"La Charité" Avril 2012 - 118ème année

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Revue mensuelle de Saint-Antoine de Padoue

La Charité Avril 2012 N°1. 118ème année

Qui a tué Jésus ?


Sommaire page 3 Qui a tué Jésus ? Alain Stamp page 6

La Charité

Avril 2012 N°1

© Ab Editions 2012. Edit. resp.: Marc Valentin

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Un matin pas comme les autres Marguerite Thiébold page 11 Le Saint-Esprit... Un don précieux ! Seeborg-Progler page 14 Le monde du troisième âge Abbé Paul De Cock page 16 Les vitraux de l’Église du Voeu à Bouvy « Le Conseiller du Pape » Andrée Dasseleer page 18 Le Christ aux outrages Fra Angelico Michèle Coppin page 18 Les Psaumes et la vie du Christ... (I) Françoise Vandenneucker page 30 Œuvre des Pains de Saint Antoine

« La Charité » is ook in Nederlands beschikbaar onder de titel « De Liefdadigheid ».


Qui a tué Jésus ? Alain Stamp Pour les chrétiens, Pâques est un événement fondateur : Jésus, après un simulacre de procès, est assassiné ! Il ne tente rien pour échapper à son sort. Au contraire, Il se livre volontairement à la mort. Mais trois jours après... Il ressuscite !

Jésus n’est pas mort Il a été tué, exécuté comme un criminel. L’enseignement qu’Il propageait était perçu comme dangereux, subversif. Son attitude apparemment irrespectueuse à l’égard de la loi irritait les autorités juives. Pour les Romains, qu’Il se soit proclamé roi des Juifs était comme un défi à César. Jésus constituait une menace pour les Juifs, comme pour les Romains. Ils conclurent une alliance. La justice juive trouva un chef d’accusation théologique : le blasphème. La justice romaine Le jugea coupable de rébellion politique. C’est pourquoi Il fut tout simplement liquidé !

Les soldats romains et Pilate Aucun des quatre évangélistes ne décrit la crucifixion. Le compte rendu de la sinistre besogne des soldats est très dépouillé. Rien ne nous permet d’affirmer dans quel

état d’esprit ils se sont acquittés de leur tâche. Tout ce que nous savons, c’est qu’ils obéissaient aux ordres reçus. Pendant qu’ils s’affairaient, Jésus, Lui, adressait à son Père la requête suivante, étonnante de compassion pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Les Évangiles montrent que Pilate était convaincu de l’innocence de Jésus. Il était manifestement impressionné par le comportement du prisonnier, par sa totale maîtrise de Lui-même, par le caractère inoffensif de sa personne et de ses idées. À trois reprises, il déclara publiquement qu’il ne trouvait en Jésus aucun motif d’accusation. Bien sûr, Jésus était innocent. Bien sûr, Il aurait dû être relâché. Pilate pouvait-il aller contre la volonté de la populace ? Pouvait-il se permettre de narguer les autorités juives ? Pilate s’est compromis par lâcheté.

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Alain Stamp

Les Juifs et leurs prêtres Le rôle des chefs juifs n’est pas mineur. Ils ont amené Jésus devant Pilate. Ils ont accusé Jésus de menées subversives et de propos révolutionnaires. Ils ont incité la foule à réclamer la crucifixion. Jésus l’a déclaré à Pilate : « Celui qui me livre à toi est coupable d’un plus grand péché ». Dès le début de son ministère, Jésus dérangeait les institutions juives. Non seulement Il bousculait les traditions, mais encore Il les rejetait en bloc. Il s’en prenait ouvertement aux pharisiens, leur reprochait de placer la tradition au-dessus de l’Écriture. D’attacher plus d’importance aux prescriptions de la loi qu’aux personnes. Les pharisiens ne pouvaient accepter de telles accusations sans réagir. Ils avaient suffisamment de raisons politiques, théologiques et morales, pour demander son arrestation, son jugement et sa condamnation. Comme eux, nous acceptons très mal l’intrusion de Jésus dans l’intimité de notre vie. Nous sommes réticents à Lui accorder l’hommage qu’Il mérite.

Judas C’est lui qui livra Jésus. Les mobiles qui ont poussé Judas à commettre ce crime ont suscité la curiosité de nombreux penseurs.

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Certains sont convaincus que Judas s’était joint à Jésus et aux disciples avec l’idée qu’ils constituaient un mouvement de libération nationale. Finalement, il aurait trahi Jésus, soit par désillusion politique, soit pour obliger Jésus à brusquer son plan, à anticiper son heure et à prendre les armes pour combattre. L’Évangile selon Jean fait allusion à l’avarice de Judas, trésorier de l’équipe des douze. L’a-t-il trahi pour ces fameuses trente pièces d’argent ?

Leurs péchés et les nôtres Un peu plus tard, les apôtres exprimeront clairement que la mort de Jésus est le résultat d’une conspiration. « En effet, c’est bien une ligue qu’Hérode et Ponce Pilate, les nations et les peuples d’Israël ont formée dans cette ville contre ton saint serviteur Jésus, que tu as choisi comme Messie ».

Nous aussi sommes coupables Si nous avions été à la place de ces hommes, nous aurions agi comme eux. Plus encore, nous l’avons fait ! Car chaque fois que nous nous détournons de Christ, nous crucifions de nouveau le Fils de Dieu. Nous sacrifions Jésus sur l’autel de notre cupidité, comme Judas. Sur celui de notre jalousie, comme les prêtres. Sur celui de nos ambitions, comme Pilate ! Un


négro spiritual traditionnel pose la question : « Où étiez-vous quand ils ont crucifié mon Seigneur ? » Nous étions là. Pas comme spectateurs, mais comme acteurs et coupables. Nous faisons partie de ceux qui ont fomenté le complot, de ceux qui se sont moqués. Nous étions, tous, parmi ceux qui L’ont crucifié. Comme Pilate, nous pensons nous en laver les mains. En vain ! Nos mains sont tachées du sang de ce juste.

Jésus portant la croix pendant une procession de la Semaine sainte en Espagne.

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