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Des millénaires d'évolution migratoire pour le monarque

- Par Anne-Marie Luca

Le monarque, grand papillon diurne aux ailes orange tigrées de noir, est reconnu pour son impressionnante migration du sud du Canada et du nord des États-Unis jusqu’au Mexique. Si ce phénomène migratoire existe depuis plusieurs millions d’années, leur trajectoire de plus de 4 000 kilomètres, elle, ne date que de 20 000 ans.

Selon une étude américaine sur la génétique du monarque, menée en 2014 et publiée dans le magazine Nature, le papillon est originaire du sud des États-Unis et du nord du Mexique. Sa population s’est répandue au début de l’ère de la déglaciation, alors que l’insecte a suivi l’expansion de sa plante-hôte, l’asclépiade, avec le retrait des glaciers, vers le Midwest des États-Unis et ensuite le sud du Canada. Il s’est également installé dans le sud du continent, dans plusieurs îles du Pacifique Sud et des Antilles.

Mais seul celui d’Amérique du Nord parcourt une aussi grande distance. « Après leur remontée vers le nord au printemps et en été, les conditions hivernales à venir les ont obligés à repartir vers le sud. C’est comme ça que le comportement migratoire s’est renforcé, car les individus ne migrant pas l’automne venu ont été éliminés », note Maxim Larrivée, responsable des collections et de la recherche à l’Insectarium de Montréal. Les chercheurs ont découvert des gènes responsables de la fonction musculaire du vol, qui permettent aux migrateurs de consommer moins d’oxygène et d’avoir un métabolisme réduit.

Alors que l’expansion de l’asclépiade a joué un rôle dans la croissance et la dispersion des monarques, l’éradication de leur plante-hôte par les herbicides est l’une des causes du déclin de la population migratrice. Si la disparition de ce papillon vous touche, sachez que vous pouvez, en tant que citoyen, devenir un acteur de changement.