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LE PSAUME 33 VU PAR UN JURISTE

Photo de Adam Kontor provenant de Pexels Aux GBEU, nous encourageons les étudiant·e·s à vivre leur foi et à lire la Bible en lien avec leurs études. Nous croyons en effet que la Terre et tout ce qu’elle contient appartiennent à Dieu, qu’il s’intéresse à toutes les branches d’études ou de travail et que ce que nous pouvons apprendre dans le monde séculier peut enrichir notre regard sur la Bible, et notre relation avec Dieu. Démonstration :

Le Psaume propose une opposition intéressante. Aux versets 16-17, il nous dépeint l’homme dans son inconstance, sa fragilité, son aveuglement. Rien n’est sûr dans la vie du psalmiste, comme rien ne l’est dans la période actuelle. Au contraire, les plans de Dieu ne sont jamais changés, il n’est pas pris par surprise.

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Pour un juriste, l’incertitude pourrait être un arrêt isolé du tribunal. Il sera peut-être vite écarté dans la jurisprudence suivante parce que son assise est faible. Inversement, le verset 11 pourrait décrire la jurisprudence constante du TF répétée pendant des décennies. Au moment de rédiger un recours ou une décision se pose la question : sur quoi est-ce que je me fonde ? Soit sur une source ferme, stable, soit sur un arrêt isolé, à l’assise faible.

Qu’est-ce qui va présider à mon choix d’une jurisprudence constante ? Le verset 22 propose une clé : la grâce de Dieu est sur nous lorsque nous espérons en lui. Dans des périodes troublées, on peut se demander « est-ce que j’espère en Dieu, malgré le découragement, mes certitudes atteintes, etc. ? » Si je le fais, la conséquence n’est pas moindre — un cas bagatelle — car c'est la grâce de Dieu que je reçois.

Au surplus, nous avons d’autant plus avantage à espérer en Dieu qu’il nous a particulièrement à la bonne, nous qui pratiquons le droit et la justice (Psaume 33.5). C’est une période complexe — moins de présentiel, des examens dans des conditions destabilisantes, etc. Notre vie quotidienne de juristes - encore aux études ou praticiens - est chamboulée. Mais Celui qui aime la justice, le droit et l’équité continue de chapeauter le tout. Celui qui préside l’univers aime la justice et le droit, c’est le cadre dans lequel nous nous inscrivons, même si parfois nous perdons pied à cause d’un problème juridique complexe ou un examen ardu, je peux espérer en Dieu, me rappeler ce cadre très englobant de Dieu qui aime justice et droit. Je peux ainsi aller dans la bonne direction, mais aussi avoir confiance en ce Dieu qui sait exactement ce que je suis en train de faire et qui va me conduire dans mes actions et possiblement voir plus tard les fruits du labeur sur lequel je peine en ce moment.

Ce que je pratique, ce que j’étudie, c’est aussi une responsabilité, d’autant que je m’inscris dans ce que Dieu désire et aime. Notre vie chrétienne doit reposer sur les éléments concrets de la vie et nos études et nos métiers sont le lieu de l’exercice de ces liens. Pour être les personnes intègres que le Seigneur nous appelle à être.

P., juge en Suisse romande

Méditation biblique proposée dans le cadre d'une rencontre "Bible et Droit" sur zoom

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