la société Duroc, est de toute évidence fort concluante. Et bien que ce système présente quelques inconvénients : coût élevé de mise en place (plus au moins 170.000 dh/ha d’investissement), consommation d’énergie plus élevée, instabilité thermique du substrat, et surtout besoin de plus de technicité. Mais, les avantages sont sérieux : réutilisation de 100% de l’eau de drainage, 30% d’économie d’eau et d’engrais, meilleure productivité et surtout très bonne alternative au bromure de méthyle.

Je crois que chacun a pu constater l’intérêt d’une telle journée et que la perception de l’évolution nécessaire de la serre gagne en compréhension parmi tous les opérateurs. Nous savons que les attentes sont importantes, notamment en matière de ventilation, actuellement plutôt passive alors qu’il faut la rendre active et permanente. Cela impose évidemment une modification de nos serres que permettrait l’amélioration des points suivants: - Aération zénithale et latérale - Meilleure orientation des serres - Contrôle climatique (Ombrage et brumisation) A savoir que la condensation gène la pénétration de la lumière et favorise l’humidité. - volume d’air à la disposition de la culture plus important - angle idéal d’inclinaison de 25°27° au faitage. En ce qui concerne

M. Samir Jbali

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cet angle d’inclinaison, on arrive actuellement à 15 -17°, mais c’est insuffisant (serre canarienne) - Meilleure utilisation de l’espace Il faut noter également qu’avec la multi-chapelle, on peut gagner jusqu’à 20% de l’espace disponible que l’on peut réserver pour augmenter le nombre de plants ou améliorer la mécanisation à l’intérieur de la serre. J’ai entendu parler aussi de double paroi, ce qui me semble un faux débat. Le gain de température n’est possible qu’avec l’adjonction du chauffage, inenvisageable au Maroc. Cela dit, on peut quand même améliorer la serre canarienne. Nous avons travaillé sur cette question depuis 2005, et réussi à maitriser une meilleure aération et inclinaison au faitage ainsi que l’occupation de l’espace. Une soixantaine d’hectare actuellement donnent de bons résultats.

de l’agriculture devrait accompagner cette évolution qui me parait indispensable pour développer nos exportations. Aujourd’hui, ce genre de réunions est une sorte de mise à niveau indispensable et surtout valable pour tous. On peut d’ailleurs regretter qu’il n’y ait pas actuellement, un véritable service à la production disponible en temps réel. Il y avait la SASMA qui s’est arrêtée comme tout le monde le sait au début des années 2000, alors que nous en avons encore davantage besoin à l’heure actuelle. Le secret de la SASMA, c’était un financement organisé et prélevé sur la production, comme en France avec le CTIFL. Ce système existait à l’époque de l’OCE, et je crois qu’il faut remettre en place ce mode de financement permanent pour permettre un véritable service à la production. Mais cela dépend du Ministère de l’Agriculture.

Mohamed Ajana

Olivier D’Eaubonne - Richel

Producteur (membre du conseil national APEFEL) Je crois que nous avons abordé aujourd’hui, de vrais problèmes d’actualité et notamment l’évolution des structures de serre pour améliorer la production en qualité mais aussi en productivité. Et la plupart des producteurs en sont conscients. Nous sommes arrivés à une conclusion pratiquement générale sur la diminution des ressources en eau. Ce qui impose maintenant de trouver les structures de serre adaptées à ces nouvelles conditions. Il me semble que le ministère

M. Mohamed Ajana

La société Richel, concepteur et producteur de serres depuis plus de 40 ans, est numéro 1 des serres en Europe et est présente dans 80 pays. Une présence sur pratiquement tout le pourtour méditerranéen, depuis plus de 25 ans, assure à l’entreprise une grande expérience des climats appropriés. L’importance accordée au département Recherche et Développement, animé par une trentaine de personnes, a permis de nombreuses innovations dont le tube verni en 2008, qui résiste 2,5 fois plus longtemps à la corro-

M. Olivier D’Eaubonne


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Agri-conférence : nouveaux types de serres

Selon la plupart des opérateurs présents et interrogés, chacun s’est estimé satisfait de la mise en place d’une telle réflexion. Mais qu’en reste t-il après la clôture des débats. De toute évidence et de l’opinion général, il manque une instance de réflexion permanente et qui puisse profiter à tous, aussi bien sur les problèmes techniques de culture, que sur les matériels d’abri et techniques d’aération, etc, … La disparition de la SASMA et le rôle important qu’elle avait à l’époque a été évoqué plusieurs fois.

sion qu’un tube d’acier classique, et la création en 2009, d’un tube ovalisé de 90 qui est 2,3 fois plus résistant que l’ovalisé 60. A noter une présence permanente de Richel au Maroc grâce à un partenaire unique, le groupe CMGP, considéré aujourd’hui comme l’une des plus importantes sociétés d’irrigation au Maroc. Olivier d’Eaubonne a rappelé par ailleurs quelques règles pour favoriser un meilleur climat à l’intérieur de la serre, à l’instar d’une amélioration du capital lumière et de la ventilation. Un volume conséquent au dessus de la végétation facilite les mouvements d’air, qui seraient renforcés par une disposition des lignes parallèles aux vents dominants. A noter également que le gain de températures en fonction de la hauteur de la serre, devient marginal audelà de 4 m. Un autre point important concerne l’écoulement de la condensation, favorisée par une voute cintrée, ce qui permettra d’éviter le gouttage sur les plantes.

Eric Colcombet - Harnois

La société Harnois située près de Montréal est présente dans 45 pays. Notre objectif qui est de développer une commercialisation de serre sur l’Afrique du nord et le sud de l’Europe prévoit d’ailleurs l’ouverture d’un bureau à Agadir. Pour nous, actuellement il s’agit davantage d’une approche économique que commerciale. Nous voulons d’abord apporter des éléments positifs de rentabilité. Il est vrai qu’il y a un niveau assez

M. Eric Colcombet

élevé de technologie qu’il faut appréhender. C’est pour cette raison que nous sommes en train de recueillir des informations sur la situation au Maroc pour développer une offre parfaitement adaptée : structure de serre multi-chapelle avec double paroi : 11 m de largeur, 6 m de hauteur, sous faitage avec double ouvrant… J’ajouterai qu’à la grande question plusieurs fois posée aujourd’hui sur l’orientation d’une serre, la réponse est : perpendiculaire aux vents dominants, avec des cultures parallèles au vent comme l’a précisé Thierry Boulard (INRA France) dans son intervention. Nous espérons que notre expérience sur des climats similaires, nous permettra d’apporter un plus dans l’évolution de la production sous serre au Maroc.

Thierry Boulard- INRA France

Mon intervention s’est orientée sur l’aération naturelle des serres qui est le mode de climatisation le plus sûr et le plus économique. Cependant, les filets insect-proof qui sont incontournables pour limiter l’intrusion des insectes et par conséquent l’usage des pesticides, génèrent une diminution de l’aération et une augmentation de l’humidité. Ainsi, pour maximiser l’aération de la serre, il faut maximiser la surface d’ouvrants et favoriser l’entrée de l’air par les ouvrants du toit, ce qui conduit à favoriser la circulation de l’air à l’intérieur de la serre. S’il y a peu d’ouvrants en toiture, il faut éviter une trop longue course du vent à l’intérieur de la serre, mais surtout disposer les lignes de végétation

M. Thierry Boulard

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M. Khalid Saidi

parallèlement au vent dominant. En ce qui concerne la hauteur de la serre et dans les mêmes conditions de vent, l’augmentation intérieur/ extérieur est de 3,5° pour 3 m, 2,5° pour 4 m, enfin 2° pour 5 m et peu d’intérêt pour des hauteurs supérieures. Il faut ajouter à cela une réalité incontournable, mieux la culture fonctionne, mieux la température est supportable dans la serre. En conclusion nous voici devant plusieurs points essentiels pour une bonne climatisation dans la serre : - Maximiser l’aération - Diminuer le rayonnement absorbé par la serre et la culture en général (blanchiment ou écran), diminuer le dégagement de chaleur sensible en augmentant la transpiration de la plante. - Combiner toutes les techniques. En conclusion, pour une bonne production, il faut avoir une bonne aération et des plants en bonne santé.

Khalid Saidi - Suncrops

Si l’on s’en tient à une vision à court terme, on pourrait dire que le type de serre que nous avons est largement suffisant pour atteindre des pics de productions de 25 kg/m2, c’est-à-dire 160t/ha, pouvant aller jusqu’à 200 t, voir même 250 t/ha. On pourrait s’en satisfaire, mais je pense qu’il va falloir revoir nos cartes, notamment en ce qui concerne les écarts de productions et les éléments qui en découlent : - Trop de produits sur le marché : baisse de prix - Manque de produits sur un marché demandeur : perte de rentabilité L’objectif est donc de moderniser progressivement le parc de serres afin de pouvoir réguler la production et développer nos exportations. Evidement, il va falloir trouver un appui économique, et il me semble qu’un premier schéma apparait pour permettre ce développement : - Le producteur investit le montant d’une serre canarienne - L’Etat engage une somme identique - Le complément est apporté par un prêt bancaire à taux préférentiel. Aujourd’hui, nous devons sérieusement considérer nos concurrents qui s’organisent et s’adaptent. Il arrive par exemple que les produits


turcs soient plus avantageux que les nôtres au point de vue prix sur le marché russe. Pour rester compétitifs, nous allons devoir augmenter notre productivité par l’amélioration de nos modes de production.

Mohamed ZAHIDI

Directeur associé de Green Smile Agriconferences 2011 a connu un grand succès à en juger par le nombre de participants, dont la majorité est issue du monde de la production. Cette réussite s’explique aussi bien par la richesse du contenu de la conférence que par la qualité des intervenants. Les présentations à caractère très techniques répondent à un réel besoin des producteurs qui veulent entamer une mise à niveau de leurs abris serres et passer à des structures plus perfectionnées. Pour cela, ils ont besoin d’informations techniques pour orienter leurs choix

et seuls des spécialistes dans le domaine de la construction de serres ou de l’expérimentation peuvent leur offrir des éclairages concrets. C’est la raison pour laquelle les présentations ont été très appréciées par l’assistance. A noter que les interventions de Tecnova, de Duroc, D’Esteban

Baeza Romero pour Hortisud et de Thierry Boulard de L’INRA ont suscitées un réel écho auprès de l’assistance. Dans notre prochain numéro nous aborderons plus en détail quelques unes des interventions de la journée.

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Portrait de femme

Siham Zahidi : directrice de Green Smile Après une année préparatoire en Agronomie, qui aurait normalement dû me mener vers une grande école d’agronomie et peut être ensuite vers une activité de chercheur, je me suis engagée dans des études en Management puis une carrière dans le commercial et la communication pour enfin atterrir dans la ferme familiale pour exercer une activité de producteur pendant 6 ans.

C

es six années m’ont permis d’acquérir une expérience solide et positive, et d’affronter les difficultés de ce métier de producteur maraîcher, en considérant par exemple les risques d’aléas climatiques qui peuvent ruiner toute une campagne. En fait, les producteurs de façon générale, et les plus petits en particulier, ont toujours été les parents pauvres de l’agriculture, alors qu’ils sont garants d’une offre en fruits et légumes pour la consommation nationale et partenaires eux aussi à travers l’agrégation de cette offre à l’export, devenue florissante. Mon changement d’orientation vient en fait d’une double perception : d’une part, l’impression de ne pas exploiter toutes mes capacités, d’autre part, le sentiment d’un manque chez les producteurs sur le plan de l’organisation technique, financière, managériale et de la nécessité d’y apporter des solutions Des perceptions d’ailleurs communes avec mon père dont j’ai sûrement un peu hérité de l’histoire. Une histoire riche dans ce milieu de la production puisque il a collaboré à la SASMA, dont on perçoit d’ailleurs plus que jamais le manque, mais aussi sa participation à la vie associative pour la défense des intérêts du producteur marocain. Et notre réflexion commune nous a amené à ce constat des besoins d’organisation et d’assistance en milieu de production. C’est ainsi qu’avant 52

d ’engager des démarches plus larges, nous avons mis en place une première conférence orientée sur la tomate, afin d’apporter une réflexion à la production qui fait très rarement appel au consulting de façon directe. Il nous semblait nécessaire d’approcher la réalité et les constats : difficile de faire mieux que 17-18 kg export/m2 dans les serres telles qu’elles sont actuellement, alors que ailleurs dans le monde les résultats dépassent les 65 kg /m2, mais bien sûr dans des conditions techniques bien différentes. C’est la raison pour laquelle, l’organisation d’une seconde conférence le 24 mars dernier, avait pour but de lancer une réflexion sur les solutions propres à nos conditions de production et nos moyens, et trouver un modèle efficace au Maroc qui permette d’atteindre de meilleurs rendements. Nous souhaitons par ailleurs organiser des formations spécifiques très ciblées sur les besoins des producteurs, parce que nous les connaissons. Et les chefs d’entreprises de production qu’elles soient petites, moyennes ou grosses, sont submergés de problèmes à résoudre tous en même temps. Notre objectif est de faire des offres ciblées, à l’exemple de la formation du personnel qui sera

52du Maghreb Agriculture Agriculture n°50 du Maghreb Mars 2011 n°50

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égalem e n t axée sur les chefs d’équipes et les ouvriers. Chacun sait qu’au delà des grandes théories, il y a un rapport étroit de cause à effet entre le bon travail et les résultats et je suis persuadée que le travail de l’ouvrier joue un grand rôle en la matière. L’activité ‘’Formation’’ démarre dès le mois de mai avec une formation technique qui cible les producteurs et cadres techniques, et portera sur la même thématique que la conférence. Cette formation de 5 jours se déroulera à Almeria en Espagne, au centre de formation de la Fondation Tecnova, notre partenaire scientifique pour la conférence. Enfin, nous démarrons notre ac-

tivité ‘’Communication’’ qui touchera toutes les strates de la profession et ira de la conception de supports, logos… à la gestion des relations publiques (optimisation de la participation aux différents salons professionnels, animation de stands…). Enfin, nous souhaitons interagir et aider les différentes associations professionnelles dans leur organisation et l’optimisation de leurs actions qu’elles soient techniques, stratégiques, événementielles, managerialles, etc. En conclusion, je dirais que notre activité s’est diversifiée ou plutôt s’est orientée réellement sur le fond de nos compétences. Nous nous approchons en fait du véritable service à la production : participer à l’identification et à la compréhension des problèmes et mettre en place des actions pour les résoudre. Nous en sommes réellement proches pour les avoir affrontés, et nous souhaitons mettre cette connaissance au service des producteurs. Je dirais même que plus qu’un souhait, nous y sentons un véritable devoir.


Plasticulture

BASF dévoile ses nouveaux stabilisants lumière HALS Tout le monde s’accorde sur l’intérêt des serres et par conséquent des films plastiques dans l’amélioration de la disponibilité des fruits et légumes à longueur d’année et l’accroissement considérable des rendements. Consciente de l’importance de l’amélioration continue des performances des films de couverture pour aider les producteurs à mieux répondre aux demandes du marché en termes de rendement et de qualité, la société BASF a créé toute une gamme d’additifs adaptés aux besoins spécifiques. Pour en comprendre l’utilité, nous avons rencontré Mme Montserrat Guillamón, business developper of additives for agricultural films chez BASF.

«

Tout d’abord, je voudrai insister sur le fait que nous ne sommes pas des fabricants de films plastiques, mais des spécialistes des additifs qui entrent dans leur composition. Ces additifs dotent les films de meilleures performances et notamment en les protégeant d’une dégradation trop rapide, rallongeant ainsi leur durée de vie. Il faut savoir que sans l’ajout de stabilisants lumière, les films agricoles ne dureraient que quelques mois seulement. En effet, riches en énergie, les rayons ultraviolets entraînent progressivement, la dégradation de la matière plastique. Il est vrai que les industriels ont depuis longtemps mis au point des additifs permettant de ralentir cette dégradation. Cependant, leur efficacité est altérée par les traitements utilisants des quantités excessives de produits phytosanitaires, à l’intérieur des serres qui affaiblissent considérablement leur action. A noter que même dans le cadre d’une lutte intégrée (IP et IPM), que nous encourageons vivement d’ailleurs au sein de BASF, les protocoles autorisent le recours au soufre (poudre mouillable ou brûlé) pour prévenir certaines maladies. Or, contrairement aux autres produits phytosanitaires, il n’y a pas de limites pour l’utilisation du soufre en agriculture. De ce fait, des niveaux élevés peuvent êtres atteints en très peu de temps à l’intérieur de la serre, induisant une dégradation du film plastique. C’est pour cette raison que BASF a développé une gamme de stabilisants lumière, les HALS, en prenant en considération ces nouvelles contraintes. Ainsi, en fonction de la quantité de produits de protection des plantes appliqués, on optera pour les HALS Tinuvin® XT 200 ou Tinuvin® NOR™ 371. Ces deux additifs permettent de produire des films de couverture des serres conçus pour résister aux hautes concentrations de produits de protection des

cultures, permettant ainsi d’accroître leur durée de vie, même dans des conditions environnementales difficiles.

Avantages des additifs BASF

Les deux additifs Tinuvin® XT 200 et Tinuvin® NOR™ 371 offrent plusieurs avantages : • Protection longue durée contre les fortes radiations solaires • Protection durable contre la chaleur accumulée sur les armatures en bois ou en métal des serres. • Résistance élevée aux produits agrochimiques, même avec du soufre brûlé (Respectivement, jusqu’à 100ppm de chlore et 1500 ppm de soufre et 150ppm de chlore et 2000 ppm de soufre) • Propriétés optiques optimales pour les cultures (film incolore ‘’blanc’’, meilleure diffusion de la lumière) • Coûts d’élaboration réduits A noter que les films de couverture fabriqués à base de ces deux additifs ont été testés pendant plusieurs années dans le monde entier, notamment au Maroc, où ils sont désormais en commercialisation.

polymère qui compose le film et provoque sa rupture, ce qui réduit sa durée de vie. Ainsi, lors du choix de leur film de couverture en début de campagne, les producteurs doivent désormais prendre en compte sa résistance à l’intensité des traitements habituels, effectués dans leurs serres. Aujourd’hui, les films de couverture fabriqués au Maroc, souvent stabilisés avec des complexes de nickel (typiquement d’aspect jaunâtre), ont une stabilité thermique limitée et ne permettent pas d’envisager l’adoption de nouveaux traitements, beaucoup plus agressifs pour les films. Pour éviter une dégradation prématurée des films plastiques dans ces différentes conditions de cultures, il faudra adopter une nouvelle offre de stabilisants lumière. En résumé, notre objectif est d’apporter notre expertise dans la stabilisation des films plastiques au moyen de notre nouvelle technologie NOR HALS et de permettre à l’ensemble des opérateurs Marocains et de leurs partenaires à l’étranger d’adopter des solutions innovantes et compétitives, répondant à des conditions d’utilisation plus critiques sans compromettre la longévité et la performance des films pour serres. Il s’agit pour nous également d’être au plus près du marché afin de mieux anticiper, ensemble, les changements nécessaires à venir.

Mme Montserrat Guillamón

Améliorer la longévité

La responsabilité de tous En fait, les producteurs peuvent eux aussi contribuer à la longévité de leurs films de serres. Ils doivent par exemple veiller à appliquer le soufre ou tout autre produit sur les plantes et non pas vers le haut, notamment grâce à un bon réglage des appareils de traitements et à la formation du personnel. Autre point important, lors de la désinfection du sol, il faut veiller à utiliser un paillage plastique barrière, sinon les vapeurs qui s’échappent nuisent également au plastique. A souligner également que lors de la désinfection des structures de serres métalliques, le fer libéré suite à la réaction avec les détergents attaque le

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Maraîchage

Tomate export Baisse de la production à partir de fin avril ? Abdelmoumen Guennouni

La production et l’export de tomate sous abri ont vécu un début de campagne affecté par les fortes températures estivales ayant touché plusieurs bouquets et causant un démarrage tardif. La faiblesse des tonnages (l’export atteignait difficilement les quotas) était due aussi au retard d’entrée en production d’un millier d’hectares, replantés tardivement suite aux problèmes particuliers de la campagne précédente.

P

ar la suite, en automne, les producteurs ont profité de prix intéressants aussi bien à l’export (en l’absence de l’Espagne) que sur le marché local. Depuis, la production a atteint sa vitesse de croisière, mais les prix à l’export ont baissé suite à l’entrée en production de l’Espagne, aux intempéries en Europe et aux fêtes de fin d’année, facteurs qui ont tiré la consommation vers le bas. En conséquence,

54

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sur le marché local, qui n’a pas supporté le flux des tonnages non exportés, les prix se sont effondrés atteignant 30-50 dh la caisse (soit 1 à 1,70 dh/kg). A noter que depuis fin décembre, les prix de vente à l’export se sont maintenus dans une fourchette de 0,6-0,8 €/kg et se situent actuellement entre 0,7 et 0,75 €/kg, sachant que sur certaines périodes le marché local était même plus rentable que l’export. Le climat hivernal n’a pas aidé

non plus, surtout entre janvier et mars, puisque cette période a connu précipitations et basses températures (t° min < 8°C) qui ont entraîné une chute des tonnages récoltés et une baisse de la qualité de la production. Ainsi, en plus du retard de maturité, des problèmes de nouaison sur au moins 1 bouquet ont engendré l’apparition de fruits mamelonnés, fruits creux, déformations,…et par conséquent l’augmentation des écarts de triage. On signale aussi


V

ariétés de tomate pour votre export assuré VENTE

M AY O

R

F1

F1 Tomate TYLCV calibre 3

La tomate grappe

Tomate Ronde Calibre 3

Coloration rouge brillante, ferme et haut potentiel de production centré sur du calibre 3, tolérante au virus du Tylcv (aucune attaque observée à ce jour)

Grappe avec une rafle épaisse, fraiche et des fruits très ferme centrés sur du calibre 3, tolérante au virus du Tylcv. Gène RIN.

HR ToMV:0-2/Fol:0,1/Va/Vd IR TYLCV/Ma/Mi/Mj

HR ToMV:0-2/TSWV/Fol:0,1/Va/Vd IR TYLCV/Ma/Mi/Mj

KEYLA

F1

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NI AA M A

Grappe de calibre 3 à haut potentiel de rendement. Fruits très centrés et attractifs. Résistances : Tests en cours de validation

CARME

BIRIK IN

R

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TA F 1 CI

O

F1

F1

GO Tomate ronde calibre 2

Tomate cerise grappe

Coloration rouge et haut potentiel de production Centré sur du calibre 2 tout au long de la saison. Gène : RIN.

Jolie présentation et fraîcheur unique, résistante à la cladosporiose (5 races connues à ce jour). HR ToMV:0-2/Ff:A-E/Fol:0,1/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

HR ToMV:0-2/TSWV/Fol:0,1/Va/Vd/Ma/ Mi/Mj

Agriculture du Maghreb

Tomate cerise vrac Savoureuse, de calibre homogène résistante à la cladosporiose (5 races connues à ce jour) et au virus du Tylcv (aucune attaque observée à ce jour). HR ToMV:0-2/Ff:A-E/Fol:0,1/Va/Vd IR TYLCV

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Tomate export Photo Agrosem

que ces attaques virales ont causé des dégâts aussi bien sur les variétés sensibles que celles dites tolérantes. Ainsi, sur les 5.000 ha sous abris, 500-600 ha de cultures sont fortement attaqués et n’arriveront pas jusqu’à fin avril, estime M. Housni, avec pour conséquence, entre avril et juin une baisse probable de la production et de l’export pouvant aller jusqu’à 30% par rapport aux prévisions. Selon M. Nouib Omar, directeur de la société SEMAPRO, ce renforcement de la mouche blanche serait du, en partie, à la réduction des traitements phytosanitaires sous abris, conséquence de la bonne maîtrise par les exportateurs de Tuta absoluta grâce à la lutte intégrée.

des dégâts des pluies de mi-mars, dus essentiellement au manque d’étanchéité des abris, et qui, sans atteindre les inondations des serres comme la campagne précédente, auront probablement des effets sur la production dans 2-3 semaines en raison du développement probable des maladies cryptogamiques.

La mouche blanche Revient en force Sur le plan phytosanitaire, les cultures ont connu des problèmes de bactérioses, de nématodes, de botrytis, mais très peu de mildiou, Les serres canariennes qui les producteurs ayant apporté plus constituent la de soins préventifs. Cependant, majeure pard’après M. Housni Hassan (directie des abris teur technique CASEM, région au Maroc, ont Sud), le problème majeur actuelmontré leur inalement est la réapparition de la déquation en mouche blanche sous abris (sa termes de gesmutation lui permet désormais tion du climat et de résistance de traverser les filets) ayant pour aux vents ainsi corollaire une invasion massive de qu’aux pluies. virus (TYLC et TOC). Il faut signaler 56

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Par ailleurs, les professionnels ont remarqué que certaines zones du Souss sont plus attaquées que d’autres (exemple : Biougra est moins affectée que sidi Bibi) et que certains producteurs sont moins touchés que d’autres (meilleure étanchéité, lutte intégrée,…). Cependant et globalement, les professionnels estiment que l’export se déroule normalement. « Nous allons peut être devoir adopter des filets insecte-proof avec des mailles encore plus serrées pour augmenter l’étanchéité des abris serres aux mouches blanches. Or, ceci va rendre encore plus difficile la lutte contre les maladies cryptogamiques aériennes dont le contrôle dépend entre autre d’une aération adéquate des serres » s’inquiète un producteur. « Dans les conditions actuelles, marquées par l’émergence d’insectes ravageurs ou vecteurs de virus, la réduction des limites maximales de résidus, l’interdiction d’usage de certains pesticides, les changements climatiques, la gestion phytosanitaire des cultures maraîchère est une tâche qui devient de plus en plus ardue » explique un gérant.

Marché local Cette période a connu de nouvelles plantations de tomate, pour une production destinée au marché local, probablement en prévision du mois du ramadan. Ainsi, 200-250 ha de superficies supplémentaires ont été plantés en

plants francs entre janvier et mars, pour une entrée en production entre mai et juillet. Concernant le marché local les prix de vente (mi-mars) oscillent entre 70 et 85 dh/caisse (soit 2,30 à 2,80 dh/kg). Les professionnels estiment que le creux de production et de qualité attendu vers fin avril devrait être compensé par l’entrée en production du plein champ de la zone nord, sachant que le problème de Tuta absoluta commence à être maîtrisé depuis la campagne précédente suite à la mise à la disposition des producteurs d’une large gamme de produits de traitement nouvellement introduits.

La nécessaire évolution des serres M. Nouib souligne que les conditions pluvieuse qu’a connues la région d’Agadir au cours des deux années écoulées ont donné raison aux défenseurs d’abris serres plus étanches (système intermédiaire). Les fortes pluies de la campagne précédente ont contribué à la création de conditions favorables au développement épidémiologique des maladies aériennes de la tomate sous abri. Il s’agit surtout de la pourriture grise, du mildiou et de la moelle noire, qui sont certes des ennemis classiques, mais qui ont connu un développent tel que les producteurs ont dû arracher un millier d’hectares de tomate sous serres. Force est de constater que les serres canariennes qui constituent la majeure partie des abris au Maroc, ont montré leur inadéquation en termes de gestion du climat et de résistance aux vents ainsi qu’aux pluies. L’adoption dans le futur proche d’autres types de serres à climat relativement plus contrôlable et plus résistantes aux aléas climatiques, ne semble pas un choix mais une obligation, si l’on souhaite pérenniser la production des cultures protégées au Maroc. Présenter les différentes possibilités qui s’offrent aux serriculteurs marocains, c’était justement le thème de l’Agriconférence organisée le 24 mars à Agadir par le cabinet Green Smile (voir compte rendu page 46 ).


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Tomate export le problème majeur actuellement est la réapparition de la mouche blanche sous abris (sa mutation lui permet désormais de traverser les filets) ayant pour corollaire une invasion massive de virus (TYLC et TOC).

La mouche blanche Mieux la connaitre pour mieux la combattre Selon le Prof. Benazzoune, CHA - IAV Hassan II, le TYLCV continue d’infliger, de temps à autre, des pertes sur tomate dans la plaine du Souss Massa. L’apparition de cette épidémie est attribuée d’une part à l’introduction de nouvelles souches du virus et à l’apparition de nouveaux biotypes de son vecteur Bemisia tabaci qualifiés de résistants, à potentiel reproducteur plus élevé et à capacité de transmission rapide. Une étude menée par ce chercheur a permis de suivre périodiquement l’évolution des symptômes du virus et les populations de B.tabaci à l’état larvaire et adulte, en adaptant des techniques rapides et efficaces de contrôle et de détection. Les résultats de cette étude ne permettent pas à eux seuls de lutter efficacement contre cette maladie et son vecteur si l’on ne tient pas compte d’autres aspects pour mieux maîtriser le système de prévention et de protection intégrée.

Résultats de l’étude

Plante présentant les symptômes du TYLCV

L’analyse de l’ensemble des données provenant de l’étude de la composition démographique et celles des émergences, révèle que les populations larvaires et adultes de B.tabaci évoluent en 3 à 5 générations chevauchantes entre octobre et mai. Les observations faites en élevage de masse sur tomate mettent davantage la lumière sur sa bionomie. Elle évolue en 21 à 27

jours, avec une fécondité moyenne de 102 œufs par femelle, et une longévité maximale de l’adulte de 13 jours. Du point de vue dynamique des populations, B tabaci se caractérise par une distribution agrégative. En effet, 50 à 100% des œufs sont pondus au niveau des deux premières lignes de bordure qui sont les plus exposées aux invasions externes de cette espèce. Sur le plant, les différents stades se répartissent de haut en bas comme suit: les œufs sur le tiers supérieur (80%), les larves en majorité localisées sur le second tiers (70%) et les pupes en bas (75%) Etant le vecteur principal da la maladie des feuilles jaunes en cuillère (ou TYLCV), B tabaci peut être à l’origine d’un taux d’infestation qui varie sur tomate entre 4,5% et 49% sous serre et 35 à 77% en plein champ. Toutefois, il semble que le taux initial d’infestation est faible, il ne progresse qu’en mars. Donc il sera difficile de lutter contre ce problème si l’on n’intervient pas contre les réservoirs d’où B. tabaci peut s’étendre et attaquer de nouveaux plants de tomate. Plusieurs espèces végétales ont été identifiées comme plantes hôtes dont 9 maraîchères (aubergine, haricot, courget-

Adultes de mouche blanche

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te…), 18 adventices (Solanum nigrum, Datura stramonium…) et 18 ornementales (Tagète, Spathodia…). L’aubergine, Poinsettia et Convolvulus seraient plus exposés aux attaques de B.tabaci que la tomate.

Faune auxiliaire

Il est important de considérer la faune antagoniste associée à B. tabaci comme facteur limitant de ses infestations. Les principaux ennemis rencontrés sont: - Deux parasitoïdes : E. eremicus rencontrée sur Datura stramonium et sur tomate, et E. mundus rencontrée sur Lantana camara. Ils peuvent parasiter au mois de janvier jusqu’à 60% des pupes de B. tabaci. - Deux prédateurs : Nephaspis oculatus et Nesidiocoris tenuis. La première espèce est peu fréquente sur tomate. La seconde N. tenuis est la plus rencontrée sur tomate comme prédateur et occasionnellement comme phytophage. Elle semble se développer en 4 à 5 générations, sa durée de développement varie entre 23 à 30 jours et l’adulte vit en moyenne 6 à 14 jours. Une femelle pond des œufs à l’intérieur du végétal parmi lesquelles 6 à 9 écloront. La larve de N. tenuis consomme environ 4 larves de B.tabaci alors qu’un adulte en consomme 3. Mais en l’absence de proies, cette punaise cause des dégâts sur la plante qui se traduisent par l’apparition d’anneaux sur la tige et les pétioles, suivis d’un dessèchement de l’apex, des feuilles et des fleurs.


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Tomate export

Dakhla

Climat stable, pas de problèmes phytosanitaires Selon nos entretiens avec les responsables de production à Dakhla, la campagne 2010-2011 semble effectivement se dérouler sans problème particulier.

La région de Dakhla bénéficie d’un climat modéré avec une forte luminosité, des températures favorables toute l’année et de faibles amplitudes thermique, qui se traduisent par des avantages de précocité et de productivité. Franck Chevalier, gérant des fermes du Groupe Soprofel à Dakhla, souligne quand

même un petit rafraichissement du climat enregistré entre le 1er et le 15 mars, mais plutôt positif selon lui, et qui devrait permettre aux plantes de sortir tranquillement de l’hiver, en considérant que la saison beaucoup plus froide à Agadir, se manifeste par des jours plus courts. Cette campagne devrait donc permettre d’évaluer vraiment les potentialités en culture. Cependant, si les atouts naturels de Dakhla permettent de cultiver des produits d’exception, il n’en demeure pas moins qu’il y a plusieurs difficultés à surmonter. A commencer par la forte luminosité, qui pendant certaines périodes dépasse les besoins des cultures et impose de procéder à un chaulage en début de printemps pour éviter tout dommage à la culture. Car tout retard peut s’avérer préjudiciable pour le reste de la campagne. « Nous avons beaucoup appris sur la gestion des cultures dans les

Nouvelle certification G.S.P.P. Une assurance contre la bactériose Chacun le sait, la qualité des semences et des plants est une première étape pour un bon résultat agronomique. Dans ce sens, le nouveau système d’accréditation GSPP (Good Seed and Plant Practice) lancé à l’initiative de semenciers et de pépiniéristes leaders de la place, a été créé pour sécuriser la production des tomates contre le risque de la bactériose provoquée par Clavibacter michiganensis michiganense (Cmm). Aujourd’hui, l’investissement pour une culture de tomate est tellement important qu’il est primordial de minimiser tous les risques. A noter que International Nursery a été la première pépinière marocaine à engager une démarche de certification GSPP. Il y a quelques années, Grow Group (spécialiste des plants maraîchers) représenté au Maroc par sa filiale International Nursery, a pris l’initiative de rassembler semenciers et pépinié60

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ristes, qui ont soulevé le problème du manque de traçabilité des lots de semences et du manque d’informations sur les lieux et les conditions de production des semences (contrôles, me-

conditions spécifiques de la région, précise encore Franck Chevalier, il a fallu s’adapter au climat, trouver les bonnes variétés et adapter aussi les méthodes de culture, mais nous avons globalement encore beaucoup à apprendre. La plus grande difficulté à surmonter a été la salinité de l’eau d’irrigation. Cependant, une fois maîtrisée grâce à des amendements et un programme de fertigation adéquats, la salinité s’est avéré notre meilleur atout, assurant aux fruits : fermeté, qualité, conservation et résistance à la manipulation et au transport, et surtout une meilleure qualité gustative. Je suis persuadé que nous pouvons mieux faire au niveau productivité avec même des perspectives entre 5 et 10 % supplémentaires. Evidemment, cela implique encore beaucoup de travail, beaucoup d’attention, et surtout une observation rigoureuse de l’évolution des cultures.


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Tomate export sures de sécurité). Pour le moment, ce Par ailleurs, jusqu’à système d’accréditarécemment les eftion ne concerne que forts des pépiniéla Clavibacter, mais il ristes sérieux (hypourrait être étendu à giène, traçabilité, d’autres maladies susqualité…), garants ceptibles d’être transd’une offre de quamises par les graines. lité, n’étaient pas A noter que tous les vraiment visibles semenciers et les pépour les clients. piniéristes du monde A la suite de cette peuvent adhérer à réunion, s’est formé ce système qui, une un groupe d’étude fois opérationnel, qui a développé un va même essayer de nouveau système développer des forde qualité qui est mules pour mieux maintenant opéintégrer la partie prorationnel. Ainsi, M. Jan Mulder (Grow Group) duction après la pépisemenciers et pépinière. Actuellement, il niéristes peuvent désormais être ac- n’existe que deux certificateurs, le SOC crédités par site ou par unité de pro- en France et le NAKT en Hollande, mais duction de plants. qui peuvent assurer la certification La base du système GSPP est d’éviter dans les autres pays aussi. A noter que toute contamination des graines et M. Jan Mulder (Grow Group), initiateur des plants par la Clavibacter. Il s’agit du système et membre du Comité en fait de créer une zone protégée International Technique de GSPP, met contre toute infection, à commencer également son expertise au service par la production des graines. Ainsi, de la pépinière International Nursery toute serre ou installation (sol, bâti- au Maroc. De ce fait, International ment, outils, etc) doivent êtres parfai- Nursery à Agadir a déjà eu deux prétement indemnes de toute présence audits et sera certifiée cet été pour la de cette bactérie. production de plants GSPP. Rappelons Tout ce qui rentre dans une zone ou que depuis sa création, la pépinière partie d’une zone certifiée doit être n’a cessé d’améliorer la qualité de indemne de Clavibacter. Pour le se- son offre en maîtrisant la traçabilité et mencier ceci implique que les plants en utilisant les certifications comme utilisés pour la production de semen- outils d’amélioration continue de ses ces doivent être cultivés dans une pé- services.“ Devant les exigences de la dispinière certifiée et que les semences tribution internationale, les producteurs sont testées indemnes de Cmm. Il ne marocains sont assujettis à l’excellence peut pas cultiver dans la même serre de leur offre légumière, dont la réusdes plants certifiés GSPP et d’autres site commence par la qualité du plant. qui ne le sont pas. Il doit également Notre but, avec la certification GSPP, est s’assurer que le personnel n’introduit d’offrir un niveau supérieur de garantie pas des spores sur la qualité sanide Clavibacter taire de nos plants”, dans les serres explique Mme où sont cultivés Nadine Dumiot, des graines ou directrice commerplants certifiés ciale de la pépiGSPP. Tout manière International tériel (tourbe, Nursery. A noter caisses,matériel que la bonne gesde transport, tion du personnel etc) doit imest un facteur clé pérativement pour la réussite être désinfecté de cette mission. à l’entrée. Pour le personnel, il est né- D’ailleurs, afin rehausser le niveau des cessaire de changer de vêtements et employés, une formation continue est de chaussures de travail qui doivent assurée par une équipe d’encadreêtres lavés et désinfectés convenable- ment. ment. La certification se fait par unité ou exploitation, bien protégée contre Pour plus d’informations : Cmm. www.gspp.com 62

Agriculture du Maghreb

n°50

Mars 2011


Marque

Variété Plumcher

De Ruiter

Seminis

DESCRIPTION

Distributeur

Plante vigoureuse. Variété à haut potentiel de rendement. Fruits de calibre uniforme. HR ToMV/Fol:0

Birikino

Jolie présentation et fraîcheur unique, résistante à la cladosporiose (5 races connues à ce jour). HR ToMV:0-2/Ff:A-E/Fol:0,1/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

Mayoral

Grappe avec une rafle épaisse, fraiche et des fruits très ferme centrés sur du calibre 3, résistante au virus du Tylc (IR). Gène RIN. HR ToMV:0-2/TSWV/Fol:0,1/Va/Vd - IR TYLCV/Ma/Mi/Mj

Ventero

Coloration rouge brillante, ferme et haut potentiel de production centré sur du calibre 3, résistante au virus du Tylc (aucune attaque observée à ce jour). HR ToMV:0-2/Fol:0,1/Va/Vd - IR TYLCV/Ma/Mi/Mj

Key Largo

Coloration rouge et haut potentiel de production centré sur du calibre 2 tout au long de la saison. Gène : RIN. HR ToMV:02/TSWV/Fol:0,1/Va/Vd/Ma/ Mi/Mj

BEAUFORT Porte greffe MAXIFORT Porte greffe

conférant une très bonne vigueur, pour tous segments et toutes conditions. Germination améliorée (groupée, homogène et rapide). HR ToMV/Ff:1-5/Fol:0,1/For/On/Pl/Va/Vd/Ma/Mi/Mj conférant une forte vigueur, adapté pour des cultures longues et des conditions difficiles. Germination améliorée (groupée, homogène et rapide). HR ToMV/Ff:1-5/Fol:0,1/For/On/Pl/Va/Vd/Ma/ Mi/Mj

MULTIFORT Porte greffe

conférant une vigueur intermédiaire entre Beaufort & Maxifort, adapté pour des cultures longues et des conditions difficiles. Germination améliorée (groupée, homogène et rapide). Résistance aux nématodes améliorée. HR ToMV/Ff:1-5/ Fol:0,1,2/For/PI/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

Carmencita

Savoureuse, de calibre homogène et résistante à la cladosporiose (5 races connues à ce jour) et au virus du Tylc (aucune attaque observée à ce jour). HR ToMV:0-2/Ff:A-E/Fol:0,1/Va/Vd - IR TYLCV

Niaama

Grappe de calibre 3 à haut potentiel de rendement. Fruits très centrés et attractifs. Résistances : Tests en cours de validation

Chourouk

Croissance indéterminée. Cultures sous serre et plein champs. Fruits rouge brillant et fermes à maturité. Calibre 2 dominant. HR ToMV:0-2/Fol:0-1/Va/Vd/Ma/Mi/Mj - IR TYLCV

Kawtar Martina

Tomate longue durée ( L.S.L.), plante ouverte á forte vigueur, fruits de calibre M-G, 180 grs., trés uniformes, pour la récolte ou vrac, trés bons résultats en cultures á long cycle, excellente conservation aprés la récolte. HR ToMV:0-2/Ff:A-E/Fol:0,1/Va/Mi - IR TYLCV Tomate longue durée ( L.S.L.), plante pour long cycle, fruits de calibre M-MM, pour récolte grappe et individuelle, excellente conservation aprés la récolte. HR ToMV:0-2/Va - IR TYLCV/Lt,

Sultana

Variété vigoureuse à entrenoeuds courts. Bouquets très uniformes de 14 à 16 fruits de 20 à 25 grs. Très bon comportement face à l>éclatement. Résistances : Tests en cours de validation

Enygma

Plante vigoureuse, entrenoeuds courts. Fruits ronds à collet blanc légèrement aplatis et très fermes. Couleur rouge foncée à maturité. Calibre très homogène avec 5-7 fruits de 140 à 170 grs. Moyennement précoce à précoce. Cultures sous serre et plein champs. HR ToMV:0-2/Ff:A-E/Fol:0,1/For/Va/Vd/Ma/Mi/Mj - IR TYLCV

Agriculture du Maghreb

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Agrimatco

Agrimatco

Agrosem


Tomate export Semencier

GAUTIER semences

Variété

type

Caractéristiques

CALVI

Ronde vrac

Très productive. Croissance indéterminée, vigoureuse, entre-nœuds courts. Fruit de gros calibre (67-82 mm), très ferme et de longue conservation même en période froide. Belle coloration rouge vif et homogène. Résist:(HR) ToMV/Va/Vd/Fol:0,1

PRISTYLA

Ronde vrac

Type CALVI de longue conservation, alliant fermeté, conservation, calibre et résistance au Tylcv. Calibre 67-77. Résist:(HR) ToMV/Va/Vd/Fol:0,1(IR) Ma/Mi/Mj/TYLCV.

BRENTYLA

Ronde vrac

Fruits : calibre 2, Poids : 150-170. Excellente fermeté et coloration. Longue conservation. Haute Résistance : ToMV/Va/Vd/ Fol:0,1/TSWV(0). Résistance Intermédiaire : Ma/Mi/Mj/TYLCV.

CAPRICCIO

Cerise allongée

Cerise allongée à fruits ovoïdes alliant productivité et saveur. Vigueur moyenne, entre-nœuds courts, très productive. Très belle coloration, rouge brillant. Poids moyen : 8-10 gr. HR ToMV/Fol:o/Ff 1-5 / IR : Ma/Mi/Mj

BRIGEOR

Porte-greffe

Porte-greffe interspécifique de type KNVF. Plante très vigoureuse à système racinaire puissant. Germination et levée échelonnées. Ses excellents résultats en culture de tomate et aubergine en font un porte-greffe de référence. (HR) ToMV/Va/Vd/Fol:0,1/For-(IR) Pl/Ma/Mi/Mj

MATYNO

Cerise

Haute résistance : ToMV/Fol : 0 / Va / Vd / Ff :1-5 - Résistance intermédiaire : Ma/Mi/Mj/TYLCV Plante vigoureuse avec une grappe régulière de 10 à 12 fruits d’excellente tenue après récolte.

TYFRANE

Ronde

Variété de tomate plein champ. Haute résistance : Va, Vd, Fol : 0/TSWV (0). RI : Ma, Mi, Mj, TYLCV Avantage : Port détérminé. Fruits et résistante au TYLCV et TSWV.

Genio

cerise grappe ou individuelle

Creativo

cerise grappe ou individuelle

Lipso

cerise olivette

Fundator

porte greffe

REVA F1

Allongée

SIR ELYAN F1

San Marzano

Variété indéterminée, fruits de type San Marzano, de 9 à 10 cm de long et 5,5 à 6 cm de calibre. Très bonne nouaison en conditions difficiles. Calibre très régulier. Bonne tolérance au blotchy ripening et à la nécrose apicale pour cette typologie. Excellente fermeté. HR : ToMV,V:0, Fol:0,1, TSWV:0, IR : M

PARSIFAL F1

San Marzano

Fruits très allongés et cylindriques d’environ 8cm. Excellente fermeté, très belle coloration à maturité. Récolte en grappe ou en vrac. Rendement important. Poids : 120-140gr. HR : ToMV, V:0, Fol:0,1 – IR : M

SCIALARI F1 (ex VG48)

Cerise ronde

Variété indéterminée. Type cerise ronde, fruits de 20 à 25 grammes, d’excellente conservation et de très bonne tolérance à l’éclatement. Superbe grappe en arrête de poisson. Très bonne nouaison en conditions chaudes et bon niveau de résistance au TYLCV. HR : ToMV, V:0, Fol: 0,1 – IR : TYLCV, M

ALIGOTE F1

Cerise allongée gustative

Variété indéterminée. Petite cerise allongée de 10 à 15 grammes pour récolte en vrac. Port aéré. Très bonne nouaison en conditions difficiles. Excellente qualité gustative. HR : V:0, Fol:0,1

SUPERPRO F1 (ex V295)

Porte-greffe interspécifique

Vigueur moyenne à forte en début de culture, très bon comportement pendant et après les périodes froides. Bonne qualité de fruits, notamment après l’hiver. Excellent système racinaire & très bonne productivité. Très bonne germination des semences & cotylédons hauts permettant un greffage sous cotylédons. Bonne compatibilité avec la majorité des variétés commerciales. HR : ToMV, V:0, Fol:0,1 - RI : M, Pl, For

SARAH

Cerise

Plus de 80%des plantations en cerise au Maroc. Fruits ronds, rouge-brillant, de très bonne conservation, calibre 25/32mm. Plante très vigoureuse adaptée aux cultures longues. Résistance/tolérance : F1 TMV N C5

ASSALA

Ronde

Plante vigoureuse, fruit ferme, calibre 180/200gr. Marché local et export. Résistance/tolérance : V F1,2 TMV TYLC

CLAUSE

VILMORIN

GRAINES VOLTZ

31641

HITECH SEEDS

Plante productive. Fruit de 140 à 220 g , forme aplatie, couleur rouge intense, collet vert, bonne fermeté, bonne vigueur, Très bonne conservation des fruits. Tolérances : ToMV, Vd (race1), Fol (race 1,2).

MICHAELA

Ronde

Potentiel de haut rendement. Fruit 180-220gr. Forme moyennement arrondie, Couleur rouge foncé. Collet vert. Consistance très ferme. Très bonne vigueur. Tolérances : Vd(race1), Fol (Race1,2), ToMV, Mj, For.

SHIREN

Cerise

Plante vigoureuse très productive. ²Fuit de 10 à 20 gr, forme arrondie, couleur rouge intense, grappe très attractive, excellente fermeté et très bonne conservation. Tolérances : ToMV, Fol (1,2), Mj

ALMERIA

Ronde

Fruit de 150 à 200gr de forme ronde-ovale, couleur rouge intense, très bonne fermeté, très bonne vigueur. Tolérances : Ty, N, TMV, V F1 F2.

ALMANDRA

Ronde

Fruit de 150 à 200gr de forme moyennement arrondie, couleur rouge brillant, collet vert, consistance très ferme, très bonne vigueur, Tolérances : Vd (race1), Fol (1,2), ToMV, Mj, TYLCV

FELICITY

Cerise

Pour récolte en grappes longues. Fruit 20-24gr de forme arrondie, couleur rouge intense, collet vert, excellente fermeté, excellente vigueur. Tolérances : Vd (1), Fol (1,2,3), ToMV, Mj, TYLCV

LUCIPLUS

Mini prune

Rendement élevé, récolte individuelle. Fruit 28-32gr de forme allongée, couleur rouge intense, collet unicolore, excellente fermeté, excellente vigueur. Tolérances : Vd(1), Fol (1,2), Pst, ToMV, Mj

ORNELLA

Mini prune

Tolérances : Tm, V F1 F2, N, Tw, PST, TSWV, haute productivité, forme allongée, couleur rouge intense, bonne fermeté, diamètre : 25-35mm, 10-12 gr, Brix : 7-8.

VIVA 3 F1

Porte-greffe

Plante : Porte-greffe pour tomate à vigueur moyenne. Culture : Cycle long Tolérance(s): Verticilium, Fusarium 3 races, Nematode, Tobacco Mosaic Virus, Fusarium radicis.

AMANAR F1

Tomate indéterminée

Type : Fruit rond. Poids : 180 à 200g. Plante : Indéterminée. Tolérance(s): Verticilium, Fusarium2, ToMV, Nematodes & Tylcv. Culture : Adaptée pour les cultures plein champs et sous serre.

Ministar Nouveauté

Cerise allongée

Soussia F1

Grappe

GROUND FORCE

Porte greffe

SPIRIT

Porte greffe

TROPICAL

CERISE GRAPPE

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Agriculture du Maghreb

Vilmorin Atlas

VILMORIN ATLAS

SEMAPRO

Nouvelle variété de tomate cerise allongée. Poids moyen : 20/30gramme, 22/27 mm, Résistance/tolérance V F1,2 TMV

Ronde

NUNHEMS

AGREMBAL

Fruits allongés de 120/140gr en moyenne. Vigueur soutenue dans le temps, bonne nouaison même en conditions chaudes. Gros calibre jusqu>à la fin du cycle, rendement élevé. HR : ToMV, V:0, Fol:0,1, Ff5 IR : M.

ABIGAÏL

GENOVIVA

SAKATA Seeds

tomate cerise allongée

Excellente fermeté et remarquable tenue à l’éclatement. Grappe bien formée, composée de fruits très homogènes. Couleur rouge très soutenue. Plante aérée, de vigueur et entre-noeuds moyens. Adaptée aux plantations de cycle long. HR : ToMV / Fol:1,2 / M - IR : TYLCV Double utilisation, pour récolte en grappe ou vrac. Bonne fermeté et conservation. Fruits fermes avec très bonne tenue à l’éclatement. Couleur rouge intense et qualité gustative remarquable. Convient aux plantations semi-précoces de cycle long. Bonne adaptation aux cultures écologiques et à la lutte intégrée, grâce à sa large gamme de résistances. HR : ToMV / Fol :1,2 / Ff :A,B,C,D,E / M - IR : TYLCV Plante vigoureuse, adaptée aux cycles longs, très productive. Excellent goût et degré brix élevé. Très bonne tenue et conservation. Fruits en forme cerise allongée, fermes, uniformes, de couleur rouge vif. Plante vigoureuse et très productive par sa capacité à générer des grandes grappes. Résistances HR : ToMV / Fol: 1,2 IR : Ss Apporte une plante équilibrée, aérée, sans feuillage excessif. Diminue les risques d’attaque fongique, maintient le rendement en hiver. Ne retarde pas la culture, conserve la précocité de la variété. Excellente compatibilité avec les variétés de tomates. Bonne réussite après greffage. Résistances : HR : ToMV / V / Fol:1,2 / For / M

Distributeur

Variété précoce. Plante vigoureuse. Récolte en individuelle ou en grappe. Fruit de couleur rouge. Poids moyen 15-20gr. Excellente qualité gustative, texture et arome. HR : ToMV(0,1,2), Fol0, Ff Ss (IR) Variété indéterminée à double fin (Grappe-individuel), plante vigoureuse, production homogène pendant le cycle entier avec une très bonne tolérance à la cladosporiose, fruits ronds très lisses de 120 à 150 gr et très fermes, Couleur rouge vif, Excellente conservation, Résistances : ToMV : 0,1,2 / Vd:0 / Fol:0,1 Porte greffe tomate et aubergine, taux de germination très élevé (95%), vigoureux, très facile au greffage 20 jours après semis. Plante équilibrée avec des entrenœuds courts assurant la précocité à la production, les bouquets sont homogènes avec plus de fruits, les fruits sont très réguliers et plus pesants avec une très belle couleur. Résistances standards: Vd, Fol1, Fol2, Mi, Rs, Tmv Plante vigoureuse, hybride de tomate adapté spécialement pour le greffage des tomates et des aubergines, haute faculté germinative et grande uniformité. HR : Va, Vd, Fol 1,2, ToMV, For-IR : Ma, Mi, Mj, Pi GRAPPE REGULIERE, FRUIT SAVOUREUX ET DE COULEUR EXCELLENTE, HAUT POTENTIEL DE PRODUCTION. HR : ToMV, CLADO : Ff 1-5, IR : Ma, Mi, Mj

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HITECH SEEDS Maroc

BODOR

SOCAPRAG

NUNHEMS Division Bayer Maghreb


3 Systèmes racinaires pour réussir dans toutes vos conditions BEAUFORT F1 Leader sur le marché du porte greffe Assure une bonne vigueur pour tous segments et toutes conditions Résistances actualisées: HR ToMV:0-2/Fol:0-1/For/PI/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

MAXIFORT F1 Assure une endurance pour les cultures longues avec des greffons de faible vigueur Résistances actualisées: HR ToMV:0-2/Fol:0-1/For/PI/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

MULTIFORT F1 Assure une endurace pour les cultures longue avec des greffons de faible vigueur Résistance aux nématodes amélirée Résistances actualisées: HR ToMV:0-2/Fol:0,2/For/Pl/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

Agriculture du Maghreb

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Tomate export Semencier

Variété

TOP Seeds

Cléopatra

Ronde

Anissa

Ronde

Carlita

Cocktail

Or Force one ARAZI HEMAN AGADIR

SYNGENTA SEEDS

SEMILLAS ALMERIA

SEMILLAS FITO

RIJK ZWAAN

Twarga

Vrac calibre 2

COLBY

Vrac calibre standard 3

Niveau rendement élevé, excellente qualité de fruit (coloration, fermeté et qualité gustative). Adapté aux plantations précoces et tardives. IR : TYLCV - HR : Fol: 1, 2 / ToMV: 0-2 / V

BASMA

Vrac calibre standard 3

Plante à entre nœuds courts, très bonne productivité, excellente qualité de fruit. Maintien % calibre 3 tout au long de son cycle. IR : M - HR : Fol: 1, 2 / ToMV: 0-2 / V

Dimple*

Tomate cerise allongée

maintenant une vigueur équilibrée, une nouaison homogène et un calibre constant. Fruit d`excellente qualité gustative, d`un rouge brillant et non sensible a l` éclatement,- HR : Fol: 1, 2 / ToMV: 0-2/ C: 1-5

BANADORA*

Vrac calibre 1 et 2

Ismael F1

Ronde

Rosarito F1

Cerise

POLYANA

Ronde gros calibre

ALYSTE

Ronde gros calibre

BIGRAM

Grappe gros calibre

ARANDA

Grappe et Vrac calibre 3

ALTERIO

Grappe et Vrac calibre 3

HB 08 396

Cerise olivette

Variété a vigueur intermédiaire adaptée a la production de calibre + 82mm-102 mm avec une excellente qualité export(+fermeté) en cycle long de culture. IR : TYLCV- HR : C: 1-5 ;Fol: 1, 2 / ToMV: 0-2 / V/TSWV Tomate indéterminée pour les cycles longs, bonne nouaison en hiver et en été. Bouquet réguliers de 6 à 8 fruits, rendement élevé, fruits ronds de très belle couleur, fermes et de bonne conservation. Résistances : TMV, F1-2, V et Mi Tomate cerise indéterminée, entrenœuds courts, bouquets réguliers pendant tout le cycle, fruits homogènes avec une très bonne tolérance à l’éclatement, très bon rapport brix/acidité, Résistances : TMV, F1-2, V et Mi Plante très vigoureuse et équilibrée. Très productive. Fruits ronds et lisses sans collet vert de calibre 2 dominant. Très belle coloration. Bonne conservation. Très haute tolérance aux nématodes. Plantation de fin août et septembre. HR : ToMV/Fol :0,1/Va/Vd/Ma/Mi/Mj, IR: TYLCV Plante équilibrée de vigueur moyenne pour cultures sous serre et plein champ. Très productive. Fruits ronds et lisses sans collet vert de calibre 2 dominant. Très belle coloration. Bonne conservation. HR :ToMV/ Fol :0,1/ Va/ Vd/Ma/Mi/Mj, IR: TYLCV Plante très vigoureuse à entre nœuds courts adaptée au cycle long. Nouaison facile par temps chaud. Plante productive très résistante au dégrappage. 7 à 8 fruits par grappe. Rafle attractive et fruits de calibre 3 réguliers sur le bouquet. Maturité uniforme. Très résistante au Blochy. HR :ToMV/Fol :0,1/Va/Vd Double usage (grappe et individuelle) créneau du moyen calibre (Cal.3), adaptée aux cycles longs. Plante très vigoureuse et très productive, entre nœuds moyens, bon comportement face aux hautes et basses températures. Bouquets de parfaite symétrie et bonne consistance de rafle qui permet une fraîcheur prolongée en post-récolte. HR :ToMV/Fol :0,1/ Va/Vd IR : TYLCV Plante vigoureuse. Fruits ronds et lisses sans collet vert. Très grand pourcentage de Cal.3. Longue conservation. Bonne coloration à maturité. Résistant au blotchy, aux microfissures et à l>éclatement. Variété adaptée aussi bien pour les récoltes en grappe ou en vrac. Plantation de mi-août et septembre. HR:ToMV/ Fol:0,1,/Va/Vd/Ma/Mi/Mj IR: TYLCV/TSWV Variété de tomate cerise allongée très productive et précoce. Fruit de forme olivette, 15 à 20 grammes, ferme, très résistante à l’éclatement. Sa particularité c’est le maintien du calibre dans les conditions froides. Excellent goût et 9,5° Brix. Plantation d>Août. HR :ToMV/Va/Vd/Ma/Mi/Mj

Dyvine RZ F1

Ronde individuelle

Plante vigoureuse, bonne couverture foliaire. Bonne nouaison avec chaleur et bonne précocité. Fruit unicolore, calibre G, couleur rouge brillant. HR: ToMV, TSWV, TYLC, Fol : 0,1/Va/Vd/Ma/Mi/Mj. Plantations précoces d’automne et de printemps en plein champ.

Delyca RZ F1 (74-206 RZ)*

Tomate grappe

Récolte en grappe ou vrac. Plante forte, feuilles saines, vertes et moins larges. Bonne nouaison en hiver. Fruits de calibre M, homogènes sur le même bouquet. Excellentes fermeté et conservation. Grappe très uniforme en couleur et en calibre. Plantation tardive d´été sous serre. HR : ToMV/TSWV/TYLCV/Ff:2,4/Fol:0,1/Va/Vd

Ramyle RZ F1 (74-207 RZ)*

Tomate grappe

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* Nouveauté

Présentant une excellente qualité de fruit. Rendement élevé. Résistance TYLCV et cladosporiose; Très bon comportement en présence de virus ToCV. IR : TYLCV HR : Fol: 1, 2 / ToMV: 0-2 /C: 1-5 / V/TSWV

Tomate indéterminée Porte-greffe inter-spécifique KNVF

NOWARA

Ronde

MARIA

Ronde

PITENZA

Grappe

Platero

ronde

Vittorino

Cerise allongée

Vernal

Tomate Beef

E990

Tomate cerise

FEIZA

Ronde déterminée

GHITA

Ronde indéterminée

AEGIS

Porte-greffe

CALIFORNIA TAKI SEEDS

Cocktail Porte greffe interspécifique Porte greffe KNVFFr Porte greffe Porte greffe Vrac calibre 2

Emperador RZ F1

ENZA ZADEN

Caractéristiques Variété vigoureuse à croissance indéterminée. Cultures d’automne, hiver et printemps sous-abri. Très productive, fruits de gros calibres (67-82mm), très bonne coloration. Plantation précoce, très bonne nouaison même par forte chaleur. Fruits fermes, bonne conservation. Résist : Tm, V, F2, Fr, C5, (OiLt), N. Variété à croissance indéterminée. Culture sous-abri. Très précoce, de vigueur moyenne et très productive. Fruits très fermes, bien ronds et de couleur rouge vif, calibre 2 dominant. Résist : Tm, V, F2, (Oi) Variété vigoureuse à croissance indéterminée. rlita est une de type pour culture sous-abri. Ses fruits d’un poids moyen de 20-25 grammes se présentent sous forme de grappe très régulière. Très résistant à l’éclatement les fruits sont riches en sucre et d’excellent goût. Résist : Tm, V, F2, C5, Fr, N Variété vigoureuse à croissance indéterminée pour culture sous-abri. Très productive elle est destinée à la récolte en vrac. Fruits de bonne qualité gustative, poids moyen de 20-25 gr. Résist : Tm, F2, N. Alliant des caractéristiques intermédiaires: tige vigoureuse et feuillage modéré. Cycle long avec très bonne aération de la plante. HR: nématodes, TMV, Verticillium, Fusarium 1,2 - Corky Root. Pourcentage de germination et de plants utiles très élevé. Vigueur adaptée à des cycles longs pour variétés de moyenne à forte vigueur. Excellent comportement au froid. IR : M / Pl - HR : ToMV 0-2 / V / Fol1, 2 / For/C1-5 Hybride de type KNVFFr, adapté aux plantations tardives, facilité de greffage reconnue. IR : M / Pl - HR : ToMV 0-2 / V / Fol1, 2 / For Hybride de type KNVFFr, Pourcentage de germination élevé. Vigueur adaptée à des cycles longs pour variétés de moyenne à faible vigueur. IR : M / Pl - HR : ToMV 0-2 / V / Fol1, 2 / For/C1-5 Plante vigoureuse adaptée aux cycles courts sous abris au printemps ou en plein champs, entre-nœuds courts. Excellente nouaison en conditions estivales. Très bonne qualité de fruit et calibre constant. IR : TYLCV - HR : Fol: 1, 2 / ToMV: 0-2 / V/TSWV.

Jawara

Waad RZ (74- 324 RZ)* King Kong RZ F1

PETOSEED

type

Agriculture du Maghreb

Adaptée au cycle d´hiver dans le Souss. Récolte en grappe ou vrac. Plante vigoureuse, végétation aérée et feuilles moins larges. Bonne nouaison en conditions du froid. Fruits de calibre M, homogènes sur le même bouquet. Excellentes fermeté et conservation. Grappe uniforme et attractive avec une raffle verdâtre. Plantation d´été sous serre. HR : ToMV/ TSWV/ TYLCV/ Ff:2,4/ Fol:0,1/ Va/Vd/Ma/Mi/Mj Plante de vigueur moyenne, très bonne nouaison en conditions de chaleur. Fruit ferme, bonne coloration rouge. Pour plantations de printemps-été en plein champ et d’automne sous serre. HR : ToMV/ TYLCV/ Ff:2,4/ Fol:0,1/ Va/Vd/Ma/Mi/Mj Plante rustique à végétation équilibrée et saine, système racinaire puissant. Améliore le caractère génératif permettant plus de production, plus d´homogénéité et meilleure qualité. Haute tolérance au froid et meilleur niveau de résistance aux nématodes. HR :ToMV:0/Fol:0,1/For/PI/Va/Vd/Ma/Mi/Mj. Très bon équilibre végétatif/génératif en automne-hiver. Plus de calibre, meilleure forme et bonne uniformité pendant le cycle. Niveau de résistance élevé aux nématodes. HR : ToMV:0/Fol:0,1/For/PI/Va/Vd/Ma/Mi/Mj. Pour les variétés de tomate grappe et intermédiaires vigoureuses en plantations précoces. variété indet; très vigoureuse et très productive; bonne tolérance au microcracking et au xanthomonas - Res/Tol:ToMV; V; F2; N (IR); TYLCV bonne vigueur, bon potentiel de nouaison en hautes et en basses températures, fruits de couleur rouge vif à maturité, longue conservation (LSL); ,cal 2-3 ; Res/Tol: ToMV;V;F2;N, Variété à double fin (grappe et individuelle) très productive et très vigoureuse. Fruits fermes, très bonne conservation. Résistance: ToMV/ Va/ Vd /Fol:0,1 Récoltes en grappe et individuelle. Plante vigoureuse entrenoeuds moyens. Adaptée au cycle long. Belle forme. Couleur rouge vif. Fermeté et conservation jusqu’à 35 jours. HR : ToMV /Va /Vd /Fol:0,1 IR: TYLCV Plante vigoureuse. Très productive. Pour des récoltes en grappe et en vrac. Fruit de 50-20 g, Très ferle et sans éclatement. Résistances : ToMV/ Ff:1-5/ Va/ Vd /Fol:0 Plante très vigoureuse, fruit bien ferme de calibre 1 et 2 , pour les récoltes en rouge, collet blanc, production élevée, conseillée pour faire un cycle court-moyen. Resistances : TYLCV, MaMiMj, ToMV, Va/Vd, Fol : 0.1 Plante vigoureuse, adaptée au cycle long, rendement élevé, fruit de 15-20 g, de couleur rouge brillante et une fermeté excellente sans éclatement. Resistances : TYLCV, Ff:1-5, ToMV, Va/Vd, Fol:0,1; For Cultures de plein champ. très haut niveau de résistance au virus “TYLCV. Fruits de forme ronde à rond – aplatie, de très beau calibre, très homogène, et de bonne fermeté. Belle couleur rouge intense et une excellente qualité gustative. Resist: Verticillium (1), Fusarium (r1,2), ToMV, TYLCV. Cultures sous abris et plein champ. Port aéré et bonne vigueur. Bonne nouaison. Fruits homogènes Poids moyen 150170gr. Rendement élevé. Résist: Verticilum (race1), Fusarium (1,2), ToMV, TSWV, TYLCV Une grande protection contre les maladies du sol. Résistances: Rs, PI, Vd, Fol:1-2, For, Ma, Mi, Mj, ToMV

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Distributeur

SAOAS ALFACHIMIE

CASEM

EZZOUHOUR

COMPTOIR AGRICOLE Du SOUSS

AGRIMASSA

King Seeds

Plantagri

PROGRAINES

ENZA ZADEN Maroc

AGRIN Maroc


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Forum Tech-Agro

choix des porte-greffes agrumes Arrangement par Abdelmoumen Guennouni Poursuivant la publication, sur nos pages, de discussions intervenues sur ce forum nous reproduisons dans ce numéro des échanges d’expériences sur les porte-greffes (PG) utilisés en agrumiculture. En effet, le producteur doit, à un moment ou un autre, faire face au choix du ‘‘meilleur porte-greffe’’ à utiliser dans son verger agrumicole. La décision n’est pas facile à prendre, surtout devant le nombre élevé de combinaisons porte-greffe-variété cultivée (Nour, Afourer, Citronnier, …). Pour preuve quelques avis de spécialistes qui se sont exprimés sur le sujet.

Question posée par un membre du forum, de Berkane : J’ai entendu dire que, dans le Souss, le porte-greffe Macrophylla a une grande incidence sur la baisse de la qualité des fruits (apparemment la Nour par exemple a un problème d’alternance). Il paraît également que, en conséquence, certaines stations de conditionnement ont ordonné l’arrachage des agrumes greffés sur Macrophylla, pour le remplacer éven-

tuellement par des porte-greffes nouvellement introduits VOLKAMERIA et C35 (USA). Ces porte-greffes présenteraient une meilleure précocité, une tolérance au calcaire, au stress hydrique et bien sûr à la Tristeza tout en donnant des fruits de bonne qualité. J’aimerai bien savoir : - Si c’est vrai et si oui est-ce à cause de la Macrophylla, le porte-greffe ou de la variété elle-même, - Quel porte-greffe est meilleur, le Macrophylla ou Carrizo ? Lequel de ces deux porte-greffes est le plus de-

mandé sur le marché marocain?

Avis pour MACROPHYLLA Avis 1 A mon avis, le Macrophylla répond mieux aux apports nutritifs que les autres porte-greffes, et présente également l’avantage d’un long cycle d’activité. Une différence que j’ai constatée lorsque j’ai planté différentes variétés greffées sur Macro, Citrange et Volka, le démarrage et la vigueur des plants sur Macro sont nettement avancés par rapport aux mêmes variétés sur les autres PG. Pour C35, les producteurs parlent de sa vigueur très importante, mais le problème reste la rareté de ce PG.

Avis 2 Effectivement, j’ai aussi remarqué que les variétés greffées sur Macro présentent un développement végétatif plus marqué (nette différence lors de la 1re année) par rapport aux variétés greffées sur Carizo.

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Forum Tech-Agro

Avis 3

Comme l’a signalé la majorité des intervenants, les variétés greffées sur Macro donnent des arbres très vigoureux avec un développement végétatif très marqué en plus du rendement qui a atteint 22 T/ha en décembre 2009 pour une plantation de juin 2007 (densité 1.000 arbres/ha). La production est plus précoce par rapport à Volka et au Bigaradier, alors qu’on ne trouve pas une différence de goût avec la nécessité de serrer la fertilisation 15 jours avant le Bigaradier. Le problème majeur de ce portegreffe reste le fait que la variété greffée ‘‘souffle’’ facilement après une pluie et donc il faut la récolter le plus rapidement possible, contrairement au Bigaradier (Expérience personnelle de la variété Afourer sur Volka, Macro et Bigaradier).

Avis pour VOLKAMERIANA Avis 4

Ayant utilisé la Volkameriana, le Bigaradier et le Citrange troyer pendant 15 ans au Sénégal où le climat est similaire à celui du Souss, je suis à même de vous dire que les cultivars greffés sur Volka donnent de plus gros calibres et réagissent mieux à la fertilisation que les deux autres. Le seul petit problème pour nous, pays consommateurs de citrons et de lime, c’est l’augmentation du taux de sucre 70

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dans les fruits. Pour les oranges, les clémentines et les tangors, c’est impeccable.

Avis 5

Si je devais choisir entre Macrophylla et Volkameriana, j’opterai pour le deuxième. Les raisons sont toutes simples : l’Afourer greffée sur Macrophylla, aussi bien au Souss qu’à Marrakech, se trouve dépourvue des qualités gustatives qui font sa renommée sur le marché international. Quant aux performances productives (tonnage et calibre), elles sont pratiquement pareilles. Pour les producteurs qui veulent planter cette variété tant appréciée, il faut hésiter quant au choix de Macrophylla.

Quelles preuves pour Volkameriana ? Avis 6

Avez-vous des données qui prouvent ce que vous venez d’avancer sur la comparaison des performances des deux PG ? Je pense qu’il s’agit d’un sujet de grande importance, où il ne suffit pas d’affirmer des choses sans preuves tangibles pour convaincre. Y a-t-il des recherches dans ce domaine? Pour ce qui est du rendement/ ha, je ne suis pas sûr qu’il soit le même (au moins durant une douzaine d’années après la plantation), ni la précocité d’entrée en production.


Avis 7

Peut être dans l’un de ces séminaire organisés par la profession nous pourrons discuter des preuves. Ce que j’ai dit est vrai : le Macrophylla donne un goût fade par rapport au reste des porte-greffes. Il faudra hésiter longuement avant de le choisir, sinon se tenir à une part de 5 à 10% par rapport autres portegreffes (Bigaradier, Citrange carizo, C. troyer ou C35). Il faudrait le gérer différemment pour atténuer ses défauts qualitatifs, mais côté production et calibre, rien à dire.

Adaptation des différents critères de choix Avis 8

En fait, je pense qu’il n’y pas a une réponse unique à la question quel est le meilleur porte-greffe. Il y a plutôt des PG plus adaptés à telle ou telle situation (salinité, zone à risque, caractéristiques recherchées au niveau du fruit, ...). Même au niveau des conférences, où il y avait les partisans du PG Macro et du citrange, chaque camp a toujours des arguments convaincants.

Avis 9

Il est difficile de trancher sur la question de la

meilleure combinaison variété/porte-greffe pour les agrumes, parce qu’il n’y a pas assez d’essais de compatibilité concernant les porte-greffes Macrophylla et Volkameriana à l’échelle nationale. Cependant, d’après ma modeste expérience dans le secteur dans la zone du Souss, je peux dire que pour assurer un très bon calibre, un bon tonnage et une bonne qualité, j’opte pour le Macrophylla. Le Volcameriana diffère de la Macrophylla par le fait qu’il offre un tonnage inférieur. En ce qui concerne l’alternance de la variété Nour, je pense que ce phénomène reste encore inconnu. Je ne pense pas qu’il soit lié au type de porte-greffe, mais plutôt physiologique. A l’époque de la SASMA, des essais d’incision annulaire ont été conduits dans ce sens pour comprendre l’alternance, mais ça reste encore insuffisant. De même, des essais portant sur le stress hydrique pendant des périodes très précises ont été conduits dans ce sens pour comprendre le phénomène. A la fin, je voudrais dire que l’alternance de la Nour est un phénomène qui devra être étudié profondément à l’avenir afin de pouvoir profiter au maximum de cette variété qui est hautement demandée sur le marché international.

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Maïsadour Leader du maïs doux au Maroc Mr Youssef Chakir en pleine inspection de la maturité sur une parcelle de maïs

Maïsadour Maroc a été créée en 2002 dans l’objectif de répondre à une demande de productions de contre saison des clients de la coopérative Maïsadour (8000 adhérents), surtout en maïs doux. Afin de connaître les particularités de cette entreprise leader dans la production de maïs doux au Maroc, nous nous sommes adressés à M. Youssef Chakir, responsable agronomique de Maisadour Maroc.

ADM : Quels sont vos produits phares ?

M. Youssef Chakir : Tout d’abord je tiens à préciser que nous ne sommes pas producteurs, mais nous collaborons avec des agriculteurs dans un esprit coopératif. Depuis 2002, les surfaces cultivées ont sensiblement augmenté pour atteindre 500 ha actuellement. Auparavant, et en vue d’assurer une complémentarité entre le Maroc et la France, nous produisions asperge et carotte. Par la suite, ces deux cultures ont été abandonnées nous permettant de nous consacrer entièrement au maïs doux, un des produits phares de Maïsadour. Cependant, nous cultivons d’autres produits comme le melon sur 100 ha, la courgette sur 40-50 ha et la salade chicorée rouge sur une douzaine d’hectares. La production de maïs doux s’effectue sur deux cycles: de mi-avril 72

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à mi-juin et de mi-octobre jusqu’à fin décembre-début janvier. Dans le Souss, nous sommes présents à Chtouka, Ouled Taïma, Taroudant et Ouled Berhil. L’installation de notre station de conditionnement à Ouled Taïma nous permet donc d’être plus proches de nos producteurs. Le premier avantage de la région du Souss reste incontestablement son climat. Vient ensuite la forte présence d’élevages dans la zone, qui permet à nos producteurs une meilleure valorisation de la culture du maïs : les épis destinés au maïs doux pour l’export et l’ensilage du reste de la culture pour l’élevage. Mais nous sommes également présents à Marrakech pour le cycle de printemps pendant lequel la demande est plus importante. Cette production représente près de 5% de notre production annuelle.

ADM : Comment répondezvous aux exigences des consommateurs ? Le maïs doux est consommé soit bouilli, soit cuit à la braise (chouaya), soit égrené. La principale exigence du consommateur reste le calibre avec un épi long et fin. Nous avons actuellement recours à deux variétés principales, ce qui ne nous empêche pas de pratiquer une veille variétale, consistant à réserver à chaque campagne une petite parcelle aux essais variétaux. Pour répondre aux demandes de nos clients principalement anglais, nos producteurs sont certifiés Tesco Nature’s choice, GlobalGap et Leaf (Linking Environment And Farming). Depuis mars 2011, le management de Maïsadour Maroc est certifié iso-9001 version 2010. Nous sommes également adhérents de l’association


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Maïs doux 1

1. Epis maïs doux au champ à 3 semaines de la récolte 2. Salle de triage et de conditionnement du maïs doux 3. Ligne de triage du maïs doux 4. Confection d’une palette export

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CEDEX pour l’approche sociale, en plus d’une démarche en cours avec le référentiel social auprès du ministère de travail pour la norme NM00.5.60.

ADM : Quelle est votre capacité actuelle de conditionnement ? Entre 2002 et 2006, Maïsadour Maroc a toujours travaillé avec la station M’brouka, avant d’investir dans sa propre station de conditionnement en 2007. La produc-

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tion journalière peut atteindre 70 tonnes, mais nous prévoyons de passer à 100 tonnes/jour dès avril 2011 grâce à un projet d’extension en cours de réalisation. Selon la destination, l’emballage se fait en vrac (maïs en palox), en colis de 30 épis ou en petites barquettes de 2 épis par barquette. Notre production est transportée à la fois dans des camions et des containers dans des conditions spécifiques (2°C), car le maïs déclenche un processus de fermen-

tation dès que la température dépasse les 5°C.

ADM : Quels sont vos principaux marchés ? Le marché anglais absorbe 80% de la production. Le reste est destiné aux marchés allemand, suisse et un peu sur les marchés hollandais et français. Nous arrivons aussi à écouler une partie de notre production de printemps sur le marché local qui n’est cependant pas très demandeur en maïs doux en


4

épis pendant la saison automne-hiver. Sur les 500 ha exploités chaque année, 60% sont cultivés au printemps et 40% en automne. Ceci est lié aux habitudes de consommation, puisque le maïs doux est plus consommé au printemps qu’en automne.

ADM : Le maïs nécessite-t-il une main d’oeuvre expérimentée ? Que ce soit au niveau des champs (surtout la r é colt e ) ou de la station, les différentes tâches exigent une main d’œuvre expérimentée, car les produits manipulés sont fermés (épis couverts). En effet, nos clients nous jugent sur l’épi définitif une fois épluché, ce qui demande une main d’œuvre capable de sentir au toucher et au visuel l’épi prêt à être récolté. De même, la période de récolte du maïs doux est très courte et s’étale sur une période maximale d’une semaine, en fonction des parcelles. Pour les plus homogènes, un seul passage suffit et tout est récolté en 2 à 3 jours. Mais pour les parcelles hétérogènes un deuxième passage est nécessaire après 3-4 jours et permet de récolter le reste des épis.

ADM : Peut-on parler de lutte raisonnée pour le maïs ? En saison humide, les principaux problèmes phytosanitaires rencontrés en culture sont les chenilles noctuelles et la rouille (maladie fongique), en plus des dégâts occasionnés par les oiseaux surtout pour les parcelles les plus précoces. Le contexte économique, le coût des produits phytosanitaires et les exigences de notre clientèle nous imposent d’opter pour une lutte raisonnée. Nous faisons également appel à des produits biologiques notamment le bacillus thuringiensis contre les insectes et à des techniques culturales qui vont nous permettre de réduire l’usage des produits phytosanitaires comme les herbicides.

ADM : Avez-vous l’intention d’élargir votre gamme ?

Nos orientations futures dépendront en grande partie des demandes des clients. Des études techniques de faisabilité de nouveaux produits potentiels comme le baby-corn (minimaïs) ont été réalisées avec succès. Nous n’attendons donc plus que la demande de notre clientèle pour démarrer la production. Agriculture du Maghreb

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OLÉICULTURE

Journées Méditerranéennes de l’Olivier Meknès, la capitale historique de l’olivier au Maroc a abrité du 07 au 09 Mars la 5e Edition des Journées Méditerranéennes de l’Olivier». Cette manifestation organisées par l’Agro-pôle Olivier ENA Meknès et l’Université Internationale d’Andalousie a constamment évolué au fil des éditions pour mieux répondre aux attentes des professionnels marocains et leur permettre de faire le point sur les derniers acquis et innovations de la filière.

L

Les Journées Méditerranéennes de l’Olivier étaient un véritable lieu d’échange où experts et spécialistes oléicoles méditerranéens ont partagé leurs expériences

’inauguration s’est faite en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales. L’implication grandissante des différents acteurs régionaux, nationaux et internationaux est d’ailleurs un signe de la pertinence de cette manifestation, une reconnaissance et un grand appui aux efforts déployés par l’Agro-pôle Olivier Meknès pour promouvoir la filière oléicole à travers diverses activités techniques, scientifiques, culturelles et touristiques en relation avec l’olivier et l’huile d’olive. Cette manifestation s’est donc transformée le temps de trois jours en un véritable lieu d’échange où près de 32 experts et spécialistes oléicoles méditerranéens ont partagé leurs expériences autour de

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la thématique des «Stratégies de Commercialisation et Innovations Technologiques pour la Production d’Huile d’Olive de Qualité, la Valorisation des Sous-produits et la Production de l’Energie». Une thématique qui cadre parfaitement avec les préoccupations actuelles de la filière oléicole marocaine et la stratégie en cours du Plan Maroc Vert qui accorde une grande importance au développement de ce secteur. En effet, le renforcement de l’intérêt mondial pour les produits oléicoles a incité un grand nombre de pays à déployer des efforts particuliers pour améliorer la production tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Ces différents changements ont placé la filière oléicole dans un contexte très concurrentiel où seules la qualité, la notoriété et la distinction de l’huile d’olive priment.

Stimuler la consommation, promouvoir la qualité Ainsi, une oléiculture marocaine rentable et durable exige que les efforts des producteurs et des opérateurs industriels soient portés en particulier sur une production de qualité et la stimulation de la demande sur le marché local. En effet, les intervenants ont souligné l’importance de la promotion de la consommation locale de l’huile d’olive de qualité notamment à travers l’éducation des consommateurs et l’incitation à une évolution des habitudes gustatives vers l’appréciation des différents attributs organoleptiques positifs de l’huile d’olive en s’alignant sur les normes internationales. A noter que la consommation de l’huile d’olive sur le marché marocain, qui ne dépasse pas 2 Kg/habitant/an, est bien inférieure à la moyenne de consommation au niveau du Bassin Méditerranéen (6 kg en Tunisie, 12 Kg en Espagne, 14 Kg en Italie, et 24 Kg en Grèce). Il y a lieu de signaler que le Maroc importe annuellement environ 400.000 tonnes d’huile végétale alimentaire. De l’avis des professionnels, ce marché local potentiel doit être la base du commerce de l’huile d’olive marocaine tout en maintenant une stratégie de promotion des exportations et de la création de la demande du produit «Huile d’olive du Maroc» au niveau des marchés internationaux traditionnels et surtout sur les marchés émergents et potentiels. Dans ce sens, M. Mohamed SBITRI, directeur exécutif du Conseil Oléicole Internationale (COI), a mis en avant les opportunités offertes par le marché


international de l’huile d’olive. Rappelons que le Conseil lance chaque année une campagne de promotion de l’huile d’olive au niveau des marchés traditionnels et potentiels. Pour sa part, M. Ahmed BENTOUHAMI, Directeur de Développement des Filières de Production au Ministère de l’Agriculture, a mis l’accent sur l’importance de l’adoption d’une stratégie de commercialisation compétitive pour l’huile d’olive marocaine. Dans les différentes présentations faites par les experts oléicoles, ont été abordées les expériences méditerranéennes de stratégies de commercialisation et de promotion de l’huile ainsi que les dernières innovations techniques et technologique pour la production d’huile d’olive de qualité et la valorisation des sous produits de l’olivier.

Production d’énergie L’un des axes originaux abordés lors de ces journées a été la valorisation des sous produits de l’olivier pour la production de l’énergie. Il faut savoir que la biomasse générée annuellement par l’oliveraie (en particulier les noyaux d’olive, les grignons épuisés et le bois de taille), peut être exploitée comme source énergétique renouvelable pour la production d’énergie thermique, électrique et/ou bio combustible, représentant ainsi des avantages environnementaux et économiques. A titre d’information, 1kg de noyaux d’olives ou de grignon épuisé équivaut 1,1kw/h, soit l’énergie produite par 0,4 litre de fuel.

Coupages des huiles d’olive La stratégie de coupages des huiles d’olive doit reposer sur une base fiable de données résumant, pour chaque variété, les caractéristiques de composition physico-chimique et organoleptique. On peut ainsi distinguer 5 types de coupages, selon l’objectif visé: - augmenter la stabilité oxydative, - améliorer les attributs positifs (fruité, léger amer, et léger piquant), - ajuster l’acidité dans l’huile de coupage, - valoriser les huiles d’olive et de grignon raffinées, - ajuster la composition de l’huile pour assurer la conformité de sa composition avec la réglementation en vigueur. Généralement, le coupage se fait entre huiles homogènes, ne différant que par une seule variable (profil organoleptique, résistance à l’oxydation, acidité). Toutefois, la stabilité oxydative et l’amertume sont liées dans la mesure où les composés responsables de la stabilité oxydative (polyphénols) sont dotés de pouvoir amer, au-delà d’une certaine concentration.

Baisse des prix de l’huile d’olive La production record enregistrée cette année, que ce soit au niveau mondial avec plus de 3 millions de tonne d’huile d’olive produite, ou national avec 160.000 t (738.000 ha), a perturbé les prix sur les marchés qui ont connu une baisse spectaculaire. Mais, de l’avis de M. Devico, PDG des Huileries AICHA, les bons rendements de cette campagne ne sont pas les seules raisons derrière cette baisse, il y a principalement la crise financière que connaît l’Espagne

actuellement. En effet, l’Espagne premier producteur mondial d’olives (plus de 46 % de la production mondiale) et qui contrôle évidemment les prix, souffre toujours des retombées de la crise économique qui s’est répercutée sur la liquidité des agriculteurs, poussant les banques à raisonner leur financeent. Et les agricultteurs qui doivent s’approvisioner en intrants, se v voient dans l’obligation de vendre toute leur production, même en dessous du coût de production. Pour M. Devico, il est temps de s’intéresser au marché local, car l’avenir de l’huile d’olive au Maroc est encore prometteur et tient essentiellement à l’encouragement de la consommation locale. En effet, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Maroc ne consomme que 60.000 t d’huile d’olive annuellement. L’avenir de cette filière est donc certainement lié à un réel développement du marché local.

Appui du programme MCA à la filière Parmi les 4 filières ciblées par le programme Millenium Chalenge Account MCA (amandes, figues, dattes, olives), la filière oléicole s’accapare la plus grande part des investissements consentis. Et les actions intéressent l’ensemble des maillons de la chaine de production de l’amont à l’aval, et visent : - l’extension des plantations d’olivier sur environ 100.000 ha, ainsi que la réhabilitation de 50.000 ha. - L’aménagement des infrastructures d’irrigation et l’intensification de l’olivier en zones de petites et moyennes hydrauliques « PMH » sur 27.000 ha, En plus des extensions, le programme offre aux producteurs la formation et l’assistance technique. A l’aval de la filière, les actions du projet visent principalement l’amélioration des conditions de valorisation et la promotion de la commercialisation des produits oléicoles, la mise à niveau des unités de transformation et le développement des organisations professionnelles. Pour plus de détails : www.app.ma

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la consommation de l’huile d’olive sur le marché marocain, qui ne dépasse pas 2 Kg/ habitant/an, est bien inférieure à la moyenne de consommation au niveau du Bassin Méditerranéen (6 kg en Tunisie, 12 Kg en Espagne, 14 Kg en Italie, et 24 Kg en Grèce).


Les principales maladies cryptogamiques de la vigne Dr Mohamed Sbaghi, Directeur de recherche - INRA-Division Scientifique , msbaghi@yahoo.fr

La culture de la vigne est exposée à une panoplie de champignons occasionnant des maladies qui sont dommageables à la récolte, dont les principales sont le mildiou, l’oïdium, le black-rot, la pourriture grise et l’Anthracnose. La réussite des applications phytosanitaire, chaque campagne viticole, repose sur un programme adapté aux différentes contraintes biotiques et abiotiques susceptibles de compromettre le développement des pieds de la vigne et par conséquent la récolte. Une telle approche devrait concilier les objectifs en termes de qualité et de productivité et ceux relatifs au respect de l’environnement et de la santé du consommateur.

A

fin de conduire la lutte chimique contre les ennemis de la vigne et du raisin avec un minimum d’interventions, les viticulteurs sont appelés à observer régulièrement leur vignoble, suivre les données météorologiques et s’informer auprès des experts au niveau des différents organismes de recherche, de développement 78

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et d’enseignement du pays. Dans toute opération de traitement phytosanitaire, il convient également de prendre en considération les indications sur les étiquettes des produits, tout en ajustant la fréquence des interventions par rapport aux: - stades de développement de la vigne,

- suivis et observations effectuées sur le vignoble, - types de matériels de pulvérisations, - prévisions météorologiques, - types de fongicides à utiliser, - risques de développement des phénomènes de résistance - risques d’apparition ou de développement de l’ennemi visé.


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Maladies cryptogamiques de la vigne

Mildiou sur feuille (face inférieure) Photo-SbaghiINRA-Maroc

Mildiou sur feuille (face supérieure) et sur baies de raisin Photo-SbaghiINRA-Maroc

Principales maladies cryptogamiques I- Le mildiou

Le Plasmopara viticola est le champignon responsable de la maladie dite mildiou de la vigne. Il s’attaque aux différents organes notamment, les rameaux, les feuilles, les vrilles et les grappes.

Symptômes

Sur les faces supérieures des feuilles, la maladie provoque des taches de couleur jaune claire à jaunâtre appelées tâches d’huile. Sur les faces inférieures de ces mêmes feuilles apparaissent les organes de fructifications de ce champignon « poussière blanchâtre » qui jouent un rôle très important dans la dissémination de cette maladie. Lorsque les attaques du mildiou sont sévères, elles provoquent la chute des feuilles, ce qui entraîne 80

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une perte de la récolte, un retard de la maturité des grappes de raisin, une perturbation dans le processus de l’aoûtement des sarments et par conséquent un retard au débourrement des bourgeons de la vigne de la campagne suivante. Les applications phytosanitaires contre cette maladie doivent être programmées en préventif et en curatif. Dès l’apparition des premiers symptômes (observation des premières tâches du mildiou dans le vignoble), le programme de traitement démarre et se poursuit durant tout le cycle de la vigne avec un arrêt de la lutte chimique durant la floraison. La fréquence et le moment d’application dépendront des conditions climatiques du moment, des stades phénologiques de la vigne et de la situation pédoclimatiques de la parcelle à traiter. En effet, avant la déclaration de la maladie, les spécialités à base de cuivre et de mancozèbe peuvent être utilisées en traitement préventif. Mais une fois le champignon présent dans le vignoble, l’application des produits à base de folpel, captane, manèbe, mandipropanide et mancozèbe, phositylaluminuim et folpel, carbamates, dithiocarbamates, phamoxadone et mancozèbe, offre une bonne efficacité curative vis-à-vis de ce champignon. A noter qu’en dehors des ces molécules, il existe une large gamme de matières actives et de familles chimiques utilisables contre le mildiou de la vigne.

II- L’Oïdium

A l’instar du Mildiou, la répartition de Uncinula necator, champignon Oïdium sur jeunes baies de raisin Photo-Sbaghi-INRA-Maroc

responsable de l’Oïdium est liée, elle aussi, à celle de la vigne. Son développement est conditionné par un temps couvert, chaud et humide. La maladie se développe sur tous les organes verts, notamment les feuilles, les jeunes sarments, les jeunes grappes à la floraison et à la véraison.

Symptômes

Les parties atteintes se recouvrent d’un voile farineux de couleur blanche très marquée sur les feuilles et jeunes sarments. Mais vers la fin de la maladie les mêmes feuilles se déforment et montrent sur la face inférieure, des tâches diffuses de poussières grisâtres à noirâtres. - A la floraison, les attaques de l’oïdium provoquent le dessèchement des petits grains de raisin qui finissent par se détacher de la rafle, ainsi toute une récolte peut être facilement compromise. - Sur les grappes, les baies de raisin touchées par l’Oïdium montrent un durcissement, voire un arrêt de la croissance de la peau de la partie attaquée, mais pour le reste non contaminé de la baie, le développement est normal ce qui entraîne un éclatement très visibles sur les baies. Les fissures ainsi produites constituent des portes d’entrée à d’autres parasites, notamment les moisissures, les bactéries, les ravageurs, etc.

Moyens de lutte

Pour cette maladie, toutes les tentatives de recours à des pratiques culturales ont été vouées à l’échec. En effet, la maîtrise de lutte contre ce pathogène se fait principale-


Gamme vigne Bayer CropScience PELT

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Insectes

Oïdium

Mildiou

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Maladies cryptogamiques de la vigne

ment par l’utilisation de grands groupes de fongicides à savoir : - Les produits de contact Les traitements préventifs à base de souffre mouillable ou de soufre par poudrage à des stades bien précis donnent d’excellents résultats. Cet apport de souffre doit se faire après le débourrement, à la floraison (utiliser uniquement le soufre par poudrage), au stade des grappes bien développées et au stade de la fermeture des grappes. A noter que l’utilisation du soufre agit également sur l’excoriose, le black-rot, l’acariose et l’érinose. Lorsque la maladie est déclarée, le

souffre ne donne pas de résultats, et seuls les fongicides organiques sont efficaces. - Les fongicides organiques Une fois le champignon présent sur les organes de la vigne, l’application des produits comme le dinocap, la dichlorofluanide ou des fongicides inhibiteurs de la biosynthèse des stérols offrent une bonne efficacité vis-à-vis de ce pathogène. En dehors des ses molécules, il existe une large gamme de matières actives et de familles chimiques qui sont utilisées contre l’oïdium de la vigne.

III- Le black-rot

la grappe finit par se détacher ce qui engendre des pertes considérables de récoltes. - Sur les grappes : Les premières contaminations viennent des feuilles malades. Une fois la grappe attaquée, les baies malades développent une tache terne qui s’agrandi au fur et à mesure jusqu’à l’envahissement complet des baies. Le grain devient déformé, brun livide, se ride, puis se dessèche.

Il s’agit d’une maladie causée par le champignon Guignardia Bidwelii qui attaque tous les organes verts de la vigne, en commençant par les feuilles.

Symptômes

- Sur les feuilles : au début, les symptômes observés sont de petites taches plus ou moins arrondies de couleur grise cendrée, puis rouge brique ou feuille morte. Mais après un certain temps, des points noir brillants apparaissent sur les deux faces, ce qui permet de reconnaître la maladie. Plus tard, ces taches se détachent et tombent donnant ainsi des trous sur les feuilles. A noter que le parasite s’attaque surtout aux jeunes feuilles. Sur les sarments herbacés, les pétioles des feuilles, les pédicelles des baies, le pédoncule de la grappe et les vrilles, ce pathogène produit les mêmes symptômes que sur les feuilles. Si le pédoncule est touché,

IV- La pourriture grise

La pourriture grise est une maladie causée par Botrytis cinerea. Sous des conditions d’humidité et de température suffisantes, les attaques sont très sévères sur les différents organes de la vigne. Bien que cette maladie touche les feuilles, les inflorescences et les sarments, la forme d’attaque la plus grave c’est celle qui sévit sur les grappes à la maturité des baies de raisin. Que ce soit pour les raisins blancs ou de couleur, les baies attaquées se vident de leur jus qui se répand sur les baies voisines ce qui

Pourriture grise

Moyens de lutte

Le traitement contre ce champignon doit être préventif, à base de cuivre ou d’un organo-cuprique comme c’est le cas pour le mildiou. Comme les périodes de contamination sont presque les mêmes pour les deux champignons (blackrot et plasmopara viticola), les traitements se ressemblent. Ainsi, la bouillie bordelaise contre le mildiou est valable aussi pour le blackrot. Il est recommandé d’effectuer deux traitements précoces espacés de 12 jours justes après débourrement. favorise une progression de la maladie de baie en baie pour atteindre toute la grappe. Dans le cas d’une forte infection et avec un temps pluvieux, toute la grappe est envahie. Les baies malades s’agglutinent et forment un amas grisâtre compact. En revanche, par temps chaud et sec, la maladie cause le dessèchement des baies. Dans tous les cas, et si aucune mesure préventive n’est prise, toute la récolte peut être compromise.

Sur les deux photos : Black-rot sur grappe et présence de feuilles de vigne mortes portant les taches caractéristiques du Black-rot Photo-SbaghiINRA-Maroc

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Maladies cryptogamiques de la vigne

Moyens de lutte

La combinaison de deux stratégies de lutte, notamment prophylactique et chimique est nécessaire pour combattre Botrytis cinerea dans les grappes de raisins. Méthodes prophylactiques Parmi les moyens à même d’éviter ou de défavoriser les attaques de ce champignon sur les grappes de raisin, on peut citer : la diminution de la vigueur par des apports corrects de la fumure azotée, une surveillance des pratiques et des ennemis pouvant entraîner des lésions sur les baies, un bon niveau d’aération des grappes et de la plantation et une taille et un palissage adéquats. De même, le viticulteur est appelé

V- L’anthracnose

La maladie est due au champignon Manginia Ampelina qui affecte tous les organes verts

à programmer des interventions à base de cuivre pour freiner le développement du Botrytis. Lutte chimique Pour réussir cette lutte, il est recommandé d’appliquer des fongicides à base de folpel, de dichlorofluanide, de bénomyl, de thiphanate-méthyl, de procymidone ou de vinchlozones. Les traitements devront être envisagés à priori lors des stades phénologiques suivants : fin floraison-début nouaison, fermeture des grappes, début véraison et un mois avant la récolte. Enfin, l’application de ces fongicides ne peut être efficace que si les zones concernées, c’est-à-dire les grappes, sont bien visées.

de la vigne dès le début de leur croissance. Elle se manifeste particulièrement en présence d’humidité et de chaleur. L’anthracnose est très présente dans les vignobles des zones côtières, dans les vallées à sous sol non drainant, dans les régions où le brouillard est fréquent et sur les vignes des plaines humides.

Symptômes sur les feuilles et les sarments :

Au niveau des feuilles et des jeunes sarments, la maladie est repérable par la présence de points noirs caractéristiques. Ces derniers points noirs s’agrandissent

Chancres d’anthracnose sur bois de vigne.

Photo-Sbaghi-INRA-Maroc

Chancres d’anthracnose sur sarments, sur pétiole et des taches de mélanose sur feuilles.

Photo Sbaghi-INRA-Maroc

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et fusionnent entre eux, ce qui entraîne des déformations des feuilles et rend les sarments touchés très fragiles et facilement cassables. Les fortes attaques de ce pathogène entrainent un rabougrissement des pieds de vigne malades. Concernant la lutte chimique, les fongicides utilisés contre le mildiou, notamment ceux à base de folpel et de captane ont un effet sur cette maladie.

Conseils pour réussir les traitements

Pour réussir les applications phytosanitaires de la vigne, les viticulteurs sont appelés à mettre en place des mesures prophylactiques ou agronomiques pouvant d’une part, limiter le développement des différents parasites et, d’autre part, favoriser de meilleures interventions phytosanitaires et une bonne pénétration des produits chimique. Les principales mesures sont : • Eliminer tous les gourmands et les pousses à la base des pieds de la vigne qui constituent un lieu propice pour l’installation des foyers primaires • Entretenir la végétation sur le pied de la vigne et tout au long des rangs pour faciliter le ciblage de la pulvérisation • Adapter la fertilisation à une vigueur équilibrée • Eviter le développement des mauvaises herbes entre les pieds de la vigne • Développer le drainage dans les vignobles des zones à sous sol non drainant. • Eviter les blessures sur les baies de raisin • Cibler les organes de la vigne à traiter • Utiliser un matériel de traitement adapté et bien réglé • Veiller à une pulvérisation de qualité. Il convient de signaler, qu’il existe sur le marché, une large gamme de spécialités commerciales donnant de bon résultats sur ces types de maladies et renfermant d’autres matières actives que celles citées précédemment.


Efficacité préventive, curative et éradicante contre l’oïdium : -Sécurité d’efficacité préventive : cadence 10 jours -Sécurité d’efficacité curative : sécurise en association et renforce un programme de traitements - Sécurité d’efficacité éradicante : rattrape des situations difficiles Mode d’action unique parmi les fongicides antioïdiums Fongicide de contact et pénétrant, résistant au lessivage Utilisable en mélange avec d’autres pesticides Risque de développement des résistances considéré comme négligeable .Excellent outil de gestion de la résistance. Faible dose de substance active par hectare (175 à 210 g/ha) par apport aux autres produits de contact comme souffre. Application possible entre 5 °C et 35 ° C. Aucune incidence négative sur les qualités organoleptiques demi-vie courte dans l’environnement respectueux de la faune auxiliaire comme les typhlodromes et utilisable dans des programme de lutte raisonnée Maière active : meptyldinocap 350g /l. Formulation concentrée émulsionnable Dose : * 50 cc/hl contre l’oïdium du Pommier, Tomate, Melon et Concombre * 0,6 l/ha contre l’oïdium de la Vigne DAR : * Tomate, Melon et Concombre : 3 jours * Vigne et Pommier : 21 jours

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Phytosanitaire

Les pesticides agricoles les travailleurs face au danger des traitements phytosanitaires Prof. M’hamed Hmimina

La production agricole requiert généralement l’utilisation de pesticides pour protéger les cultures contre divers déprédateurs. Sans cette protection plus de 30% des récoltes seraient perdues. Si, dans la pratique, les pesticides réduisent notablement l’effet dévastateur des nuisibles, ils impactent, malheureusement, fortement les utilisateurs lorsque certaines précautions ne sont pas prises.

L Par méconnaissance de la dangerosité des pesticides, certains utilisateurs les manipulent en l’absence de la plus petite des plus petites protections

es conditions de traitements, très variables entre types de cultures, modes d’action des produits, fréquences d’applications, matériel, exploitations…, soumettent les travailleurs à des expositions plus ou moins préjudiciables. Les types de tâches impliquant un contact plus important avec les plantes traitées favoriseraient des niveaux d’exposition plus grands. En effet, contrairement aux traitements antiparasitaires effectués en milieu ouvert (champs, vergers, etc.), en milieux fermés (serres) la ventilation et d’autres facteurs ambiants sont moins convenables, et les conditions propices à la dégradation des pesticides sont déficientes. Dans de telles

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structures, plus qu’ailleurs, les risques d’atteinte à la santé des employés sont particulièrement préoccupants. Par ailleurs, dans les complexes serricoles, en raison de l’abandon du rôle qualitatif et régulateur des saisons au profit de la contre-saison, la cadence des traitements est un autre facteur d’aggravation des dangers que présentent la manipulation et l’exposition aux pesticides. Les sens des ouvriers qui y travaillent sont mis à rude épreuve. Et qui n’a jamais vu, aux abords d’une serre, d’un verger, leur image affligeante, n’a aucune idée du risque pris par cette catégorie de salariés. Ils perdent leur vie à la gagner. La devise « mourir pour nourrir » semble bien s’accorder à leur activité. Pour pouvoir continuer à travailler, ils se confient peu sur leurs souffrances. Conscients du risque, ils essayent de le cacher par le biais d’allusions superflues : cela fait plusieurs années que je traite ! Un tel produit ne tue même pas les insectes. Un tel autre n’a même pas d’odeur. Mon souffle soulève les pavés !… C’est la foire aux vanités. C’est la chienlit et il faut insister pour qu’ils mettent des mots sur leurs maux. Il ne s’agissait pas pour moi de brosser ici des historiettes phytosanitaires, ni de faire état d’un quelconque archaïsme, mais plutôt de tenter de pénétrer à grands traits la pensée des «traiteurs». Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, sur le terrain, tout donne à penser, tant d’erreurs, d’indigence, d’indifférence … qu’une analyse aurait duré aussi longtemps qu’il aurait fallu pour écrire une nouvelle Comédie humaine. On imagine alors la narration que Balzac aurait rédigée pour l’occasion. Pour écrire ce texte, j’ai pêché dans le vivier de mes observations. Le constat de la situation qui s’en dégage est épouvantable pour le présent, et probablement pour l’avenir si rien n’est entrepris. Voilà qui explique l’attention

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pour cette catégorie de travailleurs dont nous essayons d’identifier les carences dans l’organisation technique de leur activité et s’il y a lieu, de proposer des correctifs afin de diminuer leur exposition aux antiparasitaires, qui dans certaines situations, répétons-le, déchaîne l’indignation et la colère.

Effets collatéraux des pesticides

De visu, sans aucune dramatisation, assurément par méconnaissance de la dangerosité des pesticides, certains utilisateurs les manipulent en l’absence de la plus petite des plus petites protections, tout comme s’il s’agissait de farine, de l’eau ou tout autre matière anodine. Appréhendons dès lors que la lutte intégrée, l’écologie, etc. ne doivent pas être seulement la protection de l’environnement extérieur, mais aussi la sauvegarde de l’immunité des travailleurs et leur propre écologie. Alertés, de nombreux chercheurs et ergotoxicologues exposent en détails les risques liés à l’utilisation abusive des pesticides. Nous en avons extrait succinctement les résultats les plus irrécusables, conviant ceux qui veulent en savoir davantage à consulter les publications spécialisées. Celles-ci expliquent avec précision et rigueur leurs séquelles et leurs affections sur la santé humaine. Grosso modo, les applicateurs et les ouvriers, manipulant les pesticides ou travaillant en zones traitées, peuvent ressentir des malaises allant de la céphalée à des nausées justifiant parfois leur retrait momentané de cette tâche ou leur affectation à d’autres charges. Il est reconnu que les ouvriers exposés à une combinaison de divers pesticides manifestent des signes d’intoxication. Par ailleurs, des diminutions significatives de l’activité des cholinestérases ont été constatées chez les ma-


nipulateurs des produits organophosphorés en serre. La baisse de l’activité de ces enzymes serait proportionnelle à la durée de l’exposition des opérateurs. D’autres risques neurologiques accompagnant l’usage des pesticides neurotoxiques sont signalées. Il est patent que les travailleurs soumis à une période d’exposition cumulative annuelle moyenne de plus de 2 x 250 heures présenteraient plus de risques de dépression et de tremblements que ceux exposés pendant moins de temps : 250 heures/an. Dans cette menace, les insecticides sont évidemment les plus concernés, compte tenu de leur mécanisme d’action sur les neurones sensoriels et moteurs. D’autres maux : la toux chronique, l’asthme, l’essoufflement, la rhinite ainsi qu’une baisse de capacité de ventilation de l’organisme sont les expressions les plus courantes d’atteinte au système respiratoire. Une autre voie d’absorption des pesticides est la peau. La contamination cutanée se produit directement par dépôt des particules en suspension dans l’air ou par contact avec les différentes surfaces souillées (plantes traitées, matériel, linge non décontaminé, etc.). Dans une moindre mesure, l’utilisation et le recyclage des récipients ayant servi d’emballage, la prise de nourriture ou l’accomplissement d’autres activités sur un champ préalablement traité (fumerie, sieste, fauchage des herbes, pacage de troupeaux…), si le délai de réentrée après traitement n’est pas respecté, sont de très regrettables habitudes accentuant les risques d’empoisonnement. A une échelle plus fine, on ne peut escamoter les aberrations chromosomiques potentielles que peuvent provoquer les produits phytosanitaires lors d’une exposition chronique. En Italie, une étude pilote réalisée sur des individus travaillant en serre, fait état de plus de cancers ovariens et de leucémies chez les enfants des propriétaires de serres que chez le reste de la population. D’autres investigations mettent en évidence des problèmes potentiels dans la reproduction : densité plus faible des spermatozoïdes chez les ouvriers des serres conventionnelles comparativement à ceux œuvrant dans des serres biologiques. Les pesticides peuvent être aussi responsables de malforma-

tions chez les nouveau-nés (malformation du système nerveux central, testicules non descendus, anomalie de position du méat urinaire, hydrocéphalie…). Au terme de cet inventaire bien resserré, la disponibilité des équipements de protection dans les exploitations ou tout autre lieu où il est fait usage des pesticides, présente un enjeu important en termes de santé des travailleurs et de responsabilité.

Usage, vertus et limites de la protection individuelle anti-pesticides

Maintenant, après avoir jeté l’anathème sur les pesticides, interrogeons-nous sur les différentes pratiques possibles de contamination, pour saisir dans quelle mesure la victime n’est-elle pas le coupable. Pour le comprendre, se pose alors l’acquisition des données. Celles-ci manquent considérablement. Et comme les effets des pesticides sont insidieux, c’est-à-dire qu’ils ne produisent leurs séquelles qu’après un certain temps, sur le terrain l’attention portée à ce phénomène est négligeable. D’autres postures rendent la réalité pitoyable sur le terrain. Certains professionnels, parmi les plus chargés de prestige, ont la morale de leurs intérêts. Pour d’autres, les droits des asticots passent devant ceux de leurs travailleurs ! Entre les deux se tiennent les sceptiques, les indifférents et les trop petits agriculteurs pour qui tout cela est bien égal. Pour lutter contre le mal, il est capital de connaître la façon dont il s’effectue. Sur ce point nous n’avons comme données que celles lorgnées par le trou d’une serrure. Savoir faire beaucoup avec peu, c’est aussi une forme d’intelligence bien utile en situation de défaut. En usant de notre curiosité, les sources de contamination au champ paraissent s’assembler en cinq grands groupes d’infractions : Prudence individuelle et collective : il s’agit des soins pris lors de l’ouverture, de la pesée et du versement des produits phytosanitaires dans les cuves. Des précautions peuvent, dans ces cas, limiter fortement la contamination

directe, mais aussi la contamination indirecte générée par le contact répété de certaines parties du corps avec des matériels préalablement souillés. Cette prudence intègre aussi les gestes de vie et d’hygiène courants, comme porter des gants, un masque, des lunettes, etc., ne pas se gratter avec des mains tachés, se laver les mains et les parties du corps en contact avec les produits. Contamination due aux gestes naturels : se gratter, s’essuyer le visage avec des gants recouverts de produits ou les manches de sa combinaison, ouvrir le sac ou le bidon avec ses dents ou son couteau qui sera par la suite utilisé à découper ou à éplucher des fruits ou d’autres produits alimentaires …

Des précautions peuvent, dans ces cas, limiter fortement la contamination directe, mais aussi la contamination indirecte générée par le contact répété de certaines parties du corps avec des matériels préalablement souillés.

Contamination persistante des vêtements et équipements de protection individuelle : réemploi sans nettoiement des combinaisons, des masques et lunettes déjà contaminés, rangement de ces effets dans les lieux d’entreposage des pesticides, contamination cumulative par usage répété des effets vestimentaires et leur port même après traitement, etc. Inadéquation des protections : confiance en la protection des combinaisons qui ne sont souvent que de simples salopettes, des cirés ou franchement de vieux habits aérés par de multiples trous et manque d’entretien des équipements individuels de protection lorsqu’ils existent ; difficultés liées au port des équipements de protection en raison des contraintes qu’ils génèrent (chaleur, suée, mobilité, visibilité…) ; Etat du matériel : faible prise en compte de la sécurité des utilisateurs par les concepteurs du matériel de pulvérisation ; vétusté du matériel de traitement et fuites fréquentes emmenant une prise de risque manifeste comme souffler dans les pastilles pour les déboucher, etc. Le plus souvent, la surface extérieure de la cuve est recouverte d’un dépôt résiduel des traitements précédents et des débordements lors d’anciens remplissages ; coût élevé des équipements in-

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La cadence des traitements est un autre facteur d’aggravation des dangers que présentent la manipulation et l’exposition aux pesticides


les travailleurs face au danger des traitements phytosanitaires

dividuels de protection et du matériel plus ou moins approprié, telles que les cabines filtrantes, etc. Délais de réentrée dans les zones traités : les retours des travailleurs aux champs traités ou leur présence permanente dans ces champs est une pratique banale. Les délais de sécurité dits de réentrée, établis expérimentalement pour les produits utilisés, demeurent méconnus. Voilà brossés rapidement les différents angles d’attaque pour pouvoir aborder concrètement, sur le terrain, la question de l’exposition aux risques pesticides. Sur ces divers points, le déficit d’information et de formation est anormal. Les fondements de la prévention du risque chimique, enracinés généralement autour de trois dimensions que nous rappelons entre parenthèses (toxicologique, médicale, consignes sécuritaires) sont négligés. L’appréciation médicale surtout, c’est-à-dire le fait d’être reconnu apte ou inapte à être exposé ou à continuer à l’être aux pesticides, est totalement manquante dans la pratique phytosanitaire. Notre médecine du travail n’en semble pas alarmée.

Contrairement aux traitements antiparasitaires effectués en milieu ouvert (champs, vergers, etc.), en milieux fermés (serres) la ventilation et d’autres facteurs ambiants sont moins convenables, et les conditions propices à la dégradation des pesticides sont déficientes.

Pourquoi les travailleurs ne se protègent pas ? A partir du moment où l’on aborde ces questions de protection, on en arrive rapidement à se demander pourquoi les travailleurs ne se protègent pas. De l’ouvrier ou de l’employeur, quel le débiteur de l’autre ? A cela, il y a évidemment plusieurs arguments dont les plus immédiats sont : les habitudes, l’efficacité des équipements, le coût des équipements individuels de protection, la perception du danger des pesticides, etc. En matière d’habitude, pour ceux qui ont eu l’occasion de porter un masque 88

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respiratoire par temps chaud, des lunettes barbouillées offrant une vision sans horizon, des moufles, quand on transpire, quand on a envie de se gratter, etc. savent la gaucherie occasionnée. C’est tellement gênant dans la pratique de tous les jours, qu’il peut y avoir une forte attitude à se passer de cette protection. Dans d’autres cas, être conscient que ce que l’on fait comme besogne, expose à un danger pour lequel on ne peut mesurer la gravité, avec des risques qui ne sont pas perceptibles de façon explicite, c’est quelque chose qui a un coût psychique important et qui peut se traduire dans certaines formes d’organisation par une attitude de renoncement à se protéger. Ce goût pour l’aventurisme, bien fréquent dans nos champs, sorte de fausse opiniâtreté de certains de nos manœuvres ou manière d’attester leur force et leur bonne santé mise à la disposition et au secours du verger, va de

pair avec l’inefficacité presque certaine des moyens de protection qu’on leur offre. Cette protection consiste généralement en un turban, ou une casquette publicitaire d’un pesticide, comme hommage rendu de l’empoisonneur au système nerveux de l’empoisonné, d’une simple blouse d’épicier, et dans le meilleur des cas d’une salopette couleur de rouille dont on peut affirmer, sans pour autant être taxé de faiseur de paradoxes, qu’il s’agit d’un pesticide qui a occupé pendant des décennies une place aussi importante qu’Aonidiella sur agrumes ! Le complément de ces équipements est un voile ou un masque en papier filtre d’une propreté douteuse. Même, si je voudrais y ajouter l’odeur, je ne parviendrais pas. Il faut beaucoup d’odeurs pour un seul masque, en raison des entassements que laissent la succession des traitements ; chaque produit déposant sa couche. Tel est donc un échantillon de toutes les variétés d’équipement de protection individuelle qui reculent souvent jusqu’à la tenue de tous les jours. C’està-dire, par temps chaud, une chemise sur les os ! Si l’on ne peut se passer des produits phytosanitaires, il est complètement illusoire voire cynique de penser que c’est à l’applicateur des pesticides de s’assurer sa propre protection. Pour ces ouvriers, des effets personnels corrects de protection sont aussi coûteux à financer qu’à endurer dans les champs. Pour les producteurs, le coût de ces protections est un obstacle à l’acquisition de matériel présumé sûr (cabines pressurisées climatisées, renouvellement des cartouches filtrantes…). Les inégalités socio-économiques pesant lourdement, on continuera à disposer de la protection qu’on peut, pour ainsi dire rien. Toutefois, en attente de ces progrès, la limitation des durées d’exposition des ouvriers, des visites et analyses médicales des individus en situation de risque constituent des voies possibles d’amélioration de l’état présent.

Enfin, nous terminons avec les pesticides et l’image qu’ont d’eux la majorité des utilisateurs. Sans revenir sur les précautions qui accompagnent leur usage, malheureusement peu consultées en raison des automatismes et de l’illettrisme ambiant, nous rappelons que l’utilisation sécuritaire des pesticides est profitable à tout le monde. Il incombe à la fois aux travailleurs et aux employeurs de veiller à ce que ces substances soient utilisées en toute confiance dans le milieu de travail. Les règles de sécurité relatives aux pesticides sont bonnes pour la santé des travailleurs, pour le milieu et pour les affaires.


OLIVIER

La cécidomyie de l’écorce M’barek SRHIRI, Ingénieur en chef

Un danger pour les pépinières et les jeunes plantations

Cécidomyie de l’écorce/ adulte (Photo COI)

Emplacements des loges larvaires et nymphales sous l’écorce d’un rameau d’olivier (Photo Inra France)

Sur l’olivier adulte, les attaques de la cécidomyie de l’écorce (Rosseliella oleisuga TARG) sont très occasionnelles. Ce ravageur nécessite en effet beaucoup d’humidité pour survivre. Mais ces deux dernières années, beaucoup de dégâts ont été observés, que les agriculteurs confondent avec ceux de l’hylésine. Bien que ce ne soit pas un ravageur clé, la cécidomyie de l’écorce cause de graves dégâts aussi bien en pépinière que sur les jeunes plantations.

I

l s’agit d’une petite mouche appartenant à l’ordre des diptères de la famille des cécidomyidés et mesurant 3mm environ. Elle est de couleur noire avec des segments abdominaux de couleur orangée chez la femelle et grise chez le mâle. Présente dans tout le pourtour du bassin méditerranéen, cette mouche est inféodée à l’olivier bien qu’elle puisse se développer sur d’autres genres de la famille des oléacées.

Cycle du ravageur Le ravageur hiverne à l’état de nymphe et de larve. Au printemps, les adultes apparaissent et les femelles commencent à pondre en profitant des blessures occasionnées sur les rameaux. Chaque femelle pond 10 à 30 œufs bien rangés sous l’écorce. Les larves sont très petites (3 à 4 mm), de couleur orangée très caractéristique et se nourrissent du phloème. A la

Larves alignées sous l’écorce

fin de leur développement, les larves tombent sur le sol pour se nymphoser. Selon les auteurs, ce ravageur présente 2 à 3 générations dont une printanière et une estivale.

Dégâts

Les symptômes se résument en une dépression de l’écorce de couleur marron très caractéristique et qui les différencient des symptômes de l’hylésine. Dans le cas des jeunes plantations, la dépression peut concerner tout le pourtour de la jeune tige empêchant ainsi la translocation des photosynthétats vers la partie inférieure. Ce qui cause le dessèchement de la partie supérieure et l’émission de nouveaux anticipés.

Moyens de lutte

Les traitements insecticides contre la mouche de l’olive Bactrocera oleae limitent amplement la population de la cécidomyie de l’écorce. Cependant, la lutte préventive est la plus efficace contre ce ravageur. Elle consiste à couper et brûler les rameaux atteints dès la constatation des symptômes et avant que les larves ne tombent au sol pour se nymphoser. Dans les zones chaudes et humides il faut cicatriser toutes les plaies de taille et éviter d’enlever les anticipés aux moments où le ravageur est en période de ponte. Agriculture du Maghreb

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Maghreb

Algérie Marché de fruits et légumes le diktat des mandataires

En dépit d’un vaste programme qui s’est étalé sur presque une décennie, l’agriculture algérienne peine à répondre aux besoins des citoyens. Les produits sont chers, voire de plus en plus chers, au point où les petites bourses ne savent plus où donner de la tête. Comment est-ce possible ? Pour un début de réponse, il y a le diktat d’un groupe de personnes qui commandent les marchés de gros, là où se fixent les prix dans une avant-dernière étape d’un long processus commercial. Ces gens qu’on appelle mandataires sont au-dessus de la loi et font ce que bon leur semble. Pour tout dire, ils sont la loi et leur loi fait souffrir le reste de la chaîne, agriculteurs, commerçants et citoyens.

M Le comble dans l’affaire, c’est que, contrairement aux autres acteurs de la chaîne, les mandataires n’apportent aucun investissement, aucune plus value, aucune richesse ; à peine s’ils payent des impôts sur fausse déclaration fiscale.

ansour rentre, la camionnette à moitié vide, après une heure au marché de gros de Bougaâ. Comme hier et même la semaine passée, pas de courgette dans ses emplettes, pas de haricot vert, pas d’autres produits généralement bien prisés. Il rentre à bout de nerfs et se repose la même question qui se fixe depuis des années maintenant. Comment faire face aux règles imposées par les mandataires ? Question restant sans réponse. Mansour, marchand de table à Bab El Oued s’apprête à déposer le bilan. Il dit vouloir devenir chauffeur de taxi et ne plus toucher au domaine des fruits et légumes, «On ne peut plus travailler avec ces gens là», lâche un homme dégoûté par «des pratiques honteuses». Son problème, c’est celui de tous les marchands de table. Ils ne peuvent pas ne pas travailler et pour travailler il faut ramener de la marchandise à vendre. Or, les prix fixés aux marchés de gros répondent à la seule logique spéculative, qui profite à un groupe de personnes capables de prendre en otage toute la chaîne. Pour ce mercredi, la courgette est cédée à plus de 100 DA (10 dh) le KG et le haricot vert à plus de 220 DA

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(22 dh). Pour faire un bon marché, explique Mansour, il va falloir ajouter une plus value minimum de 10%, ce qui reviendrait pour la courgette, à 110 DA (11 dh) le KG au détail et des haricots verts à presque 250 DA (25 Dh) le KG. Des prix impossibles à pratiquer car les acheteurs sont rares et à ce rythme, ajoute le marchand, «On n’arrive même plus à couvrir les frais de transports ». Sur le chemin du retour, Mansour se laisse aller à ses pensées. Dehors, il est 4 heures du matin et le taux d’humidité étouffe déjà la ville. Mansour roule doucement, «Je n’ai pas à me presser, dit-il, avec la marchandise que j’ai ramenée je pourrais me permettre d’arriver à 10 heures du matin au marché ». En fait, de la pomme de terre essentiellement et puis un peu de carotte par ci, de la salade par là ; juste de quoi faire pour ne pas chômer ou, pour être dans le propos du marchand, «pour faire semblant». Et faire semblant, les marchands de légumes et fruits s’adonnent à ce sport depuis plusieurs années. Depuis qu’ils sont devenus les otages d’une clique de mandataires qui fait la pluie et le

beau temps. Car en vérité, Mansour comme beaucoup d’autres, aurait bien aimé aller acheter sa marchandise à la source. Chez l’agriculteur directement. Mais l’opération est trop compliquée. Il faudra entreprendre plusieurs rondes par semaine, ce qui n’est pas facile et puis à savoir si les agriculteurs acceptent, à leur tour, de vendre directement leur marchandise. Et pourquoi pas ? Mansour arrête sa camionnette sur la bas côté et se tourne calmement pour donner ses explications : «Tout le monde est sous le diktat des mandataires. Les agriculteurs ne sont pas sûrs de pouvoir vendre durant toutes les saisons leurs marchandises directement et craignent de se voir boycottés en cas de maladresse. Nous, marchands, nous ne pouvons dire aux mandataires de respecter les règles en vigueur, car nous aussi nous risquons de ne plus être les bienvenus. Nous sommes tous à leur merci». Une situation qui s’explique par le rôle central que jouent les mandataires en se positionnant entre l’agriculteur et le marchand de table. Le comble dans l’affaire, c’est que, contrairement aux deux autres acteurs de la chaîne, les mandataires n’apportent aucun investissement, aucune plus value, aucune richesse ; à peine s’ils payent des impôts sur fausse déclaration fiscale. Plus grave encore, selon la loi, c’est à l’agriculteur de fixer le prix. Il peut la déposer chez un mandataire qui dispose d’un droit de prélèvement de 20% sur la marchandise déposée. Au cas où cette dernière n’est pas vendue, les pertes sont partagées entre l’agriculteur et le mandataire. Voilà ce que dit la loi. Dans la réalité, c’est une tout autre histoire. Non seulement, le mandataire prend les 20% fixés par la loi, mais il se donne le droit de rajouter sa propre marge, qu’il fixe selon des modalités échappant à tout contrôle. Dans le cas où il y a perte, il ne débourse pas un centime de sa poche. En somme, tout est « bénéf.». Sans être à la reboure et sans assumer les tracasseries du métier de commerce, ils (les mandataires) sont les premiers gagnants du commerce des fruits et légumes. Un exemple : Samir, un autre marchand de table vient de revenir d’un autre marché, celui de Attatba, dans la wilaya de Tipaza. Lui aussi revient la camionnette à moitié vide. Il raconte que les mandataires ont fait flamber le marché de la courgette sciemment, et jure que le légume a été cédé à 40 DA par les agriculteurs. De 40 à 100 DA, on est dans une proportion de 150% de plus du prix initial que les mandataires empocheront sans payer le moindre centime d’impôt. Idem pour les haricots verts, la carotte, les fruits et tout ce qui se présente à eux. Mansour revient à ses explications. Il dit qu’entre les deux marchés, il se trouve une 90


centaine de kilomètres, mais avec le téléphone portable, il s’est constitué une sorte de nébuleuse qui se donne le mot avant même l’ouverture des marchés. Ainsi et contrairement aux années précédentes, passer d’un marché à un autre ne sert plus à grand chose. La connexion du mal dans les légumes et fruits est tellement bien rodée qu’on peut deviner même les prix à Oran ou à Constantine. Cette situation est encouragée par un phénomène que personne n’a mesuré durant ces dernières années. L’année dernière, l’UGCCA (l’union générale des commerçants et artisans algériens) faisait une étonnante révélation. Selon cette organisation, il y aurait plus de produits que de marchés en Algérie et de fait, 30% de la marchandise sont jetés dans les décharges. Enorme gaspillage aux répercussions négatives sur le marché. Les commerçants, à leur tour, se disent contraints d’augmenter leurs marges avec l’augmentation des impôts, et faire également dans la fausse déclaration, ce qui les rend à moitié informels. Toujours selon l’UGCCA, cette double casquette profite à la prolifération de l’informel qui fait perdre à l’Etat 800 milliards de dinars par an. Un dysfonctionnement qui explique à lui seul le faible taux des commerçants légaux en Algérie, qui est inférieur à la moyenne mondiale. L’UGCCA dit que cette dernière est de l’ordre de 10 %, alors qu’en Algérie, ils sont tout juste 1 220 000 commerçants légaux. L’union conclut qu’on a besoin de 3 millions de commerçants supplémentaires pour stabiliser le marché. C’est pourquoi, les pouvoirs publics se sont lancés dernièrement dans la construction de cinq grands marchés de gros qui devraient répondre aux besoins des commerçants à travers le territoire national. Ces nouveaux marchés couvrent tout le territoire national, selon un découpage fait suivant les gran-

des surfaces agricoles au centre, à l’est, à l’ouest et au sud du pays. Pour autant, le problème sera-t-il solutionné ? Pour Farid, agriculteur, il y a une condition à cela. Que l’Etat dote d’une part les agriculteurs de chambres froides tout en interdisant aux non agriculteurs d’en posséder au delà d’une certaine limite et d’autre part, il va falloir que les pouvoirs publics reprennent la main sur les marchés de gros. Autrement dit remplacer les mandataires par des agents de l’Etat avec un contrôle accru, pour éviter de retomber dans les combines de la période socialiste. Un énorme travail donc à faire. Hamoud, un autre agriculteur, ne comprend pas «Ce commerce de chambre froide. Ces gens là ont acheté leurs chambres froides grâce à des crédits alloués par l’Etat pour en faire une véritable machine de spéculation. Ils ne produisent rien, ne font aucun effort de gestion, ne sont pas à proprement parler dans le commerce, comme cela devrait l’être, et brassent des milliards en faisant simplement du stockage». Hamoud ne décolère plus à propos de cette catégorie de trafiquants, parfaits complices des mandataires, et qui bloquent l’entrée d’un produit sur le marché pour le faire flamber, ou l’inondent pour le faire dévaluer selon les calculs de leurs «acolytes» mandataires. Il dit en connaître plusieurs qui «ne se donnent même pas la peine de charger une caisse». Des parasites pour résumer. Des parasites puissants et dangereux pour la société. Faire parler des mandataires ou les patrons de chambres froides est une opération impossible. Ils vivent dans un monde clos, parlent entre eux à voix basse et affichent le sourire pour toute question pertinente. Circulez, il n’ y a rien à voir. Ici, c’est la loi de la jungle, finit par lâcher l’un d’eux, convaincu que leur action est purement commerciale et non négative. Un autre parle même d’économie de marché, mais se rétrac-

te dès l’évocation de la marge ajoutée et des impôts impayés. Mansour aura tout fait pour éviter la discussion, «ces gens là, sont vraiment dangereux. Ils marchent sur un très gros business et n’aiment pas qu’on vienne fourrer son nez dans leurs affaires». Mais voilà, ils ont pris une taille bien plus grande que la leur et finissent par poser un sérieux problème. Leur cas a été évoqué par plusieurs responsables et l’ex ministre de l’Agriculture, M. Said Barkat, avait même fait la promesse d’en finir avec leur pouvoir d’ici quelques années. Promesse réitérée par son successeur, M. Rachid Benaissa, à l’occasion du lancement des projets des nouveaux marchés de gros. Ce dernier voudrait les noyer à travers une abondance de marchandises, dans des marchés qui ne seront pas sous leur contrôle. Mais la formule n’est pas encore rendue publique. Trop sensible pour en parler dès maintenant. Trop, pour ne pas éveiller des parades négatives. Mansour, lui, sera devenu d’ici là un taxieur et s’amusera du pouvoir de ces «trabendistes» qui foulent au pied les lois d’un pays. Il s’en amusera, ditil, avec la conviction de savoir que les mandataires n’auraient jamais pu imposer leur loi par leur seule volonté. Source : Afrique Hebdo

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Un super marché de la capitale algérienne.

Beaucoup de marchands aimeraient bien aller acheter leur marchandise à la source, chez l’agriculteur directement. Mais l’opération est trop compliquée.


Arboriculture

Le pistachier pour valoriser les zones arides Mohamed Serrar

Le pistachier fruitier (Pistacia verra) appartient à la famille des anacardiacées et au genre pistacia qui comprend onze espèces. Pistacia vera est la seule espèce de son genre qui produit des noix comestibles. Les autres espèces produisent de petites noix, et sont utilisées principalement comme portegreffes, pour la production d’huile, en agroforesterie et pour la production de bois.

A

u Maroc on rencontre trois espèces sauvages et un hybride : - Pistacia atlantica Desf. : Se trouve dispersée aux étages bioclimatiques arides et semi aride jusqu’à une altitude de 2000m. - Pistacia térébinthus : est spontanée surtout sur les rives, méditerranéennes, le long de la chaîne du rif. - Pistacia lentiscus L : est rencontrée dans les forets et maquis de plaines et des basses montagnes jusqu’à 1600m d’altitude. - Pistacia saporata burnat : hybride naturel de pistacia lentiscus et pistacia térébithus, trouvé au nord de boured dans le rif et dans les gorges de taza. Le pistachier fruitier bien que cultivé depuis des siècles dans la zone méditerranéenne, n’a été introduit au Maroc que vers le milieu du XXéme siècle. On a assisté à une expansion de sa culture à travers le Maroc notamment au cours des années quatre vingt, la superficie plantée actuellement est estimée à 200ha.

Cette expansion s’est heurtée à plusieurs contraintes entre autre la rareté des plants, les exigences en matière de pollinisation et la mise à fruit tardive.

Impotance de la culture du pistachier Le pistachier fruitier est une espèce importante qui ouvre de grandes possibilités pour le développement des zones arides et semi arides. Il est rustique et résistant aux conditions défavorables du milieu (sécheresse salinité, etc.…). La pistache est un fruit riche en protéine et en huile et ne contient pas de cholestérol. Elle constitue une matière première de choix pour l’industrie de la confiserie et de la pâtisserie. La production mondiale de la pistache a atteint en 2005, 450.000 tonnes. Les grands pays producteurs sont l’Iran : 190.000 tonnes suivi des USA (Californie) : 130.000 tonnes, la Turquie : 62.000 tonnes et la Syrie : 60.000 tonnes.

Ces quatre pays détiennent plus de 90% de la production de la pistache à l’échelle du globe. L’Iran demeure le premier pays producteur et exportateur de cette denrée si recherchée. En 2004 l’Iran a fourni 55% des exportations mondiales. La valeur de ses exportations a atteint 1,5 milliard de dollars en 2010. Les chinois sont les plus gros consommateurs avec 80.000 tonnes suivi des américains avec 45.000 tonnes.

Exigences édaphoclimatiques Le pistachier fruitier préfère les sols limono-sableux profonds, meubles et bien drainés, mais il peut tolérer les sols pauvres, calcaires, alcalins ou acides. Il faut noter également que cette espèce tolère les conditions de salinité et peut ainsi valoriser de larges zones des régions arides et semi arides où le problème de salinité se pose avec acuité. Le pistachier est un arbre à feuillage caduque qui nécessite une dormance profonde pour sa fructification. Ces besoins en froid sont supérieurs ou égaux à 500 heures de froid (températures inferieures à 7,2°C) en fonction des variétés. L’insuffisance en froid en cas d’hiver doux provoque un développement incomplet des feuilles et folioles, retard et irrégularité de la floraison et de la feuillaison et apparition des noix sur les pousses de l’année. Aussi des étés chauds et secs sont nécessaires pour la maturation des pistaches. Cet arbre craint les gelées tardives. Par ailleurs le pistachier est réputé résistant à la sécheresse mais il a besoin d’au moins 300 à 450mm de précipitations. Ces faibles exigences agro écologiques font du pistachier un moyen de valorisation des espaces extensifs en voie de désertification et une espèce fruitière dont la culture connait une grande expansion dans le monde.

Pollinisation

Le pistachier fruitier est une espèce dioïque. La pollinisation est anémophile. Une certaine discordance existe entre les périodes de floraison des arbres males et fe92

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Le tableau ci-après présente les caractéristiques de certaines variétés de pistachier. V.femelle

Origine

Vigueur

Mise à fruit

Floraison

Rendement moyen en amande %

%Moyen de fruit déhiscent

V.mâle

Ashoury

Syrie

moyenne

tardive

moyenne

47

66

B

Matteur

Tunisie

assez forte

tardive

précoce

52

43

Nazar

Batoury Ajamy Boundoky

Syrie Syrie Syrie

moyenne assez forte assez forte

précoce tardive tardive

précoce tardive tardive

49 54 55

32 52 31

C Ask M-2

Kerman

Iran(USA)

assez forte

précoce

tardive

47

37

M-57

Auleimy

Syrie

forte

tardive

tardive

50

27

Tuner

Aegina

Grèce

moyenne

précoce

précoce

51

39

A

melles selon les cultivars. Il a été rapporté que les fleurs femelles sont réceptives pendant 4 jours environ. Une mauvaise pollinisation augmente la production de fruits vides qui est un caractère variétal. Malgré que le dispositif de plantation préconise la présence d’une proportion d’arbres males à raison de 1/8 à 1/12, il est recommandé de recourir à la pollinisation artificielle pour améliorer le rendement et la qualité des noix. Cette technique consiste à récolter le pollen, le stocker et le saupoudrer en plusieurs passages sur les fleurs femelles réceptives.

Principales variétés de pistachier

Les essais de comportement variétal menés au nord de la méditerranée et notamment en Espagne, Italie, Portugal et en Grèce ont décelé l’existence de différences significatives entre les variétés étudiées concernant les caractéristiques agronomiques et commerciales a savoir : l’époque de floraison, la vigueur, la mise à fruit, la productivité, et les caractères du fruit. Les variétés ayant des caractéristiques importantes sont : Matteur, Aegina, Ajamy, Batoury, Ashoury et Kerman. Cette dernière variété d’origine Iranienne est la principale variété cultivée en Californie et greffée sur pistacia atlantica. Aegina reste également la principale variété cultivée en Grèce. Au Maroc l’étude du comportement d’une collection de 30 variétés à la station de recherche agronomique d’Ain Taoujdat située dans la plaine du Saïs a montré que les deux variétés : Matteur et Ashoury sont les plus convenables pour la culture dans le Saïs. Le taux de déhiscence des noix (caractère variétal important) est respectivement de 62 et 55%. Le pourcentage de fruits vides est de 21 et 20%.

Techniques culturales

La technique la plus utilisée pour augmenter la chance de réussite des plants dans le verger est la plantation du porte-greffe après son élevage par semis pendant une année en sachet de polyéthylène (2L) et le greffage en écusson après 2à3 ans. La greffe est de plus en plus réussie si le dia-

mètre du porte-greffe est de l’ordre de 7à10 mm. La période idéale pour le greffage est le début du mois de juin. Le porte-greffe utilisé au Maroc est le franc de Pistacia vera dont la multiplication est facile mais ce porte-greffe est sensible aux nématodes et aux maladies des racines. Pistacia atlantica et pistacia terebenthus qui produisent de grandes quantités de graines sont résistant aux nématodes et à certaines maladies cryptogamiques. Pistacia terebenthus est tolérant au froid et Pistacia atlantica est sensible aux températures inférieures à -7°c. La densité de plantation dépend de la conduite du verger en irrigué ou en bour ainsi que de la tranche pluviométrique. La densité peut varier entre 250 et 450 arbres par hectare. La taille de formation est nécessaire pour former les 4 à 5 futures charpentières de l’arbre. Par contre la taille de fructification n’est pas indispensable pour le pistachier, elle consiste seulement à l’élimination du bois mort. Comme il a été cité ci-dessus le pistachier est caractérisé par sa résistance à la sécheresse mais un apport complémentaire d’eau par irrigation et notamment pendant la période estivale est bénéfique pour améliorer le rendement en fruit. Etant donné que sa croissance est lente, le pistachier n’a pas besoin de grandes quantités de fertilisants. Il est recommandé d’apporter chaque année une quantité de 50g/arbre d’engrais 20 : 10 : 10 NPK. Cette quantité peut augmenter chaque année jusqu’au seuil de 40 Kg/ha/an. Les carences en zinc et en bore sont fréquentes chez le pistachier. L’analyse foliaire peut aider à la correction de ce déficit.

de la variété Metteur mais les résultats ne sont pas concluants. Aussi faut ‘il vérifier différentes périodes et méthodes de greffage.

Récolte et rendement

La récolte peut s’effectuer manuellement ou mécaniquement au cours du mois d’octobre lorsque les enveloppes externes des noix commencent à s’ouvrir. Les noix doivent être débarrassées de leurs enveloppes le plus vite possible, lavées et séchées. Les fruits déhiscents sont ensuite triés et emballés. Le pistachier fruitier est caractérisé par une alternance de production notamment en absence d’irrigation. En irrigué cette alternance peut être atténuée et les rendements attendus peuvent être plus important avec des taux de déhiscence élevés des noix. En absence d’irrigation le rendement moyen obtenu à Ain Taoujdat est 6,5Kg/arbre, sur des plantations d’arbres âgés. En Californie des arbres âgés de 8 à 15 ans produisent 2 à 8 Kg/arbre/ans soit 200 à 800 Kg/ha en faible densité.

Surgreffage du pistachier

Cette technique est pratiquée avec succès depuis longtemps chez l’olivier par son greffage sur l’oléastre présent dans la nature. La même technique est réussie depuis une dizaine d’années chez le caroubier. Le surgreffage peut être également envisagé pour le pistachier en greffant le pistachier de l’Atlas, le lentisque et le térébinthe existant dans la nature par des greffons prélevés du pistachier fruitier. Une première expérience a été menée en mai 2010 par le surgreffage de ces trois espèces avec des greffons Agriculture du Maghreb

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le pistachier est caractérisé par sa résistance à la sécheresse mais un apport complémentaire d’eau par irrigation et notamment pendant la période estivale est bénéfique pour améliorer le rendement en fruit.


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