Syndicats FGTB n°10 - 25 mai 2011

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N°10 • BIMENSUEL • 66ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

27 MAI 2011 • Éd. LIÈGE

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12 Congrès de la CES à Athènes NG

I S I L I B M O FOR

Pour la CES, la crise grecque est la preuve que les tentatives de sauvetage ne permettent pas de stabiliser durablement la zone euro. Les sévères mesures d’austérité ont plongé plus encore l’économie grecque dans la récession, les importantes coupes sociales et salariales mettant la paix sociale en danger. La résistance bien compréhensible des gens grandit. Démonstration le 21 juin à Luxembourg.

E P O R U E SOCIAL

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www.etuc.org

Euro-manifestation le 21 juin à Luxembourg contre l’austérité G

RENCONTRE

Stéphane Hessel

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SOCIAL

Congé de paternité étendu Page 4

DOSSIER EN PAGES 8 & 9

ENQUETE

Profil du travailleur Wallon Page 5

PAS TOUCHE A L’INDEX! Notre otre campagne contre la vie chère



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RÉGIONS

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

BRABANT WALLON

> FORMATIONS CESEP - PROGRAMME 2011

Informatique et Travaux de Bureau

Pratiques d’Organisation d’Événements

Accès aux Métiers de l’Informatique

Public-cible Tout(e) demandeur(euse) d’emploi libre ou indemnisé(e). Prioritairement lespersonnes ayant au maximum le CESI (Certificat d’Études Secondaires Inférieures) ou ayant un diplôme supérieur et 2 ans d’inactivité.

Public-cible Tout(e) demandeur(euse) d’emploi libre ou indemnisé(e). Prioritairement lespersonnes ayant au maximum le CESI (Certificat d’Études Secondaires Inférieures) ou ayant un diplôme supérieur et 2 ans d’inactivité.

Public-cible/ Concept / Horaires / Lieu (Voir ci-contre)

Concept / Horaires / Lieu Les cours sont accessibles à des personnes n’ayant aucune connaissance informatique. Une formation théorique de 5 mois + un stage de 4 à 6 semaines dans l’environnement professionnel de son choix Cours du lundi au vendredi de 9h à 16h30 (pas le mercredi après-midi sauf exceptions) Lieu de formation: Genappe (Espace 2000 - rue Louis Taburiaux 25)

Concept / Horaires / Lieu Les cours sont accessibles à des personnes n’ayant aucune connaissance informatique. Une formation théorique de 5 mois + un stage de 4 à 6 semaines dans l’environnement professionnel de son choix. Cours du lundi au vendredi de 9h à 16h30 (pas le mercredi après-midi sauf exceptions) Lieu de formation: Nivelles (rue du Géant 8)

Objectifs Cette formation prépare à la fonction d’employé(e) administratif(ve). Secteur associatif et de la santé Le secteur associatif et de la santé comprend les centres culturels, les centres Infor Jeunes, les centres d’alphabétisation, les écoles de devoirs, les plannings familiaux, l’ONE, les hôpitaux... Liste des cours (sous réserve de modifications) - Windows 7: utilisation quotidienne, personnalisation, gestion de fichiers et de dossiers. - Word 2007: mise en forme, tabulations, tableaux, insertion d’images, publipostage. Comparaison entre les applications Word et OpenOffice Writer. - Excel 2007: construction et mise en forme de tableaux, de graphiques. Fonctions mathématiques simples, utilisation de formules, adresses fixes et relatives. Comparaison entre les applications Excel et OpenOffice Calc. - PowerPoint 2007: réalisation de présentations sous forme de diaporamas, insertion d’images, de sons et d’effets. - Internet Explorer: consultation de sites, stratégies de recherche d’informations, téléchargement, création d’un compte de messagerie, envoi et réception de messages et de documents. - Outlook 2007: gestion du courrier, des contacts, des listes de distribution, du calendrier et des tâches. - Organisation de bureau: classement de documents par des procédés manuels et bureautiques, gestion d’agenda, accueil téléphonique. - Méthodologie de recherche d’emploi: réalisation de son bilan professionnel et d’un CV performant, rédaction de lettres de motivation, simulation d’entretien d’embauche filmée et analysée. - Création d’un CV vidéo: réalisation d’une courte séquence valorisant ses atouts professionnels (expériences, compétences, langues, qualités…). - Mise en valeur de son image professionnelle: choix des couleurs, des vêtements, des coiffures adaptés à sa morphologie, à sa personnalité et au poste souhaité. - Dactylographie: frappe à 10 doigts, présentation de courriers et de textes, amélioration de sa vitesse, exercices adaptés à la demande (dictaphone, textes en langues étrangères). - Français / Correspondance: révision de règles orthographiques, préparation à des concours administratifs. Rédaction de notes de service, de rapports, de factures, de protocoles… - Droit social: organisation de la sécurité sociale belge. Identification des différents contrats de travail, des responsabilités et des droits qui en découlent, calcul de salaire, aides à l’emploi. - Outils de communication: formulation claire de ses intentions, meilleure compréhension de ses attitudes et définition de ses objectifs personnels et professionnels. - Gestion du stress: comprendre ce qu’est le stress, le prévenir en identifiant les principaux déclencheurs et apprendre à le gérer de manière efficace en fonction de la situation. - Techniques d’accueil: adaptation de son attitude à la situation, gestion des priorités... - Vocabulaire médical: familiarisation avec les termes médicaux, la lecture des protocoles... - Secourisme: apprentissage «des gestes qui sauvent» et passation du BEPS (Brevet Européen de Premiers Secours). - Organisation de l’Etat fédéral: rôle de l’Etat fédéral, des communautés et des régions en Belgique. - Construction juridique d’une société: ce module permet au chercheur d’emploi de se situer par rapport à son futur employeur potentiel. - Visites et rencontres de professionnels: (re)découverte des métiers et des secteurs professionnels : environnement, méthodes de travail, équipement technique et bureautique. Identification des compétences requises et des responsabilités qui y sont liées.

Objectifs Vous avez envie d’avoir un aperçu des jalons à poser lors de l’organisation d’un événement, de vous remettre à niveau en bureautique et de professionnaliser votre recherche d’emploi; vous avez envie de clarifier vos objectifs, d’exprimer votre créativité, d’apprendre à travailler en partageant vos ressources avec un groupe; la formation en Pratiques d’Organisation d’Événements du CESEP est faite pour vous!

Objectifs Cette formation prépare à: - Assumer des emplois où une bonne culture informatique est requise; - Envisager une spécialisation dans un secteur informatique particulier: réseau local, hardware et maintenance, programmation, conception Web, connectique, bureautique, gestion de banques de données… Il s’agit d’une initiation à la conception de sites, à l’hardware et aux réseaux en plus des logiciels de bureautique classique. Liste des cours (sous réserve de modifications) Windows 7, Word 2007, Excel 2007, Access 2007, PowerPoint 2007, Internet Explorer, Outlook 2007, Hardware, Introduction aux réseaux, Conception de sites Web, Initiation à la programmation et développement de petites applications, Connaissance des métiers de l’informatique, Anglais informatique, Méthodologie de recherche d’emploi, Vie sociale, Outils de communication, Gestion du stress.

Axe événement Méthodologie d’organisation d’un événement, visites et rencontres de personnes ressources, introduction à l’éducation permanente et au monde associatif, techniques d’accueil expression orale et écrite, outils de communication et assertivité, gestion du stress, communication des médias, conceptualisation d’un budget, éléments de droit social en lien avec l’organisation d’événements, vidéo et mise en ligne, conception de site web (Dreamweaver), initiation au graphisme (Photoshop et InDesign).

> OFFRE D’EMPLOI

Axe bureautique Windows, Internet et messagerie, Présentation (PowerPoint), Introduction aux logiciels libres, Traitements de texte (Word et Writer), Tableurs (Excel et Calc), initiation aux Bases de Données (Access et Base).

Mr Jean-Claude GOB, administrateur-délégué Par mail ou courrier à jeanclaude_gob@skynet.be

Axe emploi Marché de l’emploi, bilan personnel et professionnel, valorisation du cv et de la lettre de motivation, simulation d’entretiens d’embauche, recherche active de stage.

Pour s’inscrire aux formations

Lire et Ecrire Brabant wallon engage une directrice ou un directeur La candidature accompagnée d’un CV est à adresser pour le 13 juin à

Lire et Ecrire Brabant wallon ASBL 2 1, Boulevard des Archers 1400 NIVELLES 067/84.09.46 Pour obtenir le descriptif complet de l’offre, merci de prendre contact avec Lire & Ecrire soit par téléphone, soit par mail: brabant.wallon@lire-et-ecrire.be

La procédure de sélection est la suivante: 1) Contacter le CESEP au 067/89.08.50 afin de prendre rendez-vous. 2) Constituer un dossier à déposer lors de l’entretien contenant: • 1 photocopie de la carte d’identité (recto/verso). Il est indispensable de nous communiquer votre numéro d’inscription au registre national; • 2 photos d’identité; • 1 photocopie du diplôme le plus important (qualification professionnelle); • 1 curriculum vitae; • 1 lettre manuscrite expliquant votre motivation à suivre ces cours; • 1 attestation d’inscription comme demandeur d’emploi (A236) mentionnant l’historique de vos périodes d’inscription (document délivré par le FOREM, Actiris ou le VDAB). Veuillez précisez que vous en avez besoin dans le cadre d’une formation dans un OISP ou un document de la Mutuelle prouvant votre inactivité professionnelle. • UNIQUEMENT pour les personnes inscrites chez ACTIRIS ou au VDAB, il faut nous fournir une demande de formation interrégionale – document à aller chercher chez Bruxelles Formation. 3) Participer à une séance d’information et de sélection à Nivelles – rue de Charleroi 47 (Attention: cela peut prendre une demi-journée). • Accueil en groupe afin d’examiner en détail le contenu des cours, le déroulement de la formation et les démarches à effectuer. • Entretien individuel de sélection afin d’examiner votre motivation à suivre les cours et de vous connaître davantage.

LA BELGIQUE, UN PARADIS FISCAL POUR MULTINATIONALES? FORABRA organise une conférence-débat sur ce sujet le mercredi 8 juin à 19h, hôtel du Commerce, Grand Place à Nivelles Il y a quelques mois, le PTB a publié une étude sur l’impôt des sociétés, qui n’a pas manqué d’interpeller. Il en ressortait que le taux moyen d’imposition des 500 sociétés ayant réalisé les plus gros bénéfices s’élevait à 3,76%. Plus fort encore, ce taux descend à 0,57% pour le «top 50» de ces grosses sociétés. Cela représente une ristourne fiscale d’environ 14,5 milliards d’e pour ces 50 sociétés! Dans le même temps, l’emploi des entreprises de ce «top 50 fiscal» a baissé de plus de 2500 unités (alors que les intérêts notionnels et autres cadeaux fiscaux devaient – en théorie – favoriser également la création d’emploi). L’asbl FORABRA vous propose de venir en débattre avec Marco Van Hees, l’auteur de l’étude du PTB et particulièrement au fait des matières fiscales en tant que fonctionnaire au ministère des finances. Marco est également l’auteur des plusieurs ouvrages tels que «Didier Reynders, l’homme qui parle à l’oreille des riches» et plus récemment «banques qui pillent, banques qui pleurent».


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

«Les Partenariats Public-Privé: redéploiement ou apocalypse du service public?» Chaque année, le 1er mai est l’occasion, pour la FGTB de Bruxelles, de débattre avec ses militants d’un sujet d’actualité. Ainsi, le 27 avril dernier, s’est tenu un important Conseil syndical dédié à la problématique des Partenariats PublicPrivé (PPP): l’occasion, pour la FGTB, d’analyser un avant-projet d’ordonnance, que le Gouvernement régional vient de déposer.

En réalité, le recours aux PPP est déjà assez fréquent à Bruxelles. Il se traduit par une multitude de pratiques et de modalités différentes. En ce sens, le projet d’Ordonnance vise avant tout à assurer la transparence et le suivi public des différentes pratiques de PPP initiées par la Région, ses organismes d’intérêt général (SDRB, ACTIRIS, STIB, etc.) et les communes.

De quoi s’agit-il? De la tendance croissante des pouvoirs publics à recourir au secteur privé pour assurer le financement de certains projets d’infrastructures ou de services d’intérêt général. En proposant l’adoption d’un cadre législatif spécifique, le gouvernement dit poursuivre un double objectif: faciliter la mise en place de PPP à Bruxelles (tant au niveau régional que communal) et en assurer un encadrement public.

Cependant, à bien l’analyser, ce projet semble moins destiné à réguler la mise en place des PPP qu’à en faciliter l’émergence par une clarification du cadre juridique.

Les facteurs qui poussent les pouvoirs publics à contracter de plus en plus avec le secteur privé sont multiples. L’adoption des critères de Maastricht, qui limitent les possibilités de déficit et d’endettement des Etats membres de la zone e, induit, chacun le sait, de fortes restrictions budgétaires. Les autorités publiques sont dès lors «logiquement» tentées de déléguer au secteur privé, en tout ou en partie, certaines des missions d’intérêt général qu’elles assumaient seules, auparavant, et de recourir à des investisseurs privés pour réaliser des projets coûteux. Dans la logique européenne dominante, les PPP seraient également une «aubaine», en ce qu’ils permettraient de bénéficier de l’expertise des entreprises commerciales et favoriseraient de la sorte une «modernisation» des services publiques «grâce à l’efficacité (supposée) supérieure des entreprises marchandes». Cette tendance générale en Europe vise en fait à transformer le rôle économique de l’Etat: naguère investisseur public, l’Etat devient aujourd’hui, de plus en plus, un accompagnateur et un régulateur d’investissements privés. Pour ce qui nous concerne, nous voyons bien sûr se profiler ici le spectre de la privatisation de tous les domaines qui touchent à la vie collective. A Bruxelles, le sous-financement structurel de la Région et des communes est bien connu. Aujourd’hui, le recours aux PPP s’y explique essentiellement par un manque de moyens financiers pour répondre rapidement aux besoins d’équipements collectifs liés à une spectaculaire croissance de la population (plus de 200.000 nouveaux bruxellois sont attendus au cours des 10 années à venir!). Bref, il faut sans tarder construire des écoles, des hôpitaux, créer des logements, développer les infrastructures de transport, investir dans le développement des secteurs économiques porteurs d’emploi, etc.

En mai 2010, le Congrès de la FGTB de Bruxelles s’inquiétait déjà de la multiplication des PPP dans la mise en œuvre, le financement et la gestion de certaines infrastructures collectives et de services publics1. Afin d’assurer l’avenir des services publics, nous en revendiquions un strict encadrement, public et

syndical. Le projet d’Ordonnance aujourd’hui sur la table n’apporte pas suffisamment de garanties en la matière. Il ne répond pas, en outre, à deux préoccupations syndicales majeures: - la lutte contre la précarité croissante du travail, liée à la question, sous-jacente, des conditions de passation des marchés publics et des appels d’offre constitutifs des PPP (le projet d’Ordonnance se contente de renvoyer les acteurs publics aux lois et pratiques en vigueur…); - la restauration de l’Etat social de service public, que le développement des PPP hypothèque, malgré les déclarations d’intention de l’Exposé des motifs (en recourant aux compétences du privé, l’Etat se prive lui-même de l’expertise acquise dans la conception et l’encadrement de politiques publiques, ainsi que dans l’exploitation et la gestion de projets et infrastructures).

Syndicats: Quand on parle de Partenariats Public-Privé, que vise-t-on exactement? Philippe VAN MUYLDER: Cette notion regroupe des pratiques diverses de coopération entre acteurs publics et privés, pratiques en constante augmentation au sein de l’Union européenne depuis une quinzaine d’années. Les pouvoirs publics disent y avoir recours afin d’assurer une offre suffisante en termes de besoins collectifs: financement, construction, exploitation ou entretien d’une infrastructure, fourniture d’un service d’intérêt général par exemple en matière de transport, de santé ou encore d’éducation.

Syndicats: Mais en quoi ce mécanisme pose-t-il un problème à la FGTB? PVM: En soi, le recours au privé pour assurer certains projets d’intérêt collectif n’est pas problématique. Et ce type de collaboration a d’ailleurs toujours existé. Mais aujourd’hui, ce qui est envisagé, c’est un recours massif aux PPP, motivé par le sous-financement chronique de la Région bruxelloise, par la pression budgétaire imposée par l’U.E. et, sur un mode alors clairement idéologique, par la «nécessité de moderniser» les modes de fonctionnement du service public, sur le modèle…du secteur privé marchand. Et c’est bien là que les PPP posent problème. Pour nous, ce mécanisme ne saurait apporter de solution durable au manque de moyens des services publics. Et surtout: si cette problématique est hautement technique, elle interroge aussi frontalement le rôle que doit assurer l’Etat dans l’organisation de notre société. Veut-on d’un retrait

de l’Etat social de service public? Et les PPP ne sont-ils pas le signe d’une privatisation déguisée des missions essentielles du public? Mais il y a plus: lors du débat au Conseil syndical du 27 avril, est apparue clairement une autre dérive possible, liée aux PPP: l’opportunité, pour les autorités publiques, de ne pas faire apparaître la part de dette contractée via PPP dans la comptabilité publique. Il s’agit alors d’opérations dites «hors bilan», via des techniques de déconsolidation, qui peuvent, dans certains cas, précipiter la faillite d’un Etat. Au Portugal, par exemple, 80% des grands travaux entrepris dans le domaine des infrastructures, autoroutes, hôpitaux et ponts sont menés dans le cadre de PPP, qui ont largement contribué au creusement du déficit budgétaire de l’Etat portugais, entraînant celui-ci vers une quasi-banqueroute.

A noter encore: en raison de toute une série de surcoûts et des bénéfices attendus par les partenaires privés, le coût d’investissement d’un PPP sera toujours supérieur, en bout de course, à un investissement classique par les pouvoirs publics… On le voit: les PPP ne constituent donc pas «la solution» au sousfinancement chronique de notre Région. Cependant, vu l’urgence du défi démographique, on voit mal comment la Région pourrait se passer complètement de l’instrument PPP; un certain nombre d’entre eux peuvent en outre être porteurs d’une réelle plus-value2. De manière générale, la FGTB de Bruxelles revendique un contrôle et un suivi syndicaux des PPP et

demande que le projet d’Ordonnance soit donc amendé. Elle sera très attentive à ce que les PPP ne concernent pas les services essentiels à la population, n’impliquent pas des réduction de coûts conduisant à la précarisation du travail et à ce que soit maintenue la capacité générale d’expertise technique des administrations bruxelloises. 1) «Résolution de perspectives», www. fgtbbruxelles.be 2) Par exemple: les PPP conclus par la Société de développement pour la Région de Bruxelles-Capitale (SDRB), active dans la production de logements moyens neufs, vendus à prix avantageux aux ménages bruxellois et soumis au contrôle syndical; ou encore le PPP du nouveau Palais des Congrès (Square), qui contribue à la relance du secteur Horeca, hautement porteur d’emplois dans notre Région…

Syndicats: Quels sont les risques pour les travailleurs? PVM: Notre préoccupation majeure est bien sûr le risque de dégradation des conditions de travail. Au nom de l’efficience et de la réduction des coûts, les marchés publics privilégient de plus en plus les offres de service les moins chères. Les partenaires privés recourent ainsi en cascade à des entreprises soumissionnaires et cela s’accompagne souvent de formes précaires de contrats de travail, voire de travail…au noir. Par ailleurs, en concédant maintenance et exploitation de certaines infrastructures ou services publics au privé, les PPP réduisent bien entendu l’emploi public. Ce n’est pas le modèle de la FGTB!

Message important aux membres de la CG, qui ont fait leur déclaration d’impôts via le système Tax-on-Web l’année passée Il est probable, que vous ne recevrez pas de formulaires d’impôts émanant du service des Impôts cette année. Cependant, une déclaration d’impôts 2011 s’impose! Si vous n’avez pas reçu avant le 20 juin 2011 des formulaires de déclaration d’impôts (l’enveloppe brune!), nous vous prions cordialement de vous présenter dans un de nos bureaux, muni du dernier calcul de la déclaration qui vous a été envoyée.

CG de BRUXELLES-VLAAMS BRABANT


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

CHARLEROI-SUD - HAINAUT PERMANENCES FISCALES Exercice 2011 – Revenus 2010 La F.G.T.B. Régionale de Charleroi, soucieuse de venir en aide à ses affiliés, vous propose de remplir votre déclaration aux impôts AINSI QUE DE CALCULER GRATUITEMENT VOTRE IMPÔT SUR ORDINATEUR. REMPLISSAGE + CALCUL DES DÉCLARATIONS QUAND? Les mardis 17 et 24/05/2011 + les jeudis 19 et 26/05/2011 ainsi que les mardis 07, 14, 21 et 28/06/2011 et les jeudis 09, 16, 23 et 30/06/2011 de 8h à 11h30 et de 13h30 à 16h00. MAIS UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS. OÙ? À la FGTB Charleroi, Service Comptabilité, Bld Mayence 1 - 1er Étage (Bâtiment Ethias) à 6000 CHARLEROI COMMENT PRENDRE RENDEZVOUS? En téléphonant au 071/641.359 (demander Mlle CLÉMENT) 071/641.373 (demander Mr SCHMITZ)

Notre équipe remplira directement le double de votre déclaration en y mentionnant le résultat de votre imposition, de ce fait il ne vous restera plus qu’à recopier sur l’ORIGINAL.

«Voici venu le temps, des jobs d’étudiants …»

Il est indispensable que les affiliés qui sollicitent nos Services soient munis des documents repris ci-dessous: 1. IMPORTANT: LA NOTE DE CALCUL de l’exercice précédent avertissement extrait de rôle (envoyée par l’Administration des contributions pour le paiement de l’impôt). 2. Le CARNET SYNDICAL ou Preuves de paiement (sera formellement exigé) 3. Les relevés des SALAIRES, indemnités, allocations de chômage et maladie, pensions ou rentes imposables perçues en 2010 (relevé 281). 4. Le TALON DE CHEQUE relatif aux congés payés. 5. CONTRIBUTIONS FONCIERES, l’avertissement extrait de rôle payé en 2010 pour habitations ou terrains. 6. ATTESTATIONS DE PRET et/ ou ASSURANCES-VIE délivrées par l’organisme prêteur et/ou assureur.

MOUSCRON

Que tu sois étudiant ou apprenti, n’oublie pas que les Jeunes FGTB sont là pour te conseiller, t’informer et surtout te défendre! En effet, à partir de 15 ans tu peux te syndiquer gratuitement au service Jeunes de la FGTB, l’occasion d’en savoir davantage sur tes devoirs et surtout tes droits et sur la manière la plus efficace de les défendre, seul ou collectivement. De plus, parce que la solidarité commence par le plaisir de partager, participe avec nous au festival de Dour, à notre camp d’été et aux diverses actions que l’on organise pour faire entendre la voix des jeunes,… Enfin, nous serons toujours à ton service lorsque tu auras terminé tes études et que tu rentreras dans la vie active car nous restons compétents pour t’accompagner pendant ton stage d’attente et au boulot, si tu souhaites devenir délégué dans ton entreprise! Alors n’hésite plus, si tu veux avoir toutes les cartes en mains pour bien démarrer ta vie professionnelle, prends-contact avec les animateurs Jeunes FGTB de ta région! Pour Charleroi, contacte Angela au 071/641.216 ou par mail: angela. sciacchitano@fgtb.be Ou rends-toi directement au Centre Jeunes Taboo, Antoine et Emilie seront heureux de t’y accueillir: Rue Basslé 8 – 6000 Charleroi

CENTRE Pour les affiliés à la FGTB en ordre de cotisations

DECLARATIONS D’IMPOTS Les mardis 7, 21 et 28 juin 2011 de 8 h 30 à 11 h et le samedi 18 juin 2011 de 8 h 30 à 10 h 30 Salle de réunion à l’étage Munissez-vous de toutes les fiches fiscales et attestations fiscales.

La Régionale FGTB Mouscron-Comines-Estaimpuis

Les 16 et 17 juin 2011 Fermeture de nos bureaux situés au 26 de la rue des Maux à Tournai pour cause de déménagement

Avis aux affilié(e)s du SETCa Wallonie Picarde Le SETCa Wallonie Picarde informe ses affilié(e)s que les bureaux de TOURNAI seront fermés:

Le lundi 20 juin 2011

- Du mercredi 1er juin à midi jusqu’au jeudi 2 juin 2011 inclus;

Ouverture de nos bureaux situés

- Du vendredi 10 juin 2011 à midi jusqu’au lundi 13 juin 2011 inclus.

au 12 A de la rue du Crampon 7500 Tournai

Avec nous, pour vous !

Bracquegnies - FGTB bureau chômage, 27/1 rue J. Wauters (7110) • le mardi 7 juin de 9h à 12h • le mardi 21 juin de 9h à 12h

Des permanences fiscales effectuées par des militants qualifiés se tiendront aux lieux, dates et heures ci-après:

Chapelle - FGTB bureau chômage, 28 rue Solvay (7160) • le mercredi 15 juin de 13h30 à 15h30

Jolimont - Maison Syndicale FGTB, rue Aubry 23 à 7100 Haine-St-Paul • le lundi 6 juin • le jeudi 16 juin • le lundi 20 juin 2ème étage • le jeudi 23 juin de 9h à 11h30 • le jeudi 30 juin

Braine-le-Comte - FGTB bureau chômage, 107 rue de la Station (7090) • le mardi 21 juin de 14h à 15h30

Feluy - Maison du Peuple (7181) • le mercredi 8 juin de 10h à 12h Ecaussinnes d’Enghien - Maison du Peuple, 17 Avenue Déportation (7190) • le mercredi 22 juin de 10h à 12h

TOURNAI - ATH - LESSINES Tournai: La FGTB déménage !

FGTB Régionale du Centre Permanences Fiscales 2011 Déclaration d’impôts des revenus 2010

Les bureaux de MOUSCRON seront fermés: - Du mercredi 1er juin 2011 au dimanche 5 juin 2011 inclus; - Du vendredi 10 juin 2011 à midi jusqu’au lundi 13 juin 2011 inclus.

Marche-lez-Ecaussinnes - Maison du Peuple, 2 rue E. Vandervelde (7190) • le mardi 14 juin de 10h à 12h Centre hospitalier du TIVOLI - 7100 La Louvière - Aile H niveau 1, salle 1 • le mardi 7 juin de 9h à 12h Binche - FGTB bureau chômage, 16 rue Gilles Binchois à 7130 Binche • le mercredi 8 juin de 13h30 à 15h30 • le mercredi 22 juin de 13h30 à 15h30 Anderlues - FGTB bureau chômage, 19 rue Paul Pastur 41 à 6150 Anderlues • le lundi 27 juin de 13h30 à 15h30 Enghien - FGTB bureau chômage, 76 rue de Bruxelles (7850) • le jeudi 23 juin de 14h à 15h30 Soignies - FGTB bureau chômage, 12 rue des Tanneurs à 7060 Soignies • le vendredi 17 juin de 9h30 à 12h

La Louvière - FGTB SETCa, 15 place Communale à 7100 La Louvière • le vendredi 10 juin de 9h à 12h • le vendredi 24 juin de 9h à 12h La Louvière - FGTB CGSP, 7 rue du Temple à 7100 La Louvière • le mercredi 1 juin • le mercredi 8 juin • le mercredi 15 juin de 9h à 11h30 • le mercredi 22 juin • le mercredi 29 juin Munissez-vous des documents suivants: • Votre carnet syndical en règle de cotisations • Votre dernier calcul d’impôts • Les fiches de rémunérations, maladie, allocations de chômage, pensions, rentes … • Les fiches de rémunérations, maladie, allocations de chômage, pensions, rentes … • La fiche des congés payés • Pour les chômeurs complets et prépensionnés, l’attestation des cotisations syndicales payées • Les attestations relatives aux emprunts hypothécaires, assurances vie, épargne pension, ALE, libéralité … • Les preuves de paiement de pensions alimentaires • Tout autre document probant donnant droit à des réductions d’impôts (économie d’énergie …) • Composition de ménage, handicap + 66%


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

LIEGE - HUY - WAREMME La Centrale Générale F.G.T.B. Section Liège-Huy-Waremme Place St Paul, 13, 4000 Liège AVIS AUX TRAVAILLEURS DE LA CONSTRUCTION PAIEMENT DE LA PRIME SYNDICALE Le paiement de la prime syndicale couvrant la période du 2ème, 3ème, 4ème trimestre 2010 et 1er trimestre 2011 s’effectuera par versement sur votre compte bancaire par la Centrale Nationale à partir du 28 juin 2011. Pour faciliter l’organisation du paiement, nous vous invitons à nous transmettre, dès réception la carte reçue du Fonds de Sécurité d’Existence de la construction (après y avoir indiqué votre numéro de compte bancaire, soit par la poste, à nos guichets, à nos permanences ou auprès de nos sectionnaires. Les cartes peuvent également être rentrées lors de nos permanences extérieures qui seront organisées suivant le calendrier cidessous: LIEGE: Place St Paul, 13 à partir du 15 juin 2011 de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30. Le samedi 18 Juin 2011 de 9h à 11h30. FLERON: au local de la F.G.T.B. avenue des Martyrs, 86, Le mardi 21 Juin 2011 de 14h à 14h30. HUY: au local de la F.G.T.B. rue l’Apleit, 12 Le jeudi 16 Juin 2011 de 16h30 à 17h30. Le samedi 18 Juin 2011 de 9h à 9h30 WAREMME: au local de la F.G.T.B. rue du Baloir, 5 Le vendredi 17 Juin 2011 de 16h30 à 17h30. Le vendredi 24 Juin 2011 de 16h30 à 17h30. HANNUT: au local de la F.G.T.B. rue Zénobe Gramme, 7

VERVIERS

Le samedi 18 Juin 2011 de 10h15 à 10h45. Le vendredi 24 Juin 2011 de 15h30 à 16h. SERAING: au local de la F.G.T.B. rue Paul Janson, 41 Le lundi 20 Juin 2011 de 9h à 9h30 FLEMALLE: au local de la F.G.T.B. Grand Route, 122 Le lundi 20 Juin 2011 de 9h45 à 10h15 JUPILLE: au local de la F.G.T.B., rue Chafnay, Le mardi 21 Juin 2011 de 15h à 15h30. HERSTAL: au local de la F.G.T.B., rue Large Voie, 36 Le mardi 21 Juin 2011 de 16h à 16h30. VISE: au local de la F.G.T.B., rue des Récollets, 63 Le mardi 21 Juin 2011 de 17h à 17h30. POULSEUR: au local de la Mutuelle, rue des Ecoles, 30 Le jeudi 23 Juin 2011 de 16h à 16h30. AYWAILLE: au local de la F.G.T.B. rue L. Libert, 22 Le jeudi 23 Juin 2011 de 17h à 17h30. SCLESSIN: au local de la F.G.T.B. rue de l’Ile Coune, 50, A partir du 14 Juin 2011 aux jours et heures d’ouverture des bureaux. CHENEE: au local de la F.G.T.B. rue Neuve, 18-24 A partir du 14 Juin 2011, les jours habituels d’ouverture Bien Fraternellement.

G.GOBLET Secrétaire M.LONDON Vice-Président

M.VREULS Secrétaire M.GOBLET Président


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

«Indignez-vous! Engagez-vous!» Le nouveau monde a besoin de vous… A 93 ans, Stéphane Hessel, ancien résistant, ancien ambassadeur de France, co-rédacteur de la Charte universelle des Droits de l’Homme de l’ONU, ne s’attendait pas à faire un «buzz» auprès des jeunes avec son minuscule pamphlet de 25 pages «Indignezvous!». Mais ça tombe bien parce que c’est eux qu’il visait. Avant d’aller ad patres, il veut transmettre son message: «indignezvous!», «engagezvous!», ce n’est pas en ne faisant rien que vous ferez bouger le monde… Stéphane Hessel part d’un constat: le monde va mal. «L’actuelle dictature internationale des marchés financiers […] menace la paix et la démocratie». «L’immense écart entre les très pauvres et les très riches […] ne cesse de s’accroître».

La situation des droits de l’homme et l’état de la planète sont plus que préoccupants. Les valeurs pour lesquelles Stéphane Hessel s’est battu sont menacées. Ils ne retrouve pas dans les tendances politiques actuelles le respect des articles de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme suivants: «Tout individu a droit à une nationalité», allusion notamment à la Palestine, ou «Toute personne […] a droit à la Sécurité sociale; elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité»… Alors il dit aux jeunes: regardez autour de vous, il y a des injustices partout. «Indignez-vous». «La pire des attitudes est l’indifférence». «Quand quelque chose vous in-

digne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant…» «…il faut s’engager au nom de sa responsabilité de personne humaine». C’est l’idée qu’il développera dans un autre petit livre d’entretiens «Engagez-vous», écrit avant «Indignez-vous!» mais paru après. Alors oui, les partis politiques ne sont pas toujours enthousiasmants… Mais, dit S. Hessel, les partis sont ce que sont ceux qui y militent… Dans la démocratie, on ne peut faire avancer les choses qu’en militant à travers les partis. Stéphane Hessel: «Indignez-vous» - Editions Indigène. 25 pages. 3 euros - «Engagez-vous!» Entretiens avec Gilles Vanderpooten. Edition de L’Aube. 99 pages. 7 euros

Questions à Stéphane Hessel Stéphane Hessel était l’invité du Centre d’Action Laïque de l’ULB le 12 mai dernier. Nous l’avons rencontré.

Syndicats: Est-ce que le fond du problème est celui de l’indignation et de l’engagement, ou celui d’un certain sentiment d’impuissance dans ce monde globalisé? S. Hessel: Les jeunes ont le sentiment justifié que l’Etat qui porte en principe la responsabilité de faire fonctionner les choses, n’ont pas jusqu’ici trouvé les moyens de réaliser ce à quoi ils aspirent: la paix, le bien être du point de vue social, la possibilité de trouver un emploi, de trouver un logement… c’est-à-dire les données de base de la démocratie dans les sociétés modernes. Ils sont mis en difficulté parce que des forces contraires existent et qui sont lourdes à supporter. Ce sont notamment les forces économiques et financières mondiales? Tout cela justifie l’indignation et justifie de trouver des réponses? Ce qui est clair, c’est que mes deux petits livres n’apportent pas de réponses. Ils sont là pour poser des questions. Pour dire: «faites attention! ça va mal…». Vous avez raison d’être préoccupés. Mais il y a heureusement d’autres livres plus importants qui sont là pour proposer des solutions (NDLR - S. Hessel cite: «La voie» d’Edgar Morin ou «Leurs crises, nos solutions» de Suzan George.). Mais pour pousser les jeunes à lire, ils faut qu’ils soient poussés dans leurs certitudes et leur indifférence. Syndicats: L’indignation, l’engagement peuvent déboucher sur un repli nationaliste. Vous ne craignez pas que l’engagement que vous prônez ne soit dévié de vos valeurs humanistes? S. Hessel: Je pense que l’héritage de ma génération est l’héritage de certaines valeurs. Dont je pense qu’elles peuvent servir de guides aux jeunes générations. Et ce sont ces valeurs qui justifient l’indignation quand elles ne sont pas respectées par les gouvernements actuels. Naturellement il y a différentes manières de s’indigner. On peut s’indigner par exemple à l’idée qu’il y a trop d’étrangers en Europe. C’est une indignation mais qui n’a aucune base dans les valeurs humaines fondamentales. L’indignation n’est qu’une manière de manifester son émotion. Ce qui importe, ce sont les valeurs sur lesquelles elle se fonde. Clôturer la forteresse européenne à l’encontre de ceux qui cherchent un abri et un refuge, c’est le contraire de l’indignation que je propose. Les thèses des Marine Le Pen et d’autres nationalistes sont exactement les cibles contre lesquelles il faut s’indigner pour rester dans le cadre des valeurs humanistes et de la démocratie.

Propos recueillis par Nicolas Errante

> LIVRES

Vive la sociale!

Délégitimer le Capitalisme

Mouvement ouvrier, capitalisme et laïcité

Le titre de cet ouvrage est repris à François Houtart. Avec la lucidité et le courage qui le caractérisent, Houtart avait formulé cette expression et appelé à approfondir l’analyse du capitalisme réellement existant pour en montrer le caractère destructeur de la civilisation humaine, qui ne peut désormais plus être dissocié de la poursuite de son expansion. Samir Amin, professeur d’économie politique qui a enseigné dans plusieurs universités dont celles de Dakar, Paris et Poitiers, directeur du Forum du Tiers Monde et Président du Forum Mondial des Alternatives répond ici à l’invitation de F. Houtart. Oui, écrit-il, le système «néolibéral» mondialisé, en faillite fracassante, est désormais sur la défensive. Il n’a plus aucune légitimité et les peuples en révolte le disent. En Amérique latine, au Népal, aujourd’hui en Egypte et en Tunisie, demain ailleurs dans le Sud, de gigantesques mouvements populaires abattent les régimes à son service. Des régimes autocratiques, souvent d’une violence extrême dans leurs pratiques policières, corrompus jusqu’aux os, et vendus aux intermédiaires locaux qualifiés de «monde des affaires»! En Europe la crise sociale produite par ce capitalisme s’approfondit de jour en jour. Celle des pays vulnérables de la zone euro remet en question toute la construction de «l’Europe atlantique…»

«Délégitimer le Capitalisme» par Samir Amin, Ed. Contradictions2011, 108 pages, 10e On peut se procurer l’ouvrage en librairie ou en s’adressant directement aux éditions Contradictions de Bruxelles. Les commandes à Contradictions peuvent se faire par virement aux numéros suivants: Belgique: BIC/GEBABEBB/IBAN BE41.0010.7100.7110 France: BIC/CRLYFRPP/IBAN FR05.3000.2004

La Révolution française, née du mouvement philosophique des Lumières, eut deux enfants: la fille «Laïcité» et le fils «Mouvement ouvrier». En Belgique, peut-être plus encore qu’en France, ces deux enfants auront un long parcours commun unis dans le combat contre l’emprise du cléricalisme sur la société. Dans cette lutte, le suffrage universel apparaît comme une revendication unificatrice. Près de 60 ans après la conquête du droit de vote par les hommes et les femmes, l’émancipation de l’être humain n’est-elle pas incomplète en l’absence de volets économiques et sociaux venant compléter

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le volet politique? La laïcité en général, et sa forme institutionnalisée en particulier, n’a-t-elle donc pas en ce début de XXIe siècle un rôle important à jouer? Le discours économique actuel considérant le capitalisme comme naturel et comme un horizon indépassable n’est-il pas le dogme absolu que défend une cléricature aussi puissante que variée? Et la laïcité n’a-t-elle pas pour fonction, depuis son origine de lutter contre tous les cléricalismes? C’est le propos de ce livre, parfois sans concession.

«Vive la sociale! Mouvement ouvrier, capitalisme et laïcité» par Julien Dohet, Ed. du CAL- Espace de Libertés 2011. 92 pages. 10e.

Engagements actuels, actualité des engagements Où en est l’engagement collectif aujourd’hui? Après «l’explosion militante» de la décade 1965-1975, les sociétés européennes ont repris durant les années 1980, au moins en apparence, le cycle long de l’individualisation, et la thèse du déclin des passions politiques a semblé redevenir incontournable. Est-on au point bas de ce cycle d’alternance entre «action publique» et «bonheur privé» que voyait Albert Hirschman? Ou bien s’agit-il d’une mutation des comportements militants, qui, dans une société profondément transformée

par la mondialisation et les technologies, ne se laisseraient plus lire aussi facilement dans cette logique binaire? On ne peut éclairer cette question qu’à travers une diversité d’angles d’approche. C’est ainsi qu’est conçu ce livre, qui explore simultanément les formes classiques de l’engagement politique (en déclin mais toujours dominantes) et l’émergence de nouvelles formes de participation à la vie publique (novatrices et sans doute prometteuse mais encore peu structurées).

«Engagements actuels, Actualité des engagements», par Jacquemain Marc, Delwit Pascal, Édition Bruylant, 2010, 286 pages


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

> CONCOURS

> CAMPAGNE FGTB

25 tickets à gagner pour «liquidation totale»

«PAS TOUCHE A L’INDEX!» Il y a cinq ans, la facture de gaz et d’électricité de Luc et Marianne se montait à 200e par mois. Aujourd’hui, ils déboursent 93e de plus pour la même consommation!

Le documentaire «Liquidation totale», d’Hélène Desplanques, sera diffusé le 13 juin prochain, dans le cadre du festival Millenium. Nous vous offrons l’opportunité de remporter une place pour cette séance unique! Résumé du documentaire Pendant 20 ans, Samsonite a fabriqué des bagages à Hénin-Beaumont dans le Nord de la France. En 2005 le groupe américain décide de fermer le site mais présente aux salariés des repreneurs qui offrent une reconversion prometteuse dans la fabrication de panneaux solaires. 18 mois plus tard, l’usine dépose le bilan. Pas un panneau n’a été fabriqué. Les salariés dénoncent une machination juridico-financière crapuleuse et se dénichent un avocat. Fiodor Rilov n’en est pas à sa première affaire du genre. Une longue bataille judicaire commence... Elle va s’avérer déterminante pour les «ex-Samsonite», pour Fiodor Rilov, pour le droit du travail en général. Pour gagner, envoyez un courrier comportant toutes vos coordonnées à «FGTB – Service presse, rue Haute 42, 1000 Bruxelles» ou un e-mail à l’adresse concours@fgtb.be. Les gagnants seront désignés par tirage au sort, et avertis personnellement. Attention, la séance se déroule au cinéma Vendôme, à Bruxelles, uniquement!

Leur caddie de produits alimentaires, rempli en grande surface, est passé de 100 à 119e. Oui, la vie est chère, et, comme notre portefeuille le sent tous les jours, les prix augmentent. Heureusement, grâce à l’indexation automatique des salaires, le revenu de Marianne et Luc suit le coût de la vie.

Infos pratiques: Liquidation totale, Hélène Desplanques France, Belgique - 52 min. - VO st nl 2009 HORAIRE 13 juin - 18:30 Cinéma Vendôme - Salle 5 www.festivalmillenium.org Un extrait: http://www.festivalmillenium.org/fr/programme/liquidation_totale

Cet outil indispensable pour maintenir le pouvoir d’achat est pourtant menacé, que ce soit en Belgique ou au niveau européen. C’est pourquoi la FGTB lance une campagne de sensibilisation à partir de ce vendredi 27 mai: un dépliant «PAS TOUCHE A L’INDEX!» sera distribué un peu partout dans les centres commerciaux du pays.

Congé de paternité étendu au «co-parent» Un père a droit à 10 jours de congé de paternité à l’occasion de la naissance de son enfant. Pendant les 3 premiers jours d’absence, le travailleur conserve sa rémunération. Et pour les sept jours restants, il reçoit une allocation de l’INAMI. Ce dernier montant s’élève à 82% du salaire brut plafonné. Ce congé de paternité est lié à la filiation paternelle et n’est donc pas accessible à un co-parent. Un arrêté royal paru au Moniteur le 13 avril étendu le droit au congé de paternité au parent du même sexe dans un couple homosexuel. Mais cela vaut aussi pour le partenaire cohabitant d’un couple hétérosexuel sans qu’il y ait nécessairement reconnaissance légale de l’enfant. Il y a cependant des conditions. Il faut: - soit être marié avec la personne à l’égard de laquelle la filiation est établie; - soit cohabiter légalement avec la personne à l’égard de laquelle la filiation est établie et chez laquelle l’enfant a sa résidence principale, - ne pas être unis par un lien de parenté entraînant

une prohibition de mariage dont on ne peut pas être dispensé par le Roi; - soit cohabiter depuis une période ininterrompue de trois ans précédant la naissance de manière permanente et affective avec la personne à l’égard de laquelle la filiation est établie et chez laquelle l’enfant a sa résidence principale. La preuve de la cohabitation et de la résidence principale est fournie au moyen d’un extrait du registre de la population. En cas de décès de la mère biologique, le co-parent pourra (dans un arrêté encore à prendre) bénéficier du congé de maternité interrompu. S’il y a plusieurs personnes qui revendiquent le congé de paternité (par exemple en cas de changement de partenaire), la loi prévoit un système de priorités reflétant l’ordre fixé par les conditions d’octroi: d’abord le partenaire marié, puis le cohabitant légal, puis le cohabitant effectif.

Faites vos courses avec Marianne et Luc sur notre site www.fgtb.be/ indexation et comparez les prix de 2011 avec ceux de 2006. Ce petit jeux interactif vous permettra de voir ce que vous auriez perdu en pouvoir d’achat en cinq ans sans l’indexation automatique. Vous y trouverez également tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales: • le fonctionnement du système de l’indexation; • nos différentes propositions en la matière, notamment pour lutter contre la hausse des prix.

Inflation en mai: 3,35 % - Index sante + 2,89% Index normal

Index santé

Index-santé lissé

117,59

115,98

115,50

> COMITÉ POUR L’ANNULATION DE LA DETTE DU TIERS MONDE

2ème Université d’été du CADTM Europe Du 1er au 3 juillet 2011, à Wépion (près de Namur), Belgique La 2ème université d’été du CADTM Europe, qui se déroulera du vendredi 1er au dimanche 3 juillet à Wépion (Belgique) est un des grands rendez-vous de l’année: c’est un moment important pour prendre du recul sur une actualité très chargée, se former dans la bonne humeur et échanger. En 2009, les participants réfléchissaient collectivement à la crise globale du capitalisme et aux résistances et alternatives à y opposer. A l’image de la 1ère université d’été en 2009, et peut-être plus encore cette année, la 2ème université d’été du CADTM Europe sera un moment privilégié pour faire le point sur l’évolution la crise internationale, et pour construire la riposte nécessaire à l’échelle européenne contre la dette et les plans d’austérité. En effet, le capital et les dirigeants des pays de l’Europe sont bien décidés, avec l’appui du FMI et de la Commission Européenne, à faire payer la crise à ceux d’en bas.

Avec quelque 300 personnes attendues et 25 ateliers, cette université d’été du CADTM analysera la crise qui frappe les pays de l’Union européenne, les Etats-Unis, le Japon, l’Islande. Nous aborderons aussi le (néo)colonialisme 50 ans après les indépendances africaines, les évolutions en cours en Asie (Chine, Thaïlande,…), les alternatives mises en pratique au Venezuela, en Equateur et en Bolivie. On y discutera d’écologie, du féminisme, de droits humains, des fondements juridiques de l’annulation de la dette, des luttes contemporaines qui traversent notre planète, et de bien d’autres sujets. L’université d’été sera aussi l’occasion d’échanger sur des pratiques et des outils pédagogiques. Pour permettre aux familles d’y participer, un espace Enfants est également proposé pendant la journée.

L’université d’été du CADTM est ouverte à tou-te-s. Pour vous inscrire, téléphonez au +32 484 99 53 81 ou +32.4.226.62.85, écrivez à cecile@cadtm.org.

JOURNÉE CONFÉRENCE/DÉBAT

Union européenne & crise financière: où est passé l’argent? 8 juin 2011, de 9h00 à 17h00 Espace Solidarité - rue de Namur 47 - 5000 Beez matinée

L’Union européenne, de la crise à l’austérité, par Henri Sterdyniak, Directeur du Département économie de la mondialisation de l’OFCE (Centre de recherche en économie de Sciences Po), Membre du collectif des «Economistes atterrés»

après-midi

Le sauvetage des banques belges à la loupe, par Xavier Dupret, Chercheur au GRESEA. Parallèle entre politiques d’austérité européennes & politiques d’ajustement structurel du FMI, par Myriam Bourgy, CADTM Belgique.

infos & inscriptions T. 02/506 83 96 - daniel.wojtalik@cepag.be


ACTUALITÉ

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SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

Qui est le travailleur wallon? (1/2) SD Worx a réalisé une étude statistique sur le travailleur wallon, qui aide à dresser à la fois son profil, ses aspirations, son regard sur son job et sur son environnement de travail. Dans cette édition et la suivante, nous aborderons les résultats de cette étude. L’étude se base d’une part sur des données chiffrées (issues de la base de données de SD Worx, recoupée avec dis informations fournies par l’Institut national des Statistiques (INS) et l’ONSS), ainsi que sur une enquête quantitative menée auprès de 1200 personnes travaillant en région wallonne et vivant, pour la grosse majorité (4/5) sur le même territoire.

D’un point de vue démographique tout d’abord, l’on peut constater que le personnel actif féminin est bien représenté au niveau wallon. 48% des travailleurs wallons sont des femmes. C’est un peu plus que la moyenne belge dans sa globalité (43% de femmes parmi les travailleurs belges).

Rapport femme - homme

43% 48%

Belgique Wallonie 57%

52%

20%

40%

60%

80%

100%

Plus d’ouvriers en Wallonie Au niveau belge, les employés sont majoritaires: en moyenne 55% de la population active tombe sous le statut employé, les 45% restants sous le statut ouvrier . Au niveau wallon, le pourcentage d’ouvriers est plus élevé. Il s’élève à 48% contre 52% d’employés. La province wallonne qui connaît le plus d’ouvriers est le Luxembourg (55%).

Rapport ouvriers - employés

0%

Belgique Wallonie

52%

45%

Ouvriers

48%

20%

40%

60%

Cette conclusion apparaît des chiffres de l’enquête de SD Worx. 41,3% en moyenne de travailleurs

Travailler plus pour gagner plus? Pas vraiment.

80%

100%

Chiffres provenant de la base de données de l’Office de sécurité sociale (ONSS)

En quelques chiffres, ensuite: la Wallonie compte 1 547 547 habitants de 15 à 64 ans (sur 2 227 635 personnes de cette tranche d’âge) au travail ou à la recherche d’un emploi. C’est la population active. Sur base de ces chiffres, l’on peut générer trois taux: - Le taux d’activité: population active/population en âge de travailler: 68%

- Le taux d’emploi: population active occupée/population en âge de travailler: 57,2%. L’on peut également noter qu’un quart (26%) des Wallons travaillent à temps partiel.

Et qu’en est-il en Wallonie? Si on additionne les différents pourcentages d’heures supplémentaires non payées, on arrive à la conclusion qu’environ la moitié des travailleurs wallons (48%) preste des heures en plus, pour 35% de Flamands et 56% de Bruxellois. Pour les heures supplémentaires payées, 25% des travailleurs wallons en prestent, plus que les bruxellois (21%) et moins que les Flamands (30%). BruxellesCapitale

Flandre

Je voudrais gagner beaucoup d’argent et mener une vie luxueuse

33%

35%

33%

Je voudrais gagner un petit peu plus

39%

36%

39%

Je veux gagner suffisamment pour pouvoir joindre les deux bouts

28%

29%

29%

Mauvaise ambiance, discriminations: des cas fréquents Si le travailleur wallon décide de changer d’emploi, le plus grand nombre de personnes interrogées (70%) invoque la mauvaise ambiance au travail comme une raison très importante. Suivent ensuite les mauvaises relations avec son responsable ou ses collègues, le manque de reconnaissance ou d’appréciation ou le mauvais équilibre travail-vie privée. Les travailleurs flamands invoquent à peu de choses près les mêmes motifs pour changer d’emploi, mais pas dans le même ordre, ni dans la même proportion.

La discrimination au travail reste un problème. On pense traditionnellement au racisme, mais la notion de discrimination ne se limite pas à un désavantage ou à une inégalité de traitement sur base de la couleur de peau. Les jeunes travailleurs, les plus âgés, les homosexuels et les handicapés sont eux aussi régulièrement confrontés à ce phénomène. Selon l’enquête, près de 40% des travailleurs wallons répondent que des problèmes de discrimination existent dans leur environnement

de travail. Le pourcentage est inférieur au niveau des travailleurs flamands (30%) et supérieur au niveau de leurs homologues bruxellois (45%). Des différentes possibilités, l’âge, la langue et le sexe sont les plus fréquemment citées. La conviction politique et la couleur de peau sont dans une moindre mesure également mentionnées, les moins citées sont les caractéristiques physiques, croyances et orientation sexuelle.

Très important

Très important

Wallonie

Flandre

Mauvaise ambiance au travail

70%

61%

Mauvaise relation avec son responsable

62%

48%

Mauvaise relation avec les collègues

61%

43%

Peu de reconnaissance et d’appréciation

60%

53%

Mauvais équilibre vie privée-travail

49%

24%

Mal rémunéré

44%

52%

Charge de travail

36%

23%

Contenu du job non intéressant

36%

37%

Mauvais environnement de travail (matériel, espace,…)

35%

28%

Mauvaise accessibilité (trajet domicile-travail)

35%

34%

Peu de possibilités de développement

31%

25%

Talents trop peu utilisés

28%

20%

Trop peu d’autonomie dans son job

27%

16%

Trop peu de responsabilités dans son job

20%

15%

Défi insuffisant pour le job

18%

25%

Mauvaise image de l’entreprise

16%

16%

*Source: SA Belgique, SD Worx, 2010

Quelles formes de discriminations existent dans votre entreprise?

- Le taux de chômage: population au chômage/population active: 15,8%. C’est plus que la moyenne belge (10,4%) et beaucoup plus que la moyenne flamande (5,9%). C’est toutefois moins qu’à Bruxelles (20,8%)

prestent chaque semaine une ou plusieurs heures supplémentaires non payées en Belgique. Le pourcentage est de 28,3% pour ceux qui prestent chaque semaine une ou plusieurs heures supplémentaires payées.

Wallonie

Trouvez-vous très importantes les raisons suivantes pour changer d’emploi?

55%

Employés

Voyons un peu les détails. L’on s’aperçoit que, si on pose la question de ce que le Wallon voudrait changer dans sa rémunération, il n’est qu’un sur trois à souhaiter le luxe et l’opulence. Les deux autres travailleurs interrogés aimeraient gagner «un peu plus» ou «juste assez pour joindre les deux bouts». La réponse la plus fréquente fut «Je voudrais gagner un peu plus» (39%).

sont pas toujours payées. Les travailleurs belges font ainsi plus souvent des heures supplémentaires non payées que payées.

Qui veut gagner plus peut faire des heures sup’. Sauf qu’elles ne

Homme

0%

L’étude de SDWorx permet de tirer trois conclusions concernant les salaires en Wallonie: • Les travailleurs wallons veulent gagner un petit peu plus d’argent • Près d’un travailleur wallon sur deux preste des heures supplémentaires non payées • Plus d’un travailleur wallon sur deux veut modifier quelque chose à son package salarial «Un peu plus», ce ne serait pas un mal

Hommes et femmes au travail

Femme

Et les salaires dans tout ça?

Wallonie

Flandre

Age

23%

28%

Langue

18%

12%

Sexe

18%

18%

Couleur de peau

9%

14%

Caractéristiques physiques

7%

11%

Croyance

7%

6%

Orientation sexuelle

6%

4%

Conviction politique

12%

7%

*Source: SA Belgique, SD Worx, 2010


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

La FGTB-UBOT est le plus grand syndicat dans le secteur des taxis Bon nombre de taxis circulent dans toutes les grandes villes. Bruxelles, Gand, Liège, Anvers... Les chauffeurs de taxi sont souvent très fiers de leur profession. Pour être un bon chauffeur de taxi il faut d’ailleurs disposer d’amples compétences. Entretenir des rapports polis et serviables avec les clients, être un plan de ville vivant, connaître et

surtout appliquer le code de la route, avoir une bonne forme physique, rester concentré, ne pas faire de casse... Souvent, il faut travailler dans des circonstances difficiles. Le travail de soir, de nuit et de weekend appartiennent au boulot, et souvent on rencontre des «drôles de types» qui, après être sortis pendant toute la nuit... ne savent

Lors des actions récentes que nous avons menées à Zaventem pour les chauffeurs de taxi, nous avons parlé avec bon nombre d’entre eux. Parfois, les langues ne se sont pas dénouées sans peine, mais une fois la glace brisée... Déjà le monde des taxis en soi est un monde difficile. Mais avoir l’aéroport national et Bruxelles comme lieu de travail, est «extra»... spécial. Hélas, le chauffeur salarié rencontre toujours davantage de problèmes à cause des chauffeurs (faux-)indépendants. La concurrence est très dure. Olivier: «La véreux. plupart des Heureusement il chauffeurs de existe aussi queltaxi savent ques plus grandes bien qu’il n’est firmes qui travaillent plus ou pas évident moins selon les de toucher un règles... Celles-ci salaire exact ne doivent pas dans leur seccraindre l’UBOT, teur. Comme ils reçoivent car les entreprises parfois un qui sont sérieuses pourboire ou peuvent toujours font des cour- Olivier Van den Eynde (Propa- compter sur nous ses plus «ré- gandiste Bruxelles/Zaventem): comme interlocumunératrices», «Sors de ton taxi et agis» teur valable. Et les ils sont plutôt trafiquants... nous inclinés à prendre une attitude les voulons dehors!» défensive. Toutefois, bon nombre de chauffeurs affirment que leur boulot n’est pas facile. Et qu’ils pré- Chaque deuxième mardi du mois, fèrent être rémunérés d’une façon les chauffeurs de taxi peuvent plus juste. Lorsque nous relatons nous rencontrer au parking des des situations intolérables dans bus à l’aéroport de Zaventem. Le le secteur, maints chauffeurs sont bus UBOT est sur place, nous t’asgênés et se taisent. Bien sûr ils sistons avec plaisir à résoudre tes connaissent eux aussi les histoires questions et problèmes comme des faux-indépendants qui sont chauffeur de taxi! exploités par certains employeurs

Qui dit Gand, dit V-Tax. En effet, comme entreprise de taxis V-Tax est bien connue à Gand. L’UBOT a toujours joué un rôle-clé dans cette firme. Et nous sommes décidés à maintenir cette position. Nous la remercions d’ailleurs à une délégation active au sein des organes de concertation chez V-Tax. Nous donnons la Colaes, Yilmaz Du Caju et Da«La délégation défendre les intravailleurs lors du CPPT et du prise chez V-Tax. du parc automoimportant au Grâce à l’utilinos taxis sont de l’environnevoitures jolies font les clients.

parole à Daniël Kursun, Dirk niel Stakowisz: FGTB s’efforce à térêts de tous les des réunions Conseil d’entreL’amélioration bile est un sujet sein de la firme. sation de GPL respectueux ment. Et des et propres satis-

De plus, des réunions ont lieu sur une base régulière avec la Ville de Gand. Divers sujets sont abordés: les tarifs, les travaux dans la ville, le service pendant les fêtes gantoises,... La Ville de Gand devrait bien tenir compte davantage du personnel de V-Tax.. C’est que la firme occupe 120 travailleurs. La Ville écoute trop facilement les petits indépendants. Par exemple l’introduction à chaque course d’un temps d’attente gratuit de 5 minutes est un sujet brûlant. Qui travaille encore pour rien en 2011?... Le chauffeur de taxi gantois!! Du reste, les divers prix forfaitaires sont trop bas. Un exemple : la course à Zaventem coûtait 125.00e chez V-Tax. La Ville a réduit ce tarif à 95.00e. Cela signifie une perte de salaire de 10.00e par course. Nous, on s’efforce à faire appliquer le prix exact pour toutes les courses hors ville. De plus, nous sommes d’avis que le calcul des salaires doit être révisé d’urgence au niveau national. Qui travaille encore à un pourcentage sur la recette, de nos jours? PERSONNE Aussi, considérons-nous l’introduction d’une prime de fin d’année à part entière comme évidente. En outre, nous envisageons les pourparlers avec la Ville de Gand en vue des prochaines Fêtes gantoises. Espérons que les taxis obtiendront de meilleures facilités pendant les fêtes et que nous ne serons pas trop refoulés.»

plus où ils habitent. Comme plus grand syndicat dans le secteur des taxis, l’UBOT est, chaque jour, sur la brèche pour assister le personnel...

Le secteur des taxis à Anvers peut être résumé en bref: à peu près 900 chauffeurs, 340 véhicules, 70 autorisations à des entreprises de taxi. Les grandes entreprises ont leur propre dispatch: Antwerp Tax, DTM, Sinjoor ... Les plus petites entreprises sont souvent branchées sur un dispatch commun. Les grands joueurs entretiennent des contacts convenablement bons avec les syndicats et chez eux il n’y a donc pas de problèmes «considérables». Et lorsqu’un problème surgit tout de même, il peut être résolu par l’intermédiaire de l’UBOT ou de notre délégué dans la plupart des cas. Carine Dierckx, déléguée permanente UBOT: «dans les entreprises plus grandes, les choses ne vont pas si mal que ça. Souvent, un délégué UBOT est sur place, et les membres du personnel qui ont des problèmes, sont assistés par nos militants. Ce sont souvent les petites entreprises qui se paient la tête du personnel.» Carine Dierckx: «Cependant, nous voyons apparaître de plus en plus des petites entreprises n’occupant que quelques chauffeurs. Des petites entreprises qui n’appliquent pas la législation correctement. Ainsi, comme elles ne paient presque jamais le salaire minimum garanti, nous devons toujours intervenir individuellement. Avec la communication qu’il n’y a pas de véhicule disponible, ces firmes renvoient

leurs chauffeurs à la maison à tort et à travers. Sans paiement du salaire fixé dans la CCT. Bon nombre d’entre elles ne sont actives que pendant une période plus courte. Après quoi elles ferment les portes et resurgissent avec la même direction sous un autre nom commercial. Nous les appelons parfois des entreprises «champignon...»» Les travailleurs sont toujours les victimes de ces pratiques: pas de paiement du salaire, pas de préavis correct, etc. .... A Anvers, il ya de nombreuses nationalités parmi les chauffeurs. Le problème de la langue surgit souvent lorsque les concernés pensent avoir été traités à tort. Parfois, ils savent à peine lire leurs contrats et, pire encore, ils ne comprennent pas l’impact d’un certain nombre de choses. Pascal Rosseels: «les chauffeurs sont souvent confrontés à la situation problématique de la circulation à et autour d’Anvers. L’emploi des bandes pour les bus reste un point délicat et les chauffeurs ont l’impression que De Lijn n’y remédie pas ou presque pas. Mais également les stations fixes ont déjà été l’objet de discussion à plusieurs reprises. Toutefois, sous la pression d’e.a. l’UBOT, la Ville d’Anvers a fait des efforts pour créer des places nouvelles ces dernières années.»

L’UBOT de Liège a travaillé sur les problématiques rencontrées par les travailleurs du secteur des taxis. Afin de mieux comprendre et évaluer ces problèmes des chauffeurs de taxi liégeois, une vaste enquête a été réalisée sur le terrain entre le 15 novembre et le 3 décembre 2010. Le manque de places, des emplacements taxis systématiquement pris par des autres automobilistes, le manque de clémence de la part de certains policiers, la mobilité des taxis dans la ville et tant d’autres choses ont été soulevées lors d’une première réunion initiée le 9 février dernier. Alain Durant, propagandiste UBOT Liège: «Certaines organisations parlent des problèmes du chauffeur de taxi. Nous, à l’UBOT, écoutons les chauffeurs-mêmes. Sur base d’une enquête parmi les chauffeurs de taxi, nous sommes allés trouver le bourgmestre. Entretemps, nous avons déjà pu réaliser l’un et l’autre pour le chauffeur de taxi liégeois, mais hélas il reste encore beaucoup à faire.»

Le bourgmestre Willy Demeyer a insisté sur le fait que le secteur des taxis liégeois est très important en matière de mobilité, aussi était-il intéressé par les problèmes que nous lui avons signalés. C’est qu’il attache beaucoup d’importance aux efforts faits pour développer les transports de personnes et of-

frir ainsi aux citoyens, un éventail de possibilités en matière de mobilité: également en ce qui concerne le transport en taxi. Demeyer souligne que le problème de la ville est la concentration des commerces dans le centre urbain, ce qui provoque un apport non

négligeable de véhicules privés, d’où la réelle volonté de créer plus d’espace pour les taxis et de les considérer comme une solution et non comme un problème. Les responsables de la police locale qui étaient également présents, ont écouté attentivement les remarques et suggestions tout en partageant également les problèmes que les travailleurs de la police rencontrent. Grâce à un dialogue constructif nous espérons, à court terme, résoudre quand même quelques problèmes épineux. Entretemps vous pouvez déposer vos réactions sur le site www.ubot. be (utilisez le formulaire taxis)

Devenez militant UBOT… En mai 2012, des élections sociales seront organisées dans les entreprises plus grandes. Les affiliés UBOT qui veulent s’engager à défendre les intérêts des chauffeurs sont bienvenus pour venir renforcer nos listes. Mais également si vous êtes simplement intéressé à savoir comment fonctionne l’UBOT ou si vous voulez recevoir de l’information régulièrement, n’hésitez pas à nous le faire savoir. Vous pouvez prendre contact avec dinneke.fleerackers@btb-abvv.be - tél. 00 32 3 2243437. Visitez en outre régulièrement le site web UBOT: www.btb-abvv.be


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

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Bilan de l’euro-syndicalisme Au moment où les autorités européennes lancent une offensive majeure contre les salaires et où les syndicats européens tiennent congrès à Athènes pour voir comment s’y opposer, sort un livre signé Anne Dufresne, chercheuse à l’UCL et au FNRS et proche collaboratrice de Corinne Gobin, faisant le point sur la question salariale dans le syndicalisme européen. e salaire a toujours été au cœur des relations entre travailleur et employeur et donc au cœur de l’action syndicale, en tout cas au niveau national. Par contre, au niveau européen, la CES ne s’en est jamais beaucoup occupée pour la simple raison que dans

L

C’est ce qu’Anne Dufresne appelle «la dépolitisation du salaire». En attendant, les «lois» du marché et la concurrence non tempérées au niveau européen par le droit du travail et la sécurité sociale, ont fait que la part des salaires dans le PIB a chuté.

L'Euro-Manifestation du 29/09/2010 à Bruxelles ce domaine les organisations qui la composent n’ont pas l’intention de se départir de leur pouvoir de négociation qui fonde le lien avec leurs affiliés. Les différences de situation économique, de traditions syndicales, de rapports de force, de systèmes sociaux, de cadres juridiques, etc… entre les pays membres de l’Union expliquent facilement cette réticence. Et puis, le salaire n’est pas inclus

dans le champ des compétences européennes, même si, implicitement, la mise sur pied de l’Union économique et monétaire, fait du salaire une variable d’ajustement compensant la fixité des changes liée à la monnaie unique.

mesure où les employeurs n’entendent pas mettre en place un système contractuel au niveau européen. Pour ce qui est du salaire, ils préfèrent laisser jouer la concurrence.

Les relations entre employeurs et travailleurs au niveau européen, se passent au sein d’un Dialogue social qui tourne à vide dans la

Résultat: le salaire est sorti du champ politique, c’est-à-dire du débat politique, et s’est retrouvé dominé par le discours économique qui ne supporte pas la discussion.

Malgré les tentatives de coordination transfrontalière comme le groupe de Doorn (Belgique, PaysBas, France Allemagne), le modèle allemand de la modération salariale s’impose à l’Europe à la faveur de la crise de l’euro à travers la Gouvernance économique et le Pacte euro-plus. Néanmoins ces expériences ne sont pas perdues. Elles s’inscrivent dans un processus lent. Anne Dufresne plaide pour une repolitisation du salaire et pour un renforcement de la coordination syndicale notamment à travers les fédérations européennes sectorielles.

«Le salaire, un enjeu pour l’eurosyndicalisme. Histoire de la coordination des négociations collectives nationales». Anne Dufresne. Presses universitaires de Nancy. 205 pages. 18 euros. Préface de Bernard Friot.

> ENTRETIEN AVEC ANNE DUFRESNE

Plaidoyer pour une coopération syndicale européenne renforcée Selon vous, la Confédération européenne des Syndicats ne s’intéressait pas beaucoup aux salaires et elle ne s’en est préoccupée que sur le tard et encore pour proposer une «norme salariale»… C’est vrai que la CES ne commence officiellement à s’intéresser aux salaires qu’avec la naissance de la Banque centrale européenne. Jusque là la CES se consacrait au «Dialogue social» qui ne produit que très peu de choses. En 1999, l’idée d’une coordination apparaît principalement sur les questions de salaire et de temps de travail. A ce moment là c’est vrai que l’on évoque l’idée d’une norme salariale. C’est quoi? c’est la norme proposée par la Fédération Européenne du Métal, c’est-à-dire «inflation + productivité» devant correspondre à l’évolution des salaires + aspects qualitatifs. Ces critères qualitatifs comportent une grande ambiguïté: cela reprend tout ce qui est «quantifiable», c’est-à-dire réduction du temps de travail, formation, égalité salariale. On introduit ainsi le flou dans l’arbitrage entre revendication salariale et aspects qualitatifs qui sont finalement très peu clairs. On n’est plus dans la négociation collective dans le sens d’une délibération politique. C’est pour cela que je parle de «dépolitisation» de la négociation salariale. On entre dans l’idée d’une norme qui empêche la politisation du salaire.

Mais cette idée de norme salariale liée à la création de la BCE, est-ce que ce n’est pas une «politisation du salaire»? C’est vrai qu’au départ la norme visait à contrer la politique monétariste de la BCE qui multiplie les incantations à la modération salariale et la responsabilisation

des syndicats. On peut dire que c’est un tournant par rapport à 93 où la CES avait adhéré à l’Union Economique et monétaire. L’idée d’une coordination salariale s’impose alors comme moyen de lutter contre le dumping salarial. Le problème de la CES c’est qu’elle a un rapport de force faible. Elle n’a pas suffisamment de soutien politique ni de forces syndicales qui soutiennent l’euro-syndicalisme. Les comités de concertation sont souvent composés de techniciens qui n’ont pas de réel pouvoir de négociation. Il faudrait une deuxième étape dans cet effort de coordination pour arriver à une convention collective sectorielle européenne même si l’objectif semble très lointain. C’est là que la politisation est nécessaire pour pousser à la création d’un patronat européen. Parce que jusqu’à présent le patronat se refuse à être un interlocuteur de négociation.

Des tentatives de coordination salariale comme le Groupe de Doorn, dites-vous, ont échoué. Pourquoi? La faute aux syndicats allemands qui ont accepté la modération salariale? L’échec de Doorn est dû à la modération salariale allemande. La suite logique de cet échec, c’est le Pacte pour l’euro. Le groupe de Doorn est né à la suite de la loi belge de sauvegarde de la compétitivité et cette loi a servi de modèle au Pacte pour l’euro à l’échelle européenne. Il faudrait maintenant un groupe de Doorn étendu à l’Europe. Mais Doorn a été très très intéressant quand même. Je ne pense pas qu’on puisse parler d’échec. Il n’y a pas de résultat immédiat. L’impor-

tant c’est qu’il y a des stratégies qui se mettent en place. Il faut voir les choses sur le long terme.

La coordination salariale est-elle possible vu les très grandes différences de salaire en Europe? C’est vrai que les salaires sont très éloignés mais on peut comme le fait la CES mettre l’accent sur un ratio de 60% du salaire médian. C’est possible et c’est important de créer un verrou pour éviter la spirale vers le bas.

Est-ce que les traités sur lesquels repose la jurisprudence de la Cour de Justice Européenne (arrêts Vikking, Laval, Luxembourg, Rüffert autorisant de fait le principe du salaire du pays d’origine pour les travailleurs détachés) n’empêchent pas l’harmonisation salariale? Le problème de ces arrêts c’est que la CJCE prend le pouvoir et qu’elle casse la grève au nom de la libre concurrence. Dans le traité lui-même la grève est exclue (art. 153.5), comme les rémunérations et le lock-out. Donc a priori ces outils fondamentaux de l’action syndicale sont exclus du champ de compétence communautaire. C’est un défi majeur pour construire une coordination salariale.

Vous dites que le salaire est exclu du champ de compétence européen en vertu des traités. Est-ce que ce n’est pas le contraire maintenant avec la Gouvernance économique et le Pacte pour l’euro qui tend à imposer par en haut une harmonisation des salaires vers le bas? Le nouveau Pacte pour l’euro va dans le sens du dumping avec des

critères d’écarts de compétitivité. Il vise à empêcher les augmentations salariales. C’est l’opposé de la coordination salariale. Mais je pense que le Pacte pour l’euro n’est pas un point culminant d’une stratégie des responsables politiques et de la Banque centrale européenne. Ce n’est que la suite logique de l’Union économique et monétaire. La différence c’est qu’on est dans un rapport de force politique tel, qu’il y a une arrogance telle, que tout ce qui était implicite devient explicite. En fait les logiques de modération salariale, de troc de l’emploi contre le salaire, le critère absolu de la compétitivité, tout cela était latent dans les textes communautaires. Il n’y a rien de surprenant. Ce qui est incroyable, c’est l’utilisation de la crise pour mener ces politiques alors qu’on croyait du côté syndical qu’il y avait une opportunité pour changer de cap. C’est l’inverse qui se produit: les autorités européennes poussent leur logique basée sur le modèle allemand de modération salariale jusqu’à l’absurde . Ce qui est dangereux, c’est que ces critères européens portent atteinte à l’autonomie collective et visent à déconstruire les modèles de re-

lations professionnelle. Et ça c’est nouveau, en tout cas à ce niveau de violence. L’Europe donne la méthode de la modération salariale: la décentralisation de la négociation collective vers l’entreprise et la limitation des salaires dans le public pour donner le la dans le privé. Cette décentralisation de la négociation collective vise aussi les secteurs et les fédérations syndicales européenne sectorielles. Si on affaiblit la négociation dans les secteurs on finira par ne plus négocier que dans les multinationales. C’est un enjeu très important. La négociation collective transnationale à laquelle on voudrait substituer une négociation de groupes d’entreprises ce qui mènerait au détricotage des droits sociaux et des systèmes de négociation collective nationaux. C’est un mouvement convergent avec le Pacte pour l’euro Pour contrer cela il faut créer un cadre juridique qui impose un monopole syndical de négociation collective comme l’a fait la FEM (fédération européenne du métal). Il faut renforcer les niveaux sectoriels pour reconstruire un niveau inter

Le Groupe de Doorn La Coordination syndicale transfrontalière née en 1998 entre l’Allemagne et le Benelux auquel s’est ensuite ajouté la France.

Le pacte pour l'euro-plus Ce texte n’est encore qu’en projet. Ce n'est que si ce pacte se voit intégré dans le mécanisme de surveillance macro-économique du paquet législatif «gouvernance économique» avec des sanctions à la clé que les objectifs salariaux du pacte deviendront contraignants. Ce paquet doit être adopté en juin prochain. (Voir Syndicats n°9).


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DOSSIER

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

E LE D’ACCORD INTERPROFESSIONNEL 12PROJET CONGRES DE LA CONFEDERATION EUROPEENNE DES SYNDICATS

Changer de cap La Confédération européenne des syndicats (CES) qui regroupe 83 organisations syndicales européennes, a tenu son 12ème Congrès à Athènes du 16 au 19 mai 2011. Au cœur des débats, les projets européens de Gouvernance économique qui vise à imposer l’austérité en réponse à la crise des dettes souveraines et le Pacte euro plus qui vise directement la formation des salaires (voir notre dossier dans Syndicats n° 9). La CES a adopté une résolution d’urgence destinée au Conseil des ministres des Finances européens, qui dénonce ces politiques. Une euro-manifestation le 21 juin, soit juste avant le vote prévu au Parlement européen, aura lieu à Luxembourg. our la CES, la crise grecque est la preuve que les tentatives de sauvetage ne permettent pas de stabiliser durablement la zone euro. Les sévères mesures d’austérité ont plongé plus encore l’économie grecque dans la récession, les importantes coupes sociales et salariales mettant la paix sociale en danger. Malgré ses efforts, les agences de notation ont rétrogradé la Grèce, prétendant que l’intérêt de la dette ne pourra être payé. Athènes ne sera dès lors pas en mesure de combler son déficit. L’avenir de la Grèce, dit la CES, ne peut être laissé aux mains

P

du marché des capitaux.

L’austérité est contreproductive Les mesures européennes de sauvetage ne fonctionnent pas. Il n’y aura pas d’amélioration budgétaire sans croissance. Au contraire, le chômage et les faillites augmentent, les recettes fiscales sont en baisse (de 1,3 milliard en 2011). La résistance bien compréhensible de la population grandit. L’Irlande et le Portugal sont face à des scénarios semblables. Plus d’aides et encore plus de restrictions

suivent la dette. La spirale négative est à l’œuvre. Et, comme d’habitude, ce sont les travailleurs qui paient le plus lourd tribut à un tel développement. Il faut empêcher cela. Pour sortir de la crise, l’Europe doit aider les pays en difficulté comme la Grèce au moyen d’un programme d’investissement et de développement ambitieux afin de générer croissance et emploi et ainsi produire revenus et recettes fiscales. S’en tenir à un plan unilatéral d’austérité reviendrait à accepter l’effondrement de la zone euro.

Les salaires c’est notre affaire En ce qui concerne le paquet sur la gouvernance économique, la CES n’acceptera jamais d’interventions directes ou indirectes dans les salaires, l’autonomie des négociations collectives ou les systèmes nationaux de formation des salaires. Le CES estime à propos de la Grèce – mais cela vaut pour tous – que l’aide financière aux pays déficitaires ne doit pas faire obstacle à la croissance ni être liée à des mesures d’austérité antisociales qui aggraveraient encore la spirale négative. Il faut donc mettre immédiatement fin aux privatisations et aux diktats unilatéraux à l’égard de la Grèce et des autres pays déficitaires qui ne font qu’exacerber la situation dans la zone euro. Favoriser une stratégie d’investissements publics permettant à l’Europe de sortir de ses dettes et de ses déficits. Il faut permettre que les déficits soient pris en compte sur une période plus réaliste et plus longue: pour éviter la stagnation économique, l’objectif de 3% du déficit devrait seulement être atteint à l’horizon 2016-2017. Les délégués au 12ème Congrès de la CES ont exprimé leur entière solidarité et leur soutien aux travailleurs et au mouvement syndical en Grèce et dans les autres pays sévèrement mis à l’épreuve par les différentes mesures d’austérité.

> ANNE DEMELENNE

Une véritable gouvernance économique Pour Anne Demelenne, Secrétaire générale de la FGTB, une véritable gouvernance économique, «ce n’est pas la gouvernance de la droite européenne, synonyme de perte de pouvoir d’achat, d’atteinte aux services publics, de recul en matière de protection sociale, de baisse de la consommation, de récession économique. Mais bien une gouvernance qui reprend en main le marché, qui bride la spéculation en faisant appel directement à l’épargne, qui investit dans l’économie pour relancer l’emploi et les salaires, tout en préparant la mutation vers une économie favorable à l’environnement.

Il est impératif de changer de cap et de faire un choix de société, qui réclame le niveau européen. - La FGTB est favorable à la croissance, mais pas n’importe laquelle. La croissance à venir doit respecter l’environnement et les travailleurs et créer des emplois, durables, de qualité. Après le moteur à vapeur, l’ordinateur, c’est désormais le tour

du développement durable : une 3ème révolution est en marche et il s’agit de ne pas la rater mais il n’est pas question de sacrifier des travailleurs […] - Il est aussi fondamental que soient prévus des investissements, des soutiens publics à cet indispensable développement. Pas pour octroyer des avanta- Bernard Thibault (CGT -France) ges aux actionnaires et Anne Demelenne (augmentation de de dette publique (golden rule). leurs dividendes) et/ou à certains employeurs (augmentation de leurs Comment financer ce tournant bonus). L’argent de la collectivité historique et incontournable? doit pouvoir être un levier en vue de créer de la prospérité économi- Pour la FGTB, la réponse se trouve du que et sociale. C’est pour cela que côté de la fiscalité, via une taxe sur la gouvernance économique doit les transactions financières, la fin des exclure les investissements dans paradis fiscaux, mais aussi l’émission l’économie et dans l’infrastructure d’euro-obligations.» des 3% de déficit public et des 60%

Rudy de Leeuw, Président de velle Secrétaire générale de la général adjoint.

> RUDY DE LEEUW

Il est encore temps d’agir Le cadre que l’Europe veut nous imposer n’est pas une «gouvernance économique» mais une «gouvernance de l’austérité». La droite a détourné notre projet de gouvernance économique axé sur la croissance durable, l’emploi et l’harmonisation des impôts pour éviter le dumping fiscal et l’a remplacé par une attaque en règle contre notre modèle social. Ce que les gouvernements de droite n’ont pas réussi à obtenir dans chacun de nos pays, risque d’être concrétisé au travers du cadre que l’Europe veut nous imposer. Tout n’est pas encore perdu. Nous voulons être entendus par le Conseil, la Commission et les Gouvernements. Il est tout à fait scandaleux que nos actions n’ont pas abouti dans un dialogue avec les décideurs politiques. Et maintenant, il est moins cinq! Dans les jours et les semaines à venir, nous devons exercer un maximum de pressions et mobiliser en vue d’obtenir une adaptation fondamentale de ce cadre européen. Nous devons renforcer la solidarité et certainement pas nous replier sur nous-mêmes. Je ne parle pas ici de discours solennels ou de résolutions mais bien de décisions effectives et d’actes.

> MANIFESTATION EUROPEENNE LE 21 JUIN A LUXEMBOURG

Pour une autre gouvernance économique européenne Le Congrès d’Athènes a unanimement condamné la gouvernance économique de droite que l’Union européenne veut imposer. Les mesures qui sont en discussion entre la Commission, le Conseil et le Parlement européen affecteront des millions de travailleurs et de citoyens. Pour la CES, gouverner l’Europe signifie œuvrer pour une Europe plus sociale et solidaire pour tous les citoyens, les jeunes en particulier. La gouvernance économique responsable préconisée par la CES doit être axée sur l’accès à des emplois stables et de qualité, la promotion généralisée de la formation pour tous, des salaires décents, ainsi qu’une protection sociale forte. Le pouvoir d’achat, le niveau des retraites et l’accès à des services sociaux de qualité doivent être défendus et assurés.

«Le mouvement syndical européen entend faire pression et organisera une journée d’action et d’information aux niveaux européens et national, le 21 juin prochain.» dit Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES. Ce 21 juin sera une journée européenne d’action avec une manifestation syndicale européenne à Luxembourg. Plus de détails prochainement sur notre site www.fgtb.be

MOBILISING FOR SOCIAL EUROPE

EUROPEAN TRADE UNION CONFEDERATION (ETUC) www.etuc.org


DOSSIER

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

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Le Manifeste d’Athènes La feuille de route de la CES pour les 4 prochaines années

la FGTB, Bernadette Segol, la noua CES et Patrick Itschert, Secrétaire

La nouvelle équipe dirigeante de la CES Le 18 mai a eu lieu l’élection du nouveau secrétariat qui dirigera la CES pour les quatre années à venir.

L’élection portait sur les postes de Président et Secrétaire général-e, les deux postes de Secrétaires généraux adjoints ainsi que les quatre postes de Secrétaires confédéraux.

Secrétaire générale La nouvelle équipe sera dirigée par Bernadette Ségol (photo), actuelle secrétaire régionale de UNI (syndicat mondial des compétences et des services), qui devient secrétaire générale de la CES.

Président Ignacio Fernandez Toxo occupe désormais la présidence, jusqu’ici assurée par Wania Lundby-Wedin.

Secrétaires généraux adjoints Patrick Itschert, de la FGTB et actuel secrétaire général de la fédération internationale du textile ETF, devient secrétaire général adjoint. Tout comme Jozef Niemiec, jusqu’alors secrétaire confédéral de la CES.

Secrétaires confédéraux Les quatre secrétaires confédéraux nommés sont Claudia Menne, Veronica Nilsson, Judith Kirton et Luca Visentini.

Actuellement, le problè- constitutionnels stricts de la dette et des dépenses publiques. me essentiel pour les syndicats européens est que Les salaires ne sont pas la crise financière affec- l’ennemi de l’économie tant la Grèce, l’Irlande et La CES affirme que cette approche le Portugal, et la politique est totalement inacceptable pour les syndicats européens et elle fera plus générale de gouver- campagne à tous les niveaux pour nance de l’austérité dans que les principes suivants soient : d’autres États membres respectés • les salaires ne sont pas l’ennemi exercent une pression à la de l’économie mais en sont le baisse sur les salaires, les moteur, entraînant croissance et emplois, services publics, la sécu- • l’autonomie des partenaires rité sociale, les pensions sociaux dans les négociations et salariales doit être et les conditions de travail collectives respectée tandis que les organisaet de vie. tions syndicales doivent mieux La CES s’inquiète des coordonner les négociations collectives, conséquences jusqu’à • le pouvoir d’achat des salaires et présent négatives du ren- des traitements des travailleurs être amélioré par des augflouement des économies doit mentations qui suivent l’inflation en détresse organisé par et la productivité tout en conserl’UE et le Fonds monétaire vant les systèmes existants d’indexation des salaires dans le but international. Les mesu- global d’une distribution équitable res d’austérité imposées, des richesses, processus conduisant à l’inégaen Grèce, au Portugal et en • le lité des revenus doit être inversé, Irlande notamment, ont • la lutte contre le dumping salarial aggravé la situation et les et fiscal doit être intensifiée et le principe du salaire égal pour un pays concernés font face travail égal appliqué, à une période prolongée • les droits et les régimes des pendoivent être protégés et de récession, une charge sions garantir des conditions de vie croissante de la dette, une décentes, et… pression sur les normes • les règles en matière de dette publique doivent être adaptées et les droits du travail et aux réalités économiques et aux au chômage. Le risque circonstances exceptionnelles et provoquer une récession et est réel de voir des pays non ses conséquences sociales par des et leurs populations s’en- mesures d’austérité. detter davantage, mettant Non à l’austérité ainsi l’Europe et ses États membres en grand dan- Dans ce contexte, les syndicats affiliés à la CES sont déterminés à: ger. • combattre la puissance montante La CES exige donc d’urgen- de l’extrême droite et de ses alce un changement fonda- liés nationalistes bornés et militer pour une Europe sociale. Ils mental dans l’approche agiront dans ce but lors des prode l’UE pour qu’elle ap- chaines élections parlementaires européennes; porte une aide effective • combattre le chômage, les inégaliaux pays en difficulté. tés croissantes, le travail précaire Le nouveau Pacte euro-plus applicable à la zone euro et à six autres économies a d’importantes implications, particulièrement en matière de salaires, car il comprend des recommandations aux États membres portant sur: • des comparaisons des coûts unitaires de main-d’œuvre, • une hostilité envers l’indexation salariale et, de façon plus générale, la négociation centralisée, • un lien entre salaire et productivité sans égard pour l’inflation, • une pression à la baisse sur les salaires du secteur public et, dans certains cas, sur les salaires minimum, non sans conséquences pour le secteur privé, • une pression à la baisse sur les droits à la pension et les régimes de retraite anticipée, • l’encouragement de contrôles

et la gouvernance de l’austérité; • se mobiliser pour la croissance et le développement durable; • œuvrer pour davantage de force syndicale et d’adhérents; et • développer une réponse conjointe face à un marché du travail européen de plus en plus intégré.

Tout cela sera au centre du travail de la CES en 2011-2014 La CES s’engage en outre à: • Se battre pour un «New Deal» européen pour les travailleurs, contre la gouvernance de l’austérité, les coupes dans les salaires, la sécurité sociale et les services publics et pour une gouvernance économique européenne au service des peuples européens et non des marchés comprenant une croissance qualitative, le plein emploi et le renforcement du modèle

social européen. Parmi les mesures proposées, figurent: - une taxe sur les transactions financières, - une harmonisation de l’assiette consolidée de l’impôt des sociétés, - des taux d’imposition minimum pour les entreprises, - des actions en faveur des euroobligations - des mesures de protection des investissements pour l’avenir contre des politiques d’austérité aveugles. • Exiger et faire campagne pour que les droits fondamentaux aient priorité par rapport aux libertés économiques et, donc, garantir ce principe dans un Protocole de progrès social dans les traités européens, dans une Directive sur le détachement des travailleurs révisée et dans une réglementation du marché intérieur connue sous le nom de «Monti II».

et à la participation doivent jouer un rôle essentiel. • Contribuer activement à la gestion d’une juste transition vers une économie bas carbone, y compris par le dialogue social ; soutenir la recherche et l’innovation dans les nouvelles technologies et l’efficacité énergétique. • Soutenir les services publics et combattre leur démantèlement causé par les coupes de l’austérité et la privatisation systématique, garantissant leur contribution essentielle au développement démocratique, à la croissance durable, à l’emploi et à la sécurité sociale.

• Mettre davantage et de meilleurs emplois en tête de l’agenda européen et au cœur de la gouvernance économique de l’UE et l’inclure dans le dialogue social européen tout comme dans l’évaluation de la stratégie 2020 et de l’Acte pour le marché unique.

Protéger le travail

• Exiger une attaque coordonnée contre le chômage des jeunes avec des garanties en matière d’accès à l’éducation, à la formation et aux emplois, en investissant dans un système éducatif performant de la petite enfance à l’enseignement supérieur;

• Protéger les travailleurs migrants en favorisant la reconnaissance mutuelle de l’adhésion syndicale, exiger le respect du salaire égal pour un travail égal sur base du principe du pays d’accueil et combattre le racisme et la xénophobie. De plus, tous les travailleurs migrants doivent disposer du droit d’information quant à leurs droits dans le pays d’accueil.

• Donner priorité à l’amélioration des conditions de travail de tous les travailleurs européens, à la lutte contre le travail au noir, la corruption et l’économie souterraine ainsi que contre le dumping social et salarial, au travers de la législation et au sein du dialogue social. • Agir afin que tous les travailleurs, quelle que soit la forme de travail, puissent mener une vie décente et soient protégés au travers de conventions collectives et/ou de la législation assurant l’égalité de traitement et puissent bénéficier des droits des travailleurs.

Réguler les marchés • Exiger une régulation efficace et rigoureuse des marchés financiers et des agences de notation, la fin des paradis fiscaux, une taxe sur les transactions financières et l’arrêt des rémunérations, des parachutes dorés et des bonus excessifs des dirigeants. • Exiger de nouveaux systèmes de gouvernance d’entreprise afin de favoriser la durabilité, le long terme et des niveaux de rémunérations équitables pour tous – des systèmes dans lesquels les Comités d’entreprise européens, les syndicats et les droits des travailleurs à l’information, à la consultation

• Œuvrer activement pour l’égalité hommes-femmes et combattre toute forme de discrimination fondée sur le sexe, la race, la religion, l’âge, le handicap et l’orientation sexuelle.

• Améliorer les normes en matière de santé et de sécurité, notamment en faisant campagne pour une réglementation sur le temps de travail qui protège la santé et mette fin à l’opt-out, (possibilité de ne pas appliquer une réglementation européenne). • Une attention particulière doit être accordée - au stress à la violence et au harcèlement au travail, - aux troubles musculosquelettiques, - aux réglementations REACH sur les substances chimiques. • Soutenir une mondialisation juste et durable, y compris les accords de coopération de l’UE. Le modèle social européen doit servir d’exemple partout dans le monde. • Exiger le droit de grève sur les questions transnationales et appuyer la demande pour une chambre du travail spécifique à la Cour de justice européenne. Le texte complet du manifeste d’Athènes est disponible sur notre site: www.fgtb.be


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SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

> POINT DE VUE

> NON-MARCHAND

Des revendications raisonnables, des actions fondées

Le 9 juin, marchez pour vous!

Un petit événement, inspiré de la vie quotidienne. Marianne et Luc viennent d’acheter un nouveau lit. Il s’agit d’une dépense importante pour laquelle ils ont longtemps hésité. Ils ont d’abord pensé reporter l’achat d’encore un an, mais le vendeur les a convaincus. «Tenez compte du fait que l’année prochaine, le prix sera 10% plus élevé» a-t-il prévenu. Marianne et Luc ne savent que trop bien qu’avec leurs revenus, ils ne pourront pas supporter une telle hausse. Ce qui est quand même frappant, c’est de constater que les prix peuvent faire de tels bonds, tandis que le patronat ne cesse de répéter aux travailleurs qu’il faut baisser les salaires. Il ne faut pas convaincre Marianne et Luc que la ridicule hausse salariale de 0,3 pour cent, en 2012, que les employeurs et le gouvernement veulent imposer dans tous les secteurs est totalement inacceptable. Ils sont aussi pleinement conscients de l’importance de l’indexation automatique des salaires pour laquelle la FGTB mène actuellement campagne. Lorsque vous entendez que les employeurs profitent aussi des négociations dans les secteurs pour chipoter au mécanisme d’indexation, pas étonnant que notre syndicat soit régulièrement obligé de frapper du poing sur la table. Sommes-nous déraisonnables dans les négociations sectorielles? Nos revendications sont-elles impossibles? Non, ce n’est pas ce que nous faisons. Naturellement, nous voulons sortir du carcan rigide des 0,3 pour cent et nous refusons même de ne serait-ce que discuter de la fin progressive de l’indexation. Mais nos revendications tiennent soigneusement compte des possibilités de chaque secteur, en fonction de leur rentabilité, de leur position concurrentielle. La preuve est d’ailleurs là: des CCT sont déjà conclues dans le secteur de la chimie, des tuileries, de la transformation du papier, de la céramique, des carrières de sable et kaolin et du fibrociment. Dans un certain nombre d’autres secteurs, des préaccords sont prêts, les délégués se prononcent très prochainement sur ceuxci. Nous ne sommes donc pas si déraisonnables que ça. Les travailleurs et leurs délégués savent ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Mais nous voulons des améliorations. Nous voulons des avancées. Lorsque les employeurs n’en tiennent pas compte, d’aucune manière, alors nous quittons la table des négociations et nous menons des actions. Lorsque les travailleurs du secteur du gardiennage demandent un effort pour leur pouvoir d’achat, leurs frais de déplacement ou encore en matière de discriminations entre ouvriers employés et que les employeurs les narguent en disant que le système d’indexation doit être revu et que le temps de travail doit être plus flexible, alors là oui, nous organisons des grèves et des actions. Lorsque les travailleurs des Entreprises de Travail Adapté wallonnes demandent que leur prime de fin d’année, qui n’arrive même pas à la moitié d’une prime normale, soit un peu améliorée et que les employeurs refusent, alors oui, nous nous insurgeons et nous menons des actions. Tout comme l’ensemble du non-marchand qui descendra à nouveau dans les rues le 9 juin prochain parce que cela fait plus d’un an qu’il attend un accord social correct. Tout comme le secteur des fabriques de ciment et de l’industrie graphique, où des préavis de grève ont été déposés parce que les employeurs rejettent avec arrogance leurs revendications.

Nous l’avons déjà dit, sans avancées sociales, il n’y a pas de paix sociale. Ces avancées sociales ne sont possibles que si notre système d’indexation est maintenu. Et ces avancées sociales vont au-delà des 0,3 pour cent. C’est sur cela que repose notre programme pour les négociations sectorielles. Plus que raisonnable. Si on nous répond un non catégorique et sans appel, nous menons des actions. Rien de plus fondé.

(23 mai 2011) Paul Lootens Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

(Et pour vos collègues, naturellement)

Les militants des ETA Wallonnes se sont rassemblés au Village n°1 pour réclamer davantage de considération de la part de leurs employeurs.

Les travailleurs du non-marchand se mobilisent à nouveau pour une grande manifestation le 9 juin prochain. Ils attendent encore toujours un accord social sérieux pour les cinq années à venir. Les autorités compétentes ne donnent pas signe de vie, il est donc temps de les secouer à nouveau. Marchez pour vous, c’est le slogan de cette manifestation du 9 juin. Ne l’interprétez pas mal, ce n’est pas un appel à l’égoïsme. C’est bien la dernière chose que les travailleurs du non-marchand veulent. Jour après jour, ils s’occupent de gens qui ont besoin d’aide et de soins. Avec passion, conviction et implication. Mais le 9 juin, pour une fois, ils doivent marcher pour eux. Et pour la énième fois, les ouvriers et employés de tous les secteurs du nonmarchand, de Wallonie, Flandre et Bruxelles descendront dans les rues pour exiger un accord social. Car il y a longtemps qu’ils attendent. Déjà 500 jours! En février 2010, les cahiers de revendications de tous les secteurs du non-marchand belge étaient déposés. Entre temps, l’ancien accord quinquennal est venu à échéance et rien ne l’a remplacé. Ou non, il y a bien eu quelque chose, un mini-accord a été conclu pour les soins de santé. Juste pour 2011. Le gouvernement a bien grappillé un peu d’argent de ce qui restait de l’année passée. Mais depuis lors, plus rien, aucune nouvelle. Le gouvernement en affaires courantes prétend qu’il

ne peut rien faire. Et donc les travailleurs doivent attendre, sans nouveaux accords sur les salaires et l’emploi. Pourtant, il y a urgence. Tout le monde sait désormais ce que les travailleurs veulent. Plus d’emplois vu que la demande ne cesse d’augmenter. Plus de qualité parce que la prestation de services et de soins connaît des faiblesses en de nombreux points. Et plus de pouvoir d’achat parce que les salaires laissent à désirer. Ainsi par exemple, il n’y a même pas une prime de fin d’année à part entière. C’est pour ces raisons que les travailleurs du non-marchand marcheront ce 9 juin pour une fois pour eux-mêmes. Soyez là. La grande manifestation partira à 10h30 de l’avenue Albert II, près de la gare du nord à Bruxelles et se terminera au Cinquantenaire. Informez-vous auprès de votre délégué ou de votre section sur les départs organisés vers Bruxelles ce jour.

ETA Région Wallonne En action pour réclamer une CCT raisonnable Le vendredi 20 mai, les militants des ETA wallonnes menaient une action en front commun devant le Village n°1, l’ETA la plus importante de Wallonie. Les syndicats se sont entretenus avec Stephane Emmanuelidis, Directeur du site et Président de la Fédération patronale EWETA. Leur but: donner une tournure raisonnable aux négociations sectorielles dans les ETA wallonnes. Depuis 7 ans, les travailleurs des ETA Wallonnes voient leur modeste prime de fin d’année s’améliorer petit à petit à chaque négociation sectorielle. Mais cette fois, après trois rencontres en commission paritaire, la Fédération patronale n’avait pas laissé la moindre porte ouverte aux négociations. «On an-

nonce partout une relance timide de l’économie. En 2009-2010, nous étions pourtant en pleine crise économique et nous avons obtenu des améliorations. Pourquoi n’y auraitil pas la moindre évolution pour la période 2011-2012? Les travailleurs du secteur sont victimes d’un handicap mais méritent-elles moins de considération que les autres travailleurs?» s’insurge Eric Neuprez, Secrétaire Fédéral de la Centrale Générale. Les employeurs ne voulaient pas entendre parler d’une augmentation de la prime de fin d’année de 3,2 à 4% à partir de 2012. Cette demande est pourtant loin d’être déraisonnable. Elle entrainerait un coût patronal supplémentaire d’à peine 92 euros par travailleur et par an. Qui plus est, elle n’aurait un impact financier qu’à partir de 2013. Ce n’est certainement pas ce qui va les ruiner. Le 20 mai, 350 militants se sont donc réunis au Village n°1 pour faire part de leur mécontentement. Une délégation en a profité pour s’entretenir avec Stephane Emmanuelidis Directeur du site et Président de la Fédération patronale EWETA. «Après cette rencontre, nous espérons un déblocage de la situation. Ce sera à confirmer lors de la commission paritaire du 24 mai mais il n’est pas dit que la demande de faire passer la prime de fin d’année de 3,2% à 4% aboutira», annonce Eric Neuprez. Le front commun a d’ores et déjà annoncé qu’en cas d’issue infructueuse de la réunion du 24, les militants sont bien décidés à lancer de nouvelles actions jusqu’à l’obtention d’un résultat positif. A l’heure où nous écrivons cet article, nous ne connaissons pas encore le résultat de la rencontre du mardi 24 mai. Vous pouvez retrouver cette information sur le site accg.be ou dans le prochain Syndicats.


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Les négociations dans nos secteurs Transformation du papier et du carton

Les accords Les négociations sectorielles battent leur plein. Pour certains secteurs, les choses avancent, des pré-accords sont conclus et des accords sont signés. Par contre, pour d’autres secteurs, les négociations sont particulièrement difficiles, s’enlisent, voire sont dans l’impasse. En cause: l’arrogance et l’intransigeance de certaines fédérations patronales. C’est notamment le cas

Dans le secteur de la transformation du papier, un accord a été conclu. Quels sont les principaux points de l’accord? Outre l’augmentation de 0.3% des salaires minimum bruts en janvier 2012, l’accord prévoit aussi la liberté de négocier d’autres points dans les entreprises où c’est possible. L’amélioration des délais de préavis pour les ouvriers de 15% à partir de janvier 2012 est une avancée significative. En ce qui concerne la prime syndicale, elle est portée à 135 euros pour les travailleurs actifs dans le secteur. La CCT pense aussi à l’égalité hommesfemmes puisqu’elle prévoit que les 15 semaines de congé de maternité soient assimilées pour la prime de fin d’année. Enfin, ajoutons que tous les systèmes de prépensions sont prolongés.

Céramique L’accord conclu dans le secteur de la céramique prévoit l’augmentation des minima sectoriels de 0,3% à partir du 1er janvier 2012, ainsi que l’augmentation des chèques repas de 0,50e par jour de la valeur faciale. En matière d’indemnité de sécurité d’existence, citons l’attribution de 2e minimum par jour pour tout type de chômage partiel. Plusieurs choses à signaler en matière de rapprochement des statuts, tout d’abord la suppression du jour de carence dès le 1er janvier 2012, mais aussi l’introduction d’un jour d’ancienneté après 15 ans ou un avantage équivalent. En ce qui concerne les délais de préavis, ceux-ci ont été allongés. Notons aussi une avancée en matière de droits syndicaux puisque les travailleurs auront la possibilité d’installer une délégation syndicale à partir de 40 ouvriers.

dans le gardiennage, le ci-

Enfin, introduction dès le 1er janvier 2012 d’une indemnité vélo qui s’élève à 0,20e le kilomètre.

ment ou l’industrie graphi-

Carrières de sable et kaolin

que par exemple. Faisons

Pour le secteur des carrières de sable et kaolin, outre l’augmentation de 0,3% pour toutes les catégories à partir du 1er janvier 2012, citons aussi l’augmentation des chèques-repas de 0,50e au 1er juillet 2011 et d’encore 0,50e au 1er juillet 2012.

le point sur la situation. Et n’oubliez pas, pour une information en temps réel, visitez régulièrement notre site www.accg.be. Vous y trouverez les toutes dernières avancées.

En matière de sécurité d’existence, l’accord prévoit une allocation supplémentaire en cas de chômage temporaire. 8e pour les travailleurs en tant que chef de famille et 7,25e pour les autres travailleurs n’ayant personne à charge.

Fibrociment Pour le secteur du fibrociment aussi, un accord est conclu. Mais dans ce secteur, qui ne compte que deux entreprises: Eternit/Promat et SVK, l’essentiel des négociations se fait au niveau de l’entreprise.

Les désaccords Gardiennage La situation est particulièrement tendue dans le secteur du gardiennage. Suite à l’attitude arrogante de la fédération patronale, les négociations ont été rompues le 16 mai dernier. Depuis lors, plusieurs actions ont été menées en front commun syndical à travers le pays. Parmi les principaux points de rupture, citons la remise en question du système automatique de liaison des salaires à l’index, l’élargissement de la flexibilité, la limitation des augmentations salariales et du remboursement des frais de déplacements à 0,3% et le maintien des différences de statuts pour le jour de carence, l’ancienneté et le préavis. Nous souhaitons une reprise des négociations sur base de notre cahier de revendications. Aux patrons d’abandonner leurs préalables et d’améliorer sérieusement le contenu de leurs propositions pour arriver à un projet de convention collective, économiquement supportable et socialement acceptable.

Industrie graphique La situation n’est pas meilleure dans le secteur de l’industrie graphique. Les employeurs s’en prennent ouvertement aux acquis des travailleurs. La Centrale Générale et le Setca ne comptent pas laisser faire. Des menaces d’actions pèsent clairement sur le secteur. Vous trouverez plus d’informations sur la situation sur les pages du Setca, pages 15 et 16.

Fabriques de ciment Autre secteur dans l’impasse, celui des fabriques de ciment. Les négociations bloquent principalement sur les salaires, même si ce n’est pas le seul point. Un préavis d’action qui court jusqu’au 31 mai a été déposé. Pour suivre l’évolution de plus près, n’oubliez pas de surfer sur notre site, www.accg.be.

> AVANTAGES ET RÉDUCTIONS AUX ENTREPRISES

On fait ce qu’on veut d’un cadeau Les travailleurs entendent à tort et à travers Moins pour la sécurité sociale qu’ils coûtent trop cher aux entreprises. Un mot d’explication à propos de ces systèmes. En quoi Mais est-ce vraiment le cas? Car ces entre- consiste la réduction des cotisations patronales? Le salaire prises peuvent compter sur un large éven- brut d’un travailleur se compose de plusieurs éléments: le salaire net autrement dit le salaire-poche, mais aussi une part tail d’avantages et de réductions plus que d’impôt, le précompte professionnel ainsi que la cotisation confortable. Mais cela évidemment, elles personnelle de sécurité sociale. Mais l’employeur verse aussi directement une contribution à la sécurité sociale. C’est sur n’en parlent pas. cette contribution que des réductions sont accordées. Cela Les entreprises reçoivent de l’argent de l’Etat, beaucoup d’argent, pour maintenir leur position concurrentielle et pour garantir l’emploi. En 1996, il s’agissait de 1,3 milliard d’euros. Aujourd’hui, on parle déjà de 9,2 milliards. Sept fois plus. C’est bon à savoir car cela signifie que la charge salariale dont les employeurs ne cessent de se plaindre est subtilement maîtrisée. Cela signifie aussi que les travailleurs ne sont absolument pas déraisonnables lorsqu’ils demandent de meilleurs salaires. Que trouve-t-on au rayon des avantages et autres? Il y a la réduction des cotisations patronales et les subsides salariaux. Qui représentent ensemble 9,2 milliards. Ha oui, nous allions presque oublier, il y a aussi les intérêts notionnels qui bénéficient principalement aux grandes entreprises. Additionnées, les mesures au service des entreprises atteignent vite les 15 milliards d’euros.

représente 400 euros par trimestre par travailleur occupé à temps plein, encore augmenté pour les bas et hauts revenus. Ce à quoi il faut encore ajouter d’autres réductions pour certaines catégories de travailleurs, les travailleurs âgés, les jeunes, les chômeurs de longue durée par exemple. Les employeurs du non-marchand bénéficient également de réductions spéciales. Et depuis 2004, il y a les entreprises de titres-services qui reçoivent par chèque une contribution de 13,91 euros.

Plus pour les entreprises Et les subsides salariaux, qu’est-ce que cela signifie? Grâce à ce système, l’employeur peut garder une partie du précompte professionnel pour lui. Sur votre fiche de paie, vous voyez combien de précompte professionnel vous payez, mais il y a une partie de cette somme que l’employeur ne doit pas remettre à l’Etat. Au départ, ces subsides salariaux étaient uniquement réservés au travail de nuit et d’équipe et s’élèvent aujourd’hui à 15,6% du salaire brut. Pour les heures supplémentaires aussi, l’employeur bénéficie d’une telle

mesure avantageuse. Et depuis 2007, les subsides salariaux ont été généralisés à l’ensemble des travailleurs du secteur privé. Aujourd’hui, cela représente 1% du salaire brut des travailleurs qui reste dans les caisses de l’entreprise. Sans oublier les intérêts notionnels. Un système très contestable grâce auquel l’employeur bénéficie de réductions d’impôts fermes pour son capital propre qu’il met dans son entreprise. Le système rend toutes sortes de trouvailles fiscales et comptables possibles qui partent dans tous les sens et qui de toute façon coûtent à l’Etat beaucoup plus cher que ce qui avait été initialement prévu.

Qu’en font-ils? Réductions, subsides salariaux et intérêts notionnels, bref, appelons ça les cadeaux aux entreprises. Car c’est vraiment de cela qu’il s’agit, vu que ces avantages ne sont accompagnés d’aucune obligation en contrepartie. L’objectif au départ était de servir l’emploi, mais en fin de compte, les entreprises font ce qu’elles veulent avec. Récompenser les actionnaires par exemple. En principe, les entreprises doivent informer les représentants des travailleurs dans le conseil d’entreprise des avantages fiscaux et financiers dont elles bénéficient. Elles doivent aussi expliquer à quoi sert cette aide. Mais elles ne le font pratiquement jamais. Pourtant, si vous devez négocier sur l’emploi ou les salaires, cette information est quand même capitale. Des délégués de la Centrale Générale de la FGTB sont formés afin de pouvoir exploiter ces chiffres de manière judicieuse.


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MÉTAL

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> POINT DE VUE

Pour gagner, d’abord se battre Ne jamais baisser les bras: cela a toujours été un des leitmotivs de notre action syndicale. Contester. Combattre. Lutter, même quand la situation paraît désespérée. Agir. Et ça marche. Ce qui s’est passé dans le cadre des dernières négociations sectorielles en fabrications métalliques (CP 111) le démontre à merveille. Tout est parti de l’accord interprofessionnel 2011-2012. Un accord tout à fait imbuvable, probablement le pire que j’aie jamais vu dans ma vie de syndicaliste. La FGTB l’a refusé, tandis que la CSC l’acceptait, avec une sorte de fatalisme, ou plus exactement au nom d’une définition du «réalisme» qui confond le sens de la responsabilité syndicale et l’acceptation aveugle des règles de l’ultralibéralisme. Nous étions seuls? Qu’à cela ne tienne, nous avons mobilisé. Avec force, et nous avons tous pu mesurer, lors des actions de grèves et de manifestations que nous avons menées en mars, à quel point la mobilisation était significative, à quel point nous avions encore une capacité de rassembler.

Un syndicat de masse, soudé au monde du travail C’est d’ailleurs une de nos grandes forces: votre soutien, le soutien des travailleurs qui nous permet de mener des actions très suivies dont l’impact est évident. Nous sommes et nous devons rester un syndicat de masse, soudé au monde du travail, et pas devenir une équipe de techniciens peut-être brillants, mais déconnectés de vos réalités. C’est parce que nos structures et notre organisation démocratique nous font chaque fois revenir à la base que nous pouvons défendre, à tous les niveaux, ce qui est la volonté des gens. C’est cela, aussi, qui a fait réfléchir les patrons, et qui a abouti à l’accord que nous avons obtenu en CP 111. L’organisation patronale, Agoria, a compris que si elle en restait aux termes de l’accord interprofessionnel, elle se préparait deux années d’enfer. Elle a compris que nous avions les moyens de tenir jusqu’à ce nous obtenions satisfaction. Pourtant, dès le départ, les patrons s’étaient montrés particulièrement arrogants, bloquant tout et refusant même les évidences. Leur revirement, qui a abouti à cet accord, n’a au fond qu’une seule explication: notre décision de ne pas renoncer et la preuve, que nous avons apportée, que nous étions capables, une fois encore, de résister. Nous en sommes ainsi arrivés à un projet d’accord qui, sans doute, reste un compromis avec ses imperfections. Au moment où j’écris ces lignes, d’ailleurs, je suis parfaitement conscient que vous n’avez pas encore fait le choix d’approuver ou non ce texte… mais au moment où vous lirez ces mêmes lignes, vous connaîtrez la décision des instances de la MWB. Quelle qu’elle soit, ce sera le résultat de la démocratie, et c’est notre valeur de base.

Oser le combat, refuser de capituler Cela ne changera rien sur un point : il faut admettre que le texte préparé pour la CP 111 va bien au-delà du scandaleux minimum qu’on a cherché à nous imposer, avec la complicité du monde politique et de la CSC. Bien sûr, tout n’est pas clôturé. Doivent désormais s’enclencher des négociations au niveau des entreprises. Mais nous nous rendrons à ces discussions juchés sur un socle beaucoup plus solide. Au-delà, il y a les menaces que font peser les projets européens sur nos pratiques sociales.

TEI: l’exemple type de l’anti-syndicalisme primaire Il est une entreprise dans le Tournaisis où il ne fait pas bon être délégué syndical: TEI, société spécialisée dans le génie électrique qui rassemble 184 travailleurs (135 ouvriers, 47 employés et 2 cadres) a dans sa ligne de mire les organisations syndicales. Les relations entre la direction et la délégation MWB-FGTB sont très tendues, et c’est un euphémisme. L’envie d’«éliminer» les délégués est présente constamment. Les délégués MWB-FGTB Olivier Roseau et Rudi Taillieu, que nous avons rencontrés, sont loin de se laisser abattre. Mise en place en 2000, la délégation n’a jamais ménagé ses forces et aujourd’hui trois quarts des ouvriers de l’entreprise sont affiliés à la FGTB. Bien qu’un règlement d’ordre intérieur régissant le fonctionnement du CPPT et du CE ait été signé par la délégation syndicale et la direction, celle-ci s’emploie consciencieusement à bafouer les droits syndicaux. Cette volonté de sabotage est avouée et la manière pour le faire est à mille lieues de la subtilité. La délégation doit faire face quotidiennement à des attaques grossières. Décision unilatérale et arbitraire de limiter la durée des réunions du CE et du CPPT à 2,5 heures maximum, jeux d’écriture sur les fiches de salaire dans le but de

retirer des heures de missions syndicales, envoi de manière intempestive de courriers recommandés aux délégués pour qu’ils justifient par écrit chaque acte syndical, retrait de l’accès aux outils informatiques pour les délégués, tels sont quelques exemples des moyens mis en place par la direction pour décourager les militants MWB-FGTB. A cela s’ajoute le matraquage d’un discours antisyndical pouvant être assimilé à du harcèlement: «Les délégués prêchent la mort», «le syndicalisme est la gangrène de la société». Un article signé par la direction dans le bulletin d’information de la société affirme même que «ceux qui n’adhèrent pas à l’esprit prôné dans l’entreprise devront être sanctionnés». Menace claire à l’encontre des représentants syndicaux et preuve s’il en fallait du climat de tension qui règne chez TEI. Cette atmosphère pesante cause beaucoup de stress et se répercute sur l’ensemble des travailleurs. Ceux-ci sont instrumentalisés par la direction. Dernier épisode en date: la distribution dans les ateliers d’une pétition antisyndicale.

Les plaintes déposées auprès de l’inspection des lois sociales concernant le non-paiement des heures de travail syndical sont restées lettre morte. Une commission paritaire demandée par la MWB-FGTB se réunira prochainement. Il est plus que temps de contraindre la direction de TEI à respecter les droits sociaux et syndicaux. Les luttes syndicales ont permis de faire évoluer la société. Nous ne vivons plus dans un roman d’Emile Zola et c’est tant mieux. La direction de TEI doit le savoir. Respecter les délégués c’est respecter l’histoire sociale de notre pays et les travailleurs qui ont lutté pour le bien-être de tous. Quand on interroge Olivier et Rudi sur leur motivation à continuer leur mission malgré la pression et la menace, ils répondent «nous faisons notre métier». Tout est dit.

Passation de pouvoir à la tête de la Fédération du Hainaut-Namur Lors d’un Comité provincial qui s’est tenu le vendredi 20 mai dernier, Antonio Di Santo a quitté la Présidence de la Fédération des Métallurgistes MWB-FGTB du Hainaut-Namur. Après 45 ans de militantisme et 7 ans passés à la tête de la Fédération, Antonio Di Santo tire sa révérence. Il restera un pensionné actif en suivant de près l’évolution du Campus technologique, projet phare qu’il porte depuis plusieurs années et qui modifiera profondément la filière d’enseignement intégré en Wallonie. Son successeur, Antonio Cocciolo, Secrétaire provincial à la Fédération du Hainaut-Namur depuis 2004 après avoir été président de délégation pendant 13 ans chez Caterpillar, entre en fonction dans une période délicate. Il devra s’appuyer sur sa grande expérience syndicale pour gérer entre autres l’après crise, la préparation des élections sociales de 2012 et la défense des travailleurs contre de probables plans d’austérité nationaux et européens. A voir sur www.metallos.be: une vidéo consacrée à Antonio Di Santo et à son parcours.

Et puis il y a, au bout d’une ligne droite d’un an, les élections sociales. Nous devons utiliser, sur le terrain, les résultats de cet accord et les comparer à ce qui se serait produit si, comme d’autres, nous avions capitulé. Le combat syndical n’est jamais fini, mais au moins faut-il l’entamer et le mener. En CP 111, la MWB et nos camarades flamands de l’ABVVMetaal viennent, une nouvelle fois, de le démontrer. Seuls.

Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB

Antonio Cocciolo: nouveau Président de la Fédération du Hainaut-Namur

Antonio Di Santo: Président de la Fédération du Hainaut-Namur jusqu'au 20 mai 2011


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

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Journée d’étude commission des femmes Plus de 50 femmes enthousiastes et quelques hommes très motivés ont participé à la réunion de la commission des femmes du 12 mai 2011. Après avoir souhaité la bienvenue à tout le monde, Yrida Decroubele, présidente de la commission des femmes, a donné un aperçu des discussions qui ont été menées au sein du Bureau fédéral des femmes. Elle a surtout commenté la journée d’action Equal Pay Day, qui a eu lieu le 25 mars cette année. Cette journée d’action dénonce l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Les femmes gagnent toujours 23% de moins par rapport à leurs collègues masculins, ce qui a des conséquences néfastes pour leur montant de pension. Ensuite, John Colpaert, Secrétaire Général de notre centrale, a traité en détail des négociations sectorielles. Entre-temps, un nombre de secteurs disposent déjà de (projets d’)accords. Il s’agit plus particulièrement des secteurs du textile, de la confection, de l’entretien du textile, de la récupération du textile, … Les principales lignes de force de ces (projets d’)accords sont le maintien de l’index, l’augmentation du pouvoir d’achat et la prolongation de tous les régimes de prépension possibles. Un nombre de points spécifiques peuvent varier selon le secteur.

En réponse à la demande des membres de la commission des femmes, John Colpaert a donné également une clarification sur le projet de coopération contre le SIDA développé avec le syndicat sud-africain SACTWU. Ce projet, dont la FGTBTVD est également le partenaire, a vu le jour en 2003 et fonctionne à merveille. En 2010, il y a eu pas moins de 7.121 visites à domicile. 187.043 travailleurs ont participé à des sessions d’information organisées dans les usines, 1.020 délégués ont bénéficié de formations sur des thèmes liés au SIDA et au VIH et 35.608 ouvriers et les membres de leurs familles reçoivent des soins médicaux. Les actualités sociales ont été commentées par Michel Sprengers, membre du service d’étude de notre centrale et Ine Debruyne, stagiaire Hogeschool Gand. Ils ont, entre autres, parlé de la loi AIP du 12 avril 2011. Cette loi prolonge la durée des mesures anti-crise (chômage économique pour employés, prime de crise octroyée temporairement aux ouvriers licenciés). La loi octroie à partir du 1er janvier 2012 un supplément de 2 euros en cas de chômage économique, prévoit une réglementation majorée en cas de licenciement pour les contrats de travail qui prennent cours à partir du 1er janvier 2012 et prolonge les systèmes de prépension. Les autres thèmes d’actualité sociale étaient la nouvelle loi relative au travail d’étudiants à partir du 1er janvier 2012, les chèques-repas en cas de congé-éducation payé et les

Préparation du lin: projet d’accord CCT 2011-2012 Un projet d’accord sectoriel 2011-2012 a été atteint à la réunion de la Sous-commission paritaire de la préparation du lin du 13 mai 2011. Voici les lignes de force du projet d’accord: 1. Un accord sectoriel pour deux ans (2011-2012). 2. La part patronale dans les chèques-repas est augmentée de 0,35 euro à partir du 1er janvier 2012 et de 0,30 euro à partir du 1er octobre 2012. L’augmentation récurrente s’élève donc à 0,65 euro au total. 3. Tous les régimes de prépension existants dans le secteur de la préparation du lin sont prolongés pour deux ans. 4. L’allocation sociale supplémentaire (supplément en cas de chômage temporaire) est maintenue à 6,81 euros. Le supplément est payé à partir du 1er jusqu’au 80e jour de chômage temporaire (en régime de 6 jours/semaine). Après cette période couverte par l’allocation sociale supplémentaire, les employeurs seront tenus de payer eux-mêmes le supplément légal obligatoire de 2 euros par jour de chômage temporaire en 2012. 5. L’augmentation des délais de préavis de 15% en 2012 (loi du 12 avril 2011) s’applique non seulement aux nouveaux contrats de travail à partir du 1er janvier 2012, mais également à tous les contrats de travail existants. Dans le secteur de la préparation du lin, les délais de préavis d’application à l’heure actuelle, sont ceux prévus par la CCT 75. 6. Toutes les conventions existantes à durée déterminée dans le secteur de la préparation du lin sont prolongées pour une période de deux ans. Les conventions collectives de travail seront signées lors de la réunion de la Sous-commission paritaire du 27 juin 2011.

prochaines élections sociales qui auront lieu entre le 7 mai et le 20 mai 2012. L’après-midi, les membres de la commission des femmes ont suivi un exposé sur la faisabilité du travail en Flandre qui a été donné par Jos Coenen, membre du Stichting Innovatie en Arbeid.

Cette organisation effectue, depuis 2004 déjà, des mesurages en matière de faisabilité du travail en tenant compte de facteurs tels que la fatigue psychique, la motivation au travail, les possibilités de formation au travail et l’équilibre entre le travail et la vie privée. L’exposé n’a pas seulement démontré que les situations problématiques au

travail deviennent plus aiguës à cause du stress, mais aussi qu’en matière de stress, les femmes sont bien égales aux hommes. Afin d’obtenir du travail de qualité, il faudra investir en une approche structurelle du stress au travail.

Secteur du jute: cahier de revendications pour une CCT 2011-2012 Le cahier de revendications commun a été commenté au cours de la réunion de la Sous-commission paritaire du jute qui a eu lieu le lundi 16 mai 2011. Les principales lignes de force du cahier de revendications sont l’augmentation du pouvoir d’achat, qui doit, de préférence, être réalisée au moyen d’une augmentation des salaires barémiques et effectifs et d’une majoration de la part patronale dans le chèque-repas. En plus, la part patronale de 1,01 euro dans les chèques-repas qui

était prévue à la CCT précédente, doit être prolongée pour une durée indéterminée. On revendique l’indemnité-vélo. Tous les régimes de prépension doivent être prolongés, là où c’est possible jusqu’au 30 juin 2013. Tous les avantages sociaux prévus au niveau du secteur doivent être maintenus. Le chèque-cadeau de 30 euros doit être octroyé pour une durée indéterminée et le régime du supplément octroyé en cas de chômage temporaire doit être amélioré.

Il faut améliorer le congé d’ancienneté. A cette fin, il faut prendre en compte l’ancienneté acquise au niveau du secteur et non l’ancienneté accumulée au niveau de l’entreprise. Le jour de carence doit être supprimé et l’amélioration des délais de préavis doit s’appliquer à tous les ouvriers. Finalement, toutes les conventions collectives de travail existantes doivent être prolongées.

Diamant: vacances 2011 – extrait de compte Tous les ouvriers du diamant reçoivent, pour le 16 juin 2011 au plus tard, l’extrait reprenant le calcul détaillé du pécule de vacances auquel ils ont droit. Ce pécule sera payé pour le 12 juillet 2011. Si vous constatez, pour le 20 juin 2011, que vous n’avez pas encore reçu d’extrait ou que vous remarquez que l’extrait comprend des erreurs au niveau des données, contactez immédiatement la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant (03/226.00.26 – f.vermeyen@telenet.be - abvvtkd.antwerpen@skynet.be). De même si vous n’avez toujours pas reçu votre pécule de vacances pour le 12 juillet 2011.


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

Négociations dans les secteurs verts Lors des réunions de la Commission Paritaire nous avons introduit des cahiers de revendications communs pour les secteurs verts (CP 144 agriculture, CP 145 horticulture, CP 145.04 parc et jardins, et CP 132 Travaux techniques agricoles et horticoles). Etant donné que nous tendons à une vision commune pour les secteurs verts, les cahiers de revendications pour les différentes commissions paritaires se ressemblent beaucoup. Malgré le fait que le secteur agricole et horticole a du plomb dans l’aile ces dernières années, par le passé nous sommes toujours parvenus à un accord avec les organisations patronales au sujet

1. Concertation sociale

2. Salaires & primes

3. Fonds social

4. Divers

des conditions de rémunération et de travail. Egalement pendant le round de négociations actuel c’est notre intention d’arriver à un accord pour les secteurs verts, même si la marge disponible (imposée par la Loi) est très basse (0,3% en 2012!). De plus, nous devons constater que le gouvernement n’a jusqu’à présent pas donné suite à un nombre de dossiers sur lesquels les interlocuteurs sociaux ont conclu un accord durant les dernières années. Néanmoins il s’agit des mesures importantes pour la promotion de l’emploi dans le secteur, et de la lutte contre la fraude. En tant que FGTB Horval nous avons insisté

auprès du gouvernement d’exécuter ces mesures au plus vite. Bien entendu, cela a un impact sur les prochaines négociations. Cependant nous mettrons tout en œuvre dans les secteurs verts, où on ne peut pas s’appuyer sur une base syndicale forte dans les entreprises pour conclure des accords sectoriels qui signifient un progrès réel pour les 20.000 travailleurs et les 40.000 saisonniers travaillant dans l’horticulture et l’agriculture.

Horticulture (CP 145)

Implantation et entretien des parcs et jardins (CP 145.04)

Agriculture (CP 144)

- Augmentation du nombre de jours de formation syndicale - Augmentation du nombre de mandats délégation syndicale

- Augmentation du nombre de jours de formation syndicale - Augmentation du nombre de mandats délégation syndicale

- Augmentation du nombre de jours de formation syndicale - Augmentation du nombre de mandats délégation syndicale

- Eco-chèques: continuation de l’application CCT 13.11.2009 avec la possibilité de renégocier des alternatives équivalents au niveau de l’entreprise - Salaires: > +0,3% salaires minimum > 0,3% ancienneté > +0,3% 2ème pillier pension > Marge pour négocier des alternatives dans les entreprises qui se trouvent au-dessus des minima - Adaptation de l’indemnité vélo jusqu’au maximum fiscal - Frais de transport: pour l’usage d’un moyen de transport privé, cotisation patronale 70% du prix effectif d’un abonnement SNCB pour le nombre de km concordant - Statut des ouvriers occasionnels: combler le fossé entre le statut des ouvriers occasionnels et celui des travailleurs réguliers

- Eco-chèques: continuation de l’application CCT 13.11.2009 avec la possibilité de renégocier des alternatives équivalents au niveau de l’entreprise - Salaires: > +0,3% salaires minimum > 0,3% ancienneté > +0,3% 2ème pillier pension > Marge pour négocier des alternatives dans les entreprises qui se trouvent au-dessus des minima - Adaptation de l’indemnité vélo jusqu’au maximum fiscal - Frais de transport: pour l’usage d’un moyen de transport privé, cotisation patronale 70% du prix effectif d’un abonnement SNCB pour le nombre de km concordant

- Eco-chèques: continuation de l’application CCT 13.11.2009 avec la possibilité de renégocier des alternatives équivalents au niveau de l’entreprise - Salaires: > +0,3% salaires minimum > 0,3% ancienneté > +0,3% 2ème pillier pension > Marge pour négocier des alternatives dans les entreprises qui se trouvent au-dessus des minima - Adaptation de l’indemnité vélo jusqu’au maximum fiscal - Frais de transport: pour l’usage d’un moyen de transport privé, cotisation patronale 70% du prix effectif d’un abonnement SNCB pour le nombre de km concordant - Statut des ouvriers occasionnels: combler le fossé entre le statut des ouvriers occasionnels et celui des travailleurs réguliers

Alain Detemmerman, Secrétaire Fédéral Travaux techniques agricoles et horticoles(CP 132)

- Délais de préavis + 15% - Outplacement : révision des accords de travail (cfr. point 7 protocole) - Révision CCT’s: > Durée du travail minimum temps partiels 9h > Affichage des horaires des travailleurs à temps partiel 48h au préalable - Prolongement CCT’s: > prépension > groupes de risque > crédit temps >…

- Délais de préavis + 15% - Outplacement : révision des accords de travail (cfr. point 7 protocole) - Prolongement CCT’s: > prépension > groupes de risque > crédit temps >…

FGTB HORVAL Charleroi Centre Mons Brabant Wallon Collaborateur administratif avec bonnes connaissances en législation sociale Fonction: - Suivi des dossiers individuels - Assurer des permanences pour les affiliés - Traiter les interventions auprès des employeurs, des mutuelles, ONVA, Onem, Forem... - Contact avec les ODS et les avocats (introduction du dossier juridique, réponse aux conclusions,...) - Gestion des dossiers en cas de faillite (déclaration de créance,...); - Assister les affiliés aux auditions Onem; - Analyser les bilans et comptes annuels des entreprises, aider les délégués dans la rédaction des questions à poser au CE - Aider les délégués à répondre aux questions des affiliés - Rédiger des tracts de mobilisation, de législation (avec idéologie syndicale),… à l’intention des délégués et affiliés. - Garantir une adaptation et un suivi permanents de la législation et de la réglementation du travail et de la concertation sociale; - Etre apte à apporter un soutien juridique au cours de négociations et de discussions.. Compétences:

-Eco-chèques: continuation de l’application CCT 13.11.2009 avec la possibilité de renégocier des alternatives équivalents au niveau de l’entreprise - Salaires: > +0,3% salaires minimum > 0,3% ancienneté > +0,3% 2ème pillier pension > Marge pour négocier des alternatives dans les entreprises qui se trouvent au-dessus des minima - Adaptation de l’indemnité vélo jusqu’au maximum fiscal - Frais de transport: pour l’usage d’un moyen de transport privé, cotisation patronale 70% du prix effectif d’un abonnement SNCB pour le nombre de km concordant

- Bachelier ou master en droit (expérience souhaitée) ou expérience professionnelle équivalente - Vous aimez travailler en équipe et êtes capable de travailler seul(e) - Vous avez une bonne connaissance de l’outil informatique (Word, Excel, Outlook...). Profil: - Vous êtes prêt(e ) à vous engager activement dans une organisation syndicale - Vous êtes proactif(ve) - Vous êtes en mesure de travailler de manière autonome, avec un souci de la précision - De bonnes connaissances en comptabilité sont un atout. - Posséder le permis de conduire B Nous offrons: Contrat à durée indéterminée à temps plein (clause d’essai de 6 mois) + avantages extra-légaux Date d’entrée en service: juin 2011 Candidatures à envoyer à Michèle DURAY, Secrétaire Régionale FGTB HORVAL, par mail à ccmbw.duray@skynet.be ou par courrier à l’adresse suivante: rue Henri Aubry 23, 7100 HAINE-SAINT-PAUL pour le 30 mai 2011 au plus tard. Les candidats retenus seront invités à présenter une épreuve de sélection le mardi 07 juin 2011. Les modalités pratiques leur seront communiquées par mail.

HORVAL RECHERCHE pour son Centre de Formation Wallon Un(e) employé(e) administrative temps partiel Vous êtes prêt(e) à travailler à Bruxelles et/ou à Namur Votre profil:

- Prime syndicale: - Prime syndicale: - Prime syndicale: - Prime syndicale: En 2012, majoration En 2012, majoration En 2012, majoration En 2012, majoration jusqu’au seuil fiscal jusqu’au seuil fiscal jusqu’au seuil fiscal jusqu’au seuil fiscal en vigueur en vigueur en vigueur en vigueur - Délais de préavis + 15% - Outplacement : révision des accords de travail (cfr. point 7 protocole) - Révision CCT’s: > Durée du travail minimum temps partiels 9h > Affichage des horaires des travailleurs à temps partiel 48h au préalable - Prolongement CCT’s: > prépension > groupes de risque > crédit temps >…

> OFFRES D’EMPLOI

- Délais de préavis + 15% - Outplacement : révision des accords de travail (cfr. point 7 protocole) - Prolongement CCT’s: > prépension > groupes de risque > crédit temps >…

- Vous avez au moins un diplôme Humanité Supérieure ou expérience équivalente en secrétariat - Vous disposez d’une excellente orthographe en français - Vous maitrisez les programmes informatiques Microsoft Office (Word, Excell, publisher…) - Vous avez de bonnes qualités d’organisation et de planification - Vous êtes autonome et disponible - Vous voulez défendre les valeurs syndicales FGTB de manière militante Nous vous offrons: Un contrat à temps partiel + avantages extra-légaux Intéressée? Envoyez-nous votre curriculum vitae et votre lettre de motivation par e-mail à tangui.cornu@horval.be ou par courrier à Tangui Cornu rue des Alexiens, 18 – 1000 BRUXELLES avant le 17 juin Les candidats sélectionnés seront invités à un examen suivi d’un entretien pour les candidats retenus


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

> SECTEUR DES EMPLOYÉS OCCUPÉS CHEZ LES NOTAIRES (CP 216)

Le SETCa à l’Êcoute des travailleurs!

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

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La nouvelle secrĂŠtaire gĂŠnĂŠrale de la CES vient du secteur des services

Le notariat est un secteur qui regroupe plus de 6500 employĂŠs (en grande partie des femmes), dispersĂŠs dans l’ensemble du pays. Le caractère atypique de l’emploi (en moyenne 5 travailleurs par notaire) et son dĂŠveloppement croissant en font un secteur bien particulier, oĂš d’importantes modiďŹ cations sont Ă prĂŠvoir‌ Ces derniers temps, le SETCa s’est montrĂŠ de plus en plus actif aďŹ n de soutenir au maximum les droits des travailleurs du secteur. Contrairement Ă d’autres composantes du secteur des ďŹ nances, le notariat continue de se dĂŠvelopper et l’emploi continue donc de croĂŽtre. Depuis un moment dĂŠjĂ , de grands changements sont imminents pour cette catĂŠgorie de travailleurs. Une concertation sociale valable, avec une rĂŠpartition ĂŠquitable du gâteau, n’est dès lors pas un luxe superu. Le SETCa s’esttotalement engagĂŠ, avec les autres syndicats reconnus, Ă amĂŠliorer la reprĂŠsentation des employĂŠs occupĂŠs chez les notaires. Dans ce contexte de changements, un soutien syndical professionnel est en effet indispensable. Tous les fonds sociaux qui existaient ont en effet dĂť ĂŞtre fusionnĂŠ en un seul fond appelĂŠ ÂŤfond de sĂŠcuritĂŠ d’existenceÂť. Ceci s’est fait Ă travers la signature d’une CCT sectorielle, dans un climat de rĂŠelle concertation sociale.Pour le SETCa, la modernisation du secteur doit nĂŠcessairement se traduire par des ÂŤamĂŠliorationsÂť pour le personnel: plus d’avantages sociaux pour un plus grand groupe d’employĂŠs.Ceci passe par l’amĂŠlioration des conditions de travail: des salaires attractifs et un meilleur ĂŠquilibre entre vie privĂŠe et vie professionnelle. Nous voulons aussiprĂŠserver les acquis sociaux et maintenir les avantages actuels des travailleurs du secteur.

Imprimeries et industrie graphique: la grève se proďŹ le Depuis le dĂŠbut de la nĂŠgociation pour l’accord sectoriel 2011-2012, les reprĂŠsentants des employeurs de l’industrie graphique (Febelgra) tentent d’attaquer les droits acquis des travailleurs: attaques de l’index (suppression d’une grosse partie de l’indexation des barèmes de nuit et passage vers une indexation annuelle sans compensation), accès retardĂŠ Ă la prĂŠpension‌ Inacceptable! Pour le SETCa et la Centrale GĂŠnĂŠrale, la coupe est pleine: si les employeurs ne se montrent pas plus conciliants dès la prochaine nĂŠgociation, nous n’aurons d’autre choix que de mener une grève nationale. Pour se faire une idĂŠe de l’ambiance des nĂŠgociations dans la CP 130.01, il faut encore regarder les miettes mises sur la table par les employeurs: ils ne concèderaient une augmentation –minimale- des chèques-repas (+ 0,41e) que si nous acceptons le passage Ă l’indexation annuelle sans aucune compensation (en lieu et place des sauts d’index de 2% actuels, qui suivent beaucoup mieux l’Êvolution du coĂťt de la vie). De plus, ils comptent ĂŠgalement supprimer une bonne part de l’indexation des barèmes de nuit (70% du montant ne seraient plus indexĂŠs, seuls les autres 30% le resteraient– imbuvable!). Une autre grosse pilule que nous n’avalerons pas: retarder d’un an le dĂŠpart Ă la prĂŠpension. Aujourd’hui, l’employeur paie au prĂŠpensionnĂŠ, ou plutĂ´t lui avance, un ÂŤcomplĂŠmentÂť que Febelgra rembourse ensuite Ă l’employeur. Febelgra envisage maintenant de ne rembourser l’employeur qu’à partir des 57 (PP nuit) ou 59 ans du travailleur. En pratique, on retarderait le dĂŠpart en prĂŠpension d’un an! Notre message est clair. Ne touchez pas au système d’indexation ni Ă l’indexation des barèmes de nuits. Maintenez des possibilitĂŠs de prĂŠpension! Et enďŹ n: nous exigeons de pouvoir nĂŠgocier les autres points de notre cahier de revendications!

La ConfĂŠdĂŠration europĂŠenne des Syndicats (CES) est l’organisation qui chapeaute tous les syndicats europĂŠens. Le congrès de la CES, qui s’est tenu du 16 au 19 Ă Athènes, a notamment ĂŠlu une nouvelle direction. L’actualitĂŠ europĂŠenne ĂŠtait ĂŠgalement un point prioritaire Ă l’ordre du jour. Erwin De Deyn a assistĂŠ au congrès comme prĂŠsident du SETCa. Il y a soulignĂŠ la nĂŠcessitĂŠ de mettre en Ĺ“uvre une Europe sociale. Pendant le congrès, une nouvelle secrĂŠtaire gĂŠnĂŠrale de la CES a ĂŠgalement ĂŠtĂŠ ĂŠlue: Bernadette Segol. Erwin De Deyn: ÂŤElle vient d’UNI, donc des syndicats des services. Ce n’est pas sans importance. Cela reète les mutations dans les schĂŠmas de travail, de plus en plus de personnes travaillant dans le secteur des services. Beaucoup pensaient que les syndicats ne pourraient pas suivre cette tendance. Le fait que Segol ait ĂŠtĂŠ ĂŠlue presque Ă l’unanimitĂŠ pour diriger la CES prouve que les syndicats ont bel et bien adoptĂŠ les services.Âť

Besoin d’une concertation sociale europĂŠenne Erwin De Deyn a ĂŠgalement insistĂŠ sur la nĂŠcessitĂŠ d’avoir une concertation sociale europĂŠenne. ÂŤUne Europe sociale ne peut exister qu’avec un modèle de concertation europĂŠen. S’il est impossible de nĂŠgocier Ă l’Êchelle europĂŠenne sur les conditions de travail et de salaire, l’Europe sociale ne sera qu’une coquille vide.Âť L’expĂŠrience grecque – le Congrès s’est tenu Ă Athènes – le dĂŠmontre clairement: ÂŤLe projet europĂŠen a beaucoup de valeur, mais les institutions europĂŠennes doivent veiller Ă ne pas gaspiller leur crĂŠdit. C’est ce qui se passe pour le moment : des dĂŠcisions sont prises au-dessus des tĂŞtes des habitants. Cette situation est manifeste en Grèce et va si loin que les autoritĂŠs grecques sont obligĂŠes de vendre des ĂŽles, en plus de rĂŠaliser de lourdes ĂŠconomies sur les salaires et les allocations!Âť, ajoute Erwin De Deyn.

les ĂŠtats-membres Ă devenir ÂŤcompĂŠtitifsÂť en menant une politique ďŹ scale sĂŠvère, aura ĂŠgalement des consĂŠquences pour nous: ÂŤLes acquis comme l’index vont ĂŞtre menacĂŠs par ce Pacte Euro-plus. L’Euro ÂŤplusÂť se traduira par un ÂŤmoinsÂť pour les travailleurs. Ce pacte ne parle pas des droits et de la prospĂŠritĂŠ des EuropĂŠens. C’est un cheval de Troie visant rĂŠaliser un dĂŠmantèlement social.Âť

Besoin d’actions Face Ă ce projet europĂŠen, les syndicats europĂŠens ne peuvent formuler qu’une seule rĂŠponse: l’action! Erwin De Deyn: ÂŤNous ne pouvons pas assister passivement au dĂŠtournement du projet europĂŠen, qui est un beau projet, pour organiser un dĂŠmantèlement social. La mobilisation pour une Europe sociale doit se faire dans les rues et dans les entreprises; nous ne pouvons pas nous contenter d’une rĂŠsistance sur papier!Âť

Europe (a)sociale? Le ÂŤPacte Euro-plusÂť, qui va obliger

CSC

L’avenir a son syndicat

Le Non Marchand est une affaire courante urgente ! Vous courez tous les jours pour les autres‌

Le 9 juin marchez pour vous ! Manifestation 10h30 - Blvd Albert II - 1000 Bruxelles (Gare du Nord)

Les accords sociau[ Non Marchand ont Sris Âżn 3Ous Tuestion de Pini accords iO \ a urJence Sour npJocier et ÂżnaOiser de nouYeau[ accords sociau[ SOuriannueOs 4ue ce soit au niYeau fpdpraO au niYeau rpJionaO ou coPPunautaire Oe Non Marchand a Eesoin de Po\ens j OonJ terPe Sour Jarantir

ĂŽ des conditions de travail acceptables

ĂŽ des revenus dĂŠcents Ă son personnel

ĂŽ des services de qualitĂŠ

ĂŽ une attractivitĂŠ des professions

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Durant les prochains mois, nous aurons recours Ă notre expertise technique et seront Ă l’Êcoute de nos membres aďŹ n d’assurer un meilleur demain pour tous ces travailleurs. Nous comptons bien peser sur les nĂŠgociations et conclure une CCT qui correspond aux souhaits et aux besoins des employĂŠs de notaires. Pour ce faire, la solidaritĂŠ entre les travailleurs du secteur sera plus que jamais nĂŠcessaire. Ceux-ci peuvent compter sur le soutien et la dĂŠtermination du SETCa pour faire entendre leurs revendications lors des nĂŠgociations!


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°10 • 27 MAI 2011

Négociations sectorielles: l’agressivité des employeurs provoque des tensions Les négociations sectorielles ont débuté partout dans les secteurs d’employés. Dans pratiquement toutes les commissions paritaires, nous sommes confrontés à des cahiers de revendications agressifs des patrons.

revendications syndicaux. A cet égard, nous continuons d’affirmer qu’il doit être possible d’accorder des augmentations salariales en tenant compte de la situation économique des secteurs et des entreprises.

Nous savons, bien entendu, que ceci n’est pas nouveau au moment d’entamer des négociations. Depuis quelques années déjà, les employeurs déposaient leur propre cahier de revendications en réponse aux cahiers de revendications syndicaux. Cette fois, le contenu et le style des cahiers de revendications patronaux sont cependant d’un autre niveau. Non seulement les employeurs entendent s’en tenir strictement à la marge salariale maximale de 0,3% à partir de 2012 (nous ne nous attendions pas à autre chose de leur part) mais, dans bon nombre de commissions paritaires, ils remettent les mécanismes d’indexation actuels en cause, ils veulent réduire l’accès à la prépension. La «flexibilité» favo-

Rapidement, les négociations ont donc été bloquées dans bon nombre de commissions paritaires. Des conciliations sont intervenues ou vont avoir lieu dans les prochains jours. Dans certains secteurs, des actions sont annoncées ou ont déjà eu lieu. Au moment d’écrire ces lignes, le secteur du gardiennage entame sa deuxième journée d’action. Un rassemblement des militants est prévu dans le secteur de la logistique à la fin mai et les choses sont aussi en train d’évoluer dans ce sens en CP 218 de la CPNAE, la plus grande commission paritaire pour employés. Dans le secteur des services, la presse est le seul secteur a avoir conclu un projet d’accord sectoriel plus que sérieux. Dans les secteurs indus-

rable aux travailleurs (notamment à travers toutes sortes de formes de crédit-temps, 4 jours /semaine) est mise sous pression, voire devrait passer à la trappe et les employeurs veulent introduire eux-mêmes davantage de flexibilité non encadrée dans l’organisation du travail. Il est clair que nous n’entendons pas négocier de cette manière. Aussi, dans les commissions paritaires, la réponse des syndicats a été à la hauteur: pas question de toucher aux systèmes d’indexation, maintien (et amélioration) des régimes de prépension et de crédittemps actuels, pas d’extension de la flexibilité «à la sauce» patronale. Les négociations doivent se poursuivre sur la base des cahiers de

triels, la percée pour les ouvriers dans un certain nombre de secteurs pourrait être de nature à débloquer peut-être des négociations en panne pour les employés. La chimie est le seul secteur a avoir conclu déjà un accord sectoriel dont l’objectif est essentiellement de relever les barèmes minimums et d’offrir la possibilité de négocier dans les entreprises. Le secteur de la distribution revendique une harmonisation à la hausse des composantes salariales dans les différentes commissions paritaires. Les patrons quant à eux préfèrent continuer à jouer les distorsions de concurrence entre enseignes et continuent à vouloir tirer les conditions de travail vers le bas. Quant aux secteurs des finances, les négociations ont débuté avec, ici et là, des petites idées patronales inacceptables. Les négociations et les actions seront donc très intenses au cours du mois de juin, un mois qui sera donc chaud (et espérons-le pas seulement sur le plan social). Nous sommes en effet

convaincus qu’avec l’appui de nos militants, nous pouvons conclure de bons accords sectoriels dans tous les secteurs d’employés. Au demeurant, les choses ne bougent pas seulement dans les secteurs négociant une CCT tous les deux ans. C’est aussi le cas dans le non-marchand. Ici aussi, les négociations relatives à un plan pluriannuel sont particulièrement difficiles. Une grande manifestation est prévue le 9 juin. Nous souhaitons plein succès aux membres et aux militants, dans la ligne de la tradition de ce secteur. Vous pouvez suivre en permanence le déroulement des négociations sectorielles sur notre site internet www.setca.org.

Myriam Delmée Vice-présidente SETCa-BBTK

Erwin De Deyn Président SETCa-BBTK

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