LE SOIR : Chalut !

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Le Soir Vendredi 22 mars 2013

Kroll a reconstitué pour nous la rencontre historique entre le chat et et le Roi Albert II.

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Massa plus « fort » qu’Alesi… F1

La touffeur de Sepang, une semaine après la pluie de Melbourne

Massa va battre un drôle de record lors du GP de Malaisie : celui du pilote Ferrari le moins prolifique de l’histoire ! Mais cela n’empêche pas les pilotes de la Scuderia d’afficher leur confiance à l’aube de cette nouvelle saison. es premiers essais libres du GP de Malaisie qui se sont déroulés la nuit dernière ne l’auront pas laissé transparaître. On peut pourtant vous l’affirmer : Felipe Massa va battre un record ce week-end à Sepang. Si, c’est possible ! En prenant le départ de son 174e Grand Prix, dimanche sur le coup de 9 heures, le Brésilien deviendra ni plus ni moins que le pilote Ferrari ayant connu le plus grand intervalle avant de (re)gagner pour la Scuderia. Et pour lui, la série est donc toujours en cours… Souvenez-vous ; de toute façon, comment auriez-vous pu oublier ça ? Nous sommes le 2 novembre 2008, à Interlagos. Parti depuis la pole position, Felipe Massa remporte dans une ambiance indescriptible le 11e Grand Prix de sa carrière devant les siens. Sous un déluge bien brésilien, alors que la nuit tombe sur le circuit José Carlos Pace, la confusion règne, et le pilote Fer-

L

rari est même désigné champion du monde pendant quelques secondes avant que Lewis Hamilton ne dépasse Glock à deux virages la fin et soit à son tour, et pour de bon, sacré champion ! Et depuis ? Plus rien, ou presque dans le chef de Felipe Massa. « Quasi » champion du monde il y a un peu plus de 4 ans, le Brésilien n’a… plus rien gagné depuis ! De héros à zéro ! Un peu plus de quatre ans de disette, ou 67 Grands Prix, soit autant que ce qu’avait enduré Jean Alesi entre son arrivée à Maranello (1991) et sa victoire – la seule de sa carrière, finalement ! – au GP du Canada 95. Plus loin sur cette liste peu enviable, on retrouve des pilotes comme Michele Alboreto (55), Eddie Irvine (49), Clay Regazzoni (34), Stefan Johansson (31), Rubens Barrichello (30), Chris Amon et Gerhard Berger (27). Alonso en confiance Mais l’heure est à la relance ! Souvenez-vous encore : la semaine dernière à Melbourne, Massa avait devancé Alonso sur la grille de départ du premier Grand Prix de l’année. Pour 3 millièmes de seconde à peine, certes, mais il l’avait devancé quand même. En trois saisons (plus un Grand Prix) de vie commune – et donc 59 courses partagées chez les Rouges – cela n’était arrivé qu’à 11 reprises. Mais cette fois c’est sûr : Felipe Massa s’est retrouvé. En arrivant en Malaisie, il l’a d’ailleurs

confié : « La voiture est dix fois meilleure que celle de la saison dernière, s’est exclamé le Brésilien, qui avait bien failli passer à la trappe la saison dernière, marquée par deux podiums seulement, et une 7e place finale au championnat. Je me sens beaucoup plus à l’aise à son volant, et j’ai à nouveau le sentiment de piloter de façon logique. » De quoi nourrir à nouveau des ambitions de succès ? « Ne nous faisons pas d’illusions : les Red Bull restent les voitures les plus rapides du plateau, sans doute, mais je m’en fiche : je ne nous compare pas aux voitures qui sont devant nous pour le moment, mais simplement à celles qui sont derrière. Et alors que l’an dernier, des voitures comme les Force India ou les Williams étaient parfois devant nous, ce n’est plus le cas cette année, et cela prouve que nous avons fait un bon pas en avant. » Fernando Alonso est lui aussi confiant : « La vitesse qu’avait la Lotus la semaine dernière à Melbourne ne doit pas nous faire peur, dit l’Espagnol, vainqueur l’an dernier à Sepang. Ils ont eu une course fluide, sans trafic et sous-tendue par une bonne stratégie. Mais nous pouvons en faire autant. Pour nous aussi, les choses se sont bien passées sur ce circuit atypique. Ici à Sepang, nous devrions avoir confirmation, ou non, de notre valeur réelle sur une piste plus conventionnelle. Et je suis confiant. » ■ T. W.

Mennea était une légende du 200 m ATHLÉTISME Décès ’Italien Pietro L Mennea, champion olympique du

Remis en selle grâce à sa 4e place du week-end dernier, Massa est confiant. Tant mieux : cela fait 67 GP qu’il n’a plus gagné ! © AP.

200 m en 1980 à Moscou, est mort d’un cancer jeudi matin à Rome, à l’âge de 60 ans. En 1979 aux Jeux universitaires de Mexico, il avait couru, en altitude, le 200 m en 19.72, un chrono qui fut le record du monde pendant 17 ans, et qui demeure le record d’Europe. Il fallut attendre le 23 juin 1996 et les sélections américaines (trials) pour les JO d’Atlanta pour voir Michael Johnson courir un double hectomètre en 19.66, un record que « l’express de Waco » pulvérisera quelques semaines plus tard (19.32) lors de la finale olympique du 200 m. Depuis ce record a été porté à 19.9 par Usain Bolt à Berlin en 2009. Mennea, médaillé d’or à Moscou (1980), en l’absence des Américains qui boycottaient les Jeux, a également été 4 fois champion d’Europe (200 m en 1974 et 1978, 100 m en 1978, 400 m en salle en 1978), 2 fois médaillé de bronze aux JO (200 m en 1972 et 4x400 m en 1980) et médaillé d’argent (4x100 m) et de bronze (200 m) aux Mondiaux en 1983. Le natif de Barleta est le seul athlète à avoir disputé quatre finales olympiques consécutives sur 200 m. (afp) ■

Tom Boonen rend la pierre précieuse CYCLISME Roi incontestable des pavés, le champion de Belgique repart en conquête au GP de l’E3 ce vendredi om Boonen est à la reT cherche des sensations et du temps de préparation perdus par la faute d’une fulgurante inflammation du coude qui a menacé la suite de sa carrière, fin janvier. Opéré en urgence de l’articulation du bras gauche, le Campinois est passé à un fifrelin de l’amputation. La douzaine de jours de repos forcé, consécutifs à l’acte chirurgical, n’est évidemment qu’un détail futile en regard de la menace qui a pesé sur la santé de l’homme. « Il ne gamberge plus, sinon vous ne l’auriez pas vu disputer un sprint massif au Tour d’Oman. » Patrick Lefevere balaie du revers de la main cette impression, ressentie par les observateurs attentifs du peloton : Boonen est demeuré dis-

cret sur Paris-Nice, il a peu frotté, comme s’il était encore limité dans ses mouvements par une appréhension diffuse. « Vous faites fausse route. Il n’a plus besoin de rien d’autre que du rythme de la compétition. » Justement. Le débat a été vif au fil de la semaine au nord du pays, le choix posé par Boonen lors d’un Milan-Sanremo dantesque était-il le bon ? Les kilomètres de Primavera qu’il a choisi de gommer, sous une météo exécrable, ne vont-ils pas manquer à un champion qui court depuis plusieurs semaines après la forme ? « Le choix de Tom était avant tout préventif. J’insiste, il est un des rares à avoir été conséquent, cohérent, il est allé au bout de ses

principes. Question de personnalité, pas seulement de statut. Souvenez-vous, Tom avait déjà marqué sa désapprobation à Malines, il y a quelques années, lors d’une étape du Tour de Belgique jugée trop dangereuse. Il pense à son métier, à leur job à tous, et aux conditions dans lesquelles il doit être exercé. Cet abandon n’a rien à voir avec une quelconque faiblesse morale ou physique. » Quintuple lauréat du Grand Prix de l’E3, le champion de Belgique évoluera en terrain conquis ce vendredi, sur ces Taaienberg, Eikenberg, Paterberg ou Kwaremont qu’il escalade généralement en force et souplesse, presque les yeux fermés. « Il est bon de refaire tous les monts du Tour des Flandres

(disputé le 31 mars), chacun répète ses gammes. Il fera froid (3-4 degrés), le fond de l’air sera humide, ce sera difficile. » Mais Sagan, Cancellara, Pozzato, Flecha, Boasson-Hagen,. seront là pour ferrailler. Impensable que Boonen ne se mêle pas à la lutte pour la victoire s’il s’en sent capable. « C’est très clair, affirme Lefevere. Une seule chose nous intéresse : l’enchaînement Ronde-Enfer du Nord. C’est à ce moment, et seulement là, que Tom devra être ponctuel. Tout le reste relève du pur bonus. La série réussie en 2012 (E3+Wevelgem+Ronde+Roubaix), c’est unique dans une vie. » Boonen sans obligation impérieuse donc, mais avec une envie qu’il ne dissimule pas. « J’ai hâte

de disputer l’E3 puis Gand-Wevelgem dimanche. Mon ambition est de survivre le plus longtemps possible dans la finale de 2 classiques que j’adore. De voir comment réagissent tous ces rivaux qui sont les favoris. J’ai beaucoup travaillé ces derniers temps, je me suis entraîné durement ces derniers jours en Belgique, il est temps désormais de vivre un final de course. C’est important » Boonen, qui est génétiquement programmé pour gagner, est transcendé lorsqu’il sent le pavé se glisser sous ses roues. Parfaite alchimie de puissance et légèreté sur les « kasseien », le colosse de Balen est le roi du pavé. Absolu. Vingt succès dans les « Flandriennes », c’est unique. ) G

Sept pour les seuls Tour des Flandre et Paris-Roubaix, c’est plus que Museeuw (6), Van Looy, De Vlaeminck et Merckx (5). ■ ERIC CLOVIO

MODE D’EMPLOI Evénement. 56e Grand Prix de l’E3 à Harelbeke ; 211 km, épreuve du WolrdTour, vendredi. Les 15 monts. Leberg (55 km), Oude Steenweg (98 km), La Houppe (118 km), Berg Stene (130 km), Boigneberg (135 km), Eikenberg (141 km), Stationsberg (145 km), Taaienberg (149 km), Ten Houte (152 km), Kanarieberg (157 km), Kapelberg (168 km), Paterberg (172 km), Vieux Quaremont (175 km), Knokteberg (184 km), Tiegemberg (196 km). Les équipes. OPQS, BMC, RadioShack-Leopard, Lotto Sky, Ag2r, Astana, Blanco, Cannondale, Euskaltel, FDJ, Garmin, Katusha, Lampre, Movistar, Orica-GreenEdge, Argos, Saxo, Vacansoleil, Accent Jobs, Crelan-Euphony, Cofidis, IamCycling, Topsport Vlaanderen, Europcar

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