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HISTOIRES D’IMAGES

Grâce à l’expertise des imprimeurs et aux possibilités offertes par les nouvelles technologies d’impression, force est de constater que l’art infuse plus largement dans notre société. Par un effet de balancier extrêmement enrichissant, l’expertise des uns nourrit l’inventivité des autres, contribuant ainsi à créer de nouveaux espaces sensibles et de nouveaux imaginaires. Une perméabilité croissante entre technique et créativité que l’on ne peut que saluer. Par Cécile Jarry

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De la moquette aux papiers peints, des couloirs aux chambres, de la réception au speakeasy en passant par le lounge et le hall, le dessin contemporain s’invite dans tous les espaces de la Drawing House. Situé dans le quartier artistique et animé de la Gaîté-Montparnasse dans le 14e arrondissement de Paris, le nouvel hôtel 4 étoiles a ouvert ses portes au début de l’été. Carine Tissot, sa directrice, a donné carte blanche à sept artistes dessinateurs pour la réalisation d’une œuvre originale sur la tête de lit de chaque chambre, ainsi que pour une intervention artistique, dans les couloirs. « Grâce à ce projet, nous avons permis à des artistes qui n’avaient jamais travaillé pour des hôtels de s’exprimer différemment et de s’approprier l’espace. Nous ne proposons pas des œuvres accrochées mais une immersion dans un univers artistique original, où l’idée de reproduction disparaît au profit d’une nouvelle expérience sensible », explique Carine Tissot.

Si l’art contemporain entretient depuis longtemps des relations étroites avec le monde de l’impression sérigraphiée, les créatifs se montrent de plus en plus intéressés par l’évolution des techniques et des supports d’impression, qui leur offrent de nouvelles perspectives. À Lyon, s'est déroulée en fin d'année la 16ème Biennale d’Art Contemporain. Cette perméabilité croissante, entre technique et créativité, est au cœur du fonctionnement de l’événement, avec des artistes qui imaginent et conceptualisent des œuvres et des partenaires techniques externes qui les réalisent. Une interaction que l’imprimeur lyonnais ATC Groupe cultive depuis des années, sous la forme d’un mécénat de compétences. « Travailler avec les équipes de la Biennale, c’est avoir la chance de pouvoir travailler avec des personnes accessibles et curieuses, mais aussi très exigeantes. C’est une belle façon de continuer à grandir et de faire grandir ses équipes », témoigne Christophe Aussenac, son dirigeant. Cette année, il a réalisé la fresque murale qui orne la place Charles Béraudier, près de la gare Part-Dieu. Conçue par le Studio Safar, l’œuvre représente un foulard de soie florale dont les bannières calligraphiques portant les noms de Beyrouth et de Lyon, rappellent le rôle prépondérant de la France dans l’industrie de la soie au Liban. Dans une métropole comme Lyon, qui fait la chasse à l’affichage publicitaire, ce genre de réalisation est une belle source d’inspiration pour façonner de nouveaux imaginaires urbains.

Dans un tout autre registre, la marque Le Chocolat des Français cultive également ce dialogue enrichissant avec des artistes contemporains. Ses tablettes, toutes signées, sont de véritables « œuvres d’art à dévorer ». Plus de 500 artistes, la toute nouvelle vague des illustrateurs et des illustratrices, s’expriment aujourd’hui au travers de ses packagings colorés, aux couleurs saturées. « Quand on a créé notre première tablette, les experts en packaging nous ont dit que l’on avait tout faux. On ne voyait pas le produit. Nous utilisions des couleurs fluo, ce qui faisait chimique. Et notre packaging changeait tout le temps, donc nous n’étions pas reconnaissables. On a préféré garder notre démarche arty... et ça a marché », témoigne Paul-Henri Masson , un des co-fondateurs de la marque. Le Chocolat des Français a aujourd’hui ses collectionneurs, qui apprécient autant ses chocolats que les œuvres qui les emballent.

© Blaise Adilon

Tous visuels © Gaelle Le Boulicaut

Tous visuels © Le Chocolat des Francais

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