Agriculture du Maghreb, n°49 Février 2011

Page 1

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


EDITIONS AGRICOLES Sarl de presse Au capital de 100 000,00 dhs R.C.: 127029 I.F.: 01006251 Patente N° : 35870166 Autorisation : SP04 22 bis, rue des Asphodèles Résidence Zakia - Beauséjour Hay Hassani - 20200 Casablanca Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33 Fax : 212 (0) 522 25 20 94 agriculturemaghreb@gmail.com www.agriculturedumaghreb.com

Directeur de publication Gérard COUVREUR

Rédacteur en Chef Ingénieur Agronome Abdelhakim MOJTAHID

Journalistes Ingénieurs Agronomes Abdelmoumen Guennouni Soumia EL MAHDAOUI Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro : Prof. Hminina Mhamed Prof. Aït Houssa A Loultiti My A Germaine Brun, Elhousseine Zaoui, Mohamed zahidi Raymond LOUSSERT Ahmed FERRAK Nadif Abdelamjid By K., Baligh A. Benbrika A.

Facturation - Abonnements Khadija EL ADLI

Conception Graphique Yassine NASSIF

Imprimerie PIPO

Régie publictaire France Idyl SAS. 1154 Chemin du Barret 13839 ChâteauRenard Tél. 04 90 24 20 00 Contact : Mme. Brigitte SENECHAL bsenechal@idyl.fr

Tous droits de reproduction

Edito

Edito

D’intolérables différences La consommation de fruits et légumes au Maroc reste faible, en dépit d’une pratique « tajine » qui devrait au moins booster la consommation de légumes. Mais, il n’en est rien. Un seul exemple, la tomate. Nous en consommons 26 kg par personne/an, au regard des 115 kg en Grèce, 86 kg en Turquie et 84 kg en Egypte. Les pommes de terre et l’olive remontent un peu les moyennes chez nous avec respectivement, 34 kg et 18 kg par pers/an, tandis que la consommation moyenne européenne en pomme de terre est tout de même de 87 kg par pers/an. Mais, il y a aussi les haricots verts avec un peu plus de 4 kg et les petits pois avec 3 kg par pers/an. Le tajine sauve la mise pour les carottes et les courgettes avec respectivement 5,5 kg et 6 kg par pers/an. En ce qui concerne les fruits, les agrumes tiennent la tête avec 27 kg par pers/an suivis par le melon avec 18 kg, la pastèque 16 kg et les pommes avec seulement 9 kg par pers/an, mais on notera aussi les fraises et les abricots avec 2,5 kg et les pêches avec moins de 2 kg par pers/an. Il reste que ces faibles… très faibles moyennes même, le sont encore bien davantage pour une grande partie de notre population. Car il faut considérer la consommation des grandes villes comme Casablanca, Rabat ou Marrakech,

au regard de petites villes ou encore de nombreux douars où la moyenne pour certains produits tombe à zéro, car ils n’ont jamais vu la couleur d’un haricot vert, d’une pêche ou d’une cerise. Lors du premier SIAM à Meknès, des communes avaient pris l’initiative d’organiser des voyages en autocar pour les populations rurales les plus éloignées. Sur le salon, les stands, garnis et décorés de fruits et légumes pourtant assez habituels (mais toujours dans nos grandes villes), comme la tomate cerise avaient provoqués l’étonnement le plus total chez certains de ces voyageurs qui se demandaient dans quel pays on cultivait de tels fruits. Alors, s’il y a de quoi se réjouir de voir le nouveau tramway sur ses rails à Rabat et bientôt à Casablanca, sans oublier le TGV à l’horizon 2015, nous sommes quand même devant un vrai problème lorsque, dans notre pays, certains de nos concitoyens manquent de vitamines essentielles A, B1, B2, B9, C, D ou… X, Y Z, avec les conséquences que cela entraîne sur la santé. Notre magnifique Plan Vert lancé à Meknès la même année où ces voyageurs ont découvert la tomate cerise réussira-t-il à éliminer toutes ces intolérables différences?

Gérard Couvreur

Directeur de publication

autorisés avec mention impérative et complète du journal. Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


Sommaire Sommaire

Nos annonceurs

Editorial

3

Actualités

6

Fraises Début de campagne prometteur

32

Semences de pomme de terre au Maroc La production nationale n’arrive pas à démarrer

38

Feu bactérien On n’est jamais assez prudent !

44

Dossier FRUIT LOGISTICA

46

Visite Royale Dans le Souss Massa Drâa

56

Nutrition azotée de la tomate Un nouvel outil de gestion

59

Tomate de plein champ

62

Faut-il irriguer le jour ou la nuit ?

68

Fonction de la serre Rendement et qualite

72

Les tailles de restructuration et de régénération 76 Diagnostic d’une unité de production Démarche et méthodologie La septoriose potentiellement dommageable cette année Betterave à sucre dans le Gharb Une cible potentielle pour les ravageurs

79

82 88

Semis et semoirs en ligne polyvalents 90 Organisation du chantier, choix, maintenance et sécurité Gestion des grandes salles de traite Exemple de l’élevage de la société MAZARIA

95

Petites annonces

98

Agriculture du Maghreb

n°49 n°48

AGREMBAL AGRICONFERENCE AGRIMATCO AGRIMATCO AGRIMATCO AGROPOLE AGROSEM AGROCHALLENGE ALTERECO AMPP BADRA BASF BASF BAYER CS BAYER CS BAYER CS BEILLARD CANTECH CMGP CréaLink HERCULANO HORTISUD IRRI-SYS LABOMAG LAFOND Pép. MAMDA MASSO QUIMICA MEDFEL MFB OCP PIERALISI PROMAGRI SAER SAOAS SCPC SAPEL SEMAPRO SIBERLINE SIFEL Maroc STAR EXPORT Pép. SYNGENTA TECNIFERTI TIMAC TREFILADOS UNIMAGEC VERT’ATTITUDE VILMORIN YARA

33 11 43 65 85 77 42 60 12 12 37 74 83 39 63 67 29 91 13 29 93 71 17 81 20 87 18 9 100 7 23 89 70 35 27 64 69 2 21 45 61 99 29 4 31 19 41

Encart Arabe AGRIMATCO MAMDA CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC Février 2011 Décembre 2010


ACTUALITÉ INTERNATIONAL

Accaparement des terres Au-delà du rideau de fumée La Banque Mondiale s’est récemment décidée à publier son rapport très attendu sur l’accaparement des terres agricoles au niveau mondial. Après des années de travail, plusieurs mois de négociations politiques et des dépenses dont on ne connaît pas l’ampleur, le rapport a négligemment été publié sur le site web de la Banque, en anglais seulement.

Ce rapport constitue à la fois une déception et un échec. Tout le monde s’attendait à ce que la Banque fournisse des données de terrain nouvelles et indiscutables sur ces « acquisitions foncières à grande échelle » (pour reprendre sa terminologie) qui suscitent tant de controverses depuis 2008. Pourtant, il n’y pas grand-chose de nouveau dans ce document de plus de 160 pages. La Banque avait annoncé qu’elle allait étudier concrètement 30 pays, mais le rapport n’en aborde que 14. Il s’avère en fin de compte que des entreprises ont refusé de communiquer des informations sur leurs investissements dans des terres agricoles, tout comme des gouvernements qui fournissent les terres.

Des résultats qui font peur Un « énorme » mouvement d’accaparement des terres dans le monde est engagé depuis les crises alimentaire et financière de 2008, et il ne trahit aucun signe de ralentissement. La Banque indique que les 463 projets qu’elle a dénombrés entre octobre 2008 et juin 2009 représentent une su

perficie d’au moins 46,6 millions d’hectares et que la majorité de ces terres sont situées en Afrique subsaharienne. Les comptes rendus d’enquête de terrain ont confirmé que 21% de ces projets sont « en exploitation », plus de la moitié en sont à un stade de « développement initial » et près de 70% ont été « approuvés ». La Banque minimise l’importance de ces chiffres et y voit la preuve que l’accaparement des terres relève plus du battage médiatique que de la réalité. Nous pensons, au contraire, qu’ils démontrent que beaucoup de projets vont de l’avant, d’autant plus que les données de la Banque sont dépassées, puisque de nouvelles transactions sont conclues régulièrement. La conclusion générale du rapport est que des investisseurs profitent d’une « faiblesse de la gouvernance » et d’une « absence de protection légale » des communautés locales pour expulser les populations de leurs terres. De plus, elle constate que les investissements ne rapportent presque rien aux communautés touchées en termes d’emplois

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

ou d’indemnisation, sans même parler du problème de la sécurité alimentaire. Le message que nous pouvons en retirer est que pratiquement nulle part, dans les pays et les situations étudiés par la Banque, il n’y a de quoi se réjouir. De nombreux investissements n’ont pas répondu aux attentes et, au lieu d’amener des bénéfices durables, ils ont contribué à une perte d’actifs et ont laissé les populations locales dans une situation pire que ce qu’elle aurait été en l’absence de ces investissements. En fait, même si un effort a été fait pour couvrir un large éventail de situations, les études de cas confirment que dans de nombreux cas les bénéfices ont été inférieurs à ce qui avait été prévu ou ne se sont tout simple-

ment jamais concrétisés. En fait, le rapport est plus intéressant par ses omissions que par son contenu. Si la Banque avait réellement voulu faire toute la lumière sur cette tendance des investissements, elle aurait au moins levé un coin du voile à propos des investisseurs. Qui sont-ils ? Quels sont leurs objectifs ? Quelle est la proportion des investissements privés ou publics ? Sans informations de ce type, l’analyse ne peut aller bien loin.

Le fond du problème Il y a un énorme décalage entre ce que dit la Banque mondiale, ce qui se passe sur le terrain et ce qui est vraiment nécessaire. À l’heure actuelle, de nombreux gouvernements et organisations de la société civile demandent à ce qu’on mette un frein à ces transactions. L’Australie, l’Argentine, le Brésil, la Nouvelle Zélande et l’Uruguay sont quelques uns des pays qui débattent actuellement d’introduire, aux plus hauts niveaux politiques, des restrictions sur les acquisitions de terres agricoles par des entités étrangères. L’Égypte fait partie de ceux qui essaient de rester fermes et veulent continuer de restreindre les nouveaux programmes d’investissements dans les terres agricoles aux investisseurs du pays. Pour beaucoup, pour ce qui ne relève pas de la xénophobie, cette situation amène, ou pourrait amener à la mise en place de nouvelles formes ou expressions de la souveraineté sur la terre, l’eau et l’alimentation à un moment où s’exerce une formidable pression sur ces trois ressources. Par ailleurs, de nombreuses organisations d’agriculteurs, des universitaires, des groupes de défense des droits de l’homme, des réseaux d’ONG et des mouvements sociaux exigent toutes sortes de moratoires et d’interdictions pour mettre fin à cet accaparement des terres. Pendant ce temps, l’appétit des investisseurs privés pour l’acquisition de terres agricoles ne fait que se renforcer. Source : farmlandgrab


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


ACTUALITÉ ENVIRONNEMENT

Adaptation au changement climatique La recherche s’organise INRA France

A l’occasion du premier colloque scientifique organisé en France, en octobre 2010, sur l’adaptation au changement climatique de l’agriculture et des écosystèmes gérés ou affectés par les activités humaines, l’INRA France a annoncé le lancement d’un «métaprogramme » sur ce thème. Le but : faire travailler ensemble les chercheurs de diverses disciplines autour de grands enjeux et favoriser les partenariats à l’échelle nationale, européenne et internationale.

Face au changement clima­tique, coexistent deux straté­gies d’action: - l’atténuation, qui vise à limiter l’augmentation de l’effet de serre en réduisant les émis­sions de « gaz à effet de serre » en favorisant la séquestration de carbone - l’adaptation des écosystèmes agri­coles au réchauffement global et à l’instabilité accrue du climat.

L’agriculture et les forêts devront s’adapter Dans cette dualité atténuation/ adap­tation, les programmes nationaux ont jusqu’ici privilégié la première appro­che. En clôture du colloque, Wolfang Cramer, membre du GIEC, plaide pour l’adaptation : «Il est très impor­tant de faire comprendre que l’adapta­tion des écosystè-

mes et des agro-écosystèmes au changement cli­matique est d’ores et déjà inéluctable. L’avancée des connaissances nous indique que les impacts décrits par le GIEC, il y a cinq ans, étaient proba­ blement sous-estimés. Pour les agro­écosystèmes les plus vulnérables, la limite qui nous sépare de bouleverse­ments majeurs n’est plus très loin. La sensibilité des rendements face au chan­gement climatique dans certaines zones en Afrique, par exemple, est très inquié­tante en termes de sécurité alimentaire. D’une manière générale, les popula­tions qui vivent d’une agriculture de subsistance sont potentiellement plus exposées aux perturbations entraînées par le climat ». Ce qui pourrait apparaître comme du fatalisme requiert en fait volontarisme et anticipation. Les priorités de recher­che dé-

finies pour le métaprogramme « Adaptation au changement clima­tique de l’agriculture et de la forêt» s’appuient sur un atelier de réflexion prospective ANR animé par l’Inra en 2009. Elles comprennent une phase d’analyse: - quels risques sont associés aux épisodes extrêmes ? - quels impacts régionaux ? - quels effets sur la biodiversité et les bioagresseurs ? - quelle capacité d’adaptation des filiè­res ? Puis sont abordées les innova­ tions nécessaires : adaptation génétique des espèces à de nouvelles conditions climatiques (sécheresse, présence accrue de CO2 dans l’atmosphère), évolution des systèmes de culture ou d’élevage, solutions de soutien aux filières (décisions d’investissements, politiques publiques de gestion des risques, systèmes d’alerte etc.). La démarche pluridisciplinaire, marque de fabrique des métaprogrammes, se justifie pleinement sur ce thème, par exemple pour concevoir des modèles de transformation des systèmes de production en combinant biologie, écologie, biophysique, agronomie, sciences économiques et sociales.

Travailler à différentes échelles géographiques Il faut pouvoir raisonner aussi bien à l’échelle régionale qu’à

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

des échelles plus larges. C’est pourquoi ce métaprogramme s’inscrit dans des niveaux de coordination nationaux, européens et internationaux, emboîtés à la manière de poupées gigognes. Jean-Marc Guehl, directeur du département Écologie des forêts, prairies et milieux aquatiques de l’Inra, en charge du métaprogramme ACCAF en souligne l’en­jeu: « Au-delà de la rationalisation des efforts de recherche entre États membres, la dimension européenne constitue souvent la bonne échelle d’a­nalyse pour comprendre les phénomè­nes. Certaines dynamiques écologiques comme les flux de gènes, la migration des espèces ou la progression des bio­agresseurs n’apparaissent bien qu’à l’échelle continentale. Les partenariats internationaux fournissent aussi une vision prédictive intéressante. On sait par exemple que le climat méditerra­néen aura tendance à s’étendre vers le Nord et l’Ouest. Les études sur ce climat peuvent donc nous permettre d’antici­per les futures conditions de cultures et les capacités d’adaptation de certai­ nes zones françaises. Il est donc indispensable d’intensifier nos parte­nariats afin notamment de valoriser tous les réseaux d’observatoires environnementaux sur le long terme pré­sents en Europe et dans le monde ».


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


ACTUALITÉ MAROC

Imilchil-Amellagou Patrimoine Agricole Mondial Hrou ABOUCHRIF, Association ADRAR, hrou.abouchrif@gmail.com

Depuis toujours, l’être humain a domestiqué les plantes et les animaux et s’est adapté à des environnements difficiles et isolés pour garantir sa survie. Ainsi, depuis plus de douze mille ans, des générations d’agriculteurs et d’éleveurs ont développé des systèmes agricoles ingénieux pour surmonter des conditions climatiques extrêmes, l’isolement géographique et la pénurie de ressources naturelles et ont ainsi créé des Systèmes Ingénieux du Patrimoine Agricole Mondial (SIPAM).

L

e programme SIPAM de la FAO vise la conservation et la gestion durable des systèmes et des paysages, de la biodiversité, des connaissances et des cultures qui leur sont associées. Il investit dans des enquêtes, études (économiques, techniques, agricoles…), favorise des investissements pour promouvoir la conservation dynamique de ces sites et aider les populations à prendre en main leur développement, sur place. C’est ainsi qu’en Chine, les produits d’un SIPAM (riz et poisson) se vendent mieux, car ils sont mieux connus des consommateurs. En vue d’inscrire les sites marocains

d’Imilchil et Amellagou dans les SIPAM, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et la FAO, en collaboration avec l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole de Tafilalet (ORMVA/TF) et l’Association ADRAR ont organisé un atelier participatif à Imilchil les 12 et 13 janvier 2011. Ont pris part à cette rencontre plus de 80 personnes, représentant le Conseil Général de Développement Agricole, la Délégation Provinciale du Tourisme, l’Association OXFAM Italia, des Associations et des coopératives locales, et les communes rurales relevant des deux sites. Monsieur J. Gault, expert auprès de la FAO, a donné un aperçu sur les SIPAMs en signalant

que la FAO a lancé un programme de préservation mettant en œuvre des expériences pilotes dans certains pays : Tunisie, Algérie, Tanzanie, Chili, Pérou, Philippines et Chine. Encourageant vivement l’adhésion des sites d’Imilchil-Amellagou à ce programme, M. Gault a précisé que l’action de la FAO consiste principalement à identifier, avec les acteurs locaux, les moyens de développer économiquement les SIPAMs (et non pas de ‘’les mettre sous cloche’’) en préservant la biodiversité et en contribuant à la promotion du patrimoine culturel, artisanal et touristique. Il a également rajouté que plus de 200 sites ont été identifiés à travers le monde et que leur inventaire pourrait compléter celui de l’UNESCO sur le patrimoine mondial (cas de la Kasbah des Ait Ben Haddou et autres). Dans son intervention, M. Saidi de l’INRA a rappelé que l’atelier avait pour objectifs de : - Sensibiliser les institutions locales. - Exposer aux populations concernées le sens de la démarche SIPAM. - Définir d’une manière participative avec les populations locales, les actions concrètes nécessaires pour préserver et accroître la valorisation des ressources naturelles et du patrimoine culturel local.

Expériences pilotes D’autres présentations se sont intéressées aux expériences pilotes

mises en œuvre en Algérie et en Tunisie. La première concerne le système Oasien « Ghout » adopté par les paysans pour l’agriculture en plein Erg Oriental de l’Algérie, et qui a été intégré en 2008 au projet SIPAM, en vue d’assurer sa protection, a expliqué M.Fatah ACHOUR. La deuxième expérience, présentée par l’expert tunisien Atef Dahri, a concerné l’oasis de Gafsa (palmiers dattiers avec cultures sous-jacentes). M. Noureddine Nasser, de la FAO Tunis, a rappelé quant à lui les démarches des SIPAMs au Maghreb et a souligné certaines réussites dans d’autres pays.

Ateliers thématiques Les participants se sont répartis en 5 groupes de travail thématique : Agro-biodiversité et diversité associée, ressources en eau et en terres, savoirs et savoir-faire traditionnels, activités génératrices de revenus pour les femmes et tourisme durable. Ces ateliers ont été animés par le délégué provincial du tourisme et des ingénieurs de l’Office Régional de Mise en valeur Agricole de Tafilalet (ORMVA/TF) relevant de l’Unité de gestion du Projet de Développement des zones de Montagne de la Province d’Errachidia (PDRME). Les résultats de ces ateliers ont permis l’identification des nombreuses actions possibles pour une préservation dynamique du site Imilchil/Amellagou. Douze actions ont ainsi été retenues à ce stade et feront l’objet de lettres d’accord avec les maîtres d’œuvre identifiés, sur financement de la FAO (projet FIDA/ OXFAM Italia). Les résultats seront présentés aux autorités marocaines au cours d’un atelier national (prévu en juin 2011 à Rabat), afin qu’elles décident éventuellement de : - Proposer à la FAO d’inscrire le site Imilchil / Amellagou parmi les SIPAM pilotes - Donner suite aux propositions d’opérations et lancer des programmes correspondants (études et cartographie complémentaires, investissements, infrastructures, activités promotionnelles, enquêtes…) - Présenter un dossier au Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF / FEM)

10

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


Conférence Internationale sur la Tomate du Maroc

Nouveaux types de serres et techniques de production adaptées au Maroc 24 mars 2011 à Agadir Un jour au cœur de la culture sous serre

Les thèmes de la conférence

La culture sous serre au Maroc est à un tournant de son histoire et l’amélioration des structures de serre est devenue une priorité. Les producteurs marocains sont de plus en plus conscients du besoin d’amélioration de leurs structures et de leurs techniques de produc tion, afin qu’ils puissent garder leur place sur le marché de l’exportation.

Nouveaux types de serre, films plastiques et normalisation, culture hors-sol, gestion de l’aération, gestion des maladies et des ravageurs, témoignages de la profession.

Objectifs de la conférence • Guider le choix des producteurs en termes de modèles de serres • Présenter le point de vue de la profession quant à la problématique d’amélioration de l’abri serre • Présenter quelques expériences d’utilisation de techniques modernes comme la culture hors-sol et le contrôle climatique et ce, au Maroc et dans des pays ayant des conditions similaires • Passer en revue les derniers progrès en termes de gestion de ravageurs, de maladies et de résidus

De bonnes raisons de participer • Réfléchir sur l’évolution stratégique du secteur de la production sous serre au Maroc • Avoir une idée concrète sur les progrès techniques dans le domaine des cultures sous serre au Maroc • Rencontrer des experts qui partageront leurs expériences • Participer à une journée de partage et de Networking au sein de la profession

Pour toute information contacter: Siham ZAHIDI 0660300311 szahidi@greensmile.ma www.greensmile.ma

Les grandes lignes du programme Session I: Nécessité de passer de l’abri passif à la serre moderne Des entreprises de renommée présenteront leur approche et guideront les producteurs dans leur choix du modèle de serre adapté.

Session II: Nouvelles techniques modernes pour plus de performance Hors – sol (expérience marocaine), ventilation des serres Hydroponics, ventilation, climate control

Session III: La gestion du risque phytosanitaire

Une agence conseil en agriculture dont les activités principales sont : Conseil technique et managérial, Évènementiel, Formation, Communication et Marketing. Chez Green Smile nous accompagnons votre entreprise agricole dans sa mutation vers un management raisonné. A travers notre expérience sur le terrain de la production agricole, nous apporterons a votre entreprise des solutions d’accompagnement sur mesure lui permettant d’affronter dans de meilleures conditions un marché fortement concurrentiel.

Partenaire presse :

Agriculture

du Maghreb

www.agriconferences.com Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

11


ACTUALITÉ INTERNATIONAL

Sécurité alimentaire

Le chemin est semé d’embûches Il y a aujourd’hui une réelle prise de conscience sur le fait que le développement des petits exploitants agricoles et celui de leurs communautés rurales, constituent une grande part de la solution à l’éradication de l’insécurité alimentaire. Condition essentielle de ce développement, l’amélioration et l’entretien des routes et la disponibilité d’équipements corrects pour

12

effectuer le travail agricole. La révolution verte du siècle dernier a eu un impact considérable sur les rendements agricoles et la production alimentaire, en améliorant la vie de millions de personnes. Une grande part de ce succès était due aux infrastructures déjà en place. Il faut savoir que de nouvelles routes apportent des services essentiels aux communautés rurales. En Ethiopie par exemple, seuls 2% des populations rurales ont accès à l’électricité et pratiquement sans accès au téléphone alors que la majorité des populations rurales vivent loin des routes goudronnées.

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

En plus d’infrastructures insuffisantes, de nombreux fermiers ont un accès limité aux outils de production mais aussi à l’eau et aux nouvelles technologies. Les rendements sont en conséquence généralement faibles pour permettre de générer des surplus commercialisables. Ce manque d’accès à ces ressources vitales résulte du fait que l’agriculture a été honteusement négligée depuis 20 ans, laissant les petits fermiers prisonniers d’exploitation basique et dépendant essentiellement de dons. L’expérience du Fond International de développement agricole FIDA montre qu’il faut dépasser le stade de la gestion

de pauvreté. Aider un fermier à développer son activité agricole peut lui permettre de multiplier ses revenus et sortir de la pauvreté. Mais si l’on veut offrir à ces exploitants l’opportunité de devenir des entreprises viables, il est essentiel de les relier aux marchés : goudronner les routes jusqu’aux communautés rurales, électrification, installations pour stocker les récoltes, soutien aux coopératives agricoles, accès à la terre et aux structures d’irrigation. Il faut donc relier les producteurs aux personnes qui ont besoin de leurs produits, par des infrastructures viables et correctement entretenues.


La génétique

Pour faire face au manque d’eau INRA France Une nouvelle méthodologie, appelée génétique d’association, permet de repérer rapidement toutes les régions du génome qui gouvernent les caractères complexes tels que la tolérance au stress hydrique. Certains caractères sont gouvernés par un seul gène, par exemple, certaines résistances à des maladies. D’autres mettent en jeu des groupes de gènes à effets partiels, appelés QTL (Quantitative trait locus). Le caractère de tolérance à la sécheresse, à fort enjeu agronomique, est particulièrement complexe, car il implique lui-même plusieurs caractères interdépendants. En effet, la principale réaction de la plante à la sécheresse est de réduire sa transpiration, par fermeture des stomates (1) et par une réduction de la surface de ses feuilles, dont la croissance est ralentie. Ce faisant, elle réduit sa capacité photosynthétique car le CO2 nécessaire passe par les stomates. Elle réduit aussi sa résistance à la chaleur, en grande partie dissipée sous forme de transpiration. Une sécheresse en période de floraison peut en outre conduire la plante à réduire le nombre de graines. La plante doit donc gérer des objectifs contradictoires : éviter la déshydratation et maintenir sa croissance. Les connaissances actuelles montrent en outre que sa stratégie peut changer en fonction de la durée et de

l’intensité du stress. C’est pourquoi améliorer la résistance à la sécheresse, c’est-à-dire maintenir un rendement satisfaisant malgré les conditions de stress, représente un vrai casse-tête pour la recherche. Face à cette complexité, les chercheurs de l’INRA France et leurs partenaires décomposent le problème en deux étapes, dans un programme appelé « DROPS » consacré au blé et au maïs (2). D’abord, étudier chaque caractère et son déterminisme génétique, puis, dans un deuxième temps, tester le rendement de la plante dans différents scénarios de déficit en eau. Dans quelques années, les scientifiques espèrent être en mesure d’indiquer les combinaisons d’allèles qu’il convient d’associer pour améliorer la tolérance à la sécheresse. Les sélectionneurs pourront alors prendre le relais pour réaliser ces assemblages dans de nouvelles variétés. Selon Alain Charcosset, qui a participé à la constitution du pool d’individus à tester pour le maïs (environ 250 lignées), « La génétique d’association permet une approche plus intégrative du génome, car elle met en évidence toutes les régions génomiques impliquées dans un caractère, sans a priori sur une fonction donnée. C’est particulièrement utile pour les caractères complexes d’adaptation à l’environnement, dont la sécheresse, mais aussi la température ou la valorisation de l’azote du sol, dont l’amélioration constitue un gros enjeu».

(1) Les stomates forment des micropores sur l’épiderme des feuilles. Ils contrôlent les échanges gazeux et la transpiration. (2) Programme DROPS. 2010-2015,15 partenaires publics et privés, 8 pays d’Europe plus Australie, Turquie, USA. Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

13


ACTUALITÉ SALON

Semaine Verte de Berlin Le Maroc a fait forte impression 21-30 janvier 2011 Plus de 1.600 exposants ont participé cette année à la « semaine verte » de Berlin, venus de 57 pays dont le Maroc qui y faisait ses premiers pas. Cet événement mondialement connu où se pressent plus de 40.000 visiteurs par jour, a permis au Maroc de présenter ses produits du terroir qui n’ont pas laissé indifférent le public allemand et international.

Sept familles de produits présentés sur un stand de 400 m2 sous forme de Kasbah, ont permis aux visiteurs attentifs de découvrir les richesses culinaires du Maroc. Premiers à en apprécier la qualité et le goût lors de l’inauguration officielle, messieurs Aziz Akhannouch, ministre marocain de l’agriculture et son homologue allemand Gert Müller, ont dégusté devant les caméras couscous et méchoui, sous le regard envieux d’un public désireux de goûter et de s’informer des traditions alimentaires marocaines. Et de l’avis même de Gert Müller, peu d’Etats européen peuvent égaler, sur ce point, la participation marocaine. De fait, l’originalité de cette participation a tenu toutes ses promesses puisque sept familles de produits du terroir ont été 14

présentés par une trentaine d’opérateurs, (coopératives, groupements d’intérêts économique, sociétés, unions de producteurs) à des visiteurs curieux de nouvelles découvertes culinaires, dont certaines méconnues des marocains eux même : filets confits de raquettes de cactus, ou encore confiture de figues de barbarie dont la plante pousse de manière sauvage sur plus de 40.000 ha dans notre pays. Il y avait aussi bien sûr, les inévitables safran de Taliouine, huile d’argan, miel, figues, huile d’olive, fromage de chèvre,… Un salon d’importance pour ces femmes de l’Atlas ou de l’oriental, qui ont pu mettre sur pied, et non sans difficultés, des coopératives qui marchent. A l’image de Malika El Ouakhoumi 26 ans, qui a créé une coopérative en 2007 produisant de l’huile

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

de noix et du fromage et dont c’était la première participation à une foire mondiale. La jeune femme ne cache pas les difficultés de la commercialisation, sur un marché local pourtant assez demandeur. Mais le marché allemand est prometteur, affirme Ahmed Bentouhami, directeur du développement des filières de production au Ministère de l’agriculture, et dont il estime le potentiel de chiffre d’affaires à 6 milliards d’euros. A condition cependant que l’offre exportable suive. A noter enfin que cette très conviviale manifestation fut également l’occasion d’un forum auquel ont participé, ministres de l’agriculture, hommes d’affaires et presse internationale venue d’une cinquantaine de pays. Monsieur Aziz Akhanouch en a profité pour aborder tous les avantages que le Maroc offre dans le cadre du Plan Maroc vert, aux investisseurs allemands pour la production agricole au Maroc. De fait, si la demande alimentaire est en hausse, ont reconnu les ministres au cours

des différentes interventions, l’offre a du mal à suivre. « Le combat contre la faim figure tout en haut des priorités de la communauté internationale » a assuré Ilse Aigner, ministre Fédéral allemand. Et lutter contre la flambée des prix agricoles, passe avant tout « par une coordination des politiques agricoles, mais aussi commerciales et financières. Les produits agricoles ne sont pas comme les autres et ne doivent pas devenir de seuls instruments de profit » a souligné la ministre. De son côté, le ministre français Bruno Lemaire, a souligné que la France a mis le sujet au menu de sa présidence du G20. « Il y a aujourd’hui une incertitude totale, sur le volume disponible de denrées agricoles. Ce n’est pas normal qu’il y ait aussi peu d’information » a affirmé le ministre français. Enfin, tous ont convenu que la transparence devrait permettre la stabilisation du marché, bien que des pays moins réceptifs comme les Etats-Unis et la Chine, étaient absents à Berlin.


ACTUALITÉ SALON

Salon Halieutis

Grand succès de la première édition

Photo MAP

La première édition du salon international « Halieutis » s’est tenue à Agadir du 26 au 29 Janvier sous le signe de la compétitivité, la durabilité et la performance, trois piliers de la stratégie nationale du développement du secteur de la pêche.

Sa Majesté le Roi Mohamed VI a pris le temps de rencontrer l’ensemble des opérateurs

S

igne de la place du secteur dans le développement socioéconomique du Maroc, Sa Majesté le Roi Mohamed VI a pris le temps de rencontrer l’ensemble des opérateurs présents. Vitrine d’un secteur en pleine mutation, le salon était organisé autour de 6 pôles distincts : ressources halieutiques, flotte et engins de pêche, valorisation des produits, pôles international, institutionnel et de formation. Selon les organisateurs de cette première édition, 200 exposants représentant une trentaine de pays ont accueilli près de 10.000 visiteurs.

Importance du secteur Le secteur est effectivement vital pour le Maroc. Le développement tiré par la stratégie Halieutis lancée en septembre 2009 à Agadir, vise la mise à niveau et la modernisation des différents segments du secteur. A noter que le Maroc

a réalisé des avancés remarquables comme les nouveaux plans d’aménagement qui concernent aujourd’hui 65% des régions côtières du Maroc et qui permettent de délimiter les quotas de pêche et les zones, ainsi que les arrêts biologiques qui, à terme, devraient couvrir toutes les espèces de poisson. Bien entendu, il s’agit aussi de pérenniser les revenus des marins pêcheurs, en garantissant une saisonnalité stable de l’activité, ainsi que des marchés de proximité et des métiers de transformation. On peut d’ailleurs noter que l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc a parfaitement intégré le plan Halieutis et par delà, l’accord de partenariat sur la pêche.

més par des experts du secteur, ont marqué l’importance de la réflexion scientifique, concernant l’évolution globale des ressources : Ressources et écosystèmes marins face aux changements globaux, Options de gestion face à ces dangers, Perspectives de développement de l’aquaculture,

Opportunités et tendances du marché. Monsieur Hassan Oukacha, président de la Fédération des pêches maritimes, a souligné l’inquiétude des professionnels concernant l’impact des changements climatiques sur les ressources. Il est effectivement difficile de faire des prévisions à ce propos, notamment l’élévation du niveau des mers, tandis que les chercheurs indiquent quand même des possibilités de réduction de l’impact des changements globaux avec la nécessité de diminuer l’évolution des émissions de dioxyde de carbone.

Tanger, 22 janvier Premières rencontre maroco-espagnole des professionnels de la pêche

Lors de cette rencontre destinée à favoriser la concertation entre les deux pays, les représentants des associations professionnelles marocaines et leurs homologues espagnols ont signé une convention pour la mise en place d’une commission permanente chargée de renforcer la coopération dans ce domaine. Mme Rosa Aguilar, ministre espagnole de l’environnement et du milieu rural et marin, s’est dite favorable à la reconduction de l’accord de pêche MarocUE.

Occasion de réflexion sur l’avenir du secteur

Conférences, tables rondes, rencontres B to B et débats ani-

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

15


ACTUALITÉ ASSURANCE

MAMDA

Partenaire Exclusif de l’Assurance contre la grêle Une convention a été signée en mai 2010 entre l’Etat (représenté par les Ministères de l’Agriculture et des Finances) et MAMDA, portant sur la subvention des assurances agricoles contre le risque de grêle. Cette convention qui couvre les deux campagnes 2009-2010 et 2010-2011, vise essentiellement à généraliser la couverture contre la grêle pour les exploitations de toutes superficies. Depuis sa création, MAMDA s’est toujours attelée à constituer un acteur incontournable en matière d’assurances agricoles, soutenant l’agriculture marocaine dans ses moments les plus difficiles. N’ayant pas dérogé à ses principes, MAMDA a lancé un produit pour venir en aide aux agriculteurs afin d’éviter les lourdes pertes financières comme celles survenues l’an dernier, lors de la campagne agricole 2009-2010. En effet, une série d’orages violents accompagnés de grêle s’est abattue sur de vastes régions du Royaume, causant des dégâts matériels considérables. Selon certains témoins, en quelques minutes, la grêle a pu anéantir des cultures entières, se déversant par des grêlons d’une taille importante. A titre d’exemple, la région de Meknès a subi de plein fouet ce phénomène

climatique, qui a causé par endroits des pertes de plus de 80% des cultures. C’est face à cette situation alarmante que l’Etat a choisi de mettre en place une collaboration exclusive avec la MAMDA à travers son produit « Assurance Grêle ». Ainsi, la convention signée a permis de porter secours à des centaines d’agriculteurs touchés par ce phénomène redoutable. Ainsi, grâce à cette convention, pendant le seul mois de juin 2010, une centaine d’agriculteurs ont pu recourir à cette assurance et ont pu ainsi protéger une surface globale de plus de 700 hectares. Pour la campagne agricole 2010-2011, la campagne de souscription a débuté et devrait permettre à un plus grand nombre d’agriculteurs de se prémunir contre les effets dévastateurs de la grêle.

Foire aux questions

La mission première de la MAMDA étant la satisfaction de ses sociétaires, elle s’est attelée à relever les différents questionnements de chacun afin de constituer une « foire aux questions » susceptible d’éclairer tout agriculteur concerné.

Que couvre l’assurance contre la grêle ? Elle couvre exclusivement la perte de quantité causée par l’action mécanique du choc des grêlons aux récoltes sur pied, y compris pour les produits de l’arboriculture.

Quand l’assurance doit-elle être contractée ? Aucune date n’est imposée quant à la souscription de l’assurance contre la grêle.

L’assurance peut-elle couvrir deux récoltes dans la même année pour une même parcelle? Oui, Ce cas est possible. La garantie de ces récoltes successives est portée au contrat et donne ainsi lieu au paiement d’une cotisation pour chacune d’elles.

En cas de dégâts causés par la grêle, comment se déroulent les modalités de remboursement ? L’assuré déclare à la Mutuelle l’avènement du sinistre dans un délai de 5 jours. Cette déclaration doit être faite par écrit ou verbalement et contre récépissé au siège social ou au bureau régional dont dépend le contrat. Un expert de la Mutuelle vient alors constater l’étendue des dégâts afin de fixer le montant d’indemnisation de l’agriculteur.

Comment sont fixées les modalités d’indemnisation des assurés ? L’assuré est remboursé lorsque la perte excède 10% de la parcelle ou fraction de parcelle assurée. L’indemnité fixée résultera de l’expertise faite suivant les conditions du contrat et sera payée intégralement sans retenue.

Mise à part l’assurance contre la grêle, comment s’informer sur les autres types d’assurances proposés par MAMDA ? MAMDA a un réseau de bureaux régionaux où l’ensemble des produits sont traités et peuvent être contractés. Il suffit d’appeler le 0801 000 456 pour connaître le bureau le plus proche de vous.

16

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


ACTUALITÉ SALON

BioFach

Visite d’une délégation marocaine Nurenberg du 16 au 19 février 2011 Avec plus de 2.500 exposants venus de 86 pays et 44.000 visiteurs professionnels, le salon BioFach à Nurenberg (Allemagne) défend de nouveau son rôle de plateforme principale pour le secteur Bio. La visite de la délégation marocaine a été organisée par la Chambre Allemande de Commerce suite au succès de sa conférence ‘’Bio à l’Allemande“ pendant le SIFEL d’Agadir en décembre dernier. Le groupe était composé de producteurs marocains Bio de safran, de fruits et légumes, et de cactus, ainsi qu’un représentant de l’association marocaine Amabio. Lors de la visite, le groupe a pu rencontrer des clients potentiels et suivre les échanges entre les associations De gauche à droite : Driss Samih, DG L’Or Rouge, Abdallah des producteurs Bio Benzekri, DG Les Confins du Maroc, Nourdine Ait Bihi, directeur des deux pays, Amatechnique Les Domaines Agricoles, ministre-adjoint pour l’agriculture Robert Kloos, sur la droite : Thomas Dosch, bio et Bioland, qui ont président de l’association Bioland. démarré avec la visite du président Thomas La décision de se déplacer en AlleDosch lors du SIFEL. magne témoigne sans doute de la Lors d’un entretien avec le ministre conviction de la délégation de l’inadjoint allemand Robert Kloos, térêt de la conquête de ce marché les deux parties ont invité les prooù le volume des produits bio comducteurs marocains à exposer dès mercialisés en 2010 a dépassé 6 la prochaine édition du BioFach, milliards d’euros. Cet important esprévue en février 2012. « Il est sor est dû à des consommateurs, de évident que le Maroc doit être préplus en plus éduqués et concernés sent en 2012 avec un pavillon pour par la qualité de leur alimentation mettre en avant son grand potentiel et des aspects environnementaux. bio », a signalé Nourdine Ait Bihi, Les producteurs marocains sont directeur technique du Groupe des Domaines Agricoles et représentant visiblement convaincus des opportunités à saisir, surtout que l’Europe d’Amabio. importe chaque année d’importantes quantités de produits Bio. Comme le concept du bio s’appuie aussi sur l’approvisionnement local, le Maroc peut compter sur sa proximité géographique comme avantage, en comparaison avec d’autres fournisseurs, tels que l’Amérique du Sud ou l’Asie. Magasin de légumes Bio en Allemagne Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

17


ACTUALITÉ SEMENCES

INRA France

Les plantes peuvent-elles se passer de sexe ? Une équipe de l’INRA de Versailles-Grignon, en collaboration avec des chercheurs américains et indiens, a montré pour la première fois qu’il était possible d’amener une plante sexuée à produire des graines clonales, génétiquement identiques à leur mère. La majorité des plantes, notamment les plantes cultivées, se reproduisent sexuellement. Cependant, certaines espèces de plantes produisent des graines différemment, par un processus asexué nommé apomixie. Les descendants ainsi produits sont des clones identiques à leur mère. L’introduction de l’apomixie chez les plantes cultivées représenterait une révolution car elle permettrait ainsi de multiplier à l’identique n’importe quelle plante intéressante sur le plan agronomique. Ces résultats sont publiés ce jour dans l’édition en ligne avancée de SCIENCE.

L’avantage de l’apomixie en agronomie L’apomixie est un mode de reproduction particulier observé chez plus de 400

espèces de plantes sauvages. Les descendants d’une plante qui se reproduit par apomixie sont génétiquement identiques à la plante mère. Au contraire,

des descendants obtenus par reproduction sexuée portent chacun une information génétique originale, mélange d’une partie du génome de leur père et d’une partie du génome de leur mère. La quasi-totalité des plantes cultivées produisent

des graines via la reproduction sexuée, et non par apomixie. Reproduire par apomixie une espèce cultivée serait un moyen extrêmement efficace d’obtention et de propagation de nouvelles variétés élites, répondant aux attentes des consommateurs et des producteurs. En effet, les plantes les plus intéressantes, qui combinent un grand nombre de caractères, sont très souvent de composition génétique complexe. Leur descendance, du fait de la reproduction sexuée qui mélange l’information génétique à chaque génération, ne conserve pas les caractères recherchés. La descendance de ces même plantes par apomixie, conserverait au contraire leurs caractéristiques et pourrait être reproduite et distribuée à l’infini. A noter que l’apomixie n’a pas encore pu être introduite chez les espèces d’intérêt agronomique majeur.

18

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


Courgette

Augmentation des surfaces Cette campagne, la surface cultivée en courgette noire est estimée à 2700 ha, soit une augmentation de 30% par rapport à la campagne précédente. Les plantations ont été échelonnées entre les mois de septembre et décembre et aucun problème sérieux n’a été signalé au niveau de la production, car la plupart des producteurs de plein champ ont utilisé le filet thermique P17, ce qui explique la rupture de stock en ce

moment sur le marché. En effet, la toile P17 joue un rôle important pendant la période automnale en préservant la culture contre les attaques des pucerons qui transmettent les virus et, en période hivernale, en permttant un gain de 2 à 3°C (par rapport à un champ non protégé) et par

conséquent en précocité. « A vrai dire, cette année nous craignions un effondrement des prix car les espagnols ont également augmenté leurs surfaces en courgette surtout en précoce (800 à 1000 ha de plus à Alméria). Fort heureusement, les prix ont été corrects pour la courgette marocaine jusqu’à mi-décembre », explique M. Housni de la société Casem. En effet, du mois d’octobre jusqu’au 20 décembre les producteurs de la courgette noire précoce ont bénéficié de bons prix à l’export, qui ont oscillé de 0,8 à 1,2 euros/Kg. Cependant, à partir fin décembre, les prix ont chuté jusqu’à 0,50-0,60 euros/Kg à cause de la baisse de consommation au niveau du marché européen en raison des fêtes de fin d’année, du froid et de la neige qui ont sévi en Europe, mais aussi de l’entrée en production abondante de courgette au niveau du marché marocain. « La campagne courgette a globalement bien démarré. Actuellement nous restons attentifs à l’évolution des choses sachant que des tonnages importants de production sont attendus sur le marché » explique un producteur du Souss. Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

19


ACTUALITÉ ARBORICULTURE

Arboriculture fruitière Nécessité du renouvellement variétal

Le secteur des rosacées fruitières est caractérisé par la culture d’une gamme d’espèces diversifiée (à pépins, à noyaux). Par le nombre élevé d’espèces qui le compose, ce secteur intéresse plusieurs zones de production avec, cependant, des pôles de concentration. En effet, les régions du Haouz, Khénifra, El Hajeb, Ifrane et Sefrou représentent à elles seules plus de 56% du total de la superficie des rosacées. Dans ces régions, la densité de plantation est liée aux modes de conduite des vergers et à la destination de la production. Elle peut varier de 100 pieds/ha (cognassier et prunier) à 1100 pieds/ha. Les hautes densités sont pratiquées essentiellement dans les exploitations localisées

20

au niveau des sites à microclimat favorable et appartenant aux propriétaires dotés de moyens techniques et financiers appropriés. A noter que les nouvelles plantations ont généralement des densités élevées comparativement à celles installées il y a une vingtaine d’années.

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

Dans les vergers modernes, la conduite technique (taille, irrigation, fertilisation, protection phytosanitaire) est généralement maîtrisée. A l’opposé, pour les vergers à caractère familial, un grand effort en matière de vulgarisation des techniques de productions reste encore à faire. En effet, les moyens financiers de cette catégorie d’exploitants sont souvent limités, et constituent un handicap à l’application des itinéraires techniques adéquats. L’arboriculture fruitière est confrontée à plusieurs défis qui imposent une mobilisation des innovations variétales et leur diffusion au service de la profession. Dans ce sens, les obtentions fruitières doivent être en mesure de répondre aux spécificités des différents bassins de production et à la diversité des demandes. Or, force est de constater que les anciennes variétés constituent encore la

base de la production des rosacées et occupent la majorité des superficies réservées à ce secteur. Cependant, nous assistons ces dernières années à l’introduction de nouvelles variétés lors des opérations d’extension ou de reconversion. De l’avis des professionnels, une démarche partenariale entre les pépinières et la profession est bien sur de nature à mettre en synergie les acquis et les expériences au profit de développement de l’arboriculture marocaine. En outre, le secteur doit contribuer non seulement à la satisfaction des besoins du marché local en fruits frais et transformés mais aussi à la participation aux exportations marocaines de produits agricoles. Le renforcement de l’infrastructure de transformation et des équipements d’entreposage frigorifique devrait permettre une meilleure valorisation de la production et sa diversification.


L’Espagne Intensifie la promotion en Russie Les institutions espagnoles unissent leurs forces pour renforcer l’appui aux entreprises, marques et produits espagnols en Russie, à travers le ‘‘Plan Made in/by Spain’’ avec un budget de 20 millions d’euros pour 2011 et 18 millions en 2012. En effet, après le succès du Plan “Made in/by Spain” aux Etats-Unis, le Ministre espagnol du tourisme et du commerce a annoncé lors de la VIIe édition de la Commission Mixte Hispano-russe, que la Russie sera désormais un marché prioritaire

principalement dans des villes comme Moscou et St Petersbourg. Une opération qui coïncidera en 2011 avec la célébration de ‘’L’Année de l’Espagne en Russie et de Russie en Espagne’’. Pour 2011, on prévoit : la participation à plusieurs foires avec

pour la promotion de produits, services, entreprises et marques espagnoles. Cette initiative programmée sur deux ans, comporte plus de 140 actions et a pour objectif d’améliorer la perception de l’image de l’Espagne dans ce grand pays, en augmentant les promotions et la pénétration des entreprises espagnoles sur ce marché. Ces actions auront lieu

des pavillons nationaux, plus de vingt missions commerciales, plusieurs rencontres entre entreprises et d’autres événements comme les semaines gastronomiques espagnoles, une journée consacrée à la mode, etc. Ce plan est financé par le Gouvernement central à raison de 50% à travers l’Institut Espagnol du Commerce Extérieur (ICEX). Le reste sera pris en charge par les Communautés Autonomes, les entreprises et autres institutions.

Une pépinière au service de l’arboriculteur

STAR EXPORT - 130 Bd Séraphin Perrot 84 430 MONDRAGON

Tél : +33 (0)4 90 40 88 88 – Fax : +33 (0)4 90 40 98 10 e-mail : starexport0169@orange.fr

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

21


ACTUALITÉ CONFÉRENCE

Journées Méditerranéennes de l’Olivier à Meknès 5e Edition

du 7 au 9 Mars 2011 à Meknès Meknès, la capital de l’Olivier au Maroc, abritera du 7 au 9 Mars la 5e Edition des «Journées Méditerranéennes de l’Olivier à Meknès» Sous le thème «Stratégies de Commercialisation et Innovations technologiques pour la production de l’huile d’olive de qualité, la Valorisation des Sous-Produits et la Production de l’Energie». Un thème qui répond parfaitement aux préoccupations actuelles de la filière oléicole marocaine. Au programme de ces journées, organisées par l’Agropôle Olivier ENA Meknès et l’Université Internationale de l’Andalousie (UNIA), des conférences techniques et scientifiques, couvrant tous les aspects relatifs aux marchés et aux stratégies de commercialisation de l’huile d’olive. Ces journées se pencheront également sur les dernières innovations technologiques dans le domaine de la production d’huile d’olive de qualité, la valorisation des sous produits et la production de l’énergie pour une oléiculture durable et respectueuse de l’environnement. Animé par d’éminents experts,

22

ce séminaire permettra aux opérateurs nationaux de profiter des derniers acquis de la filière oléicole internationale. L’occasion également de partager les expériences des principaux pays oléicoles méditerranéens en matière de stratégies et d’appui à la commercialisation de l’huile d’olive. Pour le Dr Noureddine Ouazzani, Responsable de l’Agro-pôle Olivier et initiateur des Journées Méditerranéennes de l’Olivier, « L’accroissement actuel de la production d’huile d’olive et le renforcement de l’intérêt mondial pour les produits oléicoles a incité un grand nombre de pays à déployer des efforts particuliers pour améliorer la production tant sur le plan quantitatif que qualitatif, ce qui a placé la filière oléicole dans un contexte concurrentiel où seules la qualité, la notoriété et la distinction du produit priment. Ainsi, les enjeux actuels pour une oléiculture marocaine rentable imposent aux producteurs et industriels du secteur de porter une attention

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

particulière à la production d’huile d’olive de qualité et à la stimulation de la consommation d’huile d’olive de qualité sur le marché local qui ne dépasse pas 2 litres/habitant/an. Les opérateurs doivent également s’appuyer sur la promotion des exportations et la création de la demande de l’huile d’olive marocaine aussi bien sur les marchés internationaux traditionnels que les marchés émergents et potentiels avec une approche intégrée « Production-commercialisation». Ces journées connaîtront également l’organisation de la 5ème édition du Cours International d’Analyse Sensorielle/ Dégustation de l’Huile d’Olive et la 3ème Edition du Prix «Volubilis Extra-vierge Maroc 2011» de l’huile d’olive conditionnée.

Un nouveau président pour l’UDOM

Créée en février 2004, l’UDOM est une association qui œuvre pour la promotion et le développement du secteur oléicole de la région Meknès-Tafilalet et du Maroc en général. Lors d’un déjeuner débat organisé le 3 Février 2011 à Meknès, l’association a renouvelé son Conseil d’Administration et élu son nouveau Président, Mr Abdelatif BAHOUS, l’un

des plus grands industriels de l’huile d’olive au Maroc (Société CHCI Meknès). Mr Brahim Zniber a été désigné Président d’Honneur de l’UDOM. Lors de cette réunion, le Conseil d’Administration de l’UDOM a présenté son plan d’action pour la période 2011-2013, axé principalement sur : - La création du Premier Consortium d’Exportation de l’huile d’olive extra-vierge avec un objectif annuel d’exportation de 20.000 tonnes - La mise en place d’une Appellation d’Origine Contrôlée «Huile Olive Meknès» - L’appui aux activités de l’Agro-pôle Olivier de Meknès Rappelons qu’avec un programme de plantation de 30.000 ha et une capacité de trituration de 4000 tonnes d’olives/jour, les membres de l’UDOM assurent 60% de la production et 70% des exportations marocaines d’huile d‘olive et ont déjà conquis le marché américain, européen, Canadien et d’Amérique latine. A noter que l’UDOM commercialise pas moins de 14 marques d’huile d’olive conditionnée destinées au marché national et international et dont la qualité s’est imposée dans les divers concours et guides internationaux.


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

23


ACTUALITÉ ENTREPRISE

Syngenta

Journées portes ouvertes à Agadir Les divisions Semences et Phytosanitaire de Syngenta ont organisé en décembre et janvier deux journées portes ouvertes dans leur station expérimentale à Agadir, afin de présenter, dans un esprit de complémentarité, leurs gammes de semences et de produits de protection des cultures. Ces journées, qui ont réuni plus de 750 producteurs et techniciens horticoles des régions du Nord et du Souss, avaient ainsi pour objectif de montrer les performances de la gamme des espèces cultivées en cette période, notamment la tomate, le poivron, la courgette, le haricot vert et le petit pois. C’était également l’occasion

et des cultures en plein champ ont été organisées par groupes, pour que les spécialistes puissent fournir le maximum d’informations et d’explications sur les cultures et pour répondre aux nombreuses interrogations des visiteurs. Ainsi, les variétés et les

M. Hassan Housni, ( à droite ) a présenté les variétés et PG tomate.

de présenter la gamme de produits phytosanitaires récemment mis à la disposition des producteurs pour lutter contre les ennemis de cultures.

Déroulement des journées Dans un souci d’efficacité, les visites des serres 24

porte-greffes phares de la tomate ont été présentés par M. Hassan Housni, directeur technique zone Sud de la société Casem (distributeur des semences Syngenta) et Anouar Benhamou, responsable des essais Syngenta. Quant à M. Frédéric Castoro, chef produit Solanacées

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

de Syngenta Semences, il a exposé la richesse de l’offre dans la gamme des poivrons doux et piments forts. Messieurs Issam Bahadi, chef produit Cucurbitacées et Fayçal, responsable développement et commercial de la société Casem, ont expliqué aux producteurs les avantages

pois, en expliquant leurs caractéristiques et avantages. « L’objectif de ce rassemblement est de confirmer notre position de leaders sur les marchés des semences et des produits phytosanitaires et de lancer une série de visites personnalisées qui s’enchaîneront pendant trois mois, afin d’identifier les

M. Mohamed Jabri, ( à droite ) a présenté 2 nouveautés en haricot vert et petits pois

des variétés de courgette cultivables aussi bien sous serre qu’en plein champ. Cette journée était également l’occasion pour M. Mohamed Jabri, directeur des ventes et Marketing Maroc et Sénégal de Syngenta Semences de présenter deux nouveautés en haricot vert et petits

besoins réels de nos clients et pouvoir adapter notre offre à leur attentes » a expliqué M. Jabri. La tournée a été conclue par une séance posters affichant les différents programmes de traitement des cultures, commentés par les cadres de Syngenta phytosanitaire.


Timac Agro Maroc 2011, l’année de maturité C’est dans la ville de Marrakech que la société Timac Agro Maroc a organisé le 14 janvier sa réunion annuelle, regroupant tout le staff administratif, technique et commercial. L’objectif étant de dresser le bilan de la campagne écoulée, de tracer les objectifs pour 2011 et de présenter la nouvelle stratégie de développement de la société. Après avoir rappelé le bon développement qu’a connu la société, mais aussi les moments difficiles rencontrés lors de la précédente campagne, M. Tarik Lazrak, directeur Général de Timac, a surtout mis l’accent sur les grands changements prévus pour l’année 2011, qui sera sans doute une année de maturité pour l’entreprise avec un développement prévu sur tout le territoire. Cela évoque bien entendu une croissance en termes de volume concernant la gamme, l’introduction de nouveaux produits et l’amélioration constante du service clients. « Pour réaliser ces objectifs, de grands changements structurels et organisationnels sont mis en place » a souligné M. Tarik Lazrak. Ainsi, en plus du renforcement de l’équipe commerciale sur le terrain, avec le recrutement de nouveaux collaborateurs, deux cadres de l’entreprise

viennent enrichir l’équipe marketing. « Notre force réside dans notre présence permanente sur le terrain ainsi que le dévouement et la compétence de nos technicocommerciaux » affirme encore M. Tarik Lazrak. A noter que la société compte aujourd’hui plus de 80 collaborateurs, qui sillonnent tout le royaume. Timac Agro Maroc a donc mis en place un nouveau zoning commercial qui concerne maintenant 9 zones: L’oriental, Saiss, Moyen Atlas-Meknès, Gharb-Loukous, Doukkala, Tadla-Beni mellal, MarrakechHaouz, Agadir, TaroudanteOuled Teima.

Toujours plus proche des clients Pour renforcer son efficacité et sa notoriété technique, l’entreprise a créé un Comité Agronomique Timac (CAT), qui devra réunir 2 à 3 fois par an les commerciaux concernés, afin d’aborder tous les aspects

techniques relatifs aux cultures. Une démarche qui devra permettre d’offrir aux clients un bon encadrement technique, non seulement sur le plan de la fertilisation, mais aussi sur tous les autres aspects techniques de production : irrigation et besoins en eau, problèmes phytosanitaires, etc. Monsieur Lazrak a également annoncé le changement de siège social de Timac vers le quartier Oasis. Lors de son intervention, M. Jérôme Vadot, Responsable Nord Afrique du Groupe Roullier, a tenu à féliciter l’équipe Timac Agro Maroc pour ses efforts louables, et a rappelé les excellentes performances de l’équipe cette année : « Timac Agro Maroc est d’ailleurs parmi nos meilleures filiales au monde » a-t-il précisé, « Le groupe Roullier compte actuellement 2200 collaborateurs à travers le monde et ne

M. Tarik Lazrak : Directeur Général de Timac Maroc

M. Jérôme Vadot, Responsable Zone Afrique du Nord du Groupe Roullier

cesse de développer de nouveaux produits». A la fin de la journée, une consécration des six meilleurs commerciaux de l’année a été organisée, avec la remise de prix et de cadeaux pour récompenser et encourager l’équipe commerciale.

Les 6 primés

L’équipe Timac Maroc Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

25


ACTUALITÉ ENTREPRISE

Café tomate

Observer 40 variétés en évolution Dans le cadre de son programme de promotion « LIVINGPROOF » mené au niveau de l’Europe et du Maghreb, la société Monsanto a programmé entre janvier et mars, plusieurs rendez-vous « Café Tomate » pour réunir des groupes de producteurs au Centre de Transfert de Technologie de l’APEFEL à Agadir. L’objectif étant de leur présenter in vivo une gamme composée de 40 variétés de tomate Monsanto et de leur permettre de suivre le développement et les performances de chacune d’entre elles tout au long de la saison froide, connue comme étant la plus critique pour cette culture. « C’est l’occasion pour nous de discuter avec les professionnels, d’être à leur écoute sur les problèmes techniques qu’ils rencontrent dans leurs serres: maladies, coloration, forme des fruits, etc, ainsi que les évolutions récentes sur le marché. Ces informations vont nous permettre de mieux orienter nos programmes de sélection et de développer des variétés et des porte-greffes dotés de meilleures résistances et caractéristiques», explique Mme Sylvie Noyes, Responsable de l’équipe développement à Monsanto Vegetables. Les résultats des essais et les observations sur le rendement, le calibre, la vigueur, la nouaison, etc. de chaque variété sont communiqués aux producteurs tous les 15 jours. A noter que ces essais sont menés parallèlement sur différents sites (CTT de l’APEFEL, chez les

producteurs au Maroc et en Espagne) afin de permettre aux producteurs de comparer le comportement des variétés dans différentes conditions de production. Ces essais concernent principalement des variétés de tomate déjà commercialisées au Maroc et d’autres en cours de développement. « Après la

Variétés présentées Parmi les variétés phares déjà commercialisées :

Tomate ronde calibre 2 :

KEY LARGO : rendement export élevé, calibre 2 en majorité, bonne coloration du fruit. Résistances : HR : ToMV (0-2), TSWV, Fol (0-1), Va, Vd, Ma, Mi, Mj

Tomate ronde calibre 3, grappe et vrac : NIAAMA : excellente productivité et maintien de calibre depuis le début de la saison, excellente nouaison aussi bien à chaud qu’à froid. - MAYORAL : connue pour son maintien de calibre, montre une très bonne

26

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

collecte de toutes les données, une grande journée portes ouvertes sera organisée le 6 avril 2011 afin de comparer les résultats issus des différents sites de production et fournir aux producteurs des information technique précieuses sur la conduite de la culture et notamment sur nos nouvelles variétés en développement », explique M. Denis Richard, Directeur Marketing France Maghreb à Monsanto Vegetables.

capacité de nouaison à froid et présente une belle qualité de grappe. Résistances : HR : ToMV (0-2), TSWV, Fol (0-1), Va, Vd ; IR : TYLCV, Ma, Mi, Mj

Tomate ronde calibre 3 vrac : VENTERO : une qualité de fruit et une nouaison à froid exceptionnelles. Elle continue à séduire par la coloration rouge-vif, unique sur le marché, et la forme régulière de ses fruits. Résistances : HR : ToMV (0-2), Fol (0-1), Va, Vd ; IR : TYLCV, Ma, Mi, Mj MARTINA : confirme sa performance constante : productivité, uniformité de calibre sur tout le bouquet et nouaison continue. Résistances : HR : ToMV (0-2), Va ; IR : TYLCV, Lt


Biocompost

Brahim ZNIBER Le compostage est un procédé biologique naturel par lequel des microorganismes, en présence d’oxygène, transforment la matière organique en un produit stable proche de l’humus, appelé «compost». De nombreux travaux de recherche scientifique ont mis en évidence divers rôles du compost, notamment : stimulation de la croissance des plantes (richesse en éléments fertilisants) et atténuation du choc de transplantation des jeunes plants ; Amélioration des

caractéristiques physicochimiques du sol : structure, activité microbienne, capacité de rétention en eau, capacité d’échange ionique Bioprotection contre les nématodes et les maladies telluriques (verticilliose, fusariose, phytophthora); Réduction de la pollution environnementale par le recyclage des déchets agricoles et des sous produits agro-industriels.

Un process bien maîtrisé

Prenant conscience du rôle capital du compost, le Groupe Brahim Zniber, a installé depuis 2004, une unité de compostage qui se caractérise par : des infrastructures modernes et en perpétuelle amélioration un personnel doté d’un capital technique permettant d’obtenir un produit fini conforme aux normes internationales des matières premières diversifiées issues de nos différentes unités de production (arboricoles, vitivinicoles et oléicole) un process de production bien maîtrisé et conforme aux recommandations internationales des analyses physicochimiques et biologiques régulières assurées par notre laboratoire et des établissements autonomes et accrédités, avant, pendant et après le compostage.

Des avantages indéniables Tous ces atouts permettent à la Compostière Brahim Zniber de produire annuellement 10.000 tonnes de biocompost avec des formulations diversifiées. Conforme aux exigences d’une agriculture biologique, ce biocompost se démarque nettement des produits concurrents par : sa parfaite maturité et son faible taux d’humidité sa richesse en éléments fertilisants multiples et à teneur connue, facilitant ainsi l’établissement de votre plan de fertilisation l’absence de métaux lourds sa granulométrie adaptable selon les usages . Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

27


ACTUALITÉ ENTREPRISE

Communiqué

Nunhems

Lance ses nouveaux emballages de semences Nunhems, Division Semences Potagères de Bayer CropScience, présente sa nouvelle ligne d’emballage de semences : une conception améliorée et plus fonctionnelle qui répond aux besoins des clients et du marché. Cette nouvelle identité graphique est implantée globalement et rend les emballages plus attractifs et plus pratiques. « Autant dans le développement de semences novatrices comme dans la nouvelle conception des emballages, Nunhems cherche toujours à répondre aux besoins du marché » commente Uwe Dijkshoorn, Brand Manager de Nunhems. « Les nouveaux emballages font partie de notre effort continu à améliorer les services pour nos clients et leur offrir une meilleure solution ». L’entreprise a développé les nouveaux emballages dans le but d’assurer une identification facile et rapide des semences commandées et améliorer le maintien de la qualité au cours du stockage. L’information essentielle sur le

produit est visible de manière claire et simple. D’importantes données comme la variété, le lot de semences et le traitement sont imprimées sur le recto de l’emballage, tandis que l’information détaillée sur le produit est située sur le verso dans un format de lecture facile. Les termes spécifiques utilisés dans la production de semences permettent de savoir exactement quel type de semences contiennent les emballages. « Notre objectif est de communiquer à nos clients une information la plus claire possible » commente Uwe Dijkshoorn. L’introduction des nouveaux emballages est déjà en cours

AGROSEM Etoffe sa gamme en Tomate, Concombre et Haricot Afin de mieux répondre aux besoins des producteurs marocains de plus en plus conscients de l’importance du choix variétal pour la réussite des cultures, la société Agrosem

28

élargit constamment sa gamme de semences maraîchères par l’introduction de nouvelles variétés innovantes. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’entreprise a réussi en peu de

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

sur les différents continents et nous pouvons assurer que, quelque soit l’emballage que nos clients reçoivent et vont recevoir, nous maintenons la qualité des produits.

A propos de Nunhems

Nunhems, Division Semences Potagères de Bayer CropScience, est le spécialiste mondial des semences de légumes. Grâce aux équipes globalement intégrées, Nunhems construit des relations privilégiées avec ses clients et partage ses produits, son expertise avec les professionnels de la production légumière et de la filière. Notre catalogue

temps à s’ériger en véritable partenaire des agriculteurs. C’est justement dans ce cadre qu’Agrosem a récemment organisé un voyage à Agadir au profit d’une soixantaine d’agriculteurs et de revendeurs issus des zones comprises entre Skhirat et Oualidia. Au programme : visite de la station expérimentale de l’entreprise à Agadir et découverte de nouvelles variétés du semencier Monsanto, commercialisées par Agrosem notamment : - Enygma: tomate ronde adaptée à la culture en plein champ et sous serre, caractérisée par un calibre très homogène et une coloration rouge foncé à maturité et dotée de nombreuses résistances.

comprend des variétés et des marques leader sur la plupart des espèces, en particulier poireau, oignon, carotte, melon, concombre, tomate, pastèque, laitue et poivron. Forte de ses 240 millions d’euros de ventes annuelles en 2009 et de son catalogue de 28 espèces et 2 500 variétés, Nunhems est l’une des principales entreprises de semences de légumes au monde. Employant plus de 1 500 personnes, Nunhems est présent dans toutes les principales zones de production des cinq continents. Contact : Pratibha Thomas, Tel: + 33 (0)2 41 31 12 87 E-mail: pratibha.thomas@bayer.com

- Dephla : nouvelle variété de concombre assurant rendement, conservation, longueur et qualité du fruit - RS 5309 : Une nouvelle variété de haricot grimpant type Salamanca, avec encore plus d’avantages. Selon le directeur General de Agrosem, M. Jamal Benssy, les visiteurs ont été très impressionnés par les performances des variétés présentées, et se sont intéressés de près aux aspects techniques de la gestion des cultures. Rappelons qu’en plus des semences, la société Agrosem se spécialise également dans la commercialisation de matériels agricoles et de fertilisants.


BODOR

ERRATUM

Semences de céréales Dans le cadre de son plan stratégique de développement, la société Bodor envisage dès la prochaine campagne l’introduction de semences de céréales (Blé tendre, triticale….). Les variétés en cours d’inscription sont les blés tendres SOLEDAD, SOLLARIO et le triticale BIENVENUE. C’est justement pour communiquer sur ses nouvelles variétés que l’entreprise a organisé le 25 janvier une journée d’information, avec la participation de la Direction régionale de l’agriculture de Fès, et qui a réuni une quarantaine d’agriculteurs de la région de Bir Tam Tam. Première d’une série de journées de communications prévues par Bodor, ce fut l’occasion de leur présenter les activités de la société et ses gammes de semences avant de détailler les caractéristiques des variétés SOLLARIO, SOLLEDAD et BIENVENUE.

Grandes perspectives A noter que Bodor réalise actuellement une nouvelle unité de conditionnement et de traitement des

semences à Ras el Ma (Fès), qui permettra de développer un projet d’agrégation dans cette région. Ce projet, s’insérant parfaitement dans le cadre du Plan Maroc vert, permettra à Bodor de jouir du statut d’agrégateur. La nouveauté apportée par la société Bodor réside dans le fait qu’elle participera au financement des intrants agricoles de ses multiplicateurs comme moyen de sécurisation des productions. Par ailleurs et avec le renforcement de son staff dédié au projet, Bodor assurera l’encadrement technique de ses multiplicateurs depuis le semis jusqu’aux récoltes. Lors de cette journée, Bodor n’a pas manqué de souligner l’importance du soutien nutritif des cultures pour l’amélioration des rendements. Les compléments nutritionnels d’Agronutrition France distribués au Maroc par Bodor depuis 1990, répondent d’ailleurs parfaitement à cet objectif. Les produits Cerblefol Flow, Azofol SR, spécifiques à la conduite des céréales, ont ainsi été présentés à l’assistance.

Nous voudrions signaler une petite erreur qui s’est glissée dans le compte rendu des trophées de l’innovation Innofel dans le numéro 48 d’Agriculture du Maghreb page 33. Monsieur Mohamed Benderis travaille pour la société Bioticide Maroc et non pas la société Marzak Seeds.

Agence de conseil en communication Studio de création graphique

0 NCA 2019 - CASABLA89 08 98 im s s a N b, Lot. 05 22 r 6 - Dar Tali5 22 89 05 98 - Fax :: crea.link@yahoo.f 0 il : a l. Té 1 - E.m 64 24 21 2 GSM : 06

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

29


ACTUALITÉ ENTREPRISE

SYNGENTA

Bion 50 WG, la solution contre le feu bactérien Bion 50 WG est un nouveau produit à base de l’Acibenzolar-Sméthyl, qui appartient à la famille chimique des Benzothiadiazoles. Bien qu’il n’ait pas une

action directe sur le pathogène responsable du feu bactérien, il agit indirectement, en activant le système de défense naturelle de la plante. Doté d’une double systémie ascendante

HERCULANO

Qualité, service et innovation La société HERCULANO est située dans l’un des pôles industriels les plus importants du nord du Portugal, à environ 40 km au sud de Porto. Dès le début du 20ème siècle, l’entreprise fabrique du petit matériel agricole. Avec les exigences du marché et la modernisation de l’agriculture, son atelier évolue et sort en 1969 sa première remorque agricole, qui devient le produit phare de l’entreprise. Poursuivant une forte croissance, Herculano exporte pour la première fois en 1982 et depuis 1986, l’entreprise est officiellement reconnue comme fabricant leader de semi-remorques agricoles au Portugal, leadership conservé jusqu’à ce jour. En

30

mai 1997, la société a intégré le groupe FERPINTA et la Holding FERPINTA SGPS, qui détenait alors 80% du capital. Avec son expérience de la production et de la vente d’acier, de tubes en acier, de charpentes métalliques et plaques d’acier, le groupe FERPINTA a apporté

une nouvelle dynamique à la fois sur les plans financier et stratégique. Les résultats de cette union sont : PROFESSIONNALISME, QUALITE DE PRODUITS, QUALITE DE SERVICE ET INNOVATION. Ces résultats ont été rapidement visibles. En 1998, HERCULANO est la première entreprise portugaise à recevoir le label de qualité de «l’Institut

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

et descendante, Bion est également facilement absorbé par les feuilles. Au Maroc, ce produit est homologué contre le feu bactérien sur pommier et poirier, à une dose d’application de 15 g/hl. Il est recommandé de

fractionner cette dose en 6 applications maximum, espacées de 7 jours, à partir de la préfloraison, jusqu’à la nouaison. Des résultats très intéressants sont également obtenus en pépinière.

50 WG Portugais de la Qualité » pour ses chargeurs frontaux. En décembre 2005, FERPINTA SGPS, qui détient aujourd’hui 100% des actions, poursuit la consolidation de l’entreprise et les projets d’expansion en portant le capital à 310 000 000 €. Grâce aux synergies avec les autres entreprises du groupe FERPINTA, HERCULANO a développé ses activités dans plusieurs pays d’Europe notamment en Espagne et en France, et d’Afrique en Angola ou au

Mozambique, pays qui représentent ses principaux marchés à l’exportation. Ce développement à l’international a permis à Herculano de maintenir sa position de leader jusqu’à nos jour. En 2006, HERCULANO a investit plus de 9 millions d’euros dans l’extension et la restructuration des ses installations, pour les adapter aux

contraintes de production et à sa dynamique de développement. Le réaménagement complet de l’usine réalisé en tenant compte des

contraintes de production permet d’envisager et d’intégrer facilement de nouvelles fabrications. HERCULANO, grâce à cet investissement, a acquis une nouvelle dimension, avec une capacité de production de plus de 2 500 remorques agricoles (de 2 à 24 tonnes), 750 chargeurs frontaux, 500 herses à disques, 800 fraises rotatives et autres matériels. HERCULANO est actuellement l’un des plus importants constructeur d’équipement agricole, avec une superficie totale de 48 000 m² dont 31 000 m² couverts, qui emploie plus de 210 personnes et compte 15 000 000 € de chiffre d’affaires.


BIODEVAS Maroc Intérêt des produits naturels La société Biodevas Maroc a organisé, le 20 janvier à Agadir, une table ronde sur les intérêts sanitaires et économiques de l’utilisation des produits naturels dans la protection des cultures. Biodevas Laboratoires est une société de Recherche et Développement de solutions naturelles alternatives destinées au monde agricole, spécialisée dans la formulation et la fabrication

qui a présenté la gamme de produits Biodevas végétal. Il s’agit de l’ActivStart qui est un régulateur enzymatique et un stimulateur de l’autodéfense de la plante, de LARVASOIL qui est un insecticide et nématicide, de FUNGA qui est un stimulateur de défense naturel de la plante contre les maladies cryptogamiques, de FLYS qui est un répulsif d’insectes et le GERMA qui est un stimulateur de

de noyaux phyto-nutritionnels synergiques permettant de faire face à la fois au manque de solutions conventionnelles sur certaines problématiques (absence ou suppression de molécules autorisées), mais aussi aux contraintes de marché (résidus de pesticides ou diminution de l’utilisation d’antibiotiques). Les solutions Biodévas sont donc destinées aux professionnels souhaitant réduire l’utilisation des produits phytosanitaires tout en maintenant leur niveau de production. En effet, les solutions naturelles Biodevas augmentent les défenses naturelles des végétaux en favorisant la régulation enzymatique dans le but de protéger la plante des agents pathogènes. La journée a été initiée par M. Jean Louis Blua, Directeur de Recherche Développement de Biodevas Laboratoires,

défense naturel contre les bactéries. Le Professeur Hormatallah de l’IAV Hassan II a axé son intervention sur l’importance des stimulateurs de défenses naturels des plantes (SDN) comme une voie alternative aux pesticides devant les contraintes de réglementation. A son tour, le Prof. Hmamouchi de la faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat et de la Fédération arabe des plantes aromatiques et médicinales, a présenté les atouts et l’importance de l’utilisation de produits naturels et surtout la synergie. Enfin, M. Mohamed ELAISSI, Directeur de Biodevas Maroc a expliqué que les produits Biodevas présentent une nouvelle alternative naturelle sans risque et sans résidus pour aider les producteurs à mieux réussir leurs cultures et leur apporter une valeur ajoutée à leurs exportations. Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

31


Fraises

Début de campagne prometteur Abdelmoumen Guennouni

Après deux campagnes difficiles, la campagne actuelle a commencé sous de bons auspices. Avec une bonne production et des prix encourageants, aussi bien à l’export que sur le marché local, les producteurs espèrent ainsi éponger les lourdes dettes qu’ils traînent depuis l’année dernière. l’Egypte et Israël, concurrents traditionnels du Maroc, ont subi cette année des condition météorologiques défavorables sur 2 semaines (tempêtes de sable), d’où une entrée en production plus tardive.

E

n effet, les fraisiculteurs des régions de Mnassra, Allal Tazi, My Bousselham et Larache subissent encore les conséquences de la campagne précédente qui a connu des aléas climatiques qui ont réduit à néant les efforts matériels et humains consentis : excès de précipitations (950 à 1.000 mm), inondations, dégâts de vents sur les tunnels et le plastique, maladies dues à l’excès d’humidité. Selon M. Mohamed El Ammouri, président de l’Association Marocaine des Exportateurs et Conditionneurs de Fraises, ces aléas ont eu pour conséquences une baisse des tonnages, des répercussions sur la qualité export, des réclamations des clients, l’augmentation du pourcentage d’avaries déclarées par les importateurs à l’arrivée (à déduire des recettes), accompagnée d’une baisse des prix de vente. Heureusement, ajoute-il, cette année a commencé favorablement et les producteurs exportateurs de fraises fraîches espèrent se rattraper grâce à un bon potentiel de production et une campagne positive. 32

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

Conjoncture favorable La rentabilité de la campagne du frais dépend des années et, depuis le début de cette campagne, tous les voyants étaient au vert : - Les conditions climatiques ont été favorables avec de bonnes températures, des précipitations ponctuelles ne gênant pas les travaux et les opérations de récolte. Malgré quelques pluies courant février qui ont causé une augmentation des déchets pendant 8-10 jours. - L’entrée en production de l’Espagne, principal concurrent et premier producteur européen, a été plus tardive (pleine production vers la mi-février) en raison des basses températures (vague de froid). - Sur le segment précoce, l’Egypte et Israël, concurrents traditionnels du Maroc, ont subi cette année des condition météorologiques défavorables sur 2 semaines (tempêtes de sable), d’où une entrée en production plus tardive. Le Maroc étant seul sur le marché, les prix de vente en décembre variaient entre 3 et 4 €/kg et quelquefois 4,5€, contre 2-2,5€ la campagne précédente. Ce-

pendant, les tonnages étaient faibles et ne dépassaient pas 500 à 600 tonne en tout (selon M. Ammouri) soit 2-3% environs du total exporté, et le mois de janvier a connu une stagnation des ventes en Europe en raison des fortes chutes de neiges, d’où une baisse des prix pouvant atteindre 50%. En janvier les prix de vente se sont stabilisés à 4 €/kg puis ont connu une baisse normale en février (3€/kg). Pour mars, les prévisions sont de 2 €/kg, conformément à la normale (mars = ½ janvier). A rappeler que malgré les aides publiques massives, la concurrence égyptienne et israélienne est handicapée par le transport. En effet, l’avion ne peut pas transporter des tonnages importants d’où le début du recours à des conteneurs frigo qui mettent 5 jours pour arriver en Europe.

Superficies D’après M. El Ammouri, les superficies, habituellement de 3.000 ha, ont connu cette année une réduction estimée à 200 ha (-7%), en raison de la crainte des producteurs de la répétition des


Du montage de votre serre à l'exportation de vos produits

NOTRE GAMME

Vous offre une large gamme de produits Semences Câbles d'acier galvanisé Filets anti-thrips, brise-vent, ombrières Accessoires de pépinières : alvéoles de semis, clips de greffage Machines de conditionnement : mécaniques et électroniques Produits de traitement post-récolte : cires, fongicides, etc Filtres absorbeurs d'éthylène Enregistreurs de température Accessoires de conditionnement et d'emballage : alvéoles, feuillards, agrafes, filets à palettiser, intercalaires, étiquettes, complexes, etc

Nos partenaires Gautier Semences Tomate Calvi, Pristyla…

Barquette Ilip en PET - Grande sécurité d'utilisation. Alvéoles en polypropylène pour tomates qui assure une grande souplesse d'utilisation.

AGREMBAL

Route de Biougra - B.P. 1694 - Aït Melloul - Maroc 33 Agriculture du Maghreb n°49 Février 2011 Tél. 212 (0)5 28 24 22 56 - Fax 212 (0)5 28 24 71 61 - agrembal@menara.ma


Fraises, début de campagne prometteur

Européenne est notre client quasi unique. La France occupe la première position avec 58%, suivie par l’Allemagne (15,7%), l’Angleterre (14%) et l’Espagne 11,8% (moyenne sur 5 ans). Les 0,5% restant sont répartis entre les autres pays européens et les pays du golf.

Plants importés d’Espagne

De nombreuses variétés sont à la disposition du producteur, le choix étant dicté par les objectifs de production

conditions météorologiques des années précédentes. De même, les producteurs ont profité des erreurs des deux campagnes précédentes et n’ont planté que dans les parcelles sans risque d’inondation. Le maintien des fraisiers pour une 2ème année de production était une pratique courante, mais depuis quelques années elle tend à disparaître, au profit des plants précoces qui les remplacent avantageusement. Aujourd’hui, les superficies qui leur sont allouées varient selon les estimations entre 200 et 300 ha, et la production commence dès octobre, si les conditions météo sont favorables.

Production

Dans la région, tous les ouvriers (payés 50-55 dh par jour) sont formés pour travailler la fraise qui est le produit phare. Les nouveaux sont formés sur place.

La production nationale de fraise est localisée dans les régions du Gharb et Larache. Elle est répartie entre l’exportation en frais qui a lieu entre octobre et mars, le surgelé qui prend la relève et le marché local qui devient de plus en plus demandeur (frais, confiture, …). D’après les données de l’EACCE, les exportations en frais ont augmenté régulièrement depuis 1990 et se situaient entre 20 et 27.000 t au cours des dernières années, avec cependant une baisse sensible lors des deux dernières campagnes (voir graphique). Avec 99,95% des tonnages, l’Union

34

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

En plus de la dépendance de l’Espagne (notre fournisseur, client et principal concurrent), l’importation des plants représente une sortie importante de devises qu’on peut estimer entre 200 et 300 Millions de dh/ an. Deux types de plants sont utilisés, les plants en motte qui sont facturés 2,1 à 2,2 dh l’unité et les plants à racines nues qui ne coûtent que 1 dh à 1,1 pièce. La différence de prix entre les deux types de plants s’explique, en partie, par les coûts des mottes et par le transport. En effet, un camion, qui coûte 25.000 dh peut transporter 160.000 plants en mottes nécessaires pour planter 3 ha (soit 15,6 cts/ plant), alors qu’il peut transporter 640.000 plants à racines nues, nécessaires pour 12 ha, soit 4 cts l’unité. Pour une production précoce, les plants en mottes sont mis en place dès début septembre et entrent en production début novembre, alors que les plants à racines nues ne peuvent pas être prêts et plantés avant début octobre, et entrent en production début janvier (enracinement, besoins en froid), d’où leur adaptation plutôt à la production de fraise destinée au surgelé. Entre ces deux périodes, toutes les dates de plantation sont observées sur le terrain en fonction de la disponibilité des plants.

Choix variétal De nombreuses variétés sont à la disposition du producteur, le choix étant dicté par les objectifs de production : - Camarosa, utilisée depuis 1995 avec ses limites (tardive : janvier-juin, qualité : déformation des fruits). Elle couvre autour de 50% des superficies. Originaire de Californie, elle est adaptée aux années sèches, supporte la chaleur et convient bien au surgelé. - Festival : originaire de Floride, elle est adaptée à la production en frais et ne supporte pas la chaleur (la plante arrête la croissance et la production). De même, en cas de basses températures, elle peut générer jusqu’à 50% d’écarts. Elle est en augmentation et prend régulièrement des parts de marché à Camarosa. - Splendor : nouvelle variété, cultivée depuis 3 ans, avec des superficies encore limitées mais en progression. - Autres : Cardonga (tardive, en baisse), San Andrea, … - Depuis quelques années et à l’instar de la framboise, des variétés protégées plus performantes sont fournies par les grands groupes porducteurs espagnols ou européens (qui disposent de grandes superficies en Europe et peuvent se permettre de payer des royalties), aux agriculteurs travaillant sous contrats. Cependant, pour l’instant les superficies sont encore limitées à 100 ha environ. Cette formule assure un avantage certains à ces groupes et limite les producteurs et exportateurs marocains qui ne peuvent payer des royalties sur de petites superficies.

Développement des grands tunnels La production de fraises est favorisée essentiellement par de bonnes conditions météo, le respect d’une bonne conduite et la maîtrise de la fertigation. Par contre l’excès de pluies, les


fortes amplitudes thermiques, sont les facteurs limitants les plus important, de même que les coûts de production qui sont en constante augmentation (engrais x3, plastique, etc.) Actuellement, la production se fait à 80% sous petits tunnels et à 20% sous grands tunnels. Ces derniers prenant de plus en plus d’importance en raison des avantages qu’ils procurent et certains grands producteurs sont même arrivés à 70% de leurs exploitations. Certaines stations aident les producteurs à s’équiper en grands tunnels et récupèrent leurs investissements sur la production, en plusieurs tranches annuelles. Selon les professionnels, si la rentabilité de la culture le permet, dans 4-5 ans les grands tunnels domineront le paysage.

Une technicité en évolution constante M. Noureddine Kordass, délégué régional zone Nord de Timac Maroc, indique que les fraisiculteurs travaillant en partenariat avec les groupes étrangers installés au Maroc, doivent suivre les consignes de production, de récolte et de conditionnement. Des contrôles

sont effectués par les stations qui, depuis quelques années, assurent l’encadrement par des ingénieurs espagnols qui s’occupent du suivi de la conduite, la fertilisation raisonnée, le choix des produits à utiliser, la rationalisation des coûts, le diagnostic par analyses du sol et foliaires, etc. Cette collaboration, ajoutée aux normes imposées pour l’export, entre autres, ont permis l’élévation progressive du niveau de maîtrise du processus (production, protection phytosanitaire, …) et de la technicité des producteurs dont plusieurs sont des agronomes. En plus, ajoute M. Kordass, la tâche des producteurs est facilitée par la disponibilité de produits permettant de résoudre les problèmes particuliers à chaque cas (région à sols acides). Ainsi, dans le domaine de la fertilisation, on trouve toutes sortes de formulations d’engrais adaptées aux carences des sols en éléments fertilisants, en plus des fertilisants organiques fabriqués au Maroc, engrais foliaires, biostimulants, etc.

Problèmes phytosanitaires Les principales maladies cryptogamiques sur fraisier sont le botrytis qui

prolifère en conditions de forte humidité et l’oïdium rencontré sur les plantations précoces et pouvant venir des pépinières en Espagne (difficile à déceler sur les plants importés). Autre problème de taille, la désinfection du sol. Après l’arrêt de l’utilisation du bromure de méthyle et en l’absence d’alternatives efficaces, le sol est de plus en plus fatigué et les rendements chutent progressivement. Certains producteurs pensent à recourir à la culture hors sol, mais ce type de production nécessite des investissements importants (supports, substrat, appareils de perforation, irrigation et fertigation automatisée avec récupération de la solution

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

35

Depuis quelques années et à l’instar de la framboise, des variétés protégées plus performantes sont fournies par les grands groupes espagnols ou européens


Fraises, début de campagne prometteur

Chaque jour, M. Ahmed Zabte, producteur de la région Dlalha (Moulay Bousselham) suit de près le déroulement des opérations sur son exploitation.

nutritive, son analyse et correction et sa réinjection, etc.). Sachant que le volume du substrat est réduit toute erreur de conduite peut être lourde de conséquences. L’avenir, selon un professionnel du secteur, est aux grands tunnels et plants en mottes (précocité). Cependant, ne sachant pas à l’avance comment va se dérouler la campagne (conditions météo) il est préférable de combiner les facteurs de précocité et de production tardive.

Marché local Depuis des années, le marché local est porteur en raison de la demande des consommateurs marocains tout au long du cycle de production. Ainsi, les écarts de triage sont vendus en vrac depuis l’entrée en production (15 novembre) à 10 dh/kg, puis 8 dh (départ ferme). Vers le mois de février les prix du kilo chutent généralement à 5 dh/kg et peuvent se prolonger entre 4 et 5 jusqu’au début de la surgélation,

36

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

qui commence dès que l’offre devient abondante et les prix du frais tendent à chuter. A titre d’exemple, les ventes sur les marchés à Casablanca commencent habituellement à 8-10 dh la barquette de 250 g (soit 30-40 dh/kg) et les prix se maintiennent jusqu’à l’entrée des ventes en vrac autour de 15 dh/kg, en diminuant progressivement avec la forte production et les baisses de l’export en frais. Les fabricants de confiture viennent en dernier et commencent à acheter leur matière première dès que les prix descendent à moins de 3 dh/kg. Cependant, le secteur continue à souffrir d’une faible organisation professionnelle handicapée par le grand nombre d’étrangers opérant dans le secteur et la difficulté de coordination.

teurs et exportateurs espagnols engagent toutes sortes d’actions contre les fraises marocaines. D’après un exportateur marocain, la politique commerciale espagnole pour exclure le Maroc du marché et augmenter les prix commence par s’aligner, lors de leur entrée en production, sur les prix de vente des marocains puis baissent leurs prix (dumping) pour que les exportateurs marocains abandonnent faute de rentabilité. Ainsi, ils peuvent monopoliser le marché. Parmi les avantages en faveur des exportateurs espagnols on peut signaler la proximité, le gain de temps, mais surtout l’appartenance à l’UE qui procure des privilèges consistants. Et conséquence directe de la proximité, la rentabilité de la culture. En effet, un kilo revient aux marocains à 15 dh transport et emballage compris, mais les prix de ventes, habituellement situés entre 2,5 à 3 €, ne sont plus rentables à partir du moment où ils passent en dessous de 2 €, contrairement aux espagnols. De même, pour les coûts du transport : un camion coûte 6.000 € départ du Maroc et demande 4 jour pour arriver en Angleterre, alors qu’au départ de l’Espagne, il ne coûte que la moitié (3.000 à 3.500 €) et ne dure que 2 jours.

Témoignage

Concurrence de l’Espagne

M. Ahmed Zabte,

La présence précoce du Maroc sur le marché européen empêche les espagnols de fixer des prix plus rémunérateurs et les associations de produc-

producteur de la région Dlalha, Moulay Bousselham Producteur de fraises depuis plus de douze ans, M. Zabte exploite aujourd’hui, en plus d’autres cultures pratiquées dans son exploitation (framboisier sous abri, pastèque, etc) 19 ha de fraisiers sous tunnels plastiques dont 3 ha sous grands abris (16%), soit un peu plus que la moyenne régionale estimée à 15%. Sans assurer de meilleurs rendements, les grands tunnels sont avantageux car ils permettent de travailler en cas de pluies, mais ils sont aussi plus coûteux (1 ha revient à 140.000 dhs). Après deux campagnes difficiles, les conditions cette année sont meilleures et la commercialisation a été avantageuse. Ainsi, le prix net payé en décembre variait entre 30-35 dh/kg, et les prix se sont maintenus en janvier à 15-20 dh/kg contre 14 dh la campagne précédente.


Courant février les pris se sont maintenus autour de 25 dh/kg pendant les événements en Egypte, puis sont descendus à 12-13 dh par la suite La production de Ahmed Zabte est essentiellement destinée au marché anglais qui est certes plus rémunérateur, mais aussi très exigeant (respect strict des normes de qualité, certification, …). A tel point que, pour en vérifier le respect, les clients anglais procèdent souvent à des visites impromptues sur les exploitations. De son côté, la station impose des méthodes de travail, entre autres l’exigence de traçabilité (tout est consigné par parcelle et les opérations sont enregistrées par date et heure), de transport propre, de désinfection de matériel, de type de palettes em-

et accélérer sa mise au froid. La récolte est échelonnée et s’effectue tous les 3-4 jours selon les conditions météorologiques, suivie immédiatement par les traitements phytosanitaires afin de respecter les DAR jusqu’à la prochaine cueillette (délais avant récolte, généralement de 3 jours). Les plants sont fournis par la station et M. Zabte a opté pour une combinaison de plusieurs variétés : - Festival, en raison de sa précocité, même si elle est sensible au froid (noircissement du calice). - Splendor : moins qui présente très peu d’écarts (<5%) - Variétés protégées : Magdalena, Lussa (Driscoll) La densité de plantation adoptée dans l’exploitation est de 67.000 plants/ha. Dans la région

BADRA Depuis 1963, grâce à l’implication de ses collaborateurs et le choix réussi de ses partenaires, BADRA a su se positionner comme pionnier dans le domaine de la fourniture agricole. Une large gamme de semences de qualité Fertilisants

Matériel d’irrigation Matériel de traitement Matériel de jardinage

Fourniture de serre Produits de désinfection

HARICOT NAIN LEXI DE TYPE “BOBBY”

La plante : Plante déterminée à port dressé atteignant 50 cm de hauteur en plein champ La gousse : section circulaire, bien droite, d’une longeur de 14 à 15 cm, couleur verte attractive. le calibre moyen des gousses à maturité est de 7 à 9 mm. Post Harvest : très bonne conservation après récolte et supporte bien le transport. Cycle végétatif : 60 j. en moyenne du semis à la récolte. Récolte : très groupée et facile. Post Harvest : très bonne conservation après récolte et supporte bien le transport. Résistance / Tolérance : BCMV ( Bean common mosaie virus). BCTV ( Beet curly trop virus). Densité de semis : 60000 plants/Ha en plein champ, 40000 plants / Ha en sous serre.

Doseurs d’engrais et de produits chimiques Produits pour l’agriculture biologique

Fertilisants, pesticides, etc.

TwinOxide® ployées, de stockage séparé des intrants (phytos, engrais liquides ou en poudre, …). De même, elle fournit une liste exhaustive des produits phytosanitaires autorisés, leurs conditions d’utilisation, ennemis, doses, etc. A noter que dans certains cas, plusieurs de ces produits manquent d’efficacité. Mais en dehors de cette liste, il est interdit de recourir à des produits plus efficaces, mais qui risquent de laisser des résidus en raison de leur DAR plus important. Pour pallier ces insuffisances les producteurs commencent à recourir à la lutte biologique malgré son coût élevé, notamment contre les acariens. Parmi les améliorations adoptées, la réalisation des opération de récolte, triage, mise en barquette, pesage, etc, sur la parcelle pour éviter les nombreuses manipulations du fruit

elle peut varier entre 55.000, pour la plantation manuelle avec un interlignage de 1,2 mètres et jusqu’à 60-67.000 pour la plantation mécanisée à 1 m entre lignes. Pour M. Zabte, et contrairement à ce qu’on pourrait penser, la longueur du cycle n’est pas liée aux variétés et dépend essentiellement du climat, de la conduite, de la fertilisation (programme différent d’une variété à l’autre). Pour établir ces programmes et assurer le suivi de la production, il a fait appel, en association avec d’autres producteurs voisins, à un encadrement privé : un spécialiste espagnol, payé par eux-mêmes qui établit et suit le programme de fertilisation basé sur l’analyse du sol en début de cycle et sur les analyses foliaires en cours de culture.

90% des maladies de vos élevages sont dues à la mauvaise qualité de l`eau de boisson. 85% des bactéries présentes dans l`eau proviennent du biofilm. A 37°C, le nombre de micro-organismes pathogènes présents dans l`eau double toutes les dix minutes.

TwinOxide élimine

rapidement et efficacement tous les micro-organismes pathogènes présents dans l`eau de boisson.

TwinOxide est simple

d`utilisation efficace, économique et rentable.

Plus de 70 ans d’expérience et 3 générations dévouées au perfectionnement des machines

Siège : 106, Bd Abdellah Ben Yacine – Casablanca Tél.: 0522-44-71-28/29 Fax: 0522-44-71-30 Agence Agadir Lot A157, zone Industrielle Ait Melloul – Agadir Tél.: 0528-24-59-22/33 - Fax: 0528-24-70-18 Email. : badra@badra.ma - Site web : www.badramaroc.ma

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

37


Semences de pomme de terre au Maroc La production nationale de plants certifiés n’arrive pas à démarrer Abdelmoumen Guennouni

Pour sa production de pomme de terre, le Maroc importe des semences (ou plants) certifiés, qu’il ne produit pas, pour un montant pouvant atteindre 350 Millions dh en devises (livrées aux ports). Cette dépendance de l’étranger, pour une filière essentielle de l’agriculture nationale, va en s’accentuant, aucun effort n’étant fait pour en réduire l’impact. Malheureusement, la facture n’est même pas couverte pour 60-70% par les exportations, faisant de cette dépendance un énorme gouffre à devises.

A

Cette campagne, on remarque sur le plan variétal une grande diverisfication, avec une baisse de la Désirée à 40% au lieu des 50-60% habituels.

u Maroc, la production totale annuelle de pomme de terre (PDT) est estimée à 1,5 millions de tonnes, représentant environs 25% de la production et de la consommation nationale de légumes. Elle couvre annuellement une superficie de 60.000 ha (primeurs, saison principale et arrière saison) et nécessite 140.000 t de semences (voir tableau). Pour assurer l’approvisionnement des agriculteurs en plants de PDT les opérateurs ont recours à 3 moyens : - Semences certifiées importées : cette campagne 43.000 t, contre en moyenne 42.000 t (35-45.000), soit près du 1/3, destinées essentiellement à la production de saison principale - Semences certifiées produites au Maroc : 2000 à 2500 t, soit moins de 2 % - Semences communes prélevées sur la production destinée à la consommation : près de 100.000 t, soit autour des 2/3 des besoins. 38

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

Semences importées,

encore plus chères cette année Le démarrage de la campagne de PDT de saison s’accompagne habituellement d’une ruée des producteurs sur les semences d’importation d’où des difficultés d’approvisionnement avec priorité aux clients les plus fidèles et, inévitablement, des problèmes de spéculation. Selon les variétés et les circuits de distribution, le prix moyen de vente au producteur varie d’une anType de culture PRIMEURS : - Plantations précoces (grenadines) - Plantations tardives TOTAL PRIMEURS :

SAISON PRINCIPALE MONTAGNE ARRIERE SAISON TOTAL D’après M. Chibane Allal (MADR)

née à l’autre et, cette campagne, il s’est situé entre 10 et 12 dhs/kg, contre 5-8 dhs/kg les deux campagnes précédentes. Cette forte augmentation des prix (le double d’une année normale) s’explique par : - Les conditions météorologiques exceptionnelles en Europe, notamment chez les principaux fournisseurs du Maroc (Ecosse, France, Hollande). En effet, la sécheresse en milieu de saison, la baisse des températures jusqu’à -20°C et le gel au moment des récoltes ont

Superficie (ha) 6.000 4.000 10.000 35.000 7.000 8.000 60.000

Doses t/ha 2 2 2 2,4 2,5 2,3 2 ,3

Besoins ( t) 12.000 8.000 20.000 84.000 16.000 20.000 140.000


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

39


Semences de pomme de terre au Maroc la production destinée au marché local repose essentiellement sur des variétés du domaine public, vieillies, ne pouvant concurrencer les nouvelles obtentions qui permettent des rendements pouvant aller jusqu’au double grâce à leur haute productivité, résistance aux maladies.

La forte augmentation des prix (le double d’une année normale) s’explique notamment par les conditions météorologiques exceptionnelles en Europe, notamment chez les principaux fournisseurs du Maroc (Ecosse, France, Hollande).

causé la baisse de la production, et la détérioration de sa qualité - La forte demande de pommes de terre, faisant suite à la flambée des prix des céréales sur le marché mondial, entraînant un repli des consommateurs sur la PDT (qui demeure le produit le moins cher) - Des droits de douane élevés : l’importation des semences de PDT a bénéficié d’une totale exonération jusqu’au 1er juillet 1996 où un taux de 40% et a été instauré en vue d’encourager la production nationale qui, malheureusement, n’arrive pas à démarrer. Malgré cela, une partie des 42.000 t importées s’acquitte de ce taux plein, alors que, dans le cadre de l’accord d’association avec l’UE, le Maroc accepte d’importer jusqu’à 50.000 t de semences certifiées de PDT avec un taux de douane préférentiel de 25%. Ce surplus de 15%, répercuté sur le producteur, est dû au mode de répartition du contingent entre importateurs dont certains ne réalisent pas leur quota. Il faut signaler que l’importation est soumise à l’obtention d’un agrément

Par ailleurs, M. Chibane Allal (Ministère de l’agriculture) souligne que les prix élevés des semences cette année risquent de reproduire un phénomène vécu précédemment en poussant certains producteurs à procéder au sectionnement des tubercules pour augmenter le nombre de plants (quelquefois divisés en 4, comme pour un tajine). Cette pratique à laquelle recourent les producteurs de certaines régions en cas de difficultés d’approvisionnement ou de prix élevés, est fortement déconseillée en raison de l’impact négatif qu’elle a sur l’état de la végétation, la multiplication des maladies cryptogamiques et virales,… et conduit inévitablement, à de fortes baisses de rendement.

La production de semences est étroitement liée au marché national de consommation. Ainsi, lors de la récolte si le prix sur le marché est supérieur au contrat, les producteurs se désis-

tés (qui ne sont plus commercialisées en Europe et qui sont produites spécialement pour les pays du Maghreb), en plus de la dominance de semences communes pour les 2/3, les rendements plafonnent à des niveaux assez faibles (20 t /ha en moyenne). Les tonnages produits varient en fonction de la qualité des semences, du niveau de technicité des agriculteurs et des types de cultures (primeurs : 18-20 t/ha, saison : 25 t/ha, arrière saison : 12-13 t/ha). Mais, dans tous les cas, ils demeurent largement inférieurs aux potentialités estimées à 40 t/Ha comme moyenne et 70-80 comme rendement de pointe. Portant, les conditions pour améliorer la productivité, la qualité et la rentabilité de la production de PDT sont bien connues: - utiliser des semences certifiées de bonne qualité - respecter un itinéraire technique approprié (analyse de l’eau, analyse de sol, plan de fumure adéquat, programme de traitements raisonnés, micro irrigation, etc.), - recourir à des variétés productives,

délivré par le ministère du Commerce et de l’Industrie sur la base des demandes formulées par les importateurs et de leur historique (tonnages importés les années précédentes). A rappeler aussi que jusqu’en 1993, date de libéralisation des importations de semences certifiées, la SONACOS (Société Nationale de Commercialisation des semences) et l’ASPEM (Association des Producteurs et Exportateurs de primeurs au Maroc) bénéficiaient d’un monopole qui permettait de réguler l’offre et la demande. Aujourd’hui, le secteur est toujours dominé par l’opérateur national qui représente 30-35% des parts de marché, mais des importateurs privés ont investi le marché dont les sociétés Dynagri, Casem, Marosem, Kettara, Agrin, etc.

tent ou ne livrent qu’une partie pour honorer partiellement leurs contrats. Par ailleurs, de l’avis de nombreux professionnels, la production marocaine de PDT est basée essentiellement sur des variétés de domaine public qui ont plus de 40 ans d’âge et qui ne sont plus adaptées aux changements climatiques et aux exigences du consommateur. Il s’agit notamment des variétés : - Désirée : sélectionnée en 1962 qui représente plus de 60% des importations marocaines de semences de PDT. - Spunta : sélectionnée en 1968 et représente plus de 15 à 20% des importations. - Nicola : sélectionnée en 1977 et représente plus de 7% des importations Il faut se rendre à l’évidence, soulève M. Abdane (DYNAGRI), avec ces varié-

bien adaptées aux exigences du marché et aux changements climatiques (chaleur, sécheresse, ...), à l’augmentation de la salinité croissante de l’eau et du sol, résistantes aux principales maladies, etc. M. Radi Abdellatif (SONACOS), confirme que la production destinée au marché local repose essentiellement sur des variétés du domaine public, vieillies, ne pouvant concurrencer les nouvelles obtentions qui permettent des rendements pouvant aller jusqu’au double grâce à leur haute productivité, résistance aux maladies, … ‘‘Au Maroc on est encore au stade de tenter d’améliorer le rendement indépendamment de la qualité, alors qu’à l’étranger les critères de consommation ont évolué et les variétés se doivent de répondre aux exigences du

40

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

La production de pomme de terre laisse à désirer


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

41


Semences de pomme de terre au consommateur, en constante progression’’ souligne-t-il.

Production nationale de semences certifiées

Comme dans d’autres secteurs, dans le domaine des semences certifiées de PDT, le Maroc est entièrement dépendant de l’offre des fournisseurs étrangers, offre qui peut fluctuer en fonction des conditions climatiques dans les pays producteurs et de la demande sur le marché international. Pour réduire cette dépendance et assurer un niveau minimal de sécurité d’approvisionnement du pays, un contrat programme, a été signé en avril 2009 entre la profession semencière et le gouvernement marocain pour encourager la production des semences en général et celles de la PDT en particulier. Il prévoyait une production au Maroc de 80.000 t de plants certifiés de PDT durant la période 2010-2020. Cependant, deux ans après, ce contrat n’est pas encore entré en application. Il convient de signaler que la production nationale reste en deçà du niveau désiré et ce en raison de : - La non compétitivité de semences nationales vis à vis des importations - Le manque de mesures d’incitation au profit de la production nationale - La vive concurrence de pomme de terre de consommation utilisée comme semences. Pourtant, insiste M. Chibane, « les potentialités pour une production nationale de semences certifiées existent au Maroc, cependant certains opérateurs (importateurs) sont contre le programme national par manque d’adhésion à la stratégie nationale, et par souci de commodité ». En effet, il est plus facile de faire des bénéfices sur l’importation plutôt que d’assurer le suivi des agriculteurs contractuels, avec tous les aléas possibles et les moyens que ça suppose. En plus de ces freins à la multiplication

En Europe, il existe autant de variétés que d utilisations

42

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

locale de semences certifiées, M. Radi pointe du doigt : - la dépendance de sociétés étrangères pour la fourniture de semences de prébase (classe E -élite- et SE -super élite-) en vue de leur multiplication. Ces sociétés préfèrent vendre un plus grand tonnage de semences certifiées plutôt que de favoriser leur multiplication chez le client. - l’absence de recherche à même de fournir des obtentions nationales adaptées aux conditions de production et aux exigences des producteurs et du marché. Même dans le cadre de l’expérimentation variétale au Maroc, il est à noter que, sauf exception, les représentants locaux de sociétés semencières étrangères se limitent à des essais catalogue, en vue de l’homologation de leurs obtentions.

Quel avenir ?

De l’avis unanime des professionnels, en encourageant la production nationale de semences certifiées, on pourrait économiser des devises, améliorer la production en termes de tonnages et de qualité et garantir un minimum d’indépendance de l’étranger. Ils estiment aussi que pour permettre le développement de ce secteur, aussi bien pour l’export que pour la consommation locale, des mesures doivent être adoptées : - Fixer des objectifs précis, à moyen et long terme, et les moyens pour y parvenir (subventions, encadrement, sensibilisation, etc) - Développer des programmes de recherche et développement et l’obtention de nouvelles variétés plus adaptées à nos conditions - Eviter les variétés du domaine public et axer sur les variétés protégées, répondant aux exigences (qualité, calibre, emballage, date de livraison, …) - réaliser un travail à la carte adapté au client, conformément à un cahier des charges spécifiant les exigences et les conditions requises - Encourager une organisation professionnelle à même de maîtriser l’offre, la demande et l’approvisionnement en semences en déterminant les besoins exacts des producteurs - Améliorer les infrastructures portuaires peu adaptées


Maroc - Encourager la mise en place d’unités de stockage des semences produites pour les différentes périodes (primeurs, saison principale, arrière saison) dont la durée peut être longue et les coûts élevés.

Témoignage

M. Abdane Lahcen, Société DYNAGRI

Le secteur de la PDT, est un secteur stratégique pour le Maroc par la création d’emploi qu’il fournit au niveau du monde rural et des stations de conditionnement, la participation à la satisfaction des besoins alimentaires (consommation estimée à 30 kg/habitant/an) et l’apport des devises de l’export. Cependant, ce secteur reste handicapé, entre autres, par l’insuffisance des entrepôts de stockage, ce qui entraîne une perte très importante et une dégradation de la qualité de la production stockée traditionnellement ainsi qu’une fluctuation des prix au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la période de production. Il est donc nécessaire d’améliorer la productivité, les conditions de stockage et le circuit de commercialisation pour rendre ce secteur profitable aux producteurs et aux consommateurs.

La société DYNAGRI conduit au Maroc, en collaboration avec sa maison mère et ses partenaires européens, un programme de recherche et de sélection variétale pour l’obtention de variétés rustiques adaptées aux conditions méditerranéennes, aux différents types de culture (primeurs, saison, arrière saison) et aux différentes utilisations (export, marché du frais, frites et chips). Elle bénéficie pour cela, des acquis de la recherche réalisée par sa maison mère VANRIJNKWS depuis plus de 155 ans dans le domaine de la sélection variétale et la production de semences. Pour répondre aux besoins en semences certifiées de la culture d’arrière saison et des primeurs, DYNAGRI réalise chaque année une production de 1.500 à 2.000 tonnes dans un cadre d’agrégation avec des multiplicateurs spécialisés dans la pomme de terre. Ces semences sont ensuite triées, calibrées et distribuées à des producteurs de pomme de terre certifiés Global Gap pour l’export dans un cadre contractuel pour garantir une traçabilité FF (Ferme Fourchette) et répondre aux exigences de sécurité alimentaire et de qualité requises par ses clients. Cependant, cette production reste concurrencée par les semences communes prélevées par les agriculteurs sur leur production de consommation sans aucune sélection préalable et stockées dans des conditions qui détériorent leur qualité.

CLIP Fongicide contre le mildiou

Le différentiel de prix entre les semences certifiées et les semences communes est de plus de 50%. Contrairement à l’Europe où la pomme de terre est considérée comme une grande culture, dont les besoins en eau sont couverts essentiellement par la forte pluviométrie, au Maroc le coût de production, en plus du prix des semences, intrants, etc. est grevé par les charges de l’irrigation. Ainsi, pour la relance de la production nationale de semences de PDT, il est souhaitable d’accorder les mêmes subventions que celles octroyées aux semences des céréales c’est-à-dire 1.800 à 2.000 dhs par tonne pour couvrir les frais de triage, de stockage et d’emballage des semences certifiées afin de les ramener au même niveau de prix que les semences communes.

La production de semences de qualité reste concurrencée par les semences communes prélevées par les agriculteurs sur leur production de consommation.

Pour une stratégie de lutte contre l’apparition d’éventuelles résistances du Mildiou DAR 3 JOURS

Les bonnes raisons

de choisir CLIP :

Mildiou de la tomate

Associe 2 matières actives

(Famoxadone et Mancozèbe)

Remarquable efficacité contre les mildious Résistant au lessivage Respect de l’environnement Applicable à petites doses à l’hectare

DAR 14 JOURS

Mildiou de la pomme de terre

DAR 28 JOURS

Mildiou de la vigne

CLIP : Garnulé dispersible dans l’eau, contient 62,5g/kg de Famoxadone et 62,5g/kg de Mancozèbe

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

43


PHYTOSANITAIRE

Feu bactérien

On n’est jamais assez prudent ! Le feu bactérien est la plus dangereuse maladie bactérienne menaçant la production des arbres fruitiers à pépins. Détecté au Maroc pour la première fois en 2006 dans la région de Meknès, il n’a cessé de s’étendre vers d’autres régions, avec cependant une forte incidence au niveau de la province d’Ifrane en raison de l’importante concentration des rosacées à pépins et des conditions climatiques spécifiques notamment les précipitations et la grêle (blessures sur les branches). Les parcelles de poirier et de cognassier restent les plus sévèrement touchées. La stratégie actuelle du ministère de l’agriculture vise à éviter l’introduction de la maladie dans les régions non encore contaminées, tout en permettant aux producteurs touchés de produire en présence de la maladie. A noter que dans certaines régions où la maladie existe depuis 2006, les producteurs qui maîtrisent la gestion du feu bactérien continuent à produire convenablement en présence de la maladie. En vue d’éviter de gros dégâts en cas d’infection épidémique, plusieurs méthodes de contrôle ont été développées, telles que les inspections régulières des vergers, l’éradication des plants infectés, le contrôle et la réglementation du matériel végétal de propagation. Toutefois, de l’avis des spécialistes, comme les symptômes de feu bactérien peuvent être confondus avec ceux d’autres maladies et qu’il existe une possibilité d’infection

latente, sa détection doit être confirmée par l’isolement du pathogène et des tests de laboratoire. Outre l’arrachage et l’incinération des espèces et variétés les plus sensibles, la surveillance régulière des vergers et l’application des mesures d’assainissement d’hiver pendant le repos végétatif, en éliminant les arbres portant les chancres bactériens, permet de casser le cycle de la bactérie et de réduire considérablement l’inoculum primaire dans le verger. Pendant la floraison, il est recommandé d’appliquer des traitements phytosanitaires permettant de stimuler les défenses naturelles des plantes. Soulignons ici l’importance de l’application stricte des mesures de quarantaine qui concernent l’interdiction d’introduction des abeilles à partir de zones contaminées, les restrictions aux mouvements des ouvriers, la désinfection du matériel utilisé...

Conseils de gestion des vergers

Pour une lutte efficace contre cette ma­ladie, les producteurs sont appelés à adopter un comportement rigoureux au niveau de la gestion quotidienne de leurs vergers.

Sensibilisation du personnel Le personnel technique et ouvrier doit être sensibilisé sur la gravité de cette maladie, et capable d’en reconnaître les symptômes. Il doit aussi être informé des modes de dissémination et des me­sures d’hygiène à adopter pour éviter son extension.

Traitements d’hiver La période hivernale constitue pour le producteur l’opportunité pour un premier diagnostic et pour un suivi efficace de la santé de son verger. L’application des mesures d’assainissement d’hiver sous indiquées permet de diminuer la pression de l’inoculum bactérien pour la campagne future. - Eliminer les parties desséchées de l‘arbre, - Eliminer les fruits momifiés, - Repérer les arbres à chancres pour faire un suivi en végétation, - Bien couvrir les plaies de taille, - Désinfecter le matériel de taille en passant d’un arbre à l’autre, - Appliquer 2 à 3 traitements cupriques,

En période de développement Les spécialistes recommandent aux arboriculteurs d’adopter les 44

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

mesures suivantes: - Application d’une fumure équilibrée évitant les excès d’azote - Pratique d’un drainage correct pour éviter une humidité relative excessive - Utilisation de brise-vent pour affaiblir l’effet du vent dans la dissémination de la bactérie - S’assurer que les ruches ne provien­nent pas d’une zone infectée avant de les placer dans le verger - Inspection régulière des arbres pour détecter d’éventuels symptômes - Identification et repérage de tous les arbres présentant les symptômes - Élimination à l’aide d’un sécateur de tous les rameaux présentant les symp­tômes à 30 cm environ en dessous du niveau de l’attaque afin d’éviter l’extension de la maladie dans les bran­ches principales. Couvrir les plaies de taille avec du mastic - Désinfection des sécateurs par trem­page des lames au moment de l’élimination des rameaux - Ramassage et incinération des ra­meaux et des branches coupées dans un endroit approprié - Élimination et incinération de toutes les fleurs secondaires

Lutte biologique Des travaux menés par les instituts de recherches sont en cours pour développer des méthodes de lutte biologique basée notamment sur l’usage des antagonistes, des huiles essentielles des plantes aromatiques et médicinales, etc. Les premiers résultats sont encourageants.


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

45


FRUIT LOGISTICA 2011

FRUIT LOGISTICA 2011

Records pulvérisés

Depuis sa première édition en 1993, Fruit Logistica s’est imposé comme le grand rendez-vous du commerce international des fruits et légumes. Sur le site privilégié ‘’Messe Berlin’’, où se concentrent les entreprises les plus compétitives du secteur, les acheteurs du monde entier trouvent de nouvelles opportunités. Ceux qui ont eu la chance de fréquenter ce lieu savent que l’offre y est particulièrement riche et s’y renforce d’année en année. La gamme des produits exposés est très variée et com­prend les fruits et les légumes frais, les fruits secs, les herbes aromatiques, les épices et même les fleurs. Par ailleurs, les segments bio et prêt-àconsommer étaient plus que jamais présents.

L

es chiffres sont d’ailleurs là pour confirmer l’immense succès de l’évènement. L’affluence record de 54.000 visiteurs en 2010 a été battue haut la main avec plus de 56.000 visiteurs cette année. Les fruits et légumes étaient au cœur de l’événement et le business au centre de toutes les discussions. Du producteur au distributeur en passant par l’exportateur ou le grossiste, chacun y a trouvé son intérêt. Plus d’un millier de représentants des médias venus de 50 pays ont couvert cette manifestation.

Exposants

Mission accomplie Si marcher dans les rues de Berlin c’est un peu comme tourner les pages d’un livre d’histoire, parcourir les halls de Fruit Logistica, permet de faire le tour du monde en quelques heures. Fruit Logistica est en effet l’occasion pour chaque origine de mettre en relief la qualité et la diversité de ses produits. Ainsi, pas moins de 2.452 exposants en provenance 84 pays étaient venus présenter les richesses qu’offrent leurs productions légumières et fruitières. La diversité des secteurs représentés a permis de présenter la logistique complexe qui garantit au consommateur en toute saison et partout dans le monde un approvisionnement en fruits et légumes frais d’une qualité irréprochable. La gamme des produits exposés est très variée et com­prend les fruits et les légumes frais, les fruits secs, les herbes aromatiques, les épi46

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

ces et même les fleurs. Par ailleurs, les segments bio et prêt-à-consommer étaient plus que jamais présents. Selon les organisateurs, pendant le salon, 40% des exposants ont pu signer des contrats et conclu des accords pour un montant total de plusieurs milliards d’euros. A l’image des entreprises brésiliennes qui ont pu engranger un volume total de 27 millions de dollars de commandes pendant le salon. « Je pense que ce chiffre pourrait bien doubler au cours des prochains mois, compte tenu

des nombreuses prises de contact» a expliqué un responsable brésilien. Pour beaucoup d’entreprises, le salon est une porte d’accès au marché international. C’est également l’occasion pour de nombreux pays de démontrer qu’ils sont des sources d’approvisionnements potentieles, notamment ceux en voie de développement. Autant de zones et d’opérateurs du globe aux potentialités méconnues, voire sousestimées. Le salon offre notamment aux exposants venant des pays du


plus grande superficie à la prochaine édition », explique un responsable hollandais. «Nous exposants sont tous très satisfaits. Ils ont quasiment vendu l’ensemble de la production de la campagne actuelle » confirme un exposant péruvien.

Visiteurs

Observer les évolutions du marché

Tiers monde et aux nouveaux venus d’Europe centrale et orientale la possibilité de se présenter aux professionnels internationaux et de conclure des ventes. La séduction de la grande distribution européenne s’inscrit donc comme une priorité pour tous les participants. «Nous rencontrons dans ce salon les plus importants décideurs des grandes enseignes et du commerce de gros en Europe » précise un exposant. Par ailleurs, beaucoup d’entreprises ont mis à profit leur

participation au salon pour mettre en avant leurs efforts en matière de préservation de l’environnement, notamment en relation avec l’utilisation durable de l’eau, de même que les actions sociales engagées. A noter que certains pays préparent déjà leur participation à la prochaine édition. « Nous avons réservé une plus grande surface pour l’année prochaine car beaucoup de nouvelles entreprises veulent participer au salon, et nombreuses sont celles qui désirent louer une

Cette année, on a pu noter la grande qualité des décorations sur les stands, mais aussi le fort pouvoir de décision des visiteurs professionnels. Plus de 56.000 visiteurs professionnels en provenance de 132 pays sont venus à Berlin pour renouveler leur carnet d’adresses, trouver des fournisseurs, connaître les nouveautés du marché des fruits et légumes, et bien sur observer la concurrence. Leur intérêt portait notamment sur les fruits et légumes frais, mais aussi sur les emballages et les machines de conditionnement. « Pour une entre­prise, cet événement est l’occasion d’observer en un lieu unique les évolutions et les ten­dances actuelles du marché des fruits et légumes » explique un acheteur. Selon les organisateurs, plus d’un tiers des visiteurs professionnels ont signé des contrats pendant le salon. A noter que le taux de visiteurs étrangers a été estimé à 77%, provenant majoritairement de pays de l’Union Européenne (Espagne, Pays-Bas et Italie).

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

47

La séduction de la grande distribution européenne s’inscrit donc comme une priorité pour tous les participants.


FRUIT LOGISTICA 2011

L’innovation primée Considéré comme « l’Oscar » du secteur des fruits et légumes, le trophée de l’innovation FRUIT LOGISTICA est l’un des moments forts du salon qui

veaux produits et services qui marquent une véritable révolution pour la filière fruits et légumes. Les dix produits sélectionnés cette année ont été exposés pendant le salon où des milliers de visiteurs professionnels ont pu voter pour l’innovation de l’année. C’est ainsi que le Limeburst Fingerlimes a été le grand gagnant de 2011.

teurs gastronomiques sont les principaux groupes visés. Et les grands chefs cuisiniers ont rapidement reconnu le potentiel de ce fruit. Il n’est pas seulement innovant et peu commun, son goût est un excellent complément à des plats raffinés ou simples. Il existe actuellement 4 variétés de Limeburst Fingerlimes et sa

Limeburst Fingerlimes Le citron caviar

jouit d’une attention médiatique mondiale dans la presse spécialisée. Organisé par la société Messe Berlin et la revue FRUCHTHANDEL, ce concours rend hommage aux nou-

Développé par la société australienne Limeburst Fingerlimes, le fingerlime est un citron australien sans pareil. Son jus se trouve dans des petites vésicules ressemblant à du caviar. Elles éclatent sur la langue et libèrent leur contenu au goût de limette légèrement acidulé. Ce «citron caviar» peut également être utilisé comme garniture de plats cuisinés. Bien qu’il soit un produit traditionnel, le fingerlime n’a que récemment été commercialisé à l’échelle internationale. La grande cuisine et les autres sec-

couleur peut être verte, pourpre, rose ou foncée. Il a la taille et la forme d’un doigt d’une longueur de 10 à 17 cm environ et pèse entre 25 et 30 grammes. www.fingerlime.com

Le Marché mondial des F&L Selon une étude récente, la production mondiale a atteint en 2010 près de 820 millions de tonnes de légumes (hors melons) et 700 millions de tonnes de fruits (melons inclus). Dans le commerce transfrontalier des produits frais, 10% de la production mondiale des principaux fruits sont exportés, contre 3 à 4 % seulement pour les légumes. La production a augmenté de manière continue au cours des dernières années, tant du côté des fruits que des légumes. On a cependant enregistré une légère baisse dans la production des fruits en 2010. Cela est en grande partie dû à la diminution de la récolte de bananes en Amérique latine et à une plus faible production de pommes dans l’hémisphère nord. Les pommes, les raisins, les oranges, les melons et les bananes sont les principales variétés de fruit dans le monde, représentant 65% de la production mondiale. La diversité est plus grande pour les légumes puisque les 5 espèces principales (tomates, oignons, choux pommés, concombres et aubergines) ne rassemblent que 40% de la production. 48

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

Marché européen L’Union Européenne est la première région importatrice de fruits frais dans le monde. C’est également vrai dans le cas des légumes frais, à condition de prendre en compte les échanges entre pays de l’UE, sans quoi les EtatsUnis figureraient à la première place. Les importations russes, qui ont une

influence non négligeable sur le marché mondial des fruits et légumes, se sont rétablies en 2010 après la chute de l’année précédente. Une baisse de la récolte nationale dans le secteur des fruits à pépins et des légumes de stockage devrait générer une augmentation de l’importation, également au cours des premiers mois de l’année 2011. La récolte de fruits


dans l’Union Européenne a totalisé environ 35 millions de tonnes en 2010, soit un recul de 5 % par rapport à l’année précédente. Les plus faibles récoltes de fruits à pépins et de fruits à noyaux n’ont probablement pas été compensées par la meilleure récolte d’agrumes. Affichant un total de 61 millions de tonnes en 2010, la récolte de légumes dans l’Union Européenne devrait avoir diminué de près de 2 % par rapport à l’année précédente. Les rendements plus faibles dus aux conditions météorologiques ont été la cause principale du bas niveau de la récolte.

Marché allemand des F&L Un chiffre d’affaires de près de 20 milliards d’euros

On estime à près de 19 milliards d’euros le chiffre d’affaires réalisé en 2009 en Allemagne par les 2 350 distributeurs de fruits et légumes. Un chiffre d’affaires qui devrait, en raison des prix, augmenter en 2010 de plus de 5%. Le chiffre d’affaires s’élèvera ainsi à près de 20 milliards d’euros en 2010. L’analyse des achats et des dépenses

en fruits et légumes frais des ménages privés en Allemagne pour l’année 2010 a révélé que chaque ménage a consommé 142,9 kilos de fruits et légumes frais. Chaque ménage a donc acheté 81,5 kilos de fruits frais (- 1 % par rapport à l’année précédente) et a pour cela dépensé 127,34 euros (+ 2 % par rapport à l’année

précédente). En ce qui concerne les légumes frais, les chiffres sont de 61,1 kilos par ménage (- 2 % par rapport à l’année précédente, la baisse n’ayant jamais été aussi élevée au cours des 8 dernières années) pour un total de 121,85 euros (+ 8 % par rapport à l’année précédente). En termes de consommation, les fruits préférés des Allemands ont été en 2010 : les pommes (19,5 kg), les bananes (14,7 kg), les oranges (9,2 kg), les clémentines (5,9 kg), les raisins (4,4 kg), les melons (4,1 kg), les fraises (3,3 kg), les nectarines (3,1 kg), les poires (2,9 kg) et les ananas (2,6 kg). En ce qui concerne les légumes frais, la consommation par ménage privé s’est présentée selon le classement suivant en 2010 : les tomates (10 kg), les carottes (7,8 kg), les concombres (6,3 kg), les oignons (6,2 kg), les poivrons (4,8 kg), les laitues pommées (2,8 kg), les choux-fleurs (1,9 kg), les asperges (1,8 kg), les poireaux (1,4 kg) et les choux blancs (1,2 kg). A noter que les rayons fruits et légumes de famila Kiel ont pu s’imposer comme lauréat du FRUCHTHANDEL MAGAZIN Retail Awards. Ils sont ar-

confondus) par rapport au chiffre d’affaires du commerce alimentaire de détail a considérablement augmenté, passant de 1,48 milliard d’euros en 1997 à 5,8 milliards d’euros environ en 2008. Même en période de crise économique en 2009, et avec des prix diminués de 3% en moyenne, le marché bio s’est maintenu en réalisant un chiffre d’affaires de 5,8 milliards d’euros. Soulignons que les consommateurs allemands dépensent 72 €/personne/an pour des produits biologiques, ce qui constitue le double de la moyenne des pays de l’UE. Selon les estimations des spécialistes, l’agriculture biologique reste un marché à fort potentiel de croissance. En 2009, le nombre d’importateurs de produits biologiques a augmenté de 15,8%, et celui des importateurs transformateurs de 7,7%. Hormis les GMS et les discounters, ce sont surtout les magasins spécialisés qui gagnent en importance face aux consommateurs à la recherche d’une gamme complète de produits biologiques. Durant le premier semestre 2010, 28 supermarchés bio ont

rivés en tête d’une enquête représentative effectuée par l’institut GfK auprès des consommateurs allemands qui les ont primés pour leurs rayons fruits et légumes.

ouvert leurs portes et le nombre total de supermarché dédiés aux produits biologiques est en voie de dépasser les 600. Pour les producteurs marocains, qui offrent des produits conformes aux standards européens, le marché allemand constitue donc un potentiel à exploiter.

Marché des produits biologiques En Allemagne, le volume des ventes des produits Bio (tous produits

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

49

L’analyse des achats et des dépenses en fruits et légumes frais des ménages privés en Allemagne pour l’année 2010 a révélé que chaque ménage a consommé 142,9 kilos de fruits et légumes frais.


FRUIT LOGISTICA 2011

Participation marocaine en deça du potentiel

Malgré la perception d’une certaine baisse du visitorat, le salon Fruit Logistica selon les organisateurs n’a pas failli à son succès habituel et même dépassé le nombre de visiteurs de 2010. Il reste que le pavillon Maroc, pourtant particulièrement attrayant cette année avec une très belle visibilité, n’a pas attiré le visitorat des grands jours.

O

n serait même tenté d’ajouter, le nombre d’exposants non plus.Car sur ce point, les années se suivent et se ressemblent. La mobilisation des opérateurs reste faible. Et si chacun s’interroge sur les raisons de l’apparente baisse de visitorat – difficultés générales sur le plan international, présence écourtée des visiteurs, moins de rencontres aléatoires, etc – les vraies questions concernent la faiblesse de notre participation. Même les opérateurs d’un pays en crise comme l’Egypte étaient davantage présents. Si l’on décompte les associations, cartonniers, banques, journaux spécialisés, et dont on ne retire évidemment à aucun l’importance de la présence, la représentativité d’un pays exportateurs comme le Maroc – et précisément les exportateurs

50

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

eux même, sur un salon comme Fruit Logistica est bien trop faible. Cela dit, il semble que nombre d’exposants sur notre espace Maroc, soit satisfait des visites, avec même pour certain, quelques approches de centrales d’achats non préparées, ou encore des acheteurs d’Arabie Saoudite, pays scandinaves et autres. Mais, ce salon est aussi une opération de renouvellement de commandes avec les clients traditionnels, je pense que les opérateurs s’y étaient préparés. Au point de vue animation et dégustations préparées par Maroc Export, la satisfaction des exportateurs est unanime. Même s’il serait souhaitable de marquer davantage notre origine. Enfin une autre question d’ailleurs sur toutes les lèvres, concerne notre hall d’exposition au niveau 1 où se retrouvent les pays du Maghreb, et qui

pourrait être en partie la cause d’une certaine désaffection du visitorat (les pays du Maghreb ou le niveau 1, allez savoir !!), il semble quand même évident qu’il ne sera pas facile d’aller installer 1.200 m2 vers les niveaux 32 ou 4-2 et d’y déloger les exposants actuels. Alors grand sujet de réflexion, puisqu’il semble que l’on soit condamné à rester au niveau 1, quel formidable type de communication ou d’animation pourrait attirer davantage de visiteurs. Peut être que malgré la redoutable concurrence entre chaque pays, on pourrait mettre en place, au moins le temps d’un salon, une grande promotion Maghreb. Et je ne suis pas certain que créer un choc émotionnel et commercial autour d’un groupe de pays du Maghreb ce soit une idée si farfelue !


De gauche à droite : M. Saad Bendabdellah, DG de Maroc Export, Son Excellence Rachad Bouhlal, ambassadeur du Maroc en Allemagne et Dr. Gerd Müller, ministre fédéral adjoint de l’Alimentation, de l’agriculture et de la protection des consommateurs.

Nous restituons ici, un ensemble de réflexions des opérateurs présents, tout au moins ceux qui ont souhaité s’exprimer, et dont il ressort, au-delà de la satisfaction ou de l’inquiétude selon les réalités des uns et ou des autres, une certaine morosité ou plutôt une attente de renouveau sans que chacun l’exprime d’une façon nette. Il reste à songer à une véritable mobilisation, comme lorsque le Maroc était pays à l’honneur en 2008.

Son excellence, Rachad Bouhlal, ambassadeur du Maroc en Allemagne L’évolution en Allemagne est remarquable et il y a plusieurs éléments qui l’illustrent. Tout d’abord le lancement du Plan Maroc Vert a permis de déclencher une véritable attention des opérateurs allemands. Au salon SIAM de Meknès, le Ministre allemand de l’agriculture a été très impressionné par notre potentiel. Cet intérêt s’est d’ailleurs confirmé par la mise en place dans l’ambassade d’Allemagne à Rabat d’un interlocuteur unique pour l’agriculture. Nous avons ensuite signé des conventions avec les 3 fédérations agricoles allemandes : élevage, coopératives et contrôle sanitaire.

Nous avons également conclu un accord avec le ministre allemand de l’Economie, pour l’établissement d’une commission économique mixte destinée à développer le courant d’affaires entre nos deux pays. Par ailleurs, la convention signée pendant le SIFEL à Agadir concernant les produits biologiques, présente de formidables perspectives de développement pour nos opérateurs sur le marché allemand. Autre événement important, nous avons repris notre participation à la semaine verte de Berlin. Une participation que je qualifierai de brillante de par notre présence,

mais aussi par l’intérêt témoigné par les visiteurs. La presse allemande n’a d’ailleurs pas tari d’éloge à ce propos. La ministre fédérale a visité notre pavillon, de même que le ministre délégué ainsi que la commission de l’agriculture du parlement allemand. Enfin, nous allons avoir une grande soirée de gala pour célébrer 10 ans de collaborations entre nos deux pays. Deux ministres allemands ont déjà confirmé leur participation. Pour moi c’est un signal énorme de l’intérêt de l’Allemagne pour le Maroc. Et je pense que tout cela est de très bon augure pour le développement de nos relations futures.

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

51


FRUIT LOGISTICA 2011

M. Kacem Bennani Smires, PDG. du Groupe Delassus Pas de remarque particulière sur le salon si ce n’est la belle réalisation cette année de l’espace Maroc avec une excellente visibilité. Mais je voudrais surtout aborder une question grave relative à l’exportation de nos agrumes. Avec deux Bords (MFB et Fresh Fruit), le Maroc avait une chance extraordinaire de pouvoir exporter ses agrumes dans de très bonnes conditions. Nous avions trois avantages : - la maîtrise du volume - la capacité de réponse rapide à toute demande des clients. - l’assurance et la fermeté commerciale à l’égard des acheteurs. Aujourd’hui, plusieurs nouveaux exportateurs, de taille généralement petite, interviennent dans la profession grâce aux facilités logistiques mise en place par les compagnies maritimes. Nous avons l’impression que 40 ans d’efforts de stabilisation de nos marchés sont en train de s’effondrer. Ainsi, cette année, près de 60% des clémentines marocaines sont allées en Russie, dans des conditions commerciales très insatisfaisantes, avec toutes les qualités et tous les prix. Bien sur, il y a la question du libre accès au marché, mais nous ne voulons pas devenir l’Egypte de la clémentine où chacun, sous la sollicitation d’acheteurs qui profitent du système, fait des prix plus bas que son voisin. L’avantage encore pour MFB ou Fresh Fruit, c’est que nous conservons un front uni, avec une offre conséquente et la possibilité de satisfaire de gros clients. En ce qui concerne la qualité, dont on a parlé en début de campagne, je pense que nous avons peut être commencé une semaine trop tôt. Cela dit, les quantités augmentent et vont encore augmenter. Il va y avoir de plus en plus de Nour et d’Afourer qu’il va falloir conditionner et exporter toujours sur une courte période. Nous de52

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

vons nous organiser pour commencer toujours tôt et finir un peu plus tard. Il faut savoir que le Maroc plante chaque année à peu près 4 millions d’arbres d’agrumes au lieu de 400.000 il y a dix ans. C’est dire que le volume à venir est en évolution. Le mot clé aujourd’hui, plus que jamais est l’organisation du secteur et le regroupement pour pouvoir vendre ces fruits dans de bonnes conditions. Sinon nous allons assister à un désastre collectif, y compris pour tous ceux qui jouent actuellement les francs-tireurs et qui n’en ont pas conscience. Notre ministère pourrait jouer un rôle de régulateur. Et le système de l’agrégation est parfaitement adapté à la situation. Nous avons une très belle opportunité sur le marché russe, où l’on consomme encore très peu de fruits par habitant par rapport à l’Europe où les espagnols sont par ailleurs très présents. Il faut savoir qu’ils ont fait cette année 1 million de tonnes de petits fruits, nous en avons fait 300.000 t. De plus, ils vendent moins cher que nous. Avec l’augmentation attendue de notre production, il va falloir reconsidérer cette situation. Peut être par rapport à la qualité et avec une revalorisation de l’origine. Le soleil du Maroc ne doit pas servir que le tourisme.

Mme Fatiha Charrat, directrice commerciale Delassus Au-delà d’une présence indispensable des opérateurs marocains pour conforter les positions de chacun, ce salon permet également une visibilité sur notre métier. On retrouve ici toutes les origines, ce qui permet de suivre l’évolution de l’offre. J’ai constaté par exemple une présence chinoise qui, en plus des produits traditionnels, a exposé des agrumes cette année. Il faut évidement y voir un signe de développement de ce segment. Ils exportent par exemple sur le Canada des mandarines qui ressemblent à nos clémentines et à des prix très compétitifs. Ce qui est également intéressant sur un salon comme celui-ci, c’est la présence d’opérateurs de la grande distribution avec lesquels on peut échanger assez facilement. Cela n’implique évidemment pas de commandes, mais permet de comprendre l’évolution de leurs démarches.

M. Taoufik Lagzouly, Directeur général de MFB Cette année, l’Espace Maroc a été très soigné et a gagné en visibilité. L’ensemble de l’offre réalisée par le Maroc a été exposé à son meilleur avantage. En ce qui concerne MFB, je dirais que l’élément clé de notre participation est bien entendu les rendez-vous pris avec nos clients, ce qui nous permet aussi d’établir des situations de marché. Mais, il semblerait que les visiteurs soient moins nombreux, et cela sur l’ensemble du salon.

Le goût est un facteur clé de différentiation face à la concurrence Depuis longtemps, les agrumes marocains ont été reconnus comme étant plus goûteux que ceux de la concurrence. Cependant, les 3 dernières années ont été particulièrement difficiles pour plusieurs raisons : la montée en force de la Turquie et de l’Egypte dans nos principaux marchés et la qualité de nos produits qui a été affectée, entre autres, par les intempéries des dernières campagnes. Ce qui a par ailleurs joué en faveur de ces deux origines. Par ailleurs, je m’interroge de plus en plus sur la réponse en terme d’offre par le bon goût qui a longtemps été une composante naturelle de nos fruits. Il est clair que, nous devons agir sur le contrôle de qualité de nos produits, mais il y a peut être eu aussi des plantations de variétés moins gustatives, ou encore sur des porte-greffes qui ne se prêtent pas au développement gustatif, mais plutôt en faveur de la couleur ou du calibre. Quoi qu’il en soit, notre positionnement est axé sur le goût, il y a donc un travail à faire pour le maintenir. L’idéal est de répondre à l’équation bonne qualité du fruit, bon goût et adéquation aux exigences de la grande distribution. Par ailleurs, nous sommes face à un problème bien plus grave. Il s’agit de la coordination de l’offre marocaine, principalement sur le marché russe, aussi bien sur


les critères qualitatifs que sur la fixation des prix. Certes, les facilités logistiques ont augmenté le nombre d’opérateurs intéressés par cette destination, mais avec parfois des exportations ponctuelles, des offres de prix irréalistes et extrêmement nuisibles à toute l’origine Maroc. Nous voyons aussi arriver sur le terrain, des acheteurs russes qui viennent acheter les productions directement sur arbre. Des offres isolées qui là encore perturbent considérablement le marché.

Certes, la concurrence est logique, mais toute l’offre en clémentine d’un pays, qui ne dispose que d’un peu plus de 2 mois pour la commercialiser, ne doit pas être mise en danger par des pratiques isolées et sans véritable organisation. Alors, Il parait raisonnable de mettre en place quelques règles concernant les conditions d’exportations : volume exportable, qualité, ainsi que les qualifications nécessaires pour se prévaloir du rôle d’exportateur.

M. Ahmed Derrab,

ment les contours de cette agrégation de manière à tranquilliser les petits et moyens producteurs. Je rappelle que l’ASPAM a toujours soutenu l’agrégation, mais dans l’attente des textes législatifs et surtout les arrêtés d’application, nous avons été dans l’impossibilité de répondre à certaines questions de nos adhérents concernés. J’ajouterai qu’en tant qu’organisation professionnelle, nous souhaitons accompagner tous ces petits producteurs pour qu’ils puissent eux aussi, en s’intégrant dans le processus d’exportation, profiter du développement que prévoit le PMV.

Secrétaire Général de l’ ASPAM Le contrat programme signé avec l’Etat prévoit en 2020 de passer d’une production actuelle d’agrumes de 1,7 million de tonnes à 2,9 millions et de booster nos exportations d’agrumes à 1,3 million de tonnes. Pour ce faire, il s’agit de conforter nos positions sur nos marchés traditionnels, en ouvrir de nouveaux et développer les marchés de l’Est. Il est vrai qu’aujourd’hui, certains opérateurs se plaignent de problèmes d’organisation à l’export. Et effectivement, au regard de ce qui se passe cette année sur le marché, il parait souhaitable de coordonner toutes les actions. Pour cela, nous avons besoin que les textes qui concernent l’interprofession soient adoptés afin d’organiser les actions des différents opérateurs : règles de conduite et coordination afin d’assurer le bon fonctionnement de la filière. Nous avons beaucoup travaillé à l’ASPAM en ce qui concerne l’agrégation et la prise en considération des petits producteurs. C’est d’ailleurs cette agrégation qui doit compléter l’organisation de notre filière. Et nous attendons les textes qui doivent permettre de définir avec précision, les droits et obligations de chacun : agrégés et agrégateurs. Nous espérons qu’ils préciseront claire-

C’est actuellement le marché à l’export qui est le plus rémunérateur, mais puisque l’on parle d’organisation, il serait peut être temps d’organiser aussi le marché intérieur qui absorbe plus de 60% de la production à des niveaux de prix pas assez rémunérateurs pour nos producteurs.

Droite a gauche : Marouane Soulali, Mohamed Soulali, trois opérateurs belges.

Mohamed Soulali Groupe Agrisouss Pour le groupe Agrisouss, Fruit Logistica est un salon très important qui nous permet de rencontrer chaque année l’ensemble des intervenants du secteur. Importateurs, centrales d’achats, transporteurs, … et de plus, grâce à la présence de l’ensemble de la production mondiale, observer en direct le potentiel et la diversité de l’offre. Nous avons bien entendu nos rendez vous préparés avec nos clients habituels et je dois dire que nous avons également reçu des visites intéressantes d’acheteurs à la recherche d’origines capables de satisfaire leurs attentes. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que notre contrat programme agrumes, prévoit de passer de 1.200.000 t de production à 2.800.000 t à l’horizon 2020, ce qui nous encourage dès maintenant son seulement à diversifier nos marchés mais aussi nos productions. D’ailleurs grâce à cette nouvelle ligne à Petersburg, nous avons pu envoyer cette année 9.000 t de tomates ce qui est très promoteur pour la prochaine campagne. Enfin j’ajouterai que nous devons également faire des efforts pour revenir sur nos marchés traditionnels européens : français, allemands, … de façon à rééquilibrer nos marchés destinataires.

M. Marc Van Lieshout : PDG groupe CMCP Nous travaillons depuis 2 ans sur le développement d’un emballage carton pour agrumes spécialement pour les destinations lointaines, appelé « Longue Distance ». Pour le tester, nous avons réalisé avec MFB sur la campagne 2009-2010, un peu plus de 100.000 pièces au départ d’Agadir, Oujda, Nador et Casablanca vers la Russie.

Très satisfaits de cette expérience, - il n’y a eu aucune défaillance- nous avons fait homologuer le carton par l’EACCE, et nous avons aussi pu proposer à MFB et Fresh Fruit, les avantages de cet emballage sur toute la chaîne d’approvisionnement, c’est-à-dire : - Stockage et facilité à plat - Montage sur place

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

53


FRUIT LOGISTICA 2011 - Pas de travail et coûts supplémentaires avec l’agrafage d’un complexe. Nous avons même pu démontrer sur certains emballages, la diminution du coût de transport par kg de fruits. J’ajouterai l’avantage du carton sur le bois pour le client final et notamment les supermarchés et enfin la facilité de réaliser différentes dimensions à la demande, ainsi qu’une impression de qualité. Tout ceci en plus de l’avantage environnemental, avec la possibilité de recyclage à 100%. A l’exemple du groupe MFB et toutes les stations qui le composent, nous avons déjà fait à fin janvier plus de 2 millions de cartons notamment sur le canada et la Russie. A ce jour, aucun problème n’a été signalé par rapport à la solidité et la fiabilité de ce carton. Nous avons également engagé une personne en Russie pour suivre les envois et assurer une interface. Les ressources du Groupe INTERNATIONAL PAPER nous ont également permis de faire de même sur l’Amérique du Nord. Enfin, en ce qui concerne notre présence sur l’espace Maroc à Fruit logistica, je dirai qu’il entre dans notre stratégie d’accompagner nos clients dans leurs démarches commerciales à l’export. M. Marc Van Lieshout : PDG groupe CMCP

M. Youssef Laroui,

M. Khalid Saidi,

WENZA FRUIT

« C’est clair, Fruit Logistica est devenu un événement incontournable dans le monde du business des fruits et légumes. Parcourir ce grand salon est pour nous l’occasion d’observer l’évolution de l’offre des autres pays, les tendances de consommation et les nouveautés en matière d’emballage, de conditionnement et de logistique. Cette année, la qualité de l’espace Maroc, très ouvert, riche en couleurs avec une excellente visibilité, en a fait probablement l’un des meilleurs stands de Fruits logistica, mais également l’un des meilleurs salons depuis que nous y exposons. La participation de Suncrops a été très positive. Le salon nous permet de rencontrer nos clients habituels , mais aussi d’anciens clients qui viennent se rendre compte de notre évolution et qui demandent d’engager de nouvelles collaborations. J’ajouterai aussi que nous en prfitons pour promouvoir nos produits et l’origine Maroc à l’international. Dailleurs nous avons pu établir de nouveaux contacts très intéressants. En conclusion, je dirais : excellente prestation de Maroc Export et participation fructueuse pour Suncrops ».

Le stand de Wenza Fruit a été l’un des plus visités sur le pavillon marocain. L’assortiment de fruits exotiques aux formes inhabituelles et aux noms surprenants (Pepino, Kiwano, Pitaya…) ne laissaient pas indifférents les passants. Cette entreprise pionnière, gérée par le jeune mais néanmoins compétent Abderrahmane Tafraout et son associé hollandais, exploite actuellement 18 ha dans la région d’Agadir, offrant des conditions adéquates de culture, en plus de la proximité du marché européen. A noter que jusqu’à récemment, ces espèces étaient l’apanage des pays d’Amérique latine, d’Asie, et Afrique du Sud. Mais quelques pays méditerranéens ont décidé de s’y intéresser. Selon M. Tafraout, il s’agit d’un marché qui connaît une évolution annuelle de 10% et une ouverture sur plusieurs pays. Pour accompagner cette évolution, Abderrahmane œuvre pour diversifier son offre (fruits de la passion, fissalis, goyave, Dragon Fruit…) et augmenter constamment la production et la qualité. L’entreprise vient d’ailleurs d’être certifiée Global Gap.

De gauche à droite Messieurs : Abdelatif Baalla, Khalid Saidi et Zakaria Hanich

A droite M. Abderrahmane Tafraout

Suncrops

Administrateur chargé de la direction commerciale de GPC Je dirais en introduction, que le domaine agricole est pour nous un secteur important qui représente environ 30% de notre chiffre d’affaires. De fait, notre présence au salon Fruit Logistica vise trois objectifs principaux : - tout d’abord accompagner nos clients avec une disponibilité à répondre à d’éventuelles demandes ponctuelles d’acheteurs étrangers, par rapport à des formats, des types d’impression, etc - prendre contact également avec des pays demandeurs d’emballage, par 54

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

exemple le Sénégal où les besoins sont importants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous rendons prochainement à Dakar et là également, pour accompagner nos clients et prendre la température de ce marché. Nous nous rendrons ensuite début mai, au salon de Perpignan. - suivre l’évolution en termes d’emballage dans d’autres pays producteurs. Le constat que nous faisons est que ces rencontres sur des salons professionnels avec nos clients et leurs acheteurs sont extrêmement positives. Sur le plan commercial principalement, les acheteurs peuvent avoir des réponses immédiates à leurs attentes, mais j’oserai dire surtout, pour la sécurité qu’elles établissent dans les échanges.


FRUIT LOGISTICA 2011

Présence en force des semenciers Nombreuses étaient les maisons grainières exposant au salon cette année, prouvant s’il en était besoin, qu’elles étaient à l’origine de la grande diversité et de la qualité des produits exposés sur tous les stands. Les semenciers ont donc mis à profit leur participation pour mettre en avant leurs gammes de produits mais aussi pour dévoiler les nouveautés que le consommateur retrouvera probablement dans son assiette dans les années à venir.

NUNHEMS

Pour Nunhems, l’innovation commence avec la semence, mais les meilleurs résultats sont obtenus en travaillant main dans la main avec tous les acteurs de la chaîne. « Nos produits, toujours conçus pour des utilisateurs spécifiques, ont les caractéristiques adaptées pour qu’ils soient pratiques et profitables pour les professionnels et agréables à voir et à manger pour les consommateurs », explique M. Daniel Kretzschmar, Nunhems Produce Chain Manager EMEA. Cette année, les produits de sandwicherie étaient à l’honneur sur le stand du semencier, avec la présentation de diverses variétés spécifiques de tomates, de laitues, d’oignons et de concombres. « Les sandwiches représentent un test de rigueur complet pour les professionnels, parce qu’il faut être bon à tous les niveaux. Les ingrédients doivent être disponibles tout au long de

HM. CLAUSE

Sur le stand du semencier, les visiteurs avaient la possibilité de découvrir les dernières créations variétales en melon, tomate, chou-fleur, fenouil et poivron et de discuter avec les spécialistes. A noter que chaque année, le semencier consacre 14% de son chiffre d’affaire à la recherche, avec des programmes de sélection qui concernent une quinzaine d’espèces potagères

l’année, ils doivent être faciles à gérer, il faut qu’ils arrivent à point et être faciles à travailler. Une fois mis dans le sandwich, ils doivent bien se marier aux autres ingrédients, ne pas mouiller le pain, garder une apparence de fraîcheur et maintenir leur goût d’origine, tout en étant économiques ». Les visiteurs du stand ont donc pu voir et goûter quatre ingrédients spécialement conçus pour les sandwiches : Concombres, Oignons espagnols doux, Laitue Multileaf et Tomate Intense.

majeures. Ces programmes ont pour priorité de répondre aux exigences toujours plus élevées de la filière, du producteur au consommateur. Sa forte présence dans les différentes zones de production à travers le monde permet à HM Clause de rester à l’écoute des clients pour mieux orienter la création variétale. La tomate est la première espèce pour Clause à travers le monde. Sur le Ma-

GAUTIER Semences L’équipe Gautier Semences est venue cette année avec l’intention de renforcer les échanges avec les professionnels de la filière. L’évolution des marchés, la progression des maladies, la prise de conscience environnementale, les consommateurs en attente de produits à la fois attractifs et savoureux… sont pour le semencier autant de raisons d’innover pour offrir des variétés qui répondent à l’ensemble des attentes de la filière. En restant au plus près des utilisateurs des graines, en cultivant le plaisir du goût, Gautier Semences cultive des valeurs qui se traduisent par une offre toujours innovante, performante et attractive. C’est d’ailleurs dans un souci de proximité des producteurs que le semencier organise chaque année au Maroc

SYNGENTA SEEDS

Cette année, Syngenta Seeds a axé sa participation au salon Fruit Logistica sur sa nouvelle variété de tomate prune Angelle, qui a d’ailleurs été candidate au prix de l’innovation Fruit Logistica 2011. Selon le semencier, les plus importants composants gustatifs, tels que l’arôme et la douceur, sont extraordinairement équilibrés dans ce produit. Cette variété peut être cultivée toute l’année dans une serre tout en conservant sa qualité. Angelle est en fait le résultat du concept de Syngenta sur le développement d’une génétique spécifique du goût, qui doit permettre de cultiver des produits meilleurs et très caractéristiques qui satisfont aux besoins

plusieurs journées techniques pour connaître leurs exigences et les informer sur ses nouveautés et solutions. Le semencier considère en effet que son rôle est de proposer de vraies alternatives en production légumière, pour que les opérateurs ne restent pas dépendants de certaines innovations technologiques des grandes multinationales.

du commerce de détail et des consommateurs. Le potentiel de marché d’Angelle a été confirmé par les études effectuées dans plusieurs pays et chez des détaillants comme Marks & Spencers et Sainsbury’s. Sa présentation attrayante, sa petite taille et son goût en font un snack très apprécié des consommateurs de tout âge.

roc, le semencier a récemment lancé de nouvelles variétés, notamment Genio et Creativo (cocktail grappe ou individuelle) et Lipso (olivette) en plus du porte-greffe tomate Fundator. Le melon est également une espèce centrale dans la sélection Clause au niveau mondial. Sur le marché marocain, le semencier vient d’enrichir sa gamme par les deux variétés à fort potentiel Sultan et Karman. Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

55


Région

Visite Royale

Dans le Souss Massa Drâa Semaine chargée dans le Souss pour le Souverain qui s’est tour à tour rendu dans les provinces de Taroudant et Chtouka Ait Baha, afin de s’enquérir des différentes réalisations accomplies dans le cadre du Plan Maroc Vert : mise en place des projets d’agrégation et développement des différentes filières : agrumicoles, viande rouge, production laitière et, pilier de la production agricole, les techniques modernes d’économie d’eau. d’economiser 45 millions de m3 d’eau par an. En ce qui concerne les vergers agrumicoles, le projets de stations météorologiques, dont 15 sont déjà installées, va permettre la collecte et la diffusion de données climatiques sur le réseau Internet et par SMS auprès de 4.000 agriculteurs sur plus de 30.000 ha afin de leur indiquer le besoin quotidien en eau. Objectif : offrir une économie additionnelle des eaux d’irrigation (65 millions de m3/an), et mettre en place une base de données climatique. A l’horizon 2020, les actions entreprises au niveau de la région, devront permettre d’améliorer de façon conséquente, la valeur globale de la production agricole. Au centre SM le Roi Mohamed VI en visite à la ferme pilote Ait Amira du groupe Delasus, à sa gauche M. Kacem Bennani Smires, PDG de Delassus, à sa droite M. Hajjaji, Directeur Général de l’ADA et M. Aziz Akhannouch Ministre de l’Agriculture.

A tout seigneur tout honneur, l’eau est évidemment au cœur de toutes les préoccupations agricoles (plus de 80% de l’eau disponible est utilisée en agriculture), tant précisément par sa disponibilité que par sa méthode d’exploitation. En plus des cultures maraîchères, l’économie d’eau, grâce à des techniques d’irrigation loca56

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

lisée se met en place également dans les vergers agrumicoles du Souss Massa Drâa, avec un réseau de stations météorologiques pour le pilotage efficace des irrigations. Le programme mis en place et qui concerne 6.000 agriculteurs, consiste à équiper ou moderniser les équipements hydro agricoles sur un peu plus de 30.000 ha afin

Visite royale

Groupe Delassus Ferme pilote d’ait Amira Il s’agit d’une ferme pilote de 235 hectares de tomates cerises, cultivés en hydroponique et qui a adopté aux cotés des techniques


d’irrigation localisée un système innovant de réutilisation des eaux de drainage (gestion d’eau en circuit fermé). Une technologie qui permet la récupération de 40 % des eaux d’irrigation par rapport au système du goutte à goutte traditionnel. De plus, le contrôle de la nutrition est complet et la protection de l’environnement favorisée par la lutte intégrée est renforcée. Il n’est en effet plus utile, d’utiliser des produits chimiques polluants comme le bromure de méthyle. L’eau est ainsi optimisée au maximum. Et celle qui n’est pas consommée par la plante est récupérée au bout de ligne et remise dans le circuit d’irrigation après analyse et rajout des nutriments nécessaires. Bien entendu, la conduite de la production demande une grande précision quant aux dosages des nutriments hydroponiques et qui sont effectués par un personnel spécialisé. « Nous avons réalisé de grandes actions au niveau des ressources hydriques, précise Kacem Bennani Smires, PDG de Delassus. Nous cultivons les tomates cerises, sur 1.000 km de gouttières avec la récupération d’eau sur la totalité des exploitations, ce qui permet une pollution zéro au niveau du sol et une belle économie de l’eau d’irrigation ».

45 ans de développement agricole En fait, le groupe Delassus a toujours œuvré dans le sens du développement agricole utile. Portée à l’excellence par l’extrême exigence de ses clients européens, la société Delassus est la première au Maroc en 2003, à mettre en place la certification Global Gap, et s’engage également très tôt dans la protection de l’environnement. Trois points fondamentaux sem-

blent marquer le développement de la société : - qualité de production et sécurité alimentaire, - protection de l’environnement, - bien être et satisfaction du personnel. « Nous avons d’ailleurs développé une action phare sur le plan social et qui me tient particulièrement à cœur, ajoute Kacem Bennani Smires. Il s’agit de la création de l’association Sanady en 2006 et qui a pris en 2009 le nom de « Fondation Sanady » dont l’objet principal est le soutien scolaire des enfants de nos employés. Nous aidons aujourd’hui plus de 1.500 élèves, avec 7 professeurs pour s’en occuper sur 8 centres à Casablanca et 7 à Agadir. A noter que l’action de la Fondation a même dépassé le cadre des enfants de nos employés pour aller vers d’autres enfants en milieu rural. Une vingtaine d’entreprises nous ont rejoins aujourd’hui, et tout récemment une entreprise anglaise de nos clients, heureux et fiers de participer à cette action. Je voudrais encore préciser, ajoute le président de Sanady, que de voir le développement et l’épanouissement de ces enfants est une joie si

forte et largement à l’égal de mes réussites comme chef d’entreprise. Et j’encourage largement d’autres opérateurs, soucieux de l’avenir de leur pays, que ces enfants devront demain également assurer, à rejoindre la Fondation Sanady. »

Développement agrumicole L’exploitation compte également 1.500 ha d’agrumes en irrigation contrôlée, qui consiste en l’installation de mini stations météo dans les vergers, pour mesurer la température, le vent et l’humidité de l’air : tensiomètres à proximité des arbres pour mesurer l’humidité du sol, et dendromètres sur les troncs des arbres pour en mesurer l’état hydrique. Les données recueillies, permettent de déterminer le besoin en eau de la plante et la durée de l’irrigation. Des directives sont alors envoyées automatiquement par SMS aux responsables des parcelles. Ce système d’irrigation à la demande permet non seulement un meilleur équilibre de l’arbre, mais aussi une économie de 30 % d’eau par rapport à l’irrigation localisée ainsi qu’une économie de fertilisants.

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

57

SM le Roi Mohamed VI et à sa gauche : M. Kacem Bennani Smires, PDG de Delassus, Mme Zhor Essakalli, directrice des exploitations et M. Mohamed Bennani Smires, Fondateur du groupe Delassus, entourés par les élèves soutenus par la fondation Sanady.


Visite royale dans le Souss

Visite Royale

Coopérative COPAG, Taroudant Créée en 1987, la coopérative Copag s’est d’abord investie dans la production d’agrumes qui atteint actuellement 90.000 t annuelles, dont 50.000 t sont exportées principalement vers l’Europe, la Russie

Photo Map

A gauche, My M’hamed LOULTITI, Président de COPAG présente à SM le Roi Mohamed VI le projet pilote d’engraissement des veaux. A droite, M. Aziz Akhannouch Ministre de l’Agriculture.

Toujours dans le domaine de la création et grâce à une production d’agrumes conséquente, la coopérative inaugure en 2001, une pro-

SM le Roi Mohamed VI visite les installations à la pointe de la technologie de COPAG

58

Agriculture du Maghreb

l’Arabie Saoudite, le Canada, les USA, etc. A partir de 1993, la coopérative lance une production de lait et de yaourt sous la marque Aljaouda. 6.000 litres de lait étaient alors collectés par jour et vendus dans la région sous forme de sachets de lait pasteurisé et de différents yaourts. Mais le véritable tournant industriel s’effectue en 2000 où la marque est devenue Jaouda, avec la mise en place d’installations à la pointe de la technologie. La marque prend alors le chemin de la diversification avec la création de nouveaux produits, comme les yaourts brassés Crémy, l’un des produits phares de la gamme. La diversification est d’ailleurs actuellement un point important de développement de la marque, avec une créativité sans cesse renouvelée et notamment l’une des dernières créations de produits « Santé » avec les yaourts Ghilal et Linéa. Des efforts couronnés par l’obtention du prix de la meilleure marque de fabrique lors de la dernière édition des ‘’Morocco Awards’’.

n°49

Février 2011

duction de jus de fruits. Actuellement, 20.000 tonnes de la production annuelle des agrumes sont consacrées à la transformation en jus de fruits. Enfin, c’est en 2005 que forte de son développement en produits laitiers et afin de mieux assurer son approvisionnement et son développement, Copag crée une filière dédiée à l’élevage. Et pourtant à ce jour, avec 50.000 vaches laitières, la production journalière de 600.000 litres de lait ne suffit pas à couvrir l’ensemble du territoire. Un projet de production laitière est en cours dans le nord du royaume. C’est ainsi que le développement du parc d’animaux d’élevage pour le lait dont on perçoit bien encore les besoins, a encouragé la mise en place d’un élevage d’animaux destiné à la viande de consommation et abritant plus de 1.000 éleveurs agrégés. A noter que la coopérative Copag, agrégateur bien avant l’heure des grandes démarches du Plan Maroc Vert, a toujours favorisé le regroupement de petits agriculteurs - et c’est sans doute l’une des raisons de son succès - en leur offrant les capacités techniques et managériales favorisant leur développement personnel, mais aussi collectif pour l’ensemble des agriculteurs de la coopérative. Et c’est évidemment l’un des grands objectifs du Plan Maroc Vert.

Nombre de vaches laitières : 50.000 vaches Production annuelle de lait : 205.000 t/an Nombre de producteurs : 12.500

Viande rouge : Nombre d’agrégés : 1.000 Production annuelle


FERTILISATION

Nutrition azotée de la tomate Un nouvel outil de gestion Germaine Brun, Elhousseine Zaoui, Agrochallenge

Les carences en azote, élément clé de la nutrition des cultures, sont dommageables pour le rendement. Mais les excès sont aussi préjudiciables pour le rendement, la qualité et l’incidence des maladies et des ravageurs. Dans le cas de la tomate, tous les techniciens sont conscients de l’intérêt d’une nutrition équilibrée en azote. Cet élément joue un rôle important dans la croissance et la vigueur, la sensibilité aux maladies (champignons, bactéries, pu-

cerons, acariens), les nouaisons et le rendement ainsi que la qualité des fruits (calibre, fermeté, tomate creuse). Cependant, bien que les techniciens réservent une attention particulière à la fertilisation azotée, les méthodes de gestion

sont souvent arbitraires et basées sur des observations et des systèmes empiriques. Les doses sont souvent calculées de manière empirique et appliquées de manière systématique sans prise en compte de données analytiques. Il arrive

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

59


Nutrition azotée de la tomate Fig 1 : Relation NO3 sève pétiole - % N mesure dans les pétioles. Essai 2004. (CTIFL).

tés et à tous les problèmes qui s’en suivent (surcoût de la fertilisation, déséquilibre de la nutrition, problème de qualité, sensibilité aux maladies, pollution).

La solution Pilazo

Fig 2 : Grille de décision : PILazo tomate tioles. Essai 2004. (CTIFL).

souvent de considérer par erreur que l’azote est responsable d’une vigueur excessive ou d’un manque de vigueur alors que le problème peut provenir d’un autre facteur comme la conductivité du sol ou le climat. Il arrive également, suite aux

maladies radiculaires ou autre problème dans le sol, que l’on dispose de suffisamment d’azote dans le sol alors que les plantes manifestent un manque en cet élément. Cette situation peut conduire à une importante utilisation d’engrais azo-

Agro-challenge Etude des sols, assisatance technique et formation en fertilisation et gestion de la fertilité des sols

Disposer d’un outil de gestion qui soit objectif, pratique, fiable et utilisable sur le champ est devenu une nécessité. La méthode Pilazo, abréviation de Pilotage Azote, est l’une des méthodes les plus récentes et les plus utilisées. Cette méthode associe la prise en compte de la teneur du sol en azote à la plantation et les Tests Nitrates effectués sur le jus pétiolaire de jeunes feuilles adultes pour calculer la dose d’azote à apporter. Ces test sont réalisées selon un calendrier adapté à l’espèce considérée et la grille de pilotage spécifique à l’espèce permet de décider ou pas un apport complémentaire et indique la dose à apporter. La méthode permet ainsi, d’ajuster la fertilisation azotée aux besoins réels des cultures. La méthode a été développée par le CTIFL en France, dans un premier temps pour les cultures les plus intéressantes pour le territoire français (fraise, melon, pomme de terre, carotte, aubergine). Elle est en cours de développement pour le chou-fleur, le poivron et le poireau. En ce qui concerne la tomate, la méthode n’a été validée et publiée qu’en Aout 2009. Actuellement, la méthode est opérationnelle pour la tomate en sol, sous abri et per-

Formation sur application de la méthode pilazo au Melon, Pomme de terre, Fraisier et Tomate sous abri. Vente de matériel de pilotage de l’azote Agro-challenge : lot 518, 1er étage N°4, quartier industriel sidi ghanem - Marrakech TEL : 0524335380 GSM / 0661235350 - FAX : 0524335470

60

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


met, au vu des résultats obtenus en production et en expérimentation, des économies significatives d’azote sans risque pour les rendements. Pour la mise en œuvre de la méthode, il est nécessaire de Tests Nitrates disposer d’un outil de mesure utilisable sur les champs afin d’obtenir des résultats en temps réel. Il est aussi nécessaire de réaliser des mesures à des fréquences régulières. Pour la tomate, Il est recommandé de réaliser des mesures tous les 10 jours. Parmi les outils les plus utilisés, il y a les bandelettes Nitrate Test associées à l’appareil de mesure Nitrachek, tout les deux fabriqués par la société Merck. Pour plus de détails sur les outils de pilotage de l’azote nous renvoyons le lecteur à l’article paru dans le N°27 d’Agriculture du Maghreb.

Etapes Les étapes de mise en œuvre sont comme suit : Nitrate Test dans le sol avant plantation : Il s’agit de prélever des échantillons de sol sur une profondeur de 30 cm et de procéder au dosage des nitrates puis au calcul des unités d’azote à l’hectare. Les teneurs recommandées sont comprises entre 50 et 100 unités. Nitrate Test du jus pétiolaire : Les feuilles à prélever sont des feuilles jeunes adultes. En effet, les chercheurs du CTIFL ont démontré que les teneurs en nitrate de ces feuilles sont les plus corrélées à la teneur en azote exprimée en pourcentage de matière sèche (fig 1). Il faut prélever 15 feuilles par hectare puis couper les pétioles et les écraser pour obtenir le jus pétiolaire, puis procéder au Nitrate Test sur ce dernier. Par la suite, Il faut reporter les résultats sur la grille de décision élaborée par le CTIFL (fig 2) pour décider ou pas d’un apport complémentaire d’azote et calculer les doses nécessaires à apporter. Dans certaines situations, il arrive que la teneur des nitrates dans les feuilles indique un manque d’azote alors qu’il est disponible en quantité suffisante au niveau du sol. C’est le cas notamment en présence de maladies radiculaires ou de mauvaise assimilation de l’azote liées aux conditions édaphiques. C’est pour cette raison qu’il est recommandé dans le cas de teneurs faibles dans le jus pétiolaire de procéder également à des Nitrate Test dans le sol avant de décider ou pas d’un apport complémentaire d’azote. Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

61


Tomate plein champ Hind El Ouafi Champ de tomate à Eloulja - Oualidia

Destinée à 100% au marché local, la superficie allouée à la tomate de plein champ est estimée à plus de 9.000 ha. Cette production qui englobe aussi bien la tomate industrielle que la tomate ronde pour la consommation en frais (indéterminée et déterminée) concerne principalement les régions du Gharb, Doukala, Meknès, l’Oriental et plus récemment la zone de Tadla qui connait un engouement sans précédent pour cette culture (disponibilité en eau, terrains reposés, niveau d’infestation quasi nul...).

L

es plantations de

d’environ 18.000 plant/ha et selon

chaleurs) et Tuta absoluta, que le

tomate

destinée

deux cycles de production : un se-

producteur craignait par-dessus

au marché du frais

mis de janvier/février et un autre

tout, a été bien contrôlée grâce au

utilisent

généra-

à partir d’avril. La campagne 2010

piégeage massif et à l’introduction

lement des plants

a été plutôt satisfaisante du point

de nouvelles molécules chimi-

non greffés avec une densité

de vue climatique (pas de fortes

ques, qui, utilisées de manière

62

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

63


Tomate plein champ

efficiente ont donné d’excellents résultats. Le niveau de production a été variable selon les régions. La moyenne nationale a été estimée à 70-75 tonnes/ha, avec des pics de 110 à 120 tonnes/ha (Tadla) et

64

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

des minimas de 50 tonnes/ha.

Conjoncture commerciale Les prix ont bien démarré et sont restés intéressants jusqu’à

En comparaison avec les années 90, le secteur de tomate de plein champ a connu une évolution spectaculaire, pour plusieurs raisons: La généralisation (plus de 90%) de l’utilisation des variétés hybrides au détriment des variétés fixées. L’abandon de l’irrigation gravitaire, grâce aux différentes subventions. L’amélioration de la qualité et des rendements qui ont pratiquement triplé. Les prix à l’usine qui ont connu une augmentation de l’ordre de 20%. Les superficies ont connu une sensible augmentation grâce notamment à la prospection de nouvelles zones de production (Oriental, Tadla). La taille moyenne des parcelles étant de 10 ha dans le Gharb, 7-8 ha dans l’oriental et 20 ha dans le Tadla.


mi-juin. Ils ont ensuite chuté à cause de l’entrée massive en production des différentes plantations de tomate (déterminée, indéterminée et industrielle) sur le marché local. Ils ont même été catastrophiques durant la période de juillet-août. En effet, les inondations ont retardé la mise en place des cultures de tomate industrielle jusqu’à a mi-avril, ce qui explique le chevauchement des productions durant la période juillet-août, ayant pour résultat de tirer vers le bas les prix de vente : 30-35 dhs/ la caisse en juillet et 15 dhs durant le mois d’aout. Une situation qui a poussé les producteurs à se rabattre sur les unités de transformation qui ont une forte capacité d’absorption du produit. A partir de mi-septembre, les cours de la tomate ont connu une nette évolution, ce qui a fait que les

plantations tardives ont été bien rentabilisées.

Approvisionnement du marché

Tomate ronde indéterminée Alimentant le marché local à hauteur de 95%, elle est cultivée sur la zone côtière s’étendant d’Oualidia à Moulay Bousselham avec deux périodes de plantation : fin janvier-début février et juinjuillet selon les localités. Les plantations précoces se font avec des variétés non TYLCV, dominées par les variétés Graziella et Dynamite de Semapro, Maria de Seminis, Supersun et Albatros de Nunhems, Gabriella de Hi Tech Les tardives requièrent des variétés tolérantes au TYLCV, dominées principalement par la variété Assala de Semapro, Chourouk et Enigma de Monsanto

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

65


Tomate plein champ Tomate ronde déterminée Elle concerne principalement les zones intérieures, notamment les périmètres de Doukkala, Haouz, Tadla, Saiss et l’Oriental. La plantation débute à partir de fin février-mars et s’étend jusqu’à fin mai. Ce segment est dominé par les variétés Supered d’Agrimatco, Anan de Hi Tech, Meya Meya (nouvelle variété) de De Ruiter Seeds. Tomate industrielle Sa production concerne principalement les zones Loukous - Gharb (3500 ha) et Béni Mellal (500 ha). Suite aux inondations qu’a connues le périmètre du Gharb en 2010, les plantations ont commencé à partir de fin février (un à deux mois de retard) conduisant à une concentration de la production en juillet-aout. A noter que cette production participe en partie à l’alimentation du marché local quand les prix deviennent intéressants. En effet, même si la tomate industrielle est cultivée sous contrat avec les usines de transformation, les producteurs n’hésitent pas à détourner une partie de la production vers

66

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

le marché de frais assurant une liquidité immédiate. Les principales variétés utilisées sont Volume et Rebbeca de Nunhems et Ercole de Syngenta. Conseils de culture Quelques conseils aux producteurs afin de réussir une culture de tomate de plein champ : Faire le bon choix des variétés selon les régions et les problèmes qui se posent à la production. le marché recherche des tomates qui répondent aux exigences du consommateur à savoir : la couleur, la fermeté et le gros calibre. faire le bon choix des pesticides pour éviter le problème des résidus qui malheureusement ne sont pas du tout contrôlés pour les produits écoulés sur le marché local.

Problèmes du secteur Selon la profession, les principaux problèmes rencontrés actuellement sont: la disponibilité en main d’œuvre qui devient rare pendant les récoltes. Tuta absoluta : qui impose une

Le marché local est alimenté à hauteur de 95% par la production de tomate indéterminée de plein champ, principalement issue des régions d’Oualydia, Azemmour, Chtouka jusqu’à Tifelt à partir du mois de juin et jusqu’au mois de décembre. Ensuite la production sous serre du Souss prend le relai entre décembre et juin pour couvrir la consommation locale par les écarts de triage de l’export.

grande vigilance et un contrôle régulier le problème des nématodes notamment dans la zone de Moulay Bousselham à Larache : les producteurs exigent de plus en plus des variétés dotées d’une bonne tolérance aux nématodes pour limiter les frais de traitements du sol. les principaux problèmes sur lesquelles les semenciers travaillent actuellement sont : la fusariose, les nématodes, le TYLCV et l’oïdium. Exigences du producteur Le producteur recherche principalement des cultivars offrant un haut potentiel de rendement, avec une maturité de production plus ou moins groupée (problème de main d’œuvre) et un niveau élevé de tolérance aux maladies (fusarium, nématodes, TYLCV....). Quant au consommateur, et comme d’ailleurs pour les autres légumes, l’exigence est moindre: une tomate de qualité et accessible à son budget. A noter que le consommateur marocain se rabat assez facilement sur les boites de conserve (concentré) quand les prix sur le marché de frais deviennent trop élevés, notamment durant le mois du ramadan où la demande est très forte.


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

67


Forum Tech Agro

Faut-il irriguer le jour ou la nuit ? Arrangement par Abdelmoumen Guennouni

(risque de gel ou de canicule) et surtout quand il s’agit de jeunes plantations ».`

Pour une irrigation de jour Avis 2 :

« je suis plus pour l’irrigation de jour (malgré l’évapotranspiration). Je pense qu’irriguer la nuit reviendrait à la métaphore suivante : réveiller quelqu’un en pleine nuit et lui proposer un festin. Les stomates n’étant pas en activité, l’usine n’est pas efficiente à 100%, sans oublier les risques de maladies fongiques dues à l’irrigation nocturne ».

Le forum Tech Agro, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un lieu de discussion (francophone), d’échanges généreux et de partage d’informations enrichissantes entre professionnels de l’agriculture (au sens large), auxquels participent des membres de différentes régions (Afrique, Europe, Amérique, …). Parmi les nombreuses discussions qu’on peut y suivre, certaines soulèvent des débats très instructifs. Nous nous proposons de rapporter à nos lecteurs des échantillons de ces Avis 3 : « en plus de la question des stomates, il ne faut pas oublier la lumière débats dans chacun de nos numéros, espérant les faire profiter des com- qui est un facteur obligatoire pour qu’il pétences des membres de ce forum dont l’excellente l’initiative revient au y ait photosynthèse. Concernant l’évapoProfesseur Ahmed Bamouh dont nous saluons l’inénarrable dynamisme transpiration, c’est totalement naturel, il s’agit d’un équilibre physiologique de la et disponibilité.

Q

uestion soulevée par un membre : quel est le meilleur moment pour apporter une irrigation ? Est ce le jour quand les stomates sont bien ouvertes et la demande de la plante importante, ou bien la nuit où l’évaporation est beau68

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

coup plus faible que le jour ?

Pour une irrigation de nuit Avis 1 : « par précaution, il serait préférable d’irriguer la nuit par temps extrême

plante, donc à mon avis le moment idéal d’irrigation est le jour quand la plante a le plus besoin de nourriture. Enfin, comme l’a signalé notre ami, en irriguant la nuit, il y a un grand risque de développement de maladies fongiques ».

Avis 4 : « l’évidence, sauf urgence ou excès des besoins par rapport aux débits,


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

69


Forum Tech Agro est d’irriguer au lever du jour, surtout par journées sans vent ».

Avis 5 : « de préférence pendant le jour (c’est un être vivant), mais tenir compte des condition climatiques, les fortes chaleurs, l’évaporation ... Dans ce cas, il serait préférable d’irriguer la nuit».

Jour et nuit Avis 6 : « a mon avis, irriguer la nuit ou le jour dépend de la saison (hiver et été, surtout avec une forte demande en été), du calendrier d’irrigation (besoins au niveau des parcelles et des stades des cultures) et enfin de la disponibilité en eau (en général le tour d’eau). En bref, en combinant ces 3 facteurs, on aboutit à une irrigation de jour comme de nuit ».

Avis 7 : « l’idéal est d’irriguer au lever du jour, sous réserve de disposer d’une ressource hydrique et des moyens d’irrigation permettant d’apporter à l’ensemble de la parcelle ses besoins en eau en 1 ou 2 heures quotidiennes. Le plus souvent, on irrigue de jour pour des raisons de commodité et en été, nuit et jour ».

Avis 8 :

« on peut aussi irriguer avant et après le lever du soleil (si cette «recette» est compatible avec les autres paramètres). Vous avez, de 3 à 9 heures du matin, une période d’évaporation minimale qui prépare une période (8 à 16 heures) de transpiration maximale (vérifier la recette vis à vis du lessivage ...). Mais si vous avez un «sol passoire», il faut approcher la question autrement ».

Avis 9 : « d’accord avec vous, mais en été quand il fait très chaud (juste le moment où cette problématique est la plus pertinente), je pense que tout le monde pratique le 24h sur 24, 7 jours par semaine quitte à perdre en efficience d’irrigation. On peut fonctionner en flux tendu, petits apports hyper fractionnés, je trouve que ça s’apparente à du hors-sol vu la petite taille du bulbe dans lequel se trouve le système racinaire. Je préfère des apports 70

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

plus espacés et plus conséquents qui augmentent la taille du bulbe, diminuent les problèmes de salinité, et permettent aux racines d’explorer un grand volume de sol. Dans ce cas, il n’y a pas de rapport entre l’apport en eau et la question jour/nuit, vu que la plante dispose d’eau et fonctionne tant que la lumière le permet ».

Avis nuancés Avis 10 : « il faut trouver un compromis entre une optimisation de l’utilisation de l’eau qui consistera à irriguer en gaspillant le moins possible (réduire les pertes par évapotranspiration, mais également par lessivage) et l’optimisation de l’approvisionnement en eau des usines, que constituent les stomates. Dans le premier cas, on a tendance à irriguer lorsque le potentiel d’évapotranspiration est faible (la nuit, mais aussi la journée quand les températures sont douces). Dans le second cas, on aura tendance à apporter l’eau en journée. Enfin, il faudra aussi tenir compte des effets secondaires (risques phytosanitaires ...). En définitive, chaque site aura ses réalités liées à ses contraintes. Une ferme pour laquelle l’eau n’est pas un souci (coût raisonnable) et qui craint fortement les risques phytosanitaires (variétés sensibles, par exemple) ne procédera pas comme une exploitation avec des réserves d’eau limitées ou un coût prohibitif de l’eau. Ainsi le poids des différentes écoles jouera beaucoup, mais ce sont les contraintes de l’exploitation qui permettront de faire le meilleur choix ».

Avis électrique Avis 11 : « si la source d’énergie est électrique, il serait souhaitable de choisir le tarif vert (pour une puissance souscrite appropriée) qui définit les postes horaires à


l’intérieur desquels on doit irriguer pour réduire les frais de pompage ».

Avis synthetiques Avis 12 : « c’est probablement l’une des questions qui resteront sans réponse. Il ne faut donc pas s’efforcer à vouloir y trouver des orientations claires et directes qui annulent les théories du camp adverse. C’est le même cas de figure que la problématique du meilleur porte-greffe, de la plantation sur ados ou pas, de la date d’entrée en production, etc. Il y aura toujours autant d’avis que d’écoles. C’est la spécificité de l’agriculture et chacun aura une tonne d’argument aussi solides les uns que les autres ».

Avis 13 :

« je pense aussi qu’on ne doit pas chercher à trouver une ré-

ponse unique qui soit pour ou contre l’irrigation de nuit. Théoriquement, je trouve que l’irrigation en plein sol revient à «donner à boire au sol pour donner boire à la plante», et donc on doit gérer les besoins de la plante par la gestion de l’humidité du sol. L’expérience (sondes, tensiométrie) montre que l’absorption se passe majoritairement le jour bien sûr (transpiration), mais il y a une bonne partie (surtout en périodes chaudes) qui se passe dans la nuit (poussée racinaire). Pratiquement, et pour ne pas se perdre entre la physiologie de l’arbre et la physique du sol, on doit prendre en considération 4 facteurs : - Le sol (structure, texture, profondeur racinaire, ...), - La nature du réseau d’irrigation, - L’état de l’arbre (stade, couverture,...)

- Et, bien sûr, un suivi au maximum de l’état du climat (Eto journalière et par heure si possible). Comme résultat on aura 4 valeurscommandes (tableau de bord) de l’irrigation: - Eto : evapotranspiration ou le pouvoir évaporant du climat - Dnm : ou la dose à ne pas dépasser (en fonction du sol, réseau et profondeur racinaire) - Ph : la pluviométrie horaire (caractéristique réseau) - Kc coefficient cultural (stade, couverture,...) En prenant en considération ces éléments, et avec un contrôle rigoureux de ces 4 facteurs (sonde du sol, stations météo, profils racinaires, observations, dendromètres,...) Et en connaissant le schéma général de l’Eto journalière (à peu près 80% entre levée et coucher du soleil et 20% entre coucher et lever du soleil), on peut avoir une idée plus ou moins claire sur le ou les temps pour apporter une bonne irrigation. Je pense que c’est un raisonnement général pour toute culture irriguée au goutte à goutte ».

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

71

Chaque site aura ses réalités liées à ses contraintes. Une ferme pour laquelle l’eau n’est pas un souci et qui craint fortement les risques phytosanitaires ne procédera pas comme une exploitation avec des réserves d’eau limitées ou un coût prohibitif de l’eau.


Cultures sous serre

Fonction de la serre

Rendement et qualite Mohamed zahidi, cabinet green smile La serre permet de modifier le climat naturel et de l’adapter aux exigences physiologiques de la culture. Ainsi rendements et qualité s’en trouveraient optimisés. La serre doit, en outre, offrir des caractéristiques de solidité lui permettant de supporter les charges (poids des plantes) et les surcharges (vents, pluie, grêle ou neige éventuellement). De plus, le volume et l’espace de la serre doivent offrir un certain confort aux plantes et faciliter les façons culturales et les travaux quotidiens d’entretien et de récolte.

Climat spontané et climat modifié Climat naturel

Photo 1: Serre multichapelle avec armature renforcée pour soutenir charges et surcharges Photo 2 armature serre multichapelle avec toiture de forme gothique Photos 3 : dispositifs d’aération de différents types de serre avec option de mise en marche ouverturefermeture mécanisée

Le climat spontané ou climat naturel n’est pas toujours conforme aux exigences physiologiques des plantes. Le climat des zones de production de primeurs marocaines et du souss-massa en particulier présente les contraintes suivantes : - En saison estivale : excès de lumière et de chaleur - En automne : déséquilibre lumière/ chaleur - En hiver : basses températures nocturnes suivies de hautes températures diurnes (fortes amplitudes thermiques). - Au printemps : on retrouve les mêmes contraintes de la saison estivales. En outre, et durant tout le cycle de la plante, qui se déroule de juillet à juin de l’année suivante, l’hygrométrie à l’intérieur de la serre est soit trop faible soit trop élevée. Ces contraintes pèsent donc de tout leur poids sur le rendement, la qualité des fruits et sur les risques de maladies (cryptogamiques essentiellement) et de ravageurs.

Modifications climatiques requises

Les nouveaux types d’abris doivent d’abord permettre les modifications 72

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

climatiques suivantes : - En été : ombrer et refroidir, de juillet à septembre. - En automne : refroidir et atténuer le déséquilibre lumière /chaleur (déséquilibre responsable de l’étiolement et l’emballement des plants. - En hiver : chauffer de nuit et refroidir de jour. - Au printemps : ombrer et refroidir de nouveau Dans tous les cas et en toutes saisons la serre doit être étanche vis-à-vis de la pluie afin d’éviter l’excès d’humidité du aux fortes précipitations prolongées, comme celles de l’année 2009/2010. C’est d’ailleurs le point noir de l’abri traditionnel canarien, qui a clairement montré ses limites au cours des dernières campagnes.

les possibilités du producteur d’investir dans des dispositifs favorisant l’économie d’énergie. Les types de serres métalliques multi-chapelles ou le modèle métallique raspa y amagado (canarienne améliorée) peuvent offrir des dispositifs d’aération, d’ombrage et d’humidification de l’ambiance, tout en restant accessibles au producteur par leur niveau d’investissement. Pour améliorer le bilan thermique sans recourir à la solution coûteuse du chauffage, les dispositifs comme les écrans thermiques plus ou moins perfectionnés et la mise en place de doubles parois peuvent faire gagner 2 ou 3 degrés (°c) en période froide.

Critères de choix pour les nouveaux types d’abris La maîtrise parfaite des contraintes climatiques évoquées plus haut n’est pas envisageable dans nos conditions. On ne peut, dans le contexte climatique qui est le notre, envisager le contrôle intégral de la température dans la serre compte-tenu de l’investissement en système de chauffage et des charges en énergie (gaz ou fuel). Par contre, il est tout à fait dans

1


souvent les 60 à 80 tonnes ha, ce qui exige une structure très solide. L’effondrement de serres dû à la charge des plants sur certaines serres mal montées est notoirement connu.

Hermeticité et volume

La nouvelle serre doit présenter une herméticité parfaite afin de garantir une protection totale contre les infiltrations des pluies et les risques d’invasion d’insectes et acariens. Un autre critère très important est la dimension de la serre : hauteur zénithale (on recherche actuellement des hauteurs dépassant les 7m), hauteur des pieds -droits. Ces dimensions conditionneront le volume de la serre qui doit être important pour assurer le confort des plants par son effet tampon par rapport aux excès du climat extérieur.

L’amélioration de la température nocturne de la serre permettrait également le contrôle de l’hygrométrie dans la serre. On serait ainsi en mesure de prévenir les risques de maladies cryptogamiques (botrytis, mildiou, alternaria, oidium…) et de réduire le recours aux traitements systématiques.

Façons culturales

L’espace intérieur de la serre doit permettre le bon déroulement des façons culturales ainsi que les différentes travaux d’entretien et de récoltes.

Malheureusement, ils ne peuvent permettre d’assurer des niveaux de température au dessus du zéro végétatif de la tomate qui se situe autours de 9/10°c. Il faudra chercher des solutions en explorant la piste des systèmes de chauffage alternatifs solaires dont certains modèles sont déjà proposés par le commerce. L’amélioration de la température nocturne de la serre permettrait également le contrôle de l’hygrométrie dans la serre. On serait ainsi en mesure de prévenir les risques de maladies cryptogamiques (botrytis, mildiou, alternaria, oidium…) et de réduire le recours aux traitements systématiques.

Autres fonctions de la serre

Surcharges climatiques La serre doit aussi assurer des fonctions comme la protection de la culture contre d’autres risques climatiques comme les tempêtes. On exigera de la structure de supporter des vents dépassant les 150 km /h et de supporter les surcharges éventuelles occasionnées par de fortes précipitations comme cela arrive souvent dans nos zones de production.

Charges de culture

Les plantes palissées sont supportées par la charpente et leur poids dépasse

Nous avons essayé de donner une esquisse des caractéristiques des nouveaux types de serres afin d’orienter le choix des producteurs désireux de s’équiper en nouvelles installations plus perfectionnés. Il reste bien entendu que les serres peuvent largement varier d’un constructeur à l’autre et offrir un large éventail de commodités et d’équipements à la mesure des possibilités financières. Pour en savoir plus sur ce sujet, il est vivement recommandé d’assister à la 2° édition d’agriconferences tomate du maroc le 24 mars 2011 à Agadir. www.agriconference.com

2

3

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

73


74

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

75


OLÉICULTURE

Les tailles de restructuration et de régénération Raymond LOUSSERT / Ahmed FERRAK Afin de remédier à des négligences de taille ayant affecté l’oliveraie, ou pour prolonger sa vie économique, différents types d’interventions peuvent être réalisées. Bien que ces tailles éliminent partiellement ou totalement la frondaison d’un olivier âgé, grâce à son extraordinaire pourvoir d’émettre, après une coupe, de nouvelles pousses, il est possible de reconstituer tout ou partie de sa structure. Ces tailles, certes parfois très sévères, sont un mal nécessaire, qui donnera naissance à une nouvelle frondaison où l’équilibre feuilles/bois sera rétabli et prometteur de récoltes abondantes et régulières. Les schémas qui suivent, indiquent les types de taille à préconiser en fonction du développement des arbres à restaurer :

La taille «Ménara»

1

Taille de rajeunissement par ravalement de la frondaison

2

3

1 : Avant la taille

1 : Après la taille

Fig. 1 : L’arbre présente une hauteur (h) nettement supérieure au diamètre (d) de sa couronne. Localisation des coupes sur les charpentières au niveau des premières ramifications horizontales et retombantes pour le ravalement de la frondaison. Fig. 2 : Aspect de l’arbre après l’exécution de la taille. Fig. 3 : Deux ou trois ans plus tard, la frondaison est en partie reconstituée, sa hauteur est équilibrée avec le diamètre de la couronne (h = d).

Les Tailles de ravalement de la frondaison Ces tailles ont pour effet de restructurer la totalité de la frondaison des arbres âgés.

1

2

3

4

Fig. 1 et 2 : Le ravalement de la frondaison peut s’effectuer à partir de la base des charpentières ou par suppression d’une partie du tronc ;

bre feuilles/bois est rétabli, l’arbre est à nouveau apte à redonner des productions abondantes et de faible alternance.

Fig. 3 et 4 : On favorise le départ de deux branches charpentières, qui vont constituer l’armature de la nouvelle frondaison ;

N.B : les pertes de productions engendrées durant les quatre à cinq années que nécessite la reconstitution de la frondaison sont en partie compensées par la vente du bois.

Fig. 5 : Quatre à cinq années plus tard, l’équili-

Rabattement des charpentières Coupe au niveau du tronc avec départ de nouvelles charpentières 76

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

5


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

77


OLÉICULTURE

Les Tailles de restructuration Ces tailles de restructuration progressives ont l’avantage de préserver une partie de la frondaison dans l’attente de son prochain ravalement. Cette pratique de la taille «tournante» permet à l’oléiculteur de ne pas être brutalement privé de récolte.

Fig. 1 et 2 : Pour les oliviers monotroncs, on élimine une branche charpentière âgée, pour les oliviers polytroncs, on supprime un tronc ; Fig. 3 à 6 : À partir des coupes ci-dessus réalisées, on reconstitue progressivement une nouvelle frondaison en poursuivant les opérations de coupe au fur et à mesure du développement progressif de la nouvelle armature de l’arbre. La pratique de cette taille tournante doit s’étaler sur plusieurs années tout en maintenant l’activité de production des arbres. On favorise le départ de deux branches charpentières, qui vont constituer l’armature de la nouvelle frondaison

La Taille de régénération La taille de régénération de toute la partie aérienne de l’arbre repose sur une caractéristique de l’olivier d’émettre sur son souchet des rejets capables de reconstituer un nouvel arbre.

Après le recépage du tronc reconstitution d’un olivier à 3 troncs N.B : Cette taille de recépage permet de régénérer de vieux oliviers qui, grâce à leur important système racinaire, sont capables de développer en quatre à cinq ans une nouvelle frondaison porteuse de rameaux fructifères.

Fig. 1 et 2 : L’opération dite du recépage s’effectue en deux temps : ravalement de toute la frondaison puis élimination du tronc âgé à quelques centimètres au-dessus du sol ; Fig. 3 et 4 : Après le recépage de nombreux rejets sont émis par le souchet. Par éclaircie, cinq ou six en position opposée sont conservés. 78

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


PROJET

Diagnostic d’une unité de production Démarche et méthodologie Ouzine Mehdi, Ingénieur en Agro-économie

Le diagnostic d’une activité économique est fortement lié à sa nature et à la maitrise de son environnement. La diversité que présente le secteur agricole et le riche panel d’opportunités d’investissement qu’il offre, nous oriente vers une activité complexe, diversifiée mais surtout difficile à appréhender. De par sa complexité et la multitude de ses opérateurs, le diagnostic de l’exploitation agricole est d’autant plus difficile à réaliser. Nous essayerons néanmoins de mettre en avant les principaux volets qui le composent, indépendamment de la nature de l’activité agricole.

Methodologie

Diagnostic de l’environnement du projet

La décortication de l’historique météorologique de la zone de production est primordiale avant tout investissement. Les analyses dites de prospection (structure + niveau de réserve) renseignent sur la qualité du substrat et les facteurs limitants.

A ce stade, il s’agit avant tout de faire un diagnostic rapide, ciblé et non onéreux de l’environnement du projet. Cependant, dans une perspective d’optimisation de l’investissement à entreprendre, il faut envisager par la suite des analyses plus poussées. L’aboutissement de cette première phase n’est d’ailleurs que les prémices de la mise en place d’une étude de faisabilité proprement dite (voir tableau ci-contre ).

À ce niveau, on peut d’ores et déjà qualifier l’unité de production. L’idée étant de limiter au maximum les facteurs à risque qui pourraient s’afficher comme limitants pour la mise en place d’une activité agricole. La démarche adoptée ne pourra en aucun cas remplacer une étude de faisabilité, mais garantirait une certaine fiabilité pour ce qui va suivre.

ORIENTATIONS

ACTIONS

Substrat sol

Analyses dites de prospection (structure + niveau de réserve) : ce type d’analyse renseigne sur la qualité du substrat et les facteurs limitants (salinité du sol, nature du sous sol….), sans pour autant identifier le potentiel complet du substrat.

Données climatiques

La décortication de l’historique météorologique de la zone de production (précipitations, évapotranspiration, températures…) est primordiale avant tout investissement. Ceci permet la prévention des risques climatiques (gelée, chergui), mais également par la suite la mise en place de programmes d’irrigation adéquats.

Ressources hydriques

Dénombrement des ressources hydriques disponibles et potentielles (forage, bassin, eau en surface libre). Ce facteur de production influence fortement le type d’irrigation et la nature de la filtration qui seront adoptés par la suite. Des analyses d’eau devront également être réalisées pour écarter tous risques de limitation par rapport à cette ressource (présence de salinité, origine de la salinité, niveau de charge des eaux).

Equipement agricole

Prévoir un équipement en fonction des travaux prévisionnels, de la nature du sol et des spéculations à mettre en place. Dans un premier temps, le nombre d’hectares peut être un bon indicateur sur le nombre de machines dont devrait se doter l’unité de production. Dans le cas de la présence d’un matériel ancien, il faut penser à examiner le coût d’entretien. Prévoir aussi l’option location qui peut être intéressante, notamment pour les petites superficies.

Ressources humaines

Evaluation sommaire des besoins en main d’œuvre (travaux d’entretien et de réhabilitation). Identifier les pics d’appel en terme de main d’œuvre.

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

79


Diagnostic d’une unite de production

En effet, cette démarche qui précède la mise en place d’un projet agricole pourra donner lieu à la seconde étape qui est celle de la revue rapide et concise des principaux indicateurs financiers.

Indicateurs financiers & previsions budgetaires Là encore, il ne s’agit pas de définir un busines plan détaillé, mais uniquement un prévisionnel en terme de trésorerie qui orientera l’investisseur vers la structure financière qui correspond le mieux à sa capacité financière (% en capitaux propres, % emprunts, etc ). Le premier point étant de déterminer la nature des charges qui vont résulter directement de l’investissement, à travers justement l’analyse des normes de production et les rendements escomptés. L’aboutissement de cette phase étant la mise en place d’un CPC prévisionnel (compte des produits et charges). La détermination de l’évolution du cash flow mensuel renseignera sur Dénombrement des ressources hydriques disponibles et potentielles.

les besoins en trésorerie, le coût d’emprunts potentiels et le choix des ressources de financement appropriées. Ce mode de gestion permet de se préparer à faire face aux situations de déficits, de prévoir les financements à moyens et à court terme et d’optimiser les excédents de trésorerie (investissements futurs, réhabilitation etc) (voir tableau ci-bas). Le décalage entre la mise en place de la production et les premières ventes génère un besoin de financement (BFR) qui varie selon la nature et la durée du cycle de production et selon les délais de paiement. À ce stade, une simulation des ventes prévues pourra donner un ordre de grandeur plus ou moins fiable de cet indicateur clé. La marge dégagée par la/ les spéculation(s) choisie(s) définira l’orientation stratégique de la diversification ou de la monoculture. Une décision souvent d’autant plus difficile à prendre que les débouchés sont diversifiés. Cet indicateur permettra de mesurer significativement

Tableau simplifié pour évaluation du flux de trésorerie Période N° n

Période N° n+1

Période N° n+2

.…

Dépense courante

Dans le cas de la présence d’un matériel ancien, il faut penser à examiner le coût d’entretien.

Dépense exceptionnelle Recette courante

Il est important d’identifier les pics d’appel en terme de main d’œuvre.

Recette exceptionnelle Solde = Recette - Dépense la contribution des activités entreprises à la couverture des charges de structures. Il faut garder en tête qu’à ce niveau du diagnostic, il n’est pas nécessaire de faire une distinction basée sur la nature des charges (variable, de structure). Pour simplifier la simulation, les charges du cycle de production comprennent l’ensemble des consommations et frais liés à l’utilisation des facteurs de production pour l’activité agricole. La valeur ajoutée, excédent brute d’exploitation (EBE) et autres indicateurs financiers sont autant d’indicateurs décisionnels, mais dont l’investisseur pourra se passer au niveau de cette phase de diagnostic primaire.

80

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

Appreciation globale de l’unite de production Une corrélation de ces différents axes amènera l’investisseur soit à entamer des études plus révélatrices du potentiel du domaine en question ou tout simplement d’abandonner son projet sous peine de pertes sèches. Par la suite, et si l’investissement est maintenu, un cycle de gestion doit s’instaurer et devra être préalable à chaque prise de décision. Disposer d’une expertise externe, d’outils de gestion est d’autant plus souhaitable, si les moyens et les objectifs de production le justifient.


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

81


Protection du blé

La septoriose potentiellement dommageable cette année Les conditions pluvieuses de début de campagne ont permis le démarrage précoce de la culture du blé. En ce qui concerne les maladies cette année, tous les indicateurs vont dans le sens de la prépondérance de la septoriose. Tout d’abord, la présence d’un inoculum abondant résultant du développement important de cette maladie l’année dernière. Les premiers semis de la campagne en cours prédisposent aux attaques précoces de la septoriose. De plus, les pluies fréquentes et les températures douces des mois de décembre et de janvier ont été favorables à l’installation de cette maladie, sachant que les principales variétés de blé tendre cultivées y sont sensibles.

C

Pr. Ezzahiri Brahim, IAV Hassan II Rabat

oncernant les autres principales maladies du blé, à savoir les rouilles brune et jaune, elles ne constituent pas de menace pour l’instant à la culture. La tendance est que ces maladies vont apparaître plus tard et menacer éventuellement les semis relativement tardifs. La rouille brune a l’habitude d’être plus générale dans sa distribution que la rouille jaune qui se limite aux plaines situées au piedmont des montagnes et aux plateaux intérieurs. Il est donc important de savoir reconnaître les premiers signes de présence de ces 82

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

maladies afin d’intervenir à temps et d’utiliser les fongicides qui leur conviennent le plus.

Comment reconnaître la présence des maladies foliaires dans un champ de blé ? 1. La septoriose

Symptômes Ils se présentent sous forme de lésions allongées de taille variable sur les feuilles. Ces lésions sont caractéri-

sées par la présence de petits points noirs appelés pycnides (Photo 1). Détection de la maladie Les premières lésions de septoriose sont observées sur les feuilles basales et sont détectables à partir du stade tallage. La progression de la maladie se fait du bas vers le haut. Elle est lente avant épiaison mais rapide après.

2. La rouille brune

Symptômes Ils se manifestent sous forme des pustules de petite taille, circulaires ou ovales, oranges ou brunâtres (Photo 2) qui apparaissent de préférence sur la face supérieure des feuilles. Détection de la maladie Les pustules de rouille brune peuvent être visibles à partir du stade montaison. Elles sont distribuées au hasard sur les feuilles. Le plus souvent, les spores de rouille brune arrivent dans un champ de blé à partir d’une source externe. En effet, les spores sont transportées par le vent sur de longues distances. Ce qui fait que, plus l’arrivée des spores est précoce, plus les dégâts vont être importants.


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

83


Protection du blé 3. La rouille jaune

Photo 1. Symptômes de la septoriose

Symptômes Ils se présentent sous forme de pustules jaunâtres, alignées le long des nervures des feuilles, sous forme de stries (Photo 3).

Photo 2. Pustules de rouille brune

Détection de la maladie Comme pour la rouille brune, les spores de rouille jaune sont aussi transportées par le vent sur de longues distances. Une arrivée précoce des spores, et en présence de conditions favorables, peut causer un développement de la maladie dommageable à la culture du blé. A la différence de la rouille brune, les premières indications de la présence de la rouille jaune se manifestent sous forme de foyers plus ou moins circulaires des plantes attaquées par la maladie (Photo 4).

Photo 3. Pustules de rouille jaune

Photo 4. Foyer de rouille jaune

Quand est-ce que fautil lutter contre les maladies du blé ?

Le recours à la lutte chimique est justifié lorsque le risque de développement des maladies foliaires se présente. Ce risque peut être apprécié, en tenant compte du potentiel de production de la variété, du niveau de sa sensibilité, du taux de contamination des résidus en cas d’un précédent blé, de la détection des premiers symptômes, des conditions climatiques présentes et du coût du traitement.

Stade d’intervention fongicide Septoriose Suite à la détection des symptômes sur les feuilles basales du blé, la décision du traitement fongicide est prise lorsque les conditions de dissémination sont présentes. Pour les septorioses, les précipitations constituent le facteur principal de contamination du blé. Le stade idéal d’intervention fongicide est lorsque 2 nœuds sont apparents sur la tige du blé. Rouilles brune et jaune L’appréciation du risque de la rouille brune se base sur la détection des 84

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

premières pustules de la maladie sur les 2 dernières feuilles. Le risque de la rouille jaune est évalué par la localisation des premiers foyers de cette maladie dans le champ de blé. Le positionnement du traitement fongicide du blé contre les rouilles se fait entre l’épiaison et la floraison, en fonction de la date de détection des pustules de ces maladies. Nombre de traitements Le nombre de traitements fongicides est décidé en fonction du potentiel de production du champ en question et des risques encourus de développement des deux groupes de maladies principales: la septoriose et les rouilles. Un à deux traitements fongicides sont souvent suffisants pour remédier aux maladies foliaires. Dans le cas de deux traitements : - le premier appliqué entre les stades 2 noeuds et gonflement, vise à contrôler la septoriose - le deuxième, appliqué après la floraison, a pour cible les rouilles. Dans tous, les cas une protection réussie va permettre d’éviter des pertes pouvant aller jusqu’à 50%. Choix des fongicides Les fongicides homologués (Index Phytosanitaire du Maroc, AMPP, 2011) offrent un large spectre d’efficacité vis-à-vis des principales maladies foliaires du blé (Tableau 1). Ils appartiennent essentiellement à deux familles: les triazoles et les strobilurines. Ce sont soit des produits simples (1 substance active) ou composés (2 à 3 substances actives). Signalons qu’une substance active peut couvrir en activité toutes les maladies foliaires, mais son degré d’efficacité peut varier d’une maladie à l’autre, d’où l’intérêt parfois de recourir à l’utilisation de produits composés. Les risques de développement de résistance des champignons aux fongicides sont très élevés, en cas d’utilisation répétée d’une même substance active ou de substances actives appartenant à la même famille chimique. Pour éviter le développement de telle résistance il est recommandé d’alterner des substances actives appartenant à différentes familles chimiques et d’utiliser les produits composés de substances actives ayant différents modes d’action (Tableau 2).


PUNCH C

‫مبيد ضد الفطريات ملعاجلة‬ ‫احلبوب و الشمندر السكري‬

Fongicide des céréales et de la beterave à sucre

‫اإلختيار األحسن ألفضل مردود‬

Le bon choix pour un rendement très élevé sur é u g olo rave à m o H tte la besucre,5 L/ha e0 dose à la

d

PUNCH C est une suspension concentrée contenant 250g/L de flusilazole et 125g/L de Carbendazime pour la lutte contre la septoriose et la rouille des céréales d’automne et la cercosporiose de la betterave sucrière

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

85


Protection du blé

Tableau 1. Fongicides homologués au Maroc contre la septoriose et les rouilles brune et jaune (Index Phytosanitaire du Maroc, AMPP, 2011) Substance (s) active (s)

Nom commercial Allegro

Dose p.c. (L/ha)

Septoriose

Usages homologués Rouille brune Rouille jaune

Epoxiconazole Krésoxim méthyl

0,8

+

+

Amistar 25 SC

Azoxystrobine

0,8

+

+

Artea 330 EC

Propiconazole Cyproconazole

0,5

+

+

Propiconazole

0,5

+

+

1

+

+

+

1

+

+

+

0,5

+

+

2

+

+

0,8

+

+

Apache Caramba Charisma Comodor Eminent Star Falcon 460 EC Folicur 250 EW

Metconazole Flusilazole Famoxadone Cyproconazole Azoxystrobine Tetraconazole Chlorothalonil Spiroxamine Tébuconazole Triadiménol Tébuconazole

1

+

Flutriafol Carbendazime

1

+

King 250 EW

Tebuconazole

1

+

Matiz 430 SC

Tébuconazole Tébuconazole Trifloxystrobin Epoxiconazole

0,6

+

1

+

Flusilazole Carbendazime Epoxiconazole Thiophanate Methyl Propiconazole Cyproconazole Trifloxystrobine Tébuconazole Epoxiconazole Dimoxystrobine Tébuconazole

0,8

+

0,5

+

0,7

+

+

0,8

+

+

Impact RM

Nativo Opus Punch C Rex Duo Sanazole 250 EC Sphère 267,5 EC Suprême Super Swing Gold Tebucur 250

+

+

+

+

+

1

+ +

+

1,25 1

+

1

+

Tableau 2. Familles chimiques et modes d’action des fongicides homologués sur blé Substance (s) active (s)

Nom commercial Produits simples Apache

Propiconazole

Bachlor 125 SC

Epoxiconazole

Caramba

Metconazole

Familles chimiques

Modes d’action

Folicur 250 EW King 250 EW Matiz 430 SC

Tébuconazole

Triazoles

Inhibition de la biosynthèse des stérols Cible : 14α déméthylase

Suprême Super Tebucur 250 Opus

Epoxiconazole

Sanazole 250 EC

Propiconazole

Amistar 25 SC

Azoxystrobine

Strobilurines

Triazoles

Impact RM

Propiconazole Cyproconazole Epoxiconazole Krésoxim méthyl Cyproconazole Azoxystrobine Tébuconazole Trifloxystrobine Cyproconazole Trifloxystrobine Epoxiconazole Dimoxystrobine Flusilazole Famoxadone Flutriafole Carbendazime

Punch C

Flusilazole Carbendazime

Produits composés Artea 330 EC Allegro Comodor Nativo 300 SC Sphère 267,5 EC Swing Gold Charisma

Eminent Star Rex Duo Falcon 460 EC

86

Agriculture du Maghreb

Tetraconazole Chlorothalonil Epoxiconazole Thiophanate Methyl Tébuconazole Triadiménol Spiroxamine

n°49

Février 2011

Triazoles Strobilurines

Triazoles Oxazolidinediones Triazoles Benzimidazoles Triazoles Phtalonitriles Triazoles Hétérocycles azotés Triazoles Spirocétalamines

Inhibition de la respiration mitochondriale Cible : Cytochrome b Inhibition de la biosynthèse des stérols

Inhibition de la respiration mitochondriale (Cible : Cytochrome b) et de la biosynthèse des stérols (Cible : 14α déméthylase) Inhibition de la biosynthèse des stérols et des processus respiratoires Inhibition de la biosynthèse des stérols et de la multiplication cellulaire Inhibition de la biosynthèse des stérols et des processus respiratoires et de production d’énergie cellulaire (action multi-site) Inhibition de la biosynthèse des stérols et de la multiplication cellulaire Inhibition de la biosynthèse des stérols Cibles : 14α déméthylase et ∆8 ∆7 isomérase


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

87


PHYTOSANITAIRE

Betterave à sucre dans le Gharb

Une cible potentielle pour les ravageurs Nadif Abdelamjid, Centre Technique des Cultures Sucrières ORMVAG - Nadif2@hotmail.com

Le niveau de production réalisé dans le périmètre du Gharb varie selon les années de 41 à 46t/ha et reste de ce fait toujours en deçà des attentes des opérateurs. Si les raisons avancées sont souvent liées à l’irrigation, la préparation du sol et le choix variétal, les problèmes phytosanitaires, notamment ceux posés par les ravageurs sont les plus déterminants car infligeant des pertes considérables à la culture. Leurs invasions massives prennent pour cibles tous les organes de la plante depuis la semence jusqu’à la racine mure prête à la récolte. Ces dégâts imposent aux agriculteurs de procéder à des traitements chimiques onéreux, souvent hors de leur portée.

O

Photo 1 : Dégâts dus aux insectes terricoles, cas des taupins, affectant la qualité du peuplement de la culture de betterave.

Photo 2 : Attaque sur les jeunes plantules de la betterave.

Photo 3 : les attaques des gastéropodes peuvent aussi parfois nuire à la qualité du feuillage.

Photo 4 : Adulte de cléone mendient considéré dans les années 90 comme étant l l’insecte le plus redoutable avant la casside

n assiste ainsi à des attaques : - des insectes du sol menaçant la densité du peuplement, - des limaces et des noctuelles qui détruisent les jeunes plantules provoquant des manques de levée - des infestations par le cléone mendiant qui dévore les plantules, les feuilles et colonise les racines. Mais le grand défi reste désormais la casside, petit coléoptère qui s’adapte parfaitement aux conditions du périmètre. Ses apparitions sont de plus en plus précoces, ses impacts de plus en plus inquiétants et sa capacité de résistance aux divers insecticides alarmante.

Manque de levée et faibles peuplements Dans les différents périmètres sucriers du royaume, les vers gris (Agrotis sp), les taupins (ver fil de fer), le cléone mendiant (Comorrhynchus mendicus) et les limaces sont les ennemis les plus redoutables de la betterave. Les attaques larvaires du vers gris peuvent causer des dégâts au niveau des collets allant jusqu’à la destruction complète de la plante. La régularité et la qualité

1

2

88

Agriculture du Maghreb

du peuplement sont ainsi détériorées puisque les attaques se produisent le plus souvent le long des lignes. Les adultes du cléone et les larves des taupins qui dévorent à leur tour les coléoptiles et les jeunes plantules qui viennent d’émerger peuvent engendrer parfois la destruction totale de la culture. Les prospections entreprises ont révélé en début de campagne 2011, quelques attaques de cléone mendiant, des insectes terricoles, noctuelles, limaces et escargots (photos 1, 2 et 3).

le champ est reconnue par l’apparition de traînées de mucus épais blanc sur le sol. Au Loukkos, par exemple, 3000 ha ont été détruits en 1986 à cause de ces mollusques. Pour les mesures de lutte, l’application actuellement de certains produits tels le Muserol, comme traitement préventif, a donné des résultats très satisfaisants. Cependant, 2 à 3 applications sur les bordures des parcelles sont nécessaires si le début de la campagne est assez humide

Les limaces

Ils sont observés sur la betterave dans les parcelles entourées par les mauvaises herbes qui constituent des abris pour ces ravageurs. Les dégâts se manifestent par des perforations des feuilles pouvant en cas des fortes attaques causer des pertes dues aux destructions de la surface foliaire. Les agriculteurs doivent donc détruire les mauvaises herbes à proximité des parcelles et utiliser des herbicides au pourtour des champs.

Les escargots

Elle peuvent être particulièrement voraces et leur infestation est très importante par temps humide (surtout après les pluies). Elles détruisent les jeunes plantules, affectant sévèrement la densité du peuplement, si les interventions appropriées ne sont pas effectuées dans l’immédiat. En effet, après les premières pluies, les limaces quittent leurs abris et envahissent la culture de la betterave à la tombée de la nuit. Leurs attaques peuvent avoir lieu, sans que l’agriculteur s’en rende compte. Elles réduisent sérieusement la levée imposant ainsi le re-semis. La présence des limaces dans

Le cleone mendiant (photo 4) Au début des années 90, il était répandu dans toutes les régions du Gharb et du Loukkos. A l’époque, plus de 90%

3

n°49

Février 2011

4


5

des parcelles étaient plus ou moins infestées et certaines superficies ont été totalement détruites causant un manque à gagner aussi bien pour les sucreries que pour les agriculteurs. En dévorant les jeunes feuilles nouvellement formées, les adultes obligent les agriculteurs à re-semer leurs champs. Les larves peuvent creuser des galeries profondes sur les racines entraînant leur dessèchement et par conséquent la mort de la plante entière. Dans le cas d’une attaque importante, une plante peut contenir jusqu’à 10 larves de cléone Cependant, les prospections réalisées ces dernières années dans les zones betteravières du Gharb ont révélé la présence irrégulière de ce ravageur. Ses attaques sont de moins en moins importantes et son incidence moyenne est très faible (5%). Le nombre moyen d’individus adultes par pied de betterave est de l’ordre de 1 adulte.

Ravageur du feuillage La Casside Avec une fréquence de 100%, la casside (Cassida vittata) est le ravageur de la betterave sucrière le plus rencontré dans toutes les zones prospectées. Cependant, le pourcentage de plantes attaquées peut varier d’une parcelle à l’autre. Les dégâts sont très variables allant de quelques perforations de la surface foliaire jusqu’à la destruction complète du feuillage de toute la parcelle (photo 5). Le seuil de tolérance économique, tel qu’il a été établi par HAMDAOUI et qui est de l’ordre de 3 adultes par pied (Photo 6), est largement dépassé dans plusieurs parcelles prospectées. Une étude sur l’impact de cet insecte sur la betterave à sucre a montré qu’il peut détruire non seulement la masse foliaire de la plante, mais

6

aussi induire une baisse importante du taux de sucre et du rendement en racines. Cette campagne 2011, les premiers arrivages des adultes de la casside ont été décelés dans plusieurs localités, assez précocement dès le début de la deuxième décade du mois de décembre et ce malgré les basses températures enregistrées et qui sont normalement défavorables à ce ravageur (photo 6). Après une période d’accouplement de quelques jours, les premiers œufs sont déposés et fixés à la face inférieure des feuilles, à proximité des nervures. Après une période d’incubation, a lieu le développement larvaire qui est fortement influencé par les températures. Il est d’autant plus court et plus important avec les températures élevées. Les larves de cet insecte sont les plus à craindre. Elles commencent à dévorer l’épiderme et le parenchyme des feuilles transformant ainsi les plantes en véritables passoires (photo 7). Les pertes seront plus sévères avec l’élévation des températures, surtout dans certaines zones comme Sidi Slimane.

7

alternant les produits de la famille des organophosphorés et des pyréthrinoïdes visent à mieux contrôler l’insecte. En effet, l’utilisation abusive des insecticides à base uniquement de pyréthrinoïde peut aider l’insecte à développer une certaine résistance. L’alternance avec un organophosphoré empêche la manifestation de cette résistance, permet de combiner l’effet de choc des pyréthrinoïdes à l’efficacité plus lente des organo-phosphorés, inhibe la dégradation rapide des pyréthrinoïdes et confère un effet additif à leur efficacité.

Lutte phytosanitaire Des bulletins d’avis de traitement incitant les agriculteurs aux traitements phytosanitaires appropriés ont été édités en versions arabe et française. Ils ont été communiqués aux centres de distributions des produits phytosanitaires installés cette année dans les différentes zones de production. Ces traitements qui devaient en principe être effectués en Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

89

Photo 5 : champ complètement infesté par la casside.

Photo 6 : Plant de betterave colonisé par les adultes de la casside dépassant de loin le seuil d’intervention établi dans le Gharb.

Photos 7: Feuille de betterave criblée et transformée en passoire par les larves de la casside.


Semis et semoirs en ligne polyvalents au Maroc

Organisation du chantier, choix, maintenance et sécurité Pr. Bouzrari B. – IAV Hassan II, Rabat.

L’objectif de cet article est de présenter aux utilisateurs des semoirs en ligne polyvalents au Maroc les éléments aidant à procéder à une bonne organisation d’un chantier de semis et au choix des appareils. Il vise également à les sensibiliser sur le rôle de la maintenance et les risques d’accidents qui les guettent à tout moment pendant le travail, lors de la conduite ou même pendant la période d’hivernage.

Organisation du chantier Les points clés de la réussite de l’organisation d’un chantier en vue d’optimiser le temps d’exécution et la qualité du travail sont : • Le réglage et le contrôle de la profondeur d’enfouissement de la semence • Le contrôle de l’outil de recouvrement des grains • Le réglage des organes de raccordement des passages : les traceurs • Le jalonnage qui permet de réaliser des passages rectilignes et parallèles et contrôler l’exactitude des travaux ultérieurs d’entretien (fertilisation, traitement phytosanitaire, …).

90

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

• La réalisation d’un essai à vide pour s’assurer de l’exactitude des différents réglages et du bon fonctionnement d’un semoir en ligne.

Réglage de la profondeur de travail Le réglage de la profondeur d’enterrage est réalisé, de manière général, par: • Un levier central qui agit sur l'ensemble des organes • Modulation individuelle des ressorts de pression. Cette possibilité de réglage est particulièrement utile pour les organes qui doivent semer dans les bandes tassées par les roues du tracteur.

Le montage de patins de limitation de la profondeur améliore le contrôle du niveau d’enterrage de la semence dans les sols sableux et légers. Pour accroître son efficacité, il convient de comprimer chacun des ressorts de pression à la valeur nécessaire.

Réglage de l’outil de recouvrement Les organes de recouvrement permettent de compléter la fermeture des raies des organes d’enfouissement par simple criblage. Les dents doivent être positionnées de manière à ne pas perturber l’emplacement des grains dans le sillon. En gé-


Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

91


Semis et semoirs en ligne polyvalents au Maroc néral, ils sont dotés d’un réglage de rapprochement ou d’éloignement du semoir, d’un réglage de hauteur permettant de contrôler la profondeur et d’un réglage de rotation des peignes autour de leur barre de fixation.

Réglage des traceurs Le raccordement précis des passages de semis évite d’avoir des chevauchements et des manques entre passages, c’est-à-dire des bandes

Exemple de travail de semis non soigné (manque, chevauchement, …).

qui seront sur ou sous semées, fertilisées ou traitées. Cela entraîne des pertes de production et un gaspillage de produits et donc d’énergie (semence, engrais, pesticide). Pour réaliser correctement le semis, il convient de régler les traceurs à une certaine distance (T) du dernier organe d’enterrage. Cette distance est liée à la largeur réelle du semoir mesurée entre socs latéraux (Lr), à l’interligne (I) et à la distance entre flancs intérieurs des roues avant du tracteur (v), par la relation: T = [(Lr - v) / 2] + I Pendant le travail, le conducteur doit faire coïncider le flanc intérieur de la roue avant du tracteur (partie bien visible à partir de la cabine de pilotage), avec la raie creusée par le disque traceur. 92

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

Le jalonnage de la parcelle Le jalonnage de la parcelle peut se faire de deux manières : - Avec deux disques placés derrière le semoir et alignés chacun sur une roue arrière du tracteur. - Laisser des bandes non ensemencées à des intervalles réguliers dont l’espacement et la largeur correspondent respectivement à la voie et à l’épaisseur des roues arrière du tracteur qui sera utilisé pour les tra-

vaux ultérieurs d’entretien. Pour ce faire, les largeurs de travail du pulvérisateur et de l’épandeur d’engrais doivent être coordonnées à la largeur du semoir.

Exemple L’agencement entre un semoir de 3 m et un pulvérisateur de 9 m peut se faire par marquage des traces des roues du tracteur en laissant, à chaque fois, deux passages libres. Celui entre le même semoir et un pulvérisateur de 12 m, par marquage des traces des roues du tracteur en laissant entre elles, à chaque fois, trois passages libres. Avant de commencer le semis, il faut décider du point de départ et de fin du travail, de l’orientation des lignes de semis en fonction de la configu-

ration de la parcelle, de la pente, des travaux ultérieurs d’entretien et de leurs difficultés éventuelles d’exécution, etc. Il faut faire un premier passage à vide en se guidant avec un jalon ou un repère aussi éloigné que possible pour obtenir un trajet rectiligne. Lors du premier passage, vérifier le réglage de l’aplomb, fait à l’atelier, la profondeur de semis, le fonctionnement des cylindres distributeurs, l’outil de recouvrement, etc. La trémie doit être remplie au champ car pendant le transport il peut se produire un tassement excessif des grains dans la trémie pouvant causer des discontinuités dans la distribution des grains. Pendant le semis, il convient de travailler à une vitesse d’avancement modérée. Les constructeurs proposent des vitesses allant de 6 à 8 km/ h, mais tout dépend des conditions climatiques, de l’état du lit de semis, de l’âge et de l’état du tracteur et du semoir. La vitesse pratique et raisonnable se situe entre 5 et 6 km/h. Pendant le travail, un opérateur se tenant debout derrière la machine sur la passerelle de contrôle doit surveiller la marche de tous les organes du semoir et en particulier : - Le fonctionnement des distributeurs - Le fonctionnement des organes d’enterrage. En cas de bourrage, il faut les débarrasser de la terre collante à l’aide d’un bâton à pointe métallique - L’écoulement des grains dans les tubes de descente - Le niveau de la semence dans la trémie - Le bourrage pouvant se produire entre organes d’enterrage par le sol ou autres éléments.

Choix d’un semoir

A quand un centre national d’essai ? Ce que les utilisateurs craignent le plus c’est d’acheter une machine qui coûte cher, mais qui ne répond pas aux normes internationales ou régionale. Or, comment vérifier si


tel est le cas ? Cela ne peut se confirmer sans l’aide d’un centre national d’essai et d’évaluation des équipements agricoles. Un tel centre doit avoir une longue expérience dans le domaine pour pouvoir accumuler les données pratiques de terrain qui lui permettent de se faire un référentiel national ou même régional. A défaut d’une telle institution,ce qui est le cas pour le Marocl’acheteur d’une machine se fie à son bon sens, s’appuie sur son expérience personnelle et celle des autres utilisateurs de sa région, largement influencés par le menu que leur proposent les concessionnaires du matériel agricole. Les éléments qui aident à choisir un semoir en ligne polyvalent valable sont nombreux. Abstraction faite des éléments techniques et scientifiques relatifs au choix judicieux de semoirs en ligne adaptés (qui méritent d’ailleurs un article à part), nous fournirons aux personnes intéressées quelques conseils d’ordre général pouvant les orienter dans le choix d’un bon semoir. • Le type de semoir (mécanique, centrifuge, pneumatique, …) • La largeur réelle, le poids et la capacité de la trémie.

• Le type d’organes d’enterrage, de traçage, de jalonnage (socs, disques, …). • Le type d’organe de distribution et sa précision. • La polyvalence dans l’utilisation de grains variés de point de vue forme, taille, résistance à l’écrasement, à l’écoulement, … • La simplicité des organes et des réglages. • La rusticité de la machine (cadre, organes, attelage, ...). • Le nombre d’organes d’enterrage et leurs longueurs. • Le type de tubes de descente : flexibilité. • La vitesse d’avancement au travail et la capacité au champ. • La consommation en carburant et la puissance de traction nécessaires.

Quelques caractéristiques Les caractéristiques des semoirs en ligne polyvalents utilisés au Maroc que nous donnerons ci-dessous n’ont qu’un caractère indicatif et ne peuvent nullement être prises ou utilisées comme éléments de choix. Elles ont été effectuées sur un échantillon d’une quarantaine de semoirs recensés au niveau des revendeurs du matériel agricole au Maroc à la

Figure 4: Exemple de traçage avec largeur de pulvérisateur égale à quatre fois la largeur du semoir.

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

93


Semis et semoirs en ligne polyvalents au Maroc du travail. - Ne jamais laisser la machine au champ pendant la nuit. - Toujours mettre le couple tracteursemoir sous abri.

Entretien annuel

Pendant le semis, il convient de travailler à une vitesse d’avancement modérée. Les constructeurs proposent des vitesses allant de 6 à 8 km/h, mais tout dépend des conditions climatiques, de l’état du lit de semis, de l’âge et de l’état du tracteur et du semoir.

fin de la dernière décennie. - Poids : 156 à 262 kg/m (moyenne : 205 kg/m) - Capacité de la trémie : 100 à 200 l/m. - Largeur courante : 3 m. - Puissance 9 à 15 CV/m. - Vitesse d’avancement : 4 à 8 km/h. - Consommation en carburant : 2,5 à 4 l/ha. - Temps de travail : 0,5 à 1 h/ha.

Maintenance d’un semoir Une maintenance mal faite entraîne un fonctionnement anormal. De ce fait, la fréquence des pannes et la consommation en pièces de rechanges augmentent, l’efficacité et la longévité de la machine diminuent, les charges de mécanisation et par conséquent les charges de structure se trouvent alourdies, la consommation d’énergie accrue… Il est fortement recommandé d’entretenir le semoir chaque jour de travail et au terme d’une campagne de semailles. On distingue l’entretien journalier et l’entretien d’hivernage.

- Vidanger la trémie, les cylindres distributeurs et les tubes de descente puis nettoyer toute la machine - Laver la machine avec un jet d’eau sous pression et sécher avec de l’air comprimé ou à l’air libre - Graisser tous les organes et mettre une couche de graisse sur les parties brillantes (socs, disques, etc.); - Refaire le serrage des boulons - Changer les pièces usées et exécuter toutes les réparations nécessaires - Relâcher tous les ressorts - Mettre une couche de peinture sur les parties dénudées - Démonter et mettre les chaînes dans un bain d’huile - Mettre la machine sur cale sous abri et dégonfler les pneus à moitié. Si l’abri n’est pas clos, dégonfler partiellement puis démonter les roues pour les mettre dans un lieu obscur. Les courroies, quand elles existent, sont également à stocker dans un lieu obscur.

Sécurité dans l’utilisation d’un semoir L’utilisation d’un semoir cache de nombreux périls latents auxquels

s’ajoutent ceux liés à l’emploi du tracteur agricole. Le conducteur et l’opérateur doivent être très vigilants et prêt à réagir au moindre dysfonctionnement. Les conseils à donner à ce sujet sont nombreux mais, dans le cadre de cet article, il convient de se limiter aux points suivants : - Ne jamais procéder seul aux opérations d’attelage, d’entretien, de réparation et d’utilisation au champ d’un semoir. - L’opérateur doit se tenir debout sur la passerelle de contrôle fixée derrière le semoir. - L’opérateur ne doit ni régler, ni entretenir, ni toucher aux organes pendant qu’ils sont animés. - S’assurer de l’existence à bord d’un extincteur, d’une boite de pharmacie pour les soins primaires et d’une boite à outils pour pouvoir intervenir à temps. - Rouler sur voie publique à une vitesse raisonnable et respecter le code de la route. - En cas d’hivernage mettre le semoir sur cales dans un abri clos loin des enfants et des ouvriers. - S’assurer toujours d’avoir coupé la transmission de mouvement entre la roue d’entraînement et les mécanismes de distribution avant de quitter le champ - Ne jamais porter personne sur la passerelle arrière pendant la circulation sur voies publiques.

Entretien journalier Au début et à la fin de la journée, puis pendant le travail, il est recommandé de : - Graisser régulièrement et en fonction des conditions du travail tous les éléments munis d’un graisseur - Nettoyer tous les organes - Mettre de l’huile sur les parties brillantes en cas d’arrêt prolongée 94

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

Exemple d’état d’entretien de matériel de semis à prix exorbitant Machine de semis direct hivernant sans abri.


Elevage

Gestion des grandes salles de traite au Maroc

Exemple de l’élevage de la société MAZARIA Aït Houssa A., Loultiti My A., By K., Baligh A., Benbrika A. Société MAZARIA, Larache - ste.mazaria@gmail.com

Au Maroc, plusieurs élevages laitiers avec d’importants effectifs allant de 500 à 2000 têtes ont été crées depuis que l’Etat marocain a décidé, en 2005, de confier la remise en valeur des grandes fermes étatiques au secteur privé, dans le cadre d’un projet de partenariat signé entre les deux parties. De telles unités de production constituent un important changement d’échelle auquel peu d’éleveurs au Maroc sont habitués. Et peu de données sont disponibles sur ce genre d’élevage dans le contexte local, notamment en matière de gestion des grandes salles de traite.

C

ette synthèse a pour but de mettre à la disposition des nouveaux grands projets, en cours de réalisation, les particularités de gestion que soulèvent les grandes salles de traite dans le contexte local, à travers une étude effectuée sur une salle utilisée pour traire un jeune élevage laitier de 2000 vaches de Holstein. Pour plus de détails, se référer au bulletin de Transfert de Technologie en Agriculture n°184 (Janvier 2010).

salle de traite, trois bâtiments de même taille et de même conception que les précédents pour les génisses, une aire réservée aux niches, des centres annexes dont une maternité, un centre pour les besoins spéciaux, un centre d’alimentation, un atelier d’entretien du matériel, un bassin de sécurité pour l’eau d’abreuvement de 3000 m3, des aires de stockage pour l’ensilage, la paille, le foin de luzerne et d’autres produits. Le projet est également doté de bassins pour la

protection de l’environnement. Le type d’alimentation des vaches laitières est la ration totale mélangée, distribuée 5 fois /jour sur toute l’année, à base d’ensilage de maïs produit sur place, de foin de luzerne, de la paille de céréales, de l’aliment composé standard (type 1 kg d’aliment pour 2,5 litres de lait), du tourteau de soja, de la mélasse, de la pulpe sèche de betterave, en plus d’un complément minéral vitaminé. La production laitière annuelle glo-

Caractéristiques de l’exploitation L’étable concernée est située à la ferme de Bargha, près de Larache, au nord ouest du Maroc. L’élevage est conduit en stabulation libre dans deux bâtiments complètement ouverts, en charpente métallique haute, d’une capacité de 1000 têtes chacun. Chacun des deux bâtiments est constitué de 4 paddocks d’environ 250 têtes, modulables de l’intérieur au moyen des séparations métalliques de type montage/démontage rapide, afin de faciliter la gestion de l’allotement. L’étable comprend également une Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

95

Vaches à la traite


Gestion des grandes salles de traite au Maroc

En termes d’investissement global, les avantages évidents d’une salle de traite unique de grande capacité sont sans doute les économies d’échelle qu’elle permet sur le matériel, le génie-civil, le besoin en ressources humaines pour sa gestion,… mais son inconvénient majeur réside dans les risques encourus.

Les risques

bale est de 15,6 millions de kg (18 millions comme objectif à moyen terme) et la lactation standard réalisée à 305 j, est d’environ 7800 kg (contre 9000 comme objectif ). Des différents systèmes de traite présents sur le marché (tandem, épi 30°, épi 60°, rotative, TPA, robot), à Mazaria, le choix a porté sur une salle de traite par l’arrière (TPA) de 2 x 40 postes, conçue en principe pour traire 2800 vaches/jour en régime de croisière.

Analyse Une grande salle de ce genre soulève une série de questions en rapport avec l’investissement, la rentabilité, les difficultés d’entretien, la gestion des ressources humaines affectées à son exploitation, … mais aussi les risques de différents ordres qui lui sont associés. 96

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

Le risque que la salle tombe en panne et de se retrouver avec 2000 vaches sans savoir comment les traire. Ce risque qui n’est jamais nul, même pour une salle à l’état neuf, sous entend la nécessité d’un entretien régulier et d’un stock obligatoire de pièces de rechange stratégiques sur place, en cas de panne, en particulier à mesure que la salle vieillit. Le cerveau d’une salle, c’est avant tout le pulsateur, mais la panne peut également provenir d’ensembles ou de pièces électriques ou mécaniques diverses (groupe électrogène, pompes à lait, pompe à eau glacée, variateurs,…). Le risque de propagation des maladies. Que ce soit pour les maladies d’élevage ou les MRLC, le risque potentiel lié à un grand élevage doté d’une seule salle de traite, est certainement plus grand qu’avec plusieurs élevages isolés, équipé chacun de sa propre salle.

Les performances Vis-à vis du personnel chargé de la gestion de la salle, l’expérience de Mazaria suggère de s’inscrire dès le départ dans un système de gestion permettant de fidéliser la main d’œuvre affectée à cette tâche. En élevage laitier, il n’est pas indiqué que les vaches soient manipulées chaque fois par une nouvelle équipe d’ouvriers. Comme partout ailleurs, la traite est une tâche pénible, astreignante, obligeant à travailler de nuit, du-

rant les week-ends, les fêtes, …Elle implique en plus la responsabilité du trayeur dans les problèmes de santé concernant les mammites. En dehors des avantages pécuniaires qu’elle procure par rapport au SMAG (gratification, primes, heures supplémentaires), la traite en tant que métier, intéresse peu la main d’œuvre de la société. Le modèle de rémunération proposé, semble effectivement avoir fidélisé la main d’œuvre, puisque depuis sa mise en place, peu de trayeurs ont manifesté le souhait de changer de poste. Comme on s’y attendait, c’est aussi un modèle incitateur de progrès sur le rendement horaire de la salle par rapport au travail rémunéré à la journée. Il est maintenant établi, que des performances proches des valeurs avancées par le fabricant sont possibles. Avec un travail d’équipe soutenu, quatre ouvriers bien rodés peuvent traire 350 vaches/h, soit 2500 V/j. Le temps consacré à la traite, enregistré dans cette expérience (ou temps d’astreinte spécifique de l’opération), semble à ses limites optimales: 2,3 min à Mazaria contre 2 min comme record en France. Des performances encore supérieures risquent de se faire au détriment des routines de travail ou de la propreté des quais. L’analyse des enregistrements réalisés par caméra, montre que pour aller au-delà de 350 vaches/h, il faut une plus forte pression sur les vaches pour les ramener des paddocks et pour les positionner dans les stalles. De même qu’il faut accepter de réduire le temps de contact désinfectant/mamelle au moment du pré et du postrempage, la durée d’essuyage, le temps consacré à tirer les premiers jets, et d’une manière générale, à sacrifier en partie les routines de travail. Ce qui, à l’évidence, est préjudiciable à la production, à la qualité, et à la


santé de la mamelle et de la vache. C’est sur le point crucial concernant le nombre de cellules somatiques dans le lait que le résultat obtenu avec le modèle reste globalement mitigé, sans que l’on puisse déterminer réellement, dans les fluctuations constatées, la part due à la qualité de la traite, de celle imputable à l’hygiène du logement. Au sein de la société, nos investigations nous conduisent à suspecter plutôt la litière comme principale cause de mammites. En d’autres termes, au stade où nous en sommes, nous n’avons valorisé que le segment «facile» du modèle, celui de la cadence de traite, qui ne requiert que l’effort physique de la part des trayeurs. Il reste maintenant à vérifier si grâce à ce modèle, des progrès stables et significatifs par rapport à la situation actuelle, sont possibles sur la qualité du lait et la santé de la mamelle.

Règles de gestion Règles à respecter pour gérer une salle de traite moderne : 1- Trayeurs, matériel et local de la salle de traite sont supposés propres au démarrage; 2- Ramener les animaux des paddocks, les faire rentrer dans les stalles, et les traire dans le calme (trop de pression sur les vaches = risques de glissement et de luxation, et

Responsables de l’Elevage à Mazaria

chute de volume de lait produit); 3- Nécessité de contrôler régulièrement l’état sanitaire de la mamelle à l’entrée de la vache dans la stalle; 4- Respect impératif de l’ordre de traite pour prévenir les mammites: traire les primipares les premières, ensuite les fraîches vêlées, puis le reste du troupeau; 5- Effectuer le pré trempage et recueillir ensuite les premiers jets pour ‘chasser les microbes‘ accumulés dans le sphincter du trayon et contrôler s’il n’y a pas de mammites; ne jamais commercer à essuyer les trayons avant d’avoir tiré les premiers jets; 6- Nettoyer soigneusement les

trayons (une lavette par vache ou deux si nécessaire); 7- Vérifier le niveau de vide avant de démarrer la traite (ici -42 K.pascal) et sélectionner le rapport de pulsation adéquat (ici 60/40); 8- Accrocher les faisceaux trayeurs après les 60-70 secondes qui suivent le nettoyage des trayons (5 vaches par 5 vaches); 9- En cas de salle à décrochage automatique, choisir un réglage permettant d’éviter la surtraite (ici vitesse < 1.4 L/min); 10- La vache est traite, désinfecter les trayons avec une solution de post-trempage; 11- Traite terminée, déclencher le nettoyage général (matériel, quais, couloir de sortie,…); 12 - Filtrer et refroidir le lait avant de l’envoyer dans les tanks de stockage (contrôler l’opération de refroidissement); 13- Contrôler de façon régulière la qualité du lait en particulier en cas de paiement à la qualité; 14- Eviter que les vaches ne se couchent juste après la traite (sphincter encore ouverts) en leur distribuant le repas; 15- Aucune des règles ci-dessus ne doit être sacrifiée sous quelque prétexte que ce soit.

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011

97

vue sur la fosse de la salle

Transfert de Technologie en Agriculture N°184 (Janvier 2010)


OFFRES D’EMPLOI Nous sommes la filiale marocaine d’un groupe multinational dont les activités regroupent les 4 métiers suivants :

OFFRE dans le domaine de la Semence POTAGERE TECHNICO-COMMERCIAL (H/F) dans la Région SUD du MAROC.

FERTILISANTS – NUTRITION ANIMALE - HYGIENE – MARCHES INDUSTRIELS

VILMORIN Atlas, filiale commerciale de VILMORIN, semencier français spécialisé dans les espèces potagères en France et à l’international, recherche un Technico-Commercial (H/F) basé à Agadir, pour la Région Sud du Maroc.

Dans le cadre de notre développement, nous recherchons :

- Gestion commerciale de la zone : Portefeuille client, Prospection, Suivi technique, Animation, Promotion, Ventes & Recouvrements. - Développement du Chiffre d’Affaire et des parts de marchés de VILMORIN Atlas. - Développement de la gamme VILMORIN.

ATTACHES TECHNICO- OMMERCIALES (productions végétale) Pour toutes les zones du Maroc. De formation technicien agricole, âgé de 27 ans et plus, homme de terrain avec une expérience minimum de 3 ans dans la production et/ou la commercialisation d’intrants agricoles.

Nous vous garantissons : - Une formation permanente à nos produits. - Une rémunération motivante. - Une voiture de fonction. Merci d’adresser candidature (CV + lettre de motivation + photo)

votre

Responsable Logistique

Réf. 00214 Mission : Assurer la gestion de l’ensemble des opérations de transport de la société sur

POSTE RECHERCHE: Poste basé à Doukkala (EL JADIDA), Haouz-Tadla (MARRAKCH-BENI MELLAL), Oriental (BERKANE) Vous aurez pour missions : - vente des produits et recouvrement - suivi des besoins et livraison des clients - établissement des plans de nutrition végétale sur mesure, - réalisation des argumentaires de vente pour l’équipe commerciale, - mise en place et suivi des protocoles d’essais de fertilisation raisonnée, - participation aux journées techniques régionales et nationales, - participation au développement de nouveaux produits et spécialités de nutrition végétale.

Agriculture du Maghreb

- H/F avec un minimum de 5 ans d’expérience dans le domaine maraîcher. - Technicien ou Ingénieur agricole. - De fortes connaissances techniques et/ou commerciales dans le domaine maraîcher sont indispensables. Expériences terrain attendues. - Sens du relationnel, autonomie et flexibilité. - Bonne maîtrise de l’outil informatique (Excel, Word et Internet) - Langues : le Marocain et le Français à maîtriser parfaitement, Anglais parlé. - Permis de conduire et mobilité géographique.

l’ensemble du territoire marocain. Profil : • Jeune H/F, ayant minimum 5 ans d’expérience en Logistique. • Vous maîtrisez parfaitement l’outil informatique. • Vous êtes dynamique, avec un bon sens

ASTRACHEM-MAROC, filiale d’un grand groupe Saoudien « ASTRA-AGRICULTURE » ayant 5 ans de présence sur le marché national, représente une gamme de haute qualité d’engrais liquides et solubles, semences et pesticides en cours d’homologation.

98

Profil et Compétences recherchés :

Merci d’adresser votre candidature (CV avec photo + lettre de motivation) par email à atlas@vilmorin.com ou à l’adresse suivante : VILMORIN Atlas S.A.R.L. – 158 Bd. Abdellah Ben Yacine – BP 2333 – 20 3000 – CASABLANCA

TIMAC AGRO MAROC S.A. 290 Bd ZERKTOUNI 20000 CASABLANCA Ou par fax au 05 22 48 14 52

Recrute :

Missions Principales :

n°49 n°48

Février 2011 Décembre 2010

du contact et de la communication. • Français courant. Poste basé sur : AGADIR Veuillez adresser votre CV, photo et Lettre de motivation en précisant la référence sur l’adresse email : info@scpc-sapel.ma

PROFIL RECHERCHE - Formation : Bac +2 et Bac+5, type technicien agricole et ingénieur agronome, option «Horticulture» ou «Production végétale» ou «Phytiatrie». - Expérience réussie dans le secteur des engrais, de l’agrofourniture ou agricole (au moins trois ans). - Personne de terrain, rigueur, autonomie et posséder des qualités relationnelles et organisationnelles éprouvées. - Capacité de persuasion et de ténacité avec de bonnes connaissances du secteur agricole. - Bilingue arabe/français +permis de conduire depuis plus de deux ans. - Disposé à effectuer des déplacements fréquents à travers le maroc.

CONTRAT - CDI (Poste disponible) - Salaire fixe+Commission variable+avantages sociaux (CIMR+ASSURANCE COMPLEMENTAIRE)

CONTACT : Adresser CV+ lettre de motivation à : maroc@astrachem.net ou Fax : 0528308779


MAXIFRUIT®

Un produit innovant base du complexe exclusif NMX (Brevet Européen EP 01500090.4) qui vous garantit :

1

Une action préventive pour une meilleure

FRUCTIFICATION SÉCURISÉE

3 Une action sur le grossissement RÉCOLTE ET QUALITÉ MAXIMISÉES

2 Une mise à fruit optimisée NOMBRE DE FRUITS OPTIMISE

290, bd. Mohamed Zerktouni - Casablanca Tél. : 05 22 26 50 38 /Agriculture 45 - Fax : 0522 48 14 52 99 du Maghreb n°49 Février 2011 administration@timacmaroc.com - www.timacmaroc.com


100

Agriculture du Maghreb

n°49

Février 2011


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.