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REINVESTIR L’URBAIN Aix-Marseille-Provence forte par ses centres

J U I N

2 0 1 7


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 2

SÉNAS MALLEMORT

CHARLEVAL LA ROQUED'ANTHERON

ALLEINS

LAMANON EYGUIERES

SAINT-ESTEVE -JANSON

VERNEGUES AURONS SALON-DE-PROVENCE

PERTUIS

LAMBESC

LE PUYSAINTE-REPARADE

PELISSANNE

LA BARBEN

LANÇON-DE-PROVENCE

EGUILLES

VAUVENARGUES

COUDOUX

SAINT-MARCJAUMEGARDE VENTABREN

SAINT-CHAMAS

BEAURECUEIL

AIX-EN-PROVENCE

LE THOLONET

VELAUX

ISTRES

BERRE-L'ÉTANG

MEYREUIL

ROGNAC

SAINT-MITRELES-REMPARTS

PORT-SAINT-LOUISDU-RHONE

JOUQUES

SAINT-CANNAT VENELLES

CORNILLONCONFOUX

LA FARELES-OLIVIERS

FOS-SUR-MER

PEYROLLESEN-PROVENCE

MEYRARGUES

GRANS MIRAMAS

SAINT-PAUL-LEZ-DURANCE

ROGNES

MARTIGUES

CHATEAUNEUFLES-MARTIGUES

CHATEAUNEUF-LE-ROUGE

BOUCBEL-AIR

FUVEAU PEYNIER

GARDANNE

CABRIES MARIGNANE

SAINT-VICTORET

GIGNAC-LA-NERTHE

GREASQUE SIMIANE-COLLONGUE

LES PENNESMIRABEAU

MIMET

SEPTEMESLES-VALLONS

PLANDE-CUQUES

TRETS BELCODENE

SAINTSAVOURNIN PEYPIN

CADOLIVE

LA BOUILLADISSE

AURIOL

ALLAUCH CARRYLE-ROUET

SAINTZACHARIE

LA DESTROUSSE

LE ROVE SAUSSETLES-PINS

PUYLOUBIER

ROUSSET

VITROLLES

PORTDE-BOUC

SAINT-ANTONINSUR-BAYON

ROQUEVAIRE

ENSUÈSLA-REDONNE MARSEILLE

AUBAGNE GEMENOS LA PENNESUR-HUVEAUNE CARNOUX-ENPROVENCE

ROQUEFORT-LA-BEDOULE

CEYRESTE

CASSIS

Aix-Marseille-Provence 92 communes 1 840 000 habitants 737 000 emplois 3 150 km2

LA CIOTAT

Document réalisé par L’Agam - Pôle graphique Crédits photos : Hélios images pour toutes les photos aériennes. Agam

CUGES-LES-PINS


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 3

sommaire Introduction

AMp façonnée par ses franges, faible par ses centres........................................................................... P.6 PENDANT 50 ANS, UN DÉVELOPPEMENT URBAIN EXTENSIF...............................................................................................................................P.8 DES ESPACES URBAINS DE FAIBLE DENSITÉ...............................................................................................................................................................P.10 redonner envie d’urbain, 92 centres réinvestis pour AMP.....................................................................p13 92 CENTRES REINVESTIS POUR AMP..............................................................................................................................................................................P.16 UNE OFFRE DE MODES DE VIE ‘‘URBAINS’’ D’UNE EXCEPTIONNELLE DIVERSITÉ......................................................................................P.18 LE REINVESTISSEMENT EN MARCHE DES CENTRES DE LA MÉTROPOLE...................................................................................................P.24 DES CENTRES D’AIX ET MARSEILLE ATTRACTIFS ET PORTEURS DE RAYONNEMENT.......................................................................P.28 UNE DIVERSITÉ DE CENTRES DE VILLES ACTIVES ET ÉQUIPÉES....................................................................................................................P.32 LA PROXIMITÉ ET LE CHARME DES CENTRES DES VILLAGES..........................................................................................................................P.36 défis et innovation pour la ville de demain.............................................................................................. P.38 DES VILLES DE DEMAIN INTELLIGENTES,RéSILIENTES ET DéCARBONNéES..................................................................................................................................................................................................................P.36 L’ESPACE URBAIN TRANSFORMé PAR L’éVOLUTION DE NOS MODES DE VIE...........................................................................................P.42 VERS UNE STRATÉGIE DE PRIORISATION DES CENTRES.................................................................................................................................... P.44


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L’ESPACE URBAIN, UN ENJEU METROPOLITAIN

C

ette contribution de l’Agam s’inscrit dans la continuité des réflexions engagées depuis plusieurs années à l’échelle de la métropole.

CENTRES, RÉSEAUX ET RESSOURCES, TROIS PILIERS DU PROJET D’AMÉNAGEMENT MÉTROPOLITAIN

Au moment où l’institution se met concrètement

Ce document est le premier d’une série de trois docu-

en place et démarre l’élaboration de ses politiques et

ments. En effet à travers les réflexions de l’Agam sur

schémas d’ensemble, il est apparu intéressant de por-

les enjeux métropolitains, trois sujets sont apparus

ter lisiblement ‘‘la voix des centres’’ des villes et vil-

comme piliers d’un projet d’aménagement métropo-

lages de la métropole, au travers de ce document qui

litain véritablement soutenable :

focalise volontairement sur les enjeux de réinvestis-

• privilégier les réinvestissement urbain sur la pour-

sement des centres et l’intérêt de ce réinvestissement pour la métropole. En effet, l’ensemble des visions et projets à l’échelle de la métropole développés ces dernières années ont beaucoup mis l’accent la métropole étalée, en proposant une structuration à partir des corridors et nœuds de déplacements. L’Agam a largement contribué à ces projets et visions et en défend l’intérêt. Cependant l’évolution des espaces urbains centraux a été largement occulté de ces travaux. Or, c’est un enjeu essentiel du développement métropolitain : non seulement parce que la revitalisation des centres - et les maires le savent bien - est une réponse prioritaire au déficit d’attractivité commerciale et résidentielle, et aussi parce que l’orientation privilégiée d’emplois et logements vers l’espace urbain permet de créer des ‘‘milieux de vie complets’’ qui favorisent une qualité de vie de proximité, l’usage des transports en commun et des modes actifs (vélo, marche). Ils contribuent à limiter la congestion routière et la pollution, et d’épargner les terres agricoles de l’urbanisation.

suite d’un développement encore très extensif ; • fluidifier le fonctionnement des réseaux physiques, économiques, humains de la métropole ; • promouvoir un développement économe des ressources non renouvelables.



AMp façonnÊe par ses franges, faible par ses centres


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 8

PENDANT 50 ANS, UN DÉVELOPPEMENT URBAIN EXTENSIF AMP se distingue par sa structure multipolaire avec 92 villes et villages, et la force de son relief, avec des massifs au cœur de la métropole. Dans son développement urbain, ces caractéristiques ont favorisé un étalement urbain dans deux dimensions : en ‘‘tache d’huile’’ à partir des centres, là où la platitude du relief a favorisé l’urbanisation, et le long des vallées qui sont aussi devenues des corridors de déplacements et ont en quelque sorte ‘‘drainé’’ l’urbanisation. In fine c’est 164 km2 de terres agricoles qui ont été urbanisées entre 88 et 2006, soit plus de 5 fois la surface brulée dans les feux exceptionnels de l’été 2016 ! Aujourd’hui, c’est plus de la moitié de la population et des emplois qui sont localisés en dehors des centres urbains. C’est une proportion exceptionnelle qui acte pour longtemps les difficultés métropolitaines liées aux encombrements, à la pollution… Cependant la prise de conscience récente des répercussions sur la qualité de vie, l’attractivité du territoire, a amorcé une tendance à la limitation de l’urbanisation au le renouvellement et à la densification, à l’amélioration des transports collectifs… À l’avenir, c’est bien le recentrage du développement sur les espaces urbains déjà existants, et en priorité les centres, qui permettra de prendre le virage d’une métropole véritablement durable. Et c’est par ailleurs une solution pour une métropole agréable à vivre pour tous.

DÉVELOPPEMENT URBAIN DEPUIS UN DEMI SIÈCLE


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 9

AUJOURD’HUI : UNE MÉTROPOLE FAÇONNÉE PAR SES FRANGES, FAIBLES PAR SES CENTRES Une perte de 900 ha/an d’espaces agricoles 10 % des déplacements = 66 % de la pollution Moins de 10 % des ménages peuvent accéder à la maison individuelle


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DES ESPACES URBAINS DE FAIBLE DENSITÉ que les densités en habitants et emplois des espaces

A L’ÉCHELLE DE LA MÉTROPOLE, LA PART D’HABITANTS ET D’EMPLOIS DANS L’ESPACE URBAIN CENTRAL EST VARIABLE

urbanisés d’AMP sont relativement faibles : 33,1 habi-

Une estimation du nombre des emplois et de la popu-

tants par hectare par rapport à 32,4 en moyenne pour

lation des espaces urbains centraux de la métropole

les aires urbaines des principales métropoles fran-

montre que :

çaises (hors Paris) et 12,2 emplois par hectare par rap-

• à l’échelle de Marseille et d’Aix, ces espaces repré-

port à 16,1. L’écart est encore plus significatif avec des

sentent respectivement 49 et 47 % des habitants et

métropoles comme Lyon, à 48,3 habitants par hectare

52 et 41 % des emplois ;

La comparaison entre les densités d’Aix-MarseilleProvence et d’autres espaces métropolitains montre

et 21,6 emplois par hectare. A l’échelle d’AMP cela se

• pour les villes de 20 à 50 000 habitants ce ratio

traduit par l’importance des espaces de faible densité

s’élève à 61 % en moyenne pour les habitants mais

(73 % des espaces urbanisés ont des densités de moins

est largement plus faible pour les emplois, à 32 % en

de 50 habitants ou emplois par hectare).

moyenne). Certaines villes ont un centre particuliè-

Autrement dit, seulement 40  % des habitants et

rement ‘‘fort’’ : plus de 70 % des habitants à Salon et

des emplois d’AMP sont localisés dans des espaces

près de 80 % à Miramas, et respectivement plus de

urbains de plus de 100 habitants ou emplois par ha.

50 et 40 % des emplois ;

Par conséquent et en inversant le regard : même en

• pour les villes de 10 à 20 000 habitants, la part des

tenant compte des contraintes de relief et d’infras-

centres en habitants est de 29 % et moins de 13 % en

tructures importantes, les espaces urbanisés d’AixMarseille-Provence recèlent un potentiel de réinves-

emplois ; • la part en habitants reste à 29 % mais chute à 4 %

tissement urbain important !

pour les emplois dans les villages de moins de 5 000

Par ailleurs, ces espaces sont fortement mono-fonc-

habitants.

tionnels, avec ‘‘seulement’’ 33 % d’espaces ‘‘mixtes’’ c’est-à-dire accueillant des habitants et des emplois au même endroit. Cette proportion est de 37 % en moyenne et de 40 % pour Lyon.


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DENSITÉS DE POPULATION ET D’EMPLOI DES ESPACES URBANISÉS DES AIRES URBAINES Densités de population et d'emploi des espaces urbanisés des aires urbaines 60

50

40 Surface urbanisée en milliers d'ha

30

Habitants/ha

20

Emploi/ha

10

0 Bordeaux

Grenoble

Lille

Lyon

AMP

Montpellier

Nantes

Nice

PART DES ESPACES URBANISÉS DES AIRES URBAINES SELON LES DENSITÉS Moyenne aires urbaines

Moyenne aires urbaines

Montpellier

Montpellier

AMP

AMP

Lyon

Lyon

Lille

Lille 0%

20%

40%

60%

0-50 habitants/ha

80% 100%

50-100

0%

>100

20%

40%

60%

0-50 emplois/ha

80% 100%

50-100

>100



redonner envie d’urbain

92 centres rĂŠinvestis pour AMP


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REDONNER ENVIE D’URBAIN Ce devrait être une priorité du projet métropolitain :

cements pour travailler en périphérie peut devenir

définir, inventer la ville de demain, celle qui donne

un vrai obstacle à l’accès au travail : un salarié de

envie aux métropolitains de l’habiter, d’y travailler,

zone d’activité, un employé de zone commerciale n’a

d’y mettre leur enfants à l’école…Longtemps le dy-

souvent d’autre moyen que de prendre sa voiture…

namisme d’une ville a été assimilé à sa capacité à se

Pour des ménages modestes, le coût de transport peut

développer de façon ‘‘visible’’, en faisant éclore, à sa

représenter jusqu’à 20 à 30 % du budget !

périphérie, des zones d’activités, des centres commerciaux, des lotissements… en un demi-siècle de déve-

Nous connaissons aujourd’hui un mouvement de

loppement ‘‘étalé’’ nous avons transformé l’espace et

retour vers l’urbain. D’une part des nouvelles géné-

nos façons de vivre . En offrant la réalisation du rêve

rations hyper connectés, sont soucieuses d’un mode

de la maison individuelle et un foncier facile et bon

de vie plus urbain et d’échanges sociaux, et d’autre

marché pour les entreprises, le périurbain est devenu

part des personnes plus âgées qui trouvent en ville

attractif. Dans le même temps, les centres des villes et

des services et une offre de santé adaptée à leurs

villages de la métropole se sont affaiblis, en attracti-

besoins. Cependant ce mouvement ne joue pas pour

vité et parfois dans leur identité.

les familles, qui, quand elles en ont les moyens, continuent de quitter l’espace urbain pour un périurbain

Or, ce développement semble parvenu à ses limites  :

de plus en plus lointain.

embouteillages, pollution, raréfaction des terres agri-

Pour une ville plus durable et plus agréable il est

coles, coûts économiques, sociaux et humains de la

donc temps de rétablir un meilleur équilibre entre

‘‘métropole sur roue’’. Sait-on qu’au rythme où nous

centre et périphérie. Le développement urbain de

continuons d’urbaniser notre métropole, il n’y aurait

demain passe par des cœurs de ville vivants et acces-

plus d’espace agricole sur la métropole dans deux

sibles, attractifs pour les habitants et les entreprises.

générations (60 ans) ? Et au plan individuel, la villajardin continue-t-elle de faire rêver si elle contraint entre 2 et 3 h de déplacements par jour ? D’autres enjeux plaident en faveur d’une évolution forte de notre modèle de développement, comme la réalité des possibilités d’accès des ménages au logement  : moins de 10 % des ménages de la métropole disposent aujourd’hui d’un revenu leur permettant d’accéder à la maison individuelle ; le coût des dépla-


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 15

l’avantage urbain attractivité

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+ grands choix de logements : mobilité résidentielle plus facile

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tio + grands choix d’emplois

+ Proximité des clients, partenaires pour les entreprises

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réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 16

92 CENTRES REINVESTIS POUR AMP Pour axer une stratégie de développement sur le réinvestissement des centres urbains, la métropole multipolaire est un grand atout : nous n’avons pas un centre-ville comme la plupart des métropoles mais 92, offrant chacun une identité, une ambiance, des possibilités de se loger, de se divertir différentes et

Qu’est ce que le réinvestissement des centres ?

complémentaires. La diversité apparaît comme un plus, offrant plusieurs choix de mode de vie ou d’en-

C’est d’abord une stratégie d’attractivité des

treprendre.

centres, pour que le développement de nouvelles

Bien sûr, il ne s’agit pas de déployer le même niveau

activités et de logement se localise prioritairement

de transport ou d’équipement depuis La Barben

dans l’espace urbain ‘‘central’’. La notion d’espace

jusqu’à Marseille. Mais pour tous, la métropole doit

urbain central est ici envisagée de façon plus large

porter une ambition : en (re) faire des espaces ani-

que le centre historique. Elle intègre l’ensemble

més, attractifs, propres, agréables à vivre, pourvus

des espaces des villes et villages qui présentent des

d’une offre en transport en commun et en équipe-

caractéristiques morphologiques et fonctionnelles

ments publics de bon niveau.

d’un tissus urbain (importance de l’habitat collec-

Aujourd’hui, le choix d’installation s’opère bien sou-

tif, mixité des fonctions, concentration d’équipe-

vent par défaut entre une ville subie et un périurbain

ments, bonne accessibilité existante ou potentielle

pesant. Il s’agit de passer à des choix actifs entre l’es-

en transports en commun). Ces critères définissent

pace urbain à dimension internationale hyper-acces-

un espace d’environ 4  km de rayon pour Marseille,

sible, animé connecté et des quartiers plus tranquilles

2,5 km pour Aix, 1 km pour les villes de plus de

avec un bon niveau de desserte en transports collec-

20 000 habitants et 300 m pour les villages.

tifs des d’équipements, et une ambiance villageoise. Il s’agit de développer une palette de solutions adaptées aux spécificités urbaines, sociales et patrimoniales de chaque centre des villes et villages de la métropole. Par ailleurs, quelque soit le type et l’intensité d’urbanité recherchés, la qualité apparaît de façon centrale comme le dénominateur commun et la condition du réinvestissement urbain.


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 17

UNE STRATÉGIE ANCRÉE SUR LA DIVERSITÉ D’IDENTITÉS, D’AMBIANCES, DE POSSIBILITÉS DE SE LOGER, DE TRAVAILLER, DE SE DIVERTIR… DIFFÉRENTES ET COMPLÉMENTAIRES


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 18

UNE OFFRE DE MODES DE VIE ‘‘URBAINS’’ D’UNE EXCEPTIONNELLE DIVERSITÉ DES CENTRES DE GRANDES VILLES PORTEURS DE RAYONNEMENT INTERNATIONAL

2 Aix-en-Provence

GRANDES

VILLES

Marseille


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 19

UNE DIVERSITÉ DE CENTRE DE VILLES ACTIVES ET ÉQUIPÉES

10 La Ciotat

Aubagne

Gardanne

Istres

Marignane

Martigues

Miramas

villes Pertuis

Salon-de-Provence

Vitrolles


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 20

LA PROXIMITÉ ET LE CHARME DES CENTRES DES VILLAGES

Allauch

Alleins

Auriol

Aurons

Beaurecueil

Bélcodène

Berre l’Etang

Bouc-Bel-Air

Cabriès

Cadolive

Carnoux-en-Provence

Carry-le-Rouet

Cassis

Ceyreste

Charleval

Châteauneuf-le-Rouge

Châteauneuf-les-Martigues

Cornillon-Confoux

Coudoux

Cuges-les-Pins

80


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 21

VILLAGES

Eguilles

Ensuès-la-Redonne

Eyguières

Fos-sur-Mer

Fuveau

Gémenos

Gignac-la-Nerte

Grans

Gréasque

Jouques

La Barben

La Bouilladisse

La Destrousse

La Fare-les-Oliviers

La Penne-sur-Huveaune

La Roque d’Antéron

Lamanon

Lambesc

Lançon-de-Provence

Le Puy-Sainte-Réparade


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 22

80 Le Rove

Le Tholonet

Les Pennes-Mirabeau

Mallemort

Meyrargues

Meyreuil

Mimet

Pelissanne

Peynier

Peypin

Peyrolles

Plan-de-Cuques

Port-de-Bouc

Port-Saint-Louis

Puyloubier

Rognac

Rognes

Roquefort-la-Bédoule

Roquevaire

Rousset


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 23

Sausset-les-Pins

Sénas

Septèmes-les-Vallons

Simiane-Collongue

Saint-Antonin-sur-Banon

Saint-Cannat

Saint-Chamas

Saint-Estève Janson

Saint-Marc Jaumegarde

Saint-Mitre-les-Ramparts

Saint-Paul-lès-Durance

Saint-Savournin

Saint-Victoret

Saint-Zacharie

Trets

Vauvenargues

Velaux

Venelles

Ventabren

Vernegues

VILLAGES


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 24

LE REINVESTISSEMENT EN MARCHE DES CENTRES DE LA MÉTROPOLE

Miramas

Le réinvestissement urbain est depuis plusieurs an-

réinvestissement urbain permet de limiter les im-

nées une préoccupation des grandes métropoles qui

pacts négatifs de l’étalement (urbanisation des terres,

ont déployé des stratégies sur leurs centres (Lyon,

congestion routière, pollution). A l’échelle de la mé-

Montpellier, Barcelone…).

tropole, les villes d’Aubagne, Salon, La Ciotat, Istres,

De son côté, avec Euroméditerrannée, Marseille est

Martigues, Gardanne, Pertuis, Miramas (1), Marignane

emblématique d’une des plus grandes opérations de

et Vitrolles ont engagé des actions de revitalisation

renouvellement urbain au plan national et le grand

résidentielle et/ou commerciale de leurs centres. Plu-

centre-ville est concerné par plusieurs démarches de

sieurs villages ont mené des opérations d’embellisse-

redynamisation. De même à Aix, l’opération Sextius-

ment, voire de densification de leurs centres. La mé-

Mirabeau a étendu le centre ville et permis l’accueil

tropole constitue une opportunité de mutualiser ces

de logements diversifiés, bureaux et commerces,

démarches et d’aider les communes à les poursuivre

grands équipements culturels.

et les développer en bénéficiant d’une ingéniérie plus

Plus récemment, la revitalisation des centres est

importante, voire de moyens supplémentaires.

devenue une préoccupation des villes ‘‘moyennes’’,

(1)

dont les centres ont souffert des développements

(CGET) a d’ailleurs démarré récemment un programme

périphériques, et environnementaux. Ce processus

dont bénéficie 54 ‘‘centres-bourgs’’ à l’échelle nationale,

de revitalisation illustre la prise de consience que le

dont Miramas, qui développe une stratégie globale de

Le Commissariat générale à l’égalité des territoires


rÊinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 25


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 26

LA QUALITÉ CONDITION

mettre la proximité des fonctions urbaines dans des

DU REINVESTISSEMENT URBAIN

temps courts à pied ou en transport en commun, et

Le réinvestissement urbain, mise sur la localisation

l’usager doit se sentir en sécurité, et libre dans son

prioritaire de nouveaux emplois et habitants dans

environnement urbain ;

l’espace urbain, et passe par une densification rési-

• le confort est un déterminant important de l’attrac-

dentielle, tertiaire et commerciale. Concrètement, le

tivité avec des batiments adaptés (hauteurs sous

processus prend la forme de nouvelles constructions,

plafonds, espaces extérieurs généreux, vues, végéta-

de surélévations, d’une meilleure prise en compte

tion, confort thermique et acoustique) et des espaces

de l’insertion urbaines des projets, d’actions sur le

publics soignés (trottoirs larges pour les piétons,

parc privé… La création concomitante de nouveaux espaces publics, d’équipements et l’amélioration de la

pistes cyclables, végétation...) ; • la continuité est complémentaire de la proximité

desserte, et un souci constant de qualité font partie

et participe largement du sentiment ’’d’ambiance

intégrante du processus pour produire un véritable

urbaine’’ ;

attrait des centres villes.

• la durabilité est essentielle pour une ville qui favo-

La qualité urbaine se décline à tous les niveaux de la

rise une qualité à long terme. Elle découle des choix

construction de la ville :

de matériaux mais aussi d’espaces et de bâtiments

• qualité des espaces publics (voirie, places, squares…) ;

modulables, dont les fonctions peuvent évoluer avec

• qualité architecturale (traitement des façades, maté-

le temps.

riaux, volumétries) ; • qualité de composition des ilôts (implantation et

Dans le processus de réinvestissement, le traitement

orientation des bâtiments, accès, hauteurs…) ;

de l’espace public est central. Il s’agit d’aménager à la

• qualité dans l’offre d’équipements, de services et de commerces.

fois de grands espaces de rencontre qui favorisent la mise en place d’évènements urbains et plusieurs petits espaces de proximité qui permettent des respirations

Plusieurs critères de conception sont des détermi-

dans le tissu urbain et qui participent du bien vivre

nants essentielle de cette qualité :

ensemble. La qualité des aménagements doit per-

• la proximité : l’échelle du piéton est celle du centre

mettre une utilisation quotidienne et diverse de ces

urbain par excellence : les distances doivent per-

espaces : aires de jeux, de repos, ombrage, …


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 27

QUELQUES DETERMINANTS DE LA QUALITÉ URBAINE

LA ‘‘ROUE DE MADEC’’ : (du nom de l’architecte à l’origine du schéma cicontre) complète ces propos et théorise une idée des distances acceptables entre un individu et certaines activités récurrentes.


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 28

DES CENTRES D’AIX ET MARSEILLE ATTRACTIFS ET PORTEURS DE RAYONNEMENT DES ESPACES URBAINS CENTRAUX COMME VITRINE URBAINE CONTEMPORAINE ET MOTEURS ÉCONOMIQUES DES MÉTROPOLES

sur les transports, l’offre commerciale, l’espace public,

Pour des raisons diverses et parfois contrastées, les es-

sur les espaces urbains centraux des deux grandes

paces urbains des deux grandes villes de la métropole

villes s’accompagne d’une densification en emploi et en

restent en dehors du radar de la plupart des habitants

habitant plus ou moins importante. Les solutions sont

et des entreprises de la métropole. A Marseille, c’est un

diverses et doivent tenir compte des spécificités urba-

déficit d’image et de qualité globale des aménagements

nistiques des centres urbains de Marseille et Aix-en-

qui jouent contre les espaces centraux. A Aix, c’est au

Provence, ici, plus de densité d’emplois et d’habitants.

contraire l’hyper-attractivité liée à l’image et la rareté

Là, une extension de l’espace urbain en continuité de la

des biens qui fait s’envoler les prix et rend le centre

trame existante et des réseaux de transports.

inaccessible.

Et dans tous les cas, il convient de relever un défi

Or, avec deux situations très contrastées, c’est bien un

incontournable à la réussite de cette nouvelle dyna-

destin commun de rayonnement métropolitain qui

mique : celui d’une cohérence urbanisme transport

unit les centres d’Aix et de Marseille. Si on regarde ce

exigeante, d’une haute qualité dans la production

qui participe à l’attractivité des grandes métropoles

d’espaces publics ainsi que d’une place nouvelle don-

régionales, comme Lyon ou Bordeaux par exemple, les

née à la nature en ville.

la nature en ville et l’animation urbaine. Ce recentrage de la dynamique urbaine métropolitaine

espaces centraux sont de réels moteurs et une vitrine cialisation annuelle de bureaux est localisée dans les

PRODUIRE DU BUREAU EN PRIORITÉ DANS LES ESPACES URBAINS ET RELOCALISER L’EMPLOI

grands pôles du centre-ville. Sur AMP en 2015, seul

La commercialisation annuelle de bureau sur AMP

50 % de cette commercialisation était localisée dans

illustre l’importance de la périphérie dans la produc-

l’espace urbain marseillais, autour de 60 % les autres

tion de bureaux et donc de localisation des emplois ter-

années.

tiaires. Cette part oscille autour 40 à 50 % du volume

Pour les centres d’Aix et de Marseille, l’enjeu est donc

de transaction selon les années et est largement plus

double : porter une vraie dynamique de production

importante que dans des métropoles comme Lyon par

d’immobilier de bureau et de logement et effectuer

exemple. Une analyse à venir sur les dynamiques du

un saut qualitatif, ‘‘une mise à niveau métropolitaine’’

marché et les besoins des entreprises devrait permettre

urbanistique indéniable. A Lyon, 80 % de la commer-


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 29

AIX ET MARSEILLE : UN DESTIN MÉTROPOLITAIN COMMUN, DES ACTIONS SPÉCIFIQUES


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 30

de préciser les possibilités de localisation et de gamme.

• un facteur quantitatif : avec près de 260 000 rési-

Cependant le recentrage de la production sur les es-

dences principales, près de la moitié des logements

paces urbains des grandes villes apparaît comme un

locatifs privés du territoire (45 %), les centres d’Aix-

enjeu déterminant du rayonnement et de l’attracti-

en-Provence et Marseille voient plus de 45 000

vité de la métropole. Pour Marseille, c’est poursuivre

ménages emménager en leur sein chaque année.

la production actuelle dans les grands secteurs iden-

Ainsi, ce sont des contributeurs majeurs à la mobi-

tifiés : d’Euroméditerranée au Prado sud, vers l’Est

lité résidentielle au sein de la Métropole (40 % des

jusqu’au Jarret voire au-delà. Pour Aix, c’est imagi-

nouveaux emménagés de la Métropole et 40 % des

ner des secteurs de localisation de programmes de

jeunes (décohabitants, étudiants, entrant dans la vie

bureaux, plus proches du centre-ville. Les secteurs

active…) de la Métropole habitent les centre d’Aix ou

de la Constance, de La Beauvalle, mais aussi certains

de Marseille ;

boulevards de ceintures pourraient notamment ci-

• un facteur structurel : par ses spécificités (parc plutôt

bler sur la production de bureaux de type ‘‘prime’’ ou

ancien, présence d’un parc locatif important, surre-

‘‘back office’’.

présentation des petits logements et large gamme de

En outre, le retour au centre-ville d’une partie des ac-

prix), ce parc loge une grande diversité de ménages

tivités liées à l’innovation et des startups représente

et en particulier les ménages modestes pour Mar-

une opportunité de diversification de l’activité écono-

seille.

mique des espaces urbains. La fonction résidentielle des centres est donc ma-

POUR UNE PLUS FORTE CONTRIBUTION DES CENTRES DES GRANDES VILLES AUX DYNAMIQUES RÉSIDENTIELLES

jeure et leur potentiel indéniable.

Les centres, au sens large, des deux communes

accompagner ces dynamiques, une intervention forte

d’Aix-en-Provence et Marseille sont des moteurs

de la puissance publique est nécessaire. Transversale

résidentiels de premier ordre pour le territoire. Re-

et innovante, elle devra porter sur le volet logement

groupant le tiers des logements de la Métropole, les

(amélioration du parc, restructuration, interventions

spécificités de leur parc en font une offre résiden-

en renouvellement urbain…) corrélée à une interven-

tielle indispensable pour alimenter les dynamiques

tion sur les espaces publics, voirie et sur la gestion ain-

résidentielles et démographiques de l’ensemble

si que l’animation de ces espaces (offre d’équipement,

de la Métropole. Cette fonction résidentielle des

stationnement, propreté,…).

deux centres, à conforter et à accompagner, repose sur deux principaux facteurs intimement liés  :

La mobilisation optimale de ceux-ci est toutefois fortement soumise aux dynamiques de marché. Pour


rÊinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 31


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 32

UNE DIVERSITÉ DE CENTRES DE VILLES ACTIVES ET ÉQUIPÉES La métropole dispose d’un maillage exceptionnel

Il s’agit de développer pour et avec ces villes une stra-

de villes de 20 à 50 000 habitants. Ces villes offrent

tégie métropolitaine de renforcement des centres en

une diversité de cadres de vie exceptionnelle à cette

équipement et transport permettant de développer

échelle, permettant de concilier accessibilité aux

une offre de logements et d’emplois répondant aux

équipements et services métropolitaines, cadre de vie

besoins métropolitains. Cela passe par l’action de plu-

d’une ville tranquille et proximité à la nature.

sieurs leviers de façon transversale et coordonnée,

La périphérie de ces villes a été le premier réceptacle

notamment :

des développements périurbains de ces dernières

• mise à niveau ‘‘urbain’’ du réseau de transport

décennies, et les centres se sont fragilisés au profit de

l’agenda des mobilités métropolitaine’ intègre cette

nouvelles centralités. Les situations sont contrastées

dimension ;

mais ils souffrent globalement d’un déficit d’attracti-

• recherche de localisation prioritaire des activités

vité résidentielle et peinent à conserver une attrac-

en centre urbain par rapport au x espaces périphé-

tivité commerciale. Or, ces centres présentent un

riques  ;

parc de logement diversifié, avec une typologie inté-

• réactivation résidentielle et tertiaire à partir d’une

ressante pour des ménages modestes et des classes

convergence des moyens pour l’habitat, le com-

moyennes, et des potentiels de développement.

merce, les équipements (ingénierie et priorisation

L’importance des zones d’activités et commerciale

des investissements) ;

de ces communes, en même temps que leur relative

• développement des tiers lieux ;

‘‘proximité’’ aux centres, devrait permettre une stra-

• mise en réseau/partage d’expériences des villes de

tégie de complémentarité avec ces zones en développant par exemple une offre de restauration et des espaces publics attractifs pour la pause méridienne. La densité de population et d’emplois des communes permet de conforter ou développer une offre de transport en commun de bon niveau, combinant desserte locale et connexion sur le réseau métropolitain.

la métropole.


rÊinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 33


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 34

ÉCHELLES ET PROJETS DE QUELQUES VILLES DE LA MÉTROPOLE

Orientation de réaménagement du centre d’Aubagne - Agam

Projet ‘‘Village des Marques’’ - Miramas


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 35

Médiathèque et voie ‘‘Zénibus’’ - Vitrolles

[21]

Place Morgan réaménagée - Salon-de-Provence


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 36

LA PROXIMITÉ ET LE CHARME DES CENTRES DES VILLAGES • le maintien de la revitalisation ou la réimplantation de commerces de proximité ; • quand c’est possible une densification douce, respectueuse des formes et de l’identité du village. Pour certains gros bourgs en position péricentrale d’Aix ou de Marseille comme Septèmes, Plande-Cuques, Allauch, Les-Pennes-Mirabeau, Berre l’Étang…) un traitement spécifique devrait être apporté tenant compte de la taille des communes, de leurs rôles dans les parcours résidentiels, et de leur proxiPlace du village de Rousset

mité aux villes de la métropole, offrant par endroit, sous condition d’une desserte adaptée, des possibilités

La palette des ‘‘villages’’ métropolitains comprend

de densification significatives.

80 ambiances, identités et cultures différentes et

Un regroupement des équipements à proximité des

contrastées, depuis Saint-Antonin sur Bayon, 140

centres pourrait également être recherché, de même

habitants au pied de la Sainte Victoire au gros bourgs

que le développement de nouvelles fonctions métro-

périurbanisés de la vallée de l’Huveaune ou du pour-

politaines comme les télécentres dans ou à proximité

tour de l’Etang de Berre : c’est un remarquable atout

de l’espace urbain.

pour le territoire, tant au plan résidentiel que de loisirs et de tourisme. Dans une stratégie de réinvestissement urbain, l’enjeu pour ces villages est d’abord qualitatif, en lien avec une vraie limitation de la consommation de l’espace. L’effort portera prioritairement sur : • les aménagements pour la circulation des modes actifs (pieds et vélos) ; • un appui à l’organisation de transports alternatifs (co-voiturage, transport à la demande…) ;


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 37

ÉCHELLES ET PROJETS DE QUELQUES CENTRE DE VILLAGES

Projet du Grand coudoux

eyguières

roquevaire

le puy-sainte-réparade


‘‘The Snake’’ dédié au vélo - Copenhague


dĂŠfis et innovation pour la ville de demain


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 40

DES VILLES DE DEMAIN INTELLIGENTES, RéSILIENTES ET DéCARBONNéES LA VILLE INTELLIGENTE Le développement des technologies de l’information vient boulverser nos vies de plus en plus connectées. La ville intelligente mise sur l’échange de données, publiques et privées pour informer, gérer les réseaux, optimiser les consommations… L’usager accède à de nombreuses informations et produit lui-même des données qui sont utilisées. L’application la plus perceptible pour le citoyen est l’utilisation de ces données à partir d’un smartphone pour rechercher un itinéraire, un horaire… Lui-même adapté ‘‘en direct’’ à partir des données collectées. Une autre grande application concerne l’optimisation de la production et de la consommation de tout les réseaux de fluides : eau, énergie… Les ‘‘living labs’’ sont également une Projet réaménagement pôle d’échange - Cleavland

des formes émergente de cette ville intelligente : dans

Les villes dans les quelles nous vivrons demain seront

ces espaces créatifs, le citoyen devient co-créateur de

bien différents de celles que nous connaissons. Sous

valeur et testeur de solutions pour demain : espaces

l’effet de tendances de fond comme les évolutions dé-

de co-working, incubateurs d’idées ou de projets, ce

mographiques, le changement climatique, la raréfac-

sont des accélérateurs d’innovation sociale.

tion des ressources naturelles, les villes s’adaptent et se réinventent chaque jour. Dans ce contexte la ville

LA VILLE RÉSILIENTE

de demain se revèle sous différentes facettes : ville

La résilience désigne à l’origine la capacité d’adapta-

intelligente, ville résiliente, ville frugale et décarbon-

tion et de récupération d’un organisme vivant face

née.

à une crise pour atteindre un nouvel équilibre. Le concept de résilience urbaine découle directement du concept de résilience écologique : la ville est un système complexe, soumis à de multiples changements


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 41

et ‘‘s’auto-(re)organise’’ à plusieurs échelles d’espace et

favorise les énergies renouvelables, recherche une

de temps. La résilience apparaît comme un processus

autonomie entre production et consommation, éga-

qui amène à l’homme de renouer avec son milieu, sans

lement au plan alimentaire. En termes urbains cela

opposer ville et nature. La ville résiliente est verte, ou-

se traduit par des mobilités alternatives à la voiture,

verte au changement et sur l’extérieur, tout en étant

une recherche de plus grande urbanité en favorisant

solidement ancrée dans son territoire…C’est une ville

les centres urbains, le renouvellement, la mixité des

dans laquelle la place de la nature est importante et

fonctions…

qui favorise l’innovation, le recyclage et la proximité…

LA VILLE DÉCARBONNÉE La ville frugale consomme moins et mieux. Elle satisfait les principales attentes des habitants tout en se montrant économe, sobre en énergie et respectueuse de l’environnement. Cette notion est à mettre en relation avec les politiques de transition énergétique. Elle Station Wattmobile (libre service électrique) - Paris

Smart Cities


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 42

L’ESPACE URBAIN TRANSFORMé PAR L’éVOLUTION DE NOS MODES DE VIE

Projets du Grand Paris - Aubervilliers

L’évolution de nos modes de vie entraîne également

priétés comportent des chambres d’amis partagées.

de profonds changements sur notre façon de vivre et

On expérimente des logements modulaires…

pratiquer la ville qui influencent largement la façon de concevoir et de construire nos villes.

LA FONGIBILITÉ ENTRE VIE PERSONNELLE ET PROFESSIONNELLE

LA PRIMAUTÉ DES USAGES

La vie des habitants est globalement moins organi-

Nous connaissons ces dernières années un fort glis-

sée en tranches étanches. Les recompositions des

sement de la propriété vers l’usage. De plus en plus

familles, les possibilités de se connecter à son réseau

de citoyens renoncent notamment à la voiture indi-

social ou professionnel à toute heure du jour et de la

viduelle au profit de modes de transports alternatifs,

nuit, favorisent une grande perméabilité des sphères

publics et partagés. Le jardin/potager collectif est une

familiales, amicales, professionnelles… et cela à des

autre forme de glissement des usages…. Dans le bâti,

conséquences sur les villes. Par exemple, les bureaux

on revient à des pièces communes. Certaines copro-

partagés, ouverts 24h/24 se développement rapide-


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 43

ment dans les grandes métropoles. On trouve éga-

chaleur, absorption des bruits et des polluants atmos-

lement de plus en plus de lieux qui sont à la fois des

phériques…à tel point qu’à Paris, les logements situés à

hôtels et des bureaux…

proximité ou donnant sur un espace vert ont une surcôte de 5 à 10% par rapport à la valeur moyenne d’un

LES PRÉOCCUPATIONS DE SANTÉ ET DE BIEN-ÊTRE

quartier ! La présence de parcs et de nature en ville

Dans des vies urbaines de plus en plus déconnec-

–ville notamment vis-à-vis des familles avec enfants.

tées de la nature s’expriment de fortes aspirations à voir ‘‘du vert’’ en ville. Plusieurs études démontrent aujourd’hui les effets bénéfiques de la nature en ville, moyen de lutte contre le stress urbain engendré par le bruit et les espaces fortement minéralisés…. Les aménagement verts contribuent largement à l’atténuation des nuisances urbaines : réduction de l’effet d’îlot de

Ferme urbaine à la place d’un parking - Colombe Haut-de -Seine

constitue un facteur socle de l’attractivité du centre


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 44

VERS UNE STRATÉGIE DE PRIORISATION DES CENTRES REDÉFINIR LES ÉQUILIBRES ENTRE URBAIN ET PERIURBAIN

ronnantes, de la qualité paysagère et urbaine. Ce prin-

Une politique d’exception pour redonner de l’attrac-

les plus urbaines. Il pourrait l’être davantage dans les

tivité aux centres - villes

centres-villages avec, lorsque cela apparaît opportun,

Avec 38 % des emplois et 46 % de la population, le

un recours plus systématique à des formes urbaines

poids des centres dans le fonctionnement du terri-

mixtes. Cela passe par la définition d’objectifs de den-

toire est majeur. De plus, les densités de ces centres en

sité dans le cadre d’une réflexion, par exemple, sur le

emplois et population, plus faibles que dans d’autres

SCoT métropolitain.

cipe est déjà largement appliqué dans les communes

métropole, portent un potentiel important de réinvestissant des centres, pour contribuer à une métro-

Organiser la convergence des politiques sectorielles

pole durable et attractive.

sur les espaces urbains. Les objectifs poursuivis par

Cela justifie d’une ‘‘politique d’exception’’ des centres

les différentes politiques thématiques sont parfois

d’AMP, qui pourrait correspondre à un programme

contradictoires. En effet, ils procèdent de logiques

d’investissement pour améliorer les infrastructures, le

différentes qui, si elles ne sont pas nécessairement

bâti, l’animation et la qualité urbaine. Cette politique

concurrentes, nécessitent une meilleure articulation.

pourrait bénéficier de moyens dédiés provenant en

La métropole pourrait définir un principe fédérateur

partie d’aides à mobiliser (programme ‘‘centres-villes

de priorisation de l’urbain pour l’ensemble de ces poli-

de demain’’ de la Caisse des Dépots, lutte contre l’habi-

tiques

tat indigne, banque publique d’investissement, parte-

nariats public-privé…), avec un pilotage recentré, une ingénierie et une équipe opérationnelle ad hoc.

MOBILISER DES LEVIERS INNOVANTS POUR FACILITER LA SORTIE D’OPÉRATIONS COMPLEXES DANS LE TISSU URBAIN

Favoriser la densification du tissu urbain : il s’agit de

Le foncier en extension reste plus attractif que celui

dégager des potentiels supplémentaires dans le tissu

situé en zone déjà urbanisée : moins cher, il est moins

constitué. Cette stratégie ne s’inscrit pas dans une lo-

contraignant. En parallèle, il n’est pas possible de ver-

gique de faire des opérations plus denses mais plutôt

rouiller totalement l’accès à ce foncier, hypothèse qui

de mieux les concevoir afin d’optimiser l’utilisation

aurait des conséquences négatives (augmentation des

du foncier dans le respect des formes urbaines envi-

prix, développement de la verte)...


réinvestir l’urbain - aix-marseille-provence forte par ses centres - P. 45

Rue de la République - Marseille

Une alternative pourrait être de développer des

• création d’un droit à bâtir ‘‘additionnel’’ en zone

mécanismes innovants de financement pour limiter

urbaine : dans des zones spécifiques de renouvelle-

la concurrence entre foncier en extension et foncier

ment urbain, sont déterminés un potentiel maxi-

urbain, au travers d’un dispositif pesant sur les droits

mum de construction et les travaux d’infrastruc-

à construire en extension et permettant de financer

ture à mener pour mettre à niveau le territoire

le surcoût des interventions en espace urbain central.

(logements, équipements, transports…). Les droits

Si une telle stratégie n’est, a priori, pas développée

à bâtir additionnels correspondant au potentiel de

en France, elle l’est largement à l’étranger. Quelques

construction sont progressivement mis en vente

exemples :

aux enchères à un prix permettant de couvrir le

• outils de captation de la plus-value foncière géné-

coût des infrastructures. Leur produit doit obligatoi-

rée en extension : le droit à construire en exten-

rement être appliqué dans le secteur ;

sion devient payant, le prix étant dégressif avec

• développer le partenariat avec les agences foncières

la densité et modulable par zone. Les produits

pour produire des logements et diversifier l’habitat

ainsi récoltés alimentent un fonds d’intervention

dans les secteurs de réhabilitation...

pour les opérations complexes en milieu urbain ;


REINVESTIR L’URBAIN Aix-Marseille-Provence forte par ses centres

Louvre & Paix – La Canebière – CS 41858 13221 Marseille cedex 01 Tél : 04 88 91 92 90 - e-mail : agam@agam.org Toutes nos ressources @ portée de clic sur www.agam.org Pour recevoir nos publications dès leur sortie, inscrivez-vous à notre newsletter


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