RHA-Magazine 6 mai-juin 2012

Page 41

Who do you think you are? Qui pensez-vous, être? Par Annabelle Epée-Bizongo – Rédactrice pour RHA-Magazine

Pour nombreux d’entre vous, d’origine africaine, la question ne se pose pas. En fonction de votre nom, vous savez de quelle ethnie vous venez, vous vous sentez automatiquement appartenir à un groupe, par vos habitudes, par la richesse de votre culture, la danse, les plats et vos ancêtres. Cependant veillez à ne pas perdre cet héritage par l’appropriation d’une autre culture. La diaspora noire possède une histoire qui la poursuivra dans le monde. Cette histoire, c’est l’esclavage dont il est important de se souvenir. Pour certains, l’esclavage est un fait de l’histoire entériné à jamais et appartient à un passé lointain. Mais pour d’autres, il a laissé de lourdes séquelles et hante la vie de plus d’une personne, voire d’une communauté toute entière. Ainsi, comme le dit ce proverbe africain : « Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient ».

Il ne s’agit pas d’un simple devoir de mémoire, il s’agit de veiller à ne plus vivre dans l’ignorance. S’il y a une histoire qui soit l’une des plus dramatiques au monde c’est bien l’esclavage de la diaspora noire. La communauté noire (afro-américaine, afroantillaise) vit avec ce lourd fardeau depuis des siècles. A lui seul, l’esclavage est responsable, d’une souffrance perpétuelle, les viols à répétition des esclavagistes sur leurs servantes noires, le travail forcé à coup de bâtons, les cellules familiales éclatées depuis leur enlèvement sur leur terre d’origine, l’Afrique, et la continuité de cet éclatement due à la séparation des membres des familles d’esclaves. Il existait une réelle volonté des esclavagistes blancs de veiller à ce que les esclaves ne se

regroupent pas. Mais pour finir, et le plus douloureux, c’ est de vivre avec un nom qui ne nous appartient pas, ne nous ressemble pas ; un nom qui stagne à une partie de notre histoire où nous sommes esclaves : le nom du maître esclavagiste. Face à de telles circonstances, que faire ? Quand on a perdu tout repère, quand on n’est pluss en mesure de se situer dans la société, notre seule héritage devient notre couleur de peau. Là demeure une souffrance, qui très souvent se transmet de génération en génération et n’a malheureusement plus de nom au fil du temps. Cependant ne soyons pas pessimistes, l’histoire de la diaspora noire a son côté tragique mais a aussi réussi à véhiculer et à exprimer un combat de voix en voix. Politiquement ou artistiquement et on constatera que quoique l’on ait pu faire, la culture africaine était ancrée en eux.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.