Syndicats FGTB n°16 - 30 septembre 2011

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N°16 • BIMENSUEL • 66ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

30 SEPTEMBRE 2011 • Éd. LIÈGE

CONSOMMATION RESPONSABLE

Devenez «achACTeur»

Pour ses 15 ans, la Campagne Vêtements Propres s’offre un nouveau nom. Que vive achACT – Actions Consommateurs Travailleurs! Bien plus qu’un simple lifting, il s’agit d’affirmer la nécessité d’agir et de créer des liens entre travailleurs et consommateurs, citoyens du monde, pour faire respecter les droits, améliorer les conditions de travail, renforcer ceux et celles qui s’organisent pour défendre leurs droits fondamentaux dans les filières d’approvisionnement des

marques et des enseignes de distribution. Fidèle à sa mission, achACT s’oriente systématiquement vers l’action et vous invite à franchir le pas: Devenez achacteurs! Posez des actes concrets. A travers l’achat (ou le non-achat) lorsque l’alternative existe, mais aussi en tant que citoyen vis-à-vis des pouvoirs publics et des entreprises, et en tant que travailleur au sein de votre entreprise, avec votre organisation syndicale.

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Pour mieux vous servir Page 4

FESTIVAL

La chanson ouvrière revisitée Page 5

DOSSIER

© Istockphoto_kali9

MY FGTB

Les pensions sur le grill Page 7, 8 & 9

Opération caddies vides



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RÉGIONS

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

NAMUR

AFICo présente

Dire tout haut nos idées de gauche dans un monde de droite L’ultralibéralisme et les médias monopolisent de pus en plus l’espace public. Exprimer des valeurs de gauche et se faire entendre au sein d’un groupe est parfois très compliqué, que ce soit en famille, au boulot ou en rue… Donnez-vous trois jours de formation pour analyser les médias et leur impact, améliorer vos moyens de communication mais aussi augmenter votre confiance en vous lors de vos prises de paroles «engagées» en public ou face aux médias. Lieu: Formation de 9h30 à 16h00 à la CGSP, à la CGSP Namur, rue de l’Armée Grouchy 41 à 5000 Namur Dernière date: le mardi 11 octobre 2011 Inscription gratuite mais indispensable Contact: Marylise WAUTERS 0473/86 65 99 ou marylise.wauters@afico.be

LUXEMBOURG

AFICo présente

Suite du cycle ciné-débat Marcel TRILLAT

Formations interprofessionnelles 2011-2012 «Pour aller plus loin»

27 octobre 2011: «Les prolos» La projection sera suivie d’un débat sur le thème: «La lutte des classes a-t-elle encore un sens aujourd’hui?», en présence de Gérard DE SELYS (PTB) 24 novembre 2011: «Femmes précaires» La projection sera suivie d’un débat sur le thème: «Femmes prolétaires, précaires parmi les précaires?», en présence de Dalila LARABI (CEPAG) Dans le cadre de ces ciné-débats, AFICo asbl programme la trilogie réalisée par Marcel TRILLAT sur «le monde du travail et ses faces cachées». Tandis que «300 jours de colère» nous offre une plongée au cœur des techniques de lutte développées dans le monde ouvrier, «Les prolos» se présente comme «une promenade subjective» du réalisateur dans diverses usines de France à la rencontre des ouvriers qui y vendent leur force de travail. Le dernier film de la trilogie, «Femmes précaires», cherche à montrer, au travers de différents destins de femmes prolétaires, la précarité de leurs conditions de travail. Entrée gratuite Rendez-vous à 18h00 à la FGTB Namur, 4ème étage – rue Dewez 40 à 5000 Namur Contact: Laurent WILMET 0474/48 53 75 ou laurent.wilmet@afico.be

Vous êtes délégué(e) depuis un certain temps et avez envie de mieux comprendre le monde qui nous entoure? Alors ce cycle de formation est fait pour vous! Grâce à vos connaissances et expériences, mais aussi aux analyses de spécialistes de chaque thème, vous pourrez porter un regard critique éclairé sur les différents sujets abordés et mieux vous approprier les alternatives proposées par la FGTB. DATE

LIEU

SUJET

Vendredi 7 octobre 2011

Arlon

Sortir de l’emprise des marchés financiers

Vendredi 4 novembre 2011

Libramont

Réaffirmer la place et les missions de la puissance publique dans la société?

Vendredi 9 décembre 2011

Arlon

Une autre mondialisation est possible

Vendredi 20 janvier 2012

Libramont

Construire une autre Europe

Vendredi 17 février 2012

Arlon

Ecologie et développement économique

Vendredi 16 mars 2012

Libramont

Démocratie et média. Info ou intox?

Ces formations peuvent donner droit au congé éducation payé. Les candidatures sont examinées et proposées par les Centrales professionnelles. N’hésitez donc pas à vous adresser à votre permanent de Centrale si vous êtes intéressé(e).

BRABANT WALLON

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Salon du Livre de Jeunesse de Namur

La crise belge, une histoire de culture ou de gros sous?

Thème : “ Héro-ïne-s”

19 > 23 oct. 2011

Namur Expo Semaine : Week-end : 10:00 > 18:00

Journées des professionnels du livre et de l’enfance : jeudi 20 et vendredi 21 octobre Journée des futurs professionnels de l’éducation : vendredi 21 octobre AVEC LE SOUTIEN DE LA FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES

Illustration : Anne Herbauts

9:00 > 18:00

Programme complet et pré-inscriptions :

www.livrejeunesse.be

FORABRA organise une conférence-débat le mercredi 5 octobre à 19h, à l’hôtel du Commerce, Grand Place à Nivelles Dès sa naissance au XIXème siècle, le mouvement flamand a fait de la reconnaissance culturelle et linguistique un thème majeur de ses revendications. Qu’en est-il en 2011? Les revendications nationalistes ont-elles encore une dimension culturelle ou sont-elles devenues essentiellement économiques? Quelle est la situation ailleurs en Europe? Et le mouvement wallon dans tout cela? L’asbl FORABRA vous propose de venir en débattre avec Jean Faniel, chercheur au CRISP (Centre de Recherche et d’Information Socio-Politiques) Une organisation de Forabra, rue du Géant 4 bte3 – 1400 Nivelles – 067/64.60.06


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

«L’urgence d’un Plan de Sauvetage des écoles bruxelloises» Essor démographique, manque de places et ségrégation scolaire Une étude récente a révélé à court et à long terme la saturation des établissements scolaires dans plusieurs communes bruxelloises1.Considérant que la population bruxelloise va s’accroître de 200.000 personnes d’ici à 2020 et qu’il y aura déjà 1,2 Mio d’habitants en 2018, la RBC aura besoin, d’ici à 2014-2015, de 79 écoles supplémentaires dans l’enseignement obligatoire (tous réseaux confondus). La population scolaire du maternel et du primaire va augmenter de 13%, celle du secondaire de 6%, d’ici à 2015. Cela fait 23.500 enfants et adolescents en âge scolaire supplémentaires par rapport à la situation actuelle. Le déficit en places scolaires se marque d’ores et déjà de manière la plus flagrante dans les communes dites «du croissant pauvre» (Saint-Josse, Molenbeek et Schaerbeek). Mais si des solutions concrètes ne sont pas dégagées à bref délai, le manque de places risque de se propager assez rapidement à la plupart des communes bruxelloises. Or, on le sait, notre enseignement est déjà profondément inégalitaire. Bruxelles connaît en effet une très forte concentration et une dualisation de l’offre d’enseignement, créant un véritable «marché scolaire» et mettant les réseaux et les établissements en concurrence… La pénurie de places disponibles, actuelle et à venir, ne peut que renforcer l’inégalité d’accès à un enseignement de qualité, vecteur de «l’émancipation individuelle et collective, du développement socio-économique et de l’accès à l’emploi».

Pénurie d’enseignants et dévalorisation du métier Il est clair que construire de nouvelles écoles et ouvrir de nouvelles classes n’a de sens que si l’on trouve…des enseignants pour s’en occuper. Or, confrontés à des conditions de travail de plus en plus pénibles et à une dévalorisation de leur profession, même les plus motivés finissent par quitter leur emploi. Et il ne s’agit pas d’un manque de vocations: le métier attire encore incontestablement des jeunes, mais le manque de reconnaissance et de soutien dans l’apprentissage de ce métier difficile les amène souvent à déserter leur emploi après quelques années. Ainsi, à Bruxelles, près de 6 enseignants sur 10 quittent l’enseignement dans les 5 ans de leur prise de fonction (58,5% des enseignants du primaire et 56% des enseignants du secondaire). La pénurie d’enseignants est la plus importante dans les écoles en discrimination positive, c’est-à-dire précisément…là où un enseignant bien formé est le plus nécessaire! Certains établissements, accueillant des enfants socio-économiquement fragilisés, qui nécessitent donc un encadrement adapté, en sont réduits à faire appel à des enseignants ne

disposant pas du titre requis… et mal outillés pour faire face à certains défis éducatifs particuliers (public précarisé, multiculturel, allophone). De son côté, le personnel non enseignant (administratifs, puériculteurs, surveillants, etc.) n’est pas mieux loti, et se trouve bien souvent en sous-effectif dans nombre d’écoles.

Des réponses politiques insuffisantes La Région bruxelloise a décidé de financer (à concurrence de 70%) la création de 3.500 places dans l’enseignement fondamental à Bruxelles pour la rentrée de septembre 2012, quel que soit le réseau. Il s’agit prioritairement de la création de nouvelles classes (constructions modulaires, rénovation de bâtiments existants) et, éventuellement, de certains espaces scolaires annexes (réfectoires, salles de psychomotricité, etc.). Un budget de 9 millions est consacré, en 2011, à cette action.De son côté, la Communauté française a décidé de dégager de nouvelles marges pour la création de nouvelles écoles. Début mars 2011, le Gouvernement conjoint francophone2 a décidé de l’affectation de ces moyens pour le réseau de la communauté française et le réseau officiel subventionné de Bruxelles, les concentrant dans l’enseignement fondamental. Ainsi, ce sont 4.121 places, pour un budget de 66,35 millions, qui doivent être créées. Un appel à projet doit encore être lancé dans les prochains mois pour le réseau libre subventionné (pour 26,6 Mio).La Communauté flamande et la Commission communautaire flamande de la Région de Bruxelles-Capitale (VGC) ont, elles, décidé d’une intervention à Bruxelles d’un montant de 20,5 millions. 1.620 places vont être créées, dont 388 dès la rentrée 2011. 9.241 places devraient donc être créées, ce qui correspond…à la moitié de l’objectif à atteindre d’ici à 2015 pour l’enseignement maternel et primaire. En outre, le gouvernement conjoint doit également se pencher sur la pénurie d’enseignants à Bruxelles, mais actuellement aucune proposition n’a vu le jour…

Propositions de la FGTB de Bruxelles Dans un contexte de marché scolaire tel que nous le connaissons à Bruxelles, la double pénurie: de places dans les établissements & d’enseignants qualifiés renforce la dualisation sociale de la population bruxelloise, au détriment des plus précaires. La pénurie de places pose également, avec une certaine acuité, la question des modalités d’inscription des enfants dans les établissements scolaires, différentes d’un établissement à un autre (pas de réglementation unifiée), avec pour conséquence une inégalité d’accès à l’enseignement dès la maternelle. La meilleure manière de lutter contre l’inégalité d’accès à un enseignement de qualité demeure, pour la FGTB de Bruxelles, la mise en place d’un réseau d’enseignement unique, public et pluraliste. A défaut, une régu-

lation publique de l’offre scolaire, qui l’harmonise, est indispensable. Plus spécifiquement, au-delà des mesures d’urgence prises par la Région, la FGTB de Bruxelles considère comme prioritaire de: - mobiliser les pouvoirs publics bruxellois compétents (les deux Communautés, la Région et les 19 Communes) afin de planifier, à moyen terme, la construction de nouveaux bâtiments scolaires sur de nouveaux terrains, dans le but de ne pas augmenter de manière contreproductive la densité des établissements existants; - résoudre la pénurie d’enseignants, au travers d’une (re-)valorisation sociétale des métiers éducatifs: lutter contre la dégradation des conditions de travail des enseignants et revaloriser la profession au niveau salarial; mettre en place des formules de soutien spécifiques aux enseignants qui débutent leur carrière (système de tutorat); inciter et soutenir les travailleurs qui souhaitent réorienter leur carrière vers les métiers éducatifs en leur permettant d’acquérir rapidement les titres requis; régulariser le statut professionnel du personnel para-scolaire (puériculteurs/ trices, psychomotriciens/ciennes, médiateurs/trices scolaires, etc); - privilégier, dès la maternelle, l’inscription des enfants dans les écoles de leur quartier: en accordant aux écoles en quartier populaire les moyens ad hoc (discrimination positive), leur permettant d’être de véritables portes d’entrée de l’école de la réussite pour tous les enfants quelles que soient leurs conditions; en les intégrant dans les nouvelles dynamiques de revitalisation des quartiers, en reconstituant des zones d’éducation prioritaire; en régulant les modalités d’inscription dès l’enseignement maternel. Les besoins à satisfaire à Bruxelles restent immenses, tandis que les services et équipements collectifs bruxellois souffrent d’un sous-financement structurel. De plus, la complexité des institutions les fait relever de nombreux niveaux de pouvoirs et les prive d’une planification stratégique globale… Pour l’ensemble de ces motifs, la FGTB de Bruxelles préconise la convocation d’urgence d’une conférence interministérielle, réunissant les Communautés Française et Flamande, la Région, les Communes et les acteurs de l’enseignement bruxellois. Une population formée est un gage de prospérité, de développement économique et social, d’émancipation culturelle. C’est dans cette optique qu’un enseignement de qualité, offrant à chacune et chacun les mêmes chances de réussite, est un objectif primordial à Bruxelles. 1 - Ministère de la Région de Bruxelles Capitale, Institut bruxellois de Statistique et d’Analyse, «Impact de l’essor démographique sur la population scolaire de Bruxelles-capitale», Les Cahiers de l’IBSA, juin 2010.

La FGTB de Bruxelles se mobilise pour un Plan de Sauvetage des écoles bruxelloises Le 28 septembre dernier, la FGTB de Bruxelles réunissait quelque 300 militants à Anderlecht pour y mener une campagne visant à montrer aux Bruxellois, à travers une action symbolique et médiatique, que la FGTB se mobilise autour d’une question qui les touche directement: non seulement en tant que (futurs) parents d’enfants scolarisés dans la Région mais aussi en tant que citoyens soucieux de l’avenir de Bruxelles, porteurs d’un projet de ville égalitaire et émancipateur pour tous. Avec l’aide des militants-figurants, une équipe de comédiens du Magic Land Théâtrea installé une «école-container» sur la Place de la Vaillance; cette dernière fut ensuite bourrée de chaises et de bancs scolaires symbolisant une école «improvisée». La pièce se complétait par un appel – resté désespérément sans réponse – du directeur de cette école improvisée à des candidats-professeurs dans la foule. Ce dernier acte illustrait bien le fond du problème : en plus d’un manque cruel d’écoles et de places dans les écoles bruxelloises, la Région souffre d’une pénurie criante de professeurs pour lesquels les conditions d’exercice du métier restent largement insatisfaisantes… AfficheEcole La campagne visait également à illustrer l’un des points d’équilibre du Pacte de croissance urbaine que la FGTB veut conforter. L’une des contreparties BESOIN URGENT aux importants efforts DE CLASSES (ET DE PROFS) consentis par les BruxelÀ BRUXELLES ! lois en faveur de l’essor La FGTB se bat pour un enseignement économique et du dévede qualité pour TOUS les enfants loppement international de Bruxelles consiste certainement en un réinvestissement important dans les services et les équipements collectifs, rendant effectifs le droit à l’éducation et, plus largement, le «droit à la ville». Une offre d’enseignement égalitaire et de qualité constitue la condition nécessaire permettant à tous et toutes de pouvoir à la fois vivre, travailler et s’épanouir à Le syndicat dans la ville Bruxelles! Plus d’informations sur www.fgtbbruxelles.be

2 - Gouvernement de la Communauté française, Gouvernement de la Région wallonne et Collège de la Commission communau-

E.R. : Ph. Van Muylder, Rue de Suède / Zwedenstraat 45 - 1060 Bruxelles/Brussel

Les défis de l’enseignement bruxellois

taire française de la Région de BruxellesCapitale.

Conférence inaugurale de la saison 2011-2012

« Polar et politique» Dominique MANOTTI (L’Honorable société) et Pascale FONTENEAU (Propriétés privées)

Mercredi 12 octobre 2011 à 18H00 26 rue de la Victoire, 1060 Bruxelles Présentation du programme complet de la saison 2011-2012 et Verre de l’amitié


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

TOURNAI - ATH - LESSINES

CENTRE

AVIS AUX OUVRIERS TRAVAILLANT DANS LE SECTEUR DES SOINS DE SANTE * HOPITAUX PRIVES * MAISONS DE REPOS SENIORS Commissions paritaires / 330.1 ancienne 305.1 et 305.2 > PRIME SYNDICALE 2011 Ex. 2010 Les affiliés de ce secteur n’ayant pas reçu de prime en 2010 sont invités à prendre contact avec les services de la Centrale Générale F.G.T.B., avenue de Maire, 134 à Tournai - Tel. 069/66.94.26. ou le 66.94.20. afin de faire le nécessaire en vue du paiement de la prime. A cette occasion, veuillez nous communiquer les renseignements suivants: > Coordonnées exactes de l’établissement > le n° d’O.N.S.S. > le n° de commission Paritaire > nous fournir un document prouvant votre occupation dans le secteur concerné pour l’année 2010 (ex: fiche de salaire …)

D. DE GUISSME Président

MONS

Le département d’éducation permanente vous présente ses formations du deuxième semestre 2011

Intitulés

Gestion d’une équipe syndicale

Journée «Intérim»

Gestion active des restructurations

Les réformes institutionnelles de la Belgique

Nouveaux modes de communication: le téléphone portable

Dates

les 14, 15, 21 & 22 novembre 2011

Le 12 octobre 2011

Les 7 & 8 novembre 2011

Les 15 & 16 décembre 2011

Les jeudis 10, 17 & 24 novembre 2011

Les mardis matin à partir du mois de novembre

Horaires

de 8h à 16h30

De 8h à 16h30

De 8h à 16h30

De 8h à 16h30

De 13h à 16h

De 8h à 12h30

Lieux

Espace Gens2bien, Boulevard Gendebien, 6 à Mons

Salle Janssens, rue Lamir, 18-20 à Mons

Salle Janssens, rue Lamir, 18-20 à Mons

Salle Janssens, rue Lamir, 18-20 à Mons

Salle Janssens, rue Lamir, 18-20 à Mons

Locaux B2000, rue Lamir, 12 à Mons

Objectifs

Apprendre les différentes techniques d’animations d’une équipe syndicale et maitrise de certains phénomènes de groupe.

Mieux connaître l’intérim pour mieux le contrer.

gérer au mieux les restructurations en aidant les travailleurs licenciés dans le cadre d’une restructuration à se maintenir sur le marché de l’emploi.

Mieux comprendre l’histoire politique de notre pays afin de mieux appréhender l’actualité et les négociations institutionnelles en cours.

Pouvoir mieux utiliser un téléphone portable, analyser ses effets bénéfiques et ses effets néfastes, mener une réflexion sur ce thème.

Pouvoir utiliser Internet efficacement, analyser ses effets bénéfiques et ses effets néfastes, mener une réflexion sur ce sujet.

Public

délégué porteur d’un projet syndical

délégué porteur d’un projet syndical

délégué porteur d’un projet syndical.

militant syndical.

militant syndical.

militant syndical.

Intervenants

D. Brissa & M. Vitullo

J.-M. Hutsebaut

G. Dascotte & A. Langhendries

E. Thiébaut & G. Infanti

C. Devriese et J.-P. Lheureux

C. Devriese

Nouveaux modes de communication: Internet

Des questions? Ou envie de vous inscrire? Adresse: Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons Téléphone: 065/32.38.33 Courriel: Borinage2000.devriese@fgtb.be Toutes les formations mises en place sont gratuites pour les personnes affiliées à la FGTB ou membre d’une des commissions de la régionale de Mons-Borinage ; un lunch est offert durant le temps de table. Editeur responsable : Sandra Goret, Administratrice déléguée, rue Lamir, 18-20, 7000 Mons.

A TOUS NOS AFFILIES DU SECTEUR CONSTRUCTION REGIONALE DU Luxembourg

Paiement des timbres FIDELITE Occupation du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011. Paiement des timbres ASSIMILATION Incapacité de travail en 2010. Paiement à partir du 2 novembre 2011. Pour accélérer le traitement de votre carte et donc permettre son paiement dès le premier jour, nous vous conseillons de nous la faire parvenir le plus vite possible. Les employeurs doivent délivrer les cartes au plus tard le 31 octobre. N’oubliez pas de mentionner votre numéro de compte bancaire sur lequel nous devrons verser le montant: vous devez conserver le talon de la carte. Nous vous rappelons que la domiciliation bancaire de vos cotisations syndicales facilite et donc accélère le traitement de votre dossier. Vous ne devez plus nous envoyer votre carnet syndical. Permanences dans les bureaux principaux: LIBRAMONT: 8 à 12 h et de 13 h à 16 h30 Le vendredi jusque 16 h. ARLON: idem MARCHE: Le lundi de 8h30 à 12h & de 13h30 à 16h30 Le mardi de 8h30 à 12h Le jeudi de 8h30 à 12h & de 13h30 à 16h30 A partir du 13 octobre jusqu’au 22 décembre des permanences seront organisées à LIBRAMONT & à MARCHE le jeudi jusque 18 heures. FERMETURE DES BUREAUX: 1er novembre, 11 novembre 2011 - Les 23, 26 et 30 décembre 2011 Le 2 janvier 2012.

MONS vous propose une FORMATION Générale De 10 semaines (24H/semaine) Pour accéder à l’emploi ou à une formation, se préparer aux tests du Forem, en • Augmentant vos connaissances en français, mathématique et logique, • Améliorant l’expression orale, la confiance en soi,… Renseignez-vous au 0476/71.52.64. ou laboussole.dewitte@hotmail. com Prochain module du 10 octobre au 15 décembre Avec le soutien du Forem, Et de la Région Wallonne Editeur Responsable: Sandra Goret, Administratrice déléguée


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

LIEGE - HUY - WAREMME

LA CENTRALE GENERALE F.G.T.B. Section LIEGE-HUY-WAREMME Place St Paul, 13 - 4000 LIEGE

Avis aux travailleurs de la construction Paiement des cartes prime fidélité Le paiement des cartes de fidélité couvrant la période du 1/7/2010 au 30/6/2011 s’effectuera par versement sur votre compte bancaire par la Centrale Nationale à partir du 28 Octobre 2011.

Octobre 2011 de 9h à 11h.

Pour faciliter l’organisation du paiement, nous vous invitons à nous transmettre, à partir du 1er octobre 2011 la (les) carte(s) reçue(s) de votre (vos) employeur(s) et/ ou du Fonds de Sécurité d’Existence, après y avoir indiqué votre numéro de compte bancaire, accompagné(e)s de votre carnet syndical, soit par la poste, à nos guichets, à nos permanences ou auprès de nos sectionnaires.

AYWAILLE: au local de la F.G.T.B. rue L. Libert, 22

Nous vous rappelons que nos guichets sont ouverts place St Paul, 13 à LIEGE, tous les jours de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30 ainsi que les samedis 1er, 15 et 22

Les cartes peuvent également être rentrées lors de nos permanences extérieures qui seront organisées suivant le calendrier ci-dessous:

Le JEUDI 27 Octobre 2011 de 16h30 à 17h. HANNUT: au local de la F.G.T.B. rue Zénobe Gramme, 7 Le VENDREDI 7 Octobre 2011 de 16h30 à 17h30. Le SAMEDI 22 Octobre 2011 de 10h30 à 11h00. Le VENDREDI 28 Octobre 2011 de 15h30 à 16h00.

WAREMME: au local de la F.G.T.B. rue du Baloir, 5 Les VENDREDIS 14, 21 et 28 Octobre 2011 de 16h30. à 17h30. VISE: à la F.G.T.B, rue des Récollets, 63, Le MARDI 25 Octobre 2011 de 17h à 17h30. FLERON: au local de la F.G.T.B. avenue des Martrys, 86, Le MARDI 25 Octobre 2011 de 14h à 14h30. HUY: au local de la F.G.T.B. rue l’Apleit, 12 Les JEUDIS 6 et 20 Octobre 2011 de 16h30 à 17h30. Le SAMEDI 22 Octobre 2011 de

8h30 à 9h15. JUPILLE: au local de la F.G.T.B. rue Chafnay, Le MARDI 25 Octobre 2011 de 15h à 15h30. HERSTAL: au local de la F.G.T.B. rue Large Voie, 36 Le MARDI 25 Octobre 2011 de 16h à 16h30. CHENEE: au local de la F.G.T.B. rue Neuve, 18-24 A partir du Lundi 3 Octobre 2011, les jours habituels d’ouverture SCLESSIN: au local de la F.G.T.B. rue de l’Ile Coune, 50, A partir du Lundi 3 Octobre 2011, les jours habituels d’ouverture

SERAING: au local de la F.G.T.B. rue Paul Janson, 41 Le LUNDI 24 Octobre 2011 de 15h à 15h30. FLEMALLE: au local de la F.G.T.B. Grand Route, 122 Le LUNDI 24 Octobre 2011 de 16h à 16h30. VILLERS LE BOUILLET: à la Maison du Peuple Le SAMEDI 22 Octobre 2011 de 9h30 à 10h.


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

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achACT – Actions Consommateurs Travailleurs

Pour ses 15 ans, la Campagne Vêtements Propres s’offre un nouveau nom. Que vive achACT – Actions Consommateurs Travailleurs! Bien plus qu’un simple lifting, il s’agit d’affirmer la nécessité d’agir et de créer des liens entre travailleurs et consommateurs, citoyens du monde, pour faire respecter les droits, améliorer les conditions de travail, renforcer ceux et celles qui s’organisent pour défendre leurs droits fondamentaux dans les filières d’approvisionnement des marques et des enseignes de distribution. achACT s’enracine dans cette volonté, rebondit sur les acquis engrangés et prend un nouveau souffle. La FGTB est membre d’achACT.

Exit Campagne Vêtements Propres! achACT prend la relève. Et pour cause, il reste un boulot immense pour faire respecter les droits des femmes et des hommes qui produisent nos vêtements, pour pousser au changement les entreprises, les consommateurs, les pouvoirs politiques et soumettre les intérêts et profits au respect des droits humains fondamentaux. En quinze ans, la mobilisation des organisations membres*, ancrée dans un réseau mondial, a donné un écho international à des centaines de luttes sociales dans des usines de confection. Soutenus par des dizaines d’organisations et des milliers de consommateurs interpellant des enseignes et marques clientes de leurs usines, des milliers de travailleuses et des travailleurs ont gagné des combats pour faire respecter leurs droits, améliorer leurs conditions de travail ou de salaire. Les appels à l’action orchestrés par la campagne et ses membres ont contribué au succès, ne fut-ce que partiel, des mobilisations des travailleurs, dans la moitié des cas relayés.

Le lait ne pousse pas dans les tetrapack… Derrière chaque vêtement, chaque chaussure de sport, ce sont des femmes et des hommes qui produisent, souvent à des dizaines de milliers de kilomètres d’ici mais bel et bien faits de chair et d’os. Et c’est fou comme ils nous ressemblent! Mêmes rêves, même aspiration au bonheur, mêmes miroirs aux alouettes, piégés dans les mêmes engrenages. Coincés dans la course quotidienne et les fins de mois difficiles, inquiets d’une

précarisation croissante, aspirant au respect de soi, de nos proches, de notre environnement, partageant la même planète. En fait, nous sommes tous à la fois consommateurs, travailleurs, citoyens du monde. Alors pourquoi lorsqu’il s’agit de consommer faire fi de nos aspirations de travailleurs? …

Ni les vêtements sur les tringles! Les faits dénoncés par la campagne, les témoignages collectés, les résultats de recherche de terrains, les interviews et consultations d’acteurs du secteur le démontrent à l’envi: les enseignes de distribution et les marques ont une lourde responsabilité dans le maintien voire dans l’aggravation des conditions de travail et dans la violation des droits fondamentaux des travailleurs dans leurs filières d’approvisionnement. Cette responsabilité n’est cependant soumise à aucune régulation contraignante à même de sanctionner les atteintes aux droits fondamentaux dans le cadre d’une relation internationale où le lien n’est pas celui de maison mère à filiale et de patron à travailleur mais une relation commerciale de client à fournisseur et sous-traitant.

Du souci au changement de pratiques: un gouffre! Certes, marques et enseignes ont changé d’attitude. En quinze ans, les engagements volontaires d’entreprises se sont multipliés à travers l’adoption de codes de conduite. Des marques et enseignes veillent à mieux connaître leurs filières et à les contrôler. Certaines acceptent de coopérer avec des ONG et des syndicats pour mettre en place des procédures de collecte d’information et de remédiation au niveau

des usines, de rendre possible l’organisation des travailleurs dans les lieux de production, de rendre compte publiquement. Toutefois, très peu d’entre elles remettent en cause leurs pratiques (pression sur les prix, mise en concurrence effrénée des fournisseurs, confirmation tardive de commandes, etc). Elles sont pourtant au cœur du système qui mène à la violation des droits et aux mauvaises conditions de travail (heures supplémentaires excessives et non rémunérées en tant que telles, salaire sous le minimum vital, répression des initiatives d’organisation des travailleurs, etc.). Changer ces pratiques nécessitent que consommateurs, travailleurs et citoyens du monde soient capables de trouver et de promouvoir des modes de production, de distribution et de consommation responsables et qu’ils adressent un signal fort et conjoint aux marques et aux enseignes, ainsi qu’aux autorités publiques de régulation nationales et internationales.

achACT - Un signal fort des consommateurs et des travailleurs Plus qu’un nouveau nom, c’est bien une nouvelle dynamique que lancent les 25 organisations de travailleurs, de consommateurs, ONG, organisations sociales et culturelles membres d’achACT – Actions Consommateurs Travailleurs. Fidèle à sa mission, achACT s’oriente systématiquement vers l’action et vous invite à franchir le pas: Devenez achacteurs! Posez des actes concrets. A travers l’achat (ou le non-achat) lorsque l’alternative existe, mais aussi en tant que citoyen vis-à-vis des pouvoirs publics et des entreprises, et en tant que travailleur au sein de votre entreprise, avec votre organisation syndicale. achACT étend ses domaines d’action au vêtement, à l’électronique, au jouet et aux équipements de sport. Ces secteurs d’industrie manufacturière légère produisent pour le marché global via de puissantes entreprises de distribution. Ils ont en commun l’emploi d’une maind’œuvre majoritairement féminine et migrante et se caractérisent par des violations systémiques des droits des travailleurs. Pour mener à bien sa mission, achACT s’allie à plusieurs réseaux européens et internationaux dont bien sûr, celui de la Clean Clothes Campaign active dans 15 pays européens et en contact étroit avec une centaine d’organisations de défense des travailleurs dans les pays de production, mais aussi Goodelectronics, Play Fair et Asia Floor Wage et les consortiums européens Make IT Fair et NetWorkWear. Pour en savoir plus et devenir achacteurs, rendez-vous sur www. achact.be et dans les colonnes des publications et sites internet des organisations membres. *Organisations membres d’achACT: ACRF, CNCD – 11.11.11 , CNE, CSC, CSC Metea, CRIOC, écoconso, Empreintes asbl, FGTB–ABVV, FGTB Textile-Vêtement-Diamant, GRESEA, Jeunes CSC, Jeunes FGTB, La Ligue des familles, Le Monde selon les Femmes, Mouvement Ouvrier Chrétien, Nature & Progrès, Oxfam Magasins du monde, Oxfam-Solidarité, Peuples Solidaires, Réso J, SETCa, Solidarité Mondiale, Solidarité Socialiste, Test Achats

Au programme d’achACT pour les prochains mois Vêtement: Mode: - Publication de 25 nouveaux profils d’enseignes et marques de mode, - Développement d’un outil de collecte d ‘information et de suivi pour les délégués syndicaux Vêtements de travail: - Etat des lieux et une table ronde sur l’engagement des communes pour la prise en compte de critères sociaux dans les achats publics Vêtements promotionnels: - Actions sur les campus universitaires

Electronique: - Campagne Make IT Fair : Diffusion du rapport Ring Back - Actions urgentes de solidarité

Jouet: - Rapport et action de solidarité avec des travailleurs chinois

Sport: - Information et Action autour des JO de Londres


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

Réductions Power4you aussi sur le mazout de chauffage L’énergie coûte de plus en plus cher révèle le panier de la famille du CRIOC. En 5 ans, le prix de l’électricité a augmenté de 43%, le gaz de 36%, le gasoil routier et le mazout de 28%. Cette augmentation des prix et l’incertitudesur l’avenir sont difficiles à vivre pour les travailleurs. En 2007, des associations de consommateurs dont la FGTB ont lancé la coopérative Power4You (www.power4you.be ): une coopérative qui permet d’acheter l’énergie pour un grand nombre de consommateurs en négociant les meilleures conditions pour chacun. Efficace? Sans nul doute car ses tarifs demeurent, depuis le début de l’initiative, parmi les plus intéressants du marché. Pour preuve, le graphique ci-dessous:

• Aujourd’hui, face à l’augmentation des tarifs des produits pétroliers, Power4You, réagit et pour le carburant, grâce à Power4You et Octa+, le consommateur bénéficie d’une réduction jusqu’à 8 centimes par litre sur le prix officiel du carburant et d’une ristourne supplémentaire calculée sur base de sa consommation annuelle. • Pour le mazout de chauffage, le consommateur reçoit une réduction de 2,5 centimes par litre commandé et d’une réduction supplémentaire calculée sur base du volume de commande.

En dehors d’une réduction de base, d’autres avantages sont aussi proposés comme des réductions supplémentaires, une offre éthique avec un service de médiation et de gestion des plaintes assurés par le CRIOC. Cette offre, grâce à votre syndicat, est accessible à tous les membres de votre famille, et, est disponible dès à présent en mentionnant le code spécial FGTB: P4U101 Contact: www.power4you.be, 0800/99987 ou info@power4you. be

> APPEL À LA SOLIDARITÉ!

La crise humanitaire s’aggrave dans la Corne de l’Afrique Depuis le mois de juillet, une grave crise humanitaire sévit la Corne de l’Afrique. Une famine sans précédent touche aujourd’hui près de 12 millions de personnes principalement en Somalie, en Ethiopie, au Kenya et au Djibouti. La situation continue de se dégrader de jour en jour. En effet, la sécheresse de ces deux dernières années a réduit les récoltes et provoqué une flambée des prix des aliments de base dans la région. Aujourd’hui, ce sont près de 12 millions de personnes – en majorité des femmes et des enfants – qui sont victimes de famine. Selon les Nations unies, il s’agit de la pire crise alimentaire depuis 1991. Pour l’ensemble de la région, on estime à 2 millions le nombre d’enfants de moins de cinq ans sous-alimentés, dont 750.000 dans un état de malnutrition grave, qui nécessite une intervention immédiate si l’on veut leur sauver la vie. Sur place, les syndicats s’organisent pour soutenir les actions humanitaires et en appellent à la solidarité des camarades du monde entier. Un numéro de compte spécial a été ouvert à la FGTB afin de centraliser vos dons sur le compte Action-Actie - FGTB-ABVV: BE63 1325 0197 1708 avec comme communication «appel Afrique»

Inflation: 3,55 % en septembre Index sante + 3,04%

La figure ci-dessus compare les prix de l’électricité à Bruxelles. En bas du graphique, en rouge, les tarifs pratiqués par Power4you.

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour le mois de septembre 2011, on enregistre une inflation de 3,55% par rapport à septembre 2010. Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à septembre 2010, l’index santé a augmenté de 3,04%. Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 117,27 (base 2004 = 100). Conversion: l’index-santé de septembre 2011 (116,73/base 2004 = 100) correspond à 132,80 (base 1996=100).

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La FGTB vous offre la possibilité de commander à un prix très démocratique un lecteur de carte d’identité électronique en surfant sur www.fgtb.be/lecteur-eid. Vous pourrez ainsi accéder à votre dossier chômage en ligne, mais aussi à votre dossier fiscal, votre dossier pension, votre compte vacances annuelles et à une multitude d’autres services en lignes.

Pourquoi un lecteur de carte? Votre carte d’identité est munie d’une puce électronique qui contient vos données personnelles d’identification. Muni d’un lecteur de carte d’identité électronique relié à votre ordinateur grâce à un port USB, vous pouvez désormais accéder à votre dossier chômage en ligne sur www.fgtb.be via le bouton My FGTB. Mais ce n’est pas tout… Avec votre lecteur de carte, vous pouvez: • vous identifier auprès d’un organisme. Il vous suffit d’introduire votre carte dans le lecteur et vos données s’affichent automatiquement comme si vous présentiez votre carte d’identité à un guichet administratif;

• vous authentifier. On vérifie que vous êtes bien la personne que vous prétendez être et vous pouvez dès lors accéder à des applications sécurisées sur internet ou à vos dossiers personnels. • apposer une signature électronique juridiquement valable au bas de documents électroniques. En clair, votre lecteur de carte vous permet d’introduire votre déclaration d’impôts (sur Minfin/Myminfin), de consulter votre dossier de pension (sur ONP/Mypension), votre compte de vacances annuelles vacances annuelles (Onva/ Moncompte), etc.. Dans certaines communes, vous pouvez également signaler votre changement d’adresse, demander un permis de bâtir, déclarer la naissance de

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méro de registre national? Afin d’accéder à vos données de manière sécurisée, la FGTB a besoin de votre numéro de registre national. Si celui-ci n’a pas été communiqué à nos services, vous ne pouvez pas vous connecter à My FGTB. Vous pouvez transmettre votre numéro de registre national directement à votre centrale ou à bureau de chômage.

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ACTUALITÉ

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

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> CULTURE

Le festival de la Chanson ouvrière, c’est pour bientôt! «Festival de la chanson ouvrière» de Charleroi – Samedi 8 octobre 2011

Quelques photos des sélections...

Dans le cadre de «Charleroi 1911-2011», le Centre Jeunes Taboo et ses 25 partenaires proposent de dépoussiérer le répertoire de la chanson ouvrière, mine d’or de récits, de folklore et de traditions populaires, par le biais d’un festival qui sera organisé le 8 octobre 2011 dans la salle des Ecuries à Charleroi. Impossible de célébrer l’âge d’or de l’industrie et les 100 ans de l’Exposition Internationale de Charleroi, sans un petit clin d’œil à la classe ouvrière. Car Charleroi en 1911, c’était aussi des hommes et des femmes qui se battaient pour de meilleures conditions de travail et, tout simplement, de vie. Des hommes et des femmes qui sifflotaient sur le chemin du travail, fredonnaient des mélodies grivoises le soir dans les cafés et scandaient des refrains révolutionnaires pour porter leur combat, le poing levé. LE FESTIVAL DE LA CHANSON OUVRIERE, C’EST: - Avant tout, un concours musical qui verra des musiciens téméraires (confirmés, semi-pro et amateurs) originaires de différentes régions de Wallonie, revisiter des grands classiques et des perles rares de la chanson ouvrière. Mais aussi: - Un chœur de citoyens chantants («la chorale ouvrière») - Une expo de portraits photos d’ouvriers d’aujourd’hui - Et d’autres surprises

Infos pratiqu

es pour le pu

blic:

Samedi 8 octo bre 2011 dès 19 (65c Bouleva h30, aux Ecuri rd es 3e en préven Mayence, 6000 Charleroi) te, 5e sur pla . ce. Préventes Jeunes Taboo au Centre (c www.festiva oordonnées ci-dessous) lchansonouvr iere.wordpre ss.com

14 artistes sélectionnés Le week-end dernier se déroulaient les sélections des artistes, en herbe ou confirmés, pour le festival de la Chanson ouvrière de Charleroi. 14 groupes, chorales ou artistes solo ont été choisis pour interpréter à leur manière les airs d’antan. Pas facile de choisir les finalistes parmi les 24 candidats inscrits! Il a cependant fallu faire un choix, la soirée du 8 octobre n’étant pas extensible… C’est donc un jury issu des milieux culturel, associatif, musical ou syndical qui a rempli cette tâche. Rendue plus ardue encore de par la diversité des prestations. Le point avec Emilie Jacquy, animatrice au

L’équipe organisatrice

Centre Jeunes Taboo, qui coordonne le festival. «Nous avons été surpris par le nombre d’inscriptions, et par la variété des styles. Nous avons des groupes pop, rock, reggae, funk, folk, ainsi que des chorales. Certains groupes ont une expérience de la scène, d’autres se sont formés pour le festival. Même si tout n’est pas encore au point, cela nous fait très plaisir de voir ça!» Car même si la qualité sera au rendez-vous, la sélection des participants tenait également compte d’autres critères. «Ce n’est pas la Star Ac. On ne va pas favoriser les groupes expérimentés au détriment

des amateurs. On voit que tout le monde a bien bossé, s’est donné à fond. C’est ce qui compte.» Des chants en français, wallon, italien et anglais seront interprétés. Les candidats venaient d’un peu partout en Belgique, et une chorale avait fait le déplacement depuis Nancy. Le tout, pour offrir au public une soirée mémorable, agrémentée de la prestation du GAM (Groupe d’Action Musicale) ainsi que de l’exposition «Portraits d’Ouvriers». La soirée sera ouverte par une chorale ouvrière.


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

Manutention à Zaventem: télénovelle ou livre de gaffes? e 6 septembre, l’UBOT a été reçue par le chef de cabinet du Premier ministre démissionnant Leterme et par le cabinet de Mobilité dans le cadre du dossier Aviapartner. Toutefois, l’insécurité persiste pour les travailleurs d’Aviapartner! Les réponses qu’on nous a données n’étaient pas nombreuses. Mais l’UBOT a quand même saisi l’occasion pour mettre les points sur les i.

VOUS NE SUPPORTEZ L PAS L’INJUSTICE? ELECTIONS SOCIALES La solidarité n’est pas un concept vide de sens pour vous? Vous voulez défendre vos droits et ceux des autres? Bref, vous avez le sens de la justice? Cela ne nous étonne pas! En effet, vous êtes affilié(e) à l’UBOT-FGTB, votre syndicat qui défend, jour après jour, les travailleurs dans le secteur du transport, de la logistique, de la navigation intérieure et des services de remorquage maritime, et qui met la solidarité en pratique. L’UBOT n’est pas seulement une organisation qui assure un service syndical à ses 45.000 affiliés, jour après jour. En effet, au sein des entreprises mêmes, l’UBOT compte plus de mille délégué(e)s. Des travailleurs et travailleuses comme vous, qui s’engagent à défendre vos intérêts. Vos heures supplémentaires sont-elles payées correctement? Votre environnement de travail est-il sûr? Votre contrat de travail est-il conforme à la législation? Vous avez des questions concernant les temps de conduite et de repos? Nos délégué(e)s sont prêt(e)s à vous apporter aide et conseil. Peut-être que vous aussi vous voulez améliorer votre propre situation de travail et celle de vos collègues. Alors pourquoi ne pas vous porter candidat(e) aux élections sociales!?! Ne vous en faites pas, une équipe professionnelle de secrétaires et propagandistes seront là pour vous assister. Vous recevrez une formation approfondie et vous obtiendrez toute l’information nécessaire pour être bien documenté(e) avant de vous y mettre Lors des élections sociales, les représentant(e)s du personnel sont élu(e)s au conseil d’entreprise (dans les entreprises qui occupent 100 travailleurs ou plus) ou au comité pour la prévention et la protection au travail (50 travailleurs ou plus). Les prochaines élections auront lieu du 7 au 20 mai 2012. Lors des élections précédentes, l’UBOT a présenté quelque 1.500 candidat(e)s. Bon nombre d’entre eux (elles) ont été élu(e)s. Vous voulez vous aussi participer aux prochaines élections sociales? Vous voulez être candidat(e) sur la liste pour défendre vos intérêts et ceux de vos collègues? Si vous voulez lutter avec l’UBOT-FGTB pour plus de respect envers les chauffeurs, les logisticiens, les manutentionnaires à l’aéroport, les déménageurs, les chauffeurs de taxi, les travailleurs de la navigation intérieure et du remorquage maritime,… vous ne devez plus hésiter.

Entretemps, le Secrétaire d’Etat à la mobilité a décidé de prolonger, pour une durée indéterminée, les licences existantes d’Aviapartner et de Flightcare. A la première vue, cette prolongation devrait nous plaire. En effet, des procédures juridiques sont en cours, alors que les licences en vigueur tombent à échéance. Cependant, l’UBOT reste sur sa faim. En effet, la notion «durée indéterminée» est trop interprétable. S’agit-il d’une quinzaine? De deux mois? De nouveau on laisse le personnel dans l’incertitude. Selon l’UBOT les autorités peuvent déterminer un point de vue à très court terme et garantir de nouveau la paix et la sécurité d’emploi sur le terrain. L’UBOT demande qu’on laisse les entreprises de manutention actuelles Aviapartner et Flightcare assurer la continuité des opérations jusque début 2014. Cela nous permettrait de combler

la période des élections sociales et on aurait plus de temps pour corriger les erreurs commises lors de la dernière procédure d’appel d’offres. En aucun cas la procédure d’appel d’offres précédente ne peut mener à une concession de la manutention. En effet, il a été clairement démontré que la façon dont TBAC a organisé et apprécié la procédure en question, n’a ni rime ni raison. Est-ce pour rire? Ou pour pleurer? Jusque fin 2013, les autorités peuvent corriger l’Arrêté royal, tenant compte des erreurs et des ambiguïtés dans la procédure actuelle. Il y aura alors une marge suffisamment grande pour organiser un nouvel appel d’offres et pour garantir des chances égales, et cette fois-ci équitables, à tous les candidats. Entretemps, l’emploi de tous les travailleurs doit être sauvegardé, indépendamment s’ils sont occupés à une activité protégée ou non, aux mêmes conditions de travail et de salaire à court et à long terme. Lors de l’appréciation des candidatures, l’aspect sécurité, déjà repris d’ailleurs dans l’AR existant, doit prévaloir encore davantage dans l’évaluation de l’offre. A ce sujet, le directorat général de l’aéroport devra prendre sa responsabilité. Mais jusqu’à présent, cette instance

UBOT-FGTB Paardenmarkt 66 – à 2000 Anvers Transport routier & Logistique Tél. 03 224 34 37 dinneke.fleerackers@btb-abvv.be Navigation intérieure et remorquage maritime Tél. 03 224 34 18 lizi.scheipers@btb-abvv.be Prenez les rênes, défendez vos droits et soyez candidat(e) pour l’UBOT-FGTB!

Davantage de libéralisation des activités aéroportuaires est toujours inadmissible pour l’UBOT! Frank Moreels, secrétaire fédéral de l’UBOT est clair: «Nous ne laisserons pas tomber les travailleurs d’Aviapartner et Flightcare. Dans les semaines à venir, nous verrons comment nous aborderons le dossier et comment nous intensifierons la pression sur les autorités afin de continuer à leur rappeler leur responsabilité. Nous comptons sur le SPa et le PS pour continuer à nous appuyer et pour poser des questions aux moments pertinents au sein des parlements flamand et fédéral.» L’UBOT exige de la clarté pour le personnel des entreprises de manutention: - prolongation des licences actuelles d’Aviapartner et Flightcare jusqu’à fin 2013 au minimum. - de la sécurité d’emploi pour tout le personnel. - reprise de tout le personnel lors de changement de manutentionnaire ou de reprise du contrat. - un «pool» pour les travailleurs aéroportuaires.

Programmation sociale réussie dans la pêche maritime Dernièrement, les pourparlers pour le secteur des entrepôts ont abouti. La CCT concernée sera en vigueur à partir du 1er janvier 2011 jusqu’au 31 décembre 2012.

tants sont prolongés pour la durée de l’accord. Prime syndicale Une prime syndicale de 132,00e est payée.

Pouvoir d’achat Mobilité

Pour plus d’informations vous pouvez contacter:

n’a pris encore aucune initiative. Et l’AR fête bientôt son premier anniversaire!

Le principe du paiement d’une prime pour la promotion du pouvoir d’achat de 2 fois 250e nets, convenu dans l’accord sectoriel 2009-2010, est repris dans la CCT actuelle. Le paiement se fait via des écochèques. Le paiement se fait au plus tard le 15 octobre 2011 et le 15 juillet 2012. Les salaires sectoriels et réels sont augmentés de 0,30% en date du 1er juillet 2012. Primes La prime pour le travail de nuit (prestations entre 22 h et 6 h) est maintenue. Celle-ci s’élève actuellement à 1,80e. Ce supplément est lié au chiffre d’indice. Les primes existantes pour le travail en équipes sont augmentées de 0,02e à partir du 01 01 2012. Prépension Les régimes de prépension et de prépension à temps partiel exis-

Le paiement des interventions existantes dans les frais de déplacement entre le domicile et le lieu de travail (transport public et privé, indemnité vélo et les indemnités de covoiturage pour la promotion de la mobilité) est prolongé pour la durée de l’accord. Deuxième pilier pension Il mérite d’être mentionné qu’un deuxième pilier pension existe dans le secteur (la cotisation patronale au fonds de pension s’élève à 1,25 %). L’indemnité pour le travail des jours fériés (200 %) et le droit au crédit-

temps pendant 5 ans sont prolongés pour une durée indéterminée.

Ivan VICTOR Secrétaire fédéral Pêche maritime


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

Des caddies vides aux portes de l’Elysette,

pour dire

Mercredi 28 septembre 2011, une centaine de pensionnés et prépensionnés sont allés aligner leurs caddies vides devant les bâtiments du Gouvernement wallon à Jambes. Le but? Symboliser le déjà très faible pouvoir d’achat des pensionnés. BHV est derrière nous, mais le socio-économique est sur la table des négociations. La FEB a pris les devants: elle s’attaque frontalement aux fins de carrière et aux prépensions en demandant un nouveau Pacte des générations. Pour les Pensionnés et Prépensionnés de la FGTB wallonne, il serait irresponsable de rogner sur le montant des pensions. La pension moyenne tourne autour des 1000 euros, mais bon nombre de pensionnés reçoivent moins et 23% d’entre eux sont sous le seuil de pauvreté de 966 euros/mois. Les pensions belges sont parmi les plus basses d’Europe.

sont aussi inquiets pour les pensions du futur et pour l’emploi des jeunes. Supprimer les prépensions avant l’âge de 60 ans nuirait à l’emploi des jeunes et gonflerait la queue des chômeurs âgés sans améliorer le taux d’emploi dans la tranche d’âge des plus de 55 ans. La première note Di Rupo soulève une série d’inquiétudes qui ont été communiquées aux ministres wallons (et PS) chargés des affaires sociales Eliane Tillieux. Si les mesures proposées dans cette note devaient être appliquées, la situation des prochaines années risque fort bien de se résumer à une stagnation des pensions des travailleurs salariés et à un effondrement des pensions des services publics.

Ceux qui n’ont pas la chance d’être propriétaires doivent compter environ 800 euros de dépenses fixes entre loyer, énergie, taxes diverses sans compter l’alimentation (d’où les caddies vides). Il est donc impensable de faire des économies budgétaires sur les pensions d’aujourd’hui. Or, la première note du formateur prévoit une limitation à 60% de l’enveloppe destinée à la liaison au bien être.

Le 13 octobre prochain à 14 heures, se tiendra à Ciney l’Assemblée générale annuelle des pensionnés et prépensionnés de la FGTB wallonne. Ils y développeront leur cahier de revendications.

Les Pensionnés et Prépensionnés de la FGTB wallonne

> EDITO

Pensions, prépensions et salaires Vous cherchez un emploi? Vous avez déjà envoyé 100 CV et vous n’avez pas eu de réponse positive ou pas de réponse du tout? Ne cherchez plus! Le chômage a comme par enchantement complètement disparu ou va très bientôt disparaitre. Vous êtes un des 86.000 «chômeurs âgés» et vous n’êtes pas parmi les heureux 5% de nouveaux engagés de + de 50 ans? Ne désespérez pas! Selon un sondage maison les employeurs nous disent que 70% des entreprises sont «disposées» à vous engager… C’est ce qui ressort du Forum organisé par la Fédération des Entreprises de Belgique qui annonce 770.300 emplois vacants d’ici 2015, conséquence de l’arrivée à l’âge de la (pré)retraite des «baby boomers» d’après-guerre et d’une estimation de la croissance.

Pénurie de main d’œuvre?

Et pour les Pensionnés et Prépensionnés de la FGTB wallonne, le deuxième pilier généralisé n’est pas une solution. Pour eux seule la pension légale par répartition est assure un système juste, solidaire et efficace. Celle-ci est tout à fait finançable, à condition d’assurer une plus juste répartition des richesses. Et de rappeler à la fois le rôle des fonds de pensions par capitalisation dans la spéculation financière qui a conduit à la crise de 2008 et aux pertes subies par les fonds de pension suite à cette crise qui n’a apparemment pas servi de leçon.

Quel avenir pour nos pensions?

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Pourtant ce n’est pas l’euphorie à la FEB. Loin s’en faut. Têtes d’enterrement et mines allongées, ses dirigeants annoncent l’Apocalypse: les entreprises vont manquer de main d’œuvre si on laisse s’échapper vers l’une ou l’autre forme de retraite anticipée la cohorte des + de 50 ans. Et comble de l’horreur, si la main d’œuvre se raréfie, il faudra augmenter les salaires ! A éviter à tout prix! Que les dividendes versés aux actionnaires aient été augmentés de 189% en 10 ans est dans l’ordre des choses. Que les salaires soient augmentés de plus de 0,3% ou simplement indexés est une insulte à l’économie libérale, un «handicap». Que le coût du vieillissement augmente de 5,6% est insupportable pour notre économie… Comment peut-on parler de pénurie de main d’œuvre alors qu’il y a plus de 500.000 travailleurs en chômage et demandeurs d’emploi? Ils sont disponibles et ne sont pas près de disparaître des radars. Mais peu importe. La priorité patronale n’est pas de réduire le chômage mais de maintenir à un bon niveau ce que les anglo-saxons appellent le «NAIRU»: Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment, c’està-dire un niveau de chômage suffisant pour ne pas faire monter les prix, dont celui du travail grâce à l’indexation. Les salaires doivent rester au plancher. On comprend mieux pourquoi les employeurs s’en prennent à l’indexation automatique alors qu’Eurostat vient de démontrer que, malgré notre index, nos salaires ont progressé moins vite en 2011 que les salaires des Allemands qui n’ont pas l’indexation automatique mais en ont marre de faire ceinture. On comprend pourquoi sous le prétexte démographique, ils veulent supprimer les prépensions. Pourquoi ils veulent empêcher les gens de prendre une pension anticipée avant 62 ans. Pourquoi ils veulent reculer l’âge de la pension légale à 67 ans. Pourquoi ils s’attaquent aux assimilations : si la carrière est incomplète, la pension ne suffira pas et il faudra travailler plus longtemps pour avoir une pension un peu décente. Ainsi, empêcher les + de 50, les + 55 de quitter le marché de l’emploi quelle que soit la pénibilité de leur métier et même s’ils doivent rester sans emploi, empêcher les + 60 et même les + 65 de souffler, est devenu l’alpha et l’oméga de la politique d’emploi des employeurs qui rêvent, exemple d’un Général Manager à l’appui, de carrières jusqu’à 80 ans et plus...

Un calendrier politique Cette offensive patronale est bien entendu liée au calendrier politique: il va falloir tirer les conclusions de l’évaluation du Pacte dit «de solidarité entre les générations» et décider du maintien ou non des conditions d’accès à la prépension à 58 ans, en sachant que les employeurs veulent arracher au politique la suppression de toutes les prépensions en se passant de l’avis des syndicats prévu au Conseil national du travail. Les négociateurs pour la formation d’un Gouvernement fédéral vont entamer le chapitre budgétaire. Ils vont devoir trouver les moyens d’équilibrer le budget et de réduire la dette. Et s’il y a des économies à faire, les employeurs et la droite en général préfèrent que ce soit sur le dos des travailleurs, des pensionnés, des chômeurs et des malades, des services publics, de la sécurité sociale. Contrairement aux employeurs et aux actionnaires, si nous avions tous des salaires de PDG, des parachutes dorés et des retraites de millionnaires, nous consentirions évidemment à faire un effort. Mais nous n’avons que des salaires à peine suffisants pour payer tout ce qu’il faut payer, des pensions de misère et des allocations qui flirtent avec les seuils de pauvreté. Il est clair que ce n’est pas à nous, travailleurs, de payer que ce soit sur le dos de nos salaires, de nos pensions ou de nos revenus de remplacement. Rappelons qu’une simple taxe sur les transactions financières de 0,05% suffirait à financer un tiers du coût du vieillissement. Disons 0,15% et on aura gommé d’un trait «le coût insoutenable» du vieillissement.

Anne Demelenne Secrétaire générale

Rudy De Leeuw Président


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DOSSIER

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

LE PROJET D’ACCORD INTERPROFESSIONNEL PENSIONS Travailler plus (longtemps) pour gagner moins? Hors prépensions, il y a 550.000 chômeurs complets indemnisés, dont 61.000 jeunes de moins de 25 ans. Pourquoi diable veut-on à tout prix faire travailler les plus âgés plutôt que les plus jeunes? Pourquoi la Fédération des Entreprises de Belgique veut-elle y ajouter une réserve supplémentaire de main d’œuvre, les 500.000 travailleurs âgés déjà hors circuit (prépensionnés, chômeurs âges dispensés, invalides), alors qu’elle a sous la main 550.000 chômeurs qui sont déjà dans le circuit? Toutes les réponses à ces questions se trouvent dans la petite brochure qui synthétise le forum du 21 septembre sur les fins de carrière organisé par la FEB. Mais la principale qui les résume toutes: faire baisser les salaires et les coûts pour les entreprises. Les employeurs veulent nous faire travailler plus et nous faire gagner moins…

Les chiffres clés des pensions? La pension légale moyenne: 1.075 euros • 1.885.000 pensionnés dont 1,1 million de salariés carrière pure. 65% n’ont qu’une pension de retraite légale**. • Pension moyenne des salariés: 1075e (tous types confondus :retraite taux ménage et taux isolé, survie). • Pension moyenne des isolés: 985e. • 23% des pensionnés sont sous le seuil de pauvreté de 966e. Pension complémentaire pour un salarié sur 5 • 1/5 (205.000) du 1,1 million de pensionnés ex-salariés, ont une pension complémentaire Parmi eux 1/4 seulement sont des femmes • La rente mensuelle fictive moyenne est de 414e (médiane 254e) Mais 35% (50 % des femmes) ont un complément inférieur à 100e • 740.000 travailleurs encore actifs bénéficient d’un 2e pilier. Taux de remplacement brut 44% • Le travailleur pensionné qui a gagné toute sa vie le salaire moyen aura - un revenu de remplacement brut de 44 % (1er et 2e piliers cumulés) - un revenu de remplacement net de 70%. • Si son salaire a été plus élevé (le double) - le taux de remplacement brut tombe à 33% - le taux de remplacement net à 54%. Explications: Pour estimer la manière dont une pension compense le revenu du travail perdu, on utilise la notion de «taux de remplacement». Si on compare le salaire et la pension bruts, on parlera de taux de remplacement brut. Par exemple, une carrière linéaire complète se terminant avec un salaire brut de 2.400 euros donnera une pension brute de 1.325 euros soit un taux de remplacement brut de 55%. La comparaison des bruts donne donc des écarts très importants, donc des taux de remplacement faibles. Si on compare les revenus nets, on parlera de taux de remplacement net. Par exemple, le même salaire brut correspond à un salaire net de 1.510 euros à comparer à la pension nette de 1.198 euros. Le taux de remplacement est alors de 79%. La comparaison des nets donne des écarts moins importants, donc des taux de remplacement plus élevés mais plus proches de la réalité du point de vue du revenu «poche». Nos taux de remplacement nets et bruts sont inférieurs aux moyennes de l’OCDE (brut: 61% et net: 72%). Par rapport à nos voisins, on constate que les taux de remplacement en Belgique sont proches de ceux de l’Allemagne (43%-62%) et de la France (53%-65%), mais nettement plus bas que ceux des Pays-Bas (89%-106%) et du Luxembourg (90%98%), ainsi que par rapport au pays de référence qu’est le Danemark (88% et 99%). * Cadastre des pensions 2010 (sur base des chiffres 2007) * * ONP Statistiques 2011 (Montants versés divisés par le nombre d’attributaires en 2010)

Pourquoi en veulent-ils à n La peur de la pénurie de main d’œuvre Avec le papy-boom annoncé suite à l’arrivée à l’âge de la retraite des enfants du baby-boom d’après guerre, des dizaines de milliers de travailleurs expérimentés vont quitter le marché de l’emploi. Ce que l’on appelle «les fonctions critiques», c’est-à-dire les postes de travail qui ne trouvent pas preneur, vont exploser. Selon Luc Sels professeur à la KUL, il y aurait d’ici 2015 770.000 emplois vacants suite à la croissance de l’emploi et aux départs naturels. Et alors? C’est tant mieux, non? Pas pour les employeurs. «Un marché du travail affecté par la pénurie signifie en effet que les travailleurs disposent de plus d’alternatives» dit Luc Sels. Traduction français-français: il vont pouvoir poser des exigences salariales et choisir leur employeur. Ils vont coûter plus cher! Ce que les employeurs appellent «handicap salarial» sera renforcé. Pour éviter ce scénario, les employeurs comptent favoriser la concurrence entre les travailleurs et peser à la baisse sur les salaires. Les attaques contre l’indexation, contre les crédit-temps, contre les prépensions, contre les pensions anticipées, contre les barèmes liés à l’âge, les plaidoyers pour le licenciement moins cher et l’extension de l’intérim, font ainsi partie d’un plan concerté et parfaitement cohérent.

Gonfler la réserve de chômeurs Que faire? Les solutions envisagées par la FEB sont multiples mais la première est de maintenir «une réserve de main d’œuvre». Qui dit réserve, dit concurrence entre travailleurs, dit baisse de leurs exigences salariales (ou de statut). Le nec plus ultra de la concurrence entre travailleurs étant la limitation des allocations de chômage dans le temps que défendent par exemple l’Open VLD et la N-VA). Pour cela, on peut empêcher les plus âgés de quitter le marché du travail, même s’ils restent sans travail. Ce qui compte ce n’est pas le taux d’emploi mais la réserve de recrutement. Plusieurs moyens pour y parvenir. 1°) Faire appel à l’immigration. Politiquement incorrect sauf à la marge avec 550.000 demandeurs d’emploi indemnisés. 2°) Barricader toutes les sorties anticipées de l’emploi. - en verrouillant ou en supprimant carrément les systèmes de prépensions; - en limitant les prépensions pour cause de sante au cas par cas; - en étendant le contrôle de disponibilité des chômeurs jusqu’à 58 ans; - en reculant progressivement l’âge de la pension anticipée (60 ans actuellement) en renforçant la condition minimale de carrière (actuellement 35 ans); - en reculant éventuellement l’âge de la retraite de sorte que la retraite anticipée soit aussi retardée, sachant que personne n’est prêt à travailler jusqu’à 67 ans sans une santé de fer et/ou un métier léger ou passionnant. Sachant aussi qu’aucune entreprise ne veut garder ses travailleurs jusqu’à cet âge. 3°) Fermer les autres portes: la FEB estime que les invalides sont trop facilement écartés de l’emploi. «Une grande partie d’entre eux pourrait probablement aussi être accompagnée vers la réintégration sur le marché de l’emploi» (Pieter Timmermans, directeur général de la FEB). 4°) Cadenasser les possibilités d’aménagement du temps de travail du type crédit-temps de fin de carrière. «Le pourcentage des 50-59 ans qui ont recours à ces réductions de prestations est passé de 2,2% en 2000 à 7,9% en 2010», constate Luc Sels. […] «une forte croissance des formules de temps partiel comprime le volume total des prestations et limite donc l’impact de l’augmentation du taux d’emploi». Et Pieter Timmermans d’ajouter: «ces possibilités accrues [d’interruption de carrière] entraînent une carrière plus détendue mais pas automatiquement plus longue».

Pour décourager les interruptions de carrière, la FEB propose de modifier les règles d’assimilation; c’està-dire de réduire le montant de la future pension en fonction des interruptions, soit en assimilant pas ces années à des années de travail, soit en comptant la pension pour ces années sur base d’un salaire minimum.

Dégonfler les salaires Bon, imaginons que l’on a remis sur le marché de l’emploi une bonne partie des 550.000 travailleurs âgés actuellement hors course. Va-t-on les embaucher? «Actuellement, seuls 5,2% de tous les engagements concernent un travailleur de plus de 50 ans» constate Luc Sels (KUL). Comment est-ce possible? Selon le sondage IDEA-Consul «70% des entreprises se disent disposées à engager un travailleur de plus de 50 ans». Qu’est-ce qui les retient alors? Le salaire! Si chez les ouvriers l’évolutions barémique est limitée, elle est plus marquée chez les employés et de toute façon l’expérience c’est NOTRE capital à nous, travailleurs, et ça se paie. Les employeurs ne l’entendent pas de cette oreille. Ils veulent profiter de l’expérience des travailleurs mais pas en payer le prix. Logiquement, ils s’en prennent à la formation des salaires. Comment payer les travailleurs âgés moins cher? Comment en même temps élargir l’écart entre salaire et revenu de remplacement? Là encore toute une panoplie s’offre aux employeurs. 1°) Attaquer l’indexation automatique des salaires. Les formules avancées par la FEB d’index forfaitaire, ou d’index limité aux bas salaires, vise directement les salaires des travailleurs âgés. L’OCDE (celle-là même où va Yves Leterme), toujours de bon conseil pour les employeurs, propose en outre de lier l’évolution des salaires à celle de la productivité. 2°) Démanteler les barèmes liés à l’âge. Payer moins les jeunes parce qu’ils sont jeunes et inexpérimentés. Payer moins les plus âgés parce que moins productifs. Payer moins les travailleurs entre les deux âges en touchant à l’index… 3°) Réduire le coût des licenciements. On retombe sur la question de l’harmonisation des statuts ouvrier-employé. Mais la FEB se plaint aussi du coût de l’outplacement et surtout des prépensions et en particulier des cotisations employeurs qui ont le tort d’avoir «généré plus de recettes pour le Trésor».

Et les pensions? Avec la réserve de main d’œuvre des 50-60 ans qu’ils espèrent remettre sur le marché du travail, pourquoi les employeurs veulent-ils aussi reculer l’âge de la retraite anticipée au-delà de 60 ans? Une fois encore pour une question de gros sous. Les pensions sont du salaire différé. Les cotisations sociales qui alimentent les caisses de pension pèsent sur les salaires. Ralentir la progression du nombre de pensionnés permettrait de réduire le coût attendu du vieillissement et pour les employeurs de faire des économies. Mais cela revient aussi à raboter les revenus des futurs pensionnés. Allonger la carrière de 2 ans, soit en touchant à l’âge de la pension anticipée que la FEB veut porter à 62 ans, ou de la pension que la FEB veut porter à 67 ans, en sachant que de moins en moins auront une carrière complète, revient à raboter la pension légale. Toucher aux périodes assimilées, c’est-à-dire, ne pas compter ou compter sur base d’un salaire de référence réduit, les années d’interruption de carrière ou de chômage, revient aussi à raboter la pension.


DOSSIER

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os (pré)pensions? Reculer l’âge de la retraite en fonction de l’espérance de vie, telle est l’idée générale qui prévaut en Europe. Il est un fait que l’espérance de vie a considérablement augmenté depuis quelques décennies. L’espérance de vie des Belges est de 81 ans (en 2010: 78 ans pour les hommes, 84 ans pour les femmes) alors qu’elle n’était que de 70 ans en 1960. Seul Nostradamus pourrait dire si ça va continuer à grimper mais entre ce qu’on nous fait avaler et ce qu’on nous fait respirer, on peut aussi en douter. Cette parenthèse faite, ce n’est pas parce que l’on vit plus longtemps que l’on peut nécessairement travailler aussi plus longtemps. L’espérance de vie en bonne santé est une facteur essentiel à prendre en compte car empêcher les travailleurs de quitter l’emploi pour les retrouver sur un régime de maladie ou d’invalidité n’avance à rien en termes de taux d’activité et d’économies pour la sécurité sociale. Or selon certaines études (Bossuyt et Van Oyen – 2005) l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 58 ans pour les hommes et 59 ans pour les femmes. Les chiffres datent un peu. Entre-temps l’espérance de vie a progressé de 2 ans. Cela porte donc les chiffres d’espérance moyenne de vie en bonne sante respectivement à 59 et 60 ans. Comme le démontrent par ailleurs les mêmes chercheurs, cette espérance moyenne de vie en bonne santé est intimement liée à la situation socio-économique qui influence la morbidité. Elle cache ainsi de fortes disparités régionales: • 60 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes en Flandre; • 54 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes en Wallonie. Espérance de vie à la naissance (H/F)

Espérance de vie en bonne santé

Hommes

75,4

58

Femmes

81,7

59,5

Les cols blancs vivent plus longtemps Mais les disparités sont surtout liées au statut socio-économique individuel mesuré par le niveau d’instruction: • A 25 ans, celui qui n’a aucun diplôme peut espérer vivre encore 54 ans mais 27 ans seulement en bonne santé. • A 25 ans le diplômé de l’enseignement supérieur qui exercera vraisemblablement un métier plus léger, pourra espérer vivre encore 60 ans dont 46 sans problèmes de santé importants.

La pension pour tous à 67 ans n’est donc qu’une vue de l’esprit et finalement une grande injustice. Ceux qui exercent un métier lourd seront contraints d’arrêter plus tôt. En plus d’une vie raccourcie, ils auront le handicap cumulé d’un salaire de référence bas et d’une carrière courte. Si en plus on touche aux périodes assimilées, ils auront aussi celui d’une carrière incomplète. Enfin, ce sont ces mêmes non ou peu diplômés qui ont des pensions complémentaires faibles ou inexistantes. Il faut donc que l’âge de la retraite reste flexible. Que ceux qui peuvent continuer à travailler le fassent. Qu’ils en soient éventuellement récompensés sous la forme de bonus. Mais que ceux qui ne le peuvent pas ne soient pas doublement pénalisés, voire triplement pénalisés si on prend en compte les pensions complémentaires.

© Istockphoto_kali9

Tant qu’on a la santé….

Les pensions ne sont pas impayables L’offensive pour le recul de l’âge de la retraite ne repose pas que sur les intérêts patronaux et plus largement une doctrine libérale qui veut réduire au strict minimum la sécurité sociale au profit des assurances privées. Il faut compter avec les arguments démographiques: la pyramide des âges s’inverse. L’espérance de vie augmente. La natalité stagne. Conséquences: plus de pensionnés qui vivront plus longtemps et moins d’actifs pour payer leurs pensions. Le financement de la sécurité sociale va donc connaître des difficultés. Plus largement, le budget de l’Etat, déjà endetté, est lui aussi sous pression. Ainsi, le Comité d’étude sur le vieillissement prévoit que le vieillissement de la population représentera un surplus de dépenses à l’horizon 2060, essentiellement de pensions, de santé, équivalant à 5,6% du produit intérieur brut. D’où la campagne catastrophiste menée partout en Europe: pour payer les futurs pensionnés, il faut que les gens travaillent et cotisent plus longtemps; il faut développer l’épargne individuelle à long terme, développer les systèmes par capitalisation et réduire les prestations de pensions par répartition. Ces sombres prévisions reposent cependant sur plusieurs postulats «à politique inchangée», c’est-à-dire qui ne sont pas nécessairement acquis: - on n’augmente pas les cotisations sociales pour ne pas alourdir la fiscalité sur le travail; - on ne touche pas à la répartition des richesses, en tout cas pas dans le sens d’une plus juste répartition; - la croissance sera plutôt faible (1,5% par an); - la démographie va évoluer dans le même sens que par le passé. - Il n’y aura pas de flux migratoires majeurs. Les prévisions à 50 ans sont donc assez aléatoires si bien que depuis son rapport 2010, le CEV a corrigé à la baisse ses prévisions de 0,5%. Si on multiplie cette marge d’erreur par 50 à raison d’ 0,5% /an… Mais c’est surtout sur les arguments économiques que les prévisions sont peu fiables. Car le financement de la sécurité sociale est une question à la fois de répartition des riches-

ses (part des richesses solidarisées, répartition entre capital et travail, redistribution des gains de productivité), et de politique économique (quelle croissance? quelle relance, quelle politique d’emploi?).

Une société riche mais inégalitaire Depuis 30 ans, par rapport à la part des revenus du capital, la part des salaires dans le PIB a chuté de 10%. Cela n’empêche pas les employeurs de recevoir 8,5 milliards d’euros de subsides salariaux sous formes de réductions de cotisations et d’avantages fiscaux auxquels s’ajoutent les 5 milliards d’intérêts notionnels. Cela fait 3 à 4% du PIB chaque année. En comparaison, le coût du vieillissement est estimé à 5,6% du PIB (en 2060) et le budget des pensions représente actuellement une vingtaine de milliards par an. Ces subventions au capital sont-elles justifiées? En 10 ans les dividendes ont été multipliés par trois. Malgré la crise économique, l’augmentation des dividendes n’a jamais été aussi élevée que depuis l’effondrement du système bancaire. C’est ce qui ressort de chiffres demandés par le député Sp.a Dirk Van der Maelen à la Banque Nationale et au ministre des Finances, Didier Reynders. Entre 2000 et 2009, les bénéfices des entreprises sont passés de 47 milliards à 82 milliards, soit une hausse de 75%. Ce sont surtout les actionnaires qui en ont profité. Les dividendes sont passés ces dernières années de 9 à 26 milliards d’euros, soit une multiplication par trois.

Le fisc n’en a pas réellement tiré d’avantage car les recettes des impôts sur les sociétés ont augmenté sur la même période d’à peine quelques centaines de millions d’euros. Les employés n’en ont pas plus tiré bénéfice, bien que la masse salariale totale des entreprises a augmenté d’environ 40%.

Le gâteau n’est pas gelé La répartition du gâteau est une chose mais sa taille compte aussi. Entre 1960 et aujourd’hui, le Produit intérieur brut a plus que doublé. Il va encore doubler d’ici 2060. Non seulement il continue de gonfler mais on peut augmenter la dose de levure par une politique industrielle avisée qui mise sur une croissance durable, une relance de l’emploi et une répartition plus équitable du temps de travail au lieu de tabler sur un volant d’actifs à prix compressé et un volant de chômage juste destiné à contenir les coûts salariaux des actifs. On peut bien sûr débattre de la croissance sans fin ou de la décroissance. Mais croissance n’implique pas forcément «produire toujours plus». On peut aussi produire «autrement», c’est-à-dire «durable»: développer les énergies douces et les filières qui vont avec, développer les services aux personnes, renforcer les services publics. Une telle politique implique une répartition différente des richesses de manière à dégager les moyens nécessaires aux investissements créateurs d’emplois, donc de moyens pour la sécu. Rappelons qu’une simple taxe de 0,05% sur les transactions financières générerait une recette de 200 milliards d’euros au niveau européen, 6 milliards soit 2% de PIB par an rien que chez nous. On peut sans alourdir les charges sur le travail revoir la fiscalité pour faire mieux contribuer aux dépenses collectives (dont les pensions ) les revenu du capital et les hauts revenus en général, sans pour autant obliger les gens à travailler jusqu’à des âges impossibles.


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> POINT DE VUE

Travailler pour vivre et non pas l’inverse Le plaidoyer des employeurs en faveur de l’allongement de la carrière est invraisemblable. La semaine dernière, la Fédération des Entreprises de Belgique est revenue une fois de plus sur le sujet. Elle a déballé tous les chiffres relatifs au vieillissement. Mais elle a passé sous silence tout ce qui ne lui convient pas. Pourtant, le débat prend une tout autre dimension lorsque l’on a l’honnêteté de prendre en compte les conditions de travail. Nous parlons ici du travail pénible, une problématique pour laquelle la Centrale Générale de la FGTB demande plus d’attention. La pénibilité du travail est un problème croissant et inquiétant. C’est beaucoup plus que du travail physiquement lourd. Il s’agit de lésions et de douleurs, de difficultés psychiques auxquelles les travailleurs sont confrontés parce que leur travail exige beaucoup trop d’eux. Ce sont les conséquences d’une charge de travail élevée, de mouvements répétitifs et de mauvaises postures. C’est aussi la combinaison difficile entre vie professionnelle et familiale. Sans oublier que tout le monde sait que la grande précarité du marché du travail est néfaste pour la santé. De nombreux travailleurs y sont confrontés. Mais ce qui s’impose, c’est la constatation douloureuse que la pénibilité du travail est également étroitement liée aux inégalités sociales. Ainsi, une étude montre que les travailleurs belges ayant une formation élevée ont une espérance de vie en bonne santé de 18 ans plus longue que celle d’un travailleur peu qualifié. Et tout cela en raison des conditions de travail. Il est inacceptable et d’ailleurs pas possible de prolonger aveuglément la carrière de chacun, sans prendre en compte la santé des travailleurs, sans être conscient des inégalités sociales. L’ouvrier de la construction, celui de l’industrie du bois ou des carrières, les nettoyeuses, les agents de gardiennage ou les ouvriers qui travaillent en équipe, tous ceux-là ont de très bonnes raisons d’exiger une carrière plus courte. Cela signifie très concrètement que la prépension à 56 ans pour les ouvriers de la construction, pour le travail en équipe et les travailleurs qui ont une longue carrière doit être maintenue. Et cela signifie aussi très concrètement que les autres travailleurs qui sont confrontés à du travail pénible doivent eux aussi avoir la possibilité de finir leur carrière plus tôt. Oui, oui, de nouvelles possibilités! Il s’agit de leur santé, il est totalement justifié que la richesse que nous produisons ensemble soit en priorité utilisée à cette fin. L’augmentation de l’âge de la pension et la suppression des prépensions demandées avec insistance par les patrons sont pour nous inacceptables. Les négociateurs gouvernementaux doivent bien tenir ça à l’œil. Leurs notes préparatoires prennent déjà trop clairement la direction d’une déconstruction des droits à la pension et du système des prépensions. Pour nous, il est exclu que l’évaluation prochaine du pacte des générations ouvre cette porte.

(26 septembre 2011)

Le 21 septembre, 400 personnes se sont rassemblées au cœur de Bruxelles pour apporter leur soutien au peuple palestinien. Aux Nations Unies, une demande de reconnaissance de la Palestine en tant que 194e Etat à part entière de la communauté internationale a été introduite. C’est un pas dans la lutte pour le droit à l’autodétermination des Palestiniens. Ils veulent un futur sans occupation militaire. La Belgique et l’Europe doivent y contribuer en soutenant la reconnaissance.

Commission paritaire auxiliaire pour ouvriers Enfin une bonne vision des conditions de travail Cet été, une grande enquête a été menée auprès des travailleurs de la commission paritaire auxiliaire pour ouvriers. Il s’agit de la Commission paritaire 100 (CP100), celle-ci regroupe les travailleurs qui n’appartiennent pas à un secteur spécifique. Nous voulions obtenir une meilleure vision de leurs conditions de salaire et de travail. Ce fut une réussite et nous tenons à remercier toutes les personnes pour leur participation. Non seulement cette enquête donne une bonne vision des conditions de salaire et de travail des ouvriers de la CP 100, mais en plus, elle met en avant quels sont les points qui doivent être améliorés en priorité pour les travailleuses et les travailleurs du secteur. Les personnes qui ont répondu à l’enquête sont aussi bien des personnes qui travaillent dans des entreprises avec délégation syndicale que sans délégation. Le plus grand groupe, 63%, travaille dans des PME de moins de 50 travailleurs.

Que fait ressortir cette enquête? La majorité des travailleurs a un contrat à durée indéterminée et près de la moitié travaille à temps plein. Un groupe non négligeable de 27% a commencé par travailler sous contrat intérimaire, parfois pour une longue période.

De grandes différences Dans la moitié des entreprises avec délégation syndicale, les travailleurs bénéficient, en plus des 20 jours de vacances légaux, de jours

de vacances supplémentaires. Dans les entreprises sans délégation syndicale, seulement 2 entreprises sur 10 en ont. Dans les entreprises avec une délégation syndicale, les ouvriers reçoivent souvent aussi des jours d’ancienneté.

reçoivent une prime de fin d’année. Elle varie de moins de 250 euros à plus de 1.500 euros. Dans les entreprises sans délégation syndicale, 29% reçoit une prime de fin d’année qui va de 30% à 100% du salaire mensuel.

Dans la CP 100, il y a de grandes différences entre les salaires. 10% gagne moins que le minimum légal tandis que 90% gagne plus. C’est surtout dans les entreprises avec délégation syndicale que les salaires sont plus hauts.

Cette inégalité se ressent aussi au niveau des indemnités de déplacement domicile-travail. 8 travailleurs sur 10 reçoivent cette indemnité dans les entreprises avec délégation syndicale, dans les entreprises sans, cela tombe à 5 sur 10.

Flexibilité

Dernière constatation, dans les entreprises avec délégation syndicale, les travailleurs ont plus souvent des avantages extra-légaux (84 %) que dans les entreprises sans (44%).

Environ la moitié des gens doit être flexible, aussi bien dans les grandes entreprises que dans les petites. 80% des répondants affirment qu’ils peuvent être appelés aussi bien pendant la semaine que le week-end et 34% a une horaire variable. Ou alors ils travaillent avec différents plannings qui ne leur sont souvent donnés qu’à la dernière minute. Près de la moitié déclare faire des heures supplémentaires de manière structurelle. Un bon 80% des personnes qui travaillent en équipe ne reçoivent pas de supplément pour cela. Pour le travail de nuit aussi, la majorité des travailleurs ne reçoit pas un euro en plus. Il est évident que l’encadrement pour le travail du week-end est meilleur dans les entreprises avec délégation syndicale. Un travailleur sur deux y reçoit une indemnité pour sa flexibilité. Les collègues des entreprises sans délégation syndicale reçoivent rarement voire jamais de salaire en plus.

Négociations Les négociations sectorielles pour la CP 100 ont débuté en septembre. Nous avons déjà présenté notre cahier de revendications dans les précédentes éditions du Syndicats. Les résultats de cette enquête prouvent que ce programme répond parfaitement aux demandes et aux besoins des travailleurs du secteur. Les patrons n’ont pas encore donné une réponse claire et nette par rapport à notre cahier de revendications. Le seul message qu’ils nous ont adressé a été qu’on n’a pas fait Rome en un jour. Ils ne pourront pas exiger autant de patience de la part des travailleurs de la CP 100. Plus d’informations dans nos prochaines éditions.

Dans les entreprises avec délégation syndicale, 71 % des participants

Un accord imminent dans les ETA wallonnes? Alain Clauwaert président

Paul Lootens Secrétaire général

Un accord sectoriel 2011 /2012 pour le secteur des Entreprises de Travail Adapté wallonne serait enfin en passe d’être atteint. Après plusieurs mois d’âpres discussions, un accord de principe est d’ores et déjà conclu en ce qui concerne le passage de la prime de fin d’année de 3,20% à 4%.

Reste encore à finaliser la détermination des critères objectifs pour la reconnaissance d’une entreprise en difficulté, les modalités en matière de paix sociale et la norme salariale. A l’heure où nous écrivons cet arti-

cle, nous ne connaissons pas encore le résultat de la rencontre du mardi 27 septembre. Vous pouvez retrouver cette information sur le site www.accg.be ou dans le prochain Syndicats.


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> PÉNIBILITÉ DU TRAVAIL

User les travailleurs jusqu’à la corde? La Centrale Générale de la FGTB veut que l’on s’occupe de la pénibilité du travail. Les travailleurs sont confrontés à des conditions de travail sans cesse plus difficiles. Au détriment de leur santé. Pas uniquement au niveau physique, mais aussi au niveau psychique. En outre, cela engendre aussi des inégalités sociales puisque les ouvriers ont non seulement une espérance de vie plus courte, mais aussi moins d’espoirs d’être en bonne santé. Cette situation met clairement en évidence la nécessité des prépensions et l’impossibilité de reporter l’âge de la pension. Afin de faire un inventaire complet sur la problématique de la pénibilité du travail, nous avons demandé une étude à l’Université Libre de Bruxelles et à l’Université de Leuven. En même temps, un groupe de réflexion a été constitué avec des scientifiques, des médecins, des politiciens et des gens du monde syndical et du Fonds des maladies professionnelles. Ils chercheront des solutions à cette problématique. Nous avons demandé à Virginie Caverneels plus d’explications à propos de la pénibilité du travail. Elle s’occupe pour le service d’études de la Centrale Générale de la FGTB de la sécurité, du bien-être et de la santé au travail. La pénibilité du travail, c’est quoi? Quelle est la différence avec les métiers lourds? Virginie Caverneels: Par métiers lourds, on entend des travaux physiquement lourds. Tandis que nous voyons les choses beaucoup plus largement. C’est pour cette raison que nous parlons de pénibilité du travail. Il s’agit de la charge mentale, émotionnelle, la pression

au travail, le stress, mais aussi la précarité à laquelle les travailleurs sont confrontés. Un autre exemple est la combinaison difficile entre travail et vie familiale. Il y a aussi le risque d’accident ou de maladie professionnelle. Autant d’aspects qu’il faut prendre en compte lorsque l’on veut évaluer la valeur du travail.

La pénibilité du travail, c’est beaucoup plus que le travail physique lourd. Cela englobe aussi le stress, la charge de travail et autres maux. Et la précarité du marché du travail y est étroitement liée.

Virginie Caverneels: Nous voulons un accompagnement sérieux des travailleurs en fin de carrière. C’est quand même autre chose que simplement sabrer dans les pensions et les prépensions. Dans la pratique, qu’est-ce que cela signifie? Virginie Caverneels: Nous parlons par exemple de jeunes travailleurs qui ne souffrent au début pratiquement pas de mouvements répétitifs, mais qui à terme auront quand même des gênes, voire des douleurs. Chez ces gens, les tendinites ou syndromes du canal carpien sont fréquents. Mais le travail précaire peut lui aussi être nuisible. Un intérimaire lorsqu’il est jeune appréciera peut être de changer régulièrement de job. Mais à terme, il pourra en être très malheureux. Un travailleur qui doit faire un travail répétitif à un rythme soutenu pourra le faire pendant un certain temps, mais s’il doit le faire durant toute sa carrière, la probabilité est grande qu’il soit victime de toutes sortes de maux provoqués par le stress. Mais pour être clair, par pénibilité du travail, nous pensons aussi aux nuisances physiques classiques comme dans le secteur de la construction? Virginie Caverneels: En effet. La différence est que dans un secteur comme celui de la construction, une attention toute particulière est d’ores et déjà accordée aux travailleurs plus âgés. Ainsi, il existe un système prépension spécial pour les ouvriers de la construction. Mais dans d’autres secteurs, la

pression du travail n’est pas visible. Et bien souvent, des conditions de travail contraignantes sont considérées comme tout à fait normales. Comme par exemple travailler toute la journée le dos courbé ou être constamment en train de courir après le temps. Ce n’est qu’après quelques temps que les travailleurs ressentent les conséquences de ce type de conditions de travail. Tout à l’air normal, mais c’est loin d’être le cas. En mettant le doigt sur la pénibilité du travail, quel est le véritable objectif de la Centrale Générale de la FGTB? Virginie Caverneels: Nous voulons que les choses changent à court et à long termes. A court terme, nous voulons des solutions pour les gens qui exercent un travail pénible depuis longtemps. On ne peut pas attendre de ces gens que soudainement ils rallongent encore leur carrière. Que voulez-vous dire? Virginie Caverneels: Il semble que l’on veuille une prolongation linéaire des carrières pour tous les travailleurs. C’est le message que lançait la semaine dernière encore la fédération des employeurs, la FEB. Nous ne pouvons être d’accord avec cela d’aucune manière que ce soit. Nous voyons aujourd’hui que de nombreux travailleurs tentent

Pas tous égaux devant le travail Un ouvrier a-t-il les mêmes chances de rester longtemps en bonne santé qu’un employé ou un cadre? Selon Laurent Vogel, directeur du département Santé et Sécurité de l’institut syndical européen (ETUI), il est clair que la catégorie socioprofessionnelle a une influence sur l’espérance de vie. Plus grave encore, on observe un cumul des inégalités de mortalité et de santé: le groupe des ouvriers a l’espérance de vie la plus courte, mais aussi plus d’années d’incapacité. Pour Laurent Vogel, qui 25 % des travailleurs se base sur les résultats d’une enquête belges estiment que leur européenne sur les condi- santé est mise en danger tions de trapar leur travail vail datant de novembre 2010, l’objectif de rester au travail à l’âge de 60 ans semble irréalisable pour la majorité des ouvriers les moins qualifiés. Seulement 44% d’entre eux pensent pouvoir tenir le coup. Pour les ouvriers les plus qualifiés, la situation n’est guère meilleure: à peine la moitié d’entre eux estiment qu’ils seront en mesure de faire le même travail une fois de cap des 60 ans franchi. Lorsqu’on demande aux travailleurs si leur santé et leur sécurité sont mises en danger par leur travail, un quart (25%) d’entre eux répondent «oui». Cette réponse est celle de plus d’un ouvrier sur trois et de près d’un employé sur cinq.

d’échapper à la lourde pression de leur travail. Ils cherchent toutes les issues possibles. Et il ne s’agit pas uniquement des prépensions. C’est aussi le recours au crédit-temps ou au travail à temps partiel. Dans le pire des cas, ils se retrouvent à la mutuelle ou au chômage. Nous voulons que l’on réfléchisse à une politique sérieuse d’accompagnement de ces travailleurs à la fin de leur carrière. C’est quand même une autre approche que simplement sabrer dans les pensions et les prépensions. Et quel est l’objectif à long terme? Virginie Caverneels: Pour le long terme, nous plaidons pour une révision complète des conditions de travail. Il faut accorder plus d’attention à la faisabilité du travail. Il est grand temps d’intervenir afin d’endiguer la précarité sur le marché du travail. En d’autres termes, nous avons besoin d’une politique qui combatte dès le début de la carrière la pénibilité du travail. Déjà aujourd’hui, les travailleurs qui ont une charge de travail élevée peinent à remplir toute une carrière, comment ferions-nous si l’âge de la pension augmentait pour tous? Il faut une amélioration drastique des conditions de travail. C’est notre objectif à long terme.

«Praticabilité» des emplois Travailler même malade Karel Van Bever est un médecin au sein de Médecine pour le Peuple. Au fil des années, il observe de plus en plus de patients avec des contrats précaires qui refusent tout simplement d’être en incapacité de travail par peur de ne plus être rappelé. Enfin, signalons que 40% des candidats Médecine Pour Le Peuà la prépension font ple a mené une étude ce choix en raison de sur l’état de santé de près problèmes de santé de 2500 patients entre 55 et 65 ans. Il ressort de cette étude que près de 40 % des gens qui optent pour la prépension le font en raison de problèmes de santé. Pour Karel Van Bever, il serait judicieux de se poser la question de savoir quelles seront les conséquences médicales pour les travailleurs si le recours à la prépension est rendu quasi impossible.

En Flandre, il existe depuis 2001 un outil qui mesure la qualité des emplois des travailleurs flamands, il s’agit du Werkbaarheidsmonitor que l’on pourrait traduire par moniteur de «praticabilité». Initiée par les partenaires sociaux flamands et le Gouvernement flamand, cette enquête mesure quatre aspects importants de la qualité du travail: le stress au travail, la motivation, les possibilités de formation et l’équilibre vie professionnelle-vie privée. 71% des travailleurs Les résul- flamands sont exposés tats de 2010 m o n t r e n t à un haut niveau de stress que 30% des au travail, toutes salariés domiciliés dans la Région catégories confondues. f l a m a n d e éprouvent une fatigue psychique jugée problématique. Ces travailleurs ont besoin d’un temps de récupération anormalement long après leurs prestations de travail et encourent dès lors un risque accru au niveau des problèmes de santé. Enfin, 11% des salariés éprouvent des problèmes concernant l’équilibre entre l’activité professionnelle et la vie privée. Chez ces travailleurs, les exigences inhérentes au travail rendent systématiquement difficile la combinaison avec la vie de famille et/ou la vie sociale.


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MÉTAL

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> POINT DE VUE

Tous Palestiniens On peut gloser à l’infini – et les commentateurs spécialisés ne s’en sont pas privé – sur les raisons qui ont poussé le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à jeter, en cet automne, une bombe diplomatique en demandant l’admission de l’Etat palestinien comme membre des Nations-Unies. Baroud d’honneur, aveu d’échec, manœuvre géniale ou même relance «par la bande» de la piste d’un Etat binational plutôt que de celle des deux Etats (Israël et Palestine) poursuivie jusqu’ici: on a tout lu, tout et son contraire. Si les «spécialistes», comme souvent, s’emmêlent les analyses, et si la demande palestinienne semble partie tout droit pour s’engluer dans les complexités de la diplomatie (principe de base: ne rien trancher pour ne fâcher personne), il me semble judicieux, aujourd’hui et ici, de rappeler ce qui se passe en Palestine, et pourquoi, ces jours-ci, des drapeaux palestiniens ont été accrochés sur des bâtiments de notre FGTB. D’abord ceci: les Palestiniens ont droit à un Etat. Ce n’est pas eux qui l’inventent. Tout au long de l’histoire du siècle passé, des accords entre puissances, des résolutions de l’ONU et même des accords avec Israël (ceux d’Oslo, en 1993) ont reconnu ce droit. Le paradoxe est que le droit est reconnu, mais que la reconnaissance officielle de l’Etat palestinien, elle, ne se fait toujours pas. Mais avant même d’avoir droit à un Etat, les Palestiniens ont, tout simplement, le droit à avoir des droits. Et ce n’est pas le cas aujourd’hui. Le Palestinien qui vit en Palestine n’a ni la liberté de mouvement, ni la liberté de travailler, ni le droit à la santé, ni le droit à l’éducation. Certes, ces droits ne lui sont pas officiellement déniés, mais ils sont tellement corsetés qu’ils ne ressemblent plus à rien. Et en cela, les Palestiniens sont les victimes de cette dérive coutumière aux sociétés qui disent vivre dans un monde libre: il y subsiste, à chaque fois, un groupe d’individus, appelons ça une «classe» même si je sais que je m’éloigne de la définition habituelle, victimes de restrictions des droits humains élémentaires au nom des intérêts d’un autre groupe humain. Dans la zone géographique de ses compétences, l’Autorité palestinienne – élue démocratiquement – n’a de pouvoir que sur une infime proportion de son territoire. Ailleurs, elle doit composer avec l’autorité d’un Etat, Israël. Souvent même il ne s’agit pas de composer, mais de se soumettre ou même de n’exercer aucun droit: c’est le cas des colonies israéliennes, qui correspondent parfaitement à la définition d’une colonie, où un Etat s’empare de terres et du pouvoir sur ces terres pour y mener sa politique, sans considération pour les habitants précédemment installés. Israël, démocratie sanglante Israël, rappelons-le, n’est pas une dictature sanglante. Il s’agit d’une démocratie. On pourrait dire démocratie sanglante, mais démocratie tout de même. C’est, hélas, en toute démocratie, que les idéaux du début, ceux qui fleurissaient dans la Palestine des années ’30 et qui parlaient d’une «patrie commune du peuple juif y retournant et du peuple arabe y résidant», ont été jetés à la poubelle. C’est une caricature de l’évolution des démocraties, où l’idéal des débuts s’étiole peu à peu pour évoluer vers des systèmes qui restent démocratiques en façade, mais excluent dans les faits une part de plus en plus grande de la population au profit d’un petit nombre. Cette perversion a un responsable: le capitalisme, pour lequel la démocratie est un frein, puisqu’elle présuppose le respect de droits et de libertés entravant la course à l’accumulation. Les Palestiniens en sont donc là : victimes d’un système puissant, ils se cognent aux barreaux scellés autour d’eux par le monde «libre». Leurs révoltes physiques, courageuses, ont été jusqu’ici noyées dans le sang. Leurs volontés de dialogue ont été écartées du revers de la main. Les barreaux de la cage Reste que le monde change. Les vents qui soufflent autour de la Méditerranée ne sont plus les mêmes. Des peuples soumis à l’oppression classique de tyrans, en Lybie, en Tunisie, en Egypte, se sont révoltés. Leur travail est certes loin d’être fini, d’autres dérives peuvent naître. D’autres peuples, soumis aux duretés de la démocratie otage de la tyrannie, sont aujourd’hui dans la rue, en Grèce et en Espagne par exemple. Là non plus, ce n’est pas facile, d’autant que ceux qui continuent de multiplier les barreaux de la cage sont, extraordinaire nouvel exemple de la dérive de l’idéal démocratique, les leaders d’une Europe initialement porteuse de paix et de justice sociale… Coincés sur leurs quelques arpents de terre, les Palestiniens sont ainsi la plus parlante illustration de l’écrasement des hommes par un système. C’est pour cela qu’ils méritent notre soutien. Et que nous devons tout faire, même si cela paraît peu dans ce contexte immense, pour les aider à conquérir leurs droits. Nous sommes tous des Palestiniens. Nico Cué Secrétaire général de la MWB-FGTB

Assemblée générale des Pensionnés et Prépensionnés de la FGTB wallonne et du CEPAG Le jeudi 13 octobre 2011 à 14h à Ciney Expo, rue du Marché couvert 3, 5590 Ciney Vivre avec 1000e/mois (montant de la pension moyenne en Belgique) quand on a des dépenses fixes de 800e, vous avez déjà essayé? Mission impossible! C’est pourtant le lot de centaines de milliers de pensionnés. Travailleurs et pensionnés, mobilisons-nous pour: - Une augmentation importante des pensions légales actuelles! - Un niveau de pension légale qui atteint 75% de la moyenne des 5 années les mieux payées au cours de la carrière. - Une réelle liaison annuelle, automatique et structurelle des pensions (et de l’ensemble des allocations sociales) à l’évolution des salaires. Ensemble, on est plus forts! Soyons nombreux à Ciney le 13 octobre!

Faillite de Bergobride: un beau gâchis! Début juillet, le couperet tombait pour les 16 travailleurs de l’entreprise Bergobride à Farciennes: une requête était déposée afin d’entamer la procédure de mise en faillite. En cause? Le cynisme d’un patron-voyou. Cette société digne d’un roman de Zola, productrice de brides en acier, était sous le coup de la loi sur la continuité des entreprises depuis plusieurs mois déjà. En l’absence d’un repreneur, on s’orientait inéluctablement vers une faillite. Devant le cynisme de leur patronvoyou refusant de négocier une prime de départ ou des prépensions, les 15 ouvriers et l’employée n’ont eu d’autre choix que de se mettre en grève et d’occuper leur entreprise au mois de juillet. Certains ont consacré 40 ans de leur vie à Bergobride et ils sont confrontés aujourd’hui à l’ingratitude d’un directeur qui n’a jamais hésité à les exploiter dans des conditions inhumaines. Serge Janssens, délégué principal MWBFGTB, se fait un devoir de présenter des photos prises dans l’entreprise. Rien n’a été épargné aux travailleurs: des conditions de travail dignes du 19ème siècle, des sanitaires insalubres sans eau courante et des ateliers qui n’étaient pas chauffés en hiver. A cela s’ajoute un irrespect total des conditions de sécurité: des machines endommagées n’ont jamais été réparées et ont entraîné de nombreux accidents de travail. Comment cette situation a-t-elle pu perdurer aussi longtemps? Serge explique que lorsque la délégation voulait faire appel à l’inspection du travail pour que les choses bougent, leur patron brandissait la menace de la

fermeture. Cet odieux chantage lui a permis de continuer à exploiter son personnel. Sanitaires insalubres, ateliers non-chauffés, accidents de travail, pratiques sociales d’un autre âge Les travailleurs laissés sur le carreau sans un centime ont rapidement conscientisé l’opinion publique en distribuant des tracts dénonçant l’attitude de leur directeur à la sortie des grands magasins et sur les marchés de la région. Au cœur de l’été, la presse a fait écho de leur combat et les reportages se sont multipliés. Dans une énième tentative d’obtenir la négociation d’un plan social, les travailleurs se sont installés devant la somptueuse propriété de leur patron. Malheureusement, rien ne fait plier ce directeur qui, bien confortablement installé dans son petit château, continue à narguer son personnel. Les travailleurs soupçonnent une faillite programmée. Serge Janssens déclare que le patron s’est détourné de certaines commandes pour précipiter la fin de l’activité. Ayant hérité en 1984 de cette entreprise familiale, il n’y a jamais inves-

ti un centime et a laissé les locaux se dégrader inexorablement. Refusant tout contact et toute discussion, il a fait savoir par son avocat qu’il pouvait octroyer 1000e dans une enveloppe aux travailleurs à condition de terminer le travail prévu au planning. Une autre belle démonstration d’irrespect ! Les travailleurs pourront seulement compter sur une intervention du fonds de fermeture. Quant à leur avenir professionnel, il ne sera pas aisé : ce sera compliqué pour les travailleurs de plus de cinquante ans de retrouver un emploi. Serge Janssens, qui travaille depuis l’âge de 14 ans et qui a passé 36 ans dans l’entreprise, est dégoûté. Il espère que jamais plus aucun travailleur ne connaîtra ce que lui et ses collègues ont subi. Quoi qu’il arrive, les travailleurs de Bergobride continueront à se battre pour qu’à l’avenir les patrons-voyous soient punis systématiquement. Ils poursuivent leur combat sur les réseaux sociaux et ils ne comptent pas baisser les bras. Des conditions de travail effroyables, aucun respect pour la dignité humaine : cette faillite a révélé des pratiques sociales révoltantes qui ne devraient plus exister.

Bergobride: des sanitaires… de luxe!

Projet d’accord 2011-2012 dans le secteur des électriciens! Ce mercredi 14 septembre sur le coup de minuit, après un très long huitième tour de négociations, un projet d'accord a enfin pu être conclu entre représentants du secteur des électriciens.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, le Comité technique des électriciens et le Comité exécutif de la MWB ne se sont pas encore prononcés sur ce projet d'accord.

Bien qu'en deçà de nos espérances, ce projet d'accord reprend une série de points engrangés par les organisations syndicales.

Nous vous tiendrons bien évidemment informés de leur décision sur notre site www.metallos. be. Vous y trouverez également tous les détails relatifs à ce projet d'accord.

Parmi les avancées majeures, on retiendra: l'augmentation de tous les délais de préavis (+ 15%), l'indexation de l'indemnité et la révision du statut de « chauffeur » (à partir d’un passager), le paiement du 2ème jour de carence, l'affectation alternative des éco-chèques par CCT d'entreprise (y compris rebrutage), l'indexation des indemnités FSE (+2,12%), ainsi que des progrès en matière de pouvoir d'achat (+0,3% + affectation alternative par CCT d'entreprise), de travail précaire (pas de contrat journalier), de petit chômage, de congé d'ancienneté, la reconduction des CCT prépensions,...

NB: Le mardi 13 septembre, les électriciens MWBFGTB ont mené une action à Bruxelles pour rappeler leur volonté d'aboutir à un accord dans le secteur. Visionnez notre reportage photo sur www.metallos.be!


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

La commission des seniors de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant a visité Paris

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Indexation Confection et sous-traitance Suite à une indexation, les salaires des secteurs de la confection et de la sous-traitance augmentent d’un coefficient de 1,0190 (1,90%) à partir du 1er octobre 2011.

Du 5 au 9 septembre 2011, la commission des seniors de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant a visité Paris.

Les nouveaux barèmes pour le secteur de la confection sont les suivants:

La commission des seniors de notre centrale se compose de militants inactifs, qui se réunissent rég u l i è r e m e nt pour discuter et émettre des avis sur des thèmes qui les concernent. Tous les 3 à 4 ans, une excursion de plusieurs jours est organisée dans le but d’aiguiser les connaissances socioculturelles des membres de notre commission.

toire faisaient partie intégrante du programme qui fut achevé de façon professionnelle par Tyno Parmentier, notre secrétaire professionnel pour la région de Bruges-OstendeTielt.

Le voyage à Paris terminé, les 55 participants étaient enthousiastes du programme attrayant qui leur avait été offert.

Un des apogées du voyage était la visite du château et des jardins de Versailles. Même les participants qui avaient

déjà visité la capitale de la France devaient reconnaître qu’ils avaient découvert des aspects nouveaux et intéressants pendant le voyage de la commission des seniors. Une activité réussie donc, qui a également stimulé l’interaction et la dynamique de groupe parmi les participants de notre commission des seniors.

Salaire à l’embauche Groupe de salaire 1 Groupe de salaire 1 bis Groupe de salaire 2 Groupe de salaire 3 Groupe de salaire 4 Groupe de salaire 5 Groupe de salaire 6 Groupe de salaire 7 Groupe de salaire 8 Groupe de salaire 9 Groupe de salaire 10 Groupe de salaire 11

10,2699e 10,2971e 10,3110e 10,4130e 10,6247e 10,9506e 11,4004e 11,6062e 12,1195e 12,3803e 12,6470e 13,3586e 14,1786e

Voici les nouveaux barèmes pour le secteur de la sous-traitance: Groupe de salaire 1 Groupe de salaire 2 Groupe de salaire 3 Groupe de salaire 4 Groupe de salaire 5 Groupe de salaire 6 Groupe de salaire 7

10,7250e 10,8981e 11,2506e 11,7976e 12,5657e 13,5926e 14,9327e

La culture, l’architecture et l’his-

Santens: qui aurait pu l’imaginer? Il est évident que le nom de Santens est bien connu dans le secteur du textile. La nouvelle que l’en-treprise d’Audenaerde demandait une protection contre ses créanciers (parmi lesquels se trouvent les banques) au mois de mars a fait l’effet d’une bombe. Suite à cette procédure, le Tribunal de Commerce a désigné 2 mandataires de justice qui avaient pour tâche de relancer les activités et de chercher un éventuel repreneur. Pour les 450 travailleurs, ce fut le début d’une période incertaine et exaspérante. Après que quelques candidats-repreneurs, parmi lesquels se trouvaient des entreprises textiles in-diennes et pakistanaises, sont passés la revue, le tribunal a approuvé, au cours de la phase ultime, une offre de 11 millions d’euros de l’entreprise française DESCAMPS. Cette firme est la propriété de la société d’investissement ASTRANCE CAPITAL qui considère la reprise comme une occasion pour conquérir le marché allemand. Le principal problème était que seulement 195 des 450 emplois pouvaient être maintenus. D’une part, il est positif qu’il ne s’agit pas d’une faillite complète, mais d’autre part, il est difficile de digé-rer à nouveau la perte de plus de 200 postes d’emploi dans une région où le secteur textile a déjà reçu des coups extrêmement durs au cours des dernières années. Il n’y a donc aucune raison d’être euphorique, d’autant plus que les syndicats ont du supporter la contrainte que la reprise s’est uni-quement déroulée par la voie judiciaire. Lundi dernier, la moitié des membres du personnel a pu reprendre

le travail auprès du repreneur. Celui-ci a, de façon autonome, sans aucune forme de concertation et sans aucune précision des cri-tères, désigné les membres du personnel qui allaient être repris. Les autres travailleurs seront licen-ciés à la date de la faillite et ils devront faire appel au Fonds de Fermeture d’Entreprises par le biais de nos services. C’est la première fois que nous sommes confrontés à un tel cours des choses. Il est clair que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge. Les banques vont en appel contre la décision du Tribunal de Commerce. Elles trouvent que leurs intérêts ont été violés parce que San-tens a été repris à un prix trop bas (11 millions d’euros). Elles préfèrent une faillite et la vente des bâtiments, des machines et de toutes les propriétés. De cette façon, les banques veulent récupèrer les dettes actives qui s’élèvent à un montant de 17 millions d’euros. Espérons que nous ne nous retrouverons pas dans un scénario de fermeture complète pour que l’en-treprise ait quand même encore un avenir. Et la perspective de maintien d’un effectif de personnel, certes fortement réduit. Les travailleurs licenciés de Santens méritent tout d’abord tout notre support et toute notre attention. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant fera le nécessaire pour préserver les droits de ces travail-leurs et elle coopérera aux efforts qui seront nécessaires pour rechercher un nouvel emploi, de pré-férence dans le secteur du textile.

Témoignage d’une déléguée de la FGTB Carine Delanghe, militant et déléguée de la FGTB chez Santens Audenaerde depuis 1988, a la parole:

«Quand le conseil d’entreprise extraordinaire a été convoqué en février, la communication que Santens demandait la protection contre ses créanciers sur base de la Loi relative à la Continuité des Entreprises (LCE) était complètement inattendue. On savait que l’entreprise faisait face à des pertes depuis plusieurs années consécutives déjà. Mais personne ne s’était attendu à une situation si alarmante. Nous, les délégués syndicaux, avaient déjà relevé à plusieurs reprises la situation financière précaire et malsaine de l’entreprise, mais la direction nous assurait à chaque fois qu’il n’y avait pas de problèmes et que tout allait s’arranger. Après la communication de la demande de LCE, le personnel dépendait complètement de la délégation syndicale pour obtenir davantage d’informations. La direction ne communiquait plus avec le personnel. Ce n’est que sur les insistances de la délégation de la FGTB, et juste avant le début des congés, que l’entreprise a fourni des renseignements au personnel. Plusieurs fois, des rumeurs ont surgi comme quoi il y avait des nouveaux bailleurs de fonds ou des éventuels repreneurs. Mais ces rumeurs étaient toujours fausses. Après la période de vacances, la situation était devenue encore plus vague jusqu’au moment où un repreneur est venu et a garanti la poursuite de l’emploi, certes avec un effectif de personnel plus réduit. Cette communication a entraîné des sentiments contradictoires puisque plus de 200 postes d’emploi allaient disparaître. La tension auprès du personnel était énorme. La délégation syndicale était sans cesse confrontée à la question «Qui peut rester et qui doit partir». Nos affiliés réclamaient des informations avec raison, mais il était impossible pour nous de leur donner des renseignements puisque tout fut décidé sans nous consulter. Ce n’est qu’à la demande de la délégation syndicale de la FGTB que la direction a donné des informations avancées aux membres du personnel, enlevant ainsi une partie de leurs incertitudes. Espérons que la situation évolue vers un emploi stable et que nos collègues qui sont licenciés retrouveront rapidement un nouvel emploi.» La rédaction de cet article a été achevée le vendredi 23 septembre 2011.


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

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HOT CUISINE: l’histoire d’une duperie HOT CUISINE, des travailleurs qui se battent pour leur dignité Ludo, Béa, Michael, Cédric et tous les camarades qui vous êtes battus, cette histoire est la vôtre, celle de votre combat pour garder votre entreprise, pour le respect des engagements et de la parole donnée. HOT CUISINE est une entreprise qui fait partie du groupe UNIVEG, acteur mondial d’avant-plan de l’industrie alimentaire dans le domaine des produits frais et fraîchement préparés. HOT CUISINE possède un site en Wallonie, à Tournai, et un site en Flandre, à Gent. Malgré le positionnement qui est le sien dans le secteur, en janvier 2011, UNIVEG décide de se séparer de HOT CUISINE SA et de chercher un repreneur. Cette annonce se fait lors d’un Conseil d’Entreprise extraordinaire; la direction s’engage devant ses travailleurs à rechercher un repreneur qui garantira la pérennité de ses deux sites. Les travailleurs du site tournaisien font confiance au groupe; ils sont fiers de leur savoir-faire et ils veulent le montrer au repreneur que le groupe UNIVEG va leur trouver; il n’y a pas de doute, UNIVEG l’a garanti…. Ils veulent montrer leur compétence et veulent se donner toutes les chances d’être repris… Durant 5 mois, la direction va tenir en apparence le même discours: la recherche d’un repreneur pour les deux sites sinon pas de vente! Début juin, le doute s’installe. La délégation syndicale FGTB de HOT CUISINE TOURNAI somme la direction de rencontrer le responsable de la négociation de la reprise de Hot cuisine, sinon la FGTB déposera un préavis de grève. Une rencontre est fixée pour la mi-juin, puis …postposée. Le 24 juin, l’annonce est faite aux travailleurs. Il y a un repreneur: un repreneur flamand de Gent qui n’est intéressé que par le site de Gent. Le site de Tournai doit fermer. Quatre-vingt-deux travailleurs vont perdre leur emploi ; quatre-vingt-deux familles vont

connaître la précarité. La lutte et la solidarité s’organisent… en Wallonie Picarde. Les travailleurs ne veulent pas abdiquer. Ecœurés, les travailleurs décident de bloquer l’entreprise et interdisent aux responsables d’emporter quoique ce soit qui appartient à HOT-CUISINE TOURNAI. A 20 h, la direction quitte tête baissée l’entreprise à pied en laissant aux travailleurs leurs véhicules de société. Le 25 juin, à l’initiative de la FGTB, le Ministre-Président de la Région Wallonne vient sur le site et apporte son soutien aux travailleurs; il propose d’aider UNIVEG dans sa recherche d’un repreneur. Début juillet, la 1ère phase de la loi Renault est entamée. Durant deux mois, les réunions se succèdent. La direction laisse planer le doute; un repreneur est intéressé par le site tournaisien; il maintiendrait au moins 65 emplois.

«Le repreneur existe, mais nous ne pouvons divulguer son nom; nous sommes liés par une clause de confidentialité!» MENSONGE et MANIPULATION. Pendant plusieurs mois, cette direction a joué avec la confiance et l’espoir des travailleurs; elle les a pris en otages. Le repreneur, viable et fiable telle

une baudruche, a fini par se dégonfler. Fin août, les travailleurs déchantent; la direction ne croirait plus dans ce repreneur dont elle ne veut toujours pas divulguer le nom. La direction est maintenant pressée de se débarrasser de ces travailleurs qui n’acceptent plus ces promesses qui ne se réalisent jamais. Après 5 mois de lutte, le constat est amer. Le groupe UNIVEG les a trahis! Il restait alors un dernier combat: se battre pour que les travailleurs aient un plan de reclassement correct et les meilleures indemnités … de FERMETURE. Aujourd’hui, 21 septembre, après de longues et difficiles négociations, nous avons obtenu qu’UNIVEG paie aux travailleurs quel que soit leur statut l’équivalent de la grille CLAYES. Dans ce gâchis, une victoire! Les ouvriers ont réussi à casser la discrimination qui existe au niveau des préavis. Aujourd’hui, dans le plan social d’UNIVEG, un travailleur qu’il soit ouvrier ou employé a été traité de manière équivalente. La négociation UNIVEG HOT-CUISINE a ouvert la route …

La brochure «Horeca – accord sectoriel 2011/2012» est disponible La brochure «Horeca – accord sectoriel 2011/2012» est dès à présent disponible gratuitement auprès de votre section régionale. Cette brochure de près de 32 pages explique le contenu de cet accord sectoriel: - augmentation de 0,3% des salaires minimums et effectifs; - écochèques d’un maximum de 250e; - démarrage du plan de pension sectoriel; - amélioration de la durée des préavis; - etc … Elle reprend également les derniers salaires minimums sectoriels, ainsi que les montants des différentes primes et indemnités.

La brochure «Attractions touristiques – accord sectoriel 2011/2012» est disponible La brochure «Attractions touristiques – accord sectoriel 2011/2012» est dès à présent disponible gratuitement auprès de votre section régionale. Cette brochure de près de 40 pages explique le contenu de cet accord sectoriel: - la nouvelle classification des fonctions; - les salaires sectoriels minimums; - les augmentations prévues des salaires minimums sectoriels; - les écochèques dans les entreprises de plus de 50 travailleurs; - etc …

Marie-Line COLIN Secrétaire Régionale

Elle reprend également une description succincte de toutes les fonctions reprises dans la nouvelle classification des fonctions.

La brochure «secteur verts» est disponible La brochure «secteurs verts» est dès à présent disponible gratuitement auprès de votre section régionale. Suite aux négociations sectorielles précédentes, nous avons révisé notre brochure «Secteurs verts: Conditions de travail et de rémunération». En format de poche utile, vous trouvez un aperçu des dispositions les plus importantes dans le secteur agriculture, le secteur des entreprises horticoles, parcs et jardins, et dans le secteur des entreprises de travaux techniques, agricoles et horticoles: - Salaires minimums sectoriels - Classifications des fonctions - Primes - Durée de travail - Délais de préavis - etc.. Vous retrouvez également les dispositions spécifiques pour les travailleurs saisonniers et occasionnels.


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

«Nous continuons de plaider pour plus d’Europe» Du 3 au 5 octobre se tiendra le Congrès européen d’UNI sous le slogan «Union, Vision, Action». Le SETCa se rendra à Toulouse avec une délégation bien préparée, sous la direction d’Erwin De Deyn et de Myriam Delmée, président et viceprésidente du SETCa. Entretien sur le (non-)sens de l’action syndicale au niveau Européen au moment précis où l’Europe doit braver la tempête. La politique européenne est actuellement omniprésente dans les informations. Malheureusement pour nous, pas vraiment dans un rôle positif… Presque tout acte de politique européenne part d’une société où le libre marché a priorité sur tout le reste. Où reste la protestation des syndicats européens? Myriam Delmée (MD): «Ce n’est pas tout noir ou tout blanc. La protestation syndicale est bel et bien organisée à l’échelon européen, comme récemment encore la manifestation syndicale en Pologne. À Bruxelles aussi, des mouvements syndicaux internationaux ont déjà défilé à différentes reprises devant les institutions européennes. Mais une manifestation… ça ne suffit pas. Une action européenne se déroulant au même moment pardelà les frontières, cela ferait bien plus impression». Erwin De Deyn (EDD): «L’idéologie néolibérale se répand sur le plan européen, mais les transpositions se font à l’échelon national. Et sont donc étalées dans le temps. Actuellement, la protestation touche l’Italie. Début de cette année, les syndicats anglais mobilisaient contre les plans d’économies de Cameron. Les Français, quant à eux, étaient déjà en rue l’an passé contre les plans de pension de Sarkozy. La protestation est donc bien européenne, mais étalée dans le temps. Partout, les travailleurs protestent contre les économies aveugles, l’allongement de la carrière, la hausse du coût de l’enseignement… mais dans le cadre de leurs propres frontières nationales. Toutefois, le thème du visage «impitoyable» de l’Europe est toujours bien présent lors de ces manifestations nationales». Pouvons-nous, comme syndicats, encore défendre la pensée euro-

péenne? EDD: «Nous devons surtout continuer de le faire de toutes nos forces! Malgré tous ses défauts, elle fait en sorte qu’il ne reste plus qu’une petite partie de notre population à avoir jamais connu une guerre sur notre territoire. Si nous critiquons l’Europe, nous le faisons en fait parce que sa construction est, à nos yeux, inachevée. Le volet social de l’Europe n’est jamais arrivé à maturité… Nous continuons de plaider pour plus d’Europe». MD: «Si vous jetez un œil aux thèmes que nous aborderons au congrès UNI à Toulouse, vous verrez que cela part aussi dans cette direction: vers plus d’Europe». N’est-il pas difficile de se détacher de sa propre tradition syndicale nationale lors d’un congrès syndical international comme UNI Europa? MD: «À l’approche d’un congrès d’UNI, on déploie effectivement beaucoup d’énergie à concilier ce que l’on appelle les «sensibilités nationales». C’est normal. C’est à cela qu’est consacrée la majeure partie de l’énergie de n’importe quelle conférence politique internationale, syndicale ou autre. L’Europe n’avancera que pas à pas, les pionniers européens le savaient déjà. Il n’empêche que nous trouvons finalement bien des positions communes». EDD: «Et vu les «cultures» syndicales très différentes, ce n’est pas du tout évident. Prenez la discussion sur le salaire minimum …». Le SETCa a déposé une motion à ce sujet, pour aspirer à un salaire minimum dans les États membres de l’UE. EDD: «Précisément. Cela en étonnera plus d’un, mais un certain nombre de syndicats européens, notamment italiens et scandinaves, ont du mal avec le concept de salaire minimum légal. En fait, ils ne connaissent pas de salaires minimums, uniquement des accords salariaux sectoriels. Ils craignent qu’avec de telles initiatives, la concertation salariale glisse des mains des syndicats et même qu’à terme, la raison d’être des syndi-

cats soit mise en péril». MD: «Pourtant, la Belgique est l’exemple parfait de la cohabitation d’un salaire minimum national avec des accords sectoriels et des syndicats forts. C’est pourquoi le SETCa a déposé une motion dans laquelle nous plaidons en faveur d’un salaire minimum en Europe. Dans les documents définitifs du congrès, il est maintenant question de soutien au concept de salaires minimums, mais au niveau national. Nous aurions préféré voir figurer directement l’engagement en faveur d’un socle européen. Ce sera pour la prochaine fois!». À quelles vives discussions vous attendez-vous encore? MD: «S’agissant des pensions, nous souhaiterions tout de même, comme Belges, rompre une lance pour la pension légale, basée sur un régime de solidarité entre les actifs et les pensionnés. Ce système dit «de répartition» est de plus en plus sous pression. De nombreux pays l’ont déjà laissé tomber et remplacé par le principe selon lequel chacun doit épargner lui-même pour sa pension». EDD: «La récente crise financière en a péniblement exposé les risques. Aux Pays-Bas, certains fonds de pension ne sont déjà plus en état de verser les pensions promises, parce qu’ils ont subi des pertes avec certains placements. En soi, les pensions sectorielles complémentaires ne nous posent pas de problème, mais nous estimons tout de même – en toute modestie – que notre système offre les meilleures garanties». UNI: UNI est l’abréviation de «Union Network International». Il s’agit de l’organisation internationale faîtière pour les syndicats actifs dans les secteurs des services. UNI Europa regroupe 320 syndicats dans plus de 50 pays, pour un total de 7 millions d’affiliés. Pour la FGTB, c’est essentiellement le SETCa qui est actif au sein d’UNI, même si la Centrale Générale et la CGSP y sont également affiliées.

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Action UNI Youth 19/09: des jeunes prêts à se battre pour leur avenir Le 19 septembre dernier, les jeunes d’un certain nombre de syndicats européens ont mené, sous le drapeau d’UNI Europa, une action devant les institutions européennes à Bruxelles. Ils ont réclamé des garanties pour leur avenir et surtout un engagement réel de la part des politiciens. L’Europe dans son ensemble connaît un taux de chômage des jeunes (pour actifs jusqu’à 25 ans) de pas moins de 21,1%. Le plus triste record est détenu par l’Espagne, avec un taux allant jusqu’à … 41,6%. C’est plus du double que pour l’ensemble de la population. La Belgique n’échappe pas non plus à cette tendance, présente dans toutes les régions de notre pays. Il ne suffit pas d’affirmer que «cela s’arrangera bien» pour cette génération une fois que l’économie reprendra. Les jeunes arrivant sur le marché du travail en période de crise grave en supportent les conséquences pendant toute leur carrière. Face à cette situation, la commission européenne ainsi que les leaders et organismes gouvernementaux européens prônent pour l’instant des mesures qui visent à augmenter l’âge de la pension et ainsi allonger la durée de carrière des anciens travailleurs. Cette vision des choses est inacceptable en soi et encore plus dans cette période où tant de jeunes restent sur le carreau et recherchent un emploi. L’action d’UNI YOUTH (la branche d’UNI Global Union qui représente les jeunes syndicalistes européens) a rassemblé des jeunes syndicalistes de France et de Belgique. Sous la forme d’une action ludique et hautement symbolique, ils ont manifesté leur ras-le-bol face à la situation qui les touche actuellement et face à l’attitude du monde politique. A l’heure où le chômage a atteint un niveau record auprès des jeunes européens, ils ont montré qu’ils étaient prêts à se battre pour leur avenir. Ils réclament des mesures afin de créer des emplois pour les plus jeunes et le maintien d’une pension décente pour les plus âgés. Ils en ont plus qu’assez d’être oubliés par le monde politique et souhaitent que cette problématique soit enfin à l’agenda des politiciens au cours des prochains mois.

Enfin un protocole d’accord 2011-2012 dans le secteur des assurances Ce lundi 19 septembre, après une séance marathon de négociation avec le patronat (Assuralia), un protocole d’accord sectoriel a enfin pu être conclu dans le secteur des assurances (CP 306). Dans un contexte social et économique explosif et avec une loi contraignante qui limite les augmentations salariales à 0,3%, seulement disponibles en 2012, la tâche était ardue. Dès lors, au niveau du SETCa, nous avons orienté notre négociation via une formule qui optimalise au maximum les plus bas salaires, sans pénaliser les autres catégories de revenus en termes de pouvoir d’achat. Les évolutions sont les suivantes: • Encore en 2011, un éco-chèque de 150e sera versé à l’ensemble des travailleurs du secteur avant le 31/12/2011. • En 2012 - Dès le 1er janvier, les travailleurs payés au barème sectoriel verront leurs appointements augmentés de 16e bruts/mois (mesure récurrente). - Pour les travailleurs qui sont payés au-delà du barème sectoriel, un éco-chèque de 190e leur sera payé au plus tard le 31/03/2012 pour la première fois et dès 2013 cet éco-chèque deviendra un montant acquis annuellement (récurrent). A côté de ces mesures qui vont permettre de garantir et d’améliorer le pouvoir d’achat de tout un chacun, nous avons également insisté sur le nécessité de conserver les emplois dans le secteur. Et de surcroît : des emplois de qualité. Nous avons également obtenu: - Des moyens supplémentaires pour la formation continue du personnel des assurances - De poursuivre les discussions pour renforcer les mesures sectorielles de garanties d’emploi). - D’améliorer les procédures de réinsertion professionnelle (outplacement). - D’améliorer le statut des travailleurs atypiques (CDD) et des étudiants.


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SYNDICATS • N°16 • 30 SEPTEMBRE 2011

Solidarité européenne Sur la page intérieure du SETCa, nous nous penchons à présent sur certains thèmes figurant à l’ordre du jour du congrès d’UNI-Europa, qui se tiendra à Toulouse du 3 au 4 octobre. La lutte contre le dumping social fait figure de priorité. En effet, la solidarité entre travailleurs, où qu’ils soient occupés en Europe, ne peut être réalisée que si chacun a droit à des conditions de travail et de rémunération convenables. Personne ne profite de la concurrence sur les salaires et autres droits sociaux, même pas l’économie. Le nivellement par le bas n’est pas la voie. La crise financière de 2008 était la conséquence de dizaines d’années de politique néolibérale. Le libre

marché, sur le plan économique et financier, devait pouvoir jouer jusqu’à l’extrême. Il n’était pas question d’interventions publiques. La protection collective, et donc syndicale, devait s’effacer pour le travail sur mesure individuel, bien entendu à la mesure des employeurs. Nous savons entre-temps à quoi cette approche a mené. La crise financière de 2008 a obligé les États membres européens à organiser un programme de sauvetage de masse pour les banques. Ils ont bien sûr dû, pour ce faire, s’endetter sérieusement. Et maintenant, ceux qui ont provoqué la crise financière accusent ces mêmes pays qui les ont sauvés et organisent des raids sur les États pliant sous l’énorme poids de la dette. La crise de la dette

dans tous les pays européens touche durement la population. La politique d’austérité imposée par les instances européennes désarticule non seulement le tissu social, mais ne profite pas non plus à l’économie. Les prévisions de croissance doivent être revues. Presque tous les États européens doivent à nouveau s’endetter pour pouvoir payer les dettes précédentes. Un cercle vicieux. Cette crise du système appelle donc une réponse radicale. Pas les bonnes vieilles recettes néolibérales, mais une nouvelle approche. Une nouvelle économie durable, avec une initiative publique forte, financée par des impôts équitables où les épaules les plus solides supportent

les chargent les plus lourdes, doit désormais déterminer l’agenda politique. Sur le plan européen, la taxe sur les transactions financières doit rapidement voir le jour. Elle doit freiner les marchés financiers spéculatifs et dégager des moyens pour des investissements économiques. L’émission d’euro-obligations doit aussi préserver les pays les plus vulnérables d’attaques irresponsables des marchés financiers. La Banque centrale européenne doit mettre les moyens nécessaires à disposition pour permettre une autre économie. Il faut arrêter les attaques contre les droits et acquis sociaux des salariés. C’est aujourd’hui au tour des Grecs, Portugais et Irlandais. Et

demain, à celui de la population des autres pays européens. Personne n’est épargné. Au congrès d’UNI Europa, nous plaiderons pour un revirement radical. Nous plaiderons pour plus d’Europe, mais une autre Europe, basée sur le développement économique durable, des emplois durables pour tous et des droits sociaux pour les travailleurs, ce qui implique une rupture avec l’Europe des dernières décennies. Il n’y a pas d’alternative. Nous ne voulons pas tomber dans une Europe où règnent le nationalisme et le populisme.

Myriam Delmée Vice-présidente SETCa-BBTK

Erwin De Deyn Président SETCa-BBTK

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