Numéro Finance

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LE

MAGA ZINE

DES

AFFAIRES

AU

FÉMININ

Patrimoine :

ENRICHISSEMENT OU

APPAUVRISSEMENT? LES 8 FEMMES INCONTOURNABLES DE LA FINANCE LES TÉLÉPHONES CELLULAIRES SONT-ILS DANGEREUX? -

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f t in

AOÛT-SEPTEMBRE 2015

DIANE GIARD AU SOMMET DE LA PLANÈTE FINANCE PREMIÈRE VICE-PRÉSIDENTE À LA DIRECTION, PARTICULIERS ET ENTREPRISES, BANQUE NATIONALE

CONVENTION POSTES CANADA 41502021


À votre écoute

iA Groupe financier est une marque de commerce et un autre nom sous lequel l’Industrielle Alliance, Assurance et services financiers inc. exerce ses activités.

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MAGAZINE : ÉDITRICE ET RÉDACTRICE EN CHEF : Margarita Lafontaine DIRECTRICE DE PRODUCTION : Sara Leblanc RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE : Marine Thomas RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT  MÉDIAS ÉLECTRONIQUES : Francis Halin DIRECTEUR ARTISTIQUE : Yannick Jacob RÉALISATEUR VIDÉO : Roch-Denis Gagnon COORDONNATRICE, SERVICE CLIENT : Isabelle Sauvé RÉVISEUR-CORRECTEUR : Vincent Dupuis PHOTOGRAPHES : Phil Bernard Bénédicte Brocard JOURNALISTES : Colin Côté-Paulette Mariève K. Desjardins Charline-Ève Pilon IMPRESSION : Impart Litho Imprimeur

Margarita Lafontaine

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C’est cette réflexion qui a inspiré nos choix pour cette édition. Vous connaîtrez des femmes qui gèrent la fortune des autres, des femmes qui ne sont pas gênées de parler d’argent et qui veulent vous aider à en accumuler davantage.

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Je me souviens, plus jeune, d’une conversation entre amis où nous partagions le fait que pour une première fois, nous avions une génération de Canadiens français qui avait réussi à accumuler une certaine richesse à laisser à leurs enfants et l’impact que celle-ci aurait sur les futures générations. Évidement, nous parlions des hommes car jusque-là, les francophones n’avaient pas eu l’opportunité de détenir des postes qui leur permettaient d’accumuler de la richesse, mais tout cela venait de changer. Or, récemment, je me suis fait la réflexion que nous en étions à une nouvelle ère. Il y a trente ans, nous faisions le constat de la richesse des hommes mais aujourd’hui, de nombreuses femmes ont à leur tour accumulé suffisamment de richesse pour laisser un héritage à leurs enfants. Pendant que certains se demandent encore si les femmes sont à l’aise avec l’argent, beaucoup de femmes se soucient plutôt de comment bien investir leur fortune afin de la faire fructifier encore davantage.

Sans oublier notre banquière extraordinaire, Diane Giard, que vous connaitrez un peu mieux à la fin de votre lecture. Diane a une énergie remarquable et est une source d’inspiration pour celles qui cherchent à faire une différence.

SERVICE CLIENT : Pour toutes questions relatives aux abonnements/évènements communiquez avec nous : MONTRÉAL 514 876 0014 QUÉBEC 418 951 3098 serviceclient@premieresenaffaires.com Premières en affaires inc. 1117, rue Sainte-Catherine Ouest, Suite 502 Montréal QC H3B 1H9 Impression : 15 000 copies Postes Canada Convention 41502021 Copyright 2015 - Le contenu du magazine ne peut être reproduit sans autorisation écrite. Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec ISSN 1919-4870

Bonne lecture, Margarita

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SOMMAIRE SEPTEMBRE 2015

| VOLUME 8, NUMÉRO 4

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LES INCONTOURNABLES

DIANE GIARD Au sommet de la planète finance

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A CHRONIQUE DE LIZA L Encore du progrès à entrevoir

Dossier FINANCE 8 Patrimoine : enrichissement ou

DE PREMIÈRES EN AFFAIRES

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Portrait de 8 femmes en Finance

42 L’évaluation d’entreprise : un outil de gestion des risques Deloitte 44 Lire. Écrire. Comprendre les finances. L’importance de la littératie financière. Conseillers T.E.

SANTÉ 56 Ondes et champs électromagnétiques : les téléphones cellulaires sont-ils dangereux?

45 La voie alternative pour investir dans le marché actuel Fiera Capital

appauvrissement?

STRATÉGIE

14 Antoine Bozio : « Ce système

encourageant les cadeaux n’est dans l’intérêt de personne. »

CONSEILS D’EXPERTS FINANCE 38 Structure de financement de votre transaction : optez pour le sur-mesure! PwC 39 Démarrage d’entreprise : comment soigner son flux de trésorerie? Banque Scotia 40 Gérer le changement dans le domaine des services financiers IA Groupe Financier 41 Maximisez la valeur de votre entreprise MNP

46 Droit de l’immigration : Ce que tout employeur devrait savoir avant d’embaucher des travailleurs étrangers EY

COACHING

DROIT

CRÉATRICE D’ICI

47 Réglementation des services monétaires : le Québec à l’avant-garde Blakes

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Travailler en mode réseau

ulie Pesant, Éditions J de robe

48 Êtes-vous prêt à transférer votre entreprise familiale? Stein Monast 50 Transaction de règlement : gare au mutisme et aux omissions! Woods 51 Une première au Canada : le Québec modifie sa législation relative aux garanties sur les comptes financiers Lavery 52 Marché du carbone : peut-on rendre le financement plus équitable et moins occulte? Sodavex 54 Le gage sur les actions : un moyen d’atteindre certains objectifs d’affaires Miller Thomson S.E.N.C.R.L.

ARTS & CULTURE 63 Nikolina Okula, l’art et les affaires pour s’enraciner


LA CHRONIQUE DE LIZA -

ENCORE DU PROGRÈS À ENTREVOIR Crédit: Bénédicte Brocard / photo@work.com

La campagne électorale, la plus longue de l’histoire canadienne, bat son plein. Les candidats intensifient leurs efforts, infatigables dans le sprint final. Chaque rendez-vous électoral comporte ses surprises, ses émotions et ses particularités. Celle-ci ne fait pas exception. Après avoir remarqué, élection après élection, que la garde rapprochée des chefs de parti était traditionnellement masculine, nous vivons actuellement une période nouvelle.

PAR LIZA FRULLA, ÉDITRICE ASSOCIÉE, AFFAIRES PUBLIQUES, PREMIÈRES EN AFFAIRES

Trois femmes se retrouvent à la direction de campagne des différents partis politiques : Ann McGrath, 57 ans, politicienne aguerrie, autant en Alberta comme candidate à la chefferie du NPD qu’à Ottawa comme présidente du NPD fédéral et comme chef de cabinet de Jack Layton jusqu’à la fin, préside aujourd’hui leurs effectifs électoraux ; Jenni Byrne : 38 ans, militante réformiste qui à 16 ans fait la connaissance de Stephen Harper et avec l’âge, gagne en expérience. Aujourd’hui, elle est considérée comme sa collaboratrice de confiance et la femme la plus puissante d’Ottawa. Elle dirige sa deuxième campagne électorale conservatrice ; Katie Telford : 36 ans, passionnée de politique depuis sa jeunesse en Ontario. Elle occupe plusieurs postes de responsabilité dans les cabinets libéraux autant à Toronto pour Gerard Kennedy, alors ministre de l’Éducation qu’à Ottawa pour Stéphane Dion alors chef libéral. Elle a été responsable de la campagne à la direction de Justin Trudeau pour maintenant co-présider sa campagne électorale. Malgré cet aspect historique, le taux de femmes candidates reste sensiblement le même qu’en 2011. Bien que leur nombre augmente sur papier, les chiffres sont trompeurs. Les pourcentages sont plus réalistes puisque, après l’élection de 2015, le Parlement aura trente sièges de plus. Résultat, la proportion hommes/ femmes reste à peu près la même qu’il

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y a quatre ans. Malgré les tentatives des principaux partis pour recruter des candidates, les chiffres semblent stagner désespérément. Fait à remarquer, le NPD dans ce domaine réussit mieux que les autres partis avec plus de 40 % de candidates. Leur politique qui demande aux associations locales de prouver que tous les efforts ont été déployés dans leur recrutement de femmes avant d’accepter la liste de candidats fournis semble fonctionner. On ne parle pas ici de quotas, mais bien d’incitation positive. Les libéraux avec plus de 30 % de candidates font mieux que les conservateurs qui sont à peine à 20 %. Constat : le nombre total est nettement insuffisant. Malgré la volonté affirmée catégoriquement par les différents partis pour accueillir des candidates, les résultats sont loin d’être probants. Il est clair qu’il faut que les partis soient proactifs et multiplient les stratégies pour les encourager à joindre l’équipe électorale pour ensuite les soutenir et leur fournir les outils nécessaires pour faire campagne. Il faut revoir la stratégie qui exige, au nom de la démocratie, de franchir obligatoirement l’étape de la bataille pour l’investiture dans un comté avant de pouvoir faire bataille pour la campagne électorale. Pour plusieurs, ce processus est rébarbatif. Ajouter à cela les réseaux masculins, si précieux dans l’organisation d’une campagne, qui semblent encore faire défaut aux femmes et l’on se retrouve aujourd’hui dans une situation de progrès à « pas de tortue ».

SEPTEMBRE 2015

Pourtant, tous s’entendent pour dire que, plus il y a de femmes candidates, députées et ministres au Parlement, plus les femmes seront encouragées par l’exemple à se présenter. Et tous s’entendent aussi pour dire que les politiques gouvernementales adoptées dans les divers Parlements seront plus humanistes et plus égalitaires. Il ne faut cependant pas baisser les bras. Après chaque élection viennent les constats et les résolutions pour améliorer la performance des prochains rendez-vous aux urnes. Il faut doubler d’efforts pour pallier aux moyens manquants aux femmes, soient-ils financiers ou organisationnels. Il faut bien faire comprendre aux partis politiques et à tous les citoyens que l’équilibre social sera atteint seulement quand les femmes seront représentées à part égale dans les diverses instances parlementaires. Quant à moi, je quitte le monde politique avec le sentiment d’avoir contribué au débat démocratique. Ayant accepté le poste de directrice générale de l’Institut du Tourisme et d’Hôtellerie du Québec, considéré comme la meilleure institution en son genre au Canada, j’ai maintenant le goût de me consacrer à la jeunesse et à promouvoir ce qui se fait de mieux au Québec et au Canada, soit sa gastronomie, son accueil et son savoirfaire hôtelier et touristique. Au plaisir de vous y recevoir.


Homme de chiffres, mais aussi

d’action.

PwC, une expérience d’un genre à part. Vision, innovation, action.

Nicolas Marcoux Associé directeur national, Bureau de Montréal et grandes villes 514 205-5302

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SEPTEMBRE 2015


« Le Québec est dans le rouge », répètent inlassablement de nombreux économistes. Les partisans de cette idée nous rappellent que la dette publique du Québec et la dette privée des ménagent explosent. D’autres estiment plutôt que ce sont les inégalités de revenus qui constituent le premier facteur d’appauvrissement des plus démunis, en favorisant les plus fortunés. Premières en affaires a voulu avoir l’heure juste dans ce débat en se penchant sur l’enrichissement réel des Québécois du point de vue de leur patrimoine. Enquête. PAR FRANCIS HALIN

Possédez-vous un bon patrimoine? Dans le brouhaha du quotidien, rares sont ceux qui s’arrêtent pour se poser cette question pourtant cruciale. Plus rares encore sont ceux qui prennent le temps de scruter leurs finances personnelles sous cette lorgnette. Mais qu’est-ce que le patrimoine au juste? Il s’agit de votre avoir net. En d’autres mots, la différence entre le total de vos actifs (valeur immobilière, régimes de pension, actions boursières, etc.) et le total des passifs (hypothèques, cartes de crédit, prêts automobiles), selon l’Institut de la statistique du Québec. Or, tant les médias que les politiciens évoquent la richesse des Québécois du seul point vue de la dette publique et de la dette privée ou encore des revenus, omettant ainsi de brosser un portrait d’ensemble du tableau. Mais cette vision de l’économie pourrait être appelée à changer au cours des prochaines années.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

DETTE : LES QUÉBÉCOIS SONT-ILS VRAIMENT LES PIRES ÉLÈVES AU CANADA?

4x moins vite

La dette des Québécois a augmenté quatre fois plus lentement que celle des autres Canadiens (0,7 %, alors que celle des Canadiens a augmenté de 2,7 %) au premier trimestre 2015.

20 910 $

Montant de l’endettement moyen des Canadiens (sans les prêts hypothécaires) Source : Equifax

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NOUVELLE CLASSE PATRIMONIALE « Pendant plus d’un siècle et demi, la hiérarchie sociale était calculée selon les revenus seulement. Or, ce qui est excitant, c’est que depuis dix ans, il y a de plus en plus de données portant sur le patrimoine. Il devient donc possible d’étudier ces deux dimensions (revenus et patrimoine) pour mieux situer les ménages québécois », explique avec enthousiasme Mathieu Lizotte, finissant au doctorat en sociologie de l’Université Laval. Celui qui s’est récemment intéressé à la question pour le compte de Statistique Québec, pense que les travaux de l’étoile montante de l’économie mondiale, Thomas Piketty, illustrent bien la tendance à calculer la richesse d’une société sans considérer son patrimoine. « Ce dont l’économiste français Thomas Piketty ne parle pas assez dans son livre à succès Le Capital au XXIe siècle, c’est l’émergence d’une classe moyenne patrimoniale au Québec et au Canada au cours des 80 dernières années », déplore Mathieu Lizotte. VRAIMENT LIRE PIKETTY Le chercheur craint en effet que la population pense que le degré d’inégalité du patrimoine soit rendu à un degré aussi élevé qu’inédit, ce qui n’est pas le cas selon lui. « Ce que ces personnes ne réalisent pas, c’est qu’au cours des 80 dernières années, le taux de propriétaires occupants est passé d’environ 20 % au début du XXe siècle à plus de 63 % au Québec et à 68 % au Canada », tient-il à ajouter. « C’est incroyable! Au cours d’un siècle, nous sommes passés d’une société où un cinquième des ménages étaient propriétaires à une société où près de 70 % le sont! », explique le chercheur québécois, qui, bien qu’en désaccord avec Piketty sur la question de la hausse des inégalités, salue toutefois le travail colossal accompli par l’économiste français. Rappelons que Thomas Piketty – qui est pressenti pour le prix Nobel d’économie – affirme notamment que la société actuelle est aussi inégalitaire qu’avant 1929. « L’une des conclusions les plus fiables de Piketty en ce qui a trait au Canada est que le rapport capital-revenu tend à augmenter depuis les années 1950. C’est le cas également aux États-Unis et en Europe. Mais plus de la moitié de cette hausse repose sur l’immobilier! Et c’est la classe moyenne qui détient ce capital… Cette hausse de l’endettement et de la richesse n’est donc pas seulement attribuable à des capitalistes n’ayant pas à travailler et qui ne font que vivre de leurs intérêts! », affirme-t-il.

Du point de vue de la richesse patrimoniale, les Québécois se seraient donc enrichis ces dernières années et continueraient de le faire. Mais qu’en est-il de l’endettement qui a augmenté au cours des trente dernières années? Une fois de plus, Mathieu Lizotte défend l’idée selon laquelle cette hausse de l’endettement n’a pas appauvri les Québécois. « Celleci n’a pas accru le niveau d’inégalité du patrimoine tel que mesuré par le coefficient de Gini (voir encadré ) », affirme le doctorant. Il précise aussi que l’endettement s’est surtout accru dans les ménages aisés, ce qui n’a pas fait varier le niveau général des inégalités patrimoniales.

LE COEFFICIENT DE L’INÉGALITÉ « Le coefficient de Gini est la mesure la plus reconnue et utilisée à l’échelle internationale, car il donne le meilleur aperçu global des inégalités », explique l’économiste Mario Jodoin sur le blogue de l’Institut du Nouveau Monde. Il cite la définition de l’Institut national de la statistique et des études économiques en France qui décrit le coefficient de Gini ainsi : « L’indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique d’inégalités de salaires (de revenus, de niveaux de vie, etc.) Il varie entre 0 et 1. »

« Au cours des 80 dernières années, le taux de propriétaires est passé d’environ 20 % à plus de 63 % au Québec. » Mathieu Lizotte, finissant au doctorat en sociologie à l’Université Laval

ENDETTÉS… ET APRÈS ? « Les médias répètent souvent que les Canadiens et les Québécois sont endettés. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il y a de bonnes et de mauvaises dettes. Par exemple, une dette hypothécaire n’est pas la même chose qu’une dette de consolidation de cartes de crédit », souligne d’emblée et avec aplomb Angela Iermieri, planificatrice financière au Mouvement Desjardins. Pour elle, les dettes de consommation courante doivent bien sûr être éliminées, mais les dettes hypothécaires doivent être considérées pour ce qu’elles sont : de


HÉRITAGE : COMBIEN ESTIMEZ-VOUS LAISSER? MOINS DE 10 000$ ENTRE 10 000 ET 100 000$ ENTRE 100 000 ET 500 000$ 500 000$ OU PLUS NE SAVENT PAS

7 % 25 % 33 % 8 % 27 %

Source : SOM Sondage inTel Mouvement Desjardins

LES 35-44 ANS SONT CEUX QUI SE SONT LE PLUS ENDETTÉS… ET LE PLUS ENRICHIS ENTRE 1999 ET 2012. Source : Marc-André Gauthier, étude intitulée Évolution de la situation financière des ménages québécois entre 1999 et 2012, Institut de la statistique du Québec

bonnes dettes. « Il y a un actif derrière ça et un enrichissement à long terme », rappelle-t-elle. Le boom immobilier des dernières années a d’ailleurs non seulement bien servi les baby-boomers, mais il enrichit en ce moment une nouvelle génération de propriétaires. Mathieu Lizotte note en effet que la hausse du prix de l’immobilier pendant les années 2000 n’a pas découragé ces derniers à accéder à la propriété. Au contraire, les taux d’intérêt très bas les ont aidés à passer à l’action. « Leurs parents ont été des acteurs incontournables dans cette aventure, puisqu’ils leur ont permis d’amasser la mise de fonds nécessaires pour leur acquisition », affirme le chercheur dans une étude à paraître bientôt. Même son de cloche du côté d’Angela Iermieri : « Au Québec, les baby-boomers font probablement partie de la première génération qui pourra transférer son patrimoine à la prochaine génération ». Ce sont leurs enfants qui en bénéficieront en premier. Ces montants d’argent permettront à la nouvelle génération soit de rembourser ses dettes, soit de s’enrichir. « Les baby-boomers sont aussi les premiers à avoir bénéficié des fonds de pension grâce à leur stabilité d’emploi », analyse la planificatrice financière au Mouvement Desjardins. Bref, cette génération a réussi à mettre de l’argent

de côté, et pour toutes ces raisons, elle s’apprête à en laisser. INVESTIR TOUJOURS PLUS « Au cours des dernières années, il y a eu une augmentation des actifs investissables, car les gens gèrent désormais eux-mêmes leur fonds de pension », a pu observer Angela Iermieri. Les prestations déterminées où l’employeur et la caisse de retraite géraient les fonds ont cédé leur place aux régimes à cotisations déterminés, où l’employé et l’employeur versent des sommes et où l’employé doit gérer lui-même ses avoirs au bout du compte. « Avant, c’était simple, nous prenions un certificat garanti et nous placions notre argent en dépôt. Avec les taux d’intérêt qui étaient favorables, nous n’avions pas grand-chose à faire! Aucune connaissance en produits financiers n’était nécessaire », se souvient Angela Iermieri. Or, dans un contexte économique où les taux d’intérêt sont faibles, il faut recourir à d’autres produits financiers afin d’obtenir des rendements intéressants, ce qui implique plus de connaissances, relate-t-elle. Et dans cette course aux produits les plus avantageux, les fonds de placement semblent avoir le vent dans les voiles. « L’Institut de la statistique du Québec a publié récemment un rapport qui démontrait la croissance phénoménale des fonds de placement au cours des

NOTRE ÉQUIPE AU FÉMININ : Geneviève Allen Marie-Hélène Bétournay Émilie Bilodeau Yannie Bordeleau Catherine Cloutier Geneviève Cotnam, Ad. E. Karine Dionne Sylvie Drouin Vicky Drouin Sophie Dubé Dominique E. Gagné Marie-Paule Gagnon Hon. Paule Gauthier Caroline Gravel Rady Khuong Anne-Julie Lapointe Sophie Martin Maud Rivard Ruby Riverin-Kelly Odette St-Laurent Camille Roy Caroline Tardif Sophie Vachon-Therrien

Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Notaire Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile, Travail et Emploi Litige et Immobilier Notaire Transactionnel et Valeurs mobilières Éthique des affaires et risque pénal Droit de la santé et Responsabilité civile Droit de la santé et Litige commercial Arbitre et Médiatrice en commerce international et sport Éthique des affaires et risque pénal Travail, Emploi et Accès à l'information Financement et Transactionnel Fiscalité Responsabilité civile et assurance Responsabilité civile et assurance Transactionnel et Valeurs mobilières Litige et Immobilier Litige commercial Immobilier, Droit corporatif et commercial

PREMIÈRES EN AFFAIRES

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dix dernières années. Celle-ci est de l’ordre de 9 % par année », rapporte-telle. Que font les gens lorsqu’ils ont des liquidités dans leurs poches? Dans une étude intitulée Évolution de la situation financière des ménages québécois entre 1999 et 2012, Marc-André Gauthier note que le nombre de familles détenant des avoirs financiers dans des régimes de retraite privés a bondi de 4 % pendant cette période. De plus, il relève le fait qu’après trois ans d’existence, le tiers des familles avait déposé une partie de leurs économies dans des CELI. Fait à noter, entre 1999 et 2012, les Québécois ont opté deux fois moins pour des obligations d’épargne. Ils payent d’abord leurs dettes, préparent leur retraite et, enfin, veulent protéger leurs avoirs, afin de pouvoir transmettre leur patrimoine à leurs enfants. LÉGUEREZ-VOUS PRÈS D’UN QUART DE MILLION DE DOLLARS? Les Québécois prévoient laisser en moyenne 220 000 $ en héritage, selon un sondage sur le transfert intergénérationnel commandé par le Mouvement Desjardins et effectué par la firme SOM au mois de janvier dernier. Celui-ci visait à mieux connaître les attitudes et comportements des Québécois en matière de fiscalité, de paiement hypothécaire et de transfert générationnel. Entre 1999 et 2012, l’avoir net médian a été multiplié par deux, soulignait récemment une étude de l’Institut de la statistique du Québec. « Pourtant, seulement le tiers d’entre eux s’attend à avoir un héritage », note Angela Iermieri. « Le patrimoine, c’est bien plus que de préparer sa retraite », affirme la membre de l’Institut québécois de planification financière. Il ne suffit pas de laisser un gros montant d’argent à ses proches. Encore faut-il « protéger son patrimoine pour arriver à bien le transmettre ». D’où la pertinence de la planification financière et des nombreux types d’assurances invalidité et maladie destinées à s’assurer d’un revenu en cas de pépin de santé. « La gestion du patrimoine ne concerne pas que les placements, car ceux-ci ne forment qu’une fraction seulement du tout. Il faut parler des assurances, puisque le capital humain fait également partie du patrimoine. Tant et aussi longtemps qu’une personne peut travailler, tout va bien… mais s’il arrive un accident, l’invalidité vient changer la donne », résume Sussy Galvez, planificatrice financière et conférencière pour Desjardins Montréal Centre-ville.

du fournisseur de services de carte de crédit American Express, qui relate aussi que plus de 90 % des femmes se déclarent insatisfaites des services financiers qui leurs sont offerts et se sentent incomprises par l’industrie. « On ne peut pas mettre une petite étiquette rose sur un dépliant et espérer que cela attire les femmes… c’est beaucoup plus complexe que ça! », affirme Maria Spanakis, gestionnaire de portefeuille au sein de 3Macs. Selon elle, les femmes veulent avoir une réelle conversation et veulent s’éduquer sur le domaine. « Les femmes ne constituent évidemment pas un groupe homogène. Mais je pense que les compagnies doivent prendre cela très au sérieux », alerte celle qui a mené de multiples recherches sur le sujet. « Les services financiers ont été créés par des hommes pour des hommes. Or, les temps ont changé, mais l’industrie, elle, ne semble pas avoir modifié la façon dont elle communique avec les femmes », observe Maria Spanakis. UNIVERS MASCULIN « Le monde des finances en général et de l’investissement en particulier a été dominé par les hommes depuis de nombreuses années », souligne Kenneth Lester, professeur adjoint et responsable du programme de gestion des investissements à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill. « Dans le programme de gestion des investissements que je dirige, j’interroge 35 candidats pour n’en garder qu’une douzaine. Les étudiantes sont près de sept fois moins nombreuses à postuler », regrette Kenneth Lester, qui porte aussi le chapeau de président Lester Asset Management et gère plus de 300 millions de dollars. La tâche n’est pas non plus facile pour ceux qui exerce ce métier, rappelle pour sa part Kenneth Lester : « Dans le monde de l’investissement, si tu as raison 52 % du temps, tu es l’un des pires, mais si tu as raison dans 56 % des cas, tu es une super vedette… Il n’en faut donc pas beaucoup pour différencier la personne moyenne d’une super vedette ». « Nous magasinons pour acheter une voiture, une maison, mais nous ne magasinons pas vraiment la personne qui va gérer tout notre argent! », conclut Sussy Galvez. Avec des portefeuilles d’actifs toujours plus importants, il est primordial que les femmes assurent un meilleur contrôle et une saine gestion de leurs finances.

RÉVOLUTION TRANQUILLE « Les femmes hériteront de leurs parents et de leur mari. Or, lorsque celles-ci se sentent ignorées ou non respectées par leur conseiller, 70 % d’entre elles décident d’aller voir ailleurs », prévient une étude

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SEPTEMBRE 2015

VOUS ATTENDEZ-VOUS PERSONNELLEMENT À RECEVOIR UN HÉRITAGE D’UN OU DE PLUSIEURS DE VOS PROCHES?

? 32% OUI 58% NON

« On ne peut pas mettre une petite étiquette rose sur un dépliant et espérer que cela attire les femmes… c’est beaucoup plus complexe que ça! » Maria Spanakis, gestionnaire de portefeuille au sein de 3Macs


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PREMIÈRES EN AFFAIRES

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INÉGALITÉS FISCALES

« CE SYSTÈME ENCOURAGEANT LES CADEAUX N’EST DANS L’INTÉRÊT DE PERSONNE » Les plus grands économistes mondiaux, de Thomas Piketty à Joseph E. Stiglitz, mettent en garde contre le creusement historique des inégalités qui menacent désormais le cœur même de l’économie, dénoue le lien social et pervertit le fonctionnement de la démocratie. D’ici un an, les plus riches de la planète posséderont davantage que les 99 % restant, selon un rapport d’Oxfam. La concentration des revenus n’a cessé de s’accentuer au cours des trois dernières décennies, revenant au niveau d’avant 1929. Antoine Bozio, directeur de l’Institut des politiques publiques et chercheur associé à l’École d’économie de Paris et à l’Institute for Fiscal Studies de Londres, s’est entretenu avec Premières en affaires pour nous aider à comprendre l’ampleur du phénomène. PROPOS RECUEILLIS PAR MARINE THOMAS

« Il y a une forme de crise de légitimité de l’action publique. »

PREMIÈRES EN AFFAIRES (PEA) : Comment expliquez-vous que les salaires de 90 % des Américains n’ont augmenté que de 15 %, tandis que les salaires du 1 % supérieur ont bondi de 150 % au cours des 30 dernières années?

des inégalités salariales au profit de la frange des plus hauts revenus d’activités. Les plus hauts salaires d’industries comme celles de la finance ont augmenté, tandis que la plupart des autres types de salaires croissaient moins vite.

ANTOINE BOZIO (AB) : Dans la plupart des pays développés, l’après-guerre a été caractérisé par une période de relative compression des inégalités de revenus. Cela était en grande partie lié à une forte croissance économique, des faibles rendements du capital et une période de plein emploi. Les systèmes de retraite étaient encore peu développés, donc la question de la pauvreté concernait essentiellement une portion de la population âgée et ayant peu de ressources.

Enfin, la forte hausse des prix immobiliers a redonné un poids plus important aux rendements patrimoniaux.

Toutefois, à partir du milieu des années 1970, avec le choc pétrolier, la croissance des salaires a fortement ralenti et on a vu apparaître un autre phénomène : une croissance

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SEPTEMBRE 2015

PEA : Un rapport de l’OCDE intitulé «Tous concernés : Pourquoi moins d’inégalités profite à tous» rapportait qu’une hausse des inégalités des revenus entre 1985 et 2005 a fait descendre de 4,7 points de pourcentage la croissance cumulative entre 1990 et 2010 dans plusieurs des 34 pays membres. En plus de l’économie, quels impacts ont les inégalités sur la société? ANTOINE BOZIO (AB) : Le premier impact, c’est la stagnation du revenu des plus bas revenus et


PEA : Pensez-vous que la classe moyenne pourrait se révolter, menacer le vivre-ensemble, voire la démocratie, comme le craint la fiscaliste québécoise Brigitte Alepin dans son ouvrage intitulé La crise fiscale qui s’en vient? AB : Il est indéniable qu’il y a une forme de crise de légitimité de l’action publique, et donc de la fiscalité de manière générale. Suite à la crise financière de 2008, comparable à bien des égards à celle de 1929, il y a eu un sentiment d’impuissance des gouvernements. En

Europe, nous avons essayé d’ajuster l’équilibre budgétaire en adoptant des mesures souvent impopulaires, des hausses d’impôts et des réductions de dépenses publiques. Les gens se demandent encore pour quelles raisons les contribuables, qui ont vu les services publics baisser en qualité, devraient payer pour ce qui est perçu comme des erreurs du côté des banquiers et de la finance mondiale. En France, la hausse des impôts qui a été mise en place par les récents gouvernements dans le but de combler le déficit public et de contrôler l’accumulation de la dette a donné lieu à un “ras-le-bol fiscal”, selon les mots mêmes du ministre des finances de l’époque. Cela dit, je ne suis pas si pessimiste que ça. Les problèmes se résoudront à condition que nous travaillions à rendre nos systèmes plus performants, à réformer notre fiscalité et notre système social afin qu’ils atteignent plus facilement et plus efficacement les objectifs donnés. L’objectif est bien sûr de parvenir à une société où règne la confiance envers les politiques publiques et donc envers le système démocratique.

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l’écart entre la moitié inférieure des revenus et les plus hauts revenus. Cette fracture au sein de la société peut se traduire différemment : des tentations populistes ou au contraire, des rejets d’autres groupes qui sont dans les bas revenus perçus comme étant en concurrence. La question fondamentale, c’est la cohésion au sein de nos pays qui peut être remise en cause par l’impression que certains ne contribuent pas au niveau de ce qu’ils pourraient ou au contraire, que certains profitent du système en recevant plus que ce qu’ils contribuent.

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PEA : Comment la fiscalité peutelle être utilisée afin de réduire les inégalités de revenus?

« La réduction des inégalités salariales entre les hommes et les femmes ont un impact sur la croissance économique. »

AB : On peut y arriver de façon naturelle en ayant une fiscalité qui, tout en encourageant l’activité et l’innovation, permet de redistribuer les revenus des ménages les plus favorisés vers les ménages plus modestes. Il s’agit d’un modèle en vigueur depuis longtemps dans la plupart des pays développés. Cela passe aussi par les prestations sociales qui permettent de donner des crédits d’impôts ou des prestations aux ménages à plus faibles revenus. L’autre rôle de la fiscalité est de trouver des ressources pour financer les services publics. Par conséquent, une des questions importantes qu’il faut étudier, c’est dans quelle mesure nous devrions faire porter le poids des dépenses publiques par les ménages qui sont les plus à même de les financer. PEA : Le fardeau fiscal des particuliers a augmenté de 9 % depuis 1961, tandis que celui des entreprises a baissé de 3 %. Croyez-vous que les pays qui sont désormais en concurrence mondiale pour attirer les sièges sociaux des entreprises offrent trop d’avantages fiscaux, ce qui exacerbe l’idée selon laquelle tout le monde ne paie pas sa juste part? La meilleure solution serait d’arriver à se coordonner au niveau international pour éviter cette concurrence inefficace. Ce système encourageant les cadeaux n’est dans l’intérêt de personne. C’est un jeu nul qui finit par produire de mauvaises politiques publiques et entraîner un gaspillage d’argent public. Si on n’y arrive pas, il faut au moins se donner des règles pour minimiser ces pratiques. C’était la piste suivie par l’OCDE afin de baliser la concurrence, mais on est encore assez loin d’un consensus international qui nous donnerait les moyens d’une concurrence saine basée sur l’efficacité et la productivité, plutôt que sur les avantages fiscaux. PEA : Estimez-vous, comme le FMI, qu’un meilleur traitement des femmes sur le marché du travail permettrait d’améliorer significativement le PIB de chaque pays? AB : C’est une idée à laquelle j’adhère complètement. On peut, d’une certaine façon, tolérer une forme d’inégalité si on voit qu’elle bénéficie à tous. À l’inverse, d’autres formes

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d’inégalités n’ont aucune conséquence utile et peuvent au contraire avoir des effets négatifs à long terme sur la croissance économique. Il existe différents types de paramètres à partir desquels nous pouvons agir, en jouant à la fois sur l’augmentation de la production et la réduction des inégalités. C’est une position qui est complexe, mais qui est observable dès la petite enfance : les jeux de construction impliquent des rôles sociaux différents et ces changements ne se font pas en un jour. Il est donc important d’avoir des politiques publiques qui visent à réduire à long terme cette production d’inégalités totalement inefficace, par exemple en mettant en place des dispositifs qui au lieu d’exclure les femmes du marché du travail ou de les cantonner dans un rôle domestique, leur permettent de concilier la carrière et la vie de famille. Ces initiatives ont en ce sens un impact non seulement sur la réduction des inégalités salariales entre les hommes et les femmes, mais également sur la croissance économique. PEA : Est-ce que l’éducation a un rôle à jouer dans la stimulation de l’économie et la réduction des inégalités? Oui, et dès le plus jeune âge. Plusieurs dizaines d’études ont démontré que l’investissement dans les jeunes générations entraîne des effets positifs à très long terme. Les politiques publiques doivent encourager le vivreensemble, la fiabilité et la capacité à apprendre, qui souvent sont très difficiles à corriger beaucoup plus tard. Cet investissement a un prix à court terme, mais c’est un bon calcul. Les inégalités sont produites de façon relativement complexes. Certaines se créent dès la petite enfance, au sein du système éducatif et se traduisent ensuite par des inégalités de carrière et de rémunération. Lutter contre l’inégalité c’est d’abord se poser la question : quel est l’objectif à atteindre? Est-ce d’arriver à une société où le niveau total des inégalités par rapport au niveau de vie a diminué? Est-ce établir une meilleure allocation des ressources en permettant aux jeunes issus des milieux moins favorisés d’avoir accès aux mêmes possibilités de carrière?


Dans la cadre de ses nouvelles fonctions, Mme Palladitcheff aura pour mandat de gérer l’ensemble des activités liées aux finances de la Société : comptabilité corporative et d’exploitation, trésorerie, financement, évaluation des propriétés et fiscalité. Elle chapeautera aussi l’équipe des Technologies de l’information et sera responsable de s’assurer qu’Ivanhoé Cambridge demeure à l’avant-garde des meilleures tendances technologiques pour répondre à ses besoins d’affaires. Gestionnaire aguerrie du monde de l’immobilier, Mme Palladitcheff possède une vaste expérience à l’international, ayant œuvré auprès de grandes sociétés publiques et privées comme Icade, Dolmea Real Estate, la Société Foncière Lyonnaise et la Banque Française Commerciale Océan Indien. Elle était jusqu’à tout récemment Directeur général par intérim d’Icade, à Paris, en plus de diriger les services des finances, du juridique et de l’informatique. Mme Palladitcheff est membre du conseil d’administration de la foncière parisienne Gecina. Diplômée de l’École Supérieure de Commerce de Dijon (ESC Dijon), elle est titulaire d’un Diplôme d’Études Supérieures Comptables et Financières (DESCF) et d’un Diplôme d’Études Financières et Comptables (DECF).

NATHALIE PALLADITCHEFF Vice-présidente exécutive et chef des Finances

À propos d’Ivanhoé Cambridge

Ivanhoé Cambridge annonce la nomination de madame Nathalie Palladitcheff au poste de vice-présidente exécutive et chef des Finances.

Ivanhoé Cambridge, un leader mondial de l’immobilier, investit dans des propriétés et des sociétés de grande qualité situées dans des villes clés à l’échelle du globe. Elle le fait prudemment et avec une vision à long terme, afin de générer des rendements optimaux ajustés au risque. Fondée au Québec en 1953, Ivanhoé Cambridge a bâti une entreprise verticalement intégrée partout au Canada. Dans le monde, la Société s’associe à des partenaires clés qui sont des leaders dans leurs marchés respectifs. Par l’entremise de filiales et de partenariats, Ivanhoé Cambridge détient directement ou indirectement une participation dans plus de 160 millions pi² (près de 15 millions m²) d’immeubles de bureaux, de centres commerciaux et d’installations logistiques et dans plus de 23 000 unités multirésidentielles. Les actifs d’Ivanhoé Cambridge totalisaient plus de 42 G$ CA au 31 décembre 2014. La Société est une filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec (cdpq.com), l’un des plus importants gestionnaires de fonds institutionnels au Canada.

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Centres commerciaux | Bureaux | Multirésidentiel

22e édition

Invitation

AG E N C E

ARDOISE DESIGN

CLIENT

I VA N H O É C A M B R I D G E

CO N TAC T

S Y LVA I N L E M I R E — 5 14 -2 8 7-10 02

TITRE

AVIS DE NOMINATION PALLADITCHEFF

I VA-10 8

P U B L I C AT I O N

P R E M I È R E S E N A F FA I R E S

7 1/ 8 ” X 4 7/ 8 ”

DAT E D E T O M B É E

12 AO Û T 2 015

SOIRÉE PRIX FEMMES DE MÉRITE

Nº DOSSIER FO R M AT

4 CO U L E Udu R PRO CESS DAT du E D E PA U T I O N femmes — Célébration 140e anniversaire YRdes

N O M B R E D E CO U L E U R S

LE MARDI 29 SEPTEMBRE 2015 PALAIS DES CONGRÈS DE MONTRÉAL LAURÉATES 2015

Louise Fréchette

Mary-Ann Bell

Martha De Francisco

Line Pagé

Susan J. Bartlett

Diane Chênevert

Sheila Watt-Cloutier

Anne-Sophie Thommeret-Carrière

Cara Tannenbaum

Brigitte Vachon

Danielle Danault

Colette Lafrance

Prix du billet : 325 $ Courriel : fondation@ydesfemmesmtl.org Achat en ligne : jedonneenligne.org/fondationydesfemmesmtl Tél. : 514 866-9944

Anne-Marie Chagnon


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DIANE GIARD PREMIÈRE VICE-PRÉSIDENTE À LA DIRECTION, PARTICULIERS ET ENTREPRISES, BANQUE NATIONALE

AU SOMMET DE LA PLANÈTE FINANCE « IL FAUT AVOIR UN RÊVE. UNE FOIS QU’ON A LA DESTINATION, ON PEUT AVANCER. C’EST UN PEU COMME UN JEU D’ÉCHECS, IL FAUT PRÉVOIR DEUX OU TROIS COUPS D’AVANCE POUR SAVOIR OÙ ON VEUT ALLER. »

ON TOP OF THE FINANCIAL WORLD “IF YOU HAVE A DREAM AND A GOAL IN SIGHT, YOU WORK TOWARDS IT. IT’S A BIT LIKE A GAME OF CHESS, YOU NEED TO SEE TWO OR THREE MOVES AHEAD.” Par Marine Thomas

NOUS TENONS À REMERCIER LA BANQUE NATIONALE D’AVOIR ACCUEILLI NOTRE ÉQUIPE

Crédits Photos : Bénédicte Brocard/photoatwork.com ; Assistant photo : Phil Bernard ; Maquilleuse : Amélie Bertrand Traduction : Tina Verni

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lle est l’une des femmes les plus puissantes de l’industrie de la finance au Canada. Elle dirige plus de 10 000 employés et participe à près de la moitié du chiffre d’affaires d’une des institutions financières les plus puissantes du pays. Nul doute que la détermination de Diane Giard y est pour quelque chose, elle qui n’a jamais caché son ambition et qui a toujours vu grand. C’est sa mère qui lui a donné sa force de conviction. Celle-ci a grandi aux États-Unis et a toujours conservé une foi inébranlable dans l’American Dream. « Ma mère m’a toujours dit que j’étais capable de faire pratiquement tout ce que je voulais, si j’y mettais l’effort nécessaire. Dès le plus jeune âge, j’ai donc eu cette assurance qui m’a donné la possibilité de rêver. » Curieuse et sociable, Diane se tourne vers les sciences économiques, après avoir été interpellée par la lecture des journaux d’affaires. « Sans tout comprendre,, j’ai toujours trouvé fascinant que tout soit interrelié comme dans un jeu de dominos. » En 1981, elle décroche un emploi d’été comme caissière à la Banque Scotia. Deux jours plus tard, elle passe aux prêts personnels, et à la fin de l’été, elle supervise déjà deux employés. « J’adorais faire une

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he is one of the most powerful women in the Canadian banking sector. She manages over 10,000 employees and helps generate half the revenues at one of the country’s top financial institutions. Thanks in no small measure to her tenacity, Diane Giard has never shied away from pursuing her dreams. Her mother grew up in the United States and always maintained an unshakeable faith in the American dream. She cultivated that defining sense of perseverance in her daughter. “My mother always said I could accomplish anything if I put my mind to it. From a very young age, she nurtured my self-esteem and allowed me to dream.” Diane was a curious and friendly young girl. She read business magazines, developed an interest in finance and enrolled in economics. “I’m not sure why, but I’ve always been fascinated by how everything is interconnected, as in a game of dominoes.” She landed a summer job at Scotia Bank in 1981, where she went from teller to personal loans in a matter of days and ended the summer in a supervisory role, with two employees reporting to


différence, conseiller les gens et les amener à réfléchir autrement. » Si elle gravit rapidement les échelons, l’étudiante de 21 ans est alors loin de se douter qu’elle deviendrait un jour la numéro un de l’institution pour la région du Québec et de l’est de l’Ontario. Quatre ans plus tard, elle obtient un poste au service du personnel où elle a pour mission de recruter une équipe pour le nouveau service de courtage à escomptes. En parallèle, elle suit un cours en valeurs mobilières et est finalement recrutée par le président lui-même pour faire partie de l’équipe de la gestion de patrimoine. Après avoir touché à tous ces secteurs, Diane est attirée par le segment entreprises et part travailler à la Banque Nationale, puis est rappelée par la Scotia huit mois plus tard pour s’occuper de la gestion privée. CHÂTEAU DE CARTES Rapidement repérée comme étant l’un des éléments les plus prometteurs de l’entreprise, le vice-président du Québec lui offre le poste de directrice générale adjointe d’une grande succursale à Québec, ce qui aurait fait d’elle la plus jeune et première femme à occuper ce poste. Malgré cette opportunité incroyable, Diane hésite. « Je l’ai regardé droit dans les yeux, et je lui ai demandé de m’affirmer que si je continuais à faire juste du service aux particuliers, je serais capable de prendre son poste un jour. Il m’a répondu que non, il me faudrait faire du commercial. » Elle refuse alors la promotion, préférant construire doucement, mais sûrement, les fondations de sa carrière. « Quand on veut avoir un poste plus senior, il faut avoir des bases solides, sinon le château de cartes s’écroule ». Explorant les différents secteurs de la banque, elle occupe alors successivement un poste en gestion de risques, au service du crédit puis des entreprises et un poste en stratégie à Toronto. « Entre 30 et 40 ans, on est ambitieuse, on veut aller plus haut. Mais j’ai pris volontairement la décision de reculer pour apprendre, plutôt que d’avoir une ascension rapide ». Un choix qu’elle ne regrette pas, puisque c’est sa vaste expérience qui lui permet d’occuper le poste prestigieux qu’elle a aujourd’hui. « Il faut avoir un rêve. Une fois qu’on a la destination, on peut avancer. C’est un peu comme un jeu d’échecs, il faut prévoir deux ou trois coups d’avance pour savoir où on veut aller. » Changer régulièrement de secteurs l’a cependant contrainte à sortir plusieurs fois de sa zone de confort. « Les moments les plus faciles, c’est lorsqu’on est dans des postes où nos forces sont mises en valeur. Or, pour

her. “I want to make a difference, I love guiding and advising people and getting them to look at things from a different perspective.” She rose through the ranks quickly. Little did the 21-year-old student know then that one day she would be leading the bank’s Quebec and Eastern Ontario division. By the mid 80’s, she had moved to Human Resources where she was in charge of hiring an entire team for the new discount brokerage department. After completing her Securities course, the bank president himself appointed her to wealth management. Once she felt she had covered all the bases, Diane was drawn to business banking and accepted a position with National Bank. But Scotia Bank pulled her back only eight months later with an attractive job offer in private wealth management. FROM THE GROUND UP She came to be seen as one of the bank’s most promising individuals. The Quebec division vice-president offered her a position as assistant general manager of a large Quebec City branch, which would have made her the first woman and youngest person to hold that title. It was an alluring opportunity but one Diane greeted with trepidation. “I looked at him and asked if I’d be able to replace him one day by staying on in personal banking. His answer was no… I needed to move on to business banking.” She declined the promotion opting instead to build more solid ground for a long-term future. “You need strong foundations to build your castle, otherwise it will just come tumbling down.” She explored various areas and departments at the bank, and held successive positions in risk management, credit and business services and then a strategy position based in Toronto. When you’re in your 30’s and 40’s, you’re driven by ambition to climb the corporate ladder. Instead I chose to retreat so I could learn everything, step by step.” It’s a choice she has never regretted, one that gave her formidable experience and opened many other doors. “If you have a dream and a goal in sight, you work towards it. It’s a bit like a game of chess, you need to see two or three moves ahead.” Moving from one job and one department to the next took her out of her comfort zone. “The easiest time in a career is when you get to put your best foot forward and highlight your strengths. However, if you want to keep growing, you should go after jobs where you’re a little more vulnerable.” Her arrival in

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bâtir, il faut opter pour des postes où ce n’est pas le cas ». Son arrivée à Toronto s’est notamment révélée très formatrice. « Pour moi, cela avait toujours été facile, j’avais toujours réussi. Je suis arrivée avec un ego gonflé à bloc, je ne passais pas dans la porte, je pensais que je savais tout et que j’étais capable de tout régler. Puis, je me suis aperçue que finalement, j’avais une perspective très limitée. » Ce qui lui a valu quelques moments de découragement. « Parfois, j’étais sur le point de prendre des décisions sans consulter, alors que je n’avais pas correctement identifié la vision ou tous les risques. À quelques reprises, je me suis fait remettre à ma place par des gens plus expérimentés que moi. Là, il faut avoir l’humilité de reconnaître qu’on s’est trompée et travailler deux fois plus fort pour rattraper le temps perdu. » LEADER RIEUSE Finalement, après trente ans passés à la Banque Scotia, elle prend la décision en 2011 de se joindre à la Banque Nationale. Quelques mois seulement après son arrivée, elle prend la tête du poste qu’elle occupe actuellement, où en plus de rencontrer les exigences des régulateurs, elle est responsable des services aux particuliers et aux entreprises ainsi que de la satisfaction des clients et des employés. Leader énergique à la passion contagieuse, Diane a aussi les défauts de ses qualités : l’impatience. « Je suis peut-être trop passionnée, je veux aller vite », confie-t-elle. Mais, authentique et dotée d’un bon sens de l’autodérision, elle n’hésite pas à le reconnaître : « Je n’ai aucun scrupule à rire de moi et à encourager mon équipe à me prévenir quand je vais trop loin. Je pense qu’il ne faut pas se prendre trop au sérieux. » Consciente de l’importance d’être bien entourée, et dans un souci d’amélioration constante, Diane s’est d’ailleurs entourée d’une coach qui lui apprend à prendre le temps de mieux reconnaître son équipe et à l’accompagner afin qu’elle soit plus performante. Elle sait aussi qu’être un leader exige parfois de prendre des décisions qui ne font pas l’unanimité. « Tu apprends que tu ne peux pas plaire à tout le monde et qu’il faut composer avec des gens sans avoir le vote de popularité. »

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Toronto proved to be a pivotal point in that career path. “Everything came easy to me… until then. Everything I did was a success. So I came to my new position with an ego so big it didn’t fit through the doorway. I thought I had what it takes, that I could fix anything, that I knew everything.” Reality proved to be far less generous. “I was sometimes tempted to make decisions without doing the groundwork or consulting others. My more experienced colleagues put me in my place. So you’ve got to be humble enough to admit your mistakes and work twice as hard to make up for them.” A LEADER WITH A SENSE OF HUMOUR In 2011, after a 30-year career at Scotia Bank, Diane Giard decided to join National Bank. Within months, she was appointed to her current position where she oversees personal and commercial banking activities, customer satisfaction, employee engagement and regulatory compliance. An energetic leader whose passion is infectious, Diane describes what she calls her biggest flaw: impatience. “I can sometimes be too passionate, I’m always trying to get things done fast.” She’s also genuine, and doesn’t take herself too seriously. “I can laugh at my foibles. I always tell my team to bring me back down to earth when I get carried away!” Diane Giard knows that being well surrounded is crucial for a company’s growth. She has a coach who teaches her how to better acknowledge individual accomplishment and get the best out of her team. She also knows that being a good manager sometimes means making hard choices and doing what’s unpopular. “You learn that you can’t please everyone. It’s not a popularity contest.”


50 MILLIONS DE TRANSACTIONS Comme dans d’autres secteurs, le milieu bancaire a été bouleversé par la technologie : il a été forcé d’évoluer et d’adapter son offre afin de mieux répondre aux nouveaux besoins des clients, tant les consommateurs que les entreprises. « Quand j’étais plus jeune, être banquier revenait principalement à gérer des risques. Désormais, la technologie est pratiquement au cœur de notre métier. Nous sommes appelés à devenir des experts en technologie pour comprendre comment les clients veulent évoluer ». La banque se doit d’offrir de nouvelles fonctionnalités à chacun des différents canaux de distribution, et ceux-ci se multiplient. « Nous devons permettre aux clients de faire des affaires où ils le veulent, comme ils le veulent. Il faut sans cesse revoir nos investissements de sorte qu’on puisse toujours suivre l’évolution de nos clients et être en mesure de les accompagner, voire même les devancer. » En plus de la simplicité et de l’accessibilité, les clients veulent de la proactivité. Et c’est là le grand enjeu de demain pour le secteur : le Big Data. La banque est déjà en mesure d’analyser 50 millions de transactions en deux minutes. D’ici deux ans, elle espère pouvoir se servir de toutes ces données afin d’offrir un service sur-mesure pour chaque client.

50 MILLION TRANSACTIONS Like every other industry, technology has revolutionized banking. Banks have had to embrace change, adapt its operating model and stay one step ahead of the game. Changing client needs in both commercial and personal banking call for quick action. “Early in my career banking consisted mainly of managing risk. Now, technology is at the heart of what we do. We have to be technology experts, and anticipate how customers will want their banking services to evolve.” New features pop up every day and distribution channels change constantly. “We have to give customers what they want, when they want it and where they want it. That means continuously reviewing our investment priorities to keep abreast with our customers’ needs, to advise and support them, to think ahead, predict and develop new services and features.” Simple, effortless banking – customers today expect banks to be pro-active. And perhaps the industry’s greatest challenge is Big Data. The bank is already capable of analyzing 50 million transactions in a couple of minutes. She hopes to use big data to provide a personal, customized service for every client within the next two years.

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DÉPASSER SES LIMITES Afin de garder l’équilibre, Diane se fait un devoir de décrocher au maximum durant les fins de semaine. Autant dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle, Diane aime l’adrénaline. Amatrice de voitures rapides, elle court et pratique le vélo de montagne. Mais surtout, elle fait du saut d’obstacles en équitation. « Quand on saute, on ne contrôle pas à 100 % le cheval, donc il y a toujours un élément de risque que j’aime. On veut toujours dépasser nos limites, et monter juste un peu plus haut la barre du saut. » Aujourd’hui au sommet, elle veut donner des conseils aux plus jeunes femmes. Depuis cet été, elle fait partie de la deuxième cohorte de L’effet A qui souhaite offrir aux femmes de l’inspiration, des outils et des conseils pratiques pour les aider à intégrer l’ambition dans leur vie. Si elle n’a aucun problème à se dire ambitieuse, elle rejette par contre le terme de carriériste. « Il y a un monde de différences entre les deux. Être carriériste, c’est se faire passer avant tout. Être ambitieux, c’est vouloir se réaliser tout en contribuant à l’organisation. » Pour celle-ci comme pour elle-même, Diane continue de viser haut dans un but plus grand que soi.

EXCEEDING EXPECTATIONS To keep an even keel, Diane Giard recharges on weekends. A natural-born adrenaline junkie, she loves running, mountain biking and fast cars. But above all she’s crazy about equestrian show jumping. “When you jump, you don’t have full control of the horse – there’s an element of risk that I love and that pushes me to continually up the ante.” Today, from her perch atop the financial world, Diane Giard mentors young women to set their sights high. She belongs to the second cohort of Effet-A, a Quebec-based initiative whose goal is to inspire young women to fully live their ambition by providing practical tools and advice to help them achieve their goals. While she has no qualms admitting she’s ambitious, she won’t be called a careerist. “There’s a world of difference between the two. A careerist puts herself ahead of everything else. Being ambitious means being successful while contributing to the organization.” Indeed, Diane Giard continues to aim for a higher purpose..


INSPIRANT

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PASSIONNÉ

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DÉTERMINÉ

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DIRIGEANT

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POLYVALANT

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Les affaires au féminin. Nous saluons fièrement les femmes qui font le succès des entreprises d’ici. Votre travail est une source d’inspiration pour les générations à venir.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES

présentées par

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PORTRAIT DE 8 FEMMES Elles sont en gestion financière des entreprises, en finance personnelle ou institutionnelle. Elles œuvrent en fusion, en acquisition ou encore en placements privés. Ces femmes tenaces et déterminées sont de grandes négociatrices et communicatrices. Elles mettent en œuvre des stratégies qui répondent aux besoins du marché et qui s’adaptent à un monde des affaires en constant mouvement. Au sein d’équipes interdisciplinaires, elles partagent leur vision et leur expertise en vue de répondre aux besoins des clients et des investisseurs. Voici ces Incontournables de la finance que vous voudrez absolument connaître.

Retrouvez les 8 Incontournables sur notre Web TV

Photos  : Bénédicte Brocard/photoatwork.com et Phil Bernard Maquilleuses : Amélie Bertrand et Sophie Leclerc Textes des Incontournables : Charline-Ève Pilon

http://premieresenaffaires.com/-Web-TV-

PREMIÈRES EN AFFAIRES

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LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

GENEVIÈVE BLOUIN PRÉSIDENTE FONDATRICE, ALTERVEST

Geneviève Blouin détient un baccalauréat en administration de l’université Simon Fraser en Colombie-Britannique et deux désignations professionnelles, analyste financier agréé (CFA) et analyste technique agréé (CMT). Elle a aussi œuvré auprès de grandes institutions financières québécoises dont TAL et la Caisse de dépôt et placement du Québec, et a acquis de l’expérience internationale à la banque privée suisse Pictet. Il y a cinq ans, elle a fondé Altervest, une firme de gestion de portefeuille qui se spécialise en placements alternatifs. Sa philosophie d’investissement? La préservation du capital est la clef de la surperformance à long-terme. Ses stratégies d’investissements novatrices intègrent des produits dérivés, une expertise peu développée au pays qui la passionne

depuis plus de 15 ans et fait d’elle une référence dans le secteur. « J’essaie d’éduquer les gens afin qu’ils connaissent mieux les avantages de gérer avec des produits dérivés de façon conservatrice. » Elle veille à développer des stratégies de couverture sur divers portefeuilles dans le but de diminuer la volatilité. Elle est l’une des rares femmes au Québec à avoir fondé sa propre firme en gestion de portefeuilles, et n’hésite pas à prendre un rôle de leadership. En 2014, elle a fondé un organisme à but non lucratif : le Conseil des Gestionnaires en Émergence. La mission du CGE est de faire la promotion des petits gestionnaires locaux en leur donnant plus de visibilité Dès qu’elle en a l’occasion, elle s’adonne à la course à pied et passe du temps précieux en famille.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

CAROLINE HILD GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE ET ADMINISTRATRICE, GESTION DE PATRIMOINE, ScotiaMcLeod

Diplômée avec distinction en finance et en commerce international de l’Université McGill, Caroline Hild possède aussi une formation en planification financière. Elle se joint en 1995 à ScotiaMcLeod et offre des services de gestion discrétionnaire de portefeuilles aux investisseurs qui souhaitent confier la prise de décisions continue en matière de placements. La philosophie de placement de Caroline repose sur la qualité avant tout. Elle aime conseiller les particuliers et les entreprises, puis leur proposer des stratégies de planification financière et successorale. À son avis, le rôle de gestionnaire de portefeuille trace la voie de l’avenir. « Il permet de faire des transactions discrétionnaires. Tout réside dans le lien de confiance. » Cette femme au grand sens de l’écoute et possédant

le souci du détail apprécie particulièrement l’aspect humain de son travail. Sa démarche en matière de planification des placements s’applique aux relations qu’elle entretient avec ses clients. « Au fil des ans, on développe des relations de partenariat à vie. C’est un privilège pour moi de pouvoir côtoyer mes clients. » Mère de deux jeunes garçons très sportifs, elle consacre beaucoup de temps à les soutenir dans leurs activités parascolaires. Par ailleurs, l’importance de redonner à la communauté est au cœur de sa démarche. Elle a notamment été bénévole en 2013 pour les Jeunes Entreprises du Québec, un organisme à but non lucratif dédié à l’éducation financière et entrepreneuriale des jeunes et en 2014 pour Unies pour la SP, une division de la Société canadienne de la sclérose en plaques.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

FRANÇOISE LYON GESTION PRIVÉE DE PLACEMENT, PEMBROKE LTÉE

Françoise Lyon détient un BAA et un diplôme en gestion des relations publiques. Elle possède le titre d’Administrateur Agréé depuis 1996. Ces vingt dernières années, elle a occupé différents postes de cadre dans le secteur du placement, dont celui de Chef du marketing et de la stratégie pour le compte de la division de gestion du patrimoine du Groupe financier Banque Nationale. Elle est au service de Pembroke depuis 2011. Comme gestionnaire principale de comptes et Directrice nationale des ventes, elle se charge principalement de la division destinée aux clients privés, y compris le développement des affaires et le positionnement de marque au Québec. L’un de ses défis est de bâtir des relations avec les enfants et petits-enfants de leurs clients. « Je dois convaincre

la deuxième et la troisième génération que nous méritons leur confiance, même lorsque les parents et les grands-parents seront partis. » Pour celle qui possède une grande curiosité intellectuelle, tout peut se réaliser puisque rien n’est impossible. « Le plus beau cadeau que j’ai reçu de mes parents, après une solide éducation, c’est cette grande confiance que si je voulais, je pouvais accomplir n’importe quoi. » Françoise siège ou a siégé aux CA du International Women’s Forum Leadership Foundation, de Placement Banque Nationale, de la Fondation du MBAM et de l’Hôpital Charles-Lemoyne. Elle a été décorée de la Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II et a récemment reçu la bourse AFFQ du Collège des administrateurs de sociétés.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

MONETTE MALEWSKI PRÉSIDENTE ET DIRECTRICE GÉNÉRALE, GROUPE M BACAL

Monette Malewski a travaillé une vingtaine d’années dans le domaine de l’enseignement en plus d’être, en parallèle, présidente d’un syndicat. Au début des années 80, elle devient directrice générale de l’Association des écoles juives de Montréal. Elle joint le domaine de l’assurance par le biais de l’entreprise de son mari, M Bacal et en devient la présidente en 1998. Le service à la clientèle et l’atteinte des objectifs financiers de ses clients est au cœur de ses intérêts. Pour elle, l’important est de saisir leurs enjeux de manière à les orienter de la meilleure façon possible afin qu’ils puissent réaliser tous leurs objectifs en étant protégé. Sa patience, sa grande écoute et sa délicatesse font d’elle une conseillère appréciée de tous. Elle

vient même d’obtenir la certification du FEA (Family Entreprise Advisor) afin de fournir des conseils d’affaires à de multiples générations de familles entrepreneuriales. S’ajoute à cela un parcours riche en expériences ainsi qu’un réseau de femmes et de gens d’affaires bien garni qui en fait une personne reconnue et de confiance. « Je maintiens avec mes clients une relation conseil en continu et m’assure de l’évolution des solutions en réponse à leurs besoins. » Il très important pour elle de redonner à la société. Elle participe à plusieurs conseils d’administration dans le domaine politique, éducatif, culturel et humanitaire . Elle est notamment présidente de Montréal Relève en plus d’être membre du conseil d’administration d’Investissement Québec et d’ Anges Québec Capital.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

SYLVIE PINARD DIRECTRICE PRINCIPALE, DIVULGATION FINANCIÈRE, VALEURS MOBILIÈRES, DESJARDINS

Membre de l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec, Sylvie Pinard compte une trentaine d’années d’expérience dans le secteur de la finance où elle a œuvré principalement dans le monde des institutions financières, notamment dans le secteur de l’assurance et de la gestion de patrimoine. Depuis trois ans, elle travaille pour le courtier en valeurs mobilières du Mouvement Desjardins et agit également à titre de Chef des finances pour d’autres entités du Mouvement. Cette gestionnaire détient une vaste expérience en analyse de l’information financière, processus budgétaire, planification stratégique et gestion des ressources humaines. Elle est reconnue pour sa capacité à développer des relations harmonieuses et des partenariats d’affaires au sein de l’entreprise. « J’aime aiguiser ma curiosité, grandir à travers mon travail et

développer mes collaborateurs. Toujours en quête de leur bien-être, je leur fais bénéficier de mes compétences et connaissances tout en leur fournissant le support nécessaire. » Déterminée, engagée et femme d’équipe, elle dirige un groupe de 40 personnes réparties dans différentes entités. Elle agit aussi comme personne-ressource auprès des vice-présidents et gestionnaires des unités d’affaires. Au cours de sa carrière, elle a mis sur pied un centre de services partagés en finances, regroupant des collaborateurs en divers centres d’expertise, et a aussi développé des outils de suivis d’actions stratégiques. Au quotidien, elle rencontre différents mandats dont, entre autres, celui du développement et de l’amélioration des processus en place. « Se réinventer constamment est pour moi la clé du succès et de la réussite pour l’avenir. »


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

LOUISE ROBY ASSOCIÉE, MAZARS

Comptable professionnelle agréée depuis 1988 et administrateur agréé depuis 1995, Louise Roby rejoint il y a 25 ans le cabinet Mazars (anciennement Harel Drouin). Elle devient associée en 1999. Elle est membre du comité de direction de Mazars et responsable du groupe dédié aux sociétés publiques, parapubliques et réglementées. Au quotidien, elle contribue à la création de valeur auprès d’entreprises locales et internationales ainsi qu’à la prise de décisions pour l’atteinte des objectifs fixés par Mazars. « Pour y arriver, il faut de la rigueur, de l’ambition et de la persévérance. » Déterminée, dynamique et exigeante, elle inspire le respect de ses pairs et collaborateurs. Sa force réside dans sa facilité à vulgariser l’information financière. « Il faut adapter son langage selon l’auditoire. Et

même si la finance peut paraître rigide, elle offre de belles opportunités. » Rigoureuse et animée par la recherche de nouveaux défis, elle aime travailler sur des dossiers complexes qui lui permettent de mettre à profit sa vaste expérience en audit et en gouvernance. « Il faut viser très haut. On n’atteint pas toujours la cible, mais c’est ce qui permet de se surpasser, d’acquérir de l’expérience et d’être reconnu. » Le service à la clientèle et le développement des affaires définissent son travail au quotidien et sont à la base de l’avancement de sa carrière. Elle est présidente de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal en plus de siéger au conseil d’administration des Ballets Jazz de Montréal.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

NATALIE ST-PIERRE ASSOCIÉE, RICHTER

Diplômée de l’ESG UQÀM en finance, Natalie St-Pierre compte plus de 20 ans d’expérience en fiscalité. Après avoir œuvré en consultation auprès de grands cabinets comptables ainsi que pour de grandes entreprises dont Bell Canada pendant neuf ans, elle rejoint en 2010 le cabinet de consultation Richter Ce qui anime Natalie, c’est d’assister ses clients à se conformer de manière efficace aux lois fiscales. La complexité de la fiscalité peut engendrer des problèmes de compréhension et de communication. C’est l’un des plus grands défis auquel elle est régulièrement confrontée. « Je dois non seulement partager mes connaissances, mais aussi amener les partis à se comprendre malgré des réalités différentes. » Passionnée, orientée vers la recherche de solutions et l’obtention de changements, elle mise sur l’atteinte des

objectifs. « C’est important de faire de petites et grandes améliorations en fiscalité et il est temps que les femmes se mobilisent et puissent apporter leur touche féminine à ce domaine touchant l’ensemble des citoyens. » Longtemps impliquée auprès du Jardin botanique, elle a décidé dorénavant de concentrer ses efforts dans des comités qui sont liés à la fiscalité. Elle a cofondé l’Association de médiation fiscale qui propose une nouvelle approche amenant une meilleure communication des règles fiscales entre les entreprises privées et les gouvernements. Cette mère de deux enfants est aussi animée par la conviction que notre monde a besoin de plus de bienveillance, notamment de la part des personnes en position de pouvoir, afin d’assurer le maintien d’une société paisible et productive.


LES INCONTOURNABLES DE PREMIÈRES EN AFFAIRES PRÉSENTÉES PAR

DOMINIQUE VINCENT VICE-PRÉSIDENTE ET GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE, 3MACS

Après avoir œuvré pendant plus de dix ans dans le domaine des relations publiques et corporatives, Dominique Vincent a complété une maîtrise en administration des affaires de l’École de gestion John Molson. Elle obtient ensuite son accréditation en tant que gestionnaire de placements agréée auprès de l’Institut canadien des valeurs mobilières et depuis 1996, est active au sein du secteur de l’investissement. En 2001, elle se joint à 3Macs afin de poursuivre sa mission d’accompagner les particuliers, les dirigeants d’entreprise et les fondations dans l’atteinte de leurs objectifs. La rigueur et une approche personnalisée constituent les fondements de sa pratique. « L’investisseur est le point de départ du processus. Je dois comprendre sa réalité avant de parler de la composition des portefeuilles. »

Personne d’action et de ressources, elle est fière de la relation qu’elle a su bâtir avec sa clientèle qui compte de nombreuses familles. « La communication et la transparence sont des éléments essentiels pour établir des liens de confiance. L’investisseur d’aujourd’hui recherche une vue d’ensemble. Les circonstances et la façon de gérer l’information diffèrent d’une personne à l’autre. J’aime devoir concilier l’aspect quantitatif et le facteur humain. » Dominique est très active dans les activités communautaires et caritatives. Depuis vingt ans, elle est notamment engagée auprès de l’Université Concordia. L’an dernier, elle participait au cyclo-Défi Enbridge pour vaincre le cancer. Cette année, c’est sous les couleurs de 3Macs et en compagnie de 25 de ses collègues, clients et partenaires qu’elle répète l’expérience au sein de l’équipe qu’elle a fondée.



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CONSEILS D’EXPERTS FINANCE

Structure de financement de votre transaction

OPTEZ POUR LE SUR MESURE! Quand il est question de transaction, que ce soit de vente ou d’acquisition, il ne faut pas juste considérer le prix payé.

Selon mon expérience, on retrouve trois dénominateurs communs pour évaluer les transactions qui créeront de la valeur pour les actionnaires :

un tel profil pourrait en effet éprouver des difficultés à s’attirer la confiance des banques et à se faire accorder un prêt traditionnel.

• un prix adéquat ;

• Un prêt de financement d’actifs (« Asset Based Lending »), qui consiste à fournir un levier financier sur les actifs à court terme, serait tout indiqué pour une entreprise qui évolue dans une industrie nécessitant un fond de roulement très intense, comme par exemple une entreprise de distribution où la majorité des actifs sont composés de comptes à recevoir et d’inventaire.

• un plan d’intégration bien défini ; PAR NICOLAS MARCOUX ASSOCIÉ DIRECTEUR NATIONAL, BUREAU DE MONTRÉAL ET GRANDES VILLES PwC nicolas.marcoux@ca.pwc.com

• le mode de financement ; J’ai choisi de vous parler du mode de financement. En effet, ce dernier peut être une source de grande création de valeur, mais il est souvent délaissé. L’objectif est d’avoir une structure de financement optimale adaptée à l’entreprise selon le stade de son développement, la vision et le plan d’affaire, le niveau des dépenses en capital prévues, etc. RÉSOUDRE L’ÉQUATION DU FINANCEMENT D’UNE TRANSACTION Combinés ensemble, les trois facteurs mentionnés ci-haut permettent d’arrimer la transaction à une réalité plus large dans laquelle elle s’inscrit. Il est donc important d’évaluer le contexte de la transaction dans son intégralité, par exemple en analysant : • L’écosystème local ou régional : quelle est sa situation macro-économique? Le financement est-il rare ou abondant? • L’industrie dans laquelle évolue l’entreprise : comment se porte-t-elle? Quelles sont ses particularités? Quelles sont les tendances de l’industrie? • La performance financière de l’entreprise elle-même : quels résultats affiche-t-elle? Quel est son niveau d’endettement actuel? On peut ainsi choisir, parmi toutes les solutions disponibles, celle qui sera la plus adaptée. Prenons quelques exemples concrets. • Un financement par équité serait le meilleur choix pour une entreprise en démarrage ou qui n’est pas encore arrivée à maturité et qui prévoit encourir des pertes d’opérations dans les prochaines années. Une entreprise avec

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• Un financement basé sur les flux monétaires (« cashflow lending ») serait idéal pour les entreprises qui génèrent des flux monétaires intéressants et qui ont peu d’actifs tangibles à offrir en garantie aux institutions financières. FINANCEMENT PUBLIC : UNE STRATÉGIE À REMETTRE DE L’AVANT Dans cette démarche de recherche d’une stratégie et d’une structure de financement adaptées à chaque transaction, une autre question de taille est à prendre en considération. Au cours des dix dernières années, on a enregistré au Québec plus de privatisations d’entreprises que d’appels publics à épargne (IPO’s), ce qui explique en partie, selon moi, la diminution du nombre de sociétés dont le siège social est basé au Québec. Le financement public élargissait l’offre de financement disponible pour exécuter des transactions et donnait accès à des capitaux pour le développement de nouveaux marchés de même que pour la relève d’entreprises. Le point tournant de cette situation est sans doute le résultat de la consolidation des bourses de Montréal et Toronto. Bien que je comprenne la logique derrière cette consolidation, je crois que la proximité des marchés demeure un facteur important afin de favoriser le financement public. La question se pose donc : ne seraitil pas temps de relancer un projet de bourse à Montréal?


CONSEILS D’EXPERTS FINANCE

Démarrage d’entreprise

COMMENT SOIGNER SON FLUX DE TRÉSORERIE? En affaires, l’argent est roi. Vous anticipez peut-être d’importants profits au cours des six prochains mois, mais si vous n’avez pas assez de fonds pour couvrir vos dépenses durant cette période, vous risquez de faire chou blanc. Vous voulez dormir sur vos deux oreilles? Utilisez ces quelques tactiques pour améliorer votre flux de trésorerie.

PAR JESSICA FONTAINE DIRECTRICE PETITES ENTREPRISES, BANQUE SCOTIA DIX30 jessica.fontaine@banquescotia.com

COMPRENDRE LES GRANDS FACTEURS INFLUENÇANT LE FLUX DE TRÉSORERIE Pour savoir quelles stratégies s’offrent à vous, il importe de passer en revue les grands facteurs influençant le flux de trésorerie. • Volume de vente - Cherchez des moyens d’augmenter le montant de chaque vente. Pour ce faire, vous pouvez suggérer aux clients des compléments à leur achat. • Dépenses d’entreprise - Puisque la mode est au dégraissage, passez toutes vos dépenses à la loupe afin de repérer des économies potentielles dans les salaires et les charges opérationnelles. Appelez vos fournisseurs pour leur demander des suggestions d’économies. • Modalités de paiement - Pouvezvous vous faire payer plus vite? Pouvez-vous retarder le paiement de vos factures? Essayez de faire les deux. Idéalement, faites-vous toujours payer d’avance. À cet égard, envisagez de réviser votre politique de paiement. • Conditions du marché - L’économie est hors de votre contrôle, mais vous pouvez tout de même vous y adapter. Envisagez de vous étendre dans une nouvelle région, car si votre marché est au point mort, celui d’à côté est peutêtre en plein essor. Toutes les entreprises doivent tenir compte de ces facteurs afin de concevoir des stratégies capables de maintenir un bon flux de trésorerie. VOICI QUELQUES CONSEILS POUR Y ARRIVER : Accélérer l’obtention des paiements. Par exemple, envoyez la facture dès que le service ou le produit est fourni. Vous pouvez aussi avancer l’échéance des paiements. Offrez un rabais aux clients qui paient en avance et imposez une pénalité à ceux qui paient en retard.

PREMIÈRES EN AFFAIRES

Utiliser la carte de crédit de l’entreprise. Renseignez-vous sur le délai de grâce de votre carte et profitezen : après réception du relevé, vous pourriez avoir jusqu’à 25 jours pour rembourser le solde. De plus, certaines cartes offrent des remises en espèces. Encourager le paiement par carte de crédit ou de débit. Ainsi, vous recevez les sommes dans les 24 heures, sans avoir à traiter de chèques ni à faire de dépôts. Analyser le flux de trésorerie. Pour nombre d’entreprises, les pics d’activité et les périodes creuses sont cycliques. Ces phases sont très utiles à connaître : vous pourrez par exemple planifier vos emprunts, adapter le nombre d’employés à la demande et renforcer vos activités de marketing durant les périodes creuses. Faire appel à un comptable. Celuici peut passer en revue votre flux de trésorerie (projections et résultats) et vous fournir des conseils sur des points susceptibles d’être améliorés. Se procurer une marge de crédit pour les urgences et les besoins à court terme; en matière de gestion du flux de trésorerie, c’est bien plus efficace que de se précipiter pour obtenir un prêt. Les taux sont avantageux, vous pourrez puiser dans la marge de crédit au besoin et vous ne paierez d’intérêts que sur le montant emprunté. La saine gestion des flux de trésorerie est donc primordiale au succès de votre entreprise. Par conséquent, elle s’avère une stratégie à établir pour éviter les pièges de l’instabilité financière. Une implication, la volonté d’adaptation aux marchés et aux nouvelles pratiques de réduction des coûts ainsi que l’anticipation des problèmes sont des éléments essentiels à maîtriser pour maximiser les résultats.

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CONSEILS D’EXPERTS FINANCE

GÉRER LE CHANGEMENT DANS LE DOMAINE DES SERVICES FINANCIERS Réglementation serrée, nouvelles normes comptables, sophistication de la demande de produits et services, bas taux d’intérêt à long terme, consolidation du secteur industriel : les services financiers sont au cœur d’un tourbillon de changements tout aussi importants les uns que les autres. Rarement une industrie n’aura-t-elle eu autant de défis à relever sur presque tous les fronts en même temps. Comment jongler avec tout cela?

PAR MANON GAUTHIER VICE-PRÉSIDENTE, ÉPARGNE ET RETRAITE INDIVIDUELLES, IA GROUPE FINANCIER manon.gauthier@ia.ca ( vice-présidente, comptabilité et fiscalité  au moment de la rédaction)

DES CHANGEMENTS TOUS AZIMUTS Il y a bien entendu les changements dictés par l’environnement externe des sociétés financières. Mentionnons à ce chapitre l’encadrement réglementaire de plus en plus strict, l’évolution constante des normes comptables IFRS (International Financial Reporting Standards), les exigences toujours plus serrées en matière de vérification interne et externe, ainsi que l’évolution des technologies, pour ne nommer que ces éléments. Totalement hors de notre contrôle, ces exigences venant de l’externe ajoutent évidemment une pression additionnelle sur les activités des services de comptabilité. Le beau côté de la médaille, c’est que les entreprises disposent généralement du temps nécessaire pour se préparer soigneusement et efficacement. La mise en place d’équipes capables de relever ces différents défis fera en sorte que l’entreprise saura faire face aux règles du jeu en constante évolution. Le tableau n’est complet que si l’on tient compte également des facteurs internes de changement, tels que la mise en place des structures nécessaires afin de soutenir la croissance de l’organisation et les acquisitions. Pour chaque situation, l’important est d’être à l’écoute des besoins organisationnels, de manière à pouvoir répondre efficacement et rapidement aux défis découlant d’une acquisition qui se concrétise. LE SECRET EST DANS LA PLANIFICATION ET LA MOBILITÉ En fonction des besoins de l’entreprise et de son environnement opérationnel, il faut être en mesure de s’adapter à toutes les situations nouvelles. Souvent, cela signifie le développement structuré et planifié des ressources humaines.

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L’objectif visé ici est d’accroître l’expertise et les habiletés professionnelles de chaque individu dans le but de gérer efficacement tout changement et d’apporter une plus-value significative à l’organisation. Une bonne façon d’y parvenir est, à mon avis, de favoriser la mobilité au sein de la société, non seulement sur une base géographique, mais aussi et particulièrement en matière de fonction. Au début de leur carrière, les professionnels manifestent un besoin de stabilité tout à fait compréhensible. Ils doivent se familiariser avec plusieurs éléments, comme par exemple les procédures et les systèmes en place, et bien entendu avec les divers aspects de leur poste respectif. Au fur et à mesure de leur progression, ils constatent que la mobilité de fonction est non seulement réalisable, mais souhaitable. Elle permet d’approfondir les connaissances professionnelles, de développer une vue d’ensemble des opérations d’un service et de toucher à une variété de dossiers. Certains profitent aussi de la mobilité de fonction pour œuvrer dans d’autres secteurs d’activités de l’entreprise et élargir du même souffle leurs horizons à de nouveaux défis. La mobilité génère sans contredit un environnement de travail extrêmement dynamique et favorise l’apprentissage et le développement des ressources. Voilà autant de sources de motivation pour des carrières stimulantes!


CONSEILS D’EXPERTS FINANCE

MAXIMISEZ LA VALEUR DE VOTRE ENTREPRISE À la lumière des tendances démographiques actuelles, il y a tout lieu de croire que bon nombre de propriétaires de PME se départiront de leur entreprise. S’il n’y a pas de transfert d’entreprise au sein de la famille, que ce soit pour des raisons d’intérêt ou d’habiletés, il faudra chercher un acheteur externe. Comment peut-on présenter son entreprise sous son meilleur jour afin de maximiser le produit de la vente?

PAR CATHERINE TREMBLAY CPA, CA, EEE/CBV, ASA, CFF, ASSOCIÉE, ÉVALUATION ET LITIGE FINANCIER, MNP catherine.tremblay@mnp.ca

À LA BASE, LA VALEUR D’UNE ENTREPRISE EST ÉTABLIE EN FONCTION DE TROIS APPROCHES POSSIBLES : • Les bénéfices ou flux monétaires ; • Les actifs ; • Le marché ; L’approche la plus couramment utilisée dans l’évaluation d’une PME consiste à appliquer un multiple à une mesure des bénéfices ou flux monétaires de l’entreprise (par exemple, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements ou BAIIA). Dans cette optique, il est généralement souhaitable de présenter des bénéfices les plus élevés possibles au cours des années précédant la vente. Or, les propriétaires de PME ont souvent un tout autre objectif : minimiser les impôts à payer. Ils ont alors parfois des dépenses plus élevées que ce qui est strictement nécessaire par rapport aux opérations. L’une des premières recommandations est de faire le « ménage » quelques années avant d’entamer un processus de vente de l’entreprise. En effet, les entrepreneurs ont parfois tendance à confondre leurs affaires personnelles avec celles de leur corporation. Par exemple, les propriétaires d’entreprises à capital fermé choisissent parfois de verser un salaire à certains membres de leur famille, même si ceux-ci ne rendent pas véritablement de services à la société. Du point de vue fiscal, cet arrangement ne pose aucun problème tant que le salarié est imposé sur le revenu; la société peut alors déduire cette dépense. Si cette situation persiste au moment de la vente de l’entreprise, le vendeur doit faire valoir l’ajustement à apporter aux bénéfices de la société, dans le but d’arriver à un niveau de rentabilité représentatif. Par ailleurs, il est possible d’observer un impact à la baisse sur la valeur s’il manque de relève dans l’entreprise. En effet, plusieurs PME sont gérées étroitement par leur fondateur-dirigeant-propriétaire

PREMIÈRES EN AFFAIRES

et le succès de l’entreprise est souvent attribuable en grande partie à ses efforts personnels dans plusieurs disciplines (ventes, administration, finances, etc.). Si l’entreprise n’a pas déjà bâti une relève au niveau de ces différentes fonctions, un acheteur potentiel devra les combler soit au moyen de ses propres talents, soit en engageant des ressources externes. Il est donc souhaitable de décentraliser et de déléguer ces fonctions graduellement en préparation de la vente éventuelle de l’entreprise. La dépendance envers des personnesclés, qui plus est envers le fondateurdirigeant-propriétaire, est un facteur de risque important au moment de la vente. Par exemple, certaines relations avec des clients ou fournisseurs sont fondées sur des relations personnelles avec le fondateur-dirigeant-propriétaire, surtout lorsqu’on parle d’entreprises de services. Ce type d’achalandage personnel peut parfois être compensé par une période de transition par le vendeur après la vente de l’entreprise, en transférant graduellement ses relations à l’acquéreur. Le vendeur a également intérêt à faire valoir les synergies potentielles de la transaction, lesquelles peuvent varier selon l’acheteur. Il est difficile pour le vendeur de connaître avec précision les synergies dont pourrait bénéficier l’acquéreur. Cependant il peut être possible de les identifier et de les estimer. On parle ici de synergies des coûts (p.ex., coupures au niveau des coûts administratifs), mais aussi de synergies des revenus (p.ex., introduction de nouvelles gammes de produits chez les clients existants). En ciblant bien les acheteurs potentiels pouvant bénéficier de synergies, le vendeur pourra identifier et quantifier cette plus-value et être en meilleure position de négociation. Préparez la vente de votre entreprise quelques années à l’avance et vous serez bien positionné pour en tirer la valeur maximale!

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CONSEILS D’EXPERTS FINANCE

PAR NANCY DUBÉ CPA, CA, EEE, DIRECTRICE PRINCIPALE, ÉVALUATION D’ENTREPRISE DELOITTE nandube@deloitte.ca

L’ÉVALUATION D’ENTREPRISE : UN OUTIL DE GESTION DES RISQUES La montée fulgurante des transferts d’entreprises, la consolidation de certaines industries et la surveillance accrue des autorités fiscales requièrent une meilleure détermination de la valeur d’une entreprise. Dans un tel contexte, le rapport d’évaluation d’entreprise demeure sans contredit la meilleure police d’assurance. D’autant que celui-ci est toujours sousutilisé et que cela entraîne des décisions non éclairées dont les impacts financiers peuvent être importants. L’évaluation d’entreprise est un processus complexe et tout comme chacune des entreprises évaluées, chaque évaluation est unique. À tort, certains semblent penser que tout est une question de chiffres : « Quel est le multiple de BAIIA1 approprié pour mon entreprise? Une société X s’est transigée sur un multiple de 4x son BAIIA, puis-je utiliser ce multiple pour déterminer la valeur de mon entreprise? » Pourtant, la détermination de la valeur d’une entreprise n’est pas si simple. LE DANGER DES RÈGLES EMPIRIQUES Il existe un danger à utiliser des règles empiriques ou des multiples de marché : 1. Tout d’abord, nous ne détenons habituellement pas toute l’information sur les transactions à la base de ces règles empiriques ou multiples : le détail des considérations (argent comptant ou paiements échelonnés dans le temps), l’objet de la transaction (participation majoritaire ou minoritaire; transaction d’actifs ou d’actions) et le contexte de transaction 2. Ensuite les règles empiriques sont-elles toujours actuelles? Dans le cas où les conditions du marché auraient changé, celles-ci pourraient être désuètes. 3. Finalement, il peut être difficile de valider la date et la source de celles-ci. Les règles empiriques ou données de marché peuvent être utilisées afin de corroborer une valeur, mais ne peuvent, se substituer à une évaluation d’entreprise en bonne et due forme sans encourir de risques. LA COMPLEXITÉ D’UNE ÉVALUATION D’ENTREPRISE La rentabilité est un élément fondamental de la valeur d’une entreprise. La valeur d’une entreprise repose sur sa capacité de générer des flux monétaires futurs. Par conséquent, l’évaluation d’une société reposera sur ces profits générés historiquement dans la mesure où ceux-ci sont garants de l’avenir.

L’analyse de la rentabilité exigera un exercice exhaustif de normalisation des résultats historiques afin d’éliminer et/ou d’ajuster tous éléments non récurrents, non opérationnels ou qui ne reflètent pas la valeur économique d’une dépense. Dans le cas des entreprises en démarrage ou encore qui connaissent des changements significatifs (signature de contrat long terme, perte de clients majeurs), l’utilisation des profits historiques aux fins de l’évaluation pourrait mener à une conclusion inadéquate. Dans de tels contextes, l’utilisation de projections financières prenant en compte le potentiel ou les changements attendus sera nécessaire et elles deviendront la pierre angulaire de l’évaluation. Outre la rentabilité, plusieurs autres facteurs influencent la valeur d’une entreprise. Ceux-ci doivent être abordés dans la détermination d’un rendement et d’un multiple adéquat. En voici quelques-uns : • • • • • •

La dépendance d’une entreprise envers son propriétaire ; La concentration de clients ou de fournisseurs ; La concurrence: l’arrivée prévue d’un concurrent ; La présence de marques de commerce et leur notoriété ; La présence ou non d’acquéreurs stratégiques ; Les litiges en cours ou potentiels.

GÉRER LE RISQUE D’UNE TRANSACTION ET VOTRE RISQUE! L’évaluation d’entreprise constitue un outil essentiel pour un vendeur afin qu’il maximise la valeur de son entreprise et pour l’acheteur afin de supporter la valeur de son investissement. Aux fins de transactions fiscales, une évaluation évitera des passifs fiscaux découlant d’une rectification faite par les autorités fiscales à la suite d’une absence d’effort raisonnable pour déterminer la juste valeur marchande. Une évaluation formelle d’entreprise mettra en lumière les différents risques spécifiques d’une société et vous permettra de gérer et demonnayer à votre tour votre risque , ce que les données empiriques n’abordent pas. 1

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CONSEILS D’EXPERTS FINANCE

Lire. Écrire. Comprendre ses finances.

L’IMPORTANCE DE LA LITTÉRATIE FINANCIÈRE Qu’est-ce que la littératie financière? Il s’agit simplement des connaissances de base en matière de finances personnelles. C’est savoir gérer ses dépenses, contrôler son endettement, épargner et comprendre les différents placements. Le monde dans lequel nous vivons nous incite davantage à dépenser qu’à épargner et ce, dès notre plus jeune âge. Comment faire pour modifier ce schème de pensée? PAR KAREN HENNESSY CONSEILLÈRE, CONSEILLERS T.E. khennessy@tefc.com ET MARYSE OUELLETTE CONSEILLÈRE, CONSEILLERS T.E. mouellette@tefc.com

Jadis, un « trente sous » faisait l’affaire lorsqu’on perdait une dent de bébé. Aujourd’hui, 87 % des enfants s’attendent à ce que la Fée des dents leur donne jusqu’à 5 $ pour chaque dent perdue. Quand votre enfant a hâte que toutes ses dents tombent, il est temps d’établir des priorités quant à la gestion de sa tirelire. C’est à cet âge-là que commence la responsabilisation : prioriser ses achats, épargner pour un jouet tant souhaité… On s’outille via des jeux et on apprend! Comme pour la lecture et l’écriture.

finances à plus tard. De plus, la vie nous fait parfois traverser des situations déstabilisantes (séparation, décès du conjoint). Lorsque les émotions sont sollicitées, on veut surtout éviter les casse-têtes financiers. Si on n’a jamais été impliqué dans la préparation d’un budget ou la gestion de ses placements, les points de repère lorsqu’on doit prendre les rênes de ses finances sont inexistants. La littératie financière permet de garder le cap sur ses objectifs, malgré les épreuves que nous réserve la vie.

COMPRENDRE SES FINANCES Dans la vraie vie, lorsqu’on commence à travailler, on a envie de tout dépenser. Une meilleure stratégie est d’accumuler de l’argent pour réaliser ses projets de vie et d’adopter une façon de faire qui mènera à des résultats. Alors, on fait quoi? On se donne des objectifs en étant conscient que l’on est responsable de sa réussite financière.

PROMOUVOIR LA COMMUNICATION Vos enfants adultes sauront-ils quoi faire lorsqu’ils recevront votre succession? Comme dit le proverbe, il est plus facile de gagner de l’argent que de le conserver. En Amérique du Nord, on estime que 70 % des familles dilapident leur héritage après la première génération et 90 % après la troisième. La répartition du patrimoine entre plusieurs héritiers inexpérimentés en gestion de fortune peut être en cause, mais aussi l’écart entre les boomers, la génération X et la génération Y en ce qui concerne leur rapport à l’argent. On peut bien hériter de l’argent mais on n’hérite pas toujours de la discipline nécessaire. Beaucoup de parents ne préparent pas leurs enfants à une importante rentrée d’argent. Il est judicieux de promouvoir la communication au sein de la famille et d’impliquer tôt les enfants dans la prise de certaines décisions financières.

Procédez par étape, et faites un budget en fonction duquel un montant est alloué à chaque paie à l’épargne et un autre aux plaisirs de la vie. Avis aux procrastinateurs : automatisez vos épargnes. De plus, veillez sur vos placements et informez-vous afin de poser les bonnes questions à ceux à qui vous confiez votre argent. Consultez un professionnel pour les volets plus complexes de la gestion du patrimoine, mais assurez-vous de connaître les principes de base des finances personnelles : ils vous serviront toute votre vie. Revisitez régulièrement la répartition de vos avoirs, puisque votre tolérance au risque évolue dans le temps, tout comme votre situation professionnelle et familiale. GARDER LE CAP Les exigences de la vie (travail, famille, parents âgés, etc.) nous poussent souvent à remettre la gestion de nos

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Un tiers des Canadiens a de la difficulté à gérer ses finances personnelles et ont tendance à surestimer leurs connaissances en matière de finances personnelles. Ceci nous fait dire que la littératie financière est une compétence de base. La Fée des dents a fort à faire, vaut mieux s’investir.


CONSEILS D’EXPERTS FINANCE

LA VOIE ALTERNATIVE POUR INVESTIR DANS LE MARCHÉ ACTUEL Dans un contexte de taux d’intérêt historiquement bas, les investisseurs détenant un portefeuille traditionnel, c’est-à-dire composé d’obligations et d’actions, devraient s’attendre à des rendements plutôt modérés. Le niveau des taux d’intérêt actuel a en effet engendré une détérioration des perspectives de performance des obligations. D’une part, les obligations offrent des taux de rendement très peu élevés. D’autre part, leur valeur est sensible aux fluctuations des taux d’intérêt.

PAR ÉLYSE LÉGER VICE-PRÉSIDENTE, GESTIONNAIRE DE PORTEFEUILLE PRIVÉ, FIERA CAPITAL eleger@fieracapital.com

INNOVATION FINANCIÈRE À LA RESCOUSSE Heureusement, des stratégies non traditionnelles peuvent aider les investisseurs à diversifier leurs sources de revenu et, du même coup, bonifier la rentabilité de leurs placements. Dans l’environnement de marché actuel, certaines stratégies de revenu fixe non traditionnelles présentent, entre autres, des caractéristiques plus intéressantes. Il s’agit de stratégies alternatives qui génèrent un rendement attrayant tout en étant sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt plus faibles. FONDS DE FINANCEMENT PRIVÉ Par exemple, un fonds de financement, constitué de prêts à court terme octroyés à des entreprises en bonne santé financière à un taux flottant, permet aux investisseurs de protéger leur capital contre une hausse des taux d’intérêts. Ces prêts comportent des garanties pour limiter le risque de défaut. Ce type de fonds, géré par des experts en crédit bancaire, offre des rendements stables, supérieurs à ceux des obligations tout en présentant un risque de liquidité relativement faible, puisqu’il s’agit de prêts à court ou moyen terme. INFRASTRUCTURE Investir dans des projets d’infrastructure en énergie renouvelable, en transport ou dans le secteur des services publics peut également constituer une option intéressante. Cette stratégie consiste à financer des actifs d’infrastructure développés ou exploités par un tiers selon un contrat à long terme. Il peut s’agir, par exemple, d’un contrat gouvernemental pour la construction et l’entretien d’un hôpital ou d’une autoroute. Ce type d’investissement assure une certaine protection contre une hausse des taux d’intérêt, puisque les revenus générés par ces actifs sont généralement indexés à l’inflation. Les rendements sont généralement plus élevés que ceux d’une obligation gouvernementale, même s’il s’agit du même créancier. De plus, cette catégorie d’actif représente une source

PREMIÈRES EN AFFAIRES

de rendements moins sensibles aux fluctuations boursières. IMMOBILIER Il peut être aussi avantageux, dans l’environnement actuel, de considérer des investissements en immobilier. Ce type de placement permet de bonifier le rendement d’un portefeuille diversifié grâce à une prime de liquidité. Cette prime est en fait un rendement supplémentaire accordé pour avoir choisi un investissement à long terme au lieu d’un placement à court terme, plus liquide. Un fonds immobilier est constitué d’actifs dont les revenus sont stabilisés avec une protection contre l’inflation. STRATÉGIES D’APPRÉCIATION DE CAPITAL NON TRADITIONNELLES Il existe également des stratégies d’investissement qui bénéficient de la fluctuation des marchés, qu’ils soient à la hausse ou à la baisse. Par exemple, un fonds d’actions « long/short » permet à un gestionnaire d’investir dans le marché boursier en fonction de ses perspectives. Il peut ainsi acheter ou vendre à découvert les actions d’une société en fonction de la direction que prendra leur prix, selon lui. Par exemple, s’il est d’avis que les actions d’une société perdront de la valeur, il peut les vendre en les empruntant d’abord pour les racheter plus tard à un prix moindre. Ainsi, le gestionnaire peut générer des rendements intéressants même lorsque les marchés sont à la baisse. Cette stratégie vise donc à profiter de la hausse des marchés tout en protégeant le capital lorsque ceux-ci sont plus volatils. En résumé, plusieurs solutions d’investissement s’offrent aux investisseurs dans l’environnement de marché actuel. Les stratégies non traditionnelles représentent des outils à la fine pointe de la finance. Il est donc important qu’un gestionnaire de portefeuille soit autant innovateur que rigoureux afin de profiter des opportunités de marché de façon optimale, tout en protégeant le capital des investisseurs.

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CONSEILS D’EXPERTS STRATÉGIE

Droit de l’immigration

CE QUE TOUT EMPLOYEUR DEVRAIT SAVOIR AVANT D’EMBAUCHER DES TRAVAILLEURS ÉTRANGERS De nombreuses entreprises québécoises font face à une pénurie de maind’œuvre et doivent compter sur l’embauche de travailleurs étrangers afin d’assurer leur compétitivité, leur pérennité et leur essor économique. De l’avis de plusieurs employeurs qui ont recours à l’embauche de travailleurs étrangers, les politiques d’immigration devraient avant tout faciliter la mobilité des travailleurs qualifiés, tout en appuyant les efforts de rétention des immigrants.

PAR MARIE-JOSÉE H. BÉDARD LEADER, SERVICES EN IMMIGRATION À DES FINS D’AFFAIRES, EST DU CANADA, EY marie-josee.bedard@ca.ey.com

En février 2015, le gouvernement canadien procédait à une réforme globale du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) dans un but différent, soit celui d’assurer avant tout une priorité d’emploi aux travailleurs canadiens, limitant ainsi davantage l’accès à l’expertise étrangère. Ainsi, alors que les employeurs souhaitaient une réforme visant à donner une plus grande souplesse administrative, les nouvelles exigences entraîneront pour certains l’effet inverse, en plus d’une augmentation sans précédent des risques financiers et organisationnels, voire des risques liés à la réputation. RISQUES FINANCIERS Ce nouveau cadre implique une augmentation importante des coûts pouvant atteindre jusqu’à 1 000 $ par demande. Avant de déposer une demande, il est impératif de vous assurer de bien comprendre les exigences du programme. Les amendes peuvent être salées en cas de non-conformité : elles peuvent aller jusqu’à 100 000 $ et entraîner une peine d’emprisonnement. RISQUES ORGANISATIONNELS Le programme fédéral prévoit un nouveau système d’inspection. Concrètement, ceci signifie qu’un employeur sur quatre embauchant des travailleurs étrangers fera dorénavant l’objet d’une inspection annuelle par une équipe d’enquêteurs d’Emploi et Développement social Canada (EDSC), en plus de la mise en place d’une ligne d’information confidentielle et d’un accès Web qui permettront le signalement des cas de fraude. Plus de 1 000 signalements auraient d’ailleurs déjà été reçus. Les employeurs devront aussi assurer un accès rapide et efficace aux dossiers de leurs ressources humaines étrangères, et ce, pour une période de six ans. RISQUES LIÉS À LA RÉPUTATION Autre nouveauté : le gouvernement

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procède maintenant à la divulgation, au moyen d’une liste noire publique, des noms des employeurs ayant fait l’objet d’une suspension. Les employeurs ayant été reconnus coupables d’infraction aux règles d’EDSC figurent également sur cette liste noire publique, de même que les conséquences qu’ils ont subies. ET MAINTENANT? Employeurs, soyez proactifs! Des mesures devraient être mises en place dans les meilleurs délais afin de tirer parti du bassin exceptionnel de travailleurs étrangers, tout en s’assurant de se conformer aux nouvelles exigences. Voici des exemples de meilleures pratiques : • Procéder à une révision complète en interne des dossiers de « travailleurs étrangers temporaires » (TET) ; • Évaluer les risques liés aux exigences du PTET ainsi qu’à la Loi sur l’immigration ; • Améliorer la qualité des processus de gestion des dossiers TET en interne et s’assurer que tout changement aux conditions de travail offertes à un travailleur étranger (rémunération, titre, description de poste, heures, lieu d’emploi, etc.) soit analysé et approuvé du point de vue du droit de l’immigration ; • Mettre en place un système efficace d’archivage assurant pour une durée minimale de six ans le maintien de dossiers complets, incluant pour chacun les détails relatifs aux efforts de recrutement, les affichages, le titre, la description du poste, la rémunération, les fiches de paie, le curriculum vitæ détaillé, etc ; Les employeurs pourront ainsi s’assurer de limiter dans la mesure du possible d’importants risques financiers, organisationnels et de réputation découlant de l’utilisation du nouveau PTET.


CONSEILS D’EXPERTS DROIT

Réglementation des services monétaires

LE QUÉBEC À L’AVANT-GARDE Il n’y a pas à dire, ça bouge du côté de la réglementation des services monétaires! Au cours des derniers mois, des changements importants ont été apportés ou proposés dans ce secteur. Du Québec jusqu’à la Colombie-Britannique, voici quelques-unes des récentes initiatives.

PAR ANNICK DEMERS EXPERTE-CONSEIL, BLAKES annick.demers@blakes.com

Au Québec, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a informé l’industrie par voie de communiqué en février dernier que les entreprises opérant un guichet ou une plateforme d’échange de monnaies virtuelles, comme le bitcoin, constituaient des entreprises de services monétaires (ESM) visées par la Loi sur les entreprises de services monétaires (Loi québécoise). À ce titre, ces entreprises doivent désormais se soumettre aux obligations prévues par la Loi québécoise et détenir le permis d’exploitation émis par l’AMF. Cette prise de position concorde avec les changements proposés à la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes du gouvernement fédéral (Loi fédérale), afin d’assujettir les courtiers se livrant au commerce de monnaies virtuelles. En Ontario et en Colombie-Britannique, ce sont les députés fédéraux du NPD qui ont contribué à alimenter le débat dans le secteur. En effet, ils ont déposé en début d’année des projets de loi visant à obliger les ESM à divulguer les frais et les taux de change applicables à chaque transfert de fonds et à limiter ces frais à 5 % de la somme transférée. Même si les projets de loi émanant des députés d’opposition sont rarement adoptés, ils constituent de bons indicateurs des tendances législatives émergentes. Le dernier budget du gouvernement Harper va également en ce sens et propose l’adoption de mesures donnant accès à des services de transfert de fonds sécuritaires, fiables et à moindre coût. À l’heure actuelle, les ESM sont assujetties aux exigences prévues par la Loi fédérale, dont l’application est assurée par le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE). Conformément aux principales exigences de la Loi fédérale, les ESM sont tenues d’identifier le client et de lui attribuer une cote de risque, de conserver les dossiers, de divulguer certaines transactions et

PREMIÈRES EN AFFAIRES

activités douteuses à CANAFE et de mettre en œuvre un programme afin de veiller à ce que les ESM respectent les obligations imposées par la Loi fédérale. Le Québec est la seule province à s’être dotée d’un cadre réglementaire applicable aux activités des ESM. Pour être conforme à la Loi québécoise, une ESM doit offrir un ou plusieurs des services monétaires visés à des personnes vivant au Québec, soit directement, soit par l’intermédiaire d’agents ou de mandataires. Une ESM ne doit donc pas nécessairement avoir été constituée au Québec ou avoir un établissement au Québec. Ainsi, une société qui offre des services de transfert de fonds par Internet, par exemple, devra se conformer à la loi. Les services monétaires visés par la Loi québécoise sont le change de devises, le transfert de fonds, l’émission ou le rachat de chèques de voyage, de mandats ou de traites, l’encaissement de chèques et l’exploitation de guichets automatiques. Les ESM assujetties à la Loi québécoise doivent obtenir un permis d’exploitation et se soumettre à des obligations continues. Elles doivent notamment vérifier l’identité du client lorsque sa transaction excède une valeur donnée et veiller à ce que ses dirigeants, administrateurs, associés et employés remplissent de manière continue certaines conditions d’admissibilité. Cependant, la Loi québécoise ne s’applique pas aux sociétés offrant des services monétaires dans le cadre de l’exercice d’activités régies par une autre loi particulière. Les services monétaires offerts par les institutions financières ne sont donc pas assujettis à la Loi québécoise. Une nouvelle réglementation sera-t-elle adoptée dans l’industrie des services monétaires au cours des prochaines années? L’histoire nous le dira, mais tout semble indiquer que ce sera le cas, et le Québec fera alors figure de proue. Affaire à suivre…

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CONSEILS D’EXPERTS DROIT

ÊTES-VOUS PRÊT À TRANSFÉRER VOTRE ENTREPRISE FAMILIALE? Le transfert d’une entreprise familiale est un projet qui doit être scrupuleusement planifié. Qui est votre successeur? Est-il disposé à prendre les rênes de votre entreprise? Êtes-vous préparé à céder votre place? Le prochain article mettra en lumière l’importance de la planification anticipée dans la réussite du transfert d’une entreprise familiale.

PAR SOPHIE VACHON-THERRIEN AVOCATE, STEIN MONAST sophie.vachon-therrien@steinmonast.ca ET PIERRE-OLIVIER PLANTE AVOCAT, STEIN MONAST pierre-olivier.plante@steinmonast.ca

LE GEL SUCCESSORAL Imaginons que vous êtes l’unique actionnaire de votre entreprise et que vos trois enfants majeurs désirent graduellement prendre le contrôle de celle-ci, sans toutefois avoir les fonds nécessaires pour investir dans le capitalactions. Il serait alors possible pour vous de procéder à un gel successoral. Cette technique consiste essentiellement à isoler la valeur actuelle de votre société pour permettre à vos enfants de bénéficier de la plus-value future de l’entreprise. Cette façon de procéder pourrait vous permettre de maintenir le contrôle de votre entreprise jusqu’à votre retraite, tout en impliquant graduellement vos enfants dans les rouages de son administration. Plusieurs avenues peuvent être empruntées pour ce faire. Il pourrait notamment être nécessaire de modifier le capital-actions de votre société afin d’ajouter une catégorie d’actions privilégiées de gel, non votantes, et une catégorie d’actions multi-votantes, non participantes. L’entreprise pourrait alors procéder à l’échange de l’ensemble des actions ordinaires que vous détenez dans son capital-actions en contrepartie d’actions privilégiées de gel, dont le prix de rachat doit correspondre à la valeur actuelle de votre entreprise. L’impôt sur la valeur des actions privilégiées de gel serait différé jusqu’au moment de leur vente ou de leur rachat par la société. De façon concomitante à cet échange, vous souscririez aux actions multivotantes afin de garder le contrôle de votre entreprise. Quant à vos enfants, ils souscriraient à des actions ordinaires du capital-actions et auraient un droit de vote minoritaire. Ces actions pourraient être détenues par ceux-ci personnellement ou par le biais d’une société de gestion, ou encore d’une fiducie familiale dont vos enfants seraient les bénéficiaires. Bien qu’étant un véhicule de détention plus complexe,

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la fiducie permet à ses bénéficiaires de profiter d’avantages fiscaux intéressants, telle la flexibilité dans l’attribution des revenus. DÉTERMINER LA JUSTE VALEUR MARCHANDE AU MOMENT DU GEL La valeur attribuée aux actions privilégiées de gel est l’un des aspects les plus importants dans le processus de transfert d’une société. D’une part, la valeur que vous attribuez à votre entreprise peut être révisée par les autorités fiscales. À cet égard, il est d’ailleurs conseillé de faire un effort réel d’évaluation et de prévoir une clause d’ajustement du prix à la convention d’échange d’actions à intervenir. D’autre part, tant la surévaluation que la sous-évaluation peuvent entraîner des incidences négatives pour les parties concernées. La surévaluation de votre entreprise sera désavantageuse pour vos enfants, puisque ceux-ci travailleront à compenser pendant un certain temps votre enrichissement « injustifié ». La sous-évaluation, quant à elle, aura pour effet de vous priver de la juste valeur marchande de votre entreprise. Dans tous les cas, la valeur attribuée aura nécessairement des incidences fiscales. S’il existe plusieurs méthodes d’évaluation d’une entreprise, chacune est fondée sur des hypothèses et variables financières distinctes. Généralement, il est possible de regrouper ces méthodes selon deux catégories, soit celles fondées sur les résultats et les flux de trésoreries, et celles fondées sur les éléments d’actif. Pour assurer la réussite du transfert de votre entreprise, il est suggéré de communiquer avec votre conseiller fiscal ou juridique et de faire appel à un expert pour déterminer la valeur de votre entreprise.


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CONSEILS D’EXPERTS DROIT

PAR AUDREY BOURASSA AVOCATE, WOODS abourassa@woods.qc.ca ET MARIE-LOUISE DELISLE ASSOCIÉE, WOODS mldelisle@woods.qc.ca

Transaction de règlement :

GARE AU MUTISME ET AUX OMISSIONS! Le Nouveau code de procédure civile, qui entrera en vigueur en janvier prochain, imposera à toute personne désirant s’adresser aux tribunaux de préalablement considérer le recours aux modes privés de prévention et de règlement. Or, la négociation et la rédaction des documents de transaction - notamment l’entente de règlement à l’amiable et la quittance - revêtent une importance critique et doivent être traitées rigoureusement. Car si les termes et modalités d’une transaction de règlement faisaient l’objet d’une mésentente, les conséquences pourraient s’avérer fâcheuses, éternisant la solution du démêlé en question. Nous vous proposons donc quelques conseils pour éviter ce genre de situations regrettables. L’IMPORTANCE DE RÉDIGER LA TRANSACTION AVEC RIGUEUR ET PRÉCISION La transaction dispose normalement des droits des parties de façon définitive en mettant fin au différend, puisqu’elle a l’autorité de la chose jugée entre les parties. Bien qu’elle ne puisse être révisée et modifiée par un tribunal, il n’en demeure pas moins qu’elle est sujette aux règles d’interprétation des contrats, d’où l’importance de rédiger chacune de ses clauses, incluant son préambule, d’une façon claire et précise afin d’éviter toute ambiguïté dans son application. Nombreux sont les cas où une partie requiert l’intervention des tribunaux afin de déterminer l’étendue d’une quittance obtenue dans le cadre d’une entente de règlement1. Pour éviter ce genre de situation, nous recommandons de relater en détail les faits ayant fait naître le différend ou encore les faits pour lesquels vous appréhendez un litige. Au surplus, toute exclusion devrait être mentionnée explicitement de façon à restreindre la portée de la quittance au seul contenu de l’accord de volonté intervenu entre les parties. MISE EN GARDE CONTRE LA POSSIBILITÉ DE CONSENTIR IMPLICITEMENT AUX MODALITÉS D’UNE TRANSACTION La Cour supérieure du Québec a récemment statué qu’il était possible pour une partie de consentir implicitement à certaines modalités d’une transaction de règlement2 . Dans cette affaire, les demandeurs ont présenté une requête en homologation de transaction contre leur courtier en valeurs mobilières et son employeur prétendant que la poursuite initiale visant le recouvrement des pertes subies dans leurs portefeuilles de placement avait été réglée pour une

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somme devant être qualifiée de perte en capital exclusivement. La Cour supérieure a jugé que les défendeurs avaient implicitement consenti à cette qualification jugée essentielle aux yeux des demandeurs en n’émettant aucune réserve à cet égard au moment où ledit règlement est intervenu. Cette décision illustre bien l’importance de ne jamais laisser sous silence une condition jugée inacceptable, et ce, pendant tout le processus de négociation d’un règlement à l’amiable. Autrement, il est possible que votre silence soit interprété comme étant un consentement tacite à la condition ignorée. LES RISQUES DE QUITTANCER UN DÉBITEUR SOLIDAIRE La libération d’un débiteur solidaire par l’intermédiaire d’une entente de règlement ne devrait pas être une décision prise à la légère puisqu’elle peut s’avérer lourde de conséquences pour le créancier. Il ne sera pas toujours possible de récupérer des sommes additionnelles auprès d’un défendeur lorsqu’un règlement est préalablement intervenu avec son codébiteur solidaire, à défaut d’avoir spécifiquement indiqué que l’entente ne règle pas l’entièreté de la réclamation. En effet, le libellé d’une quittance sans réserve peut ultimement libérer les codébiteurs solidaires bien que le créancier n’ait reçu qu’une portion de sa créance3. Nous espérons que ces conseils vous permettront d’être mieux outillés pour solutionner de façon pérenne tout différend dans lequel vous pourriez être mêlés, bien malgré vous. 1 Voir à titre d’exemple les affaires Emballages Box Pack inc. c Emballages DG inc., 2009 QCCS 1968 et Trans Vite inc. c Raiko Transport inc., 2014 QCCQ 4504; 2 Vachon c Valeurs mobilières Desjardins inc., 2015 QCCS 792. 3 Voir notamment, Tandalla inc. c. Lippman Leebosh April, 2014 QCCS 4760, en appel.


CONSEILS D’EXPERTS DROIT

Une première au Canada :

LE QUÉBEC MODIFIE SA LÉGISLATION RELATIVE AUX GARANTIES SUR LES COMPTES FINANCIERS Le Projet de loi 28, adopté le 20 avril 2015 par l’Assemblée nationale, a modifié certains articles du Code civil du Québec et introduit une nouvelle approche quant à la prise de sûreté sur certains types de créances pécuniaires.

PAR BRIGITTE M. GAUTHIER ASSOCIÉE, LAVERY bgauthier@lavery.ca

Il sera dorénavant possible de créer un gage (une sûreté) sur certains types de créances pécuniaires, dont des sommes en dépôt dans un compte financier. Ce gage ne nécessitera aucune inscription à un registre et prendra rang avant toute autre hypothèque publiée. La sûreté ainsi créée ne prendra toutefois effet qu’à compter du 1er janvier 2016. Cette nouvelle approche, en partie inspirée de la législation américaine, et qui se veut une première au Canada, visait initialement à faciliter la prise de sûretés sur les comptes financiers. La portée de ce nouveau gage a toutefois été étendue pour y assujettir d’autres types de créances. Nous nous contenterons cependant de discuter ici des effets des changements législatifs sur les sommes en dépôt dans un compte financier. D’abord, cette sûreté portera sur le solde créditeur d’un compte financier, c’est-à-dire tout compte dans lequel des sommes peuvent être déposées et qui est détenu auprès d’une banque ou d’une coopérative de services financiers, d’un courtier, d’une société de fiducie, d’une société d’épargne ou d’une personne qui, dans le cours normal de ses activités, tient des comptes financiers pour autrui. Notons que les comptes de titres tenus par des intermédiaires en valeurs mobilières sont exclus du nouveau régime, ceux-ci faisant déjà l’objet d’un régime de sûreté particulier. Ensuite, un titulaire de compte pourra, par exemple, créer une sûreté en faveur de la banque auprès de laquelle il a déposé des sommes en consentant à ce que la créance pécuniaire en résultant serve à garantir ses obligations ou les obligations d’une autre personne envers cette banque. Aucune formule sacramentelle n’est requise et la loi ne prévoit pas non plus que ce consentement soit écrit. Il est à prévoir que cette sûreté remplace ou s’ajoute aux droits de compensation

PREMIÈRES EN AFFAIRES

que peuvent se ménager les teneurs de comptes. Le titulaire du compte pourra également créer une sûreté en faveur d’un tiers, autre que le teneur de compte, en concluant un accord (appelé accord de maîtrise) avec ce tiers et le teneur de compte, aux termes duquel le tiers pourra donner des instructions au teneur de compte quant à l’utilisation des sommes déposées, sans le consentement additionnel du titulaire du compte. Les titulaires de comptes devront donc être vigilants : ils pourraient consentir un tel gage à leur insu s’ils ne portent pas suffisamment attention au libellé de l’accord relatif à leurs comptes. Ils pourraient enfin avantager les teneurs de comptes sans le vouloir, mais également se placer en défaut envers leurs prêteurs pour avoir consenti des sûretés à un tiers, malgré un engagement contraire. Les prêteurs qui requièrent généralement une sûreté de premier rang sur les biens de leurs emprunteurs devront aussi redoubler de vigilance. En effet, il sera pratiquement impossible de vérifier l’existence de tels gages qui auront pourtant priorité sur leurs sûretés, ceux-ci n’étant pas publiés. Certains prêteurs voudront peut-être, par conséquent, resserrer leurs conditions de crédit, en limitant par exemple la possibilité pour les emprunteurs de détenir des comptes ailleurs que chez eux. Finalement, précisons que ces gages, bien que n’ayant effet qu’à compter du 1er janvier 2016, peuvent être constitués en tout temps avant cette date. Tous ont donc intérêt à se pencher sur les conséquences de ce changement de loi dès maintenant.

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CONSEILS D’EXPERTS DROIT

MARCHÉ DU CARBONE : PEUT-ON RENDRE LE FINANCEMENT PLUS ÉQUITABLE ET MOINS OCCULTE? Le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre québécois (SPEDE), nommé marché du carbone, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) en incitant les entreprises à adopter des technologies plus efficaces. L’outil pour y parvenir consiste à forcer les entreprises à acheter des crédits de carbone pour compenser leurs émissions de GES, tout en permettant à certaines entreprises de financer leurs initiatives de réduction en vendant des crédits compensatoires. Cela étant dit, le marché du carbone est-il un outil de financement équitable et efficace?

PAR CHRISTINE DUCHAINE AVOCATE ET PRÉSIDENTE, SODAVEX cduchaine@sodavex.com ET PASCALE BLAIS AVOCATE, SODAVEX pblais@sodavex.com

Les crédits de carbone sont vendus lors de ventes aux enchères faites par le Québec, conjointement avec la Californie, et les revenus qui en découlent sont versés dans le Fonds Vert. Le 21 mai dernier, la troisième vente aux enchères QuébecCalifornie a été tenue et elle a généré des revenus bruts de 215 M$ pour le Québec uniquement.

constitue sans conteste un des moyens les plus efficaces. Ces crédits proviennent d’initiatives de réduction d’émission de GES adoptées par des entreprises qui ne sont pas assujetties au système de plafonnement. Pour pouvoir vendre de tels crédits sur le marché du carbone, celles-ci doivent être reconnues par un protocole approuvé par le Québec.

Cette somme doit financer la lutte contre les changements climatiques et l’atteinte des objectifs de réduction fixés dans le Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques (PACC 2013-2020), soit une réduction de 20% des GES émis sous le niveau de 1990 d’ici 2020.

Or, tandis que la Californie a développé huit protocoles qui génèrent près de 20 millions1 de crédits compensatoires sur le marché du carbone, le Québec n’en a développé que trois n’ayant généré aucun crédit à ce jour 2. Cette situation prive le Québec d’une participation financière élargie au SPEDE, autre que celle des émetteurs assujettis et empêche d’offrir du financement pour les efforts volontaires de réduction des GES. Non seulement cette lenteur stratégique nuit à l’atteinte des objectifs du PACC 2013-2020, mais elle risque aussi d’engendrer une fuite de capitaux québécois vers la Californie, les entreprises québécoises pouvant être tentées par l’achat de crédits compensatoires californiens. Le Québec se retrouverait donc à subventionner les protocoles de la Californie.

Malheureusement, il s’avère difficile de savoir à quoi servent les sommes versées dans le Fonds Vert. Au printemps 2014, le Vérificateur général du Québec relevait des lacunes relativement au PACC 2013-2020 concernant le suivi, la gestion et la reddition de compte des programmes financés par le Fonds vert. Suite à ce rapport, le MDDELCC s’est donné jusqu’en septembre 2015 pour implanter un cadre de gestion comprenant des objectifs précis, mesurables et axés sur les résultats de ses programmes. Il serait souhaitable que les modifications annoncées soient réalisées afin de rendre le système moins occulte et déployer rapidement des programmes efficaces de lutte contre les changements climatiques financés à même le Fonds vert. Cela est d’autant plus nécessaire que le gouvernement californien réinvestit depuis longtemps les fonds de son Green Fund dans des programmes perçus comme étant très efficaces. Tout retard dans l’implantation des programmes québécois risque ainsi d’accentuer le déséquilibre structurel du marché du carbone entre le Québec et la Californie. Parmi les outils permettant d’accroître les revenus, la vente de crédits compensatoires

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Dans l’optique de l’adhésion prochaine de l’Ontario au marché du carbone, espérons que les deux nouveaux protocoles annoncés par le MDDELCC puissent voir le jour cette année et que des crédits compensatoires soient émis. À défaut de favoriser les initiatives de réduction volontaire, le Québec risque de ne pas faire le poids dans le marché du carbone et le fardeau financier et environnemental de cette lutte sera assumé principalement par les émetteurs assujettis du Québec et par leurs consommateurs à qui la facture sera ultimement refilée. 1 Tiré de California Environmental Protection Agency, Air Resource Board, http://www.arb.ca.gov/cc/capandtrade/offsets/offsets.htm, données du 10 juin 2015. 2

Selon le MDDELCC, les premiers crédits compensatoires devraient être octroyés prochainement.


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CONSEILS D’EXPERTS DROIT

Le gage sur les actions :

UN MOYEN D’ATTEINDRE CERTAINS OBJECTIFS D’AFFAIRES L’hypothèque avec dépossession sur les valeurs mobilières, plus communément appelée gage sur des actions, peut s’avérer un moyen simple pour une société fermée, constituée d’actions réputées des valeurs mobilières au sens de la Loi sur le transfert des valeurs mobilières et des titres intermédiés, d’atteindre certains objectifs d’affaires. L’usage du gage peut notamment favoriser l’accès aux employés d’une entreprise à l’actionnariat ou garantir l’exécution d’obligations personnelles des actionnaires envers la société.

PAR ÉLOÏSE GAGNÉ AVOCATE, DROIT DES AFFAIRES, MILLER THOMSON S.E.N.C.R.L. egagne@millerthomson.com

Pour ce faire, une hypothèque mobilière avec dépossession peut être créée. Le gage se constitue, dans ce cas-ci, par la remise du certificat à la société (dans le cas d’actions avec certificat), ou par une inscription aux livres (dans le cas de valeurs mobilières sans certificat). Bien entendu, l’hypothèque sur les valeurs mobilières peut également être constituée au moyen d’une hypothèque mobilière sans dépossession. Toutefois, dans le cas de valeurs mobilières avec certificat, le Code civil du Québec prévoit que la détention physique des actions confère au détenteur une priorité de rang. Ainsi, si l’actionnaire concède une hypothèque mobilière avec dépossession à un créancier subséquent, ce dernier aura la maîtrise des actions (au sens de la Loi sur le transfert des valeurs mobilières et des titres intermédiés) et aura donc une priorité de rang sur l’employeur qui détenait une hypothèque mobilière sans dépossession. L’entreprise peut par ailleurs détenir ses propres actions en garantie sans pour autant enfreindre les restrictions législatives établies. Contrairement à ce qui est généralement prévu, la Loi sur les sociétés par actions permet à une société québécoise de détenir ses actions lorsqu’elle agit à titre de créancier hypothécaire. Il est à noter que la Loi canadienne sur les sociétés par actions prévoit la détention par la société de ses propres actions dans le cadre d’activités commerciales comprenant le prêt d’argent. À titre d’exemple, une entreprise qui voudrait encourager la participation de ses employés comme actionnaires, ou qui a comme politique stricte que les actionnaires doivent être des employés de la société, peut émettre un prêt d’argent afin de leur fournir les liquidités nécessaires. En plus des recours personnels que la société

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a généralement contre l’employé/ emprunteur pour recouvrer sa créance, elle peut se prévaloir d’une hypothèque sur les valeurs mobilières afin de garantir le remboursement. La création d’un gage devient donc un moyen de protection efficace en cas de défaut de paiement. De même, toujours dans le cas où l’entreprise encouragerait ses employés à l’actionnariat, la société peut se prévaloir d’une hypothèque sur les actions déposées en garantie des engagements de non-concurrence ou de non-sollicitation prévus dans une convention des actionnaires. Ainsi, si l’actionnaire entre en concurrence avec la société ou sollicite les clients de celle-ci, la société pourrait exercer des recours hypothécaires contre lui afin d’utiliser le produit de la réalisation des actions déposées sur gage et recouvrer les sommes qui lui sont dues. L’usage d’une convention des actionnaires peut également prévoir que les actions détenues seront automatiquement rachetées par les autres actionnaires en cas de défaut, tout comme elles le seraient dans le cas de décès ou de demandes de rachats initiées par les actionnaires, pour ne nommer que quelques situations communément prévues dans ces ententes. Bien orchestrées, les hypothèques sur les valeurs mobilières peuvent donc encourager l’actionnariat chez les employés, sans pour autant représenter des risques importants pour une société. Combinées à des régimes d’actionnariat des employés, où ceux-ci cotisent une partie de leur salaire en vue d’acquérir des actions, ces mécanismes peuvent avoir comme impact de «démocratiser» l’actionnariat en permettant à plus d’individus de prendre part à une entreprise.


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ONDES ET CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES

LES TÉLÉPHONES CELLULAIRES SONT-ILS DANGEREUX En 2015, l’utilisation d’un téléphone intelligent va de soi. Wifi public, 3G, tablette dans le salon, nous sommes constamment connectés, partout. Ce geste maintenant banal pourrait pourtant avoir des conséquences néfastes pour la santé. La communauté scientifique reste néanmoins polarisée à ce sujet.

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PAR COLIN CÔTÉ-PAULETTE

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n 2001, le Centre international de recherche sur le cancer, qui relève de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a catégorisé les radiofréquences (RF), les champs électromagnétiques (CEM) émis par les réseaux sans-fil ainsi que les téléphones cellulaires de « potentiellement cancérigènes ».

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des gens sur ces comités-là n’ont jamais fait pousser une cellule, ils n’ont jamais rien fait en laboratoire. Ce sont des gens qui prennent les rapports des autres, les recensent et qui vous donnent une opinion faite à partir des rapports des autres », s’emporte le chercheur.

Paul Héroux, un chercheur de la Faculté de médecine de l’Université McGill, s’est intéressé aux CEM. « Les études que j’ai faites en laboratoire sur des cellules cancéreuses m’ont mené à croire qu’on avait fait une erreur dans l’évaluation des impacts biologiques des ondes électromagnétiques. » Le directeur du programme de santé au travail de McGill estime que les CEM provoquent non seulement l’élévation thermique des tissus, mais aussi des effets biologiques sur le métabolisme.

Santé Canada a toutefois certifié à Premières en affaires que la Société royale du Canada avait son entière confiance. Rappelons qu’en 2013, celui qui avait été nommé président du panel d’experts de l’étude, Daniel Krewski, avait dû se retirer puisqu’il était en position de conflit d’intérêt. Le chercheur de l’Université d’Ottawa avait obtenu un contrat de 126 000 $ avec Industrie Canada en 2008 afin d’« aider à répondre à ce que le Ministère croit être une opposition souvent basée sur la mauvaise perception et la désinformation ».

Les experts ne s’entendent toutefois pas encore sur les effets de l’exposition prolongée aux CEM. Une étude de la Société royale du Canada, publiée en 2014 et commandée par Santé Canada, était chargée de réévaluer le Code de sécurité 6 (les standards d’exposition aux RF et aux CEM). Selon les conclusions de l’étude, les limites indiquées par le Code seraient justes, et si elles sont respectées, les CEM ne seraient pas dangereux. Certains experts, dont Paul Héroux, ont cependant émis des doutes sur les conclusions de cette étude. « La plupart

Il faut dire que l’industrie des télécommunications est énorme au Canada. Celle-ci a généré des revenus de 2,5 milliards de dollars en 2013. « Le sans-fil est une industrie qui permet le développement de toutes les autres. Que ça soit les entreprises de commerce, d’agriculture, les mines, le transport, c’est un outil qui permet d’être plus performant, plus compétitif. Il crée des emplois », précise Bernard Lord, le président de l’Association canadienne des télécommunications sans fil.

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EFFETS NOTABLES Stéphane Bélainsky est témoin-expert à la Régie de l’énergie du Québec et possède une entreprise d’« hygiène électromagnétique à domicile », EM3E. Il sécurise les maisons de ses clients des CEM, en filant et en installant des câbles de fibre optique par exemple. Les maux de tête, les étourdissements, l’angoisse et le système immunitaire moins puissant sont autant de symptômes qu’il affirme avoir souvent observé chez ses clients avant qu’il ne sécurise leur domicile. « 80% de mes clients sont des médecins », indique l’ancien mécanicien d’avion. En effet, plusieurs médecins considèrent que les gens qui affirment souffrir de ces symptômes à cause des CEM et des RF seraient « électrosensibles » ou atteint d’« hypersensibilité électromagnétique ». L’épidémiologie étant ce qu’elle est, la reconnaissance d’une telle maladie peut être longue et complexe. L’Allemagne, la Suède et l’Autriche reconnaissent officiellement la maladie. Quelques experts, dont le réputé Suédois Lennart Hardell, ont d’ailleurs demandé à l’OMS de considérer l’électrosensibilité comme une maladie officielle lors du 5e appel de Paris, en mai dernier. Le flou réside encore dans le fait que les symptômes de l’électrosensibilité peuvent être causés par une multitude de facteurs, dont « la mauvaise qualité de l’air intérieur, le stress en milieu de travail ou en milieu de vie et des affections médicales antérieures », selon Santé Canada. Les entreprises prennent cependant ces maux au sérieux. Dans le guide d’utilisation du iPhone 5, on peut lire: « Pour réduire votre exposition à l’énergie radiofréquence, utilisez le mode

mains libres de votre appareil à l’aide du haut-parleur intégré, des écouteurs fournis ou d’autres accessoires similaires. Transportez votre iPhone à une distance d’au moins 5 mm de votre corps afin de veiller à ce que les niveaux d’exposition restent aux niveaux testés ou soient inférieurs à ceux-ci. » L’éditeur de la revue La Maison du 21e siècle, André Fauteux, qui enquête sur les effets des RF et des CEM depuis une vingtaine d’années, ne croit pas que l’on devrait se fier aux normes actuelles. « Les standards de sécurité sont basés sur une conversation de six minutes pour un adulte en santé, et prend en compte seulement les changements thermiques. Les standards sont donc faits pour et par l’industrie », affirme-t-il. Jacqueline McLaran, docteure au Centre universitaire de santé McGill, dénonce le laxisme des lois et des standards en raison du flou autour des effets sur la santé des CEM et des RF. « Puisqu’on ne connaît pas vraiment les effets des CEM et des RF, il faudrait prendre davantage de précautions par rapport à la mise en place de réseaux sans fil publics, surtout dans les écoles », déplore-t-elle. La commission scolaire Saanich, sur l’île de Vancouver, a banni l’utilisation de réseaux sans fil dans les écoles primaires par exemple. Bernard Lord rejette ces accusations. « Les standards de sécurité sont fixés par le gouvernement et non par l’industrie. On respecte les codes en place et on s’assure que nos systèmes fonctionnent à l’intérieur des limites fixées par le gouvernement. Ces limites sont fixées selon les meilleurs standards scientifiques dans le monde. Au Canada, ceux-ci sont d’ailleurs très élevés. »

En attendant un consensus scientifique, il reste difficile de se prémunir contre les effets potentiellement nocifs sur la santé du nuage d’ondes dans lequel nous vivons tous les jours, en plus de tous les autres facteurs pouvant être additionnés et qui peuvent finalement affecter notre santé.

COMMENT

RÉDUIRE LES CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES

AUTOUR DE VOUS? • Faire filer ses appareils de télécommunications • Éliminer les sources d’ondes à la maison • Toujours garder une distance avec son téléphone cellulaire. Si c’est votre réveille-matin, mettre son téléphone en mode avion durant la nuit • Fermer le Wifi et le Bluetooth de son téléphone lorsque l’on n’en a pas besoin • Parler avec une oreillette • Ne pas transporter son téléphone cellulaire toute la journée sur soi. Éviter même de le garder dans son sac à main ou alors le garder en mode avion • Ne pas acheter de cellulaire aux enfants de moins de 12 ans

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TRAVAILLER EN MODE RÉSEAU… À l’ère de la mise en réseau, des communautés virtuelles et collaboratives, il est impératif de savoir tirer profit de cette nouvelle réalité de travail, tant du point de vue du développement professionnel que de l’établissement de relations constructives. PAR CATHERINE PRIVÉ, M.A.P., CRHA, PRÉSIDENTE ET CHEF DE LA DIRECTION, ALIA CONSEIL

Le travail en mode réseau n’est plus seulement un atout, mais bien un incontournable pour rester à jour et œuvrer dans le monde connecté d’aujourd’hui. En effet, que ce soit à cause du rythme, de la boulimie informationnelle et du profil des personnes, le mode réseau a la cote. Pour la prise de décision, l’échange d’information, la socialisation ou la création d’une communauté de gestionnaires, le fonctionnement en réseau permet d’atteindre plus rapidement les objectifs souhaités. Cela est d’autant plus vrai que ce mode collaboratif est un vecteur de vitesse mettant en commun de manière particulièrement rapide les connaissances et les trucs du métier.

Pour travailler efficacement en réseau, il importe d’être connecté aux bonnes personnes, que ce soit au niveau du développement des affaires, des tendances de l’industrie, du contenu, de l’information liée à la raison d’être de l’organisation, des décideurs, etc. Ainsi, un des pièges du travail en réseau est la dispersion de l’information ou la perte de focus par rapport à l’objectif visé. Pour éviter ce piège, le modèle de Harold Jarche présente que pour être efficace dans ce nouvel environnement, il faut organiser les efforts de réseautage désiré, trouver le sens ou la raison pour laquelle nous voulons entretenir toutes ces relations et partager différents liens.

Nous connaissons la popularité des outils de collaboration et de partage, tant dans le domaine de la vie privée que dans celui des organisations. Le travail en mode réseau accélère l’accès à l’information, le partage et l’apprentissage. À cet égard, c’est un avantage d’être bien « réseauté ». L’adage qui dit que ce n’est pas ce que vous connaissez, mais bien qui vous connaissez prend de plus en plus de sens. Force est de constater que dorénavant, les deux dimensions sont aussi importantes! En effet, peu importe le champ d’expertise, la somme d’informations et de connaissances est maintenant telle que personne ne peut prétendre tout maîtriser. Le travail en mode réseau permet donc d’avoir accès aux connaissances et aux différents points de vue au moment où ils sont requis. Bien que le travail en réseau diffère du réseautage lié au développement des affaires et à la gestion de la carrière, celui-ci demande aussi du temps et certains réflexes. La mise à jour et l’entretien de ses contacts, l’émulation et le partage doivent être faits rigoureusement. De plus, certaines règles d’usage assurent le maintien d’un haut niveau de professionnalisme. Quelques exemples de règles pourraient être le respect de la confidentialité des informations partagées, la courtoisie – même à l’écrit – et le dosage des envois ainsi que des demandes. Alors que le réseautage est teinté par l’intérêt personnel, le travail en réseau repose davantage sur une volonté de partage sans calcul. En fait, dans cette perspective altruiste, plus on donne, plus on risque de récolter et bénéficier du réseau ainsi créé, le retour pouvant venir aussi bien de personnes à qui nous n’avons jamais partagé.

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• Seek: fureter et organiser l’information (plutôt que de tenter de toute l’intégrer pour la maîtriser); • Sense : énoncer des idées sans hésiter à jouer avec pour les faire évoluer , être attentif au hasard des informations qui se présentent, car elles peuvent être une clé pour solutionner une problématique; • Share : ne pas hésiter à lancer ses idées dans son réseau pour les faire évoluer avec la variété et la richesse des points de vue. Et vous, êtes-vous habile à travailler en réseau?

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D’ICI JULIE PESANT

DES ROBES EN OFFRANDES Bâtisseuse du fleuron québécois Jacob, ancienne vice-présidente de la compagnie, Julie Pesant est l’une des plus grandes architectes de vêtements d’ici. Avec Éditions de robes, elle habille actrices et femmes d’affaires. Rencontre avec une femme pétillante d’authenticité, déterminée et qui qualifie volontiers ses robes d’« offrandes » faites aux femmes. PAR FRANCIS HALIN

« Je me suis lancée en affaires à l’âge de 53 ans », lance d’emblée Julie Pesant, qui me reçoit dans sa boutique de la rue Bernard, dans le Mile-End, une heure avant son ouverture. « Je n’ai pas peur de dire mon âge, car je crois que les femmes doivent dire haut et fort les vraies choses. » Ses robes, elle les conçoit comme « des armures pour que les femmes puissent affronter leur journée ». Et ses clientes sont pour elle des amies. « Je leur fais confiance, et elles me le rendent très bien. » Rien de convenu dans cette affirmation, qui en dit long sur son type de personnalité en affaires. Julie Pesant n’est effectivement pas une entrepreneure comme les autres. Rares sont les boutiques où l’on peut compter sur des conseils de la part d’une styliste professionnelle, établie et respectée dans le milieu de la mode, et cela dans une ambiance conviviale, sans flafla, ni prétention, répétera-t-elle au cours de l’entretien. Toutes les robes de sa boutique sont conçues et fabriquées à Montréal. Le prix moyen des robes de jour est de 300 dollars, une rareté, disons-le, pour un vêtement de cette qualité fait au Québec. « Les prix sont bas, car j’ai pignon sur rue et je vends moi-même

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mes robes. Je n’ai pas besoin de passer par une boutique qui va prendre un pourcentage… je n’ai aucun intermédiaire. C’est donc moi qui ramasse l’argent. Pas les autres », confie-t-elle. « Quand j’ai lancé ma boutique, je me suis mis dans la peau d’un étudiant. Je n’ai pas mis un quart de million en décoration intérieure… J’ai plutôt choisi d’utiliser ma créativité. Mon mot d’ordre : minimummaximum. Nous avons mis l’accent sur le produit, et la réponse a été bonne, même très bonne. » EN MODE AFFAIRES « À l’âge de douze ans, je savais déjà que je voulais être une femme d’affaires. Je ne voulais pas rester à la maison, comme ma mère, et élever des enfants. C’est cette passion ardente pour la mode (forme d’art et d’expression de soi) qui a guidé depuis toujours mes choix de carrière. J’étais toute jeune et j’aimais déjà beaucoup trop les vêtements », se remémore la fondatrice d’Éditions de robes, me fixant droit dans les yeux. « J’ai toujours aimé énormément le vêtement, avant même de le comprendre. J’ai toujours aimé la mode. Personne n’arrivait à changer mon point de vue. J’avais un talent artistique. Tout ce qui était art m’intéressait. Plus

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tard, j’étais assez forte à l’école. Mais je ne savais toujours pas ce que je voulais faire », se souvient-elle. « Un jour, un ami de mon frère un peu plus âgé que moi, Marcel Dénommé [de la défunte griffe Dénommé Vincent] est venu à la maison… j’ai alors compris que c’était ça! », raconte-t-elle, les yeux encore brillants au souvenir de cette rencontre déterminante. La suite est une série d’évènements qui feraient rêver n’importe quelle amoureuse ou amoureux de la mode ou du vêtement. Dix ans chez San Francisco. Vingt chez Jacob, où elle gravit tous les échelons jusqu’à devenir la vice-présidente de l’entreprise. « Jacob est venu me chercher. J’ai d’abord été acheteuse. J’ai voyagé partout dans le monde à la recherche des plus belles étoffes. De nombreuses années durant, j’ai pu visiter les plus belles boutiques au monde », partage-t-elle, consciente de la chance qu’elle a pu avoir à l’époque. C’est sans regret qu’elle quitte l’entreprise. « Je sentais que les choses n’évoluaient plus depuis trente ans. D’autant qu’au Québec, tout était pareil. J’ai donc voulu faire quelque chose de plus intime et authentique : de plus vrai », estime-t-elle. Un pari réussi, si l’on se fie à la réponse des consommateurs depuis qu’elle a lancé sa boutique en 2012. PLUS VRAI QUE NATURE Julie Pesant ne se qualifie pourtant pas comme une « créatrice », mais plutôt comme une « éditrice », voire une entrepreneure. « Je dessine, j’achète à New York, je gère ma boutique. Je développe mes collections et je m’occupe de la production. Je portais dix chapeaux chez Jacob, j’en porte autant ici. » Elle

ne se met toutefois pas de pression. « Je ne fabrique pas en Chine six mois à l’avance… J’ai le feed-back constant de mes clientes. Je peux donc m’adapter très vite, répéter un style en deux semaines, le recouper sur place, faire une grandeur en deux jours ou, pourquoi pas, trouver une couleur rapidement pour une cliente si elle le souhaite », se réjouit-elle. « Je suis axée sur les résultats. Cela marche donc parfaitement avec ma clientèle de professionnelles qui n’ont pas de temps à perdre », ajoute Julie Pesant, qui aime par-dessus tout échanger avec les femmes d’affaires et artistes de tous horizons s’arrêtant à sa boutique. « Je suis quelqu’un de gentil dans la vie. Je pense que c’est important de l’être. » Écouter Julie Pesant, c’est entendre le récit d’une histoire passionnée, d’une gestionnaire d’expérience qui vit un rêve éveillé. En ayant fait le choix de la proximité avec ses clientes, celle-ci a aussi fait celui du véritable échange, de la sincérité et de la rencontre. C’est peut-être pour cette raison qu’Anne-Marie Cadieux, Anne Dorval, Élyse Guilbault et Julie Le Breton aiment tant Julie Pesant. C’est peutêtre aussi pourquoi ses robes voyagent jusqu’à Cannes. Ou que la présidente de Vidéotron, Manon Brouillette, choisit de porter une de ses robes quand elle fait la une d’un magazine. « Je n’ai pas la tête enflée. J’ai une belle clientèle, et ma récompense, c’est ça », conclut-elle. Nul besoin de le dire, on le sentait déjà.

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NIKOLINA OKUKA L’ART ET LES AFFAIRES POUR S’ENRACINER Avoir la vocation artistique et la fibre entrepreneuriale, ça n’est pas donné à tous! Nikolina Okuka est une de ces femmes qui porte en elle les gènes lui permettant de briller dans les arts comme en affaires, conjuguant avec brio une carrière de peintre avec celle de propriétaire d’un café et d’une galerie d’art. Rencontre avec une femme d’exception qui, après avoir fui la guerre, a su faire sa marque grâce à ses multiples talents. PAR MARIÈVE K. DESJARDINS

Toute guerre change inévitablement la trajectoire de vie de ceux qu’elle touche. Parfois, malgré ses atrocités, elle permet pourtant à certains de trouver leur voie et leur destinée. C’est ce qui semble être le cas pour Nikolina Okuka. Au moment où le conflit éclate en BosnieHerzégovine en 1992, elle prépare à contrecœur une carrière d’ingénieure en mécanique à Sarajevo, essentiellement pour satisfaire les attentes de ses parents. La détérioration rapide du climat politique vient toutefois couper court aux études universitaires de la jeune femme de 25 ans. De façon précipitée, son conjoint et elle doivent tout laisser derrière eux, y compris la compagnie de torréfaction qu’ils avaient créée quelques années plus tôt. Ils fuient d’abord chez une tante à Belgrade, puis, avec leur fille, née entretemps au plus fort des hostilités, ils font une demande d’immigration au Canada où ils atterrissentt en 1994. UN NOUVEAU DÉPART À leur arrivée dans la Ville de Québec, il n’est pas question pour les Okuka de regarder en arrière. Les manches bien retroussées, ils déploient tous leurs efforts pour remettre sur pied leur maison de torréfaction, le Café Castelo, qui aura pignon sur la 1ère Avenue moins de deux ans plus tard. En 1998, alors que l’entreprise fonctionne bien, c’est l’occasion pour Nikolina Okuka de faire une place dans sa vie pour une passion refoulée depuis trop longtemps : la peinture. Si elle cultive un intérêt sans

borne pour l’art depuis l’enfance, c’est principalement grâce à la mère adoptive de son père, une vieille dame dotée d’une grande sensibilité. Pendant plusieurs années, cette grande complice a fait en sorte que la jeune Nikolina puisse assister, à l’insu de ses parents, à des cours d’art au sein de la bibliothèque où elle se rendait tous les jours après l’école. En sol québécois, c’est désormais libre de toute contrainte que Nikolina Okuka peut enfin s’adonner à la peinture et, pourquoi pas, songer à une carrière artistique. « Plus rien n’allait alors m’arrêter », se remémore-t-elle. Depuis, la Québécoise d’adoption n’a jamais cessé de créer et a réussi à s’imposer en tant qu’artiste. Ses tableaux ont fait l’objet de plus d’une cinquantaine d’expositions solo et collectives, ici comme ailleurs, notamment aux États-Unis, en Italie, en Espagne et en Roumanie. Récemment, son œuvre « Au-delà du regard » lui a valu le premier prix (dans la catégorie « Peinture ») au Grand Concours International d’Art Contemporain de l’Institut Européen des Arts Contemporains (France). Et en octobre prochain, l’artiste participera à la dixième édition de la Biennale de Florence ainsi qu’au Salon Art Shopping 2015 au Carrousel du Louvre de Paris. L’ART POUR S’ENRACINER La technique picturale singulière de Nikolina Okuka contribue pour beaucoup à la fascination que son art exerce, tant auprès du public que des galeristes.

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Passionnée par la nature depuis toujours et inspirée par le travail de la matière de l’artiste Antoni Tàpies, elle intègre dans ses toiles des morceaux d’écorce, des feuilles, du sable ainsi que des pierres brutes ou semi-précieuses. Les minéraux, ont pris une place de premier plan dans son travail dans les dernières années. Cette pionnière du GemArt® les broie pour en extraire le pigment. Elle les casse en morceaux qui viendront ponctuer astucieusement ses compositions. Pour ériger ces dernières, celle qui se considère en quelque sorte « comme une architecte » superpose acrylique et matière minérale sur une base de bois afin de constituer une série de couches texturées. En résulte des tableaux pouvant atteindre jusqu’à une douzaine de centimètres d’épaisseur et se situant à la limite de la sculpture. Représentant des paysages volcaniques observés à vol d’oiseau et à travers lesquels on perçoit un regard lumineux, ces créations, qui oscillent entre le figuratif et l’abstrait, ont le pouvoir de nous transporter jusqu’aux origines de l’Homme, voire de la Terre. Des nombreux voyages qu’elle effectue, Nikolina Okuka dit toujours rapporter un élément végétal ou minéral. D’ailleurs, elle raconte avoir quitté Sarajevo avec seulement deux valises, dont une qui contenait principalement des pierres! Derrière cette habitude, la quadragénaire voit le symbole du déracinement d’un fragment issu de la terre, mais surtout la possibilité de l’enraciner au cœur d’un nouveau territoire, notamment dans ses

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Paysage du Jaspe rouge

toiles. L’artiste ajoute que l’incorporation de pierres dans ses créations contribue finalement à matérialiser son propre ancrage, ici, au Québec.

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Planète Picasso

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JONGLER ENTRE LES ARTS ET LES AFFAIRES Nikolina Okuka s’illustre aussi par le biais des entreprises qu’elle a bâties. Le Café Castelo, qui fêtera son dix-neuvième anniversaire cette année, distribue du café dans une quinzaine de points de vente indépendants et génère actuellement plus de 150 emplois. « C’est notre façon de remercier cette belle société québécoise pour son accueil et de contribuer à son développement », explique-t-elle. Depuis deux ans, elle s’investit dans une seconde aventure entrepreneuriale qui connaît un grand succès, celle de la galerie d’art uNo. Avec la création de cet endroit unique en son genre, situé à l’étage juste au-dessus du café Castelo, la galeriste s’est donnée pour mandat principal de rendre l’art accessible à tous. Elle y invite les visiteurs à venir profiter d’un moment prolongé de détente devant un bon café pour découvrir les œuvres de la dizaine d’artistes permanents (toutes des femmes, « un pur hasard », précise-t-elle), ainsi que celles d’un nouveau créateur, sélectionné chaque mois. De son habileté à troquer avec aisance sa casquette de créatrice pour celle de femme d’affaires, et inversement, Nikolina Okuka ne semble pas étonnée. Car, pour elle, artistes et entrepreneurs ont plusieurs points en commun. « C’est toujours la création qui les pousse à aller plus loin, peu importe qu’il s’agisse d’une œuvre d’art ou d’un nouveau produit. Ils aiment tous deux sortir des sentiers battus et prendre des risques. » Tout ce que Nikolina Okuka, unique et brillante telle une gemme, sait parfaitement faire.


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Vice-présidente principale, Ressources Humaines et Affaires publiques McKesson Canada

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Davantage de femmes dans les postes de leadership : Il faut s’y mettre collectivement Depuis le 1er janvier 2015, toutes les sociétés inscrites à la bourse du Toronto (TSX), incluant plusieurs grandes entreprises québécoises, sont tenues de divulguer la proportion de femmes au sein de leur conseil d’administration et de leur haute direction ainsi que les mesures prévues pour augmenter leur présence. L’Autorité des marchés financiers du Québec s’est jointe à cette initiative de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, baptisée : « se conformer ou s’expliquer ». La mise en œuvre de telles mesures en Australie et au Royaume-Uni ont fait en sorte que la représentation des femmes au sein des conseils est passée de 10 % à 17 %, et de 12,5 % à 23 %, respectivement en trois et quatre ans, après une décennie de stagnation. Les sociétés s’intéressent de plus en plus à cet enjeu, car les mérites d’une plus grande diversité parmi les dirigeants ne font plus aucun doute. Dix années d’études (Catalyst, Credit Suisse, McKinsey, Forbes, etc.) ont démontré sans équivoque les avantages d’avoir plus de femmes dans les instances décisionnelles : une meilleure performance financière, un taux plus élevé de satisfaction et de rétention des employés, une meilleure performance de groupe, une plus grande capacité d’innovation et une meilleure réputation auprès de la communauté.1 Toutefois, atteindre la parité hommes-femmes au sein des directions d’entreprise ne se fait pas tout seul. Les entreprises qui ont réussi à atteindre leurs objectifs ont mis en place des facteurs clés de succès : implication de la haute direction (les PDGs); mesure des résultats et renforcement de l’imputabilité à travers l’organisation ; et politiques et programmes de soutien. L’AFFQ (Association des femmes en finance du Québec), L’ASC (Cercle des Administrateurs de sociétés), Catalyst, CREW Montreal (Commercial real estate women), FCT (Les femmes en communications et technologie), L’IWF (International Women’s forum), La Gouvernance au Féminin, Premières en affaires, WIM (Women in Mining), et WPO (Women Presidents’ Organisation) ont choisi d’allier leurs forces et leurs réseaux pour soutenir les entreprises soumises aux nouvelles exigences réglementaires afin qu’elles atteignent la parité. Parmi nos membres, nous comptons des dirigeant(e)s d’associations professionnelles, de groupes de recherche et de consultation, de grandes entreprises, de firmes de services professionnels et de médias. Nous invitons les groupes qui partagent ce point de vue à se joindre à nous. Nous voulons partager notre expertise et soutenir la création d’entreprises plus représentatives et plus performantes au Québec. Notre objectif principal est de sensibiliser les sociétés québécoises aux décisions des autorités boursières, mais nous allons également diffuser chaque année des mises à jour des progrès au sein des entreprises afin de mettre en valeur les réussites. Et enfin, nous allons offrir de la recherche et des outils pour de « meilleures pratiques » pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs en matière de diversité afin d’augmenter la proportion de femmes au sein de la haute direction et de leur conseil d’administration. Why Diversity Matters, Catalyst, 2013 http://www.catalyst.org/knowledge/diversity-matters

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R RE E

VOUS SAVEZ CE QU’EST UN REER : vous mettez de l’argent de côté et en échange vous obtenez une déduction d’impôt. Mais savez-vous pourquoi vous bénéficiez d’économies d’impôt supplémentaires lorsque vous épargnez dans le REER du Fonds de solidarité FTQ ?

PARCE QUE LE FONDS A UNE MISSION UNIQUE : AIDER L’ÉCONOMIE DU QUÉBEC. Il a l’obligation d’investir la majorité de ses actifs dans l’économie d’ici et de créer et maintenir des emplois chez nous. En investissant dans le REER du Fonds, vous posez un geste solidaire. Et pour cela, vous bénéficiez d’économies d’impôt additionnelles.

QU’ATTENDEZ-VOUS POUR ÉPARGNER ?

UN REER

AILLEURS

Votre épargne annuelle Déduction REER 25 % d’économies d’impôt supplémentaires du Fonds

1 000 $

1 000 $

384 $

384 $

Sans objet

Ce qu’il vous en coûte réellement

UN REER AU

FONDS

616 $

250 $ 366 $ ou 14,08 $ par paie

Note : exemple pour une personne ayant un revenu annuel de 45 000 $ et 26 paies par année. Les crédits d’impôt accordés au Fonds pour l’année d’imposition 2015 sont de 10 % au fédéral et de 15 % au provincial.

Faites vous-même le calcul :

PLUS D’ARGENT DANS VOS POCHES

FONDSFTQ.COM/CALCULEZ

1 800 567-FONDs (3663)

fondsftq.com

Ce placement est effectué au moyen d’un prospectus qui contient des informations détaillées importantes au sujet des actions du Fonds de solidarité FTQ. On peut se procurer un exemplaire du prospectus aux bureaux du Fonds ou sur son site Internet. Il est recommandé aux investisseurs de lire le prospectus avant de prendre une décision d’investissement. Les crédits d’impôt accordés au Fonds pour l’année d’imposition 2015 sont de 10 % au fédéral et de 15 % au provincial.


Toujours présents pour les entreprises Chantal Contant Présidente, Contant.ca

Groupe Contant, concessionnaire de véhicules récréatifs.

À titre de partenaire financier, Banque Nationale a aidé Groupe Contant à véhiculer le succès d’une génération à l’autre. Pour découvrir nos solutions entreprises bnc.ca/entreprises


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