HOG 045 (June 2018)

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HOG ® Magazine Canada | Juin 2018

HOG ® Magazine Canada | Juin 2018

6,99 $ CA

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Édition canadienne

CHARLIE STOCKWELL AU MAMA TRIED • LA SPORT GLIDE À TÉNÉRIFE • JOURNÉE INTERNATIONALE DU MOTOCYCLISME AU FÉMININ • À LA CONQUÊTE DE LA PÉNINSULE GASPÉSIENNE • THE CREW 2 : DES MOTOS HARLEY® DANS DES JEUX VIDÉO • PROFIL RÉGIONAL : L’ITALIE • DU MANITOBA À LA CALIFORNIE



Bienvenue

HOG® MAGAZINE CANADA EST PRODUIT POUR HOG® CANADA PAR Archant Dialogue, Prospect House, Rouen Road, Norwich NR1 1RE, Royaume-Uni Tél. : +44 (0) 1603 664242 www.archantdialogue.co.uk ET Fresh Air Publishing 375 Water St., Suite 200 Vancouver, BC, Canada V6B 5C6 www.freshairpublishing.ca info@freshairpublishing.ca

Réviseures Amy Reid et Christina Newberry Directeur de la production Matt Colley Assistante à la rédaction Rosie Pearce Graphistes – production Sian Osborne et Lucy Perkins Chef de la production Kay Brown Gestionnaire de compte Katherine Berryman Responsable du studio Nicky Wright Directeur artistique Richard Berry Directeur – contenu et marque Ryan Battles Directrice de l’agence Zoë Francis-Cox Éditorial et ventes (Canada) Dustin Woods Directeur de la rédaction Gordie Bowles Conseillère linguistique technique Silvia Launes Traductrice Denyse Demers

Vous êtes précieux pour nous. Conduisez prudemment, en respectant les autres et la loi et en tenant compte de vos aptitudes. Portez toujours un casque approuvé, des lunettes appropriées et des vêtements de protection et exigez-en autant de votre passager. Ne conduisez jamais si vos facultés sont affaiblies par l’alcool ou des drogues. Familiarisez-vous avec votre moto Harley® en lisant attentivement le guide du propriétaire de la première page à la dernière. HOG ® Magazine Canada est publié par Harley-Davidson Canada LP et le Harley Owners Group™, le club de motocyclisme officiel de Harley-Davidson. Nous conservons le droit de réviser tous les éléments qui nous sont soumis en vue d’être publiés dans HOG ® Magazine Canada. Tous les éléments soumis deviennent la propriété de la Harley-Davidson Motor Co. et de Harley-Davidson Canada LP. Si vous désirez que votre photo vous soit retournée, veuillez l’accompagner d’une enveloppe préadressée et préaffranchie. Toutes les illustrations, photos et spécifications de produits H-D® dans ce magazine sont basées sur les renseignements les plus récents sur ces produits au moment de mettre sous presse. Nous nous réservons le droit de modifier en tout temps les prix, les couleurs, les matériaux, l’équipement, les spécifications et les modèles et de mettre fin à la production d’un modèle. Certains véhicules dans ce magazine sont présentés avec l’équipement disponible. HOG ® Magazine Canada ne publiera pas intentionnellement de la publicité frauduleuse ou trompeuse. HOG ® Magazine Canada ne cautionne aucun annonceur ni aucun de ses produits et ne saurait être tenue responsable des affirmations des annonceurs. Pour annoncer dans HOG ® Magazine Canada, veuillez faire parvenir un courriel à info@freshairpublishing.ca. Aucune section de HOG ® Magazine Canada ne peut être reproduite, en totalité ou en partie, pour quelque raison que ce soit, sans l’autorisation écrite de Harley-Davidson. Harley-Davidson, Harley, H-D, HOG et le logo Bar & Shield font partie des marques de commerce de H-D U.S.A., LLC. Copyright 2018 Convention de la poste-publications no 400337386 Poste-publications de POSTE CANADA : 4161505 Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : HARLEY OWNERS GROUP™, 100 New Park Place, Suite 330, Vaughan, Ontario, L4K 0H9. Tél. : 1-800-CLUBHOG.

Collaborateurs : Ashley Barker, David Carlo, John Dunbar, Alan Dykes, Becky Goebel, Jonathan Griffith, Dan Lim, Jeremy Pick, Brett Smith, Dustin Woods.

ENFIN LE RETOUR DE LA SAISON DE MOTOCYCLISME! LE PRINTEMPS S’EST FINALEMENT INSTALLÉ, comme en témoignent la multitude de pissenlits ici dans le sud-ouest de l’Ontario et le nombre de motocyclistes enthousiastes sur les routes. Chaque année, je donne le même conseil : inscrivez-vous à un cours, surtout si vous vous sentez rouillé après ces longs mois d’attente tout l’hiver, ou prenez au moins le temps de vous entraîner à faire des arrêts d’urgence, des manœuvres d’évitement et des virages serrés. L’article de Dustin Woods (page 36) contient là-dessus des astuces vraiment géniales, glanées pendant le cours HOG® pour les capitaines de route qu’il a suivi récemment. Si vous occupez en ce moment le rôle de capitaine de route et que vous n’avez pas encore pris ce cours, il vaut la peine de voir ce qu’il en est. Pour avoir moi-même suivi le cours HOG pour capitaines de route, je peux attester que les compétences que vous acquerrez ou peaufinerez vous seront utiles dans toutes vos randonnées en groupe. Des routes panoramiques de la Gaspésie au Québec aux virages et lacets de Ténérife dans les Canaries, aucune randonnée à moto n’est monotone. Heureusement. En passant, et c’est probablement la chose la plus inutile que vous aurez apprise aujourd’hui, saviez-vous que le canari tient son nom des îles Canaries et non l’inverse? Mais revenons à notre sujet. Je vous invite à lire, aux pages 18 et 46 respectivement, deux articles qui vont vous faire rêver : une randonnée d’essai au guidon d’une méchante belle machine, la nouvelle Sport Glide, à Ténérife en Espagne et une équipée dans la péninsule gaspésienne racontée par Larry Cross. Le 5 mai, c’était la Journée internationale du motocyclisme au féminin et nous avons eu la chance d’avoir des journalistes sur place tant en Colombie-Britannique qu’à Toronto. La photo sur la page couverture de ce numéro provient de l’une des nombreuses randonnées qui, célébrant les femmes à moto, ont eu lieu un peu partout sur la planète ce premier samedi de mai. J’espère que vous avez pu prendre connaissance de notre série au sujet des femmes et du motocyclisme sur nos réseaux sociaux (@harleycanada #harleycanada) le mois dernier. Dans le dernier numéro, nous vous avons présenté les plus récents membres de la famille Sportster®, les merveilleux modèles Iron 1200™ et Forty-Eight® Special, mais nous ne vous avions pas montré alors l’événement de lancement unique qui s’est déroulé à Milwaukee. L’incroyablement talentueux et humble Charlie Stockwell, un as de la personnalisation de toutes les motos Harley-Davidson®, est venu directement de Londres (Angleterre) pour transformer, dans le cadre d’une compétition de personnalisation, un modèle Roadster™ en un bolide de course flat track dévoilé au Flat Out Friday. Après, les quatre motos métamorphosées durant la compétition se sont jointes à des douzaines d’autres montures au salon de la moto Mama Tried ce week-end-là. Vous trouverez tous les détails à la page 25. Cela dit, je devrais vous encourager à poursuivre votre lecture, mais je vais plutôt vous dire de tout laisser en plan et de sortir votre moto. L’été qui s’en vient est toujours trop court et la liste des projets de virée est toujours trop longue et c’est sans compter les événements portes ouvertes du 115e anniversaire chez votre concessionnaire et les fabuleuses célébrations du 115e à Prague et à Milwaukee. (N’oubliez pas de venir ajouter à votre collection les épinglettes HOG à l’effigie de notre 35e anniversaire. La liste des arrêts-épinglette cet été au Canada se trouve à la page 59.) Roulez, roulez, roulez, puis faites-nous parvenir vos anecdotes de voyage avant la mise sous presse de notre prochain numéro à la fin de l’été. Karen Mayberry Expérience du consommateur et relations publiques Harley-Davidson Canada HOG ® MAGAZINE CANADA

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TABLE DES MATIÈRES

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Table des matières

DANS CE NUMÉRO 03 BIENVENUE

Enfin le retour de la saison de motocyclisme!

06 LA PAROLE EST À VOUS 08 DANS LE COUP Des actualités en provenance de l’univers de Harley.

12 LA GALERIE DES MEMBRES Des lecteurs et des motocyclistes échangent des photos et des histoires.

ARTICLES DE FOND 18 UNE CHEVAUCHÉE INSULAIRE Découvrez les routes de montagne de Ténérife au guidon de la nouvelle Sport Glide.

25 CHARLIE STOCKWELL AIDE À GALVANISER MILWAUKEE Les résultats de la compétition de personnalisation Brewtown Throwdown au Mama Tried Motorcycle Show.

32 LA NOUVELLE GIRL POWER La Journée internationale du motocyclisme au féminin célèbre la communauté des femmes motocyclistes.

36 MONTRER LA VOIE Perfectionner ses compétences et se débarrasser de ses mauvaises habitudes grâce au cours HOG® pour les capitaines de route.

38 THÉRAPIE SUR DEUX ROUES De grands copains se retrouvent après 18 ans et entreprennent un voyage mémorable.

42 UNE ODYSSÉE DE 8 000 KILOMÈTRES DU MANI À LA CALI

Père et fils profitent à plein de leur road trip du Manitoba à la Californie.

46 UNE MERVEILLE DU QUÉBEC : LA GASPÉSIE La péninsule gaspésienne à moto sous le signe de l’aventure et de l’amitié.

48 BON PIED, BON ŒIL Leslie Padoll nous dévoile comment sa passion pour la moto l’a amenée à créer des bottes de motocyclisme à la mode pour femmes.

53 PROFIL RÉGIONAL : L’ITALIE Avec ses merveilles routes sur la côte et dans les montagnes, ses villes légendaires et sa cuisine exquise, l’Italie est un paradis pour les motocyclistes.

56 LA LIBERTÉ EN LIGNE Une conversation avec les créateurs du jeu vidéo The Crew 2 qui met en vedette plusieurs modèles H-D®.

ÉCHAPPEMENT 60 LE RETOUR AU BERCAIL D’UNE JD Le pèlerinage de 28 000 kilomètres de Peter Schmidt sur sa JD 1928 jusqu’à Milwaukee.

62 ENTRE LES LIGNES Observations d’un instructeur de conduite à moto.

64 RANDONNÉES À 150 DOLLARS Baseball dans la péninsule de Delmarva.

66 DERNIÈRE ÉTAPE Comment une moto Harley-Davidson® a aidé à rendre hommage à un père affectueux.

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La parole est à vous

ENVOYEZ-NOUS DE VOS NOUVELLES

Vos lettres, photos et récits de randonnées sont les bienvenus. Voici nos coordonnées : hogmagazine.ca@harley-davidson.com ou HOG ® Magazine Canada, 100 New Park Place, Suite 300, Vaughan, Ontario, L4K 0H9. N’oubliez pas d’indiquer vos nom, adresse et numéro de téléphone et/ou adresse de courriel. Tous les envois deviennent la propriété de Harley-Davidson. Nous nous réservons le droit de réviser les articles pour des questions de longueur et de contenu.

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LA PAROLE EST À VOUS

En

s r u œ s n o c s avec me Une motocycliste de la C.-B. va rejoindre des copines dans le sud de la Californie pour un week-end palpitant au Babes Ride Out Texte et photos : Becky Goebel

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LA MYSTIQUE DE LA FEMME MOTOCYCLISTE

ROULEZ AUSSI LONGTEMPS QU’IL LE FAUDRA

Même si je suis un gars, j’ai adoré l’article « En Californie avec mes consœurs » de Becky Goebel, la motocycliste de Vancouver, dans le numéro de mars. Nous avons quelque chose de très semblable pour les femmes ici au Texas : Lace, Grace & Gear. Voici un petit texte sur la mystique des femmes que j’ai écrit il y a quelque temps. Il n’y a rien de plus sexy pour un homme que d’entendre au loin un vrombissement à la fois doux et grave, parfaitement reconnaissable, puis de voir soudainement défiler contre le vent un magnifique cortège de beautés rares et intouchables. Étonné, énergisé et captivé par le mystère, l’homme assiste impuissant au spectacle avec le rêve pour seule consolation.

Quand chaque commission devient une excuse pour rouler, les week-ends ne sont pas si critiques. Je planifie diverses virées chaque année, comme mon équipée pancanadienne de la vallée de l’Okanagan (C.-B) à Terre-Neuve en cinq semaines ou le 75e anniversaire de Sturgis. Mon prochain voyage? La Baja Peninsula, le Yucatan et le Guatemala. Mais mon rêve serait d’expédier ma moto en Australie pour une odyssée de quelques mois. Après, le Royaume-Uni et l’Europe pour aussi longtemps qu’il le faudra! D’ici là, il y a une foule de randonnées à faire au Canada et aux É.-U. Mon but : rester en assez bonne forme pour me rendre à moto au 100e de Sturgis. J’aurai alors 79 printemps!

Chip Littler Houston, Texas

Bill Friesen West Kelowna, Colombie-Britannique

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ODE À MA MOTO Ma fille, Merrin Marie Shaji, a écrit un poème sur les motocyclettes. Le voici : Peu importe ton âge, ton moteur demeure toujours aussi fringant. Les cicatrices de tes randonnées te rajeunissent. Les souvenirs créés en ta compagnie durent toute une vie. Le son tonitruant de tes pots d’échappement me protège de tous les dangers. Les chemins cahoteux parcourus ensemble conduisent à des choses positives. Tu ne me laisses jamais tomber avec tes phares brillants. Je reçois un amour inconditionnel de ta part. Tu me fais sentir forte même quand tu es juste garée dans le garage. Tout ce que je peux dire, c’est merci de me faire sentir une femme libre.


La parole est à vous Merci de me laisser faire revoler les cheveux dans le vent. Merci de m’apprendre que la vie est un cheminement et qu’il faut la vivre pleinement parce que le parcours m’apprend à apprécier les petites choses dans la vie. Je t’aime, ma puissante moto. Shaji Jose Scarborough, Ontario

ERREURS COMMISES Mon chum et moi allions à Sturgis et notre premier arrêt était un campement dans les montagnes du Nouveau-Mexique aux abords d’un chemin de terre. Nous avions décidé qu’un peu de hors-route ne ferait pas de mal à nos Dyna®. Eh bien, le chemin était très érodé et parsemé d’ornières. Une pente raide nous attendait. J’étais en tête et nous prenions notre temps. En traversant une ornière, mon pneu arrière s’est enfoncé et j’ai voulu poser mon pied à terre, mais l’ornière était tellement profonde que j’ai perdu l’équilibre. J’ai réussi à éviter que ma FXDX 2002 ne m’écrase dans sa chute. Ma première pensée quand j’ai regardé ma moto était à quel point j’allais avoir l’air stupide avec ma monture toute bossée à Sturgis. Mais à ma grande surprise, les dégâts n’étaient que superficiels (juste un levier d’embrayage tordu) grâce à mes nouveaux pare-jambes avec repose-pieds d’autoroute. La leçon que j’en ai tirée : à refaire, rien que pour les magnifiques vues depuis le campement! Paul Rudolph Par courriel

DES PRÉOCCUPATIONS AU SUJET DU BOOM! BOX Depuis le lancement du Boom! Box, l’utilisation du GPS suscite bien des questions. Bon nombre de personnes sont d’avis que le H-D® GPS fonctionne essentiellement comme ceux qu’on trouve dans les autos. Résultat : zéro flexibilité. Certains disent que le H-D GPS peut seulement être téléchargé à partir du Planificateur de randonnées et que Garmin BaseCamp n’est pas compatible. Nous sommes plusieurs à utiliser Garmin depuis des années et à en être pleinement satisfaits. Ma question : est-ce que le Boom GPS est aussi bon, aussi flexible? Peut-il, par exemple, être utilisé pour une randonnée de 15 jours?

J’aimerais bien qu’un article dans HOG® Magazine Canada vienne clarifier ces points. Normand Gauthier Laval, Québec Le GPS intégré à nos systèmes d’infodivertissement Boom! Box depuis 2014 répond à un vaste éventail des besoins des motocyclistes. Le logiciel d’infodivertissement et la base de données au sujet des concessionnaires font continuellement l’objet de mises à jour afin de corriger les bogues et améliorer les fonctionnalités du système. Le logiciel est conçu de manière à ce que les utilisateurs effectuent les mises à jour directement (voir l’onglet « Propriétaires » au harley-davidson.com/ca). Pour télécharger des randonnées préétablies, voir maps.harley-davidson.com. Aux motocyclistes fidèles à leurs appareils Garmin, nous offrons aussi des kits de connectivité pour le Boom! Box, lesquels contournent le GPS interne (il faut s’adresser à un concessionnaire pour programmer le système d’infodivertissement). Merci pour votre commentaire. – John White, Responsable principal du soutien technique, Harley-Davidson Canada

UNE MOTO ET UNE ÎLE DE RÊVE Cette année, je célèbre mes 50 ans de motocyclisme. Ma première moto, je l’ai achetée quand j’avais 12 ans. Pour mon anniversaire l’an dernier, un ami m’a acheté, dans une vente aux enchères caritative, le prêt d’une Harley® pour quatre jours. J’ai choisi une XL1200 Roadster™, que j’ai pilotée un peu partout dans notre jolie île de Jersey. Le paradis! Il y a de nombreuses routes côtières et rurales et une vaste communauté d’adeptes de Harley-Davidson® sur cette île. Tout est bien pensé pour les motocyclistes – sans compter que c’est l’endroit le plus ensoleillé dans les îles Britanniques! J’ai parcouru en quatre jours plus de milles qu’avec ma moto

Triumph en cinq ans – pas mal pour une île de neuf milles sur cinq milles (14 x 8 kilomètres)! À la fin de mon rêve de quatre jours, je devais malheureusement remettre la Harley. Ma femme, Pam, ne m’avait jamais vu aussi heureux. À mon arrivée chez le concessionnaire, elle m’avait déjà acheté la Roadster pour mon anniversaire. Le bonheur total! Paul Bell Jersey, Royaume-Uni

SE DÉGOURDIR AVANT DE FILER Je suis certain que vous avez déjà écrit un article sur des exercices d’étirement à l’intention des propriétaires d’une moto H-D®, mais n’est-ce pas maintenant le moment idéal d’en publier un dans HOG® Magazine Canada? Je sais que les motocyclistes s’étirent avant de partir à moto tout au long de la saison, mais que faut-il faire exactement pour bien se préparer en vue de la saison de motocyclisme? Comme cette saison approche, cet article intéresserait sûrement les personnes que la météo empêche de rouler toute l’année et ceux (comme moi) qui avancent en âge? J’ai pensé à cela en débarquant de ma Ultra aujourd’hui après une courte randonnée de 70 kilomètres; mes hanches et mes genoux criaient au secours. J’ai 70 ans et j’aimerais apprendre quelques bons exercices d’étirement – mais pas dans un studio de yoga. John Macdonald Par courriel

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Dans le coup

À CHACUN SA ROUTE

MOTOCYCLISTE DE VILLE ou MOTOCYCLISTE DES CHAMPS? NOUS AVONS VOULU SAVOIR : Êtes-vous

un explorateur urbain qui aime bien exhiber sa monture dans les lieux les plus fréquentés? Ou préférez-vous prendre la clé des champs et rouler hors des sentiers battus au guidon de votre moto Harley-Davidson®?

DANS LE COUP

61 %

MOTOCYCLISTE DES CHAMPS

31 %

LES DEUX

J’adore explorer les routes de campagne. Plongé en pleine nature, je me sens libre. –Luke V.V. … Hors des sentiers battus. J’aime partir à l’aventure sur ma moto Harley-Davidson! –Kyle H. … Après une semaine de navettage, j’ai hâte de m’éloigner des embouteillages en ville et de prendre la clé des champs. –Mike D. … Rien n’est plus cool que de se rendre à un party en ville au guidon d’une Harley® et de la stationner à la porte. –Dan D. … Je préfère une route de campagne à deux voies. Il y a trop d’automobilistes dans la lune dans les zones peuplées. –David S. … Je suis un explorateur urbain à l’aller et au retour de mon travail, mais pour me détendre je fuis la ville et les bouchons. –John M. … Avant de partir, je polis toujours le chrome de mes motos; c’est pour être plus visible quand je file sur les routes de campagne. –Rex F. … J’adore exhiber ma moto rutilante sous les lumières de

8%

MOTOCYCLISTE DE VILLE

la ville, mais rien ne vaut une longue randonnée à la campagne pour m’imprégner des beautés de la nature. –Garrett T. … Je vis dans les montagnes de Santa Monica. J’aime aller me promener hors des sentiers battus, en symbiose avec ma moto de virage en virage. –Peggy S. … Pourquoi ne pas se rendre chez un concessionnaire pour aller passer du temps avec d’autres motocyclistes? Le nôtre est la deuxième maison pour un grand nombre, motocyclistes de ville ou motocyclistes des champs. –Les M. … Les Harley ne sont pas faites pour circuler dans les embouteillages. Je ne roule en ville que lorsqu’il le faut. –Mel S. … Je suis une motocycliste des champs – moins de stops et de feux de circulation! –April A. … Les randonnées à la campagne sont ce qu’il y a de mieux, même s’il faut circuler sur du gravier ou revenir sur ses pas, ou les deux! –Joan W.

NOUVELLE QUESTION :

ÉPINGLETTES ET ÉCUSSONS ou LA SIMPLICITÉ MÊME?

Aimez-vous exhiber sur votre blouson votre appartenance à un chapitre et les épinglettes et écussons provenant d’événements et de rallyes ou du Programme de millage HOG®? Ou préférez-vous que votre tenue extérieure soit sobre, sans aucune personnalisation?

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Envoyez vos commentaires à hogmagazine.ca@harley-davidson.com en inscrivant « À chacun sa route » dans la ligne objet. Nous publierons les meilleures réponses dans le prochain numéro.

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5 FACETTES DU

DÉFILÉ DU 115E ANNIVERSAIRE DE HARLEY-DAVIDSON Le défilé des motos Harley-Davidson® à travers les rues de Milwaukee sous les acclamations de milliers de spectateurs fait partie intégrante des célébrations de tout anniversaire H-D. Voici ce qu’il est bon de savoir au sujet de cet événement inoubliable…

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Itinéraire de la procession Le dimanche 2 septembre à 13 h, des milliers de motos partiront du Miller Park, port d’attache des Milwaukee Brewers, et traverseront la ville jusqu’au Veterans Park sur les rives du lac Michigan.

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Un peu d’histoire Le premier anniversaire de Harley-Davidson comprenant un défilé officiel fut le 85e en 1988. Lors du 100e anniversaire en 2013, plus de 6 500 motos ont sillonné Milwaukee du Miller Park aux Summerfest Grounds.

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Place aux drapeaux Les chapitres HOG de par le monde sont invités à prendre part à la Chapter Parade of Flags. Au 110e anniversaire, plus de 400 chapitres ont ainsi fièrement brandi leurs drapeaux.

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Un jeune ambassadeur En 2013, lors du défilé du 110e anniversaire, Parker Anderson, 16 ans, membre HOG d’Appleton, au Wisconsin, a eu l’honneur de porter le Harley-Davidson Freedom Jacket, à l’occasion de la dernière étape du voyage d’un an de ce blouson autour du monde.

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Participation au défilé Les titulaires du forfait Chrome Rally Pack ont automatiquement droit à un laissez-passer leur permettant de faire partie du défilé, mais il y a bien d’autres façons d’en obtenir un avant et pendant le week-end d’anniversaire. Pour en savoir plus, consultez le h-d.com/115.


Dans le coup

115E ANNIVERSAIRE – MILWAUKEE, 29 AOÛT AU 2 SEPTEMBRE

Les détails des événements entourant le 115e anniversaire de H-D peuvent changer. Veuillez consulter le h-d.com/115 pour connaître les toutes dernières informations.

À L’ÉPICENTRE DU 115E : LE PARTY À MILWAUKEE

Le 115e anniversaire de Harley-Davidson vous réserve du 29 août au 2 septembre tout un party à Milwaukee avec diverses activités et des événements gratuits un peu partout dans la ville ainsi qu’une dose généreuse de « motoculture ». Le Harley-Davidson Museum™ sera au cœur même des activités du 115e anniversaire à Milwaukee. En plus d’être l’hôte de spectacles sur deux scènes, de jeux de motos et d’un salon de motos custom, le musée a entre autres prévu des endroits pour des artistes tatoueurs et de la bouffe locale. Et, bien sûr, l’entrée au musée demeure gratuite pour les membres HOG®. Le week-end sera chargé : The Full Throttle Saloon et ses spectacles de motos de haute voltige, The Wall of Death, de la musique live et plus encore au Harley-Davidson 115th

ET LA MÉDAILLE D’ARGENT VA... Un motocycliste de Kamloops, Russell Spooner, arrive deuxième dans le concours ABC. Après avoir décroché la deuxième place au classement global dans le concours ABC du Touring en 2018, le Canadien L. Russell Spooner a fait le commentaire suivant : « Les gens me demandent pourquoi je passe autant de temps à moto et pourquoi je ne

and HOG 35th Anniversary Moto-Carnival au Veterans Park sur les bords du lac Michigan. Et pour compléter ce cocktail à haut indice d’octane, les trois courses de motos que voici. Flat Out Friday Powered by Harley-Davidson : Assistez à une course palpitante sur une piste plate intérieure imprégnée de sirop. Panther Arena – 31 août, de 19 h à 22 h. Run What You Brung Powered by HarleyDavidson : Participez à une course d’accélération côte à côte et montrez ce que vous avez dans le ventre. En plus : trois spectacles signés Twin Stunts All-Harley Show. Plus de détails au greatlakesdragaway.com. Great Lakes Dragaway, Union Grove, Wisconsin – 31 août, 12 h à 22 h 30. Harley-Davidson Beach Racing at Bradford

lâche pas. Mais ils ne comprennent pas : ma vie, c’est vraiment la moto. » Depuis son port d’attache à Kamloops, C.-B., Spooner pilote des motos Harley® depuis un demi-siècle et va à au moins quelques rallyes chaque année. Le concours ABC met au défi les motocyclistes d’accumuler des points en documentant leurs randonnées en passant par certains « points de contrôle ». Spooner a collecté 173 points, juste un point de moins que James Taylor de Feeding Hills, Massachusetts, ce qui en fait le seul Canadien dans les dix premiers (Douglas Parke de Kelowna, C.-B., est arrivé 12e). Personne ne peut douter que Spooner est un mordu de la moto – ses nombreux ex-employeurs peuvent en attester puisqu’il quittait souvent son

Beach : Venez voir à la Bradford Beach des motos anciennes et modernes se disputer la première place sur la piste ovale aménagée sur cette plage sablonneuse du lac Michigan. Assistez aux essais des pilotes le vendredi, puis revenez pour la grande course le samedi. Gratuit et ouvert à tous. 2400 N. Lincoln Memorial Drive, Milwaukee; 31 août, heure à déterminer; 1er septembre, de 15 h à 20 h. Le week-end se terminera en beauté le dimanche 2 septembre avec le grand défilé du 115e anniversaire de Harley-Davidson à travers le centre-ville de Milwaukee. Des milliers de motocyclistes du monde entier y participeront pour le plus grand bonheur des fans le long du trajet. Le cortège convergera vers le Moto-Carnival au Veterans Park pour les acclamations finales. Une liste complète des activités et événements marquant le 115e anniversaire, incluant les détails sur les pèlerinages Retour à la maison, des forfaits rallyes et leurs avantages exclusifs, les randonnées locales offertes, les visites d’usine, les fêtes de rue et les activités chez les concessionnaires de la région, ainsi que des renseignements sur l’hébergement et le camping, se trouvent au h-d.com/115.

travail pour répondre à l’appel de la route. En somme, ce n’est pas pour rien qu’on dit que Spooner est un mordu de Harley® : il en mange!

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DANS LE COUP LE FUN DE POSER UNE COLLE Une piste intérieure enduite d’un sirop à base de boisson gazeuse pour donner une surface collante et le maximum de traction, voilà le défi qui attendait des pilotes venus surtout du Midwest américain, mais aussi d’ailleurs aux É.-U., du Canada et de l’Europe pour participer à la course Flat Out Friday à Milwaukee en février. Une foule de près de 10 000 spectateurs collés, eux, à leurs sièges, ont vibré devant les performances de ces pilotes au guidon de motos de route autoconstruites. Photo : John Dunbar 10

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LA GALERIE DES MEMBRES Strap

FAITES-NOUS SIGNE

Vos photos et récits de randonnées sont les bienvenus. Envoyez-les par courriel à hogmagazinecanada.ca@ harley-davidson.com en prenant soin d’écrire « Enthousiastes » dans la ligne objet et d’inclure vos nom, ville, province et autres coordonnées.


La galerie des membres Strap

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1. GRANDE VIRÉE AVEC DES AMIS

2. MA PREMIÈRE MOTO

à l’action d’autant que j’avais craqué pour une certaine SuperLow® XL1200T. Je ne peux pas vraiment dire que ma femme était contente, mais j’ai quand même réussi à la convaincre de m’accompagner et elle ne déteste pas ça. Ce qu’elle adore par contre, ce sont les vêtements pour femmes motocyclistes. Je lui ai acheté des blouses Harley®, des bottes Harley ainsi qu’un blouson en tissu et un blouson en cuir Harley. C’est facile maintenant de la faire entrer chez un concessionnaire Harley. Merci, Harley-Davidson!

Je voulais une moto depuis des années. J’ai eu 50 ans en 2017. La crise de la cinquantaine aidant, j’ai décidé de passer

CHIP MICHAEL Par courriel

Récemment, j’ai traversé le pays avec des amis depuis la Floride. On est passés par le Texas, le Nouveau-Mexique, le Colorado et le Wyoming pour aboutir à Sturgis, au Dakota du Sud. On a bien sûr rendu visite à tous les concessionnaires Harley-Davidson® le long de la route. SCOTT MARCHETTA Par courriel

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Strap La galerie des membres 3. UN PARTENARIAT COULÉ DANS LE MÉTAL

LA GALERIE DES MEMBRES

Cette photo a été prise juste après notre mariage. On s’est rencontrés il y a cinq ans par l’entremise d’amis communs. J’avais une Iron Sportster® 2012 et celui qui allait bientôt être mon mari, une Fat Boy® 2005, qui est maintenant aussi à moi. On a fait de nombreux voyages à moto ensemble au fil des ans et on a hâte d’ajouter plus de kilomètres à nos beautés. TRYSA ET TOM STEPPINGS Green Valley, Ontario

4. FÉERIE D’AUTOMNE Me voici, fin octobre 2017, en compagnie de Peter Churcher (avec le casque blanc), membre comme moi du Chapitre HOG® Huronia. Nous admirons les couleurs de l’automne près de Bala, en Ontario.

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WAYNE MCCURDY Barrie, Ontario

5. QUELLE BEAUTÉ! L’heureuse nouvelle propriétaire aux côtés de son projet Bobber, Marilynn Clement! 6

PATRICK LECHASSEUR Verchères, Québec

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6. UN GNOME DE BONNE COMPAGNIE Ma femme et moi avons emmené un ami à Ste-Lucie. MORGAN ENNIS Decatur, Texas

7. UN QUÉBÉCOIS AU BARRAGE HOOVER En novembre 2017, j’ai loué une Ultra Milwaukee-Eight® chez Las Vegas Harley-Davidson, où j’ai été servi par des gens d’une grande gentillesse, et je me suis rendu au Red Rock Canyon et au barrage Hoover. ANDRÉ DI VITA Saint-Augustin-de-Desmaures, Québec

8. PAS FROID AUX YEUX Encore sur ma Big Red (une H-D® Classic 2009) le 26 novembre 2017, près de Medicine Hat, en Alberta! BRIAN BANNERHOLT Medicine Hat, Alberta 14

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La galerie des membres Strap 9. BIENTÔT TREIZE À LA DOUZAINE? En novembre 2017, je suis allée chercher ma 12e Harley® chez Trev Deeley Motorcycles à Vancouver : une Road King® 2017. Trev Deeley l’a personnalisée avec une roue avant de 19 po, une partie avant chromée, des disques polis ainsi que des pièces peintes et des sacoches allongées provenant d’une Road King Special. Je fais de la moto depuis plus de 40 ans, je porte fièrement mon épinglette 800 000 kilomètres du Programme de millage HOG® et j’ai parcouru tout le Canada et les États-Unis. J’ai roulé en Australie et j’ai envoyé ma Harley en Europe à trois reprises, une fois pour un voyage solo de quatre mois dans 20 pays.

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DEBORRAH MACPHEE-MUNRO Burnaby, Colombie-Britannique

10. UN CLIENT SATISFAIT Après avoir roulé sur des motos japonaises pendant des années, j’ai décidé de m’offrir ma première Harley-Davidson®, une Limited 2017. Mitch chez Barrie Harley-Davidson nous a très bien conseillés, ma femme et moi. Le premier point à notre ordre du jour était un voyage sur la côte est avec notre nouvelle Limited. On a parcouru près de 6 000 kilomètres et la moto a fonctionné comme un charme. On me voit ici avec ma moto neuve au début de la piste Cabot sur l’île du Cap-Breton en Nouvelle-Écosse. DAVID LORING Huntsville, Ontario

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LA GALERIE DES MEMBRES

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11. DIGNE DE HOLLYWOOD Voici ma Fat Boy 2006 à la californienne : guidon Beach, suspension pneumatique, échappement de 36 po avec embout queue de poisson et sacoche Springer! PATRICK LECHASSEUR Verchères, Québec

12. NOUVEAU DÉPART Je suis un nouveau membre HOG®. J’ai affiché une photo sur ma page Facebook et mon ami m’a suggéré de l’envoyer à HOG® Magazine Canada. La voici. Je suis photographié avec ma V-Rod® 2002. STEWART CURRY Ottawa, Ontario 16

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La galerie des membres Strap 14. LE BANDIT MASQUÉ CODY GAMBLE Echo Bay, Ontario

15. LE BARBIER ANGEL Au cours de notre virée sur la Route 66, nous avons eu la chance de voir Angel, le barbier le plus populaire de la Route 66, à Seligman, en Arizona, le 29 juin 2017. Partis de Mirabel, au Québec, ma femme et moi avons parcouru 11 000 kilomètres au cours de cette équipée qui nous a menés jusqu’à Santa Monica, en Californie. Ce fut l’un des plus beaux voyages de notre vie, mais le moment le plus marquant a été la rencontre d’Angel le barbier. CLAUDE BEAUMIER ET JOANNE BERTRAND Mirabel, Québec

16. ROSE, BLEU… ET CHROME Pour notre 10e anniversaire, ma femme et moi sommes partis en voyage. Les paysages montagneux et la faune que nous avons vus en filant sur la Promenade des glaciers nous ont enchantés. C’est un voyage que nous espérons refaire. EMANUELE BULFON Jasper, Alberta

13. DANS LA FAMILLE

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Je fais de la moto depuis toujours. Maintenant j’en fais avec mon fils et mon petit-fils. L’été dernier, on est allés à Newport Beach, en Orégon, en passant par le Glacier National Park à l’aller et par Yellowstone au retour – un voyage de 10 000 kilomètres. Peu après, on a parcouru, mon petit-fils, mon fils et moi, une partie de la Virginie-Occidentale, où nous habitons, toujours à moto. Je ne peux décrire à quel point je suis heureux de partager mon amour de la moto avec mes enfants et petits-enfants. Je souhaite à tous de vivre cette expérience trigénérationnelle! JAMES S. (STEVE) TINCHER Par courriel HOG HOG®®MAGAZINE MAGAZINECANADA CANADA

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Ténérife

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Quelle meilleure façon d’explorer la magnifique île de Ténérife qu’au guidon de la nouvelle Sport Glide 2018...

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Ténérife TÉNÉRIFE – PETITE, MAIS DE FORME PARFAITE À l’œil, Ténérife n’est pas une grande île. On peut en faire le tour en auto en quelques heures. Mais d’un point de vue géologique, elle offre une masse imposante, sculptée couche après couche par une succession d’éruptions volcaniques sur des millions et des millions d’années, et s’élève jusqu’à 3 718 mètres au-dessus du niveau de la mer. On se sent en terrain connu à bien des égards sur cette île superbe qui fait partie des Canaries, l’une des communautés autonomes de l’Espagne. Située à seulement 300 kilomètres au large des côtes du Maroc et du Sahara occidental, Ténérife vous réserve aussi bien des découvertes. C’est une bonne idée de commencer par le sud et de se diriger vers le nord. Mais il faut auparavant garder en tête que la TF-1 est la grand-route qui longe la plus grande partie du sud de l’île – un trajet utile, mais un peu ennuyant. La TF-5 dessert le côté nord-est. Et il y a deux aéroports : TFS au sud et TFN au nord. Il peut être tentant de prendre le chemin usuel qui mène au sommet du volcan (Pico del Teide) en passant par Arona et la TF-51, mais vous risquez d’être pris dans la horde des vacanciers. Prenez plutôt la TF-54 à la sortie de la TF-1, traversez San Isidro et rendez-vous à Granadilla, puis tout de suite à gauche, puis à droite sur la TF-21 vers Vilaflor. Vous vous demanderez pourquoi tout ce chichi jusqu’à ce que vous atteigniez un tronçon paradisiaque à deux voies qui serpente à travers le Monument naturel de la Montaña Colorada. La traversée de Vilaflor vous réserve d’autres paysages époustouflants, mais après commence la descente et soudainement des champs de lave surgissent – comme si l’enfer avait congelé autour de vous. Il faut encore grimper 1 000 mètres pour atteindre le Pico del Teide, le plus haut sommet de l’Espagne. Il y a un téléphérique qui vous y mène. En descendant du côté nord de l’île vers Santa Cruz, le paysage se transforme de nouveau : tout devient vert et luxuriant en raison du microclimat de cette partie de l’île. Une autre route divertissante pour descendre du côté sud-ouest est la TF-38 vers Chio, que l’on prend à partir de la TF-21. Dans sa partie haute, elle coupe à travers un vaste champ de lave et offre à gauche une vue magnifique sur la mer et la petite île de La Gomera.

LA HARLEY-DAVIDSON® SPORT GLIDE Quoi de mieux pour parcourir cette île captivante qu’une moto, elle aussi pleine de surprises? Après une absence de 25 ans, le nom Sport Glide est de retour dans la gamme H-D® et devient le neuvième membre de la famille des motos Softail® 2018. Bien qu’elle tire ses éléments de style de la Street Glide® tout équipée, la Sport Glide est beaucoup plus compacte. Sa position de conduite

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Ténérife décontractée et sa portée au sol facilitée s’expliquent par sa selle au contour soigné, ses repose-pieds avancés et son guidon aux courbes arrondies légèrement reculé. Et même si le moteur Milwaukee-Eight® de 1 745 cm3 est maintenant familier, il ne manque pas d’impressionner avec son couple facile et sans effort – 107 lb-pi (145 Nm) à seulement 3 250 tr/min. Contrôlée par une commande électronique des gaz, la connexion du pilote à ce couple est exceptionnelle. Et bien que le moteur soit solidement monté, les deux axes d’équilibrage font en sorte que le caractère H-D se ressente dès le premier vrombissement. La boîte de vitesses est précise et chaque rapport glisse avec douceur. Et le design d’ensemble est propre : pas de câbles, de tuyaux ou de plomberie exposés, juste un glorieux bicylindre en V noir et chromé au centre d’une moto fabriquée avec soin. Et ne vous méprenez pas : la Sport Glide, avec sa suspension arrière Softail monoamortisseur et ses fourches avant à soupape à double flexion reliées par un châssis tubulaire rigide en acier, se manipule avec brio. Les routes autour de Tenerife sont un bon test pour n’importe quelle moto et la Sport Glide l’a réussi haut la main, prenant les virages les plus serrés avec un simple coup de guidon, un effleurement des freins et une légère accélération. Et que dire de la polyvalence de la Sport Glide? Il ne faut que 30 secondes pour retirer le carénage profilé lorsque le verrouillage de la colonne de direction est désactivé. Les sacoches verrouillables se retirent tout aussi facilement, ce qui permet de passer rapidement d’un modèle urbain/grand-route à un cruiser long et bas. Bien que la protection contre le vent offerte par le carénage soit un incontournable sur l’autoroute, on peut aussi s’en débarrasser lorsqu’on roule à une cadence plus relax. Autre détail intéressant : il y a même un port de chargement USB dissimulé à gauche sur la colonne de direction. Oui, la Sport Glide sait avaler des kilomètres en ligne droite et se frayer un chemin à travers des rues encombrées avec une facilité absolue. Mais en vérité, elle ne vit que pour les virages, surtout ceux des magnifiques routes de Tenerife. Alors n’ayez pas peur de trop lui en demander : prenez la courbe jusqu’à son apex, accélérez tôt et laissez le virage derrière vous pour vous attaquer au prochain!

Pour en savoir plus sur la Harley-Davidson Sport Glide et les autres modèles de la gamme Softail 2018, visitez le www.harley-davidson.com

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Ténérife

¶ (#+4' Roulez sur une H-D à Ténérife Le concessionnaire H-D agréé se trouve dans le nord de l’île et vous louera une moto avec plaisir – peut-être même une nouvelle Sport Glide. Choisissez quand y aller Tenerife est une destination très touristique; il y fait soleil toute l’année. En hiver, il y a moins de monde sur les routes et la température demeure agréable – entre 15 et 20 0C, mais il peut y avoir de la neige à la base du Teide et du givre et de la glace dans le nord de l’île. Faites bien attention… … aux voitures de location roulant à 15 km/h et à leurs passagers qui sortent le bras pour prendre des photos avec leur cellulaire. Ces automobilistes peuvent tout aussi bien arrêter brusquement, faire un virage en U, reculer soudainement ou faire le trois. Les motos sont le moindre de leur souci.

¶ 0' 2#5 (#+4' Vous attendre à rouler pendant des semaines Bien que Ténérife soit la plus grande des îles Canaries, vous en aurez fait le tour en deux ou trois jours. Vous fier entièrement à votre GPS Si vous en utilisez un, ce qui vous semble un raccourci parfaitement logique entre deux tronçons d’une route décente peut rapidement devenir une montée verticale sur le gravier. Oublier la protection solaire L’effet des rayons UV du soleil est multiplié en altitude; c’est donc facile d’attraper un coup de soleil sur des routes de montagne.



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Les résultats de la compétition de personnalisation Brewtown Throwdown au Mama Tried Motorcycle Show. Texte : Dustin Woods Photos : Brett Smith et Jonathan Griffith

L’AS DE LA PERSONNALISATION H-D ®

CHARLIE STOCKWELL GALVANISE MILWAUKEE

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Mama Tried vec plus de 150 motos custom HarleyDavidson® à son actif, Charlie Stockwell connaît par cœur le stress des échéanciers serrés et des attentes impossibles, mais travailler sur une moto qu’il n’avait jamais vue, avec des coéquipiers qu’il n’avait jamais rencontrés et un délai d’exécution de 48 heures avant le grand dévoilement devant le public, relevait du défi. Bien au courant qu’un grand nombre, sinon la plupart, des propriétaires de modèles Sportster® adaptent leurs machines en fonction de leur style personnel, la Motor Company a décidé de lancer les modèles Iron 1200™ et Forty-Eight® Special 2018 au Mama Tried Motorcycle Show en février et de demander à quatre équipes de démontrer leurs talents lors de la compétition de personnalisation Brewtown Throwdown. Mama Tried met en vedette des motos et des moteurs fabriqués à la main remontant à aussi loin que le début des années 1900 de sorte que les options

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esthétiques étaient illimitées. Rejoignant une équipe composée de mécaniciens, de journalistes et de membres du personnel de Harley®, le britannique Stockwell s’est rendu à Milwaukee pour y participer. Aujourd’hui responsable du design et de la personnalisation chez Warr’s Harley-Davidson à Londres, Stockwell a débuté chez ce concessionnaire il y a de cela 22 ans en balayant les planchers et en préparant du thé tout en étudiant l’art et le graphisme. Il réussit ensuite à convaincre ses patrons de lui laisser construire une moto custom. Grâce à son incroyable dynamisme et à son souci maniaque du détail, ses créations personnalisées attirent l’attention du monde entier. Les médias sociaux lui permettent de faire connaître ses projets à un public plus large, surtout sur Instagram. Son humilité, son énorme talent, son charisme envoûtant et son accent ne font qu’ajouter à la popularité de ce britannique capable de faire de la magie avec des motos. Stockwell met aussi à profit son influence pour

aider des gens dans le besoin. Alors qu’il participait au Bangkok Motorbike Festival, il a conçu une collection de tee-shirts et les produits de la vente ont été versés à la Foundation for Slum Child Care de cette ville. « L’industrie de la moto est synonyme de passion et de plaisir pour les adeptes, explique Stockwell, mais

sans qu’il y ait un apport concret pour l’humanité. Je me suis permis de faire appel à la communauté motocycliste et sa générosité m’a réellement touché. » Maintenant à sa cinquième édition, Mama Tried réunit chaque année dans l’arrière-cour de H-D des constructeurs amateurs et des fabricants professionnels. Nommé d’après la fameuse chanson de Merle Haggard sur une mère qui essaie vainement de garder son fils dans le droit chemin, l’événement de cette année comptait plus de 100 motos – des choppers et bobbers aux Café racers et motos de course de côte. C’était l’endroit idéal pour dévoiler une paire de customs originaux. En tant que successeurs des modèles Iron 883™ et Forty-Eight®, les nouvelles motos captent l’essence des modèles qu’elles remplacent en plus d’offrir des détails stylistiques revisités, tels que les guidons mini-ape et le graphisme sur le réservoir inspiré des années 70, et la performance « boostée » du


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Mama Tried bicylindre en V Evolution™ de 1 202 cm3. Pour continuer à bien alimenter la passion ardente des motos pendant le long hiver froid de Milwaukee, le week-end a débordé d’activités célébrant la culture et les sous-cultures du motocyclisme, y compris les courses flat track et une bonne vieille compétition de personnalisation. L’un des moments forts fut effectivement le Brewtown Throwdown : quatre équipes, 48 heures et carte blanche pour personnaliser une Sportster dont le dévoilement allait avoir lieu aux courses Flat Out Friday. Se réunissant pour la première fois la veille en vue de planifier leur attaque, chaque équipe s’est fait dire qu’il s’agissait d’une compétition amicale, mais tout le monde voulait créer la meilleure moto et montrer qui était le maître. Tout comme la bière, l’inspiration coulait à flot, quitte à essayer d’amener les autres équipes à divulguer leurs secrets. Comme les motos devaient être expédiées pour respecter l’échéancier, il ne restait pratiquement qu’une journée pour compléter le projet. Il fallait non seulement composer avec un délai incroyablement serré, mais aussi travailler avec une équipe d’inconnus dans l’atelier de quelqu’un d’autre avec ses outils – en somme, tout pour compliquer le processus. Malgré la course contre la montre, des segments de film ont été téléchargés sur Facebook Live et des messages ont été publiés sur Snapchat et Instagram pour permettre aux abonnés de suivre l’évolution des projets. Vu son expérience, Stockwell visait comme de raison une moto custom ultra-performante. « Je voulais construire un bolide custom de course flat 28

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«

... LES NOUVELLES MOTOS CAPTENT L’ESSENCE DES MODÈLES QU’ELLES REMPLACENT EN PLUS D’OFFRIR DES DÉTAILS STYLISTIQUES REVISITÉS, TELS QUE LES GUIDONS MINI-APE ET LE GRAPHISME SUR LE RESERVOIR INSPIRÉ DES ANNÉES 70...

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track puisque la moto allait Œtre dév oilée au Flat O ut Friday et au Mama Tried », explique Stockwell. Team Roadster – c’est le nom que l’équipe s’était donné – s’est rendu chez Milwaukee Harley-Davidson pour commencer à transformer une Harley-Davidson 1200 Roadster™. Faisant face à trois autres équipes avec chacune l’un des deux nouveaux modèles à personnaliser, Team Roadster a décidé de modifier la 1200 Roadster pour en faire une machine de course flat track. « O n n’avait aucune idée de ce qui se passait dans les autres équipes, précise Stockwell, et on n’allait pas le savoir avant l’événement Flat O ut Friday. » Comme si respecter l’échéancier n’était pas déjà assez difficile, Mark Atkins (Rusty Butcher) est arrivé à l’atelier pour faire remplacer l’embrayage de sa moto flat track Harley-Davidson 30

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Street® 750 pour pouvoir continuer à s’entraîner pour la course. L’équipe s’est alors dit : pourquoi ne pas aussi inscrire la machine en construction à la course H-D Hooligan? Après quelques appels, l’autorisation a été obtenue, mais il fallait trouver un pilote qui n’y participait pas déjà. Avec seulement quelques heures de préavis, Thor, de See See Motorcycles, est venu à la rescousse. Pl us de 10 000 personnes ont assisté à l’événement au Bradley Center et trois millions de téléspectateurs l’ont regardé via les canaux des réseaux sociaux de H-D. Team Roadster a déshabillé le moteur pour installer un kit Stage 4; le filtre à air a été remplacé et un système d’échappement custom 2 en 2 en aluminium et une prise d’air à haut rendement du marché secondaire ont été

ajoutés, tant pour le style que pour la performance. Les roues rayonnées sont arrivées juste à temps. L’un des apports de Stockwell a été l’un de ses éléments distinctifs : un réservoir à carburant profilé et modifié avec des plaques

d’aluminium. la fin, l’équipe avait de quoi Œtre fière! « Des visiteurs provenant des quatre coins de la planète ont convergé vers Milwaukee au beau milieu de l’hiver pour passer un bon moment ensemble et découvrir des motos incroyables, fait remarquer Stockwell. L’atmosphère était géniale. » Les résultats de cette compétition, tout comme les équipes elles-mŒmes , étaient tous très différents et uniques : un chopper, un bobber, un Café racer et un flat-tracker. « Bien sûr, je préfère la moto que nous avons construite, confesse Stockwell. Mais j’ai été impressionné non seulement par ce que la compétition a créé, mais aussi par tout ce qui peut Œtre fai t avec une Sportster de série. C’est la plateforme idéale pour ceux qui ont un plus petit budget et qui essaient d’obtenir un look custom original. » Stockwell résume ainsi l’expérience : « J’ai hâte à l’an prochain! O n s’est amusés avec des motos et on s’est fait de nouveaux amis. C’est ça, au fond, la vie. »


UNIS, NOUS CÉLÉBRONS Célébrez les 115 ans d’histoire de Harley-Davidson avec un rivet Living the Legend édition du 115 anniversaire. C’est le moyen idéal pour honorer un ami motard ou commémorer votre propre voyage. Créez le vôtre aujourd’hui sur h-dmuseum.com/115rivet ®

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©H-D 2018. Tous droits réservés. H-D, Harley, Harley-Davidson et le logo Bar & Shield font partie des marques de commerce de H-D U.S.A., LLC.


La Journée internationale de motocyclisme au féminin

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POWER

La Journée internationale du motocyclisme au féminin célèbre la communauté grandissante des femmes motocyclistes.

Texte : Becky Goebel @actuallyitsaxel Photos : Ashley Barker

Quiconque connaît quelque chose au monde des motos sait que la communauté des femmes motocyclistes est en pleine effervescence et ce, grâce à l’influence d’Internet, au nombre croissant de rencontres réservées aux femmes et au mouvement « Girl Power ». La Journée internationale du motocyclisme au féminin (JIMF) est célébrée partout dans le monde depuis 12 ans. Sa mission : mettre en lumière la passion des femmes pour le motocyclisme à l’échelle planétaire et inviter les autres femmes à découvrir les joies de ce sport à leur tour. C’est toujours le premier samedi de mai qu’a lieu la JIMD. Cette année, ce fut le 5 mai et heureusement le 32

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PHOTO : THE MOTO FOTO | DAN LIM

La Journée internationale de motocyclisme au féminin

soleil était de la partie. Des rencontres ont été organisées dans tous les grands centres urbains de l’Amérique du Nord et on pouvait facilement les suivre sur Instagram, sur Facebook et sur Twitter avec les mots-clics #JustRide et #IFRD. Les principaux lieux de rencontre au Canada furent Vancouver et Toronto. J’ai organisé la première cuvée de la JIMF de Vancouver en 2014; quatre femmes se sont présentées au lieu de rendez-vous fixé dans l’Eastside du centre-ville. L’année d’après, il y en a eu douze, puis le nombre a doublé d’année en année. L’édition que j’ai organisée cette année n’a pas fait exception : plus d’une centaine de femmes se sont présentées chez le concessionnaire Trev Deeley Motorcycles HarleyDavidson à Vancouver. Comme un grand nombre des autres randonnées de la JIMF à travers le monde, le 34

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rassemblement de Vancouver débute par un café, le plaisir d’exhiber nos motos et des prix de présence de toutes sortes. À midi, nous nous mettons en route. Cette année, nous nous sommes rendues à Deep Cove et nous avons aligné nos montures le long de l’océan. C’est toujours extraordinaire de voir dans son rétroviseur une marée de femmes au guidon de leur moto qui déferle le long des collines. Je suis tellement fière d’être une femme motocycliste et, au passage de chacun, des saluts enthousiastes s’échangent. C’est ma journée préférée de l’année. Une randonnée semblable s’est déroulée à Toronto. Près de 40 motocyclistes se sont lancées dans les rues pour célébrer la liberté et la camaraderie entre consœurs. Montréal compte aussi une grande communauté de femmes

motocyclistes, dont un grand nombre profitent de ce samedi spécial pour témoigner de leur solidarité avec les autres mordues de la moto. Des groupes de femmes motocyclistes comme The Litas et des femmes membres de chapitres HOG un peu partout au pays se réunissent dans leurs villes pour faire la fête. Certaines femmes profitent de cette journée pour revenir à leur moto après un long hiver ou entreprendre un road trip. Si la Journée internationale du motocyclisme au féminin existe depuis 12 ans, bon nombre des femmes qui y participent font de la moto depuis plus longtemps. ll y a des motocyclistes très chevronnées, qui m’inspirent toujours. Il y a aussi des motocyclistes novices qui font leur première randonnée de groupe. La camaraderie entre les deux est au


La Journée internationale de motocyclisme au féminin rendez-vous dès les premiers instants. En fait, c’est lors de cet événement que bien des femmes apprennent à piloter une moto dans un groupe et se familiarisent avec toutes sortes d’aspects de leur monture. Elles en ressortent inspirées et encore plus conscientes de la puissante communauté que forment les femmes motocyclistes. Après la Journée internationale du motocyclisme au féminin, bien des femmes passent leur été à faire de petites virées avec d’autres consœurs pour ensuite aboutir dans un pub où elles planifient leur randonnée pour se rendre à un autre événement annuel réservé aux femmes dans la région Pacifique NordOuest : The Dream Roll. The Dream Roll est le deuxième rassemblement de femmes motocyclistes en importance au monde! Il existe toute une communauté pour aider les femmes à apprendre à piloter une moto, à trouver une monture qui leur convient et à se mettre en contact avec d’autres femmes qui partagent les mêmes goûts. La Journée internationale du motocyclisme au féminin est une plate-forme formidable pour aider les femmes à se réunir, mais en fin de compte, ce sont les femmes qui font l’effort de se rassembler, de se serrer les mains et de tisser des liens qui créent cette communauté. Rien n’égale le feeling de rouler côte à côte avec d’autres femmes motocyclistes! J’encourage toutes les femmes, peu importe leur âge ou leur style de moto, à faire ensemble de courtes virées ou de longs voyages. Pour en savoir plus sur la Journée internationale du motocyclisme au féminin, consultez le motoress.com/ international-female-ride-day. HOG ® MAGAZINE CANADA

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Capitaine de route

montrer

la voie

Le cours HOG® pour les capitaines de route améliore les habitudes et parfait les compétences. Texte : Dustin Woods Photos : The Moto Foto | Dan Lim


Capitaine de route

Rouler dans un grand groupe est une expérience relativement nouvelle pour moi. Comme au fil des ans la plupart de mes copains ont vendu leurs motos pour acheter des bagues de fiançailles, je pars à l’aventure la plupart de temps seul. Ayant participé à seulement quelques courtes randonnées en groupe depuis mon adhésion au HOG®, j’ai pensé que le cours pour les capitaines de route du Rider Training Institute améliorerait mes compétences et m’indiquerait les bonnes pratiques à suivre avant que je prenne de mauvais plis. Le programme m’a fait comprendre non seulement les subtilités d’une randonnée en groupe, mais aussi les nombreux facteurs qui contribuent à en faire une expérience positive pour tous les participants. Le matin, après un rappel des consignes de sécurité, nous nous sommes entraînés à faire divers exercices de conduite à basse vitesse et de freinage d’urgence. Nos moniteurs, Steve et Shawna, nous ont ensuite expliqué les rôles et responsabilités du capitaine de route sur la moto de tête, du second qui suit immédiatement après et du balayeur ou serre-file à la fin de la formation. Steve nous a aussi fait remarquer qu’un gros groupe peut être difficile à contrôler et qu’il vaut mieux le subdiviser. Le capitaine de route ne fait pas que rouler à la tête du convoi. Il lui revient de revoir le parcours en prévoyant les arrêts pour l’essence, les toilettes et, bien sûr,

le café. Avant de lever les béquilles, il est recommandé au capitaine de route d’aller saluer chaque motocycliste afin d’évaluer son niveau d’expérience et l’état de sa monture. Il est important aussi de prendre le nom de chaque participant ainsi que son numéro de cellulaire et de noter les noms des personnes à contacter en cas d’urgence. S’il incombe au capitaine de route de bien connaître l’itinéraire et de veiller à garder le bon tempo, le second de par sa position fournit une deuxième paire d’yeux pour anticiper les dangers potentiels et les situations qui pourraient interrompre la procession. Le balayeur, lui, peut surveiller le comportement du groupe et s’assurer qu’on ne laisse personne derrière. Nous avons ensuite parlé de la formation à respecter sur la route ainsi que des signaux de la main à utiliser pour communiquer entre nous avant d’aller mettre en pratique nos compétences dans les rues de la ville et sur des autoroutes bien achalandées. Ce n’est pas évident de réunir un groupe de motocyclistes ayant divers niveaux d’expérience et d’aptitude au guidon de motos différentes et cela ne devrait certainement pas être pris à la légère. Il y a un nombre infini de variables en jeu et il est important de limiter le nombre de complications et dangers possibles afin d’assurer une randonnée agréable et sécuritaire pour tous.

5 conseils précieux d’un capitaine de route

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La bonne formation Veillez à ce que les motocyclistes respectent la bonne formation et la bonne cadence compte tenu des conditions routières et de leur aptitude de conduite.

Une bonne réunion avant le départ Rencontrez chaque participant et voyez dans quel état est leur moto. Passez en revue les signaux de la main et le plan de la journée.

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La bonne préparation Ayez bien en tête le parcours et un plan pour le plus grand nombre de variables possible. Des outils, du ruban à conduits et des Tylenol sont toujours bien pratiques.

La bonne cadence Tenez compte des conditions routières et météo ainsi que des aptitudes et du confort de tous les motocyclistes.

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De bonnes communications Servez-vous de radios pour communiquer avec le second et le balayeur et des signaux de la main pour garder le groupe dans le coup.

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Strap de randonnées Récits

Thérapie sur deux roues De grands copains se retrouvent après 18 ans et entreprennent un voyage mémorable. Sgt Clay Carter, Aviation royale canadienne

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Récits de randonnées

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e dois admettre que je ne cessais de jouer du poignet en descendant à moto la côte qui menait à Revelstoke, en ColombieBritannique. Brooksy m’avait texté, lorsque je me suis arrêté pour un plein à Field, qu’il était au Ramada. Il avait roulé toute la journée depuis Chilliwack, en ColombieBritannique, et moi, j’étais parti d’Edson, en Alberta, et passé par le lac Cold. Brooksy et moi nous sommes rencontrés en 1999 à Petawawa, en Ontario. Nous nous sommes tout de suite bien entendus. C’était en mai, il faisait beau et nous étions sur le point de commencer un cours de qualification de sapeur de combat de niveau III. Nous venions tous les deux d’une petite ville, Sawyerville, au Québec, dans le cas de Brooksy, et Edson pour ma part. Le personnel de l’école de combat et les moustiques dans la zone d’entraînement ne nous ont pas manqués. Pas moyen d’échapper à la routine quotidienne des inspections, des exercices militaires, de l’entraînement physique et, bien sûr, de l’apprentissage des techniques du génie du combat. Une expérience du genre a deux effets sur un individu : elle te pousse à aller deux fois plus loin et elle forge des amitiés pour la vie. À la fin de notre école de combat, nous avons tous deux été affectés au régiment du

génie du combat à Edmonton. De longues journées à affûter des pelles ont été rendues moins pénibles grâce à nos discussions au sujet de notre Harley-Davidson® préférée et de la randonnée épique que nous ferions un jour ensemble. Les années ont passé. Nous étions maintenant en 2009 et chacun était propriétaire d’une Harley® : une Dyna® Wide Glide® 2005 pour Brooksy et une Road King® Custom 2006 dans mon cas. Il y avait toutefois un problème : nous habitions aux deux extrémités du pays. Brooksy s’était installé à Chilliwack après avoir pris sa retraite des forces militaires et moi, j’avais été muté au service d’incendie de l’ARC à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Chaque fois qu’on était de retour d’une journée sur sa Harley, on avait envie de décrire à l’autre ce qu’on avait fait et chaque conversation se terminait par une allusion à ce fameux voyage qu’on ferait ensemble et qui inclurait pour sûr les Rocheuses. Avance rapide en 2017. J’étais affecté à Cold Lake depuis 2015 et ma vie avait pris une tout autre tournure. J’étais maintenant séparé et mon seul enfant avait décidé de rester à Halifax. Sans femme et sans enfant, tout ce qui me restait vraiment, c’étaient mon travail et ma moto. Booksy a alors déclaré que c’était le temps de faire

ce voyage d’autant que nos provinces étaient contiguës. J’hésitais : comme toute personne après une séparation, je ne roulais pas sur l’or. Brooksy n’y est pas allé par quatre chemins : « Je m’occupe des hôtels; tu paies un repas de temps à autre. Ça te va, mon chum? ». J’ai mis mon orgueil de côté et j’ai dit oui. Il n’y avait pas de revenez-y. Je fis en sorte que Brooksy puisse noter ma présence en m’approchant de Revelstoke avec quelques rétrogradations à haut régime. Il était là qui m’attendait dehors, les pouces en l’air. Je vous jure qu’il n’avait pas changé. Après une couple d’accolades et de « holy s*#ts », on aurait dit qu’en un instant nous étions revenus 18 ans en arrière. On a pris le temps de faire le tour de chacune de nos montures – la Ultra Classic® 2012 de Broosky et ma CVO Ultra Classic 2007 – tout en échangeant fébrilement nos commentaires sur le comportement routier de nos gros baggers. « On a vraiment beaucoup de chance d’avoir ces motos et de faire ce voyage », a souligné Brooksy. Tout en bouffant à un resto du coin, on a fait une reconnaissance cartographique complète à partir de mon Manuel des randonnées HOG®. En nous pinçant pour nous rappeler que ce n’était pas juste un rêve, nous avons décidé de mettre le cap sur Nakusp dès le lendemain.

Le lendemain matin, nous nous sommes mis en route pour Riders Retreat et ses tentes pré-installées, un site pour motocyclistes à Nakusp qui figurait haut sur la liste de Google. C’était génial! On peut préparer sa propre popote dans une cuisine extérieure tout équipée; il y a des douches, des lits superposés et un foyer dehors autour duquel on peut s’installer avec les autres motocyclistes pour une bonne jase. Pendant notre séjour à Nakusp, nous avons exploré les sources thermales du coin. Le trajet lui-même était fou tant il y avait des virages. Mon pneu arrière en a pris pour son rhume! Les sources thermales étaient fantastiques – claires comme du cristal et bien chaudes pour soulager nos os endoloris. Une bonne façon de se détendre, loin de la foule, après une journée sur la route. Le soir, on s’est assis autour d’un feu de camp alimenté au propane (il y avait une interdiction formelle de faire un feu de bois). Au petit matin, il était temps de nouveau d’enfourcher nos montures pour poursuivre notre aventure. Notre hôtesse à Riders nous avait suggéré de ne pas rater la route en direction sud jusqu’à New Denver, puis celle en direction est jusqu’à Kaslo. Elle avait raison. Le parcours menant à New Denver était panoramique, en plus

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Récits de randonnées d’inclure des courbes intéressantes. Une fois à New Denver, on s’est payé un café et quelque chose à manger. Jusqu’à ce jour, je n’ai aucune idée du menu de ce petit déjeuner; le seul souvenir que j’ai, ce sont des biscuits au beurre d’arachide et à la gelée. Si jamais vous allez à New Denver, ne ratez pas les meilleurs biscuits au monde chez Inspirations By Sanderella. Une fois la panse remplie de biscuits, Brooksy et moi avons mis le cap sur Kaslo. C’est ici que j’ai commencé à racler mes marchepieds. C’était fou braque : des montées, des descentes, des lacets, des lignes droites – l’épreuve physique suprême! On a eu un fun noir; on en parle encore. Prenez l’ancienne 31A; vous ne serez pas déçus. Pas du tout le même niveau d’adrénaline sur la grand-route menant à Balfour, où nous avons pris le traversier jusqu’à Kootenay Bay après avoir lunché au café sur le quai. Les opérateurs des traversiers dans ce coin sont pas mal allumés : les motos sont placées sur la partie avant du traversier et débarquent donc en premier. Entre Kootenay Bay et Creston, nul besoin, comme sur la 31A, d’agripper le guidon avec toute la force de ses poignets, mais c’est quand même un parcours excitant dès qu’on arrive sur la crête de la pente à partir du rivage. Brooksy m’a suivi tout le long comme une queue de veau et, à notre grand étonnement, un couple du Texas sur une CVO Road Glide® Ultra d’un modèle récent a fait de même. Il faut vous attendre à d’autres raclages de marchepied. Le plein et une pause-café rapide à Creston. Notre plan était d’aller dormir à Cranbrook. Mais auparavant, une visite chez le concessionnaire de Creston s’imposait : Brooksy voulait faire examiner ses

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freins et j’avais besoin d’un changement d’huile. Chanceux comme nous le sommes, il y avait peu de techniciens en poste en ce lundi matin. Ce fut donc une longue matinée même si le centre de service a eu la gentillesse de nous faire passer en premier. On a tous vécu ça : en voyage, quand on a quelque chose de simple à faire faire, d’autres problèmes surgissent. Les freins de Brooksy avaient juste besoin d’un nettoyage, ce qui était une bonne nouvelle. Pour ma part, je devais décider ce que je voulais faire avec mon pneu arrière. Avec mes 300 livres et ma tendance à surmener la manette des gaz, la durée de vie de mes pneus arrière est plutôt courte. Selon le mécanicien, je pouvais peut-être ne pas avoir de problème jusqu’à mon retour à la maison, mais c’était risqué. J’ai acheté un pneu neuf. Un pneu nous semble toujours trop cher quand on n’est pas préparé à en acheter un. Nos porte-monnaie maintenant un peu allégés, on s’est rapidement remis en route. À mi-chemin, on a fait un arrêt pour nous étirer et faire quelques push-ups. Ces longues journées en selle sont fatigantes et mettent les fesses en compote. Il n’y a rien comme des étirements et 25 pompes pour remettre un vieux corps sur le piton. La route vers Golden était superbe – une belle combinaison de courbes sinueuses et de tronçons en droite ligne dans un décor de contreforts. Il avait fait horriblement chaud tout au long de la première moitié de notre voyage de cinq jours, mais la seconde moitié s’annonçait plus fraîche, ce qui a rendu la randonnée en fin d’après-midi fort agréable. Le lendemain matin, le temps était superbe – un peu frais, mais le soleil faisait toute la différence. Nous étions tous

les deux très surpris de voir des bornes de recharge Tesla dans le parc en face de notre hôtel. Je n’en avais jamais vu auparavant et je dois avouer qu’elles ont éveillé ma curiosité. Je suppose que c’est un avantgoût de ce que sera l’avenir. Quant à moi, je compte rester fidèle au ronronnement de mon moteur CVO 110 à carburant. Belle randonnée ce matin-là, malgré le temps frisquet – ce fut la matinée la plus froide de tout le voyage – et les travaux de construction qui nous ont ralentis. Le mercure a commencé à grimper un peu à notre arrivée à Field, où nous avons fait le plein rapidement. Pendant la vingtaine de minutes qui a suivi sur la 93, il a fait vraiment beau. Puis, fidèles à leur réputation, les Rocheuses nous ont plongés dans un quasi-hiver si bien que nous avons été obligés d’arrêter pour nous réchauffer. Après quelques push-ups, nous avons roulé jusqu’à Saskatchewan River Crossing, en Alberta, d’où nous avons piqué vers l’ouest sur la 11.


Récits de randonnées Changement total de paysage : de vastes lacs bleu sarcelle bordés de dunes de sable et plantés dans un décor de montagnes! Brooksy et moi sentions que notre aventure allait bientôt tirer à sa fin. Comme c’était notre dernière journée ensemble, nous nous sommes arrêtés un peu plus fréquemment pour admirer les lacs le long du chemin tout en faisant des séances de push-ups. Maintenant nos appétits étaient aiguisés et il fallait de toute façon refaire le plein de nos Ultra. Nous en avons profité pour aller déguster un délicieux hamburger au Nordegg Resort Lodge, juste à côté de la station-service. Ça y était. Nous savions qu’au prochain arrêt, il nous faudrait nous dire au revoir – en fait, à l’année prochaine pour notre prochain voyage. C’est à nos vitesses de croisière que nous parcouru la 11 en direction ouest jusqu’à la sortie de Cynthia/Lodgepole. Je dois dire que les indications le long de l’ancienne route secondaire 620 menant à Lodgepole laissent beaucoup à désirer. Nous nous sommes quittés après moult accolades et poignées de main. Ce voyage a été l’un des plus beaux de ma vie. Rouler avec mon frère, Brooksy. Se lancer sur la route et négocier des courbes tout en reprenant contact avec soi-même. Il n’y a rien de mieux. Mon frère m’a sauvé juste en me poussant à m’engager dans cette thérapie sur deux roues. Avec tous les changements auxquels j’ai fait face dans ma vie cette dernière année, avec tous les hauts et les bas, je dois admettre que je me sentais un peu claustrophobe. Je vous le dis : des routes en pleine nature, les Rocheuses, une Harley-Davidson et votre meilleur ami règlent tout cela en un rien de temps. HOG ® MAGAZINE CANADA

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Récits de randonnées

u d s e r t è m o l i k 0 0 0 8 e d e é s s Une ody

À I N MA

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I L A C A L , s, père et fils n ro lu x u e y jo trip Deux de leur road in le p à t n te profi la Californie. à a b o it n a M du : Kevin Small Texte et photos

JOUR 1 — C’EST UN DÉPART Après avoir parlé d’un road trip pendant des mois, nous voici, mon fils, Konner, et moi, dans une chambre d’hôtel à Glendive, au Montana. Nous avons quitté tôt ce matin Beausejour, au Manitoba, et la prairie qui nous est si familière. On a dû filer contre des vents forts sur la I-29. Le cou en compote et avec presque plus une goutte de carburant, on a réussi à se rendre à Fargo avant de piquer vers l’ouest sur la 1-94 pour une randonnée plus en douceur. Une gentille dame s’approche de nous à la station-service près de la frontière entre le Dakota du Nord et le Montana; elle veut photographier nos motos. Elle nous parle de son amour pour les motos, de son mari et de leur ranch au Wyoming, où elle nous invite à passer la nuit. Malheureusement, notre horaire ne nous permet pas d’accepter. En quittant la station-service, le soleil commence à descendre à l’horizon et à colorer le ciel. Les conditions météo sont idéales. Le parcours à travers des collines vallonnées nous comble de bonheur. JOUR 2 — VERS YELLOWSTONE En route sur la I-94 aux aurores. Notre objectif : le Beartooth Pass. La vue des premières montagnes provoque déjà chez nous des montées d’adrénaline. On entreprend l’escalade. De virage en U en virage en U, nous gravissons lentement la montagne sans nous rendre compte à quelle altitude nous nous trouvons jusqu’à ce que nous voyions les autres montagnes. Un superbe belvédère nous permet d’apercevoir au loin des pics enneigés et Red Lodge. Nous faisons la connaissance de trois autres motocyclistes : un homme plus âgé très charismatique, sa charmante épouse et leur ami. L’homme plus âgé nous dit qu’il voit que nous sommes des mordus de la HOG ® MAGAZINE CANADA

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Récits de randonnées moto à en juger d’après les couches de bibittes sur nos pare-brise et nos sièges baquets en peau de mouton. Avant de nous faire ses adieux, il prend Konner dans ses bras en nous disant qu’il a perdu un fils il y a dix ans et que Konner le fait penser à lui. À l’assaut maintenant du Beartooth. Au sommet, il y a de la neige; les lacs en bas sont superbes. En redescendant, on découvre une chute secrète dont on nous avait parlé à Miles City. Elle coupe la montagne avec majesté. Prochaine étape : le Yellowstone National Park. Les lacs, les arbres et les rivières sont fantastiques, mais les touristes en nombre nous forcent à avancer à pas de tortue. Pénible! Après une heure de route dans l’obscurité, on trouve une chambre à Alpine, au Wyoming. Épuisés, on s’endort en pensant à tout ce qu’on a fait et à tout ce qui nous attend. JOUR 3 — DANS LE DÉSERT Quelle journée! Départ dans la brume et le froid. D’Afton, on roule vers le sud à travers des canyons sur une série de routes sinueuses jusqu’à la I-80. Merveilleux parcours jusqu’à Salt Lake City : des tronçons d’autoroute qui serpentent en montée et en descente à travers les montagnes. C’est facile comme tout de dépasser et de filer comme des flèches. La traversée de Salt Lake City n’est pas un cadeau. La circulation est dense et les véhicules vont vite; il faut donc faire super attention et savoir accélérer et ralentir au besoin. On s’en est bien sortis. Au sud de Salt Lake, on pique sur la US 6, puis sur la US 50 vers le désert. Le désert réveille de fortes émotions. Je pense à notre objectif, le littoral de la Californie, et à la distance qui nous en sépare. Le ciel et la terre ici sont si vastes; le bleu du ciel est si intense. On roule vite, mais on dirait qu’on bouge à peine. C’est dans un état d’esprit surréel qu’on arrive à Austin, au Nevada, où on déniche un petit hôtel, The Pony Express. J’adore ces établissements vieillots, mais bien tenus. Ils ont du caractère. Je suis toujours curieux de savoir quel genre de personne décide de s’installer ici dans une petite ville du désert et d’y ouvrir un hôtel ou un motel. JOUR 4 — DU DÉSERT À LA PLAGE À la sortie d’Austin, de nouveau sur une grand-route en plein désert avec des chaînes de montagnes des deux côtés. 44

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Génial! En quittant la 50 en direction sud, nous prenons la 361 et nous faisons un arrêt à Hawthorn, une ville intéressante qui semble figée dans le temps. Dans le désert à l’alentour, il y a des bunkers où ont été stockés des obus, aux dires de notre serveuse qui nous a raconté que certains avaient éclaté et pulvérisé des fenêtres. Cap sur le sud vers le Yosemite National Park. Nous filons dans le désert sous un ciel d’un bleu incroyable et nous nous rapprochons des montagnes. Yosemite est superbe : la forêt, la chute et les lacs de montagne cristallins. À la sortie du parc, la route traverse des tunnels et sillonne une rivière torrentielle. Malgré une température de près de 400 C, nous gardons un moral du tonnerre en sachant que nous nous approchons de la côte. À la tombée du jour, nous continuons à serpenter à travers une dernière chaîne de montagnes et arrivons à Monterey. Après nous être trompés de chemin à quelques reprises et grâce aux indications d’un gardien qui nous empêche d’entrer dans une zone contrôlée, nous nous retrouvons sur la plage. Nous n’en croyons pas nos yeux. Samedi matin, nous quittions la maison et mardi soir nous sommes en Californie. Nous vivons un moment de rêve. Nous prenons le temps de regarder les vagues qui viennent s’écraser sur

la plage. Quel incroyable moment de bonheur à partager avec mon fiston. JOUR 5 — GROSSE JOURNÉE POUR BIG RED Au réveil, frais et dispos, nous décidons de retourner à la plage. En chemin, nous nous arrêtons sur l’accotement quand ma moto – Big Red – franchit la marque des 100 000 kilomètres. Après une petite célébration et quelques photos, nous empruntons de nouveau la grand-route qui longe le littoral et mène à Big Sur. Là, la voie est endommagée et bloquée; alors nous revenons sur nos pas et faisons de nombreux arrêts pour prendre des photos et nous imprégner de la beauté des lieux et de l’air salin. On découvre à l’extrémité d’une falaise une grosse roche sur laquelle nous nous installons pour admirer l’océan pendant un bon moment. C’est la vue qui remporte la palme de ce voyage. Des nuages gris couvrent le ciel et il pleut légèrement par intermittence. Nous sommes à 4 000 kilomètres de la maison et nous devons tous les deux être au travail lundi. Il est donc temps de retourner à Monterey, puis de reprendre en direction sud le Highway 101 planté dans un décor de champs de légumes avec, au loin, de petites chaînes de montagnes. La 58 East est plus qu’exigeante avec son enfilade de virages serrés. Ici les terres sont arides. Le parcours


Récits de randonnées à travers les montagnes me fait penser au Needles Highway dans le Dakota du Sud, mais sans l’altitude et les jolies vues. À Bakersfield, nous faisons une longue visite chez le concessionnaire Harley® pour admirer les nouveaux modèles 2018, après quoi nous poursuivons notre route sur le Highway 58 pour ensuite prendre la I-15. JOUR 6 — ZIGZAG DANS LE ZION Debout de bonne heure. L’air est frais. Toujours sur la I-15, qui traverse Las Vegas, et mène à Mesquite, au Nevada. Lunch chez Peggy Sue’s, une cantine d’allure ancienne aux murs couverts de photos d’Elvis Presley et de Marilyn Monroe et d’autres souvenirs du genre. En quittant le resto, on s’aperçoit que l’air s’est beaucoup réchauffé. Au diable les blousons de cuir. Nous continuons en direction nord sur la I-15 pour prendre ensuite le Highway 9 et entrer dans le Zion National Park, où la route se faufile entre de hautes parois de pierre rouge et des tunnels à n’en plus finir. À la sortie du parc, il se met à pleuvoir et le temps se refroidit soudainement. Nous enfilons nos tenues imperméables et filons vers le nord sur le Highway 89, puis sur la I-70 en direction est. Quelle

merveilleuse autoroute inter-États, bordée de hautes falaises rouges et toute en montée et en descente à travers des vallées. À l’approche de la frontière, les montagnes du Colorado se profilent à l’horizon. La pluie a cessé, mais un nuage menaçant semble nous attendre juste un peu plus loin. Nous apprécions notre bonne douche chaude à Fruita, au Colorado, après cet après-midi pluvieux et frisquet. JOUR 7 — LA RIVIÈRE COMME COMPAGNE Réveillés tôt, nous empruntons la I-70 East en direction des montagnes. C’est encore frisquet, mais le ciel est dégagé – à notre grand soulagement après la demi-journée d’hier. Très vite, nous nous élançons à travers les montagnes. Une belle rivière tumultueuse est présente à notre droite. Après Denver, le paysage devient presque plat. La visibilité est bonne et nous filons à toute vitesse. Je vérifie toujours dans mon rétroviseur si Konner est juste derrière moi. C’est bon de le voir, avec les poings dans le vent sur son guidon ape-hanger, déterminé à ne pas me lâcher d’un poil! Plus tard dans la journée, nous piquons vers le nord sur la 81 à York,

au Nebraska, puis nous nous rendons à Norfolk. Le soleil se couche peu à peu, l’air est encore chaud et nous roulons durant la dernière heure vêtus de nos seuls blousons. Nous avons parcouru environ 1 300 kilomètres aujourd’hui – de quoi être fiers! JOUR 8 — BIENTÔT À LA MAISON Aujourd’hui, nous savons que le voyage va se terminer dans la pluie et le froid, mais pourquoi nous plaindre après tout le beau temps que nous avons eu? En direction nord sur la 81. Le ciel s’est éclairci, mais il y a des nuages au loin. Très vite, il se met à pleuvoir par intermittence, puis soudainement très fort juste au moment où nous sommes immobilisés par des travaux de construction. Pas le fun du tout. Un peu plus tard, nous voyons le ciel au loin devenir très menaçant avec des nuages allant du noir foncé au blanc et au gris. Dans le temps de le dire, une forte pluie se met à tomber, puis de la grêle. Aucun abri en vue; donc pas question de nous arrêter. Je surveille toujours Konner tout en essayant d’éviter de faire un accident. Heureusement la grêle cesse pour céder de nouveau la place à une pluie torrentielle. Nous voyons une stationservice et nous allons nous réfugier sous le toit qui abrite les postes d’essence. Nous sommes trempés jusqu’aux os; soulagés toutefois d’être là sains et saufs, nous éclatons de rire. Après nous être réchauffés un peu à l’intérieur, nous reprenons la route, malgré la pluie plutôt persistante, jusqu’à Watertown, dans le Dakota du Sud. Par la suite, sur la I-29 en direction nord, la pluie nous donne de plus en plus de répit et nous avalons des kilomètres en pensant à la maison, qui n’est plus très loin. Nous éprouvons un sentiment étrange en traversant la frontière : nous sommes fiers de ce que nous venons d’accomplir, mais en même temps hébétés et engourdis par le froid. À l’arrivée à la maison, nous sommes à la fois excités et calmes et toujours gelés. Nous avons vécu une expérience épique que nous n’oublierons jamais. Ma femme est en train de regarder un épisode de La route partagée. Bien que nous soyons encore frigorifiés, nous nous armons d’une couple de bières et nous nous joignons à elle pour voir le documentaire. J’adore ma vie à moto et c’est un gros plus de partager cela avec l’un de mes enfants. HOG ® MAGAZINE CANADA

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Récits de randonnées

UNE MERVEILLE DU

QUÉBEC : LA GASPÉSIE La péninsule gaspésienne à moto sous le signe de l’aventure et de l’amitié. Larry Cross

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Strap

J’ai rangé hier ma Harley® pour l’hiver; j’ai donc le temps de vous raconter mon voyage en Gaspésie. C’est un jour un peu triste, mais le printemps finira bien par arriver! Une fois notre attirail chargé sur notre Harley, on s’est mis en route, Kelly et moi, le 7 juillet pour la péninsule gaspésienne. Le premier jour, on a fait le trajet de Rockwood, en Ontario, jusqu’à Drummondville, au Québec. Il y avait apparence de pluie toute la journée, mais finalement on n’a pas eu une goutte – juste des nuages qui se faisaient un malin plaisir de nous suivre à la trace. Ce fut une belle ride et on a eu le bonheur de rencontrer d’autres motocycliste en route pour la piste Cabot. Le lendemain, on s’est

rendus à Sainte-Flavie, juste après Rimouski, et on a dormi au Gaspésiana, un hôtel formidable sur le bord du fleuve où l’on sert d’incroyables petits déjeuners. Aux abords de Rimouski, le ciel s’était grandement assombri et on a eu droit au tonnerre, à des éclairs et même à de la grêle. Mais nous avons tenu bon, tout comme le gros groupe de motocyclistes circulant à haute vitesse en sens inverse, et une heure plus tard, il faisait soleil. Le jour suivant, on a filé le long du littoral – une randonnée spectaculaire qui me faisait penser à la piste Cabot. À un moment donné, on est arrivés, à l’extrémité de la péninsule gaspésienne, au bord d’un parc dans une forêt. Il me restait peu d’essence et il se faisait tard. Il n’y avait aucune station-

service en vue et la ville de Gaspé était à 60 kilomètres de là. Par miracle, on s’est littéralement sortis du bois et on a réussi à se rendre un poste d’essence. On est arrivés à notre hôtel à Percé avant le coucher du soleil. Belle chambre avec une terrasse et une vue époustouflante! Wow! Le lendemain, croisière jusqu’à l’île Bonaventure, où on a vu au moins 30 000 oiseaux marins perchés sur des falaises escarpées. On a même pu marcher jusqu’au rocher Percé (c’est possible à marée basse). Puis cap sur le NouveauBrunswick le lendemain, notre destination étant Caraquet. En traversant le pont menant du Québec à Campbellton au NouveauBrunswick, j’ai entendu le

vrombissement d’une Harley derrière nous. C’était un gars avec un guidon ape-hanger, un casque allemand et une jeune fille comme passagère. Je lui ai fait signe de venir à côté de nous et il nous a demandé où on allait. J’ai répondu : « Caraquet » et il m’a dit : « Suivez-moi. » On a roulé encore un peu avant de nous arrêter. Incroyable mais vrai : c’était quelqu’un avec qui j’avais travaillé il y a des années au NouveauBrunswick. Le monde est petit! C’était sa fille derrière. On s’est ensuite dirigés vers Bathurst, mais la moto est tombée en panne. J’ai réussi à la faire redémarrer, mais elle ne tournait pas au ralenti; alors on a décidé d’aller chez le concessionnaire de Harley de Miramichi. Le trajet entre Bathurst et Miramichi prend à peu près deux

heures et ce ne sont que des forêts. On a eu peur d’être mangés par des loups ou des ours si jamais on tombait en panne! Heureusement on s’est rendus à bon port. Le personnel a été formidable (en attendant qu’on s’occupe de la moto, on a découvert que la photo de ma fille, Larissa, était dans HOG® Magazine Canada). Une fois la moto réparée, on a filé jusqu’à Fredericton pour une petite visite à des membres de la parenté, puis jusqu’à Caraquet. Le lendemain, on a roulé le long de la côte nord du Nouveau-Brunswick. Sur le chemin du retour, on a pris la route de la Matapédia sur le conseil d’un autre motocycliste. Ce fut une autre randonnée merveilleuse. HOG ® MAGAZINE CANADA

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BON PIED BON ŒIL Leslie Padoll nous dévoile ce qui l’a amenée à créer des bottes de motocyclisme pour femmes et comment sa moto alimente sa passion créatrice. Propos recueillis par Jeremy Pick Photos : David Carlo


Artisane près plus de dix ans comme motocycliste, je n’arrivais toujours pas à trouver des tenues qui répondaient à mes besoins. Le plus gros problème, c’était de mettre la main sur des bottes à la fois fonctionnelles et à la mode. J’avais plusieurs critères en tête : durabilité, qualité, confort et style. J’ai commencé dans le métier comme tailleuse dans l’industrie de la mode… télé, retouches pour des soirées de gala, etc. J’ai créé des pièces uniques, ce qui m’a aidée dans le processus initial de conception et de fabrication de tenues pour motocyclistes. Un ami m’a présentée à Jordan Adoni, le propriétaire de la marque de chaussures Modern Vice, et on a créé une botte de motocyclisme pour femmes pratique et à la mode. On a collaboré sous le nom BH&BR X MV, qui est maintenant devenue la marque indépendante Breaking Hearts & Burning Rubber, un condensé de mes passions

créatives et de mon amour pour les motos. Jordan m’a donné un solide coup de main pour la semelle de la botte. Comme les matériaux requis pour élever la botte n’étaient pas disponibles pour le marché féminin, nous avons utilisé une semelle à crampons Vibram pour hommes et créé un talon laminé sur mesure. Résultat : une botte avec un look utilitaire et toute la durabilité qui fait la réputation de Vibram. J’ai tenu à prendre du cuir huilé, celui qui est utilisé pour les jambières et qui est si durable, ce qui m’a obligée à m’adresser à des tanneries pour qu’elles me le coupent à la bonne hauteur pour des bottes. La plus grande partie du processus de développement a été consacrée à des tests. J’ai commencé avec deux styles de bottes et je m’en suis fabriquée une paire pour moi et une paire pour deux de mes amies, puis on a pris l’avion et enfourché des motos pour une virée aller-retour d’une semaine entre Los Angeles et la côte de Portland, en Orégon. Après ce voyage, j’ai peaufiné mon design. 50

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Artisane

BREAKINGHEARTSANDBURNINGRUBBER.COM

Ce ne fut que le début. Très vite, j’ai commencé à avoir un impact sur la communauté des femmes motocyclistes, ce qui m’a amenée à créer des blousons, des gants et d’autres accessoires. Récemment, nous nous sommes associés à Vibram pour qui j’ai conçu leur première semelle destinée expressément aux femmes motocyclistes. Ce qui m’importe le plus dans mon travail, ce sont la transparence et l’intégrité. C’est spécial de travailler avec l’usine Made in Midtown de New York parce que pour la première fois je sens que je peux articuler mes idées sans hésitation. Je ne veux rien fabriquer que je ne porterais pas moi-même. Je mets les mêmes bottes tous les jours depuis deux ans, ce qui représente 30 000 milles (48 300 km) de route. Je ne me suis pas vraiment considérée comme une motocycliste jusqu’à ce que j’enfourche une Harley-Davidson®. Après des années de motos vintage et de parcours limités par la confiance qu’elles m’inspiraient, je me suis procuré une Sportster® Iron 883™ 2013 flambant neuve. Avec cette monturelà, je ne me sentais plus restreinte. Trois motos plus tard, je roule sur une FXDXT

Dyna® Super Glide® T-Sport® 2001, un chopper Evo 113 po³ modifié muni d’un sélecteur quatre rapports de type Jockey construit par SL NYC. Tout y est, de la transmission Knucklehead au réservoir à carburant en deux morceaux de l’ère Shovelhead. Je voulais une moto ancienne, mais mon mécanicien m’a dit que j’allais vouloir exiger davantage de ma moto. C’est pourquoi nous avons construit cette moto-ci. Le travail dans l’univers de la mode n’est pas toujours évident, mais une fois au guidon de ma moto j’arrête d’y penser. Je pars souvent seule et chaque fois je sais qu’à mon retour tout ira pour le mieux. Quand je ne travaille pas, ma vie gravite autour de mes motos. Je me réjouis de l’essor de la communauté des femmes motocyclistes ces dernières années et je tiens à faire partie de ce mouvement grandissant. À travers le langage des motos, de multiples possibilités s’offrent pour l’avenir. breakingheartsandburningrubber.com HOG ® MAGAZINE CANADA

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Les majestueuses Dolomites du nord de l’Italie

UN PARADIS MULTICOLORE Avec son bel éventail de routes et de paysages, la richesse de son histoire et la splendeur du patrimoine artistique et culturel de ses villes, l’Italie est la destination parfaite pour les adeptes du motocyclisme grand tourisme. Chaque motocycliste et chaque moto Harley-Davidson® y trouveront leur compte. La plage d’Isola delle Correnti en Sicile

Mer, montagnes, collines, plaines, randonnées le long du littoral sous le soleil, parcours en lacets vers des sommets, cols en haute altitude bordés de falaises vertigineuses, forêts tapissant de doux reliefs, chemins menant à des châteaux médiévaux et routes traversant tout droit des terres arides, temples grecs et romains, églises chrétiennes aux styles très différents, peu importe votre préférence et la route qui convient le mieux à votre moto Harley-Davidson, si vous optez pour l’Italie, vous trouverez chaussure à votre pied. Des pics des Dolomites au calme serein de Capo Passero et de l’Isola delle Correnti, l’Italie offre une diversité de routes et d’aires géographiques comme nul autre pays au

monde. S’il est agréable de visiter les lieux les plus connus, il vaut aussi la peine d’aller en dehors des sentiers battus, là où votre curiosité vous pousse. Vous découvrirez sûrement ainsi une route panoramique dont vous n’aviez jamais entendu parler ou un minihameau médiéval haut perché. Si le climat a tendance à être doux et tempéré durant la plupart des mois, l’Italie attire les motocyclistes quasiment toute l’année. Voici trois destinations pour votre voyage à moto en Italie : la première au nord, la deuxième au centre et la troisième tout au sud. N’oubliez pas que ce sont seulement des suggestions tirées de la myriade d’options que vous offre ce pays.

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Profil régional

LE TRIVENETO : LACS, MONTAGNES ET MER Peu d’endroits en Italie proposent autant de variété que ce territoire au nord-est, qui regroupe la Vénétie, le Frioul-Vénétie julienne et le Trentin-Haut-Adige, trois régions qui se complètent les unes les autres par leurs innombrables atouts géographiques, culturels et historiques. Des villes uniques par le style de leurs monuments et leur structure, comme la Venise des doges et Vérone et ses trésors romains, rivalisent avec les stations balnéaires prisées des motocyclistes, comme Lignano Sabbiadoro. La SR249 Gardesana Orientale de Sirmione à Riva del Garda longe le lac de Garde, mettant en lumière des paysages magiques et des villes pittoresques comme Sirmione, Lazise, Garda, Torri del Benaco et Malcesine, tous d’excellents endroits où faire une pause. Le trajet qui passe par les villas palladiennes et traverse les provinces de Vérone et de Padoue est une option intéressante pour une virée à moto. La chaîne des Dolomites et les routes qui la gravissent demeurent toutefois le trésor incontesté de la région. Imaginez un ruban d’asphalte qui se faufile à travers des paysages d’une beauté exceptionnelle, longe de nombreux massifs comme Marmolada, Cristallo, Tre Cime di Lavaredo, Crosa Rossa et Sassolungo et grimpe à des hauteurs qui donnent droit à des vues époustouflantes. Une possibilité, incontournable pour bien des motocyclistes (et cyclistes), est le parcours des quatre (ou cinq) cols. Une boucle tracée par la SR40, la SS242, la SS243, la SS244 et la SP27 et passant par Corvara, Arabba, Canazei et Selva mène aux cols Campolongo, Pordoi, Sella, Gardena et Falzarego au bout d’une centaine de kilomètres – une combinaison constante de virages en épingle à cheveux, de sections exigeantes, de plaines et de descentes spectaculaires. Difficile d’imaginer mieux! Plus à l’est, près de la frontière avec l’Autriche se trouve la SR13 – mieux connue sous le nom de route de Pontebbana – qui s’en donne à cœur joie avec les fleuves Tagliamento et Fella et vous réservera des passages saisissants dans la vallée du village Canal del Ferro.

LA TOSCANE : LA TERRE PROMISE Certains endroits dans le monde sont le rêve de tout motocycliste. L’Ouest nord-américain, la Provence et l’Afrique du Nord en font partie, tout comme la Toscane. Les collines vallonnées du Chianti avec ses routes sinueuses sont parfaites pour des motos Harley®. On y trouve des villages médiévaux chargés d’histoire,

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Isola di Levanzo en Sicile

comme Monteriggioni (qui a inspiré Dante dans La Divine Comédie) et San Gimignano dont les tours et la cuisine attirent des visiteurs de partout dans le monde. Tout cela fait de la Toscane une destination en or pour une excursion ou un séjour plus long. De la côte tyrrhénienne avec ses endroits à la mode comme Viareggio et Forte dei Marmi aux villes continentales comme Lucques, Volterra, Pise and Sienne, toutes les routes ont leur propre charme. Impossible de vous tromper si vous empruntez, entre Florence et Sienne, la route Chiantigiana (222), qui est bordée de villages aussi renommés que Greve (et son musée du vin), Panzano et Castellina. Plus au sud se trouve la région de Val d’Orcia, remarquable par ses collines vallonnées plantées de cyprès, ses excellents vins rouges et toute la splendeur d’antan des villes de Montepulciano, Pienza, San Quirico d’Orcia et Montalcino. Cette partie de la Toscane est traversée par l’une des voies consulaires les plus importantes de la Rome antique, la Via Cassia, qui reliait la capitale à Florence. Désignée maintenant comme la SR2, la Via Cassia est bucolique à souhait. C’est la meilleure voie en direction sud pour se rendre à Rome comme du temps de l’Empire.

LA SICILE : AU CARREFOUR DES CIVILISATIONS Peu d’endroits sur la terre regorgent d’autant de souvenirs d’autant d’époques et de civilisations différentes. Des Grecs aux Romains et des Arabes aux Normands, une succession de peuples ont laissé leurs traces sur la civilisation méditerranéenne. Il suffit de partir de Palerme et de parcourir en direction sud une route imaginaire vers l’histoire de la Grèce où trône, à Ségeste, un magnifique temple perché sur un mont. Il faut s’asseoir devant et écouter la musique du vent autour de ses

Le palais des Doges et le Campanile de la Place Saint-Marc à Venise

Une vue spectaculaire de Florence


Profil régional

La jolie ville de San Gimignano en Toscane

colonnes majestueuses. Puis poursuivez vers le sud et vous aboutirez à Sélinonte, l’un des sites les plus importants de la civilisation hellénistique, puis à Agrigente et sa vallée des Temples dominée par le colossal Temple de la concorde. En route vous traverserez des paysages à la fois féeriques et arides, brûlés par le soleil au cours des mois d’été. Au centre de l’île, que l’on atteint par des routes sinueuses à travers des champs de blé doré, se trouve la Villa romaine du Casale, remarquable par ses fresques et ses mosaïques qui illustrent la vie dans la Rome impériale. Plus à l’est, vous pénétrerez dans la Sicile baroque, comme en témoigne Noto qui, avec sa cathédrale de San Nicolò, est inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. La route aboutit aux points de vue dignes des cartes postales de Ragusa Ibla et de Syracuse sur le littoral oriental de l’île. Presque toutes les routes du réseau intérieur de l’île sont idéales pour faire de la moto; elles traversent des collines, des canyons et des forêts. En Sicile, les splendeurs de la nature sont aussi au rendez-vous. À preuve : les calanques et les falaises de calcaire de la Réserve naturelle de Zingaro sur la côte est de la péninsule de San Vito Lo Capo dans le golfe de Castellammare, la Scala dei Turchi, une falaise d’une blancheur immaculée en forme d’escalier sur la côte d’Agrigente, et le décor lunaire du mont Etna, que l’on peut admirer depuis la route SP92 qui gravit les pentes de ce volcan. Finalement, retournez de l’autre côté de l’île, à votre point de départ, pour en apprendre davantage sur deux traditions séculaires de la Sicile : l’extraction du sel (Trapani est célèbre pour ses salines) et la mattanza, la pratique ancestrale, musclée mais spectaculaire, de la pêche au thon rouge.

MOTO ET CULTURE De Turin à Pompéi en passant par Florence, pour ne mentionner que ces sites patrimoniaux, voilà l’itinéraire tout trouvé pour les amateurs de sculpture, de peinture, d’architecture et d’histoire. Bien sûr, Rome, et ses monuments de l’Empire romain et la majesté du Vatican, est un must pour qui voyager est un moyen d’enrichir sa culture. Impossible non plus de passer à côté des traditions gastronomiques de toutes les régions de l’Italie, un autre héritage légendaire qui ravit tous ceux et celles qui mettent le cap sur l’Italie. Il faut déguster les pâtes locales ou un bifteck grillé à la florentine dans l’un des multiples restaurants familiaux dont sont dotés les innombrables villages de ce pays, remarquables par leurs rues de pavés et leurs murailles crénelées.

UN VASTE RÉSEAU DE POINTS DE RÉFÉRENCE En voyageant en Italie par monts et par vaux, vous roulerez l’esprit tranquille en sachant que vous pourrez compter sur divers points de référence. En tête du palmarès : les concessionnaires Harley-Davidson® d’Italie – super pour ceux et celles qui sont au guidon d’une moto Harley®. Formant un réseau accessible,ils se feront un plaisir de répondre aux besoins des motocyclistes, qu’il s’agisse de conseils de voyage ou de l’achat de vêtements. Il faut aussi penser à voyager en tout confort. Or, l’Italie propose une vaste panoplie de solutions d’hébergement pour toutes les bourses, des hôtels de luxe à des chambres d’hôtes douillettes. Vous serez enchantés de l’accueil qu’on vous réservera au cœur de la Méditerranée. À bientôt!

TROUVEZ LE CONCESSIONNAIRE LE PLUS PROCHE L’Italie compte de nombreux concessionnaires. Pour les repérer, consultez le h-d.com et cliquez sur « Trouver un concessionnaire » en haut de la page d’accueil.

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Envie de rouler sur la Route 66? Le jeu vidéo The Crew 2 transforme les ÉtatsUnis en un terrain de jeu en ligne qui vous permet de filer sur cette route légendaire et sur bien d’autres. Texte : Alan Dykes


Jeu vidéo

Si vous n’avez jamais roulé sur la Route 66, elle fait probablement partie de votre liste de projets à réaliser avant la fin de vos jours. Harley-Davidson® et HOG® ont beau incarner la liberté, il n’est pas toujours possible de réaliser ses grands rêves d’aventure au pied levé. Voici que le lancement récent du jeu vidéo The Crew 2 d’Ubisoft vous permet de le faire « virtuellement ». C’est en octobre 2018, dans une vidéo promotionnelle où le DG d’Ubisoft était au guidon d’une Iron 883™, que HOG® Magazine Canada a entendu parler pour la première fois de ce jeu. Nous avions donc bien hâte de parler à Ahmed Boukhelifa, DG d’Ivory Tower, le développeur français du jeu The Crew 2 pour Ubisoft, afin d’en savoir plus sur le travail accompli avec la Harley-Davidson Motor Company.

CRÉER DE L’AUTHENTICITÉ Lancé sur PC, PlayStation 4 et Xbox One cet été, le jeu couvre plus de 9 000 kilomètres carrés de territoire américain, en plus de vous laisser piloter des voitures, des avions de voltige, des bateaux de course et, bien sûr, des motos Harley®. Ce ne sont toutefois pas seulement les randonnées qui ont capté notre attention, mais bien le degré de personnalisation offert aux joueurs et tout le travail qu’a exigé la création d’authentiques motos en mode numérique.

The Crew 2 vous permet de piloter avec et contre de vraies personnes. Vous pouvez créer votre propre équipe d’au maximum huit joueurs ou vous joindre à plusieurs équipes de par le monde. Il peut s’agir de vos amis, de membres de votre parenté ou de membres de chapitres HOG® ou encore de motocyclistes rencontrés à un rallye ou même simplement de personnes dont vous faites la connaissance grâce à ce jeu. À vous de vous donner rendez-vous dans ce monde virtuel, puis de décider où aller et quoi faire.

COMME DANS LA RÉALITÉ « C’est Harley-Davidson, s’exclame Ahmed. Quand on songe à parcourir les États-Unis à moto, c’est HarleyDavidson qui vient immédiatement à l’esprit. Nous voulions inclure Harley dans le jeu depuis longtemps et c’est pourquoi nous étions super excités de pouvoir conclure ce partenariat. » Afin de recréer des motos HarleyDavidson pour ce jeu, Ivory Tower ne s’est pas limitée à copier des images accessibles à tous. Le développeur s’est procuré de vraies motos et les ont captées en mouvement et de tous les angles avant de fignoler les détails à l’aide de données techniques et CAO provenant de Milwaukee. « Il nous fallait la vraie moto pour arriver à transmettre l’émotion vécue

quand on en pilote une. Ensuite, nous avions besoin des détails bien concrets au sujet des moteurs pour réussir une simulation parfaite. Nous avons aussi fait une séance d’enregistrement à Milwaukee sur une piste à l’extérieur afin d’obtenir le son authentique. » L’étape suivante consistait à modéliser la conduite en tant que telle. « Une fois qu’on a ajouté au jeu tous ces éléments, nos designers ont piloté les motos à maintes reprises pour que le rendu soit le plus réaliste possible. » The Crew 2 est impressionnant par la précision des détails visuels. C’est évidemment encore un jeu, mais tout fonctionne : l’odomètre, les vitesses... Comme le dit Ahmed : « C’est fidèle à l’original et ça fonctionne comme dans la réalité. »

JOUER AVEC L’IDÉE D’ESPACE Le jeu met en vedette un grand nombre des lieux emblématiques des ÉtatsUnis et permet de parcourir plus de 10 000 kilomètres. S’il n’inclut pas encore le berceau de Harley, on peut visiter Chicago, New York, Miami, Las Vegas et bien d’autres grands centres urbains. Et c’est tout aussi amusant de traverser les vastes espaces entre les villes, comme le souligne Ahmed : « Nous voulions aussi jouer avec l’idée d’espace… les montagnes, le désert et, bien sûr, le Grand Canyon. » HOG ® MAGAZINE CANADA

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Jeu vidéo TOUJOURS PLUS The Crew 2 mise sur l’émulation : en jouant, vous pouvez accumuler de l’argent virtuel pour acheter de nouveaux véhicules ou mettre à niveau et personnaliser ceux que vous possédez déjà. Le tout se gère à partir de votre maison. « Votre maison est comme un garage de luxe, explique Ahmed. Au beau milieu de votre salon, vous avez votre véhicule que vous pouvez modifier à votre guise. » Vous débutez par un modèle d’usine, puis c’est parti. « Il était important pour nous de créer quelque chose de fidèle à l’expérience Harley-Davidson, précise Ahmed. Le joueur peut personnaliser ses motos comme il l’entend. Il peut changer le pot d’échappement, le guidon, les phares, les feux arrière, les garde-boue, les rétroviseurs… » Et oui, c’est possible d’ajuster le moteur et de lâcher son fou pour la peinture! Une fois que vous vous êtes familiarisé avec le jeu et que vous avez commencé à progresser un peu, la première moto Harley-Davidson à laquelle vous aurez accès est une Iron 883™. Bien des motocyclistes commencent avec ce type de modèle dans la vraie vie avant de passer à des modèles plus gros. C’est la même chose dans The Crew 2. La Street Glide® 2017, qui fait aussi partie du jeu, ajoutera encore plus de puissance avec son moteur Milwaukee-Eight®. En raison de dispositions contractuelles, Ahmed n’a pu encore nous dévoiler quels autres modèles seront disponibles. À en juger toutefois d’après l’édition originale de The Crew (lancée en 2014), il y aura des mises à jour systématiques; d’ailleurs de nouveaux modèles seront révélés bientôt.

« LE DÉVELOPPEUR

S’EST PROCURÉ DE VRAIES MOTOS ET LES ONT CAPTÉES EN MOUVEMENT ET DE TOUS LES ANGLES AVANT DE FIGNOLER LES DÉTAILS À L’AIDE DE DONNÉES TECHNIQUES ET CAO PROVENANT DE MILWAUKEE.

»

PLEINS FEUX SUR LA COMMUNAUTÉ Une autre facette du jeu a été pensée expressément pour les Harley : « Il y a des éléments juste pour les motos, comme l’incroyable course Harley-Davidson. Elle dure près de 20 minutes et vous entraîne de Las Vegas jusqu’au Yosemite National Park. Tout un mix d’adrénaline et de découverte pour votre équipe! » Ce qui distingue la série The Crew, c’est la communauté qu’elle réunit : près de quatre ans après son apparition, le jeu demeure très populaire. « De très nombreuses équipes participent aux divers types de courses : dans les rues, hors route, freestyle et sur la grandroute. Chaque groupe organise des événements et chaque événement auquel vous participez enrichit votre histoire et votre liste de fans. Même une fois la course finie, il y a une foule d’outils avec lesquels s’amuser, comme l’appareil-photo pour garder des

souvenirs de vos randonnées ou même une caméra vidéo pour télécharger vos exploits sur YouTube. » Avant de quitter Ahmed, nous lui avons demandé si le travail avec HarleyDavidson s’est déroulé comment il l’avait prévu. « C’est excitant parce que nous souhaitions cette collaboration depuis longtemps. Avec HarleyDavidson, ce fut le coup de foudre. Les gens de chez Harly connaissaient The Crew et avaient imaginé ce que cela pouvait donner avec des motos; le premier contact a donc été très positif. Nous leur avons assuré que nous voulions recréer leurs motos dans toute leur complexité et ils nous ont fourni tout ce qu’il nous fallait – des données techniques, des données sur les couleurs, des données visuelles et un accès aux motos elles-mêmes. » Il suffit de jeter un coup d’œil sur ces photos pour constater à quel point cette collaboration a porté fruit, comme en témoigne l’impact visuel de The Crew 2. Des jeux vidéo peuvent ne jamais être en mesure de recréer pleinement les sensations éprouvées en roulant en toute liberté ni le cœur battant d’une vraie Harley, mais au cours des longs mois d’hiver quand le chrome est entreposé au sec, c’est encourageant de savoir qu’au moins un jeu vous permettra d’explorer les États-Unis sur une Harley et de créer une équipe de motocyclistes aussi enthousiastes que vous.

Pour voir la vidéo promotionnelle géniale mettant en vedette la participation de Harley-Davidson dans ce jeu, consultez le youtu.be/ADU82T7NXnU. 58

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HARLEY-DAVIDSON CANADA ®

Dates des rallyes et des arrêts-épinglette 2018 Cette année, nous célébrons le 115 anniversaire de Harley-Davidson et les 35 ans du HOG . Nous avons hâte de vous voir aux prochains rallyes régionaux et arrêts-épinglette ici et là au Canada. Nous espérons aussi que vous participerez aux rallyes phares à Prague et à Milwaukee pour souligner en grand ces deux anniversaires. e

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RALLYES 2018

5 au 7 juillet : Rallye régional HOG du Québec – Saint-Jérôme, Québec 5 au 8 juillet : Rallye du 115 anniversaire – Prague, République tchèque 12 au 14 juillet : Rallye régional HOG de l’Ouest – Kelowna, C.-B. 2 au 4 août : Rallye régional HOG de l’Atlantique – St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador 29 août au 2 septembre : Rallye du 115 anniversaire – Milwaukee, Wisconsin e

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ARRÊTS-ÉPINGLETTE 2018 :

Friday the 13th – Port Dover, Ontario – 13 avril Friday the 13th – Port Dover, Ontario – 13 juillet Hawkesbury Bike Fest – Hawkesbury, Ontario – 1 et 2 septembre Wharf Rat Rally – Digby, Nouvelle-Écosse – 29 août au 2 septembre er

TOUS LES DÉTAILS DE CES ÉVÉNEMENTS SONT AFFICHÉS AU :

www.hog.com


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Archives Peter Schmidt, membre HOG® de l’Allemagne, est entré en possession de la très rare JD 1928 au hasard d’une rencontre à un salon de voitures classiques dans l’ex-Allemagne de l’Est en 1982. Depuis, Peter et sa monture ont parcouru plus de 30 000 kilomètres, incluant deux voyages en Amérique du Nord, et la moto a encore sa peinture, son fini nickel et ses pistons d’origine. « J’ai acheté la moto du propriétaire initial, qui l’avait achetée chez un concessionnaire de Bischofswerda, dans le Land de Saxe, en 1928, explique Peter. La moto avait été entreposée depuis la Seconde Guerre mondiale, avec 32 839 milles au compteur. En moins d’une journée, je l’ai ramenée à la vie et cela m’a donné envie de faire des voyages avec cette monture. » Ce désir a dû être mis de côté jusqu’à la chute du mur de Berlin, moment où il devint possible de voyager en dehors de l’Allemagne de l’Est. Peter décida d’expédier la moto en Amérique du Nord en 1993 à l’occasion du 90e anniversaire de Harley-Davidson et c’est ainsi qu’il fit un voyage de cinq semaines dans le sud du Canada et le nord des États-Unis et un pèlerinage au lieu de naissance de la moto à Milwaukee. La moto était telle quelle, à l’exception d’une batterie, de chaînes et de pneus neufs. Il a tellement adoré son voyage au guidon de sa JD qu’il a tout de suite

commencé à planifier sa prochaine virée en Amérique du Nord, cette fois pour le 100e anniversaire de Harley-Davidson en 2003, année qui correspondait aussi au 75e anniversaire de la moto et au 65e anniversaire de Peter. Au cours de son deuxième voyage, Peter a parcouru 28 000 kilomètres. Non seulement a-t-il été à Milwaukee – où il a rencontré Willie G. Davidson –, mais aussi à Niagara Falls, à la Daytona Bike Week, à La Nouvelle-Orléans, au Texas sans oublier tout le trajet le long de la Route 66 depuis le lieu de naissance de la moto en 1928. De retour en Allemagne, Peter a inspecté la moto et remplacé soupapes et garnitures de piston, mais pour le reste, la moto demeure telle qu’elle était à sa sortie de l’usine. « Elle n’est pas encore restaurée – la peinture et le fini nickel sont inchangés et c’est comme ça qu’elle devrait rester », souligne Peter. Les photos proviennent des archives de la Harley-Davidson Motor Company. Copyright H-D®.

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ÉCHAPPEMENT

Entre les lignes

OBSERV ATIONS D UN

INSTRUCTEUR DE CONDUITE MOTO

Prêt à recevoir votre bulletin de notes? Regardez-vous toujours au loin quand vous roulez? Dans les virages, commencez-vous à tourner la tête vers l’endroit où vous voulez aller au lieu de regarder droit devant vous? Savez-vous comment faire une embardée en utilisant la technique du contrebraquage? Comment tourner la manette des gaz et appuyer sur l’embrayage et les freins plus doucement? Vous exercez-vous à faire des arrêts d’urgence? À la lumière de ces questions, nombreux sont ceux parmi nous qui obtiendraient une note entre C+ et B-. Texte : John Sandberg 62

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Entre les lignes C’est ce que constatent deux instructeurs de conduite à moto sécuritaire qui, depuis des décennies, voient des milliers de motocyclistes répéter les mêmes erreurs. La vérité, c’est que, quand il s’agit de piloter une moto, on n’a jamais fini d’apprendre. Ray Petry et Don Rains sont des instructeurs certifiés qui passent leurs week-ends à montrer à des novices et à des pilotes expérimentés comment devenir de meilleurs motocyclistes. Ils ont tout vu et ils ont accepté de nous indiquer ici comment relever avec brio les défis liés à la conduite sécuritaire d’une moto.

FREINAGE MAXIMAL Gérant de projets à la Harley-Davidson® Riding Academy et instructeur certifié depuis 2004, Petry a vu plus d’écoles de conduite et passé plus de temps sur la route que la plupart d’entre nous. Lorsqu’on lui demande quelle est l’aptitude de conduite à moto qui représente le plus grand défi, il répond tout de go : « Le freinage maximal. Ce n’est pas quelque chose qu’on utilise tous les jours; c’est donc une aptitude qui se perd facilement. Mais il y a de temps à autre des situations qui nous obligent à freiner au max, comme lorsqu’une auto nous coupe la route. » Dans une telle situation, il y a un protocole à suivre, que la moto soit équipée ou non d’un système de freinage ABS. En bref, il faut positionner le guidon de façon à ce qu’il soit droit et appuyer doucement sur les freins avant et arrière; une fois la charge transmise au pneu avant, on augmente graduellement la pression sur le frein avant jusqu’à l’arrêt de la moto (ou l’atteinte d’une vitesse adaptée à la situation). Il n’est pas rare pour Petry de voir encore des pilotes expérimentés qui ne se servent pas du frein avant; ce dernier fournit pourtant 70 % de la puissance de freinage. « Certains pilotes croient à tort que l’utilisation du frein avant peut provoquer un accident, dit-il. Utiliser l’un ou l’autre frein de la mauvaise façon peut provoquer un accident, mais ne pas utiliser le frein avant double au moins la distance requise pour s’arrêter. » Comment maîtriser la technique du freinage maximal? « En pratiquant des arrêts rapides à chacune de vos escapades à moto, suggère Rains, un instructeur certifié de la Riding Academy et de la MSF depuis 2001. Des freinages rapides bien exécutés sont à la base d’une conduite à moto sécuritaire. C’est une aptitude qui doit être pratiquée de façon répétée. »

MAÎTRISER LES EMBARDÉES L’art de faire des embardées mérite, lui aussi, plus d’attention. Comme l’arrêt rapide, c’est une manœuvre d’évitement dont on peut ne pas avoir à se servir pendant des mois jusqu’au jour où une pelle tombe du camion d’un paysagiste juste devant vous ou qu’un piéton distrait se met à traverser en parlant au téléphone. Lorsque viendra le temps d’exécuter une embardée, vous connaîtrez la procédure pour l’avoir pratiquée quelques fois par mois. Si vous devez faire une embardée à droite, appuyez sur le côté droit du guidon vers l’avant. C’est faire ce qu’on appelle un contrebraquage et c’est le moyen le plus efficace de vous écarter rapidement de l’obstacle. Immédiatement après, appuyez sur l’autre côté du guidon pour revenir à votre position originale. Faire une embardée n’est pas toujours la meilleure manœuvre d’évitement. Il vous faudra décider si la traction, les dangers routiers et la circulation sont tels qu’il est préférable et possible de faire une embardée plutôt que de ralentir ou de vous arrêter.

PRÉVOIR CE QUI POURRAIT ARRIVER Des arrêts rapides et des embardées efficaces sont deux aptitudes que tout motocycliste doit maîtriser, mais la philosophie de Petry est de miser sur une stratégie de conduite plutôt que sur des aptitudes. « La meilleure stratégie à adopter [pour une conduite sécuritaire], c’est d’éviter les manœuvres d’urgence », explique-t-il. Et la meilleure façon d’éviter presque tous les dangers? Regardez devant vous! « D’après mon expérience, bien des pilotes ne regardent que devant leur roue avant plutôt que de scruter l’horizon, dit-il. Si vous regardez seulement deux secondes devant, vous n’aurez que deux secondes pour réagir. » En balayant constamment du regard ce qui est devant vous (ou plus loin) pendant une à douze secondes, vous aurez amplement le temps de réagir aux risques potentiels plutôt que de vous fier à une embardée ou à un arrêt rapide. Cette stratégie s’applique également aux virages. « Regarder vers la sortie d’un virage et tourner la tête pour avoir une vue complète, voilà ce que doivent communément améliorer tous les motocyclistes, explique Rains. C’est aussi important que le freinage d’urgence. » Bien que regarder au loin soit une priorité, il faut aussi évaluer constamment

les choses que l’on voit. À quoi ressemble la surface de la route? Y a-t-il des nids-de-poule, des débris ou une chaussée mouillée? Un autre usager de la route montre-t-il des signes d’inattention? Les indices visuels sont là, qu’il s’agisse du véhicule surchargé ou d’un camion à ordures qui laisse tomber une partie de son contenu. Il faut juste les avoir vus pour pouvoir réagir à temps en bénéficiant de l’espace voulu. Cela pourrait signifier faire clignoter votre feu de freinage, augmenter la distance entre vous et les automobilistes devant vous, changer de voie ou trouver une voie de repli.

CONDUIRE EN DOUCEUR Petry conclut en soulignant que la conduite en douceur est un élément important de la gestion de la traction et du maintien du contrôle. « Conduire en douceur, c’est gérer la traction, dit-il. En maniant doucement les freins, la manette des gaz, l’embrayage et le guidon, vous maximiserez votre traction sans trop solliciter les surfaces de contact des pneus. » On trouve sur Internet une foule de vidéos de motocyclistes qui se retrouvent dans le décor pour avoir été trop brusques dans leur freinage ou leur accélération. De même, un changement abrupt de position au beau milieu d’un virage peut avoir une incidence négative sur le châssis de la moto et vous faire dévier de la trajectoire. Comme on dit, qui veut aller loin ménage sa monture.

À FORCE DE PRATIQUE, ON Y ARRIVE Il y a un mot que Petry et Rains ne cessent de répéter lorsqu’ils parlent de conduite sécuritaire : la pratique. Voilà le fondement de tout apprentissage réussi et de l’amélioration de ses aptitudes. C’est d’ailleurs de cette façon que tous les instructeurs de la Riding Academy donnent leurs cours pour débutants et pour pilotes expérimentés. Sur cette même note, les deux hommes croient fermement à la formation continue des motocyclistes. Comme le dit si bien Rains : « Un seul cours de conduite ne fera pas de vous un expert. Suivez d’autres cours assez régulièrement et pratiquez, pratiquez, pratiquez! ». Un commentaire ou une question au sujet de cet article? Faites-nous-en part par courriel au hogmagazine.ca@harleydavidson.com ou par la poste à HOG® Magazine Canada, 100 New Park Place, bureau 330, Vaughan, Ontario, L4K 0H9. HOG ® MAGAZINE CANADA

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RandonnĂŠes Ă 150 dollars

BASEBALL DANS LA PÉNINSULE DE DELMARVA Texte : Shawn Yeisley

ÉCHAPPEMENT

C’Êtait une journĂŠe de printemps partiellement ensoleillĂŠe quand j’ai enfourchĂŠ ma Wide GlideÂŽ 2006 avec l’idĂŠe de me rendre dans la pĂŠninsule de Delmarva pour aller voir cinq membres du Temple de la renommĂŠe du baseball et un cogneur sĂŠlectionnĂŠ cinq fois comme joueur ĂŠtoile : William Aloysius McGowan, William Julius Johnson, Victor Gazaway Willis, James Emory Foxx, John Franklin Baker et William Beck Nicholson. Je me suis d’abord arrĂŞtĂŠ au Cathedral Cemetery Ă Wilmington, au Delaware, pour me recueillir sur la tombe de Bill McGowan, le premier et le seul natif du Delaware Ă ĂŞtre intronisĂŠ Ă Cooperstown, avant de me rendre sur la tombe de la lĂŠgende de la Negro League, ÂŤ Judy Âť Johnson au Silverbrook Cemetery, ĂŠgalement Ă Wilmington. Mon ĂŠtape suivante : la tombe de Vic Willis au St. John’s Cemetery Ă Newark. Il avait enďŹ n commencĂŠ Ă faire soleil et j’avais oubliĂŠ mon ĂŠcran solaire. Pour la première fois, au cours de cette virĂŠe, j’ai sorti mon portefeuille pour acheter dans une pharmacie de la crème solaire et du beef jerky, l’aliment par excellence pour un road trip. Pour accĂŠder Ă ces trois premiers cimetières, j’avais circulĂŠ dans des rues et sur la I-95 – un trajet plutĂ´t ordinaire. Avec la US 301, au sud de Middletown, ce fut une tout autre histoire. En quittant la 301, j’ai empruntĂŠ la MD 313 en direction de Sudlersville, au Maryland. C’est lĂ qu’est nĂŠ le plus cĂŠlèbre de ces joueurs, Jimmie Foxx. Sa tombe est Ă Miami. Il n’Êtait donc pas question de m’y rendre dans le cadre de cette randonnĂŠe-ci. Je me suis

rabattu sur la statue qui lui rend hommage au centre de Sudlersville. De retour sur ma monture, j’ai ďŹ lĂŠ sur la MD 313, une belle route rurale, et traversĂŠ les comtĂŠs de Catherine et de Talbot. MĂŞme si mon objectif ĂŠtait quelques hĂŠros du baseball, je n’ai pas pu faire route dans les comtĂŠs de Talbot et de Dorchester sans penser aux grands abolitionnistes Frederick Douglass et Harriet Tubman. Des sections de la MD 313 font partie de l’Underground Railroad Byway du Maryland. Après avoir empruntĂŠ la West MD 328, j’ai abouti Ă Easton, une petite ville chargĂŠe d’histoire. La tombe de Frank ÂŤ Home Run Âť Baker se trouve dans le Spring Hill Cemetery Ă Easton. C’est lĂ que j’ai englouti mon beef jerky et un sac d’amandes. Des nuages ont commencĂŠ Ă apparaĂŽtre lorsque j’ai repris ma monture pour aller rejoindre la West US 50. L’Ocean Gateway est pas mal monotone jusqu’à la sortie des limites d’Easton; après, elle devient plus intĂŠressante. J’ai pris la US 50 pour me rendre Ă l’une de mes routes prĂŠfĂŠrĂŠes dans ce coin, la MD 213, qui traverse trois sièges de comtĂŠ. Chestertown, au Maryland, est le lieu de naissance et de sĂŠpulture de ÂŤ Swish Âť Nicholson. J’y serais allĂŠ pour aller voir sa tombe au Saint Pauls Kent Churchyard, mais la petite pluie qui s’Êtait mise Ă tomber m’en a dissuadĂŠ. Je me suis contentĂŠ de photographier sa statue Ă Chestertown. Je suis revenu par la US 301 en passant par la MD 291. Je me suis arrĂŞtĂŠ Ă Middletown pour faire le plein d’essence et de beef jerky et m’acheter aussi une barre de protĂŠine. J’ai retrouvĂŠ mon ĂŠpouse au Judy

Johnson Field au Frawley Stadium Ă Wilmington, port d’attache de mon ĂŠquipe adorĂŠe, les Wilmington Blue Rocks, une ligue Advanced A de la Carolina League afďŹ liĂŠe aux Kansas City Royals. On a mangĂŠ quelques hot-dogs et bu quelques bouteilles d’eau au stade. Les joueurs des Blue Rocks portaient un chandail spĂŠcial pour souligner la Memorial Day et ont fait un tirage pour remettre ces chandails aux spectateurs. En dĂŠpensant 10 $ US (12,60 $ CA) pour les billets, j’ai eu le bonheur de gagner le chandail portĂŠ par Jecksson Flores, un joueur de 3e but. Ă€ la suite d’un ralliement Ă la huitième manche, les Rocks ont transformĂŠ un dĂŠďŹ cit de 2 Ă 0 en une victoire de 4 Ă 2. Un feu d’artiďŹ ce a clĂ´turĂŠ en beautĂŠ cette soirĂŠe fantastique. Tout compte fait, ma journĂŠe d’aventure m’a coĂťtĂŠ 84,30 $ (106,15 $ CA).

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Vous avez envie de nous raconter votre virÊe à 150 $? Si elle est publiÊe dans HOGŽ Magazine Canada, nous paierons même la note – sous la forme d’une carte-cadeau Harley-Davidson de 150 $. L’article ne doit pas dÊpasser 750 mots et être accompagnÊ de votre liste de dÊpenses et de photos, dont une de vous.

LE DÉFI À 150 $ 64

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Envoyez le tout par courriel, avec ÂŤ RandonnĂŠes Ă 150 $ Âť dans la ligne objet, Ă hogmagazine.ca@harley-davidson.com


Randonnées à 150 dollars

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Dernière étape

LES MAINS DE MON PÈRE ÉCHAPPEMENT

J’ai acheté ma première moto Harley-Davidson® en 2015, presque dix ans après le décès de mon père. Cette journée-là a été un tourbillon d’émotions pour moi. Mon père n’avait jamais possédé une Harley®, n’en avait jamais piloté une, mais il aurait sûrement approuvé mon choix. Texte : S. W. Capps En signant les papiers, je me suis regardé les mains. Rien à voir avec celles de mon père. Ses mains à lui étaient rarement propres; ses paumes étaient cailleuses et il avait une sacrée pogne. Au cours de sa jeunesse au Missouri, il avait acquis, avec ces mains-là, la réputation d’être tout un boxeur; on venait des milles à la ronde pour se mesurer au gamin de Moundville. Plus tard, il remportait des paris en pliant un énorme ressort que personne n’arrivait à faire bouger d’un pli. « Ses mains sont magiques », disait-on. Et elles l’étaient. De temps à autre, je le regardais transformer les feuilles de l’érable derrière chez nous en des billets d’un dollar, sous les regards abasourdis des enfants du coin. Il faisait aussi de la magie dans le garage. L’un de mes souvenirs les plus anciens, c’est quand il a transformé une vieille tondeuse à gazon en une mini-moto. À trois ans, j’étais trop jeune pour la piloter moi-même, mais mon père me prenait comme copilote. Il me tenait bien serré contre lui et, de sa grosse main, il me guidait tandis que nous descendions le chemin dans un bruit d’enfer. Ce n’était pas la première fois qu’il transformait une chose ordinaire en une chose hors de l’ordinaire. Sergent technique dans l’armée américaine en Nouvelle-Guinée, il avait construit en 1943 l’équivalent d’une motomarine – 30 ans avant la première vraie motomarine – avec deux vieux réservoirs ventraux et une hélice. Il s’en servait avec d’autres G.I. pour s’amuser dans les vagues. Moments de bref répit dans un contexte catastrophique. Il a passé sa vie à apporter de la joie avec ces mains-là, que ce soit en grattant sa guitare, en préparant les meilleures 66

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gaufres aux bleuets au monde ou en allant lancer des balles avec ses fils. Outilleur-ajusteur de métier, il pouvait réparer ou fabriquer à peu près n’importe quoi. Il jouissait aussi d’une réputation inégalée de mécanicien, d’où le flot ininterrompu de motocyclettes dans notre entrée de garage. Il ne refusait personne et ne se faisait jamais payer. Quand j’ai eu dix ans, je l’ai supplié de m’acheter une moto. Je ne sais toujours pas comment il a fait, mais après avoir économisé pendant des mois, il est arrivé à la maison avec une Honda XR75 flambant neuve. C’est encore aujourd’hui l’un des plus beaux jours de ma vie. J’ai parcouru au guidon de cette moto des milliers de milles sur des routes de terre dans les montagnes de San Bernardino et dans les pistes de course improvisées du Rio Hondo Riverbed. Quand je tombais, ses mains étaient là pour me relever. Quand la moto se brisait, elles étaient là pour la réparer. À l’été de 1977, il a suggéré qu’on aille avec nos motos à Tombstone (Arizona). « Avec nos motos ? », ai-je demandé. La petite XR était la seule que nous possédions. Il a pointé en souriant une caisse contenant des pièces d’une vieille moto qu’un ami lui avait données. « Dans un mois, elle sera prête. » Trente jours plus tard, on filait en auto sur la I-10, avec une remorque empruntée dans laquelle nos deux motos étaient bien attachées. On a couché dans des motels pas chers, mangé dans de petits restos et visité tous les pièges à touristes le long de notre route. Une fois à Tombstone, mon père était aux anges. Fan fini de l’Old West, il rêvait de revivre les fusillades à l’O.K. Corral, de s’asseoir au Bird Cage Theatre et de se promener dans le Boothill Graveyard. On n’a rien loupé. Et on a roulé comme des fous. Nous étions plus qu’un père et un fils cette semaine-là : nous étions les meilleurs amis au monde. J’ai perdu mon meilleur ami le jour du Souvenir en 2005. Le cancer avait ravagé son corps de 87 ans, mais il n’avait pas eu raison de ses mains. Non, monsieur. Le jour de son décès, ses mains paraissaient toujours aussi puissantes. Dix ans plus tard, quand j’ai roulé au guidon de ma moto Harley la première fois, j’ai fait comme tout le monde : je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir le sourire fendu jusqu’aux oreilles et j’ai pris des tonnes de photos. Dans l’une d’elles, ma Ultra Classic® flambant neuve était plantée dans un décor de sapins de Douglas, un rayon de lumière céleste illuminant la selle du passager. Après toutes ces années, Papa était encore avec moi. J’avais été son copilote dans le temps et voilà qu’à cet instant il était le mien. Quand je roule, je pense souvent à mon père, aux sacrifices qu’il a faits, aux choses qu’il m’a apprises, à tout le bonheur qu’il m’a donné. Et je sens encore, je vous le jure, ses mains sur mes épaules qui me guident sur ma route.




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