Maranatha.online #1203

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aranatha.onlinsedu Septième Jour de La Réunion lises Adventiste

Revue Numérique des Ég

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g a v la c s e l’ e d n o ti li o b 20 décembre : A

? e r b i l t n e m Es-tu réelle news.adventiste.re • Maranatha.online • #12-03


Sommaire

Éditorial Où en es-tu ?

Au sommaire Où en es-tu ?

2

Aveuglés par ses bons sentiments

3

Es-tu réellement libre ?

4

Devons-nous célébrer Noël ?

6

Les « héros » bibliques

7

Une faute commune, mais sérieuse

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La vie courante incite à la gloutonnerie 10 La gloutonnerie, un péché grave

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Il y a autour du mois de décembre une atmosphère particulière, mélangeant nostalgie et excitation. Cette année aura été, pour certains, riches en souvenirs et, pour d’autres, sans grand intérêt. Certains auront le sentiment de ne pas en avoir suffisamment fait et d’autres de trop en avoir fait. Personnellement, j’ai l’impression de voir les années défiler bien trop vite sous mes yeux. Douze mois se sont écoulés et à l’approche des fêtes de fin d’année, il m’appartient de faire mon bilan sans me laisser distraire. Car des distractions il y en a. Les plages et le soleil des tropiques de l’hémisphère sud concurrencent avec les stations de ski de l’hémisphère nord. Les commerces redoublent d’énergie pour nous vendre de somptueux cadeaux de Noël. Les familles terminent leurs derniers préparatifs pour que la fête soit parfaite. Dans un tel contexte, prendrions-nous le temps de stopper notre course pour faire un état de notre vie spirituelle ? Dans ce nouveau numéro du Maranatha.online, la devise reste la même : porter un regard critique sur ce qui nous entoure. Nous espérons que la lecture de ce numéro vous donnera l’occasion de vous arrêter et de faire le point. Mickaël Bonnefond

Maranatha

.online est une revue numérique éditée par le Département de la Communication de la Fédération des Églises Adventistes du Septième Jour de l’Île de La Réunion

Éditeur : Fédération des Églises Adventistes de la Réunion

Traducteurs : Mickaël Bonnefond, Séphora Panon

Directeur de publication : Mickaël Bonnefond

Correcteurs : Eglantine Bonnefond, Omar El-Idrissi

Diffusion : http://news.adventiste.re

Photo de couverture : Antoine Taveneaux

Rédacteurs : AmazingFacts, Ellen White, Marcos Paseggi, Mickaël Bonnefond

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Regard sur le monde

Laitr Keiows

L’ARCHE DE ZOÉ

Aveuglés par ses bons sentiments Le 3 décembre s’ouvrait à Paris le jugement au correctionnel des six membres de l’Arche de Zoé. En octobre 2007, l’association avait tenté en vain d’exfiltrer illégalement du Tchad vers la France 103 enfants. Et, contrairement à ce qui avait été annoncé aux familles adoptives, la majorité d’entre eux n’était pas orphelins et avait donc été enlevée à leur famille biologique. Nathalie Cholin, partie civile, Cette affaire, et plus Témoin des pénibles travaux des infirmière urgentiste et ex- particulièrement le témoignage Hébreux, Moïse tua un Égyptien bénévole de l’Arche de Zoé, de cette bénévole, nous interpelle. qui frappait l’un de ses frères. raconte son engagement dans Elle s’est engagée pour une cause Était-il aveuglé par ses bons l’association. Convaincue par le qu’elle croyait juste, celle de sentiments ? Des années après, discours d’Éric Breteau, président sauver les orphelins du Darfour. il regarda l’Éternel écrire de ses de l’ONG et principal accusé, Et pourtant, partie au Tchad pour mains sur les tables de la loi elle s’envole pour le Tchad où apporter le bonheur et redonner le le 6ème commandement qui elle s’aperçoit que les choses ne sourire à des centaines d’enfants, déclare : « Tu ne tueras point » sont pas exactement ce qu’elle elle a trouvé des larmes. Lors du (Ex. 20:13). croyait. Contre toutes attentes, réquisitoire, l’un des avocats de la les enfants étaient en bonne défense affirma que les prévenus Pour défendre le Christ lors de son santé, plus surprenant encore, ils « ont été aveuglés par leurs bons arrestation, Pierre tira l’épée et demandaient à retourner chez eux. sentiments ». frappa le serviteur du souverain Dans son esprit, la pertinence de sacrificateur. Était-il aveuglé par l’évacuation était remise en cause, Serions-nous aveuglés par nos ses bons sentiments ? Par la suite, mais, pour Éric Breteau, il n’est pas bons sentiments ? Jésus lui rappela que celui qui question de faire marche arrière. vivra par l’épée périra aussi par « J’avais l’impression qu’il y avait une Lassée de voir son époux attendre l’épée (Mat. 26:52) et surtout qu’Il pression très forte des familles qui un fils qu’elle pensait ne jamais ne pouvait échapper au plan de avaient financé l’opération. Et donc, pouvoir lui donner, Saraï envoya Dieu pour lui (Jn. 18:11). quel que soit le prix à payer, il fallait ramener les enfants Si Saraï, Moïse et « Je me sens coupable d’avoir participé à Pierre se sont laissés en France », affirme-t-elle. En septembre 2007, soit cette mission. De ne pas avoir vu […] De aveugler par leurs bons quelques jours avant la sentiments, nous aussi tentative d’enlèvement, ne pas m’être posée assez de questions. » nous commettons trop elle quitta le Tchad dans souvent la même erreur. l’ambiguïté totale. À la barre du Abram vers sa servante. Était-elle Alors qu’il invitait les Philippiens tribunal, Nathalie Cholin affirme aveuglée par ses bons sentiments ? à l’humilité, l’apôtre Paul les pria avec émotion : « je me sens coupable Plus tard, alors qu’elle était d’avoir en eux « les sentiments qui d’avoir participé à cette mission. De avancée en âge et qu’il ne restait étaient en Jésus-Christ » (Ph. 2:5). ne pas avoir vu […] De ne pas m’être en elle plus l’ombre d’un espoir, C’est ici les seuls sentiments qui posée assez de questions. » l’Éternel accomplit la promesse en devraient dicter notre conduite. lui offrant un fils. Mickaël Bonnefond

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Regard sur le monde

Fer d’esclave - Antoine Taveneaux

ABOLITION DE L’ESCLAVAGE

Es-tu réellement libre ? Le 20 décembre de chaque année, La Réunion se souvient d’un évènement majeur : l’abolition de l’esclavage. En 1848, elle tournait une page « juridique » de son histoire. Venu mettre en application le décret abolissant l’esclavage dans les colonies françaises, SardaGarriga, fraichement nommé commissaire général de la République à la Réunion, déclara le 20 décembre 1848 : « La République a voulu faire votre bonheur en vous donnant la liberté (…). Propriétaires et travailleurs ne forment désormais qu’une seule famille dont tous les membres doivent s’entraider. » Il s’agissait en réalité d’une liberté et d’une fraternité bien relatives. Ceux que l’on appelait désormais les « nouveaux affranchis » ne l’étaient pas réellement, car ils étaient dans l’obligation de signer un contrat de travail avec leurs anciens maîtres, sous peine d’être considérés comme vagabonds et jetés en prison. Beaucoup d’entre eux continuaient d’être traités comme des esclaves par leurs

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anciens maîtres devenus leurs patrons. Sans remettre en cause cet événement symbolique, il est bon néanmoins de rappeler que cette liberté fraîchement acquise était bien imparfaite. Le 20 décembre ne marquait finalement que le début d’un long combat, un simple changement de statut des esclaves qui n’avait pas changé pour autant leurs conditions de vie. À bien des égards, notre cheminement spirituel ressemble à celui de l’esclave marron. Nés dans l’iniquité et destinés à la mort L’apôtre Paul déclare, dans sa lettre adressée à l’Église Romaine, être « vendu au péché » (Ro. 7:14). L’image est particulièrement

Joseph Napoléon Sébastien Sarda Garriga Commissaire général de la République

pertinente car, comme Joseph qui fut vendu par ses frères comme esclave, nous devenons dès notre naissance les esclaves du péché, « nés dans l’iniquité et conçus dans le péché » (Ps. 51:5). Dès lors, notre nature pécheresse étouffe notre


Regard sur le monde libre arbitre, allant même jusqu’à nous donner l’illusion d’une pleine liberté. Dans le jardin d’Éden, ce n’est pas seulement l’apparence du fruit défendu qui décida Adam et Ève à en manger, mais surtout l’idée qu’il « était précieux pour ouvrir l’intelligence » et qu’il ferait d’eux des êtres semblables à « des dieux » (Gn. 3:5-6). Bien que Satan lui ait promis la liberté, l’être humain est devenu, durant les millénaires qui suivirent, esclave de ses pulsions et condamné à faire ce qu’il ne veut pas et, pire encore, ce qu’il haït (Ro. 7:15). À cause de la désobéissance de nos premiers parents, l’humanité a dû en assumer toutes les conséquences dont une vie d’esclavage se terminant par la mort, « car le salaire du péché c’est la mort ». Affranchis et destinés à vivre éternellement Mais, dans sa grande bonté, notre créateur, « ne voulant qu’aucun périsse » (2 Pi. 3:9), nous a racheté par le sang de son fils versé sur la croix du calvaire. Dès lors, notre statut est passé de celui d’esclave à celui de nouvel affranchi. Toutefois, cette liberté ne marque que le début du combat spirituel, car les chaînes les plus coriaces se trouvent en nous. En effet, bien que rachetés par la victoire du Christ sur la mort et sur le péché, notre nature charnelle nous contraint à retourner vers nos anciens liens et nous nous y attachons

dangereusement. Mais, afin que « nous ne soyons plus esclaves du péché » (Ro. 6:6), le Christ a crucifié avec lui le « vieil homme », celui qui malgré le rachat demeure dans le péché. Plus qu’un changement de statut, le Christ a ainsi éliminé le dernier obstacle qui nous sépare de la véritable liberté. Nos chaînes furent brisées ce jour où l’esclavage spirituel fut aboli. Par sa mort, Il nous a réconcilié avec Dieu afin de nous « faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche. » Tel a toujours été le plan de Dieu pour chacun de nous, que nous vivions auprès de lui éternellement et libres. Affranchis, mais ingrats Mais nous, les affranchis, faisons parfois preuve d’ingratitude. Alors qu’elle venait d’être sauvée de la destruction de Sodome et Gomorrhe, la femme de Lot ne put s’empêcher de regretter ce qu’elle laissait derrière elle. Étonnamment, l’immense privilège que Dieu venait de lui accorder ne lui avait pas suffit ! Sa dépendance aux choses de ce monde l’empêcha de prendre toute la mesure de ce que Dieu venait de réaliser pour sa famille. De même, tout au long de son Histoire, le peuple d’Israël a fait preuve de beaucoup d’ingratitude, allant jusqu’à regretter d’avoir été libéré d’Égypte. En affirmant que « le Christ nous a rendus libres pour que nous connaissions la vraie liberté » (Ga. 5:1 BDS), l’apôtre Paul

laisse sous-entendre qu’il existe une « fausse liberté ». Pire que l’esclavage « reconnu », la « fausse liberté » est un esclavage « nié » ; elle consiste à se croire libre sans l’être réellement, nous plonge dans un état de soumission sans égal et nous mène à une mort certaine. Bien que la liberté proposée par Dieu soit complète et parfaite, contrairement à celle de Sarda-Gariga, beaucoup d’affranchis retournent vers leur ancien maître et se mettent « de nouveau sous le joug de la servitude. » (Ga. 5:1) Le « vieil homme » feraitil de la résistance ? Probablement ! Conclusion Le Christ a déjà tout fait, le reste ne dépend que de nous. Il est plus que temps de vivre pleinement l’abolition de l’esclavage spirituel en offrant « nos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (Ro 12:1). L’apôtre Pierre déclara d’ailleurs que « chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui » (2 Pi. 2:19). Laissons donc Christ triompher de nous. Devenons ce que les Écritures Saintes nous invitent à être, à savoir des « esclaves de Christ ». « Car l’esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur ; de même, l’homme libre qui a été appelé est un esclave de Christ. » (1 Co. 7:22) Mickaël Bonnefond

du 9 au 19 janvier 2013 sur reveiletreforme.adventiste.re Maranatha.online • 5


Vie Pratique 25 DÉCEMBRE

Devons-nous célébrer Noël ? La plupart des chrétiens à travers le monde observent le 25 décembre comme étant le jour de commémoration de la naissance de Jésus-Christ. (Bien sûr, même les non-chrétiens la célèbrent en s’offrant des cadeaux.) Pourtant la date exacte de la naissance de Jésus est toujours inconnue, et comme les origines de Noël, comprises par la plupart, sont remises en question, quelques-uns commencent à se demander si les chrétiens devraient participer aux coutumes qui entourent la fête la plus populaire dans le monde occidental. Premièrement, il est clair que la Bible ne contient pas de commandement qui nous demande d’observer Noël comme un jour sacré, tel que le sabbat dans les dix commandements. Il n’est pas écrit dans les Écritures, « Souviens-toi du 25 décembre, pour le sanctifier ». Bien qu’il s’agisse d’un jour férié, ce n’est bibliquement pas un jour sacré. Qu’en est-il des origines de Noël  ? Les inquiétudes liées aux éléments païens de cette fête ne sont pas nouvelles. Les polémiques sur Noël remontent à plus d’une centaine d’années. Les puritains d’Angleterre ont poussé le Parlement anglais à bannir Noël pendant une période, car il s’agissait d’« un festival papiste sans justification biblique », d’une perte de temps menant à de comportements immoraux. Même dans Amérique coloniale, il y eut une période (1659) durant laquelle Noël fut interdit. Plus récemment, des éléments laïques de la société ont confronté des groupes religieux sur les sujets des scènes de nativité et des croix dans des lieux publics. La Bible souligne clairement la naissance du Christ (Luc 2.7). Non seulement elle décrit la glorieuse annonce de la naissance du Messie (v.13), mais elle raconte aussi la venue des bergers pour adorer le Nouveau-né (v.16). Ces humbles adorateurs n’étaient pas silencieux de ce qu’ils avaient vu (v.17). De plus, il est dit que des mages venant de l’Est amenèrent des présents pour Jésus ; bien qu’Il ne fût qu’un bébé (Mat 2 : 11). Si les gens reconnaissent la naissance du Christ à travers l’adoration et

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Représantation de la Nativité - Jeff Weese

en apportant des cadeaux, peutêtre qu’il y a quelque chose que nous pouvons apprendre de leurs exemples. À part les éléments païens, la plupart des gens comprennent que Noël célèbre la naissance de Jésus. Mais en pratique, ils dépensent plus de temps à chercher des cadeaux dans les centres commerciaux qu’à étudier la vie du Sauveur. « Frosty, le bonhomme de neige », et « Rodolphe, le renne au nez rouge », font concurrence avec les mages et les bergers pour attirer toute notre attention. Avec toute cette agitation, entre le « Black Friday » (« Vendredi Noir », désigne le lendemain du repas de Thanksgiving, qui marque traditionnellement le coup d’envoi de la période des achats de fin d’année) et le jour de l’an, le matérialisme tend à faire de l’ombre à la simple stabilité. Et si les chrétiens passaient plus de temps à témoigner pour Christ à Noël ou achetaient et partageaient des ressources chrétiennes pour mener les gens à Jésus ? Que se passerait-il si des

familles consacraient du temps et de l’argent à servir les pauvres ? Si elles partageaient le message de l’évangile à travers de petits services missionnaires ? Combien nos églises seraient fortifiées si, pendant ces vacances, les croyants exploraient les prophéties de la première venue du Christ aussi bien que la deuxième ? Peut-être que l’intérêt que nous portons à la fête de Noël devrait moins à voir avec ses origines païennes, mais plus avec l’aspect pratique. Beaucoup de gens nient « adorer » ce jour comme sacré, mais que veut dire adorer  ? Adorer ne signifie pas simplement assister à un concert de Noël ou à la messe de minuit. Cela décrit comment nous menons nos vies et comment nous dépensons nos ressources. Comme Paul le dit : « Celui, qui distingue entre les jours agit ainsi pour le Seigneur » (Ro. 14 : 6), et « Soit donc que vous mangiez, soit donc que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. » (1 Co. 10 : 31). AmazingFacts.org


Méditation

Jésus invite Zachée à descendre du sycomore (œuvre de Niels Larsen Stevns)

LES PERSONNAGES BIBLIQUES, QUE SIGNIFIENT-ILS ?

Les « héros » bibliques Mon fils Aidan n’avait pas encore 2 ans lorsque sa mère décida de le poser pour la première fois de sa vie sur un arbre de près de 2 mètres de hauteur. Il était en extase. Souriant, il attrapa fermement une des branches et, pendant un moment, il profita de cet endroit privilégié pour observer le monde autour de lui. Quelques secondes plus tard, toutefois, il baissa les yeux vers nous et cria avec beaucoup d’assurance : « Zachée, descends de là ». Sa mère lui avait lu l’histoire de Zachée dont la vie fut transformée suite à sa rencontre avec Jésus. Cependant, nous n’avions jusqu’ici jamais été en mesure de confirmer s’il l’avait réellement comprise ou stockée dans son esprit d’enfant. Sans doute, ce moment passé sur cet arbre a été révélateur. Le temps de comprendre ce qui venait de se passer et soudainement cela m’a frappé : j’ai réalisé que Aidan, du haut de ses 20 mois, avait réellement compris que l’écoute ou la lecture des histoires bibliques abordaient tous les sujets. Pour lui, l’histoire de Zachée n’était pas juste un vieux conte réconfortant avec une fin heureuse apaisante, mais pour le reste détaché de ses expériences quotidiennes. Au contraire,

Zachée était devenu une partie de sa vie quotidienne. En fait, perchée sur l’arbre, il se sentait comme Zachée en équilibre sur le sycomore au moment précis où Jésus l’appela et où il changea de vie pour toujours. Ou peutêtre qu’il se sentait comme Jésus, invoquant le riche collecteur d’impôts à descendre et à opérer une transformation dans sa vie. Comment pourrions-nous en tant que parents savoir ce qui se passe dans le cerveau d’un enfant de 20 mois ? Une chose est claire cependant : cette histoire biblique s’est ancrée dans son esprit de telle sorte que le lilas japonais de notre jardin n’était pas n’importe quel arbre, mais un sycomore du premier siècle en Palestine, celui même sur lequel Zachée, le tricheur, a choisi de monter pour y être changé.

De juge à compagnon de service Mon fils, cependant, n’est pas le seul à aimer réfléchir aux personnages bibliques, perché à quelques mètres du sol. Nous le faisons tous, mais pour des raisons différentes. Lors de la dissection des histoires bibliques et perchés sur un piédestal immaculé, nous nous amusons souvent en entamant ce que j’appelle « l’approche du jugement ». Nous vérifions les mobiles, sautons aux conclusions, et portons des jugements rapides. Nous aimons cela ! Les faiblesses de Judas, de Pierre, et de Samson font partie de nos favoris ; mais il y a aussi l’ivrognerie de Noé, le mensonge de Jacob, l’adultère et le meurtre de David, la lâcheté de Jonas, et bien d’autres. La liste est longue et juteuse.

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Méditation Notre approche n’est pas illogique. Elle est fondée sur le fait que, comme Ellen White le concède, « la source d’inspiration [la Bible] s’attarde peu sur l’éloge des actes nobles et des vies saintes des fidèles. […] D’autre part, les erreurs, les péchés, et apostasies infâmes de certains, qui avaient été les serviteurs consacrés et protégés de Dieu, sont longuement traités par l’Histoire Sacrée. » 1 Donc, lorsque nous nous comparons à ces « héros imparfaits », nous nous sentons bien. Nous ne sommes pas si mal après tout. Nous aurions sûrement pu faire mieux !

feu descende du ciel et consume les Samaritains qui ne prirent pas la peine de recevoir Jésus alors qu’il faisait son dernier voyage à Jérusalem en compagnie de ses disciples (Luc 9:51-56). La seconde fois, plusieurs années plus tard, le disciple bien-aimé tomba aux pieds de l’ange de Dieu pour l’adorer. Ce que l’ange lui dit pourrait tout autant s’appliquer à nous : « Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service » (Apo. 19:10).

Mais « [la Bible] n’est pas une épopée sur la vie de héros, mais l’histoire de chacun, de toutes latitudes et de tous âges » 2. Ces personnages ne sont pas des gravures historiques coulées dans le bronze, mais l’expression d’expériences vécues par des personnes comme vous et moi. Ce n’est que lorsque nous comprenons cela que nous serons capables de sortir du cercle vicieux de l’autosatisfaction perfide et de devenir une personne plus humble et toujours consciente et sensible à ses conditions désastreuses.

En brouillant les lignes

Oh oui, nous pouvons faire mieux que ça !

Des travaux récents de la littérature ont parfois tenté de brouiller les frontières des histoires traditionnelles en diluant le fossé entre le narrateur et le protagoniste. Ainsi, à un moment donné, le narrateur lui-même permet aux lecteurs d’entrer dans l’histoire et de « rencontrer » ses personnages, ou vice versa4. Parfois, l’identification devient si forte que les deux fusionnent

ou enthousiastes que nous le sommes dans nos propres vies. » 5 Lorsque nous lisons les histoires de la Bible, nous sommes invités à suivre la fermeté de Joseph en Égypte, la détermination de Daniel, le renoncement de la vierge Marie et le zèle missionnaire de Paul. Dans le même temps, nous sommes conviés à nous identifier aux plus infâmes personnages, même dans les cas où la Bible ne nous réconforte pas par un dénouement heureux. Ce n’est pas une généralisation creuse ; c’est une entreprise personnelle. Leurs épreuves sont mes épreuves ; leurs défis, mes défis.

En effet, je suis Esaü, chaque fois que je n’ai plus une haute estime des bénédictions et les privilèges d’être fils ou fille de Dieu. Je suis Balaam, chaque fois que je choisis le profit personnel au cours de la mission qui m’a été confiée par la divine providence. Je suis Eli, chaque fois que j’atténue ma responsabilité en tant que parent ou dirigeant par négligence ou par pure « Tout ce qui a été écrit d’avance l’a été paresse. Je suis Ananias et pour notre instruction » (Rom. 15:4) En tant qu’être Sapphira (les tentateurs humain, nous avons de l’Esprit), chaque fois constamment tendance soit à en un seul personnage. Bien que que l’intendance des biens que introniser ou à rabaisser, soit à ce ne soit souvent rien de plus le Seigneur m’a confié laisse à bénir ou à lapider nos modèles. qu’un outil de rhétorique dans les désirer. Les personnages des histoires mains d’un écrivain habile, il y a bibliques n’échappent pas à cette une leçon pour nous ici : « Tout ce La liste, bien sûr, pourrait vision déformée. Nous avons qui a été écrit d’avance l’a été pour s’allonger encore et encore ! tendance à les voir comme des notre instruction » (Rom. 15:4). Au exemples de perfection, à les même titre qu’Aidan sur l’arbre Et pourtant. idéaliser, ou alors à les abandonner de notre jardin, nous pouvons complètement tels des indignes nous identifier volontairement Nos faiblesses contrefaçons et des déchus de la aux héros bibliques grâce à nos grâce de Dieu.3 expériences communes, car ils Le comportement humain n’est étaient « de la même nature que guère linéaire. La Bible nous Tomber dans l’excès lorsque nous nous » (Jacques 5:17). Le bibliste Jan rappelle que « Le cœur est tortueux évaluons les comportements des Fokkelman s’exprime ainsi : « Les par-dessus tout » (Jer. 17:9). Nous autres est une réaction réflexe, personnages [de la Bible] sont, en trouvons un grand réconfort qu’a même eue l’apôtre Jean à au principe, tout aussi ignorants et peu dans la parabole du bon grain et moins deux reprises. La première sûrs, arrogants ou tristes, tout aussi de l’ivraie (Mat. 13:24-30), et dans fois, il était encore jeune. Il a intelligents ou vicieux ou ironiques celle de la séparation des brebis proposé de commander que le et des boucs (Mat. 25:31-33). Ces

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Méditation dénouements très attendus, cependant, n’appartiennent qu’à Dieu, et sont encore à venir.

Étude de cas Rappelez-vous de David ?

l’histoire de la rédemption, la plus grande histoire jamais racontée. Nous aussi, nous sommes ses héros, peut-être imparfaits et fragiles, mais néanmoins l’objet de ses soins suprêmes.

Dans la pratique, nos actions Lorsque le prophète Nathan a été et nos motivations ne sont pas envoyé pour lui reprocher son toujours aussi claires. Chacun de péché. Le messager de Dieu lui a nous est en mesure de guérir ou raconté la parabole d’un homme Il est temps de descendre de de blesser ; de faire des bienfaits riche qui a volé l’unique agneau nos grands chevaux, de notre inestimables ou des dommages de son pauvre voisin. Sans se piédestal de « juge », de nos faux incalculables. Souvent, nous soucier de l’analogie, la « colère sycomores. Et nous devrions nous jonglons entre les voies de Dieu de David s’enflamma violemment hâter, car aujourd’hui, le Seigneur et celles de l’ennemi. Le Seigneur contre cet homme, et il dit à Nathan : veut séjourner dans notre nous accepte quand même, « car il L’Éternel est vivant ! L’homme qui a maison. Ce n’est qu’à la lumière sait de quoi nous sommes formés, Il se fait cela mérite la mort. Et il rendra de sa présence que nous, les souvient que nous sommes Zachées contemporains poussière. » (Ps. 103:14). Il (Laodicéens pauvres, Notre identification aux personnages comprend nos faiblesses, aveugles et nus, toujours des récits bibliques peut nous aider en nos luttes intérieures et à la recherche, jamais nous donnant l’espoir en la puissance nos incohérences (voir, satisfaits) pouvons par exemple, le dilemme devenir des humbles transformatrice du Seigneur. de Naaman dans 2 Rois serviteurs et disciples du 5:15-19, ou la duplicité d’Amatsia quatre brebis, pour avoir commis cette seul personnage de la Bible digne dans 2 Rois 14:1-4). action et pour avoir été sans pitié » de notre adoration et de notre (2 Sa. 12:5,6). Sans surprise, David louange. Même dans ce cas, notre employa l’approche du jugement, Marcos Paseggi identification aux personnages faite de conclusions instantanés, des récits bibliques peut nous de pontification et de verdict. aider en nous donnant l’espoir en la puissance transformatrice Mais le prophète ajouta : « Tu es 1 Ellen G. White, Spiritual Gifts du Seigneur. Il est fidèle et cet homme-là ! » (verset 7), ce qui 2 Abraham Joshua Heschel, God in Search s’est engagé à achever l’œuvre changea la situation. David était, of Man: A Philosophy of Judaism merveilleuse qu’il a commencé en en effet, cet l’homme ! Pas le roi 3 Marc Zvi Brettler, How to Read the Bible nous (Phil. 1:6). Il a été capable de du peuple de Dieu. Pas le doux (Philadelphia: Jewish Publication Society, faire d’un jeune inconnu (Gédéon) chantre d’Israël. Pas un homme 2005), pp. 50, 51. Notez qu’aucun écrit un leader solide ; d’une orpheline selon le cœur de Dieu. À cet prophétique ni psaume spécifique ne étrangère (Esther) une reine instant, il était cet homme cupide, demandent ou n’encouragent à imiter les remarquable et d’un pharisien impénitent, riche et impitoyable : personnages bibliques. arrogant (Nicodème) un disciple un voleur, un assassin. Comme 4 Il s’agit d’un dispositif utilisé, par inébranlable. lui-même l’avait déclaré, il exemple, dans certaines œuvres de Kurt méritait la mort. Le fait qu’il s’était Vonnegut. En outre, les personnages de la identifié à ce pauvre homme et 5 J. P. Fokkelman, Reading Biblical Bible nous rappellent que les qu’il ait compris son supplice, Narrative: An Introductory Guide bontés et les compassions de Dieu il lui était plus facile pour lui de (Louisville, Ky.: Westminster John Knox, ne manquent jamais (Lam. 3:22). reconnaître et de confesser son 1999), p. 68. Si ces hommes et ces femmes péché (verset 13). La confession et ont été pardonnés et restaurés, repentance de David lui rendirent 6 Elie Wiesel, in the preface to The Gates of the Forest (New York: Holt, Rinehart nous pouvons l’être aussi. Dans pleinement la position qu’il avait and Winston, 1966). certains cas, leurs expériences devant Dieu. sont elles-mêmes liées à une sorte d’« histoire dans l’histoire » qui, Les Héros de la plus belle histoire entre autres choses, met l’accent d’amour sur le fait que s’identifier aux personnages est un moyen valide Un grand conteur a dit un jour : de réflexion. « Dieu fit homme, parce qu’Il aime les histoires » 6. Notre Seigneur a écrit les paragraphes de conclusion de

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Esprit de Prophétie Suralimentation

Une faute commune, mais sérieuse Surcharger l’estomac constitue un péché commun, et lorsqu’une trop grande quantité d’aliments est absorbée, l’organisme tout entier est encombré. La vie et les énergies, au lieu d’être accrues, s’en trouvent affaiblies. C’est conforme au plan de Satan. L’homme dépense inutilement ses forces vitales en prenant un excédent de nourriture. En mangeant trop, nous ne gaspillons pas seulement d’une façon irréfléchie les bénédictions

de Dieu destinées à pourvoir aux besoins physiques, mais nous nuisons gravement à l’organisme dans son ensemble. Nous déshonorons le temple de Dieu ; il en est affaibli et paralysé ; la nature ne peut plus accomplir son travail convenablement et sagement, selon les moyens dont Dieu l’a dotée. En vue de satisfaire ses appétits, l’homme a opprimé les énergies de la nature en contraignant celle-ci à se livrer à un travail qui n’aurait jamais dû lui être demandé.

Si tous les hommes connaissaient le mécanisme vivant de la machine humaine, ils ne se rendraient pas coupables de tels excès, à moins d’être esclaves de leurs appétits au point qu’ils en arrivent à préférer continuer dans leur voie de suicide et mourir prématurément, ou traîner pendant des années une vie qui devient une charge pour euxmêmes et pour leurs amis. Ellen G. White - Lettre 17, 1895 www.egwwritings.org

La vie courante incite à la gloutonnerie Il en est beaucoup qui renoncent à la viande et à d’autres aliments malsains et s’imaginent que, leur nourriture étant simple et saine, ils peuvent satisfaire leur appétit sans restriction. C’est une erreur. Les organes digestifs ne doivent pas être surchargés d’aliments, si bons soient-ils ; ils ne peuvent que partiellement les assimiler.

Toutefois, les organes digestifs n’en sont pas moins affaiblis, et les forces physiques sont minées lentement.

La coutume veut que les plats soient servis les uns après les autres. Ne sachant ce qui va suivre, il arrive qu’on mange à satiété d’un aliment qui n’est peut-être pas celui qui convient le mieux, et lorsque le dessert tentateur est apporté, on se permet souvent de dépasser les limites. Si tous les plats étaient mis sur la table au commencement du repas, chacun pourrait faire le choix qui lui convient.

Les excès alimentaires encombrent l’organisme et donnent naissance à un état maladif et fébrile. Ils attirent vers l’estomac une quantité anormale de sang, déterminant le refroidissement des extrémités et le surmenage des organes digestifs. Lorsque ceux-ci ont accompli leur tâche, il subsiste un sentiment de faiblesse et de langueur que l’on confond souvent avec la faim ; mais cette sensation est due à l’état d’épuisement des organes en question. Un autre phénomène concomitant est parfois l’engourdissement du cerveau, et la répulsion pour tout effort mental et physique.

Le résultat de la suralimentation se fait parfois sentir immédiatement. Mais dans certains cas, il y a absence de sensation douloureuse.

Ces symptômes désagréables proviennent d’une dépense considérable de forces vitales nécessitée par une digestion

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laborieuse. L’estomac, fatigué à l’extrême, crie : « Donnez-moi du repos ! » Mais ses appels sont souvent mal interprétés ; on croit qu’il s’agit d’une demande de nourriture, et au lieu de le laisser en repos, on accroît encore sa tâche. Il en résulte que les organes digestifs sont épuisés alors qu’ils devraient pouvoir accomplir convenablement leur tâche. [Certains organes peuvent perdre leur vitalité bien qu’aucune souffrance ne soit ressentie - 155] [Les messagers de Dieu doivent être tempérants dans le régime alimentaire - 117] [E. G. White n’aurait pu implorer la bénédiction de Dieu sur son travail si elle s’était suralimentée - Appendice 1 :7] Ellen G. White - Rayons de santé, 95, 96, 1905 www.egwwritings.org


Esprit de Prophétie La gloutonnerie, un péché grave Au lieu de maîtriser leurs appétits, beaucoup de gens, au détriment de leur santé, cherchent à les satisfaire. Il en résulte une obnubilation du cerveau, une lourdeur dans leurs pensées, et l’incapacité de réaliser ce qu’ils pourraient accomplir s’ils pratiquaient le renoncement et la tempérance. Ils privent Dieu de la force physique et mentale qui pourrait être mise à son service si la tempérance était appliquée en toutes choses. Paul était un réformateur en matière de santé. Il dit : « Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moimême rejeté, après avoir prêché aux autres. » 1 Corinthiens 9 :27. Il était conscient de sa responsabilité pour la préservation de toutes les énergies de ses facultés et de leur usage à la gloire de Dieu. Si Paul lui-même courait le danger de pratiquer l’intempérance, nous

sommes encore beaucoup plus exposés à y succomber, car nous ne ressentons pas autant que lui la nécessité de glorifier Dieu dans nos corps et nos esprits, qui lui appartiennent. La suralimentation est le péché de notre siècle. La Parole de Dieu met le péché de la gloutonnerie sur le même plan que celui de l’ivrognerie. Il revêt une telle gravité aux yeux de Dieu qu’il donna à Moïse des instructions suivant lesquelles un fils qui refuserait de refréner ses appétits, mais se livrerait à des excès pour répondre aux exigences impérieuses de ses désirs, serait amené par ses parents devant les anciens de la ville, et lapidé à mort. La condition du glouton était tenue pour désespérée. C’était un être inutile à la société et il constituait une malédiction pour lui-même.

On ne pouvait se fier à lui pour quoi que ce soit. Son influence risquait de contaminer autrui, et la société aurait tout à gagner à être débarrassée d’un tel individu, car ses vices auraient tendance à se perpétuer. Nul de ceux qui ont conscience de leur responsabilité devant Dieu ne doit permettre aux propensions charnelles de contrôler sa raison. Ceux qui agissent autrement ne sont pas chrétiens, qui qu’ils soient, et quelle que soit l’importance de leur profession. Le Christ formule ainsi son exigence : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Matthieu 5 :48. Il nous montre que nous pouvons être aussi parfaits dans notre sphère d’influence que Dieu l’est dans la sienne. Ellen G. White - Testimonies for the Church 4 :454, 455, 1880 www.egwwritings.org

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