TOUS THEOLOGIENS! - VIVRE NOS CONVICTIONS (MB3524)

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CAROLYN CUSTIS JAMES

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On entend souvent dire que la théologie est affaire de spécialistes. Que ceux qui la pratiquent planent à des kilomètres au-dessus des aléas de la vie quotidienne. Troublée par l’affirmation, lancée par un de ses professeurs, qu’il n’y a jamais eu de grande théologienne, Carolyn Custis-James s’est lancée dans des recherches approfondies. Et elle a fait des découvertes qui ont transformé sa manière de voir les choses. «Rien n’est plus important ou plus urgent que la quête d’une meilleure connaissance de Dieu… Que notre théologie soit bonne ou défectueuse, ceux que nous aimons le plus seront les premiers à en sentir les effets», constate-t-elle. Tout ça, c’est bien beau, mais qu’est-ce que cela signifie concrètement? Vérifiez-le en découvrant cet ouvrage interpellant d’une femme qui aime suffisamment Dieu pour oser remettre en cause les conventions. CHF 25.00 / € 18.00 ISBN 978-2-8260-3524-4

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CAROLYN CUSTIS JAMES

Vivre nos convictions

Tous théologiens! Vivre nos convictions

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CAROLYN CUSTIS JAMES 14/05/12 23:10


Carolyn Custis James

Tous théologiens ! Vivre nos convictions


Originally published in the U.S.A. under the title: When Life and Beliefs Collide Copyright © 2001 by Carolyn C. James Translation copyright © 2012 Carolyn Custis James Translated by Colette Gauthier-Carr Published by permission of Zondervan, Grand Rapids, Michigan www.zondervan.com Edition originale publiée aux Etats-Unis sous le titre: When Life and Beliefs Collide Copyright © 2001 by Carolyn C. James Copyright de la traduction © 2012 Carolyn Custis James Traduction: Colette Gauthier-Carr Publié avec l’autorisation de Zondervan, Grand Rapids, Michigan www.zondervan.com Les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 http://www.universdelabible.net Photos couverture: snaptitude et Bruce Shippee – Fotolia.com © et édition: La Maison de la Bible, 2012 Chemin de Praz-Roussy 4bis 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés E-mail: info@bible.ch Internet: http://www.maisonbible.net ISBN édition imprimée 978-2-8260-3524-4 ISBN format epub 978-2-8260-0003-7 ISBN format pdf 978-2-8260-9746-4


Table des matières Avant-propos.......................................................................................... 9 Préface....................................................................................................11 Introduction..........................................................................................19 A propos de ce livre...........................................................................31 Première partie. Notre besoin de connaître Dieu...................................................35 1. A l’école du rabbin Jésus.............................................................37 2. Le mot qui fait peur......................................................................57 3. Entrer en conflit avec Dieu.........................................................85 4. Survivre aux batailles de la vie...............................................111 Deuxième partie. Connaître Dieu dans la vie quotidienne................................. 133 5. Quand Jésus déçoit.....................................................................135 6. Combattre notre incrédulité....................................................163 7. Fixer nos regards sur Jésus...................................................... 187 Troisième partie. Connaître Dieu dans nos relations avec les autres.............215 8. Une guerrière dans le feu du combat..................................217 9. Une alliée intime créée par Dieu............................................249 10. L’édification de l’Eglise............................................................ 285 Epilogue................................................................................................313 Annexes. Quelques conseils pratiques.....................................335 Recommandations pour la lecture............................................337 Guide d’étude.................................................................................... 345


Introduction Pas de grande théologienne Il arrive que des paroles prononcées au hasard d’une conversation restent attachées à vous comme du ruban adhésif. En dépit de vos efforts, vous ne parvenez pas à vous en débarrasser. C’est ainsi qu’une parole prononcée par un de mes professeurs alors que j’étudiais la théologie m’a poursuivie et perturbée jusqu’à aujourd’hui. Après avoir été pendant des générations exclusivement réservée aux hommes, l’institution évangélique que je fré­ quentais avait commencé à ouvrir ses portes aux étudiantes. Nous étions cinq inscrites pour la première année. Une page se tournait dans l’histoire de cet institut formateur comme dans la nôtre, mais tout le monde n’était pas à l’aise avec cela. Heureusement pour nous, la plupart des hommes faisaient comme si de rien n’était, certains affirmant même qu’un tel changement aurait dû survenir depuis longtemps. D’autres semblaient peu convaincus de l’opportunité de notre présence, et quelques irréductibles ne pouvaient s’empêcher de lâcher des remarques condescendantes à notre attention. Un des professeurs, qui prenait parfois plaisir à verser de l’huile sur le feu, avait la troublante capacité de lancer des affirmations qui me perturbaient profondément et qui, en même temps, stimulaient ma réflexion. Au cours d’un de nos échanges, ses paroles ont atteint leur cible avec une force insoupçonnée. De la malice dans les yeux, il a déclaré: «Vous savez, il n’y a jamais eu de grande théologienne.» Tous théologiens!

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Je tressaille encore en repensant à cette parole, mais pour d’autres raisons que la première fois. C’était l’un de ces instants affreux où la réplique appropriée ne vous vient qu’après coup. Tout d’abord, étant donné le contexte particulier dans lequel nous nous trouvions, j’ai associé la remarque à un constat historique qui ne concernait que les rares femmes fréquentant des facultés de théologie ou exerçant un «ministère». Je connaissais assez l’histoire de l’Eglise pour savoir qu’effectivement il y avait eu très peu de théologiennes reconnues comme telles avant le vingtième siècle. Cela n’avait rien à voir avec un supposé manque de sens théologique de la part du sexe féminin; simplement, nous n’avions pas eu le même accès que les hommes aux études. Comme je venais tout juste d’être autorisée à suivre de tels cours, je trouvais la situation particulièrement ironique: cette institution avait contribué au problème pendant des décennies!

Aller au fond des choses Ce n’est qu’après avoir ressassé le commentaire de mon professeur que j’ai commencé à comprendre ses implications pour toutes et tous. Le vrai problème n’était pas celui de l’accessibilité de l’enseignement aux femmes (même si c’en était un), mais plutôt une conception trop étroite. Même si la remarque visait à m’exaspérer, la définition de la théologie qu’elle impliquait illustrait une compréhension courante, mais erronée, qui l’élimine du cœur de la vie, de l’endroit où elle a sa place légitime. Dans un monde de mots de passe et de prises sécurisées pour les enfants, elle fait partie des nombreuses choses prudemment placées hors d’atteinte. 20…

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La plupart d’entre nous avons tendance à penser que la théo­ logie est une affaire de professionnels, de spécialistes, qu’elle est réservée à ceux qui ont des diplômes et le savoir-­faire nécessaire pour la manipuler de façon correcte, en toute sécurité; ils s’assurent que nous ne créerons pas de problèmes en nous y intéressant. Cette façon de penser me rappelle la réticence qu’avait l’Eglise médiévale à autoriser les gens ordinaires à accéder directement aux Ecritures. C’est plutôt ironique: la différence entre l’inaccessibilité de la Bible à cette époque-là et l’inaccessibilité de la théologie aujour­d’hui, c’est que nous condamnons la première et approuvons de bon cœur la seconde, bien que toutes deux soient également nuisibles! Ainsi, plus je considérais ce qu’était vraiment la théologie, plus je me rendais compte combien il était révoltant de chercher à la garder sous clé. J’ai rapidement découvert qu’elle était bien plus facile d’accès que je ne l’avais cru et qu’elle débordait de conseils pour la vie de tous les jours. Il ne s’agit, en fait, que de chercher à connaître Dieu. C’est quelque chose que les femmes ont toujours fait et font encore aujourd’hui. En son temps, cette définition plus complète et bien meilleure m’a aidée à comprendre que la théologie est bien plus qu’une organisation abstraite d’idées et qu’elle n’est pas seulement affaire de spécialistes. Sans le vouloir, mon professeur avait mis au jour un problème extrêmement sérieux pour toutes les chrétiennes, y compris moi-même. La blessure initiale estompée, j’aurais pu totalement oublier cet incident. Mais deux autres pensées ont germé dans mon esprit et ont gravé dans ma mémoire, de façon indélébile, ces paroles. Premièrement, j’ai compris que nous sommes tous et toutes des théologien(ne)s, que nous nous en rendions Tous théologiens!

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compte ou non. Puisque la théologie consiste à connaître Dieu, avoir telle ou telle opinion à son sujet revient à adopter une attitude de théologien. Deuxièmement, après avoir accepté le fait que j’étais moi-même une théo­logienne, j’ai compris qu’il était essentiel que je sois la meilleure possible. C’est devenu douloureusement évident pour moi lorsque j’ai commencé à souffrir des conséquences de ma propre négligence dans ce domaine, non dans la salle de cours, mais dans ma vie personnelle. En associant les femmes et la théologie, mon professeur m’a permis d’entamer un parcours personnel qui m’a amenée à découvrir mon héritage en tant que chrétienne, un héritage que toute une génération de croyantes et croyants semble ignorer et que, je le crois profondément, nous avons besoin de nous réapproprier. Après bien des recherches, j’ai découvert que la Bible (sans parler de l’histoire de l’Eglise) rapporte l’expérience de nombreuses femmes dont les solides convictions ont beaucoup apporté à leur foyer, à leur entourage et à leur Eglise. Définie de façon correcte, l’idée d’une «femme qui fait de la théologie» n’est pas aussi révolutionnaire qu’elle semble l’être. En fait, j’ai découvert que la théologie se trouve au cœur de ce que signifie être une femme, et cette découverte a marqué un tournant dans ma vie. Lors de cette chaude après-midi d’été, j’étais loin de me rendre compte de l’aide immense que mon professeur venait de m’apporter par sa réflexion sarcastique. Une femme a déclaré, un jour: «Au sens figuré, les hommes ouvrent encore les portes aux femmes.»1 Il venait juste de m’en ouvrir une.

1  Michele Guinness, Is God Good for Women?, Hodder and Stoughton, 1997, p. 2.

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Ce livre est le résultat du parcours entamé au passage de cette porte. Il a débuté par la recherche et l’étude des grandes théologiennes de l’histoire et m’a amenée à comprendre qu’il me fallait en devenir une moi-même. Cela n’a pas été une aventure facile car, comme c’est le cas pour la plupart des expériences qui en valent la peine, elle m’a obligée à porter un regard honnête sur moi-même; j’ai dû admettre que j’étais bien plus intéressée à découvrir ce que Dieu pouvait faire pour moi qu’à le connaître personnellement. Je n’ai pas tant été motivée par la curiosité et le désir de prouver la fausseté de la déclaration de mon professeur (même si cela m’y a sans doute aussi encouragée) que par mon besoin de connaître le Seigneur plus en profondeur. Les résultats de mes recherches m’ont vraiment ouvert les yeux. Mais avant de me lancer dans l’explication de ce que j’ai appris, il nous faut parler ouvertement d’un problème important.

Un dilemme pour les femmes Ma plus grande crainte, au moment de la rédaction de ce livre, a été que beaucoup ne poursuivent pas leur lecture après cette introduction. Je suis pleinement consciente que le simple emploi du mot théologie provoque toutes sortes de réactions négatives dans l’esprit de plusieurs. Menez un sondage au sein de n’importe quel groupe de chrétiennes au sujet de ce qu’elles aiment faire: la théologie, pour autant qu’elle soit mentionnée, se trouvera au bas de la liste. J’aurais pu facilement esquiver le problème en recourant à une terminologie moins dérangeante, mais cela n’aurait pas Tous théologiens!

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été honnête et, franchement, les femmes auxquelles j’ai fait part de cette inquiétude (même celles qui exprimaient la plus forte répugnance) appréciaient un langage juste. Elles ne souhaitaient pas être ménagées, particulièrement sur un sujet qu’elles considéraient comme important. Cependant, elles souhaitaient aussi que leurs préoc­cupations légitimes en rapport avec ce domaine soient entendues. Dans mon ministère, j’ai rencontré toutes sortes d’attitudes envers la théologie, allant de l’indifférence à l’hostilité. Quelques-unes, ici et là, pensent que c’est un sujet fascinant et y consacrent beaucoup de temps, mais elles sont rares et, de l’avis de certaines (et certains), un peu bizarres. La grande majorité des femmes ne veulent pas en entendre parler. En cherchant à découvrir les raisons d’une telle attitude, j’ai entendu de troublants récits où la théologie a été utilisée de manière blessante dans leur vie. Une jeune femme, que la passion de son mari pour cette matière laissait de marbre, désignait la vaste collection d’ouvrages alignés dans leur bureau en remarquant: «Ces livres m’intimident.» Une autre racontait avoir perdu des amis proches suite à un conflit d’ordre doctrinal dans l’Eglise. D’autres mentionnaient l’arrogance de certains théologiens et les blessures provoquées par leurs déclarations insolentes. Il n’est donc pas surprenant que plusieurs voient la théologie d’un œil négatif et souhaitent se distancer autant que possible de cette réalité menaçante. Cependant, l’obstacle le plus difficile à franchir est peut-être celui de la perception que les chrétiennes ont d’elles-­mêmes. Nous sommes partagées en deux camps: les «Marie» et les «Marthe». Ces deux sœurs sont involontairement devenues une façon de nous cataloguer: celles qui pensent et 24…

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celles qui servent. Les femmes qui se définissent comme des «Marthe» préfèrent servir plutôt que faire des recherches d’ordre intellectuel. Nettement plus attirées par l’aspect pratique des choses, elles s’occupent passionnément et activement des personnes nécessiteuses et souffrantes de leur entourage. Elles y investissent beaucoup de temps et d’énergie. Leur ministère est précieux; elles répondent à des besoins urgents et bien réels. Elles ont aussi tendance à penser que la théologie les dépasse et ne les intéresse pas vraiment. Les «Marie», à l'inverse, se sentent plus à l’aise dans le monde des idées. Elles apprécient une discussion intellectuelle et la perspective d’un débat difficile, mais elles ne se sentent pas à leur place dans la cuisine. Une telle catégorisation est regrettable, car elle pousse les femmes à conclure que ces deux facettes de l’existence sont dénuées de rapports et incompatibles, au lieu de les amener à se rendre compte qu’elles sont, au contraire, étroitement liées. Elles ne pensent pas que la théologie ait sa place dans la façon dont nous menons notre vie. Elles sont convaincues que méditer intensément sur Dieu est une activité réservée aux personnes qui y sont enclines et sont douées pour cela. Une telle manière de voir les choses, qui fait office pour nous de seconde nature, est renforcée quand on présente la théologie comme une matière dépouillée de tout intérêt et de toute pertinence pour le monde dans lequel nous vivons. L’expression de nos doctrines est peut-être orthodoxe, mais elle présente peu d’intérêt lorsque notre famille est déchirée et que nous sommes désespérées. La vie des femmes est bien trop trépidante et leurs problèmes, trop sérieux pour qu’elles puissent se permettre de gaspiller un Tous théologiens!

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temps précieux à une activité purement scolaire qui, de plus, n’offre aucun soulagement. Certains se demanderont peut-être pourquoi, avec de tels obstacles sur ma route, j’ai malgré tout décidé d’écrire un livre sur l’importance de la théologie pour les femmes. La gravité du sujet ne me laisse pas vraiment le choix. Ignorer le problème sans même tenter d’y répondre signifie se con­ tenter d’un statu quo qui, en fin de compte, est néfaste. En fait, j’ai été surprise de constater que ces barrières tombaient bien vite lorsque mes interlocutrices (même celles qui résistaient le plus vigoureusement) comprenaient que les malentendus, mauvaises interprétations et abus ne faisaient que masquer le véritable danger: celui de négliger la théologie. Deux éléments ont rendu ma tâche plus facile et aidé les femmes à vaincre leurs hésitations et à baisser leur garde. Premièrement, elles ressentent déjà les conséquences de leur propre négligence vis-à-vis de la théologie. Lorsque quelqu’un aborde cette question, elles sont donc plus disposées à prêter l’oreille. Deuxièmement, les enseignements bibliques sont indéniables. Ma propre réticence envers les questions doctrinales s’est rapidement évaporée le jour où j’ai constaté, dans ma vie personnelle, l’impact de mes vues erronées quant à la personne divine. Je suis peut-être arrivée à cette conclusion par la porte de service, mais, avec du recul, il me semble que le plus court chemin vers une plus grande lucidité concernant notre besoin de mieux connaître Dieu passe par les difficultés de la vie. L'échange avec mon professeur n’aurait pas pu se produire à un moment plus adéquat. J’étais en pleine crise personnelle 26…

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face à ce que Dieu faisait (ne faisait pas serait plus juste) dans ma vie. Mes rêves d’avenir avaient toujours inclus une famille. Or, je me trouvais là, célibataire, inscrite dans une faculté de théologie. Je me dirigeais vers un avenir incertain qui semblait m’entraîner loin de ce que je désirais le plus: me marier et avoir des enfants. L’apparente indifférence divine vis-à-vis de ma déception et de mes prières m’a surprise. Je ne m’y attendais pas et, franchement, je trouvais cela déroutant. A l’époque, je pensais que mes difficultés étaient liées aux circonstances, alors qu'en réalité il s’agissait d’un combat spirituel: ma théologie, qui m’avait amenée à croire que Dieu se comporterait de manière prévisible et bien définie, s’effondrait. Mon ministère m’a permis d'entrer en contact avec de nombreuses femmes. Leur histoire, bien que différente de la mienne et souvent bien plus douloureuse, les avait invariablement conduites dans la même crise: elles avaient du mal à mettre leur confiance en un Dieu qui, elles en étaient convaincues, les avait trahies et laissées tomber. L’une d’elles, après dix ans de mariage, avait été anéantie lorsqu’elle s’était rendu compte qu’elle avait épousé un homme qui la maltraitait émotionnellement, tout comme son père l’avait fait. C’était précisément ce qu’elle avait demandé au Seigneur de l’aider à éviter et ce qu’elle s’était promis de ne jamais faire. Ses paroles se font l’écho du désespoir ressenti par bien des femmes: «Comment puis-je faire confiance à Dieu, alors qu’il m’a laissée tomber?» De nombreuses chrétiennes s’éveillent à la dure réalité du naufrage de leur vie. L’échec d’un mariage, le décès d’un enfant, des inquiétudes d’ordre financier, un passé d’auto­ destruction ou simplement le manque d’intérêt d’une Tous théologiens!

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existence décevante les amènent à se demander où se trouvait Dieu lorsque leur univers s’est effondré. Déconcertées et blessées par son apparent désintérêt, elles doutent de sa bonté et de son amour pour elles. Dans mon cas, le tournant décisif s’est produit lorsque je me suis rendu compte que la faiblesse de ma théologie et ma perception inexacte et superficielle de Dieu aggravaient les choses au lieu de m’apporter le réconfort et l’espoir dont j’avais besoin. Je ne connaissais pas le Seigneur autant que je pensais le connaître. Le Dr J. I. Packer l’a exprimé de façon éloquente: La connaissance que nous avons de Dieu, en effet, déterminera de façon décisive la manière dont nous vivrons nos vies. […] Ne faisons-nous pas preuve envers nous-mêmes de la même cruauté toutes les fois que nous essayons de vivre dans ce monde sans rien connaître du Dieu qui en est le maître et qui le dirige? Pour ceux qui ne connaissent pas Dieu, le monde n’est qu’une terre étrangère, pleine de folie et de douleur, et la vie qu’ils doivent y mener s’avère décevante et misérable. Négliger l’étude de Dieu, c’est se condamner à marcher dans la vie en trébuchant, à tâtons, les yeux bandés en quelque sorte, sans pouvoir s’orienter ni se faire la moindre idée de ce qui est autour de soi. Et c’est ainsi que l’on peut gaspiller sa vie et perdre son âme.1 Depuis 1993, j’ai présenté ce message à différents groupes, représentant tous les âges, toutes les situations familiales, tous les niveaux d’éducation, tous les milieux sociaux et 1  James I. Packer, Connaître Dieu, Grâce et Vérité, 1986, p. 11.

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économiques et, enfin, toute une panoplie de dénominations. Partout, la réaction a été la même: les femmes étaient soulagées d’être finalement prises au sérieux et admettaient ouvertement que leur perception erronée et insuffisante de Dieu exacerbait leurs problèmes et rendait plus difficile leur capacité de lui faire confiance. Quand les choses vont mal – et cela ne manque jamais d’arriver –, un régime spirituel allégé ne permet pas de tenir. Nous souffrons toutes de cela. Ce que j’ai découvert, comme tant d’autres avec moi, c’est qu’une meilleure connaissance de Dieu procure à notre foi un élément auquel nous accrocher quand la vie devient chaotique et que tout va de travers. Lorsque, dans ma recherche d’une grande théologienne, je me suis tournée vers la Bible, j’ai été stupéfaite de découvrir qu’elle présentait les femmes comme des théo­logiennes et qu’un bon nombre d’entre elles en étaient, sans l’ombre d’un doute, de grandes. Elles connaissaient Dieu profondément et trouvaient, dans cette connaissance, la force de lui faire confiance dans les moments les plus difficiles, ainsi que le courage de faire face aux grands défis de la vie, avec une sagesse et une hardiesse extraordinaires. Cette découverte m'a poussée à étudier leur vie avec un intérêt renouvelé. Les histoires qui nous sont familières (Sara, Agar, Tamar, Rahab, Ruth, Naomi, Anne, les Marie du Nouveau Testament et bien d’autres) prennent une signification plus profonde lorsque nous nous interrogeons sur la façon dont leur connaissance de Dieu a influencé leurs choix et leur manière d'agir.

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