We Love Tennis Magazine N°75

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FORCE SERIES

DUNLOPSPORTS .COM


ÉDITO

Let’s play ! D’abord reprendre sa raquette, ses tubes de balles, mais aussi son marqueur ou parfois ses gants… puis peu à peu se délester et se sentir à nouveau léger, aérien, malgré le souvenir douloureux d’un pays, pire d’un continent ayant décidé, pour éviter l’hécatombe, de se mettre sous cloche. Tous égaux face au Covid-19 (ou presque), tous confinés et contraints de faire un stop, un arrêt, une pause dans le mouvement perpétuel de notre vie. Le tennis sans images, sans coup droit ni revers, et très vite beaucoup de nostalgie. Le temps des souvenirs, des matchs épiques, des épopées. Le temps de la mise en perspective, le temps du rangement aussi, celui qu'a entrepris un certain Yannick Noah, découvrant dans son grenier, comme un acte de prémonition, des vestiges d’un autre temps, des coupures de presse où de prétendus amoureux de la petite balle jaune s’étonnaient que l’on puisse jouer en étant noir, qui plus est avec des dreadlocks, sur le central de Roland-Garros. L’année 2020 avait commencé en Australie par des flammes, elle s’est poursuivie avec des brancards, des polémiques, de la peur, une bavure, l'affaire de l'Adria Tour, des manifestations géantes avec en tête de cortège Coco Gauff et Naomi Osaka. Après ce chaos, place au huis clos au pays du brouhaha permanent, comme une leçon, comme un message. Cet US Open 2020 sera vraiment historique. En tout cas, on s’accroche à cette idée, comme un rescapé à une bouée. Cela nous permet tout juste d’avaler la pilule, à défaut d’avoir trouvé un remède.

Laurent Trupiano, fondateur de Welovetennis

SOMMAIRE 4-6

PETITS POTINS

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OPEN SUPER 12 D’AURAY 2020

16-17

ENTRETIEN AVEC JULIE GERVAIS

INTERVIEW JACQUES HERVET, COACH MENTAL

18-19

ILS ONT FAIT LE CONFINEMENT…

28-31

TESTS CHAUSSURES 2020

12

34-39

Diffusion : 40 000 exemplaires dans 950 points en France Liste des points disponibles sur www.welovetennis.fr We love tennis Magazine : magazine gratuit 100 % tennis

24-25

ENTRETIEN AVEC CHRISTOPHE BRIEZ (DUNLOP FRANCE)

40-42

TESTS RAQUETTES PADEL 2020

Fondateur et directeur de la rédaction : Laurent Trupiano (laurent.trupiano@grandchelem.fr) Création artistique et mise en page : www.goliatus.fr Secrétaire de rédaction : Guillaume Saki Rédacteurs : Loïc Revol, Sacha Dubois, Jean Muller, Maxime Perriot, Thomas Suscillon Photos : SportVision, Chryslène Caillaud

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INTERVIEW PAULINE PARMENTIER

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INTERVIEW PIERRE CHERRET, LE DTN

DOSSIER DE LA RÉDACTION : LET'S PLAY

14

3

46

GUEST-STAR : CHRISTOPHE CAZUC

Site internet : www.welovetennis.fr We love tennis Magazine est édité par la société Convergence Media appartenant au groupe The Tennis Factory 3 Impasse Dubois - 69004 LYON Rédaction : redaction@grandchelem.fr Publicité : 06 60 26 37 76


PETITS POTINS

AGENDA Retrouvez tous les rendez-vous importants D’août à septembre 2020

US OPEN Du 31 août au 13 septembre

ROLAND-GARROS

SEXY NEWS ! WOZNIACKI AFFOLE LA TOILE AVEC SA TENUE DU CALENDRIER SPORTS ILLUSTRATED

Comme chaque année, le célèbre magazine américain Sports Illustrated publie le tout aussi célèbre calendrier des maillots de bain (le Swimsuit). Bien qu’elle soit une jeune retraitée des courts depuis la fin de l’Open d’Australie, Caroline Wozniacki reste une joueuse avec une forte notoriété. Les tenues de la Danoise ont mis le feu à la communauté tennis. Une autre star de la petite balle jaune, Sloane Stephens, y a également pris part.

Du 7 septembre au 11 octobre

ATP

BUSINESS NEWS

Du 14 au 21 août 2020 - Washington (ATP 500)

LE TROPHÉE BNP PARIBAS DE LA FAMILLE AURA BIEN LIEU EN 2020

Du 22 au 28 août 2020 - Masters 1000 Cincinnati Du 8 au 13 septembre 2020 - Kitzbühel (ATP 250) Du 13 au 20 septembre 2020 - Masters 1000 Madrid Du 20 au 27 septembre 2020 - Masters 1000 Rome

« Les efforts de tous, clubs, partenaires, organisation, sont récompensés par la décision fédérale du 24 juin d’autoriser la pratique du double en tournoi. C’est donc un grand bonheur de pouvoir proposer aux pratiquants un circuit de 41 tournois entre début juillet et fin septembre. Dans le contexte que nous traversons, cette 24e édition, que nous lançons in extremis, est aussi un joli symbole pour profiter du plaisir simple du tennis en famille », a expliqué Pascal Biojout, le directeur de Sport Plus Conseil. En 2020, ce sera aussi la première année de partenariat pour nous, puisque We Love Tennis rejoint le « team » du Trophée BNP Paribas de la famille. Un choix assumé tant cette épreuve incarne un état d'esprit autour de la passion de la petite balle jaune. Pour toutes les informations et inscriptions, une seule adresse : www.tropheebnpparibasdelafamille.com

WTA Du 3 au 9 août 2020 - Palerme (International)

C’EST DIT !

Du 10 au 16 août 2020 - Prague (International) Du 21 au 28 août 2020 - Cincinnati (Premier 5) Du 8 au 13 septembre 2020 - Istanbul (International) Du 14 au 20 septembre 2020 - Madrid (Premier Mandatory) Du 20 au 26 septembre 2020 - Strasbourg (International) - Rome (Premier 5)

VENEZ SUIVRE TOUS LES TOURNOIS SUR NOS RÉSEAUX SOCIAUX

DEL POTRO : « CROISER ROGER ET LUI DIRE : “ROGER, CE SONT MES PARENTS. TU PEUX LES SALUER ?” »

Juan Martín Del Potro, opéré du genou en janvier dernier, était l’invité d’une émission sur ESPN en Argentine, ESPN FC Show. L’Argentin a confié qu’il espérait revenir pour terminer sa carrière comme il le mérite. Le lauréat de l’US Open 2009 a également fait une révélation sur les raisons qui le motivent à revenir sur le circuit. Des raisons qui démontrent une nouvelle fois sa grande sensibilité : « Mon père et ma mère, qui ne voulaient pas manquer leur travail, n’ont jamais pu assister à un de mes matchs dans un grand tournoi. Avec ma blessure, les gens se demandent si je vais pouvoir revenir. Je ne dois pas baisser les bras, je dois revenir sur le circuit pour que mes parents puissent venir me voir jouer. Que je croise Roger et que je lui dise : “Roger, ce sont mes parents. Tu peux les saluer ?” [rires] C’est ce qui me motive : emmener mes parents pour qu’ils puissent me voir jouer en vrai et leur permettre de rencontrer les meilleurs joueurs du monde. »

L’INSOLITE DE WELOVETENNIS BOUCHARD, LA REINE DU BUZZ

Comme la quasi-totalité de la planète, le Canada a été confronté au confinement en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Eugenie Bouchard, qui est restée très active sur les réseaux sociaux, a posté un message décalé dans lequel elle écrit : « Je ne me plains pas, mais j’ai l’impression que la quarantaine serait beaucoup plus amusante avec un petit ami. » Autant dire que les commentaires n’ont pas tardé avec des garçons qui n’ont pas hésité à tenter leur chance. De quoi faire sourire en cette période de crise.

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LE COQ SPORTIF EST BIEN DE RETOUR Juste avant le confinement, Le Coq Sportif avait signé un partenariat avec Lucas Pouille. Il fallait y voir la volonté pour la marque française d’asseoir sa position et étoffer un team déjà composé de Richard Gasquet, Ugo Humbert, Pauline Parmentier et Chloé Paquet. Mais la venue du joueur nordiste s’accompagne aussi du retour de la marque dans les produits techniques avec la mise sur le marché d’une chaussure technique. La « Futur », que nous avons testée en exclusivité en mars dernier, est bien née comme vous pourrez le lire dans nos pages tests. Le tennis a toujours été dans l’ADN du Coq Sportif, avec des ambassadeurs prestigieux comme Arthur Ashe et, bien sûr, Yannick Noah. « 2020 correspond à une étape de renforcement de notre stratégie dans le tennis. Dans le cadre de nos partenariats actuels avec le Tour de France, les clubs de foot et de rugby professionnels, mais aussi Renault F1 Team, nous proposons déjà une offre technique textile, pour le sportif individuel tout comme pour les besoins des équipes. Le tennis étant un sport historique du Coq Sportif, nous avions le souhait de proposer une silhouette complète aux joueurs de tennis, et sur toutes les surfaces. Un produit technique, léger, et confortable, mais aussi élégant, en adéquation avec le style de la marque et les codes originels du tennis. Concernant la chaussure de tennis performance “Futur”, nous avons rapidement eu l’adhésion de joueurs de notre team. C’est une chaussure élégante, et performante », explique Jean-François Morard, directeur sport performance pour la marque.

FEDERER, SPORTIF LE MIEUX PAYÉ AU MONDE EN 2020 Chaque année, le célèbre magazine américain Forbes établit son classement des sportifs les mieux payés de la planète. Un classement qui fait référence quand il s’agit d’évaluer le montant des revenus des athlètes dans le monde. Roger Federer a reçu le titre honorifique de sportif le mieux payé de la planète en 2020 avec 106,3 millions de dollars de revenus depuis le 1er juin 2019. Le maestro bâlois devance ainsi trois stars du ballon rond – Cristiano Ronaldo, Lionel Messi et Neymar – et trois idoles des parquets de la NBA – LeBron James, Stephen Curry et Kevin Durant. Depuis la mise en place de ce classement en 1990, c’est la première fois qu’un joueur de tennis termine au sommet. Dans ce même classement, Novak Djokovic est 23e (44,6 millions), tandis que Rafael Nadal pointe au 27e rang (40 millions).

GILLOU AFFOLE LES COMPTEURS On sait que quand le français s’exprime, c’est rarement pour manier la langue de bois. Lors de ce confinement, Gilles Simon a peu pris la parole, mais à chaque fois, cela a fait un buzz incroyable. Sa dernière intervention dans l’émission de Gaël Monfils sur Twitch au sujet de Novak Djokovic a fait un tabac. À tel point que son analyse, reprise sur welovetennis.fr, a failli dépasser le cap fatidique des 100 000 lecteurs. Il faut dire que le Tricolore a dit un peu tout haut ce que tout le monde pense tout bas : « Il faut juste accepter que Roger, ce n’est pas seulement Roger dans le tennis, mais dans le monde entier. C’est le sportif le plus aimé, tu ne peux pas lutter. Même si Novak remporte 22, 25, 36 Grands Chelems, il pourra dire qu’il a été le plus fort, mais les gens préféreront quand même Roger. Novak, quand il oublie qu’il est moins aimé et qu’il se dit, comme à Wimbledon l’année dernière : “OK, vous êtes tous contre moi, ben allez tous mourir, je vais le niquer”, eh bien il est imbattable, tu le vois dans ses yeux. »

L’UTS, QUAND CORENTIN MOUTET LÂCHE UNE BOMBE Lors de la dernière journée des phases qualificatives de l’Ultimate Tennis Showdown organisé à la Mouratoglou Academy, la tension était plus que palpable, l’enjeu étant de se qualifier pour le final four. Corentin Moutet, invité de dernière minute, venu remplacer Lucas Pouille encore blessé au coude, était opposé à Stefanos Tsitsipas quand, avant de servir, il a soudainement craqué et s’est payé en direct le père du Grec qui, visiblement, émettait quelques bruits pour le déconcentrer dans sa préparation : « Stefanos est un bon mec, mais son père est stupide. Tout le monde pense qu’il est stupide. Il me fait chier. Il parle tout le temps quand je sers. Il me fait chier. Ce n’est pas respectueux. Il ne pense qu’à lui. » Sans commentaire.

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OPEN 13 : LE DIEU GREC TSITSIPAS, ROI DE MASSALIA

Stefanos Tsitsipas a signé un doublé à Marseille en dominant en finale le Canadien Félix Auger-Aliassime (6-3, 6-4). Déjà vainqueur l’an dernier, le Grec devient peu à peu la coqueluche d’un public marseillais toujours aussi averti, spécialiste et passionné. Droits Photos : Corinne Dubreuil et Alexandre Hergott

, cela mérite bien un baiser pour le trophée.

Un deuxième titre à Marseille, le cinquième de sa carrière

Félix Auger-Aliassime jouait sa cinquième finale sur le circuit pour autant de défaites. Il devrait très vite rectifier le tir.

Comme d’habitude, la finale s’est jouée à guichets fermés.

Daniil Medvedev, tête de série numéro 1, un peu juste pour sa reprise après un Open d’Australie mi-figue, mi-raisin.

Denis Shapovalov, l’une des nombreuses attractions d’un Open 13 2020 qui aura proposé un plateau de très haut niveau.

La petite cuisine de Gilles Simon lui a encore permis de tirer son épingle du jeu en atteignant le dernier carré.

Martine Vassal, en compagnie de Vasek Pospisil et Nicolas Mahut, vainqueurs du double, et Jean-François Caujolle, le directeur emblématique du tournoi.

Le Palais des Sports est toujours le théâtre d’une semaine agitée sportivement et haute en couleur.

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LA DIGITALISATION BAT SON PLEIN AU SEIN DE LA FFT Mobilité, réactivité, rapidité, efficacité, les outils de la FFT continuent leur mue vers la numérisation. Si Ten'Up a marqué le lancement réussi de cette petite révolution, d’autres initiatives voient le jour pour compléter le dispositif numérique « made in FFT ». Le point sur ces nouveaux outils créés pour faciliter la pratique, la gestion de son école de tennis, mais aussi pour progresser et s’équiper chez les meilleurs spécialistes tennis.

« Il était nécessaire de moderniser nos plateformes et d’en créer de nouvelles afin de nous adapter aux usages actuels, dans l’ensemble de l’écosystème fédéral. Après les évolutions d’ADOC, la refonte du site fédéral fft.fr, le lancement de Ten'Up, la création de Proshop FFT, le lancement tout récent de la plateforme web 100 % tennis FFT TV, c’est enfin au tour de l’AEI de faire peau neuve », déclare le président de la Fédération française de tennis, Bernard Giudicelli, qui avait fait de la digitalisation un pan de son programme. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les services n’ont pas « chômé ».

Lancée l’an dernier, Ten'Up a trouvé son public avec 265 000 téléchargements et une note de satisfaction de 7,8 sur 10. Lancée l’an dernier, Ten'Up a trouvé son public avec 265 000 téléchargements et une note de satisfaction de 7,8 sur 10 d’après une étude Audirep. D’ailleurs, Ten'Up évolue avec une nouvelle fonctionnalité qui va accompagner la création des matchs libres pour les adultes NC et 4e série. Les joueurs peuvent désormais enregistrer leur match et le valider avec leur partenaire de jeu. Enfin, un module spécialement conçu et pensé pour les enseignants est en cours de développement afin de leur faciliter la formalisation du suivi des jeunes au sein de leur école de tennis, mais aussi d’améliorer l’observabilité des parents quant à la progression de leur enfant. L’enseignant pourra ainsi directement accéder à ses groupes d’enseignement dans l’application puis signaler l’évolution des compétences de l’enfant, le faire passer d’un niveau Galaxie à un autre, créer des plateaux et des matchs libres, y entrer les résultats qui apparaissent dans le palmarès, avoir accès à une bibliothèque d’exercices adaptés à chaque niveau de jeu. Par conséquent, ce nouveau module Ten'Up permet à l’enseignant de gagner du temps en effectuant les opérations directement sur le court avec son mobile qui jouera finalement le rôle de tablette. « En capitalisant sur Ten'Up et en développant ce nouveau module, cela permet à nos enseignants de gagner du temps en effectuant les opérations directement sur le terrain et de donner une visibilité aux parents quant aux progrès de leur enfant », note à juste titre le président. L’autre grand chantier, aujourd’hui labellisé sous le nom de MOJA (Mon Application Juge-Arbitre), est en cours depuis deux ans afin de simplifier le travail des juges-arbitres. Un premier lot de MOJA sera livré en septembre. Pour parvenir

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à répondre aux espoirs, la FFT a entrepris un travail de fond en repensant l’application dédiée à l’organisation des épreuves individuelles afin de correspondre au mieux aux attentes des utilisateurs. La méthode choisie a été de réaliser une étude auprès de 150 juge-arbitres pour définir les besoins et de collaborer étroitement avec une dizaine d’eux de qualifications et d’horizons différents. L’été sera donc consacré à la présentation des évolutions de l’outil et des nouvelles fonctionnalités aux principaux intéressés (référents AEI, référents compétitions, membres du groupe de travail, juges-arbitres ayant participé au groupe de travail collaboratif, etc.) et à des tests grandeur nature avec des juges-arbitres « pilotes ». Différents tutoriels ont été conçus pour une prise en main de cette première étape la plus fluide possible par l’ensemble des juges-arbitres. Cet outil a aussi été pensé en intégrant les nouvelles habitudes de navigation, d’ergonomie plus fluide et plus intuitive, efficace pour accéder aux informations les plus utiles.

PROSHOP FFT, UNE MARKETPLACE TENNIS PAS COMME LES AUTRES

Privilégier le conseil et l’achat auprès de son spécialiste tennis de proximité, c’est l’un des objectifs de Proshop FFT : « Avec Proshop FFT, nous modernisons la Centrale du club, et nous favorisons le lien entre les licenciés des clubs et leurs magasins de proximité en replaçant au cœur de la logique le conseil et l’expertise produits », commente Bernard Giudicelli. Véritable marketplace du tennis, Proshop FFT est uniquement accessible aux clubs et aux licenciés. À terme, le but est de géolocaliser l’acheteur et de l’inciter à se procurer sa raquette ou son équipement chez son magasin spécialisé le plus proche où il bénéficiera des meilleurs conseils pour sa pratique. Une bonne nouvelle pour ce réseau de distribution qui profitera d’une visibilité plus importante sur internet sans les coûts importants que cela implique. La simplicité du back-office leur permettra de gérer facilement leur espace de vente virtuel pour proposer leurs produits, et donc de générer à terme un chiffre d’affaires additionnel. Plus le nombre de magasins spécialisés référençant des produits grandira, plus Proshop FFT pourra couvrir l’ensemble du territoire et ainsi disposer d’un maillage efficace.


2E TERÉGA OPEN PAU-PYRÉNÉES : ERNESTS GULBIS ENFLAMME LE PALAIS DES SPORTS

Difficile de proposer plus belle finale que celle entre deux ex-demi-finalistes de Grand Chelem, le Polonais Jerzy Janowicz et le Letton Ernests Gulbis. C’est ce dernier qui l’emporte (6-3, 6-4) après une semaine très animée qui l’aura vu terrasser au premier tour Leo, le fils d’un certain… Björn Borg. Droits photos : Alexis Atteret

Les enfants du Défi ici et ensemble, en présence de Grégoire Vivier, Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, Philippe Chaperon (Comité 64), Bernard de Lise, BDL Document Story, Henri Gony et les codirecteurs du tournoi.

Le fabuleux court central du Teréga Open Pau-Pyrénées.

Dîner de gala animé par le célèbre chef Yves Camdeborde.

L’équipe d’arbitrage et les ramasseurs de balles aux côtés de Stéphane Crétois, superviseur, et Audrey Roustan, codirectrice.

Remise des prix en présence du vainqueur Ernests Gulbis, du finaliste Jerzy Janowicz, des codirecteurs Jérémy Chardy et Audrey Roustan, Dominique Mockly, directeur général de Teréga, François Bayrou, maire de Pau, Alain Moreau, vice-président de la FFT, et Geneviève Berge, représentant le conseil départemental 64.

Léo Borg, le fils du grand Björn, invité par les organisateurs a joué son deuxième tournoi professionnel à Pau.

Pour son retour à la compétition, le Polonais Jerzy Janowicz a réalisé une semaine quasi parfaite.

La traditionnelle soirée des partenaires.

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Match d’exhibition en présence de Didier Gadou, Yves Camdeborde, Yannick Noah, Jérémy Chardy, Audrey Roustan, Dominique Mockly, Mansour Bahrami, Éric Saubatte, Cédric Pioline et Tony Estanguet.


LA RAFA NADAL ACADEMY EST TOUJOURS EN MOUVEMENT Née en 2016, la Rafa Nadal Academy ne cesse de vouloir progresser. Après avoir trouvé son rythme de croisière, elle change encore de braquet avec un agrandissement de ses installations, notamment pour accueillir plus d’élèves dans son programme de sport-études qui est un vrai succès.

Pour comprendre la philosophie de l’enseignement du côté de Majorque, il suffit de s’entretenir avec un coach tricolore qui a posé ses valises en Espagne. Arrivé avec ses diplômes français en poche, Jérémy Paisan a vite compris que chez « Rafa », il allait devoir changer de méthodes. « En France, on privilégie les séances courtes

" C’est un petit paradis du tennis. Avec l’extension, il va prendre une autre dimension. " et les aspects très techniques. Par exemple, sur un exercice, on va faire huit frappes, analyser les erreurs et recommencer. Ici, on est sur un timing différent. La série fera au moins 30 frappes et on essaiera surtout de maintenir une constance, une cadence, mettre la balle dans le court, toucher les zones. » En une petite phrase, Jérémy résume ce qui fait la différence entre l’école à la française et l’école espagnole. C’est peut-être pour cela que plus de 40 nationalités différentes sont présentes à l’année sur un site en tout point exceptionnel. « C’est un petit paradis du tennis. Avec l’extension, il va prendre une autre dimension, nous allons pouvoir nous appuyer sur un nombre de courts couverts important. Même s’il pleut rarement, cela va quand même changer notre vie. En matière de compétitions, nous pourrons aussi accueillir plus d’événements, plus de stagiaires, ainsi que des étudiants supplémentaires à l’année. Ce n’est pas un développement irréfléchi, nous voulons surtout répondre à une demande », explique Jérémy. Il faut dire que le label « Rafa » a une renommée mondiale presque incomparable. Rafa est un exemple d’abnégation sur le

court et tout le monde sait que c’est tout autant à son travail qu’à son talent qu’il doit d’avoir pu construire un palmarès aussi incroyable, notamment sur terre battue. « Rafa est chez lui ici, et il est très souvent présent avec nous quand il le peut. Dès qu’il n’est pas sur le circuit, il tape la balle sur les courts, c’est un régal pour les étudiants qui peuvent aussi se mesurer à lui de temps en temps. Rafa est très impliqué et veut toujours rester informé de ce qu’il se passe avec les étudiants. Il est très attentif à tous les petits détails, rien n’est laissé au hasard. Il tient vraiment à ce que les étudiants se sentent bien, qu’ils aient les moyens de s’épanouir, que nous soyons finalement autant des coachs de vie que des entraîneurs de tennis. Nous portons aussi une vision que Rafa nous a inculquée, ce sont des valeurs comme l’honnêteté, le travail, le respect. Tout cela doit se concentrer dans l’attitude sur le court. » Un discours confirmé par son oncle Toni Nadal, le directeur du centre, dont le rôle est devenu très actif depuis qu’il n’accompagne plus son neveu sur le Tour : « Toni a des principes très clairs en termes de jeu, de technique, de tactique, ses conseils sont précieux et son expérience est d’une richesse incroyable. Il vient tous les jours sur les courts pour nous épauler et nous encourager. Il agit presque comme un père avec ses enfants, renforçant l’idée que nous formons une grande famille », poursuit Jérémy. Une grande famille qui a dû faire face au Covid-19 avec ses étudiants qui sont restés sur place pendant la période de confinement. Lors de la remise des diplômes, pour récompenser toute la promotion, Rafael Nadal a eu la bonne idée de leur offrir un petit message de son ami Roger Federer et de Maria Sharapova. Tous les deux ont insisté sur quelques mots qui sont l’ADN de l’académie : le travail, bien sûr, mais aussi le plaisir, la passion et le jeu. « Tous les étudiants ne seront pas des champions, mais notre job est de leur donner les moyens de tenter d’atteindre cet objectif et de faire le maximum pour qu’ils puissent progresser en tant que tennismen, mais aussi en tant qu’hommes », conclut Jérémy Paisan.

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NATHAN TROUVÉ, 12 ANS :

« J’aime bien la façon dont les coachs nous parlent, ça motive plus » C’est dans les colonnes de L’Équipe que s’est exprimé Nathan Trouvé, jeune espoir de 12 ans, venu en Espagne pour continuer à progresser. Auparavant, il s’entraînait au club de la Villa Primrose, à Bordeaux, mais aussi à la Ligue de Guyenne : « Je voulais venir à l’académie, pas parce que c’était Rafa, mais plus à cause du système et de la mentalité espagnole, que j’aime beaucoup. À l’entraînement, ce ne sont pas tant les exercices qui changent, mais la façon dont ils te poussent, c’est différent. J’aime bien la façon dont les coachs nous parlent, ça motive plus. »

LA JOURNÉE TYPE D’UN ÉTUDIANT :

La matinée est dédiée à l’école en mode « US » de 8h30 à 13h. L’après-midi est consacrée au tennis (2 h 45) avec une belle « tranche » de fitness. Le samedi, les étudiants font de la compétition et le dimanche est off.

UNE EXTENSION NATURELLE Initialement composée d’un seul court couvert, celui, fameux, où Rafael Nadal se prépare souvent à l’intersaison, et 19 courts extérieurs, la Rafa Nadal Academy proposera bientôt dix courts couverts, dont trois sur dur et sept sur terre battue semi-couverte, ainsi que huit courts supplémentaires en terre battue. Les installations de l’académie seront alors uniques en Europe avec 19 courts en dur extérieur, 15 courts de terre battue, dont sept semi-couverts, quatre courts en dur couverts, soit un total de 38 courts de tennis. À ces installations, il convient d’ajouter un terrain de football, sept pistes de padel, deux courts de squash, une piscine de 25 mètres, une piscine couverte, un centre de fitness et un spa. Pour en savoir plus : www.rafanadalacademy.com


L’OPEN SUPER 12 D’AURAY 2020 UNE ÉDITION EN TOUT POINT HISTORIQUE Avec deux Français en finale pour son 35e anniversaire, l’Open Super 12 d’Auray a proposé une édition tout à fait exceptionnelle. Résumé de cette effervescence tennistique en Bretagne avec Stéphane Rovello, le directeur du tournoi.

e),

Annah Klugman (Grande-Bretagn vainqueur chez les filles.

Les arbitres ont encore fait un travail remarquable.

Difficile de faire mieux pour un anniversaire… Ça, c’est vous qui le dites [rires]. Mais c’est vrai que je suis un organisateur comblé. Tout a été réuni pour une très belle édition. Ce résultat est le fruit du travail d’une équipe de bénévoles particulièrement impliquée, mais aussi de l’ancrage de l’Open Super 12 dans les esprits. C’est devenu un rendez-vous incontournable. J’en veux pour preuve le public venu toujours aussi nombreux tout au long de la semaine. Nous avions déployé beaucoup d’énergie cette année avec la mise en place de nouveaux outils, notamment en termes de communication, et cela a porté ses fruits. Une finale 100 % française, c’est plutôt rare… À dire vrai, je n’ai pas pris le temps d’éplucher le palmarès pour savoir quand cela s’était déjà produit. Tout ce que je sais, c’est que nous attendions cela depuis longtemps. C’est une très bonne nouvelle pour le tennis tricolore, surtout si l’on observe le palmarès de certains espoirs qui sont passés à Auray. Qu’est-ce qui vous a le plus bluffé chez les finalistes ? Le niveau de tennis proposé. La finale a été haletante et pleine de suspense. Mais ce qui est le plus révélateur, c’est l’attitude des joueurs et le team qui les entoure. Sur le court, ils ont été parfaits, fair-play et les encadrants étaient dans la même dynamique. C’est une tendance lourde aujourd’hui, il y a plus de calme et c’est plus agréable pour un organisateur.

Antonin Witz (France), vainqueur chez les garçons.

Antonin Witz (France) vainqueur chez les garçons en compagnie de Stéphane Rovello se rendant sur le podium.

" La finale a été haletante et pleine de suspense. Mais ce qui est le plus révélateur, c’est l’attitude des joueurs et le team qui les entoure. Sur le court, ils ont été parfaits, fairplay et les encadrants étaient dans la même dynamique. " On vous sent très satisfait et enthousiaste… C’est vrai, nous nous étions mis un peu de pression. Du coup, comme les voyants sont tous verts, cela nous motive encore davantage. Nous pouvons toujours progresser, organiser d’autres types de temps forts, même si notre animation crêpe 100 % bretonne a une nouvelle fois fait un tabac [rires]. Mais là encore, ce n’est pas une surprise.

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Les deux finalistes français Luka Nikolic et Antonin Witz en compagnie de Jeff Daubard et Marie-Christine Peltre.

Les ramasseurs de balles ont donc pu côtoyer des futurs champions du circ uit.

ANTONIN WITZ : LE 7E Depuis 1988, six tricolores, dont Olivier Mutis (1990), Jean-René Lisnard (1991) et Paul-Henri Mathieu (1994), ont inscrit leur nom au palmarès du tournoi. Antonin Witz, qui évolue au sein de la Ligue Grand Est, est donc le septième. Le dernier titre bleu-blanc-rouge en date était détenu par César Bouchelaghem, c’était en 2016.

GRAINES DE CHAMPIONS Comme aux Petits As, l’emporter à l’Open Super 12 d’Auray ne vous donne pas un « sésame » pour devenir un champion, mais la liste des joueurs qui ont soulevé le trophée en Bretagne confirme que cela peut être un point de passage révélateur. On pense forcément à Rafael Nadal (1998), Andy Murray (1999), Márton Fucsovics (2004), Félix Auger-Aliassime (2012), et chez les dames à Kim Clijsters (1995), Dinara Safina (1998) ou encore Alizé Cornet (2002).


JACQUES HERVET : « AVEC LE HUIS CLOS, LES TOP PLAYERS RISQUENT DE PERDRE UN AVANTAGE » Coach mental, Jacques Hervet analyse pour We Love Tennis Magazine les conséquences du huis clos, une situation inédite qu’il faudra savoir gérer. Propos recueillis par Laurent Trupiano

Quand on coache un joueur, on lui dit de maîtriser ses émotions. Avec le huis clos, le cadre change fondamentalement, comment abordez-vous cette situation ? C’est l’ADN d’un champion de s’adapter aux conditions de jeu et à des situations inédites. S’ajuster à son environnement, la surface, la balle, le climat, le vent, le public ou l’absence de public. Son fonctionnement hebdomadaire sur le circuit est centré sur ce qu’il peut contrôler, il ne doit pas se prendre la tête avec le reste. Donc il s’habituera. L’adaptation principale sera de se mettre dans un état d’esprit de « match-play », de compétition alors que les joueurs évolueront dans des conditions d’entraînement. En effet, les champions, en rentrant dans l’arène, puisent l’énergie du public, des cris, des encouragements ou des sifflets. Ils jouent avec le décorum des grands courts et les émotions qu’ils y vivent. Les top players risquent de perdre un avantage sur les « seconds couteaux », moins habitués à cette adrénaline. Quels sont les remèdes à prescrire pour favoriser la motivation interne alors que les tribunes sont vides ? La motivation ne vient pas directement du public. Pour moi, je travaillerais avec le joueur sur sa motivation intrinsèque constituée de plusieurs composants. Le premier serait l’aspiration : trouver du sens. Une des plus grandes sources de stress, c’est de faire quelque chose qui n’a pas de sens. Se demander : « Pourquoi suis-je ici ? Quel est mon objectif ? » Le deuxième élément serait la mobilisation : retrouver une certaine stabilité de fonctionnement et une cohérence de plaisir et d’objectif, même si, à ce jour, les objectifs sont encore très flous pour les joueurs. La player's box joue souvent un rôle essentiel avec les échanges de regard, les applaudissements. Dans ces conditions, ce sera forcément encore plus le cas. La player’s box sera réduite à la portion congrue. Encore une adaptation pour les grosses écuries, celles des champions, qui sont souvent accompagnés de deux ou trois coachs, physio, préparateur physique, mental, famille, amis. Ce sera donc une relation plus individualisée, peutêtre plus impactante, qui se passera par le regard, la voix, le physique, les encouragements gestuels. Le joueur peu ou pas accompagné habituellement se sentira aussi plus à l’aise dans les vestiaires, à égalité numérique avec le champion.

Dès l’entraînement, le joueur devra-t-il se mettre dans un « dispositif » dit de match puisqu’un match d’entraînement sera presque semblable à un match à huis clos ? Je ne pense pas. La préparation sur le terrain ressemblera aux entraînements habituels. J’y vois plutôt une préparation en amont dans des échanges hors terrain entre le coach et le joueur pour le préparer, par un travail d’imagerie mentale ou de visualisation, aux nouvelles situations de match.

" Roger Federer : «(…) Pourquoi ai-je travaillé si dur toutes ces années ? Qu’est-ce qui me plaît tant que ça quand je joue ? " À huis clos, le son sera déterminant, le son à la frappe, mais aussi le son de l’adversaire. Faudra-til là aussi travailler d’autres détails pour être plus performant ? À huis clos, il y aura des adaptations en amont à faire sur les aspects sonore et visuel. Les « auditifs » seront un peu pénalisés, mais s’adapteront comme ils le font sur les courts couverts. Les « visuels » devront adapter leur vision périphérique. J’y vois plus la « pression du silence ». Certes, le tennis est un sport pratiqué dans le silence par tradition, il n’y aura pas de différence au cours des échanges, avec les rugissements habituels et le son de la frappe de balle. En revanche, entre les échanges, ce silence pourrait être déstabilisant, voire démotivant à la longue. Il faudra s’y préparer, le joueur créant « sa musique » d’encouragement dans sa tête.

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Le huis clos peut-il favoriser certains profils de joueur en termes de performance plutôt que d’autres ? Certains vont se révéler. J’ai travaillé avec des joueurs transcendés par le public dans des conditions de Coupe Davis, comme Leander Paes. Son état d’esprit et son jeu se transformaient. Beaucoup plus transparent dès qu’il jouait sur le court 23, dans l’anonymat d’un court vide. Jimmy Connors était un adepte de « love the Battle » et des perfusions énergiques du public avec des matchs mémorables à l’US Open 1991 contre le pauvre Aaron Krickstein, ou contre Jean-François Caujolle qui perdit le fil de son match presque gagné au cours de l’édition 1980 de Roland-Garros. Jimmy savait se transformer en même temps que son adversaire se délitait avec la montée de décibels. Maintenant, il me semble que tous les joueurs actuels sont plus prêts « à faire le job » sans montagnes russes émotionnelles qui se répercuterait sur leur tennis. Peut-on dire que jouer à huis clos sur toute la durée d’une compétition et non sur un match en particulier sur un court annexe présente une différence fondamentale ? Oui, mais je vais peut-être vous surprendre. Cela ne se passe pas sur le court, mais dans la globalité du tournoi. J’y vois plus une perturbation de l’environnement global du tournoi et de ces deux à trois semaines à passer sur le site avec si peu de monde. Le jeu sur le court représente finalement peu de temps. Le reste, c’est 360 heures à remplir, avec des conditions perturbées, un isolement relatif, les transports, le logement, les tests PCR peu agréables à passer, la tension permanente de ne pas être contaminé. Auront-ils tous et toutes assez de concentration et de motivation pour pouvoir tenir sur la durée ? Un levier pour moi sera de faire revivre au joueur l’état d’esprit de ses débuts. Le tennis à huis clos sera différent sur la forme, mais gardera l’essence même du jeu-tennis : le duel sans temporalité dans le plus grand dépouillement. Oui, revenir aux racines du jeu sera l’enjeu de ce huis clos. Pour éclairer mon propos, j’utiliserai une de mes interviews favorites de Roger Federer : « L’envie vient toute seule. Ce que je fais souvent, c’est revenir aux racines. Pourquoi, enfant, ai-je choisi le tennis ? Pourquoi ai-je travaillé si dur toutes ces années ? Qu’est-ce qui me plaît tant que ça quand je joue ? Et j’ai tout de suite mes réponses. » Plus d'informations : jaqueshervet.com


1RE ÉDITION DE L’OPEN 6ÈME SENS - MÉTROPOLE DE LYON : SOFIA KENIN AVAIT LES CROCS

Le pari était osé, mais il a été gagné. Cette première édition de l’Open 6ème sens a été un succès populaire et sportif sur le court du mythique palais des sports de Gerland. En finale, l'Américaine Sofia Kenin s’impose face à la surprenante Allemande Anna-Lena Friedsam (6-2, 4-6, 6-4). Droits photos Alexandre Hergott

Sofia Kenin avec le trophée, entourée de gauche à droite par Nicolas Gagneux (6ème Sens) et Gaëtan Muller (Sport Plus Conseil).

L’Allemande Anna-Lena Friedsam a réalisé à Lyon la plus belle semaine de toute sa carrière.

Pour « son » tournoi, Caroline Garcia a tout donné, mais elle s’arrête en quarts de finale.

Le Village a été le théâtre de très belles soirées tout au long de la semaine.

Principale arme de son jeu, le coup droit de Sofia Kenin, lauréate de l’Open d’Australie, a fait des ravages toute la semaine.

Le corps arbitral n’a pas failli, encadré de main de maitre par le juge-arbitre Stéphane Apostolou.

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La salle mythique du palais des sports de Gerland a encore offert une incroyable qualité sonore.

Kristina Mladenovic s’est prêtée avec le sourire au jeu des dédicaces pour le plus grand plaisir des fans.

Pauline Parmentier est venue à Lyon, comme toutes les joueuses de l’équipe de France de Fed Cup.


PAULINE PARMENTIER : « AVEC LES IS, C’EST UNE BELLE HISTOIRE D’AMOUR » Elle va participer à sa 14e édition des Internationaux de Strasbourg alors qu’il s’agit de sa dernière saison sur le circuit. Pauline Parmentier est le témoin idéal pour comprendre ce que représente ce tournoi dans le calendrier d’une championne. Propos recueillis par Laurent Trupiano

Pauline, 14 participations, une demi-finale en 2018 : les Internationaux de Strasbourg et toi, c’est une belle histoire d’amour ? C’est vrai, on peut dire ça, d’autant que j’ai tout connu, des débuts à la montée en puissance avec le déménagement en face du Parlement européen. Maintenant, j’ai hâte de découvrir ce que la nouvelle équipe de Denis Naegelen nous a concocté pour 2020 puisqu’il s’est battu comme un lion pour racheter le tournoi. Denis est un « créatif », il aime étonner, donc je m’attends à quelques belles surprises.

" J’aime bien arriver dans un Grand Chelem avec des matchs dans les jambes. Participer à un tournoi de ce niveau, c’est finalement une belle répétition. " Tu sembles entretenir une relation assez étroite avec Denis Naegelen. J’ai suivi ce qu’il s’est passé de près, et je mesure toute l’énergie qu’il met dans les Internationaux de Strasbourg pour en faire un événement incontournable en Alsace, pour que le tournoi rayonne internationalement, que ce soit un succès populaire et que cela valorise aussi avec bonheur le tennis féminin. Son engagement est total de ce côté-là… Oui, ce n’est pas une posture ou des mots. D’ailleurs, on se voit souvent pour en parler, échanger, notamment au cours de certains tournois. Il veut toujours savoir ce qu’il se passe, observer ce qu’il se fait ailleurs. Peux-tu nous raconter un souvenir aux Internationaux de Strasbourg qui t’a vraiment marquée sportivement ? Je dirais ma victoire face à l’Américaine Sloane Stephens en 2016. J’en ai encore des frissons, là, quand j’en parle. Il y avait une grosse ambiance et un succès face à Stephens, ce n’est pas rien dans une carrière. Cela avait été une rude bataille comme je les aime sur terre battue.

On dit souvent qu’un tournoi juste avant un Grand Chelem est une mauvaise date. Partages-tu cette idée ? C’était vrai dans le passé. Mais les choses ont changé et quand on voit le plateau des Internationaux de Strasbourg chaque année, on ne peut pas dire que cela se vérifie actuellement. Personnellement, j’aime bien arriver dans un Grand Chelem avec des matchs dans les jambes. Participer à un tournoi de ce niveau, c’est finalement une belle répétition et ce n’est pas nécessairement pénalisant. Il ne faut pas oublier que gagner des matchs, c’est emmagasiner de la confiance, et ça c’est précieux avant une grande échéance, même s’il peut y avoir un peu de fatigue mentale et physique. La ville de Strasbourg a une identité forte. Y as-tu tes petites habitudes, toi qui y vas depuis longtemps ? Un peu [rires]. La visite traditionnelle à la cathédrale, ma chambre dans le splendide hôtel des Haras de Strasbourg, bien manger aussi, c’est presque une étape de cocooning pour moi [rires]. Je me sens très bien dans cette ville, même si je garde en mémoire la finale perdue de Fed Cup face à la République tchèque en 2016 ; là, ce fut un peu moins rigolo. C’est un moment qui t’a marquée ? Évidemment, c’était terrible, mais il est un peu effacé maintenant que nous avons soulevé le trophée à Perth en Australie [en 2019, ndlr]. C’est ta dernière saison, on ne te reverra donc plus à Strasbourg en 2021 ? Sur le court, c’est certain ; mais en dehors, qui sait ? J’ai envie de rester dans le milieu du tennis, de m’investir. J’ai des idées. Et je sais aussi que Denis pourra me conseiller si je le sollicite. J’ai déjà échangé avec beaucoup d’anciens sportifs de haut niveau pour évoquer ma reconversion. Je m’y prépare sans crainte, cela ne me fait pas peur. Tu aimerais finir sur un gros coup aux Internationaux de Strasbourg ? Je n’ai pas d’objectifs de classement, j’ai envie de me faire plaisir, et sur terre battue, je suis à l’aise. Cela dépend de beaucoup de paramètres et aussi malgré tout du tirage au sort, car je ne serai pas protégée. Une année, c’était moi la main innocente, et j’avais tiré Lisicki qui, à l’époque, était au top de sa forme [rires]. Donc si on me propose cette année de rééditer cette expérience, il se peut que je refuse [rires].

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DENIS NAEGELEN : « ON S’EST BATTUS » Malgré la crise du Covid-19, l’enfant du pays n’a jamais baissé les bras, alors même qu’il aurait été beaucoup plus facile de jeter l’éponge et d’annuler son tournoi. Une opiniâtreté qui a fini par payer : « L’Alsace, ma région, a été durement touchée par la pandémie et les Internationaux de Strasbourg sont un événement qui dépasse le cadre sportif. À partir du moment où Roland-Garros s’était clairement positionné, nous avons décidé avec mon équipe de monter un dossier. On s’est battus et je dois dire que la WTA a toujours été à l’écoute. Nous avons travaillé dans l’idée d’arriver à trouver des solutions tout en suivant attentivement l’évolution de la pandémie. Maintenant que le calendrier a été acté, nous sommes désormais en ordre de marche pour délivrer une édition que je qualifierai volontiers d’historique. Bien sûr, toutes les options choisies le seront avec l’accord des autorités sanitaires, car on ne plaisante pas avec ce virus. Ici, en Alsace, nous avons vu de près les dégâts qu’il pouvait causer. »

Pour en savoir plus : www.is-strasbourg.com


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JULIE GERVAIS : « LE TENNIS, C’EST TOUTE MA VIE » Au cours d'une carrière, le tennis peut devenir un allié pour chasser ses démons et retrouver son moi. Celle de Julie Gervais symbolise cela et force le respect. Elle confirme aussi que le sport permet de s’émanciper, d’ouvrir des perspectives, de se construire un avenir. Alors peu importe qu’au bout du chemin, il n’y ait eu ni un tour de qualifications à Roland-Garros ni même un premier tour dans un tournoi WTA, la vérité est ailleurs. Propos recueillis par Laurent Trupiano

«  Il est inconcevable pour moi d'arrêter de taper dans une balle. »

Ton annonce de quitter le circuit professionnel a beaucoup ému nos lecteurs sur le site welovetennis.fr, d’autant qu’elle était accompagnée d’un très beau témoignage. As-tu aussi ressenti cet élan dans ton entourage ? Oui, un peu, et je ne m’explique pas totalement ce succès. En y réfléchissant davantage, je pense que mon parcours atypique et ma sincérité ont touché les passionnés. J’en suis fière, car c’est bien ma passion pour ce sport qui m’a guidée tout au long de cette carrière sur le circuit ITF.

jouerai tant que je le pourrai. J’ai bien envie de continuer à embêter des adversaires sur le circuit CNGT, et de me maintenir à un classement décent pour continuer à défendre les couleurs de mon club.

Pourquoi avoir pris cette décision ? Tout simplement parce que plusieurs choses sont arrivées au même moment. D’une part, il y a eu cette pause liée au Covid-19, et de l’autre, une proposition d’emploi de mon club, La Raquette de Villeneuve-d’Ascq, pour intégrer le staff technique en septembre. Ces événements, qui n’étaient pas prévus, m’ont en quelque sorte « poussée » à prendre une décision. De plus, je ne me voyais pas repartir, au vu de la situation précaire du circuit international en ce moment.

C’est-à-dire ? J’ai toujours tout fait toute seule. Je n’ai jamais eu de coach. Lors de mes deux périodes sur le circuit ITF, j’ai tout géré : mes séances d’entraînement tennis, ma préparation

Tu vas donc continuer à jouer au tennis ? Bien évidemment, c’est ma carrière internationale qui est terminée. De toute façon, il est inconcevable pour moi d’arrêter de taper dans une balle. Le tennis, c’est toute ma vie. Je connais cette « drogue » depuis l’âge de 4 ans et je

Il n’y a pas un peu de tristesse à se dire que le circuit pro, c’est vraiment terminé ? De la tristesse, jamais de la vie. C’est juste une page qui se tourne. Je suis heureuse du chemin accompli, car je ne le dois qu’à moi-même.

«  De la tristesse, jamais de la vie. (…) Je suis heureuse du chemin accompli, car je ne le dois qu’à moi-même. »

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physique, mes réservations d’hôtels, d’avions, mon programme, mon calendrier, ma période foncière, tout, absolument tout. Tu es une solitaire ? Pas du tout. Mais mon parcours de jeune a été plus que difficile, cela a été pour être franche un vrai traumatisme. Donc quand tu ne fais plus confiance à personne, il vaut mieux se centrer sur soi-même. Tu parles d’un traumatisme, peux-tu être plus claire ? Au cours de ma jeunesse, j’ai été placée dans plusieurs pôles France et je n’y ai jamais vraiment trouvé ce que je recherchais. Je ne m’y suis jamais sentie à l’aise. Par la suite, je suis allée dans une académie, mais cela n’a pas été beaucoup plus efficace. En fait, je n’ai jamais trouvé ma place dans ce type de structure. Pire, j’ai souffert mentalement, car j’ai connu de longues périodes où mes coachs m’expliquaient sans cesse que je n’avais pas d’avenir, que j’avais un physique trop fragile et que, malgré ma volonté, je ne parviendrais jamais à atteindre le haut niveau. Il est vrai que j’étais assez fluette, que j’avais eu des blessures à répétition, mais ce n’était vraiment pas la peine de m’enfoncer continuellement. Inutile de préciser que j’ai très mal vécu cette période. J’étais jeune, c’est le moment où l’on construit sa personnalité. Avec le recul, je me dis que tout cela aurait pu tuer ma passion.


À ce point-là ? Exactement. Maintenant, le temps a fait son œuvre et j’y repense d’une façon différente. Cela a même été un moteur quand je me suis lancée sur le circuit. Je voulais me prouver que c’était possible et démontrer que mes entraîneurs s’étaient trompés, et surtout qu’ils n’étaient pas parvenus à briser mon rêve. Une fois que l’on est dans ce processus et cette dynamique, on avance vite, on acquiert de la confiance, et surtout on se construit une estime de soi, car c’est essentiel dans le tennis, mais aussi dans la vie. Après, il ne faut surtout pas réduire mon parcours à une « vengeance » pour faire taire des critiques. C’est beaucoup plus fin que cela. C’est un vrai cheminement personnel après avoir été fragilisée.

«  Quand je remporte le Championnat de France seconde série en 2015, je sens un truc, une envie, je me projette. J’ai changé. Je suis différente. »

Le tennis de compétition a donc été une forme de thérapie ? C’est vrai. Aujourd’hui, je peux dire ça, mais quand je me suis lancée, j’étais très loin d’imaginer tout ce que cela allait pouvoir m’apporter. Tu te souviens de ton premier match sur le circuit ITF ? Pas du tout, j’étais en mode découverte. Cela a duré cinq ans, de 2007 à 2012, avec des hauts et des bas. À un moment, je sentais que je bloquais alors j’ai décidé de faire un stop et de passer mon DE. Je ne savais pas si j’allais avoir la motivation pour revenir sur le circuit. J’ai aimé me former, apprendre. J’étais entourée, il n’y avait pas de stress ni de fatigue. C’était très enrichissant. Du coup, en 2014, tu es repartie de zéro qui est d’ailleurs ton classement de l’époque… C’est une belle coïncidence, non ? En effet, je décide de m’y remettre, de me pousser un peu. J’ai de bonnes sensations. Quand je remporte le Championnat de France seconde série en 2015, je sens un truc, une envie, je me projette. J’ai changé. Je suis différente. Je veux me mettre en danger et profiter de ma première expérience pour aller plus loin. Je décide donc de me fixer comme objectif de revenir sur le circuit ITF. Je sais que je serai seule, que je devrai trouver des solutions, que je n’ai pas d’appui financier, mais je sais aussi que c’est ce que je veux faire. Donc pas d’entraîneur ? Surtout pas. Mais un fidèle, mon père, qui est là pour me soutenir et me lancer les balles lors de mes séances d’entraînement. C’est moi qui rédige mon programme. Au niveau physique, je m’appuie sur les compétences de Bernard Cabassol qui est un expert et qui m’accompagne à distance. Pour progresser, je trouve mes sparrings comme je peux. Cela paraît dingue et cela fait amateur, mais ça paye car cela me convient. Je progresse, et je peux repartir sur le circuit.

GERVAIS, MAIS QUELQUEFOIS GIVRÉE AUSSI…

Le circuit a-t-il changé en ton absence ? Non, il y a toujours des joueuses qui se lèvent à 6 heures du matin pour taper la balle et d’autres qui sont moins professionnelles.

" Je savais qu’on allait y venir, que vous alliez me parler de cette séquence un peu loufoque de la chasse aux œufs pendant le confinement. Ça aussi, c’est la vraie Julie Gervais. Une fille qui a envie de partager, de se taper quelques délires, c’est comme la chanson avec mon équipe de Villeneuve-d’Ascq lors des Championnats de France. L’idée c’est de rassembler, car si j’ai été solitaire sur le circuit, j’adore le lien social. C’est notamment pour cela que j’ai accepté cette mission au sein de mon club, ce sera un régal de mettre en place des projets avec une équipe, d’être un pilier et peut-être aussi de temps en temps un exemple. J’ai hâte de démarrer cette nouvelle vie. "

Tu arrives à te faire des amies ? Oui, et j’aimerais d’ailleurs les remercier car sans Audrey Albié et Tess Sugnaux, je ne sais pas où je serais aujourd’hui. On a toujours été ensemble, on s’est beaucoup aidées, on a passé des moments merveilleux. Quelle a été ta meilleure période ? L’année 2019. Je me souviens que j’avais les mêmes sensations que lorsque je suis devenue championne de France. J’atteins les demi-finales à Cherbourg (ITF 15 000 $) en battant Amandine Hesse, je sens la balle comme jamais et physiquement, je suis dans le coup. Derrière, j’enchaîne par une victoire dans le 15 000 $ de Stockholm. J’étais euphorique. C’était mon premier titre depuis trois ans. On est en octobre 2019, je plane un peu, je viens de traverser le tableau sans perdre un set. En novembre, j’atteins logiquement mon meilleur classement : 374e. Tu penses que tu aurais pu aller encore plus haut ? On peut toujours aller plus haut, mais comme je l’ai dit dans mon témoignage, je ne me suis jamais menti et c’est là l’essentiel. J’ai adoré être une compétitrice, ne rien devoir à personne. Vu comment ma carrière avait démarré, c’est un petit miracle ce qu’il m’est arrivé. Mon père a été un soutien indéfectible, il est devenu au final mon coach sans avoir de compétences techniques, et ma maman, ma préparatrice mentale [rires]. Bref, j’avais finalement constitué un team comme les grands champions du tour [rires].

CYRIL PERRIN (LEADER TENNIS CHEZ ARTENGO) " Cela n'a pas vraiment été une surprise, nous avions déjà eu plusieurs échanges sur le sujet avec elle ces derniers mois. Nous sommes extrêmement fiers d'avoir pu accompagner Julie dans la réalisation de son rêve de joueuse pro et nous sommes ravis qu'elle puisse continuer son chemin tennistique juste à côté de nos bureaux de conception à Villeneuve-d'Ascq. "

Parlons-en des grands. Tu as un joueur préféré ? Tu les regardes jouer ? C’est une drôle de question. Je crois que tu n’as pas compris. Je te l’ai dit, le tennis c’est ma vie. Donc oui, je suis attentive à leurs performances, même s’il y en a un que j’admire plus particulièrement. Laisse-nous deviner : Roger Federer ? Raté, Rafael Nadal. Tout ce qu’il dégage m’a inspiré. C’est un joueur qui ne s’avoue jamais battu. Sa combativité, sa pugnacité, tout me touche chez lui.

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ILS ONT FAIT LE CONFINEMENT…

ALEXIS TETANG

48 ans, ex-agent sur le circuit Fait d’armes : une prise de paroles dans L’Équipe du 5 mai 2020. Objet : dire sa vérité sur le circuit secondaire. Dans un article paru dans le célèbre quotidien sportif, Alexis Tetang, ex-agent, aujourd’hui responsable de la compétition au TC Gennevilliers, a « allumé » le feu au sujet du fameux statut de joueur pro qu’il a toujours défendu au cours de son ancienne carrière d’agent. Nous avons souhaité revenir avec lui sur cette interview qui a fait du bruit dans le milieu. As-tu été surpris de l’impact de cet entretien ? Estce que tu regrettes certains propos ? Je ne suis pas naïf. La période du Covid-19 a obligé les médias à aborder des sujets qu’ils connaissent moins bien que la traditionnelle vie classique du circuit. Quand on m’a sollicité pour évoquer le statut de joueur pro et décrire l’envers du décor du circuit secondaire, je me suis trouvé légitime. J’ai exercé le métier d’agent pendant près de dix ans, en particulier pour aider des joueurs de tous niveaux à se placer dans des clubs à l’étranger et en France. Je n’étais pas toutes les semaines dans la box des joueurs du Top 10. J’assume tout à fait ce que j’ai dit. Je suis libre. Je ne crache pas dans la soupe. J’ai juste dit tout haut ce que certains pensent tout bas. C’est-à-dire ? Qu’il existe encore des joueurs qui n’ont pas de numéro de SIRET et que c’est dangereux, que certaines académies font miroiter des carrières qui seront impossibles, que le tennis, derrière les paillettes des stars, est aussi un monde difficile, sans pitié, où l’on profite quelquefois d’une certaine naïveté pour vendre du rêve. Que cela

reste un vrai business pour certains coachs, entraîneurs, académies. Qu’il faut parfois se méfier quand on est un jeune joueur ou quand on est des parents prêts à faire plaisir à son enfant. Après, je ne généralise surtout pas, et je sais que la situation est plus saine aujourd’hui qu’à l’époque où j’ai débuté. Pourquoi avoir décidé d’arrêter ce métier ? Tu étais dégoûté ? J’avais une forme de lassitude. Un agent est souvent seul ou avec ses joueurs. J’ai compris que ce n’était pas mon tempérament. Que faire la nounou, régler des problèmes logistiques ou administratifs, ce n’était pas toujours exaltant. Du coup, comme je n’ai jamais cessé en parallèle d’entraîner, j’ai eu une belle opportunité au TC Gennevilliers. Je l’ai saisie et je ne le regrette pas. J’aime mon club. Mes dirigeants sont actifs, présents. On a des jeunes qui sont motivés. On a de beaux projets. Le club est en croissance, je peux difficilement demander plus. Tu nous as avoué que ton téléphone avait beaucoup sonné après cette parution… C’était infernal, presque insoutenable. Je pensais que j’allais être beaucoup plus critiqué. En fait, beaucoup m’ont félicité pour ma franchise. J’ai reçu des messages du monde entier. Certains m’ont expliqué qu’ils avaient besoin d’entendre cela. Que cela faisait trop longtemps qu’on maniait la langue de bois. D'autres m’ont traité de tous les noms, mais ils étaient minoritaires et je m’y étais préparé. Cela ne m’a pas touché. Même après avoir arrêté, est-ce que certains joueurs t’appellent encore ? Tous les jours [rires]. Je commence à croire qu’ils n’ont pas compris, ou pire, qu’ils font semblant de ne pas comprendre.

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ARTHUR REYMOND

21 ans, joueur de tennis professionnel Fait d’armes : avoir reconstruit un court de tennis qui était à l’abandon. Objet : pouvoir taper la balle pendant le confinement. Joueur classé 589e, Arthur Raymond ne pouvait pas imaginer rester confiné sans avoir la possibilité de frapper dans la balle. Quand il a appris qu’un voisin possédait un terrain à l’abandon, il s’est mis au travail avec son père pour que le court puisse retrouver son lustre d’antan. Cette histoire dévoilée aux médias par sa maman a depuis fait le tour du monde. Arthur, on t’avait prévenu qu’il allait y avoir une déferlante médiatique autour de ton aventure. Cela a-t-il été le cas ? Oui, et même plus que ça. J’ai donné des interviews sans cesse : ESPN, l’ATP, partout dans le monde. J’y ai pris du plaisir, c’était amusant. Cela m’a fait prendre conscience de ce que vivent les stars du circuit qui sont sollicitées de façon permanente. Et ce fameux court, comment va-t-il ? Bien, on y a fait de nouveaux travaux et son propriétaire l’utilise régulièrement. J’y vais aussi, car c’est pratique, c’est à côté de chez moi. Chaque fois que je fais le chemin, je me souviens de la première fois où je l’ai découvert. Depuis cette médiatisation, je reçois aussi des mails où l’on me demande des conseils en termes de rénovation de terrains, c’est rigolo. C’est ta maman qui a décidé d’en parler aux médias. Avec le recul, elle a bien fait, non ? Oui, car c’était en plus une période où je n’allais pas bien, je n’avais pas trop le moral. Le fait que tout le monde trouve notre initiative géniale m’a donné une bonne énergie pour repartir, car ce confinement avait été moralement difficile.


LE TOP 3 DU CONFINEMENT Beaucoup d’initiatives médiatiques ont fleuri pendant cette pause forcée. Parmi elles, trois moments ont retenu plus particulièrement notre attention. Podium. Textes : Laurent Trupiano

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FRANCK BOUCHER

54 ans, expert des marques de tennis Faits d’armes : un article sur eurosport.fr et des émissions sur le web. Objet : défendre Roland-Garros. Expert de la distribution, Franck Boucher défend avec ardeur le marché des spécialistes tennis. Il est le représentant tennis de la marque américaine New Balance. Il conseille également Yonex. Du coup, quand la crise a éclaté, il a été l’un des premiers à défendre la position de Roland-Garros. Il faut dire que son expérience dans le monde économique du tennis tricolore lui a permis de juger de la pertinence de ce choix. Les faits lui donnent d’ailleurs raison. Pourquoi as-tu décidé de défendre bec et ongles ce Roland-Garros programmé fin septembre ? Parce que je sais ce que Roland-Garros représente pour l’écosystème du tennis en France et j’étais surpris que peu de personnes défendent la position qu’avait prise la Fédération française de tennis en le repoussant à l’automne. J’entendais ici et là des critiques des joueurs, des plaintes, qui pouvaient être légitimes de leur point de vue, mais qui étaient dangereuses et contre-productives. Il fallait couper cette dynamique, mais aussi expliquer avec précision la puissance de cet événement pour la promotion du tennis, les conséquences positives qu’il génère pour l’économie de ce sport.

" J’ai bien aimé jouer en quelque sorte le rôle d’ambassadeur de Roland-Garros. " Est-ce qu’à la suite de ces interviews, tu as été félicité ? D’abord, j’ai été particulièrement bien accueilli par les médias qui ont trouvé que c’était un sujet intéressant et porteur. Beaucoup de sujets économiques circulent autour de Roland-Garros, mais ils sont souvent aspirés par l’actualité sportive du tournoi quand les matchs ont commencé. Là, j’ai eu le temps et l’espace pour bien expliquer, exposer les concepts et éviter les contre-vérités. Mais pour revenir à la question initiale, je n’ai reçu que des messages positifs. J’ai bien aimé jouer en quelque sorte le rôle d’ambassadeur de Roland-Garros. Tu as plus défendu le tournoi que la date… Depuis que je me suis exprimé, le circuit n’a toujours pas repris. Il est donc difficile de critiquer le choix d’avoir reporté le tournoi. Au contraire, il faut s’en féliciter. L’autre aspect positif, c’est que ce Roland-Garros 2020 se situe juste après la rentrée scolaire qui est un moment important pour la reprise du tennis dans les clubs et donc dans les magasins spécialisés dont je suis un ardent défenseur. Avec l’arrêt lié au confinement, ces professionnels amoureux du tennis ont souffert comme les autres commerçants. Que RolandGarros puisse avoir lieu est une bouffée d’oxygène, car on va au moins parler tennis pendant un mois. C’est comme un gigantesque spot de pub sur tous les médias, cela va permettre de débuter la fin de l’année sur un bon rythme, j’en suis convaincu. D’ailleurs, sportivement, je m’attends à un tournoi avec des surprises. Au final, ce sera, quoi qu’il arrive, un Roland-Garros historique.

LE LIVE INSTAGRAM DE ROGER FEDERER ET RAFAEL NADAL On se souvient tous du fou rire interminable des deux champions. C’était il y a longtemps pour l’annonce d’une exhibition. La vidéo a depuis fait le tour du monde et affiche des millions de vues. Chaque fois que l’on a le malheur de la visionner, on ne peut s’empêcher de rire avec eux tant la bonne humeur de ces deux géants est communicative. Pour ceux qui ont vécu leur rencontre sur Instagram en live lors du confinement, l’impression était identique, d’autant qu’au vu des difficultés techniques de Rafael Nadal, les visiteurs et observateurs que nous sommes ont bien eu peur à un moment que l’Espagnol rate la cible suisse. C’est dans ces échanges en public que l’on constate le mieux à quel point Roger et Rafa s’apprécient, se respectent. Un moment de pur bonheur au milieu de la crise, un moment d’anthologie même qui figure logiquement au sommet de ce classement du confinement.

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LES APÉROS INTERMINABLES DE BENOÎT PAIRE ET STAN WAWRINKA Stan the Man et Benoît Paire ont inventé un concept, ce sont les véritables initiateurs de la mode du live, du francparler, du off, des coulisses et des confessions. À ce titre, tout le monde du tennis leur est redevable : marques, sponsors, organisateurs, joueurs, institutions, passionnés. Paire et Wawrinka ont fait un bien fou au tennis alors même qu’il était absent des écrans radars. Leur simplicité, leurs mots, leur vocabulaire, leurs anecdotes le soir autour d’un cocktail ont cassé l’image du joueur de tennis blindé, superstar et inaccessible. Si Benoît s’est souvent plaint de son coup droit, Stan lui a distillé quelques axes très simples en termes de motivation qui ont dû ravir tous les préparateurs mentaux dignes de ce nom. Bref, ces apéros sont vite devenus des rendez-vous réguliers du confinement, de vrais moments de lâcher-prise qu’ils ont eu l’intelligence de stopper au moment où ils prenaient le risque de tourner en rond ou de se répéter. Chapeau les artistes !

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LE TWITCH ENTRE POTES DE GAËL MONFILS Souvent bridés par l’ATP ou leurs agents sur le circuit, les joueurs manquent évidemment de temps et d’occasions pour s’exprimer ailleurs que dans un cadre très contraignant comme les conférences de presse qui leur sont imposées. Pendant ce confinement, ils ont enfin eu la chance d’être plus libres et cela a permis à certaines personnalités de se révéler. C’est le cas de Gaël Monfils qui, par le biais de chats sur Twitch, a confirmé qu’il aimait ce sport par-dessus tout et qu’il en était surtout un sacré observateur. Le must fut atteint quand il fut accompagné de son « voisin » de palier Jo-Wilfried Tsonga. Leur discussion autour de la pression physique imposée par Rafael Nadal sur chaque match restera un mythe, confirmant que si l’on est quelquefois critique le cul posé sur son canapé, sur le court, face au « taureau de Manacor », l’histoire n’est évidemment pas la même.

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PIERRE CHERRET : « C’ÉTAIT LE RÔLE DE LA FFT DE CRÉER UNE TOURNÉE POUR LES JOUEURS FRANÇAIS » Le directeur technique national revient pour We Love Tennis Magazine sur la genèse du Challenge Elite FFT, tournée organisée par la Fédération française de tennis dans le cadre d’un plan de soutien de 36 millions d’euros. Propos recueillis par Laurent Trupiano

Pouvez-vous nous en dire plus sur la manière dont l’idée du Challenge Elite FFT a vu le jour ? Très tôt, lors de la crise sanitaire, Thierry Ascione, avec qui nous travaillons, nous a sensibilisés sur l’idée de préempter la longue période de pause qui s’annonçait. Cela nous a permis de bien préparer le tout, de nous fixer un calendrier, de commencer à en parler aux joueurs, aux coachs, mais aussi de trouver les clubs qui allaient pouvoir nous accueillir. Quel a été l’accueil réservé à cette initiative ? " Ultra-positif ", car tout le monde a clairement envie de jouer, s’entraîner dans de bonnes conditions, retrouver l’adrénaline de la compétition. Les champions vivent pour cela. Il fallait donc trouver une solution dans la mesure où l’on ne savait pas vraiment quand le circuit allait pouvoir redémarrer. Maintenant, c’est le cas. C’est vrai et nous attendions aussi ce calendrier pour pouvoir caler de notre côté les dates, mais aussi la surface. Cette tournée est donc aussi une véritable préparation pour les échéances qui arrivent. Quelque part, c’est un camp d’entraînement itinérant pour nos meilleurs joueurs. Nous jouerons donc sur dur avec en ligne de mire l’US Open. Il devrait logiquement faire beau, nous serons vraiment proches des conditions de la tournée américaine en août. Ce circuit est donc réservé aux Tricolores ? Oui, exclusivement, et il n’y aura pas de cas particulier. Il doit permettre à notre élite de se sentir soutenue. C’est le rôle de la DTN et donc de la FFT d’être là dans cette période compliquée. Cette tournée s’inscrit aussi parfaitement dans le plan de soutien et de relance de 36 millions d’euros qui a été voté par le comité exécutif. De plus, elle sera une belle vitrine du tennis de haut niveau. Enfin, le fait d’impliquer les clubs est un vrai signe positif que nous donnons. C’est-à-dire ? Le club est le poumon de la pratique du tennis. Au plus haut niveau comme dans la pratique loisir, c’est là que ça se passe. D’ailleurs, parallèlement au Challenge Elite FFT, nous avons entrepris un travail pour relancer le circuit CNGT. Des tournois qui avaient été annulés ont été reprogrammés, car il faut aussi penser à tous les joueurs, pas seulement ceux qui font partie du Top 250. Les tournois du CNGT

ont toujours fait partie de l’écosystème. Certains ont été durement touchés par la crise sanitaire. Là encore, il fallait prendre des décisions rapides et reconstruire ce qui avait été détruit.

" Quelque part, c’est un camp d’entraînement itinérant pour nos meilleurs joueurs. Nous jouerons donc sur dur avec en ligne de mire l’US Open." Pourquoi avoir fait le choix d’un format sous forme de poules avec des matchs en deux sets gagnants et super tie-break ? Cela répondait à deux exigences. D’un côté, le fait de pouvoir matcher et de ne pas rentrer tout de suite dans un format à élimination directe ; de l’autre, ne pas prendre le risque d’avoir des duels trop longs. Après une longue période d’inactivité, il faut absolument respecter des protocoles pour ne pas contracter une blessure. C’est donc une reprise progressive et intensive, tout en prenant certaines précautions. Avez-vous l’assurance que les meilleurs seront présents ? Les inscriptions sur chaque étape sont ouvertes à tous, comme pour un tournoi classique. Le cut se fera donc en fonction des places disponibles selon son classement. Chez les hommes, nous aurons vingt inscrits et quatre invitations. Côté femmes, dix inscrites et deux invitations.

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Ce qui fera huit poules de trois chez les hommes et quatre poules de trois chez les femmes. À l’issue des poules, le tableau démarrera par les quarts de finale. Chaque étape de la tournée se déroulera sur une semaine avec des plages de repos suffisantes entre les matchs. Nous sommes donc dans un mode tournoi qui induit une dynamique et des réflexes que les athlètes connaissent bien. À notre connaissance, aucune compétition comme celle-ci n’est organisée par une fédération dans les autres pays. Il y a de vraies similitudes avec ce que la Grande-Bretagne a mis en place, mais par rapport aux autres initiatives européennes, nous sommes dans le format presque classique d’une exhibition avec un soutien plus privé qu’institutionnel. Et au milieu de tout ça, il y a l’ovni UTS… L’UTS est innovant, les tests qui y sont faits sont intéressants. De plus, les joueurs présents ont pu taper la balle dans de très bonnes conditions, et les règles sanitaires sont respectées comme il se doit. C’est aussi l’une de nos préoccupations majeures pour ce Challenge Elite FFT.

LES TROIS ÉTAPES DU CHALLENGE ELITE FFT TENNIS CLUB DES COMBES À NICE 6 AU 11 JUILLET ASLM CANNES TENNIS 13 AU 18 JUILLET TENNIS CLUB DE LA VANADE À VILLENEUVE-LOUBET 20 AU 25 JUILLET



L’OPEN 35 DE SAINT-MALO SERA BIEN UNE PRÉPARATION À ROLAND-GARROS 2020 Le tournoi avait décidé de déplacer sa date pour se positionner en avril alors qu’il avait lieu traditionnellement en septembre. Il a finalement été « rattrapé » par la crise du Covid-19 pour revenir sur sa période d’origine. Explications de ce mouvement plus qu’inattendu avec Thierry Cardona Gil, co-directeur de ce tournoi.

Thierry, peut-on dire que l’Open 35 de Saint-Malo est « accroché » au mois de septembre ? On peut sourire aujourd’hui de ce « come-back », mais je vous avoue que ce n’était pas le cas en avril dernier quand nous avons dû reporter le tournoi. En le déplaçant au mois d’avril, l’objectif était qu’il devienne une étape de préparation à Roland-Garros. Au final, il remplira cet objectif, mais avec cinq mois de retard [rires].

" Il s’agit de marquer le début d’une saison sur terre battue historique. " Avez-vous eu peur de ne pas pouvoir l’organiser ? Peur, ce n’est pas le mot. Nous avons immédiatement expliqué que nous étions prêts, s’il le fallait, à déplacer la date du tournoi, que nous en étions capables et qu’il n’y aurait pas de problèmes logistiques. La seule inconnue était de savoir si cela n’était pas contraignant pour nos partenaires. Nous les avons donc appelés un par un, et ils sont une centaine. En fin de compte, ils ont pratiquement tous compris notre démarche, ce qui nous a bien réconfortés. J’en profite pour les remercier de ce soutien. Un choix logique, d’autant que votre réflexion s’est appuyée sur celle de la FFT concernant RolandGarros… C’est effectivement ce qui a fait pencher la balance. À partir du moment où l’on a su que Roland-Garros s’était positionné fin septembre et assez fermement, tout rentrait un peu dans l’ordre, même s'il y avait encore quelques incertitudes concernant la pandémie. Ce choix de la direction de Roland-Garros a rassuré tout le monde. Ensuite, il s’est agi de suivre de près l’évolution de la pandémie et de bien communiquer pour bloquer la nouvelle date. Cette situation ne redouble-t-elle pas votre motivation ? C’est une période spéciale et une année sportive

compliquée – personne ne me contredira –, je suis donc très heureux de pouvoir offrir aux passionnés bretons un spectacle tennistique. En termes d’affluence, nous appliquerons bien sûr de façon stricte les recommandations qui seront émises par les autorités sanitaires. La saison recommence aux États-Unis, mais il se peut que des joueuses décident de ne pas y aller. Ne serait-ce pas une aubaine pour l’Open 35 de Saint-Malo ? Certaines joueuses manqueront effectivement peut-être de matchs, d’autres ne veulent pas prendre le risque de se rendre au pays de l’oncle Sam. Le tableau pourrait donc réserver quelques surprises. Au-delà du plateau sportif, l’idée est bien celle d’une reprise. Il s’agit de marquer le début d’une saison sur terre battue historique, car se déroulant sur la fin de l’été. Je me réjouis d’ailleurs d’être intercalé entre le tournoi de Saint-Gaudens et celui de Cagnes-sur-Mer. Nous proposons un beau « French Series » pour que les joueuses arrivent porte d’Auteuil dans leur meilleure forme. C’était le but initial, nous allons donc remplir notre mission, c’est l’essentiel.

À VENIR SAINT-GAUDENS (60 000 $) du 31 août au 6 septembre SAINT-PALAIS-SUR-MER (15 000 $) du 6 au 13 septembre SAINT-MALO (60 000 $ + H) du 7 au 13 septembre DIJON (15 000 $) du 12 au 19 septembre CAGNES-SUR-MER (80 000 $) du 13 au 20 septembre

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CALVI, FORCÉMENT DÉJÀ TOURNÉ VERS 2021 La crise sanitaire a fait des dégâts et tous les tournois n’ont pas pu trouver de solution de repli. L’Open de Calvi a ainsi dû être annulé alors qu’il devait fêter sa deuxième édition. Une situation que son directeur, Jean Gour, prend avec philosophie. Programmé initialement du 12 au 19 avril, l’Open de Calvi (25 000 $ + H) n’aura pas lieu. Cet événement, créé notamment pour dynamiser le début de la saison dans l’île de Beauté, a dû jeter l’éponge, comme l’explique Jean Gour : « Notre tournoi symbolise le début des “festivités” sur notre île. Il s’inscrit dans une logique sportive, mais aussi événementielle. Il est attendu par le public et par la ville. Comme beaucoup, nous avons réfléchi à le décaler, mais cela lui donnait moins de relief, et finalement moins de sens. Nous avons donc assez vite abandonné cette option pour nous projeter sur 2021. J’ai expliqué à l’équipe organisatrice que cela nous laissait du temps supplémentaire pour réaliser une prochaine édition encore plus exceptionnelle. C’est d’autant plus important que cet Open était de retour en 2019 après des décennies d’absence. Le message a été reçu cinq sur cinq et nous fourmillons d’idées. Nous ne prenons pas cette annulation comme une sanction, bien au contraire. Nous avons donc forcément hâte de très vite nous mettre au travail, de repenser un peu notre offre et de peaufiner tous les détails. »

LES CHIFFRES : Covid-19 oblige, il est l'heure de faire les comptes. Sur les 14 tournois touchés par la crise liée à la pandémie, 11 ont été annulés. Trois ont eu la chance d'être reportés (Saint-Gaudens, Saint-Malo, Cagnes-sur-Mer) juste avant RolandGarros. Ils se suivront et permettront donc aux joueuses d'enchainer les matchs avant le rendezvous de la porte d'Auteuil où il sera organisé un tournoi de qualifications à l'inverse de l'US Open.



CHRISTOPHE BRIEZ : « IL EST DE NOTRE RESPONSABILITÉ DE NE PAS ASPHYXIER NOS PARTENAIRES » Les marques ont été plus que chahutées pendant la période du Covid-19. C’est aussi le cas de la distribution avec des enseignes fermées pendant près de deux mois. Il nous est donc apparu utile d’aller à la rencontre de Christophe Briez, le manager commercial France de Dunlop. Une marque emblématique, dynamique et offensive, qui lance un nouveau silo et veut s’appuyer sur le réseau des spécialistes, celui des experts, pour continuer à grandir et se développer en France.

Christophe, quel bilan économique pouvez-vous dresser suite à cette crise du Covid-19 ? Nous étions sur une tendance positive, au-delà même de nos prévisions, jusqu'à mi-mars, puis tout s’est arrêté de manière si brutale que cela semblait surréaliste. Notre préoccupation aujourd’hui est avant tout sanitaire. L’attitude de nos représentants doit rester exemplaire, même si le danger semble s’éloigner. Il suffit de voir ce qui est arrivé à Novak Djokovic récemment pour s’en convaincre. Cela dit, je suis résolument optimiste, et chez Dunlop, nous continuons à investir. J’ai étoffé la structure humaine pour garantir un suivi adéquat auprès des magasins spécialisés et des clubs, nous avons lancé un site B2B en juin et nous maintenons le lancement de toutes nos nouveautés pour cette fin d’année 2020. Dunlop est une marque internationale. Cette crise a-t-elle touché de façon uniforme tous les pays ? Certains ont-ils été plus protégés que d’autres ? Aucun pays ne peut dire qu’il a été épargné. Mais en Allemagne ou en Hollande, le confinement a effectivement été moins strict et l’activité commerciale moins durement touchée qu’en Espagne, en Italie où en France. Dunlop est proche des magasins indépendants et spécialistes. Pensez-vous que ce réseau va être très impacté par ces deux mois d’arrêt ? Tous les acteurs du marché sont durement touchés. C’est particulièrement vrai pour les petits indépendants, dont plus de la moitié ne dispose que d’un mois de trésorerie, voire moins, d’après une étude récente que les marques ont pu consulter. Un confinement de près de deux mois et une reprise d’activité très progressive vont forcément laisser des traces. Avez-vous tout de suite pris des mesures pour alléger la pression économique que va subir ce réseau de spécialistes ? Qu’avez-vous proposé à ces clients ? Il est de notre responsabilité de ne pas asphyxier nos partenaires. Aussi des délais de paiement ont-ils été acceptés chaque fois que nécessaire. Pour les clubs, le carnet de commandes a été aménagé en fonction de l’annulation des tournois et des besoins réels. Cela reste un arbitrage complexe, car chacun doit prendre sa part pour faire face à la pression économique. La capacité des marques à encaisser le choc n’est pas illimitée.

C’est souvent en période de crise que l’on doit réinventer son activité. Pensez-vous que cette pause liée au Covid-19 permettra au final un « nouveau départ » de l’activité ? Nous vivrons encore plusieurs mois dans une forme de « nouvelle normalité », où la distanciation et la prudence seront complètement intégrées. Personne ne peut dire combien de temps cela va durer, mais je ne vois pas d’incompatibilité avec la pratique du tennis, bien au contraire ! C’est une discipline beaucoup plus en phase avec ce « nouveau monde » que n’importe quel sport collectif. J’espère en tout cas que la fédération et les clubs tireront leur épingle du jeu à la reprise en septembre. Dunlop est une marque historique qui a décidé de réinvestir le marché du tennis, avec le lancement régulier de produits innovants. Après le silo CX, dont l’ambassadeur est Kevin Anderson, SX porté par Patrick Mouratoglou, le mois de juillet sera celui du silo FX, pouvez-vous nous en dire plus ? La raquette est puissante et facile à jouer du fond du court, cela parle à un public très large. Notre gamme de raquettes touche dorénavant tous les types de joueurs : CX pour le contrôle, SX pour le spin, FX pour la force et la puissance. Nous avons remarqué lors des tests que l’ADN des raquettes « Powered by Srixon » reste très orienté contrôle afin de permettre au joueur de jouer en confiance. Cela correspond aux besoins du joueur moderne. Quand et où va-t-elle être disponible ? Quel est son positionnement prix ? Elle sera disponible dès la rentrée de septembre avec un positionnement prix très abordable pour ce type de raquette premium. Avec trois silos bien distincts, l’offre raquette vient compléter l’offre de balles déjà reconnue comme la plus qualitative du marché. Prévoyez-vous d’autres nouveautés pour la reprise ? Nous abordons la reprise avec une grande confiance, car nous pouvons nous appuyer sur une gamme de balles très complète, dont deux modèles vont intégrer l’offre dédiée aux clubs. La balle Club sera la balle pression la moins chère du marché, parfaitement adaptée aux petites structures qui ont peu de moyens. Nous relançons la balle Tour, haut de gamme, mais qui aura un positionnement prix très attractif.

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Deux vraies options qui nous permettront d’accompagner au mieux la reprise d’activité. Je suis également enthousiaste concernant la gamme textile Iconic qui vient de voir le jour malgré les circonstances difficiles. Le fitting, les matériaux utilisés et le look créent une véritable rupture avec ce que nous connaissons jusquelà. J’ai souhaité que tous nos enseignants sous contrat soient habillés avec cette ligne premium, qui est la même que les joueurs sur le circuit professionnel. L’investissement de Sumitomo Rubber Industries est aussi très visible sur les cordages. La gamme Explosive, qui prendra sa pleine mesure l’année prochaine, nous permettra de proposer des couples raquettes/cordages adaptés à toutes les mains. D’autres projets innovants seront dévoilés avant la fin de l'année, dont un en particulier devrait faire du bruit, mais il est encore trop tôt pour en parler. Je laisserai le soin à We Love Tennis Magazine de l’annoncer en avantpremière. Pour l’instant, place au jeu !


ICONIC CHALLENGE – LA PERF DUNLOP Dunlop a décidé de récompenser les joueurs et joueuses qui perfent. En plus de voir leurs photos publiées dans We Love Tennis Magazine, les « perfeurs » gagneront une tenue de la gamme textile Iconic. La marque récompensera donc la meilleure « perf » réalisée sur une compétition homologuée. Pour la communiquer envoyer un mail à

fr_promotion@dunlopsports.com.

L’Iconic challenge – LA PERF DUNLOP démarre en ce mois de juillet et se poursuivra jusqu’à la fin décembre. Maintenant, il vous suffit de perfer :)

FLORIAN STRAEHLE, CHEF PRODUIT CHEZ DUNLOP Si vous deviez décrire en trois mots ce que vous avez cherché à construire avec le silo FX… La puissance au maximum. Cela a été notre objectif dès l’élaboration du cahier des charges. Combien de temps le développement de ce cadre a-t-il demandé ? Quelle est l’innovation technologique majeure que vous avez développée ? Le développement de cette nouvelle gamme a pris deux ans. Il a fallu créer un moule permettant de produire un cadre innovant qui allait proposer une puissance inégalée, avec à la fois du toucher et encore plus de contrôle. Pour y parvenir, nous avons donc conceptualisé une nouvelle forme de cadre, le « Power Boost Frame Geometry ». À côté de cette technologie majeure, les deux innovations sont le « Power Boost Groove » et le

« FLEX Touch Resin ». Le Power Boost est une forme d’œillet qui augmente la zone de centrage afin d’obtenir plus de puissance. Le FLEX Touch Resin est une couche de résine intégrée dans la structure de la raquette pour maximiser son confort. Pouvez-vous nous préciser l’étendue de la gamme que vous allez mettre sur le marché ? La nouvelle série FX comprendra cinq raquettes super premium (de 270 grammes à 305 grammes) pour offrir à chaque type de joueur la raquette parfaite. Quel est le joueur type pour la FX ? Le joueur type FX cherche une raquette puissante sans perdre de contrôle, car le contrôle reste notre ADN.

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ALEXANDRE BERNARD : « À LA CLASS ACADEMY, CHAQUE PROJET EST PRIS AU SÉRIEUX ET REÇOIT LA MÊME QUALITÉ D’ENTRAÎNEMENT » Deux Français, Alexandre Bernard et Benjamin Bouhana, ancien joueur de haut niveau, ont posé leurs valises au Portugal pour créer il y a un an une nouvelle structure, la Class Academy. Retour sur cette aventure qui n’a rien du hasard.

Alexandre, quand la Class Academy a-t-elle été créée ? La Class Academy a été fondée en mars 2019. Après des années de coaching sur les circuits ITF, NCAA et professionnels (WTA & ATP), nous avons décidé de joindre nos forces en nous basant sur un seul et même site. L’idée était vraiment de créer la structure idéale où nos joueurs auraient tout à disposition (logement, restauration, terrains de toutes surfaces couverts comme extérieurs, ainsi que salles de musculation, piscine et spa), de préférence dans une région propice à la pratique du tennis. Nous avons donc concentré nos efforts sur le sud de l’Europe et avons posé nos valises à Guimarães au Portugal (à environ 30 minutes de route de Porto). Si vous deviez expliquer vos points forts par rapport à d’autres structures, sur quoi insisteriez-vous ? L’individualisation des entraînements est l’un de nos points forts. Quel que soit l’âge ou le niveau des joueurs/joueuses, nous préservons toujours un ratio de joueurs par coach très bas et n’avons jamais plus de deux joueurs par terrain. À la Class Academy, chaque projet est pris au sérieux et reçoit la même qualité d’entraînement. Nous ne laissons rien au hasard avec un engagement identique concernant l’entraînement tennis (technique et tactique), physique et mental. Au niveau médical, notre kiné spécialiste du sport est aussi disponible au quotidien pour le bienêtre de nos athlètes. Par ailleurs, le côté humain prime chez nous. Nous sommes convaincus qu’au-delà de la qualité de l’enseignement, les relations humaines entre les coachs et leurs joueurs et joueuses sont primordiales pour obtenir des résultats. Enfin, nos infrastructures sont exceptionnelles avec 13 terrains de tennis en terre battue et résine (extérieurs et couverts), trois salles de fitness, une piscine & spa, quatre terrains de padel, deux terrains de football (extérieur et couvert) ainsi qu’un hôtel 4 étoiles et restaurant où nos athlètes peuvent vivre et se restaurer. Comment évaluez-vous la concurrence en Europe en matière d’académies de tennis ? Au premier abord, la concurrence paraît élevée. L’Europe

étant un hub tennistique mondial, on y trouve forcément beaucoup d’académies. Mais si on creuse un peu, on s’aperçoit que les académies à proprement parler, qui proposent un enseignement de qualité et individualisé ainsi que le logement sur place, ne sont pas si nombreuses que cela.

" Quel que soit l’âge ou le niveau des joueurs/joueuses, nous préservons toujours un ratio de joueurs par coach très bas. " Quel est le type de joueur qui vient en stage ou en cursus scolaire chez vous ? Tous les types de joueurs sont les bienvenus chez nous. Nous ne faisons aucune discrimination et respectons tous les projets. Pour les plus investis, nous avons mis en place un programme d’entraînement de haut niveau à l’année avec accompagnement scolaire (école internationale, portugaise et française). L’idée est d’aider chaque joueur à maximiser son potentiel. À l’âge de 17/18 ans, nous faisons un point avec eux pour voir s’il est plus judicieux de partir en université américaine quelques années ou bien de se lancer directement sur le circuit professionnel. Côté stages, nous en proposons pour tous les âges et tous les niveaux. Pour les adultes, outre le stage de tennis, le Tennis & BienÊtre est devenu très populaire. Faites-vous du placement aux États-Unis ? Oui ! Nous avons notre propre agence de placement :

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USAthlete Services. Forts de plus de dix ans d’expérience dans le milieu du sport universitaire américain en tant que joueurs, coachs puis agents, nous avons placé plus de 200 athlètes d’une trentaine de pays différents en universités américaines depuis 2014. À l’académie, nous encourageons bon nombre de nos athlètes à suivre cette voie après le baccalauréat. Nous avons même créé le US Prep Camp, un programme spécial de préparation aux universités américaines avec coaching à l’américaine (nous comptons parmi nous d’anciens coachs universitaires américains, dont un vainqueur NCAA), tournois et cours d’anglais et de mathématiques pour les tests du TOEFL et du SAT. Vous êtes donc installés au Portugal. Comme se porte le tennis dans ce pays ? Le tennis est un sport populaire et en pleine croissance au Portugal. Pour un pays de cette taille (dix millions d’habitants), le niveau y est même très relevé. Le leader du tennis portugais, João Sousa (no 28 ATP en 2016) est d’ailleurs licencié chez nous et vient parfois s’entraîner avec nos joueurs. Le pays a été peu touché par le Covid-19. Cela vous a-t-il permis d’atténuer l’impact de cette pandémie sur votre année scolaire ? Par mesure de prévention et dans l’intérêt de tous, nous avons pris les plus grandes précautions pendant le Covid-19 en fermant l’académie plusieurs semaines. Mais le tennis a redémarré début mai au Portugal, l’attente n’a donc pas été trop longue. D’un point de vue local (joueurs portugais et européens), nous n’avons pas été trop impactés, mais pour nos joueurs asiatiques, africains, américains et sudaméricains, nous devons encore être patients en attendant qu’ils puissent obtenir leurs visas et rejoindre l’Europe. En 2025, la Class Academy, ce sera quoi ? Certainement une famille un peu plus grande, mais toujours une famille. Avoir parmi nous des joueurs ainsi que des coachs originaires des quatre coins du monde fait vraiment notre force.



CAHIER SPÉCIAL

Tests Chaussures

2020

LA PAROLE À UN DUO DE CHOC DE PODOLOGUES ! Cette année, notre podologue Camille Boudry a été épaulée par son mari, Laurent Labrosse, lui aussi podologue. La confrontation de leurs avis a permis d’être encore plus précis sur les tests et les diagnostics formulés pour évaluer la qualité des chaussures.

Le protocole Notre test chaussures, mis en œuvre depuis onze ans, reste le même. Nous demandons aux marques du marché qui le désirent de nous envoyer une ou deux paires dans leur gamme. Nous privilégions les nouveaux modèles pour ne pas nous répéter chaque année. Les chaussures sont alors testées par un team de huit joueurs aguerris de 4e à 2de série. Les tests sont effectués sur des séances de jeu libre, en situation de matchs, voire de doubles. L’idée est d’avoir un vrai ressenti qui complète l’évaluation très précise de nos podologues. Ces tests ont été réalisés en mars au TC Vienne juste avant la crise du Covid-19. Nous en profitons d’ailleurs pour remercier le club qui nous accueille chaque année dans ses installations performantes. Installations qui s’enrichissent depuis la fin du printemps de deux pistes de padel. Un petit coucou également au restaurant L’Open, où le steak haché XXL fait toujours des ravages ;-) We love tennis Magazine

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CAMILLE BOUDRY & LAURENT LABROSSE NOS PODOLOGUES Camille et Laurent, que retenez-vous de ces tests 2020 ? Camille Boudry : J’ai la chance de faire cela depuis quelques années. Je suis toujours assez surprise par la créativité et l’inventivité des marques. De plus, les écarts se réduisent vraiment. On sent la volonté de proposer des produits très bien finis, adaptés. Laurent Labrosse : C’est la première fois que je suis amené à pratiquer cet exercice et cela s’est avéré très intéressant. Faire ce type d’évaluations oblige à être précis et minutieux, à anticiper l’usage, à bien vérifier la qualité des matériaux. Le fait d’avoir un panel très large m’a aussi permis de bien comprendre la dynamique de ce marché. En matière de technologie y a-t-il un vrai coup de cœur ? C.B. : Il n’y a pas forcément de coup de cœur, mais je dois dire que Yonex, marque que je connaissais peu au départ de ces tests, est souvent dans le haut du panier. Les produits sont bien finis, bien conçus, on n’a jamais de mauvaises surprises. L.L. : Le duo des modèles Asics que l’on a testés se complète bien, le made in Japan étant forcément un gage d’extrême qualité. Mais je dois dire que pour moi, New Balance est légèrement au-dessus. Si vous deviez en sélectionner une pour vous ? C.B. : Eh bien, ce serait difficile car il n’y a que des modèles hommes [rires]. Mais j’imagine que les modèles femmes suivent la même tendance, je me dirigerais vers l’Adidas que je trouve très esthétique. L.L. : Personnellement, j’ai bien aimé l’idée d’avoir une chaussure blanche, épurée. Donc j’opterais pour Le Coq Sportif qui signe un retour que je trouve efficace alors même que ce marché est très dynamique avec de nombreuses marques. Je suis curieux de voir la suite, donc rendez-vous en 2021 !

LES 5 TESTS DE NOS PODOLOGUES • MATELASSAGE ET LANGUETTE Vérification à la main des coutures intérieures, de la qualité des matériaux, si le matelassage est bien rembourré. Nous prenons également soin de vérifier la languette. • ESSORAGE Torsions latérales de la chaussure, un peu comme lorsqu’on essore une serviette. Avec cette manipulation, on peut évaluer la solidité de la chaussure, mais aussi l’efficacité de son système de torsion. • CAMBRION Pièce essentielle qui relie la semelle avant et le talon, le cambrion ne doit pas permettre à la chaussure de se plier en son milieu, mais à l’avant, car un joueur de tennis se déplace avec une impulsion sur la pointe des pieds. Le test consiste donc à plier la chaussure en exerçant une pression sur le talon et la pointe pour voir à quel niveau se trouve la pliure. • SEMELAGE Nous vérifions la qualité du marquage de la semelle, son dessin, si celui-ci paraît logique, adapté aux surfaces de jeu. Nous regardons où sont placées les zones d’accroche. • USURE DE LA SEMELLE Nous ponçons les semelles pour évaluer leur dureté, et donc leur taux d’usure. Nous le faisons sur les côtés, en bout de pied et, bien entendu, au niveau de la voûte plantaire.

HEAD TOUR XT, LA BALLE OFFICIELLE DES TESTS 2020 Chaque année, nous profitons de ces séances de tennis pour tester une nouvelle balle du marché. En 2018, c’était la Robin Söderling ; cette année, place à la SXT de chez Head. Les retours de notre team sont très positifs. La balle est vive, dynamique et douce. De plus, nous ne l’avons pas ménagée, et sur de la résine, elle s’est avérée très résistante.

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NEW BALANCE 996 V4 Grand classique, cette version 4, plus légère que la V3, va encore plus loin. Elle a été plébiscitée par tous les testeurs, quelle que soit leur morphologie, pour son confort et sa réactivité. Notre team de podologues a souligné l’efficacité de son amorti et son maintien optimisé. La seule amélioration à apporter pourrait être sur la languette, légèrement courte.

Le prix

135E

Le poids

318g

La note

17,6/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE

LES + : Confort et dynamisme

ASICS GEL-RESOLUTION 8 La Gel-Resolution 8 équipe Gaël Monfils qui n’est pas avare de courses. Les testeurs ont aimé le côté sûr de la chaussure, notamment sur les appuis. Mais aussi son dynamisme pour repartir vite. Le chausson interne offre un confort optimal, d’autant qu’il n’y a aucune couture interne. À noter que sa conception favorisera les joueurs aux pieds larges.

Le prix

140E

Le poids

389g

La note

17,6/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE

LES + : Robustesse et maintien

YONEX ECLIPSION 3

Le prix

150E

Le made in Japan ne trompe jamais et la nouvelle Eclipsion, le modèle phare de la gamme de chaussures Yonex, est réussie. Elle propose des détails très soignés comme un laçage millimétré et une languette moelleuse. Nos joueurs ont aimé le côté indestructible. Nos podologues ont insisté sur la qualité du maintien, notamment au niveau de la cheville, et sa stabilité dans n’importe quelle situation.

Le poids

380g

La note

17,2/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE

LES + : Matériaux et maintien

ADIDAS ADIZERO UBERSONIC 2 Elle colle au pied avec son chausson global. « Une fois le pied à l’intérieur, on ne bouge plus », évoquent nos testeurs. Dynamique, légère, douce, cette Adizero est une belle surprise, avec notamment une très bonne stabilité en arrière du pied. À noter un laçage très précis validé par nos podologues. Enfin, niveau design, rien à lui reprocher !

Le prix

130E

Le poids

368g

La note

17,2/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE

LES + : Look et dynamisme

ASICS COURT FF

Le prix

180E

La chaussure créée pour le numéro 1 mondial Novak Djokovic est confortable et ne se dérobe jamais, même dans des dérapages soutenus. Bien conçue, elle mériterait plus de souplesse selon nos podologues et sera parfaite pour les pieds fins. À noter un prix plus élevé que la moyenne dans cette gamme. LES + : Maintien et semelage

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Le poids

386g

La note

16,4/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE


BABOLAT JET TERE

Le prix

140E

La Jet Tere a surpris à la fois les podologues et les testeurs avec son retour très élevé au niveau du tendon d’Achille. Sa légèreté (300 grammes) en fait le poids plume de ce test. Dynamique et rapide, le semelage est très performant. Niveau look, ce noir et gris n’a cependant pas emballé notre team, ce qui l’a pénalisée pour sa note globale.

Le poids

299g

La note

16,4/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE

LES + : Légèreté et semelle Michelin

HEAD SPRINT 3.0 Head continue de progresser, cette 3.0 de la Sprint le confirme. Le choix a été fait de privilégier la légèreté et donc la vitesse, le dynamisme, et l’on peut affirmer que c’est réussi. Selon nos podologues, la languette est juste parfaite, tout comme le cooling system pour éviter l’échauffement des pieds.

Le prix

150E

Le poids

328g

La note

16/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE

LES + : Légèreté et cooling system

K-SWISS HYPERCOURT EXPRESS 2 Comme l’Hypercourt Express Light testée la saison passée, cette chaussure est confortable, douillette à l’intérieur. Nos podologues insistent sur l’idée de prévoir plus de renforts à l’avenir, ce qui avait déjà été signalé en 2019, et ce afin d’apporter un plus en termes de stabilité. La qualité des matériaux en fait une chaussure qui peut durer dans le temps.

Le prix

140E

Le poids

373g

La note

15,2/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE

LES + : Confort et durabilité

LE COQ SPORTIF FUTUR La marque française, qui équipe en textile ses joueurs, s’attaque au marché de la chaussure. Sa « Futur » est bien née. Elle est sobre et existe en noir ou blanc. Les joueurs ont aimé son dynamisme tout en signalant qu’ils auraient apprécié encore plus de maintien latéral. Nos podologues ont insisté sur la qualité des matériaux et la semelle plate.

Le prix

135E

Le poids

373g

La note

15,6/20

L’avis des joueurs :

L’avis des podologues :

MAINTIEN DYNAMISME CONFORT ADHÉRENCE DESIGN

MATÉRIAUX MATELASSAGE RÉGLAGES LANGUETTE SEMELAGE

LES + : Dynamisme et design

LES 5 CONSEILS DE TENNIS-POINT POUR BIEN CHOISIR SA CHAUSSURE 1) Il faut toujours avoir à l’esprit qu’il existe des chaussures adaptées aux différentes surfaces. En cette matière, c’est la semelle de contact au sol qui est essentielle. Celles spécifiques à la terre battue (reconnaissables par leur semelle tout en chevrons) amélioreront nettement votre démarrage et pourront vous donner un avantage décisif sur un joueur/une joueuse qui n’en est pas équipé(e). 2) L’effort fait gonfler légèrement vos pieds. Préférez donc une pointure plutôt large que serrée. Vous devez aussi vous sentir à l’aise avec l’empeigne ; le sang passant principalement par le cou-de-pied, un laçage trop serré ou inconfortable empêchera la bonne circulation sanguine et réduira votre endurance. 3) Si vous pesez plus de 80 kg, soyez attentif au système d’amorti, qui est important pour réduire les traumatismes dus aux impacts, ainsi qu’aux systèmes de supports latéraux qui maintiennent votre pied en place et évitent les entorses. Si vous pesez moins de 70 kg, vous pouvez choisir des modèles moins construits et dons plus légers. 4) Soyez attentif à tous les renforts de la chaussure suivant le type d’appuis que vous prenez : les appuis ouverts usent l’intérieur des chaussures, traîner les pieds sur le revers ou le service use l’avant et le dessus de la chaussure. Étudiez le modèle pour voir comment sont placés ses renforts, choisir la bonne combinaison pourrait doubler la durée de vie d’une chaussure. 5) Enfin, quels que soient les technologies et les conseils prodigués, vous devez vous sentir bien dans votre chaussure. Sans confort, vous ne pourrez jamais pleinement profiter de votre moment sur le court. N’oubliez pas que les chaussettes sont essentielles : certaines d’entre elles ont aussi des technologies qui vous permettront d’éviter les ampoules et augmenteront considérablement votre confort, votre look (coordonnez les couleurs) et même vos performances.

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POLYTAN TOUJOURS UNE SURFACE D’AVANCE !

MARC NADREAU : « L’AVANTAGE D’ÊTRE À LA FOIS INDUSTRIEL ET CONSTRUCTEUR NOUS PERMET DE MAÎTRISER L’ENSEMBLE DE LA CHAÎNE D’ÉLABORATION D’UN COURT DE TENNIS » Le marché des revêtements de courts de tennis est dynamique et très concurrentiel. Un constat que confirme pour nous Marc Nadreau, responsable division tennis de Polytan France. Le « marché » des constructeurs de terrains de tennis et de padel comporte plusieurs acteurs. Peuton affirmer que Polytan est aujourd’hui le leader du secteur ? Dire que Polytan est le leader du secteur serait présomptueux. Polytan fait partie des acteurs importants, par le nombre de ses réalisations bien évidemment, mais aussi par son passé dans le domaine et par son expertise. Pouvez-vous nous présenter Polytan, son histoire et sa structure française, sachant qu’elle fait partie d’un groupe mondial important ? Le groupe Polytan est effectivement aujourd’hui un leader mondial des revêtements de sports puisque notre activité couvre l’ensemble des continents et tout type de surfaces sportives (pistes d’athlétisme, terrains de foot, rugby, hockey, multisport, etc., et bien évidemment tennis). La structure française est issue de la société Envirosport qui a été rachetée par le groupe pour asseoir son positionnement et son implantation en France. Est-ce que le fait d’être aussi un fabricant de résine, par exemple, vous donne un avantage par rapport à la concurrence ? L’avantage d’être à la fois industriel et constructeur nous permet de maîtriser l’ensemble de la chaîne d’élaboration d’un court de tennis, de sa conception jusqu’à sa réalisation. Nous sommes de ce fait les seuls sur le marché à posséder l’ensemble de cette maîtrise. Maîtrise qui est un gage de qualité pour nos clients. On sait que les clubs ont pris conscience que la fidélisation était aussi liée à la qualité des courts de tennis. Est-ce que cela se traduit par une hausse de votre activité ?

Il est évident et prouvé que les clubs qui disposent d’équipements de qualité génèrent une propension à la fidélisation des adhérents. D’ailleurs, l’augmentation des licenciés d’un club va souvent de pair avec une amélioration de leurs installations. La difficulté réside dans le fait que les installations sont dans la grande majorité des cas la propriété des collectivités ; de ce fait, les améliorations ou réfections des courts sont liées à des financements publics.

" Maîtriser l’ensemble de la chaîne d’élaboration d’un court de tennis, de sa conception jusqu’à sa réalisation. " On sait que Polytan est très impliqué sur des tournois importants en France, mais aussi à l’étranger. Quel est le but de ces collaborations ? Démontrer votre savoir-faire ? Comme un joaillier a besoin d’un écrin pour présenter ses créations, nous avons besoin de vitrines pour les nôtres. Rien de mieux que des tournois ATP et WTA pour mettre en lumière la qualité de nos revêtements. Est-ce que tout a été inventé en termes de surface de tennis ? Des évolutions technologiques/innovations sont-elles encore possibles ? Même s’il est vrai que la constance et la tradition restent d’actualité dans le monde du tennis, comme en témoigne la nature historique des surfaces constituant les tournois majeurs, les évolutions technologiques sont toujours de mise, pas forcément en termes de type de surface, mais plutôt en termes de composition avec notamment une prise en compte de la notion environnementale et écologique des constituants. Il n’y a pas de révolution à attendre, mais des évolutions.

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Quel le produit qui fonctionne le plus chez vous ? Notre produit phare reste bien évidemment le Laykold Advantage, car il répond parfaitement aux attentes des joueurs qui recherchent une surface résine offrant un agrément de jeu, des appuis sûrs et une parfaite réponse de la balle. Il est de surcroît d’un excellent rapport qualité/ prix. On sait que les clubs font des efforts pour améliorer le confort de jeu. Dans ce cadre, incitez-vous vos clients à abandonner le béton poreux ? Le béton poreux reste une surface fortement utilisée en France, car il ne faut pas oublier que c’est ici qu’elle a vu le jour. Elle est donc toujours une surface importante du marché, même si elle est effectivement beaucoup plus traumatisante pour l'organisme. L’agrément de la résine par rapport au béton poreux incite naturellement souvent les clubs à s’orienter vers cette surface. Nous sommes là pour les conseiller, pas pour les inciter, car dans certains cas, le béton poreux peut s’avérer malgré tout un compromis intéressant. La FFT propose aujourd’hui une aide plus importante que par le passé pour les projets de rénovation ou de création. Selon vous, cela a-t-il permis à des clubs de franchir le pas ? Il est bien évident que le développement des clubs passe par leurs améliorations structurelles. Cela repose, de fait, sur des investissements des collectivités. Par conséquent, les aides fédérales ont permis à un grand nombre de clubs d’entrevoir la possibilité de travaux de rénovation et de création. Percevez-vous, à travers vos projets, la réelle montée en puissance du padel ? La reprise par la FFT du padel a effectivement permis de porter un nouveau regard sur cette activité et de proposer aux clubs, par l’entremise de cette nouvelle pratique, une offre complémentaire et un axe de développement parfois salutaire. Quel est le chantier qui, par sa complexité et par ses choix techniques, résume le savoir-faire de Polytan ? Je ne pourrais pas citer « un » chantier en particulier. Chaque ouvrage est important et doit faire montre de tout le savoir-faire de Polytan pour assurer l’entière satisfaction des utilisateurs.


PASCAL HADUCH : « L’ASPECT LE PLUS IMPORTANT EST DE PROPOSER L’ENSEMBLE DES SOLUTIONS QUI S’OFFRENT AU CLIENT ET D’EN PRÉSENTER LES AVANTAGES, MAIS AUSSI LES INCONVÉNIENTS » Passionné de tennis et de son métier, Pascal Haduch, représentant technico-commercial chez Polytan France, est sur le terrain chaque jour pour répondre aux besoins des clubs qui rénovent leurs installations. J’imagine que chaque projet a ses spécificités. Comment procédez-vous pour accompagner vos clients dans leur prise de décision ? L’aspect le plus important est de proposer l’ensemble des solutions qui s’offrent au client et d’en présenter les avantages, mais aussi les inconvénients. Il s’agit ensuite de bien comprendre les besoins du club afin d’orienter la décision vers la satisfaction du plus grand nombre d’adhérents. Notre gamme Laykold est suffisamment étoffée pour répondre à tous les besoins et à tous les budgets. La question budgétaire est souvent au centre des décisions. Est-il facile d’évaluer le coût d’un projet ? Il existe trois grands types de projets : la régénération, la rénovation et la construction. Chacun de ces projets doit être réfléchi avec un diagnostic préalable. Pour une régénération ou une rénovation, la partie la plus importante dans l’évaluation du budget va être le diagnostic de la plateforme existante pour évaluer le plus justement la quantité et donc le prix des travaux préparatoires. À ce sujet, notre politique est d’étudier minutieusement ce poste afin de ne pas chiffrer des travaux supplémentaires en cours de chantier. (Ce n’est malheureusement pas le cas de toutes les entreprises qui sous-évaluent parfois un projet pour obtenir un marché et se rattrapent ensuite avec des travaux supplémentaires.) Lorsque cette partie est évaluée, il devient très facile de définir le coût du projet puisque nous connaissons bien évidemment le prix de nos fournitures et de notre main-d’œuvre. Concernant la construction, l’évaluation suit le même schéma avec une étude préalable de l’environnement (étude de sol, accès au chantier, proximité des carrières, etc.) afin de chiffrer au mieux les travaux préparatoires et le coût des matières premières. Une fois cette partie bien mesurée, le reste du budget est plus simple à réaliser en fonction de la nature des courts demandée.

POLYTAN À L’US OPEN 2020 Depuis 1978, l’US Open n’avait pas changé de surface. C’est la société américaine Laykold (Sport Group), dont Polytan fait partie, qui a été choisie par l’USTA : « À la fin de la transformation complète du Centre national de tennis USTA Billie Jean King, nous avons estimé qu’il était temps d’explorer toutes les nouvelles approches et technologies pour le revêtement de terrain. Au cours de cette étude, Laykold s’est rapidement hissé au sommet, et en travaillant avec eux, nous sommes convaincus que nous disposerons des terrains les plus performants au monde », a déclaré Danny Zausner, directeur de l’exploitation de l’USTA. Laykold équipe déjà le Masters 1000 de Miami. En France, le groupe Polytan se charge des courts des Open d’Orléans, de Brest, de Rennes, ou encore des Internationaux de Vendée.

" Mon cœur va bien évidemment vers la résine, particulièrement sur les solutions « confort » qui intègrent une sous-couche amortissante. " Il est toujours difficile d’évaluer un prix, mais quel est le budget minimum que vous préconisez pour un resurfaçage ? Pour la construction d’un court en partant de zéro ? La réponse à la question précédente nous montre à quel point les travaux préparatoires peuvent faire varier le prix final. Je vais vous donner un exemple très simple pour mieux illustrer ce propos. Pour que les engins puissent travailler sur une plateforme, il faut une portance d’au moins 30 MPa (10 kg/cm2) ; si ce n’est pas le cas, il faudra purger certaines zones ou réaliser un traitement du sol. Ce poste peut facilement atteindre plusieurs milliers d’euros et aura donc une incidence sur le prix final. Pour une régénération, la remise en conformité à la norme NF P 90-110 (norme à respecter pour l’homologation d’un court à la compétition) peut également engendrer un coût de préparation qui va parfois prendre une place importante dans le budget si le court est en très mauvais état. Il est donc difficile de répondre à cette question sans avoir un minimum d’informations, mais c’est avec plaisir que nous le ferons avec nos prochains clients [sourire]. Y a-t-il aujourd’hui une tendance qui s’affirme en termes de surface ? Est-ce que le béton poreux a encore son mot à dire ? Le béton poreux a connu ses heures de gloire dans les années 1980 au moment de l’explosion du nombre de courts, notamment grâce à l’opération « 5 000 courts » soutenue par la fédération. Il est clair que c’est le coût de construction le plus faible et qu’il était accessible à beaucoup de communes. Sur le plan sportif, on peut quand même lui attribuer un inconvénient majeur : les articulations du genou sont très sollicitées lorsqu’on joue souvent sur cette surface. Mon cœur va bien évidemment vers la résine, particulièrement sur les solutions « confort » qui intègrent une souscouche amortissante pouvant absorber jusqu’à 25 % des chocs. La terre battue reste également une surface de référence pour l’ensemble de ses qualités sportives. Je ne sais pas si une tendance s’affirme réellement aujourd’hui, mais je pense néanmoins que de plus en plus de clubs tournent la page des sols type béton poreux pour aller chercher des surfaces plus confortables.

OLIVIER TOULOTTE, VICE-PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION TENNIS BÉTHUNOIS « Polytan est intervenu il y a plusieurs années pour une réfection totale de nos trois courts couverts en résine. Et je dois dire que j’ai été pleinement satisfait de la prestation. J’ai surtout constaté qu’il y avait un souci du détail et du travail bien fait. Le résultat a été plébiscité par nos membres qui ont eu l’impression de découvrir un nouveau club. Très vite, nos courts sont un peu devenus le showroom de Polytan pour la région et nous avons reçu beaucoup de présidents de clubs. D’ailleurs, depuis que les installations ont été rénovées et que nous avons ajouté des LED pour l’éclairage, nous avons enregistré une belle augmentation du nombre de nos adhérents, passé de 200 à 320 en quelques années. Cela confirme bien que plus les installations sont performantes, plus le plaisir de jouer est important. Au final, rénover ses courts n’est pas une dépense, mais un bel investissement. »

Vous êtes un joueur de tennis passionné, mais aussi de padel, ce qui vous donne un bel avantage en matière de conseil… Je suis en effet joueur de tennis (depuis presque 40 ans), et de padel depuis deux ans maintenant. Je connais ainsi la majorité des surfaces pour les avoir pratiquées et il est certain que cela me donne un avantage supplémentaire pour échanger sur le sujet. Ma casquette de président de club (Tennis Club Amiens Métropole Padel Badminton) et l’expérience entretenue avec nos élus me permettent de monter plus facilement certains projets avec les clubs. Mais comme vous l’évoquez dans votre question, je suis avant tout un passionné et chaque nouveau projet est un nouveau défi pour moi. J’aime accompagner au mieux les clients pour monter les projets et j’adore être ensuite sur les chantiers avec nos équipes afin de voir la magie opérer. J’ai d’ailleurs créé une page Facebook dédiée au tennis que j’alimente régulièrement avec nos chantiers clubs, mais également avec nos chantiers événementiels (Challengers) : Facebook : polytan80.

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LE DOSSIER DE LA RÉDACTION

let’s play AU JEU DES SEPT FAMILLES Vous le savez, chaque numéro de We Love Tennis Magazine est l’occasion de vous proposer un dossier fouillé sur un sujet transversal : technique, tactique, physique, voire philosophique. Quand nous avons décidé de repartir avec ce numéro intitulé « Let’s Play », très vite, une idée forte s’est dégagée. Il fallait donner la parole à la grande famille du tennis avec des questions simples et basiques pour revenir à l’essentiel après cette période indécise et tumultueuse. Réunir des témoins, tous issus du monde de la petite balle jaune, leur proposer de rendre compte de l’amour de leur métier, du jeu, mais aussi de leur confinement et ses conséquences. Enfin, savoir s’ils avaient craqué au cours de cette pause forcée, comme atteints et déboussolés par l’idée de faire encore et encore du surplace. Parmi les 50 personnes interrogées, nous avons dû faire des choix, mais nous remercions tous ceux qui ont gentiment joué le jeu, ils se reconnaîtront facilement. Tous confirment que la famille du tennis n’est pas qu’un concept, qu’elle a une force et que l’amour du jeu l’emporte toujours. Alors, reprenons le chemin des courts et retrouvons ce qui nous avait tant manqué, le plaisir de jouer. So let’s play ! Laurent Trupiano

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partage avec ton team. Ce qui motive, c’est d’avancer tous ensemble vers le même objectif. Et le confinement dans tout ça ? Au moment où nous étions tous à l’arrêt, je n’ai pas eu de coup de blues. J’ai vraiment profité de ce moment de calme et de ralenti pour parfaire mes connaissances et nourrir mon cerveau. J’ai appris quelque chose de nouveau tous les jours sur la haute performance. J’ai aussi beaucoup observé les comportements humains pendant cette période, et j’en arrive à la conclusion qu’avec la nature c’est beaucoup plus simple.

GILLES CERVARA

COACH DE DANIIL MEDVEDEV

JEAN-RENÉ LISNARD

FONDATEUR DU ELITE TENNIS CENTER À CANNES C’est quoi le plaisir de coacher, entraîner, enseigner ? C’est d’abord le plaisir de transmettre son expérience, un savoir. C’est aussi l’idée de faire passer des messages que je n’ai pas reçus et que j’aurais aimé recevoir quand j’étais en formation. C’est faire progresser, quel que soit le niveau à atteindre. Enfin, le plus important, selon moi, est de transmettre des valeurs, le goût de l’effort, des choses simples, mais qui n’existent plus dans notre société. Au final, cela va bien au-delà du tennis. Et le confinement dans tout ça ? L’impression d’avoir été mis en prison et d’avoir vu d’une certaine manière comment les gens peuvent se laisser influencer, voire manipuler. Le point positif, c’est que j’ai pu dormir jusqu’à 8 h du matin, une fois ou deux, ce qui ne m’était pas arrivé depuis sept ou huit ans [rires].

C’est quoi le plaisir de coacher, entraîner, enseigner ? J’aime apprendre et faire apprendre. Faire progresser : je suis quelqu’un qui pense toujours qu’une évolution est possible. Cette idée, c’est mon moteur, ma passion, mon essence, ma flamme. J’essaie d’ailleurs toujours de me remettre en question. Pendant le confinement, j’ai pu ou su bien baliser le temps pour que notre travail soit efficace et axé sur de vrais objectifs liés à une potentielle reprise de la compétition. Et le confinement dans tout ça ? Avec Daniil, nous nous sommes retrouvés dans des conditions très agréables avec une grande maison et un court de tennis. Ce confinement n’a donc pas été très contraignant et nous avons bien bossé. Je dois juste avouer que sur la fin, j’avais quand même hâte de changer de cadre, car cela devenait presque oppressant.

organisateurs

2

FRÉDÉRIC FONTANG

COACH DE FÉLIX AUGER-ALIASSIME C’est quoi le plaisir de coacher, entraîner, enseigner ? C’est un travail d’architecte. L’entraîneur dispose de la « matière » qu’est le joueur. À partir de cette « matière », il développe une vision, une construction qui, peu à peu, se matérialise au travers de l’échange qu’il installe avec son joueur en utilisant différents outils. Cette relation trouve son aboutissement par la suite lors des matchs et de la fameuse adrénaline de la victoire. Avec Félix Auger-Aliassime, il y a une dimension supplémentaire, car nous avons constitué un team autour de lui, alors que l’entraîneur et le joueur forment souvent un duo. Et le confinement dans tout ça ? Je n’ai pas eu de coup de mou. Je me suis retrouvé en famille à Pau et j’étais presque quotidiennement en contact avec Félix. De plus, nous avons choisi de transformer cette pause en une opportunité pour travailler des aspects importants de son jeu, que ce soit au niveau physique, technique ou tactique.

SAM SUMYK

PARRAIN DE WE LOVE TENNIS, QUE L’ON NE PRÉSENTE PLUS C’est quoi le plaisir de coacher, entraîner, enseigner ? Il est permanent. Nous sommes des entraîneurs, mais aussi des éducateurs, des « teachers » et parfois des coachs. Tout est intéressant dans l’entraînement, les bons comme les mauvais moments. Cela fait partie du processus, c’est un tout, qui englobe ta relation avec le champion, le

13 ans, mais il verbalise très bien les choses alors que le plus petit, qui a 5 ans et demi, te dit tout simplement que ses copains lui manquent. Je les ai découverts d’une autre manière, ce fut un moment incroyable. J’ai craqué plein de fois : tu doutes de tout, tu ne sais pas si tu vas réussir à sauvegarder les emplois que tu as créés, le tien ; chaque jour, tu entends que c’est l’apocalypse, la guerre… Au bout de deux semaines, je n’ai plus regardé une seule fois les informations, les statistiques, les annonces de nos chefs de guerre, je n’en pouvais plus, je ne devais pas être loin du burn-out et j’ai donc décidé de me concentrer sur l’après, quand l’hystérie collective serait retombée. Garder un cap, quoi qu’il arrive : franchement, ça m’a sauvé de cette folie, cela m’a donné un but.

" Garder un cap, quoi qu’il arrive : franchement, ça m’a sauvé de cette folie. " MATTHIEU BLESTEAU

OPEN DE RENNES, OPEN DE BREST, INTERNATIONAUX DE TENNIS DE VENDÉE C’est quoi le plaisir d’organiser un événement ? Le plaisir d’organiser, c’est plein de petites choses : voir les yeux des ramasseurs de balles briller quand ils peuvent côtoyer leurs champions, voir les bénévoles heureux de se retrouver tous les ans, comme une petite famille. Le plaisir de retrouver nos partenaires et de les voir, fidèles, nous soutenir chaque année. En résumé, c’est créer, avec nos équipes, un petit moment de bonheur pour beaucoup de gens. Et le confinement dans tout ça ? Autour de moi, tout le monde était en bonne santé, donc cela aide. Même si la période est/était compliquée professionnellement, il faut savoir relativiser pendant ces moments-là. Le moment le plus dur a été de devoir annoncer à nos équipes des nouvelles inquiétantes, leur faire part de beaucoup d’incertitudes, et surtout de ne pas pouvoir leur donner de visibilité sur la tenue ou non de nos événements. Mais dans cette « crise », je préfère aussi retenir le bon. Et dans ce domaine, j’insisterai sur nos relations avec les comités d’organisation, nos partenaires, nos bénévoles, qui ont fait passer au second plan les relations directement liées au tournoi. Cela nous a permis de développer des relations un peu plus éloignées des sujets habituels, de discuter de manière plus globale, plus personnelle (santé des proches, difficultés des entreprises, etc.), et donc de nous rapprocher un peu plus de nos interlocuteurs.

VÉRONIQUE PERUSSAULT

CYRIL CORNU

FIVE SPORTS MANAGEMENT, TOURNOI ITF FÉMININ DE VERBIER (SUISSE) C’est quoi le plaisir d’organiser un événement ? Après avoir voyagé sur le circuit pendant de nombreuses années pour entraîner des joueurs, j’ai trouvé intéressant de me retrouver de l’autre côté de la scène. Comprendre ce qui se passe en tant qu’organisateur, au niveau du sponsoring, des relations avec les joueurs, les arbitres, etc. Ce fut mon premier plaisir : voir à quel point les arbitres abordent les matchs comme des joueurs, pour faire leur match ; comprendre les demandes des joueurs ou des coachs souvent avant même qu’ils ne les expriment, parce que tu as été toi aussi de l’autre côté. Et le confinement dans tout ça ? Me retrouver H24 avec les enfants, c’était fou. Les voir évoluer, s’exprimer sur la situation : le plus grand n’a que

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GRAND EST OPEN 88 DE CONTREXÉVILLE Le confinement et l’annulation de l’Open ? J’ai réalisé à quel point mon sport me manquait et que je manquais aux enfants de l’école de tennis dans laquelle j’enseigne pour le plaisir. Quand tu reçois des vidéos ou des photos de leur entraînement coûte que coûte dans leur jardin ou leur garage, avec les parents, ça fait chaud au cœur. Le pire moment a été bien sûr de prendre la décision d’annuler le Grand Est Open 88. Après presque un an de préparation, c’était vraiment très dur pour tout le monde, car c’est un événement d’une rare convivialité, c’est un rendez-vous pour toute la région. Depuis 25 ans, le mois de juillet est consacré à ce tournoi et tout s’est arrêté. Cela a été un coup de massue pour toute l’association. Naturellement, j’ai eu peur pour le tournoi et son avenir. Heureusement, les nombreux messages de soutien de nos partenaires publics, privés et de nos bénévoles m’ont aidée à passer ce cap difficile. Et je suis certaine que nous reviendrons plus fort en 2021.


passionnés

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MARION POUPART

JOUEUSE PASSIONNÉE, AUJOURDH'UI CO-FONDATRICE DE THE ESCAPE LIGUE (AMIENS) C’est quoi le plaisir de jouer ? Pour moi, ce sont des sensations, au sens propre comme figuré. Les choses d’avant. Le bruit de la boîte de balles qui s’ouvre, l’odeur de la feutrine qui s’en dégage. Le duvet de la balle neuve au creux de la paume. S’imprégner de ces sensations pour bien sentir la balle, le timing parfait. Mais j’aime aussi les choses d’après. Délasser ses chaussures, les enlever, se libérer du poids de l’effort réalisé. Trinquer au club-house et regarder le tableau, le tour d’après…

fft

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Et le confinement dans tout ça ? Ma meilleure expérience a été d’avoir le choix. Avoir le choix de l’ennui et le temps de se demander quoi faire et quand. Je n’ai pas craqué, car j’ai eu la chance de vivre le confinement dans un département très peu touché par l’épidémie [La Somme, ndlr], dans un logement spacieux avec un jardin et plein de tissus pour préparer la reprise masquée.

OLIVIER MALCOR

JEAN-CLAUDE MARTY JOUEUR PASSIONNÉ, PROFESSEUR DE TENNIS

C’est quoi le plaisir de jouer ? Ça doit ressembler à la sensation que j’éprouve aujourd’hui quand je saisis la raquette pour échanger des balles. J’ai 69 ans et je suis prof de tennis. Je suis compétiteur depuis l’âge de 18 ans et n’ai malheureusement pas cessé d’être blessé depuis que je pratique. Je ne compte pas le nombre de soucis physiques que j’ai connus au cours de ma vie tennistique (tennis elbow, déchirures musculaires en série, etc.). Depuis une dizaine d’années, je souffrais d’arthrose des genoux et de tendinites à l’épaule, si bien que j’arrivais rarement à terminer un entraînement ou une partie et c’était extrêmement frustrant. Opéré fin 2018 et début 2019 des genoux et fin 2019 de l’épaule, je n’ai plus aucune douleur et je peux effectuer tous les coups du tennis sans gêne ni appréhension. Cette liberté est pour moi un luxe, à tel point qu’en début d’année, libéré de mes problèmes de « vieux », je me sentais prêt à écumer à nouveau les tournois ITF séniors, mais la crise sanitaire en a décidé autrement… Et le confinement dans tout ça ? J’ai la chance de vivre en province et à la campagne dans une maison avec du terrain autour. Pendant le confinement, je considère que j’étais privilégié. Je n’ai donc pas eu de moments difficiles. D’autant plus que je possède un court de tennis privé. Ma compagne étant également joueuse, nous avons pu pratiquer sans les contraintes liées à la crise.

PHILIPPE TRÉMOLIÈRES

JOUEUR CLASSÉ 15/2, FAN DE ROGER FEDERER DEPUIS SA NAISSANCE C’est quoi le plaisir de supporter un joueur ? C’est d’abord voir son chouchou serrer les dents, le poing et triompher sur le court. Premier tour ou finale, c’est le supporter avec la même intensité, la même passion, la même excitation, la même loyauté. C’est le plaisir de le voir s’entraîner sur un court annexe avant son match, de le prendre en photo, d’obtenir son autographe, voire de lui glisser quelques mots : « Merci de me faire rêver. » C’est le plaisir de s’installer devant la télé au moment où le speaker annonce son nom et d’avoir hâte de le voir en action. C’est aussi le défendre, l’encourager dans les moments plus compliqués, sur et en dehors du terrain. Et le confinement dans tout ça ? J’ai fait un confinement strict sans aucune visite en deux mois. Être confiné avec ma femme et ma fille pendant si longtemps, au bord de la mer, c’était une chance ! Nous sommes aussi devenus des jardiniers en herbe. La pire période a été le début du confinement, la première semaine, l’atmosphère était anxiogène et notre fille l’a peut-être ressentie, car elle nous en a fait voir de toutes les couleurs !

" Le bruit de la boîte de balles qui s’ouvre, l’odeur de la feutrine qui s’en dégage. "

STÉPHANE RONDEAU

TENNIS CLUB FONTAINEBLEAU C’est quoi le plaisir de jouer ? Comme Obélix, je suis tombé dans la potion magique quand j’étais petit. C’est mon premier prof de tennis au Mée-sur-Seine (77), Henri Crutchet (89 ans aujourd’hui), multiple champion de France dans la catégorie seniors plus et même champion du monde, qui m’a donné l’envie. En dépit d’une maladie récurrente, la même que Tatiana Golovin (la spondylarthrite ankylosante), j’ai toujours eu ça en moi : le plaisir de passer ma journée au club, de retrouver les amis, d’avoir des sensations avec sa raquette, d’essayer d’imiter le coup d’un champion, de jouer dans un esprit convivial, notamment en double avec un partenaire avec qui je m’entends bien. Par contre, je n’ai jamais été très attiré par la compétition où l’enjeu prend souvent le pas sur le jeu. La compétition, je l’ai davantage vécue par procuration en suivant les joueurs pros (Julien Varlet, Jean-François Bachelot, Gérard Solvès, etc.) lorsque j’étais journaliste sportif. J’ai aussi retrouvé le plaisir de « jouer » en vivant notamment des émotions à travers eux. Et le confinement dans tout ça ? Travaillant pour le Tennis Club de Fontainebleau (en tant qu’assistant moniteur de tennis, au secrétariat et ayant en charge les réseaux sociaux), j’ai effectué pas mal de recherches, notamment au niveau des photos d’archives. Ce qui m’a donné l’idée de créer deux posts sur Facebook et Instagram, sur les thèmes « Les sourires » et « La rage de vaincre », avec des photos de joueuses et joueurs du club. Sans cette période de confinement, je n’y aurais sans doute pas pensé… Bon souvenir, donc. Le moins bon souvenir a été le fait de rester seul à la maison, en ayant seulement quelques contacts téléphoniques avec les proches et amis. Au final, j’ai été quand même pas mal occupé à chercher des idées pour continuer à alimenter les réseaux sociaux du club, même sans actualité. À un moment, certains ont pu penser que j’étais devenu fou lorsque j’ai décidé d’organiser une forme de « chambouletout » dans l’entrée de mon appartement où j’ai utilisé tout le matériel de tennis que j’avais à ma disposition pour dégommer des boîtes de balles vides afin d’essayer de « tuer » le virus… à ma manière.

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RESPONSABLE DU DÉPARTEMENT 19+ MASCULIN C'est quoi le plaisir d’enseigner ? C’est avant tout pour moi une vocation. Il faut être passionné afin de vouloir transmettre. Je crois qu’enseigner, c’est aimer l’humain, c’est aider l’autre à devenir meilleur. Quel que soit le contexte (haut niveau ou loisir), c’est partager ton savoir, ta vision, tes convictions. On apprend tous les jours d’une personne, d’une situation, c’est aussi ça le plaisir d’enseigner, car c’est en étant ouvert à l’autre que l’on peut progresser soi-même. Et le confinement dans tout ça ? J’ai vraiment pris la pleine conscience du temps qui passe… Du coup, j’ai fait des choses qui m’intéressaient comme suivre une formation en préparation mentale assortie d’une certification, j’ai rangé mes souvenirs de mes vingt années d’entraîneur ; comme beaucoup, j’ai trié les photos-souvenirs, les articles de journaux, etc. J’ai eu des discussions assez approfondies avec mes enfants qui évoluent dans le sport, afin de les aider à mieux comprendre les mécanismes du haut niveau, c’était sympa. Si la situation avait duré six mois de plus, je ne dis pas, mais sincèrement, je n’ai pas eu de coup de blues et je n’en garde aucun mauvais souvenir. Ah si ! Passionné de golf, j’avais installé un filet dans le jardin pour que mon fils puisse s’entraîner du mieux possible… Un jour, mon coup de fer 8 magnifiquement tapé a poursuivi sa trajectoire au-dessus du filet pour finir avec fracas dans la vitre d’une voisine de l’immeuble d’en face…

" Il faut être passionné afin de vouloir transmettre. " JEAN-LUC COTARD ÉDUCATEUR SPORTIF

C'est quoi le plaisir d’enseigner ? C’est quand très longtemps après qu’un « élève » soit devenu adulte, père ou mère, quel que soit son niveau maximum de performance, il te dit simplement : « Merci. » Tu sais alors que tu ne fais pas ce métier pour rien. Dans ce cas-là, ce n’est plus seulement un plaisir, mais une émotion profonde liée au sentiment d’une mission accomplie. Et le confinement dans tout ça ? La meilleure expérience a été de réaliser qu’un autre monde était possible ; hélas, la pire a été de constater qu’en fait, nous ne sommes toujours pas prêts à y entrer. En ce qui concerne l’idée de craquer, ç’aurait presque été du snobisme, car vivre à Roquebrune-sur-Argens, au milieu de la campagne provençale, était plutôt agréable.


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KRISTINA CLÉMENT

C'est quoi le plaisir d’enseigner ? C’est une question évidemment très large. Pour aimer enseigner, il est nécessaire de rassembler plusieurs ingrédients : se considérer tout d’abord dans un métier/ passion et apprécier ce que l’on fait, aimer être au contact et tisser des relations humaines (apprendre à connaître et comprendre les gens) pour partager et transmettre sa passion à un public que l’on a envie de voir progresser. Tout part de l’individu, et le « prof » est une sorte de guide chargé de mettre le joueur sur la voie pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Trouver les bons mots, délivrer les apports adéquats pour favoriser la mise en confiance et la réussite du joueur, tout cela participe au plaisir du professeur. Enfin, voir le sourire et la joie d’un pratiquant à la fin d’une séance parce qu’il a senti des choses nouvelles et qu’il a le sentiment d’avoir appris et progressé, c’est toujours un grand kiff.

C’est quoi le plaisir de jouer ? Plaisir physique de se dépenser sur le court puis de sentir « l’effet endorphine ». Plaisir mental de se focaliser sur le jeu, la tactique, l’effort et de pouvoir s’évader en ne pensant à rien d’autre. Plaisir social de pouvoir retrouver les copains sur et en dehors du court et partager un moment convivial. Enfin, plaisir tout court, car le padel c’est tout simplement fun !

CTR COORDONNATEUR DE LA LIGUE GRAND EST

Et le confinement dans tout ça ? J’ai la chance d’habiter à la campagne, j’ai donc peut-être pu profiter de plus de tranquillité que d’autres qui étaient en zone urbaine. J’ai pu me recentrer sur des choses simples, dans une période où tout était calme ! Par exemple, une balade à proximité de chez moi avec mes filles nous a permis de découvrir un arbre remarquable de plus de 500 ans que nous avons véritablement pris le temps de contempler… Cela restera un très bon souvenir partagé avec elles.

ARTHUR BONGRAND

RESPONSABLE SERVICE DES RAMASSEURS DE BALLES DE LA FFT C'est quoi le plaisir du métier ? Il existe un vrai « plaisir » à être ramasseur de balles. Tout d’abord, en tant que licencié de tennis, participer à l’organisation d’un tournoi du Grand Chelem est quelque chose d’exceptionnel. À cet âge-là, être auprès des joueurs, voir ces champions évoluer est un rêve pour beaucoup d’entre eux. Nous insistons énormément sur le travail d’équipe lors du tournoi et même en amont. On se fait des amis qui le resteront pour longtemps, et pouvoir évoluer avec ses amis sur les courts est vraiment quelque chose d’unique. Et le confinement dans tout ça ? Pendant cette période, nous avons appris la patience, la flexibilité, l’adaptation. L’un des points que je retiendrai, c’est que nous pouvons être flexibles dans notre travail tout en continuant d’être efficaces. La meilleure expérience est peutêtre le fait d’être resté en contact étroit avec mon équipe d’encadrement via les réseaux et les visioconférences.

padel

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EXPORT MANAGER CHEZ NOX PADEL

clubs

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Et le confinement dans tout ça ? Je me suis remise à faire du jogging alors que je détestais cela (pas du tout ludique pour moi) et à le faire très assidument tout au long des 55 jours de confinement. C’était une belle surprise et je continue d’ailleurs à courir hors confinement. J’ai été confinée dans de bonnes conditions avec ma famille, vue sur mer et petit jardin, donc je ne peux pas me plaindre. Mais il est vrai que cela m’a manqué de ne pas prendre l’avion pour rejoindre une belle destination padel !

JOHAN BERGERON CHAMPION DE FRANCE DE PADEL 2019

C’est quoi le plaisir de jouer ? Avant tout, c’est le plaisir du jeu. Je dois t’avouer que j’ai rejoué trois fois au tennis avec des amis, car ça me manquait de ne pas pouvoir me dépenser sur un terrain. J’ai adoré rejouer. Mais dès que j’ai pu reprendre le padel, lorsque je suis sorti de la piste, j’ai directement dit : « Qu’est-ce que c’est bon quand même ! » Le padel mélange tellement de paramètres différents, tactiques, physiques, mentaux… Au padel, j’adore voir les autres souffrir et courir de partout [rires]. Et le confinement dans tout ça ? Difficile d’être vraiment positif, car je n’ai pas pu faire grandchose durant le confinement. Mais si je devais retenir une chose positive, c’est tout le travail physique et mental effectué grâce à mon entraîneur physique espagnol qui me faisait un programme à distance sur mesure, ainsi que le travail mental avec Jean-Michel Péquery. Je ne pensais pas être capable de m’entraîner tout seul sur une si longue période sans jouer, mais j’ai tenu ! Par contre, le fait d’être enfermé si longtemps a fait ressortir mon côté mauvais joueur et compétiteur. Je suis obligé d’avouer que j’ai craqué plusieurs fois en jouant… avec des billets de Monopoly déchirés par exemple.

ROBIN HAZIZA

SÉLECTIONNEUR DE L’ÉQUIPE DE FRANCE FÉMININE C’est quoi le plaisir de jouer ? Je parlerais du retour sur un court après cette pause. Paradoxalement, le premier contact balle-raquette n’était pas si catastrophique. L’envie est tellement forte que ça compense le manque de repères au début, sachant que les premiers échanges se font en douceur et bien souvent en ligne. Cela s’est un peu compliqué dès lors que l’on a commencé à courir. L’appréciation des trajectoires était délicate après une si longue période sans jouer, puis tout est progressivement rentré dans l’ordre. Et le confinement dans tout ça ? J’ai vécu un confinement loin des miens. Et malgré tout, je ne me suis jamais senti aussi proche de ma famille, avec des messages quotidiens, des FaceTime avec mes nièces, neveux, sœurs et parents, des actes de bienveillance simples, riches, et qui, à coup sûr, se prolongeront postconfinement ! La période la plus difficile a sans doute été le déconfinement en France alors que nous étions encore confinés en Espagne. Voir les potes se retrouver, faire du sport, sortir en bateau, cela n’a pas été facile.

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CLÉMENT LE LÉAP

PRÉSIDENT DE L’AAC TENNIS C’est quoi le plaisir de jouer ? C’est jouer avec ta femme ou l’un de tes enfants, un ou plusieurs amis avec qui tu as envie de partager ta passion et passer un bon moment. C’est avoir de bonnes sensations. Réussir de bons coups. C’est gérer ta concentration et tes émotions, intégrer un peu de tactique si tu fais des points. C’est glisser avec délice sur la terre battue. Et c’est partager un verre ensuite. Et le confinement dans tout ça ? Les moments en famille avec ma femme et mes deux enfants ont eu une saveur particulière, car le rapport au temps n’était pas le même. Ces moments étaient plus intenses. Et puis, comme j’allais travailler tous les jours, l’incroyable privilège de traverser Paris à vélo sans voitures, par un temps superbe, sans pollution, et de prendre des photos magnifiques. Des souvenirs très forts. Je n’ai pas eu de temps faibles, car j’avais une grosse charge de travail, afin de bien accompagner nos clients (je travaille dans une banque), sans compter le fait d’aider à gérer les choses pour le club à distance. J’étais donc bien entouré et occupé.

ARNAUD FRITSCH

VICE-PRÉSIDENT DU TENNIS CLUB DE BENFELD (ALSACE) C’est quoi le plaisir de diriger un club ? Je suis en charge du tennis adulte et de la communication au sein d’une équipe dirigeante motivée et investie depuis de nombreuses années. Le vrai plaisir d’un responsable associatif est de voir son club évoluer et se développer. Il convient pour cela d’innover et de développer des partenariats dans un contexte en pleine mutation (nécessité de diversifier les sources de financement, concurrence des pratiques sportives, volatilité des membres, logique de prestation de service, etc.). Notre objectif, en tant que dirigeants, est de permettre à chaque pratique du tennis de trouver sa place et de jouer son rôle dans notre territoire. À titre personnel, l’innovation et le développement de partenariats permettent d’agir concrètement, de mobiliser les membres autour de moments de convivialité et de contribuer au vivre-ensemble. Et le confinement dans tout ça ? La plus belle expérience au sein du club a été de maintenir le lien entre les membres, notamment par le lancement de plusieurs défis vidéo par les moniteurs. Fermer le club a été très dur à accepter. Une telle décision n’était pas neutre. Les courts vides, la non-participation aux championnats par équipe pour la première fois depuis 25 ans (!), c’était vraiment déprimant. Mais la perspective d’une future reprise m’a permis de ne pas baisser les bras.


ANTOINE SUEUR

PRÉSIDENT DU TENNIS CLUB LILLOIS LILLE MÉTROPOLE C’est quoi le plaisir de diriger un club ? Diriger un club comme le Tennis Club Lillois Lille Métropole est avant tout une grande responsabilité, mais aussi une expérience fabuleuse, à la fois sportive et humaine. Le club compte aujourd’hui 750 adhérents, pour plus de 1 200 pratiquants. Nous devons donc être au service de ces personnes, et cela passe en premier lieu par le sens de l’écoute, du dialogue et du contact. Nous accordons une grande importance aux relations humaines, que nous plaçons au cœur de notre gestion. Un club de tennis n’est pas qu’une enceinte sportive, c’est également un lieu de convivialité, de rencontres, un lieu de vie, et c’est ce que j’aime par-dessus tout. L’idée est donc de porter et faire vivre un projet tout à la fois sportif, éducatif, social et économique. Voilà ce qui me motive chaque jour, et me pousse à donner le meilleur de moi-même, aux côtés de mon comité de direction et des vingt salariés du club. Projet ô combien passionnant ! Et le confinement dans tout ça ? La situation que nous avons connue était totalement inédite, nous obligeant à appréhender différemment la gestion d’un club de tennis et à repenser la « relation adhérents ». Il a fallu s’adapter, communiquer autrement, garder, malgré le confinement, le lien avec nos salariés, dirigeants, adhérents et partenaires. La tenue de notre conseil d’administration en visioconférence, actant la réouverture partielle de nos installations, a été un moment riche en échanges. Les préoccupations sanitaires étaient au cœur des débats, et je dois dire que les salariés et bénévoles du club n’ont pas ménagé leurs efforts pour mettre en place le protocole établi par la FFT ! Deux mois sans pouvoir jouer au tennis, c’est long… Au fur et à mesure que se précisait la reprise de nos activités, les adhérents me questionnaient régulièrement pour savoir quand ils allaient pouvoir rejouer ! Le pire dans cette situation est l’absence de visibilité sur l’évolution de la pandémie. Ne pas pouvoir se projeter, être dépendant d’autorisations administratives et politiques… C’est parfois décourageant, mais la passion reste la cheville ouvrière de mon engagement, et je n’ai jamais baissé les bras. Je suis un éternel optimiste !

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montants parfaitement droits procure la satisfaction du travail accompli. Il en est de même à l’écoute des sonorités générées par un tamis fraîchement cordé. Mais pour ma part, la meilleure des sensations est de terminer une série de 10, 12, voire 15 raquettes pour un match important (une finale de Grand Chelem par exemple), car j’éprouve un sentiment de fierté supplémentaire. Parfois le stress ou plutôt l’envie de (très) bien faire font que je me souviens parfaitement des premières raquettes cordées pour mes client(e)s au début de mes collaborations. Et le confinement dans tout ça ? Janvier 2020, j’attaque ma dixième année à temps plein sur le circuit, avec une moyenne annuelle de 14 tournois par an, soit plus de 200 jours de déplacements. Du coup, le repos forcé a été plutôt salvateur, ce qui m’a permis de déconnecter réellement, de bien recharger les batteries et surtout de passer du temps avec ma compagne et mon fils de deux ans et demi. L’accompagnement des joueurs professionnels étant suspendu et l’activité de mon magasin Match Point stoppée pendant deux mois, il s’agissait d’un véritable break. Petit à petit, l’activité reprend. Les joueurs professionnels demandent de nouvelles séries de raquettes et les clients du magasin recommencent à solliciter nos services. Mentalement, j’ai passé ce confinement très sereinement, notamment grâce au soutien de l’État, couplé à une bonne gestion de mes deux sociétés, ce qui me permet d’aborder cette reprise avec ambition.

GUILLAUME CLAVELOUX

PROFESSEUR DE2 AU TENNIS CLUB CHARLY ET TESTEUR OFFICIEL CHEZ WE LOVE TENNIS C’est quoi le plaisir d’enseigner ? La mission d’enseignement m’est apparue dynamisante au niveau personnel par le lien qu’elle installe avec l’élève : ce dernier m’offre une place de référent dans sa quête de maîtrise de la balle. Je ressens du plaisir à gagner la confiance du joueur par une pédagogie et une écoute adaptative face à des attentes variées : accompagner, soutenir, développer sa passion et sa motivation par mon expérience et des compétences. Enseigner me pousse à être évolutif quant à ma propre capacité à transmettre les moyens techniques, les savoir-faire et les sensations si particulières du tennis. Ainsi, chaque élève est un nouveau challenge pour l’enseignant que je suis : mon plaisir est de faire accéder chaque joueur à son propre plaisir de jouer. Et le confinement dans tout ça ? Confiné en famille dans un relatif confort, je n’ai pas vécu ce moment comme traumatisant. Le seul point négatif que j’ai vraiment ressenti est une impression d’« endormissement professionnel » due à cette interdiction d’interventions sur le terrain.

ANTONY GIOVANI FACONDINI

un certain équipementier américain à qui je ne ferai pas le plaisir de le nommer et qui a été en dessous de tout. Sur le plan personnel, ce qui a été agréable, c’est que le rythme effréné de mon quotidien a été stoppé net. Cela m’a permis de voir ma famille et mon tout petit tous les jours. Il a fallu se maîtriser pour ne pas craquer, car chaque jour de fermeture est synonyme de perte de chiffres d’affaires alors que tu as du stock. Si tu rajoutes à cela que tu ne peux rien faire d’autre que déposer quelques commandes à la poste tous les jours et faire 40 minutes de queue, il faut en effet tenter de garder un moral d’acier. Sinon, tu vas droit dans le mur.

et chez…

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CHRYSLÈNE CAILLAUD PHOTOGRAPHE

Mon confinement ? Je devais partir le 9 mars pour Los Angeles, mais pour la première fois de toute ma carrière, j’avais un mauvais feeling pour ce reportage à Indian Wells. La situation se détériorait très rapidement et mes infos étaient de plus en plus négatives. Pour la première fois en 30 ans, j’ai décidé le 6 mars en fin de journée d’annuler mon reportage… J’étais tétanisée par ma décision. Paniquée d’avoir commis cette folie. Lundi 9 mars à l’aurore, Indian Wells annonçait l’annulation du tournoi… Personne ne s’y attendait. J’ai ensuite ressenti un immense soulagement d’avoir pris la bonne décision.

GUILLAUME SAKI

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Mon confinement ? Une fois l’angoisse apprivoisée, ce que je retiens de cette période, c’est que le temps s’est arrêté. On est face à soi-même. Une chance de se poser. Poser son jeu aussi, analyser ses lacunes, réfléchir aux améliorations possibles, regarder des vidéos, lire. Vivre sa passion différemment. Et un soir, retrouver l’inspiration devant la pureté esthétique des gestes de l’artiste McEnroe dans le magnifique documentaire L’Empire de la perfection (Julien Faraut, 2018).

FONDATEUR DE TENNISLAND

BENOÎT MAUGUIN

C’est quoi le plaisir de conseiller ? Le plaisir de conseiller un client, c’est de pouvoir lui transmettre, à travers mes recommandations, toute mon expérience. Joueur de seconde série et passionné de tennis, je sais qu’il est difficile de décrire les sensations que l’on recherche. Mon métier est donc de parvenir à comprendre les attentes de mon client et d’y répondre efficacement. Cela se fait par le dialogue, des questions et des choix de produits au sein de mon magasin. Le kiff, c’est quand après de longs débats, le client revient avec la banane parce que mes conseils lui ont permis de prendre un maximum de plaisir.

C’est quoi le plaisir de corder ? Il n’y a rien de jouissif à corder une raquette. Le plaisir provient principalement du moment où l’on extirpe la raquette du berceau pour procéder à un dernier repositionnement des cordes. Voir les travers et les

Et le confinement dans tout ça ? Je suis au regret de dire qu’il n’y a pas eu pire période sur le plan professionnel. L’un de mes vendeurs est parti, ça faisait dix ans qu’il était à mes côtés. Heureusement, la crise du corona a révélé pas mal de comportements positifs de la part de mes fournisseurs qui ont été très compréhensifs face aux difficultés que nous rencontrons. Tous, sauf

CORDEUR PROFESSIONNEL DE TSONGA, MONFILS, P2H, ETC.

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CHARLOTTE BLAISE

DIRECTRICE CRÉA DU MAGAZINE C’est quoi le plaisir de monter We Love Tennis Magazine ? Pour moi, monter We Love Tennis Magazine, c’est en premier lieu du partage : partager deux de mes passions, le sport et l’édition, avec nos lecteurs. Mais c’est également le pur plaisir, pour une passionnée de photographie comme je le suis, de passer des heures à choisir la bonne photo, celle qui va donner de l’éclat à un article… Le sublimer ! Les journalistes doivent créer du contenu de qualité, charge à moi de le rendre sexy, et j’adore ça !


CAHIER SPÉCIAL

Tests raquettes padel 2020

Pour la troisième saison, l’équipe de We Love Tennis a organisé une grande journée de tests pour permettre à huit joueurs passionnés de padel de découvrir les nouveautés de la saison 2020. Orchestrée au sein du 4PADEL de Créteil (Val-de-Marne), qui a inauguré trois terrains au cours de la saison 2019/2020, la séance de tests a réuni sept marques : Head, Babolat, Nox, Bullpadel, Kuikma, Dunlop et Tecnifibre. Au fil des années, cette journée devient un véritable rendez-vous pour les marques, mais aussi pour les testeurs qui adorent se prêter au jeu. Deux d’entre eux ont accepté de livrer leurs sensations à l’issue d’une journée intensive. Crédits Photo : Shutterstock, Franck Binisti, Padel Mag, www.padelmagazine.com

FLORIAN MARCHAL, LAWN TENNIS DE SAINT-MANDÉ (NO 149)

ANOURIDTH CHANDARA, PADEL HORIZON (NO 702)

« Nous avons pu tester de nombreux modèles avec des caractéristiques très différentes, ce qui permet de vraiment savoir ce qui nous convient le mieux. Personnellement, j’ai pu tester toutes les gammes avec des raquettes de début de gamme qui sont parfois très surprenantes dans le bon sens du terme, ce qui démontre que le prix ne fait pas tout et que les sensations sont primordiales ! Nous avons pu tester chaque raquette assez longtemps afin de retrouver les points forts et points faibles de chacune. Pour affiner les évaluations, il aurait peut-être fallu accentuer le test des raquettes sur des ateliers spécifiques (bandeja, lob, volée, etc.) pour faire plus de volume. La journée a été très sympa, conviviale et dans l’esprit du padel. »

« J’ai adoré pouvoir participer à une telle journée durant laquelle nous avons pu tester plusieurs types de raquettes, ce que nous ne pouvons pas faire en temps normal. Nous avons pu jouer avec des raquettes neuves et de différentes gammes (débutant, confirmé, expert). Cela a pu se faire dans des conditions réelles avec des matchs de très bon niveau entre les différents joueurs pour bien tester les raquettes. Je me suis juste senti “bloqué” sur les exercices imposés [rires], mais l’intensité de la journée était excellente. Comme je viens du tennis, ça m’a rappelé les rassemblements de ligue où on pouvait jouer au tennis toute la journée. Ce test m’a permis de découvrir des modèles et des marques que je n’aurais pas essayés habituellement, car on reste souvent avec la raquette ou la marque que l’on connaît. Et il y a de bonnes surprises. On est dans le vif du sujet en donnant notre ressenti après chaque test de raquette, ce qui nous permet de bien nous prononcer, mais aussi de nous projeter dans un possible achat. »

UN GRAND MERCI À 4PADEL QUI NOUS A REÇUS COMME DES « PAPES ». 4Padel c'est 50 courts en France répartis sur 16 sites. Pour plus d'informations : www.4padel.fr

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NOX TAPIA AT10 PUISSANCE : 3,5/5 CONTRÔLE : 4,5/5 MANIABILITÉ : 4,5/5 DESIGN : 4,5/5

Coup de cœur

Note

17/20

Poids : 360-375 g Épaisseur : 38 mm Forme : goutte d’eau Mousse : HR3 core

Prix

288E

Il s’agit d’une raquette d’un très bon compromis entre puissance et contrôle, mais avec un léger manque de puissance. Elle reste agréable et confortable à jouer, elle pourra ainsi correspondre à beaucoup de joueurs. Le côté « rugueux » aurait pu être accentué pour accroître encore plus la prise d’effet. Elle n’est pas très lourde, ce qui la rend assez maniable.

BULLPADEL HACK 02

BULLPADEL VERTEX 02 COMFORT Prix

274,95E

Note

Prix

189,95E

16,5/20

PUISSANCE : 4/5 CONTRÔLE : 4,5/5 MANIABILITÉ : 4,5/5 DESIGN : 3,5/5

Note

16,5/20

PUISSANCE : 4,5/5 CONTRÔLE : 3,5/5 MANIABILITÉ : 4,5/5 DESIGN : 4/5

Poids : 365-380 g Épaisseur : 38 mm Forme : diamant Mousse : multi EVA

Poids : 365-380 g Épaisseur : 38 mm Forme : diamant Mousse : multi EVA

Par rapport à l’ancien modèle, elle est moins pêchue, mais plus polyvalente. Elle est plus maniable et contrôlable que la version précédente, ce qui la rend très agréable à jouer. Peu de perte de puissance.

BABOLAT VIPER

La balle part vite de la raquette, la gomme est assez réactive. Elle est puissante, mais manque très légèrement de contrôle. Il faut avoir du jeu pour l’avoir bien en main, elle pardonne assez peu.

KUIKMA PR 990 HYBRID HARD Prix

249E

Prix

Note

16/20

90E

PUISSANCE : 4/5 CONTRÔLE : 4/5 MANIABILITÉ : 4/5 DESIGN : 4/5

Note

16/20

PUISSANCE : 4/5 CONTRÔLE : 4,5/5 MANIABILITÉ : 3,5/5 DESIGN : 4/5

Poids : 370 g Épaisseur : 38 mm Forme : diamant Mousse : EVA black

Poids : 367-377 g Épaisseur : 38 mm Forme : goutte d’eau Mousse : Black EVA

Très bonne raquette qui correspondra à un joueur dit « expert ». Il s’agit d’un bon compromis entre puissance et contrôle. Par rapport à l’ancien modèle, elle se situe plus dans le contrôle que dans la puissance.

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Kuikma étoffe sa gamme avec la série « Hybrid » et celle-ci est à nouveau réussie. À la différence du modèle « Hybrid Soft », plus tolérant, la « Hybrid Hard » arrive à allier contrôle et puissance. Un excellent compromis.

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TECNIFIBRE WALL BREAKER 365

HEAD DELTA HYBRID Prix

199,99E

Note

Prix

15,5/20

300E

PUISSANCE : 4,5/5 CONTRÔLE : 3,5/5 MANIABILITÉ : 3,5/5 DESIGN : 4/5

Note

15/20

PUISSANCE : 4,5/5 CONTRÔLE : 3,5/5 MANIABILITÉ : 3/5 DESIGN : 4/5

Poids : 355-375 g Épaisseur : 38 mm Forme : diamant Mousse : EVA

Poids : 375 g Épaisseur : 33 mm Forme : diamant Mousse : foam

C’est une bonne raquette, idéale pour le joueur de gauche, car ça sort vite. Elle est plus agréable pour le filet et les balles audessus de la tête, un peu plus difficile pour la partie défensive. Malgré un manque de contrôle, la prise en main reste facile. En résumé, il s’agit d’une raquette puissante avec moins de contrôle.

KUIKMA PR 590

La raquette Head Delta Hybrid est la plus puissante de la marque. Elle peut être exigeante en étant un peu lourde en tête. Elle est assez difficile à manier, mais elle correspondra parfaitement à un joueur puissant avec un bon bras.

HEAD ZEPHYR PRO Prix

75E

Note

Prix

190E

14,5/20

PUISSANCE : 3/5 CONTRÔLE : 4/5 MANIABILITÉ : 4/5 DESIGN : 3,5/5

Note

14/20

PUISSANCE : 3/5 CONTRÔLE : 3,5/5 MANIABILITÉ : 4/5 DESIGN : 3,5/5

Poids : 358-372 g Épaisseur : 38 mm Forme : goutte d’eau Mousse : Black EVA

Poids : 365 g Épaisseur : 38 mm Forme : ronde Mousse : foam

Ce modèle est une belle surprise de la nouvelle offre Kuikma. Moins puissante que la gamme Hybrid, elle possède un contrôle et un confort qui conviendront aussi bien à des joueurs

DUNLOP BLITZ LIGHT

Il s’agit d’une raquette confortable avec un bon rendement pour un joueur débutant et intermédiaire. La mousse utilisée apporte de la tolérance et la forme ronde donne de la maniabilité.

NOX FENIX Prix

150E

Prix

Note

14/20

140E

PUISSANCE : 3/5 CONTRÔLE : 4/5 MANIABILITÉ : 4/5 DESIGN : 3/5

Note

14/20

PUISSANCE : 3/5 CONTRÔLE : 4/5 MANIABILITÉ : 4/5 DESIGN : 3/5

Poids : 350-355 g Épaisseur : 38 mm Forme : ronde Mousse : Ultra Soft

Poids : 360-375 g Épaisseur : 38 mm Forme : ronde Mousse : HR3 core

La Blitz Light est la version légère de la Blitz Power et sa mousse permet d’avoir une raquette relativement légère, idéale pour ceux et celles qui pourraient souffrir du coude. La raquette est confortable, mais manque un peu de puissance. Elle reste agréable et conviendra à des joueurs intermédiaires/confirmés.

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Il s’agit d’une raquette tolérante, maniable, confortable, mais qui manque de puissance. Elle est agréable à jouer et la prise en main est facile. La mousse est un peu molle. Les joueurs confirmés/ intermédiaires pourront se faire plaisir rapidement. 42


www.fr.noxsport.es

ML10 PROCUP SILVER ULTRALIGHT

ML10 PROCUP ULTRALIGHT

ML10 PROCUP GREY SURVIVOR

ML10 PROCUP SURVIVOR

ML10 PROCUP SILVER

ML10 PROCUP BLACK

ML10 PROCUP

MIGUEL LAMPERTI

REJOIGNEZ LE MYTHE


DANIEL REOYO (KUIKMA) : « NOUS NOUS CONCENTRONS SUR CE QUI COMPTE LE PLUS : LE PRODUIT » Lancée en 2019, la marque Kuikma continue à se développer sur le marché français avec comme objectif principal de rendre la pratique du padel encore plus accessible. Un pari que Kuikma est en passe de réaliser. Bilan et perspectives avec Daniel Reoyo, le directeur commercial France de la marque.

PR 560 et PR 590 pour les joueurs et joueuses de niveau confirmé. Tout cela est complété par une nouvelle offre en bagagerie et des balles toujours plus performantes. On a franchi la barre des 700 courts en France. Pensez-vous que la pratique a trouvé son rythme de croisière ? Cela peut-il encore s’accélérer ? L’un des objectifs de la FFT, mis à mal par la crise du Covid-19, était de finir l’année 2020 avec 1 000 courts de padel. Cependant, tout est mis en place pour que le nombre de terrains de padel continue à croître. Pouvez-vous faire un point, un an après, sur le développement de la marque Kuikma ? Quelles sont les grandes mesures que vous avez prises ? Le principal objectif de Kuikma est de couvrir les besoins et les exigences de tous les joueurs et joueuses au juste prix. Nous nous concentrons sur ce qui compte le plus : le produit. C’est notre manière de rendre le padel accessible à tous, y compris aux pratiquants les plus exigeants. C’est pour cette raison qu’une partie de l’équipe Kuikma est installée à Madrid. Le centre d’études de Kuikma est basé dans le club de padel « El Hangar » à Alcobendas, au nord de la capitale. Le but est de concevoir la meilleure offre en collaboration avec le centre de recherche et développement de Decathlon à Lille. Cette décision permet aussi à l’équipe Kuikma de vivre chaque jour sa passion pour le sport ; cocréer les produits, écouter les joueurs et réaliser les tests avec eux ; connaître les besoins des clubs pour répondre au mieux à leurs attentes ; communiquer sur le développement des produits. Quels nouveaux produits proposez-vous en 2020 ? Nous complétons l’offre de raquettes pour le joueur Expert avec la PR 990 Hybrid Soft et la PR 990 Hybrid Hard (forme goutte d’eau pour donner le meilleur compromis entre puissance, contrôle et maniabilité). Nous sortons aussi la nouvelle gamme innovante de raquettes PR 500, PR 530,

" Nos raquettes de padel font partie des plus légères du marché." En France, le padel n’a pas encore explosé chez les dames, c’est pourtant déjà le cas en Espagne. Pourquoi selon vous ? En Espagne, plus de 30 % de femmes pratiquent le padel et nous sommes convaincus qu’un jour, nous pourrons atteindre ce chiffre en France. Nous devions organiser un événement important en ce sens au mois de mai, mais nous avons dû l’annuler. Ce n’est que partie remise, mais cela passe aussi par une meilleure communication en direction des femmes.

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Pour en revenir à la pratique féminine, réfléchissezvous au développement d'un matériel adapté aux femmes comme certaines marques peuvent le faire dans d’autres disciplines ? La légèreté est le besoin le plus exprimé par les joueuses de padel. De plus en plus, ce besoin devient aussi un désir chez les hommes. Nos raquettes de padel font partie des plus légères du marché. Elles sont conçues pour répondre aux attentes des joueurs comme des joueuses, c’est notre stratégie. La seule chose à faire est d’adapter le grip avec des overgrips pour une bonne prise en main. Une marque a récemment mis beaucoup d’argent sur un joueur connu. Est-ce, selon vous, un signe positif ? Peut-on craindre une flambée des prix pour associer son image à des joueurs professionnels ? Nos marges sur chaque produit sont réduites grâce aux volumes importants que nous réalisons. Nous limitons aussi nos dépenses en communication et marketing. Nos produits vont directement de l’usine au magasin : il n’y a pas d’intermédiaires, ce qui change forcément la donne. À ce jour, le padel n’a pas encore connu de vraie révolution technologique en termes de produits comme ce fut le cas dans le tennis quand celui-ci a explosé. Est-ce que Kuikma développe des projets dans ce sens ? Kuikma a introduit le Full EVA. Ce concept innovant et exclusif de Kuikma a été développé par le centre de conception de Decathlon et permet d’accroître la surface de mousse EVA pour augmenter le sweet spot et obtenir une tolérance optimale. Kuikma signifie « plaisir en équipe », les valeurs du padel en langue aztèque ; c’est aussi un clin d’œil aux origines de ce sport, qui a été inventé au Mexique. Notre slogan « Play Over the Walls » reflète la volonté de la marque d’innover sans limites pour toucher les joueurs de padel du monde entier, quel que soit leur niveau.


« OFFRIR À NOS JOUEURS LA MEILLEURE PRATIQUE SPORTIVE » Jean-Baptiste Piette, cofondateur du club Padel Horizon en région parisienne, revient pour We Love Tennis Magazine sur la création de sa nouvelle structure qui verra le jour fin août au Tennis Club de Saint-Maur (Val-de-Marne). Après avoir déménagé de Fontenay-sous-Bois à Champigny-sur-Marne, Padel Horizon, précurseur du padel en Île-de-France, va s’installer dans une structure ultra moderne, construite et imaginée de A à Z. Avec un maître mot : le plaisir.

Comment est né le projet de ce nouveau centre qui verra le jour à la fin de l’été 2020 ? Il y avait beaucoup d’attentes de la part de notre clientèle, les joueurs et joueuses étaient très attachés au club. Nous devions absolument conserver cela, cet esprit de club. Après Champigny, nous sommes partis à la recherche d’un nouveau lieu capable de nous accueillir. Nous avions aussi conscience d’avoir fait des erreurs, nous devions améliorer certaines choses. Nous avons donc essayé de prélever le meilleur de ce que nous avions fait précédemment pour créer ce nouveau centre comme on le rêvait. Nous avons obtenu une convention de la mairie de Saint-Maur pour utiliser quatre terrains de tennis. Nous avons décidé de mettre six pistes de padel tout en conservant l’esprit multiraquettes, puisque le squash et le badminton sont des

sports qui plaisent. Nous aurons également une très belle hauteur sous plafond (dix mètres). Notre bâtiment sera le mieux isolé possible (RT 2012) afin que les gens n’aient pas trop froid l’hiver ni trop chaud l’été. On sent que le plaisir est au centre du jeu… Nous voulons offrir à nos joueurs la meilleure pratique sportive et la meilleure expérience client avec beaucoup de convivialité. Toutes les personnes qui jouent passeront devant l’accueil, il fallait absolument retrouver cela dans notre nouveau centre. Nous avons également opté pour du matériel haut de gamme : les terrains de padel dernière génération, les luminaires courbés, une moquette moins traumatisante, aucun câble ne dépassera. Le but est d’avoir un centre esthétique.

Depuis le début de l’aventure, le club est apprécié et réputé pour son ambiance… Pour nous, c’est notre plus grande réussite. Les gens font parfois des kilomètres pour venir jouer chez nous. Nous voulions absolument conserver cette ambiance, et le clubhouse est très important en ce sens. Avec notre précédent centre à Champigny-sur-Marne, nous avons réalisé qu’avoir un club-house en hauteur offrait un véritable plus et accentuait l’esprit club, loisir et compétition. Nous ne sommes pas uniquement dans la compétition, car la progression, avec l’enseignement, occupera un rôle majeur. Pour les habitués du padel, Fabrice Ortiz donnera des cours. Notre objectif est de travailler avec des personnes qui arrivent à transmettre leur savoir et leur passion.

THOMAS DULION (4PADEL) : « NOUS AVONS PROFITÉ DU CONFINEMENT POUR PRENDRE LE TEMPS DE RÉFLÉCHIR À L’OPPORTUNITÉ DE NOUS UNIR » L’association française des clubs de padel (AFCP), regroupant les clubs de padel privés, a été créée afin de leur permettre de faire entendre leur voix pour un développement du padel maîtrisé et efficace. Pourquoi avoir créé cette association ? Le marché français a une particularité, il est principalement développé par les structures privées. Aujourd’hui, 84 % des pistes indoor sont opérées par les acteurs privés, et nous estimons que plus de 70 % des joueurs sont dans nos structures contre environ 30 % dans les clubs de tennis qui ont développé une offre padel. À ce jour, aucun sport ne se développe sans aucune aide publique malgré son affiliation à une fédération. C’est une situation unique. Partant de ce constat, nous avons profité du confinement pour prendre le temps de réfléchir à l’opportunité de nous unir afin de structurer notre discours, parler d’une seule voix et peser plus fortement dans les discussions autour du développement de notre sport. Après cette période difficile, comment envisagezvous la fin de la saison ? L’impact du Covid-19 est terrible pour nos structures. L’État a rempli son rôle avec le chômage partiel et le prêt garanti par l’État (PGE). La fédération a annoncé une aide conséquente. Nous espérons ne pas être oubliés…

A-t-il été difficile de fédérer les clubs autour de ce projet ? Bien au contraire, ce regroupement est apparu comme une évidence… Tout le monde partait du même constat et avait envie d’avancer. Concrètement, quelles sont les actions que vous allez mettre en place à court terme ? L’objectif de l’association est triple : – développer le sport en France ; – offrir la meilleure expérience joueur possible ; – défendre les intérêts des clubs privés. A terme, votre objectif est-il de regrouper le maximum de centres privés ? En quelques semaines, l’AFCP compte déjà 51 adhésions représentant 70 % des pistes du territoire, 50 000 joueurs et 60 000 personnes sur notre communauté digitale, c’est énorme ! Bien sur, nous invitons tous les clubs intéressés par la démarche à nous rejoindre. Nous serons très heureux de les accueillir au sein de notre association.

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LE BUREAU EST COMPOSÉ DE SEPT PERSONNES : • Président • Kevin Tournemire (Toulouse Padel Club) • Vice-présidents • Sébastien Cornet (Esprit Padel Lyon), Antoine Couvercelle (Big Padel Bordeaux), Thomas Dulion (18 clubs 4PADEL), Alain Henry (Le Mas Perpignan) et Olivier Sanviti (Casa Padel) • Trésorière • Élisabeth Wolf (Club de l’Adour)


GUEST-STAR CHRISTOPHE CAZUC : « CEUX QUI AIMENT LE TENNIS VONT ADORER CETTE IMMERSION AUX CÔTÉS D’ALEXANDRE »

Coach, sociologue et maintenant écrivain, Christophe Cazuc a déjà connu plusieurs vies, mais son ADN reste sa passion pour le tennis. Son premier livre, Balle d’éveil, nous invite au cœur du quotidien d’un jeune espoir du tennis. Haletant et réaliste, cet ouvrage est un condensé de la vie trépidante d’un joueur en apprentissage, à « consommer » sans modération. Christophe, comment en vient-on à rédiger un livre de plus de 400 pages où le héros est un jeune joueur qui découvre le circuit ? La connaissance du « circuit » est souvent limitée à des résultats. Le public n’en a qu’une vague idée. J’avais le souci du détail pour rendre l’histoire la plus réaliste et crédible possible. Je tiens ça de ma formation en sociologie, le côté anthropologique, l’interactionnisme (École de Chicago). Mon manuscrit initial faisait près de 700 pages. J’ai trié et opéré des choix pour aboutir à cette version finale de 470 pages. Mon désir était que le lecteur sente les odeurs, imagine les lieux avec précision, perçoive les sons, expérimente les situations, comme s’il était sur place. Les descriptions prennent de la place. A priori, ça se lit facilement. Pour y arriver, je me suis beaucoup inspiré de trois écrivains américains : Don Winslow (pour ses polars qui mêlent intrigue et monde du surf), Jack London (pour son style direct et ses récits de voyage) et T.C. Boyle (pour l’abondance des détails dans ses histoires). Dans quelle mesure t’es-tu servi de ton expérience personnelle sur le circuit pour construire ton personnage et l’environnement qui l’entoure ? Cela fait 25 ans que j’occupe une position privilégiée dans cet espace professionnel, à observer, analyser et coacher. J’ai voulu partager cette expérience de cet univers de compétition au sein d’un roman, embarquer les lecteurs dans cette vie de nomade, où les voyages s’enchaînent. Dans Balle d’éveil, on navigue sur trois continents et le récit s’apparente à un journal de bord. M’inspirant des trois écrivains précités, j’ai tenté de mener les lecteurs dans les coulisses de la performance, de leur faire découvrir une face cachée du quotidien des tennismen. À qui s’adresse plus particulièrement cet ouvrage ? Tout d’abord, ce roman peut se lire dès l’âge de 15 ans. Ceux qui aiment le tennis vont adorer cette immersion aux côtés d’Alexandre. Le livre parle du destin d’un jeune sportif, mais aussi de développement personnel, de la relation coach/coaché, du management des ressources humaines. De plus, Pierre, coach atypique, propose une méthodologie qui peut inspirer. Le public est donc large (joueur, coach, parent, dirigeant, manager, etc.). Pourquoi avoir choisi de l’auto-éditer ? Cela implique d’apprendre un nouveau métier : tu es éditeur, mais aussi promoteur de ton œuvre. Pour un premier roman, c’est compliqué d’être édité. On part de zéro. À moins d’avoir une connaissance dans le milieu, on doit se débrouiller seul. J’ai essuyé quelques refus. De plus, je souhaitais un format de poche, pour que

le livre tienne dans un sac de tennis par exemple, et un prix maximum de 10 euros pour qu’il soit à la portée financière de tous. Je n’ai finalement pas cherché longtemps, préférant faire le pari de l’auto-édition. Maxime, le responsable du site jefaismonlivre.fr, a été classé 15 et a tout de suite adhéré à mon projet. C’est un challenge stimulant, même s’il faut tout gérer. Ça me remet dans le même état d’esprit que pour ma thèse que j’avais autofinancée. C’est l’idée d’une création de A à Z. Ce roman m’a demandé deux ans d’effort ; mon doctorat de sociologie, c’était six ans… C’est impliquant, mais passionnant. La liberté a toujours quelques contraintes.

" J’adore coacher, mais je me suis pris au jeu de l’écriture. " Balle d’éveil est sorti après le confinement qui t’a permis de le terminer. Tu peux presque remercier le Covid-19… Je m’étais fixé mai 2020, soit le début de Roland-Garros pour être prêt. Le Covid-19 m’a en effet « facilité » les dernières semaines de correction/relecture. J’étais confiné à deux pas de la mer, que je voyais de loin en allant courir chaque matin à 6 h 30. J’ai trouvé un bon rythme pour me concentrer totalement sur la fin de ce roman. Maintenant, je dois m’adapter aux conditions de distanciation sociale pour la promotion du livre. Les dédicaces se font normalement alors que pour les poignées de main, on évite encore. Es-tu content du lancement ? Le livre est disponible depuis un mois. Les premiers retours sont vraiment excellents. Je suis ravi. Le roman se lit déjà aux quatre coins de la France. J’en ai expédié vers l’Australie, la Thaïlande, la Belgique, les États-Unis, la Colombie… Par prudence, j’avais fait un tirage initial de 400 exemplaires pour limiter les risques financiers. Un second tirage de 1 000 exemplaires est arrivé. On devrait garder ce rythme avec l’imprimeur pour maintenir un stock d’avance et pouvoir répondre à la demande. Ce qui me plaît aussi, c’est que certaines personnes, qui ne lisent jamais un livre mais aiment le tennis, ont trouvé du plaisir à suivre les aventures d’Alexandre. Te connaissant, je suis certain que tu es déjà sur le tome 2… En effet, Balle d’éveil est le tome 1 d’une trilogie. Je

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l’avais décidé dès le départ. De plus, les retours positifs des premiers lecteurs sont motivants et encourageants. Depuis une semaine, j’ai démarré la suite. Je vise à ce que le tome 2 en version française soit disponible en mai 2021 pour Roland-Garros. En outre, j’aimerais faire traduire Balle d’éveil en anglais pour la fin 2020. Les aventures d’Alexandre vont donc continuer. Est-ce que ton Alexandre va grimper au classement ? La vie d’un joueur de tennis est faite d’aléas, mais je peux t’affirmer que dans le tome 2, il sera bien mieux classé. Le seul indice que je dévoilerai pour la suite est que la photo de la couverture sera de couleur ocre. Chryslène Caillaud, qui a réalisé les magnifiques photos pour Balle d’éveil, est déjà avertie. Tu as décidé de multiplier les rencontres sur le terrain pour faire connaître ton livre. En fin de compte, cela ne va pas être très différent de la vie d’un coach qui arpente les gros tournois tricolores… J’adore coacher, mais je me suis pris au jeu de l’écriture. La semaine dernière, j’ai fait une première séance de dédicaces. C’était vraiment agréable de discuter avec les futurs lecteurs. Ils sont invités à me faire part de leur avis, une fois le livre fini. Je vais d’ailleurs arpenter les tournois d’été de l’Ouest à la rencontre des lecteurs potentiels. Je garde aussi les yeux sur les courts. D’ailleurs, j’invite les amoureux du tennis à me contacter s’ils veulent organiser une animation autour du roman via le mail balledeveil@ yahoo.com.

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