JACQUES FONTERAY

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JACQUES FONTERAY

C’est le dessin qui donne la forme aux êtres ; c’est la couleur qui leur donne la vie. Voilà le souffle divin qui les anime. DIDEROT

Costumes pour le cinéma Carnet de dessins ISBN : 2-910090-12-4 © JACQUES FONTERAY

éditions volets verts


“Beaucoup se souviennent de l’inénarrable « strip-tease » de Sapritch. Pour la déshabiller, il fallait d’abord l’habiller et que son « effeuillage » ne soit pas indécent. Elle se sent très belle et est folle amoureuse de Montand . Elle se rend à l’auberge où elle croit au rendez-vous galant qu’il lui a fixé, alors qu’il s’agit d’un piège diabolique. Et le quiproquo s’ensuit. J’ai pris beaucoup de plaisir à tourner ces scènes.” GÉRARD OURY

LA FOLIE DES GRANDEURS France (1971) Réalisateur : Gérard Oury, très librement adapté de Ruy Blas de Victor Hugo. Interprètes : Yves Montand, Louis de Funès, Alice Sapritch, Paul Préboist. –3–


“Voici Louis de Funès habillé en Don Salluste : chapeau immense avec deux gros pompons verts, fraise à l’espagnole, le petit «grand d’Espagne» va revêtir son costume de tyran. La parodie n’est pas loin de la vérité.”

“Bourvil décédé, nous réécrivons le rôle pour Yves Montand. Il faut que Fonteray l’habille, en valet d’abord, en Seigneur, en grand d’Espagne ensuite. Yves trouve ses costumes si beaux qu’il les porte chez lui, à la ville, pour s’y habituer.” G.OURY

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“Se souvenir avec émotion et joie de «Barbarella» ce n’est pas un coup de nostalgie puisqu’en 1967 nous étions plongés dans le futur. Un très lointain futur : 40 000 ans après Jésus-Christ ! Nous lancions la mode du futur anachronique. Depuis trois décennies, on a beaucoup emprunté à « Barbarella », tant mieux. Mais il faut dire que notre ambassadrice s’appelait Jane Fonda.”

smos e/Time Inc./Co oli/Life Magazin Carlo Bavagn

ROGER VADIM, février 1998.

BARBARELLA France - Italie (1968) Réalisateur : Roger Vadim, d’après la bande dessinée de Jean-Claude Forest. Interprètes : Jane Fonda, John Philip Law, David Hemmings, Marcel Marceau, Ugo Tognazzi. –7–

– BARBARELLA, VOICI VOS ORDRES : TROUVER DURAND-DURAND ; ET GRÂCE À VOS INCOMPARABLES TALENTS, SAUVEGARDER LA SÉCURITÉ DE LA GALAXIE ET DE NOTRE PLANÈTE MÈRE. VOUS ME SUIVEZ ? – OUI. –8–


Il y a, en fait, dans Barbarella, au-delà de la fantaisie délirante, une satire assez cruelle des problèmes de notre temps. […] Le MLF perçait sous le maquillage de l’héroïne galactique. [Jane Fonda] prenait Barbarella pour une femme objet. Aujourd’hui, ce rôle demeure pour elle le symbole détesté de l’état féminin dans une société d’hommes oppresseurs. Mémoires du Diable, ROGER VADIM.


I

ci, au mieux, on ne peut que rire des costumes créés par Jacques Fonteray, dans le style Folies-Bergère façon Moyen Âge ; chemises de nuit vaporeuses, corsages translucides, déshabillés vraiment dénudés […]. L’époque semble être celle de la Renaissance, mais la toilette de Mlle Fonda est ultra décalée : cuissardes, ensembles chics de fourrure, laissant entrevoir avec générosité son anatomie…

The Films of Jane Fonda, GEORGE HADDAD-GARCIA.

HISTOIRES EXTRAORDINAIRES Trois sketches d’après des nouvelles d’Edgar Poe. France (1967) Réalisateurs : Roger Vadim, Louis Malle, Federico Fellini. METZENGERSTEIN Réalisateur : Roger Vadim. Interprètes : Jane Fonda, Peter Fonda, Françoise Prévost, Anny Duperey, Serge Marquand, Philippe Lemaire.

WILLIAM WILSON Réalisateur : Louis Malle. Interprètes : Brigitte Bardot, Alain Delon, Katia Kristina.

TOBY DAMMIT OU IL NE FAUT PAS PARIER SA TÊTE AVEC LE DIABLE Réalisateur : Federico Fellini. Interprètes : Terence Stamp, Marina Yorn. – 11 –


Dans le livre Tre Passi nel Delirio di F. Fellini, L. Malle, R. Vadim,1 Jacques Fonteray explique pourquoi la création des costumes de Metzengerstein ressemble à celle de Barbarella…

J

e connais quelques contes d’Edgar Allan Poe, mais je n’ai jamais lu Metzengerstein. Vadim me parle de son projet pendant la préparation des costumes de Barbarella. Les deux films naissent et se déroulent pratiquement en même temps : les quelque prises de Metzengerstein, tournées en mars, sont laissées pour Barbarella. Puis le premier film est achevé en novembre. Courant février, nous tournons encore certaines scènes complémentaires. Durant cette période, je travaille dans des conditions idéales. D’abord, ces films ont tous deux une trame fantastique : je ne me sens lié à aucune contrainte particulière. D’ailleurs, avec Vadim, je me trouve très à mon aise. Il sait expliquer avec précision l’empreinte qu’il veut donner au film et le caractère des personnages, puis me laisse la liberté la plus complète : il attend de nombreuses idées de la part de ses collaborateurs. Il me demande un certain nombre de costumes : je lui en apporte encore plus. Il y en a une cinquantaine en tout – quinze pour Jane uniquement –, qui seront tous utilisés : à l’origine, il n’y a pas de scénario véritablement défini – une scène est même née du simple désir d’utiliser un costume particulier. A l’inverse, il vient à l’esprit de Vadim de tourner une séquence imprévue qui nécessite la création immédiate d’un nouveau modèle. Quand Vadim examine les croquis, il s’intéresse surtout aux matériaux qui entreront dans la confection. Je crois, comme lui, à la valeur plastique des différents tissus. […] Je ne dois pas me référer à l’ambiance d’une époque particulière : de toute façon, nous pensons tous au début de la Renaissance, interprété librement. Plutôt que de m’inspirer du décorativisme de la Renaissance italienne – d’un Piero della Francesca, d’un Carpaccio –, j’ai – 13 –

préféré deux peintres qui me sont chers : Lucas Cranach et Albrecht Dürer. Au-delà de mes préférences personnelles (un agrandissement de l’Eve de Cranach est toujours accroché au mur de mon atelier), je trouve que l’érotisme vaguement morbide et démoniaque de ces peintres correspond à l’atmosphère désirée par Vadim 2. Dans certains cas, je m’inspire directement de certaines gravures. Par exemple, le costume – masculin – de Jane en soie blanche, avec col montant, large ceinture perforée et immense plume sur la coiffure est celui de la cavalière de la Damoiselle et lansquenet de Dürer. Je ne veux pas attribuer à Frédérique Metzengerstein le goût de la polémique du «travesti » mais plutôt souligner le caractère ambigu de ce rôle de femme – sans pour autant la considérer en garçon manqué.

1. D’après Tre Passi nel Delirio di F. Fellini, L. Malle, R. Vadim, L. BETTI, O. VOLTA, B. ZAPPONI. 2. Jacques Fonteray n’a pas lu le conte de Poe et ignore sans doute que l’écrivain tentait de reproduire le climat des contes germaniques. Il est assez extraordinaire que son intuition et une forte sensibilité le poussent à s’inspirer de la peinture allemande. – 14 –


L’IMPOSSIBLE OBJET (THE IMPOSSIBLE OBJECT. THE STORY OF A LOVE STORY )

Etats-Unis (1972) Réalisateur : John Frankenheimer Interprètes : Alan Bates, Dominique Sanda, Léa Massari, Michel Auclair. L’enfant galopait dans les escaliers, se cognant aux murs comme une chose blessée. Mon second fils l’avait précédé pour aller chercher la lampe électrique. Je pensais : C’est une nonne. Les démons vivent derrière les murs, sortent quand il y a sacrifice.

Impossible objet

Photo : Vincent Rossell

NICHOLAS MOSLEY

“D’après Dürer…”

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“Marcel Carné veut évoquer la peinture des impressionnistes, d’après une nouvelle de Maupassant. Le costume de « Mouche » s’inspire évidemment de Renoir.” – 17 –

Clin d’œil à Van Dongen pour le costume de cette élégante interprète de « Borsalino ». – 18 –


“A propos d’un film, on parle rarement du créateur des costumes. Et pourtant son travail fait partie intégrante de l’œuvre et contribue à sa réussite : c’est lui qui donne vie aux personnages, crée la différence selon la personnalité et la sensibilité des acteurs. La psychologie du rôle doit se retrouver dans la façon de s’habiller, dans la volonté de paraître ou tout simplement de coller à la réalité d’une époque.”

BORSALINO France - Italie (1970) Réalisateur : Jacques Deray. Interprètes : Jean-Paul Belmondo, Alain Delon, Catherine Rouvel, Michel Bouquet, Françoise Christophe, Corinne Marchand.

JACQUES DERAY – 19 –

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Nous sommes en 1936, Joe Cavalier – l’as de l’aviation aux innombrables victoires obtenues durant la première Guerre – est l’entraîneur de l’équipe de France de boxe aux jeux Olympiques de Berlin. Il savoure la victoire qualificative de l’un de ses boxeurs…

— DE TOUTE FAÇON, LUCIEN, POUR MES BOXEURS ET MOI, IL N’EST PAS QUESTION QU’ON DÉFILE LE BRAS TENDU DEVANT HITLER. — NE RECOMMENCE PAS, JOE ! FAIS TON BOULOT. NE MÉLANGE PAS SPORT ET POLITIQUE… — ET HITLER ? IL MÉLANGE QUOI ?!… NON, LUCIEN, JE SUIS DÉSOLÉ, MAIS C’EST VOUS, LES MECS DU COMITÉ OLYMPIQUE QUI DEVRIEZ REFUSER DE PARTICIPER À UNE COMPÉTITION ORGANISÉE PAR UN RÉGIME QUI TOURNE LE DOS AUX RÈGLES OLYMPIQUES !

— BON ALLEZ ! ASSEZ AVEC LES JEUX. ON EST LÀ POUR FÊTER MICHELOT. A TA VICTOIRE, ROGER !

L’AS DES AS France (1982) Réalisateur : Gérard Oury. Interprètes : Jean-Paul Belmondo, Marie-France Pisier, Rachid Ferrache. – 21 –


— C’EST QUOI VOTRE TYPE D’HOMME ?

— J’AIME LES HOMMES MALADROITS, GRANDS, FORTS, LES YEUX CLAIRS, LES LÈVRES CHARNUES, LE NEZ UN TANTINET… — …CASSÉ ? — LA GUEULE UN PEU… — …CASSÉE ? — …ET PUIS BOURRÉS DE CULOT ET PLEINS DE COMPLEXES À LA FOIS. — OH ! MAIS J’AI PAS DE COMPLEXES… — … DE SUPÉRIORITÉ, SI ! – 23 –

— ALORS, À BERLIN CE SOIR ? BRASSERIE RESSI, ROOFGARDEN, OU PLUTÔT SIROP AU BORD DU LAC ?… — DANS LE TRAIN, JE LIS DES JOURNAUX ÉCRITS AVEC LES PIEDS, JE BAVARDE AVEC DES INCONNUS, PLUS OU MOINS SPIRITUELS, MAIS QUAND J’ARRIVE À DESTINATION, JE CHOISIS AVEC UN EXTRÊME DISCERNEMENT LES HOMMES AVEC LESQUELS JE ME METS À TABLE… SURTOUT AU LIT. BONSOIR. – 24 –


“Evidemment, les costumes de « Moonraker » conviennent parfaitement et sont attrayants, mais ce n’est pas tout. Ils doivent permettre à l’interprète de James Bond d’effectuer en toute liberté les mouvements qu’imposent les scènes d’action. N’est-ce pas, après tout, l’essentiel chez Bond ?” LEWIS GILBERT

MOONRAKER Etats-Unis (1979) Réalisateur : Lewis Gilbert. Interprètes : Roger Moore, Michael Lonsdale, Lois Chiles. – 25 –

HUGO DRAX : Monsieur Bond, pourquoi avoir coupé court aux effusions de mon python adoré ? JAMES BOND : C’est que, justement, je le trouvais étouffant… – 26 –


HUGO DRAX : AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE RÊVE. OR, LE VOICI RÉALITÉ. ICI, AU SEIN IMMACULÉ DU FIRMAMENT, JE VAIS CRÉER UNE NOUVELLE SUPER RACE, UNE RACE DE SPÉCIMEN PHYSIQUEMENT PARFAITS.

VOUS AVEZ ÉTÉ CHOISIS POUR EN ÊTRE LES GÉNITEURS.

TELS DES DIEUX, VOS FILS VONT POUVOIR RETOURNER SUR TERRE ET S’Y REPRODUIRE À VOTRE IMAGE. VOUS AVEZ TOUS SERVIS À VOTRE HUMBLE NIVEAU DANS MON EMPIRE TERRESTRE, VOTRE SEMENCE ET VOUS-MÊMES, VOUS PORTEREZ TÉMOIGNAGE DE L’ULTIME DYNASTIE DONT, MOI SEUL, JE SUIS LE CRÉATEUR. DÈS LEURS PREMIERS JOURS SUR LA TERRE, VOS DESCENDANTS POURRONT LEVER LES YEUX EN SACHANT QUE LA LOI ET L’ORDRE RÈGNENT DANS LES CIEUX. – 27 –


Comment une femme, se demanda Margot, pouvaitelle être assez crédule ou assez peu exigeante pour se laisser mener par la seule curiosité, sensuelle ou psychologique ? Non pas que Margot ignorât les tentations, les désirs courts pour un torse d’homme ou un trait de caractère, mais elle apercevait au-delà une affreuse insatisfaction. Elle avait trop pratiqué la coquetterie pour en être dupe. La coquetterie pour elle était un moyen de créer un décor autour de soi où se réfugiait son rêve. Elle maintenait quelques hommes dans une galanterie exaspérée qui lui donnait l’illusion de leur persévérance, de leur profondeur. Elle avait besoin de ces feintises pour mieux songer à la passion qu’elle attendait dans le fond de son cœur, sans aucune impatience romanesque, avec un acharnement robuste qui était plus fort que toutes ses gaietés et toutes ses mélancolies.

Une femme à sa fenêtre, PIERRE DRIEU LA ROCHELLE

UNE FEMME À SA FENÊTRE France (1976) Réalisateur : Pierre Granier-Deferre. Interprètes : Romy Schneider, Philippe Noiret, Victor Lanoux. – 29 –


[…] les hommes la désiraient, donc les femmes la condamnaient. Leur verdict était aggravé d’abord de la considération que Margot avait mal mené sa vie : après un premier mariage tout à fait malheureux et d’ailleurs promptement annulé, elle avait vécu avec audace à Paris et ailleurs, disait-on ; enfin, elle avait épousé un de ses amants, Rico. Or, Rico, bien loin de lui apporter un appui, n’avait fait que rendre sa situation plus hasardeuse. D’autre part, ce n’est pas d’avoir quelques amants qui gâche la réputation d’une femme, mais son manque de zèle à bien orienter cette réputation. Le monde ne demande qu’à ne pas voir, encore faut-il prendre soin de lui fermer doucement les yeux, comme il veut. C’est à quoi se refusait Margot, avec un entêtement de gaie bravade. Rien ne l’amusait comme de donner à jaser ; on aurait dit une petite fille qui jette du grain à sa bassecour. Elle savait bien ce qu’elle faisait, en fin de compte, car les potins d’un moment étaient bientôt détruits par les potins du moment d’après, et à la longue les gens devaient reconnaître que rien n’était prouvé. Mais ils en restaient mécontents et désorientés. Aussi les hommes, devant les autres femmes, dissimulaient l’admiration et la crainte que leur inspirait Margot, et s’essayaient même à la dénigrer ; mais seuls devant elle, ils étaient plus respectueux que devant n’importe quelle femme.

Une femme à sa fenêtre, PIERRE DRIEU LA ROCHELLE

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“Cette femme est nue. Ça lui va. Elle doit l’être dans le film. Pas une fois, de temps en temps, dans les scènes de lit, à sa toilette, se préparant pour une soirée. Non. Tout le temps. Il faut créer quelque chose qu’on appelle grossièrement « costume » et qui doit montrer le corps de cette femme à chaque apparition. Il ne s’agit pas de transparence, de voiles, d’orientales mascarades ou de lingeries olé-olé… Cette femme a tant de naturel avec son corps qu’elle n’a pas de pudeur ni de retenue. Les autres ne savent pas qu’ils regardent Jane – car c’est d’elle qu’il s’agit – même si leurs yeux ne voient que les « costumes ». Dans l’ignorance satisfaite des uns et dans son innocence même, dans cet échange, il y a un érotisme ravageur et secret. Elle a le corps, elle est le nu de cette ville bourgeoise de province. Son naturel est un scandale permanent. Si son mari la tue, c’est peut-être qu’il redoute que les autres découvrent le pot aux roses et veuillent voir plus loin. Son sang l’ensevelit mieux qu’un linceul ou que le sable où nous, qui la connaissons, la voyions longue, mince, étirée, roulant comme un galet sur une dune, le soleil au zénith, presque tellurienne. SEPT MORTS SUR ORDONNANCE France (1975) Réalisateur : Jacques Rouffio. Interprètes : Gérard Depardieu, Michel Piccoli, Jane Birkin, Charles Vanel, Marina Vlady, Michel Auclair, Coline Serreau. – 33 –


Androgyne acceptée, acceptant les impalpables, les rudes parfois, les ocres et les noirs… Vous savez, ces arbres où les gens laissent des messages, ou des ex-voto, des lanternes en papier… …où le vent accroche aussi son butin… Bien entendu, tout cela est naturel, spontané, né d’un coup de pot (ou de poker). Jacques Fonteray voit ça « comme ça » dit-il, sans plus. Mais sa sensibilité et son talent, sinon le goût des gens, font que cette grande fille toute simple, obéissante et jamais surprise « accroche la lumière » comme on dit, avec les lambeaux qui sont ses nuages, son vent, ses parfums d’iode ou de santal… D’autres films, d’autres horizons, autre nature, plus de liberté, moins d’argent, pas d’argent, créer comme on veut, lutter pour faire comme si c’était aisé, pour l’idée triomphante, ne pas écouter les sceptiques, les sans-passions, les méchants. A chaque film, on se dit : cette fois, pas de problème. Il y en aura, en fait, des millions. Il y aura au final ce bonheur enthousiaste et tendre d’avoir réuni des sensibilités et des émotions et du plaisir.” JACQUES ROUFFIO

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Elle était si triste qu’on ne voyait même pas qu’elle était moche. Je lui ai mis les bras autour du cou et je l’ai embrassée. On disait dans la rue que c’était une femme sans cœur et c’est vrai qu’il n’y avait personne pour s’en occuper. Elle avait tenu le coup sans cœur pendant soixante-cinq ans et il y avait des moments où il fallait lui pardonner. .....................................................................................................................................................

Elle m’avait souvent dit en rigolant que la vie ne se plaisait pas beaucoup chez elle, et maintenant ça se voyait. Tout ce qu’elle avait lui faisait mal. Il y avait déjà trois mois qu’elle ne pouvait plus faire son marché à cause des étages et elle me disait que si je n’étais pas là pour lui donner du souci, elle n’aurait plus aucun intérêt à vivre. La Vie devant soi, ROMAIN GARY

LA VIE DEVANT SOI France (1977) Réalisateur : Moshe Mizrahi, d’après le roman de Romain Gary (Emile Ajar). Interprètes : Simone Signoret, Samy Ben Youb, Michal Bat-Adam, Claude Dauphin, Geneviève Fontanel. Simone Signoret reçoit, en 1978, le César de la meilleure actrice pour son interprétation de madame Rosa. – 37 –


“Le créateur de costumes possède un triple talent : il sent l’esthétique du film conçu par le réalisateur, le décorateur et le chef opérateur ; il sent la personnalité de l’interprète (gommant les défauts, mettant en valeur les qualités) ; il sent le sens de la mise en scène. Attentif aux autres, perfectionniste pour luimême, il est un authentique « collaborateur de création ». Les recherches de Jacques Fonteray (il travaille et propose beaucoup) m’ont toujours aidé à préciser la représentation de mes personnages à l’écran. Il vous permet d’exprimer clairement vos désirs les plus difficiles à expliquer. Il sait lire entre les lignes d’un scénario. C’est un artiste qui ressent et, d’un coup de crayon, fait passer l’indicible. Le Trio infernal, René la Canne, La Banquière et les autres lui doivent beaucoup, je le sais, et je l’en remercie. Il est un des « coauteurs » de ces films. Son exigence discrète vous donne du courage pour surmonter les inévitables inconvénients qui jalonnent le tournage d’un film.” FRANCIS GIROD

LA BANQUIÈRE France (1980) Réalisateur : Francis Girod. Avec Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Jean-Claude Brialy, Claude Brasseur, Jacques Fabbri, Jean Carmet, Marie-France Pisier, Daniel Mesguich. – 39 –


[PATHÉ JOURNAL]

« FIDÈLE À SA RÉPUTATION DE MODERNISTE, MADAME ECKERT, LA RAVISSANTE BANQUIÈRE, A CHOISI LA VOIE DES AIRS POUR VENIR PASSER LES FÊTES DE FIN D’ANNÉE SUR LA CÔTE D’AZUR.

JOYEUSES FÊTES EN PERSPECTIVE PUISQUE “MADAME 8 %” A CONVIÉ LE TOUT-PARIS À ENTERRER LA NOUVELLE ANNÉE EN SA COMPAGNIE.

GAGEONS QUE POUR LA SAINT-SYLVESTRE, TOUT PARIS SE BOUSCULERA À MONTE-CARLE ET ESPÉRONS QUE LES PETITS ÉPARGNANTS, SI CHERS À MADAME ECKERT, AURONT DROIT À 8 % DU CAVIAR… »

LA BANQUIÈRE – 41 –


[GALA DE LA SAINT-SYLVESTRE]

— MMMH… VOUS ALLEZ AVOIR DU… TINTOUIN, AVEC CE DANSEUR. — JE LE CALMERAI, C’EST UN AMI. — AH ?! UN DE VOS AMIS… VOUS N’ALLEZ QUAND MÊME PAS LE PRÉSENTER AUX ÉLECTIONS ?!

— ON Y PENSE… — ÇA ?! VOUS VOYEZ ÇA EN DÉPUTÉ ?! — JE L’ESPÈRE. — QUELLE TRISTESSE… … — EH BIEN DITES DONC…, J’SUIS DU SENTIMENT DU PRÉSIDENT : LE DANSEUR – HEIN – IL N’A PAS DE MANIÈRE.

LA BANQUIÈRE – 43 –


“Tanya Lopert incarne une idiote au cœur tendre. Nous sommes partis d’une paire de lunettes grosses comme des hublots ! Le reste du costume a suivi.” PDB LE DIABLE PAR LA QUEUE France (1968), réalisateur : Philippe de Broca. Interprètes : Yves Montand, Madeleine Renaud, Maria Schell, Jean-Pierre Marielle, Tanya Lopert. – 45 –

“Le costume d’un acteur, c’est sa peau. Et au cinéma, l’habit fait le moine. Maria Schell représente la sensualité un peu mûre, d’un autre âge. Nous avons le culot de l’habiller en robe longue dans une campagne d’aujourd’hui.” PHILIPPE DE BROCA – 46 –


“En tant que cinéaste, j’ai toujours eu horreur des films historiques qui sonnent faux par le dialogue, le comportement ou les costumes. Un film, c’est un regard. Ce regard doit être juste. Aussi, quand nous préparons « Dames Galantes », qui conte la vie et les aventures de Brantôme, je n’ai qu’un mot d’ordre : « Fidélité à l’époque ». Cette incroyable richesse de l’habillement des femmes et des hommes, dans la seconde moitié du XVI e siècle, richesse des vêtements dans leurs couleurs et leur texture, il faut la restituer avec luxe et flamboyance. Je décide de privilégier les costumes. Ils sont les vedettes du film, en plus de mes acteurs. Nous choisissons de nous inspirer des toiles de la merveilleuse et sensuelle école de Fontainebleau, notamment des œuvres du peintre Louis de Caullery. Le résultat dépasse mes espérances. Les robes portées par Isabella Rossellini, Marianne Basler, Laura Betti, Marie-Christine Barrault, Anne Letourneau, Eva Grimaldi et tant d’autres évoquent la beauté. Cette beauté qui vous donne envie de vivre, même dans les époques les plus troublées.” JEAN-CHARLES TACCHELLA

DAMES GALANTES France - Italie - Canada (1990) Réalisateur : Jean-Charles Tacchella. Interprètes : Richard Bohringer, Isabella Rossellini, Marianne Basler, Marie-Christine Barrault. – 47 –


“On écrit, tant bien que mal, des choses sur des feuilles, mortes, et voici que, d’un dessin, sortent des personnages vivants. Et, surtout, porteurs d’une vérité, d’une qualité profonde qui ne se retrouve pas toujours à l’écran, j’en sais quelque chose.” DENYS DE LA PATELLIÈRE

LA FABULEUSE AVENTURE DE MARCO POLO (L’Echiquier de Dieu) France (1964) Réalisateur : Denys de La Patellière. Interprètes : Horst Buchholz, Anthony Quinn, Omar Sharif, Robert Hossein, Akim Tamiroff, Elsa Martinelli. – 49 –


“Lors de la projection des rushes, Romy [Schneider] détache les feuilles d’un carnet sur lequel elle griffonne des petits mots. Je conserve l’un d’eux.” J.F.

LE TRIO INFERNAL France-Allemagne (1974) Réalisateur : Francis Girod. Interprètes : Romy Schneider, Michel Piccoli, Mascha Gomska.


Il ressort clairement des déclarations des divers informateurs que Léni ne comprend plus le monde et doute même de l’avoir jamais compris. Elle ne comprend pas en tout cas l’hostilité qu’elle suscite dans son entourage, ni pourquoi les gens lui en veulent tant et sont si méchants à son égard. Elle n’a jamais rien fait de mal ni fait de mal à personne. Or depuis quelques temps, dès qu’elle sort de chez elle pour se livrer aux indispensables emplettes, elle se fait ouvertement insulter ; des expressions comme « minable créature » ou « paillasse usagée » sont encore parmi les plus inoffensives. Resurgissent même des injures dont l’origine remonte à près de trente ans : « fille à soldats des Russes ! », « putain à communistes ! » Léni ne réagit pas à ces grossièretés. Le mot « salope » murmuré sur son passage fait pour elle partie du train-train quotidien. On la considère comme indifférente, voire même insensible, or c’est absolument faux car, d’après des témoignages dignes de foi (témoin : Marja van Doorn), assise dans sa chambre, elle passe des heures à pleurer, contraignant ainsi ses sacs et canaux lacrymaux à une intense activité. Même les enfants du voisinage, avec lesquels ses relations étaient jusque-là amicales, se sont laissé monter contre elle et l’abreuvent désormais d’injures que pas plus qu’eux-mêmes, Léni ne comprend tout à fait. Portrait de groupe avec dame, HEINRICH BÖLL

PORTRAIT DE GROUPE AVEC DAME (Gruppenbild mit Dame) Allemagne (1976-1977) Réalisateur : Aleksandar Petrovic. Interprètes : Romy Schneider, Brad Dourif, Michel Galabru, Vadim Glowna, Richard Münch. Romy Schneider est nommée « Actrice de l’année » en Allemagne, pour son interprétation de Léni Gruyten. – 53 –


“C’est un film de fou avec des fous devant et derrière la caméra. La duchesse de Trèfle, épouse du duc de Trèfle, portait un chapeau aussi haut qu’était profond son admirable décolleté.” PHILIPPE DE

BROCA

LE ROI DE CŒUR France - Italie (1966) Réalisateur : Philippe de Broca. Interprètes : Alan Bates, Geneviève Bujold, Julien Guiomar, Jean-Claude Brialy, Pierre Brasseur, Michel Serrault, Micheline Presle, Françoise Christophe. – 55 –


Le rythme de la valse enivre Jeanne qui s’abandonne dans les bras de son cavalier, un officier russe, excellent danseur. Poussé par la jalousie, son mari – le capitaine français Louis Muller (Daniel Auteuil) – qu’elle a trompé lorsqu’il était au front, sépare brutalement le couple interloqué.

– ARRÊTE ! TU ES FOLLE DE FAIRE ÇA ! NON ?! – QU’EST-CE QU’IL SE PASSE ? – QU’EST-CE QU’IL SE PASSE ?! MAIS DIS-LEUR ! – CALMEZ-VOUS, CALMEZ-VOUS… – DIS-LEUR CE QU’IL SE PASSE ! JEANNE ATTENDS UN ENFANT ! C’EST DE LA FOLIE DE SE CONDUIRE COMME ÇA ! (Ils quittent la salle de bal.)

– ÇA SERA LE DERNIER, APRÈS LUI, JE NE VEUX PLUS D’ENFANT. – PEUT-ÊTRE, MAIS CELUI-LÀ, C’EST LE MIEN. C’EST MON ENFANT…

UNE FEMME FRANÇAISE France - Grande-Bretagne - Allemagne (1994) Réalisateur : Régis Wargnier. Interprètes : Emmanuelle Béart, Daniel Auteuil, Gabriel Barylli, Geneviève Casile, Jean-Claude Brialy. – 57 –


En visite au site archéologique grandiose d’Apamée (Syrie), la délégation des militaires forme un groupe, leurs conjointes, un autre. Madame Khoury accapare l’assemblée de son monologue. Jeanne contient difficilement son terrible secret…

– C’EST LA TROISIÈME FOIS DE L’ANNÉE QUE JE VIENS ICI. JE M’ARRANGE TOUJOURS POUR ÊTRE INVITÉE À CHAQUE VISITE OFFICIELLE. JE NE ME LASSE JAMAIS DE TANT DE BEAUTÉ… IMAGINEZ TOUT CE QUE CES PIERRES ONT PU VOIR… VOUS NE VOUS SENTEZ PAS BIEN, JEANNE ? – LA TÊTE ME TOURNE UN PEU… – AH ! C’EST LE DÉSERT, LE VERTIGE DU DÉSERT. FLAUBERT A ÉCRIT LÀ-DESSUS ; VOUS SAVEZ QU’IL EST ARRIVÉ JUSQU’ICI ? (Jeanne s’écarte du groupe, sait que son amant se cache à quelques mètres de là, derrière les colonnes des ruines. Louis a remarqué son malaise et la rejoint pour la consoler.)

– JE N’EN PEUX PLUS, LOUIS. JE N’Y ARRIVE PLUS. JE M’EN VAIS… – QU’EST-CE QUE TU AS ? TU ES MALADE ? – JE PARS. JE TE QUITTE. C’EST FINI. – QU’EST-CE QUE TU DIS ? – J’AIME UN AUTRE HOMME. […] ÇA FAIT HUIT JOURS QU’IL EST ICI. C’EST MOI QUI LUI AI DIT DE VENIR. HUIT JOURS QUE J’ESSAIE DE TE PARLER. JE VAIS PARTIR AVEC LUI. IL M’ATTEND… UNE FEMME FRANÇAISE

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« Vous ne vous sentez pas bien, Jeanne ? »

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Jeanne a laissé son fils Antoine seul au cinéma. De retour à l’appartement parisien où elle vient tout juste d’emménager avec ses enfants, elle monte le son de la TSF qui diffuse à tue-tête une musique envoûtante. Elle entrecoupe sa danse endiablée de grandes gorgées de vin. Mathias, son amant, assiste à la scène puis perd patience…

– ÇA VA DURER COMBIEN DE TEMPS ? TU VAS RESTER LONGTEMPS DANS CE FOUTOIR ? JEANNE !!… JEANNE, ARRÊTE ÇA !! (Mathias coupe la musique.)

– JE NE VEUX PAS QU’ON ME FASSE DE REPROCHE. J’AI TOUT FAIT TOUTE SEULE. JE NE CONNAIS PERSONNE DANS CETTE VILLE. C’EST MOI QUI AI TROUVÉ UN APPARTEMENT. C’EST MOI QUI AI TROUVÉ UN COLLÈGE POUR LES ENFANTS… (Silence…)

– EST-CE QUE LOUIS T’A ÉCRIT ? – OUI. – IL T’A RÉPONDU POUR LE DIVORCE ? (Jeanne porte un autre verre à ses lèvres. Mathias l’en empêche.)

– MAIS ARRÊTE AVEC ÇA ! IL T’A RÉPONDU POUR LE DIVORCE ? – NON. PAS UN MOT. RIEN. IL N’EN PARLE MÊME PAS. IL EST PLUS FORT QUE NOUS. IL EST AU BOUT DU MONDE ET IL PREND TOUTE LA PLACE… – TU NE LE QUITTERAS JAMAIS… (Jeanne fond en sanglots.)

– AIDE-MOI, MATHIAS… (Les deux amants s’étreignent…) – 61 –


Le Magicien par Alexandre Astruc

Il habille ses actrices, comme dit Shakespeare, dans la substance immatérielle des rêves. Elles s’avancent pour notre plus grand bonheur, un diadème d’eau cristalline au front, les bras tissés de brocart, d’or et de soie, une robe durale aux reins. Elles deviennent, sous les doigts du magicien, des créatures de l’au-delà, disposées sur l’herbe perlée de rosée par un rayon d’arc-en-ciel de mille couleurs. Sur leur passage, projecteurs et caméras retiennent leur souffle et s’enlacent pour danser une valse de cour impériale. Ce magicien est un poète, un orfèvre. Tels les alchimistes du temps jadis, il transforme le vil plomb en or, et les étoffes les plus précieuses sautent des ombres de la forêt pour s’enrouler autour de ses doigts. C’est un roi.

LA CHUTE DE LA MAISON USHER Fiction télévisée (1980) Réalisateur : Alexandre Astruc. Parmi les interprètes : Fanny Ardant. – 63 –


Vers la fin de la seconde Guerre mondiale, le major de l’armée américaine Falconer (Burt Lancaster) et les huit soldats qui composent son escouade découvrent un chateau médiéval parfaitement préservé en pleine forêt des Ardennes. Le comte de Maldorais (Jean-Pierre Aumont) les accueille en souhaitant qu’ils protègent sa collection d’œuvres d’art du pillage éventuel de l’ennemi. Les soldats ont une tout autre idée de leur emploi du temps : Falconer s’amourache de la ravissante femme du comte ; le sergent Rossi (Peter Falk) s’éprend de la femme du boulanger du village ; le comportement de certains soldats échappe à la raison ; trois d’entre eux marchent vers le village jusqu’à la Maison rouge, où des prostituées provocantes semblent les attendre. Ils n’en croient pas leurs yeux…

– D’OÙ VENEZ-VOUS ? – NOUS VENONS DU CHÂTEAU. – ET OÙ ALLEZ-VOUS ? – AU BOUT DE LA TERRE ET… JE CROIS QUE NOUS Y SOMMES… – SOYEZ LES BIENVENUS.

UN CHÂTEAU EN ENFER (Castle Keep) Etats-Unis (1969) Réalisateur : Sydney Pollack. Interprètes : Burt Lancaster, Peter Falk, Jean-Pierre Aumont, Caterina Boratto. – 65 –

« D’où venez-vous ? » – 66 –


« Soyez les bienvenus… »

UN CHÂTEAU EN ENFER

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Le capitaine Cornélius von Zeelinga (Lino Ventura) tapisse depuis longtemps sa cabine de photos de l’actrice Linda Larue – il vient de naviguer sur son vieux cargo The Lady of my Heart, de Kingston à Panama via Port-au-Prince, uniquement pour suivre ses films qui passent sur les écrans de cinéma à cet endroit du globe. Après un déjeuner bien arrosé, il déambule sur une plage déserte de La Havane… Il distingue alors une très belle jeune femme et ne peut en croire ses yeux : c’est Linda ! Pour elle, il oublie tout : ses blessures de loup de mer ou ses contrats risqués de livraisons d’alcool de contrebande à destination des côtes américaines, où la prohibition fait rage. Le commodore Sanderson, intermédiaire sans scrupules, s’introduit par ruse dans la chambre d’hôtel où le couple s’apprête à déjeuner. L’effet de surprise passé, les deux frères ennemis réconciliés accueillent Linda qui apparaît. En fait, Sanderson est venu proposer à von Zeelinga un nouveau contrat…

– LINDA, JE TE PRÉSENTE LE COMMODORE SANDERSON. – JE SUIS RAVI, MISS. – AH, MOI, JE SUIS TOUT INTIMIDÉE, COMMODORE… VOUS VOULEZ BOIRE QUELQUE CHOSE ? – JE NE SUIS PAS EN SERVICE… (Le commodore prend le capitaine en aparté…)

– JE T’AI AMENÉ TON BATEAU… TU PARS OU TU NE PARS PAS ? – JE RESTE ! – C’EST SÛREMENT PRÉFÉRABLE… SI JE TE DEMANDAIS DE ME CONFIER [TON BATEAU] LA LADY POUR QUINZE JOURS, QU’EST-CE QUE TU DIRAIS ? – TU ME LAISSES LE CHOIX ? – NON ! (Rires.) – JE SUIS SÛRE QUE TOUT CELA EST DE MA FAUTE…

BOULEVARD DU RHUM France (1971) Réalisateur : Robert Enrico. Interprètes : Brigitte Bardot, Lino Ventura, Bill Travers, Jess Hahn, Guy Marchand, Cathy Rosier. – 69 –


Durant l’Occupation, René Bornier (Gérard Depardieu) dit René la Canne, truand notoire, et le policier véreux Marchand (Michel Piccoli) – bientôt surnommé « La Sournoise » – préfèrent devenir des « travailleurs libres » en Allemagne plutôt que d’être remis à la police française. Christa, accompagnée d’une amie, assiste au départ de René, en gare de Paris-Est.

– NE ME TROMPE PAS, HEIN, CHÉRI, AVEC TOUTES CES SALOPES… JE T’ENVERRAI DES CHAUSSETTES ! TU M’AIMES ? – OUI. OUI !… … ECOSSAISES LES CHAUSSETTES ! – C’EST UN GARÇON TRÈS BIEN… IL N’EST PAS JUIF, IL N’EST PAS COMMUNISTE, IL N’EST PAS RÉSISTANT… ALORS, QU’EST-CE QUE TU VEUX DE PLUS ?

RENÉ LA CANNE France (1977) Réalisateur : Francis Girod. Interprètes : Gérard Depardieu, Sylvia Kristel, Michel Piccoli. – 71 –


LES MILLE ET UNE NUITS France (1989) Réalisateur : Philippe de Broca. Interprètes : Catherine Zeta Jones, Vittorio Gassman, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte.

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Un incorrigible meurtrier tombe amoureux d’une danseuse américaine. Sa nouvelle épouse se rend compte de quelque chose d’étrange lorsqu’elle découvre les corps de sept femmes dans la chambre froide de son mari…

BARBE-BLEUE Etats-Unis (1972) Réalisateur : Edward Dmytryk. Interprètes : Richard Burton, Raquel Welch, Joey Heatherton, Virna Lisi. – 75 –


INDEX DES ILLUSTRATIONS L’As des as (Réal. : Gérard Oury) Jean-Paul Belmondo Marie-France Pisier La Banquière (Réal. : Francis Girod) Romy Schneider Romy Schneider et Daniel Mesguich Barbarella (Réal. : Roger Vadim) Jane Fonda Figurante du monde de Sogo Barbe-Bleue (Réal. : Edward Dmytryk) Joey Eatherton Borsalino (Réal. : Jacques Deray) Alain Delon Boulevard du Rhum (Réal. : Robert Enrico) Brigitte Bardot Un château en enfer (Réal. : Sydney Pollack) Caterina Boratto Trois figurantes de la Maison rouge La Chute de la maison Usher (Réal. : Alexandre Astruc) Fanny Ardant Dames galantes (Réal. : Jean-Charles Tacchella) Isabella Rosselini Le Diable par la queue (Réal. : Philippe de Broca) Tanya Lopert Maria Schell La Fabuleuse Aventure de Marco Polo (Réal. : Denys de La Patellière) Anthony Quinn Une femme à sa fenêtre (Réal. : Pierre Granier-Deferre) Romy Schneider Une femme française (Réal. : Régis Wargnier) Emmanuelle Béart Nidal Ashkar

La Folie des grandeurs (Réal. : Gérard Oury) Alice Sapritch Louis de Funès Yves Montand Histoires extraordinaires, Metzengerstein (Réal. : Roger Vadim) Jane Fonda L’Impossible Objet (Réal. : John Frankenheimer) Figurante Les Mille et Une Nuits (Réal. : Philippe de Broca) Catherine Zeta-Jones Vittorio Gassman Moonraker (Réal. : Lewis Gilbert) Figurante, costume inédit Roger Moore Garde de Drax Figurante Mouche (Réal. : Marcel Carné) Dessin du costume préparé pour Virginie Ledoyen Portrait de groupe avec dame (Réal. : Aleksandar Petrovic) Romy Schneider René la Canne (Réal. : Francis Girod) Sylvia Krystel Le Roi de cœur (Réal. : Philippe de Broca) Françoise Christophe Sept morts sur ordonnance (Réal. : Jacques Rouffio) Jane Birkin

BIBLIOGRAPHIE La Banquière Georges Conchon (J’ai Lu)

Hollywood and History (Costume Design in Films) Edward Maeder (Thames & Hudson)

Barbarella Jean Claude Forest (Les Humanoïdes associés)

Life Magazine (Edition du 26 mars 1968) Mémoires d’éléphant Gérard Oury (Olivier Orban)

Barbe-bleue Charles Perrault (Mango)

Mémoires du diable Roger Vadim (Numéro 1)

Boulevard du Rhum Jacques Pécheral (Robert Laffont)

The Movie Treasury Philip Strick (Science Fiction Movies)

Cinéguide, 20 000 films de A à Z Eric Leguèbe (Omnibus)

Portrait de groupe avec dame Heinrich Böll (Le Seuil, Points)

Les Dames galantes Pierre de Brantôme (Le Livre de poche)

René la Canne Roger Borniche (Fayard)

200 films au soleil Alain Poiré (Ramsay)

Le Roi de cœur (Avant-scène cinéma, juin 1998) Romy Schneider, princesse de l’écran Françoise Arnoul, Françoise Gerber (P.M. Favre)

L’Elégance française au cinéma Madeleine Delpierre, Marianne de Fleury, Dominique Lebrun (Editions Paris-Musées et Société de l’Histoire du Costume)

Romy Schneider und irhe Filmes Joe Hembus (Goldman Verlag, München)

Une femme à sa fenêtre Pierre Drieu La Rochelle (Gallimard)

Ruy Blas Victor Hugo (Le Livre de poche)

Une femme française : carnets d’un film Régis Wargnier, Catherine Cohen (Pierre Bordas et fils)

Sept morts sur ordonnance Georges Conchon (Pocket)

Le Trio infernal (Réal. : Francis Girod) Romy Schneider

The Films of Jane Fonda G. Haddad-Garcia (Citadel Press)

Tre Passi nel Delirio di F. Fellini, L. Malle, R. Vadim Liliana Betti, Ornella Volta, Bernardino Zapponi (Capelli)

La Vie devant soi (Réal. : Moshe Mizrahi) Simone Signoret

Impossible objet Nicholas Mosley (Gallimard)

La Vie devant soi Romain Gary (Emile Ajar) (Mercure de France)

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RÉALISATION : J.-F. LAZENNEC DÉPÔT LÉGAL : 1999 ISBN : 2-910090-12-4 © JACQUES FONTERAY

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