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Rencontre avecHapastou Sy Livres :

INTERVIEW

Rencontre avec Hapsatou Sy

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Nous la voyons tous les jours dans le Grand 8 mais connaissons-nous vraiment Hapsatou Sy ? Curvista vous invite à faire mieux connaissance avec celle qui n’a pas fini de rafraîchir le PAF.

C’est déjà pas mal. Vous êtes rentrées il y a quelques semaines, on a pu voir quelques changements dans l’émission, peux-tu nous les expliquer ?

Voilà déjà trois ans qu’Hapsatou Sy enveloppe de sa bonne humeur le plateau du Grand 8, le seul Talk Show entièrement féminin sur la chaîne D8. Avec ses acolytes Laurence Ferrari, Roselyne Bachelot, Elisabeth Bost et la petite dernière Aïda Touihri, Hapsatou décortique l’actualité dans une émission haute en couleur. Alors que la presse consacrée à l’actualité médiatique de donnait pas cher de la peau de l’émission, notre joyeuse animatrice entame depuis le mois de septembre sa troisième rentrée. Il faut dire qu’avec son CV d’entrepreneuse successful, on n’attendait pas vraiment cette femme de caractère au poste d’animatrice TV. Et pourtant, elle s’impose indéniablement comme l’une des personnalités TV les plus appréciées des français. Rencontre avec celle qui réussit tout ce qu’elle touche. Audrey (Pulvard) nous a quittées. Elle était là depuis le début de l’aventure et elle continue ses aventures en tant que la journaliste qu’elle est sur I Télé. Et puis, Aïda Touihri l’a remplacée et elle rejoint l’équipe. Donc on continue : 5 femmes qui parlent d’actu, qui n’ont pas la langue de bois et qui ne sont pas toujours d’accord. Ce qui nous réussit bien. Tu as animé la version française de Fashion Project. Y aura-t-il une prochaine saison et seras-tu de la partie ?

En tous cas, le bilan a été positif pour la chaîne. Elle avait des objectifs qui ont été atteints par rapport à cette émission. Pourtant le groupe vient de changer de mains donc je ne sais pas où ça va nous mener. Pour moi c’était un projet parmi tant d’autres. S’il y a une suite c’est bien, s’il n’y en pas, je ferai autre chose. S’il y a une suite je ne sais pas si j’en serai. Ça dépendra d’où j’en serai à ce moment là, de l’évolution du programme. Pour le moment, il est chez D8 et je ne sais pas ce qu’ils vont en faire donc, on verra. As-tu des projets télévisuels sur le feu, à part ça ?

Le grand public t’a découverte en tant qu’entrepreneuse quand tu as lancé ta franchise de salon de coiffure et d’esthétisme et là on te découvre depuis 3 ans comme animatrice sur D8, comment s’est fait ce changement de carrière ?

J’avais régulièrement des reportages, des interviews, j’étais visible dans les médias qui me soutenaient pas mal et un jour, j’ai eu un reportage sur Zone interdite et M6 a pensé à moi quelques semaines plus tard pour que je passe de l’autre côté de la table et que je devienne jury dans une émission qui s’appelait « L’inventeur 2012 ». Ça me permettait de juger les créations d’entrepreneur, les inventeurs étant des entrepreneurs. Ensuite, on m’a proposé d’autres projets sur M6, ensuite D8 et ainsi de suite jusqu’au Grand 8. Quels sont les avantages et les inconvénients de cette nouvelle vie ? Les avantages, c’est qu’on est visible, qu’on rencontre des gens surprenants, incroyables, d’autres moins agréables mais on est présent et on découvre autre chose et moi ça me plaît. Je suis une curieuse. J’aime bien tout ça. L’inconvénient, c’est que notre vie privée n’est plus notre vie privée, que tout ce qu’on dit entre directement dans l’oreille de tout le monde. Du coup, on peut être controversé sur certains sujets car on n’est jamais d’accord avec tout le monde et on ne dit pas toujours des choses intelligentes. Parfois, on a 4 secondes pour dire quelque chose, on commence sa phrase sans pouvoir la finir et ça donne un tout autre sens. C’est ça qui est nouveau pour moi. Que penses-tu apporter à l’émission. Cette fraîcheur t’est-elle utile ? Oui, j’espère en tous cas. Le fait de ne pas être journaliste est un plus. Je suis une citoyenne, une entrepreneuse avant tout et j’apporte un point de vue qui est le mien et qui est différent de celui de mes collègues. J’apporte ma différence dans tous les sens du terme. Que ce soit le milieu d’où je viens, de la culture qui m’a été transmise …Je m’apporte moi-même (rires).

J’ai déjà le Grand 8 qui me prend pas mal de temps. Je travaille également sur des projets d’émissions. Aujourd’hui, il n’y a rien de concret. Je réfléchis. Je me cherche aussi un «ll n’y a pas une seule beauté petit peu parce que j’ai envie de faire des choses intéressantes. On m’a fait des propositions qui ne me correspondaient pas. Je ne suis pas prête à tout accepter. Tu as envie de créer quelque chose de nouveau ? de » représentée par un seul typefemmes Non, j’ai envie d’avoir une émission qui me correspond autant sur le fond que sur la forme et ce qu’on m’a proposé pour le moment n’était pas pour moi. Tu serais partante pour avoir ton émission ? Cela ne fait que 3 ans que je fais de la TV. Je ne sais pas si je suis déjà suffisamment mûre pour avoir mon émission. Je l’ai eu avec Projet Fashion mais j’étais une vraie débutante. C’était vraiment la première fois qu’on me lâchait toute seule devant une caméra. Je crois que ça s’est vu à certains moments mais j’accepterai d’avoir un projet qui me convient. Si ça me plaît, que je sois toute seule ou pas, ça m’est égal. Je ne cours pas après la lumière et le fait de briller seule. J’aime bien aussi travailler en bande. Avec d’autres personnes, on se sent moins seule. Et pendant ce temps, que devient ta marque ? Ma marque se développe. Elle se développe même très bien. Je suis assez contente. J’ai arrêté les salons, je me concentre sur les produits. J’adore ça. Je sors beaucoup de nouveautés en ce moment. Cet été, on en a vu pas mal. Il y en a encore qui arrivent. Certaines sont arrivées sur le site internet hier, d’autres aujourd’hui. Comme notre chantilly qui s’appelle « Maman m’a dit : si tu veux qu’on t’aime, il faut que tu aies la peau douce. » Il y a aussi « ça y est c’est fini, je me sens plus belle depuis que tu m’as enlevé tous mes soucis » qui est une potion micellaire. En fait, on essaye de raconter des histoires à nos clientes. On a aussi des compléments alimentaires dont « si tu m’aimes » qui est un accélérateur de croissance du cheveux, un autre qui s’appelle « j’y suis, j’y reste » qui est un antichute. Nous avons aussi « Préliminaire » qui vient de sortir qui est la première base de maquillage à l’aloe véra. Bientôt un pré-shampoing pour les cheveux très secs. Donc voilà, nous avons plein de nouveautés non-stop.

Du coup, tu sors du concept de beauté ethnique ?

Moi, je n’ai jamais été beauté ethnique, je ne sais pas ce que c’est. Le fait de dire qu’il y a des produits pour noirs, pour les blancs et pour les asiatiques, je n’y ai jamais cru. La réalité c’est qu’une femme noire ici et une femme noire en Afrique ou dans les DOM TOM n’a pas la même peau ni les même cheveux. On est tous différents. On a tous des problématiques de peau, de cheveux et deux femmes totalement différentes peuvent avoir la même problématique. On est toutes faites de chair et de sang donc nous essayons juste de traiter la problématique. Je ne suis pas partisane de la beauté ethnique qui consisterait à stigmatiser une population, à dire les femmes noires, elles sont comme ça, elles ont les cheveux comme ça et elles pensent comme ça. Ma marque a toujours été une marque ouverte qui a sans cesse proposé des prestations et des produits pour les peaux les plus blanches comme pour les plus noires, pour toutes les femmes et qui utilise comme égéries des femmes créatrices d’entreprise donc c’est une marque militante, en plus. Que penses-tu de cette presse féminine alternative comme Chocolate, Gazelle, Curvista, évidemment, ou Causette ?

Moi je suis partisane de ça. Je trouve que les magazines ont une vraie responsabilité. Celle d’arrêter de faire croire aux femmes qu’on est belle que quand on ressemble à une couverture de magazine qui n’a rien de vrai. Elle est photoshopée des heures et des heures, la fille, quand tu la vois dans la rue, tu te dis « mais elle est comme nous, en fait, elle a des vergetures et des problèmes de peau ». Chacun à la beauté qui lui ressemble et pour moi, il n’y a pas une seule beauté représentée par un seul type de femmes. Je pense que la presse a un réel devoir et si ces magazines existent aujourd’hui, c’est que les femmes ne se reconnaissent plus dans les autres magazines. Le fait qu’elles puissent avoir la parole grâce à d’autres médias est une chose fondamentale qui va pousser les autres parutions à parler autrement, à être un peu plus proches de la réalité parce qu’il y a vraiment des supports presse qui sont très éloignés du quotidien des femmes. On taira les noms, évidemment (rires). Passons aux questions de filles : C’est quoi le secret de cette jolie peau de bébé ?

Ouh, je n’ai pas une peau de bébé. J’ai des problèmes comme toutes les femmes, des montées d’hormones, des boutons de temps en temps. Je me fais maquiller tous les matins pour l’antenne donc évidemment, ma peau a besoin de respirer. Mais s’il y a un secret, ce serait de bien démaquiller sa peau matin et soir qu’on soit maquillée ou pas. Il faut la libérer de toutes ses impuretés au quotidien, utiliser des produits avec des formulations sympa. Il ne faut pas qu’on vous vende 0,03% de karité quand c’est censé être une crème au beurre de karité. Moi j’utilise ma chantilly et ma potion micellaire tous les soirs parce que je sais que ça a été fait par un laboratoire avec lequel je travaille sur une formulation que je voulais mais qui au final, donne un produit naturel et qui apporte une beauté vraie. Je ne suis pas très branchée bio parce que le bio peut être très dangereux quand on met un produit bio dans une salle de bain sans conservateur ni microbiens et que les bactéries prolifèrent dedans, ce n’est pas recommandable. Donc voilà, c’est de bien se démaquiller, d’être heureuse et d’être soi-même et non pas celle que les autres voudraient que vous soyez. Dégager de la bonne humeur reste le geste beauté le plus essentiel. As-tu des produits cosmétiques préférés ?

Les miens (rires). En fait, je les rêve et je les crée. C’est quand même juste le kiffe ! Donc si je veux un produit, je le sors demain et ça, c’est absolument génial. Donc, oui, j’ai des produits préférés mais c’est surtout des ingrédients que j’adore comme le beurre de karité, l’aloe vera, l’huile des incas. Sinon j’aime beaucoup la marque Nuhanciam parce que les formulations sont superbes. Le boulot qu’il y a derrière est immense. C’est une excellente aventure entrepreneuriale et il y a du résultat et je suis très Chanel parce que j’aime dormir en Chanel 5 et ne porter que ça. Comme décrirais-tu ton look ?

Improbable. Non, je plaisante. Je n’ai pas de vrai look. Il peut changer tous les jours. Je peux porter un jour une salopette en jean avec des talons de 15 cm et un crop top et me retrouver en business woman en tailleur le lendemain pour retrouver un jean basket le surlendemain. Parce que ça me prend comme ça. Je ne crois pas aux tendances. Ce n’est pas parce que la mode est au orange ou aux formes trapèze que ça va à tout le monde. Chacun a sa silhouette, le look qui lui correspond et chacun a son style. Je déteste les tendances. Je ne les suis jamais. Je ne les regarde même pas dans le cadre du développement de ma marque. Je regarde les grandes lignes du marché mais je ne m’en inspire pas pour créer un produit. C’est ce qui fait qu’on sera différent et original. As-tu des marques ou des créateurs préférés ?

Surtout des créateurs. Les marques, ça ne veut rien dire pour moi. Je m’intéresse à des gens qui créent des histoires qui me plaisent. Je suis une grande fan d’Eli Kauame qui est un créateur libanais-ivoirien, il a une histoire extraordinaire, qui transforme toutes les femmes en princesses. C’est lui qui m’a fait ma première robe pour ma montée des marches à Cannes. Je suis ultra fan. Je l’ai rappelé et je suis son aventure. Sinon, j’aime bien Raphaëlle H’Limi que j’ai présentée dans ma collection AntiKOD. Elle est complètement déjantée et j’adore ça mais elle est aussi hyper rigoureuse et régulière dans ses créations. Et si je devais citer une troisième marque, je citerai Ted Baker, une marque anglaise. Décalée aussi, improbable parfois et ça j’aime. J’aime bien ne pas être comme tout le monde. Vas-tu renouveler ta collaboration AnitKOD avec des créateurs ?

Oui, bien sûr, on va continuer. On va développer occasionnellement des collaborations avec les créateurs. Ça compte pour moi. Tu comptes faire de la grande taille avec AntiKOD ?

A l’époque, on allait déjà jusqu’au 46. Il faut savoir que développer une collection demande beaucoup d’argent donc ce n’est pas toujours évident. Mais avec Eli, on fait toutes les tailles parce qu’on fait du sur-mesure. Or, mes collections vont jusqu’au 46 mais si une femme vient nous voir en disant qu’elle veut une pièce dans une plus grande taille, je lui produirai sa robe au même prix que les autres et dans la taille qui lui convient. Evidemment, les femmes rondes ne sont pas à exclure comme le fait l’industrie de la mode. Elles sont belles, elles ont leur énergie, elles sont telles qu’elles sont et quand elles se sentent bien dans leur peau, c’est ce qui compte. J’ai vu des milliers de femmes rondes beaucoup plus belles que des femmes filiformes qui ne dégagent absolument rien. Elles étaient pétillantes et se sentaient bien dans ce qu’elles étaient et c’est ce qui importe. On arrive déjà au mot de la fin. Aurais-tu un message à passer à nos lectrices ?

Etre bien dans sa peau c’est refléter ce que nous sommes. Etre différent, c’est ce qui fait la richesse de notre société donc assumez-vous comme vous êtes et arrêtez de vous tuer à appliquer les choses qu’on tente de vous imposer. Soyez vous-même et imposez-vous, telle que vous êtes. C’est ce qui compte

« » Etre différent, c’est ce qui fait la richesse de notre société