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Guillaume Cretté, intermittent du son révélé aux MIA

Technicien du son et multi-instrumentiste, Guillaume Cretté fait partie des intermittents élevés aux Musiques d'ici et d'ailleurs (MIA). Il œuvre sur ce festival châlonnais depuis 2014, accompagne des artistes en tournée, dont Barcella, et se lance dans un nouveau trio musical.

Guillaume Cretté soufflera bientôt sa 27e bougie. Il était encore en poussette lorsqu'il a vu ses premiers concerts, à Châlons. « A l'époque, mon père jouait dans le groupe Mata Hari avec Patrick Legouix, qui a créé les Musiques d'ici et d'ailleurs, raconte-t-il. J'ai toujours connu ce festival, j'y ai même fait mes premiers pas professionnels. » D'abord lors d'un stage d'observation, alors qu'il était en seconde au lycée rémois Saint-Jean-Baptiste de la Salle, puis via un contrat « jeune » jusqu'à ce qu'il obtienne les cachets nécessaires pour accéder au statut d'intermittent. Il y travaille chaque année depuis 2014 et a acquis toutes les subtilités du métier sur le terrain, auprès de l'association Musiques sur la ville et de son équipe technique. Une grande famille à qui il doit beaucoup, dit-il, et qu'il retrouve régulièrement sur d'autres événements. Car Guillaume multiplie les missions de régisseur dans la Marne, de l'Orange Bleue à la Comédie, en passant par Furies, les Moissons Rock, la Cartonnerie, etc.

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« Je suis autodidacte à la base, j'ai suivi des formations plus poussées par la suite, parce que mon statut me le permettait. »

Samedi dernier, son passage furtif sur la scène châlonnaise pour gérer un problème avec la guitare de Princess Erika a été vivement applaudi. Mais il œuvre le plus souvent dans l'ombre des artistes. « Ils jouent généralement une demi-heure en amont du concert pour les balances, expliquet-il. On a ensuite une heure pour faire tous les réglages. Ça demande d'être bien organisé, réactif et à leur écoute. Ça nécessite aussi qu'ils se sentent suffisamment à l'aise pour nous donner leur régie son. » Il a parfois fallu dépasser la frontière de la langue pour comprendre les attentes d'artistes venus de très loin. « Pas un concert ne se ressemble aux MIA. On sonorise énormément de groupes, de registres, d'instruments et de jeux musicaux différents. J'ai découvert des groupes que je n'aurais jamais écoutés de ma vie sans le festival. Patrick a également ce don pour programmer des artistes qui, l'année suivante, font la tournée des zéniths. On a pu voir La Femme, Shaka Ponk ou encore Groundation à Châlons avant tout le monde. » Et en accès libre. « Très peu de festivals réussissent à faire 32 éditions. Ou alors, sur quelques jours seulement. Mais 55 concerts gratuits sur un mois, c'est exceptionnel. »

Forcément, les anecdotes vécues pendant les remplacé au pied levé le batteur d'un groupe pour assurer les balances. Et pour cause, il a lui-même appris la batterie dès l'âge de 13 ans avec Patrick Machenaud, un Châlonnais qui joue, entre autres, avec Chris Bergson, légende vivante du blues moderne. Le jeune musicien excelle aussi à la guitare et a monté, en 2008, le groupe The Wipes avec Hector Guérin et Thomas Coquillard, deux amis d'enfance. « J'accompagne en tournée Ladaniva, qui sortira bientôt son premier album et s'est déjà produit aux MIA, ainsi que Barcella. » Cet auteur-compositeur et interprète rémois, lui aussi programmé au festival à plusieurs reprises par le passé, y reviendra le samedi 22 juillet. « Je dis souvent que je suis routier avant tout, sourit Guillaume. Il arrive qu'on parte trois jours pour une heure ou deux de concert.

Premières dates de Loup de Berger en septembre trois fois le tour de France cette année ! » Dernier né : Loup de Berger, une formation rock et pop dans laquelle il est batteur, aux côtés de Baptiste Garda (guitare, chant) et de Marius Lopez (basse). Les compositions du trio, une vingtaine pour l'instant, mêlent riffs bien placés et textes poignants en français, tantôt mélancoliques, tantôt conquérants. « C'est une aventure à la fois musicale et humaine, salue l'intermittent. On a réalisé notre première captation vidéo lors d'une résidence de création à l'Orange bleue et on finalise une série de dates. » Rendez-vous en septembre pour les découvrir en live.

Sonia Legendre

D ÉVELOPPEMENT DURABLE