3 minute read

SDGzine special edition 07 - Open Geneva

J’ai découvert les hackathons en 2010, à travers la fondation Shuttleworth, qui donnait des bourses à des personnes travaillant dans le domaine des solutions ouvertes : open source, open data, open access etc. Là j’ai rencontré des jeunes innovatrices et innovateurs qui utilisaient le hackathon – méthodologie informelle née dans la Silicon Valley – pour avancer leurs projets. J’ai donc essayé, avec ma bourse Shuttleworth, d’adopter ce mode de collaboration pour développer la science citoyenne et le crowdsourcing, les domaines « open » dans lequel je travaillais. J’ai organisé des hackathons à New York et Pékin, à Rio de Janeiro et Cape Town. Et j’ai appris bien des choses de cette façon. En particulier, que pour organiser un hackathon, il faut beaucoup d’énergie !

Quelques années plus tard, installé à l’UNIGE, j’essayais de soutenir des jeunes pleins d’énergie à organiser des hackathons. Je me rappelle un jour d’automne 2016 au Campus Biotech, où avec Thomas Maillart nous allions participer à une réunion pour planifier un troisième Open Geneva Hackathon. Les deux précédents avaient eu du succès. Mais une critique récurrente c’est qu’ils n’avaient pas été suffisamment ouverts. Le premier en 2015, organisé sur le campus de Battelle s’adressait à des étudiant-es universitaires. Celui de 2016, organisé au Campus Biotech, avait une participation plus diversifiée, mais se limitait à 50 personnes. Comment faire un événement qui soit vraiment ouvert à toutes et tous ? Comment être « Open » à l’échelle de Genève ?

L’idée que Thomas et moi avions discuté en amont de la réunion, et proposé à nos collègues, était simple: encourager toute personne voulant organiser un hackathon à Genève à le faire au même moment! Nous, les organisateurs, on ferait un « après-hack » pour partager les meilleurs résultats de cette expérience. C’était mettre le crowdsourcing au service d’un hackathon à l’échelle d’une ville. L’idée n’a pas été particulièrement bien reçue à premier abord : le souci était qu’il n’y avait qu’un nombre limité de personnes à Genève prêtes à s’investir dans des hackathons, et qu’on allait du coup les éparpiller de façon à rendre tous les hackathons minables.

On aurait pu abandonner cette ambition farfelue à ce moment-là. Mais Thomas – passionné par ses expériences dans la Silicon Valley et l’idée de stimuler l’innovation à grande échelle – n’est pas le type à abandonner ! Et je suis heureux qu’on ait pu encourager nos collègues plus réticents à aller jusqu’au bout de cette idée. Car sans ce premier essai en 2017, l’évolution d’un festival d’innovation – et d’une association Open Geneva ouverte à tous les acteurs de la ville – n’aurait sans doute pas eu lieu.

Aujourd’hui, Open Geneva c’est bien plus qu’un festival d’innovation à Genève. Avec Julia Dallest et une jeune génération qui y investit leurs énergies abondantes, Open Geneva est en train de devenir une force pour l’innovation à l’échelle européenne et même planétaire. Est-ce trop grandiose comme ambition ? Non ! Alors même que cette planète connaît tant de défis et désastres, il faut que des jeunes - et moins jeunes – se donnent tous les moyens possibles pour innover pour le bien. C’est pourquoi je souhaite à Open Geneva un avenir plein d’ambitions farfelues !

François Grey

GENEVA TSINGHUA INITIATIVE AT THE SDG SOLUTION SPACE, UNIVERSITÉ DE GENÈVE