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WORK IN PROGRESS 2015 L’exposition Work In Progress est organisée chaque année à l’Église Saint-Julien au mois de juillet par l’Association des Étudiants de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles afin de montrer les travaux en cours et les recherches des étudiants. Work In Progress 2015 est une édition un peu particulière. L’association des étudiants a choisi cette année de réaliser elle-même son commissariat et de collaborer avec une agence de scénographie, Digital Deluxe, pour orchestrer cette expérience dans l’Eglise Saint-Julien. Ensemble, ils décident de donner à voir une sorte d’instantané non exhaustif de la création à l’ENSP. Pas d’esprit d’unité, c’est un univers hétéroclite qui s’impose. Les travaux, s’ils ne s’accordent pas dans les mêmes positionnements, les mêmes décisions formelles, dialoguent entre eux dans une sorte d’harmonie inespérée. Ils déclinent les supports : installations, éditions, dos bleus, tirages épinglés, encadrés. Seul un tiers des participants choisit le format-tableau. La scénographe Elizabeth Guyon joue d’abord des codes de l’exposition photographique, le parcours débute par une présentation attendue de formats-tableaux sur cimaise mais ouvre ensuite sur des univers différents dans chaque alcôve. Une transition s’opère, le lieu ainsi réinvesti quitte son statut de lieu de culte pour devenir temporairement lieu culturel.

Conception de l’édition WIP 2015 Scénographie : Elizabeth Guyon @ Digital Deluxe assistée de Mona Nahas et Clémentine Roche Bureau AEENSP : Florian Da Silva, Barnabé Moinard, Apolline Lamoril, Isoline Spote, Robin Lopvet, Camille Kirnidis Graphisme : Alfredo Coloma Varela


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LEIA VANDOOREN


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IRIS WINCKLER


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EMANUELA MELONI Il quinto passo est un hommage à ma terre d’origine, la Sardaigne. À ses lumières, à ses profils sauvages, à ses silences dur s. Le titre est une libre citation du roman «Il quinto passo è l’addio» de Sergio Atzeni.

Sardegna ce sont les racines Les yeux r ugueux du père, les mains de la mère Sardegna fière et silencieuse Ses cheveux jaunes d’août et le sang noir de charbon Sardegna ter re usée et abandonnée, t e r re d’ex i l s , de passages , de retours manqués.

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SARAH KOWALCZEWSKI

correspondances coercitives

Chère Itziar, Chers tous, Voilà ci-joint ce que l’on a fabriqué avec ce que l’on s’est dit. Si c’était une question de stratégies, je crois qu’on a un peu réussi, en tous cas on a fini par en trouver des ouvertures. Et parfois, quand il y a eu des failles, dans la mécanique, on a emprunté des détours et investi ces espaces, ceux où il est presque possible de respirer (...) Alors forcément, je me retrouve confrontée à l’impossibilité d’en rendre compte, mais il faut continuer de chercher. (...) L’image qui est impossible, celles qui sont contrôlées, fantasmées, qui accusent, qui tentent de résister à l’absence, aux privations, celles qui maintiennent les liens ou parfois les effacent...

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On ne sait jamais vraiment si ça va passer. On sait toujours que ce sera ouvert et que, par contre, tout sera lu, tout sera vu. On tisse avec les circonstances, les vôtres : privées de l’expérience d’un monde et on fait émerger du commun. Tant que ça parvient à traverser les murs... On a prélevé de nos réels en miettes des fragments, comme des morceaux épars, qui finiront bien par faire des connexions. Entre deux, le langage qui réactive ta parole dans cette co-rrespondance qui n’a plus grand chose de binaire maintenant. Contre un récit d’effacement et tenue par l’idée qu’il doit y avoir quelque chose qui affirme vos présences : motivées et agissantes. Tu existes et c’est ici que tu existes. Je sais que, toi, tu ne risques pas de prendre la couleur des murs (...)


extrait de 939.134 correspondances coercitives ĂŠdition en cours

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camille kirnidis

AVANT LA

PAS

DÉCOR

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ANTI_CHAMBRES

A PERFORMANCE, AVANT LE SPECTACLE.

ESPACES SATELLITES DES LIEUX OÙ SE SSERA RÉELLEMENT L’ACTION, ILS NOUS ACCUEILLENT, NOUS PRÉPARENT. RS ANNONCIATEURS, LIEUX DE PASSAGE ET D’ATTENTE OÙ L’ON NE RESTE PAS.

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ioanna chronopoulou


Ixvn 2015

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MATHILDE ZABIEGALA 16

Dr Pancracio. Luis Antonio Congo. Eduardo Lança. A. Francisco de Paula Angard. Pedro da Silva Salles. José Rodrigues do Valle. Pip. Dr Caloiro. Morris & Theodor. Diabo Azul. Parry. ‘ Gallião Provisoires représentations visibles de lui-même ‘ Pequeno. Accursio Urbano. Cecilia. José Rasteiro. Tagus. Adolph Moscow. Marvell Kisch. Gabriel Keene. Sableton-Kay. DrGaudenão Nabos. Nympha Negra. Professor Trochee. David Merrick. Lucas Merrick. Willyam Links Esk. Charles Robert Anon. Horace James Faber. Navas. Alexander Search. Charles James Search. Herr Prosit. Jean Seul de Méluret. Pantaleão. Torquato Mendes Fonseca da Cunha Rey. Gomes Pipa. Ibis. Joaquim Moura Costa. Faustino Antunes (A. Moreira). Antonio Gomes. Vicente Guedes. Gervasio Guedes. Carlos Otto. Miguel Otto. Frederick Wyatt. Rev. Walter Wyatt. Alfred Wyatt. Bernardo Soares. Antonio Mora. Sher Henay. Ricardo Reis. Alberto Caeiro. Alvaro de Campos. Barão de Teive. Maria José. Abilio Quaresma. Pero Batelho. Efbeedee Pasha. Thomas Crosse. I. I. Crosse. A. A. Crosse. Antonio de Seabra. Sur les hétéronymes Frederico Reis. Diniz da Silva. L’hétéronymie n’est que l’éclatante traCaelho Pacheco. duction littéraire de tous ces hommes Baldaya. dontRaphael un individu intelligent et lucide Claude Pasteur. soupçonne en lui-même la présence. João Craveiro. Henry More. Wardour. J. M. Hyslop.

FERNANDO PESSOA


SUR LES TRACES DE FERNANDO PESSOA

Enquête sur le rapport entre disparition et personnage public Le nom de Pessoa signifie en portuguais ‘ personnne’ dans l’acception du mot latin ‘ persona ‘ qui désigne le ‘masque ‘ porté par un acteur , qui joue et représente un ‘ personnage ‘ . Or Pessoa va constamment jouer de cette ambiguité . Ces ‘ provisoires représentations visibles de lui-même ‘ ( comme il l’écrivit derrière une photo dédicacée à sa tante ) témoignent du parcours réel dans ce monde de quelqu’un qui fut beaucoup de personnes . Pessoa n’aimait pas la photographie , c’est un fait . Le problème de l’image réelle renvoie aussi à l’hétéronymie. Si l’homme physique et ‘réel ‘ ainsi photographié est une provisisoire représentation du visible , où est donc , peut-on se demander , son image définitive et véritable ?

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MATTHILDE MOIGNARD


5,8g - 2014

?* - 2015

* interroge les muets

BanalitĂŠ Objet Richesse

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hélène bellenger

Cose Naturali 2014 - 2015

«Le voyageur contemplant une mer de nuages», 2015

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Qu’est ce que la nature, quelle conception ou représentation en avons nous et surtout quelle relation entretenons nous avec elle? Débuté en Finlande en automne 2014, ce projet de recherche tente de répondre à ces questions par la collecte d’objets issus du tourisme de masse. Voués à l’achat et à la décoration, ces objets, collectés au sein du circuit touristique finlandais, ont pour caractéristique commune la représentation d’un paysage idyllique. En mettant en scène ces objets, mon projet de recherche tente ainsi de souligner un rapport déréalisé au paysage où le paradigme de la carte postale et l’appropriation, prennent le pas sur l’expérience elle-même. Par ces images, le paysage est ainsi appréhendé en tant que fruit de notre culture visuelle pour mieux déconstruire et interroger la «naturalité» d’un paysage. Pour reprendre les mots de Anne Cauquelin dans «L’invention du Paysage»: «C’est quand un élément ne concorde plus dans «le tableau» que nous prenons conscience du caractère construit du paysage»

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ALICE MILLET


« La jeunesse et la féminité de la Jeune Fille sont ce par quoi le contrôle des apparences s’approfondit en discipline des corps. » Premiers matériaux pour une théorie de la Jeune Fille, TIQQUN, 2001 École Nationale Supérieure de Danse de Marseille, 2015

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ALNFREDO COLOMA


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TANGUY GATAY

Tracer un cercle de 500 mètre de diamètre, le diviser en 9 points. Chacun de ces points devient le point d’une prise de vue qui à pour sujet central le point suivant sur le cercle, le tout en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.

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MARTA PAREJA


LE SPECTRE DE L’HISTOIRE Le dictateur Francisco Franco et le roi Juan Carlos I sont réunis par le spectre visible d’une collection de timbres. La philatélie révèle la manière dont ces deux fantômes hantent encore l’imaginaire de l’Espagne contemporaine.

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SOLEDAD AYUGA PARRILLA 30

«En effet, rien ne meurt, tout existe toujours ; nulle force ne peut anéantir ce qui fut une fois. Toute action, toute parole, toute forme, toute pensée tombée dans l’océan universel des choses y produit des cercles qui vont s’élargissant jusqu’aux confins de l’éternité» Arria Marcella. Souvenir de Pompéi .1981,Théophile Gautier


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CLÉMENTINE ROCHE


Monsieur, Par lettre en date du 12 janvier 2011 vous m’avez fait part de vos soupçons «sur des indicateurs qui vous photographient tous les jours et à n’importe quel endroit».

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PIERRE-MARIE DRAPEAU -MARTIN


« Il voulait ramasser petit à petit hors de l’immense tas de cendres du passif les paillettes d’or des moments heureux.»

Le Guépard, Giuseppe Tomasi di Lampedusa

Île aux Princes, Büyükada, Turquie, 2014.

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PAULINE ROUSSEAU 36

Sans Titre Bruxelles - 2015


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QUENTIN CARRIERRE


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VUES DE L’EXPOSIT ÉGLISE SAINT-JULIEN 6 > 19 JUILLET

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TION WIP 2015 - ARLES

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EXPOSANTS WIP 2015: M o r g a n e A D AW I Iris ALELUIA V i v i e n AY R O L E S S o l e d a d AY U G A PA R I L L A Hélène BELLENGER Amélie BLANC Marguerite BORNHAUSER Anna BROUJEAN Quentin CARRIERRE Ioanna CHRONOPOULOU Alfredo COLOMA F l o r i a N D A S I LVA Ya n n i c k D E L E N Guillaume DELLEUSE Lucie DESGIGOT Pierre-Marie DRAPEAU-MARTIN V i n c e n t D U A U LT Lola ERTEL Matt FRENOT Ta n g u y G ATAY MarioN GRISTI Yi HONG Yi HSIANG LEE Aurélie JACQUET Victor JAGET Olivier KEREVEL Camille KIRNIDIS Alexandre KONG A SIOU S a r a h K O WA L C E W S K I

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Apolline LAMORIL Lexane LAPLACE Margot LAURENS Elsa LEYDIER Robin LOPVET Camille M. L o u i s M AT T O N Florian MAURER Emanuela MELONI Livia MELZI Mathilde MOIGNARD Barnabé MOINARD Diane MOULENC Coline NAGELI M a r t a PA R E J A C O B O S Prune PHI Clémentine ROCHE Pauline ROUSSEAU Emilie SAUBESTRE Eléonore SECONDI C a m m i e TA L A M O N A Fanny TERNO R e b e c c a T O PA K I A N A n n e -S o p h i e T R I T S C H L E R L e i a VA N D O O R E N P a u l i n e WA L L E R I C H Iris WINCKLER Mathilde ZABIEGALA Carolina ZACCARO Xing ZHANG


Ce dexième numéro de la revue numérique Double Page s’envisage comme un espace additionnel de l’exposition Work In Progress 2015. Il a été réalisé au mois de juillet 2015 à Arles par l’Association des Etudiants de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie

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