Syndicats FGTB n°5 - 12 mars 2010

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N°05 • BIMENSUEL • 65ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

12 MARS 2010 • Éd. BRABANT/NAMUR/LUXEMBOURG

CONSOMMATION ET NOUVELLES TECHNOLOGIES

Le client roi, tyran ou esclave? Les nouvelles technologies ont révolutionné nos modes de consommation. Grâce à Internet, on peut – sans sortir de chez soi – lire le journal, acheter et vendre, se faire livrer courses et pizzas, réserver ses billets de cinéma, de train, tram, bus, avion et faire le check in «on line». Dans les grandes surfaces, le «self-scanning» complète le concept maintenant ancien du «self-service». Pour beaucoup, aller à la banque devient l’exception. On peut gérer son compte, investir, boursicoter grâce au «home banking». Revers de la médaille: les files s’allongent à la fois dans les agences et dehors devant le bancontact… Self, self, self… toutes ces nouvelles technologies censées nous faciliter la vie, finissent en fait par nous donner de plus en plus de travail. Partant du principe que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le consommateur est invité à mettre la main à la pâte. Meubles en kit à monter «soi-même», cash & carry, c’est-à-dire payer, emporter et installer «soi-même». Do-it yourself à toutes les sauces jusqu’à l’«autogarage» où l’automobiliste un peu bricoleur peut faire lui-même l’entretien de sa voiture à bon compte. Le client roi, après avoir imposé sa tyrannie, est maintenant devenu esclave, travailleur bénévole, motivé et fidèle. Mais quelles en sont les conséquences sur le travail? Que deviennent les travailleurs que le travail du consommateur n’a pas encore rendus obsolètes? Et le client qui n’est pas branché PC?

CONCERTATION

Le dialogue social renoué Page 3

CARRIÈRES

Crédit-temps moins facile Page 4

MAUX DE DOS

La douleur, pas à vie! Page 5

L’ÉGALITÉ SALARIALE

On a tous ay gagner! Page 7

E.R. Rudy De Leeuw, Rue Haute 42, 1000 Bruxelles

NOTRE DOSSIER EN PAGES 8 & 9


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

BRABANT WALLON

> BRABANT WALLON

Exposition du plan d’action

• Le 30 mars 2010 à 18h00 Motel de Nivelles Sud Route de Mons

C’est devant une salle bien pleine au Motel Nivelles Sud que le 2 mars, Anne DEMELENNE, secrétaire générale de la FGTB, est venue exposer le plan d’action éco-solidaire de la FGTB et faire un large tour d’horizon de l’actualité économique et sociale.

Ordre du jour - L’harmonisation du statut ouvrier/employé

Après son exposé, les militants présents purent poser longuement des questions, et c’est devant un sandwich et un bon verre que les conversations continuèrent encore quelques heures.

Oratrice Myriam DELMEE Vice présidente du SETCa fédéral

Motion de solidarité avec les travailleurs de Carrefour Le Bureau de la FGTB Brabant wallon s’est réuni le jeudi 25 février et a pris connaissance de la situation qui prévalait chez CARREFOUR. Il dénonce la restructuration qui va non seulement supprimer directement 1.600 emplois, mais qui risque en plus d’en supprimer plusieurs centaines d’autres, soit dans les magasins non repris ou franchisés, soit chez les sous-traitants (logistique, informatique, gardiennage, nettoyage, etc.). Il s’insurge contre la volonté ouverte de la direction du groupe de généraliser le dumping social en son sein. Il dénonce un employeur incapable, depuis 10 ans, de se remettre en question et qui préfère reporter ses échecs sur le dos des travailleurs et de leurs salaires soi-disant non-concurrentiels Il assure les travailleurs de CARREFOUR de sa totale solidarité et dénonce le chantage de la direction à la fermeture totale des sites. Le cas échéant, la FGTB Brabant wallon se mobilisera pour soutenir les travailleurs des différents sièges si cela devait s’avérer nécessaire. ENSEMBLE, ON EST PLUS FORTS!

Pierre LEVEQUE Secrétaire régional FGTB Brabant wallon

«Chers affiliés, Le SETCA Brabant wallon vous invite à participer aux deux comités régionaux élargis qu’il organise le 30 mars 2010 et le 20 avril 2010.

Jean-Richard DEGROOTE Président FGTB Brabant wallon

NAMUR

• Le 20 avril 2010 Motel de Nivelles Sud Route de Mons Ordre du jour - Les solidarités pour renverser la vapeur - Une vision à long terme pour les travailleurs en Wallonie Orateur Thierry BODSON Secrétaire Général de l’IRW FGTB»

Le Bureau des femmes de la FGTB Brabant wallon organise en collaboration avec l’asbl FORABRA un stand sur le Grand Place de Louvainla-Neuve Quand? Le jeudi 25 mars de 11h à 14h30 Objectif? Sensibiliser le public à l’écart salarial entre les hommes et les femmes Programme? Distribution de gadgets, de brochures et de chocolat. Hommes et femmes épris d’égalité, soyez nombreux à nous rejoindre. Contact: Fabio MOLINA-DIAZ 067/64.60.06 ou 0494/75.07.54

Ciné-débat The Navigators de Ken Loach La projection sera suivie d’un débat sur la libéralisation du rail, en présence de Gérard GELMINI, président de la CGSP Cheminots Le 30 mars, à 18h00 à la CGSP Namur, rue de l’Armée Grouchy, 40 (1er étage) à 5000 Namur Infos: asbl AFICo Tél.: 081/649.958 - GSM: 0474/485.375 e-mail: laurent.wilmet@afico.be

La FGTB Brabant wallon et l’asbl FORABRA vous invite à la pièce de théâtre «LE TEMPS DES CRISES» par la Compagnie du théâtre maritime. Cette pièce met en évidence, sous une forme comique, les problèmes rencontrés par notre société après la crise, à travers les mésaventures d’une personne hospitalisée. Quand? Le mercredi 14 avril à 20h Lieu? Wauxhall – grand’place à 1400 NIVELLES La représentation sera suivie d’un débat avec Thierry BODSON, secrétaire général de la FGTB Wallonne. Entrée gratuite – Un verre de l’amitié clôturera la soirée.

LUXEMBOURG

Convention fiscale franco-belge

Congrès régional statutaire 21/04/2010 APPEL À CANDIDATURES Nous portons à votre connaissance que la Régionale FGTB NAMUR organisera le mercredi 21 avril 2010 son Congrès régional statutaire. À cette occasion, plusieurs mandats électifs seront soumis à la désignation des congressistes: • Le Président de la Régionale, • Les vice-Présidents de la Régionale, • Le Secrétaire régional. Les candidatures pour ces mandats doivent être

parvenir pour le 21 mars 2010 au plus tard à l’attention de: Jean-Marie FLAMEY, Président de la FGTB NAMUR, CGSP, rue Armée Grouchy, 41 5000 NAMUR Sous peine de nullité, ces candidatures doivent être présentées par une des Centrales professionnelles de la FGTB NAMUR.

L’avenant à la convention fiscale bilatérale franco-belge est d’application pour les résidents belges travaillant en France à partir du 1er janvier 2007 Concrètement l’impôt versé à l’administration belge pour les années 2007 – 2008 – exercice d’imposition 2008 et 2009 peut être récupéré et vous serez soumis pour ces deux années au FISC français auprès duquel vous devrez déposer une déclaration d’impôt pour non résidents. Pour vous aider dans vos démarches et/ou vous communiquer de plus amples informations, nous vous invitons à prendre contact auprès de notre service frontalier de la FGTB Luxembourg. N° de tél 063/24.22.61.

INFORMATION A NOS AFFILIES Les services interprofessionnels de la FGTB Luxembourg: - Service chômage, - Secrétariat interprofessionnel, - Service juridique, - Service aux Frontaliers, - Comptabilité, - Cellule TSE, - Centrale Jeunes, seront fermés le mercredi 24 mars 2010 toute la journée. Merci de votre compréhension.


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

La Marche Mondiale des Femmes à Bruxelles Ce samedi 6 mars, la mobilisation de la Marche Mondiale des Femmes (MMF) a rassemblé quelque 4.000 participant(e)s dans un cortège reliant la Bourse au Palais de Justice à Bruxelles. Les principales revendications sont la lutte contre les violences envers les femmes, la défense des biens communs et services publics, la lutte pour l’autonomie économique des femmes, la paix et la démilitarisation. A Bruxelles, les Ladies in Red, femmes en rouge (photos) de nos organisations socialistes, ont porté haut et fort ces revendications. En voici une synthèse. 1- VIOLENCE ENVERS LES FEMMES: Stop aux violences, stop aux silences! Aucune situation politique (y compris les guerres et conflits), économique (y compris les périodes de crise ou la situation des pays en voie de développement), culturelle, religieuse, sociale, statutaire (y compris les réfugiées ou demandeuses d’asile) et même individuelle (lorsque des femmes subissent des discriminations multiples ou sont dans des lieux de détention), ne peut justifier l’existence de violences commises envers les femmes pour la simple raison qu’elles sont femmes. La pauvreté, considérée sous sa forme économique, sociale et culturelle, est aussi source de violences. Elles doivent être combattues dans une perspective globale de la place des femmes dans la société. En Belgique en 2007, on a recensé près de 1400 femmes déclarées victimes de coups, blessures, menaces et viols, soit 116 femmes par mois, et 96 meurtres ou tentatives de meurtres sur des femmes, soit tous les 4 jours, dont la plupart victimes de leur compagnon. Les revendications: - Un Plan d’Action National qui vise à lutter contre toutes les formes de violences envers les femmes; - Une politique de prévention des violences envers les femmes complète et cohérente; - Un réel soutien et la reconnaissance des associations de femmes et des études sur les femmes. La MMF demande à la Belgique, lorsqu’elle présidera l’Union européenne en 2010, de se poser comme leader dans la lutte contre toutes les formes de violence envers les femmes, d’une part en renforçant son adhésion aux traités internationaux et régionaux promouvant les droits humains et les droits des femmes, et d’autre part en propo-

sant un plan d’action européen de lutte contre toutes les formes de violence envers les femmes dans l’Union européenne.

droits individuels en sécurité sociale, la suppression du statut de cohabitant-e, une sécurité sociale forte, …

2- AUTONOMIE ECONOMIQUE DES FEMMES: Contre la misère, l’autonomie financière!

Un équilibre des différents temps de vie pour tou-te-s!

Emploi durable et travail digne pour toutes et tous! Le travail à temps partiel, l’intérim, le travail temporaire et des mesures d’emploi pour chômeurs (surtout pour les femmes) comme le travail ALE ou les titres-services mènent trop souvent les femmes à des conditions de travail et de vie précaires pour les travailleuses concernées. Le travail digne et de qualité doit être un droit pour tou-te-s ! Cela implique un salaire décent. Le contrat plein temps de durée indéterminée doit être la norme et non l’exception. Salaire égal! Les femmes gagnent toujours 24% de moins que les hommes. La MMF revendique revalorisation des professions et secteurs dits féminins; lutte contre la ségrégation horizontale et verticale; transparence des salaires, des classifications de fonctions analytiques neutres du point de vue du genre; développement des structures d’accueil et de soins collectifs de qualité et accessibles; amélioration du statut et des conditions de travail des travailleuses à temps partiel. Une sécurité sociale et un système fiscal justes et solidaires! Le système actuel de sécurité sociale reproduit une conception familiale dépassée (femme au foyer, homme gagne-pain). De plus, dans ce système comme plus généralement, la fiscalité est un levier d’action qui devrait être repensé avec des objectifs de justice et de solidarité. La MMF défend des

Les politiques de «conciliation» doivent garantir autonomie économique et qualité de vie, s’adresser à tou-te-s (hommes, femmes, familles monoparentales, couples hétérosexuels, ou homosexuels, personnes travaillant ou en recherche d’emploi…) et promouvoir l’insertion et la réinsertion professionnelle des femmes autant que l’investissement des hommes dans la sphère familiale. Une solidarité internationale pour l’autonomie économique de toutes les femmes! Les autorités de la Belgique et du monde doivent prendre des mesures urgentes afin de lutter contre la pauvreté des femmes dans le monde. La MMF défend une économie durable où la vie humaine et le bien-être collectif priment sur les mécanismes du marché, où une redistribution juste des richesses l’emporte, où l’égalité et le partage des tâches et des revenus entre les sexes soient la norme et non l’exception.

En 2010, entre le 8 mars, Journée Internationale des Femmes, et le 17 octobre, Journée Internationale pour l’Elimination de la Pauvreté, des actions collectives, en Belgique, en Europe et dans le monde, seront organisées pour la 3ème édition de la Marche Mondiale des Femmes (MMF). Aux quatre coins de notre planète, durant 8 mois, des millions de femmes partageront les mêmes idéaux et les mêmes valeurs, et marcheront afin de faire connaître leur analyse et leurs désirs. Organisées autour de quatre thèmes – violence envers les femmes, biens communs et services publics, autonomie économique des femmes, paix et démilitarisation –, les revendications de la MMF s’articulent du mondial au local, démontrant ainsi la force de ce mouvement unique de solidarité internationale et d’actions féministes. www.marchemondialedesfemmes.be

500 Ladies in RED Comme il y a cinq ans, la FGTB et d’autres organisations (de femmes) socialistes unissent leurs efforts. Sous le nom de Ladies in Red, les organisations suivantes ont participé à la marche et assuré une présence visible: Viva-svv, Zij-kant, FPS (Femmes Prévoyantes Socialistes), FOS (Socialistische Solidariteit) et Solsoc (Solidarité Socialiste) ainsi que la FGTB.

3- BIENS COMMUNS ET SERVICES PUBLICS: Les services publics ne sont pas à vendre! Toute politique publique touchant aux services publics, à la souveraineté alimentaire, aux ressources naturelles, a un impact plus grand sur les femmes et doit être pensée en prenant en compte cet impact différencié afin de résorber les inégalités et de favoriser la justice sociale et la solidarité. 4- PAIX ET DEMILITARISATION La force des femmes = une chance pour la paix 5ème édition de la Journée de l’égalité salariale | Equal Pay Day

Vendredi 26 mars 2010

Journée de l’égalité salariale

26 MARS 2010 e.r. Rudy De Leeuw, FGTB, rue Haute 42, 1000 Bruxelles | Ne pas jeter sur la voix publique

Installer la paix signifie plus qu’une simple sécurité militaire et l’organisation d’élections. Il faut tendre à la «maximalisation de l’égalité» pour tous les membres de la population: égalité de droits, égalité de chances, accès égal aux biens et aux services… dans le cadre normatif du respect des traités des droits humains. Pour cela, la réorganisation des rapports de forces femmes-hommes et un investissement dans l’égalité des sexes et l’empowerment (prise de pouvoir) des femmes sont indispensables.

Tant que votre femme gagnera 23% de moins, faudra se débrouiller

Journée de l’égalité salariale

Les femmes gagnent 23% de moins que les hommes (en moyenne et en brut, temps partiels compris). La FGTB veut supprimer l’écart salarial entre les femmes et les hommes. Tout le monde a à y gagner, y compris les hommes. Plus d’infos ? www.fgtb.be

Equal Pay Day Cette année, la mobilisation pour l’Equal Pay Day, journée de l’égalité salariale, aura lieu le vendredi 26 mars. Rejoignez-nous pour les différentes actions prévues. Infos: Vroni Lemeire 02/552.03.60, vroni.lemeire@fgtb.be


RÉGIONS

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

CENTRE

REMPLISSAGE + CALCUL DES DÉCLARATIONS QUAND? Les mardis 18 et 25/05/2010 + les jeudis 20 et 27/05/2010 ainsi que les mardis 01, 08, 15, 22 et 29/06/2010 et les jeudis 03, 10, 17 et 24/06/2010. de 8h Ă 11h30 et de 13h30 Ă 16h MAIS UNIQUEMENT SUR RENDEZ-VOUS. OĂš? Ă€ la FGTB Charleroi, Service ComptabilitĂŠ, Bld Mayence 1 - 1er Étage (Bâtiment Ethias) Ă 6000 CHARLEROI COMMENT PRENDRE RENDEZ-VOUS? En tĂŠlĂŠphonant au 071/641.313 ou 071/641.359 (demander Mlle CLÉMENT) Notre ĂŠquipe remplira directement le double de votre dĂŠclaration en y mentionnant le rĂŠsultat de votre imposition, de ce fait il ne vous restera plus qu’à recopier sur l’ORIGINAL. Il est indispensable que les afďŹ liĂŠs qui sollicitent nos Services soient munis des documents repris ci-dessous: 1. IMPORTANT : LA NOTE DE CALCUL de l’exercice prĂŠcĂŠdent avertissement extrait de rĂ´le (envoyĂŠe par l’Administration des contributions pour le paiement de l’impĂ´t). 2. Le CARNET SYNDICAL ou Preuves de paiement (sera formellement exigĂŠ) 3. Les relevĂŠs des SALAIRES, indemnitĂŠs, allocations de chĂ´mage et maladie, pensions ou rentes imposables perçues en 2009 (relevĂŠ 281). 4. Le TALON DE CHEQUE relatif aux congĂŠs payĂŠs. 5. CONTRIBUTIONS FONCIERES, l’avertissement extrait de rĂ´le payĂŠ en 2009 pour habitations ou terrains. 6. ATTESTATIONS DE PRET et/ou ASSURANCES-VIE dĂŠlivrĂŠes par l’organisme prĂŞteur et/ou assureur.

Hommage Ă Luigi DE NICOLI Luigi DE NICOLI nous a quittĂŠs, brutalement, le 2 octobre 2009 alors qu’il se rendait Ă son travail en moto. Sa vie fut toute de vaillance, de travail, de dĂŠvouement, de gentillesse. Sa bonne humeur, son humour, son combat syndical, son hyperengagenent, sa prĂŠsence Ă tout moment, nous laisse Ă ce jour un ĂŠnorme vide qu’il sera difďŹ cile de combler. Tu manques et manqueras encore longtemps aux camarades que nous sommes. CHARLEROI

L’ensemble des membres du personnel et militants du SETCa Charleroi

Dans le cadre de la Semaine de solidaritÊ internationale de Charleroi, l’asbl d’Êducation permanente Cenforsoc et la FGTB Charleroi –Sud Hainaut vous invitent à la confÊrence-dÊbat

Roms et scolaritÊ, l’impossible alliance? Ce 22 mars à 18h00 à la FGTB Charleroi, Boulevard Devreux, 36-38 (Salle Allende)

La confĂŠrence sera organisĂŠe autour de la scolaritĂŠ des Roms en Belgique et en Europe et s’Êtendra par la suite sur le problème global de l’intĂŠgration de ces populations. InvitĂŠs: Marie-ThĂŠrèse Evrard: Formatrice français/langues ĂŠtrangères pour l’asbl VIE-ESEM Christine Crutzen: Administratrice du Bureau EuropĂŠen des Gens du Voyage asbl.

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La F.G.T.B. RĂŠgionale de Charleroi, soucieuse de venir en aide Ă ses afďŹ liĂŠs, vous propose de remplir votre dĂŠclaration aux impĂ´ts AINSI QUE DE CALCULER GRATUITEMENT VOTRE IMPOT SUR ORDINATEUR.

D’hier et d’aujourd’hui

Exercice 2010 – Revenus 2009

PERMANENCES FISCALES

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SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

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RÉGIONS

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

LIÈGE - HUY - WAREMME

Communes sans chasse aux chômeurs Assemblées militantes de sensibilisation La crise économique et sociale sans précédent que nous vivons depuis la crise financière frappe tous les jours. L’idéologie du capitalisme (tout au profit) et du libéralisme (chacun pour soi) ont montré leurs limites et leurs dangers. Le nombre de chômeurs augmente, les emplois et les industries sont menacés. Le déficit budgétaire de l’Etat se creuse. Des solutions existent, pour vaincre la crise par la solidarité. La FGTB va entamer un plan d’actions prioritaires dans les prochaines semaines et construire sa stratégie syndicale. Nous vous invitons à en débattre lors des 4 soirées de sensibilisation et de mobilisation qui auront lieu: • Le jeudi 18 mars - 19h30’ - 4530 Villers-le-Bouillet Maison du Peuple de Villers-le Bouillet, rue de Waremme, 29 • Le jeudi 25 mars - 19h30’ - 4100 Seraing Jardin perdu, rue de la Jeunesse, 2 • Le lundi 29 mars - 19h30’ - 4040 Herstal Maison du Peuple «Aux Loisirs», rue Emile Muraille, 134 Au plaisir de vous y rencontrer nombreux et bienvenue à toutes et à tous.

Jean-François RAMQUET, Secrétaire régional.

Marc GOBLET, Président

La FGTB Liège-Huy-Waremme a lancé le 17 novembre dernier un appel aux Présidents de CPAS de l’arrondissement pour créer un vaste mouvement de protestation. Elle leur a envoyé une motion, à soumettre au vote des Conseils communaux, demandant l’application d’un moratoire, voire la suppression, du plan de contrôle de la disponibilité des chômeurs. A ce jour, seules 10 communes ont répondu, positivement ou négativement à notre appel! Les revendications écrites et les interpellations des différents partis démocratiques ne donnant pas plus de satisfaction, la FGTB Liège-Huy-Waremme appellent ses militants à la démocratie participative. Vous qui êtes à la fois militant(e)s syndicaux, citoyen-ne-s actifs, conseiller(e)s communaux, avez un rôle important à jouer. Si comme nous, vous pensez que le plan de contrôle de la disponibilité des chômeurs n’est pas adapté aux réalités du marché de l’emploi actuel, aidez-nous en: • Soumettant la motion de la FGTB Wallonne «la suppression - ou un moratoire en période de crise - du plan de contrôle de la disponibilité des chômeurs» au vote lors d’un prochain conseil communal. • Proposant à vos camarades de groupe de soutenir cette motion et de défendre cette position courageuse devant votre fédération régionale. • Interpellant en tant que citoyen vos représentants communaux pour savoir si la motion a été votée dans votre conseil communal et en exigeant son passage à l’ordre du jour d’un prochain conseil. Nos conseillers sont à votre disposition pour vous fournir toutes les informations nécessaires au sujet de la campagne wallonne «Le capitalisme nuit gravement à tous les travailleurs STOP CHASSE AUX CHOMEURS», pour vous exposer nos revendications et leur contexte, pour vous transmettre les motions et pour en débattre dans tous lieux démocratiques. Parce qu’en tant qu’homme et femme de gauche, nous avons tous des responsabilités et pouvons tous agir pour changer les choses. Vous trouverez toutes les informations concernant le programme d’actions de la FGTB Liège-Huy-Waremme dans le cadre de la campagne sur le site www.fgtbliège.be/tse. Contact: Sidi KATUMWA Commission des Travailleurs Sans Emploi de la FGTB Liège-Huy-Waremme sidi.katumwa@fgtb.be ou 0800/25.603.

VERVIERS

> LE MONDE POLITIQUE NE NOUS A PAS (BIEN) COMPRIS...

«Chasse aux chômeurs»: on continue le combat! La mobilisation des militants, actifs et inactifs, de la Régionale FGTB de Verviers et Communauté germanophone, dans le cadre de la campagne «Stop à la chasse aux chômeurs» de la FGTB Wallonne, a contribué à faire de ce problème une question d’actualité politique! Le 1er mars au matin, des centaines de manifestants wallons , venus des différentes régionales, ont pu interpeller le PS et le CdH. Une délégation a également rencontré, dans l’après-midi, des représentants du MR et d’Ecolo. Ces rencontres et discussions se sont déroulées, globalement, dans un climat positif. Elles ont pourtant traduit, dans la plupart des partis, une profonde méconnaissance des réalités qui sont vécues par les travailleurs sans emploi confrontés aux tracasseries conjuguées du FOREM ou de l’ONEm. Le fossé, entre leur représentation et notre réalité, est profond. C’est peu dire de le constater! Si PS et CdH acceptent l’idée d’ap-

porter une série de modifications à la législation de 2004 en vue d’effacer certaines des aberrations du contrôle de l’activation des chômeurs, aucun des partis de la coalition fédérale n’accepte de porter le principe d’un moratoire, ne seraitce que le temps de remettre à plat la politique d’accompagnement des chômeurs qui relève, il faut le souligner lourdement, de compétences régionales! Seul Ecolo, qui siège dans l’opposition, indique partager notre approche. Le discours est, à quelques nuances près, identique dans les autres partis: «Les Wallons ne peuvent donner l’impression à la Flandre de faiblir dans le contrôle de la disponibilité des chômeurs… Sans prendre le risque d’ouvrir la boîte de Pandore de la régionalisation de la sécurité sociale». L’argumentation est difficile à entendre pour les exclus du chômage et les contrôlés de la dispo wallons, dont le sacrifice serait un prix à payer pour le maintien du caractère fédéral de la sécu. Par ailleurs, le souci de maintenir les organismes régionaux de placement et d’accompagnement dans un rôle de «bras armé» d’une politique fédérale répressive n’est pas tenable. Voilà autant de raisons de maintenir la pression pour faire entendre et comprendre mieux notre volonté de voir le contrôle

de la disponibilité supprimé ou, au minimum, suspendu durant la période de crise. Nous allons rappeler avec force que l’ONEm dénombre quelque 15.000 travailleurs sans emploi (chiffre de décembre dernier) dans notre arrondissement. Que, dans le même temps, le FOREM propose sur son site moins de 450 offres d’emploi (consultation du 3 mars dernier). En 2009, le FOREM Formation de Verviers a géré plus de 6.000 demandes de formations (dont plus de 5.000 spontanées émanaient de demandeurs d’emploi!). Il n’a pu répondre, au mieux, qu’à la moitié des demandes. Plus de 10.000 chômeurs de notre région n’ont donc aucune autre perspective à court ou moyen terme sinon… le contrôle de leur disponibilité. Et cela alors que la crise du capitalisme n’épargne pas notre tissu industriel et de services. Les mauvaises nouvelles se succèdent : fermeture de GC Paper (- 177 emplois), d’Onduline (- 63 emplois), restructuration de Chauveheid (20 emplois), Saint Gobain PPL (- 10 emplois) Interglass ( - 13 emplois) et menaces sur les sièges de Carrefour (181 emplois) , sur Aspel (34 emplois), sur Schlecker (91 emplois dans le pays)… En 2008, l’ONEm a versé, pour l’ensemble du pays, plus de 6 milliards

d’euros d’allocations de chômage. Les travailleurs sans emploi doivent justifier d’un comportement actif dans le recherche de ce que le capitalisme détruit: du boulot! Dans le même temps, les entreprises se sont vu octroyer des réductions de cotisations sociales pour 7 milliards d’euros. Sans condition. Sans obligation de créer de l’emploi. Sans contrainte de le maintenir. Sans nécessité de rembourser quand, comme c’était le projet d’Inbev, des entreprises profitables décident d’aller s’implanter ailleurs en licenciant ici. Pour protester contre cette situation et pour construire un rapport de force suffisant pour permettre de transformer ces réalités, la FGTB de Verviers et Communauté germanophone place son 1er mai

2010 sous le signe du combat et de la résistance. Elle organisera une GRANDE MANIFESTATION POUR L’EMPLOI ET CONTRE «LA CHASSE AUX CHÔMEURS». Rendez-vous est fixé à 14 HEURES aux abords du PONT PAROTTE. Le cortège s’arrêtera au Pont aux Lions pour célébrer une fête du travail syndicale, associative et multiculturelle. D’ici là, les militants seront invités à la prochaine action interprofessionnelle. Elle aura lieu le 22 mars (rendez-vous à 13 heures à la Régionale). Il s’agira de mettre en évidence les discriminations dont les femmes sont victimes dans le cadre du… «contrôle dispo».

Daniel Richard Secrétaire régional interprofessionnel


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

> L’ACTU

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> ÉDITO

Le dialogue social remis sur les rails

Les débats seront rudes

A l’invitation du Premier Ministre, les interlocuteurs sociaux se sont retrouvés au 16 rue de la Loi, non pas pour de fraternelles retrouvailles, mais pour renouer les fils d’un dialogue interrompu depuis décembre 2009.

Le dialogue social va redémarrer, mais cela ne signifie pas que nous sommes disposés à mettre nos exigences en poche. Au contraire, la crise va rendre les discussions plus âpres que jamais.

Il faut dire que la période a été assez agitée du point de vue social. OPEL Anvers, ABInbev et maintenant Carrefour sont les crises les plus emblématiques, mais ce ne sont que le sommet de l’iceberg d’une crise qui frappe durement l’emploi et brouille les relations sociales. Le nombre des faillites n’a jamais été aussi élevé. Et si les perspectives d’emploi semblent s’améliorer quelque peu en ce début d’année, les prévisions de la Banque Nationale ne permettent pas d’être optimiste. Si la reprise se confirme, elle sera très lente. Le chômage de masse, donc l’inquiétude des ménages, demeurent. Le pouvoir d’achat reste en berne.

Laissons de côté les statuts ouvrier-employé que les employeurs veulent bien harmoniser mais en tirant le statut d’employé vers le bas alors que notre position est de tirer le statut ouvrier vers le haut. Mais les efforts budgétaires annoncés, le «Pacte social» que certaines appellent de leur vœux et que d’autres appellent «Pacte global», la question du financement de la sécurité sociale, la question des pensions, le problème de l’emploi, la crise en général, remettent sur le tapis la question de l’effort à fournir par chacun et celui de la répartition des richesses. Il est clair pour nous que ce sont les épaules les plus larges qui doivent porter la charge la plus lourde.

Côté politique, ça ne va pas mieux. Le déficit budgétaire est grave. La crise grecque – et la spéculation qui s’est déchaînée contre la Grèce – a affaibli l’euro, ce qui fait remonter les prix pétroliers.

Concrètement qu’est-ce que ça signifie?

La pression de l’Europe pour une réduction de la dette publique grecque rebondit chez nous. Certains économistes inféodés aux banques prônent l’austérité et la mise sur pied d’ un «Plan global» bis. La sécurité sociale est en difficulté. Le dossier des pensions jette une ombre sur son financement à moyen terme puisque l’on cite 2015 comme tournant à partir duquel il y aura un problème pour payer les pensions des «papy boomers». Cette année 2010 est cruciale pour le Gouvernement. Il va présider l’Europe dans la 2e moitié de l’année. Il se retrouve en outre devant une série d’échéances et de dossiers difficiles qu’il préfèrerait affronter dans un climat social apaisé. Car de toute façon, pour bon nombre d’entre eux, il lui faut un consensus des interlocuteurs sociaux. Parmi ces dossiers sensibles: - l’harmonisation vers le haut des statuts d’ouvrier et d’employé; - la Conférence nationale des pensions et la question des fins de carrière en général puisque certains entendent profiter de ce débat pour remettre sur le tapis la suppression des prépensions; - l’accord interprofessionnel 2011-2012, ce qui implique de difficiles discussions sur la compétitivité des entreprises (version employeur), sur l’emploi, les salaires, et le pouvoir d’achat (version syndicats); - la responsabilité sociale des entreprises, ce qui implique un débat sur les aides à l’emploi que les employeurs veulent maintenir telles quelles, c’est-à-dire sans conditions. Un agenda des discussions a été dressé. Le dialogue social va donc redémarrer. Des évaluations au niveau syndical suivront.

1°) Que les deniers publics sont devenus trop précieux pour qu’on les gaspille. Les aides publiques doivent servir à l’emploi et pas à restructurer, licencier ou augmenter la marge bénéficiaire. Cela vaut pour les intérêts notionnels mais aussi pour les autres aides à l’emploi. La responsabilité sociale des entreprises doit devenir un réalité. 2°) Le déficit du budget de l’Etat, tout comme celui de la sécurité sociales, exigent que l’Etat ne néglige aucune recettes. Cela signifie que l’on fasse une chasse impitoyable à la fraude fiscale et sociale. Nous avions sur ces points un accord avec les employeurs inscrit dans l’accord interprofessionnel en cours. Ils n’ont à ce jour pas encore été exécutés. 3°) Que l’idée avancée par certains de bloquer les pensions pour en maîtriser le coût est inacceptable. Nos pensions – malgré les améliorations apportées grâce à notre action - sont encore parmi les plus basses d’Europe. C’est du côté des recettes qu’il faut trouver des solutions au coût du vieillissement. Notre proposition d’une cotisation sociale généralisée qui ne pèse pas que sur le travail mais aussi sur les revenus du capital est plus pertinente que jamais. 5°) Que la crise est trop profonde pour attendre les bras croisés que l’emploi redémarre seul. Le chômage n’est pas un phénomène conjoncturel mais structurel. Il est couplé à la crise climatique. Il va falloir repenser en profondeur nos modes de production et redistribuer le travail et les revenus. C’est pourquoi nous avons avancé notre plan de relance éco-solidaire qui mise sur le développement des emplois durables et l’innovation, à financer par une taxe européenne sur les transactions financières. 6°) Enfin, nous voulons que les travailleurs frappés par le chômage soient accompagnés dans leur recherche d’un nouvel emploi mais pas harcelés par l’administration du chômage. Il faudra revoir le système dans ce sens.

Anne Demelenne Secrétaire générale

Avancées à propos du contrôle dispo Quelque 500 militants de la FGTB wallonne ont mené une action ludique le 1er mars dernier, place St-Jean à Bruxelles, où se tenait le bureau du PS, pour rappeler l’incongruité du contrôle tatillon de disponibilité à un moment où les emplois tombent comme les mouches. Les militants FGTB ont poursuivi leur action en faisant le tour des partis francophones, CDh, MR et Ecolo.

dont on applique la sanction» pour certaines catégories de demandeurs d’emploi, comme les chômeurs de longue durée, les victimes de handicaps et les personnes résidant dans des régions difficiles. «On ne peut pas faire comme si la situation était la même à Perwez où le taux de chômage est de 8% et dans certaines communes autour de Mons où on est parfois au-dessus de 30%», affirme-t-il.

La bonne nouvelle est que l’argument commence à se faire un chemin dans le monde politique. Ecolo partage notre point de vue mais l’ouverture se fait aussi dans d’autres partis. Après Jean-Claude Marcourt, Ministre wallon de l’Economie, qui a émis des critiques sur le côté aveugle du système et Elio Di Rupo qui rejette l’idée d’un moratoire mais estime une réforme nécessaire, le CDH par la voix d’André Antoine, Ministre wallon de l’Emploi, estime qu’il y a des choses à améliorer.

Il a notamment suggéré de suspendre pendant 28 mois l’accompagnement des chômeurs qui ont prouvé leur disponibilité et leur recherche active d’un emploi.

André Antoine dit vouloir «assouplir la réglementation et la façon

Enfin, Joëlle Milquet, Ministre fédérale de l’Emploi, la principale responsable de ce dossier, affirme aussi vouloir réformer le système. Elle plaide pour un assouplissement des règles en matière de contrôle des chômeurs. On attend ses propositions.

Rudy De Leeuw Président


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

> INTERRUPTION DE CARRIÈRE

Crédit-temps «ordinaire» moins facile n l’avait annoncé pour le 1er janvier 2010. C’est en fait au 1er mars que l’arrêté royal modifiant les règles du crédit-temps est entré en vigueur. Il augmente d’un an les conditions d’ancienneté pour avoir droit aux indemnités pour le crédit-temps «ordinaire» complet ou à mitemps.

O

Il repousse d’autre part d’un an l’âge pour avoir droit aux indemnités majorées (travailleur âgé) pour les crédit-temps mi-temps et 1/5 temps.

Crédit-temps complet et mi-temps Pour avoir droit au crédit-temps, il faut pouvoir justifier d’une an-

cienneté d’un an sur les derniers 15 mois chez le même employeur. Ce qui change, c’est que dorénavant, il faudra 2 ans d’ancienneté pour obtenir l’indemnité… Il est donc théoriquement possible de prendre une interruption de carrière avec les mêmes conditions d’ancienneté qu’avant, mais ce sera alors sans l’indemnité qui compense la perte de salaire. Cette nouvelle disposition ne vise que le crédit-temps ordinaire, c’està-dire autre que pour congé parental, soins à un proche ou soins palliatifs, appelés aussi congés thématiques. N’est pas visé non plus le crédittemps «ordinaire» complet ou à mi-temps qui suit un de ces congés

thématiques.

Le service Promotion de la santé des Mutualités socialistes annonce la parution de l’édition 2010 de l’Inventaire des groupes d’entraide et de soutien en Com-

munauté française de Belgique. Cet outil pratique présente les coordonnées et activités de plus de 200 groupes. Reprenant des groupes sur des thématiques très diverses, ce répertoire est divisé en 6 parties: ✓ Maladie ✓ Suite d’opération et traitement ✓ Handicap ✓ Dépendance

Interruption à 1/2 temps

Indemnité majorée à 51 ans L’autre changement est l’âge d’accès à l’indemnité majorée pour travailleurs âgés. Avant le 1er mars 2010, les travailleurs de 50 ans et plus qui prenaient un crédit-temps à mitemps ou à 1/5e temps avaient droit à une indemnité supérieure à celle des travailleurs plus jeunes, avec une modulation selon l’ancienneté dans l’entreprise ou la composition de famille.

Age

- 5 ans

Ces suppléments restent mais on n’y a accès qu’à 51 ans au lieu de 50 ans.

✓ Trouble du comportement ✓ Situation sociale et événement personnel ou familial Une version téléchargeable de l’Inventaire et un moteur de recherche en ligne sont également proposés sur le site www. selfhelp.be. Le visiteur y trouvera de plus des actualités telles que conférences, publications, nouvelles associations, formations,… L’inventaire est disponible auprès du Service Promotion Santé au 02/515.05.85 ou via l’adresse promotion.sante@mutsoc.be. Des cartes postales permettant de le commander sont également diffusées par le service.

+ 5 ans

- de 51 ans + de 51 ans

296,25 brut 245,45 net 222,19 brut 184,09 net

+ de 51 ans (avec 20 ans d’ancienneté professionnelle)

442,57 brut 366,67 net

Interruption 1/5e temps Isolés sans ou avec enfant

Non isolés brut

146,32 brut

188,82 brut

net

95,11 net

Sans enfant Avec enfant 122,74 net 156,44 net

brut

205,57 brut

net

133,63 net

- de 51 ans

Inventaire des groupes d’entraide et de soutien Afin d’améliorer l’aide aux personnes et aux familles confrontées à une situation ou un changement de vie difficile à vivre tel qu’une maladie, un handicap, le deuil, la solitude…, la Mutualité socialiste soutient et organise la promotion des groupes d’entraide en Communauté française auprès des professionnels de la santé et du grand public

Les montants

51 ans et +

248,08 brut 161,26 net

205,54 net

> INDEX

Taux d’inflation de 0,7% en février Evolution de l’indice des prix (base 2004 = 100) Mois

2009 (base 2004=100)

2010

IndexSanté Lissé

Index Normal

IndexSanté

IndexSanté Lissé

111,45

111,27

112,05

111,36

110,93

111,75

111,38

112,52

111,9

111,24

Index Normal

IndexSanté

Janvier

111,36

Février

111,74

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour février 2010, on enregistre une inflation positive de 0,70% par rapport à février 2010. Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Par rapport à février 2009, l’index santé a augmenté de 0,13%.. Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 112,72 (base 2004 = 100). Conversion: l’index-santé de février 2010 (111,90/base 2004 = 100) correspond à 127,31 (base 1996=100).


ACTUALITÉ

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

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> FONDS DES MALADES PROFESSIONNELLES

Le mal de dos n’est pas «une peine à vie» Le Fonds des maladies professionnelles propose un programme à destination des travailleurs souffrant de maux de dos. L’objectif: éviter la chronicité et permettre un retour plus rapide au travail. n ne compte plus ces professions où le dos des travailleurs est mis à rude épreuve. Charges lourdes ou vibrations peuvent générer des maux insupportables au niveau des lombaires, dans le bas du dos. La «lombalgie» cause nombre d’arrêts de travail et peut évoluer vers une maladie chronique particulièrement handicapante. Un programme existe et permet d’améliorer la situation.

O

5 ans d’existence Récemment, le Fonds des maladies professionnelles accueillait pour une journée d’études médecins et spécialistes internationaux pour faire le point sur ce programme de prévention secondaire de la lombalgie. Ce projet mis en place le premier mars 2005 est destiné aux personnes qui, suite à des problèmes de dos, subissent un arrêt de travail prolongé. L’objectif est d’éviter que cette douleur n’évolue vers une maladie chronique. De nombreuses études récentes et pointues attestent en effet qu’il est possible d’éviter cette évolution de la lombalgie. Le programme comporte deux aspects: une méthode pluridisciplinaire de revalidation et remise en condition d’une part, et une intervention ergonomique sur le lieu de travail d’autre part. La première

partie se déroule dans l’un des centre spécialisés (une soixantaine de ces centres sont répartis sur tout le territoire belge), et comprend des exercices de raffermissement musculaire et de revalidation de la colonne vertébrale. Ceux-ci sont répartis sur 6 mois, en 36 séances maximum. Car ainsi que le signalait le professeur Philippe Mairiaux, de l’Université de Liège, «un travail de renforcement musculaire favorise une reprise plus rapide de l’occupation professionnelle». En effet, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le repos absolu et l’immobilité ne font pas bon ménage avec les douleurs lombaires! La seconde étape comprend la visite d’un ergonome sur le lieu de travail. Cerise sur le gâteau, en vue de promouvoir l’ergonomie en milieu professionnel, votre employeur peut prétendre à une aide financière pour couvrir cette intervention. En cinq ans, le programme du FMP a acquis un caractère stable et reconnu. Sa longévité permet désormais de prendre du recul, et de constater l’efficacité du processus. Le projet-pilote mené en 2004 sur des patients issus de milieux hospitaliers et de maisons de repos, particulièrement exposés à la lombalgie, offre de belles conclusions: 97,5% des travailleurs ont pu reprendre leur activité profession-

nelle à la fin du programme dans l’un des centres de revalidation. Contactés individuellement par téléphone trois ans après le projet, 97% des participants évaluent le programme de «positif à très positif», et 99% le conseilleraient à des collègues ou amis souffrant du même mal.

Qui peut participer au programme du FMP? 1. Les membres du personnel salarié, statutaire ou contractuel d’une entreprise ou d’une administration provinciale ou locale; 2. Les travailleurs faisant l’objet d’une surveillance de la santé par un médecin du travail car soumis à la manutention manuelle de charges ou aux vibrations mécaniques sur le lieu de travail; 3. Les personnes en arrêt de travail soit: • depuis 4 semaines au moins et 3 mois au plus, suite à des douleurs dans le bas du dos; • depuis 4 semaines au moins et 3 mois au plus, suite à une opération chirurgicale au niveau de la colonne lombaire. Si l’incapacité de travail n’atteint pas 4 semaines, l’inscription est possible pour autant que: • le travailleur soit en incapacité de travail depuis au moins une semaine et que

• durant l’année qui précède la demande, une incapacité d’au moins 4 semaines (consécutives ou non consécutives) pour des maux dans le bas du dos ait été constatée. • La travailleur candidat ne peut présenter de contre-indication

médicale à un programme de rééducation pluridisciplinaire. Toutes les informations, ainsi que les formulaires d’inscription sont accessibles via le site: http:// www.fmp-fbz.fgov.be/prev/PREVENTIONDOS/index.html

> LETTRE OUVERTE À LETERME

Trop faiblarde, la lutte contre la fraude fiscale F in 2008, c’est la crise financière. On entend pour la première fois parler de «subprimes», de produits «toxiques» ou «structurés», c’est-à-dire construits comme les poupées russes : on ne sait ce qu’il y a dedans que lorsque l’on ouvre la dernière, en l’occurrence les banques américaines type Lehman Brothers et leurs titres adossés à des crédits hypothécaires foireux, refourgués au monde entier …

Des fraudeurs parmi les quémandeurs Fortis trébuche. D’autres banques, Dexia, Ethias, KBC, appellent au secours. Chacun craint pour son épargne mais c’est toute l’économie qui risque de s’effondrer faute de crédit. L’Etat avance l’argent aux banques en s’endettant. Mais la population demande des comptes. Comment se fait-il qu’on en arrive là? Qu’a fait la CBFA, la commission bancaire supposée être le gendarme belge de la Finance? Que va-t-on faire pour réguler le système bancaire?

Et puis les grands dossiers judiciaires de fraude fiscale à grande échelle ressortent des limbes de l’oubli. L’affaire KB Lux est finalement renvoyée devant les tribunaux après 15 ans de procédure et d’enquête. D’autres dossiers de fraude ressortent, et certaines de ces banques, aujourd’hui la main tendue vers l’Etat, sont parmi celles qui organisaient la fraude. On s’aperçoit que certaines, comme Fortis, possédaient des centaines de succursales dans des paradis fiscaux, et pas seulement pour profiter du soleil.

Comment limiter les parachutes dorés? Que fait la Justice à propos des affaires de fraude gigantesque qui dorment dans les cartons depuis presque deux décennies? Une flambée de vertu gagne le monde politique. La proposition des groupes PS et Ecolo-Groen qui dormait depuis juillet 2007 visant à mettre sur pied une commission d’enquête parlementaire «chargée d’examiner les grands dossiers de fraude fiscale»... est adoptée par la Chambre des représentants à l’unanimité. En sortira un volumineux rapport avec 108 recommandations.

108 recommandations Lettre ouverte On commence à se poser des questions sur les bonus pharamineux que l’on verse aux traders largement responsables de la dérive bancaire. On s’insurge de voir les grands patrons quitter un strapontin avec des parachutes dorés extravagants pour retomber dans un autre fauteuil aussi moelleux, mêmes s’ils ont démérité… Comment limiter les bonus? Comment contrôler les banques?

Que sont ces recommandations devenues? C’est la question que posent en chœur les syndicats FGTB et CSC associés au Réseau pour une justice fiscale et Union Nationale des Services Publics dans une lettre ouverte au premier ministre, Yves Leterme. Certaines choses ont été mises en route, reconnaissent les signataires. La commission de suivi instaurée

par la Chambre des Représentants, a bien travaillé, notamment en reprenant ou formulant diverses propositions de loi concrétisant au moins en partie certaines recommandations de la Commission parlementaire d’enquête.

✓ Pire, une part importante des recommandations parait totalement ignorée. C’est le cas notamment des recommandations en matière de politique du personnel ou d’ordre organisationnel (notamment du SPF Finances).

A côté de cela, disent-ils:

✓ Quant à la mise en œuvre des recommandations relatives à la lutte contre les paradis fiscaux, elle demeure minimaliste, tant par rapport aux recommandations de la Chambre que par rapport à celles recommandées par le G20 ou par l’OCDE.

✓ Il règne un certain flou quant à la méthode: on peine à discerner quelles sont les recommandations qui sont en charge de chacun des ministres responsables et comment ils collaborent. ✓ Les instruments dont dispose l’autorité gouvernementale (notamment le Collège de Lutte contre la Fraude Fiscale et Sociale, le Collège des Procureurs Généraux, le Conseil Supérieur des Finances- section fiscalité, etc.) ne sont pas ou peu associés à la mise en œuvre des recommandations parlementaires. La version 2009-2010 du plan annuel de lutte contre la fraude fiscale et sociale n’a été que très partiellement adaptée.

✓ Enfin, à ce jour aucun rapport de suivi des recommandations n’a été publié.. Bref, telle qu’elle est menée actuellement, la politique belge de lutte contre les paradis fiscaux et contre la fraude fiscale est plutôt timide pour ne pas dire faiblarde alors que l’Etat a grand besoin de ses recettes fiscales.


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

La fédération internationale du transport ITF adapte ses ambitions pour 2010 Avec ses vœux de Nouvel An, David COCKROFT, Secrétaire général de la Fédération Internationale des Ouvriers du Transport, a annoncé le programme de l’ITF pour 2010. 2010 sera marquée par le 42ème congrès de l’ITF, qui se déroulera à Mexico du 5 au 12 août. Après Delhi, Vancouver et Durban, c’est maintenant le tour de l’Amérique latine. L’ITF est donc aujourd’hui sans équivoque une véritable organisation mondiale. Le congrès aura pour thème «Des syndicats forts - Un syndicat durable». Conformément au programme adopté à Durban, l’ITF continuera à se développer mondialement et à lutter pour les droits des travailleurs du transport. De plus, elle réaffirme son engagement pour le développement durable du transport, tant au plan environnemental que social. Le programme «Organisons-nous mondialement» avait surtout pour objectif de modifier le mode de fonctionnement des syndicats-

membres. De cibler la démarche de syndicalisation pour recruter toutes les catégories de travailleurs: jeunes, femmes et travailleurs ayant un statut d’emploi atypique. L’ITF a déjà changé beaucoup de choses mais elle est encore loin du compte. Elle veut aussi continuer à utiliser ses réseaux de solidarité mondiale pour apporter une aide internationale immédiate aux syndicats soumis à des attaques. Mais, tout aussi important, l’ITF veille à ce qu’il y ait suffisamment d’emplois décents dans le secteur des transports. De plus, elle veut continuer à se positionner face à l’économie mondiale et face à la question des émissions de carbone et du changement climatique. C’est la raison pour laquelle l’ITF s’est considérablement investie dans le lamentable Sommet de Copenhague sur le changement climatique organisé en décembre 2009. Les mesures radicales à prendre à ce sujet ne peuvent toutefois pas pénaliser les emplois.

ce qui lie l’économie…) D’où l’ITF soutiendra, en 2010, la campagne de Global Unions qui veillera à ce que les politiques relatives au changement climatique tiennent pleinement compte de l’impératif pour la préservation de services de transport de qualité, d’emplois «verts» décents et de services publics de qualité.

Quelles sont les aspirations pour l’ITF? Depuis le congrès de Durban, l’ITF a réalisé des avancées importantes ce qui a permis de faire de l’ITF déjà la plus puissante organisation syndicale mondiale – un outil de campagne actif capable d’utiliser la solidarité internationale pour donner aux syndicats des transports des moyens accrus pour recruter de nouveaux adhérents. Les aspirations sont les suivantes: Une ITF puissante par le renforcement de son rapport de force syndical (le transport est

Une ITF ouverte en donnant à chaque syndicatmembre (petit, grand, n’importe de quelle région, etc.), un droit égal pour accéder au soutien et à la solidarité de l’ITF. Une ITF active en mobilisant toutes les ressources de personnel et matériel disponibles (et cela à tous les niveaux), en développant ses méthodes de communication (Internet, sms, etc.), en produisant des documentations importantes en plusieurs langues. En cette période de crise financière, l’ITF doit être plus puissante et active que jamais. Améliorer la coordination Afin de pouvoir réagir face aux changements de l’économie mondiale, l’ITF veut renforcer la coordination entre les sections. Ainsi, elle a utilisé son réseau unique des inspecteurs pour développer une conscience syndicale non seule-

ment parmi les gens de mer et personnels portuaires mais aussi parmi les autres personnels de la chaîne mondiale de distribution. De plus, l’ITF a constitué une Equipe de coordination stratégique (SCT) qui a pour mission d’aider le Secrétaire général à développer les stratégies qui affectent l’ensemble de l’ITF. Développer le rôle des régions Pour être vraiment efficace, l’ITF se doit de devenir véritablement mondiale. D’où elle a, avec l’accord de ses instances, nommé Eduardo Chagas, Secrétaire général de la Fédération européenne des travailleurs des transports, coordinateur régional de l’ITF. En outre, elle a organisé toute une série de conférences régionales en 2009 (pour l’Europe aux Açores, où l’on a pris congé du président fondateur de l’ETF, Wilhelm Haberzettl).

Assurance hospitalisation pour le secteur bus & car: presque prête à démarrer! Dans le protocole d’accord du 13 octobre 2009 signé par la fédération patronale FBAA et les organisations syndicales représentatives, il était prévu qu’une assurance hospitalisation serait instaurée dans le secteur des autobus et autocars. A ce moment-là, il entrait déjà dans l’intention des syndicats pour en faire une assurance hospitalisation qui pourrait soutenir la comparaison avec ce qui existe dans d’autres secteurs et qui profite réellement au personnel des entreprises des autobus et des autocars. Après pas mal de négociations et une étude approfondie du marché, les organisations syndicales et les employeurs se sont mis d’accord sur un nombre de principes à inclure dans l’assurance hospitalisation. Et bien que les grands principes soient déjà fixés, il y a encore du travail à faire pour énoncer le tout dans une police ou un contrat. Nous espérons pouvoir finaliser cela à bref terme et vous donnons déjà quelques éléments de la convention. L’assurance hospitalisation sera conclue chez AG Insurance. Un grand joueur sur le marché, qui a de l’expérience dans d’autres secteurs et pouvait, après une étude du marché, présenter la proposition la plus attirante pour notre personnel. A noter que cette assurance est conclue pour tout le personnel du secteur (services réguliers, services réguliers spécialisés et services irréguliers).

- Pour chaque ouvrier du secteur, une police de e100 par an est conclue. - Cette prime est payée par le fonds social; vous ne payez donc rien. - Les membres du ménage peuvent également être affiliés. Ce n’est pas une obligation, bien sûr, mais une possibilité qui est offerte. La prime se situe ici à e140 pour un adulte et à e56 pour un enfant. Le fonds social n’intervient pas à ce sujet, c’est au travailleur de payer. - Sont remboursés: tous les frais inhérents à l’hospitalisation et tous les frais dans la période de 2 mois avant jusqu’à 6 mois après l’hospitalisation et qui se rapportent à l’hospitalisation. - Les interventions (également les soins médicaux ambulatoires) liées à 30 maladies graves, qui sont énumérées dans la police. - Certaines interventions ou services sont exclus, comme p.ex. la chirurgie esthétique ou la chambre à une personne. - Les frais faits à l’étranger sont également remboursés. - Les frais réels sont remboursés, il n’y pas de «plafond». La garantie est donc illimitée. Une des principales raisons pour laquelle on a opté pour cette formule, était – entre autres – le «système du tiers payant» sur lequel se base la police. Tous les frais sont réglés entre l’hôpital et l’assureur, vous ne devez rien avancer, ni vous occuper de la paperasserie admi-

nistrative. La simple présentation de la carte d’affiliation suffira pour mettre la machine en marche. Nous espérons pouvoir finaliser la

police avec AG Insurance vers le 1er avril (et ce n’est pas un poisson). Des informations plus détaillées suivront sou peu. Les partenaires sociaux mettront sur pied, de

concert avec le fonds social et l’assureur, une véritable campagne d’information, vous trouverez tous les détails.

Visitez notre site web: www.ubot-fgtb.be


ACTUALITÉS

> EQUAL PAY DAY

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

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5E

L’égalité salariale: on a tous à y gagner!

Ecart invisible à l’œil nu Ecart salarial? Quel écart? Si on vous pose la question, vous tomberez des nues. Primo, rares sont ceux qui voient la fiche de paie de leurs collègues. Deuxio, votre employeur respecte probablement la loi qui lui interdit - à fonction, grade et ancienneté égaux – de faire des discriminations entre travailleurs masculins et féminins. Le CRIOC, Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs, a posé la question à un échantillon francophone de la population: «A votre avis, quelle est la différence de rémunération entre un homme et une femme?» Réponse: 2,2%, soit 10 fois moins que l’écart réel.

Comment cela se fait-il? L’explication est que le calcul de l’écart salarial H/F prend en compte plus de données que la simple comparaison du salaire de deux collègues de bureau ou d’atelier. Le calcul tient compte du fait que les femmes: - sont 5 fois plus nombreuses à travailler à temps partiel (43% contre 8,2% pour les hommes), - sont plus largement confinées dans des secteurs à la fois mal rémunérés et où le temps partiel est la règle générale comme par exemple le commerce. - ont trois fois moins de chance d’obtenir une promotion et se heurtent à ce que l’on appelle «le plafond de verre», c’est-à-dire cette barrière invisible qui empêche souvent les femmes d’accéder aux fonctions dirigeantes. Donc si on prend le salaire mensuel moyen des femmes et des hommes, on obtient un écart salarial de 23, 46%.

Temps partiel choisi ou contraint? Facile de choisir le travail à temps partiel et de se plaindre du salaire… Ce serait vrai si le temps partiel était réellement un choix. Selon une enquête de la Direction générale Statistique et Information économique (DGSIE) effectuée en 2007, ce n’est vrai que pour une toute petite minorité de femmes. A la question de savoir pourquoi elles travaillent à temps partiel, les femmes répondent: - pour soigner un enfant ou une personne dépendante 24% - pour un motif d’ordre familial ou personnel 36% - faute d’emploi à temps plein 13% - par choix 10% - pour compléter un autre emploi,

E.R. Rudy De Leeuw, Rue Haute 42, 1000 Bruxelles

Cela fait maintenant 5 ans que la FGTB mène campagne pour l’égalité salariale hommes-femmes. Côté plus: la date symbolisant en 2006 les 3 mois de travail «bénévole» des femmes, compte tenu de l’écart salarial alors de 25,51% par rapport aux hommes, est passé du 31 au 26 mars. Soit une réduction de l’écart de 2%. Côté moins: l’écart reste très important et la crise risque de le creuser. Les chiffres de la campagne 2010 reposent en effet sur les statistiques 2007. des études ou une prépension 6% - pour raison de santé 3% - parce que l’entreprise l’a décidé 1% - autres motif 6% Cela signifie que le temps partiel choisi en âme et conscience ne représente que 10% des cas et que l’essentiel du temps partiel est contraint, en ce compris les motifs d’ordre familial ou personnel qui ne relèvent pas du choix de vie à proprement parler : faute de structures d’accueil pour les enfants ou les parents âgés malades, faute d’emploi à temps plein, ou pour raisons de santé.

Les messieurs concernés La campagne Equal Pay Day vise à sensibiliser et mobiliser la gent féminine mais le cru 2010 s’adresse aussi aux messieurs. La crise que nous vivons touche durement le pouvoir d’achat. Le salaire des deux partenaires est nécessaire pour couvrir les frais du ménage. Or la crise frappe d’abord les plus vulnérables: intérimaires, temps partiels, donc en première ligne les femmes. Travailler à deux est une sécurité. Travailler et avoir deux bons salaires est un plus pour le ménage.

26 mars 2010

Si l’égalité salariale était achevée, c’est-à-dire que les femmes bénéficieraient d’un rabiot de 23% de salaire, c’est le ménage qui en sortirait gagnant. Au lieu de devoir se débrouiller avec ce qu’on a, on pourrait en réaliser des projets... Selon l’enquête du CRIOC, avec 23 ou 24% de salaire du partenaire en plus les ménages feraient marche arrière sur les restrictions qu’ils s’imposent en raison de la crise (principalement sur la nourriture et les loisirs) ce qui soutiendrait la consommation intérieure. Ils retrouveraient aussi une marge de sécurité en épargnant un peu plus (ou en désépargnant moins?).

Voir plus loin Si on regarde plus loin que le remplacement de la hotte ou la rénovation de la salle de bain, il ne faut pas oublier que les droits sociaux sont liés au salaire et à la carrière: petit salaire = petite pension, temps partiel = droits partiels.. Pas étonnant que la pauvreté se conjugue au féminin. Selon une récente enquête commandée par plusieurs magazines féminins, 22% des femmes sont en difficulté financière. Parmi les quelque 2000 femmes

interrogées, 7% disent ne pas s’en sortir du tout avec leurs revenus, 15% peinent à nouer les deux bouts. Cela fait donc 22% des femmes dans ou au bord de la pauvreté. 40% affirment s’en sortir, mais ne pas pouvoir se permettre d’extras. Ces femmes sont souvent célibataires (60%), séparées, divorcées ou veuves (74%), vivent seules avec des enfants (38%) ou ont moins de 1.000 euros par mois (39%). La leçon de cette enquête est que le salaire de la femme ne doit plus être considéré comme un revenu d’appoint mais comme une sécurité d’existence dans les cas, hélas nombreux, où la femme reste ou se retrouve seule.

pothèque sur leur avenir.

Devenez ambassadeurs d’EPD La campagne 2010 EPD est plus particulièrement orientée vers les entreprises. Pour ce faire, un outil est mis à la disposition des délégués par la FGTB. Il s’agit de la brochure «Petit guide pour plus d’égalité salariale F/H sur le terrain». Outre une information simple sur l’écart salarial avec des données actualisées, la brochure indique aux délégués les instruments auxquels ils peuvent avoir recours dans le cadre de leur mandat syndical pour mettre la question à l’ordre du jour dans leur entreprise, et les moyens de mesurer l’écart, pour pouvoir ensuite y remédier.

Agenda EPD Or, il ressort de l’enquête du CRIOC que peu de femmes sont consciente du fait que contraint ou choisi, le temps partiel est une grave hy-

La FGTB mènera du 22 au 26 mars une séries d’actions décentralisées de sensibilisation et d’infortma-

tion. ✓ Liège le 22 mars, place Saint Paul: conférence-débat sur les conséquences du temps partiel sur le chômage et la pension ✓ Charleroi le 23 mars, place Charles II 9h00 – 10h00: action de sensibilisation ✓ Verviers le 24 mars, Pont aux Lions 23: - 10h Discriminations de Femmes dans la procédure Dispo - 8h; 12h -13h Entrées des écoles: choix des études et les conséquences sur la vie professionnelle future. ✓ Louvain la Neuve le 25 mars, Grand Place à partir de 11 heures: action de sensibilisation ✓ Mons le 26 mars (marché)


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CONSOMMATION ET NOUVELLES TECHNOLOGIES Le client roi, tyran ou esclave? Robots de cuisine de plus en plus «intelligents», domotique, GSM polyvalents, TV full HD, MP3, MP4, électronique embarquée dans la voiture, assistance au parking, GPS, etc. Après avoir révolutionné le travail, les nouvelles technologies ont envahi notre vie quotidienne et l’ont radicalement changée. Au cœur de cette révolution électronique: les technologies de la communication, Internet en tête. Il va de soi que ces technologies ont aussi touché nos modes de consommation. Grâce à Internet, on peut – sans sortir le nez de chez soi – gérer son compte, investir, boursicoter, lire le journal, tout acheter et vendre en ligne, se faire livrer courses et pizzas, réserver ses billets de cinéma, de train, tram, bus, avion et faire le check in «on line». Dans les grandes surfaces, on peut aussi sauter la case «caisse» et aller directement à la case «départ» sans risquer de passer par la «prison» grâce au «self-scanning» qui complète le concept maintenant ancien du «self-service». Et même, ça sera bientôt dépassé par un système de puce électronique qui permettra de passer avec son caddie plein devant une borne pour avoir le total de ses courses. Serions-nous devenus fainéants au point de ne même plus vouloir marcher jusqu’à l’épicerie du coin? Allonsnous au fil des siècles devenir une espèce d’invertébrés? Pas du tout. Self, self, self… toutes ces nouvelles technologies censées nous faciliter la vie finissent en fait par nous donner de plus en plus de travail. Partant du principe que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, le consommateur est invité à mettre la main à la pâte. Meubles en kit à monter «soi-même», cash & carry, c’est-à-dire payer, emporter et installer «soi-même». Do-it yourself à toutes les sauces jusqu’à l’«autogarage» où l’automobiliste un peu bricoleur peut faire lui-même l’entretien de sa voiture à bon compte. Avant, quand on disait «travail», on pensait travailleuremployeur, unis par un contrat. Les deux se fritaient un peu mais restaient unis pour le meilleur et pour le pire. Le client est un troisième larron venu s’immiscer dans ce couple infernal pour lui tenir la chandelle. Il a imposé sa tyrannie. Le travailleur, en plus de l’autorité du patron est aujourd’hui soumis aux exigences du client, à ses délais, à ses récriminations. Le client est roi… Un roi qui bosse. Un roi qui fait lui-même tout

le boulot. Sans majordome, ni aide de camp. Sans se plaindre. Gratos, pro deo. Dans ces conditions, le ménage à trois ne peut pas durer ad vitam aeternam. Il y a quelqu’un de trop. Bientôt la bonniche bénévole prend la place de l’épouse exigeante. Le travailleur est remercié. Et le consommateur, homme-à-tout faire, est content. Il en redemande. Mieux: il paie pour son service. 10 euros la réservation en ligne et 10 de plus pour le paiement (obligatoire) par carte de crédit chez Ryanair. La plupart des banques facturent le «service» PC-banking… Merci. De rien. Il faut dire qu’il n’y a pas que des inconvénients. Une étude du CRIOC (centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs) sur la grande distribution intitulée «La technologie au service du consommateur», montre que le client des grandes surfaces est demandeur de ces nouvelles technologies, bornes interactives et self scanning. Et qui, parmi nous ne trouve pas le PC-banking bien pratique? Deux clicks, envoyer: la technologie. Pas de files au guichet, pas d’horaires: la liberté. Historique, solde, découvert, pas de questions, pas d’explications à donner, pas d’intermédiaire: la discrétion. Pourtant la tendance interpelle. Le client roi n’est-il pas devenu esclave ou à tout le moins instrumentalisé? Pire: complice d’une infamie? Et que deviennent les travailleurs des ces grandes surfaces, de ces banques, etc.? Que deviennent les consommateurs largués par la modernité: les vieux, les analphabètes, les nuls du PC et autres victimes de la fracture technologique? Quelle est, ou a été, l’influence de ces nouvelles technologies sur l’emploi? Sur les conditions de travail? La machine pilotée par le client a-t-elle au moins rendu le travail moins pénible? Plus fondamentalement, les services ne sont-ils pas sur la même pente que l’industrie où l’automatisation a boosté les gains de productivité et fait fondre l’emploi, comme ce fut le cas de l’agriculture avant cela ? Quel est le revers de la médaille?

Dossier réalisé par Nicolas Errante & Aurélie Vandecasteele «Crowdsourcing»: une stratégie réfléchie On connaît l’outsourcing: c’est ainsi qu’on appelle en jargon la sous-traitance. Le «crowdsourcing» relève de la même démarche. Il s’agit de confier le travail non pas à un sous-traitant mais à une foule (crowd) de bénévoles. Et ces bénévoles, c’est vous. Car c’est bien une stratégie mûrement réfléchie des entreprises, explique la sociologue française AnneMarie Dujarier, et pas la conséquence inéluctable des nouvelles technologies. Il s’agit d’une nouvelle division du travail qui surfe sur la vague d’Internet. Main d’œuvre gratuite, motivée, disponible, le consommateur devient «co-producteur» et participe à la compétitivité de l’entreprise.

Les files d’attente ne coûtent rien Dans tous les services où il y a des flux, il y a des files. Ce n’est pas une mauvaise organisation explique A-M. Dujarier, mais au contraire un calcul précis visant à optimaliser le taux d’occupation des machines et des employés. L’employé travaille à plein régime pour résorber le flux et le temps perdu par

le client ne coûte rien à l’entreprise.

Comment faire passer la pilule? Comment faire accepter aux travailleurs l’idée que l’automate une fois ancré dans les habitudes du consommateur, conduira à la perte de son emploi, et le faire collaborer à cette transition fatale? La conclusion qui s’impose en effet au travailleur est qu’il ne sert plus à rien et que son métier n’en est plus un puisque n’importe qui peut le faire... Une des techniques, dit A-M Dujarier, est de créer le sous-effectif. «Ne pouvant faire face à une file d’attente exaspérée, les agents sont soulagés de pouvoir diriger les consommateurs vers les automates (bornes, Internet, téléphone). […] Certains clients pourront, au passage, renforcer la croyance que les professionnels sont plus lents que les automates et accepter d’autant mieux l’autoproduction dirigée»… Marie-Anne Dujarier: «Le travail du consommateur – De McDo à Ebay: comment nous coproduisons ce que nous achetons». Edition La Découverte, Paris 2008.

> PC BANKING

Vers la banque vir Parmi les grands amateurs de nouvelles technologies, les banques font office de pionniers. De simples distributeurs de billets, les guichets automatiques sont devenus des terminaux où l’on peut faire toutes les opérations et, si on a Internet, même plus besoin de se déplacer jusqu’à l’agence. Mais derrière le confort – et le travail que le consommateur fait à la place de l’employé de banque – il y a les conséquences sociales qu’on ne voit pas et une dégradations inquiétante des conditions de travail. Patrick Bailleul, est délégué Setca chez BNP Paribas-Fortis. Il a connu toute l’évolution du travail en agence depuis l’introduction des guichets automatiques Mister Cash dans les années ‘80 (c’était alors à la Générale de Banque et Banksys n’avait pas encore vu le jour). Les distributeurs se sont multipliés, puis ce furent les «espaces self» pour étendre la plage horaire d’ouverture de la banque. Du simple retrait de billets, on a pu ainsi retirer son courrier, puis faire des opérations bancaires, recharger son GSM, sa carte proton... On a vu apparaître les «cash deposit» remplaçant les coffres de nuit qui demandaient un traitement manuel des liasses de billets déposées par les commerçants. Les Espaces self sont devenus «multi-banques» c’est-à-dire accessibles aux clients d’autres banques. Entre-temps s’est développé le PC-banking, c’est-à-dire l’accès aux comptes et services bancaires par Internet.

Le travail chamboulé Forcément, le travail des employés de banque a changé. Au début, les automates ne demandaient pas trop de travail mais avec le temps et leur multiplication, ils ont entraîné un surcroît de travail parce qu’il faut les alimenter en billets, aller reprendre les cartes avalées, tout en continuant à servir la clientèle au guichet. Le nombre de guichets a peu à peu été réduit. Là où il en y avait 7 à 8, il n’y en a plus aujourd’hui que 2, avec, derrière, chacun une longue file d’attente, tandis que la file s’allonge aussi au Bancontact à l’extérieur…

Les bons clients et les autres… Cette évolution a aussi entraîné un tri dans la clientèle. Les appareils automatiques demandent une certaine familiarité avec l’informatique. Il ya toujours des petits vieux qui ne s’en sortent pas. Des immigrés qui ne savent pas lire les instructions en français. Le «bon» client, plus ou moins jeune, plus ou moins instruit, plus ou moins argenté, ne vient plus au guichet qu’en cas d’extrême nécessité. Ne se retrouvent aux guichets que les clients à problèmes. Et le problème devient agressivité si c’est une carte avalée, un retrait refusé, un virement trop lent à arriver…

La banque sans agences La banque idéale aujourd’hui, dit P. Bailleul, c’est la «banque sans cash». Celle qui ne fait que du conseil, de la vente de produits bancaires et d’assurance, du crédit et de la gestion de patrimoine. Et le nec plus ultra, c’est la banque sans agences. La banque d’affaires et la banque directe via Internet. Bref, celle de l’argent virtuel, confirment Pascal Breyer et Francy Delvaux, délégués chez ING. Le but des banques, explique P. Bailleul, c’est de faire des affaires. Le bon client n’est pas celui qui n’a que de la petite monnaie ou un compte à découvert les trois quarts du temps. Le bon client, on ne le voit pas aux guichets, mais en «private banking»


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> SELF-SHOPPING

Quand le client fait tout le boulot Le client, roi déchu, scanne ses articles, dans les rayons ou à la caisse, il paie à la machine, y récupère sa monnaie et son ticket. Parfois il se fait contrôler, et ce sera là son seul contact avec le personnel du supermarché. Révolution ? Des habitudes de consommation, oui, mais aussi de l’organisation du travail. Le caissier devient surveillant, contrôleur, et perd la dimension sociale de son travail. Le système de scan est notamment mis en place dans les magasins Delhaize, selon plusieurs formules. «Quick scan», «self scanning», «self pay», peu importe le nom, l’idée est que le client fasse une bonne partie du boulot, que ce soit le scanning de ses articles en magasin ou encore le paiement à la borne automatique. Le caissier ou la caissière écopent donc d’une fonction de contrôle, visant à déterminer si le client a honnêtement scanné tous ses codes-barres…

rtuelle et là on travaille sur des sommes plus importantes que la pension de la petite vieille. La banque que l’on voit avec pignon sur rue n’est plus qu’une simple façade, expliquent les deux délégués d’ING. Un coquille vide. Les grosses affaires se traitent en «private banking». Les sociétés s’adressent à la «business branch». Les clients ordinaires sont poussés vers le home-banking et démarchés pour être «conseillés», sur rendez-vous. Il n’est pas rare, explique Francy Delvaux, que l’on conseille aux autres clients, les moins argentés, d’aller voir en face… à la Banque de la Poste, c’està-dire, en clair, d’aller se faire voir ailleurs…

contact avec la clientèle résiduelle et mécontente, pression morale de crainte de ne pas atteindre les objectifs: on a tous les éléments du cocktail qui mène au «burn out». Dans une lettre ouverte à la direction d’ING, une employée avec 21 ans de maison lance un appel au secours:

Une évolution du métier, qui pourtant a trouvé son public, ainsi qu’en témoignent René Gillardin et Gaëtan Lecharlier, délégués Setca-FGTB chez Delhaize. «Entre 25 et 35% de la clientèle passe par le système de «self». Ce taux a été atteint dès l’installation du dispositif, et le succès ne se dément dans aucun magasin de l’enseigne. Dès qu’un supermarché en est équipé, des hôtesses sont engagées pour «former» le client, qui y prend goût, quel que soit son âge. Ce système de

«self», à l’échelon européen, a tout d’abord vu le jour aux Pays-Bas. Et la sauce n’a pas pris, car le client a immédiatement saisi l’impact à venir sur l’emploi. Ici, ce réflexe de solidarité n’a pas eu lieu.» Un employé est chargé de surveiller quatre caisses automatiques. Autant dire que les répercussions sur l’emploi sont aisément imaginables. «Delhaize soutient qu’il n’y aura pas de pertes d’emplois. Par contre, les départs naturels ne sont plus remplacés. Résultat: 400 équivalents temps plein ont été perdus en 2009, par une politique de «STOP à l’embauche».» Un procédé insidieux qui a permis d’éviter les coups de sang. Chacun constatant que son job serait sauvegardé, le mouvement de masse n’a pas eu lieu. Et c’est donc jour après jour que se détricote l’emploi. «Il faudra du temps pour voir la différence. Delhaize envisage d’installer d’autres caisses automatiques à la

place des caisses normales. Le personnel accepte, tant que l’emploi est maintenu. Mais cette évolution technologique fera que d’année en année, les besoins en personnel diminueront, et les conditions de travail se détérioreront.» Le processus ne concerne pas uniquement les caissiers et caissières. L’automatisation touche également d’autres métiers dans la distribution. «Le logiciel Icaros, par exemple, gère intégralement les commandes et l’approvisionnement des rayons. Au final, le commerce deviendra de moins en moins vecteur d’emploi. Déjà à l’heure actuelle, il n’y a plus de temps pleins qui sont accordés, seule l’ancienne génération en bénéficie encore. Les contrats vont de 20 à 28 heures. Par ailleurs, on ne trouve plus d’ateliers de fabrication – boucherie, poissonnerie… - dans les magasins, ou de moins en moins. Tout arrive conditionné.» La technologie remplace le travailleur, ou fait évoluer les métiers… Là où la grande distribution était autrefois pourvoyeur d’emplois pour des travailleurs peu ou pas qualifiés, elle devient maintenant un désert robotique où le contact humain est réduit à peau de chagrin.

«Messieurs, Aujourd’hui je pousse un cri d’alarme, au nom de tous mes collègues d’agence qui tentent de tenir le coup et qui se retrouvent malgré eux, certains jours seuls (ou quasi) pour essayer de garder tant bien que mal leur agence ouverte. Et aussi, au nom des collègues qui ont déjà «craqué» physiquement et/ou mentalement et qui sont absents pour maladie.

Capital (santé) à risque Les nouvelles technologies ont ainsi permis de sélectionner la clientèle et ont modifié radicalement le contenu même du travail des employés de banque. Leur principale tâche est maintenant de vendre les produits de la banque. Car «conseiller», c’est ça: «il faut fourguer, fourguer même si c’est mauvais» dit Pascal Breyer. Les banquiers perdent ainsi leur éthique pour atteindre les objectifs qui leurs sont assignés. Et les objectifs sont de plus en plus inaccessibles: au guichet on n’a plus que les lamentations. Si le client vient pour demander un crédit hypothécaire, il doit refiler le dossier à celui qui s’occupe de ça et qui prendra la commission. Si le client est un indépendant, il doit le rediriger vers le contact center, et la commission lui échappe… Bref, il n’atteindra pas ses objectifs. Il aura une mauvaise évaluation et si ça se reproduit, ce sera tôt ou tard la porte. Ambiance… Les objectifs sont individuels. Fini le travail en équipe, le blâme ou les lauriers partagés. Chacun est en concurrence avec tout le monde. «Avant, il y avait un esprit d’équipe. On s’entraidait, on se conseillait. Il y avait de la convivialité. Aujourd’hui, les employés sont cloisonnés». explique Patrick Bailleul. Moins d’effectifs, plus de stress dû au

Le sous effectif est arrivé à un niveau tel, qu’il faut réagir, car le premier préjudice portera sur notre «capital santé» et aussi bien entendu sur les résultats commerciaux. Depuis des mois, nous essayons de tenir le coup dans cette tourmente, les collègues tombent malades les uns après les autres, de plus en plus de dépression, et tout cela rime avec la pression toujours plus présente au fil du temps. Beaucoup de personnes n’ont même pas le temps de prendre leur pause de midi.» Suit la description d’une journée «normale» de travail en agence de 8h à 18h30:

«D’abord le courrier de nuit qui arrive, le suspens s’accumule donc déjà, les mails de la boite agence, tes mails personnels, les cartes à classer, les administratifs habituels du début d’une journée, les coffres à ouvrir, le papier dans le self quand il est hors service… et j’en passe… mais oui d’habitude on est plusieurs à faire tout cela, pas étonnant que tu as déjà des sueurs sur le front au moment d’ouvrir la porte au client… et là, tu te rends compte en ouvrant la porte que tu es seul dans ce grand bateau… et les clients arrivent déjà… mais ton agenda est déjà bien rempli… tu as des RDV… tu vas devoir jongler entre tes RDV et les clients qui s’accumulent à l’accueil…»

> L’OPINION D’UNE CAISSIÈRE

«On soigne beaucoup moins le client» Anne-Marie est caissière à Bruxelles, chez Delhaize. Pour elle, les caisses «self», c’est tout simplement… «moins bien». Nous rencontrons Anne-Marie alors qu’elle finissait son «tour» de garde à la caisse self de ce magasin Delhaize bruxellois. En alternance, les employé(e)s jouent ce rôle de «gardien» bien différent de leur travail habituel. Pas de scanning des articles, pas d’encaissement, pas de «bonjour», mais surtout de l’assistance technique et de la surveillance. «On n’a quasiment plus de contact avec la clientèle, c’est un fait. On ne peut pas nier qu’on soigne beaucoup moins nos clients qu’avant… La machine ne nous rem-

place pas. Et d’ailleurs il y a certains désavantages à ces caisses. Le client, par exemple, ne peut pas utiliser ses chèques-repas, ses chèques-cadeaux, etc. Nous devons alors intervenir. Il arrive également que les démarques ne passent pas au scanner, ou ce genre de choses. Bref c’est beaucoup moins confortable pour le client, finalement.» Un inconfort qui ne décourage pourtant pas les utilisateurs, plutôt nombreux dans le coin «self» en ce mardi après-midi. «Les clients trouvent que c’est plus rapide, qu’il y a moins de files d’attente… Sauf les clients plus âgés, qui préfèrent garder le contact avec une caissière. Pour la plupart d’entre eux, c’est l’occasion d’avoir une petite discussion avec quelqu’un.» En observant durant quelques minutes tous ces

clients qui travaillent, on constate que l’aide du caissier «de garde» est toutefois bien souvent sollicitée. Codes-barres pas reconnus, difficultés de paiement, soucis de cartes bancaires sont légion. La rapidité du système est donc, somme toute, contestable… Le self, donc, n’aurait-il que des points négatifs? «Pour moi c’est sûr, c’est moins bien qu’avant… J’ai l’impression qu’on néglige la clientèle, et notre métier est dévalorisé. Nous avons une fonction de surveillance. Mais avec une personne pour quatre caisses «self», il est impossible de tout voir, de tout contrôler.» Un constat qui cache une autre réalité: quatre caisses, un employé, le calcul est rapide. L’automatisation ne va certainement pas dans le sens de l’emploi.


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> POINT DE VUE

> PERSPECTIVES POUR LE SYNDICAT DE DEMAIN

Les jeux financiers au détriment de l’emploi

Un grand débat sur les changements et le renouvellement

Tout doucement, la situation s’améliore, c’est ce que disent les chiffres et les statistiques qu’avancent les économistes et les analystes financiers. Les actionnaires le sentent à la bourse. Mais une chose est sûre: les travailleurs ne le sentent pas du tout. Chaque jour, il faut regarder à la moindre dépense car demain, vous pouvez vous retrouver sans travail et voir vos revenus fondre comme neige au soleil. Le drame est énorme. Il n’y a pas que les grandes fermetures ou restructurations qui obtiennent beaucoup d’échos dans les médias, comme chez Opel ou Carrefour. Il y a aussi de nombreuses entreprises de taille moyenne où l’on sabre dans l’emploi. 100 travailleurs par-ci, 50 par-là, à chaque fois, ce ne sont que quelques lignes dans le journal. Sans compter les nombreux licenciements individuels dans les très petites entreprises dont personne ne parle. Ce n’est que lorsqu’on additionne toutes ces pertes d’emploi que l’on se rend compte à quel point le chômage frappe. Mais apparemment, l’argent est la seule préoccupation des employeurs et de leurs actionnaires. Aucun égard pour les postes de travail et les gens qui gagnent leur tartine grâce à ceux-ci. Vu que même les entreprises qui se portent bien suppriment des emplois. La crise arrange bien. Le parfait alibi derrière lequel se cachent des jeux de poker. Car c’est ce qui s’est passé il y a quelques semaines à Mettet, chez le fabricant d’emballages Smurfit Kappa Cartomills. 70 personnes ont appris de manière totalement inattendue que l’entreprise allait fermer. C’est une entreprise bénéficiaire, la productivité y est en progression constante. Mais pour la maison-mère irlandaise, elle n’est pas assez intéressante d’un point de vue financier pour maintenir l’implantation en activité. L’argent qui s’y trouvait a été sucé. C’est aussi ce qui s’est passé plus récemment chez Mepa, l’imprimeur de laminé situé à Audenarde. Une entreprise dont le carnet de commandes est plein et qui jouit d’une excellente réputation auprès de ses clients. Elle vient d’être déclarée en faillite. Pendant des années, la maison-mère italienne Liri y a passé des commandes qu’elle n’a jamais payées. De cette manière, Mepa a été asphyxiée par ses propres actionnaires. 150 travailleurs se retrouvent sur le carreau. Pas à cause de la crise, mais parce que l’argent qui se trouvait chez Mepa a été pompé. C’est totalement criminel.

«Laissez-nous entreprendre!» réclamaient les employeurs au cours d’une grande campagne en février. Effectivement, qu’ils arrêtent enfin d’utiliser leurs sociétés comme des machines à sous. L’économie a un besoin urgent d’entrepreneurs qui créent du travail et du bien-être et non pas d’aventuriers financiers qui gagnent de l’argent sur le dos de la crise. 8 mars 2010

Jacques Michiels Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

Le mouvement syndical doit penser au futur. Quels sont les défis qui nous attendent et comment les surmonter? La Centrale Générale organise un grand débat autour de ce thème. Au cours des semaines à venir, nous suivront ce débat au travers d’une série d’articles. orsque la Centrale Générale a fêté l’année dernière son centième anniversaire, l’idée est née de ne pas uniquement se retourner sur le passé mais aussi de se tourner vers l’avenir. Un livre a été édité dans lequel 30 auteurs d’horizons très variés s’expriment sur le mouvement syndical. Où en est-il aujourd’hui et quelle direction doit-il prendre demain? Il ne s’agit certainement pas toujours de l’avis de notre syndicat lui-même. Il s’agit bien souvent d’avis tranchés, d’idées surprenantes qui ont pour objectif d’alimenter le débat. Le livre s’intitule «Perspectives pour le syndicat de demain». Ce n’est pas un livre qui se lit d’une traite, mais en le lisant morceau par morceau, on en tire sans aucun doute des pensées très utiles. Le livre est disponible auprès de votre section locale de la Centrale Générale.

L

d’envoyer des réactions.

Dégradation de la planète S’il y a un thème qui bouleverse déjà très fortement les esprits, c’est bien celui du réchauffement de la planète. Dans le livre ‘Perspectives pour le syndicat de demain’, différents auteurs affirment que le problème ne sera pas uniquement résolu via des interventions technologiques. C’est toute la société qui doit s’organiser autrement. Nos moyens de transport par exemple, nos habitudes de consommation ou encore notre consommation d’énergie ainsi qu’une répartition équitable de celle-ci entre les pays riches et les pays pauvres. Tout doit être revu en profondeur.

Les auteurs ajoutent que chez les syndicats aussi, cela demande un changement radical. Tant au niveau national qu’international, ils doivent veiller de manière beaucoup plus active à la diminution des gaz à effet de serre. Ils doivent réaliser un puissant front avec tous les mouvements qui luttent contre la dégradation de la planète. Et ils ajoutent que les syndicats doivent se battre pour l’arrêt des méthodes de production polluante, même si cela a un impact conséquent sur l’emploi. Voilà déjà de quoi alimenter votre réflexion. Dans les prochains numéros de Syndicats, nous aborderons d’autres questions aussi cruciales.

Trois thèmes Aujourd’hui, le débat est déjà sur les rails. Au cours des semaines à venir, plus de 400 militants syndicaux se retrouveront en divers endroits, en petits groupes, pour échanger des pensées. Trois grands sujets sont portés à la discussion: quelle est l’identité et l’image du syndicat? Comment le syndicat s’adapte-t-il à l’unification européenne et à la mondialisation? Demain, comment défendrons-nous la solidarité, les droit syndicaux, le travail décent et une société respectueuse de l’environnement? Mais le débat est aussi ouvert à tous ceux qui veulent partager un avis ou une suggestion. C’est sur notre site que cela se passe, www. accg.be. Vous y trouverez une rubrique consacrée au débat d’avenir, avec la possibilité pour les visiteurs

Comment bien positionner notre syndicat pour demain? 400 militants syndicaux débattent en ce moment de cette question.

> FAILLITE DE MEPA À AUDENARDE

Etranglée par la maison-mère L’entreprise Mepa d’Audenarde a été déclarée en faillite. L’entreprise chimique était spécialisée dans l’impression de papier, plus précisément la fine couche supérieure des meubles et sols en laminé. Elle jouissait d’une solide réputation, pas trop lourdement touchée par la crise, mais bien victime d’une maisonmère dont la seule préoccupation était de vider les caisses. Un récit amer dans lequel plane un parfum de fraude.

150 travailleurs ont reçu leur C4. Sans un pardon puisque leur entreprise a été déclarée en faillite. Leurs dossiers de chômages ont été établis ainsi que les créances. «Par chance, les créances portent uniquement sur les primes et primes de fin d’année. La direction locale avait veillé à ce que tous les salaires puissent encore être payés. Ca mérite un compliment» c’est ce que raconte Erwin Callebaut, le secrétaire régional de la CG de Flandre orientale. «Encore heureux qu’il y a pour ces gens la prime de crise de 1.666 euros qui a été instaurée suite aux actions de la FGTB. Car pour le reste, les travailleurs restent les mains vides. Lors d’une faillite, vous ne pouvez pas négocier des mesures sociales, comme lors d’une restructuration. Il y a juste une maigre prime de fermeture payée par le Fonds de

Fermeture d’entreprises.» Reste la question pourquoi Mepa est-elle tombée en faillite? Le carnet de commandes était plein, l’entreprise jouissait d’une excellente réputation auprès de ses clients. Tellement bonne, ajoute Erwin Callebaut «que certains clients achetaient eux-mêmes les matières premières afin que l’entreprise puisse continuer à travailler pour eux. Car il est là le problème de Mepa, l’entreprise n’avait plus de liquidités pour continuer à fonctionner, elle ne pouvait plus payer ses fournisseurs. A la veille de la faillite, il restait encore sur le compte 11.000 euros. Du jamais vu.» Comment en est-on arrivé là? «L’entreprise a été littéralement dépouillée par la maison-mère, la

société italienne Liri. Celle-ci passait des commandes chez Mepa pour lesquelles elle ne payait jamais. A la longue, ça représente une ardoise de 13 millions d’euros. Mepa ne pouvait y survivre et au lieu d’aider sa filiale, la maisonmère l’a laissée tomber. J’appelle ça du vol. D’ailleurs, le tribunal du commerce doit également soupçonner une fraude, sans quoi, il n’aurait pas nommé 4 curateurs pour une telle faillite.» Il serait question de repreneurs intéressés, mais Erwin Callebaut relativise fortement. «Ce qui intéresse, c’est uniquement la partie imprimerie parce qu’elle est fortement spécialisée. Mais dans ce cas, nous ne parlons que de 30 personnes au maximum. Les travailleurs le savent très bien. Le reste du parc de machines est

trop vieux. Liri a dépouillé l’entreprise et l’a laissée dépérir. Si elle avait une bonne réputation, c’est uniquement grâce aux efforts des travailleurs. Et aujourd’hui, on les remercie avec un C4. C’est profondément scandaleux.»

Mepa a été dépouillée par la maison-mère et poussée à la faillite. 150 travailleurs se retrouvent sur le carreau.


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> PAS D’ACCORD AVEC LA MINISTRE MILQUET

«Les titres-services pour les soins à domicile, ça ne va pas» Encore des remous dans le secteur des titres-services. Pourtant, bien que le gouvernement ait réalisé de grosses économies, les titres-services ont été épargnés. Et aujourd’hui, il pense au lancement de titres-services sociaux. De quoi réjouir les syndicats pourrait-on croire. Posons la question à Eric Neuprez et Werner Van Heetvelde, les deux secrétaires fédéraux de la Centrale Générale qui suivent ce dossier de près.

Werner Van Heetvelde: Oui, nous sommes contents parce qu’entre temps, des dizaines de milliers de gens travaillent dans ce système et il faut à tout prix sauvegarder ces emplois. Mais nous sommes aussi mécontents parce qu’aucune discussion de fond n’est menée sur le coût du système. Que peut maintenir le gouvernement? Qu’est-ce qu’un prix correct pour les utilisateurs des chèques? Qui en tire encore toujours de gros bénéfices?... Personne ne sait quelle direction nous prenons et entre-temps, de nouvelles idées, initiatives et mesures sont continuellement avancées. Il suffit de voir le hold-up qui est fait actuellement sur les réserves des ALE – titres-services. Qu’on arrête avec ça. De cette manière, les titres-services ressemblent à un bateau à la dérive. Pourtant, un de ces nouveaux projets est le titre-service social, et là, vous pouvez difficilement y être opposé? Eric Neuprez: C’est vrai. L’idée des titresservices sociaux doit bénéficier aux gens qui ont un bas revenu. Dans le système actuel, s’ils utilisent les titres-services pour l’aide ménagère, ils ne peuvent pas obtenir de réduction via leur déclaration d’impôts vu que leurs revenus imposables sont trop bas. Ce n’est naturellement pas équitable. Car ceux qui ont de bons revenus paient grâce à la réduction fiscale 5,25 euros pour un titre-service et ceux qui ont de bas revenus paient 7,20 euros parce qu’ils ne récupèrent rien des impôts. Où est le problème alors? Werner Van Heetvelde: Un titre-service social pour les bas revenus doit coûter 5,25 euros. Ca, nous sommes totalement pour. Mais la ministre de l’emploi, Joëlle Milquet, veut soudainement aller beaucoup plus loin. Elle veut instaurer un chèque de 4 euros qui pourrait être utilisé par les groupes sociaux qui ont besoin de soins à domicile, et ça, ça ne va pas. Les travailleurs des titres-services ne sont pas formés pour cela et ils ne sont d’ailleurs pas assez payés pour le faire. La qualité professionnelle des soins est compromise. Pour les travailleurs des soins à domicile, cela signifie une concurrence salariale malsaine. Mais cela laisse quand même plus d’espace pour l’aide? Et pour l’emploi? Eric Neuprez: Pas d’accord. Naturellement, le besoin de plus de soins à domicile est

présent, mais cela doit se faire en donnant plus de moyens et de possibilités au secteur des soins de santé. Pas en utilisant les titresservices comme une solution bon marché. En outre, ce sont des compétences de la Wallonie et de la Flandre, pas du gouvernement fédéral. Werner Van Heetvelde: En effet. Utilisons les titres-services pour ce pourquoi ils sont destinés. C’est un moyen de lutte contre le travail au noir. Ils permettent de mettre au travail des gens peu scolarisés. Et ils permettent, pour les utilisateurs, de combiner plus facilement travail et tâches ménagères. Sur ces trois terrains, les titres-services sont excellents. Et bien, laissons cela en place. Et donc pas de titres-services sociaux? Eric Neuprez: Ce n’est pas ce que nous disons. Il faut des titres-services sociaux afin de rendre le système accessible aux bas revenus. Mais pas pour organiser l’aide senior ou l’aide à domicile. C’est notre point de vue. Et là, nous sommes en conflit avec la ministre Milquet. Werner Van Heetvelde: Un titre-service social pour les gens qui ne peuvent rien retoucher des impôts, c’est donc un chèque à 5,25 euros. Nous continuerons de défendre cette idée. Nous avons d’ailleurs formulé une proposition alternative. Si la ministre veut vraiment instaurer un chèque distinct, alors qu’il soit destiné aux familles monoparentales, avec enfants et bas revenus qui travaillent ou qui souhaitent travailler. De cette manière, le système garde l’objectif du début et soutien aussi les gens qui ont le plus de difficultés pour aller au travail ou pour garder un emploi. Selon des études, il apparaît aussi que c’est ce groupe qui utilise le moins les titres-services.

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Comment allez-vous protester? Werner Van Heetvelde: Nous avons brandi la menace d’actions, mais nous ne sommes pas encore si loin. Le dossier est de nouveau dans le cabinet de la ministre. Il y aura encore une concertation et nous voulons lui laisser toutes ses chances.

D E S VA C A N C E S AV E C U N E A U T R E D I M E N S I O N !

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MÉTAL

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

> POINT DE VUE

Basculer le libéralisme «Le capitalisme nuit gravement à la santé». La FGTB wallonne, quand elle a détourné le slogan des campagnes anti-cigarettes («le tabac nuit gravement à la santé»), a mis dans le mille sans doute au-delà de toute espérance. Car aujourd’hui, les milieux médicaux s’alarment de la recrudescence de la consommation de tabac. Et nous devons, nous, syndicalistes, nous indigner de la grande forme du capitalisme! A gauche, nous avons peut-être, l’espace de quelques mois, été un peu naïfs. Il était devenu tellement évident, au moment de l’effondrement du système financier, que le libéralisme ne fonctionnait pas. Et donc, il était tellement évident que les choses allaient changer. Les capitalistes nous ont donné une leçon de résistance. Ils ont demandé du pognon aux pouvoirs publics, ils se sont fait un peu oublier, et les revoilà, aussi arc-boutés dans leurs convictions qu’autrefois. Et avec les mêmes méthodes: une des grandes banques rescapées de la tourmente s’est attaquée à la Grèce et a bien failli avoir sa peau; le deuxième distributeur mondial, Carrefour, liquide des travailleurs à tour de bras alors même qu’il fait des bénéfices mais «pas assez». Air connu. Et ce sont là seulement deux exemples… Faut-il pour autant baisser les bras? Bien sûr que non. Si le système libéral a redressé la tête, c’est essentiellement grâce aux largesses dont il a bénéficié de la part des pouvoirs publics, donc du contribuable. Quelques éléments: plus de 7 milliards d’euros de réductions de cotisation sociale sont accordées, chaque année, aux entreprises, sans aucune condition d’emploi, d’investissement ou de maintien de l’outil. Trois milliards d’intérêts notionnels ont été alloués en 2009 à une série de sociétés, un cadeau qui, toutes analyses faites, n’empêche ni les réductions d’emploi, ni même les délocalisations. Des aides publiques massives sont accordées pour des investissements, sans même que les pouvoirs publics prennent la peine de vérifier le respect des conditions de niveau de l’emploi… si toutefois de telles conditions ont seulement été exprimées. Et les travailleurs, comment vivent-ils cela? S’ils ont un boulot, on leur propose d’en changer les règles, ou d’être foutus dehors. C’est le cas de nos camarades de Carrefour, qui peuvent continuer à travailler, à condition qu’ils bossent plus et qu’ils gagnent moins d’argent. Mais c’est aussi le cas dans toute une série d’autres entreprises, où l’argument de la récession économique est utilisé massivement pour tenter de forcer la porte à la réduction des acquis. Quant aux chômeurs, ils sont dans la ligne de tir, de manière de plus en plus évidente. S’agit-il, dans l’esprit de certains, de réduire le coût du chômage pour accroître les cadeaux aux entreprises et, par ricochet, gonfler encore le portefeuille des actionnaires? Le libéralisme – ou le capitalisme, c’est la même chose – ne tombera pas sans qu’on le pousse, comme l’ont prouvé les événements de 2008-2009. C’est à nous de le faire basculer. C’est pour cela que la MWB souhaite une mobilisation et un plan d’action précis et fort pour les semaines qui viennent. Nos demandes sont simples : fin des cadeaux fiscaux, lien obligatoire entre aide aux entreprises et volume de l’emploi, fin de la chasse aux chômeurs. Les moyens dégagés de cette manière devront être orientés vers une politique réelle de création d’emploi, que ce soit directement dans l’industrie ou dans les infrastructures publiques indispensables à la relance. Les faits ont démontré que c’était la seule voie. A la gauche de l’imposer. Par le combat syndical, puisqu’on nous l’impose.

Nico Cue Secrétaire Général

Contre les financiers aux dents longues, la force de la solidarité Le 25 février dernier, deux travailleurs étaient brutalement licenciés par la direction de D’Ieteren à l’Audi Center de Zaventem. Un délégué syndical de la MWBFGTB était concerné par cette mesure aussi disproportionnée qu’injustifiée, face à laquelle les métallos de la FGTB ne pouvaient rester sans réagir.

cal. Cette attitude, inacceptable, véhicule ce que les travailleurs et les militants de la FGTB combattent au quotidien: l’injustice, l’exploitation, l’individualisme, et l’arrogance de patrons qui croient que l’argent permet tout – y compris de fouler aux pieds les droits des travailleurs et le dialogue social.»

Pendant plusieurs jours, nous avons donc mené des actions déterminées pour faire revenir la direction à une attitude responsable et obtenir la réintégration des deux travailleurs au sein de l’entreprise. Après ce bref bras de fer, les responsables de D’Ieteren ont finalement accepté de reprendre un dialogue qu’ils avaient abruptement et unilatéralement rompu, sans doute pour tenter de se débarrasser, au prétexte d’une mésentente entre deux travailleurs de l’entreprise, d’un représentant syndical actif et militant – donc considéré par eux comme un gêneur.

Car c’est bien un danger majeur qui pèse sur les travailleurs et leurs représentants: le danger de voir ce genre d’attaques patronales se reproduire, se banaliser, et aboutir, recul après recul, à un détricotage de tous nos précieux mécanismes de négociation et de concertation sociale. Mais nous resterons vigilants. Et nous nous battrons jusqu’au bout avec nos militants pour que la réintégration de tout délégué licencié abusivement par ses employeurs devienne une obligation légale.

Dans son communiqué de presse du 26 février, la MWB déclarait à propos de cette affaire: «Alors qu’une solution avait été dégagée à l’amiable concernant cette affaire, alors que la direction avait entériné cette solution et que tout semblait devoir rentrer dans l’ordre, elle décide unilatéralement de revenir sur ses engagements et de licencier les deux travailleurs concernés. Arbitrairement, elle a annoncé au délégué son licenciement «sur le champ» par téléphone, en lui intimant l’ordre de récupérer ses affaires et de ne plus se représenter dans l’entreprise. Elle a annoncé avoir l’intention de payer à ce délégué les indemnités légales de licenciement. Traduction: elle veut mettre sur la table la somme nécessaire pour se débarrasser en toute impunité d’un représentant syndi-

Aujourd’hui, grâce à notre détermination, les deux travailleurs menacés ont été réintégrés dans l’entreprise. Une grande partie des travailleurs s’est mobilisée, la solidarité a joué son rôle. C’est cela, notre force. Merci à eux, merci à tous les militants qui nous ont témoigné leur solidarité lors de ces actions. C’est grâce à eux que nous avons pu obtenir ce résultat et retrouver un climat de dialogue social abandonné depuis un certain temps par la direction du «retail».

La MWB déclarait également ceci: «Voilà qui rappelle étrangement l’injustice faite récemment aux travailleurs et délégués d’IAC-Fiat (Bruxelles). Voilà qui ressemble furieusement à un nouveau pied de nez au monde du travail. Les Métallurgistes Wallonie-Bruxelles de la FGTB ne sont pas disposés à tolérer de tels agissements.»

«Nous ne sommes pas des marchandises»

Dans ce genre de conflit, il n’y a pas de gagnant ni de perdant. Il est bien plus responsable et constructif, pour régler des différends et aboutir à des solutions saines et viables, de privilégier la négociation, le dialogue. Si la

direction avait choisi cette voie, nous n’aurions pas été contraints de passer à l’action pour faire respecter nos droits. Jusqu’en 2002, chez D’Ieteren, on pouvait encore compter sur un climat de dialogue et de compréhension. Mais après la restructuration que nous avons subie à cette époque, la direction a changé. Nous sommes passés de patrons ayant une vision sociale des choses, un esprit d’entreprise, à des financiers aux dents longues qui pensent que tout leur est permis. Le climat s’est donc forcément dégradé, petit à petit, et nous avons dû à plusieurs reprises recourir à des actions pour faire en sorte que l’on nous écoute et que les choses bougent. La pression sur les travailleurs n’en finit pas d’augmenter. En termes de temps de travail, d’heures supplémentaires, d’exigence de toujours plus de flexibilité, etc. Nous nous sommes battus pour arriver à limiter le nombre d’heures sup’ prestées, et avons obtenu gain de cause. Par le passé, cela avait pris des proportions invivables. Nous sommes déterminés à ne pas nous laisser dominer, exploiter. Nous sommes des êtres humains. Des travailleurs qui, par leurs compétences, par leur force de travail, font la prospérité des entreprises et de leurs patrons. Nous n’accepterons jamais d’êtres considérés comme des marchandises, des outils taillables et corvéables à merci dont les dirigeants de ces entreprises (et leurs actionnaires) peuvent se débarrasser comme bon leur semble.

La délégation MWB-FGTB de D’Ieteren.

Affaire Decto: l’arrogance des banques ne connaît aucune limite! Le 1er mars 2010 se tenait à la Cour d’Appel de Mons le premier «round» des plaidoiries dans l’affaire Decto versus ING et BNP Paribas Fortis. Echos d’audience. Pour rappel, dans le cadre de la loi sur la continuité des entreprises, le Tribunal de Commerce de Charleroi a accepté le transfert de Decto Fleurus (sous-traitant de Caterpillar) au groupe français FLP et le sauvetage de 62 emplois sur 114 (voir notre Carte blanche dans Syndicats n°2

du 29/01/10 et sur www.metallos. be). Malgré cet arrêt favorable au maintien de l’activité économique, les banques, principales créancières de l’entreprise ont interjeté appel dans le but de récupérer un maximum de liquidités en vendant les actifs de Decto. Cet appel, qui ralentit sérieusement le redémarrage et risque de décourager le repreneur, plonge encore un peu plus les travailleurs dans le désarroi. La salle d’audience de la Cour d’Appel de Mons était pleine à craquer pour les premières plai-

doiries. Hormis les représentants syndicaux et les travailleurs, l’assemblée était composée majoritairement d’étudiants en droit. En effet, si la Cour d’Appel de Mons confirme le jugement carolo, ce dossier fera jurisprudence et pourra donc être invoqué dans d’autres affaires. Pendant plus de deux heures, l’avocate des banques a défendu la position de ses clients dans un brillant exercice de mauvaise foi. Qualifiant la campagne de presse relatant l’affaire de diffamatoire et scandaleuse, l’avocate a tenté de nous arracher des larmes: «Les

banques ne sont pas responsables de la crise. Elles ne méritent pas cette campagne de dénigrement». Le conseil des banques a également déploré le climat de tension qui règnerait depuis le début de cette affaire. Ce fantasme de persécution explique certainement la présence policière massive lors de l’audience. Alors que le comportement des ouvriers et délégués présents était irréprochable, la seule violence à déplorer est celle des banques qui mettent en péril l’avenir des travailleurs et leurs familles.

Les banques souhaitent que les débats traînent en longueur et que la date limite de décision de la Cour (le 5 avril) soit postposée de six mois. Cette requête, si elle est accordée, sonnera définitivement le glas pour l’entreprise. En effet, Caterpillar, l’unique client de Decto, n’attendra pas indéfiniment et se tournera vers un autre sous-traitant. Les débats reprendront le 15 mars prochain avec les plaidoiries des avocats de Decto, les interventions des permanents syndicaux et les conclusions de l’avocat général


TEXTILE - VÊTEMENT - DIAMANT

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

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Frais de transport: qu’est-ce qui change er au 1 février 2010 dans nos secteurs? Les tarifs de la SNCB, De Lijn et de la STIB ont été modifiés au 1er février 2010. Quid de l’intervention de l’employeur dans les frais de transport des travailleurs? Nous vous donnons un aperçu. Il existe quatre possibilités en matière de transport: • Train • Autres transports publics: tram, métro, bus, … • Transport privé: voiture, cyclomoteur, … • Transport privé: vélo.

Train: aucune modification! Pour les travailleurs qui se rendent au travail en train, l’intervention de l’employeur s’ élève à 75% en moyenne du prix d’une carte de train deuxième classe. L’intervention vaut dès le premier kilomètre et dépend de la distance parcourue. Le nombre de kilomètres est indiqué sur la carte de train et correspond à la distance entre la gare de départ et la gare terminus pour un seul voyage.

montants actuels dans le tableau suivant. (n°1)

ne dépend donc pas de la distance):

Par rapport au passé, ces montants sont désormais fixés pour une période de 2 ans. Les montants sont donc d’application jusqu’au 31 janvier 2011, ce qui signifie concrètement qu’au 1er février 2010 ces montants forfaitaires ne seront pas indexés. Il faudra d’ailleurs négocier l’adaptation de ces forfaits tous les 2 ans, suite à la conclusion de l’Accord Interprofessionnel.

La cotisation patronale s’élève à 71,8% du prix payé effectivement par le travailleur, avec un maximum de 30 euros par mois. Transport privé: voiture, cyclomoteur, …

Transports publics autres que le train: tram, métro, bus, … L’employeur doit également intervenir dans les frais de transport de chaque travailleur qui utilise le tram, le bus ou le métro pour se rendre au travail. Il doit y avoir 5 kilomètres au minimum entre l’arrêt de départ et le lieu de travail. Une nouveauté est que l’intervention de l’employeur a également été augmentée pour ce volet. Il existe deux sortes d’intervention:

La méthode pour calculer l’intervention de l’employeur reste toutefois maintenue. Cela signifie que le pourcentage réel de l’intervention de l’employeur est fixé à: • 75% en moyenne • 71,8% pour les distances plus courtes • 78,5% pour les distances plus longues

• Le prix dépend de la distance:

Vous trouverez un aperçu des

• Le prix est un prix unique (qui

Tarif selon la distance

0-3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31-33 34-36 37-39 40-42 43-45 46-48 49-51

Prix à 100 % mois 31,5 34 37 39,5 41,5 44 46,5 48,5 51 53 56 58 61 63 65 68 70 72 75 77 79 82 84 86 89 91 94 96 100 106 111 117 123 129 135

La cotisation patronale est égale à l’intervention de l’employeur dans le prix d’une carte de train pour la même distance. La cotisation peut s’élever au maximum à 75% en moyenne du prix de transport réel. Vous trouverez les montants dans le tableau n°1.

Tableau n°2 Intervention employeur Paiement par mois (abonnement mensuel) Intervention Intervention Intervention quotidienne mensuelle quotidienne OVB 20,44 1,45 22,07 1,57 24,01 1,11 1,71 25,64 1,18 1,82 26,93 1,24 1,92 28,56 1,32 2,03 30,18 1,39 2,15 31,48 1,45 2,24 33,10 1,53 2,35 34,40 1,59 2,45 36,34 1,68 2,59 37,64 1,74 2,68 39,59 1,83 2,82 40,89 1,89 2,91 42,19 1,95 3,00 44,13 2,04 3,14 45,43 2,10 3,23 46,73 2,16 3,32 48,68 2,25 3,46 49,97 2,31 3,55 51,27 2,37 3,65 53,22 2,46 3,79 54,52 2,52 3,88 55,81 2,58 3,97 57,76 2,67 4,11 59,06 2,73 4,20 61,01 2,82 4,34 62,30 2,88 4,43 64,90 3,00 4,62 68,79 3,18 4,89 72,04 3,33 5,12 75,93 3,51 5,40 79,83 3,69 5,68 83,72 3,87 5,96 87,62 4,05 6,23

En ce qui concerne le transport privé, la CCT n°19 n’impose aucune obligation vis-à-vis de l’employeur pour intervenir dans les frais de transport. Cette obligation émane cependant souvent d’accords conclus au niveau du secteur ou de l’entreprise. Voici un aperçu des réglementations sectorielles qui sont d’application dans un nombre de secteurs:

Textile Dans le secteur du textile, il y a une intervention par jour presté. La distance minimum est de 5 km (aller). Le montant de l’intervention par jour presté est égal au montant mensuel de l’intervention de l’employeur dans la carte de train (selon le nombre correspondant de km), divisé par 21,66. Pour les travailleurs occupés dans les équipes-relais du secteur textile, il y a une intervention plus importante. L’intervention de l’employeur est fixée à 100% pour les travailleurs occupés dans les équipes-relais tournantes ou dans les équipes-relais de nuit fixes. Il faut remarquer que l’intervention de l’employeur dans le prix du transport pour les travailleurs occupés dans les équipes-relais n’est pas liée à une distance minimum et que, dès lors, une intervention est due à partir de 0 km. Vous trouverez l’intervention de l’employeur pour le secteur textile dans le tableau n°2.

Vêtement et confection Dans le secteur du vêtement, l’intervention dans les frais de transport s’élève en moyenne à 60% du montant de la carte de train correspondant au même nombre de kilomètres. Il peut néanmoins exister des réglementations plus favorables au niveau de l’entreprise. La réglementation s’applique à partir de 10 km (aller). Chaque travailleur reçoit en outre, n’importe la distance ou le moyen de transport, une allocation de 0,2479e par jour effectivement presté.

Chiffons Le montant de l’intervention de l’employeur pour le transport privé et les transports publics s’élève à 100%. Les travailleurs qui se rendent au travail à vélo reçoivent une allocation supplémentaire de 0,90 euro par jour effectivement presté. Lin Les frais de transport sont remboursés dès le premier km. Le montant de l’intervention s’élève à 60% en moyenne. Cela vaut tant pour les transports publics que pour le transport privé. Diamant

Distance

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31-33 34-36 37-39 40-42 43-45 46-48 49-51 52-54 55-57 58-60

Tableau n°1 Carte train Carte trains semaine mensuelle Intervention Intervention hebdomadaire mensuelle de l’employeur de l’employeur 18,3 5,5 6,1 20,5 6,7 22,3 7,3 24,4 7,9 26 8,4 28 8,9 30 9,4 31 9,9 33 10,4 35 11 37 11,5 38,5 12,1 40 12,6 42 13,1 43,5 13,6 45 14,1 47,5 14,6 49 15,3 51 15,8 53 16,3 54 16,8 56 17,4 58 17,9 59 18,4 62 19,1 63 19,5 65 19,9 67 20,6 68 21 70 21,8 73 23,3 78 24,4 82 26 87 27,5 91 29 96 30 101 31,5 104 32 107 33,5 111

Dans le secteur du diamant, chaque travailleur a droit à une intervention dans les frais de transport. Cette réglementation est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2000. Le travailleur doit introduire une déclaration dans laquelle il communique quelle est la distance du domicile au travail. Une distance minimum n’est pas requise. Le montant par journée prestée est égal à 1/5e de l’intervention que doit payer l’employeur pour l’abonnement hebdomadaire (carte de train).

Blanchisseries Il n’existe pas de réglementation spécifique pour le remboursement du transport privé. Les ouvriers reçoivent cependant une allocation forfaitaire de 0,90e par jour effectivement presté comme intervention dans les frais de transport. Les travailleurs qui reçoivent déjà une intervention dans les frais de transport pour les transports publics perçoivent également cette allocation forfaitaire. L’indemnité est payée chaque mois avec le salaire.

Transport privé: le vélo Sur le plan fiscal Le travailleur qui utilise le vélo pour aller au travail, tombe sous la réglementation du transport privé. Il existe toutefois une réglementation spécifique. Cette réglementation est seulement d’application lorsqu’il y a une CCT sectorielle ou un accord au niveau de l’entreprise.

Carte train temps partiel Intervention de l’employeur 7,4 8,6 9,5 10,3 11 11,6 12,1 12,6 13,1 13,6 14,2 14,6 15 15,5 15,9 16,4 16,9 17,3 17,7 18,2 18,7 19,1 19,5 20,2 20,6 21 21,3 21,7 22,6 24,1 25 27 28 29 31 32 33 34,5

Dans ce cas, les travailleurs qui vont au travail à vélo, ont droit à une indemnité vélo de 0,20e par kilomètre parcouru qui est exempte d’impôts. Cette indemnité peut également être octroyée si le travailleur combine le vélo avec un voyage en train, tram ou bus. La règle stipule que le travailleur ne peut être indemnisé qu’une fois pour le même trajet. Le travailleur n’a droit à l’indemnité vélo que pour le trajet qu’il parcourt effectivement à vélo entre son domicile et la gare ou l’arrêt de bus ou de tram. Jusqu’à présent, il y a eu peu d’accords sectoriels ou d’entreprise qui ont été conclus en rapport avec cette indemnité vélo. Ce n’est que dans le secteur des chiffons que chaque travailleur, qui va au travail à vélo, reçoit une indemnité supplémentaire de 0,90e par jour effectivement presté.

ONSS Les frais de transport pour le transport entre le travail et le domicile sont remboursés sur base de 0,20e par kilomètre effectivement parcouru lorsque le travailleur se déplace avec un moyen de transport autre que sa propre voiture. Donc, par exemple, à vélo. Les 0,20e constituent le plafond pour lequel l’avantage peut être considéré comme exonéré de retenues d’ONSS. Le montant de 0,20e sera indexé grâce à l’application d’un mécanisme d’indexation.


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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

> TRAVAILLEURS EUROPÉENS BONS MARCHÉ POUR LE SECTEUR DE L’ALIMENTATION

Pour 15 euros à l’heure vous recevrez un travailleur «qualifié» Le sujet a déjà été abrodé dans les pages de la Centrale générale de Syndicats n° 1 et n° 4 de cette année. Des travailleurs étrangers (souvent illégaux) européens de l’Est sont offerts par des agences d’intérim louches à des prix plancher à des entreprises de construction en Belgique, et l’Europe laisse la porte ouverte à cette fraude. Pratiques illégales dans le secteur de la viande Mais ce n’est pas seulement le secteur de la construction qui est confronté à ce phénomène. Des travailleurs européens bon marché étaient déjà présents dans l’industrie alimentaire et notamment dans le secteur de la viande qui occupe en Belgique quelque 14.000 travailleurs dans des abattoirs, des désosseries, charcuterie,… dans la plupart des cas des entreprises familiales, sans tradition syndicale. Le ‘circuit du noir’ y est souvent encore actif. Avec l’ouverture des frontières vers l’Europe de l’Est, le secteur de la viande était un des premiers secteurs à faire appel ou à abuser de ces pratiques. Des circuits illégaux étaient organisés à partir des PaysBas. Selon Freddy Quackelbeen, secrétaire FGTB-Horval section de Flandre-Occidentale il y a eu une diminution, certes mais il y a toujours beaucoup des travailleurs polonais dans ces entreprises. Certains disposent d’un contrat de travail belge, d’autres d’un contrat d’un sous-traitant polonais et dans ce cas le contrôle est quasi impossible. De plus, les entreprises sont lourdement concurrencées par l’Allemagne, où il n’existe pas de salaire minimum dans le secteur et où des travailleurs roumains ou bulgares travaillent pour 5 euros à l’heure. Ceci est surtout le cas dans la désosserie. Certaines entreprises belges y délocalisent un nombre de travaux. Pour ceux qui ne le font pas, la tentation est grande d’être séduits par l’offre des sous-traitants. Depuis beaucoup d’années, il existe pour eux une procédure d’enregistrement, mais la recherche récente a démontrée que celle-ci est insuffisante. Un nombre d’entre eux parviennent à transposer des jours prestés en chômage économique en raison du manque d’un contrôle de présence efficace. Pour cela la FGTB plaide pour un enregistrement strict des heures prestées et un feed-back aux services de l’ONEM. Il n’est pas possible qu’on finance avec l’argent de la sécurité sociale la concurrence déloyale avec l’Allemagne. Freddy Quackelbeen souligne également qu’une approche européenne est plus que jamais nécessaire. Il est scandaleux qu’on ouvre les frontières et qu’à aucun moment on ait discuté de la protection sociale de tous les travailleurs européens. Heureusement, il y a déjà quelques entreprises qui en sont conscientes et qui sont disposées à rechercher ensemble une solution dans la concertation. Ceci

est uniquement possible si les cabinets Emploi et Affaires Sociales y apportent suffisamment de soutien et qu’ils luttent contre le circuit noir belge.

Economiser au détriment du travailleur Alain Detemmerman, secrétaire fédéral FGTB-Horval est dépité: «Le patronat est toujours plus inventifs s’il s’agit de faire des bénéfices. Il n’y a plus d’inhibitions. Les employeurs veulent en permanence économiser sur les coûts salariaux. Même dans les entreprises rentables comme AB InBev la direction veut encore économiser sur le dos des travailleurs. D’autres veulent également profiter de cette tendance. Le créneau est toujours rempli. De manière illégale ou non. Car qu’est-ce qui est plus intéressant pour une entreprise que d’insérer quelqu’un qui n’est pas cher, qui prend toute la responsabilité et qui court tous les risques? Fuir la responsabilité est inacceptable!»

Les secteurs verts L’offre des travailleurs à bas prix a maintenant aussi contaminé l’horeca et les «secteurs verts». Début 2010, un nombre d’employeurs sérieux ne voulaient plus de cette situation et ont abordé le problème auprès du syndicat. Selon Alain Detemmerman, ces employeurs sont contactés de façon agressive de faire appel aux services des agences intérimaires étrangères. Des travailleurs y sont proposés pour 15, 16 ou 18 euro à l’heure, all-in! Il est impossible dans ce segment du secteur d’occuper des travailleurs à ces tarifs. En effet, le coût réel pour ce type de travail s’élève au minimum à 25 euros.

Le secteur entretien des parcs et des jardins est dans le collimateur Dans le secteur «Implantation et Entretien des parcs et jardins» par rapport aux autres «secteurs verts» (agriculture et horticulture), des meilleures conditions de travail et des meilleurs salaires y ont été négociées. La grande distinction entre le secteur Implantation & Entretien des parcs & jardins (CP 145.04) et l’horticulture (CP 145) est que le secteur précité ne peut pas employer des saisonniers. L’horticulture peut faire appel à des saisonniers et les employeurs dans ce secteur ne doivent presque payer des cotisations ONSS sur le travail sai-

sonnier, de sorte que ceci soit un statut avantageux pour eux. Dans le secteur ils n’ont pas cet avantage, de sorte que le prix d’une heure de travail y est nettement plus élevé. Des entreprises qui recherchent une manière pour diminuer les coûts sont donc une proie facile pour des entreprises indélicates polonaises.

Législation concernant le travail intérimaire? Il existe toutefois une législation belge et européenne concernant le travail intérimaire, mais selon Alain Detemmerman la législation ne résoudra pas le problème. Il y a trop peu de contrôle. Uniquement des contrôles fréquents et des amendes élevées peuvent arrêter l’attitude des employeurs.

L’histoire de la culture des champignons en Flandre occidentale Une histoire comparable est celle d’un cultivateur de champignons en Flandre occidentale (= secteur horticole) chez qui des saisonniers peuvent travailler, durant 65 jours par année sous un statut spécial. L’employeur ne paie presque pas de cotisations ONSS. Au début de cette année, l’entreprise a licencié tous les travailleurs fixes pour les remplacer par des saisonniers. Pour boucler l’année après 65 jours les saisonniers sont simplement remplacés par des «nouveaux». Cette affaire a pour conséquence qu’au sein de la commission paritaire deux choses ont été convenues: • Il y aura une évaluation du statut saisonnier pour 2010 avec une proposition concrète aux politiciens. La FGTB veut au moins instaurer un seuil «en qualité de l’employeur», un nombre d’activités (sous-secteurs) doit être exclu du système. A présent les employeurs peuvent engager des saisonnier toute l’année. Actuellement il y a uniquement une restriction «en qualité de travailleur», à savoir 65 jours dans l’horticulture et 35 jours dans l’agriculture. • Une proposition concrète, a été soutenue par tous les partenaires sociaux et introduite auprès des Ministres compétents dans la culture des champignons d’instaurer déjà maintenant une limite pour l’employeur. • Le travailleur est encore une fois victime • Des travailleurs étrangers sont souvent occupés de manière illégale et sont exploités. • Des travailleurs étrangers ont des salaires inférieurs aux barèmes dans ces secteurs, les horaires de travail ne sont pas respectés. • Des travailleurs étrangers occupés par des contrats d’emploi précaire ne bénéficient pas de la sécurité sociale belge. • De lourds accidents de travail interviennent dans le secteur de l’agriculture où on travaille avec des grandes machines lourdes, souvent avec une issue mortelle. Par des formations insuffisantes les travailleurs étranger constituent un risque pour eux même

et aux autres. • L’aspect de la traite des êtres humains n’est jamais loin. La situation de ses travailleurs étrangers est comparable à l’histoire de Sikhs dans la culture fruitière limbourgeoise qui sont logés dans des circonstances dégradantes. Ce sont encore une fois les plus faibles qui sont exploités.

Carrousel La preuve dont dispose Horval, il s’agit d’une entreprise étrangère qui opère sous droit polonais, sans reconnaissance, de laquelle on retrouve peu d’information et qui frôle l’illégalité. La Pologne n’est pas un pays voisin. Des contrôles transfrontaliers ne sont pas pour demain. Même en Belgique les contrôles ne sont pas efficaces. Beaucoup de ces entreprises sont intouchables ou en cas d’une procédure juridique elles n’existent plus au moment du jugement. Entre-temps ils ont monté une nouvelle entreprise. Ceci est le carrousel qu’on met sur pied. Nous courons toujours derrière les faits.

Dans les secteurs verts, il y a beaucoup de petites entreprises avec peu de travailleurs et sans délégation syndicale. Ces travailleurs étrangers ne connaissent pas les syndicats et sont difficiles à atteindre.

L’action est de mise! • Dans un premier temps, le législateur doit par le biais de l’inspection rechercher de quoi il s’agit. • Dans les mois à venir, il faut éliminer autant que possible les échappatoires existantes afin d’éviter des abus. Au sein de l’industrie alimentaire (et en particulier le secteur de la viande) les discussions sont en cours. La suite dans le prochain Syndicats. Des brochures d’information avec tous les renseignements utiles concernant les secteurs HORVAL sont disponibles. Voir sur www. horval.be ou demande plus d’info auprès de votre section locale.


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

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Des portes closes pour de nouvelles perspectives d’avenir! L’annonce du plan de restructuration de Carrefour Belgique marque le début d’une catastrophe sociale sans précédent. Même si on savait que la situation n’était pas toujours rose en termes de résultats, on était loin de se douter que les événements prendraient pareille tournure. Pour les travailleurs, c’est tout un pan de leur vie qui s’effondre. Bouleversement, sen-

timent de rejet, sensation d’être devenu inutile, panique, angoisse du lendemain, dégoût, tristesse… Les émotions sont vives et se succèdent pour l’ensemble du personnel. Le fameux plan de sauvetage proposé par Carrefour prévoit notamment la fermeture de 21 magasins, la revente ou la cession

à des franchisés de 27 magasins et la suppression au minimum de 1672 emplois. Pour le SETCa, les conséquences de cette décision vont largement dépasser ce cadre. C’est la pérennité de l’entreprise toute entière qui est ici remise en question. Nous contestons cette forme dumping social et nous réaffirmons la nécessité de mettre sur pied un vrai plan commercial

et d’implémenter celui-ci via des dirigeants compétents. L’appel à la grève générale de ce samedi 27 février a été largement suivi par nos bases et a remporté un véritable succès. Les portes de l’ensemble des magasins en Belgique sont restées closes. Parkings déserts, piquets de grève, rassemblements entre «futurs anciens» travailleurs, gestes symboliques,

Carrefour: le début de la lutte Ces dernières semaines, l’info s’est clairement focalisée sur UNE entreprise: Carrefour. La direction a annoncé son intention de tailler dans l’entreprise et le personnel. La réaction des travailleurs ne s’est pas fait attendre. Elle a été nette et précise. Des actions spontanées ont vu le jour dans tout le pays ainsi qu’une grève générale, suivie en masse le dernier samedi de février. La première vague de colère est lancée… Démantèlement social sur le dos du personnel Pour le SETCa et les travailleurs, le plan de réduction des coûts présenté par Carrefour est indigeste. Supprimer un Carrefour, c’est tailler dans l’emploi Carrefour mais aussi dans les sociétés environnantes et entreprises logistiques. L’enjeu est également de taille pour les travailleurs des grands magasins qui ne ferment pas. 27 magasins seront vendus (20 éventuellement à Mestdagh et 7 franchisés). Ces travailleurs feront des concessions salariales, car un repreneur n’est pas obligé de les reprendre et s’il les reprend, il peut ne pas être obligé de les garder aux mêmes conditions de travail. En pratique, pour nombre d’entre eux, ils seront aussi licenciés. Pour ceux qui restent, Carrefour a un «plan»: faire des concessions salariales, abandonner des acquis. Car le personnel est trop cher, dixit la direction de Carrefour. Les travailleurs de la concurrence ont des salaires plus bas. Ils font partie d’une autre «commission paritaire» (l’endroit où les règles sont convenues pour un secteur précis). Les hyper Carrefour dépendent de la CP 312 (grands magasins), tandis que la concurrence relève de la CP 202 (commerce de détail de produits alimentaires). D’après la direction, ce serait la cause du mal qui ronge Carrefour. En pratique, c’est inexact. Une caissière Carrefour n’est pas plus chère qu’un travailleur à la caisse chez Delhaize ou Colruyt. A 32 ans, avec

YORK MELLON

Même si la direction se veut rassurante sur la présence à long terme de la Bank of New York Mellon en Belgique, son avenir semble pourtant compromis. Lors d’un récent conseil d’entreprise, le groupe a annoncé la suppression de 199 emplois sur 896 à Bruxelles. Ce qui choque, c’est qu’il ne s’agit pas ici du scenario traditionnel de licenciement collectif. L’entreprise entend carrément procéder à une externalisation de toute une série de ses activités vers d’autres villes internationales, pressenties comme étant des «centres de croissance» (Manchester, Pune, Pittsburgh).

La cause du drame se situe au niveau de la direction, qui n’est pas parvenue à mettre sur les rails une politique commerciale claire pour ses magasins. Rayons en désordre, longues files aux caisses, mauvaise politique d’achats,… Il n’y a jamais eu de vision claire. La direction, elle aussi, a semblé en prendre conscience lors des premiers conseils d’entreprise. Et maintenant? Nous avons rencontré la direction dans le cadre de la procédure Renault. Après l’annonce d’un licenciement collectif, l’employeur est obligé de fournir des informations aux travailleurs et de répondre à des questions pendant au moins trente jours. Nous nous trouvons actuellement dans cette phase et nous ne pourrons aborder les véritables négociations que par la suite.

Nous voulons que l’entreprise Carrefour exprime sans équivoque sa volonté de rester active en Belgique, de se positionner commercialement sur le marché belge et dans la durée. Un peu de constance commerciale! Nous disons non au dumping social: pas question de sauter d’une commission paritaire à l’autre, pas de shopping social. Il existe un endroit où nous parlerons de

> BANK OF NEW

Un offshoring pur et simple!

5 ans d’expérience chez Carrefour, elle gagnait en 2008 1705,48e bruts par mois. Chez Delhaize et Colruyt, elle gagnait respectivement 1819e et 1698,96e bruts par mois. La caissière chez Carrefour n’est donc pas plus chère.

Les conseils d’entreprise qui se sont tenus entretemps (un seul au moment d’écrire cet article) nous permettent donc d’entendre les raisons qui ont amené la direction à présenter le plan. Ses raisonnements et ses chiffres comportent sans doute des erreurs, et nous les corrigerons lors de cette phase. Comme SETCa, nous visons clairement quatre objectifs:

marques de soutien de la clientèle,… Les scènes et les panoramas étaient différents devant chaque point de vente. Une chose est sûre: cette journée d’arrêt a démontré clairement à la direction de Carrefour notre volonté de continuer à nous battre. Nous irons jusqu’au bout de notre action afin que l’expression «plan de sauvetage» rime aussi avec «avenir pour tous».

l’harmonisation des commissions paritaires, c’est au sein du groupe de travail sous l’égide de la ministre. Pas chez Carrefour sous la pression d’un plan de restructuration. Nous voulons aussi des certitudes quant à l’avenir des 15.000 travailleurs concernés au sein des magasins intégrés. Une vraie garantie de volume de l’emploi. C’est actuellement le personnel qui paie pour la mauvaise gestion d’une direction qui n’a jamais voulu comprendre le marché belge. Nous demandons qu’elle se remette aussi en question et qu’elle le fasse savoir via un signal clair.

Suite à cette nouvelle, les travailleurs ont décidé de ne plus prester aucune heure supplémentaire. L’année 2009 avait été marquée par un nombre incroyable de prestations supplémentaires (32 000 heures): le personnel a donc décidé de faire preuve, dans un premier temps, de moins de flexibilité. Certains ont également procédé à un arrêt de travail d’une demi heure en guise d’action symbolique.

Entre-temps, nous demandons aux travailleurs de se tenir prêts. Nous savons que nous pouvons compter sur eux si nous appelons à la grève. La négociation sera longue et pénible, préparonsnous à une longue lutte.

Pour l’instant, les discussions avec la direction se poursuivent dans un climat positif. Affaire à suivre…

Accord social chez DHL Après plusieurs mois d’incertitude, un accord social a finalement été conclu chez DHL (Headquarters) à la suite du déménagement du siège principal de Diegem vers Leipzig en Allemagne. Plus de 600 personnes perdent leur emploi. Entretien avec Erlend Nagel, l’un des délégués du SETCa qui vient d’arracher un accord chez DHL HQ (les négociations sont toujours en cours auprès des autres entités).

«Dès le début, il est apparu que la direction n’avait pas l’intention de faire beaucoup de concessions. Elle a tout simplement clôturé unilatéralement la première phase imposée par la loi en cas de licenciement collectif (la loi Renault). Pour elle, l’affaire était entendue: «Elle nous avait informés et consultés» et puis basta! En ce qui concerne la direction, la porte était dès lors

refermée.» Comment avez-vous finalement pu renverser la situation?

«Nous avons décidé de passer à la grève. C’était la première fois que nous passions vraiment à l’action au siège principal. La direction a tout mis en œuvre pour retenir les gens. Ils ont ainsi essayé de diffuser le mythe qu’il faut prendre un jour de congé pour pouvoir faire grève. Vous vous imaginez!» Cette tactique n’a-t-elle pas eu l’effet contraire?

«La direction s’est tout de même tiré une balle dans le pied. Elle a par exemple organisé ses propres assemblées du personnel pour défendre son plan. La manière dont elle l’a fait était tout simplement

humiliante. On racontait sans rougir que les membres du personnel de la comptabilité n’avaient pas à se plaindre «parce qu’on leur offrait quand même un emploi au Costa Rica». La situation était devenue à ce point ridicule que la comptabilité décida spontanément de passer à la grève.» Vous avez d’abord fait grève, mais vous êtes passés ensuite à des blocages. Pourquoi?

«Notre stratégie a consisté à augmenter systématiquement la pression. En empêchant l’enlèvement de colis à des endroits tactiques, nous avons pu faire mal à la direction, plus qu’avec une grève. Finalement, - et grâce aussi aux contacts syndicaux internationaux - le CEO de DHL est intervenu à partir de l’Allemagne. Nous nous sommes

ensuite assis autour de la table et avons pu solidement négocier un plan social.» Quels sont les principaux points de ce plan?

«Nous voulions permettre à un maximum d’employés et de cadres de bénéficier des avantages du plan social, même s’ils gagnaient pas mal. Nous avons beaucoup de membres parmi les cadres et nous ne voulions pas les laisser sur le carreau. Ça a bien réussi. De même, les conditions pour pouvoir déménager (même s’il n’y a qu’un petit pourcentage du personnel à le faire) sont accessibles à chacun. Ce qui est important aussi, c’est que

nous avons pu obtenir une formule Claeys renforcée pour chacun. En particulier les employés à bas salaire vont sentir la différence. A présent, il ne nous reste plus que quelques petits points à négocier avec la direction». Bonne réussite!


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°05 • 12 MARS 2010

> POINT DE VUE

Pourquoi une action le 17 mars? e 17 mars, les syndicats d’employés mèneront une action pour la préservation du statut des employés et contre le statut unique, présenté de toutes parts comme la seule solution salvatrice. Pourquoi une action maintenant? Le manifeste communiqué il y a quelques semaines par toutes les organisations patronales de ce pays appelle une réaction. Et pas uniquement par voie de communiqué de presse, mais par une protestation de masse devant les portes de la FEB, la Fédération des entreprises de Belgique.

L

Le message des employeurs est clair: tous les travailleurs du pays (employés et ouvriers) n’auront plus droit à l’avenir qu’à un délai de préavis de quelques semaines, assorti d’une prime de préavis (également limitée) exempte d’impôts et de cotisations sociales. De plus, l’activation des travailleurs licenciés doit encore être amplifiée: lisez que les demandeurs d’emploi ne pourront plus avoir droit à des allocations de chômage comme aujourd’hui. Dans les prochains jours, les négociations sur les statuts reprennent dans le Groupe des 10, où siègent les représentants nationaux des employeurs et des

syndicats. Il est évident que les propositions des employeurs se situeront dans la même lignée que le manifeste qu’ils ont émis. Dès lors, soyons clairs à notre tour: il ne peut pas s’agir d’une base pour des négociations sérieuses. C’est ce que nous ferons comprendre clairement à la FEB le 17 mars. Nous regrettons que ces derniers jours, une certaine presse ait donné un amplificateur à une partie du monde académique, utilisé pour propager la vision patronale. Dans divers quotidiens, paraissent régulièrement des libres tribunes, signées par des professeurs de toute sorte. Ces prises de position ne sont pas toujours fondées scientifiquement, mais plutôt inspirées politiquement. Voilà aussi pourquoi nous descendons dans la rue. Parce qu’il s’agit de la seule manière d’attirer l’attention de l’opinion publique sur nos positions. Dernier exemple en la matière: le modèle du «sac à dos» autrichien, présenté comme LA solution pour réaliser un statut unique. Selon la presse, ce système autrichien (introduit en 2003) permet depuis lors à tous les travailleurs d’avoir droit à un délai de préavis réduit et, de surcroît, à une indemnité de préa-

vis, pour laquelle les employeurs paient une cotisation chaque mois. En cas de licenciement, cette indemnité peut être prise ou rester sur un compte jusqu’à l’âge de la pension. Ce serait LA solution et l’option idéale pour le statut unique. On ne précise jamais qu’entretemps, la distinction au niveau du délai de préavis des ouvriers et des employés a bel et bien été maintenue en Autriche et qu’en fait, ce système du sac à dos s’apparentait davantage au développement d’un système de pension ‘deuxième pilier’ généralisé qu’à la suppression de la distinction entre ouvriers et employés. Les exemples d’autres pays doivent donc être placés dans leur juste contexte. C’est pourquoi il faut empêcher employeurs et politiques de les utiliser habilement ou d’en abuser. Réglons dès lors les choses comme il se doit: les différences entre ouvriers et employés dans ce pays doivent trouver une solution propre par le biais d’une harmonisation vers le haut. Nous n’avons que faire d’une solution impliquant une régression pour les employés. Plus de droits pour les ouvriers, et pas moins pour les employés!

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