Grand Chelem Padel N°2

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ÉDITO TOUS DANS LE MÊME BATEAU Le padel est devenu une réalité incontournable. Il possède des qualités indéniables, et l’on passe très vite de l’état de padel sceptique à celui de padel addict. Aujourd’hui, cet élan a besoin de soutien, de structures, d’ambition et de financements. Ce sont les centres privés, montés par les passionnés, qui se battent tous les jours pour développer la pratique et toucher un public plus large. Les marques du secteur, comme Babolat, Head, Nox, Tecnifibre, Dunlop, Bullpadel, sont aussi bien présentes et se démènent en multipliant les compétitions et les tests. Manquait donc une implication totale et à la hauteur de sa puissance de la part de la Fédération française de tennis. Partout, on pouvait entendre que la FFT n’en faisait pas assez, qu’elle était plus observatrice qu’actrice. Tout cela, depuis le 19 octobre, n’a plus de raison d’être évoqué et c’est aussi le but de ce supplément exceptionnel. Le plan padel voté cet automne est ambitieux. Il est le fruit d’un audit précis et de la volonté affirmée de faire une vraie place au padel au sein de la famille FFT. Tournée dans les grandes villes, aides au financement, conventions avec les centres privés, soutien des compétitions, construction à terme d’un Centre national d’entraînement, la FFT n’a rien oublié et l’enthousiasme avec lequel elle s’embarque dans cette aventure est une vraie bonne nouvelle. Nous l’avons donc sollicitée pour construire ensemble ce supplément qui, vous le verrez, présente l’ensemble du dispositif fédéral et des actions qui vont être mises en place tout en valorisant aussi l’actualité de la discipline comme nous le faisons régulièrement dans nos colonnes. En tant que fondateur de GrandChelem et de Welovetennis, je ne peux que me réjouir de cette situation. Le padel a un avenir radieux, il est tout sauf l’ennemi du tennis, il recrée du lien social, il ramène de la joie. Bref, le padel est une aubaine, mais aussi un enjeu. Cette fois, tous les acteurs en ont pris conscience. C’est la bonne nouvelle de 2018, quelque part un vrai cadeau de Noël avant l’heure. Laurent Trupiano Fondateur de GrandChelem-Welovetennis.fr JUAN LEBRÓN CHINCOA,

SOMMAIRE Les joueurs pro du team Babolat peuvent jouer avec un modèle personnalisé ou différent de l’équipement présenté.

WORLD PADEL TOUR TOP PLAYER CHAMPION DU MONDE 2018 Raquette Viper Carbon I Chaussures Jet Padel

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INTERVIEW D’HUBERT PICIQUIER, MR PADEL DE LA FFT

DES MONDIAUX HISTORIQUES

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WE LOVE PADEL

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FREDERIC BERTUCAT (BABOLAT) : « LE JEU S’ACCÉLÈRE »

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TOUT SAVOIR SUR LA FORMATION ET LE FINANCEMENT

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14- KAKTUS PADEL : « DEUX COURTS C’EST IDÉAL »

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15 : GUEST STAR : ALEXIA DECHAUME

GrandChelem Padel est un supplément de GrandChelem, il est distribué sur l’ensemble du réseau de GrandChelem, soit 95 points sur tout le territoire, à 40 000 exemplaires. Si vous voulez recevoir GrandChelem Padel : laurent.trupiano@grandchelem.fr Le prochain GrandChelem Padel paraîtra conjointement avec le numéro 69 de GrandChelem en mars 2019. Directeur de la rédaction et de la publication : : Laurent Trupiano Création artistique et mise en page : www.goliatus.fr Secrétaire de rédaction : Guillaume Saki Rédaction : Loïc Revol, Thomas Suscillon Photos : Franck Binisti (Padel Magazine, www.padelmagazine.fr)

GrandChelem Padel est édité par la société Convergence Media (The Tennis Factory), 3 Impasse Dubois, 69004 Lyon Régie publicitaire : 06 60 26 37 76

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HUBERT PICQUIER : « LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE TENNIS A FAIT DU DÉVELOPPEMENT DU PADEL UNE DE SES PRIORITÉS » Le responsable du développement du padel présente, pour GrandChelem Padel, l’ensemble des mesures que la Fédération française de tennis a décidé de mettre en place pour l’avenir de cette discipline en plein essor. ` Propos recueillis par Loïc Revol à Bercy.

Hubert, pourquoi avoir accepté de devenir le «monsieur» padel de la Fédération française de tennis ? J’adore les challenges. Ceux de la FFT concernant le padel sont énormes. Un engouement se dessine progressivement et il est en train de s’accélérer. La compétition me passionne, je n’ai pas hésité une seule seconde quand on m’a confié cette mission. Comment ressentez-vous cet engouement ? En réalité, deux tiers des Français ne connaissent pas le padel et je pense que certains le confondent encore avec le stand up paddle que l’on pratique sur l’eau. Néanmoins, quand on voit le nombre de pratiquants dans les structures qui ont été créées, c’est assez impressionnant. L’engouement en Espagne, en Argentine, au Portugal ou encore au Brésil traduit bien l’idée que ce n’est pas simplement un phénomène passager. C’est un sport qui s’installe. La Fédération française de tennis est chargée de l’organisation du padel depuis plusieurs années (2014). Jusqu’à présent, cette implication était surtout basée sur l’accompagnement de la compétition. Nous n’avions pas intégré la notion de développement comme c’est désormais le cas, y compris dans la politique stratégique de la FFT.

« J’ADORE LES CHALLENGES. CEUX DE LA FFT CONCERNANT LE PADEL SONT ÉNORMES. UN ENGOUEMENT SE DESSINE PROGRESSIVEMENT ET IL EST EN TRAIN DE S’ACCÉLÉRER. »

Le comité exécutif de la Fédération s’est réuni le 19 octobre. Qu’en est-il ressorti ? En avril dernier, le président de la FFT, Bernard Giudicelli, m’avait donné une lettre de mission avec comme échéance ce fameux 19 octobre. C’était long mais en même temps très court. Il a d’abord fallu s’approprier l’esprit de cette communauté, car le padel est une communauté. Les conclusions du groupe de travail, regroupant l’ensemble des directions de la FFT, ont donc bien fait l’objet – et dans les temps – d’une présentation en comité exécutif, et à ma première grande satisfaction, le projet a été validé dans sa totalité et à l’unanimité, ce qui est à souligner.

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Quels sont les principaux axes que vous avez retenus ? Il s’agit d’abord de structurer la pratique au niveau des installations. Sur la saison 2018, la FFT a attribué au travers des ADCP (aides au développement des clubs et de la pratique) quatre millions d’euros, ce qui a généré plus de 40 millions d’euros de travaux pour des installations. Pour la saison 2019, le budget a été reconduit à l’identique et à ce jour, il a déjà permis la construction de 43 terrains de padel. Sur les deux dernières années, nous avons déjà financé près de 90 terrains de padel. Notre but n’est pas de construire un terrain de padel dans tous les clubs, contrairement à des opérations qui ont pu être réalisées dans le passé. L’idée est d’éviter cet écueil et de regrouper les terrains de padel dans des structures organisées. Il faut savoir que 70 % des pratiquants jouent pour l’instant dans des centres privés. Au niveau de la FFT, il existe trois types de structures : affiliée (les clubs), habilitée (club privé, mais une partie de ses membres est licenciée à la FFT) et les centres totalement privés (pratique la plus courante). L’objectif est donc d’accompagner tous ces acteurs, à la fois dans la construction mais aussi dans la compétition.

« NOUS SOUHAITONS AUSSI CRÉER UN CIRCUIT, LE  FFT PADEL TOUR , QUI SE DÉROULERAIT EN 2019 SUR QUATRE À CINQ ÉTAPES AVEC UN MASTERS FINAL, ET QUI SE DÉVELOPPERAIT ENCORE EN 2010 ET 2011. L’OBJECTIF EST D’EN FAIRE LE MINI ROLANDGARROS DU PADEL » Va-t-il y avoir des nouveautés au niveau des catégories de tournois ? Nous voulons effectivement développer le circuit des tournois avec l’apparition de P1500 et P2000. Nous souhaitons aussi créer un circuit, le « FFT Padel Tour », qui se déroulerait en 2019 sur quatre à cinq étapes avec un Masters final, et qui se développerait encore en 2020 et 2021. L’objectif est d’en faire le « mini Roland-Garros du padel ». Aujourd’hui, on ne peut pas différencier le développement de la compétition. Ayant comme objectif de développer la pratique, notre souhait est de ramener celle-ci au sein des villes pour assurer sa promotion, car les structures se situent aujourd’hui très souvent à l’extérieur des agglomérations. Les passionnés sont là, mais notre objectif est de trouver des pratiquants. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons organiser ce circuit dans des centres-villes. Un appel d’offres a été lancé dans ce sens pour qu’une agence nous accompagne dans la mise en place d’une tournée attractive. Je prends souvent l’exemple du parvis de Notre-Dame de Paris, ce serait le rêve… On verra si cela est réalisable, mais le but est d’attirer du public, que les étapes de ce « Tour » constituent une vraie fête du padel dans sa globalité. En termes de compétition, la FFT va-t-elle s’impliquer au-delà de l’aspect réglementaire ? C’est nécessaire, oui. Nous voulons accompagner concrètement les jeunes et les joueurs qui défendent nos couleurs. Enfin, nous avons aussi compris qu’il était nécessaire de mettre en place une catégorie +45. Bien sûr, nous serons aussi incitatifs auprès de ceux qui vont lancer des écoles de padel et qui s’impliqueront autour de l’idée de former des joueurs.

C’est ambitieux, mais n’y a-t-il pas un souci au niveau de l’enseignement ? Quand vous êtes titulaire du diplôme d’État (DE) Tennis, après avoir passé un module padel, vous avez la possibilité de l’enseigner, mais il est clair qu’il faut aller plus loin. À terme, notre objectif est de créer un DE Padel, dépendant d’une direction technique nationale (DTN) Padel. Ce sera plus long à mettre en place, car cela est du ressort du ministère des Sports. L’idée est simple : si aujourd’hui former au padel un moniteur titulaire du DE Tennis peut suffire, car les joueurs de padel viennent du tennis et possèdent des bases, ce sera vite limité lorsque des pratiquants voudront jouer au padel sans avoir aucune assise tennis. Et je vous promets que cela va arriver vite ; à ce moment-là, il faudra pouvoir répondre à cette demande. Quand vous parlez d’une DTN Padel, on pense aussi centre d’entraînement, est-ce que c’est à l’ordre du jour ? Oui, nous travaillons sur un site en région parisienne pour pouvoir construire un centre avec de nombreux courts, et ce avant la fin de notre mandature. L’idée, c’est de pouvoir former nos joueurs chez nous, d’acquérir de l’expertise, d’avoir un centre d’excellence autour de cette discipline. Et pour cela, nous n’hésiterons pas à faire appel à des compétences, d’où qu’elles viennent. Nous qui avons commencé tôt à suivre le padel, nous mesurons tout le travail accompli par les centres privés, dont certains ont essuyé les plâtres. Pouvez-vous nous expliquer la position de la FFT par rapport à leur activité ? Lors de ces six derniers mois, j’en ai rencontré un maximum pour comprendre leurs préoccupations. L’idée est de travailler avec eux, d’établir des conventions. Cela se fera au cas par cas. La FFT a une forte expertise, il s’agit de développer ensemble le padel et surtout que les centres privés ne nous voient pas comme un concurrent ou un obstacle à leur propre développement économique. En contrepartie de notre accompagnement, nous demanderons à ce que les pratiquants deviennent des licenciés padel à la FFT, c’est logique. En 2025, où en sera le padel ? Si je pouvais vous répondre, je le ferais. Ce que je peux vous affirmer avec force c’est que l’engouement est là et que son développement est une des priorités du comité exécutif de la FFT, que le train est en gare et qu’il ne faut surtout pas rater son départ, car une fois parti, un autre ne viendra pas forcement à quai et il sera trop tard.

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DES MONDIAUX HISTORIQUES POUR LE PADEL FRANÇAIS

Pour se rendre compte de la performance tricolore à Asunción au Paraguay, retour sur les précédents résultats des équipes de France aux championnats du monde de padel.

En terminant respectivement en quatrième et cinquième position des Championnats du monde au Paraguay, les équipes de France masculine et féminine ont confirmé la progression du padel français.

2018 : l’équipe masculine finit classée 4e

Titre Finaliste

Textes de Loïc Revol

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La paire Tison/Maigret symbolise ce parcours. Quart de finaliste dans le tableau Open (comme pour Clergue/Godallier chez les filles) avec un succès sur une équipe portugaise classée dans les 70 premiers mondiaux, les deux compères franciliens en ont surpris plus d’un. « On a un jeu assez atypique en jouant très rapidement », résume Benjamin Tison. Présents sur le circuit français depuis moins de deux ans, Maigret et Tison jouent ensemble depuis seulement dix mois. « On est nouveau, on apporte ce côté fraîcheur dans le groupe, souligne Adrien Maigret. On ne connaît pas tous les joueurs et on aborde nos matchs sans forcément partir perdant. » La performance du Team France n’est pas passée inaperçue comme le révèle Robin Haziza : « J’ai discuté avec Sanyo Gutiérrez (numéro 2 mondial) et pour lui la France est le futur du padel mondial. Il est convaincu qu’il y a un vivier important. » Adrien

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Finaliste 3 4 5 6 7 8 9 10

CLERGUE : « LA MAGIE DES MONDIAUX A OPÉRÉ »

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2018 : 5e

2016 : 9e

2012 : 3e

2010 : 4e

2008 : 4e

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L’équipe de France féminine n’est pas en reste. Neuvièmes en 2016, les filles sont passées tout proche d’imiter les garçons en échouant d’un rien en quart de finale face au Portugal lors d’un match décisif très accroché pour la paire Clergue/Godallier. « Si on avait battu le Portugal, l’Argentine ne nous aurait pas pris à la légère en demie, ce qui n’aurait pas été le cas deux ans auparavant », explique Audrey Casanova, pilier du padel féminin en France. À l’instar de l’équipe masculine, la sélection féminine progresse avec des joueuses qui évoluent en Espagne comme Alix Collombon, la « Barcelonaise » : « Les regards évoluent sur la France, car on a montré qu’on avait plusieurs équipes susceptibles de très bien jouer. Il y a beaucoup plus d’homogénéité et c’est une force dans une telle compétition. » Constat partagé par Laura Clergue, la « Madrilène » : « C’est le groupe entier qui prime pour être performants. » Si la « magie des Mondiaux a opéré » comme l’explique Laura Clergue, elle en dresse un bilan positif pour la suite : « On est une équipe plus compétitive, on pouvait viser la quatrième place comme les hommes. On a ce niveau. Nous avons toutes progressé individuellement et les autres pays nous craignent plus même si on a un jeu plus “tennis” que padel. Ils redoutent de nous jouer. » À confirmer dès l’année prochaine avec les Championnats d’Europe au Portugal.

2014 non participation

HAZIZA : « POUR SANYO GUTIÉRREZ, LA FRANCE EST LE FUTUR DU PADEL »

Maigret a eu droit au compliment d’une autre référence mondiale, le Brésilien Pablo Lima (ancien numéro 1 mondial) : « Il est venu me dire de continuer à progresser, alors c’est toujours sympa. Atteindre ce niveau, pouvoir jouer contre l’élite mondiale, ça laisse beaucoup d’espoir et ça motive. » Entre Robin Haziza, Jérémy Scatena, Bastien Blanqué et Johan Bergeron, qui évoluent déjà en Espagne, et le duo Maigret/Tison qui étudie cette hypothèse tout en mettant en place une structure d’entraînement en France, les meilleurs Tricolores tentent peu à peu de se faire une place sur l’échiquier mondial.

2018 : 4e

2018 : l’équipe feminine finit classée 5e

Titre

Pour la première fois de son histoire, l’équipe de France masculine de padel a disputé une demi-finale dans un mondial. Une performance historique qui démontre à quel point le padel progresse dans l’Hexagone. « C’est un excellent résultat, presque inespéré, concède Robin Haziza (145e mondial), précurseur du padel français. C’est une combinaison entre une équipe beaucoup plus forte que les années précédentes et un tirage au sort un peu chanceux qui nous permet d’éviter un épouvantail en quart de finale. Néanmoins, cela ne réduit en rien la performance de l’équipe de France. Toutes nos paires sont homogènes et cela fait la différence dans une compétition par équipes. » Si les Bleus ont géré leur phase de poule avec une défaite logique face à l’armada espagnole, ils ont ensuite marqué les esprits avec un succès héroïque face à l’Uruguay lors d’un quart de finale insoutenable qui s’est joué au match décisif.

2016 : 11e

2014 non participation

2012 : 10e

2010 : 5e

2008 : 12e

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RÉSULTATS 2018 OPEN (PAR PAIRES) : HOMMES :

FEMMES :

1/4 : Adrien Maigret/Benjamin Tison

1/4e : Laura Clergue/Léa Godallier

1/8e : Mathieu Lapouge/Maxime Moreau

1/8e : Jessica Ginier/Alix Collombon

1/8 : Robin Haziza/Jérémy Scatena

1/16e : Melissa Martin/Géraldine Sorel

1/16e : Bastien Blanqué/Johan Bergeron

1/16e : Audrey Casanova/Mai Vo

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JEAN-FRANÇOIS BLANCO : « RÉPONDRE À LA DEMANDE DES JOUEURS DE PADEL QUI SOUHAITENT S’IMPLIQUER DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LEUR SPORT » Jean-François Blanco, coordonnateur national des formations à l’Institut de formation du tennis (LIFT), revient pour GrandChelem Padel sur la politique de formation mise en place au sein de la Fédération française de tennis. Avec la volonté d’élaborer un véritable projet de formation.

GAËL BONNAIRE : « IL NE SUFFIT PAS DE CONSTRUIRE UN TERRAIN DE PADEL, IL FAUT LE FAIRE VIVRE » Responsable du département « Équipement » au sein du pôle fédéral, Gaël Bonnaire nous explique les démarches à suivre pour le financement et la mise en place d’un projet padel.

Jean-François, comment enseigner le padel en France à l’heure actuelle ? Jusque-là, la seule possibilité d’enseigner le padel contre rémunération était d’être enseignant de tennis (DE ou DES). Un certificat de qualification professionnelle d’animateur de tennis (CQPAT) vient d’être créé. Ce CQP confère à son titulaire des prérogatives d’encadrement du padel en initiation collective avec, comme pour tous les CQP, un statut de salarié. Comment se passe la formation actuellement ? Dans le cadre de la formation initiale des DE, il y a une demi-journée ou une journée complète de sensibilisation au padel. Par ailleurs, des formations continues à l’attention des DE déjà diplômés sont également organisées : 25 heures de formation sur quatre jours. À l’issue de leur formation initiale, les DE qui souhaitent orienter tout ou partie de leur activité dans l’enseignement du padel doivent développer des compétences plus spécifiques ; c’est l’objectif de ces formations. En amont, la FFT a mis en place des formations de formateurs pour que dans chaque ligue, il y ait des personnes capables de former efficacement ces DE. Aujourd’hui, en dehors du CQPAT, dont le cadre d’exercice est restrictif, les spécialistes de la discipline qui ne sont pas enseignants de tennis ne peuvent pas enseigner le padel contre rémunération. La FFT souhaite leur permettre d’accéder à ce métier et réfléchit à la stratégie à mettre en œuvre.

« LA FFT AIMERAIT RÉPONDRE À LA DEMANDE DES JOUEURS DE PADEL QUI SOUHAITENT S’IMPLIQUER DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LEUR SPORT. NOUS ENVISAGEONS UNE STRATÉGIE À DEUX NIVEAUX. »

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Justement, l’objectif est de créer un diplôme de padel. Où en sommes-nous actuellement ? Nous sommes actuellement dans une position d’attente. On pourrait se diriger vers un titre à finalité professionnelle (TFP) qui est un diplôme inscrit au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Le TFP nécessite de respecter des étapes qui sont assez longues à mettre en œuvre. Le contexte de la réforme des formations et des diplômes nous incite à patienter car d’autres types de diplômes, plus rapides à mettre en œuvre, pourraient répondre aux problématiques des métiers émergents, ce qui est le cas de l’enseignement du padel. Nous attendons donc que les choses soient clarifiées et cela pourrait évoluer en début d’année 2019. Avec cette réforme, les fédérations devraient avoir l’opportunité de concevoir des diplômes inscrits au RNCP, permettant ainsi de les financer. En attendant, à la FFT, nous commençons à travailler sur les contenus de ce diplôme, même si la forme de celui-ci n’est pas encore arrêtée. Une aide extérieure ou étrangère est-elle possible ? Le groupe de travail constitué pour élaborer les contenus doit associer des personnes spécialistes du padel en France et sans doute à l’étranger, notamment l’Espagne. L’idée-force est avant tout de valoriser le projet en associant toutes les compétences. La FFT a donc pleinement conscience de l’enjeu que suscite la mise en place d’un diplôme… La FFT aimerait répondre à la demande des joueurs de padel qui souhaitent s’impliquer dans le développement de leur sport. Nous envisageons une stratégie à deux niveaux. Ce nouveau diplôme serait accessible, d’une part aux DE tennis, d’autre part aux joueurs spécialisés en padel. Pour ces deux profils de candidat, un classement minimum en padel (pas encore défini) serait le prérequis pour entrer en formation. Le volume de formation serait plus important pour les « candidats non-DE » afin d’acquérir toutes les bases de la pédagogie et de la connaissance des publics (enfants, jeunes, adultes). Ce même diplôme avec deux voies d’accès permettrait d’enseigner à tous les publics, de l’initiation à la compétition, avec un statut de salarié ou de travailleur indépendant.

PROCESSUS ET MODE D’EMPLOI…

L’AIDE ET L’ACCOMPAGNEMENT…

« La procédure fédérale s’appelle l’Aide au développement des clubs et de la pratique (ADCP). Le club affilié se rapproche de son comité et de sa ligue afin d’établir un dossier d’aide via un formulaire. Le club constitue son dossier en apportant des pièces techniques, mais il doit également apporter des précisions et informations sur la manière dont il fera vivre ce lieu de pratique, c’est ce que l’on définit comme le projet de développement. La ligue apprécie la pertinence de ce projet en attribuant une note à partir d’une grille d’évaluation de 15 critères répartis en trois piliers : le pilier dirigeant/enseignant, le pilier équipement et le pilier développement. Le dossier est ensuite enregistré au département “Équipement” de la Fédération pour avis technique avant les travaux. Une fois que celui-ci est donné, le dossier est présenté à un comité d’évaluation qui va s’intéresser au projet de développement associé à celui de l’équipement. L’ADCP repose sur trois objectifs : accompagner la restructuration des clubs, soutenir le bénévolat et contribuer au développement du nombre de licenciés dans nos clubs. »

« Pour accompagner les clubs dans leur projet, un guide de construction des terrains de padel, véritable cahier des charges fédéral, est disponible et accessible sur le site de la FFT (www.fft.fr). Il permet de rappeler aux clubs les dimensions, la hauteur du filet, l’épaisseur des vitres, l’éclairage, la hauteur des grilles, etc. On ne construit pas une piste de padel comme un terrain de tennis. Quelques précautions sont à prendre en considération selon l’emplacement du terrain et son environnement, sa situation géographique, et les contraintes souvent imposées à la structure et à ses fondations. Il est nécessaire de se rapprocher des entreprises spécialisées et plus précisément de celles qui s’engagent dans une démarche qualité. À ces exigences peuvent être associées des recommandations axées autour du nombre de terrains, de l’éclairage, des espaces de convivialité, etc. Enfin, que ce soit un terrain de tennis, de beach-tennis ou de padel, il faut faire vivre cet “équipement”. Le club doit mettre en place des animations, des compétitions, des rassemblements, etc. L’équipement n’est qu’un outil. Il faut créer, autour d’un terrain de padel, un réel projet de vie, de pratique et de rencontre pour en assurer son développement. »

LE MONTANT… « Sur 2018, 4 millions d’euros ont été accordés par la FFT pour accompagner les projets de développement des clubs associés à tout type de projets d’équipement. Les projets padel représentent 1 projet sur 7, soit une vingtaine de projets pour une quarantaine de terrains. L’aide fédérale n’est pas un forfait, mais bel et bien une aide au développement, variable selon la qualité du projet de développement (pondérée par la note de la ligue) et la qualité du projet d’équipement (plafonnée). Hubert Picquier (élu en charge du padel) présente ensuite les dossiers au comité éxécutif qui valide le montant total. Le président du club reçoit un courrier l’informant de l’aide accordée. À noter que pour les terrains de padel, le club a un an pour que soient réalisés les travaux. Pour que le dossier soit éligible à une aide fédérale selon les critères fédéraux, il faut que l’entreprise (ou les entreprises) consultée(s) ou retenue(s) soi(en)t PQP® (Plan Qualité Padel) ou Qualisport.

LES CHIFFRES À RETENIR En 2018 : • ADCP : 4 millions d’euros d’aide qui ont généré 50 millions d’euros de travaux. • 20 projets pour 40 terrains de padel. • 14 entreprises référencées ou qualifiées pour répondre aux attentes des clubs, dont 7 entreprises PQP®.

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WE

PADEL

Depuis plusieurs années, le padel est devenu un véritable sport-phénomène, à tel point qu’il en est devenu addictif pour certains. Alors pourquoi aime-t-on tant jouer au padel ? Certains des meilleurs Tricolores nous expliquent leur amour de la pala. ` Propos recueillis par Loïc Revol

DIMITRI HUET (troisième des Championnats de France 2018 avec Mathieu Lapouge, numéro 21 français au classement d’octobre 2018) « La principale raison qui me fait jouer au padel, c’est le fait d’être en équipe. On souhaite tirer le meilleur de l’équipe, arriver à mettre son partenaire dans de bonnes conditions mentales, à bien communiquer pour qu’il se sente à l’aise sur le terrain, à l’aider quand ça ne va pas… Avant de gagner, j’apprécie cette recherche collective pour passer un bon moment. On rencontre des gens qui viennent de milieux et de cultures différentes et on s’enrichit énormément de cela. Partager un week-end ou une journée, avec ses adversaires comme les autres joueurs, c’est l’une des grandes forces de ce sport. Les formats des matchs et des tournois apportent de la convivialité. Tu as envie de voir les copains faire leur match, de boire des bières [rire]. Il y a une réelle fraternité. Tu peux aussi réussir assez vite des “coups de pro” que tu vois dans des vidéos sur YouTube. Cela me fait penser au golf où tout le monde peut faire un trou en un sur un par 3. Ce n’est pas le cas de tous les sports. »

JOHAN BERGERON (champion de France 2017 et 2018 avec Bastien Blanqué, 145e mondial au 29 octobre 2018) « Venant du tennis, le plaisir se trouve dans le fait de jouer en équipe, à deux. Il y a un réel partage tactique. Au tennis, quand on perd un point, on ne peut s’en prendre qu’à soi-même et quand on le gagne, on se “chauffe” tout seul [rires]. On ne partage pas grand-chose. Mon plus grand plaisir est d’être à deux sur le terrain et de jouer équipe contre équipe. L’avantage également du padel, par rapport au tennis, est que l’on est plus proches les uns des autres donc on peut avoir des points spectaculaires. À la différence du tennis, les volées-volées sont beaucoup plus fréquentes. Il y a aussi énormément de smashs, des amorties, des changements de rythme. À l’exception des coups de fond de court, on peut sortir toute la panoplie du tennis et de ce que l’on appelle le “petit jeu” en amélioré et sur toutes les balles. »

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BASTIEN BLANQUÉ (champion de France 2017 et 2018 avec Johan Bergeron, 145e mondial au 29 octobre 2018) « Venant du football, je retrouve les valeurs des sports collectifs. Au padel, j’adore le fait de devoir trouver des tactiques, de s’encourager dans les mauvais comme les bons moments. C’est un sport ultra-ludique et qui devient addictif. Et puis, il y a des points ultra-spectaculaires. Moi qui joue à gauche, c’est très avantageux pour moi, c’est ce que j’aime par-dessus tout. La configuration du sport fait qu’on peut tenter des points fous. Rien qu’avec un smash et un mec qui sort, c’est spectaculaire. Faire une amortie dans la porte, une grosse défense ou encore un échange très long, cela contribue au spectacle. »

JESSICA GINIER (championne de France 2017 et 2018 avec Alix Collombon, numéro 1 française au classement d’octobre 2018) « Je viens du tennis qui est un sport ultra-individuel. Alors pouvoir faire un sport à deux, en plus avec une amie dans la vie et que je connais par cœur et depuis toute petite, c’est totalement différent. Je prends beaucoup plus de plaisir, c’est un réel bonheur de partager ces moments. Les situations difficiles et de tension, on les gère à deux et non plus individuellement. C’est une autre approche et j’apprécie vraiment cela. J’ai eu un trop-plein de tennis et c’est à ce moment-là que j’ai découvert le padel. J’y joue depuis deux ans et je me régale ! »

LAURA CLERGUE (championne de France 2015 et 2016 avec Audrey Casanova, 55e mondiale au 29 octobre 2018) « J’ai commencé le padel parce que je cherchais désespérément un sport qui se joue à deux. Je voulais absolument faire un sport avec mon frère [sourire]. Et tant qu’à faire, je ne voulais pas repartir de zéro comme cela aurait pu être le cas avec du beach-volley par exemple [rires]. Sachant que je venais du tennis, cela m’a permis d’avoir un niveau de base. Je partageais le terrain avec quelqu’un et c’était important, car je ne voulais plus d’un sport individuel. J’aime gagner en équipe et je déteste moins perdre en équipe, j’ai ma coéquipière pour me consoler [rires]. Je trouve ça nul de fêter une victoire toute seule ; là, on est deux à célébrer un succès. On a aussi l’impression que l’on peut arriver à un niveau intéressant assez vite et participer à des compétitions internationales. C’est particulièrement motivant pour les compétiteurs que nous sommes. »

MAI VO (vice-championne de France 2018 avec Audrey Casanova, numéro 5 française au classement d’octobre 2018) « Étant compétitrice, je trouve que l’organisation des tournois est plus adaptée et meilleure. On n’est pas dans le stress un soir de semaine après le boulot. C’est un sport réellement convivial, qui se joue à deux. Forcément, comme je fais du tennis depuis vingt ans, le padel constitue un nouvel apprentissage. J’ai appris de nouveaux coups, de nouvelles tactiques. C’est un sport qui nécessite moins d’investissement physique, ce qui le rend plus accessible. »

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FRÉDÉRIC BERTUCAT : « LE JEU S’ACCÉLÈRE, MAIS C’EST PLUTÔT LOGIQUE » Le responsable padel de la marque Babolat dresse un bilan de l’avancée des technologies dans le matériel de padel et nous livre un état des lieux de ce sport en plein boom. Interview. Texte de Laurent Trupiano

Vous êtes en Espagne, l’épicentre du padel, pour le développement de la marque Babolat. Quel bilan faites-vous de l’état du padel en France ? Le marché en France progresse rapidement, même si on aimerait toujours que cela aille plus vite. Ma mission est de proposer les meilleurs produits en réponse aux différents types de joueurs, pour permettre de pratiquer ce sport qui est vraiment accessible à tous et que j’ai découvert pour ma part à la fin des années 1990. En Espagne, c’est un vrai succès. C’est pour cela que j’aimerais le voir rapidement aussi fort en France. Mais je ne suis pas inquiet, cela va arriver. La France a d’ailleurs un potentiel plus important que l’Espagne. Il y a au moins trois fois plus de pratiquants de sports de raquette en France qu’en Espagne…

« LA PLUPART DES JOUEURS PROFESSIONNELS JOUENT AVEC LE MÊME PRODUIT QU’UN AMATEUR. »

Justement, parlons des produits. Où en êtes-vous concernant les matériaux utilisés ? Va-t-il y avoir des évolutions dans les années à venir ? Le padel est un sport très jeune si on le compare au tennis, n’oublions pas qu’il est apparu à la fin des années 1970 au Mexique et qu’il n’a explosé en Espagne qu’à partir des années 2000. En termes d’évolution de matériel, là aussi, le padel est encore très jeune, on va énormément innover, il reste beaucoup de chemin à parcourir et de terrains à explorer. Chez Babolat, nous avons un centre de recherche et développement basé à Madrid qui possède une réelle expertise et je peux vous dire qu’aujourd’hui, on fait de l’innovation notre priorité. Pour en revenir aux matériaux, actuellement, les plus utilisés sont le carbone et la fibre de verre. Quelles sont leurs différences ? À la frappe, le carbone a une réponse plus explosive, ça part plus fort et plus vite ; en revanche, il faut avoir un bon bras et de la technique pour pouvoir exploiter à fond ses qualités. Avec la fibre de verre, la puissance est plus facile à obtenir, on a moins besoin de forcer sur le

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En parlant de leader, Babolat est la seule marque à avoir pris la dimension du padel en ayant eu l’idée de créer une chaussure uniquement destinée à ce sport. Cela a été l’un de nos objectifs pour 2019. Les chaussures de padel actuelles utilisent une semelle dite « terre battue », qui n’a donc rien à voir avec la surface du padel qui est un gazon synthétique avec du sable en profondeur. Pour cela, nous avons travaillé en collaboration avec Michelin (qui possède plus de 50 titres de champion du monde des rallyes). Ce sont des experts dans la sculpture des pneumatiques et ils ont compris assez rapidement les contraintes de la sculpture à mettre en place sur la semelle de padel. De plus, nous avons associé à cette étape de recherche et développement la société Mondo, une entreprise internationale leader dans l’innovation pour le développement et la

fabrication des surfaces en gazon synthétique utilisées pour le padel. Sur cette base et après deux ans de recherche, nous sommes très fiers de lancer à la mi-décembre lors du Master du World Padel Tour la première gamme de chaussures 100 % padel avec en tête la Jet Premura qu’utiliseront nos meilleurs joueurs pros comme nos joueurs en clubs. Elle tient compte de toutes les spécificités de ce sport, notamment en termes de déplacements plutôt longitudinaux qui demandent une très grande flexibilité de la chaussure. On vous sent très impliqué, au-delà de votre mission au sein de la marque. C’est vrai ? Ça se ressent tant que ça [rires] ? J’ai beaucoup travaillé dans le tennis auparavant et la rencontre avec le padel à la fin des années 1990 a été un vrai coup de foudre, je dois l’avouer.

bras, mais elle reste très limitée par rapport au carbone ; ça part moins fort et moins vite. Votre gamme a un beau succès, comment l’expliquez-vous ? Par notre démarche de conception. D’abord, nous sommes repartis d’une feuille blanche avec toute l’équipe Babolat dédiée au padel et nos ambassadeurs. Nous avons mené une étude auprès de tous les profils de joueurs, tant chez nos joueurs pros sous contrat que chez les amateurs. Ce qui caractérise le padel, c’est son accessibilité et il faut savoir qu’aujourd’hui, la plupart des joueurs professionnels jouent avec le même produit qu’un amateur. Ce n’est pas comme au tennis où il y a beaucoup de customisation. Après cette phase de récolte d’informations, nous avons conceptualisé une gamme complète en faisant évoluer les spécificités techniques de la raquette pour répondre aux attentes du marché, sachant que l’on privilégie surtout la jouabilité même si nous n’oublions pas la performance. Notre gamme de raquettes doit pouvoir répondre à tous les types de joueurs de padel, quel que soit leur niveau. Babolat se doit de les accompagner. Notre volonté est de leur proposer un outil pour qu’ils prennent du plaisir tout en accédant à la performance qu’ils recherchent. Au tennis, nous avons connu une période d’innovation avec les moyens et grands tamis, est-ce qu’une évolution comparable serait possible dans le padel ? Il y a des normes en termes de longueur, d’épaisseur, de nombre de trous, donc les marges de manœuvre existent mais je ne pense pas qu’on verra des joueurs de padel avec de grandes poêles à frire [rires]. En revanche, il ne nous est pas interdit chez Babolat d’innover dans le sens d’améliorer la jouabilité des produits et, pourquoi pas, de faire progresser les standards pour une meilleure pratique du sport. Maintenant, tout en respectant les normes actuelles, on peut par exemple jouer sur le nombre de trous, leurs espacements pour apporter de nouvelles spécificités à la raquette. C’est notamment ce que l’on a fait sur la nouvelle Viper Carbon 2019 et le reste de la gamme avec notre nouveau concept de plan de perçage Holes Pattern System conçu par notre service de R&D. D’ailleurs, cette année, nous avons fait un test en aveugle en mai avec nos joueurs pros, dont Juan Lebrón Chincoa, le récent champion du monde 2018, qui n’a pas hésité à choisir la Viper Carbon 2019 avec ce nouveau plan de perçage et l’a immédiatement adoptée pour jouer avec sur le circuit pro World Padel Tour. Est-il vrai que ce type de joueur, comme les jeunes qui arrivent sur le circuit, bouscule un peu la manière de jouer au padel ? C’est exactement cela et c’est plutôt logique. Avec l’arrivée de jeunes joueurs sur le circuit, on voit naître de nouveaux coups, le jeu s’accélère. Chez Babolat, nous observons au quotidien ce type de comportements, ce qui nous permet d’en tenir compte et de faire évoluer rapidement l’ensemble de nos gammes de produits.

LA PANOPLIE DU JOUEUR DE PADEL

VIPER CARBON : 249,95 euros

RH TEAM PADEL : 64,95 euros

JET PREMURA : 150 euros Existe également en modèle femme au même prix.

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MELCHIOR DEJOUANY (KAKTUS PADEL) : «DEUX COURTS C’EST IDÉAL POUR DÉVELOPPER LA PRATIQUE » Kaktus Padel s’est fait un nom au sein des constructeurs de courts de padel pour la qualité de ses prestations. Il nous paraissait logique de faire un point sur l’art et la manière de concevoir un projet de construction au sein d’un club avec l’un des fondateurs de cette entreprise tricolore. Propos recueillis par Laurent Trupiano

On sait que vous préconisez toujours l’option de créer deux courts minimum, pourquoi ? La FFT l’explique aussi, deux courts c’est le minimum pour l’organisation de tournois officiels. De plus, avec un seul court, vous êtes vite en situation de refuser du monde, notamment si vous donnez des leçons. Deux courts permettent également de présenter le padel comme une offre sportive assumée et en tant que véritable sport de complément ou alternative au tennis.

GUEST-STAR

ALEXIA DECHAUME-BALLERET : « JE ME RÉGALE » Cinquième des derniers Championnats de France à Toulouse avec Kristina Clément, Alexia Dechaume-Balleret est désormais devenue une joueuse de padel et une addict de la pala. Elle nous raconte sa découverte du padel et nous livre sa vision concernant son développement. Propos recueillis par Loïc Revol

Sur 2018, combien de courts votre société, Kaktus Padel, a-telle réalisés ? Quelle est la réalisation la plus aboutie ? Nous avons surtout passé la barre des 100 courts installés en France, 112 pour être exact. Nous avons eu le plaisir d’installer trois courts de padel au TC d’Èze avec vue sur la mer. Nous avons à Noisy-le-Roi ainsi qu’à Limoges réalisé les dalles béton, les tranchées électriques, la connexion des évacuations d’eau aux puisards et les courts de padel avec nos propres équipes, ce qui fait notre originalité dans le paysage des constructeurs de padel. Tout est maîtrisé en interne. Kaktus Padel est la seule société qui peut assumer toute seule ce type de chantier. Comment choisit-on le court de padel le plus adapté à son projet ? Pour découvrir le padel, un court standard est suffisant. Un court panoramique (c’est-à-dire avec une baie vitrée sans poteaux) peut être une plus-value, surtout si c’est le troisième terrain et qu’il fait office de central. Il existe aussi le court individuel qui peut convenir à un public de squasheurs ou en cas de manque d’espace. Il est très pratique pour donner des cours. Enfin, il y a aussi le baby padel qui est adapté aux enfants jusqu’à 10 ans. Il tient compte du fait que la vision à 180° vient tard chez les enfants. Ce court permet de proposer une offre familiale au sein d’un club. Les courts semi-couverts permettent, eux, d’adapter le padel à la réalité de la météo de chaque région. La semi-couverture est une alternative crédible au clos couvert en permettant de réduire les coûts. Ensuite, il est essentiel de consulter un constructeur détenant le label PQT de la FFT pour bénéficier en amont de conseils permettant la meilleure implantation et une bonne définition du projet dans toutes ses phases. Un projet bien préparé en amont rend plus simple sa présentation en mairie ou à son banquier. Quel est le coût minimum pour que toutes les règles de sécurité soient respectées ? Si l’on suit rigoureusement les prérequis techniques du cahier des charges de la FFT, la moyenne est de 25 000 euros HT tout compris pour la fabrication et l’installation d’un court de padel complet avec la pose, le déplacement des équipes et le transport du matériel par semiremorque. Avec la réalisation d’une dalle béton, le prix moyen se situe entre 40 000 euros et 45 000 euros HT.

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Sentez-vous comme nous que le mouvement padel est encore plus énergique qu’en 2017 ? 2018 a été plutôt normale par rapport aux années précédentes, mais nous avons vu une nette augmentation du nombre d’appel d’offres ou de demandes de la part de clients privés, ce qui laisse présager une année 2019 importante. Le nombre de demandes pour l’installation de trois courts minimum augmente également. Le plus important, c’est aussi le retour des clubs déjà équipés qui sont très heureux de la réussite de ce sport. Pour résumer, je dirais que l’année 2018 clôt le groupe des clubs pionniers et que 2019 marquera le début d’un vrai marché dont le potentiel sera loin d’être atteint comparé aux 20 000 courts installés en Espagne en 25 ans.

« LE CAP DES 1 000 COURTS SERA PASSÉ EN 2021. » On a atteint les 500 courts. À ce rythme, quand allons-nous passer le cap des 1 000 ? On est passé en quatre ans de 40 courts historiques à 450 courts environ cette année. On peut donc imaginer que le cap des 1 000 courts sera passé en 2021 et celui des 5 000 courts en 2030. Pour que le padel se développe sereinement, il est important que les clients puissent avoir confiance en leurs constructeurs. Le label PQT de la FFT est un véritable gage de sérieux. Il ne faut pas négliger l’importance d’une maintenance et d’un SAV de qualité.

Alexia, comment passe-t-on d’un huitième de finale à RolandGarros, d’une 46e place mondiale à la WTA à joueuse de padel ? J’ai joué pour la première fois au padel avec un ami à Beausoleil (Alpes-Maritimes). Depuis, je n’ai plus arrêté et je me suis vraiment prise au jeu. J’ai rencontré Kristina Clément qui était « prof » à l’époque à Beausoleil. Elle m’a alors demandé si ça m’amuserait de faire un tournoi. J’ai accepté, mais je lui ai dit que je n’avais pas le niveau [rire]. C’est parti comme ça et depuis, j’adore ! Le coup de foudre a été total… Complètement ! J’ai eu la chance de commencer avec trois amis qui jouaient bien et qui m’ont appris les bases. J’ai été bien aiguillée. En fait, j’avais déjà découvert le padel il y a de nombreuses années à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). J’avais joué sans avoir eu de réelles consignes et j’interceptais tout. Bref, je jouais au tennis, je ne laissais rien passer [sourire]. Après avoir reçu les bons conseils, j’ai appris et désormais, je me régale ! Si je pouvais, demain je ne ferais que ça ! J’irais en Espagne faire des stages, m’entraîner… Mais je suis un peu trop vieille donc je ne peux pas [rire]. Qu’est-ce qui t’a plu dans le padel ? Ce sport entretient une relation très forte avec le double en tennis et j’y étais très performante. J’ai dû être 20e en double [22e, ndlr]. Je sentais vraiment le jeu. Le fait d’être à quatre nous détache du côté physique, on peut bien jouer et se porter l’un l’autre. L’anticipation est un élément important et l’œil que l’on acquiert au tennis nous aide. J’ai aussi eu la chance de bien m’entendre immédiatement avec ma partenaire. Et puis l’ambiance est excellente ! Je débarque dans le milieu, tout le monde se connaît, mais on est immédiatement bien accueilli et intégré [sourire].

Qu’est-ce qui est difficile quand on commence le padel et que l’on vient du tennis ? Il y a eu quelques moments de solitude, notamment sur les premiers retours où tu te manges les vitres, c’est une horreur [rire] ! Quand on vient du tennis, on a le réflexe d’intercepter alors qu’il faut laisser passer. Il faut également apprendre à tourner par rapport aux vitres et à s’en servir pour taper. L’avantage est que cela vient vite car à chaque séance, on progresse, on s’améliore. Par exemple, sur une partie, tu vas te dire : « Tiens, c’est la première fois que je réussis ce coup. » Sur la suivante, tu arrives à faire un retour bloqué, etc. C’est super agréable.

« JE ME RÉGALE ! » Avec ses caractéristiques, le padel peut-il être un vecteur de développement chez les femmes ? Pourquoi plus chez les femmes que chez les hommes [sourire] ? Il existe déjà une certaine densité chez les hommes. Selon moi, on a oublié de mettre en avant le double au tennis. Dans les autres pays, notamment aux États-Unis, les clubs sont pleins et les femmes jouent en double. Dans nos clubs de tennis, ce n’est plus le cas. N’a-t-on pas raté quelque chose avec le double ? Comme le padel ne se joue qu’en double, alors il va charmer beaucoup de femmes. C’est un sport beaucoup plus accessible sur le plan technique, mais aussi physique. On s’amuse tout de suite !

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