Johann Fleuri pour Zoom Japon.
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En 2014, les Japonais étaient plus de 8,4 millions à pratiquer l’alpinisme ou la randonnée en montagne.
produite par les moyens de transport. “Les habitants se plaignaient des détritus abandonnés par les touristes qui jonchaient les sentiers, explique KAMIJO Toshiaki. Nous avons donc pris des mesures et nous encourageons désormais les randonneurs à ramener leurs déchets chez eux. Nous leur demandons aussi de prendre soin des fleurs et de ne pas nourrir les animaux sauvages. Enfin, nous avons résorbé les embouteillages en créant une meilleure régulation. Cela permet de fluidifier le trafic et de rendre les alentours plus agréables.” Second souci, et non des moindres, la prévention face aux dangers. Certains randonneurs font parfois preuve d’une grande imprudence. “Aujourd’hui, nous avons de plus en plus d’urgences à gérer, regrette l’élu local. Les randonneurs doivent
bien se préparer et prendre toutes les informations nécessaires avant de se lancer sur les sentiers. Récemment, nous avons eu le cas d'un homme, un jeune Coréen, qui s'était lancé dans la montagne directement en sortant du travail, en costume, pensant qu'il pourrait acheter du matériel directement sur place, sur les chemins. Visiblement, c'est possible en Corée du Sud, mais ici, il n'y a pas de boutiques. Il faut acheter son matériel avant de venir. A mesure que l'altitude augmente, il fait plus froid. Il aurait pu avoir de sérieux problèmes... Les accidents les plus fréquents restent les chevilles foulées ou les brûlures. Mais parfois, c'est plus grave. En mai dernier, nous avons déploré le décès de cinq personnes pendant les congés de printemps.”
Chaque année, entre 100 et 200 accidents sont recensés dans la vallée de Kamikôchi. C’est un environnement sauvage. “La montagne n'en reste pas moins un lieu hostile lorsque l'on n'est pas suffisamment préparé”, rappelle ISHIzUKA Satomi, guide professionnel pour l'association Montagne Yamatami. La région abrite notamment de nombreux ours bruns. “J'en ai rencontré un, une fois. J'ai eu très peur. Il ne faut donc pas brûler ses poubelles car les ours peuvent être attirés par l'odeur et croire qu'ils vont trouver de la nourriture”, ajoute le guide. En 2015, les montagnes japonaises ont enregistré un record de personnes perdues en altitude : 3043 cas selon les données de la police nationale. Sur ce nombre, 335 décès ont été à déplorer, dont 62 dans la préfecture de Nagano.
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