Syndicats n°8

Page 1

N°08 • BIMENSUEL • 66ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

29 AVRIL 2011 • Éd. LIÈGE

L’index, pointé du doigt...

Haro sur l’index, ce pelé, ce galeux. L’OCDE, la BNB, la FEB et tous les grands conseilleurs - grassement payés - qui savent ce qui est bon pour nous, nos petits salaires et notre économie le disent: il faut en finir avec l’indexation automatique des salai-

res. En finir ou changer les règles du jeu. Et les propositions ne manquent pas: accords all-in, lissage plus long, exclusion de l’ensemble des produits énergétiques, des futures et probables taxes vertes, saut(s) d’index, calcul sur la valeur net, indexation

forfaitaire, indexation fixe déterminée par la Banque européenne, indexation annuelle. Enfin, tout sauf automatiquement et fidèle à l’évolution des prix... Mais que lui reproche-t-on au juste? Comment distinguer le vrai du faux?

DOSSIER PAGES 8 & 9

EDITO

1er mai sous le signe de l’Europe Page 3

ALLOCATIONS

Plus 2% en mai Page 4

IW-FGTB

Nouvelle campagne

Page 7



2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

NAMUR

> 19 MAI 2011 CONFÉRENCE-DÉBAT

«La mesure d’activation des chômeurs: coup de pouce ou harcèlement?» Muriel DEJEMEPPE (UCL-IRES), Jean FANIEL (CRISP) et un représentant de la FGTB wallonne échangeront leurs points de vues et leurs analyses de ce plan que certains qualifient «d’accompagnement» des chômeurs!!!

Formation «Découvertes Horizons» à Jemeppe-sur-Sambre AFICo propose aux demandeurs d’emploi une formation dont l’objectif est de permettre à chaque participant de s’orienter ou se réorienter professionnellement. Nous nous donnons aussi pour objectif de travailler ensemble pour que chacun retrouve confiance en soi et en ses capacités.

Rendez-vous: Cette formation (qui se déroule en semaine sauf les mercredis et sauf durant les congés scolaires) propose le programme suivant: • Reprise de confiance en soi et en ses compétences • Identifier et valider un projet professionnel réaliste basé sur vos besoins • Apprendre à mieux communiquer • Découvrir ou actualiser vos outils de recherche d’emploi (CV, lettre, entretiens, ..)

à 13h30 à la CGSP Namur, rue de l’Armée Grouchy 41 à 5000 Namur Inscription souhaitée Contact: Laurent WILMET 081/649.958 ou laurent.wilmet@afico.be

La prochaine session se tiendra du 9 mai au 30 juin à Jemeppe-sur-Sambre. Pour plus de précisions, contactez nous dès maintenant au 081/649.952. ou info@afico.be Cette formation est couverte par un contrat de formation «FOREm» et donne droit à un euro brut par heure de cours ainsi qu’au remboursement forfaitaire des frais de déplacements et ou de garderie.

> LE 18 MAI 2011 À 18H00

Thé citoyen: les révolutions arabes … Pourquoi le peuple est-il descendu dans la rue? Ces révolutions sont-elles comparables d’un pays à l’autre? L’image diffusée par les médias est-elle identique aux échos dont disposent les personnes d’origine étrangère habitant en Belgique? Quelles seront les suites de ces mouvements de protestation? … AFICo vous invite à l’Espace Communautaire des Balances/Maison des Jeunes de Salzinnes, rue des Bosquets, 38, 5000 Namur, pour discuter entre citoyens des révolutions arabes au départ de témoignages de personnes vivant ici et ayant des contacts là-bas… (Tunisie, Algérie, Maroc).

Contact: Emilie JUSNIAUX 081/649.955 ou emilie.jusniaux@afico.be

BRABANT WALLON

La période de référence s’étend du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2010 pour les ouvriers occupés sous la commission paritaire 124, indice ONSS 024-054. Les employeurs remettent les tembres avant le 29 avril.

Fermeture des bureaux jeudi 3 juin et le vendredi 4 juin (pont de l’Ascension).

> SECTEUR DE LA CONSTRUCTION

Négociation sectorielles: Appel à l’équipe!

Le 6 avril, un groupe de délégués du secteur a visité différents «gros chantiers» de Namur et du Brabant Wallon pour expliquer la situation aux travailleurs….si ce blocage perdure, ils devront entrer en actions!

Paiement des timbres intempéries construction 2010

Le paiement aura lieu à partir du 29 avril et l’argent sera sur les comptes bancaires la semaine du 2 au 6 mai 2011. Des permanences seront organisées à Libramont et à Marche. Les jeudis 14-21-28 avril et 5 mai jusque 18 heures. Vous pouvez déposer vos timbres dès que l’employeur vous aura remis la carte.

Inscription souhaitée

Alors que la tendance est à la reprise dans le secteur, le patronat du secteur se trouve sur une position dure. Non seulement il applique à la lettre les directives de l’accord interprofessionnel que la FGTB n’a pas signé et contre lequel elle a mené diverses actions. Mais en plus il remet en cause des mesures qui assurent aux travailleurs la sécurité financière en cas de chômage, de maladie, de prépension et de pension.

LUXEMBOURG

L’Europe, une société anonyme transatlantique? Depuis des années, l’Union européenne et les Etats-Unis négocient, en toute discrétion, la mise en place d’un marché transatlantique. Prévu pour 2015 se projet a pour objectif l’harmonisation des législations européennes et américaines et la mise en place d’une gouvernance mondiale basée sur des normes marchandes….au détriment de nos systèmes sociaux, des services publics, de la démocratie, etc… Organise une conférence-débat sur ce thème le mercredi 4 mai prochain à 19h, au foyer du Waux-Hall, Grand Place à Nivelles. Nos intervenants seront Ricardo Cherenti d’éconosphères et Bruno Poncelet du Cepag


2

BRUXELLES

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

Action Equal Pay Day à l’Hôpital Universitaire de Jette

Les Jeunes FGTB de Bruxelles Tout comme leurs camarades plus âgé(e)s, de nombreux jeunes (étudiants ou travailleurs) s’engagent quotidiennement dans l’action syndicale. Que ce soit pour promouvoir un monde plus égalitaire / plus solidaire ou pour s’émanciper des conditions de travail de plus en plus rudes qui s’imposent à eux, ils veulent agir à leur façon et porter leurs combats avec leurs mots. C’est pourquoi les Jeunes FGTB leur proposent un espace d’accueil chaleureux, adapté à leurs besoins et convenant bien à leurs projets. Au cœur même de l’organisation syndicale, ils trouvent une écoute fraternelle, des aides utiles et… des moments forts de débats et d’actions!

- une mine d’informations sur le net, concernant tout ce qui bouge dans le monde syndical, pour tous les jeunes qui veulent se battre pour un monde meilleur et plus juste, pour le travail décent… mais qui ne savent pas trop par où commencer; - des actions syndicales ciblant particulièrement les conditions de travail des étudiants, l’intérim… mais également la globalisation, les droits de l’homme, l’exclusion, la discrimination, le racisme…; - un appui à ton groupe d’étudiants qui, comme à l’ULB et sur d’autres campus, tentent d’améliorer les conditions de vie, d’étude et de travail des étudiants;

L’affiliation est gratuite pour les étudiants et les jeunes demandeurs/demandeuses d’emploi en attente d’indemnisation. Ils sont en outre invités à s’affilier à la centrale professionnelle correspondant à leurs études ou à leur métier, au plus tard une fois qu’ils ont du travail ou bénéficient d’allocations de chômage.

- sans oublier la Commission PlastiC qui réunit des jeunes Bruxellois désireux, à travers des actions «ludiques et sympas», de faire prendre conscience aux jeunes de différents problèmes liés au capitalisme, aux inégalités salariales, à la discrimination et au racisme…: le rire et la dérision pour faire la révolutio!!!

Pratiquement, si tu es étudiant, demandeur d’emploi ou jeune travailleur (de 15 à 35 ans), que peux-tu attendre des Jeunes FGTB de Bruxelles?

Bref, les Jeunes FGTB Bruxelles, c’est aussi et surtout une image syndicale jeune: avec leurs salopettes et leurs casques rouges, leur musique de lutte funky, les Working Class Heroes animent toutes les manifestations et les rassemblements internationaux (p.ex. le Forum social européen). Ils sont également présents sur les lieux de travail, où ils font le même travail syndical que les délégués/ militants FGTB plus âgés, mais à leur manière: jeune!

- une aide personnelle concernant les problèmes liés aux études, au chômage et au travail: les jobs étudiant, la formation en alternance, les bourses d’études, les stages de formation, le chômage…; pour un rendez-vous avec le Service Jeunes, un simple coup de fil suffit; - des brochures d’information gratuites, disponibles auprès des Jeunes FGTB ou du délégué Jeunes de ton entreprise et distribuées de façon militante dans les organisations de jeunesse, lors des festivals d’été ou sur les campus, lors de CampusTour…;

Le vendredi 25 mars, les militantes de la Centrale Générale de l’Hôpital Universitaire de Jette et de la firme de nettoyage ISS ont attiré l’attention de l’opinion publique et des media sur la discrimination des femmes au travail. Conduites par Dominique FERVAILLE, secrétaire de la CG, elles ont distribué des tracts contenant des informations sur la pension, plus basse, des femmes belges. En effet, puisque les femmes touchent des salaires qui sont, en moyenne, inférieurs de 23% à ceux des hommes, cela a aussi des conséquences sur le niveau de leur pension. L’action, qui a connu un grand succès, a été «savourée» par toutes et tous. La distribution de pièces de monnaie en chocolat y a sûrement bien contribué!

Tu veux en savoir plus sur les Jeunes FGTB de Bruxelles? Tu veux t’engager dans notre mouvement? Tu désires participer à nos actions, à nos activités…? Tél. 02/552.03.63, wouter.vanaelst@fgtb.be

P&V soutient le 1er mai de la FGTB de Bruxelles


2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

TOURNAI - ATH - LESSINES

Le Statut Des «Frontaliers» Sous La Loupe…. Le samedi 26/03/2011, le secrétariat de la Centrale Générale de Tournai-Ath-Lessines avait invité Nadine Vanhove, conseillère FGTB-EURES à débattre avec ses délégués du statut des travailleurs frontaliers (résidants français). La première partie de la réunion a été consacrée à l’examen des D. De Guissmé, Président spécificités du statut frontalier N. Van Hove, conseillère FGTB en matière de sécurité sociale (assurance maladie – invalidité, allocations familiales, allocations de chômage, retraite,….) La seconde partie avait trait au nouveau régime fiscal des travailleurs frontaliers. Cette matière a suscité la curiosité des nombreux délégués présents et a fait l’objet de longs débats agrémentés, ça et là, de nombreux exemples, mais également de cas bien concrets. De part le succès de cette matinée, la Centrale Générale proposera à la FGTB interprofessionnelle de renouveler cette expérience enrichissante pour tous les affiliés frontaliers de l’organisation syndicale.

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

Ouvriers/ ouvrières recherchés pour portraits photos! Dans le cadre de l’organisation du 1er Festival de la chanson ouvrière de Charleroi, le Centre Jeunes Taboo (Jeunes FGTB Charleroi) recherche dès à présent des ouvriers/ ouvrières qui accepteraient de se faire tirer le portrait par les étudiants en Photo de l’Académie des Beaux-Arts de Charleroi. Par «ouvrier» nous entendons toute personne travaillant sous statut ouvrier, homme ou femme, sans limite d’âge. Les possibilités sont donc assez larges. Il n’est pas nécessaire de travailler en usine ni dans l’industrie lourde. Les photos seront exposées le samedi 8 octobre 2011 dans la salle des Ecuries à Charleroi, à l’occasion du festival, qui prendra la forme d’un concours de reprises de chants ouvriers d’autrefois par des musiciens (professionnels ou amateurs) d’aujourd’hui. Lancement du concours prévu fin avril 2011. (www.festivalchansonouvriere.be) Intéressé(e)s? Contactez rapidement le Centre Jeunes Taboo au 071/641.307 ou à taboo@ brutele.be Une initiative du Centre Jeunes Taboo en partenariat avec les Jeunes FGTB Charleroi, la FGTB Charleroi-sud/Hainaut, Charleroi/Danses, la Maison Pour Associations de Charleroi, le MOC Charleroi-Thuin, Charleroi 1911-2011, PAC Charleroi, l’Académie des BeauxArts de Charleroi, l’Académie des Beaux-Arts de Châtelet.

> PERMANENCES FISCLAES

Exercice 2011 – Revenus 2010 La F.G.T.B. Régionale de Charleroi, soucieuse de venir en aide à ses affiliés, vous propose de remplir votre déclaration aux impôts AINSI QUE DE CALCULER GRATUITEMENT VOTRE IMPÔT SUR ORDINATEUR. REMPLISSAGE + CALCUL DES DÉCLARATIONS QUAND? Les mardis 17 et 24/05/2011 + les jeudis 19 et 26/05/2011 ainsi que les mardis 07, 14, 21 et 28/06/2011 et les jeudis 09, 16, 23 et 30/06/2011 de 8h à 11h30 et de 13h30 à 16h00. MAIS UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS. Où? À la FGTB Charleroi, Service Comptabilité, Bld Mayence 1 - 1er Étage (Bâtiment Ethias) à 6000 CHARLEROI COMMENT PRENDRE RENDEZ-VOUS? En téléphonant au 071/641.359 (demander Mlle CLÉMENT) - 071/641.373 (demander Mr SCHMITZ) Notre équipe remplira directement le double de votre déclaration en y mentionnant le résultat de votre imposition, de ce fait il ne vous restera plus qu’à recopier sur l’ORIGINAL.

Il est indispensable que les affiliés qui sollicitent nos Services soient munis des documents repris ci-dessous: 1. IMPORTANT: LA NOTE DE CALCUL de l’exercice précédent avertissement extrait de rôle (envoyée par l’Administration des contributions pour le paiement de l’impôt). 2. Le CARNET SYNDICAL ou Preuves de paiement (sera formellement exigé) 3. Les relevés des SALAIRES, indemnités, allocations de chômage et maladie, pensions ou rentes imposables perçues en 2010 (relevé 281). 4. Le TALON DE CHEQUE relatif aux congés payés. 5. CONTRIBUTIONS FONCIERES, l’avertissement extrait de rôle payé en 2010 pour habitations ou terrains. 6. ATTESTATIONS DE PRET et/ou ASSURANCES-VIE délivrées par l’organisme prêteur et/ou assureur.

Avis aux affilié(e)s du SETCa Wallonie Picarde Le SETCa Wallonie Picarde informe ses affilié(e)s que nos bureaux de MOUSCRON seront fermés à partir du 1er septembre 2011. Une permanence juridique sera assurée une fois par semaine à savoir: Le mardi de 8h30 à 12h30 et de 13h à 17h Les autres jours de la semaine, les bureaux de Tournai restent accessibles soit: - Par téléphone: 069/89.06.56; - Par fax: 069/89.06.59; - Par mail: admin.tournai@setca-fgtb.be; - Via le site web: www.setcawapi.be Nous vous en remercions et vous prions d’agréer, Monsieur le Rédacteur, l’assurance de nos considérations distinguées.

Jean PEETERS Secrétaire Régional

CENTRE


2

RÉGIONS

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

LIEGE - HUY - WAREMME

> LA CENTRALE GENERALE F.G.T.B.

Cartes intempéries construction Le paiement des cartes intempéries couvrant la période du 1/1/2010 au 31/12/2010 s’effectuera par versement sur votre compte bancaire par la Centrale Nationale à partir du 27 Avril 2011. Pour faciliter l’organisation du paiement, nous vous invitons à nous transmettre, à partir du 1er Avril 2011, la (les) carte(s) reçue(s) de votre (vos) employeur(s), après y avoir indiqué votre numéro de compte bancaire, soit par la poste, à nos guichets, à nos permanences ou auprès de nos sectionnaires. Nous vous rappelons que nos guichets sont ouverts place St Paul, 13 à LIEGE, tous les jours de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30 ainsi que les samedis 2 et 16 avril 2011. Les cartes peuvent également être rentrées lors de nos permanences extérieures qui seront organisées suivant le calendrier ci-dessous: LIEGE: Place St Paul, 13, à partir du Vendredi 1er Avril 2011 de 9h à 11h30 et de 13h30 à 16h30. HUY: au local de la F.G.T.B., rue l’Apleit, 12 • Le jeudi 21 Avril 2011 de 16h30 à 17h30. • Le samedi 16 Avril 2011 de 9h à 10h. HANNUT: au local de la F.G.T.B., rue Zénobe Gramme, 7 • Le vendredi 15 Avril 2011 de 15h30 à 16h. • Le vendredi 22 Avril 2011 de 15h30 à 16h. • Le vendredi 29 Avril 2011 de 16h30 à 17h30. FLERON: au local de la F.G.T.B., avenue des Martyrs, 86, • Le mardi 19 Avril 2011 de 14h à 14h30. • Le mardi 26 Avril 2011 de 17h à 17h30.

VERVIERS

WAREMME: au local de la F.G.T.B., rue du Baloir, 5 • Le vendredi 15 Avril 2011 de 16h30 à 17h30. • Le vendredi 22 Avril 2011 de 16h30 à 17h30. • Le vendredi 29 Avril 2011 de 15h30 à 16h. SERAING: au local de la F.G.T.B., rue Paul Janson, 41 • Le lundi 18 Avril 2011 de 9h à 10h. FLEMALLE: au local de la F.G.T.B., Grand Route, 122 • Le lundi 18 Avril 2011 de 10h30 à 11h30. JUPILLE: au local de la F.G.T.B., rue Chafnay, • Le mardi 19 Avril 2011 de 15h à 15h30. HERSTAL : au local de la F.G.T.B., rue Large Voie, 36 • Le mardi 19 Avril 2011 de 16h à 16h30. VISE: au local de la F.G.T.B., rue des Récollets, 63 • Le mardi 19 Avril 2011 de 17h à 17h30. POULSEUR: au local de la Mutuelle, rue des Ecoles, 30 • Le jeudi 14 Avril 2011 de 16h à 16h30. • Le jeudi 28 Avril 2011 de 16h à 16h30. AYWAILLE: au local de la F.G.T.B., rue L. Libert, 22 • Le jeudi 14 Avril 2011 de 17h à 17h30. • Le jeudi 28 Avril 2011 de 17h à 17h30. SCLESSIN: au local de la F.G.T.B., rue de l’Ile Coune, 50, • A partir du 1er Avril 2011 aux jours et heures d’ouverture des bureaux. CHENEE: au local de la F.G.T.B., rue Neuve, 18-24 • A partir du 1er Avril 2011, les jours habituels d’ouverture CHAPON-SERAING: rentrer les cartes auprès du Camarade Louis LAROCK.


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

> EDITO

L’index, c’est la prunelle de nos yeux Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de gouvernement depuis maintenant un an que la bataille politique est gelée. Celle qui est en cours tourne autour de l’indexation des salaires. Cela fait maintenant plusieurs mois que des attaques sont dirigées contre notre système d’indexation automatique des salaires. Le patronat belge avait commencé. La droite européenne a pris le relais, que ce soit par la voix de Nicolas Sarkozy, d’Angela Merkel ou du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet. Comme si l’austérité imposée ou annoncée ne suffisait pas, ils veulent en outre imposer la modération salariale alors même que les salaires des tops managers révélés récemment atteignent des sommets indécents. Les grands patrons, qui s’octroient des salaires 18 fois supérieurs à celui du travailleur moyen, estiment trop élevés les quelques pourcents d’indexation dont nous bénéficions. Un amortisseur économique Ils disent que l’indexation provoque de l’inflation… Cette affirmation est complètement fausse. L’index n’est que le thermomètre qui mesure la fièvre. Et la fièvre, ce sont les prix de l’énergie qui l’ont. Casser le thermomètre ne guérira pas le malade. L’indexation ne fait que suivre les augmentations de prix et en plus il en amortit les conséquences. Outre le fait que l’indexation des salaires se fait sur base de l’indice-santé, déjà amputé des carburants, les indexations de salaire sont réparties sur l’année en fonction des systèmes négociés dans les secteurs. Les allocataires sont quasiment les seuls à bénéficier d’une indexation immédiate et c’est normal vu les montants souvent très faibles des allocations sociales. Notre système d’indexation a en outre permis à la Belgique de souffrir moins de la crise que d’autres car l’index a préservé le pouvoir d’achat et la consommation des ménages. Un amortisseur social Sauvegarder le pouvoir d’achat, c’est là le rôle principal de l’indexation automatique. Sans l’indexation automatique, les travailleurs perdraient chaque année un peu de leur salaire. Depuis 2004, date où l’on a remis le compteur à zéro, sans l’indexation ils auraient perdu 15%. Et c’est la principale raison pour laquelle nous y tenons comme à la prunelle de nos yeux. Ceux qui gagnent 18 fois le salaire moyen peuvent supporter une modération salariale. Mais le travailleur moyen qui parvient tout juste à nouer les deux bouts, payer ses emprunts et les études de ses enfants n’est pas en mesure de se serrer la ceinture. Or, passons sur l’idée absurde de supprimer l’indexation, toutes les propositions de «réforme» ou d’ «amélioration» de l’index reviennent toutes au même résultat: une perte de pouvoir d’achat pour les travailleurs. C’est socialement inacceptable, économiquement suicidaire et moralement honteux quand on voit les bonus des traders et les salaires des top managers. Et au-delà, la réduction continue de la part des salaires dans la répartition des richesses. Un instrument de solidarité Enfin, et ce n’est pas son moindre mérite, l’indexation automatique est un instrument de solidarité. Pas de redistribution. C’est le rôle de la fiscalité et de la sécurité sociale. L’index permet à tous de maintenir leur pouvoir d’achat, qu’ils soient actifs dans des secteurs forts, des secteurs faibles, ou inactifs. La question n’est donc pas de savoir s’il faut ou non discuter de l’indexation automatique mais bien de savoir comment contrôler les prix pour ralentir l’inflation et comment augmenter les salaires pour en revenir à une plus juste répartition des revenus entre le capital et le travail. Ce débat est considéré comme politiquement incorrect mais il y a-t-il une meilleure occasion que le 1er Mai – fête du travail - pour mettre les pieds dans le plat? Une bataille européenne En voulant supprimer «l’exception» belge (mais pas seulement) qu’est l’indexation automatique, la droite européenne ne s’attaque pas qu’à nous. Ce sont tous les travailleurs de tous les pays de la zone euro qui sont visés par la modération salariale et que l’on veut mettre en concurrence pour encore faire baisser les salaires. Sous les appellations rassurantes de «Gouvernance économique» et de «Pacte pour l’Euro», le Conseil et la Commission cherchent à imposer l’austérité et à mettre la négociation salariale dans un carcan, à faire payer aux travailleurs les conséquences de la crise financière et à ne surtout rien changer au système qui en est la cause. Plus que jamais, ce 1er Mai marque le début d’une lutte de longue haleine qui dépasse de loin notre cadre national car de Bruxelles à Athènes ou de Berlin à Lisbonne, nous ne nous laisserons pas faire.

Anne Demelenne Secrétaire générale

Rudy De Leeuw Président

3

Les bénéfices nucléaires doivent revenir aux consommateurs D’après une étude ébruitée mais non encore publiée de la Banque Nationale de Belgique (BNB), la rente nucléaire se situerait entre 770 et 920 millions d’euros par an. Par rente nucléaire, la BNB entend les bénéfices réalisés par Electrabel et SPE grâce à la production d’électricité bon marché dans les centrales nucléaires déjà amorties. La CREG, l’instance régulatrice, avait déjà calculé cette rente et était arrivé à un montant bien supérieur qui se situait entre 1,75 et 1,95 milliard d’euros (pour 2007, année où toutes les centrales étaient amorties). La FGTB attend le rapport de la BNB mais tient quand même déjà à souligner qu’elle fait pleinement confiance à l’expertise de l’instance régulatrice du secteur énergétique. En effet, avec les autres membres du Conseil général de la CREG, la FGTB a approuvé en septembre 2010 un avis unanime sur la manière de calculer la rente nucléaire. Par ailleurs, le Conseil général de la CREG s’est prononcé à l’unanimité sur l’utilisation de ces bénéfices nucléaires excédentaires. L’ensemble des bénéfices réalisés sur les centrales amorties doit refluer vers la société et servir à alléger la facture d’électricité par le biais d’investissements dans des énergies renouvelables et dans l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos infrastructures résidentielles et industrielles. Pour la FGTB, cela signifie que toute la rente nucléaire doit refluer vers la société! La FGTB prévient le gouvernement qu’il serait inacceptable de décider de considérer la rente nucléaire comme un bénéfice normal taxé au tarif normal de l’impôt des sociétés de 33,99%. De plus, la FGTB exige que l’on mette vraiment en œuvre une amélioration du fonctionnement du marché de l’électricité pour les consommateurs. Selon la FGTB, cela devrait de préférence se faire dans le cadre d’une renationalisation de la production nucléaire. Une possibilité est que, comme en France, l’électricité nucléaire soit vendue au prix de revient de manière à permettre l’accès à notre marché à de nouveaux producteurs d’énergie au lieu de les exclure du marché à cause de leurs prix trop élevés parce que Electrabel a toujours derrière la main une production nucléaire bon marché pour fixer ses prix. Dans l’intérêt des consommateurs, des entreprises, des investissements et de l’emploi, et pour ne plus être le porteur d’eau d’un groupe français, le gouvernement doit d’urgence revoir sa politique énergétique dans ce sens.

Bonus indécents des top managers Suite à la volonté de la gauche de limiter les bonus des top managers, la FEB a réagi en qualifiant de «populiste» la proposition allant dans ce sens. Les salaires de ces top managers, dont les montants ont tout récemment été publiés dans la presse, sont totalement indécents, surtout dans le contexte socio-économique actuel*. Il est inacceptable que les employeurs imposent la modération salariale aux travailleurs (blocage salarial en 2011 et 0,3% maximum -même dans les entreprises qui renouent avec les bénéfices- en 2012) alors que certains dirigeants s’accordent des bonus salariaux extravagants! C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles 52% des travailleurs de ce pays ont refusé de signer le projet d’Accord interprofessionnel. Par ailleurs, si, comme l’avance monsieur Thomaes, le ratio entre le salaire le plus bas et le plus élevé est si «raisonnable» en Belgique, il n’y a pas de raison de refuser une régulation pour encadrer les mauvais élèves. Pour rappel, le salaire d’un PDG belge est en moyenne 18 fois supérieur à celui d’un travailleur et la rémunération moyenne des managers des 20 plus grandes entreprises cotées en Bourse (hors secteur bancaire!) s’est élevée, en 2009, à 2,27 MIO, soit un bond de 23% par rapport à 2008. *Le rapport 2010 de la banque DEXIA révèle que le CEO Pierre Mariani a touché pour l’année passée une rémunération variable de 600.000 euros sur un total salarial de 1,8 millions d’euros.


4

ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

Indexation des allocations sociales + 2% En avril, l’indice pivot a été dépassé. Cela entraîne une augmentation automatique de 2% de toutes les allocations sociales. En outre pour la plupart des allocations, une adaptation au bien-être est prévue selon un calendrier échelonné sur 2011 et 2012. Adaptations des allocations sociales au bienêtre La liaison des allocations sociales au bien être se négocie entre interlocuteurs sociaux normalement avant la négociation interprofessionnelle. Mais les employeurs s’arrangent pour l’inclure dans l’accord interprofessionnel. D’accord il n’y eut point mais le gouvernement a néanmoins repris à son compte la répartition convenue lors des négociations du projet d’ l’AIP. Ainsi, toutes les allocations sociales seront adaptées à l’évolution du bien-être, hors index. Les principales décisions sont les suivantes: • majoration de tous les minima et forfaits de 2% au 1/9/2011 (sauf l’allocation d’attente du jeune ayant quitté l’école et cohabitant, qui est majorée de 1%); • les allocations ayant pris cours il y a au moins un

an, seront majorées de 0,7% au 1/9; pour les invalides ceci est converti via l’instauration d’un pécule de vacances de 200e; • les pensions ayant pris cours il y a 15 ans ou plus augmenteront de 2,25% au 1/09/2011; • les pensions ayant pris cours à partir de 1997 jusqu’en 2010 inclus seront augmentées de 1,25% au 1/12/2011; • les plafonds de calcul pour nouveaux ayants droit augmentent de 0,7 % au 1/1/2011; • la majoration de 2% après 5 ou 6 ans de bénéfice d’allocations est maintenue. • extra pour les chômeurs à partir du 1/03/2011: o pour les nouveaux et pour ceux déjà au maximum, le plafond est majoré de 1,25%; o chômeurs isolés à partir du 1/1/2011: 55% au lieu de 53,8% à partir de la deuxième année chômage.

Bons résultats Depuis le lancement de notre campagne «liaison au bien-être des allocations» en 2004 , nous sommes parvenus a atteindre de bons résultats: • les minima ont été augmentés de 13 à 15%; • pour les allocations «anciennes», nous sommes parvenus à rattraper une partie du retard: o plus de 6 ans: 5,5 à 8,25%; o 5-6 ans: 4,75%; o 1-5 ans: 1,25 à 4,75%. • les plafonds ont été relevés de 10% (pensions) à 35% (accidents du travail, maladies professionnelles, six premiers mois de chômage). De plus, nous avons obtenu des améliorations structurelles dans l’assurance chômage et maladie: • 1ere année: 60% pour tous, y compris pour les cohabitants; • isolés à partir de la 2ème année (confrontés à la pauvreté): augmentation de 40% > 55%; • chômeurs cohabitants en deuxième période: augmentation de 35% > 40%; • amélioration statut chef de famille: le chef de famille dont le partenaire a un revenu modeste conserve son statut.

Date

Inflation: 3,41 % en avril

Pensions Pensions minimums de moins de 15 ans

+ 2%

1/09/2011

Droit minimum

+ 2%

1/09/2011

Pensions non minimums de moins de 15 ans (date de prise de cours avant le 01/01/2011)

+ 1,25%

Pensions minimums et non minimums de 15 ans et plus

+ 2,25%

Carrières mixtes: adaptation petits minimums + unité de carrière (en deux phases)

1/12/2011

+ 0,7%

Maintien récurrence augmentation des pensions de 5 ans

+ 2%

Mois

1/01/2011 1/09/2011 et 1/09/2012

Invalidité Minimums travailleurs réguliers & irréguliers

+ 2%

1/09/2011

Prime de rattrapage après 1 an d’incapacité de travail

200 EUR

1/05/2011

Aide de tiers Relèvement des plafonds de revenu «chef de famille» (de 821e à 878e) et «isolé» (de 948e à 967e)

+ 3 EUR/J (de 12e à 15e/j)

1/09/2011 1/09/2011

Maintien récurrence (2%) après 6 ans

+ 2%

1/09/2011

Plafond

+ 0,7%

1/01/2011

2010 Index normal

1/09/2011 1/09/2011 et 1/01/2012

Plafond pour les revenus de 2011

Index santé + 2,88% Index- Index santé normal

2011 Indexsanté

Indexsanté lissé

Hausse loyers

Inflation

Janvier

112,05

111,36

115,66

114,38

113,81

2,71

3,22

Février

112,52

111,9

116,33

115,05

114,21

2,82

3,39

Mars

112,94

112,11

116,91

115,39

114,67

2,93

3,52

Avril

113,33

112,34

117,20

115,57

115,10

2,88

3,41

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour le mois d’avril 2011, on enregistre une inflation de 3,41% par rapport à avril 2010. Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à avril 2010, l’index santé a augmenté de 2,88%. Allocations sociales: L’indice pivot 114,97 a été dépassé. Les allocations sociales seront donc majorées de 2 % en mai. Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 117,27 (base 2004 = 100). Conversion: l’index-santé d’avril 2011 (115,57/base 2004 = 100) correspond à 131,48 (base 1996=100).

Accidents du travail + 2%

1/01/2012

Minimums et forfaits

+ 2%

1/01/2012

Allocations non minimum

+ 0,7%

1/01/2012

Plafond

+ 0,7%

1/01/2012

Minimums et forfaits

+ 2%

1/01/2012

Allocations non-minimums

+ 0,7%

1/01/2012

Les Femmes Prévoyantes Socialistes recherchent 10 couples ayant le même salaire (à 100e près) et avec au moins un enfant de moins de 12 ans (dont ils sont tous deux parents) pour participer à une enquête sur l’articulation travail-famille. L’enquête consiste en un entretien individuel d’une heure environ (à votre domicile - ou au lieu de votre choix- et au moment qui vous arrange le mieux, même en soirée et le week-end!).

Maintien récurrence (2%) après 6 ans* Accidenté de travail (privé)

Accidente de travail (FAT)

Maladies professionnelles Minimums et forfaits

+ 2%

1/09/2011

Allocations

+ 0,7%

1/09/2011

Plafond

+ 0,7%

1/01/2011

Maintien récurrence après 6 ans

+ 2%

1/09/2011

Appel à témoins - concours

Toutes les informations que vous nous communiquerez seront confidentielles. Si vous êtes intéressé, ou pour toute information, vous pouvez les contacter au 02/515 17 67 ou via sarah.hibo@mutsoc.be.

Minimums et forfaits:

+ 2%

1/09/2011

Allocations d’attente pour cohabitant

+ 1%

1/09/2011

Taux de remplacement isolés 55% (entre min et max)

+ 1,2%

1/03/2011

Parmi les 10 couples participant à l’enquête, un couple sera tiré au sort et recevra (au choix) - un BONGO: - 2 nuitées dans un hôtel + petit déjeuner pour 2 adultes et 2 enfants («Séjour en famille»); OU - 2 nuitées dans un hôtel + petit déjeuner pour 2 personnes («City et shopping»).

Plafond pour maximums existants + pour nouveaux entrants

+ 1,25%

1/03/2011

Les gagnants du concours seront avertis personnellement.

Chômage


ACTUALITÉ

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

> TRAVAIL ETUDIANT

5

> CE QUE LES JEUNES EN PENSENT

«On a besoin de bosser» Une réforme qui favorise… la concurrence entre travailleurs

Qu’en pensent les étudiants? S’ils regrettent l’éventuelle concurrence avec les travailleurs que pourrait générer cette réforme, ils sont aussi au regret de dire que ces 50 jours, ils en ont – largement – besoin.

«Est-ce que ce n’est pas confesser qu’on a fait un monde à l’image des US, où les études et le logement étudiant sont trop chers?» s’interroge Sasha concernant cette réforme. Sasha est étudiante et avoue: en plus de ses jours de travail légal, elle donne des cours privés. Au noir. Pour payer son logement. Son constat est clair: «Ceux qui ont besoin d’argent pour vivre ont besoin de bosser plus de 50 jours.»

© iStockphoto_mangostock

Même son de cloche chez Florian, étudiant également. «Cette réforme, quelque part, c’est tant mieux pour nous. Car le nombre de jours de travail légal, pour l’instant, est insuffisant. On doit travailler en plus au noir, pour ne pas être taxé… Personnellement, je donne des cours de sport en plus de mes jours légaux… J’ai besoin de ces jours de travail en plus. Maintenant, c’est clair que les entreprises vont en profiter, un étudiant coûtant moins cher qu’un travailleur.» Marie a aujourd’hui trente ans, et se souvient de ses années d’université et de l’époque où elle travaillait durant ses vacances. «Si j’avais dû payer un kot dans le cadre de mes études, sans dépasser le nombre de jours de travail autorisé, c’est clair, je n’aurais pas pu étudier.»

La réforme du travail étudiant crée une controverse. Car là où l’on a voulu simplifier la très complexe législation sur le travail étudiant, on crée un nouveau phénomène de concurrence entre les jobistes et les travailleurs. Ce qui changera dès 2012 La Ministre de l’emploi propose de travailler 50 jours au lieu de 46 sous cotisations sociales réduites. Ces cotisations s’élèveraient à 8,13% du salaire (5,42% pour l’employeur et 2,71% pour l’étudiant) et le jobiste pourra travailler pendant 1 an au lieu de 6 mois. Ce taux de cotisation unique vient remplacer le système précédent, où il était plus cher pour l’employeur d’en-

gager un étudiant en dehors des périodes estivales (le taux s’élevait à 7,51% l’été et à 12,51% le reste de l’année).

euse-s à temps partiel reprenaient certaines heures libres, pour pouvoir arriver à un temps plein; ces heures sont maintenant occupées par des étudiants.

Ces 50 jours de travail pourront désormais être répartis sur toute l’année, sans distinction entre la période estivale et les périodes de cours.

Des droits pour les étudiants

Si la procédure semble, a priori, plus simple, elle cache un problème de taille: comme l’employeur n’a (quasi) pas de cotisations sociales à payer, engager un étudiant devient plus attrayant qu’engager, par exemple, un travailleur intérimaire. L’assouplissement des règles vient générer une concurrence entre tous les travailleurs. Les Jeunes FGTB, qui ne s’opposent bien évidemment pas au travail étudiant, expliquent cependant que celui-ci ne doit pas se faire au détriment du marché de l’emploi. «Les cotisations ONSS réduites incitent les employeurs à engager des étudiants qui leur reviennent moins cher. Citons l’exemple de la distribution où les travailleur-

«Le premier boulot d’un étudiant, c’est d’étudier pendant l’année. Il sera maintenant plus avantageux qu’avant pour les entreprises de prendre les jeunes pendant l’année scolaire… Résultat : moins d’argent pour la sécu: on ne préfèrera plus prendre les jeunes en été lorsqu’ils sont libres, coûtent moins cher que pendant l’année et en remplacement éventuel de travailleurs fixes en congé, mais bien pendant l’année, au péril peut être de leur scolarité au lieu de donner de meilleurs contrats aux travailleurs fixes…» Angela Sciacchitano, animatrice Jeunes FGTB Charleroi.

Les Jeunes FGTB veulent que les jobistes puissent cotiser pleinement à la sécurité sociale. «C’est plus avantageux pour eux puisque cela leur donne droit à un pécule de vacances (donc ils ne perdent rien) et à des jours de congé. De plus, l’année de travail peut être valorisée dans le calcul de la pension.» Outre la flexibilité accrue, l’absence de droits pour les travailleurs étudiants, le haut risque de concurrence, la réforme – qui prendra cours au premier janvier 2012 – amène un autre problème: 50 jours par an, répartis sur toute l’année si l’étudiant/l’employeur le souhaite, cela peut-être un job de deux mois durant l’été, mais aussi, par exemple, un jour de boulot par semaine durant toute l’année scolaire. Une situation qui pourrait, à terme, venir nuire à la réussite scolaire du jeune. Car nombreux sont les étudiants qui, malheureusement, ont besoin d’un job à tout prix pour financer leurs études et tous les frais qui en découlent (voir cicontre), et qui ne refuseraient pas une hyper-flexibilité dans leurs horaires de travail, au risque de nuire à leur rythme d’étude et de mordre sur des journées de repos ô combien nécessaires à une bonne réussite scolaire.

Sur www.yourjob.be, retrouvez les revendications des Jeunes FGTB concernant le travail étudiant.

«Avec les 50 jours Pierre, qui a fini ses études et qui a aujourd’hui sa propre petite entreprise, de travail, on arestime que l’idéal pour un étudiant serait rive à peine à se de ne pas travailler du tout, afin de ne pas négliger sa scolarité. Chez lui, pas d’étupayer une année diants durant l’année, car «rien ne vaut un CDI temps plein». «On apprend mieux et d’études…» plus rapidement quand on peut se reposer. Travailler pendant les études n’est pas la solution. Toutefois cela ne vaut que si les parents peuvent aider financièrement leurs enfants aux études. Une réalité qui est de plus en plus rare, le coût de la vie augmentant autant pour les parents que pour les jeunes, les premiers ne peuvent plus aider les seconds, qui doivent travailler plus qu’avant, etc.» Etudier sans travailler à côté, effectivement, relève de l’utopie pour beaucoup de jeunes. «Il y a bien des bourses d’études, mais encore faut-il y avoir droit!», poursuit Florian. «Quand t’en n’a pas c’est galère! Pour une année tu dois compter pour ton kot minimun 3000 euros! Avec les 50 jours de travail, on arrive à peine à se payer une année d’études…» «Augmenter la rémunération des jeunes ou mieux, réduire le coût de la vie» est l’une des solutions les plus souvent prônées par les étudiants… Car le débat n’aurait pas lieu si le travail étudiant n’était pas une absolue nécessité, ou ne servait aux jeunes qu’à se payer des vacances. C’est malheureusement loin d’être le cas. C’est la vie trop chère qui vient créer la concurrence entre étudiants et travailleurs.

Où sont passées les propositions des Jeunes FGTB? En 2008, les Jeunes FGTB et leurs camarades néerlandophones avaient lancé une campagne sur les jobs étudiants. Nous avions fait des propositions pour une simplification de la loi et pour plus de droits pour les étudiants. Le cabinet de la Ministre avait pris du temps pour nous écouter… mais apparemment nous n’avons pas été entendus! Nos propositions concrètes et calculées pouvaient régler tous ces problèmes de concurrence et de droits. Penser une législation sur un secteur particulier doit se faire par rapport au marché de l’emploi en général et plus encore, par rapport à la situation générale de la société dans laquelle nous vivons. Alors que les mesures proposées aujourd’hui accentuent encore la concurrence sur le marché de l’emploi (plus de jours sous cotisations réduites), les étudiants n’auront toujours pas de droits. Les Jeunes FGTB ne sont évidemment pas «contre» le travail des étudiants. Nous voulons une solution simple pour permettre aux étudiants de travailler s’ils le désirent. Mais sans déstructurer le marché de l’emploi, sans concurrence entre tous et sans flexibilité accrue… Les étudiants de maintenant seront les travailleurs de demain, il ne faut pas hypothéquer leur avenir dans l’unique intérêt des employeurs!


6

UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

> NAVIGATION INTERIEURE

Règles d’équipage belges exemplaires pour les Pays-Bas? Après les nombreux articles-à-tort négatifs dans la presse au sujet des «grands écarts salariaux» entre le personnel naviguant néerlandais et belge au détriment des employeurs belges, on a maintenant trouvé un autre sujet d’attaque, notamment «veut-on un assouplissement et une politique de souplesse en matière des prescriptions d’équipage en Belgique». Il est vrai que la campagne de dénigrement concernant les sujets susmentionnés est exclusivement le «travail» d’une seule organisation d’intérêts non reconnue et non représentative. Toutefois l’attention de la presse pour les accusations injustes de celle-ci est très grande. Le sujet des écarts salariaux a déjà été démystifié par une étude du Professeur Winkelmans et de PwC. Sur l’insistance de l’Union Belge des Ouvriers du Transport, le Fonds de la Navigation Rhénane et Intérieure avait en effet demandé à un bureau d’étude indépendant et renommé d’examiner ce phénomène en profondeur. Dans le rapport final qui compte 142 pages, notre présomption a été confirmée: les écarts sont quasiment nuls. Mais les mauvais perdants n’y renoncent jamais. D’où les articles de presse actuels au sujet des

règles d’équipage. L’organisation professionnelle en question fait noter ce qui suit: «en ce qui nous concerne le gouvernement reprend la loi néerlandaise, mais tant que la Belgique n’a pas de gouvernement, ce dossier reste en suspens». Il y a longtemps, nous avons pris connaissance dans un article de la «Nederlandse Schippers Vereeniging» (oui, avec double e) de la citation suivante: «en ce qui concerne les règles d’équipage la Belgique a réalisé un progrès considérable en matière d’un règlement fort

suranné en adoptant une réglementation qui approche davantage l’harmonisation européenne. Hélas, nous ne pouvons pas dire la même chose de la France». Et ensuite: «en ce qui concerne les Pays-Bas» maintenant que la Belgique a fait un pas dans la direction de règles d’équipage modernisées, la possibilité existe peut-être de

moderniser le règlement de L’Escaut occidental. Sachant qu’à l’occasion de la réunion de la Commission Navigation intérieure du 11 avril un Arrêté royal a été déposé relativement à une adaptation plus avancée des règles d’équipage, vous comprendrez que la campagne de cette organisation patronale douteuse énerve en grande mesure les partenaires sociaux du secteur. Chers affiliés de la navigation intérieure, les bonnes initiatives publiques méritent notre appréciation. En effet, les autorités belges s’y prennent à l’adaptation des règles d’équipage et, contrairement à ce qui est prétendu ci-dessus, la Belgique se trouve parfois en tête. Des organisations professionnelles indûment mécontentes existeront bien toujours. Mais c’est la véritable représentante des travailleurs de la navigation intérieure, comme l’UBOT, qui assurera la défense des intérêts réels.

La concertation sociale dans le secteur du Transport et de la Logistique prend un faux départ Le lundi 11 avril, les syndicats ont commenté leur cahier revendicatif commun pour la concertation sectorielle dans le Transport et la Logistique. Comme attendu, le départ s’est avéré pénible. Frank Moreels, Secrétaire fédéral UBOT, avait déjà senti venir l’orage: «Pendant plusieurs mois déjà, la concertation avec les fédérations patronales se déroule très difficilement. Surtout la fédération patronale UPTR joue un rôle anti constructif. Même au sujet de l’exécution de l’accord sur le 2ième pilier pension et de la discussion concernant le statut des chauffeurs qui transportent des produits pétroliers, l’UPTR a pris une attitude radicale et irréconciliable».

Les choses vont-elles mal dans le secteur du transport? Voilà le point de vue qu’adoptent les fédérations patronales. Elles prétendent qu’il n’y a pour ainsi dire aucun espace pour réaliser un progrès social dans le secteur. Ils veulent une application stricte des Arrêtés royaux pris par le gouvernement suite à l’échec des pourparlers interprofessionnels. Hélas, les chauffeurs, et surtout les affiliés de l’UBOT, lisent eux aussi les journaux. C’est que les méga-bonifications octroyées à certains hauts managers dépassent les limites de l’imagination. Frank Moreels souligne également le redressement de l’activité dans le secteur: «Dans la presse nous pouvons lire que le groupe GEFCO p. ex. a clôturé 2010 avec un résultat plus que positif, une augmentation du chiffre de 16% par rapport à 2009 et un résultat d’exploitation de 5,9% du chiffre. Cela peut compter comme résultat! Si, en regardant le groupe Essers à la loupe, nous constatons quels bénéfices sont réalisés (e.a. grâce à la déduction notionnelle), nous ne pouvons pas accepter qu’il ne reste aucune marge.»

Pénurie de chauffeurs Ivan VICTOR Secrétaire fédéral Navigation intérieure

> MARINE MARCHANDE

Vers une extension des zones à risque de guerre?

En outre, toutes les sources associées au secteur prévoient qu’il y aura une pénurie de chauffeurs dans un avenir proche. On parle même d’une pénurie de quelque dizaines de milliers. Si les patrons veulent anticiper cette prévision et motiver des jeunes pour le métier de chauffeur professionnel, ils doivent d’urgence améliorer le statut du chauffeur professionnel et du logisticien! Le président de la fédération patronale du transport allemande nous suit d’ailleurs dans ce raisonnement. Nous citons Hermann Grewer de la fédération patronale allemande BGL: «Je demande au secteur de faire des efforts extra pour rallier les jeunes à la profession de chauffeur, mais alors cette profession doit devenir plus «attractive» et les salaires doivent être augmentés. Je lance un appel aux donneurs d’ordre du transport routier pour accepter un prix plus élevé. La qualité n’est pas disponible au tarif zéro», déclara cet employeur.

Appel à la raison Comme nous avons déjà communiqué dans une édition précédente, les «zones à haut risque» de piraterie pour les navires marchands ont été définies paritairement. Bref, lors de la traversée de pareilles zones, les marins ont droit à une compensation de 100% du salaire de base. De plus, avant de se diriger vers les zones en question, ils peuvent demander de débarquer. Ces zones-ci ont été étendues par la Fédération Internationale des Travailleurs du Transport (ITF - Londres) à partir du 1er avril 2011. Comme affiliée ITF, l’Union Belge des Ouvriers du Transport a immédiatement pris une initiative afin d’assurer la protection indispensable de nos officiers et équipages à bord des navires battant pavillon belge. Notamment nous avons écrit à l’Union des Armateurs Belges pour que celle-ci passe à l’introduction de la même extension minimum que l’ITF et nous avons même insisté sur la conclusion d’une extension encore plus large et sur l’application d’une distinction selon le type de navire quant au risque. En guise d’information à nos af-

filiés, nous donnons ci-après un aperçu de l’extension demandée: La frontière occidentale de la zone s’étend de la ligne côtière sur la frontière entre Djibouti et la Somalie jusqu’à la position 11 48 N, 45 E; - A partir de 200 N, 45 E jusqu’à l’Ile de Mayyun dans le Détroit de Bab El Mandeb - La frontière orientale a été fixée

sur 78 E, la frontière méridionale sur 10 S et la frontière septentrionale sur 26 N. Autrement dit, la frontière orientale s’étend de Rhiy di-Irisal sur l’Ile de Suqutra jusqu’à la position 14 18 N, 53 E; et à partir de 14 30 N, 53 E jusqu’à la ligne côtière sur la frontière entre Yemen et Oman avec la zone des 400 milles de la

côte orientale de la Somalie, donc de l’Ile de Suqutra jusqu’à la frontière du Kenya côté sud. Etant donné que l’entier Océan Indien, jusqu’à 1000 km de la Corne d’Afrique représente un danger, nous demandons sur notre propre initiative une extension plus large. De plus, nous demandons de faire une distinction pour les navires qui courent un plus grand risque, notamment des citernes chargées de produits chimiques. De par leur bas franc-bord et leur vitesse relativement basse, ils forment une cible facile. Et pour finir nous demandons également de prévoir une indemnité pour des biens propres éventuellement perdus. Les armateurs doivent se réaliser que la pression psychologique sur nos affiliés est vraiment grande et que des mesures adaptées s’imposent à court terme. Nous ne manquerons pas d’augmenter la pression sur les négociations et de vous tenir au courant de la suite.

Ivan VICTOR Secrétaire fédéral Marine marchande

Frank Moreels: «Je veux lancer un appel aux fédérations patronales pour conclure ensemble un accord raisonnable. Surtout UPTR en est arrivée au point d’un examen de conscience. La politique agressive menée par cette fédération à l’heure actuelle nous conduit à l’impasse. Et cette impasse se traduira en agitation sociale dans le secteur. Les employeurs veulent-ils une rupture. Veulent-ils envoyer les chauffeurs et logisticiens promener?

L’UBOT n’acceptera pas cette tentative patronale et est disposée à prendre sa responsabilité. Pour conclure un accord dûment négocié si possible, pour mener des actions si nous y sommes contraints.»

Frank Moreels Secrétaire fédéral Transport routier & Logistique


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

7

> UNE NOUVELLE CAMPAGNE DE LA FGTB WALLONNE

Où est passé l’argent? C’est pas la crise pour tout le monde! Contrairement aux idées reçues, nous vivons dans un pays de plus en plus riche. Mais alors, demande la FGTB wallonne, qui lance une campagne à l’occasion du 1er mai, où est passé l’argent? Chaque année, les richesses produites (par les travailleurs!) ne font qu’augmenter. Pourtant, les travailleurs ne reçoivent pas leur juste part du gâteau. Depuis 30 ans, les actionnaires captent une proportion de plus en plus importante de ces richesses. Rien que pour 2010, ce sont 20 milliards e supplémentaires qui se sont retrouvés... dans la poche des actionnaires! Qu’ontils fait de tout cet argent? Des emplois? Des augmentations de salaires? Des investissements dans

l’économie? On n’en a pas vu la couleur. Ces richesses sont passées dans la spéculation financière. Résultat? Les résultats de ce «détournement de fonds» ne va pas dans le sens d’une amélioration de la situation économique et de la justice sociale: chômage, austérité, pouvoir d’achat en berne, attaques contre la Sécurité sociale et les services publics, fiscalité injuste, hausse des prix des matières premières et de l’énergie… Les travailleurs payent

la crise de toutes parts! Et aujourd’hui, on ose encore nous parler de «dérapage salarial»? Dans le dernier projet d’accord interprofessionnel, rejeté par la FGTB, le patronat n’a pas voulu lâcher plus de 0,3% d’augmentation en 2012… soit 6e pour un salaire de 2000e bruts! Quelle générosité!

D’autres solutions Pour renverser la situation, la FGTB wallonne avance des solutions plus solidaires, socialement justes et économiquement efficaces. Ces alternatives constituent le cœur de la nouvelle campagne que lance la FGTB wallonne à l’occasion du 1er mai.

Un meilleur pouvoir d’achat Maintien de l’indexation automatique des salaires, augmentation des salaires bruts et du salaire minimum, suppression des discriminations touchant les jeunes… Pour véritablement améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, il faut procéder à de réelles augmentations, en plus de l’indexation automatique des salaires. Mais aussi pour répartir plus justement les richesses entre tous les acteurs, et en faveur du monde du travail en particulier. Ces augmentations doivent être appliquées sur les salaires bruts. En effet, c’est sur base du salaire brut que sont financés les services publics, via les impôts prélevés sur les revenus du travail, mais aussi la Sécurité sociale, via les cotisations sociales. Sans la Sécu, nos soins de santé coûteraient beaucoup plus cher. Un exemple? Une opération de l’appendicite coûte 1.915e mais nous ne payons que 105e! La Sécu prend donc en charge 95% du coût

Renforcer la Sécurité sociale A force d’entendre parler de « charges sociales » qui pénaliseraient l’économie, on a parfois tendance à oublier ce qu’est la Sécurité sociale. La Sécu, ce sont des revenus de remplacement et de complément dont tout le monde bénéficie lors d’événements heureux (allocations familiales, pension…) ou en cas de coup dur (maladie, accident de travail, chômage…). Sans la Sécu, un accouchement coûterait 2.500e contre 370e actuellement La Sécu prend donc en charge 85% du coût. Sans la Sécu, les pensionnés ne pourraient compter que sur leurs économies (s’ils en ont!). Sans la Sécu, un Belge sur trois serait pauvre. Ce système solidaire, juste et efficace garantit à tous une assurance qu’aucune entreprise privée, tenue de faire des profits, ne peut offrir. Et contrairement aux fonds de pensions, on n’a jamais vu un système de pension légale faire faillite. Il est donc absolument nécessaire de refinancer notre système de solidarité!

Comment financer cela? «Impossible, impayable, irréaliste…»: on entend déjà la droite et le patronat s’étrangler. Pourtant, les moyens existent. Il suffit d’aller les chercher là où ils se trouvent… dans la poche des actionnaires! En effet, les actionnaires captent une part de plus en plus importante de cette richesse. En 1981, la part salariale dans le PIB était de 57%, elle n’est plus que de 51% en 2008. Un véritable «hold-up»: 6% de la richesse produite est passée de la poche des travailleurs à celle des actionnaires. Pour la seule année 2010, cela représente près de 20 milliards e… C’est l’équivalent du déficit budgétaire de l’Etat! Pour ramener une partie de cet argent vers le financement des besoins collectifs, il y a plusieurs possibilités.

32h/semaine = 1 emploi pour chacun Tout comme l’augmentation des salaires, la réduction collective du temps de travail a toujours été un des moyens de mieux répartir les richesses en faveur des travailleurs. Les luttes sociales ont permis une réduction progressive de la durée de travail: de 12h/jour, 7 jours sur 7 au début du XXème siècle, pour finalement arriver à 40h/semaine en 1974. Mais depuis cette date, le processus stagne (si ce n’est une petite réduction de 2 heures en 2003)… alors que la productivité a doublé. En effet, aujourd’hui, un travailleur produit deux fois plus qu’en 1974! Où est passée cette augmentation des «gains de productivité»? La FGTB wallonne revendique les 32h par semaine avec maintien des salaires et embauche compensatoire. Travailler moins pour travailler tous, c’est oser s’attaquer sérieusement au chômage, réaffirmer le droit au plein emploi et répartir plus équitablement les richesses!

Renforcer les services publics Les services publics sont notre premier pouvoir d’achat! Accessibles à tous, ils nous permettent de bénéficier de services essentiels: soins de santé, crèches, enseignement, transports, récolte des déchets, services de secours… Nous utilisons tous les services publics pour un coût minimal, car ils ne sont pas soumis à la logique du marché. Rappelons enfin que c’est grâce à eux et à la Sécurité sociale que la Belgique a mieux supporté la crise économique que beaucoup d’autres pays. Il faut donc protéger les besoins collectifs (enseignement, santé, culture, logements sociaux…) de la logique du profit. Mais il faut également renationaliser des secteurs essentiels et stratégiques qui ont été confiés au privé comme l’énergie, la poste, les transports…

• Limiter les revenus des actionnaires, des grands patrons et des traders: taxation des plus-values boursières, plafonnement des revenus des actionnaires, instauration d’un salaire maximum… • Instaurer une vraie justice fiscale. La suppression des intérêts notionnels représente à elle seule 5 milliards e. La lutte contre la fraude fiscale (estimée à au moins 20 milliards e/an) pourrait en rapporter 10 de plus. Il faut aussi organiser une juste perception de l’impôt des sociétés… Rappelons qu’aujourd’hui, n’importe quel pensionné paye plus d’impôts qu’Electrabel ou Inbev! La progressivité de l’impôt doit être revue et porter sur tous les revenus, pas seulement ceux du travail • Contrôler le système financier et bancaire: création d’une banque publique régionale, taxe sur la spéculation, suppression des «paradis» fiscaux… Ces quelques mesures rapporteraient des milliards chaque année... Largement de quoi ne pas faire payer l’austérité aux travailleurs. Retrouvez les textes complets de cette campagne sur le site www. danslapochedesactionnairses.be


8

DOSSIER

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

Et hop! Un saut d’index! Et hop! Un saut d’index! En avril, l’indice pivot de 114,97 a été dépassé. Toutes les allocations sociales et les plafonds de référence qui servent à les calculer augmentent de 2% en mai. Les salaires des fonctionnaires suivront le mois prochain. Et tôt ou tard, en fonction des conventions de secteurs, les salaires du secteur privé seront aussi indexés. Et c’est normal: indexation = compensation de la perte de pouvoir d’achat due à la hausse des prix. On remet le compteur à zéro (ou presque) sans devoir batailler. Vive l’indexation automatique! Tout le monde pourtant ne partage pas votre joie… Les employeurs crient «au voleur!»: pour eux, indexation = charges salariales plus élevées = perte de compétitivité à l’exportation = chômage. La Banque Centrale européenne hurle «à l’inflation!»: pour elle, indexation = coûts de fabrication plus élevés = hausse des prix = inflation. Or sa mission à la BCE c’est justement de contenir l’inflation. On ne s’étonnera donc pas que ces deux là veuillent y mettre le holà. Mais ils ne sont pas les seuls. L’index à la belge est sur le billot européen. Certains comme Sarkozy ou Merkel voudraient le passer au hachoir. D’autres, plus subtils, veulent «simplement en discuter», «améliorer» le système, l’évaluer. Et ils avancent pour ce faire des arguments économiques. Quels sont leurs arguments? Quels sont les nôtres pour ne pas toucher à l’index?

L’index, pointé du doigt…

Qu’est que l’index? L’index normal mesure l’évolution du coût de la vie. Pour cela on suit l’évolution des prix d’une série de produits qui constituent «le panier de la ménagère». Les produits sont pondérés en fonction de leur nécessité et de leur importance dans le budget des ménages. Ainsi les produits alimentaires pèseront plus que le tabac. L’index-santé est un index qui repose sur un panier dont on a enlevé les carburants, l’alcool et le tabac. Par contre le gaz, l’électricité et le mazout de chauffage sont inclus dans l’index-santé. C’est celui-là qui sert de base à l’indexation des salaires, des allocations sociales et des loyers. L’index-santé ne reflète donc pas complètement l’évolution du coût de la vie mais sur le long terme, il talonne l’index normal parce qu’il arrive aussi que les prix pétroliers baissent. On distingue enfin l’index-santé lissé qui est un index-santé que l’on n’adapte que sur la moyenne des 4 derniers mois. Il évolue donc moins vite que les deux premiers. 2011

Index normal

Index-santé

Index-santé lissé

Janvier

115,66

114,38

113,81

Février

116,33

115,05

114,21

Mars

116,91

115,39

114,67

Avril

117,20

115,57

115,10

* Ces chiffres correspondent à l’évolution des prix depuis 2004 (point de départ = 100).

L’indexation, ça sert à quoi? Le gaz, l’électricité, l’essence, les loyers, les fruits et légumes, etc., tout augmente. Ainsi, entre 2004, date de la dernière réforme de l’index où l’on a remis le compteur à zéro (c’est-à-dire base 100) les prix ont augmenté de 15,66 points. L’indice santé, c’est-à-dire sans les produits pétroliers (sauf le mazout de chauffage) le tabac et l’alcool, a augmenté de 14, 38 points. Cela signifie que si vous vous présentez au magasin avec les mêmes 100 euros de 2004, vous ne pouvez plus acheter aujourd’hui que pour 85 euros de marchandises. Pour conserver votre pouvoir d’achat, il vous faut un salaire plus élevé de 15%. Mais vous ne serez pas plus riche qu’en 2004. Par contre si on n’avait pas de système d’indexation automatique, vous vous seriez appauvri de 15%.

Comment ça marche? L’indexation automatique permet d’adapter les revenus à l’évolution du coût de la vie. Mais tous les revenus n’obéissent pas aux mêmes règles selon qu’il s’agit d’allocations sociales, de salaires du secteur privé ou de traitements payés par les autorités publiques.

• Sur base d’une échelle mobile: les salaires sont adaptés lorsque l’indice de référence atteint ou dépasse un indice pivot déterminé. Certaines conventions prévoient que l’indice pivot doit être dépassé par la moyenne arithmétique de deux ou de plusieurs indices.

Les allocations sociales

• La formule all in ou de solde: l’indexation est déterminée lors de la signature de la convention sur base d’un montant fixe «tout compris» (all in), c’est-à-dire inflation prévue + augmentation salariale. C’est un coup de poker: si l’inflation est faible et le pourcentage négocié supérieur, le travailleur y gagne; si l’inflation se met à galoper et dépasse le pourcentage fixé, le travailleur y perd.

C’est le système le plus automatique: chaque fois que l’index-santé lissé augmente de 2% par rapport à un point de départ (indice pivot), les allocations sociales sont augmentées de 2% (saut d’index) le mois qui suit. Ainsi l’indice pivot 114,97 vient d’être dépassé en avril. Les allocations sociales vont donc augmenter de 2% en mai. Le prochain taux pivot sera 117,27 (114,97 + 2%).

Les salaires des fonctionnaires Les salaires de la fonction publique suivent la même règle mais avec un mois de retard. C’était le cas pour les allocations sociales mais la FGTB a mené campagne en 2000 pour que l’on adapte immédiatement ces dernières et elle a obtenu satisfaction.

Les salaires du secteur privé L’indexation des salaires dans le secteur privé est fixé par les commissions paritaires sectorielles c’est-à-dire qu’elle est en principe renégociée tous les deux ans. Dans les faits, il y a généralement reconduction automatique. Par contre ce système implique qu’il y a des différences entre secteurs quant à la méthode appliquée. • A intervalles fixes: les salaires sont indexés automatiquement au moment prévu conventionnellement, par exemple tous les mois ou tous les trimestres, quel que soit le niveau atteint à ce moment par l’index. Si l’inflation est négative comme en 2009, l’indexation peut se faire à la baisse.

A noter que tous les travailleurs n’ont pas droit à l’indexation automatique. Sur les quelques 200 commissions paritaires existantes, 29 ne bénéficient pas de l’indexation automatique.

Seule la Belgique …. Faux! L’index, c’est-à-dire la mesure de l’évolution des prix existe partout. Mais pas l’indexation automatique. La Belgique n’est pas non plus la seule à l’avoir, même si, en Europe, il n’y a qu’une poignée de pays qui ont un système d’indexation automatique: le Luxembourg, Malte et Chypre. En France, seul le salaire minimum est indexé de façon automatique. En Espagne et au Portugal, le système est inscrit dans certaines conventions sectorielles.

Haro sur l’index, ce pelé, ce galeux. L’OCDE, la BCE, la BNB, la FEB et tous les payés - qui savent ce qui est bon pour nous, nos petits salaires et notre écon l’indexation automatique des salaires. En finir ou changer les règles du jeu pas: accords all-in, lissage plus long, exclusion de l’ensemble des produits éne taxes vertes, saut(s) d’index, calcul sur la valeur ajoutée nationale, calcul sur l indexation fixe déterminée par la Banque européenne, indexation annuell fidèle à l’évolution des prix... Mais que lui reproche-t-on au juste? Commen

Index, mensonges et vidéo

Il se dit tout et n’importe quoi sur l’indexation automa qui n’ont rien à voir avec la réalité.

L’index cause l’inflation? Pour Jean-Claude Trichet, président de la BCE, «augmenter les salaires ce serait la dernière bêtise à faire». Il ne parlait pas des PDG et autres CEO qui s’octroient des millions mais de nos salaires et tout particulièrement de l’indexation automatique des salaires. Un tel système entraîne la hausse des prix. Il est responsable de l’inflation. Si pas directement, au moins par l’effet «de second tour»: les prix augmentent, les salaires sont indexés, fabriquer les produits coûte plus cher, donc les prix augmentent, etc.

Faux! • L’indexation est un système «expost». Les salaires ne sont adaptés qu’après avoir constaté que les prix ont augmenté. C’est généralement la hausse des prix pétroliers qui provoquent la hausse des prix. Un meilleur contrôle des prix, notamment énergétiques, ralentirait l’inflation.

L’index est injuste?

L’indexation en pourcentage favorise fait moins que 2% de 3.000…L’indexat

Faux!

• L’index automatique n’est ni juste sure où il garantit le maintien du p petits ou gros salaires.

• L’index n’est pas un instrument de devrait mieux se faire -: - par les cotisations sociales. tions de cotisations. Les gro De plus comme les salaires sociale sont plafonnés, les avantage proportionnellem fois le salaire minimum n deux fois plus grosse…

- par la fiscalité. Bien qu’il y tère redistributif, l’impôt un instrument de redistri services publics.

• Notre système d’indexation: - n’est que partiel puisque l’indice-santé ne tient justement pas compte des carburants; - a un effet retardateur et amortisseur puisqu’on utilise l’index santé lissé ou que l’on n’adapte les salaires que des mois après la hausse des prix.

L’indexation mine notre compétitivité?

Nos voisins, ceux-là mêmes avec qui on compare nos salaires pour fixer la m tion automatique. Nos salaires augmentent donc plus vite que les leurs. dit la FEB.

Faux!

• Si on compare l’évolution de nos salaires, ou de ceux des Luxembourg des pays de la zone euro, on constate qu’il y a peu de différence… sauf gne ne se contente pas de bloquer les salaires, elle les diminue. Si tou sommes partis pour la gloire…

• Les salaires dans les pays voisins augmentent aussi même sans inde l’index alors? Nos voisins obtiennent en effet des augmentations de fois les négocier ou les arracher à coup de grèves. Ce sont alors les secte tations et les secteurs faibles restent le bec dans l’eau. Notre système a augmentations. Il a un effet solidaire.

• Les systèmes d’indexation automatique répartissent aussi mieux dans l sans à coups et dans le calme. C’est un stabilisateur économique.


DOSSIER

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

9

s grands conseilleurs – grassement nomie le disent: il faut en finir avec u. Et les propositions ne manquent ergétiques, des futures et probables e salaire net, indexation forfaitaire, le. Enfin, tout sauf automatique et nt distinguer le vrai du faux?

os

atique. On se fait des films

les gros salaires: 2 % de 1.500 euros, ça tion automatique est injuste?

ni injuste : il est neutre dans la mepouvoir d’achat de tous, allocataires,

e redistribution. Celle-ci se fait – ou

. Les bas salaires bénéficient de réducos salaires paient plus de cotisations. s de référence en matière de sécurité s gros salaires cotisent plus pour un ment moindre. Celui qui gagne deux n’aura pas pour autant une pension

y ait beaucoup à redire sur son caracprogressif n’en demeure pas moins bution des richesses via l’Etat et les

?

marge salariale, n’ont pas d’indexaNous ne sommes pas compétitifs,

geois, avec l’évolution des salaires f avec l’Allemagne. Mais l’Allemaut le monde fait comme elle, nous

exation automatique. A quoi bon salaires mais ils doivent chaque eurs forts qui captent les augmena l’avantage de mieux répartir les

e temps les adaptations salariales,

Arnaques à l’indexation «Discuter de l’indexation, la remettre à plat, la revoir l’améliorer», quelle que soit la formulation, on revient à la case départ: un index revisité ne pourrait pas refléter correctement le coût de la vie et entraînerait – automatiquement – une perte de pouvoir d’achat. Attention aux arnaques à l’indexation!

Retirer les produits énergétiques du panier pour ralentir l’inflation?

Une indexation du salaire net?

Si les carburants ne sont pas dans le panier de l’index, le gaz, le mazout de chauffage et l’électricité y sont bien. Vu que ce sont ceux-là qui font monter les prix, pourquoi ne pas les escamoter?

Mauvaise idée!

Mauvaise idée! Les retirer du panier ne les empêchera pas d’augmenter. Cela ne changera rien à l’inflation. Par contre, le pouvoir d’achat avec des revenus sous-indexés diminuerait. Cela revient à casser le thermomètre au lieu de faire baisser la fièvre.

Résultat: perte de pouvoir d’achat.

Pourquoi pas une indexation calculée sur le net ? Les employeurs – et l’Etat employeur - y trouveraient un avantage mais l’Etat en général verrait ses recettes réduites. Les travailleurs y perdraient par contre du salaire différé : tant que les allocations sociales (maladie, chômage, accident du travail, pension) sont calculées sur le salaire brut, l’indexation en net entraînerait une réduction progressive de la base de calcul.

Résultat: perte de pouvoir d’achat et moins de rentrées pour l’Etat.

Une indexation annuelle? Sauter une ou plusieurs indexations?

Une indexation annuelle ralentirait l’inflation?

On a fait trois sauts d’index dans les années ’80. Pourquoi pas aujourd’hui où l’endettement est presque aussi élevé?

Mauvaise idée!

Des sauts d’index permettent à l’Etat et aux entreprises de faire des économies mais c’est au détriment des travailleurs et des allocataires sociaux. C’est socialement inacceptable.

Un tel système existe déjà de fait puisque pas mal de conventions collectives le prévoient. Il est d’autre part assez exceptionnel qu’il y ait plusieurs indexations en un an. C’est arrivé en 2009 pour les allocations sociales. De plus, le lissage sur 4 mois de l’index santé ralentit aussi l’indexation. Généraliser le système provoquerait des indexations par à coups sans rien changer au taux d’inflation.

Résultat: perte de pouvoir d’achat.

Résultat: Inutile.

Une indexation forfaitaire?

Une indexation européenne?

Une indexation mais la même pour tous et non en pourcentage ne seraitelle pas plus égalitaire?

Une indexation annuelle applicable à toute la zone euro fixée par la Banque européenne limitée sur base de ses prévisions d’inflation mettrait tout le monde sur pied d’égalité?

Mauvaise idée!

Mauvaise idée! Voir «L’index est injuste?». Ajoutons que lorsque les salaires sont adaptés au coût de la vie, les rentrées de cotisations sociales et fiscales augmentent aussi. L’Etat n’y gagnerait pas grand-chose côté dépenses mais verrait ses recettes réduites.

Résultat: perte de pouvoir d’achat pour certains et moins de rentrées pour l’Etat.

Mauvaise idée! Une telle indexation est le pendant de l’idée d’une norme salariale européenne incluse dans le Pacte pour l’euro. Elle n’empêcherait pas les différences de salaires et la concurrence salariale. Elle ne correspondrait pas partout à la perte de pouvoir d’achat.

Résultat: perte de pouvoir d’achat.


10

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

> TRAVAIL ADAPTÉ APRÈS UN ACCIDENT DU TRAVAIL

> POINT DE VUE

Bien pensé, mal utilisé

Pas touche à notre index! Le 1er mai est le jour où le mouvement socialiste rappelle à tous à quel point la solidarité est importante. Pour les femmes et les hommes vivant du fruit de leur labeur, ce n’est qu’en se serrant les coudes que le droit à la liberté et à l’égalité peut se réaliser. Seuls des mécanismes solidaires permettent que cette liberté et cette égalité deviennent un droit pour tous. L’indexation automatique des salaires et des allocations sociales compte parmi ces mécanismes de solidarité dont la Belgique peut être fière. Tout comme la sécurité sociale, il préserve chacun de l’appauvrissement. Oui, oui, appauvrissement, et ce terme est loin d’être excessif. Le 1er mai, nous lançons une grande campagne de conscientisation sur l’importance de sauvegarder notre système d’indexation. C’est grâce à ce mécanisme que les salaires et les allocations sociales sont augmentés lorsque le coût de la vie augmente. Notre pouvoir d’achat est ainsi préservé, du moins partiellement car certaines restrictions ont déjà été opérées avec le recours à l’indice santé. En outre, l’indexation des salaires et des allocations intervient de manières diverses, les unes déjà plus avantageuses que les autres. Qu’on se le dise: notre système d’indexation est attaqué de toutes parts. Les employeurs entendent le supprimer, les partis politiques de droite ainsi que les autorités européennes le pointent également du doigt. A nous de réagir. Ainsi, on donne l’impression que la Belgique est le seul pays européen où l’indexation salariale est pratiquée. Or, c’est archifaux. Si les autres pays ne pratiquaient pas d’indexation, les citoyens se retrouveraient en quelques années pauvres comme Job et l’économie intérieure viendrait à s’effondrer. La grande différence réside dans l’automatisme de l’indexation en Belgique. Indexation automatique mais aussi solidaire car elle est d’application générale. Elle vaut tant pour l’ensemble des salariés que pour les allocataires sociaux, les chômeurs, les malades et les pensionnés. Un système différent donc, mais aussi nettement meilleur. Sans automatisme et sans solidarité, les plus fragilisés de la société se resteraient rapidement sur la touche. Voilà pourquoi nous le clamons haut et fort: «Pas touche à notre index». On nous reproche de refuser une étude pour déterminer s’il n’existerait pas d’alternatives plus efficaces à notre système d’indexation. Il est exact que nous y sommes opposés, mais pour la raison toute simple que son objectif n’est pas de rechercher de meilleures solutions, mais bien des moyens de démanteler notre système. Pour preuve, dix idées déjà avancées par des cercles d’études proches du milieu patronal qui reviennent toutes à une indexation moindre. Qui dit indexation moindre, dit aussi pouvoir d’achat moindre. La seule manière de contenir les indexations réside dans un contrôle rigoureux des prix. Les tarifs pratiqués par Electrabel en disent assez. En d’autres termes, c’est donc à l’inflation qu’il faut s’attaquer. Mais notre système d’indexation automatique des salaires et des allocations sociales doit être intégralement maintenu.

(19 avril 2011) Paul Lootens Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

La Centrale Générale de la FGTB mène depuis plusieurs mois une campagne sur le travail adapté. Pourquoi cette campagne? Sur le terrain, nous constatons de nombreuses dérives. Notamment la sous-déclaration d’accidents ou la mise au travail adapté de personnes qui auraient tout simplement droit à une convalescence normale. Cette remise au travail prématurée peut avoir des conséquences graves sur la santé du travailleur. En outre, cela fausse les statistiques sur les accidents du travail qui apparaissent erronément basses. La Centrale Générale de la FGTB dénonce cette situation, sensibilise les travailleurs et les délégués afin d’enrayer les abus. Ce qui ne veut pas dire que nous soyons opposés au travail adapté, au contraire: lorsque celui-ci est proposé dans le but de permettre la réinsertion au sein de son entreprise d’une victime d’un accident du travail qui garde des séquelles, nous sommes totalement en sa faveur. Malheureusement, force est de constater que dans la pratique, pour ces cas-là, le travail adapté n’est que très rarement possible.

Système légal bafoué Il existe en Belgique une loi sur les accidents du travail, mais malgré tout, des abus sont régulièrement commis. De plus en plus d’entreprises, en concertation avec les compagnies d’assurances, inventent leurs propres règles afin d’éviter au maximum de devoir déclarer un accident du travail. Souvent pour des

raisons financières, parfois même juste pour une question d’image de marque. Les conséquences pour la victime peuvent être graves en cas de complication. Il y a les conséquences au niveau de la santé, c’est évident, mais aussi au niveau des droits puisque l’accident du travail n’a pas été déclaré comme tel. L’autre aspect, moins évident, est que si on se fie aux statistiques, les patrons peuvent considérer qu’ils font du bon travail en matière de sécurité et de prévention vu que les statistiques affichent une diminution du nombre d’accidents du travail. Or, c’est loin d’être la réalité.

Des travailleurs mis sous pression Il arrive aussi que des victimes d’un accident du travail soient mises

> OFFRE D’EMPLOI La Centrale Générale de la FGTB est une centrale ouvrière qui défend et représente les travailleurs d’une quarantaine de secteurs dont ceux du bois, de la construction, de la chimie, du verre, du papier, du gardiennage ou encore du non-marchand. Nous recherchons Un(e) collaborateur(trice) sectoriel(le) pour assister le secrétariat fédéral (f/h)

La fonction consiste à • Collaborer avec le secrétariat fédéral; • Suivre et soutenir (sur le plan du contenu, l’administration et de l’organisation) le travail syndical dans certains secteurs; • Suivre l’actualité syndicale; • Communiquer avec les sections régionales. Votre profil? • Vous avez un diplôme de l’enseignement supérieur à orientation sociale/politique/ juridique ou vous avez une expérience assimilée • Vous avez une très bonne connaissance du néerlandais • Vous avez une bonne maîtrise de Windows/Office: Word, Excel, Outlook et Internet • Vous êtes disposé(e) à vous engager activement dans une

organisation syndicale socialiste • Vous avez un intérêt marqué pour les questions sociales en général • Vous êtes capable de travailler de manière autonome mais vous savez aussi travailler en équipe • Vous êtes organisé(e) • Vous pouvez gérer une charge importante de travail • Vous avez de bonnes aptitudes communicationnelles (écrites et orales)

Nous vous offrons au sein d’une équipe enthousiaste: Un contrat à durée indéterminée avec une période d’essai de 6 mois, un salaire attractif et des avantages extralégaux Intéressé (e)? Envoyez - nous votre curriculum vitae et votre lettre de motivation au plus tard le17.05.2011 par e-mail à sectormedewerker@ accg.be ou par courrier à La Centrale Générale FGTB à l’attention du Président Mr. Alain Clauwaert, rue Haute 26/28 – 1000 Bruxelles Les candidats sélectionnés seront invités à un examen écrit le 19 mai 2011, suivi d’un entretien pour les candidats retenus le 24.05.2011.

sous pression par leurs propres collègues en raison de la fameuse CCT 90, ou les primes «zéro accident». Celles-ci permettent d’accorder des avantages aux travailleurs s’ils parviennent à réduire le nombre d’accidents ou le nombre d’absences pour cause de maladie. Les autres travailleurs les poussent donc à passer sous silence accidents et maladies. Bref, ils monnaient leur santé contre quelques euros ou un téléviseur écran plat.

Les délégués à vos côtés En théorie, les délégués ont des outils pour agir en matière d’accidents du travail, mais cela suppose d’une part qu’il y ait une représentation syndicale au sein de l’entreprise et d’autre part que l’employeur leur permette de faire correctement leur travail ce qui est loin d’être le cas. C’est aussi pour cette raison que des journées de formation ont été organisées. Au total, plus de 400 délégués de la Centrale Générale y ont assisté. Le but étant qu’ils soient bien informés des droits des victimes des accidents du travail et qu’ils puissent les aider à faire valoir leurs droits. L’intérêt marqué par nos délégués prouve qu’il y a un réel besoin dans cette matière. Nous sommes convaincus qu’à terme, ce travail portera ses fruits. A ce propos, nous venons de connaître un premier succès avec une définition plus claire des accidents du travail bénins. Un article sur ce sujet était paru dans le Syndicats n°5.

Le fonds amiante a quatre ans Actif depuis quatre ans, le fonds amiante (AFA) verse une indemnité aux victimes de l’amiante ou à leurs proches. Les personnes qui répondent aux critères de l’asbestose ou du mésothéliome obtiennent une indemnité, tout comme les proches éventuels. En quatre ans, l’AFA est devenu un organisme performant. Chaque demande est examinée par un panel de neuf médecins qui travaillent tous pour une université belge, où ils sont considérés comme experts en matière de maladies pulmonaires. Plus d’informations: Fonds amiante Avenue de l’Astronomie, 1 1210 Bruxelles http://www.afa.fgov.be


SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

11

Les négociations dans nos secteurs

Chimie

Dans le secteur de la chimie, nos délégués ont approuvé un projet d’accord qui respecte effectivement ce que la FGTB avait annoncé: à savoir, ne pas nous laisser museler et utiliser toutes les possibilités afin d’améliorer le travail. Pour les ouvriers de la chimie, un accord qui fixe les nouvelles conditions de travail pour 2011 et 2012 a pu être atteint. En outre, aucune règle stricte n’est imposée pour les importantes négociations dans les entreprises qui doivent suivre. Là aussi, il y a suffisamment d’espace pour permettre de négocier de bons accords.

Quels sont les principaux points de l’accord sectoriel? Nous sommes en plein dans les négociations sectorielles pour les nouvelles CCT. Avec du retard, parce qu’avec la FGTB, nous nous sommes opposés à un accord interprofessionnel beaucoup trop maigre. Maintenant, nous jouons le tout pour le tout afin d’améliorer les conditions de salaire et de travail dans les secteurs. Nous vous informerons dans les prochains numéros de Syndicats des résultats engrangés. Nous commençons avec le secteur de la chimie.

Tous les salaires minimums augmentent de 0,3%, au 1er janvier 2012. Le salaire pour travailleurs avec un an d’ancienneté augmente aussi de 0,3% au 1er décembre 2012. Les salaires jeunes sont supprimés. Désormais, les jeunes toucheront bien 100% du salaire normal et non plus seulement 90%. L’indemnisation journalière pour chômage temporaire augmente en mai 2011 de 5,5% et passe donc à 9,5 euros par jour. Cette année encore, les employeurs verseront la première cotisation complète pour la pension sectorielle complémentaire. Le système de prépension à 58 ans est prolongé jusqu’au 31 mars 2013. Après la suppression du jour de carence en 2006, ce sont les délais de préavis pour les ouvriers qui sont prolongés. Dès 25 ans d’ancienneté, 4 semaines s’ajoutent et le délai de préavis passe à 35 semaines. De cette manière, la FGTB poursuit son travail pour la suppression des discriminations dans le statut ouvrier. Après les élections sociales de 2012, il sera possible dans les entreprise de 25 travailleurs de mettre en place une délégation syndicale. Aujourd’hui, le seuil est de 30. C’est un pas en avant, il y a 20 ans que la FGTB exige plus de démocratie sociale. Le dispositif visant à donner aux travailleurs les mêmes chances est lui aussi important. Ainsi, les femmes qui reprennent le travail après un congé de maternité ont la garantie de retourner dans une fonction équivalente. Le fonds de formation initiera quant à lui des projets visant l’intégration dans le secteur de personnes avec un handicap. Un projet autour de la solidarité internationale sera lui aussi mis sur les rails.

> JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ AU TRAVAIL

En route pour de bonnes lois et une bonne prévention En matière de santé et sécurité au travail, les syndicats jouent un rôle essentiel. Un thème qui occupe le devant de la scène internationale le 28 avril. Et pour cause: comme chaque année, c’est la Journée Internationale pour la Santé et la Sécurité au Travail. Le 28 avril est en train de devenir une tradition bien ancrée. Une journée mondiale pour la santé et la sécurité au travail est organisée chaque année sous l’impulsion de la Confédération Syndicale Internationale. Cette année, l’accent était mis sur le fait que le mouvement syndical considère la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles comme une de ses principales tâches. Pour chacun d’entre nous, la santé est le bien le plus précieux. On ne peut pas la monnayer, certainement pas au travail. Les risques sont présents partout et partout, il faut se battre chaque jour contre d’anciens et de nouveaux maux. Dans les pays en voie de développement, il s’agit de choses élémentaires. Un casque au travail, un masque anti poussière ou encore des

gants. Dans les pays riches comme le nôtre, de nouveaux problèmes surgissent. Le stress par exemple ne cesse d’augmenter. Où qu’ils soient, les syndicats doivent donc être vigilants pour le bien-être des travailleurs. Pour eux, il est surtout essentiel d’obtenir de bonnes lois. Des lois qui disent clairement comment la prévention contre les accidents et les maladies doit s’organiser. Mais aussi des lois qui protègent les victimes d’accidents et de maladies professionnelles.

La santé n’est pas à vendre Toujours par rapport aux lois, la Centrale Générale de la FGTB dénonce que dans notre pays, il est possible de payer des primes liées aux résultats si par exemple un certain nombre de jours sans absence pour cause de maladie ou d’accident est atteint. Ca sonne bien, mais cela conduit à des situations où des accidents du travail sont passés sous silence et des jours de maladies ne sont pas pris. La santé devient une marchandise et cela n’est pas possible. Dans le cadre de la journée mondiale, la FGTB organisait à ce propos un grand séminaire. Il se déroulait sur l’ancien site du Bois du Cazier à Marcinelle, sous le titre «Santé et argent font-ils bon ménage?». Les possibilités offertes par la CCT 90 nécessitent effectivement une

révision en profondeur. La FGTB profite également du 28 avril pour accorder une attention particulière aux charges psychosociales. Il s’agit du stress, burn out ou dépression. Une bonne politique préventive doit être mise en œuvre pour enrayer ces maux.

Pensez à l’environnement Le 28 avril, les syndicats du monde entier ont focalisé les projecteurs sur la santé et la sécurité. La liste des déclarations, des actions et des journées d’étude est impressionnante. Les syndicats avec lesquels nous entretenons des projets internationaux y participent eux aussi, d’ailleurs pas uniquement le 28 avril. Trois exemples. A Cuba, le syndicat de la construction SNTC veut que le nombre d’accidents sur les chantiers diminue drastiquement. La construction est un secteur clé à Cuba. Il y a un besoin criant de logements. Mais la sécurité pose problème. En 2009, on déplorait pour 100.000 ouvriers 16 accidents mortels. Avec l’aide de la Centrale Générale, un programme de formation de grande envergure en matière de sécurité est sur les rails. Les chantiers sont eux aussi examinés et lorsqu’ils respectent les normes de sécurité, ils reçoivent une reconnaissance. En Colombie, la Centrale Générale travaille avec le syndicat du pétrole.

De bons moyens de protection, voilà qui reste problématique dans de nombreux pays pauvres. Chez nous, de nouveaux maux comme le stress prennent de l’importance.

Ici aussi, il est question de sécurité. Des formations sont organisées sur la sécurité industrielle, l’hygiène, l’ergonomie, mais aussi sur l’écologie et l’environnement. Autant de sujets d’une très grande importance dans l’industrie du pétrole. Les forages pétroliers occasionnent de grands dégâts sur la nature, les raffineries polluent les rivières. Le syndicat du pétrole dispose désormais de 130 ouvriers qui veillent systématiquement sur la santé et la sécurité. C’est déjà un pas dans le bon sens. La Centrale Générale veut poursuivre son travail avec la Colombie sur ce thème.

L’importance de bonnes lois Au Pérou aussi, la Centrale Générale travaille avec un partenaire

sur la santé et la sécurité. Il s’agit du syndicat de la construction FTCCP. Il organisait ce 28 avril un grand forum sur la sécurité. Il s’agissait de faire le point sur la situation par rapport à la nouvelle législation relative à ce sujet. Le problème, c’est que celle-ci n’a toujours pas été approuvée par le parlement. Mais l’espoir est là. Lors des récentes élections présidentielles, le candidat de gauche Ollanta Humala est sorti comme grand vainqueur du premier tour. Il faut encore attendre le résultat du deuxième tour qui aura lieu début juin. L’année prochaine, le syndicat péruvien pourra peut-être venir avec de meilleures nouvelles lors de la journée mondiale pour la santé et la sécurité.


12

MÉTAL

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

> POINT DE VUE

Puis ils s’étonneront que ça explose… Ca ne se passe pas bien. Mais c’était prévisible! Après les laborieuses discussions sur l’accord interprofessionnel, après le cadeau fait au patronat par le gouvernement d’affaires courantes, comment imaginer que les négociations dans les secteurs auraient pu se passer dans un climat constructif? Pourquoi les patrons d’Agoria, confortés dans leur radicalisme par le monde politique, auraientils spontanément décidé de lâcher du lest? Vu de leur côté il n’y a, en effet, aucune raison de bouger. Au contraire. Il apparaît ainsi, tout d’abord, que le patronat s’arrange pour être le principal bénéficiaire de la crise politique actuelle, de cette paralysie démocratique qui, depuis un an maintenant, frappe le pays. Au Nord, les forces politiques sont tétanisées par la N-VA, un parti qui est radicalement de droite dans sa conception de l’économie et du social. De Wever, le président du parti, a même eu un jour le cynisme d’affirmer que «son patron, c’était la Voka» (l’association patronale flamande). Il a certes corrigé ensuite en prétendant qu’il s’agissait là d’une plaisanterie, mais personne n’est dupe, et

surtout pas ceux qui se sont donné la peine de lire le programme du parti sur les matières sociales. Et au Sud, en Wallonie et à Bruxelles, les partis politiques ont choisi de «faire bloc», ce qui passe nécessairement par éviter soigneusement d’aborder tous les sujets qui pourraient créer des tensions entre les membres du bloc. Et assurément, toute mesure qui pourrait, d’une manière ou d’une autre, faire pression sur les entreprises pour améliorer le sort des travailleurs est précisément porteuse d’oppositions, donc de tensions. Il en sera ainsi tant que la crise politique durera, et l’on ne doit donc pas s’étonner que l’employé privilégié du patronat flamand fasse tout ce qu’il peut pour que les «affaires courantes» se prolongent encore: l’auto-blocage des partis et les menaces des milieux financiers sur la Belgique sont, pour les patrons, le plus sûr garant de la poursuite de la politique de rigueur insidieuse qui est, pour l’instant, menée. Ayant les mains libres de ce côté, les patrons peuvent donc se concentrer sur les actuelles discussions sectorielles, pour mieux y

bloquer toute avancée quelconque. Sur la table, quel que soit le secteur d’ailleurs, ils n’ont mis que des cacahuètes. Et encore, pas beaucoup. Et en plus, elles sont déjà rances et immangeables… Pourtant, il y a des marges. Le tout petit peu qui a été arraché dans le «projet de loi AIP» est de toute façon payé pour l’essentiel par la collectivité et n’a donc pas coûté un eurocent aux patrons. Les bénéfices sont repartis à la hausse, et Agoria ne cherche même pas à dissimuler que les patrons du métal tablent, pour l’année prochaine, sur le retour à des bénéfices d’avant la crise. Des bénéfices dont il est hors de question que les travailleurs voient la couleur. C’est la vieille chanson qu’on connaît par cœur: quand ça va mal, il faut se serrer la ceinture; et quand ça va bien, il faut rémunérer l’actionnaire pour sa patience quand cela allait mal, et, pour le reste, faire des réserves pour quand ça ira de nouveau mal, réserves qui permettront à nouveau de faire patienter l’actionnaire. Les travailleurs? Ils n’ont pas à se plaindre, d’ailleurs ils ont un emploi, et puis ils sont déjà bien

payés, non? Ca pourrait faire un sketch très drôle sur la scène d’un cabaret-théâtre, mais on n’est pas au spectacle… Et donc, rien, aucune concession. Faudra-t-il s’y prendre autrement? Nous obligera-t-on à aller chercher, avec les dents, ce qui revient aux travailleurs? Le patronat se sent assurément en position de force, mais il ne doit pas perdre de vue ce qui s’est passé ces mois de février et mars. La mobilisation a été forte; quelques semaines après, l’écœurement devant l’arrogance patronale reste au moins au même niveau. Ce n’est pas l’idée que nous nous faisons de négociations responsables. Nous voulons des discussions respectueuses et équilibrées, et des accords qui le soient tout autant. Nous restons demandeurs d’un accord sectoriel. Mais ce qui est sur la table pour l’instant est à ce point insignifiant pour les travailleurs que cela revient pratiquement à leur cracher au visage. Et cela, nous ne pouvons l’accepter. Alors de deux choses l’une: soit le patronat joue le jeu et accepte un véritable dialogue constructif,

soit il devra assumer la responsabilité de l’échec. Alors, ce que nous n’aurons pas obtenu dans les secteurs, nous devrons aller le chercher autrement, sur le terrain, dans les entreprises. Je ne dois pas vous rappeler, en cette semaine de Premier Mai, que toute l’histoire sociale prouve que le combat paye, et paye d’autant plus que les travailleurs sont contraints de le durcir. L’évolution actuelle des négociations sectorielles prouve qu’Agoria a décidé de n’ouvrir aucune soupape. Les patrons membres de cette organisation doivent se rendre compte que les machines dont les soupapes sont bloquées finissent par exploser. Ils diront, comme d’habitude, qu’ils sont surpris de nos réactions. Mais c’est bien leur entêtement actuel qui prépare les conflits des mois à venir.

Nico Cué, Secrétaire général de la MWBFGTB.

Fin de partie Le couperet est tombé : c’est la faillite pour LBHB, à Grivegnée. Une catastrophe pour les 144 travailleurs de l’entreprise, qui se retrouvent sans un radis, avec un seul mot pour horizon: chômage. Pas un kopeck. Pas une prime, pas une prépension, pas le moindre début d’indemnisation. Le préavis légal, tout juste. Les travailleurs de LBHB (Leaf Business Holdings Belgium, ex-Cuivre et Zinc), qui ont vu décliner petit à petit la santé financière de leur entreprise, sont amers au lendemain de sa mise en faillite: ils n’ont rien. Plus rien.

«Nous sommes écœurés», souffle Jean-Luc Backes, qui emmène la délégation MWB-FGTB. «On part comme des voleurs, alors qu’on a tout fait pour sauver la boîte. Pendant des années, les travailleurs ont accepté de faire des sacrifices, d’être mis sous pression, d’être plus productifs, plus flexibles, de rogner sur leurs revenus, etc. Et voilà le résultat. On coule à pic, sans une bouée à laquelle nous raccrocher. Notre avenir, de collectif, devient tristement individuel: c’est parti pour la galère. Cellules de reconversion, «outplacement», intérim ou chômage. L’âge moyen, chez nous, c’est 48 ans. Pas facile de retrouver du boulot. D’autant que la plupart d’entre nous a un savoirfaire spécifique aux machines de l’usine…» Cela faisait des mois que les 108

ouvriers et les 36 employés de LBHB vivaient dans l’inquiétude. En février, la direction espagnole avait demandé la liquidation de l’entreprise de production de tubes de cuivre destinés à la climatisation, au sanitaire, à la réfrigération. Mais l’espoir subsistait: il était question d’une reprise par le groupe grec Halcor. Qui a tergiversé pendant des semaines, avant de finalement renoncer, le 15 avril dernier, et d'entraîner la faillite, sur décision du tribunal de commerce de Liège.

«Des entrepreneurs chinois sont également sur les rangs. Ils sont venus visiter la boîte récemment, mais je n’y crois qu’à 1%», grimace Jean-Luc. «Ils ont vu l’usine, les machines, ils ont demandé les chiffres, et ils ont obtenu un dossier complet. Mais par quoi sont-ils vraiment intéressés? On n’en sait rien. Et puis, une reprise ne concernerait très certainement qu’un petit nombre de travailleurs. A des conditions probablement bien en-dessous des nôtres…»

Outokumpu et la patate chaude «L'entreprise existe depuis le début

du 19ème siècle. Les Usines Chaudoir, devenues Cuivre et Zinc en 1881. Lorsque la sidérurgie liégeoise était florissante, près de 1.600 personnes y travaillaient. Mais l’histoire des dernières décennies est faite de restructurations, de reprises, de liquidations. Après Cuivre et Zinc, on a connu les Suédois de Boliden, puis Outokumpu au début des années 2000. Un groupe finlandais (environ 8.000 travailleurs à travers le monde). Qui, après quelques années, a voulu se recentrer sur son principal créneau, l’inox. Et nous a revendus en 2008 avant que son image soit entachée d’une fermeture pure et simple. Il s’est débarrassé de la patate chaude, comme on dit. Et il n’a pas fallu longtemps avant que les choses se compliquent: quand les prix du cuivre ont flambé (+ 35% en 2010!), on s’est retrouvés avec de graves problèmes de cash. Quand les caisses étaient bien remplies, on pouvait acheter du cuivre (90% de nos frais globaux!) et produire. Quand elles se sont vidées, on n’avait plus les moyens de suivre. Résultat: chômage économique. Pour garantir notre fond de roulement, il nous aurait fallu des dizaines de millions d’euros! En 2009, la direction a voulu supprimer notre prime de fin d’année. On a répondu qu’on voulait bien faire encore des sacrifices, mais qu’il n’était pas question de rogner sur notre salaire. On a accepté une réduction du temps de travail de 38 à 37h. Puis on a laissé tomber

nos éco-chèques. Puis on a accepté les heures supplémentaires et le boulot les jours fériés. En fait, les patrons nous ont chargés au maximum, ils nous ont fait payer un prix économique et humain énorme.

Moribonds On a vécu comme cela pendant un an. Après, ils ont supprimé l’équipe de nuit, toujours faute de cash. On avait des commandes, des clients, du travail, mais plus assez d’argent pour acheter notre matière première.

exemple. C’est tout simplement impayable. Il nous faudrait 30 ou 40 millions d’euros… Aujourd’hui, il va nous falloir tout réapprendre. Notre hyper-spécialisation est un vrai handicap pour retrouver du boulot ailleurs. Ces jours-ci, on a dû commencer par apprendre à s'inscrire au chômage. Quand on s'est toujours donné corps et âme à son boulot, c'est déjà difficile à encaisser. Mais quand on pense que c'est en partie à cause de spéculateurs sans foi ni loi qui misent sur le cuivre et se remplissent les poches sur notre dos, ça fout la rage.»

Dans le même temps, nous étions confrontés à un autre problème: la concurrence redoutable des nouveaux matériaux, en l’occurrence le plastique. Les nouveaux tuyaux destinés aux installations de chauffage, par exemple, coûtent trois à quatre fois moins cher qu’en cuivre. Et ils sont beaucoup plus faciles à manipuler, à installer. Ca ne pardonne pas. L’innovation technologique a fait de nous des moribonds, malgré notre savoir-faire. En fin de compte, la faillite devenait inévitable, on l’a vue arriver de loin. On a travaillé jusqu’au mois de janvier dernier, date de la mise en liquidation. Puis ce fut l’espoir de la reprise par le groupe grec Halcor. Suivi par la désillusion finale. Et impossible d’imaginer, même une seconde, que nous puissions, nous, travailleurs, reprendre l’entreprise à notre compte, en coopérative par

Jean-Luc Backes, pour la délégation MWB-FGTB de LBHB.


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

> NÉGOCIATIONS CCT TEXTILE 2011-2012

Proposition de médiation du président de la Commission paritaire Suite aux attaques incessantes de la fédération patronale Fedustria contre l’index et à son refus de discuter d’une augmentation du pouvoir d’achat, les négociations pour un accord sectoriel 2011-2012 étaient complètement bloquées. Le lundi 18 avril, le groupe sectoriel textile de la FGTB s’est clairement prononcé au sujet des priorités suivantes: 1. Les attaques de l’index de la part de la fédération patronale doivent cesser. Une intervention au niveau de l’index dans le secteur textile, n’importe sous quelle forme, ne pourra jamais être discutée. 2. Tous les systèmes de prépension doivent être prolongés au cours de la période 2011-2012. 3. Il doit y avoir une augmentation du pouvoir d’achat en sus de l’index. 4. Tous les accords existants dans le secteur du textile doivent être prolongés. Au cours de la réunion de la Commission paritaire du lundi 18 avril, Fedustria a continué à dénoncer l’application intégrale de l’index. Afin d’éviter le conflit social menaçant, le président de la Commission paritaire a finalement

développé une proposition de médiation et a demandé à toutes les parties de la présenter à leur arrière-ban. Cette proposition de médiation: • ne touche pas à l’index. • prolonge tous les régimes de prépension dans le secteur textile pour la période 2011-2012. • augmente le pouvoir d’achat par le biais d’une augmentation des salaires effectifs et barémiques de 0,25% à partir du 1er septembre 2012. • prolonge tous les accords existants. Ci-contre, le texte intégral de la proposition de médiation. Au cours des jours à venir, le front syndical commun distribuera un tract pour informer les travailleurs du contenu de cette proposition de médiation. Le 3 mai, le groupe sectoriel textile de la FGTB se réunira pour se prononcer au sujet de cette proposition de médiation. La fédération patronale Fedustria consultera son conseil d’administration le 11 mai. Au cours de la réunion de la Commission paritaire du vendredi 13 mai, toutes les parties présenteront leur point de vue au président de la Commission paritaire.

Veuillez trouver ci-après, à titre d’information, les dates de paiement:

Si vous n’avez pas encore remis votre numéro de compte bancaire à Vacantex, vous devez le faire dans les plus brefs délais. Vous pouvez le faire par le biais de www.onva-rjv. fgov.be et cliquer sur la rubrique «mon compte de vacances». Vous avez cependant besoin d’une carte d’identité électronique et d’un lecteur de carte. Vous pouvez également compléter et renvoyer un formulaire de demande de virement. Ce formulaire peut être demandé au numéro 09/244.54.10 ou par mail ca@vacantex.be.

1. Prorogation des engagements en faveur de l’emploi. Prorogation des extensions en matière de crédit-temps. 2. Prépension. Prorogation de tous les régimes existants jusqu’au 31 décembre 2012 et sans modification de la réglementation concernant l’entrée dans le régime. Fin du régime transitoire à partir du 1er janvier 2011 (= prépension anticipée dans le cadre de CCT d’entreprise). Groupe de travail chargé d’étudier la possibilité de mesures d’accompagnement et de procéder si nécessaire à une analyse de besoins. 3. Pas d’extension de la flexibilité. 4. Classification de fonctions: au sein d’un groupe de travail paritaire, examen de la nécessité d’actualiser cette classification. 5. Formation 5.1. Poursuite des efforts de formation pour les groupes à risques (0,20% de cotisation) et plans de formation et droit de tirage. 5.2. Augmentation du taux de participation à des formations, par la reconnaissance des formations sur le lieu de travail dans le cadre du congé éducation. 5.3. La commission paritaire formule un avis positif au sujet de la demande de dispense d’obligation relative aux conventions premier emploi, au niveau du secteur, et ce pour la durée du présent accord. 6. La commission paritaire formule des avis positifs au sujet de la prorogation des 3 AR de dérogation en matière de chômage temporaire (dérogation générale, bonneterie et entreprises d’achèvement). 7. Elaboration d’une CCT sectorielle au sujet de l’instauration des chèques-repas électroniques. 8. Lancement d’une application internet pour les plans de formation et le droit de tirage comme chez les employés. 9. Paix sociale: coordination des textes existants, en groupe de travail sous la direction du président. 10. Prorogation de la CCT relative aux primes d’encouragement flamandes. 11. Modification de l’indemnité sociale complémentaire. Du 7ème au 60ème jour (semaine de 6 jours) 4,96 euros par jour (semaine de 6 jours) à charge du Fonds social et de garantie. Du 61ème au 86ème jour (semaine de 6 jours) 4,96 euros par jour (semaine de 6 jours) à charge de l’employeur. Les 2 euros prévus par la loi sont compris dans le supplément susmentionné pour la période citée. 12. A partir du 1er septembre 2012, augmentation de 0,25% des salaires effectifs et barémiques. Prorogation des CCT existantes à durée limitée et relatives au Fonds social et de garantie.

1 paiement

Mardi 24 mai 2011

2e paiement

Jeudi 9 juin 2011

e

3 paiement

Mardi 24 mai 2011

e

Jeudi 9 juin 2011

e

Lundi 20 juin 2011

2 paiement 3 paiement

Important! Veuillez noter qu’à partir de 2011, le pécule de vacances légal sera seulement payé par virement sur un compte bancaire. Le pécule de vacances légal pourra seulement être payé par chèque circulaire si vous, en tant qu’ayant droit, le demandez explicitement.

Si vous voulez absolument être payé par chèque circulaire, vous devez en informer Vacantex par lettre, qui doit mentionner votre numéro de registre national, la date et votre signature. Vous devez payer les frais d’émission de 3 euros par chèque et vous devez répéter votre demande annuellement.

Projet de CCT secteur de la récupération du textile Un projet de convention collective de travail a été obtenu le 7 avril 2011 dans le secteur de la récupération du textile. Ce projet doit encore être approuvé par toutes les parties. Cela se fera au plus tard le 24 mai 2011. Voici les lignes de force du projet: 1. Pouvoir d’achat Augmentation de la part patronale dans le chèque-repas de 0,90 euro à partir du 1er janvier 2012. Le montant du chèque-repas s’élève ainsi à 4,30 euros. Il faudra prévoir un avantage net équivalent dans les entreprises qui ont déjà atteint le montant maximum.

Indexation Tous les barèmes récents se trouvent sur notre site: www.fgtbtvd. be, cliquer sur salaires/chèquesrepas.

Les salaires du secteur de la préparation du lin augmentent de 0,0372 euro à partir du 4 avril 2011.

Lundi 20 juin 2011

Virements vers l’étranger 1er paiement

Les ouvriers qui n’ont pas remis leur numéro de compte bancaire ou qui n’ont pas informé Vacantex qu’ils souhaitent recevoir un chèque circulaire, recevront leur pécule de vacances légal qu’à partir du moment où les données nécessaires ont été transmises. L’argent restera bloqué pendant ce délai.

Préparation du lin (S.C.P. 120.02)

Virements er

13

Proposition de médiation CCT textile 2011 - 2012

Textile: paiement du pécule de vacances légal 2011/2010 Comme chaque année, Vacantex paie le pécule de vacances légal en 2011. Les entreprises textiles sont réparties en divers groupes de paiement à cette fin. Vous trouvez, sur notre site Internet www. fgtbtvd.be, la liste des firmes par numéro de Vacantex et par date de paiement. Ainsi, vous pourrez facilement retrouver la date à laquelle votre pécule de vacances légal sera versé sur votre compte.

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

Jute (S.C.P. 120.03) Les salaires du secteur du jute sont multipliés par 1,01 à partir du 1er avril 2011.

Couperies de poils (S.C.P. 148.01), fourrure (S.C.P. 148.03) et tanneries de peaux (S.C.P. 148.05) A partir du 1er avril 2011, les salaires augmentent respectivement de 0,79% dans le secteur des couperies de poils, de 2% dans le secteur de la fourrure et de 0,0372 euro dans le secteur des tanneries de peaux.

2. Indemnité vélo Augmentation du montant de l’indemnité vélo de 0,20 euro à partir du 1er janvier 2012. Le montant journalier s’élève ainsi à 1,10 euro et ce dès le premier kilomètre. 3. Prime syndicale Augmentation du montant de 5 euros à partir de 2011. La prime syndicale s’élèvera à 135 euros. 4. Travail intérimaire Après une période de 6 mois au maximum, les contrats intérimaires doivent être convertis en contrats de durée indéterminée. Le travail intérimaire sera pris en compte pour le calcul de l’ancienneté. 5. Prépension Tous les systèmes existants de prépension sont prolongés. 6. Santé des ouvriers Une étude sera menée pour examiner les conséquences négatives du travail répétitif. 7. Formation Il faut augmenter les efforts en matière de formation. 8. Statut des travailleurs Une étude sera menée au sujet d’une Commission paritaire mixte pour les ouvriers et les employés. On examinera les conditions de salaire et de travail des employés et des ouvriers. 9. Prolongation de toutes les conventions collectives de travail existantes de durée déterminée.


14

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

Nouvelles règles et mesures anti-fraude dans l’horticulture La FGTB Horval se réjouit qu’après un an le gouvernement veuille enfin exécuter les mesures anti-fraude pour contrer les abus du système du travail saisonnier dans le secteur des champignons. Un nouvel Arrêté Royal qui entre prochainement en vigueur doit empêcher que les employeurs puissent encore occuper des saisonniers durant toute l’année et ainsi remplacer leurs travailleurs fixes par un emploi de 3 mois. En février de l’année passée, la Commission Paritaire pour les entreprises horticoles a émis un avis aux ministres compétents pour réaliser un certain nombre de mesures en matière d’occupation des saisonniers. Il s’agissait d’une part, de simplification administrative, et d’autre part de l’introduction de mesures anti-fraude pour contrer les abus dans le secteur de la culture des champignons. Entre-temps, la ministre Onkelinx a rédigé un projet d’Arrêté Royal, qui est actuellement discuté au sein du Conseil national du Travail.

De quoi s’agit-il? Dans le secteur agricole et horticole un employeur peut utiliser le système de travail saisonnier. Cela permet de faire appel à des ouvriers d’une grande flexibilité à bas prix pour l’employeur. En effet, celui-ci ne paie pas de cotisations de sécurité sociale sur le salaire complet des travailleurs, mais uniquement sur un salaire journalier forfaitaire fixé légalement. De ce fait, pour un travailleur saisonnier travaillant 8 heures dans le secteur horticole l’employeur ne paie que 68,73 euros par jour, au lieu de 82,79 euros, dans le cas où des cotisations sociales normales doivent être payées. Cela entraîne une sérieuse économie, dont les employeurs profitent autant que possible. Ce système de réduction des cotisations pour l’employeur a bien entendu un coût: l’ONSS reçoit moins de recettes. C’est pourquoi

il a été décidé pour le secteur de la culture des champignons d’introduire des mesures destinées à éviter une utilisation impropre du système.

Mesure anti-fraude pour le secteur des champignons L’employeur peut durant un certain nombre de jours par an, occuper des travailleurs saisonniers à des cotisations ONSS réduites. Actuellement, ce nombre maximum de jours vaut par travailleur, et non par employeur. En fait, un employeur peut embaucher durant toute l’année des saisonniers. En pratique, il a été constaté que, lorsque les travailleurs saisonniers avaient presté le maximum des jours autorisés (65 jours), ceux-ci étaient remplacés par d’autres travailleurs saisonniers. Ceci n’a évidemment rien à voir avec le travail saisonnier effectif, lequel concerne des activités liées spécifiquement à une certaine période de l’année! Voilà pourquoi l’AR prévoit que le maximum de 65 jours s’applique également à l’employeur. Dès lors, lorsqu’un employeur dans le secteur de la culture des champignons a occupé des saisonniers pendant 65 jours, il ne pourra plus employer de travailleurs saisonniers. S’il le fait, alors l’employeur devra payer des cotisations de sécurité sociale normales, c.à.d. des cotisations sur le salaire complet.

Simplification administrative

FGTB HORVAL Section Buxelles-Halles Vilvoorde-Liederkerke engage Collaborateur pour son service juridique La fonction • Suivi des dossiers individuels • Rédiger les requêtes et citations, conclure et Plaider Vos compétences • Vous avez un master en droit • Vous aimez travailler en équipe • Vous avez une bonne connaissance du néerlandais Votre profil • Vous êtes prêt(e) à vous engager activement dans une organisation syndicaliste socialiste • Vous aimez travailler de manière proactive Nous offrons Contrat à durée indéterminée et à temps plein Salaire selon barèmes Nombreux avantages extra-légaux Nombreuses possibilités d’évolution Intéressé(e)? Envoyez-nous votre curriculum vitae et votre lettre de motivation par e-mail à C.bouchat@fgtb-abvv.be ou par courrier à Monsieur Christian Bouchat avenue de Stalingrad 76 à 1000 Bruxelles avant le 30/05/2010.

En sus de cette mesure anti-fraude, pour le secteur des champignons, le projet de l’AR prévoit également un certain nombre de simplifications administratives. Pour l’emploi de travailleurs saisonniers, un formulaire occasionnel est requis. Conformément à la législation actuelle, c’est l’employeur qui doit compléter ce document chaque jour et le conserve sur le lieu de travail. Dans le nouvel AR, le formulaire occasionnel est maintenu, mais il devient un document relevant de la responsabilité du travailleur. Le premier employeur doit demander le formulaire auprès du Fonds Social, et ensuite le remettre au travailleur. C’est le travailleur luimême qui conserve ce formulaire occasionnel et le complète tous les jours. Une fois par semaine, l’employeur devra contresigner les prestations du travailleur. Lorsque l’employeur ne signe pas le formulaire occasionnel les notes du travailleur seront considérées comme étant correctes (sauf si le contraire peut être démontré). L’employeur reste toutefois obligé de faire une déclaration Dimona chaque jour. L’heure de début et de fin des prestations de chaque saisonnier doit être communiquée directement à l’ONSS (par téléphone ou par ordinateur). Lorsque l’employeur ne fait pas de déclaration Dimona, il devra payer les cotisations normales sur le salaire des travailleurs saisonniers, et il ne pourra plus employer de travailleurs saisonniers pour le reste de l’année. De plus, il faut prévoir une modification de la règle «bi-trimestrielle». Actuellement, lorsqu’un ouvrier qui a été occupé au cours des deux derniers trimestres était occupé dans le secteur agricole ou horticole en tant que travailleur régulier (pas en tant que saisonnier), ne peut pas être pris considéré comme saisonnier pour le trimestre en cours. Cette règle bi-trimestrielle sera remplacée par la règle des 180 jours, donc au lieu de prendre en compte les deux précédents trimestres, il faut prendre en compte les derniers 180 jours.

Evaluation Le projet de l’AR est basé sur un compromis qui a été élaboré par les organisations patronales et syndicales. Les employeurs étaient demandeurs d’une simplification des obligations administratives, tandis que nous, en tant que FGTB, nous avons insisté sur un règlement qui s’attaquerait aux abus du système du travail saisonnier et qui donnerait une meilleure sécurité juridique pour les travailleurs. Bien qu’il faille encore attendre l’évaluation globale de l’ensemble du système du travail saisonnier, cet AR est un pas modeste dans la bonne direction par l’introduction d’une limitation du nombre de jours durant lesquels l’employeur peut faire appel aux travailleurs saisonniers dans la culture des champignons. Mais également pour les autres sous-secteurs les mesures nécessaires devront être prises afin de veiller à ce que le système du travail saisonnier se limite aux activités effectivement saisonnières, et non à des activités exécutées toute l’année.

Les négociations ont débuté en Industrie Alimentaire Pour rappel, la majorité du monde du travail s’est opposé à l’AIP. La FGTB s’est, depuis le début, opposée avec la CGSLB d’ailleurs a un AIP qui était selon nous inacceptable pour différentes raisons dont la norme des 0,3% d’augmentation salariale maximale. Le gouvernement au travers de sa proposition de médiation confirmait cette norme maximale de 0,3% qui se retrouve aujourd’hui dans un Arrêté Royal. Aujourd’hui, la négociation avec les représentants patronaux du secteur alimentaire est très difficile, ils se retranchent derrière la loi… derrière une loi INJUSTE qui s’attaque aux seuls revenus du travail alors que les détenteurs du capital se frottent les mains. Que peut-on lire dans une presse qui n’est pas syndicale: «les sociétés du BEL-20 ( bourse de Bruxelles) ont réalisé 16,4 milliards d’euros de bénéfices, les sociétés belges gâtent leurs actionnaires (AB INBEX augmente son dividende (+110,6%); les dividendes belges sont relevés de 15% en moyenne,…» Quand des mandataires PS déposent une loi visant à limiter les salaires des dirigeants d’entreprise la FEB parle de «populisme qui gagne de plus en plus le monde politique»… Une loi est INJUSTE quand elle s’attaque aux plus faibles alors que les actionnaires, les dirigeants sont non seulement épargnés mais au contraire voient leurs revenus augmenter de manière très importante. Aujourd’hui, dans la négociation sectorielle, le front commun syndical s’est reconstitué; FGTB-CSC-CGSLB parlent d’une même voix. Le front commun a placé ses balises, il EXIGE un accord sectoriel solidaire, il EXIGE que des négociations soient possibles en entreprises, il EXIGE que des réponses soient apportées à la problématique du pouvoir d’achat, il EXIGE que les systèmes de prépensions soient prorogés. Le front commun EXIGE que les revendications légitimes des travailleurs soient entendues et rencontrées; alors …si les employeurs continuent à faire la sourde oreille, en FRONT COMMUN, nous devrons leur faire la démonstration de notre détermination.

Après Bruxelles, la FGTB-HORVAL est présente à BUDAPEST pour dire NON à une politique d’austérité, à une politique de rigueur budgétaire qui vise principalement le monde du travail. L’Europe pour beaucoup de travailleurs, c’est très loin. Erreur, aujourd’hui à peu près 70% de notre «arsenal» législatif nous est dicté par l’EUROPE. La droite est aujourd’hui majoritaire au parlement européen. La gouvernance économique et le pacte de compétitivité sont des mesures qui visent durement le monde du travail.

Que disent ces mesures? En résumé, un pays qui perdrait en compétitivité (sur la base d’une comparaison des coûts salariaux), recevrait sur base du pacte, la recommandation d’aligner, dans un timing déterminé, l’évolution de ses coûts sur la productivité par une révision des mécanismes de formation salariale (par une adaptation du niveau de centralisation dans les négociations salariales ou par la révision du mécanisme d’indexation). Afin de garder des dépenses publiques saines, des recommandations seraient formulées pour aligner le système des pensions sur la situation démographique nationale (aligner l’âge effectif de la pension sur l’espérance de vie, réduire les prépensions,…). Ces mesures sont des mesures antisociales qui sont des attaques frontales sur les acquis du monde du travail, qui fragilisent et appauvrissent les travailleurs. Même si nous ne nous occupons pas de l’Europe, l’Europe s’occupe de nous! Oui, nous étions à BUDAPEST avec la CES (confédération Européenne des Syndicats) pour répéter que nous ne voulions pas de l’Europe que SARKOZY et MERKEL veulent nous imposer. Nous ne voulons pas d’une Europe qui «nous fasse payer le prix de la cupidité des banquiers».Nous ne voulons pas d’une Europe qui organise la régression sociale Nous avons rappelé notre attachement à une Europe sociale, une Europe qui travaille dans l’intérêt des travailleurs, des citoyens et pas d’une Europe des marchands, des banquiers.


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

15

Négociations sectorielles: miser sur de nombreuses pistes L’AIP gouvernemental entend imposer une augmentation salariale maximale de 0.3% aux travailleurs pour les deux prochaines années. Le SETCa s’y est toujours opposé. Il maintient à présent cette ligne à l’occasion des négociations sectorielles. De plus en plus de rapports annuels publiés ces jours-ci font apparaître que bon nombre d’entreprises ne se portent pas mal du tout. Pour autant, leurs hauts dirigeants et actionnaires ne doivent pas être les seuls à être récompensés de ces résultats - bien que nous trouvions d’ailleurs que ces indemnités sont beaucoup trop élevées – les simples travailleurs ont droit eux aussi à une partie légitime de la richesse qu’ils ont créée dans l’entreprise. Il y a toutefois d’autres aspects que le pouvoir d’achat. Comment les négociations sectorielles se dessinent-elles? Très diversement, comme nous allons le voir…

Pouvoir d’achat Le pouvoir d’achat est une notion qui couvre bien des réalités et que

l’on peut traduire de bien des manières. Chaque secteur connaît par ailleurs ses propres sensibilités. Il est évident que tous les acquis des dernières CCT doivent être conservés ou convertis en d’autres avantages. Toutefois, le SETCa plaide prioritairement pour une ligne de conduite consistant à augmenter les salaires bruts. Il s’agit là d’un point important, dans la mesure où c’est la seule manière de contribuer à notre sécurité sociale, qui manque de moyens. Beaucoup de gens oublient également que le salaire brut est le seul à entrer en ligne de compte pour le calcul de la pension, d’une éventuelle indemnité de préavis ou des allocations de chômage. Bref, le salaire brut (fixe) demeure le pilier central des salaires. En conséquence, le SETCa rejoindra dès lors la table des négociations en portant la revendication d’augmentations salariales brutes. Négocier librement, c’est obtenir le maximum dans les différents

secteurs, en tenant compte évidemment du contexte économique des secteurs ou des entreprises. Nous défendrons au maximum des augmentations forfaitaires, ce qui est plus juste. En effet, appliquer des montants forfaitaires d’augmentation salariale, c’est favoriser proportionnellement le plus les salaires les plus bas. L’augmentation actuelle des prix des produits de base justifie au demeurant un effort pour ces catégories lors des négociations. Même si le SETCa l’a souvent répété, rappelons que nous continuons de nous opposer avec bec et ongles à l’introduction de systèmes all-in. Ce serait placer l’index hors jeu et exposer les travailleurs à la volatilité des prix (entre autre, de l’énergie). Une palette d’autres revendications salariales peuvent être avancées également dans le cadre de débats sectoriels spécifiques. Ainsi, dans le commerce, l’objectif consistera surtout à miser sur les suppléments pour ouvertures tardives. Les employés du commerce obtiendront ce faisant une rémunération en regard

de leur flexibilité. Même exemple dans les secteurs logistique (CP 226) et audiovisuel (CP 227) où l’on exige un supplément minimum pour le travail flexible. De même pour les employés du secteur du métal (CP 209) nous plaidons en faveur d’un régime supplétif (n.d.r.: qui n’entre en application que dans la mesure où l’on n’en prévoit pas d’autre) pour ce qui concerne le travail en équipe. De telles augmentations de salaires bruts doivent être complétées indubitablement par d’autres formes de progrès. Un renforcement du 2e pilier dans les secteurs qui en formulent la requête permettra de mettre un peu d’argent de côté pour ses vieux jours. Il s’agit d’un choix légitime qui ne fait pas obstacle au plaidoyer en faveur d’une forte pension légale. Bon nombre de cahiers de revendications réclament aussi la création ou l’augmentation de la prime syndicale. De même que l’augmentation du remboursement de toutes les for-

mes de frais de transport, la suppression des barèmes jeunes, les augmentations du nombre de jours de congé… autant de revendications de nature à améliorer la situation du travailleur. Vous trouverez par ailleurs sur cette page un aperçu global des différentes revendications soumises à la négociation dans les différents secteurs. Un fameuse liste qui, comme on peut le voir, ne figure évidemment pas dans le cahier de revendications de chaque secteur. Vérifiez dès lors à l’adresse www.setca.org quels sont les points soumis à la négociation dans votre secteur. A chaque phase des négociations, les tracts voulus seront diffusés aussi dans les entreprises pour vous tenir informés de l’état d’avancement. En effet, le dépôt du cahier de revendications n’est jamais que la première étape des négociations et qui sait… ici ou là, il s’agira peut-être de passer à l’action pour inciter les employeurs à faire preuve d’un peu de bonne volonté.


16

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°08 • 29 AVRIL 2011

Focus sur les statuts ouvriers-employés après les mesures gouvernementales ors de la fête de ce premier mai, nombre d’entre nous pourront se repencher avec une certaine fierté sur les mois écoulés, des mois mouvementés et de militantisme. La négociation de l’AIP et ses suites ont influencé journellement l’actualité syndicale. Le projet d’AIP a été rejeté par une majorité des travailleurs (et donc pas seulement par la FGTB). La FGTB a organisé bon nombre d’actions et de grèves afin d’empêcher que ce projet d’AIP voie le jour tel quel. Aussi, nous y sommes parvenus. En effet, les décisions arrêtées par le gouvernement, exécutées entretemps par voie d’A.R. et de lois, ne reprennent pas intégralement le texte du projet d’AIP. L’étude sur l’adaptation de notre système d’index n’a pas été reprise. Le salaire minimum a tout de même été augmenté et l’adaptation des allocations sociales va au-delà de ce que prévoyait le projet d’AIP. Pour autant, l’évolution maximale des coûts salariaux à raison de 0,3% a bel et bien été reprise, mais nous ne nous laisserons pas guider par cet aspect lors des négociations sectorielles et d’entreprise.

L

Toute une série d’aménagements ont été apportés également en ce qui concerne le dossier ouvriers – employés. En effet, il n’est plus

question de porter atteinte au délai de préavis légal (3 mois par tranche de 5 ans d’ancienneté) et la référence à un régime unique définitif en matière de délais de préavis à été entièrement supprimée. De même, la réduction des délais de préavis pour lesdits employés supérieurs (se situant au-delà du plafond salarial) reste finalement limitée. Il est important de noter que cette dernière modification ne sera d’application qu’aux employés entrant en service à partir du 1er janvier 2012. Oui, nous continuons de trouver ceci inadmissible parce que cette mesure contient les germes éventuels d’une «convergence» dans le sens d’un statut unique. Mais il s’agit-là d’une question pour le futur. Le moment venu, nous jouerons - de nouveau - notre rôle comme SETCa. Oui, nous continuons d’estimer également que le progrès enregistré pour les ouvriers en matière de délais de préavis est insuffisant et trop lent. De même, nous restons d’avis qu’un régime définitif de chômage économique pour les employés aurait dû être lié au débat global relatif à l’harmonisation – vers le haut! – des statuts. Aussi, nous regrettons que le gouvernement et le parlement aient déjà tranché cette question. Le dossier sur les statuts ouvriers et

employés n’est pas évident à appréhender. C’est déjà le cas aujourd’hui, a fortiori avec ces dernières modifications. Le SETCa a dès lors estimé qu’il était opportun de dresser un aperçu de ce dossier technique dans une nouvelle publication. Ce Focus a pour but de faire le point sur le plan technique au sujet du statut des ouvriers et des employés après

l’approbation par le parlement des modifications de lois sur la base des décisions gouvernementales en la matière. Deux chapitres importants y sont abordés: le régime des délais de préavis et le chômage économique. A l’appui de notre Focus, il doit être possible de distinguer l’arbre dans la forêt! La brochure sera diffusée en première instance

auprès de nos militants, afin qu’ils puissent informer à l’avenir nos membres de manière optimale à propos de leurs (nouveaux) droits. Bien sûr, pour nos membres intéressés, la brochure est disponible dans nos sections ainsi que sur notre site web www.setca.org.

Offre valable jusqu’au 31/12/2008 - Entreprise d’assurances agréée sous le numéro de code 0058.

Moins de 28 ans ? Économisez 50 % de votre assurance habitation la première année.

Une bonne a ça s’adapte à ssurance habitation, votre vie. Envie de vole r

de vos prop res ailes ? S le moment : i vous avez votre consei moins de 28 ller P&V vous assurance ans, c’est offre 50 % d habitation Id e réduction ea l Home la p plus à l’aise su r votre remière anné financièremen e. Résultat : t tout en pro vo us êtes tégeant votr Pour un rend e nouveau ‘c ez-vous avec he z vous’. le conseiller téléphonez au P&V le plus 078/15 90 90 p ro ch e, ou surfez su r www.pv.be.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.