5 minute read

Dans les obscurs étages supérieurs du ABP et/ou Kruger – Olivier Villemaire-Côté

Dans les obscurs étages supérieurs du ABP et/ou Kruger

Olivier Villemaire-Côté, candidat au doctorat avec Jean-Claude Ruel et Jean-Pierre Tremblay.

Advertisement

Titre : La régénération du thuya occidental sous forte pression de broutement par le cerf de Virginie

Et avant : J’ai zigzagué un peu, mais toujours dans la même direction. Une année au bacc en biologie à Laval, puis deux ans en foresterie. Ensuite je suis parti pour la Colombie-Britannique où j’ai complété mon bacc en foresterie et où j’ai travaillé un an comme assistant-ingénieur aux opérations pour une compagnie forestière sur la côte Pacifique. Je suis revenu à Laval pour compléter ma maîtrise, et j’en suis maintenant au doctorat.

Quel est ton sujet de doctorat ?

Globalement, je m’intéresse à la complexité des interactions entre les différentes perturbations, naturelles et anthropiques. On sait par exemple que la formation d’une trouée en forêt peut être positive pour la régénération de plusieurs essences d’arbres, et on sait que le broutement par les ongulés peut limiter la régénération de ces mêmes espèces. Mais on comprend encore mal comment ces différentes perturbations interagissent entre elles, dans quelles circonstances un scénario se produira plutôt qu’un autre. Et comprendre ces dynamiques devient de plus en plus important dans le contexte de changements globaux dans lequel nous sommes, qui ne fera que complexifier les interactions. Je m’intéresse donc comme cas d’espèce à la régénération du thuya occidental, qui a plusieurs difficultés à cause d’une sylviculture mésadaptée et d’une grande pression de broutement par le cerf. J’étudie comment la régénération du thuya est affectée par le cerf, à la fois en conditions naturelles, après des coupes partielles et en conditions contrôlées à l’aide d’une plantation expérimentale.

Qu’est-ce qui t’a mené au choix d’un tel sujet ?

Mon séjour dans l’Ouest canadien à travailler dans de vieux peuplements de Thuja plicata. C’est le cousin du thuya occidental, et travailler dans des forêts anciennes de thuya (même si c’était pour les cousin du thuya occidental, et travailler dans des forêts anciennes de thuya (même si c’était pour les couper…) m’a donné un coup de foudre. Ce sont des espèces dont les vieux individus sont témoins des vieilles forêts et ça en fait pour moi une espèce d’un grand intérêt et dont la protection et la mise en valeur sont essentielles. Donc quand j’ai vu l’offre de projet de maîtrise offerte par Jean-Claude Ruel (qui s’est éventuellement poursuivie en doctorat), j’ai sauté sur l’occasion.

Le début de ton doctorat, comment ça s’est passé ?

Plutôt bien je dirais. Le début du doctorat est un moment assez spécial. Disons que l’objectif est qu’on développe de l’autonomie en recherche, alors on est plutôt laissés à nous-mêmes. La direction de recherche est là pour nous épauler, mais c’est plutôt une collaboration qu’une supervision. Par exemple, mon doctorat était réfléchi d’avance, et consistait en gros à 15 lignes dans une demande de financement. Alors quand je suis sorti de ma première rencontre et que mes directeurs m’ont dit qu’ils avaient hâte de voir ce que j’allais faire, eh bien ça m’a déboussolé un peu! Mais en creusant et en réfléchissant, j’ai modelé le projet à ma façon, et au final il restait environ 2-3 des 15 lignes du projet original; c’était maintenant mon projet.

J’y suis depuis janvier 2018. Ça fait donc un peu plus de 4 ans, moins un congé parental de 8 mois (avoir des jumelles, ça ralentit un brin la productivité, sans parler de la foutue COVID qui a bouleversé certains échéanciers). Donc après 3 ans 1/3, je suis plutôt avancé. J’ai réalisé toute ma collecte de données : terrain au Nouveau-Brunswick sur des parterres de coupe, en Gaspésie en forêt non aménagée et sur le campus où j’ai réalisé une plantation expérimentale. Et la rédaction avance bien !

Peux-tu nous parler de tes articles ? (si déjà publiés) Comment s’est passée la soumission de ton premier article ? (si déjà publié)

J’ai publié mes résultats de maîtrise en 2017 et je suis en voie de soumettre mon premier article de doctorat. Les deux autres devraient suivre dans les prochains mois ! C’est assez particulier le processus de publication : on envoie notre manuscrit, puis c’est silence radio pendant des mois. Alors on oublie presque, on travaille sur autre chose, et BAM ça revient avec des dizaines de commentaires et de choses à modifier, retravailler. Pour l’instant ça s’est plutôt bien passé pour moi, à voir pour la suite !

As-tu participé à des conférences récemment ou dans les prochains mois ? (si applicable)

C’est sûr qu’avec la COVID et mon congé parental ça a changé pas mal les options à ce niveau. J’ai présenté dans plusieurs colloques à la maîtrise et au début du doctorat, et maintenant je devrais pouvoir présenter mes résultats de doctorat dans certains colloques comme ceux du CEF (Centre d’étude de la forêt) ou de la CSEE (Société canadienne d’écologie et d’évolution). Ce sont de belles opportunités pour discuter de ses résultats et rencontrer des collègues. En format virtuel c’est par contre plutôt limité, et j’avoue que mon intérêt a donc grandement diminué.

As-tu un travail à temps partiel (si auxiliaire d’enseignement ou chargé de cours) (ça intéresse beaucoup de monde ça)

J’ai fait quelques contrats pendant mon doctorat, généralement liés à l’enseignement. J’ai eu quelques charges de cours en remplacement de professeurs en année d’étude et de recherche (sylviculture, gestion et conservation de la faune), et j’ai contribué à plusieurs cours comme assistant d’enseignement (sylviculture, gestion et conservation de la faune, dendrologie, stage en sylviculture feuillue, etc.). Et j’aime au moins autant ça que la recherche !

This article is from: