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VILLA VAUBAN

détachement de la simple duplication du réel par la démarche plasticienne débouche sur d’autres voies expressives et imaginaires. Ainsi, chez Katrien de Blauwer, la « révélation » ne se fait plus à partir du processus photographique lié à un extrait « mécanique » du réel, mais, suite à une décontextualisation de la réalité à partir de nouvelles images déconstruites et reconstruites. Son univers visuel est marqué par une iconographie issue de pages de magazine. En découpant, assemblant et colorant ces photographies de magazine qu’elle a collectionnées depuis de nombreuses années, elle réalise des œuvres dont les séquences fragmentées ont une force artistique et narrative. Les différents titres de ses séries comme When I Was a Boy ou Why I Hate Cars suivi de Dirty Scenes racontent certaines histoires personnelles et révèlent des éléments autobiographiques qu’elle n’aurait pas pu exprimer directement avec l’appareil photographique.

En obstruant les visages et en cachant tout signe identitaire personnel, elle fait apparaître néanmoins dans ses œuvres une quête de soi et une façon presque thérapeutique de repenser sa propre identité. Ce processus artistique, sans caméra, qui est une façon anonyme d’intrusion dans la confidence de l’artiste, fait resurgir, à travers des images empruntées à des esthétiques connotées de la mode et du cinéma, les interrogations sur le corps voire sur la féminité et la sexualité. Elle a trouvé dans le petit format une manière d’affleurer des situations secrètes et introverties avec une élégance inattendue. Cette démarche que Katrien de Blauwer revendique comme étant photographique permet de donner une nouvelle vie à des images enfermées pendant des années dans des magazines. Tout en racontant une nouvelle histoire personnelle, elle offre aussi de nouvelles trames de lecture au spectateur qui à son tour est invité à s’approprier ces images pour créer sa propre narration.

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