Magazine architectes.ch N° 7 - printemps / été 2016 - ARCHITECTURE - ART - DESIGN

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architectes.ch revue d’architecture suisse I numéro 7 I printemps / été 2016 I CHF 22.--

A R C H I T E CT U R E

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A R T

MAGAZINE

favre & guth Itten+Brechbühl PlusDesign

Portfolio Hélène Maria Photographe

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D E S I G N

FRANÇAIS ANGLAIS


SU PER O FFR F E S SU R L E S JAG UA R X E E T X F.

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IMPRESSUM

ÉDITO

Le magazine suisse bilingue français-anglais d'architecture, d'art et de design. The Swiss French-English bilingual magazine on architecture, art and design. N° 7 printemps/été 2016 / N° 7 spring/summer 2016 Tirage / Print run 12’000 exemplaires Parutions / Issues 2 numéros par an (printemps/été et automne/hiver) 2 issues per year (printemps/été et automne/hiver) Editeur / Publisher Edition suisse CRP Sàrl Rue du Bugnon 42, 1020 Renens T +41 21 635 16 82, F +41 21 634 30 09 contact@architectes.ch, www.architectes.ch Editeur délégué / Directeur général Executive publisher / Managing director Laurent Guillemin

Directrice de la publication / Rédactrice en chef Publishing director / Editor-in-chief Laura Carro Directeur des annonces / Advertising director Cédric Martin Rédaction / Editorial staff Mary-Luce Boand Colombini, André Jaunin, Ignaz Miller, Nathalie Montes, Bruno Racalbuto, Renzo Stroscio Relecture et correction / Proofreading and correction Marina Kimmeier Jaunin Traductions / Translations AVK TRAD, Saint-Maurice Renzo Stroscio, Jérôme Ferry Photographies / Photography Adrien Barakat, Marcel Kultscher, Hélène Maria, Thomas Jantscher, Claudio Merlini, Jakub Certowicz, M. Keller, J. Wisniewska, A. Abrar, Tonatiuh Ambrosetti, Daniela Droz, Thomas Adank Maquette / Artwork Zebra3Design, Echandens Sabrina Tarchini Impression / Printing Vogt-Schild Druck AG, Derendingen Ont participé à ce numéro Contributors to the present issue GB-Marketing d'espaces publicitaires Gabrielle Burnand Sàrl, INCITO Communication Responsable internet / Internet director Aline Pignat Abonnements pour la Suisse Subscriptions in Switzerland 3 numéros : 50.– CHF (frais de port inclus) au lieu de 66.– CHF (vente au numéro) 6 numéros : 92.– CHF (frais de port inclus) au lieu de 132.– CHF (vente au numéro) 3 issues: 50.– CHF (including shipment) instead of 66.– CHF (sales copy) 6 issues: 92.– CHF (including shipment) instead of 132.– CHF (sales copy)

Laura Carro, directrice de la publication.

Lumière «Hélène Maria, une jeune photographe professionnelle d’à peine plus de vingt ans vous interpelle sur son site Artlight-Interviews (artlight-interviews.com): « Venez explorer les points de vue (…) de nombreux artistes, architectes, peintres, sculpteurs, sur la matérialisation de la lumière dans leur travail personnel. » Il faut dire que l’opposition lumière-ombre, elle la pratique à longueur d’année pour mettre en évidence la subtilité des édifices qu’elle immortalise. (PAGE 51). Car, au final, tout concepteur d’une construction est un peintre de lumière... et d’ombre : « L’ombre ne vit qu’à la lumière » (Jules Renard). La forme et la volumétrie dans l’espace ne sont mises en valeur que par la lumière et son opposé. D’ailleurs, quand une architecte planifie sa propre maison, elle commence par l’orienter en fonction de la lumière, puis des vents et de la vue. (PAGE 34). Voyez le bâtiment AC&M Parfums, à Vernier, où une ancienne usine, transformée par le bureau Favre & Guth, est habillée d’une façade ondulante dont les variations de lumière symbolisent la subtilité des fragrances qui y sont mises au point. (PAGE 8). Signé du même bureau, la banque LGT, à Genève, met en évidence l’œuvre d’un maître verrier dont les sandwichs de verre irisé reflètent de manière changeante les eaux du Rhône. (PAGE 6). A Torun (Pologne), l’architecte espagnol Fernando Menis a choisi des formes massives pour marquer toute la différence de l’auditorium qu’il a signé d’avec des constructions historiques protégées par l’UNESCO. La lumière s’y joue des volumes dans une construction toute de subtilité dans la relation entre intérieur et extérieur. (PAGE 45). Quant aux artistes, c’est le même combat entre ombre et lumière. Ecoutez le sculpteur André Raboud, ciseleur de granit noir d’Inde : « Avec ce noir absolu, seule la forme compte. » Oui, mais seule la lumière met la forme en relief. (PAGE 19). Tout comme les papiers japonais de l’artiste Barbara Vejdovsky. La fibre brute tirée du mûrieur, le kozo, longuement travaillée et séchée lui permet des compositions aux mille nuances en fonction de la lumière, de la consistance de la fibre et de son séchage. (PAGE 78). Lumineuse lecture... Laura Carro

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architectes.ch I N.7 I printemps / été 2016

Edito

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BARONCELLI HERITAGE

GALLERIA VITTORIO EMANUELE II, MILAN


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ARCHITECTURE

SOM MAIRE

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Portrait architectes

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favre & guth L’ architecture selon Patrice Bezos

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Bureau CCHE Nyon Le bois dont on fait des maisons d’architecte

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Clivaz architectes Rénovation d’une maison de maître

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Itten+Brechbühl

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Clinique romande de réadaptation à Sion

13 42

ARCHI intérieur La valeur ajoutée de PlusDesign

UPIAV En lien avec les prochains grands chantiers lausannois

45

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19 78

Architecture d’ailleurs

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Pologne, l’auditorium moderne de Torun

PORTFOLIO Hélène Maria, photographe

ART André Raboud, l’amour, la vie, la mort, l’amour

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Barbara Vejdovsky, quand le papier prend corps dans l’espace

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DESIGN Portrait design Nicolas Le Moigne, inspiration luxe

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MADE IN SUISSE

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Ruedi Baur, marqueur urbain

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ARCHItime La continuité dans l’art de la séduction Hautlence, interview Sandro Reginelli Vacheron Constantin, une bonne longueur d’avance

En couverture Chalet à Château-d'Oex, détail de l'aménagement intérieur réalisé par Plusdesign: Table d'appoint en laiton brossé patiné et verni ultra-brillante (Eden Patina, de Boca Do Lobo) Tapis Anatolien en laine noué à la main (Antik Remastered, de Fashion for Floors).

architectes.chI IN.0 N.0 II mai mai2012 2012 architectes.ch

Portrait architecte architecte Portrait

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POR TRAIT architectes

Texte : André Jaunin l Photos : © Claudio Merlini l Traduction : AVK TRAD

favre & guth sa l’architecture selon Patrice Bezos « Je ne sais pas ce que l’on doit faire, mais je sais ce que l’on ne doit pas faire. » Patrice Bezos, patron du bureau d’architecture favre & guth sa, aime à citer un des architectes célèbres, Philippe Johnson, avec qui il a travaillé. A plus de quatre-vingtdix ans, il lui conseillait : « Faites simple! » De fait, l’associé senior de favre & guth sa, sait très bien ce qu’il doit faire, lui dont les activités englobent tout ce qui touche au domaine immobilier. Lui dont l’entreprise, depuis sa fondation en 1967, est probablement le bureau qui a construit le plus de logements dans la région genevoise et qui a signé des centaines d’autres bâtiments, administrations, usines, piscines, crèches. Parmi les projets en cours les plus marquants, le quartier de l’Etang à Vernier, le plus gros projet privé de Suisse. Patrice

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Portrait architectes

Bezos en est l’architecte en chef, appuyé par deux autres bureaux genevois, AAG Atelier d'Architectes Grivel et le Groupe H d’Hervé Dessimoz. Une ville dans la ville sur onze hectares dont les travaux ont commencé en 2009 et se finiront en 2021. Plus d’un milliard d’investissement pour réaliser 1000 logements pour 2500 habitants et 2500 places de travail dont des bureaux, un hôtel, une clinique de jour et un centre commercial. Une petite équipe multiculturelle La clé du succès réside dans l’équipe concentrée que constitue le bureau favre & guth sa – trente-huit personnes – ce qui permet au patron de parler à chacun des collaborateurs, de suivre tous les projets avec ses quatre associés. Conséquence de cette contraction, le bureau, par principe, se limite aux projets et plans d’exécution. Les chantiers sont suivis par les entreprises générales ou des architectes d’exécution.


Autre clé du succès, le multiculturalisme de l’équipe qui compte de nombreuses nationalités : suisse bien sûr, française, italienne, espagnole, indienne, canadienne, africaine et brésilienne. Ce melting pot est source de richesse en amenant à l’équipe d’autres façons d’envisager les projets, de raisonner. Une architecture du possible Les qualificatifs accolés à favre & guth sa sont sérieux et créatif. Patrice Bezos est un homme qui fait, un « doer » pour les AngloSaxons. Sa connaissance de l’économie immobilière, de la législation qui encadre la construction, l’amène aux solutions pragmatiques. La réputation de favre & guth sa tient aussi au travail en commun avec des stars de l’architecture. Patrice Bezos qui se décrit avec modestie comme « le régional de l’étape » a été associé à Philippe Johnson, mais aussi au Français Dominique Perrault, à l’Italien Massimiliano Fuksas, au Japonais Kenzo Tange. Ces grands noms de l’architecture n’ont pas gagné gratuitement leur réputation, ils apportent une réflexion à une autre échelle, une liberté d’esprit qui fait éclater une approche trop contrainte. Ils amènent à renverser la table, à reprendre les projets par le bon bout.

Banque LGT, Genève : le retour aux sources Edifié en 1968 par l’architecte Marc-Joseph Saugey, le bâtiment avait subi des outrages dans ses rénovations. Le projet consistait à revenir aux sources mais en les réinterprétant en fonction des conceptions et matériaux actuels. Faute de plans, c’est avec une image d’époque que la vision de Saugey a pu être analysée. On a donc démoli la façade et l’aménagement intérieur a été revu de fond en comble. La nouvelle façade a été réinterprétée en inox et en un verre spécial qui lui donne une très grande profondeur et un aspect irisé.

Le formateur Le bureau favre & guth sa comporte en permanence trois apprentis dessinateurs architectes pour une formation de quatre ans. Malgré les contraintes de suivi que cela impose, Patrice Bezos estime que c’est un devoir civique que d’assurer cette formation dite duale et d’en convaincre ses confrères. Elle est une des causes importantes du faible taux de chômage en Suisse. Fortement engagé dans toutes les associations professionnelles (FAI, AGA, APCG) et les commissions liées à l’architecture et l’urbanisme, le patron de favre & guth sa pourrait passer pour un notable. Détrompez-vous ! Quand, pour terminer, on le titille sur les concours auxquels il participe, vous verrez son œil s’allumer, un désir carnassier éclairer son visage : « Quand on gagne, l’équipe est aux anges. C’est ça l’architecture. Et moi, je suis comme un gamin qui vient de recevoir son plus beau cadeau de Noël. » >>> Pour plus d’informations www.favre-guth.ch

Projet LGT : Projet réalisé en association avec Benoît Dubesset Architectes.

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Portrait architectes

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Pojet ACM Parfums : Direction des travaux, Michel Morello Architectes.

AC&M Parfums, Vernier : de l’odeur du bois aux fragrances Au départ, une menuiserie dans un état de vétusté avancé. A l’arrivée, une usine de parfums et un centre d’accueil pour clients de haute volée. Entre les deux, un sérieux problème architectural pour réunir deux fonctions : une vraie manufacture où sont préparées les bases de parfums très célèbres et un écrin pour les clients qui exigent une ambiance propre à juger les fragrances recherchées. Les parfums étant souvent stylisés par une onde, c’est à une façade ondulante thermolaquée qu’on a recouru pour le nouvel habillage du bâtiment.

favre & guth SA architecture according to Patrice Bezos «I don’t know what we must to but I know what we must not do», says Patrice Bezos, CEO of favre & guth SA, who likes to quote the famous architect Philippe Johnson with whom he has worked. The advice he received from Philippe Johnson, aged 90, was «keep it simple !». favre & guth SA’s CEO heeded Johnson’s advice and knows very well what he has to do to develop his firm’s real estate activities. His firm, since it was founded in 1967, has probably built more homes in the Geneva region than another firm of architects. It has also designed hundreds of other buildings including government ministries, factories, swimming pools and nurseries. The Etang neighbourhood in Vernier, the largest private sector project in Switzerland, is among the firm’s flagship projects. Patrice Bezos is the head architect and is supported by two other Geneva-based architecture studios, AAG Atelier d'Architectes Grivel and the Group H headed by its CEO Hervé Dessimoz. It is a town within a town spread

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Portrait architectes

over eleven hectares. Work began in 2009 and will end in 2021. More than one billion CHF have been invested to build 1,000 homes for 2,500 inhabitants. The project will create 2,500 jobs and entails the building of offices, a hotel, a day care clinic and a shopping centre. A small multi-cultural team The key to the success of favre & guth SA lies in its welded team of 38 employees and the close dialogue between its CEO and each employee, making it possible to track each project with the help of the firm’s four senior managers. As a result of this lean organization, the firm usually limits its activities to building projects and execution drawing. The projects are monitored by general contractors or by architects responsible for executing the building works. Another key to the firm’s success lies in the multiculturalism of its team made up of Swiss, French, Italian, Spanish, Indian, Canadian, African and Brazilian nationals. This diverse melting-pot contributes different ways to approach and conceive projects.


Résidence du Bac, Lancy : l’Etat en aide au logement Pour remédier au lancinant problème du logement, l’Etat de Genève met en œuvre un plan de déclassement des zones villas. Dans ce cadre, deux blocs d’immeubles représentant 80 appartements ont été édifiés à Lancy. Un subventionnement permet d’abaisser les prix de vente ou de location de 20 à 30%, tout en respectant les obligations que l’Etat impose à ce type de constructions. Isolés et raccordés au chauffage à distance, équipés de panneaux solaires et d’un système de ventilation à double flux, les immeubles sont labélisés Minergie.

A firm of architects that thinks out of the box favre & guth SA has been described as hard-working and creative firm of architects. Patrice Bezos is a man of action, a «doer». His knowledge of the real estate market and building legislation prompts him to offer pragmatic solutions. favre & guth SA’s reputation also derives from its partnership with architecture celebrities. Patrice Bezos, who modestly describes himself as a «second division architecture » has teamed up with Philippe Johnson, France’s Dominique Perrault, Italy’s Massimiliano Fuksas and Japans Kenzo Tange. These leading names in the world of architecture have not forged the firm’s reputation by chance: they do not bow to conventions, think out of the box, turn projects around 360 degrees and go back to them from the correct angle. Training for apprentices favre & guth SA permanently hosts three draftsmen/architect apprentices who undergo a four-year internal traineeship. Despite the difficulty of following up apprentices after they have completed their

traineeships, Patrice Bezos believe that it is a civic duty to deliver this in-company training and to convince his colleagues. It is a major reason why Switzerland has a low rate of unemployment. The head of favre & guth SA, who is actively involved in various professional guilds (FAI, AGA, APCG) and review committees related to architecture and urban planning, could be taken for a public dignitary. Do not be deceived ! When, at the end of our interview, we teased him about the open competitions he has taken part in, his eyes and face lit up with a carnivorous glean: «When we win a competition, the team is ecstatic. That’s architecture. I then become a little boy who has just received his best ever Christmas gift». The LGT Bank, Geneva: back to basics Built in 1968 by architect Marc-Joseph Saugey, the building was disfigured by successive renovations. The project entailed returning to basics but by reinterpreting them in the light of current designs and materials. Saugey, who had no working drawings, based his vision on what the building once looked like. The facade was demolished and

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Projet ROSSI 16 : Projet en association avec Reynaud Gaillard Architectes.

Rossi 16, aux Pâquis : un quartier en mutation En lieu et place d’un ancien centre téléphonique situé dans un quartier chaud de Genève, le projet prévoit un immeuble de verre offrant 49 appartements de quatre à cinq pièces, six pièces en attique avec vue sur le jet d’eau et le Mont-Blanc. Craignant la mutation du quartier, le syndicat des travailleurs du sexe a fait opposition de même que l’association des habitants du quartier. Un compromis a été passé qui garantit, en plus, 18 studios dont la location, par la grâce de la loi genevoise sur les démolitions (LDTR), sera bloquée à 600 francs mensuels pendant cinq ans.

the interior completely refurbished. The new facade was rebuilt in stainless steel and a special grade glass was used to create considerable depth and an iridescent appearance. AC&M Parfums, Vernier: from the smell of wood to the smell of fragrances A run-down joinery workshop has been turned into a fragrances factory and reception centre for high-flying clients. The architects had to combine two functions: a) build a factory where the base notes of leading fragrances are distilled and processed and b) offer a showcase for clients who demand an atmosphere in which they can evaluate the fragrances they are looking for. Since fragrances are frequently identified by a wave, a thermo-coated façade was chosen for the new cladding of the building. Résidence du Bac in Lancy: government aid for housing To ease Geneva’s critical housing problem, the local authorities have initiated a scheme to downgrade villa neighbourhoods. Under the scheme, two blocks of flats offering 80 apartments have been built in

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Lancy. A system of subsidies makes it possible to cut sale or rental prices by 20 to 30% while meeting the government’s requirements for these types of buildings. The buildings, which have been awarded the Minergie energy efficiency label, are insulated, connected to the city’s heating grid and are fitted with solar panels and a dual flow ventilation system. Number 16 rue Rossi in Geneva’s changing Pâquis district The architects planned to replace a former telephone switchboard centre located one of Geneva’s red light districts with a glass building containing 49 apartments comprising, four or five rooms, with six-room apartment on the top floor overlooking the Fountain on Lake Geneva and Mont-Blanc. Fearing that their neighbourhood will become “gentrified”, the Union of Prostitutes and Local Residents Association have opposed the scheme. A compromise has been found, guaranteeing an additional 18 studios whose rents will be frozen at 600 CHF per month for five years by virtue to the Geneva Council’s law on demolitions (LDTR).


Geneva’s Quartet project replaces the former Hispano-Suiza factory The former Hispano-Suiza factory workshops built in 1941 and closed in 1985 are among the last remains of Geneva’s golden industrial age. They have been replaced with an original building that will retain certain former features but will do away with all the shed roof facilities. 65% of the new buildings, which has a total floor surface area of 58,000 sq meters, will be devoted to arts and crafts, 30% to offices and 5% to shops. Its name, Quartet, refers to the four interconnected internal courtyards which will facilitate the movement of people and goods. n

>>> Find out more on www.favre-guth.ch Projet Quartet, Genève : l’après Hispano-Suiza C’est l’un des derniers vestiges de l’âge d’or de l’industrie à Genève, les anciens ateliers d’Hispano-Suiza, construits en 1941 et fermés en 1985, cèdent la place à une construction originale qui conservera certains éléments anciens mais supprimera toutes les halles aux toits en shed. Le nouveau bâtiment de 58'000 mètres carrés de plancher sera consacré pour 65% à l’artisanat, 30% aux bureaux et 5% aux commerces. Son nom Quartet reflète les quatre cours intérieures reliées qui faciliteront les circulations des personnes et des marchandises.

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Portrait architectes

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ARCHI INTérIeur

La piscine de l’Hôtel de Rougement. En médaillon, les designers de l’établissement, Claudia Sigismondi et son mari Andrea Proto, créateurs de Plus Design.

Texte : André Jaunin I Photos : © PlusDesign I Traduction : AVK TRAD

La valeur ajoutée de PlusDesign Double récompense pour l’Hôtel de Rougemont

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Architecture d’intérieur

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Réception Hotel de Rougemont.

Les mots art, architecture, arithmétique, artisanat ou… artifice procèdent d’une même racine. Cette famille étymologique, qui réunit artistes, constructeurs, scientifiques et artisans, se retrouve dans de nombreux bureaux et ateliers. Et particulièrement à Châteaud’Œx, chez PlusDesign ou +D.

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pour l’art – ADN romain – et l’aménagement intérieur les amènent à organiser en Italie de grandes expositions consacrées tant à des artistes majeurs – Matisse, Picasso, Van Gogh, Degas – qu’à des VIPs tels Sophia Loren, Pavarotti, Giovanni Agnelli.

Claudia Sigismondi et son mari Andrea Proto sont deux architectes, formés à Rome, qui ont débuté leur carrière en Italie. Pour eux, la Suisse, et tout particulièrement la région du Pays-d’Enhaut, n’était qu’un lieu de vacances. Jusqu’au jour où, en 2011, un important mandat à Gstaad, en collaboration avec une entreprise de Lugano, les a amenés à faire de Château-d’Œx leur lieu de travail et à créer une société spécialisée dans le design et l’aménagement intérieur. La société opère au niveau international et propose des services de la conception à la réalisation d’aménagement d’hôtels, de boutiques, de galeries, de salles de conférences, de bureaux ou de résidences privées. Une maîtrise parfaite de la réalisation d’images en 3D permet à leurs clients d’avoir une vision complète de l’ouvrage terminé avant même le début des travaux.

C’est de ce goût et de cette expérience qu’est née la société PlusDesign. Ses créateurs sont en effet bien persuadés que la créativité dans l’aménagement d’un bâtiment constitue une valeur ajoutée qui sublime la construction et en fait un lieu de beauté et d’art de vivre. D’où la relation avec des artistes contemporains, peintres, sculpteurs ou photographes, comme Vincent Munier, dont ils promeuvent les œuvres. La palette de services que propose le couple s’appuie sur une large expérience d’architecture d’intérieur, une grande souplesse, une créativité innée et un réseau d’artisans locaux et internationaux. PlusDesign peut ainsi proposer des projets non conventionnels qui mêlent tradition et innovation. Dans la région alpine, ce sont souvent les chalets qui se parent d’éléments plus modernes aux lignes pures, s’enrichissent de lumière naturelle et reflètent les paysages grandioses.

Une addition de talents De formation généraliste d’architecte le couple Proto Sigismondi signe tout d’abord de nombreuses constructions en Italie et dans d’autres pays. Les deux talents s’additionnent, pour Madame – l’harmonie, les couleurs, la psychologie du client –, pour Monsieur – les solutions techniques, l’éclairage, la visualisation 3D. Un attrait

Mais PlusDesign ne se limite ni à l’architecture d’intérieur, ni à la zone alpine. L’entreprise œuvre bien au-delà du Pays-d’Enhaut et participe à des concours d’architecture et conduit des projets généralistes avec un intérêt particulier pour la zone lémanique.

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Architecture d’intérieur


Double distinction for the Rougemont Hotel The words art, architecture, arithmetic, arts and crafts and artifact derive from the same root. This etymological family, which brings together artists, builders, scientists and craftsmen, is found in many design offices and work studios, especially those of Châteaud’ OEx, Plus Design and +D. Claudia Sigismondi and her husband Andrea Proto, both architects who studied and trained in Rome, began their careers in Italy. For them, Switzerland, in particular the district of Enhaut was merely a summer holiday destination, until 2011 that is, when they secured a major contract in partnership with a Lugano firm. They then made Château-d’OEx their workplace and set up a company specialized in interior design and decoration. The company has an international reach and offers services ranging from design and development to the fitting out of hotels, boutiques, art galleries, conference rooms, offices and private homes. The company’s mastery of 3D imagery give it a 360 degree vision of a project even before work on it has started.

Hall d'entrée.

A merging of talents After studying architecture, the Proto Sigismondi husband and wife team began by design buildings in Italy and elsewhere. Claudia Sigmondi’s talents, which include a sense of harmony and colour and customer insight, merged with her husband’s ability to find technical solutions and his knowledge of lighting systems and 3D imagery. An innate attraction for art, which is in the Roman DNA, and interior design led them to organize exhibitions in Italy devoted to major artists such as Matisse, Picasso, Van Gogh, Degas and to celebrities such as Sophia Loren, Pavarotti and Giovanni Agnelli. PlusDesign is the result of these talents and know-how. Its founders are convinced that creativity in the interior design of a building gives it added value, sublimating it and making it a place of artistic beauty and refinement. Hence the links that the founders develop with contemporary artists, painters, sculptors and photographers such as Vincent Munier whose works they seek to promote.

Image de concept pour une suite d'hôtel à Gstaad.

The range of services offered by the couple draws on its broad experience in interior architecture, its flexibility, creativity and on its network of local and international artists and craftsmen. This allows Plus Design to propose original projects which combine tradition and innovation. Its chalets in the Alps, which are often decorated with modern fixtures and which feature pure lines, leverage sources of natural light and reflect the imposing landscapes. PlusDesign’s activities are not limited to interior architecture or to the Alpine region. The firm is active far beyond the district of Enhaut: it takes part in architecture competitions and develops generalist projects focused on locations along the shores of Lake Geneva.

Résidence privée.

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Architecture d’intérieur

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Image de concept pour l'appartement triplex des Résidences de Rougemont.

La consécration

Deserved recognition

C’est pourtant à Rougemont que PlusDesign a vu sa consécration avec le prix A’Design Award 2015 pour l’aménagement de l’Hôtel de Rougemont. De plus, le magazine allemand Geo vient de le classer dans les cent meilleurs hôtels d'Europe 2016, troisième dans la catégorie « Hôtels de montagne ».

In 2015, Plus Design received the A’Design Award for its interior design of the Rougemont Hotel. The German magazine Geo recently rated this building among Europe’s top 100 hotels in 2016 and ranked it third in the «Mountain hotels» category.

Le projet, qui leur a assuré la reconnaissance de leurs pairs, est une expérience de plus de trois ans où Claudia et Andrea ont concentré tout leur savoir-faire. Au départ un chalet existant qu’il s’agissait de rénover et d’agrandir en le complétant d’une extension de cinq appartements de luxe. Les locaux existants, de type montagnard, étaient de surfaces réduites et bas de plafond. Le but était pourtant de transmettre une idée de luxe contemporain dans un écrin authentiquement alpin. Le tout destiné à une clientèle internationale. C’est en présentant, en 3D, l’aménagement de la plus petite des chambres magnifiée par les matériaux, avec une boîte en verre posée au milieu pour souligner légèreté, reflets et lumière, que le bureau a convaincu les maîtres d’œuvre. Et d’emporter le mandat d’aménagement intérieur del’hôtel et des appartements annexés. Toutes les chambres ont fait l’objet d’un traitement individualisé en fonction de leurs dimensions pour allier tradition et innovation, pour apporter des sources de lumière naturelle, pour refléter à l’intérieur la beauté du panorama alpin. Pour les espaces communs, c’est aussi une recherche de lumière, naturelle par des puits et des lames, artificielle par des éclairages directs en forme d’œuvre d’art ou indirects en recourant à toutes les techniques LED ou matériaux translucides. C’est le mariage des bois anciens d’origine avec la ligne pure d’éléments modernes, meubles italiens ou sculptures en acier corten. C’est, enfin, l’aménagement de chaque espace pour lui donner une homogénéité entre matériaux naturels et éléments novateurs. Bref, l’Hôtel de Rougemont est, pour PlusDesign, une démonstration de savoir-faire et un press book. n

>>> Pour plus d’informations www.plusdesign.ch

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Architecture d’intérieur

The project, which won the firm recognition from its peers, lasted three years during which Claudia and Andrea devoted their extensive know-how. Initially, they renovated and enlarged an existing chalet and then built an extension that included five luxury apartments. The existing mountain lodge type buildings were small with low ceilings. The aim of the project was to inject contemporary luxury into an authentic alpine environment to meet the needs of an international clientele. DesignPlus succeeded in convincing the project owners with its 3D layout of the smallest bedrooms enhanced by its choice of materials used and by a glass box positioned in the middle to emphasize and reflect the light and secured the contract to design the interior of this hotel and its annex apartments. All the bedrooms were customized depending on their size. They combine tradition and innovation, draw on sources of natural light and reflect the beauty of the surrounding alpine landscape. In the communal areas, the architects sought to capture natural light via shafts and panels; artificial light is diffused via direct lighting fixtures which are works of art, while indirect light is diffused by using LEDs and translucent materials. The architects combine the use original old wood with modern features and pure lines, Italian furniture and sculptures made of Corten steel. Each area was laid out to ensure uniformity between the natural materials and innovative features. The Rougemont Hotel project amply demonstrates Plus Design’s expertise and is a prestigious addition to its press book. n

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Puits de lumière avec chandelier - Hotel de Rougemont. © Photo Giovanna Frisardi

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Architecture d’intérieur

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ARTCHI Les amants 5, Granit d’Inde, 2008. 280 x 145 x 70 cm Photo: © Olivier Maire

Texte : Nathalie Montes I Traduction : AVK TRAD

ANDRÉ RABOUD L'amour, la vie, la mort, l'amour Sensible et puissante, l’œuvre de Raboud engendre une poésie minérale qui vise la perfection. Malgré de terribles accidents de la vie et l'énergie considérable qu’exige le travail de la pierre, l'homme sculpte, par « nécessité absolue », depuis quarante-cinq ans.

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Les granits d'André Raboud présentent une tension élégante, une âme à la fois raffinée et déchirée. Les lignes douces et rondes, polies à l'extrême, se rejoignent sur des trajectoires tranchantes, brisées par des surfaces rugueuses. Les œuvres combinent l'équilibre de volumes simples avec des successions de plis et de courbes d'une extraordinaire complexité technique. Raboud condense les bonheurs et les épreuves de sa vie dans les pierres qu'il taille. On ne trouve dans son labeur aucune tentation de l'exploit mais un besoin essentiel de restituer avec poésie les questions métaphysiques qui l'obsèdent. En 1969, il réalise sa première pierre pour le tombeau de son père. Jeune homme, il a lu le Popol-Vuh des Mayas, les textes sacrés de l’Egypte antique ou encore les Veda hindous. Ses questions, ses désirs, transposés en ouvrages, sortent le minéral de son mutisme originel grâce à des sculptures expressives qui occupent l'espace avec intensité. « Ce sont nos questions et nos doutes qui nous font avancer, beaucoup plus que nos certitudes. Je crois aux entités, aux esprits, aux signes, comme à des évidences discrètes. » A. Raboud Sans concession. Sans apparat Cet esthétisme sobre plonge ses racines dans une symbolique réinterprétée : les cercles de l'infini, les portes et les arches, symboles du passage, les monolithes, la mer, les amants... Ce sont les qualités stylistiques contrastées d'André Raboud qui donnent à sa sculpture une identité typée, unique. Ses pièces concentrent le mouvement par les formes circulaires, bombées, les torsions et les ellipses qui les animent, mais aussi par des ruptures de rythme. La confrontation du brut et du poli, les cassures franches et les évidages se manifestent comme équivalences de la force des émotions. Après avoir travaillé la serpentine, différents marbres et le granit d'Afrique, le sculpteur a choisi le granit noir d'Inde. « Avec ce noir absolu, seule la forme importe, l'expression pure. Sans concession, sans apparat. Le granit noir est une pierre plus dure que l'acier. Pour dire mes blessures, je n'ai pas trouvé de meilleur matériau. » Ma vague La grande vague, La mémoire et la mer, Les trois vagues noires... Passionné de plongée sous-marine, André Raboud travaille dès 2006, durant quatre ans, sur le thème de la mer et des vagues, avant d'être emporté à Madagascar, en 2010, par une déferlante qui le prive dès lors partiellement de l'usage de son bras droit. n >>> Pour plus d’informations www.andreraboud.ch

Jeune fille debout. Bronze, 2003 161 x 35 x 35 cm Photo: © Philippe Burdel

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Dans la vague 3. Granit d’Inde, 2013. 23 x 55 x 40 cm Photo: © Olivier Maire


Love, life and death André Raboud’s sensitive and powerful opus expresses a mineral type poetry which aspires to perfection. Badly affected by life’s trials and tribulations but driven by the considerable energy that working with stone requires, he has been sculpting out of «absolute necessity» for the last 45 years. André Raboud’s granite sculptures have an elegant tension and a soul that is refined and wrenched. Their perfectly polished soft and round lines join in sharply cut trajectories, broken by rough surfaces. His work balances simple volumes with a series of folds and curves that are extraordinarily and technically complex. The artist condenses the joys and ordeals of his life in his cut stones. His creations are not an attempt to achieve anything but they embody an essential need to poetically reproduce the metaphysical questions that obsess him. In 1969, he produced his first stone work for his father’s grave. As a young man, he read the Popol-Vuh of the Mayas, the sacred texts of ancient Egypt and the Hindu Vedas. He has transformed his questions and desires into sculptures which reveal the mineral dimension of his original silence in the form of expressive works that occupy space with intensity. To quote the sculptor: «Our questions and doubts allow us to progress far more than our certainties. I believe in entities, spirits and signs as discrete evidences».

Derrière le voile, Granit de Suède, 2013. 127 x 69 x 16 cm Photo: © Olivier Maire

Dans la vague 2. Granit d’Inde, 2012. 100 x 125 x 40 cm Photo: © Olivier Maire


No concessions or pretentions This somber asceticism is rooted in a reinterpreted symbolism: the circles of the infinite, the doors and the arches which symbolize a passage, the monolithic forms, the sea and the lovers. The contrasting stylistic qualities of André Raboud give his sculpture a distinctive and unique identity. His pieces concentrate movement in circular, convex, twisting and elliptical shapes but they also feature breaks in rhythm. The confrontation between his raw finishes and polished lines, between neat breaks and hollow shapes express the power of emotions in equal measure. After having worked with serpentine, different types of marble and African granite, the sculptor chose black Indian granite. «With this totally black rock, only the shape matters; it is an expression of purity. I make no concessions or have any pretentions. Black granite stone is harder than steel. I found no better material to express my suffering». My wave The big wave, Memory and the sea, The three black waves ... Since 2006 André Raboud, who is a deep-sea enthusiast, spent four years studying the sea and waves before he was dragged out to sea by a breaking wave in Madagascar in 2010, partly depriving him of the use of his right arm. n

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Le grand dialogue, Granit d’Afrique, 2010. 333 x 180 x 80 cm. Photo: © Olivier Maire

L’homme ailé, Granit d’Inde, 2010. 97 x 107 x 40 cm. Photo: © Olivier Maire


A l’intérieur. Granit d’Inde, 2015. 180 x 50 x 50 cm. Photo: © Olivier Maire

« A propos de cette pièce A l'intérieur, je crois que je ne pourrais pas faire mieux, dire autant en si peu. Ni le polissage, ni l'esprit dedans, sans défaut. La forme qui tourne, légèrement vissée, avec un socle qui décolle. Il me semble que je ne pourrais pas aller plus loin. »

«Regarding my work A l'intérieur, I don’t think I could have done any better or could have said as much with so little thanks its polished shapes and inner spirit. The rotating and slightly bolted shape rests on a detachable pedestal. I don’t think I could have gone any further».

Le grand couple, Granit d'Afrique, 2011. 420 x 140 x 30 cm et 400 x 100 x 30 cm. Photo: © Philippe Burdel

« Par la sculpture, j'ai raconté mon histoire en volume, mais avec des anachronismes involontaires, parce que je l'ai parfois racontée avant même de savoir ce qui allait m'arriver. J'avais entendu parler de ces vagues malignes qui se lèvent et qui coulent un bateau avant de disparaître. J'ai travaillé presque quatre ans sur ces vagues avant d'être à mon tour emporté par l'une d'entre elles. » Renfermant les blessures et les doutes du sculpteur, les pierres d'André Raboud concentrent une émotion pure et une énergie unique, servies par une maîtrise technique rare. «I tell my story through sculpted volumes but with unconscious anachronisms because I occasionally tell my story even before I know what is going to happen to me. I had heard about those vicious waves which rise and can sink a boat before they disappear. I spent almost four years working on those waves before I myself was carried off by one of them». André Raboud's stone sculptures embody the secrets and doubts of the artist whilst exuding pure emotion and formidable energy through peerless craftsmanship.

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La continuité ARCHI time

Texte : Ignaz Miller Traductions : Jérôme Ferry, AVK TRAD

Après une année 2015 palpitante, le Salon International de la Haute Horlogerie de Genève fut l’occasion de découvrir les nouvelles tendances de la branche. Il en ressort que les grands horlogers continuent d’appliquer leurs techniques de séduction éprouvées, en mettant plus que jamais l’accent sur l’excellence esthétique. Les six nouveautés ci-dessous, présentées à ce SIHH 2016, l’attestent.

▼ Nouvelle génération

▼ Dynamisme et classicisme

L’Overseas de Vacheron Constantin : une ligne sport pour ceux en quête d’une montre conjuguant raffinement et robustesse sans pour autant être martiale. La nouvelle Overseas répond, elle aussi, à ces deux critères. Sa seule prétention est d’être une montre d’exception, c’est-à-dire une Vacheron Constantin digne de ce nom, dotée de mécanismes de nouvelle génération, tous fabriqués dans les ateliers de la marque et certifiés Poinçon de Genève.

La manufacture Jaeger-LeCoultre a toujours fait preuve d’une créativité débordante. Ses nombreuses innovations lui valent de figurer parmi les leaders de la haute horlogerie. Avec ses deux sources d’énergie – autonomes et synchronisées entre elles par l’organe de réglage qu’elles partagent (concept signé JaegerLeCoultre) –, la Duomètre constitue une nouvelle avancée technologique. Elle innove aussi sur le plan de l’esthétique avec un cadran inédit et une très spectaculaire seconde foudroyante. Ce nouveau modèle se distingue aussi par un quantième lunaire affichant superbement chaque phase de lune. Avec un diamètre légèrement réduit (40,5 mm), le boîtier aussi (or blanc) est innovant.

A new generation of mechanisms Vacheron Constantin’s has launched its Overseas range of sporty time-pieces for customers who seek refinement combined with sturdiness in a non-military design. The new Overseas time-piece meets these two requirements. Its one claim is to be an exceptional watch that lives up the Vacheron Constantin brand name. It comprises new generation mechanisms, all produced in the brand’s workshops and certified with the Poinçon de Genève seal.

A dynamic and classical watch-maker Jaeger-LeCoultre has proven its tireless creativity. Its many innovations have made it a leader in the fine watch-making industry. With its independent and synchronized sources of energy supplied by a shared regulator (a concept developed by Jaeger-LeCoultre), the Duometer marks a technological breakthrough. This new model is aesthetically innovative with its original dial and spectacular jumping seconds hand. It also features a forth lunar dial which elegantly displays each phase of the moon. With a slightly smaller diameter (40.5 mm), the casing (in white gold) is another Jaeger-LeCoultre innovation. ▲ Une Drive très réussie

Un des talents cachés de la maison Cartier est son sens inné de la forme, qu’incarne aussi la Drive. Inspirée du pop design des années soixante-dix, avec le chic en plus, ce nouveau modèle est très Cartier avec ses chiffres romains et minutes graduées. Les habilleurs de la marque ont su jongler entre le carré et le cercle, ce qui contribuera au succès de cette nouvelle création. Cartier’s new Drive time-piece One of Cartier’s hidden talents is its innate sense of form, embodied by its new Drive time-piece. Inspired by 1970s pop design to which the brand has added its own chic, this new model with its Roman numbers and graduated minutes is a quintessentially piece. The brand’s designers have combined square and spherical shapes which will contribute to the success of this new creation.

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Watch-makers continue to demonstrate their art of appeal After an exciting 2015 event, this year’s Geneva’s International Fair of Fine Watch-making (SIHH) was the opportunity to discover the latest trends in the watch-making industry. It revealed that leading watch-makers continue to apply their art of appeal while emphasizing more their aesthetic excellence more than ever before, as confirmed by the following six new offerings unveiled at this year’s fair.

▼ Pour dames du monde Parmigiani, une marque connue aussi des nonconnaisseurs. Fondée il y a un peu plus de vingt ans par Michel Parmigiani avec le soutien de la Fondation Sandoz, elle brille par son sens de l’esthétique aussi dans la catégorie « dames », avec des montres généreusement dimensionnées et ne manquant pas de caractère. On aura pu voir au Salon de Genève la Tonda Metropolitaine Selene. Elle affiche aussi la date et les phases lunaires, et arbore une lunette sertie de 72 diamants. Ce nouveau modèle se distingue aussi par sa haute technologie, dont un calibre à micro-rotor excentré, lui aussi signé Parmigiani.

▲ L’heure des happy few a sonné

L’énorme succès de la Royal Oak d’Audemars Piguet atteste des talents de créativité du manufacturier du lac de Joux. La Millenary Tourbillon – nouveau modèle de la marque présenté au Salon de Genève – s’annonce tout aussi prometteuse de par l’élégance de sa forme ovalisée et le charme de ses entrelacs d’onyx sertis de diamants. Une montre à nulle autre pareille, dont le remontoir et le régulateur à tourbillon expriment la spécificité technique et esthétique. Cette Millenary Tourbillon devrait plaire aux happy few exigeantes aussi envers elles-mêmes et maîtrisant bien les complications horlogères. A time-piece for the demanding happy few The huge success of the Royal Oak timepiece exemplifies the creative talents of its manufacture Audemars Piguet based on Lake Joux in the Swiss Jura. The elegant oval shape and charm of the onyx interlacing inlaid with diamonds of the brand’s new Millenary Tourbillon model, presented at this year’s Geneva’s fair, is expected to achieve a similar success. This unique time-piece whose winder and tourbillon regulator reflects the watch-maker’s groundbreaking technical expertise and aestheticism. This Millenary Tourbillon time-piece should appeal to the demanding happy few who master the complexities of horology.

Watches for worldly women Parmigiani is a time-piece brand familiar to connoisseurs and non connoisseurs alike. Founded over 20 years ago by Michel Parmigiani with the support of the Sandoz Foundation, it is distinguished by its aestheticism, also visible in its «women’s» range with its generously sized watches not devoid of character. The Tonda Metropolitaine Selene, showcased at this year’s Geneva fair, displays the date and phases of the moon and features a bezel inlaid with 72 diamonds. This new model stands out by virtue of its leading-edge technology which includes an eccentric micro-rotor gauge also designed by Parmigiani.

▲ Ironie ludique

Van Cleef & Arpels a fait peau neuve. Ces dernières années tout particulièrement, ses habilleurs de Paris et Genève n’auront lésiné ni sur les idées ni sur les compositions poétiques. En témoignent : les complications, cadrans émaillés et autres créations bucoliques de leur cru, qui sont l’expression d’un nouveau style dans la haute horlogerie pour dames. Ce joaillier de tradition n’a pas pour autant renié ses origines : le classicisme. La Sweet Charms Pavée révèle par ailleurs une parfaite maîtrise de l’art de l’habillage. Ce nouveau modèle est un bijou au vrai sens du terme, mis en valeur par la sobriété du bracelet, tout de satin noir. Sobriété aussi au niveau des fonctions. Comme quoi luxe peut rimer avec sobriété. Bucolic and poetic design Van Cleef & Arpels has undergone a face lift. In recent years, its design studios in Paris and Geneva have left no stone unturned to develop new concepts and poetic assemblies, as exemplified by the brand’s complex time-pieces, spangled dials and other bucolic creations that express a new style on the women’s fine watchmaking market. However, this traditional watch manufacturer has not forgotten its original classical designs. Sweet Charms Pavée reveals its perfect mastery of trimming. This new model, enhanced by the sober black satin, is a gem in the true sense of the term. With its sober functions, this time-piece proves that luxury and sobriety are fully compatible.

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INTER VIEW Interview réalisée par : Ignaz Miller I Traductions : Jérôme Ferry, AVK TRAD

Sandro Reginelli CEO Hautlence

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Hautlence a été fondée il y a plus de dix ans avec l’idée d’apporter un air de modernité dans l’horlogerie. Qu’est-ce qui vous avait déplu ? A l’époque à part Richard Mille et Urwerk, il n’y avait pas de montres qui exprimaient l’heure de manière différente. Avec une bande de copains, nous nous sommes mis autour d’une table et avons commencé à «brainstormer» sur une nouvelle façon de lire l’heure par le biais d’une bielle. J’imagine qu’au départ vous n’aviez guère envie d’analyser les attentes des consommateurs par les moyens de marketing et d’en distiller une formule magique. Mais comment en êtes-vous arrivés à définir un style propre à Hautlence ? Et comment avez-vous réussi à vous doter si peu de temps de mouvements extraordinaires ?

Interview with Sandro Reginelli, CEO of Hautlence Hautlence was founded over ten years ago to breath new life into the watch-making industry. What did you not like about timepieces and what did you want to change ? At the time, apart from Richard Mille and Urwerk, no watch showed the time in a different and distinctive way. A group of friends and myself started to brainstorm a new way to read the time via a link rod. I suppose that you initially did not want to study consumer expectations based on marketing techniques or to prescribe a magic formula but how did you manage to define Hautlence’s own particular style ? How did you develop such stunning movements in such a short time ?

Le mouvement HL a été développé en deux ans par les fondateurs de la marque avec l’aide d’horlogers externes. Le style Hautlence est une approche contemporaine du design que l’on exprime par une forme de boîte rectangulaire, un cadran sur plusieurs niveaux et des angles vifs, tout en respectant des codes horlogers classiques (anglage main, côte de Genève).

The HL movement was developed in 2 years by the brand’s founders supported by external watch-makers. Hautlence’s style reflects a contemporary approach to watch design expressed in the form of a rectangular casing with a multi-level dial and sharp corners while adhering to classical watching-making practices (the beveling of the hands, the banded decoration or Côtes de Genève).

Il n’y a pas d’avant-garde sans inspiration. Que sont les éléments du monde moderne qui incitent à pousser la créativité à l’extrême ?

The avant-garde cannot exist without inspiration. What elements in the modern world drive creativity ?

Les designers Hautlence sont inspirés par l’architecture moderne, le mouvement du Bauhaus plus précisément. Ils ont poussé la créativité à l’extrême par besoin de montrer quelque chose de différent, un désir d’innovation.

Hautlence designers are inspired by modern architecture, especially the Bauhaus movement. They have pushed creativity to its limits and are driven by the need to create something different, by a wish to innovate.

Selon vous, Hautlence fait-elle encore partie de l’horlogerie ? Au fond, ne s’agit-il pas d’une joaillerie expérimentale ? Hautlence fait définitivement partie de la nouvelle horlogerie créative. Certains garde-temps possèdent des diamants mais il s’agit surtout de demandes spéciales venant de nos consommateurs finaux. Hautlence possède quatre mouvements propres (heures sautantes et minutes rétrogrades grâce au système de bielle) dont le fameux mouvement HL2.0 qui, lui, possède une heure semi-traînante et une minute rétrograde. Qui sont vos clients ? Comment peut-on les décrire ? Où sont-ils basés ? Quels sont les motifs qui les font basculer vers Hautlence ? Les clients Hautlence sont des passionnés d’horlogerie et de design. Ils vivent dans le monde entier, souvent dans les grandes villes. En dehors des Européens, les premiers à avoir compris l’esprit Hautlence sont les Russes. Depuis environs deux ans, nous vendons beaucoup en Asie du Sud-Est. Hautlence n’est pas une première montre. Les consommateurs qui veulent se différencier achètent Hautlence. n

Do you think Hautlence is still part of the watch-making industry ? Is it not fundamentally closer to experimental jewellry ? Hautlence is part of the new creative watch-making industry. Some timepieces are inlaid with diamonds which are made to order for our end users. Hautlence has 4 specific movements (jumping hours and retrograde minutes via a link rod system) including the famous HL2.0 movement with its semi-trailing hour and retrograde minute design. Who are your customers ? Can you describe them ? Where are they based ? What makes them switch to Hautlence ? Hautlence customers are passionate enthusiasts of timepieces and design. They live all over the world, often in large cities. Besides the Europeans, the Russians were the first to have understood the essence of Hautlence. We have sold many of our watches in S.E. Asia in the last 2 years. A Hautlence timepiece is not the first watch our customers buy. They buy Hautlence because they want to be different. n

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Texte : Ignaz Miller I Photos : © Vacheron Constantin I Traductions : Jérôme Ferry, AVK TRAD

Une bonne longueur d’avance…

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Dans le monde de l’horlogerie et tout particulièrement au sein de la maison Vacheron Constantin, l’architecture retail est une discipline née de la volonté d’offrir une expérience client optimale et de s’inscrire dans les plus grandes villes à travers le monde. Savoir-faire, complexité technique et élégance sont les mots d’ordre de l’une des plus anciennes manufactures horlogères avec plus de deux cent soixante ans d’activité ininterrompue. Au travers de son histoire, Vacheron Constantin a su créer une identité propre et reconnaissable au travers de son réseau de boutiques. « Chaque boutique Vacheron Constantin qui se crée est un nouvel élément de mise en scène », explique Geneviève Larose, architecte chez Vacheron Constantin et originaire de Montréal. En effet, de Dubaï à Moscou en passant par Paris, les codes de la boutique sont les mêmes et l’environnement de vente reste identique grâce à un concept architectural original. J’ai eu le plaisir de rencontrer Geneviève Larose à la boutique Vacheron Constantin située à la place de Longemalle, au cœur de Genève. Intimiste et chaleureuse, la boutique est un lieu propice aux échanges et à la passion partagée sur le

thème du temps. Nous y retrouvons des matériaux nobles tels que le bois, le laiton et le cuir de buffle couleur crème, trois fils conducteurs dans la conception et la réalisation de chaque boutique Vacheron Constantin. Ces ambiances feutrées au luxe discret sont souvent inspirées de coutumes locales et adaptées selon les pays, les cultures ou les emplacements. La boutique de la place de Longemalle est, quant à elle, proche de l’esprit de la boutique Berlin House à Moscou. Sublimée par un imposant mur en chêne décoré de losanges, cette boiserie a été conçue afin de réchauffer l’ambiance de la boutique et faire ressortir les codes couleurs de la maison. C’est dans un souci de cohérence que les autres murs ont été réalisés en marmorino blanc (poudre de marbre) et les sols, en marbre ou parquet chêne, ont été agrémentés de tapis faits sur mesure. Sublimées par des colonnes laquées noir, des lustres en verre de Murano au plafond ainsi que des bibliothèques en noyer noir, tous ces éléments de décoration reflètent une ambiance élégante et raffinée. Des ouvrages sur l’horlogerie et des photos historiques, témoignent également de la tradition et du savoirfaire de la maison.

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La conception d’une boutique Vacheron Constantin a comme buts premiers la mise en valeur des collections et l’accueil des clients. Chaque boutique est unique malgré le déploiement d’un concept retail à l’international. A Paris la boutique se caractérise par une mosaïque créée par un artisan français tandis qu’à Londres, l’ambiance feutrée se décline grâce à des boiseries et des fauteuils Chesterfield. Au Japon, un papier peint de la culture japonaise a également été utilisé. Un autre exemple est celui de la boutique du Dubaï Mall, où l’intérieur de la boutique a été aménagé afin de faire vivre une vraie expérience architecturale au client en l’immergeant dans l’univers Vacheron Constantin. Le client passe à travers

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de multiples espaces dédiés aux différentes collections avant de terminer sa visite dans un salon de vente accueillant des garde-temps uniques. Cette architecture souligne l’ambiance haut de gamme mais également la transparence des lieux. Ce raffinement et ce sens du détail permettent au client qui franchit le seuil d’une boutique Vacheron Constantin, que ce soit par curiosité ou pour un achat, de tomber sous le charme. Un charme qui dure depuis plus de deux cent soixante ans… n >>> Pour plus d’informations www.vacheron-constantin.com


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Vacheron Constantin outdistances its competitors DWatch-makers, in particular Vacheron Constantin, driven by their desire to optimize customer experience, have introduced the discipline of retail architecture into their stores in major cities around the world. Vacheron Constantin, one of oldest manufacturers of luxury timepieces, with over 260 years of uninterrupted activity, epitomizes technical expertise, sophistication and elegance. Throughout its long history, Vacheron Constantin has forged its own identity that is today visible in its network of stores. «Each new Vacheron Constantin store contributes to the “staging” of the company, adding to its hallmark», explains Geneviève Larose, an architect at Vacheron Constantin and native of Montreal, Canada. The fittings and fixtures within the company’s stores, whether in Dubai, Moscow or Paris, are the same and the selling environment remains identical in keeping with an original architectural concept. I had the pleasure to meet Geneviève Larose at Vacheron Constantin’s store on the Place de Longemalle in central Geneva. The store’s warm and intimate interior is an invitation to experience the world of fine

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horology and to share one’s passion for time and time-pieces. The store is decorated with noble materials such wood, brass and creamcoloured buffalo hide that are recurring features in the design of each Vacheron Constantin store. These plush decors with their low-profile opulence are often inspired by local customs and are adapted to specific countries, cultures and locations. The Vacheron Constantin store on the Place de Longemalle in Geneva resembles the Berlin House store in Moscow. The imposing oak wood paneling with diamond motifs was designed to create a warm and intimate atmosphere and to emphasize the company’s colour codes. In harmony with the paneling, the other walls are made of white marmorino (marble powder) while the marble or oak parquet floors are covered with made-to-measure rugs. All these decorative elements, sublimated by black lacquered columns, Murano glass chandeliers on the ceiling and black walnut book-cases creating an elegant and sophisticated atmosphere. Books and publications on horology and old photos testify to the company’s


know-how and adherence to tradition. A Vacheron Constantin store primarily seeks to showcase the company’s collections of time-pieces and to welcome customers. Each store is unique despite applying a retail concept that is applied internationally. The Paris store, for example, contains a mosaic created by a French craftsman while the plush London store contains wood panels and Chesterfield armchairs. Japanese traditional wallpaper covers the walls in VC’s store in Japan. The interior of the Dubai Mall outlet has been designed to offer customers a memorable architectural experience and to immerse them in the Vacheron Constantin world. Customers walk through a series of spaces devoted to the company’s collections before ending their visit in a selling lounge that displays rare and unique time-pieces. This architecture enhances the upmarket atmosphere but also the transparency of the premises. Such sophistication and attention to detail draw customers into Vacheron Constantin stores, either out of curiosity or because they intend to make a purchase. Once inside, they quickly fall under the watch-maker’s charm that has continued to beguile customers for over 260 years. n

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ARCHI tecture

La maison, toute de bois, abrite deux familles dont celle de la conceptrice. La silhouette laisse deviner l’imbrication du duplex et du triplex.

Texte : André Jaunin I Photos :Thomas Jantscher I Traduction : AVK TRAD

Bureau CCHE Nyon SA

Le bois… dont on fait des maisons d’architecte Qui parle de maison d’architecte sous-entend, tout à la fois, la très grande chance qu’a un bâtisseur de pouvoir mettre son art à son propre service et l’attente publique de voir dans ce bâtiment une forme de démonstration des talents de son créateur.

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Projet réalisé Architecture


ARCHITECTURE Les terrasses du deuxième niveau et de l’attique dépassent de la verdure et s’ouvrent sur le lac.

La conceptrice de cette villa de Nyon ne se dérobe pas. Elle apprécie son logement et explique ses choix. L’immeuble conçu pour deux familles proches s’inscrit dans une parcelle en pente avec un large dégagement sud-est sur le Léman et les Alpes. Pour que les membres des deux familles bénéficient équitablement des avantages de cette situation privilégiée tant du point de vue de l’ensoleillement, de l’agrément des terrasses, de la protection au vent, que de l’accès au jardin, toute construction jumelle standard était éliminée d’office. Imbrication C’est donc un bâtiment sur trois niveaux fait d’une subtile imbrication qui a été conçu. Un premier logement en duplex offre au deuxième niveau, la zone à vivre avec un vaste séjour qui ouvre sur une terrasse face au Mont-Blanc, ainsi que la suite parentale. L’espace de nuit enfants est au niveau inférieur, de plain-pied avec le jardin. Le deuxième logement est un triplex, avec au niveau inférieur la zone enfants, au niveau moyen l’entrée et la suite parentale et au niveau supérieur le séjour en attique, qui s’ouvre sur

une gigantesque terrasse. La conceptrice insiste sur l’importance des niveaux supérieurs et leurs extensions extérieures, gages d’une vue et d’un ensoleillement exceptionnels. Montée en une semaine La maîtresse de l’ouvrage souhaitait vivre dans une maison écologique, présentant la plus faible empreinte environnementale. Cet intérêt l’a amenée vers un choix inhabituel mais dont elle se félicite tous les jours depuis son emménagement. La maison a été construite en bois. Seul le premier niveau partiellement enterré a été monté en briques, puis habillé de bardages bois sur trois côtés, pour unifier l’ensemble du bâtiment dans un traitement pré-grisé qui fait ressortir les éléments en porte-à-faux des couverts. Depuis la dalle du deuxième niveau et jusqu’au toit, tout est en bois. Les éléments préfabriqués en atelier ont été amenés sur place terminés – isolés et vitres aux fenêtres – par un beau jour d’été et montés en une semaine. Les étancheurs suivaient le travail des menuisiers si bien qu’en sept jours le bâtiment était hors d’eau.

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Projet Architecture réalisé

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Un des salons inondé de lumière et ouvert sur la terrasse comme un appel à profiter de l’extérieur.

Cette rapidité ne doit cependant pas masquer le travail en amont. Les portées du bois sont moindres que celles du béton et pour éviter tout pépin de montage, il vaut mieux une préparation d’une extrême précision. Pour le second œuvre – électricité, chauffage, sanitaire, ventilation – la vitesse d’exécution est restée celle habituelle dans toute nouvelle construction. Démonstration faite de la souplesse d’exécution et, une année plus tard, de l’agrément de vivre dans une construction en bois, l’architecte ne manque plus de vanter cette solution à ses clients. Label Minergie Les qualités thermiques du bois, l’isolation installée en atelier au moment de la préparation des éléments préfabriqués, tous ces atouts participaient à faire de cette villa un bâtiment énergiquement très économe. Des panneaux solaires, d’une surface plus étendue que les exigences légales, assurent la production d’eau chaude sanitaire. Un chauffage à gaz alimente le chauffage, mais chaque logement dispose de son propre poêle à bois et propre cheminée qui permettent de combiner agrément du feu et économie de gaz.

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Architecture


ARCHITECTURE Dans le triplex, la cage d’escalier aux marches ajourées laisse passer la lumière sur les trois niveaux.

Pour garantir la salubrité de la maison, une ventilation double flux assure un renouvellement d’air constant tout en récupérant les calories de l’air vicié pour participer à l’économie énergétique. Le souci environnemental ne s’est pas limité aux économies énergétiques. Il a aussi conduit à recourir à des produits naturels, peintures et colles, pour supprimer tout risque d’émanation. Seuls les produits d’étanchéité n’offrent pas d’alternative. Au moment de sa démolition – ce qu’à Dieu ne plaise, la maison vient d’être terminée – les matériaux choisis faciliteront une réutilisation maximale et la construction disparaîtra sans laisser de traces nuisibles. Un agrément interne et externe La démonstration technique est faite. Reste à insister sur l’agrément que la villa procure à ses habitants. L’aménagement intérieur a fait l’objet d’autant de soin que la conception des éléments porteurs ou techniques.

Les espaces sont vastes, très lumineux. Ils offrent un passage constant entre intérieur et extérieur. La liaison entre les étages, deux pour l’un, trois pour l’autre, est assurée par des escaliers traités de deux manières. Pour le duplex, l’escalier offre une fonction de circulation mais aussi d’arrêt puisqu’il longe une grande bibliothèque sur deux niveaux. La tentation est grande de saisir un bouquin et de s’asseoir sur une marche. Dans le triplex, l’escalier droit avec structure inox et marches en bois laisse passer la lumière sur les trois niveaux de la cage. Les couleurs ont également fait l’objet de choix subtils dans la première maison, les grandes surfaces blanches s’opposant à des fonds soutenus, bleu par exemple derrière la bibliothèque sur deux niveaux. Un camaïeu de gris-taupe est choisi dans la deuxième maison. Enfin, s’il est un argument capital pour clore le débat, il suffit de s’installer au soleil sur l’une ou l’autre des terrasses et d’admirer. n

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Dans le duplex, l’escalier de liaison est aussi une invitation à un arrêt pour bibliophile.

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ARCHITECTURE La terrasse du duplex offre une ambiance intime directement en relation avec la verdure.

An architect’s house made of wood An architect’s house offers its builder the opportunity to apply his art to his own ends and to demonstrate his creative talents to the general public. The designer of this Nyon villa adamantly defends her project and choices for her home. The building was designed for two closely related families on a sloping strip of land facing south east and commanding sweeping views over Lake Geneva and the Alps. This privileged location enables the members of both families to equally benefit from the sunlight, attractive terraces, protection from the wind and access to the garden. The architect ruled out a standard twin construction from the outset. A dovetailed design The three-story building interlocks in a subtle design. On the second level, the first housing unit, a duplex apartment, comprises the living area with a vast lounge which opens on to a terrace overlooking Mont Blanc and the parental suite. The children’s bedrooms are on the lower floor, level with the garden. The second housing unit is a triplex apartment with the children’s play area on the lower floor. The entrance and parental suite are on the middle level while the attic living-room opens on to a huge terrace on the upper floor. The designer insists on the importance of the upper floors and their outside extensions which provide exceptional views and sunlight.

The architect strongly recommends the wooden villa’s flexible design and comfortable, congenial living environment to her clients. Minergie label The villa is extremely energy efficient thanks to the thermal properties of its wooden fixtures and the insulation system which was installed in a workshop when preparing the prefabricated elements. Solar panels, which are larger than the legally required size, produce hot water for domestic use. A gas-fired heating system heats the building while each living unit is fitted with its own wood stove and chimney, efficiently combining the comfort of wood fires with low-cost gas energy. As a further energy efficiency measure, the house is fitted with a dual flow ventilation system which supplies clean air by constantly renewing the ambient air while recovering hot dirty air. In addition, the use of natural products, paints and glues to remove the risk of releasing harmful emissions into the atmosphere contributes to the villa’s low environmental footprint. Only the insulation products offered no alternatives. When the villa is demolished, which hopefully will not happen soon since it was only recently built, the choice of materials will facilitate recycling and the building will disappear without environmentally detrimental consequences.

The villa was completed in one week The owner wanted to live in an eco-friendly house with a minimum environmental footprint. She took the unusual decision to build a wooden house, a decision she has never regretted since she moved in.

A comfortable interior and exterior The villa is not only an architectural and technical achievement: it offers its occupants a comfortable and congenial living environment. The internal fittings and fixtures have been designed with the same care and attention as the supporting structures.

Only the first partially embedded level is built of brick. It is covered with wooden panels on three sides to harmonize the entire building in a pre-tinted finish which sets off the cantilever roofing.

The interior is spacious vast and very bright. They provide a constant passageway between the interior and exterior. The different floors, two in the first living unit, three in the other, are joined by staircases. In the duplex apartment, the staircase acts as a walkway but also as stop-off since it runs along a large library on two levels. There is a strong temptation to take a book from the shelves and to sit on a step.

All the villa’s structures, from the slab flooring on the second level as far as the roof, are made of wood. The pre-fabricated elements in the work studio were delivered on fine summer’s day already completed, pre-insulated with glass panes in the window frames and were assembled in a week. The insulation and joinery teams worked in close synergy, making the villa water-proof in only seven days. The speed at which the villa was built was the result of high-precision preparation. The architect decided to use fewer wooden beams than concrete beams to prevent difficulties during the assembly phase. The secondary works (electrical circuits, heating, sanitation and ventilation systems) were erected were built quickly, which is usual for the construction of new buildings.

In the triplex apartment, the right-angled staircase with its stainless steel frame and wooden steps diffuses the lights on the three levels of the stairwell. The subtle colors were carefully chosen for the first house: the white surfaces contrast with the blue backgrounds behind the library on two levels. A taupe grey monochrome color was chosen for the second house. If you need further convincing, you only have to sit and relax in the sun on one of the villa’s terraces and admire the surrounding landscape. n

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Le bureau CCHE Nyon SA

CCHE Nyon SA:

Deux entités, une seule entreprise

two entities, a single company

L’équipe nyonnaise dirigée par ses deux associés, Stéphanie Suard Dancet et Max Nack et ses vingt-cinq collaborateurs, évolue en synergie avec le bureau CCHE Lausanne SA (près de cent cinquante collaborateurs). Elle fait profiter ses clients et les entreprises avec lesquelles elle travaille, de ses connaissances de la région, de son autonomie et de sa taille humaine.

The Nyon based entity is headed by Stéphanie Suard Dancet and Max Nack and has a team of 25 employees. It works in tandem with the CCHE Lausanne SA entity which employs 150 staff.

Dans l'objectif d'accompagner cette progression et cette synergie entre les deux bureaux, le bureau SUARD-CCHE Architecture SA a naturellement changé d'identité en devenant CCHE Nyon SA. A découvrir la nouvelle identité du bureau sur leur nouveau site: www.cche.ch

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Architecture

The team’s knowledge of the region, its independence and human scale are appreciated by its clients and by the companies it works with. To support the firm’s growth and the synergy between the two entities, SUARD-CCHE Architecture SA recently revamped its identity by becoming CCHE Nyon SA. Discover its new identity on its new website: www.cche.ch.


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UPIAV

Philippe Vogel, secrétaire général de l’UPIAV.

Photo : © Adrien Barakat l Traduction : AVK TRAD

En lien avec les prochains grands chantiers lausannois 42

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UPIAV


L’Union patronale des ingénieurs et architectes vaudois (UPIAV) siège en ville de Lausanne, centre de gravité de l’arc lémanique et qui va connaître des développements très importants, voire essentiels, en lien avec son extension durant les années, respectivement les dizaines d’années qui viennent. Va être construit le nouveau Pôle muséal, à proximité immédiate d’une gare qui sera complètement transformée. Tout le milieu hospitalier du haut de la ville se reconstruit et se complète. Un concours d’architecture très important vient d’être lancé du côté de la Bourdonnette (Campus Santé). Malley va se réaménager en lien avec Métamorphose. La bretelle autoroutière est en train d’être complètement revue. Sur le plan des transports, au niveau de la médecine, du sport, de l’art, et même des trains pour ceux qui aiment les trains, toute cette région ressortira modernisée de ce début de millénaire. Le monde de la construction bouge et c’est tant mieux. Reste que les bureaux d’architectes et d’ingénieurs vaudois sont confrontés à une réalité économique incontournable : ils sont soumis à des contraintes financières beaucoup plus importantes que leurs concurrents étrangers (loyers, salaires, etc.). Autant on se réjouit des concours gagnés par des bureaux espagnols ou portugais, autant on regrette que nos bureaux n’aient pas les mêmes chances à l’étranger. On se réjouit également des futurs grands chantiers autoroutiers, mais on s’inquiète des tarifs auxquels les grands constructeurs publics sont prêts à attribuer pour les prestations de service. Une mutation est donc en cours au niveau de nos bureaux vaudois d’architectes et d’ingénieurs. Ils sont prêts à évoluer et demeurent convaincus de leurs compétences, compte tenu des expériences accumulées, de leurs connaissances techniques et de leur proximité par rapport aux constructeurs. C’est donc un regard résolument optimiste qu’on jette sur les extraordinaires perspectives que recouvrent les chantiers ci-dessus, en comptant également sur le soutien des instances politiques et des constructeurs. Nous avons tous besoin de bureaux d’architectes et d’ingénieurs vaudois qui assistent les maîtres d’ouvrage, qui conçoivent leurs constructions et qui dirigent le chantier. Nos mandataires ont la réputation largement méritée de pouvoir assumer le processus constructif d’un bout à l’autre et à l’entière satisfaction d’un constructeur qui les connaît. n

Philippe Vogel, secrétaire général de l’UPIAV

The Union Patronale des Ingénieurs et Architectes Vaudois (UPIAV) is headquartered in Lausanne, Lake Geneva’s centre of gravity. Major changes and expansion projects are planned for the city in the coming decades. Its museum complex, located next to a railway station, will be completely revamped. The entire hospital district overlooking the city is being rebuilt with additional infrastructures. A major architecture competition was recently launched next to the La Bourdonnette Health Campus. The Espace Malley will be redeveloped as part of the Métamorphose project. The motorway slip road is being completely reviewed. The region’s transport system, including the rail network, medical facilities, sports amenities and art culture sites will be modernised at the beginning of this millennium. The construction sector is also moving, which is good news. The rents and salaries paid by Vaudois firms of architects and engineers present a far greater financial burden than those paid by their foreign competitors. We are delighted when Spanish or Portuguese firms of architects and engineers win international competitions but regret that our own local firms of architects and engineers do not have the same chances abroad. We welcome the future large-scale construction projects planned for our region but are concerned about the cost of services that leading public sector construction firms charge. A wind of change is blowing through Vaudois >>> Find out more on firms of architects and engineers. They are readywww.upiav.ch to evolve and remain convinced that they can leverage their expertise, technical know-how and proximity to construction operators. The above-mentioned projects open bright prospects and are cause for optimism especially as they are supported by political authorities and by the construction industry as a whole. We all need Vaudois architects and engineers who assist prime contractors to design their buildings and supervise construction sites. UPIAV’s representatives have deserved their reputation of being able to execute the building process from start to finish to the full satisfaction of construction operators with whom they are familiar. n © Rainer Sohlbank

General secretary UPIAV

LARGE-SCALE PROJECTS PLANNED FOR LAUSANNE

>>> www.upiav.ch

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UPIAV

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ARCHI

© Jakub Certowicz

I

tecture d’ailleurs

Pologne L’auditorium moderne de Torun, dialogue entre tradition et modernité

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Architecture d’ailleurs


« Dur à l’extérieur, mou à l’intérieur », c’est la définition du zurek, un en-cas polonais composé d’un petit pain dont on a retiré la mie et qu’on a rempli de soupe. C’est aussi la comparaison qu’a utilisée l’architecte espagnol Fernando Menis pour définir la salle de concert multifonctionnelle qu’il vient de réaliser dans la ville historique de Torun, en Pologne. La cité située sur la Vistule, protégée par l’UNESCO depuis 1997, doit sa renommée à l’ordre des chevaliers teutoniques qui y ont construit un château au milieu du XIIIe siècle et aux nombreux bâtiments des XIVe et XVe siècles. Est-ce le relief tourmenté de Ténériffe qui a donné à Fernando Menis, natif de cette île, le goût des silhouettes marquantes ? La majorité de ses projets se distingue extérieurement par de larges volumes complexes qui assoient les bâtiments. C’est le cas à Torun, avec cette réserve qu’il fallait inscrire l’auditorium dans un environnement historique protégé. C’est donc sur une parcelle située dans un anneau de verdure à l’extérieur du centre urbain que l’auditorium est érigé, en sauvegardant un large parc public, en réduisant les hauteurs pour permettre au bâtiment de se fondre dans le paysage de sorte que la vue sur la ville historique depuis la Vistule – qualifiée parfois de miraculeuse – ne soit pas atteinte. La solide coque de béton de l’auditorium se démarque des bâtiments historiques par ses formes taillées et s’en rapproche par la technique du picado, mise au point par l’architecte Menis, qui consiste à mêler le béton avec d’autres

© Jakub Certowicz

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Architecture d’ailleurs

matériaux. Ce mélange donne aux parois un aspect piqué, d’où picado. A l’intérieur de l’auditorium, les parois presque blanches incorporent des éléments de briques qui rappellent les constructions centenaires de la ville historique. A l’extérieur, les parois très claires comportent des ruptures qui laissent entrevoir le rouge brique intérieur. Le jeu de couleurs, rouge blanc, et le mélange béton - briques facilitent le dialogue dichotomique entre tradition et modernité. La volonté de l’architecte était de « faire un auditorium qui offre le meilleur rendement possible… capable d’accueillir plusieurs actes indépendants simultanément ». Le pari est réussi. Au-delà du cahier des charges du client et sans dépassement budgétaire, le bâtiment répond à différents besoins : théâtre avec diverses capacités d’accueil, musique avec un plafond dynamique qui permet de moduler les réponses acoustiques, événements exceptionnels avec une salle qui peut s’ouvrir sur l’extérieur pour des concerts de rock ou rassemblements massifs de plein air. Après l’église du Saint-Rédempteur à San Cristóbal de la Laguna et le Centre d’arts et de congrès Magma à Adeje, tous deux à Ténériffe, après la piscine sur la rivière Spree à Berlin, après l’aménagement de la place du village de Bürchen en Valais – pour ne citer que quelques réalisations – Fernando Menis signe une nouvelle œuvre marquante à Torun. n


FIPOI © Jakub Certowicz

The auditorium is erected on a green belt site outside the town centre. The nearby large public park has been spared while the height of auditorium has been reduced to enable the building to blend into the surrounding landscape and not to block the stunning view over the historical quarter from the Vistula.

« D“Hard on the outside, soft on the inside” is the definition of zurek, a Polish snack comprising a bread roll from which the soft centre has been removed and filled with soup. Spanish architect Fernando Menis has drawn on this comparison to design his recently completed multipurpose concert hall in the historical town of Torun in Poland. The town overlooks the Vistula River and has been a UNESCO listed world heritage site since 1997. It owes its reputation to the Order of the Teutonic Knights who built a castle there in the mid 13th century and to its many buildings that date back to the 14th and 15th centuries. Was the rocky relief of the Canary island of Tenerife, where Fernando Menis was born, a source of inspiration for the town’s distinctive architectural outlines ? Most of Fernando Menis’s designs feature large external complex volumes on which his buildings lie. This is true in Torun where the auditorium had to fit into a listed conservation area.

The auditorium’s solid concrete shell with its cut shapes contrasts with the town’s historical buildings and shares with them picado features that Menis specially developed for this project. Picado is a technique involves mixing concrete and other materials. The mixture gives the walls a piqué or picado appearance. Inside the auditorium, the almost white walls include brick elements which recall the century-old buildings in the town’s historical quarter. On the outside, the bright coloured walls are perforated with chinks through which the interior red brickwork can be seen. The interplay of red and white and the concrete-brick mixture enhance the dichotomy between tradition and modernism. The architect wanted to «design an auditorium that can be used to optimal effect and that can stage several independent events at the same time». The wager paid off. The structure, which more than met the client’s requirements without running over budget, fulfils different

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Architecture d’ailleurs

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© Jakub Certowicz

functions: it is a theatre whose seating capacity can be adjusted to accommodate different audiences, but it is also a music hall with a modular ceiling that can produce different acoustical effects. The auditorium can also be opened on to the outside to stage special events, rock concerts or large-scale outdoor activities. After his Holy Redeemer Church in San Cristóbal de la Laguna and his Magma Arts and Congress Centre in Adeje, both on the Canary island of Tenerife, his swimming pool on the Spree River in Berlin and his Bürchen village square in Valais; Switzerland, the auditorium in the Polish town of Torun is Fernando Menis’s latest original and distinctive work. n

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Architecture d’ailleurs



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PORT FOLIO La lumière

Doha High Rise Office Building, Qatar - Jean Nouvel

Photographe Hélène Maria



Auditorium de TĂŠnĂŠriffe, Iles Canaries - Santiago Calatrava


Doha High Rise Office Building, Qatar - Jean Nouvel


Pearl Bank Apartment, Singapour - Tan Cheng Siong



Auditorium de TĂŠnĂŠriffe, Iles Canaries - Santiago Calatrava


PORT FOLIO

Hélène Maria et la lumière Quand on est tombé dans le chaudron de l’architecture à la naissance, difficile d’en sortir. Ou on poursuit dans la voie bâtisseuse, ou on choisit de magnifier cet art au travers d’un objectif photographique. C’est le chemin qu’a choisi une toute jeune photographe, Hélène Maria – une Genevoise d’à peine plus de vingt ans – qui a créé, il y a dix-huit mois, son entreprise dédiée à la photographie architecturale. Formée en Angleterre, à Paris et au CEPV de Vevey, elle n’a pas attendu la fin de ses études pour commencer à fixer des immeubles emblématiques de l’architecture contemporaine. Avant même de s’installer, son book illustre des constructions phares au Qatar, à Singapour, à Ténériffe, à Metz ou à Genève. Et fait appel à Jean Nouvel, Santiago Calatrava, Shigeru Ban ou Bernard Tschumi. Son intérêt se focalise sur le jeu des formes, les oppositions de lumières, la combinaison des matériaux, tout élément dont le graphisme suscite des sentiments marquants : l’architecture, élément capital de l’art contemporain, qui, contrairement à d’autres créations, s’impose à chacun, volens nolens, par son emprise publique. Lors de son travail de diplôme au CEPV de Vevey, Hélène Maria a tenté un de ces coups qui passe ou qui casse. Au lieu de la galerie de photos attendue par le jury, elle n’a présenté qu’une seule image… mais accompagnée des commentaires du créateur du bâtiment et de ses habitants. Le coup a passé et plutôt bien : meilleure note de la volée. De cette expérience, elle a conçu l’idée du site Artlight-interviews.com où, au travers d'interviews réalisées chaque mois en collaboration avec de nombreux artistes – architectes, peintres ou sculpteurs –, elle explore les points de vue sur la matérialisation de la umière dans leur travail. Une artiste – lumineuse – à suivre. n Pour plus d’informations www.helene-maria-photographe.org/ www.artlight-interviews.com/

Hélène Maria and light Once you have fallen into caldron of architecture at birth it is difficult to climb out. Either you continue on the building road or you chose to magnify the art through the lens of a camera. The young photographer, Geneva born Hélène Maria, who is in her early Twenties, chose the latter when she started her own business devoted to architectural photography 18 months ago. Trained in England, Paris and at the CEPV vocational education centre in Vevey, Switzerland, she did not wait to complete her studies to begin to focus on contemporary architecture’s iconic buildings. Even before she set up her own business, her press book boasts flagship projects in Qatar, Singapore, Tenerife, Metz and Geneva and leading architects such as Jean Nouvel, Santiago Calatrava, Shigeru Ban and Bernard Tschumi. She concentrates on forms and shapes, contrasts of light, the combination of materials and on all graphic elements that arouse strong feelings. Architecture, which is central to contemporary art, is unlike other art forms: it asserts itself on every member of the public whether we like it or not. While preparing her diploma at the CEPV in Vevey, Hélène Maria took a make or break decision: instead of submitting a gallery of photos that the jury had asked for, she presented a single image with comments by the building’s designer and its occupants. Her decision paid off: she obtained the top mark in her class. Encouraged by this experience, she launched Artlight-interviews.com, a website on which she explores different views on the use of light in her work through monthly interviews with numerous artists, architects, painters and sculptors. We have not heard or seen the last of this illuminating artist. n Find out more on www.helene-maria-photographe.org/ www.artlight-interviews.com/


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ARCHI tecture

Clivaz architectes Plan-les-Ouates

Texte : Bruno Racalbuto l Photos : © Marcel Kultcher l Traduction : AVK TRAD

Rénovation d’une maison de maître Avec discrétion et humilité le projet revalorise les qualités d’un site d’exception. Agréablement orientée vers le sud-est, la construction qui se pose sur cette jolie parcelle de la commune de Nyon a été édifiée au tournant du XX e siècle. Belle maison habitée par la même famille depuis des générations, elle a su s’ajuster aux besoins de ses occupants et n’en a pas moins gardé son langage classique, avec frontons, chaînes d’angle, toit à croupes, perron d’entrée avec double volée d’escalier, baies à encadrements et menuiseries à partitions. Pour la génération actuelle et puisque le temps n’a pas entamé le caractère magique du site, le temps est venu d’offrir une nouvelle jeunesse à ces augustes murs. Reformuler l’espace. L’objectif clair est d’actualiser le style général de la maison, sans lui dénier ses qualités historiques, en harmonie avec ses particularités spatiales et en symbiose avec la nature qui l’entoure. Mûrement réfléchie, cette décision entend préserver les structures et les typologies d’origine. A noter aussi qu’aucune surface supplémentaire n’est créée.

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Les interventions intérieures se concentrent essentiellement dans les pièces à vivre du rez-de-chaussée (et leur rapport avec le paysage) ainsi que les différentes salles d’eau aux équipements devenus désuets. A l’extérieur, les aménagements retrouvent leur homogénéité perdue. Cet important travail ne se limite toutefois pas à une opération cosmétique, puisque la technique (chauffage, ventilation, sanitaire, électricité, isolation thermique) se voit elle aussi bénéficier d’une profonde et bienvenue modernisation. Retrouver la sérénité. Pleine de tact et de respect, la réalisation met à l’honneur les formes simples et pures, les teintes sobres, les matériaux nobles et chaleureux. Le projet harmonise les espaces de vie et invite à un véritable dialogue entre le dedans et le dehors. A l’image de cette absence de seuil qui fluidifie les rapports entre les espaces, les travaux apportent un ordre mesuré à


l’ensemble de la maison. Au rez-de-chaussée, ce raffinement discret passe par une simplification des distributions (suppression des portes battantes et installation d’une paroi coulissante) ou un nouvel agencement de cuisine plus aéré. Au premier étage, les salles de bains sont reconfigurées et adaptées au goût du jour avec un équipement moderne, sans luxe ostentatoire. Ouverte sur le lac, la véranda perd son expression de pastiche au profit d’un langage simple et contemporain. Dans le jardin, l’ancienne piscine fait place à un bassin avec système à débordement d’aspect plus naturel. Elaboré posément entre les propriétaires et le bureau Clivaz architectes à Plan-les-Ouates, le programme fait montre d’ambitions cohérentes et maîtrisées. La réalisation concrétise parfaitement cette coordination intelligente, en respect avec le site et en hommage à l’histoire de la maison. n

and harmony with the surrounding landscape. After due reflection, they decided to retain the original structures and not to build additional surface areas. Work on the interior has been confined to the living rooms on the ground floor (and their interaction with the surrounding landscape) and to the bathrooms with their dated fittings and fixtures. The outside fixtures have regained the harmony and uniformity they once had. The project is much more than a mere face-lift since the heating and ventilation systems, plumbing, electric circuits and heat insulation system have all undergone a welcome overhaul. Simplicity and harmony The architects have tactfully and sensitively emphasized the building’s simple and pure lines, sober colours and noble, warm materials. The project harmonizes the living areas and creates a dialogue between the interior and exterior.

A project to renovate a large family house The project enhances the qualities of an exceptional site with discretion and humility. The house, which faces south east and is located on a picturesque site in the district of Nyon, was built at the turn of the 20th century. It has been lived in by the same family for several generations and has been adapted to the needs of its successive occupants while retaining its classical style with its pediments, quoins, hipped roof, entrance steps, double flight of stairs, framed bay windows and wood panel partitions. Although the magical character and charm of the site remains intact, the current occupants decided that it was time to undertake renovation work. Reconfiguring the existing space The architects wanted to modernize the style of the house without undermining its historical features and to preserve its general layout

The renovation and refurbishment work has created a sense of measured harmony and continuity between the different parts of the house. The discrete and elegant layout of the ground floor has simplified the distribution of space (the swing doors have been dismantled and a sliding partition has been installed) while the new kitchen unit is more spacious. The first floor bathrooms, reconfigured and adapted to meet contemporary tastes, contain modern fittings and fixtures devoid of luxury or ostentation. The veranda, which overlooks the lake, has lost its pastiche appearance in favour of a simple and contemporary design. The former swimming pool in the garden has been replaced by a pond with an overflow system that looks more natural. Following close consultation and intelligent coordination between the current occupants and firm of architects Jean-Paul Clivaz based in Plan-les-Ouates, a list of consistent and realistic objectives were drawn up. The subsequent renovation work has preserved the qualities of the existing site while honouring the history of house. n

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ARCHI tecture

Entreprise Générale HRS Real Estate Architectes, Itten+Brechbühl

Texte : Architectes.ch l Photos : © Adrien Barakat l Traduction : AVK TRAD

Sion: Clinique romande de réadaptation Pour surmonter les handicaps Treating physical injuries and disabilities

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Architecture


C’est tout à la fois la joie d’avoir à inaugurer un nouveau bâtiment et la mauvaise nouvelle que d’avoir eu à l’édifier. Quand la Caisse nationale suisse d'assurance en cas d'accidents (SUVA) a ouvert, en février 2015, l’extension de la Clinique romande de réadaptation pour compléter le complexe édifié en 1999 à Sion, c’est bien parce que le taux d’accidents corporels ne faiblit pas et que les besoins en réadaptation de personnes traumatisées ne fait qu’augmenter. Depuis plus de trois ans, la SUVA voyait les délais d’attente s’allonger avant de pouvoir répondre aux demandes. Finalement, c’est un second immeuble qui a été mis en service pour garantir les trois activités principales que sont la prévention, l'assurance et la réadaptation. En matière de réadaptation, la SUVA possède deux cliniques spécialisées, dont celle de Sion, unique en Suisse romande.

En plus de la réadaptation hospitalière, la clinique de Sion abrite divers organismes dont les activités sont proches de cette problématique telles que le Centre de recherche sur la médecine du sport, un centre de formation, la chaire de l’EPFL dédiée aux neuroprothèses et à la rééducation à la marche. Enfin le Swiss Olympic Medical Center dont l’activité principale est consacrée à l’assistance à apporter aux sportifs y a ses bureaux. Pour répondre à un tel cahier des charges, c’est un bâtiment de cinq niveaux qui a été édifié. Les niveaux supérieurs abritent vingt chambres et deux appartements thérapeutiques. Le premier étage est consacré au Centre de recherche et médecine du sport. Le centre de formation, les locaux de consultation et de thérapie sont de plain-pied. Les extensions de l’EPFL et le Swiss Olympic Medical Center sont installés au rez-de-chaussée inférieur.

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Architecture

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Les concepteurs du nouvel immeuble avaient deux préoccupations majeures : l’une touchait à la souplesse et la fonctionnalité des locaux face à la hausse du nombre de patients dont le handicap complexifie chaque geste ; l’autre concernait l’intégration du nouvel édifice dans le complexe existant pour assurer une harmonie entre les deux bâtiments. Pour répondre aux besoins spécifiques de la clinique un soin tout particulier a été apporté à l’aisance des circulations pour les malades, le personnel soignant et les visiteurs. La répartition des locaux a été pensée pour diffuser un sentiment de sécurité pour les patients. De même, les matériaux, les couleurs, l’éclairage ont été choisis pour en faire un lieu apaisant, réconfortant, favorisant la réhabilitation physique et morale. Quant à l’intégration du nouveau bâtiment dans l’ensemble il a été réalisé en privilégiant le verre et divers éléments de façades.

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Des bandeaux horizontaux soulignent la volumétrie du nouvel immeuble tout en l’associant à l’existant. Les façades ventilées se composent de tôles perforées qui protègent l’isolation et de panneaux de verre feuilletés et sérigraphiés. La hauteur des bandes de panneaux diminue en créant un effet de perspective et les motifs sérigraphiés, en opposition aux verres transparents, confèrent un sentiment de sécurité. Opérationnel depuis un an, soit seize ans après la création de la clinique en 1999, le chantier du nouvel immeuble a été précédé par une phase préparatoire qui, elle-même, a constitué un important chantier. Trois mois ont été nécessaires pour déplacer et remettre en service toutes les infrastructures techniques souterraines de la ville de Sion : gaz, eau, fibre optique, téléphonie et autres. Une autre forme de réhabilitation. n


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Rehabilitation Clinic Treating physical injuries and disabilities Inaugurating a new building is a happy event but it is also sad that this particular building had to be constructed in the first place. When the Caisse Nationale Suisse d'Assurance en Cas d'Accidents (SUVA) opened the extension of the Clinique Romande de Réadaptation, completing the complex built in 1999 in the town of Sion, the number of people with physical injuries and disabilities was not decreasing while the demand for physiotherapy continued to increase. In the last three years SUVA’s waiting lists have swelled. To meet the increase in demand, a second building was commissioned to perform SUVA’s three main activities: prevention, insurance and rehabilitation. To meet the demand for rehabilitation, SUVA operates two specialized rehabilitation clinics including the clinic in Sion, the only one in French-speaking Switzerland.

Besides rehabilitation and units, the Sion clinic hosts different organizations that perform similar functions, such as the Centre for Research into Sports Medicine, a training centre, the chair of the EPFL devoted to neuroprosthetics and rehabilitation in walking and the Swiss Olympic Medical Center whose main activity is to assist injured athletes. The five-story building was constructed for this purpose. The upper levels contain twenty rooms and two physiotherapy apartments. The first floor is devoted to the Centre for Research into Sports Medicine. The training centre, consultation and therapy rooms are all on the same level. The extensions of the EPFL and the Swiss Olympic Medical Center are located on the lower ground level.

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The designers of the new building had two major concerns: to provide flexible and functional facilities to handle the growing number of patients with physical injuries and disabilities and to blend the new building into the existing complex so as to harmonize the two buildings. To meet the clinic’s specific needs, special attention was paid to facilitating the flow of patients, medical staff and visitors through the building. The facilities were designed to make patients feel safe and secure. In addition, the materials, colours and lighting were chosen to create a peaceful, reassuring environment that facilitates physical and psychological rehabilitation. The new building was integrated into the existing complex by prioritizing the use of glass and other features in the facades. Horizontal panels emphasize the volumes of the new building in harmony with the existing structure. The ventilated facades comprise perforated plates which enhance the insulation system and sheet glass and silk screen printed panels. The height of the panel strips progressively decreases creating a perspective effect while the sink screen printed patterns, which contrast with the transparent glass, create a feeling of security. 16 years after the clinic was opened in 1999, the new building, inaugurated a year ago, was preceded by a lengthy period of preparation. It took three months to move Sion’s underground infrastructures (gas, optical fiber and telephone cables) and to re-enter them into service. Another form of rehabilitation. n

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1 – 3 The Circle at Zurich Airport | 4 modern times HOTEL à St-Légier | 5 Tissot Arena, les nouveaux stades de Bienne | 6 & 7 SwissTech Convention Center, EPFL Lausanne

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POR TRAIT design

Texte : Nathalie Montes I Traduction : AVK TRAD

Nicolas Le Moigne Inspiration luxe Pour tenir tête aux conventions et proposer sa version du beau, il passe du monde des galeries à celui de l'industrie, des bureaux de renom à la scénographie et toutes les portes s'ouvrent devant ce prince audacieux qui n'obéit qu'à sa créativité et à sa quête de perfection. architectes.ch I N.7 I printemps / été 2016

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Il est encore élève à l'ECAL en 2005 quand ses premiers succès commerciaux sont produits avec «Verso Diverso», un accessoire qui transforme une simple bouteille PET en arrosoir. Puis Serralunga édite le « Pot au Mur », une lampe-vase murale, toujours en vogue à ce jour. Loin de s'arrêter à ces premiers encouragements, Le Moigne poursuit ses explorations et glisse assez tôt vers les matériaux nobles comme la céramique, les métaux précieux, le cuir ou la laine. Fasciné par le savoir-faire des artisans, il offre des challenges à ces maîtres façonniers, pour repousser leurs limites et celles de la matière en réalisant des prouesses techniques inédites. Très tôt, de grandes entreprises internationales tels Omega et Eternit s'intéressent au jeune homme qui développe alors des produits qui oscillent entre l'artisanat d'art et la production industrielle. Le travail de recherche qu'il conduit avec Eternit récolte les faveurs de la presse spécialisée et accompagne la tournée internationale du DesignPreis 2008. La même année, sa rencontre avec la galeriste londonienne Libby Sellers va inspirer une édition limitée de douze exemplaires d’un tabouret intitulé « Slip Stool » et révéler une nouvelle facette de son talent. A partir de cette exposition, d’autres réalisations verront le jour à Zurich, Paris (Galerie Next Level), Genève (Galerie Ormond) et récemment aussi à Berlin (Galerie Helmrinderknecht), où il présente une série de vases en céramique.

En parallèle, l'atelier Pfister joue le jeu en offrant à Nicolas Le Moigne ainsi qu'à dix autres designers suisses, sélectionnés par Alfredo Häberli, la possibilité de réaliser du mobilier. Pfister couvre l'aspect financier de tout le processus créatif, du dessin à la réalisation puis à la commercialisation. La table basse et l’étagère « Le Day», le sideboard « Meyrin » et le chandelier « Ependes » font, entre autres, déjà partie de la collection d’Atelier Pfister. Jeux et enjeux du designer Brancusi a longuement réfléchi au rôle et à la dimension symbolique du socle qui est selon lui une œuvre à part entière. En 1926, lors d’une exposition à la Brummer Gallery de New York, il en expose cinq, isolés, sans leur superposer de sculpture. En 2012 avec sa collection « Podium », Le Moigne semble prolonger cette réflexion en composant une famille d’objets à partir des systèmes des socles communément utilisés dans les galeries d’art pour valoriser les objets présentés. En suivant cette idée, Le Moigne associe des formes en révolution, créant ainsi une opposition figurative à la structure rectangulaire du podium. Il décide de travailler chaque objet en mode rotatif par le tournage sur bois, le repoussage sur métal, le tournage sur pierre, le tour de céramiste et le soufflage du verre. Cette collection est éditée par la galerie Helmrinderknecht.

« Chaque commande de galerie me permet de jouer avec les matières et d'effectuer des recherches qui font évoluer mon travail et que je peux parfois réutiliser sous une autre forme, vers un projet plus industriel et fonctionnel. » (Nicolas Le Moigne).

Etui à Cigare en argent - pour Christofle – © Photo M. Keller

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D'autres meubles et objets, en cuivre, laiton ou bois, n'ont qu'un minime point de contact avec leur socle et tiennent par aimantation ou au moyen d'une pièce métallique invisible, comme en équilibre, en lévitation.

Bougeoir Ependes - Atelier Pfister


Vitrines pour Hermès Zurich et Genève - 2016 – © Photo J. Wisniewska

Dans un autre domaine, en collaboration avec la bijouterie viennoise A. E. Köchert, Le Moigne joue avec le reflet des diamants en positionnant sur les bagues des miroirs en or blanc poli, qui accroissent la taille de la pierre ou la démultiplient à l'infini. Il répond également à des mandats scénographiques de présentation d'œuvres et assure la direction artistique en tant que consultant pour Hermès, Vacheron Constantin, Baccarat, entre autres. Depuis 2012, le designer à qui tout réussit est professeur à l’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne en tant que responsable de la classe du Master en Design et Industrie du Luxe. Outre les aspects techniques et esthétiques, il enseigne aussi à ses élèves la réalité du terrain. « Le quotidien du designer est assez complexe par sa relation aux éditeurs de meubles qui ont besoin d'investir pour créer, lancer un meuble ou un prototype. Les éditeurs de mobilier manquent parfois d'écoute car leur contexte financier est difficile. Les étudiants arrivent

en rêvant d'une belle carrière comme celle des frères Bouroullec puis ils se heurtent à une réalité commerciale qui peut les décevoir. Je trouve dommage que la démarche de la vente et de la présentation des pièces soit encore un tabou et j'aimerais inclure cet aspect de la profession dans le programme de l'ECAL. » Parmi les surprises de 2016, il nous offre la mise en scène, dans les vitrines Hermès, d'une « nature au galop » à partir d'étranges et amusantes créatures dynamiques aux formes animales. Passionné par le monde horloger et automobile, Nicolas Le Moigne rêve aussi de créer des meubles connectés. Une diversité imaginative qui prolonge l'investigation dans les objets de notre quotidien, avec une liberté et une énergie turbulente qui n'ont pas fini de nous éblouir. n >>> Pour plus d’informations www.nicolaslemoigne.ch

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Nicolas Le Moigne: inspired by luxury Nicolas Le Moigne does not bow to conventions and proposes his own version of beauty. He moved from the world of art galleries to industry and from prestigious offices to the world of stage design, a transition that opened numerous doors for this bold prince of design who has pursued his creative path and search for perfection. Verso Diverso (arrosoir) Viceversa- 2005 © Photo A. Abrar

In 2005 Nicolas Le Moigne, while still a student at ECAL (the Canton of Lausanne Art School) produced his «Verso Diverso», an accessory which converted a PET bottle into a spray can. Later, Serralunga edited his «Pot au Mur», a lamp-wall vase which is still in vogue today. Bolstered by his early commercial successes, Le Moigne continued his explorations and quickly turned to noble materials such as ceramics, precious metals, leather and wool. Fascinated by the know-how of master craftsmen, he challenged them to stretch beyond their limits and expand their use of materials by producing works that are technical feats. International companies like Omega and Eternit very soon became interested in the young man who began designing products half way between art objects and industrial artifacts. His creative research with Eternit was warmly greeted by the professional media and accompanied the DesignPreis 2008 international tour. That same year, his meeting with London art gallery owner Libby Sellers inspired a limited edition of twelve copies of a stool entitled «Slip Stool» and revealed a new side to his talent. Other exhibitions followed: Zurich, Paris (Galerie Next Level), Geneva (Galerie Ormond) and more recently Berlin (Galerie Helmrinderknecht) where he presented a series of ceramic vases. «Each gallery commission enables me to experiment with materials and pursue my research. That way I can develop my work, sometimes re-using it in a different form and for a more industrial and functional purpose» (Nicolas Le Moigne). At the same time, the Atelier Pfister offered Nicolas Le Moigne and ten other Swiss designers selected by Alfredo Häberli the opportunity to design pieces of furniture. Pfister financed the creative process, from the design phase through to the final execution and sale. The «Le Day» low table and shelves, the «Meyrin» sideboard and the «Ependes» chandelier now form part of the Atelier Pfister’s collection. Out of the box designs Brancusi thought long and hard about the role and symbolic dimension of the podium which, according to him, is a work of art in its own right. In 1926, during an exhibition at New York’s Brummer Gallery, he exhibited five separate podiums without overlying them with sculpture. In 2012, Le Moigne extended this concept in his «Podium» collection in which he composed a range of objects inspired by podiums frequently used in art galleries to showcase works of art. In keeping with this idea, Le Moigne associated revolving shapes by creating a figurative opposition to the rectangular structure of the podium.

Pot au Mur- Produit par Serralunga- © Photo Tonatiuh Ambrosetti

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Collection «Podium- Helmrinderknecht» contemporary design - 2011 © Photo Tonatiuh Ambrosetti et Daniela Droz

Slip stool – cuir - Galerie Libby Sellers Matériaux: Cuir © Photo Tonatiuh Ambrosetti et Daniela Droz

Slip stools pour Gallery Libby Sellers- Matériaux: fibrociment- 2008 © Photo Thomas Adank

He decided to work each object in a rotating mode by turning wood, embossing metal, turning stone, working ceramics on a lathe and blowing glass. This collection is edited by the Helmrinderknecht gallery. Other pieces of furniture and objects in copper, brass or wood, are in minimal contact with their podiums and are attached by a magnetic force or by an invisible metal part as if in equilibrium or in a state of levitation. In another vein, Le Moigne, in partnership with Viennese jeweler A. E. Köchert, plays with the reflection of diamonds by positioning polished white gold mirrors on rings. The mirrors increase the size of the precious stones or extend them in infinite forms. Le Moigne is also commissioned to design stage sets and is a consulting artistic director for Hermès, Vacheron Constantin and Baccarat. Since 2012, the designer, who success and reputation have continued to grow, has been a professor at the ECAL (Canton of Lausanne art school) responsible for the Design and Luxury Industry Master Class. Besides teaching students the technicalities and aesthetics of design,

he also teaches them about the real and practical world of the design industry. «A designer’s daily work is complex in terms of his relationship with furniture editors who need to invest in order to create, to launch a piece of furniture or a prototype. Furniture editors sometimes do not listen because of the difficult financial environment they operate in. Students aspire to a successful career such as that enjoyed by the Bouroullec brothers before they come face to face with the harsh reality of the commercial world. It is a pity that the sale and presentation of works of art are still taboo subjects. I would like these aspects of the profession to be included in ECAL’s syllabus». Among the surprises that Le Moigne has in store for us in 2016 is his «galloping nature» with it strange and amusing animal like creatures displayed in the windows of Hermès stores. Nicolas Le Moigne, who is passionate about the watch and automotive industries, dreams of creating connected pieces of furniture. His broad imagination, which explores the objects of our daily lives with unbridled freedom and turbulent energy, continues to dazzle and impress us. n

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Podium pour Helmrinderknecht Contemp. Design - 2010 © Photo Tonatiuh Ambrosetti et Daniela Droz

Bague or blanc et diamants pour A.E.Koechert

> BIO EXPRESS Nicolas Le Moigne Né en 1979 dans le canton de Fribourg, Nicolas Le Moigne connaît dès 2005 des succès commerciaux alors qu’il est encore élève à l’ECAL. En 2012, il devient professeur responsable de la classe du Master of Advanced Studies Design for Luxury and Craftmanship dans l’école qui l’avait diplômé. Consultant pour de grandes marques de luxe et édité parmi les plus grands noms du design international, il expose aussi son travail dans des galeries d’art.

Nicolas Le Moigne Born in the Swiss canton of Fribourg in 1979, Nicolas Le Moigne experienced commercial success while still a student at ECAL. In 2012, he was appointed professor responsible for the Master Class of Advanced Studies in Luxury and Craftsmanship Design in the school from which he graduated. He works as a consultant for leading luxury brands and has been edited by internationally acclaimed designers. He also exhibits his work in art galleries.

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ARTCHI Texte : Mary-Luce Boand Colombini I Photos : Atelier Initial I Traduction : AVK TRAD

Quand le papier prend corps dans l’espace Avant de s’exposer dans son propre atelier-galerie, l’artiste romande Barbara Vejdovsky nous dévoile l’art du papier japonais aménagé dans l’espace. Paper shapes in space Prior to her exhibition in her own art studio-gallery, Barbara Vejdovsky,who lives in French-speaking Switzerland, reveals to us her Japanese paper creations in space.

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NIFFF 2013, Barbara Vejdovsky installe plus de 6000 attaches colson.

La matière sans limites et l’univers des possibles constituent la force créative de Barbara Vejdovsky. Cette architecte d’intérieur, qui aime relever les défis, réalise des œuvres en papier japonais. Afin que la matière existe en finesse sous toutes ses formes, qu’elle soit volatile, légère, solide, brute, transparente ou opaque, l’artiste la façonne pour aménager des espaces, pour créer des luminaires, des cloisons mobiles, des tableaux vivants, des installations éphémères et permanentes qui s’expriment tout en émotion. Portrait d’une polyglotte qui cultive ses origines tchèques, ses séjours à Gabès et Lausanne et qui vit depuis vingt-cinq ans sur les rives du lac de Bienne. Initiations Lors d’un de ses nombreux voyages, le hasard ou la providence fait découvrir à Barbara Vejdovsky l’approche du papier et les processus de création explorés par le couple d’artistes Jean-Michel Letellier et Miki Nakamura. La délicatesse qui se dégage de leurs œuvres constitue une vraie révélation qui la pousse à effectuer des recherches personnelles sur cette matière première, afin de pouvoir la travailler et y insuffler sa propre créativité.

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Après différents stages, notamment auprès du Français Jean-Michel Letellier et de l’artiste romande Viviane Fontaine, Barbara Vejdovsky cherche un lieu de travail et crée L’ Atelier Initial, Espaces & Objets, qui se prête également à des expositions. Séduite par le papier japonais en particulier, cette dynamique entrepreneuse, avide de connaissances, visite des manufactures, des industries et rencontre l’artiste japonaise Eriko Horiki à Kyoto. Celle-ci, principalement mandatée par des architectes, crée des installations permanentes de très grandes dimensions. La matière se renouvelle sous toutes sortes de déclinaisons, selon la lumière artificielle ou naturelle et suivant la luminosité du moment. « Son processus corrobore mon idée que la matière est sans limites ; elle représente une figure de cet art à grande échelle », précise Barbara Vejdovsky. Si l’alchimie entre les fibres végétales de qualité et la densité convoitée paraît être un exercice aisé, c’est en fait un travail de longue haleine qui demande de la patience et génère plus d’une remise en question. « A l’image d’un cuisinier, il faut sans cesse tester les ingrédients, affiner ses techniques jusqu’à trouver ses propres recettes », explique-t-elle.


Forte d’expériences diverses, la créatrice a repoussé encore les limites en réalisant, sur mandat, d’élégantes installations éphémères pour aménager l’espace VIP, dans le cadre du NIFFF, Neuchâtel International Fantastic Film Festival en 2013 et 2014. Les contraintes extérieures nécessitaient des alternatives en matières plastiques, tels des colsons ou des feuilles à nid d’abeille pour donner corps à de grands éléments, parois de décor. La matière dans tous ses états Le kozo, matière brute en fibre naturelle extraite du mûrier, est fréquemment utilisé au Japon. Il se cuit, se bat puis est blanchi afin d’obtenir une pâte à papier. Par ailleurs, d’autres fibres sont également employées comme le gampi et le mitsumata. L’artiste se procure de grandes feuilles de kozo prétraitées, qu’elle broie à nouveau et coule dans des cadres de sérigraphie pour structurer la matière et la densité, procurant une multitude de possibilités et de compositions. Le temps de séchage est aléatoire selon la grandeur et l’épaisseur de l’objet désiré ; mouillé, le papier peut se retravailler sans fin, être agrémenté de pigments ou autres matériaux. Au jeu des ombres et des lumières, le papier se veut blanc et uniforme ou se pare de mille nuances. La fragilité qu’il inspire est trompeuse. Rigidifié, il peut devenir massif, solide et très résistant; par ailleurs il « vieillit bien » sans nécessiter de traitement à l’enduit et peut se sécher à l’extérieur, où la lumière naturelle lui attribue des tons d’albâtre. Cette couleur blanche du papier représente, depuis la nuit des temps, un pouvoir purificateur au Japon. Pour un objet fonctionnel comme un luminaire, le papier peut être fixé sur une armature ou agrémenté d’éléments intégrés entre deux couches afin d’obtenir la rigidité souhaitée. Sans cesse en quête de découvertes et d’élaborations, la créatrice expérimente ses travaux dans son atelier qui se mue régulièrement en galerie. Elle y a déjà accueilli les œuvres graphiques des artistes Haruna Yamada et Hirokazu Kobayashi de l’Agence SPREAD, les œuvres de papier de Viviane Fontaine qui ont précédé la récente exposition « Traits » du Français Emmanuel Baud. « J’aime que la personne que j’expose ait un lien direct ou indirect avec les arts du papier, la calligraphie ou le Japon. A venir Les œuvres, par la matière, par la lumière, par l’exaltation que l’artiste leur insuffle, sont vivantes, mobiles et effervescentes au contact du déplacement de l’air ou du toucher. Délicatesse et intensité les qualifient parfaitement, à l’image de Barbara Vejdovsky. Les récentes recherches et les prototypes avec lesquels la créatrice, à la fois exigeante et libre, joue à surprendre un auditoire de professionnels architectes, designers et amateurs d’art, sont à découvrir du 23 septembre au 23 octobre prochains lors de sa propre exposition. A bon entendeur... n >>> Pour plus d’informations www.Atelier Initial/La Neuveville/Facebook

Exposition d’Emmanuel Baud, 2016.

Exposition de Viviane Fontaine, 2015, détail.


Barbara Vejdovsky’s derives her creative strength from her unlimited use of material in a world of possibilities. An interior architect, she enjoys challenges. Her subtle multi-shaped creations, whether lamps, partition screens, still life canvases or temporary or permanent installations, are volatile, light, solid, raw, transparent or opaque. This polyglot artist, inspired by her Czech origins and by her stays in Gabès and Lausanne, has lived on the banks of Lake Biel at the foot of Jura mountains for the last 25 years. Initiations During her many trips abroad, chance or providence brought Barbara Vejdovsky into contact with paper and with the creative process explored by artists Jean-Michel Letellier and Miki Nakamura. The delicate artistry that emerges from their works was a revelation for Vejdovsky who pursued her own personal research, developing and injecting her own creative energy. After different traineeships with Français Jean-Michel Letellier and French-speaking Swiss artist Viviane Fontaine, Barbara Vejdovsky looked for a work studio and founded Atelier Initial, Espaces & Objets which is also used to stage exhibitions. Attracted by Japanese paper, this active and knowledge greedy entrepreneur visited workshops and manufacturing plants and encoun-

NIFFF 2014, l’artiste installe des hélices en panneaux souples à nid d’abeille.

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tered Japanese artist Eriko Horiki in Kyoto. Horiki, who creates large size permanent installations under contract with architects, uses material that reacts with artificial or natural light or with other lighting effects. «His approach confirms my idea that material is limitless and is instrumental to this large-scale art form», explains Barbara Vejdovsky. «While the chemistry between high-quality fibers and the desired density seems straightforward, my work is a long-haul project that requires patience and self-questioning. Just like a cook, you have to regularly test the ingredients you use and fine-tune your technique until you find your own recipes», she explains. Drawing on her broad experience, the artist stretched beyond the limits by developing temporary installations in the VIP area of the Neuchâtel International Fantastic Film Festival in 2013 and 2014. The external constraints of this venue required plastic alternatives such as collars or honeycomb sheets that gave the decor body and substance. Versatile traditional materials Kozo, a natural fiber extracted from the blackberry bush, is frequently used in Japan. It is oven-baked, beaten and blanched to obtain a paper pump. Others naturally extracted fibers such as gampi and mitsumata are also used.


En cours de création, paroi mobile en papier.

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The artist acquires large pre-treated kozo sheets that she re-crushes and pours into silk-screen printing frames to shape the material and determine the density, offering a wide range of artistic options and compositions. The paper’s drying time varies according to the size and thickness of the desired object. The wet paper may be continuously reworked and treated with pigments or with other materials. The paper may be white and uniform or it may be decorated in a myriad of shades of colour that interact with shadows and lighting. The paper seems fragile but its fragility is deceptive: when stiffened, it can become solid, strong and highly resistant. It also «ages well», does not need to be coated and can dry in the ambient air in which it acquires alabaster shades in contact with natural light. This white coloured paper has been a symbol of purity in Japan for millennia. For a functional object such as a lamp, the paper may be fixed to an outer frame or it may be decorated with elements between two layers to obtain the desired rigidity. The artist, who is constantly on the lookout for new discoveries and directions, experiments in her work studio which regularly doubles as an art gallery. She has already hosted the graphic works of artists Haruna Yamada and Hirokazu Kobayashi of the Spread Agency and the paper creations of Viviane Fontaine which preceded Français Emmanuel Baud’s recent exhibition «Traits». «I like the person I am exhibiting to have a direct or indirect link with paper, with the art of calligraphy or with Japan». Up and coming events Her works, through the material used, their interaction with light and the dynamic that the artist injects into them, come alive, move and effervesce in contact with the air around them or to the touch. Delicacy and intensity perfectly describe them, like Barbara Vejdovsky herself. The creations and prototypes of this demanding and free artist can be discovered between 23 September and 23 October at her next exhibition. Professional architects, designers and art lovers are in for some surprises. n

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Précurseur de nouveaux modèles, Ruedi Baur a matérialisé la nouvelle signalétique du Centre Pompidou à Metz. © Intégral Ruedi Baur

Texte et traduction : Renzo Stroscio

Ruedi Baur Marqueur urbain Le graphiste franco-suisse Ruedi Baur explore sans exception tous les champs de la signalétique.

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© C.Scholz


MADEINSUISSE

Il est certainement un des meilleurs faiseurs d’idées. Lui, Ruedi Baur, graphiste de profession, tourbillonnant au sens propre comme au figuré, a plus d’une corde à son arc. Venu du culturel et même de l'art contemporain, passionné de design, il appartient à la génération de graphistes qui a sorti la signalétique de son invisibilité. Plus encore, il a contribué à l’affirmer comme un élément décisif de l’espace et de l’identité urbaine. Lorsque nous nous rencontrons, dans une brasserie genevoise proche de la HEAD où il enseigne régulièrement depuis 2011, après les premiers échanges de courtoisie on ressent chez l’intéressé que tout respire la créativité. Pragmatique et exigeant, c’est sans complexe qu’il explique son expérience, sa démarche et ses projets. Né en 1956, sa carrière a commencé lorsqu’il apprend le métier chez Michael Baviera, un graphiste de référence au bord de la Limmat; aujourd’hui disparu il sera son mentor. Il obtient son diplôme de design graphique en 1979 à la Schule für Gestaltung de Zurich. Puis, il embrasse sa carrière professionnelle. D’abord en 1983, il crée l’atelier BBV à Lyon. Ensuite en 1989, il cofonde le réseau interdisciplinaire Intégral Concept. Aujourd’hui il dirige les ateliers Intégral Ruedi Baur (IRB) à Paris, et celui de Zurich. Précurseur de nouveaux modèles Libéral dans la pensée, Ruedi Baur aime dire ce qui l’intéresse avant tout. Certes, pour un des graphistes actuels les plus influents, c’est bien sûr le design et l’urbain, mais en fait tout le concerne. Dans une approche plutôt empirique, ses recherches se concrétisent très souvent en réalisations marquantes. Notons la Cité internationale de Lyon et la Cité internationale universitaire de Paris, deux gros projets du début. Une des plus remarquables reste l'identité visuelle et signalétique du Centre Pompidou. Il propose alors de contracter l’expression Centre Georges Pompidou en Centre Pompidou. L’idée fait mouche. Il dispose sur deux lignes les mots Centre et Pompidou. Selon lui, « en décalé ils sont plus expressifs et suggèrent une idée d’ouverture ». Et les commandes se poursuivent. La signalétique et l'identité du Parc de Chambord (Loire), le tramway de Reims sont autant de réalisations qui comportent son nom. Pourtant, il n’hésite pas à dire qu’à chaque projet il y a des remises en question. Normal lorsqu’on sait que les grands projets sont des domaines où Ruedi Baur excelle. Les aéroports, les centres hospitaliers ou la future ligne 15 du Grand Paris inclus. L’œil expert, Ruedi Baur, précurseur de modèles, remarque que la discipline «croise les questions d’identification territoriale, d’orientation et de mise en scène», d’où sa complexité. Cette relation si particulière prouve que la signalétique évoque une complicité des domaines. Une signalétique culturelle et poétique Si ses travaux révèlent à tout prix la diversité des techniques, des matériaux, des dimensions et des langages utilisés, la signalétique se doit être esthétique mais « c’est un dilemme » dira-t-il. Et pourtant, chez lui on la retrouve aussi dans une version poétique. A Mons, capitale de la Culture en 2015, le graphiste déploie un langage tout en subtilité où se superposent les textures. «La phrase», des mots, presque sonores,

recueillis dans un magnifique ouvrage tout juste sorti chez Gallimard/Alternatives, qui se déroulent dans la ville sur dix kilomètres. Ils se faufilent, bondissent et courent sur les pierres des bâtiments historiques. Et comme par magie, les effets typographiques se transposent en intentions graphiques. Visuellement, dans un esprit de réconciliation et sans détriment de la lisibilité, Ruedi Baur et son équipe ont une nouvelle fois réussi leur pari. n >>> Pour plus d’informations www.irb-paris.eu

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Pour l'aéroport de Vienne, il crée un compromis entre une signalétique esthétique et fonctionnelle. Le pari est réussi avec un résultat parfait et très lissé. © Intégral Ruedi Baur et Andreas Körner

A Mons, capitale de la Culture 2015, la signalétique du graphiste devient poétique. "La phrase" sont des mots qui se déroulent dans la ville sur dix kilomètres. © Ingra Soerd

An Urban Marker The Franco-Swiss graphic designer, Ruedi Baur, explores all fields of signage without exception. He is certainly one of the best innovators. Ruedi Baur, a graphic designer, swirling literally as well as figuratively, has more than one string to his bow. From a cultural and even contemporary art background, this design enthusiast belongs to the generation of graphic designers who brought the art of signage out of its former invisibility. Furthermore, he has contributed to making signage a decisive element of the space and urban identity.

During our meeting in a Geneva brasserie near the HEAD where he teaches regularly since 2011, everything about him breathes of creativity. Pragmatic and demanding, it is without complexity that he explains his experience, his approach and his projects. Born in 1956, his career began when he learned the profession from Michael Baviera, a well-known graphic designer who is no longer here today, but who would become his mentor, near the Limmat River in Switzerland. He obtained his graphic design degree in 1979 from the Schule für Gestaltung in Zurich. He then embraced his professional career. Firstly, in 1983, he created the BBV workshop in Lyon. Then in 1989 he cofounded the Intégral Concept interdisciplinary network. Today he leads the Intégral Ruedi Baur (IRB) workshops in Paris and also in Zurich.

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L'atelier Integral Ruedi Baur a aussi réalisé la signalétique de la New School à New York. Ici, le graphisme des signes "joue" avec différents niveaux de profondeur et différentes orientations. © Intégral Ruedi Baur

Pioneer of new models Liberal in thought, Ruedi Baur likes to say what interests him above all. Of course, as one of the most influential graphic designers of today, his main interests are of course design and urbanism, but in fact he is concerned by everything. Using a rather empirical approach, his research often materializes in significant achievements. Note the Cité Internationale of Lyon and the Cité Internationale Universitaire of Paris - two big early projects. One of the most remarkable undoubtedly remains the visual identity and signage of the Centre Pompidou. He proposed to shorten the expression” Centre Georges Pompidou” to “Centre Pompidou”. He hit the jackpot. It is set out on two lines the words “Centre” and “Pompidou”. According to him "being staggered they are more expressive and suggest an open mind." And the incoming requests continue - the signage and identity of Chambord Park (Loire) and the Reims tramway are all achievements that include his name. Yet he does not hesitate to say that with every project there are challenges. It’s normal when you know that major projects are areas where Ruedi Baur excels. Airports, hospitals or the future line 15 of the Greater Paris included. With his expert eye, Ruedi Baur, the pioneer of models, remarks that his branch of learning "crosses questions of territorial identification, guidance and staging" which creates its complexity. This special relationship proves that the signage evokes a complicity between several areas. A cultural and poetic signage Although his work reveals at all costs the diversity of techniques, materials, dimensions and languages used, signage must be aesthetic. But "it's a dilemma" he says. Nevertheless, one also finds a poetic side to his works. In Mons, Capital of Culture in 2015, the graphic designer deployed a language full of subtlety with superimposed textures which stretched over 10 kilometres of the city. They weaved, jumped and ran on the stones of the historic buildings. "The phrase" of words, which nearly have a sound effect, have been collected into a beautiful book just published by Editions Gallimard/Alternatives. Like magic, typographical effects transposed graphical intentions. Visually, in a spirit of reconciliation and without the expense of readability, Ruedi Baur and his team once again achieved its goal. n

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