Concert 20 ans fédération Hiéro Colmar avec les Dum Dum Boys, Messerchups, Manson’s Child, The Liminanas et des surprises, le 3 novembre au Grillen, à Colmar www.hiero.fr
Dans le paysage culturel, rares sont les associations qui survivent aux budgets rapetissant. En Alsace, cela fait plus de 20 ans que la mère nourricière Hiéro nous abreuve d’alternatif mue par un amour sans bornes pour la culture. Retour sur l'histoire de Hiéro Colmar, une association résolument tournée vers le futur.
Il y a 20 ans, certains d’entre nous gambadaient gaiement entre le bac à sable et les jupes de maman quand d’autres étaient « en mission pour le rock’n’roll », des mots de Nicolas Jeanniard, l’un des fondateurs de Hiéro Colmar avec JeanDamien Collin et une poignée de copains. Et si aujourd’hui, nous gambadons toujours aussi gaiement de concerts en concerts et de salles en salles, c’est certainement grâce à eux. Comprenez bien : dans les années 80, le paysage musical alsacien ressemblait à un désert aride et muet face aux dynamiques Bâle et Fribourg, malgré quelques effusions notoires du côté du Bandit et du Loft à Strasbourg. Mais du côté Haut : rien. À tel point que les deux copains de lycée Jean-Damien Collin et Nicolas Jeanniard investissent radio Dreyeckland – aujourd’hui RDL – et montent leur émission Torpedo où ils interviewent des groupes de passage de l’autre côté de la frontière : The Jesus & Mary Chain, The Feelies ou encore R.E.M. Hasard des affinités, Jean-Luc Wertenschlag, le futur fondateur de Hiéro Mulhouse les rejoint en tant que premier salarié de la radio et repart un an plus tard avec une idée précise : ouvrir une salle de concerts à Mulhouse.
« À ce moment-là, on s’est dit : pourquoi pas nous ?, explique Jean-Damien Collin. On portait les mêmes revendications que Jean-Luc et lorsqu’on a réfléchi au nom il nous a proposé de prendre le même pour partager des éditions d’autocollants, des programmes, une carte de membre... » La fédération Hiéro était née avec l’idée de rassembler les énergies et les associations. Dès ses débuts, Hiéro Colmar instaure une ligne artistique forte qui continue de sévir : « On ne voulait pas organiser de concerts juste pour organiser des concerts, l’idée était de programmer des groupes qu’on rêvait de voir et de partager cette passion. Tout est lié à une vision ouverte de l’art et de la culture » Et Nicolas d’ajouter : « On pouvait passer du cinéma expérimental autant qu’Easy Rider ou C’est arrivé près de chez vous. On a créé Hiéro pour que ce soit une alternative : c’est notre rôle et notre envie de montrer des artistes qui ne sont pas programmés mais le seront peut-être plus tard, de les faire exister. On fait notre travail de défricheurs. » Et des terrains non conquis, ils en ont défriché. Dès leur premier concert en avril 1992, les Maniacs, Johan Asherton et Chriss Wilson attirent 350 personnes à la MJC de Colmar, lieu atypique qui a le don de surprendre les artistes de passage. Mais
63