Syndicats n° 3 de 2013

Page 1

N°03 • BIMENSUEL • 68ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

15 FÉVRIER 2013 • Éd. LIÈGE

Manifestation le 21/02 Bruxelles

• La dégressivité des allocations de chômage • Des règles plus strictes pour la fin de carrière • Le relèvement de l’âge de la prépension • L’allongement de la carrière • Toujours plus de flexibilité • Le gel des salaires hors index • La manipulation de l’index • La diminution de 40% de l’enveloppe bien être...

Trop c’est trop: la coupe est pleine

VIE CHÈRE

Trop c’est trop HARCÈLEMENT

Ça va faire mal Page 4

FGTB WALLONNE

La réforme, de l’État, ça nous concerne Page 5

CONGO

La formation syndicale autrement Page 7

Manifestation POUR le pouvoir d’achat et CONTRE le gel des salaires le 21 février à Bruxelles Infos: www.fgtb.be Pages 3, 8 & 9



2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

BRABANT WALLON

NAMUR

Vivre debout… maintenant et autrement Du vendredi 8 au dimanche 10 mars, l’asbl FORABRA, ainsi que de nombreux autres partenaires organise le 5ème festival du film social, au centre culturel de Perwez. Pour cette 5ème édition, la mondialisation et la globalisation seront au cœur des débats. Nous verrons leur conséquence tant au fond de nos assiettes – l’impact des multinationales alimentaires sur ce que nous mangeons – que dans les caisses de nos Etats. Dans ce contexte, la séance du dimanche après-midi sera en lien direct avec la campagne de la FGTB wallonne, du CEPAG et du CADTM «à qui profite la dette?». Un débat sera organisé après la projection du documentaire «debtocracy». Également pendant toute la durée du festival , une exposition-animation consacrée à notre consommation alimentaire, un espace livres, des animations pour enfants les samedi et dimanche après-midi. Toutes les informations utiles sur www.vivredebout.be

LUXEMBOURG


2

BRUXELLES

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

La crise du logement à Bruxelles est la conséquence de plusieurs facteurs conjugués: la croissance démographique, la paupérisation d’une grande part de la population et le développement international de la Ville, qui stimule la spéculation immobilière et une flambée des prix du logement. Bruxelles demeure, en effet, une des métropoles européennes qui connaissent une frénésie de spéculation immobilière: petits et grands investisseurs immobiliers spéculent sur la croissance de la demande de logements et sur la hausse constante des loyers qui en découle; ils achètent des biens immobiliers à bas prix (terrains, bâtiments industriels, bureaux inoccupés, habitations anciennes), en prévision d’une hausse de leur valeur marchande, et les laissent à l’abandon le temps soit de les revendre, en l’état, à meilleur prix, soit de les transformer en logements de luxe, soit encore de les découper en petites unités de logement, tout cela pour maximiser leurs gains. Depuis les années ‘80, avec les crises boursières qui ont induit un réel engouement pour le placement dans l’immobilier et l’arrivée de nombreux nouveaux habitants, européens et immigrés, le marché locatif et acquisitif a ainsi connu une très forte pression et une hausse rapide des prix. En conséquence, le logement est devenu, juste derrière le chômage, un problème social extrêmement préoccupant: se loger est devenu, pour les ménages à faibles revenus, un véritable casse-tête! A Bruxelles, l’obstacle principal à l’accès au logement, c’est le coût du loyer (contrairement aux deux autres régions, les propriétaires de leur logement constituent une mi-

norité de la population: 40%, contre 75% pour l’ensemble du pays). Les loyers sont trop élevés par rapport aux revenus des ménages et ils sont…entièrement soumis aux lois du marché. C’est donc le poste de dépenses qui «consomme» la plus grosse part du revenu (jusqu’à 50% et plus) et restreint, de façon drastique, le pouvoir d’achat des citoyens. Le pouvoir d’achat réel des allocataires sociaux et des personnes à petits salaires stagne depuis 10 ans dans notre Région et c’est la hausse des loyers qui en est la principale raison. Durant les dix dernières années, les loyers et les prix de l’énergie ont augmenté plus vite que l’index global. Au prix actuel de 200.000e à l’acquisition pour un appartement de deux chambres ou de quelque 700e de loyer pour le même appartement, il va de soi que se loger devient un casse-tête quand on touche 1200e par mois… Les bailleurs ont, en outre, des exigences très sélectives: il est extrêmement difficile d’être accepté quand on ne peut présenter un «bon» profil et une bonne fiche de salaire. Quant au logement social, il représente à peine 8% du parc locatif bruxellois. Il y a quelque 40.000 logements publics et à peu près autant de demandes en attente. On est donc fort loin de l’objectif de 15% de logements publics que s’était fixé le gouvernement régional... Vu l’évolution démographique et la croissance de la précarité, il faudrait construire quelque 10.000 logements par an pour répondre à la demande! Bruxelles ne connaît pas encore une véritable pénurie de logements, et peut encore absorber les nouveaux arrivants. Mais si le mouvement à la hausse du coût du logement n’est pas jugulé, il finira par provoquer une crise sociale grave. Les plus défavorisés parmi la population, voire même une frange des classes moyennes, en seront les principales victimes. Et s’il n’y pas une politique volontariste de production suffisante de logements, il se pourrait qu’à l’avenir cette pénurie devienne inéluctable et qu’il en résulte une véritable «relégation» des ménages

Pour un accueil plus humain, plus convivial et tout en efficacité, une nouvelle permanence s’est ouverte. Pour les chômeurs habitant MOLENBEEK KOEKELBERG BERCHEM-SAINTE-AGATHE Depuis le 11 FEVRIER 2013 à la RUE VANDERKINDERE 15 1080 MOLENBEEK Heures d’ouverture: Du lundi au vendredi: de 8h à 12h. Téléphone: 02/552 03 31 du lundi au jeudi de 8h à 12h et de 13h à 16h. Le vendredi de 8h à 12h. Email: T10P310@fgtb.be

les plus fragilisés vers les autres régions. Pour la FGTB, le développement urbain de Bruxelles ne peut en aucun cas s’accompagner d’un processus d’exclusion des travailleurs bruxellois. Il doit, au contraire, consacrer le droit à la ville, c’est-à-dire permettre à chacun qui le souhaite de vivre où il travaille. Certes, le maintien et l’attraction, sur le territoire régional, d’habitants disposant de revenus de niveau médian (la «classe moyenne») constituent un enjeu essentiel pour assurer à la Région une bonne assise financière. La FGTB peut donc y adhérer, pour autant que ces politiques ne se mettent pas en place au détriment des habitants disposant de revenus plus faibles. La politique de mixité sociale, menée par la Région dans les quartiers populaires du centre urbain, doit donc impérativement être étendue aux quartiers plus aisés de la seconde couronne, où la densité de l’habitat demeure faible, et où peut être menée une politique volontariste de création de logements sociaux et moyens. Il est, en effet, inadmissible de laisser des communes refuser le logement social sur leur territoire… Pour l’ensemble de ces raisons, la FGTB de Bruxelles et Habiter Bruxelles, Asbl, ont décidé de mener, en 2013, une campagne de défense du droit à la ville, autour de deux grands mots d’ordre: 1. réguler les prix du logement et garantir la mixité sociale de la Ville, à la fois en contrant l’expulsion des classes laborieuses des quartiers populaires du centre et en développant une offre de logements à loyer modéré dans les «beaux quartiers» de la seconde couronne … 2. capter une partie importante des plus-values foncières générées par le développement international, afin de financer durablement les équipements (internationaux mais aussi sociaux) de la Ville.

Pour le droit à la ville! Soirée-débat: lundi 11 mars 2013 (18h30 à 20h30) Ecole syndicale de Bruxelles rue de Suède 45 – 1060 Bruxelles avec Christos DOULKERIDIS, Secrétaire d’état bruxellois au Logement José GARCIA, Secrétaire général du Syndicat des locataires Werner VAN MIEGHEM, du Rassemblement Bruxellois pour le Droit à l’Habitat Philippe VAN MUYLDER, FGTB. Débat organisé par Habiter Bruxelles, Asbl avec l’appui de la FGTB Bruxelles et de l’Administration du Logement et de l’Aménagement du territoire de la Région de Bruxelles-Capitale.

Le logement dans le budget 2013 de la Région de Bruxelles Pour le secrétaire d’État bruxellois au Logement, Christos Doulkeridis, l’accélération de la mise à disposition de logements neufs ou rénovés se traduit dans les chiffres du budget 2013 de la Région bruxelloise. La barre des 200 millions de crédits d’ordonnancement pour la politique de logements est ainsi franchie pour la première fois de l’histoire de la Région bruxelloise, a-t-il expliqué devant les membres de la Commission Logement du parlement bruxellois. Ce budget a crû de près de 40% en 7 ans. Il représente à présent 5,4% des dépenses totales, ce qui illustre «le plein respect des engagements du gouvernement en matière de politique sociale du logement». En ce qui concerne le plan logement de la Région, près de 1.200 logements sont terminés, plus de 80 chantiers portant sur 326 logements sont en cours, près de 400 sont sur le point de sortir de terre et près de 350 autres font l’objet d’un permis d’urbanisme. Le cap des 2.000 logements construits devrait être dépassé

fin 2013. Le secrétaire d’État a par ailleurs indiqué qu’un montant de 80,2 millions d’e serait affecté à la rénovation de logements sociaux existants. Selon lui, la capacité d’action du Fonds du logement, chargé notamment d’aider les ménages aux revenus limités à accéder à la propriété, est confortée. Sa dotation annuelle est portée à 50 millions d’euros. Le développement du secteur des Agences Immobilières Sociales (AIS) sera poursuivi. Il gère actuellement la location de 3.200 logements privés (à des loyers inférieurs à ceux du marché). Enfin, les associations dites d’insertion par le logement voient leurs moyens de financement maintenus à 2,4 millions d’euros. Elles sont mobilisées pour permettre le développement d’expériences novatrices en matière de logements: réaffectation des bureaux en logements, logements au-dessus des commerces, etc.


2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

CHARLEROI-SUD HAINAUT

CENTRE

> LA CENTRALE GÉNÉRALE FGTB CHARLEROI/SUD-HAINAUT

Cérémonie des Décorés Dans le cadre de l’organisation de notre prochain Congrès Régional Statutaire le vendredi 25 octobre prochain, nous profiterons de cet évènement pour organiser notre traditionnelle remise des décorations à nos fidèles membres, militants et délégués. Cette cérémonie aura lieu au CEME (ancien Centre Foucault) à Dampremy, Rue des Français n° 147. Nous invitons dès à présent nos affiliés à prendre bonne note de ce rendez-vous. Nous proposons à nos fidèles membres ayant les conditions d’affiliation et qui n’ont pas encore reçu leur décoration, de nous contacter ou de contacter leur délégué d’entreprise afin d’introduire leur demande et cela avant le 31.05.2013. Pour Rappel: * + 25 ans d’affiliation: insigne d’argent + cadeau + diplôme * + 35 ans d’affiliation: insigne d’argent + cadeau + diplôme * + 45 ans d’affiliation: insigne d’or + cadeau + diplôme * + 20 ans d’instance pour les délégués: insigne d’or + diplôme + cadeau Après l’introduction et l’examen des demandes de décoration, vous serez invité à la dite cérémonie et vous recevrez l’invitation avec les modalités pratiques organisationnelles.

K. PEETERS Secrétaire Adjoint

S. DUPANLOUP Secrétaire Adjoint

V. LECOCQ Secrétaire Régionale Adjoint

C. BRISCOLINI Secrétaire Régional

Bulletin à renvoyer avant le 31.05.2013 à la Centrale Générale FGTB-Charleroi , Bld Devreux N° 36-38 – 2ème étage - 6000 Charleroi. Tel.: 071/641.370.

Nom et Prénom: ………………………………………………………………………............................................................................ Adresse: …………………………………………………………………………………............................................................................... N° de Registre National………………………………………………………………......................................................................... ❑ + de 25 ans d’affiliation ❑ + de 35 ans d’affiliation (Cochez votre choix) ❑ + de 45 ans d’affiliation Date:

Signature:

DÉBAT - Jeudi 21 février 2013 à 20h De la concertation à l’occupation - Nouvelles et anciennes formes de résistance: quelle stratégie commune?

Aujourd’hui, les actions d’occupation de l’espace public, la désobéissance civile, la «riposte» sur le net et en particulier sur les réseaux so-

ciaux prennent leur place comme étant les nouveaux moyens d’expression des peuples «indignés», en lutte contre le monde de la finance, les inégalités, l’exploitation et les injustices. Les organisations syndicales, quant à elles, restent attachées aux formes plus «traditionnelles» de résistance qui ont permis de remporter bien des combats par le passé. Ainsi, les grèves, les manifestations, la négociation et la concertation sociale côtoient sans trop s’y frotter les nouvelles formes de contestation, à l’encontre du même ennemi: le capitalisme. Les syndicalistes sont-ils des technocrates, des négociateurs professionnels, et les indignés, de doux rêveurs désorganisés et sans revendications palpables? Le Centre Jeunes Taboo et les Jeunes FGTB Charleroi vous proposent un débat pour confronter anciennes et nouvelles formes de résistance, dépasser les clichés et construire une stratégie commune. En présence d’Antonio Cocciolo, Président des Métallos FGTB Hainaut-Namur, de Nathan d’Occupy Charleroi et de Pierre du collectif Artivistes GRATUIT! Au Centre de Jeunes Taboo 8 rue Basslé 6000 Charleroi Infos: 071/641.307 taboo@brutele.be www.centrejeunestaboo.wordpress.com


2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

VERVIERS

LIÈGE - HUY - WAREMME

&$)( 32/,7,48( «Invendu mais pas perdu» L ‘ expérience de la commune d’Herstal pour une redistribution des invendus alimentaires non périmés de nos supermarchés

éditeur responsable : André FREDERIC, rue Crapaurue, 7-4800 VERVIERS

Frédéric Daerden Député européen et Bourgmestre de Herstal

Lundi 18 Février 2013 à 20H00 Brasserie «C POPULAIRE», crapaurue 7 - 4800 VERVIERS


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

3

> LE POUVOIR D’ACHAT EST LE MOTEUR DE L’ÉCONOMIE

Pas touche aux salaires & à l’index! de formation et de R&D des grandes entreprises.

LES TRAVAILL

Le lobby des employeurs sur un «écart salarial» avec les pays voisins Alors que si l’on compte TOUS les cadeaux donnés par l’Etat aux entreprises privées, le soidisant écart salarial avec nos voisins français, hollandais et allemands passe de 5,2% (thèse patronale) à 1,8% sur 16 ans!

EU CONTINUER A RS NE VONT PAS PAYER L A NO TE! MANIFESTATION Jeudi 2 1 février 2013 Boulevard du roi Albert II (g are du Nord) Bruxelles à 10 h3

0

La flambée des prix La flambée des prix alimentaires et de l’énergie est bien plus importante en Belgique que chez nos voisins. Gaz et électricité ont augmenté de plus de 100% en dix ans! C’est ce qui rend la vie chère, y compris aux entreprises. C’est au politique de réguler la marché.

La modération salariale à l’allemande

21 février 2013 Ensemble pour le pouvoir d’achat!

FGTB

Ensemble, on est plus forts

Elle est un contre-modèle pour l’Europe: 16% de pauvreté en Allemagne et cinq millions de travailleurs pauvres (jobs à 400e/mois). Les Allemands n’arrivent à exporter leurs productions que parce que les autres pays européens sont là pour les leur acheter, le temps que cela dure…

Les inégalités qui augmentent, avec la richesse Les salaires continuent à baisser alors que les dividendes des actionnaires augmentent encore et toujours. La logique du tout au profit du système capitaliste est criminelle tant pour l’emploi des travailleurs, leur pouvoir d’achat, que pour l’activité économique.

Le rôle de l’Europe

Ce que nous dénonçons Le gel des salaires

L’Europe sociale que les travailleurs attendent devrait mettre fin au dumping salarial entre travailleurs mais aussi enrayer le dumping fiscal entre les entreprises; elle devrait par ailleurs jouer un rôle dans la régulation des produits importés en Europe (et fabriqués dans des pays qui ne respectent pas les règles environnementales et sociales de l’OIT).

Geler les salaires, comme décidé par le Gouvernement belge • va entraîner une baisse de la consommation et gripper l’économie plutôt que de la relancer (entrainant faillites, restructurations, chômage, précarité);

Ce que nous proposons

• témoigne du suivisme des Gouvernements par rapport aux politiques de droite de la Commission et du Conseil européens, qui prônent le tout à l’austérité;

Pour aujourd’hui…

• est un signe inquiétant de la confiscation par le politique de notre modèle de concertation sociale mais aussi de notre «liberté syndicale».

La suppression effective du secret bancaire par la création d’un point d’information qui permette au fisc d’avoir accès à tous les mouvements de l’ensemble des comptes bancaires en Belgique.

La manipulation de l’index

Pour demain…

Une révision du panier de l’index était prévue en 2014. Elle a été anticipée à la demande des employeurs. Désormais, le panier devra prendre en compte les soldes et un nouveau calcul pour le fioul domestique. Perte pour les travailleurs et les allocataires sociaux? De 80 à 90e/an pour un salaire moyen.

• Le maintien de la liberté de négociation salariale par les interlocuteurs sociaux;

Le mensonge sur nos salaires soi-disant «trop élevés»

• La taxation des revenus financiers;

Le coût salarial par unité produite (donc en tenant compte de la productivité) dans l’industrie est inférieur en Belgique (0,67e) par rapport à la France (0,74e) ou à l’Allemagne (0,75e)! Ce ne sont donc pas les salaires qui posent problème mais bien le manque d’innovation,

• Des augmentations de salaire en brut (qui contribuent à financer notre sécurité sociale et votre pension);

• La révision de la progressivité de l’impôt (pour que les bas revenus soient moins taxés et que les hauts revenus le soient plus); • La suppression des intérêts notionnels & le conditionnement des aides publiques au maintien et à la

création d’emplois de qualité; • Des moyens financiers et humains à l’administration fiscale pour faire un travail efficace de lutte contre la fraude.

La faiblesse économique de la Belgique? Elle n’est pas due aux salaires mais bien à une accumulation de faiblesses structurelles. Ainsi, malgré les sommes faramineuses versées aux entreprises privées, assistées par la collectivité (10 MIA en 2012 contre 1,3 MIA en 1996 sans compter les intérêts notionnels), les travailleurs se voient offrir des emplois précaires (CDD, intérim, temps partiels), de plus en plus mal payés (job à 1.000e)… quand ils ne sont pas en chômage économique ou tout simplement licenciés. Un belge sur six vit sous le seuil de pauvreté (1.000e/ mois pour un isolé) et 70% des travailleurs gagnent moins de 2.000e net/mois.

Les points noirs des entreprises belges? • Handicap au niveau de leurs exportations étant donné qu’elles produisent peu de produits finis (ex: fabrication de tissus performants ici, mais pas des vêtements prêts à être mis sur le marché); • Manque, voire absence, de formation continue des travailleurs; • Faiblesse de l’innovation vers de nouveaux produits à haute valeur ajoutée; • Sous-spécialisation dans les secteurs à haute technologie (ex.: télécommunications); • Un marché trop peu tourné vers les pays émergents (Brésil, Russie, Chine, Inde).

La FGTB veut augmenter le pouvoir d’achat, via la création d’emplois de qualité, le maintien intégral de l’index et une fiscalité plus juste et plus progressive!


4

ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

Toutes nos brochures sur www.fgtb.be

> INDEX

La FGTB tire la sonnette d’alarme Pour la première fois depuis 1973, les syndicats se sont abstenus en commission de l’indice lors de l’approbation de l’index pour le mois de janvier. Ce qui a motivé cette décision c’est tout d’abord les adaptations au panier de l’index apportées par le gouvernement, notamment l’intégration des soldes ainsi qu’un nouveau mode de calcul pour le fioul domestique. Le syndicat s’oppose en effet à toute intervention du gouvernement dans le fonctionnement de la commission de l’indice. En outre, la FGTB n’accepte pas que le timing prévu pour la réforme de la composition de l’index, convenu unanimement entre interlocuteurs sociaux pour 2014, soit revu et aménagé unilatéralement. Ainsi, au-delà du gel des salaires pour 2013 et 2014, le calcul de l’indice des prix à la consommation est déjà, dans les faits, adapté, mettant les syndicats devant le fait accompli, ce qui n’est pas acceptable. Enfin, contrairement à ce qui avait été annoncé par certains, ces mesures auront bien des effets sur le pouvoir d’achat des travailleurs et des allocataires sociaux. Les décisions gouvernementales représentent, depuis 2013, une perte de 80 à 90e/an pour un salaire moyen. Ces nouvelles sont d’autant plus alarmantes que des mesures supplémentaires sont prévues dans les prochains mois. On pense en particulier à l’adaptation du calcul de l’index pour le gaz et l’électricité, qui aura également un impact sur l’indice des prix à la consommation.

ts : Jeunes paren cilier comment con nnelle vie professio ? et vie privée 1

> CHAIRE FGTB DE L’ULB

Q

Leçon inaugurale de René Mouriaux Directeur de recherche honoraire de la Fondation nationale des Sciences politiques

Radiographie et prospective du syndicalisme au XXe siècle Actualité et conditions de l’indépendance syndicale

Crédit-temps : comment s’y retrouver? FG

TB

Ensemble, on est plus

forts

1

Q

> LA FGTB FÉDARALE ENGAGE:

1 system engineer – Application owner (h/f) Description de la fonction La FGTB fédérale souhaite renforcer son équipe informatique. Nous sommes donc à la recherche d’un: System Engineer – Application Owner expérimenté En tant que System Engineer – Application owner, vous serez impliqué dans l’aide et le support de nos utilisateurs dans les bureaux. Seul ou en équipe, vous serez responsable du support et du soutien de nos sections régionales dans les domaines informatiques des services droit social et Comptabilité.

Profil - Diplôme de bachelier en informatique (ou équivalent) - Très bonne connaissance du français et du néerlandais - Vous êtes flexible et faites preuve de curiosité - Vous êtes un teamplayer pour qui le respect et la confiance entre collègues est une évidence - Vous connaissez: • Microsoft Windows 2008 R2 • Remote Desktop Services (2008 R2) • Print Services • File Services (NTFS) • Microsoft Active Directory • Microsoft Hyper-V • Microsoft SQL Server 2008 – 2012 • Administration • SQL Query • Maintenance Planning - Etre en possession de certificats pour les technologies demandées ci-dessus est un atout - La connaissance des applications Cicero, Qlikview, HR-HDP est un atout précieux.

Nous vous offrons: Un contrat à durée indéterminée - Barème en vigueur à la FGTB - Des avantages extralégaux - Travail à temps plein

Adressez votre candidature le 6 mars 2013 au plus tard à la FGTB fédérale engagements@fgtb.be Vos qualités sont plus importantes que votre sexe, âge, handicap ou origine.

Jeudi 7 mars 2013 à 18h - ULB Campus du Solbosch Institut de sociologie, bât. S, Salle Dupréel , 44 Av. Jeanne, 1050 Bruxelles Leçons suivantes: bâtiment H, auditoire 2215 - 18h à 20h Causes de l’impuissance syndicale contemporaine: économiques, sociologiques, politiques et idéologiques - 11 mars La stratégie du patronat et des pouvoirs publics: intégrer - 12 mars Dépasser les modèles pan-syndicaliste, léniniste, social-démocrate pour construire l’égalité syndicat/parti - 13 mars Un projet syndical du XXIe siècle, ni libéral, ni «populiste». Les trois A: antrhopo-écologie, altermondialisme, autogestion - 14 mars Conjuguer réforme et visée transformatrice - 15 mars Informations: aline.duvivier@ulb.ac.be

> HARCÈLEMENT MORAL

Ça pourra faire mal! Les personnes qui se rendent coupables de harcèlement au travail pourront se voir condamnées à payer six mois de salaire brut à leur victime. Celle-ci ne devra pas prouver qu’elle a subi un dommage mais simplement démontrer les faits de harcèlement. C’est en tout cas l’intention de la ministre de l’Emploi Monica De Coninck qui entend modifier la loi sur le harcèlement au travail. La ministre entend aussi étendre le champ d’application de la loi actuelle, qui ne concernera plus seulement les faits de harcèlement moral, sexuel et de violence au travail, mais aussi tous les problèmes psychosociaux du monde du travail, comme le stress, les tensions relationnelles graves, les conflits personnels, la mauvaise ambiance au travail, le burn-out et même le suicide. Les entreprises seront pour leur part tenues de mettre en place une politique de prévention. La réforme devrait également préciser ce que l’on entend par harcèlement au travail. En 2011, 590 plaintes ont été déposées auprès de la direction générale du bien-être au travail, contre 627 l’année précédente. 528 des 590 plaintes concernaient un harcèlement moral.

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 Bruxelles Nicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44 Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11 E-Mail: syndicats@fgtb.be Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45 Service abonnements: 02/506.82.11


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

5

> INTERRÉGIONALE WALLONNE DE LA FGTB

Réforme de l’Etat: c’est du Congrès! Le 7 février dernier, la FGTB wallonne était réunie en Congrès extraordinaire. Au menu des débats: la sixième réforme de l’Etat. Naître, être scolarisé, travailler, entreprendre, se loger, se cultiver, accueillir les migrants, se déplacer, vieillir… Comment vivrons-nous en Wallonie demain? C’est en partie aujourd’hui que tout cela se négocie. Car, loin d’être une simple question technique, les transferts de compétences nous concernent tous, au quotidien. La réforme de l’Etat, ce n’est pas que BHV Contrairement à ce que l’on a pu trop souvent entendre, les enjeux de la réforme de l’Etat ne se limitent pas à quelques querelles communautaires liées à l’usage des langues. Il n’y a pas, d’un côté, le socio-économique et les problèmes concrets des citoyens et, de l’autre, les débats institutionnels qui n’intéresseraient que les nationalistes obtus et les fétichistes de l’institutionnel. Au contraire, la réforme de l’Etat aura des répercussions bien concrètes pour l’ensemble des travailleurs de ce pays. Des matières aussi essentielles que l’emploi, les allocations familiales, les soins de santé, les maisons de repos et de soins… relèveront bientôt des entités fédérées (Régions et Communautés). En tout, ce sont plus de 17 milliards e qui seront transférés. On est donc loin de l’anecdotique.

La FGTB wallonne attentive depuis le début Dès la publication de l’accord ins-

titutionnel, la FGTB wallonne s’est penchée sur les transferts et leurs conséquences. Car, même si cette réforme nous a été imposée et que nous regrettons que des secteurs de la Sécurité sociale (comme les allocations familiales) quittent le niveau fédéral, la pire erreur serait de rester passifs. L’avenir de ces matières dépend en partie de la manière dont elles seront transférées aux entités fédérées. Quelle entité peut le mieux gérer la compétence? Quel organisme pour s’en occuper? Comment assurer le maintien de celle-ci au sein des services publics? Comment instaurer ou préserver la concertation et/ou la gestion paritaire? Comment éviter les reculs sociaux? Comment intégrer ces nouvelles compétences aux anciennes afin d’accélérer le redéploiement socio-économique de la Région? Les enjeux sont fondamentaux et nombreux. Il est donc essentiel de se positionner sur les matières transférées, les processus à mettre en œuvre, l’avenir de la Région… Bref, de défendre notre vision d’une Wallonie plus forte

qui pourra améliorer le bien-être des Wallonnes et des Wallons. Vu l’ampleur de la question, la FGTB wallonne s’est réunie en Congrès afin d’entériner des positions politiques claires.

La Région pour plus d’efficacité et de cohérence A partir du moment où une réforme impose des transferts de compétences fédérales, il faut les confier systématiquement à l’entité qui pourra les gérer au mieux: la Région. En raison de sa capacité fiscale, des compétences qui sont déjà les siennes et du niveau de concertation sociale qui existe et qui fonctionne, la Région est mieux armée que la Fédération Wallonie-Bruxelles pour faire face aux besoins de la population. Les allocations familiales et les compétences en soins de santé et aide aux personnes devraient donc être régionalisées. C’est aussi dans cette optique que la FGTB wallonne défend, depuis des années, la régionalisation de l’accueil des enfants et de l’enseignement. Il ne s’agit évidemment pas d’un repli sur soi mais bien d’une volonté de gagner en efficacité et en cohérence. Les liens avec les autres Régions devront être développés par le biais d’accords de coopération ou même, quand cela est nécessaire, de structures faîtières. Ce serait par exemple le cas entre la Wallonie et Bruxelles dans un enseignement régionalisé. Un fédéralisme de coopération, basé sur trois Régions (sans oublier les spécificités de la Communauté germanophone), permettra à cha-

«Cesser de détruire l’emploi existant, viser la création d’emplois de qualité»...

cune d’entre elles de construire un projet politique cohérent et durable en articulant ses différentes politiques entre elles.

Les solidarités, moteur de développement C’est dans cette optique que Thierry Bodson, Secrétaire général de la FGTB wallonne, a présenté le document « Objectifs pour la Wallonie ». Ce texte, soumis au débat et à l’approbation des Congressistes, reprend plus que les propositions socio-économiques que la FGTB wallonne entend porter durant les dix années à venir. Il s’agit d’un véritable programme pour le redéploiement socio-économique de la Région. Cesser de détruire l’emploi existant, viser la création d’emplois structurants et de qualité, générer des moyens supplémentaires, répartir les richesses créées sans les disperser… Ces quatre lignes directrices sont développées à l’aide de mesures concrètes et de politiques à mettre en place au niveau régional.

Enclencher le turbo L’accord institutionnel aura sous peu un an et demi. Et il ne reste bientôt que la même durée avant le transfert effectif des compétences (1er janvier 2015). Bref, on a déjà perdu assez de temps ! Il est indispensable que le politique se saisisse à bras le corps de ces matières et détermine, en concertation avec

les interlocuteurs sociaux, non seulement comment on les transfère mais aussi et surtout ce qu’on en fait. Il serait inutile et absurde de faire un simple «copié-collé» de ce qui se fait actuellement au fédéral. Ces transferts doivent être mis à profit pour le redéploiement socioéconomique de la Région, un redéploiement basé sur les solidarités. L’urgence se fait d’autant plus pressante que la Wallonie sera triplement lésée d’un point de vue financier par la réforme de l’Etat: loi de financement des entités fédérées, clefs de répartition défavorables des moyens financiers liés aux nouvelles compétences et transfert partiel des budgets fédéraux pour cause d’austérité. Il n’y a donc plus une minute à perdre!

L’ensemble des documents de Congrès (Fil rouge et positions de la FGTB wallonne, Programme socioéconomique, Motion de solidarité avec les travailleurs en lutte) sont consultables sur notre site www.fgtbwallonne.be


6

UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

Une nouvelle dimension pour la politique maritime?

Dans les milieux européens on parle en tout cas d’un tournant. En effet, la politique maritime intégrée menée jusqu’à ce jour était surtout axée sur une durabilisation du secteur. Avec le lancement de l’économie «bleue» la Commission européenne relie les secteurs bleus avec l’économie européenne entière et les place en tête de la liste des priorités des politiciens et entrepreneurs. Les secteurs maritimes de l’U.E. génèrent en ce moment 485 milliards de valeur ajoutée et emploient 5,4 millions de personnes. Pour 2020 on compte sur 600 milliards d’euros et 7 millions d’emplois. Pour les secteurs traditionnels comme le transport maritime et le tourisme maritime et côtier il

importe d’investir en permanence afin d’améliorer la position concurrentielle. En ce qui concerne les niches en croissance, comme l’énergie marine renouvelable et la biotechnologie bleue, il importe avant tout d’accélérer leur développement afin de produire davantage de produits et de services et de créer des emplois.

De nouvelles impulsions pour les secteurs en croissance L’Europe a indiqué quelque cinq secteurs qui présentent un potentiel de croissance intéressant et à qui on pourrait donner une impulsion extraordinaire via des actions ciblées. Dans cette perspective, les états-membres et entreprises sont pleinement invités à faire un appel

intensifié aux fonds de structure et aux programmes de recherche scientifique.

Les cinq secteurs bleus en croissance Dans son ambition à retirer, vers 2020, 20% de son énergie de sources renouvelables, l’Union européenne met l’accent avant tout sur l’énergie éolienne côtière. Dans notre pays, le port d’Ostende joue un rôle important en ce qui concerne l’installation d’éoliennes en mer sur le Thorntonbank et, récemment encore, l’idée a été lancée de créer un atoll d’énergie devant la côte de Wenduine, faisant usage de l’énergie des vagues et marées. Non seulement, la création d’un tel atoll génère-t-elle de l’emploi nautique alternatif pour les travailleurs de la pêche maritime toujours plus en déclin, elle offre en outre maintes possibilités aux travailleurs hautement qualifiés et aux ingénieurs qui avaient peu de perspectives jusqu’à ce jour. Déjà depuis bien du temps l’aquaculture est promue par l’Europe, cela pour récompenser les stocks de poissons toujours en déclin, mais le développement de ce secteur stagne depuis plus de dix ans déjà dans l’U.E., alors qu’il prend une envergure importante dans le reste du monde. Cependant, sachant que les produits d’aquaculture forment 25% de la consommation européenne de poissons, mollusques et crusta-

©Tom Hofman

Pendant longtemps, la notion de politique maritime était synonyme de construction navale, marine marchande et pêche maritime. Suite à la communication de la Commission européenne par laquelle elle a obligé les intéressés maritimes à se développer davantage pour faire progresser l’économie européenne et à la déclaration de Limassol du Conseil des Ministres de la Pêche envisageant l’adoption d’un agenda maritime pour la croissance et l’emploi, le monde maritime semble s’être engagé dans une nouvelle voie.

cés, la demande peut être appelée grande. L’aquaculture peut constituer un élément important dans la diversification économique de nos régions côtières et créer des emplois pour les travailleurs peu qualifiés, comme pour les scientifiques. Nous insistons auprès des autorités belges pour qu’elles acceptent l’invitation de la Commission à faire usage du Fonds européen pour les Affaires maritimes et la Pêche en vue de développer l’aquaculture côtière en récompense de la perte de terrains de poisson suite à l’installation de parcs d’éoliennes en mer. Dans la niche du tourisme côtier la navigation de plaisance et les croisières sont en pleine expansion. Le secteur de l’enseignement doit y anticiper et former des travailleurs

compétents pouvant assurer le succès du tourisme maritime et côtier européen. La biotechnologie bleue en est encore à ses premiers balbutiements, mais, dans une perspective future, elle offrira de nombreux moyens dans les applications pharmaceutiques, cosmétiques et industrielles, et à ne pas oublier l’usage d’algues comme source de biocarburants… Sans doute l’initiative à ce sujet est à prendre par l’U.E. qui doit développer une approche stratégique dans le domaine de la recherche et de l’innovation afin d’équiper pareils nouveaux secteurs industriels des balises nécessaires.

Ivan VICTOR Secrétaire fédéral secteurs maritimes

DD Trans à Zeebrugge en restructuration... Baltic Trans prospère Ou comment le dépavillonnent va au détriment de nos chauffeurs Nous n’étions pas vraiment surpris lorsque la direction de DD Trans a annoncé, le 17 décembre 2012, qu’une grande restructuration était programmée. Mais cette annonce a bien causé du mal chez les chauffeurs et certes chez nos deux délégués UBOT, Alain Deswarte et Jean-Marie Rappaert, étant au service de DD Trans depuis de longues années déjà. Il y a quelques années, l’entreprise occupait encore 230 chauffeurs. Fin 2012, il n’en restaient que 70. Avec les licenciements envisagés aujourd’hui, le nombre diminuera encore jusqu’à 31. Voilà une situation pénible également pour Renaud Vermote, Secrétaire UBOT et responsable pour la région, et les chauffeurs de DD Trans… Ces derniers ont accompagné le Secrétaire fédéral Frank Moreels lors d’une visite chez Ministre Monica De Coninck à qui nous avons fait part de nos préoccupations. Nous prêtons la parole aux concernés mêmes. Comment une entreprise se tire une balle dans le pied… Alain: «Il y a quelques années, les propriétaires de DD Trans ont établi une «filiale» en Pologne, notamment Baltic Trans. Comme par hasard les camions de Baltic Trans sont identiques à ceux de DD Trans. Les mêmes couleurs, la même construction,… il n’y a que la plaque d’immatriculation qui diffère. Et la nationalité du chauffeur.» Jean-Marie: «Et évidemment le salaire. Il va sans dire que ces chauffeurs sont payés moins que les chauffeurs belges. Qu’il s’agit

ici d’une «société écran» de DD Trans, est clair comme tout. Même des planificateurs polonophones travaillent à l’entreprise.» Renaud: «Via un truc, une lacune dans les législations européenne et belge, on crée l’apparence de légalité. Dans la pratique, il s’agit cependant de dumping social pur sang. En effet, on occupe des chauffeurs de l’Europe de l’Est pour travailler à des salaires plus bas. Des Polonais qui travaillent régulièrement en Belgique doivent cependant être rémunérés aux normes belges (voir la directive relative au détachement). Ceci n’est bien sûr

pas le cas, parce que respecter la loi serait moins intéressant. Et on laisse faire et on laisse passer.»

Pour quand des mesures qui mettent un arrêt à l’exode? Les travailleurs sont très fâchés, mais ils se sentent également impuissants. Ils ne comprennent pas comment tout cela soit toléré… Pourquoi les entreprises de transport véreuses qui se foutent des règles européennes et belges, ne sont-elles pas punies? Pourquoi y a-t-il si peu de contrôle et de verbalisation? Jean-Marie: «Lors d’un contrôle, il y a quelques années, une signature manquait sur un de mes formulaires. Un petit problème administratif qui était pourtant verbalisé sévèrement: 750,00e à payer immédiatement. Il y a quelques jours, j’ai vu des camions de l’Europe de l’Est être transbordés lors d’un contrôle sur un parking belge. Pourquoi ne contrôle-t-on pas? Pourquoi ne met-on pas les contrevenants à la chaîne?» Alain: «Nous n’avons évidemment rien contre ces chauffeurs polonais ou roumains. Mais nous n’acceptons pas que du dumping social soit organisé via des «constructions» qui nuisent à nos chauffeurs belges. Non pas les chauffeurs de l’Europe de l’Est sont responsables, mais bien les employeurs qui développent ces réseaux, dans le seul objectif de générer davantage de bénéfices.»

La délégation UBOT composée par Jean-Marie Rapaert, Alain Deswarte, Tom Peeters, Renaud Vermote et Frank Moreels a été reçue par Ministre Monica De Coninck et son conseiller de cabinet Ludo Beck. Nous pouvions compter sur beaucoup de compréhension de la part de la Ministre et espérons que des efforts supplémentaires seront faits pour prévenir des dossiers comme celui de DD Trans. Renaud: «Lors des négociations nous mettrons tout en œuvre pour récupérer le maximum possible en faveur des victimes de cette restructuration. Mais n’est-il pas totalement cynique de devoir expliquer à ces gens qu’ils devront

travailler plus longtemps alors qu’ils sont trop jeunes pour être mis à la porte sans perspectives ? Il va de soi que nous leur offrirons toute notre assistance, mais les gens sont en rage…»

En visite chez Ministre Monica De Coninck La délégation UBOT a été reçue par la Ministre le 28 janvier 2013. Evidemment nous avons demandé de l’aide et de l’assistance pour les chauffeurs de DD Trans. Mais nous avons surtout demandé son appui pour prévenir l’un et l’autre à l’avenir. Lors d’un entretien qui a duré une heure et demie, nous pouvions compter sur beaucoup de compréhension et d’intérêt pour la problématique de la part de la Ministre qui voulait même chercher à trouver une solution avec nous. Parmi les sujets discutés: les lacunes dans les légis-

lations européenne et belge pour combattre le dumping social, les propositions de l’UBOT à ce sujet, le contrôle et la maîtrise et surtout comment les améliorer, des techniques diverses pour réaliser cet objectif, le rôle des services d’inspection, des pistes d’approche pour inciter les partenaires sociaux dans le secteur du transport à entreprendre des démarches,… Il a été convenu de poursuivre les propositions formulées sur la base des idées échangées. Nous ne manquerons pas d’y revenir plus tard en détail.


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

7

> ÉDUCATION OUVRIÈRE EN AFRIQUE

«l’Arbre à palabres» au milieu de l’atelier L’Organisation Internationale du Travail a fait le constat que les salaires de par le monde ont augmenté moins vite ces dernières années que les gains de productivité. L’OIT prône un rééquilibrage en faveur des travailleurs et un des moyens de renforcer leur position est de renforcer leur capacité d’organisation (voir pages 8 & 9). C’est à quoi le service international de la FGTB œuvre à travers ses programmes de formation syndicale. La FGTB a conclu récemment un accord de coopération avec les syndicats suédois LO et TCO pour mener au Congo et dans une quinzaine d’autres pays d’Afrique un programme de formation syndicale tout à fait original. Finis les exposés ex cathedra et le ton de donneur de leçons: en organisant des groupes de discussion animés par des militants du cru à l’intérieur même des entreprises sur le modèle africain de l’arbre à palabres, on peut à moindres frais démultiplier les formations et libérer la parole des aspirants syndicalistes. Il faut dire qu’avec des salaires inférieurs à 2 $ par jour, il y a du pain sur la planche… Le cercle du port de Matadi palabre sous un palmier

Ce programme baptisé «PANAF» aborde la coopération syndicale sous l’angle de l’éducation ouvrière par la mise en place dans les entreprises de cercle d’étude. Ces cercles d’études sont composés de maximum une dizaine de personnes qui se réunissent au sein de leur entreprise où ils peuvent et quand ils peuvent. Souvent après de nombreuses négociations avec l’employeur. Ils débattent d’un thème syndical ( les structures syndicales, rôle du syndicat, élections sociales etc.) ou essaient de résoudre un problème qu’ils rencontrent sur le lieu de travail.

Méthode africaine L’animateur du cercle (formé au préalable à la méthodologie) lance le débat mais ne le monopolise pas. Il doit veiller à ce que tous les membres du cercle participent activement à la recherche de la solution. Contrairement à une formation classique, l’animateur n’est pas celui qui détient le savoir. Cette méthode à l’avantage de favoriser l’émergence d’une solution, d’un savoir collectif construit à partir des expériences de chaque

travailleurs-euses. Au fond, c’est «l’Arbre à palabres» - méthode traditionnelle africaine de transmission des traditions de génération en génération. D’un point de vue syndical, la méthode représente de nombreux autres avantages. Les organisations n’ont plus besoin de louer une salle, de faire déplacer les militants, de payer le défraiement d’un «spécialiste», de payer le logement, la nourriture etc. Libérées de tous ces coûts, les organisations syndicales peuvent plus facilement prendre en charge elles-mêmes l’information et la sensibilisation de leurs membres. C’est une avancée considérable pour celles et ceux qui luttent pour l’autonomisation des syndicats en Afrique. Cela permet en outre de toucher un plus grand nombre de travailleurs. À titre d’exemple, en 2011, plus de 15.000 travailleurs ont participés aux cercles d’études en République Démocratique du Congo (DRC). Ce grand nombre de participants démontre non seulement l’efficience de la méthode mais aussi les besoins énormes dans la région.

Le courage de ses opinions De plus, l’aspect participatif favorise l’émancipation de la base tant sur le plan personnel que du militantisme. En les partageant avec les autres, le militant prend conscience de ces propres compétences et apprend à avoir le courage de ses opinions tout en respectant celles des autres. Une organisation syndicale ne peut espérer jouer efficacement son rôle de contre-pouvoir sans dialogue social et sans une large base correctement instruite. Dans un pays comme la RDC, qui compte plus de 450 syndicats, le cercle d’étude est également un outil privilégié pour recruter et organiser les travailleurs. Mais aussi démontrer aux militants le rôle du syndicat et montrer le vrai visage du syndicalisme.

Sus aux syndicats «mallettes» Le soutien à cette plateforme syndicale porte donc essentiellement sur la démultiplication des cercles d’étude tant dans le secteur public – l’Etat reste le principal employeur

La parole aux timides «Auparavant, explique Felly Museketi, militant et enseignant en RDC, lorsque j’ai commencé à enseigner, je pensais que les élèves ne connaissaient rien, ils n’avaient pas de connaissances. Heureusement, lorsque j’ai appris la méthode par cercle d’étude, je me suis persuadé que les élèves avaient une certaine connaissance. Même les plus timides de la classe avaient des arguments pour faire avancer les cours. En plus, cette méthode m’a permis d’être plus efficace lorsque j’enseigne. J’ai appris les personnes ressources à travers la présentation mutuelle des élèves. Aujourd’hui, mon préfet m’appelle l’Animateur».

du pays – que dans le secteur privé. L’assistance aux membres, la sensibilisation, l’organisation des travailleurs pour l’intérêt général font partie intégrante de l’activité syndicale quotidienne de nos partenaires au sein des entreprises. Cette présence et ces actions renforcent leur crédibilité non seulement face à l’employeur mais aussi vis-à-vis des travailleurs, en opposition aux syndicats «mallettes», «jaunes» qui appartiennent soit au patronat, soit à un parti politique voire à une église. Les camarades nous relatent souvent les dégâts occasionnés par ces faux syndicats et le rôle néfaste qu’ils jouent à l’encontre du mouvement syndical. Ils se contentent d’apparaître lors des enjeux électoraux dans les entreprises ou lors d’actions de

revendication. À coup de dollars, de pagnes ou de «sucrés» (boissons gazeuses) ils persuadent les travailleurs de leurs accorder leurs voix ou de ne pas participer pas à telles ou telles mobilisations. Avec un «salaire minimum» inférieur à 2$/jour, la situation économique et sociale place la RDC parmi les pays les plus pauvres de la planète La consolidation d’un système éducatif participatif, efficace et durable au sein même des organisations syndicales est une priorité absolue pour l’émancipation des travailleurs et travailleuses du continent. L’éducation ouvrière, telle que développée par le PANAF, permettra ainsi aux syndicats d’être unis aux différents échelons et d’être autosuffisants sur le plan des ressources humaines et financières.

Un partenariat belgo-suédois Depuis sa création, la FGTB participe activement au renforcement de la solidarité internationale. Cet engagement se concrétise de différentes manières. D’un côté, la FGTB joue un rôle moteur au sein des instances internationales telles que la Confédération Syndicale Internationale (CSI) ou l’Organisation Internationale du Travail (OIT) pour y faire entendre la voix des travailleurs belges mais aussi pour construire un réel contre-pouvoir syndical à l’échelle globale. D’un autre côté, la solidarité ne se décrète pas. Elle se construit sur le terrain avec les militants qui forment le cœur du mouvement syndical. C’est pourquoi, la FGTB et ses centrales développent depuis de nombreuses années des projets de coopération syndicale dans toutes les régions du monde et particulièrement en Afrique. Ces actions visent notamment, par la formation des cadres et des délégués, le renforcement des capacités des partenaires afin de consolider le dialogue social à tous les niveaux. Depuis plus d’un an, la coopération syndicale de la FGTB en Afrique s’est considérablement élargie. En effet, la FGTB avec sa centrale des services publics, la CGSP, s’est engagée aux côtés des syndicats suédois LO et TCO dans un nouveau partenariat - PANAF – avec trois syndicats de RDC : l’Union Nationale des Travailleurs du Congo (UNTC), la Confédération Démocratique du Travail (CDT) –affiliées à la CSI – et le Conseil Syndical des Services Publics et Privés (COSSEP). Ce programme, officialisé le 29 janvier 2012 à Stockholm par la signature d’un accord historique entre les présidents des trois syndicats européens, cible directement les travailleurs et travailleuses de 15 pays d’Afrique francophone et anglophone.

Cercle de discussion de professeurs membres de l’UNTC à Matadi


8

DOSSIER

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

LE PROJET D’ACCO

AUSTÉRITÉ

Mobilisation contre le blocage salarial Le 21 février, les trois organisations syndicales du pays, FGTB, CSC et CGSLB, organisent une grande manifestation à Bruxelles. En cause: le gel des salaires décrété par le Gouvernement pour 2 ans. Ce gel des salaires a vidé de sa substance la négociation interprofessionnelle et a rendu impossible la conclusion d’un accord interprofessionnel fixant la marge d’évolution des salaires pour deux ans. Les trois syndicats s’accordent pour dire que ce blocage salarial et l’austérité générale dans le cadre de laquelle il s’inscrit n’est pas – loin s’en faut – la solution pour sortir de la crise. Elle ne peut au contraire que faire baisser la consommation des ménages à juste titre inquiets pour leur avenir. Surtout dans ce contexte de grandes restructurations qui s’accompagnent de milliers de pertes d’emploi. Malgré cela, les syndicats ont accepté l’invitation du Gouvernement de poursuivre les discussions sur plusieurs points: 1°) l’affectation de l’enveloppe prévue pour la liaison des allocations sociales au bien être; 2°) le relèvement des bas salaires (à charge du budget de l’Etat via la réduction des cotisations sociales personnelles) et la fin de la dégressivité du salaire minimum pour les jeunes de moins de 21 ans; 3°) la prolongation des conventions de prépension spéciales; 4°) les réductions de cotisations sociales au profit des employeurs; 5°) la flexibilité du travail et en particulier les heures supplémentaires 6°) la fin des discriminations entre le statut des ouvriers et celui des employés.

L’OIT pour la hausse des salaires Depuis le début de la crise, c’est-à-dire en 2008, exception faite de la Chine, les salaires partout dans le monde ont marqué le pas. Avant 2008, toujours sans la Chine, ils augmentaient bon an mal an de 2%. Par la suite, ils n’ont plus augmenté que de 0,3% saut en 2010: 1,3% mais la hausse est redescendue à 0,2% en 2011. Des moyennes mondiales comprenant des salaires philippins à 1,41$ de l’heure et des salaires danois à 34,78$, ce n’est pas très parlant. Si on regarde les évolutions salariales dans les seuls pays développées (dont nous) l’image est encore plus frappante: on passe sous la barre des zéro de croissance en 2008 et en 2011.

Tendances de la croissance des salaires moyens e développées (indice: 1999 = 100)

114 112 110 108

Evolution des salaires dans les économies développées

106 104 102 100 1999

2000

La concertation sociale mise à mal Des avis unanimes ont été donnés sur les quatre premiers points dont les trois premiers visent à protéger le pouvoir d’achat des plus fragilisés par la crise. Et on s’attendait à ce qu’ils soient ratifiés immédiatement par le Gouvernement. Mais ce ne fut pas le cas. Certains partis (OpenVLD et SP.a mégotent sur la liaison des allocations sociales au bien être. Outre les désaccords de ces partis sur la répartition de l’enveloppe, la FGTB reproche au Gouvernement de saucissonner la négociation pour faire passer les pilules par morceaux et de tarder à ratifier les préaccords conclus pour forcer des accords sur les points plus sensibles que sont la flexibilité et les statuts ouvrier/employé en liant tous les dossier pour finalement emporter un accord sur tout le paquet. De plus, le Gouvernement a fait un pas de trop en décidant de manipu-

2004

incidence particulière sur ce résultat. La productivité du travail est mesurée p

Sources: Base de données mondiale du BIT sur les salaires; BIT, Modèle écon

Alors on dit que le Belge coûte trop cher, plus que l’Allemand qui a su se serrer la ceinture.

En résumé: on a produit plus pour le m

Ce n’est pas ce qui ressort des chiffres de l’OIT. Le Belge gagne à l’heure plus que le Portugais, le Grec ou l’Espagnol mais moins que l’Allemand, le Suédois, l’Australien ou le Danois.

Mais alors, où est passé l’argent? Dans à «un changement dans la distributio vailleurs baissant tandis que les parts «il y a une tendance sur le long terme la hausse de la part des profits dans b

Mises à part «les rémunérations exc sentiment légitime d’injustice que cel de la part du travail entraîne une bais et donc un déficit de la demande.

La mobilisation contre le blocage salarial et l’austérité prévue le 21 février a donc pris une dimension plus large pour la FGTB qui va mobiliser en masse et a décidé de suspendre sa participation à la concertation sociale.

portations même si la modération en fin de compte touche tout le monde, même ceux qui n’exportent rien nulle part. C’est aussi la théorie défendue par l’Europe. Ce que la Commission appelle «réforme du marché du travail» recouvre deux choses: une baisse des salaires pour améliorer la compétitivité externe de l’Europe; une plus grande flexibilité qui revient également à réduire les coûts, soit en précarisant l’emploi, soit en faisant travailler plus les personnes à l’emploi plutôt que d’embaucher. Ce sont des théories qui semblent cohérentes mais que valent-elles? Est-ce que les Grecs dont on a réduit les salaires exportent plus et quoi? Est-ce que les Allemands, dont on a modéré les salaires et qui exportent plus, pourraient exporter autant si tous les autres pays étaient aussi exportateurs qu’eux? Et plus simplement, est-ce que nos salaires - et ceux des autres - comparés au coût de la vie dans chaque pays, sont trop élevés? Un récent rapport de l’Organisation Internationale du Travail s’est penché sur ces politiques salariales. L’OIT, dans ses conclusions jette un pavé dans la mare.

2003

Note: Comme les indices désignent une moyenne pondérée, les évolutions d

Réduire les salaires pour exporter plus? en même temps un excédent des com fondée sur la réduction des coûts un mandation fréquente pour les pays en comptes courants, peut comporter le intérieure plus qu’elle n’accroîtra les pays procèdent simultanément à des compétitivité, cela peut provoquer un parts du travail, et réduire la demand

Nos salaires trop élevés? Avant même que ne commence la négociation entre patrons et syndicats sur les salaires, supposée déboucher sur un «Accord interprofessionnel», le Gouvernement a décidé de geler les salaires. Pas tous les salaires et pas complètement gelés: une marge a été autorisée pour le salaire minimum et pour les bas salaires par le biais d’une réductions des cotisations sociales (c’est le bonus emploi). Ont été d’autre part garantis l’indexation automatique et les augmentations barémiques. Sauf que… le Gouvernement a aussi un peu tripoté l’index pour ralentir l’inflation et donc l’indexation des salaires ET des allocations sociales. Selon les calculs de la FGTB, ce petit tour de passe-passe équivaut à une perte de 80 à 90 euros par an. Le gel des salaires descend donc en dessous de zéro et passe dans les températures négatives. Pourquoi cette décision? Parce que le Gouvernement est sans doute à participation socialiste mais avec une composante libérale majoritaire et qu’il écoute plus les employeurs que les travailleurs. Que la théorie des patrons est qu’il faut modérer nos salaires pour être plus compétitifs et faciliter les ex-

2002

Indice de la productivi

ler l’index pour ralentir les effets de l’inflation sur les salaires et les allocations. Pour la FGTB, c’est un premier point de rupture. Un second point de rupture a été atteint en ce qui concerne la discussion sur la flexibilité du temps de travail. La FGTB n’a pas voulu pratiquer la politique de la chaise vide, mais elle n’a pas pu accepter un compromis qui revient à allonger le temps de travail alors que d’autre part des milliers d’emplois disparaissent au Nord (Ford Genk) comme au Sud (ArcelorMittal, Duferco, NLMK et bien d’autres).

2001

Alors que faire?

L’OIT conseille aux Etats de prendre d tribution des revenus et en particulie aux gains de productivité, c’est-à-dire l «En essayant de corriger les déséquil tiques devraient se garder d’adopter u les pays puissent sortir de la récessio responsables politiques devraient pre course vers le bas dans les pays ou le encore dans l’ensemble de la zone eur

Mieux taxer le capital

Pour l’OIT, il ne faut pas chercher à réta ment en bridant les salaires. «La redis nombre de changements en dehors de aspects très importants du «rééquilib détaillée, y compris l’équilibre entre la taxation des revenus du travail.»

Le rapport mondial sur les salaires 201 de l’OIT (complet en anglais, résumé de l’OIT: www.ilo.org/

La portion congrue Mais si on revient aux moyennes, on peut dire que quel que soit leur niveau de salaire, les travailleurs ont gagné moins que ce qu’ils devaient. En 12 ans (1999-2011) la productivité moyenne dans les économies développées (dont la nôtre) a augmenté deux fois plus que le niveau des salaires. Ainsi en Allemagne, la productivité a augmenté de 25 % et les salaires n’ont pas bougé.


DOSSIER

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

9

ORD INTERPROFESSIONNEL

Les vertus d’une vraie concertation sociale t de la productivité du travail dans les économies

Selon l’OIT, les causes du recul des salaires sont multiples. La mondialisation du commerce est sans doute la principale, mais il y en a d’autres. Par exemple la financiarisation de l’économie ou les progrès technologiques qui font qu’on produit plus avec moins de gens. Mais il y a aussi l’affaiblissement de la protection sociale – dont l’assurance chômage là où elle existe et le pouvoir de négociation des travailleurs à travers leur organisation syndicale. Pour l’OIT, «Comme il est difficile d’organiser les travailleurs, en particulier dans le contexte d’une segmentation croissante du marché du travail et d’une évolution rapide des technologies, il faut créer des environnements plus favorables et facilitateurs pour la négociation collective. Les travailleurs faiblement rémunérés ont aussi besoin d’une plus forte protection au plan de la fixation des salaires.»

Ecart entre rémuneration et productivité du travail

2005

2006

té du travail

2007

2008

Mais il y a concertation et concertation: «Les mesures d’austérité qui sont imposées de l’extérieur et qui court-circuitent les partenaires sociaux nuisent aux bonnes relations du travail.»

2009

2010

2011

Indice des salaire réels

ans les trois plus grandes économies (États-Unis, Japon et Allemagne) ont une ar la production par travailleur.

nométrique des tendances, mars 2012.

même prix (en tout cas salarial).

la poche des actionnaires: on a assisté on du revenu national, la part des tras du capital […] augmentent», dit l’OIT. e à la baisse de la part des salaires et à beaucoup de pays»

cessives» de certains managers et le a génère, l’OIT estime que cette baisse sse de la consommation des ménages

? «les pays ne peuvent pas afficher tous mptes courants. Partant, une stratégie nitaires de main d’œuvre, une recomn crise qui enregistrent des déficits des risque de déprimer la consommation exportations. Si un grand nombre de s réductions des salaires à des fins de ne «course vers le bas» au niveau des e globale.»

des mesures pour rééquilibrer la diser de lier plus étroitement les salaires le contraire de la modération salariale. libres externes, les responsables poliun point de vue simpliste voulant que on par des réductions diverses. […] Les endre garde de ne pas encourager une es parts du travail sont déficitaires ou ro.»

ablir les équilibres budgétaires uniquestribution nécessitera aussi un certain es marchés du travail». «Il y a d’autres brage» qui méritent une analyse plus a taxation des revenus du capital et la

12/13 – Salaires et croissance équitable en français) est disponible sur le site

Qu’est-ce que l’Organisat internationale ion du Travail? L’Organisatio n in n’est pas un sy ternationale du Travail (O nd IT) tions Unies do icat. C’est une agence des Nant les membr es sentants des go uvernements sont des repré, des employeu des travailleur rs et s. «Cette struct ure l’OIT un forum unique où les tripartite fait de gouvernemen les partenaire ts s so Etats Membres ciaux de l’économie de se et s 185 pe uv ent discut en toute liberté , de leurs expé er ouvertement, riences et com leurs politique parer s l’OIT font donc nationales». Les avis qu’é met l’objet d’un co nsensus.

Inégalité entre salariés Il y a inégalité entre salaires et capital, mais il y a aussi une grande inégalité à l’intérieur même des salaires. On peut faire ce constat aussi chez nous. Selon les derniers chiffres disponibles (Statbel 2010) 10% des salariés (à temps plein et hors primes diverses) gagnent moins de 1.967 euros bruts par mois. 10% gagnent plus de 4.679 euros bruts par mois. Si le salaire moyen s’élève à 3.103e/mois, 60% des salariés gagnent moins de 2.925e. 70% gagnent moins de 3.243e bruts/mois. S’y ajoute l’écart salarial entre femmes et hommes. Selon le dernier rapport de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, pour un temps plein, l’écart salarial entre hommes et femmes est de 11% en moyenne. Compte tenu du fait que les femmes sont plus touchées par le temps partiel, cet écart s’élève à 24%.

A quoi sert votre salaire? Ventilation des dépenses des ménages Libellé

2010

Par mois

Consommation totale

100%

2929e

Alimentation, boissons et tabac

15%

435e

Articles d’habillement et chaussures

5%

145e

Habitation principale ou secondaire

26%

754e

Meubles, appareils ménagers

7%

203e

Dépenses de santé

5%

145e

Transports et communications

16%

464e

Culture, loisirs et enseignement

8%

232e

Autres biens et services

18%

551e

Que conclure de ces chiffres? 1°) le budget dépensé moyen d’un ménage est estimé à environ 35.000e. Si on répartit cette somme sur deux revenus, cela représente 1.450e nets par mois par personne participant aux dépenses. 2°) Pour un couple marié, un ouvrier et une employée, deux enfants, un salaire moyen chacun de 2750e bruts cela fait pour chacun 1750e nets. Cela leur laisse une marge d’épargne de 500 à 600e/mois à eux deux. 3°) Pour les 50% des salariés qui gagnent moins, cette marge est réduite de 500 à 0e.


10

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

> POINT DE VUE

LES PATRONS LANCENT L’OFFENSIVE ? les travailleurs ripostent!

40 euros par mois ou 500 euros par an Evidemment que les employeurs sont scandalisés. Evidemment que pour eux, la suspension des négociations interprofessionnelles par la FGTB est totalement irresponsable. Ils avaient espéré obtenir ce qu’ils voulaient mais la réaction syndicale complique leurs plans. Ce qu’ils jugent bien évidemment totalement irresponsable. Hé bien regardons si c’est effectivement le cas. 0,9%. C’est la marge salariale que le Conseil Central de l’Economie avait calculée. Suivant des prévisions économiques, c’était sur base de ce pourcentage que l’on pouvait et devait négocier dans les secteurs et les entreprises afin d’un peu améliorer les revenus des travailleurs. Ce pourcentage a été supprimé. Interdiction de négocier sur ce point. Les employeurs peuvent empocher ces 0,9%. 0,4%. C’est la perte de pouvoir d’achat dont nous sommes tous victimes en raison des chipotages sur l’index. Les périodes de soldes sont désormais prises en compte et les fluctuations des prix de l’énergie sont réparties dans le temps. De cette manière, l’index devrait être plus juste, c’est ce qui explique cette intervention. Plus juste? Mensonge! Depuis le début, l’objectif a toujours été de raboter l’index et d’en faire cadeau aux employeurs. C’est simplement qu’on nous le présente comme étant un meilleur reflet de la réalité. Cela représente une perte de 0,4% du pouvoir d’achat que les travailleurs ne récupèreront plus jamais. Vous avez bien lu, plus jamais! 0,3%. Encore un cadeau de plus pour les entreprises. Jusqu’à présent, elles obtenaient déjà chaque année 4 milliards de réductions de cotisations sociales et fiscales. Et aujourd’hui, on y ajoute 400 millions. Ces diminutions doivent améliorer la compétitivité des entreprises. 0,3% de la masse salariale des travailleurs est sacrifiée à cet effet. Et les actionnaires? Combien sacrifient-ils? Zéro? Ou zéro virgule zéro?

POUR VOTRE EMPLOI POUR VOTRE REVENU 21

R DÈS 10H0 E I R V FÉ g.be LLES

0

c RUXE ur www.ac B À NS os s

ACTIOement et inf ’ D E NÉ mbl JOUR rasse points

de

Additionnez le tout, cela fait 1,6%. Les travailleurs perdent une marge de 1,6% pour négocier l’amélioration du pouvoir d’achat dans les secteurs et les entreprises.

our p e l b m ense ance la rel

Cela fait 40 euros par mois, ce qui représente 500 euros par an pour un travailleur avec un salaire mensuel brut de 2500 euros. Ainsi donc, il serait totalement irresponsable de protester contre une telle situation? Nous sommes en colère parce que les petites améliorations des allocations sociales des demandeurs d’emplois et des pensionnés restent au frigo pour au moins quatre mois. Nous sommes en colère parce que les employeurs refusent de prolonger les systèmes de prépension. Ainsi donc, c’est irresponsable? Pas du tout, c’est une réaction tout à fait normale de gens qui trouvent que le gâteau devrait être partagé de manière plus équitable. Le 21 février, nous voulons le faire savoir haut et fort, avec une manifestation massive, de tous les syndicats ensemble.

(11 février 2013)

Pourquoi nous menons des actions le 21 février -0,9%

La norme salariale disponible avait été fixée par le Conseil Central de l’Economie (CCE) et le gouvernement à 0,9%. Celle-ci a été confisquée par le gel salarial.

-0,4%

Manipulation de l’index pour le raboter de 0,4%

-0,3%

Les diminutions supplémentaires de charges de 400 millions d’euros accordées aux entreprises représentent un cadeau de 0,3%.

-1,6%

Les travailleurs perdent 1,6% de marge de négociation, «pour augmenter la compétitivité».

- 40 euros par mois

Une marge de 1,6% est retenue, pour un travailleur avec un revenu mensuel brut de 2500 euros, cela signifie que 40 euros lui passeront sous le nez par mois. Par an, cela fait 500 euros.

www.accg.be

Gagner moins,vous trouvez ça normal? Les employeurs oui. Et le gouvernement les suit. Avec un gel des salaires pour les années à venir. Avec moins d’indexation des salaires, pour toujours. Et en plus, la concertation sociale est mise hors jeu. Les employeurs ne veulent parler que de modération et de flexibilité accrue. Ce qui rend la conclusion de nouvelles CCT dans les secteurs et les entreprises très difficile. Cela met la paix sociale en danger. Nous brandissons le carton rouge! Les entreprises font encore toujours des bénéfices. Assez pour continuer à rétribuer généreusement les actionnaires. Mais pas assez pour investir, pour créer des emplois et laisser de la marge pour améliorer les salaires. Cela ne peut plus durer.

Donc: nous voulons des négociations libres pour les nouvelles CCT. Donc: nous voulons de la marge pour augmenter le pouvoir d’achat. Donc: nous menons des actions pour être entendus. Les employeurs ne veulent parler que de modération et de flexibilité accrue. Ce qui rend la conclusion de nouvelles CCT dans les secteurs et les entreprises très difficile. Cela met la paix sociale en danger. Nous brandissons le carton rouge! Journée d’actions le 21 février à Bruxelles devant les fédérations patronales et chez la ministre de l’Emploi rassemblements et infos: www.accg.be ou auprès des délégués.

Adaptation des salaires en février 2013 Voici la liste des secteurs de la Centrale Générale de la FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er février 2013. Plus d’informations sur le site www.accg.be , via le QR code ci-dessous ou auprès de votre délégué ou section syndicale.

Ciment * Industrie et commerce du pétrole * Titres-services

Paul Lootens Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

*: l’augmentation s’applique uniquement aux salaires minimas, elle ne s’applique pas aux salaires réels qui sont plus élevés.


SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

11

> LA PAROLE AUX DÉLÉGUÉS CG

Les gens sont prêts à se faire entendre Comment les travailleurs réagissent-ils face à toutes ces mesures d’austérité qui nous menacent? C’est la question que nous avons posée à Robert Hoogewijs et Antonio Acedo, deux délégués de la Centrale Générale chez Autajon à Anderlecht, une entreprise qui fabrique des emballages imprimés ou étiquetés. Pour eux, il est clair que les travailleurs ne vont pas accepter ces mesures sans broncher. Et pour que les travailleurs soient bien au courant de ce qui les attend, ils accordent une importance toute particulière à la communication et à l’information. Êtes-vous déjà confrontés aux changements sur le marché de l’emploi voulus par les employeurs? Robert: Notre directeur actuel insiste sur une augmentation de la flexibilité. Il souhaite une annualisation du temps de travail, donc un calcul sur base annuelle. Nous sommes très réticents par rapport à cela. Si cela sert à passer d’une semaine de 37 heures à une semaine de 42 heures, nous sommes mal embarqués. Nous voulons d’abord entendre l’avis des ouvriers eux-mêmes. Tout le monde doit pouvoir donner son avis, c’est ça la démocratie syndicale. En fonction de ces avis, nous pouvons voir ce qui est réalisable et ce qui ne l’est pas. Mais c’est aux ouvriers de décider. N’oublions pas

qu’une fois que l’on signe quelque chose, on ne peut revenir sur ses pas. Il faut donc être attentif. Notre directeur souhaite augmenter la flexibilité en vue d’endiguer le chômage économique et attirer davantage de clients. Nous disons, trouvez d’abord ces clients, ensuite on verra bien ce qu’il y a lieu de faire.

Est-ce que tout le monde se préoccupe de ce genre de problèmes? Antonio: Ici, les gens sont prêts à se faire entendre. Lorsque nous avons mené la journée européenne d’action le 14 novembre il a même fallu les retenir, car nous avions convenu de nous limiter à une journée d’information. Il est également important d’expliquer à quoi nous serons confrontés, n’est-ce pas?

Cela les conscientise et les encourage à prendre part au débat.

Et que disent les travailleurs au juste? Antonio: Qu’il ne faut pas toucher à l’index et qu’il faut maintenir une marge pour négocier librement les salaires. On voit beaucoup d’inquiétudes en matière de pouvoir d’achat, ça c’est clair. Les isolés sont les premiers à ressentir réellement la crise. Nous maintenons tout le monde informé du calendrier de paiement, pour bon nombre de personnes ce n’est pas un luxe. Robert: Lorsque j’entends la fédération patronale de notre secteur, la Fetra, dire qu’il faut mettre fin à la prépension, je dis que ces gars-là ne connaissent rien à la réalité du terrain. Qu’ils viennent d’abord faire une rotation dans notre régime de travail en équipe, ils comprendront ce que c’est que de travailler dur. Nos camarades ne sont pas nés de la dernière pluie, ils savent très bien que l’on nous fait payer les pots cassés des banques et spéculateurs. Antonio Acedo: Les travailleurs nous font confiance. Nous les tenons au courant de tout. Nous les réunissons dès que nécessaire. Cela aide à forger la solidarité, qui est bien présente ici. Si vous vous en prenez à un travailleur chez nous, vous aurez à faire à tout le monde, les ouvriers réagissent à l’unisson.

Et dans le contexte économique actuel, que tentez-vous de réaliser? Robert: L’entreprise n’est pas super rentable. Nous en sommes conscients. Nous ne revendiquons donc pas de choses impossibles. Notre victoire aujourd’hui, c’est de préserver l’emploi. A choisir, c’est notre priorité. Mais bon, entre-temps nous avons tout de même obtenu une prime pour les vêtements de travail et une augmentation des chèques-repas. Et ceux qui partent en prépension

reçoivent une prime sous forme de chèque cadeau. Antonio: Les conditions de travail sont bonnes ici. Pour nous, la sécurité est évidement d’une importance capitale, mais la direction y accorde également beaucoup d’attention. La formation constitue un point récurrent au conseil d’entreprise ces derniers temps. La direction y est d’ailleurs favorable et ensemble, nous mettons sur les rails un plan de formation.

> RÉDUCTIONS COTISATIONS SOCIALES

Exclusion du non-marchand alors qu’il est le seul à créer des emplois Le 31 janvier dernier, les travailleurs du secteur non-marchand organisaient une action en front commun syndical en réaction aux 370 millions de réductions de charges accordés aux employeurs dans le cadre des négociations pour l’accord interprofessionnel. Et pour cause: ces aides ne bénéficient qu’aux entreprises du secteur marchand, le non-marchand étant le grand oublié. Un comble quand on sait qu’il est le seul à réellement utiliser ces aides pour créer des emplois. Une situation inacceptable tant pour la Centrale Générale que pour le Setca, tous deux en charge du secteur non-marchand. C’est donc ensemble qu’ils réclament des mesures équivalentes pour le non-marchand. La FGTB ne cesse de dénoncer ces réductions qui, bien qu’elles soient supposées favoriser la création d’emplois, ne sont assorties d’aucune obligation de résultat pour les employeurs. Et à présent le gouvernement va encore plus loin en excluant le seul secteur qui utilise la quasi-totalité de ces aides pour effectivement créer des emplois. Une fois de plus, preuve est

faite que ces réductions de charges sont de véritables cadeaux faits aux patrons.

Un non-sens Par le passé, les réductions de cotisations accordées aux entreprises ordinaires ont toujours été compensées par une réduction de charges pour les employeurs du

non-marchand via le Maribel social. C’est ainsi que plus de 20.000 emplois ont déjà été créés. Nous exigeons donc une réduction de charges équivalente pour le nonmarchand. Celle-ci garantirait la création de 1.500 emplois. Dans la conjoncture actuelle, ce ne serait pas du luxe, d’autant plus que le secteur a un besoin criant de nouveaux emplois. La charge de travail y est énorme. Nous tentons à présent d’établir

des contacts politiques afin d’obtenir également une réduction pour le non-marchand. Lors d’une première action, nous avons été reçus par la FEB et le cabinet du premier ministre Elio Di Rupo. La FEB n’était pas contre notre demande, mais insistait pour qu’on ne touche pas aux 370 millions destinés aux entreprises ordinaires. Quant au cabinet du premier ministre, il a écouté nos revendications, mais est revenu sur la situation budgétaire difficile. D’autres rencontres sont

en principe prévues mi-février. Pour la Centrale Générale et le Setca, l’accord existant ne doit pas être cassé, mais des moyens supplémentaires doivent être trouvés. Vu l’effet de retour généré par la création d’emplois, ce coût supplémentaire est aussi relativement limité. Il y a donc lieu de chercher des moyens complémentaires.


12

MÉTAL

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

> POINT DE VUE

Qu’il s’occupe des riches > L’ÉNERGIE: SECTEUR STRATÉGIQUE comme il a défendu Cas d’Alstom Belgium Power les pauvres! Gouvernement et patronat ont l’air sûr d’eux. Ils devaient être blindés d’orgueil pour croire, ne fût-ce qu’une seconde, aux chances d’un chantage à grosses ficelles. Une erreur d’amateurs... Après avoir imposé un blocage des salaires, après avoir tripatouillé le dernier tabou auquel la famille socialiste s’accrochait, la coalition gouvernementale est arrivée avec de très gros sabots dans une négociation de porcelaine pour des accords difficiles sur la liaison des allocations sociales au bien-être, les réductions de cotisations sociales, l’augmentation du salaire minimum et la fin de discriminations frappant les jeunes travailleurs. Elle a tenté, in extremis, de lier la mise en œuvre d’avancées «engrangées» - dont certaines déjà contestés par les libéraux flamands et... la ministre socialiste flamande de l’Emploi et du Travail! – à la conclusion d’un accord plus périlleux encore sur la flexibilité. Une négociation où il était entendu que les travailleurs n’avaient rien à gagner... Là, ce fut une faute! Curieux… Au moment où on ne compte plus les pertes d’emploi, la priorité était-elle de permettre plus d’heures supplémentaires, voire, si on en croit certaines excellences CD&V, d’allonger les carrières? Pour le dire autrement, au moment où Ford Genk ferme et où ArcelorMittal est promis au même destin, l’urgence est-elle pour ceux qui ont du boulot, de travailler plus (longtemps)? Les «génies» qui le croient ne vivent décidément plus dans le même monde que nous et les rivages de leur pensée ont des reflets d’argent là où ne voyons que sueur, larmes et sang. En multipliant les provocations, les irresponsables ont joué avec le feu. Ils se sont brûlés. Comme des enfants gâtés, ils accusent ensuite ceux qui leur ont résisté! Le gel des salaires, le viol de l’index et l’asphyxie de la concertation sociale justifiaient déjà une réaction forte des organisations syndicales le 21 février. Les manœuvres désordonnées au sein de la coalition pour cadenasser la négociation interprofessionnelle imposent une mobilisation d’ampleur. Cette manifestation ne devra néanmoins pas être analysée comme un coup de semonce, un avertissement ou une façon d’évacuer de la pression de nos militants. La politique gouvernementale réduit les instruments de la redistribution des richesses produites par les travailleurs et la concentrent dans des mains déjà très abondamment nanties! Avec cette coalition que la droite définit elle-même de «centre-droit», c’est moins de moyens pour les services publics, des coups de hache dans la sécu et l’amnistie fiscale pour les fraudeurs fortunés. Sous Di Rupo 1er, les fins de carrière ont été déstructurées ; 40.000 jeunes travailleurs sans emploi seront exclus le 1er janvier 2015 du chômage ; près de 100.000 autres ont vu ou vont voir leur allocations réduites. Pour rien... Enfin pour le plaisir de faire mal puisque la ministre de l’Emploi et du Travail reconnaît au Parlement que la mesure ne fera pas d’économies dans le budget de l’Onem! Cette équipe veut encore corseter les futures négociations en bétonnant dans la loi l’austérité salariale... Elle nous prépare des «années folles» pour le capital et des «années noires» pour les travailleurs! Où s’arrêtera-t-elle? Entre 1 et 3 milliards doivent encore être trouvés d’ici au prochain contrôle budgétaire... Nous allons voir qui le gouvernement va défendre, cette fois-ci.

«Notre Gouvernement protège les pauvres», s’offusque le Premier ministre au Parlement. Très sincèrement, nous souhaiterions qu’il s’occupe des riches comme il a défendu les pauvres! Les mots, la colère ou les accusations d’indignité ne risquent pas, malheureusement, d’atténuer la réalité et les difficultés de plus en plus grandes du monde du travail. C’est bien pourquoi la manifestation du 21 février ne peut être qu’un début. Le 22 février au matin, l’avenir n’aura pas changé. Des manifs «saute-mouton» ne suffiront pas à forcer un changement de cap. Il nous faut nous inscrire dans un plan d’actions construit sur un calendrier et des objectifs précis. Notre exigence que la crise des banques cesse d’être payée par les travailleurs ne va pas faiblir; elle ne peut qu’enfler... Dans les secteurs industriels comme dans les travées parlementaires, chacun gagnerait à bien le mesurer: plus de concertation c’est plus de paix sociale!

Nico Cué Secrétaire général

Rencontre avec Antonio Moroni, délégué principal MWB-FGTB d’Alstom Belgium Power, un des deux sites carolos (avec Alstom Belgium Transport) appartenant au grand groupe français Alstom.

Cette multinationale qui emploie 93.000 personnes est spécialisée dans le domaine de l’énergie, le transport et plus récemment dans le «grid» (la transmission d’énergie). Même si le groupe se porte bien, il cherche encore à s’étoffer afin de devenir incontournable dans ses secteurs de prédilection. La Chine, l’Inde, le Brésil font l’objet de toutes ses attentions: en effet, les marchés dans ces pays émergents sont particulièrement porteurs. Alstom y investit massivement quitte à se détourner du marché européen beaucoup moins rentable pour le moment. Principales conséquences pour les sites d’Europe de l’Ouest : restructurations de certaines entreprises italiennes ou encore regroupement d’entités en France. Néanmoins dans les prochains mois, le développement de l’énergie éolienne offshore sera pourvoyeur de centaines d’emplois en Bretagne. En Belgique, la filiale du groupe occupe près de 1000 travailleurs à Charleroi et Muizen (près de Malines). Sur le site d’Alstom Belgium Power à Marchienne, 200 personnes travaillent à la maintenance de centrales thermiques, hydrauliques et nucléaires ainsi qu’à la fourniture de pièces de rechange pour des turbines et des rotors de grandes tailles. Ils sont

également présents à l’exportation avec des équipes au Congo. Actuellement, les travailleurs sont soumis à des fréquences très élevées de chômage économique (4 semaines sur 5) à cause de la conjoncture, du manque de stratégie et surtout de l’incertitude créée par la mise à l’arrêt en juin dernier des réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2. L’agence fédérale de contrôle nucléaire ainsi qu’Electrabel devraient mener des tests complémentaires sur ces deux sites d’ici fin mars. En attendant, les interventions de maintenance diminuent et la branche «servicing» d’Astom Belgium Power tourne au ralenti. «Baser uniquement notre stratégie sur deux piliers d’activité est très risqué», déclare Antonio Moroni. «Dès qu’une branche fonctionne moins bien, c’est toute l’entreprise qui en pâtit: il est nécessaire de se diversifier». Ce n’est pas la seule chose qu’Antonio pointe du doigt: «La Belgique n’a pas de politique énergétique claire. L’absence d’indépendance énergétique de notre pays fragilise ceux qui travaillent dans ce secteur et rend la Belgique totalement dépendante des pays voisins». Lors des négociations avec la direction, les représentants des travailleurs veillent toujours à ce qu’il n’y ait aucune mise en concurrence des différents sites présents sur le territoire belge: «Nous ne faisons qu’un. Le nom de l’entreprise est d’ailleurs très explicite: Alstom Belgium». La vision syndicale d’Antonio va

beaucoup plus loin que les murs de son entreprise. Au sujet du drame social qui se joue actuellement à Liège, il trouve tout à fait légitime que les travailleurs d’ArcelorMittal réclament l’intervention de l’Etat. Il le comprend mieux que quiconque puisqu’il y a encore quelques années, 49% des parts de son entreprise étaient détenues par les pouvoirs publics. Antonio Moroni déplore que tous les pays européens aient vendu des parties très importantes de leurs services publics (sidérurgie, énergie, transport, télécommunication). Ces privatisations basées sur des logiques financières honteuses ont provoqué des conséquences désastreuses socialement. En tant que syndicaliste, il estime que les Etats ont tout intérêt à se réapproprier des pans entiers de l’économie afin de sauvegarder des secteurs stratégiques et préserver les emplois des futures générations. Depuis que l’action du 21 février en front commun syndical a été décrétée, beaucoup de travailleurs ont sollicité Antonio pour y participer. «Les réactions ne se sont pas faites attendre. Bien entendu, la culture syndicale est très importante chez nous (Alstom est issu des anciens ACEC) mais tout le monde se sent concernés par le gel des salaires imposé par le Gouvernement».

«La mise sous tutelle de la concertation sociale: très peu pour nous!», martèle Antonio.

Antonio Moroni, délégué MWB-FGTB.

A bout portant! Rien ni personne ne pourrait empêcher Mittal de tuer «notre» sidérurgie? Dans la logique capitaliste, c'est d'ailleurs «la sienne». Peu importe que les travailleurs en aient produit toute la valeur. Rien ni personne ne pourrait donc le retenir de priver d'avenir ces milliers de producteurs, de pousser des milliers de familles dans la misère et d'enrayer le développement économique de la Wallonie et de l'Europe. Mittal pourrait nous priver d'encore produire la richesse dont nos enfants auront besoin.

Le capitalisme l'y autorise; c'est son «droit»... Avec la même violence, rien ni personne ne peut le contraindre à vendre ces outils qu'il refuse d'encore faire tourner. C'est la loi. La recherche du profit maximal pour les propriétaires et la défense de la propriété sont au cœur du système. C'est bien parce que nous ne l'acceptons pas que nous combattons ! Y résister et vouloir transformer cette réalité est légitime. La même résistance de nos prédécesseurs a sorti les enfants des mines, assuré le suffrage universel, garanti des soins de santé, une pension... Elle a permis d'allonger notre durée de vie. Toutes choses auxquelles, nous

devrions apprendre aujourd'hui à renoncer? Les «petites mains» de ce désordre ont lâché leurs chiens à l'occasion d'une manifestation de sidérurgistes européens devant le siège strasbourgeois des institutions européennes. Des flics ont tiré à bout portant avec des balles en caoutchouc sur les nôtres. Quatorze blessés dont John David, jeune travailleur venu défendre son avenir, qui y laissera un œil. Combien ça vaut l’œil d'un travailleur, François? Le président de la République ne va sans doute pas nous répondre... «Il n'y pas de place pour la violence et je lance évidemment un avertissement; la police, elle fait son travail mais on ne peut admettre qu'on cherche à casser l'outil de travail – Et Mittal, lui, il peut? -, à briser du mobilier urbain, qu'on s'attaque à des édifices publics, qu'on lance des boulons sur les policiers», vient de déclarer le «premier flic» de France. Nous voici donc prévenus. Les «robocops» du régime ont carte blanche. Et nous sommes avertis que l'intégrité physique d'un travailleur en résistance pèse très peu face à la dégradation... de bancs publics, de cabines de bus ou de l'une ou l'autre vitrine. Pourquoi avoir chassé Sarko, si c'était pour

refaire du Sarko sous label rose? Chez nous, le Sénat, après la Chambre, vient de modifier le Code pénal pour rendre plus lourdement punissable l'incitation à commettre des «actes terroristes». Le Conseil d’État, la Ligue des droits de l'Homme, les écologistes et quelques socialistes s'en sont émus. Ce texte, ont-ils expliqué, ouvre la voie à l'arbitraire et met en danger la liberté d'expression et d'association. Le nouvel article 141 ter indique bien que les dispositions ne peuvent être interprétées comme «visant à réduire les droits ou libertés fondamentales tels que le droit de grève, la liberté de réunion et d'association.» Mais il est tout de suite précisé: «...sans justification». Valls vient, en France, de nous indiquer quelle pourrait être la «bonne excuse». La colère monte et le pouvoir se dote de nouveaux instruments de répression. Ils sont forgés contre ceux qui exigent plus de justice, la fin des privilèges pour les propriétaires qui détruisent l'outil, de nouveaux droits pour les travailleurs. Ceci prouve au moins que la peur commence à changer de camp...

Nico Cué


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Les groupes sectoriels du textile, de la confection et de l’entretien du textile se préparent aux négociations sectorielles 2013-2014 Les groupes sectoriels de la confection et de l’entretien du textile se sont réunis au Floréal à Blankenberge le lundi 4 février 2013. Le vendredi 8 février 2013, c’était au tour du groupe sectoriel du textile de se réunir au Forum à Bruges.

tation du pouvoir d’achat doit faire partie intégrante de nos cahiers de revendications aussi longtemps que le blocage salarial n’est pas imposé légalement. Les autres points d’attention importants avancés par les groupes sectoriels étaient la prolongation de tous les régimes de prépension dans les secteurs, l’extension du système de crédit-temps, de l’attention pour la formation, pas de flexibilité supplémentaire, pas de détricotement des avantages sociaux et un meilleur cadre pour le chômage temporaire. Nous avons déjà contacté les autres organisations syndicales afin d’obtenir un cahier de revendications commun.

Le président Dominique Meyfroot et le Secrétaire Général John Colpaert ont informé les militants concernant le contexte extrêmement difficile, complexe et imprécis dans lequel se déroule la concertation interprofessionnelle. En principe, les négociations sectorielles sont toujours précédées d’un accord interprofessionnel. Un tel accord interprofessionnel fixe la marge de négociation dont les secteurs doivent tenir compte s’ils veulent améliorer les conditions de salaire et de travail.

mentaires et l’annualisation du temps de travail). Nos militants ne supportent pas du tout cette proposition. La FGTB ne s’incline pas devant le blocage salarial annoncé. D’ailleurs, il n’y a toujours pas de loi qui impose ce blocage salarial annoncé par le gouvernement pour la période 2013-2014. Les militants des groupes sectoriels trouvent dès lors qu’une augmen-

Il n’est toutefois pas certain que les fédérations patronales veuillent rapidement commencer les négociations sectorielles aussi longtemps qu’il n’y a pas de clarté concernant le blocage salarial annoncé ou concernant la façon dont les discriminations entre le statut des ouvriers et celui des employés seront effacées. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant prendra en tout cas ses responsabilités pour obtenir de bons accords dans nos secteurs.

Le gouvernement a cependant décidé d’installer un blocage salarial pour la période 2013-2014, rendant toute conclusion d’un accord interprofessionnel impossible. Il n’est donc plus question de négociations libres dans les secteurs. Des accords partiels ont été conclus concernant la liaison au bien-être des allocations sociales, les salaires minimums, une réduction supplémentaire des charges pour les employeurs et la prolongation d’un nombre de régimes de prépension (e.a. la prépension à 56 ans pour les travailleurs pouvant prouver 20 ans de prestations de nuit).

13

Délais de préavis dans les secteurs: adaptation à partir du 1er janvier 2013 Secteurs du textile, de l’entretien du textile et de la récupération du textile A partir du 1er janvier 2013, dans les entreprises appartenant aux secteurs du textile, de l’entretien du textile et de la récupération du textile, les délais de préavis des ouvriers dont l’exécution du contrat de travail de durée indéterminée a pris cours à partir du 1er janvier 2012 et dont le contrat de travail a été résilié par l’employeur après le 31 décembre 2012 sont adaptés comme suit: • Textile et bonneterie (commission paritaire 120) 7 jours si moins de 6 mois d’ancienneté 40 jours entre 6 mois et moins de 5 ans d’ancienneté 48 jours entre 5 ans et moins de 10 ans d’ancienneté 64 jours entre 10 ans et moins de 15 ans d’ancienneté 97 jours entre 15 ans et moins de 20 ans d’ancienneté 129 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus. • Entretien du textile (commission paritaire 110) 28 jours si moins de 6 mois d’ancienneté 40 jours entre 6 mois et moins de 5 ans d’ancienneté 48 jours entre 5 ans et moins de 10 ans d’ancienneté 64 jours entre 10 ans et moins de 15 ans d’ancienneté 97 jours entre 15 ans et moins de 20 ans d’ancienneté 129 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus. • Récupération du textile (sous-commission paritaire 142.02) 28 jours si moins de 6 mois d’ancienneté 32 jours entre 6 mois et moins de 5 ans d’ancienneté 48 jours entre 5 ans et moins de 20 ans d’ancienneté 129 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus. Les délais de préavis des ouvriers dont le contrat de travail a pris cours avant le 1er janvier 2012 ne sont pas modifiés. • Textile et bonneterie (commission paritaire 120) 7 jours si moins de 6 mois d’ancienneté 35 jours entre 6 mois et moins de 5 ans d’ancienneté 42 jours entre 5 ans et moins de 10 ans d’ancienneté 56 jours entre 10 ans et moins de 15 ans d’ancienneté 84 jours entre 15 ans et moins de 20 ans d’ancienneté 112 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus. • Entretien du textile (commission paritaire 110) 28 jours si moins de 6 mois d’ancienneté 35 jours entre 6 mois et moins de 5 ans d’ancienneté 42 jours entre 5 ans et moins de 10 ans d’ancienneté 56 jours entre 10 ans et moins de 15 ans d’ancienneté 84 jours entre 15 ans et moins de 20 ans d’ancienneté 112 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus. • Récupération du textile (sous-commission paritaire 142.02) 28 jours si moins de 5 ans d’ancienneté 42 jours entre 5 ans et moins de 20 ans d’ancienneté 112 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus.

Groupe sectoriel entretien du textile

Secteurs de la confection, de la préparation du lin et des maîtrestailleurs Dans ces secteurs, les délais de préavis des ouvriers ne sont pas modifiés, n’importe si le contrat de travail a pris cours avant ou après le 1er janvier 2012.

Le gouvernement n’a toujours pas approuvé ces accords partiels. Pour couronner le tout, nous sommes également confrontés à un nombre de propositions de la part des partenaires sociaux pour plus de flexibilité (un règlement plus souple des heures supplé-

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

• Confection (commission paritaire 109) 32 jours si moins de 20 ans d’ancienneté 64 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus. Groupe sectoriel textile

Nouvelles heures d’ouverture de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant à Anvers A partir du 1er mars 2013, les heures d’ouverture du bureau de la Lange Kievitstraat 55 à 2018 Anvers seront adaptées. Lundi

08:15 – 12:30

13:30 – 17:00

Mardi

08:15 – 12:30

13:30 – 17:00

Mercredi

08:15 – 12:30

13:30 – 17:00

Jeudi

08:15 – 12:30

13:30 – 18:00

Vendredi

Fermé

Fermé

Horaire d’été du 1er juillet jusqu’au 31 août inclus: du lundi au jeudi de 8h15 à 12h30 et de 13h30 à 16h (fermé le vendredi).

• Préparation du lin (sous-commission paritaire 120.02) 28 jours si moins de 6 mois d’ancienneté 40 jours entre 6 mois et moins de 5 ans d’ancienneté 48 jours entre 5 ans et moins de 10 ans d’ancienneté 64 jours entre 10 ans et moins de 15 ans d’ancienneté 97 jours entre 15 ans et moins de 20 ans d’ancienneté 129 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus. • Maîtres-tailleurs, - tailleuses et couturières (commission paritaire 107) 28 jours si moins de 6 mois d’ancienneté 37 jours entre 6 mois et moins de 5 ans d’ancienneté 45 jours entre 5 ans et moins de 10 ans d’ancienneté 60 jours entre 10 ans et moins de 15 ans d’ancienneté 90 jours entre 15 ans et moins de 20 ans d’ancienneté 120 jours en cas de 20 ans d’ancienneté ou plus. En cas de prépension, d’autres délais de préavis sont en vigueur. Pour de amples renseignements, contactez votre secrétariat professionnel. Vous trouverez les adresses sur le site web, www.fgtbtvd.be.


14 TROP IS TE VEEL SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

Le dossier des fins de carrière est à ce titre exemplatif. Le gouvernement de centre droit légifère pour que la prépension devienne plus difficilement accessible. On nous présente aujourd’hui les travailleurs âgés comme des profiteurs d’un système qui fragilise notre compétitivité. Nous serions en Belgique un pays où l’on travaille le moins, où l’on sort du travail le plus tôt. On oublie de dire que la Belgique est un des pays où la productivité est la plus élevée. Mais, ces «Messieurs», moralisateurs vis-à-vis des travailleurs connaissent-ils le travail à la chaîne, ont-il une vague idée de l’usure de l’organisme des travailleurs soumis à ces régimes de travail, à cette flexibilité qui nie le travailleur dans son existence sociale et qui ne le place plus qu’au service du dieu entreprise. L’index est aujourd’hui attaqué, certains politiques relayent les positions idéologiques des employeurs et veulent manipuler votre, notre index qui est le seul garant du lien avec l’augmentation du coût de la vie. L’impact de cette mesure peut être estimé à 90e/an.

«Les employeurs refusent de mettre en place des moyens de contrôle du temps de travail».

Depuis qu’il est en place, le gouvernement Di Rupo n’a de cesse d’attaquer le monde du travail et de faire des cadeaux au capital et au patronat. Lundi 4 FEVRIER, le Comité Exécutif de FGTB-HORVAL s’est réuni. Les Secrétaires régionaux ont expliqué combien les travailleurs étaient arrivés à un point de saturation par rapport aux mesures déséquilibrées mises en place par ce gouvernement. Pour FGTB-HORVAL, le mandat est clair: stop aux chèques en blanc pour le patronat, non à

une augmentation de la flexibilité non encadrée. Mais plus fondamentalement, les travailleurs sont aujourd’hui matraqués par des mesures plus antisociales les unes que les autres. La concertation sociale, fondement du modèle social belge est malmenée, battue en brèche par des idéologues libéraux qui veulent cadenasser le monde du travail, le bâillonner. FGTB-HORVAL l’a dit: il ne peut y avoir de paix sociale s’il n’y a pas de vraie concertation sociale.

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

Pour tous ces dossiers et ceux qui vont suivre la FGTB et FGTBHORVAL disent:

STOP, LA COUPE EST PLEINE! Pour que le GOUVERNEMENT et le PATRONAT le comprenne,

Rejoins-nous à la manifestation à BRUXELLES le 21 FEVRIER. Info pratique sur le site-web: www.horval.be

heures supplémentaires et ensuite …. La logique est claire: on bloque ton salaire, si tu veux gagner plus, travaille plus! Dernier point, mais pas le moindre, l’harmonisation du statut ouvrier et employé. L’objectif est tracé: à terme, le statut unique. Pour y arriver, il y a le dossier des préavis, du jour de carence et tous les autres dossiers qui y sont liés.

FGTB-HORVAL l’a dit et redit: cette harmonisation ne peut se faire au détriment des employés et nous serons solidaires avec eux. Mais le congrès de FGTB-HORVAL a aussi décidé que d’une part les ouvriers avaient déjà suffisamment attendu et que l’on avait déjà perdu trop de temps dans le cadre de ce dossier... D’autre part, on ne peut pas ignorer le point de vue de la Cour Constitutionnelle qui exige que les discriminations (préavis & jours de carence) entre ouvriers et employés aient disparus pour le 7 juillet 2013.

Les secteurs de HORVAL sont des secteurs où la flexibilité est, aujourd’hui déjà, très importante. Le patronat voudrait encore augmenter cette flexibilité. Le patronat voudrait que le travailleur soit encore plus souple demain, que son temps de travail puisse être géré sur base annuelle. Oui, mais dans le même temps, les employeurs refusent de mettre en place des moyens de contrôle du temps de travail; FGTB-HORVAL exige que l’usage des pointeuses soit généralisé et obligatoire. Le patronat veut le beurre, l’argent du beurre et en même temps le sourire de la crémière; il voudrait en outre que le temps de travail puisse être augmenté, d’abord au travers des

Les fraudeurs de l’horeca sont-ils de vraies victimes? Les discussions sur la lutte contre le travail au noir dans l’horeca n’ont jamais été aussi animées qu’aujourd’hui. Dans une pléthore d’articles, différents ténors discourent sur la situation et donnent leur avis sur la manière dont on doit aborder le travail au noir dans l’horeca. Il semble déjà loin le temps où l’on reprochait aux syndicats leurs exagérations quant à l’ampleur du travail au noir dans le secteur. A l’heure actuelle, tout le monde peut lire dans son journal l’ampleur de la fraude et dans quelles parties de l’horeca elle est la plus présente. De plus, tant des employeurs que des politiciens déclarent que le travail au noir est l’unique chance de survie pour beaucoup d’entreprises dans l’horeca. Quelle frustration cela doit causer aux nombreuses entreprises horeca qui ont toujours respecté la Loi…. Pourquoi une grosse partie du secteur travaille-t-elle sans

frauder? Ces entreprises sont elles moins intensives en main d’œuvre? Comment font les entreprises des autres secteurs avec une main d’œuvre intensive pour respecter leurs obligations fiscales et sociales? Avec l’arrivée du Secrétaire d’Etat John Crombez (SPa), le dossier est heureusement revenu sur la table, une caisse enregistreuse avec black box devait finalement être introduite et on devait s’attaquer à la fraude dans le secteur… Malgré les bonnes intentions et les efforts du Secrétaire d’Etat, nous devons constater que rien n’a changé depuis 2010 et que la caisse n’est toujours pas une réalité. Cela aurait pu se dérouler autrement. Depuis 2010 des mesures ont été décidées (entre autres la baisse de la TVA à 12%) et exécutées pour donner un ballon d’oxygène au secteur et réaliser une opération de «blanchiment». La

caisse devait être introduite en 2010… puis en 2012… ensuite au 1er juillet 2013 … maintenant pour janvier 2014… Ce n’est pas étonnant que l’horeca ait déjà oublié depuis longtemps qu’il a pu garder 9% de la TVA … Et où sont passés les 6.000 emplois supplémentaires promis en compensation? Certains employeurs veulent bien profiter, mais pas assumer leurs obligations… Même avec les efforts d’accompagnement supplémentaires que le gouvernement concède, et ce en temps de crise, rien ne bouge du côté d’une partie des employeurs. Cette semaine, de nouvelles mesures complémentaires ont été annoncées. Le Secrétaire d’Etat a même été jusqu’à proposer de rétrocéder 10% des recettes supplémentaires de l’Etat (provenant de l’opération de «blanchiment» du secteur) ainsi que d’abaisser les charges sur les heures supplémentaires. Mais ces propositions sont rejetées par la fédération d’employeurs car jugées insuffisantes….

Et à présent, Unizo se positionne aussi comme le grand défendeur des (petits) indépendant(s) fraudeurs…

deurs comme des victimes et d’écouteur ceux qui défendent haut et fort le maintien du travail au noir!

Que veut cette partie du secteur? Continuer à frauder au noir? Ne payer aucun impôt et aucunes charges sociales? De plus, 66% des entreprises du secteur n’emploient aucun personnel!!

Il a fallu des années avant que le secteur puisse reconnaître l’existence du travail au noir … Combien d’années cela prendra encore avant qu’il puisse reconnaître qu’une partie du secteur n’est pas constituée d’entrepreneurs mais de cowboys? Ils créent une concurrence déloyale et ne sont pas du tout intéressés par l’emploi durable. Il n’y a aucune place pour eux dans le secteur horeca!

Nous ne devons pas oublier qu’à cause de toutes ces années de fraude, l’Etat a été privé de revenus, qui ont du être compensés par les contribuables… Cela a aussi créé un manque à gagner considérable pour la sécurité sociale… Nous constatons également que plus de 120 mesures sont en vigueur, permettant aux entreprises des diminutions de charges ... Une grande majorité de près de 20.000 entreprises horeca employant un ou plusieurs travailleurs ne les utilisent même pas… Arrêtons de considérer les frau-

La CSC et la FGTB continuent à défendre l’idée de l’introduction de la caisse, accompagnée de contrôles efficaces. C’est uniquement de cette manière que le secteur horeca deviendra un secteur à part entière avec des entreprises et des emplois durables.

Alain Detemmerman Co-président FGTB-HORVAL


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

15

Une solution globale pour éliminer toutes les différences entre ouvriers et employés A côté de la problématique du délai de préavis et du jour de carence, dont on entend le plus souvent parler, il est aussi nécessaire de trouver des solutions pour éliminer les autres différences qui existent entre ouvriers et employés. Nous prônons la mise en place d’une solution globale pour supprimer progressivement tous les autres points de différences. Une période d’essai raisonnable Au début d’un contrat de travail, la période d’essai permet à l’employeur comme au travailleur de vérifier s’ils ont bien fait d’entamer la collaboration. Si elle est trop longue, cette période peut être source d’insécurité. Il existe actuellement une différence de taille entre la durée de la période d’essai chez les ouvriers et chez les employés. Chez les ouvriers, elle peut être comprise entre 7 et 14 jours et il n’y a pas de résiliation possible pendant les 7 premiers jours. Pour les employés, la durée de la période d’essai peut aller de 1 à 12 mois. En cas de rupture du contrat pendant ce laps de temps, un préavis de 7 jours est d’application. Celui-ci ne peut pas se terminer avant le dernier jour du premier mois d’essai.

longée de maximum 7 jours • L’employeur ne peut pas licencier durant le 1er mois • Le travailleur ne peut pas rompre le contrat pendant les 7 premiers jours

Un encadrement du Chômage économique au niveau sectoriel Le chômage temporaire a été étendu à l’ensemble des travailleurs. Aujourd’hui, l’employeur peut décider de placer l’ouvrier en chômage économique pour diverses raisons (économiques, techniques, intempéries, etc.). Le chômage temporaire peut également s’appliquer aux employés pour des raisons économiques. Durant cette période, le travailleur reçoit une allocation de l’ONEm avec un complément payé par l’employeur ou un fonds spécifique.

Ce que nous proposons: • Une période d’essai raisonnable de min 1 mois à max 6 mois • Les contrats antérieurs doivent entrer en ligne de compte pour le calcul de la période d’essai. • En cas de suspension de la période d’essai (par exemple pour cause de maladie ou de vacances annuelles), celle-ci peut être al-

Pour le SETCa, le recours à du chômage temporaire est une mesure qui ne doit pas être prise à la légère. Les employeurs ne peuvent pas se permettre de jouer avec le système. Afin d’éviter les abus et préserver les droits sociaux du travailleur, celui-ci doit nécessairement être encadré au niveau sectoriel.

Ce que nous proposons: • Une extension possible du chômage temporaire à tous les travailleurs mais avec un encadrement sectoriel préalable et obligatoire, inscrit dans la loi • Des clause de stabilité d’emploi pour les entreprises qui ont recours au chômage économique • Le chômage temporaire pour cause d’intempéries, de force majeure ou d’accident technique ne peut intervenir que pour les travailleurs qui sont directement confrontés à ces circonstances • Une garantie de revenu légale (maintien de 100% du salaire net - avec une intervention de l’employeur), même en cas de maladie • Sans perte de droits sociaux (assimilations à des périodes de travail) • Le recours à du chômage temporaire ne peut pas coexister avec du travail intérimaire dans l’entreprise

Un système de pécule de vacances identique pour tous Actuellement, les ouvriers reçoivent leurs simple et double pécules de vacances de caisses de vacances, qui sont alimentées par tous les travailleurs. Ceux-ci sont calculés sur base de la totalité du salaire de l’année antérieure. Les heures supplémentaires et la prime de fin d’année sont ainsi prises en compte dans le calcul. Pour les employés, les choses sont différentes. Ils reçoivent leurs simples et double pécules de l’employeur sur la base du salaire normal au cours de la période de vacances. Pour nous, le paiement du simple et double pécule par une caisse de vacances est le système le plus simple offrant la plus grande sécurité. Par exemple, en cas de faillite

et d’insolvabilité de l’employeur, le paiement de ce à quoi le travailleur a droit est garanti puisqu’effectué par une caisse de vacances. On peut également parler de simplification administrative pour l’employeur individuel, plus simple en cas d’une seule caisse de vacances. Ceci permet d’éviter les calculs individuels, les décomptes de départ en cas de licenciement et de sortie de service. Ce que nous proposons: • Le principe de la solidarité, une généralisation du régime ouvriers, à savoir le paiement des simple et double pécules de vacances par une caisse de vacances. • Le calcul du pécule soit être effectué sur base de l’entièreté du salaire annuel (y compris donc les primes, les heures supplémentaires, etc.)

Le paiement mensuel du salaire Ici aussi, le système diffère selon le statut du travailleur. Les ouvriers perçoivent généralement leur salaire toutes les deux semaines. Ils sont payés à l’heure tandis que l’employé est payé mensuellement. Ce que nous proposons: • Un système identique de salaire mensuel (sur la base du calcul du salaire horaire) • Laisser la possibilité de payer une avance sur le salaire mensuel le 15 du mois courant • Mise en place d’un système d’enregistrement du temps de travail • Recevoir le salaire auquel les travailleurs ont droit à date fixe

Belfius: Les négociations se poursuivent, enfin des avancées! Ce 7 février, les discussions entre direction et syndicats se sont poursuivies chez Belfius. Cellesci ont débouché sur de nouvelles avancées qui permettent d’y voir plus clair concernant l’avenir du groupe et le fameux ‘plan 2016’. Depuis de nombreuses semaines, le SETCa BBTK martèle que le plan d’économies avancé par la direction pèserait trop lourdement sur le personnel. Notre ténacité semble commencer à porter ses fruits. La direction est revenue autour de la table des négociations avec un projet remanié et des propositions adaptées. Celles-ci portent notamment sur les volets salaire, emploi et départs et assurances groupe. Ce jeudi 31 janvier, de nombreux travailleurs du secteur non marchand soins de santé se sont rassemblés à Bruxelles afin de protester contre le projet d’exclure le secteur des mesures de réduction des cotisations sociales.

Nous sommes conscients du fait qu’il faudra faire des efforts pour assurer la pérennité de la banque. Pour le SETCa, ceci doit se faire au travers de mesures

équilibrées et justes. En d’autres termes, il faut de bonnes conditions pour ceux qui partent et pour ceux qui restent. L’accord doit garantir dans le futur un « retour sur investissement » pour le personnel dès que possible.. La prochaine rencontre avec la direction est prévue le 20 février prochain. La direction et le conseil d’administration attendent une réponse et un accord de principe sur les 3 volets de mesures proposés et ce, avant de poursuivre plus en avant la négociations. D’ici là, le SETCa organisera des assemblées générales afin d’informer et de consulter les travailleurs sur les mesures proposées par la direction et sur la suite des débats. Lors des négociations, le SETCa a rappelé à la direction que ce sont les travailleurs qui jugeront in fine du résultat final du projet d’accord.


16 L’heure de la justice a sonné!

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°03 • 15 FÉVRIER 2013

oici le titre de notre tract dans lequel nous appelons nos affiliés à se rendre en masse à Bruxelles le 21 février. Un tract que nous diffusons dans les entreprises avec les collègues de la CNE/LBC. Un titre qui n’a pas non plus été choisi par hasard. Car c’est sur ce thème que porte la manifestation: notre société est-elle juste? Les épaules les plus solides supportent-elles les charges les plus lourdes? Ou demande-t-on plutôt aux travailleurs de faire les plus gros efforts? Et les allocataires, ne restent-ils pas sur le carreau? Autant de questions dont la réponse est claire: notre société n’est pas sur la bonne voie, celle de la justice. Les choses doivent changer. Voilà pourquoi nous manifesterons le 21 février à Bruxelles.

V

Cela fait déjà 5 ans que les travailleurs paient la crise. Des dizaines de milliers d’entre eux ont perdu leur emploi, il n’est absolument pas question d’augmentations salariales et le pouvoir d’achat perd pied parce que l’index est vidé de sa substance. Entretemps, la Belgique est et reste un paradis fiscal. Pour les grandes fortunes et les entreprises (internationales), qui obtiennent dans notre pays un rendement maximal de

leur argent grâce aux possibilités qu’offre notre législation fiscale. Entre-temps, les pensionnés et autres allocataires attendent une revalorisation de leur revenu. Et les chômeurs sont particulièrement visés. La dégressivité des allocations est en marche et cette année à nouveau, le revenu de dizaines de milliers de chômeurs diminuera fortement. La pauvreté s’accentue ! Les perspectives en termes d’emplois sont bien éloignées. La logique européenne d’économies, qui domine également la politique belge, ne nous conduit pas vers plus d’emploi et de prospérité, bien au contraire. Il est dès lors logique que la FGTB ait suspendu les négociations interprofessionnelles. Le gouvernement ne cesse de reporter la mise en œuvre d’accords conclus sur la liaison au bien-être et les salaires minimums, accords qui constituent un plus pour les travailleurs et les allocataires. Le gouvernement place les employeurs dans un fauteuil dans le cadre des négociations à propos de la flexibilité. Il est par ailleurs anormal que nous nous posions des questions à propos de mesures pour allonger la durée de travail à un moment où le chômage

augmente et où il faudrait plutôt penser à une réduction du temps de travail. Le gouvernement décide également de manipuler l’index et d’imposer un blocage salarial pour les années à venir, à la demande des employeurs. Comme si l’économie allait mieux s’en porter et n’avait pas besoin d’une bouffée d’oxygène apportée par le pouvoir d’achat de la population. Entretemps, il est question cette année de 3 milliards supplémentaires pour continuer à suivre la trajectoire d’économies européenne. Comme d’autres, nous estimons que, vu la croissance économique à la traîne, il faut quitter ce strict carcan. En tout cas, il est inacceptable que ce soient à nouveau les travailleurs et les allocataires sociaux qui paient l’addition. Ces prochains mois, l’harmonisation des statuts ouvriers et employés occupera une place très importante à l’agenda. Nous avons lancé notre campagne. Chacun connaîtra et doit connaître nos positions. Dans un pays où la majorité des travailleurs a un statut d’employé, il est logique que ce dernier doive servir de référence pour la suppression des différences existant entre ouvriers et employés.

Des différences qui sont discriminatoires. Il est donc grand temps ici aussi de faire place à la justice. De nombreuses raisons donc de manifester le 21 février.

Sous un dénominateur commun: la justice!

Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa

Faites le plein d’avantages. Strictement réservées à vous, membres de la FGTB et aux personnes vivant sous votre toit, les formules d’assurance d’ACTELaffinity compriment les prix tout en garantissant sécurité et protection maximales.

Assurance Auto Vous cherchez une assurance auto moins chère avec de nombreux avantages ? Demandez un devis sans engagement ! Bénéficiez d’avantages très appréciables tels qu’une assistance gratuite en cas de panne ou d’accident (CAR RELAX), une franchise à 0 € ou encore des facilités de paiement. Choisissez votre niveau de protection et complétez votre assurance avec nos options extrêmement intéressantes telles que la Protection Juridique, l’Assurance Conducteur ou l’Assistance Voyage (TRAVEL RELAX).

RESPONSABILITE CIVILE MINI OMNIUM MAXI OMNIUM

R.C.

CAR RELAX

r r r

GRATUIT GRATUIT GRATUIT

Bris de vitre

Incendie

Forces de la Nature et heurts d’animaux

Vol

r r

r r

r r

r r

Dégâts Matériels & Vandalisme

r

Assurance Moto Assurez votre moto à moindre coût et profitez entre autres d’une assistance gratuite en cas d’accident. Demandez nous comment bénéficier de 45% de remise sur la prime de votre 2 roues.

Assurance Habitation Locataire ou propriétaire ? Une baignoire qui déborde, une inondation, un incendie… Ça n’arrive pas qu’aux autres. Optez pour Homeprotect : votre mobilier et votre habitation seront effi cacement assurés. Grâce à notre grille d’évaluation, vous avez la certitude de ne pas être sous-assuré.

Expérimenté et professionnel, le Contact Center d’ACTELaffinity est toujours à l’écoute et apporte des solutions rapides et efficaces en cas de sinistre.

Appelez le numéro gratuit 0800/49.490 ou surfez sur www.actelaffinity.be/fgtb ACTEL SA - rue de Ligne 13 - 1000 Bruxelles - RPM 0440 903 008 Bruxelles - IBAN BE93 8791 5001 0467 - BIC BNAGBEBB - Entreprise d’assurance agréée code FSMA 2279 (Décision du 22.12.2003; M.B. du 04.02.2004) pour les br. 1,3 et 10a. - Intermédiaire d’assurance agréé code FSMA 62239 A - Membre du groupe P&V - Tél. 02/282.36.14 - Fax 02/282.36.00 - www.actelaffinity.be/fgtb Toutes nos conditions sont disponibles sur notre siteweb.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.