Syndicats FGTB n°1 - 15 janvier 2010

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N°01 • BIMENSUEL • 65ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 syndicats@fgtb.be Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

15 JANVIER 2010 • Éd. LIÈGE

n o l a s Le s n a s du auto

notre dossier

Du 14 au 24 janvier, le salon du Heysel ouvre ses portes à la grand messe de l’automobile. Plus que les autres années, ce salon sera placé sous le signe de l’écologie: prototypes de voiture électriques, hybrides ou course au chiffre d’émission de CO2 le plus bas, avec force primes gouvernementales ou éco-boni à l’appui. Grande absente: la politique de mobilité: l’énergie, la moins chère et la plus propre est celle que l’on ne consomme pas. De même, la voiture la plus écologique est celle que l’on utilise pas. C’est celle qui reste au garage qui soulage le mieux le trafic et ne soulève aucun problème de stationnement. Mais peut-on se passer de l’auto? Pour répondre à ces questions, nous avons examiné les alternatives à l’auto: le train, le vélo et l’auto partagés, Villo et Cambio. Résultat des courses: la voiture est difficilement remplaçable dans l’état actuel des alternatives. Le salon sans auto n’est pas pour demain. Mais on peut toujours y travailler avec en tête la réhabilitation du service public.

DOSSIER EN PAGES 8 & 9

EDITO

Plan FGTB de relance Eco-solidaire Page 3

OUVRIERS

NOUVEAU

PAUVRETÉ

Mieux protégés contre le licenciement

Les travailleuses enceintes écartées mieux indemnisées

Des propositions pour plus d’égalité sociale

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RÉGIONS

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

LUXEMBOURG

BRABANT WALLON Le personnel de la FGTB Brabant Wallon et de FORABRA vous souhaitent une bonne et heureuse année 2010. Plus que jamais, nous serons à vos côtés.

La FGTB Luxembourg vous donne la parole! La FGTB Luxembourg tiendra son congrès d’orientation le 24 avril 2010. C’est un moment important qui permettra à notre organisation de fixer ses grands objectifs pour les années à venir. Afin de préparer au mieux ce Congrès, la FGTB Luxembourg, toutes centrales confondues, souhaite donner le plus largement possible la parole à ses délégués et militants bien sûr mais aussi à ses affiliés. C’est pourquoi nous lançons une grande enquête en collaboration avec l’Université de Liège. Celle-ci s’adressera à tous nos délégués ainsi qu’à un échantillon de plus de 1.000 affiliés choisis aléatoirement. Si vous recevez dans les prochains jours un questionnaire à la maison, prenez le temps d’y répondre. Votre avis nous intéresse, il nous permettra d’améliorer votre syndicat.

Les Centrales Professionnelles, Le Président, Le Secrétaire Régional Interprofessionnel.

NAMUR

NAMUR

Votre centrale SETCa de NAMUR vous présente ses meilleurs voeux pour 2010...

et vous rappelle qu’à partir du Mercredi 6 Janvier 2010 une permanence juridique aura lieu chaque mercredi de 16h30 à 18h30 dans les bureaux du SETCa (rue Dewez 40 – 42 5000 NAMUR 3ème étage). Pour celles et ceux qui rencontrent un problème urgent ou qui n’ont pas la possibilité de nous consulter durant les heures de bureaux, cette permanence leur donnera la possibilité de venir en nos bureaux et ce, sans rendez-vous. Nous invitons également celles et ceux qui n’auraient pas reçu leur agenda SETCa à nous contacter afin que nous puissions le leur transmettre. A toutes et à tous, une année 2010 porteuse de progrès social et que la solidarité reste notre maître mot, parce qu’ensemble on est plus fort!

www.cgnamur.be Il est né il y a quelques mois et nous en sommes très fiers. Nous lui souhaitons longue vie et de nombreuses visites! ALLEZ VOIR ET DONNEZ-NOUS VOTRE AVIS Si vous nous faites parvenir votre adresse E-mail , vous recevrez régulièrement des informations sur votre secteur ; envoyez un E-mail à Jonathan.hubert@accg.be (en indiquant le numéro de Commission Paritaire de votre Enterprise) Jonathan Hubert 081/64.99.72.

Pour le SETCa Namur, Raymonde LE LEPVRIER Secrétaire régionale

NAMUR

À l’aube du Nouvel An, acceptez de tout coeur les voeux les plus chaleureux pour une année exceptionnelle!

Secrétariat régional

La FGTB-NAMUR engage pour son service de chômage: Un(e) gestionnaire de dossiers à temps plein (contrat PFI):

Section Régionale FGTB NAMUR Rue Dewez, 40-42 5000 NAMUR

Gérard LUWEL Secrétaire Permanent FGTB Métal - NAMUR

OFFRE D’EMPLOI

Tél.: 081/64.99.00 Fax: 081/22.88.11 E-mail: namur@fgtb.be

contrat PFI de 6 mois (chômeur(-euse) complet(-e) indemnisé(-e)) qualification professionnelle et compétences requise: - niveau d’études «bachelier» (orientation sociale) - intérêt pour la législation sociale - approche sociale militante - maîtrise de la langue française (orale et écrite) - bonne utilisation de l’outil informatique - permis de conduire «B» - habitant en Province de NAMUR Les candidatures (lettre de motivation MANUSCRITE et CV: références «Gest.Ch») sont à transmettre à: FGTB NAMUR Service de chômage Michel JAUMAIN, chef de service Rue Dewez, 40-42 5000 NAMUR pour le 28/01/2010 au plus tard.


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BRUXELLES

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

Pérou: où vont les fruits de la croissance? Depuis 2008, la FGTB de Bruxelles mène, via le département Coopération syndicale avec le Sud, un projet de solidarité avec la Confédération Générale des Travailleurs du Pérou (CGTP) (lire aussi Syndicats n°4, 27/02/2009). Concrètement, nous soutenons sa «campagne nationale de cotisation syndicale» (1). A l’occasion d’une formation à la gestion financière de projets et à la législation belge, les camarades péruviens Américo Domínguez Pizarro (secrétaire d’économie de la CGTP) et Elías Ysaí Aucassi Molina (coordinateur du projet) nous ont rendu visite. Au cours de cette rencontre, nous avons évoqué les problèmes rencontrés par les syndicalistes au Pérou mais aussi les effets de la crise financière, économique et sociale. Syndicats: Malgré une forte croissance économique, au Pérou, un habitant sur trois vit sous le seuil de pauvreté, beaucoup d’enfants travaillent, il y a encore des problèmes de malnutrition et aussi de corruption. Ne peut-on voir dans tous ces phénomènes l’effet d’un problème majeur de redistribution des fruits de la croissance? Américo Domínguez Pizarro (ADP): Jusqu’au 5 avril 1992, le Pérou a connu une économie d’Etat. A ce moment, le président Fujimori a fermé le parlement et installé le modèle néolibéral: privatisations, dérégulation du travail, globalisation économique, ouverture des marchés et ouverture des frontières. 50.000 travailleurs (des fonctionnaires) ont été licenciés. La CGTP a réussi à remettre 30.000 travailleurs à leur poste. La lutte a été permanente, grâce à la solidarité internationale dont nous vous sommes d’ailleurs très reconnaissants. Fujimori (2) a vendu toutes les entreprises d’Etat à un prix ridicule, bradant le développement du pays. Notre organisation a payé la contestation au prix de vies humaines et a fini par être désarticulée: plus personne ne voulait être dirigeant syndical! La croissance n’est pas le fruit d’une politique mais du marché, de la privatisation des entreprises publiques et de l’augmentation du prix des métaux précieux. Par contre, la pauvreté a augmenté. La CGTP exige toujours des investissements dans l’éducation, la santé, la sécurité sociale, les infrastructures, mais personne ne nous écoute! Aujourd’hui, les objectifs principaux du gouvernement d’Alan Garcia sont la vente des ressources naturelles (pétrole, gaz, eau, jungle), la privatisation des ports et aéroports, etc. Et toute la protestation populaire est en train d’être criminalisée. Les communautés indigènes de l’Amazonie sont menacées et leurs dirigeants exilés. A la GGTP, notre présidente, Carmela Sifuentes de Holguín, et notre secrétaire général, Mario Huamán Rivera, sont traduits en justice suite à des actions de protestation contre la privatisation. Nous n’avons pas peur de cela, nous avons encore plus de force pour lutter pour une patrie

libre et des ressources pour nos enfants et petits-enfants!

Syndicats: En 2011 il y aura des élections au Pérou. Comment cela va-t-il se passer? ADP: Pour nous, Alan Garcia est de droite et nous sentons que les partis de droite sont en train de s’unir. Il faut maintenant que la gauche s’unisse. La CGTP a la capacité de mobiliser, pas seulement ses membres, mais aussi les chômeurs, les étudiants, les universitaires,… mais nous ne sommes pas un parti politique, ce n’est pas notre rôle. Nous demandons aux partis politiques de gauche de s’organiser. Malheureusement, au Pérou, les pauvres votent à droite! Pendant les campagnes électorales, on leur donne de l’argent, un cadeau: un T-shirt, un accès à l’eau pour tout un quartier, une route, des escaliers, des latrines,...la droite achète des spots à la télé et matraque les gens. La gauche n’a pas d’argent et les pauvres n’ont pas la conscience de classe. Ils n’ont pas la capacité de réagir. Et au moment de voter, ils votent à droite. C’est pour ces raisons que le gouvernement ne s’intéresse ni à l’éducation ni la santé. Il faut arrêter cela. Nous voulons gagner la conscience des travailleurs. Syndicats: Voulez-vous nous expliquer votre campagne de cotisation nationale? ADP: Nous avons rassemblé tous les camarades qui s’occupent de l’économie dans une conférence nationale. Ils ont reçu du matériel de propagande (affiches et dépliants) qui explique l’importance de la cotisation syndicale. Nous sommes en train d’élaborer un règlement de cotisation qui devra être approuvé par nos instances. Ce projet-pilote est fait en collaboration avec 3 syndicats: les ports, les télécommunications et l’enseignement supérieur. Pendant la conférence, un bilan du taux de cotisation à la CGTP a été fait et est en cours de publication. Nous voulons que la comptabilité soit transparente pour tous! C’est vraiment un défi pour nous de présenter tous les comptes au centime prêt, car nous luttons contre un gouvernement corrompu et devons montrer l’exemple. Pendant notre formation en Belgique, nous avons participé à 3 jours d’ateliers sur l’administration fi-

nancière, économique et comptable du projet. Nous devons aussi établir un rapport financier et un rapport d’activités en suivant les règles imposées par la DGCD (Direction générale de la coopération au développement).

Syndicats: Quelles sont les actions qui vont être entreprises au cours des prochaines années? Elías Ysaí Aucassi Molina: Nous allons développer des ateliers de cotisation syndicale dans les provinces d’Arequipa, Cuzco, Piura et Chiclayo. L’objectif de ce projet est de chercher l’unité des syndicats membres de la CGTP. Mais le gouvernement développe des organisations syndicales parallèles (des syndicats jaunes), qui n’ont rien à voir avec de vrais syndicats. Certains de leurs représentants sortent de prison et, via la menace, empêchent la présence de notre organisation! Mais les gens ont peur. Par exemple dans la construction, le ministre oblige l’entreprise à engager des travailleurs affiliés à son syndicat. On a ce problème dans tous les secteurs! Dans le secteur des transporteurs, le gouvernement a cassé une grève en louant les transports et en y mettant d’autres chauffeurs. Tout cela existe parce que le système est corrompu. Plus notre syndicat est fort, plus des syndicats parallèles sont créés. Pendant les manifestations, il y a des infiltrés qui cassent des vitrines, puis on dit que c’est nous. Dans la presse il y a des campagnes dénigrantes, des rumeurs sont lancées... Les médias sont manipulés. Au travers de notre organisation nous essayons de contrecarrer le gouvernement. Nous savons que la lutte sera longue, mais nous sommes déterminés à la mener!

AVEC UN SEUL POUMON «LES CONDITIONS DE TRAVAIL EN PALESTINE OCCUPÉE»

MET SLECHTS ÉÉN LONG «WERKOMSTANDIGHEDEN IN BEZET PALESTINA»

25/01/2010, 18:00 FILM + SOIRÉE DÉBAT Á l’Université Populaire de Bruxelles Rue de la Victoire 26 - 1060 Saint-Gilles / UP, Overwinningsstraat 26 - 1060 Sint-Gillis Gratuit / Gratis - Drink de bienvenue / Welkomstdrankje Info : 02/552.03.57

Cotisations en vigueur au 01/01/2010 Cotisations effectives

Sans prime syndicale

Travailleur temps plein

13,90

14,25

Temps partiels - mi-temps </=

11,00

14,25

Prépensionnés

10,25

11,00

Chômeurs (nouvel affil.) 1er 3 mois

13,90

Cotisations réduites

(1) Puntualito: la mascotte de la campagne Cotisation (Abeja= abeille, puntual = ponctuelle). (2) La Cour suprême du Pérou a confirmé à l’unanimité la condamnation à 25 ans de prison de l’ex-président Alberto Fujimori pour violations des droits de l’Homme. L’ex-chef de l’Etat péruvien (1990-2000) a été condamné à 25 ans de prison pour sa responsabilité dans des massacres de civils en 1991-92 par des «escadrons de la mort», lors de la répression contre les guérillas d’extrême gauche, dont le Sentier lumineux (3/01/2010).

Avec prime syndicale

tarif normal tarif sans avec domiciliation domiciliation

Chômeurs (*)(tarif réduit avec DOM ou prélèvement direct)

11,75

9,25 (*)

Etudiants

1,50

1,50

Interruption de Carrière

4,50

4,00

Jeunes (-21 ans)

11,75

9,25

Gardiennes encadrées

3,10

3,10

Pensionnés

4,00

3,25


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

MONS - BORINAGE

TOURNAI - ATH - LESSINES Ronald Duval, Secrétaire fédéral de la et ses collaborateurs vous présentent, ainsi qu’à vos proches, leurs meilleurs voeux pour l’année 2010

CHARLEROI - SUD-HAINAUT

Quand? le mardi 9 mars 2010. A cette occasion, le SETCa de Charleroi fêtera ses affilié(e)s ayant atteint, entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2009, 20 ans, 30 ans, 40 ans ou 50 ans d’affiliation au SETCa. Si vous remplissez les conditions, nous vous proposons de nous retourner le formulaire ci-dessous avant le 15 février 2010 ou le remettre à votre délégué(e) syndical(e).

CENTRE

> SETCA CENTRE

Rénovation à tous les étages 2007 avait déjà été une année de «rénovations» pour le SETCa Centre qui avait alors aménagé les étages supérieurs (1er,2e,3e) de son bâtiment. En 2009, c’est tout l’espace du rezde-chaussée qui a été rénové et réaménagé. Des travaux nécessaires, précise Manuel Morais, Secrétaire régional, quant on sait que le nombre des affiliés du SETCa Centre a doublé en 20 ans. Il était donc primordial d’offrir aux membres de la régionale du Centre des locaux plus adaptés.

Outre un espace accueil plus moderne, le service juridique a également vu ses effectifs augmenter. Là où il n’y avait qu’un seul bureau, il y en aujourd’hui trois. Une aide juridique à l’attention non seulement des affiliés, qui il faut bien l’avouer, sont de plus en plus confrontés à des problèmes de non-respect de contrat de travail, des licenciements abusifs…; mais aussi des délégués syndicaux du SETCa Centre qui sont en première ligne. Dans ce même soucis de proxi-

mité, les espaces de formations et d’informations (salle de conférence, centre de documentation à vocation socio économique, galerie d’exposition) sont plus que jamais accessibles à tous au travers des diverses activités organisées par son asbl La Maison des Employés et Cadres Syndiqués. Un SETCa Centre donc résolument plus chaleureux et ouvert qui, en offrant des lieux de débats, d’échanges d’idées et de confraternité se veut aussi une nouvelle Maison du Peuple

Nom ......................................................................... Prénom .................................................................... Adresse .................................................................... CP : ............. Localité : ........................................... Date de naissance ................................................. Dernière entreprise ................................................. Affilié(e) depuis le ................................................... Signature SETCa Charleroi quai de Brabant 9 – 6000 Charleroi

Hommage aux Anciens du SETCa Charleroi


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RÉGIONS

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

LIÈGE - HUY - WAREMME

Information aux affilies du SETCa Afin de mieux répondre à la demande, le service juridique vous accueillera dorénavant aux heures d’ouverture suivantes: Celui-ci sera dorénavant accessible aux affiliés les jours suivants: - le lundi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h00 - le mardi de 8h30 à 12h30 - le mercredi de 13h30 à 17h00 - les jeudi et vendredi de 8h30 à 12h30 Permanences téléphoniques: - le mardi de 13h30 à 16h30 - le mercredi de 9h00 à 12h30 - les jeudi et vendredi de 13h30 à 16h30 Cet horaire entrera en vigueur le lundi 04/01/2010. Enseignement libre D’autre part, nous instaurons à partir du mercredi 13 janvier 2010 une permanence pour les affiliés de l’enseignement libre, SEL – SETCa. Elle se tiendra les 2ème et 4ème mercredis du mois de 14h00 à 16h00 dans nos locaux, place Saint-Paul, 9-11, 3ème étage à 4000 Liège

VERVIERS

> ALORS QUE LES RESPONSABLES DE LA CRISE PROSPÈRENT

La chasse aux chômeurs doit s’arrêter! ques de contrôle de la disponibilité des chômeurs imaginée il y a une demi décennie. Le chômage s’aggrave et le rythme des exclusions s’accélère. Cette chasse a pour conséquence un développement spectaculaire de la précarité et un transfert financier du coût de la solidarité sociale depuis le fédéral (pour lequel tout le monde contribue) vers les CPAS des communes les plus pauvres! Les moutons sont ainsi bien gardés: les riches plus riches, les pauvres plus pauvres… La FGTB wallonne réclame la suppression de cette «chasse aux chômeurs». Les CPAS ont été invités à en débattre. La Régionale de Verviers et Communauté germanophone a organisé une première assemblée de militants à ce sujet. Elle a déployé sur sa façade le fond de sa pensée: un calicot sur lequel il est dit que «Pour maintenir les bas salaires, le capitalisme a besoin du chômage». Elle a distribué des tracts à l’occasion de la prestation d’une chorale improvisée chantant «les chansons de Naoël». Elle a porté une lettre ouverte adressée aux quatre partis démocratiques de l’arrondissement (publiée sur le site www.fgtb-verviers.be). Toujours pas de réponse… D’autres actions sont en préparation. Un 1er mai de lutte sera centré sur la revendication, au minimum d’un moratoire sur les sanctions qui visent les travailleurs sans emploi.

e capitalisme, en crise, nuira encore à tous les travailleurs en 2010. Les «spécialistes» des instituts économiques convergent sur cette prévision. Ils annoncent de nouvelles pertes d’emploi, un approfondissement du chômage et, au mieux, une timide reprise de l’activité économique. Le monde politique semble tétanisé, résigné, fataliste. Dans le meilleur des cas, il pourrait être question d’envisager de mettre fin à la chasse aux chômeurs, par exemple.

ni responsable. Au contraire du chômage dont la droite nous dit, quand la gauche se tait, qu’il serait la conséquence d’un défaut de comportement des chômeurs. Soit parce qu’ils sont mal formés – les travailleurs n’ont sans doute jamais été aussi éduqués! -, soit parce que leur comportement de recherche serait si défaillant que les pouvoirs publics doivent les contraindre, sous menace de sanctions et d’exclusions, à rechercher activement ce qui n’existe pas.

Cette situation est scandaleuse, révoltante, inacceptable!

Ainsi faut-il comprendre qu’une philosophie politique de piliers de comptoir tiendrait lieu de doctrine à la droite et laisserait sans voix les progressistes: «Celui qui veut vraiment travailler, ben il en trouve, du travail…» Il suffirait donc d’obliger les travailleurs sans emploi à vouloir vraiment travailler et, hop, fini le chômage?

L

Les banquiers sont occupés à restaurer leurs profits avec l’argent de la collectivité. Les «traders» et autres spéculateurs voient leurs rémunérations continuer de progresser. Et les travailleurs qui «payent» restent, eux, menacés de sanctions si leur comportement sur le marché de l’emploi» n’est pas jugé suffisamment «actif». Sous la menace de ce chantage, ils sont contraints de rechercher avec zèle ce que le capitalisme financier détruit avec méthode: de l’emploi! Tout se passe comme si le cataclysme économico-financier de 2008-2009 n’avait ni coupable

Les chiffres de l’ONEm sont clairs: l’arrondissement de Verviers comptait, le 1er décembre dernier, 19.100 chômeurs indemnisés. Dans le même temps, le site du FOREM proposait moins de… 350 emplois. La mise en perspective de ces données devrait inciter les responsables de la politique de l’emploi à vérifier la performance des politi-

Prochain rendez-vous: le lundi 25 janvier à 15 h. Un cortège de voitures se rendra depuis la Régionale à la Cellule de reconversion des travailleurs de Cordenons à Malmedy. L’année dernière, ces travailleurs de la papeterie se sont battus pour retrouver… un patron. Théoriquement, la disponibilité de ceux qui n’auront pas été reclassés devrait être vérifiée dans quelques mois. Un comble! La FGTB a revendiqué la création de cette infrastructure, qui affiche un taux de reclassement incomparablement supérieur (58%) à celui du… Plan de contrôle de la disponibilité des chômeurs ! Au début du mois de février, le lundi 8 en début de soirée, le Cépage organisera, par ailleurs, une rencontre à laquelle sera convié l’ensemble des mandataires des CPAS de l’arrondissement. Y participeront notamment un représentant de la section CPAS de l’Union des villes et des communes de Wallonie et un autre de l’Association de Défense des Allocataires Sociaux. En 2010 plus que jamais, l’objectif du développement économique doit être la satisfaction des besoins sociaux de la population au premier rang desquels figure la réduction du chômage plutôt que l’exclusion des chômeurs!

Daniel Richard, secrétaire régional interprofessionnel.


ACTUALITÉS

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> ÉDITO

Urgence d’un plan de relance «éco-solidaire» 2 008 a été l’année de la crise financière. 2009 l’année de la crise de l’emploi et de la consommation. Dans ce contexte plus que «morose», les employeurs poursuivent sur leur lancée comme si de rien n’était. La FEB invente un écart salarial de 11% pour réclamer une modération salariale au moment où le pouvoir d’achat est au plus bas. Le chômage, qu’il soit économique ou complet, n’est-il pourtant pas déjà une forme drastique de modération salariale pour ceux qui le subissent? Et pour les entreprises, c’est une économie de l’ordre d’un milliard d’euros sur les salaires! A charge de la sécurité sociale. Dans le même ordre d’idées, AB Inbev, une entreprise multinationale qui n’a pas souffert de la crise, qui engrange d’énormes bénéfices et paie plus que grassement ses dirigeants, a décidé de supprimer 750 emplois, dont 263 en Belgique, dans le seul objectif d’accroître encore ses profits! Faut-il s’étonner si les travailleurs sont furieux face à une telle arrogance? A en croire les prévisions de la Banque nationale, 2010 ne s’annonce pas mieux que 2009. Elle pourrait même être pire si on ne fait rien. En tout cas rien de plus. Le Gouvernement, fin décembre, a décidé de prolonger en les assou-

Travailler moins, travailler tous

avec embauche compensatoire est la plus efficace même s’il faut bien sûr examiner la situation de chaque secteur au cas par cas. Outre l’avantage de faire travailler plus de gens au lieu d’en obliger certains à faire des heures sup’ souvent même pas payées - alors que d’autres sont condamnés à l’inactivité, la formule permettra de relancer la consommation intérieure et de refinancer la sécurité sociale. De relever ce fameux taux d’activité si nécessaire au financement des pensions du futur sans nul besoin de toucher à l’âge de la retraite ni de remettre au travail les papys et mamys.

Des mesures anticrises, impliquent que l’on mette d’urgence tout en œuvre pour combattre le chômage. On ne peut pas accepter un taux de chômage avoisinant les 15% sans réagir. Il faut sauver des emplois. Il faut aussi en créer – que ce soit dans le secteur privé ou le secteur public - et donner aux jeunes qui attendent d’entrer dans la vie active autre chose que des emplois précaires.

Elle permet d’encadrer collectivement et de lier à une obligation de remplacement les systèmes d’aménagement du temps de travail financés par la sécu, comme le crédit-temps, la plupart du temps réservés aux femmes au détriment de leur carrière et de leur pouvoir d’achat. C’est un moyen donné à tous de mieux concilier travail et vie privée. D’améliorer la qualité de vie et la mobilité.

Comment? La FGTB lance plusieurs propositions:

Intérêt collatéral: il sera inutile d’harceler les chômeurs pour qu’ils cherchent un travail là où il n’y en a pas. Il faut certes les accompagner, les former mais surtout leur donner du travail. C’est autrement plus efficace que de leur imposer des contrôles à répétition sans lien avec les réalités

plissant certaines mesures dites «anticrise». Ces mesures concernent principalement l’application aux employés d’un système de chômage économique comparable à celui des ouvriers ainsi que des systèmes de réduction collective ou individuelle du temps de travail. Si ces mesures étaient nécessaires pour amortir le choc de la crise et permettre d’éviter un certain nombre de licenciements, ce ne sont pas des mesures à proprement parler «anticrise». C’est de l’accompagnement social.

1°) Il faut remettre à l’ordre du jour la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire. La formule de 4 jours semaine

Prolongation des mesures anticrise pour les employés Le gouvernement a décidé fin décembre de prolonger jusqu’au 30 juin 2010 les mesures anticrise concernant les employés avec quelques légères adaptations. Suite à notre action du 4 décembre pour obtenir une meilleure protection des ouvriers contre le licenciement, les ouvriers licenciés auront droit à une prime supplémentaire de 1.666 euros. Au plus fort de la crise, et à la demande des employeurs, le gouvernement avait décidé en 2009 de trois type de mesures concernant les employés pour éviter les licenciements: 1°) Une réduction collective temporaire de la durée du travail Cette réduction de 1/5 ou 1/4 temps doit s’appliquer à l’ensemble des travailleurs ou pour tous les travailleurs d’une catégorie spécifique dans l’entreprise (par ex. les + 50 ans). Elle donne lieu à une réduction

forfaitaire des cotisations sociales par trimestre de 600e (pour une RTT d’1/5 temps) à 750e (pour pour une RTT d’1/4 temps) + 400e en cas de combinaison avec la semaine de quatre jours. Les travailleurs reçoivent une compensation salariale égale à trois quarts au moins de la réduction forfaitaire des cotisations sociales, sans pouvoir dépasser le salaire brut avant application de la mesure. 2°) Une réduction individuelle temporaire des prestations de travail Appelée aussi crédit-temps de crise, cette mesure permet de réduire son temps de travail d’1/5e ou de la moitié sur la base d’un emploi à temps pendant 1 à 6 mois. Une allocation de crédit-temps de 442e pour un mi temps, 248e pour une réduction d’1/5 pour les plus de 50 ans, ou 188e pour les moins de 50 ans. 3°) Un régime collectif temporaire de suspension complète ou partielle de l’exécution du contrat de travail C’est une mesure spécifique pour les employés sans modification de la loi sur les contrats de travail qui ne peut s’appliquer que si l’employeur démontre que l’entreprise est en difficulté. Les travailleurs

concernés doivent être informés au moins 7 jours à l’avance. Le repos compensatoire doit être pris préalablement. Deux régimes sont possibles: soit suspension complète de l’exécution du contrat de travail pendant maximum 16 semaines, soit une suspension à temps partiel d’au moins 2 jours par semaine pendant maximum 26 semaines. Mais il est possible de combiner les deux régimes. Le travailleur reçoit alors une «allocation de crise» qui correspond aux allocations de chômage dans le cadre du chômage économique pour les ouvriers, majorée d’un supplément payé par l’employeur. Pour être reconnue en difficulté (tant pour le crédit temps de crise que pour la suspension de crise employés), l’ entreprise doit répondre à certains critères qui ont été assouplis: Soit baisse du chiffre d’affaires ou de la production de 15 % (au lieu de 20%) par rapport au même trimestre de 2008 (au lieu de 2009). Soit au minimum 20% de jours de chômage économique chez les ouvriers. Soit une baisse significative des commandes.

du marché de l’emploi.

Réparer la Planète, préparer l’avenir

2°) Le défi climatique nous ouvre une voie royale pour sortir de la crise. Il y a des secteurs, des technologies, des produits, des sources d’énergie renouvelable à développer pour lutter contre le réchauffement et évoluer vers une société bas carbone, voire sans pétrole. En collaboration avec les régions et l’Europe, il faut accompagner cette mutation de notre économie du profit à court terme, responsable du gâchis climatique, vers une économie éco-solidaire pour à la fois résoudre les problèmes environnementaux, stimuler l’économie et l’innovation technologique, renforcer les solidarités. Cette économie éco-solidaire doit en effet viser à réduire les inégalités dans l’accès aux ressources naturelles et à l’énergie ou aux systèmes d’économies d’énergie et aux nouvelles technologies. Réduire aussi les inégalités entre pays développés et en voie de développement car la Planète est une et indivisible.

de transactions financières qui alimentent chaque jour le monde de la finance et la spéculation représentent des masses énormes d’argent. Une petite taxe au niveau européen de 0,025% pourrait rapporter 135 milliards d’euros. De quoi financer un véritable plan de relance européen que l’on attend toujours.

L’épargne a gonflé en un an de 26% pour atteindre 188 milliards. Il n’est bien sûr pas question de la confisquer. Mais on peut l’orienter vers l’économie réelle. Les banques privées ont fait la preuve de leur incapacité à servir l’économie. C’est pourquoi il faut penser à une banque publique ou une société d’investissement publique qui garantirait l’épargne des gens et servirait le redéploiement économique. Cela ne dispense pas l’Etat d’améliorer ses recettes et de réduire certaines dépenses par la lute contre la fraude fiscale, une redistribution plus sélective des aides fiscales et une meilleure taxation des revenus du capital. Une cotisation sociale généralisée soulagerait en outre le budget de la sécurité sociale mis à rude épreuve par la crise.

Mobiliser l’argent qui dort Bravo! Mais avec quel argent? De l’argent, il y en a. Il est tout simplement mal utilisé. Les millions

Anne Demelenne Rudy De Leeuw Secrétaire générale Président

Les ouvriers mieux protégés en cas de licenciement Pendant la période du 1er janvier 2010 au 30 juin 2010, les ouvriers qui sont licenciés de manière individuelle ou après faillite, auront droit à une indemnité forfaitaire de 1.666 euros. Cette mesure constitue un premier pas vers une amélioration temporaire du régime de licenciement des ouvriers. La FGTB continuera à œuvrer à la suppression des discriminations et des inégalités de traitement en vue de réaliser une harmonisation des statuts vers le haut. Pendant la période du 1er janvier 2010 au 30 juin 2010, les ouvriers qui sont licenciés de manière individuelle ou après faillite, auront droit à une indemnité forfaitaire de 1.666 euros. Cette indemnité payés par l’ONEM et exonérée de cotisations sociales s’ajoutera à l’indemnité de préavis. Elle ne sera pas taxée fiscalement. L’employeur devra rembourser 33% de la prime s’il n’a pas utilisé une des trois mesures anticrise: • le système du chômage économique pour les ouvriers pendant 4 semaines pour un ouvrier qui dispose d’une ancienneté de moins de 20 ans et pendant 8 semaines pour un ouvrier avec une ancienneté de plus de 20 ans; • la diminution collective du temps de travail; • le crédit-temps de crise. Pour les ouvriers licenciés dans le cadre d’un licenciement collectif, la réglementation relative à la cellule pour l’emploi, à l’outplacement et à la garantie de revenu pendant 3 mois (pour les ouvriers qui ont moins de 45 ans) ou de 6 mois (pour ceux qui ont plus de 45 ans) restent d’application. Pour ces ouvriers, l’indemnité ne sera donc pas d’application, vu qu’ils jouissent des garanties de salaire mentionnées ci-dessus. Cette mesure ne s’applique pas: • en cas de Licenciement collectif: pas de prime mais cellule pour l’emploi et indemnités de reclassement existant déjà. • en cas de Licenciement pour motif grave. • en cas de Pension/prépension. • en cas de Licenciement pendant la période d’essai. • aux institutions publiques et semi-publiques.


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ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

> NOUVEAU

Les travailleuses enceintes écartées mieux indemnisées partir du 1er janvier 2010, ce n’est plus le Fonds des maladies professionnelles qui indemnisera les travailleuses enceintes écartées de leur poste de travail par mesure de sécurité pour leur santé ou celle de leur bébé, mais bien les mutualités.

A

Cette mesure que nous avons réclamée et obtenue, permet aux travailleuses écartées de bénéficier de l’indemnité AMI de loin supérieure à l’indemnité FMP. L’indemnité journalière de maternité est en effet désormais de 78% de la rémunération journalière moyenne (limitée au plafond AMI

de 3.078e/mois ou 142e/jour pour une semaine de 5 jours), jusqu’à la sixième semaine précédant la date présumée de l’accouchement (ou la huitième semaine, lorsqu’une naissance multiple est prévue). Les travailleuses enceintes qui exercent un travail adapté avec perte de salaire bénéficieront d’une indemnité calculée en application d’une règle de cumul des indemnités avec le revenu professionnel découlant du travail adapté. Pour les travailleuses accouchées ou qui allaitent leur enfant et sont écartées du travail ou exercent un

travail de remplacement, les dispositions actuelles continuent à s’appliquer (seul la mutualité intervient actuellement dans l’indemnisation de ces travailleuses). La nouvelle mission du FMP consistera en la centralisation de toutes les données relatives à l’écartement des travailleuses enceintes et en l’analyse de ces données. Attention: les travailleuses écartées du travail en 2009 en raison de certains risques professionnels continueront à recevoir leurs indemnités du Fonds des maladies professionnelles.

> SANTÉ

Statut Omnio: nouveau plafond 2010 > ERRATUM e statut Omnio permet de bénéficier d’une intervention majorée de la mutuelle dans les soins de santé et les médicaments. Omnio est destiné aux ouvriers, employés, indépendants, chômeurs, malades, … dont la situation financière est difficile.

L

La notion de «situation difficile» dépend des revenus du ménage. Par ménage - en ce qui concerne Omnio – il faut entendre une ou plusieurs personnes domiciliées à la même adresse au 1er janvier de l’année de la demande, même sans lien de parenté. Si le ménage compte un nouveau

er

membre après le 1 janvier de l’année de la demande, il n’en est pas tenu compte sauf s’il s’agit d’un nouveau-né ou d’un enfant adopté de moins de 16 ans. De même, si un membre du ménage quitte le ménage après le 1er janvier de l’année de la demande, on tiendra toujours compte de ses revenus dans le calcul des revenus du ménage

sables dont: • les revenus professionnels • les revenus mobiliers et immobiliers (p.ex., le revenu cadastral de la maison d’habitation) • les revenus de remplacement (p.ex., les allocations de chômage, les indemnités de maladie, …) • tous les autres revenus d’origine belge ou étrangère.

Le nouveau plafond de revenus admis pour 2010 (revenus 2009) est de 14.778,26 euros + 2.735,85 euros par personne supplémentaire. Quels revenus?

Les revenus professionnels des enfants de moins de 25 ans (par exemple, jobs étudiant) ne sont pas pris en compte dans le calcul des revenus du ménage s’ils ont bénéficié des allocations familiales durant l’année de référence pour le calcul des revenus.

Il s’agit des revenus bruts impo-

Les préavis des ouvriers Une malencontreuse erreur s’est glissée dans notre dossier de décembre 2009 en ce qui concerne les préavis des ouvriers: pour les ouvriers, la Convention collective de travail n° 75 qui complète la loi de 1978 sur les contrats de travail prévoit deux cas de figure: • moins de 20 ans (et non jours) d’ancienneté: 28 jours calendrier de préavis; • 20 ans (et non jours) ou plus: 56 jours calendrier.

> INDEX

Taux d’inflation encore négatif en décembre

> SAISIES SUR SALAIRE

Evolution de l’indice des prix (base 2004 = 100)

Montants insaisissables pour 2010 uand un travailleur ne paye pas ses dettes, son ou ses créanciers peuvent demander une saisie sur salaires. Mais souvent lorsque il contracte un emprunt, l’emprunteur s’engage à accepter une cession de salaire au cas où il ne rembourserait pas les sommes dues.

Q

La saisie ou cession est cependant limitée. On ne peut pas tout saisir ou prélever: il faut laisser un minimum vital à la personne saisie. Pour les allocations sociales, les limites au 1er janvier 2010 sont les suivantes: ✓ Jusqu’à 978e: aucune saisie ou session ✓ De 978e à 1050e: maximum 20% (soit 14,40e) ✓ De 1050e à 1268e: maximum 40% (soit 87,20e) ✓ Au-dessus de 1268e: tout peut faire l’objet d’une saisie ou une cession. Lorsqu’il s’agit de revenus du travail, ou du cumul de revenus du travail avec une allocations sociale, les plafonds suivants sont d’application:

✓ Jusqu’à 978e: aucune saisie ou session ✓ De 978e à 1050e: maximum 20% (soit 14,40e) ✓ De 1050e à 1159e: maximum 30% (soit 32,70e) ✓ De 1159e à 1268e: maximum 40% (soit 43,60e) ✓ Au-dessus de 1268e: tout peut faire l’objet d’une saisie ou une cession.

Notons que ces montants sont légèrement inférieurs à ceux de 2009 en raison de l’inflation négative. Rappelons que les limites ci-dessus ne s’appliquent pas en cas de pension alimentaire non payée : dans ce cas, tout le salaire peut être saisi.

La présence d’enfants à charge donne droit à un relèvement des plafonds de 60e par enfant. Exemple: j’ai un salaire de 1500e. On peut me saisir: 0e sur 978e + 14,40e sur la tranche 978 - 1050e + 32,70e sur la tranche 1050 - 1159e + 43,60e sur la tranche 1159 - 1268e + 232e sur ce qui dépasse 1268e Soit au total 322,70e

Les revenus qui ne peuvent être saisis ou cédés - les allocations familiales; - les allocations de handicapés; - les remboursements de dépenses de santé par la mutuelle; - le revenu garanti aux personnes âgées, - le revenu d’intégration et l’aide sociale.

Mois

2008 (base 2004=100)

2009

Index IndexNormal Santé

I n d e x - I n d e x IndexSanté Normal Santé Lissé

IndexSanté Lissé

Janvier

108,84

107,85

107,10

111,36

111,45

111,27

Février

109,62

108,71

107,73

111,74

111,75

111,38

Mars

110,42

109,32

108,33

111,10

111,07

111,38

Avril

110,67

109,49

108,84

111,33

111,17

111,36

Mai

111,66

110,20

109,43

111,25

110,96

111,24

Juin

112,28

110,62

109,91

111,04

110,50

110,93

Juillet

112,87

111,22

110,38

110,97

110,48

110,78

Août

112,18

110,88

110,73

111,31

110,66

110,65

Septembre 112,36

111,15

110,97

111,02

110,46

110,53

Octobre 112,16

111,29

111,14

111,07

110,64

110,56

Novembre 111,49

111,09

111,1

111,36

110,75

110,63

Décembre 111,25

111,24

111,19

111,54

110,96

110,70

Index normal: l’index mesure l’évolution réelle des prix. Pour décembre 2009, on enregistre encore une inflation négative de -0,26% par rapport à décembre 2008. Loyers: l’index-santé sert de base à l’indexation des loyers à la date anniversaire de la signature du bail. Théoriquement les loyers pourraient baisser de 0,25% en janvier mais c’est au locataire à en faire la demande. Allocations sociales: Le prochain taux-pivot (par rapport à l’index-santé lissé) qui entraînera une hausse de 2% des allocations sociales est de 112,72 (base 2004 = 100). Conversion: l’index-santé de décembre 2009 (110,70/base 2004 = 100) correspond à 126,24 (base 1996=100).


ACTUALITÉ

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

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> PAUVRETÉ

Des propositions pour plus d’égalité sociale A l’aube de l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, un rapport a vu le jour, mettant le doigt sur les critères d’inégalités, et suggérant de nombreuses pistes de travail. inq centres d’attention sont dégagés dans ce rapport 2008-2009 très complet, réalisé par le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale. Cinq thèmes sensibles sur lesquels il faudra agir pour mettre un terme aux inégalités. Car celleci s’infiltre à tous les niveaux de la vie sociale, dès le plus jeune âge.

C

Pas plus de droits, mais des droits respectés Le premier constat du service de lutte contre la pauvreté a trait à l’exercice des droits. L’égalité de droits est en principe chose acquise et incontestable. Pourtant, l’on est forcé de reconnaître que sa mise en œuvre est bancale. Les personnes qui vivent dans la pauvreté rencontrent un certain nombre de difficultés à faire valoir des droits qui, pourtant, pourraient considérablement leur faciliter l’existence. Citons notamment le droit à la protection de la santé, et le statut OMNIO, qui permet un accès aux soins facilités. Si la formule existe depuis deux ans et demi, moins d’un quart des ayants droit potentiels en bénéficient. En cause, une difficulté d’accès à l’information et donc une méconnaissance des possibilités, ainsi qu’une certaine complexité administrative et légale. Une simplification, voire une automatisation du mécanisme sont les avancées préconisées par les différents acteurs de lutte contre la pauvreté. L’accès au logement est également source de bon nombre d’inégalités. La constitution de la garantie locative reste une épreuve que même la nouvelle législation en vigueur n’a pas pu résoudre (cf. Magazine Syndicats n°20). Là encore, l’instauration d’un fonds de garantie locative est citée comme seule réponse efficace. L’école: source d’inégalités? Générales, techniques, professionnelles… A chaque milieu son type d’étude? L’orientation scolaire de l’enfant est cruciale pour son développement futur, et dois dès lors être choisie en connaissance de toutes les possibilités offertes. Le constat est malheureusement clair : les jeunes issus de familles défavorisées sont concentrés dans des catégories d’études réputées comme offrant peu de débouchés en termes d’études supérieures ou d’emploi. La raison est que l’orientation d’un jeune est bien souvent définie par ses résultats scolaires, plus que par ses aspirations futures ou compétences. Résultats qui sont par ailleurs fortement orientés par l’origine sociale de l’élève. D’échec en échec, l’enfant sera orienté vers une option considérée comme plus faible. Un autre constat est que certains parents, issus de milieux défavorisés, mesurent mal l’importance du

choix d’études pour leurs enfants, et les conséquences que ce choix aura sur le futur de ces derniers. Quelles sont les solutions? «L’idéal serait de tendre vers un véritable tronc commun en secondaire, en limitant les choix d’orientation avant 16 ans. Ce tronc commun devrait munir chaque élève d’une formation de base de qualité, large, proposant également des matières techniques.» Le rapport préconise également une information optimale aux parents, ainsi qu’une remédiation rapide aux élèves en difficultés, et ce dès le fondamental, afin d’éviter que les retards scolaires et inégalités ne s’accumulent dès l’ école primaire. Et ce, au sein même de l’école. «Nous dénonçons avec force le principe d’externalisation du rattrapage scolaire, dans des écoles de devoirs ou des sociétés privées de coaching. Non seulement l’école se décharge de sa mission, mais cette pratique rend les parents responsables de la remédiation des enfants et introduit une inégalité supplémentaire entre les élèves.» Un emploi à tout prix ou un emploi convenable? Pauvreté ne rime pas avec oisiveté, ce serait beaucoup trop simple. Car qui dit «emploi» ne dit pas forcément «qualité», et la précarité ou l’insécurité d’un emploi ne permettent évidemment pas de sortir d’une situation difficile. Les chiffres parlent: parmi les personnes vivant sous le seuil de risque de pauvreté, 21,1% ont un emploi. Et 4,4% des travailleurs vivent réellement sous ce seuil de pauvreté. Le concept de l’emploi convenable est donc à favoriser par rapport à celui de l’emploi à tout prix. Selon les observations du Service de lutte contre la pauvreté, «ce sont souvent les chômeurs les plus vulnérables qui se voient proposer des emplois précaires, et ceci alors qu’ils bénéficient déjà de moins de chances sur le marché de l’emploi.» C’est également parmi cette catégorie de travailleurs que les sanctions liées au plan d’activation sont les plus nombreuses. «Ces personnes éprouvent davantage de difficultés à rassembler des preuves de leur recherche d’emploi, et à se défendre (en entretien, NDLR).» Changements d’adresse réguliers, découragement, difficultés administratives sont autant de causes de non-présentation aux entretiens de l’ONEM, et donc de sanctions… Plusieurs propositions ont donc été mises sur papier. Ainsi, le rapport propose notamment un élargissement du critère de protection du choix de carrière. Concrètement, aujourd’hui, un demandeur d’emploi qualifié peut maintenir un choix de carrière préférentiel pendant six mois. Période souvent bien trop courte

pour trouver un emploi convenable! Par ailleurs, les demandeurs non-qualifiés ne peuvent avoir recours à ce «choix de carrière», et tombent donc plus facilement dans la spirale des emplois précaires… Parmi eux, l’on retrouve des «temps partiels» non choisis, ainsi que des contrats temporaires qui ne permettent pas de construire un projet de vie convenable.

est également une des pistes proposées.

Energie et eau

Vers un droit effectif à l’eau

«Les factures d’énergie vont peser de plus en plus sur le budget du ménage. Nous répétons une fois encore que beaucoup de ménages doivent s’en sortir avec des revenus trop bas. Le montant des factures d’énergie doit donc aussi être contrôlé.» Ce constat posé, plusieurs pistes sont proposées dans le rapport. Un plafonnement des prix de l’énergie, d’une part, et d’autre part la mise en place d’une politique de prix progressive et solidaire. «Le système des prix maximaux sociaux—dans lequel certains groupes bénéficient de tarifs réduits—doit être optimisé.»

La pauvreté ne devrait en aucun cas priver individus et familles d’eau de qualité et en suffisance. Or, personnes sans abri ou logées de manière précaire sont trop souvent victimes d’un cruel manque en la matière. Le rapport insiste donc sur l’importance d’une autorité publique sur l’accès à l’eau et sa distribution. «Vu les expériences vécues avec le marché de l’énergie, les différentes organisations de lutte contre la pauvreté mettent en garde contre une libéralisation ou une privatisation de l’eau!»

Un plan ambitieux d’information à l’économie d’énergie à destination des populations les plus pauvres

Le Service de lutte contre la pauvreté pointe également du doigt les coupures de l’apport en énergie. «Nous demandons d’éviter à tout prix la coupure ou les compteurs à budget lorsqu’ils ne sont pas associés à une livraison minimale d’énergie!»

Côté consommation, l’eau du robinet serait, selon les calculs effectués lors de la rédaction du rapport, 178 fois moins chère que l’eau en bouteille. Il apparaît donc

comme essentiel de promouvoir au maximum la consommation de l’eau du robinet, pour des raisons économiques et écologiques! Aide à la jeunesse Le dernier chapitre du rapport fait état d’une recherche menée par le service sur une question jusqu’à présent sans réponse: y’a-t-il des placements d’enfants justifiés par des motifs de pauvreté. Ou en d’autres mots: y a-t-il une relation entre pauvreté et aide à la jeunesse. Le résultat indique effectivement une relation statistique significative entre la situation socioéconomique d’un ménage et la possibilité d’être confronté à une mesure d’aide à la jeunesse. Le placement du jeune apparaît également comme l’une des premières mesures prises, donnée qui interpelle, sachant qu’elle devrait être une décision exceptionnelle. Si une relation statistique est effectivement établie, la causalité ne peut l’être, la méthode de recherche ne le permettant pas. L’interprétation doit donc être des plus prudentes.


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UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

> TRANSPORT ROUTIER & LOGISTIQUE

> PÊCHE MARITIME

Regroupement des forces sur l’aéroport

Organisation d’examens pour la pêche maritime – section machine

commissions paritaires, l’entreprise -mère organise, en outre, la concurrence déloyale et bat en brèche le statut du personnel. Tout cela ne rend pas la vie facile à ceux qui travaillent sur l’aéroport. es travailleurs occupés sur l’aéroport de Zaventem savent de quoi ils parlent: on leur demande toujours davantage de flexibilité, la charge de travail ne cesse de s’alourdir, la concurrence s’endurcit, … En raison de la crise dans l’aviation, les patrons sont de moins en moins souples et de plus en plus exigeants. En effet, ils sont toujours à la recherche d’économies, souvent sur le dos de leur personnel. En même temps, quasiment toutes les équipes souffrent d’une pénurie de personnel. En se défaisant d’activités et en organisant le shopping des commissions paritaires, ils ne mettent pas que le statut du personnel en cause. En se débarrassant de certaines unités pour les regrouper dans d’autres

L

L’UBOT, le SETCa et la CGSP ont prouvé être les vrais défenseurs des intérêts du personnel occupé par les entreprises qui relèvent de leur compétence. En intensifiant leur collaboration, les trois organisations entendent encore améliorer leur action syndicale en faveur de leurs affiliés. Les trois centrales syndicales se sont donc concertées en vue de collaborer plus étroitement sur le terrain, de coordonner leur action syndicale et de se renforcer mutuellement.

des travailleurs, quelle que soit la commission paritaire dont nous relevons. Plus nous réussirons à articuler notre collaboration, plus nous renforcerons notre position sur le terrain, plus nous serons à même de défendre les intérêts de nos membres. Par ailleurs, sur l’aéroport, il importe aussi de savoir ce qui se passe chez les voisins: quand il pleut sur DHL, il dégoutte sur Flightcare, et vice versa. D’où l’importance d’une bonne communication et d’une bonne collaboration! Le premier numéro de notre flash commun paraîtra dans les prochains jours. Les intéressés peuvent obtenir un exemplaire auprès de Sandra Langenus ou consulter le flash sur notre site web.

C’est pourquoi, nous nous adressons au personnel au moyen d’une newsletter commune, le «Flash Airport». Il est vrai que nous avons en commun bon nombre de problèmes, quel que soit le statut

Ivan Victor Président UBOT

Primes Syndicales 2009 UBOT Transport Routier & Logistique Vous travaillez dans le secteur transport routier de marchandises et logistique, commerce de combustibles, déménagements, assistance aux aéroports ou taxis? La prime syndicale 2009 est de 120e. Ces primes syndicales sont payées actuellement. Vous travaillez dans les secteurs autobus et autocars? Ces primes syndicales sont payées en avril 2010.

Les samedi 20 mars 2010 et samedi 12 juin 2010, le Service public fédéral Mobilité – Transport maritime organisera des examens en vue de l’obtention des brevets suivants: Section Machine - Motoriste 750 KW - Motoriste pêche côtière Les examens commenceront chaque fois à 09.00 h. et auront lieu à l’Institut Maritime «Mercator», Mercatorlaan 15 à Ostende. Il s’agit des derniers examens organisés dans le cadre de l’actuel Arrêté relatif aux brevets. Les demandes d’inscription doivent parvenir le plus vite possible et, au plus tard, un mois avant l’examen auprès du Service de Contrôle maritime, Administration navale, Natiënkaai 5 à 8400 Ostende. Les demandes d’inscriptions seront retenues à condition que le dossier soit complet. A l’inscription, les candidats apprendront quels documents ils doivent introduire. Veuillez bien tenir compte du fait que le nombre de candidats par examen est limité. Les candidats désireux de se préparer au mieux à l’examen, peuvent suivre des leçons préparatoires à l’Institut Maritime Mercator.

Ivan VICTOR Secrétaire fédéral Secteurs maritimes

> AUX MEMBRES DE LA SECTION «NAVIGATION INTÉRIEURE»

Examens pour l’obtention des attestations de qualification en navigation rhenane et interieure. Les sessions d’examens pour l’obtention des attestations de qualification en navigation rhénane et intérieure sont fixées comme suit pour 2010: les examens théoriques pour la Patente du Rhin, extension de la Patente du Rhin, Certificat de conduite A ou B, Patente radar, Attestation pour le transport de personnes, Attestation ADNR (base, gaz ou chimie) et Déclaration matelot auront lieu: - mercredi le 3 février 2010 à Bruxelles - mercredi le 31 mars 2010 à Bruxelles La participation à l’examen est subordonnée à l’introduction d’une demande complète auprès de la Direction générale Transport terrestre, City Atrium, rue du Progrès 56 à 1210 Bruxelles et au paiement de la rétribution due. Les candidats sont convoqués à l’examen dans l’ordre d’introduction de leur demande. Les examens pratiques pour la Patente radar auront lieu à Anvers: - jeudi le 18 février – mercredi le 28 avril – mercredi le 2 juin et jeudi le 26 août 2010. Les examens pratiques pour la Déclaration matelot auront lieu: - jeudi le 25 février 2010 à Huy - mardi le 27 avril – jeudi le 3 juin et mercredi le 25 août 2010 à Anvers La répartition des candidats pour l’examen pratique dépend du nombre des candidats ayant réussi l’examen théorique et de la capacité des bateaux utilisés. Des ajouts ou des modifications sont toujours possibles.

> MARINE MARCHANDE

Avis aux Capitaines et Officiers au long cours Après de longues et difficiles négociations et en dépit de la période économique extrêmement défavorable, nous sommes fiers de pouvoir présenter la nouvelle CCT suivante. La convention collective de travail entre en vigueur le 1er janvier 2010 et a été conclue pour une durée indéterminée. Elle instaure une assurance hospitalisation sectorielle pour tous les officiers inscrits sur la liste du Pool. L’assurance hospitalisation: ✓ a été conclue par l’intermédiaire du courtier Belgibo pour l’assureur DKV; ✓ est prise en charge par l’employeur; ✓ les travailleurs peuvent y recourir tant qu’ils sont inscrits sur la liste du Pool; ✓ est valable dans le monde entier. La possibilité est offerte d’assurer, aux propres frais, les membres de famille. Nos affiliés apprendront de plus amples détails dans une circulaire à laquelle sera jointe une photocopie de la CCT en question.


ACTUALITÉS

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

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> ESSAIS MÉTIERS

Choisir sa voie en connaissance de cause Une expérience pilote, dite «essais métiers», lancée à Nivelles, Mons, Liège et Tournai, permettra aux candidats à une formation d’essayer 3 métiers pendant 3 semaines avant de choisir l’orientation qui leur convient le mieux avec alors de meilleures chances de succès et moins de gaspillage de ressources pour le Forem. uentin, un grand gaillard de 20 ans a un métier dans les mains: il est ferronnier. Il a cherché du boulot pendant deux mois et n’a rien trouvé. Pas assez d’expérience… Alors il s’est inscrit à une formation de soudeur donnée par le Forem de Nivelles. Mais après 3 semaines, il se rend compte que ce métier ne lui convient pas. Alors il pense à se tourner vers la maçonnerie. C’est dur, mais on embauche.

Q

Expérience pilote C’est alors que le Forem lui propose la formule «essais métiers». C’est tout nouveau. C’est un projet pilote lancé au niveau de la Région Wallonne fin décembre 2009 dans le cadre du Plan Marshal 2.vert, et le Forem de Nivelles est le premier à essuyer les plâtres. L’idée est simple: le candidat à une formation a le droit d’essayer 3 métiers pendant 3 semaines. Pour le lancement, le choix est limité à deux domaines: «industrie», décliné en électromécanique, électricité et soudure; ou «construction» avec les options maçonnerie, carrelage ou pavage. C’est le pavage qu’a choisi Quentin. La soudure, il avait déjà essayé et abandonné: ça n’allait pas. Pour la maçonnerie et le carrelage, il s’est

rendu compte qu’il fallait trop de précision. «Pour la carrelage, dit Daniel, son formateur Forem, la tolérance est de l’ordre du dixième de millimètre. En pavage, on n’est pas au millimètre près». Et là Quentin a trouvé sa voie. Il sait en outre qu’après ses trois mois de formation, six s’il veut se spécialiser, il aura un boulot. Les débouchés sont nombreux. Depuis les pouvoirs locaux en passant par toutes les grandes entreprises semi-publiques qui doivent ouvrir et refermer les trottoirs pour faire passer tuyaux et câbles, en passant par l’armée, les entreprises d’aménagement d’espaces verts, les entreprises de mobilier urbain, etc., il n’y a que l’embarras du choix. Mais Quentin a déjà quasiment une promesse d’embauche dans la société de pavage d’une connaissance. Peu lui importe de savoir combien il gagnera. Ce qu’il veut c’est du travail, de préférence en équipe et en plein air. Mieux utiliser les ressources Du travail, c’est également ce que veut Hugues, 20 ans lui aussi. Et vite surtout. Il n’a pas le gabarit de Quentin. Il n’a pas vraiment le physique de l’emploi: il a commencé dans la vie active avec un travail de préparateur de comman-

des après une formation en vente. Mais maintenant, il est sans rien depuis un an. Même si au départ, ce n’est pas un manuel, il a choisi le pavage, parce que c’est une formation courte et il y a pris goût. Pour le Forem, explique Myriam Dormal, la directrice du Forem Formation de Nivelles, ce système d’essais métiers a l’avantage de ne pas gaspiller des formations. Même si toutes les formations comportent une période d’essai de 4 semaines, il y a beaucoup d’abandons. Comme Quentin l’a fait avec la soudure, beaucoup abandonnent après quelques semaines pour essayer autre chose ou n’atteignent pas la fin de la formation, parfois pour saisir une opportunité provisoire comme un intérim. Selon le Ministre Antoine, 15% des personnes en formation changent d’orientation en cours de route.. La longueur des formations fait aussi reculer les candidats. Beaucoup se découragent avant d’arriver au bout. Cela coûte cher en temps/formateurs qui pourrait être mieux utilisé. Et puis, cela renvoie au candidat qui ne termine pas une formation un message d’inadéquation au marché de l’emploi et d’échec. Illusions sur les métiers C’est que les candidats se font souvent une idée fausse de certains métiers, de leurs contraintes, des connaissances à acquérir pour l’exercer. Et qui dit connaissances dit temps. Ainsi la section électricité à la cote. A priori, c’est bien vu, ce n’est pas mal payé, c’est pénard. Ça n’a pas l’air trop compliqué. On n’est pas supposé se geler les pieds. Pourtant, dans le bâtiment, ce n’est pas du gâteau de faire des saignées et de tirer des câbles. Monter un tableau électrique, c’est autrement plus compliqué que les expériences de physique élémentaire où il suffit de brancher le + et le - pour faire

© Isopix

Quoi de plus décourageant pour un jeune sans emploi que de se lancer dans une formation pour constater après quelques semaines que ce n’est pas sa voie? Pour le Forem, les formations abandonnées en cours de route sont aussi un problème: on gaspille du temps/formateurs.

briller une loupiote. C’est aussi la section où l’on compte le plus d’absentéisme ou d’abandons, explique Myriam Dormal. Cela se vérifie surtout dans ce qu’en jargon Forem, on appelle «le marchand», c’est-à-dire les métiers manuels. La moyenne d’absentéisme pour les formations tourne autour des 10%. Pour l’électricité, c’est 14% avec des pics à 23%. Le public pour ces formations est généralement constitué de jeunes qui n’ont pas terminé leur scolarité, même dans des formations courtes et qualifiantes. Les formateurs du Forem, doivent non seulement leur apprendre un métier mais aussi à se plier aux contraintes de la vie professionnelle: la ponctualité et l’assiduité. «Pour les employeurs, dit Daniel, le formateur du Forem, c’est plus important que la formation elle-même». Pour ce faire, la consigne a été passée aux formateurs: «il ne faut pas être trop gentil». Entendre trop laxiste. Le formateur doit suivre pas à pas ses disciples mais pas question d’autoriser d’office une absence pour une démarche administrative ou l’autre, à l’ONEM, au

syndicat ou ailleurs. On passe un coup de fil à l’organisme concerné et on s’arrange avec lui pour reporter la démarche ou arranger les bidons, mais la formation «must go on». C’est à ce public plus fragilisé que sont principalement destinés les «essais-métiers». Ceux qui ont du mal à trouver leur voie et qui ont besoin d’un accompagnement plus personnalisé et avec une meilleure chance de sortie vers l’emploi. Ce n’est pas un hasard si à Nivelles, l’expérience porte sur les métiers de l’industrie pour lesquels il y a pénurie ou sur les métiers de la construction, c’est-à-dire ceux qui répondent à la demande locale dans la région du Brabant Wallon. Les «essais métiers» sont menés pour l’instant à titre expérimental à Nivelles, Mons, Liège et Tournai et chaque Forem régional adaptera ses offres de formations en fonction de la situation régionale de l’emploi. Cela signifie que la palette sera élargie au fur et à mesure. Dans un avenir proche, par exemple l’offre à Nivelles sera élargie au secrétariat médical, assistance de direction et employé polyvalent.

> IN MEMORIAM

Ward CASSIERS, ancien Président de l’UBOT 27/03/1912 – 25/12/2009 Tous ceux qui ont connu Ward CASSIERS, associent sans hésiter son nom à des qualités et des talents qui ont caractérisé une carrière impressionnante et bien remplie, à celui d’un syndicaliste et homme politique estimé et respecté, hautement lettré, expert, monument du mouvement syndical et défenseur de l’action commune. Ward entre au service de l’UBOT en 1933, en pleine période de crise. Très vite, il devient adjoint au secrétaire du Groupe professionnel de la navigation intérieure. Il contribue considérablement à l’introduction de la Loi du 1er avril 1936 sur les contrats d’engagement pour le service des bâtiments de navigation intérieure. Encore aujourd’hui, cette loi règle dans une large mesure les relations de

travail dans le secteur. Pendant de longues années, Ward siège au tribunal du travail, e.a. au sein de la chambre particulière pour bateliers et travailleurs portuaires. Pendant les années de guerre, il essaie de relancer l’action syndicale, mais les autorités allemandes le lui interdisent parce que Ward avait pris part à une action «illégale» contre l’Union des Travailleurs manuels et intellectuels, syndicat d’inspiration fasciste. Ward décide alors de rejoindre la Résistance, où il se trouve aux côtés de Louis Major notamment, et devient co-fondateur du magazine clandestin De Werker. En 1945, lors du 1er Congrès d’après guerre de l’UBOT, Ward est désigné comme le premier secrétaire national du Groupe profession-

nel de la Navigation intérieure. A partir de 1951, il dirige toujours de manière aussi compétente le Groupe professionnel de la Marine marchande. En outre, il exerce le mandat de secrétaire de la FGTB d’Anvers et il siège au Bureau national de la FGTB. Il est membre éminent de bon nombre d’organes de concertation et de conseils d’administration.

l’octroi de certains avantages aux bateliers rhénans qui sont en vigueur dans tous les Etats riverains du Rhin. En 1971, lors du Congrès de l’ITF, il est élu au Comité exécutif de cette internationale.

Ward joue également un rôle important sur le plan international. Ainsi, en sa qualité de membre du comité de section du groupe des gens de mer de l’ITF, il coopère activement à la rédaction d’une édition révisée de la «Charte internationale des gens de mer». Il siège également au Comité maritime paritaire de l’OIT. Comme Président du Groupe des Travailleurs de l’OIT, il réalise un accord sur

En 1971, il voit ses mérites couronnés en accédant à la Présidence de l’UBOT.

Il est également actif sur le plan politique, ayant été élu membre de la Députation permanente de la Province d’Anvers.

Avec détermination, il conduit l’UBOT à travers la période turbulente de l’inédite grève de 1973. Lorsqu’il prend sa retraite, en 1977, notre Centrale prend congé de lui avec beaucoup d’éclat. Même après sa retraite, Ward reste

actif dans maintes organisations culturelles, sociales et sportives. C’est avec une profonde tristesse que nous faisons nos adieux à un homme bien, un bon ami et un camarade sincère.


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Mobilité

A quand un Salon du sans auto? Du 14 au 24 janvier, le salon du Heysel ouvre ses portes à la grand messe de l’automobile. Plus que les autres années, ce salon sera placé sous le signe de l’écologie: prototypes de voiture électriques, hybrides ou course au chiffre d’émission de CO2 le plus bas, avec force primes gouvernementales ou éco-boni à l’appui. Grande absente: la politique de mobilité: l’énergie, la moins chère et la plus propre est celle que l’on ne consomme pas. De même, la voiture la plus écologique est celle que l’on utilise pas. C’est celle qui reste au garage qui soulage le mieux le trafic et ne soulève aucun problème de stationnement. Mais quelques questions méri-

tent d’être posées: - peut-on se passer de l’auto? L’idée n’étant pas de supprimer des emplois dans le secteur automobile, mais d’offrir des alternatives de mobilité pour les déplacements les plus fréquents et de décongestionner le trafic; - les alternatives que l’on met en avant: vélo, transports en commun sont-elles suffisantes? - peut-on imaginer un jour un «salon du sans-auto»? Pour répondre à ces questions, nous avons examiné les alternatives à l’auto. Les citadins disposent d’une plus grand choix d’alternatives: métro-trams-bus peuvent être complétés par les systè-

mes d’échange de vélo (Villo à Bruxelles) et de voiture (Cambio). Mais pour les déplacements interurbains, la voiture est difficilement remplaçable. Force est en effet de constater que prendre le train ne dispense pas de posséder une voiture et que le train peine à suivre la hausse de la demande. Et puis il y a ces maudites voitures de société : puisqu’on vous l’offre, pourquoi s’en priver? Bref, le salon sans auto n’est pas pour demain. Mais on peut toujours y travailler. Et il y a beaucoup de travail pour une bonne conjonction des transports publics afin de réduire au maximum l’usage de la voiture individuelle et le trafic.

> TRAIN: UN TICKET POUR LA GALÈRE

«La mobilité en râlant» Evitez les bouchons… à vélo!

Contrairement à ce que l’on apprend dans les écoles de journalisme, l’évènement qui mérite un article ou un billet, ce n’est pas le train qui arrive en retard, mais bien le train qui arrive à l’heure. Il n’y a pas un jour, pas une ligne où l’on n’enregistre pas de retards quand ce n’est pas la suppression pure et simple d’un train. auvais temps, gel, panne électrique, vol de câbles, rupture de caténaire, panne de motrice, panne de signalisation, éboulement sur la voie, ou encore «accident de personne», euphémisme pour désigner le désespéré qui s’est jeté sous le train ou l’imprudent qui s’est fait happer à un passage à niveau, il n’y a pas un jour, pas une ligne où l’on n’enregistre pas de retards quand ce n’est pas la suppression pure et simple d’un train.

M

La SNCB n’est certes pas responsable des suicides ou du gel mais elle n’échappe pas à tout reproche, à commencer par la comptabilisation des retards. La SNCB ne considère en retard que les trains qui accusent plus de 6 minutes de retard. Elle arrive donc à un taux de ponctualité de 94% après neutralisation des retards dus à des causes externes et à des travaux. Et les milliers de trains supprimés (7.325 rien que pour le dernier trimestre 2009) ne sont pas pris en compte. Il faut dire que l’indexation des tarifs est liée à une exigence de régularité. La SNCB essaie donc de dorer la pilule. Pour le voyageur, cause interne ou externe, gel ou engorgement du trafic, un train en retard et a fortiori supprimé, c’est un problème. Et même «à l’heure» avec une marge de 6

A Bruxelles, plus de la moitié des déplacements réalisés font moins de cinq kilomètres. C’est le Gracq – l’asbl des cyclistes quotidiens, qui nous fait état de ce chiffre. Cinq kilomètres en voiture à Bruxelles, c’est cinq kilomètres de bouchons, de stress, auquel vous pouvez ajouter la galère du stationnement. Pourquoi ne pas, dès lors, contourner le problème à vélo? Vélo personnel ou vélo partagé, là encore, le choix est offert.

minutes, c’est une correspondance qui vous passe sous le nez ou un bus raté. Ainsi le taux de correspondance assuré tombe à 88%. Et encore faut-il y ajouter les trains bondés aux heures de pointe, souvent en raison de la réduction du nombre de voitures des convois pour raisons techniques. Les changements de voie intempestifs…

Du côté du GRACQ, on milite pour que les cyclistes se sentent à l’aise sur leur vélo, et surtout sur les routes. «Nous sommes en fait le syndicat des cyclistes!», indique Mathieu De Backer, responsable de la communication. «Nous sommes un groupe de pression composé de 1700 membres répartis dans toute la Communauté française. Nous menons des actions pour influencer les plans de mobilité, à tous niveaux, en faveur des cyclistes.»

Masos les Belges? L’association flamande «train-trambus – mouvement pour un meilleur transport public» compte pour 2009 48% de trains en retard en y intégrant tous les retards à partir de 5 minutes. Etre abonné au chemin de fer c’est donc aussi prendre un ticket pour la galère. Certains ont ouvert un site qui récolte les plaintes et les répercute à qui de droit. On y trouve un certain fatalisme qui se traduit par un humour noir comme ce slogan: «la mobilité en râlant». La SNCB essaie d’améliorer son image en améliorant la communication aux usagers. SMS, horaires en «live», annonces aux voyageurs avec moult «excusez-nous pour cet inconvénient». Mais les avertir ou leur expliquer le pourquoi et le comment n’améliore pas beaucoup le service. Et pourtant, le chemin de fer n’a jamais atteint de tel score de fréquen-

L’ASBL promeut également l’usage du vélo auprès des particuliers. «Nous souhaitons inciter les gens à utiliser leur vélo pour toute une série de déplacements, à savoir les plus courts.» tation. Masos les Belges? Pas tant que ça. Pour Pierre Courbe qui suit pour Inter-Environnement Wallonie le dossier mobilité, les retards de train sont un peu surmédiatisés. Celui qui prend sa voiture le matin, sait quand il part. Pas quant il arrivera. Mais il ne peut se retourner contre personne sauf lui-même pour avoir fait le mauvais choix de transport. Voilà. Le pavé est lancé dans la mare: le train c’est la galère mais pour aller d’une ville à une autre et principalement vers Bruxelles, cela reste la meilleure solution.

Le GRACQ se veut aussi source d’information pour les cyclistes: sécurité routière, droits des cyclistes, précautions à prendre pour éviter le vol de vélo, tout cela fait partie de l’information prodiguée par l’association. Ses membres soutiennent donc l’initiative des vélos partagés, Villo, qui a fleuri aux quatre coins de Bruxelles. «Depuis longtemps, nous réclamions un réseau de vélos en libre service, comme cela se faisait dans d’autres villes. Bien sûr, les réseaux de Paris et Lyon sont les plus connus, mais l’initiative avait également vu le jour à Rennes au début des années 90. La mise à disposition de vélos contribue à l’augmentation du nombre de cyclistes. Il y a un effet vertueux: le cycliste est mis en valeur dans sa ville, et réapprivoise le réseau. Bien sûr, on aurait rêvé d’un service où la publicité ne soit pas mêlée comme c’est le cas actuellement à Bruxelles, mais ce n’est pas pour autant qu’il faille tout recommencer. Il faudrait trop de temps pour mettre en place un nouveau projet, et Bruxelles a besoin d’un tel service.»

www.gracq.be


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Une politique du rail à contre-courant Si la colère gronde chez les navetteurs, c’est qu’ils attendent plus et mieux du chemin de fer. La demande a explosé et l’offre ne suit pas, pas assez vite, pas assez en volume, pas assez en qualité, pas assez en fréquence, en ponctualité et pas assez en accessibilité. e train «meilleur choix» de mobilité? Admettons. Mais alors que peut-on reprocher à la SNCB?

L

Primo d’avoir fait de mauvais choix stratégiques dans le passé. Fin des années ’70 le Plan IC-IR fut la première erreur, explique Pierre Courbe d’Inter-Environnement Wallonie. C’était une logique de réduction de l’offre qui a entraîné une réduction de la fréquentation qui va à son tour entraîner une baisse de la fréquentation. On a fermé alors 234 gares. Le transport ferroviaire est déficitaire: on va penser à privatiser. Dans cette logique, il faut rendre plus belle la mariée. La SNCB va renforcer la priorité donnée aux grandes lignes pour améliorer la rentabilité et compenser ses obligations de service public déficitaires. La rentabilité sera étudiée ligne par ligne avec en point de mire la libéralisation du rail. On continuera ainsi à fermer des gares et à réduire l’offre. En 1980, il y avait encore 1003 gares; en 2008, il n’y en avait plus que 537.

été absorbé par la voiture. Sur la période 1980 – 2008, le réseau routier et surtout autoroutier, s’est allongé de 30.000 Km, soit + 18%.Dans le même temps, le trafic a augmenté de 88%, explique Pierre Courbe. 69% des déplacements professionnels se font en voiture. La voiture couvre la quasi totalité des déplacements privés. La conclusion tombe donc sans appel: pour une moyenne de déplacements de 15.000 Km par an, on ne peut pas se passer de la voiture. Et puis renversement de tendance: la hausse des prix du pétrole et surtout la congestion du trafic autoroutier ramènent un certain public vers le train. La distance moyenne par voyageur diminue, ce qui indique que l’on prend de plus en plus le train, même pour des distances plus courtes.

Tout à la voiture

Mais la SNCB ne suit pas. Depuis des années, elle a désinvesti dans le réseau. L’entretien préventif du matériel et du réseau a été remplacé par un entretien curatif. C’est ce qui explique les nombreuses pannes et incidents techniques. Le réseau est saturé et le matériel roulant ne suffit pas.

Conséquence: le besoin de mobilité a

Pourtant pour ramener les voyageurs

au train, il ne suffit pas de décourager l’usage de la voiture par la fiscalité, par la réduction de la surface de stationnement en ville et ce n’est en tout cas pas la voiture propre qui résoudra le problème de la congestion du trafic routier. Retour au train Comment ramener les automobilistes vers le train? Comment les pousser à délaisser de plus en plus, sinon complètement la voiture? La seule stratégie possible est celle recommandée par le Conseil fédéral du développement durable: 1. maîtriser la demande de mobilité, 2. améliorer l’offre des alternatives aux transports routier pour encourager le transfert modal, c’est-à-dire vers d’autres modes de transports. Pour Inter-Environnement Wallonie, il faut améliorer l’offre. Il faut offrir aux voyageurs des connexions fréquentes. Réduire le nombre de changements. Les trains doivent être rapides, confortables, avec un nombre suffisant de places assises. On a délaissé les petites gares et ce fut une erreur. Le train doit être accessible et la distance entre le domicile et la gare doit être réduite grâce à une bonne répartition des gares sur le territoire. Et qui dit gare dit service. Une gare sans guichet, sans salle d’attente, sans affichage n’est

pas une bonne gare. Bref, il faut investir et refaire du train un véritable service public.

dépenses de transport financées par l’Etat. On peut donc exiger d’elles un juste retour. Intermodalité

Avec quel argent? Le Conseil Central de l’économie dans sa lettre mensuelle de novembre 2009 s’est penché sur la question. Le CCE constate que le transport public est une activité non rentable au sens économique du terme mais l’enjeu du transfert du trafic vers le train est une question politique. Les dépenses publiques pour le transport routier représentent 2/3 des dépenses publiques pour le transport. 73% de ces dépenses sont à charge des ménages via la fiscalité indirecte alors que les entreprises n’interviennent que pour 10% dans les recettes. Pour le transport ferroviaire, les dépenses dépassent les recettes. Chaque passager coûte 11 euros à l’Etat. Le transfert du transport de la route vers le chemin de fer ne peut donc pas miser une la rentabilité du rail mais doit être pris en charge par la collectivité au titre de la lutte contre le réchauffement et pour une meilleure mobilité. Et le CCE d’envisager différentes pistes de financement. Ainsi, en France, les entreprises contribuent au financement des transports publics via une taxe spéciale dite «versement transport». Chez nous les entreprises bénéficient de 70% du total des

Le train ne peut aller partout, il faut donc au moins assurer de bonnes connexions avec la route et avec les autres transports en commun. Et là ce sont les Régions qui sont compétentes à ceci près que la bonne articulation des transports urbains avec le chemin de fer relève de la politique des sociétés de transport urbain, TEC, STIB, De Lijn. Et pour ce qui concerne la Wallonie, note Pierre Courbe de I-EW, il n’ya pas de véritable politique globale pour harmoniser l’offre de transport en complémentarité avec la SNCB. Il y a des plans de mobilité mais ce sont des plans qui mènent la réflexion au niveau local. C’est un éparpillement d’initiatives. Analyse que confirme le Conseil économique et social de la Région Wallonne qui avait en 2008 émis un avis sur la mobilité en Wallonie. Le CESRW y plaidait «pour que les autorité wallonnes s’impliquent davantage dans le suivi des enjeux ferroviaires» et pour que les opérateurs régionaux de transport et la SNCB renforcent dans les faits, c’est-à-dire au-delà des déclarations de bonnes intentions, leur collaboration.

Et pourquoi pas la voiture sans les ennuis? Si la vie sans voiture peut sembler difficile, pourquoi ne pas franchir le cap de la voiture partagée? La société Cambio propose des voitures à la carte, pour vos déplacements occasionnels ou réguliers. La voiture, oui, mais sans les soucis. i l’initiative est relativement récente dans notre pays, elle a conquis les cœurs de nos voisins allemands et suisses depuis plus d’une dizaine d’années. Chez nous, la voiture partagée a vu le jour en 2002 pour la Wallonie, un an plus tard à Bruxelles, en 2004 en Flandres. La société Cambio, à l’initiative du projet, récolte un beau succès chez les utilisateurs. David Doumont, responsable Cambio Wallonie, nous en parle. «Plusieurs éléments influencent le succès de la voiture partagée. La densité de la population, bien sûr, mais aussi l’efficacité du réseau de transport en commun. Pour qu’un usager fasse le choix de ne plus avoir de voiture personnelle, il faut que les réseaux alternatifs soient suffisamment développés. Je dirais donc que la voiture partagée est un système définitivement lié à l’urbain, là où la population est la plus dense, et le réseau de transport le plus étoffé. Sans cela c’est clair, le choix de la voiture partagée n’aura pas lieu.»

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Mais quel est le profil de l’utilisateur de la voiture Cambio? «Ce sont des gens qui utilisent leur voiture relativement peu fréquemment. Des gens qui, au final, perdent de l’argent à conserver une voiture personnelle,

par rapport à Cambio. En Wallonie, on remarque deux «motivations» à utiliser la voiture partagée: l’aspect économique, et bien sûr l’écologie. Au départ, d’ailleurs, nos premiers clients étaient des écologistes convaincus. Aujourd’hui, on a également des gens qui cherchent à faire des économies. On constate une vraie méconnaissance du coût réel d’une voiture personnelle. Elle atteint facilement, tout compris, les 250e par mois. Cambio coûte en général moins de 100e pour la même durée, et l’intérêt est que l’on peut budgétiser l’usage de la voiture à 100%. A Bruxelles, un autre aspect joue en faveur de la voiture partagée : la difficulté à trouver une place de parking.» L’usage de la voiture partagée peut avoir des effets sur les habitudes en termes de mobilité. En effet, les gestionnaires de Cambio constatent que le fait de renoncer à la voiture personnelle incite naturellement à utiliser plus souvent les transports alternatifs. «On constate que le budget «voiture partagée» diminue avec le temps. Les gens prennent l’habitude de se déplacer à pied, à vélo, en train… Les comportements évoluent.» Mais combien sont-ils à avoir, un

beau jour, renoncé à leur véhicule personnel? «Nous avons 5000 clients à Bruxelles, 1100 en Wallonie. La différence semble importante, mais il faut évidemment tenir compte du fait que seule une petite partie des Wallons peuvent bénéficier du service.» Cambio est en effet présent uniquement sur les communes de Liège, Namur, Mons, Ottignies, Ciney et Arlon. Difficile dès lors pour un Tournaisien ou Verviétois de venir grossir les chiffres de la clientèle… «Tous les véhicules sont occupés à environ 40/45% du temps disponible. Très peu sont utilisés à moins de 30%. Nous notons que les véhicules placés en centre-ville fonctionnent mieux que ceux en périphérie. Là encore, c’est lié aux réseaux de transport proposés.» La complémentarité avec les différents acteurs des transports en commun est donc indispensable. Cambio a d’ailleurs quatre grands partenariats, respectivement avec De Lijn, la STIB, les TEC et la SNCB. «Ce dernier partenariat nous offre la possibilité de placer des véhicules près des gares, dans les parkings souterrains, etc.» En 2010, Cambio prévoit de se tourner vers les entreprises bruxelloises, tout en pérennisant son action dans les 19 communes. En Wallonie, le gros projet de Cambio est de voir le jour dans l’entité de Charleroi, en mars prochain.


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> POINT DE VUE

> UN E-MAIL QUI SUSCITE L’INDIGNATION

De l’indignation, en 2010 aussi

Marchand d’hommes grâce à l’Europe

Une bonne santé, des amitiés chaleureuses et de beaux moments en famille, avec les amis et au travail, tels sont nos vœux pour cette nouvelle année. Serrons-nous les coudes afin d’arriver à construire avec notre syndicat une société solidaire qui procure à chacun un travail digne de ce nom et qui distribue la prospérité de manière équitable. Partout, chez nous et dans le monde entier.

L’e-mail que nous reproduisons ci-dessous provoque beaucoup d’indignation et de colère. Des travailleurs polonais sont proposés à des employeurs belges pour un prix modique, sans aucune obligation sociale. Un véritable scandale.

Ce qui ne peut pas manquer chez nous, c’est une bonne dose permanente d’indignation. Indignation à l’égard des injustices et des exploitations. Indignation parce que des fricoteurs s’enrichissent sur le dos des gens ordinaires. Indignation parce que leur soif d’argent, c’est surtout sur le compte des plus petits qu’ils l’assouvissent, les plus faibles de la société.

Nous ne citons pas le nom de l’expéditeur. Cet e-mail n’est pas un cas isolé. Celui-ci était envoyé à des entrepreneurs de la construction. En voici son contenu:

Prenez le mail que nous avons eu entre les mains la semaine dernière et dont nous vous parlons plus longuement sur cette même page. Il s’agit d’une offre que les entrepreneurs de la construction de chez nous ont reçue afin de travailler avec des ouvriers polonais. Ce n’est pas un cas isolé, de nombreuses offres de ce style circulent, également dans d’autres secteurs. Son contenu est tout simplement révoltant. Pourquoi encore chercher des travailleurs belges? Allez les prendre en Pologne! Des professionnels expérimentés pour une bouchée de pain. Ils peuvent être rapidement engagés et tout aussi rapidement renvoyés ou remplacés. Ils travaillent lorsque vous le souhaitez et pas de souci avec les lois sociales. Pas d’assurance accident, pas de préavis, pas de congé de maladie, rien. La flexibilité à petit prix, en toute légalité. En toute légalité? Soyons clairs, même les directives européennes sur la libre circulation des travailleurs ne permettent pas ce genre de pratiques. Ni même la directive sur le détachement de travailleurs étrangers. Bien sûr, les travailleurs polonais peuvent venir ici, mais ils ne peuvent pas être exploités. Dans le cas présent, il s’agit de dumping social sauvage. Cela se fait au détriment des droits élémentaires des travailleurs polonais. Mais cela mine aussi les salaires et les conditions de travail dans notre pays. Ce qui révolte encore plus dans cette offre, c’est le style. Les travailleurs y sont présentés comme de la marchandise en pleine période de soldes. On peut les utiliser comme des outils, où et quand on veut. Satisfait ou remboursé. Non, les travailleurs ne sont pas des outils! Nous l’affirmons avec beaucoup d’indignation et nous continuerons de le répéter haut et fort en 2010.

(11 janvier 2010)

Jacques Michiels Secrétaire général

Alain Clauwaert Président

Ecochèques pour travailleurs fixes, aussi pour les intérimaires Il a été convenu dans un certain nombre de secteurs d’octroyer des écochèques aux travailleurs fixes. Les travailleurs intérimaires y ont également droit, selon les mêmes conditions. Ceci est valable pour tous les secteurs. Les intérimaires doivent recevoir leurs chèques de leur agence d’intérim. Vous êtes intérimaire? Demandez au délégué syndical si des écochèques sont distribués dans l’entreprise. Car vous aussi, vous y avez droit.

Je suis représentant belge pour plusieurs agences polonaises qui peuvent vous détacher de la maind’œuvre de qualité à prix très raisonnable et en toute légalité. En effet, un homme de métier de 10 ans d’expérience minimum, disponible et flexible vous reviendra à 15,5e de l’heure toutes charges comprises et un ouvrier polyvalent à 14e de l’heure, dans les mêmes conditions. Ceci vous sera facturé avec une TVA de 0% (importation): 1. qualités: homme de métier de minimum 10 ans d’expérience, aguerri, courageux, disponible et flexible, parlant le français. 2. mise à disposition: 2 semaines à compter la signature du contrat 3. mise à l’essai pendant 2 semaines avec remplacement immédiat si

pas satisfait 4. une souplesse dans les horaires, une qualité de services, une motivation de prestation, une endurance certifiée, selon vos désidératas… 5. plus de secrétariat social, plus de prime d’assurance accident, plus de préavis, plus de congés de maladie, plus de contrôle intempestif, plus d’intempéries, de prime de ceci ou de cela…

pas toucher le salaire auquel ils ont droit. Le salaire horaire minimum en brut pour cette catégorie de travailleurs, en catégorie 4, s’élève à 14,70e, le prix de revient total pour l’employeur revient alors au minimum à 28,3e par heure prestée. Si on réduit ce coût total à 15,5e, l’ouvrier de la construction peut alors gagner au grand maximum 8e par heure de travail, en brut, soyons clairs.

LA SOUPLESSE D’UN PERSONNEL DE QUALITE A PRIX LEGER.

Même s’il s’agit de détachement, il est impossible pour l’ouvrier polonais de gagner un salaire juste. Dans ce cas, les charges patronales sont payées en Pologne, mais le travailleur doit quand même recevoir les conditions salariales belges. Avec 15,5e vous n’y arriverez jamais.

Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire. C’est de l’exploitation de la pire espèce. L’expéditeur de ce mail affirme que cette pratique est tout à fait légale. Mais il n’existe aucune législation qui autorise de tels procédés. Pas même les directives européennes sur la libre circulation des individus, des biens et des services. Mais la libéralisation du marché va tellement loin que toutes sortes de voies détournées apparaissent afin d’éviter les droits sociaux et les contrôles sociaux. Les ouvriers du bâtiment expérimentés polonais qui sont proposés dans ce mail pour un prix total de 15,5e par heure prestée ne peuvent

C’est un commerce d’êtres humains qui est mis sur pied, au nom de la libéralisation du marché européen. C’est scandaleux, car par la même occasion, on vante le fait de ne plus devoir payer un cent pour les accidents, les maladies ou pour n’importe quelle assurance sociale. Vous lirez dans le point de vue d’Alain Clauwaert et de Jacques Michiels sur cette même page à quel point notre indignation est grande.

> LE CONGRÈS SYNDICAL INTERNATIONAL DU BÂTIMENT ET DU BOIS

Solidarité mondiale pour un avenir durable En décembre dernier, l’Internationale du Bâtiment et du Bois – l’IBB – organisait son deuxième congrès mondial. L’accent a été mis sur les liens étroits entre la solidarité et le développement durable. Le syndicat mondial du bâtiment et de l’industrie du bois a été créé en 2005 à l’initiative de deux grandes fédérations internationales. L’IBB rassemble 318 syndicats, près de 12 millions de membres sur 130 pays. D’une importance capitale donc. Du 6 au 10 décembre dernier, des représentants du monde entier se sont réunis à Lille pour un congrès qui devait mettre l’accent sur «La solidarité mondiale pour un avenir durable». Il faut développer une économie durable qui respecte notre environnement. Le bâtiment, mais certainement aussi l’industrie du bois ont un grand rôle à jouer à ce niveau. L’utilisation de matériaux écologiques dans la construction et une bonne isolation des logements freine l’émission de gaz à effet de serre. La sylviculture durable est un excellent moyen de lutter contre le réchauffement climatique. L’IBB participe activement à cette approche. Mais en même temps, durabilité signifie aussi justice sociale. Dans de nombreux pays, il faut encore se

battre avec acharnement pour des droits démocratiques et syndicaux. En de nombreux endroits, la route est encore longue avant que les travailleurs ne puissent travailler en toute sécurité. Des salaires décents, partout dans le monde, la lutte contre le travail des enfants et contre les discriminations hommes-femmes, cela aussi fait partie d’un avenir durable. Economie, environnement et justice sociale doivent aller de pair. C’est l’idée avancée par l’IBB. Lors du congrès, il a été convenu d’un plan afin d’améliorer au cours des quatre années à venir les conditions de travail et le bien-être des travailleurs. Une attention particulière est accordée au développement ultérieur du syndicat mondial. Les conditions de travail

doivent être fixées encore plus dans des conventions collectives de travail. Et l’IBB veut mieux exercer sa force sur le pouvoir politique. L’élection d’Ambet Yuson des Philippines au poste de secrétaire général est sans aucun doute un signal politique fort. Pour la première fois dans l’histoire, nous avons un dirigeant syndical d’un pays en voie de développement à la tête d’un syndicat mondial. La Centrale Générale a elle aussi participé au congrès. Elle était représentée par son président, Alain Clauwaert, les secrétaires fédéraux Rik Desmet, Robert Vertenueil et Katrien Van der Helst et les secrétaires régionaux Franck Baillieux, Marc Vreuls, Alex Swings et Gianni De Vlaminck et Wim Van Roy, collaborateur.


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> BAYER ANVERS NE FERMERA PAS

«Nous voulons négocier, mais sérieusement» B ayer. Tout un symbole dans le port d’Anvers et l’une des entreprises clairement présentes à la Scheldelaan. Mais en décembre, on pensait que l’entreprise allait fermer complètement ses portes. Syndicats et travailleurs ont été soumis à une pression énorme pour être «flexibles» et sauver l’emploi. Jusqu’à ce qu’il ne soit subitement plus du tout question de fermeture. Entretien avec les secrétaires FGTB Chimie à Anvers, Jan Martens (SETCa Antwerpen) et Bruno Verlaeckt (CG AntwerpenWaasland). Jan Martens: «Nous sentions qu’il y avait de l’orage dans l’air depuis un certain temps. Et surtout quand le grand patron de Bayer a parlé pour la première fois en juin 2009 d’une surcapacité en polycarbonate (que produit le siège d’Anvers). En novembre, la nouvelle est devenue officielle et la négociation a commencé. Mais bon, on ne pouvait pas qualifier cela de négociation. La direction a mis cinq points sur la table, à prendre ou à laisser. L’alternative était la fermeture. Après quatre heures, c’en était fini. Nous n’avions encore jamais vécu cela chez Bayer». Bruno Verlaeckt: «Nous avons précisé clairement que nous voulions discuter d’éventuelles solutions pour faire des économies, mais sans toucher aux salaires, à l’index ou au système de réduction du temps de travail».

Vous avez précisé clairement dès le départ qu’il ne pouvait en être question, pourquoi adopter directement une attitude si dure?

Bruno Verlaeckt: «Faire des concessions chez Bayer, c’est ouvrir la porte à des concessions dans tout le secteur de la chimie. Il s’agit d’une entreprise faisant autorité dans la chimie. Nous avons dès lors conclu directement un ‘pacte intersyndical’ entre tous les syndicats concernés, la Centrale Générale, le SETCa, la LBC et la CSC Chimie. Cela voulait dire que dans aucune entreprise de la région un règlement abaissant le revenu et/ou augmentant la durée de travail dans le secteur ne verrait le jour». Jan Martens: «Il ne fallait absolument pas que nous nous laissions séparer. La force de notre réaction est aussi liée à la qualité de notre délégation syndicale chez Bayer. Si nous devons mener cette lutte quelque part, que cela soit de préférence dans cette entreprise. La délégation a dû mettre toutes voiles dehors».

(Suite de l’article en page 15)

Jan Martens (à gauche) et Bruno Verlaeckt (à droite): «Ce qui était en substance un dossier d’entreprise, a été utilisé par Pierre, Paul et Jean pour tirer des ficelles politiques ou autres.»

Sécurité d’emploi: une boîte vide Restrictions ou fermeture, tel était le choix qui était laissé aux travailleurs et aux syndicats de Bayer Anvers. La direction voulait sensiblement prolonger le temps de travail, entre autres par le biais de la suppression de 14 jours de réduction du temps de travail. Elle réclamait aussi le gel des salaires et des indexations pour un temps. Et c’était à prendre ou à laisser. En échange de quoi la direction promettait 4 années de sécurité d’emploi. Pour les syndicats, c’était inacceptable. Ce n’est pas une manière de négocier, d’autant plus que chez Bayer, la sécurité d’emploi c’est pour ainsi dire une boîte vide, comme l’explique Bruno Verlaeckt. Et pour cause: depuis 1992 déjà, les diminutions de personnel se succèdent. Entre 1992 et 2003, 1520 emplois ont été perdus. En 2003, près de 1000 travailleurs sont passés de Bayer chez Lanxess, une filiale de Bayer. Depuis lors, les pertes d’emplois se sont succédées, aussi bien chez Bayer que chez Lanxess. Et ce en dépit d’un accord de sécurité d’emploi qui courrait de 2003 à 2008. Lorsque les syndicats et la direction ont convenu en 2008 d’un plan social pour le licenciement de 275 travailleurs, encadré par une réglementation pour les prépensions, aussi bien Bayer que Lanxess se sont engagés à conclure un nouvel accord de sécurité d’emploi. Mais en novembre dernier, il est apparu que la direction ne donnerait cette sécurité d’emploi que si on coupait encore une fois sévèrement dans les salaires et les conditions de travail. Tout en informant les syndicats qu’il fallait aller vite et qu’il n’y avait pas de temps pour la concertation et la négociation. Il n’est pas étonnant que le front commun syndical rejette cette manière d’agir et s’y oppose. D’ailleurs, cela ne tient pas la route que la direction veut augmenter le temps de travail pour sauver l’emploi tandis qu’au cours des années précédentes, des accords ont été conclus pour diminuer le temps de travail afin de… sauver l’emploi.

> ETA WALLONNES

> LES AGENCES D’INTÉRIM

La concertation sociale «en panne» Nous avons vécu une négociation sectorielle très difficile pour les années 2009 et 2010. Il restait à régler le point de la classification professionnelle qui n’est pas nouveau dans le secteur des ETA wallonnes, et les contrats extérieurs. Nous regrettons de devoir constater un blocage sur deux points essentiels, De quoi s’agit-il? Contrats extérieurs Les employeurs refusent d’appliquer les règles imposées par l’AWIPH, l’Agence Wallonne pour l’Intégration de la Personne Handicapée, concernant les déplacements des ouvriers qui travaillent en entreprise extérieure. Non seulement ils refusent de considérer l’assurance «mission» comme obligatoire, mais en plus ils exigent payer moins que les indemnités prévues pour les frais de déplacement dans les services publics. Pourtant, les frais de déplacement sont facturés aux clients. Or, ce que l’on constate, c’est que ce type de contrats extérieurs est en constante évolution. En 2001, 10% des heures prestées par les 58 ETA wallonnes étaient des contrats extérieurs. En 2008, ce taux est

passé à 18%. Et la crise n’arrange rien puisque de plus en plus d’entreprises y ont recours. Une des conséquences est que nos affiliés passent de plus en plus souvent pour des «concurrents déloyaux» vis-à-vis des intérimaires. En effet, lorsqu’un intérimaire remplace un travailleur dans une entreprise, il prend les conditions de travail et les avantages du travailleur qu’il remplace alors que les travailleurs des ETA gardent leur salaire. Une aubaine pour certains patrons qui ont recours à ce type de travailleurs parfois pendant des années, sans jamais les engager. Il ne faut jamais perdre de vue que les contrats extérieurs doivent aider à intégrer la personne handicapée, lui servir de tremplin et non pas permettre aux entreprises d’abuser du système. Classification professionnelle et grille salariale Alors que les nouveaux salaires selon les 7 catégories de la nouvelle classification devraient être d’application depuis janvier 2009 comme prévu dans la CCT signée par les partenaires sociaux. Les employeurs refusent toujours de les appliquer. Bien au contraire puisqu’ils avancent même des montants inférieurs à ceux proposés par le président de la commission paritaire dans une initiative de conciliation. Au bout de ce long processus de

On ne peut pas casser une grève Un conflit survenu au sein de l’entreprise de distribution Daphne en septembre dernier a connu une suite. Une suite positive. Que s’était-il passé? Les travailleurs de l’entreprise Daphne sont partis en grève après l’échec des négociations CCT. Une agence d’intérim qui outre des intérimaires s’occupe aussi du recrutement et de la sélection a aidé l’employeur en lui envoyant des travailleurs sous contrat à durée déterminée. L’objectif était de casser la grève. Pour les syndicats, de tels agissements sont inacceptables. Une concertation a eu lieu avec la fédération des employeurs, Federgon. C’est ce qu’on appelle un bureau de conciliation. La fédération des employeurs rejoint désormais les syndicats et affirme dans une déclaration que «Dès qu’une entreprise de travail intérimaire est au courant d’un préavis de grève, l’entreprise d’intérim ne peut pas envoyer de manière délibérée, dans le cadre de la sélection et du recrutement, des demandeurs d’emploi en vue de briser la grève auprès d’un client.» Une conciliation avec une issue positive donc. Federgon confirme le principe selon lequel aucun intérimaire ne peut être envoyé pour casser une grève. Mais aussi qu’on ne peut pas non plus contourner cette règle en envoyant des travailleurs avec un contrat à durée déterminée.

Eric Neuprez, secrétaire fédéral en charge du secteur des ETA wallonnes: «La question que l’on doit se poser aujourd’hui: les entreprises de travail adapté ont-elles encore un véritable rôle social vis-à-vis de la personne handicapée?» concertation et en l’absence d’une réelle volonté de négocier de la part des employeurs, les travailleurs devront donc tirer leurs conclusions. Ils feront certainement entendre leur voix en passant à l’action dans les semaines à venir. 2010 s’annonce d’ores et déjà une année très difficile, une de plus pour les ETA.

Toute l’équipe Floréal vous souhaite une excellente année 2010 !


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MÉTAL

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

> EDITO

Pour que 2010 soit bonne st-ce bien opportun de vous présenter, en ce premier numéro de l’année, mes bons vœux pour 2010? Certes, c’est poli, et c’est fraternel. Et cela part d’un sentiment très sincère, aussi. Qu’espérer d’autre, en fait, qu’une merveilleuse année pleine de bonheur, de santé, de prospérité? Et c’est là que je m’interroge. Parce que l’année 2010 sera une année pleine d’angoisses, de méfiances, de menaces sur l’avenir. 2010 sera, en résumé, une année pleine de capitalisme. Et comme le dit très justement le slogan développé par la FGTB wallonne, «le capitalisme nuit gravement à la santé» et à tout ce qui va avec… Le capitalisme veut des travailleurs qui travaillent plus, pour moins cher, dans des conditions de sécurité moins coûteuses pour lui, des travailleurs qu’on met de côté quand c’est nécessaire et qu’on récupère quand il le faut. Des «kleenex» recyclables, un produit qui reste à inventer dans les rayons des grandes surfaces mais qui est déjà bien réel dans la technologie patronale. Le capitalisme n’avait pas passé une très bonne fin d’année 2008, et a vécu un carrément mauvais début 2009. Il était tombé malade à un point tel qu’on se disait même qu’il allait peut-être enfin y passer. On se mettait d’autant plus à y croire qu’on en rêvait depuis tellement longtemps…

E

Et puis non. Comme s’avançait l’année 2009, il a bien fallu constater que, du point de vue du système, les choses allaient mieux. Toutes les tares du marché, tous les dangers de la finance sans frein étaient apparus en pleine lumière mais, malgré tout, les choses reprenaient leur cours normal. Les bourses renouaient avec les bénéfices, les traders avec leurs primes, les grands patrons avec leurs stocks-options ou, dans le pire des cas (pour eux) leurs indécents parachutes dorés. Cela ne s’est pas passé tout seul, certes. La plupart des Etats et des gouvernements ont mis le paquet pour sauver la mise de ceux qui avaient joué avec le feu. Et bien entendu, il fallait faire quelque chose: le krach complet du système aurait eu des conséquences désastreuses pour les travailleurs. Mais son maintien à flot tel quel n’est pas, non plus, positif. C’est qu’il y avait deux rendez-vous à l’agenda de la crise. Le premier, en urgence, était d’éviter le pire, le scénario type 1929 qui avait plongé les économies dans le chaos et avait fini par conduire le monde à la guerre. Le deuxième était de prendre un ensemble de mesures fortes pour réguler le système, le moraliser, pour reconstruire les rapports de l’économie sur d’autres bases. Ce rendez-vous là, maintes fois promis aux travailleurs, s’est transformé en lapin. Le capitalisme est reparti comme avant, ou même pire qu’avant: ceux qui en tiennent les ficelles auront retiré de tout cela un véritable sentiment d’invincibilité. Ils nous le montrent aujourd’hui, en montant encore la barre des exigences dans leurs entreprises, où ils multiplient sans vergogne les chantages à l’emploi ou aux compressions sociales. Alors, bonne année? Oui, quand même. Beaucoup de consciences ont été réveillées par les événements et ce système qui paraissait intouchable à révélé ses faiblesses. Beaucoup de réflexions sur la manière de le changer ont été ressuscitées. Que le monde doive changer de base est redevenu, pour beaucoup (qui l’avaient oublié ou qui n’y avaient jamais pensé) une évidence. Le reste, ce sera l’affaire, en 2010, de notre combat, de notre capacité de mobiliser, de notre intelligence à faire prendre conscience de la nécessité du changement. Concentronsnous sur ces défis, ne cédons rien et passons, tous ensemble, une excellente année.

Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB

Autovision: la paix sociale passe par la communication! A ceux qui ne connaissent pas notre entreprise, nous leur rappellerons qu’Autovision, c’est ce bâtiment «annexe» que l’on aperçoit en longeant le site d’Audi à Forest. C’est cet immense hall de stockage et logistique relié à Audi par un tunnel de distribution dans lequel des chariots de pièces se croisent et se recroisent sans cesse. Tout ce qui est monté chez Audi passe d’abord chez Autovision. C’est là que tout est répertorié, préparé, rangé et pré-monté parfois même, avant d’être déposé en temps réel au pied des chaines de montage. Avec un peu plus d’une heure de stock tampon entre nous, s’il fallait une entreprise pour illustrer ce qu’est le «just in time», nous serions celle-là! Nous sommes nés des cendres de Volkswagen-Bruxelles et de la relance d’Audi, avec le cahier de charges exigé par l’Allemagne imposant une réduction des coûts de 20%. La logistique ne fait désormais plus partie intégrante des activités du constructeur. En effet, Volkswagen à créé la société Autovision afin qu’elle sous-traite cette activité et surtout dans l’idée de la mettre en concurrence avec d’autres sociétés afin de réduire les coûts. C’est à la suite de cette décision que nos bâtiments sont sortis de terre. En ce qui concerne les travailleurs, beaucoup sont issus des anciens sous-traitants tels qu’Arvin Meritor et Faurecia. Pour accorder le nouveau marché de la sous-traitance pour l’Audi A1, le constructeur n’a pas hésité à imposer sa règle d’or: compression des coûts de fabrication et qualité du travail! Le contrat à tout d’abord été attribué a une société qui officiait dans la commission paritaire 140 et qui se devait de reprendre les travailleurs d’Autovision, qui étaient eux en commission paritaire 111 (fabrications métalliques). Mais grâce a la ténacité et à la mobilisation de ces travailleurs qui ont exigé l’application d’un Arrêté royal stipulant que «toute

société dont les activités sont liées a une usine automobile se doit d’être versée dans la commission des fabrications métalliques», et qui ont été suivis en ce sens par les contrôleurs de l’Inspection sociale, cette société a dû renoncer a ce contrat et Audi a dû revenir sur sa décision et octroyer sa confiance à Autovision. Ce contrat n’a pas été simple à obtenir mais nous l’avons décroché, c’est l’essentiel. Et dans le contexte de compression des dépenses que nous venons d’aborder, le maintien de nos conditions de travail ainsi qu’une garantie d’emploi n’ont pas étés faciles à négocier et nous les avons obtenus. C’est une victoire dont nous sommes particulièrement fiers! La détermination et les arguments avancés par les travailleurs d’Autovision, épaulés par les travailleurs de Syncreon, leur ont permis de conserver les règles en vigueur dans le secteur des fabrications métalliques, évitant ainsi le risque de se voir rattachés à des conventions sectorielles qui leurs auraient été moins favorables. Passé le temps des tensions, nous nous plaisons à penser que ces premières discussions entre direction et représentants syndicaux (notre entreprise n’a que deux ans d’existence) nous ont permis d’établir des règles de fonctionnement entre les deux parties basées sur le respect et la confiance. La Direction comme les repré-

En 2010, jetons les bases d’une nouvelle société! Cette année 2010 sera très importante pour notre organisation syndicale. Plusieurs Congrès se profilent: celui de l’Interrégionale wallonne au mois de mai, celui de la FGTB fédérale au mois de juin ainsi que celui de la MWB dans le courant du quatrième trimestre. A noter également: les Congrès ou Comités des différentes Interprofessionnelles qui se tiendront dans les 12 mois à venir… Ces lieux de débats et d’expression seront l’occasion pour nous de réaffirmer nos valeurs. Dans cette période tourmentée, il est primordial de fixer des lignes de conduite claires qui guideront notre action pour les prochaines décennies. Nous devons recentrer

les débats sur un nouveau modèle économique car l’actuel n’a plus d’avenir. Ces Congrès devront jeter les bases d’une nouvelle société. Nous ne voulons plus d’une société qui détruit près de 100.000 emplois en deux ans sans s’en émouvoir. Nous ne voulons plus du capitalisme: tout cela doit cesser. A la droite libérale qui échafaude des plans visant à redorer le blason du capitalisme, nous disons clairement que moraliser le capitalisme est aussi ridicule que d’essayer d’humaniser la peine de mort! Nous devons travailler à une autre société où l’homme retrouvera la

place centrale qu’il n’aurait jamais dû perdre. Nous devons transmettre aux générations futures de nouvelles valeurs et un mode de consommation qualitatif plutôt que quantitatif. Il faut revenir à un équilibre entre économie durable et épanouissement social. Cette année débute comme s’est terminée celle qui précède: dans les difficultés; mais voyons-y un défi à être encore plus solidaires et plus tenaces pour défendre nos acquis sociaux. Comptez sur nous pour être plus combatifs que jamais en luttant pour l’amélioration de la vie des travailleurs. Ne doutez pas de notre détermination!

sentants des travailleurs savent qu’Autovision ne peut se payer le luxe d’un arrêt de travail pour des broutilles et que la clé de la paix sociale passe plus que jamais par la communication et le respect des procédures et conventions mises en place. Notre sort est étroitement lié à Audi Forest et au succès des modèles qui y seront montés. Soit! Les conditions d’obtention du contrat Audi nous ont amenés à mettre en place une structure de travail contraignante pour 3 ans. Soit! Chacun des 102 travailleurs que compte Autovision aujourd’hui connait les règles du jeu. Mais dans une entreprise où le rythme de travail est dicté par les battements de cœur d’une usine donneuse d’ordres, les organisations syndicales sont les tensiomètres des travailleurs qu’elles représentent. Se passer de leurs signaux tient de l’inconscience. La direction d’Autovision semble l’avoir bien compris. Notre message aux travailleurs est clair: notre porte vous est grande ouverte. Vos intérêts sont notre plus grande préoccupation. Notre message à la Direction est tout aussi clair: la force d’Autovision est la somme des talents de chacun de ses travailleurs. Travaillons ensemble dans le respect de tous! Ensemble on est plus forts!

La délégation syndicale MWB-FGTB

Le secrétariat des Métallos MWB-FGTB vous souhaite une bonne année 2010. Puisse cette nouvelle année vous apporter, ainsi qu’à toute votre famille, bonheur, santé et épanouissement.


TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

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> LUNDI PERDU 2010

L’avenir de notre état-providence La réunion annuelle à l’occasion du Lundi perdu s’est déroulée le samedi 9 janvier au Floréal à Blankenberge. Dans son introduction, Tyno Parmentier a mis l’accent sur les conséquences sociales de la crise, ainsi que la perte considérable en matière d’emplois dans nos secteurs du textile et de la confection. Ensuite, Chris De Nijs, journaliste de la VRT, a pris la parole pour mener le débat sur l’avenir de notre état-providence. Rudy De Leeuw, président de la FGTB, et Laurence Bovy, directrice du cabinet de la ministre Laurette Onkelinx, ont participé à ce débat. Le directeur-général de la F.E.B., Pieter Timmermans, s’est fait excuser en dernière instance à cause du mauvais temps. Cela a provoqué une hilarité générale dans la salle. Dans son allocution de clôture, Dominique Meyfroot a d’ailleurs dénoncé cette attitude inconséquente du dirigeant de la F.E.B., qui avait déclaré partout dans la presse, les jours avant Noël lorsque le pays était saisi par une première vague de froid, que les mauvaises conditions climatiques n’étaient pas une excuse pour ne pas se rendre au travail. Le débat est donc devenu plutôt une interview, où les deux autres orateurs ont pu commenter les points de vue de la FGTB et du PS. A la demande de Chris De Nijs, Rudy De Leeuw a d’abord commenté le plaidoyer récent pour une politique de relance, où l’accent est mis sur des investissements durables (par exemple dans la construction, pour une meilleure isolation des maisons), la formation des chômeurs et la redistribution du travail en tant que solution alternative pour la vague de licenciements récente. Le financement devrait être assuré par une taxe sur les transactions spéculatives. Rudy De Leeuw a souligné l’efficacité de notre régime de sécurité sociale dans la crise actuelle, ce qui a permis non seulement de remédier aux conséquences sociales les

plus pires de la crise actuelle, mais a servi également d’appui au pouvoir d’achat. Par rapport aux critiques relatives à la politique du gouvernement sur le plan socio-économique, Laurence Bovy a répliqué que le Parti Socialiste était d’accord avec les grandes lignes des positions adoptées par la FGTB, mais que des compromis doivent être conclus au sein du gouvernement. Le PS se trouve seul au gouvernement fédéral et se heurte souvent à la façon dont certains départements sont dirigés par les ministres libéraux. C’est ainsi que le département des finances, par exemple, n’est pas à la hauteur de ses devoirs dans le domaine du contrôle fiscal. Dans le débat, on a abordé également la problématique des pensions et la prise de position de la FGTB à cet égard, qui plaide pour un renforcement du premier pilier. Les pensions individuelles des travailleurs doivent être relevées d’un quart et donc être portées à 75% de l’ancien salaire. Le deuxième pilier (fonds de pension sectoriels) peut être maintenu comme avantage complémentaire négocié au niveau du secteur et géré paritairement. Quant à la discussion sur le statut ouvriers – employés, Rudy De Leeuw a dit qu’il ne comprenait pas l’indignation des employeurs sur l’instauration d’un prime supplémentaire de licenciement de 1.666e pour les ouvriers. Il faut d’urgence augmenter les délais de préavis des ouvriers au niveau de ceux pour les employés, car suite à la crise, les ouvriers sont licenciés en masse et d’une façon relativement bon marché pour les employeurs. Le public dans la salle a posé des questions concernant la conférence des pensions, l’approche vis-à-vis des grosses fortunes et l’assurance soins hospitaliers. Dans son allocution de clôture, Dominique Meyfroot a abordé les problèmes sociaux actuels et la

nécessité de trouver des solutions. Il s’est référé à une étude récente de l’université d’Anvers sur la pauvreté en Belgique. Il a plaidé pour une approche plus sévère des grosses fortunes par le biais d’une lutte plus efficace contre la fraude, la suppression du secret bancaire et une taxe obligatoire sur les transactions boursières. Pour conclure, il a avancé la nécessité d’une politique de relance efficace, afin de mettre fin à la perte énorme de postes de travail dans les secteurs industriels.

Groupe sectoriel de la confection: pas d’enthousiasme pour la proposition de conciliation Notre groupe sectoriel de la confection s’est réuni mercredi 6 janvier 2010 afin d’évaluer la proposition de conciliation développée par le président de la commission paritaire. En effet, les négociations pour un accord sectoriel 2010 étaient tombées dans une impasse. Le problème était surtout l’augmentation du pouvoir d’achat. La fédération patronale Creamoda voulait seulement octroyer une augmentation du montant des chèques-repas de 0,20 euro en 2010 pendant que nous avions revendiqué au moins le double. Puisque les négociations au niveau du pouvoir d’achat étaient complètement bloquées, le

président de la commission paritaire pour la confection a développé une proposition de conciliation. Cette proposition comprend une augmentation des chèques-repas de 0,20 euro à partir du 1er avril 2010 ainsi que l’introduction de 2 écochèques de 20 euro pour les travailleurs qui sont occupés auprès d’un employeur de la confection en date du 15 juin et du 15 décembre. L’avantage des 2 écochèques est seulement d’application pour l’année 2010. L’avis du groupe sectoriel était que la proposition du président de la commission paritaire ne tient pas suffisamment compte de nos revendications en matière d’augmentation du pouvoir d’achat. Nos militants ne s’enthou-

siasment pas vraiment pour l’introduction des écochèques, qui n’ont d’ailleurs pas de caractère récurrent. Cet avantage disparaîtra donc à partir de 2011, à moins de les renégocier dans le cadre de l’accord sectoriel 2011-2012. Même si une proposition de conciliation est à prendre ou à laisser dans sa totalité, il faut tenter, au cours de la prochaine réunion de la commission paritaire, de guider la fédération patronale Creamoda vers une meilleure proposition en matière d’augmentation du pouvoir d’achat. Bien que cela ne soit pas facile, c’est le point de vue explicite de notre groupe sectoriel. Nous commenterons le résultat définitif dans le prochain numéro de «Syndicats».

> RÉCUPÉRATION DU TEXTILE

Augmentation du montant du chèque-repas! A partir du 1er janvier 2010, la cotisation patronale dans le chèquerepas est augmentée de 0,10 euro et s’élève dès lors à 2,31 euro. Le montant total du chèque-repas pour le secteur de la récupération du textile est ainsi porté à 3,40 euro. La cotisation du travailleur dans le chèque-repas reste 1,09 euro. Le travailleur la récupère par le biais du chèque-repas. Dans les entreprises où le montant maximum de 7 euro est excédé, la partie restante doit être convertie en une récompense nette équivalente. Les modalités spécifiques en matière d’octroi doivent être fixées au niveau de l’entreprise.


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ALIMENTATION-HORECA-SERVICES

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

Préavis d’actions chez AB INBEV Rappel AB INBEV • 1er groupe brassicole mondial. • Au dernières nouvelles actionnariat «dispersé» mais «contrôle belge» important. • Cadres de «hauts niveaux»: belges, brésiliens, américains du Nord • Etudes en cours: - Recentrage sur le hard core (activité de base: brassage) - «Redéploiement» et/ou «recentrage» et/ou «réorganisations» et/ou … ? … ? … ? la question posée au Conseil d’Entreprise européen: Qu’est ce qui n’est pas «core business» chez AB Inbev?

A

Réponse: Toutes les activités autres que le brassage. Cette étude semble donc bien porter sur tout ce qui concerne les services (comptabilité, préparation des commandes, flux financiers et flux de marchandises, dépôts, service débit: entretien des installations dans les cafés), transport lourd donc toute une partie du concept de la LOGISTIQUE … (mais celle-ci s’étend-elle également aux entrepôts, rayonnages, etc… dans les sites de production à Liège «Jupiler», à Bruxelles «Bellevue» et Louvain «Stella, Hoegaarden»?).

Toute l’Europe de l’Ouest dont (la Belgique) «tous azimuts» est concernée. L’expérience récente en Europe de l’Est Cessions des activités à des tiers sans réelle consultation du Conseil d’entreprise européen (en matières financières et sociales relatives notamment aux conséquences sur les travailleurs concernés) afin pour le groupe de retrouver d’urgence des liquidités permettant de rééquilibrer des résultats financiers dont l’évaluation résultait d’une sous-estimation des coûts et investissements dus à sa trop rapide croissance! Avec, et c’est le bouquet, et partout dans le groupe cette fois, une

compression exponentielle (parfois jusqu’à l’absurde) des coûts de fonctionnement. L’attitude d’AB Inbev en Europe de l’Est a donc démontré l’absence de volonté de concertation du groupe en matière sociale sur le plan international. A l’heure actuelle, nous tentons encore d’obtenir les informations adéquates voire… d’ester en justice. En Belgique, préavis d’actions déposé fin 2009. L’inquiétude des travailleurs est grande face à ce type d’études de «recentrage», de «réorganisations», et/ou de …? …? …? et cela depuis des mois et des mois! Mobilisés en front commun syndical toutes tendances confondues et incluant les ouvriers et employés, les militants nous ont mandatés avant fin 2009 pour déposer un préavis d’actions. Il faut préciser que ce préavis d’actions a été déposé à titre CONSERVATOIRE et est d’une DUREE INDETERMINEE exprimant la TRES FERME DETERMINATION DES TRAVAILLEURS.

Les instances syndicales internationales sont tout aussi alertées que les travailleurs belges. Entretemps, la Direction a demandé la conciliation au SPF Emploi, Travail et Concertation sociale! AFFAIRE A SUIVRE! Mais quant à nous, nous sommes

prêts! Ensemble on est plus forts!

K. CROONENBORGHS Coordinateur FGTB-Horval Fédéral S. DEMEUSE Coordinateur FGTB-Horval Fédéral & International

> L’EFFAT EN CONGRÈS À BERLIN

Les organisations syndicales membres signent la charte contre l’emploi précaire a fédération européenne des syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme (EFFAT) a tenu son 3ème congrès à Berlin les 20 et 21 octobre dernier.

L

En séance, les témoignages se sont multipliés de travailleurs intérimaires, saisonniers et migrants dans les secteurs agricoles, du tourisme et de l’industrie alimentaire pour dénoncer la précarité de leur travail. En effet, dans la situation de crise actuelle où de plus en plus de travailleurs sont dans l’impossibilité de subvenir à leurs besoins et rejoignent les rangs grandissants des travailleurs pauvres, l’Effat a lancé son mot d’ordre:

«Combattons le travail précaire». Le secrétaire général de l’Effat, Harald Wiedenhoffer a également plaidé pour une Europe sociale plus équitable: «Nous avons besoins de normes minimales communes pour arrêter les entreprises de s’engager sur la voie du dumping social et fiscal.[…] Nous avons besoin d’une Europe qui crée des conditions juridiques nécessaires à une mise en œuvre cohérente du principe de non discrimination sur le marché du travail et place les entreprises nationales et étrangères aux mêmes conditions dans un cadre de concurrence équitable, et garantir les mêmes salaires et conditions de d’emploi pour le même travail sur les mêmes lieux de travail.»

Une charte sur laquelle l’ensemble des syndicats se sont accordés lors du congrès reprend les revendications de l’Effat en matière de lutte contre la précarité. Dans cette charte, l’Effat appelle les acteurs politiques tant au niveau national qu’européen à agir mais également l’ensemble des organisations membres. C’est dans ce cadre que la FGTB HORVAL a décidé de multiplier les initiatives de rencontre de diverses organisations syndicales mais aussi de porter une plus grande attention au développement et au suivi des Comités d’entreprise européens. «On le sait, les délégués ont encore souvent une perception régionale du travail syndical mais les employeurs eux sont déjà dans une logique européenne voire in-

ternationale et nous devons, en tant que syndicat, allez de l’avant et être présent aussi sur ce terrainlà et c’est pourquoi nous avons si-

gné cette charte» nous dit Tangui Cornu, Secrétaire fédéral en charge des questions internationales.

> EXTRAIT DE LA CHARTE

«Justice sociale de la ferme a la table» En 2000, les États membres de l’Union européenne ont énoncé comme objectif stratégique pour l’Union européenne de «devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique au monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale.» Près de 10 ans plus tard, force nous est de constater que ces objectifs n’ont pas été atteints. Pire encore: du fait d’une modification dramatique des marchés

du travail, l’Union européenne en est plus éloignée que jamais. Les investissements des employeurs en matière de formation et de formation continue des travailleurs ont baissé, et le nombre d’emplois précaires et de mauvaise qualité à bas salaires connaît une augmentation substantielle. Au lieu d’accroître leur compétitivité par une qualification exhaustive des travailleurs, par une meilleure qualité et par plus d’innovations, les entreprises accentuent la délocalisation, la dérégulation et la précarité […]. Il en résulte un dumping social,

des bas salaires et un accroissement des traitements discriminatoires: les travailleurs intérimaires et saisonniers, les travailleurs ayant des contrats de travail à durée déterminée et à temps partiel, les travailleurs migrants et les faux indépendants, les salariés travaillant en sous-traitance et les travailleurs au noir – tous sont devenus des travailleurs de 2ème, voire même de 3ème classe. Parmi eux, on compte une part élevée de femmes. En raison de salaires de misère, de nombreux employés des secteurs de l’agriculture, du tourisme et de l’alimentation ne sont aujourd’hui plus en mesure

de gagner eux-mêmes pleinement leur vie […]. L’Effat appelle les organisations membres • dans tous les secteurs et dans toutes les entreprises, à utiliser les négociations collectives comme instrument permettant d’améliorer les salaires et les conditions de travail et d’emploi des employés précaires et de parvenir à une parité, • à intensifier la collaboration transfrontalière indispensable en matière de politique des négociations collectives, afin d’empêcher et de lutter contre

le dumping social, • à négocier, avec les employeurs, des normes sociales et tarifaires européennes communes, • à mettre régulièrement en commun l’expérience acquise sur les bonnes pratiques en matière de parité des travailleurs précaires et de mesures de restructuration socialement responsables, y compris l’externalisation, • à tirer partie des fonds sociaux et structurels de l’Union européenne pour améliorer l’employabilité des travailleurs. Voir aussi www.effat.org


EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES (suite de la page 11) Les mĂŠdias vous ont directement pointĂŠs du doigt: plutĂ´t fermer une entreprise que de faire des concessions. Bruno Verlaeckt: ÂŤLes mĂŠdias ont avalĂŠ sans broncher le rĂŠcit de la direction locale de Bayer, qui voulait nous dresser contre nos collègues allemands Ă Urdingen (le deuxième siège de Bayer produisant du polycarbonate). Le site allant le plus loin dans les concessions pouvait rester ouvert, l’autre allait devoir fermer ses portes irrĂŠmĂŠdiablementÂť. Jan Martens: ÂŤNous avons pris contact nous-mĂŞmes avec le syndicat allemand. Une partie de la dĂŠlĂŠgation syndicale a immĂŠdiatement pris la route en direction d’Anvers. Très instructif. Qu’est-il apparu? Leur direction leur a racontĂŠ un tout autre rĂŠcit. La rĂŠduction de capacitĂŠ en polycarbonate n’Êtait pas si urgente et de surcroĂŽt, Anvers allait continuer quoi qu’il en soit Ă tourner Ă plein rĂŠgime. Ces informations, nous les avons reçues grâce aux contacts informels

que la dĂŠlĂŠgation a nouĂŠs au ďŹ l des annĂŠes via le comitĂŠ d’entreprise europĂŠen. D’oĂš l’importance pour un syndicat de penser Ă l’Êchelon mondialÂť. Bruno Verlaeckt: ÂŤEn outre, il est tout Ă fait erronĂŠ de dire que nous n’avons pas voulu nĂŠgocier. Nous le voulions et le voulons toujours maintenant. Mais pour cela, il faut ĂŞtre deux, c’est du donnant donnant. Et le dossier sur la table, la ÂŤsĂŠcuritĂŠ d’emploiÂť, est une boĂŽte vide. Nous avons dĂŠjĂ conclu de tels accords chez Bayer par le passĂŠ, mais regardez l’Êvolution de l’emploi! De 2700 Ă 842 en dix ans. Les faits en disent long. L’entreprise a d’ailleurs toujours continuĂŠ Ă faire des bĂŠnĂŠďŹ ces. En 2009, il s’agissait encore de 190 millions d’EURÂť. Fin dĂŠcembre, presque tout le monde, jusqu’au ministre-prĂŠsident amand Peeters, condamnait votre comportement, le jugeant dangereux et irresponsable. Qu’en pensez-vous? Bruno Verlaeckt: ÂŤNos dĂŠlĂŠguĂŠs ont rencontrĂŠ des difďŹ cultĂŠs en raison de l’avalanche d’informations

erronĂŠes diffusĂŠes sur le dossier. Juste après l’Êchec de la dernière ÂŤconciliationÂť au ministère de la Concertation sociale (lors de laquelle la direction s’est contentĂŠe de rĂŠpĂŠter sa position), une information d’entreprise ĂŠtait dĂŠjĂ prĂŞte Ă condamner leur attitude. Le week-end suivant, les mĂŠdias n’ont eu de cesse d’annoncer que les syndicats jouaient avec l’avenir de 842 mĂŠnages. Et, cerise sur le gâteau, le ministre-prĂŠsident amand s’en est mĂŞlĂŠ lors du ÂŤZevende DagÂť, mettant lui aussi le dossier dans le mĂŞme panier qu’Opel et DHL. Probablement pour montrer qu’il ĂŠtait capable d’agirÂť. Jan Martens: ÂŤLa dĂŠlĂŠgation a directement organisĂŠ 25 assemblĂŠes du personnel, en pauses. Le rĂŠcit complet a ĂŠtĂŠ rĂŠvĂŠlĂŠ personnellement Ă chaque travailleur. Les dĂŠlĂŠguĂŠs ont ainsi regagnĂŠ la conďŹ ance du personnel, ils ont parfois mĂŞme ĂŠtĂŠ accueillis par des applaudissements. Chapeau Ă ces types!Âť. Ce dossier a connu un ĂŠpilogue particulier: le haut dirigeant europĂŠen est descendu Ă Anvers pour annoncer qu’il n’Êtait pas

Le coĂťt de la vie ĂŠvolue, votre salaire aussi Cette ĂŠvolution est appelĂŠe l’indexation automatique des salaires. Sur base du prix d’un panier type de produits et de service de consommation courante, on calcule ÂŤl’indice santĂŠÂť. Quand ce dernier uctue, vos salaires sont ajustĂŠs en consĂŠquence. Tous les salaires ne sont pas adaptĂŠs de la mĂŞme façon, ni en mĂŞme temps. Cela dĂŠpend de l’accord qui a ĂŠtĂŠ conclu dans votre secteur. On mettra en avant deux grands systèmes d’indexation: • Une indexation Ă date ďŹ xe: qui va d’une adaptation mensuelle des salaires, comme c’est le cas dans l’industrie pĂŠtrolière, Ă une adaptation annuelle, comme pour la CPNAE (CP218). Selon les secteurs, on calcule le taux d’indexation du salaire en comparant l‘indice santĂŠ du/des mois oĂš a lieu l’indexation au(x) mĂŞme(s) mois de l’ÊchĂŠance prĂŠcĂŠdente. • Une indexation sur base de seuils: les salaires sont adaptĂŠs Ă chaque fois que l’indice santĂŠ atteint un certain seuil, l’indice-pivotÂť. Celui-ci est prĂŠalablement ďŹ xĂŠ dans les conventions collectives de travail. Les diffĂŠrents seuils de l’indice pivot sont gĂŠnĂŠralement distants de 2%, selon les secteurs. Si l’indice santĂŠ augmente fortement, il est possible

que l’indexation des salaires ait lieu plusieurs fois d’afďŹ lĂŠe. Mais Ă chaque fois d’un pourcentage ďŹ xe dĂŠterminĂŠ par CCT, par exemple 1% ou 2% Ă la fois. Et votre salaire? A-t-il ĂŠtĂŠ indexĂŠ? Pour le savoir, rendez-vous rĂŠgulièrement sur www.setca.org/ indexationsalariale 2009 a globalement connu une ination nĂŠgative: les prix des produits du panier type sur base desquels on calcul l’indice santĂŠ ont diminuĂŠ, indice santĂŠ qui a par consĂŠquent diminuĂŠ lui aussi. RĂŠsultat: l’indexation salariale est nĂŠgative pour certains secteurs. Le SETCa a estimĂŠ ne pas devoir intervenir en la matière dans les commissions paritaires. En effet, une demande des syndicats d’adapter le mĂŠcanisme d’indexation serait saisie par les employeurs pour remettre ensuite en cause tout le mĂŠcanisme d’indexation ou du moins pour pouvoir ĂŠcrĂŞter les indexations ĂŠgalement en cas d’ination ĂŠlevĂŠe (via les systèmes ÂŤall inÂť). Il va cependant de soi que des systèmes crĂŠatifs peuvent ĂŞtre trouvĂŠs dans les entreprises pour compenser une ĂŠventuelle indexation nĂŠgative, sans devoir adapter les mĂŠcanismes d’indexation sectoriels.

Du neuf pour mon secteur! Voici en bref ce que le SETCa a nĂŠgociĂŠ pour vous ces dernières semaines. Pour savoir plus, n’hĂŠsitez pas Ă contacter votre section rĂŠgionale ou votre dĂŠlĂŠguĂŠ. EmployĂŠs de l’industrie alimentaire (CP 220): Accord 2009-2010 • Pouvoir d’achat: augmentation nette sous forme d’Êco-chèques. 125e avant le 31/01/2010 et 250e avant le 31/12/2010. Dès le 01/01/2011, droit Ă un avantage ĂŠquivalent de 250e par an dont les modalitĂŠs seront ďŹ xĂŠes par les partenaires sociaux. • Indexation intermĂŠdiaire exceptionnelle des salaires au 01/07/2010. • Barèmes sectoriels: majoration de 1,35% des salaires mensuels minima dans les barèmes actuels et remplacement des barèmes d’âge par des barèmes d’expĂŠrience (annĂŠes de carrière) au 01/04/2010. • Formation: augmentation des efforts en matière de formation, analyse des plans de formation en conseil d’entreprise, amĂŠlioration de l’accueil des nouveaux travailleurs. Secteur PĂŠtrole (CP 211): CCT relative aux barèmes basĂŠs sur l’expĂŠrience • Remplacement du critère d’âge par le critère de l’expĂŠrience. • Progression annuelle automatique du barème • Dans le barème d’expĂŠrience: la rĂŠmunĂŠration de dĂŠpart ĂŠquivaut Ă 0 annĂŠe d’expĂŠrience. Un diplĂ´me de Bachelor ĂŠquivaut au niveau 3 tandis que le Master correspond Ă un niveau 4.

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SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

• Pas de distinction entre les prestations à temps plein ou à temps partiel dans la comptabilisation des annÊes d’expÊrience. • Chaque expÊrience professionnelle pertinente est assimilÊe à de l’expÊrience mais Êgalement: les pÊriodes de chômage, de service militaire et de suspension du contrat de travail. Assurances (CP 306): compensation salariale exceptionnelle Le secteur des assurances (CP306) est passÊ d’une indexation salariale bimestrielle à un indexation annuelle depuis le 01/01/2008. Or, vu l’ination exceptionnelle que nous avons connue en 2008, les travailleurs du secteur ont vu leur pouvoir d’achat diminuer fortement. Dans ce cadre, vos reprÊsentants syndicaux ont conclu un accord pour une compensation salariale exceptionnelle unique: • Pour qui? Tous les travailleurs en service au 31/12/2009 + les travailleurs prÊpensionnÊs au cours de 2009. • Combien? 6,43% de votre rÊmunÊration brute de janvier 2008 ou peut-être convertie en un avantage Êquivalent en concertation avec votre dÊlÊgation syndicale. • Quand? versÊe avec la rÊmunÊration de janvier 2010. • En savoir +? Certaines assimilations sont prÊvues (maladie, accident, congÊ de maternitÊ). Consultez la convention sur setca.org ou posez vos questions à votre dÊlÊguÊ.

question d’une fermeture. Que s’est-il alors passÊ? Jan Martens: Il est clair que la direction locale a ÊtÊ rappelÊe à l’ordre. Elle avait engagÊ un processus qu’elle n’avait plus sous contrôle. Ce qui Êtait en substance un dossier d’entreprise, a ÊtÊ utilisÊ par Pierre, Paul et Jean pour tirer des

ďŹ celles politiques ou autresÂť. Bruno Verlaeckt: ÂŤNous restons toujours disposĂŠs Ă nĂŠgocier, mais sĂŠrieusement cette fois, sans petits jeux. J’ai encore reçu une carte de vĹ“ux du directeur d’Anvers, il sait donc encore oĂš nous habitons (rires)Âť.

Indexations le 1/1/2010 204

EmployĂŠs des carriè- + 0,15% res de porphyre du canton de Lessines, ‌

216

EmployĂŠs chez les notaires

- 0,27%

Sur tous les salaires (rĂŠels et barĂŠmiques)

218

CPNAE

- 0,43%

Sur tous les salaires (rĂŠels et barĂŠmiques)

220

EmployÊs de l’indus- - 0,42% trie alimentaire

Sur tous les salaires (rĂŠels et barĂŠmiques)

302

Horeca

- 0,423%

Sur tous les salaires (rĂŠels et barĂŠmiques)

306

Entreprises d’assurances

-0,411%

Sur les salaires barÊmiques (les salaires rÊels sont augmentÊs du même montant que celui de l’augmentation des salaires barÊmiques)

308

SociÊtÊs de prêts hy- + 0,127% pothÊcaires, d’Êpargne & ‌

309

SociĂŠtĂŠs de bourse

+ 0,127%

Sur les salaires barÊmiques (les salaires rÊels sont adaptÊs à hauteur de l’adaptation des salaires barÊmiques)

310

Banques

+ 0,127%

Sur les salaires barĂŠmiques

Sur les salaires barĂŠmiques

Sur les salaires barĂŠmiques

500

PLAC DE C ES À GA INÉ GNE R

et tentez de remporter deux places de cinĂŠ

Vous trouverez le formulaire de participation dans notre brochure . Demandez-la Ă votre dĂŠlĂŠguĂŠ-e ou auprès de votre section rĂŠgionale. Ou rendez-vous sur www.setca.org/jeunes jeu-concours valable jusqu’au 30 avril 2010

aussi sur

et

Dès cette semaine, une campagne spĂŠciale jeunes dĂŠmarre au sein de nos entreprises et offre la possibilitĂŠ de gagner des tickets cinĂŠma. Consultez le site www.setca.org/jeunes pour plus d’infos!


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EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

SYNDICATS • N°01 • 15 JANVIER 2010

> POINT DE VUE

Une nouvelle et meilleure année! 010 vient à peine de commencer que nous sommes déjà confrontés à de mauvaises nouvelles sociales: des centaines d’emplois sur la sellette chez AB Inbev. Les travailleurs d’Opel restent dans l’incertitude dans l’attente des décisions du management de GM. Les travailleurs de DHL continuent de lutter pour le maintien du quartier général européen à Bruxelles et la limitation du nombre de licenciements. La situation chez Bayer vous est expliquée dans les pages intérieures, tandis que bientôt débuteront aussi chez Janssen Pharma des négociations sur la réduction de personnel annoncée l’an passé. Il ne s’agit que de quelques exemples d’une très longue liste.

2

Les perspectives économiques ne sont pas bonnes: même avec une croissance économique annoncée de presque 1%, 2010 ne connaîtra pas d’augmentation de l’emploi,

au contraire, le nombre de chômeurs comptera 100.000 unités de plus d’ici la fin de cette année. De nouvelles initiatives de soutien de l’emploi sont donc indispensables. Les politiques y prêteront-ils l’oreille ou se focalisent-ils d’ores et déjà sur les élections législatives de 2011? Nous appelons les gouvernements de ce pays à mettre tout en œuvre, chacun sur son terrain, pour s’atteler énergiquement à la crise et ne pas se laisser tenter par des jeux électoraux à la petite semaine, teintés de communautaire ou non. Les employeurs et les pouvoirs publics doivent investir dans des activités tournées vers l’avenir et créant les emplois nécessaires. Il convient à cet égard de chercher et libérer les moyens voulus. Il s’agit d’une tâche écrasante pour ceux qui ont les leviers économiques en main. Nous plaidons par ailleurs pour que les pouvoir publics pèsent davantage en la matière.

La prolongation et l’adaptation des mesures de crise comme soutien de l’emploi ne sont pas suffisantes et ne constituent pas, en outre, notre premier choix. Comme nous l’avons déjà écrit par le passé, ces mesures nous ont été imposées par le gouvernement, nous les tolérons parce qu’elles ne sont pas vraiment nuisibles à court terme et peuvent soulager ci et là pour faire face à des problèmes temporaires. Ce sera encore certainement le cas dans les prochains mois. Nous maintenons aussi que la mesure de suspension pour les employés (pour laquelle un supplément minimum est désormais imposé) n’est pas et ne peut être synonyme de démantèlement du statut d’employé.

d’ouvrier vers celui des employés. À la revendication mise sur la table par la FGTB de relever les délais de préavis des ouvriers, les employeurs répondent qu’il convient dans le même temps d’abaisser ceux des employés. Voilà comment ils veulent aboutir à un statut unique pour tous les travailleurs. À leurs yeux, ce statut unique doit se situer quelque part à mi-chemin entre ce qui existe actuellement pour les ouvriers et pour les employés, surtout au niveau des délais de préavis. Ils invoquent même à cet égard le principe d’équité. Il va de soi que le SETCa ne se laissera pas jeter de la poudre aux yeux. Il est dommage que ce soit le cas, en revanche, pour d’autres.

Lors de la négociation sur la prolongation des mesures de crise, il est apparu à nouveau clairement que les employeurs ne veulent pas vraiment négocier à propos d’une harmonisation vers le haut du statut

Le SETCa reste favorable à une harmonisation des statuts à travers le relèvement du statut des ouvriers vers celui des employés. Ce doit être le cas pour toutes les composantes des statuts respec-

tifs (délais de préavis, mais aussi période d’essai, jours de carence, salaire garanti, jours de congé, pécule de vacances, etc.). Une telle harmonisation devra se faire de manière échelonnée sur la base de règles claires à convenir. À cet égard, le maintien global du statut des employés restera la priorité pour le SETCa. Nos affiliés peuvent compter sur nous.

Myriam Delmée Vice-présidente SETCa-BBTK

Erwin De Deyn Président SETCa-BBTK

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C’est le week-end de papa ? Relax ! Les bêtises de vos p’tits cœurs sont bien couvertes.


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