DE LA SECURITE AU BIEN-ÊTRE ALIMENTAIRE

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instant très positif qui ne dure que quelques secondes mais peut égayer toute une journée avec un moment plutôt positif qui dure plus longtemps mais n’influencera en aucun cas l’humeur de la journée ? De plus, pour notre cas particulier, le fait de se concentrer sur des séquences alimentaires et de ne pas considérer l’ensemble des séquences de la journée rend peut-être le relevé du temps inutilisable. Cette question reste à discuter.

Mesurer le bien être ressenti pour chaque séquence Pour chaque séquence alimentaire (dans laquelle plusieurs activités peuvent être réalisées, simultanément ou successivement), nous mesurerons le niveau de bien-être alimentaire. Le choix de la mesure soulève un certain nombre de questions. La première est d’identifier la variable à mesurer : s’agit-il du niveau de satisfaction, du niveau de bien-être, des émotions associées à chaque séquence ? Le bien-être est multidimensionnel. Pour le mesurer, il faut donc mesurer chacune de ses dimensions (cognitive et affective). Or, la mesure de chaque dimension requiert l’utilisation de plusieurs questions qui veulent dire la même chose mais qui diffèrent soit par le vocabulaire utilisé, soit par le sens (négatif ou positif) de la question. Par exemple, si l’on regarde les travaux sur la satisfaction globale, qui n’est qu’un composant du bien-être subjectif, Diener et al. (1985) ont établi une série de cinq questions qui mesurent la même chose. Le fait de multiplier les questions pour mesurer une seule dimension limite les biais d’une mauvaise compréhension d’une question par les enquêtés et permet de voir si les réponses sont réfléchies ou données au hasard (suivant les degrés de corrélation des réponses). La complexité de cette mesure s'explique par la volonté de ses concepteurs de rendre crédible la mesure de satisfaction ou de bien-être ressenti dans un contexte où l'introduction de considérations subjectives dans l'analyse économique était considérée comme risquée. Après plusieurs validations de ces méthodes, des simplifications sont expérimentées pour obtenir, avec une plus simple mesure de la satisfaction, un bon proxy pour la mesure du bienêtre en général (Diener et al., 1985). La revue de la littérature devra être poursuivie pour vérifier les conditions d'utilisation d'une mesure simplifiée du ressenti de chaque séquence. Une autre question porte sur l’échelle de mesure à proprement parler : faut-il choisir de faire noter les séquences alimentaires sur une échelle paire, forçant ainsi les personnes à se positionner de façon positive ou négative, ou sur une échelle impaire, leur laissant la possibilité d’avoir un avis « neutre » sur la question ? Evidemment, le milieu de l’échelle impaire peut être vu comme une solution de facilité, une fuite pour ne pas réfléchir vraiment à la question posée mais le fait d’obliger les personnes à se positionner sur une échelle paire n’apporte-t-il pas un biais si la personne n’a vraiment pas d’avis sur la question ? Actuellement, les différentes méthodes de mesure du bien-être subjectif ou de la satisfaction présentées dans la deuxième partie de ce travail utilisent des échelles impaires et font généralement noter de 1 à 7 selon l’intensité ressentie de l’émotion ou de la satisfaction…Ces questions de mesure doivent encore être décidées avec l’aide de Michelle Holdsworth de 51


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