Syndicats FGTB n°14 - 2 septembre 2011

Page 1

N°14 • BIMENSUEL • 66ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

2 SEPTEMBRE 2011 • Éd. LIÈGE

© iStock_Thomas_eyedesign

Fin de carrière ou carrière sans fin?

Partout en Europe on parle d’austérité. Les dettes publiques ont explosé après le sauvetage du secteur bancaire et la récession économique qui s’en est suivie. On entend la même litanie d’un bout à l’autre de l’Europe: il faut travailler plus. Plus d’heures par mois, plus d’heures par jour, plus d’heures supplémentaires, moins de congés, moins de possibilités d’interruptions de carrière, des carrières plus longues. Dans

EDITO

Le monde à l’envers Page 3

ATELIERS

L’écriture pour se libérer Page 4

plusieurs pays, on a reculé l’âge de la retraite à 67 ans. Chez nous, les systèmes de sortie anticipée du marché de l’emploi sont les premiers visés: haro sur les prépensions! Pourtant ces attaques sont injustifiées: - Les employeurs continuent à se débarrasser des travailleurs âgés et peu sont enclins à en engager; - le taux d’activité des 55-64 ans a fait naturel-

lement un bond spectaculaire chez nous; - allonger la carrière de 5 ans dit le comité d’étude sur le vieillissement ne réduira pas le coût du vieillissement et n’augmenterait l’emploi que de 0,7%; - la prépension coûte moins cher que le chômage car elle engendre des recettes.

DOSSIER EN PAGE 8 & 9

CONSO

Bientôt les chèques-repas électroniques Page 5

SANTE

Allégez la facture Page 7



2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

BRABANT WALLON

Le meilleur remède contre l’austérité? Une bonne dose de Camp Jeunes FGTB! L’austérité programmée ne fera pas vaciller le militantisme de toutes et tous les porteur-euse-s d’espoir de gauche! C’est le plus bel enseignement que l’on pourra tirer de cette 1ère édition du camp Jeunes FGTB. Réclamé à corps et à cris par de nombreux militants, le Camp Jeunes FGTB est devenu réalité du 1er au 3 juillet 2011! Destiné aux étudiants, jeunes travailleurs et délégués syndicaux, ce camp se donnait pour objectif de démarrer l’été en fanfare militante. Et quel meilleur site choisir que celui du Floréal de La Roche-en-Ardenne: enchâssé entre deux collines, à deux pas de l’Ourthe, le superbe camping et les confortables salles de séminaires ont offert un décor idéal. Le programme proposé par les animateurs et animatrices Jeunes FGTB aux 35 jeunes présents était ambitieux: 3 jours, 2 nuits, 2 soirées à thème et 1 barbecue - parce que c’est les vacances!; 12 ateliers thématiques, 3 assemblées plénières et… 90 réveils difficiles (mais motivés!) - parce qu’on est là pour apprendre, partager des expériences militantes et (re)faire le monde! Dès le vendredi matin, départ sur les chapeaux de roue: on monte les tentes, on brise la glace en se présentant (même si la bonne humeur a vite fait de délier les langues), on avale quelques sandwiches et on enchaîne sur les ateliers. En guise de mise en bouche, deux thèmes au choix: «Lost in Translation?», offrant la possibilité aux jeunes participant(e)s de réfléchir à leur société idéale et «Soigne ta gauche pour mettre des droites!», qui questionne notre positionnement sur un axe gauche-droite et les valeurs qui nous y conduisent. Pour permettre à toutes et tous de connaître l’ensemble des thèmes abordés pendant la journée, les résultats de tous les ateliers sont présentés en séance plénière: un rapporteur et une rapporteuse (l’égalité n’est pas un vain mot!) résument les conclusions des séminaires: on en parle, on débat, on s’enthousiasme, on questionne, on re-débat, on requestionne, etc. Après une brève pause, on enfile ses chaussures de marche et en route pour une balade (sportive pour certain(e)s, pépère pour d’autres ;-) de découverte de La Roche et de ses superbes alentours. Fourbu(e) s mais déjà bien dans l’ambiance, la fière avant-garde des luttes d’aujourd’hui et de demain s’apprête à se restaurer collectivement, à s’échauffer les cordes vocales (et l’âme) en reprenant les refrains qui ont rythmé les combats de nos prédécesseurs et à tester quelques pas de danse sur les notes de nos deux DJ maison. Sans transition, l’aube du samedi nous permet de tester la qualité d’isolation de nos sacs de couchage et agit comme un rappel implicite des tâches du jour… Penser, militer,

échanger! C’est que ça commence à devenir sérieux: chaque participant-e aura droit à 3 séminaires! Et pour les animateurs aussi, on entre dans le vif du sujet: si les ateliers du 1er jour étaient co-animés par des formateurs chevronnés, cette fois-ci les néophytes doivent assurer seuls… Mais que ne peuvent motivation et dévouement à la Cause? Au programme du matin: le 1er atelier théorique sur la désobéissance civile et celui sur les libertés syndicales. Une pause pour se restaurer et c’est reparti! Au menu de l’après-midi? Les participants font leur choix entre 2 séminaires pour commencer hardiment: «Lucha y fiesta!» où l’on prépare les thématiques et les animations à développer au stand Jeunes FGTB au festival de Dour, et «¡ No pasarán!» sur les dangers de l’extrême-droite et de ses fausses solutions simplistes. Pour continuer avec le même entrain, on enchaîne sur deux ateliers plus ludiques: «Murs blancs, peuples muets», où l’on aborde la communication militante (banderoles, affiches, etc.) et «Désobéissance civile» (partie pratique). La séance plénière revient ensuite sur tous les éléments abordés au cours de la journée. Les quelques yeux rouges qui trahissent l’intensité des activités du jour nous rappellent de saluer ici l’intérêt et la motivation des jeunes qui ont rythmé sans faillir les débats du jour. A la fin de la journée, vanné(e)s mais heureux-ses, les éclaireur(se) s des lendemains quichantent profiteront d’une pause bien méritée. Avant que l’énoooorme barbecue (spéciale dédikass au boucher et à nos deux cuistots), l’énoooorme enthousiasme autour de la guitare pour les chants ouvriers 2 – Le Retour et l’énoooorme soirée au château ne nous remettent en selle jusqu’aux petites heures. Qu’à cela ne tienne, les premières lueurs du 3ème jour nous trouvent toutes et tous (ou presque ;-) «frais» et dispos pour entamer les derniers ateliers. Le matin, les jeunes camarades sont appelés à se départager entre les ateliers «Enseignement: privilège de riche ou droit universel?» qui aborde les pistes d’action et de revendications pour un enseignement supérieur gratuit et accessible à tous et «Violence du travail», qui distinguera la violence au travail de la violence du travail: en somme, cette violence provientelle de cerveaux sadiques ou de l’organisation du travail elle-même? L’après-midi, on clôture le programme du week-end en beauté. Pour commencer, deux séminaires:

«Si le climat était une banque, il aurait déjà été sauvé», qui donne lieu à un débat très animé sur les alternatives énergétiques et socioéconomiques à notre modèle actuel et «1ère, 2ème, 3ème génération…» qui met en lumière le quotidien des sanspapiers,les vexations auxquelles ils sont soumis par les employeurs et l’Office des Etrangers et les luttes qu’ils mettent en place. Dernier moment tous ensemble: une longue séance plénière. Assis dans l’herbe, sous un soleil ardent mais apaisant, les participants et les animateurs retracent les événements de la journée et s’adonnent ensuite à une évaluation du camp dans son ensemble. Les enseignements? Pas de fausse modestie entre nous: ce 1er camp est un succès! Les éléments positifs issus de l’évaluation? Bons contenus des séminaires, possibilité de rencontrer de jeunes militant(e)s d’autres régions, création de liens étroits pour se renforcer dans les luttes à mener… En somme, tout pour commencer du bon pied un été militant! Bref, les participants étaient aussi satisfaits que les animateurs. On doit à la vérité de citer un bémol (eh oui, ça guette même les meilleurs…): toutes et tous auraient aimé avoir plus de temps pour souffler entre les ateliers, pour visiter les alentours, voire pour aller à la piscine… Mais, pas de panique… Car vous connaissez la solution plébiscitée par les participants? Le camp Jeunes FGTB 2012 devra être plus long! Plus de temps pour le même nombre d’activités, comme ça on prévoit plus de pauses et d’activités de détente. Suffisait d’y penser… merci les jeunes! Encore un grand bravo à tou(te)s les jeunes camarades présent(e)s qui ont enrichi ce camp d’un bon mélange d’idées, de sourires, de sérieux, de détente et de beaaauuuucoup de militantisme! Une belle claque à retourner à ceux qui prétendent que les jeunes d’aujourd’hui «ne sont plus militants»… blabla… «ne pensent qu’à facebook et à leur playstation»… blabla… Quant à vos bien-aimés animateurs des Jeunes FGTB, ils trépignent déjà de commencer à organiser le camp 2012!

Les jeunes FGTB

Les Jeunes FGTb au Festival de Dour Du 14 au 17 juillet, les Jeunes FGTB ont tenu un stand dans le village associatif du Festival de Dour. Parce que l’été, c’est les vacances, les festivals… mais c’est aussi, pour beaucoup, la période des jobs étudiants. Et comme un étudiant averti en vaut deux, les Jeunes FGTB ont proposé aux festivaliers et festivalières de les informer sur les contrats étudiants, les dangers de l’intérim et tout ce qui concerne l’emploi des jeunes. Mais les Jeunes FGTB ne se sont pas limités à dispenser leurs conseils et bonnes infos. Sur la Plaine de la Machine à Feu, ils ont également proposé un atelier badges et des tatouages. Les festivaliers et festivalières ont aussi pu participer au concours de la campagne intérim: «Envie de te faire jeter tous les jours?». Le gros lot? Un ensemble exclusif de sous-vêtements FGTB. Bref, tous les fans de musique qui ont fait un détour par le stand des Jeunes FGTB ont emporté de chouettes souvenirs mais sont surtout repartis plus conscients de leurs droits! Source: http://www.fgtb-wallonne.be Les photos du festival sont en ligne sur notre facebook FGTB Brabant wallon!

NAMUR

Souper couscous le 1er octobre! Nous sommes allés en Palestine en novembre 2010 et notamment à Jérusalem. Nous y avons constaté que des Palestiniens sont quotidiennement expulsés de leurs logements par les autorités israéliennes. Nous avons décidé de soutenir une association palestinienne dans le quartier de SILWAN et de la faire connaître. Pour soutenir ce projet, nous organisons un souper couscous le samedi 1er octobre à partir de 18h30 à l’Ecole de Basse Enhaive Rue Michiels 10 à Jambes. Prix en prévente: 13e pour les adultes, 6e pour les enfants de moins de 12 ans. Téléphone: 081/649.972 Adresse mail: cg.namur@accg.be N° de compte: 132-5315429-64.


2

BRUXELLES

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

Deux solidarités A l’heure où se construit (peutêtre), autour du formateur royal, un «Accord de majorité» pour notre pays, ce dont la population a grand besoin, c’est de la mise en œuvre concrète de deux mécanismes essentiels de solidarité. Le premier mécanisme -même si on n’y pense pas toujours en premier lieu- doit être qualifié de «solidarité dans le temps». De quoi s’agit-il? A l’heure qu’il est, dans la plupart des pays «développés», la dette publique approche ou dépasse 100% du Produit intérieur brut (PIB). La Belgique connaît depuis longtemps ce phénomène, qui a fait dire à l’économiste Hervé JUVIN que les générations futures auront à assumer des engagements que nous avons signés en leur nom, en manière telle que leur avenir sera, en quelque sorte, notre passé… Inacceptable! Comme le suggère Guillaume HANNEZO, les progressistes doivent être les défenseurs naturels de la solvabilité de l’Etat, car celui-ci est le patrimoine des plus faibles. De son côté, le monde économique privé porte une écrasante responsabilité: l’ «innovation financière» des vingt dernières années, qui a produit la grande crise de 2008, est surtout en passe de réussir l’exploit, sans précédent, de liquider le futur. Pensons au mécanisme dit Leverage Buy Out (LBO), qui permet d’acquérir (en toute légalité) les actions d’une entreprise en endettant celle-ci pour les payer !, engageant ainsi vingt ou trente ans de ses bénéfices escomptés et détruisant d’un seul coup ses fonds propres…

«Nos parents ont acheté la ferme à crédit, ils ont travaillé dur pour rembourser le crédit et nous ont laissé la ferme. Nous l’avons vendue, nous avons dépensé le capital, nous nous sommes endettés, et nous laissons à nos enfants la dette à rembourser». Pensons aussi, évidemment, au mécanisme bien connu des stockoptions, qui repose sur la même logique de réalisation, dans le présent, de gains futurs.

On le voit, notre «modèle» financier contemporain ne cache plus sa préférence pour le présent: il consomme aujourd’hui ce que la génération à venir devra payer pour lui; exploitant des richesses qu’il n’a pas sous la main, ici et maintenant, qui ne sont pas non plus ailleurs dans le monde, mais qui seront, demain, créées par les générations à venir, il colonise le futur et transforme en quelque sorte nos descendants en nouveaux esclaves.

Dans une tribune publiée par le New York Times, le célèbre milliardaire américain a récemment appelé les parlementaires à augmenter les impôts des plus riches afin de réduire l’énorme déficit budgétaire du pays, affirmant que cela ne nuirait ni aux investissements, ni aux emplois.

Comme le dit si justement JUVIN, des rendements financiers de 15, 20, 25% dans des économies sans croissance, ou en croissance de 1 à 3% par an, mesurent non une performance mais une capacité de prédation et identifient toute stratégie financière à un art de destruction du bien commun.

«Nos dirigeants ont appelé à un sacrifice partagé. Mais quand ils ont fait cette demande, ils m’ont épargné. J’ai vérifié auprès de mes amis méga-riches pour savoir à quels sacrifices ils s’attendaient. Eux non plus n’avaient pas été touchés», écrit le milliardaire. «Pendant que les pauvres et les classes moyennes combattent pour nous en Afghanistan, et pendant que de nombreux Américains luttent pour joindre les deux bouts, nous, les méga-riches, continuons à bénéficier d’exemptions fiscales extraordinaires», poursuit-il.

Dernier élément: l’inquiétante érosion des ressources naturelles de notre planète: selon l’US Geological Survey, qui fait autorité en la matière, à titre d’exemples, les ressources de cuivre devraient être épuisées dans moins de 40 ans, celles de plomb et de fer dans 25 ans, celles de lithium dans 10 ans... Tel est donc le défi multiple qui commande la mise en œuvre d’un premier mécanisme de solidarité: la solidarité «dans le temps». Le second mécanisme de solidarité attendu concerne, lui, nos contemporains. Il ne s’agit plus, ici, de refuser de léser nos descendants mais -et ce n’est pas de moindre importance- de vérifier si, au sein d’une génération donnée, les uns et les autres financent réellement le développement collectif au prorata de leur capacité contributive. Le mécanisme visé est donc ici clairement de nature fiscale. Pour la FGTB, l’impôt est un principe essentiel de justice sociale; il est la garantie de la redistribution des richesses, de l’existence et du fonctionnement des services publics et de l’assurance sociale. Il est, en somme, le prix à payer pour vivre dans une société digne de ce nom. Les discours qui visent son démantèlement sont démentis par les chiffres; démagogiques et simplistes, ils passent délibérément sous silence la dimension sociale de l’impôt. Contre les vents dominants, il appartient donc à tous

Warren Buffet: «Taxez-nous!»

les progressistes de rappeler cette dimension. Cependant, s’il est nécessaire, l’impôt n’est pas forcément juste. Ainsi, en Belgique, ce sont essentiellement les salariés qui alimentent le budget de l’État; le capital ne contribue presque pas. En outre, parmi les salariés, la participation est profondément inéquitable : les plus hauts revenus sont très largement favorisés, puisque le taux de leur contribution n’augmente plus, au-delà d’un certain plafond. Nous sommes en droit d’attendre des partis politiques rassemblés autour du formateur royal qu’ils s’attaquent à cette double injustice fiscale. Qui ne voit le caractère grotesque d’une situation où les gouvernements de plusieurs pays développés (notamment les Etats-Unis et la France) se font «dépasser sur leur gauche» par les super-riches, qui font mine de leur dire, avec un faux air de défi: «Taxez-nous!» (lire ci-contre)? En la matière, c’est à un gigantesque déficit de crédibilité et d’autorité des décideurs publics que nous sommes confrontés. Interrogé récemment par le journal Le Soir sur «les causes des émeutes en Angleterre», Edouard DELRUELLE, directeur du centre pour l’égalité des chances, déclarait: «On est dans une société aux équilibres sociaux très précaires, depuis plusieurs dizaines d’années, depuis la fin de l’Etat-providence qui assurait une protection sociale plus grande, qui permettait une plus grande intégration notamment des diasporas étrangères et qui apportait «l’optimisme des opprimés»: l’idée que demain sera meilleur, que nos enfants vivront mieux que nous, etc. C’était tout un ensemble dans lequel, même si la vie était inégalitaire, c’était comme un escalator: tout le monde restait sur sa marche, mais tout le monde montait.» Nous pensons que c’est (notamment) de la manière dont seront pris en compte, par les partis présents à l’actuelle négociation fédérale, les deux défis essentiels ici brièvement décrits, que dépendra la paix sociale dans notre pays au cours des prochains mois…

Philippe VAN MUYLDER, Secrétaire général.

M. Buffet explique qu’en 2010 son taux d’imposition par l’Etat fédéral représentait 17,4% de ses revenus imposables, alors que celui des 20 personnes travaillant dans son entourage immédiat était compris entre 33 et 41%. Le taux d’imposition des riches était «beaucoup plus élevé» dans les années 1980 et 1990, et pourtant près de 40 millions d’emplois ont été créés entre 1980 et 2000, rappelle M. Buffett. «Vous savez ce qui s’est passé depuis: des impôts plus bas et beaucoup moins de créations d’emplois». «Les gens investissent pour gagner de l’argent, et une imposition potentielle ne les a jamais fait fuir», écrit-il encore. Même démarche en France, où un groupe significatif de personnes fortunées (dont Liliane BETTENCOURT) s’est déclaré «volontaire pour un effort fiscal supplémentaire»… Comme l’a souligné, non sans humour, un des candidats à la primaire présidentielle du PS en France, «que les riches prennent patience: ils seront bientôt entendus!»…

«Envie de te faire jeter tous les jours?»

Sous le slogan «Envie de te faire jeter tous les jours? Le travail, ce n’est pas non plus une histoire d’un jour!», le mercredi 6 juillet, les Jeunes FGTB de Bruxelles ont mené une action devant les agences d’intérim pour dénoncer les pratiques abusives dans ce secteur. En effet, un contrat d’intérim sur trois est un contrat d’un jour, bien qu’il s’agisse souvent de jobs pour des semaines ou des mois. C’est bien le problème majeur dans le secteur de l’intérim actuellement: on offre constamment des contrats d’un jour pour des jobs qui continueront plus d’une semaine, voire des mois. Le (jeune) travailleur se trouve ainsi dans une situation extrêmement vulnérable et il/elle subit en permanence le stress de perdre son job. Ces pratiques nous rappellent les situations intolérables du IXe siècle. Pourtant, la loi stipule que pour un job d’un mois, l’agence d’intérim doit offrir un contrat d’un mois. Même si la législation concernant le travail intérimaire est plutôt claire, elle n’est pas toujours respectée pour autant. Un autre aspect négatif est que, contrairement au travailleur fixe, qui fait partie de l’entreprise, qui connaît ses collègues et les syndicats sur place, l’intérimaire se sent plutôt exclu et sans véritable lien avec l’entreprise et le syndicat. Les Jeunes FGTB veulent que les intérimaires sachent que la FGTB défend aussi leurs droits et que notre syndicat les aide et les soutient!


2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

MONS

vous invite… A sa séance de cinéma… «Entre les murs» Le 21 septembre à 19h Centre culturel de Boussu Rue Clarisse, 24 7301 Hornu

VOUS ÊTES UNE FEMME… - mandatée par la FGTB dans votre entreprise, - Active dans la vie courante et affiliée à la FGTB, - Demandeuse d’emploi et convaincue que l’égalité hommes-femmes est une nécessité, - Sensible aux valeurs que nous défendons & Vous vous sentez concernée par: - L’égalité salariale entre les hommes et les femmes. - L’élimination de toute forme de discrimination entre les femmes et les hommes. - La diffusion d’une image non-discriminatoire des femmes. - La lutte contre les violences conjugales. Alors, REJOIGNEZ-NOTRE COMMISSION DES FEMMES! Si vous désirez assister à ces activités, veuillez vous inscrire auprès de nos services: Cédric DEVRIESE - Animateur en éducation permanente - Rue Lamir, 18-20 - 7000 MONS: Borinage2000.devriese@fgtb.be ou 065/32.38.33 Editrice responsable: Sandra Goret, Administratrice déléguée, Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

LE CENTRE DE FORMATION SOCIALE ET CULTURELLE POUR TRAVAILLEURS À CHARLEROI (CENFORSOC ASBL) vous informe qu’il reste des places pour les modules de formations de la session 2011-2012!

Conseil d’Entreprise CPPT Politique de Base Extrême Droite Initiation Vie Sociale Intéressé(e? Téléphonez au secrétariat: 071/641.286 Carmela DI BERNARDO se fera un plaisir de répondre à vos questions concernant les inscriptions. Responsable de la Formation: Ruddy DANTHINE

TOURNAI - ATH - LESSINES

La FGTB – UBOT organise le 10 septembre 2011 sa première concentration de motos. Départ prévu à: BEEZ, Rue de NAMUR 47 (Interrégionale Wallonne - FGTB) TOURNAI, Rue des MAUX 12b (Café L’Impératrice) Pour plus d’informations, rendez-vous sur notre site: www.ubot-fgtb.be

VOUS RECHERCHEZ UNE FORMATION? Renseignez vous dès maintenant sur nos formations gratuites en: • Electricité, domotique & Alarmes(5mois) • Mécanique automobile (5 mois) • Maçonnerie gros-œuvre (5mois)

Renseignez-vous au 065/32.38.52 ou 0475 55.91.12

Centre de formation pour travailleurs sans emploi Avec le soutien du Forem, Et de la Région Wallonne


2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

LIEGE - HUY - WAREMME

Avant - première

257+2'217,(

5HPERXUVHPHQW MXVTX¶j

¼ MXVTX¶j DQV

et rencontre avec : • Luc JOULÉ, Sébastien JOUSSE - RÉALISATEURS • Gérard GELMINI - PRÉSIDENT DE LA CGSP CHEMINOTS Une soirée organisée en partenariat avec :

Plus d’infos dans votre agence Solidaris ou sur notre site www.solidaris-liege.be

VERVIERS

Une autre économie est possible Quelles alternatives pouvons-nous apporter aux crises récentes? Comment mieux nous protéger contre celles-ci? Comment améliorer la répartition des revenus? Ces questions, nous sommes nombreux à se les être posées… Mais quelles réponses y donner? Promouvant depuis de nombreuses années l’économie sociale et le modèle coopératif, nous avons décidé de mettre sur pied son propre salon. Parce que nous pensons que derrière ses portes, se trouveront les réponses à apporter aux problèmes dérivés de notre système de marché actuel. De nombreux chercheurs, travailleurs, en sont comme nous convaincus. Le Monde dans son supplément économique du 3 juin 2009 titrait sur sa Une: «L’entreprise solidaire, un modèle anticrise» …Notez qu’il n’y avait pas de forme interrogative! Souvent ignorée, l’économie sociale peine à être reconnue comme une véritable alternative économique au capitalisme. La crise, ses dégâts, les limites de la croissance justifient aujourd’hui un regard différent sur cette «autre» économie. Le salon permettra à chacun de se donner les moyens de comprendre que derrière cette autre voie se dessine un vrai projet de société. Et quoi de plus parlant, pour vous en rendre compte, que de rencontrer à cette occasion les principaux acteurs sur le terrain, les entreprises et les associations elles-mêmes. Notre projet s’adresse à tous. Etudiants, initiés, porteurs de projets et personnes sensibles aux alternatives économiques trouveront assurément les éléments qui leur permettront d’avancer. Infos: Institut de Développement Européen d’Economie Sociale - 087/33.74.88.

6HUYLFH UpJOHPHQWp SDU OHV VWDWXWV GH OD 0XWXDOLWp 6ROLGDULV

Jeudi 12 septembre à 20 h au cinéma Le Parc


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

3

> AU 1ER SEPTEMBRE

> EDITO

Adaptation des allocations sociales au bien être

Le monde à l’envers

La FGTB n’a pas approuvé l’accord interprofessionnel mais elle a négocié la liaison des allocations sociales au bien être et le gouvernement a repris à son compte la répartition convenue lors de ces négociations. Ainsi, selon le calendrier prévu, une série d’allocations sociales seront adaptées au 1er septembre à l’évolution du bien-être, hors index.

Quelles allocations?

Vive l’index! A droite on s’empare des idées de gauche. Sarkozy veut supprimer son bouclier fiscal et démanteler les «niches fiscales», c’est-à-dire les réductions d’impôt multiples et variées. Lui et Angela Merkel prônent une taxe sur les transactions financières. Berlusconi, milliardaire et grand fraudeur devant l’Eternel, veut taxer les hauts revenus et lance sur la chaîne de télévision de service public des appels au civisme fiscal... Ce n’est pas tout. Alors qu’une meute européenne de droite s’acharne sur notre indexation automatique des salaires, le Financial Times explique que notre économie s’est bien tenue dans la crise notamment grâce à… l’indexation. Le Bureau du Plan dit qu’il n’y a pas de dérapage salarial chez nous. On parle de plus en plus d’impôt minimum des sociétés au niveau européen.

Pensions Pension minimum des salariés

+ 2%

Pensions de 15 ans et plus (avant 1997) Pensions ayant pris cours en 2006

+ 2,25% + 2%

Ménage: 1.332,50e Isolé: 1.066,33e Survie: 1.049,57e

Droit minimum par année de carrière + 2%

GRAPA

Min : 635,53e Max: 953, 30e

Invalidité Minimums travailleurs réguliers & irréguliers Aide de tiers Relèvement des plafonds de revenu «chef de famille» et «isolé

+ 2% + 3 EUR/J

15e/j

+ 2%

Chef de famille: 878e Isolé: 967e

Que s’est-il passé pendant l’été? On a raté un épisode? Lorsque nous, syndicats, parlons de taxe sur les transactions financières, de régulation des marchés, de banque publique, de mise au pas des agences de notation, de justice fiscale, de faire payer les plus riches, de taxer le capital plutôt que le travail, la spéculation plutôt que la consommation, d’harmonisation et de taux minimum européen de l’impôt des sociétés, on crie «aux fous!». Et maintenant, par bribes et par morceaux, par petites phrases, on y vient.

Allocations ayant pris cours en 2005 Maladies professionnelles Minimums et forfaits

+ 2%

Allocations

+ 0,7%

Allocations ayant pris cours en 2005

+ 2%

Parole, parole, parole… On y vient mais on ne fait rien. Pas de taxe sur les transactions financières sans accord général, voire mondial. Pas de taxe sur les riches: les libéraux n’en veulent pas. Pas d’impôt sur le capital sinon ce sera la fuite. Pas d’impôt des société européen parce que tel ou tel pays n’en veut pas. Pas… pas… pas… «Parole, Parole, Parole. Rien que des mots» chantait Dalida. Qui pourrait croire que les Buffet, Soros, Berlusconi et autres milliardaires sont tout à coup frappés de sens civique?

Chômage Minimums et forfaits:

+ 2%

Allocations d’attente pour cohabitant

+ 1%

Handicap Minimum allocation de remplacement de revenu

+2%

Aide aux personnes âgées Relèvement du plafond de revenu

Leurs propos ne seraient-ils pas dictés par la peur? Sarkozy, Merkel, avec un bilan économique affligeant, risquent à brève échéance une déculottée électorale. Pour Berlusconi, c’est fait. L’Europe et l’euro, prédit Jacques Delors, «sont au bord du gouffre». Les plans d’austérité en Europe s’avèrent contreproductifs. Une nouvelle crise des banques nous pend au nez, prévient la nouvelle directrice du Fond monétaire international. Les USA ont frôlé la cessation de paiements.

1,5%

Inflation: 3,60% en août Index santé + 3,14% 2010

C’est le monde à l’envers. On a beaucoup parlé de «révolution copernicienne» dans le cadre de la réforme de l’Etat, mais on ne l’attendait pas sur le plan économique: les riches veulent être taxés plus! Le mouvement est parti des Etats-Unis. Après que les Républicains ont refusé que l’on augmente l’impôt des riches, des milliardaires, dont le célèbre Warren Buffet, ont réclamé plus d’impôts. Seize grands patrons français leur emboîtent le pas. Côté belge, on est moins chaud mais il y en a au moins un, Etienne Davignon, qui accepte l’idée d’une «contribution exceptionnelle». Allez une fois!

2011

Mois

Index normal

Index-santé

Index-santé lissé

Index normal

Index-santé

Index-santé lissé

Juillet

113,82

112,86

112,67

118,09

116,61

116,15

Août

113,89

112,94

112,82

117,99

116,49

116,38

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour le mois d’août 2011, on enregistre une inflation de 3,60% par rapport à août 2010. Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à août 2010, l’index santé a augmenté de 3,14%. Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 117,27 (base 2004 = 100). Conversion: l’index-santé de août 2011 (116,43/base 2004 = 100) correspond à 132,53 (base 1996=100).

Partout s’élève la voix des indignés. Les révolutions arabes montrent que les pires dictatures peuvent céder sous la pression de la rue. Une étincelle suffit. Les super riches, ceux-là mêmes qui causent les mouvements de panique boursière, prennent peur. Sont-ils arrivés à la même conclusion que le Prince Salina dans le roman «Le Guépard»: «changer pour que rien ne change»? Si oui, ils se trompent. Changer de discours ne suffit pas. Des mesures symboliques à l’égard des riches ne suffiront pas à faire avaler la pilule de l’austérité aux travailleurs. Il faut envisager sérieusement le volet des recettes nouvelles sur les épaules les plus larges pour ne pas compromettre la consommation et la relance économique. Chez nous, les négociations sont en cours pour la formation d’un gouvernement fédéral. On arrivera tôt ou tard au chapitre budgétaire. Même si la composition du gouvernement à huit sans la N-VA rééquilibre un peu plus à gauche la coalition, nous attendons autre chose que des mots en matière d’équité dans la rigueur budgétaire. Anne Demelenne Secrétaire générale

Rudy De Leeuw Président


4

ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

> ATELIER D’ÉCRITURE DES TSE LUXEMBOURG

Les participants: - Marisel, Louvain-la Neuve - Dario, Louvain-la-Neuve - Aurore, Arlon - Nicole, Arlon - Eric, Arlon - Marie Claude, Arlon - Bruno, Gérouville - Jeanne, Libramont - Daniel, Libramont - Gigi, Dampicourt - Michèle, Dampicourt - Cédric, Dampicourt - Jacques, Liège

L’envol des plumes Avioth, à un jet de pierre d’Orval, mais de l’autre côté de la frontière, n’est connue que pour sa basilique gothique perdue dans la campagne, démesurée pour un hameau de 125 habitants, mais haut lieu de culte dédié à la Vierge au Moyen Age. C’est ce coin retiré qu’a choisi le groupe des travailleurs sans emploi et le Centre d’éducation permanente de la FGTB Luxembourg pour tenir pendant une semaine un «atelier d’écriture» sur le thème du travail et de l’emploi. Sous la houlette de l’ex-journaliste Gérard de Sélys, le petit groupe s’est essayé à la littérature. Car l’écriture n’est pas que contrainte, grammaire et orthographe. Le verbe peut aussi libérer. La plume parfois si lourde dans les échanges épistolaires avec l’administration peut aussi s’envoler… ssis en cercle avec un PC devant soi pour les plus «modernes», in cahier d’écolier pour ceux de la vieille école, ils ont décidé d’apprendre à écrire. Pas le b-a-ba. On ne parle pas ici d’alphabétisation, ni de curriculum vitae ou de lettre de motivation. Non rien de tout ça. Il s’agit d’écriture avec un grand E. De créativité. D’expression. De poésie… Pieds nus, relax, ils lisent tour à tour ce qu’ils ont pondu en suivant les consignes de Gérard. Hormis le fait d’être sans emploi et affiliés à la FGTB, ils n’ont rien en commun. Ouvrier, chauffeur, infographiste, cuisinière… ils viennent d’horizons complètement différents, avec un bagage culturel petit ou grand, ça n’a pas d’importance. Ils sont là pour écrire. Ecrire pour le plaisir.

A

L’avantage de ces ateliers, explique Gérard de Sélys, c’est qu’il y a une véritable émulation. On s’exprime sans complexe parce qu’on lit ses textes à voix haute. L’orthographe ne compte pas. Chacun voit de quoi il est capable, il mesure la réaction des autres. A l’école, le cours de français est une souffrance. A travers les ateliers d’écriture, on encourage la lecture-plaisir et on développe l’imaginaire. C’est une libération. L’écrit n’est plus ennemi. On l’apprivoise. On le fait sien. On le partage. Aujourd’hui, troisième jour de stage, on brode sur l’«oxymore», figure de style qui associe des concepts en principe opposés: «un trou sans bord» suggère Gigi. Puis vient l’exercice des proverbes. Il faut mélanger des proverbes

existants pour en faire des maximes plus ou moins surréalistes: «les pauvres sont pauvres des mots qu’on leur a volés pour parler de la richesse» propose l’un. «Il faut que le coq chante pour que le jour se lève», dit un autre. «Banquier du matin, espoir noir du soir» propose un troisième… A travers l’imaginaire, transparaît toujours le vécu. Ensuite c’est le récit selon les points de vues différents de trois des personnages imaginés: crime passionnel, accident de travail, météorite ou cyclone: tout fait farine au moulin même si certains ne peuvent s’empêcher de régler des comptes avec un ancien patron qui finit écrasé ou en prison pour fraude... Tous s’appliquent. On entend les mouches voler. Et il y en a un paquet, dans cette campagne pleine de vaches. Un atelier d’écriture pour sans emploi: pour quoi faire? Chacun a ses raisons plus ou moins profondes, plus ou moins intimes, plus ou moins secrètes. Gigi, jeune grand mère, est là pour ses petits enfants. «J’aime inventer des histoires et les raconter à mes petits enfants. J’aimerais savoir écrire des contes. Laisser une trace. Je suis ici pour voir de quoi je suis capable». Aurore aussi veut écrire des contes pour ses petits frères et nièces. Après deux jours d’atelier, elle a «pété les plombs». Ecrire est une douleur et elle est arrivée à la conclusion qu’elle était inculte. Elle voulait laisser tomber et puis, grâce aux vertus du dialogue, elle s’est débloquée.

Avioth, et sa basilique perdue dans la campagne

Marie-Claude, elle, veut écrire un livre. Elle veut raconter sa vie quelle laisse entendre douloureuse. Pour elle-même. L’écriture, c’est pour elle une espèce de psycho thérapie. Nicole quant à elle, voit l’écriture comme un espace de liberté. Toute jeune, elle a été enfermée dans une secte. On n’y lisait que la Bible. Après une remise à niveau proprement dite pour la lecture au Centre d’éducation permanente de la FGTB-Luxembourg, elle veut maintenant pouvoir s’exprimer comme elle l’entend, secouer la chape de plomb qui a étouffé sa jeunesse et l’a conduite au dénigrement de sa personnalité. «C’est l’occasion de se mesurer aux autres, de voir qu’on vaut quelque chose plutôt que de croire qu’on est nulle», dit-elle. Et puis, il y a les gens pratico-pratiques. Pour Damien, l’atelier doit lui servir à améliorer son style. Animateur du blog des TSE, il aimerait aussi pouvoir s’exprimer avec plus d’aisance par l’écriture, communiquer ses idées. Mais les raisons plus intimes ne sont jamais loin. Infographiste sans emploi, il dessine et peint mais n’arrive pas à mettre des mots sur ses œuvres. L’idée d’organiser cet atelier, c’est Vincent qui l’a eue. Animateur de la Cellule des sans emplois de la FGTB Luxembourg, il est un partisan du «mélange des savoirs chauds et des savoirs froids». L’idée est qu’à côté de la culture, du savoir livresque, il y a une culture de la vie qui vaut aussi le détour et qui souvent s’avère plus riche et plus efficace à changer le monde que les grandes théories.

Les tribulations d’un boussaladeur Voici le CV de recherche d’emploi de Bruno, «boussaladeur» sans emploi… Cher Monsieur, Vous trouverez ci-joint mon CV qui fait l’arpatoire de mes compétences ploiquées dans mon long parcours. Ma première expérience me dota de compétences aguerries de boussaladeur de fadicieux debertairess qui frésulent dans les banlieues; je pense être parvenu à gaglouler leurs talents exhormis de darmoneux graphistes et tagueurs, suscitant une émulation landre parmi leurs petits frères de la septième génération d’immigrés, génération pourtant connue pour être l’onésime la plus hirat à toute insertion, fut-elle rebelle ou brésive. Après dix ans de boussaladeur, longévité rarement connue dans le métier, je préagueai une pause-carrière qui me permit de me construire un deuxième métier: éleveur d’escargots dans les territoires jajirus de Cisjordanie en Palestine-Israel, au fil des années, j’acquis tous les gestes du métier: - évangonder les serres bombardées par Tsahal, ou pullulent les colonies de Lonchailles - pratiquer l’amélation entre escargots mâles, femelles et bisexués. Il s’agit d’acquérir une haute dextérité dans l’usage du choliguet pour assurer à l’élevage un haut taux de reproduction.

Bruno


ACTUALITÉ

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

5

> CONSOMMATION

Les chèques-repas électroniques bientôt dans votre porte-monnaie Au premier septembre, votre employeur pourra vous donner vos chèques-repas sous la forme d’une carte à puce. Un système nouveau, qui n’est ni systématique, ni obligatoire, le format papier étant maintenu dans un premier temps. Le système pourrait apporter son lot d’avantages, mais de nombreuses inconnues sont encore à signaler.

fini le temps où il fallait renvoyer les chèques repas par la poste pour être remboursés et attendre plusieurs semaines avant de l’être. Enfin, le risque de perte ou de vol est largement réduit, et un service de type «card-stop» sera mis en place en cas de nécessité. La carte sera alors simplement bloquée, mais le montant des chèques ne sera pas pour autant perdu.

Qui n’a jamais perdu, égaré, oublié son enveloppe de chèque-repas dans une veste ou un sac, et pesté de ne plus remettre la main sur les précieux tickets? Une solution semble se dessiner depuis ce premier septembre, avec l’apparition des chèques-repas électroniques. Un système nouveau, plein de promesses, mais qui doit encore faire ses preuves.

Des inconnues…

De quoi s’agit-il? Les chèques-repas prendront la forme d’une carte, de format «carte bancaire», qui sera créditée chaque mois par l’employeur, et pourra être utilisée comme une carte Bancontact (avec un code PIN pour les cartes Sodexo, les autres – Edenred, Monizze et E-ve- fonctionnant sans code). La carte sera lisible sur un terminal de paiement, comme on en trouve aux caisses des supermarchés. Le montant de vos chè-

ques ainsi que leur validité dans le temps reste inchangés. La carte sera par ailleurs fournie en deux exemplaires, pour ainsi permettre d’en prêter une à un membre de la famille par exemple. Le consommateur pourra vérifier son solde sur le ticket émis lors de chaque paiement, tandis qu’un e-mail l’avertira dix jours avant la fin de la validité de ses chèques. L’usage, ou non, de la carte, sera décidé par l’entreprise, en concertation avec les syndicats ou les travailleurs. Les aspects positifs sont nombreux. A l’heure des préoccupations environnementales, nul doute qu’une économie de vingt tonnes de papier par an pour l’impression des chèques est la bienvenue. Pour les commerçants, c’est la fin de tracasseries administratives. (Presque)

A l’heure actuelle, de nombreux commerces ne sont pas encore équipés pour accepter les chèques-repas électroniques. Nombreux sont prêts à le faire, mais la mise en place pourrait prendre un peu de temps. L’on peut également craindre que le nouveau système effraie les petits commerçants, qui, s’ils acceptaient la formule papier, ne souhaiteront peut-être pas investir dans le terminal en question. Ainsi, si l’on évoque la date du 1er septembre pour la possible mise en service du nouveau système, il est probable que les chèques-repas en papier aient encore de beaux jours devant eux avant que l’ensemble ne soit fignolé. Outre le fait que le système ne soit pas encore «mûr», il reste des questions en suspens, ou des aspects clairement négatifs au système

électronique. Ainsi, l’on peut citer la perte du côté «divisible» des chèques-repas papier, et ce malgré les deux cartes attribuées. Fini le temps où chaque membre de la famille pouvait emporter un ou deux chèques pour ses dépenses quotidiennes au travail ou à l’école. Par ailleurs, difficile à l’heure actuelle d’évaluer les coûts de mise en place du système, même s’il semble que ces coûts seront nuls pour le consommateur, ainsi que l’on nous l’explique chez un des émetteurs de la carte, Sodexo. «Il n’y aura aucun frais pour le consommateur. Les frais d’émission de la carte seront couverts par l’employeur, et les frais d’utilisation du terminal seront à la charge du commerçant, comme il en est déjà pour les

paiements par carte bancaire. Cela n’empêche pas les commerçants de s’affilier au nouveau système, qui leur offre des avantages certains: un remboursement plus rapide que lorsqu’ils devaient renvoyer les chèques papier, ainsi que l’annulation du risque de perte, ou de vol, des chèques.» Enfin, une dernière interrogation, et pas des moindres: quel sera l’impact sur l’emploi dans les entreprises émettrices de ces chèquesrepas électroniques? L’on peut craindre une informatisation des postes autrefois plus techniques et donc d’importantes modifications du travail.

> THEATRE

Le théâtre Les Tanneurs au travail Deux spectacles et une conférence sont programmés en début de saison au théâtre Les Tanneurs, à Bruxelles. L’on y évoquera les discours ambigus des chefs d’entreprise ou encore les nouvelles méthodes de travail. Deux Voix Du 17 au 24 septembre. Texte: Pier Paolo Pasolini et Cor Herkströter Mise en scène: Johan Simons Avec: Jeroen Willems

«Deux Voix» mélange les textes de l’auteur engagé Pier Paolo Pasolini et les discours et articles signés par Cor Herkströter; l’ancien PDG de Shell. La fête est finie; les convives sont partis. Un homme revient à la table du festin. Ne restent plus que les vestiges d’un dîner bien arrosé: des chaises vides, une grande table envahie de verres, de bouteilles, une

nappe froissée... Dans son costume sombre et défait, l’homme s’anime, sourit timidement et s’adresse à nous. Ainsi, s’ouvre une valse de portraits de grands bourgeois. Décadence et cynisme sont des vérités répugnantes que chacun se plaît à reconnaître. Qu’ils soient philosophe, journaliste, homme de main, intellectuel ou bien encore, le diable en personne, chacun y va de son petit arrangement avec l’éthique et l’intégrité. Un spectacle drôle et glaçant. 17.09.2011 — 20h30 18.09.2011 — 16h00 20 >24.09.2011 — 20h30

Une société de services De Françoise Bloch et sa compagnie Zoo Théâtre. La pièce aborde les nouvelles méthodes d’organisation du travail, principalement dans les call-centers. Françoise Bloch et son équipe creusent à nouveau la question du monde du travail aujourd’hui. Ils prennent cette fois pour point de départ l’autre bout de la «pyramide»: le milieu du télémarketing et ses jeunes opérateurs aux salaires précaires et aux conditions de travail résolument cadencées...

Nourris de documentaires et d’investigations sur le terrain, cinq acteurs pointent avec un esprit ludique la réalité de ces larges plateaux où, en rang d’oignons, des jeunes (la plupart «débutants» professionnellement) appellent le monde entier pour vendre… à tout prix! Un portrait scénique volontairement fragmenté, où l’interaction jeu-vidéo-son questionne, non sans humour, l’intimité fragilisée de ces voix de la vente. 11 > 15.10.2011 – 20h30

Petite conférence pour tous les âges Les petites conférences sont ouvertes à tous à partir de 10 ans et portent sur un choix de questions relatives aux spectacles de la saison. Leur objectif est d’ouvrir un espace de réflexion et de dialogue à l’écart des sentiers battus et de ce qu’on appelle le «fossé» des générations. En pratique, les conférenciers introduisent le sujet et s’ensuit une discussion avec le public accessible à tous: enfants, adolescents et adultes.

Image extraite de «Deux Voix»

Samedi 15 octobre 2011 à 15h00 Petite conférence sur le thème du travail par Mateo Alaluf Dans le cadre de Une société de services de Françoise Bloch Professeur de sociologie à l’Université Libre de Bruxelles et homme engagé, Mateo Alaluf est l’un des principaux représentants du courant intellectuel de gauche à Bruxelles. Il est l’auteur de nom-

breux ouvrages en sociologie du travail et spécialiste des questions relatives à l’emploi, à la qualification du travail et aux rapports entre formation et emploi. Il est membre du comité de rédaction de la revue belge Politique, revue de débats. Infos: Théâtre Les Tanneurs 75 - 77 rue des Tanneurs 1000 Bruxelles www.lestanneurs.be


6

UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

L’UBOT appuie la résolution de l’ITF contre la piraterie Comme suite à la campagne en cours, il a été décidé de donner un nouvel élan aux actions contre la piraterie. Depuis longtemps, l’UBOT est partie demanderesse en la matière. Pendant la réunion des syndicats nationaux des gens de mer organisée par l’ITF, les 13 et 14 juin dernier, un débat profond a été mené sur la piraterie au large des côtes de la Somalie. L’UBOT a bien sûr appuyé avec conviction les mesures annoncées, ainsi que la résolution dans laquelle on demande des actions plus énergiques. Ci-après vous en pourrez lire les points essentiels. La situation actuelle est toujours d’une dimension désastreuse qui ne peut plus être tolérée. Il est donc grand temps de prendre des positions claires au sein de tous les organes compétents. Des milliers de marins ont été victimes d’attaques, coups et blessures allant même jusqu’à la

torture et le meurtre. Rien qu’au cours de l’année écoulée 2010, 4185 marins ont été attaqués, 1090 ont été pris en otage pendant de longs mois et, actuellement, 19 navires et 411 membres d’équipage sont détenus.

Un organe consultatif de haut niveau sera installé afin de développer un plan d’accompagnement en faveur des marins qui refusent de naviguer vers les zones à risque.

L’UBOT tient à souligner que, en dépit de la nature violente de ces crimes, les souffrances humaines causées par la piraterie ne reçoivent pas suffisamment d’attention dans les médias. Il en suit que cette problématique est, pour ainsi dire, inconnue chez le grand public.

L’UBOT continue à répéter son appel à l’Union royale des Armateurs belges pour que celle-ci prenne des mesures supplémentaires afin de protéger nos marins d’une façon optimale. Mesures que nous avons transférées en détail par écrit mais auxquelles l’Union n’a pas encore réagi jusqu’à ce jour.

De plus, nous craignons que, suite à l’absence de mesures sévères, ces problèmes vont encore davantage s’aggraver et même se répandre sur d’autres continents.

Ivan VICTOR Président UBOT Secrétaire fédéral Marine marchande

Il n’est plus acceptable que, durant l’exécution de leur travail, des marins doivent risquer leur vie à la suite de tels actes de banditisme. L’UBOT condamne vigoureusement certains gouvernements qui, apparemment, tolèrent la piraterie dans une certaine mesure. Si les efforts contre la piraterie ne sont pas doublés à court terme, nous ne tolérerons plus que nos affiliés soient exposés à de tels risques accrus. Et le cas échéant, tous les syndicats affiliés à l’ITF appuieront les gens de mer dans leur intention de ne plus naviguer en direction des zones dangereuses en question.

l’ETF et le CDS Pêche CHAUFFEURS L’UBOT, maritime veulent une autre politique DE BUS ET DE CAMION VOUS RECEVREZ LA VISITE DE LA

Comme chauffeur, vous faites de LONGUES JOURNÉES, à des moments impossibles. Vous n’avez guère l’occasion de consulter votre syndicat. C’est pourquoi, l’UBOT-FGTB vient à votre rencontre. Dans notre bureau mobile, vous pourrez poser des questions concernant les TEMPS DE CONDUITE ET DE REPOS, LES HEURES SUP, VOTRE SALAIRE... ou simplement discuter avec nous autour d’une tasse de café. OÙ POURREZ-VOUS NOUS TROUVER DANS LES MOIS À VENIR? Voici les endroit où vous trouverez notre bureau mobile qui sera ouvert de 11h à 18h. ROADSHOW 2011 - Toujours de 11h00 - 18h00 DATE

LIEU

1/09/2011

St Vith FriedensstraBe Zone Industrielle de 16h00 à 18h00

3/09/2011

Truckshow - Garocentre Nord - Houdeng Goudies de 8h30

4/09/2011

Liège Logistics ( à proximité de chez TTS)

5/09/2011

Herstal Haut Sart (à proximité de la station PIRON) 9h00 à 12h00 Liège Logistics ( à proximité de chez TTS) 13h00 à 16h00

6/09/2011

Verviers Gare (SNCB) 9h00 à 12h00 Eupen (à proximité du Karting) 13h00 à 16h00

7/09/2011

Gare Tournai 9h00

8/09/2011

Parking Froyennes - dir. France 12h00

9/09/2011

Mercatordok

12/09/2011

Brucargo - Bierset (sur le parking du VP PARK) de 6h00 à 9h00 Gare de Louvain 7h30-9h30 Bruxelles gare du Nord 10h00-11h30

13/09/2011

Aéroport

15/09/2011

Herentals industrie Klein Gent - Wolfstee 7h00-11h00 Herentals - Aarschotsesteenweg 14h00-16h00 St Vith FriedensstraBe Zone Industrielle de 16h00 à 18h00

16/09/2011

Mechelen Station 7h00-11h00 Lier - Veemarkt 14h00-16h00

17/09/2011

Bierset (sur le parking du VP PARK) de 6h00 à 9h00

19/09/2011

LAR Rekkem Bierset (sur le parking du VP PARK) de 6h00 à 9h00

20/09/2011

Eupen EuregiostraBe (à proximité du Karting) de 18h00 à 20h00

26/09/2011

Geel Punt 7h00-14h00 Bierset (sur le parking du VP PARK) de 6h00 à 9h00

27/09/2011

Luithagen (port) 7h00-11h00 Antwerpen (port) - quai 702 13h00-16h00

29/09/2011

Wanlin dir. Luxembourg-Arlon 9h00-15h00

Pour des modifications éventuelles, veuillez consulter notre site web http://www.btb-abvv.be/ POUR DE PLUS AMPLES INFORMATIONS SUR LE ROADSHOW DE L’UBOT: APPELEZ L’UBOT - TRANSPORT ROUTIER & LOGISTIQUE AU N°03/224 34 34 OU ENVOYEZ UN MAIL A VERONIQUE. DE.ROECK@BTB-ABVV.BE WWW.UBOT-FGTB.BE

!

commune de Pêche (PCP) Propositions de réforme de la Commission européenne: encore une occasion manquée pour intégrer des mesures sociales ambitieuses. Le 13 juillet 2011, la Commission européenne a adopté une série de propositions de réforme de la politique commune de pêche. D’une part, la Fédération européenne des Ouvriers des Transports (ETF) est d’avis que ce paquet contient un certain nombre d’objectifs positifs et qu’une analyse judicieuse a été faite des problèmes particuliers au secteur. D’autre part, l’ETF est déçue par le trop peu d’espace qu’on réserve aux questions sociales. Livia Spera, Secrétaire politique de l’ETF section Pêche maritime: dans ses propositions, la Commission réduit la dimension sociale à la mention de principes généraux, tels que la nécessité de croissance, une limitation de la perte d’emplois et un renforcement du dialogue social.

Le «Sacré» marché «libre» Déjà depuis plusieurs années, l’ETF insiste auprès de la Commission européenne pour que celle-ci soumette la PCP à des changements structurels et intègre les préoccupations sociales dans tous les aspects de la politique concernée. En vain, car la Commission continue à s’appuyer sur le marché pour résoudre les problèmes sociaux. A son avis, l’économie capitaliste assurera après tout une neutralisation de la surcapacité, permettant ainsi à l’état des stocks de s’améliorer, ce qui contribuera à son tour à la reprise économique du secteur.

Une véritable politique sociale est nécessaire! Quant aux pêcheurs employés, ceux-ci ne croient pas qu’un tel rétablissement se traduira automatiquement en des meilleures

conditions de travail et en des meilleurs emplois. En effet les syndicats de pêcheurs organisés par l’ETF sont convaincus que tout restera comme il est si l’Europe ne mène pas une véritable politique sociale et ne prend pas des mesures efficaces pour améliorer les conditions de travail, pour s’attaquer aux problèmes de sécurité et de formation et pour faire respecter les droits des travailleurs. L’ETF est disposée à collaborer étroitement avec le Parlement européen afin d’inciter la Commission à lancer des propositions plus équilibrées et à intégrer une perspective sociale. Le CDS Pêche (Comité de dialogue social européen pour la Pêche maritime) a fait part de ses préoccupations aux organes politiques européens début juillet Le CDS a demandé l’attention nécessaire pour les effets de certaines mesures prises au niveau de l’UE sur trois questions stratégiques. 1) L’adoption de réductions importantes et injustifiées de quotas pour des espèces qui jouent un rôle vital dans certaines zones côtières. Cela sans examiner l’impact de cette décision et sans prendre des mesures com-

pensatoires bénéfiques aux travailleurs concernés. 2) La législation européenne devenant de plus en plus complexe, plus particulièrement le nouveau «régime contrôle» concernant la pêche illégale et les infractions, le programme de base pour le journal de bord électronique qui est incompréhensible pour les pêcheurs, les systèmes de capture et de pesage complexes, etc. 3) L’impact socio-économique de la PCP future qui a été élaborée sans la participation des partenaires sociaux. Ceci en dépit de la réduction prévue du nombre d’emplois, de navires, de quotas et des jours en mer et de la détérioration des conditions de travail en résultant, de la chute des prix du poisson et des coûts de production élevés en raison de la hausse des prix du carburants. En outre, le CDS a lancé un appel pour dégager des instruments financiers afin d’encourager les pêcheurs à utiliser des techniques de pêche économisant la consommation de carburant. De plus, il veut également encourager les États membres à lier l’aide obtenu à des projets en faveur d’un emploi durable.


ACTUALITÉS

7

©iStock_000009420844Large

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

> SANTÉ

Une facture santé allégée de 75, 100 euros et plus, ça vous intéresse? Vous ne roulez pas sur l’or? Vous pouvez économiser 75 euros, 100 euros et même plus sur votre facture santé. Comment? Tout simplement en faisant valoir vos droits! Si vous êtes au chômage ou si votre salaire n’est pas mirobolant, vous pouvez alléger vos incontournables dépenses de santé et celles de votre famille grâce au remboursement préférentiel. Vous devez simplement demander à votre mutuelle de vérifier si vous avez droit au statut BIM (ex-VIPO) ou OMNIO. Un mal de dos qui ne vous lâche pas, des problèmes récurrents d’estomac, les enfants qui se refilent une angine et qui défilent chez le docteur, une grosse déprime et un régime Temesta, ça n’arrive pas tous les jours mais quand ça arrive, le portefeuille trinque.

Pourtant, sous certaines conditions, notamment de revenu, vous pouvez obtenir le statut BIM ou OMNIO et bénéficier ainsi d’un remboursement préférentiel des dépenses de santé, médecin, kiné, dentiste, médicaments, hospitalisation.

Sans parler d’autres avantages financiers - à vérifier au cas par cas - mais qui peuvent comprendre: • des réductions sur les tarifs des transports en commun (SNCB, TEC, STIB, De Lijn); • un accès au fonds social mazout; • un tarif social électricité, gaz, téléphone; • une exonération de la redevance radio télévision; • une exonération de la taxe régionale bruxelloise; • une réduction de la redevance par certaines sociétés de télédistribution; • dans certaines communes: gratuité des sacs poubelles ou des réductions sur la taxe immondices.

Et vous? Y avez-vous droit? Pour bénéficier du remboursement préférentiel en matière de soins de santé, il faut remplir certaines conditions de statut et/ ou de revenu. Beaucoup ignorent cet avantage ou reculent devant les démarches à effectuer. C’est pourquoi la FGTB et la mutualité socialiste Solidaris ont décidé de collaborer pour informer leurs affiliés de leurs droits. Des dépliants d’information de Solidaris seront disponibles dans les bureaux de chômage de la FGTB sur les statuts BIM et OMNIO. Solidaris se charge de son côté de vérifier si vous avez droit à l’un ou l’autre système de remboursement préférentiel. Il vous suffit de pousser la porte d’une permanence de la mutualité socialiste. On vous expliquera ce qu’il faut faire et quels documents fournir pour activer vos droits.

Au chômage depuis plus d’un an ?

Payer moins cher le médecin, le pharmacien, à l’hôpital ? C’est possible Grâce à l’Intervention Majorée (BIM). Vous avez droit à l’Intervention Majorée si : >> vous êtes chômeur(se) depuis au moins un an ET >> en fonction des revenus de votre ménage.

Vous êtes certainement concerné(e) si vous êtes chômeur(se) isolé(e) ou chef de ménage (vos allocations de chômage sont les seuls revenus de votre ménage).

L'accès à la santé pour tous

Roberto, 58 ans, isolé Roberto a 58 ans, a perdu son emploi suite à la fermeture son entreprise. Récemment, il s’est plaint de brûlures à l’estomac. Son médecin lui a diagnostiqué une œsophagite. Il se rend une fois par mois chez son médecin pour le suivi de son traitement. Parce qu’il a droit au statut BIM, il a fait sur l’année une économie de 75 euros dont 21 sur les médicaments.

75e

Muriel, 45 ans, isolée Muriel a 45 ans. Depuis son licenciement, elle souffre d’hypertension et consulte régulièrement son généraliste pour suivre sa tension. Elle s’est rendue 12 fois sur l’année chez son médecin. Si elle avait demandé le statut BIM, elle aurait pu faire une économie de 67 euros dont 14 sur les médicaments.

67e

Leila, 35 ans, seule avec un enfant Leila a 35 ans, Depuis le départ de son compagnon, elle vit seule avec sa fille Emma, 10 ans. Leila ne vit pas bien sa séparation, elle est très anxieuse. En tant que mère célibataire, elle a des difficultés à trouver un emploi adapté aux horaires de sa fille. Sa fille, Emma, se sent parfois seule, elle aimerait avoir un lapin mais elle est asthmatique… Parce qu’elle est BIM, à raison de deux consultations par mois chez le médecin pour elle est sa fille, elle a réalisé une économie de 105e sur ses dépenses de santé et celles de sa fille.

Laetitia et Kévin, deux enfants Laetitia et Kévin ont deux enfants, Tom et Sarah, âgés respectivement de 10 et 7 ans. A cause de la crise financière, ils ont tous les deux perdus leur travail à six mois d’intervalle. Kévin est en bonne santé. Par contre, Laetitia a régulièrement des crises de fibromyalgie. Leur fils, Tom, est un vrai casse-cou, il s’est cassé le poignet en jouant à la balançoire, ce qui a nécessité une visite aux urgences, la consultation d’un spécialiste, une radio, etc. Mais, il n’a pas dû faire de séances de kiné. Il a aussi attrapé une pharyngite et eu une otite. Sa petite sœur, Sarah, fait facilement des angines. L’hiver dernier, elle en a fait deux. Parce qu’ils ont droit au statut BIM, ils ont pu faire une économie de 110 euros sur les soins de santé de la famille.

105e 110e

©iStock_000015187096Medium

Démonstration

Attention: ce sont des exemples de la vie courante, sans problèmes graves ou chroniques de santé, sans traitements lourds, sans hospitalisation. Les économies réalisées sont donc UN MINIMUM. Selon votre état de santé, le traitement donné, les médicaments prescrits, la consultation de médecins spécialistes, les examens complémentaires, les séances de kiné, etc., les économies peuvent être beaucoup plus élevées.


8

DOSSIER

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

LE D’ACCORD INTERPROFESSIONNEL FINPROJET DE CARRIÈRE La mauvaise excuse du vieillissement Partout en Europe on parle d’austérité. Les dettes publiques ont explosé après le sauvetage du secteur bancaire et la récession économique qui s’en est suivie. Le mot d’ordre général est de maîtriser les dépenses publiques mais très peu, à part nous, organisations syndicales belges et européennes, osent parler de la fiscalité de relance économique et de relance de l’emploi. La Belgique, bien que sans gouvernement de plein pouvoir, n’échappe pas aux diktats de la droite européenne. Les cibles toutes désignées pour des économies budgétaires sont les services publics et la protection sociale. Plus précisément encore, pensions et prépensions sont dans le collimateur. Peu à peu le concept de «fin de carrière» cède la place à celui de «carrières sans fin»… Puisqu’on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps. On entend cette litanie d’un bout à l’autre de l’Europe. L’âge de la retraite est repoussé dans certains pays (Allemagne, Pays-Bas) à 67 ans. L’idée générale (stratégie de Lisbonne, confirmée dans le plan UE 20/20) c’est que pour sortir nos économies de l’ornière et assurer la viabilité de nos systèmes de sécurité sociale, il faut travailler plus. Plus dans tous les sens: plus d’heures, plus d’heures par jour, plus d’heures supplémentaires, moins de congés, moins de possibilités d’interruptions de carrière, des carrières plus longues. C’est une bataille contre toutes les formes de réduction du temps de travail au cours de la vie qui est engagée. Les systèmes de sortie anticipée du marché de l’emploi sont les premiers visés: haro sur les prépensions!

Attaques injustifiées sur les prépensions • Le vieillissement? Mauvaise excuse! Tous les 40 ans le Produit intérieur brut double et les gains de productivité augmentent aussi. Le financement à long terme des pensions n’est pas en danger. L’argent sera là.

On invoque souvent le vieillissement de la population et son impact sur le financement à long terme de la sécurité sociale pour attaquer les systèmes de prépension. Argument: on vit plus longtemps, donc la période d’inactivité des pensionnés à financer est beaucoup plus longue qu’avant et le nombre de cotisants diminue par rapport au nombre de pensionnés. Conclusion, il faut plus de cotisants et les faire cotiser plus longtemps en allongeant la carrière. Ce serait un bon argument s’il n’y avait une réserve de main d’œuvre d’un demi million de chômeurs. Remettre à l’emploi les dizaines de milliers de travailleurs qui ne demandent qu’à travailler et assurer un emploi convenable, c’est-à-dire stable et normalement rémunéré, aux milliers de jeunes qui galèrent rapporterait plus à la sécu en cotisations sociales et à l’Etat en impôts que l’allongement des carrières de quelques années. De plus, comme l’explique l’économistes français Bernard Friot dans son livre intitulé «L’enjeu des retraites », (Paris, éditions La Dispute), on perd de vue que notre société est de plus en plus riche. Le Produit Intérieur Brut double tous les 40 ans. Dire qu’il n’y aura pas assez de cotisants implique que tous les gains de productivité seraient confisqués par le profit capitaliste. Car des gains de productivité, il y en aura. Cela suppose aussi que les retraités

© iStock_Thomas_eyedesign

Carrière sans fin?

ne participent pas à la richesse du pays, qu’ils sont «une charge». Mais ils consomment ce que l’on produit. Le fait même de leur donner une pension contribue au PIB. Quant au déficit des finances publiques Bernard Friot explique que si on consacre aujourd’hui 10% du PIB aux pensions soit 30 milliards. 15% en 2050 feraient 90 milliards puisque le PIB aura doublé. Le «problème», c’est qu’il faut augmenter les cotisations sociales, c’està-dire la part socialisée des richesses produites, et que cela ne plaît pas aux actionnaires et autres capitalistes.

Inutile Le dernier rapport du Comité d’étu-

• On sort trop tôt de la vie active? Il n’y a jamais eu autant de séniors au travail! Depuis la mise en œuvre du Pacte des Générations, le taux d’emploi des 55-64 n’a cessé d’augmenter chez nous. . Depuis 2005, il est passé de 31,8% à 37,4%. On a multiplié le taux d’activité des séniors de 1,5 fois par rapport à la moyenne européenne (qui a elle-même progressé).

• Moins de prépensions = plus de chômeurs Il y a près de 100.000 chômeurs de 50 à 59 ans qui attendent un emploi en dehors du cadre des prépensions. Y ajouter une trentaine de milliers de travailleurs âgés en leur barrant l’accès à la prépension n’améliorera pas le taux d’emploi des 55-64 ans s’il n’y a pas d’autre part création d’emplois. Or, les prévisions du Bureau du Plan montrent que le marché ne pourra pas absorber ces nouveaux demandeurs d’emploi. Les «non-prépensionnables» deviendraient simplement chômeurs, sans complément de revenu…

• Qui veut des séniors? Le taux de retour à l’emploi des chômeurs âgés de plus de 50 ans qui transitent par les cellules d’emploi ou de reconversion reste très faible: 21% en Flandre; entre 19 et 31% selon le degré de qualification et le sexe en Wallonie. En fait – quoi qu’ils disent - les patrons ne veulent pas des séniors. Il faut des mesures contraignantes et des aménagements de fin de carrière pour maintenir les travailleurs âgés à l’emploi.

• Les prépensions coûtent trop cher? La prépension ne coûte qu’à l’employeur, et encore profite-t-il de l’occasion pour restructurer ou embaucher moins cher des jeunes. Les compléments de prépension génèrent des recettes sociales et fiscales qui compensent largement le coût des prépensions par rapport au chômage.

• De n’augmenter que de 0,7 de pourcentage le taux d’emploi global • De ne relever que d’une demi-année l’âge effectif moyen de retrait du marché de travail • De n’abaisser que de 0,1 point de pourcentage du PIB le coût budgétaire du vieillissement entre 2010 et 2060 (lequel passerait de 5,6% à 5,5%).

Il n’y a jamais eu autant de séniors au travail!

• Il n’y a pas assez de cotisants pour payer les pensions? Il y a une réserve de main d’œuvre d’un demi million de chômeurs. Remettre à l’emploi les dizaines de milliers de travailleurs qui ne demandent qu’à travailler augmenterait le nombre de cotisants sans toucher ni aux prépensions ni à l’âge de la retraite.

de sur le vieillissement montre que dans le cas où on décidait de relever dès 2017 de 5 ans (donc de porter de 35 à 40 ans) les conditions de carrière professionnelle pour bénéficier d’une pension de retraite anticipée (entre 60 et 65 ans) ou d’une prépension, cela n’aurait pour conséquences:

Le Pacte (que personne n’a signé à part le gouvernement d’alors) «de solidarité entre les générations», a considérablement renforcé les conditions d’accès à la prépension. La prépension à 58 ans qui était accessible après 25 ans de carrière avant le Pacte, exige aujourd’hui 37 ans de carrière et bientôt 38 ans dès 2012 pour les hommes. Pour les femmes c’est 33 ans aujourd’hui, 35 ans en 2012, 38 ans en 2014. Le Pacte prévoit une évaluation fin de cette année. Si l’objectif d’augmenter le taux d’emploi des + 55 ans de 1,5 fois par rapport à la moyenne européenne d’ici 2015 n’est pas atteint, alors la condition de carrière devra passer à 40 ans. Bref, fini la prépension à 58 ans sauf «métiers lourds», «carrières longues» (40 ans), problèmes de santé, et bien sûr «restructurations» avec dérogation du ministre de l’Emploi.

Où en est-on aujourd’hui?

Depuis la mise en œuvre du Pacte des Générations, le taux d’emploi des 55-64 n’a cessé d’augmenter chez nous. Depuis 2005, il est passé de 31,8% à 37,4% en 2010. C’est notamment dû au travail des femmes qui ont vu reculer l’âge de la retraite de 60 à 65 ans. Bien sûr, notre taux de 55-64 ans au travail reste inférieur à celui de la moyenne européenne, mais il a augmenté plus que chez les autres: + 17,6% chez nous contre + 9,5 % pour l’Europe des 15. On a donc bien rem% travailleurs 55-64 ans «actifs»

2005

2010

Belgique

31,8%

37,4%

UE 15

44,2%

48,4%

UE 27

42,3%

46,3%

pli l’obligation d’augmenter le taux d’activité des séniors de 1,5 fois par rapport à la moyenne européenne qui a elle-même progressé. En fait, il n’y a jamais eu autant de travailleurs actifs en Belgique. La population active atteint 4,58 millions de personnes et c’est principalement chez les travailleurs âgés que la différence se marque. Alors que l’emploi des 15-24 ans marque le pas, voire diminue. Ce constat tempère fortement l’argument selon lequel là où l’on travaille plus longtemps, il y a aussi plus de boulot pour les jeunes, par ailleurs de plus en plus confinés dans des statuts précaires!

L’évolution du taux d’emploi augmente surtout chez les travailleurs âgés: Taux d’emploi

15-24 ans

25-49 ans

50-64 ans

4 trimestre 2004

27%

80,5%

43,1%

4e trimestre 2010

26%

81,8%

52%

e

Sources: Eurostat


DOSSIER

La prépension moins chère que le chômage On reproche à la prépension de coûter cher à la collectivité. Elle coûte aux employeurs mais un prépensionné rapporte aussi des recettes à la sécurité sociale et à l’Etat contrairement au chômeur! Ces recettes annulent le surcoût des prépensions pour la collectivité tout en offrant au travailleur âgé de meilleures conditions de revenu. Une porte de sortie honorable Bien que fustigés par les employeurs, les systèmes de prépension leur sont bien utiles lorsqu’il s’agit de restructurer leur entreprise. Rares sont les plans sociaux qui n’incluent pas un volet prépensions pour évacuer sans heurts les travailleurs les plus âgés. Sans cette soupape, les conflits seraient beaucoup plus durs et finalement plus coûteux pour les employeurs. Les prépensions ont d’autres avantages : dans de nombreux cas, elles coûtent moins cher que le chômage. En chiffres absolus, les indemnités des 89.000 chômeurs âgés non demandeurs d’emploi représentent 1 milliard soit 936 euros par personne en moyenne. La plupart des chômeurs âgés bénéficient en effet d’un complément d’âge. Les 120.000 prépensionnés représentent un coût pour la sécurité sociale de 1,5 milliard soit 1040 euros par personne. On applique en effet d’office au prépensionné le taux chef de ménage.

La prépension rapporte des recettes! Mais les chômeurs ne paient aucune cotisation sociale contrairement aux prépensionnés qui génèrent des recettes sous forme de cotisations sociales. Le prépensionné est en effet soumis personnellement à un prélèvement de 6,5% au profit de l’ONSS calculé sur l’ensemble de l’allocation ONEM + complément employeur. Enfin l’employeur doit aussi verser une cotisation sociale sur le complément variable de 50% à 10%) selon l’âge du prépensionné.

9

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

progressives selon le montant du complément employeur.

De plus, le revenu du prépensionné étant plus élevé que celui du chômeur, il génère des recettes fiscales

Moins de prépensions = plus de chômeurs En 2010, il y avait • 470.000 chômeurs demandeurs d’emploi dont 53.000 âgés de 50 à 54 ans. • 48.000 chômeurs âgés de 55 à 64 ans toujours demandeurs d’emploi • 120.000 prépensionnés. Parmi ceux-ci, 1/3 seulement – soit 37.000 ont moins de 60 ans.

Preuves à l’appui

Données 12/2010

Voyons cela de près avec cinq exemples de prépensionnés isolés d’âges et de salaires perdus différents qui auraient perdu leur emploi en mai 2010 (voir tableau ci-dessous).

nombre

%

nombre

Prépension

2.388

2%

36.714 30% 81.220 68% 120.322

100

Chômeurs âgés(1)

53.442 28%

72.171

37% 64.856

100

28.058

60.847

Age

Salaire net perdu

Allocation ONEM

Complément Employeur (1/2 différence entre chômage et salaire net)

Recettes ONSS Cotisations personnelles + employeur

Recettes Fiscales supplémentaires

e

e

e

e

e

50

1546

1214

166

173

-

52

1640

1214

213

178

50

55

1774

1214

280

181

101

59

1987

1214

386

181

148

Comme on le voit dans ce tableau, chaque prépensionné: 1°) cotise pour les pensions (contrairement au chômeur ordinaire); 2°) rapporte environ 180 euros de cotisations sociales (dont la part pour les pensions) par mois, 3°) rapporte entre 50 et 150 euros/mois de recettes fiscales sur base d’un revenu d’isolé. Sur les 130 millions par mois (1,5 milliard par an) que les prépensionnés coûtent à l’ONEM, l’Etat en récupère environ au moins 25 à 50% en recettes ce qui compense largement le surcoût de 10% que représentent les prépensions par rapport au chômage. Ajoutons que certaines conventions d’entreprise offrent de meilleures conditions de prépension. Par exemple 85% du salaire perdu au lieu de 75%. Souvent, le plafond salarial de 3.476 euros bruts n’est pas respecté. Le prépensionné ne s’en porte que mieux et les recettes de l’Etat aussi. En fait, si les prépensions coûtent cher, c’est aux employeurs. Elles les arrangent pour faire passer plus facilement la pilule des restructurations et des licenciements collectifs. Elles permettent de diriger vers la sortie les travailleurs plus âgés, supposés moins performants et plus chers, pour rajeunir le personnel et réduire la masse salariale.

50 - 54 ans

55 - 59 ans %

60 - 64 ans Nombre

%

34%

Total nombre

190.469

%

Dont chômeurs âges non demandeurs d’emploi

288

89.193

(1)Demandeurs d’emploi et non-demandeurs d’emploi (dispensés de recherche d’emploi).

Que signifient ces chiffres? 1°) qu’il y a près de 100.000 chômeurs de 50 à 59 ans qui attendent un emploi en dehors du cadre des prépensions. 2°) que le fait d’y ajouter chaque année une trentaine de milliers de travailleurs âgés en leur barrant l’accès à la prépension avant 60 ans n’améliorera pas le taux d’emploi des 55-64 ans s’il n’y a pas d’autre part création d’emplois. Or, les prévisions du Bureau du Plan montrent que le marché ne pourra pas absorber ces nouveaux demandeurs d’emploi. Que nous dit le Bureau du Plan? - Que pour la période 2013-2016, ce seront 48.000 emplois qui seront créés chaque année et que le taux d’activité va ainsi grimper à 69,7%. - Que le chômage baissera parallèlement mais que de 2013 à 2016, compte tenu des nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi, il ne faudra compter au maximum que sur une baisse de 47.000 unités sur toute la période. Le chômage toucherait donc encore 596.000 personnes en 2016. Enfin, quel est l’intérêt pour la sécurité sociale de remettre à l’emploi des travailleurs âgés plutôt que des jeunes puisque les chômeurs jeunes ou âgés ne paient pas de cotisations sociales?

Qui veut des séniors? Les employeurs ont beau tenir un discours sur l’emploi des séniors, il faut bien reconnaître que personne n’en veut: passé 50 ans, les travailleurs âgés sont considérés comme pas assez productifs, trop chers si on leur applique les barèmes liés à l’âge, à risque au point de vue de la santé, susceptibles de demander une prépension en cas de restructuration. C’est sans doute ce qui explique le faible taux de retour à l’emploi des chômeurs âgés. Il suffit de voir les résultats des cellules d’emploi ou de reconversion. - En Flandre, le pourcentage de retour à l’emploi des plus de 50 ans n’est que de 21% pour un taux de 49% pour les – 45 ans. - En Wallonie on tourne entre 19 et 31% selon le degré de qualification et le sexe (moins pour les ouvriers que pour les employés, moins pour les femmes).

s’en faut, «non demandeurs d’emploi». Il y a des dizaines de milliers de travailleurs plus ou moins âgés, encore en bonne santé, avec de grands enfants aux études ou qui n’ont pas fini de payer la maison, et qui ne demandent qu’à compléter leur carrière plutôt que d’être mis au placard avec une revenu raboté de 30 à 50%. Cela rapporterait plus à la sécu en cotisations sociales que le maintien à l’emploi pendant 2 à 3 ans d’une trentaine de milliers de candidats à la prépension.

Si on voulait effectivement remettre à l’emploi une part des travailleurs âgés, il y a un réservoir de plus 100.000 chômeurs âgés de 50 à 59 ans. Pourquoi ne pas puiser là d’abord? Ils ne sont pas tous, loin

Responsabiliser les employeurs Il y a un autre moyen de maintenir à l’emploi les travailleurs âgés: c’est de ne pas s’en débarrasser à la moindre occasion. Pour cela il faut responsabi-

liser les employeurs car ce sont eux qui licencient. Notre législation manque de logique. Les employeurs qui donnent un statut convenable à leurs travailleurs âgés après leur licenciement sont responsabilisés et doivent payer des cotisations sociales. C’est le cas pour 120.000 prépensionnés et 7.644 «pseudo-prépensions» dites «canada dry». La grande majorité – presque 200.000 chômeurs âgés – ne reçoivent aucun complément de leur ancien employeur. Et ce sont précisément les employeurs qui envoient leurs travailleurs au chômage après des dizaines d’années de loyaux services sans que cela leur coûte un cent, qui sont récompensés car ils ne doivent rien payer. Et dans le cas des ouvriers, ils s’en tirent avec une faible indemnité de préavis. Alors que les prépensionnés sont une espèce en voie d’extinction parce qu’il y a peu de nouveaux prépensionnés, le groupe des chômeurs âgés continue de s’accroître. Entre 2009 et 2010, le groupe de de-

mandeurs d’emploi de 50 ans et plus a connu l’augmentation la plus importante (+ 14,7%), malgré la reprise économique. Une fois licenciés, ces travailleurs retrouvent difficilement un emploi. SI LE GOUVERNEMENT VEUT AUGMENTER LE TAUX D’EMPLOI DES PLUS 50 ANS, IL DEVRA EN PREMIER LIEU S’ATTAQUER A CE PROBLEME! C’est pourquoi la FGTB exige: • une meilleure protection contre le licenciement pour les ouvriers âgés: au moins 3 mois de préavis par tranche entamée de 5 années de carrière; • une responsabilisation: les patrons doivent compenser ici aussi une partie du coût des allocations de chômage et payer une cotisation sociale en fonction du nombre d’années de service de ces travailleurs;

Atterrissage en douceur Maintenir les travailleurs à l’emploi suppose aussi que l’on fasse en sorte qu’ils restent dans le coup par la formation continuée et que l’on tienne compte de l’usure du temps en aménageant leur temps de travail ou en

menant une politique du personnel adaptée. On peut par exemple mettre en œuvre une politique liée à l’âge: • En France, les entreprises occupant au moins 50 travailleurs doivent avoir un plan de diversité (négocié avec les syndicats) sous peine d’une amende égale à une cotisation sociale de 1% sur la masse salariale. • On peut donner aux secteurs des recommandations visant à garantir le droit d’initiative des travailleurs en ce qui concerne l’amélioration de l’organisation du travail. • Les fonds de formation sectoriels pourraient innover afin de: - donner aux travailleurs des possibilités d’apprentissage au travail (acquisition de compétences); - développer des instruments de mesure de la qualité du travail avant et après l’intervention au niveau de l’organisation du travail; - d’améliorer la capacité des fonds sectoriels à offrir eux-mêmes conseil, expertise et aide dans le domaine de l’amélioration de l’organisation du travail (y compris aux PME).


10

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

>SECTEUR DU NETTOYAGE

> POINT DE VUE

Liberté de négociation Campagne en faveur du travail de jour des salaires sur la sellette A présent que les vacances sont derrière nous, les dernières conventions collectives de travail dans nos secteurs peuvent être conclues. Les négociations ont été longues et difficiles. Notre syndicat a dû batailler ferme pour obtenir des conditions salariales décentes. Les intentions des fédérations patronales étaient différentes. Elles allaient aux négociations avec la ferme intention de geler l’indexation automatique des salaires dans les secteurs ou du moins l’affaiblir considérablement. Et elles partaient d’une norme salariale imposée pour tous les travailleurs qui ne permet pas de hausse des salaires pour les deux années à venir, mis à part quelques miettes après la virgule. Les choses n’ont pas été si loin. Nos négociateurs ont réussi à maintenir le dispositif pour l’indexation salariale, dans tous les secteurs. Les ouvriers voient leurs conditions de travail améliorées. Si leur secteur fait des bénéfices, il y a aussi des améliorations sociales pour eux. Il n’y a pas de grandes avancées, en ces temps de crise, loin de là. Mais il n’y a pas non plus la régression qu’auraient provoquée une indexation affaiblie et une norme salariale imposée. L’affaire n’est pas dans le sac pour autant. Les accords conclus par les patrons et les syndicats sont à nouveau mis sur la sellette. Du côté néolibéral, des politiciens exigent le respect strict de la norme salariale et veulent des sanctions en cas de non-respect. Le ministre de l’emploi les suit dans cette demande. Le principal instigateur de cette nouvelle opération est la N-VA, un parti qui ne cache désormais plus qu’il est de droite de manière très prononcée.

Dès le 13 septembre, une importante campagne en faveur du travail de jour dans le secteur du nettoyage sera lancée. Le projet a pour principal objectif de sensibiliser tant les travailleurs du secteur que ceux des entreprises «nettoyées», tant les entreprises de nettoyage que les entreprises utilisatrices aux avantages du travail de jour. Durant quinze jours, 530 bus et trams circuleront parés d’affiches très explicites: «Nettoyer en journée? Un monde de différences!». L’objectif de cette première phase est d’interpeller monsieur-toutle-monde sur cette réalité des travailleurs du secteur du nettoyage, obligés de travailler tôt le matin ou tard le soir. Pour sa deuxième phase, qui débutera fin septembre, les travailleurs du secteur du nettoyage déposeront sur les bureaux nettoyés des petites cartes avec ce même message ainsi que des bonbons. Une façon sympathique et originale d’attirer l’attention de tous les acteurs sur la présence et le rôle des agents d’entretien.

Sortir les travailleurs de l’ombre Pour Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur du nettoyage pour la Centrale Générale de la FGTB, cette campagne est essentielle pour faire évoluer les

mentalités. Il nous explique: «Nous devons sortir les travailleurs du nettoyage de l’ombre. Souvent, les entreprises ne veulent pas voir ces travailleurs et travailleuses. Or, ces gens font un travail essentiel, je dirais même exceptionnel et comme tout un chacun, ils ont droit à la reconnaissance pour le travail accompli et cette reconnaissance n’est tout simplement pas possible quand vous ne croisez jamais les gens pour qui vous nettoyez. Et je ne parle même pas des conséquences sur la santé de travailler dans de tels horaires ni des complications pour gérer la vie familiale. Ce que nous voulons avant tout, par le biais de cette campagne, c’est faire prendre conscience à toutes les parties que le nettoyage n’est pas un travail honteux qui doit être fait en dehors des heures normales de travail. Il est temps que les mentalités changent». Ce défi, même s’il est de taille, n’est

C’est un jeu dangereux. En agissant de la sorte, la liberté de négocier entre les employeurs et les syndicats est mise à mal. L’objectif est clair: laisser le moins d’espace possible, voire pas de place du tout, pour des accords salariaux collectifs. Pas de liaison à l’index qui profite à tout le monde, pas d’augmentation salariale pour tous. Ce genre de solidarité coûte de l’argent, ou plutôt, sans ces accords solidaires, la main-d’œuvre coûterait moins cher. Est-ce de cette manière que la énième crise d’une économie capitaliste doit être combattue? Sur le dos des travailleurs qui ne peuvent obtenir un travail décent et un salaire correct que par le biais de conventions collectives de travail? S’attaquer aux salaires, ça on ose. Mais quand il s’agit d’agences de notation qui d’un claquement de doigts mettent la pagaille dans les finances publiques d’un pays tout entier, ou de sanctionner la spéculation financière, là, on fait la sourde oreille. Non donc, le mouvement syndical ne permettra pas cela. Des négociations collectives et libres sont un droit fondamental. Un droit qui se trouve d’ailleurs fixé dans des accords internationaux. C’est un point de lutte syndicale de priorité absolue.

(29 août 2011)

Durant 15 jours, des trams et bus sillonneront la Belgique avec ce message très explicite: «Nettoyer en journée ? Un monde de différences!».

Alain Clauwaert président

pas impossible à réaliser. D’autres y sont déjà arrivés, comme les pays scandinaves où 80% des nettoyages se font en journée contre seulement 12% chez nous. C’est clairement un travail de longue haleine qui nous attend et les choses se feront progressivement, mais pour y arriver, il est essentiel que tous les acteurs prennent conscience des enjeux pour les travailleurs du secteur et des avantages pour tous.

Quels avantages? Les avantages du travail de jour dans le secteur du nettoyage sont multiples. Citons par exemple la reconnaissance du travail accompli. Cela n’est possible que si les autres travailleurs rencontrent ces gens qui entretiennent les locaux. En termes d’efficacité aussi, les avantages sont évidents. En effet, si quelque chose ne va pas, il est très facile de directement en faire part au travailleur du nettoyage, sans passer par des intermédiaires. Autre élément souvent sous-estimé ou méconnu, le travail à des heures indues a des effets nocifs sur la santé à long terme. Enfin, en matière d’économies et d’environnement, l’horaire de jour offre là encore des avantages comme celui de pouvoir utiliser les transports en commun pour se rendre au boulot, sans parler des économies d’électricité et de chauffage pour l’employeur. Bref, le nettoyage de jour, tout le monde y gagne. Aussi, lorsque vous serez confronté à l’affiche ou que vous trouverez le petit carton sur votre lieu de travail, ayez une pensée pour les travailleurs du nettoyage et surtout, passez le message autour de vous.

>SECTEUR DU GARDIENNAGE

Le belge Cobelguard repris par le suédois Securitas C’est début août que les deux entreprises ont annoncé lors de conseils d’entreprises extraordinaires l’accord de reprise de Cobelguard par Securitas. Les discussions se sont déroulées dans la plus grande discrétion et l’annonce, faite en plein milieu des vacances, a éveillé des inquiétudes bien légitimes auprès des travailleurs.

Paul Lootens Secrétaire général

Eric Neuprez, secrétaire fédéral pour le secteur du nettoyage: «Il est temps que les mentalités changent. Il faut sortir les travailleurs du nettoyage de l’ombre. Ils méritent la reconnaissance pour le travail accompli».

Avec un chiffre d’affaires de 59 millions d’euros et quelque 1200 travailleurs en Belgique en 2010, Cobelguard aurait, selon nos sources, été revendue pour 39 millions d’euros. La transaction ne porte pas sur la nouvelle entreprise Cobelguard CIT Light chargée du transport de fonds.

Dans un secteur où les principaux acteurs, G4S et Securitas, tous les deux cotés en bourse, se partagent près de 80% du marché, ce n’est pas encourageant. En effet, nous craignons que cette reprise ne fasse qu’accentuer la concurrence acharnée à laquelle se livrent déjà les grandes entreprises du secteur. Nous dénonçons depuis longtemps cette concurrence qui n’est pas bonne pour les travailleurs. Les marges bénéficiaires sont insuffisantes pour avoir une vue à moyen et long terme, appliquer les conventions collectives de travail et mettre un frein à la flexibilité à outrance. Pourtant, force est de constater que nous avons franchi le cap et les reprises de chantiers sont désormais remplacées par des reprises d’entreprises. Pour l’heure, cet accord est soumis à l’approbation par le Conseil de la concurrence. Nous suivrons ce dossier de très près.


SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

11

Les négociations dans nos secteurs Juste avant les vacances, quelques accords ont encore été conclus. C’est notamment le cas pour le secteur du nettoyage et celui du tabac. Vous trouverez ici l’essentiel de ces deux conventions. Quant aux dernières CCT, elles sont en cours de finalisation. Comme d’habitude, si vous cherchez des informations plus détaillées concernant votre secteur, vous les trouverez sur le site www.accg.be

Nettoyage En 2011, une indemnité RGPT de 0,55e net par jour presté est octroyée. Elle est plafonnée à 125e par an. A partir du 1er janvier 2012, plus de plafond et l’indemnité RGPT passe à 0,80e net par jour presté. Depuis le 1er juillet 2011, en matière de frais de déplacement, l’employeur rembourse 90% du prix de l’abonnement SNCB pour les transports en commun. Les vêtements de travail sont fournis, nettoyés, réparés et renouvelés par l’employeur. Seuls les travailleurs de la catégorie 1A peuvent éventuellement les entretenir eux-mêmes. L’employeur doit alors leur payer 1,7150e par semaine, avec un maximum de 6,86e par mois.

Tabac En vue du rapprochement des statuts ouvriers-employés, les délais

de préavis en cas de licenciement par l’employeur sont prolongés. En matière d’intérim, les partenaires sociaux font la recommandation qu’il y ait une concertation entre les entreprises et les délégations syndicales. L’objectif étant l’élaboration dans le futur de règles qui permettraient de réduire l’in-

> DELEGUES LICENCIES

In memoriam

Les libertés syndicales toujours attaquées Cet été, les libertés syndicales ont été à nouveau mises à mal. Tout d’abord fin juin dans l’entreprise BRC d’Anvers où trois de nos délégués avaient été licenciés avant qu’une solution ne soit trouvée suite à une puissante protestation syndicale. Et plus récemment, chez Clariant, avec le licenciement de deux délégués de la Centrale Générale de la FGTB. Là encore, suite à la mobilisation générale, un compromis a pu être atteint et le travail a repris. Néanmoins, ces cas sont-là pour nous rappeler à quel point nos libertés syndicales sont précieuses et à quel point nous devons tous soutenir nos délégués en cas d’attaques de la part de directions peu scrupuleuses. Dans le cas Clariant, une entreprise du secteur de la chimie située à Louvain-la-Neuve, la direction a annoncé à quelques jours de la fermeture pour vacances annuelles le licenciement des deux délégués de

térim au strict minimum. Tous les salaires horaires augmentent de 0,05e à partir du 1er janvier 2012. Il a aussi été convenu de limiter l’effet négatif de l’index sur les salaires. Tous les accords actuels en matière de prépension sont prolongés.

Arthur Delaby nous a quittés

la Centrale Générale de la FGTB. Deux camarades dont le seul tort aura été de faire correctement et consciencieusement leur boulot de délégué.

Une solidarité infaillible La direction pensait probablement que les ouvriers auraient déjà la tête en vacances et que les licenciements passeraient inaperçus. C’était sans compter sur la belle solidarité des ouvriers qui ont tous soutenus les deux délégués jusqu’au bout. Ils sont immédiatement partis en grève et certains ont même renoncé à leurs vacances pour assurer la relève autour du piquet. Pour la Centrale Générale de la FGTB et la FGTB dans son ensemble, la situation était inacceptable et la mobilisation s’est vite organisée. En effet, le motif invoqué pour les licenciements était «rupture de confiance». Un motif qui ne reposait sur aucun élément concret. En agissant de la sorte, la direction voulait simplement stopper le travail syndical de nos délégués. Travail hautement apprécié par les ouvriers de l’entreprise, faut-il le rappeler?

Un travail syndical dérangeant Lorsque nous avons rencontré Mohamed Loukili, un des deux délégués licenciés, en plein conflit, il nous avouait avec beaucoup d’émotion qu’il ne comprenait pas du tout ce licenciement. D’ailleurs, pour lui, il n’était pas licencié vu qu’il n’avait rien fait de mal. A la question pourquoi a-t-il été licencié, il nous répondait: «Ce qui gêne la direction, c’est notre simple travail syndical. Nous sommes là pour demander des visites médicales, un traitement digne pour les intérimaires, pour refuser la polyvalence gratuite. Pour la di-

Pour Mohamed Loukili, ce licenciement était tout simplement incompréhensible: «Pour la direction, nous devrions dire oui à tout. Or, ce qu’on m’a appris à la FGTB, c’est qu’il faut respecter les lois».

rection, nous devrions dire oui à tout, tout accepter. Or, ce qu’on m’a appris à la FGTB, c’est qu’il faut respecter les lois. Depuis le début, mon premier objectif a toujours été d’aider les ouvriers. Ce sont eux qui m’ont élu, ils m’ont fait confiance. Heureusement qu’ils sont là et eux aussi souffrent de cette situation. Ils ne comprennent pas. J’espère quand même que la direction va nous réintégrer». Un espoir qui aura été partiellement exaucé puisque le 22 août, un compromis a pu être atteint et celui-ci a été accepté par les

ouvriers. Mohamed a été réintégré, quant au second délégué, il a accepté l’accord qui a été négocié pour son départ. N’oublions pas que si les délégués sont à ce poste, c’est parce que vous, travailleurs, vous les avez élus, par le biais d’une procédure légale. Une fois élus, ces délégués ont des compétences, là aussi, clairement définies dans des textes légaux. Ce n’est pas aux directions qu’il appartient de poser des limites au travail syndical. Et chaque fois qu’elles tenteront d’entraver nos libertés syndicales, elles nous trouveront sur leur chemin.

C’est avec beaucoup de tristesse que nous vous faisons part du décès du camarade Arthur Delaby. Arthur Delaby est décédé le 10 août dernier, à l’âge de 83 ans. Arthur a marqué de son empreinte l’histoire syndicale de la région du Centre. Arthur Delaby commence sa carrière syndicale en tant que secrétaire des jeunes métallurgistes du Centre. En 1953, il entre à la FGTB Nationale où il participe directement à la mise en œuvre de l’application des lois sur les conseils d’entreprise, les conseils professionnels et le Conseil central de l’économie. Avec d’autres, il parcourt alors la Wallonie expliquant inlassablement la portée de la nouvelle loi, les organes de concertation. En 1962, Arthur devient Secrétaire de la Centrale Générale du Centre, puis plus tard, Président de la FGTB du Centre. Parallèlement à son action syndicale, Arthur s’est également engagé dans la politique en étant notamment échevin de la ville de La Louvière. Arthur aura mené une vie de militant bien remplie, vie pendant laquelle il portera ses convictions le plus haut possible. Arthur est à tout jamais installé dans nos mémoires et restera un exemple à suivre non seulement pour les générations actuelles, mais aussi pour toutes celles à venir.


12

MÉTAL

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

> POINT DE VUE

Pourri C’est un été pourri qui se termine. Apparemment, la rentrée sera, elle aussi, pourrie. Ce n’est pas une prévision de météorologue, c’est bien plus fiable que cela: c’est le constat que l’on peut faire en regardant le peu qu’on sait de ce qui se passe dans les négociations gouvernementales. Au début de l’été, dans ces mêmes colonnes, je disais mes inquiétudes et ma révolte. Et au moment ou mon dernier éditorial d’avantvacances était publié, un autre texte sortait des imprimantes: celui de la note du formateur Elio Di Rupo, qui confirmait qu’il y avait pas mal de raisons d’être inquiet et révolté. Depuis, que s’est-il passé? En Belgique, pas grand-chose. Si ce n’est que les grandes manœuvres politiques se sont poursuivies, mais sans la N-VA. On ne s’en plaindra pas, sans doute: mais qu’est-ce que le départ de ces flamingants ultraconservateurs a changé au discours des huit autres partis? Dans le monde, on retiendra deux faits: quelques journées d’émeutes urbaines en Angleterre, et un nouveau coup de tabac dans la sphère financière.

La jeunesse des émeutiers Les émeutes? Bien sûr, on ne peut pas approuver violences et pillages. Mais s’il y a eu du vandalisme dans les événements anglais, on peut aussi les lire à l’aune d’une sorte d’explosion de révolte populaire. Cette crise survient dans un pays saigné à blanc par des politiques ultralibérales (plus sournoises, certes, mais tout aussi réelles quand elles étaient conduites par des «socialistes» à la Blair), et auquel on promet une nouvelle période de sang et de larmes. Certains s’étonnent de la jeunesse des émeutiers. Mais comment être jeune et docile quand on sait qu’on a devant soi, à coup sûr, une vie de misère? Les Bourses? Elles craquent, à nouveau. L’été 2011 a un petit air d’été 2008, quand les quilles financières ont commencé à tomber les unes après les autres, provoquant à l’automne un séisme dont le monde n’a pas eu le temps de se remettre. Un petit air de déjà vu donc, mais aussi le parfum de quelque chose qui risque bien d’être plus grave. Des Etats sont au bord du gouffre, et les économies affaiblies par 2008 subiront un nouveau choc financier aussi durement qu’un malade sortant de chimio qui se choperait une pneumonie… Et donc. Pour sortir l’Angleterre du marasme, il faut sans doute faire autre chose que continuer les politiques qui ont mis les Anglais à genoux; donc, faire autre chose que ce que le Premier ministre Cameron propose; donc, travailler à reconstruire une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire, une société dont les membres puissent, tout simplement, espérer vivre. Et pour encaisser la crise qui vient, ne faut-il pas regarder celle qui est passée voici trois ans, et constater, pour la millième fois, que les pays qui s’en sont le mieux sortis étaient ceux bénéficiant de politiques sociales efficaces?

Ce qu’il nous restera pour l’hiver... Ce n’est pourtant pas ce genre de choix qui est dans la note du formateur: coupe dans les soins de santé, dans les budgets «bienêtre», dans les allocations de chômage, dans le crédit-temps, dans les prépensions et les pensions du public ou du privé, dans les services publics; sanctions accrues contre tous les faibles qui ont le tort d’avoir des droits et de ne pas trouver l’emploi qu’on ne leur donne pas… Bien sûr, c’est une note «à casser», à modifier… Mais comment croire que ces grands axes-là ne seront pas maintenus dès lors qu’après tout, sur le papier, l’auteur de la note devrait être un des types les plus à gauche de tous ceux qui négocient? Vous imaginez un seul instant Reynders plaidant pour davantage de social? Ainsi s’annonce l’automne pourri. Avec gouvernement, ou sans. Dans le premier cas, l’équipe au pouvoir abusera du soulagement de la normalité politique revenue pour imposer la régression. Dans le second cas, l’équipe d’affaires courantes prolongées fera la même chose, au nom de l’urgence et de l’impasse politique persistante. Ainsi s’annonce l’automne pourri, celui-là où tous les chemins politiques mènent à droite, en dépit de tous les accidents graves qui se sont déjà produits sur ces mêmes routes. Que restera-t-il alors pour l’hiver, sinon la révolte?

Nico Cué Secrétaire général de la MWB-FGTB

Magotteaux: le rouge du feu sacré C’est fait: l’entreprise liégeoise Magotteaux change de propriétaire. Le groupe chilien Sigdo Koppers vient de la racheter pour un montant de 550 millions d’euros. Les travailleurs en ont été officiellement informés le 24 août dernier. Magotteaux, à Liège, c’est une institution. Au niveau wallon, un fleuron industriel. Au niveau mondial, un leader dans la fourniture de pièces pour le concassage et le broyage de matériaux lourds, comme les minerais, les ciments, les agrégats de métaux. Ses produits sont destinés aux carrières, cimenteries, entreprises de dragage (fluvial et maritime), et à l'industrie minière d'extraction et de transformation. Le groupe dispose de sites de production dans 12 pays, sur les 5 continents. Il emploie quelque 2.500 personnes, dont plus de 500 à Liège. Cela faisait des semaines, sinon des mois, que les travailleurs de Magotteaux pressentaient le rachat de leur entreprise, détenue jusqu’ici par la société scandinave de capitaux IK Investment Partners et par la Société Régionale d'Investissement de Wallonie (SRIW), notamment. Elle passe donc officiellement sous pavillon chilien: celui de Sigdo Koppers, l’un des plus importants groupes mondiaux dans le secteur minier et industriel. Qu’en pensent les travailleurs? La délégation MWBFGTB, par la voix d’Eric Detaille, résume ici leur état d’esprit.

100% non philanthropes «Nous sommes à la fois sereins et méfiants. Sereins parce que les garanties avancées par le groupe chilien quant à l’avenir de l’entreprise, à l’emploi, aux investissements, au développement des

produits, sont rassurantes. Mais méfiants quand-même parce que les grands groupes capitalistes ne sont pas des philanthropes, tout le monde le sait: ce sont des stratèges financiers animés et guidés avant tout par leurs intérêts et la soif de profits toujours plus importante de leurs actionnaires. A partir de là, un mot d’ordre s’impose: la plus grande vigilance. D’après ce que nous savons, les changements devraient être minimes pour nous, en tout cas dans un avenir proche. La marque Magotteaux subsistera, le nombre d’emplois restera le même, le management et la direction aussi, et on devrait fonctionner de la même manière. Je dis bien «d’après ce que nous savons». On n’est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise, ça aussi on le sait bien. Même si l’on nous a assuré que nous n’avions aucun souci à nous faire au niveau social. L’expérience nous recommande pourtant d’être prudents: il ne faut pas être devin pour imaginer que les exigences de rentabilité, de productivité, de flexibilité n’iront pas en diminuant! Ni pour supposer que l’on entendra toujours demain les mêmes arguments qu’aujourd’hui, à savoir que les travailleurs coûtent trop cher, que les salaires sont trop élevés, qu’il faut réduire les dépenses, etc… En 2009, on a été frappés de plein fouet par un plan de restructuration. On n’est pas naïfs: le rapport de forces, il nous faut le construire tous les jours pour que cela n’arrive plus.

Ce qui renforce notre méfiance dans cette nouvelle situation, c’est que Sigdo Koppers possède désormais 100% des parts de l’entreprise. L’ancrage wallon, via les 10% que détenait la SRIW, n’existe plus.

100% non déteint On va donc suivre de très près l’évolution des prochains mois. Et notamment les nouveaux investissements qui nous ont été promis. La direction liégeoise affirme que de nouvelles perspectives de développement s’ouvrent pour nous, que les complémentarités avec Sigdo sont nombreuses et que c’est très prometteur pour la suite. Il va falloir confirmer tout cela. Au quotidien, en tant que délégation métallo, on ne va pas changer notre fusil d’épaule: on va poursuivre aussi solidement qu’hier le travail en cours, et notamment les négociations sur une nouvelle grille salariale. Le climat est bon, le dialogue serein, la nouvelle donne n’a pas déteint sur les relations que nous entretenons avec la direction. On va donc continuer à avancer, en toute transparence, en portant haut nos valeurs de solidarité, nos revendications, nos couleurs. Elles non plus n’ont pas déteint: on restera bien rouge! Et on travaille à ce que des jeunes nous rejoignent dans la lutte, et viennent renforcer le feu sacré!»

La délégation MWB-FGTB de Magotteaux.

Les Métallos occupent le terrain «Le capitalisme nuit gravement à la santé». Le slogan de la campagne lancée par la FGTB wallonne en 2009 et portée depuis sans relâche par les Métallos Wallonie-Bruxelles n’a malheureusement pas pris une ride. Malgré la crise, malgré la responsabilité écrasante de ceux qui l’ont provoquée, le système que nous dénoncions n’a pourtant pas été remis en question. Pire: tout continue comme avant, en plus violent. La droite et le patronat veulent encore et toujours nous imposer leurs vieilles recettes libérales: modération salariale, privatisation des services publics, attaques contre la Sécurité sociale, pensions rabotées… L’austérité est programmée partout en Europe. Les populations trinquent durement, et cela n’est hélas qu’un début. Pourtant, nous vivons dans un pays où les richesses produites (par les travailleurs!) ne cessent d’augmenter. Et, depuis 30 ans, les actionnaires captent une part de plus en plus importante de ces richesses au détriment… des travailleurs. Il est donc urgent de renverser la situation. Des solutions justes, efficaces et solidaires existent. Elles sont à notre portée. Ce sera le mot d’ordre des Métallos MWB, qui seront mobilisés dès ce mois de septembre dans les entreprises, les ateliers, auprès des militants, pour le faire savoir, en s’inscrivant résolument dans la

nouvelle campagne de la FGTB wallonne: «Où est passé l’argent?» Ensemble, nous devons aller chercher l’argent là où il se trouve… dans la poche des actionnaires!


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Préparation du lin Suite à une indexation, les salaires du secteur de la préparation du lin augmentent de 0,0372 euro à partir du 1er août 2011. Voici les nouveaux barèmes: Fonction

Salaire

Double équipe + 8,41%

Equipe de nuit + 31,60%

Teillage fibre courte/ pâtés Groupe 1

Salaire Teillage pailles de lin de Conduire la ligne base feutre

11,6105

12,5869

15,2794

Conduire presse balles Conduire la peigneuse/opérateur Conduire les cardes/ cardes-briseuses Conduire les bancs d’étirage/bancs d’étirage mélange de couleurs Groupe 2

Base + 2%

Conduire bobinoirs semi-automatique

13

Habillement et confection: allocation complémentaire au double pécule de vacances

Indexation

Groupe salarial

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

11,8427

12,8387

15,5850

Conduire machine peignage

Tous les ouvriers et ouvrières, occupés au 30 juin 2011 dans une entreprise de l’habillement ou de la confection ont droit à une allocation complémentaire au double pécule de vacances. Les ouvriers et ouvrières qui ont donné leur démission ou qui ont été licencié(e)s (à l’exception des licenciements pour motif grave) entre le 1er juillet 2010 et

le 30 juin 2011, y ont également droit. La condition est d’avoir été occupé un minimum de trois mois. Pour calculer le montant de cette allocation, vous devez prendre le salaire des jours prestés entre le 1er juillet 2010 et le 30 juin 2011. Ensuite, vous y ajoutez le salaire de 3,33 jours (25 heures) par mois civil entamé. Si vous avez travaillé toute l’année (entre le 1er juillet 2010 et le 30 juin 2011), ce sera un montant correspondant à environ 40 jours (300 heures) de salaire. Vous prenez ensuite 6,5% de cette somme et vous obtenez le montant brut de votre allocation complémentaire. Une retenue ONSS est effectuée sur

une partie du montant de l’allocation complémentaire (23%), mais une retenue de précompte professionnel (impôts) est effectuée sur le montant complet. L’employeur doit payer l’allocation complémentaire au plus tard lors du premier paiement de salaire après le 15 août 2011. Si vous êtes licencié ou que vous quittez vousmême l’entreprise au cours de la période allant du 1er juillet 2010 au 30 juin 2011, vous devez recevoir votre allocation complémentaire avec la dernière paie. Nous vous conseillons de contacter le secrétariat local de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant si vous doutez de la justesse du calcul de votre allocation complémentaire au double pécule de vacances. Vous trouverez les adresses sur notre site Internet: www.fgtbtvd.be.

Apporter des balles Conduire les bancs à broches Conduire bobinoirs manuellement

Secteur textile: paiement des jours de vacances supplémentaires

Conduire mélangeurs Conduire l’effilocheuse Conduire bobinoirs automatique Groupe 3

Base + 3%

Conduire chariot élévateur

11,9588

12,9645

15,7378

Séchage bobines d’alimentation Conduire open-end Conduire ligne feutre (responsable de processus) Magasinier Groupe 4

Base + 10%

Filage au sec

12,7716

13,8457

16,8074

Filage au mouillé

Les jours de vacances supplémentaires dans le secteur textile sont payés dans le courant de la première semaine de septembre par virement à votre compte bancaire (date d’exécution: le 1er septembre 2011). Vous avez droit à 4 jours de vacances supplémentaires au maximum en 2011, si vous avez presté dans l’année précédente (l’exercice de vacances 2010) un total de 228 jours de travail ou plus.

Le tableau ci-dessous donne un aperçu du nombre de jours de vacances supplémentaires auquel vous avez droit si en 2010, vous avez totalisé moins de 228 jours de travail. Seuls les jours de vacances légales et supplémentaires auxquels vous aviez droit en 2010, sont assimilés à des jours de travail pour la fixation du nombre de jours de vacances supplémentaires 2011. En principe, les jours de vacances supplémentaires sont pris indivi-

Régler machines/ mécanicien Groupe 5

Base + 15%

Entretien général électricité

13,3521

14,4750

Base +20%

Contremaître (personnel de maîtrise)

13,9326

15,1043

Montant Le montant brut des jours de vacances supplémentaires 2011 est égal à 2% de votre salaire brut de l’année civile précédente (2010). Une retenue de précompte professionnel de 17,16% est effectuée.

17,5714

Entretien général mécanique Groupe 6

duellement. Mais il arrive parfois que ces jours soient fixés collectivement au niveau de l’entreprise. Les travailleurs occupés en équipes-relais ont droit au paiement de ces jours de vacances supplémentaires, mais ils ne peuvent pas les prendre.

18,3353

Brochure Equipes-relais La nouvelle brochure Equipes-relais est prête et disponible dès le 2 septembre 2011. Cette brochure s’adresse spécifiquement aux travailleurs du secteur textile qui sont occupés en équipes de week-end. Vous y retrouverez des informations détaillées et précises concernant votre statut et vos droits si vous êtes occupé dans ce régime d’équipes. La brochure est disponible auprès du délégué syndical de la FGTB de votre entreprise ou au secrétariat professionnel de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant de votre région. Vous trouverez les adresses ainsi que les numéros de téléphone sur notre site Internet: www. fgtbtvd.be.

Journées de travail dans l’année précédente (semaine de 5 jours)

Jours de vacances supplémentaires dans l’année en cours

228 ou plus

4

de 163 à 227

3

de 98 à 162

2

de 33 à 97

1

moins de 33

-

Nous vous conseillons de contacter le secrétariat local de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant si vous n’avez pas encore reçu votre pécule de vacances supplémentaire vers le 15 septembre 2011 et que vous pensez y avoir droit. Vous trouverez les adresses sur notre site Internet: www.fgtbtvd.be.

Textile: paiement des allocations de vacances extralégales 2011 Si vous prenez votre (pré)pension dans le secteur du textile, vous avez droit, pendant une période de 3 ans, à une allocation de vacances extralégale. La condition est que vous devez avoir été inscrit, sans interruption, à partir du 1er janvier jusqu’à la date de votre mise en prépension, chez un employeur textile. Cela vous octroie le droit au pécule de vacances légal. Comme chaque année, Vacantex paie l’allocation de vacances extralégale à partir du début du mois de septembre. Il s’agit plus particulièrement de:

• Une première allocation de vacances extralégale 2011/2010 aux travailleurs mis en (pré)pension en 2010 ainsi qu’aux héritiers d’ouvriers textiles décédés en 2010. Vacantex la paie le 8 septembre 2011. • Une deuxième allocation de vacances extralégale 2011/2009 aux travailleurs mis en (pré)pension en 2009 et qui ont reçu en 2010 une première allocation de vacances extralégale 2010/2009. Vacantex la paie le 15 septembre 2011.

• Une troisième allocation de vacances extralégale 2011/2008 aux travailleurs mis en (pré)pension en 2008 et qui ont reçu en 2009 une première allocation de vacances extralégale 2009/2008 et en 2010 une deuxième allocation de vacances extralégale 2010/2008. Vacantex la paie le 22 septembre 2011. Le montant brut est fixé à 371,84e (avec un précompte professionnel de 17,16%). Le montant net s’élève ainsi à 308,03e.


14

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

Attractions touristiques (CP333): accord sectoriel 2011-2012

Une classification sectorielle propre au secteur des attractions touristiques Le cabinet de consultants «Berenschot» a été chargé d’élaborer une classification de fonctions pour le secteur. Une série de fonctions de référence a pour but de servir de comparaison lors de la dénomination et de la description de chaque fonction exercée effectivement dans le secteur. Ces fonctions de référence sectorielles ont été rassemblées en différentes classes de fonctions. Ces classes sont importantes car elles sont liées à un salaire minimum sectoriel correspondant.

ristique-accompagnateur/trice, collaborateur technique-chauffeur C-D-E, collaborateur techniqueouvrier qualifié, maître nageur

Classe 1: collaborateur de base-contrôle d’accès, collaborateur de baseentretien général, collaborateur de base-opérateur d’attractions, collaborateur de base-service touristique Classe 2: collaborateur accueil point de vente, collaborateur backoffice, collaborateur au service tou-

Années de fonction

Classe 1 Salaire horaire

Années de fonction (ancienneté) On entend par années de fonction, le nombre d’années d’expérience qu’acquiert un travailleur dans une même classe de fonctions chez le même employeur. Une année de fonction commence à la date de l’entrée en service du travailleur chez son employeur. Lors de l’entrée en fonction, les travailleurs sont insérés dans la classe de fonction à la ligne de 0 année de fonction.

Classe 3: assistant(e) back office, assistant(e) de direction, collaborateur(trice) techniqueentraîneur/-euse d’animaux, comptable, responsable d’équipe - team leader, secouriste breveté

A partir du 1er jour du mois qui suit l’anniversaire de la date d’entrée en service, le travailleur acquiert une année de fonction supérieure pour autant que le travailleur exerce une fonction qui appartient à une même classe de fonctions dans la même entreprise.

Classe 4: chef d’équipe exploitation, contremaître entretien technique, responsable back office, responsable service touristique

Années de fonction pour les travailleurs saisonniers

Classe 5: responsable administratif, responsable exploitation, responsable technique

Barèmes sectoriels minimums

Les classes de fonctions Les fonctions des travailleurs sont réparties en cinq classes, dans lesquelles les fonctions de référence suivantes sont reprises:

Pour les travailleurs insérés en classe 5, la rémunération est convenue de commun accord entre l’employeur et le travailleur. Le travailleur a au moins droit au barème minimum de la classe 4.

L’employeur est tenu de mentionner sur la fiche salariale de chaque travailleur sa fonction dans l’entreprise ainsi que la classe dans laquelle il a été inséré. La classe est importante car elle détermine le salaire minimum absolu au niveau du secteur auquel le travailleur a droit. Bien entendu, les salaires réellement payés dans l’entreprise peuvent être supérieurs. Vous trouverez ci après le barème minimum sectoriel valable à partir du 01/07/2011 (régime 38h/semaine). Le tableau repris ci-dessous est

Classe 2 Salaire horaire

Pour les travailleurs saisonniers, un régime spécifique est prévu pour la définition des années de fonction: • est considérée comme année de fonction: la saison, c’est-à-dire l’année calendrier, au cours de laquelle le travailleur saisonnier a presté chez le même employeur dans la même classe de fonction 100 jours de travail effectifs; • le nombre d’années de fonction chez le même employeur est fixé le 1er janvier de chaque année calendrier; • le travailleur saisonnier acquiert une année de fonction supérieure, chaque fois qu’il a presté chez le même employeur dans la même classe de fonction au moins 100 jours de travail effectifs au cours de la saison précédente, c’est-àdire de l’année calendrier précédente;

Classe 3 Salaire horaire

Classe 4 Salaire horaire

Salaire mensuel

Salaire horaire

Salaire mensuel

Salaire horaire

Salaire mensuel

Salaire horaire

Salaire mensuel

Salaire horaire

0

1.422,04e

8,64e

1.560,00e

9,47e

1.585,00e

9,63e

1.710,00e

10,39e

1

1.485,09e

9,02e

1.583,40e

9,62e

1.632,55e

9,92e

1.761,30e

10,70e

2

1.501,85e

9,12e

1.599,23e

9,71e

1.665,20e

10,11e

1.796,53e

10,91e

3

1.516,87e

9,21e

1.615,23e

9,81e

1.698,51e

10,32e

1.832,46e

11,13e

4

1.532,03e

9,30e

1.631,38e

9,91e

1.732,48e

10,52e

1.869,11e

11,35e

5

1.547,35e

9,40e

1.647,69e

10,01e

1.767,12e

10,73e

1.906,49e

11,58e

6

1.558,96e

9,47e

1.664,17e

10,11e

1.793,63e

10,89e

1.935,09e

11,75e

7

1.570,65e

9,54e

1.680,81e

10,21e

1.820,54e

11,06e

1.964,11e

11,93e

8

1.582,43e

9,61e

1.697,62e

10,31e

1.847,84e

11,22e

1.993,57e

12,11e

9

1.590,34e

9,66e

1.714,60e

10,41e

1.875,56e

11,39e

2.023,48e

12,29e

10

1.598,30e

9,71e

1.731,74e

10,52e

1.903,70e

11,56e

2.053,83e

12,47e

• les jours effectifs de travail en tant qu’intérimaire chez le même employeur/utilisateur dans la même catégorie de fonction entrent en ligne de compte.

Barèmes minimums pour les jeunes travailleurs Un barème spécifique est prévu pour les jeunes travailleurs en dessous de 21 ans: • 94% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes travailleurs de 20 ans; • 88% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes travailleurs de 19 ans;

• 82% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes travailleurs de 18 ans; • 76% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes travailleurs de 17 ans; • 70% du salaire minimum à 0 année de fonction pour les jeunes travailleurs de 16 ans.

Travail étudiant Les étudiants sont insérés en classe 1. Le cas échéant, le barème prévu pour les jeunes travailleurs (voir rubrique précédente) est d’application.

Pour obtenir une description complète de ces fonctions, veuillez prendre contact avec votre section régionale FGTB HORVAL.

© Istockphoto.com

Les négociations sectorielles 2011-2012 sont un moment historique dans le secteur des attractions touristiques, dans lequel le dialogue social n’a vraiment démarré que depuis quelques années. Cet accord 2011-2012 représente une avancée importante: la mise en place d’une classification des fonctions avec des salaires minimums sectoriels liés à l’ancienneté acquise. Ainsi, le secteur dispose à présent de solides fondations sur lequel le dialogue social peut se baser dans les années à venir, afin de continuer à améliorer les conditions de travail et de rémunérations des travailleurs du secteur des attractions touristiques.

limité à 10 années de fonction. Pour obtenir le barème complet, veuillez prendre contact avec votre section régionale.

Augmentation des salaires minimums sectoriels Au 1er janvier 2012, les montants du barème des salaires minimums des classes 2, 3 et 4 sont majorés, après indexation au 1er janvier 2012, de 20 EUR par mois (0,12 EUR/heure). Au 1er octobre 2012, seul le montant du salaire minimum de la classe 1 ancienneté 0 est majoré, après indexation au 1er janvier 2012, de 20 EUR par mois (0,12 EUR par heure). Au 1er janvier 2013, les montants du barème des salaires minimums des classes 2,3 et 4, applicable au 31 décembre 2012, sont majorés, après indexation au 1er janvier 2013, de 20 EUR par mois (0,12 EUR par heure).

Pouvoir d’achat dans les entreprises occupant 50 travailleurs ou plus Dans les entreprises occupant 50 travailleurs ou plus, les éco-chèques ou avantages équivalents prévus dans l’accord 2009-2010 sont prolongés en 2011-2012, aux mêmes conditions. En 2011 ainsi qu’en 2012, une augmentation du pouvoir d’achat de maximum 250e (coût patronal) peut être octroyée aux travailleurs, à l’exception des étudiants. L’avantage est octroyé au prorata des prestations (temps plein/temps partiel, contrat à durée indéterminée/contrat à durée déterminée, travailleurs saisonniers à l’exception des étudiants).

Formation L’employeur a l’obligation d’octroyer des jours de formation aux travailleurs à concurrence de 1,1 jour de formation par an en moyenne pour les travailleurs qui ont plus d’un an d’ancienneté.


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

15

Négociations sectorielles: une rentrée chargée! La rentrée approche à grands pas… Après cette période estivale, il est maintenant temps de reprendre le dialogue social. Dans notre dernier article, nous avions dressé un aperçu précis de l’évolution des négociations sectorielles. Si certains secteurs avaient rapidement pu conclure un accord solide, d’autres subissaient encore et toujours des blocages. Durant l’été, les choses ont bougé dans certaines commissions paritaires, les discussions ont continué et ont permis d’aboutir à une proposition convenable. Dans les autres, des rencontres sont prévues prochainement afin de poursuivre les négociations. Nous faisons ici le point sur la question et vous présentons la situation actuelle des secteurs qui, avant les vacances, étaient toujours en attente d’un accord sectoriel. Dans l’industrie, seuls les secteur du pétrole (CP 211) et de l’industrie papetière (CP 221) sont toujours en attente d’un accord. Nous l’avions déjà évoqué: les discussions ont jusqu’à présent été particulièrement difficiles dans le pétrole. Face au refus catégorique de la direction de donner suite aux revendications des travailleurs, ceux-ci avaient même entamé différentes actions en juin. Une nouvelle rencontre est prévue le 22/09. Nous espérons que cette fois-ci, les employeurs viendront avec des propositions plus «consistantes» que celles

avancées précédemment. Dans la CP 221, le dialogue est actuellement au point mort. Les employeurs sont restés très fermés à nos demandes jusqu’à présent: nous attendons une nouvelle rencontre. En ce qui concerne l’industrie cinématographique, une proposition est sur la table: celle-ci devra être soumise à la base et approuvée dans les prochaines semaines. Du côté du commerce, le message est clair depuis le début: nous réclamons une harmonisation vers le haut des conditions de travail,

avec pour objectif final: une seule et unique commission paritaire. Actuellement, cinq commissions paritaires différentes coexistent dans le secteur et engendrent donc des situations et des réalités différentes pour des travailleurs qui font parfois exactement le même travail. Les employeurs n’hésitent pas à profiter de ce système pour faire leur «shopping» social et imposer les conditions de travail les plus avantageuses pour eux et les plus désavantageuses pour le personnel. La fédération des employeurs, Comeos, a jusqu’à présent campé sur ses positions et ses propositions sont restées largement insuffisantes. Afin de marquer le début des soldes (une période de travail intense pour les travailleurs), de conscientiser les consommateurs et de mettre la pression, nous avons mené des actions dans certains magasins en juillet. Nous attendons maintenant qu’une nouvelle date de réunion soit fixée avec les représentants des employeurs et reviendrons sur le sujet avec plus d’informations dans un prochain numéro de Syndicats.

de sécurité d’existence doivent encore être signées lors de la prochaine commission paritaire du 13 octobre. Dans les institutions publiques de crédit (CP 325), on est également parvenu à s’entendre, après un blocage de la concertation sociale début juillet. Le projet de texte cadre avec nos revendications: augmentation du pouvoir d’achat, mise en place d’une politique proactive pour les fins de carrière, maintien des mesures de garanties d’emploi, amélioration des plans de formation et de reclassement, etc. Dans les assurances, par contre, le constat est bien différent. Jusqu’à présent, les employeurs s’obstinent à refuser les augmentations de salaire basées sur la proposition gouvernementale. Toutes les autres entreprises du secteur ont pourtant accepté de mettre en place des mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat. La prochaine rencontre en CP se tiendra ce 05/09. Si la situation n’évolue pas favorablement, nous retrouverons alors face à un conflit ouvert dans le secteur et des actions seront certainement à prévoir…

Dans les finances, la situation a quelque peu évolué durant les congés. Le protocole d’accord sectoriel de la CP 216 (employés de notaires) est signé depuis ce 25/08. Certaines CCT sectorielles relatives au crédit temps et à la mise en place du nouveau fonds

Dans les services, quelques commissions paritaires sont toujours en attente d’un accord. Dans le secteur pharmacie (CP 313), nos demandes sont restées vaines jusqu’à maintenant. Avant ces négociations sectorielles, nous avions déjà obtenu des avancées au niveau salarial, à

savoir: une augmentation de 5% pour les assistants pharmaciens au 01/01/2011. Nous revendiquons ici une augmentation de 0,3% pour l’ensemble du personnel ainsi que l’octroi de la prime syndicale. En ce qui concerne la CP 219 (organismes de contrôles agréés), il n’y a pas eu de nouvelle évolution et les négociations sont en suspens. Une prochaine rencontre est prévue fin septembre. Dans le secteur des professions libérales (CP 336), la toute première rencontre en vue de négocier un accord se tiendra le 23/09 prochain. Tout est donc à construire et nous espérons pouvoir parvenir à un texte acceptable d’ici la fin du mois d’octobre. Quant à la CPNAE (CP 218), l’accord qui avait été conclu précédemment par le SETCa et la CGSLB servira de base à la signature d’un accord en Commission Paritaire dans les jours qui viennent. Nous le constatons: il s’agit donc d’une rentrée bien chargée. Le moins qu’on puisse dire c’est que les négociations sectorielles seront bien à l’ordre du jour et que la poursuite des discussions occupera encore l’agenda durant les prochaines semaines. Plusieurs dates clés sont prévues : il faut s’attendre à des rencontres déterminantes, des prises de décisions importantes voire d’éventuelles actions si cela s’avère nécessaire … Affaire à suivre!

Les jeunes, une génération perdue? pas question! Ils manifesteront pour un avenir meilleur le 19/09 Non, les jeunes ne sont pas une génération perdue. Ils veulent voir enfin se dessiner un avenir décent et comptent bien le faire savoir. Le 19 septembre prochain, à l’initiative d’UNI YOUTH, des jeunes syndicalistes de France, de Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas se rassembleront à Bruxelles afin d’adresser un message fort aux parlementaires européens. Ils réclament des garanties d’avenir et surtout un engagement réel de la part des politiciens.

On le sait: la situation chez les jeunes travailleurs est de plus en plus difficile. Le futur qui se dessine actuellement pour eux ne présage rien de bon. Insécurité d’emploi, remise en question de l’âge de la pension, conditions salariales peu attrayantes, les exemples ne manquent pas. Si on regarde d’ailleurs les chiffres sur le taux de chômage en Europe, le constat est éloquent: plusieurs millions de jeunes européens sont victimes d’un manque d’emploi et ont devant eux peu de perspectives d’avenir. En Espagne et en Grèce, la situation est la plus critique: là, c’est presque la moitié d’entre eux qui voient leur avenir compromis. A travers toute l’Europe, ce sont plus de 20% de jeunes qui sont concernés. Des chiffres qui n’ont jamais été aussi haut… Face à cette situation, le discours que tient la commission européenne est difficile à comprendre. Elle prône en effet des mesures qui visent à augmenter l’âge de la pension et ainsi allonger la durée de carrière des anciens travailleurs. Cette vision des choses est inacceptable en soi et plus encore dans cette période où tant de jeunes restent sur le carreau et recherchent un emploi. Le 19 septembre prochain, UNI YOUTH (la branche d’UNI Global Union qui représente les jeunes syndicalistes européens) organise une action qui rassemblera de nombreux jeunes syndicalistes de France, de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg). Ils manifesteront leur ras-le-bol face à cette situation devant les instances européennes. Leurs revendications sont claires: ils réclament des emplois pour leur génération et le maintien de la pension pour les plus âgés. Parallèlement à cela, ils veulent également attirer l’attention sur les contrats de travail précaires et sur la nécessité d’offrir aux travailleurs des conditions de travail décentes. Ils dénoncent également les problèmes liés au coût de l’enseignement. Le SETCa soutient totalement cette initiative et sera présent avec plusieurs jeunes militants afin de réclamer un meilleur demain!


16

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°14 • 2 SEPTEMBRE 2011

Reprise sur les chapeaux de roues près des vacances bien méritées, c’est de rentrée sur les chapeaux de roues qu’il est question pour l’ensemble des syndicalistes. Les dossiers ne manquent d’ailleurs pas.

A

Tous les secteurs d’employés n’ont pas encore conclu d’accord en commission paritaire. Sur la page intérieure du SETCa, nous traçons un aperçu des secteurs qui doivent encore conclure leurs négociations. Nous sommes convaincus que ce sera le cas au cours des prochaines semaines, de sorte que tous les employés de ce pays soient couverts par des accords sectoriels garantissant les acquis et débouchant ici et là sur de nouveaux avantages. Nous entendons également que la ministre de l’emploi reconnaisse tous les accords sectoriels et leur confère la force obligatoire. Par ailleurs, des accords supplémentaires ont déjà été conclus dans certaines entreprises. Ils seront certainement suivis par d’autres dans un proche avenir. La crise de la dette est à l’avantplan de l’agenda politique dans pratiquement tous les pays européens (mais aussi ailleurs dans le monde). Cette crise de la dette est la conséquence des plans de sauvetage massifs des banques, dont les Etats européens ont fait les frais et

dont ils paient aujourd’hui la note. Elle s’accompagne d’une spéculation d’investisseurs pervers (aidés en cela par des agences de notation qui ne cessent de déstabiliser le système financier) ne cherchant qu’à réaliser des bénéfices usuraires à très court terme et freinent de cette manière le développement économique et social. Les plans d’économies sont à l’ordre du jour dans tous les Etats européens. En Belgique, il est question de 22 milliards sur une base récurrente pour 2015 avec quelque 6 milliards à trouver déjà pour 2012. Que ce soit le gouvernement Leterme en affaires courantes ou le nouveau gouvernement Di Rupo qui établisse le nouveau budget, le défi reste le même et il conviendra de faire des choix politiques. Ira-t-on chercher l’argent là où il se trouve ou s’en tirera-t-on à bon compte en coupant essentiellement dans les dépenses sociales? Que certains «riches» en Belgique estiment euxaussi qu’ils pourraient bien contribuer un peu plus n’est pas mal en soi, mais nous n’accepterons pas que l’on nous jette de la poudre aux yeux. Au demeurant, la note Di Rupo comprend déjà une certaine forme d’impôt sur la fortune. Il ne peut s’agir en l’occurrence d’un alibi symbolique pour faire supporter des mesures importantes par les bas et moyens revenus. Voilà

l’aune à la lumière de laquelle nous évaluerons le budget. Et avec la Confédération européenne des syndicats et donc tous les autres syndicats européens, nous continuons d’affirmer: pas de politique d’austérité! Quant à savoir si les négociations gouvernementales actuelles aboutiront, nous l’ignorons nous aussi. Nous restons plus que critiques à l’égard de la note Di Rupo qui constitue la base des négociations. La politique européenne de démantèlement social y occupe une place de premier plan. Nous maintenons également que la réforme de l’Etat ne peut avoir pour effet de vider la sécurité sociale et le droit fédéral du travail de leur substance. Au début de l’été, la Cour constitutionnelle a pris un arrêt important dans le dossier ouvriers-employés. Depuis longtemps déjà, le SETCa déclare lui aussi que, par rapport aux employés, la législation est discriminatoire à l’égard des ouvriers. Que ce soit à présent la Cour constitutionnelle qui le déclare, voilà qui ne nous étonne donc pas. La décision de cette dernière porte sur 2 discriminations: l’application des jours de carence pour les ouvriers et les délais de préavis trop faibles des ouvriers. La législation devra être adaptée - à tout le moins sur

ces deux points – pour le 8 juillet 2013. A défaut, les ouvriers pourront prétendre aux mêmes régimes que les employés. Il est évident que nous restons favorables à un règlement global du dossier à travers des négociations entre employeurs et syndicats. Et il va sans dire que nous voulons voir supprimées les différences (sur certains points, ce sont les employés qui sont discriminés par rapport aux ouvriers) à travers une harmonisation vers le haut. Le projet d’AIP rejeté par

Myriam Delmée Vice-présidente SETCa-BBTK

la majorité des travailleurs n’est dès lors pas non plus une base pour reprendre ces négociations. N’oublions pas de surcroît que les employés ont déjà consenti à un effort considérable. En effet, le gouvernement a inscrit entretemps le chômage économique des employés dans la législation. Les employés ne paieront pas une deuxième fois.

Erwin De Deyn Président SETCa-BBTK

itation, b a h e c n a r u ss Une bonne a votre vie. e. ça s’adapte à arrière-pensé tendre. Sans

ur se dé urance , c’est fait po opose l’ass Les vacances r P&V vous pr lle ei tre habitans vo co t e oi votr n seulemen no re uv Voilà pourqu co elle e, la salle de eal Home : e où en Europ rt po im vos habitation Id n’ n tio d’étudiant de ssi votre loca ille et le kot m fa tion mais au de n io ur votre réun fête louée po us proche, enfants. ller P&V le pl ei ns co le . ez-vous avec r www.pv.be Pour un rend ou surfez su 90 90 15 8/ 07 téléphonez au

Entreprise d’assurances agréée sous le numéro de code 0058.

Vacances avec les copains ? Cool ! Votre assurance habitation couvre aussi la maison louée.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.